NOTE ÉCONOMIQUE DE L`IATA
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NOTE ÉCONOMIQUE DE L’IATA JUILLET 2013 RETRAIT DE LA REDEVANCE DE DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES AÉROPORTUAIRES : IMPACT SUR LE SÉNÉGAL Supprimer la redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA) sur les passagers internationaux au départ de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor conduirait à un bénéfice de $ 31,5 millions pour les Sénégalais utilisant le transport aérien. De plus, la contribution du transport aérien au produit intérieur brut (PIB) augmenterait de plus de $ 37 millions et 6 700 emplois seraient créés. Le tableau 1 indique que le retrait de la RDIA, d’un montant de € 54 ($ 71) par passager au départ d’un vol international conduirait à une diminution moyenne du coût du voyage en transport aérien de 6,5%. En 2012, environ 448 000 visiteurs étrangers ont rejoint le Sénégal par voie aérienne, dont 97% sont arrivés via l’aéroport Léopold Sédar Senghor (considérant les voyageurs internationaux sur l’ensemble des aéroports sénégalais, on arrive à une RDIA moyenne de $ 68 par passager international). Compte tenu de l'élasticité de la demande en transport aérien pour le Sénégal par rapport au prix, la diminution de 6,5% du coût moyen de voyage résulterait en une augmentation de 6,8% du nombre de passagers internationaux vers le Sénégal, soit l’équivalent de 30 000 voyageurs supplémentaires. Impact sur le coût de voyage Billet d’avion A/R et surcharge carburant (US $, en moyenne) Droits et redevances additionnelles sur les voyageurs internationaux (US $, en moyenne) Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (US $, en moyenne) Coût total de voyage (US $, en moyenne) Diminution du coût de voyage en transport aérien en % 917 62 68 1047 6,5% Impact sur les voyageurs internationaux utilisant le transport aérien Nombre total de voyageurs arrivant en avion (en milliers) Élasticité de la demande par rapport au prix Augmentation du nombre de voyageurs étrangers en % 448 -1,04 6,8% Voyageurs internationaux additionnels arrivant en avion 30 464 Tableau 1 – Sources : Pax-IS 2012 (billets d’avion, trafic aérien); ACI Airport Traffic Report 2011 (trafic aérien); Intervistas “Air Travel Demand” 2006 (élasticité de la demande). La baisse des coûts de voyage générerait des retombées économiques importantes pour les utilisateurs du 1 transport aérien . Nous avons quantifié les retombées économiques pour les passagers aériens en utilisant des 2 outils économiques standards et des méthodologies reconnues . Le tableau 2 montre qu’un retrait de la RDIA procurerait un bénéfice net d'environ $ 63 millions pour les voyageurs internationaux, dont la moitié – soit 3 $ 31,5 millions – irait aux résidents du Sénégal . Bénéfice économique pour les utilisateurs du transport aérien (surplus du consommateur) Bénéfice additionnel net pour les passagers (en million US $) Dont résidants du Sénégal (en million US $) 63,1 31,5 Tableau 2 – Sources : Calculs de l’IATA, Pax-IS 2012 (billets d’avion, trafic aérien); ACI Airport Traffic Report 2011 (trafic aérien); Intervistas “Air Travel Demand” 2006 (élasticité de la demande). 1 Le surplus du consommateur est la différence entre ce qu'un consommateur est prêt à payer pour un bien et le montant effectivement payé. Il peut constituer l'un des principaux avantages économiques du transport de passagers et de marchandises par voie aérienne. Brons, Pels, Nijkamp and Rietveild, “Wider Economic Benefits of Air Transport: Estimating Consumer surplus for Germany” World Conference on Transportation Research, July 11-14, 2010, Lisbon, Portugal. 3 Nous estimons que la moitié des passagers au départ d’un vol internationaux résident au Sénégal. 2 IATA Economics: www.iata.org/economics Note économique de l’IATA Juillet 2013 L'augmentation annuelle de 30 464 visiteurs étrangers par voie aérienne aurait des impacts positifs sur l'industrie du transport aérien et sa chaîne d'approvisionnement, ainsi que sur l'économie sénégalaise en général (via les impacts sur les secteurs du tourisme et les dépenses). Les dépenses des visiteurs étrangers au Sénégal représentent environ 47% de toutes les dépenses dans le secteur du voyage et du tourisme. Selon les estimations du Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), ce secteur a contribué de manière directe et indirecte au PIB 4 sénégalais à hauteur de $ 1 568 millions en 2012 et a soutenu 283 000 emplois . En se basant sur le pourcentage d'augmentation du nombre d'arrivées de visiteurs étrangers et les dépenses associées, il est possible d’estimer les effets du retrait de la RDIA sur le PIB et l’emploi : le tableau 3 montre que la contribution globale de l'industrie au PIB augmenterait de plus de $ 37 millions et soutiendrait 6 700 emplois additionnels au Sénégal. Cette approche fournit une estimation prudente de l'impact du retrait de la RDIA : les effets d'une augmentation du nombre de voyageurs internationaux au départ du Sénégal et l’impact sur les recettes 5 publiques ne sont pas pris en comptes . Impact sur l’économie Contribution additionnelle annuelle au PIB, en million US $ Emplois additionnels, en nombre d’emplois 37 6 743 Tableau 3 – Source : calculs de l’IATA. L’indice de compétitivité du voyage et du tourisme 2013 du Forum économique mondial, qui permet de comparer le Sénégal avec 140 autres pays, montre que le Sénégal a plusieurs avantages eu égard à la compétitivité des prix, ce qui place le pays en bonne position pour attirer davantage de flux touristiques. Il s'agit notamment de la parité de pouvoir d'achat (rang 46) et d’un indice de prix d'hôtel relativement compétitif (rang 69). Cependant, une grande partie de ces avantages sont érodés par l'un des régimes les plus défavorables au monde pour les droits et redevances sur les billets d’avion (rang 138). Sur plus de 80 indicateurs, ce régime défavorable constitue, et de loin, la plus mauvaise performance du Sénégal, et cela contribue globalement à la mauvaise note du Sénégal pour la compétitivité des prix du secteur du voyage et du tourisme (rang 123). Ces prélèvements et redevances excessifs, tels que la RDIA, érodent non seulement la compétitivité du secteur du voyage et du tourisme, mais aussi l’ensemble de l'économie sénégalaise. Une réduction des coûts de transport améliorerait la connectivité et augmenterait les possibilités de voyage par le biais de fréquences plus élevées sur les lignes existantes et l’établissement de nouvelles connexions qui ne sont commercialement pas viables sous le régime de redevances actuel. Une connectivité renforcée offre plus de bénéfices au transport de passagers et crée également des opportunités pour les utilisateurs de services de fret aérien, et ce afin de permettre un meilleur accès aux marchés éloignés pour la production et les ressources sénégalaises. Source : SRS Analyser. IATA Economics Juillet 2013 4 Le chapitre sur le Sénégal du rapport sur l’économie du voyage et du tourisme 2013 du WTTC fournit une estimation de la contribution du tourisme et du voyage sur le PIB et l’emploi, et il indique que 47% du chiffre d'affaires du secteur provient des visiteurs étrangers. En outre, cette analyse indique aussi que 75% des dépenses des visiteurs étrangers au Sénégal sont attribuables à ceux qui se rendent au Sénégal par voie aérienne. 5 L’estimation des bénéfices sur le PIB est basée sur une analyse économique contrefactuelle qui inclut les travailleurs au chômage : la création d’emplois supplémentaires et de PIB additionnel dû au retrait de la RDIA sont des créations nettes. Les données de chômage et sous-emploi présentées dans la Stratégie de développement économique social 2013-2017 confirment la validité de cette hypothèse. IATA Economics: www.iata.org/economics