A. 1912 - Circulaire (novembre 1912) - Académie de la Haute

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A. 1912 - Circulaire (novembre 1912) - Académie de la Haute
A. 1912 - Circulaire (novembre 1912) - Académie de
la Haute-Marne
R. P. 1913, 1, pp. 185-186
(l'Inspecteur d'Académie de la Haute-Marne)
Objet : suppression des devoirs écrits dans la famille.
L'inspecteur d'académie
Mes chers collaborateurs,
J'ai appelé déjà votre attention sur les devoirs écrits faits dans la famille. Je vous ai dit que
l'utilité en était fort contestable, qu'ils risquaient, après une journée scolaire de six heures, de
fatiguer l'enfant, que les conditions matérielles où ils sont la plupart du temps exécutés,
pouvaient les rendre nuisibles à la santé de nos élèves ; et je vous ai recommandé de les
donner très courts, si vous ne les supprimiez pas tout à fait.
J'estime, expériences faites, que leur suppression absolue s'impose.
Elle s'impose, pour les raisons que je viens de rappeler brièvement, dans l'intérêt des
enfants, qui sont exposés, dès le cours préparatoire, à un surmenage anormal. Car ce n'est pas
seulement les plus grands élèves qui ont à faire de ces devoirs : j'ai vu des bambins de six ans
astreints à copier, le soir, des listes de mots, ou à chiffrer des opérations interminables, et dont
les maîtres s'excusaient sur le désir des parents.
Elle s'impose, dans l'intérêt des études. Les enfants ne peuvent que travailler mal dans des
conditions défectueuses. Ils y oublient les méthodes de l'école. Et l'éducation même n'est pas
sans en être fâcheusement touchée. Il est impossible en effet que le maître contrôle toujours,
et toujours sérieusement, les devoirs faits à la maison. L'enfant s'habitue alors à bâcler un
travail, à qui le maître ne peut pas accorder l'attention nécessaire, et à se contenter d'une
besogne matérielle et machinale, pourvu qu'elle ait une certaine correction extérieure.
Elle s'impose encore, cette suppression, dans l'intérêt des maîtres. Vous avez mieux à faire,
pour votre santé et pour votre classe, que de “ mettre du rouge ” sur des cahiers. Réservez vos
corrections aux travaux faits sous votre direction et votre surveillance. Et vous cesserez, par
surcroît, d'être exposés à des plaintes et à des réclamations : des tâches sont parfois mal
dosées, ou on trouve qu'elles le sont ; il arrive que l'on compare d'école à école, de commune
à commune, les manières de faire différentes des maîtres... Pourquoi donc conserver cette
routine des devoirs à la maison, qui n'a que des avantages très minces et très problématiques,
pour des inconvénients assurés ?
Entendez bien, cependant, que je n'interdis pas toute occupation dans la famille après la
classe du soir : il ne s'agit que des exercices écrits. Je verrais au contraire avec plaisir que
vous donniez comme tâche à vos élèves, avec une leçon à apprendre, tantôt la préparation de
la lecture du lendemain, dont ils vous rendraient compte, tantôt un petit dessin d'imagination
dont vous leur auriez indiqué le thème, tantôt un travail manuel intéressant... Et vous
satisferiez ainsi, sans dommage ni surcharge pour personne, et avec un profit éducatif réel,
aux désirs des familles qui demandent qu'on occupe un peu leurs enfants après l'école.
Vous voudrez donc bien, sous bénéfice des observations précédentes, supprimer
absolument les devoirs écrits dans la famille. Cette circulaire sera appliquée, sans exception, à
partir du 1er janvier 1913.
[Org. : Revue pédagogique (1913, 1, pp. 185-186), avec l'introduction suivante : “Nous
croyons intéressant de signaler une innovation de M. Blanguernon, inspecteur d'académie de
la Haute-Marne, qui, estimant plus fâcheuse qu'utile la pratique des devoirs faits à la maison
les a supprimés complètement, dans son département, depuis le 1er janvier dernier. M.
Blanguernon a exposé les motifs de sa détermination dans la circulaire suivante, adressée
aux inspecteurs primaires de la Haute-Marne”].
[Texte emprunté au CD "Pédagogie de la lecture", CNDP, 1996]
B. 1956 - Arrêté du 23 novembre
B.O.E.N. n° 42 du 29 novembre 1956
(Cabinet du Ministre, Affaires générales)
Objet : Modification des horaires dans les cours élémentaire, moyen et
supérieur des Écoles primaires élémentaires.
Article premier. - Les horaires des cours élémentaire, moyen et supérieur des Écoles
primaires élémentaires sont modifiés conformément aux dispositions du tableau annexé au
présent arrêté.
Art. 2. - Ces horaires sont applicables immédiatement.
Art. 3. - Le Directeur général de l'Enseignement du Premier Degré est chargé de
l'exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel de la République française.
Signé : R. Billères
HORAIRES DES ÉCOLES PRIMAIRES ÉLÉMENTAIRES
Discipline
Cours
élémentaire
Cours moyen
et supérieur
Morale
1h
1h
Lecture et Langue
française
10 h ½
9h
Écriture
1h
0h
Histoire et Géographie
1h
1h½
Calcul
3h½
5h
Exercices
d'observation
1h
1h½
Dessin ou travail
manuel
1h
1h
Chant
1h
1h
Devoirs
5h
5h
Plein air et éducation
physique (1)
2h½
2h½
Récréations
2h½
2h½
Total
30 h
30 h
(1) Les séances d'Éducation Physique seront placées immédiatement avant
ou après une récréation, afin de ne pas être trop écourtées par les
changements de tenue.
C. 1956 - Circulaire du 29 décembre
Objet : Application de l'arrêté du 23 novembre 1956 relatif à la suppression
des devoirs à la maison.
(B.O.E.N. n° 1 du 7 janvier 1956)
aux Recteurs (pour information) ; aux Inspecteurs d'Académie (pour exécution).
L'arrêté du 23 novembre 1956 (B.O. n° 42 du 29-11-56, p. 3005 ; 100-Pr-& II a, p. 9)
aménage les horaires des cours élémentaires et moyens des écoles primaires de façon à
dégager cinq heures par semaine pour la rédaction des devoirs.
I. SUPPRESSION DES DEVOIRS À LA MAISON OU EN ÉTUDE
Principes
Des études récentes sur les problèmes relatifs à l'efficacité du travail scolaire dans ses
rapports avec la santé des enfants ont mis en évidence l'excès du travail écrit généralement
exigé des élèves. En effet, le développement normal physiologique et intellectuel d'un enfant
de moins de 11 ans s'accommode mal d'une journée de travail trop longue. Six heures de
classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail
soutenu ne peut qu'apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l'équilibre
nerveux des enfants. Enfin, le travail écrit, fait hors de la classe, hors de la présence du maître
et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu'un
intérêt éducatif limité.
En conséquence, aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux
élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif et les inspecteurs
départementaux de l'enseignement du premier degré sont invités à veiller à son application
stricte.
Elle ne doit entraîner ni la suppression pure et simple des devoirs, ni une détérioration de
l'enseignement des disciplines principales. Elle doit par ailleurs être effective et contrôlable.
Les dispositions suivantes ont pour objet de répondre à cette triple obligation :
1° Des devoirs continueront à être donnés. Il convient de noter que le mot devoir doit être
entendu dans sa définition courante. Le "devoir" se distingue de "l'exercice" en ce que, tandis
que celui-ci permet de s'assurer sur-le-champ si une leçon a été comprise, celui-là permet, en
outre, de mesurer l'acquis de l'élève et de contrôler ses qualités de réflexion, d'imagination et
de jugement. Il exige de l'enfant un effort personnel et soutenu, une mise en forme et "au
propre" utiles à sa formation - à celle de son esprit comme à celle de son caractère : il ne
saurait être question de le priver des bénéfices qu'il peut en retirer. La longueur du devoir sera
évidemment réglée selon le temps dont l'élève disposera pour le faire, recopie soignée
comprise.
2° Dès maintenant, les devoirs portent essentiellement sur les disciplines principales. Il
continuera à en être ainsi et si une petite partie du temps réservé sera employée à l'exécution
de croquis géographiques, de dessins relatifs aux leçons d'observation, de lignes d'écriture,
etc., la part de beaucoup la plus importante sera réservée à l'étude du français et du calcul. Ces
disciplines conserveront ainsi et renforceront encore leur position dominante dans
l'enseignement primaire élémentaire.
3° Ces devoirs, qu'on ne fera plus hors de la classe, c'est pendant la classe qu'ils seront
faits. Dans quelles conditions et à quels moments ? Il est évident tout d'abord qu'un régime
différent sera institué s'il s'agit de classes homogènes ou bien de classes à plusieurs cours.
Dans celles-ci l'obligation où se trouve le maître d'occuper une division pendant que son
attention s'attache à une autre a pour conséquence d'ouvrir au travail écrit des possibilités et
du temps qui rendent facile l'exécution des devoirs.
Dans les classes homogènes où chaque minute a pour chaque élève son emploi, il fallait
trouver ces possibilités et ce temps. Les horaires ont été à cette fin allégés et redistribués. Les
heures disponibles ainsi obtenues, il m'est apparu qu'il convenait de les répartir de manière,
d'une part, à ne pas rompre le déroulement de la classe, et d'autre part, à marquer leur
caractère propre de telle sorte que l'élève ait le sentiment d'être appelé à un effort personnel et
autonome, d'accomplir un devoir au sens plein et traditionnel du mot. C'est pour satisfaire
cette double exigence que chaque séance d'une demi-journée comportera à un moment qui
pourra varier selon les nécessités de l'emploi du temps, mais qui aura sa place marquée dans
l'horaire, une demi-heure consacrée à l'élaboration des devoirs sous le contrôle actif et vigilant
du maître.
4° Ces devoirs, que l'on fait désormais en classe, seront corrigés en classe. Cela ne
dispense pas le maître de reprendre après la classe les cahiers des élèves pour noter les
exercices et s'assurer qu'il n'a pas commis d'erreurs dans ses corrections. Mais on ne saurait
trop insister sur les bénéfices que retire l'enfant d'un contrôle qu'il est appelé à faire lui-même
de son propre travail. Quant au maître, si au cours de l'élaboration son intervention, sans
cesser d'être active, doit rester discrète, la correction lui permettra de savoir si ses leçons ont
porté, si les notions ont été assimilées, si les règles ont été comprises. La correction d'un
devoir, pour être éducative, doit suivre immédiatement son exécution. Le temps affermit les
acquisitions de l'esprit, les mauvaises comme les bonnes, et il faut éviter l'enracinement des
erreurs.
Ces dispositions sont d'ailleurs conformes aux prescriptions de l'arrêté organique de 1887
qui disait : "La correction des devoirs et la récitation des leçons ont lieu pendant les heures
de classe auxquelles se rapportent ces devoirs et ces leçons. Dans la règle, les devoirs sont
corrigés au tableau noir en même temps que se fait la visite des cahiers" (Il est fait exception
cependant pour la rédaction dont la correction, demandant plus d'attention et de soin de la part
du maître, sera faite en dehors de la classe).
Cahier de devoirs : Il est indispensable de réunir dans un même cahier - le cahier de
devoirs du jour - les exercices écrits de la journée. Ce cahier, une fois terminé, sera
communiqué aux familles, qui seront ainsi tenues au courant du travail de leur enfant, de ses
progrès, de ses faiblesses.
II. LES NOUVEAUX HORAIRES
Il ne semble pas que la réduction de certains horaires puisse créer des difficultés
insolubles. La morale (¼ d'heure), le dessin ou le travail manuel (½ heure), le chant (¼
d'heure) ont des programmes qui peuvent s'inscrire sans peine dans les nouveaux horaires.
En histoire et en géographie, l'horaire est réduit d'une demi-heure. Si l'on veut bien suivre
les conseils de modération par lesquels débutent les programmes et que reprennent les
instructions, si l'on veut bien, comme on y est expressément invité, faire un choix entre les
faits à étudier, non seulement l'enseignement de l'histoire et de la géographie ne souffrira pas
de la réduction des horaires, mais peut-être y gagnera-t-il en simplicité et, par là-même, en
intérêt et en efficacité.
Les exercices d'observation sont réduits d'une demi-heure au cours moyen. On n'oubliera
pas que le programme, à ce cours, débute par une remarque importante : "N. B. : le maître ne
se croira pas tenu de traiter toutes les questions mentionnées ci-après. Quelques observations
bien conduites valent mieux que l'examen superficiel de nombreux faits". Les maîtres, en
attendant une refonte et un allégement des programmes d'histoire, de géographie et de
sciences d'observation, voudront bien s'inspirer de ces sages conseils.
L'enseignement ne perdra rien à cet allégement. N'oublions pas, au surplus, la latitude
laissée au maître de prendre un peu de temps sur les cinq heures réservées en principe aux
devoirs pour l'exécution des croquis géographiques ou scientifiques. La réduction effective de
l'horaire, aussi bien en histoire et géographie qu'en sciences, n'atteindra donc pas la demiheure.
Reste l'écriture, dont on regrettera peut-être la disparition à l'horaire du cours moyen. Mais
il est possible de rectifier et de perfectionner la calligraphie des enfants pendant les heures
consacrées aux devoirs : faire un problème par écrit, par exemple, ce n'est pas seulement
résoudre une difficulté arithmétique, ce n'est pas seulement rédiger en bon français une
solution correcte, c'est aussi écrire proprement, bien disposer opérations et solution. Et puis, il
n'est pas interdit de faire copier, pendant l'heure de devoirs, la maxime par laquelle s'est
résumée la leçon de morale du jour, et d'exiger pour cette copie une calligraphie parfaite.
Au total, il est permis d'espérer que les nouveaux horaires, en dégageant chaque semaine 5
heures pour la rédaction des devoirs, vont accroître très sensiblement l'efficacité de
l'enseignement du français et du calcul dans les deux cours où doivent se prendre les
habitudes de bien lire, bien écrire et bien compter, où doivent s'inscrire profondément et
sûrement dans l'esprit de nos petits élèves les notions fondamentales nécessaires à toute
culture extérieure.
Libérés des devoirs du soir, les enfants de 7 à 11 ans pourront consacrer plus aisément le
temps nécessaire à l'étude des leçons, étude qu'il conviendra de borner selon l'âge de nos
élèves, à la mémorisation de très courts résumés ou de quelques vers de la récitation, à la
lecture d'une demi-page ou d'une page.
III. LES ÉTUDES DU SOIR
Reste le cas des élèves qui fréquentent les études du soir.
Les études du soir, rappelons-le, si elles n'ont rien d'obligatoire, correspondent en bien des
milieux à une nécessité sociale. Travail extérieur de la mère, conditions médiocres de
logement, autant de justifications du maintien et du développement des études. Il n'est pas
jusqu'à l'introduction au foyer familial des signes nouveaux du progrès (radio, télévision), qui
pour de tout autres raisons, ne plaide en leur faveur.
Mais, exonérées de l'exécution des devoirs, les études sont-elles destinées à devenir de
simples garderies ? S'y résigner serait, malgré leur rôle social, les condamner à brève
échéance. Il faut donc qu'elles conservent leur fonction éducative et que, sans être
indispensable à l'instruction des enfants, le temps que ceux-ci y passeront ne soit pas, et même
ne semble pas être du temps perdu.
Vue sous cet angle, que sera donc l'étude du soir ? Elle aura pour objet essentiel l'étude des
leçons. Le maître surveillant s'assurera que le texte de la leçon est compris. Au besoin des
interrogations orales rapides, des interrogations par procédé La Martinière précéderont et
appelleront les explications nécessaires.
C'est à ces occupations que sera employée la première partie de l'étude du soir. Le reste en
sera consacré soit à des occupations individuelles, soit à des occupations collectives.
En ce qui concerne les premières, nous n'en voyons guère de plus profitable que la lecture
d'un livre de la bibliothèque, d'un livre récréatif et attrayant, capable d'intéresser des enfants
tout en contribuant à leur éducation. La littérature enfantine, tant française qu'étrangère, offre
un choix plus que suffisant d'ouvrages de cette sorte. Ainsi sera encouragé chez les élèves le
goût de la lecture, goût qu'ils auront des chances de conserver.
Je ne verrais qu'avantages à ce que de temps en temps un élève soit invité à raconter à ses
camarades le livre qu'il vient de lire. Ce serait un excellent exercice d'élocution.
Un effort nouveau sera fait pour enrichir les bibliothèques existantes et pour en créer
partout où il n'en existe pas encore.
On peut recommander également, et cette énumération n'a qu'une valeur indicative, les
travaux à l'aiguille, le tricot, la broderie pour les filles ; les jeux de meccano, le bricol-bois, la
linogravure pour les garçons ; en un mot, toutes les activités susceptibles de contribuer au
développement de l'habileté manuelle, de l'attention, du goût et de la réflexion.
L'étude du soir peut également être utilisée pour des activités collectives, que l'équipement
sans cesse amélioré des écoles permet maintenant de réaliser : projection de films, audition de
disques, le cas échéant même, quand les programmes d'émission le permettent, radio et
télévision, utilisées à l'école avec discernement en vue de la formation morale et intellectuelle
des enfants.
Certains maîtres estimeront peut-être souhaitable d'organiser une chorale avec leurs élèves.
L'étude du soir leur offre maintenant le temps qui leur manquait.
Enfin, la coopérative scolaire peut fournir de nombreuses occupations utiles et récréatives :
collections diverses (herbier, insectes, roches), choix de gravures pour la décoration de la
classe, etc. L'énumération n'est pas limitative. Connaissant l'ingéniosité des maîtres, nous
sommes convaincus qu'ils sauront mettre à profit le temps qui leur est donné pour élargir leur
activité, développer le sens moral, social et civique de l'enfant et trouver le moyen de les
distraire en les éduquant, dans une discipline d'autant plus aisée que les enfants seront
davantage occupés et intéressés.
En tout état de cause, dans le cadre de ces instructions, la plus large initiative est laissée à
MM. les Inspecteurs d'Académie qui, dès réception de la présente circulaire, inviteront le
comité technique paritaire départemental à étudier, dans le cadre des règles établies par les
présentes instructions, l'organisation et le contenu des études du soir, dont ils établiront
ensuite le règlement. Ainsi comprises, ces études contribueront à faire aimer l'école, à la
rendre pour les enfants plus vivante et plus aimable.
Pour le Ministre et par autorisation :
Le Directeur général de l'Enseignement du Premier degré,
A. Beslais
D. 1958 - Circulaire du 28 janvier
Objet : Application de l'arrêté du 23 novembre 1956 relatif à la suppression
des devoirs à la maison.
(B.O.E.N. n° 6 du 6 février 1958 - Premier Degré, 2e Bureau)
aux Recteurs (pour information) ; aux Inspecteurs d'Académie (pour exécution).
Par arrêté du 23 novembre 1956 (B. O. n° 42 du 29-11-56, p. 3005 ; 100-Pr-& II a, p. 9), il
a été procédé à un aménagement des horaires des cours élémentaires et moyens des écoles
primaires, de façon à dégager cinq heures par semaine pour la rédaction des devoirs, et par
circulaire du 29 décembre 1956 B. O. n° 1 du 3-1-57, p. 63 ; 100-Pr-& II/b 2, p. 119), les
mesures d'application de ce texte ont été portées à votre connaissance, notamment en ce qui
concerne la suppression des devoirs à la maison ou en étude.
Je vous prie de vouloir bien rappeler à tous les instituteurs de votre département le
caractère impératif des prescriptions de ma circulaire du 29 décembre 1956 et prier MM. les
Inspecteurs primaires de veiller à son exacte application.
Pour le Ministre et par autorisation :
Le Directeur général de l'Enseignement du Premier degré,
A. Beslais
E. 1962 - Circulaire du 14 mai
Objet : Instructions réglant l'emploi du cahier de devoirs mensuels dans les
classes élémentaires (cours moyen 1e et 2e années).
(B.O.. n° 20 du 31 mai 1962 - Personnel, bureau P 7)
aux Recteurs ; aux Inspecteurs d'Académie.
À consulter éventuellement ici
F. 1964 - Circulaire n° 64-496 du 17 décembre
Objet : Interdiction des devoirs à la maison pour les élèves des classes
primaires.
(B.O.E.N. n° 1 du 7 janvier 1965 - Premier Degré, 2e Bureau)
Texte adressé aux Recteurs ; aux Inspecteurs d'académie et aux Chefs d'établissements.
Mon attention a été appelée sur le travail des élèves à la maison ou en étude, d'une part
dans les cours élémentaires et moyens, d'autre part au cours préparatoire.
L’arrêté du 23 novembre 1956 et la circulaire du 29 décembre 1956 ont précisé qu'aux
cours élémentaires et moyens les devoirs doivent être faits dans l'horaire normal de classe et
non plus à la maison ou en étude.
Le silence de ces textes en ce qui concerne le cours préparatoire où cette question ne
semblait pouvoir se poser y a encouragé la pratique des devoirs à la maison qui venaient
précisément d'être supprimés dans les classes supérieures.
Je tiens à préciser que l'interdiction formelle de donner des travaux écrits à exécuter hors
de la classe s'applique également aux élèves des cours préparatoires et vise, d'une façon plus
générale, l'ensemble des élèves de l'école primaire.
Le Ministre de l'Éducation nationale,
Ch. Fouchet
G. 1971 - Circulaire n° 71-38 du 28 janvier
Objet : Interdiction, dans l'enseignement élémentaire, des devoirs écrits à
faire à la maison ou en étude.
(B.O.E.N. n° 5 du 4 février 1971 - Établissements d'enseignement élémentaire et secondaire :
Bureau D.E.S.C.O. 2)
aux Recteurs, aux Inspecteurs d'Académie, aux Inspecteurs départementaux de l' Éducation
nationale.
La circulaire du 29 décembre 1956 publiée en application de l'arrêté du 23 novembre 1956
relatif à la suppression des devoirs du soir rédigés à la maison ou en étude, a fait l'objet de
rappels successifs et sans ambiguïté.
Je tiens à préciser que l'arrêté du 7 août 1969 aménageant la semaine scolaire, et sa
circulaire d'application du 2 septembre 1969 ne modifient pas, sur ce point, l'arrêté et la
circulaire de 1956 : il reste interdit, dans l'enseignement élémentaire, de donner des travaux
écrits à exécuter à la maison ou en étude. Les raisons sur lesquelles se fondait cette
interdiction dans les textes de 1956 gardent aujourd'hui toute leur valeur. Il est bien entendu
que les devoirs ne sont pas pour autant supprimés, car il n'est pas de pédagogie sans contrôle
ni d'acquisition de connaissances qui n'exige des applications écrites ; mais c'est en classe
qu'ils doivent être rédigés et corrigés, non en étude ou à la maison.
À l'exclusion des devoirs écrits, il ne manque pas de tâches et d'activités : leçons à
apprendre, lecture, étude de quelques mots nouveaux, petites enquêtes, etc., auxquelles les
élèves peuvent, après la classe de l'après-midi, se livrer avec profit.
Là où existent des études du soir, ces activités seront, selon les cas, individuelles ou
collectives. Quels que soient leurs modalités et leur objet, elles doivent rester éducative [sic]
et contribuer au plein épanouissement de l'enfant.
Pour le Ministre et par délégation :
Le Directeur délégué aux enseignements élémentaire et secondaire,
H. Gauthier
H. 1986 - Circulaire n° 86-083 du 25 février
Objet : les études à l'école, au collège, au lycée : un élément important de la
pédagogie de la réussite
(B.O.E.N. n°10 du 13 mars 1986 - Éducation nationale : DEGS)
Texte adressé aux recteurs, aux inspecteurs d'académie.
La réussite des élèves dépend en large partie de leur capacité à organiser leur travail
personnel et à en maîtriser les méthodes. Aussi convient-il d'apporter la plus grande attention
au développement de cette capacité dans le cadre des cours comme dans celui des activités qui
les prolongent.
Les études répondent à cet objectif, en contribuant à mettre en œuvre une pédagogie de la
réussite, notamment pour les enfants dont l'environnement éducatif ne réunit pas les
conditions les plus favorables.
Dès la présente année scolaire, des études devront être mises en place partout où les
possibilités existent. II conviendra de les développer de façon substantielle à partir de la
rentrée prochaine.
La présente circulaire a pour but d'indiquer les diverses formes que peuvent prendre les
études à l'école, au collège et au lycée et de préciser leurs modalités d'organisation.
DES POSSIBILITÉS DIVERSES : ÉTUDES SURVEILLÉES, ÉTUDES DIRIGÉES
Outre les apports méthodologiques dans le cadre des enseignements, les séances d'initiation
ou d'entraînement au travail en centre de documentation, conduites par le documentaliste et
l'assistance que les enseignants fournissent selon des modalités diverses, l'aide au travail des
élèves peut prendre la forme d'études surveillées ou dirigées.
Les études surveillées remplissent d'abord un rôle d'accueil. Elles permettent d'assurer
l'encadrement des élèves.
À cette fonction, les études dirigées ajoutent un soutien didactique (remise à niveau
disciplinaire), une aide méthodologique (exercices d'entraînement, organisation du travail,
acquisition de méthodes, utilisation d'outils documentaires) et une stimulation psychologique
(goût du travail autonome).
L'efficacité des études dirigées suppose une étroite liaison avec les activités
d'enseignement et une concertation entre les enseignants et ceux qui assument la
responsabilité de ces études.
Les solutions retenues doivent être adaptées au niveau de la scolarité et aux problèmes
rencontrés. Un même élève peut suivre des études dirigées puis, les méthodes de travail
acquises, des études surveillées.
II. LES ÉTUDES AU COLLÈGE ET AU LYCÉE
Des études surveillées pourront être organisées dans les lycées comme dans les collèges,
soit à l'initiative des établissements sur les moyens dont ils disposent (maîtres d'internat surveillants d'externat, jeunes accomplissant des travaux d'utilité collective), soit à l'initiative
des collectivités territoriales dans le cadre des activités complémentaires prévues à l'article 26
de la loi du 22 juillet 1963 modifiée et de la circulaire interministérielle du 8 août 1985.
Cependant, une priorité sera accordée aux études dirigées qui devront faire l'objet de
programmes bien définis. Il appartient donc aux établissements d'étudier les besoins existants,
de fixer les priorités relatives aux niveaux d'enseignement et aux élèves concernés, d'établir
un programme (contenu ; taille des groupes ; durée et périodicité des cycles). Ce programme,
qui prolongera les activités d'enseignement, sera soumis par le chef d'établissement au conseil
d'administration, pour accord, en application de l'article 16, alinéa 1 a du décret n° 85-924 du
30 août 1985. En fin d'année, un bilan des actions réalisées sera présenté à ce conseil par le
chef d'établissement.
A) LES ÉTUDES DIRIGÉES AU COLLÈGE
Les études dirigées seront étroitement liées aux enseignements qu'elles prolongent et
consolident. Pour prendre en compte de manière cohérente, rigoureuse et durable les
difficultés spécifiques de chaque élève et combler leurs lacunes particulières, elles ne pourront
être confiées qu'aux professeurs et aux documentalistes. Par ailleurs, les conseillers
principaux d'éducation et les conseillers d'éducation, responsables de l'organisation des
études, pourront participer à leur fonctionnement.
Exceptionnellement, les collèges pourront faire appel à des intervenants extérieurs, si les
possibilités offertes par les enseignants s'avéraient insuffisantes. Ces personnels devront avoir
un niveau de formation au moins équivalent au premier cycle d'études universitaires. Cette
exigence sera précisée dans la convention passée entre le représentant de la collectivité
territoriale et le chef d'établissement.
Trois possibilités d'organisation s'offrent aux collèges :
1. Dans le cadre des moyens fournis par l'État
L'organisation de ces activités relève de la responsabilité des établissements. Le projet
établi par le chef d'établissement dans le cadre de ses compétences doit recevoir l'accord du
conseil d'administration.
Pour tenir compte de leur spécificité, une heure et demie d'études dirigées équivaudra à une
heure de cours dans le calcul des heures de service des professeurs.
2. Dans le cadre des PAE.
Dès la présente année scolaire, dans le cadre des moyens existants, une priorité sera donnée
aux projets d'actions éducatives de type II lorsqu'ils comporteront un volet d'études dirigées,
cohérent avec les autres activités du projet.
Ces projets devront respecter la méthodologie générale des PAE. Ils seront soumis à l'avis
du conseil d'administration.
Si une collaboration s'instaure avec les collectivités territoriales, celles-ci pourront
éventuellement apporter des moyens supplémentaires dans le cadre des procédures de
cofinancement propres aux PAE.
Les études organisées dans le cadre des PAE pourront faire l'objet d'une rémunération en
heures à taux spécifique, conformément aux procédures des PAE et à la réglementation en
vigueur qui précise les catégories de personnels pouvant en bénéficier.
3. Dans le cadre des activités complémentaires organisées par les collectivités territoriales.
Enfin, les collectivités territoriales pourront compléter les efforts des établissements dans
le cadre des possibilités qui leur sont ouvertes par l'article 26 de la loi du 22 juillet 1983
modifiée et par la circulaire interministérielle du 8 août 1985.
Le tarif de l'heure à taux spécifique constituera une référence pour les rémunérations des
personnels.
B) LES ÉTUDES DIRIGÉES AU LYCÉE
Pour conduire 80 % de chaque classe d'âge au niveau du baccalauréat, c'est dès la seconde
qu'il faut, dans le prolongement de l'action entreprise au collège, aider les élèves à
perfectionner leurs méthodes de travail personnel. Tel est l'objectif prioritaire des études
dirigées au lycée.
1. Le dispositif général
Les études dirigées seront organisées sous forme de cycles caractérisés par la référence à
une ou deux disciplines (français et mathématiques notamment). Elles bénéficieront
essentiellement aux élèves de seconde ou de première année de préparation au BEP proposés
par le conseil de classe.
L'inscription de l'élève proposé aux études dirigées est facultative mais elle rend
obligatoire la participation à l'ensemble des séances prévues.
Les études s'effectueront en groupes réduits d'une dizaine d'élèves. Les cycles seront d'une
durée suffisante pour permettre des résultats significatifs.
La coordination entre les enseignements et ces activités est une condition de l'efficacité de
celles-ci.
2. Les moyens
Deux possibilités s'offrent aux lycées :
a) L'organisation d'études dirigées à l'initiative des établissements pourra s'inscrire dans le
cadre des projets d'actions éducatives (volet "études dirigées" des PAE de type Il) dès lors
qu'elles s'intégreront à la cohérence de l'ensemble du projet. Deux catégories de moyens
pourront être utilisées :
Des aides complémentaires de l'État (heures à taux spécifique pour les enseignants). dès
cette année scolaire, dans le cadre des moyens existants, une priorité a été donnée aux projets
d'actions éducatives comportant des études dirigées ;
Des moyens que les collectivités locales désireuses de s'associer à cet effort pourraient y
consacrer.
b) Les collectivités locales peuvent en outre prendre elles-mêmes l'initiative d'organiser des
études, dans le cadre des activités complémentaires prévues par l'article 26 de la loi du 22
juillet 1983 modifiée. Dans ce cas, une convention, sur laquelle le chef d'établissement
sollicitera l'accord du conseil d'administration, doit être passée entre l'établissement et la
collectivité locale, après accord du chef d'établissement et du conseil d'administration.
3. L'encadrement
Au lycée, l'importance de l'aspect disciplinaire rend concevable, si la disponibilité des
enseignants était insuffisante, que des intervenants extérieurs encadrent des études dirigées,
dès lors qu'ils ont reçu une solide formation universitaire et qu'ils sont ouverts au travail
collectif avec les enseignants. Ils auront à assurer des rattrapages ponctuels et à faire acquérir
des habitudes de travail.
L'encadrement sera donc assuré :
Soit, dans le cadre des PAE, par des professeurs, des documentalistes, des maîtres
d'internat-surveillants d'externat, qui pourront bénéficier à ce titre d'heures à taux spécifique,
conformément à la réglementation en vigueur ;
soit, si les études sont prises en charge par des collectivités territoriales, par des
enseignants de l'établissement ou par des personnes appartenant ou non à l'Éducation
nationale et ayant atteint un niveau de formation au moins équivalent au premier cycle
d'études universitaires.
Outre la qualité de l'enseignement et l'individualisation de l'action pédagogique, l'efficacité
de notre système éducatif repose sur l'aptitude des élèves au travail personnel.
Pour ceux qui ont le plus de difficultés à acquérir et à maîtriser cette capacité, les études
doivent jouer un rôle essentiel. Elles contribueront à multiplier les chances de réussite.
Les directeurs d'école et chefs d'établissement consacreront une réunion du conseil d'école
ou d'administration à l'élaboration d'un programme cohérent d'études pour chaque année
scolaire et prendront toutes les initiatives qu'ils jugeront nécessaires pour mettre en œuvre les
orientations de la présente circulaire.
Enfin, une action d'information sera engagée auprès des associations de parents d'élèves et
des familles, ainsi qu'auprès des élus, dont l'action peut amplifier celle de l'État dans le cadre
des nouvelles responsabilités confiées aux collectivités territoriales par les lois de
décentralisation.
I. 1994 - Circulaire n° 94-226 du 6 septembre
Objet : Organisation des études dirigées à l'école élémentaire
(B.O.E.N. n° 33 du 15 septembre 1994 - Éducation nationale : DE C2)
Texte adressé aux recteurs d'académie, au directeur de l'académie de Paris, et aux
inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'Éducation nationale.
Dans les écoles élémentaires, des études dirigées, d'une durée quotidienne de trente
minutes, sont mises en place, dans chaque classe, pendant le temps scolaire, à la suite des
séquences d'enseignement proprement dites et avant le début des activités péri-scolaires
éventuelles.
Elles ne remettent donc pas en cause les activités organisées dans le cadre des contrats
d'aménagement du temps de l'enfant (CATE) ou des contrats de ville, ni les activités
auxquelles les élèves pourraient participer en dehors du temps scolaire à la demande des
familles, dans le cadre des études surveillées organisées par les municipalités ou les
associations de parents d'élèves et de l'accompagnement scolaire assuré par le milieu
associatif.
Le conseil des maîtres définira en début d'année scolaire, pour chaque école, la date à
laquelle les études dirigées devront se mettre en place, en tout état de cause au cours des
premières semaines.
À titre transitoire pour l'année scolaire 1994-1995, la mise en application effective de cette
mesure devra intervenir pour le 1er janvier 1995 au plus tard et, dans l'attente de la mise en
place prochaine de nouveaux programmes et de nouveaux horaires d'enseignement, les
maîtres veilleront à maintenir l'équilibre entre les disciplines, les études dirigées ne devant
conduire à négliger ou privilégier aucune matière.
Organisées et conduites par le maître, pour tous les élèves de sa classe, elles renforcent les
activités d'enseignement et favorisent l'apprentissage du travail personnel. Elles contribuent à
apporter à chaque élève l'aide personnalisée dont il a besoin, permettant ainsi de prévenir les
risques d'échec et de réduire les difficultés provenant des inégalités des situations familiales.
S'adressant à tous les élèves, elles ne doivent pas se confondre avec les activités de soutien en
faveur des élèves en difficulté.
Il s'agit essentiellement de s'assurer avec précision, dans un temps différé, de l'assimilation
des notions et connaissances ayant fait l'objet d'un apprentissage lors de séquences qui se sont
déroulées soit dans la journée même, soit dans la semaine, soit même antérieurement. En
effet, les acquis ne sont réels que lorsque les élèves sont capables de les réinvestir non
seulement dans des situations analogues à celles de l'apprentissage, mais encore dans des
situations différentes. C'est le but des devoirs proposés lors des études dirigées. Ils se
distinguent des exercices écrits et oraux d'application réalisés à la suite d'une séquence
d'enseignement, qui sont destinés à vérifier sur le champ la bonne compréhension de la leçon.
Les études dirigées constituent un temps privilégié d'apprentissage du travail autonome.
Les maîtres aident les élèves à intégrer diverses méthodes et à les utiliser à bon escient.
Elles permettent en outre d'apprécier les acquis des élèves, de vérifier leurs capacités
d'attention, de mémorisation, d'organisation et de réflexion. Elles tiennent donc une place
particulière dans l'observation du travail des élèves.
Pour atteindre ces objectifs, tout au long de la scolarité, selon les cycles et en fonction des
exigences des programmes, on veillera notamment, à ce que l'élève sache :
Lire
des
textes
de
nature
différente
Lire
un
énoncé
et
réaliser
un
exercice
Rechercher
un
document
Rédiger
un
texte
court
Réaliser
et
présenter
une
petite
enquête
Repérer
ses
erreurs
et
chercher
à
les
rectifier
Présenter
avec
soin
le
travail
écrit
- Apprendre une leçon en distinguant les différentes formes de mémorisation.
;
;
;
;
;
;
;
Progressivement, au cycle 3, on s'attachera également à ce que l'élève commence à
acquérir les méthodes de travail propres au collège : organiser ses idées, organiser les étapes
de son travail, faire un tableau, tenir et utiliser un cahier de textes...
En règle générale simples et courtes, les activités pratiquées lors des études dirigées
présentent d'autant plus d'intérêt pour les élèves qu'elles ne reprennent pas à l'identique les
exercices déjà effectués. Elles ne doivent constituer ni un apprentissage initial, ni une
séquence d'évaluation systématique, ni une étude surveillée. Elles doivent offrir aux élèves
une palette de propositions les amenant à fournir un travail personnel qu'ils apprendront à
présenter et à expliciter. Au cycle 3, et particulièrement en CM2, elles peuvent être consacrées
périodiquement à un travail de plus grande ampleur. Pour ce faire, le maître pourra parfois
modifier la répartition hebdomadaire du temps consacré aux études dirigées.
Dans ces conditions, les élèves n'ont pas de devoirs écrits en dehors du temps scolaire. À la
sortie de l'école, le travail donné par les maîtres aux élèves se limite à un travail oral ou des
leçons à apprendre.
Un bilan spécifique annuel de l'organisation et des effets des études dirigées sera effectué
dans le cadre de l'évaluation du projet d'école.
Les circulaires du 29 décembre 1956, du 28 janvier 1958 et du 28 janvier 1971 sont
abrogées, ainsi que la circulaire n° 86-083 du 25 février 1986 relative aux études à l'école, au
collège et au lycée, pour ce qui concerne l'école élémentaire.
Marcel Duhamel
Directeur des Écoles
J. 1995 - Lettre ministérielle (direction des écoles) n°
579 du 7 juin
Objet : Mise en place des études dirigées
Texte adressé aux recteurs ; au directeur de l'académie de Paris ; aux inspecteurs
d'académie, directeurs des services départementaux de l'Éducation nationale.
Les études dirigées dans les écoles élémentaires ont fait l'objet de la circulaire n° 94-226
du 6 septembre 1994 qui en précise les conditions de mise en place, les horaires et
l'organisation.
Les horaires et programmes pour l'école primaire, définis par deux arrêtés en date du 22
février 1995, font état de deux heures par semaine réservées aux études dirigées.
Une enquête récente auprès d'un certain nombre de départements a permis d'établir un
premier bilan. D'une manière générale la mesure a été accueillie avec intérêt par les
enseignants, principalement ceux du cycle des approfondissements, tout particulièrement
lorsqu'un travail de réflexion l'a accompagnée.
En effet, des travaux ont été conduits dans de nombreux départements et circonscriptions
visant à expliciter les objectifs et les modalités de mise en place des études dirigées. Vous
trouverez en annexe 1 une synthèse des éléments qui me paraissent pouvoir faciliter et
enrichir la réflexion engagée sur le terrain de manière à apporter des réponses diversifiées aux
différents problèmes qui se posent en fonction de contextes particuliers (zone d'éducation
prioritaire, zones sensibles, rurales, écoles à classe unique, classes à plusieurs niveaux…).
Il conviendra de s'interroger au sein de chaque école sur la manière d'assurer une
progression cohérente des actions et des contenus des études dirigées, du CP au CM2, car
leurs modalités de mise en œuvre doivent prendre en compte l'âge des élèves et leurs acquis
méthodologiques.
Cette démarche de continuité doit permettre aux élèves d'acquérir progressivement, et donc
de maîtriser au CM2, les méthodes de travail personnel nécessaires dans la perspectives de
l'entrée en 6ème. Dans cette logique, la suppression des devoirs à la maison, à l'école
élémentaire, trouve sa pleine justification.
Il est par ailleurs nécessaire de développer la concertation avec les partenaires territoriaux
et associatifs, organisateurs des études surveillées, ainsi qu'une information auprès des
familles.
Il s'agira, en renforçant les modalités du dialogue ainsi instauré avec les familles,
d'expliquer le rôle des études dirigées. À cet effet des instruments de liaison pourront être mis
à la disposition des parents, de manière à leur permettre d'avoir un regard sur le travail des
enfants durant cette activité.
Enfin il y aura lieu de rappeler le rôle et la place des études dirigées par rapport aux études
surveillées. Ces dernières ne sont pas supprimées car elles correspondent à un rôle de garde et
d'accompagnement scolaire. Elles peuvent alors utilement s'inscrire dans le prolongement des
études dirigées, et en complémentarité avec celles-ci.
[…] Je souhaite que ces éléments facilitent le travail engagé dans votre département et
vous remercie de l'attention que vous voudrez bien apporter à l'enquête jointe.
Le directeur des Écoles,
Marcel Duhamel
ANNEXE 1
Les études dirigées : une aide pour favoriser le travail personnel
Activités de l'élève
Rôle du maître
intégrer diverses méthodes de travail et
offrir aux élèves une palette de
apprendre à les utiliser à bon escient,
propositions pour fournir un travail personnel,
apprendre à travailler de manière
faire le point sur les façons de faire,
autonome, gérer son temps et son espace de
travail ; préparer le travail du lendemain, le
poursuivre un objectif déjà visé en classe,
planifier,
mais abordé de manière différente, proposer
d'autres méthodes de travail, aider à les intégrer
apprendre à organiser son travail seul, avec et à les utiliser à bon escient,
d'autres, du travail individuel au travail à deux,
en groupe ou collectif,
faire prendre en compte le temps moyen
passé pour chacun des travaux proposés,
faire des recherches documentaires,
organiser un tableau du travail de la
apprendre à présenter un travail avec soin, semaine pour servir d'indicateur sur la
en vue d'une restitution à la classe,
répartition du temps de travail et de loisir,
apprendre à lire des consignes,
vérifier la compréhension d'un énoncé,
exercer sa mémoire,
vérifier le travail réalisé,
apprendre une leçon en distinguant les
vérifier la capacité d'attention, de
différentes formes de mémorisation, en imaginant mémorisation, d'organisation, de réflexion,
les questions qui pourraient être posées sur la
leçon,
amener les enfants à réinvestir notions et
connaissances dans des situations analogues ou
permettre le transfert des connaissances, différentes,
c'est-à-dire : la possibilité d'utiliser à bon escient
un savoir ou un savoir-faire dans un autre
aider à la bonne utilisation d'un outil,
contexte que celui où il a été appris,
observer le travail des élèves, et les
réaliser un contrat, un plan de travail,
difficultés rencontrées pour transférer les
compétences acquises dans un nouveau
utiliser un outil comme référent ou comme contexte, pour en tenir compte dans les activités
instrument : méthode de travail, gestion du cahier d'apprentissage,
de textes, du carnet de correspondance, pratique
de dictionnaires différents (cycle 3),
apprécier leurs acquis,
coopérer et s'entraider entre élèves, être à
faire le point sur les résultats notamment
l'écoute des difficultés de l'autre,
pour déterminer le contenu des études suivantes,
une approche de l'auto-évaluation
s'assurer en temps différé de l'assimilation
des notions et connaissances ayant fait l'objet
faciliter une réflexion de l'élève sur son d'un apprentissage,
propre travail,
proposer des séquences supplémentaires
apprendre à gérer ses erreurs en prenant en pour faire assimiler notions et connaissances.
compte ses savoirs antérieurs,
un renforcement des activités d'enseignement
diversifier et développer des types de
lecture en fonction de textes (lecture sélective,
intégrale, résumée),
rédiger un exercice,
apprendre
une
leçon.
Ce qui n'est pas du domaine des études dirigées
des exercices d'application réalisés à la suite d'une séquence d'enseignement,
un entraînement à des exercices systématiques,
un moment consacré à telle ou telle discipline parfois négligée,
des activités de soutien en faveur des enfants en difficulté,
la reprise à l'identique des exercices déjà effectués,
une séquence d'apprentissage initial,
des séquences d'évaluation systématique,
un moment de temps libre.