- Journal de Chimie Physique et de Physico

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J. Chim. Phys. (1999) 96, 290-302
© EDP Sciences, Les Uits
Catalyseur d'hydrocraquage à base de sulfure de NiMo
déposé sur une zéolithe HEMT modifiée
1
2
3
2
M. Baalala , T. Becue , J. Leglise *, J.M. Manoli ,
J.N.M. van Gestel , J. Lamotte , C. Potvin , M. Bensitel ,
J.M. Goupil et D. Cornet
3
3
3
2
3
2
1
3
' Laboratoire de Chimie Physique, Université Chouaib Doukkali, BP. 20, El Jadida, Maroc
Laboratoire Réactivité de Surface, UMR 7609 du CNRS, Université Pierre et Marie Curie,
Casier 178, 4 place Jussieu, 75252 Paris cedex 05, France
Laboratoire Catalyse et Spectrochimie, UMR 6506 du CNRS, ISMRA, Université de Caen,
6 boulevard du Maréchal Juin, 14050 Caen cedex, France
(Reçu le 27 mai 1998 ; accepté le 8 octobre 1998)
* Correspondance et tirés-à-part.
RÉSUMÉ
Le traitement d'une zéolithe NHjEMT par une solution de (NH^SiFô fournit un solide
comportant une phase S1O2 amorphe intimement mélangée aux parties intactes de la zéolithe.
Sur ce support acide EMT-Si, on a greffé un sulfure de NiMo afin de préparer un catalyseur
bifbnctioimel qui a été testé dans les réactions d'hydrogénation du benzène et d'hydrocraquage
du n-heptane. Ce catalyseur NiMo/EMT-Si s'avère plus actif en hydrogénation que son
analogue NiMo/HY, en raison d'une meilleure dispersion du sulfure de NiMo. Sur le solide
EMT modifié, le sulfure se répartit à peu près également entre les mésopores internes et les
fissures crées dans les grains de zéolithe lors de l'insertion du sulfure de NiMo. Au contraire
sur le support Y, une partie du sulfure est externe aux grains de zéolithe et inactive en catalyse.
Le catalyseur NiMo/EMT-Si est aussi trouvé phis actif que le NiMo/HY en hydrocraquage du
n-heptane, et un peu plus sélectif en isomères.
ABSTRACT
Treating a NHjEMT zeolite with a solution of (NH^SÎFÔ at 80°C affords a solid containing
amorphous S1O2 intimately mixed with the zeolite. This acidic support EMT-Si was loaded
with NiMo sulfide in order to prepare a bifunctional catalyst, which was tested for the
hydrogénation of benzene and the hydrocracking of n-heptane. This NiMo/EMT-Si catalyst
was found more active for hydrogénation than the analogous NiMo/HY. This is ascribed to a
higher dispersion of the NiMo sulfide, which is almost equally shared between the internal
mesopores in the modified EMT solid, and the fissures, which were created throughout the
zeolite grains upon inserting the NiMo sulfide. The catalyst with the EMT-Si support was also
found more active than the NiMo/HY for the hydrocracking of heptane, with a slightly higher
selectivity into heptane isomers.
Mots-cleft : Sulfure de NiMo, Zéolithe EMT, Silice, Hydrocraquage, Hydrogénation
Keywords :NiMo sulfide, EMT zeolite, Silica, Hydrocracking, Hydrogénation
Catalyseur d'hydrocraquage en sulfure de NiMo déposé sur zéolithe
291
INTRODUCTION
Lnydrocraquage caiarytique valorise les gazoles issus de la distillation sous vide en les
transformant en disrfllats moyens ou en naphtas. Les catalyseurs doiveril être capables d'hydrogéner
les aromatiques et les akènes, et aussi d'isomériser et de craquer les alcanes [1]. Es doivent donc
combiner une fonction hydrogénante et une fonction acide. L'opération est conduite sous haute
pression cfhydrogène de manière à obtenir une conversion stable en présence de composés sulfurés.
Dans les catalyseurs industriels, le constituant acide est souvent une zéolithe de type HY et le
constituant hydrogénant un sulfure de N M o [1].
Dans un travail récent, nous avions examiné une zéolithe EMT, protonée à 75%, comme
support du sulfure de N M o [2]. En utilisant comme réaction test l'hydroconversion du n-beptane,
le catalyseur NîMo/EMT s'avérait aussi actif que son homologue NiMo/HY. La sélectivité en
isoheptanes déjà faible sur le NiMo/HY était encore plus faible avec le surport EMT. Sur ce
support, la majorité de la phase hydrogénante M-Mo-S se concentrait dans des fissures traversant
les grains de zéolithe alors que le sulfure était mieux dispersé dans les mésopores de la Y. La
distance entre sites hydrogénants et acides est plus longue dans le catalyseur EMT, ce qui favorise
le craquage aux dépens de risomérisation de F heptane [3].
Dans ce travail, nous avons tenté d'améliorer les propriétés bifonctkmnelles des catalyseurs
NiMo/EMT en utilisant une zéolithe NH4EMT échangée à 95%. Cette zéolithe a ensuite été
désalurrrinée partiellement par ( N H ^ i E s dans le but de créer des mésopores qui doivent favoriser
la dispersion du NïMo et lacœuicir la distance inter-site. Les catalyseurs NîMo/EMT et NIMo/HY
sont testés dans I'hydrooonversion de molécules modèles : n-heptane et benzène.
PARTIE EXPERIMENTALE
Support et catalyseur
Le support composite EMT-Si a été obtenu à partir dune zéolithe NaEMT synthétisée par
cristallisation hydrothermale à 115°C en utilisant comme structurant l'éther-courorme 18-6 [4].
J. Chim. Phys.
292
M. Baalala et al.
Cettezéo~estd'abard~enîarme~par~~avecutle~~hrti
d ' a c é t a t e d ' e l Mà800CCLeQlmd'échangeduçodiirm~95%.
Sur l o g &
1
0
0
d d'eau, onverseensuiîegouüeà~12 ad d'une
zéolithe-dispaséedatrs
sohmon 1 M de (NJ&hSiF6 de k é r e à avoir un riombre d'ions s~F? cmqximW à la moitié
micmtenuenf
"
de l a z é o ~3 .3 d'd'agitationà
~
80°C, lesolideest lavé,iikd et
séché.JlcordieritmOnisdeO~henp~&de~.
Le support Nl&Y est une zéolithe stabilisée commerciale @mie,IZY82).
Siacessupports,m~lesimN~échangeavecF~denickel0,016~pllisk
M~parimgrégnationavecutleso~~~d'~LateneinWen~d
ca&@mrNiMdEMT(5,2%
enpoids)esterrvirondoubledeceiledu~MMQ/HYalors
que sa teneur en Mo (8,4%) est voisine [5]. Les solides obîmus sont calcinés à Y a k à 500°C avec
m e m o n t é e l e n t e e n ~ ( l O c m " )avaitit.suKdon
,
clvu&datiomp~l(s
A chaque étape de la pdpdon les solides ont été tmi&i& par di&e&s techniques.La
~ a n X p e r m e t d e d e t e m i i r i e r b a i s t a l l w t é ~ d e l a ~ o n s i lhmhat+-,etd'endéduire
i
l a q y m t i t é d e p h a s e [~ q . ~ a ~ ~ ~ d e s ~ ~ & ~ ~ i f 0 i r m a b ~ b
ition
phase atmphe (hors NEMO).L'adsorption
d'amte à -1%"C mesm les volumes hemes
m i ~ ~ d e ~ S e u l à 2 1 i m ) e t m é s o p o l e u x L a ~ ~ i e e l ~ q
(TEh4)permetd'obtenirdes Hriagesdecoupes iïnesdessolideséhidiés,&ParialyseX(EDX)
hianaiacampositiondemi~de~an30~4Ud.
Lesspectres~ugeontétéeilregistréssurdespstiües
de 15nigdesolide qui sontd'abord
cai&à500"C.
Aœstade,oneriregistrelespe&zdesvi~OH). Puis, lespastillessonî
sdfÙ&s à 320°C par un mé-
QS (1% nol>HZ.La pyrgdine est adsd~&à 25°C sois 413
kPapiiistkcukparpaliersjuçqu'à5000C.Lespech.eIRdesespècesmni~caractérise
i'acidité des qpxts et des c a t a l p m [q.
Cataiyseur d'hydrocraquage en suifure de NiMo déposé sur zéolithe
S
~
e
t
~
m
~
u
e
293
s
Le~(0,17g)placédansleféacreia~est&à4000Cpeodard24hparm
@MDs ;38 p l h") et de bei.eène (2,4 mm01h-') ~ponçésdars
m é 5 de
i'hydqjhe (029 mol h-') ;la m
o
ntotale étanit 8 MPa
Audesus de 1W C ,le DMDS se
m.
menH2SdcH4.
Les dactions Qberaène ou de l'heptane sont suhies e n k 26û et W C sous urie p m s b
totalede8MPaLereactifestadditioiniéde2%enpoids&DMDS.L~mdubeméne
est éûdiéesousunepressionprki~e
de 66kPaet àura: vitesse spé&que(PPH)de 0'85
fi',
l'hydroconvasion du rrhepome sois k pression @ele de 36 kPa et à p h s ' i PPH (O$-7
et
hl).
Les pmd& k a n t du &stem soni zdysés toutes les 2 h par GC (colorme CP-SIL 19B). On a
détemmiéle~&conVemangi~~airrsiqueles~~~kentelouklprodirit~
riiestnres~répétéesmiS~cqnésétab~deI'étatstable.
Enkderéaction,les-We&à25°C,p&mpar&I'argonà300"C&
d'éliminerlespmduitsadsohésa~ies~.
luSuLTATS ET DISCUSSION
Co-rius*
A h ~ m X , l a c r i s t a l l r m t é & l a & b ~ ~ a i s s i é 1 e V é e1)quecelie
~dd
delaNmdedépatf supposéeégieà 1000/0[8].DelaRMN&S~on~unrapportSi~AI
deréseauà3,8idenîiqueaurapp-t~que~ab.
1). LaRMNdel'Al~~mpteunsedpicà
59,4 ppm, attribuéà l'ah-
..
enposiîiontétraédnquedansleréseaudehzéob [9]. Lafamte
~riecrmti~doncpasdephase~
L e ~ p t i r l flumudicaîe&
e
pro-
i a & l i î h e ~ .Dam le solide
~hMm~~n'estpbque&54%.La~dela&&d&s'est
doricenpaitiee~.LesspectresRMNduSi~d'un:partmpichrgeà-l113ppm
a m i A des @cules
pics habiiis des Si
de silice amaiphe [9]et qmknimî 36% du silicium&&t
&m.
I
k ces qxcks, cm
que ie
d'auhe part les
SiAl du réseaii a
M. Baalala et al.
294
augmenté de 3,8 à 5,2 tors du traitement C'est l'indice d'une substitution limitée de l'alumirmim
par le silicium, confirmée par la diminution des paramètres de la maille hexagonale (Tab. 1). De
plus, le rapport Si/Ai chimique dans le composite excède largement le rapport dans le réseau
(Tab. IX et dans le spectre RMN de '"Al on ne décèle aucune signal à 0-5 ppm caractéristique des
Al hors-réseau La partie amorphe se compose donc exclusivement de silice. Le traitement au
fluorosilicate a extrait tout l'ahirrrinium de la fraction arrorphisée mais une partie seulement dans la
fraction cristalline.
Tableau 1. Caractérisations physico-chimiques des supports et NBVfo/zéofithes
Si/Al(aL/at)
Solide
Diffraction X
Adsorption N ®
2
Réseau
CSA
a
c
Chimique RMN
(%)
(nm)
(nm)
Global
(cmV) (cmV)
NaEMT
3,8
3,8
100
1,739
2,842
0377
0,019
NH4EMT
4,0
3,8
105
1,739
2,842
-
-
EMT-Si
11,1
sa
54
1,728
2,822
0,195
0,125
NiMo/EMT-Si
Oxyde
11,1
5,0
55
1,728
2,827
0,166
0,135
Sulfure
11,1
5,8
58
1,728
2,824
0,152
0,119
3,0
7,0
72
2,449
-
0,203
0,075
NMo/Y Sulfure
a
cristallinité de h fiaetbn s2k»-a^
Dans le support composite EMT-Si, le volume microporeux
n'est plus que la moitié de
celui de la NaEMT (Tab. 1), soit une chute comparable à la perte de cristallinrté. La partie siliceuse
amorphe ne pouvant présenter de micropores, on en conclut que les cavités structurales de la
zéolithe restent libres de tout dépôt En outre, il apparaît un volume mésoporeux important (Tab. 1).
Le diamètre moyen des mésopores déduit de la courbe d'adsorption d'azote s'établit à 6 nm, contre
5 nm pour la zéolithe HY.
On distingue d'autre part dans les clichés TEM des zones circulaires claires d'environ 20 nm de
diamètre, indiquant la formation de trous lors de l'attaque par le fluorosilicate. Ces trous peuvent
J. Chim.
Phys.
Catalyseur d'hydrocraquage en suifure de NiMo déposé sur zéolithe
295
i
kpahelkment remplis de silice ammphe qui n'est pas déceiée par i'mdyse EDX, car ce%
nidiqu:uaerépartitiosiass~irrHfanaemi~ciumLe~armposteestdorr:mmé@à
partsàpeupréségplesde2éO~EMT~etdesiliceqhe;
1es~coIstituailtsétant
. .dltliés.
Aprés~onduNMoetlacai~ia~du~EMTSirestequasi
idmgée (Tab. 1). ~evohnra:m
-i
des oxydes NO et M
dim-
de 0,029 c d g ' , quarbité h&iem au volume
a (0,045 d g - ' ) . A œ stade, h phase NMo semble donc pat@g& enhe
l e s ~ e t l e s ~ d u s u p p o ~ t
~ l a ~ m ~ p e u k s t n i c h n e e t i a ~ c h s u p p o1).aLazéoliiheEMï
~&.
&&parie flmodhk-niieuxà
la sulhrimque les sapporb HEMTmMpour
lesqueIslacrisealtrmté~chulait&#400/0p].
Enco~c~~~~~~-Siaiw:teriei~t.enAl&réçeauetmwhr
porwrx~~is'mdecehii&sonhomD~~~.hdwrx~sedistgigueritparla
struchaedelazéo~etpsala~etla~&phase~he:70/0d'ahrmniepiale
aîalysxNïMdY [5]conk 41% de silice pour le adysemNiMoEMT-Si
Ac&W-Lm&u&ncluNiMo
La Fi 1a mmtre la
trie des v i i m v(0-w du supportEMTSi
3800
3600
3400
Nombre d'onde (cm-')
Figure 1. Spectres IR des vibrations $0-H) des solides EMT-Si (a) et NiMo/EMTSi calcinés @).
J. Chim. Phys.
M. Baalala et al.
296
Les bandes à 35% et 3630 cm-'c m q m d a aux hydroxyks zéoWques [10& et ia baride à
amté& les dmiions SiO-H de la &Me et aussi de k silice [I 11. Sur le cdyseur
3745
chargéde NiMo et caleid, ces tmis bandes d h h m t f
w d'iriterisité (Fig 1b) iridiquant que
les ions Ni et M o sont Hitenies au solide et se kpmtkmî datiç h ~~et sur k silice q h e .
~abande zddiîionneileven 3685 cm-'
cofiesponid auxvilnationsNiGH [12].
LeddpurNiMdEMT-Sisulfirréest~~danslamdesv(0-H).
Mais,sonacidaépeirtêtreest'rméed>aprésI'Mdesbandesdehpyndinem-
rgirésalacuationCompaFéauEJiMQ/y,le~M~Si~àpeuprésIeraênie
rombredesitesde~nenstedhts(bandea1543 m')(Fii2a).
L.esssitesdeLewk(barideà1454
sontmoinsabomlaritssurle~ E M T ~ i a p r é s é v a c u a t i o n à 2 0 (Fii
0 " ~2bl mais les
nombres de sites f a capablesde
h pyridine à 300°C sont cmpables.
Température (OC)
Tenipérature (OC)
Figure 2. Evolution de l'acidité des catulyseurs sulfurés NiMoiEMT-Si 0)et NiMo/Y (O)
mec la température de désorption de la pyridine.
Sur l'image TEM d'une coupe chi aîalyxm N i M W - S i sulfiaé (Fii 3), les gains de
supportappaitlisserbdefùnne~&e,etp&entmtdes~espaceeSde1,22nm
c m e q m c b aux plans (01 1) de la &litfie
EMT. On voit à I'hîhieur du grain de petites taches
sambresetdeformestrès~.Ces~trowées~~eil~en~dezon
Catalyseur d'hydrocraquage en suifure de NiMo déposé sur zéolithe
297
cbiresd'mdiatllétre1&3Orrm,~iderbifiéesàdepetiteSpaaiculesdeM&~de1 à 4
&dktsets
Ces pmticules sont ~
i
a associées
b à k silice
~ amolphe locaibk dans les
mésopores.Dephs,&gcosses@cUtesdeMoS2rempW&des~~grairrs.
Par~lle,la~situéesurbpartiedro'rtedugraindelafigure3
estcorstituéed'ungcand
n o m b r e d e M e i s M o S 2 . A fesféiiiUetsindMàueis~kmgsde30à
~~~
100
mets'empil~mégul~stnurieépaisseiade7O~DeteIlesparticulesapl.
' d
~ ~ i n s ~ ~ ~ ~ d w m ~ e t ~ ~ I e s ~ é t e n d u e s * h b I ~ & l o ~
deia~quipro~gueura:impcnGnite~mdes~NtetMo~].
Figure 3. Image TEM d'une coupe du catalyseur NiMo/EMT-Si stllfié (1 cm = 100 nm).
Leiableau2 donne kcmnposh~quemoyennedétemgraéepar EDXdam les zones
~
d
a
~
m
~
~
.
~
a
t
i
s
~
z
o
t
l
e
s
~
teneursenSietAlso~it~~~&Ia~itimc~gi~bale,~~lasiücees
nmmenwitliéeà$*b.
Darisces~~leséI~fiMo,etSsorit~~ours~~~~rri
I'EDXindipdesterieursenNietMo~~auxtenetas
globales(Tab.2).LesuppoltEMT-
Sibseularierd200/aduMet50%duMoWàl'-desgrairs,
lerestemnsthmt
les~~culesde~déceIéesp"TEMdarrsdes~~~.LecatatyseUr
298
M. Baalaia et al.
NîMo/EMT-Si contient sensiblement les mêmes quantités de Ni et Mo internes que le NîMo/Y.
(
Tableau 2. Compositions atomiques (%) des catalyseurs NLMo sulfures *
Catalyseur
Si
Al
Ni
Mo
S
73,7
63
sa
5,2
9,6
EDX Interne
81,8
6,6
0,9
3,2
7,5
Chimique
64,5
21,5
2,7
5,4
5,9
EDX Interne
722
20,4
U
2,8
33
Analyse
NiMo/EMT-Si Chimique
NiMrVY
" Les compositions excluent H, C et O.
Toutefois, ce N M o interne est bien mieux sulfuré sur le support EMT-Si, car le rapport
atomique S/(Nr+Mo) s'élève à 1,8, valeur très proche de celle trouvée sur des catalyseurs
NMo/Si02 [13]. Ceci confirme l'interaction entre le sulfure interne et la silice amorphe dans le
catalyseur supporté sur EMT-Si. D'après son taux de suHuration, ce catalyseur devrait donc être
plus hydrogénant que les catalyseurs EMT non traités au fluorosilicate [2].
Hydroconversion d'hydrocarbures
On a étudié séparément les transformations du benzène et de l'heptane, le réactif étant additionné
deDMDS.
Hydrogénation du benzène
Le benzène est d'abord hydrogéné en cyclohexane et rnéthylcyclopentane. Ce dernier, toujours
largement majoritaire, apparaît en raison de l'acidité du catalyseur. La réaction secondaire qui
convertit les cycloalcanes en hexanes et alcanes légers devient importante au-delà de 300°C, et le
calcul de la conversion en hydrogénation prend en compte la totalité des produits. La vitesse V de
B
disparition du benzène permet d'évaluer le pouvoir hydrogénant des catalyseurs bifonctionnels. La
vitesse V est d'ordre zéro et le tableau 3 donne les valeurs mesurées à 280°C pour les deux
B
catalyseurs NMo, ainsi que les énergies d'activatioa Le catalyseur utilisant le support EMT-Si est
environ quatre fois plus hydrogénant qu'avec le support Y. On a montré précédemment que pour
J. Chim
Phys.
Catalyseur d'hydrocraquage en sulfure de NiMo déposé sur zéolithe
299
une série de catalyseurs NîMo/EMT et Nïïvlo/Y [2] le pouvoir hydrogénant était relié à la quantité
de Mo interne à la zéolithe, et dépendait peu du taux de Ni dès lors que celui-ci était suffisant II
semble que cela soit le cas ici car on trouve des énergies d'activation très voisines (Tab. 3).
Tableau 3. Hydreconversion du benzène et du n-heptane : vitesses à 280°C et énergies d'acovanon
Benzène
Catalyseur
V
B
V
8,7
41
2,9
39
038
59
NïMo/Y
0,11
67
1
n-Heptane
EB
NMo/EMT-Si
w
H
EH
1
" Vitesses en mol h"' kg ; Energies en kj mol"
Avec le support EMT-Si, la microscopie électronique décèle du sulfure M0S2 en fines particules
dans les mésopores internes aux grains, et aussi en amas plus gros dans les interstices entre grains.
D'après l'activité rrydrogénante, ces deux formes du sulfure semblent donc mieux dispersées que
sur le support Y. Pour ce dernier, les grosses particules externes de NiMo étaient inactives [6].
Hydroconversion du n-heptane
Le n-heptane est converti en alcanes légers, principalement C3 et C4, et en heptanes isomères. La
1
réaction est du premier ordre. Pour un même PPH égal à 0,8 h" , te catalyseur NiMo/EMT-Si dorme
une conversion supérieure au NMo/Y (Fig. 4a).
Les vitesses initiales V
H
mesurées à 280°C (Tab. 3) sont dans un rapport 3. L'activité
hydrocraquante suit bien l'activité hydrogénante. Donc, sur tes catalyseurs NiMo supportés sur
EMT modifiée comme sur Y, l'étape d'hydro-déshydrogénation est le processus limitant la réaction
bifbnctiormelle. Cependant, l'évolution de la conversion avec la température est anormale pour tes
deux catalyseurs. En particulier, la conversion plafonne à 83% au-delà de 320°C sur le
NiMo/EMT-Si. L'énergie d'activation mesurée pour des conversions allant de 20 à 70% est
1
anormaternent basse, environ 40 kJ mol" (Tab. 3) sur le catalyseur composite comme sur le
catalyseur Y. Ceci est imputable au réactif alcane, car dans la réaction du n-heptane en présence de
benzène sur le NiMo/Y et au même PPH, la conversion était plus faible aux basses températures,
J. Chim.
Phys.
M. Baalala et al.
300
mais eiie devenait tatale dés 3200Cyet I'émgie d'activation appmnte s'élevait à 140M mol-'[5].
a - Activité
.
0.0
250
0.00
300
3 50
Température (OC)
0.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
Conversion en produits craqués
Figure 4. Conversiondu n-heptane :comparaisondes activités (a) et des sélectivités (bl
des cafalyseursNiMo/EMT-Si (O,PPH = 0,8K' ;a 3.2 h") et NiMo/Y(r, 0,8 h").
Doncyen i'absence de banéne, la coinversion de I'heptane est nettemerit hià partn de
-
250°C environ L'autr~inhibition est impiitable à la fmmîion lente ai$e 250 et 380°C d'un résidu
hy~quisedésorbeàphLs~~.Sonapparitiansemble~~~parle
adysesdeadxme. En*
le~NM&Mï'-Sinecoritientque0,6%decartione (en
aprés la!dhajian, maiscette tenetas'élèveà 1,3%aprésn%dcmdurr
pow
hepm. à400"Cpe&mî24h Avec 1e~NiMdYmoinsactifqueleNiMdEMTS'ile
P
.
taux decatime esttrowé encore phsélevé (29%). Celamnù~que l e p o ~ î r l y ~ d e s
~ d e ~ o n ' e s t p a s ~ p o u r ~ h e r ~ m I é g e r ~ ~
Ledésequilibre~lafnicton~~etlafOnctmacidesetrachrit~~parune
h i e s é 1 H en heptaries isoméres.Le dMgrarmne de k Fg 4b monûe que pour une vitesse
@cifique (PPH) égale à OY8la comrersionnipriniale en isomaessur le aidyxmNïMo/EMT-Si
n'excédepas6,5%.Cependarb,lasé~eniçomèresdépenddekgamna:de~.
Si
i'on opère à phs fort PPH, les tenipél.atures de M o n
p h élevées et, pour une même
Catalyseur d'hydrocraquageen sulfure de NiMo déposé sur zéoiiie
d
301
mgiobale, le taux d'hnèm chute hrkamtF i 4b). A vitesse qédqw ampable,
le~~~Siestcepea8aritphssé,lectifeaiisoméresqu:I'homo~NiMdY
(3%).Ceciest~car,silesacidités~vo~lepremier~estphshy~
II~noteh~letauxd'isonmwsatmdei'beptane~icisurleso~deMdYestbim
idëxiew à œhi ûwvé lorsque le kadifest mékngé au beraène [5j.Ceiui-ci d
e dom: à la fois
PactMté, en empêchant P a u b i n h i b ' î ~et la séledvité ciam la comrersion de-"l
En
l'absence de bereéne, les NiMo qqmîks sur zéoliîhes dorment une s é l M iso&khd
craquage voisine de cek observée lors du c m p g e du C7sur un caidysmacide [14].
EarfirsaveclesakdysemNMo,les~iintemsauxisomèrrsetauxpmduitsaaqués
dépendait peu du suppcrrt EMT-Si ou HY. Sur le &dyseur EMT-Si les mébiymaraaies
re#w&nt
85% des b m è m contre 75% pour le aalysem Y, et la distribution des prodds
Qaquésestmb~a~mrapportmokC3/C4deO,8~0,9pourk~Y.
CONCLUSION
Une zéolithe EEMT dédumi& par m)LsiF6
d a &envicm 50% de silice amcuphe- Ck
solide a été iitilisé canm support du &'de
N~MOhydmghant car il pnkente un volume
mésoporeux impatant qui fàdite la dkpersiondu s u k à I'Weur des graimDe plus, on
-pTEMdesaniasdesutfinies«extemes»locatisésdarislesiriterstiws
!ksmntlesgrains
deh&~.SiirIaEMTmodi.fiéa,le~&Moestaussi~eux~qriesiahHY.Le
catdpmNiMo/EMT-Si s'avére plus hychgbmt que le MdHY,mais d'acidité vois'ï. D m
lacorrversionmirrhept;ane,œOtaiyseur~estphsséleCtaenheptanesiJomèrescequi
~'~aveciniedistancephscoiate~siteshy~etsitesacides.
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