Psaume 90
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Psaume 90
La vie du Christ, illustration de ce psaume - On retrouve ce psaume comme en arrière-plan de la vie terrestre de Jésus. Le Sauveur montre, lors de la tentation au désert, qu'il y a une manière dangereuse et coupable de comprendre les promesses de ce psaume, celle qui consisterait à les isoler de la condition d'humilité et d'obéissance indiquée par le verset 1, condition à laquelle tout le reste est subordonné. - D'autre part, toute la vie de Jésus nous fait voir l'accomplissement parfait des paroles du psalmiste. « On voulait l’appréhender, mais personne ne mit la main sur lui » (Jn 7, 44) ; « Là-dessus, ils cherchèrent à le saisir mais il s’échappa de leurs mains » (Jn 10, 33). Par son union intime au Père jamais démentie, il a été sans doute le point de mire de tous les maux. La puissance du mal a fait de lui sa victime, mais cela n'a eu lieu que de son plein consentement, à son heure et cette souffrance, volontairement subie, a abouti pour lui à une délivrance, à une élévation, à une glorification où nous trouvons encore l'accomplissement le plus merveilleux des paroles de notre psaume (v 14 à 16). Le psaume pour les disciples et donc pour nous - Le Seigneur reproduit, à l'adresse de ses disciples, sans aucune atténuation, les déclarations qui s'étaient montrées vraies à son égard, lorsqu'il a dit : Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions et sur toute la puissance de l'ennemi, et rien ne pourra vous nuire (Luc 10, 19). Il a pour ses disciples des paroles qui ont des accents de ce psaume : « Soyez sans crainte, n’ayez pas peur » (Lc 12, 32), ou bien : « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix » (Jn 14, 22), ou encore : « Je ne suis jamais seul, le Père est toujours avec moi » (Jn 16, 32). Psaume 90 [1] Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut et repose à l’ombre du Puissant, Je dis au Seigneur : « Mon refuge, mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! » [3] C’est lui qui te sauve des filets du chasseur et de la peste maléfique ; [4] il te couvre et te protège. Tu trouves sous son aile un refuge : sa fidélité est une armure, un bouclier. [5] Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole au grand jour, [6] ni la peste qui rôde dans le noir, ni le fléau qui frappe à midi. [7] Qu’il en tombe mille à tes côtés, qu’il en tombe dix mille à ta droite, toi, tu restes hors d’atteinte. [8] Il suffit que tu ouvres les yeux, tu verras le salaire du méchant. [9] Oui, le Seigneur est ton refuge ; tu as fait du Très-Haut ta forteresse. [10] Le malheur ne pourra te toucher, ni le danger, approcher de ta demeure, [11] il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins. [12] Ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte les pierres ; [13] tu marcheras sur la vipère et le scorpion, tu écraseras le lion et le Dragon. [14] « Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom. [15] Il m’appelle, et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve. « Je veux le libérer, le glorifier ; [16] de longs jours, je veux le rassasier, et je ferai qu’il voie mon salut. » [2] Ce psaume est associé à des circonstances lourdes, dont le deuil, tant dans le judaïsme que dans le christianisme. L’Église en use très souvent : - Tous les dimanches et fêtes, le soir, avant le coucher, à l'office des complies. C’est comme le rendez-vous hebdomadaire pour retrouver le visage de Dieu. - Le premier dimanche de Carême, moment d’affrontement avec l’ennemi et temps de confiance absolue. - Tout le long des dimanches, l’Église l’utilise. 1 – Pour goûter le Psaume Le Psaume 90, Qui habitat en latin, est connu comme le Psaume de la Protection. Il peut être classé dans un groupe de psaumes magnifiant la présence de Dieu (comme aussi les psaumes 41, 42, 138, 15 ou 22 par exemple). Il est certainement celui où l'on peut percevoir le mieux la confiance de l’homme en son Dieu. L'auteur de ce psaume n'est pas connu. Comme on y retrouve des éléments présents dans le Pentateuque et que le psaume précédent est attribué à Moïse, la tradition tend à lui attribuer celui-là aussi mais sans aucune certitude. Pour nous faire communier au sentiment profond éprouvé par le psalmiste de la présence sécurisante de Dieu, il accumule les images et les verbes (trente). Ce psaume est une véritable symphonie de sécurité pour tout être hésitant et craintif. On distingue trois parties dans ce psaume : Versets 1 à 2 : position de l'homme vis à vis de Dieu Versets 3 à 13 : commentaires des versets 1-2 par le psalmiste avec quinze images sur la présence et la force sécurisantes de Dieu. v. 4 « Tu trouves sous son aile un refuge ». Cette image maternelle de Dieu est amenée par celle du filet de l'oiseleur. La puissance qui vient protéger le fidèle est la vérité divine (cf Ps 43, 3 ; 57, 4), terme qui désigne à la fois la parole de Dieu, loi ou promesse, et sa fidélité à accomplir ce qu'il a dit. On sait comment le Sauveur a su se défaire du démon (cf les tentations au désert Mt 4, 4-7). v. 7 « Qu'il en tombe mille à ton côté ... » Les déclarations du psalmiste, si étonnantes déjà dans les versets 2 à 6, prennent ici l'apparence de véritables paradoxes, car on ne voit pas les hommes pieux ménagés plus que d'autres. Tout fidèle qui se tient sous la dépendance immédiate de Dieu (à l'ombre du Tout-Puissant), ne peut pas être frappé par un mal. Tant que Dieu a une œuvre à nous confier ici-bas, nous sommes immortels. v. 11 « à ses anges ». Toute l'histoire d'Israël est marqué par le secours divin : des anges secourent Jacob (Gn 28, 12 ; 32, 1-2) ; Dieu envoie son ange devant Israël (Ex 23, 20) ; des anges apparaissent à Elisée, à Dothan (2 Rois 6, 17). Ces signes exceptionnels sont la manière habituelle dont Dieu protège invisiblement les siens (Hb 1, 14 ; Ps 34, 8). v. 13 « La vipère... le lion », sont des images de la force et de la ruse mises en œuvre contre les fidèles, soit dans leurs combats spirituels, soit dans les persécutions ou dangers de tous genres auxquels les expose le travail qu'ils accomplissent au service de Dieu (Rm 16, 20 ; 1Pierre 5, 8). Indépendamment de ce sens général, cette promesse s'est accomplie à la lettre pour plus d'un serviteur de Dieu (Dl 6, 22 ; Actes 28, 5). Versets 14 à 16 : Dieu lui-même s’adresse à l’homme par l'emploi du pronom « je » (je le délivre… je suis avec lui, etc). Les interventions spectaculaires de Dieu sont traduites par de nombreux verbes illustrant son œuvre de délivrance (v. 14), de protection (v. 14), de réponse attentive (v. 15), de présence (v. 15), de libération (v. 15), de mise en relief (v. 15), de plénitude (v. 16), de lumière intérieure (v. 16). v. 14 « Puisqu'il s'attache à moi » : Il s'agit d'un attachement venant d'une confiance sans bornes et d'un amour véritable. Il y a ici correspondance entre l'action humaine et l'action divine : le croyant s'attache à Dieu qui l'emporte hors du danger. v. 15 « Dans son épreuve ». Ce qui a été dit plus haut ne signifie pas que le fidèle ne sera jamais dans une situation angoissante ; mais Dieu y sera avec lui pour l'en faire sortir grandi et glorifié. v. 16 « De longs jours » : on retrouve la même expression Ps 23, 6. Les bénédictions divines se résument pour Israël dans cette promesse, comme pour le chrétien dans celle de la vie éternelle. 2 – Pour aller plus loin Pour le peuple d’Israël Pour le peuple d’Israël, se tenir en sécurité à l’abri du Très-Haut consiste à lui faire confiance et à être fidèle. Dieu est le lieu absolu de la sécurité. Ce psaume est comme la réponse divine à la prière que fait entendre le psaume précédent. Moïse, au désert, a vu tomber par milliers ceux qui l'entouraient ; tout fidèle, comme lui, trouve auprès de l'Éternel une sécurité parfaite contre les dangers, à la condition d'habiter en permanence dans sa retraite secrète (traduction plus exacte de « sous l'abri du Très-Haut »). Cependant, il appartient à toutes les époques et ce qui est valable pour Israël l’est pour tout homme aujourd’hui, tout homme qui, au milieu d’innombrables dangers, est protégé par sa foi en Dieu. Prier avec le psaume 90 Dieu, viens à mon aide Seigneur, à notre secours Que loin de nous s’enfuient les songes, Et les angoisses de la nuit. Préserve-nous de l’ennemi : Que ton amour sans fin nous garde. Exauce-nous, Dieu, notre Père, Par Jésus-Christ, notre Seigneur, Dans l’unité du Saint Esprit, Régnant sans fin dans tous les siècles. Antienne : Le Seigneur te couvre de ses ailes, rien à craindre des terreurs de la nuit. Psaume 90 [1] Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut et repose à l’ombre du Puissant, [2] Je dis au Seigneur : « Mon refuge, mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! » [3] Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole au grand jour, [6] ni la peste qui rôde dans le noir, ni le fléau qui frappe à midi. [7] Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, au Dieu qui est, qui était et qui vient pour les siècles des siècles. Amen. Hymne : Avant la fin de la lumière, Nous te prions, Dieu créateur, Pour que, fidèle à ta bonté, Tu nous protèges, tu nous gardes. [5] C’est lui qui te sauve des filets du chasseur et de la peste maléfique ; [4] il te couvre et te protège. Tu trouves sous son aile un refuge : sa fidélité est une armure, un bouclier. Qu’il en tombe mille à tes côtés, qu’il en tombe dix mille à ta droite, toi, tu restes hors d’atteinte. [8] Il suffit que tu ouvres les yeux, tu verras le salaire du méchant. [9] Oui, le Seigneur est ton refuge ; tu as fait du Très-Haut ta forteresse. [10] Le malheur ne pourra te toucher, ni le danger, approcher de ta demeure, [11] il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins. [12] Ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte les pierres ; [13] tu marcheras sur la vipère et le scorpion, tu écraseras le lion et le Dragon. [14] « Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom. [15] Il m’appelle, et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve. « Je veux le libérer, le glorifier ; [16] de longs jours, je veux le rassasier, et je ferai qu’il voie mon salut. » Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen. Antienne : Le Seigneur te couvre de ses ailes, rien à craindre des terreurs de la nuit. Parole de Dieu (Ap 22, 4-5) Les serviteurs de Dieu verront son visage, et son nom sera écrit sur leur front. La nuit n’existera plus, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera, et ils régneront pour les siècles des siècles. Répons R/ En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit. V/ Sur ton serviteur, que s’illumine ta face. R/ Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. R/ Intercession Prions avec foi Celui qui intercède pour nous auprès de son Père : R/ Notre Sauveur et notre Dieu Tout au long du jour, garde-nous en ta présence, et rends nous forts contre le mal, Que ta sagesse nous tienne dans la vérité, qu'elle éclaire nos projets et nos actes, Ouvre nos yeux : qu'ils voient le pauvre et le malheureux, R/ Notre Sauveur et notre Dieu Intentions libres… R/ Notre Sauveur et notre Dieu Notre Père Oraison Dieu éternel et tout-puissant, fais-nous toujours vouloir ce que tu veux et servir ta gloire d'un cœur sans partage. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen
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