diagnostic - Communauté d`Agglomération du Pays Ajaccien
Transcription
diagnostic - Communauté d`Agglomération du Pays Ajaccien
DIAGNOSTIC Version provisoire du 22 novembre 2011 Introduction Le Programme Local de l’Habitat (PLH) est un document stratégique de programmation d’une durée de six ans élaborée par la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien pour définir et mettre en œuvre une politique de l’habitat sur l’ensemble de son territoire. Le PLH vise trois objectifs : - Définir des objectifs et des moyens visant au développement de l’offre résidentielle et l’amélioration du parc existant. Ces objectifs et ces moyens doivent assurer une mixité de l’offre au regard des besoins identifiés. - Proposer des articulations par rapport aux politiques sectorielles existantes (le plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées, la réhabilitation des centres anciens, la rénovation urbaine, l’hébergement temporaire, etc.). - Mettre en cohérence la stratégie de développement habitat avec les documents d’urbanisme (PLU), les documents de planification tels que SCOT dont une démarche de lancement est en cours ou le futur PADDUC. Le premier PLH arrive à terme à la fin de l’année 2012. Sa révision passe par une nouvelle démarche d’élaboration d’un diagnostic dont le lancement a été initié en juin 2011. Ce nouveau PLH couvrira la période 2013-2018. Suivant les obligations légales inscrites dans la Loi Molle, les objectifs définies dans le cadre de la phase de définition des orientations seront territorialisés à l’échelle communale et déclinées une fois le PLH approuvé dans les documents d’urbanisme de chacune des communes. L’élaboration d’un PLH repose sur un processus d’échanges, fondé sur une forte implication partenariale : des élus, des acteurs institutionnels, des professionnels de l’habitat (public et privé) des acteurs intervenant dans le domaine social en accompagnement des personnes défavorisées, etc. Dans cette perspective, la CAPA a organisé au cours de la phase d’élaboration du présent diagnostic un forum de l’habitat et une concertation avec l’ensemble des maires des 10 communes au travers d’une enquête communale. L’analyse produite repose sur : - La réalisation d’entretiens auprès d’acteurs de l’habitat du territoire. - Le traitement de nombreuses données issues de la Direction Régionale de l’Equipement (Filocom, ECLN, EPLS, A.N.A.H, etc.). - Une enquête communale réalisée auprès de chacune des services urbanisme ou habitat des communes. Les prochaines étapes de l’élaboration du PLH seront les suivantes : - Elaboration du document d’orientations, à l’occasion duquel des ateliers de travail en commun seront réunis. - Elaboration du programme d’actions. 2 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Chapitre I - données de cadrage territorial 1-1. le périmètre d’analyse du diagnostic En cohérence avec le fonctionnement domicile travail du territoire, le périmètre d’élaboration du diagnostic du PLH a été élargi à six territoires limitrophes comprenant un total de 58 communes : - La Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien composée de 10 communes, - Le SIVOM de la Rive Sud du Golfe d’Ajaccio composé de 4 communes, - La Communauté de Communes de la Vallée du Prunelli composée de 6 communes, - La Communauté de Communes de la Haute Vallée de la Gravona composée de 5 communes, - Le Canton des Deux Sorru composé de 11 communes, - Le canton du Cruzzini-Cinarca composé de 13 communes, - Le canton des Deux Sevi composé de 9 communes. L’ensemble des 57 communes compose la vaste couronne périurbaine de la ville centre d’Ajaccio, pôle urbain du département de la Corse du Sud (carte des territoires vécus INSEE 2002). Document provisoire du 22 novembre 2011 - 3 Ainsi près de 4700 personnes résidant dans une des communes périphériques de la CAPA entrent quotidiennement dans le territoire communautaire pour travailler à Ajaccio. Cette polarisation de l’emploi sur Ajaccio et de manière secondaire sur Sarrola-Carcopino et Afa constitue une caractéristique de la région ajaccienne disposant d’un vaste hinterland résidentiel. Dans ce contexte la question des déplacements domicile travail devient un enjeu majeur du bon développement du territoire. 4 – Document provisoire du 16 novembre 2011 1-2. Les axes de planification territoriale et les grands projets d’investissements Un schéma de cohérence territoriale de la région ajaccienne en cours de lancement Une démarche d’élaboration du SCOT est en cours avec la réalisation de six pré-diagnostics thématiques afin d’identifier différentes options de périmètres en vue de permettre le choix du périmètre le plus pertinent. Au cours de l’année 2012, après la prise de l’arrêté préfectoral arrêtant le périmètre, une consultation d’un prestataire sera effectuée en vue d’une élaboration sur les années 2013 à 2014, et une approbation définitive du SCOT prévue en 2015. Un plan de déplacements urbains approuvé Le Plan de Déplacements urbains (PDU) approuvé en 2006 fait le diagnostic d’un système de déplacements très contraint par la topographie qui a imposé la création d’un réseau de voirie principalement en fond de vallée : - la RN 193 dans la vallée de la Gravona - la RN 194 dans la vallée de Mezzavia - la RN 196 vers Propriano - la RD 3 dans la vallée du Prunelli - la RD 51 et 61 qui relient Ajaccio et Appietto via Alata - la RD 11 dans la vallée St Antoine - la RD 81 dans la vallée de la Lava - la RD 111 et 55 situées à l’Ouest et au sud d’Ajaccio, Enfin nombre de ces infrastructures routières cumulent une fonction de transit régional avec une fonction de transit local voire de desserte résidentielle, générant des conflits d’usages et de fortes difficultés de déplacements. Ainsi en est-il de la RN 194 qui longe la vallée de Mezzavia et qui constitue comme le note le PDU un « axe interurbain et dessert les zones commerciales situées à l’Est d’Ajaccio ». Le PDU vise à : - développer et crédibiliser le transport public en traversée du centre-ville d’Ajaccio, - renforcer l’attractivité touristique du centre-ville et trouver des solutions de gestion de la voiture en cœur de ville (création de parcs de stationnement), - organiser le développement urbain en s’appuyant sur les centralités existantes en évitant un mitage des espaces, - s’appuyer sur toutes les solutions alternatives en vue de limiter l’usage de la voiture. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 5 Le PDU propose différentes actions comme le développement du réseau de bus, la création de parcs de stationnement sur la ville centre et de parcs de dissuasion en entrée d’agglomération, la piétonisation de la ville génoise, la création d’un quartier de gare sur Ajaccio ou d’un parc d’échange à l’entrée Est de la ville. Deux projets de transports publics à moyen terme intéressent directement la programmation habitat du PLH par leurs impacts sur les déplacements à l’échelle communautaire voire au-delà. La création d’un transport en commun en site propre structurant (bus à haut niveau de fréquence ou tram-train) qui longerait la façade littorale sur une grande partie de son parcours est proposée avec une réalisation à moyen terme. Ce transport public desservirait l’ensemble de la zone dense de l’agglomération et sa fréquence permettrait des correspondances faciles avec l’ensemble du réseau de bus restructuré. Il serait complété par la réalisation d’un réseau de parkings relais Enfin en lien avec les projets de la CTC, le PDU inscrit le développement du train péri-urbain (avec un objectif de cadencement horaire à moyen terme) entre la Gare de Mezzana et le centre de l’agglomération en prévoyant à terme un aménagement des voies permettant la suppression des passages à niveau. Ces deux projets constituent des éléments stratégiques et structurants du développement urbain et résidentiel du territoire ajaccien, dans un contexte d’important phénomène d’étalement urbain. Comme le rappelle le PDU, ces ouvrages d’infrastructures et ces équipements roulants induisent un réaménagement des espaces publics et la réalisation d’éléments de nouveaux pôles de centralité comme le projet de quartier de gare à Ajaccio ou la future ZAC de Mezzana à Sarrola-Carcopino. Un schéma directeur d’assainissement ouvrant de nouvelles opportunités de densification Dans le cadre du schéma directeur d’assainissement communautaire, la CAPA a réalisé une nouvelle station d’épuration à Campo Dell’Oro, à l’Est d’Ajaccio, et va réhabiliter l’ancienne station des Sanguinaires permettant d’accroître sa capacité épurative. Outre les quartiers Est de la ville-centre, la nouvelle station permettra à terme la récupération des réseaux des communes limitrophes sur la station d’épuration. Rappelons que les cinq communes périurbaines contiguës disposent au mieux de petites stations d’épuration ou privilégient l’assainissement autonome contraignant une surface minimale de 1 500 m² par parcelle 6 – Document provisoire du 16 novembre 2011 constructible (voire 3000 à 4000 m² dans la plaine de Cuttoli du fait du sous-sol argileux). Un montant prévisionnel de près de 22 millions d’Euros est identifié, auquel il faut ajouter à l’horizon 2015 la réalisation de différents équipements et réseaux de raccordements au réseau principal sur Alata, Appietto, Afa, Sarrola-Carcopino et Ajaccio d’un montant prévisionnel de 10 millions d’euros. Ainsi, les secteurs raccordés au nouveau réseau principal d’assainissement collectif sur les communes d’Alata (pour partie), Appietto (pour partie), Afa et Sarrola-Carcopino (pour partie) devraient pouvoir s’affranchir du seuil des 1500 m² pour gagner en constructibilité. Ce projet impacte ainsi directement à court terme (2015-2016) la programmation habitat du PLH sur l’ensemble des secteurs desservis. 1-2. l’évolution de l’emploi Selon les données de l’INSEE, la CAPA regroupait 36 114 emplois en 2008 représentant 88 % des emplois du périmètre d’étude élargi qui en compte 41 092. L’évolution de l’emploi est forte, et représente pour la CAPA près de 1 180 emplois supplémentaires par an soit un taux de croissance annuel de 3,9 %. La forte polarisation de l’emploi sur Ajaccio tend à légèrement se tasser au profit des communes périurbaines passant de 93 % en 1999 à 91 % en 2010, avec une forte progression de l’emploi sur la commune de Sarrola-Carcopino. L’analyse des données relatives à l’emploi salarié privé pour l’année 2010 permet d’observer la vitalité du développement des communes périurbaines situées le long de la RN 193 et 194, portée par le secteur privé. nombre d'emplois en 2008 répartition du nombre d'emplois Afa Ajaccio Alata Appietto CuttoliCorticchiato Peri SarrolaCarcopino Tavaco Valle-diMezzana Villanova total CAPA 396 32884 358 125 1% 91% 1% 0% 136 9151 160 33 15 1017 18 4 4,8% 3,7% 6,8% 3,5% 191 1% 74 8 5,6% 189 1% 78 9 6,1% 1840 5% 896 100 7,7% 73 0% 61 7 22,2% 36 0% 8 1 2,8% 22 36114 0% -3 10594 0 1177 -1,3% 3,9% total périmètre d'étude élargi 41092 12007 1334 3,9% source: RGP INSEE 1999 et 2008 évolution évolution emplois 1999 à 1999 2008 en 2008 rythme annuel taux de croissance annuelle de l'emploi Les données UNISTATIS de Pôle Emploi permettent d’observer une progression quasi-continue de l’emploi salarié privé sur la zone d’emploi d’Ajaccio. Un recul de la polarisation de l’emploi salarié s’effectue au profit des communes périurbaines. Ajaccio ne représente plus que 81,6 % des emplois Document provisoire du 22 novembre 2011 - 7 salariés privés en 2010 contre 91 % en 1999. Le territoire semble jusqu’en 2010 absorber la crise économique avec moins de difficultés que d’autres territoires et seulement deux années de baisse du nombre d’emplois salariés privés : en 2007 (avec la perte de 975 emplois) et en 2009 (– 146 emplois). Evolution de l’emploi salarié privé sur la zone d’emploi d’Ajaccio entre 1999 et 2010 (données unistatis) 140 120 100 80 60 40 nombre d'emplois 20 nombre d'établissements 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Selon les données Unistatis de Pôle emploi, la CAPA constitue le premier pôle d’emploi du département avec 63 % de l’emploi salarié privé en 20101. Sa part relative tend cependant à baisser devant la forte progression de l’emploi salarié sur le reste des autres secteurs du département. Ainsi, rappelons que la CAPA représentait 70 % de l’emploi salarié privé en 1999. 1 Les données UNISTATIS comprennent les salariés de tous les établissements du secteur privé industriel et commercial employant au moins une personne sous contrat de travail. Sont exclus de ce champ: les salariés de l’État et des collectivités locales, les salariés des établissements publics à caractère administratif, le personnel des ambassades, consulats étrangers et organismes internationaux, les salariés des secteurs agricoles et para-agricoles (champ CCMSA), les employés de maison, le personnel des entreprises publiques à caractère industriel et commercial, des régies départementales ou communales, de certaines sociétés d’économie mixte, et les intermittents du spectacle. 8 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Répartition de l'évolution de l'emploi salarié privé entre 1999 et 2010 sur la zone d'emploi d'Ajaccio nombre nombre nombre d'emplois nombre d'emplois d'établiss salariés d'établiss salariés source: UNISTATIS ements en privés en ements en privés en 1999 1999 2010 2010 34 242 55 332 Afa 2306 14703 2440 15963 Ajaccio Alata 24 96 57 323 17 120 19 133 Appietto 13 50 22 118 Cuttoli 25 88 44 236 Peri 103 819 213 2347 sarrola 3 9 7 82 tavaco val di mezzana villanova capa 1 1 4 8 2 1 5 2 2527 16139 2860 zone d'emploi Ajaccio (hors CAPA) total zone d'emploi d'Ajaccio Département de la Corse du Sud 1752 2977 17891 3551 23244 évolution du évolution du nombre taux de nombre d'emplois croissance d'établisseme salariés annuel des nts entre 1999 privés entre emplois salariés et 2010 1999 et 2010 privés 1999-2010 21 90 2,9% 134 1260 0,8% 2 13 0,9% 2 13 0,9% 9 68 8,1% 19 148 9,4% 110 1528 10,0% 4 73 22,2% 19541 1 0 333 1 -6 3402 2,0% -11,8% 1,8% 2800 1048 1048 4,4% 22341 574 4450 2,0% 7779 2,7% 31023 A l’échelle de la zone d’emplois d’Ajaccio, la croissance de l’emploi salarié privé reste porté en volume par la CAPA (+3 402) mais avec un taux de croissance de 1,8 % par an contre 4,4 % sur les autres communes de la zone d’emplois. Au sein même de la CAPA si la croissance est modeste sur Ajaccio qui reste en volume le deuxième contributeur à l’échelle communautaire avec 1 260 emplois, c’est la commune de Sarrola-Carcopino qui voit son nombre d’emplois salariés privés quadrupler en onze ans avec 1 528 emplois soit + 138 emplois par an. D’autres communes périurbaines voient leur nombre d’emplois salariés privés fortement progresser comme Peri (+ 148 emplois), Afa (+ 90 emplois), Tavaco (+ 73 emplois) ou Cuttoli-Corticchiato (+ 68 emplois). L’économie du secteur relève essentiellement de la sphère résidentielle (construction, services à la population non rendus par des établissements publics) qui résiste mieux à la crise que des économies relevant de la sphère productive (industrie, logistique, services aux entreprises et plus globalement les établissements dont l’activité est orientée vers les marchés extérieurs.) Le commerce, les services et dans une moindre mesure la construction constituent l’essentiel de l’emploi. Les secteurs les plus contributeurs à la création d’emplois salariés privés sur la zone d’emploi sont : - la construction : + 1 414 emplois (+ 4,8 %) - les activités spécialisés, sciences et techniques, services administratifs et statistiques : + 1 244 emplois (+ 4,8 %) - le commerce, la réparation automobile et motocycle : + 961 emplois (+ 1,9 %) Document provisoire du 22 novembre 2011 - 9 - l’administration publiques, enseignement, santé et activités sociales : + 805 emplois (+2,8 %). - l’hébergement et restauration : + 667 emplois (+ 4,3 %) Répartition de l’emploi salarié (privé et public) sur la zone d’emploi d’Ajaccio en 1999 et 2007 (source : INSEE) 42% 45% 39% 35% 40% 38% 35% 30% 25% 1999 20% 2007 15% 10% 5% 5% 5% 6% 7% 1% 1% 0% agriculture industrie construction tertiaire marchand tertiaire non marchand Ainsi ce sont les secteurs du tertiaire marchand et dans une moindre mesure de la construction qui progressent le plus fortement. 10 – Document provisoire du 16 novembre 2011 1-3. l’offre foncière et les choix d’urbanisation De fortes contraintes environnementales La carte des niveaux de contraintes à la parcelle permet d’observer le fort niveau de contraintes environnementales auquel est soumis le territoire et par là son urbanisation. Dans un tel contexte, il apparait d’autant plus important de densifier les zones urbaines des PLU2 ou des cartes communales 2 La carte des niveaux de contraintes à la parcelle propose une gradation de la contrainte la plus contraignante à la moins contraignante (de 1 à 4) : - Contrainte niveau 1: inconstructible comprenant l’aléa inondation très fort, "Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope";"1", "terrains du Conservatoire des Espaces Littoraux et Rivages Lacustres";"1","Réserves Naturelles Nationales"; "Parcs Nationaux –cœur", présence d'un cimetière, pente >40 %, Espace Boisé Classé, parcelle dans le plan d'exposition au bruit de l'aéroport - Contrainte niveau 2: constructibilité très limitée comprenant l’aléa inondation fort, "Réserves de Biosphère zone centrale"; "Zone Humides d'Importance Internationale - Convention de RAMSAR"; "Réserves Naturelles de Corse"; "Réserves Naturelles Volontaires"; pente >30 %, - Contrainte niveau 3: constructibilité limitée comprenant l’aléa inondation modéré, Parcs Nationaux - aire d'adhésion"; "Réserves de Biosphère - zone tampon"; "Réserves Biologiques"; "Réserves Naturelles de Chasse et de Faune Sauvage"; "Sites d'Intérêt Communautaire"; "Zones d'Importance pour la Conservation des Oiseaux"; "Zones de Protection Spéciale"; Document provisoire du 22 novembre 2011 - 11 en vue de préserver la ressource foncière et limiter les conflits d’usage avec l’activité agricole. Le développement résidentiel entre en effet en concurrence avec celle-ci sur les zones de plaine des communes périurbaines. - Contrainte d'urbanisation faible niveau 4 : "Réserves de Biosphère - aire de coopération"; "ZNIEFF de type1 », "Parcs Naturels Marins"; "Parcs Naturels Régionaux"; "ZNIEFF de type 2". 12 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Un territoire caractérisé par une très faible densité bâtie Le Centre des Etudes Techniques de l’Equipement (CETE) Méditerranée réalise dans le cadre de l’élaboration du PLH une approche des gisements fonciers bruts et des ressources foncières potentiellement disponibles pour développer l’offre résidentielle. L’analyse du CETE Méditerranée de la densité bâtie sur le territoire du pays ajaccien permet d’observer des niveaux de densité bâtie très faible en lien avec un peuplement peu dense (288 habitants par hectare contre 818 habitants par hectare sur la Communauté d’Agglomération de Bastia). Ainsi, en 2009 plus de 90 % des espaces urbains de la CAPA disposent d’une densité inférieure à 10 logements à l’hectare (soit 1 logement pour 1 000 m² de terrain) et plus de 70 % ont une densité inférieure à 2 logements à l’hectare (soit 1 logement pour 5 000 m² de terrain). Rappelons qu’une densité intermédiaire composée de logements individuels en bande et de petits collectifs (R+2) est équivalent à 50 à 60 logements à l’hectare. Ainsi, cette sous densité apparait dans les zones déjà urbanisées (zone urbaine située à moins de 300 mètres d’un bâti existant) qui pourraient disposer de gisements fonciers pouvant être dédiés à un développement résidentiel ultérieur. L’analyse du CETE identifie sur 4 communes tests (Ajaccio, Cuttoli- Document provisoire du 22 novembre 2011 - 13 Corticchiato, Afa et Valle-di-Mezzana) plus de 350 hectares non bâtis sur un total de près de 1 500 hectares en zone déjà urbanisée, soit plus de 20 %. 14 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Document provisoire du 22 novembre 2011 - 15 Dans le même temps, on note une absence de maîtrise des zones AU déjà construites à près de 50 %. Cette faible densité pourrait être pour partie liée à la nécessité de respecter un seuil minimum estimé à 1 500 m² pour construire sur les parcelles situées en secteur d’assainissement autonome. L’arrivée à l’horizon 2015-2016 du raccordement au réseau d’assainissement collectif pourrait permettre une densification de ces zones déjà urbanisées mais sous exploitées en termes de constructibilité. Graphique de répartition des parcelles bâties et non bâties sur les communes test L’encadrement règlementaire du développement par densification des zones U pourrait être un des enjeux du PLH 2013-2018 au travers des PLU des communes. Une grande partie de la production attendue pourrait y être localisée en vue de préserver la ressource foncière et recomposer le paysage pavillonnaire très lâche en zone périurbaine. Des documents d’urbanisme en cours d’élaboration Cinq PLU sont en cours d’élaboration ou en voie d’approbation sur les communes d’Ajaccio (déjà couverte par un POS), Appietto, Afa, Peri et SarrolaCarcopino (qui dispose d’une carte communale). L’attente de leur finalisation et approbation étant parfois longue, l’application des règles antérieures peuvent apparaître inadaptée au fort développement urbain pour les communes limitrophes de la RN 193 et 194. Un sursis à statuer sur 16 – Document provisoire du 16 novembre 2011 les zones à enjeux pourrait permettre d’éviter les coups partis. A l’horizon 2012, l’essentiel des règlements d’urbanisme devrait être stabilisé. Dans un contexte de fort développement périurbain, le maintien des communes de Valle-di-Mezzana et de Tavaco en carte communale semble inadapté pour répondre à la nécessité d’encadrer et de maîtriser l’urbanisation d’un territoire qui devrait dépasser les 80 000 habitants à moyen terme. Enfin, rappelons qu’à l’issue de l’approbation du PLH et dans un délai de 18 mois, une mise en conformité des documents d’urbanisme devra être réalisée. Cette traduction des orientations et des actions du PLH dans les documents d’urbanisme pourrait se traduire par la mise en place d’emplacements réservés pour la réalisation de logements sociaux, l’instauration de servitudes de mixité sociale, une majoration de la constructibilité ou une incitation à développer une densité intermédiaire, par exemple. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 17 Les actions foncières développées par les communes De manière globale, les collectivités semblent disposer de peu de foncier public susceptible d’être dédié à des projets de développement urbain et résidentiel. Cette caractéristique pourrait être nuancée et questionnée. En effet sur la base des éléments collectés par le CETE Méditerranée, on note des volumes importants de foncier public non bâti potentiellement constructible située en zone urbaine (à moins de 300 mètre d’une zone bâtie) propriété de communes ou d’organismes para-publics. Par ailleurs, une action volontariste des collectivités permet d’encadrer et d’accroître l’offre de logements. Ainsi, deux opérations relevant de l’action foncière initiée et portée par la CAPA ont été développées dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’actions du PLH 2007-2012. Il s’agit tout d’abord de l’opération mixte de construction de logements locatifs sociaux et de logements libres située sur l’ancien terrain Gaz de France à Ajaccio. Préempté par la CAPA au prix fixé par le juge de l'expropriation, la parcelle a été achetée en mobilisant le Fond d’Intervention Foncière Habitat (FIFH) et revendue sous condition de reprogrammation (30 % de logements locatifs sociaux et une part de locaux commerces en pieds d’immeuble) à un promoteur privé. La deuxième opération porte sur le secteur de la gare de Mezzana située sur la commune de SarrolaCarcopino sur du foncier acquis pour majorité par la CAPA. Après avoir été identifié dans le premier PLH comme un secteur à enjeu susceptible d’accueillir un « Hameau de l’Avenir », une étude urbaine préalable a été lancée en vue de réaliser un projet qui combine un programme d’équipements, de logements et de commerce en lien avec la gare de chemin de fer. Sa mise en œuvre opérationnelle devrait s’effectuer dans le cadre d’une zone d’aménagement concerté. Toujours relevant de l’action foncière, la veille foncière est réalisée de manière isolée par certains maires ayant institué le Droit de Préemption Urbain (DPU) dans le cadre de leur PLU ou sur la Zone d’Aménagement Différée (ZAD) de la plaine de Sarrola-Carcopino. Toutefois, cette veille n’est pas formalisée au travers d’un observatoire ou d’une cellule de veille notamment sur Ajaccio. Rappelons qu’elle constitue le préalable de toute action en matière de politique ou d’action foncière mais aussi de politique de l’habitat. En effet, le DPU constitue comme l’illustre le Maire de la commune de Cuttoli- 18 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Corticchiato l’ayant instauré dans le cadre de l’adoption de son PLU : « une tour de contrôle » pour comprendre le développement de la commune. Rappelons que la mise en œuvre du Droit de Préemption Urbain est liée à la présence d’un PLU et ne peut être mis en place dans le cadre d’une carte communale. A sa fonction d’observation, le DPU peut être utilisé comme outil de régulation des marchés fonciers et d’anticipation des phénomènes de spéculation liés à un changement d’usage des sols ou une majoration attendue de leur constructibilité. De ce point de vue la réalisation d’un réseau d’assainissement collectif en lien avec la nouvelle station d’épuration et son impact sur les valeurs foncières des parcelles raccordées pourrait donner lieu à une action de veille foncière. Il faut rappeler que la valeur donnée au terrain du fait du passage des réseaux par le gain en droits à construire est susceptible d’augmenter le prix des terrains. Ce type d’action d’observation et de régulation par une préemption des terrains cédés à un prix supérieur à une valeur de référence prédéfinie pourrait être mise en œuvre par l’établissement public foncier projeté à l’échelle régionale. Les interventions règlementaires développées par les communes L’intervention règlementaire au travers du recours au règlement d’urbanisme constitue un deuxième levier d’action pour les collectivités en vue d’encadrer le développement urbain et d’infléchir la production de logements en vue d’une plus grande mixité sociale. Les actions en cours ont été initiées par la Ville d’Ajaccio (majoration du COS pour les opérations HLM et projet de servitude de mixité sociale) d’une part, et par la CAPA d’autre part dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’actions du premier PLH. Il s’agit tout d’abord de l’instauration d’une servitude de mixité sociale sur la commune d’Ajaccio contraignant tout pétitionnaire d’un permis de construire de plus de 35 logements à intégrer 25 % de logements locatifs sociaux. Rappelons que cette mesure a comme fonction de développer l’offre locative sociale mais aussi indirectement de réguler les prix du foncier dans le cadre des négociations foncières entre les promoteurs immobiliers et les propriétaires. Autre type d’action indirecte au travers du PLU, le projet des hameaux de l’avenir piloté par la CAPA dans le cadre du programme d’actions du PLH 2007-2012, qui a permis de proposer sur les communes d’Appietto et d’Alata sur deux secteurs d’entrée de village à enjeux urbains et résidentiels la création de deux secteurs d’aménagement inscrits au PLU en zone AU. Ces secteurs à plan masse permettent de définir une nouvelle trame viaire et le contenu du programme de logements au travers d’une servitude de mixité sociale. Ils peuvent être doublés d’une taxe d’aménagement majorée en lien avec les équipements induits notamment en matière scolaire ou les éléments d’infrastructures d’accompagnement créées par les collectivités. Les modes opératoires proposés sur Appietto et Alata et pilotés par la CAPA devraient être reproductibles sur l’ensemble des secteurs à enjeux des communes périurbaines dans le cadre du PLH 2013-2018. La faible capacité financière, le nombre réduit des agents cadres de la collectivité ainsi que l’absence d’outil d’aménagement de type Société d’Economie Mixte (SEM) ou Société Publique Locale d’Aménagement (SPLA) sur le territoire réduisent les possibilités de réalisation d’opérations d’aménagement et tendent à orienter l’action publique en matière d’urbanisme et d’habitat vers l’outil règlementaire. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 19 L’intervention économique et financière développée par les collectivités L’intervention économique et financière développée par les collectivités peuvent être de deux ordres : - Des interventions directes au travers de régime de subventions (d’équilibre ou pour compenser la surcharge foncière) pour les opérations de logements locatifs sociaux ou sous forme de subvention d’équilibre aux opérations d’aménagement. - Des interventions indirectes qui visent à faire participer ou à exempter les pétitionnaires de permis de construire ou d’aménager de logements au financement des équipements publics au travers de la fiscalité de l’urbanisme. Concernant le premier point, à ce jour c’est essentiellement la CAPA via le Fonds d’Intervention Foncière Habitat ou les subventions communautaires dédiées au logement social qui permettent une intervention économique sur l’équilibre et la faisabilité des opérations comprenant du logement social. En matière d’action indirecte relative aux taxes d’urbanisme, les pratiques restent limitées. La mise en place de la réforme de la fiscalité de l’urbanisme est l’occasion de réajuster les niveaux de participation des opérateurs aux financements des équipements publics, avec notamment une révision des taux par rapport à l’ancienne Taxe Locale d’Equipement (TLE). Ancien taux de TLE Afa 5% Futur Taux de Taxe d’Aménagement 5% Alata 5% 5%* Ajaccio 4% 5%* Appietto 2% 5%* Cuttoli-Corticchiato 3% 5% Peri 3,5 % 5% Sarrola-Carcopino 3% 5% Tavaco 3% 5%* Valle-di-Mezzana 4% 4% Villanova 4% 5%* * sous réserve de la délibération du Conseil Municipal Toutefois, il apparaît que la seule application de la Taxe d’Aménagement avec un taux de 5 % peut rester souvent inadaptée en zone périurbaine car en décalage avec les coûts induits par l’urbanisation. Il s’agit de redéfinir de manière plus équitable les niveaux de répartition de la plus-value liée à l’urbanisation entre le propriétaire foncier, le promoteur-lotisseur ou le particulier, et la collectivité. Près de 20 Millions d’investissements publics ont été engagés pour la réalisation de la nouvelle station d’épuration et des réseaux de raccordements qui participent de ces équipements publics. Une participation pourrait être envisagée dans le cadre de la fiscalité de l’urbanisme (par exemple, via le versement pour sous densité) pour les parcelles raccordées au nouveau réseau qui du fait de ce raccordement seront susceptibles de bénéficier de droits à construire majorés. 20 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Par ailleurs l’exemption de la taxe d’urbanisme pour les logements locatifs sociaux et/ou les logements en accession sociale constitue un outil pour favoriser la mixité sociale et permettre une meilleure adéquation entre l’offre et la demande en matière de logement. 1-4. l’articulation avec les politiques de l’habitat des autres collectivités La politique de l’habitat du Conseil Général de la Corse-du-Sud Le plan Départemental d’Accueil de l’Hébergement et de l’Insertion de Corse du Sud (PDAHI) a été intégré au Plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées (PDALPD) au cours de l’année 2011. Il propose sur le territoire de la CAPA différentes d’actions qui sont présentées dans le cadre du chapitre VI. Le Schéma Départemental en faveur de l’habitat et du logement intégrant les éléments du PDALPD propose un projet plus large en matière d’habitat. Ses objectifs portent sur l’amélioration de la situation du logement en faveur des publics spécifiques, le rééquilibrage territorial de l’offre de logement notamment social, la production et la réhabilitation des logements locatifs sociaux en zone urbaine et en fin le maintien des populations en milieu rural en confortant l’attractivité de l’offre existante. Le conseil général de Corse du Sud intervient également comme financeur au travers son règlement des aides adopté par délibération d’avril 2011 en soutien des opérations portées par les communes, en amélioration de l’habitat et en accompagnement des projets portés par l’Office Public de l’Habitat. Il peut aussi garantir les emprunts des organismes de logement social. La politique de l’habitat de la Collectivité Territoriale de Corse La Collectivité Territoriale de Corse a initiée en septembre 2008 des « Assises du Logement et du Foncier » qui ont permis de construire dans le cadre d’une très large concertation les fondements de sa nouvelle politique, telle que développée dans la délibération de l’Assemblée de Corse du 30 juin 2011 portant « Engagement territorial pour une politique foncière et du logement ». Son programme d’actions se décline en 8 orientations. L’objectif vise, au travers d’une maîtrise publique et de la définition d’une stratégie publique de planification, le développement d’une offre résidentielle adaptée aux besoins des ménages résidents, dans un contexte de forte concurrence avec le marché de la résidence secondaire. Liant politiques foncières et politiques de l’habitat, la feuille de route retenue dispose d’un caractère directement opérationnel susceptible dans ses objectifs comme ses pistes d’actions d’être déclinées dans le cadre des orientations et du programme du PLH du Pays Ajaccien. Parallèlement aux dotations financières identifiées en matière d’aides à la production de logements locatifs sociaux et d’actions foncières, le rapport rappelle la nécessité pour les principales collectivités de définir des projets de développement donnant une visibilité à 20 ou 30 ans du devenir des territoires. Sur la base de ces projets structurants qui induisent d’importants investissements planifiés et appellent une intervention publique forte et volontaire, il apparait nécessaire de se doter des outils d’aménagement adéquats (SEM, SPLA,…) qui font défaut aujourd’hui pour ce type d’opérations complexes. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 21 Chapitre II- évolution démographique et revenus des ménages 2-1. une répartition polarisée de la population En 2008, l’ensemble des six territoires du périmètre d’étude élargi représentait 100 700 habitants (RGP INSEE) représentant un tiers de la population régionale fixée à 303 966 habitants. Le territoire de la CAPA représente la même année 78 % du périmètre élargi avec 78 533 habitants. Comme on l’observe en matière d’emplois et notamment d’emplois publics, l’organisation du territoire apparait fortement polarisée autour de la ville centre d’Ajaccio. source: RGP INSEE 1999 et 2008 Population en 1999 Population en 2008 taux de croissance taux de croissance taux de croissance démographique démographique démographique annuel 1982-1990 annuel 1990-1999 annuel 1999-2008 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle-di-Mezzana Villanova 2054 52851 2462 1147 1473 1142 1778 226 217 306 2718 65153 2958 1355 1861 1635 1927 270 303 353 5,8% 1,1% 7,9% 4,1% 6,8% 5,0% 7,3% 6,4% 2,3% 4,3% 2,0% -1,2% 1,9% 3,3% 3,5% 2,4% 2,5% 3,1% -0,8% 2,7% 3,2% 2,4% 2,1% 1,9% 2,6% 4,1% 0,9% 2,0% 3,8% 1,6% CA du Pays Ajaccien 9 communes périurbaines de la CAPA CC de la vallée du Prunelli 63656 10805 5463 78533 13380 6604 1,6% 6,2% 1,7% -0,7% 2,4% 2,7% 2,4% 2,4% 2,1% Canton de Cruzini-Cinarca 1557 1877 -0,4% 0,3% 2,1% CC de la haute Vallée de la Gravona Sivom de la rive sud du golfe d'Ajaccio Canton des Deux-Sevi Canton des deux sorru 1674 4540 2497 2107 6028 2807 0,5% 2,7% 0,2% 2,6% 2,0% -0,5% 2,6% 3,2% 1,3% 2495 2748 -3,0% 0,5% 1,1% 81882 100704 1,4% -0,2% 2,3% total périmètre d'étude Avec 65 153 habitants, le poids démographique d’Ajaccio représente 83 %de la CAPA et 65 % du périmètre élargi. C’est une situation originale au regard des EPCI de taille démographique équivalente dont la Ville centre excède rarement 60 % du total de la population communautaire. Ainsi le phénomène de polarisation est proche de la répartition observée sur des EPCI comme la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole (avec un poids démographique de 82 % pour la ville centre) ou de la Communauté d’agglomération du Grand Toulouse (avec un poids démographique de 67 % pour la ville centre). L’évolution démographique récente permet un maintien de cette répartition. Cependant le manque de fiabilité du recensement de l’INSEE en 1999 souligné par le premier PLH de la CAPA pourrait permettre de nuancer ce maintien voire d’identifier une inflexion. 22 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Sur la base d’une prise en compte de la période longue duo-décennale 1990-2008, la croissance apparaît continue, lissant la baisse identifiée par l’INSEE en 1999 sur Ajaccio. Des niveaux de croissance différents entre les territoires illustrent le phénomène de périurbanisation à l’œuvre sur le temps long : - + 0,5 % par an sur la ville centre (contre 2,4 % an entre 1999 et 2008), - + 2,4 % par an sur les communes périurbaines de la CAPA, - + 1,2 % à 2,6 % par an sur les territoires du Sud et de l’Est, - + 0,4 % à 0,8 % sur les territoires du Nord. Population en 1990 Population en 2008 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle-di-Mezzana Villanova 1726 58949 2077 857 1085 924 1424 171 233 240 2718 65153 2958 1355 1861 1635 1927 270 303 353 CA du Pays Ajaccien 9 communes périurbaines de la CAPA CC de la vallée du Prunelli Canton de Cruzini-Cinarca CC de la haute Vallée de la Gravona Sivom de la rive sud du golfe d'Ajaccio Canton des Deux-Sevi Canton des deux sorru 67686 8737 4308 1512 1327 3815 2623 78533 13380 6604 1877 2107 6028 2807 2376 total périmètre d'étude 83647 source: RGP INSEE 1990 et 2008 taux de croissance taux de croissance croissance démographiq démographique démographique ue annuelle annuel 1982-1990 annuel 1990-2008 1990-2008 5,8% 2,6% 52 1,1% 0,6% 327 7,9% 2,0% 46 4,1% 2,6% 26 6,8% 3,0% 41 5,0% 3,2% 37 7,3% 1,7% 26 6,4% 2,6% 5 2,3% 1,5% 4 4,3% 2,2% 6 571 1,6% 0,8% 6,2% 1,7% -0,4% 0,5% 2,7% 0,2% 2,4% 2,4% 1,2% 2,6% 2,6% 0,4% 2748 -3,0% 0,8% 244 121 19 41 116 10 20 100704 1,4% 1,0% 898 La périurbanisation et le report du développement résidentiel s’effectue sur les territoires du Sud et de l’Est qui disposent de niveaux de croissance équivalents voire supérieurs aux communes périurbaines de la CAPA. Plus globalement, à la différence de la période 1982-1990, la croissance démographique est plus forte sur les territoires périphériques que sur le territoire de la CAPA. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 23 24 – Document provisoire du 16 novembre 2011 2-2. une forte croissance démographique Sur la dernière période intercensitaire (1999-2008), la croissance démographique du périmètre élargi et du territoire de la CAPA est plus de 3 fois supérieures au taux moyen de croissance annuelle observé pour la France Métropolitaine (0,7 % par an). Avec respectivement 2,3 % par an et 2,4 % par an, le bassin d’étude élargi et le territoire de CAPA enregistrent des taux supérieurs à la moyenne régionale et départementale (1,9 % par an en Corse du Sud), Cette croissance s’effectue après une période de ralentissement, notamment pour Ajaccio et les deux cantons du Nord ; le Canton de Cruzzini-Cinarca (+ 2,1 % par an) et dans une moindre mesure le Canton des Deux Sevi (+ 1,3 % par an). Elle est portée essentiellement par un solde migratoire très largement positif en lien avec la région. Ainsi à l’échelle des 7 territoires de la région ajaccienne, 6,5 % des habitants résidaient dans une autre région 5 ans avant 2008. Sur la CAPA, cette part est de 6 %. Trois territoires se distinguent avec une part d’habitants issus d’une autre région allant de 8 % à11 % de la population : le Canton de CruziniCinarca, le Canton des Deux-Sevi et le SIVOM de la Rive Sud du Golfe d‘Ajaccio. Ce dernier territoire enregistre des taux d’arrivées de ménages continentaux importants représentant de 10 % à 18 % de la population totale. Le taux de croissance démographique est le plus important du périmètre d’étude (4,5 % par an pour Coti-Chiavari et 5,9 % par an pour Albitreccia). On assisterait à un phénomène de spécialisation sociale de la composition de sa population en lien avec son profil touristique et des niveaux de prix immobiliers élevés. Les développements démographiques des communes périurbaines du Pays Ajaccien apparaissent différentiés avec une forte croissance démographique des communes d’Afa, Alata, Peri et de Valle-diMezzana. source: RGP INSEE 1999 et 2008 Population en 2008 croissance démographique annuelle 1982-1990 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle-di-Mezzana Villanova 2718 65153 2958 1355 1861 1635 1927 270 303 353 78 608 118 29 55 37 77 8 5 9 CA du Pays Ajaccien 9 communes périurbaines de la CAPA CC de la vallée du Prunelli Canton de Cruzini-Cinarca CC de la haute Vallée de la Gravona Sivom de la rive sud du golfe d'Ajaccio Canton des Deux-Sevi Canton des deux sorru 78533 13380 6604 1877 2107 6028 2807 - 1 024 416 68 6 7 92 6 2748 - 83 total périmètre d'étude 100704 1 108 croissance démographique annuelle 1990- 1999 croissance démographique annuelle 1999-2008 36 678 43 32 43 24 39 6 2 7 74 1 367 55 23 43 55 17 5 10 5 - 448 230 128 5 39 81 14 1 653 286 127 36 48 165 34 13 28 - 196 2 091 - - La population des 7 territoires du périmètre augmente ainsi de 2 100 habitants après en avoir perdu 196 habitants par an entre 1990 à 1999.C’est le territoire de la CAPA qui est le principal contributeur avec + 1653 habitants par an se répartissant entre Ajaccio (avec + 1 367 habitants par an) et les neufs communes périurbaines (+286 habitants par an). Document provisoire du 22 novembre 2011 - 25 26 – Document provisoire du 16 novembre 2011 2-3. évolution des ménages En 2008, selon les données INSEE, le territoire de la CAPA disposait de 31 920 ménages représentant 72 % des 44 328 ménages de l’ensemble du périmètre d’étude élargi. La ville centre, du fait d’une part importante de petits ménages, représente 61 % du total des ménages du périmètre d’étude. source: INSEE RGP 1999 et 2008 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle-di-Mezzana Villanova total capa CC de la vallée du Prunelli Canton des Deux-Sorru canton des deux sevi Canton de Cruzini-Cinarca CC de la haute Vallée de la Gravona Sivom de la rive sud du golfe d'Ajaccio total périmètre taux d'évolution annuel taux d'évolution nbre de Ménages Ménages du nombre de ménages annuelle du nombre de ménages/an en 1999 en 2008 1990-1999 ménages 1999-2008 1999-2008 715 22333 813 410 512 456 573 84 96 116 26108 2042 1159 3 381 718 705 1071 27004 1085 483 658 626 625 105 123 142 31920 2577 1300 4094 885 922 2,8% 0,0% 2,6% 4,7% 4,3% 3,9% 3,6% 3,4% 2,3% 3,9% 0,40% 3,32% 1,28% 2,41% 0,39% 2,43% 4,6% 2,1% 3,3% 1,8% 2,8% 3,6% 1,0% 2,5% 2,8% 2,2% 2,26% 2,62% 1,28% 2,15% 2,35% 3,02% 40 519 30 8 16 19 6 2 3 3 646 59 16 79 19 24 1841 35954 2630 44328 2,71% 0,89% 4,04% 2,35% 88 930 Le taux de croissance des ménages à l’échelle du périmètre élargi (+ 2,35 % par an) est légèrement supérieur à celui observé en matière d’évolution démographique (+ 2,33 % par an), en lien avec un faible desserrement de la taille des ménages. La croissance du nombre des ménages qui nourrit la demande en logements est ainsi de 930 ménages par an à l’échelle du périmètre élargi dont 69 % est porté par la CAPA et dans une moindre mesure la Ville-centre à 56 %. Les évolutions apparaissent différenciées suivant les territoires avec une forte croissance des communes périurbaines qui captent une part de ménages ajacciens, et plus largement un part de ménages du pays ajaccien accédant à la propriété. Ainsi les communes résidentielles d’Albitreccia, Coti-Chiavari, Afa, Eccica-Suarella, Peri, GrossetoPrugna et Alata enregistrent les taux de croissance les plus élevés allant de 3 % à 6,7 % par an. Il en va de même des territoires du SIVOM de la Rive Sud du Golfe d‘Ajaccio (+ 4 % par an soit + 87 ménages par an), de la Communauté de Communes de la Haute Vallée de la Gravona (+ 3,2 % par an soit + 24 ménages par an) et dans une moindre mesure la Communauté de Communes de la Vallée du Prunelli (+ 2,62 % par an soit + 59 ménages par an). Si Ajaccio renoue avec une croissance soutenue du nombre de ménages, les communes périurbaines de la CAPA voient leur croissance se tasser fortement (à l’exception d’Afa, d’Alata et de Valle-diMezzana). Sur les territoires hors CAPA, la forte croissance résidentielle se double d’un phénomène accrue de vieillissement de la population locale. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 27 28 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Rappel évolution France métropolitaine 1999-2008 : - Taux de croissance annuel de 1,25 % par an, - Taux de croissance annuel - Taille des ménages: - 0,62 % par an - Taille des ménages: 2,27 2-4. évolution de la taille des ménages La période récente permet d’observer une stabilisation voire une inflexion sur certaines communes d’un phénomène de diminution de la taille des ménages et avec eux de leur desserrement. La taille des ménages diminue avec un rythme moins soutenu sous l’effet des phénomènes de vieillissement (veuvage), de décohabitation (jeunes quittant le domicile familial), ou de séparations. Le taux d’évolution annuelle de la taille des ménages passe de – 0,61 % par an sur la période 1982 à 1990, à – 0,87 % entre 1990 à 1999, puis à – 0,11 % par an sur la dernière période intercensitaire Ce phénomène de tassement du desserrement est porté principalement par Ajaccio (+ 0,17 % par an), et dans une moindre mesure pour les communes périurbaines de la CAPA comme Peri (+ 0,47 % par an), et Valle-di-Mezzana (+ 0,96 % par an) qui voient la taille des ménages légèrement augmenter en lien avec l’arrivée de ménages avec enfants. source: INSEE RGP 1999 et 2008 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle-di-Mezzana Villanova total capa CC de la vallée du Prunelli Canton des Deux-Sorru canton des deux sevi Canton de Cruzini-Cinarca CC de la haute Vallée de la Gravona Sivom de la rive sud du golfe d'Ajaccio total périmètre taille des taille des évolution taille évolution taille Ménages ménages ménages des ménages des ménages en 2008 en 1999 en 2008 1999-2008 1990-1999 1071 27004 1085 483 658 626 625 105 123 142 31920 2577 1300 4094 885 922 2,9 2,3 3,0 2,8 2,8 2,5 3,0 2,7 2,3 2,6 2,40 2,7 2,1 2,5 2,2 2,4 2,5 2,4 2,7 2,8 2,8 2,6 2,8 2,6 2,5 2,5 2,4 2,5 2,1 2,4 2,1 2,3 -1,4% 0,2% -1,2% 0,0% -0,2% 0,5% -0,6% -0,5% 1,0% -0,6% 0,1% -0,6% -0,2% -0,4% -0,2% -0,4% -0,8% -1,1% -0,7% -1,2% -1,0% -1,5% -0,8% -0,2% -3,1% -1,1% -1,0% -0,4% -0,7% -0,4% 0,0% 0,2% 2630 44328 2,4 2,4 2,2 2,4 -0,9% -0,1% -0,7% -0,9% Ce sont sur les communes d’Afa et d’Alata sur le territoire de la CAPA disposant d’une taille de ménages importante en 1999 (respectivement 2,9 et 3 personnes par ménage) que l’on observe la plus forte augmentation du desserrement des ménages (respectivement – 1,37 % par an et – 1,16 % par an)en lien avec un phénomène de vieillissement de la population (doublement des plus de 75 ans) et de décohabitation de jeunes ménages. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 29 Ajaccio compte des ménages de petites tailles dont la part progresse fortement sur la dernière période intercensitaire en décalage avec l’offre de logements du parc existant. A la différence des autres communes et territoires, les jeunes représentent une part importante de la population. Mais on assiste à une diminution depuis 1999 faute d’une offre adaptée avec un départ dans les communes périurbaines. 30 – Document provisoire du 16 novembre 2011 2-5. les revenus des ménages Des revenus supérieurs à la moyenne régionale mais inférieure à la moyenne nationale Les revenus des ménages du pays ajaccien se situent dans une situation intermédiaire entre la médiane régionale et la médiane métropolitaine. Plus riches de 10 % par rapport à la médiane des ménages corses, ils se situent à 14 points en-deçà de la médiane métropolitaine soit : - 1 570 € par mois pour un adulte, - 2 825 € par mois pour un couple avec un enfant. Une répartition géographique différenciée des revenus des ménages peut s’observer avec : - une première couronne résidentielle disposant de ménages plus aisés allant de 1 830 € par mois pour un adulte sur Bastelicaccia à 2 060 € par mois sur Villanova (soit respectivement + 30 % à + 40 % par rapport à la médiane régionale), - une deuxième couronne résidentielle disposant de ménages aux revenus allant de 1460 € par mois pour un adulte à 1760 € par mois et se situant de 0 % à 20 % au-dessus dans la médiane régionale, - une troisième couronne disposant des ménages aux revenus les plus modestes notamment sur les communes du Nord et du Sud-Ouest, allant de 1 130 € par mois sur Balogna (– 20 % par rapport à la médiane régionale) à 1 400 € par mois sur Ucciani ou Tavaco (CAPA). On assiste ainsi à un phénomène de spécialisation sociale du peuplement de certaines communes et avec elle du marché immobilier dont les niveaux des prix sont inversement proportionnels à la distance qui les sépare de la ville centre, avec bien sûr des exceptions. 100% 90% 80% 31% 32% 35% 37% 38% 41% 43% 43% 45% 70% 18% 60% 50% 25% 13% 40% 30% 14% 13% 11% 20% 10% 16% 0% 0% 20% 20% 21% 14% 13% 14% 23% 20% 10% 10% 10% 9% 9% 9% 7% 8% 9% revenu net : 1666 € à 2449 € 20% 18% 8% 8% 9% 51% 55% 58% revenu net : 2449€ et plus 12% 11% 12% 11% 12% 10% 51% 14% 12% 14% 12% 0% 9% 11% 0% 6% 8% 15% 18% 10% 7% 6% 7% 19% 16% revenu net : 1250 €à 1666 € revenu net : 833€ à 1250 € 10% 9% revenu net : 416€ à 833€ 8% 4% 5% 7% 5% 6% revenu net : 0 à 416€ A l’échelle de la CAPA, une spécialisation se dessine entre des communes aux ménages avec des revenus plus élevés comme Afa, Alata, Appietto, Sarrola-Carcopino ou Villanova et des communes disposant d’une plus grande mixité de niveaux de revenus comme Cuttoli-Corticchiato et Peri. La part Document provisoire du 22 novembre 2011 - 31 des ménages disposant de bas revenus (inférieurs à 1250 euros par mois) représente 30 % des ménages de la CAPA contre 36 % à l’échelle régionale. C’est au sein du parc HLM que la part des ménages à bas revenus est la plus importante (47 %). Suivent les ménages du parc locatif avec 41 % (contre 49 % à l’échelle régionale) et ceux du parc des propriétaires occupants avec 19 % (contre 27 % à l’échelle régionale). 32 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Rappel : La Corse 2ème région de France après Nord Pas de Calais (1ère) et avant le Languedoc Roussillon (3ème position) disposant des revenus médians les plus faibles. Le département de la Corse du Sud se situe en 40ème position. Des inégalités infra communales importantes La CAPA – avec des écarts de revenus allant de 1 à 5,9 – se situe parmi les EPCI les plus inégalitaires de France métropolitaine (en 120ème position sur 2 400). Cette forte amplitude reste cependant modérée du fait de la présence d’une part moins importante de ménages pauvres que sur le reste du département (rapport inter décile de 1 à 6,4) et loin derrière la Communauté d’Agglomération de Bastia (rapport inter décile de 1 à 8,5 - 20ème position). La présence d’une part importante de ménages pauvres et modestes sur la ville centre en lien avec un parc locatif important donnent ainsi un écart entre les plus bas et les plus hauts revenus importants sur Ajaccio (1 à 6,4). Cet écart se creuse sur le centre ancien allant de 1 à 11. Plus globalement on note une forte ségrégation entre la partie Ouest (2050 € par mois) et la partie Est la ville (990 € à 1640 €). Rappel : la Corse est la deuxième région de France métropolitaine après l’Ile de France (1ère) et avant le Languedoc Roussillon (3ème position) disposant des écarts les plus importants entre les plus petits revenus (1er décile: 430 € par mois) et les plus haut revenus (9ème décile : 3000 € par mois). Le département de la Corse du Sud se situe en onzième position. La Corse est la première région de France métropolitaine avant le Nord pas de Calais et le Languedoc Roussillon disposant des revenus les plus faibles pour un quart de sa population (860 € par mois pour un adulte). A l’échelle du périmètre élargi, les territoires se situant sur la troisième couronne d’Ajaccio enregistrent une amplitude importante des profils de ménages du fait de la présence de familles à bas revenus. En effet 25 % des ménages disposent de revenus inférieurs à 690 € à 770 € par mois pour un adulte. Ainsi, le Canton des Deux Sevi et le canton des Deux Sorru enregistrent des écarts allant de 1 à 7,7 voire 8,3. A l’inverse, les communes de la première couronne – et plus globalement le canton d’Ajaccio hors ville centre – disposent de profils de ménages plus homogènes avec des écarts des revenus allant de 1 à 5. Le développement résidentiel récent (depuis une vingtaine d’années) et une spécialisation du marché immobilier peuvent expliquer ce phénomène (1 à 4,5 sur Alata, 1 à 4,2 sur Afa, 1 à 4,9 sur Bastelicaccia). Document provisoire du 22 novembre 2011 - 33 Des revenus qui conditionnent des budgets logement contraints Si des écarts de revenus peuvent être importants entre les ménages et les communes de la CAPA, les médianes observées induisent des taux d’effort en matière locative et d’accession contraints mais surtout en décalage avec les niveaux de prix immobiliers pratiqués. En effet les niveaux de revenus médians des ménages du pays Ajaccien relève de la zone C, zone la plus détendue du zonage Scellier, alors que les prix de vente pratiqués dans le neuf sont bien supérieurs à ceux pratiqués habituellement dans le zonage B1 et se rapproche de la zone A. A titre de comparaison les ménages ajacciens disposent de revenus de régions détendues comme le Limousin tout en vivant sur un marché du logement dont les prix sont proches des secteurs les plus tendus de la métropole (Côte d’Azur, Haute Savoie ou Ile-de-France). Ainsi sur la base d’une simulation intégrant un prêt à taux zéro (PTZ) majoré en vue de l’acquisition d’un logement BBC et d’un apport personnel de 25 000€ (taux moyen pratiqué sur la CAPA par les primo-accédant), le budget logement médian des ménages de la CAPA serait de : - 105 000 € pour une personne seule, - 171 000 € pour un couple avec un enfant. Rappelons qu’en 2010, le montant d’opération moyen de primo-accession bénéficiant du dispositif PTZ était de 176 000 €. Les mensualités étaient de 750 € à 890 € par mois. Ce budget doit être révisé à la baisse car 82 % des ménages accédant ayant bénéficié du PTZ cette année-là disposait de revenus élevés. Selon nos calculs le budget logement diminuerait de 10 % pour les ménages primo-accédant passant ainsi à 160 000€ pour un couple avec enfant. Si on exclut toute majoration de l’apport personnel (au-delà des 25 000€) en lien avec d’éventuelles solidarités familiales, les budgets logements des ménages du Pays Ajaccien apparaissent incompatibles avec les prix à l’accession pratiqués dans le neuf et une grande partie du parc à la revente ciblant uniquement 10 % à 20 % de la demande. Part des ménages disposant de revenus compatibles avec un achat immobilier BBC sur la CAPA (tx de 4% sur 20 ans apport personnel de 25 K€ et PTZ +) Personne seule- T2 couple avec 1 enfantT4 Revente appartement T4 2725 €/m2 T2 3500 € 10% 10% Neuf appartement T4 3575 €/m2 à 3550 €/m2 T2 20% 10% < à 10% < à 10% 30% 30% 50% 50% DGI INSEE 2007 marché libre (MI) -425 K € Neuf accession sociale zonage B1 (collectif ou MI) - 2637 €/m2 Neuf accession sociale zonage C (collectif ou MI) -2040 €/m2 34 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Le caractère contraint des budgets logements des ménages du territoire de la CAPA s’applique d’autant plus aux locataires. En effet 50 % des ménages disposent de revenus ne leur permettant pas d’envisager un projet d’accession (y compris en accession sociale) car se situant sous le seuil des 2 600 € pour un couple avec un enfant. En matière locative, Le taux d’effort maximum médian des ménages du Pays Ajaccien en matière de loyer (non compris allocations logement de la CAF) serait de : - 10,5 € par mètre carré pour une personne seule (sur la base d’un T2), - 13 € par mètre carré pour un couple avec un enfant (sur la base d’un T3). Il faut rappeler qu’en lien avec le faible volume d’offre de logements locatifs, le loyer moyen observé est de 15 euros par mètre carré sur le marché du locatif privé. De ce point de vue le loyer règlementé en zone B1 pour du Scellier libre se situe en dessous des prix du marché et en adéquation avec le plafond des budgets des ménages (13 euros par mètre carré). L’analyse des budgets logements médians des ménages rappellent la forte inadéquation entre l’offre et la demande sur le territoire du Pays Ajaccien. Elle se traduit par un blocage du parcours résidentiel et des situations de sur occupation lourde des logements (9 m² par personne) notamment sur le parc locatif privé avec un taux de 2,8 % sur la CAPA contre 1,9 % à l’échelle métropolitaine. Au total ce sont plus de 1 500 ménages du Pays ajaccien qui vivent en situation de sur-occupation. Les revenus des ménages ajacciens sont pour leur grande majorité des revenus modestes. Les prix de l’offre existante les excluent d’un projet d’accession. Ils sont pour une partie d’entre eux captifs d’un logement locatif privé, ou s’engagent dans un projet d’accession au cours duquel des travaux non prévus initialement mettent en péril leur « reste à vivre ». Document provisoire du 22 novembre 2011 - 35 36 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Chapitre III- Habitat et marché du logement 3-1. l’évolution récente du parc de logements Un développement différencié Selon les données Fichier Logement des Communes (Filocom), le parc de logements est estimé en 2010 à 61 748 logements à l’échelle du périmètre élargi dont 64 % (soit 39 550 logements) se situent sur le territoire de la CAPA. Sur la période récente, la croissance du parc reste faible au regard des besoins qui progressent de 1 % par an ; elle se situe à 589 logements par an à l’échelle du périmètre élargi dont 379 logements par an sur la CAPA. Ce sont les deux territoires périphériques de l’Ouest et du Sud (Communauté de Communes de la Vallée du Prunelli et SIVOM de la Rive Sud du Golfe d'Ajaccio) qui enregistrent les taux de croissance les plus importants (1,7 % par an). Avec 153 logements supplémentaires par an, ils portent 24 % de la production totale du périmètre élargi. source: filocom 1999 et 2010 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle di Mezzana Villanova CAPA canton de Cruzini-Cinarca canton des Deux-sevi canton des Deux-Sorru nombre de logements en 2010 part du collectif en 1999 Part du collectif en 2010 évolution de la part du collectif entre 1999 et 2010 3,3% 0,7% 2,9% 2,2% 1,7% 2,7% 2,5% 2,2% 1,7% 1,8% 1,0% 0,6% 0,4% 0,3% 1,7% 32 234 32 18 14 21 19 3 3 4 379 17 15 12 60 20% 92% 17% 17% 31% 24% 23% 21% 32% 24% 82% 53% 54% 50% 35% 20% 91% 17% 20% 29% 27% 24% 21% 34% 18% 80% 51% 53% 48% 33% 0% -1% 0% 3% -2% 3% 1% 0% 2% -6% -2% -2% -1% -2% -2% 1 854 6 074 61 748 0,7% 12 43% 41% -2% 1,7% 1,0% 93 589 33% 68% 34% 66% 1% -2% Corse 100 373 213 642 1,2% 1,4% 1143 2786 61% 62% 59% 61% -2% -1% France métropolitaine 33 226 147 1,0% 326635 47% 46% -1% CC de la vallée du Prunelli CC de la haute vallée de la Gravona SIVOM de la rive sud du golfe d'Ajaccio total périmètre département de corse du Sud 1 155 32 869 1 298 927 904 911 907 141 187 251 39 550 taux de croissance annuel nombre de du parc de logements logements/an entre entre 1999 et 2010 1999 et 2010 2 995 3 603 3 748 3 924 A l’échelle de la CAPA, les communes périurbaines connaissent un régime de croissance qui se renforce avec un taux supérieur (1,7 % à 3,3 % par an) à la moyenne régionale (1,4 % par an) leur permettant d’atteindre une croissance de 145 logements an. Si la ville-centre voit, depuis 2001, le volume du parc de logements progresser de manière plus forte que durant la période précédente, cette croissance reste encore insuffisante avec un taux 2 fois inférieur à la moyenne régionale. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 37 Le développement résidentiel de la CAPA est lié à un phénomène classique de périurbanisation amorcé au début du milieu des années soixante-dix qui voit un basculement de l’activité de construction de logements au profit des communes périphériques. 25% 20% Ajaccio communes périurbaines de la CAPA CA du Pays Ajaccien 15% 10% 5% Après la crise du début des années 0% avant 1915 1949 1968 1975 1982 1990 1996 2001 2006 quatre-vingt-dix qui voit une chute de la 1915 à à à à à à à à ou production de logements (moins un 1948 1967 1974 1981 1989 1995 2000 2005 plus tiers) sur le territoire, on assiste au cours de la première partie des années 2000 à une reprise de l’activité sur Ajaccio passant de 200 (1995-2000), à 260 (2001 et 2005), puis à 289 logements par an depuis 2006 A l’échelle de l’ensemble du territoire de la CAPA, la moyenne de la croissance annuelle du nombre de logements est de près de 380 logements par an entre 1999 et 2010. Lorsque l’on prend en compte uniquement la construction sans intégrer le renouvellement urbain (démolition pour obsolescence), le volume de logements produits est de 397 logements par an sur la première partie des années 2000 pour une légère progression dans la deuxième partie avec 422 logements par an (+ 6,3 %). Ajaccio représente près de 70 % de la production neuve de la CAPA. Ce nombre de logements reste cependant inférieur aux besoins liés à la croissance démographique (+ 1 770 habitants par an) et à la croissance des emplois (+ 1 177 par an). Il relève d’une production à minima (420 logements par an) voire d’une sous production pour la première partie des années 2000 (378 logements). Le PLH 2007-2012 proposait un objectif de production de 700 logements par an représentant un niveau de croissance raisonné. Si les communes périurbaines s’inscrivent dans ce niveau de production, la ville centre reste en situation de sous production. L’objectif du PLH n’est atteint qu’à 50 % renforçant une pénurie de logements et avec elle une augmentation des prix et un phénomène de report de la construction sur les communes périurbaines de la CAPA, de la Communauté de Communes de la Vallée du Prunelli et du SIVOM de la Rive Sud du Golfe d'Ajaccio qui enregistrent un total de plus de 300 logements par an (dont 47 résidences secondaires). Cette pénurie de logements est d’autant plus forte lorsqu’on analyse l’évolution par catégorie. En effet l’évolution du parc de logements du territoire du Pays Ajaccien s’effectue au travers d’une forte baisse 38 – Document provisoire du 16 novembre 2011 du parc des logements vacants qui alimente les deux autres parcs : le parc des résidences principales et le parc des résidences secondaires. Ce dernier capte plus de 40 % de la croissance et plus largement de l’évolution du parc de logements. Cette croissance du parc des résidences secondaires qui s’effectuent principalement sur Ajaccio vient renforcer la pénurie de logements pour les ménages résidents. Evolution du parc des logements vacants Dans un contexte de forte tension du marché du logement, le parc de logements vacants enregistre une baisse importante supérieure à celle observée à l’échelle régionale et nationale soit : – 2 % par an sur le périmètre d’étude, et – 1,8 % par an sur le territoire du pays ajaccien. Ce sont ainsi 111 logements par an sur l’ensemble du périmètre dont 58 logements sur le territoire de la CAPA qui viennent pour partie alimenter le parc de résidences principales et de résidences secondaires. Part des logements vacants en 1999 Part des logements vacants en 2010 évolution de la part des logements vacants entre 1999-2010 6% 10% 6% 8% 13% 10% 13% 12% 10% 7% 9,8% 13% 16% 17% 13% 5% 7% 4% 7% 8% 7% 7% 13% 7% 7% 7,2% 10% 9% 12% 10% -1% -3% -2% -1% -5% -2% -6% 2% -2% -0,1% -3% -4% -7% -4% -3% 16% 11% -4% 7% 11% 6% 8% -2% -3% Corse 13% 13% 10% 10% -3% -3% France métropolitaine 9% 9% -0,1% source: filocom 1999 et 2010 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle di Mezzana Villanova CAPA canton de Cruzini-Cinarca canton des Deux-sevi canton des Deux-Sorru CC de la vallée du Prunelli CC de la haute vallée de la Gravona SIVOM de la rive sud du golfe d'Ajaccio total périmètre département de corse du Sud Le taux de vacance passe ainsi de 10 % en 1999 à 7 % en 20103. Sur certaines communes comme Afa (3,8 %) et Alata (4,5 %) ou des territoires comme le SIVOM de la Rive Sud du Golfe d‘Ajaccio (5,6 %), la vacance se situe en dessous du seuil de 6 à 7 %, en-deçà duquel le bon fonctionnement du marché en matière de rotation est remis en cause. Comme l’illustrent les cartes suivantes, le taux de vacance peut constituer un indice du niveau de tension du marché immobilier. Il est à noter que les données INSEE donne un taux de vacance plus faible en 2008 et une baisse plus importante avec -3,8 % sur la CAPA et -3,9 % sur le périmètre d’étude. 3 Document provisoire du 22 novembre 2011 - 39 Evolution du parc de résidences secondaires De manière globale à l’exception de la ville centre, le périmètre d’étude enregistre une baisse de la part du parc de résidences secondaires. Ces logements sont reconvertis pour partie en résidences principales. Part des résidences secondairesen 1999 Part des résidences secondaires en 2010 évolution de la part des résidences secondaires entre 1999-2010 8% 9% 12% 32% 18% 23% 18% 19% 31% 32% 10% 57% 48% 47% 26% 9% 13% 8% 28% 16% 19% 16% 13% 25% 32% 14% 57% 55% 54% 23% 1% 5% -3% -4% -1% -5% -2% -6% -6% 0,4% 4% -0,4% 7% 7% -3% 41% 39% -2% 55% 23% 51% 26% -4% 2% Corse 30% 27% 32% 31% 2% 4% France métropolitaine 9% 9% -0,3% source: filocom 1999 et 2010 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle di Mezzana Villanova CAPA canton de Cruzini-Cinarca canton des Deux-sevi canton des Deux-Sorru CC de la vallée du Prunelli CC de la haute vallée de la Gravona SIVOM de la rive sud du golfe d'Ajaccio total périmètre département de corse du Sud Ainsi, les trois territoires de l’Est et du Sud touchés par le phénomène de périurbanisation lié au développement des pôles d’emplois d’Ajaccio et de Sarrola-Afa (la Communauté de Communes de la Vallée du Prunelli, le SIVOM de la Rive Sud du Golfe d‘Ajaccio et la Communauté de Communes de la 40 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Haute Vallée de la Gravona) voit la part des résidences secondaires baisser de 2 à 4 points entre 1999 et 2010. Les deux territoires du Nord (canton des Deux Sevi et canton des Deux Sorru) poursuivent un développement en direction des deux parcs avec cependant une progression forte du parc de résidences secondaires (+ 7 points). Sur la CAPA, si les communes périurbaines à l’exception de Villanova voient la part du parc de résidences secondaires poursuivre sa décrue passant sous le seuil des 10 % pour Alata, la ville centre enregistre un changement de tendance avec une croissance de 5 % par an. Le parc de résidences secondaires passe ainsi de 9 % en 1999 à 13 % du parc total de logements en 2010. Ainsi pour la période 1999 à 2010, leur nombre progressent sur Ajaccio de 150 logements représentant ainsi plus des deux tiers de l’évolution totale du parc de logements (234 logements par an). Près de 20 %sont composés sur la ville centre de logements récents livrés entre 2001 et 2010, contre 9 % sur les communes périurbaines. L’activité immobilière liée au marché de la résidence secondaire sur Ajaccio connait un essor important à partir de l’année 2005. Son développement apparait à contre cycle au moment où le marché de la résidence principale connait une forte baisse. Représentant 15 % des transactions du marché du logement en 2005, sa part passe à 27 % en 2009 avec 334 mutations contre 35 sur les communes périurbaines. Le marché de la résidence secondaire cible des ménages extérieurs à la région. Les prix élevés pratiqués alimentent l’inflation des prix de l’immobilier local et proposent des niveaux de marge attractive pour les opérateurs immobiliers négligeant ainsi les produits relevant de la primo-accession ou de la vente à des investisseurs locaux moins rémunérateurs. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 41 Evolution des mutations de résidences principales et de résidences secondaires sur Ajaccio entre 2000 et 2009 sur la CAPA (filocom 2010) 1200 1000 800 600 mutations résidences principales mutations résidences secondaires 400 200 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Evolution de la conjoncture immobilière En lien avec la conjoncture nationale et internationale, le marché de la vente de logements est rentré dans un cycle baissier en 2007de manière progressive sur les communes périphériques (baisses annuelles de 4 points) et de manière plus brutale sur Ajaccio à partir de 2008. Il convient de relever que cette baisse du nombre des transactions ne semble pas s’être traduite par une baisse des prix, du fait de la pénurie de l’offre existante. La ville centre retrouve un niveau de transactions inférieur à la fin des années 90. La baisse observée sur Ajaccio est atténué par le développement du marché de la résidence secondaire à partir de 2005. Le choc est particulièrement fort pour les résidences principales qui amorcent une baisse dès 2006 indépendamment de la crise immobilière de 2007-2008. Le nombre de transactions liées à une résidence principale baisse de 40 % entre 2005 et 2009. Mais c’est sur les communes périurbaines, secteur caractérisé par de la primo-accession que la baisse est la plus forte (– 60 % en trois ans) pour le marché de la résidence principale entamée en 2007 concomitamment avec la crise immobilière internationale. Ce fonctionnement cyclique du marché immobilier avec des tendances fortes à la hausse comme à la baisse comme on l’observe au début des années 90 est susceptible de fragiliser durablement le tissu d’entreprises liées à la construction de logements du promoteur à l’entrepreneur. Le milieu professionnel de la construction tendrait à limiter son développement pour être en capacité d’absorber les changements de conjoncture. 42 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Evolution de l’indice des mutations de logements entre 2000 et 2009 sur la CAPA (Filocom 2010) 140 120 100 80 communes périurbaines de la CAPA Ajaccio 60 40 20 CA du Pays Ajaccien 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 3-2. l’évolution récente du parc des résidences principales Un développement différencié Si à l’échelle du périmètre d’étude la part du parc de résidences principales progresse de manière modeste (+ 0,7 % entre 1999 et 20910 contre + 1,2 % à l’échelle départementale), sur le territoire de la CAPA cette part régresse de près de 1 % en lien avec l’essor du parc des résidences secondaires sur Ajaccio. C’est la forte baisse de la part du parc de résidences principales sur Ajaccio (– 1,9 %) qui gomme à l’échelle du périmètre la très forte progression du parc sur les communes périurbaines (+ 4 % à 8 %) à l’exception des cantons des Deux Sorru et des Deux Sevi. source: filocom 1999 et 2010 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle di Mezzana Villanova CAPA canton de Cruzini-Cinarca canton des Deux-sevi canton des Deux-Sorru Part des résidences principales en 1999 Part des Part des résidences logements secondaires vacants en 1999 en 1999 Part des résidences principales en 2010 évolution de évolution de évolution de Part des Part des la part des la part des la part des résidences logements résidences résidences logements secondaires vacants en principales secondaires vacants entre en 2010 2010 entre entre entre 19991999-2010 1999-2010 2010 9% 5% 0,0% 1,5% -1,5% 13% 7% -1,9% 4,5% -2,6% 8% 4% 5,3% -3,5% -1,8% 28% 7% 4,6% -3,6% -1,0% 16% 8% 6,2% -1,4% -4,9% 19% 7% 7,2% -4,7% -2,4% 16% 7% 7,6% -1,9% -5,7% 13% 13% 4,4% -6,2% 1,8% 25% 7% 7,8% -5,6% -2,1% 32% 7% -0,3% 0,4% -0,1% 14% 7,2% -0,9% 3,6% -2,7% 57% 10% 4,0% -0,4% -3,6% 55% 9% -0,6% 7,3% -6,8% 54% 12% -2,8% 7,3% -4,5% 23% 10% 6,0% -2,6% -3,4% 86% 81% 83% 61% 69% 67% 70% 69% 60% 61% 80% 29% 37% 36% 61% 8% 9% 12% 32% 18% 23% 18% 19% 31% 32% 10% 57% 48% 47% 26% 6% 10% 6% 8% 13% 10% 13% 12% 10% 7% 9,8% 13% 16% 17% 13% 86% 80% 88% 65% 75% 74% 77% 74% 67% 61% 79% 33% 36% 34% 67% 43% 41% 16% 50% 39% 11% 6,3% -2,2% -4,1% 38% 66% 55% 23% 7% 11% 44% 67% 51% 26% 6% 8% 5,7% 0,7% -4,0% 2,5% -1,8% -3,1% Corse 58% 60% 30% 27% 13% 13% 59% 59% 32% 31% 10% 10% 1,2% -0,6% 2,1% 4,0% -3,4% -3,4% France métropolitaine 82% 9% 9% 82% 9% 9% 0,4% -0,3% -0,1% CC de la vallée du Prunelli CC de la haute vallée de la Gravona SIVOM de la rive sud du golfe d'Ajaccio total périmètre département de corse du Sud Ainsi sur la CAPA, le parc progresse de 271 résidences principales par an entre 1999 et 2010 dont seulement 50 % sont porté par la ville centre (134 résidences principales par an). Les taux de croissance élevés sur les communes périurbaines (+ 1,7 % à 3,7 % par an) et une croissance de 12 % de la construction neuve de résidences principales depuis 2005 ne permettent pas de compenser la pénurie de résidences principales liée au faible développement de cette offre de logements sur la ville centre. A l’échelle de la CAPA, près de 80 % du parc de logements récents (livrés après 2000) sont dédié aux ménages résidents (15 % aux ménages extérieurs comme résidences secondaires). Document provisoire du 22 novembre 2011 - 43 Le parc de résidences principales est dominé par les logements de taille moyenne (T3 et T4) représentant 65 % de l’offre et de manière moindre de petits logements (T1 et T2) représentant 23 % de l’offre. Leur part respective reste stable entre 1999 et 2008, avec une progression similaire de chacune des typologies (+ 1 % par an). Ce sont sur les communes d’Ajaccio mais surtout d’Alata, de Peri et le territoire du Sivom de la Rive Sud du Golfe d’Ajaccio, que la progression des petits logements est supérieure à celle des logements de taille moyenne ou des grands logements. La part des résidences principales de taille moyenne continue à progresser sur les communes périurbaines mais enregistrent une baisse sur la commune d’Ajaccio (– 0,4 %). De manière générale les grands logements (14% à l’échelle du périmètre élargi) voient leur part se stabiliser voire légèrement progresser (+ 0,3 % à l’échelle du périmètre d’étude et + 0,2 % à l’échelle de la CAPA). En matière de morphologie, la part du collectif baisse de 3 % entre 1999 et 2010 sur le territoire de la CAPA représentant 79 % du parc en 2010. Cette baisse est de 1 % sur la ville centre alors que la part du collectif progresse sur les communes périurbaines et plus globalement sur l’ensemble du périmètre d’étude (+3 %). Evolution du parc des propriétaires occupants Sur le territoire de la CAPA, c’est la part du parc des propriétaires occupants qui progresse le plus fortement entre 1999 et 2010 au détriment du parc locatif qui voit sa part baisser de 1,7 %. Cette évolution moyenne se décline de manière différenciée entre la ville centre qui gagne une part importante de propriétaires occupants avec un taux de croissance annuel qui reste faible (0,8 % par an) et des communes périurbaines qui conservent des taux de croissance annuelle importants (1,4 % à 3,3 % par an) tout en diversifiant leur parc au profit du logement locatif privé. nombre de résidences source: filocom 1999 et 2010 principales en 2010 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle di Mezzana Villanova CAPA canton de Cruzini-Cinarca canton des Deux-sevi canton des Deux-Sorru CC de la vallée du Prunelli CC de la haute vallée de la Gravona SIVOM de la rive sud du golfe d'Ajaccio total périmètre Corse 998 26133 1144 605 680 677 700 104 126 152 31319 1002 1299 1262 2617 923 2660 41082 125 855 Part Propriétaires occupants en 1999 Part Propriétaires occupants en 2010 évolution de la part des Propriétaires occupants entre 1999 et 2010 82% 45% 84% 83% 84% 83% 75% 84% 86% 74% 50% 77% 67% 71% 72% 71% 79% 55% 55% 81% 47% 82% 80% 82% 76% 70% 78% 74% 74% 52% 73% 67% 67% 70% 70% 75% 56% 56% -1,5% 1,3% -1,2% -3,6% -1,7% -7,0% -5,2% -6,5% -12% 0,5% 1,8% -4,1% -0,3% -3,8% -2,8% -1,0% -3,8% 1,2% 0,2% Près de 70 % de la croissance du parc de logements s’effectue sous la forme de résidences principales sur le territoire de la CAPA. La part des jeunes propriétaires baisse. Les propriétaires de moins de 39 ans susceptibles de relever de la primo-accession représentent 9 % des propriétaires occupants en 2010 contre 11 % en 1999. 44 – Document provisoire du 16 novembre 2011 C’est sur les communes périurbaines que la part des jeunes propriétaires est la plus importante. En 2010, on comptait plus de 450 ménages ayant bénéficié du dispositif du Prêt à Taux Zéro (PTZ). 70 % effectuaient leur achat dans l’ancien.Par ailleurs, 80 % d’entre eux disposaient de revenus aisés. Cette année, seulement 10 % des transactions observées étaient dédiés à de la primo-accession avec 32 ménages primo-accédants aux revenus modestes ou moyens. La part des ménages de petites tailles progresse. Ainsi entre 1999 et 2010, les ménages de une à deux personnes passent de 58 % à 63 % (+ 5 %). C’est sur Ajaccio que l’évolution est la plus marquée avec une part de 68 % de petits ménages progressant de + 7 %. A l’échelle de la CAPAl’offre réduite en matière de petits logements (23 % de T1 et T2 en 2010 contre 65 % de logements de taille moyenne T3 et T4) apparait en décalage avec une demande de petites surfaces. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 45 Evolution du parc locatif Sur la CAPA, la part du parc locatif baisse entre 1999 et 2010. Ce recul relatif est lié à un taux de croissance faible de 0,6 % par an (contre + 1,9 % par an pour la Corse). Comme sur les autres statuts et segments, cette évolution se décline de manière différenciée entre la ville centre qui voit la part de son parc locatif baisser et les communes périurbaines qui enregistrent une progression de la part du parc allant de +1,5 % à +5,5 % suivant les territoires. Les volumes de progression du parc locatif restent faibles sur la CAPA avec 71 logements locatifs par an (contre 180 par an pour les propriétaires occupants) se répartissant entre : - 58 % sur Ajaccio (39 logements par an), qui concentre 94 % du parc locatif de la CAPA, - 34 % sur Alata, Afa, Peri et Sarrola-Carcopino (soit une moyenne de 5 à 7 logements par an et par commune). De manière récente, la vente à investisseur de type locatif défiscalisé Scellier se développe au sein des programmes importants de promotion sur Ajaccio. Initié en 2009, elle ne représente que 8 % de la commercialisation en 2010 des programmes de plus de 5 logements (données ECLN) contre près d’un quart à l’échelle régionale. Sa part aurait progressé sur les programmes commercialisés au cours de l’année 2011. Part Part Part Part évolution de évolution de la évolution de la Part des locataires locataires Part des locataires locataires la part des part des part des du parc locataires du parc du parc locataires locataires du locataires du source: filocom 1999 et 2010 locataires du parc en 1999 privé en HLM en en 2010 privé en HLM en entre 1999 parc privé entre parc HLM entre 1999 1999 2010 2010 et 2010 1999 et 2010 1999 et 2010 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle di Mezzana Villanova CAPA canton de Cruzini-Cinarca canton des Deux-sevi canton des Deux-Sorru CC de la vallée du Prunelli CC de la haute vallée de la SIVOM de la rive sud du golfepérimètre d'Ajaccio total Corse 12% 49% 11% 10% ND 13% 18% ND ND 13% 44% 11% ND 17% ND 15% 16% 38% 37% 12% 36% 11% 10% 7% 13% 12% ND ND 13% 33% 11% 19% 15% 18% 15% 16% 29% 28% 0% 12% 0% 0% ND 0% 6% 0% 0% 0% 11% 0% ND 2% ND 0% 0% 9% 8% 15% 48% 13% 14% ND 18% 24% 19% 15% 16% 42% 16% ND 22% 22% 18% 18% 37% 37% 15% 35% 13% 14% 8% 18% 19% 19% 15% 16% 32% 16% 21% 20% 21% 18% 18% 29% 29% 0% 13% 0% 0% ND 0% 5% 0% 0% 0% 11% 0% ND 2% 1% 0% 0% 8% 8% 2,9% -1,1% 1,6% 3,3% ND 5,5% 5,3% ND ND 2,3% -1,7% 5,2% ND 5,2% ND 2,9% 2,4% -1,3% 0,6% 3% -1% 2% 3% 1% 6% 7% ND ND 2% -1,4% 5% 3% 4% 3% 3% 2% -1% 1% 0% 0% 0% 0% ND 0% -2% 0% 0% 0% -0,2% 0% ND 1% ND 0% 0% -1% 0% A cette faible production globale, il faut ajouter le phénomène de location à l’année scolaire ou pendant les périodes de vacances sur les communes côtières qui réduit l’offre dédiée aux ménages résidents et renforce la situation de pénurie de l’offre. Dans le même temps on assiste à une paupérisation d’une partie des occupants du parc privé qui relèvent d’un parc social de fait. Ainsi, la part des locataires du parc privé disposant de revenus inférieurs au seuil de pauvreté passent de 14 % en 1999 à 29 % en 2010. Un parc potentiellement indigne de près de 1130 logements locatifs privés est identifiée sur la CAPA en 2010 conjuguant une offre de mauvaise qualité et une occupation par des ménages modestes voire pauvres. Rappelons que 6 % des ménages ayant effectués une demande de logement locatif en 2010 auprès de l’Office Public de l’Habitat de la Corse-du-Sud indiquent une motivation liée à l’indignité ou l’insalubrité du logement occupé 46 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Les difficultés les plus importantes concernent les jeunes ménages qui voient leur part baisser au sein du parc locatif, au profit des tranches d’âges intermédiaires. La décohabitation et l’initiation du parcours résidentiel semble fortement contraint, d’autant plus que l’offre HLM ne progresse que très peu et dispose d’un faible taux de rotation. Les logements locatifs sociaux voient eux aussi leur part reculer dans les communes qui disposent d’un parc HLM. La faiblesse de la production neuve hors Ajaccio ne permet pas de favoriser la fluidité du parc. Ainsi les locataires du parc sont majoritairement des plus de 60 ans en lien avec les grandes périodes de livraison de ce parc entre 1949 et 1980. 3-3. une inflation des prix de l’immobilier en inadéquation avec les budgets logements des ménages Dans un contexte de pénurie d’offre, l’ensemble du marché immobilier est tendu à des niveaux plus ou moins importants. Seuls les ménages extérieurs à la région peuvent être en capacité d’acquérir les biens à la vente, alimentant l’inflation des prix immobiliers. Demandes en accession Budget des ménages Type d’offre recherchée Offre disponible Niveau de tension du marché Appartement à la revente : 100 à 250 000 euros Célibataires et jeunes couples primo-accédants 120 à 160 000 euros Appartement T2 à T3 Appartement neuf : 160 à 180 000 euros pour un T2 et 240 000 euros pour un T3 Très forte Appartement à la revente : 180 à 260 000 euros Couples 30-39 ans avec jeunes enfants 140 à 170 000 euros Appartement ou Maison individuelle T3 à T4 Appartement neuf : 240 000 euros pour un T3 et 290 000 euros pour un T4 Très forte Maison individuelle : + de 400 000 euros Ménages seniors extérieurs à la région Investisseurs Plus de 250 000 euros 140 à 160 000 euros Appartement (T3 ou T4) ou Maison Individuelle (T4) Idem. A l’équilibre T2 en collectif 160 à 180 000 euros sur les programmes de promotion à Ajaccio A l’équilibre Document provisoire du 22 novembre 2011 - 47 Demandes en locatif Budget des ménages Type d’offre recherchée Offre disponible Niveau de tension du marché Faible : 550 à 830 euros pour un T2, soit 13 à 34 euros par mètre carré (avec un niveau moyen de 15 €/m²) Jeunes décohabitants 250 à 400 euros T1 à T2 Jeunes actifs et personnes séparées 400 à 600 euros T2 à T3 Idem Très forte Personnes âgées isolées 350 à 550 euros T2 Idem Très forte T3 à T4 750 à 1100 euros, soit 12 €/m² pour un appartement et 11 €/m² pour une maison individuelle (avec une offre faible Forte Actifs extérieurs à la région 700 à 850 euros Très forte La question des prix de revient d’opération et des surcoûts des travaux de construction sur la région mérite d’être développée. L’observation des prix de construction dans les opérations portées par la promotion privé permet d’identifier des coûts travaux allant de 1 250 € HT par mètre carré de SHON (surface hors œuvre nette) à 1 500 € par mètre carré de SHON. Ces prix se situent dans les fourchettes pratiquées en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Néanmoins, dans l’étude menées annuellement par la DREAL sur les ventes de logement neuf, on peut relever que le prix moyen par mètre carré pour les logements neufs en collectif était de 3 894 euros en 2010 sur le « Grand Ajaccio », pour une moyenne régionale de 3 189 euros. L’évolution de ce prix – et particulièrement le différentiel avec le « Grand Bastia » - mérite une attention particulière, puisque l’écart entre Ajaccio et Bastia s’est accru entre 2005 et 2010, et est passé de 998 euros à 1 395 euros par mètre carré, soit une progression de 39,8 %. Prix au m² Grand Ajaccio Grand Bastia Corse 2005 2 992,00 € 1 994,00 € 2 376,00 € 2006 3 154,00 € 2 158,00 € 2 648,00 € 2007 3 554,00 € 2 294,00 € 3 042,00 € 2008 3 582,00 € 2 430,00 € 2 934,00 € 2009 3 809,00 € 2 445,00 € 3 105,00 € 2010 3 894,00 € 2 499,00 € 3 189,00 € Plusieurs pistes d’explication peuvent être avancées : - des niveaux de marge pratiqués par les opérateurs supérieurs au seuil habituellement observé de 8 % à 9 %, et qui dépassent les 20% en lien avec les produits hauts de gammes proposés, - des niveaux de prix de charges foncières admissibles plus importants sur les produits de standing, - des négociations moins importantes avec les entreprises de travaux dans un contexte où nombre de promoteurs sont eux-mêmes entrepreneurs. Ainsi le type de produits envisagés induits des marges et des niveaux de prix inflationnistes. 48 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Chapitre IV- Le parc de logements à loyers modérés 4-1. Situation générale et mise en contexte Le périmètre d’étude élargi comprend 4 004 logements locatifs sociaux en 2010 dont l’essentiel est localisé sur la CAPA (3 920 logements) et qui représentent 78 % du parc départemental. Cette répartition de l’offre est ainsi fortement polarisée sur la ville centre disposant de 92 % du parc HLM (98 % si l’on ne considère que le seul territoire communautaire) et de manière marginale sur les communes de Sarrola-Carcopino et de Cuttoli-Corticchiato. source: EPLS 2010 Ajaccio Cuttoli Sarrola total CAPA Répartition total CAPA total périmètre d'étude élargie nombre de nombre de nombre de total du nombre de logements logements mis logements mis en logements mis en nombre de mis en location entre en location location entre 1990 location entre 2000 logements 1970 et 1989 avant 1969 et 1999 et 2010 1 124 1 727 606 409 3 866 0 0 9 10 19 0 28 7 0 35 1 124 1 755 622 419 3 920 29% 45% 16% 11% 1 124 1 777 652 425 3 978 Le déficit du parc locatif social est important puisqu’il ne représente que 9,6 % du parc de résidences principales à l’échelle du périmètre d’étude élargi et 12,3 % sur la CAPA en 2010. Les territoires périphériques en sont quasiment dépourvus puisqu’il représente respectivement 2 % du parc des résidences principales sur la Communauté de Communes de la Vallée du Prunelli et 2,5 % sur le canton des Deux Sorru. Le parc HLM est ancien, et a été construit au trois quarts avant 1989. L’essentiel du patrimoine a en effet été livré au cours des deux décennies soixante-dix et quatre-vingt. La production récente est faible, représentant 11 % du parc avec 431 logements neufs mis en location depuis 2000. Cette ancienneté du parc peut expliquer le caractère peu adapté des typologies avec la demande en logements. En effet seulement 12 % du parc est composé de petits logements (T1 et T2) sur lesquels se porte la demande locative. Le loyer moyen pratiqué dans le parc existant est de 5,8 m² de surface utile (SU) soit 375 € pour un T3. Il est supérieur de 10 % par rapport au parc équivalent sur la moyenne de la France métropolitaine, mais est deux à trois fois inférieur aux niveaux de loyers pratiqués dans le parc existant. Dans un contexte de forte inadéquation entre l’offre et la demande, les niveaux de loyers du parc HLM notamment dans le neuf (4,65 € en PLAI, 5,24 € en PLUS et 8,20 € en PLS) ont une forte attractivité. Les indicateurs de gestion locative sur l’année 2010 sont particulièrement éloquents pour illustrer le caractère très tendu du marché du logement. Le taux de vacance est quasi nul avec 1,4 % à l’échelle du périmètre élargi et 1,3 % sur la CAPA soit 52 logements vacants en 2010 (en attente d’une remise en location). Le taux de rotation est lui aussi très faible avec 4,8 % soit 191 logements remis en location en 2010 contre 226 en 2006. Rappelons qu’un taux de rotation satisfaisant doit se situer entre 6 et 8 %. Il est ainsi de 9,5 % sur l’ensemble de la France métropolitaine. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 49 Aussi dans ce contexte, le parc locatif social tend à se calcifier et ne permet plus d’être une étape dans le parcours résidentiel des habitants du pays Ajaccien. 50 – Document provisoire du 16 novembre 2011 4-2. une forte demande locative sociale A l’échelle du périmètre d’étude élargi, on compte 1 349 demandes de logements HLM en attente en 2011 enregistrée par les services de l’Office Public de l’Habitat de la Corse du Sud. Il faut distinguer 80 demandes de mutations internes de ménages déjà locataires de l’Office Public de l’Habitat souhaitant changer de logements tout en restant dans le parc public et 1 279 demandes nouvelles. Ces 1 279 demandes sont à mettre en perspective avec les 191 remises en location en 2010 sur l’ensemble du parc HLM du périmètre d’étude élargi. A l’échelle du territoire de la CAPA, la demande en logements HLM (hors mutations) est de 1189 contre 186 remises en location en 2010. Ce sont ainsi 3 demandes qui sont susceptibles d’être satisfaites sur 20 demandes effectuées. L’analyse de l’origine géographique des demandeurs permet d’identifier une répartition homogène sur l’ensemble du périmètre de la demande, qui est proportionnelle au poids démographique de chacune des communes, avec une prépondérance de la Ville centre. Rappelons que la demande de logements sociaux s’effectue le plus souvent en lien avec l’existence ou non d’un parc HLM sur la commune. Dans le cas présent, la demande est effective sur de nombreuses communes malgré l’absence de logement HLM. Si 1 103 demandeurs sont originaires d’Ajaccio (86 %), 176 demandes ont été effectuées par des ménages des communes périurbaines dont 86 issus des 9 communes CAPA et 90 issus des EPCI et des cantons limitrophes. Ainsi sur les communes d’Afa, Cuttoli-Corticchiato, Peri, Alata, Sarrola-Carcopino et Bastelicaccia, les demandes vont de 10 à 20 ménages par commune. 97 % de la demande vise un logement sur Ajaccio et de manière périphérique (18 demandes) les 2 communes de la CAPA disposant d’un parc locatif social modeste (Sarrola-Carcopino et CuttoliCorticchiato). Elle porte à près de 50 % sur des logements de petites surfaces (T1 et T2) et dans une moindre mesure sur des logements de taille moyenne (43 % de T3 et 10 % de T4) et des grands logements (8 % de T5), ceci en décalage avec la structure du parc existant. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 51 52 – Document provisoire du 16 novembre 2011 4-3. évolution récente et perspectives pour le logement social Rappel des objectifs du PLH 2007-2012 Les objectifs inscrits dans la programmation du PLH 2007-2012 étaient de 980 logements sur la période 2005-2014 (soit 588 logements locatifs sociaux sur six ans), se répartissant annuellement comme suit : - 63 logements locatifs sociaux par an sur Ajaccio (soit 378 logements), - 35 logements locatifs sociaux par an répartis sur les communes périurbaines de la CAPA (soit 210 logements). Basée sur une production totale de 700 logements par an, la part de la programmation locative sociale devait ainsi représenter 14 % de la production totale. La production globale sur la CAPA (entendue en termes de logements financés et non livrés) au cours des six dernières années permet d’atteindre la cible inscrite dans le PLH avec 554 logements financés par l’Etat entre 2006 et 2011 (y compris la prise en compte du projet de 40 logements sous maîtrise d’ouvrage Erilia pour 2011 à Ajaccio). C’est ainsi une moyenne de 92 logements par an qui ont été financés sur six ans, voire 114 logements par an (sur les cinq dernières années) contre 98 logements par an inscrites au PLH. Evolution du nombre de logements locatifs sociaux financés depuis 2006 (Source: DDTM 2A) Cette production se localise presque exclusivement sur Ajaccio (à 98 %) et à l’exception de l’opération des terrains Gaz de France sur la partie Est de la ville centre. Hors l’opération de 10 logements locatifs sociaux sur la commune de Cuttoli-Corticchiato réalisée par l’Office Public de l’Habitat de la Corse du Sud en 2006, aucune opération de logements sociaux n’est identifiée sur les 8 autres communes périurbaines. Ainsi seul 5 % des 210 logements sociaux attendus sur ces communes auront été réalisés. Le rythme de production sur les communes périurbaines est équivalent au rythme identifié sur les 5 territoires limitrophe (ne disposant d’ailleurs pas de PLH) soit une moyenne de 1,6 logement par an. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 53 Les perspectives de développement de l’offre neuve dans le cadre du deuxième PLH La production de logements locatifs sociaux sur les communes périurbaines et notamment les trois communes les plus importantes d’un point de vue démographique est, dans le cadre de l’obligation de territorialiser les objectifs de programmation, susceptible de constituer un des axes prioritaires de la programmation du nouveau PLH pour les six prochaines années. Rappelons que des communes comme Afa (2718 habitants en 2008) et Alata (2958 habitants en 2008) sont susceptibles d’atteindre à moyen terme le seuil légal des 3500 habitants et à ce titre d’être soumises à l’obligation de rattrapage de la production de logements locatifs sociaux. Ainsi le déficit global en logements locatifs sociaux serait de : - 199 logements locatifs sociaux pour Afa, - 228 logements locatifs sociaux pour Alata. Sur cette base, l’objectif triennal de rattrapage serait ainsi de : - 30 logements locatifs sociaux pour Afa soit 10 logements par an, - 34 logements locatifs sociaux pour Alata soit 12 logements par an. Ces communes disposent d’ores et déjà d’un patrimoine locatif social de fait et envisagent pour certaines d’entre elles de développer cette production en régie au travers d’opération de recyclage immobilier ou foncier de ruines ou de bâtiments dégradés dans le centre des villages. Un conventionnement APL de ces logements pourrait être envisagé voire une mise en gestion auprès d’un bailleur social mais aussi un recours à une maîtrise d’ouvrage d’un bailleur sur les nouvelles opérations. Rappelons que l’éventuelle crainte d’une perte de la maitrise de l’attribution de ces logements n’est pas justifiée. Ainsi sur l’opération de 10 logements sociaux à Cuttoli-Corticchiato réalisée par l’Office Public de l’Habitat de la Corse du Sud, les logements relevant du contingent DALO ne peuvent être pourvus dans ce cadre faute de candidat, du fait de l’éloignement de la commune et de la nécessité de disposer d’un véhicule. L’ensemble des maires rencontrés dans le cadre de l’enquête communale confirme leur volonté de développer l’offre locative sociale sur leur commune. Au-delà de l’opération de Cuttoli-Corticchiato avec l’Office Public de l’Habitat ou de réalisation de logements communaux en régie, plusieurs possibilités sont offertes. source: enquête communale Afa Ajaccio Nombre de logements communaux 5 ND Alata 3 Appietto 1 CuttoliCorticchiato 6 Peri 0 SarrolaCarcopino 7 Tavaco 1 Valle di Mezzana Villanova total 7 0 30 Le partenariat entre la commune et un bailleur social sur des projets de développement de logements communaux pourrait constituer une piste d’actions au même titre que la mise en place de servitudes de mixité sociale ou d’emplacements réservés pour des logements sociaux sur des secteurs à plan masse des PLU. A ce titre, les études menées en lien avec les communes d’Appietto et d’Alata sur les secteurs concernés par les projets de hameaux de l’avenir mis en œuvre avec la CAPA dans le cadre du premier PLH, devraient permettre de mettre en place ces dispositifs). A ce jour, seule la commune d’Ajaccio est soumise à l’article 55 de la Loi SRU (et compte 15,3 % de logements HLM en 2010 selon le décompte de la Préfecture de la Corse-du-Sud) et a l’obligation 54 – Document provisoire du 16 novembre 2011 d’effectuer un rattrapage de la production de logements locatifs sociaux en vue d’atteindre le seuil de 20 % de logements HLM par rapport au parc de résidences principales. Pour la période 2008-2010, 443 logements (147 logements par an) ont été réalisés ou financés (y compris avec un conventionnement ANAH) pour un objectif triennal de rattrapage de 189 logements. Pour la nouvelle période triennale 2011 à 2013, l’objectif a été fixé par le Préfet à 189 logements soit 63 logements par an en vue de combler progressivement un déficit évalué à 1217 logements locatifs sociaux. Le choix de la Ville de mettre en place dans le cadre de son futur PLU une servitude de mixité sociale (25 % de logements locatifs sociaux sur les permis de construire de plus de 35 logements) devrait permettre de garantir la mise en œuvre de cet objectif triennal voire d’aller au-delà. Un contexte de baisse des objectifs et des aides de l’Etat en contradiction avec les besoins objectifs du territoire L’équilibre des opérations de logements locatifs sociaux et avec elle leur faisabilité financière pourraient être compromise par la baisse des aides publiques à destination du logement social. 15 10 Enveloppe 5 Consommé Graphique d’évolution des finances Etat dédiées à la production de logements locatifs sociaux en Corse (Source : direction de l’habitat de la CAPA) 0 Après un objectif de 286 logements locatifs sociaux par an (96 % de PLUS et PLAI) inscrit au plan de cohésion sociale (2005-2009) et une augmentation de 36 % de la production, l’Etat réévalue à la baisse sa programmation avec un objectif régional pour 2011 de 250 logements par an. Ce chiffre est très en deçà des 316 ou 324 logements financés respectivement en 2007 et 2009 à l’échelle de la Corse. Il constitue une baisse importante par rapport à la programmation 2010. Le budget consacré au parc public diminue de 30 % par rapport à l’année 2010. Ainsi les niveaux de subventions fonds délégués Etat passe d’un système d’assiette à un système forfaitaire ne permettant pas une majoration locale importante de la subvention. Les niveaux de subventions au logement sont de 7 000 € par logement pour du PLUS et 17 000 € par logement pour du PLAI. S’ajoute le projet de suppression de l’abondement Etat à l’aide à la surcharge foncière. PLUS PLAI Coût moyen 2010 moins la surcharge foncière Proposition pour 2011 10 679 € 33 081 € 7 000 € 17 600 € Evol. -34,5% -46,8% Ces choix de programmation sont effectués à contre cycle dans un contexte de reprise de la production de logements sociaux notamment sur du rachat en VEFA auprès de promoteurs (Ajaccio ou Sarrola- Document provisoire du 22 novembre 2011 - 55 Carcopino), de hausse attendue des coûts travaux en lien avec la RT 2012 et ainsi des prix de revient d’opération. La justification de ces choix résiderait dans l’absence de forte tension du marché du logement sur la Corse. L’argument résiste difficilement à l’analyse rapide des 4 paramètres retenus pour définir une zone tendue appliquée au territoire. Le marché ajaccien peut être caractérisé comme un marché tendu voire très tendu. Les niveaux des prix de vente du marché privé, le taux de mobilité dans le parc social, la sur-occupation et le taux d’effort dans le parc privé le situent dans une situation intermédiaire entre la zone B1 et la zone A du classement Scellier. Le marché du logement apparait bien plus tendu que les agglomérations de Montpellier ou Marseille mais légèrement moins tendu que Nice ou Cannes. Afin de rendre viables les futures opérations de logements sociaux, cette baisse de 3 500 € sur du PLUS et 16 000 € sur du PLAI devra nécessairement être compensée : - par les collectivités (CTC, CG, CAPA, communes) sous forme d’une majoration des subventions ou de cession à prix décoté du foncier constructible d’une part et d’autre part par une majoration des niveaux de fonds propres des bailleurs, aujourd’hui se situant actuellement à 8 % en moyenne des prix de revient d’opérations ; - par une plus grande mobilisation du « 1 % logement » sur le territoire communautaire, étant précisé que les crédits d’action logement sont peu mobilisés dans les opérations de logements sociaux sur la Corse (2 à 3 % du plan de financement) en lien avec la structure du tissu économique local ; Cette situation de tension dans les équilibres d’opération rend d’ores et déjà difficile la capacité des financeurs à absorber le surinvestissement attendu liée à la mise en place de la RT 2012. Un enjeu de diversification des opérateurs HLM pour mettre en œuvre la production 2012-2018 dans le cadre du deuxième PLH de la CAPA La production s’effectue à ce jour essentiellement au travers de l’ESH Erilia, bailleur social basé à Marseille disposant d’un patrimoine de près de 50 000 logements et une production annuelle en 2010 de 2 400 logements livrés sur 8 régions situés au sud d’une ligne Bordeaux, Clermont Ferrand et Grenoble. Premier bailleur de la CAPA, son développement s’effectue en lien avec son actionnariat sur les secteurs les plus attractifs en termes d’emplois et de desserte en transports. Ses choix de développement sont un atout pour le territoire. L’Office Public de l’Habitat de la Corse-du-Sud avec un patrimoine de 1 700 logements à l’échelle du département, dont 993 logements sur le territoire de la CAPA constitue le deuxième contributeur en matière de production de logements HLM sur la période récente. Ainsi depuis 2008, ce sont 3 opérations qui ont été lancées représentant 178 logements pour l’Office Public de l’Habitat de la Corse du Sud, se répartissant de la manière suivante : - 126 logements sur l’opération Alzo di Leva 1èretranche (2008), - 32 logements sur l’opération Alzo di Leva 2èmetranche (2011), - 20 logements sur l’opération Perrino sur les terrains Gaz de France. La production récente ou potentielle notamment sur le secteur de Sarrola-Carcopino (avec un possible rachat de logements en VEFA auprès d’un promoteur) pourrait lui permettre d’atteindre de manière anticipé les objectifs inscrits dans son projet de convention d’utilité sociale (CUS) et de son Plan stratégique de Patrimoine, concernant le territoire de la CAPA. Par ailleurs de par sa taille, sa capacité 56 – Document provisoire du 16 novembre 2011 d’autofinancement et avec elle les volumes de fonds propres qu’il est susceptible d’engager sur des opérations neuves effectués en VEFA auprès d’Erilia ou de promoteur privé, sont réduites. Enfin sa compétence départementale appelle une intervention sur d’autres territoires du département. Aussi, dans un contexte de baisse des aides à la pierre de l’Etat et de renchérissement attendu des coûts des travaux en lien avec la mise en œuvre de la RT 2012, la réalisation des volumes de logements locatifs sociaux à définir par le futur PLH en cours d’élaboration passe par une nécessaire diversification des opérateurs sociaux. Cet enjeu de diversification répond : - aux besoins de capacité financière des bailleurs sociaux à faire et à mobiliser des fonds propres qui avec les aides des collectivités devraient compenser la baisse des financements de l’Etat, - aux spécificités des opérations à développer sur les communes périurbaines. - La diversification pourrait s’effectuer auprès de bailleurs sociaux déjà présents sur le territoire de la CAPA ou de la région comme l’ESH Logirem ou le groupe Arcade-SFHE. Ces deux opérateurs sociaux ont pour caractéristiques communes d’être en capacité de : - Développer des programmes mixtes intégrant du logement locatif social et de l’accession sociale notamment pour le groupe Arcade-SFHE via la société coopérative d’HLM Le Logis Corse, - Développer des programmes de taille moyenne voire de petites tailles sur des communes périurbaines. Mais la diversification pourrait également s’opérer dans le cadre de la création d’un outil d’aménagement et de construction tel qu’envisagé par la Collectivité Territoriale de Corse suite aux Assises du Logement et du Foncier. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 57 Chapitre V- Le parc ancien 5-1. La situation du parc ancien Des caractéristiques du parc de logements vacants confirmant une forte tension du marché du logement Une faible part des 2 839 logements vacants situés sur les 10 communes de la CAPA en 2010 relève d’une vacance structurelle liée à une situation d’obsolescence de l’offre. Ainsi seulement 18 % des logements vacants sont de qualité médiocre ou très médiocre, soit 512 logements, contre 37 % à l’échelle du département de la Corse du Sud et 29 % à l’échelle du périmètre d’étude élargi. De même les logements sans confort représentent 16 % des logements vacants situés sur le territoire de la CAPA, soit462 logements, se rapprochant de la moyenne nationale (15 %). Seules les communes de Cuttoli-Corticchiato et dans une moindre mesure d’Appietto enregistrent une part importante de logements vacants de mauvaise qualité, susceptible d’alimenter une vacance structurelle. Ainsi seulement 15 % des logements vacants de la CAPA sont vides depuis plus de 3 ans contre près de 30 % à l’échelle du périmètre d’étude élargi et 40 % à l’échelle de la Corse, représentant un volume de 431 logements. Caractéristiques du parc de logements vacants en 2010 rappel nombre de confort : logements sans confort vacants Source: Filocom 2010 Afa Ajaccio logements de qualité médiocre et très médiocre (classement cadastrale : 7 ou 8) durée de vacance : moins d'1 an durée de vacance : supérieure à 3 ans 53 ND ND 66% ND 2419 13% 15% 52% 13% Alata 49 24% 29% 51% ND Appietto 62 37% 44% 34% ND Cuttoli-Corticchiato 75 53% 56% 36% ND Peri 65 29% 35% 45% ND Sarrola-Carcopino 65 32% 35% 37% ND Tavaco 19 ND ND ND ND Valle di Mezzana 14 ND ND ND ND Villanova 18 ND ND ND ND 2839 295 16% 18% 50% 15% 37% 63% Canton des Deux-sevi 324 50% 55% 15% 26% 17% 28% 64% 47% 60% 49% CAPA Canton de Cruzini-Cinarca Canton des Deux-Sorru 464 45% 53% CC de la vallée du Prunelli 391 53% 38% CC de la haute vallée de la Gravona SIVOM de la rive sud du golfe d'AJACCIO Total périmètre d'étude 213 49% 58% 23% 52% 58% 22% 27% 29% 46% 41% 31% 29% 339 4849 Corse 20 503 32% 34% 35% 40% France 2 949 425 15% 13% 46% 28% Une problématique de qualité des logements est présente sur les territoires limitrophes de la CAPA où plus de 50 % des logements vacants sont évalués sans confort sur le Sivom de la Rive Sud du Golfe d’Ajaccio, le Canton des Deux Sevi ou la Communauté de Communes de la Vallée du Prunelli. 58 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Un parc de résidences principales de relative bonne qualité à l’échelle de la CAPA mais de moindre qualité sur certains communes périurbaines La part des résidences principales sans confort ou de qualité médiocre apparait sous représentée au regard de la moyenne nationale ou régionale selon les données Filocom 2010. Si des problématiques importantes de mal logement et/ou sans doute d’indignité sont présentes sur les territoires limitrophes, la forte tension du marché et la présence d’un parc de logements plus récents peuvent expliquer la relative qualité du parc de résidences principales sur la CAPA et dans une moindre mesure sur le SIVOM de la Rive Sud du Golfe d'Ajaccio. Source: Filocom 2010 Afa % de rappel % de résidences % du parc % de % du parc % de propriétaires nombre de principales de locatif privé de résidences locatif propriétaires occupants de résidences qualité qualité principales privé sans occupants qualité principales médiocre et médiocre et sans confort confort sans confort médiocre et sans confort très médiocre très médiocre très médiocre 43 4% 4% 7% 7% 3% 325 1% 4% 2% 6% 1% 3% Alata 31 3% 3% ND ND 2% 2% Ajaccio 3% Appietto 42 7% 9% 14% 17% 5% 7% Cuttoli-Corticchiato 75 11% 14% 29% 32% 8% 11% Peri 29 4% 3% ND ND 2% ND Sarrola-Carcopino 53 8% 8% 16% 18% 6% 6% Tavaco 14 13% 13% ND ND ND ND Valle di Mezzana 17 13% 12% ND ND ND ND Villanova 7 5% 5% 0% 0% ND ND CAPA 636 2% 4% 3% 7% 2% 3% Total périmètre d'étude 1505 4% 6% 4% 8% 4% 5% 7% 9% 6% 6% Corse 8 024 6% 7% France 1 048 905 4% 4% Si près de 500 logements vacants relèvent d’une vacance structurelle en lien avec des caractéristiques relevant du mal logement, le volume de résidences principales sans confort est estimé selon les données Filocom en 2010 à plus de 600 logements. Ce sont sur les communes périurbaines que la problématique de faible qualité des résidences principales est la plus importante représentant la moitié du volume total, alors qu’elles ne représentent que 20 % de la population totale. Si en volume ce sont les communes de Cuttoli-Corticchiato, de Sarrola-Carcopino, ou d’Afa qui représentent les plus gros contingents, ce sont les communes de Valledi-Mezzana et de Tavaco qui disposent des taux de résidences principales sans confort les plus importants (13 % contre 6 % à l’échelle de la Corse). Enfin ce sont les logements du parc locatif qui souffrent le plus d’inconfort ou d’une qualité médiocre ou très médiocre. Un taux de rentabilité important (loyer de 10 €à 15€ par m² et forte demande locative) est susceptible de réduire toute velléité de réalisation de travaux d’amélioration ou de mise aux normes des logements locatifs. Ainsi, sur la CAPA, ce sont plus de 1 000 logements (462 logements vacants et 636 résidences principales) qui pourraient être la cible d’actions incitatives ou coercitives d’amélioration ou de Document provisoire du 22 novembre 2011 - 59 recyclage immobilier et foncier. Plus de 40 % se situent sur les communes périurbaines (144 logements vacants et 311 résidences principales). 5-2. Les politiques publiques d’amélioration de l’habitat Les aides de l’ANAH mobilisées par les propriétaires occupants de la CAPA L’analyse de l’évolution des aides de l’ANAH en secteur diffus permet d’observer une montée en puissance du nombre de logements aidés et avec lui, du montant des subventions. Après le pic atteint en 2009 en termes de volume de dossiers avec 113 logements, on assiste à une forte baisse de plus de 20 % en 2010 (83 dossiers) voire une chute en 2011 (3 dossiers en septembre 2011) en lien avec le caractère plus sélectif du nouveau règlement de l’ANAH applicable depuis le 1erjanvier 2011, mais également du fait de la forte diminution 450 419 € de l’enveloppe de l’ANAH qui est 400 nombre de logements consommée en priorité dans le cadre 350 363 € 358 € bénéficiant des OPAH. des aides de 300 La baisse du montant des aides consommées s’observe de manière plus marquée et en deux temps : - Entre 2008 (419 000 euros) et 2009 (358 000 euros) avec –15 %, 250 200 l'ANAH en diffus sur la CAPA 230 € 239 € 200 € 172 € 150 117 100 50 74 70 109 113 77 0 2004 2005 2006 2007 - Entre 2009 (358 000 euros) et 2010 (172 000 euros) avec –45 %. 2008 2009 83 8€ 3 2010 2011 (janv à sept) montant des aides annuelles de l'ANAH (en milliers d'euros) Les aides concernent de manière prépondérantes les propriétaires occupants et notamment les plus modestes d’entre eux. Leur répartition s’effectue de manière homogène sur le territoire avec une prépondérance des communes de Cuttoli-Corticchiato et Tableau des aides de l'ANAH en diffus sur le territoire de la CAPA pour la d’Afa. période 2004 à 2011 (septembre) Les objectifs de l’ANAH pour l’année 2011 pour l’ensemble de la Corse-duSud confirment cette baisse avec une cible de 115 logements (soit – 22 % par rapport aux objectifs de 2010) se répartissant comme suit : - 40 Propriétaires bailleurs, - 65 Propriétaires occupants, - 10 Copropriétés. total des dossiers déposés PO dont PO TS PB répartition géographique afa ajaccio alata appietto cuttoli peri sarrola tavaco valle di mezzana Diffus 646 565 417 77 Diffus 28 530 15 11 31 7 16 6 2 4% 82% 2% 2% 5% 1% 2% 1% 0% 1 935 € Médiane des subventions ANAH engagées Montant total des aides de l'ANAH engagées 1 990 548 € 5 329 € Médiane du montant des travaux Montant total des couts travaux 5 532 977 € 60 – Document provisoire du 16 novembre 2011 87% 74% 12% Le montant des aides prévues est de 1 178 000 € dont 1 098 000 € pour : - Les propriétaires bailleurs : 402 000 €, - Les propriétaires occupants (hors PO énergies – 80 000 €) : 531 000€, - L’ingénierie : 165 000 €. Il est rappelé que la dotation pour la Corse du Sud en 2011 était initialement de 1559 500 € (y compris l’ingénierie) enregistrant une baisse de près de 30 % par rapport à l’exercice 2010. Ces volumes restent en décalage voire à contre cycle des besoins des propriétaires de la CAPA (moyenne de 100 logements par an sur la période récente) et au-delà de la Corse, dans un contexte d’élaboration et de lancement de plusieurs OPAH. OPAH actuelles ou projetées sur le département de la Corse-du-Sud Document provisoire du 22 novembre 2011 - 61 L’OPAH-RU du centre-ville d’Ajaccio 2006-2011 Sur la base de l’analyse de 504 immeubles couvrant un périmètre de 29,5 hectares, les objectifs de l’OPAH-RU en 2006, sur le volet logement, étaient de 540 logements se répartissant entre : - 205 logements améliorés par propriétaires occupants soit38 %, les - 335 logements locatifs privés améliorés relevant de propriétaires bailleurs (62 %) dont 68 vacants et remis sur le marché. Parallèlement aux engagements financiers en matière de réhabilitation (hors ingénierie) sur les six ans de la Ville d’Ajaccio ( 845 810 €), de la CAPA (845 810 €) et du conseil général (845 810 €), l’’ANAH a réservé dans le cadre de la convention un crédit global de 10 525 000 € pour 5 ans (2006-2011).Le total des aides publiques (y compris l’animation de l’OPAH) était de 13 205 935 euros. Tableau des aides de l'ANAH relatives à l'OPAH RU d'Ajaccio pour la période 2006 à 2011 (septembre) source: OPAL OPAHRU (Ajaccio) PO dont PO TS PB total des dossiers Médiane du montant des travaux Montant total des couts travaux Médiane des subventions ANAH engagées Montant total des aides de l'ANAH engagées entre 2006 et septembre 2011 150 75 44 191 10 647 € 3 839 345 € 4 550 € 1 537 548 € 62 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Les données de suivi des aides de l’ANAH concernant le périmètre de l’OPAH RU permettent d’identifier 191 logements financés sur la période 2006 à 2011 dont près de 80 % de propriétaires occupants. 50 % des propriétaires concernés relèvent par leur situation socioéconomique de la catégorie « très sociaux ». Si en septembre 2011, les résultats de l’OPAH RU restent en deçà des objectifs inscrits à la convention en 2006 en lien avec des difficultés organisationnelles et des aléas de renouvellement de l’équipe d’animation, la part importante des propriétaires occupants est susceptible de s’expliquer par le fort niveau de subventions consenties permettant de solvabiliser des ménages modestes. La faible part des propriétaires bailleurs (23 %) au regard de objectifs initiaux de 62 %, illustre les limites des actions incitatives en matière de politique d’amélioration de l’habitat. Un projet d’OPAH Copropriétés dégradées sur le secteur des Cannes Le Programme de Renouvellement Urbain (PRU) Cannes-Salines à Ajaccio comprend sur le secteur des Cannes un parc social de fait (privé) important. Une partie des copropriétés est identifiée comme dégradée mais surtout socialement fragile au travers de ménages modestes ne disposant des moyens financiers pour réaliser les travaux d’entretien et de maintenance. Ce sont 710 logements sur les quartiers des Cannes et des Salines répartis en 19 immeubles qui sont concernés. Un observatoire des copropriétés dégradées a été mis en place en 2002 dans le cadre de l’Opération de renouvellement urbain (ORU). Il a notamment permis de hiérarchiser les problèmes identifiés et de prioriser les actions sur les copropriétés les plus en difficultés. A cette occasion, un appui juridique et de formation de l’équipe du PRU a été développé auprès des différents syndics. Un projet d’OPAH Copropriétés Dégradées a été prévu dans la convention PRU signée en mars 2009 sur les 9 copropriétés du secteur des Cannes représentant 544 logements. Les études pré-opérationnelles attendues fin 2011 devaient permettre la signature d’une convention entre la Ville d’Ajaccio, l’ANAH et différents autres partenaires. Le nouveau règlement de l’ANAH et l’adéquation des travaux nécessaires tendent à complexifier la finalisation de la convention de cette OPAH-CD. Un projet d’OPAH multi sites « cœurs de village » Dans le cadre de la mise en œuvre du PLH 2007-2012, une étude de diagnostic pré-opérationnel portant sur les centres anciens des 9 communes périurbaines de la CAPA a permis de proposer un périmètre de 9 noyaux villageois et 17 hameaux. Les principaux enjeux identifiés par l’étude réalisée par Habitat et Développement (ADRIM) et validés par le Comité de Pilotage en 2009 sont : - la lutte contre l’indécence et/ou l’insalubrité qui concernent plus de 34 % des logements, - la sortie de vacance de logements restés depuis plusieurs années inoccupés représentant plus de 10 % du parc (indivision, abandon manifeste…), - la reconversion des résidences secondaires (maisons de vacances et maisons de village occupées le week-end) partiellement ou totalement en résidences principales, - enfin, il ne faut pas oublier l’enjeu défini par la CAPA dans le cadre de son PLH de valoriser le patrimoine bâti ». Document provisoire du 22 novembre 2011 - 63 Un volume de 1082 logements a été identifié, avec un objectif de 154 (112 propriétaires occupants et 42 propriétaires bailleurs). Suite à la réforme du régime des aides de l’ANAH et à l’arrêt des nouvelles modalités d’intervention du Département et de la Collectivité Territoriale, l’étude a été relancée en vue d’une mise en adéquation des objectifs avec les nouveaux critères d’éligibilité de l’ANAH. 64 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Chapitre VI - L’hébergement et le logement des populations spécifiques 6-1. Le logement des plus démunis Eléments de cadrage Les plus démunis peuvent être définis comme toute personne ne disposant pas de ressources matérielles suffisantes pour vivre décemment. Rappelons qu’une des fonctions du Programme local de l’habitat est de s’assurer des conditions d’accès et de maintien dans le logement des plus démunis par une programmation si nécessaire de solutions de logements d’urgences et temporaires en proportion suffisante. En France, l’indicateur fréquemment utilisé pour appréhender la population des plus démunis est celui du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté4. ménages dont les revenus Part des ménages dont les se situent en dessous du revenus se situent en dessous du seuil de pauvreté en 2010 : seuil de pauvreté en 2010 : (656€/mois) (656€/mois) Afa Ajaccio 137 14% 5464 21% Alata 130 11% Appietto 94 16% Cuttoli-Corticchiato 132 20% Peri 131 20% Sarrola-Carcopino 129 19% Tavaco 17 17% Valle di Mezzana 26 21% CAPA 31 6291 21% 20% Canton de Cruzini-Cinarca 281 28% Canton des Deux-sevi 365 29% Canton des Deux-Sorru 369 30% CC de la vallée du Prunelli 481 19% CC de la haute vallée de la Gravona 249 28% 393 15% 8429 31718 4585128 26% 17% Villanova SIVOM de la rive sud du golfe d'AJACCIO total périmètre d'étude Corse France métropolitaine 21% 4 Chaque source statistique (CAF, INSEE, Filocom) ayant une base de calcul différente du seuil de pauvreté, il est délicat de les comparer. Ainsi le fichier des logements par communes calcule le seuil de pauvreté sur la base de 50 % du revenu médian par unité de consommation. A la différence des données CAF, le fichier Filocom fait intervenir des revenus imposables et non des ressources. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 65 Les données Filocom permettent d’identifier une part importante de ménages dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté (656 euros par mois). La CAPA avec 20 % de ménages concernés reste cependant dans une position intermédiaire entre les 26 % à l’échelle de la région et 17 % à l’échelle métropolitaine. Cette part des ménages pauvres progressent au sein des territoires de l’arrière-pays avec des taux supérieurs à la moyenne régionale comme les trois cantons du Nord du périmètre d’étude (28 % à 30 %). A l’échelle de la CAPA, ce sont les communes d’Ajaccio, de Valle di Mezzana, de Villanova et dans une moindre mesure de Peri et de Cuttoli-Corticchiato qui enregistrent les taux de ménages pauvres les plus importants. 66 – Document provisoire du 16 novembre 2011 La présence de ménages pauvres se situe principalement en volume au sein des propriétaires occupants. Rappelons qu’à l’échelle de la région, la part des propriétaires occupants pauvres est deux fois supérieure à la moyenne du reste de la métropole. De ce point de vue la CAPA (11 %) reste proche de la moyenne nationale (9 %). Les communes de Sarrola-Carcopino, Tavaco, Villanova mais surtout Cuttoli-Corticchiato et Peri disposent d’une part de propriétaires occupants pauvres proche de la moyenne régionale. Répartition par statuts d'occupation des ménages dont les revenus se situent en dessous du seuil de pauvreté en 2010 Filocom 2010 Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle di Mezzana Villanova CAPA Corse Propriétaires occupants 11% 11% 10% 12% 16% 17% 14% 14% ND 16% 11% 18% 9% Locataires du Parc Locataires du parc privé public 27% ND 29% 40% 18% ND 28% ND 35% ND 33% ND 31% 34% ND ND ND ND ND ND 29% 36% 23% 40% Mais c’est au sein du parc locatif privé ou public France métropolitaine que l’on enregistre la part la plus importante de ménages pauvres (30 % à 40 %) avec un écart de 6 points par rapport à la moyenne nationale. 44% 34% Selon les Données Générales des Finances publiques (DGFIP 2008), près de 14 000 personnes domiciliées à Ajaccio percevaient des revenus inférieurs au seuil de 1 200 euros par mois. C’est ainsi près d’un quart de la population d’Ajaccio qui disposerait de ressources inférieures au seuil de bas revenus. Le premier quartile par Unité de Consommation à Ajaccio percevait moins de 883 € par mois en 2008, revenu supérieur à celui de la Corse du Sud (875€ par mois) mais inférieur de plus de 10 points à celui de la moyenne métropolitaine (994€ par mois). Les données CAF 2010 indiquent que 2 829 familles allocataires ajacciennes et plus de 300 sur les neuf autres communes de la CAPA vivent sous le seuil de Pauvreté (60 % du revenu médian soit 950 € par mois.) représentant au total 5250 personnes. collectivités com ptant au m oins 100 allocataires % allocataires % personnes % personnes faibles pop hab 2008 % allocataire allocataires couvertes revenus/total logem ent allocataires % allocataires aides aux logem ents /total allocataires Afa 2 816 10% 32% 17,4% 6,7% 26,3% Ajaccio 65 883 15,8% 37% 27,1% 18,7% 59,4% Alata 3 062 11% 35% 18,4% 7,3% 25,8% Appietto 1 378 11% 34% 22,7% 6,5% 22,7% Cuttoli 1 901 11% 32% 27,1% 9,6% 32,4% Peri 1 659 11% 32% 24,5% 7,1% 31,0% Sarrola 1 957 14% 40% 22,6% 13,2% 41,5% total CAPA 78 656 15,1% 36,6% 26,4% 17,0% 55,8% départem ent de la Corse du Sud 140 953 14,7% 37,3% 26,0% 16,4% 52,4% La part des allocataires aux faibles revenus est plus importante sur les communes d’Ajaccio et de Cuttoli-Corticchiato (27,1 % contre 26,4 % à l’échelle de la CAPA). Document provisoire du 22 novembre 2011 - 67 Ces proportions sont légèrement supérieures par rapport à celle du département de Corse du Sud (26 %), et cependant bien en deçà des proportions nationales ou de villes centre d’intercommunalités comparables. De ce point de vue, il y aurait un décalage entre la situation économique objective des ménages pauvres (20 % selon les données Filocom 2010) et leur sous-représentation dans les statistiques de la CAF (15 %). Ce décalage pourrait pour partie s’expliquer par une méconnaissance ou le refus de mobiliser des dispositifs règlementaires de solidarité. Les caractéristiques de la demande en hébergement La demande en hébergement tend à s’orienter exclusivement sur la Ville centre. Différentes sources d’informations permettent d’identifier son profil5. Ainsi le PDAHI (Plan Départemental d’Accueil de l’Hébergement et de l’Insertion de Corse du Sud 20102012) estime à 600, le nombre des personnes en situation d’urgence face au logement, soit 4,5 personnes pour 1000 habitants. 90 % d’entre-elles ont fait une demande d’hébergement à Ajaccio. De même la demande locative sociale enregistrée par l’Office Public de l’Habitat de la Corse-du-Sud identifiant312 demandeurs « sans logement ou hébergés de manière temporaire » (soit 17 % de la demande totale à l’échelle départementale) s’oriente exclusivement sur Ajaccio. Elle est originaire pour près de 70 % (214 demandes) des communes de la CAPA (Ajaccio, Afa, Sarrola, Alata, CuttoliCorticchiato et Peri) et de manière mineure (6 demandes) des EPCI limitrophes. Suivant les données transmises par la FALEP concernant le Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) d’Ajaccio, 291 demandes ont été déposées en 2010 et représentent 440 personnes. 70 % des demandeurs sont des personnes isolées et un tiers sont âgés de 18 à 25 ans. Rappelons que le nombre de personnes hébergées au sein du CHRS d’Ajaccio augmente régulièrement de 10 % par an depuis ces trois dernières années (66 en 2007, 76 en 2008 et en 2009, 88 en 2010). L’offre en hébergement Sur la base des obligations règlementaires relevant de la Loi dite DALO de 2007 6, le volume d’offre en hébergement répond aux exigences légales notamment sur Ajaccio. Un déficit reste à rattraper sur les communes périurbaines d’Afa, Alata, Cuttoli-Corticchiato, Peri et Sarrola-Carcopino : 5 La gestion de la demande en hébergement s’effectue par le biais des dispositifs du 115 et de la SIAO. Le dispositif n°115est faiblement mobilisé sur la CAPA (85 demandes en 2010 dont 42 % concernent une demande d’hébergement). Une gestion centralisée a été mise en place en 2010.Gérée par la FALEP, elle permet une meilleure coordination des acteurs de l’insertion via le Service intégré de l’accueil et de l’orientation (SIAO). 6 loi n° 2007-290 du 5 mars 2007 dite DALO : « La capacité à atteindre (en terme d’hébergement d’urgence) est au minimum d’une place par tranche de 2000 habitants pour les communes membres d’un EPCI dont la population est supérieure à 50 000 habitants […] Cette capacité est portée à une place par tranche de 1000 habitants dans toutes les communes qui sont comprises dans une agglomération de 100 000 habitants. » 68 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Communes Population légale (recensement INSEE 2008) par commune AJACCIO AFA ALATA APPIETTO CUTTOLI-CORTICCHIATO PERI SARROLA-CARCOPINO TAVACO VALLE-DI-MEZZANA VILLANOVA CAPA Nbr de places réglementaires Recensement des places en hébergement + ALT Places manquantes 33 1 1 0 1 1 1 0 0 0 39 146 0 0 0 0 0 0 0 0 0 146 0 1 1 0 1 1 1 0 0 0 5 65 153 2 718 2 958 1 355 1 861 1 635 1 927 270 303 353 78 533 Les principales structures collectives Type d'hébergement Localisation Offre CAPA Hébergement d'urgence (pérenne) Ajaccio 2 Hébergement d'urgence (d'hiver) Ajaccio 30 Gestionnaire FALEP Association Collectif Lutte contre l'Exclusion 23 places association Fraternité du Partage et 53 FALEP CHRS Ajaccio 76 Foyer Travailleur Migrant Conventionnement Allocation Logement Temporaire Ajaccio 117 Ajaccio 38 Total 263 dont hébergement 146 ADOMA FALEP, 5 places du CCAS en suspens Le CHRS d’Ajaccio de la FALEP : L’offre d’hébergement du CHRS comptabilise 53 places comprenant une partie sur un immeuble collectif de 15 chambres et une autre partie avec8 appartements en diffus. Le CHRS propose une offre permettant d’accueillir, orienter, loger, nourrir, vêtir les personnes demandeuses. L’action de la FALEP gérant le CHRS vise un accompagnement social permettant de construire un parcours vers l’autonomie. Les 95 ménages accueillis se répartissent de la manière suivante : - 44 % des personnes isolées sans enfants, - 29 % des familles monoparentales, - 7 % de couples avec enfants, - 19 % de jeunes entre 18 et 25 ans. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 69 Les Foyers de travailleurs migrants d’ADOMA : Comprenant respectivement 117 et 116 logements, les foyers du Finosello et celui de Mezzavia sont composés quasi-exclusivement de retraités d’origine maghrébine. Leur composition sociale en termes de tranches d’âges en font des foyers logements de personnes âgées de fait. Dans ce contexte les demandes sont faibles en lien avec un très faible taux de rotation (<1 %). Les difficultés rencontrées Dans un contexte tendu de forte demande d’hébergement d’urgence, l’offre offerte par les différentes structures sur la commune d’Ajaccio tend à se réduire, notamment avec le projet de « relocalisation » des 5 places relevant du dispositif ALT (Allocation Logement Temporaire) du CCAS d’Ajaccio suite à une indisponibilité temporaire des logements, Les évolutions et projets en cours - Différents projets sont en cours de réalisation pour partie inscrits au programme d’actions du PLH de la CAPA : - Il s’agit tout d’abord d’un centre d’hébergement d’urgence qui devrait être réalisé sur un terrain cédé par ADOMA au bailleur social Erilia. D’une capacité de 30 places, ce projet, financé dans le cadre du Fond Ministériel pour le Droit au Logement, est pilotée par la DDCSPP et la mairie d’Ajaccio. - L’offre d’hébergement est complétée par une maison relais de 10 places dont la livraison est prévue pour la fin de l’année 2011. Hébergée dans une résidence de particuliers (famille Bruel), elle sera gérée par la FALEP. - L’actuel CHRS a été relocalisé dans l’hôtel Saint Charles sous maîtrise d’ouvrage de l’Office Public de l’Habitat de la Corse-du-Sud, avec la participation financière de l’Etat, du Conseil Général, de la CAPA et de la CTC. - Enfin dans le cadre du Plan Départemental d’Action pour le Logement des Personnes Défavorisées (PDALPD), une agence immobilière à vocation sociale devrait être mise en place. Le dossier est en cours d’instruction auprès de la Fédération des Associations pour la Promotion et l'Insertion par le Logement (FAPIL) qui devrait donner son premier accord de principe sur le dossier au 1er janvier 2012. Celle-ci aura pour objectif d’effectuer une action de d’intermédiation immobilière entre propriétaires (une centaine) et des candidats à la location, dans un rayon de 20 kilomètres autour d’Ajaccio sur le secteur de la CAPA. Une action dans le cadre d’une convention ANAH sera menée en milieu rural. 6-2. Le logement des personnes âgées Caractéristiques de la demande L’accroissement attendu du nombre de personnes âgées de plus de 75 ans constitue une des caractéristiques du profil sociodémographique de la population régionale. 70 – Document provisoire du 16 novembre 2011 A l’échelle régionale, la part des personnes âgées de plus de 75 ans est plus importante (9,4 %) qu’à l’échelle métropolitaine (8,2 %). Le poids de cette tranche d’âge pourrait atteindre 14 % en 2030 selon les projections de l’INSEE. L’indice de vieillissement (nombre de personnes de plus65 ans pour 100 personnes âgées de moins de 20 ans) de la région Corse (121) est le deuxième après le Limousin (140), pour une moyenne nationalede 86. A l’échelle de la CAPA, la part des personnes de plus de 60 ans atteint 24 % avec des pics à 28 % sur la commune de Tavaco. Afa Ajaccio Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Peri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle-di-Mezzana Villanova CAPA France Métropolitaine Habitants de plus de 75 ans en 2007 157 6 454 120 73 130 113 140 20 20 22 7 248 5 389 099 Part des plus de 75 ans en 2007 5,9 % 10,0 % 4,0 % 5,5 % 7,2 % 7,5 % 7,5 % 7,6 % 6,9 % 6,1 % 9,4 % 8,7 % Sur la ville centre d’Ajaccio, on compte 25 % d’habitants de plus de 60 ans et 10 % de plus de 75 ans. Des disparités importantes apparaissent avec une sur-représentation des personnes âgées de plus de 75 ans sur les quartiers du Casone, la Citadelle, La Viletta et les Cannes. Cette population âgée importante dispose pour sa grande majorité de revenus modestes. Ainsi comme le rappelle le Schéma départemental d’accompagnement de la perte d’autonomie et du Handicap de la Corse du Sud (2011-2015), 18 % des personnes âgées de plus de 65 ans résidant en Corse perçoivent l’Allocation Supplémentaire Vieillesse (ASV : les plafonds ne doivent pas dépasser 742,25 € par mois pour une personne seule et 1182 € par mois pour un ménage). Ce taux est 3,5 fois supérieur à la moyenne nationale. L’écart reste stable depuis une dizaine d’années. Les deux départements de Corse sont de très loin les plus concernés de France. L’allocation Supplémentaire Vieillesse concerne ainsi Document provisoire du 22 novembre 2011 - 71 17,3 % des personnes de plus de 65 ans en Corse du Sud en 2008 contre seulement 5 % en France Métropolitaine. Plus de 25 % des ménages de plus de 75 ans de la CAPA disposent en 2007 de revenus inférieurs au seuil de pauvreté (935 € par mois pour une personne seule en 2007) contre 23,5 % sur la Corse et 13,2 % pour la France métropolitaine. Dans ce contexte de difficultés physique et financière à faire face à la perte d’autonomie notamment sur les communes périurbaines, une part des ménages âgés se tournent vers l’offre locative sociale. Ainsi compte-on plus de 200 demandes émanant de retraités représentant 16 % de la demande en logements locatifs sociaux enregistrée par l’Office Public de l’Habitat sur le périmètre d’étude élargi. L’aide à la perte d’autonomie (APA) distribuée par le Conseil Général est fortement mobilisée avec des taux importants sur les communes périurbaines représentant une moyenne de 40 % des habitants de plus de 75 ans voire plus de 50 % sur les communes d’Appietto et de Valle di Mezzana. En lien avec une très faible offre en établissement, cette aide s’effectue à domicile. Bénéficiaires de l'APA Au 31/12/2009 Afa Alata Appietto Cuttoli-Corticchiato Péri Sarrola-Carcopino Tavaco Valle di Mezzana Villanova Ajaccio CAPA hors Ajaccio CAPA TOTAL Part bénéficiaires APA parmi la pop des + de 75 ans 71 55 38 65 44 56 9 11 secret stat NC 2203 353 2556 48% 39% 51% 49% 36% 35% 44% 52% APA à domicile APA en établissement Nb Nb 63 50 37 62 39 48 6 11 secret stat secret stat 33% 1897 42% 320 34% 2217 8 5 1 3 5 8 3 306 33 339 L’offre en structures adaptées Les données 2008 du Fichier National des Etablissements Sanitaires et Sociaux (FINES) font état d’un taux d’équipement pour les personnes de plus de 75 ans largement déficitaire. On compte ainsi pour la CAPA 71 lits pour 1000 habitants de plus de 75 ans (données 2008, DSS –FINESS) contre une moyenne métropolitaine de 121 lits pour 1000. Il faut rappeler par ailleurs que l’offre ajaccienne de 71 lits pour 1000 habitants répond à une demande plus large que les 10 communes de la CAPA. En effet à l’échelle de la Corse, l’offre serait de 36 lits pour 1000 habitants de plus de 75 ans. Le schéma départemental d’accompagnement de la perte d’autonomie et du handicap 2011-2015 permet de faire un bilan des évolutions sur ces cinq dernières années. A l’échelle départementale l’offre de lits est de 842 en 2010 après un effort de construction important depuis 2005 (+257 lits). Si on ajoute les 177 places en cours de construction pour la période 2011- 72 – Document provisoire du 16 novembre 2011 2012, le département devrait disposer de 1019 chambres en début 2013, se localisant principalement sur la région d’Ajaccio. Détail de l’offre de structures d’hébergement personnes âgées localisée sur le territoire de la CAPA Nom de l’établissement Commune Nombre de places d’accueil permanent EHPAD Centre hospitalier– USLD Ajaccio 140 EHPAD Le Ciste Ajaccio 80 EHPA Notre Dame Ajaccio 24 EHPAD Villa Verde Sarrola-Carcopino 92 Maison de retraite privée Sainte-Marie CuttoliCorticchiato 24 EHPAD Agosta Ajaccio 71 EHPAD Sainte Cécile Ajaccio 101 ADMR : accueil de jour Ajaccio TOTAL Nombre de places d’accueil temporaire ou de jour 12 13 12 532 37 L’ensemble de ces établissements sont « pleins » à l’exception de l’Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) Villa Verde à Sarrola-Carcopino, qui comptait 22 places disponibles en 2008. Seules les listes d’attentes de l’EHPAD Sainte Cécile et de l’Unité de Soins de Longue Durée (USLD) Eugénie ont pu être recensées dans le cadre du schéma départemental, soit respectivement 30 et 19 demandes. Pour s’inscrire dans la moyenne nationale de 121 lits pour 1000 habitants de plus de 75 ans, le rattrapage nécessaire s’élèverait à plus de 300 places supplémentaires. Cet effort de production équivaudrait au doublement de l’effort d’investissement consenti à l’échelle départementale au cours des deux dernières années. Il nécessiterait par ailleurs une prise en charge de la gestion ultérieure et du conventionnement des établissements. L’adaptation des logements et la prise en compte des besoins à domicile Plusieurs dispositifs d’aide et d’accompagnement à domicile sont identifiés sur le territoire et permettent un accompagnement des ménages les plus âgées. Les services prestataires d’aide et d’accompagnement à domicile agréés par le département permettant le maintien à domicile des personnes âgées et handicapées sont tous situés à Ajaccio7.Leur 7 L’association du service à Domicile et du Service à la Personne-ADMR (garde à domicile, accueil de jour, accompagnement transport. téléassistance, service de soins à domicile), l’association A MOSSA : préparation de repas, aide à domicile (repassage, courses, entretien du logement), l’association l'AGE DE DIAMANT (service d’aide à domicile et d’aide à la personne), l’association Corse pour les Personnes Agées – ACPA (Service d’aide à domicile, service de soins infirmiers à domicile, de garde itinérante jour et nuit, de téléalarmes). Document provisoire du 22 novembre 2011 - 73 intervention sur les communes périurbaines constitue un enjeu important dans un contexte d’absence de CCAS à vocation communautaire. En matière de coordination des services d’aide et de suivi de la perte d’autonomie ou du handicap, plusieurs dispositifs sont en place au travers du Centre Local d’Information et de Communication (CLIC), de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), et de la Maison pour l’Autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA). Face aux défis du vieillissement, plusieurs pistes peuvent être d’ores et déjà évoquées : - Développer une politique incitative d’amélioration de l’habitat en vue de la réalisation de travaux d’adaptation à la dépendance du logement au travers de la future OPAH Cœur de Village ou dans le cadre d’un dispositif complémentaire, - Développer et amplifier les actions d’accompagnement par les associations existantes auprès des ménages âgées sur les communes périurbaines notamment les plus enclavées, - Développer une offre banalisée de logements locatifs sociaux adaptés aux personnes âgées au travers de petits programmes de logements ou de logements foyers sur les communes périurbaines. 6-3. Le logement des non permanents Analyse des besoins en logements saisonniers Selon l’enquête nationale des besoins en main d’œuvre 2011 réalisée par le Pôle Emploi et le Crédoc, les intentions de recrutements liées à une activité saisonnière sur le département de Corse du Sud se situaient dans une proportion estimée entre 55 % et 65 % contre 38,9 % à l’échelle métropolitaine. Proportion de projets de recrutement princi palement liés à une activité saisonnière par bassin d’emploi > 65% Les données issues des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS) de 2006-2007 indiquent que l’emploi saisonnier estival représente un quart des postes rémunérés de l’hôtellerie restauration pour le secteur PACA-Corse, arrivant ainsi en cinquième position à l’échelle nationale. 55% à 65% 45% à 55% 35% à 45% < 35% L’étude menée par la Maison de l’Emploi, l’ACSE et l’INSEE datée de décembre 2007 sur le territoire Ajaccien fait état de 2700 saisonniers recrutés en 2005 dont un tiers sur la commune d’Ajaccio, le 74 – Document provisoire du 16 novembre 2011 reste se regroupant sur les communes littorales (Cargèse, Grosseto-Prugna et Ota-Porto). Parmi ces saisonniers les deux tiers résident sur l’arrondissement d’Ajaccio. Parmi eux, 900 saisonniers viennent du continent et ont pour l’essentiel une destination de commune littorale. D’après l’enquête besoin en main d’œuvre 2011 réalisé par le Crédoc et le Pôle Emploi, l’activité principale pourvoyeuse d’emplois saisonniers sur le secteur d’Ajaccio est le commerce représentant 27 % des embauches, ainsi que les activités de transport, de nettoyage et de sécurité représentant 30 % des embauches de saisonniers. Seules 16 % des embauches sur Ajaccio seraient liées à une activité d’hébergement, celles-ci représentant 55 % sur le littoral Cette activité enregistre les temps de contrat les plus courts (31 % moins de 2 mois, 65 % moins de trois mois). Par ailleurs, le revenu moyen sur une base de 150 heures mensuels est faible avec 1 140€ net mensuel (rappel revenu net moyen de la CAPA : 1 800 € par mois) soit un taux d’effort en matière de loyer logement de 340 € par mois. Enfin les besoins en hébergement se situent principalement sur les mois de juin, juillet et Août. 900 saisonniers sont issus d’une commune extérieure à l’arrondissement d’Ajaccio et donc susceptible d’être à la recherche d’un hébergement. Dans un contexte où il n’existe pas d’offre adaptée pour ce type de publics saisonniers, au-delà de celle mise en place de manière plus ou moins précaire par l’employeur lui-même, il pourrait être envisagée la mise en place d’une offre d’hébergement de type résidence sociale ou résidence hôtelière à vocation sociale (RHVS). Les niveaux de loyer proposés correspondent aux capacités modestes de ce type de salariés. Enfin une mutualisation avec d’autres publics spécifiques (ménages démunis, étudiants, lycéens) est susceptible de permettre une viabilité économique de ce type de structure d’hébergement. Les apprentis et étudiants La chambre des métiers recense à ce jour, près de 500 apprentis venant suivre régulièrement une partie de leur formation sur le secteur de la CAPA à raison de 2 jours par semaine, le reste de la formation étant suivi soit à Propriano, soit à Porto-Vecchio. Parmi eux, 250 apprentis résideraient sur la microrégion dont 100 à Propriano et 150 à Porto-Vecchio (2 heures de route en moyenne). La plupart de ces jeunes professionnels se logent au sein de l’offre hôtelière disponible dont les places arrivent rapidement à saturation durant les 6 mois de la saison estivale (avril-septembre) et les coûts restent relativement élevés (70 € par nuit hors saison estivale). Les difficultés rencontrées par le CRIJ (Centre Régional d’Information Jeunesse) en matière de mobilisation de l’offre auprès de propriétaires bailleurs préférant louer de manière saisonnière rappellent la situation difficile des jeunes demandeurs de logements. Ainsi sur 88 demandes seules 20 ont abouti en 2010. A ces 500 apprentis, il faut ajouter les 900 salariés en alternance attendus annuellement au sein du futur pôle méditerranéen de formation et d’hébergement. Ce pôle méditerranéen devrait ouvrir en 2014 en centre-ville d’Ajaccio. Financé via les fonds du Grand Emprunt, avec la participation de l’Etat, la CTC, le Département et la CAPA, il disposera d’une offre de formation orientée sur les énergies renouvelables, allant du CAP au Bac professionnel. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 75 Le projet comprend parallèlement la réalisation de 40 logements permettant d’accueillir 60 étudiants. Parmi ces logements, 16 studios pourraient être mis en itinérance et offrir ainsi une offre de logements aux travailleurs saisonniers. Dans tous les cas, une tension accrue sur l’offre d’hébergement hôtelier banalisé et sur des logements de petites surfaces est à prévoir à la rentrée 2014. Dans ce contexte une offre d’hébergement de type résidence sociale ou RHVS mutualisés avec d’autres publics pourrait permettre de répondre aux besoins. 6-4. Les aires des gens du voyage Le Schéma Départemental d’Accueil des Gens du Voyage de la Corse du Sud réalisé par l’Association Régionale d’Etudes et d’Actions auprès des Tsiganes a été adopté en 2002. Il indiquait la présence sur les territoires d’Ajaccio et de Sarrola-Carcopino de trois statuts de Tsiganes : sédentaires, semi-sédentaires et nomades. A l’échelle du département près de 680 familles étaient identifiées se répartissant de la manière suivante : - 100 et 120 familles sédentarisées dont 80 en caravane, - 60 familles semi-sédentaires effectuant l’aller-retour entre la Corse et le Continent. - 500 caravanes venant du continent transitant annuellement sur le territoire de la Corse du Sud. Sur Ajaccio, trois sites étaient identifiés : - Saint-Antoine : 6 caravanes et 3 cabanons, installés de façon sommaire avec un bloc sanitaire Algéco bénéficiant d’une installation d’électricité et d’eau. - Aspretto : 3 caravanes étaient installées sur la route d’accès à la zone industrielle disposant de l’eau et de l’électricité. Une personne est également installée de façon sédentaire dans une construction en dur. - Sur la Rocade : 4 caravanes étaient installées avec divers abris quittant la zone de Saint-Antoine jugée insalubre. Sur Sarrola-Carcopino il était fait mention d’un propriétaire louant des emplacements aux familles de passage, ainsi que 5 à 6 caravanes installées de façon sédentaire. Ainsi, les besoins identifiés pour le territoire de la CAPA étaient les suivants : Nombre de places aménagées et gérées Emplacements réservés aux nomades Emplacements réservés aux semisédentaires Ajaccio 60 à 70 40 20 à 30 Sarrola-Carcopino 40 à 50 30 à 40 10 à 20 76 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Ainsi les objectifs fixés par le PLH visaient la création d’une cinquantaine d’emplacements. (Obligation réglementaire s’appliquant pour les communes de plus de 5000 logements). A ce jour, une aire de stationnement a été aménagée sur la ville de Propriano, aucune sur le territoire de la CAPA. Le Schéma Départemental d’Accueil des Gens du Voyage devra être actualisé, notamment parce que le nombre et la localisation des familles concernées à évolué. Une procédure de révision est en cours pour désigner un bureau d’études chargé de la mise à jour. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 77 Chapitre VII : Evaluation du PLH 2007-2012 Le programme d’actions du premier Programme Local de l’Habitat adopté le 16 novembre 2006 pour couvrir la période 2007-2012 décline sept grands axes d’orientations en 34 actions. Nombre d’orientations et d’actions ont d’ores et déjà été mis en œuvre ou ont connu un commencement d’exécution. Certaines d’entre elles portant sur des phases d’études devraient rentrer en phase opérationnelle au cours du PLH 2013-2018. Les orientations proposées en termes de foncier, de diversification de l’offre, de promotion de la densité ou d’amélioration du bâti seront naturellement reprises dans le cadre du nouveau PLH. Elles seront réinterrogés à l’aune des obligations de la Loi Molle de mise en œuvre des objectifs du PLH dans les PLU. Ainsi à l’aspect pédagogique et incitatif qui caractérisait le premier PLH, il sera proposé ajouter une dimension plus prescriptive voire coercitive via les règlements d’urbanisme, les régimes de financements des équipements publics ou d’éventuelles actions d’aménagement public. 7.1. Nécessité d’une action foncière 1-1 Documents d’urbanisme Toutes les communes de la CAPA se sont soit dotées d’un document d’urbanisme, soit sont en cours de sa finalisation. Ainsi, l’ensemble du territoire communautaire sera - à l’horizon 2012 - couvert par des Plan locaux d’urbanisme (PLU) ou des cartes communales. Commune Afa Document opposable Règlement National d’Urbanisme Document en cours d’élaboration Plan Local d’Urbanisme procédure lancée le 6 octobre 2000 Plan Local d’Urbanisme procédure lancée le 23 juillet 2003, projet arrêté le 10 novembre 2011 Ajaccio Plan d’Occupation des Sols depuis le 28 octobre 1999 Alata Plan Local d’Urbanisme depuis le 11 juillet 2006 Appietto Règlement National d’Urbanisme Cuttoli-Corticchiato Plan Local d’Urbanisme depuis le 13 octobre 2006 Peri Règlement National d’Urbanisme Plan Local d’Urbanisme procédure lancée le 18 septembre 2006 Sarrola-Carcopino Carte Communale depuis le 10 janvier 2005 Plan Local d’Urbanisme procédure lancée le 3 octobre 2005 et relancée suite au changement de municipalité en 2008 Tavaco Carte Communale depuis le 14 septembre 2007 Valle-di-Mezzana Carte Communale depuis le 27 août 2005 Villanova Plan Local d’Urbanisme depuis le 26 décembre 2006 78 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Plan Local d’Urbanisme procédure lancée le 17 octobre 2003 et relancée suite au changement de municipalité en 2008 1-2 Mission de prospection foncière A la demande des maires du territoire, plusieurs terrains ont fait l’objet d’une prospection suivie d’une étude de faisabilité pour une surface totale de 40 350 m² et une capacité potentielle de 187 logements. Après identification d’un foncier, les services communautaires mènent une première étude pour vérifier notamment : le contexte d’urbanisme (règlement d’urbanisme, emplacement réservé, servitudes particulières, proximité des différents réseaux, desserte en transports, …), le prix (tel que demandé par le propriétaire et évalué par les Domaines, puis confronté aux références connues à proximité), les conditions de montage d’une opération dans le cadre du règlement du Fonds d’Intervention Foncière Habitat (densification, calcul de la charge foncière et des droits à revendre potentiels, équilibre financier,…), avant de conclure sur des préconisations. A partir de ces éléments, l’exécutif communautaire décide des suites à donner en vue d’une acquisition du foncier, après avoir demandé – le cas échéant – une étude complémentaire sur la faisabilité technique et financière de l’opération envisagée. A partir de l’expérience acquise, il apparaît que le montage d’opération dans les communes du rural nécessite le plus souvent une densification suffisante pour favoriser un équilibre financier d’un projet qui allie accession et locatif social. Par ailleurs, la question de la desserte des terrains identifiés constitue un facteur important pour les opérateurs. Dans ce cadre, la Communauté d’Agglomération s’est ainsi intéressée à un terrain en liquidation judiciaire de 17 730 m² situé sur la commune d’Alata en limite du hameau villanovais de Scaglioli. Après avoir réalisé une pré-étude, et en accord avec les maires des communes concernées, une étude de faisabilité a été confiée à la société coopérative d’HLM Le Logis Corse en vue d’y réaliser une opération de 10 à 20 logements en accession sociale à la propriété. Toutefois, ce projet n’a pu être développé, le juge ayant décidé d’attribuer ledit terrain à un promoteur ayant fait une offre de prix jugé recevable ; les collectivités ne pouvant en la matière faire jouer un quelconque droit de priorité. 1-3 Achat et portage foncier Créé par délibération communautaire du 28 novembre 2005 et doté d’un règlement le 20 avril 2006, le Fonds d’Intervention Foncière Habitat (FIFH) a été initialement doté d’une enveloppe de 3 millions d’euros. Ce dispositif a été mobilisé pour la première fois dans le cadre de la préemption de la vente d’un terrain de 6 615 m² situé boulevard Albert 1er à Ajaccio et appartenant à Gaz de France. Suite à la délégation du droit de préemption urbain de la commune sur cette parcelle et à la réception d’une déclaration d’intention d’aliéner (DIA) d’un montant de 2 millions d’euros, le Conseil Communautaire a décidé de préempter le bien pour 1,2 millions (montant qui a été estimé plus en adéquation avec la réalité du marché local, tandis que la valeur vénale du bien était estimée par France Domaine à hauteur de 4,2 millions d’euros). Pour justifier sa proposition, la CAPA s’appuyait sur des comparaisons avec d’autres ventes connues sur le territoire, et par sa volonté de permettre la réalisation d’une offre locative sociale laquelle suppose de ne pas faire peser sur l’opération une charge foncière trop importante. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 79 Conformément au règlement du FIFH, la commune d’Ajaccio a délibéré avant la décision de préempter pour préciser le type d’aménagement qu’elle souhaitait voir réaliser sur le site : à savoir une opération comportant un tiers de logements locatifs sociaux, la moitié au moins en accession sociale ou non, une articulation avec l’espace vert adjacent, la réalisation de places de parking en nombre suffisant, l’installation de commerces en pied d’immeuble et le traitement de la problématique d’écoulement des eaux pluviales. Le propriétaire ayant maintenu sa proposition initiale, la CAPA a saisi le Juge de l’expropriation, qui au terme d’une procédure de plusieurs mois a retenu la somme de 2 millions d’euros pour fixer la valeur du terrain. Suite à cette décision, et afin de vérifier la faisabilité d’une opération qui comprenne un tiers de logements locatifs sociaux et la moitié au moins en accession, et compte tenu des contraintes particulières qui grèvent le terrain, la CAPA a lancé un appel à projet par voie de presse spécialisée le 31 octobre 2008. Un jury chargé d’examiner et de classer les candidatures a été constitué par délibération du 13 novembre 2008. Cet appel à projet s’est déroulé en deux phases : - Le 14 novembre 2008, le jury a vérifié la capacité à faire des candidats ayant fait part de leur intérêt pour l’appel à projet et ayant répondu avant le 13 novembre. Deux candidatures ont ainsi été retenues. - Le 19 décembre, un seul candidat a rendu un projet. Celui-ci a été étudié par les membres du groupe technique chargés d’assister le jury, et le candidat a été auditionné le 5 janvier 2009 par le jury. Au vu du projet présenté qui a démontré la faisabilité d’une opération répondant aux attentes de la CAPA et de la Ville d’Ajaccio, le Conseil Communautaire du 8 janvier 2009 a donné son accord pour une acquisition du terrain au prix fixé par le juge, et a constitué un groupe de travail pour affiner et améliorer le projet avant de décider de la revente du foncier au promoteur. Après avis de ce groupe de travail, le conseil communautaire a autorisé la revente du foncier au prix d’acquisition augmenté des frais de portage le 15 octobre 2009 et le compromis a été signé le 21 décembre 2009. La vente a été réalisée le 10 novembre 2011 après que le permis ait été définitivement purgé du recours des tiers. L’opération comptera 104 logements, dont 40 (soit 38,5 %) seront acquis en VEFA par des opérateurs de logements locatifs sociaux. L’on peut constater que le dispositif prévu dans le règlement du FIFH a pu être mis en œuvre, même s’il n’est pas toujours possible de suivre les différentes phases dans un ordre chronologique et linéaire ; le prochain règlement devra sans doute intégrer cette dimension et imposer le respect de certaines étapes plutôt que leur succession. L’expérience a également démontré que la délégation du droit de préemption urbain (DPU) par la commune et son acceptation par la CAPA constitue une procédure lourde, juridiquement encadrée, et dont les délais peuvent être incompatibles avec la nécessaire réactivité en matière foncière. Il semble donc nécessaire de mener une réflexion avec les communes pour que celles qui sont dotées d’un Plan Local d’Urbanisme instaurent le DPU sur leur territoire, et qu’elles puissent le déléguer à l’intercommunalité pour la mise en œuvre de ses compétences (notamment en matière d’habitat). Enfin, la question de l’articulation du FIFH avec le futur Etablissement Public Foncier se pose et nécessite un travail particulier de définition du Programme Pluri-annuel d’investissement sur le territoire communautaire. 80 – Document provisoire du 16 novembre 2011 1-4 Aménagement du foncier A ce jour, aucune opération n’a nécessité un aménagement préalable du foncier ; mais doit être posée la question de la création d’un outil public ou semi-public susceptible de jouer ce rôle. 1-5 Zone d’Aménagement Différé La commune de Sarrola-Carcopino est actuellement la seule à avoir eu recours à la procédure de mise en œuvre d’une Zone d’Aménagement Différé, et ce sur l’ensemble du territoire situé en plaine afin d’en maîtriser le développement dans l’attente de l’adoption du PLU en cours d’élaboration. En effet, la commune a identifié des enjeux importants sur ce secteur : aménagement des abords de la voie ferrée à hauteur des gares de Caldaniccia et de Mezzana, projets de nouveaux quartiers d’habitat mixtes et développement de zones économiques, protection de l’environnement, aménagement des plans d’eau et de leurs abords, … La ZAD a été approuvée le 6 janvier 2006. 1-6 Droit de Préemption Urbain Le DPU a été institué sur les communes d’Ajaccio et de Cuttoli-Corticchiato. La commune de SarrolaCarcopino dispose d’un droit de préemption dans le cadre de la Zone d’Aménagement Différé. Mis en œuvre dans le cadre d’une délégation du droit de préemption urbain de la commune d’Ajaccio sur le terrain de Gaz de France, le DPU nécessite une procédure complexe pour être délégué et accepté par la CAPA. Pour mémoire, suite à la délibération communale déléguant ce droit à l’agglomération, le Conseil communautaire doit à son tour délibérer pour accepter cette délégation. Conformément au Code de l’Urbanisme, la délibération est ensuite notifiée au Préfet du département, au Maire de la commune, au directeur départemental des services fiscaux, au Conseil supérieur du notariat, à la chambre départementale des notaires, au barreau constitué près le tribunal de grande instance d’Ajaccio et au greffe de ce même tribunal. La délibération doit également être affichée durant un mois en mairie et au siège de la CAPA, et mention doit en être insérée dans deux journaux diffusés dans le département. Ainsi, pour que la CAPA puisse préempter une vente en lieu et place de la commune, il est nécessaire que les deux collectivités soient d’une part très réactives, et d’autre part que le calendrier de réunion de leur organe délibérant respectif soit compatible avec le délai de réponse imparti par les textes pour préempter, soit deux mois. Il semble donc nécessaire de lancer une réflexion avec les communes pour que d’une part celles qui sont dotées d’un Plan Local d’Urbanisme l’instaurent sur leur territoire, et d’autre part pour qu’elles puissent le déléguer à l’intercommunalité pour la mise en œuvre de ses compétences en matière d’habitat. Pour que les communes puissent conserver la maîtrise de leur développement, un système de validation préalable par leur organe délibérant pourrait être envisagé à l’image du règlement du Fonds d’Intervention Foncière. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 81 7.2. Production et meilleure répartition des logements sociaux publics et des modes d’hébergement spécifiques Par délibération du 22 février 2007, la CAPA a mis en place son règlement des aides en faveur du logement et de l’hébergement social. 82 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Le dispositif initialement prévu par le PLH était de consacrer sur la période 2007-2012 une enveloppe de 3 540 000 euros (340 000 euros par an pour le logement social, 300 000 euros par an à partir de 2008 pour l’hébergement) avec un report sur toute la durée du PLH des sommes non attribuées à une opération. Les projets ayant reçu un accord de financement financés font l’objet d’un échéancier de versement de la participation communautaire qui tient compte de l’état d’avancement prévisionnel des travaux. Les sommes nécessaires pour honorer ces engagements sont inscrites aux BP respectifs. Par ailleurs, par délibération n°2009-156 du 15 octobre 2009 modifiée par la délibération n°2011-49 du 28 avril 2011, le Conseil Communautaire a ouvert la possibilité pour la Communauté d’Agglomération de garantir tout ou partie des emprunts contractés par les organismes de logement social pour financer des opérations de construction neuve. A ce jour, la CAPA garantie un volume total d’emprunt de 24 666 230 euros, soit un montant d’annuités de 945 830 euros. 2-1. les logements sociaux publics Depuis l’adoption du règlement des aides, la Communauté d’Agglomération a ainsi accordé 1 870 000 euros de subventions pour la réalisation de 493 logements (soit 156 PLAI et 335 PLUS) ; soit une participation moyenne de 3 793 euros par logement (5 038 euros en PLAI et 3 050 euros en PLUS). Année 2007 2007 2008 2009 2010 2010 2010 2011 2011 Opération Alzo di Leva - tranche 1 Cuttoli Alzo di Leva - tranche 1 Hôtel Saint Charles Salines 3 Alzo di Leva - tranche 2 3, montée St Jean FJT CMA Rue de la Porta Organisme SA d'HLM Erilia Office HLM 2A Office HLM 2A Office HLM 2A SA d'HLM Erilia SA d'HLM Erilia CCAS CMA 2A SA d'HLM Erilia PLUS 126 10 94 0 40 59 0 0 6 335 PLAI 42 0 32 15 16 25 0 24 2 156 Autres 0 0 0 0 0 0 2 0 0 2 Total 168 10 126 15 56 84 2 24 8 493 Participation 496 000 € 40 000 € 412 000 € 120 000 € 264 000 € 328 000 € 50 000 € 120 000 € 40 000 € 1 870 000 € Par rapport aux enveloppes initialement prévues dans le PLH : - 1 580 000 euros ont été attribués pour des logements sur une prévision de 2 040 000 euros (soit une consommation de 77,45 %) ; - 290 000 euros l’ont été pour des hébergements sur une prévision de 1 500 000 euros (soit une consommation de 19%). Il convient toutefois de relever que les dispositifs de financement des hébergements autrefois en vigueur lors de l’adoption du PLH ont été modifiés au niveau de l’Etat qui finance désormais ces opérations en PLAI. Ainsi, il apparaît nécessaire de revoir la participation communautaire en matière d’hébergements pour qu’elle corresponde au dispositif prévu en matière de logements ; ce qui pourrait avoir pour incidence de regrouper les deux enveloppes en une seule. Si l’objectif fixé par le PLH de produire 98 logements locatifs sociaux nouveaux par an a été atteint quantitativement, il faut néanmoins relever le décalage entre la décision de financement et la réalisation effective des travaux qui suppose en général un délai de trois ans. La CAPA – dans le cadre de ses compétences – est en mesure de contribuer à la valorisation des projets, notamment dans l’appréhension en amont des problématiques d’assainissement, de collecte Document provisoire du 22 novembre 2011 - 83 des déchets, de transports, d’accessibilité, de développement social, dans le cadre d’une démarche assise sur les trois piliers du développement durable. Mais, force est de constater que si la Communauté d’Agglomération participe effectivement au financement de ces projets, à un niveau non négligeable par rapport aux autres intervenants, elle n’est toujours pas suffisamment associée à la définition des programmes. Il importe donc de renforcer l’intelligence de l’acte de construction le plus en amont possible, ce qui suppose sans doute un renforcement de l’action foncière, pour permettre une localisation des projets en fonction des enjeux de développement territorial, plutôt qu’en fonction des opportunités foncières. Par ailleurs, à la lumière des premiers dossiers déposés par les opérateurs pour obtenir des aides communautaires, il apparaît nécessaire d’adapter le règlement des aides communautaires en faveur du logement et de l’hébergement social afin de moduler le niveau d’intervention en fonction du niveau d’association de la CAPA, de la localisation du projet, de la typologie des logements et de son inscription dans une démarche de développement durable. Dans ce cadre, une procédure spécifique de demande de subvention s’appuyant sur un dossier-type gagnerait à être mise en place pour faciliter notamment les éléments de comparaison entre les différents projets. Enfin, une attention particulière doit être portée à un rééquilibrage entre la Ville-centre et les autres communes de l’agglomération, puisqu’hormis les 10 logements à Cuttoli-Corticchiato, l’essentiel de la production se réalise à Ajaccio. 2-2. logements sociaux publics communaux Dans le cadre des préconisations du PLH, la CAPA soutient la réalisation de logements sociaux communaux dans les communes hors Ajaccio, et notamment dans les coeurs de village afin de contribuer au maintien de populations aux revenus modestes (jeunes, personnes âgées, ...) dans des secteurs d’habitat dense. Dans ce cadre, elle a accompagné la démarche qui avait été initiée par la commune de Peri visant à réaliser 9 logements à vocation sociale en cœur de village sur une parcelle communale de 1 830 m². Après une étude préalable qui a conclu à la faisabilité technique d’une opération de 6 à 9 logements, un marché de définition a été lancé (avec un financement de l’Etat et de la CAPA) au cours duquel trois équipes d’architectes ont proposé chacune un projet. A l’issue de cette mise en concurrence, qui avait conduit la commune à privilégier l’un des projets, celle-ci s’est attachée à solliciter les financements nécessaires à la réalisation du projet. Malgré un contexte institutionnel favorable qui permet à une commune de moins de 5000 habitants en Corse de bénéficier à la fois des financements de l’Etat (subventions et prêts bonifiés PLUS et PLAI), et d’une aide de la Collectivité Territoriale à hauteur de 25 % du coût des travaux, et malgré une participation communautaire de 28 000 € dans le cadre du règlement des aides de la CAPA, le projet a dû être abandonné. En effet, le niveau d’investissement requis pour répondre au dimensionnement du projet (avec un coût prévisionnel de 1 752 846 euros, soit 194 760 euros par logement) n’a pas permis de mobiliser suffisamment de financements pour équilibrer l’opération. D’autres projets sont actuellement envisagés par les communes, mais ne sont pas suffisamment avancé pour qu’il puisse en être fait état. 84 – Document provisoire du 16 novembre 2011 2-3. production de logements sociaux dans les programmes privés Seule la commune d’Alata a délibéré (le 26 septembre 2006) pour imposer que dans chaque programme immobilier de plus de 4 logements, 20 % soient réservés à du logement à caractère social en locatif conventionné ou en en accession à la propriété. Ce contingent sera constitué de logements locatifs bénéficiant d’un financement aidé par l’Etat ou, dans le cas d’accession à la propriété, de logements acquis par des emprunteurs remplissant les conditions d’octroi de prêts tels que : prêt à taux zéro, prêt social, location-accession, … La Commune d’Ajaccio, dans le cadre de l’élaboration de son Plan Local d’Urbanisme s’inscrit dans une démarche similaire, et la mise en œuvre du servitude de mixité sociale devrait se traduire au travers de l’obligation d’une production de 25% de logements locatifs sociaux dans le cadre des permis de construire de plus de 35 logements. La commune a d’ores et déjà délibéré (le 16 avril 2007) pour autoriser une majoration du coefficient d’occupation des sols plafonnées à 50% en faveur de la réalisation de logements sociaux. Ainsi, les opérations ne comportant que de la construction de logements sociaux pourront bénéficier d’une majoration de densité de 20 % (article L.127-1 du Code de l’Urbanisme), tandis que les opérations mixtes – comportant à la fois du logement et du logement social – pourront bénéficier d’une majoration de densité de 50 % sous réserve de comporter au moins la moitié de logements sociaux. Enfin l’opération Gaz de France à Ajaccio dont le foncier a été acheté par la collectivité et revendu à un promoteur sous condition de mise en œuvre d’une programme de 30% de logements sociaux s’inscrit dans l’esprit de cette action. Il importe d’aider les communes à généraliser ce type d’initiative, ce qui suppose un travail spécifique de pédagogie et d’information sur les différents dispositifs législatifs et réglementaires mobilisables. Il est toutefois nécessaire de veiller à la faisabilité technique des solutions envisagées, en vérifiant notamment la capacité des opérateurs sociaux à réaliser ou acquérir (par exemple, par le biais de ventes en l’état futur d’achèvement) les logements qui devront ainsi être réalisés. Par ailleurs, il est nécessaire de préciser ce que l’on entend par logement social, certains opérateurs ayant une perception très large de ce concept. Les communes devraient donc préciser quels types de financement elles associent au logement social PLAI, PLUS, PLS ?). Les actions 2.1., 2.2. et 2.3. devraient être développées dans le cadre du PLH 2013 2018 avec l’obligation de territorialiser les objectifs de production de logements locatifs sociaux et de les traduire dans les PLU via des emplacements réservés ou des servitudes de mixité sociale. 2.4. opérations pilotes Le Programme Local de l’Habitat a relevé la mauvaise image du logement social sur le territoire, qui reste trop souvent assimilé aux grands ensembles et à un sentiment d’insécurité. Pour répondre à cette perception, il était prévu de promouvoir des opérations particulièrement novatrices (aspect technique, mixité de production, …). Au regard du faible nombre de projets de logements sociaux, de leur localisation et de leurs caractéristiques, cette action n’a pu être mise en œuvre. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 85 2.5. résorption de l’habitat indigne Cette action d’identification des logements indignes – en vue de la mise en œuvre des procédures réglementaires et financières nécessaires à leur résorption – n’a pas été mobilisée dans les communes du rural, elle le sera dans les hameaux et villages anciens dans le cadre de de l’opération programmée d’amélioration de l’habitat. Sur Ajaccio, plusieurs bâtiments et logements ont ainsi été identifiés et fait l’objet de mesures administratives spécifiques pilotés par les services municipaux. Dans le cadre de l’OPAH-RU, des financements sont mobilisés pour aider les propriétaires à remettre en état d’habitabilité des logements auparavant insalubres ou indignes. Plus généralement, la question de l’insalubrité est prise en charge à Ajaccio par les services municipaux (service hygiène santé et services techniques) et dans les autres communes par les services de l’Etat. 2.6. création d’hébergements Un partenariat initié avec la société ADOMA pour la réalisation d’une résidence sociale de 50 places destinée à accueillir un public de jeunes travailleurs, se heurte actuellement à la difficulté d’identifier et d’acquérir du foncier qui réponde aux exigences spécifiques de ce type d’opération ; à savoir une localisation sur la ville-centre ou sur un secteur bien desservi en transports pour limiter le recours à un véhicule personnel par un public qui dispose de moyens limités. Un premier terrain identifié par les services communautaires a ainsi été écarté au regard des nombreuses contraintes qui le caractérisent et qui impactent directement sur le coût de l’opération. Toutefois, plusieurs réalisations ou projets s’inscrivent dans le cadre de cette action : Enfin, la Chambre de Métiers de la Corse du Sud projette également de réaliser une structure pour l’accueil des apprentis et des saisonniers. Les caractéristiques techniques de l’opération et du bâtiment supposent toutefois une intervention conjointe de l’ensemble des financeurs pour la rendre réalisable. - l’acquisition de l’Hôtel St Charles par l’Office de l’Habitat au profit de la FALEP pour y accueillir un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, la participation à la réfection du bâtiment sis 3 montée St Jean qui accueillait 2 appartements d’urgence pour mère isolées. la création d'un abri pérenne de nuit sur le terrain d'ADOMA, la création d’une maison-relais de 10 places (livraison fin 2011), la rénovation et la restructuration de l'accueil de jour Stella Maris (120-150 personnes/ jour), le projet en cours de création d’une Agence Immobilière à Vocation Sociale (AIVS), le projet porté par la ville de création d’appartements d’urgence pour mère isolées. 2.7. Aires des gens du voyage A ce jour, aucun terrain n’a été identifié pour accueillir les gens du voyage sur le territoire communautaire conformément aux dispositions du Schéma Départemental. Cette problématique ne relevant pas des compétences transférées à l’agglomération, l’élaboration actuelle des PLU des communes concernées par cette question doit être l’occasion de répondre à cette problématique. 86 – Document provisoire du 16 novembre 2011 7.3. Densification de l’habitat Le développement de la densité et son encadrement par les collectivités constitue un chantier prioritaire du PLH 2013-2018. Le raccordement à court terme de différents secteurs pavillonnaires à faible densité aux réseaux collectifs d’assainissement de la nouvelle station d’épuration pourrait être une opportunité pour réinterroger les règlements de zone des PLU en vue d’encadrer les opportunités de densification. L’expérience « hameau de l’avenir » dont la réalisation physique devrait s’effectuer au cours du prochain PLH pourrait être dupliquée sur les secteurs à enjeux de développement des autres communes dans le cadre de leur PLU. 3-1. la production de logements sur de petites parcelles La mise en œuvre de cette action qui consistait à mettre en place un système de prime pour les lotisseurs faisant un effort de densification a été abandonnée, car elle suppose une capacité d’expertise technique des projets des aménageurs et lotisseurs qui ne peut actuellement être exercée par les services communautaires. 3-2. l’assainissement pour petites unités Depuis 2007, deux opérateurs privés ont déposé des permis incluant des équipements semi-collectifs qui demeurent privés, et qui concernent : une quinzaine de lots sur Alata, et 900 logements sur SarrolaCarcopino. A ce jour, l’agglomération n’a pas mis en œuvre ce type de solution, hormis sur la commune d’Afa avec l’installation d’un système de biodisques, privilégiant l’amélioration des équipements existants (en attendant la réalisation d’une nouvelle station d’épuration intercommunale). 3-3. Hameaux de l’avenir Dans le cadre de l’élaboration du PLH, le bureau d’études a travaillé à la modélisation d’une nouvelle forme d’habitat sur le territoire qui se situe entre le village dense et l’étalement urbain sous forme de mitage. Cette forme d’urbanisation baptisée « les hameaux de l’avenir » se caractérise notamment par une optimisation des voiries, des dessertes et des réseaux ; des fonctions urbaines imbriqués ; une mixité urbaine et sociale ; une inscription dans une logique de développement durable ; … Pour cela, trois sites avaient été retenus à titre illustratifs sur les communes d’Alata, d’Appietto et de Sarrola-Carcopino. Sur ces sites, une réflexion plus approfondie a été engagée par la Communauté d’Agglomération en relation étroite avec les communes concernées : - A Sarrola-Carcopino, la Communauté d’Agglomération a acquis un foncier de 12 hectares au niveau de la Gare de Mezzana pour y réaliser dans un premier temps un parc relai en lien avec une offre de transports en commun (navette bus, puis train) afin de limiter le nombre de véhicules à Ajaccio. Elle a lancé une étude préalable à la création d’une zone d’aménagement concerté sur ce secteur, actuellement en cours qui doit permettre de fixer le programme détaillé de l’opération et le projet d’aménagement d’ensemble, mais également de réaliser une étude d’impact pour évaluer Document provisoire du 22 novembre 2011 - 87 les incidences prévisibles du projet sur l’environnement et définir les mesures compensatoires envisagées pour les limiter. La procédure de création d’une Zone d’Aménagement Concerté a été initiée par délibération du 21 juillet 2011, et la concertation a été lancée dans les communes du territoire auprès des habitants. - A Alata, au niveau du Col du Pruno, un groupement de commande entre la commune et la CAPA a été constitué en vue de mettre en œuvre un Programme d’Aménagement d’Ensemble afin d’organiser sur le long terme l’urbanisation de ce secteur qui a pour caractéristique de se situer sur un axe routier qui draîne un nombre important de véhicules chaque jour, tout en constituant à la fois le seuil d’entrée au village d’Alata mais aussi l’une des entrées sur Ajaccio. Ce dispositif permet d’encadrer les futures réalisations par des acteurs privés dans le respect des règles et perspectives de développement fixées par les collectivités publiques. - A Appietto, sur le secteur du Col du Listincone, un groupement de commande a également été constitué avec la commune pour mener les études pré-opérationnelles nécessaires pour développer une urbanisation conforme aux attentes des collectivités. 7.4. Valorisation du patrimoine existant 4-1a. Renouvellement urbain Cannes Salines Le projet de renouvellement urbain des quartiers Cannes-Salines a été validé par le Comité d’engagement de l’Agence Nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) le 31 janvier 2008, qui en a salué « la qualité et la spécificité ». La convention a été signée en 2009. Ce programme, initié et piloté par la Ville d’Ajaccio, mobilise près de 120 millions d’euros de travaux, et concerne 15% de la population du territoire communautaire. Il poursuit plusieurs objectifs : - offrir une qualité de vie qui réponde aux besoins des habitants : par le renforcement des services de proximité, le rattrapage des retards et carences en termes d’équipements (scolaires, culturels et sportifs), le renforcement du tissu économique ; - renouveler l’offre urbaine : par la réhabilitation du patrimoine bâti (HLM et copropriétés), la requalification des espaces urbains, la requalification et mise à niveau des réseaux et voiries, l’acquisition de foncier, l’aménagement et la création d’espaces conviviaux, la préservation et la valorisation du patrimoine historique ; - ouvrir les quartiers sur le front de mer et la ville : par la création de voiries de désenclavement, le traitement du maillage entre le front de mer et le boulevard extérieur. Outre une participation communautaire à hauteur de 159 640 euros aux études, la Communauté d’Agglomération est partie prenante de ce projet qui offre l’opportunité de profiter de la restructuration urbaine pour améliorer les conditions de vie des habitants par un ensemble d’actes qui contribuent au bon fonctionnement des quartiers. Ainsi, dans le cadre de ses compétences, en matière notamment de transports, d’environnement, de prévention de la délinquance, de développement social local, et de développement économique, la CAPA doit adapter son offre de service dans le cadre de la future convention de Gestion Urbaine de Proximité (GUP). 88 – Document provisoire du 16 novembre 2011 4-1b. OPAH RU Signée le 23 mai 2006 avec la Ville d’Ajaccio, l’Etat, l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), la Caisse des Dépôts et Consignations et le Centre Communal d’Action Sociale, la convention prévoyait une intervention publique à hauteur de 12 359 751 euros sur cinq ans pour aider les propriétaires occupants et bailleurs – sous conditions – à améliorer leur logement et faciliter la remise sur le marché de biens vacants ou dégradés. Dans ce cadre, la CAPA s’est engagée à participer à l’opération sur cinq ans à hauteur de 845 810 euros en aides et à hauteur de 125 000 euros pour le financement de l’animation du dispositif. Plusieurs avenant ont complété la convention initiale : - Par un premier avenant, la participation du Conseil Général de la Corse du Sud est venue compléter les aides de la ville et de la CAPA, portant ainsi le total des aides publiques à 13 205 935 euros. - Un second avenant a autorisé que dans certains cas dérogatoires le total des aides publiques puisse atteindre 100% du coût total de l’opération. Cet avenant a également étendu le champ d’intervention de la Collectivité Territoriale et a étendu le champ d’intervention en matière de copropriétés dégradées. - Un troisième avenant a complété le dispositif qui a été étendu aux locataires pour des travaux de mises aux normes de décence ou d’adaptation au handicap, à la lutte contre le saturnisme, et à la réduction de la consommation énergétique des logements. Cet avenant a également permis de corriger le taux d’intervention de l’ANAH pour les propriétaires bailleurs et de mettre en place un barème plafond de prix qui serve de référence pour la définition du montant des travaux subventionnables. - Un quatrième avenant a permis de modifier les modalités de financement des états descriptifs de division pour organiser les copropriétés qui ne le sont pas, et permis la distribution de détecteurs de fumée et de monoxyde de carbone aux bénéficiaires de subventions. - Enfin un cinquième avenant prolonge la convention au 31 décembre 2011. La réduction par l’ANAH des crédits alloués à la Corse du sud en 2010 et en 2011, s'est traduite par une baisse de ses taux de subventions à compter des commissions d’amélioration de l’habitat (CAH) des 18 novembre et 31 décembre 2010. La délégation locale de l’Agence a ainsi mis en œuvre par anticipation le nouveau règlement national (sans attendre le 1er janvier 2011) avec l’application de taux plus restrictifs de subvention. Ces diminutions vont jusqu'à 100 % des aides initialement conventionnées, selon la qualité des propriétaires et la nature des travaux. Pour compenser ce désengagement sans pénaliser les personnes éligibles au dispositif, il a été proposé lors du comité de pilotage du 11 février 2011 que les collectivités locales signataires de la convention (Ville d’Ajaccio, CAPA et conseil Général) mettent en place un financement complémentaire afin de maintenir les taux de subventions prévus à la convention OPAH-RU. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 89 Au 1er novembre 2011, l’état d’avancement est le suivant : 4-2a. Etude « Atout cœur de village » La CAPA finalise et actualise l’étude pré-opérationnelle d’OPAH portant sur les cœurs de village et hameaux anciens (hors Ajaccio) suite à la mise en place du nouveau règlement des aides. Sur les autres communes du territoire, la CAPA a lancé un diagnostic et une étude préalable à une Opération programmée d’amélioration de l’habitat dans les villages et hameaux anciens. L’objectif poursuivi est d’aider les propriétaires à réhabiliter les logements afin de les mettre aux normes, améliorer leur confort, mais aussi remettre sur le marché des logements aujourd’hui vacants ou peu adaptés. L’OPAH doit permettre aux habitants de vivre et rester au village, mais également de redynamiser un tissu économique et une activité sociale au niveau local. Suite à l’arrêt en 2009 des périmètres d’intervention de la future opération dans 9 villages et 17 hameaux anciens du territoire, une étude pré-opérationnelle a été menée en 2010 avec la diffusion d’un questionnaire auprès des 1000 propriétaires concernés pour affiner le niveau d’intervention des collectivités et de l’Etat. La réforme du règlement d’intervention de l’Agence Nationale de l’Habitat intervenue en septembre 2010 et son désengagement financier en matière de lutte contre la vacance et d’aides aux propriétaires bailleurs ont retardé la mise en œuvre de cette action. Suite à l’adoption du nouveau règlement d’intervention du Conseil Général en avril 2011 et de la Collectivité Territoriale en octobre 2011, le choix d’un scénario d’intervention a été validé par les élus du territoire le 10 novembre 2011 et sera soumis pour approbation au Comité de Pilotage du 20 décembre. L’opération intègrera un volet patrimonial qui viendra compléter les objectifs poursuivis en matière de : mobilisation du parc vacant, lutte contre les situations d’indécence, adaptation des logements au vieillissement et au handicap, amélioration énergétique des logements pour les ménages les plus modestes. Elle devrait concerner 154 propriétaires (112 occupants et 42 bailleurs), dans le cadre d’une convention à signer début 2012. 90 – Document provisoire du 16 novembre 2011 4-2b.ZPPAUP Multisites L’étude en cours pour la mise en œuvre de l’OPAH dans les villages comporte un volet patrimonial important. Il s’agit de recenser les éléments architecturaux et paysagers remarquables dans les villages, et de collecter la documentation disponible auprès des différentes institutions (service en charge de l’inventaire de la CTC, archives départementales, …), afin de préparer un éventuel document de protection et de mise en valeur tel que prévu dans le PLH. La commune de Peri a initié une Charte Paysagère sur son territoire et fait appel pour l’aider à l’Ecole du Paysage de Versailles. Au niveau communautaire, il était initialement prévu de copier le dispositif ZPPAUP mis en œuvre sur Ajaccio, toutefois la lourdeur de ce dispositif et les évolutions de la législation le rendent peu adapté pour les villages. Sur la base des éléments collectés à l’occasion du diagnostic préalable à l’OPAH dans les villages et hameaux anciens, il est proposé de rédiger un document de protection et de valorisation du patrimoine architectural, urbain et paysager qui pourrait constituer un volet du futur SCOT (à l’image de la démarche similaire menée sur le Pays de Balagne) et/ou être intégrée aux futurs PLU des communes. 4-2c. Débloquer le bâti en indivis Cette action qui constitue l’un des volets de l’étude OPAH, sera mise en œuvre dans ce cadre. A ce titre, il importe de préciser que le Groupement d’intérêt public pour la reconstitution des titres de propriété en Corse (GIRTEC) est membre du Comité de Pilotage de l’OPAH. 4-2d. Traitement des espaces publics en cœur de village Le traitement des espaces publics pourra être pris en compte dans le cadre de l’OPAH, et fera l’objet d’un éclairage particulier dans ce cadre. Même si les financements mobilisés ne relèvent pas directement de ce dispositif, il s’agira néanmoins de focaliser un certain nombre d’interventions publiques dans le cadre d’un projet d’ensemble. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 91 7.5. Amélioration de la qualité patrimoniale de la production neuve 5-1. Qualité du bâti en lotissement (cahier des charges « mieux lotir ») A partir d’un diagnostic général de lotissements représentatifs identifiés sur le territoire d’établir un document de préconisations générales en vue d’améliorer les futurs lotissements qui seront réalisés. Pour mener à bien cette étude et dans la continuité de la démarche partenariale initiée avec le PLH, il est nécessaire qu’un travail préalable puisse être mené avec l’ensemble des partenaires intéressés à la problématique des lotissements sur le territoire. Il s’agit en effet, de pouvoir prendre en considération l’ensemble des questions auxquels se trouvent confrontés les lotisseurs pour les intégrer dans la réflexion. 5-1. concours d’architecture contemporaine Le projet initial envisagé dans le cadre du Programme Local de l’Habitat partait du constat d’une banalisation de la qualité architecturale sur le territoire du fait de la domination quasi-exclusive du modèle dit « néo-provençal ». Il avait donc été proposé de lancer un concours d’architecture pour dessiner « la maison corse contemporaine », modèle qui s’inspirerait des formes bâties traditionnelles mais qui intègrerait les matériaux, modes de vie et problématiques contemporains. Lors des premiers contacts avec les partenaires intéressés au projet, s’est exprimée la crainte de voir remplacer un modèle par un autre, alors que l’une des raisons de l’appauvrissement de la qualité architecturale sur le territoire résulte fortement de l’adaptation du terrain à la construction, alors que l’inverse devrait se faire. Il est donc proposé de réorienter la réflexion initiale en concertation avec l’ensemble des partenaires. A partir d’une parcelle bien identifiée qui serait suffisamment représentative des principales caractéristiques rencontrées sur des parcelles constructibles sur le territoire (pente modérée, mode d’assainissement individuel, prix, …), un concours pourrait être lancé pour y modéliser une construction type avec un cahier des charges qui imposerait un coût de sortie maximum, une surface susceptible d’accueillir une famille de quatre personnes, mais également des contraintes en terme d’utilisation de techniques visant à limiter la consommation énergétique et les coûts de fonctionnement de l’habitation. L’ensemble des projets seraient ensuite exposés au public avec l’objectif de démontrer que pour un coût similaire il est possible de réaliser une multitude de projets sans être limité au seul « modèle néoprovençal ». Les habitants pourraient également être appelés à se prononcer sur le projet qui leur convient le plus, ce qui pourrait avoir pour effet secondaire de les sensibiliser à la « culture » architecturale, mais aussi d’inciter les professionnels à élaborer des projets différents à ce qu’ils proposent aujourd’hui. 5-3. l’Espace Habitat Pour aider les particuliers qui souhaitent construire sur le territoire, tout en menant une action en faveur de l’utilisation des énergies renouvelables et de la qualité architecturale, la CAPA a ouvert au public un service spécifique : la Maison de l’Habitat Durable, qui a été inaugurée le 21 juin 2010 avec la signature de sa Charte de Fonctionnement par l’ensemble des partenaires. 92 – Document provisoire du 16 novembre 2011 La Maison de l’Habitat Durable accueille les particuliers porteurs d’un projet de construction individuelle sur le territoire. Ses conseillers offrent un service généraliste pour aborder tous les aspects d’un projet, depuis sa conception jusqu’à la remise des clés. Ils accompagnent les usagers pour faciliter leurs démarches et leur faire bénéficier de l’expérience acquise par d’autres, et les incitent à rencontrer les différents organismes de conseil gratuits susceptibles de leur apporter une expertise complémentaire (ADIL, CAUE, Espace Info Energie, CCI, ...). 7.6. Mobilisation d’outils d’aménagement 6-1. Zone d’Aménagement Concerté Le recours à des procédures d’aménagement de type ZAC qui était exceptionnel sur le territoire lors de l’élaboration du premier PLH est de nouveau envisagé pour la réalisation d’opération d’urbanisme d’envergure. A ce jour, deux ZAC sont en cours de mise en oeuvre : - la ZAC des Salines sous maîtrise d’ouvrage de la commune d’Ajaccio est prévue dans le cadre du programme de renouvellement urbain des quartiers des Cannes et des Salines. Du fait de la typologie des logements sur ces secteurs, et dans un souci d’y développer la mixité sociale, cette ZAC essentiellement dédiée à l’habitat ne comptera pas de logements sociaux. - La ZAC de Mezzana, qui fait actuellement l’objet d’une concertation suite au lancement de la procédure de création en juillet 2011. Ce secteur, situé à proximité de la gare du même nom sur la commune de Sarrola-Carcopino cumule un certain nombre de caractéristiques qui peuvent être exploitées dans le cadre d’un développement durable du territoire. La future ZAC, qui sera réalisée en coopération étroite entre la CAPA et la commune pourra bénéficier de l’intermodalité entre le chemin de fer et la route, et accueillir des logements (en location et en accession, sociale ou non), des commerces, des équipements publics, culturels et/ou sportifs, … dans le cadre d’un « hameau de l’avenir ». 6-2. création de lotissements (connexe avec action 5.1.) En l’absence de cahier de prescription en matière de lotissement (action 5-2 - Cahiers du mieux lotir) cette action n’a pas encore débutée. 7.7. Régulation des prix de la production de l’habitat 7-1. Observatoire des prix L’observatoire des prix initié il y a quelques années par la Direction Régionale de l’Equipement, et auquel la CAPA avait demandé à participer, n’a jamais été réellement mis en œuvre ; ce qui prive les acteurs d’un outil de connaissance indispensable pour identifier les freins à la production d’une offre nouvelle. Pour pallier ce manque, il est nécessaire de s’appuyer sur les données disponibles auprès des principaux donneurs d’ordres (communes, opérateurs sociaux, …) et des représentants des filières professionnelles, afin d’appréhender le mieux possible la réalité des prix du secteur de la construction. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 93 Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat de renouvellement urbain (OPAH-RU) d’Ajaccio, le service municipal en charge de l’animation du dispositif a mené une étude en 2007 et a pointé un certain nombre de distorsions entre le coût prévisionnel des travaux et les devis proposés par les professionnels. A partir du référentiel « Batiprix » le coût prévisionnel d’un certain nombre de travaux a été estimé par l’application d’une majoration de 10% pour tenir compte des spécificités du marché insulaire. Cette prévision a ensuite été comparée aux trois devis sollicités auprès de professionnels pour la réalisation de ces travaux. Il est apparu des dépassements parfois très importants, qui ont conduit à instituer un barème au-delà duquel les travaux ne seraient pas financés. La CAPA a par ailleurs récolté différentes analyses ou données produites par l’Etat (ECLN, ŒIL, SITADEL) ou les collectivités (DIA) mais ne les a pas consolidé sous la forme d’une base de données exploitable susceptible d’observer leur évolution. 7-2. Charte de la commande publique L’élaboration d’une charte, qui pourrait s’inspirer d’exemples mis en place sur d’autres territoires, suppose d’une part de bien connaître les contraintes de donneurs d’ordre et des professionnels. Cette action n’a pu être initiée à ce jour. 7-3. Négociation « volume/prix » Cette action n’a pas fait l’objet d’un commencement, faute d’un recul suffisant sur le niveau des prix pratiqués. Il est proposé que la Conférence Intercommunale du Logement puisse être saisie de cette question dans le cadre d’un groupe de travail. 94 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Conclusion Le territoire de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien et plus largement les 7 territoires du périmètre d’étude élargi se caractérisent sur la période récente par un développement démographique et économique soutenue après une période de tassement, voire de déclin démographique pour la ville centre. Le déficit de production de logements, surtout de résidences principales en général, et de locatif notamment social en particulier, s’est accru depuis 1999 dans un contexte de forte progression du nombre d’habitants alimentée par un solde migratoire important. Fondé essentiellement sur une économie résidentielle liée au tourisme, l’appareil de production du logement privé est capté pour une grande partie de son activité par les marchés de la résidence secondaire ou de la résidence principale haut de gamme dont les produits ne concernent que 10 à 20 % des ménages résidents, excluant ainsi les 80 % restant du marché du neuf. La crise immobilière de 2007-2008 a renforcé ce phénomène réduisant le niveau des transactions de résidences principales au profit des résidences secondaires sur Ajaccio. De ce fait, les difficultés du territoire en matière d’accès au logement peuvent s’assimiler à une crise de croissance, qui prend une dimension sociale vive du fait de la très forte inadéquation entre les budgets logements des ménages et les prix du marché. La part importante de logements potentiellement indignes, croisant une mauvaise qualité du bâti et des revenus faibles, sur le parc locatif rappelle le niveau des difficultés des ménages du pays Ajaccien exclus d’un parc locatif social saturé (1,5 offres pour 10 demandes) et d’une offre en accession « inaccessible » (3 600 € par mètre carré de surface habitable dans le neuf, alors que les budgets médians en primo-accession plafonnent à 2 100 € par mètre carré de surface habitable). Le phénomène de périurbanisation initiée dans la deuxième moitié des années soixante-dix s’est poursuivi pour toucher des communes désormais situées à 50 km et près d’une heure de route des deux principaux pôles d’emplois du territoire (Ajaccio et Afa-Sarrola). La faiblesse du volume d’offre de logements sur Ajaccio et les niveaux de prix pratiqués tendent à provoquer le départ des jeunes ménages de la ville centre pour se reporter sur l’offre de la deuxième couronne périurbaine. Une sousdensité forte et un gaspillage du foncier, des besoins en équipements induits pour les communes rurales devenues périurbaines, des phénomènes d’inflation des prix du foncier et de conflits d’usages avec l’activité agricole ou les difficultés de déplacements sur les principaux axes routiers obèrent le développement du territoire. Ce développement « libéral » au fil de l’eau, dans un contexte où la maîtrise publique demeure encore faible avec des démarches d’élaboration des PLU initiés au cours de la décennie et devant se finaliser au début de l’année 2012, arrive aujourd’hui à ses limites avec l’attribution sur le territoire périurbain d’un permis de construire de plus 900 logements sans qu’aucun équipement induit par l’arrivée de 2 500 habitants ne soit pris en charge par l’opérateur hormis une Taxe Locale d’Equipement symbolique de 3 %. Dans ce contexte, la politique de l’habitat du PLH 2007-2012 qui s’inscrivait dans une démarche incitative et pédagogique a permis d’amorcer les évolutions nécessaires (Fonds d’Intervention Foncière Habitat, soutien à la production de logements locatifs sociaux, hameaux de l’avenir, opérations programmées d’amélioration de l’habitat, …) mais elle n’a pas réussie (malgré des études de faisabilité sur certaines communes) à atteindre l’objectif de rééquilibrage de l’offre locative sociale sur les communes périurbaines, ni à peser sur la consommation foncière. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 95 Il convient également de rappeler le déficit d’équipements structurants du territoire, qui a conduit l’action publique à mettre en œuvre le rattrapage nécessaire et préalable à des actions d’aménagement ; notamment dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Nombre des résultats des actions mis en œuvre par le PLH notamment sur les communes périurbaines devraient être atteints au cours du deuxième PLH 2013-2018, par l’entrée en phase opérationnelle des actions voire par des livraisons d’opérations de logements. Par ailleurs des expériences pilotes mises en place (secteurs à plan masse dans les PLU par exemple) devraient être reproduites et généralisées dans le cadre du PLH 2013-2018. Il reste que pour rendre cette politique de l’habitat communautaire pleinement effective, il est impératif de l’appuyer par une politique de planification urbaine capable d’infléchir et de réguler le phénomène de périurbanisation. Cette politique urbaine, dont le Programme Local de l’Habitat constitue un des volets, et qui devrait être portée par le futur Schéma de Cohérence Territoriale, passe par la planification à court et moyen terme des travaux de réalisation et d’amélioration des grandes infrastructures et notamment du réseau ferroviaire (en lien avec le PDU), la densification des zones U des PLU caractérisée par une sous densité, mais surtout l’identification d’opérations d’aménagement urbain d’envergure – notamment sur la ville centre - susceptibles de développer une offre résidentielle adaptée au profil social et économique des ménages résidents et de développer ses fonctions métropolitaines. Ainsi les constats établis à l’occasion des Assises du Logement et du Foncier de la CTC s’appliquent pleinement au diagnostic habitat du territoire de la CAPA, concernant le besoin de planification publique et de constitution de maitrise d’ouvrage urbaine sur de grands projets d’aménagement publics. Dans un fonctionnement exceptionnellement polarisé où Ajaccio dispose d’un poids démographique supérieur à 80% et de 90% des emplois du périmètre d’étude élargi, une évolution même minime sur la ville centre impacte directement l’ensemble de son hinterland de 56 communes. L’approbation du PLU, la mise en place d’une servitude de mixité sociale ou le développement de projets de logements sociaux participent d’éléments d’une politique volontariste en matière d’habitat, dont le territoire Ajaccien a besoin pour réguler une crise de croissance, et qu’il s’agirait d’amplifier. Enfin, le prochain PLH ne pourra être effectif dans ses actions sans l’appui financier et technique de l’Etat. La baisse de la participation financière observée sur la période récente concernant le parc privé comme le parc public risque de mettre à mal l’atteinte des objectifs en matière de production de logements locatifs sociaux et d’amélioration du parc privé. L’action de la CTC visant à contractualiser avec l’Etat une enveloppe financière pluriannuelle pour le financement du logement social pourrait permettre de résoudre cette question préalable des moyens financiers. 96 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Synthèse et enjeux Chapitre 1. Données de cadrage territorial Constats - Un phénomène de périurbanisation à l’œuvre depuis la deuxième moitié des années soixante-dix et qui s’étend aux territoires limitrophes notamment situés à l’Est et au Sud de la CAPA, - Des projets liés au plan de déplacements urbains et du schéma directeur d’assainissement communautaire qui devraient impacter le développement de la production de logements au cours du deuxième PLH - Un fort développement de l’emploi, en lien avec une économie résidentielle dynamique, polarisée sur Ajaccio et dans une moindre mesure sur le secteur Afa-Sarrola générant des besoins en logements, - Des contraintes environnementales fortes mais des zones déjà urbanisées caractérisées par une faible densité (inférieure à 20 logements à l’hectare) susceptible de constituer des gisements de fonciers constructibles à moyen terme, - Des interventions règlementaires développées par la Ville d’Ajaccio et par la CAPA sur deux communes périurbaines au travers de servitudes de mixité sociale ou de secteurs à plan masse permettant d’encadrer le développement urbain et d’orienter la programmation, - Des taxes d’urbanisme en décalage avec les coûts induits par l’urbanisation. Enjeux - Permettre une meilleure répartition de la plus-value liée à l’urbanisation entre le propriétaire, l’opérateur immobilier et la collectivité au travers d’une participation plus soutenue aux financements des équipements publics, - Réguler les prix du foncier brut ou constructible susceptible d’être dédié au développement résidentiel et anticiper les phénomènes de spéculation, par un développement de la connaissance du marché foncier et des outils d’intervention foncière en lien avec la perspective de création d’un Etablissement Public Foncier, - Répondre aux défis de l’augmentation de la production en logements en privilégiant une démarche de renouvellement urbain et de densification des zones U peu denses, - Poursuivre et amplifier les interventions règlementaires d’encadrement du développement résidentiel mis en place durant la période récente et faire des PLU généralisés à l’ensemble des communes un des principaux outils de mise en œuvre du deuxième PLH. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 97 Chapitre 2. Evolution démographique et revenus des ménages Constats - Une répartition polarisée de la population qui reste forte malgré un développement démographique soutenue des communes périphériques, - Une croissance démographique forte (trois fois supérieure à la croissance annuelle moyenne métropolitaine) porté par un solde migratoire important et qui succède à une période de ralentissement (voire de déclin) démographique, - Un phénomène de tassement de la croissance des ménages en lien avec une inflexion du phénomène de desserrement des ménages sur certaines communes périurbaines, - Une augmentation des besoins en résidences principales de petites tailles qui nécessite souvent un départ des ménages de la ville centre voire de la CAPA au profit des communes périphériques, faute d’une offre disponible et adaptée. - Des revenus des ménages se situant dans une situation intermédiaire entre des niveaux de revenus bas à l’échelle régionale et des revenus métropolitains plus élevés, et se déclinant de manière différenciée entre première, deuxième et troisième couronnes, - Des revenus des ménages faibles relevant de la zone C, zone la plus détendu du zonage Scellier, alors que les prix de vente pratiqués dans le neuf sont proches de la zone A, zone la plus tendue du zonage du logement locatif défiscalisé. Enjeux - Répondre aux besoins en logements liés au fort développement démographique et de l’emploi enregistré sur la période récente, - Prendre en compte les fondamentaux en termes de revenus des ménages du territoire en vue de proposer une programmation en logements adaptés. 98 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Chapitre 3. Habitat et marché du logement Constats - Une croissance insuffisante du parc de logements (50 % des objectifs du PLH) pour répondre aux besoins (évolution démographique et emplois) malgré une reprise de la production sur la ville centre, - Un marché de la résidence secondaire qui progresse sur Ajaccio dont la cible extérieure à la région alimente l’inflation des prix de l’immobilier et capte les opérateurs immobiliers locaux, - Des communes périurbaines de la CAPA qui poursuivent une diversification de l’offre au profit du parc locatif privé mais qui voit leur croissance se tasser au profit des autres territoires limitrophes, - Une baisse de la part des logements vacants (passant sur certaines communes sous le seuil des 7 %) et qui est un révélateur d’une forte tension du marché du logement, - Des mobilités résidentielles qui baissent (recul de la primo-accession sociale), dans un contexte de recul du volume des transactions, et un phénomène de paupérisation des locataires du parc privé captif d’un parc social de fait, - Des marges de manœuvre réduites dans un contexte de faible part des logements vacants, de suppression du dispositif Scellier à la fin 2012 ou de la réorientation du dispositif PTZ uniquement sur le neuf. Enjeux - Développer la production de logements nécessitant à minima un doublement de la production en particulier sur la ville centre (recyclage foncier ?), - Poursuivre la diversification du parc des résidences principales au profit de l’offre locative privée mais surtout HLM sur les communes périurbaines (servitudes de mixité sociale ?), - Réorienter la production du marché du neuf vers la clientèle locale primo-accédante au travers de produits relevant de la primo-accession sociale ou de l’accession à prix maîtrisé (servitude de mixité sociale ? partenariat avec de nouveaux opérateurs ?), Document provisoire du 22 novembre 2011 - 99 Chapitre 4. Le parc de logements à loyers modérés Constats - Un parc de logements HLM dont la part régresse hors Ajaccio qui enregistre sur la période très récente une forte reprise de l’activité permettant de remplir les objectifs de programmation du 1 er PLH (98 logements par an), - Un objectif du premier PLH de rééquilibrage de l’offre locative sociale sur les communes périphériques non atteint (5 % des35 logements par an programmés), - Des indicateurs de gestion locative (1,5 offres pour 10 demandes) qui signalent un phénomène de calcification du parc dont les locataires de plus de 60 ans sont majoritaires au détriment des plus jeunes, - Un contexte de baisse des aides de l’Etat mettant en péril l’équilibre économique des opérations et leur faisabilité financière. Enjeux - Accroître l’offre de logements locatifs sociaux sur Ajaccio, - Rééquilibrer l’offre HLM au profit des communes périurbaines et anticiper les obligations liées à l’article 55 de la Loi SRU pour les communes d’Afa et d’Alata en mettant en œuvre une programmation locative sociale, - Développer les partenariats sur les centres villages dans le cadre des projets des collectivités de la construction de logements communaux, - Améliorer la capacité économique et financière des bailleurs sociaux à construire dans un contexte de baisse des aides de l’Etat et de renchérissement attendu des coûts, - Diversifier les partenariats avec les bailleurs sociaux dans la production actuelle et à venir de logements HLM, - Infléchir la tendance à la baisse des aides financières de l’Etat en matière d’aides à la pierre destinées au parc public dans un contexte de forte tension du marché immobilier. 100 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Chapitre 5. Le parc ancien Constats - Un parc de logements vacants ne relevant que très partiellement d’un problème d’obsolescence de l’offre à la différence des territoires périphériques, - Un parc locatif privé disposant de caractéristiques techniques et sociales relevant d’un parc social de fait appelant des actions spécifiques, - Sur la période récente, un rythme de 100 logements traités par des aides de l’ANAH en diffus relevant essentiellement du parc de propriétaires occupants, avec une forte baisse depuis 2009 en terme de volume comme d’enveloppes financières, - Une OPAH-RU sur Ajaccio qui a permis de traiter 184 logements mais qui restent en-deçà de ses objectifs initiaux notamment sur la cible de 335 propriétaires bailleurs, - Un projet d’OPAH copropriétés dégradées sur le secteur des Cannes en cours de finalisation, - Un projet d’OPAH multi sites « cœur de village » élaboré dans le cadre du premier PLH identifiant une cible de 1 082 logements dégradés. Enjeux - Développer et amplifier la politique d’aides à destination du parc locatif dégradé voire potentiellement indigne, - Anticiper les limites des actions incitatives vis-à-vis des propriétaires bailleurs par des actions coercitives de recyclage immobilier et foncier d’ilots ou de bâtiments dégradés, - Infléchir la tendance à la baisse des aides financières de l’Etat en matière de politique d’amélioration du parc privé dans un contexte de paupérisation des occupants du parc locatif privé. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 101 Chapitre 6. L’hébergement et le logement des populations spécifiques Constats - Un développement important de l’offre d’hébergement d’urgence sur la période récente (maison relais, relocalisation du CHRS, création d’un centre d’hébergement d’urgence et d’une agence immobilière à vocation sociale) animée par un réseau d’acteurs sociaux structuré, - Un fort développement d’équipement en EHPAD sur la période récente (+257 lits depuis 2005) mais qui ne permet pas de rattraper l’important déficit d’offre et de réduire la tension observée (listes d’attente), - Des besoins identifiés en hébergement, liés aux près de 900 saisonniers extérieurs à l’arrondissement d’Ajaccio travaillant sur le secteur durant la saison touristique, - Des besoins identifiés liés aux 250 apprentis présents sur Ajaccio mais aussi aux 900 salariés en alternance attendus en 2014 au sein du futur pôle méditerranéen, - Un premier schéma départemental d’accueil des gens du voyage n’ayant pas pu être mis en œuvre sur le territoire communautaire. Enjeux - Répondre au phénomène engagé de vieillissement de la population en termes d’adaptation et d’accessibilité des logements par des actions incitatives (PIG ?), - Développer une offre de logements locatifs sociaux banalisés mais adaptés aux personnes âgées (PMR)et équipés avec des services communs, - Développer une offre mutualisée d’hébergement susceptible de répondre aux besoins diversifiés des apprentis, des étudiants, des saisonniers et des ménages en difficulté, - Mettre en œuvre les objectifs du futur schéma départemental d’accueil des gens du voyage réactualisés. 102 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Actes du Forum de l’Habitat Monsieur Simon RENUCCI (Député-Maire d’Ajaccio, réalisation de cent cinquante nouveaux logements Président de la Communauté d’Agglomération du sociaux par an pour la période 2007-2012 et l’achat de Pays Ajaccien : Monsieur le Préfet, Monsieur le terrains pour construire des logements sociaux. Quel Président, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames est notre bilan ? À ce jour, quatre cent soixante-sept et Messieurs les Directrices, Directeurs, chers amis, je logements ont d’ores et déjà été cofinancés par la suis particulièrement heureux de me retrouver parmi CAPA depuis 2007 ; trente-trois ont déjà été livrés ; vous lancer quatre-vingt-quatre vont l’être avant la fin de l’année deuxième et le reste dans les deux années à venir. Nous avons Programme Local de l’Habitat. Nous devenons également acquis pour deux millions d’euros en 2008 presque habitués à ces rendez-vous d’échanges la parcelle Gaz de France située boulevard Albert I à d’idées et de points de vue. En effet, nous avons déjà Ajaccio pour réaliser une opération qui combinera des eu l’occasion de nous retrouver pour les ateliers de logements en accession libre et 38 % de logements l’Agenda 21, les 26 et 28 septembre dernier ; où nous locatifs sociaux. Cette opération a été rendue possible avons compté près de cent cinquante participants. Je par la mise en cohérence de la compétence reviens au PLH, en vous rappelant que le premier PLH "urbanisme" de la ville d’AJACCIO, qui a défini les adopté en novembre 2006, après plus de deux cent modalités d’organisation spatiale, autrement dit cinquante réunions, avait ouvert la voie. En janvier urbanistique, de cet ensemble avec la compétence 2005, les premières Assises de l’habitat, ont permis "logement" de la CAPA. Ça marche ensemble, et il est d’enrichir la réflexion et ont constitué un socle de important que l’on ait eu les deux. en ce officiellement début de l’élaboration matinée de pour notre notre action pour la période 2007-2012. Je vous rappelle qu’il y a eu un Livre Blanc : c’était le premier, qui s’est décliné en orientations, puis ensuite en actions. er Nous avons créé un Fonds d’Intervention Foncière Habitat, un FIFH, qui permet à la CAPA d’acheter des terrains en vue de la construction de logements sociaux. C’est une action très importante dans sa Le Programme Local de l’Habitat est un document réflexion. En effet, ce fonds d’intervention foncière majeur, qui fixe pour six ans les orientations de la préfigure d’ailleurs les modalités de fonctionnement politique de la Communauté d’agglomération en du futur établissement public foncier. matière d’habitat, et les décline en programmes d’actions. C’était une première. Est-ce que c’était un succès ? C’est à vous de juger. Ainsi, le premier PLH a embrassé l’ensemble de la thématique en fixant dans ses orientations le développement de l’action foncière, le développement de l’offre locative à loyer modéré, la densification de l’habitat, la valorisation du parc ancien et l’amélioration de la production neuve. Cet acte fondateur fixait notamment pour objectif la La CAPA participe également à l’amélioration programmée de l’habitat en centre ancien d’Ajaccio, qui a permis d’accompagner la réhabilitation de près de deux cents logements. Nous allons prochainement mettre en œuvre un dispositif similaire dans les villages et hameaux anciens du territoire. Suite à des échanges que nous avons régulièrement avec les commune et particulièrement à Cuttoli, on nous a fait observer que c’était bien de réhabiliter l’ancien mais Document provisoire du 22 novembre 2011 - 103 que c’était bien aussi de réhabiliter ce qui était moins à la fois en termes d’objectifs mais aussi en termes de ancien et situé dans la plaine et qui permettait de participation et en termes d’intelligence collective. libérer des logements une fois rénovés plus facilement que dans le centre ancien. Alors, ce matin, quelle est notre ambition pour notre deuxième PLH ? Rassurez-vous ! Notre ambition est Par ailleurs, le premier PLH avait pointé les risques liés intacte. Elle pourrait se résumer en trois formules à l’étalement urbain pour le développement du déclinées dans le logo PLH et qui recouvre le triptyque territoire. C’est pourquoi, anticipant la notion d’éco- du développement durable : permettre à chacun de quartier, la CAPA a préconisé dès 2006 la création vivre dans un logement accessible et de qualité ; d’hameaux de l’avenir. Il s’agit de développer des protéger le patrimoine et l’environnement pour formes nouvelles d’habitation caractérisées par une préserver l’avenir ; accompagner le développement urbanisation groupée et densifiée, optimisant les économique au service des habitants et du territoire. voieries, dessertes et réseaux et proposant une mixité urbaine et sociale. On s’inscrit donc dans une logique du développement durable. Les premiers projets sont sur le point d’aboutir au col du Pruno à Alata, dans le cadre de la zone d’aménagement concertée de Mezzana à Sarrola-Carcopino à l’entrée d’Ajaccio. D’autres opérations sont en projet dans les communes d’Appietto, de Cuttoli-Corticchiato. Le PLH intervient dans un contexte particulièrement difficile : la crise financière, qui touche les plus modestes en particulier et a pour conséquence de réduire les commandes des entreprises. De plus, la forte diminution des aides de l’État complexifie le montage des opérations et nous impose de trouver avec l’État, la Collectivité Territoriale de Corse, le Conseil général, des voies et moyens permettant de Au-delà de la construction d’une offre nouvelle de répondre à la satisfaction des besoins en logements de logements, nous avons souhaité mettre à disposition nos administrés dans le cadre d’une gouvernance gratuitement et de façon désintéressée les conseils rénovée. Et c’est ça le plus difficile. C’est la financiers et techniques à ceux qui veulent construire gouvernance rénovée. Comment chacun, sans se leur maison. C’est un acte fort de la communauté, qui, départir de ses compétences, de son esprit d’initiative dans l’intérêt communautaire, privilégie de façon ou tout simplement du pouvoir entre guillemets qu’il essentielle, l’égalité d’accès. C’est un acte fort qui va pense avoir, comment chacun met en commun pour dans ce sens même si ce n’est pas écrit dans le texte un objectif qui est quand même majeur. C’est aussi de façon anticipée. Pour cela, nous avons ouvert la pour nous une petite transformation sociale dans Maison de l’Habitat Durable le 21 juin 2010. La Maison cette gouvernance rénovée. Au-delà, nous voulons agit en réseau et en complémentarité avec les mobiliser l’intelligence collective territoriale pour structures déjà existantes : l’ADIL, le CAUE, le Point construire ensemble des solutions nouvelles. En effet, Info des Architectes, la dimension participative respire au cœur de notre l’ADEME, la délégation à l’énergie de la CTC. projet politique pour que le vivre ensemble en pays Autrement dit, nous avons dans la Maison Durable ajaccien prenne tout son sens et un sens durable. regroupé tout ce qui pouvait avec nous en partenariat, Répondre aux problèmes d’aujourd’hui nécessite de à égalité d’ailleurs, apporter sa part. C’est pour nous croiser de multiples compétences et notamment celles un vrai succès, parce qu’il y a une vraie confrontation des habitants. Le simple fait de vivre dans son quartier Énergie, l’Ordre régional vous confère une expertise du quotidien dans tous les 104 – Document provisoire du 16 novembre 2011 domaines de la vie de la cité. Cette compétence du logement, les problèmes, les tenants, les reconnue est pour nous une vraie richesse, dont on ne aboutissants. Le droit au logement pour tous est une peut plus faire l’économie. priorité pour les élus. Cette priorité nécessite Pour renouveler des pratiques, faire naître de nouvelles coopérations et mieux décider. En tout cas de décider ce que chacun peut accepter et ce que chacun rêve pour soi comme pour les autres. L’enjeu est fort car associer les habitants aide à réhabiliter l’action publique. Je nous souhaite de riches débats. Je vous remercie encore de votre engagement et simplement, pour vous dire que présenter un bilan, aussi riche soit-il, quel qu’il soit, en engager ensuite un autre à venir mais avant réfléchir ensemble en apportant chacun simplement dans la courtoisie, dans la bienveillance et dans le respect des opinions des uns et des autres, c’est quand même l’enjeu majeur du PLH. Je vous remercie. d’entraîner de nombreux partenaires, lesquels engendrent de multiples interventions. Le deuxième problème évoque celui du logement, qui n’est vraiment pas que le problème du logement. C’est aussi faciliter l’accès à l’habitat et le maintien dans leur domicile des personnes en difficulté, des séniors, sans oublier les jeunes. C’est également prévenir les expulsions. On n’imagine pas à quel point le prix des logements peut avoir un impact sur la santé des enfants. Le logement représente 40 % voire 50 % du budget des ménages, ce qui pousse les familles à réduire les dépenses alimentaires et donc la qualité de leurs repas. On imagine encore moins à quel point le coût du logement peut avoir des incidences sur la réussite des jeunes dans leurs études. Un étudiant sur cinq travaille durant ses études pour pouvoir se loger. Madame Natacha PIMENOFF, Vice-présidente à la Pour ceux qui travaillent plus de deux jours par CAPA, déléguée aux déplacements, l’urbanisme et semaine, le taux de réussite aux examens plafonne à l’habitat : Bonjour et bienvenue à toutes et à tous. 38 %, alors que la normale est de 66 % pour ceux qui Avant tout, comme l’a déjà fait Monsieur le Président ne travaillent pas. Ces quelques exemples pour vous de la CAPA, je vous remercie de votre présence. Votre dire que le budget 2012 consacré au logement se présence est révélatrice de votre volonté à contribuer révèle bien trompeur. La politique gouvernementale au débat de cette journée de l’habitat. En effet, ce n’est pas ambitieuse face à une paupérisation des forum a pour fil d’Ariane la démarche de décider Français de plus en plus grande. L’État, vous le savez, aujourd’hui et construire ensemble demain le paysage se désengage de plus en plus et nous devons, en tant ajaccien, comme le titre la lettre du PLH². que politiques, réfléchir sur le réajustement des Rien n’aurait été possible sans l’implication profonde, mesurée et spécialisée de Monsieur Franck BARTOLI, Directeur de l’Habitat et de la Politique de la Ville qui, tout au long de la journée, animera les débats. Je salue donc son travail, ainsi que ceux de Mesdames et Monsieur Janine GRIMIGNI, Sylvie PELLEGRINI, Camille CANDILLIER et Denis LLORCA. opérations concernant le domaine du logement et du foncier. L’APL vient gonfler artificiellement l’enveloppe globale du gouvernement, qui poursuit toujours et encore son objectif prioritaire : la maîtrise des déficits publics. Évidemment, pour première victime, tant idéologique que budgétaire, c’est le logement social. La ligne budgétaire se dévitalise. Les aides à la construction chutent de manière vertigineuse au point Deux ateliers spécifiques vont se dérouler au cours de ces deux demi-journées. Le premier autour du thème d’atteindre les 13,2 % pour s’établir aux alentours de cinq cents millions d’euros. La réalité est là, aussi dure Document provisoire du 22 novembre 2011 - 105 que pénalisante et austère mais les élus sont là aussi Le message que j’ai essayé de vous faire passer, déterminés que volontaires et motivés pour trouver j’espère que vous l’avez compris. C’est celui de penser des solutions. que le développement urbain et rural doit être Chaque niveau de collectivité peut agir. Je citerai trois exemples : Le premier, le PLU élaboré par la commune, ave pour Ajaccio le PADD, présenté au Conseil municipal en janvier 2011 avec, pour cheville ouvrière, Monsieur Paul-Antoine LUCIANI, le prouve. Le deuxième, les Assises du logement et du foncier organisées par la CTC en apporte également la preuve. Enfin, la volonté de la CAPA d’élaborer sa propre maîtrisé et non subi. Pour pouvoir mobiliser toutes les ressources dynamiques et créatrices, il faut avoir un vrai projet, ce que nous avons ; une vraie vision de chaque territoire ; savoir maîtriser ses propres choix en n’oubliant surtout pas la participation des habitants au centre des décisions ; savoir s’entourer d’un partenariat afin d’avoir la diversité des forces locales pour développer des actions innovantes basées sur une développement équilibré. Je terminerai donc par politique locale en est encore une autre. une note réjouissante et positive, en ce qui me Comme l’a souligné Monsieur le Président, la CAPA vient de mettre en œuvre une concertation préalable et des études en cours pour la création de la zone d’aménagement concertée de Mezzana sur la commune de Sarrola-Carcopino. Les modalités de cette concertation des communes seront complétées par des réunions publiques, restreintes, des réunions d’informations et des parutions dans la presse comme concerne, je suis satisfaite d’évoluer en tant qu’élue dans un espace communautaire travaillant au quotidien pour l’amélioration de l’habitat et qui a quatre objectifs : la politique du patrimoine, la politique de la gestion sociale, la qualité du service et l’innovation sociale avec le développement durable. Voilà l’essentiel que je voulais vous dire. Je vous remercie et bon forum ! encore ce matin. La CAPA participe également à la création de logements locatifs sociaux sur son territoire. Elle présente des dispositifs pour er Monsieur Paul-Antoine LUCIANI, 1 adjoint au Maire développer l’offre des logements des communes et d’Ajaccio, conseiller communautaire délégué elle axe des interventions pour la future OPAH dans l’aménagement les villages et hameaux anciens. Les élus que nous l’habitat : Après les propos introductifs du Président sommes avons essayé de ne rien laisser de côté, et de la Vice-présidente, je ne vais pas alourdir la d’utiliser toutes les opportunités pour la création de séance. Simplement, du point de vue ajaccien, donner logements à prix modérés dans les villages, que ce soit quelques indications. Je crois que le PLH est un des logements sociaux, des logements communaux, document très important. La CAPA a démontré entre que ce soit la question financière, l’OPAH, les 2003 et 2006 qu’elle s’emparait de sa compétence, conventions et les aides pour les occupants et celles qu’elle était capable de proposer un plan d’action liées au patrimoine, que ce soit le maintien de la après une réflexion stratégique très importante et une diversité de loyers modérés, la mise en place réflexion dans un séminaire qui a duré deux jours. d’équipes d’animation pour conduire l’OPAH et les Monsieur le Président l’a rappelé tout à l’heure : plus démarches pour accompagner les propriétaires. de deux cent cinquante réunions ; beaucoup de travail D’autres démarches sont là, sont plus lentes mais le pour s’emparer vraiment d’un problème qui est crucial président en a brossé l’essentiel. et qui est au centre de la vie quotidienne de tout le 106 – Document provisoire du 16 novembre 2011 du territoire, l’urbanisme à et monde. Donc, la CAPA a réussi à faire son Programme Je prends juste des exemples. Un premier qui est plus Local de l’Habitat, qui arrive à échéance aujourd’hui, à mettre au crédit de la ville d’AJACCIO : on a puisqu’il a été voté en 2006, et qui donne des inauguré, il n’y a pas longtemps, rue de la Porta, huit orientations et des lignes d’actions pour trouver enfin logements sociaux. On a mis huit ans pour réaliser ces des solutions à la question cruciale du logement. huit logements sociaux. Ça venait des décisions prises Ce document – vous l’avez – il est très important, il a permis de donner des résultats. Mais il ne faut pas oublier – et c’est un point essentiel – que l’habitat comme l’urbanisme, sont des affaires de temps longs. Quand on prend une décision, d’abord on la mûrit largement, mais une fois qu’elle est prise avant de produire ses effets, il va se passer beaucoup de temps. Je vais prendre seulement un exemple : on avait prévu de produire cent cinquante logements sociaux par an à partir de l’adoption du PLH. On en a produit cinquante par an pendant dix ans. Quand je dis "on", c’est la Société Erilia parce qu’il ne s’est pas construit sur Ajaccio ville entre 2000 et 2010 plus de cinquante logements par an. Ça fait peut-être cinq cents logements mais par rapport aux besoins considérables qu’il y a, on est très loin de satisfaire les besoins. Grâce aux décisions antérieures et avec le développement des décisions qui ont été prises avant, et elles sont nombreuses dans différents domaines, on va produire entre 2011 et 2014 cent cinquante logements par an. Avec les chantiers en cours, les décisions qui sont prises, on est quasiment sûrs qu’à la fin 2014, on va livrer cinq cents logements de plus : par la commune de préempter un petit bâtiment en déserrance en 2003, en faisant un appel à projet pour faire en sorte que quelqu’un, un bailleur social bien sûr, s’empare de ce projet et produise sur place, c’està-dire dans une zone protégée puisqu’on est en zone de protection du patrimoine, avec des conditions techniques complexes : c’est une rue très étroite, on ne peut pas réaliser comme on veut, on ne peut pas rentrer de grands engins ; avec des conditions sanitaires aussi pas si simples parce qu’il fallait refaire un réseau d’assainissement. On a fait un appel à projet. On a mis huit ans. On a sorti huit très beaux logements. Avec mille difficultés, parce qu’il y a eu des obstacles aussi politiques, des pétitions, des recours au tribunal, quatre procès. Mais on en est sorti. Huit ans pour produire huit logements en centre ancien. C’est un petit exploit. Si on avait été capable d’avoir une quinzaine d’opérations comme ça en centre ancien, on aurait fait baisser les prix. On aurait permis de retrouver un habitat social, une mixité sociale en centre ancien avec des prix abordables. Mais bon, on a un exemple qui est quand même très important, qui vient des décisions politiques. c’est-à-dire dans les trois ans qui viennent autant que À la CAPA, on a pris d’autres décisions plus les dix ans passés. Mais ça, ce n’est pas le fruit du importantes. On a décidé de financer le logement. On hasard. C’est le fruit de travaux considérables, de a créé un fonds d’intervention foncière habitat, qui a décisions d’urbanisme de la ville d’AJACCIO, de permis d’intervenir, notamment sur le terrain GDF- décisions très importantes de la CAPA de cofinancer le Suez. Après là aussi beaucoup de procédures, de logement social malgré les difficultés nationales. Ce difficultés, le juge de l’expropriation, de discussions sont les décisions aussi de prospection foncière de la sur les prix, la CAPA a préempté un terrain pour deux part de certains bailleurs sociaux, de décisions très millions d’euros et un projet va sortir après un appel à importantes de la CAPA avec la création du fonds projet. Après discussion et des concertations très d’intervention foncière habitat. larges avec le quartier, on va sortir un bâtiment de cent-quatre logements dont quarante logements Document provisoire du 22 novembre 2011 - 107 sociaux. Un exemple à la fois de mixité sociale et de fondamental. C’est l’affaire de tous et ça me paraît la décisions politiques prises par la CAPA et de moyens chose la plus importante. Aujourd’hui, nous nous qu’on s’est donné aussi. sommes lancés - Natacha et le Président l’ont rappelé Mais il y a un autre exemple à AJACCIO, c’est celui d’Alzo di Leva dont on va parler certainement, où vont sortir d’ici 2014 quatre cent quinze logements sociaux. Bien sûr, il y a la politique générale de la CAPA, mais une décision de déclassement de ce terrain en centre ville ; parce qu’Alzo di Leva c’est encore le centre ville… maintenant, c’est devenu le centre ville, pas le cœur de ville historique mais le centre ville quand même. Ce qui était encore un terrain agricole a été déclassé avec une décision unanime de tous les – dans une réactualisation de ce Programme Local de l’Habitat puisqu’à partir du moment où on a un cadre d’orientation et des lignes d’action, ils sont valables six ans, on est en train de réviser ce programme pour le mettre à jour et faire en sorte qu’il soit encore plus dynamique que ce qu’il a produit jusqu’à présent. C’est la raison pour laquelle la concertation d’aujourd’hui doit déboucher sur une précision, sur des orientations et des lignes d’action encore plus dynamiques et positives pour l’avenir. partenaires, les personnes publiques associées y compris la chambre d’agriculture. On a été d’accord pour déclasser ces terrains pour y faire un ensemble résidentiel de qualité de logement social avec aussi une petite implantation d’activité pour les personnes âgées. On va commencer à livrer les premiers programmes au mois de décembre. C’est un bailleur social qui le fait, la société Erilia, avec l’Office d’HLM. Mais ça vient d’une décision politique de la ville qui a déclassé ce terrain avec une révision simplifiée du poste en vigueur. Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT, Directeur de l’Habitat et de la Politique de la Ville à la CAPA : Juste un point de méthodologie : ce qui vous est proposé au cours de ce forum, c’est de débattre au cours de deux ateliers. Le premier atelier, ce matin, consacré à « quels logements nouveaux pour quels besoins ? », avec toutes les problématiques qui tournent autour de la mixité sociale et qu’est-ce qu’il faut produire pour répondre aux besoins des habitants du territoire, avec deux sous parties : « l’évolution des marchés de Donc voilà des exemples de ce qu’on peut faire s’il y a l’habitat », puis « l’offre et les besoins des publics les une volonté politique collective, parce que le plus fragiles ». À chaque fois, après une présentation logement social, ça doit être l’affaire de tous et pas rapide du bureau d’études qui nous accompagne dans l’affaire de la politique politicienne. Le logement cette démarche, il y aura un débat avec la salle. Les social, ça doit être quelque chose qui est transversal, débats sont enregistrés puisque les actes de ce forum sur laquelle tout le monde doit se mettre d’accord. constitueront le prochain livre blanc de l’habitat à côté Bien sûr, ça n’est pas si simple parce qu’il y a un du diagnostic comme le premier livre blanc avait contexte national qui est dangereux, difficile. On utilisé l’ensemble des débats qui s’étaient déroulés au réduit les financements mais il y a un besoin objectif cours des ateliers de 2005. Cet après-midi, un que tout le monde connaît, que tout le monde doit deuxième atelier portera sur « les conditions à réunir partager et donc il faut des solutions collectives. À la pour développer l’offre de logement » avec, là aussi, CAPA, c’est ce qu’on a fait. C’est la ligne qui a été deux séquences : la première sur « les pratiques suivie. Il n’y a pas de clivage politicien sur la question d’action et de régulation foncière développées par les du logement social à la CAPA. C’est un point collectivités » et deuxièmement « le financement et la 108 – Document provisoire du 16 novembre 2011 structure des opérations ». Donc à chaque fois, nous interrogations, de vos propositions en renvoyant soit aurons le même dispositif : une présentation, un débat par courrier, soit en utilisant le site internet de la avec la salle, une rapide synthèse avant de passer à communauté d’agglomération ou par mail. Je vais l’atelier suivant. Vous avez dans la pochette qui vous a donc passer la parole à Monsieur Jean-Charles été remise à l’entrée un document, un formulaire de FREDENUCCI, Chef de Projet du Cabinet Habitat et contribution. Vous pouvez à tout moment, y compris Territoire Conseil, qui nous accompagne. après ce forum, faire part de vos réflexions, de vos ATELIER 1 – QUELS LOGEMENTS NOUVEAUX POUR QUELS BESOINS 1 –L’évolution des marchés de l’habitat Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Merci. Je vous périmètre de cinquante-huit communes et six entités propose une première présentation sur des éléments territoriales, cantons ou EPCI. d’observation sur la période récente en matière d’évolution de cette adéquation entre l’offre et la demande. C’est vrai que beaucoup de choses ont été faites sur le premier PLH, ces six dernières années, mais beaucoup reste à faire et les fondamentaux sont complexes voire lourds. On va le voir. En termes d’évolution démographique, on constate une évolution démographique très positive. On est quasiment sur le triple par rapport aux taux de croissances par an, qui est de 2,4 % sur la CAPA ou 2,3 sur notre périmètre. Une croissance très importante, surtout après une période de déclin ou en tout cas de On peut s’interroger sur la résilience, à savoir la stagnation, notamment sur AJACCIO. Alors il y a des capacité des Ajacciens à supporter les difficultés en questions qui portent sur la réalité des chiffres de 99, matière de logement, parce que, on va le voir mais en tout cas, on sent bien qu’il y a une très forte ensemble, la situation est très tendue sur cette reprise en matière d’habitants. Une forte croissance et question malgré tous les efforts et notamment de la notamment sur la partie sud, avec les quatre ville d’AJACCIO en matière de production de communes du SIVOM qui enregistrent des niveaux de logements. Par ailleurs, on va le voir aussi, on a des croissance qui sont extrêmement importants : tendances qui sont positives, des éléments positifs, quasiment 4 % à 6 % par an, soit six fois voire sept fois notamment sur le locatif et le locatif privé, qui vont supérieurs à la moyenne nationale. dans le bon sens et sur lesquels il faut s’appuyer pour améliorer la situation. Ce pré-diagnostic que l’on va voir ensemble, et que l’on terminera mi-novembre, porte sur un périmètre beaucoup plus large puisqu’on est sur un territoire qui fonctionne avec des complémentarités et des ménages qui travaillent sur AJACCIO ou SARROLA, mais qui peuvent vivre à CARGESE ou ailleurs. On a donc travaillé sur un Des habitants en plus, ce sont des besoins en plus. Alors, en termes d’habitants, sur notre secteur, on compte deux mille cent habitants supplémentaires par an, dont mille six cents sur la CAPA, cent sur les trois cantons du nord, cent quatre-vingt sur les deux communautés de communes à l’est, et cent trente quand même sur les quatre communes du SIVOM de la Rive-Sud. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 109 En termes d’évolution, et là, c’est vraiment une Sur l’évolution de la taille des ménages, et c’est spécificité de l’agglomération d’AJACCIO, qui a un intéressant, l’augmentation des besoins en logement périmètre de dix communes, 83 % de la population se est liée à l’arrivée d’habitants. On ne l’a pas dit tout à situe sur AJACCIO. C’est une très, très forte polarité l’heure mais cette forte progression de la population qu’on ne retrouve pas ailleurs sur des territoires sur le territoire (le périmètre élargi et la CAPA) est liée communautaires (des EPCI) de taille équivalente. Vous à l’arrivée de ménages, qui viennent du continent mais avez ce petit graphique que vous avez à côté. Vous qui viennent aussi du reste de la Corse. Il y a aussi un voyez Hérault-Méditerranée avec AGDE, MENTON phénomène, ce qu’on appelle un peu pompeusement pour la Riviera Française. On est sur une moyenne… en le desserrement des ménages, c’est-à-dire une tout cas, ça n’excède jamais 60 % de la population. évolution sociale, sociologique, sociétale, je ne sais pas Donc, on voit bien que beaucoup de choses se jouent comment on pourra l’appeler, qui fait que l’on a des sur AJACCIO et ça déforme énormément nos chiffres : ménages qui diminuent en termes de taille ; du fait du polarité et donc aussi spécialisation entre la ville vieillissement, de séparations, de divorces. En tout cas, centre et ses communes périphériques. Et là, il y a un des phénomènes qui font que l’on baisse la taille des enjeu d’équilibre de population et de cohésion sociale ménages et donc on augmente le nombre de à l’échelle de ce vaste territoire. Pour information, on ménages. Sur la période passée, c’est-à-dire les est quasiment sur la même répartition que la années 90, on avait des ménages qui diminuaient très communauté urbaine de MARSEILLE qui pèse pour fortement et donc qui alimentaient la demande en 90%. C’est un élément à avoir en tête et on va le voir, logement. Aujourd’hui, cela s’inverse un peu, en tout c’est important. cas, il y a une inflexion. Une inflexion qui est liée Il y a les habitants, puis les ménages. On peut avoir un ménage de deux habitants, de trois habitants, de quatre habitants. Sur les ménages, bien sûr, on note une évolution positive, avec huit cent quatre-vingt ménages supplémentaires par an sur notre périmètre élargi et six cent cinquante sur la CAPA. On notera un rattrapage important sur la partie sud, qui est le SIVOM. On revient sur ce SIVOM, qui a une production importante en logements, qui est plutôt destinée à la résidence secondaire mais on voit des résidences secondaires qui passent en résidence principale et des ménages qui s’installent, des ménages qui s’installent et qui forcément travaillent sur la CAPA, donc des ménages qui s’installent et qui vont chercher un logement ailleurs faute d’en trouver, en termes de également à l’arrivée d’habitants et de populations :, de couples avec enfants notamment et qui fait que nos tailles de ménages ont tendance quand même à progresser légèrement. On a une stagnation voire une légère progression. Par contre, on peut observer que quelques communes, notamment celles qui ont eu un fort développement sur la période passée, sur la première couronne (ALATA, AFA) voient un vieillissement de la population, des questions de décohabitation de jeunes adultes, et des tailles de ménages qui diminuent qui alimentent sur ces communes la demande en logement. Et ces ménages quittent en général ces communes faute de trouver une offre adaptée en petits logements et en locatif et peuvent partir sur AJACCIO. gamme, sur le secteur. Sur la partie sud, il y a un Autre élément, on a aussi la question des budgets et rattrapage et des taux de croissance sur les ménages des revenus des ménages. La Corse a des revenus – qui sont très importants. vous le savez – plus faibles que sur le continent si l’on parle de la moyenne des revenus. Mais si on parle de 110 – Document provisoire du 16 novembre 2011 revenus médians, on est au-dessus. C’est-à-dire que d’Erilia l’on a des ménages qui sont 10 % plus riches que la départemental – ou mis en location… aujourd’hui, ce médiane métropolitaine. Ce qu’on appelle la médiane, qui est commercialisé ne touche que 10 à 20 % des c’est 50 % au-dessus, 50 % en-dessous. C’est plus ménages de la population de la CAPA, pour ne parler intéressant de travailler en termes de médiane qu’en que de la CAPA. C’est-à-dire que 80 % sont exclus, ne termes de moyenne. Ça dit plus de choses. Ça fait un peuvent pas avoir accès ou alors un accès dans le parc peu moins de mille six cents euros pour un adulte et ancien, avec l’achat de logements à prix élevés avec deux mille huit cents euros pour un couple avec un des travaux à faire dedans et des difficultés pour s’en enfant. Ce que l’on voit, c’est que les ménages les plus sortir solvables se situent sur la première couronne, où on a des ménages qui ont des revenus 30 % ou 40 % supérieurs à la médiane régionale. Par contre dès que l’on s’éloigne, on bascule et on retombe sur des revenus qui sont faibles, parfois très faibles : 20 % en dessous par rapport à la médiane régionale. On a des mondes, en termes de budget, qui sont très différents, très, très différents. On voit bien que ces revenus élevés, cette demande solvable qui s’installe en ou de l’Office Public de l’Habitat Cette question de tension du logement a un effet très important sur l’action de la mobilité. C’est-à-dire que lorsqu’on s’endette sur trois cent cinquante mille euros ou quatre cent mille euros sur vingt-cinq à trente ans, on est un peu captif de son logement et captif d’un territoire dans un monde où on change quatre à cinq fois de métier, où on change quatre à cinq fois d’employeur et de territoire, ça pose question. première couronne, peut aussi avoir pour effet d’augmenter les prix et pour ces ménages qui ont des revenus plus faibles, il y a une vraie difficulté. C’est pour cela que je parlais de résilience et de capacité à vivre cette difficulté, à trouver un logement. On a donc des écarts de revenus importants et puis, on a des communes, notamment la première couronne, qui sont très homogènes en termes de revenus. Quand on parle de VILLANOVA pour descendre En fait, on a des revenus au-delà du haut du panier, des revenus importants. Au-delà de ça, on a des revenus qui sont faibles. Sur la carte du zonage Robien-Scellier, qui définit les zones plus ou moins tendues en termes du marché du logement, notamment privé, à l’échelle nationale, vous êtes classé en zone B1, c’est-à-dire en zone plutôt tendue, jusqu’à PIETROSELLA, on a une homogénéité ; sinon on est dans des écarts de revenus très importants. On est quand même sur la Corse, la deuxième région de France où on a des écarts entre les revenus les plus faibles et les revenus les plus hauts qui sont les plus forts. C’est moins le cas sur le pays ajaccien que sur BASTIA mais c’est quand même important. sauf qu’en termes de revenus, on a des revenus qui relèvent de la zone C. On a des niveaux de prix très, très tendus. On est en région Provence-Alpes-Côte d’Azur en termes de prix, voire NICE mais en même temps, on a des revenus comme dans le Limousin, comme au PUY-EN-VELAY. Des revenus très faibles. Et ça, c’est un élément fondamental à avoir en tête. Aujourd’hui, ce qui est vendu, par exemple, en matière de construction neuve - au-delà des projets Sur de l’acquisition, on est sur une médiane de cent mille euros de budget pour une personne seule et un maximum de cent soixante-dix mille euros pour un couple avec enfant. Si on regarde les primo-accédants, ils ont normalement entre 25 et 35 ans, mais vu les difficultés aujourd’hui, on est plus sur les 30 à 40 ans. On a des budgets qui sont légèrement inférieurs, autour de cent mille à cent soixante-mille euros pour Document provisoire du 22 novembre 2011 - 111 le logement. Il y a un gros delta, puisque sur la maison gros manque de petits logements en locatif social, individuelle, par exemple, on est à quatre cents mille mais également en locatif privé sur notre secteur. euros ; sur un appartement neuf, on est à trois mille cinq cents euros au mètre carré. En tous les cas, on voit bien que ce sont 10 à 20 % des ménages qui peuvent acquérir… avec des simulations classiques, c’est-à-dire un taux d’emprunt de 4 % sur vingt ans. Si vous passez à un taux d’emprunt sur trente ans, si vous avez un apport personnel qui est triplé par les parents qui aident, forcément, vous y arrivez. Sauf que ça, ça fonctionne un temps… Regardons un peu la question du parc et la question de l’offre : on a une évolution positive de cette offre et notamment une reprise sur AJACCIO. On voit bien la polarisation de notre territoire autour d’AJACCIO, il suffit qu’on ait une augmentation de 2 % sur AJACCIO de l’offre pour que ça donne un peu d’oxygène. Par contre la progression est moindre sur la CAPA en termes de taux par an. C’est lié aussi au fait qu’on produit plus sur AJACCIO que ce qu’on a fait avant, Forcément dans ces conditions, la demande locative mais on ne produit quand même pas assez. Comme on sociale, ce que disait Monsieur Paul-Antoine LUCIANI ne produit pas assez, une grande partie de la tout à l’heure à propos du logement social, explose. Je production se fait sur les communes périphériques en n’ai pas les évolutions mais on peut imaginer qu’elle logements et en résidences principales qui répondent explose, c’est donc une hypothèse. Aujourd’hui, on a à des besoins qui sont liés à AJACCIO. Aujourd’hui sur mille trois cent cinquante demandes de logement la CAPA, on tourne autour de trois cent quatre-vingt enregistrées par l’Office public départemental et là- logements par an. On le verra peut-être dans les dedans, lorsqu’on écrème, on est à mille cent quatre- débats, on note un fort décalage entre les sources vingt sur la CAPA. Retenons le chiffre de mille trois statistiques. Si l’on considère ce qui est autorisé par cents demandes nouvelles de logement sur le les collectivités et l’État, on tourne autour de six cents périmètre élargi, soit une demande locative sociale logements ; mais dans les faits, en termes d’évolution importante. On a trois demandes satisfaites sur vingt du parc, il faut diviser quasiment par deux. Donc là, demandes – ce sont des chiffres très faibles – ça fait c’est une interrogation que l’on peut avoir, mais en 1,5 pour 10. Ce qu’il faut avoir en tête, et c’est tout cas, lorsqu’on croise différentes données intéressant, c’est que très clairement cette demande statistiques sur l’évolution du parc et notamment les se localise sur AJACCIO, parce qu’il y a un poids données démographique d’AJACCIO et parce que le parc locatif (FILOCOM), qui est une base basée sur les données social est sur AJACCIO. Mais cette demande existe DGI et la taxe d’habitation, on voit bien qu’on tourne aussi sur les communes périphériques. On a une plutôt autour de trois cent quatre-vingt à quatre cents demande importante proportionnellement au poids logements par an. C’est un chiffre qui est, en termes démographique sur les communes périphériques, qui de volume, inférieur aux besoins nécessaires et donc forcément se reportent sur AJACCIO, parce que c’est là débouche où il y a le parc, à part SARROLA et CUTTOLI. augmentation des prix. Autre élément à noter : on l’a Autre élément à avoir en tête : sur ces communes périphériques, c’est dix à vingt ménages par commune qui ont fait une demande en 2011. 50 % de cette demande se porte sur du petit logement, or on a un fichées sur pour une le logement pénurie d’offres communal et une vu, 80 % de la population se situe sur AJACCIO et donc 20 % sur le reste de la CAPA ; mais à l’inverse, la production de logements se réalise à 40 % sur ces 20 %. C’est-à-dire que ce sont les communes périphériques qui produisent 40 % de l’offre nouvelle. 112 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Le parc de logements, c’est quoi ? Quand on produit agences immobilières, ce sont des logements vacants - trois cent quatre-vingt logements, ce n’est pas de la vacance temporaire mais de la vacance – et ça forcément trois cent quatre-vingt logements pour les permet d’avoir de la rotation. On est en-dessous du Ajacciens. Ça peut être de la résidence secondaire, de seuil des 6 à 7 % et là, c’est problématique. On le voit la résidence principale ou des logements vacants. Il bien lorsqu’on interroge les agences immobilières, faut noter un élément important sur la résidence notamment sur le parc locatif : on a très, très, très peu secondaire : selon les données de l’INSEE, il y a une d’offres et donc des prix forcément très élevés. baisse sur le territoire de la CAPA, mais avec une ambiguïté sur AJACCIO selon les données FILOCOM, car elle progresserait sur AJACCIO. On sent bien qu’il y a deux mondes différents : le monde des résidences secondaires et le monde des résidences principales. Si on élargit au territoire élargi, les taux de résidences secondaires montent à 80 % sur les cantons du nord et à 40 % sur les EPCI du sud et de l’ouest. Les résidences secondaires sont à des prix qui ne sont pas les mêmes que ceux qu’on peut attendre sur des résidences principales. Pour résumer, on constater un net recul de l’évolution du résidentiel secondaire sur la CAPA (en tout cas selon l’INSEE) par rapport à la dernière période, mais une augmentation sur les territoires périphériques. On a des mondes différents et des concurrences entre des marchés différents. Sur la question des résidences principales, on ne va peut-être pas forcément y revenir. Les résidences principales, ce sont nos ménages en fait. Juste un élément sur la question densité :, en termes de production, en tout cas si on regarde les données INSEE, 48 % de ce qui est produit l’est en collectif. Mais lorsqu’on regarde plus finement, 75 % de la production se fait en collectif sur AJACCIO. Très vite, on tombe sur des densités très faibles et on va le voir cet après-midi sur un travail qu’a fait le CETE Méditerranée, on a des niveaux de densité qui sont très faibles et trop faibles, et donc un foncier qui est perdu. Sur cette question, dans le cadre des PLU, il faut bien les calibrer pour pouvoir retravailler sur des territoires en sous-densité. Sur les communes périphériques, la production en collectif est de 20 à 30 Autre élément : la question des logements vacants. On %, ce qui est, sur des communes périurbaines de a une forte tension du marché, donc, forcément, des première couronne, très faible par rapport à ce que sorties de vacances, qui donneront lieu à un l’on peut observer sur d’autres territoires. approfondissement de notre diagnostic pour savoir où vont ces logements vacants ? Cent soixante-dix logements sortent de la vacance par an et devraient alimenter (sauf s’ils sont détruits) les résidences principales ou le parc de résidences secondaires. Sur la CAPA, on a un taux de -7 % par an qui est très important, avec cent soixante et un logements par an qui sortent de la vacance. Il en résulte des taux de vacance qui sont très faibles (en tout cas pour l’INSEE) avec 4 % sur la CAPA. Or, il faut de la vacance, cela permet d’avoir de la rotation lorsque l’on cherche un logement. C’est toujours important qu’il y ait de la Sur les occupants statuts sont, d’occupation, vous le les savez, propriétaires un objectif gouvernemental important, en lien avec le PTZ+. On constate une progression qui est relativement faible du parc de propriétaires occupants : on est à 1,2 % par an, et l’on passe à un taux de 50 à 52 % de propriétaires. On est, historiquement, je pense, sur des territoires attachés à la propriété. Sur certains autres territoires communautaires, le taux monte à 62 %, 73 % de propriétaires occupants. En termes de budget, on voit bien que, même si on fait tous les efforts du monde pour améliorer les prix de vente vacance. Les logements qui sont inscrits dans les Document provisoire du 22 novembre 2011 - 113 notamment en développant ce qu’on appelle niveaux de logements sans confort qui sont l’accession à prix maîtrisés ou l’accession sociale ou relativement importants dans le parc locatif privé, l’accession aidée, qui permet d’avoir une TVA à 5,5 % ; parce que ce sont des taux de rentabilité tellement malgré cela, même si on produit des logements qui intéressants, bien supérieurs à 5 %, que le propriétaire sont à deux mille cents euros ou deux mille euros du bailleur, même avec toute l’aide du monde que peut mètre carré à la vente, on ne touchera que 50 % de lui donner la collectivité, la CAPA, le Conseil général ou nos ménages. C’est-à-dire que 50 % des ménages, en éventuellement pour ce qui reste de l’ANAH, ne fera tout cas si on parle de la CAPA, ne sont pas en capacité pas de travaux parce qu’il a une rentabilité assez de passer à l’accession et donc relèvent du locatif. importante. Ça n’empêche pas qu’il faille développer En matière locative, on a un taux de croissance annuelle qui est positif, avec 2,1 % de logements locatifs en plus par an, soit trois cents logements locatifs par an. Sauf que la part relative, c’est-à-dire la part dans le parc de résidences principales a tendance à baisser – certes légèrement mais c’est un signe. On et ça, et je pense qu’il y a un enjeu par rapport au PLH² à traiter cette question de l’amélioration de l’habitat privé avec toutes les limites liées à la question de la rentabilité. En tout cas, on a quand même des taux qui sont importants sur ces questions d’inconfort dans le parc privé. passe de 39,3 % en 1999 à 38 % : soit une baisse Concernant le parc locatif social, il se situe à 92 % sur légère ou une stagnation. Ça constituera de notre AJACCIO ; autant dire que tout est sur AJACCIO en point de vue un enjeu, dont on va discuter dans le termes de logements HLM. Ça représente 9 % du parc cadre du deuxième PLH. de résidences principales à l’échelle de notre Le locatif, c’est le locatif social comme le disait Monsieur Paul-Antoine LUCIANI, mais pas uniquement ; c’est aussi du locatif privé, notamment ce qu’on appelle le logement défiscalisé qui a mauvaise presse aujourd’hui. Il a mauvaise presse mais de notre point de vue, vous en avez besoin en termes de prix. La faible progression de 2,1% par an du parc locatif sur la CAPA est portée par le parc locatif privé, mais elle est aussi sans doute portée par le périmètre élargi, mais surtout 12 % du parc de résidences principales sur la CAPA. Il faut se souvenir de ce chiffre, sachant que la Loi SRU parle de 20 % de logements locatifs sociaux par rapport au parc de résidences principales. Donc, on est à 12 %, avec un parc qui est ancien. Sur quatre mille logements, les trois quarts ont été construits avant 1989, et on a quatre cent trente logements qui ont été mis en location – selon les données PLS – depuis 2000. défiscalisé privé qui est peut être en adéquation avec On retrouve cette question d’un parc peu adapté en une demande. Donc on observe des nouvelles termes de typologie, puisque 50 % de la demande de tendances, qui permettraient éventuellement un logements locatifs sociaux porte sur des petits rééquilibrage de l’offre au profit du locatif. logements, et en même temps, seuls 12 % de ces Un autre élément à avoir en tête et que l’on approfondira, c’est la question des conditions de logement dans le parc locatif. Lorsqu’on a un parc avec une tension aussi forte, on a des propriétaires bailleurs qui ne font pas forcément les travaux nécessaires. On le retrouve dans les chiffres avec des 114 – Document provisoire du 16 novembre 2011 quatre mille logements sociaux sont des petits logements… Il y a une inéquation. Dans ces circonstances, on s’aperçoit que les parcours résidentiels sont bloqués voire calcifiés puisqu’on a des taux de vacance et des taux de rotation extrêmement faibles. Les voyants sont au rouge là- dessus, non pas pour les bailleurs parce que le parc est quelle place on donne et quel acte on donne aussi en plein, mais pour les administrés, pour les demandeurs termes de production de logements HLM ? de logements et pour les collectivités. Les éléments de financement sur la période récente vont permettre de remettre de l’offre sur le marché et donc de réduire Monsieur Simon RENUCCI : Je voulais vous féliciter pour la richesse de la présentation, compte tenu de la cette tension. difficulté d’une présentation qui était un petit peu Autre élément à avoir en tête : des communes comme AFA, comme ALATA, vont être à la fin de notre deuxième PLH, c’est-à-dire dans six ans, soumises à l’article 55 de la loi SRU, qui contraint les communes de plus de 3500 habitants à un rattrapage pour aller vers les 20 % de logement locatif social par rapport au parc de résidences principales. AJACCIO a rempli ses objectifs triennaux et s’engage sur cent quatre-vingt neuf logements par an sur la période future. AFA et ALATA pourraient être soumises à cet objectif triennal et il est donc important qu’elles préparent cette production en vue de l’avenir. longue mais qui a fait apparaître plusieurs choses, avec des comparaisons qui sont un peu contrastées. Alors je reprends les derniers chiffres par rapport aux communes du milieu rural : il n’y a pas eu de construction d’HLM pour des raisons simples : les communes qui se sont engagées à le faire ont pu le faire. En tout cas, on a pu voir qu’il y a des opportunités. Pour l’essentiel, ces chiffres présentés nous ont amenés à réagir, bien sûr, et à échanger, mais surtout à nous conforter dans l’idée que la présentation et la projection de ce diagnostic décide pour nous à la fois, bien sûr, d’échanger mais de voir L’enjeu, finalement, c’est de diversifier cette offre, on qu’il y a des obstacles majeurs qui font qu’on ne peut le voit bien : diversifier cette offre au profit du pas forcément aller plus loin que ce que l’on avait logement locatif, locatif social mais pas uniquement, prévu. Ces obstacles majeurs ne tiennent pas également avec du locatif privé. Il y a aussi des enjeux forcément à la fois aux habitants, ils ne tiennent pas de production : il s’agit de produire plus. On voit bien forcément bien sûr aux élus ; ça tient aussi à la qu’il y a un déficit de production, ce qui fait qu’il y a structure de la société et de l’économie et ça, c’est une rareté ; un déficit de production de logements et d’autant plus important que ça peut expliquer le prix de résidences principales. Autre élément à prendre en de la construction. On aura l’occasion d’échanger. compte : quelle offre abordable on a en termes de prix ? On voit bien qu’aujourd’hui, ce qui sort sur le marché, ce sont des prix qui touchent 10 à 20 % de notre demande en accession. Quelle place on donne à l’offre HLM, qui était une priorité du premier PLH, qui ventilait entre AJACCIO et les communes périphériques. On a ce chiffre d’un logement et demi par an sur les communes périphériques. Il s’est produit un logement et demi de logement HLM sur les Donc vu ces éléments, moi, je crois que ce travail fin que vous avez fait doit nous amener à réagir, à confronter aussi nos points de vue et ensuite, à l’issue de ce débat, faire une synthèse qui permettra de se projeter et à terme de dégager des orientations nouvelles. Pas forcément aujourd’hui, mais qui laissent beaucoup de place à la réflexion et aux participations des différents partenaires ici présents, que je remercie une nouvelle fois de leur présence. communes périphériques de la CAPA, mais plus globalement des communes du périmètre. Là-dessus, Document provisoire du 22 novembre 2011 - 115 Monsieur Hugues ROLLAND, Architecte : Je voudrais Monsieur Simon RENUCCI : Je vous remercie parce d’abord saluer l’action communale effectivement au que c’est exactement le débat que nous avons eu centre. Ce qui me trouble dans les actions quand on a fait le premier PLH. On était pour la communales ou politiques, ici ou ailleurs d’ailleurs, densification. Le PADD traduit exactement ce que vous puisque c’est un phénomène général, c’est qu’il n’y a dénoncez donc c’est bien ce que nous ne voulons pas pas vision faire. Vous venez de le dire et je vous remercie parce gestionnaire. On gère ce qu’on subit en essayant de qu’il n’y a pas de meilleure publicité pour ce que nous pallier. On fait beaucoup de chiffres. C’est très bien. avons fait jusqu’à présent et pour ce que nous allons On observe un peu les mouvements sociologiques. faire que ce que vous dénoncez et sur lequel, bien sûr, Mais on n’a pas de vision politique, au sens politique : nous sommes d’accord. Donc, ce n’est pas ce que nous celle de la ville, la police. Et ce qui manque dans faisons et je regrette qu’on ne connaisse pas l’avenir, ce qui va manquer de plus en plus, c’est une l’ensemble de notre action parce qu’elle est définition de la ville. On n’a plus de ville. On n’a plus exactement dans ce sens : c’est-à-dire l’homme au de village. On n’a plus que de l’agglomération. Ce que centre de nos préoccupations. Le fait qu’il s’agit avant moi j’appelle la « suburbia » et qu’est-ce qu’on va faire tout de densifier, de ne pas permettre des contre cette « suburbia » ? Où est-ce qu’on l’accepte, constructions à distance où des personnes s’engagent on la perpétue ? On va pouvoir mettre des logements, sur trente ans – c’était la base du premier PLH – améliorer le logement… d’ailleurs, il faudrait aussi construisent cher, loin et en même temps s’isolent. Ce parler du logement qui va répondre aux normes de la qui fait que lorsqu’elles sont divorcées ou âgées, elles RT 2012, qui va être donc un logement de plus en plus n’ont plus accès aux transports, vous venez de le dire. cher. Ça aussi, il faut le dire. Quand va-t-on arrêter de C’est pour ça que je réagis positivement en disant faire des lotissements ? Ça, c’est une mesure forte et effectivement, c’est ce que nous ne faisons pas. C’est écologique beaucoup plus que d’améliorer la qualité la base du Livre Blanc et des différentes orientations des logements individuels. Et ainsi aussi de réfléchir et je réagis positivement en disant que c’est aux transports parce que les transports, ça fait partie exactement ce que nous, on ne veut pas. C’est dans ce du coût de l’habitat et du coût de la vie pour chacun. sens qu’il y a une vision… je m’excuse, des fois on peut Donc les mettre loin, ghettoïser les pauvres dans la être intelligent… ce n’est pas forcément notre faute plaine, ghettoïser les riches face à la mer, ça crée aussi mais on peut aussi être intelligent. Deuxièmement, on des coûts de transports qui sont à mettre en peut aussi prévoir avec tous les services la réponse et perspective par rapport aussi au coût du logement. c’est la raison pour laquelle nous sommes contre le Donc de construire en ville, ça sera toujours plus mitage, c’est le PLH. Nous sommes aussi pour une écologique et plus durable que de construire loin de la densification. C’est le PADD. C’est-à-dire pour la ville ville, puisque c’est celle qui a une attraction politique, d’AJACCIO puisqu’on parlait de la commune, on peut enfin des emplois, … et de la consommation. Bon, ce parler de la CAPA après. La ville d’AJACCIO, c’est bien n’est pas vraiment une question mais c’était pour sûr protéger et aménager mais protéger, c’est lancer le débat. l’opération Grand Site pour une partie de la ville. Au vraiment de vision autre qu’une centre, c’est densifié. Ça va faire des économies. On n’a pas besoin de dépenser plus si on est près du cœur de la ville. Et puis il faut aménager à l’est de la ville, 116 – Document provisoire du 16 novembre 2011 c’est ce que prévoit le PADD. Pour la CAPA, c’est l’opération qui consistait à préempter dans le quartier exactement le contraire : l’intérêt communautaire, ancien d’AJACCIO un immeuble en déserrance. Ce sont c’est le traitement à égalité de tous. Donc on se ses propres termes. Ça a été un parcours du préoccupe d’être dans le sens que vous défendez et combattant, très compliqué. Sur le plan juridique, sur qui est aussi le sens de l’homme. Comme je dois vous le plan technique également avec des procès à la clé quitter, j’ai pris la parole en premier mais d’autres mais vous avez abouti et ma question est la suivante : répondront. Merci. il y a dans la plupart – sinon la quasi-totalité – de nos villages, c’est-à-dire dans les neuf communes rurales de la CAPA, un certain nombre de bâtiments en Madame Marie-Laurence SOTTY, conseillère municipale de Sarrola-Carcopino, Vice-présidente de la CAPA : Juste pour répondre aussi à votre question et dans le sens des actions qui sont menées, aussi bien au niveau d’une commune qu’au niveau de la CAPA. On a, par exemple, le projet de la ZAC de MEZZANA avec un nombre de logements dont une partie des logements seront des logements sociaux. Et nous sommes à cet endroit au niveau d’un aménagement d’une gare multimodale avec le transport urbain qui a été organisé pour MEZZANA-ABATUCCI et qui déserrance, qui peut-être mériteraient d’être préemptés et après loués après réhabilitation. Puisque c’est ce que vous avez fait à AJACCIO, on ne voit pas pourquoi ça ne pourrait pas se faire ailleurs et ça intéresse la CAPA dans son ensemble, avec autant de logements qui pourraient être remis sur le marché. Est-ce que sur ce plan-là, on dispose d’un recensement relativement précis des potentialités qui existent et est-ce que, encore une fois, la voie que vous avez suivie à AJACCIO ne pourrait pas être empruntée ailleurs ? permettra donc aux populations de se transporter par voie ferrée avec un système train-tram, ce qui offrira également la possibilité de lier les cœurs de villages Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : Noël PINZUTI nous alentours à cette gare de MEZZANA et en lien direct pose un problème un peu compliqué. C’est vrai que avec la ville. Donc là, je pense que c’est vraiment un l’exemple de la rue de la Porta est intéressant. Est-ce exemple d’une intégration, d’une densification, d’une qu’il est transposable comme ça dans les communes organisation qui est faite pour améliorer la vie des rurales ? Je ne suis pas certain. Il s’est trouvé qu’il y administrés. avait une opportunité : on a surveillé les DIA (les déclarations d’intention d’aliéner), on s’est aperçu qu’il y avait une transaction, qu’elle pouvait dégénérer Monsieur Noël PINZUTI : Je ne suis pas maire, je ne suis plus élu mais j’ai été Conseiller communautaire à la CAPA de 2001 à 2008 et à ce titre, j’avais suivi de près l’élaboration du premier PLH. Alors, je voudrais à la fois rebondir sur l’un des points abordés par PaulAntoine LUCIANI dans son intervention préliminaire et sur la première piste du débat qui nous est proposée : le rééquilibrage de l’offre en logements entre la ville vers une opération spéculative et qu’en même temps, elle était dans les possibilités financières de la commune. Donc comme il y avait un moyen d’intervenir, on l’a fait. On l’a fait parce que ça n’était pas très cher et que c’était faisable. Maintenant, je ne suis pas certain que les communes aient les moyens de faire ça partout où des problèmes de ce type-là peuvent se poser. centre et les communes périurbaines. Paul-Antoine LUCIANI, je cite ses propres termes, nous a parlé de Document provisoire du 22 novembre 2011 - 117 Par contre, la CAPA a créé un fonds d’intervention C’est vrai pour toute la Corse, pas seulement pour foncière habitat, qui a fonctionné d’ailleurs pour AJACCIO. C’est vrai qu’il y a des lotissements autour l’opération GDF-Suez et puis actuellement, la région d’AJACCIO, consommateurs d’espaces, de réseaux, de prépare un établissement public foncier qui va moyens de transports. Tout ça est indiscutable. Ce permettre de réaliser des opérations de ce type-là. sont des évolutions qu’il faut essayer de contenir et Alors, je ne connais pas encore les compétences c’est là que la responsabilité des communes est très exactes de l’EPF mais c’est en cours ; il y a un décret importante dans l’élaboration du Plan Local de qui va venir et il y aura donc des moyens mis à l’Urbanisme. Celui d’AJACCIO, par exemple, essaie de disposition de la région, en liaison avec ce que fait lutter contre ça. d’ailleurs la CAPA… La CAPA était la première – et un petit peu précurseur – puisqu’elle a créé son fonds d’intervention foncière en 2005. En même temps que l’on travaillait sur le PLH, et avant qu’il ne soit approuvé, on a créé ce fonds parce qu’on négociait aussi à PARIS avec le ministère de la Défense pour des terrains à SAINT-JOSEPH, que l’on n’a pas encore récupéré. Mais disons que l’idée, c’est bien d’utiliser du foncier disponible pour réaliser des opérations d’habitat dans le sens de l’intérêt public, bien entendu. Il ne s’agit pas de faire de la spéculation. Ce n’est ni la CAPA ni la ville ni les communes qui s’engagent là-dedans. Elles veulent à la fois essayer de maîtriser quelque chose et répondre à des besoins. Le Maire a commencé à répondre sur la densification. L’objectif principal de notre PLU, c’est de densifier. Densifier, c’est-à-dire construire là où c’est possible à l’intérieur de la ville pour éviter de se déplacer trop, parce qu’il faut faire des économies de transports, c’est indispensable. Les embouteillages viennent en particulier du fait qu’on réside à l’extérieur mais on travaille à AJACCIO. La majorité des emplois est à AJACCIO, alors qu’on habite PORTICCIO, ALATA, AFA, …. et qu’on rentre en ville tous les jours. En rentrant en ville tous les jours, on augmente les flux de circulation, on augmente les embouteillages, on augmente les difficultés de stationnement. C’est un problème majeur que toutes les communes Je réponds à la question de Monsieur ROLAND tout à connaissent. À AJACCIO, c’est devenu une quasi l’heure, c’est que bien sûr il y a du mitage, bien sûr il y thrombose tous les jours ; et encore, il y a des flux et a des évolutions qui ne sont pas conformes à l’intérêt selon les horaires, on s’en sort un petit peu mais il y a public, bien sûr on consomme beaucoup d’espaces et une demande de parking qui n’est pas satisfaisable. beaucoup de territoires, mais toute la problématique On ne peut pas réaliser le nombre de parking consiste pour les décideurs à être capable de mettre suffisants par rapport au nombre de voitures qui sont en place des politiques et des outils pour maîtriser ces produites tous les ans. C’est extrêmement difficile de évolutions qui échappent. Parce que l’urbanisation, lutter contre le Salon de l’Automobile. Tous les ans, on c’est un phénomène galopant qui est mondial. Il y a un vous dit il faut acheter nouveau, il y a de la prime à la habitant sur deux de la planète – et même plus casse et le reste. Il faut toujours plus de voitures. Et ça bientôt – qui habite en ville. Sur le continent, c’est correspond à des besoins certainement, mais aussi à pareil. C’est partout comme ça. Il y a une attirance des besoins qu’on nous pousse à développer. La vers la ville qui est considérable. Donc les fonctions maîtrise publique dans ces conditions-là, ce n’est urbaines deviennent importantes et en même temps, quand même pas si simple. les campagnes se vident. Et en même temps, on a des phénomènes de super-urbanisation, de suburbia… 118 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Alors le Programme Local de l’Habitat, c’est un outil Ce sont des défis très importants. Alors pour répondre communautaire. Les plans locaux de l’urbanisme sont un peu plus précisément à Noël PINZUTI, je ne suis pas des outils communaux. Il faut qu’ils soient articulés à certain qu’on aura les moyens de tout faire mais avec la fois pour la production de logements, pour les outils qui sont actuellement en préparation à la l’aménagement du territoire. La vision que l’on a eue collectivité territoriale, qui vont relayer à un échelon dans le plan de déplacement urbain, je crois que c’est plus grand ce que nous avons fait à la CAPA, je pense quand même important. Vous avez dit, il y a une vision qu’on s’oriente dans la bonne direction. Moi, je gestionnaire, pas de vision de l’avenir. Je pense préfère rester positif et général, plutôt que trop précis qu’avec la réflexion qui a lieu ici, on commence à avoir sans avoir la capacité de répondre précisément à votre une vision de l’avenir. On commence à l’avoir. En tout question. cas, on essaie de se donner des moyens de maîtriser des évolutions qui, pour l’instant, sont contraires à l’intérêt public. Les évolutions qui échappent aux décideurs, qui sont des évolutions un peu universelles et qu’il faut essayer de contenir et de réorienter. Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : En précision à ce qui vient d’être dit sur les capacités d’intervention dans les communes, et en réponse à la question posée par Monsieur PINZUTI : on a un exemple dans le rural Aujourd’hui, ce n’est pas si simple. qui est l’immeuble Tavera sur la commune de Et en plus, on est dans des affaires de temps longs, parce que les décisions que l’on prend aujourd’hui vont produire des effets dans cinq ou six ans ou dix ans même. Ce n’est pas toujours simple. Il ne suffit pas de le dire. Encore faut-il se mettre en situation de CUTTOLI-CORTICCHIATO. C’est un immeuble qui pendant plusieurs années est resté inachevé et qui a été acquis avec l’aide de la municipalité par l’Office Public de l’Habitat, qui l’a réhabilité et on a aujourd’hui dix logements locatifs sociaux. répondre aux défis de l’avenir. Se mettre en situation, c’est d’abord réfléchir sur ça, bien sûr, mais aussi prendre des décisions. Il n’est pas si simple de Monsieur Hugues ROLLAND : Dans les chiffres qui déclasser un terrain agricole en ville, parce qu’on a nous sont donnés, est-ce que la location au noir, qui déclassé un terrain de trois hectares et demi pour faire est très importante, quand même… est prise en des logements sociaux. Il n’est pas si simple de lutter compte ? contre les inondations parce que le risque inondations, on l’a gérée. Donc il y a tout ça en même temps à la fois. On a construit dans des zones humides, qui sont devenues aujourd’hui des zones inondables. Mais ce n’est pas qu’à AJACCIO. C’est partout ! On a construit dans des marécages. On a remblayé. Aujourd’hui, on a des problèmes. Donc ces questions-là, il faut absolument les envisager, les appréhender collectivement et il faut sortir aussi, bien sûr, de la politique politicienne et de la spéculation. Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : C’est une bonne question que vous posez, mais qui échappe à la statistique, puisque l’on travaille sur des données de l’INSEE et FILOCOM essentiellement. On se l’est posée. Ça n’apparaît pas : dans le cas du propriétaire occupant qui met en location son rez-de-chaussée, s’il n’y a pas de bail, ça peut ne pas apparaître. Logiquement, ça devrait apparaître sur FILOCOM, puisque FILOCOM est basée sur les données de votre feuille d’imposition ; mais si c’est très temporaire, si Document provisoire du 22 novembre 2011 - 119 on a un logement sur un an et si on reste déclaré dans maisons de berger. Il y a vraiment un souci par rapport une autre commune, en effet, ça n’apparaîtra pas. à ça. Une dame dans la salle : Si les revenus ne sont pas déclarés sur l’avis d’imposition, il n’y aura rien. Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : En fait, la question Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : C’est possible, que vous posez, c’est la question du décalage qu’il y a tout à fait. entre les innovateurs et ceux qui sont sur des Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Effectivement, il y a aussi une problématique qui est rencontrée dans de nombreuses communes : celle du logement à l’année scolaire. Il y a le locatif, mais dans le locatif, il y a aussi une partie de logements qui n’est pas pérenne pour habitudes anciennes. Je simplifie mais j’essaie de résumer. Autrement dit entre par exemple, un permis qui porte sur une maison à basse consommation d’énergie voire à énergie positive et puis un permis classique même néo-provençal, c’est-à-dire importé par rapport au style des maisons individuelles corses. Il les occupants. y a toujours un décalage, c’est vrai. Mais en même temps, on ne peut pas dire que – en tout cas pour la Monsieur Hugues ROLLAND : Je voudrais aborder le ville d’AJACCIO – on soit hostile aux innovations et aux sujet, le hiatus scientifique entre notre société dans technologies nouvelles. Je pense à deux exemples : la ses justement, rue de la Porta , où on est accompagné par un technologiques et les modalités d’aspect, d’obligation programme européen. Il y a de l’eau chaude solaire, il dans les PLU par exemple. Je crois que notre société y a des panneaux photovoltaïques, il y a une technique souffre progressions vraiment scientifiques l’excès de de construction en SIPOREX qui est un très bon isolant sorte de et c’est même un cas unique en Corse. La maison de fétichisation d’un aspect visuel qui d’ailleurs n’est pas quartier des Cannes, elle sera à énergie positive. On vraiment probant puisque nos villages, nos hameaux, est dans ce domaine-là. Je crois même que vous avez nos villes sont de plus en plus laids. Disons-le ! Or, il y construit une maison sur la route des Sanguinaires, a une prétention des élus à vouloir faire en sorte de pour laquelle j’ai même dû intervenir pour défendre garantir un aspect visuel et du coup, d’aller à votre innovation. Donc, on n’est quand même pas l’encontre de tout ce qui est technique, qui pourrait bouché à tout ce qui bouge et tout ce qui est améliorer le bâti. Donc, des architectes dont je suis prometteur d’avenir. Mais en même temps, il faut essaient de faire des bâtiments plus intelligents, moins tenir aussi compte de ce que disent les autres. C’est énergivores, … et ont plus de problèmes à faire passer extrêmement difficile d’imposer des normes du point leurs permis que ceux qui font des projets où ils se de vue municipal : on peut donner des règles moquent de tout ça mais où ils vont faire le toit quatre générales mais ensuite, après, il y a une question pans avec la tuile et le pseudo crépi néo-provençal. d’habitudes, de sensibilité à certains aspects qui ne Quand est-ce qu’il y aura vraiment un travail de mise à sont pas encore mûrs partout et donc on tient une jour, pour accepter que nous avons développé des espèce d’équilibre entre l’innovation et… une certaine sciences, développé des technologies. Nous vivons réticence à innover. patrimonialisation, peut-être c’est-à-dire avec une avec le Bouquet Canal+, le téléphone, … mais nos maisons, il faudrait qu’elles soient des pseudo- 120 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Je vous propose Aujourd’hui, nous vendons 70 % de notre production à d’aborder ces questions-là plutôt cet après-midi dans cette catégorie de ménages. Donc si on le fait en le cadre de la structure des opérations, puisque il y a Haute-Corse, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas des propositions et des éléments de débats qui seront le faire sur la Corse-du-Sud. Bien évidemment, lancés. Sur le développement de l’offre et sur les l’accession sociale à la propriété doit être aidée. problématiques que peuvent rencontrer les habitants Aujourd’hui, les dispositifs nationaux qui sont en du territoire et notamment les plus jeunes à se loger, place, le PTZ (Prêt à Taux Zéro) et autres, ne profitent est-ce qu’il y a des interventions ou des retours pas qu’aux seuls ménages à revenus modestes d’expérience ? puisqu’aujourd’hui, le PTZ n’est plus soumis à plafond de ressources donc d’autres aides doivent être mises en place. Pour nous, c’est essentiellement le Monsieur Jacques FIESCHI, Directeur Général du Logis Corse : Le Logis Corse est une société coopérative d’HLM qui est basée en Haute-Corse à BASTIA, qui est spécialisé aujourd’hui dans l’accession sociale à la propriété. L’accession sociale, je pense qu’aujourd’hui, c’est un segment essentiel du logement social. On a beaucoup parlé du locatif social mais l’accession sociale devait permettre justement un parcours résidentiel et donc libérer un peu le parc HLM. Vous disiez tout à l’heure que le taux de rotation était très faible et je pense que l’accession sociale doit permettre justement de libérer des logements et permettre à d’autres personnes de trouver un logement pour pouvoir se loger. Là-dessus, je voudrais revenir sur l’exposé de Monsieur FREDENUCCI tout à partenariat avec les communes qui est très important, puisque nous avons des cessions de foncier à des prix qui sont minorés voire cédés gratuitement ou une prise en charge par exemple des travaux de VRD dans la limite des subventions que les communes peuvent obtenir. Ceci nous permet donc de réduire le coût du foncier et par conséquent, les prix de vente. Je pense que l’accession sociale à la propriété est une chose qui est très importante. En Corse-du-Sud, jusqu’à présent, nous avons actuellement, une étude sur la commune d’APPIETTO et on a démarré une opération d’accession – mais malheureusement pas sur la CAPA – sur BONIFACIO. Je pense que l’accession sociale aujourd’hui est un segment important du logement social. l’heure : vous disiez qu’aujourd’hui l’accession sociale en Corse-du-Sud était très difficile. Je n’ai pas d’expérience sur la Corse-du-Sud puisque nous n’y avons pas encore fait d’opérations mais nous avons fait plusieurs opérations sur la Haute-Corse. On est à peu près, aujourd’hui, sur un développement de cent à cent cinquante logements par an ; ce qui est quand même relativement important. En fonction du protocole qui a été signé par la Fédération avec les pouvoirs publics, vous savez que les coopératives HLM doivent vendre 10 % de la production à des ménages les plus modestes, c’est-à-dire des ménages qui sont sur des plafonds PAS (prêt à l’accession sociale). Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Je me suis peutêtre mal fait comprendre tout à l’heure. Il ne s’agissait pas de dire que l’accession sociale n’était pas une cible ; bien au contraire. Ce que je voulais dire, c’est que tout ne se résoudra pas dans l’accession. Je dis ça à l’attention des élus lorsqu’on a pu les rencontrer. Je crois qu’il y a un attachement à la question de l’accession par rapport au locatif et notamment au locatif social. Je parle des communes périphériques, pour dire que même si on arrive à sortir des opérations en accession sociale, il restera 40 à 50 % des ménages demandeurs de logements qui n’auront jamais le budget, même pour aller sur du PAS. Ce qui Document provisoire du 22 novembre 2011 - 121 est intéressant dans ce que vous dites sur la HauteCorse, c’est que justement, on a des revenus très faibles et donc des ménages qui sont en capacité à être éligibles au PAS. C’est-à-dire qu’on est bien sur des revenus faibles, alors que vous êtes en zone B1 avec comme prix de sortie deux mille neuf cents par mètre carré. Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : Juste un petit mot sur l’accession sociale. Ce n’est pas la ville d’AJACCIO qui va vous empêcher de venir à AJACCIO, au contraire ! Nous étions très demandeurs d’ailleurs, vous le savez très bien. S’il y a des possibilités d’intervention du Logis Corse en Corse-du-Sud, et à AJACCIO en Monsieur Jacques FIESCHI : Avec du PSLA (Prêt Social particulier, il n’y a aucun problème pour ce qui nous Location Accession), le taux de TVA est à 5,5 donc le concerne ; parce qu’il y a des besoins urgents et très prix est à deux mille six cent quatre-vingt-neuf importants et très lourds en matière de logements aujourd’hui. locatifs sociaux mais aussi une demande aussi pour Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Donc, deux mille six cents si on part sur du PSLA, mais en fait, nos ménages ont des budgets pour acquérir à deux mille l’accession sociale. Mais c’est vrai que la priorité des priorités, c’est de construire du locatif social. C’est une priorité absolue. Parce qu’il y a trop de demandes et il y a en même temps beaucoup de gens qui sont euros. expulsés. Encore hier, nous avons reçu deux lettres. Monsieur Jacques FIESCHI : Effectivement tout à l’heure vous faisiez de l’antagonisme entre le zonage de la Corse et puis des revenus des ménages sur la Corse. C’est vrai. Aujourd’hui, j’entendais derrière moi quelqu’un qui disait « deux mille six cent quatre-vingtneuf euros, c’est très cher ». Si demain, en accession sociale, je vends à deux mille six cent quatre-vingtneuf euros le mètre carré, je suis effectivement très cher. Il y a des promoteurs aujourd’hui, des promoteurs privés en accession classique qui vendent – du moins dans la région bastiaise et périphérique – moins cher que ça. Nous, nos prix de vente aujourd’hui, tournent autour de deux mille deux cents, deux mille trois cents euros. Donc aujourd’hui, vendre à deux mille euros, c’est très difficile et ça va le devenir de plus en plus avec la nouvelle règlementation qui va arriver maintenant avec le BBC et la RT 2012. C’est une évidence. Des lettres horribles de mise à la porte violentes : « Vous ne pouvez pas payer. Ce n’est pas mon problème. À vous de vous débrouiller. Vous allez dégager ». Et ça, c’est quotidien. La demande, elle continue de croître. Pourtant, on a quelques petites perspectives, petites, pour la période à venir mais il faut savoir que c’est extrêmement difficile, d’autant qu’aujourd’hui, les financements d’État régressent et les décisions qui sont prises aujourd’hui produiront leurs effets dans environ trois ans. C’est-à-dire qu’en 2014, on ne sait pas comment ça va se passer. Jusqu’en 2014, on va livrer quelques logements mais après, on ne sait pas. Or, les décisions, elles ont des effets encore une fois sur le temps long ; ce n’est jamais d’une année sur l’autre, mais c’est toujours à trois, quatre ans ou cinq ans de distance… voire plus. Actuellement, on a de graves inquiétudes, notamment sur la question du financement. Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Ce qui est intéressant, c’est que vos ménages, en termes de plafond, ils sont éligibles au PAS et donc ce sont des ménages qui ont de tous petits revenus. Monsieur Hugues ROLLAND : Vous demandiez des retours d’expérience. Il y a une quinzaine d’années, quand j’ai travaillé dans les pays scandinaves, les villes 122 – Document provisoire du 16 novembre 2011 principales comme BERGHEM ou OSLO, faisaient des qu’ailleurs, on nous dit autre chose, en disant oui, à audits sur non seulement les bâtiments en déserrance BONIFACIO, ce n’est pas comme ça, à BASTIA, ce n’est mais aussi sur tout le potentiel des dents creuses. Je pas la même chose, à CORTE, etc. Aujourd’hui, il y a connais assez bien AJACCIO et des dents creuses, il y lieu de penser qui si on tient tous le même discours, en a beaucoup. La ville est très cariée. Moi, je pense du Cap Corse à BONIFACIO, il y aura quand même un qu’on pourrait se pencher sur ces éléments, et aussi certain nombre d’idées qui vont être incontournables peut-être travailler sur un rehaussement de bâti plus dans les mois qui viennent et ça va favoriser un certain faible par rapport à ce qui s’est fait après. Maintenant, nombre de prise de conscience. Pourquoi ? Parce que je ne veux pas stigmatiser la ville d’AJACCIO. Je réagis c’est bien un problème de prise de conscience. sur AJACCIO, car je n’habite plus STRASBOURG ou OSLO donc il ne faut pas le prendre mal. Donc je vois toutes ces dents creuses et je me demande… c’est sûrement très difficile d’y avoir accès. Il y a sûrement des problèmes d’indivision mais quand le monde est de plus en plus complexe, il faut de plus en plus d’ordre. Et moi, je suis pour la préemption. Puisque le monde est violent, il faudrait que les politiques redeviennent un petit peu plus autoritaires au sens noble, pas de violence physique ou autre, mais quand les gens ne font rien d’un lieu, il faudrait un peu les presser et en faire quelque chose ou alors à préempter. La ville d’AJACCIO pour le département de la Corse du Sud, c’est elle qui supporte 76 % de tous les logements sociaux. Pourquoi dans le rural nous n’avons pas ce nombre de logements sociaux nécessaires ? Alors, je me pose la question mais nous avions le problème du foncier. Le foncier, c’est un problème important. comment est-ce que les communes doivent l’aborder dans leur PLU parce que s’il n’y a pas de mise à disposition du foncier, s’il n’y a pas de décisions prises par les communes de bloquer certaines zones pour avoir du logement locatif à caractère social, communal ou autre, il y aurait des difficultés pour les bailleurs à prendre des décisions parce que les permis sortent. Donc ça, c’est véritablement une problématique. Il Monsieur Etienne FERRANDI, Maire d’Alata, Viceprésident de la CAPA : Je voudrais quand même saluer, dans un premier temps, le PLH numéro deux, puisque quand on a fait le PLH numéro un, nous étions un peu des francs-tireurs sur ces questions-là au niveau de la Corse. Et on a bien vu avec les débats récents et les orientations de la Collectivité Territoriale de Corse, que maintenant ça devient une grande question régionale. Tout le monde en parle. La nécessité de développer du logement social, de maîtriser le foncier, de lutter contre la spéculation, ça concerne un petit peu tous les partis politiques. Donc, il y a un contexte beaucoup plus favorable pour faire avancer certaines idées, parce que le pire, c’est quand on veut faire avancer une idée sur un territoire et faut qu’il y ait quand même une cohérence. On voit bien qu’au niveau de la CAPA, il y a dix communes : trois communes ont un PLU, trois communes ont une carte communale, trois communes ont le règlement national d’urbanisme et avec des différences ne seraitce qu’à une toute petite échelle comme la CAPA, on voit bien qu’il y a des difficultés à avoir une démarche qui soit cohérente. Donc il faut qu’il y ait un peu plus de lisibilité sur les obligations que doivent avoir les maires. Il y a des maires qui sont volontaires. Il faut les aider à prendre des décisions dans ce sens-là. Donc il doit y avoir un conseil aussi de ce point de vue-là. Ensuite, il faut une plus grande lisibilité sur les aides, parce que c’est vrai qu’on n’y comprend pas grandchose. C’est un chemin du combattant. C’est très compliqué. Un des objectifs du PLH², c’est de donner Document provisoire du 22 novembre 2011 - 123 peut-être un document beaucoup plus lisible au mille euros sur trente ans, etc. Ils relèvent des minima niveau des décideurs, en disant s’il y a cette opération, sociaux. Mais surtout ils ne veulent pas qu’on leur il y a une attractivité, il y a une aide à la décision pour mette un logement social à côté alors qu’eux-mêmes, que les choses puissent aller dans le bon sens. Ça me ils en auraient peut-être besoin. Ça, il faut quand semble quand même important. même poser le problème. Il faut avoir ce débat-là avec Ensuite, il faut qu’il y ait une pédagogie sur ce que sont les logements sociaux. Parce que souvent, on nous renvoie – je vais être basique – « on ne va pas nous mettre des étrangers chez nous, parce que voilà ». Mais ça, ce sont des problèmes réels qui sont des problèmes de blocage. Le parc locatif, il a été tellement dévalorisé, que les gens ne se rendent pas compte à un moment donné que quand ils montent l’Avenue Maréchal Juin, les logements sociaux sont plus beaux que les logements faits par le privé. Donc, il faut qu’il y ait véritablement une pédagogie pour dire aujourd’hui, on est capable de faire du logement social de qualité qui va correspondre à des normes de qualité, à des prix qui sont attractifs, pour des loyers qui soient modérés. Et ça, il faut que tout le monde soit bien imprégné de ces choses-là. Parce qu’il y a une réticence… je me rappelle, quand on a fait la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien, il y a certaines communes qui ne sont pas rentrées dans la CAPA parce qu’elles ne voulaient pas qu’AJACCIO leur impose des logements sociaux. C’était il y a dix ans. Ce sont des blocages. Il faut faire un examen critique sur ces questions-là, parce que si on réussit à le faire, on va réussir à débloquer des terrains, on va aller dans la population, parce que quand Paul-Antoine parle des huit logements Rue de la Porta… il pourrait nous dire pourquoi il y a eu autant de lenteur. Quand la CAPA er achète le terrain de Gaz de France, route Albert I , Route des Sanguinaires, est-ce que tous les habitants dans le coin sont d’accord pour avoir des logements sociaux à côté ? Est-ce que ce n’est pas des éléments qui font blocage aux permis ? À la mise en œuvre des solutions ? Donc ça, ce sont des questions sur lesquelles il faut qu’on s’interroge. Il n’y a pas que les aspects financiers des choses ; ce sont des réactions de société et, je pense que ce qui va aider fortement, c’est que la démarche audacieuse de la CAPA de faire un PLH en 2006, d’en faire un deuxième maintenant, trouve un écho au niveau régional et quand on va parler tous, on va essayer de parler tous de la même voix - j’espère – sur le territoire mais aussi avec des partis politiques différents, des groupes différents… il y en a qui peuvent peut-être rentrer à reculons dans la démarche parce qu’il y a quand même des porteurs historiques de logement social avec des élus qui sont des élus de progrès. Mais quand tout le monde rentre un petit peu dans cette démarche-là, ça aide à avoir une cohérence au niveau du discours. une dynamique. Si on fait l’impasse sur ces questions et on jette un voile pudique sur ces questions-là, on risque de se retrouver dans deux ou trois ans avec les mêmes constats. Il faut se poser y compris ces questions-là. Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Je voulais rebondir sur ce que vous disiez sur le volontaire et le coercitif. C’est un élément très important, c’est-à-dire que dans le cadre du PLH², on voit bien que la Sur ma commune, il y a des gens … je les connais, on pédagogie, l’incitatif a des limites ; il y a des maires qui les voit arriver. Ils achètent un terrain de mille cinq se sont engagés dans une action coercitive. Le maire cents mètres carrés, ils construisent cent mètres d’ALATA intervenait tout à l’heure, on ne l’a pas carrés. Ils se sont endetté à hauteur de quatre cent évoqué mais il y a cette question du logement 124 – Document provisoire du 16 novembre 2011 communal. Le logement locatif, c’est aussi du logement communal, qui est produit à petite échelle par les communes, par les maires et souvent sur des bâtiments qui menacent ruines. Il y a là une action en cours, du maire d’ALATA, qui peut aller jusqu’au Juge des Expropriations, ou en tout cas aller jusqu’à une action coercitive vis-à-vis des propriétaires. Cela permet aussi de gérer cette question de la sous- Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Suite aux questions posées par le maire d’ALATA sauf s’il y avait d’autres interventions, cela nous permet de faire la transition : aborder la question du logement social, c’est se demander à quel public il s’adresse, et donc d’aborder aussi la question des publics démunis ou qui rencontrent le plus de difficultés. densité. Je voulais terminer là-dessus. Ce que vous remarquiez en vous promenant à AJACCIO, sur les problèmes « dentaires » de la ville, c’est visiblement un problème global à l’échelle du territoire. On va le voir cet après-midi. extrêmement On importante ; a une vous sous-densité parliez des lotissements tout à l’heure, mais on a aussi des zones classées U au PLU, qui sont à 50 % bâties. C’est-à-dire qu’on a 50 % de parcelles non bâties. Ce sont des éléments à affiner mais si on est sur de la ville durable, nous travaillons sur ces dents creuses et travaillons sur le compliqué. Travaillons sur du compliqué avec du coercitif, parce que sinon, on continue de travailler sur Madame Gisèle THIERRY, Centre Régional d’Information Jeunesse : On a énormément de demandes de la part des jeunes, parce qu’effectivement, ils ont des emplois en dents de scie, ils n’ont pas une forcément une solvabilité avec quelqu’un derrière qui cautionne un montant…. Donc, nous avons un parc locatif en gros de trente logements mais sachant aussi que les jeunes gens ou jeunes filles doivent quitter le logement pendant la saison estivale. Ça pose quand même un souci, je voulais donc savoir s’il y avait des orientations à destination de ces populations. des champs de betteraves où on tartine du Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Vous nous offrez lotissement qui est moins compliqué mais qui, du une coup, va coûter pour la collectivité, c’est-à-dire pour présentation qui va être faite, on aborde notamment nous tous, beaucoup plus cher que de travailler sur la question des jeunes. très bonne transition, puisque dans la une dent creuse. ATELIER 1 – QUELS LOGEMENTS NOUVEAUX POUR QUELS BESOINS 2 -L’offre et les besoins des publics les plus fragiles Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Marie DEMANESSE va faire cette intervention sur ce qu’on appelle pudiquement, dans le langage du PLH, les publics spécifiques ; c’est-à-dire les publics les plus fragiles, qui subissent pour le coup le plus fortement les difficultés en matière de logement, et qui paient le plus gros prix. Madame Marie DEMANESSE, consultante Habitat et Territoires Conseil : On va aborder la question des publics fragiles – c’est une question assez vaste – on va parler de l’hébergement des publics des personnes les plus démunies. On l’a vu, il y a une demande forte sur la question du logement locatif social. Quand on regarde les chiffres dans le cadre du PDALPD, on Document provisoire du 22 novembre 2011 - 125 identifie quand même six cents personnes en situation cours d’installation. Le 115 également, mais il y a peu d’urgence sur le département, et que cette demande de demandes qui émergent par ce biais. se concentre à 90 % sur AJACCIO. L’Office Public dit que, aujourd’hui, nous avons trois cent douze demandeurs sans logement ou hébergés de manière temporaire, donc des personnes qui sont dans des conditions précaires soit dans des foyers, soit qui peuvent être hébergés par leur famille ou un logement temporaire. Ce peut être effectivement un logement non déclaré et là, on n’a effectivement pas de visibilité Quand on regarde les dispositions règlementaires strictes, même si elles sont un peu tirées vers le haut, on serait à trente-cinq places d’hébergement au sens de la loi DALO, à savoir hébergements d’urgence, ALT et centres de réinsertion sociale. Sur les places manquantes, on serait entre deux et plus vraisemblablement plutôt cinq. Ces chiffres sont à prendre avec des pincettes. à ce jour. Cela représente 17 % de la demande totale à l’échelle départementale et les données issue notamment de la FALEP rejoignent à peu près ces chiffres : on est sur trois cents demandes soit quatre cent quarante personnes. Ce sont essentiellement des personnes isolées et également des jeunes puisqu’un tiers a entre 18 et 25 ans. Le nombre de personnes hébergées évolue depuis ces dernières années. Dans le cadre du Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, on constate une augmentation de 10 % par an sur ces trois dernières années. Aujourd’hui, en termes d’offre, on recense deux cent soixante-trois places mais dont cent quarante-six places d’hébergement identifiés au sens du DALO. La demande se concentre sur la ville d’AJACCIO avec entre deux cents et trois cents personnes qui ne sont pas couvertes actuellement par une offre d’hébergement. On a un foyer de travailleurs migrants qui est saturé à ce jour et qui, en fait accueille un public vieillissant puisque qui se sont installés depuis des années et qui vieillissent au fur et à mesure dans ce foyer de travailleurs migrants. À ce jour, il n’est pas En termes de revenus des ménages, un quart des ménages d’AJACCIO dispose de revenus inférieurs au seuil de pauvreté, à savoir neuf cent trente-cinq euros par mois ; ce qui pose la question de quelle offre pour ces publics ? Plus de 30 % des ménages sur les cantons prévu qu’il y ait une transformation… même s’ils souhaitent une transformation en résidence sociale, le passage n’est pas encore effectué. Le précédent PLH prévoyait une programmation de cent places d’hébergement sur dix ans. des Deux-Sevi et cantons des Deux-Sorru sont également dans cette situation. À l’échelle de la CAPA, un quart des ménages perçoit moins de neuf cent quatre-vingt euros par mois pour un adulte et presque mille huit cents euros pour un couple avec enfant. On a une part d’allocataires aux faibles revenus qui est assez importante notamment sur AJACCIO et CUTTOLICORTICCHIATO, puisqu’on est à presque 30 % d’allocataires à faibles revenus selon les données CAF. Quelques dispositifs ont été mis en place assez récemment pour gérer la demande, dont le SIAO, Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation mis en place fin 2010, et qui pour l’instant est encore en 126 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Aujourd’hui, il y a un projet de relocalisation des cinq places ALT du CCAS d’AJACCIO, suite des problèmes de sécurité. L’offre mobilisée par la FALEP qui pouvait ponctuellement mobiliser un des hôtels d’AJACCIO dans le cadre de l’hébergement d’urgence, ne peut plus le mobiliser. Sinon, on voit quand même des projets qui se mettent en place : la relocalisation d’abord du CHRS de la FALEP dans l’hôtel Saint-Charles – opération soutenue financièrement par la CAPA - ; un remplacement et surtout une pérennisation de l’abri de nuit par la mise en place d’un centre d’hébergement d’urgence de trente places ; la livraison d’une maison-relais d’ici la fin de l’année ; et internat, mais la plupart concentrent aussi des lycéens la mise en place d’une AIVS (Agence Immobilière à qui viennent du département entier. Donc est-ce que Vocation Sociale) pour l’accompagnement et la l’offre aujourd’hui est suffisante pour ces lycéens ? Il y recherche d’une offre de logement adaptée dans le a un projet de pôle méditerranéen de formation et cadre du parc privé notamment. Se pose donc la d’hébergement qui va être mis en place, soutenu par question de quelle offre supplémentaire proposer la CAPA et financé dans le cadre du grand emprunt, pour ces publics et comment faire face à une telle avec neuf cents personnes attendues. Quarante demande ? Puisque deux cents à trois cents logements sont prévus pouvant accueillir soixante demandeurs, c’est tout autant de places à mettre en jeunes, dont seize studios en itinérant qui pourraient place. potentiellement être également utilisés pour l’accueil Concernant l’hébergement des saisonniers, le territoire est marqué par une forte part de l’emploi saisonnier. Ainsi, ce sont deux mille sept cents saisonniers qui sont recrutés sur le territoire de de saisonniers l’été. Donc, on le voit bien, il y a une tension accrue sur l’offre d’hébergement hôtelier et puis, effectivement, des besoins en logements de plus petite taille. l’arrondissement d’AJACCIO, dont neuf cents sur la Enfin, une des questions importantes concerne les commune d’AJACCIO qui sont susceptibles d’avoir personnes âgées. En effet, on constate un fort besoin effectivement d’une offre en hébergement. Ce accroissement de la part de la population des plus de sont essentiellement des contrats courts, entre deux 75 ans de 9,4 % contre 8,2 à l’échelle métropolitaine, et trois mois, avec un revenu moyen d’à peu près de avec des évolutions fortes avec des ataux attendus de mille cent quarante euros, soit un niveau de loyer 14 % en 2030 et de 20 % en 2040. De plus, l’indice de acceptable d’environ trois cents euros par mois. vieillissement place la Corse au deuxième rang de Quelles conditions d’hébergement proposer pour ces l’ensemble des régions françaises. Sur le territoire de publics et est-ce que ce manque d’offres est une la CAPA, un quart de la population a plus de 60 ans, difficulté au recrutement de ces saisonniers sur le avec notamment sur la commune de TAVACO et la secteur ? ville d’AJACCIO, une concentration de plus d’un quart Si l’on observe les chiffres en matière d’offre de de la population sur les plus de 60 ans. formation : l’université est située à CORTE, et il n’y a Quand on regarde les différents secteurs d’AJACCIO, à pas de pôle universitaire, en tout cas identifié. partir de l’Analyse des Besoins Sociaux réalisées pour Concernant l’apprentissage, cinq cents apprentis le CCAS, on constate une concentration sur la ville suivent régulièrement un parcours de formation sur la centre, qui est sans doute due à la présence de CAPA dont deux cent cinquante résideraient hors le services publics proches. territoire de la CAPA. Aujourd’hui, ils pourraient venir régulièrement, de l’ordre de deux jours par semaine, avec un hébergement effectué en hôtel pour la plupart. Mais peut-être qu’il y a d’autres situations qui ne sont pas connues à ce jour. Concernant les lycéens, il y a quatre lycées dont deux professionnels, soit trois mille deux cents élèves. Certains bénéficient d’un Ce sont des publics, dont une part important a des revenus faibles, notamment dus au passage à la retraite et à la baisse des revenus. Ainsi, 18 % des personnes âgées de plus de 65 ans perçoivent l’ASV (l’Allocation Supplémentaire Vieillesse). Pour une personne seule, c’est sept cent quarante euros par mois et pour un couple, c’est mille deux cents euros Document provisoire du 22 novembre 2011 - 127 par mois, en termes de plafond de revenus, pour cents places, et donc augmenter largement la pouvoir bénéficier de l’ASV. On a donc un taux 3,5 fois production. supérieur à la moyenne nationale. Plus de 25 % des ménages de 75 ans disposent de revenus inférieurs au seuil de pauvreté sur la CAPA, soit neuf cent trentecinq euros en 2007 contre 23,5 % en Corse et moitié moins en France Si l’on regarde le détail en matière d’offre d’hébergement, elle est essentiellement concentrée sur AJACCIO mais avec une part également sur SARROLA-CARCOPINO et sur CUTTOLI-CORTICCHIATO. métropolitaine. Les retraités représentent 16 % de la demande en logements locatifs sociaux sur le département. 10 % des ménages de plus de 75 ans de la CAPA disposent de revenus inférieurs à cinq cent cinquante-deux euros par mois. Des dispositifs d’aide et d’accompagnement sont disponibles à ce jour, avec plusieurs associations qui existent. Il y a également les centres communaux d’action sociale, qui sont présents dans certaines communes. Cependant, il nous semble important Au-delà de la paupérisation, c’est également la question de la perte de l’autonomie qui est posée. Quand on regarde les bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie, on constate que ce sont essentiellement des personnes qui sont à domicile qui en bénéficient. Quand on regarde la part de ces bénéficiaires sur la population des plus de 75 ans, on remarque que ce sont notamment les communes périurbaines qui sont les plus impactées : AFA, ALATA, APPIETTO, CUTTOLI, VALLE DI MEZZANA et TAVACO. En termes d’équipement, on constate un déficit en matière d’hébergement, avec un taux d’équipement pour la CAPA de soixante-et-onze lits pour mille personnes. Ce taux est certes nettement plus élevé que sur le département, puisqu’AJACCIO concentre l’essentiel des équipements pour le département, cela reste bien en-deçà de la moyenne constatée pour la France métropolitaine (de 121 lits pour 1 000). A l’échelle départementale, on compte huit cent quarante-deux lits, avec un effort ces dernières années de construction et de rattrapage du déficit qu’il y avait en matière d’offre d’hébergement pour effectivement de développer cette offre de services pour les communes périphériques. Il faut s’interroger pour savoir qui en aurait besoin un peu plus ? Quels régimes d’adaptation de logement et d’aides dans le parc privé pour l’adaptation du logement aux personnes âgées et pour les personnes à mobilité réduite doivent être mobilisés ? Quelle offre d’hébergement banalisé pour ces personnes à mobilité réduite est à prévoir, sachant qu’on peut l’estimer à trois cents places ? Concernant enfin les aires d’accueil des gens du voyage, dans le précédent PLH, une cinquantaine d’emplacements avaient été prévus sur AJACCIO. Estce que les besoins qui avaient été identifiés dans le cadre du schéma départemental d’accueil des gens du voyage sont toujours identiques, en tout cas sur les quartiers qui avaient été identifiés dans le cadre de ce schéma sur AJACCIO et sur SARROLA-CARCOPINO ? Avec la fin du financement d’État sur les aires d’accueil en 2007, ces financements ne sont plus mobilisables, il s’agit donc de savoir vers quoi on s’orienterait en termes de financement pour ces aires d’accueil. personnes âgées et en prévision – en tout cas, pour 2011 et 2012 – avec des projets qui sortent progressivement de terre. Mais pour s’inscrire dans la Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : On voit bien moyenne nationale, il faudrait construire plus de trois qu’il y a en tout cas une inadéquation colossale entre l’offre et la demande et on voit bien qu’il y a un besoin 128 – Document provisoire du 16 novembre 2011 spécifique pour certains publics. On a des publics dessous du seuil de pauvreté. Vous l’avez rappelé. différents, notamment les saisonniers. Mais pour les Pour les 18 %, je ne suis plus trop sûre du chiffre, qui trois premiers cas, ces besoins pourraient relever de sont en-dessous des cinq cent cinquante-deux euros structures d’hébergement qui seraient mutualisées, de par mois, il faut savoir que toute personne âgée a type résidence sociale ou RHVS. Par ailleurs, il y a une droit à l’ancien minimum vieillesse, qui est de sept tension très importante aujourd’hui et c’est une cent trente-sept euros par mois pour une personne tension qui va être accrue du fait des projets en cours seule. Si ces personnes sont en-dessous de ce seuil, financés par le grand emprunt. Lorsqu’on voit neuf c’est qu’elles refusent encore aujourd’hui, souvent par cent étudiants attendus, cela va créer une tension manque d’information, le complément qui est, accrue. De notre point de vue, dans le cadre du PLH², effectivement, soumis lors de la succession à des la question de cette offre d’hébergement mutualisé reprises de la part de l’État. Or, quand on connaît un sur différents publics apparaît comme une priorité. peu plus dans le détail les seuils pour pouvoir être pris sur les successions, on se rend compte que la plupart des personnes pourraient avoir ce complément sans Madame Patricia BOYER, Directrice du Centre Communal d’Action Sociale de la Ville d’Ajaccio : Je souhaite juste revenir sur des éléments que vous avez donnés en termes de public ciblé, à savoir les plus démunis. Vous avez beaucoup insisté sur les centres d’hébergement. Il faut peut-être rappeler quand même que les six cents demandes que vous ciblez dans les publics les plus démunis sont quand même des publics très spécifiques. Ça s’arrête beaucoup aux SDF notamment, aux familles… enfin, aux personnes dites dans l’errance et pas forcément aux plus démunis, tels qu’on pourrait l’entendre dans le cadre du PLH, à savoir les jeunes travailleurs pauvres ou les familles monoparentales qui sont deux publics cibles qui manquent dans votre panorama. Je voudrais aussi rappeler que dans le cadre de l’ALT, il n’est pas prévu de relocaliser les appartements du CCAS mais bien de les réhabiliter au 3 Montée Saint-Jean, là où ils sont. C’est juste un petit détail mais qui a son importance. que leur patrimoine ne soit touché. Il y a beaucoup de travail à faire encore sur ces personnes âgées, notamment dans les villages, puisque peut-être on ne va pas vers elles. Elles sont moins informées que dans le grand AJACCIO, où le travail est peut-être un peu plus facile. Pour ces personnes âgées, en tous les cas sur la commune d’AJACCIO, qui sont touchées par le seuil de pauvreté, la grosse difficulté aujourd’hui, c’est que la plupart sont propriétaires. Elles sont propriétaires, mais elles n’ont pas les moyens… alors hors cadre, bien sûr, du renouvellement urbain sur certaines zones, elles n’ont pas les moyens de maintenir un habitat en bon état. Elles n’ont pas les moyens… elles ont tout juste les moyens, quand elles ont fini de payer leur taxe foncière, leur taxe d’habitation, toutes les charges liées au logement, elles ont à peine les moyens de survivre, puisqu’on est plus dans la survie alimentaire que dans la précarité aujourd’hui. Donc c’est vrai qu’il y aurait un travail En projet, il y a la création d’un centre maternel, qui aussi à faire pour ces personnes-là. On a mis en place va s’adresser à des jeunes mères célibataires de 18 à un certain nombre d’outils, comme le microcrédit 25 ans. pour les aider justement à rénover et à vivre dans de Autre chose, que je lance comme ça mais qui peut être débattu bien entendu : en ce qui concerne les personnes âgées, beaucoup sont effectivement en- meilleures conditions. Au-delà de l’offre, il y a aussi la question de maintenir les personnes dans leur logement, dans de bonnes conditions. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 129 Monsieur Stéphane SBRAGGIA, Directeur de l’EPAD Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Je voulais juste Le Ciste à Ajaccio : D’abord, je voudrais féliciter rajouter, par rapport à ce que vous dites, que l’on voit l’ensemble des intervenants et notamment les bien sur la question du vieillissement, que l’on ne peut supports informationnels qui sont vraiment de qualité. pas répondre aux J’espère que l’on pourra bénéficier des PowerPoint. notamment l’hébergement médicalisé. Si l’on reprend Je voulais intervenir sur le focus que vous avez fait sur la catégorie "personnes âgées". Vous avez repris les seuils classiques des plus de 75 ans. Concernant l’hébergement institutionnel, la cause de placements, c’est surtout la perte d’autonomie. Les populations qui nous sont adressées aujourd’hui, ce sont des personnes qui ont plus de 80 ans aujourd’hui. Et c’est vrai que, par contre, il y a une situation sociale critique besoins par l’hébergement, les chiffres que nous donnait Marine tout à l’heure, on ne peut pas augmenter de 60 % la production. Il y a l’investissement, mais surtout la gestion en prenant en compte le schéma gérontologique… Donc les solutions passent par l’adaptation du parc existant. On vieillit et on meurt dans son logement, donc comment on vieillit et on meurt dans son logement le moins douloureusement possible. et les chiffres que vous avez exposés tout à long de Et puis, il y a la question de l’hébergement et on voit cette matinée sont ahurissants pour notre région, bien aujourd’hui, sur des collectivités hors de l’île, qui parce qu’on voit effectivement des écarts très partent initialement sur un EPAD et en fait font du importants avec des gens qui sont très pauvres et une logement adapté : un programme de logement adapté paupérisation couches aux personnes âgées, qui relèvent en fait de aujourd’hui. Et il y a effectivement une tranche de la l’hébergement ou du foyer-logement, qui est quelque population, de 60 à 75 ans, qui parfois sont chose né pendant les années 70, qui est extrêmement propriétaires ou locataires mais qui vivent dans des intéressant avec une association… C’est vers ce type conditions que, de structure qu’il faut aller, qui est du logement effectivement, elles manquent de ressources et il y a banalisé, avec du financement logement social, un effectivement peut-être un critère d’ordre social. Il certain nombre de services mis à disposition et un faudrait peut-être davantage insister et réfléchir choix du locataire d’avoir ou pas recours à ça. Mais on justement sur des offres de logements peut-être voit bien que les besoins sont tels que, à la fois, il faut collectifs, autour desquels on pourrait développer un sans doute aller vers l’amélioration de l’habitat et ce certain nombre de services, parce que à travers cette type d’hébergement-là et qui répondent tout à fait problématique de l’habitat, se pose la problématique aux besoins. qui pas touche très toutes agréables, les parce du bien vivre, du mieux vivre. Parce qu’aujourd’hui, grâce à la science, on vit plus longtemps mais la problématique de nos sociétés aujourd’hui, c’est de bien vivre. Il faut effectivement peut-être réfléchir sur une question d’offre d’hébergements collectifs. Alors, ça, c’est un clin d’œil que j’adresse à Monsieur LUCIANI, parce que l’association, notre association réfléchit d’ailleurs sur cette question-là et on espère pouvoir présenter rapidement un dossier qui irait dans ce sens-là.. 130 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : Je crois que ce qu’il faut bien mesurer, c’est ce qui est de la compétence de la CAPA, de la ville, de la région et puis ce qui est de la compétence nationale. Parce que la grande pauvreté, ce sera quand même des mesures nationales. On peut apporter des réponses ici, les plus diversifiées, les plus adaptées possibles mais la question des revenus, des minima sociaux,… ça ne relève pas de la CAPA. Il vaut mieux le dire parce qu’on la rue de la Porta. On a préempté Candia pour faire est quand même dans un univers assez contraint et la une école. Il n’y a pas beaucoup d’exemples de pauvreté, c’est de même partout. Pas seulement à préemption. À chaque fois, il y avait un large accord, AJACCIO. Donc, on a vraiment à faire à une grande pour ne pas dire l’unanimité. Sinon, ça serait politique nationale différente. Il vaut mieux le dire extrêmement difficile. Et même quand on a eu une maintenant parce qu’après, on va croire qu’on a décision unanime, on a eu des oppositions, qu’il a fallu réponse à tout. Or, on n’a pas réponse à tout. Même surmonter par le débat, par le dialogue. Bref, pour s’il faut s’efforcer de connaître le mieux possible les pouvoir acheter seulement des terrains pour des difficultés et en particulier, la grande pauvreté ; de bassins de rétention, ce n’est pas du logement cette connaitre le mieux nos responsabilités et la nécessité fois-ci, il faut aller à l’expropriation, parce que vous de s’investir collectivement en dépolitisant, au avez des demandes pour vendre un terrain qui est mauvais sens du terme, certains enjeux, pour les re- inondable – et qui ne pourrait servir à rien d’autre politiser à notre niveau. Je suis peut-être un peu qu’à un bassin de rétention – au prix du terrain énigmatique mais tout le monde me comprend. constructible. Et là, ça passera par l’expropriation. Il y a des enjeux, ici par exemple, quand on parle de contraintes, de coercition ou de stimulation, le premier PLH, c’était un ensemble d’orientations avec des incitations. Celui-là, aura peut-être vocation à être un peu plus coercitif. Un peu plus. Mais ça ne peut Mais ça, c’est très difficile aussi, parce qu’il faut des mesures qui sont très encadrées par la loi. Donc la moindre petite vétille, la moindre petite erreur et vous êtes retoqués au tribunal administratif. Donc, ce n’est pas toujours simple. fonctionner que s’il y a un accord général, à la fois sur Le plus important, c’est de savoir exactement ce que les mesures, les actions qui sont proposées et les l’on veut. Je prends juste un exemple sur les méthodes pour les faire aboutir. On a parlé de la hébergements spécifiques. On parle des gens du préemption tout à l’heure pour certains terrains : s’il voyage : c’est un de nos gros problèmes et c’est n’y a pas unanimité dans les instances décisionnelles, extrêmement difficile. Ce n’est pas que ça soit difficile jamais ça ne se faisait. Parce que quand vous avez tous à réaliser. C’est difficile de trouver un terrain accepté les courants politiques qui sont d’accord dans une par l’environnement, par le voisinage ; extrêmement assemblée délibérante pour préempter un terrain, il difficile. D’autant que les gens du voyage en question, n’y aura personne de la population qui va dire que ce ne sont pas des vrais gens du voyage. Ce sont des c’est contraire à l’intérêt général. Mais si vous avez gens du voyage sédentarisés pour l’essentiel. Quand une majorité un peu juste pour prendre une décision, on parle des gens du voyage, ce sont ceux qui sont vous aurez après dans la société forcément des vraiment nomades ; c’est-à-dire qu’ils se déplacent, ils recours, des oppositions, … Et même quand c’est ont un habitat mobile et qui se déplacent en unanime, vous avez des recours. Donc on est obligé de permanence. Ils restent trois mois à un endroit, trois gérer les consensus. D’abord les construire et ensuite mois ailleurs. Ici, nous avons des gens qui se réclament les gérer. Ça veut dire débattre, discuter, convaincre de la communauté du voyage mais qui sont quasiment de la nécessité de faire telle ou telle chose. La sédentaires. Et en fait, ce qu’ils souhaitent, c’est préemption, c’est comme ça. On a préempté à d’avoir à la fois un hébergement avec des mobile- AJACCIO un terrain à GDF au-dessus d’un espace vert. homes, On a préempté le terrain de GDF-Suez. On a préempté professionnelle sur le lieu. C’est le problème. On ne mais en même temps une activité Document provisoire du 22 novembre 2011 - 131 peut pas être à la fois locataire ou propriétaire d’un important de conviction, de dialogue… La coercition mobile-home et en même temps, faire ailleurs. C’est dans ce domaine-là, ne va pas se décréter comme ça. un peu compliqué du point de vue des grands Ça, c’est une certitude qui résulte de l’expérience. équilibres sociaux. Et c’est comme ça qu’on a des petites enclaves, qui ne sont pas toujours sympathiques ni à vivre, ni à regarder, et dont personne ne veut dans son environnement. Dès qu’il s’agit de récupérer un terrain, il y a immédiatement des problèmes gigantesques liés à l’acceptabilité. Donc il faudrait bien identifier les besoins, séparer les activités pour qu’il puisse y avoir des aires d’accueil à la fois pour les gens dits du voyage, même s’ils habitent toujours ici et dont les enfants sont scolarisés à AJACCIO et puis les activités professionnelles, qui sont les leurs. Ce sont souvent des ferrailleurs et c’est quand même assez polluant et négatif pour l’environnement. Donc il faudrait pouvoir séparer les deux, ce qui implique aussi débattre avec tout le monde : notamment les propriétaires potentiels. C’est assez complexe : chaque fois qu’on a eu ce problème à régler, on a eu des tollés, des difficultés énormes, des actes de violence. Il faut le savoir, il y a un rejet. Après, bien entendu, on insiste surtout sur le fait que tout le travail qui se fait en direction des plus pauvres, pour l’hébergement mais aussi pour la santé et pour le reste, exige des mesures nationales. Aujourd’hui, l’ANAH a évolué. Elle ne va plus travailler que sur des perspectives d’économie d’énergie. On a d’autres besoins. Il faudra trouver d’autres outils. Pour la réhabilitation des bâtiments anciens en centre ancien, où il y a encore des gisements possibles de remise dans le marché, dans le parc locatif social, des logements privés, on a réussi quelques opérations comme ça, mais ça n’est pas toujours simple et il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. On a rénové en gros deux cents appartements dans la vieille ville, dans le centre ancien, à des degrés différents. Quelques uns ont donné lieu à des locations avec des loyers maîtrisés. Mais on est encore très loin de satisfaire les besoins. Mais il y a toute une série d’outils publics sur lesquels il faudrait qu’on puisse C’est la raison pour laquelle entre la proposition du mobiliser toutes les énergies et tous les financements, Premier PLH et celle-ci, on n’a pas avancé. On n’a fait à condition aussi que les dispositifs nationaux le que délocaliser certains points. On n’a pas avancé permettent, ce qui n’est pas toujours le cas. parce que ce n’est pas facile. On a eu un problème, il n’y a pas tellement longtemps, à ALATA. On n’en a pas trop parlé. Ce n’est pas la mairie d’ALATA ou la mairie d’AJACCIO, le problème, c’est une partie de la population qui n’accepte pas. Donc il vaut mieux le dire clairement, on a un gros problème de société de ce côté-là, mais il n’est pas insoluble. Il faut travailler beaucoup et discuter beaucoup, parce que la concertation est indispensable. On n’avancera sûrement pas si on n’est pas capable d’entraîner au moins, si ce n’est pas un consensus général, au moins en tout cas une décision majoritaire. Ça se construit, ça ne se décrète pas. Donc la coercition, oui, jusqu’à un certain point et à partir d’un travail en amont 132 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Monsieur Hugues ROLLAND : À propos des logements spécifiques et notamment des personnes âgées, c’est un phénomène qu’on rencontre dans tout l’Occident : où est-ce qu’on parque nos anciens ? Quand je vois une société qui construit des logements spécifiques pour des personnes en difficulté de mouvements très âgées, à côté des voies rapides, concentrées les unes sur les autres, on n’a toujours pas évolué sur du logement mixte, de petite taille, adapté à du transgénérationnel. On est encore sur des bâtiments staliniens – Sainte-Cécile, pour moi, c’est un bâtiment stalinien. Qu’est-ce qu’on donne à nos anciens ? une voie rapide, de plus en plus congestionnée. Ça, moi, pauvres à côté du supermarché qui vient d’ouvrir mais j’ai du mal à le comprendre. Quel respect on a pour des fois, je me demande. nos anciens ? Qu’est-ce qu’une société qui fait ça ? Alors, on répond à du chiffre par du chiffre : on fait des logements, on répond aux besoins. Mais dans quel contexte ? Qu’est-ce qu’on fait comme nouvel espace pour l’ensemble de nos concitoyens et pour les anciens ? Ça, c’est une première chose. Madame Marie DEMANNES : On n’a pas abordé non plus toutes les possibilités qui pourraient aussi être de l’ordre du logement intergénérationnel, avec des difficultés connues à ce jour pour monter ce type de projet, mais qui sont des expérimentations et qui On le répète d’ailleurs sur la rocade pour le logement HLM. En fait, la rocade, ça devient comme un grand programme des années 30, c’est-à-dire on a une voie rapide et puis on connecte tout dessus : on connecte le supermarché, on connecte le HLM et on connecte l’EPAD. C’est ça qui va faire notre espace de demain ? Moi, je questionne ça. peuvent aussi être peut-être des solutions. Ce qu’il est assez important de noter, c’est que la plupart sont quand même des personnes isolées. Je n’ai pas donné le chiffre, mais vous avez une proportion de personnes âgées isolées qui est nettement plus importante qu’à l’échelle métropolitaine et je crois que la question importante effectivement à garder, c’est aussi la Ensuite, je questionne de nouveau les transports. Il y a question de cette intégration. Je remercie le CCAS des espaces à AJACCIO, immenses, mais juste pour la d’être intervenu, parce qu’ils sont importants dans ce voiture. C’est-à-dire que nous, piétons, on reste lien avec les différents publics, et il faut prendre aussi improbable partout. Un homme seul qui marche, c’est en compte la question de l’accompagnement dans le un être improbable à AJACCIO, comme dans la plupart cadre du logement. des villes d’Occident. Il n’y a que les anciens qui marchent parce qu’ils ne peuvent plus conduire ou les jeunes qui n’ont pas encore de véhicule. Tous les autres, ils sont tous seuls dans leur bagnole. Et des grands espaces qui pourraient être construits, qui pourraient être des parcs, qui pourraient être des places où les gens pourraient encore se rencontrer de nouveau, c’est que pour la bagnole. Et on va encore faire deux parkings en pleine ville, inviter les gens, les conforter à revenir encore avec leur voiture tous seuls dans la ville. Tout ça, c’est connecté. Il y a du chiffre Madame Marc-Antonia DEFRANCHI, géomètre : Je voudrais répondre à l’architecte en ce qui concerne le développement de la rocade : je ne trouve pas que ce soit une zone industrielle parce qu’il y a quand même le projet VIVALDI qui va sortir, un immeuble avec des appartements à côté de l’EPAD qui est en construction. Ensuite, pour les EPAD staliniens, je ne trouve pas que Sainte-Lucie ressemble à un bâtiment stalinien, ni l’EPAD de SARROLA. pour répondre aux besoins de logement mais il y a Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Toujours le l’espace, l’espace urbain. Tout ça, c’est un ensemble et problème de l’esthétique. C’est un éternel débat. je ne vois pas où est-ce qu’on prend cet ensemble pour répondre à l’ensemble des questions et globalement à la question. Donc je ne pense pas que ça soit cynique de la part d’AJACCIO ou de la part des autres villes de mettre les anciens et les jeunes Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Il y a l’esthétique et il y a effectivement la question de la maîtrise foncière – que l’on abordera cet après-midi – et de l’organisation de secteurs par la puissance publique, qui permet effectivement d’avoir une vision Document provisoire du 22 novembre 2011 - 133 d’ensemble sur des secteurs et de décider comment risques, en particulier, les risques naturels. On ne peut les terrains partent à l’urbanisation. pas imaginer qu’on puisse aménager le territoire, construire, proposer des logements en ignorant qu’il y a des risques d’inondations, qu’il y a des risques Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : Puisqu’on a rebondi sur le stalinisme en architecture, je voudrais juste ajouter un petit mot. Quand on a dit « la société a produit ça », ce n’est pas tout à fait exact. Ce n’est pas la société qui a produit ça. C’est vrai que la société produit des choses mais il y a quand même des propriétaires, il y a des architectes. Ce sont vos collèges qui ont fait ça ; des Ajacciens qui n’ont rien de technologiques, qu’il y a des contraintes avec les cercles SEVESO, et des risques d’éboulements ; on a même le risque de submersion marine. Tout ça, ce sont des contraintes légales, ce ne sont pas des inventions d’urbaniste, ni des lubies de décideurs. Ce sont des contraintes légales qui viennent d’une législation, elle-même issue de désastres. Ce ne sont pas des choses arbitraires. rustres. Il y avait des propriétaires bastiais qui ont une grande expérience en matière d’EPAD. Ils avaient une maîtrise foncière. Ils ont déposé un permis qui était dans les clous. Ils l’ont obtenu. Il y a un cadre légal. Après, ça plaît ou ça ne plaît pas. Bien sûr, c’est très complexe mais si on ne prend pas en compte, on va à côté de la plaque. Je prends seulement un exemple : si les Cannes étaient restées une roselière comme il y a très longtemps, où les Salines une espèce de marécage, on n’aurait pas eu Ce qui est intéressant dans votre vision des choses, c’est qu’elle dérange et comme elle dérange, elle fait réfléchir ; après, il ne faut pas la prendre au premier degré, mais comme une espèce de métaphore qui vous fait réfléchir à autre chose, peut-être un autre avenir à AJACCIO. Mais prenons en compte ce qui se passe et voyons quelle est la marge de manœuvre réelle de ceux qui ont des décisions à prendre en tenant compte des intérêts des uns et des autres, des droits des uns et des autres. Parce que sinon on va stigmatiser tel ou tel sans se rendre compte de ce qu’on pourrait faire pour faire changer les choses dans une vision un peu plus positive de l’avenir. Si on ne voit que les métaphores négatives, on n’y arrivera jamais, même si quelquefois, elles nous aident à réfléchir un peu plus loin. J’ai l’impression que sur l’aménagement urbain, on a beaucoup de retard à AJACCIO, c’est vrai ; mais il y a une réflexion qui est engagée. Ce n’est pas pour renvoyer à des travaux mais on a mis beaucoup de temps pour faire le PADD et pour le refaire et le représenter au conseil municipal. On a intégré tous les 134 – Document provisoire du 16 novembre 2011 d’inondation particulière. On aurait observé la crue. La zone humide absorbait la crue et l’envoyait vers la mer. Aujourd’hui, ce n’est plus comme ça. Il y a des bâtiments. Ça a été remblayé. Au fur et à mesure des siècles, ça s’est remblayé et aujourd’hui, nous avons une zone inondable avec des contraintes extrêmement dures, où on ne peut pas construire. On nous dit qu’il y une dent creuse à côté de la crèche des Haras, mais on ne peut rien faire d’autre qu’un espace vert. On ne peut même pas y faire un autre parking, pourtant ça s’y prêterait bien d’avoir un parking dissuasion pour empêcher les gens de rentrer en ville. Mains, on ne peut pas car c’est interdit. Dans la décision, il y a la contrainte. Si on ne prend pas en compte la contrainte légale – et objective – on n’avancera jamais, on ne prendra pas de décision correcte. On ne pourra pas changer les choses si on ne construit pas beaucoup de logements sociaux. La seule façon de régler le problème, c’est de construire toujours plus ; mais pas n’importe comment, pas n’importe où, et pas à n’importe quelles conditions. Il faut pouvoir habiter n’empêche pas qu’on doive réfléchir à toutes nos mieux aussi, car les modes d’habiter comptent aussi. Il perspectives de développement, faut prendre tout en compte. La nouveauté des PLH, responsabilités et à tous les outils disponibles pour c’est mettre en œuvre quelques solutions. précisément que l’on a une démarche à toutes nos absolument exhaustive, même si c’est complexe. Je reconnais que c’est très compliqué. Il faut s’investir et ça n’intéresse pas suffisamment de monde, même s’il y a des élus qui s’y intéressent beaucoup plus qu’en 2000. En 2001, quand on a eu le débat pour étendre la CAPA, Étienne le rappelait tout à l’heure, c’est la question du logement qui a été discriminante. On a pensé que la ville d’AJACCIO en particulier allait exporter ses HLM dans le périurbain et à ce momentlà, c’est fini, on ne fait plus rien et on refuse d’entrer à la CAPA parce qu’on ne veut pas de barres de SaintJean ailleurs qu’à Saint-Jean. Ça a changé. L’état d’esprit a changé. Je pense que les constructions nouvelles qui se sont faites ont démontré qu’il pouvait y avoir une qualité du logement locatif social égal ou même supérieur à certaines copropriétés privées. On a vu dans le cadre de projet ANRU des gens du MEDEF qui siègent au conseil d’administration de l’ANRU, venir visiter notre projet. Ils ont pensé que les derniers logements construits par Erilia, c’était des copropriétés privées de standing. Les gens du MEDEF, ils habiteraient volontiers là, avec la vue qu’il y a et la qualité du bâti. Cela veut dire que la qualité a changé ; il y a quand même des choses qui ont changé. Le climat n’a pas changé – la zone humide est devenue inondable – mais il y a une évolution positive. Monsieur Hugues ROLLAND : J’aimerais juste corriger quelques éléments. Premièrement, Sainte-Cécile, je dis que c’est stalinien pas seulement en esthétique mais dans son mode de projection de fonctionnement d’une maison de retraite. Ce n’est pas seulement de la symétrie ou de la pauvreté architecturale dont je parle. Pour ce qui est de la qualité des logements, je n’en doute pas, et je suis tout à fait partisan de ce développement et de la qualité des logements que vous êtes en train d’élaborer. Ce que je reproche, c’est que l’on n’est pas encore dans une élaboration du périmètre constructible qui tienne compte de la morphogénèse géographique. Je suis désolé, mais j’ai encore des gens qui arrivent avec des terrains qu’ils viennent d’acheter, qui sont en périmètre constructible, qui sont dans des zones humides, dans des zones où un glissement de terrain peut être escompté sans sortir de Polytechnique. Pour ma part, les Salines, les Padules et les Cannes, personnellement, je n’aurais jamais construit dessus. Donc qui est-ce qui a construit ? C’est bien les pouvoirs publics. Et les pouvoirs publics, maintenant, au fur et à mesure, on leur dit ceci est inondable. Ça l’a toujours été. À un moment donné, ils s’en foutaient ; maintenant, ils s’en moquent moins. Mais Le problème qui est énorme, c’est que les besoins ont ils continuent à donner des gages de constructibilité grandi plus vite que la satisfaction qu’on pouvait leur dans des endroits qui ne devraient pas être apporter. Les besoins ont grandi de plus en plus vite. constructibles aussi. Ce matin, j’étais sur un chantier Et la pauvreté s’étend dans tous les domaines et on a où un permis a été accordé sur un terrain une difficulté majeure parce que, en même temps que complètement scabreux qui ne devrait pas être cette pauvreté s’étend, il y a des décisions nationales constructible. qui ne permettent pas de la résoudre. Donc, nous sommes face à un problème considérable, mais ça Monsieur Simon RENUCCI : Je ne peux pas vous laisser dire ça, parce que vous êtes en train de démolir tout le Document provisoire du 22 novembre 2011 - 135 travail qu’on a fait avec un super service, avec des sur ce qu’a dit le maire d’ALATA tout à l’heure. Par gens de l’urbanisme hyper compétents. Chacun a le rapport droit de dire ce qu’il veut mais je ne peux pas laisser environnantes d’AJACCIO, je voudrais ajouter deux démolir tant d’années d’efforts parce que ça vous fait choses. plaisir. (…) Je suis entouré de gens honnêtes, qui font honnêtement leur boulot. (…) Je ne peux pas laisser entendre dire sans réagir, sinon ça détruit l’engagement citoyen au service du public de nos services et vous savez, le service public c’est le service des gens qui n’ont rien. au parc social sur les communes J’estime que c’est bien d’avoir aussi du logement social en zone un peu plus rurale que sur la ville centre, notamment dans le cadre de constructions de petites structures et de petits immeubles aménagés. Je trouve ça très bien. Les plus démunis, encore une fois, ce ne sont pas uniquement le public dont on a Monsieur Hugues ROLLAND : On constate que sur parlé dans le diaporama mais j’ai envie de dire, ce sont AJACCIO et sur le Golfe d’Ajaccio, les talwegs vos enfants, nos enfants. C’est-à-dire ces jeunes continuent d’être construits et on devrait peut-être y étudiants qui sortent avec des diplômes, qui prennent faire un petit peu plus attention. Si on faisait un des emplois payés à mille deux cents euros et qui développement la n’ont malheureusement pas la possibilité d’être des morphogénèse une fois pour toutes, on cadrerait primo-accédants parce que, avec des prix à trois cents, peut-être plus quatre cents mille euros, on n’est pas dans les intelligente et plus compétente en tenant compte de minimas sociaux. Donc, ce sont nos enfants à qui on la nature physique du terrain. Excusez-moi, je ne fait le studio en rez-de-villa, qui ne partent plus : ce mettais pas en cause votre action générale, mais je sont nos "Tanguy". Je pense qu’il y en a beaucoup ici mettais un petit bémol. qui peuvent le dire, parce que, malheureusement, la qui tienne constructibilité compte de de manière l’accession à la propriété devient difficile. Donc, pourquoi ne pas être sur de l’accession ou de la Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : Sur la côte des Sanguinaires, on ne construira plus en hauteur. Le PADD l’a déjà clairement dit et ensuite, le PLU a pris location avec option d’achat dans des appartements qui sont effectivement construits aujourd’hui avec des nouvelles technologies et qui sont plutôt beaux. des dispositions pour qu’on s’arrête à une certaine hauteur. Aujourd’hui, la route des Sanguinaires en particulier où il y a des risques d’éboulements ne sera plus construite en hauteur, même si pendant une certaine période et notamment au parc de Santa Lina, on est monté au-dessus des collines. Ce ne sera plus le cas pour les autres. Ceci pour vous dire qu’on tient compte des choses. Par contre il faut faire attention : qui dit s’excentrer de la ville, dit aussi qu’il faut mettre en place un certain nombre d’actions et d’opérations pour permettre à ces gens de ne pas dépenser plus. Construire… ça va avec un potentiel d’accueil pour la petite enfance, aussi bien des crèches, des écoles, des centres de loisirs. Ça veut dire aussi qu’il faut un minimum pour que ça ne devienne pas des ghettos, comme le disait Monsieur ROLLAND. Il faut un minimum de vie sociale Madame Patricia BOYER : Je voulais juste revenir sur à côté. Pourquoi pas un cinéma ; on n’a pas besoin le débat de la deuxième partie, un peu plus recentrée d’avoir des cinémas de deux cents places, il y a des sur les publics fragiles et notamment pour rebondir cinémas d’art et d’essai sur le continent dans des 136 – Document provisoire du 16 novembre 2011 petites communes qui sont très bien, qui sont peut- Un homme dans la salle : Quand vous demandez à un être faciles à gérer. Tout ça pour ne pas obliger les élu dans un village, s’il y a des personnes en grande familles à dépenser plus dès qu’il faut faire une difficulté pour différentes raisons type Restos du activité pour les enfants, dès qu’elles veulent faire une Cœur, la fraternité, etc., l’élu vous répond « chez moi, activité, ou dès qu’il faut les inscrire ailleurs que sur il n’y en a pas ». leur commune. On ne peut pas non plus penser que « logement » quand on est sur des communes rurales. Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : On a pu le constater notamment lors de la survenue de grands Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Effectivement, événements ou de grandes catastrophes, lorsqu’un vous posez la question de l’étalement urbain. certain nombre d’élus ont découvert des situations Aujourd’hui, avec l’urbanisation dans les plaines et très précaires. Je ne jette pas la pierre, car il y a aussi l’étalement, on va de plus en plus loin de la ville sans doute – surtout pour des personnes âgées –une centre, avec aussi des conséquences pour les part de pudeur qui fait que l’on n’exprime pas ses ménages : en termes de déplacement, de coûts difficultés. d’accès aux activités sportives et culturelles, …. Il suffit de voir un certain nombre de ménages le mercredi après-midi déplacer les enfants pour faire des activités. Effectivement, ça a un coût. Une dame dans la salle : Oui, mais toute la difficulté, c’est le vivre ensemble, c’est de savoir comment on réfléchit à des lieux qui concentrent effectivement des La question qui se pose c’est de savoir comment, dans le cadre d’opérations organisées – il y a le projet de ZAC sur le secteur de MEZZANA et d’autres projets sur les communes d’ALATA, APPIETTO qui visent à avoir une organisation réfléchie – on permette d’avoir à la fois des commerces, des logements, des équipements, pour créer des centralités pour justement limiter ces coûts. Aujourd’hui, cet étalement urbain pénalise beaucoup les plus démunis et c’est sans doute l’un des paradoxes : dans l’urbanisation de plaines, on a des personnes qui sont en grande difficulté mais personne ne le sait. On va effectivement regarder les opérations de logements sociaux en les stigmatisant, alors que le logement « social » il existe de fait dans les plaines avec des personnes qui sont encore plus en difficulté parce que justement personne ne les connaît et personne ne peut les aider. gens, des habitations, … mais également des activités sociales, culturelles et économiques. Parce que ce volet-là – même s’il y a la création d’une ZAC – implique la nécessité de faire venir les entreprises, de favoriser un développement économique dans des zones périurbaines, de façon à ce que ces minicommunautés puissent devenir autonomes, y compris financièrement parlant. Parce que toutes ces infrastructures-là génèrent un coût, il faut se demander comment chaque individu à un moment donné peut contribuer ou favoriser ce développement et du coup peut-être avoir des taxes d’habitation moins chères. J’imagine que les politiques réfléchissent, mais en même temps, comment on arrive véritablement à avoir une approche un peu plus aiguisée du système favorisant ce développement social et économique. En préambule, quelqu’un disait « on remet l’homme au cœur du système » ; la crise, ou en tout cas la paupérisation nous amènent à une réflexion de ce type. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 137 être le bon outil à mobiliser et à appréhender pour Monsieur François DIVAULT, habitant : Je suis un homme improbable car je suis venu du Finosello à pied et pas en voiture. Pour aller dans le même sens, il y a actuellement une démarche à l’échelle du pays sur l’Agenda 21 et je pense qu’effectivement au-delà des cadres règlementaires qui sont rappelés que la population d’une manière large puisse participer, et soit porteuse de ses questions, de ses controverses mais aussi peut-être d’éléments de solution. Ça va complètement dans le sens de ce qui est avancé, notamment dans les PowerPoint. là, aujourd’hui, c’est une démarche qui devrait permettre d’aller beaucoup plus loin en prenant en compte un certain nombre de solutions telles qu’elles sont envisagées ici. Je souhaite simplement rappeler qu’il y a cette démarche qui est en cours et que ça me paraît Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Je vais vous proposer, si vous en êtes d’accord, de lever cette séance et vous inviter à vous restaurer à l’étage où un cocktail vous attend. Je vous donne rendez-vous tout à l’heure, à 14 heures, pour la suite de notre débat. ATELIER 2 – QUELLES SONT LES CONDITIONS A REUNIR POUR DEVELOPPER L’OFFRE DE LOGEMENTS ? 1 –Les pratiques d’action et de régulation foncière développées par les collectivités Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Je vous propose à-dire de faire part des de reprendre nos travaux. Pour ceux qui n’étaient pas interrogations, là ce matin, je vais rappeler le cadre de la démarche. questions d’habitat sur le territoire. propositions, questionnements, réflexions sur les Aujourd’hui, la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien élabore son Programme Local de l’Habitat : Ce matin, nous avons eu un premier atelier consacré c’est-à-dire un document obligatoire pour toutes les aux besoins en logements, c’est-à-dire finalement communautés d’agglomération, qui fixe les objectifs, « pour qui construire et réaliser des logements ? ». Cet les orientations et les actions de la politique locale de après-midi, nous allons nous intéresser aux conditions l’habitat à mener sur le territoire. Un premier PLH nécessaires à réunir pour développer l’offre de couvre la période 2007-2012 après avoir été élaboré à logement. Après le « pour qui », la question qui se partir de 2004 dans une large concertation, qui avait pose cet après-midi, c’est « comment ». Nous allons le associé essentiellement les élus et les acteurs du voir en deux parties : une première consacrée à la territoire, les professionnels. Aujourd’hui, nous avons question foncière, puis une seconde consacrée à la lancé l’élaboration du deuxième PLH pour la période structure et au financement des opérations. Le 2013-2018, et le conseil communautaire a souhaité dispositif est le suivant pour chaque sous-partie : une que, aux élus et aux professionnels, on puisse associer présentation rapide puis un débat avec la salle. Les les habitants du territoire. C’est l’objet de ce forum débats sont enregistrés, ce qui permettra de publier mais avec la possibilité également pour ceux qui le les actes de ce forum et vous pouvez à tout moment, souhaitent de contribuer via le site internet de la CAPA lors du débat, intervenir quand vous le souhaitez. Je ou par messagerie électronique ou par courrier. C’est- laisse la parole donc à Monsieur FREDENUCCI du 138 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Bureau Habitat et Territoire Conseil, qui nous On va d’abord commencer sur l’action foncière. accompagne dans cette démarche. L’action foncière, c’est quoi ? La première chose que l’on a en tête, c’est le fait d’acquérir, de porter un terrain et puis de le céder après remembrement et de le revendre à un opérateur dans le cadre d’un Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Sur cette première séance, on va essayer de regarder les questions de foncier nécessaire pour sortir des concours. Ça peut parfois être coûteux, lorsqu’on ne trouve pas preneur ou lorsqu’on a des difficultés sur l’opération. opérations de logements – privés ou publics –. On est plus sur des questions d’urbanisme, d’aménagement : Sur cette question de l’acquisition, du portage et de la la partie "amont" des questions d’habitat. On va cession, on a quelques opérations présentes sur la regarder ce qui se passe puisque c’est souvent là où le CAPA. C’est d’abord la belle opération du terrain Gaz bât blesse, et il blesse à plusieurs endroits. Il blesse en de France. Une opération où la CAPA se porte matière foncière sur des questions du coût – le acquéreur en concertation avec la ville d’AJACCIO d’un fameux coût du foncier – qui est trop cher, trop élevé, terrain détenu par Gaz de France et le cède à un et qui ne permet pas de sortir des opérations avec des opérateur privé sous conditions, à savoir une part de prix de vente ou des prix de location adaptés. Il blesse logement social (un tiers de locatif social) et un certain aussi, on va le voir tout à l’heure, sur des questions de nombre de locaux tertiaires en rez-de-chaussée. Cette coût de construction avec des nuances ; puisque nous opération qui est en cours, est portée par le le verrons les coûts des constructions ne sont pas promoteur forcément si élevés que ça, ou du moins on a des immobilière : avec un terrain qui est vendu à un coûts de construction plus ou moins élevés selon les promoteur. Autre opération, qui pour le coup est très opérations. en amont : l’opération de la ZAC de MEZZANA qui est PERRINO. Il s’agit d’une opération en phase de concertation préalable aujourd’hui et qui Donc, en termes de politique foncière, il y a trois grands axes : ce qu’on appelle l’action foncière. On va regarder ce que c’est et comment ça se traduit en termes d’actions sur la période récente sur la CAPA. Il a pour but de sortir une opération publique de logements avec des équipements en lien avec une gare de chemin de fer. On pourrait rajouter l’opération de la rue de la Porta sur de la préemption. y a l’acquisition foncière, l’intervention règlementaire (les documents d’urbanisme), et l’intervention Alors, cette action foncière peut avoir comme objectif économique et financière (celle que l’on connaît le d’acheter pour revendre, mais elle peut aussi avoir plus, c’est la subvention). En vérité, une bonne pour objectif d’acheter parce que les prix sont trop politique foncière, ce sont les trois à la fois. De ce élevés. Elle a alors pour but d’acheter des parcelles qui point de vue, il y a beaucoup de choses qui sont faites sont vendues à des prix trop élevés par rapport à une sur la CAPA, à l’initiative d’élus, mais aussi via les valeur de référence qu’on a définie préalablement et services de la CAPA. A ce propos, il faudra penser dans notamment sur des secteurs où de la spéculation est le cadre de ce deuxième PLH à formaliser un peu les possible – par exemple parce que liée à l’arrivée d’une choses, à les consolider et à faire des choix, ligne de transport. Ce n’est peut-être pas le cas ici notamment en termes de portage et d’organisme. mais, en tout cas, ce dispositif existe et il est mis en Document provisoire du 22 novembre 2011 - 139 œuvre le plus souvent par des établissements publics important pour la CAPA, va avoir pour effet de fonciers. Il y a d’ailleurs un projet en cours de création permettre une densification d’un certain nombre de d’un EPF. secteurs qui vont être raccordés au réseau collectif d’assainissement. De ce point de vue, l’arrivée du Outre l’acquisition, il y a la veille foncière. A ce jour, on réseau permet de majorer le COS – le Coefficient a un certain nombre de communes qui ont un droit de d’Occupation des Sols –, et cette majoration c’est du préemption urbain en lien avec leur PLU ou une zone droit à construire supplémentaire. Il serait donc d’aménagement différé sur la plaine de SARROLA. Le intéressant droit de préemption urbain, qu’est-ce que ça veut dire spéculatif en lien avec l’arrivée de ces réseaux, à ? Ça veut dire que sur un secteur, la collectivité a le travers droit de savoir ce qui se vend : ça s’appelle les DIA – d’urbanisme, de taxe d’aménagement mais aussi des les Déclaration d’Intention d’Aliéner. Lorsqu’il y a questions de règlement de PLU sur ces zones en vente, la DIA arrive sur le bureau du maire qui a deux termes de densification. Au-delà de la question de mois pour se positionner sur l’achat ou non du terrain. l’action foncière, aussi bien en acquisition et en veille Aujourd’hui, il y a une veille mais elle n’est pas foncière, il y a ce l’intervention règlementaire, qui se formalisée. Elle est parfois faite par les services ou par fait essentiellement via le règlement d’urbanisme. d’anticiper notamment ce des possible questions phénomène de taxe l’élu lui-même sur les petites communes, mais elle n’est pas, à ce jour, formalisée. Et il n’y a pas – en tout À ce jour, deux grands types d’actions sont identifiés. Il cas – de mise en œuvre du droit de préemption urbain y a d’abord la mise en place d’une servitude de mixité dans une perspective de régulation des prix : ce que sociale à AJACCIO sur tout permis de construire j’évoquais sur la question des valeurs de référence et supérieur à quarante logements avec un seuil de vingt- d’anticipation de cinq pourcents de logements locatifs sociaux à spéculation liés, par exemple, au changement d’usage respecter pour obtenir son permis de construire. Cela des sols dans le cadre de l’élaboration d’un PLU et de permet de produire du logement en locatif social, mais son approbation. Cet élément de veille, c’est en pas uniquement. Ça a un vrai effet de régulation des général des prix – si les promoteurs ne trouvent pas de tactique établissements publics fonciers, et ce pourrait être d’évitement de cette règle en déposant des permis de une action du projet de création d’un établissement trente-cinq logements –, puisque cela permet de sortir public foncier sur l’île. une partie du programme en logements locatifs et de une de possibles grande partie phénomènes du travail mettre une offre en locatif à des prix inférieurs. Par De ce point de vue, en matière de veille foncière, le ailleurs, ça a un effet sur l’opération elle-même, fait que l’on ait un réseau d’assainissement collectif puisque le promoteur a l’obligation de vendre 25 % de qui est en cours de planification voire de réalisation en son programme à un bailleur social à un prix (autour lien avec la nouvelle station d’épuration, peut avoir de mille neuf cents euros au mètre carré SHON sur de une influence, puisqu’aujourd’hui, sur un certain la vente en VEFA) qui n’est pas le prix auquel il va nombre de terrains, on est contraint par des questions pouvoir vendre habituellement ; c’est-à-dire, trois d’assainissement individuel et donc de seuil, en mille cent euros ou trois mille cinq cents euros dans le termes de taille de terrain (autour de 1500 m²). meilleur des cas auprès d’un acquéreur. Donc ça a un L’arrivée de ces réseaux, qui est un investissement très effet de régulation à la fois des prix de l’immobilier 140 – Document provisoire du 16 novembre 2011 mais aussi des prix du foncier. C’est donc une action disait ce matin et que l’on va voir sous forme de carte : notable, vers laquelle il faut aussi aller, sans doute, sur on a des zones U avec des niveaux de densité très les communes périphériques. faibles. C’est le résultat d’une contrainte parfois puisqu’on est soumis à la contrainte de Il y a aussi les projets en cours, à ALATA ou à l’assainissement individuel, mais cette contrainte va APPIETTO, dans le cadre des Hameaux de l’Avenir, qui sauter. On est à la fois sur des densités faibles mais on mobilisent le règlement d’urbanisme sous forme de a aussi une part importante de parcelles vides sur ces secteurs d’aménagement, où on formalise très zone U. Il s’agit donc de travailler en priorité sur ces finement ce que l’on souhaite en termes de zones U avant d’ouvrir une nouvelle zone à urbaniser. morphologie mais aussi d’équipement public. Il y a la possibilité d’introduire sur ces secteurs une servitude Le troisième élément de l’action foncière, c’est de mixité sociale sur le même mode que le prévoit la l’intervention économique et financière. C’est celle ville d’AJACCIO, c’est-à-dire des parts de logement que l’on a toujours en tête. C’est la question de la locatif social à respecter. subvention, notamment pour des bailleurs sociaux : « mon foncier est cher, donnez-moi une subvention », Ces deux exemples préfigurent ce qui est une ce qu’on appelle la subvention pour la surcharge obligation légale dans le cadre de la loi Boutin, la loi foncière. De ce point de vue, le régime de subvention MOLLE, qui donne quelques nouveaux éléments en sur la surcharge foncière évolue, avec la possibilité matière de politique de l’habitat. Il y a désormais une d’une suppression de l’abondement de l’État sur la obligation lorsque ce nouveau PLH sera validé de surcharge foncière sur les programmes de logements mettre en œuvre les objectifs, notamment en termes locatifs sociaux. Donc, ce régime évolue du point de de seuil de logement locatif social voire au-delà, dans vue de la subvention de l’État. Par contre, dans le le cadre des PLU. Comme le disait Monsieur Franck cadre du précédent PLH un fonds d’intervention BARTOLI tout à l’heure, le PLH est un document de foncière a été mis en place par la CAPA et a été programmation : il n’est pas contraignant et n’est pas mobilisé, par exemple sur le terrain de Gaz de France. opposable aux tiers, contrairement à un PLU. Par L’achat d’un terrain de deux millions d’euros, pour une contre, l’obligation collectivité, en l’occurrence AJACCIO, mais en tout cas territorialisée de traduire ces objectifs dans les PLU ; l’achat d’un terrain de cinq cents mille euros ou d’un c’est-à-dire de dire combien on aura de pourcentage million d’euros pour une commune comme ALATA ou de logements sociaux par communes, ce qui n’était SARROLA ce n’est pas possible. De ce point de vue, ce pas le cas jusqu’ici. fonds d’intervention foncière est là pour venir en aide la loi MOLLE introduit, aux collectivités et pour faire éventuellement de Un autre élément en termes de piste d’action sur cette question de l’intervention règlementaire, l’action foncière, comme on l’a vu précédemment. c’est actualiser les règles d’urbanisme sur des zones qui Il y a la question de la subvention ou du prêt, et puis il sont classées parfois en zones U, en tout ca pour les y a la question du financement des équipements PLU, et qui vont être desservies par ce nouveau réseau publics. C’est une intervention qui relève de collectif d’assainissement, en vue de réguler et l’économie et de la finance. Sur le territoire, on d’encadrer la densification attendue. C’est ce que l’on fonctionne essentiellement avec la TLE – la Taxe Document provisoire du 22 novembre 2011 - 141 Locale d’Équipement – qui disparaît, et c’est peut-être dans le cadre du deuxième PLH. Sur les questions de l’occasion de retravailler sur ces questions de taxe potentialité de foncier urbanisable, on aurait tendance d’équipement. En tout cas, l’ex-TLE est une taxe qui à dire : « le foncier est cher, le foncier est rare, on est est totalement inadaptée lorsqu’on est sur un sur un territoire très contraint ». C’est vrai que l’on est développement résidentiel important, comme ça a pu sur un territoire très contraint, mais on a quand même être le cas sur le territoire périurbain des neuf du foncier. Ce foncier n’est pas public, il peut être communes de la CAPA. Elle s’élève autour de mille à privé, notamment sur les zones U. On a des zones U deux mille cinq cents euros maximum par logement, qui, du fait de leur densification, relèvent d’une lorsqu’on est sur les taux maximum. Or, ça ne permet densité de zonage AU et de ce point de vue ne pas de financer l’extension du groupe scolaire, mettons pas plusieurs fers au feu et travaillons en l’extension de la cantine ou un autre équipement. priorité sur ces zones U qui restent à densifier, Donc au-delà du projet sur ALATA d’un programme d’autant plus que l’on a un réseau d’assainissement d’aménagement d’ensemble – qui est un régime de qui arrive. Sur la carte des densités, vous avez des financement d’équipement public particulier qui densités inférieures à un logement à l’hectare ; et plus malheureusement disparaît dans le cadre de la vous allez vers les couleurs chaudes, plus on approche réforme de la fiscalité de l’urbanisme mais qui est des vingt-cinq, quatre-vingt logements à l’hectare. Il compensée par un autre dispositif – on est sur une TLE faut avoir en tête que lorsque l’on est en-dessous de qui, à ce jour, n’est pas adaptée pour financer les cinq logements à l’hectare, on est sur une densité équipements nécessaires. De ce fait, c’est la extrêmement faible. On n’a pas fait le calcul mais on collectivité qui doit faire ces investissements. doit tourner autour de 60 à 70 % où la densité est inférieure à cinq logements à l’hectare. Pour Il y a un autre élément à préciser par rapport à la information, une densité importante, c’est au-dessus question des taxes d’urbanisme. Il y a des questions de quatre-vingt à cent trente logements à l’hectare et, d’équité par rapport à un projet de lotissement, par on voit bien, c’est concentré essentiellement sur exemple, qui va amener une vingtaine de ménages ou AJACCIO et de manière très ponctuelle sur certains une trentaine de ménages. Il s’agit de partager et de cœurs de villages. Mais globalement on est quand mutualiser l’investissement qu’il faudra faire, par même sur des densités très faibles. Il faudra voir dans exemple pour l’extension de l’école. Mais au-delà, il y le cadre du PLH comment on se rapproche d’une a aussi un effet sur les prix : lorsqu’on impose à un densité qui tourne entre trente-cinq et soixante opérateur – qu’il soit lotisseur ou promoteur – une logements à l’hectare, c’est-à-dire une densité participation plus intermédiaire qui est recherchée aussi par les bilan acquéreurs de logements qui partent dans le importante, aux il doit équipements l’intégrer publics dans son d’opérations et c’est autant de moins qu’il pourra périurbain. verser au propriétaire du foncier qu’il acquiert pour son opération. C’est aussi un argument qu’il peut avoir On a également regardé un peu le foncier public, hors auprès du propriétaire dans sa négociation du foncier. les contraintes spécifiques – donc tous les Plan de Prévention des Risques - situés en zone urbaine à une Alors, on l’a vu, différentes actions sont présentes sur distance inférieure de deux cents mètres d’un bâti chacune des thématiques qui restent à développer existant. On a des volumes de foncier public qui ne 142 – Document provisoire du 16 novembre 2011 sont pas négligeables. Ce que l’on voit souvent des lorsqu’on travailler sur le foncier ce le nombre de équipements publics. délaisser de fonciers qui sont publics qui peuvent propriétaires au financement des Lorsqu’on est sur l’action foncière, qui relève appartenir à des collectivités ou à des établissements uniquement d’un tènement et qui pourrait publics. En l’occurrence, on a sur AJACCIO ou sur la déboucher sur une opération immobilière, plaine un certain nombre de foncier public qui serait c’est compliqué mais ça ne nécessite pas susceptible d’être identifié plus finement dans le cadre d’organisme ad hoc. Par contre, si on travaille d’une étude sur les gisements fonciers. sur la ZAC de MEZZANA, qui est un vrai projet d’aménagement public : que fait-on en Alors pour terminer après ce petit zoom sur les termes de mise en œuvre et d’outils de mise questions de potentialités foncières, se pose la en œuvre ? Ce sont des réflexions qui ont été question des enjeux qui pourraient donner lieu à lancées dans le cadre du précédent PLH : à un débat. moment donné, il faut se poser la question de l’organisme (public ou pas) qui va mettre en Il s’agit tout d’abord améliorer la veille œuvre ces actions. Dans le cas précis de la foncière ; c’est la première étape, et elle est incontournable. Avant même ZAC de MEZZANA, quel aménageur va d’agir, travailler à la réalisation, à la viabilisation, et observons, essayons de comprendre ce qui se passe. Certains éléments sont disponibles via le travail de la SAFER, qui permet d’avoir des informations là-dessus ; comme certaines communes ne sont pas dotées de PLU, elles ne peuvent pas disposer du droit de préemption urbain et du coup avoir cette source d’information que sont les DIA. Donc, il faut améliorer la veille foncière et envisager un droit de préemption urbain renforcé et à la revente des terrains ? Se pose également l’enjeu de la mobilisation des PLU, notamment en vue d’encadrer la densification attendue et aussi favoriser la production de logements locatifs sociaux sur le modèle envisagé par la ville d’AJACCIO avec sa servitude de mixité sociale de 25 % de logement locatif social sur les permis de construire de plus de quarante logements. plus élargi. Plus globalement, et pour avoir un peu travaillé sur le Il y a la question du recalibrage des taxes PLH de la communauté d’agglomération de BASTIA, on d’urbanisme : c’est une question de meilleure est sur un profil très différent. J’ai l’impression que le répartition le choix n’est pas fait entre ce qu’on pourrait appeler un propriétaire, l’opérateur et la collectivité ; urbanisme ou un aménagement « libéral » et un c’est urbanisme de aussi la plus-value favoriser entre indirectement la ou un aménagement plus production de logements locatifs sociaux par « interventionniste ». Je m’explique : soit on dit que les une exemption partielle ou totale pour ces logements à produire sur six ans sont produits programmes ; réguler uniquement par le privé, par des promoteurs privés indirectement, les prix du foncier. Se pose qui vont revendre en VEFA une partie de leur donc la question du niveau de participation programme en logement social et auquel cas on et puis, c’est l’encadre via des taxes d’urbanisme et via les PLU. Et si Document provisoire du 22 novembre 2011 - 143 l’on ne l’encadre pas, on fonctionne au fil de l’eau. Soit non) car il s’agit d’avoir une mixité dans l’opération ; – ce peut-être les deux à la fois – on va sur un schéma et elle doit être dense, car il ne s’agit pas de plus interventionniste avec des opérations publiques poursuivre des opérations de type cinq maisons à d’aménagement de type la ZAC de MEZZANA et on se l’hectare, mais effectivement de densifier le tissu. structure pour y aller. Mais dans tous les cas, il y a nécessité de faire des choix et d’établir une stratégie Donc dans ce cadre, l’exemple qui est cité depuis ce avec des dispositifs ad hoc. matin à plusieurs reprises, c’est celui de la parcelle Gaz de France boulevard Albert 1er qui a été préemptée par la CAPA après délégation du droit de préemption par la commune. La CAPA a acquis le terrain à deux Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : La question millions d’euros, suite à une procédure longue – le foncière des Président en a parlé – qui nous a amené devant le juge problématiques : elle est abordée à chaque fois que de l’expropriation, lequel a fixé le prix. La CAPA a l’on parle de développement de l’habitat : elle l’a été ensuite lancé un appel à projet qui a fixé un certain fortement et largement dans le premier PLH ; elle l’a nombre de contraintes : celles dont je viens de vous été aussi dans les assises initiées par la collectivité parler (33 % au moins de logements locatifs sociaux, territoriale de Corse. Parce qu’aujourd’hui, cette de l’accession à la propriété) mais également d’autres question-là avec celle des financements dont on contraintes propres à la parcelle et souhaitées par la parlera tout à l’heure, est effectivement au centre de commune support de l’opération : des commerces en la problématique. pied d’immeuble, des places de stationnement en est effectivement au cœur nombre suffisant, le traitement de la problématique Avant de lancer le débat et pour la compréhension de chacun, je vais expliquer le fonctionnement du Fonds d’Intervention Foncière dont on parle depuis ce matin. Le FIFH – le Fonds d’Intervention Foncière Habitat – a été créé par la CAPA en 2005 en pleine phase d’élaboration du premier PLH. Il consiste en une enveloppe financière qui est mobilisable pour acheter du foncier, dès lors qu’il se libère ou par voie de de l’écoulement des eaux et l’interface avec l’espace vert adjacent. Dans le cadre de cet appel à projet, plusieurs opérateurs ont répondu à la première phase, et un opérateur a été retenu lors de la seconde phase de sélection. Il va donc réaliser une opération de cent quatre logements dont quarante logements locatifs sociaux plus des commerces. Ainsi, le projet souhaité par les collectivités va être réalisé. préemption (c’est ce qui s’est passé pour le terrain de Gaz de France) ; porter ce foncier et le revendre à un Donc la CAPA a porté l’opération et va revendre le opérateur sous certaines conditions. La collectivité n’a foncier à l’opérateur au prix d’acquisition augmenté pas vocation à faire du portage sans ambition ou sans des coûts de portage. C’est-à-dire que pour la projet Fonds collectivité, c’est une opération blanche. Par contre, d’Intervention Foncière, la CAPA achète du foncier, le une petite commune n’a pas les moyens de mener ce porte et le revend à un opérateur, sous trois type d’opération et donc ça sera aussi le rôle du futur conditions : l’opération doit comporter au moins un établissement public foncier de mener ce genre tiers de logements locatifs sociaux, elle doit comporter d’opération : c’est-à-dire de porter le foncier et de particulier. Dans le cadre du au moins 50 % de logements en accession (sociale ou 144 – Document provisoire du 16 novembre 2011 permettre la réalisation d’opérations qui répondront trouver des modulations pour cet aspect des choses. aux contraintes que les collectivités fixeront. Pour avoir essayé de densifier un terrain en ville, j’ai constaté que ce qui m’a empêché de densifier jusqu’à Cette précision faite, je vous invite à lancer le débat ce qui m’était permis, c’est le nombre de voitures ; ce sur cette question foncière, sur la question de la qui bloquait l’opération, c’est qu’il fallait avoir tant de mobilisation des différents outils qui sont à la stationnements. Donc, disposition des communes, mais également sur les interventionnisme, je difficultés rencontrées par les opérateurs pour sortir l’interventionnisme. entre penche libéral évidemment et sur des opérations dans le contexte local que nous connaissons. Monsieur Paul CANET, Architecte : Vous parlez de l’opération de Gaz de France et vous dites « c’est une Monsieur Hugues ROLLAND : On a déjà beaucoup opération abordé le panaché des mesures à prendre pour transaction, ce n’est pas d’en retirer des bénéfices. Or maîtriser la veille foncière ; donc la préemption qui là, vous vendez une opération, vous vendez un terrain, semble être quelque chose de très difficile. Moi, je il va se faire un projet ; et celui qui va supporter les pense que l’habitat individuel, c’est un luxe. Ça va le conséquences, c’est quand même la collectivité parce devenir de plus en plus. Une proposition simple qui que vous allez avoir un surcroît de nuisances – qui est n’est pas antilibérale mais qui est interventionniste un dû à la fois aux circulations automobiles, mais aussi peu : c’est de taxer celui qui se permet de bouffer du tout ce qui est traitement des eaux usées et terrain, d’en manger trop. Donc il faut le taxer plus, compagnie. Donc ça, ça va rester quand même à la puisque pour lui, on va tirer les réseaux. Là où on tire charge de la collectivité et pas à la charge du bailleur. pour cent personnes, on va en tirer pour trois, donc il Faire des opérations blanches, peut-être mais il y a faut que ce différentiel se fasse ressentir dans la taxe peut-être une piste à chercher justement pour qui lui est attribuée. Ça, c’est une première chose. s’autofinancer blanche » : dans mais ce l’intérêt cadre-là : dans une c’est-à-dire simplement donner une concession pour une durée Après, je relance sur la voiture. Les nouveaux PLU ont tendance encore à augmenter la charge stationnement dans un cadre de densification. On nous demande trop de voitures alors qu’il y a des villes congestionnées qui commencent à dire « plus de voitures dans les opérations ». Ça nous permettrait en plus de densifier des endroits enclavés. On devrait revenir sur cette notion d’obliger d’avoir du stationnement. Il y a des gens qui sont prêts à ne plus limitée d’utilisation et après, tout le bénéfice de l’opération reviendrait à la collectivité, ce qui lui permettrait d’avoir des financements qui se pérenniseraient dans l’avenir. On peut commencer petit mais au fur et à mesure, en rajoutant des opérations comme ça, ça peut être un palliatif au recalibrage des taxes d’urbanisme ; ou comme disait mon confrère « faire payer ceux qui sont sur des terrains tous seuls ». avoir de voiture, des gens qui sont prêts à faire du covoiturage ; donc, pourquoi on les obligerait à avoir trois stationnements sur leur parcelle, par exemple. C’est quelque chose à réviser. Peut-être on peut Document provisoire du 22 novembre 2011 - 145 Monsieur Paul CASALONGA, Architecte : Avant d’être En ce qui concerne le recalibrage des taxes architecte, je suis d’abord un habitant. En tant d’urbanisme, je suis tout à fait d’accord avec mes deux qu’habitant, je pense qu’effectivement le problème confrères : celui qui veut avoir sa maison au milieu de des voitures qu’a soulevé Hugues ROLLAND est ses dix hectares, il faut qu’il paie davantage. important, mais c’est lié à un développement considérable des transports collectifs, sinon on ne Concernant les outils d’aménagement public pour pourra pas diminuer le nombre de voitures et donc on mettre en œuvre les projets d’aménagement, je n’ai ne pourra pas diminuer le nombre de parkings. pas d’observation précise. Développer les transports collectifs, ça coûte aussi… il faut des investissements importants, mais il faut y penser. Il y a déjà eu des efforts dans ce sens-là, mais il y a encore beaucoup à faire ; il y a aussi le développement des pistes cyclables, bien que certaines zones d’AJACCIO ne soient pas très Pour ce qui est de la mobilisation des PLU, obligés d’encadrer la densification, je voudrais simplement dire qu’on parle de réseaux collectifs d’eaux usées. Or, on a de plus en plus, tout un arsenal de solutions qui permettent une autonomie : les mini-stations et les micro-stations fonctionnent beaucoup mieux que les favorables aux pistes cyclables. gros éléphants… chacun sait que les merdes Cette petite parenthèse terminée, je vais essayer de d’éléphants sont plus grosses que les crottes de répondre aux questions une par une. En ce qui lapins ; ça s’intègre plus facilement. Tout compte fait, concerne la veille foncière, j’ai assisté à pas mal ces systèmes d’assainissement par micro-stations ne d’enquêtes publiques concernant des documents sont à la charge de la collectivité, mais à la charge du d’urbanisme, cartes communales ou PLU, et j’ai promoteur qui, bien entendu, va l’intégrer dans son rarement vu une carte du type celle que vous avez prix de revient. Si on va vers une autonomie, il y aura présentée tout à l’heure, où on fait apparaître moins de besoins en participation des propriétaires effectivement les terrains qui appartiennent aux aux financements des équipements publics. collectivités, qu’il s’agisse de collectivités des communes, qu’il s’agisse des départements ou d’autres organismes privés ; parce que c’est là, en priorité, qu’il faut essayer de construire. Au niveau de ces cartes foncières, pour pouvoir faire une veille efficace, il faudrait aussi noter d’une autre couleur, en rouge, les terrains qui sont dans une indivision telle que ça peut être un très beau terrain, mais il y a cent cinquante propriétaires et donc on ne peut pas espérer rapidement mobiliser ces terrains ; de façon à avoir une représentation graphique pour véritablement voir quelle est la structure du foncier sur l’ensemble du territoire. Concernant le type de développement d’urbanisation, je dirais que je suis interventionniste mais je pense qu’il faut laisser quand même la place à des interventions libérales à conditions qu’elles soient encadrées et à partir du moment où, comme vous l’avez dit tout à l’heure, il existe un certain nombre de choses. C’est du libéral encadré et ça peut donner des résultats positifs. Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Sur la question des micro-stations, il y a aussi la question de l’entretien de ces équipements une fois réalisés ; peutêtre des maires de communes rurales pourront témoigner. 146 – Document provisoire du 16 novembre 2011 voulait dire mettre de l’eau, donner le foncier gratuitement pour faire des opérations immobilières, Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : On dit « quels et déclasser les terrains : c’est une opération qui aurait enjeux de mobilisation des PLU en vue d’encadrer la été du pillage des fonds publics. Donc, on a refusé et densification attendue par l’arrivée des réseaux », mais on l’a laissé à des agriculteurs, avec un contrat pluri- il y a un aspect que je n’ai pas entendu évoquer : c’est exploitations pour un agriculteur. Ça ne rapporte pas la possibilité pour une commune qui a du logement grand-chose mais au moins, les terrains sont clôturés social d’augmenter le coefficient d’occupation des sols et ils servent à quelque chose. Je prends cet exemple, de 50 % par rapport au coefficient existant et donc de parce que c’est un peu caricatural mais c’est comme densifier un peu plus le logement social. Par exemple à ça : le débat a eu lieu pour l’agriculture ou contre le AJACCIO, si vous avez un coefficient de 0,6 : vous golf. Il est possible de faire un golf mais ailleurs, sur un pouvez avoir 0,5 de plus, c’est-à-dire 0,9. C’est quand terrain privé. On ne souhaitait pas que les terrains même important, la loi permet d’augmenter la publics puissent servir à un investissement de cette densification du logement social et ça permet de nature où les investisseurs seraient venus rentabiliser mieux équilibrer certaines opérations. Ce n’est rien, des efforts des contribuables. mais c’est beaucoup pour une ville comme AJACCIO. Ce coefficient, il est limité au logement social ; on peut Maintenant, quand il s’agit d’aménager la commune, il donc augmenter la part du logement social dans faut du terrain public. On le voit dans le projet ANRU, certaines communes qui ont la possibilité de le faire. on n’a pas les moyens d’aménager comme ça, il faut absolument acquérir du foncier. Quand on commence La question foncière est assez complexe. J’entends l’opération ANRU, il y a à peu près deux hectares et dire qu’il faut d’abord repérer les espaces publics, les demi de terrains publics, places publiques et autres. ; à propriétés publiques, celles de la commune : AJACCIO la sortie de l’opération, il y en aura seize parce qu’on a beaucoup de terrains communaux mais c’est sur les aura récupéré du foncier pour des bassins de hauteurs de la Route de Sanguinaires, c’est-à-dire tout rétention, pour des espaces publics, pour des ce qui est aujourd’hui classé en espaces bois et voieries… À AJACCIO, vous avez – mais c’est valable classés, soit deux mille hectares. Ils sont inutilisables, aussi ailleurs mais surtout chez nous – une incertitude ce sont deux mille hectares à préserver. Sur la CAPA, juridique sur la plupart des espaces collectifs qui est c’est autre chose ; parce qu’il y a une différence de la extraordinaire. Quand on commence par faire un structure foncière entre AJACCIO ville et le périurbain. diagnostic foncier, on s’aperçoit qu’on ne sait pas où Mais dans une ville comme AJACCIO, où on a un grand se trouve la propriété publique et où se trouve la territoire communal qui fait 82 km², il faut quand propriété privée : c’est un travail minutieux, détaillé, même savoir que sur huit mille deux cents hectares, il très ennuyeux, qu’il faut absolument faire sinon on ne y en a au moins deux mille qui sont totalement gelés. peut rien faire. Ensuite, il y a notamment la Vallée de Saint-Antoine, où il n’est pas question de faire autre chose que de Bientôt, il va y avoir une place aux Salines, sur l’ancien l’agriculture ou une zone naturelle. Il y a eu un débat emplacement de l’école Mérimée, qui va être détruite au conseil municipal pour savoir si on allait payer un et où on fera une place centrale avec la place en face golf là-bas sur des crédits publics ; mais un golf, ça qui appartenait anciennement à Erilia. Pour aménager Document provisoire du 22 novembre 2011 - 147 cette place, il a fallu faire transférer la propriété de absolument qu’il y ait une structure capable l’espace d’Erilia à la commune à titre gracieux et d’acquérir. démolir une école qui était devenue dangereuse. Cela pour dire que ça n’est pas si simple que ça. Si on veut La question de la préemption est un peu plus aménager le chemin de Candia comme on est en train complexe. Pour le terrain de Gaz de France, c’est la de le faire, il faut acquérir des parcelles pour élargir la ville qui a décidé de préempter et qui a proposé de voierie, parce qu’on n’y arrive pas autrement, et ces déléguer son droit de préemption à la CAPA, parce parcelles coûtent cher. Pour les bassins de rétention, il que la CAPA avait les moyens financiers d’acheter. La faut acheter des terrains, qui ne pourraient servir à ville ne pouvait pas mettre deux millions d’euros sur rien d’autre, mais quand on ne veut pas vous les ce projet. Nous pensions que deux millions d’euros, vendre, il faut exproprier. Il y a donc toute une série c’était trop cher et on a donc délibéré, à la CAPA de mesures à prendre pour acquérir de l’espace comme à la ville, dans le même sens et à l’unanimité. public, qui sont considérables. C’est important : à l’époque, il y avait toutes les tendances représentées à la ville et à la CAPA – droite, Donc, la question foncière est stratégique pour le gauche et nationaliste – et on a eu des décisions logement mais aussi pour l’aménagement urbain et unanimes. Si elles ne sont pas unanimes, les décisions pour des équipements publics ; ça va ensemble. La de cette nature sont fragiles ; unanimes, elles sont très première chose à faire, c’est de connaître en détail la fortes, elles sont presque irrésistibles. C’est aussi un structure foncière de la commune. Il y a des aspect important des choses : il faut un consensus sur propriétaires privés : ils font un peu de rétention ces objectifs-là. Il faut que la question du logement foncière. Ils attendent que ça monte même s’ils sont soit classés en zone à urbaniser, NA ou zone AU… ils traditionnels. Il faut qu’on arrive à dire que sur cette attendent. Le terrain pour l’hôpital, c’est l’hôpital qui question-là, tout le monde est d’accord. De manière à l’a acheté ; on a déclassé cette parcelle, mais pour la ce que, ensuite – parce qu’il y a toujours des vendre, ça a été un débat et il a fallu menacer problèmes qui surgissent d’exproprier : même pour l’hôpital et tout est comme effectivement débattre avec les quartiers et avec les ça. Il y a donc une bataille foncière – on peut parler de divers intervenants. un peu extraite des débats politiciens ensuite – on puisse bataille foncière – très complexe. Pour Gaz de France, on a négocié chaque petit Le grand mérite de la réflexion de la CAPA a été de morceau de terrain avec les voisins avant de sortir le poser cette question pour le logement à travers le permis – il y a un permis modificatif qui est sorti Fonds d’Intervention Foncière Habitat. Maintenant, le maintenant pour améliorer le permis initial après relais est pris avec l’établissement public foncier de la négociations avec tous les riverains – ce qui n’est pas région et je pense que là, on va vers une solution. On évident. On avait des recours possibles, il y a même eu aura une structure publique qui aura quelques moyens quatre recours gracieux, mais ils sont devenus sans – peut-être pas assez –pour acheter des terrains, faire recours du tout parce qu’on a discuté et parce qu’on a de la veille foncière avec les communes, acheter des amélioré les choses. Cette question est fondamentale : terrains et les mettre à disposition des opérateurs. Il on ne fait rien sans l’accord des gens, l’accord en n’y a pas d’autre façon de faire pour le foncier, il faut amont et l’accord après, en aval. L’état d’esprit est 148 – Document provisoire du 16 novembre 2011 essentiel : est-ce qu’on veut obtenir satisfaction dans PLU ni de POS valant PLU, et qu’elles ne peuvent donc le sens de l’intérêt public, ou est-ce qu’on veut pas créer le droit de préemption urbain, et encore imposer de manière unilatérale quelque chose qui moins créer le droit de préemption urbain renforcé. pourrait ne pas réussir ? Il vaut mieux avoir l’adhésion Donc ça vaut seulement pour certaines communes qui des personnes concernées, plutôt que leur imposer ont leur PLU, comme la commune de CUTTOLI, ou quelque chose, parce que tôt ou tard, ça se retourne. celle d’AJACCIO. Il y a donc une question en amont qui Si je prends Gaz de France, ça aurait pu échouer si on devrait être posée, c’est comment faire en sorte que n’avait pas négocié avec les voisins, parce que plein de l’ensemble des communes de la CAPA ait un PLU qui monde se serait mis en travers d’une manière ou leur permette ensuite de créer cette veille foncière ? d’une autre. Une pétition au départ, ça n’a l’air de rien Par ailleurs le DPU n’est pas le seul moyen de créer de et puis, ça peut devenir un énorme problème de la veille foncière : il y a par ailleurs la possibilité de société ; donc il faut absolument négocier. Il faut créer des zones d’aménagement différé comme sur la convaincre. Je tiens absolument à cette notion-là, commune de SARROLA où ça a été institué. Je pense parce qu’il n’y a pas d’aménagement possible s’il n’y a qu’on pourrait examiner la possibilité au travers du pas la concertation ; c’est-à-dire, en fin de compte, la nouveau PLH de créer sur l’ensemble du territoire de participation des habitants à l’avenir de leur cadre de la CAPA un certain nombre de nouvelles zones vie, à la transformation de leur cadre de vie. Encore d’aménagement une fois, ce ne sont pas des tâches simples, ce sont préemption serait peut-être délégué à la communauté des tâches extrêmement lourdes, qui prennent d’agglomération. Je ne sais pas dans quelle mesure beaucoup de temps, mais si vous ne le faites pas, vous ceci est possible mais je pense que c’est quelque n’avancez pas. chose à étudier sur les possibilités juridiques de faire, différé, dont le bénéfice de parce que les zones d’aménagement différé sont sur Alors, il faut avoir des cadres, comme le fait le PLH : des espaces très larges et souvent non bâti, souvent à c’est un cadre général, un cadre de planification, de l’extérieur des territoires déjà urbanisés. Donc ces ZAD programmation. Il faut avoir ce cadre-là, parce que s’appliquent souvent sur des territoires qui ne sont sans ça, vous ne faites rien. Il faut une politique pas encore dans des fonciers où le marché est très concertée et après, dans la mise en œuvre, il faut qu’à tendu, ce qui permet d’acquérir le foncier à un prix chaque moment, il puisse y avoir un contrôle public de assez faible et donc de se prémunir en amont des cette mise en œuvre. S’il n’y a pas une forme de dérapages que l’on constate depuis un certain nombre contrôle public, tôt ou tard, ça se retourne contre d’années, notamment la périurbanisation autour vous. d’AJACCIO, dans les premières couronnes périurbaines. Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : En illustration du Monsieur Stéphane LECOMTE, responsable de l’aménagement à la CAPA : Concernant le droit de préemption urbain, je crois que ça va être difficile à mettre en œuvre tout de suite, pour au moins six des dix communes de la CAPA, puisqu’elles n’ont pas de propos, vous avez la carte de l’état d’avancement des différents PLU et cartes communales. Sur la CAPA, vous avez aujourd’hui trois communes qui ont une carte communale approuvée (SARROLA-CARCOPINO, TAVACO et VALLE-DI-MEZZANA), AJACCIO qui a un POS Document provisoire du 22 novembre 2011 - 149 valant PLU mais qui est en cours de révision, trois taux de cette nouvelle taxe d’aménagement à un taux communes hors AJACCIO qui ont un PLU approuvé – extraordinaire du droit commun, lequel est toujours VILLANOVA, ALATA et CUTTOLI-CORTICCHIATO. Vous comme l’ancienne TLE entre 1 et 5 %. Pour ces avez également un certain nombre de PLU en cours secteurs d’élaboration : la commune de SARROLA-CARCOPINO, investissements publics surabondants – et c’est une qui est aujourd’hui en carte communale, qui va passer manière de faire participer les propriétaires – on peut au PLU et trois communes qui sont aujourd’hui faire passer le taux jusqu’à 20 % sur une base qui est soumises au règlement national d’urbanisme et qui changée et qui permet aux collectivités de gagner un sont en cours d’élaboration d’un PLU, à savoir peu plus au travers de la taxe d’aménagement que ce APPIETTO, AFA et PERI. qu’elles gagnaient précédemment au travers de la TLE. Monsieur Stéphane LECOMTE : Il est vrai que cette Concernant l’outil d’aménagement, public ou non, qui veille foncière, c’est sans doute une démarche où nos permettra politiques peu d’aménagement public de la ZAC de MEZZANA : la aujourd’hui, parce qu’effectivement, on n’a pas créé question est encore un peu prématurée à mon sens, d’observatoire du foncier et notamment du foncier puisqu’une ZAC comporte deux parties : un dossier de public actuellement en possession de diverses création et un dossier de réalisation. C’est seulement collectivités ou institutions publiques. au moment de l’élaboration du dossier de réalisation publiques pêchent encore un spécifiques, de mettre qui en demandent œuvre les des projets qu’on se pose la question de l’aménageur à venir ; qui Sur les enjeux de recalibrage des taxes d’urbanisme, peut être un aménageur privé, un aménageur semi- on est en plein dedans, puisqu’on est en train de public du type société d’économie mixte, un travailler avec les neuf communes hors AJACCIO – aménageur public, et pourquoi pas la CAPA qui puisqu’AJACCIO traite son affaire elle-même parce pourrait se poser la question de réaliser en régie – ce qu’elle a des services structurés qui lui permettent de qui est peu probable – les aménagements publics de la le faire très bien – à la prise de nouvelles délibérations ZAC de MEZZANA. Donc à mon avis, cette question-là instituant la nouvelle taxe d’urbanisme qui s’intitule est un peu prématurée, mais lorsqu’elle devra se désormais Taxe d’Aménagement, qui vient effacer la poser et qu’on devra y répondre, il y aura une TLE qui a existé pendant plusieurs décennies et qui est consultation qui se fera comme se font un peu les plus lisible et plus facile d’utilisation, et qui permet appels d’offres. Cette consultation permettra aux comme auparavant d’identifier des secteurs à différents aménageurs présents sur le territoire ou potentiel d’aménagement d’ensembles particuliers. désireux de venir travailler sur le territoire de se Là, où précédemment il y avait des secteurs qui mettre en concurrence et de proposer le meilleur étaient portés par des programmes d’aménagement projet, qui, de toute façon, sera un projet qui devra d’ensemble ou en cours à l’étude pour devenir des correspondre programmes d’aménagement d’ensemble comme sur préalablement par les collectivités au travers du le Col du Pruno à ALATA, on va se poser la question dossier de création de la ZAC. C’est ce qui est avec les communes concernées dont ALATA mais important dans l’outil ZAC : il permet de ficeler également totalement SARROLA, CUTTOLI-CORTICCHIATO ou APPIETTO. On va se poser la question de faire passer le 150 – Document provisoire du 16 novembre 2011 à les tous les orientations, objectifs les prédéfinis objectifs, les programmes précis d’un futur aménagement et ensuite de le verrouiller dans le cadre de la signature d’Aménagement Concerté (ZAC). Et puis, il y a un d’un traité de concession avec un futur aménageur – troisième système de participation qui est permis par qui ne peut faire que ce qu’on lui a permis de faire au le code de l’urbanisme, mais qui est très peu utilisé et travers du traité de concession. pas du tout ici, qui s’appelle le Programme Urbain Partenariat (PUP), qui permet de faire une convention Sur les enjeux de la mobilisation des PLU en vue entre le public et un aménageur privé pour le faire d’encadrer la densification, je rejoins tous les participer à une partie des aménagements publics qu’il architectes qui ont prôné le sur-paiement pour ceux génère de fait. Je ne crois pas qu’il y ait d’autres qui souhaitaient se faire construire de très grandes systèmes de participation qui puissent exister. villas sur de très beaux terrains à des sous-densités manifestement honteuses compte tenu du grignotage Alors quel type de développement de l’urbanisation : foncier que l’on constate déjà aujourd’hui et que l’on libérale ou interventionniste ? Je n’aime pas beaucoup essaie de faire disparaître au fur et à mesure. La cette question, parce que je pense qu’en fait, la récente loi qui vient instituer la taxe d’aménagement question, c’est plutôt de savoir quel dosage dans institue également un versement pour sous-densité, l’urbanisme et dans l’aménagement on met, quelles qui permet de faire payer ceux qui ont les moyens de proportions on met dans l’action publique ? Parce que se payer une grande villa sur un énorme terrain. Ils l’action publique est forcément volontariste. Quel pourront continuer à le faire parce qu’on n’est pas dosage on met entre l’urbanisme règlementaire et dans un système totalement interventionniste ; on l’urbanisme opérationnel ? C’est-à-dire qu’est-ce n’est pas dans l’Union Soviétique des années 80. Donc, qu’on laisse dans le champ des possibilités de faire au on permet quand même que les gens continuent à travers d’un PLU qui, malgré tout, encadre les choses pouvoir se construire des belles villas s’ils le peuvent, et les encadrera de plus en plus, puisque la loi mais des dispositifs nouveaux permettent de faire Grenelle 2 vient encore de créer un nouveau payer à ces gens, qui ont les moyens de le faire, la document, qui s’introduit entre le PADD et les moitié du prix du terrain qu’ils ont « gâché ». Compte documents règlementaires et qui s’intitule "les tenu d’une densité minimum fixée préalablement, ils orientations d’aménagement et de programmation" et auraient pû construire sur tant de mètres carrés. Ils qui rend encore plus opérationnels les PLU. En fait, il ont voulu construire sur dix fois plus. Ils paient la existait un grand écart il y a dix ans, au moment du moitié du terrain qu’ils ont « gâché » à côté. vote de la loi SRU, entre les anciens POS et les ZAC de l’époque : les POS étaient totalement non- On a déjà parlé de la participation. Les participations opérationnels des propriétaires existent pour le financement des opérationnelles et venaient se poser comme des ovnis équipements publics et des aménagements publics ; il sur des POS qui n’y pouvaient rien et qui n’avaient faut les utiliser. Elles sont de trois grands types. Il y a la aucun contrôle sur elles. Ce grand écart est en train de nouvelle taxe d’aménagement. Il y a le système de complètement se réduire aujourd’hui pour vraiment participation dans les zones d’aménagement concerté, faire de ces deux documents, PLU et ZAC, des puisque les aménageurs et les constructeurs doivent documents à portée opérationnelle. Mais, encore une participer au prorata des besoins qu’ils génèrent dans fois, je pense qu’il faut pouvoir préserver la liberté, le cadre de leurs futures constructions dans la Zone mais qu’il faut pouvoir la contrôler au maximum aussi et les ZAC étaient totalement Document provisoire du 22 novembre 2011 - 151 bien au travers de l’urbanisme règlementaire que de quand même des prises en compte fortes de la l’urbanisme opérationnel. On a tous les moyens de le nécessité d’avoir des terrains qui sont « bloqués » faire. pour avoir un certain nombre d’opérations. Je prends l’exemple de ma commune, j’ai zéro mètre carré de foncier public, à l’instar d’autres communes je n’ai que du privé. A partir de là, dès que l’on veut négocier Monsieur Dominique BOURDELON, Direction des Territoires et de la Mer : Je ne reprends pas ce qu’a dit Monsieur LECOMTE sur la réforme des taxes d’aménagement, puisque c’était là-dessus que je voulais intervenir. Pour répondre en complément aux préoccupations de notre ami ROLLAND, architecte, sur la consommation des terrains : la réforme des taxes prévoit quand même de taxer les garages au même titre que l’habitation, sauf s’ils sont en-dessous d’un quelque chose, il faut aller voir le propriétaire – qui par philosophie du porte-monnaie préfère vendre à cent euros plutôt que de vendre à dix - et s’il n’y a pas de démarches qui sont contraignantes vis-à-vis du règlement du PLU, on n’arrive pas forcément à avoir ce que nous voulons. C’est donc important qu’au niveau d’un territoire pertinent, nous ayons les mêmes visions au niveau de l’approche de la façon dont on traite le foncier. mètre quatre-vingt et les parkings aériens seront également taxés de façon forfaitaire, comme les Quand sur une commune, je prends la mienne, on piscines. Donc, ça va dans le sens d’une taxation sur bloque un terrain en zone 2AU, parce qu’il n’y a pas le une « consommation » excessive du foncier. tout-à-l’égout, en attendant le tout-à-l’égout et que sur une commune limitrophe, on donne des permis de construire dans le cadre du règlement d’urbanisme, on Monsieur Etienne FERRANDI : Par rapport à ces questions qui sont posées, il y en a une qui me semble essentielle : c’est la nécessité de doter les communes d’un territoire qui a des ambitions communes, d’un PLU ; parce que l’organisation administrative des communes, ce n’est pas forcément l’organisation des territoires réels avec les bassins de vie. Il y a, bien sûr, des interférences fortes entre la commune d’ALATA et VILLANOVA. Les enfants de VILLANOVA viennent à l’école d’ALATA. La vallée du Cavalu Mortu qui sépare ALATA de VILLANOVA et d’AFA a les mêmes problématiques. Donc il est important sur des territoires pertinents d’avoir des réflexions sur les PADD et ensuite, sur les déclinaisons des PLU, qui sont les règlements et les zonages qui s’adaptent à ces PADD, qui sont, eux, la volonté des politiques. Si on veut aborder la question globale du logement et du droit de préemption, il faut que dans les PLU, il y ait 152 – Document provisoire du 16 novembre 2011 n’a pas forcément la même vision des choses. Et donc, au final on n’a pas la même latitude vis-à-vis des promoteurs quand on est dans un PLU et quand on ne l’est pas. Et ça, c’est extrêmement important. Quand on a un PLU, on fait du libéral interventionniste. On laisse la porte ouverte mais on essaie quand même de défendre au maximum l’intérêt public et c’est quand même une clé de voûte qui doit mobiliser les conseils municipaux et les élus avec des outils que nous avons déjà à notre disposition. Il est plus facile de faire une ZAC, de discuter avec un propriétaire privé quand le règlement du PLU met le bâton dans la main du maire. Je suis un peu basique dans mon propos mais à un moment, c’est comme ça que les choses se passent et il ne faut pas le perdre de vue ; sinon, on va être amené, en tant que communes, à acheter des terrains à prix d’or parce qu’on ne les a pas préparés en amont dans les PLU. Il y a véritablement quelque chose à voir pour que nous soyons à peu près tous cohérents ; Monsieur Paul CASALONGA : Sur l’ensemble du même si les problématiques sont différentes sur les territoire, est-il prévu de réaliser un SCOT, Schéma de communes, même si la commune de la Haute Vallée Cohérence de la Gravona ou de la Basse Vallée de la Gravona éventuellement les approches trop différentes entre n’ont pas les mêmes problématiques que celles du deux communes voisines ? Territorial, qui pourrait limiter Listincone ou vice-versa ou de la Rive Sud, il y a quand même une trame. Il y a quand même une ossature, un Quand on parle de la participation des propriétaires au squelette commun que l’on devrait avoir sur tout le financement des équipements publics, je voudrais dire grand AJACCIO avec la Rive Sud, la Vallée de la que ce n’est pas seulement aux équipements. Il y a Gravona, la Vallée du Prunelli : parce qu’ici le bassin certains services, comme par exemple les transports, de vie pertinent, c’est quand même le grand AJACCIO ; qui ne sont pas des équipements. Dans les transports, ça ne s’arrête pas aux frontières du Valle-di-Mezzana les routes ce sont effectivement des équipements, ou de la plaine de Campo dell’Oro, Je crois que c’est mais est-ce qu’on peut considérer comme tel les bus quand même quelque chose qu’il faut apprécier. et les véhicules ? En général, ce n’est pas le cas. Si on veut diminuer le nombre de véhicules donc diminuer Ensuite, en ce qui concerne les systèmes le nombre de places de parking nécessaires, encore d’assainissement, je suis pour que les choses se faut-il que les propriétaires, les promoteurs fassent de façon un peu plus fine. Si effectivement, on participent au financement du réseau des moyens de veut aller à quatre-vingt logements à l’hectare, je transport, pas seulement de la voierie. pense qu’il ne peut y avoir que des stations d’épuration importantes et qui peuvent aller vers cet objectif-là. Ensuite, il y a des stations d’épuration à moindre coût, des petites stations d’épuration qu’il ne faut pas opposer avec la grande : il y a des complémentarités en fonction du territoire, en fonction du projet d’aménagement durable que l’on fait. Il est évident que tirer trois kilomètres de réseau pour un abonné, c’est un non-sens. Mais avoir des réseaux densifiés dans les zones que l’on a voulu et que l’on veut densifier, il faut à tout prix le faire parce que sinon on va avoir un territoire qui est, de façon importante, souillé et l’on aura des taxes de raccordement qui seront quand même très chères si on ne va pas sur des stations plus importantes. Ce n’est pas en contradiction, s’agit d’adapter le moyen à l’objectif d’urbanisation que nous voulons. Monsieur Stéphane LECOMTE : Je reprends la parole, car je m’occupe également du pilotage du SCOT pour la région ajaccienne. On est au tout début de la démarche. Les élus du Conseil communautaire, ont pris en 2010 la délibération qui lançait la démarche, mais pas d’une manière normative ni véritablement fixée par des textes ; c’était plus une délibération d’intention. A partir de là, les premiers travaux ont été menés et les pré-diagnostics ont été réalisés. Maintenant, il s’agit de faire partager ces prédiagnostics, de les enrichir et les compléter avec tous les acteurs institutionnels ou non du bassin de vie ajaccien, parce qu’on est bien conscient que le périmètre de la CAPA ne suffit pas à embrasser toute la cohérence de la région ajaccienne. Donc, il y a un séminaire qui doit se tenir début 2012, auquel on travaille dès aujourd’hui, autour de ces pré-diagnostics Document provisoire du 22 novembre 2011 - 153 thématiques sur lesquels on a travaillé en matière de projet, je ne crois pas qu’il est mort : il transparaît logement, encore au travers du PADD de la ville d’AJACCIO mais de développement économique, de transport public, de social, d’environnement au sens la route est longue. large, et de documents d’urbanisme communaux. Sur tous ces sujets, il faut désormais que l’on mène une action de rapprochement et de concertation. Comme a dit Monsieur LUCIANI, le maître mot de l’urbanisme, c’est la concertation avec tous les territoires voisins pour se forger ensemble une idée commune en dehors de toute tendance politicienne, une idée commune du projet à vingt ans que les habitants de la grande région ajaccienne souhaitent donner pour leurs enfants et leurs petits-enfants, pour que le territoire ajaccien soit encore meilleur qu’il n’est aujourd’hui. Je n’ai pas la vision pessimiste du territoire qui a été exprimée parfois par certains ici. Je trouve que l’on vit dans un très bel endroit avec énormément de potentialités et qu’il y a quand même des choses à améliorer. Comme le disait très bien Monsieur DOMINICI – l’ancien maire d’ALATA – lors d’une présentation sur le SCOT : « la seule question qu’on doit se poser quand on entame un SCOT, c’est qu’est-ce qu’on va pouvoir améliorer ensemble sur un territoire ? » ; ce qui rend la chose beaucoup moins complexe et coercitive que structurer ensemble des intercommunalités, parce que là, il faut se poser d’autres questions : qu’est-ce que ça va me coûter et qu’est-ce que je vais y gagner financièrement ? Pour le SCOT, on se projette ensemble : la démarche a commencé. L’autre question, portait sur les transports publics. Je suis complètement d’accord sur le fait qu’il faille aller beaucoup plus loin dans la réalisation de notre transport public ajaccien. On n’est qu’au début d’une aventure, et au début de travaux d’amélioration du système de transports publics, mais il y a encore beaucoup à faire. On avait étudié en son temps un projet de transports en commun en site propre lourd, de type tramway ou bus à haut niveau de service. Ce 154 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Monsieur Hugues ROLLAND : Je suis tout à fait d’accord pour dire que nous sommes dans un superbe endroit ; c’est justement pourquoi je suis chagriné quand on voit qu’on le massacre un petit peu. Pour les eaux usées, on aurait pu aussi écorner un peu les multinationales qui sont derrières cet immense marché, qui profitent des mannes d’un État providence qui se retire, et qui finalement reprennent leurs billes et après chacun est ponctionné comme bon leur semble avec des systèmes souvent absurdes où on va réunir des hameaux, des vallons… il y a des pompes de relevage partout. J’ai vu ça dans ma commune à Serra di Ferro, où je n’ai jamais vu une épuration aussi absurde. Enfin… ça a été décidé il y a longtemps donc on ne peut pas y revenir, paraît-il. Il faudrait quand même cesser ces absurdités. Pour ce qui est du paradigme libéral, je suis pour le libéralisme mais il faut que les individus soient à la hauteur de la liberté qu’on leur concède. Or, quand j’ai regardé les audits sur l’Agenda 21, je vois les questions auxquelles les gens répondent. Ils s’en moquent du côté collectif : ils ne veulent que des choses pour eux-mêmes. Donc, je veux bien un urbanisme de participation, mais si on écoute et si on va dans le sens des suffrages, on va droit dans le mur. Il faudra quand même un peu de volontarisme. Il faut bien écouter les gens, mais tout le monde ne peut pas être expert. Je sais que grâce à internet, tout le monde se croit expert, tout le monde peut exprimer ce qu’il veut sur tout. On sape l’autorité à la fois des gens qui sont sachant ; mais bon, nos politiques participent à ça même au niveau national. Si on fait des études, qu’on est surdiplômé et en même temps, on est à égalité de extrêmement isolées ; il y a aussi – en tout cas chez parole et de savoir avec le commun, je ne vois pas à nous – la nécessité d’avoir des surfaces qui sont très quoi ça sert qu’on ait autant de diplômes et qu’on importantes pour pouvoir avoir un assainissement nous demande autant de sésames pour finalement correct, étant donné qu’on est sur un sous-sol être complètement sapé dans notre autorité. C’est argileux. Et encore, malgré les surfaces, on se retrouve dans tous les domaines, et tous les professionnels le avec pas mal de problèmes. Donc là aussi, il faudrait y ressentent : on n’a plus de parole. Il ne s’agit pas regarder de près si on veut rester au plus près du d’être la république des experts, mais tout le monde concret. Sinon, on peut avoir une discussion, bien ne peut pas avoir la science infuse et fuser son opinion entendu, sur le principe ; et sur le principe, on pourrait ou son avis. Tout le monde en a un, mais à un moment sans doute être d’accord. donné, il faut raison garder et aller dans le sens des choses qui ont été acquises depuis des générations et Sur le problème des SCOT et des PLU, je crois qu’on a des générations. C’est ça qui me trouble un peu. Là, oublié peut-être de parler d’une notion qui est celle j’espère que ce n’est pas purement électoraliste d’un plan à l’échelle de la Corse, qui s’appelle le d’aller dans ce sens très à la mode du participatif. PADDUC ; qui est très largement en retard et qu’il faudrait, à un moment donné ou à un autre, phaser avec les SCOT parce qu’actuellement, il y a une démarche de SCOT en Balagne et une démarche de Monsieur Jean BIANCUCCI, maire de CUTTOLI- SCOT dans le pays ajaccien. Bien entendu, il y aura des CORTICCHIATO, Vice-président de la CAPA : Notre débats à l’Assemblée de Corse. Donc, il faudrait que commune est dotée d’un PLU et on a un droit de tout cela fonctionne dans la plus grande cohérence préemption renforcé ; par expérience, je peux vous possible, sachant que par ailleurs, au niveau des dire que c’est une espèce de tour de contrôle et on territoires – des vallées, des villages –, il y a des sait exactement ce qui se fait sur la commune, ce qui disparités au niveau des schémas d’urbanisme entre est quand même pas mal pour un conseil municipal. deux communes qui sont limitrophes… Etienne en a Ensuite, on peut agir, donc, je pense que c’est une parlé tout à l’heure, ça pose énormément de bonne chose. problèmes et généralement, ça pénalise ceux qui rendent des documents d’urbanisme plus élaborés, Concernant le recalibrage des taxes de l’urbanisme, Monsieur LECOMTE l’a dit, on est en plein dans le sujet et le débat est ouvert. Nous aurons à délibérer avant le 30 novembre, et bien entendu le débat d’aujourd’hui peut nous instruire sur la manière de délibérer. Je crois que c’est évident et qu’il faudra aller dans le sens de la réforme. Pour ce qui concerne les enjeux de mobilisation des PLU, il y a quand même une problématique qui est différente selon les communes. Il n’y a pas forcément genre PLU. Si ça continue, ça ne va pas encourager les choses dans le bon sens. Autrement dit, je pense qu’il faut essayer que la réflexion qui se fait au niveau du PADDUC, celle qui peut se faire au niveau des SCOT et celle qui est engagée au niveau des PLU à travers au moins les PADD, soient dans la plus grande cohérence possible. Maintenant, est-ce qu’il faut être libéral ou interventionniste ? Moi aussi, je pense que la question ne se pose pas comme ça. Il y a une situation une volonté des particuliers d’avoir des maisons Document provisoire du 22 novembre 2011 - 155 spécifique aujourd’hui en Corse – particulière – où il y travailler sur les ménages acquéreurs et sur la a les Corses qui, très souvent, sont dans des situations sélection de ces ménages en fonction de leurs revenus – notamment dans les villages – où ils n’ont plus les mais aussi une part de ménages qui sont déjà sur la moyens de racheter leurs propres terres. Je le dis commune. Je ne rentre pas dans le débat qui est parce que ça n’a pas été dit et, il faut que nous – propre à la Corse, mais on l’a sur des opérations, sur le puissance publique, collectivités –, on trouve des continent : lorsqu’on habite dans le Var ou dans les mécanismes de régulation pour que dans des Alpes-Maritimes, avec des prix de quatre mille cinq communes où il y a des terres communales en cents euros le mètre carré, on peut sortir une surfaces importantes, les habitants, leurs enfants ou opération avec un bailleur en accession sociale qui petits-enfants puissent acheter des terres pour permet aussi, en travaillant sur les dossiers, de construire leur logement. Je pense que c’est un aspect répondre aux besoins des enfants du pays. D’où qu’il ne faut pas oublier. l’importance, dans le cadre du PLH², de travailler cette question de l’accession à prix maîtrisés et de l’accession sociale. Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Je me permets de rebondir sur ce que vous dites sur la question de la terre et des Corses. Ça rebondit par rapport à ce que Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Je vous propose l’on va voir tout à l’heure sur les opérations de passer à la quatrième présentation sur le immobilières. Les programmes d’accession sociale financement et la structure des opérations. permettent aussi – le Logis Corse est présent – de ATELIER 2 – QUELLES SONT LES CONDITIONS A REUNIR POUR DEVELOPPER L’OFFRE DE LOGEMENTS ? 2 – Le financement et la structure des opérations Monsieur J.-C. FREDENUCCI : Sur ce dernier l’ordre de quatre mille cents à quatre mille cinq sur les diaporama, on va regarder les questions de structure Sanguinaires, et l’on peut tomber à trois mille cent sur d’opérations l’entrée Est de la ville. en promotion privée, plutôt en accession, puis en locatif social ; et les éventuelles difficultés à sortir ces opérations. Il y a tout d’abord la question des coûts de construction. Lorsqu’on est arrivé, on nous a dit que Un premier rappel sur les prix : il faut compter autour les coûts de construction sont élevés, et c’est ce qui de trois mille neuf cents euros sur un logement neuf expliquerait des prix de vente élevés. Il y a sans doute en collectif en 2010 sur le bassin de vie du Grand la question de la structuration du BTP sur l’île avec des Ajaccio, mais selon les opérations, on peut monter effets de seuil : avec un certain nombre d’opérations jusqu’à quatre mille cinq cent euros sur la ville où on a une difficulté à trouver des entreprises de gros d’AJACCIO ; avec des disparités avec des niveaux de œuvre structurées et en capacité de faire et des 156 – Document provisoire du 16 novembre 2011 problèmes de goulet d’étranglement. Ça pourrait Alors, de ce point de vue, je rebondis sur les servitudes expliquer le surcoût. Il reste que sur les éléments de mixité sociale. La servitude mise en place sur qu’on a pu avoir par des promoteurs, on tourne AJACCIO est susceptible de baisser – on peut l’espérer aujourd’hui entre mille deux cent cinquante euros et – la valeur de référence pour les propriétaires. En tout mille cinq cents euros au mètre carré SHON hors cas, dans la négociation avec le propriétaire, le taxes. Notre idée, c’est qu’en fait ces prix élevés sont promoteur ne pourra pas le négocier à quatre cent aussi liés aux cibles que l’on peut avoir en termes de cinquante euros, puisqu’il faudra qu’il en vende 25 % à ménages : ces opérations de promotion répondent à mille neuf cents euros TTC auprès du bailleur. On peut une demande qui est très solvable, parfois extérieure par contre avoir un effet cliquet, avec le risque que le à l’île mais pas uniquement. Lorsqu’on vend trois mille propriétaire refuse de vendre. Mais, vu que c’est cent ou trois mille cinq cents euros, on est moins inscrit dans le règlement d’urbanisme, ça ne devrait attentif sur la question du coût de construction, pas bouger. puisque soi-même, on accepte des niveaux de marge importants. On est sur des niveaux de marge sur le Autre élément : on a une demande importante en secteur qui sont bien supérieurs aux seuils pratiqués locatif et une production relativement faible en sur le continent lorsqu’on fait de la gamme moyenne logements défiscalisés – selon les éléments que l’on a ou de l’accession à prix maîtrisés – qui se situent pu avoir à partir des données ECLN - sur la période autour de 9 %, alors qu’ici on est au-dessus de 20 %. Il récente. Il semble que la défiscalisation Scellier soit est toujours difficile de parler des taux de marge, mais arrivée un peu tard sur l’île, en tout cas dans la mise à partir des éléments donnés on a des taux de marge en œuvre sur les projets de promotion. Aujourd’hui, importants, qui font qu’on accepte que l’entreprise de on atteint des niveaux de croisière similaires à ceux BTP ait elle-même son taux de marge important et on observés sur le continent, c’est-à-dire si l’on se base accepte aussi que le propriétaire ait aussi sa marge. sur quelques programmes : 60 % en vente à la défiscalisation Scellier. D’où la phrase sous forme de Ça explique des niveaux de charges foncières qui sont question : « une part croissante dans les programmes tirés par ces prix de vente de sortie autour de trois des majors ajacciens qui pourrait se développer en cent cinquante euros et quatre cents euros du mètre défiscalisation Scellier ». carré SHON, en tout cas sur AJACCIO. Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que pour un propriétaire, ce prix Après cette question de la promotion privée, à la fois fait référence et il ne voit pas pourquoi il va le vendre sur l’accession – plutôt haut de gamme et de manière à cent cinquante euros, ou à cent euros, ou cinquante très périphérique sur la gamme moyenne - et sur euros si ce n’est pas du tout viabilisé. Ça fait l’arrivée d’une commercialisation en défiscalisation référence, mais ce sont des prix qui sont totalement qui permet des temps de commercialisation plus inadaptés si on veut avoir de l’accession à prix rapides : la question du logement locatif social. On voit maîtrisés ou de la gamme moyenne. Si on veut faire que l’on a des niveaux de loyer qui sont des niveaux de du deux mille deux cents euros, du deux mille quatre, loyer de zone 2, sauf que les tensions en termes de du deux mille sept, voire du deux mille huit, ça n’est logement relèvent du zonage 1. Cette problématique pas possible avec ces valeurs de référence de charges va au-delà de la CAPA et relève de la carte du zonage foncières. du logement social. En tout cas, on a des niveaux de Document provisoire du 22 novembre 2011 - 157 loyer qui sont bas et qui sont en décalage avec des prix bailleur la compense en fonds propres – les fonds de construction qui sont autour de mille six cent propres existent mais ils ont une limite –, soit trente euros hors taxes au mètre carré SHON, soit quelqu’un d’autre la compense et on pense forcément environ cent cinq mille euros pour un logement sur la aux collectivités. base d’un T3, si l’on se réfère aux éléments transmis par la DDTM sur les logements sociaux financés par A cela s’ajoute la suppression de l’abondement de l’État puis par la CAPA et les collectivités. Mille six cent l’État à l’aide à la surcharge foncière. Vous étiez dans trente euros hors taxes au mètre carré SHON, c’est une région dans laquelle l’État subventionnait une élevé mais pas si élevé que ça si on regarde les opération lorsque le foncier était supérieur à une opérations les valeur de référence, ce qui n’est pas le cas d’autres opérations d’Erilia où on tourne autour de mille deux régions : ainsi, en Région Languedoc-Roussillon qui est cents à mille deux cent cinquante euros au mètre un secteur tendu, on n’a pas de subvention à la carré SHON de coût de construction – qui sont coûts surcharge foncière. Ici, sous réserve qu’une collectivité de constructions élevées mais pas forcément très abonde, l’État abondait de son côté. Il ya aujourd’hui élevées. Bien sûr, il y a des opérations qui sont suppression de cette ligne. Ces éléments sont en lien particulières, notamment en accession amélioration et avec des choix de politique générale évoqués par qui déforment ces niveaux de prix. A titre de Monsieur Paul-Antoine LUCIANI, que l’on connaît et comparaison, mille deux cents euros, c’est ce qui est l’on peut dire que le logement n’est pas la première pratiqué autour du pays d’AIX-EN-PROVENCE ou dans priorité du gouvernement. Peut-être que la situation la Vallée de la Durance, à MANOSQUE, par exemple, après mai-juin 2012 pourrait changer la donne sur où on est entre mille deux cents euros et mille trois cette question du logement et du financement du cents euros. logement locatif social. Concernant les niveaux de subventions de l’État, on a En matière de recettes, une opération de logement un changement de dispositif : on avait un système par social, c’est une part de prêt avec des taux bonifiés de assiette ; on passe sur du forfaitaire, qui entraîne une la Caisse des Dépôts, ce sont des subventions État, baisse de la subvention État. Ce sont des niveaux de mais aussi des subventions des collectivités. En subventions qui sont bien supérieurs à ce qu’on l’occurrence, ce sont les subventions forfaitaires de la connaît sur le continent. Aujourd’hui, on a une baisse CAPA, qui sont à des niveaux honorables : quatre mille colossale des enveloppes avec une très faible visibilité euros au logement pour du PLUS, huit mille euros sur sur 2012 et 2013 ; mais on est à sept mille euros sur du PLAI. On est actuellement sur une moyenne, sur du PLUS et dix-sept mille euros sur du PLAI. Pour vous des EPCI de taille importante, autour de dix mille donner un exemple : sur GAP, on est à neuf cents euros. Donc, vu le poids démographique de la CAPA, euros au logement sur du PLUS. ce sont aujourd’hui des niveaux de subventions les plus récentes, notamment importants. A ce jour, ce sont un million sept cent En tout cas, cette baisse va impacter directement mille euros qui ont été engagés par la CAPA en l’équilibre des opérations en termes de recettes pour financement de logement locatif social depuis 2007. le bailleur social et entraîner une vraie difficulté : il va En termes de subventions, il y a également la falloir la compenser pour sortir son opération. Soit, le Collectivité Territoriale de Corse, qui redéfinit et qui 158 – Document provisoire du 16 novembre 2011 calibre aujourd’hui ses aides en faveur des logements beaucoup entamé leurs fonds propres. L’enjeu est sociaux, qui pouvaient avoir un effet levier pour donc de savoir comment on peut mieux maîtriser les équilibrer puis augmenter le volume de logement recettes – ou en tout cas espérer avoir des recettes via social sur notre secteur mais qui, peut-être, risque de notamment la CTC qui viendrait compenser le départ ne faire que compenser – en tout cas une grande de l’État – et limiter les dépenses. partie – le delta de ce que ne met plus l’État. Dans le financement d’une opération, il y a aussi une part de Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que pour sortir une fonds propres des opérateurs, qui restent à ce jour opération de logement locatif social, le seuil sur notre limités : sur des secteurs tendus, on est sur une secteur (en zone 2) c’est deux cents euros hors taxes moyenne de dix à quinze mille euros au logement de au mètre carré SHON affectés au foncier. Lorsqu’on fonds propres des bailleurs. Ici, on est sur des chiffres est sur des valeurs de référence de trois cents ou trois beaucoup plus faibles – malgré quelques opérations cent un peu exceptionnelles – avec des chiffres qui sont exceptionnellement, l’opération ne peut pas sortir ; bien en-dessous de ce seuil de dix mille euros. Il faut d’où l’importance de réguler ces prix. Concernant la savoir que, par exemple, sur la communauté urbaine vente en VEFA, elle doit se faire des prix admissibles, de NICE-Côte d’Azur, il est exigé plus de 10 % de fonds c’est-à-dire mille neuf cents euros TTC au mètre carré propres bailleurs. Dernier élément du financement, les surface utile ; d’où l’intérêt de la servitude de mixité organismes 1 %. C’est un élément important et c’est sociale, parce que si l’opérateur ne trouve pas de d’ailleurs une difficulté à l’échelle nationale où il y a bailleur qui lui achète sa VEFA, il ne va pas pouvoir une très grosse réorganisation des collecteurs 1 %. Il y sortir son permis de construire ; il va donc intégrer a sans doute une spécificité sur la Corse, mais en tout directement cette question des mille neuf cents euros. cinquante voire quatre cents, cas on a des niveaux de subventions qui sont de plus en plus faibles. Le principal bailleur qui construit, c’est Erilia qui est basé à MARSEILLE et qui dépend beaucoup du 1 % en termes de subventions car il n’a pas une collectivité de rattachement comme un office public, et donc une subvention qui est relativement faible. Le dernier point par rapport au logement locatif social, c’est la question du rapport au débat que nous avons eu sur « libéral » ou « interventionniste ». L’avenir sera essentiellement libéral, il est donc important d’encadrer ce fonctionnement libéral. Il n’y a rien de mal à avoir un urbanisme libéral ; par contre, il faut l’encadrer et aussi encadrer ces pratiques entre Alors, ce qui nous semble important sur cette question promoteurs et bailleurs sociaux sur les niveaux de prix de l’équilibre des opérations de logements locatifs de référence sur de la vente en VEFA. sociaux, d’autant plus dans un contexte où les bailleurs ont produit beaucoup sur la période récente, c’est la question de la planification financière et de vision de ce que l’on peut affecter en termes de fonds propres sur une durée donnée sur de la construction neuve : ça s’appelle un PSP, un Plan Stratégique de Patrimoine. Or, on voit bien que ces organismes ont produit du logement et sont susceptibles d’avoir Sur la question des opérateurs, on a vu que sur la période récente, on a eu un fort développement en termes d’engagement de financements : trois cent seize logements financés depuis 2007 pour Erilia ; cent quatre-vingt-trois pour l’Office de l’Habitat du département. Il faut avoir en tête ces deux opérateurs. C’est faible, deux opérateurs ; d’autant plus qu’un des Document provisoire du 22 novembre 2011 - 159 deux, qui est un tout petit bailleur avec mille sept Par ailleurs, si l’Office Public remplit une partie de ses cents logements – c’est un bailleur beaucoup moins objectifs, est-ce qu’il ne faut pas envisager que important que l’Office de Haute-Corse. d’autres bailleurs interviennent sur le territoire ? Il y en a-t-il la volonté de leur part ? Je pense à la On a un projet sur SARROLA qui est en cours, qui n’est LOGIREM, autre bailleur marseillais qui a racheté une pas public, qui est celui d’un promoteur. On peut partie du patrimoine de la SNI sur AJACCIO. Quel imaginer qu’une partie du programme – en tout cas partenariat peut être envisagé avec la LOGIREM ? Au- selon les informations que l’on a des échanges entre delà, si ni la LOGIREM ni Erilia ne vont sur les villages ce promoteur, Erilia et l’Office de l’Habitat – fasse périphériques, qu’en est-il d’un projet – un temps l’objet d’une vente en VEFA. Si on intègre le fait que évoqué – de création d’une SEM de logements, l’Office acquiert une partie du programme – on va dire comme cent logements – il aura rempli une grande partie de d’agglomération de BASTIA ? on peut l’avoir sur la communauté ses objectifs sur le territoire ajaccien ; sachant qu’il a une intervention à l’échelle départementale et donc Pour terminer et lancer le débat, il y a les enjeux de des du régulation des prix de l’immobilier dans le neuf – on l’a département. C’est un élément à avoir en tête dans le vu sur la promotion privée – qui est tirée aujourd’hui cadre du PLH² : le logement social, c’est du par des cibles, en termes de prix de vente, qui ne sont financement à prévoir en termes de subventions, c’est pas celles de 80 % des habitants du pays ajaccien. éventuellement du foncier, ce sont des servitudes de Donc, comment on régule les prix pour essayer de mixité sociale imposées par les collectivités ; mais si de répondre à un peu plus de 20 % de la cible ? Quelle l’autre côté, on a des bailleurs qui sont en incapacité mobilisation attendre des promoteurs privés dans la financière de pouvoir développer ces programmes, production de logements locatifs privés ? Peut-être parce qu’ils ont déjà remplis leurs objectifs, c’est des promoteurs ou des agents immobiliers pourront problématique. nous parler de cette production en défiscalisé Scellier : engagements sur d’autres territoires on est sur une moyenne de quinze euros au mètre Aujourd’hui, Erilia est un bailleur social en lien avec le carré dans le parc locatif privé. C’est une moyenne, on 1 % qui a tendance à intervenir – c’est sa stratégie – peut monter très haut sur des petites surfaces (sur du sur des territoires attractifs, en lien avec des questions T2) alors que le prix de référence Scellier, c’est treize de transport, et qui a moins d’intérêt à aller travailler euros. Se pose donc la question de la mobilisation des sur ALATA ou à CUTTOLI-CORTICCHIATO sur des promoteurs privés sur ce type de segment et des opérations isolées de cinq ou six logements, et donc enjeux de partenariat entre la promotion privée et les qui restera sur une question de seuils de dix à vingt bailleurs sociaux. Aujourd’hui, les choses se font logements. Pourtant, il y a des opérations qui autour d’une table. Est-ce que de ce point de vue, le pourraient sortir sur les communes périphériques, PLH n’a pas des choses à dire avec les promoteurs et hors des zones les mieux desservies…et ça pose les bailleurs sociaux sur des éléments partagés, sur des question : Est-ce qu’Erilia serait susceptible de niveaux de seuil de prix ? Quelle structuration de développer des programmes dans les Hameaux de l’appareil de production des entreprises de BTP ? C’est l’Avenir ou la grosse question sur le gros œuvre, en vue de réduire dans des villages des communes périphériques ? 160 – Document provisoire du 16 novembre 2011 les coûts de construction. Il y a aussi la question de la diversification des bailleurs sociaux. On a quand même L’année dernière, si l’on considère les aides directes et un fonctionnement mono-bailleur au-delà de l’Office indirectes de l’État, le financement pour un logement de l’Habitat, qui ne fait que racheter du patrimoine PLUS était en moyenne de dix-sept mille trois cent auprès d’Erilia ou auprès de PERRINO sur le terrain vingt-six euros en Corse contre vingt et un mille sur le Gaz de France ; mais c’est Erilia comme maître continent. Il s’agit donc de modérer quelque peu le d’ouvrage qui construit aujourd’hui. Erilia, qui est une propos : il est vrai que la seule lecture des chiffres et machine qui fonctionne très bien – et c’est totalement des taux peut laisser croire qu’on est un territoire bien positif qu’on ait cet opérateur sur le territoire –, mais doté, or il faut voir l’ensemble de la chaîne et ce sont est-ce qu’il n’y a pas un besoin de diversification les chiffres du Ministère qui nous l’indiquent. notamment lorsqu’on veut intervenir sur des opérations de plus petite taille, peut-être plus Par ailleurs, concernant l’intervention tout à l’heure complexes et moins rentables. On pense à la de Monsieur ROLLAND – je regrette qu’il soit parti – LOGIREM, mais ça peut être un autre bailleur. Se pose dans laquelle il disait de laisser parler les experts ; je donc la diversification des partenariats. Enfin, il faut dirai que dans toutes les démarches engagées par la s’interroger sur le niveau de financement public des CAPA, il y a ce que l’on peut appeler des experts au opérations nécessaire pour maintenir et développer quotidien – avec des BAC+5, 6, ou 7 – qui ont un l’offre locative : c’est une question qui est également savoir, une connaissance, qu’il ne s’agit pas de nier et posée à la DDTM et à l’État. Il y a une baisse des qui sont importants. Mais il y a aussi des experts du crédits et une faible visibilité sur la stabilisation : c’est- quotidien : c’est-à-dire des habitants qui, au quotidien, à-dire qu’aujourd’hui, on a des chiffres mais on ne sait vivent des situations, vivent des problématiques et pas si en 2013, on aura les mêmes chiffres, en termes peuvent apporter des éléments de connaissance et de de subventions. Il faut se poser la question des seuils compréhension. Il ne s’agit pas de se censurer ou de minimaux à respecter, sans quoi l’opération ne sort considérer que « effectivement, je n’ai pas peut-être pas. pas le BAC+x qui va bien donc je ne parle pas ». Au contraire. Toute la démarche de forum et de contributions est faite pour cela : n’importe qui, toute personne qui le souhaite peut intervenir et pourra, via Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Avant de relancer le site internet, contribuer et faire part de ses le débat, je voudrais apporter quelques précisions. propositions, réflexions et autres. Tout d’abord, un petit bémol à l’intervention de Monsieur FREDENUCCI, quand vous indiquez que le taux de subvention en Corse est supérieur au continent. Certes, on a des taux de subventions qui Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : Pour aller dans le sont plus importants sur le papier, mais il faut quand même sens que Franck BARTOLI sur l’histoire des même rappeler qu’il y a un différentiel de TVA qui est experts et des autres, nous avons pris l’habitude de moindre en Corse que sur le continent. Sur le dire que « pour réussir une opération, il faut à la fois la continent, par rapport à une opération privée qui est science de l’ingénieur et le bon sens populaire ». Je taxée à 19,6 %, on passe à 5,5 pour une opération de crois que l’un sans l’autre, ça ne peut pas réussir. Il logement social ; en Corse, on passe de 8 à 5,5. faut absolument qu’on ait les deux aspects des choses. Document provisoire du 22 novembre 2011 - 161 Le bon sens populaire, c’est aussi celui qui permet de également relevé qu’un écart considérable constater sur le terrain et ailleurs, comment les choses demeurerait entre ces résultats et les besoins à fonctionnent. satisfaire si des efforts supplémentaires, inscrits dans la durée, n’étaient pas consentis par l’ensemble des Concernant le financement du logement social, je ne partenaires publics ou privés concernés par la suis pas là pour faire le procès de l’État, mais quand construction de logements neufs sociaux locatifs. D’où même… Au mois de juin, nous avons délibéré au les souhaits exprimés à l’unanimité par l’assemblée conseil municipal d’AJACCIO, et je vais me permettre délibérante. Je saisis l’occasion dans la présente de lire le courrier que j’ai adressé au Préfet, à la suite correspondance pour vous indiquer que la direction des délibérations du conseil municipal. Juste une municipale a pris bonne note de votre rencontre avec précision : le seuil à partir duquel il y a une servitude la presse (telle que rapportée par Corse Matin le 2 juin de mixité sociale, c’est-à-dire un pourcentage de dernier) et, en particulier, d’une confirmation qui ne logements sociaux de 25 %, ce n’est pas quarante laisse pas d’inquiéter les élus ajacciens et, au-delà, logements, mais c’est trente logements. C’est-à-dire tous les acteurs du logement social : avec une dotation que, à partir de vingt-neuf logements, on doit avoir 25 de trois millions trois cent mille euros, soit un million % de logements locatifs sociaux dans la promotion sept cent mille de moins que l’année précédente immobilière privée. C’est déjà plus important mais je (compte non tenu du million d’euros du plan de préfère le préciser, parce que j’ai vu plusieurs fois écrit relance), la Corse va connaître une régression encore quarante et comme j’avais un doute, j’ai récupéré des plus forte que la moyenne nationale, alors même délibérations. qu’elle est victime de retards plus grands. Il est vrai que la restitution de deux millions six cent mille euros On a approuvé le bilan qui était proposé par le Préfet nous concernant et je vous lis rapidement le courrier adressé au Préfet qui accompagnait la délibération : « Par courrier cité en référence, vous avez proposé au conseil municipal de valider le bilan triennal de réalisation de logements sociaux, ainsi que les objectifs à atteindre pour la prochaine période triennale. Le conseil municipal, réuni à cet effet, a adopté le 30 mai 2011 une délibération en ce sens. Il a bien noté que les objectifs prévus au PLH s’agissant de la ville d’AJACCIO pour la période 2008-2010 ont été réalisés à 234 %. » Les chiffres sont effectivement réels mais ils sont trompeurs, parce qu’on a l’impression qu’on a fait un effort gigantesque alors que… « Quant à ceux de la période à venir, cent quatre-vingt-neuf logements entre 2011 et 2013, nous avons de bonnes raisons de penser qu’ils seront atteints voire dépassés ». Ils seront sûrement dépassés. « Le conseil municipal 162 – Document provisoire du 16 novembre 2011 a sur une dotation de sept millions six cent mille en 2008 pose un grave problème. Mais encore faut-il examiner tous les aspects de cette situation et ne pas en tirer la conclusion (hâtive) que nous serions perpétuellement voués à la sous-consommation des crédits mis à notre disposition et que, par conséquent, la réduction, année après année, des aides d’État à la construction de logements sociaux serait inéluctable. Que constate-on en effet ? De sept millions six cent mille euros en 2008, notre dotation… » C’est de la dotation régionale. « … notre dotation a connu un palier cinq millions, pour chuter aujourd’hui à trois millions trois cent mille, ce qui risque, de l’avis même des bailleurs sociaux, de ne même pas permettre de financer les deux cent cinquante logements annoncés pour toute la région ! La problématique du logement social en Corse ne se résume certes pas aux conditions de son financement par l’État, même si ces dernières sont « stratégiques ». Il est essentiel, également, de prendre en considération tous les éléments structurels qui sont partie intégrante des opérations de construction : maîtrise foncière, taux Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Je voudrais des emprunts, coûts des matériaux, techniques de rajouter un point ; sur la question du financement, il y construction, entreprises, a un autre élément qui arrive : c’est la RT 2012, qui fait mobilisation de tous les acteurs concernés notamment que l’on va avoir des prix de revient en opérations qui les collectivités locales… Autant d’éléments que le PLH vont augmenter, avec du coup des déséquilibres en voie de révision va devoir mettre à jour ; dans le d’autant plus importants si au même moment la même esprit, d’ailleurs, que les Assises du Foncier et du subvention disparaît. L’opération aura de plus en plus Logement conduites par l’Exécutif Territorial. Il reste de difficultés, en sachant que même s’il y a quelques cependant que c’est l’État qui « donne le ton » :s’il programmes en cours de promotion sur du Bâtiment réduit son effort, il envoie un message négatif à tous Basse Consommation (du BBC), on reste encore en ses partenaires dans un secteur où, précisément, la retard en termes de nouveaux programmes sur du crise impose des mobilisations plus fortes. C’est le sens BBC. Donc, il y aura un temps nécessaire de rodage des observations et des souhaits que le conseil avec des coûts de construction plus élevés que l’on municipal d’AJACCIO a adoptés à l’unanimité, en peut évaluer entre 10 et 20 %. Il y aura sur les complément de la validation du bilan triennal et des prochaines années, en tout cas en 2012-2013, des objectifs à atteindre pour les trois prochaines coûts et des prix de revient sur les opérations de années ». logements sociaux plus élevés. qualification des Autrement dit, on se félicite, bien sûr, de notre bilan triennal, puisqu’il correspond à des chiffres très positifs. Mais en même temps, on mesure tout l’écart qu’il y a par rapport aux besoins à satisfaire, parce que c’est considérable. Et comme ces besoins à satisfaire sont considérables et que les moyens régressent, on peut s’inquiéter pour l’avenir. Alors, à la Collectivité Territoriale, on a adopté un certain nombre de mesures ; mais finalement, on va s’apercevoir que les efforts financiers supplémentaires de la CTC et de la CAPA ne vont aboutir qu’à une seule chose : compenser la régression de l’État : et ça, ce n’est pas non plus raisonnable ni acceptable. Je crois que sur cette question-là, qui est une question stratégique, il faut qu’il y ait une prise de conscience, une mobilisation. Sinon, je pense qu’on aura du mal ; ce qui n’empêche pas que l’on continue à réfléchir et à travailler dans le cadre de la réalisation du PLH. Monsieur Claude CENDRES, Directeur Général de l’Office de l’Habitat de la Corse-du-Sud : Je voudrais simplement préciser une petite chose, qui complète ce que vous venez de dire. L’Office est un office public départemental. Il intervient donc sur le territoire de la CAPA, mais également sur l’ensemble du territoire et en particulier dans les zones rurales. J’insiste là-dessus parce que c’est une des spécificités : nous sommes effectivement très présents dans les zones rurales ; sur le territoire de la CAPA, mais aussi à l’extérieur du territoire de la CAPA. Ceci pour vous dire que je voudrais rectifier ce que vous venez de dire : l’Office fait aussi de la maîtrise d’ouvrage, et c’est simplement parce qu’il y a eu des opportunités de VEFA sur le territoire – notamment de la CAPA – que l’Office a saisi cette opportunité. Nous faisons de la maîtrise d’ouvrage directe dans un certain nombre de Document provisoire du 22 novembre 2011 - 163 territoires, notamment en secteur rural. C’est une maximum dans chaque opération. Qu’est-ce qu’il faut précision que je voulais donner, parce que l’Office est faire ? Il n’y a pas mille solutions : il faut que la quotité aussi un maître d’ouvrage de construction sans faire de subventions soit au moins de l’ordre de 20 %. Donc, appel systématiquement à la VEFA. Mais, la VEFA est si ça baisse d’un côté, il faut que ça soit compensé de un outil qui nous permet effectivement de construire, l’autre. On ne peut réaliser des opérations que d’avoir un développement rapide ; puisque je rappelle sachant que les fonds propres représentent dix mille que l’Office va mettre en service dans les trois ans qui euros en gros et viennent trois cent cinquante logements, ce qui, par équilibrés par les recettes, représentent environ 65 % rapport à la taille, est assez important. à 70 %. Il faut trouver le différentiel, il n’y a pas que les prêts qui peuvent être d’autres solutions ; ou alors, on met tous les fonds Sur le coût des opérations et sur leur financement, je propres d’un seul coup, dans une seule opération et ne vois pas très bien comment leur prix pourrait puis on arrête tout. La problématique est la même baisser… d’autant plus avec les contraintes techniques pour tous les organismes, qu’ils soient petits ou qu’ils telles que la RT 2012. Donc, comment faire pour sortir soient gros ; même si quand on est plus gros, on a une opération sachant que dans un plan de peut-être plus de moyens à mettre à un endroit mais financement, globalement, la part des prêts est de forcément on n’en mettra peut-être pas ailleurs. Il 65 % à 70 % - plutôt 65 % - et les remboursements faut, bâtir un plan de financement qui permette d’annuités sont équilibrés par les loyers. Pour tout le d’équilibrer l’opération dans son exploitation : il ne reste – c’est-à-dire les 30 % restants – il faut trouver faut pas que l’on perde de l’argent sur une opération. ou des subventions ou des fonds propres. Les fonds En clair, il faut que les annuités d’emprunt que l’on propres – que ce soit pour nous, pour les autres doit rembourser puissent être équilibrées par les opérateurs, c’est la même chose – sont limités loyers qui représentent entre trois et cinq euros en forcément, puisque les fonds propres sont produits gros. Cinq euros de l’intérêt, cela veut dire qu’un F3 de par l’autofinancement qui est dégagé chaque année. soixante-dix mètres carrés, ça fait cent cinquante Nécessairement, si on veut réaliser les programmes euros. C’est ce que je voulais dire sur ce point pour que l’on s’est fixé, il faut soit baisser le coût de la confirmer un peu ce que vous venez de dire. construction, soit augmenter les fonds propres ou la part des subventions – il n’y a pas des milliers de solutions –, ou alors réduire le programme que l’on s’est fixé. Bien évidemment, on ne réduit pas le Monsieur Paul CASALONGA : Avant de rentrer dans le programme que l’on s’est fixé. Les fonds propres, on vif du sujet, je vais me concentrer sur les modalités sait, sont limités pour nous comme pour les autres : pour permettre la baisse des coûts de construction c’est une denrée qui doit être utilisée, de manière très dans le cadre de l’accession à la propriété. limitée dans chacune des opérations, si on veut un développement pérenne parce qu’on ne peut pas tout mettre dans une opération et tout arrêter après. Si on veut un développement pérenne, il ne faut pas que la quotité de « fonds propres » soit supérieure à environ dix mille euros par logement ; c’est probablement le 164 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Je vais d’abord faire une petite parenthèse. Je suis d’accord avec vous et je regrette que mon confrère, Hugues ROLLAND, soit parti, parce que je comptais lui répondre. Je vais quand même faire la réponse et je lui enverrai le texte de ma réponse par e-mail. Chaque fois que j’ai eu à animer – je dis bien animer, je ne dis prix non spéculatif – il ne faut pas que la collectivité pas diriger – des équipes d’experts, qu’il s’agisse dans locale perde de l’argent – et met également à la le cadre du programme des Nations Unies, de l’Union disposition de ces gens-là qui se groupent, une Européenne, de la coopération française, qu’il s’agisse assistance pour établir des plans et des brigades de d’élaborer des documents d’urbanisme ou de faire des constructeurs qui ne vont pas construire à leur place, études d’impact dans l’environnement, la première mais qui vont les guider, qui vont faire le tour des chose que je dis chaque fois, c’est : « vous êtes expert, opérations et les guider pour que ça soit réussi ; les vous ouvrez vos oreilles, vous ouvrez les yeux et vous gens peuvent faire appel à des artisans spécialisés ou fermez votre bouche. Une fois que les gens ont dit ce des entreprises spécialisées pour telle ou telle partie qu’ils voulaient, votre rôle, c’est de mettre en forme ce technique qu’ils ne peuvent pas réaliser eux-mêmes. qu’ils veulent. Ce n’est pas de leur dicter ». Un exemple Malheureusement, dans les années 50, même si le d’experts qui ne sont pas arrivés à faire ça, ce sont maire avait été séduit par la chose, il faisait partie d’un ceux qui ont inventé la SHON – la Surface Hors Œuvre organisme Nette. Personne n’est capable de comprendre bonapartiste, où il y avait beaucoup d’entrepreneurs comment cette aberration a pu naître. Parce que je du bâtiment, des travaux publics, qui non seulement suis sûr que l’inventeur de la SHON – je ne sais pas si avaient leur poids en tant que citoyens mais qui c’est un énarque, un polytechnicien ou le balayeur du participaient Ministère –, le jour où il vend son appartement, dans électorales, et évidemment, ça n’a pas marché. la petite annonce qu’il fait, il n’indique pas « je vends Évidemment, le prétexte invoqué pour refuser n’a pas un F3 de tant de mètres carrés de SHON » ; il parle de été de dire « ça va faire de la concurrence aux surface utile. Ça montre que très souvent les experts entreprises », parce qu’il y avait de toute façon du sont incapables d’arriver à faire passer des choses boulot pour tout le monde, mais de dire « oui, mais les extrêmement simples et inventent des trucs que Corses ne sont pas mûrs pour la coopérative, pour le personne système associatif, ce n’est pas dans nos traditions » ; ne peut comprendre. Je ferme la parenthèse. qui au s’appelait le financement comité des central campagnes oubliant qu’il ne s’est pas construit une seule maison en Corse - tout du moins dans le milieu rural – sans En ce qui concerne l’accession à la propriété, les gens que l’on fasse appel à l’Aiuta qu’on appelle aussi peuvent acheter un appartement ou un logement s’ils l’Opera, l’operata, l’opara, etc. où les gens se ont de l’autofinancement ; or, on ne considère groupaient pour construire. C’est à la fois quelque toujours que l’autofinancement sous forme d’argent. chose qui repose sur une identité, mais c’est aussi un Je voudrais rappeler que dans les années 50, il y avait moyen de mobiliser de la force de travail, parce que un énorme effort à faire en matière de reconstruction malheureusement, la moyenne d’âge en Corse est de la France. Le directeur des services techniques de la assez élevée d’une part et d’autre part, il y a beaucoup ville d’AJACCIO – qui était architecte – a proposé au de chômeurs. Ce qui veut dire que dans la plupart des maire de l’époque – qui était également architecte – familles, il y a au moins un retraité et au moins un de monter une opération de type « Castors ». Les chômeur : donc de la force conceptuelle – de la force « Castors », ce sont des sociétés coopératives dans de savoir – et de la force physique qui peut participer lesquelles les gens se mobilisent eux-mêmes ; la à construire des logements en favorisant l’utilisation collectivité locale met à la disposition un terrain à un des matériaux locaux, qui ne prennent pas le bateau ; Document provisoire du 22 novembre 2011 - 165 pas du bois qui vient du Brésil, ni du ciment qui vient treize mille euros par logement ; elle était de vingt de Dieu sait où, qui prend le bateau et qui contribue mille euros l’année dernière, donc il y a une baisse aux émissions de CO2. Je pense donc qu’il y a des importante. Mais avec la compensation de la CTC, il y solutions mais il faut un peu faire de rétro-innovation, aura peut-être une augmentation des collectivités c’est-à-dire regarder le passé ; non pas pour le copier locales. mais pour en tirer ce qu’il y avait de positif et le subventions globales sur les années qui viennent en remettre au goût du jour et prendre de l’avance, parce attendant la montée en puissance des capacités de qu’actuellement on est en retard. La seule solution productions, puisqu’aujourd’hui, on s’aperçoit que sur pour s’en tirer, ce n’est pas de rattraper le retard, c’est les dix années passées, on a produit deux cent de prendre de l’avance. cinquante logements sociaux en moyenne par an alors On pourrait maintenir le niveau de que les besoins sont de six cents logements par an. Donc, manifestement ce n’est pas un problème essentiellement d’argent, c’est un problème de Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : On n’a pas de représentant de la FDBTP, parce que vous avez sans doute suivi cette semaine dans la presse locale les inquiétudes de la filière en termes de carnets de commandes, avec notamment un appel à la capacité de production. Au problème d’autofinancement, rappelé par les organismes HLM, on a surtout une difficulté en matière de capacité à produire les logements nécessaires. C’est un point important. commande publique pour remplir les carnets de commandes. On espère que la convention sera signée par l’État, ce n’est pas évident. Benoit APPARU devait venir – il a reporté sa venue à plusieurs reprises – s’il vient, Monsieur Jean-Pierre JOUFFE, DREAL : Par rapport au désengagement de l’État que l’on regrette tous, je voulais simplement préciser que dans le cadre des Assises organisées par la Collectivité Territoriale, la CTC a proposé une convention avec l’État sur trois ans de façon à au moins sanctuariser la subvention de cette année, sous réserve de participation plus importante de la CTC. Le Secrétaire d’État au Logement a lu avec attention ce qu’a écrit le Préfet suite à l’intervention que vous avez lue ; la CTC a également écrit. Donc globalement, les services de l’État essaient de pérenniser le niveau de subventions actuel. Le problème, c’est qu’il y a eu une baisse importante et on n’a aucune visibilité sur l’avenir ; il est possible que ça baisse encore, en tout cas par rapport au continent. Donc il s’agit au moins de maintenir la moyenne qui, aujourd’hui, doit être de 166 – Document provisoire du 16 novembre 2011 j’espère que ça sera avec une décision favorable au moins de ce point de vue-là. Quant à revenir au niveau de la subvention d’État des années précédentes : je ne pense pas. Maintenant, il est possible qu’à partir de 2012, il y ait des changements ; sauf que sauf erreur je n’ai pas entendu dans le débat des primaires une volonté de revenir à un niveau de subventions au logement des années précédentes. Pour l’État, la priorité, c’est le logement social dans les zones très tendues, donc essentiellement les zones urbaines des grosses agglomérations. AJACCIO et la Corse d’une manière générale sont en zone B1, donc en zone moyennement tendue. Il faudrait peut-être – il y a une enquête de la Cour des Comptes sur une éventuelle remise à plat de l’ensemble des zones – intervenir pour faire monter la Corse en zone A ? Ce n’est pas évident que l’on obtienne satisfaction ; en les demandes qu’il y a ; c’est quand même un tout cas, ça n’a pas été demandé jusqu’à présent. problème. Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Il faudrait en La tout cas passer en zone 1… logements à Alzo di Leva, c’est une petite goutte perspective de livraison de quarante-deux d’oxygène qui va arriver. Il y a quatre cents logements Monsieur Jean-Pierre JOUFFE : …en zone 1 éventuellement. qui vont sortir dans les trois ans. C’est très important, mais après, qu’est-ce qui se passe ? Les financements d’après-demain, c’est aujourd’hui qu’on les prévoit. Parmi les pistes pour trouver des autofinancements, l’idée de l’État, c’est que les organismes HLM vendent une partie de leur patrimoine de façon à dégager des recettes pour l’autofinancement. Une deuxième piste, c’est qu’en Corse : on constate que les logements sociaux sont relativement grands en surface par rapport à la demande et on manque de petits logements. Peut-être que – il serait intéressant d’avoir l’avis des organismes - faire des plus petits logements qui coûtent moins cher avec une subvention qui serait la même en montant mais en proportion plus importante, permettrait de faciliter les financements. Avec l’argent qu’on a aujourd’hui, on est certain que ça va décroître. Par conséquent, malgré la petite embellie qu’on va connaître pendant trois ans maintenant, on est en train déjà de préparer la catastrophe pour dans trois ans. C’est comme ça que se passe, c’est inévitable. Ou il y a des modifications budgétaires très importantes, à partir de l’année prochaine, ou bien il faut s’attendre à des difficultés majeures, ou alors il faudra demander à la région mais elle fait déjà des efforts supplémentaires ; parce que ça été dit pendant la campagne électorale, ça a été mis en œuvre et ça a été voté. C’est la première fois qu’on vote un programme qui a été annoncé devant les électeurs en matière de logement. Mais ce n’est Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : Je ne doute pas de pas parce que la collectivité territoriale a décidé l’attention avec laquelle le Préfet – l’Etat local – suit d’augmenter massivement sa contribution que l’État ces questions puisqu’il nous a dit qu’il ferait le va en tirer comme argument « puisque vous faites ça, maximum au comité régional de l’habitat. On est ça justifie le fait que je me retire », parce que intervenu assez fortement, je crois, aussi bien finalement on aboutit à faire supporter par les l’exécutif que la CAPA ou la ville ; mais il y a une collectivités locales ce que l’État ne fait plus. Or, s’il est logique générale, une politique d’ensemble. C’est de bien quelque chose qui est une priorité nationale, qui cette politique est un élément essentiel de la cohésion sociale d’ensemble dont nous sommes victimes. On ne peut nationale, c’est bien le logement. Je n’en connais pas pas dire à la fois que c’est une priorité, et en même d’autres. Les minimas sociaux et le logement, ce sont temps imaginer tout un tas de dispositif pour réduire des grands axes sur lesquels doit se développer la la voilure : parce que l’histoire des zones tendues, pas solidarité nationale. Et là, on a un problème général. tendues… C’est vrai qu’il y a des endroits où c’est Ça, c’est un débat plutôt politique. logique générale et de cette moins tendu, mais à AJACCIO, c’est extrêmement tendu. Il faut voir ce qui arrive tous les jours à la mairie – les gens ne connaissent que le maire – et il faut voir Ici, on prépare notre deuxième PLH. On ne peut pas ignorer ce contexte général, parce que la question du Document provisoire du 22 novembre 2011 - 167 financement est une question stratégique. On ne peut Collectivité Territoriale a fait une espèce pas ignorer non plus qu’il y a une mobilisation, une d’observatoire des projets remarquables avec des réflexion plus grande. Aujourd’hui, on connaît mieux financements européens qui subventionnent 40 % des les problèmes, parce qu’on y a travaillé tous ensemble études et 20 % du surcoût de l’adaptation à la RT et on a fait aussi un pas en avant dans la mesure où, à 2012, pour tout ce qui est bâtiment remarquable en ma connaissance, il n’y pas trop d’enjeux politiciens BBC. Il y a une subvention de la Collectivité Territoriale sur la question du logement social ; très peu en tout qui va un peu dans ce sens-là, qui est un petit plus, cas. Tout le monde est convaincu qu’il s’agit d’une mais qui représente epsilon. On ne peut pas se question d’intérêt général absolue sur laquelle il faut substituer, comme vous dites, au financement d’État. arrêter de faire de la politique politicienne. Ce qui n’est quand même pas mal, parce que ça permet de discuter des vrais problèmes. Mais une fois qu’on a un peu clarifié le panorama, le décor, ce n’est pas pour autant que l’on a tous les outils en main pour avancer. Les questions foncières, on va les régler. Même pour l’EPF (l’établissement public foncier) l’État va réduire ses contributions ; c’est la région qui va mettre au moins autant. Donc, sur toutes ces questions-là, on arrive toujours au bout du rouleau. Une fois qu’on a bien travaillé, on arrive encore à la question des moyens. Une année, malheureusement, on a renvoyé de l’argent. Il ne fallait pas renvoyer l’argent, bien sûr, mais l’argent qui n’est pas dépensé repart immédiatement. Ça, ça a été terrible : on le reproche encore aujourd’hui. Il faut qu’on se mette vraiment en capacité d’abord de vraiment consommer le peu que l’on a et puis, obtenir quelque chose qui soit à la hauteur des besoins. Actuellement, à la Collectivité Territoriale, on a fait des efforts gigantesques de réflexion et de dégagement de moyens financiers : Monsieur Jean-Charles FREDENUCCI : Vous évoquiez la question de la subvention, mais il y a aussi la question des loyers. Vous avez des « marges locales loyers » qui peuvent être majorées, d’autant plus si on passe sur du BBC. En passant sur du BBC, on peut imaginer une baisse des charges et donc une limitation de la quittance qui pourrait justifier une majoration – à calculer – sur les loyers pour permettre de gommer une partie du déficit d’opération. On a pas mal de collectivités, notamment des collectivités délégataires des aides à la pierre, qui retravaillent leur marge locale puisqu’elles sont dans les mêmes situations que la CAPA : une baisse des subventions de l’État et une difficulté à équilibrer les opérations ; les bailleurs augmentent leurs fonds propres, les collectivités augmentent leurs subventions et on augmente légèrement les loyers suivant le type d’opération ; sachant que l’on part de loin en termes de loyer. mais si ça va aboutir dans le gouffre de l’État, ce n’est pas sûr que ça soit ni une bonne idée, ni une bonne solution. Encore une fois, ce n’est pas une raison pour Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Je pense que diminuer nos efforts ici. l’une des propriétés d’un bailleur – comme tout acteur économique – c’est aussi la question de la lisibilité sur le long terme. Une opération de logement social – on Un homme dans la salle : Pour aller dans votre sens, à la collectivité on parle aussi de la RT 2012. La le voit au quotidien – met du temps à sortir. L’opération Alzo di Leva, est passée en plan de financement en 2007 pour des logements qui vont 168 – Document provisoire du 16 novembre 2011 commencer à être livrés en décembre prochain. Un réhabilitation est importante pour avoir des opérateur a besoin de cette lisibilité pour pouvoir logements convenables, et en même temps, si on veut construire ses plans de financement. En l’absence de acheter son logement, il faut avoir des moyens. Or, visibilité, il existe – me semble-t-il – un risque de c’est dans les offices HLM qu’on a le plus de pauvreté. désengagement des opérateurs qui vont se mettre en On a un rapport très explicite de Monsieur CENDRES, position de réserve et d’attente. là-dessus, qui est indiscutable. Cette question-là doit donc être vraiment prise à bras le corps. Concernant la vente de logements, c’est effectivement quelque chose qui est préconisée. Aujourd’hui, en tant Quel est le niveau de pouvoir d’achat des locataires que technicien, je ne suis pas convaincu par le d’HLM ? Quand on pense que 80 % à peu près de la dispositif puisque les opérateurs HLM au niveau population de la Corse est éligible au logement social, national disent qu’il faut vendre deux à trois et peuvent bénéficier de logements qui sont logements pour en reconstruire un… et je rappelle correctement entretenus. Les copropriétés sont bien qu’à AJACCIO, on est seulement à 15 % de logements plus dégradées que les logements HLM, parce que l’on sociaux. On n’est pas au taux de 20% préconisé par la n’a pas toujours les moyens de payer ses charges et loi, et tout vente de logement social viendrait réduire d’entretenir ses bâtiments comme il faut les ce taux. Donc dans un territoire qui est tendu, sur entretenir. Ça aussi, c’est une question qui est lequel il y a des besoins en logements locatifs sociaux, centrale. Ici, bizarrement – par rapport à ailleurs – ce ce n’est peut-être pas le moment de préconiser de la ne sont pas les ZUS avec logements sociaux qui sont vente et donc de la disparition de parc. les plus dégradées, mais celles où il y a des copropriétés dégradées, parce qu’Erilia et l’Office, quand même, entretiennent leur patrimoine ce qui n’est pas toujours le cas des copropriétés à côté qui Monsieur Paul-Antoine LUCIANI : Il y a quelque chose sont plus pauvres. d’encore plus dramatique. Je me souviens de l’intervention de Monsieur CENDRES au cours des Ces questions aussi touchent la qualité de la vie, et ce Assises du Logement et du Foncier de la CTC, quand il sont des questions qu’il faut traiter d’une manière ou a parlé de la situation sociale des locataires de l’Office. d’une autre. Elles sont un peu abordées dans notre Je ne suis pas certain qu’ils aient la capacité PLH, mais il faut surtout mettre en place des dispositifs d’accepter, dans leur grande majorité, d’acheter leur nouveaux de réhabilitation. Actuellement, on travaille logement. On a des noyaux de pauvreté considérables. à une opération programmée d’aménagement de Si l’Office a pu réhabiliter les logements du quartier l’habitat « copropriétés dégradées », dont on peut des Cannes, là où on est en train de faire des jardins aussi se poser des questions quant à son avenir, parce familiaux d’ailleurs, c’est parce que le projet de l’Office que l’ANAH a modifié ses règlements. Ce sont des était dans le projet ANRU et bénéficiait donc d’un choses complexes, mais il faut absolument les traiter. concours supplémentaire de l’État à travers l’ANRU et le PEI. Ça a été pareil pour les trois tours des Salines, qui ont été entièrement rénovées parce qu’il y a eu le projet ANRU ; sinon ça ne marchait pas. La Monsieur Franck BARTOLI-MILLOT : Je vais vous proposer de conclure cette journée en vous Document provisoire du 22 novembre 2011 - 169 remerciant pour votre présence. C’est une journée qui validation du processus : délibération du Conseil est importante. Nous sommes au début d’un communautaire, avis des communes – lequel est processus de diagnostic de la situation, même si on ne important puisque à la différence du premier PLH, la part pas de rien : il y a le premier PLH, il y a le travail règlementation impose désormais de fixer des élaboré dans le cadre des Assises du Logement et du objectifs de production par commune voire par Foncier de la CTC, avec un certain nombre de quartier pour les plus grandes –, nouvelle délibération contributions que je vous invite à consulter sur le site du Conseil communautaire pour intégrer ces avis, avis de la Collectivité Territoriale. Pour ce qui concerne la du Préfet après consultation du Comité Régional de suite du dispositif : sur le site de la CAPA et sur le l’Habitat, pour une adoption finale du PLH prévue en document que vous trouverez dans la pochette qui avril 2013. vous a été remise à l’entrée, vous trouverez les adresses mail pour pouvoir contribuer, poser vos Je voulais également terminer en remerciant les questions, ou faire part de vos réflexions. Vous collègues qui ont aidé à la préparation de ce forum et pourrez également suivre l’ensemble des travaux plus particulièrement, Jeanine GRIMIGNI, assistante à d’élaboration du PLH, puisque l’objectif est d’arrêter la direction ; Sylvie PELLEGRINI à la direction de la les enjeux au mois de novembre prochain, pouvoir communication ; Camille CANDILLIER et Denis LLORCA définir et arrêter les orientations avant la période de à la direction de la Politique de la Ville ; ainsi pour leur réserve électorale des services de l’État qui ne présence précieuse aujourd’hui Valérie MINICONI, pourront plus participer aux différentes réunions. Laura PANIGHI et Marc-Antoine BERNARDI, ainsi que Après l’arrêt des orientations au printemps, il y aura la Stéphane LECOMTE pour sa contribution en tant que définition d’un programme d’actions à l’été prochain. participant. Je vous remercie. On rentrera ensuite dans un cycle règlementaire de 170 – Document provisoire du 16 novembre 2011 Sommaire Introduction....................................................................................................................................................... 2 Chapitre I - données de cadrage territorial ..................................................................................................... 3 1-1. le périmètre d’analyse du diagnostic .................................................................................................. 3 1-2. Les axes de planification territoriale et les grands projets d’investissements................................. 5 Un schéma de cohérence territoriale de la région ajaccienne en cours de lancement .............. 5 Un plan de déplacements urbains approuvé ................................................................................. 5 Un schéma directeur d’assainissement ouvrant de nouvelles opportunités de densification ... 6 1-2. l’évolution de l’emploi .......................................................................................................................... 7 1-3. l’offre foncière et les choix d’urbanisation ........................................................................................ 11 De fortes contraintes environnementales .................................................................................... 11 Un territoire caractérisé par une très faible densité bâtie........................................................... 13 Des documents d’urbanisme en cours d’élaboration .................................................................. 16 Les actions foncières développées par les communes ............................................................... 18 Les interventions règlementaires développées par les communes ........................................... 19 L’intervention économique et financière développée par les collectivités ................................ 20 1-4. l’articulation avec les politiques de l’habitat des autres collectivités ............................................. 21 La politique de l’habitat du Conseil Général de la Corse-du-Sud ................................................ 21 La politique de l’habitat de la Collectivité Territoriale de Corse .................................................. 21 Chapitre II- évolution démographique et revenus des ménages................................................................. 22 2-1. une répartition polarisée de la population ........................................................................................ 22 2-2. une forte croissance démographique ............................................................................................... 25 2-3. évolution des ménages ...................................................................................................................... 27 2-4. évolution de la taille des ménages .................................................................................................... 29 2-5. les revenus des ménages .................................................................................................................. 31 Des revenus supérieurs à la moyenne régionale mais inférieure à la moyenne nationale ...... 31 Des inégalités infra communales importantes............................................................................. 33 Des revenus qui conditionnent des budgets logement contraints ............................................. 34 Chapitre III- Habitat et marché du logement ................................................................................................ 37 3-1. l’évolution récente du parc de logements......................................................................................... 37 Un développement différencié ...................................................................................................... 37 Evolution du parc des logements vacants .................................................................................... 39 Document provisoire du 22 novembre 2011 - 171 Evolution du parc de résidences secondaires .............................................................................. 40 Evolution de la conjoncture immobilière ...................................................................................... 42 3-2. l’évolution récente du parc des résidences principales ................................................................... 43 Un développement différencié ...................................................................................................... 43 Evolution du parc des propriétaires occupants ............................................................................ 44 Evolution du parc locatif ................................................................................................................ 46 3-3. une inflation des prix de l’immobilier en inadéquation avec les budgets logements des ménages ..................................................................................................................................................................... 47 Chapitre IV- Le parc de logements à loyers modérés .................................................................................. 49 4-1. Situation générale et mise en contexte ............................................................................................ 49 4-2. une forte demande locative sociale .................................................................................................. 51 4-3. évolution récente et perspectives pour le logement social ............................................................. 53 Rappel des objectifs du PLH 2007-2012 ..................................................................................... 53 Les perspectives de développement de l’offre neuve dans le cadre du deuxième PLH ........... 54 Un contexte de baisse des objectifs et des aides de l’Etat en contradiction avec les besoins objectifs du territoire .............................................................................................................................. 55 Un enjeu de diversification des opérateurs HLM pour mettre en œuvre la production 20122018 dans le cadre du deuxième PLH de la CAPA .............................................................................. 56 Chapitre V- Le parc ancien ............................................................................................................................. 58 5-1. La situation du parc ancien ............................................................................................................... 58 Des caractéristiques du parc de logements vacants confirmant une forte tension du marché du logement ............................................................................................................................................ 58 Un parc de résidences principales de relative bonne qualité à l’échelle de la CAPA mais de moindre qualité sur certains communes périurbaines ........................................................................ 59 5-2. Les politiques publiques d’amélioration de l’habitat ....................................................................... 60 Les aides de l’ANAH mobilisées par les propriétaires occupants de la CAPA ............................ 60 L’OPAH-RU du centre-ville d’Ajaccio 2006-2011 ......................................................................... 62 Un projet d’OPAH Copropriétés dégradées sur le secteur des Cannes ...................................... 63 Un projet d’OPAH multi sites « cœurs de village » ........................................................................ 63 Chapitre VI - L’hébergement et le logement des populations spécifiques ................................................. 65 6-1. Le logement des plus démunis .......................................................................................................... 65 Eléments de cadrage ..................................................................................................................... 65 Les caractéristiques de la demande en hébergement ................................................................ 68 L’offre en hébergement ................................................................................................................. 68 6-2. Le logement des personnes âgées ............................................................................................... 70 Caractéristiques de la demande ................................................................................................... 70 172 – Document provisoire du 16 novembre 2011 L’offre en structures adaptées ...................................................................................................... 72 L’adaptation des logements et la prise en compte des besoins à domicile .............................. 73 6-3. Le logement des non permanents ................................................................................................ 74 Analyse des besoins en logements saisonniers ........................................................................... 74 Les apprentis et étudiants ............................................................................................................. 75 6-4. Les aires des gens du voyage ........................................................................................................ 76 Chapitre VII : Evaluation du PLH 2007-2012 ............................................................................................... 78 7.1. Nécessité d’une action foncière ........................................................................................................ 78 1-1 Documents d’urbanisme ......................................................................................................... 78 1-2 Mission de prospection foncière............................................................................................. 79 1-3 Achat et portage foncier .......................................................................................................... 79 1-4 Aménagement du foncier ........................................................................................................ 81 1-5 Zone d’Aménagement Différé ................................................................................................. 81 1-6 Droit de Préemption Urbain .................................................................................................... 81 7.2. Production et meilleure répartition des logements sociaux publics et des modes d’hébergement spécifiques .................................................................................................................................................. 82 2-1. les logements sociaux publics ............................................................................................... 83 2-2. logements sociaux publics communaux ............................................................................... 84 2-3. production de logements sociaux dans les programmes privés ......................................... 85 2.4. opérations pilotes ................................................................................................................... 85 2.5. résorption de l’habitat indigne ............................................................................................... 86 2.6. création d’hébergements ....................................................................................................... 86 2.7. Aires des gens du voyage ....................................................................................................... 86 7.3. Densification de l’habitat ................................................................................................................... 87 3-1. la production de logements sur de petites parcelles ........................................................... 87 3-2. l’assainissement pour petites unités .................................................................................... 87 3-3. Hameaux de l’avenir ............................................................................................................... 87 7.4. Valorisation du patrimoine existant ................................................................................................... 88 4-1a. Renouvellement urbain Cannes Salines ............................................................................. 88 4-1b. OPAH RU ................................................................................................................................ 89 4-2a. Etude « Atout cœur de village » ............................................................................................ 90 4-2b.ZPPAUP Multisites ................................................................................................................. 91 4-2c. Débloquer le bâti en indivis.................................................................................................. 91 4-2d. Traitement des espaces publics en cœur de village .......................................................... 91 7.5. Amélioration de la qualité patrimoniale de la production neuve..................................................... 92 Document provisoire du 22 novembre 2011 - 173 5-1. Qualité du bâti en lotissement (cahier des charges « mieux lotir ») .................................... 92 5-1. concours d’architecture contemporaine ............................................................................... 92 5-3. l’Espace Habitat ...................................................................................................................... 92 7.6. Mobilisation d’outils d’aménagement ............................................................................................... 93 6-1. Zone d’Aménagement Concerté ............................................................................................ 93 6-2. création de lotissements (connexe avec action 5.1.).......................................................... 93 7.7. Régulation des prix de la production de l’habitat ............................................................................. 93 7-1. Observatoire des prix .............................................................................................................. 93 7-2. Charte de la commande publique ......................................................................................... 94 7-3. Négociation « volume/prix » ................................................................................................... 94 Conclusion ...................................................................................................................................................... 95 Synthèse et enjeux ......................................................................................................................................... 97 Chapitre 1. Données de cadrage territorial .............................................................................................. 97 Chapitre 2. Evolution démographique et revenus des ménages ............................................................ 98 Chapitre 3. Habitat et marché du logement ............................................................................................. 99 Chapitre 4. Le parc de logements à loyers modérés .............................................................................100 Chapitre 5. Le parc ancien.......................................................................................................................101 Chapitre 6. L’hébergement et le logement des populations spécifiques .............................................102 Actes du Forum de l’Habitat ........................................................................................................................103 ATELIER 1 – QUELS LOGEMENTS NOUVEAUX POUR QUELS BESOINS .................................................109 ATELIER 1 – QUELS LOGEMENTS NOUVEAUX POUR QUELS BESOINS .................................................125 ATELIER 2 – QUELLES SONT LES CONDITIONS A REUNIR POUR DEVELOPPER L’OFFRE DE LOGEMENTS ? ..........................................................................................................................................138 ATELIER 2 – QUELLES SONT LES CONDITIONS A REUNIR POUR DEVELOPPER L’OFFRE DE LOGEMENTS ? ..........................................................................................................................................156 Sommaire......................................................................................................................................................171 174 – Document provisoire du 16 novembre 2011