Aux origines du monde grec
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Aux origines du monde grec
II. Les valeurs communes du monde grec au Ve siècle avant Jésus-Christ 1) Un peuple de commerçants et de marins De quoi vivaient les habitants de Massalia ? « Les Massaliotes occupent un territoire dont le sol, favorable à la culture de l’olivier et de la vigne, est, en revanche, par sa nature âpre, beaucoup trop pauvre en blé. Aussi les vit-on dès le début, plus confiants dans les ressources que pouvait leur offrir la mer que dans celles de l’agriculture, chercher à utiliser de préférence les conditions heureuses où ils se trouvaient placés pour la navigation et le commerce maritime. Plus tard cependant, à force d’énergie et de bravoure, les Massaliotes réussirent à s’emparer d’une partie des campagnes qui entourent leur ville. » Source : STRABON, Géographie, IV, 1, Ier siècle ap. J.-C. Massalia : une cité-État Montagnes Campagne… Frappe sa propre monnaie pour montrer son indépendance Une communauté d’hommes dans une ville fortifiée ………….. …cultivée Mer méditerranée ……………………… Commerce avec les autres ……………………… cités grecques ……………………….. et les Gaulois Se défend contre ses ennemis Nomos, argent, vers 470-440 av. J.-C., Métaponte (Sicile) Dionysos au centre tenant un canthare s’approche d’une vigne, amphore tyrrhénienne à figures noires, céramique, VIe siècle avant Jésus-Christ, Athènes Gaulage des olives, amphore à figures noires, céramique, Attique, vers 520 av. J.-C. Un paysage grec typique : oliviers devant un temple de la Concorde (vers 440-430 av. J.-C.), Agrigente (Sicile) Les produits échangés en méditerranée Navire de commerce, terre cuite, VIe siècle av. J.-C., Chypre Navire de commerce, terre cuite, VIe siècle av. J.-C., Chypre Navires de commerce et de guerre, coupe (kylix) attique à figures noires, céramique, vers 520-500 av. J.-C., Athènes Les navires de commerce, qui partaient des colonies comme Massalia, transportaient du vin, du blé, de l’huile d’olive, des métaux ou des vases. Ce commerce maritime permit aux cités grecques de s’enrichir. La mer était donc au cœur de l’identité des Grecs de l’Antiquité. L’enfant grec, bande dessinée de Jacques MARTIN, 1980 Le cratère de Vix : un exemple du commerce grec en méditerranée Cratère de Vix (Côte-d'Or), bronze, Ve siècle av. J.-C. Cratère de Vix Grand cratère à volutes à figures noires, dont il manque le pied, céramique, VIe siècle av. J.-C., produit à Athènes, découvert en Etrurie Gorgone de Vix Gorgones sur anse de cratère, bronze, époque archaïque (620480 avant J.-C.), Grèce (cidessous), Italie du Sud (en bas à gauche) Anses de cratère à tête de Gorgone, céramique, vers 350-340 av J.-C., La Pouille Antéfixe à tête de Gorgone, terre cuite, époque archaïque (620-480 avant J.-C.), Grèce ou Italie du Sud Chars sur le cratère de Vix Départ du guerrier, psykter à figures noires, céramique, VIe siècle avant J.-C., Athènes Scène de combat, hydrie à figures noires, céramique, VIe siècle avant J.-C., Athènes Chars, hydrie à figures noires et à fond blanc, céramique, vers 510-500 av. J.-C., Athènes Défilé de chars, fragment de cratère géométrique attique, céramique, VIIIe siècle av. J.-C., Athènes Course de chars, oenochoé à figures noires, céramique, vers 510500 av J.-C., Athènes Défilé de chars, loutrophore protoattique orientalisante, céramique, vers 690 av. J.-C., Athènes Départ en char, hydrie à figures noires, céramique, VIe siècle av. J.-C., Athènes Aurige vainqueur, cratère en cloche à figures rouges, céramique, vers 390 av. J.-C., Métaponte Hélios et son quadrige, plat circulaire apulien, céramique, IVe siècle av. J.-C., La Pouille 2) Un peuple uni par ses dieux et ses rites Qui les habitants de Massalia priaient-ils ? « L’Acropole [de Massalia] contient deux temples, l’Ephesium et le temple d’Apollon Delphinien : ce dernier rappelle le culte commun à tous les Ioniens : quant à l’autre, il est spécialement consacré à Diane d’Ephèse. […] Les Phocéens […] bâtirent le temple, puis, pour honorer dignement celle qui leur avait servi de guide, ils lui décernèrent le titre de grande prêtresse. De leur côté, toutes les colonies de Massalia réservèrent leurs premiers honneurs à la même déesse, s’attachant, tant pour la disposition de sa statue que pour tous les autres rites de son culte, à observer exactement ce qui se pratiquait dans la métropole. » Source : STRABON, Géographie, IV, 1, Ier siècle ap. J.-C. Apollon et Artémis, céramique, BRYGOS, vers 470 av. J.-C., Athènes Massalia : une cité-État ………………… Priait ses dieux ………………… protecteurs Montagnes Campagne… Frappe sa propre monnaie pour montrer son indépendance Une communauté d’hommes dans une ville fortifiée ………….. …cultivée Mer méditerranée ……………………… Commerce avec les autres ……………………… cités grecques ……………………….. et les Gaulois Se défend contre ses ennemis Les principaux lieux de la cité de Massalia selon leur fonction Théâtre Agora Temples d’Artémis et d’Apollon Remparts Artisans Port Port (fonction économique) Remparts (fonction politique) Temples d’Artémis et d’Apollon (fonction religieuse) Agora (fonction politique) Théâtre (fonction de loisir) Comme tous les Grecs, les Massaliotes croyaient en plusieurs dieux : ils étaient polythéistes. Ils honoraient Artémis et Apollon, leurs dieux protecteurs, dans les temples de l’acropole. Maquette des temples d’Artémis et d’Apollon à Massalia (VIe siècle avant J.-C.) Temple d’Apollon à Delphes (370-330 avant J.-C.) Temple d’Artémis à Gerasa (actuelle Jordanie) (IIe siècle après J.-C.) Temple d’Apollon à Pompéi (VIe siècle avant J.-C.) Maquette du temple d’Artémis à Ephèse e (VI siècle avant J.-C.) Le sanctuaire de Delphes Vues du sanctuaire de Delphes Le sanctuaire d’Athèna Pronaia à Delphes Le trésor de Marseille à Delphes Le trésor des Athéniens, vers 490-485 av. J.-C. Le trésor de Marseille à Delphes La Pythie dans le temple d’Apollon, Ve siècle av. J.-C. Comme tous les Grecs, les Massaliotes allaient en pèlerinage à Delphes, sanctuaire du dieu Apollon. Ils y disposaient même d’un trésor pour y déposer leurs offrandes. Ils s’y rendaient pour écouter la Pythie (prêtresse d’Apollon) leur révéler l’oracle (le message) du dieu. 3) Un peuple uni autour d’un poète commun : Homère Homère, le premier des poètes « De quel parents chacun des dieux naquit, ou si tous existèrent de tout temps, quelles sont leurs formes, ce n’est, pour ainsi dire, que d’hier qu’on le sait. Je pense en effet qu’Homère et Hésiode ne vivaient que quatre cents ans au plus avant moi. Or ce sont eux qui, dans leurs poèmes, ont fait pour les Grecs une théogonie1 ; eux qui ont donné aux dieux leurs qualificatifs, qui ont partagé entre eux les honneurs et les compétences, et ont tracé leurs figures ; les autres poètes, qu’on dit les avoir précédés, ne sont venus, du moins à mon avis, qu’après eux. » Source : HÉRODOTE, Enquête, II, 53, Ve siècle av. J.-C. 1. Théogonie : récits qui expliquent la naissance et présentent la famille des dieux polythéistes. Grâce à qui, selon Hérodote, les Grecs connaissent-ils leurs dieux ? C’est Homère et Hésiode qui ont révélé aux Grecs les caractéristiques des dieux. Selon Hérodote, combien de temps le sépare d’Homère ? Homère aurait vécu « au plus » 400 ans avant le Ve siècle av. J.-C., c’est-à-dire au IXe siècle. Aujourd’hui les historiens le situent plutôt au VIIIe siècle av. J.-C. Selon Hérodote, qu’a fait Homère qui le distingue des « autres poètes » ? Homère n’a été précédé par personne : il est, historiquement, selon Hérodote, le premier des poètes à avoir raconté la vie des dieux. Homère, le premier des poètes « De quel parents chacun des dieux naquit, ou si tous existèrent de tout temps, quelles sont leurs formes, ce n’est, pour ainsi dire, que d’hier qu’on le sait. Je pense en effet qu’Homère et Hésiode ne vivaient que quatre cents ans au plus avant moi. Or ce sont eux qui, dans leurs poèmes, ont fait pour les Grecs une théogonie1 ; eux qui ont donné aux dieux leurs qualificatifs, qui ont partagé entre eux les honneurs et les compétences, et ont tracé leurs figures ; les autres poètes, qu’on dit les avoir précédés, ne sont venus, du moins à mon avis, qu’après eux. » Source : Hérodote, Enquête, II, 53, Ve siècle av. J.-C. 1. Théogonie : récits qui expliquent la naissance et présentent la famille des dieux polythéistes. Malgré leurs divisions en cités parfois rivales, tous les Grecs pensaient que le poète Homère avait été, au VIIIe siècle av. J.-C., le premier à leur faire connaître leurs nombreux dieux. Homère sur les pièces de monnaies, preuve de l’unité du monde grec Monnaie de Smyrne (Ionie), bronze, 7,89 g., Ø : 2,3 cm., IIe siècle av. J.-C. OMHPOC : Homeros Main droite appuyée sur le siège Homère assis CMYPNAIΩN : Smyrnaiôn Monnaie de Colophon (Ionie), bronze, 8,05 g., Ø : 2 cm., vers 250-150 av. J.-C. Le menton sur la main droite Homère sur un trône Un volumen sur les genoux Lyre Apollon, dieu de la musique Patère Monnaie d’Ios (Cyclades), bronze, 3,82 g., Ø : 1,1 cm., IIe siècle av. J.-C. OMHPOΣ : Homeros Cheveux ceints de la ténie Tête d’Homère barbue Monnaie d’Amastris (Paphlagonie), bronze, 13,31 g., Ø : 2,7 cm., IIe siècle av. J.-C. OMHPOC : Homeros Cheveux ceints de la ténie Tête d’Homère barbue AMACTPIANΩN : Amastrianôn Rameau d’olivier en fruits Corne d’abondance Dieu-fleuve Parthénios ΠAPΘENIOC : Parthénios « Partout chaque cité revendique Homère si bien qu’on pourrait le dire citoyen du monde. » (Proclus) Symbole d’unité nationale en Grèce aujourd’hui Drachme, alliage de cuivre (92 %), aluminium (6 %) et nickel (2 %), 9 g., Ø : 27,5 mm., 2000, Grèce Homère, un célèbre inconnu Homère, marbre, époque romaine Portrait imaginaire d’Homère aveugle, marbre, IIe siècle av. J.-C. Homère aveugle, biscuit de porcelaine dure, 1804-1814, Sèvres Loué à travers les siècles Homère, prince des poètes, en humaniste, gravure, XVIe siècle Homère prophète, gravure, XVIIe siècle L’apothéose d’Homère, Paul et Raymond Balze, 1855 Livre p. 36-37. Consignes… Rangée A : 1. D’après l’introduction en haut de la page 36, que raconte l’Iliade d’Homère ? 2. Lisez le document 1 page 36. 3. Répondez sur votre cahier aux questions 2, 3 et 6 p. 37. Rangée B : 1. D’après l’introduction en haut de la page 36, que raconte l’Odyssée d’Homère ? 2. Lisez le document 4 page 37. 3. Répondez sur votre cahier aux questions 4, 5 et 6 p. 37. Réponses aux questions : 1. L’Iliade d’Homère raconte la guerre de Troie. 1. L’Odyssée d’Homère raconte le retour d’Ulysse vers son royaume, après sa participation à la guerre de Troie. 2. Les personnages de ce combat sont le grec Achille et le troyen Hector. Le combat commence par un affrontement à coups de lance, puis Hector s’empare de son glaive pour blesser Achille, lequel, plus rapide, le blesse mortellement au cou. AXIΛΛEYΣ : Achille HEKTOP : Hector 3. Sur le vase, on peut voir les deux guerriers s’affrontant avec leur lance. Achille s’avance vers Hector qui semble tomber. La victoire d’Achille est représentée par le départ du dieu Apollon, à droite, qui ne soutient plus son héros Hector. AXIΛΛEYΣ : Achille HEKTOP : Hector 3. Sur le vase, on peut voir les deux guerriers s’affrontant avec leur lance. Achille s’avance vers Hector qui semble tomber. La victoire d’Achille est représentée par le départ du dieu Apollon, à droite, qui ne soutient plus son héros Hector. ΑΘΕΝΑΙΑ : Athéna Le cheval de Troie, Grecs cachés amphore, dans le cheval terre cuite, VIIe av. J.-C., Armée troyenne Grèce Armée grecque 4. Les Grecs ont remporté la guerre de Troie grâce à la ruse d’Ulysse : cachés dans un cheval en bois offert aux Troyens, qui l’ont fait rentrer dans leur ville, ils en sont sortis à la nuit tombée pour l’envahir. 5. Le Cyclope est un géant qui ne possède qu’un œil au milieu du front. C’est le fils du dieu de la mer, Poséidon. Pour échapper au cyclope, Ulysse et ses compagnons l’enivrent. Polyphème s’endort. Ulysse en profite pour saisir un pieu et l’aveugler. L’aveuglement du Cyclope, amphore à col, céramique, vers 520 av. J.-C., Italie 6. Les dieux pour les Grecs interviennent dans la vie des hommes. Dans le combat entre Achille et Hector, Athéna et Apollon encouragent et soutiennent leur héros respectif. Ulysse a provoqué la colère de Poséidon et celui-ci l’empêche de rentrer chez lui. Homère dans l’enseignement grec A. « Lorsque les enfants connaissent l’alphabet et doivent désormais comprendre ce qui est écrit, comme auparavant ce qu’ils entendaient, [les maîtres d’école] leur donnent à lire, assis sur leurs bancs, les poèmes des grands poètes et les forcent à les apprendre par cœur ; car ils sont riches en avertissements, mais aussi en descriptions, louanges et éloges des héros du passé, afin que l’enfant brûle de les imiter et aspire à leur ressembler. » Source : PLATON, Protagoras, 325c-326e, Ve siècle av. J.-C. B.« Mon père, dit Nicératos, désirant que je devienne un homme accompli, me força à apprendre tout Homère ; aussi, même aujourd'hui, suis-je capable de réciter par cœur l’Iliade et l’Odyssée. » Source : XÉNOPHON, Le Banquet, III, 5, Ve-IVe siècle av. J.-C. Dans quels textes les enfants grecs apprennent-ils à lire ? C’est dans les poèmes d’Homère, l’Iliade et l’Odyssée, que les jeunes Grecs (à partir de 5 ans) apprennent à lire. Quels sont les l’objectifs de cet enseignement ? • Puiser des modèles de comportement qui ressemblent à ceux des héros ; • Conserver ces modèles en mémoire durant toute sa vie ; • Former « un homme accompli ». Homère dans l’enseignement grec A. « Lorsque les enfants connaissent l’alphabet et doivent désormais comprendre ce qui est écrit, comme auparavant ce qu’ils entendaient, [les maîtres d’école] leur donnent à lire, assis sur leurs bancs, les poèmes des grands poètes et les forcent à les apprendre par cœur ; car ils sont riches en avertissements, mais aussi en descriptions, louanges et éloges des héros du passé, afin que l’enfant brûle de les imiter et aspire à leur ressembler. » Source : PLATON, Protagoras, 325c-326e, Ve siècle av. J.-C. B. « Mon père, dit Nicératos, désirant que je devienne un homme accompli, me força à apprendre tout Homère ; aussi, même aujourd'hui, suis-je capable de réciter par cœur l’Iliade et l’Odyssée. » Source : XÉNOPHON, Le Banquet, III, 5, Ve-IVe siècle av. J.-C. Extrait sonore : Iliade, chant I, vers 1-16 selon la théorie du professeur Gregory Nagy (université d’Harvard) Μῆνιν ἄειδε θεὰ Πηληϊάδεω Ἀχιλῆος οὐλομένην, ἣ μυρί᾽ Ἀχαιοῖς ἄλγε᾽ ἔθηκε, πολλὰς δ᾽ ἰφθίμους ψυχὰς Ἄϊδι προΐαψεν ἡρώων, αὐτοὺς δὲ ἑλώρια τεῦχε κύνεσσιν οἰωνοῖσί τε πᾶσι, Διὸς δ᾽ ἐτελείετο βουλή, ἐξ οὗ δὴ τὰ πρῶτα διαστήτην ἐρίσαντε Ἀτρεΐδης τε ἄναξ ἀνδρῶν καὶ δῖος Ἀχιλλεύς. τίς τ᾽ ἄρ σφωε θεῶν ἔριδι ξυνέηκε μάχεσθαι; Λητοῦς καὶ Διὸς υἱός· ὁ γὰρ βασιλῆϊ χολωθεὶς νοῦσον ἀνὰ στρατὸν ὄρσε κακήν, ὀλέκοντο δὲ λαοί, οὕνεκα τὸν Χρύσην ἠτίμασεν ἀρητῆρα Ἀτρεΐδης· ὁ γὰρ ἦλθε θοὰς ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν λυσόμενός τε θύγατρα φέρων τ᾽ ἀπερείσι᾽ ἄποινα, στέμματ᾽ ἔχων ἐν χερσὶν ἑκηβόλου Ἀπόλλωνος χρυσέωι ἀνὰ σκήπτρωι, καὶ λίσσετο πάντας Ἀχαιούς, Ἀτρεΐδα δὲ μάλιστα δύω, κοσμήτορε λαῶν· Extrait sonore : Iliade, chant I, vers 1-16 selon la théorie du professeur Gregory Nagy (université d’Harvard) « Chante la colère, déesse, du fils de Pélée, Achille, colère funeste, qui causa mille douleurs aux Achéens, précipita chez Hadès mainte âme forte de héros, et fit de leurs corps la proie des chiens et des oiseaux innombrables : la volonté de Zeus s’accomplissait. Commence à la querelle qui divisa l’Atride, roi de guerriers, et le divin Achille. Quel dieu, en cette querelle, les lança l’un contre l’autre ? – Le fils de Latone et de Zeus. Irrité contre le roi, il suscita dans l’armée un mal pernicieux, et les troupes périssaient, parce que Chrysès avait été outragé, lui, le prêtre, par l’Atride. Chrysès était venu aux vaisseaux fins des Achéens pour délivrer sa fille, apportant une rançon immense. Ses mains tenaient les bandelettes d’Apollon qui frappe au loin, fixées au sommet du sceptre doré. Il suppliait tous les Achéens, et surtout les deux Atrides, rangeurs de troupes. » Source : HOMÈRE, L’Illiade, trad. par Eugène LASSERRE, 2000, p. 23. De la transmission orale des poèmes homériques Naïskos avec l’effigie d’un poète, hydrie à figures rouges, céramique, vers 360-350 av. J.-C., Métaponte Préparatifs d’un concours musical, gobelet (mastoïde) à figures noires, céramique, VIe siècle av. J.-C., Athènes Concours musical entre Apollon, Marsyas et les Muses, lekanè à figures rouges, vers 360-350 av. J.-C., Paestum Musiciens, amphore à col à figures noires, céramique, VIe siècle av. J.-C., Athènes Femme jouant de la lyre, lécythe à fond blanc, céramique, vers 460 av. J.-C., Athènes Récital d’un citharède entre deux auditeurs, amphore pseudo-panathénaïque attique à figures rouges, céramique, vers 530 av. J.-C., Athènes Couronne et longue branche de lauriers Une muse s’avance en pinçant les cordes de sa lyre Apollon juvénile assis sur une chaise à dossier Apollon et une muse, hydrie attique à figures rouges, céramique, vers 450-430 av. J.-C., Athènes Phorminx, reconstituée Traverse en bois ou en métal par Christian Girbal Cornes de bovidés Cordes pincées en boyau animal Cornes de bovidés Caisse de résonance en bois ou en métal recouverte d’une peau d’animal tendue Satyre avec sa lyre, cratère en cloche à figures rouges, céramique, Ve siècle av. J.-C., Athènes Extrait sonore : Odyssée, VIII, v. 267-299, selon la théorie des professeurs Danek et Hagel (Vienne) ἀμφ᾽ Ἄρεος φιλότητος εὐστεφάνου τ᾽ Ἀφροδίτης, ὡς τὰ πρῶτα μίγησαν ἐν Ἡφαίστοιο δόμοισι λάθρηι, πολλὰ δ᾽ ἔδωκε, λέχος δ᾽ ἤισχυνε καὶ εὐνὴν Ἡφαίστοιο ἄνακτος. ἄφαρ δέ οἱ ἄγγελος ἦλθεν Ἥλιος, ὅ σφ᾽ ἐνόησε μιγαζομένους φιλότητι. Ἥφαιστος δ᾽ ὡς οὖν θυμαλγέα μῦθον ἄκουσε, βῆ ῥ᾽ ἴμεν ἐς χαλκεῶνα κακὰ φρεσὶ βυσσοδομεύων, ἐν δ᾽ ἔθετ᾽ ἀκμοθέτωι μέγαν ἄκμονα, κόπτε δὲ δεσμοὺς ἀρρήκτους ἀλύτους, ὄφρ᾽ ἔμπεδον αὖθι μένοιεν. αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ τεῦξε δόλον κεχολωμένος Ἄρει, βῆ ῥ᾽ ἴμεν ἐς θάλαμον, ὅθι οἱ φίλα δέμνι᾽ ἔκειτο, ἀμφὶ δ᾽ ἄρ᾽ ἑρμῖσιν χέε δέσματα κύκλωι ἁπάντηι· πολλὰ δὲ καὶ καθύπερθε μελαθρόφιν ἐξεκέχυντο, ἠύτ᾽ ἀράχνια λεπτά, τά γ᾽ οὔ κέ τις οὐδὲ ἴδοιτο, οὐδὲ θεῶν μακάρων· πέρι γὰρ δολόεντα τέτυκτο. αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ πάντα δόλον περὶ δέμνια χεῦεν, εἴσατ᾽ ἴμεν ἐς Λῆμνον, ἐυκτίμενον πτολίεθρον, ἥ οἱ γαιάων πολὺ φιλτάτη ἐστὶν ἁπασέων. Extrait sonore : Odyssée, VIII, v. 267-299, selon la théorie des professeurs Danek et Hagel (Vienne) οὐδ᾽ ἀλαοσκοπιὴν εἶχε χρυσήνιος Ἄρης, ὡς ἴδεν Ἥφαιστον κλυτοτέχνην νόσφι κιόντα· βῆ δ᾽ ἰέναι πρὸς δῶμα περικλυτοῦ Ἡφαίστοιο ἰσχανόων φιλότητος ἐυστεφάνου Κυθερείης. ἡ δὲ νέον παρὰ πατρὸς ἐρισθενέος Κρονίωνος ἐρχομένη κατ᾽ ἄρ᾽ ἕζεθ᾽· ὁ δ᾽ εἴσω δώματος ἤιει, ἔν τ᾽ ἄρα οἱ φῦ χειρί, ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζε· δεῦρο, φίλη, λέκτρονδε τραπείομεν εὐνηθέντες· οὐ γὰρ ἔθ᾽ Ἥφαιστος μεταδήμιος, ἀλλά που ἤδη οἴχεται ἐς Λῆμνον μετὰ Σίντιας ἀγριοφώνους. ὣς φάτο, τῆι δ᾽ ἀσπαστὸν ἐείσατο κοιμηθῆναι. τὼ δ᾽ ἐς δέμνια βάντε κατέδραθον· ἀμφὶ δὲ δεσμοὶ τεχνήεντες ἔχυντο πολύφρονος Ἡφαίστοιο, οὐδέ τι κινῆσαι μελέων ἦν οὐδ᾽ ἀναεῖραι. καὶ τότε δὴ γίγνωσκον, ὅ τ᾽ οὐκέτι φυκτὰ πέλοντο. … à la transmission écrite Muse lisant un volumen, lécythe à figures rouges, vers 435-425 av. J.-C., Athènes L’une des plus anciennes éditions de l’Odyssée (Chant X, v. 418-482.), papyrus, dernier quart du IIIe siècle av. J.-C. Volumen de l’Odyssée, papyrus, IIIe siècle av. J-C Fragment de papyrus avec récit de l’Odyssée d’Homère, époque hellénistique (323-31 avant J.-C.) Tous les Grecs apprenaient à lire dans les mêmes textes, transmis de génération en génération : l’Iliade et l’Odyssée. Les écoliers cherchaient des modèles de vie héroïque dans ces mythes appris par cœur, qui permirent de fixer peu à peu l’écriture alphabétique. Un mythe est un récit merveilleux racontant la vie, hors du temps de l’histoire, de dieux et de héros. Partagé par tout un peuple, il en assure l’unité culturelle.