LA SAGA 2000-2001 DE LA DISTRIBUTION ET DU
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LA SAGA 2000-2001 DE LA DISTRIBUTION ET DU
www.dvsm.fr DISTRIBUTION La saga de la première décennie numérique Premier épisode N° 100 – Novembre 2011 – 8,90 euros ELECTRONIQUES EMBARQUÉES: L'autoradionesombrepas TÉLÉVISION : LESTÉLÉCOMS EN 2011 : JEUVIDÉO : La connexion en fer de lance Tout le monde est servi ! 10 ans d'évolution de la clientèle S O M M A I R E 60 LE CLOUD DU SPECTACLE Pour le numérique, avoir de la mémoire équivaut à être dans les nuages 62 LES CONSOMMABLES DANS LA LUMIÈRE Les CD, DVD et autres supports s’effacent : la lumière high-tech se propose pour la relève dans les rayons 6 DVSM INFOS 64 LES LEÇONS DE STEVE JOBS Cent fois, mais pas sans foi, les infos sont arrivées là. Toute l’actualité du numérique Le secret d’un succès : faire exactement le contraire de ce que font les principaux acteurs du numérique 22 UN TERRAIN PAS COMME LES AUTRES 66 LA PROPRE RÉVOLUTION Une décennie de vie et de vente au cœur de la révolution numérique DU NUMÉRIQUE En une décennie, l’EGP et les objets numériques comme ceux qui les vendent sont devenus exemplaires pour l’environnement 34 TV HIER : UN PASSÉ PAS SI SIMPLE Avant de se connecter, quand le téléviseur et la télévision changeaient de siècle 37 TV AUJOURD’HUI : LA CONNEXION PREND FORME Notre dossier sur la véritable actu TV de cette saison 40 TV DEMAIN : QUAD NEUF ! Où l’on parle déjà de hautes, très hautes définitions ! 70 ELECTRONIQUES EMBARQUÉES : 42 TÉLÉCOMS : TOUT LE MONDE L’AUTORADIO TOUJOURS EN PISTE Ah ! Si seulement les enseignes voulaient s’en apercevoir...! EST SERVICE ! On a passé le cap de 100 % de possession. Voici venir l’ère de l’ultra-mobile 74 AMÉLIORER LA SÉCURITÉ Avec la complicité de la FICIME, quelques points essentiels pour les PME 76 JOUONS LE JEU... VIDÉO Les clients du jeu ont peut-être plus changé que les consoles DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine N° 100 Parution du 10 novembre 2011. Prix du numéro : 8,90 euros. Abonnements : un an (10 numéros) : 89 euros Deux ans (20 numéros) : 178 euros. 46 LA NOUVELLE IMAGE S’EXPOSE Après dix ans pour effacer l’argentique, la photo numérique met ses charmes en lumière RÉDACTION, PUBLICITÉ, ADMINISTRATION, ABONNEMENTS : BP 50119 - 93271 Sevran Cedex. Tél. : 01 43 83 41 24 Fax : 01 43 83 26 33 - Email : [email protected] RÉDACTEUR EN CHEF : Yves Dupré. ASSISTANTE : Véronique Duhamel. PRINCIPAUX COLLABORATEURS : Geneviève Beauvarlet, Maria Geyer, André Jull, Christophe Perrier, Jérôme Larpège. DIRECTEUR ARTISTIQUE, 1 RÉDACTEUR GRAPHISTE : Max Pagis. COORDINATION : Armelle Ecouteau. 52 DU LOURD DESKTOP AU NOTEBOOK POUR TOUS En dix ans, le PC est à la fois resté lui-même et devenu un autre ER 56 LES HAUTES GAMMES TIENNENT SALON PUBLICITÉ : au support. Imprimé en France. Dépôt légal : à date de parution. ISNN, 1626-7702. On pourrait les croire statiques face à l’histoire mais, audio ou vidéo, elles vont influencer les produits du cœur du marché de demain * DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine est une publication éditée par Retail Dynamik France* SARL. 73-75, rue de la Plaine. 75020 - Paris. GÉRANT, DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : B. Sailliard. Reproduction, même partielle, interdite. Tous droits réservés pour tous pays * Marques déposées. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 3 E D I T O N OUS y voilà, 2011arrive bientôt à son terme, La devanture, c'est la devanture et avec ce millésime, se termine la première vraie décennie du 21e siècle (l’an 2000 ayant été la dernière année du 20e siècle). Cette presque fin d’année coïncide aussi avec la parution de ce numéro 100, ce qui n’est pas tout à fait le fruit du hasard. Pour nos lecteurs fidèles qui avaient déjà depuis plus de vingt ans pris l’habitude de feuilleter leur magazine préféré quand celui-ci s’appelait encore Vente Numérique & Multimédia, nous avions souhaité souligner par un air de nouveauté l’entrée dans une époque qui s’annonçait à la fois prometteuse et inquiétante. En dix ans, et même un peu plus, la somme des évènements qui ont propulsé, accompagné, parfois freiné et à tout moment interpellé les professionnels de l’électronique pour tous, aura été au-delà de toutes les prévisions. Nous allons revoir en textes et en images quelques souvenirs dans les pages qui suivent, mais qui ne sont cependant surtout pas une rétrospective. C’est plutôt à travers un regard sur hier, aujourd’hui et surtout sur demain que nous avons souhaité franchir cette étape.Avec à l’esprit un paramètre très important : les prévisions faites il y a 10 ans, notamment en ce qui concerne la place prise par les nouvelles techniques et les nouveaux usages. Aucun segment ne s’est limité à ce que l’on en attendait de plus innovant et même révolutionnaire. Les téléviseurs, les télécommunications, la photographie, les ordinateurs et bien d’autres équipements n’ont plus grand chose de commun avec ceux qui inondaient les rayons à l’automne 2000 ou 2001.Autour de nous, beaucoup de choses se sont aussi transformées, et même le monde du commerce est entré dans une nouvelle époque avec un nouveau compétiteur : l’univers des enseignes en ligne. Beaucoup de métamorphoses qui, n’en doutons pas, en annoncent d’autres. D’ici 2020, il est probable que les produits numériques vendus aujourd’hui et qualifiés d’avant-gardistes seront considérés comme... nous considérons aujourd’hui les équipements de l’an 2000 : désuets, dépassés, bien rustiques, bref, comme des objets du passé et... démodés.A bien y réfléchir, c’est peut-être le monde des consommateurs qui est resté le plus pareil à lui-même. Certes, ils ont pris l’habitude de fureter sur la toile pour comparer les produits, observer les prix, et éventuellement acheter. Mais dans des proportions bien moins importantes pour l’ensemble de leurs achats que pour des acquisitions dans les gammes numéYVES DUPRÉ riques. Toutes familles de produits confondues, les parts du on-line n’ont pas encore atteint 5 %, rédacteur en chef et l’alimentaire reste aux alentours de seulement 1 %. Logique : qui achèterait des produits frais sans même les voir ?Voir est d’ailleurs un verbe qui reste essentiel dans la relation avec la clientèle. Le téléphone, inventé par Graham Bell bien avant Facebook permet de se parler à distance à tout moment. Certains usages sont assumés par les techniques de télétel, alors que le Minitel (qui cessera en 2012 toute activité, pour son trentième anniversaire) a aussi rendu possibles bien des échanges. mais il a fallu attendre Internet, qui permet aux clients de voir les articles qu’ils veulent acheter, non pas pour que naisse la vente à distance, mais pour que celle-ci aille du catalogue en papier aux écrans du Web.Voir les produits, voir les clients, voir le vendeur... un éléments éternel. C’est pour cela que depuis l’antiquité, les marchés restent des valeurs sûres. Les clients aiment qu’on s’occupe d’eux avec amabilité, qu’on les informe avec sourire et compétence, qu’on les aide à franchir le pas pour des actes d’achats qui les rendent un peu hésitants (allez donc faire tout cela à travers un écran d’ordinateur). Et ils aiment voir les produits. Le lèche-vitrine n’est pas près de se démoder, et la vitrine pas davantage. En 2020, il y a fort à parier que cela n’aura toujours pas fondamentalement changé. 쐍 [email protected] Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 5 DVSM-INFOS ONDES INOFFENSIVES C’est officiel : les institut spécialisé dans les menée de 1990 à nos on s’en doutait un peu. ne serait-ce que par téléphones mobiles ne pathologies cancéreuses jours. N’en déplaisent aux Avec plus d’un terrien sur l’apparition de pathologies présentent aucun risque de Copenhague, qui a éternels angoissés et à deux utilisant un mobile carcinogènes. Certains de déclenchement d’un rendu publiques les ceux qui, indirectement ou un smartphone très l’ignorent, mais la plupart cancer du cerveau, même conclusions d’une mais rarement quotidiennement, si le des pays « modernes » en cas d’utilisation expérimentation au long inconsciemment, font du risque avait été avéré, utilisent des dispositifs de prolongée. C’est ce cours, sur plus de 350 000 marché de l’angoisse leur l’épidémie se serait depuis veille qui permettent de qu’affirme un très sérieux utilisateurs de mobiles, petit fonds de commerce, longtemps fait connaître, détecter les affections qui surgissent d’une manière TVNUM : CHARLES BORNOT CONFIRMÉ À LA PRÉSIDENCE anormalement fréquente. Le tabac, par exemple, a bien été identifié comme actif d’une évidente celui de président de SELEC TV. Il poursuivra le déve- tumoriginécité, et ne loppement de la société TV NUMERIC, distributeur soulève aucun doute indépendant de la TNT, et s’attellera au lancement de quant à sa dangerosité. SELEC TV, première offre en vidéo à la demande en Pourtant, il effraye moins mode push, à la fois sur le satellite et la TNT. même chez les paniqués Charles Bornot, que les professionnels connaissent de l’antenne-relais, dont bien et apprécient, a pris la succession de Marc Olivier, certains continuent, clopin qui a choisi de se consacrer à des développements et surtout clopant, de personnels. Il se félicite du maintien de LCI sur la TNT fumer plus « d’un paquet payante, et souligne l’impérative nécessité de renfor- par jour », selon cer l’offre payante de la TNT de façon conséquente en l’expression usuelle. En intégrant plusieurs nouveaux éditeurs, et rejoindre cette saison où les infos ne ainsi les modèles à succès proposés dans différents sont pas toutes d’un pays européens où les chaînes de la TNT payante caractère très réjouissant, dernier, Charles Bornot (photo) a été confirmé au représentent 50 % de l’ensemble de l’offre numérique il semblait de bon aloi de poste de président de la société TV Numeric, ainsi qu’à terrestre. commencer par une A la suite du Conseil de Surveillance du 30 septembre 쐍 bonne nouvelle. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 6 쐍 ARMES DE PERSUASION MASSIVES résultats, et qu’il ne peut y avoir qu’une seule vérité. Après tout, de ces classements, hormis les C’est clair, ça s’égratigne estime avoir surpassé Acer en hauts lieux industriels. sur le marché chinois. dirigeants des deux En cause : les parts de Acer affirme être mieux mastodontes pour dorer marché. Les protagonistes : classé qu’Asus en Europe. leur blason face aux Acer et Asus (Asusteck). Chacun s’appuie sur les actionnaires et aux Les armes : les statistiques statistiques d’IDC et de conseils d’administration, provenant des bureaux Gartner, qui sont tout le monde se moque. d’analystes. Les deux forcément fausses, l’une Mais la bataille démontre firmes asiatiques font le ou l’autre ou les deux à la où sont les préoccupations bras de fer verbal sur le fois, puisqu’elles ne des managers dans registre des chiffres. Asus donnent pas les mêmes l’industrie. 쐍 HARMAN INAUGURE lage. Il s’agissait de donner à l’espace tout ce qui était nécessaire pour combiner le travail des équipes (incluant celles des divisions travaillent en « B to B », comme par exemple en première monte avec les constructeurs d’automobiles, s’agissant de l’électronique embarquée), l’organisation des lieux et la mise en place d’un show-room à la hauteur du matériel que les marques du Groupe proposent. Le tout, non seulement en respectant l’architecture et en sachant marier un environnement typiquement représentatif du quartier et des ingrédients plus modernes. L’exercice est plutôt réussi, et dans l’effervescence festive de l’inauguration de ce show-room, les compliments fusent, tout comme les commentaires admiratifs. Du très bon travail qui, une fois de plus, et comme toujours lorsque l’on observe un matériel bien exposé, fait regretter Alors que bien des entreprises ont, au fil des que cette qualité de mise en place ne soit pas ans, déserté la capitale pour s’installer dans les davantage dupliquée dans les points de vente. innombrables zones d’activité que compte la Reste que chez Harman, le show-room perfor- banlieue parisienne, Harman France a suivi un mant est un outil de tradition. Il constitue un trajet diamétralement opposé. La filiale du instrument indéniable pour présenter toutes les Groupe américain a abandonné, sans regret, la gammes aux professionnels. Celui du quartier presque lugubre zone du 93 pour s’implanter de la Nation arrive à point, à l’heure où bien des voici quelques années déjà dans Paris intra- responsables du terrain envisagent une réelle muros. A deux pas de la place de la Nation, elle prise en compte des montées en gamme, planche a trouvé dans ce quartier calme et bourgeois le de salut incontournable pour une restauration de lieu idéal pour déployer ses services. Ajoutons la valeur et de la profitabilité. En somme, une que la « rue des Colonnes du Trône » où est dé- inauguration dans l’air du temps. 쐍 sormais implantée l’entreprise est une voie privée, avec un accès limité aux riverains, ce qui ajoute une note supplémentaire à l’ambiance douillette et accueillante de ce petit coin de la grande ville. Cette implantation vient, voici quelques semaines, de ponctuer une étape de son remode- 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 99 7 DVSM-I N F O S TÉLÉVISEURS : STOP OU ENCORE ? INDUSTRIE CHERCHE DÉSESPÉRÉMENT VOIE D’AVENIR Si quelque responsable le flanc non seulement le maintenue pour les navire californien. Lequel dans l’univers de Japon, mais aussi les linéaires). En fait, quand de l’ancien ou du l’industrie nourrissait zones industrielles on cherche à résumer, on nouveau PDG, avait tort ? soudain l’envie d’émettre délocalisées vivant en s’aperçoit que tous les L’avenir le dira. Quelles des critiques à l’égard de partie grâce aux industriels que soient l’ampleur de la distribution et de ses composants nippons. Les souhaiteraient se la tempête et les options stratégies parfois inondations en Thaïlande concentrer sur du haut de navigation, discutables, viennent de porter un de gamme profitable et pertinentes ou l’atmosphère qui règne nouveau coup sévère à si possible contourner aberrantes, seront aujourd’hui côté ce secteur déjà groggy. les écueils de la partout désignés comme production aurait pour Mais sans ces accidents production. Tout cela les meilleurs capitaines effet de l’en dissuader. naturels, l’univers de parce que depuis des ceux qui auront mené au Des reproches et sous- l’électronique et du années, il faut bien le port leur bâtiment, si dire, le sport à la mode possible avec le moins de pertes possibles. Ce qui surtout à conquérir des laisse aussi une place altéré les ventes au 3e trimestre de 2011, » mentionne le groupe coréen, qui a vu son CA se parts de marché en royale à la chance. réduisant les coûts et la Dans le même esprit, les replier de 4 %, par rapport à la période identique de profitabilité, donc les capitaines dans la marges. Nous en distribution ne doivent reparlons un peu plus surtout pas profiter de entendus avaient en multimédia, déjà en proie loin, et en évoquant ce que l’industrie titube effet été parfois perçus à à de sérieuses Steve Jobs, celui qui, au pour se croire autorisés à propos d’enseignes trop interrogations, aurait nez et à la barbe de tout la moindre arrogance. exigeantes à l’égard de malgré tout rencontré le un métier, a fait Les pas en avant suivis de leurs fournisseurs ou désarroi dans lequel il se exactement le contraire. pas en arrière ne assidues à l’excès dans la trouve, et auquel les Le créneau des manquent pas. Carrefour, démolition de la valeur, responsables ne téléviseurs n’est pas le en pleine transformation comprenez, des parviennent pas à seul concerné. Dans le de ses hypers au concept étiquettes. Mais le apporter des réponses Planète, pourrait bien spectacle actuel d’un durablement valides. faire rendre fissa son secteur industriel en Panasonic, qui avait voici tablier à celui qui a profond malaise impose quelques saisons décidé cette grandiose 2010. La firme a livré 6,8 millions de téléviseurs au cours de ces trois mois, un record absolu pour cette période, mais avec un repli du CA de 7 %. Toutefois, avec une réduction des coûts et une optimisation de son mix-produits (portant notamment sur les écrans LED et les TV 3D) le résultat d’exploitation de cette une prudente réserve. annoncé des ambitions mutation. Toujours est-il L’ultime mais colossal fortes sur le créneau du qu’à l’heure où l’on division s’est amélioré de 17 %. Pour la téléphonie mobile, la recette s’est grain de sable qui semble téléviseur LCD, renonce imagine mal le moindre avoir tout précipité dans et indique préférer foyer se passer d’écrans, une situation qui était sourcer ses composants. on ne compte plus les érodée de 8,5 %, (déficit d’exploitation de 128 millions de dollars), groupes qui ne veulent déjà tendue se situe dans Sony qui enregistre des l’interminable crise pertes sévères a, par la multimédia, les repères plus en fabriquer. De la économique et voix de ses responsables, semblent envolés de la même manière, pour financière, qui se annoncé depuis cet été même manière. D’où des l’ordinateur qui, de prolonge depuis le grand une réorientation de sa changements de cap bureau, portable ou ce qui va induire une concentration de l’entreprise sur les smartphones et les téléphones « LTE » (Long chaos des subprimes, et stratégie vers des aussi inattendus que même sans clavier (c’est dont on se demande si produits rentables. La diamétralement alors une tablette) fait Terme Evolution). L’électroménager se maintient avec même une elle ne va pas entraîner télé, oui, mais la télé opposés. HP, qui avait au définitivement et l’euro dans sa propre pour filer vers le mois d’août choisi de inéluctablement partie apocalypse. En 2011, précipice, non ! Philips a renoncer au marché des de la panoplie actuelle ou comme pour remuer le renoncé, finalisant la ordinateurs, décide potentielle de chacun croissance de la recette de 1 % et une amélioration du résultat d’exploitation de 11 %. Globalement, couteau dans la plaie, la vente de 70 % de son finalement d’y rester. des 7 milliards de nature s’en est mêlée. Le activité TV à une Entre les deux décisions, terriens, les attitudes à tsunami au printemps entrepise chinoise (la un nouveau capitaine a son égard chancellent. avait sévèrement mis sur marque va bien sûr être pris les commandes du Réalité ou cauchemar ? 8 « La stagnation de l’économie mondiale a dans l’industrie consiste Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 LG : ventes en recul mais résultats d'exploitation améliorés LG améliore ses résultats d’exploitation 쐍 sur l’ensemble de ses activités. 쐍 왘왘 DVSM-I N F O S sa série Voyager. Ces deux CABASSE NAVIGUE SUR L'OCÉAN voies, Voyager 40, 50, 60 et 70 délivrent une qualité musicale exceptionnelle. Réalisées à partir des livraisons en J+1 dans la meilleures technologies plupart des cas. On attend maison, elles mettent en 120 collaborateurs dans œuvre des twetters Kortec Sony a repris les parts d'Ericsson dans l'alliance Sony Ericsson cette unité qui devrait à dôme souple, tandis que être opérationnelle dès le les woofers injectés de prochain printemps. graphite diffusent des Pour 1,05 milliard d’euros, sons graves puissants. De payés cash, Sony vient 쐍 Boston dans le vent ! plus, grâce à leurs coques d’opérer la reprise dont waterproof en les rumeurs indiquaient Le constructeur polypropylène, ces l’imminence depuis d’enceintes haut de sympathiques quelques temps. La firme Voir et entendre : c'est l'objectif de la « croisière » que gamme a présenté quatre transductrices résistent japonaise vient donc de Cabasse organise depuis fin octobre et jusqu'à la fin de nouveaux modèles aux intempéries et aux faire de Sony Ericsson une l'année, avec l'enceinte acoustique « Océan », qui sera en d’enceintes murales de températures les plus filiale à part entière, tout démonstration chez un certain nombre de spécialistes haute performance dans extrêmes. en reprenant dans la 쐍 Artis. les escales sont prévues à Dax (Alliance) Rennes même transaction un (C'Nario), Toulouse (ADHF), Nantes (Perrin Acoustic) et important portefeuille de Lille (Sonor Plus). 쐍 brevets portant sur 5 familles majeures de l’univers des télécoms. BOULANGER OPTIMISE SES « OUTILS » C’est le terme d’un long Pour la région Ouest, la de 37 000 mètres carrés épisode, puisque Sony GSS au logo orange exploitée par ND Logistics s’était engagé sur le ouvrira prochainement (Groupe Norbert créneau des mobiles sous une troisième plate-forme Dantressangle) va fluidifier son propre nom, avant de régionale, située au sud le travail d’environ 35 créer il y a 10 ans la joint- d’Angers, à Beaulieu-sur- magasins, qui vont venture avec le suédois Layon. Cette installation pouvoir disposer de Ericsson. 쐍 LA TNT ET LES QUESTIONS CLÉS Quelque émoi, des commentaires, des humeurs bonnes et d'autres Enfin et pour poursuivre sur la valeur ajoutée apportée à l’utilisateur, rap- moins, ont agrémenté le paysage médiatique au moment où ont été pelons qu’à technologie du futur, il faut des contenus de demain, adap- exposées des évolutions prochaines de la TNT. Le Simavelec a tenu à cla- tés tant à l’écran large du salon qu’aux produits plus individuels comme rifier sa position dans un communiqué qu'il est intéressant de publier les tablettes. Pour le Simavelec, les contenus qui apporteront un vrai intégralement. « Alors que Michel Boyon (CSA) s’est récemment prononcé « plus » devront donc prendre en compte la 3D (pour les contenus « pre- pour l’adoption d’une nouvelle norme technique pour la diffusion des mium ») et la mobilité (afin de recevoir l’ensemble des chaînes de la TNT futures chaînes de la TNT, il importe de revenir sur sans solliciter le réseau « broadband »). quelques éléments fondamentaux », indique le syn- En conclusion, il va de soi qu’il n’appartient pas aux dicat professionnel par la vois de Bernard Heger industriels d’interférer avec les décisions du gou- (photo), son secrétaire général. « En premier lieu, il vernement ; le Simavelec souligne cependant que convient de rappeler que les technologies ont, par l’intégration massive du DVB-T2 dans les terminaux nature, vocation à évoluer. Le passage au DVB-T2, ne pourra se réaliser techniquement qu’à fin 2013 dont l’efficacité spectrale est d’environ 50 % supé- (à condition que les modalités du DVB-T2 soient rieure à celle du DVB-T, s’avère donc incontournable, sanctuarisées d’ici à la fin de l’année). non seulement en France mais également dans Pour bénéficier des nouveaux services portés par l’ensemble des pays, notamment européens. le DVB-T2, le consommateur devra simplement Ensuite, il est fondamental de souligner que les consommateurs, de leur acquérir un téléviseur avec adaptateur DVB-T2 intégré ou un adaptateur côté, n’acquièrent pas une technologie mais bien des contenus. L’on peut idoine. Au lancement du DVB-T2, les produits commercialisés aujourd’hui citer en exemple la Grande-Bretagne où les téléspectateurs regardent des et ceux déjà installés dans les foyers continueront bien entendu à rece- contenus en haute définition, apportant une rupture par rapport à la défi- voir l’ensemble des contenus actuels de la TNT, pour lesquels la norme ne nition standard et portés par un DVB-T2 totalement transparent pour eux. change pas. » 쐍 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 10 DVSM-I N F O S THAÏLANDE : LES INONDATIONS PARALYSENT L’INDUSTRIE masses d’eau qui ont de la plusieurs mètres d’eau et sorte épargné risquent d’être détruites sont réduites à une totale partiellement les zones ou fortement inactivité, pour une durée indéterminée. Les inondations qui entreprises industrielles. habitées, mais ont en endommagées quand les touchent la région de Sous la menace de crues revanche très vite envahi effets de la crue d’électronique embarquée 쐍 LG présente l’Optimus Hub Bangkok ont depuis meurtrières, les autorités des zones industrielles. De s’estomperont. La plusieurs semaines une thaïlandaises ont nombreuses unités de production de disques incidence désastreuse sur initialement été production se sont durs ainsi que celle Le LG Optimus Hub est un de nombreuses contraintes de dévier des retrouvées ainsi sous d’équipements nouveau modèle de milieu de gamme qui succède à amateurs extrêmement chevronnés. Son design est inspiré de celui des reflex EOS, et elle met en l’Optimus One sorti il y a plus d’un an chez LG. Ce nouveau cellulaire est plutôt destiné aux ados, avec un prix très attractif. œuvre un système d’impression exclusif qui De plus, il évoluera sous l’OS Android 2.3 utilise 12 réservoirs différents séparés. Cinq encres monochromes sont dédiées à des tirages noir et blanc d’une qualité extrême, tandis que des Gingerbread. Ce nouveau smartphone propose un écran tactile de 3,5 pouces offrant une résolution HGVA (480 x 320 pixels) et encres pigmentées Lucia, d’une nouvelle génération, prennent en charge les couleurs. Des ombres, des nuances, une étendue de couleurs CANON : L'EOS EN MASSE reproductibles exceptionnelle sont mises C’est fait : le cinquante dépassés d’ici peu, fait aussi bien de la vidéo millionième reflex d’autant qu’un nouveau Full HD que les prises de impression qui prend en de la génération EOS navire amiral a été vues photo, et brille sur charge le 1 200 dpi, avec la a été fabriqué par Canon, dévoilé dans la gamme : tous les registres en possibilité d’atteindre une tandis que pour l’EOS-1DX, reflex termes de performances. impression allant jusqu’à 4 les optiques, ce sont plus professionnel de nouvelle Pour clients pros, ou à profit dans une 800 x 2 400 dpi ! Cette amateurs de niveau qualité record s’obtient de équivalent. surcroît avec une rapidité 쐍 extrême (plus que deux Canon : du pro grand format Pixma Pro9500 Mark II). La Voici un sommet machine accepte des qui est atteint par cette papiers eux aussi aux nouvelle imprimante, la caractéristiques extrêmes, fois plus vite que sur une Pixma-Pro-1, une jet en qualité comme en d’encre en A3+ destinée grammage. Disponible aux professionnels ou aux courant novembre. 쐍 une luminosité de 550 cd/m2. De plus, il offre un APN de 5 mégapixels avec enregistrement vidéo en VGA. Il intègre un processeur Qualcomm MSM 7227T cadencé à 800 MHz, accompagné de 4 Go d’espace de stockage et d’un port microSD. Il de 70 millions d’objectifs génération, équipé d’un EF qui sont sortis capteur C-MOS plein Bluetooth 3.0, la des ateliers de la firme format (18,1 millions de japonaise. Des chiffres pixels). A la pointe de la qui seront forcément embarque un GPS, le connectique GSM quadribande, l’HSDPA bi-bande jusqu’à 3,2 Mb/s et technologie, cet appareil également le Wi-Fi. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 12 쐍 왘왘 DVSM-I N F O S VERBATIM STORE 'N' GO TRAVELLER HDD Verbatim propose 750 Go. Disponible en noir sécurité accrue, Nero une solution de stockage ou argent, il est conçu BackItUp and Burn sécurisée et facile pour absorber les chocs Essentials permettent des à utiliser pour les grâce à sa coque en sauvegardes professionnels caoutchouc dur. Le automatiques ou en déplacement. Traveller n’a pas besoin de manuelles des fichiers et Store ‘n’ Go Traveller est source d’énergie externe dossiers. Par ailleurs, il en effet un nouveau pour fonctionner puisqu’il dispose du logiciel « Green disque dur externe est plug’n’play. Il est aussi Button » qui éteint le portable 2’’5 d’une 100 % compatible avec disque dur lorsque celui-ci capacité de stockage de l’USB 2.0. Pour une n’est pas utilisé. 쐍 RÉMUNÉRATION DE LA COPIE PRIVÉE : LE TON MONTE ! Sept syndicats * complexe et coûteux. licite. Les consommateurs l’adoption d’un texte qu’une intervention d’industriels réunis dans Surtout, il impose aux auront donc à supporter affectant l’autorité de la législative efface, du revers de la plume, les le collège industriel de la professionnels d’acquitter un taux de rémunération plus haute juridiction Commission Copie Privée une rémunération pour pourtant invalidé par le administrative française effets d’une décision du viennent de manifester copie privée dont le droit Conseil d’Etat, pendant 24 et celle de la juridiction Conseil d’Etat et engage leur plus vive opposition communautaire interdit mois supplémentaires. suprême européenne. La la responsabilité de l’Etat au projet de loi relatif à la pourtant qu’ils puissent Enfin, par une autre rémunération des ayants français devant les rémunération pour copie être débiteurs. Par pirouette juridique, ce droit au titre de institutions européennes. privée présenté lors du ailleurs, soulignent-ils même projet de loi l’exception de copie En conclusion, les Conseil des ministres du encore, le projet de loi neutralise les actions privée est certes une industriels soutiennent 26 octobre 2011. Ce que plutôt que de tenter texte, estiment-ils, de pallier artificiellement revient à contredire les les nombreux termes de l’arrêt rendu dysfonctionnements de par le Conseil d’Etat du la rémunération pour 17 juin 2011 qui, en copie privée, l’urgence annulant la décision n°11 est à la rénovation de la Commission pour profonde d’un système copie privée, jugeait que devenu totalement les supports acquis à des inadapté à l’ère fins d’usages numérique. Les professionnels devaient industriels souhaitent être exclus du champ de être pleinement associés la rémunération pour à cette rénovation, aux copie privée prévoit que les barèmes contentieuses qui préoccupation légitime, côtés des ayants droit et conformément à l’arrêt annulés par le Conseil viendraient contester les admettent les des consommateurs. Dans de la Cour de Justice de d’Etat seront maintenus effets de la décision n°11 organisations cette attente, ils l’Union Européenne pendant une période de de la Commission pour professionnelles. Elle ne appellent le Parlement à du 21 octobre 2010 dit 30 mois et non de 6 copie privée. Pour les constitue cependant pas, rejeter le projet de loi et « Padawan ». Il apparaît, comme le Conseil d’Etat industriels - directement dans le contexte qui notamment les articles 4 à reprennent les l’avait pourtant décidé. concernés par ce projet succède à l’annulation de 6 qui vont à l’encontre de industriels, que le projet Une telle prorogation en leur qualité de la décision n°11, un motif la décision du Conseil de loi présenté prévoit vient pénaliser les débiteurs de la impérieux d’intérêt d’Etat autant que du droit non pas un système consommateurs qui rémunération pour copie général qui justifierait européen. d’exonération mais de pouvaient espérer que le privée - les dispositions remboursement a nouveau barème vienne de ce projet sont posteriori pour les usages compenser seulement un inacceptables et doivent professionnels par le biais manque à gagner pour les être purement et d’un mécanisme ayants droit du seul fait simplement abandonnées, particulièrement des actes de copie privée sauf à conduire à *La FEVAD, Fédération du e-commerce et des la vente à distance, la Fédération Française des Télécoms, le Groupement des Industries des Technologies de l’Information et de la Communication, le Syndicat de l’Industrie des Technologies de l’Information, le Simavelec, le Secimavi, et le SNSII, Syndicat National des Supports d’Image et d’Information. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 14 쐍 왘왘 DVSM-I N F O S géo-marketing, les sociétés d’assurance et d’autres clients pourront utiliser « Custom Probe Counts » comme une base de données complémentaire aux outils traditionnels TOMTOM LICENSING PRÉSENTE SON SERVICE CUSTOM PROBE COUNTS pour rendre les études amateurs d’envahir géo-localisées encore en masse les allées plus efficaces du hall ou se tenait la et fiables. Utilisant seconde édition Sony invite vos clients à l’aventure ! la base de données du de ce qui est, toutes Sony propose à vos clients trafic historique catégories confondues, le des offres exceptionnelles de quatre mille milliards plus grand salon se tenant sur une sélection de de relevés de TomTom, en France et concernant produits. Ces offres sont ce service « Custom Probe l’univers des loisirs valables du 1er novembre Counts » révèle le nombre numériques, en nombre 2011 au 12 janvier 2012. La de passages des de visiteurs. Mais en plus marque rembourse ainsi Ce produit lié au trafic fréquentation des routes utilisateurs de GPS sur de cette réussite jusqu’à 100 euros pour fournit des indicateurs sur de manière globale. Les n’importe quelle portion incontestable, cet l’achat d’un caméscope, l’intensité de la agences spécialisées en de route à toute période événement donne aussi 20 euros ou un casque de la journée ou sur un au jeu vidéo et aux loisirs ZX300 pour l’achat d’un jour particulier. Le résultat interactifs l’occasion de d’une requête « Custom bénéficier d’une audience TÉLÉVISEURS : L'OBLIGATION DÉCLARATIVE PAR LES REVENDEURS VA-T-ELLE ÊTRE ABROGÉE ? Probe Counts » est médiatique à la hauteur accessible via Internet et de ce que représente C'est ce qu'ont demandé des députés UMP dans une disponible sous quelques cette activité sur le plan proposition de loi enregistrée à la Présidence de heures. TomTom offre économique. Les l'Assemblée nationale le 18 octobre dernier. Cette pour ce produit une différents reportages déclaration imposant aux revendeurs de révéler couverture globale diffusés sur de l'identité des acheteurs de téléviseurs avait été ins- de 40 pays. nombreuses chaînes de taurée en 1949 par l'administration fiscale dont on peut saluer son talent pour avoir une attitude visionnaire. Elle prévoyait il y a plus de 60 ans le bond spectaculaire promis au petit écran, alors que le 819 lignes 쐍 Paris Games Week : au-delà du succès télévision et les échos dans tous les médias apporte de l’eau au Walkman Série E 8 Go, moulin d’un secteur qui Comme il fallait s’y ne peut que prendre de jusqu’à 50 euros pour attendre, le salon Paris l’ampleur, compte tenu de l’achat d’une station Games Week 2011 la progression des outils d’accueil, une clé USB a constitué une nouvelle et services numériques Wi-Fi pour l’achat d’un occasion pour les dans la vie quotidienne. 쐍 téléviseur, jusqu’à 7 films en VOD pour l’achat d’un téléviseur, d’un lecteur Blu-ray ou d’un Home Cinéma. De plus, Sony noir et blanc était seulement en passe d'être mis en service et qu'à peine quelques milliers de privilégiés offre 6 mois de musique disposaient d'un récepteur. Le filon avait été reniflé de illimitée pour l’achat d’un narines bien inspirées, mais aujourd'hui, alors que 95 % ordinateur VAIO ou d’une des foyers sont équipés, qu'il est commode d'acquérir Sony Tablet, ainsi que trois un matériel sous le nom d'un ami déjà équipé, ou logiciels de création même de régler en espèces en indiquant une adresse (photo, vidéo et musique) poétique, la déclaration devient obsolète. C'est ce que pour l’achat d’un résume le projet de loi qui ajoute aussi que la posses- ordinateur VAIO ! Ces sion d'un récepteur fait aussi partie des éléments offres sont consultables, déclaratifs liés aux impôts locaux et auxquels sont sou- ainsi que les références mis tous les contribuables. Une seconde déclaration des produits concernées, ne sert donc à rien. Nous sommes bien de cet avis. sur www.sony.fr/ 쐍 nos-promotions. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 16 쐍 왘왘 DVSM-I N F O S d’intérêt et les radars. refroidissement exclusive, pixels, ultra grand angle 24 L’application est utilisant un radiateur à mm avec un zoom compatible avec le ailettes cuivrées, pour une optique x12, 5. Il filme des AKG, Groupe Harman, vient d’annoncer la sortie son nouveau système meilleure dissipation de la vidéos HD (720p) et nouveau casque K550 dévoilé en mai dernier. Ce d’exploitation iOS5. Côté chaleur. Par sécurité, il possède entre autre le casque audio haut de gamme, au format serre-tête prix, ceux qui ne sont pas entame une sauvegarde Mode Easy (« facile »). avec des finitions noir métallisé, est destiné selon son encore utilisateurs de automatique de tous les fabricant aux audiophiles avertis. Les écouteurs sont l’application TomTom fichiers en cours devront débourser 59,99 d’utilisation dès que euros pour cette nouvelle l’autonomie passe sous la version 1.9. Pour les barre des 5 %. Quant à sa autres, la mise à jour est fonctionnalité « Instant On LE CASQUE AKG K550 ENFIN DISPONIBLE gratuite. 쐍 », elle permet de sortir Asus Zenbook 쐍 Sagemcom dévoile deux nouvelles couleurs de Sixty l’appareil d’une période Après la version orange, le veille (jusqu’à 15 jours) en Sixty ajoute à sa gamme Alliant élégance et deux secondes une version couleur neige puissance, le Zenbook est seulement. et une version rouge, en disponible en versions 11 쐍 édition limitée ! Le Sixty processeurs Intel Core de Casio : des clients attrapés au vol ! deuxième génération, Casio a mis en place une chromée à l’arrière, ainsi et 13 pouces (28 cm et 33 cm environ). Il intègre les dispose d’un support combiné en aluminium et d’une petite plaque fermés, vraiment très larges (haut-parleurs de 50 mm) 128Go de stockage SSD opération promotionnelle que de nombreux atouts et englobent complètement l’oreille (circum aural) pour 4Go de RAM ainsi spéciale qui ne manque techniques : un combiné pour une immersion annoncée comme totale. AKG met qu’un port USB 3.0. La pas de hauteur pour cet sans fil, un navigateur en avant sa légèreté (305 grammes) et son confort. technologie audio et les hiver. Ainsi, du 15 tactile placé autour d’un Le K550 est également pliable, afin de faciliter le ran- haut-parleurs ont été novembre au 31 décembre écran vidéo, un fameux gement ou le transport. Il restitue le son selon une développés en 2011, pour tout achat d’un chenillard lumineux interminable courbe de réponse en fréquence (12 à collaboration avec la firme appareil de la gamme High (presque aussi enchanteur 28 000 kHz) et assure une pression acoustique respec- danoise Bang & Olufsen. Zoom, Exilim-ZS100, la table (116 dB). Cet ordinateur dispose marque offre un billet d’une technologie de d’avion aller-retour pour 쐍 TOMTOM APP POUR IPHONE TomTom vient de lancer la prix. Pour les utilisateurs version 1.9 de son actuels, la mise à jour est application, désormais d’ailleurs déjà disponible améliorée pour iPhone et et gratuite. Par ailleurs, les que les authentiques iPad. Cette dernière a été personnes intéressées par chenillards collectors de optimisée pour les l’HD trafic pourront chez Superelek), un utilisateurs de la célèbre l’acheter depuis répondeur « virtuel », un tablette : la résolution est l’application. Côté mise à répertoire de 150 jour, l’utilisateur numéros, la restriction bénéficiera d’une carte d’appel qui permet de routière actualisée avec bloquer la numérotation les nouveaux tracés de certains préfixes, routiers, des informations l’affichage heure/date/durée d’appel, précises sur les points la fonction mains libres plus élevée et offre un affichage plus net sur le EN VOITURE, TÉLÉPHONER AVEC UN MOBILE COÛTE CHER ! dix destinations au choix : grâce à son haut-parleur Londres, Valence, Rome, et son micro, la Dublin, Lisbonne, Madrid, compatibilité GAP et PABX Vos clients seront heureux que vous puissiez les infor- Milan, Berlin, Stockholm et et enfin 10 sonneries, dont grand écran LCD. mer sur les sanctions encourues dans les principaux Amsterdam. Pour l’indispensable sonnerie L’interface quant à elle a pays européens. A lire en détail sur www.dvsm.fr, dans mémoire, l’Exilim-ZS100 Hifi «Old school », été améliorée sans pour le Petit Journal de DVSM du 27 octobre dernier. est un APN doté d’un identique à la version capteur de 14,1 millions de originale du S63. autant faire augmenter les 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 18 쐍 왘왘 DVSM-I N F O S SLEEPY JACK ET DEATH WORK SUR XPERIA PLAY Photogénie est un logiciel gratuit de création photo (compatible Mac ou PC) permettant de préparer sa commande de tirages photo (livres albums, objets photo, photos déco, tirages et posters, etc.) sans être connecté sur le Web. Permettant la sauvegarde des projets d’album (entre autres), il et à connecter. Adapté analogiques, il est conserve les commandes à une utilisation nomade, également pourvu d’un Sony Ericsson (ou plutôt sans oublier les tanks et autant qu’on le désir et le K330 pèse tout juste port HDMI pour un Sony... tout court autres chars d’assaut. Et permet de valider ses 1,24 kg et ne dépasse pas raccordement simple aux désormais) annonce que ce sur 45 niveaux et dans achats lors d’une 218 x 168 x 46,5 mm, soit ordinateurs, lecteurs DVD deux jeux très attendus 3 lieux différents dans un prochaine connexion. Une près de la moitié d’une ou consoles de jeux. Le débarquent sur Xperia environnement offre de découverte est feuille de papier A4. La K330 est de surcroît PLAY : Sleepy Jack, le apocalyptique marqué par valable jusqu’au 31 janvier luminosité de 500 ANSI compatible DLP 3D, nouveau titre de SilverTree les tirs de représailles et 2012 : Fujifilm offre le Livre lumens associée au taux ce qui permet de regarder Media, et Death Work, un les assauts répétés des Album de son choix (hors de contraste de 4000:1 n’importe quel contenu ver de terre diabolique et adversaires. Disponible au format A3, 30 x 44 cm) ou garantit des images nettes 3D en portant redoutable. Sleepy Jack prix de 220 euros. est un jeu d’arcade au 쐍 Jack dans un voyage Myfujifilm en version hors ligne coloré et mouvementé au Créer son « Livre Photo » cœur de ses rêves. dans le train, en voiture, Disponible au prix de 3.99 en vacances ou en week- graphisme étonnant, consistant à guider Sleepy un tirage photo déco et vivantes, et une des lunettes DLP 3D. (jusqu’au format 30x45cm) performance de Ca va se vendre, dis ? à valoir sur tout le site projection à fort impact. www.myfujifilm.fr via La résolution 1280 x 800 Photogénie. 쐍 WXGA native, qui peut être poussée jusqu’à une 쐍 Eco-systèmes participe à l'opération « Passion Commerce » euros. Dans Death Worm, end loin de toute Pourquoi pico ? Parce que c'est beau ! l’utilisateur devient lui connexion Internet, A la fois pico-projecteur et haute définition. Le K330 Eco-systèmes s’associe au même un ver de terre tel est le nouveau service projecteur Home Cinéma, est également silencieux, Centre d’Etudes et de résolution Full HD 1920 X 1080, autorise la reproduction de contenu affamé. Grâce aux touches offert par le site le K330 veut faire la ne dépassant pas un Formation des Assistants directionnelles du Xperia www.myfujifilm.fr grâce différence. Dernier né de souffle de 29 dBA en mode techniques du Commerce, PLAY, il faudra nourrir la au logiciel Photogénie la famille de Eco. En plus des ports des Services et du petite bête en s’attaquant téléchargeable vidéoprojecteurs d’Acer, VGA, vidéo composite, Tourisme (CEFAC) dans le aux forces militaires, de gratuitement sur la page le K330 est compact, vidéo/audio composite cadre de l’opération l’infanterie aux aéronefs d’accueil du site. En effet, facile à transporter pour les signaux Passion Commerce. Sous le signe de l’innovation du commerce, un tour de BEST-SELLER KINECT POUR XBOX 360 France de 50 étapes qui a débuté le 19 septembre toujours aussi fun. Avec plus de trois millions d'exem- 2011 et durera jusqu’à plaires du premier Kinect Sports vendus à ce jour, mars 2012 au sein du « Kinect Sports: Saison 2 » reprend le flambeau de cette réseau des Chambres de série best-seller sur Kinect, avec cette fois-ci tennis, Commerce et d’Industrie ski, golf, base-ball, football US et fléchettes. En plus pour sensibiliser les des six sports dans leur version complète, 17 nou- professionnels du secteur veaux défis sont proposés afin de se mesurer à ses sur la collecte et le amis (et rivaux) sur le Xbox LIVE ou directement dans recyclage des appareils le salon. Et pour que le jeu ne s’arrête jamais, dès électriques et novembre et tous les mois jusqu'à la fin du printemps électroniques usagés et 2012, de nouvelles extensions de jeu seront mises en leur présenter les Ce Noël sera assez sportif pour Kinect, surtout avec la ligne pour proposer aux clients plus de défis, d'ac- solutions simples et de sortie de Kinect Sports : Saison 2 qui proposera des tivités, de parcours, et même un sport supplémentaire proximité pour les activités en compétition ou en collaboration, mais dans le courant du printemps 2012. magasins et les 쐍 consommateurs. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 20 쐍 L E T E R R A I N La saga de la première décennie numérique Premier épisode HIER, AUJOURD’HUI, DE DVSM est né en l’an 2000. Du moins, sous ce nouveau titre. Les professionnels ayant un pied dans l’électronique de loisirs depuis un certain temps, voire un temps certain, se souviennent que ce re-baptême était une manière de symboliser une double étape : celle du cap de 20 ans d’information déjà franchi, et l’arrivée dans un nouveau siècle, et même un nouveau millénaire ! Une nouvelle période que nous n’avions pas hésité à pressentir comme immergée dans un gigantesque bouleversement. La décennie que nous venons de vivre n’a pas démenti cette prévision et, déjà, les questions se multiplient à propos de l’avenir. Que vendra-t-on dans les linéaires en 2020 ? La HD sera-t-elle dépassée ? Les tablettes auront-elles fait naufrage sous les agressions de nouveautés pour l’heure non encore imaginées ? Et d’ailleurs, les linéaires eux-mêmes seront-ils toujours les clés de voûte d’une forme dominante du commerce ? Si la parution d’un numéro 100 constitue une bonne occasion de regarder dans le rétroviseur « toute une époque » qui s’éloigne, c’est aussi l’instant opportun pour songer à l’avenir, exercice ô combien plus délicat. Les choses ne se passent que rarement comme on l’imagine. Trop d’événements imprévus entrent dans la danse et changent à leur manière le cours de l’histoire. Ils imposent des révisions dans les plannings, tandis qu’une autre forme de facteurs arrivant de nulle part apporte aussi son pesant d’inattendu : les initiatives. Sur presque un demi-siècle, celles-ci l’ont pratiquement toujours emporté face aux prévisions sages appuyées sur ces fameuses tendances lourdes, qui s’évaporent dès que le vent tourne un peu. En 2000, il aurait été assez facile, comme il l’est pour les dix ans qui viennent, d’imaginer que jusqu’à 2011, des tempêtes, des canicules, des attentats meurtriers et des périodes de crise économique viendraient perturber les courants d’affaires. Qui en revanche aurait vu le segment du téléviseur archi-dominé par un outsider coréen ? Quel analyste aurait osé annoncer la prépondérance d’une firme californienne sur des pans entiers de l’électronique de loisirs et des télécoms ? Qui se serait hasardé à soutenir qu’en cette seule période, la plus que séculaire photo argentique serait totalement reléguée au musée des antiquités ? L’histoire est un éternel recommencement, mais elle ne recommence jamais la même chose. Nous vous proposons, à travers ce numéro 100 et dans un second volet le mois prochain, car le sujet est immense, d’évoquer ces onze années (mais comment dissocier l’an 2000 de la vraie première décennie du siècle ? ) de l’univers EGP - télécoms - multimédia, envisager son futur, et sans oublier un présent très animé. 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 22 Electronique, multimédia, télécoms : Une distribution pas comme les autres Entre 2000 et 2011, vendre des chaussures, distribuer des outils de jardin, commercialiser de jolis bouquets de fleurs ou animer un rayon de pâtisseries sont des activités qui ont sans doute évolué, mais qui sont malgré tout restées aussi un peu les mêmes. Rien à voir avec l’immense métamorphose que l’univers de l’électronique pour le plus grand nombre a vécue, sous l’impulsion de la vague numérique. MAIN… « Evolutions historiques, périodes charnières, virages majeurs » : les expressions ne manquent pas dans les réserves des médias pour décrire des moments forts. L’excès dans le vocabulaire est d’ailleurs fréquent dans les envolées lyriques face à des évènements qui n’ont pas toujours la portée que les gazettes leur attribuent sur l’instant. Mais en ce qui concerne la première décennie du nouveau siècle, et pour la distribution, le risque de surabondance dans les superlatifs n’existe pas. Surgissant avec Internet, la version en ligne de cette activité a bel et bien marqué d’une empreinte indélébile l’histoire du commerce. Celui-ci ne sera jamais plus comme avant. Pour les produits des rayons et des points de vente dédiés à l’électronique de loisirs et de Avec le nouveau siècle, s’ouvre à Marne-la-Vallée le centre commercial Val d’Europe. Son style et sa géométrie tranchent avec les concepts classiques, intégrant une zone entièrement dédiée à la restauration, un aménagement haut de gamme (fauteuils en cuir dans toute la galerie), l’ensemble abrité dans très belle architecture inspirée des structures métalliques d’un Paris de la belle époque. Le centre commercial de Bègles, près de Bordeaux, a servi de « prototype ». Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 23 communication, cette nouvelle voie a mis la main sur au moins un cinquième, voire un quart du marché. Avec cette particularité : le commerce est entré dans la génération numérique en grande partie grâce aux équipements et aux services qu’il a lui-même diffusés. Nombreux sont probablement les clients ayant acquis dans un classique magasin « physique » l’ordinateur, la box ADSL ou la tablette lui permettant de ne plus y remettre les pieds, et de faire ses emplettes uniquement via le « on-line ». De là à imaginer le commerce physique entièrement dévoré par les « e-camelots », il y a bien plus qu’un pas. Galeries marchandes et boutiques sympas ont encore de l’avenir, même pour les produits numériques. Le commerce et la révolution, la révolution et le commerce Il faut cependant se garder d’observer les évolutions de la période 2000-2011 comme des transformations simples, se limitant à des transferts liés à la compétitivité des uns et des autres. Comme l’ont été les autres grandes métamorphoses du commerce, celle que nous avons vu naître avec le Net et qui n’est pas terminée s’inscrit dans un cadre évolutif bien plus important, lié à un développement nouveau qui implique toutes les activités de la vie quotidienne. C’est dans ce genre de circonstances qu’avaient été vécues des transformations plus anciennes, comme l’émergence et la puissante progression du « grand commerce ». Ainsi, c’est le développement de l’automobile qui a créé un terrain fertile aux hypermarchés, épaulé par l’extension des zones 왘왘 L E T E R R A I N Seules les boutiques spécialisées en télécoms bien gérées, et souvent reliées à une certaine forme de centralisation, réussiront à ne pas chanceler dans les accélérations puissantes du secteur, et face à la volonté de prise en mains au moins en partie de la distribution des produits et services par les opérateurs. A Val d’Europe, l’hypermarché Auchan, qu’inaugure Francis Cordelette, alors directeur général d’Auchan (il pilote depuis les destinées de Boulanger, toujours au sein de l’empire Mulliez) est dans la mouvance de l’époque. Une place large et soignée a été réservée aux biens culturels périurbaines. La poussée démographique des trente glorieuses est à l’origine de cette révolution du monde marchand, laquelle a aussi pris naissance sous les initiatives d’entrepreneurs bien inspirés, les inventeurs ou créateurs, dans le sens le plus noble de ces termes. Les hypermarchés (dont on oublie parfois qu’ils sont nés en France, tout comme les grands magasins) ne se sont propagés que grâce à une conjonction de facteurs favorables : croissance, poussée démographique, extension des zones urbaines, émergence d’un équipement automobile de grande ampleur. Retirez un seul de ces ingrédients, et plus rien ne fonctionne (message à ceux qui veulent la mort de l’automobile !) C’est le syndrome classique de la poule et de l’œuf, avec un commerce qui crée la révolution dans des usages, et des usages nouveaux générateurs de pratiques inédites dans le commerce. Il y a cependant un autre axe qui entraîne des transformations profondes dans le monde de la distribution. Il s’agit de son organisation. Sur ce plan, les évolutions majeures ont été vécues non au cours des 10 années les plus récentes, mais sur près d’un demi-siècle. Elles se résument par un mot : la centralisation que l’on englobe ou assimile volontiers avec la « concentration ». Les professionnels savent - ce que le grand public ne perçoit pas toujours que cette manière de concevoir l’activité commerciale « moderne » et centralisée ne se résume pas à acheter des volumes les plus importants possibles pour obtenir de meilleures conditions chez les fournisseurs, même si ce point de « détail » n’est jamais devenu secondaire ! La conception En 2001, les produits culturels sur supports physiques explosent ! Le DVD et le CD sont les rois d’un créneau où la cassette vidéo reste solide. Arnaud Lagardère et Richard Branson (Virgin) étrennent une formule de franchise pour le mégastore des Champs Elysées. Autre aventure : en 2001, Thierry Guet est aux commandes de Planète Saturn. Il inaugure le magasin du centre de Lyon, coup d’envoi d’une nouvelle époque, le concept d’HyperMedia lancé par le géant allemand de la distribution ne parvenant pas à un décollage satisfaisant dans l’Hexagone. L’ouverture de Lyon sera suivie quelques mois plus tard par celle de Lille, dans le centre commercial Euralille. L’aventure n’a pas fini d’être agitée ! d’un commerce organisé de la sorte va de l’exploitation d’une enseigne d’autant plus connue qu’elle est répandue, à une analyse sans cesse plus pertinente des opportunités de marchés. Une grosse structure centralisée peut financer des études, organiser des tests, se doter d’équipes d’experts spécialistes des questions de financements,des ressources humaines,de la communication, des questions juridiques, etc., inaccessibles à des indépendants. Et au cours des décennies récentes, pratiquement tous les professionnels du Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 24 commerce sont venus les uns après les autres à cette approche, soit dans le cadre de leurs groupes, pour les plus grands, soit dans des organisations fédérant des entreprises personnelles. Le secteur de l’EGP n’a pas évolué différemment des autres branches de la distribution. Il suffit de se promener dans n’importe quel espace commercial pour s’en apercevoir. Au point que la duplication des mêmes enseignes un peu partout sur le territoire émousse l’intérêt d’un public qui aimerait voir « autre chose » quand il se promène dans une galerie marchande qu’il ne fréquente pas d’une manière régulière. Force est de constater que sur de nombreux points, l’organisation du commerce n’est pas véritablement différente entre distribution physique et commerce sur le Net. Mais on ne peut nier que la centralisation rend commode l’évolution des enseignes en forces d’exigences auprès de tous les interlocuteurs : pouvoirs publics, collectivités locales, sans oublier les fournisseurs. Exigences qui peuvent porter sur les prix de cession et sur beaucoup d’autres points : participation à l’effort promotionnel, organisation de flux tendus, etc. Le on-line n’a pas tout dévoré Comme pour la peste, les proliférations de nouvelles formes de commerce ont en général pour effet de déclencher de grandes peurs. Jadis, de nombreux pessimistes épris de catastrophismes prévoyaient ainsi que les hypermarchés absorberaient à terme la totalité des courants de distribution dans notre pays. Au point d’avoir déclenché des prises de position du législateur, qui s’est « fendu » de quelques textes dont on sait aujourd’hui qu’ils n’ont pas apporté que des bienfaits à la distribution, ni grande ni petite. Et surtout, chacun a pu constater que l’hypermarché n’est pas devenu le 왘왘 L E T E R R A I N A Rosny II, en novembre 2001, la FNAC ouvre son point de vente, séparé de celui de Darty par une simple cloison. L’enseigne est en pleine phase d’expansion. En 2012, elle abandonnera cet emplacement pour adopter à son tour une surface nettement plus imposante, reprenant une large part de l’espace laissé vacant par le BHV dans son ultime formule au sein de ce centre de Seine-Saint-Denis. Rosny (93), mais à l’opposé du centre Rosny II, par rapport à l’autoroute : voici le symbole parfait des ouvertures de centres commerciaux mal ficelés. A un moment, les enseignes installées dans cet espace qui donne une véritable dimension du vide (surtout en clientèle) se sont crues sauvées par l’arrivée tonitruante de Saturn. Hélas, trop de trafic tue le trafic. Bloqués pendant des heures dans les embouteillages découlant d’une infrastructure routière défaillante, les clients ont juré qu’on ne les y reprendrait plus. commerce unique. Bien d’autres formules ont perduré, et se sont même quelquefois bien développées. Jusqu’à ce commerce de centre ville, dont seul monsieur Tout-le-monde et quelques élus rêveurs croient qu’il échappe encore aux impératifs de regroupement, n’est pas mort sous les attaques concurrentielles de la GSA. Ses animateurs nous confient même qu’il souffre bien davantage - parfois jusqu’à en mourirdes chantiers d’installations de tramways qui désarticulent des avenues pendant plusieurs années, poussant une clientèle à aller s’approvisionner ailleurs. Une belle occasion pour le public de goûter aux charmes d’un stationnement gratuit et non limité ; alors que la baguette de pain du boulanger traditionnel voit son coût se décomposer en au moins 80 centimes d’euros pour la mie et la croûte, et un ou deux euros dans l’horodateur, quand ce n’est pas le PV qui, a lui seul, vaut presque autant que tous les pains multipliés qu’un célèbre individu sachant marcher sur l’eau avait offert à ses convives. Arrivé avec pour principal bagage une compétitivité extrême, le on-line a démontré qu’il était aussi en mesure de séduire bien des clients grâce à d’autres atouts. Le premier d’entre eux est ce que l’on ne peut plus qualifier d’amplitude horaire, mais de disponibilité permanente. Le confort dans l’exploration des gammes, qui peut se faire d’un clic, dans la journée ou agréablement installé le soir à la maison, est un élément très apprécié. Tout comme la possibilité d’échapper Il faut un bon rodage à toutes les mécaniques. Celle des points de vente du réseau Bouygues ne se portera que mieux d’une évolution de sa livrée vers des nuances moins explosives. comme indispensable. On imagine mal un audiophile s’offrir des enceintes acoustiques uniquement d’après les explications alignées sur les écrans d’un site de vente en ligne. Le physique et Internet : l’alliance inattendue. Investir dans les services : voilà le rêve de tout patron de GSS. Hervé Skornik, aujourd’hui président du directoire de Darty, lance la DartyBox. aux surcharges des zones commerciales les jours de grande affluence. De même, faire des achats sur le web évite les déplacements vers des points de vente où les équipements convoités ne sont pas disponibles. Autant de facteurs motivants pour des chalands qui, en revanche, aiment le réel. La volonté absolue du client de pouvoir acheter quelque chose vu en vrai ne s’observe pas que sur les fruits et légumes. L’électronique y est aussi confrontée, et cela d’autant plus si un essai est espéré ou même considéré Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 26 Mais cette rencontre avec un nouveau mode d’accès à la clientèle démontre désormais des atouts auxquels les professionnels du terrain ne songeaient pas forcément il y a une dizaine d’années. Car la toile est devenue un moyen extrêmement efficace de combiner les deux modèles. Les GSS en profitent sans compter. D’une offre sur le site, le client sait qu’il peut accéder au « prix du Net » tout en sachant où aller chercher luimême son achat là où il est disponible. Dans un bon nombre de cas, cela se fait dans un laps de temps très court, quelques jours, la journée, voire une heure ou deux. La grande distribution alimentaire n’échappe pas à cette opportunité, multipliant la formule baptisée « drive », en bon franglais. En revanche, le spectre de concurrents redoutables en compétitivité parce que leur statut de distributeur en ligne leur 왘왘 L E T E R R A I N Le moins cher et l’achat malin, le public adore, à toutes les époques. C’est sur cette réalité porteuse que repose le principe d’Electro-Dépôt, le très proche cousin de Boulanger. Inauguré boulevard Philippe Auguste dans les années 90, le magasin Surcouf s’est déplacé pour une implantation immense avenue Daumesnil. Il draine quotidiennement une foule de clients qui viennent chercher ce que l’on ne trouve pas ailleurs, en produits et en explications. Mais l’enseigne sera vendue à la FNAC, qui n’a rien compris au concept, tentant stupidement de le «rationaliser», et en réalité, vide ce lieu exceptionnel de l’essentiel de son intérêt et de bon nombre de ses clients. permettrait d’échapper aux coûts que génèrent les points de vente s’efface. Les clients vont massivement vers les enseignes connues, en ligne comme dans le commerce physique. L’image d’Epinal présentant un site marchand installé dans une ferme isolée reconvertie et n’ayant qu’un coût de fonctionnement infinitésimal se range dans le tiroir des illusions perdues. Un site bien organisé, avec des pages web bien faites, qui « coulent » sans turbulence,claires et agréables à compulser, le tout relayé par une logistique tournant comme une horloge, sont des impératifs qui supposent des investissements conséquents. Amateurs, go home ! Si l’apparition du commerce en ligne a fait fortement évoluer les créneaux EGP-télécoms et loisirs interactifs, il n’a pas tout révolutionné pour autant. 99 % des achats de nourriture se font toujours au niveau physique, et 96 % des actes d’achats, toutes disciplines confondues, restent dans le camp des magasins. Il faut d’ailleurs prendre avec des pincettes certaines statistiques qui mélangent un peu tout et font du on-line un phénomène d’une ampleur encore plus grande, brouillant la vision que l’on peut avoir aujourd’hui des actes d’achats des consommateurs. Si, par exemple, les titres de transport (billet d’avion ou de TGV) s’achètent désormais massivement en ligne, peut-on ranger leur acquisition par les voyageurs dans la même catégorie que l’achat d’un téléviseur, d’une paire de baskets, d’un canapé d’angle ou d’un poulet cuit ? Non dématérialisé, le point de vente classique a quand même vécu des étapes Agrandir, cela peut quand même être une excellente méthode de rajeunissement. A Bordeaux Le Lac, les réaménagements du milieu de la décennie ont été profitables. importantes au cours de la dernière décennie écoulée. Sur le front des plus grandes structures, bien des questions ont commencé à être soulevées. Deux d’entre elles concernent les centres commerciaux. De nombreux observateurs spécialisés s’accordent sur un premier constat : les ouvertures récentes Agrandir, agrandir ! Voilà qui n’est pas toujours synonyme de réussite. A Parinor, les perspectives enjouées de 2008 se sont un peu évaporées. le centre tourne toujours plutôt bien, mais certaines de ses zones (celles de l’agrandissement) ont du mal à rester très actives. ont désormais du mal à décoller. Les promoteurs l’admettent : il faut plus de temps, au moins de 5 ans, pour qu’un centre atteigne un régime de croisière satisfaisant. A cela, une explication que ces acteurs de l’immobilier commercial avancent volontiers : les centres ont tendance à se voir implantés dans des secteurs géographiques où les populations Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 28 n’arrivent qu’ultérieurement et progressivement, alors que dans le passé, ces implantations se réalisent sur de zones de chalandise déjà bien peuplées.A titre d’exemple, le centre commercial de Claye-Souilly (Seine-et-Marne) en pleine transformation avec à la clé un agrandissement de plus de 20 000 mètres carrés (une surface équivalente à celle de l’hypermarché Carrefour qui lui sert de locomotive !) sera alimenté par une clientèle résidant dans des programmes immobiliers voisins pour lesquels le premier coup de pioche n’a pas encore été donné. Mais en revanche, on ne peut pas parler de zones sans population pour des centres comme les Armoiries (94), le Millénaire (aux portes de Paris), Odysseum à Montpellier, ou le Carré de Soie, dans l’agglomération lyonnaise. Serionsnous face à une situation de surnombre ? La réponse positive est tentante, mais sans doute trop rapide. Le Millénaire, à Aubervilliers, est assez difficile d’accès (euphémisme !), et c’est une réalisation commerciale en périphérie de la capitale, une disposition délicate, les parisiens étant peu équipés en véhicule. L’automobile serait-elle moins importante que par le passé pour les grandes zones commerciales ? Absolument pas, 왘왘 L E T E R R A I N S’il est un segment de la distribution qui a en travers de la gorge ce qui s’est produit dans la vague numérique, c’est bien celui des spécialistes photo. Les mieux structurés, les mieux fédérés ont trouvé leur nouveau régime de croisière. D’autres moins chanceux, dépendant plus du seul seul créneau des travaux grand public (développement - tirage) ont peut-être bien ouvert des pizzerias. A raison de 4 à 6 ouvertures par an pour la plupart des enseignes, les GSS ont incontestablement pris du poids sur le marché. Boulanger semble être celle qui a le mieux négocié ce début de siècle. en dépit de ce que prétendent certains adversaires de ce mode de transport surtout animés par leur dada « anti-un-peutout » à connotation souvent quelque peu électorale. En revanche, les responsables du centre commercial La Vache Noire, à Arcueil, soulèvent un autre point important : la présence ou non d’un hypermarché jouant le rôle de locomotive. A la Vache Noire, pas d’hyper. Tout juste un Monoprix avec une offre alimentaire d’une ampleur conforme à ce que propose ce genre de point de vente. Certes, ce centre de la banlieue sud encore jeune fonctionne correctement, sans plus, si l’on en croit ce qu’en disent des responsables d’enseignes qui y sont implantées. Mais la volonté de faire tourner correctement cet ensemble est farouche, et ne manque pas d’intérêt. L’hyper ou le parking ? En effet, l’hyper pour un centre commercial est une arme à double tranchant. S’il amène un trafic important, il crée aussi des courants de circulation importants, et favorise l’apparition de zones où les chalands ne viennent plus assez. Nous touchons du doigt la deuxième question que nous évoquions plus haut. Au centre commercial O’Parinor, ex-Parinor, au cœur du « Neuf Trois » (Aulnay-sousBois) agrandi il n’y a que quelques saisons, le déséquilibre entre « l’aile Carrefour » et la zone opposée de la galerie est devenu plus que préoccupant. On n’y compte plus les cellules vides, abandonnées par des points de vente n’ayant pas trouvé leur équilibre. Là où Boulanger vient de convertir l’un des ex-magasins Jeroen V.M. Hafkamp, directeur général du centre commercial de Vijnegem, près d’Anvers (Belgique) explique comment un centre commercial peut vivre mieux sans la présence d’un hypermarché. Saturn repris cette année, l’ambiance peut par moment virer au franchement lugubre ! La multiplicité des axes d’activités dans les zones commerciales ne démontre pas une pertinence intangible. A Odysseum (Montpellier) des enquêtes montrent que des courants cohabitent, mais ne s’additionnent pas réellement, les commerces pour les usages courants (hyper inclus) ne profitant pas des axes de loisirs (cinémas...), de balade « lèchevitrines » avec points de vente assimilables à ceux d’un centre-ville un peu haut de gamme et de l’équipement en meuble discount (Ikea). D’où l’intérêt pour le cas de la Vache Noire ou d’autres concepts, comme ceux que nous sommes allés découvrir au-delà de nos frontières, mais pas aux antipodes. A Wijnegem - à prononcer en passant vite à autre-chose- près de la superbe ville flamande d’Anvers (Belgique), le centre commercial a vécu une aventure à contre-courant. Il y avait à cet emplacement un hypermarché GB de 20 000 mètres carrés », explique JeroenV.M. Hafkamp, directeur général du centre. A travers quelques étapes, cet établissement s’est replié sur 2 000 mètres carrés, et ne sera plus installé que sur 1 000 mètres carrés d’ici une toute prochaine transformation. Et le patron de centre Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 30 affirme sans détour qu’il aurait même volontiers accepté qu’il n’y ait plus du tout de surface alimentaire. Sans une locomotive surpuissante mais aussi accaparante de la clientèle que peut l’être une grande surface alimentaire, la vie de Wijnegem est beaucoup plus équilibrée. Même combat et même réussite (et même équipe) sur la face est de la même métropole flamande. A Sint Niklaas, le centre commercial Waasland vit sans hypermarché, sereinement, avec quand même une surface alimentaire moyenne, mais sans comparaison possible avec une GSA à la mode de chez nous. Certes, la Belgique n’est pas aussi riche en hypermarchés que la France (même à surface comparable) mais le concept y est connu. Il faut fouiller un peu plus pour comprendre quelles recettes permettent de nourrir une vie commerciale sereine. C’est JeroenV.M. Hafkamp qui révèle le plus important : il faut animer, sans cesse, et surtout, aller à la recherche d’enseignes originales, quitte à aller puiser dans les ressources d’entrepreneurs indépendants. « Nous avons un minimum de 30 % de ces boutiques originales ». Comprenez : que l’on ne retrouve pas dans les autres centres.A LaVache Noire aussi, la nécessité d’une animation soutenue et d’investissements de marketing 왘왘 L E T E R R A I N Les enseignes physiques se dotent de sites Internet, et réciproquement, les sites marchands les plus en verve ouvrent des espaces dans des lieux de forte commercialité. Ce Pixmania sera bientôt à même d’accueillir les clients d’un grand centre commercial de la région parisienne. A force d’en être réduits aux ouvertures minimums, certains hypers s’endormaient. Carrefour a engagé une cure de Jouvence qui, même si le concept ne semble pas convaincre les actionnaires, n’était pas du luxe. Si s’ ajoutent des fruits et légumes de qualité (le citron pré-moisi et la tomate farineuse, on s’en lasse), la « Planet » pourrait revivre avec bonheur. plus importants que ce qui est couramment engagé est mise en évidence.Tout comme cette recherche d’une différenciation, que le centre d’Arcueil vient de cultiver en accueillant une implantation du Furet du Nord, la célèbre libraire de la région lilloise, qui compte 12 points de vente dans son fief originel. Electronique et distribution : l’époque de grandes vagues ! Parallèlement aux évolutions entre GSA et commerce en ligne, bien d’autres lignes de force ont émaillé l’histoire de ces presque 600 semaines. Déjà amorcée par le lancement des téléphones cellulaires du réseau européen GSM, la prolifération des boutiques de téléphonie mobile s’est poursuivie. Mais les croissances selon les secteurs ayant connu des évolutions, certains de ces acteurs, qui s’étaient lancés dans l’aventure comme d’autres avaient ouvert des vidéoclubs aux belles heures du magnétoscope, ont eu à composer avec des conditions plus rigoureuses. D’autant que les opérateurs ont amplifié leur stratégie consistant à déployer les réseaux propriétaires, en propre ou avec quelques formules de franchise. Une manière de mieux appréhender le travail opéré face à la clientèle. Autres boutiques qui n’ont cessé jusqu’à ces derniers temps de se multiplier : les spécialistes du jeu vidéo. Principalement Micromania, et Game (ex-Score Games) et quelques autres acteurs se sont implantés dans les centres de villes et Comme sur des roulettes, il accompagne le monde de la distribution, ayant même réussi à se faire une place, sous forme de petit dessin, dans le commerce en ligne. Mais là aussi les choses bougent. La concurrence se fait plus vigoureuse, les concepts évoluent, les matières s’adoucissent. dans les galeries marchandes. Entre les dernières bourrasques de la tempête de fin 99 et nos jours, tous les centres commerciaux ont accueilli progressivement les implantations de ces deux familles qui... ne se connaissent guère autrement que par leurs rapports de bon voisinage, et dont les activités, curieusement, sont en train de se rapprocher. Mais le public aime bien la spécialisation, qui est rassurante. Jeux et télécoms resteront sans doute encore longtemps dans la lumière des zones marchandes, alors que dans le secteur de la photographie, c’est une véritable hécatombe dont les dix années écoulées resteront le symbole. Le nombre des spécialistes a fondu de plus de 80 %, parce que les travaux photo ont soit disparu des préoccupations des utilisateurs, soit migré vers des automatismes accessibles en galerie ou sur internet. Internet, fossoyeur des zones de commerce ? Pas tant que cela. Si les « clic et mortar » (boutiques + sites) ont trouvé la martingale en proposant aux clients de commander sur la Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 32 toile et de venir vite chercher leurs acquisitions, les enseignes uniquement en ligne doivent réagir.Tous les acteurs majeurs de ce secteur ouvrent de-ci de-là des points dans des zones commerçantes, et même dans des centres commerciaux d’ampleur : rien ne remplacerait-il le contact avec le chaland ? Plus classiquement, le monde de l’hypermarché est presque resté figé, en semihibernation, faute de nouvelles autorisations d’ouvertures. La dernière, à Val-d’Europe, avec un hypermarché Auchan de 16 000 mètres carrés, fut d’ailleurs, à l’aube de la décennie, l’une des dernières ouvertures de ce genre. Certes il y a eut Collégien (77) et le centre commercial Bay2, mais c’était un déplacement de quelques centaines de mètres d’une ex-implantation jadis sous l’enseigne Continent. Il y a eu aussi Carré Sénart (77), et surtout, sur tout le territoire, des quantités d’agrandissements, donnant de l’air à des surfaces qui commençaient à s’époumoner. En revanches les réseaux des GSS se sont développés régulièrement. Darty qui était à environ 150 points de vente au début du millénaire en est à plus de 220, Boulanger est passé d’une cinquantaine à 90, sans compter les 30 points de vente Saturn repris cette année. La FNAC avait développé d’une manière plus mesurée son réseau, mais elle accélère et vise des implantations plus grandes,en optant pour des magasins aussi bien en ville qu’en galeries marchandes ou en « stand alone » dans des zones commerciales. Un déploiement qui, finalement se fait en phase avec le développement des ventes, et l’accroissement de la population. Lequel se poursuit sans relâche, doucement, sûrement, ce qui permet de nourrir un espoir concret : plus il y aura de clients, plus on leur vendra des équipements. 쐍 T É L É V I S E U R S , T É L É V I S I O N Ces spectateurs sont remplis d’espoir ! En début d’après-midi, ils assistent à la FNAC Etoile (à Paris) aux débuts de l’équipe de France de football dans la Coupe du Monde 2002. Les écrans dans le rayon le soulignent : le plat n’est pas encore arrivé. Téléviseurs : Un passé pas si simple En dix ans, le téléviseur, clé de voûte historique du marché de l’EGP, est passé par une phase de métamorphose sans précédent. Il a de surcroît bénéficié d’un environnement très favorable. Belle époque ou années folles ? 1998 : les Bleus remportent la Coupe du Monde de football. La France vibre tout entière, dans une effervescence que la perspective de l’an 2000 attise. Dans les rayons, de grands écrans plats, principalement ornés du logo Philips, ont pris place. Leur image est moyenne, un peu terne. Et leurs étiquettes provoquent quelques exclamations. « Douze mille, non cent vingt mille, mais douze, attends… mais non, c’est bien 120 000 francs ! Non mais tu t’rends compte, douze briques pour une télé ? » s’exclame un chaland qui s’y est repris à plusieurs fois pour réaliser ce que valait cet objet encore du futur. Dans des réunions de revendeurs, la célèbre firme hollandaise, qui tient le haut du pavé sur le marché français du petit écran, n’est pas passé loin de la rébellion. « Nous leur avons expliqué que nous avions l’habiDistribution, Ventes & Services Magazine n° 100 34 tude de proposer à nos clients des produits performants, et qu’à ce prix-là, les performances techniques rendaient cet écran inacceptable et invendable dans nos rayons » nous confiait à cette époque et sans détour un revendeur spécialiste extrêmement connu du nord-est de la banlieue parisienne. Certes, l’écran plat balbutiait, mais un changement majeur apparaissait comme imminent. En 2000, les Bleus renouent avec le succès, cette fois au niveau européen. Mais l’écran plat n’est toujours pas tout à fait prêt pour une vie au grand large. Ce n’est qu’au moment où le coup d’envoi Si les écrans plats ont fondamentalement transformé la vie du téléviseur dans les foyers, ils ont eu aussi une immense influence bénéfique sur la vie des rayons. Bien moins encombrants, ils sont aussi légers à livrer ou à emporter, et même en amont, entre les usines et les lieux de distribution, la logistique s’est considérablement allégée tout en offrant au public des écrans beaucoup plus grands. Leurre exquis : certes, l’interactivité est - peut-être - l’avenir du petit écran, même si, en 2011, cette certitude n’est pas encore totalement établie, notamment dans l’esprit du public, en dépit de la foi inébranlable de l’industrie. Mais cette initiative avec à la clé le rachat d’une firme d’outre-Atlantique n’était guère convaincant. Sur ce guide d’une enseigne qui s’agite souvent, presque toute l’ambiance de l’univers TV et image du début de la décennie est résumé ! Quand on parle téléviseurs et télévision, on ne pense pas souvent à l’antenniste. Si la TNT lui a donné du travail, l’ADSL ne lui a pas rendu service. Comme le maréchal-ferrant ou l’allumeur de réverbères, cet adepte de l’escalade sera-t-il victime des progrès techniques ? de la Coupe du Monde (toujours de football !) est donné que les modèles de taille fine sont réellement et concrètement mis en place. Honnêtement, leurs images ne sont pas encore sublimes, fort loin de celles des meilleurs cathodiques, dont bien des experts affirment qu’ils ont encore de nombreuses années à vivre. Mais l’histoire est toujours émaillée d’imprévu. Le téléviseur plat alors annoncé depuis cinq ans devrait être au plasma, et c’est finalement la technique du LCD qui quelques années après surgit et s’impose, faisant en quelques saisons basculer la totalité du marché. Pour les consommateurs, la forme plate Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 35 est un atout, mais c’est surtout le gain en profondeur qui transforme tout. En 2002, si le plat commence à chauffer, rien d’autre de très porteur n’est encore sur les rails. Et notamment pas la haute définition que les US commencent pourtant à promouvoir avec énergie. L’idée d’une télévision numérisée transmise par des moyens terrestres commence bien à émerger, sans même qu’il soit simplement envisagé d’y intégrer de la HD. Quand cette perspective est évoquée face à certains hauts responsables d’une électronique bien de chez nous, aujourd’hui naufragée, ils répondent du « Tak » 왘왘 T É L É V I S E U R S , T au tac qu’ils visent surtout une interactivité qui pourrait au passage avoir la propriété de rendre un peu captifs clients et opérateurs. Preuve que l’électronique ne fait pas toujours rêver que les clients... La perspective de la TNT n’emballe pas tout le monde. Les acteurs du satellite voient même dans cette télévision numérique de terre une attaque au ras des pâquerettes. D’ailleurs, ce lancement sitôt décidé entraîne sans délai l’annonce de l’ADSL, à la limite de la précipitation. TPS et le groupe TF1 sont les acteurs de cette contre-offensive. Laquelle donne le signal de ce qu’il faut prosaïquement identifier comme une lutte entre entités amorçant une conquête de parts de marchés aujourd’hui encore et même plus que jamais d’actualité. Rayons TV : fin de la simplicité Jusqu’en 2000, approximativement, téléviseur et télévision étaient des choses simples, du binaire par oui ou non. Les options pour enrichir le menu d’un consommateur au-delà des cinq canaux de base se résumaient à Canal Plus, un bouquet satellite parmi un choix de deux, et éventuellement, une captation satellite en « free to air », offre assez peu « sexy » du fait du choix très limité de chaînes en français. Puis, est venue la succession des avalanches : laTNT, les écrans de plus en plus É L É V I S I O N Les dix années passées ont été fortement influencées par cette initiative de la TNT, lancée avec 14 chaînes initialement. plats et de moins en moins chers, avec l’entrée en scène de la HD se permettant d’évoluer en normes et en dénominations. Sans oublier l’émergence des box ADSL, avec des abonnements dans lesquels la valeur de chaque composante est celle que veut bien lui attribuer le consommateur. Comme le téléphone est un outil totalement indispensable dans un foyer, et que la connexion à Internet, qui ne l’était pas il y a 10 ans, l’est devenue depuis, la télévision est souvent le maillon faible dans la valorisation. « La télévision dans un triple play a presque toujours une valeur « zéro », expliquait il y a quelques mois Maxime Saada, directeur adjoint du Groupe Canal Plus. En résumé, le téléviseur a profité d’une myriade d’innovations tant sur le plan physique que sur celui des performances, accompagnée d’une véritable révolution sur le registre des programmes et la manière d’y accéder. Avec en prime un ultime agent accélérateur : celui que constituait l’arrêt des transmissions analogiques. Un environnement assez confus et désordonné certes, mais largement suffisant pour provoquer une probable sur-vitesse dans les ventes de ces dernières années. Probable, mais pas certaine. Les volumes ont aussi augmenté par une croissance démographique régulière, et par l’élargissement du statut du téléviseur devenu bien plus abordable et logeable que par le passé. Non seulement il est passé du stade d’équipement du ménage à celui d’équipement de l’individu, mais parallèlement, il a troqué sa condition de point focal de Direction le futur, mais faut-il en faire un fromage ? La première salve d’interruption de l’analogique est un bon souvenir, puisque tout s’est bien passé au cœur de la Seine-et-Marne. L’interactivité est dans l’air, mais est-elle promise à un avenir sur un téléviseur « seul », ou plutôt dans des couplages entre TV et d’autres instruments (à l’image des duos téléviseurs - tablettes que quelques marques lancent actuellement) ? Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 36 la pièce principale du logement à celui d’un instrument dont chaque pièce, séjour, cuisine, chambre à coucher, chambres d’enfants se doit de plus en plus souvent d’être dotée. Faut-il encore évaluer le taux d’équipement par ménage, ou serait-il d’ores et déjà plus juste de mesurer la possession par individu ? D’où des questions importantes dont une surpasse toutes les autres : le marché pourra-t-il se maintenir à des niveaux proches de ceux qui ont ponctué les années de cette première décennie du nouveau millénaire ? Va-t-il au contraire se replier sur une cadence plus mesurée ? Et derrière ces deux interrogations, en surgit une autre : un repli serait-il catastrophique, puisqu’il existe beaucoup d’autres équipements numériques à vendre aux clients, lesquels ne peuvent pas tout s’offrir au même moment ? 쐍 Les enjeux sont immenses pour la TV connectée. Samsung a non seulement fait un immense show à l’époque de l’IFA (Berlin, septembre 2011), mais a aussi fait passer le message dans la capitale allemande. TV connectée : Gagnera à être connue Accueillie timidement par la distribution au moment de son lancement, la télévision connectée commence à trouver sa place dans les rayons.Cette évolution technologique majeure redéfinit la place et le rôle du petit écran.A ce titre, elle mérite toute l’attention des points de vente d’autant plus qu’elle est génératrice de valeur. La télévision connectée, encore appelée Smart TV ou TV intelligente, a fait son apparition à la fin 2009 mais les premiers résultats marquants n’ont été enregistrés qu’à partir de 2010. C’est donc un marché encore très jeune mais très prometteur puisque toutes les grandes marques du secteur s’appliquent à proposer désormais une offre TV connectée assez riche. Sur 2011, on s’attend à une progression très encourageante des ventes avec une augmentation de 30 % à 35 % par rapport à 2010.Aurélie Devallet (chef de groupe TV pour Panasonic) se montre résolument confiante : « En 2011, nous avons assisté à un gros boom de la TV connectée. Sur la période de janvier à fin août, le marché a doublé par rapport à la même période, l’année passée. Nous sommes ainsi passé de 320 000 à 740 000 pièces ». De son côté, Timothée Gourdon (chef produits TV pour Philips) est encore plus optimiste : « En 2011, il devrait se vendre 2 millions de pièces, soit plus de 20 % d’un marché estimé entre 8, 5 et 9 millions d’unités », affirme-t-il. Mais il est vrai que certains acquéreurs ont acheté un téléviseur connecté sans même être mis au courant de cette particularité. Beaucoup ne l’ont découverte qu’en déballant l’écran TV et en l’installant. « Et sur tous les écrans connectés vendus et utilisés à domicile, combien sont réellement connectés ? » se demande Benjamin Clark (responsable produits EGP pour Toshiba). « A l’heure actuelle, la qualité d’image et la taille de l’écran sont encore les premiers critères d’achat », reconnaît Timothée Gourdon (Philips), le fait que le téléviseur soit connectable ne rentre pas dans les critères de décision prioritaires ». En France, il importe cependant de souligner que le parc des téléviseurs connectés dépasse déjà le million d’unités. Une jolie performance pour une technologie qui est arrivée au même moment que la spectaculaire 3D et qui a donc souffert d’une concurrence inévi- LG est au nombre des fabricants qui investissent avec dynamisme ce créneau nouveau. 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 37 T É L É V I S E U R S , T table. Pourtant, Alexandre Fourmond (directeur du marketing chez LG pour la branche EGP) ne veut pas s’arrêter à cet état de fait, préférant mettre l’accent sur la complémentarité : « Des contenus 3D sont aujourd’hui directement accessibles par la télévision connectée, nous dit-il, car la plupart des Smart TV sont également compatibles 3D ». La TV connectée apporte de la valeur ajoutée Si 2010 fut l’année de la 3D, 2011 et 2012 pourraient être les années de la télévision connectée. C’est en tout cas l’avis de Nicolas Ferry (chef de groupe TV/Audio/Vidéo pour Samsung) : « La TV connectée est clairement notre cheval de bataille pour cette année, affirme-t-il. La TV connectée offre de nouvelles fonctionnalités et permet un usage différent de la télévision. On acquiert désormais plusieurs produits en un seul ». Et il précise que 80 % des téléviseurs LED de la gamme Samsung 2011 sont désormais connectables. Chez Panasonic, 70 % des téléviseurs de la marque sont connectés. Aurélie Devallet (Panasonic) reconnaît volontiers que pour l’heure : « L’offre TV connectée est plus présente sur les grandes tailles d’écrans (40 pouces et plus) que sur les 37 et 32 pouces et a fortiori, on la trouve encore moins sur les tailles inférieures. 85 % des modèles 47 pouces et plus sont connectés », observe-t-elle. Rien d’étonnant par conséquent à ce que le prix moyen d’un téléviseur connecté demeure assez élevé (il a cependant perdu 20 % en un an) pour venir se situer aux alentours de 909 euros contre un prix moyen marché (toutes tailles et fonctionnalités confondues) de 449 euros. La différence mérite assurément que l’on accorde une attention soutenue à la TV connectée. « Sur un total comprenant une cinquantaine de références, nous avons 22 écrans Smart TV », recense Timothée Gourdon (Philips). Cela concerne les séries 6000, 7000, 8000 et 9000. Il y a eu un fort mouvement de progression entre 2009 et 2011, constate-t-il. Si la télévision connectée est vendue et démontrée en magasin comme un nouveau moyen de surfer sur Internet, É L É V I S I O N Cette illustration met en lumière les spécificités des différents marchés. En Allemagne, cette présentation est accompagnée de la mention « Internet TV », qui peut être mal interprétée en France. Par ailleurs, le marché français pose le problème de la dualité avec ce que font les Box ADSL, très répandues, et grâce auxquelles déjà bien des services interactifs sont accessibles. Délicat, l’exercice ! l’argument sera bien peu convaincant et n’aura que peu de portée auprès d’un client qui dans la plupart des cas, possède déjà un ordinateur et peut-être aussi une tablette. « Quel intérêt de retrouver sur un téléviseur ce que l’on a déjà sur son PC ? Il faut rester assez simple et conseiller le client sur ce qui présente pour lui un réel intérêt, conseille Benjamin Clark (Toshiba).Tout ce qui est lié à la catch up TV ou à la VOD a du sens pour un utilisateur. C’est pourquoi enVOD, nous essayons d’avoir une offre thématique la plus complète possible. L’autre grand centre d’intérêt, c’est l’intégration du réseau social avec Facebook et la fonction transversale sur le portail qui offre un usage intéressant ». Toshiba a en effet mis l’accent sur les contenus.Tous les téléviseurs connectés de dernière génération de la marque bénéficient maintenant de la plate-forme Toshiba Places qui donne accès à une kyrielle de services parmi lesquels la base vidéo de l’INA, Dailymotion, L’Equipe.fr, Les Pages jaunes, Flickr, le service de vidéo à la demande Vidéo Futur… Les utilisateurs duToshiba Places pourront s’échanger entre eux des photos ou vidéos. Parmi les cinq univers du portail Toshiba Places, le Music Place permet d’accéder à plus de 200 radios et à des concerts en VOD. De son côté, Samsung propose un très large choix de contenus personnalisés sur ses Smart TVS. Cela donne par exemple 6500 programmes de TF1 Vision, des épisodes de séries américaines (Dr House,The Mentalist ou Les Experts) visionnables seulement 24 heures après leur diffusion aux EtatsUnis. Explore 3D permet de regarder Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 38 gratuitement en 3D des vidéos musicales, des bandes-annonces, des documentaires ou des dessins animés en 3D. Et avec le Smart View, il devient possible de regarder les images en provenance de la Smart TV sur un smartphone ou sur une tablette via une liaison Wi-Fi. Cette application est d’ores et déjà disponible sur les Smart TV LED des séries D7000 et D8000. « Nous mettons l’accent sur la VOD et la Catch up TV mais aussi sur la musique », nous révèle Patrick Moncet (Home Video Senior Product Manager chez Sony). Movies Unlimited permet ainsi de regarder un large choix de films des grands studios tandis que Music Unlimited donne accès à plus de 7 millions de titres à la demande. Un partenariat a par ailleurs été passé avec M6 Replay. Et le navigateur Internet Opera permet d’accéder instantanément à ses sites Internet favoris. « Nous avons passé des accords avec tous les grands, Canal,TF1, NRJ, nous dit Alexandre Fourmond (LG) et avec My Fox TV, nous avons le premier système d’alarme, de vidéo surveillance et de domotique entièrement actionnable depuis un téléviseur LG. On peut ainsi contrôler ce qui se passe dans une chambre d’enfant ou même dans une résidence secondaire ». Et de conclure : « Cette nouvelle application s’inscrit au cœur de notre stratégie qui vise à simplifier au maximum la vie du consommateur ». Précisons que My Fox TV est directement accessible via la déjà célèbre télécommande gyroscopique Magic Control de la marque. Timothée Gourdon (Philips) insiste sur ce qu’il considère comme les piliers de la Smart TV : l’application dédiée my remote qui permet de remplacer la commande d’origine, de partager les images du téléviseur, de naviguer via son smartphone quelle que soit la marque ou la configuration (Apple ou Android). Il insiste aussi sur la fonction USB Recording et sur la Pause Live TV pour éviter les écrans publicitaires. De son côté, Panasonic a entièrement repensé Viera Connect et Viera Market. Rappelons que Viera Connect est un logiciel qui permet aux utilisateurs de personnaliser leur interface avec des widgets et des applications diverses telles que Facebook, Eurosport, l’Equipe, Arte, Euronews, Picasa, Bloomberg, Allô Ciné, etc. Le partenariat avec Acetrax Movies permet de regarder les dernières superproductions hollywoodiennes mais aussi les séries TV en vogue.Youtube et Dailymotion font partie de la panoplie sans oublier la fonction Skype. Les appels sont alors passés via la petite caméra Panasonic HD (TY-CC10). Quant àViera Market, il permet non seulement l’accès à un portail d’applications en ligne mais aussi de passer directement commande de divers accessoires tels que des lunettes 3D, une webcam, etc. Une application nouvelle qui vient renforcer l’interactivité et faciliter la vie de l’utilisateur. Comme à chaque fois qu’une nouvelle technologie arrive sur le marché, ce sont bien évidemment les spécialistes indépendants, les groupements (Digital, Connexion, Gitem, Euronics...) et les multi-spécialistes (Boulanger, Darty, Fnac…) qui se sont montrés les plus réactifs. Ce sont donc ces réseaux qui, sans surprise, réalisent la majeure partie des ventes. Et ce, en dépit d’une mise en avant en magasin qui (ainsi que nous le verrons plus loin) demeure encore très perfectible... Plus occupés à vendre des petites tailles d’écrans ou à reporter leur attention sur la 3D, les hypermarchés n’ont pas encore tous pris le train de la télévision connectée. Mais gageons qu’ils ne resteront pas à quai bien longtemps et ce, surtout si la TV connectée s’impose sur des tailles d’écrans moyennes ou même petites, ce qui apparaît comme très probable, au cours des années à venir. L’e-commerce sur ce créneau est bien sûr pour l’heure inexistant car disqualifié pour vendre Les grandes marques se mobilisent pour créer des espaces de contenus et applications. une technologie très innovante qui nécessite des explications fournies et idéalement appuyées par une démonstration convaincante, intelligemment mise en scène. La distribution doit donner vie à la TV connectée Nos nombreuses et récurrentes promenades dans les points de vente nous obligent à constater que la TV connectée est bien mal mise en valeur. Les espaces dédiés sont quasi inexistants et les rayons offrent peu de repères à la clientèle pour l’informer des avantages apportés par les Smart TVs. Comment s’étonner, dans ces conditions, que certains utilisateurs aient pu acquérir un écran TV connecté sans même en soupçonner les aptitudes ? Dans quelques magasins Darty, une signalétique informe le client : Darty, livre, installe et connecte votre TV connectée dit le panneau apposé au-dessus de l’écran TV. La formule est pour le moins lapidaire et ne retiendra l’attention que d’un client déjà informé ou ayant entendu parler de cette évolution technologique. Nos questions aux forces de vente nous conduisent à ajouter un zéro pointé sur le chapitre de la formation : ou ils n’ont rien compris ou ils le font exprès ! «Vous avez une Box ? Donc vous êtes connecté » nous a ainsi expliqué un intervenant très sûr de son fait (nous nous sommes même fait gronder en exprimant un doute quant à la justesse de la réponse ! ) Il est vrai que pour un point de vente, la mise en place n’est certes pas des plus simples. Elle nécessite en effet une connexion à Internet qui implique le passage de câbles dans les rayons avec à la Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 39 clé la résolution des éventuels problèmes d’interférences entre le Bluetooth et le Wi-Fi. Il faut donc revoir l’architecture intérieure du magasin et repenser la décoration. Ou encore, concevoir des unités de démo en vase clos, fictifs, cela serait mieux que rien. Pour un point de vente qui réalise une part importante de son chiffre d’affaires avec les écrans TV, c’est une transformation à laquelle il faudra sans doute songer car la télévision connectée est un concept durablement entré dans le PAF (paysage audiovisuel français). Elle offre un excellent moyen de monter en gamme et apporte de la valeur à un marché dont les prix ne cessent de chuter. Les vidéos de démonstration conçues par les constructeurs permettent d’apporter à moindres frais une information au client. Elle sont utiles en période de défrichage mais serontelles suffisantes quand la clientèle sera mieux informée et surtout plus avide de démonstrations souhaitant davantage comparer et de tester par elle-même les apports, bénéfices et facilités d’utilisation que décline la télévision connectée ? Rien n’est moins sûr ! Tout marché apportant de la valeur ajoutée (fort bienvenue, en ces temps difficiles) implique des investissements en homme et en matériel. Les points de vente qui dans les prochains mois sauront s’adapter le plus vite aux exigences nouvelles de ce nouveau marché seront à n’en pas douter en mesure de prendre quelques longueurs d’avance sur leurs concurrents. Car avec l’arrivée de la télévision connectée, il ne suffit plus désormais de faire la preuve par l’image, il faut l’apporter par l’usage ! 쐍 Christophe Perrier 왘왘 TÉLÉVISEURS, TÉLÉVISION L'écran du salon : Quad neuf ! Le téléviseur, et plus largement l’écran, reste un composant majeur dont les performances intrinsèques n’ont pas fini de progresser. Ne le dites pas encore aux clients, mais la meilleure de nos hautes définitions, le célèbre « Full HD » ou plus rigoureusement HD1080p entame ses dernières heures de gloire. Quad : voilà un mot qui pourrait avoir d’ici quelques années une place importante dans le quotidien des rayons. Encore que le vocabulaire soit bien fragile face aux initiatives des industriels. Pour le futur, nous pourrions nous attarder sur la télévision connectée. Mais celle-ci n’est pas pour « plus tard », elle est déjà du domaine du présent, d’où le dossier que vous venez de compulser dans les pages qui précèdent. La connexion, c’est une gigantesque masse de contenus, les moyens d’y accéder et des applications. Ces ingrédients peuvent d’ailleurs avoir une influence sur la nature du spectacle et sur le dispositif technique retenu (il peut y en avoir plusieurs). Impossible de prévoir ce qui déterminera les choix, irrémédiablement liés aux initiatives des forces diffusantes en présence. En revanche, il est inéluctable de voir les débits progresser. A l’heure où beaucoup s’agitent en tentant d’accélérer la fibre et sont débit théorique de 100 Mo, certains pays asiatiques développent déjà du 1 Go. Dans quelle perspective ? D’abord, rendre plus fluide le trafic. C’est comme sur le périphérique parisien : si les voitures y circulaient à 300 km/h au lieu de 80, cette voie urbaine permettrait, sans qu’il faille ni l’élargir ni en créer une seconde, d’y faire passer deux ou trois fois plus de véhicules. Il en va de même pour le « data » qui, pour sa part, ne risque pas le carambolage. Ensuite, il faut se préparer à véhiculer des « convois » de données nettement plus lourds, car la définition du son et des images va poursuivre sa progression. Il reste que pour l’heure, la notion de télévision connectée ne semble pas encore évoquer beaucoup de choses dans l’esprit du consommateur totalement profane. En revanche, chez ce dernier, il existe désormais un ancrage extrêmement puissant de l’écran dans la vie quotidienne.A l’avenir, c’est plus d’écran que de téléviseur qu’il Sharp, numéro un -et de loin- du téléviseur au Japon, montre un peu partout ses dalles de très hautes définition,un format sur lequel les instances de normalisation internationales sont en train d’entériner des caractéristiques qui permettront à ces écrans d’être largement diffusés d’ici quelques années. Attention : la montée en qualité est vertigineuse ! On passe de 2 millions de pixels sur un HD1080p à environ 35 millions dans le cas présent. faudra peut-être parler. Cet écran, dans la pièce principale, le salon, est un lieu de convergence pour la famille, complété par des écrans individuels, une sorte d’éclatement personnalisé pour une autre consommation des contenus imagés. Cette double conception (qui se complète elle-même par le ou les écrans de la mobilité) est un bien qu’il ne faut pas gaspiller. Après avoir été dissimulé (même dans des meubles de style !) cet « épouvantable écran » que l’on de devait pas montrer est l’instrument autour duquel s’organise l’aménagement de l’habitation. Pas seulement dans la pièce principale : la présence d’un sympathique LCD est d’emblée envisagée dans la cuisine, dans la chambre à coucher, dans les chambres d’enfants etc. Ce sont autant d’endroits où la présence induit déjà et induira davantage encore des ventes de renouvellement. Il y a deux décennies, un téléviseur était à renouveler de temps à autres dans le logement d’un consommateur, aujourd’hui, c’est de plus en plus souvent au moins deux appareils qui devront naturellement être remplacés s’ils viennent à défaillir, ou s’avèrent un peu trop démodés. Dans ces conditions, il est clair que le repère numéro un pour les clients va encore DEMAIN Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 40 rester durant des années l’aptitude à restituer de belles et grandes images. L’état déprimant dans lequel se trouve l’industrie, qui a perdu dans ses batailles pour la suprématie l’essentiel de la profitabilité, n’est pas lié à l’évolution technique, mais à une dérive dans les stratégies, un phénomène qui, ayant atteint le plus haut niveau, va inéluctablement toucher à sa fin. La 3D reste un objectif pour l’indstrie. Toshiba persiste et re-persiste, dans ses formules sans lunettes qui, montée de la définition aidant, ont plus d’avenir qu’on l’imagine. Qualité de l’image et évolution des ventes : la 3D reste en embuscade Certains grands acteurs du secteur se sont cassé les dents sur cet écueil. Mais avec des milliards de foyers à équiper et ré-équiper dans le monde, le schéma d’une fin du marché de l’écran est comme ces figures impossibles, dans laquelle l’artiste parvient à donner une perspective trompeuse, qui ne résiste pas à une observation attentive et soutenue. Du reste, l’industrie ne ménage pas ses efforts, et les développements d’écrans de technologies nouvelles foisonnent. Et Les technologies fondamentales d’écrans ne sont pas toutes épuisées. L’OLED, que l’on attend un peu façon Sœur Anne, a permis à un outsider de créer ce prototype en forme de dôme. Mitsubishi opte pour sa part pour un éclairage arrière en technologie laser. Contraste et rendu des couleurs « à tomber par terre », selon la formule familière. si certains géants semblent en passe de jeter l’éponge sur ce créneau, d’autres tout aussi mastodontesques sont pr^ts à se glisser dans les places laissées vacantes. C’est au dernier CEATEC 2011, salon japonais hautement technologique tenu début octobre, que sont apparues sous le patronyme « Quad », notamment chez Sharp et Toshiba, des dalles nouvelles qui laissent loin en retrait la haute définition en HD 1080p qui fait actuellement les beaux jours de nos hauts de gammes. Sous les yeux de près de 180 000 visiteurs, ce salon dévoile chaque année les composants électroniques et IT qui animeront les produits du futur, et souvent d’un futur extrêmement proche. Certaines des innovations montrées cette année avaient d’ailleurs déjà été pressenties sous l’apparition de proDistribution, Ventes & Services Magazine n° 100 41 totypes à diverses occasions, telles que le CES, l’IFA (déjà en 2010 ! ) et quelques autres. Il faut avoir à l’esprit que l’on ne parviendra pas à faire un écran plus plat qu’il l’est déjà. Et compte tenu des dimensions des pièces où ils sont installés, les téléviseurs ne pourront pas grandir davantage, même si les programmes qui les nourrissent sont souvent de la soupe. C’est donc dans la direction de la qualité des images qu’une partie du devenir de l’écran s’oriente. Même «excellentes», par rapport à ce que nous avons connu dans le passé, les restitutions actuelles sont encore très largement perfectibles. Et heureusement, l’écran du salon ne sert pas seulement à diffuser des programmes de télévision. Les autres sources d’images, dont celles faites par les utilisateurs, tant à l’aide de leurs APN qu’au moyen de leurs smartphones (l’iPhone 4S est doté d’un capteur de 8 Mp), vont monter en puissance, 3D incluse.A propos de soupe et de programmes, l’ensemble de l’industrie du matériel est et sera de plus en plus tributaire de la qualité et de l’intérêt des contenus. Sur ce plan, l’industrie de l’EGP devrait sans doute trouver des méthodes susceptibles d’influencer dans le bon sens le monde de la production télévisuelle et cinématographique. La seule perspective de pouvoir disposer de chaînes nombreuses est un atout dont les charmes sont désormais épuisés. Les consommateurs savent en effet qu’avec plusieurs dizaines ou même centaines de chaînes, il n’y a pas forcément de quoi meubler une soirée. En ajouter ne les fera pas saliver. D’autant plus qu’avec les banques de programmes accessibles à tout moment, nous frôlerons tôt ou tard le « trop de choix qui tue le choix ». Il aura fallu attendre l’ère des écrans plats pour que les images se convertissent au relief. Curieusement, et comme victimes d’une sorte d’effet d’hystérésis, bien des points de vente se sont enfin équipés de manière moins indigente pour montrer des couples écrans - lunettes opérationnels. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le relief est cependant un atout pour l’avenir de l’écran, surtout si l’on parvient à se défaire de l’idée selon laquelle il s’agirait d’un effet spécial tendance cinéma, mais plus simplement exactement l’inverse, à savoir un moyen de reproduire la réalité. 쐍 T É L É C O M S , T É L É V I S I O N t Premier vole , I N T E R N E T Télécoms : Révolutions à répétition En 2000,le monde des télécommunications était en pleine effervescence.Dix ans plus tard,il l’est toujours,après avoir traversé les épisodes d’un feuilleton qui aura certainement apporté les transformations de la vie quotidienne les plus sensibles de toutes celles résultant de l’émergence du numérique. Pour la distribution, cette aventure aura aussi modifié sensiblement certains axes de l’activité commerciale : rien ne sera plus comme avant. D'autant plus qu'aujourd'hui, tout le monde est servi… ou presque ! Lorsque durant l’an 2000, le titre DVSM est venu remplacer « Vente » sur la Une de votre magazine professionnel préféré, la vogue des téléphones mobiles étaient déjà bien amorcée. Une douzaine avant ce millésime inoubliable, nous avions eu l’audace de prédire l’échec inéluctable d’un système que notre opérateur historique avait lancé avec force et conviction : le Bi-bop. Ce téléphone mobile avait certes un design sympathique, mais imposait à son utilisateur de se positionner près d’une borne, en général dans une rue. Et encore, cet utilisateur ne pouvait guère qu’appeler, mais bien plus difficilement recevoir des appels. Un tel système pour la poche gauche du consommateur n’avait aucun avenir, dès l’instant où pour sa poche droite, devait arriver à court terme un mobile lui permettant d’appeler ou d’être joint où qu’il soit. C’est ce qui est arrivé, et à l’aube du nouveau millénaire, la téléphonie mobile commençait déjà à s’orienter vers des aptitudes plus vastes et ambitieuses. Le bout du sans fil consentait à mettre quelques électrons dans le vaste univers du multimédia. Le Bi-bop était oublié. Si pour les consommateurs, cette révolution est immense, elle a aussi modifié certains repères bien établis dans la distribution. La notion simple d’un équipement vendu en échange d’un montant clairement indiqué sur une étiquette a soudain vacillé. Dans la période d’installation du marché, les opérateurs se sont livrés à une course sans merci, afin de conquérir des abonnés. Mieux vaut avoir une clientèle acquise qu’il suffit de fidéliser, que de devoir aller la chercher Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 42 chez les concurrents. Pour cela, a été imaginé le principe des subventions, qui fait fondre comme neige au soleil la valeur apparente des équipements aux yeux du public. Cette transformation est extrêmement déstabilisante pour des animateurs de points de vente qui avaient pour habitude d’utiliser les atouts des appareils pour argumenter et déclencher des actes d’achat. A ce moment et dans cette brume promotionnelle, les mobiles dont le prix apparent descend jusqu’à 1 franc dans quelques cas extrêmes restent des objets techniques complexes à fabriquer. Mais leur valeur est-elle de 100, 1 000, 3 000 francs ? Brouillard et confusion, un flou d’un nouveau genre n’a pas disparu, à l’heure des box, des tablettes et des smartphones. Pour ces derniers, la valeur D’HIER À AUJOURD’HUI, TOUT LE MONDE A ÉTÉ SERVI Il ne faut pas oublier la mode. Le tactile commence à faire son apparition sous forme de… réplique encore mal adaptée au concept d’un nouvel entrant qui ne prend pas ses clients pour des pommes. Le geste du tactile ne suffit pas. est quand même perçue, notamment par les clients les plus passionnés.A son arrivée l’iPhone 4S, arraché à quelques millions d’exemplaires à travers le monde en quatre jours, a été acquis par des consommateurs qui en connaissent la valeur réelle. Mais une fois en régime de croisière, le flou revient. De même, dans Fin 2000, les trois opérateurs (à l’époque France Télécom (Itinéris), « Cegetel-SFR », et Bouygues Télécom se partageaient le parc des abonnés aux mobiles à raison de 14,3 millions pour l’opérateur historique, 10,2 millions pour SFR et 5,2 millions pour le groupe Bouygues, dernier arrivé sur ce marché. En tout, 29,68 millions d’individus avaient déjà un téléphone mobile, (contre seulement 5,8 millions au 31 décembre 1997) un parc dans lequel 45 % étaient représentés par le pré-payé, une formule qui venait justement de séduire 69 % des nouveaux abonnés (ventes nettes) entrés dans la mouvance du téléphone dans la poche en décembre 2000. Ce parc équivaut à un taux de possession de 49,4 % d’une population française alors évaluée à 60,8 millions d’individus. Avec plus de 29 millions d’abonnés, l’ART soulignait que cela représentait un Français sur deux, mais aurait pu ajouter que cela correspondait aussi, en théorie, à plus d’un téléphone pour chacun des 23 à 24 millions de ménages de chez nous. Théorie, car dans les abonnés des temps lointains, nombreux étaient ceux qui avaient besoin d’un téléphone cellulaire pour leur travail. Car même avec les subventions, ce téléphone vagabond encore bien jeune dans les esprits était relativement onéreux. Fin septembre 2011, l’INSEE estime la population de l’Hexagone à 64,9 millions d’individus, et le parc recensé par l’ARCEP est de... 64,905 millions d’abonnements (en fait, des cartes SIM en circulation). Nous sommes à 100 %, et il faut noter que le pré-payé ne pèse plus que 28,2 % du parc. Il ne reste plus qu'à aller conquérir d'autres cibles. Car même avec ce taux que l'on pourrait croire infranchissable, il reste de belles perspectives pour le segment des télécoms. 쐍 HIER Les packs sont là : à l’entrée dans le nouveau siècle, ils s’imposent comme la formule à vendre dans les rayons télécoms. Le message devient une image : le téléphone mobile et son marché viennent de mettre un pied dans le multimédia, un virage sans retour possible. un abonnement triple-play, comment chaque individu décompose-t-il la structure de ce qu’il paye ? Combien, sur les 29 ou 39 euros qu’il débourse est attribué au téléphone, à l’accès Internet ou à la réception des chaînes de TV ? Génération spontanée, génération champignon Comme ce fut le cas lors de l’émergence de nouveaux marchés, une explosion du nombre de points de vente dédiés à cette téléphonie mobile bondissante n’a pas tardé à se produire. Comme pour la vidéo et les vidéoclubs, ou la micro avec les boutiques d’informatique, cette génération a pendant toute une période plutôt bien vécu, même avec des principes de gestion parfois légers qu’une croissance effrénée pardonne. Selon les diverses sources disponibles il y a dix ans (les pointages fiables et exhaustifs sont rares), cette population de points de vente dédiés aux télécoms a été évaluée à plus de 10 000, voire 12 à 14 000 établissements ! Mais les réseaux d’opérateurs et la distribution structurée ont petit à petit repris les commandes sur un secteur où la petite aventure se devait de laisser la place à une stratégie beaucoup mieux charpentée. La téléphonie mobile a vécu ses années folles, jusqu’à ce que l’un des principaux bouquets de télévision par satellite, sous la menace d’une déstabilisation par l’avènement de la TNT (télévision numérique terrestre), décide de précipiter la diffusion par l’ADSL, le haut débit ou broadband, selon la terminologie anglo-saxonne. A cet instant, l’opérateur de téléphonie et son réseau de distribution venait de Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 43 changer de métier. Sans en avoir toujours immédiatement pris conscience, tous les intervenants de ce secteur se trouvaient soudain propulsés dans un beaucoup plus vaste univers où contenus et contenants allaient s’unir, pour un commerce dans lequel les motivations de la clientèle se préparaient à une métamorphose aussi spectaculaire qu’avait été leur attrait pour la téléphonie mobile quelques années auparavant. On ne peut que le constater avec le recul : l’actualité a été d’une densité extrême, avec des cœurs de métiers se renouvelant à la vitesse de l’éclair. Dans tout réseau de distribution, le temps est l’un des ingrédients les plus importants. Il demande à être préservé, cultivé dans la durée. Un établissement n’est efficace que quand les clients le connaissent, l’identifient, savent ce que l’on peut y 왘왘 T É L É C O M S , T É L É V I S I O N , I N T E R N E T Tout cela devient à la fois un peu fou et un peu flou. Mais avec Internet et l’ADSL, la distribution doit se faire une raison. Son travail passe par la vente de services. Avec les box, c’est le triple play qui débarque en rayon. Les structures des espaces de vente, équipes incluses, entrent dans une zone de turbulences. acquérir avec confiance. Mais le temps doit aussi être exploité avec dynamisme. L’idéal est d’avoir une image stable et fidélisante au long cours, tout en donnant envie aux chalands de venir découvrir du nouveau à chacune de leurs visites. Comment suivre une telle ligne de conduite quand parallèlement, ce qui est proposé évolue sans cesse, et qui plus est, en apportant des propositions auxquelles ne peut s’attendre la clientèle. Ainsi, initialement, un téléphone ne pouvait servir qu’à téléphoner, pour tout esprit relationnel. C’est encore l’idée définitive que s’en fait tout individu en 2000. Que cet instrument accepte de transmettre aussi des messages courts, SMS, Textos et autres déclinaisons des antiques « pagers », soit ! Mais que l’on se mette soudain à prendre des photos, écouter de la musique, s’ouvrir à des utilisations de type « multimédia », n’y a-til pas de quoi être déstabilisé ? Deux axes (au moins), un seul client Avec ces transformations, la téléphonie mobile a instauré une sorte de double défi aux acteurs du terrain. Double défi consistant à répondre aux attentes d’un duo de fournisseurs, constitué de l’industriel et de l’opérateur. Ce dernier va pendant des années cultiver des formules afin de se caler le mieux possible, -et si possible mieux que le concurrent- dans ce qui doit apparaître au client comme lui convenant le mieux, autrement dit une architecture de son abonnement lui donnant la perspective de pouvoir téléphoner le plus longtemps possible, selon les rythmes de sa vie quotidienne. La segmentations forfaits - prépayé est toujours sur ces deux axes que les préoccupations de l’offre ont généré il y a bien longtemps. Mais les clients ont aussi des motivations pour des objets techniques qui les font rêver, ce que savent bien les professionnels dans les rayons. Il n’est pas impossible que le résumé d’au moins une facette des années vécues depuis l’an 2000 se situe dans ces deux lignes de force de l’opérateur et de l’enseigne, le premier ne prenant le mobile et ses atouts que pour un alibi (noble) destiné à vendre du « transports de données » (via les jadis célèbres « autoroutes de l’information »), le second agissant avec une prise en compte souvent prioritaire de ce que l’industrie lui a fourni. Aujourd’hui plus que jamais, arrivent dans les boutiques ou dans les rayons des clients qui, d’emblée, annoncent qu’ils veulent le dernier Galaxy ou le plus récent iPhone. Il n’est pas impossible que sans aller jusqu’à l’agacement, certains opérateurs vivent avec un léger inconfort cette fascination du public pour les équipements. Laquelle est cependant une chance à non seulement préserver, mais même à cultiver. Nous avons eu l’occasion d’assister à des choix de consommateurs, sur le terrain, finalement très favorables à l’opérateur, dans un sacrifice consenti par le client pour acquérir le mobile convoité. La simplicité n’est pas un luxe Bien entendu, il serait stupide d’opposer les attentes d’acteurs n’ayant d’autres choix que d’avancer unis, et de ne pas admettre que chacun doit trouver sa part d’intérêt dans l’incontournable vie commune imposée par le secteur des télécoms. Mais cet intérêt est concrètement bien difficile à conjuguer avec les impératifs des uns et des autres. Il y a en France trois opérateurs (qui en attendent de pied ferme un quatrième) et une petite série de MVNO (1). Avec des initiatives commerciales au moins deux fois par an chez chacun d’entre eux, tous ensemble ont créé une jungle tarifaire dans laquelle il est bien difficile d’évoluer. Complexe pour des forces de vente que le CROISSANCE : SOYONS PRÉCIS SUR LES MOTS En matière de statistiques, le marché des télécoms n'est pas comme ceux du matériel électronique, avec des entrées dans les stocks, des sorties via les caisses des enseignes, et donc une « simple » procédure de suivi pour savoir où en est le secteur dans ses activités. Les enseignes comme les opérateurs diffusent du matériel, ce dernier étant souvent inclus dans des packs, des formules avec ou sans abonnement côtoient un flux de distribution de cartes SIM seules, autant de méthodes qui rendent peu commodes les opérations de comptage. GfK, panéliste quasi unique dans les biens d'équipements qui nous concernent, a le plus souvent travaillé sur des données « hors opérateurs », qu'il complète aujourd'hui d'une manière très efficace avec des suivis de l'équipement des ménages. Pour les télécoms, ce sont donc les chiffres de l'ART (Autorité de Régulation des Télécoms) devenue l'ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) qui a donc servi de repère majeur à l'ensemble du métier. Mais le vocabulaire est à prendre avec un sens qui implique une bonne attention lorsque l'on prend connaissance des résultats. Notamment avec ce terme de croissance souvent utilisé, et qui concerne le parc d'abonnés (en fait, de cartes SIM en circulation et actives) et non l'évolution des ventes. Ainsi, quand sur une période, il se vend moins de téléphones mobiles qu'au cours de la même période d'une année antérieure, le marché des mobiles se replie, mais le parc est quand même en croissance, puisqu'il accueille de nouveaux abonnés. 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 44 DEMAIN : LES TÉLÉCOMS ONT DE L'AVENIR Naturellement, tout le monde songe aux perspectives venues des tablettes et des smartphones pour les années à venir. Mais en téléphonie, il reste encore à quelques zones cellulairement en partie désertiques. Si fin 2011, l’Ile-de-France est en tête de l’équipement avec un taux de pratiquement 150 %, bien des régions peuvent enrichir leur parc. Fin 2005, alors que l’équipement en métropole était de 79,4 %, les retardataires, Franche Comté, Basse Normandie et Bretagne, n’affichaient respectivement que 58,4, 60,1 et 60,4 % d'individus équipés. Le fond de la classe reste en septembre 2011 centré sur les mêmes régions, avec l’Auvergne et la Bretagne à 79 % et 78 % en Franche Comté. Styles de vie, moyens économiques des ménages et parfois encore couverture perfectible sont au nombre des freins qui tôt ou tard, finiront par lâcher. La prochaine conversion des mobiles en instruments de paiement provoquera sans doute une poussée supplémentaire. Et à côté de ces ingrédients « numériques », le progrès technique ne peut qu’attiser les motivations de renouvellement. Du bout du « sans fil », le mobile se transforme doucement en une sorte de prolongement de l’individu. L’aventure ne fait que commencer ! 쐍 DEMAIN Depuis quelques mois, un nouvel objet vient de se glisser dans le décor : toujours les télécoms, mais bien au-delà des téléphones, la tablette est là ! Les services, certes, mais sans oublier le produit. Tels les fougueuses berlinettes italiennes, les mobiles vedettes se font désirer et tirent le restent du marché. consommateur regarde droit dans les yeux,attendant non seulement la meilleure formule, dans le genre téléphoner plus en payant moins, mais souhaitant aussi que l’interlocuteur derrière le comptoir sache lui dire sans hésiter si tel mobile a bien un capteur de 6 millions de pixels avec une visée grand angle et un flash automatique, et si sa restitution du MP3 est facile à retransmettre sur son autoradio. Tout le monde parle des usages : nous y sommes. Le secteur des télécoms évolue bien plus que d’autres dans un paysage aux facettes multiples et souvent complexes. Rien à voir avec un rayon de téléviseurs, où il n’y a finalement que les petits, les moyens et les grands, ceux qui sont très perfectionnés et ceux dont les fonctions sont rudimentaires, et deux ou trois promos ronflantes. Justement, quand on dispose d’un rayon TV, d’un rayon hi-fi, d’un bel espace photo numérique... bref, d’une foule de produits relativement simples à vendre, est-ce judicieux de consacrer beaucoup d’énergie à diffuser des services plus ardus à expliquer et seulement rémunérateurs si l’on se met réellement les mains dans le « cambouis » ? D’autant que pour mieux maîtriser ce Dans la distribution, certains ont pris conscience de la faiblesse de quelques scores divers. Il faut remettre les services au cœur d’une action bien charpentée. qui se passe entre lui et l’utilisateur, l’opérateur n’a pas lésiné sur le déploiement de son propre réseau, avec des points de vente très réactifs, pilotés « de l’intérieur », et donc forcément dans l’axe défini par la stratégie maison. Mais ces réseaux composés de centaines de magasins tous très bien situés ont aussi un coût, qui pourrait un jour se révéler lourd à supporter, notamment quand les grands courants de croissance seront épuisés. Dans cette inéluctable perspective, mieux vaut ne pas se priver de ce que peuvent apporter les enseignes, toutes les enseignes, quitte à prendre en mains une partie de ce qu’elles gèrent Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 45 avec une certaine maladresse. Depuis quelques saisons, à travers des initiatives comme celles entre Carrefour et Orange ou SFR et la FNAC, le travail est intense. Il devrait permettre de mieux aborder les années de futur, au cours desquelles les enseignes, généralistes ou plus spécialisées sur les produits techniques, auront aussi tout à gagner dans un savoir-faire face à une clientèle convertie aux usages du couple télécoms-multimédia. L’avancée des téléviseurs connectés ou la montée en puissance des tablettes sont des facteurs qui tendront encore davantage à rapprocher les axes du numérique. Mieux vaut savoir appréhender le plus vite possible tous ces objets. 쐍 (1) Les MVNO sont des opérateurs virtuels ne disposant pas de leur propre réseau de relais plantés dans les collines de nos campagnes et fichés sur les toits des édifices urbains. Ces MVNO qui « louent » des lignes sur les réseaux des grands opérateurs, ont franchi en septembre le seuil des 10 % de parts de marché. LA NOUVELLE IMAGE L’IMAGE NUMÉRIQUE ET SES MARCHÉS P HOTO NUMÉRIQUE : AU CŒUR D'U Le rendez-vous parisien de la photographie n’a pas déçu. Une bonne nouvelle pour les professionnels qui diffusent des équipements liés aux images numériques. Ils peuvent se rassurer : l’intérêt et les passions sont toujours au rendez-vous et devraient permettre de maintenir un bon courant d’affaires au cours des prochaines saisons. Ce show devrait aussi alimenter une réflexion à propos de la manière dont la nouvelle image s'expose au quotidien dans les rayons. serait-ce que par le biais des smartphones et surtout des tablettes, instruments qui à la fois entrent dans le jeu (vidéo) et, parallèlement, se mêlent aussi de la prise de vue et de sa restitution, qu’elle soit photo ou vidéo. Dans les deux domaines, jeu et image, la technologie disponible est déjà bien entrée dans le giron de la 3D. Une actualité abondante Du reste, à propos de relief, les participants Bonne nouvelle en effet. Enfin presque. même acheter des APN et des accessoires. à ce salon de la photo savaient-ils que la Nous reviendrons sur ce « presque » un peu Plus de 71 000 entrées, ce qui place cette toute première exposition de clichés en 3D plus loin. En quelques jours, le ciel a bas- manifestation au sommet des évènements venait d’être organisée à Paris ? Première culé. Les douceurs estivales qui avaient qui impliquent techniques et services exposition de notre ère moderne et sur bercé les moments intenses du Salon Hi-Fi numériques, juste derrière le Paris Games écran LCD, faut-il préciser, car la restitution Audio Vidéo (lire à quelques pages d’ici) le Week (jeu vidéo). Bien sûr, dans l’univers de des trois dimensions est ancienne et a déjà week-end précédent n’auront pas tenu jus- la photo, rares sont les professionnels qui donné lieu à de multiples exhibitions à tra- qu’à ce début d’octobre. Ce qui n’a pas portent une attention à ce moment effer- vers les âges. Dans le cas présent, c’est la empêché des quantités respectables de vescent du ludique. Dommage car, les console 3DS portable de Nintendo qui était visiteurs de venir jusqu’à la Porte de clientèles qui le fréquentent vont inélucta- au service de cette première. Sa place au Versailles pour admirer, rêver, et parfois blement croiser la route des images, ne salon aurait été méritée. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 46 Le spectacle (Panasonic) n’est pas seulement une manière de se mettre en avant pour une marque. C’est aussi pour les visiteurs l’occasion de réaliser des clichés. Essentiel ! N SALON ACTIF La mise en avant des produits (Sony) se fait aussi avec l’empreinte de chaque constructeur. Il faut permettre au visiteur de graver dans sa mémoire ce qu’il a vu, et dont il se souviendra pendant des années. Quand la nouveauté est de plus événementielle (Nikon), voire historique, le spectacle est à son comble. Si la nouveauté est compacte, autant le faire voir en grand ! Les équipements vedettes (Canon reflex) constituent naturellement l’un des attraits majeurs d’un tel salon. Les visiteurs en 2011 n’ont pas été déçus. La photo numérique n’a cependant pas « hybrides » - même s’ils ne sont pas bapti- manqué d’atouts au cours de ces cinq jour- sés de cette manière - de Nikon, l’un des nées, grâce à des nouveautés finalement deux géants du reflex. C’est l’un des privi- assez nombreuses. Avec au casting des lèges de ce marché à ne jamais perdre de innovations majeures, comme les premiers vue : il compte de nombreux acteurs qui Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 47 왘왘 L A N O U V E L L E I M A G E L’IMAGE NUMÉRIQUE ET SES MARCHÉS PHÉBUS ET BORÉE ! Inutile de revenir sur cette décennie vécue par un métier de la photo qui a subi de plein fouet tous les changements possibles. La rupture argentique - numérique lui a imposé l’entrée de plain-pied dans un monde que la photo en France connaissait mal, celui des grandes surfaces généralistes ou alimentaires, avec ses volumes, ses contraintes de compétitivité, ses approximations dans le savoir-vendre. La disparition du concept classique des travaux a mis également de nombreux professionnels dans une situation définitivement en impasse. Et pour parachever le séisme, une nouvelle forme de commerce sur le Net a porté l’ultime rafale, dans cette tempête sans précédent, venue tout changer sans espoir de retour. Mais pour contrer ce redoutable coup de tabac façon Phébus, le dieu du vent, Borée est venu remplir d’une nouvelle lumière le ciel de l’image numérique. Au-delà de cette période de big-bang qui a imposé au terrain une recomposition totale de ses structures, ce sont les habitudes des consommateurs qui sont entrées à leur tour dans ce champ révolutionnaire. Dès le milieu de la décennie, les grandes orientations nouvelles étaient tracées. 쐍 HIER Le salon et l’événement : l’occasion rêvée de bâtir des actions commerciales (Pentax). Voilà une vedette qui mériterait plus de lumière, surtout dans la vie courante, au gré des rayons : l’album, sous toutes ses formes (Fujifilm) Rappeler une image, des thèmes de communication : autre impératif pour tout exposant (Nikon). Quand le lien se crée entre ceux qui accueillent les visiteurs et les ambiances (Canon). bre avaient été évoquées dans nos deux rayons de caméscopes fleurissaient aux numéros précédents), il y a toujours des quatre coins des plus pertinentes GSS et enseignements à puiser dans l’ambiance même dans les hypermarchés ? Que ceux d’un salon. Ainsi, nous ne pouvons que qui ont oublié de prolonger cette heureuse constater l’attrait que les animations exer- habitude soient montrés d’un doigt accu- cent sur le public. Panasonic (qui avait sans sateur ! Et dire que certains animateurs aucun doute osé les plus spectaculaires), Canon, Nikon, Sony, TCP, étaient au nombre de ces générateurs de spectacles, qui ont aussi pour finalité de donner aux amateurs l’occasion de faire de multiples prises de La 3D ne se comprend jamais mieux que quand elle concerne directement l’individu, autrement dit, le client déjà potentiel. vues. Un moment unique car une fois reve- sont tous très actifs sur le plan de l’attractivité laisse la place aux alignements nus dans les rayons photo des enseignes, l’innovation et de la recherche dans les dif- secs et laconiques de produits et éti- férenciations. Rien ne peut-être plus ani- quettes. Comment se fait-il qu’il n’y ait mateur, surtout pour un domaine qui plus rien à viser avec un reflex ou un com- compte de nombreux amateurs éclairés et pact expert dans un espace de vente, alors actifs. que voici quelques années, les petites Outre les nouveautés (dont un bon nom- scènes et les décors colorés dédiés aux Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 48 Une prise de vues en rafale plus rapide que l’ombre du photographe : Sony en fait une démonstration plus qu’active ! La distribution est présente et très active. L’observation attentive des visiteurs devenant clients, de leur approche des produits, de leurs questions, de leurs réactions est extrêmement enrichissante. seulement des boîtiers, mais aussi des tes d’appareils avaient culminé à environ concepts (hybrides, reflex, compacts 2,5 millions d’unités. Le numérique a pro- experts), mais des accessoires : optiques, pulsé ce nombre d’actes d’achat à un flashs, filtres, pieds, éclairages, Une simple rythme annuel proche de 5 millions. Il arithmétique permet de réaliser à quel existe donc des millions de consomma- point les nouveaux clients de la photo sont teurs qui n’ont jamais pu se rendre compte nombreux. Au début de la décennie, à concrètement de la différence qui existe l’heure où l’argentique dominait, les ven- entre un autofocus et son concurrent, un LES PIXELS S’ENVOLENT La presse en a parlé, les passionnés en ont abreuvé leurs conversations : le voilà en vrai de vrai (Fujifilm). Admirons ! d’enseignes se demandent que faire de la place dont elles disposent, au détour de circonstances nouvelles... Le rayon statique est un mode de présentation trop insipide pour une ligne de produits telle que celle de la photo. Remarquez : il n’y aurait que la tristesse du décor à déplorer, le mal serait moindre. Mais il y a plus ennuyeux. Dans notre pays de 65 millions d’habitants, 71 000 ont pu La relativement faible présence d’un public jeune au Salon de la Photo est un signe qu’il ne faut pas négliger. Le monde des pixels nous a démontré qu’il n’était pas toujours de ceux qui plongent vite et sans hésiter dans les nouvelles pratiques. Celles-ci seront inéluctablement imprégnées dans l’univers ultra-communicant et à haut débit qui commence à se construire. Et néanmoins, les « fondamentaux » de l’image ne vont pas s’effacer, comme par exemple la mise en service de nouveaux capteurs, aptes à aller chercher et retenir mieux que jamais le moindre photon. Vers 2002-2003, quand les CCD atteignaient les 4 à 5 Mp, beaucoup estimaient que la lutte des mégapixels arrivait à son terme. Présenté par Canon comme un prototype de laboratoire il y a un an, ce capteur de 120 millions de pixels (photo) le confirme : les avancées techniques vont se poursuivre, et elles serviront encore longtemps de repères dans la compétition commerciale. Facette communication, des modèles sont déjà parmi nous, comme par exemple le service iCloud d’Apple. Il devrait susciter l’apparition d’appareils qui, sitôt réalisés les clichés, transmettrons ceux-ci dans un stockage de cette génération nuageuse, l’utilisateur étant certain de ne plus jamais les égarer, ni les détruire, tout en se passant totalement de support de sauvegarde. 쐍 DEMAIN découvrir, prendre en main et tester non 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 49 L A N O U V E L L E I M A G E L’IMAGE NUMÉRIQUE ET SES MARCHÉS Nous, après tout, nous sommes là pour faire des photos ! pseudo grand angle de 28 mm et un vrai à 24, un zoom moyen ou un véritable téléobjectif simple mais redoutable (comme de nombreux bridges en proposent) etc. Sans cette possibilité de découverte active, le métier perd inéluctablement des ventes. Francis Dupas, de Camara, estime la saison correcte, si l’on tient compte de tous les événements vécus. dent des reflex, on se prend à regretter qu’une meilleure sélectivité des réseaux ne soit permise aux fournisseurs. D’une manière plus intime, certains acteurs du segment de la distribution, présents au Il n’y a pas que le reflex, le bridge, l’hybride... Dans le compacts, les adeptes des conditions extrêmes ont de quoi se divertir, comme avec ce record dans le concept, signé Pentax. salon, ont évoqué une année quelque peu Olympus a été ces dernières saisons l’un des animateurs majeurs du créneau de l’hybride. un peu peur, résume Francis Dupas, PdG du Le salon de la photo est un lieu de loisirs groupement Camara. La saison dans son perturbée. « La période des fêtes nous fait pour les visiteurs, mais pour les profes- ensemble est malgré tout pas trop mau- sionnels, c’est un instrument de travail qui vaise, mais nous savons que nous n’aurons devrait permettre à tout un domaine de pas tous les produits récents et de bonne puiser l’inspiration génératrice d’un travail valeur avant le début 2012 ». En substance, plus efficace et plus profitable. Mais quand et suite aux difficultés provoquées par le on observe comment certaines GSS, désor- tsunami, les milieux et hauts de gammes mais surtout passionnées de cuisine, ven- récents ne seront certainement pas aussi SALON CP+, YOKOHAMA : LES INDUSTRIELS JAPONAIS VEULENT METTRE EN AVANT LEUR PHOTO NUMÉRIQUE La troisième édition d’un salon qui se tiendra début 2012 à Yokohama démontre s’il en était besoin l’esprit toujours dynamique qui anime les professionnels de l’Empire du Soleil levant. Alors que le Salon de la Photo connaît en ce moment même un franc succès à la Porte de Versailles, les industriels japonais préparent activement l’avenir. Pas seulement celui du 9 au 12 février 2012, période ou le troisième CP+ sera organisé par les membres de la CIPA (Camera & Imaging Products Association), mais celui d’un futur où comme le souligne cette organisation professionnelle, la photo numérique va de plus en plus s’installer aux côtés d’équipements numériques (écrans, mobilité...) et d’usages (partage, stockage « cloud »...) totalement innovants. Si les industriels du Japon ont réussi à capitaliser sur les générations actuelles (ils revendiquent plus de 78 % de parts du marché mondial des APN, et même 99,2 % sur le créneau des appareils à objectifs interchangeables), ils savent que tous les meilleurs scores ne sont que du domaine du passé, et qu’il convient de ne jamais abandonner l’offensive. Ce salon, dont comprend que les initiateurs souhaitent faire une sorte d’équivalence du CEATEC pour l’électronique, autrement dit non seulement un vitrine pour les produits, mais aussi un point de convergence pour les techniques et les développements en cours, a dores et déjà franchi le cap de 50 000 visiteurs. Visant une audience internationale, il devrait bénéficier du vide laissé par les vicissitudes rencontrées par les événements qu’organisaient la PMA, et une sorte de noyade dans l’immense univers de l’électronique numérique que symbolise la présence de la photo au CES (Consumers Electronics Show). Rendez-vous à Yokohama en février, où il faut en général moins doux qu’à Barcelone. Encore que... 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 50 Si certains observateurs ont trouvé que les adeptes jeunes n’étaient pas en nombre très élevé au salon, la clientèle féminine (et souvent jeune) est en revanche fort bien représentée. disponibles que souhaité pour la période la tion 2010. Ce qui nous a donné envie d’obser- plus chaude de l’année, côté ventes bien ver cette année avec plus d’attention. La entendu. Et encore, devons nous ajouter remarque n’était pas fausse. Les visiteurs que lorsque se tenait le Salon de la Photo, plutôt jeunes n’étaient certes pas absents, les inondations en Thaïlande n’avaient pas mais quand même fortement disséminés commencé. Or, indirectement, il est pres- dans une masse de public d’âge intermé- que impossible que les arrêts de nom- diaire et de seniors. Il faut se garder de breuses usines liées à l’industrie électronique et noyées sous plusieurs mètres d’eau n’aient aucune répercussion sur les lignes de produits de la nouvelle image. Enfin presque..., mais encore... Panasonic a beaucoup investi dans l’hybride, mais ses bridges à zoom étendus font aussi partie de ses chevaux de bataille. Il faut aller au bout du bout des enseignements qu’un salon peut apporter. En plus d’animation, comment ne pas avoir remarqué le nombre de visiteurs qui, selon ce qu’ils en disaient eux-mêmes, venaient pour recueillir des informations données par des interlocuteurs compétents. «Ils n’y connaissent rien dans les magasins» est Le bridge avec zoom extrême est devenu l’une des stars des ventes, à juste titre, et voisi l’un des derniers nés les plus attractifs du moment (Fujifilm) une réflexion que nous avons beaucoup tirer des conclusions extrêmes de cette entendue. Heureusement qu’un salon per- observation (que des photos de l’évé- met à ceux qui ont le loisirs de venir le visi- nement confirment), mais quand même ter de contourner cet obstacle. Enfin, il s’intéresser à un futur où il serait construc- reste une ultime observation : dans le tif de mieux cibler toutes les tranches public qui est venu à la Porte de Versailles, d’âges (qui sont forcément consomma- il faut le constater, les visiteurs jeunes trices d’APN, les volumes de ventes an- étaient assez peu nombreux. « On voit sur- nuels le démontrent). Sans être une mau- tout des seniors » mentionnait déjà un vaise nouvelle, c’est quand même un point démonstrateur sur un stand lors de l’édi- important à ne pas quitter du regard. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 51 쐍 M U LT I M É D I A 2001 : les rayons d’ordinateurs présentent le plus souvent des alignements de PC dits « de bureau ». D’une micro à l’autre : Le portable détrône Il suffit de regarder un linéaire micro du début de la décennie et de le comparer à Cela était à prévoir : la domination inéluctable des ordinateurs portables finirait tôt ou tard par s’imposer. En 2000, la possession d’un ordinateur à la maison n’est pas encore quasi obligatoire. Elle progresse, mais le PC fait surtout vibrer les clientèles jeunes, pas encore toute la famille. Et d’ailleurs, qu’en ferait-elle ? Internet balbutie. Et avec lui, tout ce qui peut aider un consommateur dans la vie courante n’est encore qu’en devenir. L’ordinateur vise ceux qui travaillent dans des bureaux - et éventuellement le soir et le week-end à la maison - ainsi que les jeunes, pour les jeux, et pour télécharger et copier, en très bas débit, des succès du disque grâce à un certain Napster, vedette du peer-to-peer. Pour des raisons pratiques et techniques, le desktop est le favori. Il permet aux utilisateurs éclairés de faire évoluer leurs configurations, ne serait-ce que pour suivre le feuilleton des générations successives de microprocesseurs ou, plus simplement encore, d’ajouter des barrettes de mémoire. C’est dans ces mécanismes que le futur du notebook se construit. La joyeuse quincaillerie pour amateurs qui profite à Surcouf, dans ses 12 000 mètres carrés de l’avenue Daumesnil, ainsi qu’à la galaxie de micro-boutiques venues s’agglomérer à ses abords (et notamment rue Montgallet, dans le 12e arrondissement de la capitale), constitue un pôle d’activité particulièrement animé. Cartes, ventilateurs, boîtiers, disques durs, nappes, alimentations partent comme de petits pains. Mais cette méthode place aussi tout PC sédentaire loin des concepts d’une production de masse. Impossible, dans ces conditions, d’avoir La progression du taux d’équipement des foyers a été assez forte, mais malgré cela, un foyer sur deux ne disposait pas encore d’ordinateur il n’y a que 5 à 6 ans. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 52 De nos jours, les notebooks ont pris le pouvoir en termes de visibilité. Les configurations pour gamers sont en général nettement moins en vedette. l’ordinateur sédentaire un rayon actuel pour comprendre ce qui s’est passé dans l’univers de l’ordinateur. des ordinateurs à des coûts réellement réduits. Alors que, par exemple, et à l’image de la plupart des équipements électroniques, les lecteurs de DVD sont fabriqués dans des unités de production d’où sortent mensuellement 200 à 300 000 pièces, surveillées par seulement quelques intervenants, chaque PC possède son petit potentiel de main d’œuvre, parfois réalisée dans un assemblage « main » sous les yeux du client. C’est l’époque où, dans ses enquêtes, GfK met aussi en lumière une réalité : de nombreux consommateurs n’éprouvent aucune envie de posséder un ordinateur, ne sachant tout simplement pas ce qu’ils en feraient. Internet se développe et le PC s’envole Sur le terrain, les parcours divergent. Les grandes surfaces alimentaires ont bien analysé la situation : il y a une clientèle capable de répondre à des offres pro- LES NOTEBOOKS ONT MIS DU TEMPS À S’IMPOSER Début 2005, si 45 % des foyers ont un ordinateur à la maison (5% de plus qu’un an avant), seulement 12 % ont un notebook. L’ordinateur sert souvent à jouer, mais les foyers équipés désormais se connectent en masse. motionnelles lancées à des moments clés : rentrée des classes, période de fêtes... Elles ne se font pas prier pour remplir leurs catalogues « BAL » et orner leurs panneaux d’affichage avec ce produit qui, faut-il le préciser, est en pleine croissance. Actions ponctuelles qui siphonnent aux bonnes périodes un peu (ou beaucoup) du CA des spécialistes, mais n’empêchent pas ces mêmes enseignes d’avoir le reste de l’année des offres très minimalistes. Les GSS suivent la cadence, sans pouvoir profiter des mêmes effets de trafic, et les spécialistes Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 53 brun ou brun-blanc restent, il faut bien le reconnaître, un peu dépassés. Mais soudain, le paysage change. Internet se propage, les débats autour du e-commerce et de ses méthodes (et de ses prix) émoustillent. La photo numérique commence aussi à se propager, et il paraît que l’on peut traiter les images avec un ordinateur, les stocker, et les imprimer avec une machine de couleur ivoire un peu lugubre, que l’on trouve au rayon bureautique. L’ordinateur pourrait entrer au foyer, mais il a encore un sérieux handicap : son encombrement. Au moins autant dévoreur de place que le téléviseur cathodique, il nécessite quand on l’adopte une petite architecture d‘intérieur. Avec un PC, celui qui a bien tout prévu dans son magasin vend aussi le meuble pour le mettre en place, comme on vend des citrons avec les bourriches d’huîtres. Mais voilà que la révolution qui rôde à cette époque autour du téléviseur ne va pas oublier l’ordinateur. Ce dernier va, 왘왘 M U LT I M É D I A Rentrée des classes 2001 : il y a de la promo dans l’air ! lui aussi, se convertir doucement mais sûrement à l’écran plat. De là à l’intégrer dans un ensemble bien cerné, compact, il n’y a qu’un pas. Ensuite, tout n’est plus qu’une question de temps et d’évolution sur fond de croissance. Le notebook extrêmement onéreux à ses origines va au fil des années devenir compétitif face aux configurations dites de bureau (dont une frange de l’offre a évolué vers les joueurs... pardon, les « gamers »). Autant que des téléviseurs, sauf pour la marge ! Il ne faudra finalement que quelques saisons pour que se renverse la vapeur. Et dès 2006, l’ordinateur sur le créneau grand public voit ses volumes de ventes flirter avec ceux du petit écran, lequel va ensuite s’envoler jusqu’à des sommets célestes, mais grâce à une conjonction entre HD, TNT et Box, sans oublier l’attrait du plat. En clair, en une petite décennie, l’ordinateur est passé du stade d’un équipement pour public initié à celui d’un bien « durable », que tout foyer se doit de posséder, au même titre que le réfrigérateur, le lave-linge et la petite lucarne. Côté distribution, l’ordinateur a aussi fait quelques dégâts. Les périodes de promotions un peu folles, qui avaient pour finalité de générer du trafic, ont gravement écorné la profitabilité du produit, un phénomène amplifié par les ambitions en volumes de quelques acteurs asiatiques, qui s’étonnent aujourd’hui d’enregistrer de… lourdes pertes. Alors que le téléviseur, bien que chahuté sur ce plan, est resté malgré tout un produit dans l’ensemble assez profitable, le notebook s’est transformé à certains mo- ments en véritable symbole d’une électronique ayant perdu le sens de sa propre existence commerciale. Les enseignes on-line n’ont pas manqué de mettre leur grain de sel dans l’érosion permanente des étiquettes. L’ordinateur réellement menacé ? Aujourd’hui, le notebook tient bon, mais voit quelques nuages surgir à l’horizon. Le principal s’appelle « tablette », un équipement qu’un professionnel décrit avec un peu d’excès de la manière suivante : « c’est un notebook sans clavier. La preuve : on vend des claviers pour Non portable, un PC prend de la place ! tablettes ! » C’est moins dans le profil de l’appareil que dans les usages que peuvent en faire les individus que le futur du PC (ou Mac) se discerne. Pour surfer sur le Net, aller sur les réseaux sociaux, Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 54 voir duYoutube ou regarder des photos, une belle tablette peut largement suffire. Tout comme pour gérer quelques tâches administratives, et faire des achats en ligne. Hélas pour l’ordinateur, la tablette apporte des fonctions innovantes qui n’ont pas été contemporaines de l’apogée du notebook dont en particulier l’ex-édition sur papier-presse et livresqui pourrait déferler numériquement dans quelques années. Et encore hélas pour ce même ordinateur, le téléviseur qui tend à devenir connecté (en plus de sa capacité à fonctionner avec une tablette) pourrait aussi constituer une sorte de « concurrence par le haut ». Qui plus est, des fournisseurs célèbres viennent de prendre l’initiative de coupler dans leur offres TV et tablettes, alors que ces dernières entrent dans des initiatives inédites de fournisseurs de contenus (Canal, par exemple). Tout entre tablettes et PC pourrait donc s’articuler autour des concepts techniques fondamentaux de ces machines, leur « noyau fonctionnel », en quelque sorte. Depuis l’origine, les ordinateurs sont animés par des « DOS » (Disk Operating Systems). La tendance tablette, fille naturelle du smartphone, va vers des électroniques gérant plutôt les différentes formes de connectivité, avec ou sans fil. De là à prédire la disparition à terme de l’ordinateur ou du notebook, il y a un pas qu’il serait très audacieux de vouloir franchir sans plus attendre. Beaucoup trop d’inconnues émaillent encore ce futur. Et à court terme, le notebook reste un article important pour les rayons, le desktop trouvant luimême ses propres raisons de ne pas sombrer. Ne lâchons pas la proie pour l’ombre. 쐍 Salon HiFi AV High End : Audio et vidéo bien intégrés Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 56 Elipson est une ancienne marque bien de chez nous, qui a su unir la tradition et le présent, sans oublier le design. Dès le hall, c’est le plus prestigieux matériel de ce domaine qui est en valeur et en lumière. Macintosh, la légende, ne fait pas fantasmer que les regards de seniors. La fascination accroche toutes les tranches d’âge. Le matériel est visible de près, le public peut le toucher, le soumettre à un minutieux examen avant de passer à l’écoute. HIER UN DRÔLE DE « MONDIAL » TSF assure en France la distribution des enceintes dessinées par Philippe Starck et produites par Parrot. La technologie Bluetooth qu’elles exploitent est un facteur de confort et d’acceptabilité : les câbles dans ce domaine sont toujours perçus d’une manière plus négative que le moindre cheveu dans la soupe Le salon Hi-fi Home Cinéma a, une fois de plus, attiré une belle affluence au début du mois d’octobre.DVSM participait à l’événement. L’été était revenu. Sans prévenir mais avec force. La capitale cherchait un peu d’air frais, tandis que sur les plages normandes, l’affluence était maximale. Autant d’indices laissant supposer que les loisirs d’intérieur ne pouvaient que perdre de leur impact. Ecouter une sym- En 2000, rien n’est facile ! Pas même l’organisation de salons, en dépit de l’ambiance porteuse de l’époque. Voulant semble-t-il changer d’air, ou peut-être même changer d’ère, les animateurs d’un syndicat de firmes spécialisées dans la hi-fi - qui viennent doucement, enfin, à l’audio ET vidéo - ont cherché et trouvé un organisateur volontaire, la société Secession (dont les managers sont d’authentiques spécialistes des salons à Paris, ayant notamment construit et piloté celui de la navigation). C’est ainsi que naît le 15 septembre 2000 le premier MSI, Mondial Son et Image, dans une chaleur étouffante. Il en faut davantage, côté thermomètre, pour que la clim se mette en marche Porte de Versailles. Qu’à cela ne tienne. Le succès d’estime rencontré par ce nouveau salon pourrait lui donner des chances de se prolonger dans l’avenir. Mais doucement, au fil des ans, ceux qui ont demandé ce salon finissent par se dire que finalement, c’est une manifestation qui ne les intéresse guère. Avec adresse, l’organisateur la fait évoluer en y accueillant le secteur de la photo, en pleine effervescence pour cause de débarquement des techniques numériques. Le MIS, puis MIPS, finira par se repositionner en tant que Salon de la Photo, celui que nous avons vécu il y a quelques semaines seulement. Jean-Pierre Bourgeois, commissaire général de l’événement, qui a vécu l’aventure dans son intégralité, reste zen et se borne à afficher son éternel sourire en guise de commentaire. 쐍 HIER Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 57 왘왘 Mais qu’on le veuille ou non, ici comme dans les points de vente, l’écoute est une priorité, et une raison de se déplacer jugée valable par les amateurs. Le programme pour les professionnels, distributeurs comme intégrateurs, était dense et riche en thèmes. Une bonne restitution sonore ne tient qu’à un fil ! Pour pas plus de 1 600 euros, ces câble pour relier des équipements hi-fi brilleront par un immense respect des signaux que des conducteurs trop roturiers abîment plus qu’on l’imagine en les transportant. Ces spécialistes le confirment : il y a des clients pour cela. Et c’est bien connu : quand on compte, on n’aime pas ! Des Îles britanniques ou un certain Cook qui n’était pas capitaine leur avait donné le jour, les belles Kef sont parties prendre des attaches dans l’ex-dépendance de Sa Gracieuse Majesté, Hong-Kong. Elle n’ont pour autant rien perdu de leur noblesse. phonie sur un superbe ensemble hi-fi au coin du feu, quand la bise rôde et que les feuilles jaunies se laissent porter jusqu’au sol comme dans une défaite inéluctable, quoi de plus agréable ? Mais s’abandonner dans des décibels onctueux quand tout le monde s’est rassemblé autour des grillades, à l’ombre d’un parasol, impensable ! Et pourtant si. Ils sont venus nombreux. Le Pullman Rive Gauche a même frôlé les limites d’une belle petite cohue, démontrant que le son et l’image ont des adeptes tous temps. Les conférences, mi-business, mitechniques, ont été suivies avec beaucoup d’assiduité. C’est d’ailleurs un peu le même constat que l’an dernier, et aussi les années antérieures. Comme insensible aux turbulences médiatiques ou numériques qui servent de décor aux loisirs électroniques, le salon Hi-fi et Home Cinéma provoque bien du remue-méninges. Une fois de plus, une question taraude les esprits. Exploite-t-on assez cette motivation d’une partie de la population pour les belles choses de l’audio et de la vidéo ? Quand on songe aux résultats des dernières saisons, et aux lamentations de nombreux professionnels à propos du CA et de la profitabilité, la réponse est déjà toute trouvée. Mais à force de le répéter et ne voir que bien peu de choses évoluer, nous finirons par le dire : tant pis ! Tant pis pour ceux qui ne jurent toujours que par le moins cher désastreux, et qui oublient des ingrédients essentiels, tels que la passion, la recherche de l’excellence, les plaisirs physiologiques générés par l’oreille et l’œil ou les deux à la fois. Dans le hall du palace parisien, le ton est donné. Les façades de la gamme Macintosh alternent le sombre brillant et les lumières subtiles. La plus prestigieuse des marques émerveille les visiteurs qui n’ont pas les moyens de s’offrir un rêve de ce niveau, et titille l’émoustillement volubile des connaisseurs. Dans les couloirs, on se bouscule, on attend son tour pour Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 58 A bien y regarder, des noms que l’on croyait disparus sont encore à l’affiche : Teac une démonstration in vivo. Côté conférences, les professionnels sont aussi au rendez-vous. L’intégration est dans l’air. La vague des clients qui veulent des équipements connectés qui marchent bien mais renoncent à bâtir eux-mêmes leurs ensembles gonfle de jour en jour. Et nombreux sont ceux qui l’ont compris : il y a là une excellente filière pour qui veut reprendre la main face à une tendance broyeuse des structures de distribution, même hautement charpentée. Tout le monde n’y viendra pas. Tant mieux ! Cela laissera plus de place à ceux qui feront la jonction entre une compétence, un savoir-faire et un savoirvendre. SUCCÈS COLOSSAL ET RETOMBÉES MÉDIATIQUES La SPAT, société organisatrice du salon, a indiqué que cette édition 2011 avait enregistré une fréquentation record, en progression de plus de 30 % par rapport au salon 2010, au cours de la journée du samedi, en dépit d’une météo estivale. Quand le thème des salons est abordé avec les fournisseurs (et exposants potentiels), nombreux sont les responsables de firmes qui font un peu la grimace et évoquent les coûts, toujours estimés trop importants. Cette réaction, qui ressemble à celle également récurrente à l’égard de la communication, est pour le moins déconcertante, et démontre que nombreux sont ceux qui imaginent que les marchés tournent d’eux-mêmes. Or, aucun secteur ne vit s’il n’est soutenu par des initiatives constantes envers les clientèles. Le salon Hi-FI de début octobre, manifestation de seulement deux jours, a tout de même réussi à déclencher des retombées importantes. A titre d’exemple, cette Une d’un grand hebdomadaire, qui détecte non pas un phénomène passéiste, comme cela est trop souvent imaginé pour la hi-fi, mais une vogue de passionnés qu’il baptise les « Dingos de l’audio, de plus en plus nombreux ». De fait, la SPAT a constaté un rajeunissement sensible Le groupement Cinéfeel a bien joué. Sa convention s’est greffée sur l’événement - une manière très incisive d’affirmer sa spécificité aussi bien envers une clientèle nourrie qu’à l’attention des fournisseurs. Mais les week-ends ont un défaut que chacun connaît bien : ils ne durent que deux jours. L’édition 2011 se ponctue rapidement, comme à regret. Tout naturellement, les impacts de la conjoncture n’ont pas été oubliés. Les firmes exposantes ont, comme l’ensemble du pays, subi les conséquences d’événements ayant rendu la marche des du panel. Conséquence logique d’un élargissement voulu des cibles, qui est passé par des méthodes simples, comme la mise en billetterie dans les FNAC des entrées au salon. Côté pros, les conférences que nous avions annoncées ont, elles aussi, connu un succès indéniable. Les spécialistes du terrain ont bien identifié cette perspective porteuse qui sourd de l’alliance entre la diffusion du matériel, son installation et sa mise en fonction chez les clients. Ceci étant, d’autres perspectives s’ouvrent pour la saison à venir. L’hôtel où prenait place ce salon depuis bon nombre d’années s’avère trop petit et des développements devraient voir le jour dans les prochains mois. L’organisateur envisage donc un virage, incluant des perspectives de rapprochement, avec la High End Society (dont l’émanation est notamment un salon se tenant annuellement à Munich et qui fait référence en la matière sur le Vieux Continent) pour ce qui concerne le haut de gamme, et avec Maison & Objet pour l’intégration. Sans en dire davantage, il se dit à la SPAT qu’une synthèse des deux lignes de force mériterait « un palais » pour s’exposer. Message (à peine) codé… ! 쐍 Si l’affluence du samedi fut extrême, celle du dimanche n’a pas non plus été rachitique. Où l’on voit que certains couloirs ne sont pas faits pour laisser déambuler autant de visiteurs passionnés. Petites radios au look rétro : voilà des best-sellers bien dans leur époque, capables de capter les webradios à la perfection. Le salon avait des partenaires de grande qualité. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 59 affaires plus périlleuse qu’en temps ordinaires. « On y va, je voudrais passer à la jardinerie » vient de dire une épouse à son cher compagnon qui tire un peu sur la ficelle en s’attardant encore devant quelques belles références aux textures charmeuses. Car les jardineries sont ouvertes tous les dimanches. Qu’en est-il des magasins qui vendent ces belles compositions vidéo-acoustiques ? Leurs animateurs ont-ils seulement songé à se glisser dans les espaces-temps disponibles de leurs clients ? 쐍 M É M O I R E , S T O C K A G E A côté des équipements qui servaient à diffuser des contenus, ceux permettant de conserver et gérer les collections des utilisateurs, autrement dit les discothèques et vidéothèques, ont amorcé depuis une décennie une métamorphose qui n’est pas terminée, et qui ne prête guère à l’optimisme pour tout ce qui avait pu prendre place dans les rayons de la distribution. Le support matériel est probablement condamné, sauf peut-être pour quelques sauvegardes de précaution. Musique, cinéma, vidéo : Bientôt le cloud du spectacle ! Cloud : nuage en anglais. Un terme imagé, à défaut d’être poétique, pour désigner ce qui se trouve non pas dans le ciel mais bien plus matériellement rangé dans des systèmes de stockage géants, des centres de données ou data centers, tenus par quelques mastodontes. Qui sont-ils ? Qui se cache derrière ces derniers ? Des « opérateurs », des sociétés qui ont en façade des activités très diverses, mais dont la stratégie est tout de même de conquérir des consommateurs, et si possible, les rendre captifs. Ils attendent et commencent à traquer des pans entiers de clients utilisateurs qui, dans un pre- mier temps, auront sans doute des réticences à l’idée de confier à autrui des documents personnels de toutes sortes : photos, vidéos, mais aussi tôt ou tard des pièces administratives. En contrepartie, des arguments de sécurité devraient les amadouer. Nous arrivons à l’heure où conserver des œuvres à domicile devient un réflexe d’un autre temps. Pour l’électronique, cette transformation prépare la fin concrète de toute une époque. Car les équipements vendus et qui constituent l’outillage de l’utilisateur consommant musique et images auront aussi été une clé de voûte des ventes. L’édition papier est désormais en première ligne. Qu’en restera-t-il dans une dizaine d’années ? Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 60 Certains acteurs de l’univers numérique en sont déjà au travaux (très) pratiques. Cette tendance est déjà largement amorcée. Il y a dix ans, il se vendait annuellement en France aux alentours de 3 millions de magnétoscopes. Platines pour disques analogiques, magnétophones, magnétocassettes, lecteurs enregistreurs de CD, de DVD, de BluRay, baladeurs à cassettes ou à mémoire flash, disques durs : tous ces équipements ont servi à des dizaines de millions d’individus, et occupé l’essentiel des ventes et de l’attention portée à l’EGP, à ses possibilités, à ses performances. Leur fin de règne a sonné. De 2000 à 2010, pour simplifier, la révolution spontanée, qui avait commencé dans les années 90 avec le MP3 et le peer-to-peer, n’a fait que s’amplifier. Les tenants des œuvres enregistrées ont progressivement perdu la main, face à une double transformation, constituée d’une part d’une dématérialisation progressive des œuvres, et d’autre part de LE DESTIN BROUILLÉ DES ÉTAGÈRES SUÉDOISES Billy broie du noir. Billy, c’est (certainement) l’inventeur de l’étagère vedette d’une grande surface du meuble en kit venue du pays des rennes. Depuis des années, Billy accueille comme ses copines toutes aussi nobles (puisque ses panneaux sont pleins de particules) des millions de microsillons, de CD, de cassettes audio ou vidéo, de DVD, de disquettes, et de livres de tous les genres. Si le numérique parvient un jour à préserver la forêt en lui évitant le destin tragique que lui faisait subir une société surconsommant du papier, il va aussi éviter aux grands arbres de périr pour se transformer en étagères, bibliothèques et autres planches de rangement. Après l’arrivée de l’écran plat, ceci pourrait bien être la seconde révolution permettant de dégager un peu de place dans les logements. Nous avions récemment attiré l’attention sur le fait que la numérisation du livre ferait plus de victimes chez les imprimeurs que chez les auteurs et les éditeurs. Dès lors que le contenu de la Bibliothèque Nationale est en passe de tenir sur une simple carte micro SD, les fabricants et les vendeurs d’étagères sont dans la même situation : face à un avenir préoccupant. 쐍 l’apprivoisement des nouveaux usages.A quoi cela peut-il servir de stocker des centaines de morceaux de musique si ceux-ci peuvent à tout moment être écoutés à volonté à partir de platesformes d’écoute telles que Deezer (et des quantités d’autres) ? Même le téléchargement perd de sa raison d’être, si les voies véhiculant les données ont un calibre suffisant pour une écoute en débit permanent (le streaming) simplement épaulée par une mémoire tampon gommant les turbulences de transmission. Justement, les capacités des réseaux progressent. Etant limitées, elles avaient permis pendant une période de préserver tout ce qui était lié à une certaine qualité. Les charmes du MP3 ne flattent l’oreille que de ceux qui n’ont jamais entendu autre chose. En musique comme en vidéo, la voie royale pour la renaissance de restitutions de très grande qualité s’ouvre désormais. Le MP3 devrait mourir dans cette nouvelle bataille Si les temps « héroïques » que nous vivons auront été, faute de capacités de transmissions suffisantes, l’ère des musiques comprimées et des vidéos au format timbre-poste, l’avenir laisse entrevoir des perspectives nettement plus encourageantes, même pour des sites tels que YouTube ou DailyMotion. Ceux-ci migreront inéluctablement vers des formats confortables, que les équipements de capture dont vont disposer les consommateurs (smartphones, microcaméscopes numériques,APN,…) quand ils ne les possèdent pas déjà, permettent d’atteindre au moindre coût. La musique au format CD et même « master », en qualité studio, commence à se répandre sur les installations de bon niveau. Ainsi, alors que les perspectives sont mitigées pour la distribution en ce qui concerne les équipements liés au stockage et à l’enregistrement, elles apparais- sent bien plus prometteuses pour les dispositifs appelés à distiller ces contenus : écrans, enceintes acoustiques, amplification. Ce qui n’est pas une si mauvaise nouvelle, puisque cette probable évolution va vers un travail des enseignes moins lié à l’activité d’opérateurs de toutes sortes, et davantage axé sur la qualité des équipements. 쐍 LA PHOTO DANS LA MÊME MOUVANCE, MAIS AVEC NUANCES Les amateurs de clichés vont-ils continuer à stocker leurs clichés sur des supports qui risquent de pâtir des problèmes de compatibilité liés à l’évolution des standards ? Difficile à imaginer. Historiquement, l’outil le plus utilisé pour le stockage des photos était le tiroir d’une commode, lui-même recevant la boîte de chaussures dans laquelle les tirages sur papier - encore blottis dans l’enveloppe du labo - allaient trouver un refuge pour des décennies. Puis est venue l’heure de gloire des cartes mémoires, des CD et DVD inscriptibles, et des disques durs. Aujourd’hui, le cloud frappe à la porte. Cloud ou conservation sur un espace hors du domicile, comme le célèbre Picasa, l’album en ligne de Google, qui compresse tout ce qu’on lui confie. Les inconvénients, pour l’utilisateur, ont deux visages. Le premier est cette contrainte technique de taille, qui n’est pas mince, à l’heure où le moindre cliché réalisé avec un reflex grand public de bonne catégorie flirte avec les 8 Mo. Mais comme pour la musique ou la vidéo, cet inconvénient n’est que passager. Le second est plus intime : qui n’aura pas un petit pincement à l’idée que le conservateur nuageux pourrait, un jour sombre, perdre ses précieux souvenirs dans une tempête, un tsunami, une révolte ouvrière, une défaillance des services de dératisation ou par le geste malencontreux d’un intervenant éméché ! A la limite, ne plus pouvoir mettre la main sur les œuvres complètes de la Callas ou de Lavilliers, ce n’est pas si grave, tout peut se retrouver. Mais la vidéo de tante Christine le jour où elle avait préparé ce sublime boudin grillé pour l’anniversaire du cousin Max, si c’est perdu, c’est perdu ! 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 61 C O N S O M M A B L E S Le marché des consommables a très largement contribué durant des années à la santé des rayons et points de vente, non seulement grâce aux ventes, mais aussi aux trafic qu'ils généraient. Téléchargement, streaming et autres modes de consommation à partir de plates-formes telles que celles de la VOD ou de la catch-up rendent obsolètes les bonnes vieilles habitudes. Une raison impérieuse de faire une place large à de nouveaux types de consommables high-tech. Les rayons pleins de cassettes, CD et autres supports vierges font partie du passé. Consommables de demain : De la mémoire à la lumière Olivier Lemaire, directeur général de Verbatim en France se rappelle : « En 2000, nous étions en pleine phase d’effervescence avec les supports enregistrables ». Le CD offrait une excellente capacité (pour l’époque) avec ses 7 à 800 Mo que tout consommateur pouvait s’offrir pour des sommes très abordables. Le DVD s’envolait, et les nombreux magnétoscopes encore vendus aux consommateurs donnaient au marché des cassettes vierges un tonus spectaculaire. La belle époque pour les consommables a commencé à s’émousser sous des coups et des... coûts répétés ressemblant à un acharnement. Les coups furent ceux de la technique, à prendre en compte jusque dans les évolutions de la télévision. Quand un consommateur dispose d’une multitude de contenus à voir sur des chaînes de TV devenues nombreuses, ses envies de stocker s’émoussent. Aujourd’hui, à l’heure du téléchargement, on observe un phénomène qui s’était déjà manifesté il y a un quart de Puissance, mais économie : cette lampe de format PAR 38, une dimension que les spécialistes de la lampe connaissent, « crache » une lumière intense et très agréable. Elle a un avenir dans les foyers, mais aussi dans l’univers du commerce, ne consommant que 18 watts (contre 150 pour l’ex-format à filament). Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 62 siècle, lors de l’envolée des premiers magnétoscopes : les amateurs qui stockent des contenus en ont déjà plus qu’ils pourront en consommer. La même attitude fut encore remarquée quand, il y a 10 à 12 ans, les ados copiaient via le peer-to-peer des milliers de morceaux de musique, bien au-delà de leurs capacités d’écoute, même s’ils avaient consacré l’intégralité de leur vie à cette seule occupation. Ce n’est pas un coup, mais un contrecoup ! Les coûts furent ceux des redevances pour les auteurs. « Coûts et blessures avec intention de donner la mort » dirait n’importe quel juge d’instruction à l’examen du dossier. Une application de prélèvements obligatoires conçue et appliquée typiquement à la française, c’est-à-dire davantage conçue pour abreuver le pré carré d’un petit cercle de lobbying bien ficelé qu’en fonction d’une approche pertinente (des quantités de consommateurs ont versé et versent encore une obole aux auteurs de petites chansons quand ils sauvegardent leurs photos de famille ou leurs relevés de comptes bancaires), et avec excès. Le poids des redevances est si lourd que depuis bien longtemps, les utilisateurs assidus s’approvisionnent à l’étranger, éventuellement dans les enseignes en ligne hors du territoire que leurs conseillent des sites bien de chez nous. Un ancien président de la République, lors de sa campagne électorale, avait affirmé que trop d’impôt tuait l’impôt. Il a dû ensuite oublier cette vérité, et ses successeurs feindre de l’ignorer. Bref, notre marché des consommables d’enregistrement a pratiquement succombé prématurément. Nous persistons, sur ce sujet, à prétendre que la seule redevance applicable était la redevance zéro, et nous avons eu l’occasion de démontrer pourquoi. (Nous remettons en ligne ces éléments, sur www.dvsm.fr, rubrique Editos et Humeurs ) L’industrie nous éclaire sur l’avenir La distribution, dans le domaine de l’électronique, vend aujourd’hui des produits qui n’existaient même pas il y a une dizaine d’années. Mais beaucoup d’autres ont disparu. « Il restera du stockage de données à l’avenir, mais plus assez pour équilibrer une activité » constate en substance Olivier Lemaire. Pour l’heure, les disques durs, les petites clés USB, les cartes de mémoires flash ont encore une vie très active. Mais les progrès des nouveaux modes de sauvegarde pourraient les rendre obsolètes à relativement court terme. Chez Verbatim, l’heure d’une ouverture à de nouveaux domaines a sonné. Avec les aptitudes technologies colossales de sa maison-mère Mitsubishi, la marque aligne déjà une impressionnante panoplie de lampes extrêmement performantes. « Nous avons énormément travaillé en R&D, et disposons d’une quantité colossale de brevets. Ce que nous proposons aujourd’hui n’est qu’un début. Les produits que nous allons vendre dans ce domaine n’auront rien à voir avec ce que l’on trouve pour le moment dans les rayons », affirme Olivier Lemaire, évoquant des production chinoises flatteuses mais aux performances moyennes, formule adoptée pour ne vexer personne. Olivier Lemaire constate une évolution sensible sur le marché des mémoires, et brosse un tableau intéressant pour les composants d’éclairage high-tech. Des études de marchés récentes montrent d’ailleurs que face à une production venue de l’Empire du Milieu un peu sauvage et à la technologie encore très perfectible, les grands groupes industriels devraient vite reprendre la main, sur des sujets où les performances et la sécurité vont avoir une grande impor- tance. Pour Verbatim, cette ligne de produits pourrait devenir à moyen terme la première activité. Dans les rayons, l’ampoule d’hier a vécu. (le filament va même être sous peu totalement interdit, ce qui est peut-être aussi un peu excessif (Lire sur www.dvsm.fr, Rubrique « Dossiers », un petit sujet à ce propos). Les consommateurs, pour des équipements devenant onéreux, vont devenir très attentifs à ce qu’ils vont acheter. Voilà qui devrait apporter de l’eau au moulin de bien des linéaires. L’éclairage de demain sera d’ailleurs en liaison de plus en plus étroite avec les équipements électroniques, ne serait-ce que pour gérer l’énergie consommée, mais aussi pour piloter des forme d’éclairage apportant du confort et de la qualité de vie. De l’éclairage façon produit banal, voici venir la lumière du nouveau siècle, mécanismes d’argumentation et de hiérarchies de gammes déjà usitées dans les consommables classiques se portant aux avant-postes de cette commercialisation où l’interlocuteur dans son point de vente devra en « connaître un rayon ». 쐍 LES ACCESSOIRES ONT PRIS LE RELAIS Si les consommables de stockage risquent de doucement s'effacer des rayons (avec des nuances, car les disques durs, par exemple, ont encore de belles saisons à vivre dans les rayons) d'autres familles de produits sont venues pour occuper des places vacantes. On les appelle globalement « accessoires », un terme qui jadis n'avait qu'une importance très moyenne dans les courants d'affaires. Destinés aux téléphones mobiles, aux smartphones, aux tablettes, aux consoles de jeu, aux ordinateurs, etc., ils sont produits par une quantité impressionnante d'entreprises, qui bénéficient des progrès apportés à ce type de fabrications. La CAO à portée des PME, les matériaux aux couleurs et aux textures superbes, les bureaux de design sans cesse sollicités conjuguent leurs actions pour aboutir à des offres extrêmement « sexy ». Les enseignes ont d'ailleurs compris tout l'intérêt de telles offres, qu'il faut concevoir avec soin. Lors du dernier MedPi, Banque Magnétique avait concocté une approche concernant la seule téléphonie mobile, un travail qui avait suscité l'intérêt de nombreux acheteurs, qui ont à l'aide de cet exercice mieux mesuré l'ampleur qu'un tel assortiment peut prendre, et l'intérêt qu'il peut représenter pour la clientèle. Mélangeant mode, fonctions utiles, optimisation des usages, ces accessoires sont des éléments attractifs pour les linéaires, des instruments très efficaces pour générer des entrées dans les espaces de vente et, cerise sur le gâteau, des refuges de profitabilité qui changent de la sempiternelle GLD. Revers de la médaille : la constitution de rayons réellement efficaces passe au minimum par une sélection très affinée dans l'assortiment et un savoir-faire indispensable dans la construction du facing. On n'a rien sans rien… 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 63 P E R S O N N A G E S Les leçons de Steve Jobs Pas par magie, mais grâce à des méthodes logiques et rigoureuses, Steve Jobs a entraîné l’entreprise qu’il avait créée dans des succès insolents et à répétition. Il y a beaucoup de choses à retenir de ce parcours sans équivalence. La disparition de Steve Jobs a été ponctuée par une véritable avalanche médiatique, où se mêlaient une admiration infinie pour ce personnage qualifié de génie et de visionnaire, et une crainte avouée pour l’avenir. Que va devenir l’entreprise de Cupertino désormais ? C’est une question omniprésente et plus égoïste qu’on l’imagine qui en dissimule une autre : qu’allons-nous devenir si cette firme ne parvenait plus à jouer le rôle de locomotive du marché ? Il faut bien le reconnaître : une part considérable du business, pour l’industrie comme les opérateurs et les fournisseurs des contenus, est issue ou largement influencée par ce qu’a imaginé et mis sur pied Apple. Autrement dit : avec quoi travaillerait ce métier s’il n’y avait pas eu l’iPod, l’iPhone, l’iPad, iTunes, etc. ? Depuis les fabricants de « docking stations » (stations d’accueil) jusqu’à certains quadricoptères, il est probable que cet univers n’aurait pas connu la même destinée. prise de ce grand secteur à avoir éliminé de sa stratégie un écueil qui hante et mobilise presque tous les autres acteurs : faire « moins cher » que les autres. Doit-on considérer ce choix comme une attitude géniale ou est-ce plus simplement de la logique ? Fallait-il s’appeler Steve Jobs pour comprendre que l’on fait de meilleurs profits en vendant plus cher qu’en laminant les tarifs ? Cette ligne de conduite a été suivie d’une manière historique. Aux grandes heures des première générations du Macintosh, la machine vivait à des niveaux de prix qui n’avaient rien à voir avec ceux de la concurrence. Un tel positionnement a pour effet de doper l’attachement d’une Surtout pas moins cher Créateur génial ? Manager hors normes ? Steve Jobs possédait sans le moindre doute ces qualités. Mais personne ne saura jamais réellement, dans ses succès, quelle était la part de ce qui était prévu, calculé, prémédité, et celle forcément non nulle de choses positives arrivées ensuite, pas tout à fait par hasard, mais quand même dans le feu des circonstances. Un fait est malgré tout incontestable : Apple est pratiquement la seule entreDistribution, Ventes & Services Magazine n° 100 64 clientèle à la marque qui l’adopte. Un client qui opte pour un équipement de valeur élevée en tire toujours une certaine fierté et il fait des envieux. Le phénomène est identique dans bien d’autres activités, telles que la mode ou l’automobile. Le possesseur d’une berline allemande performante, cossue et un peu chère se sent le plus souvent transcendé socialement face à celui qui se contente d’une banale voiture « ordinaire ». La valeur plus élevée crée d’elle-même un positionnement qui unit clientèle et marque. L’un des secrets d’Apple, s’il y en a réellement, se situe dans ce détail bien classique. Positionnement et attachement à la marque permettent même de s’affranchir de quelques faiblesses et de contourner les comparaisons. Quand l’iMac a surgi, cet ordinateur est arrivé avec son standing, son look, son caractère. Il a été adopté en masse. Plus cher qu’un banal PC, il n’était pourtant pas un équipement aux prestations et aux performances tellement plus élevées que ce que proposait la concurrence. Plus récemment, les petites difficultés radio-électriques de l’iPhone 4 comme ses aptitudes bien modestes en photo numérique ne l’ont pas empêché de connaître le succès que nous savons. teurs. Quelques mois avant le lancement de l’iPhone, il n’y avait pratiquement aucun concurrent ou spécialiste estimant que la société à la pomme croquée avait la moindre chance de réussite dans le monde des télécoms. Excellente analyse, qui n’est pas à la gloire des analystes ! « Depuis, tout le monde court derrière » résumait récemment dans DVSM avec L’effet de surprise n’a rien de négligeable Mais un positionnement élevé et un peu techno-chic ne suffisent pas. Celui-ci ne peut être efficace que si, parallèlement, les critères de l’innovation sont là. Les adeptes des jeux d’échecs définissent cela comme jouer avec les blancs, avoir « un coup d’avance ». Dans le cas présent, bien plus que l’appareil numérique, c’est à chaque fois l’usage tout entier qui a été pensé, bâti, et assumé par Apple. Cela aussi bien avec les baladeurs qu’avec les smartphones et désormais les tablettes. Cet usage englobe toutes les composantes de ce que fera un utilisateur au moyen de son équipement, utilisateur qui dès lors devient aussi captif. C’est presque diabolique ! Maintes fois, l’industrie a imaginé et mis à la disposition de la clientèle des machines aptes à réaliser des fonctions extrêmement novatrices et performantes. Mais c’est à l’utilisateur (ou à d’autres protagonistes) que la mise en œuvre complète était confiée ou plutôt... abandonnée. D’où les impératifs de normes, standards et autres étapes dans lesquelles les accords ne sont pas toujours faciles à obtenir, dévorant beaucoup de temps. Les usages autour des produits Apple n’ont eu à se mettre en phase avec aucun standard, du moins pour ce qui concerne le fonctionnement général. Reste l’effet de surprise, non sur la clientèle, mais sur les éventuels compéti- justesse Philippe Barthelet, patron de Samsung France. Les temps de réaction ou de riposte ont été longs, assez en tout cas pour qu’Apple s’installe en maître du créneau. La distribution bien « suivie » D’une manière ultra-traditionnelle chez Apple, le rôle de la distribution n’a jamais été envisagé à la légère. Il y a un quart de siècle, quand le Mac était le seul fleuron de la firme, les contrats des distributeurs agréés étaient déjà rigoureux et remplis d’exigences. Pas question d’attirer, de servir et de suivre les clients sans observer toute une panoplie de règles. Pas question non plus de mettre les produits n’importe où, n’importe comment, chez Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 65 qui souhaitait les vendre. Même la FNAC, qui avait une excellente compétence sur le créneau des utilisateurs professionnels (micro, vidéo et photo notamment) avait fini par jeter l’éponge face aux souhaits impératifs de la marque. Nous ne sommes plus à la même époque. Mais tout le monde sait sur le terrain que ce fabricant ne laisse pas les enseignes faire à leur guise, du merchandising aux positionnements prix, en passant par ce qui concerne les forces de vente. On ne peut le contester, la méthode a du bon. Partout où les produits Apple sont exposés, ils le sont d’une manière très qualitative. La marque a réussi à imposer des mises en place impensables ou presque avant cela. Comme par exemple les séries de Nano, avec tout leur nuancier coloré. Mais cela ne se passe pas sans quelques grincements de dents. « Ce sont des tyrans ! » réagissait un responsable d’enseigne, qui reconnaissait volontiers que la méthode n’était pas « un mal nécessaire, mais un mal profitable ». A coup sûr, cette démarche en a depuis inspiré beaucoup d’autres S’il fallait, pour l’ensemble des segments du numérique, ne retenir qu’une empreinte déterminante dans cette période 2000-2011, ce serait sans doute celle de cette firme qu’il faudrait mettre à l’honneur. Une empreinte en total décalage avec une atmosphère qui depuis des années, est empoisonnée par la perte de la valeur et de la profitabilité. Sans Steve Jobs aux commandes, la magie pourrait s’estomper. Rares sont les cas dans lesquels la disparition des fondateurs charismatiques n’a pas été suivie, quelques années plus tard, par une banalisation des sociétés qu’ils avaient créées. Mais après tout, même Steve Jobs aurait pu à son tour connaître des revers ou des succès moins évidents. Comme les stars disparues au sommet de leur gloire, il ne risque plus aucune disgrâce. Le sort en a décidé autrement. Il règne désormais au royaume des héros éternels. 쐍 E C O L O G I E , D É V E L O P P E M E N T D U R A B L E Jetons, jetons, il en restera toujours quelque chose… Le numérique dans sa propre évolution La décennie écoulée aura été celle des bouleversements les plus spectaculaires sur le plan de la préservation de la planète. La priorité pour l’avenir est simple : ne pas relâcher les efforts, informer et convaincre la clientèle. Il faut reconnaître avec objectivité que durant des décennies, le développement économique et industriel s’est opéré sur la planète selon un principe, celui de l’autruche. Les biens durables, électroménager, électronique grand public, automobile et autres, se sont propagés dans les foyers de ce que l’on appelait le monde occidental sans que soit pris en compte le devenir de tous ces équipements une fois leur vie active achevée. Certes, quelques âmes jugées plus sensibles exprimaient de temps en temps leur inquiétude face à l’ampleur prise par les cimetières de voitures et des stocks de vieux pneus amoncelés dans d’immenses terrains vagues, mais la compression des uns, l’incinération sans précaution des autres suffiraient, du moins l’espérait-on, à résoudre tout problème. Mais à y regarder de plus près, certains observateurs plus attentifs que d’autres finissent par attirer l’attention du plus grand nombre, en mettant en évidence les effets nocifs et souvent irréversibles de l’abandon de certains matériaux dans la nature. Des années 70 à la fin du XXe siècle, la prise de conscience est lente Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 66 mais concrète. De tous côtés, un début de réaction se manifeste sous l’apparence de mesures de toutes sortes. Elles sont prises dans un certain désordre, et parfois accompagnées d’un certain trouble que les facettes politiques des élans écologistes ne servent guère. Les envolées presque lyriques pour une terre pure ont même de-ci de-là des origines un peu suspectes. Dans les années 80, certains groupes industriels d’outreRhin avaient ainsi propulsé des initiatives en faveur de la préservation de l’environnement afin de redorer leur image, UNE PLANÈTE SAINE PASSE PAR L’ÉLECTRONIQUE DEMAIN L’industrie électronique est en pointe sur de nombreux thèmes qui conditionneront dans l’avenir la préservation d’un monde vivable. Les recherches qui ont permis d’étendre les autonomies des équipements nomades, tels que baladeurs, téléphones, tablettes, ont conduit les industriels à faire des progrès considérables sur les performances des batteries, avec des déclinaisons dans de nombreux modèles, dont l’automobile. Les panneaux photovoltaïques sont issus des mêmes entreprises, et profitent d’un certain cousinage avec la production des écrans plats. L’éclairage, dont nous parlons par ailleurs, est entré dans une évolution où la consommation évolue selon des facteurs inverses aux durées de vie et aux performances. Et bien sûr, les équipements mobiles personnels vont pouvoir de mieux en mieux contribuer à une gestion optimale des ressources naturelles. 쐍 Laurent Abadie, président de Panasonic Europe, montre lors de l’IFA 2011 un véhicule électrique dans lequel les batteries développées par le groupe industriel japonais jouent un rôle « essenciel ». après avoir pollué d’une manière outrancière quelque fleuve célèbre... Sur la planète, certaines industries font même preuve d’un culot monstre, en soutenant des mesures très strictes pour la protection du cadre de vie sur leur propre sol national, tout en délocalisant leurs unités de production les plus polluantes vers des pays où les règles écologiques restent inexistantes. Des spécialistes affirment que nous ne sommes toujours pas sortis de cette situation peu flatEco-systèmes est un éco-organisme extrêmement actif, et dont les initiatives se voient sur le terrain. teuse, mentionnant des décideurs occidentaux qui entérinent discrètement, sans sourciller, ce genre d’attitudes. 2000-2011 : tout se met en place pour les DEEE Les équipements encombrants, qui ne sont pas forcément les plus polluants, rencontrent moins d’inertie face à la collecte que les très petits produits. Mais voyons plutôt le côté sympathique de la médaille. Car sur le plan du développement durable et la prise en compte de l’environnement, ce début de siècle aura été notamment pour l’Hexagone et d’une manière plus large, pour toute l’industrie de notre domaine, une péDistribution, Ventes & Services Magazine n° 100 67 riode de véritable virage décisif. Un changement profond s’est traduit par un constat irréversible : plus rien ne se crée, ne se décide, ne se lance ou ne se diffuse sans que les contraintes liées à l’environnement n’aient été prises en compte. Certes, les industriels ne manquent pas de souligner leur attitude citoyenne, parfois même avec un peu d’excès, comme ces bons élèves qui ne manquent pas d’afficher haut et fort leur statut « exemplaire ». Mais n’y a-t-il pas que le résultat qui compte ? Celui-ci s’exprime par une liste impressionnante de méthodes de 왘왘 E C O L O G I E , D É V E L O P P E M E N T fabrications modifiées, de matériaux exclus des productions, d’éléments récupérés pour être recyclés. Les efforts ont aussi été majeurs sur la réduction des consommations, sans oublier une reconception vertigineuse des emballages. En une dizaine d’années, cette industrie s’est métamorphosée, dans le bon sens. Au bout de la chaîne, c’est-à-dire dans le duo distribution-consommateurs, le travail est également fort bien engagé. Appuyé par le « Grenelle de l’environnement », le changement d’attitudes et de procédures est spectaculaire. La prise en compte de la fin de vie des équipements est à présent totalement intégrée aux pratiques quotidiennes. Elle a non seulement permis de récupérer des quantités immenses d’équipements qui auraient jadis été sauvagement éparpillés de décharges en rebus sans règle, aux conséquences désastreuses. Mais de surcroît, sous l’action de certains éco-organismes, et en particulier Eco-systèmes, la validité d’une seconde vie possible pour de nombreux appareils a été démontrée. Reconditionnés, ceux-ci peuvent à des coûts très modestes rendre service à des foyers ou des personnes en difficulté, en leur donnant accès à des biens durables en bon état de marche. Le recyclage étant lui-même confié à des intervenants souffrant de légers handicaps et bénéficiant de la sorte d’une occupation, c’est un bon point de plus qui s’ajoute à cette longue collection de louanges. Mais le conte de fée n’est pas encore arrivé à son terme. Il reste beaucoup de choses à faire dans cet immense défi. Dans ce qu’il faut encore accomplir, une part importante se situe au niveau des consommateurs. Doucement, ceux-ci font entrer dans leurs habitudes les réflexes favorables à la collecte et au recyclage. Doucement mais pas plus, sans doute parce qu’il faut du temps pour que les mentalités évoluent, et aussi pour que toutes les dispositions pratiques se mettent en place. Si les équipements les plus encombrants - sans doute parce que, précisément, ils encombrent - vont de plus en plus dans les circuits de collecte, pour lesquels la distribution se mobilise très activement, il n’en va pas de même pour les petits produits électroniques, téléphones mobiles en tête. Il se vend environ 20 à 22 millions de ces téléphones chaque année D U R A B L E Les enseignes ont pris à bras-le-corps la récupération des anciens équipements, ce qui est souvent plus facile à dire qu’à mettre en œuvre. Il n’y a pas que l’électronique qui soit concernée : les consommables, tels que piles ou cartouches d’encre nuisent à l’environnement quand ils sont jetés n’importe où. en France, et le plus souvent, le nouveau mobile chasse l’ancien vers... un tiroir, où il pourrait passer des années. Dans de très nombreuses circonstances, les acquéreurs d’un nouveau téléphone conservent l’ancien par précaution. « Si le nouveau a un problème, celui-ci qui marche bien peut encore me dépanner. Je le garde » estime un client sortant d’une boutique spécialisée, soulignant que rien ne lui a été suggéré pour récupérer son téléphone usagé. La participation du terrain est incontestablement le meilleur atout pour réussir ce travail de collecte, qui ne peut que s’amplifier. Très imprudemment, l’industrie de l’éclairage a mis en circulation toute la famille des lampes dites fluocompactes. Celles-ci, contre lesquelles Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 68 pestent bien des utilisateurs (très onéreuses, elles ne produisent une lumière intense - mais un peu lugubre - qu’audelà d’un temps de mise sous tension interminable), s’avèrent catastrophiquement polluantes. Et complexes à récupérer. Quand l’une d’elle se casse, tout individu normalement réactif prend une pelle et une balayette et déverse les morceaux dans la poubelle la plus proche. Et voilà débris et polluants partis dans la nature, au sens « propre », si l’on peut dire. Pour l’heure, une lampe sur trois de cette famille est récupérée par le bon circuit. Du moins le pense-ton, car le parc installé est moins facile à évaluer que celui des téléviseurs. Voilà l’exemple des produits pour lesquels l’information des consommateurs portant sur un recyclage correct va devoir se faire plus intense, tout comme la mise en place de moyens pratiques plus performants, plus commodes et dans certains cas plus incitatifs que ceux déjà mis en œuvre. Cette année, Eco-Sytèmes a pris une initiative extrêmement ambitieuse, en mettant en place une vague de plus de 3 500 équipements de collecte des DEEE de petite taille. Nous sommes sur la bonne voie. Il faut persévérer, et souhaiter que ces précautions onéreuses et contraignantes ne seront pas gaspillées par l’attitude de pays où pour l’heure, tout le monde se moque pas mal de ces préoccupations. Or, la planète est un tout, et en pourcentage de ses surfaces habitées, la proportion des régions où l’avenir du sol, de l’air et de l’eau est méticuleusement pris en compte au-delà des discours reste grandement minoritaire. 쐍 L’autoradio ne lâche pas le volant Le marché de l’autoradio et plus généralement de l’électronique embarquée est toujours en proie aux mêmes difficultés. Le produit ne fait plus guère rêver et la distribution baisse les bras, se contentant trop souvent d’accompagner une tendance qu’elle juge irréversible. Pourtant, il existe encore des produits attractifs et des solutions innovantes qui permettraient d’amorcer un retour à la valeur… Au cours de ces dix dernières années, le marché de l’électronique embarquée a connu une crise majeure. Il a subi de plein fouet le développement croissant du nombre de véhicules équipés en première monte. Pour beaucoup d’utilisateurs, il ne devenait donc plus nécessaire d’acquérir un autoradio. L’érosion des prix nourrie par les no-names mais aussi systématiquement orchestrée et relayée par certains distributeurs a contribué à faire souffler un vent de pessimisme et à alimenter la « sinistrôse ». En 2010, il s’est toutefois vendu 1 million d’autoradios sur le marché français pour un chiffre d’affaires estimé à 75 millions d’euros. Pour un secteur que cer- tains annonçaient déjà moribond,le cadavre continuait de bien bouger et démontrait qu’il avait encore de beaux restes ! Selon Richard Faÿs (directeur commercial France et Belgique pour Clarion) :« Le marché est actuellement difficile et surtout pour les marques «A » car elles doivent faire face au marché de la première monte et à l’offensive des produits sans marque ». La dématérialisation des contenus s’est imposée C’est la raison pour laquelle Clarion a voulu se redéployer sur le marché français avec une équipe de 9 commerciaux Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 70 qui vont sur le terrain pour relayer le message de la marque. « Malgré un contexte difficile, nous avons des ambitions renforcées avec des gammes qui suivent mieux la tendance et répondent aux attentes et demandes des consommateurs », nous dit-il. Mais ces tendances, quelles sontelles ? Pour Nicolas Mougenot (directeur général d’Alpine France) : « Il est aujourd’hui inconcevable qu’un produit ne soit pas en mesure de piloter un baladeur de la marque à la pomme ou de lire les clés USB ». « Il y a déjà huit ou neuf ans, poursuit-il, nous fumes les premiers à avoir sorti un autoradio sans mécanique. Aujourd’hui, le concept s’est imposé et a HIER 150 HEURES DE MUSIQUE SUR UN AUTORADIO Octobre 2011 : Pioneer ose la mémoire flash et le disque dur ! Tous les deux sur le même équipement, référencé DEH-P900HDD, le disque dur de 10 Go et le slot pour carte Memory Stick constituent une alliance d’avantgarde qui démontre que le futur est bien engagé ! Peut-être qu’aujourd’hui encore, un tel couple proposé - avec des capacités conformes aux standards de 2011 - aurait une dose d’attractivité non négligeable. Encore assez rare il y a 10 ans, la musique se diffusait sur ce beau combiné dans un tout jeune format baptisé MP3, parfumé d’un soupçon de scandale, et pas à portée de toutes les bourses. HIER 쐍 été accepté par tous ». Force est de constater que dans l’univers de l’électronique embarquée, la dématérialisation des contenus s’est imposée encore plus rapidement que dans les autres secteurs de l’électronique grand public. Les constructeurs qui, les premiers, ont su répondre à cette attente et l’anticiper sont ceux qui connaissent aujourd’hui les meilleurs résultats. C’est par exemple le cas des marques réputées telles que Pioneer ou Alpine dont le chiffre d’affaires, selon Nicolas Mougenot, est en légère croissance par rapport à 2010. « Sur un marché en déflation, il faut être plus réactif que jamais et savoir adopter très rapidement les nouvelles technologies », renchérit Roger David Lellouche (directeur général deTakara). Selon lui, les produits Bluetooth, compatibles Ipod et Iphone font désormais partie de la panoplie indispensable d’un constructeur sans oublier la navigation qui acquiert une part plus importante sur les autoradios et bien sûr,les autoradios sans mécanique CD (les fameux « mechaless »).« La tendance générale est à la dématérialisation », conclue-til. « Dans ce contexte, la stratégie de Takara consiste à proposer le bon produit au bon prix ! » Toutefois, les autoradios avec CD n’ont pas encore dit leur dernier mot puisque sur le total des ventes, il s’en écoule encore aujourd’hui largement plus de 80 %. Une clientèle plus traditionnelle et rassurée par le support CD continue d’exister. Il serait par conséquent hasardeux de la négliger au profit des jeunes générations familiarisées avec les Ipods et autres Iphones... Dans un environnement difficile, Olivier Humbaire (directeur général de Pioneer) se félicite de la bonne dynamique autour du Bluetooth. Pour sa part, Mustapha uniquement la partie audio. Mais ce n’était qu’une première étape et l’App. Radio arrivé sur le marché en juin dernier est désormais 100 % compatible avec les iPhones et permet d’accéder à toutes les applications Automotive telles que la navigation ou l’Info Trafic, sans oublier la recherche des playlists et l’accès aux smart radios. « Plus de 50 % de nos gammes sont compatible iPhone, nous dit-il. C’est une véritable innovation que Pioneer a su anticiper et initier. L’App. Radio remporte un vif succès auprès de tous les « iPhones addicts » qui peuvent désormais accéder à leurs pages Facebook. Et avec un prix public de 380 euros, le produit reste accessible. On entre aujourd’hui sur un marché de masse. C’est un véritable tournant Le combiné évolue, perd sa mécanique, s'ouvre à l'environnement numérique, mais reste un produit incontournable. Les amateurs de « grand son » l'auto restent présents, mais l'offre visible est insuffisante sur le terrain pour motiver de nouveaux prospects en nombre suffisant. Anbar (directeur du département Electronique embarquée pour Pioneer) nous rappelle qu’il y a trois ans, les premiers produits compatibles iPod lancés par la marque offraient une compatibilité assez basique puisqu’il s’agissait de récupérer Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 71 stratégique pour l’entreprise », souligne t-il. L’idée étant de permettre aux utilisateurs de smartphones de pouvoir télécharger sans devoir souscrire un abonnement supplémentaire. Mais Pioneer n’en restera pas là car en avril prochain, 왘왘 sera lancé un nouveau produit avec connectique HDMI et compatible avec les applications tournant avec la plateforme Android.A terme, 80 % du marché seront donc couverts. Les constructeurs sont intéressés et des solutions d’origine seront prochainement livrées en usine.On assiste donc là à une vraie tendance de fond qui ne va que s’amplifier au cours de ces prochaines années. Sur l’année 2011, on note une montée en puissance plus forte que jamais des autoradios avec fonction USB », souligne Olivier Morel (Responsable Marketing pour Kenwood). Il s’en félicite car cette fonction permet de relever légèrement le prix de l’autoradio qui subit chaque année une érosion d’environ 10 %. Il est vrai que le prix moyen de ce produit est aujourd’hui extrêmement bas, puisqu’il se situe aux alentours de 70 euros (et l’on voit parfois des offres à moins de 50 euros, voire moins de 40 euros). L’étiquette de l’autoradio remonte à 79 euros dès lors qu’il est doté de la fonction USB tandis qu’un modèle Ipod « culmine » à 99 euros. Ces fonctions possèdent donc un double avantage. Elles sont non seulement demandées et plébiscitées par la clientèle mais elles permettent aussi de faire croître le prix moyen ou en tout cas, d’en juguler la chute. Centre Auto : Une distribution trop attentiste et quelque peu atone « En France, le marché est difficile, voire très difficile », constate Guy Bonneville (directeur de la Division Autoradio chez Focal). Sur cent personnes interrogées, la moitié pense que l’autoradio et l’installation d’origine sont suffisants mais il faut s’attacher à convaincre les 50 % restants qui seraient prêts à changer les haut-parleurs sans pour autant tout casser et modifier l’habitacle ». Et d’ajouter que dans cette optique, le kit 207, spécialement étudié pour la Peugeot 207, rencontre un bon accueil auprès de la distribution et du client final. Il dresse le même constat avec le kit BMW. « Ce sont de vraies propositions. Les kits dédiés permettent de personnaliser l’offre et de répondre ainsi à une demande. Et de conclure : « Le marché est assez morose, la clientèle tuning existe toujours mais ça ne suffit pas. Il faut aller chercher des Si certaines enseignes du segment des centres auto ont soigné la mise en scène de l'électronique, d'autres ne manifestent guère d'empressement pour ce sujet. Le haut-parleur, qui à lui seul permet de métamorphoser la qualité d'écoute, est aussi une ligne de produits à ne pas sous-estimer. clients ». Ce que n’a pas su faire la distribution serait-on tenté d’ajouter, tant il est vrai que l’autoradio (ou en tout cas les nouvelles fonctions dont il est doté) figure parmi les produits les moins connus et les moins bien mis en valeur de l’EGP. Dans l’Hexagone, ce sont toujours les centresAuto (Norauto,Feu vert,Autobacs, etc.) qui réalisent près de 70% des ventes d’autoradios. Ces dernières années, ils avaient souvent déclassé ce produit et les autres équipements d’électronique embarquée au profit des purs accessoires automobiles. Dans les points de vente,les pneus, jantes, pare-brises (remplacement), appuietêtes et autres étaient en effet beaucoup mieux mis en valeur que les produits de l’électronique embarquée,souvent relégués en fond de magasin, contre une paroi mal éclairée. Certains magasins s’étaient recentrés sur les GPS portables,marché qui avait alors le vent en poupe. Mais comme les GPS commencent à donner aujourd’hui quelques signes d’essoufflement, les autoDistribution, Ventes & Services Magazine n° 100 72 radios sont l’objet d’un retour en grâce et font donc très logiquement leur réapparition sur les présentoirs.C’est une tendance qui mérite d’être soulignée mais l’effort doit se poursuivre et trop de centres auto conservent encore des modes de présentation peu attractifs, avec des autoradios tristement alignés sans signe distinctif ou valorisant et surtout,sans aucune possibilité d’écoute digne de ce nom (il fut pourtant une époque où chaque magasin accueillait un véhicule équipé). Cette approche doit être revue et ce, d’autant que la vente des autoradios via Internet progresse régulièrement,au point d’être actuellement créditée d’environ 10 %. Les centres auto ne sont plus les seuls à vendre des autoradios et ce, même si à l’exception notable de Boulanger, les multi spécialistes se sont depuis longtemps désintéressés de ce secteur. Et la remarque vaut aussi pour la grande distribution dans son ensemble. Rares sont en effet les hypermarchés qui présentent DEMAIN L’AUTOMOBILE DEVIENT CONNECTÉE Pour des raisons bien compréhensibles, les techniques nouvelles entrent moins vite dans les véhicules particuliers ou utilitaires qu’au salon ou dans la poche de l’utilisateur. L’univers de l’automobile est tributaire de ses rythmes de production. C’est une industrie lourde, où les modèles sont durant plusieurs années au stade de l’étude et de la préparation à la production. Les conditions de fonctionnement d’une électronique dans tout véhicule imposent aussi des adaptations pas toujours simples, avec du mouvement, des chocs et secousses, de la chaleur, du froid, sans oublier une prise en compte impérative de l’ergonomie, pas seulement pour le confort de l’utilisateur, mais aussi pour la sécurité... Un combiné ne doit pas défaillir sous prétexte qu’on le met en marche dans une auto stationnée l’hivers par -10° ou en plein soleil aux heures chaudes de juillet. L’aftermarket offre une voie intermédiaire, un peu moins véloce que le secteur des produits classiques, mais plus prompt que l’industrie automobile. Presque cinq ans après les débuts de l’iPhone, les spécificités d’une utilisation réellement en ligne avec applications arrivent désormais. Néanmoins, il ne faudra pas s’étonner si, avant l’an 2020, l’automobile et ses accessoires s’orientent aussi vers des concepts tels que le cloud, avec une prise en charge de la sécurité que pourrait bien appréhender la génération des ex-avertisseurs de radars. DEMAIN 쐍 encore une offre d’autoradios. Il reste en revanche entre 50 et 70 installateurs spécialistes répartis sur toute la France (Prestige Autoradio en région parisienne ou Dufourd à La Rochelle, par exemple). Leur notoriété n’est plus à faire. Les concernant, le bouche à oreille fonctionne plutôt bien et il sont à juste titre appréciés d’une clientèle de passionnés souvent fidèles et enthousiastes. Ces spécialistes réalisent un travail remarquable, naturellement orienté vers les installations de haut de gamme ou le tuning. Rien d’étonnant par conséquent à ce que les marques «A » soient leurs interlocuteurs tout désignés. Ce que nous confirme Nicolas Mougenot (Alpine) : « On continue à privilégier ce type de distribution qui connaît bien la marque et sait vendre et installer les produits à valeur ajoutée ». Le marché de l’autoradio et de l’électronique embarquée observe encore une petite saisonnalité qui reste principalement liée à la période estivale précédant les grands départs en vacances mais aussi à la traditionnelle période de fin d’année, époque généralement très faste pour toutes les familles de produits de l’électronique grand public. Entre ces deux grands pics de ventes, certains ajustements seront bien sûr nécessaires. La vente et l’installation d’écrans pour les passagers arrière étant par exemple plus demandées avant les départs en vacances. Mais comme la majeure partie des ventes d’autoradios passe toujours par les centres auto,la sortie des catalogues (celui de Norauto paraît par exemple au mois d’octobre) influe bien évidemment sur les pics de vente et conjointement, sur l’évolution des prix car pour de nombreux Car accessoiristes, l’occasion est trop tentante de pratiquer des prix d’appel. Les produits innovants ne demandent qu’à être connus Nicolas Mougenot (Alpine) constate pour sa part un regain d’intérêt pour les écrans. « Alpine privilégie l’intégration dans le véhicule avec notamment des systèmes plafonniers avec de grands écrans très typés « monospace ». Ils sont pensés pour être installés et intégrés de façon cohérente », précise-t-il. De l’avis général, les écrans portables qui se fixaient à l’appuietête du siège avant n’ont pas convaincu les utilisateurs et ont même largement contribué à écarter la clientèle de ce type de produits. Les prix étaient certes attractifs mais la qualité d’image laissait à désirer tout comme la supposée facilité d’installation. Le retour à l’écran intégré est donc annoncé et pour les points de vente, c’est là une nouvelle offre qui vient s’ajouter à celles déjà existantes. Il ne faut pas la négliger et ce, d’autant que le prix des écrans en haute définition est désormais beaucoup plus accessible (souvent moins de 900 euros). D’autres constructeurs (Pioneer, notamment) préfèrent cependant associer les écrans aux caméras de recul. Les deux concepts ont leur intérêt, mais c’est à la distribution qu’il convient de faire valoir leurs avantages respectifs. Autoradios CD ou mechaless, compatibiDistribution, Ventes & Services Magazine n° 100 73 lités Bluetooth, USB, Ipods et Iphones, écrans intégrés, kits d’enceintes personnalisés… L’offre des produits d’électronique embarquée est extrêmement riche et diversifiée. Elle répond aux attentes de tous les types de clientèles mais la distribution n’a pas tout mis en œuvre pour mettre en avant ces produits à valeur ajoutée et dont la technologie n’a rien à envier à d’autres secteurs de l’EGP jugés plus rentables.Tout dernièrement,Alpine a ainsi dévoilé l’ICS-X8, une station qui utilise Mirror Link un nouveau standard de liaison développé par le Car Consortium Connectivity. La station multimédia Alpine ICS-X8 avec module Bluetooth et écran tactile de 7 pouces est compatible avec les smartphones Nokia. Les utilisateurs peuvent ainsi utiliser la navigation, écouter de la musique ou téléphoner depuis l’habitacle de leur véhicule. Une nouvelle solution pratique et ingénieuse pour l’aftermarket mais qu’il conviendra de présenter et de démontrer comme il se doit, en magasin. La première monte s’est certes généralisée mais ce n’est pas un obstacle insurmontable. Trop peu d’utilisateurs savent qu’ils peuvent déjà améliorer leur installation en conservant leur autoradio d’origine mais en changeant leurs haut-parleurs et qu’il existe pour cela des kits adaptés à tous les types de véhicules s’installant sans dénaturer l’habitacle.Les solutions existent dans tous les domaines de l’électronique embarquée. La distribution doit maintenant retrouver l’envie de les promouvoir et de les faire connaître ! 쐍 Christophe Perrier R É G L E M E N TAT I O N Pratique : Améliorer la sécurité dans l’entreprise La mise en place un CHSCT en huit questions La sécurité dans l’entreprise n’est pas un sujet à prendre à la légère. La FICIME nous permet de faire toute la lumière sur un impératif majeur,grâce à des explications simples et directes. La mise en place d’un CHSCT, ou Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail, est obligatoire à partir de 50 salariés. Dans les entreprises de moins de 50 salariés, en principe, ce sont les délégués du personnel qui sont investis des missions du CHSCT. Mais, l’inspecteur du travail peut imposer la création d’un tel dispositif en raison notamment de la nature des travaux, de l’agencement ou de l’équipement des locaux. 1/ Sous quelle forme doit-on désigner les membres du CHSCT afin d’éviter les recours ? C’est le collège composé de représentants du personnel, constituant ce que l’on appelle un collège désignatif, qui désigne les membres du CHSCT. Et c’est au chef d’établissement qu’incombe l’obligation de convoquer le collège désignatif. Tout salarié de l’entreprise a vocation à être membre du CHSCT. 2/ Lors du départ d’un membre du CHSCT, quel est le délai de vacance du poste pour son remplacement ? Les représentants du personnel CHSCT sont désignés pour une durée de deux ans. Lorsque, pendant la durée normale de son mandat, un représentant du personnel cesse ses fonctions, (décès, démission, résiliation du contrat de travail), il est remplacé dans le délai d’un mois, pour la période du mandat restant à courir. Il n’est pas pourvu à son remplacement si la période de mandat restant à courir est inférieure à trois mois. (Art. R 4613-5 du code du travail). Le collège chargé de désigner les membres de la représentation du personnel se réunit dans un délai de quinze jours à compter des dates d’expiration du mandat ou d’ouverture de la vacance. Le procès-verbal de la réunion du collège, renouvelant le comité ou palliant la vacance du siège, est remis dès sa conclusion à l’employeur. Ce dernier l’adresse à l’inspecteur du travail, dans un délai de huit jours à compter de la réception. 3/ Quelles sont les obligations d’un membre du CHSCT ? Les membres du comité sont tenus à une obligation de discrétion à l’égard des informations présentant un caractère confidentiel et données comme telles par l’employeur. Ils sont tenus au secret professionnel pour toutes les questions relatives aux procédés de fabrication. Le non respect de l’obligation de discrétion est susceptible de justifier des sanctions disciplinaires contre les représentants du personnel, pouvant aller après autorisation de l’inspecteur du travail, jusqu’à la rupture du contrat de travail pour faute lourde, en fonction de la faute commise. Il pourrait aussi justifier un recours en responsabilité civile afin d’obtenir la réparation du préjudice subi par l’entreprise. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 74 4/ Quel est le rôle du secrétaire du CHSCT ? Le secrétaire du CHSCT est désigné par les membres représentants du personnel du CHSCT. Il a un rôle d’animation et de représentation auprès des instances extérieures. Il reçoit les questions des autres membres et les porte à l’ordre du jour des réunions. Il diffuse également l’information qu’il reçoit aux autres membres du CHSCT. Il établit par ailleurs, avec le président du CHSCT, l’ordre du jour des réunions. Il rédige les procès verbaux des réunions, ainsi que les extraits de délibérations. Il donne l’impulsion de l’activité du CHSCT en fonction de l’orientation de celui-ci, définie collectivement avec les élus. 5/ Quel est le rôle attribué au CHSCT ? Le CHSCT est l’instance où s’étudie la politique de l’établissement en matière de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail. Il procède à l’analyse des risques professionnels auxquels peuvent être exposés les salariés de l’établissement ainsi qu’à l’analyse des conditions de travail. Il contribue à la promotion de la prévention des risques professionnels dans l’établissement et suscite toutes initiatives qu’il estime utile dans cette perspective. Il peut proposer, à cet effet, des actions de prévention, et si l’employeur s’y refuse, ce dernier devra motiver sa décision. Le CHSTC donne aussi son avis sur les documents se rattachant à sa mission et il doit être consulté dans un grand nombre de cas, notamment avant toute décision d’aménagement important modifiant les conditions d’hygiène et de santé ou les conditions de travail. Il procède à des visites périodiques des lieux de travail (trimestrielles) et peut mener des enquêtes dans certaines circonstances notamment en cas d’accident grave. Il est consulté préalablement en ce qui concerne sa compétence sur le règlement intérieur. Il est prévu que le document unique soit tenu à la disposition des membres du CHSCT. Il est également consulté sur le bilan et le programme annuel de prévention des risques professionnels et des conditions de travail. Lors des travaux effectués dans un établissement par une personne extérieure, s’il l’estime nécessaire, le CHSCT de l’entreprise utilisatrice compétent charge un ou plusieurs de ses membres représentant le personnel de participer à l’inspection commune préalable au commencement de travaux. 6/ Qui doit établir le procès verbal de la réunion du CHSCT, doit-il être transmis à l’inspection du travail ? A l’issue des réunions, un procès verbal doit être établi sous la responsabilité du secrétaire. Ce procès verbal est communiqué aux membres du CHSCT. Son affichage n’est pas prévu par le code du travail, le CHSCT ne disposant pas légalement d’un panneau d’affichage. Les procès verbaux sont conservés dans l’établissement et mis à disposition de l’inspecteur du travail, du médecin inspecteur du travail et des agents de service de prévention et des organismes de sécurité sociale. 7/ Quel est le rôle du médecin du travail et son pouvoir dans le cadre du CHSCT ? Le médecin du travail conseille dans les domaines suivants : l’amélioration des conditions de vie et de travail dans l’entreprise, l’adaptation des postes, des techniques et des rythmes de travail à la physiologie du corps, et la protection des salariés contre l’ensemble des nuisances contre les risques d’accident du travail ou des maladies professionnelles ou l’utilisation des produits dangereux. 8/ Qui a la possibilité de participer au CHSCT avec voix consultative ? Les membres de droit sont : - le médecin du travail, le chef du service sécurité et des conditions de travail ou, à défaut l’agent chargé de la sécurité et des conditions de travail, - les personnes techniquement qualifiées, notamment le responsable de la formation, la conseillère du travail, l’assistante du service social, l’infirmière du travail. - l’inspecteur du travail et les agents des services de prévention des organismes de sécurité sociale qui doivent être informés des réunions et peuvent y assister. Les membres convoqués doivent avoir connaissance de l’ordre du jour. Seuls ont voix délibérative le président et les membres élus, titulaires ou suppléants remplaçant un titulaire absent, représentant le personnel. (L4614-2 du code du travail). 쐍 La FICIME – Fédération des Entreprises Internationales de la Mécanique et de l’Electronique – à laquelle est affilié le SECIMAVI, regroupe plus de 250 entreprises générant 290 000 emplois et réalisant un chiffre d’affaires total estimé à 45 milliards d’euros. Avec une très forte représentativité dans les secteurs des biens durables, la FICIME offre un accompagnement et un soutien aux entreprises à travers une large gamme de services dans le domaine juridique, droit social, douane, environnement, formation, technique, statistiques, documentation. FICIME CONSEIL apporte la gestion individuelle des plans de formation. Pour toute information : 01 44 69 40 82 ou www.ficime.org 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 75 JEUX VIDÉOS LOISIRS INTERACTIFS Jeux pour petits écrans : Jeu pour petits et grands une décennie, la clientèle des rayons jeux vidéo a changé ! Elle a connu plusieurs refontes dans ses modes de consommation et d’utilisation des consoles et logiciels. Si, en l’an 2000, il était encore assez simple de segmenter clientèles et produits, en 2011, la donne se corse… E les hardcore gamers est devenu apte à satisfaire des populations novices en termes de jeu. L’entrée du Net dans les usages courants a aussi bouleversé le marché. Ce nouvel outil rivalise largement avec les magasins physiques pour les ventes comme pour l’expérience de jeu. Pour comprendre ces mutations, il faut remonter le N Si l’on demandait au consommateur de jeux vidéo comment il s’est métamorphosé de l’an 2000 à nos jours, cela ressemblerait à cet autoportrait : « En l’an 2000, je jouais le plus souvent sur PC, je n’étais pas encore connecté à Internet mais de toute façon, je n’y voyais pas de réel intérêt autre que pour travailler... En 2011, j’ai quatre consoles, dont deux de salon, je joue en ligne et sur les réseaux sociaux quasiment tous les jours, j’achète souvent des jeux d’occasion ou en téléchargement... Je considère mon smartphone comme ma quatrième plate-forme de jeu. Je suis un joueur occasionnel mais assidu ! C’était il y a bien longtemps Cette description rapide pourrait déconcerter. En dix ans, le profil type du joueur a tellement changé qu’il est devenu très difficile aujourd’hui de véritablement segmenter les clientèles. Et d’autant plus, les titres ! Ce qui jadis touchait uniquement Même avec des titres forts, le marché et les rayons tournent historiquement sous l’influence des machines. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 76 temps et observer les évolutions techniques et les motivations qu’elles ont créées. Au début des années 2000, les jeux vidéo se portent bien. De plus en plus de foyers se sont équipés de PC. Des magasins spécialisés ouvrent un peu partout et une nouvelle génération de consoles 128 bits nettement plus puissantes que les 32 bits voit le jour. Playstation 2 de Sony et Dreamcast de Sega captivent par leur puissance de calcul, leurs graphismes et l’interface de gestion intégrée. Nintendo et le géant Microsoft sont eux aussi sur le point de se lancer dans la bataille avec la Gamecube, le Gameboy Advance, et la Xbox. Côté PC, on découvre les possibilités du processeur Pentium III et les MMO commencent à prendre de l’ampleur... Cependant, si ces nouvelles machines sont plus puissantes, elles ne modifient pas réellement la façon de jouer d’un public toujours majoritairement composé d’ados et de jeunes adultes masculins. Les premiers modes multijoueurs on line pour consoles, annoncés comme une révolution par les divers constructeurs de l’époque, ne séduisent pas en raison du prix prohibitif des modems et de l’accès encore restreint à Internet. En magasin, on retrouve une clientèle type, souvent à la recherche du dernier blockbuster sanguinolent et violent. Certains parents viennent aussi, mais pour des jeux ludo-éducatifs sur PC pour leurs enfants, aide scolaire en toile de fond. D’ailleurs, le secteur ludo-éducatif se porte plutôt bien.Ainsi, l’industrie du jeu vidéo engrangeait mondialement 6 milliards de dollars en 2000, 11 milliards en 2002, et 18 milliards en 2003, et 891 millions d’euros pour la France. Dans le détail, le marché des programmes interactifs de loisirs hors ligne en 2000 (ventes réalisées en France) était en CD-Rom de 12 850 000 unités vendues (+15 % depuis 1999), pour Le monde du jeu vidéo aime se faire peur et souffre d’une permanente angoisse existentielle traduite par une question : vais-je disparaître ? Oui, sans doute un jour, comme l’Atlantide et comme les mammouths. Et même, à terme comme notre belle planète ! Mais avant cela, peu de risque, même si le cadre et les règles du marché évoluent, comme cela se produit sur tous les marchés.Heureusement pour les observateurs que dans les autres segments du numérique, les professionnels du téléviseur, de la photo, des télécoms, de la hi-fi ne sont pas dans ce même vertige morbide du «quoi, moi, demain» ! En attendant, et plutôt que de consommer en excès des anxiolytiques, les graphes explicatifs des meilleurs panélistes colmatent les tendances au désespoir. doigt dans la haute définition. Plus puissante qu’un PC de son époque, capable d’afficher des graphismes en haute définition, elle peut accéder à divers services en ligne via son navigateur intégré. Elle permet ainsi de jouer en réseau et de stocker ses données sur un disque dur optionnel de 20 Go. Bref, le cousinage avec un PC est de plus en plus frappant et la polyvalence semble être de rigueur pour un CA de 338 millions d’euros, en augmentation de 2 %. 13,32 millions de logiciels pour consoles avaient été diffusés (+ 24 % en un an), pour un CA de 475 millions d’euros, soit 19 % de croissance. Les next-gen attaquent ! Décembre 2005 : la Xbox de Microsoft, première console dite « next-gen », arrive en Europe. Le jeu vidéo met un cette nouvelle génération de machines comme le confirmera ensuite la PS 3 de Sony. Sortie au mois de mars 2007 en Europe, cette dernière dispose des mêmes atouts que la Xbox 360 et propose en plus un disque dur intégré et un lecteur Blu-ray : on passe au Full HD. Face à cette surenchère de puissance, Nintendo agit en outsider, misant sur l’originalité plutôt que sur la performance.Ainsi, même si FAIRE COMME SI… SIMULATION, SPORTS, MUSIQUE, LES AUTRES CLÉS DE VOÛTE DU JEU Jouer, pour les petits comme pour les grands, revient souvent à simuler la réalité. Le football, les courses de voitures et même les titres articulés autour de la musique, dans lesquels le joueur se glisse dans la peau de ses stars préférées sont au nombre des succès qui ont depuis l’origine du jeu engendré des succès gigantesques. C’est une facette qui se marie mal sur le plan intellectuel avec les jeux assimilables à des œuvres presque cinématographiques. Et pourtant, elles sont de nature à prolonger au-delà de toute visibilité dans le temps un marché nourri. Comment imaginer qu’un jour, il n’y ait plus aucun amateur susceptible de se glisser, sans risque, derrière le volant d’une Formule 1, même en sortant régulièrement de la piste à 250 km/h ? C’est aussi un créneau générateur de nombreuses ventes induites en accessoires notamment. Tout comme le célèbre Flight Simulator, un logiciel qui n’est plus totalement du jeu, mais une véritable activité de loisir à part entière, hélas bien piètrement et stupidement traitée par dessus la jambe, de l’édition à la distribution. Sans parler des simulations ferroviaires, qui touchent aussi au monde des modélistes, marché de niche superbe, totalement ignoré ou presque par une distribution qui cherche désespérément des moyens de relever son CA. 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 77 la Wii dispose bien des incontournables fonctionnalités Internet des autres consoles modernes ainsi que d’une capacité de stockage de données, elle compense son sérieux décalage technique par la reconnaissance de La bonne conscience : lié à l’ordinateur, l’avenir du jeu a songé un moment vivre aussi à travers l’éducatif, un segment resté malingre, à l’image des produits imaginés pour ce supposé créneau. mouvements. Par ailleurs, si sa nouvelle console portable, la DS, a de quoi rougir face aux caractéristiques techniques impressionnantes de la PSP de Sony, elle possède un stylet et un écran tactile qui feront bien des envieux. Alors que le jeu vidéo s’impose comme un loisir à part entière, l’Hexagone s’équipe. En 2006 le paysage du jeu vidéo s’étoffe. Un ménage sur deux est équipé d’un micro-ordinateur, et 28 % des foyers possèdent une console de salon, 14 % une console portable. Et un foyer sur dix possède même les trois à la fois. La cible grandit. Près de 13 millions d’individus âgés de onze ans et plus déclaraient avoir pratiqué un jeu vidéo au cours de l’année 2006. Néanmoins, ils étaient en majorité jeunes (50 % ayant moins de 24 ans) et près des 2/3 étant des hommes (65 %). Jeux et linéaires : Souvenirs de Milieu des années 2000 en rayon A première décennie du nouveau siècle a été mar- quée par des titres qui sont devenus cultes ! Les joueurs du monde entier se sont retrouvés sur ces softs qui font partie désormais de la culture gamer. L Pour les professionnels du terrain, cette narration doit ressembler à une rétrospective presque lancinante, encore qu’avec les années qui se suivent, la notion du temps puisse se brouiller. Mais rapportée à la vie des rayons et aux luttes entres types d’enseignes, cet écoulement du temps ludique prend un relief plus instructif. Le milieu de la décennie est marqué par l’arrivé de la Wii et de la DS. C’est toute une nouvelle clientèle qui dès lors déferle dans les rayons et points de vente. Depuis que les consoles existent, elles ont toujours été accompagnées d’accessoires pour interagir avec l’écran.Vers 2005, on assiste à la multiplication des périphériques sous l’impulsion de Sony qui commercialise micros, caméras et buzzers pour accompagner ses jeux. Cependant, aucune grande marque n’a encore osé vendre des consoles munies de systèmes de contrôle La décennie écoulée a été le théâtre d’initiatives vidéoludiques audacieuses, certaines tombées en désuétude, d’autres ayant connu la gloire. Peu importe l’ampleur du succès commercial, tous ont laissé des traces dans l’esprit de ceux qui œuvrent face à la clientèle. Ainsi, la défunte Dreamcast avait accueilli un véritable chefd’œuvre à l’aube du troisième millénaire : Shenmue ! En avance de plusieurs années sur son temps, ce jeu de rôle extraordinairement immersif permettait d’évoluer jour après jour dans une petite ville japonaise des années 80 recréée dans les moindres détails. Le joueur incarnait un jeune homme prêt à tout pour retrouver le redoutable assassin de son propre père. En marge d’une enquête principale passionnante, c’est surtout l’atmosphère unique de Shenmue ainsi que sa réalisation époustouflante qui a émerveillé. Vagrant Story, sorti en 2000, fut un jeu au scénario solide et à l’univers soigné avec des personnages charismatiques. Il alliait fond et forme grâce à un système de combat et de forge inédits. La plupart de ses sons et de ses idées de game-design ont été ensuite injectés dans Final Fantasy XII, six ans plus tard. Flop relatif : il a eu la malchance de sortir la même année que Deus Ex, ce dernier ayant remporté la victoire parce qu’il a bien mieux redéfini le monde du FPS. 2002 a vu naître Metal Gear Solid 2 Dans le rythme des ventes, il faut depuis toujours intégrer les repositionnements. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 78 qui a contribué à rapprocher le jeu vidéo du 7e art. Si l’aventure en elle-même était relativement brève, les innombrables cinématiques, souvent centrées sur la personnalité des protagonistes, ont permis à Hideo Kojima de narrer une histoire d’une rare richesse à l’époque. Quant au gameplay, il mêlait action et infiltration avec une caméra surélevée capable de se muer en vue subjective pour les besoins de la progression. Malgré une certaine rigidité, Sons of Liberty demeure certainement l’un des meilleurs jeux d’action/infiltration de l’histoire. Ico est sans conteste un des jeux les plus reposants ayant jamais existé (sorti en 2002). Profitant d’une touche artistique impeccable, le titre de Sony nous contait l’histoire d’Ico, jeune garçon pourvu de cornes et de la jeune Yorda. Ico proposait une autre vision du jeu vidéo, de celles qui stimulent l’imagination et les sens. L’essai sera d’ailleurs transformé quelques années plus tard avec le majestueux Shadow of the Colossus. Beyond Good & Evil était un soft particulièrement envoûtant sorti en 2003. Il fut conçu en grande partie par Michel Ancel, le créateur de Rayman. L’ambition d’Ancel était de créer un univers où l’on puisse se sentir libre de partir à l’aventure. Mélangeant donc aventure, exploration, phases en véhicule, combat et infiltration dans un univers coloré et baigné rayons d’admirables compositions musicales, le jeu se démarque par une approche poétique et relativement adulte. Considéré par beaucoup comme le « Zelda français », BGE a pourtant constitué un échec commercial pour Ubisoft.The Legend of Zelda:The Wind Waker rencontra un accueil très mitigé en 2003. Pourtant, c’était le premier opus à tenter une approche artistique novatrice et audacieuse.The Wind Waker captive avant tout le joueur par sa profondeur de jeu. L’exploration maritime est mise au premier plan et invite à naviguer librement sur des flots tantôt calmes, tantôt déchaînés. Le gameplay quasi parfait était ici transcendé avec autant de pertinence que de légèreté pour rendre l’expérience de jeu inoubliable. Resident Evil 4, du millésime 2005, regorge de scènes plus cultes les unes que les autres. En dépoussiérant le gameplay des anciens opus, Shinji Mikami, le créateur de la série, renvoyait Leon S. Kennedy (héros du deuxième opus) en Espagne à la recherche de la fille du président des Etats-Unis. Un scénario convenu certes mais pour un résultat surprenant qui a su bousculer la donne établie de l’époque dans la conception même de ce titre de survival-horror qui reste encore aujourd’hui une référence absolue en la matière. Sorti en 2006 sur PC et Xbox 360 (et un peu plus tard sur PS3), Oblivion est le quatrième épisode de la série des Elder Scrolls, qui tente à cette occasion de séduire un plus large public en opérant une légère simplification sur le système de jeu. Il regorge de quêtes bénéficiant d’un réel effort d’écriture et qui se révèlent souvent plus prenantes que la trame principale. Les systèmes de combat rendent l’action plus dynamique que par le passé.Au final, cet épisode très réussi a permis à de nombreux joueurs de découvrir la série.The Witcher est certainement la meilleure surprise de ces dernières années en matière de jeu de rôle sur PC (2007). Il proposait une aventure scénarisée dans l’univers dark fantasy réaliste et mature de l’écrivain Andrzej Sapkowski. Doté d’une évolution de personnage intéressante et d’un système de combat dynamique,The Witcher brille surtout par son scénario et par son ambiance incomparable, propice à l’immersion. Sans compter que tout au long de l’aventure, il était primordial d’effectuer des choix dont le joueur ne mesurerait les conséquences qu’à long terme. GTA IV (2008) est issu d’une série qui a donné naissance à un genre tout particulier. Connu par n’importe quel joueur même le plus occasionnel, GTA est une franchise d’une richesse intarissable. Grâce à un gameplay plus souple, à une multitude de détails animant les PNJ, à des dialogues absolument légendaires et à une réalisation exceptionnelle malgré l’immensité de la map, GTA IV s’est imposé comme le meilleur jeu du genre sur PC et consoles. Monster Hunter Freedom Unite (2009) est sans aucun doute à l’heure actuelle, le jeu de chasse virtuelle de référence sur consoles. Proposant plus de 400 quêtes jouables seul ou à 4 en réseau local, ce titre d’exception signé Capcom invite à affronter des créatures terrifiantes dans des environnements sauvages magnifiques. Monster Hunter Freedom Unite permet également de crafter des milliers d’objets, de gérer une ferme et d’élever des Felynes qui peuvent assister le joueur au combat. Bénéficiant d’un gameplay extrêmement riche, d’une réalisation parfaite et d’une durée de vie phénoménale pour un titre nomade, ce soft a suscité un tel engouement au Japon que les ventes de PSP se sont envolées lors de sa sortie en 2008. Il aura fallu attendre longtemps avant que le Dark Knight ne trouve un véritable hymne à sa gloire. Batman Arkham Asylum sorti en 2009 représentait enfin un flamboyant hommage au héros masqué dans la mesure où l’ensemble du titre fut peaufiné à l’extrême. Du sensationnel rendu visuel à l’excellente bande-son en passant par un gameplay incroyablement captivant, les développeurs ne laissèrent rien au hasard. L’œuvre est d’une incroyable justesse oscillant constamment entre combats énergiques et infiltration tout aussi intéressante. Généreux jusqu’au-boutisme, le titre de Rocksteady se prédestinait donc à rentrer de lui-même dans la légende au même titre que son principal protagoniste. La série Pokémon a toujours été très prolifique. Néanmoins, la génération Or/Argent parue sur Gameboy en 2001 garde une place à part dans le cœur des fans.Ajoutant une centaine de créatures aux 151 Pokémon d’origine, les épisodes Or et Argent prenaient également en compte un cycle jour/nuit indexé sur l’horloge interne de la console. Les versions Or et Argent ont occupé les dresseurs en herbe des centaines d’heures durant et ce n’est pas un hasard si Nintendo a décidé de commercialiser des remakes DS en 2010. Beaucoup de jeux ont tenté de redonner vie à une glorieuse licence en repartant de zéro, mais peu ont réussi à susciter autant d’impatience que Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 79 le nouveau Tomb Raider annoncé pour le 4e trimestre 2012. Plus mature, plus obscur, plus offensif que tous les précédents volets, le titre verra une Lara à peine sortie de l’adolescence, seule face aux innombrables dangers d’une île où elle a échoué suite à un naufrage dont elle est l’unique survivante. Ce titre fait appel à l’utilisation d’un nouveau moteur graphique (le Crystal Engine) ainsi qu’une mise en scène destinée à faire naître un sentiment d’angoisse chez le joueur.Toujours prévu en 2012, Hitman :Absolution sur Playstation 3 est un jeu d’Infiltration dans lequel on retrouvera l’Agent 47 toujours aussi méticuleux et efficace. Ses contrats le mèneront aux quatre coins du globe et lui permettront cette fois de régler ses conflits intérieurs. IO Interactive a ici décidé de produire un jeu plus immersif et cinématographique et a donc dans ce but, quelque peu chamboulé les mécaniques en optant pour une infiltration qui mise plus sur l’aptitude à se fondre dans l’obscurité et derrière les murs que sur la capacité à revêtir un déguisement. Si les premiers jeux vidéo comme Pong ne s’encombraient pas d’un scénario, la donne a rapidement changé. Les créateurs voient dans ce nouveau média un excellent moyen de raconter des histoires. Qu’il soit exposé sous forme textuelle, diffusé au travers de dialogues ou dévoilé par une sublime cinématique, le scénario tient aujourd’hui une grande place dans de nombreuses expériences vidéoludiques.Ainsi, les titres que nous avons cités et bien d’autres sont considérés aujourd’hui comme des chefs-d’œuvre de l’art immersif qu’est devenu le game... pardon, le jeu ! 쐍 M.G 왘왘 autres que les sempiternelles manettes connues depuis toujours du grand public. En sortant sa DS à écran tactile en 2005 et sa Wii à détection de mouvements en 2006, Nintendo se lance dans la conquête d’une nouvelle cible qui n’en est plus une : tout le monde ! Et ça marche ! DS et Wii s’arrachent comme des petits pains, battant tous les succès de la Balance Board, et celui des instruments en plastique pourtant très onéreux nécessaires sur les jeux musicaux. Cette révolution dans les usages conduit avec elle non seulement une toute nouvelle frange de la population jadis insensible aux jeux vidéos mais elle amène aussi des titres par centaines. Le line-up de la DS Le jeu vidéo, dont notre territoire s’est révélé fertile en créateurs, a eu du mal à exister à la hauteur de ce qu’il représente, ne serait-ce qu’économiquement. Son statut s’est enfin éclairci grâce à l’action du SELL, qui a mis sur pied des manifestations majeures, dont le salon Paris Games Week, et pour les professionnels, l’IDEF. C’est dans le cadre de ce dernier que nous voyons de gauche à droite François Klipfel (GfK), Stephan Bole (Nintendo) et Philippe Sauze (alors PDG d’Electronics Arts France) devant le Palais des Festivals à Cannes (2006) Cette photo date d’avant l’euro : guère de changement dans le paysage, non ? Et si les enseignes cherchaient à évoluer un peu, histoire de ne pas se retrouver un beau (?) matin désagréablement décalées par rapport au monde (commercial inclus) qui les entoure ? records de ventes. L’utilisation du stylet a beau être rudimentaire, la détection de mouvements des Wiimotes inconstante, les joueurs adoptent en masse ces nouvelles façons de jouer. Une tendance qui se confirme en 2008 avec le linéaires et les rayons se doivent de disposer d’un espace de « test » pour les tapis, guitares, cannes à pêche et armes è feu (fictives). Les clients viennent en famille pour choisir leur titre du week-end, car depuis la Wii, on joue ensemble. Le jeu n’est plus seulement un plaisir solitaire.Autre orientation en croissance : la clientèle féminine fait aussi une belle percée, adoptant en force les Sodoku, Brain Training ou encore cours de cuisines sur DS. Les jeux de rôle prennent une direction nouvelle. Finis les héros de cape et d’épée. Nous assistons à l’éclosion de jeux de rôle animaliers. Il devient possible de posséder un, deux, dix chiens, de les élever, les nourrir, les câliner, le tout dans une DS. Les clientes sont à la recherche de jeux aux frontières du « has-been », une sorte de réminiscence de leur enfance. Le rêve de l’éternelle petite marchande, infirmière ou fermière reprend tout son sens. Les consommateurs de jeu commencent à être plus difficilement identifiables. Ils échappent à la méthode bien frise ainsi l’irrationnel, on vend des jeux qui offrent du tout et souvent du n’importe quoi. Les rayons explosent sous l’avidité des éditeurs prêts à tout pour les alimenter. Les accessoires pour Wii nécessitent une nouvelle ergonomie dans les Tout le monde s’est intéressé, s’intéresse et s’intéressera au jeu (sauf Darty, ou si peu...), même des enseignes qui ont fait figure d’étoiles filantes sur notre territoire (PC City, l’erreur à la française du groupe Dixons) Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 80 cadrée des enseignes selon laquelle dominaient deux catégories distinctes : les hardcore gamers et les passifs / actifs, en clair, les joueurs du dimanche ! Il faudra véritablement attendre 2009 - 2010 pour voir apparaître des approches plus spécifiques et mieux structurées pour cerner et différencier les clients. Les joueurs d’aujourd’hui : clientèles sous influence Pour l’heure, et en attendant la suite - c’est-à-dire ce futur qui arrive toujours trop vite - La PS2 restera dans l’histoire du ludique numérique comme l’un des plus beaux succès. Elle fut dans un premier temps massivement adoptée aussi comme un lecteur de DVD performant et abordable. LE JEU, C'EST LA VIE manette comme console de jeu indépendante, Sony annonce de son côté sortir une fonctionnalité similaire entre sa Playstation 3, déjà dans les salons, et la Vita attendue le 22 février en Europe. Cette fonctionnalité, baptisée Remote Play, permettra d’utiliser la console portable pour jouer sans téléviseur. De même, si l’on savait que la Vita pourrait servir de manette pour la PlayStation, elle permettra aussi de disposer d’options supplémentaires dans les jeux. Sony en a fait la démonstration avec Little Big Planet où un joueur contrôlait un avion sur la Vita, ouvrant la voie au joueur étant sur la PlayStation. Le marché du jeu video a déjà un pied dans un autre futur commun aux bien culturels avec la dématérialisation qui est en marche, les smartphones et consoles de jeux dont les univers se rapprochent de plus en plus, les nextgen et le parc des consoles renouvelés d’ici 2013, Facebook qui devient un acteur a part entière du jeu vidéo, un même jeu jouable sur plusieurs supports, les tablettes tactiles qui se prêtent parfaitement à l’exercice de jeux video ainsi que des jeux directement sur nos TV via certains FAI et constructeurs. Sans oublier que la console peut aussi se transformer en interface active pour un bouquet de chaînes de TV diffusé par satellite. D’où ce pronostic qui peut paraître insolite : autant de choses promettant de s’imbriquer constituent un panorama peut-être un peu trop vaste et confus, alors que la clientèle aime les choses simples. Si les rayons savent conserver une attractivité et une spécialisation bien visible, l’avenir d’un axe de jeu clair est assuré. Trop de diversité peut tuer la diversité. 쐍 Etroitement lié aux aptitudes des machines, le jeu vidéo a vécu la décennie écoulée sous l’influence globale de deux générations en versions salon et en versions portables. Les prochaines évolutions techniques des consoles déjà annoncées vont probablement entraîner d’autres façons de jouer. Vont-elles pour autant engendrer des tendances de nature comparable à celles connues hier dans les courants porteurs ? Le fameux cadencement selon des cycles de consoles est-il appelé à se prolonger dans le futur ? Côté consoles connues ou annoncées, les nouvelles pratiques sont de fait inéluctables. La Xbox 360 qui permet depuis peu de commander la navigation dans les menus par le biais de la voix va affranchir le consommateur encore un peu plus de tout ce qui est lié aux manettes et accessoires. A l’opposé, Nintendo avec sa Wii U présente une nouvelle manière d’utiliser la manette. Alors que Microsoft met Kinect au cœur de son système, Nintendo offre à sa nouvelle console un contrôleur qui se présente comme un instrument inédit avec en son centre un écran tactile de 6,2 pouces qui prend des airs de tablette avec 2 sticks analogiques, une croix directionnelle, 4 boutons classiques et 4 gâchettes. S’y ajoutent un accéléromètre et un capteur gyroscopique, comme sur la 3DS. L’image pourra être affichée en HD sur le téléviseur comme sur l’écran de cette manette. De plus, la Wii U permettra aussi de contrôler la Nintendo 3DS et les Wiimotes, Wii fit et autres accessoires Wii devenant rétro-compatibles avec la dernière née de « la firme à Mario ». Si Nintendo pour sa Wii U met en avant la possibilité d’utiliser la DEMAIN les consommateurs de jeux vidéo répondraient à deux groupes et six segments bien spécifiques. Dans le premier groupe de segments, se classent des clients jouant moins de 20 heures par semaine. Nous y retrouvons les dormant gamers (désolés pour ces anglissismes qui agacent, mais le jeu vidéo n’étant pas ukrainien...) qui portent un intérêt important aux jeux vidéo. Ils sont fans et dépensent beaucoup pour pouvoir jouer. Mais des changements dans leurs styles de vie (travail, famille, enfants, études...) ont profondément réduit leurs temps de jeu. Une offre de titres adaptés à leur mode de vie s’impose (mobilité, par exemple). Les « occasional gamers » bien connu des enseignes sont les joueurs de casual games de base, adeptes presque exclusivement à des puzzles, time managements, hidden objects et adaptations de jeux de sociétés... Le second groupe concerne les joueurs jouant plus de 20 heures par semaine. La première classe dans ce groupe représente les power gamers qui ont une forte attente en hardware et en logiciels. Ils jouent beaucoup en nombre d’heures mais également en valeur : ce segment représente (selon Parks Associates) 30 % des recettes alors qu’ils ne sont que 11% sur le marché. L’achiever, l’adepte du jeu de rôle ainsi que le mercenary sont des soussegments des power gamers. Ce sont des clients parfaits. Même s’ils tempèrent leurs ardeurs en raison de la crise, ils ne peuvent pas concevoir de ne pas posséder le dernier titre ou la dernière M.G Pas si facile de se propulser sur le marché des consoles. Aujourd’hui adoptée par de nombreux amateurs, la ligne Xbox a mis des années à atteindre des niveaux de diffusion à la hauteur de la réputation de son promoteur. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 81 왘왘 Les circuits spécialistes du jeu jouent un rôle essentiel sur le marché, avec une implantation dense sur l’ensemble du territoire. Très dépendant de la technique, le jeu évolue en permanence, et il serait étonnant que cette caractéristique qui lui est propre disparaisse. Avec les nouveaux modes d’exploitation, les formats des rayons grandissent, ce qui apporte de l’eau au moulin des GSS (ici, Boulanger) et même des hypers. pour retrouver leurs amis (réseau) ou s’en faire de nouveaux (réseautage). La dimension sociale se manifeste également par les modes multijoueurs physiques avec la famille ou les amis. Ils sont les premières cibles des jeux item selling (option d’achat de pièces supplémentaires dans les jeux : ameublement, tenues, véhicules, armes, terrains, etc.) sur Internet. Ils sont difficilement touchables en rayon, leur prédilection va essentiellement vers le Net, joueurs intenses mais jouant surtout à des jeux occasionnels. Les puzzles, time management ou jeux de sociétés oscillent entre vrais challenges et passion chronophage. Ils sont également intéressés par les outils communautaires mis en place par le social gaming (ordre de classement notamment) mais ne veulent pas investir du temps dans les univers virtuels ou les MMO. Enfin, les incidental gamers jouent beaucoup mais uniquement pour combattre l’ennui. Ils n’ont pas beaucoup d’intérêt pour le média jeu vidéo. Le genre le plus représenté dans ce segment est le MMORPG. (1) Le jeu devenu très grand public voit aussi sa pratique se développer largement, tirant parti des nombreux supports désormais disponibles : ordinateurs, tablettes, consoles et téléphones mobiles. La multiplication des écrans démultiplie les habitudes de jeux.Ainsi, toutes les personnes intéressées par des jeux occasionnels jouent désormais sur leurs smartphones qui, comme les tablettes, ouvrent la voie au jeu nomade. James Rebours, nouveau président du SELL, démontre à travers le 20e anniversaire de Sonic que si la technique évolue, les repères au long cours existent aussi, fidélisant la clientèle d’une manière désormais transgénérationnelle. console sortie. Les social gamers viennent en deuxième position. Ils jouent rarement seuls, sont attirés par le jeu en ligne à la fois mais certains jeux multijoueurs de quête et d’expansion par challenge peuvent les séduire. Les leisure gamers sont des Distribution, Ventes & Services Magazine n° 100 82 La fameuse classification PEGI qui s’appliquait aux jeux sur consoles et ordinateurs s’expatrie sur les smartphones. Récemment, PEGI lançait une application gratuite pour iPhone, iPod Touch et autre iPad ainsi que pour les smartphones sous Androïd. Elle permet d’accéder à la classification de tous les jeux référencés dans le système PEGI depuis sa création en 2003. Cette application est même disponible sur la plate-forme Windows 7, gratuitement et en 11 langues ! De quoi souligner que le marché des jeux vidéo sur téléphones mobiles devrait continuer à croître ! Il pourrait atteindre, selon les estimations, entre 10 et 11 milliards en 2015. Reste que pour les enseignes, cette évolution tous azimuts n’est pas sans poser quelques problèmes, en matière de structure des rayons. En exposer un peu partout n’est pas une solution, et les laisser en un seul point... non plus. 쐍 (1) Vous êtes perdu, ces expressions anglo-saxophoniennes vous paraissent être de l’hébreu ? DVSM a pensé à vous : un petit lexique sur ce vocabulaire a été publié dans notre numéro 87 page 53 (avril 2010) A lire ou relire sur www.dvsm.fr.