présente - Marionnettes en Chemins
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présente - Marionnettes en Chemins
présente Après « Debout ! », « Sur le fil » et « Crac Dedans », la Tête à l’Envers se lance dans une quatrième création. Un spectacle pour tout-petits à partir de 3 ans qui donne une seconde vie à de vieilles chaussures en les utilisant comme marionnettes ou en personnages pour raconter des histoires de tous les types et de toutes les couleurs. Pas à pas les chaussures reprennent vie pour devenir jouettes et inventives, créer des univers inattendus, des histoires saugrenues ou tout simplement croquer des instantanés du quotidien. Partition à quatre pieds et quatre mains pour 2 comédiennes fantaisistes que rien n'arrête dans leur envie de jouer les chaussures. Un spectacle sans paroles, énergique et poétique qui se promène entre le réel et l'imaginaire. Un voyage ludique qui multiplie les escales et prend les chaussures pour passeport ! 1 Table des matières DOSSIER ARTISTIQUE I. NOTE D’INTENTION DU METTEUR EN Scène........................................P6 1. « Shoes » - 2. Point de départ Un objet symbolique Un objet théâtral Public visé - Enfants de 3 à 6 ans : un public vif et exigeant Un spectacle à double portée pour une rencontre enfant-adulte II. CRÉER POUR LES TOUTS PETITS.....................................................P10 1. Caractéristiques du spectateur de 3 à 6 ans 2. Langage et images : - 3. Quel langage pour les tout-petits ? Absence de texte et importance du regard Le langage des sens Un langage multiple Le théâtre, une présence ici et maintenant Des enjeux majeurs - Grandir: vers l'autonomie et la fierté de l'enfant Jouer et inventer Trouver sa place parmi les autres 2 III. MISE EN SCèNE....................................................................p16 1. Les chaussures comme point de départ La chaussure, un objet puissant et hautement symbolique 2. Les enfants comme point de repère - 3. Des classes partenaires Des ateliers L'écriture à l'épreuve du plateau IV.SCÉNOGRAPHIE...................................................................... P21 1. 2. 3. 4. 5. Note d’intention L’espace/Décor Les Costumes L’éclairage L’univers sonore V. FICHE TECHNIQUE...................................................................P25 VI. CRÉATION ET DIFFUSION.........................................................P26 1. La création La période et lieux de création - Introduction - Calendrier de création 2. Les perspectives de diffusion Perspectives Programmation 3 - Une diffusion à l’étranger : un précieux partenaire Autres liens à l’étranger Expériences antérieures Des relations de confiance VII. PRÉSENTATION DE L’équipe ARTISTIQUE.......................................P32 1. La Compagnie La Tête à l’Envers 2. Présentation du porteur de projet 3. Présentation des autres membres de l’équipe VIII.BIBLIOGRAPHIE.........................................................................P42 IX.COORDONNÉES............................................................................P43 4 DOSSIER FINANCIER BUDGET...................................................................................P44 Annexes Statuts de l'asbl La Tête à l'envers tels que publiés au Moniteur belge Lettres d'intention de programmation La Montagne Magique Le CDWEJ Centre dramatique Pierre de lune Le Centre culturel de Perwez Le Centre culturel d’Eghezée Le Petit théâtre Mercelis (Commune d’Ixelles) Le Centre culturel de Wanze La Guimbarde 5 DOSSIER ARTISTIQUE I. NOTE D’INTENTION DE LA METTEUSE EN SCÉNE 1. Chaussures Point de départ C'est en observant mon petit garçon de 3 ans, Gaston, que l'envie de travailler au départ des chaussures m'est venue. Il a, depuis très longtemps, une fascination pour les chaussures, bottes, pantoufles, basket, bottines, souliers, sandales et autres godillots. J'ai donc voulu savoir si cette fascination était partagée par d'autres enfants et, avec mes complices de la Compagnie La Tête à l'Envers, nous sommes allés en crèches et en écoles maternelles pour tester quelques brèves séquences de la vie d'une paire de chaussure. A plusieurs reprises, nous avons ainsi improvisé de courtes histoires en manipulant une ou deux chaussures, une marionnette ou un autre objet en les mettant en lien avec les chaussures. Le résultat a été à la hauteur de nos attentes : l'attention des enfants était vive et leur intérêt immédiat. Nous nous sommes aperçues que les chaussures rassemblaient à elles seules une belle série d'enjeux majeurs des tout-petits enfants : les premiers pas tout seul, le fait de grandir et de devenir autonome, la prise de conscience du dedans et du dehors, leur incroyable soif de vivre et d'apprendre et j'en passe. D'autre part, nous avons découvert l'objet-chaussure comme un personnage en soi, auquel l'enfant pouvait s'identifier, qui pouvait être manipulé comme une marionnette et évoquer de très nombreuses images symboliques. Car les chaussures disent non seulement où on est et où on va mais aussi qui on est, ce qu'on fait dans la vie et comment on y chemine. Il n'en fallait pas plus pour attiser notre enthousiasme et nous jeter dans cette recherche avec comme objectif : créer un spectacle qui parle aux touts petits de ce qui les occupe et leur tient à cœur. Certes la matière est vaste, mais elle me parait pouvoir porter de très belles histoires, aussi bien singulières que collectives. Un objet symbolique La chaussure n'est pas un objet anodin et à travers cette création, j'ai voulu en utiliser la force évocatrice. La chaussure évoque à elle seule une série d'images et de symboles et en dit long sur celui qui la porte. Les chaussures que nous portons indiquent aux autres qui nous sommes, quelle personnalité est la nôtre, tantôt de quelle humeur nous sommes, tantôt 6 quelle action nous nous apprêtons à faire. Par sa couleur, sa matière, par sa fonctionnalité, la chaussure révèle quantité d'indices et donne à imaginer, à fantasmer même. La chaussure est puissante en ceci qu'elle peut révéler la personnalité et l'identité de celui qui la porte. Elle fonctionne comme une métonymie par laquelle, en symbolisant la personne dans son intégralité, on peut déceler le caractère, l'élan, l'originalité de cette personne. La chaussure est donc un prolongement presque vivant de la personne qui la porte. Comment dès lors ne pas penser à s'en servir comme d'une marionnette pour symboliser la personne tout entière ? Dans de nombreuses traditions, le pied et par extension la chaussure, est associée à la sexualité, au mariage ou à la séduction. Quantité de coutumes prennent d'ailleurs les chaussures comme objet symbolique censé révéler la valeur sexuelle ou apporter la fertilité. Cette association entre la chaussure et la séduction collabore évidemment à lui conférer cette puissance évocatrice citée plus haut. Cette dernière association symbolique si elle n'est pas directement accessible aux tout-petits est pourtant bel et bien présente dans l'inconscient collectif. Les enfants, nous avons pu le constater, perçoivent très tôt la puissance et le langage des chaussures. Comme les adultes, ils sont capables de projeter à partir des simples chaussures le programme de la journée, le métier de celui qui les porte, de reconnaître son sexe et de percevoir son identité sociale et même de noter le caractère exceptionnel d'un moment précis en fonction des chaussures portées par les gens qui l'entourent. Non content de les observer, les enfants manifestent très tôt l'envie de porter les chaussures, de se travestir et d'adopter ainsi la personnalité ou le pouvoir de celui à qui elles appartiennent. Qui n'a pas le souvenir d'avoir enfilé, en cachette ou non, les souliers beaucoup trop grands de sa maman, ou les pesantes bottines paternelles ? Ce jeu confirme également le pouvoir de cette métonymie : « en portant les chaussures de papa, je joue à être papa et je m'approprie ainsi tout ce qui fait qu'il est ce qu'il est ». C'est le jeu de la chaussure qui transforme de façon presque magique. De ce jeu au théâtre, il n'y a qu'un pas et c'est ce pas que j'ai voulu franchir dans cette création. 7 Un objet théâtral Les enfants ont un attrait évident pour les chaussures et celles-ci, intenses en couleurs et en images semblent puiser à l'infini dans la vie leur puissance évocatrice. Ces deux constats sont deux beaux bagages pour guider les chaussures sur un plateau de théâtre. Si, comme une métonymie, la chaussure suffit à elle seule à révéler la totalité de la personne qui la porte, elle devient en cela un objet théâtral qui donne à voir un être de chair tout en laissant une grande part de travail à l'imaginaire. Si l'on ne voit que ses pieds, on est tout de même capables, en toute liberté, d'imaginer le personnage qui se cache au-dessus. C'est entre ce qui est montré et ce qui ne l'est pas que se trouve l'espace de liberté et d'inventivité du spectateur, c'est dans cet interstice que se trouve la théâtralité. La chaussure peut aussi être utilisée comme une marionnette, c'est à dire comme un être à part entière. Manipulée, accessoirisée, avec un rythme propre, une voix, une texture et une certaine mobilité, la chaussure, bien qu'elle n'ait pas la moindre forme humaine peut devenir un personnage en tant que tel. Pas besoin d'anthropomorphisme car la chaussure aura sa dynamique bien à elle, sur laquelle le spectateur pourra projeter toutes les émotions et les situations dont son imaginaire est capable. Enfin, simplement portées par les comédiennes, la chaussure peut encore transformer le corps et laisser apparaître, comme par magie, un personnage ou un autre. Ce jeu de la chaussure qui transforme dont l'effet se donne à voir dans l'instant où la chaussure est portée est très jouissif et permet de laisser défiler une galerie de personnages variés. 2. Public visé Enfants de 3 à 6 ans : un public vif et exigeant Si je me suis tournée vers ce tout jeune public, c'est dans un premier temps l’observation de mes propres enfants qui m'y a conduite. En effet, la curiosité et la vivacité des enfants de cette tranche d'âge m'émeut et me stimule en tant que créatrice. Dans un second temps et suite aux ateliers donnés en maternelle, j'ai éprouvé avec quelle acuité et quelle générosité ce public accordait son attention et cela a attisé mon envie de créer pour lui. Nous avons jusqu'alors, avec la Tête à l'Envers, travaillé pour des enfants de l'école primaire, ce qui signifiait qu'ils avaient déjà acquis une certaine capacité d'abstraction, de déduction et de réflexion. Ces enfants, guidés par tout une série d'acquis scolaire, culturels, sociaux et 8 familiaux peuvent déjà utiliser une sorte de grille d'analyse et sont capables d'appréhender un texte et son message. Mais par ailleurs, ils ont souvent déjà perdu cette liberté d'interprétation qui est celle de leurs cadets. A l'école maternelle, les enfants sont encore très libres, presque « sauvages », dans leur façon de recevoir un spectacle de théâtre. Happé par un détail, par une couleur, une musique, une expression, une voix ou un mot en tant que matière sonore, ils ne hiérarchisent pas ces différentes perceptions et accueillent ces découvertes avec autant de façons qu'ils sont d'individus. Avides qu'ils sont d'appréhender ce monde, ils écarquillent les yeux, les oreilles et la bouche, ignorants encore les codes théâtraux ou sociaux. Cette liberté, cette indomptabilité exige, il me semble, de la part des artistes et des créateurs une rigueur d'autant plus grande que le public est vierge. En effet, les enfants de cette tranche d'âge vont, pour la plupart, pour la première fois au théâtre. Il est donc essentiel de créer un parcours dans lequel le spectateur, malgré sa jeunesse, est considéré comme un être entier, intelligent et sensible. Chaque détail du spectacle, chaque moment sera imprimé avec soin, sera reçu avec une attention non sélective, avec une ouverture totale et non critique, qu'il faut, à mon sens, honorer d'une démarche artistique juste. Un spectacle à double portée pour une rencontre enfant-adulte Nous avons toujours accordé dans nos spectacles, une grande attention à ce qu’il y ait divers niveaux de lecture, afin, notamment, que l’adulte trouve également « matière à réfléchir et à rêver ». Nous sommes attentifs à créer des spectacles qui soient parlants pour tous les publics, qui puissent être vus à la fois dans un cadre scolaire mais aussi familial et intergénérationnel. Ce souci d'intégrer l'adulte au parcours artistique du spectacle me parait d'autant plus essentiel que cette création s'adresse à de petits enfants. En effet, nous considérons que l'adulte qui emmène un enfant au théâtre n'est pas uniquement présent à titre d'accompagnant et que les bénéfices qu'il en tire ne sont pas seulement que l'enfant prenne du plaisir. Non, l'intérêt du théâtre pour les petits me parait résider dans une réception triangulaire de la matière artistique. C'est -à-dire qu'avec de petits enfants tels que ceux de la maternelle, il y a en réalité trois acteurs dans la transmission théâtrale : le spectacle, l'enfant et l'adulte qui l'accompagne. Chacun de ces trois éléments est relié, vivant, et comme tel, variable. Il s'agit donc de créer une rencontre à l'intersection des trois pour qu'un moment de qualité puisse être partagé. Si l'adulte se tient ou est tenu en dehors du voyage, l'enfant ne peut y prendre autant de plaisir. Si par contre l'adulte trouve comme l'enfant à voyager dans ses émotions et son imaginaire, même si ce voyage est sensiblement différent, il est toutefois impliqué, avec son enfant dans le même lieu, au même moment. Il me parait donc important de superposer, voire d'ajouter au degré enfantin une degré de compréhension symbolique, émotionnel ou même des références culturelles destinées aux adultes. Cela ne doit pas pour autant être complexe, verbeux ou sinueux mais c'est une vérification nécessaire que de s'assurer que l'adulte y trouvera matière à rêver, lui aussi. Le défi est de taille et doit s'installer en filigrane. 9 II. Créer POUR LES TOUTS PETITS Pour cette première expérience de création à partir de 3 ans nous avons longuement observé les réactions, les attitudes des enfants face à divers spectacles. Il était nécessaire pour nous de comprendre les rythmes de ce public, sa capacité de concentration, ses centres d'intérêt et préoccupations, ses craintes, ses plaisirs, ses besoins, afin d'adapter au mieux notre proposition. De ces observations, nous avons découvert plusieurs caractéristiques récurrentes. Nous avons mis ces divers constats en parallèle avec des lectures sur le développement de l'enfant. 1. Quelques caractéristiques du spectateur de 3 à 6 ans Chez l’enfant de 3 ans, les réactions sont vives, ses peurs et ses jalousies sont nombreuses. Lors des étapes de travail, nous nous sommes interrogés sur la gestion de la peur chez les petits qui se retrouvent au théâtre, dans un environnement inhabituel. Pour la plupart des enfants qui viendront voir notre spectacle ce sera une première fois. Comment introduire le spectacle, accueillir et rassurer l’enfant ? Peut-on plonger les jeunes spectateurs dans le noir ? Comment délimiter l’espace scénique ? Comment les familiariser avec les comédiennes ? 1 Notre public cible n'a pas encore acquis les codes liés au théâtre, il n'est pas forcément initié au fait qu'on y raconte une fiction et pourrait prendre ce qu'il s'y raconte comme étant la réalité. Il ne sait pas non plus qu'on n'y mange pas, qu'on y respecte un certain silence, qu'on y reste assis, ni surtout quelle est la place qui lui est réservée et quelle est celle qui appartient à l'acteur. Tout cela, nous en avons tenu compte pour accueillir au mieux les enfants et rassurer les adultes. 1 Le guide pratique de votre enfant de 3 à 6 ans, Bacus, Marabout pratique 10 Autre constat : L’enfant de 3 ans commence à apprendre la patience, même s’il supporte mal les frustrations. Il est difficile d'évaluer chez lui sa capacité de concentration. On entend souvent qu'ils ne peuvent pas rester concentrés très longtemps. Ce n'est pas ce que nous avons constaté. Nous avons donc passé beaucoup de temps à tester la durée du spectacle, ainsi qu’à chercher le rythme juste. Nous avons remarqué qu'il faut à l'enfant des variations, des changements, des stimuli multiples mais qu'il peut, à ce prix, rester très attentif sur 45 minutes. 2. Langage et images « Le meilleur de nos convictions ne peut se traduire par des paroles. Le langage n’est pas apte à tout. » Johann Wolfgang Von Goethe Quel langage pour les tout-petits ? Quelle difficulté en tant qu'adulte et en tant que créateur que de se mettre à la place du toutpetit ! Comment savoir ce qu'il comprend, comment il reçoit une proposition artistique, comment il l'enregistre, ce qui guide son attention et son plaisir ? La première question qui vient à l'esprit c'est : « Est-ce qu'il comprend ? ». Au cours de notre travail, nous avons constaté que ce n'était pas tant la question de ce qu'il comprend ou non qui importait (l'enfant de 3 ans est d'ailleurs en permanence confronté à des choses qu'il ne comprend pas et les accepte pourtant comme telles). Non, ce qu'il nous importe d'explorer c'est par quel canaux et de quelles façons lui transmettre des sensations et des émotions. Un premier constat : il n’y a pas un seul spectateur mais une multitude de spectateurs réagissant les uns aux autres. Et c’est le spectateur qui crée le spectacle. Même très jeune, l’enfant accroche ou n’accroche pas. La difficulté pour un créateur est donc de trouver le langage, le ton, la juste manière qui peut être captée par l’imagination du spectateur3. Car avec un public de jeunes enfants, on observe un phénomène de réactions en chaîne : Lorsqu'un enfant se met à pleurer ou à rire, très souvent, les autres suivent le mouvement. Il est donc vital pour le spectacle de développer ce langage, ce rythme propre qui respectera la sensibilité du plus grand nombre d'enfants. Deuxième constat : Un jeune spectateur suit tout de façon microscopique. Le jeune spectateur devient témoin vivant du spectacle dans tous ses éléments. Les adultes oublient souvent de regarder les éléments non-essentiels d’un ensemble. Un enfant a tout vu et il l’a vu 11 en détails. Par contre, il perd souvent le fil du contenu narratif.2 C’est pourquoi nous nous attachons à créer de petites capsules plutôt qu’une seule et même histoire. Cela permet, qui plus est, de correspondre au rythme propre à l'enfant de cet âge qui a besoin de relance régulière. Absence de texte et importance du regard Nous avons choisi de ne pas utiliser la parole en tant que langage privilégié. Non pas que le jeune enfant soit incapable d'en goûter l'intérêt mais nous souhaitons mettre à l'honneur d'autres langages tout aussi familiers, voire plus familiers, pour les enfants que celui des mots. La musique, l'expressivité des physionomies, les émotions, le mouvement, la danse, les objets et les marionnettes ont des langages propres que le tout-petit enfant à l'habitude de décoder. Ceci ne veut pas dire que nous n'utiliserons aucun mot. Mais ces mots sont prononcés pour leur musicalité ou en tant que matière sonore plutôt qu'en tant que signifié. Les mots ou onomatopées, dans ce cas, sont une partition musicale, une matière au même titre qu'une autre matière physique. Par ailleurs, le regard des comédiennes, directement orienté vers le public nous est apparu comme un moyen de communication essentiel et dont nous ne pouvions pas nous passer. En effet, le tout jeune public ne tolère pas facilement le quatrième mur et a besoin du contact visuel direct. Car le regard des comédiennes, loin du sous-titre, inclut l'enfant dans l'action, il partage l'émotion ressentie, il invite à l'identification du petit spectateur, il commente, il amène l'humour, il offre à l'enfant une respiration, une pause et, très souvent même, un accompagnement qui le rassure et le guide. Le langage des sens A 3 ans l'enfant appréhende le monde à l'aide de ses 5 sens, le seul sens de la vue ne suffit pas et n'est pas son sens de prédilection. En tant qu'adulte nous sommes drillés à l'observation et à la déduction visuelle mais chez l'enfant de 3 ans, l'ouïe ou le toucher, par exemple, semblent prendre le pas sur la vue. Chez le tout-petit de 1ans, d'ailleurs, c'est le goût qui prédomine dans tous les types de découvertes. Ainsi, nos tous jeunes spectateurs de 3 ans ne sont pas encore rompus au « regarder mais pas toucher ». On a d'ailleurs vu des enfants assister à des spectacles en reproduisant les gestes des comédiens, ou en reniflant, en parlant etc...C'est pourquoi il nous parait essentiel de nous adresser à tous leurs sens afin de les captiver au mieux. Par l'identification aux comédiennes, nous veillons à stimuler les 5 sens des enfants. Nous explorons les chaussures à travers leur modèle, leur couleur ou leur forme bien sûr, mais aussi 2 Cfr. Question de théâtre : quel langage théâtral pour le petit monde ? p.14 12 à travers le bruit qu'elles produisent, leur odeur évidemment ou leur texture et même leur goût. A la fois inattendue et variée, cette approche reproduit les modes de découverte habituels des enfants et les rassemble autour d'un langage qui leur est familier. Un langage multiple Le langage théâtral peut toucher à l’abstrait. Le théâtre peut créer une ambiance de découverte, d’écoute, une relation de confiance et de compréhension, même avec des moyens inconnus et souvent bizarres et inattendus, comme le font la danse, l’installation plastique, les formes ouvertes, ou encore les pièces pour les tout-petits.3 Il nous semble donc important pour créer cette ambiance d'avoir recours à plusieurs langages à l'intersection desquels le jeune spectateur créera sa perception unique. Que ce soit au moyen du langage musical, celui de la lumière, des corps et des expressions ou encore la modulation du décor, nous tâchons de respecter une même courbe, un même parcours. La dramaturgie se décline alors à travers plusieurs langages qui se font échos et auxquels les enfants peuvent s'accrocher selon leur sensibilité. Cette dramaturgie multiple permet à l'enfant de voyager librement dans le spectacle au gré de sa curiosité. Comme plusieurs portées musicales, les signes se superposent et offrent à l'enfant de multiples points d'accroches qui se répondent. Car l'enfant, qui ne hiérarchise pas ces signes, les perçoit « en vrac » et les associe à sa façon bien unique. Chaque enfant reçoit et perçoit donc le spectacle d'une façon bien différente qui lui est propre. Il va inventer des choses qu’il n’a pas vues mais qui sont nées et associées par ce qu’il a ressenti au moment de la rencontre théâtrale. Il est le témoin d'un processus bien orchestré dont son imagination est le moteur. Le théâtre : une présence ici et maintenant Enfin, pour un très jeune public, le théâtre, c’est l’art du moment présent. Attitudes corporelles, intonations, jeux de physionomie, danse, mouvement et musicalité, c’est cela que 3 Question de théâtre, op.cit., p. 26 13 les enfants ressentent pendant une représentation4. L’enfant aime observer, regarder, être spectateur, être témoin d’une action directe et vivante. La présence physique des acteurs devant le jeune public est essentielle.5L’enfant, sensible et ouvert, comprend ce qu’il se passe devant lui sans toujours pouvoir l’exprimer. Dans la recherche donc du langage à utiliser pour les petits enfants, nous sommes convaincues que la qualité de présence a toute son importance. J'entends par là, une présence entière et concrète, une disponibilité presque palpable et qui mobilise tout le corps et l'attention des comédiens. L'enfant est parfaitement capable de distinguer cette qualité d'attention, cette disponibilité et d'accorder son écoute à cette présence vivante. Cette dernière fait sens pour eux et peux tenir lieu de langage à part entière. 3. Des enjeux majeurs Nous souhaitons que notre spectacle aborde les enjeux auxquels l'enfant est confronté de 3 à 6 ans. Ils peuvent être très concrets (par exemple, faire ses lacets) mais aussi d'une importance capitale pour la construction de sa personne. La prise d'autonomie est sans doute l'enjeu capital pour l'enfant de cette tranche d'âge. Grandir : vers l’autonomie et la fierté de l’enfant L’Autonomie : Clé de l’intelligence, de la sécurité, nécessaire pour se sentir un être à part entière. De 18 mois à 3-4 ans l’enfant à accès à l’autonomie physique c’est-à-dire une capacité plus grande à déambuler sans aide, à explorer l’espace mais aussi à se débrouiller seul pour tous les actes du quotidien : se laver, s’habiller, aller aux toilettes, manger, se coucher. Ce début d’autonomie le sépare un peu plus de sa mère. C’est aussi le chemin vers l’autonomie motrice qui concerne d’abord son buste et ses bras puis gagne son bassin et ses jambes. Il peut alors déplacer des objets, se déplacer lui-même en restant assis sur le sol, ou marcher à quatre pattes. Elle culmine au moment où, debout sur ses deux jambes, il peut se risquer seul à la marche.6 Lorsqu’il arrive à la crèche ou à l’école, il enlève ses chaussures, pour enfiler ensuite ses pantoufles. A proximité de l’armoire à chaussures et du vestiaire, on se sépare de papa et maman et on les retrouve en fin de journée. C’est un endroit de rituel, de passage. La chaussure est souvent un objet qui résiste. A 4 ans, alors qu’il peut déjà enfiler ses vêtements seuls, il ne sera pas encore capable de faire ses lacets, bien qu’il ait envie de faire tout seul. 4 5 6 Question de Théâtre, op.cit., p. 16 Question de théâtre, op. cit., p.17 Grandir, Claude Halmos, Livre de Poche 14 On comprend ici aussi comment un spectacle entièrement dédié aux chaussures évoque pour l'enfant des situations, des défis et des victoires encore touts récents et concrets pour lui. Jouer et inventer De plus, l'expérience du jeu est fondamentale à cet âge. Par le jeu, l’enfant acquiert la maîtrise du monde. A cette période l’imaginaire tient une grande place dans ses jeux de poupée ou de métiers. Quand il est avec des camarades, il joue à la marchande, au docteur, au papa et à la maman ou à la maîtresse, avec un certain nombre d’accessoires simples pour faire « comme si ». A 3-4 ans, sa créativité se développe. Il utilise de façon variée un même matériel de jeu7. Nous avons donc à cœur, dans le spectacle, de rencontrer et de stimuler cette soif de jouer de l'enfant. En utilisant les chaussures de 1001 façons, nous nous rapprochons d'un mode d'imagination de l'enfant: inventer un univers ou une histoire et intégrer tout ce qui l'entoure dans cet imaginaire. Les histoires et les personnages que nous créons, nous avons veillé à les puiser dans l'univers de jeu enfantin ou de celui des contes comme par exemple une sandale qui devient un cosmonaute ou une bottine qui devient un loup. Trouver sa place parmi les autres L'enfant de 3 ans découvre à l'école sa différence avec les autres enfants et ce qui fait sa spécificité propre. Il apprend à se positionner face aux autres, à respecter les autres et à se faire respecter. Il définit son territoire aussi, apprend le partage et les règles qui régissent la micro société qu'est sa classe de maternelle. Dans nos résidence en école, nous avons de nombreuses fois observé combien la place sur une chaise ou dans la file était importante à leurs yeux et comment elle semblait symboliser leur valeur au sein du groupe. Cet enjeu, comme celui de l'apprentissage des relations, nous l’intégrons à travers la relation entre les deux protagonistes du spectacle. Ces deux femmes, qui sont comme des sœurs, passent en effet par une large palette d'émotions l'une envers l'autre. Et elles expérimentent les enjeux de propriété, de territoire, de rivalité etc. 7 Le développement de l’enfant au quotidien, p. 150 15 III. MISE EN Scène 1. Les chaussures comme point de départ A scratch ou à lacets, ouvertes ou fermées, vernies ou salies, d'intérieur ou d'extérieur, il y a des chaussures pour tous les usages, pour tous les profils et pour toutes les tailles. Au début de nos recherches, nous avons simplement commencé par rassembler des kilos et des kilos de chaussures les plus variées qui soient. Nous avons alors joué sur les classements, les dynamiques, les associations, les tableaux, les histoires, les couleurs et les matières. Nous nous sommes aperçus que les chaussures portaient naturellement en elles des histoires ou des images qui parlaient d'elles-mêmes. C'est avant tout la matière qui guide le travail. C'est elle qui raconte, c'est elle qui se prête ou non à être déformée, portée, manipulée, associée ou dissociée. Car c'est bien la matière qui m'intéresse avec sa présence réelle et concrète, sa texture, sa couleur, son odeur, son bruit... Lorsque l'on souhaite travailler autour de la matière chaussure, de nombreuses pistes d'explorations se présentent. J'ai choisi, entre autres, d'en faire tantôt un personnage, tantôt un objet ayant une autre fonction que celle d’une chaussure, tantôt encore un animal, ou bien une marionnette, ici manipulée à la main, ici manipulée au pied. Tantôt la chaussure vit par elle-même, comme un être à part entière, tantôt, elle évoque une personne qu'on ne voit pas. Certaines chaussures composent un tableau scénographique dont on peut tirer toute une histoire, certaines autres s'entassent pour former un mur, un meuble ou une nouvelle matière. Mon but est de faire des chaussures des objets vivants et de réaliser une galerie de personnages attachants aux prises avec des petits et grands défis dans lesquels les enfants puissent se reconnaître. Dans ce travail, à l'aide de la musique, les images apparaissent et se succèdent de façon fluide ou hachée. Ce sont inévitablement les chaussures qui sont au centre du travail, qui sont le fil conducteur, qui invitent le spectateur à emboîter le pas pour suivre le parcours du spectacle. 2. Les enfants comme point de repère Des classes partenaires De façon parallèle au travail d'exploration de la matière-chaussures, nous nous tenons à proximité de notre public cible, les enfants. Dès le tout début du travail, nous avons tenu à avoir pour témoins de nos recherches les enfants d'écoles maternelles dans lesquelles nous étions en résidence. Nous pouvions ainsi prendre en compte la réaction des enfants et immédiatement adapter et orienter nos recherches dans des directions et des rythmes adaptés à nos jeunes spectateurs. 16 Que ce soit en testant de petites séquences mises au point en l'absence des enfants ou en animant pour eux des jeux autour des chaussures, nous nous sommes constitué un réservoir d'histoires, de sujets, d'enjeux, de soucis propres aux enfants qui nous servent de repères et de guides pour être au plus proche d'un langage qui leur soit véritablement adressé. Une fois le travail de construction plus avancé, nous gardons à cœur de maintenir le partenariat initié avec le public cible. Des rencontres avec des spectateurs sont donc prévues tout au long du processus de création pour recueillir des réactions et pouvoir adapter au fur et à mesure le spectacle sur base de leur sensibilité à certaines scènes, ou en cas de rythme trop rapide ou trop lent chez un public si jeune, les réactions pendant la durée du spectacle sont les commentaires les plus parlants et les plus instructifs car l'enfant réagit dans l'immédiateté et laisse sortir ses émotions lorsqu'elles sont fortes. Il est très important de pouvoir entendre au vol ces réactions car les échanges après le spectacle sont souvent moins riches. Les enfants n'ont pas encore acquis la capacité d'analyser le spectacle, pas plus qu'ils n'ont de sens critique très développé. Il est dont essentiel à mes yeux de faire voir le spectacle par de nombreux groupes différents, afin de vérifier la récurrence des réactions. *Étape de travail à l’école maternelle de Flawinne, Juin 2015. µ 17 18 Des ateliers A côté de la recherche en résidence nous avons aussi construit des ateliers de jeu autour des chaussures. Nous nous en sommes aperçues, les enfants de cet âge n'ont pas pour sens privilégié celui de la vue mais plutôt celui du toucher, de l'odorat, de l'ouïe. Lorsque nous arrivions en classe avec plusieurs paires de chaussures, les enfants avaient systématiquement envie de prendre les chaussures, de les porter, de les toucher, de les renifler et c'est bien normal, tant elles sont attractives ! Dès lors, au Cocq'Arts Festival en mai 2015, lors de notre premier extrait public, nous avons proposé divers ateliers créatifs autour des chaussures allant de jeux théâtraux à la création d'installations inventives. L'élan et l'envie des enfants mais aussi de leurs parents nous a confortés dans l'idée que le spectacle pouvait vraiment aller de pair avec un atelier et même qu'ils se complétaient intimement dans le parcours de l'enfant. Lors de la tournée, nous proposerons aux écoles et aux centres culturels des ateliers créatifs autour des chaussures qui poursuivent d'une façon plus active la complicité trouvée entre adultes et enfants pendant le spectacle. Selon ce principe, deux journées « parents-enfants » ont d'ores et déjà été programmées au Wolubilis dans le début de l'année 2016. Nous espérons pouvoir multiplier ce genre d'initiatives qui nous semble complète et riche d'échanges. Tout comme nous envisageons de nous rendre en classe avant ou après les représentations pour y animer un atelier de jeu autour des chaussures. 19 3. Ecriture à l'épreuve du plateau Au point de départ, nous avons rassemblé de très nombreuses paires de chaussures que nous avons disposées à vue afin de les laisser nous inspirer. Comme expliqué plus haut, la recherche portait sur l'exploration des multiples moyens d'animer et de faire vivre les chaussures. Allant de la manipulation en tant que marionnettes, à l’interprétation de personnages en passant par la construction d'objets ou de tableaux, nous nous sommes laissé inspirer par les matières qui imposaient leurs propres dynamiques, leurs propres images. De là sont nés des histoires, des personnages et dans la foulée des dispositifs permettant de montrer ou de cacher selon les besoins de nos histoires. Ce travail nous a très vite conduit vers la question du focus et du castelet. Selon le point de vue et selon ce qu'on laisse voir d'elle ou de celui qui la porte, une chaussure peut laisser entrevoir des images très variées. Nous avons donc travaillé le cacher-montrer, l'apparaitre-disparaitre, la partie et le tout, utilisant des accessoires pour personnifier les chaussures ou des rideaux pour ne laisser voir que les pieds par exemple. Nous avons très vite accumulé une matière riche et foisonnante. Il semblait pouvoir naitre autant d'histoires et de types de manipulation qu'il y avait de paires de chaussures. Nous avons donc sélectionné une série de séquences et constitué un enchaînement entre celles-ci. A la recherche d'un fil rouge, c'est tout naturellement que nous avons fait des deux comédiennes manipulatrices les « joueuses » fantaisistes d'une sorte de grenier à chaussures cherchant à faire vivre les chaussures au fil de leurs humeurs et de leur imagination. Mais l'absence de parole et de récit à proprement parler ne signifie pas absence de dramaturgie. Dans ce type de spectacle, la dramaturgie est bel et bien présente et nécessaire. Comme évoqué plus haut, elle doit trouver sa cohérence à travers tous les différents langages utilisés et cela demande exigence et vigilance. L'écriture dramaturgique se fait à l'épreuve du plateau, à coup d'essais et erreurs et de recherches à même la matière (qu'elle soit celle des chaussures, celle du décor ou celle des corps). A ce jour, c’est toujours la matière des chaussures qui a guidé nos choix dramaturgiques et artistiques. C'est elle que nous avons souhaité mettre au centre et c'est elle qui reste le principal vecteur d'imaginaire, le principal critère de sélection. 20 IV. SCÉNOGRAPHIE 1. Note d’intention Nous nous sommes donné pour contrainte que notre spectacle soit très léger techniquement et que les effets sonores et lumineux soient entièrement induits depuis la scène. Nous prévoyons un décor léger et un espace de jeu assez réduit pour pouvoir jouer dans des endroits peu spacieux et techniquement peu équipés, comme des écoles ou de petits centres culturels. Une structure centrale composée de boites de même taille, empilées les unes sur les autres rappellent les boites à chaussures. Ces boites s'ouvrent sur différentes hauteurs, par des trappes et des portes qui peuvent servir de castelets et laisser apparaître les ressources au fur et à mesure du spectacle de façon ludique. La lumière s'intègre au creux de ce décor pour en révéler l'un ou l'autre aspect, l'un ou l'autre angle et agrandir ou réduire le focus. Le souhait de concevoir une scénographie légère découle aussi tout naturellement de celui de faire la part belle aux chaussures. En effet, cet objet, déjà si parlant et que nous souhaitons faire passer au premier plan, doit être mis en valeur, afin d'exprimer le maximum de ses possibilités. Que le décor soit simple en couleur, en matière et en forme et les chaussures ressortirons davantage. L'apparence des comédiennes elles-mêmes devra être suffisamment discrète pour permettre aux chaussures de prendre la vedette. * Étape de travail au CC de Perwez - décor en cours de construction, Septembre 2015. 21 2. L’espace/Décor/Chaussures Par Sylvianne Besson Dans cette scénographie, l’idée première était de jouer avec l’accumulation. Nous voulions que le décor renvoie à un univers de collectionneuses, d’archivistes, de "gardiennes de chaussures". Nous avions dans la tête l’image de piles de boites à chaussures et d’armoires pleines de portes. Nous rêvions de petits mondes reflétant le « milieu naturel » des chaussures. Pour la structure nous nous sommes inspirées des vieilles boites à archives et des clapiers à lapins: des boites toutes de la même taille et de la même matière pouvant évoquer une infinité d’espaces similaires et interchangeables. L’intérieur des boites, au contraire, se doit d'être très personnalisé. Le côté modulable de la structure était essentiel pour éviter un décor figé et ne pas cantonner les comédiennes à un seul espace de jeux. C’est pourquoi toutes les boites ne sont pas fixées à la structure. Certaine sont même démontables. De même, les portes s’ouvrent à 180 degrés, fermant ou ouvrant les espaces et modifiant ainsi l’image au gré des besoins. *Sources d’inspiration 22 3. Les Costumes Par Perrine Langlais Les gardiennes de chaussures seront vêtues d'un costume assez classique avec des matières nobles et de petits détails couture élaborés afin de laisser place à la curiosité esthétique. Les costumes s'inspirent des vêtements des demoiselles de l'époque 1920, ces jeunes dames étaient très coquettes, tirées à quatre épingles, et leurs toilettes étaient très raffinées. Les costumes des gardiennes de chaussures seront issus de la tradition et de la modernité. La modernité sera amenée par le graphisme du passepoil ainsi qu'une modification du patronage plus contemporain. *Croquis 2015 23 4. L'éclairage Par Clément Papin Nous souhaitons que le spectacle soit autonome techniquement parlant. Un maximum de nuances lumineuses sera apporté depuis la scène avec un système d'éclairage intégré au décor et actionnable depuis le plateau. La lumière doit contribuer à gérer en douceur les transitions entre les différentes capsules qui constituent le spectacle. Chaque boite du décor pouvant servir de castelet, elles sont toutes éclairées indépendamment et contribuent à resserrer le focus sur l'action. Le changement d'échelle provoqué par la manipulation à la main de certaines chaussures est compensé par un éclairage qui met leur action et leur univers propre en valeur. Ayant constaté que les changements lumineux trop brusques pouvaient provoquer de la peur et des pleurs chez certains enfants, nous sommes attentifs à conserver des sources lumineuses douces et permanentes tout au long du spectacle. C'est sources servent de point de repères et tiennent lieu de veilleuses. 5. L’univers sonore Par Antonin De Bemels La Tête à l’envers m’a sollicité pour deux choses. Tout d'abord proposer des extraits musicaux pour soutenir le jeu, et parfois aussi articuler la dramaturgie. Pour ce faire, je me suis dirigé aussi bien vers des morceaux de musique électro-acoustique intimiste, comme ceux de GoGooo ou Empress, que vers des morceaux plus enlevés extraits du répertoire de Chet Baker ou de Gershwin. Ce mélange de style, voulu par l'équipe de création, me paraît judicieux pour évoquer un objet comme la chaussure, qui traverse les siècles sans perdre de sa grande valeur symbolique (et pratique!), sans jamais paraître anachronique ou obsolète. L'autre chose qu'on m'a demandée est la création d'ambiances sonores pour encadrer certains des "tableaux" envisagés. Pépiements d'oiseaux et ruisseau lointain pour l'histoire de la petite sandale perdue dans la forêt, respiration rauque et bruits de radio brouillée pour l'épisode lunaire... Après la première session de travail, un univers a commencé à se former, plein de surprises et de petits moments poétiques. 24 V. FICHE TECHNIQUE Equipe en tournée : 2 comédiennes. Personnel demandé : 1 personne connaissant les lieux, l'installation électrique, pouvant aider au déchargement du décor, capable de faire des réglages lumières et d'assurer une régie simple. Décor : Deux douzaines de boîtes en bois de 30x30x40cm, munies de portes, ou sans, des chaussuresaccessoires-marionnettes. Montage : 2h00 Démontage : 1h00. Espace de jeu nécessaire : Ouverture minimum : 5,00m Profondeur minimum : 3,50m Hauteur minimum : 3,00m Sol noir et propre, dans l'idéal tapis de danse noir. Lumières : 3 PC en Face en blanc, voir besoin de diffusant (Lee 132) si lentilles claires, des volets peuvent être un plus. 3 PC en contres en 200. Centrés, 1,50m entre chaque. Une console lumières munie de subs. 1 système d'éclairage dimmable pour le public (quartz, cycliodes, etc...) 5 circuits 2kw (éclairage public inclus). La Compagnie amène tout un système d'éclairage en LED installé dans le décor géré directement par les comédiennes. Cette installation nécessite 3 arrivées directes au plateau, une à jardin, une à cour, une au lointain. Celle du lointain servira à brancher le son. Le tout ne consommera pas plus de 3kW. Son : La Compagnie est autonome. 25 VI. Création ET DIFFUSION 1. La création La période et lieux de création Introduction La Compagnie La Tête à l’Envers accorde beaucoup d’importance à rencontrer ses publics en cours de création. C’est pourquoi des essais-impros sont, préalablement au travail sur le plateau, organisées dans des classes de maternelle afin de cibler au mieux notre tranche d’âge, de déceler le plus rapidement possible des incompréhensions et de mieux discerner les centres d’intérêts de notre public visé. Chaque séance est suivie d’un échange avec les enfants et leur institutriceaccompagnateur. Différents bancs d’essais sont également organisés avec des théâtres ou centres culturels partenaires de création avant la présentation du spectacle aux Rencontres de Huy en août 2016. Le Centre culturel d’Eghezée nous accueille à différents moments de la création afin d’inviter des « classes partenaires » au projet. Ces « classes partenaires » viendront assister à différentes étapes de création à la suite desquelles nous échangerons afin de faire évoluer notre spectacle. C’est donc un vrai partage entre des artistes en création et des élèves. Certaines classes (école maternelle de Flawinne) ont eu la chance de suivre le projet depuis sa naissance sur papier jusqu’à ses premières formes théâtrales. Toutes ces étapes de création nous permettent d’affiner notre spectacle. Ceci, dans le but qu’il soit le plus « juste » possible, au plus proche de notre public cible. 26 Calendrier de création JUILLET 2014 -Formation marionnette pour tous petits avec Morgane Prohackza -Expérimentation à la crèche « la Cajolière », à Namur. 2015 -23 au 27 Mars 2015 : Résidence de création au Centre culturel de Perwez -27 au 30 Avril 2015 et du 26 au 29 mai 2015: Centre culturel de Perwez -6 juin 2015 : Banc d’essai/ Atelier ouvert dans le cadre du Cocq’Arts Festival à Ixelles. -8 au 18 Juin 2015 : Résidence de Création au Théâtre des Zygomars à Flawinne et phase d’observation et de recherche avec les maternelles de l’école communale de Flawinne -29 juin au 10 Juillet 2015 : Centre culturel d’Eghezée, Travail de recherche+ bancs d’essais avec les enfants des plaines de vacances 27 -1er au 7 septembre 2015 : Construction de la scénographie aux Ateliers de la Guimbarde -7 au 18 septembre 2015 : Résidence au Centre culturel de Perwez. -21 septembre au 2 octobre 2015 : Résidence au Centre culturel de Gembloux -5 au 30 octobre 2015 : Résidence au Palais des Beaux-Arts de Charleroi 2016 -21 -25 mars 2016 : Résidence au Centre culturel d’Eghezée : Affinage de la lumière et scénographie -11 -15 avril 2016 : Bancs d’essais au Centre culturel de Perwez -26-28 avril 2016 : bancs d’essais au Centre culturel de Waremme -2 au 4 mai 2016 : bancs d’essais au Centre culturel d’Eghezée 9 au 12 mai : Bancs d’essais au Petit Théâtre Mercelis et visionnement présélection pour les rencontres jeune public de Huy -Fin mai : participation au Festival Pépites (Charleroi). -Début juin : représentation dans le cadre du Festival Cocq’Arts à Ixelles. 2. Les perspectives de diffusion Perspectives de diffusion « Shoes » (titre provisoire), sera présenté au pré-jury des Rencontres Jeune Public de Huy en mai 2016 au Petit Théâtre Mercelis à Ixelles, et nous l'espérons, aux Rencontres Jeune Public de Huy en août 2016. Programmation Le spectacle est d’ores et déjà programmé à date fixe pour une représentation au Petit théâtre Mercelis d’Ixelles en octobre 2016 ainsi qu’au Festival Pépites en mai 2016 et au Cocq’arts Festival en juin 2016. Vous trouverez en annexe d’autres lettres d'intention de programmation de différents acteurs culturels. Par ailleurs, la Compagnie travaille en étroite collaboration avec une chargée de diffusion, Christine Dejean, de MTPMemap qui veillera à faire connaître le spectacle en Belgique mais aussi au-delà de nos frontières. 28 Une diffusion à l’étranger Un précieux partenaire Le Tas De Sable Ches Penses Vertes8 La compagnie la Tête à l'Envers est soucieuse de jeter des ponts avec l'étranger, tant pour y développer la diffusion de ses spectacles que pour y voir naitre une collaboration, des échanges d'expériences et de procédés. C'est pourquoi nous nous sommes tournés, pour cette quatrième création vers le Tas de Sable Chès Penses Verte. Dirigée par Sylvie Baillon, la structure est Pôle des Arts de la marionnette en région Picardie et Lieu-compagnie marionnette. Éric Goulouzelle en est le co-responsable artistique. Le Pôle accueille des équipes artistiques et accompagne de jeunes artistes dans leur insertion professionnelle. C’est un lieu de formations, ouvertes à différents publics. Organisant des temps forts marionnettiques Le Tas de Sable – Ches Panses Vertes propose, outre une programmation sur tout le territoire picard, des ateliers de pratique et des échanges entre artistes et publics. En partenariat avec divers réseaux – régionaux, nationaux et européens – la structure œuvre à une meilleure (re)connaissance des Arts de la marionnette. Les créations de la compagnie Ches Panses Vertes sont au cœur du projet artistique du Pôle. Suite à la présentation de notre dossier de création, nous avons eu la chance de rencontrer Sylvie Baillon, la directrice artistique du TSCPV afin de lui faire connaître notre projet et de solliciter auprès d'elle un parrainage ainsi qu'un regard expérimenté sur notre travail. C'est en effet pour nous une occasion très précieuse d'ouvrir notre travail au-delà de nos frontières, de recevoir un regard bienveillant et expert en matière de création marionnettes pour les tout-petits mais surtout, de lui donner dès le berceau une dimension internationale, une opportunité de visibilité hors de nos frontières. 8 Le Tas de Sable – Ches Panses Vertes, compagnie-lieu de création, de recherches artistiques et culturelles autour des Arts de la marionnette, développe ses projets en quatre grands axes : lacréation, le compagnonnage, la fabrication et la transmission, au service des artistes et des publics. Un cinquième axe traverse les quatre premiers : la recherche. Le Tas de Sable – Ches Panses Vertes cherche toujours à repousser les limites, encourager les innovations et favoriser la réflexion. Son terrain de jeu : de la Picardie au monde entier en passant par l’Europe. 29 Car nous avons pu le constater encore très récemment avec notre dernier spectacle « Crac Dedans », joué l'été dernier Au Bonheur des Mômes au Grand Bornand, le public français a une sensibilité tout autre et peut réserver à un spectacle un accueil tout spécifique que nous ne voudrions pas manquer. Suite à notre entretien avec Sylvie Baillon, nous avons mis au point un calendrier de travail, une programmation pour faire voir notre projet à Amiens et envisagé la participation au festival « Marionnettes en chemin » en mai 2016. Nous nous réjouissons de cette collaboration qui est venu colorer notre progression d'une nouvelle lumière. Autres liens à l'étranger Par ailleurs, nous souhaitons porter haut les couleurs et la vitalité du jeune public belge à l’étranger. Comme dit plus haut, nous avons participé cet été aux « Coups de Pouces » du festival Au Bonheur des Mômes au Grand Bornand avec notre dernière création «Crac Dedans ». Dans le cadre des « Coups de Pouces », l'occasion est donnée à des jeunes compagnies telles que la nôtre de rencontrer de nombreux programmateurs et professionnels européens. A de nombreuses reprises, nous avons pu présenter notre projet « Shoes » qui n'a pas manqué de susciter un vif intérêt auprès des programmateurs étrangers. Le fait notamment que ce spectacle soit sans paroles lui permettra très probablement de tourner hors de la francophonie. D'autre part, nous avons effectué, en novembre 2012, un voyage de promotion au Québec avec l’aide du « BIJ » pour faire connaitre le travail de la Compagnie outre-Atlantique. Nous comptons bien entendu relancer nos partenaires sur place, via notre diffuseuse québécoise, afin de faire connaître cette nouvelle création au Canada. Nous espérons également pouvoir participer à nouveau au festival international jeune public au Burkina Faso ainsi qu’au Festival « Cep Party » en France qui nous a donné l’opportunité, l’année suivante, de tourner dans la Région de Nantes pour plus de 10 dates. La directrice du Festival nous a déjà fait part de son souhait de venir voir cette nouvelle création cet été aux Rencontres de Huy. Et bien qu’il soit inapproprié de parler de la Flandres comme d’un pays étranger, nous démarchons également pour pouvoir y tourner, notamment en établissant un lien avec le Bronks. Nous bénéficions également du réseau créé par notre diffuseur, MTP Memap, qui a fait tourner entre autre les spectacles de la compagnie Chaliwaté qui ont fait le tour du monde. La survie d’une compagnie jeune public non-subventionnée comme la nôtre dépend de la diffusion et nous en faisons un cheval de bataille et une priorité. Et nous comptons bien nous inscrire dans la durée et faire encore partie du paysage jeune public dans 30 ans ! 30 Expériences antérieures « Debout! », premier spectacle de la Compagnie La Tête à l'Envers a été joué dans divers festivals : au festival "Courant d’air" du Conservatoire royal de Bruxelles, aux Rencontres jeune public de Huy en août 2010, à l'Opération « Noël au Théâtre », au Festival « Cep Party » de Vallet (France), au festival du Théâtre Eclair (Burkina Faso), aux Rencontres Entrevues (le off). Il a également été accueilli dans différents Centres culturels et théâtres (Théâtre de Namur, Théâtre Mercelis, Centre culturel de Jemappe, Molenbeek, Rebecq, Flobecq, Evere et bien d’autres). « Sur le fil », notre deuxième spectacle, a permis à la compagnie d’étendre son réseau et de rencontrer de nouveaux acteurs culturels tels que la Maison de la Marionnette à Tournai, le CC d’Ourthe et Meuse, le CC d’Ottignies, le CC de Thuillies, Erquelinnes, Beloeil, Soignies,… Enfin, « Crac dedans », notre dernière création présenté à Huy cet été 2015, a été programmé au festival ‘Bruxellons’, à ‘Noël au Théâtre’, au festival ‘Au bonheur des mômes’ en France, et est d’ors et déjà programmé au CDWEJ, au Centre culturel de Ans, au Whalll, … Des relations de confiance Au fil de nos années de tournée, la compagnie a tissé des liens et bénéficie de la confiance de plusieurs programmateurs ou acteurs culturels. Ces relations de confiance ainsi que les « préachats » de la part de certains programmateurs nous donnent une garantie que nos futurs spectacles pourront rencontrer des publics variés. A l’heure où plus de la moitié des spectacles présentés à Huy se jouent moins de 10 fois, nous pouvons nous réjouir que nos deux premières créations ont chacune été jouées plus de 40 fois. Quant à notre troisième création ‘Crac dedans’ qui a été présentée cet été, il est trop tôt pour avancer des chiffres mais nous en espérons tout autant. 31 VII. PRÉSENTATION DE L’ÉQUIPE ARTISTIQUE 1. La Compagnie La Tête à l’Envers " La tête en bas, on voit le monde à l'envers, et puisque le monde vit à l'envers, ça remet les choses en place. L'image qu'on nous donne du monde étant à l'envers, c'est cul par-dessus tête qu'on commence à avoir une vue plus juste des choses. On est au moins en position de les reconsidérer. Sans que ce soit la tête qui commande. " Claude Régy C’est une jeune compagnie, créée en 2009 par Anne-Claire Van Oudenhove, Stéphanie Mangez et Melissa Leon Martin, toutes les trois issues d’écoles d’art dramatique belges. La Tête à l’Envers a trois créations à son actif : « Debout ! », 2010. Spectacle à partir de 8 ans. Mis en scène par Emmanuel Guillaume. Mention au Rencontres de Huy. Sélectionné dans la petite fureur de lire. Tournée entre 2010 et 2013. Le texte a été publié aux Editions Lansman, est traduit en Néerlandais et prochainement en espagnol. Debout est présenté depuis 2 ans sous forme de lecture-spectacle, notamment dans les milieux hospitaliers et pour les futurs enseignants. « Sur le Fil », 2012. Réécriture de Maeterlinck mêlant marionnettes et comédiennes à partir de 7 ans. Mis en scène par Jasmina Douieb. Tournée entre 2012 et 2015. « Crac Dedans », 2014. Spectacle à partir de 6 ans. Ecrit et mis en scène par Stéphanie Mangez. A entamé sa tournée en 2014 et est publié aux Editions Lansman. 32 La Tête à l’Envers, c’est une compagnie qui souhaite garder la tête dans les étoiles tout en ayant les pieds sur terre. Elle crée des spectacles aux thématiques fortes et qui s’adressent tant aux petits qu’aux grands. La compagnie souhaite créer des pièces ludiques qui sont des invitations à prendre du recul, à débattre, à réfléchir ensemble. Les représentations sont accompagnées d'un moment de rencontre avec le public autour de la thématique. Depuis septembre 2011, la Compagnie est membre adhérent de la CTEJ, la Chambre des Théâtres pour l’Enfance et la Jeunesse (www.ctej.be). Un article sur la Compagnie intitulé « La Tête à l’Envers et sur les épaules » a été publié dans « Le Petit Cyrano d’avril-mai 2012 » (http://www.ctej.be/cms/pdf/cyrano/cyrano133.pdf). Il retrace, sous forme d'interview, le parcours de la Compagnie et de ses fondatrices, soulignant le travail déjà accompli et évoquant les projets futurs. Extraits : « En voilà trois qui croquent le théâtre à pleines dents. N’ayant pas attendu qu’on leur conte quoique ce soit, elles ont choisi de raconter ce qui leur plaisait et ont créé leur compagnie dès la sortie des études. Elles présentent leur deuxième création ». (Cali Kroonen) En 2012, la compagnie a cofondé avec la compagnie de la Bête noire le « Cocq’Arts Festival ». Festival pluridisciplinaire qui se déroule en juin à Ixelles et qui se veut être la vitrine de la jeune création. Le festival prépare déjà sa cinquième édition ! www.cocqarts.be 33 34 2. Présentation du porteur de projet Anne-Claire Van Oudenhove est née en 1980. Elle est licenciée en Langues et Littérature romanes, agrégée de l'enseignement supérieur et licenciée en Théâtre à La Kleine Akademie. En 2010, elle fonde avec ses deux complices Mélissa Leon Martin et Stéphanie Mangez La Compagnie de Théâtre La Tête à l'Envers dans laquelle elle crée et joue les spectacles « Debout ! » et « Sur le Fil ». En parallèle, elle pratique l'improvisation théâtrale et dispense des formations dans ce domaine à destination de publics variés comme des hautes écoles ou des professionnels de l'enseignement. Par ailleurs conteuse et accordéoniste, elle diversifie ses publics et ses recherches. Enfin, dès 2012, elle commence la mise en scène de spectacles amateurs d'abord et professionnels ensuite. C'est juste à l'intersection entre sa formation artistique et sa formation d'enseignante que se trouve son goût pour la pédagogie et l'enfance qui la conduit très naturellement vers le théâtre jeune public. Elle y trouve en effet l'occasion d'une transmission et d'un échange privilégié avec le public si généreux de l'enfance. Parallèlement à cette activité scénique, elle développe des ateliers, des stages, des formations, des mises en scènes destinées à l'enfance et la jeunesse qui approfondissent sa réflexion sur l'art et l'enfance tout comme ils nourrissent sa pratique artistique. Un attrait pour la petite enfance En 2011, Anne-Claire devient maman et ajoute ainsi à son activité professionnelle un terrain d'exploration de l'enfance et de réflexion pédagogique. En 2013, sa curiosité éveillée par son expérience personnelle, elle décide d'explorer plus avant le théâtre pour les tout-petits. Elle s'inscrit donc au stage international sur le théâtre et la petite enfance organisée par le Théâtre de la Guimbarde en Belgique, en France et au Québec. Elle suit en parallèle la formation du FRAJE « Quand le théâtre s'invite dans les milieux d'accueil » destinés aux artistes et aux professionnels de la petite enfance. Enfin, elle explore l'outil de la marionnette auprès des tout-petits dans des formations du CDWEJ dispensées par Morgane Prohazca et Emilie Plazolle également accessible aux puéricultrices et enseignantes de maternelles. De ces expériences tout comme des rencontres avec les milieux de la petite enfance, AnneClaire ressort avec la détermination de créer un spectacle à destination des tout-petits. Convaincue de pouvoir y concilier exigence artistique et particularités de cette tranche d'âge, persuadée aussi de l'intérêt de rendre l'art accessible aux tout-petits, elle se lance aujourd'hui dans une aventure qui ne fait, elle l'espère, que commencer. 35 3. Présentation des autres membres de l’équipe Et quelle équipe ! Une création théâtrale est non seulement un travail de longue haleine mais aussi un travail d’équipe. Un atout non négligeable, c’est que nous avons déjà travaillé ensemble et nous savons que nous nous complétons, que nous avons tous la même envie de nous mettre au service du projet, du spectacle à créer. Mise en scène : Anne-Claire Van Oudenhove Assistante à la mise en scène : Adélaïde Huet Jeu : Melissa Leon Martin & Stéphanie Mangez Scénographie : Sylviane Besson Costumes : Perrine Langlais Création lumières : Clément Papin Conseillé sons : Antonin De Bemels Regard extérieur : Audrey Dero et Sylvie Ballon Chargée de diffusion : MTPMEMAP- Christine Dejean. Partenaires : La Guimbarde et le PBA de Charleroi, Tas de sable Ches Penses vertes, CC Perwez, CC Gembloux, CC d’Eghezée, Service culture d'Ixelles Un projet de la compagnie la Tête à l’Envers. 36 Adélaïde Huet Assistanat Diplômée du Conservatoire Royal de Mons en juin 2013, Adélaïde est cofondatrice d’une toute jeune compagnie théâtrale, le What if ? Collectif. Leur premier spectacle « La Colère du Mouton » de Brice Mariaule, mis en scène par Anton Kouzemin, fut cette année sélectionné aux présélections du festival jeune public de Huy. Elle a également joué dans « L’inquiétude d’être au monde » de Pascal Crochet et continue sa formation de comédienne en participant à différents workshops, notamment avec le Blitz Theater Group (ATHENS). Parallèlement à cet assistanat, elle travaille actuellement sur le nouveau projet de sa compagnie : « La Traversée du Désir », un spectacle autour de la figure féminine dans l’œuvre de Marguerite Duras. En 2016, elle renouera avec son attrait pour le théâtre jeune public en débutant la création de « Lilalullaby », son premier texte. Audrey Dero Regard extérieur Comédienne formée à l’Insas à Bruxelles, je suis depuis toujours fascinée par le théâtre visuel et d’objets. Divers workshop aux côtés d’Agnès Limbos, des Karyatides, de Christian Carrignon, d’Isabelle Darras m’ont permis d’explorer cette matière sensible. Ma recherche vise à élaborer un théâtre où tout se crée et se construit à vue, entretenant un lien fort entre l'objet et le manipulateur, un théâtre du petit qui joue avec les échelles, les codes et les références, le plus souvent en espace intime, pour permettre à une poétique singulière d'émerger. La Cabine Hip Hip Hip!-Instantanés poétiques est mon premier projet personnel (Export Import Festival Bronks, KrokusFestival Hasselt, RodeHond Leuven, De Werf, De Kopergietery, De Betovering La Haye, Kunstfest Weimar,..). Parallèlement, je développe d'autres petites formes visuelles, à destination des bibliothèques, et travaille comme interprète pour divers compagnies et metteurs en scène (Guy Dermul au Kvs, Emilie Maréchal à Océan Nord, Sybille Cornet, Cie Arts Nomades, Cie Oculus à Tours, NotchCompany). 37 Melissa Leon Martin Jeu Melissa est comédienne, danseuse et musicienne (violoncelliste). Diplômée du Conservatoire de Mons en Art Dramatique en 2008 de la classe de Frédérique Dussenne Elle est cofondatrice de la Cie de théâtre « La Tête à l’Envers » et du « Cocq’arts Festival », festival pluri-disciplinaire de la jeune création à Bruxelles. Elle est également agrégée de l’enseignement et décide après ses études artistiques de faire un Master en Gestion Culturelle à l’ULB. Parallèlement à cela, elle se forme à la danse Flamenco durant 6 années et termine son cursus académique au violoncelle à la suite duquel elle entame une tournée belge avec le groupe rock liégeois My Little cheap dictaphone. En 2016, elle assistera pour la 2ème fois, Patrice Mincke au théâtre du Parc dans un Molière. Elle tournera dans la websérie « Burkland » produite par la Rtbf et donnera des ateliers avec Promotion Théâtre. Stéphanie Mangez Jeu Depuis 2008, Stéphanie partage son temps entre le jeu, la mise en scène et l’écriture, un pied dans le théâtre jeune public, l’autre dans l’adulte. Elle est cofondatrice de deux compagnies théâtrales et d’un festival : la compagnie jeune public La tête à l’envers, la Compagnie théâtrale MAPS et le festival Cocq’Arts. En 2015, elle est en tournée avec le spectacle « Exils1914 » et elle a signé la mise en scène de « Crac dedans », présenté aux Rencontres jeune public de Huy et au Bonheur des mômes. Ses pièces éditées chez Lansman : « De mémoire de papillon », « Exils1914 », « Crac dedans », « Debout ! » où encore « La gueule à l’Envers ». Son prochain texte sera présenté en lecture à la Montagne magique en 2016. 38 Sylviane Besson Scénographie-Marionnette Sylvianne Besson débute ses études dans la peinture. Intéressée par les arts visuels au sens large, elle entreprend des études en scénographie à l’école des arts visuels de la Cambre à Bruxelles où elle découvre avec plaisir une grande diversité de techniques et de supports artistiques, affinant et affirmant sa créativité dans les différentes techniques proposées : peinture, construction, couture, marionnettes, création de masques. Toutefois, elle se rend compte qu’il manque à cette approche une dimension sociale et collaborative. Une fois diplômée, elle affine sa démarche artistique, qui l'amène à collaborer étroitement avec les metteurs en scène. Au fil du temps, elle se découvre un réel plaisir à ce travail collaboratif, auquel elle aime associer également les comédiens. C’est ainsi qu’elle suit une année à la Klein Académie, ainsi qu’une année d’atelier chorégraphique à Art-T afin d’expérimenter et d’interroger la place du corps sur scène. En parallèle de son travail de scénographe, Sylvianne intervient régulièrement au sein de projets socio-culturels afin d’animer des ateliers créatifs auprès d’un publique diversifié. Perrine Langlais Costumes La passion du costume et du vêtement s'est révélée très tard pour moi. Petite fille, je ne confectionnais pas de belles parures pour mes poupées mais je griffonnais plutôt leurs bobines et je leur arrachais les cheveux. Ce n'est que bien des années plus tard et après de multiples périples scolaires que j'ai intégré l'école Saint Luc de Tournai en Design du vêtement et j'ai poursuivi ma route à l’Académie des Beaux-Arts de Courtrai en Création de Costumes de théâtre. Je continue donc mes recherches sur le tissu, sur l'habit, en créant ma propre ligne de vêtements basée sur le souvenir « Perrine Chine », parallèlement à cela je crée des costumes pour le théâtre, et je suis régulièrement habilleuse sur des tournages. J'interviens aussi lors d'animation d'ateliers de créations de vêtements et costumes. Mon rôle est de sublimer le corps, de donner une histoire au vêtement, d'appuyer une rencontre entre le corps et le vêtement, je me régale à penser à une silhouette qui enfourcherait le vêtement que je crée. 39 Clément Papin Lumières Eclairagiste et régisseur. Après des études de Régie du Spectacle en France (Nantes), Clément s'installe à Bruxelles où il travaille avec des compagnies de théâtres Jeune Public (Les Mutants, La Têtes à l'Envers, La Bête Noire, les Carottes Sauvages...) et dans le milieu Hip-hop où il participe à la création de « Back To The Roots ». Très actif, il travaille en freelance pour le Centre Culturel des Riches Claires et le Botanique où il accueille spectacles et concerts. En parallèle, il tourne avec des projets musicaux (Cave Canem, Yew, My Little Cheap Dictaphone, Antoine Chance, BRNS, Frown-I-Brown, Glü...). Il est aussi l'un des fondateurs du « Kollectif Point-Barre » qui programme et organise des événements culturels, ainsi que le directeur technique du Cocq'Arts Festival. Antonin De Bemels Son Antonin De Bemels naît en 1975 à Bruxelles. Il est diplômé de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique) en 1997. Vidéaste et créateur sonore depuis un peu plus de quinze ans. Il a commencé par faire de la création vidéo et sonore pour le spectacle "Rivermen" du chorégraphe Bud Bumenthal, en 1999. Quinze ans plus tard, il est revenu à la danse contemporaine, pour les tout-petits cette fois, avec, par exemple, la création sonore de "Terre O" de Caroline Cornélis (pour laquelle j'ai d'ailleurs obtenu une bourse de la SACD). A ses débuts, son travail vidéographique est principalement axé sur la représentation du corps en mouvement et sur la relation dynamique entre images et sons. Il utilise alors le terme "vidéochorégraphies" pour désigner ses courts-métrages expérimentaux, montrés dans de nombreux festivals internationaux et souvent récompensés. Par ailleurs, il collabore régulièrement avec des metteurs en scène et chorégraphes, en tant que vidéaste et créateur sonore. Ces dix dernières années, il a ouvert son champ créatif à d'autres pratiques, telles que dessin, performances, installations... Ses derniers projets se situent au croisement de la sculpture, du mapping vidéo et du cinéma d'animation. Ses dernières créations : - "Triptyque Pulse" de Melanie Munt (Bruxelles, juin-octobre 2005) 40 - "La cacahouète" de Melanie Munt et Charley Case (2005) - "Babbel" de Melanie Munt, travail sonore en collaboration avec Thomas Turine (2007) - "Tout ce qui nous sépare" de Caroline Cornelis, Compagnie Nyash (2008) - "Itinéraire" de Melanie Munt (Porrentruy, Suisse, mars 2009) - "Terre O" par la compagnie Nyash (2013) *Fin de résidence au CC d’Eghezée, juillet 2015 41 VIII. BIBLIOGRAPHIE Livres théoriques - « Le Guide pratique de votre enfant de 3 à 6 ans », Anne Bacus, Marabout pratique - « Grandir », Claude Halmos, Livre de Poche, 2010 - « Le développement de l’enfant au quotidien. Du berceau à l’école primaire », Francine Ferland, Broché éd, 2005. - « Question de théâtre », théâtre de La Montagne Magique, avril 2011 n°17. Livres pour enfants - « Poppi, Petit ours brun se déguise », 2014, Bayard. - « Les chaussures », Didier Jeunesse, Mars 2010 Auteurs : Gigi Bigot,Pépito Matéo Illustrateur : Isabelle Chatellard - « Les souliers de Jacob », Agnès de Lestrade et Tom Schamp, Sarbacane édition, 2009 « Pieds nus », Rémi Courgeon, Seuil jeunesse, 2013 « La Chaussure du géant », Claire Arthur et Bruno Gilbert, Père Castor éd., 2007 « Suzie », James Sage, Circonflexe, 1998 « Petite chaussure », Michel Gay, Ecole des Loisirs, 1982 Sources d’inspiration diverses - « Down to Earth », Anna Vasof, 2014 Charlie Chaplin Tango/ claquettes/ flamenco Bottes de 7 lieues Diverses chansons Diverses expressions 42 X. COORDONNÉES Cie La Tête à l’Envers www.latetealenvers.be [email protected] 94, Rue A Smekens 1030 Bruxelles 0496/44.94.62 (Anne-Claire Van Oudenhove) 0474/66.94.58 (Melissa Leon Martin) 43 44