La formation
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EchoMédias LE JOURNAL DE SENDRA Numéro gratuit ne peut être vendu Les services d'aide à la personne ASP SENDRA ASP : 8 antennes et une éthique Valérie Sciauvaud Qualités et professionnalisme Carole Seigneur Les conditions d’attribution et les métiers concernés Les multiples facettes du travail dans l’ASP Directeur Général de SENDRA Yves Eixarch Un moyen d’être heureux P3 Par Patrick Boittin Le Claudia Amadieu Les mises à l’épreuve Jean-Claude Beaudelot La mixité P4 Les bénéficiaires des services d’aide à domicile Mélanie Flament Avec SENDRA ma vie a changé P5 Les associations au secours des seniors Christian Argiolas - BELL’VIE La lutte contre l’exclusion Cécile Arlotto - AVESA L’accompagnement dans la maladie et la fin de vie France Dubois - Centre hospitalier de Draguignan Cap sur la religion P6 Le gouvernement plaide en faveur des SAP Pierre Behar - ESPACE-MS Un domaine à professionnaliser P7 Martine Floret - ALIZES Grâce à ALIZES, SENDRA professionnalise son personnel P8 La formation Laurence Kardacz - SSIAD - SENDRA valorise la formation interne et l’expérience professionnellle Les différences entre les entreprises et les associations dans les ASP P9 Service aux Personnes est un secteur important de l’économie française avec presque 2 millions de salariés comme le rappelle Pierre BEHAR (p6). Pour SENDRA, ce sont surtout des métiers de l’humain au cœur des grands défis des familles : la naissance d’un enfant porteur d’un handicap, l’aide pour faire garder ses enfants, concevoir vieillissement et bien-être, retarder l’entrée en maison de retraite… C’est un accompagnement tout au long de la vie : « du premier cri… au dernier soupir ». Cet EchoMédias parle de nos partenaires, de nos bénéficiaires, et de nos salariés… Il met en avant des métiers qui se professionnalisent, se masculinisent parfois et représentent un engagement humain, un lien social entre générations. Le fil rouge pour SENDRA, c’est la bientraitance, notre capacité avec nos partenaires à dessiner avec les bénéficiaires des projets de vie durables et de qualité. C’est aussi le respect à la dignité, aux droits de la personne, mais face à la réduction des budgets publics, de celui des ménages, à la multiplication des structures associatives et privées, il faut être « agile »… L’effet ciseaux entre une convention collective associative et des entreprises qui se réfèrent davantage au droit du travail, nous demande un travail d’équilibriste économique. Nous évoluons dans un environnement où les règles du jeu changent tous les mois et fragilisent les structures associatives. Aujourd’hui, comme disait Francis Blanche : mieux vaut penser le changement que changer le pansement, mais nous avons du mal à percevoir l’avenir… SENDRA pour co-construire avec les bénéficiaires de véritables projets de vie essaie de diversifier au mieux ses services (aide administrative, cours d’informatique, accompagnement véhiculé…) ceci en renforçant la synergie avec d’autres structures du Groupe : l’AI (Association Intermédiaire) pourra vous proposer un jardinier, le SSIAD des soins à domicile ou un accompagnement pour retarder les effets de la maladie d’Alzheimer et ATV pourra organiser une prise en charge de tutelle… SENDRA s’est doté d’un Organisme de Formation ALIZES pour mieux répondre aux demandes de son personnel. SENDRA a su tisser des partenariats de qualité, dans ce numéro nous parlerons du Pôle Service aux Personnes, de Qualidom Sud, des Libellules, de la Bell’vie, d’A.V.E.S.A., de l’Aumônerie, de l’Antenne de Justice de St Maximin … Nous sommes toujours partants pour créer des nouveaux dispositifs conviviaux et participatifs dans l’intérêt des bénéficiaires. Il est important de renforcer le « lien social », les volontaires du service civique (p12) et l’équipe des visiteurs bénévoles appuient les salariés dans leur mission… Chez SENDRA : Valérie prodigue des séances de relaxation (p12) pour lutter contre le stress du personnel, c’est dire ! Les métiers de l’aide aux personnes permettent à chacun d’ évoluer (Aide-ménagère, Auxiliaire de Vie, Aide-soignante, Aide Médico-Psychologique, Assistante en Soins Gérontologiques…) de se spécialiser dans les secteurs senior, handicap ou petite enfance. Laurence Kardacz nous montre un bel exemple de parcours professionnel (p8). Une dizaine d’antennes assurent une grande proximité avec nos bénéficiaires. La satisfaction des bénéficiaires est essentielle ; comme disait Feargal Quinn : « Je ne sais pas si le client a toujours raison, mais si on lui donne tort, il ne serait plus client… ». Stéphanie Bonnet - QUALIDOM SUD 490 structures pour l’ASP Les difficultés des services aux personnes P 11 EDITO http://echomedias.sendra.fr Les titres P2 Juillet 2013 Sandie Badel - POLE-ASP PACA Les problèmes économiques SENDRA prend soin de son prochain P 12 N°13 Région PACA Valérie Viel - SENDRA Une technique pour le bien-être, le bien vivre ! PB - Juillet 2013 - [email protected] 1 # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE Fais preuve de sollicitude et de bienveillance envers plus faible que toi ! 8 antennes et une éthique ! Qualité et professionnalisme ! Echomédias : Valérie Sciauvaud, vous êtes directrice adjointe chez SENDRA avez-vous toujours travaillé pour cette association ? Valérie Sciauvaud : Titulaire d’un DESS en droit social, j’ai travaillé à Vitry sur Seine chez « Ages et Vie » ensuite en 2005, je suis entrée chez SENDRA pour exercer une mission répondant à l’évolution de cette structure qui était en marche : finalisation de la création du service de soins infirmiers à domicile, élections professionnelles, structuration du service maintien à domicile mais aussi établir le dossier « autorisation » auprès du Conseil Général pour le service d’aide à domicile Echomédias : Selon vous les services d'aide à la personne sont-ils en évolution ? Valérie Sciauvaud : Il y a toujours à faire dans ce secteur d’activité qui est en constante évolution. Les mé- Valérie Sciauvaud Directrice adjointe chez SENDRA tiers de l’ASP* sont très diversifiés puisqu’ils touchent la petite enfance, les personnes handicapées, âgées ou en fin de vie. Aujourd’hui, nous devons prévoir l’avenir de ces services dans un souci de qualité, de respect de valeurs éthiques et de professionnalisation de nos intervenantes. 2 Les conditions d’attribution et les métiers concernés : Carole Seigneur Responsable de l'orientation des demandes de l’ASP (Draguignan) Echomédias : Carole Seigneur vous êtes responsable de l'orientation des demandes de l'ASP. Quelles sont les conditions d'inclusions ? Carole Seigneur : Toutes les personnes ayant besoin d'une aide à domicile au d'une auxiliaire de vie sociale peuvent s'adresser à notre association. Echomédias : Combien de salariés avez-vous en ASP à Draguignan ? Carole Seigneur : 120 personnes travaillent pour l'ASP en contrat en CDD ou en CDI sur le secteur de Draguignan. Echomédias : Y-a-t-il des catégories d'employées? Carole Seigneur : On distingue : les aides à domicile, les employés à domicile et les auxiliaires de vie sociale. Echomédias : Pouvez-vous nous éclairer sur cette classification? Carole Seigneur : L'auxiliaire de vie assiste les personnes très dépendantes ou handicapées dans les actes de la vie courante. L'aide à domicile ou l'employée à domicile se consacre principalement à l’entretien de la maison. Elles assistent les personnes au quotidien pour les tâches ménagères et administratives. Echomédias : Quels sont les moyens de financement ? Carole Seigneur : Toutes les caisses de retraite et certaines mutuelles peuvent délivrer une prise en charge (CARSAT, RSI, CNRACL, MGEN...) mais c’est principalement le Conseil Général par le biais de l'APA et de la PCH qui apporte le principal appui. Echomédias : Quelles sont les prestations proposées ? Carole Seigneur : Nous essayons de répondre à la diversité des besoins des bénéficiaires : l'entretien de la maison, le repassage, les courses, la préparation des repas,le jardinage, les démarches administratives ou l'assistance informatique. Les promenades, les transports pour les rendez-vous chez les médecins ou autre. Les promenades d'animaux de compagnie. Les gardes d'enfants à domicile et le soutien scolaire. # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE Les multiples facettes du travail dans l'Asp Un moyen d’être heureux ! ment, l'hygiène corporelle, ménagère, toujours en tenant compte de ses choix et de ses attentes. Il faut repérer les incapacités et les potentialités des personnes La mixité : Claudia Amadieu Auxiliaire de vie sociale Jean-Claude Beaudelot Yves Eixarch Auxiliaire de vie sociale Echomédias : Yves Eixarch, vous êtes auxiliaire de vie sociale. Pouvez-vous nous parler de votre profession ? Yves Eixarch : J'interviens pour les besoins quotidiens des personnes âgées et/ou malades ou handicapées. Echomédias : Quelles sont vos tâches ? Yves Eixarch : Elles varient en fonction des besoins. Je fais le ménage, les courses. Je peux proposer au bénéficiaire une promenade en fauteuil ou une lecture en plein air. Echomédias : Votre métier est-il indispensable à votre existence ? Yves Eixarch : J'exerce mon métier depuis 8 ans et je l'aime toujours autant. On ne s'ennuie jamais, chaque jour est différent. En outre, j'ai besoin de donner aux autres pour être heureux. C'est ma vie et je ne la conçois pas autrement. Echomédias : Quels conseils auriez-vous à donner? Yves Eixarch : Que « respect et empathie » deviennent une règle pour tous ! Les mises à l’épreuve : Echomédias : Claudia Amadieu, vous êtes auxiliaire de vie, en quoi consiste votre métier ? Claudia Amadieu : C'est un accompagnement social, un soutien dans les actes essentiels de la vie : l'habille- pour mettre en place une situation d'accompagnement dans leur lieu de vie. Echomédias : Depuis combien de temps êtes-vous auxiliaire de vie chez SENDRA et pensez-vous faire autre chose plus tard ? Claudia Amadieu : Depuis 9 ans je travaille chez SENDRA et j'aime ce que je fais. C'est plus qu'un travail, c'est une vocation ! Echomédias : De quels types de pathologies souffrent les bénéficiaires dont vous vous occupez ? Claudia Amadieu : De dépression, des suites d'AVC, de la maladie de Parkinson, neurologiques, psychiques, de myopathie, de maladies orphelines etc… Echomédias : De plus en plus de personnes souhaitent mourir chez elles, en avez-vous accompagnées dans la mort ? Claudia Amadieu : Pendant 7 ans je me suis occupée d’une personne âgée, hémiplégique, atteinte de leucémie. Je l’ai accompagnée dans les derniers moments de sa vie. Je m’étais attachée à elle. On n’y peut rien, on a beau se dire qu’il faut prendre de la distance mais au fil du temps les sentiments sont là. C’est humain ! Echomédias : Cette perte vous a-t-elle affectée ? Claudia Amadieu : Je me suis effondrée et pour combler ce vide, je me suis jetée à corps perdu dans le travail. Echomédias : Y a-t-il d’autres situations douloureuses auxquelles vous avez été confrontée ? Claudia Amadieu : Les personnes vieillissantes et malades, souffrent et parfois cela se traduit dans leurs comportements. Certaines sont agressives ou maniacodépressives. Echomédias : Etes- vous capable de gérer ces situations ? Avez-vous reçu une formation pour vous protéger ? Claudia Amadieu : J’ai de la patience mais cela ne suffit pas. On n’est pas préparé à ces situations pour s’en prémunir. Auxiliaire de vie sociale Echomédias : Jean-Claude Beaudelot, sachant que 99% des aides à domicile sont des femmes et que tous s’accordent à dire qu’il faut avoir des qualités comme la patience, le dévouement, ce que les femmes savent le mieux faire pour travailler dans les métiers des services à la personne, qu’en pensez-vous ? Jean-Claude Beaudelot : Les hommes ont également ces qualités et je n'éprouve aucune honte à ça. Pour moi c’est un choix, un moyen de me démarquer. Quoi qu’il en soit, je suis bien dans mon métier. Echomédias : Les bénéficiaires ne sont-ils pas choqués de voir un homme exécuter les tâches comme le ménage, les repas, les courses qui en général sont attribuées aux femmes ? Jean-Claude Beaudelot : Au début, ils sont étonnés. Je bouscule forcément leurs principes. La méfiance s’installe. Mais au fil du temps lorsque j’ai fait mes preuves, ils m’acceptent et ont confiance en moi ! SENDRA ASP Aide à domicile des familles (enfants, adultes, seniors) avec une prestation de service qualifiée et adaptée aux besoins Mise en place d’Aide Personnalisée d’Autonomie (APA) et de Prestation de Compensation du Handicap (PCH) Mise en place de dispositifs d’accueil de jeunes enfants (domicile et micro-crèche) 3 # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE Les bénéficiaires des services d’aide à domicile Les visites de convivialité : Avec sENDRA, ma vie a changé ! Dominique Debaud Conseillère en service ASP Draguignan Marcel Daunay Bénéficiaire de SENDRA Draguignan Mélanie Flament Bénéficiaire de SENDRA Draguignan Echomédias : Dominique DEBAUD, vous avez un rôle particulier au sein de l'ASP pouvez-vous nous en parler ? Dominique DEBAUD : Une fois par an, je me rends chez les bénéficiaires pour évaluer leur situation. Pendant environ une heure nous faisons le point. Sont-ils satisfaits des prestations, faut-il les réajuster? Ont-ils des besoins, des griefs ou des problèmes ? Ensuite nous réfléchissons à la façon de les résoudre. Notre but est de satisfaire au mieux les personnes, de leur apporter le maximum de confort possible. C'est aussi l'occasion de se présenter de garder une relation humaine, c’est important ! Christiane Renaud et Henri Lecomte Echomédias : Mélanie Flament, vous êtes âgée de 86 ans et vous avez recours aux services d'aide à la personne de l’association SENDRA. A quel rythme vous aide-t-on ? Mélanie Flament : Une jeune femme vient le lundi de 11h à 13h à mon domicile pour le ménage ou aller à la pharmacie ou faire mes courses et le mercredi de 14h30mn à 17h30mn. J'aimerais que ce soit toujours la même personne. Néanmoins, elles sont toutes d'une grande gentillesse, très respectueuses et compétentes. Je leur fais confiance. Christiane Renaud et henri Lecomte (son ami) m'accueillent dans leur appartement en compagnie de leurs animaux domestiques. Sur un fauteuil roulant Christiane Renaud qui depuis dix ans bénéficie des services de SENDRA répond à mes questions. « Pour rien au monde, je me passerai de mon aide à domicile, j’ai confiance en elle car je la considère comme ma fille. Grâce à elle, ma maison brille. De plus n’habitant pas très loin de chez moi, elle répond toujours à mes appels même si ce n'est pas son jour de travail ! » me dit-elle en souriant. Bénéficiaires de SENDRA Draguignan La maltraitance des personnes âgées : un fléau à combattre Le Congrès mondial de gérontologie et de gériatrie 2009, qui s'est tenu à Paris a accordé une très large place à ce phénomène de société longtemps occulté. Selon les spécialistes, le 4 vieillissement de la population et la levée de certains tabous ont favorisé la prise de conscience d'abus jusqu'alors insoupçonnés ou passés sous silence. LA ChARtE DES DROItS Et LIBERtéS DES PERSONNES âgéES DéPENDANtES Les enjeux : Elle a été élaborée en 1996 par la fondation nationale de gérontologie et par le ministère de l'emploi et de la solidarité. Son but : faire connaître la personne âgée dépendante comme un sujet de droit. Que dit-elle ? Lorsqu’il sera admis et acquis que toute personne âgée en situation de handicap ou de dépendance est respectée et reconnue dans sa dignité, sa liberté, ses droits et ses choix, cette charte sera appliquée dans son esprit. Choix de vie : Toute personne âgée devenue handicapée ou dépendante est libre d’exercer ses choix dans la vie quotidienne et de déterminer son mode de vie. Cadre de vie : Elle doit pouvoir choisir un lieu de vie (domicile personnel ou collectif) adapté à ses attentes et à ses besoins. Vie Sociale et culturelle : Elle conserve la liberté de communiquer, de se déplacer et de participer à la vie en société. Présence et rôle des proches : Le maintien des relations familiales, des réseaux amicaux et sociaux est indispensable à la personne âgée handicapée ou dépendante. Patrimoine et revenus : Elle doit pouvoir garder la maitrise de son patrimoine et de ses revenus. Valorisation de l’activité : Elle doit être encouragée à conserver des activités. Liberté d’expression et liberté de conscience : Toute personne doit pouvoir participer aux activités associatives ou politiques et aux activités religieuses et philosophiques de son choix. Préservation de l’autonomie : La prévention des handicaps et de la dépendance est une nécessité pour la personne qui vieillit. Accès aux soins et à la compensation des handicaps : Elle doit avoir accès aux conseils, aux compétences et aux soins qui lui sont utiles. Qualification des intervenants : Les soins et les aides de compensation des handicaps des personnes malades chroniques doivent être dispensés par des intervenants formés en nombre suffisant à domicile comme en institution. Respect de la fin de vie : Soins, assistance et accompagnement doivent être procurés à la personne âgée en fin de vie et à sa famille. La recherche, une priorité et un devoir : La recherche multidisciplinaire sur le vieillissement, les maladies handicapantes liées à l’âge et les handicaps est une priorité et un devoir. Exercice des droits et protection juridique de la personne vulnérable : Elle doit voir protéger ses biens et sa personne. L’information : L’information est le meilleur moyen de lutter contre l’exclusion. # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE Les associations au secours des séniors La lutte contre l’exclusion : La Bell’vie cap sur la religion : France Dubois Christian Argiolas (au micro) Président de l’association « La Bell’vie », lors du déjeuner de Noël 2012 avec les séniors isolés, en collaboration avec l’association SENDRA. La Bell’vie - Tél. 04 94 67 78 01 Echomédias : Vous êtes président de l’association « La Bell’vie » à Draguignan. A qui s’adresse-t-elle et combien avez-vous d’adhérents ? Christian Argiolas : Nous avons 300 adhérents auxquels nous proposons beaucoup d’activités comme des randonnées, des ateliers de peinture, de la gymnastique douce et des lotos. Echomédias : Vous arrive-t-il d’intervenir dans des maisons de retraite ? Christian Argiolas : Nous leur rendons régulièrement visite pour distraire les pensionnaires. Echomédias : Quels liens avez-vous avec l’association SENDRA ? Christian Argiolas : « La Bell’Vie » et « SENDRA » fêtent ensemble le noël des seniors. Ce jour-là nous leur offrons le repas. L'accompagnement dans la maladie et la fin de vie D’après l’enquête nationale MAhO (Mort à l’hôpital) du Dr Edouard-Ferrand publiée l’an dernier les troisquarts des malades sont seuls au moment de leur trépas. 80% des français souhaitent mourir chez eux alors que 75% des patients en fin de vie décèdent dans les établissements hospitaliers. Accompagner l’homme dans la mort tout en préservant sa dignité répond à un besoin et à une nécessité ! Cécile Arlotto AVESA (Association Var Est pour la promotion des Soins d'Accompagnement et soutiens) est un réseau de santé visant à faciliter l'accès aux soins palliatifs et de confort à domicile. tél. 04 94 17 79 70 C'est la loi du 04 mars 2002 qui définit la fonction des réseaux de santé : " Les réseaux de santé ont pour objet de favoriser l'accès aux soins, la coordination, la continuité ou l'interdisciplinarité des prises en charge sanitaires, notamment de celles qui sont spécifiques à certaines populations, pathologies, ou activités sanitaires. Ils sont constitués entre les professionnels de santé libéraux, les établissements de santé, les institutions médico-sociales et les représentants d'usagers ". Echomédias : Cécile Arlotto, vous êtes médecin coordinateur et responsable de l’équipe AVESA. Quel est son rôle ? Cécile Arlotto : Nous venons en soutien du patient, de son équipe libérale de professionnels de santé. Il s’agit d’une démarche globale dont l’objectif est d’améliorer le confort et la qualité de vie des personnes prises en charge. Ce peut-être des conseils thérapeutiques, des soutiens psychologiques, des séances de relaxation... Echomédias : A qui s’adresse le réseau ? Cécile Arlotto : Aux patients atteints de maladie grave chronique, en phase palliative, à leur entourage et aux professionnels de santé. Echomédias : Comment vous contacter ? Cécile Arlotto : La demande peut être faite par le patient, l’entourage familial, amical ou professionnel. Mais l’intervention du réseau se fera avec le consentement du patient et du médecin traitant. Echomédias : Combien avez-vous de prises en charge et pendant combien de temps ? Cécile Arlotto : 172 prises en charge en 2012 avec une durée moyenne de 2 mois. Echomédias : Les patients désirent-ils mourir à l’hôpital ou chez eux ? Cécile Arlotto : les souhaits des patients peuvent changer avec l’évolution de la maladie. Echomédias : La loi Léonetti est-elle appliquée, à savoir qu’elle interdit l’acharnement thérapeutique ? Aumônier catholique laïque. CHD : 04 94 60 50 00 Echomédias : France Dubois vous êtes aumônier catholique laïque au sein de l’hôpital de Draguignan. Quel est votre rôle ? France Dubois : Je veille dans le cadre de la laïcité à ce que les gens pratiquent leur religion au sein de l’hôpital. Je réponds aux questions des malades sur la spiritualité et quand c'est nécessaire, je fais venir un prêtre pour l’extrême onction Echomédias : Lorsque le malade sort de l’hôpital, peut-il avoir accès à vos services ? France Dubois : J’appelle le service évangélique de la paroisse, un bénévole ou un prêtre se rend au chevet du malade. Echomédias : Pourquoi les gens ne veulent-ils pas mourir chez eux ? France Dubois : Pour certains, l’hôpital c’est rassurant. En cas de problème, infirmières et medecins peuvent intervenir rapidement D’autres n’acceptent pas d’être un poids pour leur entourage. L'équipe du réseau AVESA est composée d’un médecin, une psychologue, d’un cadre infirmier, de deux infirmiers, une travailleuse sociale et d’une secrétaire médicale. Leurs missions : Diffusion de la culture palliative, aide à la coordination de la prise en charge globale du patient en soins palliatifs, de la douleur et des autres symptômes. Accompagnement psychologique, social et spirituel, soutien des équipes soignantes, aide à la réflexion éthique, formation initiale et continue des professionnels de santé. Cécile Arlotto : Elle est mal connue. Cependant le principe selon lequel l’obstination déraisonnable est interdite et condamnable, est relativement bien respectée. Des efforts d’explication et de diffusion de cette loi sont encore nécessaires. Néanmoins certaines associations comme JALMALV (Jusqu’à la mort accompagner la vie) aident à la faire connaitre. 5 # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE Le gouvernement plaide en faveur des services à la personne ! Le gouvernement a décidé de faire des services à la personne un enjeu central de la société française Le secteur de l’aide à domicile est réglementé par deux lois majeures : La loi du 2 janvier 2002 modifie en profondeur les pratiques des institutions, et intègre dans son champ d’application les services prestataires d’aide à domicile auprès de publics fragilisés. La loi du 26 juillet 2005 (ou loi Borloo) donne une définition dans le plan de développement des services à la personne, comme étant "l’ensemble des services contribuant au mieux-être de nos conci- toyens sur leurs lieux de vie, qu’il s’agisse de leur domicile, de leur lieu de travail ou de loisirs". Ce plan mis en place à partir de 2005 (le 5ème depuis 1987) a pour objectif : De « solvabiliser» les services pour les rendre accessibles au plus grand nombre de personnes et de foyers. D’accroitre et de structurer l’offre de services. De développer la qualité des services proposés et rendus. De qualifier et professionnaliser les intervenants et vise à satisfaire la demande sociale et à créer de nombreux emplois professionnalisés et mieux rémunérés. Quant au plan Wauquiez dont les objectifs sont : soutenir la création d’emplois dans les services à la personne, professionnaliser le secteur et améliorer la qualité des emplois. Simplifier et assouplir les outils de diffusion de Cēsu préfinancés. Les services d’aides aux personnes générateurs d'emplois en France Ils représentent : 1,82 milliard d’heures prestées en 2011 - 887 000 emplois équivalent temps plein en 2011 - 4 millions de ménages consommateurs en 2011 - 28 600 organismes de services à la personne soit 2 millions de professionnels en 2011 qui se répartissent comme suit : Services à la famille : (garde d’enfants, cours à domicile, soutien scolaire, assistance informatique ou administrative) 17 000 en avril 2011 19 300 en avril 2012 (Soit +11,9% en 1 an) Services aux personnes dépendantes : 10 800 en avril 2011 11 600 en avril 2012 (Soit +6,8% en 1 an) Services de la vie quotidienne : (ménage, repassage, livraison de courses, bricolage, jardinage,…) 20 300 en avril 2011 22 800 en avril 2012 (Soit +10,9% en 1 an) Un domaine à professionnaliser ! Pierre Behar Consultant dans le médico-social [email protected] Echomédias : Pierre Behar, selon vous, le secteur des services d'aide à domicile est-il à professionnaliser ? Pierre Behar : Le niveau de professionnalisation de l'intervention à domicile est insuffisant. En France, en moyenne seuls 25 % des salariés ont le 1er niveau de diplôme - équivalent au CAP* - que l'on appelle le DEAVS*. Cela signifie que 75 % des salariés n'ont aucune formation ou une formation légère ! Alors que de plus en plus d’intervenants à domicile prennent en charge, à domicile des personnes âgées aussi dépen- 6 dantes que celles qui sont en établissements médicalisés ou des personnes en situation de handicap, le niveau de formation stagne. Mais la professionnalisation ne passe pas que par la formation. Alors que les salariés dans n'importe quel établissement médicosocial bénéficient ( comme le prévoit la loi du 2 janvier 2002 qui régit également le secteur du domicile) de réunions d'équipe, de supervision, d'analyse des pratiques... ces temps sont le plus souvent réduits à la portion congrue à domicile. L'encadrement à domicile a également besoin de se professionnaliser. Comment assurer une qualité optimum d'encadrement et de suivi des projets d'accompagnement des personnes aidées lorsqu'une responsable de secteur doit gérer une quarantaine de salariés et 200 personnes aidées ? Alors le secteur doit continuer à se professionnaliser ; tous les gestionnaires sont d'accord. Les choix politiques des conseils généraux et de l'Etat font que l'on considère aujourd'hui encore que l'aide à domicile est un coût qu'il faut réduire et non pas un secteur professionnel pourvoyeur d'emplois non délocalisables, un investissement rentable car permettant d'économiser des journées d'hospitalisation, des mois d'institutionnalisation dans des EHPAD*. Echomédias : Y-a-t-il des perspectives d'avenir ? Pierre Behar : Je suis confiant dans l'avenir. Les futures personnes dépendantes qui arriveront dans les prochaines années, ont vécu durant les 30 glorieuses. Elles en ont été les acteurs, les décideurs. Elles sont plus exigeantes que leurs parents. Elles veulent encore plus que leurs ainés restés à domicile, elles veulent une qualité d'accompagnement similaire à celle qu'elles pourraient attendre d'un établissement. De même les personnes en situation de handicap veulent choisir de vivre à domicile et non pas en établissement. Alors que ces 20 dernières années les gouvernements successifs ont considéré que le secteur de l'aide à domicile n'était qu'un "gisement d'emplois", il est vraisemblable qu'à nouveau - sous la pression des usagers - ce secteur redevienne pleinement un secteur médicosocial où la qualité devra être au rendez-vous. Peut-être les conseillers généraux inaugureront un peu moins de ronds-points ou éditeront moins de plaquettes vantant leurs prouesses pour pouvoir consacrer les finances de la solidarité au maintien à domicile... Il faut être confiant dans l'avenir mais aider par la pression, par la démonstration de l'impact sur les personnes comme sur les finances publiques, d'une aide à domicile bien structurée, professionnelle, innovante, aux modalités diversifiées. # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE La formation Grâce à ALiZEs, SENDRA professionnalise son personnel ! Martine Floret Chargée de développement - SENDRA Tél. 04 98 10 63 40 Le plan Alzheimer a déployé l’accès à la formation ASg* depuis 2009 pour les aides-soignantes souhaitant s’investir auprès de ces populations. Vu les résultats positifs de l’ensemble des mesures du Echomédias : Martine Floret vous êtes responsable de la formation, quels sont les moyens que vous avez mis en place pour éviter la souffrance au travail et les pathologies liées au stress. Martine Floret : L'employeur se doit de protéger son salarié surtout lorsque le travail prend une dimension affective trop importante. Ceci pour éviter le burn-out et le désespoir au travail. Echomédias : Quelles sont les formations que vous proposez ? Martine Floret : Nous proposons des modules pour le personnel intervenant au domicile et le personnel administratif. Ce peut-être sur la «bientraitance», sur la communication avec les personnes âgées, sur l’accompagnement de fin de vie, les soins palliatifs, la maladie d’Alzheimer, le handicap mais aussi des formations sur le logiciel ROM. plan Alzheimer, la formation d’ASG* devrait se poursuivre. Cette dernière s’effectue dans les instituts de formation en soins infirmiers ou dans les GRETA*. C’est important que les ASG, psychomotriciens et ergothérapeutes s’investissent dans la formation des professionnels soignants en proposant des ateliers thérapeutiques ALIZES Organisme de formation et de développement local Organisation de formations pratiques dans le domaine du service aux personnes et du développement personnel. Réalisation d’études, de rencontres, d’accompagnement pour le développement d’activités génératrices d’activité et d’emploi dans une optique de développement local participatif. Développement culturel et insertion professionnelle Maison d’édition associative et parution d’un journal. (EchoMédias) par l’intermédiaire d’ALIZES* afin de s’enrichir de leur savoir-faire et savoir-être auprès des patients. Dans une optique d’amélioration de nos prises en charge et de notre façon d’être, s’enrichir des expériences professionnelles de chacun pour le confort de nos bénéficiaires et de leur famille. EQUipE spéciALiséE ALZHEIMER Noëlle Lacombe Psychomotricienne de l’ESA (Equipe Spécialisée Alzheimer) - Tél. 06 26 09 45 37 Echomédias : Vous êtes psychomotricienne dans l’équipe ESA de Montauroux. Quel est votre rôle ? Noëlle Lacombe : Le soin en psychomotricité vise à maintenir et à renforcer les ressources motrices et psychiques de la personne par le biais de situations ludiques partagées. En s’appuyant sur la communication non verbale, la psychomotricité est un espace privilégié d’échange et favorise l’expression de la personne, son aisance corporelle, son attention, son adaptabilité, sa créativité… La psychomotricienne propose des médiations corporelles dynamiques (mise en mouvement, travail de conscience corporelle) et aussi de détente (relaxation, approche sensorielle), adaptées aux besoins et intérêts de la personne. Echomédias : Pouvez-nous nous donner quelques exemples d’intervention en psychomotricité ? Noëlle Lacombe : Il y a l’équilibre, la posture, l’organisation spatiale et temporelle, la mémoire, les coordinations, le tonus, la conscience du corps. Le soutien face aux manifestations de souffrance telles que le repli, l’anxiété, l’agressivité… La mise en place de temps de distraction, de bien être, de plaisir et de répit. La réhabilitation dans les gestes de la vie quotidienne. L’aide aux aidants : permettre de mieux comprendre et d’adapter sa relation à la personne dans le respect de chacun. Echomédias : Vous intervenez à quel moment ? Noëlle Lacombe : J’interviens lors de l’évaluation des besoins de la personne et lors de la mise en place de l’intervention au domicile. J’anime aussi l’équipe d’assistants de soins gérontologiques en finalisant leur formation par mon expérience personnelle. Echomédias : Vu le nombre de gens atteint par la maladie d’Alzheimer, les besoins en psychomotriciens et ASg* sont croissants. Comment pallier à cette demande importante ? Noëlle Lacombe : Le dépistage des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou démences apparentées, se faisant de plus en plus précocement, influence les demandes de prise en charge spécifiques. De nombreuses unités de soins composées d’ASG* et de psychomotriciens/ergothérapeutes sont créées en institution ou en service de soins à domicile pour accompagner les personnes et leurs aidants. Cette équipe complémentaire permet une prise en charge globale du patient dans l’expression des troubles cognitifs, moteurs et comportementaux. 7 # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE La formation (suite) sENDRA valorise la formation interne et l’expérience professionnelle (*) Laurence Kardacz Aide-soignante - SSIAD Tél. 04 98 10 63 49 Genevieve Courtelmont Responsable de l’antenne Fréjus - SENDRA Tél. 04 94 19 20 92 Echomédias : Les services d'aide à la personne ce sont aussi des formations proposées aux salariés et réalisées à l’antenne de Fréjus. Quelles sontelles ? geneviève Courtelmont : Nous proposons plusieurs modules, sur la « manipulation et manutention des personnes âgées handicapées » qui a lieu deux jours, deux fois dans l'année, la formation sur « la bientraitance » qui a lieu deux jours, deux fois dans l'année. « Relation communication avec les personnes âgées » 3 jours par an. Elles sont dispensées à toutes les aides à domicile par une formatrice, agent du SSIAD*. Nous proposons aussi une formation sur la maladie d'Alzheimer qui s'effectue au centre d'accueil de jour Alzheimer « Les Libellules » à Fréjus dispensée par Yohann Beaufils, psychologue-formateur et neuropsychologue. Cette année nous mettrons en place une formation sur « l'enfance handicapé ». Echomédias : Laurence Kardacz vous êtes aidesoignante et vous travaillez chez SENDRA depuis 1994 avec toutefois un parcours particulier. Pourriez-vous nous en parler ? Laurence Kardacz : En 1994, lors de la journée des sports Maurice Boittin, Président de l'association SENDRA cherchait des aides à domicile et distribuait des prospectus pour l'association, dans ce sens. J'ai été embauché en tant que telle. Ensuite par le biais de la formation, j’ai obtenu le CAFAD (Certificat d’aptitude aux fonctions d’aide à domicile, aujourd’hui remplacé par le DEAVS*). J'ai dispensé des cours aux aides à domicile. Ensuite j'ai dû quitter la région. J'ai passé mon diplôme d'aide-soignante dans l'Aude et je travaille à nouveau pour SENDRA. Echomédias : Que vous a apporté un tel parcours ? Laurence Kardacz : Si aujourd’hui je suis aide-soignante, c’est grâce à cet emploi d’aide à domicile et surtout à la formation qui m’a permis d’obtenir le CAFAD. J’ai beaucoup appris. Du reste mes rapports avec les gens, ont évolué ! Cet itinéraire a été pour le moins très enrichissant ! Equipement du centre de formation Pour assurer les formations internes des aides à domicile, une salle dotée d’un lit médicalisé, d’un lève malade, d’un fauteuil roulant est nécessaire aux élèves afin de leur apprendre à déplacer les bénéficiaires (âgés ou malades) du lit au fauteuil. Le centre dispose également d’une salle pour des réunions ou pour des formations sur la bientraitance par exemple. Salle de formation - Fréjus Le Ligure - 1074 Av. de Lattre de Tassigny - 83600 Fréjus 8 NOTES SENDRA : Service Entraide en Dracénie SSIAD : Service de Soins Infirmiers A Domicile ESA : Equipe Spécialisée Alzheimer ASP : Association de Service Aux Personnes APA : Allocation personnalisée d'autonomie CARSAt : Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail AVC : Accident Vasculaire Cérébral CAP : Certificat d'Aptitude Professionnelle DEAVS : Diplômes d'Etat Auxiliaire de Vie Sociale EhPAD : Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ASg : Assistant de soins en gérontologie gREtA : Groupement d'établissements publics d'enseignement qui mutualisent leurs compétences et leurs moyens pour proposer des formations continues pour adultes. ALIZES : Organisme de formation et de développement local PACA : Provence-Alpes-Côte d'Azur ANESM : Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux CCAS : Centre communal d'action sociale SIVOM : Syndicat intercommunal à vocations multiples tVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée SAP : Services à la personne Cg : Conseil Général ENSPtt : École nationale supérieure des postes et télécommunications SMIC : Salaire minimum interprofessionnel de croissance AVS : Auxiliaire de vie sociale # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE Les différences entre les entreprises à but lucratif et les associations dans les sAp 490 structures qui oeuvrent pour le service à la personne Association pour le développement et la qualité des organismes de services aux personnes et aux domiciles www.qualidomsud.fr Tél. 04 83 32 13 71 Stéphanie Bonnet Directrice de Qualidom Sud Echomédias : Stéphanie Bonnet vous êtes directrice de Qualidom Sud, quels sont les services que vous proposez ? Stéphanie Bonnet : Qualidom Sud est une plateforme de services pour les structures d’aide à la personne soutenus par le Conseil général des Alpes Maritimes et du conseil régional PACA*. Nous proposons des services d’intermédiation (mettre en relation des bénéficiaires avec des structures, des demandeurs d’emploi avec des employeurs), nous menons des groupes de paroles pour les professionnels de ce secteur, accompagnons nos adhérents dans leurs différents projets : entre autre dans la création de nouveaux services tels que : qualité, prévention des risques, formation, renouvellement qualité, Qualidom service est aussi habilité par l’ANESM* comme évaluateur externe. Enfin, nous proposons un service de veille et d’informations très ciblé sur ce secteur relativement complexe. Qualidom Sud participe à la semaine de santé mentale entre le 18 et le 23 mars prochain pour représenter le secteur. Echomédias : Quels sont les oppositions entre les entreprises à but lucratif et les associations ? Stéphanie Bonnet : Dans le secteur des SAP, nous pouvons avoir 4 statuts : Les associations, les entreprises privées à but lucratif, les structures "communales" (CCAS, SIVOM)* et les particuliers employeurs. Ces 4 statuts sont régis par des règles, des conventions collectives liées au Code du Travail, très différentes. Par conséquent, l'organisation du travail et les incidences sur le coût du travail sont très disparates. D'un point de vue fiscal, si les entreprises sont soumises à la TVA*, les associations, elles, sont soumises à la taxe sur les salaires et il faut savoir qu'aujourd'hui les associations peuvent être fiscalisées, l'administration considèrant qu'elles interviennent sur une activité commerciale pure. Echomédias : Quelles sont les évolutions dans les Alpes Maritimes ? Stéphanie Bonnet : Dans les Alpes Maritimes, le secteur des SAP* est considéré comme relativement ouvert car contrairement à la plupart des CG* celui des Alpes Maritimes n'a pas souhaité entrer dans les démarches d'autorisation - le département compte à ce jour près de 490 structures qui oeuvrent pour le Service à la Personne, dont 220 agréées qui peuvent ainsi proposer leurs services aux personnes considérées vulnérables. Le marché est également occupé par les emplois en gré à gré... Le marché est donc relativement saturé et un certain nombre de structures connaissent des difficultés économiques relativement prégnantes. Il est important pour que nous puissons continuer à travailler dans de bonnes conditions que les organismes financeurs entendent les difficultés économiques rencontrées, que le secteur se professionnalise peut-être en se spécialisant par public, que les structures mutualisent leurs efforts. Qualidom Sud et ses adhérents ont ainsi entamé une réflexion sur différents axes de développement qui ont tous les mêmes objectifs : définir pour les professionnels un cadre professionnel, stable et cohérent et offrir aux personnes le service dont elles ont besoin. 9 # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE Un partenaire indispensable : les CCAS* Les moyens mis en œuvre pour le bien vieillir au domicile néficiaires ? Josette Levêque : Nous tissons des liens privilégiés avec les communes, les CCAS, les Associations locales et nous leur proposons des partenariats pour développer localement des emplois. Echomédias : Quels sont les intérêts d’un tel partenariat ? Sandrine Ford : L'association propose au CCAS* de Ramatuelle de pourvoir aux remplacements de son personnel afin de ne pas créer de rupture dans le suivi Gina Cantener Josette Levêque Sandrine Ford Responsable de l’antenne SENDRA - Lorgues Tél. 04 94 73 91 77 Responsable de l’antenne SENDRA - Le Luc Tél. 04 94 99 21 46 Responsable de l’antenne SENDRA - Ste Maxime Tél. 04 94 43 96 16 Echomédias : gina Cantener vous êtes responsable de l'antenne SENDRA à Lorgues, vous couvrez quel secteur ? gina Cantener : Taradeau, Carcès, Cotignac, Salernes, Saint-Antonin du Var, Montfort sur Argens, Entrecasteaux, Lorgues, le Thoronet. Echomédias : Qu’avez-vous mis en place pour assurer le bien vieillir de vos bénéficiaires ? gina Cantener : Le rôle des auxiliaires de vie permet aux bénéficiaires d’avoir une existence qui soit la plus normale possible, dans son cadre de vie, afin de retarder l’entrée en maison de retraite. Echomédias : Citez-moi un exemple ? gina Cantener : Nous avons une bénéficiaire qui vit depuis longtemps dans un mobil homme qu’elle ne veut pas quitter. Grâce à SENDRA, elle a pu le conserver et continuer à vivre entourée de ses chiens, c’est son choix. Les services aux personnes du Luc en Provence Echomédias : Vous êtes responsable de l’antenne SENDRA du Luc en Provence. Quels sont les services aux personnes que vous proposez ? Josette Levêque : Toutes les aides à domicile en fonction des besoins du bénéficiaire. Nous pouvons lui proposer une aide-ménagère pour l’entretien de sa maison ou/et une auxiliaire de vie pour l’aide au toilette. Echomédias : Quels sont vos projets pour étendre vos services et augmenter le nombre de vos bé- 10 Echomédias : Avez-vous sollicité des partenaires ? Josette Levêque : Nous avons contacté les mairies. Des rendez-vous ont été pris avec les CCAS de Besse-surIsole, de Carnoules, Vidauban, pour proposer nos services. Nous cherchons par tous les moyens à nous faire connaître toujours dans l'intérêt des personnes. Nous proposons des conventions de partenariat insertion aux mairies telles que St Anastasie, Garéoult, Méounes qui utilisent déjà des services d’aide à la personne, des prestations dont ils ne disposent pas. Echomédias : Quelles ont été leurs réactions ? Josette Levêque : Nous avons de bons contacts avec les CCAS qui sont très intéressés par l’éventail de nos services. Le confort du bénéficiaire coûte que coûte ! Echomédias : Sandrine Ford vous êtes responsable de l’antenne SENDRA à Ste Maxime vous venez de signer une convention de partenariat avec le CCAS de Ramatuelle pouvez-vous nous dire en quoi cela consiste ? Sandrine Ford : Le CCAS de Ramatuelle est une petite structure composée de quatre aides à domicile. L'antenne de Ste Maxime avec plus de cinquante aides à domicile assurera les remplacements en cas de congés annuels, d’arrêts maladies ou de surcroît d'activité. Echomédias : Avez-vous d’autres projets ? Sandrine Ford : Nous allons signer le même type de contrat avec le CCAS de la mairie de Ste Maxime. d'aide à la personne âgée ou handicapée et d'assurer aux bénéficiaires la continuité des prestations tout au long de l'année. Quelques ouvrages pour apprendre et mieux comprendre l'ASP Le guide de l’aide à domicile par Florence Leduc aux éditions Dunod. L'aide à domicile désigne l'ensemble des fonctions concourant au maintien dans leur milieu de vie, des personnes âgées, des personnes handicapées ou des familles en difficultés. Quatre métiers relèvent de l'aide à domicile: auxiliaire de vie, auxiliaire familiale, travailleuse familiale, aide-ménagère. Cet ouvrage définit les contenus professionnels de cette fonction en plein développement, détaille les dispositifs réglementaires et les structures qui la régissent. 100 questions pour comprendre et agir... Les services à la personne par Laurent hermel aux éditions Afnor. Laurent Hermel est conseillé de direction et spécialiste en stratégie de développement, chargé d'enseignement à l'ENSPTT* et animateur de séminaires sur la veille stratégique et différents domaines du marketing, il participe à la commission de normalisation sur les normes génériques de services. # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE Les difficultés des services aux personnes Les problèmes économiques liés à l’ASP Sandie Badel signes avant-coureurs à travers des outils de pilotage simples et en se faisant aider très en amont pour diagnostiquer la situation économique et financière. Quand les difficultés sont connues et reconnues, il faut agir rapidement et bien s'entourer en mobilisant l'expertcomptable, le commissaire aux comptes et/ou la fédération... En fonction de la gravité de la situation, le recours aux procédures collectives (sauvegarde, redressement...) peut être une solution pour gérer la crise. La logique de coopération et de mutualisation avec d'autres structures est aussi une option. Pour conclure, il est très important en cas de difficultés économiques de ne pas rester seul. La sortie d’une crise est une affaire collective. Des problèmes de recrutement comment lancer une antenne ? L’information pour se développer : une énergie positive ! Echomédias : Alisson Levêque vous êtes responsable de l'antenne de St Maximin. En quelle année a-t-elle été créée ? Alisson Levêque : Grâce à l'antenne de justice et à Dominique Vie la responsable qui a eu l’amabilité de nous prêter les locaux, nous avons pu ouvrir l’antenne au mois de février 2012. Echomédias : C’est une antenne récente. Qu’avezvous donc organisé pour la faire connaitre du public ? Directrice du pôle services d’aides à la personne de la région PACA - Tél. 04 91 31 10 24 Echomédia : Vous êtes directrice du pôle services d’aides à la personne de la région PACA, pouvezvous nous expliquer quelles sont les difficultés économiques que rencontrent ces services ? Sandie Badel : Plusieurs facteurs expliquent les difficultés économiques des associations et plus généralement du secteur des services à la personne. Il y a une problématique d'activité. Face à la multiplication des structures ces dernières années et à la contraction des budgets publics et de celui des ménages, la croissance est globalement moins dynamique et certaines associations et entreprises connaissent des replis d'activité. Autre élément, les charges de structures sont de plus en plus importantes particulièrement pour les associations. Depuis 2011, le secteur a subi la fin des exonérations de charges services à la personne, les augmentations successives du SMIC, l'application de la convention collective nationale de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile... Parallèlement, les tarifs n'ont pas suivi les mêmes progressions et les déséquilibres économiques se sont creusés. Dans ce contexte, certains ont payé cher l'investissement réalisé pour la qualité d'emploi et de service. Echomédias : Pour quelle raison un grand nombre d’associations ont disparu dans la région PACA. Que faire pour freiner ces fermetures qui accroissent le chômage et fragilisent les plans d’aide aux séniors ? Sandie Badel : Pour éviter la liquidation pure et simple, il faut d'abord avoir la capacité d'anticiper les difficultés en identifiant les fragilités de la structure et les Sophie Delcourte-Michel Alisson Levêque Responsable de l’antenne SENDRA - Montauroux Tél. 04 94 68 43 32 Responsable de l’antenne SENDRA - St Maximin Tél. 04 94 37 55 79 Echomédias : Sophie Delcourte vous êtes responsable de l’antenne SENDRA à Montauroux, combien avez-vous de salariés ? Sophie Delcourte : Une trentaine de salariés. Echomédias : Combien avez-vous de bénéficiaires en ASP ? Sophie Delcourte : Dans le canton de Montauroux, nous avons en tout 70 bénéficiaires. Il s’agit de personnes âgées mais aussi de jeunes personnes qui ont besoin d’aide suite à une hospitalisation ou des personnes handicapées adultes ou enfants. Echomédias : Rencontrez-vous des problèmes ? Sophie Delcourte : J’ai des problèmes pour recruter des AVS* et des jardiniers qualifiés. Echomédias : Comment les expliquez-vous ? Sophie Delcourte : Le secteur est difficile d’accès. Les distances ne facilitent pas l’emploi. Mais j’espère beaucoup du forum « Déclic Emploi » organisé (tous les ans) par la commune de Fayence et l’Union Patronale du Var en partenariat avec pôle emploi et le relais des services publics à l’espace culturel de Fayence. Alisson Levêque : Nous avons fait connaître notre offre d’insertion par l’intermédiaire du réseau de prescripteurs locaux et d’associations de la place. Nous sommes régulièrment en contact avec l’Association Garrigues, le Pôle Emploi, La Mission Locale, Le Conseil Général... L'espace Mermoz - St Maximin C’est un ensemble de locaux qui appartiennent à la Mairie. C'est une structure spécifique à St Maximin dont je suis responsable, une antenne de justice, un accès au droit pour tous les justiciables me dit Dominique Vie, fière de me présenter les lieux. “Lorsque Gabriel Rinaudo, Président de la communauté des communes m'a demandé d'accueillir l'association SENDRA au sein de l'espace Mermoz, je me suis empressée de mettre à sa disposition un bureau et une salle de réunion pour lui permettre de travailler dans de bonnes conditions”. Tél. 04 94 86 65 10 11 # EchOMéDiAs 13 | LEs sERvicEs D’AiDE à LA pERsONNE sENDRA améliore les projets de vie ! conserver le lien social Echomédias : Julie Lorenzati vous êtes volontaire de service civique chez SENDRA quel est votre rôle ? Julie Lorenzati : C'est un dispositif de volontariat. Une mission d'intérêt général de 6 à 12 mois, rémunérée par l’agence du service civique. Echomédias : Y-a-t-il des conditions d'inclusion? Julie Lorenzati : Il n'y a pas d'exigence de diplômes. Seule compte la motivation et le service est ouvert aux jeunes ayant entre 16 et 25 ans et qui ont un projet. Echomédias : De quel type de projet s’agit-il ? Julie Lorenzati : J'ai un diplôme de travailleur social et grâce à SENDRA je vais réaliser des visites de convivialité. Je vais pouvoir m'investir auprès des gens, développer mes connaissances. Le gES - SENDRA embauche 5 nouveaux volontaires en septembre 2013, intéressés... sENDRA prend soin de son prochain Une technique pour le bien-être, le bien vivre ! Valérie Viel Praticienne en modelage esthétique corporel Echomédias : Valérie Viel vous êtes praticienne en modelage esthétique corporel, appelé AMMA. Pouvez-vous nous expliquer en quoi ça consiste ? Valérie Viel : Il y a 5000 ans naissait le « Amma » ou « Amna », « Anmo » en Japonais qui signifie « calmer par le toucher ». C’est la base de toutes les formes de massages traditionnels par acupression sur des points spécifiques (tsubo) incluant les techniques de shiatsu dont l'origine et dans le corpus de la MTC (Médecine Tra- ditionnelle Chinoise)... Pratique de la moxibustion (chaleur), des aiguilles (métal) de la phytothérapie, des arts internes (eau, bois, terre)... Cette forme d'intervention manuelle se fait à travers la pratique de Katas ; enchainements de différents mouvements le long de chaines de réseaux d'énergie (méridiens) qui constituent l'anatomie du corps subtil en MTC. Cette technique est constituée par des pressions, des percussions, des étirements et des manipulations profondes avec les doigts, les bras, les coudes et des mouvements circulaires et longilignes. Echomédias : Quels sont les vertus d’un tel modelage esthétique ? Valérie Viel : Les techniques sur chaise représentent une forme codifiée et atténuée du Amma ancestral et se déclinent donc sans danger. Le travail se passe sur une chaise ergonomique en position ventrale et en « apesanteur ». Il favorise la détente, le sommeil, soulage les maux de dos, de tête et lutte contre l'épuisement nerveux. Il a pour objectif d'éliminer les blocages énergétiques, de prévenir la maladie, être en bonne santé. Echomédias : Avez-vous une formation spécifique pour l’exercer ? Valérie Viel : Durant 7 années, j'ai pratiqué le Tai-chichuan. Ensuite je me suis intéressée à la relaxation profonde. J'ai étudié durant une année à l’AGREEC (Groupe de recherche européenne énergétique chinoise) et plus particulièrement la forme Amma-Shiatsu « assis » à l’école Shen-Ti à Toulouse. Actuellement, je finalise le certificat de la technique Amma-Shiatsu « allongé » à l’école Shin Amma-Shiatsu à Lézan. ([email protected]) Echomédias : Exercez-vous votre art uniquement dans les antennes SENDRA ? Valérie Viel : Etant salariée au sein de l’association SENDRA je peux le pratiquer sur le personnel (employé(es), secrétaires, infirmières, auxiliaires de vie, etc…) à titre gratuit mais aussi en extramuros. Toujours dans le cadre strict de cette association. Echomédias : Qu'avez-vous à nous dire de particulier sur ce modelage? Valérie Viel : Cette forme de Amma traditionnel (pratique non médicale, ni thérapeutique ou kinési-thérapeutique) s'est adaptée à notre société occidentale et poursuit son ascension vers un style efficace et polyvalent. Un cadeau merveilleux riche en sagesse que nous ont légué les anciens ! Tél : 04 98 10 63 40 - Fax : 04 98 10 63 47 http://echomedias.sendra.fr 12 | Juillet 2013 - EchoMédias N°13 - issN : 1961 - 6503 - Une publication de GEs - sENDRA - 25 rue Labat 83300 Draguignan | Directeur de publication : patrick Boittin ([email protected]) | Rédaction : Joëlle Delange ([email protected]) | Crédits photo : J. Delange | Conception : sENDRA - ([email protected]) |
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