UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL FACULTÉ DES
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UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL FACULTÉ DES SCIENCES Rabat N° d’ordre 2510 THÈSE DE DOCTORAT Présentée par AMENZOUI Khadija Discipline : Biologie Spécialité : Ichtyologie Variabilité des caractéristiques biologiques de la sardine, Sardina pilchardus (Walbaum, 1792) exploitée au niveau des zones de Safi, Agadir et Laâyoune (côtes atlantiques marocaines) Soutenue le 13 novembre 2010 devant le jury Président : Mr. SADAK Abderrahim, Professeur à la Faculté des Sciences, Rabat Examinateurs : Mr. YAHYAOUI Ahmed, Professeur à la Faculté des Sciences, Rabat Mr. JAZIRI Hassan, Professeur à la Faculté des Sciences, Rabat Mr. MENIOUI Mohamed, Professeur à l’Institut Scientifique, Rabat Mr. ZINE Nasser-Eddine, Professeur à la Faculté des Sciences, Meknès Mr. MESFIOUI AbdelHakim, Chef du Centre Régional de Laâyoune, Institut National de Recherche Halieutique Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma DEDICACE A mes parents A mon mari, Mustapha A mes fils bien aimés : Youssef et Omar A mes sœurs A toute ma famille AVANT-PROPOS D'abord, je tiens à exprimer mes sincères remerciements à Mr. le Doyen de la Faculté des Sciences de Rabat, d’avoir accepté ma candidature. Les travaux présentés dans cette thèse ont été effectués au laboratoire de zoologie et de Biologie Générale de la Faculté des Sciences de Rabat et laboratoire de Biologie et Ecologie du Département des Ressources Halieutiques de l'Institut National de Recherche Halieutique (INRH). J'adresse mes sincères remerciements à Mr Ahmed Yahyaoui, Professeur de l’Enseignement Supérieur à la Faculté des Sciences de Rabat et Responsable de l’UFR "Biodiversité et Aquaculture"d’avoir assuré la direction de cette thèse et qui par ses conseils et ses remarques judicieuses ont permis d'enrichir, de préciser et de compléter mon travail. Je voudrais qu'il trouve dans ces modestes mots, l'expression de ma profonde gratitude pour l'accueil qu'il m'a réservé au sein de son laboratoire. Il m'a fait profiter de son expérience et de ses connaissances sur la biologie des poissons. Je tiens à remercier chaleureusement Mr. Abderrahim SADAK, Professeur de l’Enseignement Supérieur à la Faculté des Sciences de Rabat, d'avoir bien accepté la présidence du jury. Mes remerciements les plus sincères à Mr. Hassan JAZIRI, Professeur de l’Enseignement Supérieur à la Faculté des Sciences de Rabat, pour avoir accepté d'être rapporteur de cette thèse et membre de son jury. Mes remerciements les plus chaleureux à Mr. Mohamed Menioui, Professeur à l’Institut Scientifique de Rabat qui a accepté d’être rapporteur de ce travail. Sa présence dans son jury est un grand honneur pour moi. Je tiens à exprimer ma plus grande gratitude à Mr. Nasser-Eddine ZINE, Professeur de l’Enseignement Supérieur à la Faculté des Sciences de Meknès qui m'a fait l’insigne honneur d’être rapporteur de ce travail et membre de son jury. J'adresse mes remerciements à Mr. AbdelHakim Mesfioui, Chef du Centre Régional de Laâyoune, l'Institut National de Recherche Halietique, pour ses remarques constructives en tant que membre de jury. Je tiens à remercier très vivement le Directeur Général de l’Institut National de Recherche Halieutique (INRH), Mr M. FAIK pour l’appui et l’aide encourageants qu’il accorde à la recherche scientifique. J’adresse mes vifs remerciements à Mr. S. BENCHRIFI, Chef du Département des Ressources Halieutiques de l'INRH pour ses conseils. Je tiens à remercier Mme. S. Kifani, Chef d'URD Suivi et Observation Directes des stocks pour ses qualités professionnelles dont elle ne réserve aucun effort pour en faire bénéficier les autres. Un grand merci à Mr. K. Manchih, Chef du laboratoire de Biologie et Ecologie de l'INRH à Casablanca pour sa disponibilité et ses conseils. Au laboratoire de Biologie et Ecologie de l'INRH à Casablanca, mes plus sincères remerciements vont à A. Moumni, S. Abdellaoui, F. H. Idrissi, H. Masski, A. Youssoufi et S. Semmoumy, pour leur soutien et leurs conseils. Un sincère merci à mes collègues A. Lakhnigue, A. Marhoume et N. Charouki qui m’ont apporté une aide précieuse au cours de la thèse. Un grand merci à mes collègues R. Sago, F. Bouthir et A. Bouhallaoui pour leur soutien et leur encouragement. Tous mes remerciements aux chercheurs et personnels de l’INRH et plus particulièrement M. Barechedy, A. Boumaaz, A. Srairi et A. Ramzi. Je suis très reconnaissante à mes parents pour leur affection, leur amour et leur soutien. En fin j’adresse mes chaleureux remerciements à mon mari et mes enfants dont l’importance pour moi va bien au-delà des mots. Résumé : Les paramètres biologiques de la sardine ont été étudiés durant la période allant de 1999 à 2006 dans le but de vérifier l'hypothèse de l'homogénéité de la structure du stock sardinier de l'Atlantique central marocain. La connaissance des paramètres biologiques est indispensable pour une bonne analyse de la dynamique de populations et pour la gestion des stocks. Ces paramètres d’histoire de vie de la sardine varient d’une région à l’autre et dans le temps au sein d’une même région en raison de leur plasticité aux effets de l'évolution des conditions environnementales et de la pression élevée de la pêche dans l'écosystème atlantique marocain. Le sex-ratio est à l'avantage des femelles dans la zone de Safi et d'Agadir et équilibré, entre les deux sexes, dans la région de Laâyoune. La taille de première maturité sexuelle est acquise au cours de la première année de vie de poisson dans les différentes zones étudiées. La taille de première maturité sexuelle est atteinte à 14,5 cm pour les deux sexes dans la zone de Safi, à 14,1 et 14,4 cm dans la zone d'Agadir et à 15,1 et 15,9 cm dans la zone de Laâyoune, respectivement pour les mâles et les femelles. Les sardines se reproduisent entre janvier et mai dans la zone de Safi et continuent à se reproduire jusqu’au mois de juillet dans la zone d’Agadir. Tandis que, dans la région de Laâyoune, la saison de reproduction moyenne est étalée sur toute l’année. L'accumulation de réserves chez la sardine s'effectue durant la période qui précède le démarrage de la reproduction. L'étude histologique des ovaires a montré que la sardine se reproduit par émissions successives de plusieurs lots d’œufs durant une même saison de ponte et a permis de classer la sardine parmi les espèces à fécondité indéterminée. La fécondité moyenne par lot est estimée à 29445 ovocytes par femelle mature dans la zone de Laâyoune et de 41669 ovocytes par femelle mature dans le sud (entre 29° N et 24° N). Les relations taille-poids obtenues dans les différentes régions indiquent chez la sardine de l’Atlantique marocain soit une allométrie majorante (b étant supérieur à 3) soit une isométrie de croissance (b étant égal à 3). Les sardines les plus exploitées étant de moyennes et grandes tailles. Les juvéniles sont absents dans les captures de Safi et faiblement représentés dans celles d’Agadir et Laâyoune. L'effort de pêche est orienté vers les adultes, ce sont surtout les jeunes adultes du groupe d'âge 2 et 3 ans qui subissent la mortalité la plus forte par pêche notamment dans la région de Laâyoune. La longévité est de 5 ans dans la zone de Safi, de 4 ans dans celle d'Agadir et de 6 ans dans la région de Laâyoune. La sardine a une croissance en longueur et pondérale très importante durant sa première année de vie puis la vitesse diminue lorsque l'âge augmente et ceci quelle que soit la région étudiée. Les sardines de l’Atlantique marocain, peuvent être séparées en deux groupes en fonction de leur rythme de croissance en longueur et pondérale. Le premier groupe est constitué par les sardines des régions de Safi et d’Agadir et qui présente une croissance faible. L’autre groupe comprend les sardines provenant de la région de Laâyoune et ayant un rythme élevé de croissance. Mots-clés : Atlantique central marocain, Sardina pilchardus, sex-ratio, période de ponte, stratégie de ponte, fécondité, facteur de condition K, relation taille-poids, âge, croissance. Variability of sardine’s biological characteristics exploited in the areas of Safi, Agadir and Laâyoune (Moroccan Atlantic coast) Abstract: Biological parameters of sardine were studied during the period from 1999 to 2006 in order to verify the hypothesis of homogeneity stock structure of sardine in the Moroccan central Atlantic. Knowledge of biological parameters is essential for proper analysis of population dynamics and stock management. These life history parameters of sardine vary from one region to another and over time within the same region because of their plasticity to the effects of changing environmental conditions and high pressure fishing in the Moroccan Atlantic ecosystem. The sex ratio is in favor of females in the area of Safi and Agadir, balanced between the sexes in the region of Laâyoune. The size at first sexual maturity (L50) is acquired during the first year of fish life in different studied areas. The size at first sexual maturity is reached at 14.5 cm for both sexes in the area of Safi, 14.1 and 14.4 cm in the area of Agadir and 15.1 and 15.9 cm in area of Laâyoune, respectively for males and females. Sardines spawn between January and May in the area of Safi and continue to spawn until July in the area of Agadir. While in the region of Laâyoune, the average spawning season are spread throughout the year. The maximum of condition factor (K) corresponds to the month that precedes the starting of reproduction. This implies an accumulation of reserves by sardine before the reproduction period. Histological examination of ovaries showed that sardine reproduces by successive emissions of several batches of eggs during one spawning season and helped classify the sardine among species with indeterminate fecundity. The average batch fecundity was estimated at 29445 eggs per mature female in the area of Laâyoune and 41669 eggs per mature female in the south (between 29° N and 24° N). The length-weight relationship obtained in the different regions is a majorant allometry (b > 3) or an isometric growth (b = 3). The most exploited sardines have medium and large sizes. Juveniles are absent in the catches of Safi and poorly represented in those of Agadir and Laâyoune. The effort is geared toward adults; it is mainly young adults of age group 2 and 3 years who receive the highest mortality per fishing in the region of Laâyoune. Longevity is 5 years in the area of Safi, 4 years in Agadir and 6 years in the region of Laâyoune. The sardine growth (length and weight) is so important in its first year of life and the growth speed decreases with age indifferent studied areas. The sardines of Moroccan Atlantic can be separated in two groups according to their rate of growth (length and weight). The first group consists of sardines from areas of Safi and Agadir and has a low growth. The other group consists of sardines from the region of Laâyoune and has a high rate of growth. Keywords: Moroccan central Atlantic, Sardina pilchardus, sex ratio, spawning period, spawning strategy, fertility, condition factor (K), length-weight relationship, age, growth. INTRODUCTION GENERALE Le secteur de pêche et de l’aquaculture se caractérise ces dernières années par de profondes mutations à la fois à l’échelle mondiale et nationale. En effet, des changements structurels dans le marché des produits de la mer ont été enregistrés. C’est ainsi que nous avons assisté à un accroissement extraordinaire de la demande mondiale de poissons tirée notamment par les innovations techniques dans le domaine de pêche et de navigation et les changements des habitudes alimentaires et culinaires dans plusieurs régions du monde. Actuellement, les pêcheries mondiales font face à une nette dégradation en raison notamment de la situation de surexploitation des principaux stocks d’intérêt économique. C’est dans ce contexte que s’est développée l’aquaculture dans plusieurs pays à travers le monde, activité très vite apparue comme une alternative à la pêche et a permis de maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande. A son tour, le Maroc n’a pas échappé à ce processus de transformation des milieux naturels à travers le monde. En effet, le secteur de pêche maritime national fait face à des modifications qualitatives et quantitatives des ressources halieutiques et à des menaces d’épuisement des stocks halieutiques. Quant à l’aquaculture, malgré les initiatives individuelles et les nombreux projets mis en œuvre, elle n’a pu connaître un développement soutenu. De même, les industries de transformation des produits de la mer demeurent confrontées à une multitude d’entraves limitant leurs performances et leur compétitivité sur le marché international. Devant ces menaces qui pèsent sur la viabilité à long terme des pêches maritimes et face aux problèmes économiques et sociaux qui en découlent, le secteur halieutique marocain s'est récemment doté d'une stratégie ambitieuse et chiffrée appelée "halieutis". L’objectif global de cette stratégie est de garantir une pêche durable et compétitive valorisant le patrimoine halieutique marocain et de faire du secteur un véritable moteur de croissance de l'économie. Il s'agit aussi de renforcer et partager la connaissance scientifique. Cette stratégie a également pour objectif la mise en oeuvre du plan d’aménagement des petits pélagiques qui vise l’atteinte des objectifs suivants : Exploiter durablement la ressource en définissant un TAC (Taux Admissible de Capture) par stock. Valoriser l’ensemble des captures ainsi que le potentiel du stock Sud à travers le débarquement de toutes les captures au Maroc et leur valorisation notamment dans le cadre des pôles de compétitivité de Dakhla, Laâyoune et Agadir. 1 Dynamiser l’industrie à terre des petits pélagiques en approvisionnant les industries existantes et en développant de nouveaux produits à travers des projets de valorisation à terre. Au Maroc, l’activité de pêche joue un rôle important dans la vie économique et sociale. C’est un véritable moteur de développement économique et social du pays. Elle contribue au PIB national, présente une source de devises et génère près de 600.000 emplois pour une population de 3 millions de personnes vivant directement ou indirectement de la pêche. Elle joue également un rôle important dans l’apport protéinique de la population. Avec un littoral de 3500 km (Méditerranée et Atlantique) et une diversité importante de sa richesse marine, le Maroc possède un véritable potentiel halieutique concentré principalement en Atlantique centre et sud. Les petits poissons pélagiques, principalement les espèces de sardine, anchois, maquereau, chinchard et sardinelle, représentent sur le plan quantitatif, les principales ressources exploitées et totalisent presque 80% des captures. Leurs débarquements annuels (Figure 1) varient sous l’influence des fluctuations environnementales (Cury et Roy, 1987 ; Pezennec et al., 1993 ; Djagoua, 2003) et de l’effort de pêche. La sardine est l’espèce la plus importante en termes de captures (Figure 1) et de biomasse. Le Maroc est le premier producteur mondial de la sardine de qualité supérieure et leader sur le marché international de la sardine en conserve. La richesse biologique des eaux marocaines, notamment atlantiques, est plus déterminée par la nature favorable du régime hydro-climatique qui y règne et par la configuration de la plate-forme continentale des côtes marocaines. C’est là deux facteurs d’une importance capitale qui vont régir la production du secteur halieutique du Maroc. Les upwellings constituent la principale source d’enrichissement des écosystèmes côtiers Nord ouest-africains et les petits poissons pélagiques y constituent la majeure partie de la biomasse. Leur dynamique est étroitement associée à celle des facteurs environnementaux tels que l'intensité et la variabilité saisonnière ou interannuelle des upwellings, les aspects de la production primaire ou secondaire ainsi que les caractéristiques hydrodynamiques du milieu. 2 1200 Captures (milliers de tonnes) Sardine Autres petits pélagiques 1000 800 600 400 200 0 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 Figure 1 : Evolution des captures de sardine et autres petits pélagiques au niveau de la côte Atlantique marocaine. Dans les régions Nord ouest africaines, ces espèces forment des stocks qui ne sont pas limités aux eaux territoriales d'un seul pays, mais s'étendent dans les eaux territoriales de deux ou plusieurs pays littoraux voisins (stocks communs). Par ailleurs, certains stocks migrent le long de la côte: il se peut qu'ils se trouvent dans les eaux côtières d'un pays pendant une partie de l'année et dans celles de pays voisins pendant le reste de l'année. Le caractère transfrontalier de ces ressources et la variabilité naturelle à laquelle elles sont soumises nécessitent une gestion spécifique et une coopération régionale pour une prise en compte de la ressource dans son contexte transfrontalier. L'influence de l'environnement sur la biologie des petits pélagiques et les fluctuations de leur disponibilité et leur abondance ont été mises en évidence dans des nombreuses pêcheries du globe. L'évolution des pêcheries des petits pélagiques notamment celles des clupéiformes a montré que cette ressource peut être sujette à des fluctuations d’abondance très importantes, tels l’anchois du Pérou dont les captures ont chuté très brutalement à des quantités pratiquement nulles en 1984 et aussi la sardine californienne, la sardine japonaise et le hareng de la mer du nord. Le comportement grégaire de ces espèces et leur tendance à réduire leur zone de répartition plutôt que leur densité en cas de chute d’abondance, a été une des raisons invoquées pour expliquer ces effondrements (Saville, 3 1980). Cependant, il est maitenant reconnu que ces ressources présentent des fluctuations d’abondance même en l’absence de pêche, comme ont pu le démontrer Soutar et Isaac (1975) en étudiant les dépôts de sédiments en Californie, et que les changements hydroclimatiques jouent un rôle prépondérant dans ces fluctuations. Cependant, on s’accorde à penser que l’exploitation en réduisant la durée de vie des espèces réduit les capacités de celles-ci à traverser des périodes de faibles recrutemnts d’origine climatique (Troadec et al., 1980). Au Maroc depuis 1980, la pêcherie pélagique côtière a subi d'importantes fluctuations dont les répercussions ont été plus ou moins désastreuses sur l'activité en mer elle-même, sur l'industrie de transformation et même sur l'économie régionale. Les principaux ports traditionnels de pêche de sardine : Safi et Essaouira, où étaient basées la quasi-totalité de la flottille et l'infrastructure de transformation, étaient les premiers à souffrir de la fluctuation des ressources. Aussi, il faut rappeler la chute de biomasse enregistrée en 1997 dans la zone cap Boujdour-cap Blanc (Figure 2). Il convient donc d'être vigilant même si les stocks de sardine sont très abondants le long des côtes marocaines, afin de déceler des signes éventuels de modifications de la biologie de l’espèce, de l'abondance des stocks et de la structure des populations, qui menacent la pérennité de son exploitation. Quatre pêcheries sardinières se sont développées chronologiquement du nord au sud de l’Atlantique marocain : la pêcherie Nord, la pêcherie traditionnelle de la région SafiAgadir (zone A), la pêcherie cap Noun-cap Boujdour (zone B) et la pêcherie Sud, de cap Boujdour au cap Blanc (zone C). La gestion de ces pêcheries se base sur l’hypothèse de stocks séparés elle-même formulée sur la base des études morphométriques (Belvèze, 1984), biochimiques (Biaz, 1978) et biologiques (Belvèze, 1984). Selon cette hypothèse les sardines de l’Atlantique marocain peuvent se subdiviser en trois unités de stocks : stock nord, stock central (zone A et B) et le stock sud (zone C). Cependant, les résultats actuels de l’étude génétique ont montré l’existence de deux populations de sardine : une population au nord et une autre au sud (Chlaida, 2009). En effet, la séparation des stocks de poissons est indispensable pour la gestion des pêches, pour la répartition des captures entre les pêcheries compétitives, l’identification et la protection des nourriceries et frayères, pour le développement de la pêche et de stratégie optimales de surveillance (Kutkuhn, 1981 ; Grimes et al., 1987 ; Smith et al.,1990). 4 Un stock de poissons peut être considéré comme un groupe qui se reproduit de façon aléatoire, avec l’intégrité temporelle ou spatiale pour les individus isolés reproductivement (Ihssen et al., 1981). Selon cette définition, un stock peut présenter des différences dans un ou plusieurs paramètres du cycle de vie par rapport à d’autres stocks de la même espèce. Les paramètres du cycle de vie comprennent des caractéristiques telles que la reproduction, la croissance, la survie, le recrutement, la distribution et l’abondance (Ihssen et al., 1981 ; Pawson et Jennings, 1996). Ces caractéristiques sont utilisées pou distinguer les stocks de poissons parce qu’ils sont des expressions phénotypiques de l’interaction entre les influences génotypiques et environnementales. Des différences dans les paramètres d’histoire de vie sont considérées comme des preuves que les populations de poissons sont géographiquement et/ou reproductivement isolés (bien que le mélange peut se reproduire en saison) et forment donc des unités distinctes à des fins de gestion (Ihssen et al., 1981). Bien que, l’utilité des paramètres de l’histoire de vie pour l’identification des stocks puisse diminuer avec la complexité des stocks et l’histoire d’exploitation, leur applicabilité augmente avec le nombre de paramètres examinés (Ihssen et al., 1981). C'est dans ce cadre qu'a été inscrit notre travail de thèse concernant la biologie de la sardine exploitée au niveau des zones de Safi (zone A), Agadir (zone A) et Laâyoune (zone B) et nous tentons de vérifier l’hypothèse de l’homogénéité du stock central de la sardine de l’Atlantique marocain. Notre étude considère l'utilité de sex-ratio, la reproduction, fécondité, l’âge et la croissance comme des indicateurs de la structure des stocks tout en fournissant un exemple de l'approche holistique pour l’identification de stocks suggérée par Begg et Waldman, 1999. La stabilité temporelle et les tendances de ces paramètres sont également examinées pour déterminer si les différences de caractéristiques entre les sardines de différentes zones sont maintenues au cours du temps. Cette espèce a été choisie en raison de son importance socio-économique et de son abondance le long des côtes atlantiques marocaines. D'après les campagnes de prospection acoustiques effectuées en 2007 à bord du navire de recherche AL Amir Moulay Abdellah, la biomasse totale de la sardine a été estimée à 5881000 tonnes. 1338000 tonnes ont été évalués dans la zone cap Cantin-cap Boujadour (zones A et B) et 4543000 tonnes dans la 5 zone cap Boujadour-cap Blanc (zone C) (FAO, 2008). Parallèlement à ces résultats, d’autres évaluations sont effectuées par le navire de recherche norvigien Dr. Fridtjof Nansen entre 1995 et 2008 dans les régions situées entre cap Cantin-cap Boujadour et cap Boujadour-cap Blanc et ont montré une variabilité interannuelle considérable, et une chute en décembre 1997 notamment dans la zone cap Boujadour-cap Blanc (Figure 2). Les écarts de biomasse entre les deux zones sont accentués entre 1995 et 1996 et entre 2001 et 2008. De même, nous avons mis en évidence une forte fluctuation interannuelle entre 1994 et 2009 dans les débarquements de sardines effectués dans les régions de Safi, Agadir et Laâyoune (Figure 3). Les captures réalisées dans la zone de Laâyoune dépassent largement celles des zones de Safi et Agadir (Figure 3). L'évolution des captures indique des fluctuations importantes dues à la plus ou moins forte intensité des upwellings et de l'effort de pêche. Malgré ces fortes variations, la sardine reste le groupe trophique dominant en termes de biomasse et de production. Par conséquent, une variation de sa biomasse a des impacts trophiques significatifs. En effet, la sardine est une espèce qui contrôle à la fois les proies et les prédateurs. . La capture est saisonnière et liée à la disponibilité des espèces ciblées et du schéma de migration dans la zone de pêche. Les flottilles impliquées sont hétérogènes et composées de barques, de senneurs traditionnels et de chalutiers pélagiques industriels. Malgré l'abondance de cette espèce le long des côtes atlantiques marocaines, des lacunes notoires subsistent encore dans la connaissance de sa biologie en l’occurrence la maturité (par le suivi du rapport gonado-somatique), la fécondité, taille à la première maturité sexuelle et la stratégie de ponte. Donc à travers cette étude, nous fournissons des informations biologiques qui ont une double fonction, utilisées aussi bien à des fins de gestion que comme des descripteurs pour la comparaison des stocks de cette espèce. 6 7000 Cap Cantin-cap Bojador Biomasse (mille tonnes) 6000 Cap Bojador-cap Blanc 5000 4000 3000 2000 1000 dé c95 dé c96 dé c97 dé c98 dé c99 dé c00 dé c01 dé c02 dé c03 de c0 4 dé c05 dé c06 dé c07 dé c08 0 Années Figure 2 : Evolution de la biomasse de sardines entre 1995 et 2008 dans les zones situées entre cap Cantin-cap Bojador et cap Bojador-cap Blanc. La sardine, comme la plupart d'autres petits clupéidés présentant une grande vulnérabilité aux variations des conditions du milieu, est une espèce qui réagit et s'adapte aux influences imposées par son environnement. Par conséquent, la variabilité intraspécifique peut être importante en raison de la plasticité phénotypique. Ainsi, nous avons choisi de faire une étude par région de sa biologie car elle permet de détecter l'influence de l'habitat sur les réponses biologiques de cette espèce et de déceler d'éventuelles adaptations génétiques comme l'ont suggéré Reagan (1916) in Kartas (1981) et Silva (2003) pour la sardine. Des études récentes ont montré que des différences génétiques pourraient exister entre deux formes provenant de régions proches mais qui serait isolées l’une de l’autre par des conditions hydrologiques (Chlaïda, 2009). Trois zones (Safi, Agadir et Laâyoune) ont été donc considérées le long de l'Atlantique marocain et qui diffèrent par leurs caractéristiques hydrologique et trophique (température de l'eau, salinité, nourriture disponible….) auxquelles sont sensibles les petits poissons pélagiques. 7 Sardina pilchardus Captures (Mille tonnes) 500 450 Safi 400 Agadir 350 Laâyoune 300 250 200 150 100 50 0 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 Années Figure 3 : Evolution des débarquements de sardines dans les régions de Safi, Agadir et Laâyoune entre 1994 et 2009. Le document est structuré en quatre chapitres avec tout d’abord une synthèse des connaissances sur les principales caractéristiques climatiques, hydrologiques et trophiques de la zone d’étude. Ensuite, nous avons présenté la sardine en rappelant sa caractéristique biologique et écologique. Ce chapitre a fait l'objet d'une synthèse bibliographique. Le second chapitre est dédié au matériel et méthodes utilisés dans le manuscrit. Dans le troisième chapitre, les résultats obtenus durant cette thèse sont présentés. Ce chapitre a porté sur la biologie de reproduction, l'âge et croissance. La biologie de reproduction a été étudiée pour déterminer la proportion des sexes, la taille et l'âge de première maturité sexuelle. Cette étude a également permis de caractériser les différentes phases du cycle sexuel ainsi que les différents types histologiques correspondants. La stratégie de ponte et la nature de la fécondité ont été définies. La fécondité et l'intensité de l'atrésie ovocytaires ont été évaluées. L'étendu et le calendrier de ponte, suivant les différents groupes d'âge qui succèdent dans les pêcheries marocaines, ont été également déterminés. En ce qui concerne l'âge et la biologie de croissance, nous avons étudié le facteur de condition K et la relation taille-poids. Puis sont étudiées la structure démographique en taille, l’âge, la croissance 8 linéaire et pondérale ainsi que les taux de croissance correspondants. Dans le dernier chapitre, nous discutons les résultats présentés dans cette thèse et nous essayons de situer la sardine du stock central de l’Atlantique marocain par rapport à celles des autres secteurs méditerrannéen et atlantique. Enfin une conclusion générale ainsi que les perspectives sont proposées à notre travail. 9 CHAPITRE I : ZONE D’ETUDE ET PRESENTATION DE L’ESPECE 10 I. Caractéristique générale de la côte atlantique marocaine La structure hydrodynamique du littoral atlantique marocain se caractérise par la présence de plusieurs zones à upwelling (remontées d’eaux froides). On distingue globalement trois zones : la zone nord (région de Larache), la zone centrale (région d’Essaouira) et la zone sud (Tan-Tan, Dakhla). Les mécanismes de base qui conditionnent ces upwellings sont liés à la présence dans ces régions, en certaines périodes de l’année, de vents Nord-Est au Sud-Ouest (les alizés). Le cisaillement en surface dû à ces vents combiné à l’effet de Coriolis engendre dans ces zones, un transport global des masses d’eaux côtières vers le large (transport d’Ekman). Ces eaux sont aussitôt remplacées par des masses d’eaux froides et riches en éléments nutritifs, remontant du fond de l’océan. Ce phénomène d’upwelling permet un enrichissement permanant de nos côtes en éléments nutritifs, ce qui favorise la dynamique biologique de cet écosystème. Différentes études ont été menées et ont confirmé que la dynamique des stocks des poissons pélagiques côtiers est étroitement associée à celle des facteurs environnementaux tels que l’intensité et la variabilité saisonnière et interannuelle des upwellings, les aspects de la production primaire ou secondaire ainsi que les caractéristiques hydrodynamiques. On peut citer les travaux de Furnestin (1953, 1957, 1959, 1970), Grall et al.(1974) , Minas et al.(1982), Belevèze (1983, 1984), Roy (1991) et Orbi et al. (1991). La connaissance des conditions hydroclimatiques régnant sur le plateau continental de la région est indispensable à la compréhension de la répartition des espèces et de leurs déplacements saisonniers. Elle permet aussi d’expliquer la forte productivité biologique, donc la richesse et la diversité des ressources halieutiques dans cette zone. Ainsi dans ce chapitre nous abordons les différents contextes, notamment physique météorologique, hydro-climatique et trophique de notre zone d’étude et l’importance de leur variabilité sur la production primaire et secondaire. 11 I. 1. Plateau continental La côte atlantique marocaine est une côte à longs segments rectilignes s’étendant du cap Spartel (36°N) au cap Blanc (21°N) et présentant une succession de plages et de falaises, en grande partie couverte de dunes anciennes consolidées, donnant des alignements de crêtes et de sillons de même orientation générale que le littoral lui- même. Les accidents marqués (embouchures des fleuves, promontoires rocheux et îles) y sont rares et n’arrivent pas à former d’abris le long de ce rivage partout exposé au vent et toujours battu par la grande houle du large. Les seules indentations qui le coupent de place en place sont les caps qui signalent des changements brusques de direction ; cap Spartel, cap Cantin, cap Sim, cap Ghir, cap Juby et cap Blanc (Figure 4). Le plateau continental de l'Atlantique marocain a une extension variable, allant entre 50 et 150 km (Hagen, 2001). Il est caractérisé par une pente douce de moyenne toujours inférieure à 1‰ entre la côte et la profondeur de 130 à 160 m puis une brusque plongée en un talus dont l’inclinaison peut atteindre 25‰ jusqu’aux fonds de 250 à 300 m (Refk, 1985). I. 2. Oscillations Nord Atlantique (NAO) L’oscillation Nord Atlantique est le phénomène dominant dans la dynamique atmosphérique de l’Atlantique nord tout au long de l’année, mais il est plus prononcé pendant l’hiver et explique plus du tiers de la variabilité de la pression au niveau de la mer (Ottersen et al., 2001). L’impact de la NAO en hiver s’étend de la Floride au Groenland et du Nord Ouest Africain en passant par l’Europe jusqu’au Nord de l’Asie (Visbeck et al., 2001). Ainsi, dans le Nord Ouest Africain, il est observé que lorsque la NAO est positive, un fort gradient de pression se positionne jusqu’à la latitude de Nouadhibou (Mauritanie). Ce gradient est responsable de l’intensification des alizés et par conséquent il s’en suit un refroidissement des eaux. 12 Figure 4 : Caps de la côte atlantique marocaine. Une dépression est observée sur la même latitude quand la NAO est négative ce qui favorise un affaiblissement des vents des alizés et donc un réchauffement des eaux le long du littoral nord ouest africain. L’oscillation consiste en un dipôle nord-sud d’anomalies standardisées. Le premier est localisé aux Açores (hautes pressions). Le second au-dessus de l’Islande (basse pression). Si on a une NAO positive (NAO+) la pression atmosphérique augmente aux Açores et diminue en Islande. Cette situation est responsable du renforcement de l’anticyclone aux Açores et de la dépression en Islande (la pression diminue). En revanche, lorsque la NAO est négative (NAO-) le contraire se produit 13 accompagné d’un affaiblissement de l’anticyclone au niveau des Açores et de la dépression en Islande (la pression augmente) (Visbeck et al., 2001). La NAO se manifeste principalement en hiver et sa relation avec le vent, la température et les champs de pression est forte à cette période. Cela suggère que des mécanismes écologiques ayant lieu en hiver sont les plus affectés par la NAO que ceux qui surviennent en été (Ottersen et al., 2001). I. 3. Climat et courants La côte atlantique marocaine est située sous l’emprise de l’anticyclone des Açores qui est variable en valeur absolue et en position géographique. Son évolution conditionne en grande partie la climatologie marocaine. Le déplacement saisonnier de l’anticyclone des Açores, de la dépression saharienne et de la zone intertropicale de convergence déterminent le balancement des alizés et donc la position et l’intensité des upwellings le long de la côte ouest africaine (Wooster et al., 1976). En hiver, le système est décalé vers le sud. Le nord de la façade atlantique marocaine est atteint par les dépressions issues du front boréal. Elles amènent de la pluie de Gibraltar aux Canaries. Il n’y a pas de remontée d’eau au nord du cap Juby (28° N). Mais au sud de ce cap, la circulation superficielle dirigée vers le sud, accompagnée de résurgences, se fait sentir jusqu’au front des Bissagos (12 ° N) (Figure 5a). En été, l’anticyclone des Açores exerce son influence sur tout le littoral marocain. La dérive superficielle (courant des canaries) se dirige vers le sud-ouest et les affleurements d’eaux profondes ont lieu du Maroc à la Mauritanie (35 à 20°N) (Figure 5b). Cette circulation superficielle au-dessus du plateau, largement dépendante du régime éolien (alizés), est généralement dirigée vers le sud, c’est le courant des canaries. De 20° à 25° N, les remontées d’eau sont permanentes, encadrées au nord par une zone où elles n’ont lieu qu’en été et au sud où elles n’ont lieu qu’en hiver (Binet, 1991). Les upwellings côtiers sont liés au flux méridional. Tant que les alizés restent forts, le flux sud prévaut et il se produit des remontées d’eau (Mittelstaedt, 1983). L’inverse ne se produit que lorsque les alizés faiblissent. Le long de la côte ouest africaine, il existe également un ensemble de courants dirigés vers le nord, à l’opposé de la dérive générale des alizés. Ce système est situé en sub-surface ou en profondeur, au-dessus du plateau ou du talus continental. Il atteint parfois la surface. 14 L’une des branches de ce sous-courant vient du fond du golfe de Guinée (Binet, 1991). Au nord, le système s’enfonce et s’éloigne de la côte. Devant la Mauritanie, le contre-courant subsuperficiel est encore situé sur la partie externe du plateau vers 60 m de profondeur tandis que le noyau du sous-courant profond est entre 100 et 200 m, à une centaine de kilomètre de la côte, au-delà du plateau continental (Mittelstaedt, 1982). La probabilité de trouver un flux sub-superficiel nord, au large du plateau s’amenuise de 20 à 25° N. L’enfoncement du courant profond se poursuit au fur et à mesure qu’il se dirige vers le nord : 400 à 500 m vers 25° N et 500 à 1000 m vers 30 à 34° N. Figure 5 : Circulation superficielle théorique : les flèches blanches indiquent la direction des vents dominants (D’après Mittelstaedt, 1983). 15 I. 4. Hydrologie I. 4. 1. Température et salinité Furnestin (1957) a étudié la dynamique spatio-temporelle de la température et de la salinité de surface de la zone côtière du Maroc entre cap Spartel et cap Juby. Il a constaté d’une manière générale que les isothermes et les isohalines sont parallèles au rivage. Les eaux ont une température ainsi qu’une salinité croissante de la côte vers le large et du Nord vers le Sud, ce-ci est presque pareil pour toutes les saisons de l’année. La caractéristique estivale se résume dans une augmentation de la salinité et de la température de la couche superficielle par rapport au printemps et ce-ci est dû à l’insolation. Au printemps, les eaux de la zone côtière sont à tous les niveaux nettement moins salées qu’en hiver. Cette chute de salinité est surtout attribuée à une forte montée des eaux profondes vers la surface tout le long de la côte. En automne, la salinité et la température de surface connaissent de fortes augmentations par rapport à l'été. Les eaux du large approchent toujours le rivage selon une orientation Nord-Est et se heurtent à la poussée au sens opposé des eaux côtières en retrait vers les couches profondes de 100m et de 200m. Ces observations sont bien en accord avec celles de Chbani (1985) et Laroche et Idelhaj (1988) qui ont signalé que quelle que soit la saison (fin de l’hiver, printemps et automne), les isothermes de surface étaient plus ou moins parallèles à la côte et de température croissante de la côte vers le large. Des affleurements d’eaux froides du fond sont donc observés près de la côte aux trois saisons. Des données plus récentes des campagnes océanographiques à bord du navire russe AtlantNiro, entamées le long de la côte atlantique marocaine de 1994 à 1998, ont montré une anomalie de température positive des eaux atlantiques marocaines de l’ordre de 2°C plus marquée durant les saisons hivernales qu’estivales, accompagnée d’une légère augmentation de la salinité. Les régions les plus affectées par cette variabilité ont concerné la zone cap Juby (Tarfaya)-cap Blanc (Lagouira), en particulier cap Juby-Dakhla (Berraho, 2007). 16 I. 4. 2. Upwelling Une caractéristique essentielle des côtes atlantiques marocaines est la présence de remontées d’eaux froides profondes (upwelling), entraînant un enrichissement des eaux côtières en sels nutritifs et une forte productivité biologique. Le phénomène d’upwelling est généralement attribué à l’influence de l’alizé du Nord-Est qui souffle parallèlement à la côte. Le courant des Canaries transporte des eaux de surface vers le Sud le long de la côte nord-ouest africaine. Dans cette zone, c’est donc la combinaison du courant des Canaries et des effets de dérive des eaux superficielles par les alizés qui provoque des remontées d’eaux profondes (Belvèze, 1984). Ces eaux sont ensuite entraînées vers le large, en dehors de la zone de remontée, par la dérive de surface (Roy, 1992). La zone d’upwelling est bien séparée des eaux chaudes du large par une zone frontale superficielle (Hagen, 2001). I. 4. 3. Fluctuations spatio-temporelles des upwellings Le long du courant des Canaries, les upwellings ne sont pas réguliers. Les remontées se produisent plus souvent en certains points du littoral, favorisées par la topographie et le régime des vents, notamment au voisinage de certains caps : du cap Sim (Safi) au cap Ghir (31°N) et du cap Corveiro (22°N) au cap Blanc, (Grall et al., 1974 ; Binet, 1988 ; Mittelstaedt, 1991 ; Longhurst, 1998). D'autre part, la résurgence n'a pas lieu partout de la même façon. Jaques et Treguer (1986) estiment que sur la côte nord-ouest africaine, bordée par un plateau relativement large et peu profond, il existe une double cellule de remontée : l'une à la côte, l'autre aux Açores. Ce schéma évolue avec l'intensité du vent, la cellule du large prédomine par vent fort. Un changement dans la direction du vent déplace la zone de remontée ou la supprime même complètement. De même les alizés ne sont pas d'une régularité absolue et l'upwelling ne se déclenche pas immédiatement après le renforcement du vent. Au large du Sahara, l'affleurement des eaux ne se produit qu'après un jour de vent favorable (Jones et Halpern, 1981 ; Rébert, 1983). Orbi et al. (1992) ont signalé que l'indice d'upwelling mensuel dans la zone comprise entre Safi et Sidi Ifni, se caractérise en moyenne de 1980 à 1990, par deux maxima : l'un est situé 17 en avril/ mai et l'autre en juillet/ août. Ce résultat fut prononcé en 1990 par rapport à la moyenne. Au sud entre Sidi Ifni et Laâyoune, le maximum de l'intensité de l'upwelling se situe entre mai et août. Par contre du cap Bojador (Boujdor) au cap Blanc (Lagouira), l'upwelling est relativement très fort par rapport aux autres zones et existe toute l'année avec un maximum en été. En outre, les travaux de Hughes et Barton (1974), Speth et Detlefsen (1982), Parrish et al. (1983), Laroche et Idelhaj (1988), Pelegri et al. (2005) ont décrit le déroulement saisonnier de l’upwelling dans les côtes sahariennes (21° à 26°N). Dans cette zone, l’upwelling est considéré comme quasi permanant durant l’année et particulièrement actif de mai à octobre avec un maximum d’intensité en été. Ces remontées sont localisées au niveau de deux zones : l’une entre le cap Boujdor et Dakhla (Makaoui, 2008) et l’autre entre cap Barbas et cap Blanc (Van Camp et al., 1991 ; Nykjaer et Van Camp, 1994 ; Barton et al., 1998 ; Hagen, 2001 ; Makaoui, 2008). Au nord des côtes sahariennes, entre cap Cantin-cap Ghir (zone A) et cap Drâa-cap Juby (zone B), l’upwelling est saisonnier et se produit entre les mois de mars et août (Furnestin, 1948, 1956, 1959 ; Binet, 1988 ; Roy, 1991 ; Hilmi et al., 1998 ; Makaoui et al., 2005 ; Makaoui, 2008). Roy (1992) a analysé les variations inter-annuelles de l’intensité de l’upwelling au niveau de la zone située entre 25°N et 30°N. Il a constaté un accroissement continu de l’indice d’upwelling enregistré entre 1964 et 1988. De 16°N à 25°N, l’indice d’upwelling était maximal dans les années soixante-dix puis diminue jusqu’à la fin des années quatre-vingt. I. 4. 4. Filaments Les images par satellites dans les systèmes d’upwellings montrent l’expansion de filaments froids et riche en chlorophylle vers le large (Bernstein et al., 1977 ; Kostianoy et Zatsepin, 1996 ; Dvenport et al., 1999). L’upwelling exerce une influence «biologique » jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres et dépasse de cette façon de 2,5 à 3,7 fois la zone « physiquement » déterminée dans la région du cap Blanc (Pastel, 1985). Au Maroc, ces filaments se développent sur plusieurs centaine de kilomètres devant cap Ghir, cap Juby et cap Blanc (Van Camp et al., 1991 ; Hernandez-Gherra et al., 1993 ; Nvarro-Perez et Barton, 1998). Ces filaments sont présents dans la majeure partie de l’année avec d’importantes variations inter-annuelles (Van Camp et al., 1991) et jouent un rôle important dans le transfert des masses d’eaux de la zone côtière vers le large (Kostianoy et Zatsepin, 1996). 18 I. 5. Production primaire et secondaire Plancton végétal et animal sont, dans les réseaux trophiques, le relais entre le processus physico-chimique d'enrichissement et les petits poissons pélagiques. La production planctonique apporte l'énergie nécessaire à la croissance et à la reproduction des poissons adultes, au développement de leurs larves. Elle va donc, en partie, conditionner le succès d'une cohorte et son recrutement, mais aussi ces déplacements trophiques et sa disponibilité à la pêcherie. I. 5. 1. Phytoplancton L’upwelling conduit à un enrichissement des eaux superficielles en sels minéraux, et donc à une stimulation directe de la production primaire qui est à la base de toute la chaîne trophique. Jones et Halpern (1981), Grall et al. (1982) ont montré que des vents forts provoquent de puissantes remontées d’eau en surface, mais empêchent en même temps la production primaire de se développer rapidement en créant par un fort brassage une complète homogénéité verticale et une augmentation de la turbidité. Un fort indice d’upwelling ne conduit donc pas systématiquement à une productivité biologique optimale. Grall et al. (1974) ont distingué au niveau de cap Drâa, trois niveaux de production primaire : le niveau superficiel pauvre en chlorophylle, la température y est très élevée et les sels nutritifs sont peu abondants, le niveau intermédiaire coïncide avec les forts gradients en température et en sels nutritifs, caractérisé par une dizaine de mètres d’épaisseurs de fortes teneurs en chlorophylle et le niveau inférieur, siège des phénomènes régénératifs, est riche en sels minéraux mais pauvres en oxygène et en pigments chlorophylliens. Ces observations sont en accord avec ceux de Le Corre et Tréguer (1976) effectuées dans la zone située entre Sidi Ifni et cap Drâa. 19 I. 5. 2. Zooplancton Le zooplancton est plus riche dans la zone néritique de la partie sud et c'est dans cette région que les variations saisonnières liées aux remontées d'eaux sont les plus marquées avec un maximum en automne et un minimum en été (Furnestin, 1957). En effet, l'auteur note un appauvrissement assez étonnant du zooplancton qui s'accentue et se généralise avec l'extension et l'épanouissement en surface des eaux ascendantes ; l’enrichissement ne se produit qu’au moment du mélange de ces eaux du large. Cet appauvrissement assez étonnant du zooplancton en saison de remontée d’eau, serait dû à des phénomènes d’eau rouge et d’exclusion animale. Quelques groupes ont été particulièrement étudiés : les Siphonophores, les Appendiculaires, les Salpes, les Cladocères et surtout les chaetognathes. Les résultats de Thiriot (1976) et de Somoue (2004) ne concordent pas avec ceux de Furnestin quant à la pauvreté du plancton estival. En janvier-mars, le zooplancton est pauvre et présente peu de différences d’un secteur à l’autre. En été, au contraire, les biomasses sont élevées et concentrées dans la région du cap Ghir. Le secteur sud, pourtant également riche en phytoplancton, est pauvre en zooplancton, cela est peut-être dû à une prolifération de Radiolaires du genre Aulacantha sp. Thiriot (1976) attribue ces différences observées à une exclusion animale due aux Salpes, celles-ci, nombreuses dans les prélèvements de Furnestin, étaient relativement rares dans les siens. I. 5. 3. Transfert de la production primaire vers le zooplancton Selon les latitudes, les régions et les climats, les maxima de phyto et zooplancton sont simultanés ou décalés dans le temps. On dit que les cycles de production sont, respectivement, équilibrés ou déséquilibrés. Au large du Maroc, Furnestin (1957, 1976) a noté un décalage important entre, d’une part, la remise en circulation des sels nutritifs et le développement du phytoplancton dans l’upwelling, au printemps et en été, et d’autre part, le développement maximal des populations herbivores qui n’a lieu qu’à l’automne, lorsque l’intensité des résurgences diminue. Dans les régions où le vent fort se maintient longtemps, l’upwelling est intense et permanant. Les poussées phytoplanctoniques n’ont lieu que sur les franges du panache des eaux résurgentes (Grall et al., 1974 ; Dupouy et al., 1986). Le rapport des biomasses 20 auto+hétérotrophes/producteurs primaires montre que la meilleure utilisation du phytoplancton par le zooplancton se fait à une grande distance de la source de l’upwelling. Entre le cap Ghir et Agadir, cette distance est de l’ordre de 60 milles (Grall et al., 1974). Les plus fortes biomasses de zooplancton sont souvent rejetées au large (Hargreaves, 1978 ; Vives, 1974 ; Weikert, 1984 ; Olivar et al., 1985) contrairement à ce qu’en observe généralement. C’est également au-delà des Açores que les zooplanctontes de grande taille sont les plus nombreux (Blackburn, 1979). Le transfert de la production primaire en secondaire se fait mal, au dessus du plateau, à cause de la durée de développement des copépodes. Le schéma de deux cellules de résurgence au large du Sahara (Jacques et Tréguer, 1986), s’appuie sur la distinction des classes de taille du zooplancton établie par Blackburn (1979). Les espèces de petite taille sont au-dessus du plateau, elles n’utilisent qu’une partie de la production primaire. Le reste sédimente ou dérive au large avant d’être brouté par les espèces plus grandes (notamment des euphausiacés et des salpes). Entre les deux cellules, Schultz (1982) remarque, au nord du cap Blanc, de fortes concentrations d’Acartia clausi, entre 200 et 450 m. Il suppose qu’ils pourront revenir dans les régions productives, entraînés dans une remontée d’eau. Le cap Blanc, sépare la région d’alternance nord et la région subtropicale (Berrit, 1973). C’est une limite faunistique pour les peuplements benthiques (Intès et Le Louff, 1982), planctoniques et ichtyoplanctoniques (Haman et al., 1981). On a attribué ce changement à la nature des eaux de résurgence : eaux centrales nord-atlantique au nord du cap Blanc, eaux centrales sud-atlantique au sud. En effet, cette frontière faunistique est bien due à un changement dans le système de courant (Schulz, 1982). Il n’y a plus presque de transport vers le nord, dans les eaux subsuperficielles, au nord du cap Blanc et le contrecourant s’enfonce trop profondément pour pouvoir alimenter les eaux côtières en espèces tropicales au nord de 22° N. Le front entre ces deux couches migre saisonnièrement et se localise en février au nord du cap Blanc et plus au sud de mars à mai (Ould Dedah, 1995). 21 II. Présentation de l’espèce II. 1. Classification hiérarchique Les espèces sont regroupées de façon hiérarchique en genre, les genres en familles, les familles en ordres, les ordres en classes, les classes en phylum et les phylums en règnes. Cette classification se veut le reflet du degré de parenté entre espèces. Les espèces du même genre sont plus apparentées que les espèces de la même famille. La place de la sardine dans cette classification est : Règne Phylum Super classe Classe Animal Chordés Poissons Ostéichtyens Sous-classe Actinoptérygiens Super ordre Téléostéens Ordre Clupéiformes. Famille Clupéidés Genre Sardina Espèce Sardina pilchardus (Walbaum, 1792) Sardina pilchardus (Walbaum, 1792) 22 II. 2. Caractéristiques de Sardina pilchardus (Walbaum, 1792) Cette espèce est caractérisée par une mâchoire légèrement saillante et une carène ventrale peu développée. Les opercules portent des cannelures radiaires. Sa nageoire dorsale est située en avant des pelviennes. La nageoire anale se caractérise par un allongement au niveau des deux derniers rayons. Le dos est d'une couleur bleu-vert, olive occasionnellement. Les flancs sont dorés et le ventre argenté. Une rangée de tâches sombres se trouve le long de chaque flanc. Les écailles sont grandes, argentées, fragiles et ne s'étendent pas jusqu'à la tête. La taille maximale de la sardine est de 25 cm en Atlantique et de 22 cm en Méditerranée. La taille commune est de 10 à 20 cm, (Holden et al., 1974). II. 3. Différences avec les autres espèces les plus similaires La sardine peut se distinguer des jeunes aloses par l'absence d'une fente médiane à la mâchoire supérieure et par la position de l'extrémité postérieure de la bouche. Chez la sardine, cette dernière est située en avant de la verticale qui passe par le centre de l'oeil. Les deux espèces de sardinella, Sardinella aurita et Sardinella maderensis, diffèrent de Sardina pilchardus par l'absence de stries rayonnantes sur l'opercule et des points sombres sur les côtés du corps. La sardine se différencie du hareng par son opercule strié tandis que celui du hareng est lisse et sans taches. II. 4. Répartition géographique La température est un facteur agissant sur la distribution de la sardine qui est une espèce sténotherme. L'isotherme 10°C marque, plus ou moins, la limite nord des populations de sardine et l'isotherme 20°C la limite sud (Furnestin, 1952). La sardine, Sardina pilchardus est rencontrée le long des côtes atlantiques et méditerranéennes d'Europe et d'Afrique. En Méditerranée, elle est très commune dans le bassin occidental, rare dans le bassin oriental. Elle est totalement absente sur les côtes libyennes. Elle est abondante le long des côtes françaises de la Méditerranée, en particulier 23 dans le golfe de Lion. Dans l'océan Atlantique la sardine se répartit depuis Dogger Banc en mer du nord jusqu'au sud du cap Blanc (Lagouira) en Mauritanie et au Sénégal (Fréon et Stequert, 1978). La sardine se rencontre également dans les archipels des Açores, de Madère et des Canaries (Furnestin, 1952 ; Silva, 2003) (Figure 6). Sur la côte du nord-ouest de l’Afrique, l’aire d’extension des sardines est très liée à celle des upwellings côtiers. Au niveau des côtes atlantiques marocaines, la sardine se répartit du cap Spartel au cap Blanc (Figure 7) mais sa répartition est discontinue (Belvèze, 1984) : Un premier groupement se situe entre cap Spartel et El Jadida. Un deuxième groupement se situe entre Safi et la baie d’Agadir. Un troisième groupement s’étend de Sidi Ifni à Laâyoune. Un quatrième groupement, au sud du cap Bojador. La limite sud de sa répartition est conditionnée par la position du front thermique des eaux tropicales. Figure 6 : Aire de répartition de la sardine (d'après Fisher et al., 1987) Les fortes concentrations de sardines se rencontrent au-dessus des fonds compris entre 25 et 80 m (Furnestin, 1952). Elles sont surtout abondantes entre 15 et 40 m durant la nuit et à des profondeurs allant de 30 à 55 m pendant le jour (Holden et al., 1974). Dans la zone sud, la sardine peuple les eaux de profondeur allant jusqu'à 200 m et avec des températures en hiver variant de 13,8 à 18,2°C et en été de 16,7 à 18,7°C (INRH, 2002). 24 Les migrations saisonnières des sardines correspondent à des phénomènes saisonniers d’extension et de concentration de la population en relation avec le développement de l’upwelling entre cap Cantin et cap Ghir et non à une migration de la totalité de la population (Belvèze et Erzini, 1983). Lorsque les eaux commencent à se réchauffer pendant le printemps, la sardine de la zone nord (Tanger - El Jadida) et de la zone sud (Sidi Ifni – Boujdor) se déplacent vers la zone centrale (Agadir - Tarfaya) où se localise le centre de l’upwelling estival et où les conditions pour la croissance sont favorables. En Automne avec l’affaiblissement de l’upwelling dans la zone centrale, la sardine effectue une migration inverse pour des besoins de reproduction. Le stock C de Sardina pilchardus effectue un mouvement de balancement entre le cap Bojador (26° N), en octobre-nombre et le cap Timiris (19° N), en mars (FAO, 1985). Ce qui correspond au déplacement saisonnier de l’upwelling (Binet, 1991). Figure 7 : Zones de répartition et aires de ponte de la sardine au niveau des côtes atlantiques marocaines (source : INRH, 2002). 25 Les exigences écologiques se manifestent dans la répartition géographique comme dans les variations locales de disponibilité. La pêche des sardines était souvent meilleure là où la production primaire était la plus élevée (Nehring et Holzlöner, 1982 in Binet, 1996). II. 5. Unités de stock au Maroc Les sardines vivant le long des côtes marocaines ont été séparées en quarte unités de stocks distinctes (Furnestin, 1950 ; Furnestin et Furnestin, 1970; Belvèze, 1984) : La sardine méditerranéenne forme une unité de stock séparée des autres par le détroit de Gibraltar. Stock nord atlantique marocain, entre Larache et Casablanca. Le stock central qui comprend les sardines de la région située entre Safi et Sidi Ifni (Zone A) et entre le sud de Sidi Ifni et Lâayoune (zone B). Stock sud qui s’étend du Cap Bojador au Cap Blanc ou zone C (Figure 8). Actuellement, le long de la côte atlantique marocaine deux stocks de sardines sont génétiquement identifiés quelque soit la saison d’étude. Un stock au nord du Maroc regroupant les sardines d’Agadir, de Safi, de Larache et de Sidi Ifni et un autre stock au sud du Maroc s’étalent de Tarfaya jusqu’à Dakhla (Chlaïda, 2009). La zone de transition entre les deux stocks se situe entre Sidi Ifni et Tarfaya, cette zone est occupée par le stock sud en hiver et par le stock nord en été. De ce fait, la limite entre les deux stocks se situe en hiver au niveau de Sidi Ifni et en été cette barrière se trouve au niveau de Tarfaya. II. 6. Régime alimentaire Les clupéidés sont en générale microphages filtreurs (zooplancton et/ou phytoplancton) (Longhrust, 1971). Ils occupent une position intermédiaire dans la chaîne alimentaire et subissent donc la prédation à tous les stades de leur développement aussi bien par des individus de la même espèce (aux stades larvaires) que par les thonidés, les scombridés, les mammifères marins et certains oiseaux. 26 Figure 8 : Unités de stock et zones de pêche (Pêcheries Nord, A, B et C) de la sardine le long de la côte atlantique marocaine. (FAO, 1997). Les sardines sont planctophages, mais le type d'aliments ingérés varie en fonction de leur âge. Les larves se nourrissent essentiellement de phytoplancton (diatomées), Tandis que les juvéniles et les adultes ont un régime alimentaire beaucoup plus varié. La place du phytoplancton (diatomées et péridiniens) est beaucoup moins importante, alors que, le zooplancton, et surtout les crustacés, sont largement prédominants. Ainsi, elles pourraient se nourrir presque exclusivement de phytoplancton pendant les saisons d'upwelling et de zooplancton entre ces périodes (Nieland, 1980 in Binet, 1988). Par ailleurs, Cushing (1978), a remarqué que la longueur du tube digestif des sardines (1,5 fois la longueur du corps), est nettement plus importante que celle des clupéidés strictement zoophages (0,5 fois la longueur du corps). Cet allongement serait l'indice d'une certaine adaptation à un régime phytoplanctonique des sardines. 27 II. 7. Reproduction Les zones de ponte et les nourriceries se situent dans des secteurs où la production est apte à satisfaire les besoins énergétiques des larves et où la dérive superficielle, n’entraîne pas de pertes excessives par advection. Les oeufs de la sardine sont présents tout au long de la côte atlantique marocaine (Furnestin et Furnestin, 1959 ; Domanevsky et al., 1976 ; Ettahiri, 1996 ; Ettahiri et al., 2003 ; Berraho, 2007). Des concentrations sont rencontrées entre Larache et Casablanca, entre cap Cantin et cap Sim, entre cap Ghir et Sidi Ifni, entre cap Draa et cap Juby, entre cap Bojdor et la baie de Cintra et entre cap Barbas et cap Blanc (Figure 7). La ponte de la sardine a lieu durant toute l’année mais principalement en hiver et secondairement au printemps et en été (Ettahiri et al., 2003 ; Amenzoui et al., 2004 ; Amenzoui et al., 2005 ; Amenzoui et al., 2006 ; Berraho, 2007). La température constitue le facteur extérieur le plus important pour la reproduction de la sardine. C'est à ses variations qu'on doit attribuer les différences saisonnières et géographiques constatées. La marge thermique dans laquelle s'inscrit la ponte est plutôt étroite, 15°5 à 20°C, l'optimum s'établissant entre 16 et 18°C. La ponte est faible et éparse si l'hiver est froid, elle est forte et d’étendue restreinte si l'hiver est chaud (Furnestin et Furnestin, 1959). En effet, la température n’a pas un effet direct sur la ponte de la sardine. Mais cette dernière développe une adaptation face aux conditions thermiques de son écosystème (Ettahiri, 1996 ; Berraho, 2007). Les températures d’émission des œufs de la sardine se localisent dans la fenêtre thermique entre 16° et 19°C en hiver et entre 18° et 20°C en été (Ettahiri, 1996 ; Ettahiri et al., 2003). En revanche, la salinité n’est pas un facteur déterminant pour la ponte de la sardine (Furnestin et furnestin, 1959 ; Berraho, 2007). 28 CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 29 I. Echantillonnage Nous avons utilisé un échantillonnage systématique au 1/10 et qui consiste à choisir au hasard un premier bateau parmi les dix premières unités et à échantillonner par la suite les unités débarquant à des pas de dix dans l'ordre d'entrée des bateaux (Belvèze, 1984). Un échantillon aléatoire d’environ 5 kg de poissons a été prélevé pour les mensurations de taille et l’étude des distributions des fréquences de taille. Vu la taille de l'échantillon, il est impossible d'obtenir pour chaque poisson des informations concernant le poids individuel, le sexe, le poids des gonades, le stade de maturité sexuelle et l'âge. Il est donc nécessaire de procéder à une technique dite de double échantillonnage qui consiste à prélever un sous échantillon de cinq à dix individus par classe de taille de 0,5 cm inférieur de l’échantillon initial. Si l'échantillon contient un mélange d'espèces, celui ci est trié par espèce avant d’effectuer les mensurations biologiques. Lors de l’opération d’échantillonnage, les informations collectées portent sur le poids de l’échantillon, le nom du port, du bateau, la zone et la date de pêche et le poids de la pêche. II. Mesures et prélèvements Les échantillons de sardines étudiées proviennent des débarquements commerciaux réalisés entre 1999 et 2006 (Annexe 1) dans les zones de Safi (32°21'16"N 9°17'16"W32°14'31"N 9°15'44"W), Agadir (30°36'37"N 9°55'16"W-30°13'49"N 9°39'02"W) et Laâyoune (27°50'56"N 12°5'33"W-27°03'38"N 13°28'38"W), (Figure 9). D’autres échantillons ont été collectés à partir de la pêche expérimentale réalisée en hiver 2007 lors des compagnes hydro-acoustiques à bord du navire de recherche Al Amir Moulay Abdellah, et ont constitué du matériel pour l’étude de la fécondité. 30 La fréquence d’échantillonnage est mensuelle et en fonction de la disponibilité des sardines. En effet, les sardines effectuent des migrations, elles ne sont pas toujours disponibles dans les zones de pêches. De plus les conditions météorologiques ne sont pas toujours favorables à la pêche. Figure 9 : Zone d'étude Pour chaque individu échantillonné ont été notés : - La longueur totale a été mesurée (à l’aide d’un ichtyomètre gradué au millimètre) de l’extrémité du museau à l’extrémité de la nageoire caudale et rapportée au ½ cm inférieur. - Le poids total, au dixième de gramme près. - Le poids des gondes, au dixième de gramme près. - Le sexe et le stade macroscopique de maturité sexuelle. 31 Pour la détermination de l’âge de la sardine, cinq à dix paires d’otolithes par classe de taille de 0,5 cm inférieur ont été prélevées. Des échantillons d’ovaires ont été prélevés pour fournir du matériel nécessaire à l’étude de la fécondité, de l’histologie ovarienne et de la distribution des fréquences des diamètres ovocytaires à chaque période de l’année. La méthode utilisée a été celle de Fontana (1969) et qui consiste à prélever un échantillon dans la partie médiane de l’ovaire. En effet, l’homogénéité de la répartition des ovocytes, de point de vue nombre et état de maturation, dans différentes zones de l’ovaire de Sardina pilchardus a été testé (Pérez et al., 1992 ; Ganias et al., 2003 ; Amenzoui et al., 2006). Ces études ont confirmé qu’il n’existe pas de répartition différentielle entre les différentes parties de l’ovaire : les ovocytes de différents diamètres se répartissent au hasard au sein de l’ovaire. Cela nous a permis d’admettre que la distribution de fréquence d’un échantillon est représentative de celle de l’ensemble des ovocytes de l’ovaire. Les échantillons d’ovaires destinés à l’étude histologique de l’ovogenèse ont été fixés au Bouin alcoolique (Annexe 2). Les pièces peuvent y séjourner une semaine. Après fixation, les échantillons ont été déshydratés en utilisant des bains d’éthanol de degré croissant. Puis, ils ont été placés dans des bains de toluène avant d’être inclus à la paraffine (Martoja et Martoja, 1967). Les échantillons ont été coupés à cinq ou six µm d’épaisseur au microtome. Pour la coloration des lames nous avons utilisé une coloration topographique (l’hématoxyline et l’éosine) susceptible de mettre en évidence les structures du noyau, du cytoplasme et des enveloppes folliculaires. Les résultats ont été exploités en microscope photonique. Alors que les échantillons réservés à l’étude de la fécondité et le suivi de la distribution des diamètres ovocytaires dans le temps ont été conservés dans le liquide de Gilson (Annexe 2) dont la formule due à Franz (1910) et modifiée par Simpson (1951). Le liquide de Gilson fixe et conserve les ovocytes tout en dissociant le tissu ovarien. Au bout de plusieurs mois. Les ovocytes sont libres, ils peuvent alors être comptés et mesurés. 32 III. Reproduction III. 1. Sex-ratio Le sex-ratio est un paramètre qui permet d’évaluer la structure démographique et la biomasse féconde du stock (Kartas et Quignard, 1984). Nous avons exprimé le sex-ratio par le nombre de femelles sur le nombre de mâles. Son évolution par saison, année et par classe de taille a été analysée. Chez la sardine, il n'existe pas de caractères sexuels secondaires donc la dissection du poisson a été nécessaire pour une observation directe des gonades. Le test χ² a été utilisé pour vérifier si la proportion des mâles dans les échantillons étudiés présente une différence significative par rapport à celle des femlelles. III. 2. Taille et âge à la première maturité sexuelle Plusieurs définitions sont données de la taille à la première maturité sexuelle ; celles le plus souvent admises sont : La taille du plus petit individu mûr ou du plus grand individu immature pendant la saison de reproduction. La longueur pour laquelle 50 % des individus d’une population sont sexuellement mûrs lors de la période de reproduction. Ces deux définitions ont été retenues dans la présente étude. La détermination de la L50 (longueur à partir de laquelle 50 % des poissons sont matures) a été faite en regroupant les individus échantillonnés durant la saison de reproduction principale, par sexe et par classe de taille. Ensuite, la proportion des individus matures de chaque classe de taille a été calculée. Le seuil de maturité sexuelle est fixé au stade III qui correspond au début de la phase de développement des gonades (FAO, 1978). Les couples taille-proportion d’individus matures sont ajustés à une courbe logistique de type sigmoïde symétrique (Pope et al., 1983 ; Delgado et Fernandez, 1985) dont l’expression mathématique est la suivante : 33 P = 1 / (1+e- (a + b * L)) (1) P : Proportion des matures par classe de taille L : Longueur totale a : Ordonnée à l’origine b : Pente Les paramètres a et b sont obtenus, après la transformation logarithmique de l’expression (1), par la méthode des moindres carrés (Sokal et Rholf, 1979). -ln ((1 – P) / P) = a + b * L (2) La représentation de l’ogive de maturité se réalise en considérant tous les couples de valeurs à l’exception de ceux qui ont une proportion : P = 0 et P = 1. L50 = -a / b L’âge de première maturité sexuelle est déduit ensuite à l’aide du modèle de croissance établi sur les sardines. Une analyse de variance (ANOVA), (Zar, 1984) a été effectuée pour tester si des différences significatives entre les sexes et les régions de la L50 peuvent être observées. III. 3. Cycle sexuel La saisonnalité de la reproduction chez les poissons téléostéens ainsi que l'influence des facteurs environnementaux qui la déterminent et le rôle des paramètres hormonaux qui la sous-tendent ont fait l'objet de nombreuses recherches (Munro et al., 1990 ; Goetz et Thomas, 1995). Parallèlement à ces études, les stratégies et tactiques de reproduction ont aussi été abondamment discutées (Godin, 1977 ; Potts et Wootton, 1984) au même titre que le comportement reproducteur qui doit se dérouler dans des conditions propices à l'expression des parades sexuelles, mais aussi favorables au développement des oeufs et des alevins (Poncin, 1996). 34 C'est ainsi que différentes stratégies de reproduction ont pu être identifiées chez les poissons téléostéens (Wallace et Selman, 1981 ; de Vlaming, 1983 ; Wootton, 1984 ; Mann et al., 1984, Balon, 1990 ; Beverton, 1992). En termes de fréquence de pontes, les poissons présentent toutes les stratégies possibles. A côté des poissons sémelpares qui ne pondent qu'une seule fois au cours de leur vie comme la plupart des saumons du Pacifique, Oncorhynchus spp.(de Vlaming, 1983), différents modes de ponte ont été observés chez les poissons itéropares (de Vlaming, 1983 ; Bye, 1984 ; Weddle et Burr, 1991). Certains, comme la truite fario, Salmo trutla fario L. (Billard, 1987), la perche commune, Perça fluviatilis L. (Treasurer & Holliday 1981), le doré jaune Stizostedion vitreum Mitchill (Malison et al., 1994) et le hareng Clupea harengus L. (Blaxter et Holliday, 1963) déposent leurs oeufs une seule fois durant leur saison de reproduction (pondeurs uniques); d'autres, comme le goujon Gobio gobio L. (Kestemont 1987 et 1990), l'ablette Alburnus alburnus L. (Rinchard et Kestemont, 1996), le turbot Scophthalmus maximus L.(Jones, 1974) et la morue Gadus morhua L. (Kjesbu, 1989) pondent à plusieurs reprises au cours d'une même saison de ponte (pondeurs multiples), d'autres encore présentent des pontes continues comme le tilapia Tilapia nilotica L. (Kestemont et al., 1989) et le Characidae Roeboides guatemalensis Giinther (Kramer, 1978). Enfin, certains ne se reproduisent que tous les 2 à 3 ans (pondeurs irréguliers) comme l'omble du Pacifique Salvelinus malma Walbaum (Armstrong et Morrow 1980). Certaines espèces sont toutefois capables de modifier leur stratégie de ponte en fonction du milieu dans lequel elles vivent. Ainsi, dans les rivières peu productives, le chabot Cottus gobio L. ne pond qu'une seule fois au cours de sa période de reproduction tandis que dans les rivières plus productives la période de ponte est étalée sur plusieurs mois et chaque femelle peut pondre à plusieurs reprises durant cette période avec un maximum de 4 pontes/saison (Mann et al., 1984). Néanmoins, comme le signalent Bénech et Quensière (1985), cette souplesse adaptative des modalités de reproduction est limitée par le cadre génétique de l'espèce qui définit sa stratégie. L’étude du cycle reproducteur a pour objet la caractérisation des principales phases évolutives des glandes sexuelles, laquelle est basée essentiellement sur trois types de critères d’ordre morphologique, pondéral et histologique. En milieu tempéré, le cycle sexuel des poissons a, en général, une durée annuelle. Il peut être décomposé en : 35 Une période de maturation caractérisée par l’élaboration de réserves et leur incorporation dans les gamètes. Une période de ponte qui correspond à la phase d’émission des gamètes mûrs. Une période de récupération ou de repos sexuel. III. 3. 1. Echelle macroscopique de développement sexuel Les critères morphologiques sont définis d’après l’observation macroscopique des gonades et portent sur : la coloration ; la consistance ; l’importance de la vascularisation superficielle ; l’épaisseur et la transparence de la paroi ovarienne (possibilité d’observer les œufs au travers de cette paroi) ; la forme et le volume occupé par la gonade dans la cavité abdominale. De ce fait, il est possible de suivre l’évolution des gonades mâles et femelles au cours du cycle reproducteur en utilisant une échelle macroscopique de développement sexuel comprenant cinq stades (FAO, 1978) et qui est applicable aux espèces susceptibles d’effectuer plusieurs actes de pontes durant une même saison de ponte (Annexe 3 et Annexe 3 (suit)). Ces critères sont peu rigoureux et subjectifs et doivent être complétés par des évaluations quantitatives. III. 3. 2. Rapport gonado-somatique (RGS) Les critères pondéraux consistent à chiffrer l’accroissement des gonades durant le cycle sexuel. Les variations du poids des gonades sont presque toujours estimées par rapport à des paramètres tels la longueur du corps, le poids total du corps ou le poids somatique (Kartas et Quignard, 1984). L’expression utilisée dans la présente étude est le rapport gonado-somatique, en abrégé RGS, est égal à 100 fois le poids des gonades divisé par le poids total du corps et exprime donc le poids des gonades en pourcentage du poids du corps (Bougis, 1952). RGS = Poids des gondes * 100 / Poids total du corps Mais tel qu’il est exprimé, le rapport gonado-somatique a l’inconvénient majeur de dépendre étroitement du poids du poisson, lequel présente d’importantes fluctuations 36 saisonnières dues essentiellement aux phénomènes de la ponte et de l’engraissement en plus des différences allométriques et purement individuelles momentanées. Malgré ces critiques le rapport gonado-somatique considéré par Lahaye (1980) comme un véritable coefficient de maturité a été utilisé pour préciser l’époque et la durée des pontes chez la sardine. Pour l’analyse du rapport gonado-somatique, nous n’avons considéré que les individus qui ont atteint la taille de première maturité sexuelle. Ensuite, deux intervalles de taille ont été séparément considérés. Un premier intervalle de taille qui comprend les jeunes sardines qui ont atteint leur taille de première maturité sexuelle et qui se sont reproduite pour la première fois. Un deuxième intervalle de taille qui regroupe les sardines d’âge 2 ans et plus. Une analyse de variance (ANOVA), (Zar, 1984) a été effectuée pour tester si des différences significatives du rapport gonado-somatique moyen peuvent être observées entre les sexes, les régions et les années. Pour avoir des indications plus précises sur les différents processus de maturation des gonades, il est nécessaire d’appliquer des critères histologiques, de mensuration et de comptages des ovocytes. III. 3. 3. Histologie ovarienne et développement ovocytaire Au cours d’un cycle sexuel les ovaires changent aussi bien d’aspect macroscopique (coloration, volume, poids, etc.) que microscopique (ovocytes subissent des modifications cytologiques et augmentent de taille). L’examen histologique des ovaires permet en effet d’établir les caractéristiques microscopiques de chaque stade macroscopique défini et de mettre en évidence, les étapes successives de la vitellogenèse dans les ovocytes. Trois types de développement ovariens sont rencontrés chez les poissons téléostéens (Wallace et Selman, 1981 ; De Vlaming, 1983) : Développement synchrone des ovocytes : tous les ovocytes dans l’ovaire sont au même stade, c'est-à-dire que l’ensemble entre en vitellogenèse puis ovulé. Cela correspond 37 à un ovaire caractéristique des poissons téléostéens qui meurent après la ponte, comme Oncorhynchus spp. Ou Anguillz spp. Développement en groupe synchrone des ovocytes : on trouve dans l’ovaire, à un temps donné au cours du cycle reproducteur, deux populations d’ovocytes. Une population d’ovocytes en croissance primaire est présente toute l’année, et à chaque ponte un seul groupe d’ovocytes est recruté pour la vitellogenèse et la maturation. C’est sans doute le type ovarien le plus commun chez les poissons téléostéens. Développement asynchrone des ovocytes : des ovocytes à tous les stades sont présents dans l’ovaire pendant les phases de recrutement pour la maturation et pour la ponte. Ce type de développement ovocytaire apparaît moins commun, peut être par manque d’études chez les espèces présentant ce genre de développement. Si le développement asynchrone se caractérise par des pontes multiples, la pluralité des pontes au cours d’une saison de reproduction n’est pas nécessairement indicatrice de développement ovarien asynchrone. Ainsi Merlangius merlangus (Hislop, 1975), Melanogrammus aeglefinus (Hislop et al., 1978), Gadus morhua (Kjesbu et al., 1990), Limanda limanda (Htun-Han, 1978 ; Le Duff, 1997) et Sardina pilchardus (Ganias et al., 2003), qui ont plusieurs ovulations au cours de leur saison de reproduction, ont un développement ovocytaire en groupe synchrone. 1. Identification des stades ovocytaires Les étapes de l’évolution microscopiques des ovocytes sont classées en un nombre variable de stade selon les auteurs. Fontana (1969) a établi cinq stades chez les sardinelles (Sardinella eba et Sardinella aurita), Déniel (1981) a cité six stades chez les poissons plats, Forberg (1982) a décrit cinq chez Gobius niger, Hunter et al. (1985) ont défini quatre stades chez Engraulis mordax, N’Da (1992) a signalé six stades chez Mullus surmuletus et Le Duff (1997) a décrit six stades chez les poissons téléostéens. Une échelle de développement ovocytaire en six stades a été utilisée : Ovocytes immatures sans vitellus (stade I et II). Ovocytes en vitellogenèse primaire (stade III). Ovocytes en vitellogenèse secondaire (stade IV). Ovocytes en vitellogenèse tertiaire (stade V). Ovocytes hydratés (stade VI : ponte). 38 Ovocytes immatures sans vitellus (stades I et II) Au stade I les ovocytes sont de petite taille avec des nucléoles centraux alors qu’au stade II les ovocytes sont plus grands avec des nucléoles à la périphérie. Ces ovocytes constituent les cellules sexuelles du stock général de réserve (Fontana, 1969). Ils se rencontrent au sein de l’ovaire à tous les stades d’ovogenèse mais seuls existent chez les individus immatures ou au repos. Les caractéristiques cytologiques suivantes (stades III, IV, V et VI) ne se rencontrent que chez les femelles matures durant les périodes de maturation et de ponte. Ces stades correspondent à la vitellogenèse. Ovocytes en vitellogenèse primaire (Stade III) La vitellogenèse débute à ce stade par l’apparition et développement d’une couronne de granules vitellins qui occupe la partie protoplasmique à l’exception de deux zones cytoplasmiques, une à la périphérie de la cellule et l’autre autour du noyau. Une assise de cellules folliculaires : la granulosa se différencie au tour du noyau. A ce stade, il y a apparition des premières inclusions cytoplasmiques (glucides, protéines et lipides) ainsi que des vacuoles dispersées dans le cytoplasme. Ovocytes en vitellogenèse secondaire (Stade IV) Les ovocytes s’accroissent considérablement en diamètre. Les globules vitellins augmentent en nombre et en taille et envahissent tout le volume cellulaire. Le cytoplasme se trouve repoussé en deux zones étroites, l’une située sous la membrane ovocytaire l’autre au contact du noyau. Les gouttelettes lipidiques se concentrent en une couronne périnucléaire. Ovocytes en vitellogenèse tertiaire (Stade V) Le noyau migre vers le pôle animal de la cellule. Les inclusions lipidiques fusionnent pour former un globule lipidique de grande taille qui se déplace vers le pôle végétatif de l’ovocyte. 39 Ovocytes hydratés (Stade VI) Le processus d’hydratation correspond à l’étape finale de la vitellogenèse et se produit juste avant la ponte. Au début du stade le noyau migre vers le pôle animal de la cellule. Les inclusions lipidiques fusionnent pour former un globule lipidique de grande taille qui se déplace vers le pôle végétatif de l’ovocyte. Les follicules absorbent de l’eau (Fulton, 1898 ; Oshiro et Hibiya, 1981 et 1982) et les inclusions vitellines fusionnent par coalescence et donne naissance à un vitellus hyalin d’aspect homogène. L’augmentation brutale du diamètre ovocytaire provoque l’écrasement des couches de la zona radiata et la rupture de la granulosa. L'ovocyte se trouve ainsi libéré de son follicule. A ce stade le noyau n’est plus visible, sa membrane nucléaire se désintègre et disperse son contenu dans le cytoplasme (Contreras et al., 1988). Les ovocytes hydratés sont éphémères, leur durée de vie ne dépasse pas une journée Hunter et al. (1985). Cependant, des ovocytes mûrs résiduels peuvent être observés au sein d’un ovaire en activité sexuelle. 2. Follicules post-ovulatoires Après une ponte partielle, nous distinguons au sein de l’ovaire des follicules postovulatoires. Les cellules de la granulosa et la thèque qui restent à l’intérieur des lamelles ovariennes, après libération de l’ovule, forment le follicule post-ovulatoire qui va finir par dégénérer et disparaître, seuls subsisteront les ovocytes mûrs (à l’exception des ovocytes hydratés) qui seront à l’origine d’une nouvelle ponte. Ces follicules présentent une structure distincte et subissent des variations au cours du temps. 3. Atrésie des ovocytes La fin de la saison de ponte est marquée par la dégénérescence (atrésie) des ovocytes, seuls subsisteront les ovocytes du stock général. Ces ovocytes en atrésie (dégénérescence) peuvent être observés dans les ovaires de femelles matures pendant la période de ponte. Les derniers stades de dégénérescence pouvant être confondus avec des follicules post-ovulatoires âgés, seuls deux stades ont été retenus dans cette étude : 40 Stade α Il correspond au début de la dégénérescence. Il se caractérise chez les grands ovocytes (stade IV et plus) par la rupture de la zona radiata, la perte d’une partie des inclusions vitellines et l’existence d’un noyau de forme irrégulière. Chez les petits ovocytes vitellogéniques (stade III) le début de la dégénérescence est marqué par des changements d’affinités du cytoplasme pour les colorants acides et par la désorganisation du noyau qui perd son intégrité. Il correspond au stade α de Greer Walker et al. (1994) et Witthames et Greer Walker (1995), il est compris dans le stade α de Hunter et Macewicz (1985) car il ne va pas jusqu’à la résorption complète de l’ovocyte. Stade β Il se caractérise par l’envahissement de l’ovocyte par les cellules de la granulosa, la disparition des inclusions cytoplasmiques et du noyau. A la fin du stade β l’ovocyte est résorbé. Ce stade correspond à la fin du stade α de Hunter et Macewicz (1985) et de Bretschneider et Duyvené de Wit (1974). La présence d’ovocytes atrétiques de stade β permettra quant à elle de différencier des femelles ayant participé à la reproduction des femelles immatures. Intensité de l’atrésie L’intensité de l’atrésie se définit par Le Duff (1997) comme : Intensité = (N. atr α * 100) / (N. d’ov. Vitell. + N. atr α) Avec : N. atr α : Nombre d’ovocytes atrétiques de stade α. N. d’ov. Vitell : Nombre d’ovocytes vitellogéniques d’aspect normal. Dans notre étude sur des coupes histologiques, nous avons suivi mensuellement, d’octobre 2002 à septembre 2003, les variations de l’aspect microscopique de l’ovaire, l’évolution qualitative des différents stades ovocytaires et celle de leur fréquence relative. Les follicules post-ovulatoires et les ovocytes atrétiques (stade atrétique α) ont été 41 également comptés. Pour chaque femelle, 400 à 800 ovocytes pris au hasard sur les préparations histologiques, ont été classés, comptés et l’intensité de l’atrésie a été calculée. A chaque phase du cycle sexuel, une femelle à la distribution ovocytaire intraovarienne représentative d’un état de développement sexuel a été choisie ; la succession des états microscopiques au cours de l’ovogenèse, pendant et après la ponte est ainsi illustrée par une suite de figures pour une femelle type. Mensuellement, les distributions ovocytaires similaires ont été regroupées et une seule figure tracée par groupe d’individus. III. 3. 4. Distribution des diamètres ovocytaires L’histologie ovarienne a été complétée par l’analyse des distributions de fréquence des diamètres des ovocytes contenus dans l’ovaire. Cette étude permet de connaître si la ponte s’effectue en une seule fois ou bien s’il existe plusieurs pontes successives au cours d’un même cycle sexuel : stratégie de ponte (Le Duff, 1997). D’après Mac Gregor (1970) in Kartas et Quignard (1984), la ponte saisonnière, examinée sous l’angle de la distribution de la taille des œufs présents dans l’ovaire, peut répondre à l’un des modèles suivants : Distribution bimodale (ou multimodale) des œufs, pour laquelle la ponte du groupe le plus avancé est suivie par le développement et la ponte d’un ou plusieurs groupes issus du groupe secondaire. Distribution bimodale des œufs pour laquelle le groupe le plus avancé est pondu, le groupe secondaire suivant étant résorbé. Distribution unimodale des œufs correspondant à une ponte unique par saison (peu ou très étalée dans le temps) Groupe unimodal d’œufs pondus immédiatement avant ou après un groupe secondaire dérivant du développement de cellules dépourvues de vitellus. Les ovocytes préalablement dissociés du tissu conjonctif ovarien par le Gilson (Simpson, 1951), peuvent être comptés et mesurés en utilisant une méthode volumétrique. Après élimination des restes de tissu ovarien et rinçage, les ovocytes ont été dilués dans un volume total de 200 à 1000 ml d’eau selon la taille de l’ovaire et de manière à s’assurer d’un effectif d’ovocytes suffisant pour les comptages. Un sous échantillonnage de 2 ml a 42 ensuite été prélevé puis placé dans une cuve de Dollfus pour la numération et les mesures des diamètres ovocytaires au micromètre oculaire, à la loupe binoculaire. Les ovocytes sont rarement sphériques ainsi les diamètres maximal et minimal ont été moyennés pour diminuer la variance et éviter d’augmenter artificiellement le chevauchement entre les différents groupes d’ovocytes. III. 4. Fécondité La fécondité est parmi les stratégies que les poissons déploient pour assurer la pérennité des espèces et le maintien de l’équilibre des populations (Kartas et Quignard, 1984). En fait, de nombreuses définitions de la fécondité ont été avancées selon les méthodes d’investigations employées et les buts visés par les auteurs : Fécondité individuelle ou absolue Chez les poissons téléostéens, la fécondité absolue est le nombre d’ovocytes susceptibles d’être émis au cours d’une saison de ponte par une femelle (Bagenal, 1973). Selon les espèces, deux types de fécondités peuvent être distingués : Fécondité déterminée : dans ce cas le stock d’ovocytes destinés à être émis se sépare nettement, pendant la vitellogenèse, des ovocytes du stock de réserve qui n’évolueront qu’au cours du cycle sexuel suivant. Fécondité indéterminée : les espèces à fécondité indéterminée se caractérisent pendant la saison de ponte par une succession de lots d’ovocytes mûrs se formant à partir d’un stock d’immatures, de réserve (Hunter et al., 1985 ; Deniel et al., 1989). Dans ce cas, les ovocytes que renferme l’ovaire se trouvent à différents stades de développement. Chez ces poissons à ponte fractionnée, l’évaluation de la fécondité individuelle s’exprime de deux manières : fécondité par acte de ponte et fécondité totale annuelle. La première correspond au « nombre d’ovocytes dont les diamètres constituent la distribution modale la plus avancée » au moment de chaque acte de ponte (Fontana et le Guen, 1969 in Kartas et Quignard, 1984). La deuxième est obtenue en additionnant le nombre d’ovocytes émis au cours des différents actes de ponte ou bien en multipliant la fécondité par acte de ponte (fécondité partielle ou bien par lot) par le nombre d’actes de ponte (fréquence de reproduction), ceci dans la mesure où le nombre d’ovocytes par acte de ponte est le même pour les différentes émissions. Il n’est pas certain que la fécondité par acte de ponte soit identique pour les 43 pontes successives. De plus, le nombre d’émissions des ovocytes est pratiquement impossible à connaître de façon certaine, d’où les difficultés d’estimation de la fécondité individuelle annuelle des poissons à ponte fractionnée. Actuellement, chez les petits pélagiques à ponte multiple, la fécondité mesurée est le nombre d’ovocytes hydratés émis par une femelle en un seul lot (batch fécondité) (Hunter et al., 1985). Les ovocytes non hydratés au stade de vitellogenèse tertiaire avec migration du noyau peuvent être également utilisés pour l’estimation de la fécondité par lot (Ganias et al., 2003) et les follicules postovulatoires comme un indice que la fraie vient d’avoir lieu. Les ovaires présentant ces follicules ne devraient pas être inclus dans le calcul de la fécondité. Les ovocytes non hydratés au stade de vitellogenèse tertiaire avec migration du noyau sont facilement identifiables à la loupe binoculaire par leur apparence caractéristique opaque, par rapport aux ovocytes plus petits et moins développés, et contiennent une grosse goutte d’huile ou des gouttelettes d’huile étroitement séparées facilement discernables à la lumière polarisée (Ganias et al., 2003). Alors que, les ovocytes hydratés sont caractérisés par leur aspect transparent et leur grande taille. Le nombre des ovocytes a été rapporté à la masse de l’ovaire afin de déterminer la fécondité par acte de ponte et par femelle mature. La fécondité (F) a été estimée selon la formule suivante : F = (n * Pg) / Pe Avec : F : Fécondité individuelle par acte de ponte. n : Nombre d’ovocytes contenus dans l’échantillon d’ovaire. Pg : Poids total des deux ovaires. Pe : Poids de l’échantillon d’ovaire. Fécondité relative Elle désigne le nombre d’ovocytes par unité de poids corporel, celui-ci pouvant être le poids total, le poids somatique (poids total – poids des ovaires) ou le poids éviscéré du poisson (Kartas et Quignard, 1984). Dans la présente étude la fécondité relative a été exprimée par rapport au poids somatique (nombre d’ovocytes par gramme de femelle mature) et poids des gonades du poisson (nombre d’ovocytes par gramme d’ovaires). 44 Les relations mathématiques entre la fécondité et la longueur totale, le poids total et le poids des ovaires du poisson ont été établies et exprimées graphiquement. Les équations calculées permettent la comparaison statistique des variations de la fécondité entre les zones et les mois. IV. Age et Croissance IV. 1. Facteur de condition K Ce facteur convient pour comparer l’état de poisson de la même espèce en des saisons ou des lieux différents ou pour des sexes différents. Si le paramètre b s’écarte trop de la valeur 3, le coefficient de condition va varier en fonction de la taille en raison directe s’il est supérieur à 3 et en raison inverse s’il est inférieur. Le coefficient de condition reflète donc les conditions écologiques et physiologiques (Belvèze, 1984). K = (Poids total du poisson / aLb) * 10n (Fréon, 1979) Le coefficient 10n est choisi de manière à réduire le nombre de décimales. Le coefficient b de régression des équations qui lient les deux paramètres (poids-longueur totale) peut être inférieur, égal ou supérieur à 3 suivant la nature de l’allométrie. Pour l’analyse du facteur de condition k, nous n’avons considéré que les individus qui ont atteint la taille de première maturité sexuelle. Ensuite, deux intervalles de taille ont été séparément considérés. Un premier intervalle de taille qui comprend les jeunes sardines qui ont atteint leur taille de première maturité sexuelle et qui se sont reproduite pour la première fois. Un second intervalle de taille qui regroupe les sardines d’âge 2 ans et plus. Une analyse de variance (ANOVA), (Zar, 1984) a été effectuée pour tester si des différences significatives du facteur de condition k moyen peuvent être observées entre les sexes, les régions et les années. 45 IV. 2. Relation taille-poids Chez la plupart des poissons, il existe une relation allométrique entre la taille du poisson et son poids (Beverton et Holt, 1957). Cette relation est influencée par la disponibilité de la nourriture, le développement des gonades et la reproduction (Fréon, 1979). Elle est très utilisée en biologie de pêche pour estimer les modifications que peut entraîner la croissance sur la morphologie de l’espèce. Elle permet en outre de suivre en fonction de la taille les modifications du sexe et la maturité des gonades. Elle est traduite par une équation de type : W = aLb W : Poids du poisson. L : Longueur totale du poisson. a : Constante, l’ordonnée à l’origine b : coefficient d'allométrie La détermination de a et b se fait par la méthode des axes majeurs réduits (droite de Teissier, 1963) après transformation logarithmique de la fonction puissance ci-dessus : Log W = Log a + b Log L Suivant les espèces, le coefficient d'allométrie b peut être compris entre 2,5 et 4 (Le Guen, 1951 ; Daget et Le Guen, 1975 et Main-Wai, 1985). Si b est égal à 3, la croissance est isométrique : les gains de poids et de longueur sont proportionnels. Si b est différent de 3, il y a allométrie (minorante si b< 3, majorante si b > 3 (Teissier, 1984)). Le test de Student (Schwartz, 1993) a été utilisé pour tester l'isométrie de la croissance de la sardine, le coefficient b a été comparé à 3. Pour comparer la constante a et le coefficient b d'allométrie entre les sexes et les régions, le test t de position et le test t de pente ont été utilisés. 46 IV. 3. Structure démographique en taille des captures marocaines L'étude des variations temporelles de fréquence de tailles permet d'appréhender les structures démographiques des espèces et d'avoir une image des populations exploitées et du niveau de leur recrutement pouvant donner quelques indices sur l'état des stocks exploités. La distribution de fréquence de tailles a été établie à partir des données de mensurations de tailles qui ont été pondérées à la capture du bateau puis additionnée classe par classe de 0,5 cm inférieur aux autres distributions obtenues au cours du mois. Cette somme est ensuite élevée à la capture totale mensuelle déclarée au port. Un lissage par la méthode des moyennes mobiles a été appliqué aux distributions de fréquence de tailles avec un pas de 2. Cette procédure contribue à l'élimination des pics parasites et la répartition symétriques des biais introduits par l'expérimentateur. IV. 4. Méthodes de détermination de l’âge Chez les poissons, la mesure de l’âge peut se faire suivant deux méthodes Les méthodes de détermination individuelle qui donnent l’âge d’un individu à partir d’une marque naturelle ou expérimentale. Les méthodes de détermination collective qui donnent statistiquement l’âge moyen d’un groupe d’individus ou l’âge le plus probable d’un individu de taille donnée (Daget et Le Guen, 1975). L’examen des pièces calcifiées est la méthode la plus utilisée. Les pièces calcifiées peuvent potentiellement grandir pendant toute la vie du poisson et se comportent comme des enregistreurs permanents dont la définition varie d’une pièce à l’autre en fonction de son processus spécifique de biominéralisation et de son rôle fonctionnel propre. Trois principaux types de pièces se sont avérés porteurs d’information : la scalimétrie, qui traite des écailles, l’otolithométrie, des otolithes et la squelettochronologie, des os. Leeuwenhoeck (1696), puis Réaumur (1716) ont été les premiers à émettre l’hypothèse que les crêtes concentriques de la surface des écailles correspondent aux différentes étapes de la croissance du poisson. Etant donné la difficulté d’analyser les écailles chez certaines espèces, ou l’absence de celle-ci chez d’autres espèces, les scientifiques se sont orientés vers d’autres pièces calcifiées. Ainsi, l’analyse des otolithes s’est développée à la fin du 47 XIXème siècle à partir des travaux de Reibisch (1899). Chez la sardine, l’estimation de l’âge semble plus facile et plus fiable avec les otolithes (Scherbitch et al., 1997 in COPACE, 1997). Description et fonction des otolithes Un otolithe, du grec otos-oreille et lithos-pierre, est une concrétion calcaire présente dans l’oreille interne ; ils sont logés dans des chambres (respectivement utricule, saccule, lagena) que relient les canaux semi-circulaires. Les otolithes sont des récepteurs entrant dans les processus acoustiques et dans la perception spatiale des poissons (Schuijf, 1981 ; Fay, 1984 ; Gauldie, 1988 ; Rogers et Cox, 1988 ; Aguirre et Lombarte, 1999) et ils participent au maintien et à la régulation du tonus musculaire (Lowestein, 1957). Chaque poisson possède 3 paires d’otolithes, les lapilli, les astericus et les sagittae. Ces dernières sont les plus grandes et servent le plus souvent à l’interprétation de l’âge des poissons osseux (Campana, 1999 ; Macfarlane et Geffen, 2000). La sagittae de chaque espèce a une forme et un taux de croissance propres qui la caractérisent (Platt et Popper, 1981 ; Nolf, 1985 ; Wilson, 1985 ; Auirre et Lombarte, 1999). La croissance de l’otolithe commence à partir d’un ou plusieurs primordium (cristaux) sécrétés par les cellules de l’oreille interne (Campana et Neilson, 1985). Ils fusionnent ensuite pour constituer le nucleus. C’est à partir de cette zone centrale que l’otolithe se développe. L’extension de la zone centrale dépend de la période de ponte et de la date de naissance du poisson (Deniel, 1981). L’accroissement de l’otolithe se fait par dépôt de matériel à sa surface sous forme de couches concentriques de manière cyclique et en fonction de rythme interne du métabolisme du calcium et de la synthèse protéique (Morales-Nin, 1991). En effet, le taux de calcium disponible dans le milieu marin influe sur la formation des cristaux calciques, plus importante en période estivale en raison d’une nourriture plus abondante et riche en calcium qui accélère les dépôts cristallins ainsi que la croissance de l’individu. La croissance de l’otolithe n’est pas uniforme dans toutes les directions mais se fait préférentiellement selon l’axe antéro-postérieur. Durant les saisons automnale et hivernale, le faible apport de cristaux entraîne la formation d’une couche translucide contenant principalement du matériau organique lui donnant un aspect hyalin. Cette couche est appelée zone de croissance lente. A partir du printemps, de nombreux 48 cristaux de calcium viennent se déposer et créant une zone blanche opaque, nommée (zone de croissance rapide) et se poursuivra durant l’été. Chaque année apparaissent donc deux zones de croissances distinctes, ce qui permet l’estimation de l’âge en comptant par convention, les zones de croissance lente (Baillon, 1991 ; Ombredane et Baglinière, 1991 ; Carpentier et Coppin, 1999 ; Panfili et al., 2002). Chez la sardine, la sagittae a une forme ellipsoïdale, latéralement comprimée, présentant une face distale convexe (externe) et une face proximale concave (interne) creusée d’un sillon appelé le sulcus acusticus. La partie antériuere est caractérisée par deux avancements : le plus long correspond au rostre et le plus court à l’antirostre (Annexe 4). Les bords ventraux, dorsaux peuvent être lisses ou ornementés d’échancrures plus ou moins nombreuses en fonction des individus et de leur âge. Prélèvement et montage des otolithes Nous avons choisi les sagittæ qui ont une taille importante permettant une meilleure lisibilité des marques. Leur extraction se fait à l’aide d’une pince fine après une incision transversale des tissus crâniens, inclinée à 45° entre les yeux et l'opercule. Nettoyés à l’eau distillée de leur membrane, elles sont conservées en les montant en série sur des plaquettes en plastique noire creusées d’alvéoles numérotées puis fixées à l’aide de la résine synthétique (Eukitt). Lecture et interprétation des otolithes En zone tempérée, comme le Maroc, les otolithes des poissons présentent des anneaux saisonniers, un pour l’été et un pour l’hiver, qui forment ensemble un anneau annuel. Les anneaux annuels fournissent suffisamment d’information pour la plupart des méthodes d’évaluation des stocks. La lecture des otolithes se fait essentiellement par comptage des marques annuelles qui sont formées par ralentissement de la croissance en hiver (Irie, 1957 et Guegen, 1969). D’autres facteurs peuvent également entraîner un ralentissement voire même un arrêt de croissance : une ponte tardive, une migration subite et un changement brutal dans les conditions hydrologiques. Cet arrêt se traduit par la formation d’un anneau intermédiaire : le pseudo-anneau ou faux anneau. Il existe une autre irrégularité dans la disposition des anneaux. Elle se présente surtout chez les sardines 49 adultes, à partir de la troisième année. Il s’agit du dédoublement des anneaux d’hiver. D’autres difficultés de lecture des otolithes sont rencontrées chez la sardine et sont liées au problème d’identification de la première marque hivernale et celui de l’analyse du bord de l’otolithe chez les individus âgés (les derniers anneaux deviennet de moins en moins identifiables). Dans la présente étude, la détermination de l’âge a été faite selon les recommandations des guidelines internationaux conçus aux cours des ateliers de standarisation de la lecture d’âge de la sardine (ICES, 1997 ; FAO, 2001 ; Soares et al., 2002 ; FAO, 2006). La détermination individuelle précise de l’âge d’un poisson nécessite, en plus de l’observation des anneaux de croissance : La connaissance de son cycle sexuel et de la période de ponte. La connaissance de sa date de naissance ainsi que sa date de capture. La validation de la lecture d’âge sur les otolithes. L’époque de ponte de la sardine s’étale sur presque toute l’année ; toutefois l’hiver constitue la principale saison de ponte, l’été étant secondaire (Belvèze, 1984 ; Ettahiri, 1996 ; Ettahiri et al., 2003 ; Amenzoui et al., 2005 et 2006). Pour pallier aux différences de taille, dues à l’étalement de la ponte, le premier janvier est attribué comme date théorique de naissance à toutes les sardines (bien que cette date ne soit pas toujours la véritable date de naissance pour certaines sardines). Lorsque les otolithes ont été prélevés sur des poissons pêchés dans la première moitié de l'année (janvier à juin), le groupe d'âge de ces poissons correspond au nombre de zones hyalines présentes soit le nombre d’hiver. L’hiver sur l’otolithe correspond à la zone de croissance lente. Lorsque les poissons ont été prélevés lors du second semestre de l'année, leur groupe d'âge correspond au nombre de zones hyalines complètement formées. Ainsi, si le bord de l'otolithe est une zone hyaline, elle ne sera pas comptabilisée. L’observation directe des otolithes entiers a été effectuée à l’aide d’une loupe binoculaire. En lumière réfléchie, les zones hyalines de croissance lente apparaissent sombres alors que les zones opaques de croissance rapide sont blanches. 50 IV. 5. Validation de l’âge La validation consiste à connaître la chronologie exacte de la formation des marques de croissance sur les pièces calcifiées (Panfili, 1992). Ce travail a été réalisé par Belvèze et Rami, 1978, qui ont mis en évidence l’existence d’un seul cycle de croissance par an. De ce fait nous avons juste effectué une vérification en calculant l’accroissement entre la dernière et l’avant-dernière strie ou l’allongement marginal (AM). L’évolution mensuelle de la moyenne des allogements marginaux (AM) permet de fixer la saison d’apparition des anneaux et d’en connaître la périodicité. AM = (Rt – Rn) / (Rn – Rn-1) Avec : Rt : Rayon total de l’otolithe Rn : Rayon de la dernière marque Rn-1 : Rayon de l’avant dernière marque Les rayons ont été mesurés à l’aide d’un micromètre. L’axe de mesure est le grand axe des sagittae (Annexe 4). IV. 6. Détermination des clés âge-taille La lecture mensuelle directe des otolithes a permis d’obtenir des couples de valeurs (âge-taille) et d’établir des clés âge-taille par région, sexe et pour l’ensemble des individus échantillonnés. Les âges sont estimés en année. IV. 7. Croissance en longueur En dynamique des populations, le modèle de Von Bertalanffy (1938) est choisi pour exprimer mathématiquement la croissance linéaire. Ce modèle s’ajuste aussi bien à partir de l’âge de recrutement qu’à partir de celui à la première capture. En plus, il est le plus facile à intégrer dans les équations de production (Daget et Le Guen, 1975). Son expression est : Lt = L (1 - e -k ( t-to ) ) 51 Lt : Longueur du poisson à l'instant t (en année). L : Longueur asymptotique qu’un poisson attendrait à l'âge théorique infini. L ne doit pas être confondue systématiquement à la taille maximale atteinte réellement par le poisson. k : Coefficient représentant le métabolisme du poisson. C’est la pente d’ajustement entre la taille et l’accroissement instantané de la taille. Dans la dérivée, k fixe le mode de diminution de la vitesse de croissance au fur et à mesure que la taille grandit. t0 : L'âge théorique pour lequel le poisson aurait une taille nulle (la courbe coupe l’axe des abscisses), or à la naissance, les larves ou les juvéniles possèdent déjà une longueur qui n’est pas nulle. Deux remarques s'imposent : Les paramètres L , k et to ne sont que des valeurs purement mathématiques, dont la réalité biologique n'est pas systématique (Josse et al., 1979 ; Laurec et Le Guen, 1981 ; Caillart, 1989). L'ajustement de ce modèle aux données n'a de valeur que dans l'intervalle d'étude (Le Guen, 1971 ; Daget, 1972). Pour chaque groupe d'âge, nous avons déterminé la taille moyenne correspondante. Nous avons ensuite utilisé la méthode de Gulland (1959) pour estimer L , k à partir de la régression de L t+∆t en fonction Lt. L t+∆t - Lt = (L Lt) *(1-e-k∆t) Quand ∆t = 1 on a Lt = Lt+1 = L , k correspond à la pente de la droite. La valeur de to, quant à elle, s'estime à partir de la transformation logarithmique de l'équation de Von Bertalanffy : (L - Lt)/L = e-k(t - to) d’où ln ((L - Lt)/L ) = -k(t- t0) t0 = t + (1/k) (ln ((L - Lt)/L ) Lorsque Lt = 0, le temps t0 = t 52 t0 est calculé pour chaque groupe d'âge, le t0 retenu étant la moyenne de tous les t0 estimés pour chaque groupe d'âge. La comparaison des paramètres de croissance des espèces s'avère d'une grande importance en raison de la gamme de valeur qu'elles peuvent présentées et qui peuvent être variables d'une région à l'autre (Wang et Milton, 2000). Une analyse de variance (ANOVA), (Zar, 1984) a été effectuée pour tester si des différences significatives du des tailles moyennes pour chaque groupe d'âge peuvent être observées entre les sexes. Nous avons également utilisé le test Phi prime Ø’ pour évaluer la fiabilité des paramètres de la croissance et comparer les performances de la croissance de la sardine dans les différentes zones d’étude. Il est estimé en utilisant les paramètres k et L comme suit : Ø’ = log10 k + 2 log10 L (Pauly et Munro, 1984) k est exprimé sur une base annuelle et L en cm. IV. 8. Croissance pondérale L'équation de la croissance en poids s'obtient par combinaison de l'équation de la croissance linéaire et de la relation taille-poids. Dans ce cas l’équation de Von Bertalanffy, s’écrit d’après Guilland (1969) : Wt = W (1 - e - k ( t-to ) ) b Wt : poids au temps t. W : poids asymptotique correspondant à la longueur asymptotique L . W : aLb ; a et b étant les paramètres de la relation taille-poids. k et to sont les paramètres de croissance linéaire. 53 IV.9. Taux de croissance Le taux de croissance permet d’évaluer l’augmentation en longueur ou en poids du poisson pendant une unité de temps. Nous avons suivi l’évolution du taux de croissance moyen annuel des groupes d’âge successifs. Selon Winberg (1956), le taux d’accroissement pondéral s’écrit : Cr = ((Pf-Pi) / I) / (Pf + Pi) / 2 Où Pf : Poids moyen final. Pi : Poids moyen initial. I : intervalle de temps entre les deux observations. La formule est aussi applicable aux longueurs ou aux accroissements linéaires. 54 CHAPITRE III : RESULTATS REPRODUCTION AGE ET CROISSANCE 55 I. Reproduction I. 1. Détermination du sexe Chez la sardine, il n’existe pas de caractère sexuel externe permettant de distinguer entre les mâles et les femelles. En période de reproduction, la distinction est alors possible : une pression sur l’abdomen fait sortir les produits sexuels. Le reste de l’année seule la dissection du poisson permet de différencier les sexes. Les ovaires pendant la période de repos sexuel, sont cylindrique et rosâtres et les testicules sont aplatis et blanchâtres. Au cours de la maturation, les ovaires deviennent de plus en plus granuleux et la paroi de plus en plus mince, alors que les testicules restent lisses. Durant la période de reproduction, l’évolution de l’aspect et de la couleur des gonades s’accompagne d’une augmentation du volume. En effet, les gonades peuvent s’accroître et occuper la quasi-totalité de la cavité abdominale. Durant notre période d'étude, nous avons dénombré dans la région de Safi, d'Agadir et de Laâyoune respectivement 1405, 39 et 100 individus dont le sexe est indéterminé macroscopiquement. Il s'agit de sardines qui ont une longueur totale comprise entre 14 et 20,5 cm pour la zone de Safi, 12,5 et 14,5 cm pour celle d'Agadir et entre 8 et 16 cm pour celle de Laâyoune. I. 2. Sex-ratio Zone de Safi Les 2993 sardines échantillonnées dans la zone de Safi durant notre période d’étude, se répartissent en 835 mâles et 2158 femelles soit un taux de féminité de 72,10 % et un sexratio de 2,58 en faveur des femelles. La différence entre les deux sexes est significative (test χ² au seuil de 5 %). 56 Le sex-ratio présente des fluctuations annuelles qui sont toujours en faveur des femelles. Les différences annuelles sont statistiquement significatives entre les sexes (Tableau 1). Son évolution au cours des saisons montre que les mâles sont toujours moins abondants que les femelles, hormis l’hiver 2000 où les mâles prédominent (Tableau 2). Alors que le taux de féminité (toutes années confondues) augmente avec la longueur totale et montre une forte féminité des classes de taille situées entre 18 et 21,5 cm (Figure 10). Les mâles des classes de taille 15, 15,5, 17 et 17,5 cm prédominent. Un équilibre entre les deux sexes s’établit à 14,5 cm. Cependant, l’évolution du taux de féminité en fonction de la taille diffère d’une année à l’autre (Figure 11). Zone d’Agadir Parmi les 4345 sardines capturées au niveau de la zone d’Agadir durant les années d’échantillonnage, 2075 mâles et 2270 femelles sont identifiés soit un taux de féminité de 52,24 % et un sex-ratio de 1,09 en faveur des femelles. La différence entre les deux sexes est significative (test χ² au seuil de 5 %). Les femelles sont abondantes durant la période allant de 1999 à 2003 alors que les mâles prédominent de 2004 jusqu’à 2006. Cependant la différence entre les deux sexes n’est significative qu’au cours des années 1999 et 2000 (Tableau 3). Quant à ses fluctuation saisonnières, le sex-ratio présente une dominance significative des mâles en hiver 2000, 2001 et 2005 et une prédominance statistiquement significative des femelles au printemps, été et automne 2000 ; hiver, été et automne 2001 ; printemps 2003 ; automne 2002 et 2005 (Tableau 4). Le taux de féminité (toutes années confondues) est important chez les petits individus de taille 12,5. Puis ce taux décroît rapidement au profit des mâles qui dominent aux classes de taille situées entre 13,5 et 17 cm excepté la classe de taille 14,5 cm, ensuite la situation s’inverse et le taux s’accroît de nouveau pour atteindre 85 % à la classe de taille 22,5 cm (Figure 10). Néanmoins, une variabilité interannuelle du taux de féminité en fonction de la taille a été observée durant notre période d’étude (Figure 12). 57 Tableau 1 : Varaition interannuelle du sex-ratio chez la sardine dans la région de Safi Années Ind. indéterminés Mâles+Femelles 1999 135 299 2000 157 442 2001 154 458 2002 171 342 2003 241 387 2004 219 395 2005 77 235 2006 148 435 Femelles/Mâles 4.25 1.83 2.03 2.35 1.67 3.34 2.31 2.04 ² calculé 114.46 38.24 53.14 55.68 24.31 114.86 36.80 51.04 Test S S S S S S S S Tableau 2 : Fluctuation du sex-ratio chez la sardine en fonction des saisons dans la région de Safi Années 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Saisons Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Ind. indéterminés Mâles+Femelles Femelles/Mâles ² calculé Test 53 59 23 15 45 70 27 15 43 67 29 34 59 81 100 25 89 90 37 33 70 73 43 110 98 91 134 105 80 123 135 106 95 122 118 94 79 51 127 71 73 116 115 80 94 106 7.46 11.25 1.53 0.83 1.88 15 1.74 1.25 1.86 22.75 1.44 1.11 2.48 7.78 4.10 1.23 2.09 4.62 1.23 4.75 2.33 3.09 3.42 64.15 68.61 3.97 1.46 17.61 61.25 7.81 1.67 9.66 79.67 3.97 0.31 17.02 47.10 18.84 1.33 8.80 30.26 1.24 48.91 12.80 24.51 31.74 S S S NS S S S NS S S S NS S S S NS S S NS S S S S 49 28 20 42 56 30 112 123 118 108 94 115 3.67 1.62 1.36 1.51 10.75 1.74 36.57 6.84 2.75 4.48 64.72 8.36 S S NS S S S S : différence significative ; NS : différence non significative entre les deux sexes. Test χ² 0,05 = 3,84. 58 Safi Taux de féminité (%) 100 50 0 14,5 15,5 16,5 17,5 18,5 19,5 20,5 21,5 Agadir Taux de féminité (%) 100 50 0 12 14 16 18 20 22 Laâyoune Taux de féminité (%) 100 50 0 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 Longueur totale (cm) Figure 10 : Evolution du taux de féminité avec la longueur totale (toutes années confondues)de la sardine dans la zone d'étude : Safi (de mai 1999 à décembre 2006), Agadir (de février 1999 à décembre 2006) et Laâyoune (de janvier 1999 à décembre 2006). χ² 0,05 = 3,84). 59 Safi, 2000 50 0 15,5 16,5 17,5 18,5 19,5 20,5 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) Safi, 1999 100 100 50 0 15 17 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) Safi, 2001 100 50 0 16 17 18 19 20 21 Safi, 2002 50 0 15,5 16,5 17,5 18,5 19,5 20,5 21,5 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) Safi, 2004 50 0 14,5 15,5 16,5 17,5 18,5 19,5 20,5 21,5 100 50 0 16 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) 50 0 18 19 20 Longueur Totale (cm) 17 18 19 20 21 22 Safi, 2006 Safi, 2005 100 17 21 100 Safi, 2003 100 16 19 100 50 0 16 21 18 20 22 Longueur Totale (cm) Figure 11 : Evolution interannuelle du taux de féminité en fonction de la taille chez la sardine dans la significative entre les deux sexes (test χ² 0,05 = 3,84). 60 Zone de Laâyoune Sur un total de 12296 sardines examinées durant la période allant de janvier 1999 à décembre 2006 au niveau de la région de Laâyoune, 6060 sont des mâles et 6236 sont des femelles, ce qui équivaut à un taux de féminité de 50,71 % et un sex-ratio de 1,03 soit une prédominance légère au profit des femelles. La différence entre les deux sexes n’est pas significative (test χ² au seuil de 5 %). Le sex-ratio annuel comparé à un sex-ratio équilibré (un mâle pour une femelle) montre une différence significative en faveur des femelles pour les années 2001 et 2004 (test χ² au seuil de 5 %) tandis qu'en 2006, la situation s'inverse et les mâles prédominent. Pour les autres années, la différence entre les deux sexes n'est pas statistiquement significative (Tableau 5). Alors que sa variation en fonction des saisons montre une différence significative en faveur des femelles au printemps des années 1999, 2001 et 2004 ; en été 2003 et en automne 2005 (Tableau 6). Le sex-ratio devient au profit des mâles uniquement en hiver et en automne 2006. La proportion des femelles varie avec la taille. Elle est élevée aux classes de taille 10,5 et 11 cm, ensuite, elle diminue pour atteindre 55 % à 14,5 cm. A partir de 23 cm, elle s'élève pour atteindre 100 % aux grandes tailles situées entre 26,5 et 28 cm. Les mâles dominent pour les tailles intermédiaires situées entre 15 et 22,5 cm à l'exception des classes de taille 17,5, 20,5 et 21cm (Figure 10). Toutefois, une variabilité interannuelle de la proportion des femelles en fonction de la longueur totale est observée (Figure 13). 61 Tableau 3 : Fluctuation interannuelle du sex-ratio chez la sardine dans la zone d'Agadir Années 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Ind. indéterminés 33 4 2 N. d'individ. Femelles/Mâles ² calculé 430 589 571 1.22 1.21 1.07 4.102 5.516 0.632 447 617 565 422 705 1.12 1.11 0.96 0.94 0.93 1.40 2.22 0.21 0.46 1.03 Test S S NS NS NS NS NS NS Tableau 4 : Variations saisonnières du sex-ratio chez la sardine dans la zone d'Agadir Années 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Saisons Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Ind. indéterminés 1 21 11 4 2 N. d'individ. 89 112 112 117 120 143 161 165 172 133 137 129 187 52 54 154 149 147 152 169 151 153 104 157 150 110 Femelles/Mâles 1.28 1.43 0.96 1.25 0.64 1.51 1.40 1.39 0.72 0.99 1.45 1.43 0.95 0.93 1 1.52 0.99 1.45 1.03 1.11 0.94 0.87 1.12 0.99 0.63 0.80 ² calculé 1.36 3.57 0.04 1.44 5.63 5.88 4.53 4.42 4.56 0.01 4.56 4.10 0.13 0.08 0 6.65 0.01 4.96 0.03 0.48 0.12 0.59 0.26 0.00 7.71 1.31 Test NS NS NS NS S S S S S NS S S NS NS NS S NS S NS NS NS NS NS NS S NS 162 174 258 104 169 1.49 1.12 0.95 1.08 1.25 6.32 0.57 0.14 0.15 2.14 S NS NS NS NS S : différence significative ; NS : différence non significative entre les deux sexes. Test χ² 0,05 = 3,84. 62 Agadir, 2000 100 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) Agadir, 1999 50 0 13 14 15 16 17 18 19 100 50 0 13,5 15,5 50 0 13 15 17 19 0 50 19 0 13,5 15,5 50 16,5 19 20,5 17,5 19,5 Agadir, 2006 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) Agadir, 2005 14,5 17,5 50 21 100 0 12,5 16 100 0 17 14,5 Agadir, 2004 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) 50 13 Agadir, 2003 15 21,5 100 21 100 13 19,5 Agadir, 2002 100 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) Agadir, 2001 17,5 18,5 20,5 100 50 0 12 Longueur totale (cm) 14 16 18 20 Longueur totale (cm) Figure 12 : Variabilité inter-annuelle du taux de féminité en fonction de la longueur totale chez la non significative entre les deux sexes (test χ² 0,05 = 3,84). 63 C’est dans la zone de Laâyoune que nous trouvons les plus petits individus sexés et dans l’ensemble c’est le sexe femelle qui apparaît en premier comparativement au sexe mâle. Les plus petites sardines femelles (10 cm, n = 8) et mâles (10,5, n = 2) sont capturés dans la zone de Laâyoune durant notre période d’échantillonnage (de janvier 1999 à décembre 2006). Dans la région d’Agadir, les plus petites sardines mâles et femelles capturées ont une taille respectivement de 12,5 cm (n = 1) et 12 cm (n = 2) durant les années d'échantillonnage. Alors que dans la zone de Safi, les plus petits mâles et femelles capturés ont une taille identique de 14,5 cm (n = 1 pour les deux sexes). Nous avons également constaté que les tailles les plus élevées concernent la région de Laâyoune. L’évolution du sex-ratio comparable dans les régions d’Agadir et de Laâyoune et montre une dominance des mâles aux classes de taille intermédiaires et une dominance des femelles dans les tranches de petites et grandes tailles. Toutefois, la zone de Safi se distingue des autres zones par l’absence des petites tailles et par une augmentation du taux de féminité avec la longueur totale. Le sex-ratio varie beaucoup au cours des saisons. Une dominance des femelles est observée durant la période de reproduction et/ou durant la période estivale qui précède la période de reproduction dans la région d’Agadir et Laâyoune. Alors qu’au niveau de Safi, la supériorité numérique des femelles est observée presque durant toute l'année. 64 Tableau 5 : Variation interannuelle du sex-ratio chez la sardine dans la région de Laâyoune Années 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Ind. indéterminés 2 6 40 26 9 17 Mâles+Femelles 1508 1913 1220 930 1777 2245 1501 1202 Femelles/Mâles 1.09 0.98 1.12 1.00 1.00 1.09 1.09 0.84 ² calculé 2.89 0.15 4.02 0.00 0.01 4.19 2.99 8.66 Test NS NS S NS NS S NS S Tableau 6 : Fluctuatios saisonnières du sex-ratio chez la sardine dans la région de Laâyoune Années 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Saisons Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Hiver Pritemps Eté Automne Ind. indéterminés Mâles+Femelles Femelles/Mâles 338 1.15 420 1.22 2 340 0.95 410 1.04 407 1.00 400 0.93 6 587 0.99 519 1.00 290 1.04 320 1.32 360 1.14 250 0.97 210 0.89 270 1.13 200 0.87 250 1.07 270 0.94 2 455 0.85 27 453 1.24 11 599 0.98 1 629 1.01 15 647 1.19 4 406 1.16 6 563 1.03 339 0.90 380 1.18 9 452 1.06 330 1.26 239 0.77 4 336 0.85 9 301 1.08 4 326 0.72 S : différence significative ; NS : différence non significative entre les deux sexes. Test χ² 0,05 = 3,84. 65 ² calculé 1.70 4.20 0.19 0.16 0.00 0.49 0.02 0.00 0.12 6.05 1.60 0.06 0.69 0.95 0.98 0.26 0.24 3.01 5.30 0.08 0.01 4.68 2.22 0.14 0.85 2.69 0.43 4.38 4.02 2.33 0.40 8.94 Test NS S NS NS NS NS NS NS NS S NS NS NS NS NS NS NS NS S NS NS S NS NS NS NS NS S S NS NS S Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) Laâyoune, 1999 100 50 0 11,5 14,5 17,5 20,5 23,5 Laâyoune, 2000 100 50 0 10,5 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) Laâyoune, 2001 100 50 0 10,5 13,5 16,5 19,5 22,5 25,5 28,5 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) 16,5 19,5 22,5 25,5 50 0 13,5 16,5 Taux de féminité (%) Taux de féminité (%) 19,5 22,5 25,5 100 50 0 10,5 13,5 50 0 16 19 22 25 Longueur totale (cm) 16,5 19,5 22,5 25,5 Laâyoune, 2006 100 13 22,5 Laâyoune, 2002 Laâyoune, 2005 10 19,5 Laâyoune, 2004 50 13,5 16,5 100 Laâyoune, 2003 100 0 10,5 13,5 100 50 0 11 28 14 17 20 23 26 Longueur totale (cm) Figure 13 : Variation interannuelle du taux de féminité en fonction de la longueur totale de la sardine échantillonnée dans la zone de Laâyoune (de 1999 à 2006), ▲: différence significative, 0,05 = 3,84). 66 I. 3. Taille et âge à la première maturité sexuelle La connaissance de la taille de première maturité sexuelle est très utile dans la détermination de la taille minimale de capture. Zone de Safi Dans la région de Safi, la détermination de la taille de première maturité sexuelle des mâles et femelles n'a pas pu être faite. Toutes les sardines examinées sont de grandes tailles et se sont déjà reproduites au moins une fois. La taille de la plus petite sardine mature pour les deux sexes varie entre 14,5 et 16 cm selon les années d'échantillonnage (Tableau7). Zone d'Agadir Les tailles moyennes correspondantes au point L50 pour la période d'étude allant de février 1999 et décembre 2006, se situent à 14,1 cm et 14,4 cm respectivement pour les mâles et les femelles. Les deux sexes peuvent donc se reproduire au cours de leur première année de vie. Les femelles atteignent leur maturité à une taille légèrement supérieure à celle des mâles cependant, la différence est non significative (test d’ANOVA, p > 0,05). La proportion des deux sexes augmente avec la taille et la maturité massive (L 95) est atteinte respectivement chez les mâles et les femelles à 18 cm et à 19 cm. La différence de la L 95 étant non significative entre les deux sexes (test d’ANOVA, p > 0,05). Toutefois, ce résultat général varie d'une année à l'autre (Tableaux 8a et 8b et Figures 14, 15, 16, 17, 18 et 19). Les plus petits mâles et femelles matures de l’échantillon mesuraient 13 cm. Zone de Laâyoune Durant notre période d’étude, de janvier 1999 à décembre 2006, la moitie des mâles est mature à 15,4 cm et 50 % des femelles sont matures à 15,9 cm. La différence entre les deux sexes n’est pas significative (test d’ANOVA, p > 0,05). Les mâles et les femelles peuvent donc se reproduire durant leur première année de vie. La proportion des deux sexes augmente avec la taille et la maturité massive (L95) est atteinte respectivement chez les 67 mâles et les femelles à 20 cm et 20,5 cm. Cette différence de la L 95 entre les mâles et les femelles n’est pas significative (test d’ANOVA, p > 0,05). Le plus petit mâle mature de l’échantillon mesurait 11 cm et la plus petite femelle mature, 11,5 cm. Néanmoins, des fluctuations interannuelles de la L50 et L95 sont observées (Tableaux 9c et 9d et Figures 20, 21, 22, 23 24 et 25). Les L50 et L95 estimées dans la zone de Laâyoune diffèrent significativement de celles déterminées pour la sardine dans zone d'Agadir (test d'ANOVA, p < 0,05). Tableau 7 : Longueur totale du plus petit individu mature (Lp) observée dans la zone de Safi pour chaque année d’échantillonnage. Zone de Safi Mâles Années Femelles Lp (cm) 1999 - - 2000 15 15 2001 16 15,5 2002 15,5 15,5 2003 14,5 14,5 2004 16 16 2005 - - 2006 16 16 68 Tableau 8 : Fluctuation interannuelle de la taille à la première maturité sexuelle (L50) et de la maturité massive (L95) chez les sardines mâles et femelles de la zone d’Agadir (a et b). (a) Zone d’Agadir Mâles Années L50 (cm) L95 (cm) r² 1999 14,4 17,1 0,97 2000 15,5 18,1 0,99 2001 14,9 18,5 0,94 2002 14 18 0,95 2003 14,1 18,5 0,93 2004 13,9 19 0,98 2005 14,2 19 0,97 2006 14,5 18,9 0,96 1999-2006 14,1 18,5 0,94 (b) Zone d’Agadir Femelles Années L50 (cm) L95 (cm) r² 1999 14,8 19 0,97 2000 15,6 18,9 0,99 2001 15 19,2 0,94 2002 14,1 19 0,97 2003 14 18,5 0,98 2004 14,1 19,5 0,97 2005 14 18,5 0,98 2006 14,6 19 0,99 1999-2006 14,4 19 0,92 69 Tableau 9 : Variation interannuelle de la taille à la première maturité sexuelle (L50) et de la maturité massive (L95) chez les sardines mâles et femelles de la zone de Laâyoune (c et d). (c) Zone de Laâyoune Mâles Années L50 (cm) L95 (cm) r² 1999 15,7 19 0,97 2000 16 20,4 0,95 2001 15,5 21 0,91 2002 15,9 19,5 0,96 2003 15,4 20 0,96 2004 15,6 21 0,89 2005 15 19 0,97 2006 15,4 19 0,96 1999-2006 15,4 20 0, 95 (d) Zone de Laâyoune Femelles Années L50 (cm) L95 (cm) r² 1999 15,9 21 0,96 2000 16,4 20,5 0,95 2001 16 20 0,92 2002 16,1 19,6 0,94 2003 16,3 21,5 0,96 2004 15,8 21 0.88 2005 15,5 19,5 0,98 2006 15,5 18,5 0,97 1999-2006 15,9 20,5 0,96 70 proportion des matures Agadir, 1999 1 Mâles r² = 0,97 0,5 L50 = 14,4 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Proportion des matures Agadir, 2000 1 Mâles r² = 0,99 0,5 L50 = 15,5 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Proportion des matures Agadir, 2001 1 Mâles r² = 0,94 0,5 L50 = 14,9 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Longueur totale (cm) Figure 14 : Ajustement par une fonction logitique de la proportion des mâles matures en fonction de la taille (classe de taille de 1/2 cm inférieur). La longueur totale à laquelle 50% des mâles sont matures est figurée pour chaque année d'étude et pour la région d'Agadir. 71 Proportion des matures Agadir, 2002 1 Mâles r² = 0,95 0,5 L50 = 14,1 cm 0 10 12 14 16 18 20 22 Proportion des matures Agadir, 2003 1 Mâles r² = 0,93 0,5 L50 = 14,2 cm 0 Proportion des matures 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Agadir, 2004 1 Mâles r² = 0,98 0,5 L50 = 13,9 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 Longueur totale (cm) Figure 15: Ogive de maturité sexuelle des sardines mâles échantillonnés dans la région d'Agadir pour chaque année d'étude. 72 Proportion des matures Agadir, 2005 1 Mâles r² = 0,98 0,5 L50 = 14,2 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 Proportion des matures Agadir, 2006 1 Mâles r² = 0,96 0,5 L50 = 14,5 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Proportion des matures Agadir (1999-2006) 1 Mâles r² = 0,94 0,5 L50 = 14,1 cm 0 10 12 14 16 18 20 22 24 Longueur totale (cm) Figure 16 : Ogive de maturité sexuelle des sardines mâles de la région d'Agadir pour chaque année d'échantillonnage et pour l'ensemble des années échantillonnées. . 73 Agadir, 1999 Proportion des matures 1 Femelles r² = 0,97 0,5 L50 = 14,8 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 proportion des matures Agadir, 2000 1 Femelles r² = 0,99 0,5 L50 = 15,6 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Agadir, 2001 Proportion des matures 1 Femelles r² = 0,94 0,5 L50 = 15,1cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Longueur totale (cm) Figure 17 : Ajustement par une courbe logistique de la proportion des sardines femelles matures en fonction de la taille (classe de taille de 1/2 cm inférieur). La longueur totale à laquelle 50% des femelles sont matures est figurée pour chaque année d'étude et pour la zone d'Agadir. 74 Proportion des matures Agadir, 2002 1 Femelles r² = 0,97 0,5 L50 = 14,1 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Agadir, 2003 Proportion des matures 1 Femelles r² = 0,98 0,5 L50 = 14 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Proportion des matures Agadir, 2004 1 Femelles r² = 0,97 0,5 L50 = 14,1 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 Longueur totale (cm) Figure 18 : Ogive de maturité sexuelle des femelles capturées dans la région d'Agadir pour chaque année d'échantillonnage. 75 Proportion des matures Agadir, 2005 1 Femelles r² = 0,98 0,5 L50 = 14 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Agadir, 2006 Proportion des matures 1 Femelles r² = 0,99 0,5 L50 = 14,6 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Proportion des matures Agadir (1999-2006) 1 Femelles r² = 0,92 0,5 L50 = 14,4 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Longueur totale (cm) Figure 19 : Ogive de maturité sexuelle des sardines femelles de la zone d'Agadir pour chaque année d'étude et pour l'ensemble des années échantillonnées. 76 Laâyoune, 1999 Proportion des matures 1 Mâles r² = 0,97 0,5 L50 = 15,7cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Lâayoune, 2000 Portion des matures 1 Mâles r² = 0,95 0,5 L50 = 16,1 cm 0 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Laâyoune, 2001 Proportion des matures 1 Mâles r² = 0,91 0,5 L50 = 15,5 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Longueur totale (cm) Figure 20 : Ajustement par une fonction logistique de la proportion des mâles matures en fonction de la taille (classe de taille de 1/2 cm inférieur). La longueur total à laquelle 50% des mâles sont matures est figurée pour chaque année d'étude et pour la zone de Laâyoune. 77 Proportion des matures Laâyoune,2002 1 Mâles r² = 0,96 0,5 L50 = 16,5 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 Proportion des matures Laâyoune, 2003 1 Mâles r² = 0,96 0,5 L50 = 15,4 cm 0 10 12 14 16 18 20 22 24 Proportion des matures Laâyoune (2004) 1 Mâles r² = 0,89 0,5 L50 = 15,6 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Longueur totale (cm) Figure 21 : Ogive de maturité sexuelle chez les sardines mâles de la zone de Laâyoune pour chaque année d'échantillonnage. 78 Laâyoune (2005) Proportion des matures 1 Mâles r² = 0,97 0,5 L50 = 15 cm 0 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 Laâyoune (2006) Proportion des matures 1 Mâles r² = 0,96 0,5 L50 = 15,4 cm 0 10 12 14 16 18 20 22 24 26 Laâyoune (1999-2006) Proportion des matures 1 Mâles r² = 0,95 0,5 L50 = 15,4 cm 0 9,5 11,5 13,5 15,5 17,5 19,5 21,5 23,5 25,5 27,5 Longueur totale (cm) Figure 22 : Ogive de maturité sexuelle chez les sardines mâles de la zone de Laâyoune pour chaque année d'étude et pour l'ensemble des années échantillonnées . 79 Proportion des matures Laâyoune, 1999 1 Femelles r² = 0,96 0,5 L50 = 15,9 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Proportion des matures Laâyoune, 2000 1 Femelles r² = 0,95 0,5 L50 = 16,4 cm 0 10 12 14 16 18 20 22 24 26 Proportion des matures Laâyoune, 2001 1 Femelles r² = 0,92 0,5 L50 = 16 cm 0 10 12 14 16 18 20 22 24 26 Longueur totale (cm) Figure 23 : Ajustement par une fonction logistique de la proportin des sardines femlles en fonction de la taille (classe de taille de 1/2 cm inférieur). La longueur totale à laquelle 50% des femelles sont matures est figurée pour chaque année d'échantillonnage. 80 Proportion des matures Laâyoune, 2002 1 Femelles r² = 0,96 0,5 L50 = 16,1 cm 0 10 12 14 16 18 20 22 24 26 Proportion des matures Laâyoune, 2003 1 Femelles r² = 0,96 0,5 L50 = 16,3 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Proportion des matures Laâyoune, 2004 1 Femelles r² = 0,87 0,5 L50 = 15,8 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Longueur totale ( cm) Figure 24: Ogive de maturité sexuelle pour chaque année d'échantillonnage des sardines femelles capturées dans la zone de Laâyoune. 81 Proportion des matures Laâyoune, 2005 1 Femelles r² = 0,98 0,5 L50 = 15,5 cm 0 11,5 13,5 15,5 17,5 19,5 21,5 23,5 25,5 27,5 Proportion des matures Laâyoune, 2006 1 Femelles r² = 0,97 0,5 L50 = 15,5 cm 0 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 Proportion des matures Laâyoune (1999-2006) 1 Femelles r² = 0,95 0,5 L50 = 15,9 cm 0 10 12 14 16 18 20 22 24 Longueur totale (cm) 26 28 Figure 25 : Ogive de maturité sexuelle des sardines femelles de la zone de Laâyoune pour chaque année d'étude et pour l'ensemble des années échantillonnées. 82 I. 4. Période de reproduction Pour déterminer avec précision la période de ponte d'une espèce de poisson donnée, il est nécessaire d'employer plusieurs méthodes. Dans le cadre de cette étude, deux types de données ont été utilisés : Variations mensuelles de la fréquence des stades de maturité sexuelle. Evolution des moyennes mensuelles du rapport gonado-somatique (RGS). I. 4. 1. Evolution mensuelle de la fréquence des stades de maturité sexuelle L’évolution mensuelle des fréquences des stades de maturité sexuelle des sardines mâles et femelles a été suivie durant la période allant de mai 1999 à décembre 2006 pour la zone de Safi, de février 1999 à décembre 2006 pour celle d’Agadir et de janvier 1999 à décembre 2006 pour la région de Laâyoune. Cependant, en raison du nombre très réduit des mâles de la région de Safi au cours de plusieurs mois d'échantillonnage, l'étude qualitative des stades de maturité sexuelle n'a pas été possible pour chaque année d’étude. Zone de Safi La répartition mensuelle des cinq stades macroscopiques de maturité sexuelle chez les femelles durant les années d’échantillonnage a montré que (Figure 26) : - Les femelles au stade 4 (ponte) sont abondantes en novembre 1999 ; de janvier à avril 2000 et de novembre à décembre 2000 ; de janvier à mars 2001 et de novembre à décembre 2001 ; de janvier jusqu’au mois d’avril 2002 ; de janvier à mars 2003 et de novembre à décembre 2003 ; de janvier à mars 2004 et de novembre à décembre 2004 ; de novembre à décembre 2005 ; de janvier à mai 2006 et de novembre à décembre 2006. Alors que les femelles immatures (stades 1 et 2) ou au repos (stade 2) sont fortement représentées de mai à septembre 1999 ; de juin à septembre 2000 ; de mai à octobre 2001 ; de mai à novembre 2002, en avril 2003 et de juin à septembre 2003 ; de mai à octobre 2004 et d’août à septembre 2005 et de juin à septembre 2006. Quant, aux femelles en début de maturation (stade 3) et en post-ponte (stade 5) sont moins nombreuses dans nos prélèvements et leur fréquence la plus importante est observée respectivement en décembre 2002 (66 %) et avril 2004 (63 %). 83 Femelles (safi, 2000) 100% 100% 80% 80% Fréquence Fréquence Femelles (safi, 1999) 60% 40% 20% 60% 40% 20% 0% J Mar Mai Ju Sep 0% N J Mar 100% 100% 80% 80% 60% 40% 20% 40% 20% Mar Mai Ju Sep N J Mar Mai Femelles (Safi, 2003) Ju Sep N Femelles (Safi, 2004) 100% 100% 80% 80% Fréquence Fréquence N 0% J 60% 40% 20% 60% 40% 20% 0% 0% J Mar Mai Ju Sep N J Mar Mai Femelles (safi, 2005) Ju Sep N Femelles (Safi, 2006) 100% 100% Fréquence 80% Fréquence Sep 60% 0% 60% 40% 20% 80% 60% 40% 20% 0% 0% J stade 1 Ju Femelles (Safi, 2002) Fréquence Fréquence Femelles (Safi, 2001) Mai Mar stade 2 Mai stade 3 Ju Sep stade 4 N J stade 5 Stade 1 Mar Mai Stade 2 Stade 3 Ju Sep Stade 4 N Stade 5 Figure 26: Evolution mensuelle des fréquences des stades macroscopiques de la maturité sexuelle des sardines femelles capturées dans la zone de Safi entre mai 1999 et décembre 2006. 84 Zone d’Agadir L’examen macroscopique des testicules et des ovaires a montré que l’évolution mensuelle des stades de maturité sexuelle s'effectue de la manière suivante (Figure 27 et 28) : - Les sardines mâles en post-émission (stade 5) font défaut dans nos prélèvements. Ces individus se trouvent probablement dans des endroits non fréquentés par les senneurs ou bien ils sont non capturables. - Les mâles au stade 4 (émission) sont dominants en février-mars 1999, en juin 1999 et de novembre à décembre 1999 ; de janvier jusqu’au mois d’avril 2000 et de novembre à décembre 2000 ; en janvier 2001 et de novembre à décembre 2001 ; de janvier à mars 2002 et de novembre à décembre 2002 ; en janvier-février 2003, en mai 2003 et d’octobre à décembre 2003 ; de janvier à mars 2004 et de novembre à décembre 2004 ; de janvier à mai 2005 et d’octobre à décembre 2005 ; de janvier à mai 2006 et de septembre à décembre 2006 (Figure 27). - Les mâles en début de maturations (stade 3) sont moins nombreux dans les captures et leur fréquence est importante en septembre 2000 (40 %) et en avril 2003 (47%). - Les mâles immatures (stade 1 et 2) ou au repos (stade 2) sont présents durant notre période d’échantillonnage mais majoritairement durant la saison estivale de chaque année où leur fréquence atteint un pourcentage élevé. - Les femelles en post-ponte (stade 5) apparaissent uniquement dans les échantillons de 2000, 2004 et 2006 avec des fréquences faibles qui varient entre 3% (décembre 2006) et 16 % (mars-avril 2004 et février 2006). - Les femelles en ponte (stade 4) sont plus abondantes en février 1999, en mai-juin 1999 et en novembre-décembre 1999 ; de janvier jusqu’au mois d’avril 2000 et de novembre à décembre 2000 ; en janvier-février 2001 et en novembre-décembre 2001 ; de janvier à mars 2002 et en novembre-décembre 2002 ; en janvier-février 2003 et d’octobre à décembre 2003 ; de janvier jusqu'à mars 2004 et d’octobre à décembre 2004 ; de janvier jusqu’à mai 2005 et de novembre à décembre 2005 ; en janvier-février 2006, en avril 2006 et de septembre jusqu’à décembre 2006 (Figure 28). 85 Mâles (Agadir, 2000) Mâles (Agadir, 1999) 80% Fréquence 100% 80% Fréquence 100% 60% 40% 20% 0% J Mar Mai Ju Sep 60% 40% 20% 0% N J 100% 100% 80% 80% 60% 40% 20% J Mar Mai Ju Sep 40% 20% J N 100% 80% 80% 60% 40% 20% 0% J Mar Mai Ju Sep Mar Mai Ju Sep N Mâles (Agadir, 2004) 100% Fréquence Fréquence N 60% Mâles (Agadir, 2003) 60% 40% 20% 0% N J Mâles (Agadir, 2005) Mar Mai Ju Sep N Mâles (Agadir, 2006) 100% 100% 80% Fréquence Fréquence Sep 0% 0% 60% 40% 20% 0% J Stade 1 Ju Mâles (Agadir, 2002) Fréquence Fréquence Mâles (Agadir, 2001) Mar Mai Mar Mai Stade 2 Stade 3 80% 60% 40% 20% 0% N J Stade 4 Stade 1 Mar Mai Stade 2 Ju Sep Stade 3 N Stade 4 Figure 27 : Evolution mensuelles des fréquences des stades macroscopiques de la maturité sexuelle chez les sardines mâles capturées dans la zone d'Agadir durant la période allant de février 1999 à décembre 2006. 86 Femelles (Agadir, 2000) Femelles (Agadir, 1999) 100% Fréquence Fréquence 100% 80% 60% 40% 80% 60% 40% 20% 20% 0% 0% J Mar Mai Ju Sep J N Fréquence 80% 60% 40% 20% N 60% 40% 20% 0% J Mar Mai Ju Sep J N Mar Femelles (Agadir, 2003) 80% 80% Fréquence 100% 60% 40% 20% Mar Mai Ju Sep Ju Sep N 60% 40% 20% 0% J Mai Femelles (Agadir, 2004) 100% Fréquence Sep 80% 0% 0% N J Mar Mai Ju Sep N Femelles (Agadir, 2006) Femelles (Agadir, 2005) 100% 100% 80% 80% Fréquence Fréquence Ju 100% 100% 60% 40% 20% 0% 60% 40% 20% 0% J Stade 1 Mai Femelles (Agadir, 2002) Femelles (Agadir, 2001) Fréquence Mar Mar Stade 2 Mai N Stade 3 J Stade 1 Stade 4 Mar Stade 2 Mai Stade 3 Ju Sep Stade 4 N Stade 5 Figure 28 : Evolution mensuelle des fréquences des stades macroscopuiques de la maturité sexuelle chez les sardines femelles capturées dans la zone d'Agadir durant la période allant de février 1999 à décembre 2006. 87 - Les femelles en début de maturation (stade 3) sont moins nombreuses dans les captures et leur fréquence fluctue ente 4 % (en juillet 2000) et 38 % (en mars 2006). - Les femelles immatures (stade 1 et 2) ou au repos (stade 2) sont rencontrées dans tous les échantillons et leur fréquence est importante durant la saison estivale puis leur nombre régresse vers la fin de chaque année. Zone de Laâyoune Chez les mâles, l’évolution au cours de 8 cycles annuels des fréquences des stades de maturité sexuelle a été suivie mensuellement (Figure 29) : - Les mâles en post-émission (stade 5) sont principalement capturés en juillet 2000 ; en août 2002 ; en mars et juillet 2003 et en août 2006. - Les mâles au stade 4 (émission) sont présents durant toutes les années sauf aux mois d’août 1999 et 2003 et de juin jusqu’à août 2005. Cependant, ils prédominent durant les mois suivants : de janvier à juillet 1999 et de septembre jusqu'à décembre 1999 ; de janvier à juin 2000 et d’octobre à décembre 2000 ; de janvier à février 2001 et d’octobre à décembre 2001 ; de janvier à février 2002, de mai à juillet 2002 et de septembre à décembre 2002 ; de janvier à février 2003, d’avril à juin 2003 et d’octobre à décembre 2003 ; de janvier à mars 2004 et d’octobre à décembre 2004 ; de janvier à mai 2005 et d’octobre à décembre 2005 ; de janvier à juin 2006 et de septembre jusqu'à décembre 2006. - Les mâles en début de maturation (stade 3) sont faiblement représentés dans les captures, leur fréquence la plus élevée est observée en mars 2001 (38 %). - Les mâles immatures (stade 1 et 2) ou au repos (stade 2) sont présents presque durant toutes les années notamment au cours de la période estivale de chaque année hormis l’année 2002, où ils sont abondants durant le printemps (mars-avril). - Les différents stades de maturité sexuelle des femelles sont répartis au cours de 8 cycles annuels de la manière suivante (Figure 30) : - Les femelles en pontes (stade 4) sont capturées durant toutes les années d’échantillonnage. La période de ponte de la sardine est donc étalée sur toute l’année au niveau de la zone de Laâyoune mais avec des fluctuations saisonnières et interannuelles. 88 Mâles (Laâyoune, 2000) Mâles (Laâyoune, 1999) 80% 80% Fréquence 100% Fréquence 100% 60% 40% 20% 60% 40% 20% 0% 0% J Mar Mai Ju S J N 100% 100% 80% 80% 60% 40% 20% J Mar Mai Ju Sep N 40% 20% J N Mar Mai 100% 100% 80% 80% 60% 40% 20% 0% J Mar Mai Ju Sep 20% 0% N J 80% Fréquence 80% 60% 40% 20% 0% Stade 2 Stade 3 Ju Sep Stade 4 Mar Mai Ju Sep N Mâles (Laâyoune, 2006) 100% Mai N 40% 100% Mar Sep 60% Mâles (Laâyoune, 2005) J Ju Mâles (Laâyoune, 2004) Fréquence Fréquence Sep 60% Mâles (Laâyoune, 2003) Fréquence Ju 0% 0% Stade 1 Mai Mâles (Laâyoune, 2002) Fréquence Fréquence Mâles (Laâyoune, 2001) Mar 60% 40% 20% 0% N J Stade 5 Stade 1 Mar Stade 2 Mai Stade 3 Ju Sep Stade 4 N Stade 5 Figure 29 : Evolution mensuelle des fréquences des stades macroscopiques de maturité sexuelle chez les sardines mâles capturés dans la zone de Laâyoune au cours de la période, de janvier 1999 à décembre2006. 89 Femelles (Laâyoune, 2000) Femelles (Laâyoune, 1999) Fréquence Fréquence 100% 80% 60% 40% 20% 100% 80% 60% 40% 20% 0% J Mar Mai Ju Sep N 0% J Mar Mai Ju S N Femelles (Laâyoune, 2002) 100% 100% 80% 80% Fréquence Fréquence Femelles (Laâyoune, 2001) 60% 40% 20% 60% 40% 20% 0% 0% J Mar Mai Ju Sep J N 100% 80% 80% Fréquence Fréquence 100% 60% Ju Sep N 40% 20% 60% 40% 20% 0% 0% J Mar Mai Ju Sep J N Femelles (Laâyoune, 2005) 100% 80% 80% 60% 40% 20% 0% J Mar Stade 2 Mai Stade 3 Ju Sep Stade 4 Mar Mai Ju Sep N Femelles (Laâyoune, 2006) 100% Fréquence Fréquence Mai Femelles (Laâyoune, 2004) Femelles (Laâyoune, 2003) Stade 1 Mar 60% 40% 20% 0% N J Stade 5 Stade 1 Mar Stade 2 Mai Stade 3 Ju Sep Stade 4 N Stade 5 Figure 30 : Evolution mensuelles des fréquences des stades macroscopiques de la maturité sexuelle chez les sardines femelles capturées dans la région de Laâyoune durant la période, de janvier 1999 à décembre 2006. 90 - Les femelles en ponte (stade 4) sont plus nombreuses durant les mois suivants : en janvierfévrier 1999, en mai-juin 1999 et de septembre à décembre 1999 ; de janvier à juin 2000 et d’octobre à décembre 2000 ; en janvier-février 2001, mai et d’octobre à décembre 2001 ; en janvier-février 2002 et de septembre à décembre 2002 ; de janvier jusqu'à juin 2003 et de novembre à décembre 2003 ; de janvier à juin 2004 et d’octobre à décembre 2004 ; de janvier à mai 2005 et de septembre à décembre 2005 ; de janvier à juin 2006 et de septembre jusqu’à décembre 2006. - Les femelles en post-ponte (stade 5) apparaissent presque dans tous les échantillons mais elles sont plus fréquentes en juillet 2000 (45 %) ; en août 2002(49 %) ; en juin 2005 (60 %) et en août 2006 (53 %). - Les femelles en début de maturation (stade 3) se présentent en quantité faible dans les captures, leur fréquence est importante en août 2005 (46 %) et juillet 2006 (51 %). - Les femelles immatures (stade 1 et 2) ou au repos (stade 2) sont surtout abondantes au cours de la période estivale de chaque année à l’exception de l’année 2002, où elles sont nombreuses durant le printemps (mars-avril). I. 4. 2. Rapport gonado-somatique (RGS) 1. Evolution mensuelle du rapport gonado-somatique moyen La courbe d’évolution du RGS moyen traduit le cycle de reproduction de l’espèce : Sa partie ascendante correspond à la phase de maturation des gonades et où les valeurs du RGS sont croissantes ; celle descendante correspond à la phase d’émission des produits sexuels : c’est la période de reproduction et où les valeurs du RGS sont décroissantes ; le repos sexuel : partie où les valeurs du RGS sont basses. Le rapport gonado-somatique moyen des sardines mâles et femelles varie d’un mois à un autre et son évolution durant huit années consécutives montre que sa variation n’a pas la même allure d’une année à l’autre et ceci quelle que soit la région considérée. Toutefois, les courbes d’évolution mensuelle du RGS moyen chez les mâles au niveau de la région de Safi, n’ont pas été représentées pour chaque année en raison du nombre réduit des mâles durant plusieurs mois d'échantillonnage. 91 Zone de Safi Le RGS moyen, moyenne de huit années consécutives des mâles et des femelles évolue parallèlement. Cependant, les RGS moyens des mâles présentent des valeurs relativement plus élevées que celles des femelles (Figures 31). L’étude comparée de l’évolution du rapport gonado-somatique chez les mâles et les femelles a montré que la différence est significative (test d’ANOVA : F= 466,12, p < 0,05). Safi 9 Mâles 8 Femelles RGS moy. (%) 7 6 5 4 3 2 1 0 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Mois Figure 31 : Evolution mensuelle comparée du rapport gonado-somatique moyen (RGS) (toutes années confondues) des mâles et des femelles dans la région de Safi, (les barres verticale indiquent l'intervalle de confiance à 95 %). Les valeurs maximales de RGS moyen chez les femelles sont observées en janvier 2000 (6,32 %) et avril 2000 (5,35 %) ; en janvier 2001 (4,94 %), mars 2001 (3,25 %) et décembre 2001(5,38 %); janvier 2002 (5,52 %) ; février (5,35 %) et mai 2003 (3,02 %) ; en janvier 2004 (3,39 %) et mars 2004 (3,24 %); décembre 2004 (4,91 %) ; janvier 2006 (6,91), mai (3,94 %) et décembre 2006 (6,91). Alors que les valeurs minimales du RGS moyen proches de celles du repos sexuel sont observées entre juin et septembre 1999 et 2000 ; de mai à septembre 2001 ; en mai 2002 et de juillet à novembre 2002 ; entre juillet 92 et octobre 2003 ; en mai 2004 et de juillet à octobre 2004 ; de juillet à septembre 2005 et de juin à septembre 2006 (Figure 32). Les variations interindividuelles de RGS des mâles sont élevées entre janvier et mai et de novembre à décembre. Le rapport gonado-somatique peut varier de 1,07 % à 14,80 % en janvier. La même chose a été observée chez les femelles et les écarts de RGS individuel atteignent 11,43 % en janvier (Annexe 5). Le suivi mensuel des RGS moyens et des fréquences des stades de maturité sexuelle chez les femelles a montré que : - La maturation des gonades peut débuter entre septembre et octobre ou plus tard entre octobre et novembre suivant l’année considérée. - La sardine peut se reproduire en moyenne entre janvier et mai avec un premier pic de ponte maximale en janvier-février ou février-mars et un deuxième pic de ponte qui se déplace entre mars et mai selon les années. - La ponte peut être précoce et commence en janvier ou tardives et commence en février selon l’année d’échantillonnage. La saison de ponte peut durer trois à quatre mois suivant l’année d’étude. - La période de repos sexuel se place entre mai et novembre. Elle peut durer entre quatre à six mois selon l’année considérée. - La forte disparité entre les valeurs du RGS individuel témoigne d’un développement sexuel asynchrone entre les individus de la population. C'est-à-dire qu’à la même époque coexistent des individus en maturation, d’autres en phase de reproduction alors que certains sont déjà en phase de récupération. Zone d’Agadir Les RGS moyens des mâles et des femelles évoluent de la même façon durant notre période d’étude. Néanmoins, les RGS moyens des mâles se maintiennent à des valeurs plus élevées que celles des femelles (Figure 33). La comparaison du rapport gonado-somatique entre les deux sexes a montré des différences significatives (test d’ANOVA : F = 76,52, p < 0,05). 93 Safi (de mai 1999 à décembre 2001) RGS moy. (%) 12 Femelles 10 8 6 4 2 J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D 0 1999 2000 2001 Safi (de janvier 2002 à décembre 2004) RGS moy. (%) 12 Femelles 10 8 6 4 2 J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D 0 2002 2003 2004 Safi (de juillet 2005 à décembre 2006) RGS moy. (%) 12 Femelles 10 8 6 4 2 2005 D N Oc Sep A Ju Jn Mai Av Mar Fé J D N Oc A Sep Ju Jn Mai Av Fé Mar J 0 2006 Figure 32 : Evolution mensuelle du rapport gonado-somatique moyen des sardines femelles de la zone de Safi, de mai 1999 à décembre 2006. (Les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95 %). 94 Les pics de RGS moyen des mâles et des femelles se produisent en février 1999 (mâles : 5,42 % et femelles : 4,61 %) ; en janvier 2000 (mâles : 7,03 % et femelles : 6,82 %) et avril 2000 (mâles : 4,35 % et femelles : 4,70 %) ; janvier 2001 (mâles : 6,15 % et femelles : 4,93 %) et décembre 2001(mâles : 5,25 % et femelles : 5,38 %) ; en février 2002 (mâles : 5,70 % et femelles : 5,45 %) ; en janvier 2003 (mâles : 7,31 % et femelles : 4,87 %) ; en janvier 2004 (mâles : 8,07 % et femelles : 6,23 %), en mars 2004 (mâles : 7,25 % et femelles : 6,19 %) et décembre 2004 (mâles : 8,06 % et femelles : 5,36 %) ; février 2005 (mâles : 8,71 % et femelles : 7,32 %)et avril 2005 (mâles : 6,11 % et femelles : 4,72 %) ; en janvier 2006 (mâles : 9,40 % et femelles : 6,64 %), avril 2006 (mâles : 4,94 % et femelles : 4,70 %) et décembre 2006 (mâles : 7,84 % et femelles : 5,65 %).Les RGS moyens des deux sexes se maintiennent à des faibles valeurs proches de celles du repos sexuel entre juillet et août 1999 ; juin et septembre 2000 ; en juin 2001 et d’août à septembre 2001 ; de septembre à octobre 2002 ; de juillet à septembre 2003 de juin jusqu’à août 2004. De fortes variations interindividuelles des RGS ont été observées chez les deux sexes notamment de janvier à mai et de novembre à décembre. Le rapport gonadosomatique peut varier en janvier de 0,69 à 15,85 % chez les mâles et de 0,10 % à 13 % chez les femelles (Annexe 6). L’étude combinée des RGS moyens et des fréquences des stades de maturité sexuelle chez les deux sexes a montré que : - Les différentes étapes du cycle sexuel sont synchrones chez les deux sexes. Néanmoins, les valeurs du RGS moyen enregistrées chez les mâles sont plus élevées que celles des femelles. - La maturation des gonades peut commencer entre septembre et octobre de chaque année.La durée de la phase de maturation est d’environ trois à quatre mois selon les années. - La période de reproduction moyenne se situe entre janvier et juin et peut se prolonger jusqu’au mois de juillet (cas de l’année 2001 et 2006). La ponte est maximale en janvierfévrier ou en février-mars selon l’année considérée. Des pics de pontes secondaires peuvent 95 Agadir (de février 1999 à décembre 2001) RGS moy. (%) 12 Mâles 10 Femelles 8 6 4 2 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D 0 1999 2000 2001 Agadir (de janvier 2002 à décembre 2004) RGS moy. (%) 12 Mâles 10 Femelles 8 6 4 2 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D 0 2002 2003 2004 Agadir (de janvier 2005 à décembre 2006) RGS moy. (%) 12 Mâles 10 Femelles 8 6 4 2 2005 D N O S A Ju Jn Mai Av F Mar J D N S O A Ju Jn Av Mai Mar J F 0 2006 Figure 33 : Evolution mensuelle du rapport gonado-somatique moyen des sardines mâles et femelles de la zone d'Agadir, de février 1999 à décembre 2006, (Les barres verticale indiquent l'intervalle de confiance à 95 %). 96 être observées en juin 1999 ; en avril 2000 et 2003 ; en mai et juillet 2001 ; en mai 2004 et en avril 2006. La reproduction peut être précoce et commence en janvier ou tardive et commence en février. - La phase de repos sexuel se situe entre juin et septembre. Sa durée peut varier entre un et quatre mois selon l’année d’étude. - Le développement des gondes n’étant pas synchrone pour l’ensemble des individus de la population : des individus à différents stades de développement sexuel et avec des RGS différents, se côtoient à la même époque. Zone de Laâyoune La superposition des évolutions du RGS moyen des mâles et des femelles a montré que les deux courbes ont le même profile. Toutefois, les valeurs de RGS moyen observées chez les mâles sont plus élevées que celles des femelles durant huit cycles annuels (Figure 34). L’étude comparée de l’évolution du rapport gonado-somatique chez les mâles et les femelles a montré qu’il existe des différences significatives (test d’ANOVA : F = 435,80, p < 0,05). Les valeurs de RGS moyen des deux sexes sont maximales en janvier 1999 (mâles : 4,50 % et femelles : 3,02 %), en mai 1999 (mâles : 3,84 % et femelles : 3,56 %) ; entre janvier 2000 (mâles : 3,84 % et femelles : 3,56 %) et février 2000 (mâles : 6,42 % et femelles : 4,68 %) et en juin 2000 (mâles : 4,86 % et femelles : 4,06 %); en décembre 2000 (mâles : 7,08 % et femelles : 5,08 %) ; en mai 2001 (mâles : 3,65 % et femelles : 2,71 %) et novembre 2001 (mâles : 4,06 % et femelles : 3,42 %) ; en janvier 2002 (mâles : 5,82 % et femelles : 4,13 %) et en mai 2002 (mâles : 4,11 % et femelles : 2,58 %) ; entre novembre 2002 (mâles : 6,88 % et femelles : 5,08 %) et février 2003 (mâles : 6,36 % et femelles : 4,41 %), en mai 2003 (mâles : 5,77 % et femelles : 4,39 %) et entre décembre 2003 (mâles : 6,53 % et femelles : 4,97 %) 2004 et février 2004 (mâles : 5,83 % et femelles : 4,58 %) ; en janvier 2005 (mâles : 7,59 % et femelles : 4,85 %) ; en janvier 2006 (mâles : 7,60 % et femelles : 4,48 %) , en mars (mâles : 5,66 % et femelles : 4,13 %), mai (mâles : 5,13 % et femelles : 3,26 %) et en décembre 2006 (mâles : 6,90 % et femelles : 4,49 %). Elles deviennent minimales en août des années 1999, 2000 et 2003 ; de juin jusqu’à août 2001 et 2005 ; en avril 2002 ; en septembre 2004 et en juillet 2006. 97 Laâyoune (de janvier 1999 à décembre 2001) 12 Mâles RGS (%) 10 Femelles 8 6 4 2 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D 0 1999 2000 2001 Laâyoune (de janvier 2002 à décembre 2004) 12 Mâles RGS (%) 10 Femelles 8 6 4 2 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D 0 2002 2003 2004 Laâyoune (de janvier 2005 à décembre 2006) 12 Mâles RGS (%) 10 Femelles 8 6 4 2 2005 D N S O A Ju Jn Av Mai Mar J F D N O S A Ju Jn Mai Av Mar F J 0 2006 Figure 34 : Evolution mensuelle du rapport gonado-somatique moyen des sardines mâles et femelles de la région de Laâyoune, de janvier 1999 à décembre 2006, (Les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95 %). 98 Les RGS individuels chez les deux sexes montrent de fortes variations durant toute l’année, les plus grands écarts ont été observés de janvier à mars et entre octobre et décembre. En janvier, les RGS individuels s’échelonnent de 0,04 à 13,99 % chez les mâles et de 0,15 % à 11,88 % chez les femelles (Annexe 7). L’évolution mensuelle du RGS moyen et le résultat de l’étude qualitative des stades de maturité sexuelle chez les mâles et les femelles ont mis en évidence : - L’activité sexuelle (maturation et émission) des mâles se déclenchent en même temps que celle des femelles. Cependant, les valeurs rencontrées chez les mâles sont plus élevées que celles des femelles. - La maturation des gonades peut débuter entre août et septembre de chaque année. Elle peut durer trois à cinq mois environ selon les années. - La sardine se reproduit de manière inégale d'une année à l'autre mais sa période de reproduction moyenne peut être étalée sur toute l’année (des individus au stade 4 ou 5 sont présents dans l’ensemble des prélèvements effectués) avec une saison de reproduction maximale entre novembre et février. Les pontes secondaires, quand il existe, peuvent s’effectuer précocement au mois de mai (cas des années 1999, 2001, 2002, 2003, 2004) ou tardivement au mois de juin (cas de l’année 2000). En 2006, deux pics de pontes secondaires sont observés : un premier au mois de mars et un second au mois de mai. Les pontes peuvent être précoces et commencent en novembre ou tardives et commencent en décembre ou encore en janvier suivant les années. - La grande variabilité individuelle de RGS pour le même mois traduisant le grand décalage entre les individus de la population dans leur maturation et émission. Les individus présentent des indices de maturité (RGS) différents. Certains ont des valeurs faibles identiques à celles observées lors du repos sexuel, d’autres des valeurs plus élevées qui traduisent la maturation. 2. Etude comparée du rapport gonado-somatique moyen entre les différentes zones L’étude comparée du rapport gonado-somatique moyen entre les différentes régions a montré qu’il existe des différences significatives (test d’ANOVA, p < 0,05). 99 La comparaison des courbes d’évolution mensuelle de RGS moyen, moyenne de huit années consécutives des femelles (puisque les mâles présentent un schéma évolutif identique à celui des femelles dans toutes les régions) entre les différentes zones a montré que (Figure 35) : - Les valeurs de RGS moyen observées entre janvier et avril et en décembre dans la zone d’Agadir, sont plus élevées que celles rencontrées dans les autres zones. Tandis que, des valeurs intermédiaires sont observées dans la zone de Safi. Entre mai et novembre, les valeurs de RGS moyen au niveau de Laâyoune sont plus élevées que celles rencontrées dans les autres régions. La courbe de RGS moyen d’Agadir occupe une position intermédiaire durant cette période. Femelles (1999-2006) 7 Safi 6 RGS moy. (%) Agadir 5 Laâyoune 4 3 2 1 0 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Mois Figure 35 : Evolution mensuelle comparée du rapport gonado-somatique moyen (toute années confondues) des sardines femelles de la région de Safi, d'Agadir et de Laâyoune (les barres verticales indiquent l'intervalle de cofiance à 95%). - La maturation des gonades peut commencer entre août et septembre pour la zone de Laâyoune et entre septembre et octobre pour celle de Safi et d’Agadir. - La période de reproduction moyenne se situe entre janvier et mai pour la zone de Safi et peut se prolonger jusqu’au mois de juillet pour la zone d’Agadir. Alors que, dans la région 100 de Laâyoune, la saison de reproduction moyenne est étalée sur toute l’année. La ponte est maximale entre janvier et février dans toutes les régions. - La décroissance de RGS au cours de l’année au niveau de la région de Laâyoune est moins rapide que celle des autres régions (Figure 35). - La période de repos sexuel est plus étendue au niveau de la région de Safi et se situe entre juin et septembre alors que dans celle d’Agadir elle se place entre les mois d’août et septembre. 3. Variation interannuelle du rapport gonado-somatique moyen Une variabilité interannuelle du rapport gonado-somatique moyen a été observée dans l’ensemble des zones : Safi, Agadir et Laâyoune mais qui est en moyenne inférieure à sa variabilité mensuelle. Cette variabilité annuelle du RGS moyen diffère d’une région à l’autre et ne montre aucune tendance visible durant notre période d’étude. Zone de Safi Les variations interannuelles du rapport gonado-somatique moyen n’ont pas été étudiées chez les mâles capturés au niveau de la région de Safi en raison du nombre réduit de ces derniers durant plusieurs mois d’échantillonnage. Chez les femelles, le rapport gonado-somatique moyen montre une variabilité interannuelle significative (test d’ANOVA, p < 0,05). Il se maintient à une valeur minimale au cours de l’année 1999 et à des valeurs élevées en 2000 et 2006. Alors que, des valeurs intermédiaires du RGS moyen sont observées entre 2001 et 2005 (Annexe 8). Zone d’Agadir Les variations interannuelles du rapport gonado-somatique moyen présentent un schéma évolutif identique chez les deux sexes. Cependant, chez les mâles les valeurs du RGS moyen sont plus élevées que celles rencontrées chez les femelles. Les différences interannuelles du RGS moyen sont significatives chez les deux sexes (Annexes 9 et 10). Les RGS moyens présentent une évolution en dents de scie avec des minimums durant les 101 années impairs et maximums durant les années pairs sauf entre 2005 et 2006, la situation s’inverse et la valeur de RGS moyen devient maximale en 2005. Zone de Laâyoune L’évolution annuelle du RGS moyen est similaire chez les mâles et les femelles. Néanmoins, les RGS moyens des mâles se maintiennent à des valeurs plus élevées que celles des femelles. Les fluctuations interannuelles du RGS moyen sont significatives chez les deux sexes (Annexes 11 et 12). La valeur du RGS moyen est minimale en 2001 et maximale en 2003. Entre ces deux valeurs extrêmes existent des valeurs intermédiaires en 1999-2000, en 2002 et de 2004 à 2006. L’examen des courbes des variations du RGS moyen, année par année au niveau des trois zones montre que la maturation ovarienne se fait généralement d’une manière régulière et progressive (Figure 32, 33 et 34). Alors que la décroissance des RGS moyens est variable, les tracés de leur évolution sont différents d’une année à l’autre : certaines années, la décroissance est lente et d’autres années, la décroissance est relativement plus rapide. Elle se fait généralement d’une manière irrégulière suite à l’apparition occasionnelle de certains pics. Ces pics sont dus à l’hétérogénéité de la population sardinière de point de vue maturité sexuelle. Les pics peuvent correspondre à une augmentation occasionnelle du pourcentage d’individus mûrs (d’après le résultat de l’étude qualitative des stades de maturité sexuelle). Ces pics secondaires se correspondent mois bien d’une année à l’autre surtout dans la région de Safi et d’Agadir et pourrant apparaître entre mars et juillet. En revanche dans la zone de Laâyoune, ces pics apparaissent fréquemment au mois de mai (cas des années 1999, 2001, 2002, 2003, 2004 et 2006) et parfois au mois de mars ou juin. En effet, la présence d’individus matures, des œufs et de larves presque toute l’année, la succession de diverses classes d’âge dans les eaux atlantiques marocaines, chacune paraissent avoir son propre pic de reproduction et de phénomène de migration, ne permettent pas de savoir s’il s’agissait d’une seconde période de reproduction (ces pics ne se détachent pas nettement). Il est donc nécessaire une meilleur connaissance de la saison de reproduction et d’essayer de clarifier ces variations. Ainsi, d’autres rapports gonadosomatiques sont calculés en tenant compte des différents groupes de taille et de classe d’âge qui se succèdent dans les pêcheries marocaines. 102 4. Rapport gonado-somatique par classe de taille L’étendue de la période de reproduction et ponte maximale dépendent probablement de la structure en taille de la population. Ainsi, deux intervalles de taille ont été considérés d'après les résultats d’âge, la croissance et la taille à la première maturité sexuelle. L'étude a été uniquement réalisée chez les femelles puisque les mâles présentent un schéma évolutif du RGS moyen similaire à celui des femelles (Figure 31, 33 et 34). Zone de Safi Cette analyse n’a pas été possible pour les sardines capturées au niveau de la région de Safi en raison du nombre réduit des individus de petite taille dans les prélèvements. Zone d’Agadir Si nous considérons les deux groupes de tailles : 13,5-17 cm et 17,5-22,5 cm, il existe une différence significative des RGS (test d’ANOVA, p< 0,05). Les RGS moyens des grands reproducteurs (17,5-22,5 cm) se maintiennent à des valeurs plus élevées que celles des jeunes reproducteurs (13,5-17 cm) à l’exception du mois de septembre où les deux groupes de taille ont des valeurs de RGS moyen identiques (Figure 36). Les jeunes peuvent se reproduire en moyenne entre janvier et mai avec une saison de ponte maximale en février-mars. Ils accèdent au repos sexuel de juin jusqu’au mois de septembre. Alors que les grands géniteurs ont une période de ponte moyenne plus étendue et peuvent se reproduire entre janvier et juillet avec une activité de reproduction maximale en janvier-février. Les grands reproducteurs sont les derniers qui entrent au repos sexuel entre les mois d’août et septembre. La maturation débute simultanément entre septembre et octobre chez les jeunes et les grands reproducteurs. Chez les deux groupes de taille considérés, le RGS moyen est maximal en décembre. 103 Zone de Laâyoune La comparaison des RGS moyens entre les jeunes et les grands reproducteurs a montré une différence significative (test d’ANOVA, p< 0,05). L’analyse des courbes d’évolution du RGS moyen chez les jeunes (15-17 cm) et les grands reproducteurs (17,5-28 cm) a misen évidence (Figure 36) : - Les valeurs de RGS moyen observées chez les grands reproducteurs dépassent largement celles des jeunes reproducteurs. - Chez les grands géniteurs, la saison de reproduction moyenne est étalée sur toute l’année alors que celle des jeunes est moins étalée et peuvent se reproduire en moyenne entre janvier et mai. La période de reproduction maximale se place entre janvier et février pour les grands reproducteurs et entre février et mars et pour les jeunes. - Entre juin et septembre, toutes les jeunes sardines ont fini de se reproduire et entrent en période de repos sexuel. - La maturation peut commencer entre août et septembre chez les grands reproducteurs et plus tard, entre septembre et octobre chez les jeunes. - Le RGS moyen présente une valeur maximale au mois de décembre chez les jeunes et les grands géniteurs. L’étude comparative des RGS moyens entre les jeunes reproducteurs de la zone d’Agadir et ceux de la région de Laâyoune a montré que (Figure 37) : - Les valeurs de RGS moyens enregistrées chez les jeunes de la région d’Agadir sont supérieures à celles rencontrées chez ceux de la zone de Laâyoune. - La maturation débute à la même époque, entre septembre et octobre chez les jeunes reproducteurs de la région d’Agadir et Laâyoune. - La période de repos sexuel des jeunes reproducteurs est identique au niveau des deux zones. 5. Rapport gonado-somatique par groupe d’âge Pour clarifier l’incidence de l’âge sur le RGS moyen des sardines à travers ses variations saisonnières nous avons calculé chez les femelles pour chaque mois la moyenne des RGS (moyenne de huit années à l’exception de la zone d’Agadir où il manque les résultats des années 2002 et 2003) pour les groupes d’âge rencontrées au niveau de chaque 104 Agadir (1999-2006) 8 Femelles J. 7 Femelles G. RGS moy. (%) 6 5 4 3 2 1 0 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Mois Laâyoune (1999-2006) 6 Femelles J. RGS moy. (%) 5 Femelles G. 4 3 2 1 0 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Mois Figure 36 : Evolution mensuelle comparée du rapport gonado-somatique moyen (RGS) (toutes années confondues) des jeunes (J) et des grands reproducteurs (G) au niveau de la région d'Agadir et de Laâyoune, (les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95 %). 105 6 Femelles JA RGS moy. (%) 5 Femelles JL 4 3 2 1 0 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Mois Figure 37 : Evolution mensuelle comparée du rapport gonado-somatique moyen (toutes années confondues) des jeunes reproducteurs de la zone d'Agadir (JA) et de Laâyoune (JL), (les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95%). Zone d’Agadir Les poissons des groupes d'âge deux et quatre ans sont probablement les premiers qui se reproduisent et présentant un pic de ponte maximale entre janvier et février (Figure 38). Les jeunes reproducteurs (sardines du groupe d’âge zéro et un an) et les sardines âgées de trois ans peuvent se rejoindre aux autres groupes d’âge en février où ils montrent un maximum de reproduction. Le RGS maximal des femelles de deux, trois et quatre ans est plus élevé que celui des jeunes sardines. En avril, un second pic de ponte est probablement rencontré chez les jeunes reproducteurs et les individus de deux et quatre ans. Un troisième pic de ponte peut être observé en juillet chez les individus âgés de quatre ans. La saison de reproduction chez les jeunes reproducteurs est réduite et se situe entre février et mai. Elle devient plus étendue et peut se placer entre janvier et juillet pour les sardines âgées de deux ans et plus. 106 Safi (1999-2006) 8 Femelles 7 RGS moy. (%) 6 5 4 3 2 1 0 J F Mar Av Mai Jn A1 Ju A S O A2 N D N D A3 Agadir 9 Femelles 8 RGS moy. (%) 7 6 5 4 3 2 1 0 J F Mar A0-1 Av Mai J A2 Figure 38 : Evolution J A S A3 O A4 mensulle du rapport gonado-somatique moyen (RGS) par classe d'âge (toutes années confondues) des sardines femelles de la zone de Safi et d'Agadir. (A0, A1, A2, A3, A4 sont les classes d'âge zéro, un, deux, trois et quatre ans. Les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95%). 107 Les jeunes reproducteurs sont les premiers qui entrent au repos sexuel entre juin et septembre puis les sardines de deux ans entre juillet et septembre. Les autres groupes d’âge font défaut dans les prélèvements réalisés durant la période allant d’août à septembre pour le groupe d’âge trois ans et d’août à novembre pour le groupe d’âge quatre ans. La maturation sexuelle peut débuter entre septembre et octobre pour les jeunes reproducteurs et pour les sardines âgées de deux ans. La valeur du RGS moyen est maximale en décembre chez l’ensemble des classes d’âges rencontrées dans la région d’Agadir à l’exception de la classe d’âge trois ans qui montre un RGS maximal au mois de novembre (Figure 38). Zone de Laâyoune Les poissons d’âge cinq et six ans se rencontrent en quantité faible (leur effectif varie entre sept et dix individus) durant les mois mars, juillet, août, septembre et octobre donc les résultats de ces deux groupes d'âge doivent être considérés avec précaution. Les jeunes reproducteurs (sardines de la classe d’âge zéro et un an) présentent une période de ponte moins étendue qui se situe en moyenne entre janvier et juin. Alors qu’à partir de l’âge deux ans, tous les individus de la population se reproduisent en moyenne durant toute l’année mais d’une façon inégale. Chez les jeunes sardines et les sardines âgés de deux et trois ans, le RGS moyen est maximal en janvier tandis que chez les sardines âgées de quatre ans et plus, il est maximal en février. Le RGS maximal des jeunes femelles et des femelles âgées de deux et trois ans reste inférieur à celui des plus âgées. Un second pic de ponte peut être observé au mois de mai chez les individus âgés de deux et trois ans. Le minimum d’activité sexuelle est observé au mois d’août pour l’ensemble des classes d’âge. La maturation peut débuter pour l’ensemble des individus de la population entre août et septembre. En décembre, le RGS est maximal chez tous les groupes d’âge excepté les sardines de deux ans et cinq ans et plus présentant un maximum de RGS moyen au mois de novembre (Figure 39). En tenant compte des différents groupes d’âge qui se succèdent dans les pêcheries marocaines. Il apparaît alors que chaque groupe d’âge participe à la reproduction d’une manière différente suivant la période et la zone considérée. Aussi, un groupe d'âge donné peut présenter plus d'un pic de ponte durant l'année. 108 Dans la région de Laâyoune, sept générations de sardines peuvent participer à la reproduction (groupes d’âge zéro (les individus qui ont atteint la taille de première maturité), un, deux, trois, quatre, cinq et six ans) alors que dans la région d’Agadir cinq générations participent à la reproduction (groupes d’âge zéro (les individus qui ont atteint la taille de première maturité), un, deux, trois et quatre ans). Mais plus au nord à Safi, la ponte est probablement assurée par trois générations (groupes d’âge un, deux et trois ans). Le RGS maximal des femelles d’âge égal est plus élevé dans la région d’Agadir que dans les autres régions. Des valeurs intermédiaires sont observées dans la zone de Safi. Il existe un gradient latitudinale positive du nord au sud de l’étendue de la saison de reproduction pour les femelles d’âge égal à l’exception des individus qui se reproduisent pour la première fois et qui présentent une période de ponte de durée identique au niveau des zones d’Agadir et de Laâyoune. A partir de l’âge de deux ans, les femelles peuvent se reproduire en moyenne durant toute l’année dans la région de Laâyoune. La décroissance de RGS moyen est moins rapide et progressive dans la zone de Laâyoune que dans les autres zones. 6. Rapport gonado-somatique et température de surface de l’eau Les mesures de température de surface de l’eau sont effectuées dans la zone de Laâyoune durant la période allant de janvier 1999 à décembre 2001. Les températures minimales de surface de l’eau sont comprises entre 16,3 °C (pour l’année 1999) et 16,5 °C (pour les années 2000 et 2001) et sont enregistrées entre janvier et février. Alors que, les valeurs maximales de température varient entre 17,9°C et 18,9°C et sont observées en novembre 1999 (18,4°C), en avril 2000 (17,9°C) et en décembre 2001 (18,9 °C). Les écarts entre les valeurs minimales et maximales de températures sont de l’ordre de 1,5 °C pour l’année 2000 et de 2,5 °C pour les années 1999 et 2001 (Figure 40). La sardine se reproduit à des températures comprises entre 16,3 et 18,9 °C. Le maximum du RGS ne correspond pas au maximum thermique, mais a lieu lors du réchauffement progressif des eaux et quelques fois au cours du refroidissement de celles-ci. La température correspondante au pic de ponte diffère d’une saison à l’autre et d’une année à l’autre et se situe entre 16,5 et 17,71°C (Figure 40). 109 Laâyoune (1999-2006) 8 Femelles 7 RGS moy. (%) 6 5 4 3 2 1 0 J F Mar A0-1 Av Mai Jn A2 Ju A3 A S A4 O N D A5-6 Figure 39 : Variation mensuelle du rapport gonado-somatique moyen (RGS) par classe d'âge (toutes années confondues) des sardines femelles de la région de Laâyoune, (A0, A1, A2, A3, A4, A5 et A6 sont les classes d'âge zéro, un, deux, trois, quatre, cinq et six ans. Les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95%). 110 6 19 18,5 5 4 17,5 17 3 16,5 2 16 Temp.sup. moy. (°C) RGS moy. (%) 18 15,5 1 15 14,5 J F Mar A Mai Jn Ju Av Se O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A Se O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A Se O N D 0 1999 2000 RGS moy. 2001 Temp.sup. moy. Figure 40 : Variation mensuelle de la température superficielle moyenne et du rapport gonadosomatique moyen des sardines femelles capturées dans la région de Laâyoune, de janvier 1999 à décembre 2001. I. 5. Cycle sexuel, ovogenèse et styratégie de ponte Le cycle sexuel des femelles en milieu tempéré a, en général, une durée annuelle. Il peut être décomposé en : Période de maturation caractérisée par l’élaboration de réserves et leur incorporation dans les ovocytes. Une période de ponte qui correspond à la phase d’émission des gamètes mûrs. Une période de récupération ou de repos sexuel pendant laquelle les ovaires se réorganisent histologiquement. Il y a reconstitution des lamelles ovariennes et un nouveau stock d’ovocytes pré-vitellogéniques se met en place par multiplication des ovogonies. Les trois périodes ont des durées qui dépendent, entre autres, de la cinétique de l’ovogenèse, de la dynamique ovarienne et des stratégies de ponte des espèces. 111 Cette étude n’a concerné que les sardines échantillonnées dans la zone d’Agadir durant la période allant d’octobre 2002 à septembre 2003. I. 5. 1. Echelle microscopixque de développement ovocytaire Au cours d’une succession de transformations biologiques et biochimiques, les ovocytes acquièrent les réserves nécessaires au développement du futur embryon. La majorité de ces transformations s’effectue d’une manière continue. Six stades microscopiques peuvent apparaître dans les ovaires de la sardine au cours de la vitellogenèse. Les principales caractéristiques morphologiques et cytologiques permettant de discriminer les différents stades ovocytaires figurant au chapitre des méthodes de reproduction. Les ovocytes en pré-vitellogenèse sont présents pendant toute la vitellogenèse dans l’ovaire. Sur les préparations histologiques des ovaires de femelles au repos, après la coloration topographique, trois types d’ovocytes sont visibles (Planche 1 : Photo 1 et 2) : Des ovocytes de 10 à 75 µm de diamètre, à gros noyau où sont inclus 1 à 6 nucléoles qui occupent une position centrale (Planche 1 : Photo 1). Des ovocytes de 75 à 100 µm de diamètre dont le noyau contient plus de 10 nucléoles périphériques. Leur cytoplasme a un aspect homogène (Planche 1 : Photo 1). Des ovocytes de 100 à 150 µm de diamètre qui ne se différencient des précédents que par la présence sous la membrane ovocytaire, d’une zone de cytoplasme hétérogène qui apparaît claire en coloration topographique (Planche 1 : Photo 2). Ensuite apparaissent à l’intérieur du cytoplasme hétérogène des ovocytes qui mesurent un peu plus de 150 µm, des petits granules de nature glucidique (coloration violette), caractérisant la fin du stade II et le début réel de la vitellogenèse. La distinction entre les ovocytes pré-vitellogéniques et vitellogéniques peut donc être faite à 150 µm de diamètre. 112 Dans l’échelle microscopique présentée ici, les stades I et II correspondent aux ovocytes pré-vitellogéniques (immatures) et le stade III correspond au début de la vitellogenèse. Apparaissent également les inclusions lipidiques et protéiques. Les ovocytes en vitellogenèse se différencient alors bien des ovocytes en pré-vitellogenèse. Les premiers globules vitellins, caractéristiques du stade III apparaissent en octobre 2002 (Planche 2 : Photo 3). Les ovocytes continuent leur croissance, la vitellogenèse va rapidement devenir plus active, les globules vitellins vont peu à peu envahir le volume cellulaire et la zona radiata s’épaissit. Pendant cette phase, deux stades se développent, les stades IV et V (ovocytes en vitellogenèse avancée) ont été définis (Planche 2 : Photos 4 et Planche 3 : Photos 5 et 6 et Tableau 10). A la fin de la vitellogenèse, le noyau de l’ovocyte migre vers le pôle animal de la cellule. Ceci marque le début du stade VI qui s’achève par hydratation qui s’accompagne d’une augmentation rapide du volume avant la ponte (Planche 3 : Photo 6, Planche 4 : Photo 7 et Tableau 10). Tableau 10 : Intervalle de variation des diamètres des ovocytes de différents stades Stades ovocytaires Diamètre ovocytaire Stade I : ovocytes pré-vitellogéniques 10- 80 µm Stade II : ovocytes pré-vitellogéniques 80-150 µm Stade III : vitellogenèse primaire 150- 450 µm Stade IV : vitellogenèse secondaire 400- 550 µm Stade V : vitellogenèse tertiaire 500-650 µm Stade VI : ovocytes hyalins 800-1000 µm I. 5. 2. Cinétique d’ovogenèse Au cours d’un cycle, les six stades de développement ovocytaire décrit dans l’échelle microscopique apparaissent successivement dans le temps. Leur relevé permet d’identifier plusieurs types de distribution ovocytaire. Du début de la maturation jusqu’au repos, les stades ovocytaires, les follicules post-ovulatoires et les ovocytes atrétiques se 113 répartissent au sein des ovaires avec des fréquences variables et caractéristiques des types histologiques ovariens. 1. Ovogenèse chez une femelle-type Chez une femelle-type, considérée comme représentative de la population aux différentes étapes du cycle sexuel, cinq types histologiques de distribution ovocytaire ont été identifiés en examinant les coupes histologiques d’ovaires (Planches 2, 3, 4, 5 et 6, Figure 41, Tableau11 et Annexe 13) : Les types A et B caractéristiques de la phase de maturation. Le type C rencontré pendant la période de ponte. Le type D identifié à la fin de la période de ponte. Le type E observé à l’entrée des femelles au repos. Les ovaires des sardines en début de maturation (type histologique A) contiennent des ovocytes pré-vitellogéniques associés à quelques ovocytes vitellogéniques de stade III. La fréquence de ces derniers est de 19 % des ovocytes recensés sur les coupes histologiques en novembre 2002 (Planche 2 : Photo 3). Le type histologique B se rencontre chez les femelles en vitellogenèse avancée. Les ovaires contiennent des ovocytes pré-vitellogéniques, des ovocytes vitellogéniques du stade III et des ovocytes en vitellogenèse avancée. La fréquence des ovocytes vitellogéniques est d’environ 49 % en décembre 2002. Quant à celle des ovocytes de stade III est de 9 % (Planche 2 : Photo 4). L’entrée des ovocytes en vitellogenèse se poursuit pendant la phase de maturation : il n’y a jamais apparition de discontinuité entre les ovocytes pré-vitellogéniques et vitellogéniques. 114 Le type histologique C apparaît au début de la période de ponte. Il se caractérise par la présence d’ovocytes hyalins en plus des ovocytes du stade III et des ovocytes en vitellogenèse avancée, de follicules post-ovulatoires ou par la présence d’espaces dans les lobules ovariens. Ce type de distribution ovocytaire est caractéristique des individus en ponte partielle. La présence de follicules post-ovulatoire dans les ovaires des femelles en ponte partielle témoigne d’émissions récentes. L’existence de nombreux espaces dans les lobules ovariens, en l’absence de follicules post-ovulatoires, permet de distinguer entre les femelles qui ont déjà pondu et des femelles en pré-ponte. La fréquence des ovocytes vitellogéniques est de 51 % en janvier 2003 (Planche 4 : Photos 7 et 8 et Planche 5: Photo 9). Tableau 11: Différents types histologiques ovariens chez Sardina pilchardus Types histologiques ovariens Caractères principaux Présence d’ovocytes pré-vitellogéniques et Type A : Début de la vitellogenèse d’ovocytes vitellogéniques de stade III. Présence d’ovocytes pré-vitellogéniques et Type B : Vitellogenèse avancée d’ovocytes vitellogéniques de stade III et d’ovocytes en vitellogenèse avancée. Absence de follicules post-ovulatoires Présence d’ovocytes pré-vitellogéniques, Type C : Ponte partielle d’ovocytes vitellogéniques de stade III, d’ovocytes en vitellogenèse avancée et d’ovocytes hyalins ou de follicules post-ovulatoires. Présence d’ovocytes pré-vitellogéniques, Type D : Fin de ponte d’ovocytes vitellogéniques de stade III et de nombreux ovocytes atrétiques. Présence d’ovocytes pré-vitellogéniques et Type E : Repos sexuel d’ovocytes atrétiques. Absence d’ovocytes vitellogéniques. 115 Le recrutement d’ovocytes vitellogéniques se poursuit pendant toute la période de ponte. Dans les distributions il n’y a jamais apparition de discontinuité entre les ovocytes pré-vitellogéniques et vitellogéniques. La fin de la période de ponte est marquée par l’apparition d’ovocytes atrétiques. Les ovaires contiennent des ovocytes pré-vitellogéniques, des ovocytes de stade III. La fréquence des ovocytes atrétiques, stade α et β confondus, par rapport à la totalité des ovocytes vitellogéniques est de 75 % en juillet 2003. Ces ovocytes en atrésie sont d’abord ceux en vitellogenèse tertiaire qui n’ont pu être hydratés pour être pondus puis ceux en vitellogenèse secondaire et primaire (Planche 5 : Photo 10). Le dernier type de distribution ovocytaire, le type histologique E est caractéristique des femelles qui entrent ou sont au repos. Les ovaires ne renferment que des ovocytes prévitellogéniques associés à des ovocytes atrétiques (Planche 6: Photo 11). Les espaces libérés par la dégénérescence des ovocytes vitellogéniques sont recolonisés par des ovocytes pré-vitellogéniques (Planche 6 : Photo 12). 2. Ovogenèse dans la population de femelles Le développement ovocytaire n’étant pas synchrone pour l’ensemble des femelles de la population, des lots d’individus, à différents stades de développement ovocytaire, se côtoient durant l'année (Annexes 14, 15 et 16). La vitellogenèse (type histologique A) commence en octobre 2002 mais ne devient vraiment active qu'en novembre 2002. La maturation progresse en décembre 2002, la majorité des femelles sont dans un état de développement sexuel avancé. Le type histologique B est rencontré chez les femelles précoces alors que le type histologique A est rencontré chez les tardives. La fréquence moyenne des ovocytes de stade III est de 15 % en octobre 2002 chez 10 femelles. Elle augmente au fur et à mesure que de nouveaux ovocytes entrent en vitellogenèse et atteint 21 % en novembre 2002, chez 14 femelles. 116 Les valeurs individuelles de la fréquence des ovocytes vitellogéniques chez les femelles en vitellogenèse avancée, s'échelonnant de 35 à 52 % en décembre 2002. Repos sexuel Début de vitellogenèse St I St III atr α atr β St I St II St II Fin de ponte Vitellogenèse secondaire atr β St I atr α St I St III St IV St II St II St III Ponte partielle fpo St I Vitellogenèse tertiaire St VI St I St V St II St II St V St III St III Figure 41 : Evolution des distributions ovocytaires au cours du cycle sexuel chez une femelle-type de Sardina pilchardus (les fréquences de St : différents stades ovocytaires (de I à VI) ; fpo : follicules post-ovulatoires ; atr : ovocytes atrétiques de stades α ou β, sont données en Annexe 13). 117 En janvier-février 2003, les pontes (type histologique C) débutent chez la plupart des femelles qui présentent dans leurs ovaires, des ovocytes matures, des ovocytes hyalins ou des follicules post-ovulatoires. D’autres femelles entrent dans leur période de maturation plus tardivement (type histologique A et B). La fréquence moyenne des ovocytes vitellogéniques chez 20 femelles en ponte partielle est de 50 % en janvier 2003. Les valeurs individuelles se situent entre 28 à 60 % en février 2003. Les ovaires contiennent encore en mars-avril 2003, de gros ovocytes hyalins qui seront bientôt expulsés. La fréquence moyenne des ovocytes vitellogéniques est de 43 % en avril 2003 chez 17 femelles. Des femelles sont encore en cours de ponte en mai-juin, alors que les plus avancées entrent dans la phase d’atrésie indicatrice de la fin des pontes (type histologique D). La fréquence moyenne des ovocytes vitellogéniques est de 32 % en mai 2003 chez 7 femelles. Elle n’est que de 13 % vers la fin de juin 2003 chez 5 femelles. En juillet, des ovocytes en atrésie sont observables chez de nombreuses femelles, quelques unes sont déjà au repos sexuel (type histologique E) : la ponte est finie. La fréquence moyenne des ovocytes vitellogéniques est de 7 % des ovocytes non atrétiques comptés chez 15 femelles en juillet 2003. Aux mois d’août et septembre 2003, les femelles retrouvent le repos sexuel. Leurs ovaires ne renferment plus que des ovocytes pré-vitellogéniques associés quelquefois à des ovocytes atrétiques. Les ovocytes atrétiques sont rencontrés chez 13 femelles échantillonnées en août 2003. Cinq d'entre elles présentent des ovocytes atrétiques de stade α et β. Chez les huit autres, seuls existent les ovocytes atrétiques de stade β. 118 St I St II N n Photo 1 : Ovocytes immatures (Grossissement : × 200) St III ac Photo 2 : Fin de stade II et début de stade III (Grossissement : × 200) PLANCHE 1 : Les différents stades OVOCYTAIRES chez la sardine 119 St III N gvt Photo 3 : Vitellogenèse primaire (Grossissement : × 100) St IV St III N gvt il zr Photo 4 : Vitellogenèse avancée (groupe synchrone) (Grossissement : × 200) PLANCHE 2 : Les types histologiques ovariens de la sardine 120 gvt N St III il zr St V Photo 5 : Vitellogenèse avancée avec ovocytes en vitellogenèse tertiaire (stade V). (Grossissement : ×200) gvt zr il St VI N Photo 6 : Vitellogenèse avancée avec ovocytes en vitellogenèse tertiaire et migration du noyau vers le pôle animal (début du stade VI). (Grossissement : ×200) PLANCHE 3 : Les types histologiques ovariens de la sardine 121 o. hy. Photo 7 : Ponte partielle. (Grossissement : × 100) o. hy. St V St III Photo 8 : Ponte partielle (ovocytes à différents stades de développement). (Grossissement : × 100) PLANCHE 4 : Les types histologiques ovariens de la sardine 122 o.hy. Fpo St II St III Photo 9 : Ponte partielle (Grossissement : × 200) St I atr atr StI I Photo 10 : Fin de ponte (Grossissement *100) PLANCHE 5 : Les types histologiques ovariens de la Sardine 123 St II atr atr Photo 11 : Repos sexuel (Grossissement : × 250) N n St II St I Photo 12 : Reconstitution des lamelles ovariennes (Grossissement : × 250) PLANCHE 6 : Les types histologiques ovariens de la Sardine 124 N : noyau n : nucléoles ; St I : ovocyte de stade I ; St II : ovocyte de stade II ; St III : ovocyte de stade III St IV : ovocyte de stade IV ; ac : alvéoles corticaux ; St V : ovocyte de stade V ; gvt : globules de vitellus ; zr : zona radiata ; il : inclusions lipidiques ; O. hy : ovocyte hyalin ; atr : ovocytes atrétiques ; Fpo : follicule post-ovulatoire. I. 5. 3. Atrésie ovocytaire Une distribution ovocytaire particulière a été rencontrée chez certaines femelles en vitellogenèse avancée. Leurs ovaires contiennent des ovocytes vitellogéniques de stades III et IV d’aspect normal et de nombreux ovocytes atrétiques de stade α. Ces femelles présentent une vitellogenèse ovocytaire bloquée et une maturation avortée (Photo 13 et Tableau 12). En effet, l’évolution de l’intensité de l’atrésie durant le cycle sexuel a été étudiée. Les variations individuelles ont été analysées. Sur les coupes histologiques d’ovaires de femelles en début de vitellogenèse (type histologique A), les ovocytes atrétiques sont absents. Ils apparaissent dans celles de femelles en vitellogenèse avancées (type histologique B). Parmi les femelles examinées, 37 % en présentent. Son intensité varie selon les individus. Elle est comprise ente 0-1 % chez 14 % des femelles, 1-10 % chez 17 % des femelles et entre 10-20 % chez 6 % des femelles. Chez toutes ces femelles la dégénérescence affecte les ovocytes de stade V qui appartiennent au lot le plus avancé dans son développement. 125 St IV N zr St III Photo 13 : Atrésie ovocytaire chez la sardine (Grossissement × 100) La dégénérescence est également observée chez les femelles en ponte partielle mais avec un pourcentage plus faible qui est de 14 %. L’intensité de l’atrésie dans les ovaires est aussi faible et ne dépasse pas 3 %. L’atrésie touche les ovocytes de stade V du lot le plus avancé dans son développement ou quelques ovocytes hyalins résiduels. Les ovaires de dix sept femelles en fin de ponte examinées présentent des ovocytes atrétiques de stade α. La dégénérescence peut affecter, selon les femelles, les ovocytes de stades III ou IV ou les deux à la fois. L'intensité de l'atrésie varie, selon les femelles, de 21 à 75 %. Des ovocytes au stade α de l'atrésie se trouvent dans les ovaires de six femelles qui entrent au repos sexuel. Tous les ovocytes vitellogéniques sont atrétiques ; il s'agit des ovocytes de stade III. Dans les ovaires des six autres femelles, la dégénérescence est plus avancée : les ovocytes sont au stade β de l'atrésie. 126 Tableau 12 : Evolution de l'atrésie α dans les ovaires de sardines au cours de leur cycle sexuel. Début de Vitellogenèse Ponte Fin de Repos vitellogenèse avancée partielle ponte sexuel 17 12 Nombre de femelles 21 35 50 Nombre de femelles 21 22 43 0 13 7 17 6 0-1 % - 5 - - - 1-10 % - 6 4 - - 10-20 % - 2 3 2 - 20-30 % - - - 5 - 30-40 % - - - - - 40-50 % - - - - - 50-60 % - - - - - 70-80 - - - 5 - 80-100 - - - 5 6 6 sans atrésie α Nombre de femelle avec atrésie α Intensité de l’atrésie I. 5. 4. Structure en taille de la population ovocytaire et strategie de ponte L’étude histologique a été complétée par un suivi de l’évolution en taille et en nombre des ovocytes intra-ovariens des femelles choisies au cours des différentes phases du cycle (Figure 42) A chaque type histologique ovarien correspondent une ou plusieurs distributions de diamètres ovocytaires observées chez des femelles choisies comme représentatives de la population. La succession des distributions dans le temps retrace la manière dont se déroule l’évolution des lots d’ovocytes vitellogéniques vers la maturité chez l’espèce et définit sa 127 stratégie de ponte. La définition de cette dernière constitue la base indispensable à l’évaluation de la fécondité des poissons. Chez les femelles en début de vitellogenèse (type histologiques A), les distributions de diamètres ovocytaires sont unimodales : un seul lot d’ovocytes dont le mode est de 100 µm se distingue. Il est formé en majeure partie d’ovocytes pré-vitellogéniques et de quelques ovocytes vitellogéniques de stade III de diamètre allant de 150 à 300 µm. Les distributions des femelles en vitellogenèse avancée (type histologique B) sont hétérogènes et deviennent bimodales, trimodales ou plurimodales. Les ovocytes se répartissent en un certain nombre de mode correspondant aux poussées successives d’ovocytes. La maturation des ovocytes se fait donc par vagues successives. Au fur et à mesure que le premier groupe d’ovocytes mûrit et est pondu, un second prend sa place et ainsi de suite. Sur la figure 42, on observe un élargissement de la base de l'histogramme au fur et à mesure que l'on progresse dans la vitellogenèse et donc un étalement dans la répartition des ovocytes. Les plus gros ovocytes ont un diamètre de 600µm (Figure 42). Toutes les distributions présentent un premier lot d’ovocytes pré-vitellogéniques dont l’effectif est le plus élevé et le mode est de 100 µm. Elles diffèrent par l’émergence d’un ou plusieurs modes dans la population d’ovocytes vitellogéniques présents. Les distributions plurimodales comportent trois lots d’ovocytes vitellogéniques. Les modes des deux premiers sont situés à 300 et 400 µm alors que celui du troisième lot est à 550 µm. Les lots observés dans les distributions polymodales sont probablement présents dans les distributions bimodales ou trimodales, mais leur chevauchement empêche leur détection. Les ovocytes en pré-vitellogenèse sont présents pendant toute la vitellogenèse dans l'ovaire. La répartition des ovocytes en fonction de leur taille ne montre jamais de rupture entre les ovocytes pré-vitellogéniques et vitellogéniques. L’entrée des ovocytes en vitellogenèse est continue pendant la phase de maturation. 128 Chez les femelles en pontes partielle (type histologique C), les distributions de taille des ovocytes sont polymodales : le dernier lot d’ovocytes en vitellogenèse tertiaire est converti, par hydratations successives, en lots d’ovules qui seront émis en différentes vagues de ponte. Le premier lot est toujours constitué d'ovocytes pré-vitellogéniques et présentant un mode à 100 µm. Dans la population des ovocytes vitellogéniques opaques s'intercalent des ovocytes plus clairs de grande taille correspondant aux ovocytes en cours d'hydratation de diamètre compris entre 700 et 850 µm (mode à 750 µm) ou aux ovocytes hyalins dont le diamètre est situé entre 900-1000 µm (mode à 850µ m). Les ovocytes de diamètres compris entre 450 et 650 µm manquent chez 4 femelles et entre 450 et 750µm chez les sept autres femelles. Cette discontinuité de taille commence toujours à 450 µm. Ce-ci montre que le lot destiné à être émis lors d’un acte de ponte se différencie du stock d’ovocytes vitellogéniques à partir de 450 µm. Le recrutement d’ovocytes en vitellogenèse se poursuit pendant la phase de ponte: des ovocytes bourrés de réserves vitellines occupent la majeure partie de l'ovaire et côtoient des ovocytes plus petits en début et en cours de maturation. Les distributions des femelles en fin de ponte peuvent être unimodales. Le seul lot visible présente un mode de 100 µm et est constitué d'ovocytes pré-vitellogéniques et d'ovocytes vitellogéniques de stade III et IV. La fréquence des ovocytes vitellogéniques est plus faible que celle des distributions des femelles en pré-ponte et en ponte partielle, mais leur présence témoigne que l'entrée des ovocytes en vitellogenèse se poursuit pendant toute la période de ponte. Chez les femelles au repos sexuel, les distributions redeviennent unimodales et sont constituées uniquement d'ovocytes pré-vitellogéniques dont le mode est situé à 100µm et de diamètres maximums atteignant 150 µm (Figure 42). 129 Début de vitellogenèse Vitellogenèse avancée 50 Novembre 2002 40 n=3 Fréq. (%) Fréq.(%) 40 30 20 10 20 10 0 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 Vitellogenèse avancée Mars 2003 Vitellogenèse avancée 35 30 25 20 15 10 5 0 n = 10 Fréq. (%) Fréq. (%) 40 35 30 25 20 15 10 5 0 100 200 300 400 500 600 700 800 Décembre 2003 n=6 100 200 900 1000 n=8 Fréq. (%) Fréq. (%) Janvier2003 35 30 25 20 15 10 5 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 n=4 40 Fréq. (%) Fréq. (%) 700 800 900 1000 Février 2003 n=5 Repos sexuel Fin de ponte Juillet 2003 500 600 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 60 50 300 400 Ponte partielle Ponte partielle 35 30 25 20 15 10 5 0 n=7 Janvier 2003 30 30 20 10 0 70 60 50 40 30 20 10 0 Août 2003 n=6 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 Diamètres des ovocytes (µm) Diamètres des ovocytes (µm) Figure 42 : Structure en taille de la population des ovocytes chez Sardina pilchardus (n : nombre d'individus). 130 I. 6. Fécondité L’étude de la fécondité permet une connaissance approfondie des mécanismes de la reproduction. Elle renseigne sur la capacité prolifique des espèces, sur la nature de leurs modes d’occupation du milieu et sur le type de stratégie qu’elles adoptent. L’estimation de la fécondité est souvent utilisée dans la systématique des races et dans l’individualisation de populations de poissons (Kartas et Quignard, 1984). De plus, la fécondité offre un moyen nécessaire à l’élaboration de modèles prévisionnels d’évaluation des stocks (méthode de production journalière d’œufs) (Alheit, 1993 ; Cubillos et al., 2007). Des femelles matures échantillonnées dans les régions de Laâyoune (entre 27°N et 29°N) et de sud (entre 21°N et 24°N) durant les mois mi-décembre 2006-début janvier 2007 et en mars 2007 (uniquement pour la zone de Laâyoune), ont fait l’objet de cette étude. I. 6. 1. Variabilité par zone de la fécondité La comparaison des fécondités moyennes de la sardine estimées dans les zones de Laâyoune et de sud par le test de Student montre une différence significative au seuil de 5% entre les deux zones. Par contre, la comparaison des fécondités relatives moyennes des deux zones ne montre pas de différence significative (Annexe 17 : a et b). La comparaison des droites de régression de la région de Laâyoune et de la région sud par le test de Fisher a également été faite, elle ne montre pas de différence significative au seuil de 5% au niveau de la pente. Cependant, la différence est significative au niveau de la position. Ainsi les relations fécondité-longueur totale, fécondité-poids somatique et fécondité-poids des gonades ont été établies séparément par région (Annexe 18). Les courbes d’évolution de la fécondité en fonction de la longueur totale dans la région de Laâyoune et la région sud sont confondues pour la taille 23 cm. Alors que pour des tailles inférieures, la fécondité augmente plus rapidement dans la région sud que dans la région de Laâyoune. L’inverse est observé dans cette dernière mais pour des tailles supérieures à 23 cm (Figure 43). 131 Zone de Laâyoune 60000 Zone sud F (nombre d'ovocytes) 50000 40000 30000 20000 10000 16 18 20 22 24 26 Longueur totale (cm) Figure 43: Relation fécondité (F)-longueur totale dans la région de Laâyoune (entre 27°N et 29°N) et la région sud (entre 21°N et 24 °N). Zone de Laâyoune La fécondité individuelle par acte de ponte et par femelle mature en fonction de la longueur totale, du poids somatique et du poids des ovaires montre une évolution croissante avec ces paramètres biologiques (Figures : 44, 45 et 46). Les valeurs estimées de la fécondité fluctuent entre 11418 et 53267 ovocytes par acte de ponte et par femelle mature avec une valeur moyenne de 29445 (±3383) ovocytes pour une taille moyenne de 20,5 (±0,76) cm, un poids somatique moyen de 72,63 (±7,81) g, RGS moyen 9,83 (±0,70) % et un facteur de condition K moyen 100,74 (±2,36) %. Alors que, la fécondité relative au poids somatique et au poids des gonades montre des valeurs qui oscillent respectivement entre 337 et 487 ovocytes par gramme de femelle avec une valeur moyenne de 401 (±9) ovocytes et entre 6350 et 2470 ovocytes par grammes d’ovaire avec une valeur moyenne de 3663 (±271) ovocytes. La fécondité par lots peut également varier d’une femelle à l’autre au sein d’une classe de taille donnée (Figure 44 et 45). 132 Les relations obtenues entre la fécondité et les différents paramètres biologiques après ajustement des couples de valeurs à une courbe de puissance de la forme F = ax b, sont les suivantes : Relation fécondité (F)-longueur totale (Lt) : F = 1,107 Lt 3,349 r² = 0,96. Relation fécondité (F)-poids somatique (Ws) : F = 310,64 Ws 1,060 r² = 0,97. Relation fécondité (F)-poids des gonades (Pg) : F = 6558,7 Pg 0,694 r² = 0,89. La meilleure corrélation est obtenue pour la relation fécondité-poids somatique (Figure 45). Zone sud Une évolution similaire a été observée chez les sardines prélevées au niveau de la région sud, la fécondité individuelle croît avec la longueur totale, le poids total et le poids des ovaires (Figures : 44, 45 et 46). Les valeurs estimées de la fécondité par lot fluctuent entre 28070 et 59905 ovocytes par acte de ponte et par femelle avec une valeur moyenne de 41669 (± 2926) ovocytes pour une taille moyenne de 23 (±0,56) cm, un poids somatique moyen de 102,73 (±6,79) g, RGS moyen 10,51 (±0,52) % et un facteur de condition K moyen 100,04 (±2,27) %. La fécondité relative au poids somatique et au poids des ovaires montre des valeurs variant respectivement entre 367 et 452 ovocytes par acte de ponte et par gramme de femelle avec une valeur moyenne de 405 ovocytes (± 9) et entre 3212 et 5684 ovocytes par grammes d’ovaire avec une valeur moyenne de 4027 (± 185) ovocytes. Une variabilité individuelle de la fécondité par lots peut être également observée au sein d’une même classe de taille (Figure 44 et 45). 133 Les relations obtenues entre la fécondité et les différents paramètres biologiques après ajustement des couples de valeurs à une courbe de puissance de la forme F = axb, sont les suivantes : Relation fécondité (F)-longueur totale (Lt) : F = 10,141 Lt 2,643 r² = 0,83 Relation fécondité (F)-poids somatique (Ws) : F = 407,24 Ws 0,998 r² = 0,89 Relation fécondité (F)-poids des gonades (Pg) : F = 9530,6 Pg 0,626 r² = 0,85 Comme pour la zone de Laâyoune, la meilleure corrélation est obtenue pour la relation fécondité-poids somatique (Figure 45). 134 Zone de Laâyoune (entre 27°N et 29°N) F (nombre d'ovocytes) 50000 log F = 3,349 log Lt + 0,0446 F = 1,1078 Lt 3,349 40000 30000 r² = 0,96 n = 52 20000 10000 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 Longueur totale (cm) Zone sud (entre 21°N et 24°N) 65000 F (nombre d'ovocytes) log F = 2,643 log Lt + 1,006 55000 F = 10,141 Lt 2,6437 r² = 0,83 n = 31 45000 35000 25000 20,5 21,5 22,5 23,5 24,5 25,5 26,5 Longueur totale (cm) Figure 44 : Relation fécondité (F)-longueur totale (Lt) au niveau de la zone de Laâyoune (entre 27°N et 29° N) et de la zone sud (entre 21°N et 24°N), (n : nombre d'individus). 135 Zone de Laâyoune (entre 27°N et 29°N) log F = 1,0602 log Ws + 2,492 F (nombre d'ovocytes) 50000 F = 310,64 Ws 1,0602 40000 r² = 0,97 n = 52 30000 20000 10000 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 Poids somatique (g) Zone sud (entre 21°N et 24°N) 65000 F (nombre d'ovocytes) log F = 0,998 log Ws + 2,609 F = 407,24 Ws 55000 0,9987 r² = 0,89 n = 31 45000 35000 25000 73 83 93 103 113 123 133 143 Poids somatique (g) Figure 45 : Relation fécondité (F)-poids somatique (Ws) au niveau de la région de Laâyoune (entre 27°N et 29°N) et de la région sud (entre 21°N et 24°N), (n : nombre d'individus). 136 Zone de Laâyoune (entre 27°N et 29°N) log F = 0,6945 log Pg + 3,816 F (nombre d'ovocytes) 50000 F = 6558,7 Pg 0,6946 40000 r² = 0,89 n = 52 30000 20000 10000 2 4 6 8 10 12 14 16 Poids des gonades (g) Zone sud (entre 21°N et 24°N) 65000 F (nombre d'ovocytes) F = 0,626 log Pg + 3,979 55000 F = 9530,6 Pg 0,626 r² = 0,85 45000 n = 31 35000 25000 4,97 6,97 8,97 10,97 12,97 14,97 16,97 Poids des gonades (g) Figure 46 : Relation fécondité (F)-poids des gonades (Pg) au niveau de la région de Laâyoune (entre 27°N et 29°N) et de la région sud (entre 21°N et 24°N), (n : nombre d'individus). 137 I. 6. 2. Variabilité intra-annuelle de la fécondité Nous avons pour cette étude, des échantillons prélevés en mi-décembre 2006-début janvier 2007 et en mars 2007 au niveau de la zone de Laâyoune. Les valeurs estimées en mars 2007 de la fécondité fluctuent entre 10353 et 35290 ovocytes par acte de ponte et par femelle mature (Annexe 19) avec une valeur moyenne de 22117 (±2769) ovocytes pour une taille moyenne de 20 (±0,9) cm, un poids somatique moyen de 62,5 (±7,20) g, un RGS moyen 8,04 (±0,69) % et un facteur de condition K moyen 100 (±1,74) %. Alors que, la fécondité relative au poids somatique varie entre 310 et 391 ovocytes par gramme de femelle avec une valeur moyenne de 350 (±8,45) ovocytes. La comparaison de ces valeurs moyennes (fécondité individuelle et fécondité relative) aux valeurs obtenues en mi-décembre-début janvier 2007 par le test de Student indique des différences significatives au seuil de 5% entre les mois (Annexe 20 : a et b). Aussi, la comparaison des courbes d’évolution de la fécondité en fonction de la longueur totale obtenues dans la zone de Laâyoune en mi-décembre 2006-début janvier 2007 et en mars 2007 fait apparaître des différences ; la fécondité augmente plus rapidement avec la taille en mi-décembre 2006-début janvier 2007 qu’en mars 2007. Les écarts entre les deux mois augmentent au fur et à mesure que la taille croît (Figure 47). L’analyse en Composante Principale des paramètres étudiés montre que la première composante principale (premier axe F1) représente 77% de l’information. Cette composante indique qu’il y a une très forte corrélation positive entre la fécondité et le poids des individus, entre la fécondité et le rapport gonado-somatique (RGS), le poids étant également liée à la taille du corps. Le facteur de condition K est également corrélé à la fécondité mais un peu décalé de l’axe F1 (Figure 48). La comparaison des moyennes du rapport gonado-somatique (RGS) et du facteur de condition K observées en mi-décembre 2006-début janvier 2007 et en mars 2007 par le test de Student a montré des différences significatives au seuil de 5% entre les deux mois (Annexe 21 : a et b). Des valeurs plus élevées de RGS moyen et de K moyen sont observées en mi-décembre 2006-début janvier 2007. 138 Zone de Laâyoune 70000 mi-décembre 2006-début janvier 2007 F (nombre d'ovocytes) 60000 mars-07 50000 40000 30000 20000 10000 0 16 18 20 22 24 26 Longueur totale (cm) Figure 47 : Relation fécondité-longueur totale au niveau de la région de Laâyoune en midécembre2006-début janvier 2007 et en mars 2007. Variables (axes F1 et F2 : 94 %) 1,5 1 -- axe F2 (17 %) --> K 0,5 Taille 0 RGS poids indi F1 -0,5 -1 -1,5 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 -- axe F1 (77 %) --> Figure 48 : Représentation dans les deux premiers axes F1 et F2 de l'analyse en Composante Principale des paramètrs étudiées : fécondité (F), poids des individus, rapport gonado-somatique (RGS) et facteur de condition( K). 139 II. Age et croissances II. 1. Facteur de condition K Le suivi mensuel du facteur de condition K au cours de huit cycles annuels, a montré que ce facteur évolue de la même façon chez les mâles et les femelles dans toutes les régions étudiées. Cependant, les valeurs du facteur de condition chez les femelles sont légèrement plus élevées hormis certains mois de l’année 2006 où ce facteur est en faveur des mâles. Des variations interannuelles du facteur de condition K moyen sont observées dans les zones d’étude. II. 1. 1. Variations mensuelles du facteur de condition K moyen Zone de Safi Chez les mâles, les courbes d'évolution du facteur de condition K moyen pour chaque année d'étude n'ont pas été représentées en raison du nombre réduit des mâles au cours de plusieurs mois d'échantillonnage. Le facteur de condition K moyen, moyenne de huit années consécutives des deux sexes évolue parallèlement. Toutefois, les valeurs de K moyen des femelles sont relativement plus élevées que celles des mâles (Figure 49). Les valeurs du facteur de condition K comparées entre les deux sexes présentent des différences significatives (test d’ANOVA, p < 0,05). Le facteur de condition K moyen des femelles présente des valeurs élevées en juillet et novembre 1999 ; en septembre 2000, 2002 et 2004 ; en juin et septembre 2001 ; en août 2003 et 2006 et en octobre 2005. Alors que les valeurs basses sont observées en mai 1999 ; en janvier 2000 ; en février- mars 2001, 2003 et 2004 ; en février et avril 2002 et en mars 2006 (Figures 50). 140 Safi 115 Mâles 110 Femelles K moy. (%) 105 100 95 90 85 80 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Mois Figure 49 : Variation mensuelle comparée du facteur de condition K moyen (toutes années confondues) des sardines mâles et femelles de la région de Safi, (les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95%). Zone d’Agadir La comparaison du facteur de condition K entre les mâles et les femelles a montré des différences significatives (test d’ANOVA, p < 0,05). Les valeurs du facteur de condition K moyen des mâles et femelles sont maximales en août et octobre-novembre 1999 ; en septembre 2000, 2001, 2003 et 2006 en octobre 2002 ; en novembre 2004 et 2005. Elles deviennent minimales en février 1999 ; en janvier 2000 ; de mars à mai 2001 ; en janvier et mars 2002 ; en mai 2003 ; en février et avril 2004 ; en mars 2005 et 2006 (Figure 51). 141 J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D K moy. (%) Safi (de mai 1999 à décembre 2001) 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 1999 2000 2001 J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D J Fé Mar Av Mai Jn Ju A Sep Oc N D K moy. (%) Safi (de janvier 2002 à décembre 2004) 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 2002 2003 2004 2005 D N Oc Sep A Ju Jn Mai Av Mar J Fé D N Oc A Sep Ju Jn Mai Av Mar Fé 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 J K moy. (%) Safi (de juillet 2005 à décembre 2006) 2006 Figure 50 : Fluctuation mensuelle du facteur de condition moyen des sardines femelles de la région de Safi, de mai 1999 à décembre 2006, (les barres verticales indiquent l'intervelle de confiance à 95 %). 142 Mâles Femelles J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D K moy. (%) Agadir (de février 1999 à décembre 2001) 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 1999 2000 2001 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 Mâles Femelles J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D K moy. (%) Agadir (de janvier 2002 à décembre 2004) 2002 2003 2004 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 Mâles 2005 D N S O A Ju Jn Mai Av Mar F J D N S O A Ju Jn Mai Av Mar F Femelles J K moy. (%) Agadir (de janvier 2005 à décembre 2006) 2006 Figure 51 : Evolution mensuelle du facteur de cndition K moyen des sardines mâles et femelles de la région d'Agadir, de février 1999 à décembre 2006, (les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95 %). 143 Zone de Laâyoune Les valeurs du facteur de condition K comparées entre les deux sexes présentent des différences significatives (test d’ANOVA, p < 0,05). Chez les deux sexes, les valeurs maximales du facteur de condition K moyen sont observées entre juillet et septembre 1999 et 2005 ; en juillet 2000 et 2006 ; en août 2001 et 2003 ; en septembre 2002 et 2004. Alors que les faibles valeurs sont observées en janvier 1999 ; en mars 2000 ; en janvier et mars-avril 2001 ; en janvier 2002 ; en février 2003 et 2006 ; en janvier et mars 2004 ; en avril et décembre 2005 (Figure 52). II. 1. 2. Variabilité du facteur de condition K moyen entre les différentes zones La comparaison du facteur de condition K entre les différentes régions d’étude a montré des différences significatives (test d’ANOVA, p < 0,05). L’étude comparative de l’évolution mensuelle du facteur de condition K moyen (toutes années confondues) entre les femelles (les mâles présentent un schémas évolutif du facteur de condition K moyen pareil à celui des femelles) de différentes régions, Safi, Agadir et Laâyoune, a montré que (Figure 53) : - Les valeurs du facteur de condition K moyen observées dans la zone d’Agadir entre janvier et avril et entre août et décembre, sont plus élevées que celles rencontrées dans les autres régions. Tandis qu’entre mai et août, la situation s’inverse et les valeurs élevées de K moyen reviennent aux sardines capturées dans la région de Laâyoune. - Entre janvier et septembre, la courbe d’évolution de K moyen de la région de Safi occupe une position basse. - Dans la région de Laâyoune entre septembre et décembre, les valeurs de K moyen sont moins élevées que celles observées dans les autres régions. Alors que dans la zone de Safi, des valeurs intermédiaires de K moyen sont observées. 144 Mâles Femelles J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D K (%) Laâyoune (de janvier 1999 à décembre 2001) 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 1999 2000 2001 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 Mâles Femelles J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D K (%) Laâyoune (de janvier 2002 à décembre 2004) 2002 2003 2004 130 125 120 115 110 105 100 95 90 85 80 Mâles 2005 D N O S A Ju Jn Mai Av Mar F J D N S O A Ju Jn Mai Av F Mar Femelles J K (%) Laâyoune (de janvier 2005 à décembre 2006) 2006 Figure 52 : Fluctuation mensuelle du facteur de condition K moyen chez les sardines mâles et femelles de la région de Laâyoune, de janvier 1999 à décembre 2006, (les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95%). 145 Sardines Femelles (1999-2006) 125 Safi 120 Agadir K moy. (%) 115 Laâyoune 110 105 100 95 90 85 80 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Mois Figure 53 : Evolution mensuelle comparée du facteur de condition K moyen (toutes années confondues) des sardines femelles de la région de Safi, d'Agadir et de Laâyoune, (les barres indiquent l'intervalle de confiance à 95%). II. 1. 3. Fluctuation interannuelle du facteur de condition K Le facteur de condition K montre des fluctuations inter-annuelles dans l’ensemble des zones étudiées mais avec des schémas différents. La variabilité annuelle de K est en moyenne inférieure à sa variabilité saisonnière mais sans aucune tendance significative durant notre période d’étude. Zone de Safi La variabilité interannuelle du facteur de condition K n’a pas été étudiée chez les mâles capturés au niveau de la région de Safi en raison du nombre réduit de ces derniers durant plusieurs mois d’échantillonnage. Chez les femelles, les variations interannuelles du facteur de condition K moyen sont faibles et non significatives (test d’ANOVA, p > 0,05), (Annexe 22). 146 Zone d’Agadir Les variations interannuelles du facteur de condition K moyen présentent un schéma évolutif identique chez les deux sexes. Cependant, chez les femelles les valeurs du K moyen sont plus élevées que celles rencontrées chez les mâles. Les différences interannuelles du facteur de condition K moyen sont significatives chez les deux sexes (Annexes 23 et 24). Une augmentation de K moyen a été constatée en 2000 puis une diminution entre 2001et 2004. Ensuite le K moyen a augmenté en 2005 pour diminuer en 2006. Zone de Laâyoune Chez les mâles et les femelles, le facteur de condition K moyen montre une évolution interannuelle similaire et une variabilité annuelle significative (test d’ANOVA, p < 0,05). Une diminution de K moyen a été constatée en 2003 chez les deux sexes (Annexes 25 et 26). La condition K de la sardine des côtes marocaines passe essentiellement au cours d’un cycle annuel, par deux phases : Une première phase de mars jusqu’à août pour la zone de Laâyoune et d’avril à septembre pour celle de Safi et d’Agadir, durant laquelle le facteur de condition K croît régulièrement pour atteindre un maximum au mois d’août dans la zone de Laâyoune et au mois de septembre dans celle de Safi et d’Agadir (Figure 53). Pendant cette phase, les sardines reconstituent leurs réserves et enregistrent les plus forts embonpoints. Une deuxième phase qui débute au mois d’octobre pour les trois zones et au cours de laquelle la condition K régresse progressivement pour atteindre des valeurs minimales au mois de février pour la région de Laâyoune et au mois de mars pour celle de Safi et d’Agadir. Durant cette phase, les sardines subissent une perte de poids. L’amélioration de la condition se situe essentiellement au printemps avec un décalage plus ou moins important dans le temps suivant l’année et la zone considérées (Figures 49, 50, 51 52 et 53) : les poissons dont l’activité trophique s’accroît dès la ponte finie, reprennent alors rapidement du poids. 147 II. 1. 4. Facteur de condition K par groupe de taille Cette étude a été uniquement réalisée chez les femelles car l’évolution dans le temps du facteur de condition K est similaire chez les deux sexes dans toutes les régions (Figures 49, 51 et 52). Aussi, l’étude n’a concerné que les sardines capturées au niveau de la région d’Agadir et Laâyoune car les individus de petites tailles sont faiblement représentés dans les échantillons collectés au niveau de la zone de Safi. Zone d’Agadir Si nous considérons les deux groupes de tailles : 13,5-17 cm et 17,5-22,5 cm, il existe une différence significative du facteur de condition K (test d’ANOVA, p < 0,05). Les courbes d’évolution du facteur de condition K moyen présentent des profiles différents chez les deux groupes de tailles considérés. Les grands reproducteurs ont des valeurs plus élevées du K moyen durant toute l’année à l’exception des mois de février et d’octobre où les valeurs de K sont identiques pour les deux groupes de taille considérés et en avril et de juin à juillet, où les valeurs élevées reviennent aux jeunes reproducteurs. Les faibles valeurs de K moyen apparaissent chez les jeunes et les grands géniteurs entre janvier et mai (Figure 54). Zone de Laâyoune La comparaison du facteur de condition K entre les jeunes (15-17 cm) et les grands reproducteurs (17,5-28 cm) a montré une différence significative (test d’ANOVA, p < 0,05). Le facteur de condition K moyen des jeunes présente une faible amplitude de variation durant toute l’année et une évolution en dents de scie entre janvier et juillet (K passe par des valeurs maximales et minimales). Entre mai et octobre, les valeurs de K moyen sont plus élevées chez les grandes tailles tandis qu’entre janvier et avril, la situation s’inverse et les valeurs de K moyen sont en faveur des jeunes reproducteurs. Chez les grands géniteurs, les valeurs de K moyen sont relativement stables entre juillet et octobre alors que chez les jeunes, K moyen augmente légèrement en août pour atteindre le 148 maximum en septembre. Les valeurs minimales de K moyen apparaissent chez les deux groupes de taille entre janvier et mars (Figure 54). Les courbes d'évolutions du facteur de condition K moyen chez les jeunes reproducteurs sont superposables dans les deux zones, Agadir et Laâyoune de janvier jusqu'au mois de juin. A partir du mois de juillet, des différences importantes apparaissent et les valeurs de K moyen, dans la région d'Agadir, se trouvent largement au-dessus de celles de la région de Laâyoune (Figure 55). Dans l’ensemble, le facteur de condition K des mâles et des femelles présente des valeurs proches et une évolution temporelle sensiblement analogue. En revanche, il présente des variations saisonnières, interannuelles et régionales. Les fortes variations du facteur de condition K moyen ne coïncident pas avec celles du RGS moyen. Donc, le facteur de condition K ne renseigne pas sur l’état sexuel des individus. Le facteur de condition K moyen traduit ici les variations de la condition physique des sardines, l’amaigrissement qui les affecte pendant les pontes et la reprise de poids qui lui succède. Il peut être considéré comme un assez bon indicateur de l’état physique des individus. Ces modifications au cours d'un cycle annuel correspondent à deux périodes bien distinctes quelle que soit la région et le groupe de taille considéré : Une période d’accroissement ou de bonne condition au printemps-été. Cette phase est caractérisée par l'engraissement de poisson. Une période de diminution ou de mauvaise condition en automne-hiver marquée par un amaigrissement de la sardine. L’amélioration de la condition se situe essentiellement au printemps avec un décalage plus ou moins important dans le temps suivant l’année, la zone et le groupe de taille considérés. Les valeurs élevées du facteur de condition K moyen sont observées durant la période qui précède le démarrage de la reproduction et ceci quelle que soit l’année, la zone, le sexe, l’intervalle de taille considéré. Tandis que, les faibles valeurs apparaissent pendant la saison de reproduction en hiver/hiver-printemps selon l’année, la région et le groupe de taille considéré. 149 Agadir (1999-2006) 125 Femelles J 120 Femelles G K moy. (%) 115 110 105 100 95 90 85 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Laâyoune (1999-2006) 115 Femelles J. K moy. (%) 110 Femelles G. 105 100 95 90 85 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Mois Figure 54 : Evolution mensuelle comparée du facteur de condition K moyen (toutes années confondues) des jeunes (J) et des grands (G) reproducteurs au niveau de la région d'Agadir et de Laâyoune, (les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95%). 150 Les réserves accumulées chez les grands reproducteurs sont relativement plus importantes que celles des jeunes. Aussi, la condition chez les jeunes d’Agadir est meilleure que celle des jeunes de Laâyoune. Sardines Femelles (1999-2006) 115 Femelles J A 110 Femelles JL K (%) 105 100 95 90 85 80 J F Mar Av Mai Jn Ju A S O N D Mois Figure 55 : Evolution mensuelle comparée du facteur de condition K moyen (toutes années confondues) des jeunes reproducteurs de la zone d'Agadir (JA) et de Laâyoune (JL), (les barres verticales indiquent l'intervalle de confiance à 95 %). II. 2. Relation taille-poids La relation taille-poids est très utilisée en biologie de pêche pour estimer les modifications que peut entraîner la croissance sur la morphologie de l’espèce. En outre, elle permet de calculer le poids probable d’un poisson d’une taille donnée et de transformer l’équation de la croissance en longueur en une équation de croissance en poids. 151 La comparaison statistique des équations permet de révéler, si les différences éventuelles du poids suivant le sexe, les saisons et les régions se situent au niveau de la pente (b) ou de la position (a) des droites de régression. Lorsque les différences entre les paramètres (a) et (b) des relations ne sont pas significatives les données sont regroupées. II. 2. 1. Relation taille-poids par région Une équation globale taille-poids a été établie à partir des caractéristiques de tous les individus échantillonnés sans distinction de sexe ni d’âge, mais par région, entre mai 1999 et décembre 2006 pour la région de Safi, entre février 1999 et décembre 2006 pour la région d’Agadir et entre janvier 1999 et décembre 2006 pour la zone de Laâyoune. Les coefficients de corrélation au niveau de régions de Safi, d’Agadir et de Laâyoune étant respectivement de 81 %, 95 % et 96 % et montrent que le poids et la taille sont bien corrélés chez la sardine des eaux marocaines. Dans toutes les régions, le coefficient d’allométrie (b) est significativement supérieur à 3, il indique une allométrie majorante pour laquelle le poids des sardines croît proportionnellement plus vite que leur taille (Annexe 27 (suite)). La comparaison statistique deux à deux des droites de régression des différentes régions montre une différence significative au seuil de 5 % entre les régions au niveau de la pente (Annexe 27). Les relations taille-poids pour les différentes régions sont donc : Région de Safi : Pt = 0,0075 Lt 3,05 r² = 81 % Validité : 14,5-22 ,5 Région d’Agadir : Pt = 0,0056 Lt 3,13 r² = 95 % Validité : 12-22,5 Région de Laâyoune : Pt = 0,0049 Lt 3,18 r² = 96 % Validité : 10-28,5 Avec Pt : poids total, Lt : longueur totale. 152 Les courbes d’évolution du poids de la sardine en fonction de la taille sont superposables dans toutes les régions jusqu’à une taille de 22 cm. Des différences apparaissent pour des tailles plus grandes entre la région d’Agadir qui se trouve légèrement au dessous des autres régions dont les courbes sont presque confondues (Figure 56). Relation taille-poids 250 Poids total (g) 200 150 100 50 0 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 Longueur totale (cm) Safi Agadir Laâyoune Figure 56 : Relation taille-poids de la sardine dans les régions de Safi, d'Agadir et de Laâyoune II. 2. 2. Relation taille-poids par sexe Les relations taille-poids ont été établies séparément par sexe et par région pour l’ensemble des échantillons effectués durant notre période d’étude. Zone de Safi Les coefficients de corrélation chez les mâles (r² = 82 %) et les femelles (r² = 80 %) montrent que le poids et la longueur sont bien corrélés (Annexe 28). 153 Comparés à 3 par le test t au seuil de 5 %, les coefficients d’allométrie chez les mâles (3,008) et les femelles (2,994), indiquent une isométrie de croissance : les gains de poids et de longueur sont proportionnels (Annexe 29). Les résultats de la comparaison des droites de régressions des mâles et femelles montrent qu’il n’y a pas de différence significative au niveau de la pente mais la différence est significative au seuil de 5 % au niveau de l’ordonnée à l’origine (Annexe 29). Les courbes traduisant le poids en fonction de la taille indiquent que les différences de croissance en poids entre les deux sexes apparaissent pour les tailles inférieures à 20,5 cm : à taille égale, le poids des femelles est légèrement supérieur à celui des mâles (Figure 57). Zone d’Agadir Le coefficient de corrélation étant élevé chez les deux sexes et permet de constater une forte corrélation entre le poids et la taille (Annexe 30). Le coefficient d’allométrie (b) est significativement supérieur à 3 au seuil de 5 %, il indique une allométrie majorante chez les deux sexes (Annexe 29). De ce fait, la sardine présente une croissante pondérale proportionnellement supérieure à sa croissance en taille. Les comparaisons des paramètres (a) et (b) des relations taille-poids entre les mâles et femelles ne révèle pas de différence significative au niveau des pentes. Par contre, une différence significative au seuil de 5 % a été mise en évidence au niveau de la position (Annexe 29). Bien que, la comparaison des courbes d’évolution du poids en fonction de la taille des mâles et femelles ne montre aucune différence apparente (Figure 57). 154 Safi (1999-2006) 120 Mâles Femelles 110 Poids total (g) 100 90 80 70 60 50 40 30 20 14,5 15,5 16,5 17,5 18,5 19,5 20,5 21,5 22,5 23,5 Longueur totale (cm) Agadir (1999-2006) 169 Mâles Femelles 149 Poids total (g) 129 109 89 69 49 29 9 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Longueur totale (cm) 22 23 24 25 Figure 57 : Relation taille-poids selon le sexe chez la sardine pour la totalité des échantillons (toutes années confondues) effectuée dans les régions de Safi et d'Agadir. 155 26 Zone de Laâyoune Le coefficient de corrélation étant proche de 1 chez les deux sexes, le poids est donc fortement corrélé à la taille (Annexe 31). Le coefficient (b) étant significativement supérieur à 3 chez les deux sexes traduisant ainsi une relation de type allométrie majorante : l’accroissement en poids est donc proportionnellement plus rapide que celui en longueur (Annexe 29). Laâyoune (1999-2006) 250 Mâles Femelles Poids totale (g) 200 150 100 50 0 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Longueur totale (cm) Figure 58 : Relation taille-poids par sexe pour l'ensemble des échantillons de sardines (toutes années confondues) réalisé au niveau de la zone de Laâyoune. La comparaison des droites d’allométrie des mâles et femelles montre que la différence au niveau des pentes n’est pas significative. Cependant, la différence au niveau de la position est significative au seuil de 5 % (Annexe 29). Les courbes d’évolution du poids en fonction de la taille des mâles et des femelles sont superposables jusqu’à une taille de 23 cm. Des différences apparaissent pour des tailles plus grandes, les mâles grossissent plus que les femelles (Figure58). 156 II. 2. 3. Relation taille-poids par saison L’analyse par trimestre des relations taille-poids montre des tendances saisonnières identiques chez les deux sexes quelle que soit la zone étudiée. Cependant, des différences entre les zones sont possibles. Zone de Safi Le coefficient de régression (b) est le plus élevé au quatrième trimestre chez les deux sexes (Annexe 32). La comparaison deux à deux des droites de régression des différents trimestres montre qu’il y a des différences significatives entre les trimestres chez les mâles et les femelles (Annexe 33 : a et b). Les courbes traduisant la variation trimestrielle du poids en fonction de la taille montre que les différences pondérales entre l’hiver et printemps des sardines mâles et des femelles à une taille donnée, sont faibles et que leur poids augment plus lentement au premier semestre qu’en deuxième semestre. Par ailleurs, pour des tailles inférieures à 18 cm, le poids des sardines mâles et femelles est plus élevé au troisième trimestre qu’aux autres trimestres. Alors que pour des tailles supérieures à 20,5 cm, le poids des individus augmente plus rapidement en automne que durant les autres saisons. Entre 18 et 20,5 cm, les courbes d’été et d’automne sont presque confondues et se trouve au dessus de celles d’hiver et du printemps (Figure 59). 157 Safi (1999-2006) 130 Mâles Poids total (g) 110 90 70 50 30 10 14,5 16,5 18,5 20,5 22,5 Longueur totale (cm) Safi (1999-2006) 130 Femelles Poids total (g) 110 90 70 50 30 10 14,5 16,5 18,5 20,5 22,5 Longueur totale (cm) Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 Figure 59 : Relation taille-poids par trimestre (Trim) chez les sardines mâles et femelles et pour la totalité des prélèvements (toutes années confondues) effectuée dans la région de Safi. 158 Zone d’Agadir Le coefficient d’allométrie (b) de la relation taille-poids est plus élevé au dernier trimestre chez les sardines mâles et femelles (Annexe 34). La comparaison des droites de régression des différents trimestres, prises deux à deux, montre des différences significatives au seuil de 5 % entre les trimestres chez les deux sexes (Annexes 35 : a et b). Les courbes d’évolution du poids en fonction de la taille sont superposables jusqu’à une taille de 18 cm. Pour des tailles plus grandes, des différences sont observées et indiquent une augmentation du poids au cours de l’année : les sardines à une taille donnée sont plus lourdes en fin d’année qu’en début d’année (Figure 60). Les courbes d’hiver et du printemps sont confondues. Zone de Laâyoune Le coefficient d’allométrie (b) étant le plus élevé au troisième trimestre chez les deux sexes (Annexe 36). L’analyse par trimestre des relations taille-poids montre qu’il y a des différences significatives au seuil de 5 % entre les trimestres pour les mâles comme pour les femelles (Annexe 37 : a et b). La comparaison graphique des relations taille-poids par trimestre montre que les différences pondérales entre les trimestres apparaissent pour des tailles supérieures à 19 cm et que les écarts deviennent importants au fur et à mesure que les tailles augmentent à l’exception des deuxième et dernier trimestres qui présentent des courbes confondues. Le poids augmente plus rapidement en été qu’aux autres saisons mais beaucoup plus lentement en hiver (Figure 61). 159 Agadir (1999-2006) 209 Mâles 189 Poids total (g) 169 149 129 109 89 69 49 29 9 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Longueur totale (cm) Poids total (g) Agadir (1999-2006) 209 189 169 149 129 109 89 69 49 29 9 Femelles 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Longueur totale (cm) Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 Figure 60 : Relation taille-poids par trimestre (Trim), par sexe et pour l'ensemble des échantillons de sardines effectué dans la zone d'Agadir. 160 Laâyoune (1999-2006) 250 Mâles Poids total (g) 200 150 100 50 0 10,5 12,5 14,5 16,5 18,5 20,5 22,5 24,5 26,5 28,5 Longueur totale (cm) Laâyoune (1999-2006) 250 Femelles Poids total (g) 200 150 100 50 0 10,5 12,5 14,5 16,5 18,5 20,5 22,5 24,5 26,5 28,5 Longueur totale (cm) Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 Figure 61 : Relation taille- poids par trimestre chez les sardines mâles et femelles capturés au niveau de la région de Laâyoune durant la période allant de janvier 19999 à décembre 2006. 161 II. 2. 4. Relation taille-poids par année Les relations taille-poids analysées chaque année ne sont pas identiques chez les mâles comme chez les femelles et pour l’ensemble des régions étudiées (Figures 62, 63 et 64). La valeur du coefficient de régression (b) pour certaines années dans les différentes régions, étant égale à 3 chez les deux sexes traduisant ainsi une isométrie de croissance : le poids croît proportionnellement à la taille. Pour d’autres années, sa valeur étant supérieure à 3 : le poids augmente proportionnellement plus rapide que la taille de l’individu (Figures 62, 63 et 64). Cependant, dans la zone de Safi pour l’année 1999, le coefficient d’allométrie est inférieur à 3 chez les deux sexes. Il indique que le poids croît proportionnellement moins vite que la taille (allométrie minorante). Le facteur année ne montre pas de tendance observable des paramètres de la relation taille-poids chez les deux sexes au niveau des régions de Safi et d’Agadir (Figures 62 et 63). Néanmoins, dans la zone de Laâyoune, une tendance à la diminution de coefficient d’allométrie (b) au cours des années d’étude a été observée. Un phénomène inverse apparaît pour la position (a) qui montre une tendance à l’augmentation durant notre période d’étude (Figures 64). Cette évolution en sens inverse des paramètres (a et b) de la relation taillepoids apparaît également chez les sardines dans les zones de Safi et d’Agadir (Figures 62 et 63). 162 Coefficinet d'allométrie (b) Safi 3,5 Mâles 3,3 3,1 2,9 2,7 2,5 Ordonnée à l'origine (a) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 0,035 Mâles 0,03 0,025 0,02 0,015 0,01 0,005 0 Coefficient d'allométrie (b) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 3,5 Femelles 3,3 3,1 2,9 2,7 2,5 Ordonnée à l'origine (a) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 0,035 0,03 0,025 0,02 0,015 0,01 0,005 0 Femelles 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Années Figure 62 : Fluctuation annuelle des paramètres (a et b) de la relation taille-poids des sardines mâles et femelles capturés au niveau de la région de Safi de mai 1999 à décembre 2006. 163 Coefficient d'allométrie (b) Agadir 3,5 mâles 3,4 3,3 3,2 3,1 3 2,9 Ordonnée à l'origine (a) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 0,012 Mâles 0,01 0,008 0,006 0,004 0,002 Coefficient d'allométrie (b) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 3,5 Femelles 3,4 3,3 3,2 3,1 3 2,9 Ordonnée à l'origine (a) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 0,012 Femelles 0,01 0,008 0,006 0,004 0,002 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Années Figure 63 : Variation annuelle des paramètres (a et b) de la relation taille-poids des sardines mâles et femelles capturés au niveau de la zone d'Agadir durant la période allant de février 1999 à décembre 2006. 164 Coefficient d'allométrie (b) Laâyoune 3,5 Mâles 3,4 3,3 3,2 3,1 y = -0,0408x + 3,4126 R² = 0,68 3 2,9 Ordonnée à l'origine (a) 1999 Coefficient d'allométrie (b) 2001 2002 2003 2004 2005 2006 0,012 0,01 Mâles y = 0,0006x + 0,0018 R² = 0,63 0,008 0,006 0,004 0,002 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 3,5 3,4 Femelles y = -0,0352x + 3,3319 R² = 0,63 3,3 3,2 3,1 3 2,9 1999 Ordonnée à l'origine (a) 2000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 0,012 0,01 y = 0,0007x + 0,0024 R²= 0,60 Femelles 0,008 0,006 0,004 0,002 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Années Figure 64 : Evolution annuelle des paramètres (a et b) de la reletion taille-poids des sardines mâles et femelles capturés au niveau de la zone de laâyoune de janvier 1999 à décembre 2006. 165 II. 3. Structure en taille des captures marocaines de sardines Les distributions de fréquence de taille permettent d’identifier les classes modales ainsique leur importance dans les captures et d’avoir une image de la structure démographique des individus exploités. Les histogrammes de fréquence de tailles des débarquements sardiniers sont établis pour chaque zone d'étude, la période allant de 1999 à 2006 et les sexes combinés (Figures 65, 66, 67, 68, 69 et 70). Pour les différents trimestres nous avons établi une distribution moyenne de fréquence de tailles dans les captures de chaque zone pendant les huit années d’observation. Nous avons également déterminé les tailles moyennes annuelles des captures réalisées dans les différentes régions d’étude. Zone de Safi Les distributions trimestrielles de fréquence de tailles sont unimodales et sont constituées de sardines adultes dont les tailles peuvent se situer ente 14 et 22,5 cm (Figure 65) avec des modes variant ente 17,5 cm (deuxième trimestre) et 18,5 cm (premier trimestre). La structure en taille des captures annuelles est également unimodale (Figure 66) et présente des modes qui peuvent varier entre 17,5 cm (1999) et 19,5 cm (2006). Les tailles moyennes annuelles dans les captures de la zone de Safi varient d’une année à l’autre et situe entre 17 et 19 cm et les faibles valeurs sont observées en 1999 et 2003 (Annexe 38). Zone d’Agadir Les répartitions trimestrielles de fréquence de tailles des captures de sardines dans la zone d’Agadir peuvent se présenter sous forme unimodale avec un mode qui est passé du 15 cm au premier trimestre à 18 cm au troisième trimestre puis au quatrième trimestre, le mode se place à nouveau à 15 cm (Figure 67). La gamme de tailles exploitée varie d’un trimestre 166 Safi (Trimestre 2) 30 30 25 25 Fréq. (%) Fréq. (%) Safi (Trimestre 1) 20 15 10 20 15 10 5 5 0 0 13,5 15,5 17,5 19,5 21,5 23,5 13,5 15,5 17,5 19,5 21,5 23,5 Safi (Trimestre 4) 30 30 25 25 Fréq. (%) Fréq. (%) Safi (Trimestre 3) 20 15 10 20 15 10 5 5 0 0 13,5 15,5 17,5 19,5 21,5 23,5 Longueur totale (cm) 13,5 15,5 17,5 19,5 21,5 23,5 Longueur totale (cm) Figure 65 : Distributions de fréquences de taille des captures de sardine dans la zone de Safi au cours de chaque trimestre (toutes années confondues, de 1999 à 2006). à l’autre et peut se situer entre 10 et 22,5 cm. Les juvéniles sont faiblement représentés dans les captures et leur pourcentage ne dépasse pas 4% (au premier trimestre). Les distributions annuelles de fréquence de tailles des sardines sont unimodales durant la période allant de 1999 à 2004 et deviennent bimodales pour les années 2005 et 2006 (Figures 68). Les modes dominants varient entre 15 cm (2000 et 2001) et 18 cm (1999). Le second mode se situe à 16 cm pour les années 2005 et 2006. Le pourcentage des juvéniles dans les captures annuelles est très faible et ne dépasse pas 5% (en 2003). Nous avons constaté une variabilité annuelle des tailles moyennes qui peuvent se situer entre 15 et 18 cm et une diminution entre 2000 et 2003 puis une augmentation à partir de l’année 2004 (Annexe 38). 167 Safi 2000 25 25 20 20 Fréq. (%) Fréq. (%) Safi 1999 15 10 15 10 5 5 0 0 14 16 18 20 22 24 14 16 25 20 20 Fréq. (%) Fréq. (%) 25 15 10 0 0 20 22 24 14 16 25 25 20 20 Fréq. (%) fréq. (%) 18 20 22 24 22 24 22 24 Safi 2004 Safi 2003 15 10 15 10 5 5 0 0 14 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 Safi 2005 16 18 20 Safi 2006 25 25 Fréq. (%) 20 Fréq. (%) 24 10 5 18 22 15 5 16 20 Safi 2002 Safi 2001 14 18 15 10 5 20 15 10 5 0 0 14 16 18 20 22 24 14 Longueur totale (cm) 16 18 20 Longueur totale (cm) Figure 66 : Répartition en taille des captures de sardine dans la zone de Safi de 1999 à 2006. 168 Agadir (Trimestre 2) 20 20 15 15 Fréq. (%) fréq. (%) Agadir (Trimestre 1) 10 5 10 5 0 0 6 9,5 13 16,5 20 23,5 27 6 13 16,5 20 23,5 27 Agadir (Trimestre 4) 20 20 15 15 Fréq. (%) Fréq. (%) Agadir (Trimestre 3) 9,5 10 5 10 5 0 0 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 Longueur totale (cm) Longueur totale (cm) Figure 67 : Distributions de fréquences de taille des captures de sardine dans la zone d'Agadir au cours de chaque trimestre (toutes années confondues, de 1999 à 2006). Zone de Laâyoune Les répartitions trimestrielles de fréquence de tailles des captures de sardines dans la zone de Laâyoune sont bimodales au cours du premier, deuxième et troisième trimestre et polymodales au quatrième trimestre (Figure 69). Les modes dominants se déplacent du 17 cm au premier trimestre à 20 cm au quatrième trimestre. Le second mode est observé à 23 cm pour le premier, le deuxième et le quatrième trimestre et à 15,5 cm pour le troisième trimestre. Le troisième mode pour le quatrième trimestre se trouve à 16 cm. La gamme de tailles exploitée chaque trimestre est large et peut se situer entre 9 et 28,5 cm. Les juvéniles sont faiblement représentés dans les captures de la zone de Laâyoune et leur pourcentage varie entre 3% (deuxième trimestre) et 16% (quatrième trimestre). 169 Agadir 2000 25 25 20 20 Fréq. (%) Fréq. (%) Agadir 1999 15 10 5 15 10 5 0 0 9 11 13 15 17 19 21 23 25 9 11 13 15 17 19 21 23 25 Agadir 2002 Agadir 2001 20 fréq. (%) Fréq. (%) 25 15 10 5 0 25 20 15 10 5 0 9 11 13 15 17 19 21 23 25 9 11 13 15 17 19 21 23 25 Agadir 2004 25 25 20 20 fréq. (%) Fréq. (%) Agadir 2003 15 10 5 15 10 5 0 0 9 11 13 15 17 19 21 23 25 9 11 13 15 17 19 21 23 25 Agadir 2006 25 25 20 20 Fréq. (%) Fréq. (%) Agadir 2005 15 10 15 10 5 5 0 0 9 11 13 15 17 19 21 23 25 9 11 13 15 17 19 21 23 25 Longueur totale (cm) Longueur totale (cm) Figure 68 : Distributions en taille des captures de sardine dans la zone d'Agadir de 1999 à 2006. 170 Les distributions annuelles de fréquence de tailles des sardines sont bimodales sauf pour les années 2004 et 2006 : elles sont polymodales. Les modes dominants se situent entre 19 (2002) et 22,5 cm (2003). Le second mode se situe à 23 cm pour les années 2001 et 2005 et à 23,5 cm pour les années 2002 et 2006. Alors qu’il se place à 16, 16,5, 15,5 et 22,5 cm respectivement pour les années 1999, 2000 2003 et 2004. Le troisième mode se situe à 15,5 cm en 2006 et 16,5 cm en 2004 (Figure 70). Le pourcentage des juvéniles dans les captures annuelles est très faible et ne dépasse pas 11% (en 2000). Les tailles moyennes nnuelles des sardines dans les captures de la zone de Laâyoune varient entre 17,5 et 20,5 cm et montrent une tendance à l’augmentation durant la période allant de 1999 à 2006 (Annexe 38). Laâyoune (Trimestre 2) 12 10 8 6 4 2 0 Fréq. (%) Fréq. (%) Laâyoune (Trimestre 1) 12 10 8 6 4 2 0 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 6 13 16,5 20 23,5 27 Laâyoune (Trimestre 4) Laâyoune (Trimestre 3) 12 12 10 10 Fréq. (%) Fréq. (%) 9,5 8 6 4 8 6 4 2 2 0 0 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 6 9,5 13 16,5 20 23,5 27 Longueur totale (cm) Longueur totale (cm) Figure 69 : Répartition en taille des captures de sardine dans la zone de Laâyoune au cours de chaque trimestre (toutes années confondues, de 1999 à 2006) 171 Fréq (%) Laâyoune 1999 14 12 10 8 6 4 2 0 Laâyoune 2000 14 12 10 8 6 4 2 0 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 14 12 10 8 6 4 2 0 Laâyoune 2002 14 12 10 8 6 4 2 0 Fréq. (%) Fréq. (%) Laâyoune 2001 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 Laâyoune 2004 14 12 10 8 6 4 2 0 Fréq. (%) Fréq. (%) Laâyoune 2003 14 12 10 8 6 4 2 0 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 Laâyoune 2006 Fréq. (%) Fréq. (%) Laâyoune 2005 14 12 10 8 6 4 2 0 14 12 10 8 6 4 2 0 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 Longueur totale (cm) Longueur totale (cm) Figure 70 : Distributions en taille des captures de sardine dans la zone de Laâyoune de 1999 à 2006. 172 II. 4. Allongement marginal et périodicité de formation des anneaux La périodicité de l’apparition des anneaux sur les otolithes de la sardine a été vérifiée à partir d’un échantillon de poissons prélevé mensuellement dans la région de Laâyoune durant l’année 2005. Au total, 300 individus de moins de quatre ans ont été analysés. L’évolution au cours de l’année des distances moyennes entre le dernier anneau visible et le bord de l’otolithe montre qu’à partir de mars jusqu’au mois d’août, il y a une période active d’allongement marginal au cours de laquelle la distance entre le dernier anneau hivernal et le bord de l’otolithe s’accroît (Figure 71). En décembre, l’allongement marginal est le plus faible et correspond à la mise en place de la zone hyaline (zone de croissance ralentie) qui se poursuit jusqu’au mois de mars (l’allongement est ralenti). La zone opaque (zone de croissance rapide) se met en place durant les mois d’avril à novembre. Ces observations confirment l’identification des anneaux hyalins comme marques hivernales et leur utilisation possible comme marques annuelles dans la détermination de l’âge. Laâyoune (2005) 1.8 1.6 1.4 A. M. 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 Jan Fév Mar Avr Mai Jn Ju Août Sep Oct Noc Déc Figure 66 71 :: Allongement Allongement marginal marginal (A. (A.M.) Figure M.) des otolithes otolithes de de la sardine sardine par mois en 2005. 2005. 173 II. 5. Clés taille-âge Le dénombrement des marques annuelles sur les otolithes a permis d’obtenir pour chaque classe de taille un couple de données, nombre de marques-taille qui correspond à un couple âge-longueur et d’établir par la suite des clés âge-taille (l’âge est exprimé en année et la longueur totale en cm). Ces dernières sont déterminées pour chaque sexe et pour chaque zone, en prenant comme date de naissance moyenne le premier janvier. Ces clés ont permis de distinguer des cohortes dont le nombre et la date de recrutement varient en fonction de l’année et de la zone de pêche considérée (Tableau 13). Zone de Safi Les plus jeunes individus capturés dans la zone de Safi durant la période allant de janvier 2004 à décembre 2006, appartenant au groupe d’âge 1 sauf pour l’année 2006, nous avons observé des sardines du groupe d’age 0, mais en nombre très réduit (3 femelles et 4 individus dont le sexe est indéterminé). Les sardines les plus âgées étaient des mâles d’âge 4 ans et des femelles d’âge 5 ans. Les sardines mâles de 2 ans et 3 ans sont nombreux durant les années 2004 et 2005 alors que pour l’année 2006, les mâles de 4 ans sont les plus abondants. Les femelles sont nombreuses aux classes d’âge 2 et 3 ans pour l’année 2004. Tandis qu’elles sont dominantes dans les groupes d’âge 3 et 4 ans respectivement pour les années 2005 et 2006 (Annexe 39, 40 et 41 : a, b et c). Zone d’Agadir Dans la zone d’Agadir durant la période, de janvier 2004 à décembre 2006, les classes d’âge minimale et maximale observées sont respectivement 0 et 4 ans chez les deux sexes. Les sardines mâles et femelles sont nombreux aux classes d’âge 2 et 3 ans respectivement pour les années 2004 et 2005. Alors que, pour l’année 2006, ce sont les jeunes sardines mâles et femelles d'un an qui dominent (Annexe 42, 43 et 44 : a, b et c). 174 Zone de Laâyoune Les plus jeunes sardines mâles et femelles échantillonnés dans la zone de Laâyoune durant la période allant de janvier 2004 à décembre 2006, appartiennent à la classe d’âge 0. Les plus âgés des sardines mâles et femelles étaient d’âge 6 ans. Les prélèvements sont essentiellement composés d’individus d’âge 2 et 3 ans (Annexe 45, 46 et 47 : a, b et c). II. 6. Croissance en longueur L’estimation de l’âge individuel nous a permis de déterminer les tailles moyennes des individus en fonction de leur sexe et pour l’ensemble des sardines échantillonnées dans les différentes régions d’étude. Nous avons ensuite ajusté l’équation du modèle de Von Bertalanffy aux couples de valeurs âge-longueur moyenne calculés sur la totalité des individus, sur les mâles et les femelles séparément. II. 6. 1. Variabilité entre les sexes de la croissance en longueur La comparaison des courbes de croissance en longueur des sardines établies pour chacun des sexes montre que les femelles ont une croissance plus élevée que les mâles et atteignent donc une taille finale (L : taille asymptotique) supérieure à celle des mâles (Figures 72, 73 et Tableau 13). Néanmoins, cette différence entre les mâles et les femelles dans les régions d'Agadir et Laâyoune n’est pas significative (comparaison des tailles moyennes pour chaque groupe d'âge par le test d’ANOVA, p > 0,05). Une seule courbe de croissance a été donc établie pour les deux sexes. Par contre dans la zone de Safi, la différence entre les deux sexes est singnificative (test d'ANOVA, p < 0,05). L'utilisation d'une courbe de croissance globale pour les deux sexes n'est pas possible. 175 Tableau 13 : Paramètres de croissance en longueur de Von Bertalanffy établis pour la sardine par sexe et par région. Régions Sexe L∞ (cm) k t0 r² Validité (cm) Safi Mâles 22,03 0,29 -3,8 0,99 15-21,1 Femelles 22,24 0,40 -2,36 0,99 16-21,5 Mâles 21,21 0,29 -4,11 0,99 11,5-21,5 Femelles 21,34 0,27 -4,91 0,99 12-21,5 Mâles 28,11 0,29 -2,36 0,99 8,5-26 Femelles 29,25 0,24 -2,79 0,99 11-26,5 Agadir Laâyoune 176 Longueur totale moy. (cm) Safi -5 -4 -3 -2 23 21 19 17 15 13 11 9 7 5 3 1 -1 -1 -3 0 -5 -7 -9 Mâles Femelles Mâles : L∞ = 22,03 cm Femelles : L∞ = 22,24 cm 1 2 3 4 5 6 7 Age (année) Longueur totale moy. (cm) Agadir -6 -5 -4 -3 -2 22 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 -2 -1 0 -4 -6 -8 Mâles Femelles Mâles : L∞ = 21,21 cm Femelles : L∞ = 21,34 cm 1 2 3 4 5 6 7 Age (année) Figure 72 : Croissance en longueur des sardines mâles et femelles dans les zones de Safi et d'Agadir durant la période allant de janvier 2004 à décembre 2006. 177 Laâyoune 30 Longueur totale moy. (cm) 25 20 Mâles Femelles 15 10 Mâles : L∞ = 28,11 cm Femelles : L∞ = 29,35 cm 5 0 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 -5 -10 Age (année) Figure 73 : Croissance en longueur des sardines mâles et femelles dans la zone de Laâyoune, durant la période, janvier 2004 à décemenbre 2006. II. 6. 2. Variabilité entre les régions de la Croissance en longueur Les courbes traduisant la croissance linéaire dans les différentes régions ont montré que la croissance de la sardine appartenant à la classe d’âge 1 an est identique dans les trois régions. Au-delà et pour un âge donné, la croissance en longueur est en faveur des sardines de la zone de Laâyoune. Les écarts de croissance augmentent avec l’âge du poisson entre la région de Laâyoune et les autres régions. En revanche, ces écarts de croissance sont faibles entre la zone de Safi et d’Agadir et diminuent avec l’âge (Figure 74). La comparaison statistique de la croissance en longueur des sardines des différentes régions montre une différence significative entre les trois régions (Annexe 48). 178 Les équations de Von Bertalanffy exprimant la croissance linéaire en fonction du temps dans chaque zone sont : Safi : Lt = 23,43 * (1- e (-0,211 * (t + 4,96))) Limites de validité 15 à 21,5 cm Agadir : Lt = 22,43 * (1- e (-0,306 * (t + 3,75))) Limites de validité 11,5 à 21,5 cm Laâyoune : Lt = 27,34 * (1- e (-0,335 * (t + 2,08))) Limites de validité 7,5 à 26,5 cm Croissance linéaire Longueur totale moyenne (cm) 28 26 24 22 20 18 16 14 12 10 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 Age (année) Safi Agadir Laâyoune Figure 74 : Croissance en longueur de la sardine dans les différentes régions. 179 7 II. 6. 3. Variabilité interannuelle de la croissance en longueur Les paramètres de la croissance estimés chaque année dans chaque zone ainsi que les courbes de croissance linéaire correspondantes (Figures 75 et 76) ont montré une variabilité interannuelle de la croissance au sein des trois zones. Par ailleurs, la comparaison des paramètres de croissance par le test phi prime Ø’ a révélé que les valeurs de ce dernier varie d’une année à l’autre quelle que soit la zone considérée. Les valeurs les plus élevées de Ø’ sont observées dans la zone de Laâyoune. Tandis que, les valeurs les plus faibles sont considérées dans la zone d’Agadir sauf pour l’année 2006 (Tableau 14). Tableau 14 : Variation interannuelle des paramètres de la croissance en longueur et en poids de Von Bertalanffy et phi prime Ø’ établis pour la sardine dans chacune des zones. L∞ : longueur asymptotique, k : coefficient de croissance, to : âge théorique, r² : coefficient de corrélation, b : coefficient d’allométrie de la relation taille-poids. Années 2004 2005 2006 Zone N. de cohortes Inter.de taille L∞(cm) 4 (1-4 ans) Safi 15-21,5 21,5 4 (0-3 ans) Agadir 13,5-20,5 21 7 (0-6 ans) Laâyoune 7,5-26,5 29 4 (1-5 ans) Safi 16-21,5 23,5 5 (0-4 ans) Agadir 12,5-21 22,5 6 (0-5 ans) Laâyoune 10-26,5 26 5 (1-5 ans) Safi 15,5-21,5 22,5 5 (0-4 ans) Agadir 11,5-21,5 23 7 (0-6 ans) Laâyoune 8,5-26 28 180 k 0,43 0,29 0,24 0,22 0,23 0,45 0,22 0,24 0,29 to -2,33 -4,11 -2,81 -4,86 -4,59 -1,50 -5,53 -4,14 -2,26 r² 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 Ø' 2.30 2.11 2.32 2.10 2.08 2.49 2.06 2.12 2.37 b 2,81 3,02 3,11 2.85 3.13 3.19 2.88 3.11 2.97 P∞(g) 83,28 75,56 219,27 118,62 93,55 163,09 97,05 102,42 189,65 Safi Longueur totale moy. (cm) 25 20 2004 15 2005 10 2006 5 0 -6 -5 -4 -3 -2 -1 -5 0 1 2 3 4 5 6 7 -10 Age (année) Agadir 25 Longueur totale moy. (cm) 20 2004 2005 2006 15 10 5 0 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 -5 -10 Age (année) Figure 7 5 : Variation interannuelle de la croissance en longueur de la sardine dans les zones de Safi et d'Agadir. 181 Laâyoune 30 Longueur totale moy. (cm) 25 2004 20 2005 15 2006 10 5 0 -4 -3 -2 -1 -5 0 1 2 3 4 5 6 7 -10 Age (année) Figure 76 : Fluctuations annuelles de la croissance en longueur de la sardine dans la zone de Laâyoune. II. 6. 4. Taux de croissance en longueur Chez les sardines l’évolution du taux de croissance avec l’âge est identique dans toutes les zones. Ce taux d’accroissement annuel est élevé durant la première année de vie puis il diminue avec l'âge du poisson. Dans la région de Laâyoune, les sardines présentent un taux de croissance plus élevé que celui des autres régions. Cette différence reste importante durant la première année de vie du poisson puis il diminue au fur et à mesure que le poisson vieillit (Figure 77). 182 Taux de croissance (%) 30 25 20 15 10 5 0 1 2 3 4 5 6 Age (année) Safi Agadir Laâyoune Figure 77 : Evolution du taux de croissance en fonction de l'âge dans les différentes régions, Safi, Agadir et Laâyoune. II. 7. Croissance pondérale La combinaison de la relation taille-poids et de l’équation Von Bertalanffy a permis d’établir les équations de la croissance pondérale par sexe et pour chaque zone. II. 7. 1. Variabilité entre les sexes de la croissance pondérale Zone de Safi Les équations obtenues sont valables dans l’intervalle d’âge de 1 à 5 ans : Mâles : Pt = 101,82 * (1- e (-0,29 * (t + 3,80)))2,98 Femelles : Pt = 102,3 * (1- e (-0,405 * (t + 2,36)))2,92 183 Les courbes de croissances pondérales ont montré qu’à un âge donné, les femelles sont plus grosses que les mâles sauf au début de la vie du poisson, où les gains de poids sont en faveur des mâles. L’écart de poids entre les deux sexes peut atteindre 7,19 g à l’âge de 5 ans puis il diminue avec l’âge de l’individu (Figure 78). Zone d’Agadir Les équations obtenues sont valables dans l’intervalle d’âge de 0 à 4 ans : Sexes confondus : Pt = 95,36 * (1- e (-0,306 * (t + 3,75)))3,12 Mâles : Pt = 80,56 * (1- e (-0,29 * (t + 4,11)))3,14 Femelles : Pt = 81,04 * (1- e (-0,27 * (t + 4,91)))3,13 Les représentations graphiques de la croissance pondérale ont révélé des différences de croissance entre les mâles et les femelles à partir de la première année de vie. Les gains en poids sont plus marqués chez les femelles. L’écart de poids entre les mâles et les femelles d’un an atteint 4,29 g. Mais, cette différence de poids au profit des femelles décroît avec l’âge et la prise de poids devient identique pour les deux sexes à cinq ans (Figure 78). 184 Safi 104 Poids total moyen (g) 84 Mâles 64 Femelles 44 Mâles : P∞ = 101,82 g 24 Femelles : P∞ = 102,3 g 4 -2 -1 -16 0 1 2 3 4 5 6 7 Age (année) Agadir 80 Poids total moyen (g) 70 60 Mâles 50 Femelles 40 30 20 Mâles : P∞ = 80,56 g 10 Femelles : P∞ = 81,04 g 0 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 Age (année) Figure 78 : Croissance pondérale des sardines mâles et femelles dans les régions de Safi et d'Agadir durant la période, de janvier 2004 à décembre 2006. 185 Zone de Laâyoune Les équations obtenues sont valables dans l’intervalle d’âge de 0 à 6 ans : Sexes confondus : Pt = 185,77 * (1- e (-0,335 * (t + 2,08)))3,18 Mâles : Pt = 207,9 * (1- e (-0,29 * (t + 2,36)))3,2 Femelles : Pt = 223,42 * (1- e (-0,24 * (t + 2,79)))3,16 Les courbes traduisant la croissance pondérale ont montré que le poids des mâles est plus élevé que celui des femelles. Cette différence de poids entre les deux sexes était très faible au début de la vie du poisson puis augmente avec l’âge pour atteindre 8,18 g à quatre ans. A neuf ans, le gain en poids est identique chez les deux sexes. L’inverse se produit chez les femelles plus âgées qui atteignent un poids final (P : poids asymptotique) supérieur à celui des mâles (Figures 79). Laâyoune 250 Poids total moyen (g) 200 Mâles 150 Femelles 100 Mâles : P∞ = 207,9 g 50 Femelles : P∞ = 223,42 g 0 -2 0 2 4 6 8 10 Age (année) Figure 79 : Croissance pondérale des sardines mâles et femelles dans la zone de Laâyoune durant la période de janvier 2004 à décembre 2006. 186 II. 7. 2. Variabilité entre les zone de la croissance pondérale L’étude comparative de la croissance pondérale entre les différentes régions a révélé que les gains en poids sont plus marqués chez les sardines dans la zone de Laâyoune sauf à l’âge un an : les écarts de poids entre les différentes régions sont très faibles. Cette différence de poids devient importante entre la zone de Laâyoune et les autres zones au fur et à mesure que le poisson vieillit. Par contre, l’écart de poids entre les zones de Safi et d’Agadir est négligeable ne dépasse pas 2,18 g à trois ans. Cette différence peut augmenter avec l’âge lorsque les sardines dans la zone de Safi atteignent leur poids final (P ) (Figures 80). Croissance pondérale 180 Poids total moyen (g) 160 140 120 100 80 60 40 20 0 -2 -1 0 1 Safi 2 3 Age (année) Agadir 4 5 6 7 Laâyoune Figure 80 : Croissance pondérale de la sardine dans les différentes régions étudiées. 187 II. 7. 3. Variabilité interannuelle de la croissance pondérale Nous avons noté une variabilité interannuelle de la croissance pondérale dans les différentes régions mais avec des schémas évolutifs différents. Zone de Safi Les gains en poids pour un âge donné sont importants en 2004. Les écarts entre l‘année 2004 et les autres années augmentent avec l’âge. Alors qu’en 2005 et 2006, la croissance pondérale est identique sauf au cours des deux premières années de vie de la sardine (Figure 81). Zone d’Agadir Une augmentation du poids au cours des années, de 2004 à 2006, a été constatée après la première année de vie du poisson. Les écarts entre les années augmentent au fur et mesure que le poisson vieillit (Figure 81). Zone de Laâyoune La comparaison des courbes de croissance pondérale des différentes années a montré que durant la première année de vie du poisson, les écarts en poids entre les années sont négligeables. Des différences apparaissent pour des âges plus grands : les gains en poids sont importants pour l’année 2005. L’inverse se produit pour l’année 2004 mais pour des âges supérieurs à cinq ans. La croissance pondérale est identique pour les années 2004 et 2006. Néanmoins, des différences en poids sont observées pour des âges supérieurs à quatre ans : les gains en poids sont meilleurs en 2004 qu’en 2006 (Figure 82). 188 Safi Poids total moyen (g) 120 100 80 60 40 20 0 -3 -1 1 3 Age (année) 2004 2005 5 7 2006 Agadir 90 Poids total moyen (g) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 -3 -1 1 3 5 7 Age (année) Ag2004 Ag2005 Ag2006 Figure 81 : Variation interannuelle de la croissance pondérale de la sardine dans les différentes régions étudiées. 189 Laâyoune 180 160 Poids total moyen (g) 140 120 100 80 60 40 20 0 -3 -1 1 Age (année) 2004 2005 3 5 7 2006 Figure 82 : Fluctuations annuelles de la croissance pondérale de la sardine dans la zone de Laâyoune. II. 7. 4. Taux de croissnce pondérale Le taux annuel d’accroissement pondéral présente un schéma évolutif similaire dans toutes les régions considérées. Il est important durant la première année de vie du poisson, durant cette période les sardines prennent du poids plus rapidement. La vitesse d’accroissement pondérale décroît en fonction de l’âge (Figure 83). Dans la région de Laâyoune, les sardines présentent un taux de croissance pondérale plus élevé que celui des autres régions. 190 Taux de croissance pondérale (%) 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1 2 3 4 5 6 Age (année) Safi Agadir Laâyoune Figure 83 : Evolution du taux de croissance pondérale en fonction de l'âge chez la sardine dans les différentes régions étudiées. 191 CHAPITRE IV : DISCUSSION REPRODUCTION AGE ET CROISSANCE 192 I. Reproduction Sex-ratio Dans les études de dynamique des populations, il est toujours nécessaire de connaître le sex-ratio. C'est en effet du nombre de femelles dans la population que dépend celui des futures recrues. L’analyse du sex-ratio change selon que nous prenons en compte l’ensemble de la population ou bien les classes de taille séparément. De plus, le sex-ratio évolue en fonction du temps (saisons et années). Or nos résultats indiquent que le sex-ratio varie selon qu’on se situe dans la région de Safi, d’Agadir ou bien de Laâyoune. La sardine marocaine est gonochorique et sans dimorphisme sexuel. Le sex-ratio global est à l’avantage des femelles dans la zone de Safi et d’Agadir tandis qu’un équilibre s’établit entre les mâles et les femelles de la région de Laâyoune. L’évolution interannuelle du sex-ratio a montré une prédominance significative des femelles aux années 1999 et 2000 pour la zone d’Agadir et 2001 et 2004 pour celle de Laâyoune alors que dans la région de Safi et quelle que soit l’année d'échantillonnage, le nombre des femelles dépasse largement celui des mâles. En 2006 dans la région de Laâyoune, la situation s’inverse et le sex-ratio est au profit des mâles. Une prédominance des femelles a été signalée, dans la baie d'Oran (Bouchereau, 1981), en Atlantique marocain (Belvèze, 1984 ; Amenzoui et al., 2006), dans les côtes Nord espagnoles (Garcia et al., 1991) et en mer d'Alboran (Abad et Giraldez, 1993) alors que les mâles prédominent dans les côtes sénégalaises (Fréon et Stéquert, 1979) et en mer d'Egée (Cynahgyr, 1996). Toutefois, un sex-ratio équilibré a été mentionné chez certaines populations de sardines comme celles des côtes marocaines (Belvèze et Rami, 1978 ; Barcova, 2001), des côtes tunisiennes (Kartas, 1981; Khemiri, 2006), des côtes galiciennes (Perez et al., 1985) et des îles Canaries (Mendez-Villalmil Mata et al., 1997). La tendance à la féminité des populations de sardines marocaines a été observée dans les régions d'Agadir et de Laâyoune durant la période de reproduction et/ou durant la période qui précède la période de reproduction (été). Alors que cette tendance à la féminité est la plus marquée dans la région de Safi et ce durant presque toute l'année. Une forte 193 proportion des femelles durant la période de reproduction a également été signalée dans la baie d'Oran (Bouchereau, 1981), dans le golfe de Lion (Lee, 1962) et dans les eaux algériennes (Murat, 1935 in Kartas, 1981). Millan (1999) a précisé l'existence d'un regroupement pour la reproduction et qui est dû à la dominance des femelles durant la saison de ponte intense. Par contre une prédominance des femelles en dehors de la période de reproduction a été constatée, par Andreu et al. (1950) dans les côtes de Castellan, par Perez et al. (1985) en Galice et par Kartas (1981) et Khemiri (2006) dans les eaux tunisiennes. La dominance significative des mâles dans la région de Laâyoune durant la période de reproduction (Hiver et automne 2006) pourrait s'expliquer par le fait que les femelles adultes en reproduction intense se trouvent dans des zones et/ou des profondeurs qui ne sont pas couvertes par les senneurs commerciaux (Millan, 1999). La répartition du sex-ratio en fonction de la taille indique un taux de féminité élevé aux grandes tailles. Cette dépendance du sex-ratio de la taille du poisson a également été mentionnée par Lee (1962), par Bouchereau (1981), par Kartas (1981), par Belvèze (1984), par Perez et al. (1985), par Abad et Giraldez (1993), Amenzoui et al. (2006) et par Khemiri (2006). Cette caractéristique biologique semble être une règle générale chez les clupéiformes car elle a été observée chez d'autres espèces comme la sardinelle plate, Sardinella maderensis (Boely, 1979) ; la sardinelle du Venezuela (Fréon et al., 1997) ; la sardinelle ronde Sardinella aurita (Gaamour, 1999) ; l'anchois du Pérou, Engraulis mordax (Parrish et al., 1986) ; l'anchois de la baie de Cadiz, Engraulis encrasicolus (Millan, 1999) et l'anchois des côtes tunisiennes, Engraulis encrasicolus (Kartas, 1981 ; Khemiri, 2006). La forte féminité des classes de grandes tailles peut être le résultat de plusieurs facteurs dont les plus plausibles seraient une plus grande longévité et une croissance plus rapide des femelles, une vulnérabilité plus importante vis-à-vis des engins de pêche ou encore des mouvements migratoires différents de ceux des mâles. La dominance des femelles dans les classes de petites tailles pourrait s'expliquer par un développement plus précoce des ovaires qui de ce fait seraient plus facilement reconnaissable que les testicules. La littérature fournit de nombreuses données sur la relation entre la densité de la population et le sex-ratio. En effet, Nikolsky (1969) in Kartas et Quignard (1984) a écrit que la proportion des sexes est un phénomène très important dans la reproduction de la 194 population et qu'il existe des mécanismes d'ajustement de cette structure à chaque changement et principalement aux variations de la disponibilité alimentaire. Celle-ci dépend elle-même de la densité de la population de sorte que le sex-ratio reflète naturellement la densité de la population. La qualité et la quantité de la nourriture sont parmi les causes essentielles des fluctuations de la proportion des sexes. Chez beaucoup d'espèces, une nourriture abondante (une population à faible densité) favorise la prédominance des femelles. En revanche, une nourriture pauvre (une population à forte densité) accroît le taux de masculinité. Ainsi, D'Ancona (1969) in Kartas et Quignard (1984) a pu démontrer expérimentalement que l'accroissement des proportions des mâles de l'anguille est lié à une forte densité des larves. Le phénomène inverse a cependant été relevé chez d'autres espèces dont la réponse à une pauvre nourriture se traduit par une augmentation du taux de féminité. C'est par exemple le cas de Platichthys flesus des côtes de la mer Noire rapporté par Zambriborshch (1956) in Kartas et Quignard (1984) qui considère que la prédominance des femelles constitue une adaptation aux mauvaises conditions alimentaires. Taille et âge à la première maturité sexuelle La puberté, phase transitoire durant laquelle se mettent en place les différents éléments concourant à la réalisation de la première reproduction, se réalise en un temps variable suivant les espèces. La causalité de son déclenchement est encore mal élucidée (Legendre et Jalabert, 1988). Il semble que les poissons doivent atteindre un certain développement corporel ou un certain âge pour devenir sexuellement matures, mais ce phénomène dépend aussi des facteurs du milieu ayant une action sur le métabolisme ou la croissance tels que la température ou l’alimentation (Kausch, 1975). Par ailleurs, la longueur à la première maturité sexuelle influence directement le potentiel de reproduction de l’espèce, la durée de la période de reproduction et la taille du stock reproducteur (Sinovčić et al., 2008). Sur nos côtes marocaines, la sardine peut se reproduire pour la première fois au cours de sa première année de vie indépendamment de la région considérée. Dans son aire de répartition, la sardine peut atteindre sa première maturité sexuelle à une longueur variant 195 entre 7,9 et 17,2 cm ce qui correspond aux individus du groupe d’âge 0 et du groupe d'âge 2 ans (Tableaux 15 et 16). Les variations sexuelles de la taille de première maturité peuvent être expliquée par le fait que les coûts énergétiques pour la reproduction sont généralement plus élevés pour les poissons femelles, et la fécondité et la taille des œufs (probablement la viabilité des œufs) augmente avec la taille des femelles (Ihssen et al., 1981). Un gradient d’augmentation de la taille de première maturité sexuelle en fonction de la latitude est observé du nord au sud. Une maturation retardée accroîtra le succès de la durée de vie de reproduction étant donné qu’il y a probablement un compromis entre la reproduction et la croissance somatique. En effet, l’âge et la taille de première maturité sexuelle sont très liés au taux de croissance. Ce-ci est confirmé par des expériences réalisées chez la truite Salmo clarkii et l’omble du Canada Salvelinus malma qui ont montré que les poissons peuvent ajuster de manière non génétiques l’âge de maturité en fonction des modifications du taux de croissance (Jonson et al., 1984). Or le taux de croissance dépend de la localisation de la population sur le gradient latitudinal. D’autre part, la longueur ou l’âge de maturité sexuelle peut être directement affecté par des changements de la quantité de réserves d’énergie disponible pour le développement des gonades (Morgan, 2004) ou indirectement par l’intermédiaire des changements de la croissance qui influence le déclenchement de la maturation (Engelhard et Heino, 2004). En outre, d’autres facteurs ayant un impact sur la taille de première maturité sexuelle tels que le déclin de la structure en âge, le taux de mortalité élevé ou des changements dans l’environnement ont été proposé par Armstrong et al. (1989) et van der Linger et al. (2006). L’acquisition de la maturité sexuelle peut être aussi sous la dépendance de la ressource trophique, température (Nikolski, 1963 ; Blaxter, 1969 ; Fox et Crivelli, 2001), de la densité (Parrish et Mallicoate, 1995) et génétique (Silva et al., 2006). D’après les études génétiques réalisées par Chlaïda (2009), il existe une coupure génétique importante entre deux grandes populations de sardine vivantes dans la région nord-ouest africaine. La première population s’étend de la baie d’Agadir (30°48 N) jusqu’au golf de Cadiz ( ° 'N). La seconde population se répartie depuis Sidi Ifni (29°12’N) jusqu’à la limite sud de l’aire de répartition de l’espèce en Mauritanie (19°03’N). Ces différences de taille de premières maturité entre les zones peuvent tout simplement être dues à des adaptations aux dynamiques différentes dans les conditions environnementales de ces zones (Furnestin, 1959 ; Makaoui, 2008). 196 La taille de première maturité sexuelle peut également varier en fonction des années au sein d’une même région ce qui suggère une forte plasticité dans les caractéristiques reproductives comme une réponse phénotypique aux facteurs environnementaux qui régissent le succès de la reproduction. Ces fluctuations interannuelles de la L50 peuvent être dues en principe à la variabilité temporelle de la date de déclenchement de la ponte (ponte précoce ou tardive selon les années) et du recrutement annuel correspondant (Abad et Giraldez, 1993) ainsi qu’à la croissance différentielle des cohortes annuelles successives qui ont vécu des conditions environnementales différentes (Milllán, 1999). Des variations similaires ont été observées chez d’autres populations de sardine en mer d’Alboran (Abad et Giraldez, 1993), en mer d’Egée (Cýnahgýr, 1996) et en atlantique ibérique (Silva et al., 2004). En effet, chez les clupéidés, la tactique de reproduction est basée sur leur plasticité de changer rapidement une ou plusieurs de leurs caractéristiques du cycle vital (exemple : fécondité, fréquence de ponte et âge/taille à la première maturité sexuelle) chaque fois que les conditions environnementales le permettent (Alheit, 1989 ; Wang et al., 2008). Ce-ci leur permet d’assurer la survie d’un nombre suffisant des œufs et larves (Alheit, 1989). Quant à la zone de Safi, l’absence d’individus mature de petite taille est probablement due à un recrutement qui se fait tardivement au niveau de cette zone et à une très faible densité des œufs et larves dans cette région (Berraho, 2007). Les études réalisées par Silva et al. (2006) ont montré qu’il y a de larges tendances spatiales de la maturation dans les différentes zones de l’Atlantique (Tableau 16). En effet, la taille de première maturité sexuelle est élevée au nord de France et faible dans les eaux de Cadiz. La L50 augmente vers les limites sud (Sahara marocain) et ouest (îles Canarie) de la gamme de distribution de la sardine. Dans les eaux atlantiques, les discontinuités les plus frappantes de la longueur à la première maturité sexuelle de la sardine sont observées dans les limites sud (sud du Maroc/Mauritanie), de l’ouest (îles atlantiques) et aussi entre le sud et le nord des eaux française (Silva et al., 2006). Il existe à la limite sud de la distribution de la sardine, des preuves de différences de caractères morphologiques, de la structure génétique, de la structure en âge, des aires de ponte, de la croissance et de la maturation entre le nord/centre du Maroc et le sud Maroc/Mauritanie, rappelant à l’existence de populations distinctes de 197 sardines (FAO, 2001 ; Chlaïda, 2009). En outre, des études sur la génétique de la sardine indiquent que la sardine des Açores et de Madère (ouest) et de la Mauritanie (sud) sont distinctes de celles de l’Atlantique entre le sud de la péninsule ibérique et la Manche (Kasapidis et al., 2004 in Silva et al., 2006). En revanche, la brusque augmentation de la L50 entre le sud et le nord des eaux françaises ne sont ni expliquées par les différences génétiques ni par les grandes discontinuités dans la distribution de la sardine entre les zones (Silva et al., 2006). Des études sur les caractères méristiques ont discriminé les populations de l'Atlantiques européenne de celles du nord-ouest africain (Parrisch et al., 1989 in Silva et al., 2006). Alors que la sardine de la Méditerranée et du nord-ouest africain a été considérée comme une sous-espèce différente de celle de l'Atlantique européenne (Bauchot et Pras, 1980 in Silva et al., 2006). L'absence de distinction génétique entre les populations de sardines de la péninsule ibérique (Kasapidis et al., 2004 in Silva et al., 2006) suggère que les différences de maturation sont principalement dues aux conditions environnementales communes à la Méditerranée et aux eaux sud atlantique de la péninsule ibérique. Ces dernières ont des conditions environnementales différentes de celles qui règne dans l'ouest de l'Atlantique ibérien (Silva et al., 2006). Les variations spatiales à grande échelle de la longueur de première maturité sexuelle ont montré une relation positive avec la longévité, la taille maximale et avec la croissance pendant la première année de vie de l’espèce (Morales-Nin-Nin et Pertierra, 1990 ; FAO, 2001 ; Silva et al., 2006). La longueur à la première maturité est plus élevée chez les populations de sardines qui ont une taille maximale plus élevée (Silva et al., 2006). D’autre part, ces fluctuations à large échelle spatiale ont révélé une corrélation significative entre le poids moyen et le pourcentage de graisse et entre le poids moyen et la taille à la première maturité sexuelle de la sardine (Silva et al., 2006). 198 Tableau 15 : Taille et âge de première maturité sexuelle de Sardina pilchardus dans différentes régions de la Méditerranée (L : longueur totale). Mer Méditerranée Mâles Femelles Age à L50 Auteurs (L50 en cm) (L50 en cm) (année) Golfe de Lion 13,8 cm 14 Lee (1961) Castellion 11,7 cm 11,3 Larraneta (1976) Baie d’Oran 12,2 cm 12,2 Entre 1 et 2 ans Bouchereau (1981) Côtes tunisiennes 11,7 cm 12,1 Entre 1 et 2 ans Kartas (1981) Mer d’Alboran (1989) 13,6 cm 13,8 Abad et Giraldez (1993) Mer d’Alboran (1991) 12,8 cm 12,5 Abad et Giraldez (1993) Mer d’Egée (1988) 12 11,3 Cihangir (1996) Mer d’Egée (1988) 12,4 12,2 Cihangir (1996) Mer d’Egée (1990) 12,2 12,2 Cihangir (1996) Mer Adriatique 8 8 Sinovčić et al. (Croatie) Côtes tunisiennes (2003) 11,4 11,4 (Nord) Durant sa Khemiri (2006) première année de vie Golfe de Tunis 11,3 11,3 Durant sa Khemiri (2006) première année de vie Côtes tunisiennes 11,1 11,1 (Sud) Durant sa Khemiri (2006) première année de vie Mer Adriatique 7,9 Sinovčić et al. 7,9 (Croatie) (2008) 199 Tableau 16 : Taille et âge de première maturité sexuelle de Sardina pilchardus dans différentes régions de l’Atlantique, (L : longueur totale). Océan Atlantique Mâles Femelles Age à L50 (L50 en cm) (L50 en cm) (année) Cadiz 10,5 11,5 Rodriguez-Roda (1970) Galice 14, 5 14,5 Perez et al. (1985) Iles Canaries 15 15,2 Atlantique nord marocain Golfe de Gascogne 15,5 15,5 Mendez-Villamil Mata et al. (1997) Barcova (2001) 17,2 17,2 silva et al. (2004) Portugal 14,1 14,1 Silva et al. (2004) Golfe de Cadiz 12,7 12,7 Silva et al. (2004) Région d’Agadir 14,5 14,7 Amenzoui et al. (2005) Région de Laâyoune 15,8 15,8 Amenzoui et al. (2006) Nord de France 16,8 16,8 Silva et al. (2006) Sud de France 14 14 Silva et al. (2006) Nord de Galice 15,6 15,6 Silva et al. (2006) Sud de Galice 13,4 13,4 Silva et al. (2006) Nord du Portugal 14,6 14,6 Sud du Portugal 13,9 13,9 Golfe de Cadiz 10,9 10,9 Açores 15,7 15,7 Mauritanie 16,2 16,2 Zone d’Agadir 14,1 14,4 Zone de Laâyoune 15,4 15,9 Durant sa première année de vie Durant sa première année de vie Durant sa première année de vie Durant sa première année de vie Durant sa première année de vie Durant sa première année de vie Durant sa première année de vie 200 Auteurs Silva et al. (2006) Silva et al. (2006) Silva et al. (2006) Silva et al. (2006) Silva et al. (2006) Présente étude Présente étude Période de reproduction La connaissance de la période de ponte et de sa durée est importante pour la compréhension de la dynamique des populations notamment dans les stades larvaires et juvéniles. Des auteurs ont déterminé la période de ponte de la sardine dans les eaux atlantiques marocaines en se basant sur l’abondance des œufs et larves de sardine (Furnestin et Furnestin, 1959 ; Ettahiri, 1996 ; Ettahiri et al., 2003 ; Berraho, 2007), sur la répartition dans le temps des stades macroscopiques de la maturité sexuelle (Belvèze, 1984) ou bien encore sur l’étude combinée de différents stades de la maturité sexuelle et du rapport gondo-somatique (Amenzoui et al., 2005 ; Amenzoui et al., 2006). Dans les zones d’upwelling, les petits pélagiques sont caractérisés par une reproduction fractionnée étalée sur une longue période de l’année qui pour la sardine des côtes atlantiques marocaines peut s’expliquer d’une part, par l’étalement dans le temps des conditions favorables à la reproduction et d’autre part, par un décalage de la période de maturation et d’émission des gamètes entre les individus de la population. Ils sont également caractérisés par une stratégie de type r (potentiel reproductif élevé). Néanmoins, la grande vulnérabilité de ces espèces aux fluctuations des conditions environnementales détermine des réponses reproductives adaptatives appelées tactiques reproductives (Wootton, 1990). Les valeurs maximales de RGS sont plus élevées chez les individus capturés au niveau de la zone d’Agadir qu’aux niveaux des autres zones, Safi et Laâyoune. En effet, le RGS est influencé par trois facteurs : la proportion des femelles matures, la fécondité et le poids gonadique (Taylor et al., 1979 ; Ganias et al., 2004). Le RGS entre les pics de ponte diminue à mesure que la saison de ponte progresse même si le RGS des femelles matures ainsi que la fécondité ne semblent pas diminuer. Le RGS serait donc influencé par la proportion des femelles matures qui diminue avec le temps, alors que moins de femelles sont en mesure de pondre (Taylor et al., 1779). Le RGS des mâles varie approximativement selon le même cycle que celui des femelles. Tout comme chez les femelles, nous avons noté une diminution du RGS des mâles au fur et à mesure que la période de ponte progresse. 201 Cependant, le RGS des mâles et le pourcentage de mâles matures ne sont pas des indicateurs de la maturité sexuelle aussi sensibles que ceux des femelles. Chez les mâles, la phase finale de maturation des spermatides en spermatozoïdes n’implique pas une augmentation très accrue du volume de la gonade, contrairement aux femelles, où l’hydratation des ovocytes lors de la maturation finale entraîne une augmentation du poids des gonades (Selman et Wallace, 1986). Le suivi mensuel du RGS moyen et des stades de la maturité sexuelle sur plusieurs années dans les trois régions, Safi, Agadir et Laâyoune, précise le caractère cyclique de la reproduction et non continu chez la sardine marocaine et confirme l’existence de pics de ponte secondaire au cours de l’année. En effet, la saison de reproduction moyenne de la sardine se situe entre janvier et mai dans la zone de Safi et peut se prolonger jusqu’au mois de juillet dans la zone d’Agadir (cas de l’année 2006). Alors que, dans la région de Laâyoune, la saison de reproduction moyenne est étalée sur toute l’année. Bien que la reproduction s’étale sur l’ensemble de l’année, certaines époques paraissent être plus favorables que d’autres. D’après nos observations, la période d’émission maximale pourrait se déplacer suivant les années entre janvier et mars dans la région de Safi et d’Agadir et entre novembre et mars dans celle de Laâyoune. L’existence d’une période de reproduction maximale est liée au synchronisme de facteurs environnementaux cycliques qui jouent le rôle de stimuli agissant sur la reproduction (Mc Cave, 1975 ; Allain, 1999). Un décalage des périodes de reproduction maximales ne serait pas surprenant. En effet, la sardine, comme la plupart d’autres petits clupéidés présentant une grande vulnérabilité aux variations des conditions du milieu, est une espèce opportuniste qui réagit et s’adapte aux influences imposées par son environnement (Lowe-Mc Connell, 1987 ; Wootton, 1984, 1990). Ces réponses ont une signification adaptative au niveau de la stratégie reproductive adoptée (Wootton, 1984, 1990). Ces variations interannuelles de l’étendue de la saison de reproduction et du calendrier de pic de ponte semble être liées aux changements biotiques et abiotiques du milieu (Wotton, 1982 ; Bye, 1984). En effet, la température est connue pour influencer le déclenchement de la ponte chez les poissons (Blaxter et Hunter, 1982 ; Frappez, 1983). Selon Horwod (1993), la température peut influencer la migration des reproducteurs et par conséquent, affecter indirectement la période de ponte. Il a été établi que le déclenchement de la ponte chez la sardine a lieu lors du refroidissement hivernal des eaux lorsque la température descend au dessus de 18°C (Chavance, 1980). Au niveau de la 202 zone de Laâyoune, la température correspondant au pic de ponte diffère d’une année à l’autre. De même quand il s’agit de plus d’un pic de ponte par année. La sardine se reproduit sur une large plage de température (12-25 °C) avec une gamme optimale de 13,5-17 °C (Furnestin et Furnestin, 1959 ; Lluch-Belda et al., 1991 ; Lynn, 2003 ; Coombs et al., 2005 ; Ibaibarriaga et al., 2007), (Tableau 17). Il semble qu’il n’y ait aucun lien entre la température de ponte et la localisation géographique de la population. Cela serait plus en rapport avec des facteurs locaux influençant la température comme la latitude (Deelder et willensen, 1964 ; Raikova-Pehova et Zivkov, 1998). Tableau 17 : Température (temp.) optimale de ponte chez la sardine, Sardina pilchardus dans différentes régions de l’Atlantique. Régions Temp. optimale de ponte Auteurs (°C) Côtes atlantiques marocaines 16-18 Furnestin et Furnestin (1959) Portugal Sobral (1975) 14-17,5 Côtes atlantiques marocaines 17,4-18,8 Ettahiri (1996) Côtes atlantiques marocaines 16-17 en hiver Ettahiri et al. (2003) Côtes atlantiques marocaines 18-19,5 en été Ettahiri et al. (2003) Nord-ouest d’Afrique 16-18 Coombs et al. (2006) Portugal 14,5-16,3 Coombs et al. (2006) Nord d’Espagne 13,1-14,3 Coombs et al. (2006) Golfe de Gascogne 14,7-16,5 Coombs et al. (2006) Manche 13-14,7 Coombs et al. (2006) Zone de Laâyoune 16,5-17,7 Présente étude Toutefois, Nous avons pu mettre en évidence une variabilité latitudinale et interannuelle de la période de ponte. Ces différences observées du rythme d’évolution de la ponte pourraient être liées aux conditions environnementales régnant au nord et au sud de l’Atlantique marocain. Dans l’hypothèse où il existe des différences dans les conditions environnementales au nord et au sud comme l’ont signalé Furnestin (1959) et Makaoui (2008). 203 Il est certain que le plateau continental marocain est un lieu de reproduction préférentiel pour la sardine. Il semble donc réunir toutes les conditions pour la constitution de frayères et de nourriceries importantes. En principe, la ponte chez les espèces marines a lieu lorsque les larves trouvent de bonnes conditions de survie. Au Maroc, la variabilité des saisons d'upwelling influe considérablement sur la ponte et la survie des larves. Les oeufs de la sardine sont présents tout au long de la côte atlantique marocaine (Furnestin et Furnestin, 1959 ; Domanevsky et al., 1976 ; Ettahiri, 1996 ; Ettahiri et al., 2003 ; Berraho, 2007). La principale zone de ponte est située au nord de Dakhla entre 24°30' N et 25°30' N et près de la baie Cintra (26° N), cette zone est caractérisée par l’existence de foyers dont l’emplacement et la densité différent d’une année à une autre (Ettahiri et al., 2003). C’est une zone de ponte commune à toutes les saisons (Ettahiri, 1996). L’autre, située plus au nord entre le cap Spartel et Safi, le plus souvent entre Casablanca et Larache (Furnestin et Furnestin, 1959). On a également identifié une aire de ponte printanière au niveau de la baie d’Agadir entre cap Ghir et l’oued Massa (Ettahiri, 1996). Dans les eaux atlantiques marocaines, la ponte de la sardine a lieu durant toute l’année mais principalement en hiver et secondairement au printemps et en été (Furnestin et Furnestin, 1959 ; Belvèze, 1984 ; Ettahiri, 1996 ; Amenzoui et al., 2005 ; Amenzoui et al., 2006 ; Berraho, 2007). La ponte de la sardine marocaine peut avoir lieu à la côte comme au large (Furnestin et Furnestin, 1959 ; Ettahiri, 1996). Les variations temporelles et latitudinale de la ponte de la sardine sont donc probablement en relation avec le schéma de migration des sardines et leur répartition le long de la côte atlantique marocaine. Ces déplacements semblent être influencés par l’intensité de l’upwelling et peuvent être d’ordre trophique. Bakum et Parrish (1982, 1990) et Parrish et al., (1983) ont conclu que la reproduction chez les espèces pélagiques côtiers comme la sardine et l’anchois, se déroule dans les zones et au cours des périodes où la turbulence et le transport vers le large sont faibles. Cela est en accord avec l'hypothèse de triade de Bakum (1996) qui a défini trois grandes catégories de processus océanographiques importants dans l'influence du succès de recrutement : l'enrichissement de la chaîne trophique, rétention des œufs et larves dans les nourriceries (réduction du transport vers le large par advection) 204 concentration des particules de nourritures (stabilité dans la colonne d'eau, convergence, présence de front) pour une première nourriture de larves et de stades subséquents. De son côté, Roy (1991) a montré à partir d’une étude réalisée sur les stratégies temporelles de reproduction des clupéidés (sardines et sardinelle) des côtes ouest africaines, que ces espèces semblent présenter un comportement « opportuniste » qui vise une reproduction de ces espèces aux périodes où la vitesse du vent se situe autour de 6 m/s. Il ajoute également que dans les régions où la saison d’upwelling est caractérisée par des vents dépassant la valeur de 6 m/s, le calendrier de reproduction est décalé par rapport à celui de la résurgence de sorte que la reproduction s’effectue pendant les périodes où le vent s’atténue et se situe autour de 6 m/s de manière à limiter les effets néfastes induits par un vent très fort. Cette valeur correspond à la « fenêtre environnementale optimale » de Cury et Roy (1989). De même, Parrish (1981) a signalé que la sardine se reproduit en dehors de la période maximale d’upwelling. Alors que, Castro et Hernández (2000) ont suggéré que les modèles d’allocation d’énergie et les aspects biologiques et océanographiques peuvent expliquer la stratégie reproductive d’hiver. En revanche, Fréon et al. (1997) ont signalé que Sardinella aurita de Venezuela ne se reproduit pas dans l'espace et le temps où le transport vers le large et la turbulence sont faibles. La stratégie reproductive de cette espèce donne priorité à l'optimisation de la disponibilité de la nourriture printanière. C’est une stratégie de ponte singulière pour les petits pélagiques (Fréon et al., 1997). Au Maroc, les populations de sardines utilisent une stratégie de ponte adaptée aux écosystèmes d’upwelling côtiers de l’Atlantique. En effet, la production maximale de plancton associée aux upwellings qui commence au printemps et s’étend jusqu’à l’été seraient favorable aussi bien pour la survie et la croissance des stades larvaires et juvéniles que pour l’accumulation de réserves énergétiques qui seront allouées à la maturation et à la production des gamètes chez les adultes. Les tendances du rapport gonado-somatique en fonction de la taille/âge indiquent que l’étendue et le calendrier de ponte dépend des différents classes de taille/âge qui se succèdent dans les pêcheries marocaines. Il apparaît alors que chaque classe participe à la reproduction d’une manière différente suivant la période, l'année et la zone considérée (Amenzoui et al., 2005 ; Amenzoui et al., 2006). Les individus de différentes classes de taille/âge peuvent présenter des différences aussi bien du calendrier que de la durée de la 205 saison de reproduction. Aussi, un groupe d'âge donné peut présenter plus d'un pic de ponte durant l'année. Dans la région de Laâyoune, sept générations de sardines participent à la ponte (groupes d'âge zéro (les individus qui ont atteint la taille de première maturité sexuelle) un, deux, trois, quatre, cinq et six ans). Alors que dans la région d’Agadir cinq générations de sardines participent à la reproduction (groupes d'âge zéro, un, deux, trois et quatre ans). Mais plus au nord dans la région de Safi, la ponte est probablement assurée par trois générations (groupes d'âge un, deux et trois ans). Il existe un gradient latitudinale positif du nord au sud de l’étendue de la saison de reproduction pour les femelles d’âge égal à l’exception des individus qui se reproduisent pour la première fois et qui présentent une période de ponte de durée identique au niveau des zones d’Agadir et de Laâyoune. A partir de l’âge deux ans, tous les individus de la population de sardine de la région de Laâyoune se reproduisent en moyenne durant toute l’année mais d’une façon inégale. Ces différences de l’étendue de la période de reproduction entre les individus de la population de sardines ont été confirmées par l’étude de l’histologie ovarienne (présente étude) qui a montré l’apparition des femelles en post-ponte tout au long de la période de reproduction. La fin de la période de frai n’est pas synchronisée pour l’ensemble des groupes d’âge sauf pour les sardines des groupes d’age deux et trois ans de la région de Safi. En effet, la cessation de frai est associée à l’état somatique (condition) et plus spécialement de la masse hépatique (Ganias et al., 2003). D’autre part, la diminution de la condition somatique au dessous d’un certain seuil conduit à la cessation de ponte ou empêche son apparition (Ganias et al., 2004). Les grands géniteurs sont probablement responsables du début et de la fin du cycle de reproduction pour l’ensemble de la population. Les petits poissons pondent généralement après les grands et ont une courte saison de fraie (Sinovcic, 1983et 1984 ; Abad et Giraldez, 1993 ; Millan, 1999 ; Machias et al., 2001 , Pinelopi, 2002 ; Amenzoui et al., 2005 ; Amenzoui et al., 2006). Ces résultats rejoignent ceux de Parrish et al. (1986) qui ont signalé que les jeunes anchois d'Engraulis mordax de la Californie se reproduisent vers la fin de la saison de reproduction de l'ensemble de la population et leur période de reproduction est réduite. De même, Solemdal (1997) a constaté chez les jeunes poissons téléostéens en particuliers chez les poissons plats et les gadidés, une maturité retardée et une période de reproduction courte. La même chose a été observée par Millan (1999) chez les jeunes anchois, Engraulis encrasicolis : un retard de la maturation et une période de ponte réduite. 206 Les différences de la période de reproductions liées à la taille/âge résultent probablement du fait que les jeunes individus ont encore un taux de croissance élevé et de ce fait investissent moins d’énergie dans la reproduction que les poissons plus âgés. Ces différences pourraient également être attribuées à la dépendance de l'équilibre de répartition de l'énergie pour la croissance ou la reproduction chez les téléostéens de la taille/âge des individus (Ganias et al., 2004). Cette dépendance du processus de maturation de la taille/âge a également été signalée chez d’autres poissons téléostéens (Hunter et Leong, 1981 ; Alheit et al., 1984 ; Parrish et al., 1986 ; Lamber, 1987 ; Fréon, 1988 ; Le Clus, 1989 ; Ware et Tanasichuk, 1989 ; Abad et Giraldez, 1993 ; Herrera et al., 1994 ; Millán, 1999 ; Ganias et al., 2004 ). Il est bien connu que le taux de croissance somatique est plus élevé avant le début de la première maturité sexuelle (Roff, 1983). En effet, en retardant la maturation sexuelle et en investissant de l'énergie principalement dans la croissance, les individus peuvent disposer d'une plus grande taille c'est-à-dire d'augmenter leur fécondité et de baisser la possibilité d'être proie (Jennings et al., 2001). Par conséquence, le retard de la saison de reproduction des jeunes pourrait être attribué au fait que lorsque les individus plus âgés commencent à investir de l'énergie dans la production des gamètes, les jeunes continuent à investir de l'énergie dans la croissance. Les variations dans la composition démographique et la mortalité par pêche peuvent influencer la saisonnalité et l'étendue de la période de reproduction (Millan, 1999 ; Ganias et al., 2004). Ces fluctuations de la taille/âge des populations de sardines résultent d’une reproduction étalée sur une longue période de l’année à laquelle s’ajoute le phénomène de recrutement des jeunes sardines et migration des adultes. Une pêche intense des femelles âgées réduit probablement la période de ponte des populations de sardines (Ganias et al., 2004). Des résultats proches de nos observations c'est-à-dire une saison de ponte maximale durant les mois froids de l’année mais avec une variabilité du calendrier et de l’étendue de la période de reproduction sont signalés en mer Méditerranée (Tomasini et al., 1989 ; Abad et Giraldez 1993 ; Khemiri, 2006) ; en mer d’Egée (Cýnahgýr, 1996 ; Voulgaridou, 2003) ; en mer Adriatique (Sinovčić, 1983, 1984 Sinovčić et al., 2003 ; Sinovčić et al.,2007) et en océan Atlantique (Le Duff, 1997 ; Méndez-Villamil Mata et al.,1997 ; Coombs et al., 1999 ; Zwolinski et al., 2001). Une exception de cette tendance générale est observée chez 207 les populations de sardines habitant les mers froides comme la mer Noire et la Manche et qui se reproduisent pendant les mois les plus chauds de l’année, en été. C’est durant cette saison que la gamme de température pour la reproduction est atteinte. Les travaux effectués par certains auteurs dans l’océan Atlantique et la mer Méditerranée sur les périodes de reproduction de la sardine, Sardina pilchardus (Tableau 18) indiquent des pontes précoces ou tardives. Comme ils précisent l’existence d’une saison de ponte qui peut être étalée sur une courte ou longue période de l’année selon les zones. Ces différences latitudinales de caractères saisonniers de la reproduction ont été mises en relation avec les différents régimes de températures (Millan, 1999 ; Alvarez et al., 2001). D’autres facteurs comme la présence de plusieurs populations de sardines dans son aire de répartition auraient un impact sur la reproduction de la sardine. Par ailleurs, le processus de développement des gonades et leur maturation est déclenchée par une série de stimuli internes (endogènes) et externes (exogènes). Les facteurs exogènes comme la température, la photopériode, la disponibilité de la nourriture, la qualité de l’eau et une variété de facteurs sociaux (visuel, tactile ou chimique en contacte avec leurs congénères) sont perçus par le cerveau et les traduit en impulsion de neurones qui stimulent les voies endocriniennes de l’axe hypothalamo-hypophysaire gonadique afin de répondre de façon appropriée (Nicolas, 1999 ; Bromage et Coward, 2000). Concernant les populations de sardines la température de l’eau est supposée être le plus important signal de régulation externe de développement des gonades (Matsuyama et al., 1992). En outre, plusieurs études font état d’autres facteurs affectant l’activité de frai des populations de sardines comme l’upwelling (Lluch et al., 1991 ; Staunton et Ward-Smith , 2002) et la biomasse du plancton (Lym, 2003 ; Somarakis et al., 2004). L’effet synergique des différents paramètres de l’environnement dans le développement des gonades des sardines est en quelque sorte démontrer dans les études de Matsuyama et al. (1992). Ce qui implique que la vitellogenèse et la maturation des ovocytes peuvent être déclenchées par différents signaux environnementaux (effet synergique de la température et de la photopériode). Ceci conduit à admettre qu’il existe une adaptation de la saison de ponte des populations de sardines à un ensemble de conditions environnementales locales. La densité-dépendance a également un impact sur la reproduction et sur d’autres paramètres biologiques des populations de sardines du système de Benguela (Le Clus, 1987 et 1990 ; Thomas, 1985 et 1986 ; Fossen et al., 2001 ; van der Lingen et al., 2006). 208 Tableau 18 : Périodes de reproduction de Sardina pilchardus dans divers secteurs de l’océan Atlantique et du bassin méditerranéen. Océan Atlantique J F M A M J J A S O N D Auteurs Côtes atlantiques Furnestin et Furnestin (1959) marocaines Golf de Gascogne L’Herrou (1971) Galice Perez et al. (1985) Portugal Ré et al. (1990) Manche Haynes et Nicholas (1994) Baie de Douamenez Le Duff (1997) Mendez-Villamil Mata et al. Iles Canaries (1997) Portugal Zwolinski et al. (2001) Zone de Safi Présente étude Zone d’Agadir Présente étude Zone de Lâayoune Présente étude Mer Méditerranée J F M A M J J A S O N D Auteurs Golf de Lion Chavance (1980) Baie d’Alger Bouchereau (1981) Côtes algéroises Djabali et al. (1989) Baie d’Oran Tomasini et al. (1989) Côtes de Malaga Abad et Giraldez (1993) Côtes de Grèce Voulgaridou et Stergiou (2003) Côtes de Grèce Ganias et al. (2004) Côtes tunisiennes Khemiri (2006) Mer Adriatique Sinovčić et al. (2008) (Croatie) 209 Cycle sexuel : ovogenèse et stratégie de ponte L'association des résultats obtenus par l’étude histologiques de distributions ovocytaires, de structure en taille de la population ovocytaire et du rapport gonado- somatique (RGS) chez les femelles, apporte des informations supplémentaires sur le processus de maturation et permet de définir la stratégie de ponte de l’espèce et la nature de sa fécondité, déterminée ou indéterminée. Le contrôle histologique de l’ovogenèse ne fait apparaître aucune originalité dans l’évolution des transformations cytologiques par rapport aux observations faites chez d’autres poissons téléostéens (Htun-han, 1978 ; Deniel, 1981 ; Forberg, 1982 ; deVlaming, 1983 ; Selman et Wallace, 1986 ; Begovac et Wallace, 1987 ; Down et Leatherland, 1989 ; Le Duff et al., 1996 ; Fujita et al., 1997 ; Le Duff, 1997 ; Zimmermann , 1997 ; Rinchard et al., 1998 ; Srebrenka et al., 2004). Toutefois, la durée de la phase de maturation chez les femelles échantillonnées au niveau de la zone d’Agadir, est de quatre mois ; elle apparaît moins longue par rapport à celle de ponte qui dure six mois. La période de repos est aussi courte, de deux mois (août et septembre). Le rapport gonado-somatique (RGS) est aussi un indicateur de la progression de la vitellogenèse (Fujita et al., 1997 ; Zimmermann, 1997 ; Koya et al., 1998 ; Srebrenka et al., 2004) et ces oscillations annuelles correspondent à l’augmentation ou à la diminution du nombre des ovocytes matures au sein des ovaires (Fujita et al., 1997). En effet, le début de la vitellogenèse a lieu en octobre 2002 et coïncide avec une légère augmentation de RGS moyen qui atteint son maximum en janvier 2003 lorsque la masse ovarienne est plus de 4 % de la masse corporelle (Figure 33), à ce moment le nombre de femelles présentant des ovocytes matures est important dans nos échantillons. Les faibles valeurs de RGS moyen sont observées en juillet, août et septembre lorsque la masse ovarienne est de moins 1 % de la masse corporelle (Figure 33). Durant cette période le pourcentage des ovocytes pré-vitellogéniques (stade I et II) est important. 210 La progression de la vitellogenèse s’accompagne d’une hétérogénéité des vitesses de croissance et de développement des ovocytes. Ainsi, il y a présence dans l’ovaire des sardines marocaines avant la ponte d’une population d’ovocytes en croissance synchrone et d’une autre population hétérogène constituée d’ovocytes plus petits immatures et en début du stade III. Un tel développement ovocytaire de type groupe synchrone a été décrit chez la sardine méditerranéenne, Sardina pilchardus (Ganias et al., 2004), la sole anglaise, Pleuronectes vetulus (Fargo et Tyler, 1994) et le gardon, Rutilus rutilis (Rinchard et Kestemont, 1996). Par contre chez certaines espèces de poissons en période de reproduction, comme le barbeau, Barbus barbus (Rinchard et al., 1998), le rouget, Mullus surmuletus (N’Da, 1992), la situation est plus complexe puisque dans les ovaires en développement cohabitent plusieurs populations ovocytaires comprenant les différents processus de la vitellogenèse. L’existence simultanée dans les ovaires des femelles en ponte partielle, d’ovocytes hyalins ou des follicules post-ovulatoires, d’ovocytes en début de vitellogenèse et d’ovocytes en vitellogenèse avancée a prouvé que la sardine se reproduit par émissions successives de plusieurs lots d’oeufs. Les travaux d’Andreu (1951), Andreu et Dos Santos Pinto (1957), Macer (1974), Parnell (1974), Le Duff (1997), Ganias et al. (2003) et Srebrenka et al. (2004) ne font que confirmer l’existence de pontes multiples chez la sardine au cours d’une saison de reproduction. L’absence de discontinuité entre les ovocytes pré-vitellogéniques et vitellogéniques pendant les périodes de vitellogenèse et de ponte et la présence simultanée d’ovocytes hyalins ou de follicules post-ovulatoires, d’ovocytes au stade III et d’ovocytes en vitellogenèse avancée permettent de placer la sardine, selon les critères définis par Hunter et Macewicz (1985), parmi les espèces à fécondité indéterminée aux côtés de l’anchois du Pacifique nord, Engraulis mordax (Hunter et Macewicz, 1985), du chinchard, Trachurus trachurus (Le Duff, 1997) et de la sardine de la Méditerrané, Sardina pilchardus (Ganias et al., 2003). Chez de telles espèces, la fécondité potentielle annuelle est inaccessible et seule, la fécondité par lots peut être estimée (Pérez et al., 1989, 1992 ; Stequert et Ramcharrun, 1995 ; Dickerson et al., 1992). Actuellement, les travaux réalisés chez la sardine portent sur la production journalière d’œufs (Garcia et al., 1991a ; Cunha et al., 1992), sur l’atrésie (Perez et Figueiredo, 1992) et sur la fréquence des pontes (Garcia et al., 1991b ; Perez et al., 1992 ; Ganias et al., 2003), elle-même basée sur l’âgeage des follicules post-ovulatoires 211 (Perez Contreras et Cal Rodriguez, 1988). Ils ont tous pour objectif de pouvoir estimer la biomasse des stocks par la méthode de production journalière d’œufs (DEPM). Cette méthode est basée sur le nombre d’œufs présents dans le plancton à un moment précis, sur la proportion des femelles qui viennent de pondre et sur l’effectif des ovocytes du lot émis (Lasker, 1985 ; Hunter et Lo, 1997). La sardine marocaine présente un développement ovocytaire différent de celui qui a été décrit chez d’autres populations de sardines et d’anchois. Le lot de frai se développe, mûrit de façon synchrone et commence à se séparer de la population hétérogène d’ovocytes plus petits (ovocytes pré-vitellogéniques et ovocytes au stade III) à partir du stade de vitellogenèse secondaire et un hiatus de taille bien développé est établi au stade de vitellogenèse tertiaire. Le lot de frai peut donc être identifié avant l’hydratation. Un tel développement est rencontré chez la sardine méditerranéenne (Ganias et al. 2003). Néanmoins, les travaux réalisés jusqu’à présent sur les sardines (Sardina pilchardus : Quintanilla et Pérez, 2000 ; Sardinops sagax : Macewicz et al., 1996 ; Sardinops melonostictus : Murayama et al., 1994 ; Sardinops ocellata : Le Clus, 1979 ; Sardinella brasiliensis : Isaac-Nahum et al., 1988) et les anchois (Engraulis mordax : Hunter et al., 1985 ; Engraulis japonicus : Imai et Tanaka, 1994 ; Encrasicholina punctifer : Maack et George, 1999) ont montré que ces espèces sont des géniteurs multiples présentant une fécondité annuelle indéterminée et une distribution continue de fréquences de taille des ovocytes sauf dans les ovaires hydratés où une séparation claire entre la taille des ovocytes hydratés et non hydratés est établie. L’atrésie d’ovocytes en cours de vitellogenèse ou en fin de la période de reproduction a été observée chez plusieurs espèces à ponte multiples comme Pagrus major (Matsuyama et al., 1987), Parapercis colias (Pankhurst et Conroy, 1987), Dicentrarchus labrax (Mayer et al., 1990), Gadus morhua (Kjesbu et al., 1991), Mullus surmuletus (N’Da, 1992), Sardinops sagax melanostica (Sakun et Svirskiy, 1993), Scomber scombrus (Le Duff, 1997) ou Sardina pilchardus (Ganias et al., 2003). Ce processus d’atrésie chez les femelles en fin de ponte qui touche les ovocytes à différents stades de développement est un argument supplémentaire pour classer la sardine parmi les espèces à fécondité indéterminée. 212 Chez la sardine marocaine comme chez les autres pondeurs multiples, le stade de repos est précédé par le stade de post-ponte. Toutefois, celui-ci n’est atteint qu’une fois toutes les pontes sont effectuées. Au cours de la saison de ponte, les ovaires passent donc par un stade de post-ponte partielle caractérisée par une certaine flaccidité des ovaires, quelques plages hémorragiques et une vascularisation plus développée. Les ovaires à ce stade se composent d’ovules résiduels et de follicules post-ovulatoires de la ponte précédente en plus des ovocytes pré-vitellogéniques, des ovocytes en début de vitellogenèse et en vitellogenèse avancée. Par contre chez certains pondeurs indéterminés comme le queenfish, Seriphus politus (De Martini et Fountain, 1981), les soles, Solea lascaris et Solea impar (Deniel et al., 1989), le gobie, Pomatoschistus microps (Bouchereau et al., 1989), seuls les ovocytes pré-vitellogéniques accompagnent les ovules résiduels et les follicules post-ovulatoires. La période de repos sexuels, généralement régulée par les facteurs environnementaux (Peter et Crim, 1979), varie selon les espèces. Elle est de courte durée chez la sardine marocaine comme chez le doré jaune (Malison et al., 1994), le rouget de roche (N’Da et Deniel, 1993) et le gardon (Rinchard et Kestemont, 1996). Tandis que chez la sardine japonaise, Sardinops melanostictus (Matsuyama et al., 1991), Dicentrarchus labrax (Barnabé,1991), elle peut s’étendre sur plusieurs mois. La présence de plusieurs types de distribution ovocytaire au même moment, en particulier la présence de femelles en ponte et au repos sexuel dans les échantillons de maijuin a montré l’existence d’un décalage dans la période de ponte des individus d’une même population : il existe pour chaque femelle des vitesses de croissances ovocytaires spécifiques, celles-ci pouvant varier au cours de la vitellogenèse en fonction des conditions alimentaires (Horwood et al., 1989), de température (Sundararaj et Vasal, 1976 ; Mommsen et Walsh, 1988 ; Kjesbu, 1994) ou physiologiques (âge, hormones extra et intraovariennes) (Guraya, 1993). 213 Fécondité Les petits pélagiques sont des reproducteurs multiples et présentent une distribution continue de fréquences de taille des ovocytes sauf dans les ovaires hydratés où une séparation claire entre la taille des ovocytes hydratés et non hydratés est établie (Le Clus, 1979 ; Macewicz et al., 1996 ; Maack et George, 1999 ; Quintanilla et Perez, 2000). Chez ces petits pélagiques, la fécondité mesurée est le nombre d’ovocytes hydratés émis par une femelle en un seul lot (batch fécondité) (Hunter et al., 1985). A l’opposé, chez la sardine marocaine, la distribution des fréquences de taille des ovocytes est continue dans les ovaires jusqu’au stade de vitellogenèse primaire. Toutefois, dans les ovaires au stade de vitellogenèse avancée, la distribution des fréquences de taille des ovocytes est interrompue par un hiatus de taille bien distinct. L’examen histologique a montré que cet hiatus est établi entre le lot le plus avancé (lot de frai) au développement synchrone et se composant d’ovocytes au stade de vitellogenèse tertiaire et la population hétérogène d’ovocytes plus petites immatures et en début de stade III (Planche 2, Photo 4). Le lot de frai peut donc être identifié avant l’hydratation et les ovocytes non hydratés au stade de vitellogenèse tertiaire peuvent être utilisés pour estimer la fécondité par lots. L’intégration de ces ovocytes dans l’évaluation de la fécondité s’avère très utile car il est souvent difficile d’obtenir des ovaires hydratés en raison de la durée limité de l’étape d’hydratation chez les petits pélagiques (Ganias et al., 2003), ne dépassant pas une journée (Hunter et al., 1985). Par ailleurs, la relation fécondité-poids du poisson ne diffère pas significativement entre les femelles au stade hydraté et les femelles au stade de vitellogenèse tertiaire avec migration du noyau (Ganias et al., 2003). L’étude de l’histologie ovarienne a mis en évidence l’absence de discontinuité entre les ovocytes pré-vitellogéniques et vitellogéniques pendant les périodes de vitellogenèse et de ponte et la présence simultanée d’ovocytes hyalins ou de follicules post-ovulatoires, d’ovocytes au stade III et d’ovocytes en vitellogenèse avancée permettent de placer la sardine, selon les critères définis par Hunter et Macewicz (1985), parmi les espèces à fécondité indéterminée et à ponte multiple. Le processus d’atrésie chez les femelles en fin 214 de ponte qui touche les ovocytes à différents stades de développement est un argument supplémentaire pour classer la sardine parmi les espèces à fécondité indéterminée. Chez de telles espèces, la fécondité potentielle annuelle est inaccessible et seule, la fécondité par lot peut être estimée (Kartas et Quignard, 1984 ; Hunter et Macewicz, 1985 ; Perez et al., 1989, 1992 ; Dickerson et al., 1992 ; Stequert et Ramcharrun, 1995 ; Alheit, 1993). Comme la plus part des clupéidés, la sardine est une espèce ovipare, la fertilisation des œufs et le développement des embryons s’effectuent dans le milieu ambiant. De ce fait, les œufs et les larves sont livrés à eux-mêmes, sans soins parentaux, se trouvent exposés aux intempéries et constituent une proie facile pour les prédateurs, ce qui diminue considérablement leur nombre. Ainsi, ces espèces adoptent une stratégie de type «r» favorisant une fécondité élevée (Cury et Roy, 1989 ; Bakum, 1996). Cette dernière a des avantages évidents, elle permet des ajustements démographiques et génétiques rapides dans le cas de modifications de l’environnement et donc de peupler les eaux avec des espèces particulièrement bien adaptées. La résilience de ces espèces très fécondes et grande puisque le recrutement est peu dépendant vis-à-vis du stock des parents (Williams, 1975). La fécondité individuelle évolue positivement en fonction de la taille et du poids corporel du poisson. Ces résultats rejoignent ceux signalés chez la sardine, Sardina pilchardus dans d’autres secteurs de l’Atlantique (Perez et al., 1992 ; Zwolinski et al., 2001 ; Amenzoui et al., 2004) et de Méditerranée (Bouchereau, 1981 ; Cinahgir, 1996). La même chose a été constaté chez d’autres poissons téléostéens (Mac Gregor, 1975 ; Deniel, 1981 ; Louge et Christiansen, 1993 ; Hunter et al., 1985 ; Mason, 1986 , Alcazar et al., 1987 ; Alheit, 1993 ; Cubillos et al., 2007). Cependant, la fécondité semble plus étroitement liée au poids qu’à la taille. Ce fait est mis en évidence par des sardines ayant la même taille, d’une même génération, mais des poids différents, ont une fécondité différente. En effet, pour une taille donnée, les poissons les plus gras sont plus féconds que ceux qui le sont moins (Nikolsky, 1969 in Kartas et Quignard, 1984). De plus, le nombre d’œufs pondus durant une même saison de ponte varie d’une femelle à l’autre et dépend de la dynamique du recrutement ovocytaire en cascade. La plus grande fécondité des individus de grande taille par rapport aux petits est due au fait que les grands individus contiennent plus de réserves lipidiques que les petits 215 (Sínovcíc, 1983 et 1984 ; Nikolsky, 1969 in Kartas et Quignard, 1984 ; Zwolinski et al., 2001). A ces variations individuelles s’ajoutent les variations intrannuelles de la fécondité chez la sardine. Un résultat identique a été signalé chez l’anchois, Anchita mitchili de la baie de Chesapeake (Luo et Musick, 1991), chez la sardine chilienne, Sardinops sagax (Plaza et al., 2002), chez la sardine, Sardina pilchardus du Portugal (Zwolinski et al., 2001). La fécondité estimée chez la sardine, en dehors de la saison d’activité maximale de fraie, au mois de mars est faible par rapport à celle estimée en mi-décembre-début janvier (début de la période de reproduction). Cette diminution de la fécondité est probablement liée à la diminution du rapport gonado-somatique et du facteur de condition K constatée durant le mois de mars. Un facteur de condition élevé permet le transfert efficace de l’énergie au développement des gonades et un haut RGS devrait aboutir à plus d’œuf produits par les femelles et/ou plus d’œufs avec une probabilité de survie plus élevée (Trippel, 1998). Alheit (1993) et Zwolinski et al. (2001) ont supposé que la diminution de la fécondité après la période d’activité maximale de ponte est provoquée par une diminution de l’énergie disponible pour la reproduction due à une baisse de réserves de graisse accumulées avant le début de fraie ou par des conditions trophiques défavorables du milieu. Les mauvaises conditions trophiques ne permettent pas à la plie de produire des réserves, sa vitellogenèse est alors inhibée (Horwood et al., 1989). En effet, le développement des ovocytes et la production des œufs nécessitent le transfert des réserves énergétiques stockées chez l’adulte dans les muscles ou le foie vers les ovaires (Iles, 1984 et Wootton, 1979). Leur quantité est fonction des conditions d’alimentation rencontrées par l’adulte. Si la prise de nourriture reste à un niveau élevé, de nouvelles réserves peuvent être allouée au développement ovocytaire : l’entrée d’ovocytes en vitellogenèse est continue pendant la période de ponte et de nouveau lots se développent (Wootton, 1977 ; Hislop, 1984). C'est le cas de la sardine. Les sardines qui fréquentent les eaux de la Cornouaille anglaise ont un cycle plus simple et d’une grande régularité (Hikling, 1945 in Kartas et Quignard, 1984) : leur consommation faible de novembre à février augmente à partir du mois de mars, au début et pendant la période de ponte. Chez les poissons à ponte fractionnée, les ressources énergétiques et la disponibilité de la nourriture 216 peut influencer à la fois la fréquence de ponte et le lot de fécondité (Hunter et Leong, 1981 ; Alheit, 1989). Dans l’Adriatique, les fluctuations de la quantité annuelle d’œufs chez l’anchois ont coïncidé avec les changements de la production primaire (Regner, 1996). Par ailleurs, Hislop (1984) et Alheit (1993) ont suggéré que l’augmentation de la fécondité est peut être liée à la réduction de la dimension des œufs associée aux conditions trophique et thermique du milieu. Le hareng a cette stratégie : les femelle qui pondent en hiver et au printemps ont des gros œufs, mais une fécondité faible alors que celles qui se reproduisent en été et à l’automne ont des œufs plus petits, mais une fécondité plus élevée (Hempel et Blaxter, 1967 ; Blaxter, 1969). Cette hypothèse ne s’applique probablement pas dans le cas de la sardine (Le Duff, 1997 ; Zwolinski et al., 2001) ; le diamètre des ovocytes ne change pas selon les mois mais connaît une augmentation importante aux étapes finales de l’hydratation (Zwolinski et al., 2001). Il existe également des variations interannuelles de la fécondité de la sardine (Tableau 21). Ce qui suggère une forte plasticité dans les caractéristiques de reproduction chez cette espèce comme une réponse aux facteurs biotiques et abiotiques du milieu ambiant qui règle le succès de la reproduction. Ces facteurs peuvent agir soit directement sur le développement des gonades et mûrissement des ovocytes soit indirectement en accélérant ou en ralentissant la croissance en longueur et en poids des poissons. Leur action peut être temporaire ou durable, intempestive ou opportune, affectant l’ensemble des individus de la cohorte ou de la population (Kartas et Quignard, 1984). La fécondité de la sardine peut varier d’une région à l’autre. C’est le cas également chez les anchois : Engraulis mordax et Engraulis ringens (Alheit et al., 1983). Cette variabilité selon les régions est probablement liée aux conditions trophiques du milieu. Une nourriture suffisante est nécessaire pour l’augmentation de la quantité des lipides et de réserves de vitellus dans les œufs et permet au poisson de former de grandes quantités d’œufs (Bagenal, 1978 ; Wootton, 1979). En général, quand la quantité de nourriture est constante, la fécondité de la population est inversement proportionnelle à la densité de la population. Une pêche intense fait augmenter la fécondité alors que l’immigration la fait diminuer (Bagenal et al, 1971 ; Kartas et Quignard, 1984). Cependant, la nourriture ne constitue pas un facteur limitant au niveau de la zone sud en raison de l’existence d’un upwelling permanant dans cette zone (Makkaoui, 2008). Ce qui explique la fécondité élevée des femelles de taille inférieure à 23 cm au niveau de cette zone. Mais la faible fécondité 217 des femelles de taille supérieure à 23 cm dans cette région est probablement liée à l’âge étant donnée qu’il y a un accroissement de la fécondité avec l’âge pour une taille donnée (Kartas et Quignard, 1984). Les sardines de la zone sud ont un rythme de croissance plus rapide que celle de la zone de Laâyoune (Scherbitch et al., 1979 in COPCE, 1979). Les résultats du Tableau 19 ne permettent pas de comparer la fécondité de la sardine estimée dans les différentes régions car le choix de diamètre d’ovocytes utilisés pour débuter le comptage vari selon l’auteur. Ce problème est dû en fait à l’existence d’une continuité entre les ovocytes pré-vitellogéniques et vitellogéniques, pendant toute la période de maturation et de ponte, ce qui empêche de définir clairement la limite inférieure des comptages. Cependant, nous pouvons dire que la sardine est un clupéidé à fécondité élevée. Au niveau des côtes atlantiques marocaines les résultats peuvent être comparés et montrent une variabilité de la fécondité dans les différentes régions étudiées. Tableau 19 : Fécondité de la sardine (Sardina pilchardus) dans différentes zones géographiques (* valeur moyenne, n : nombre d’individus). Régions n Fécondité Fécondité relative Auteurs 15330 * 27438 * 5000 à 20000 - Chavance (1980) Baie d’Oran 4 47 - Diamètre des ovocytes > 600 µm > 240 µm - Golfe de Lion Région d’Alger 59 > 175 µm 10000 à 75000 744 à 1537 Djabali et al. (1989) Portugal 127 Ovocytes hydratés 30227 * 427 * Perez et al. (1992) Zone de Safi 44 450 µm 18949 * 346 * Amenzoui et al. (2004) Zone de Tan-Tan 59 450 µm 23395 * 347 * Amenzoui et al. (2004) Zone de Laâyoune 56 Ovocytes hydratés 23150* 346* Amenzoui et al. (2006) 218 Bouchereau (1981) Tableau 20 : Fécondité relative de quelques espèces de la famille des clupéidés. Espèces (Clupéidés) Zones Fécondité relative Auteurs Portugal Baie Edremit Baie d’Izmir Delta Menderes Büyük Portugal Mer Egée Mer Ionienne Zone de Laâyoune Zone de Laâyoune 427 279 224 233 422 360 339 346 401 405 Perez et al. (1992) Cinahgir (1996) Cinahgir (1996) Cinahgir (1996) Zwolinski et al (2001) Ganias et al. (2003) Ganias et al. (2003) Amenzoui et al. (2006) Présente étude Présente étude Sénégal Brazil 400 356 Conand (1977) Isaac-Nahum et al. (1988) Californie Chilie 263 255 Mac Gregor (1957) Retamales et al. (1983) Southern North 413 Alheit (1987) Sardines Sardina pilchardus Sardina pilchardus Sardina pilchardus Sardina pilchardus Sardina pilchardus Sardina pilchardus Sardina pilchardus Sardina pilchardus Sardina pilchardus Sardina pilchardus Sardinella Sardinella aurita Sardinella brasilensis Sardinops Sardinops caerulea Sardinops sagax Sprat Sprattus sprattus Le Tableau 20 montre que des populations différentes d’une même espèce vivant dans des conditions différentes ont des fécondités différentes. Or la fécondité est intimement liée à la taille et l’âge de première maturité sexuelle qui fluctuent d’une population à l’autre en fonction des conditions du milieu. Ces conditions sont essentiellement ; la quantité de nourriture disponible, le degré de pression des prédateurs et l’intensité de la pêche, comme elles peuvent être attribuées aux facteurs génétiques étant donnée l’isolement reproductif. Quoiqu’il n’existe que très peu de renseignements concernant le contrôle génétique de la fécondité (Kartas et Quignard, 1984). La sardine comme d’autres espèces de la famille des clupéidés a une fécondité élevée. 219 II. Age et croissance Facteur de condition K Le facteur de condition est un trait compensatoire qui reflète l’accumulation saisonnière et l’épuisement d’énergie donc il peut fournir un indice fiable de la production annuelle totale (Winters and Wheeler, 1994). De même Tanasichuk (1997) et Cardinale et Arrhenius (2000) signalent que le facteur de condition est le seul indice de croissance fiable pour les poissons pélagiques. Les conditions environnementales, en particulier le facteur température (Planes et al., 1997) ainsi que la qualité et la quantité de nourriture influencent directement la croissance des poissons (Gibson, 1994). Les habitats de bonne qualité permettent une croissance et une survie optimales des espèces présentes (Gibson, 1994). En écologie halieutique, les indices de conditions sont utilisés pour apprécier la qualité des habitats. Ainsi, l’emploi de ces indices ne cesse de s’accroître dans les publications scientifiques. La condition des femelles est généralement supérieure à celle des mâles quelque soit la zone d’étude. Ainsi, le sexe influence la condition du poisson. Ceci indique que le poids des femelles est plus grand que celui des mâles pour une même taille (Mahé et al., 2005). Cet indice témoigne du caractère plus robuste des femelles reflété par un poids somatique supérieur pour une même longueur (Mahé et al., 2005). Cependant, la condition des mâles et des femelles montre la même tendance au niveau des trois zones, Safi, Agadir et Laâyoune avec une progression continue de la condition du poisson au fur et à mesure que la saison de ponte avance. Les poissons commencent graduellement à accumuler des réserves énergétiques dans leur soma, afin de se préparer pour la saison froide. Les mâles et les femelles ont une stratégie similaire dans l’utilisation des apports énergétiques au cours de la maturation et l’émission des gamètes. Les tendances saisonnières du facteur de condition sont similaires dans les différentes zones mais sa variabilité interannuelle y est différente. En effet, les variations de la condition (K) sont en rapport avec le cycle annuel de la production primaire (Belvèze, 1984 ; Abad et Giraldez, 1993 ; Millan, 1999), le cycle sexuel de l'espèce (Millan, 1999), les indices d’upwellings (Perez et al., 1985) et la densité dépendance (van der Lingen et al., 220 2006). Le facteur de condition est inversement liée à l’abondance du stock (Winters et wheeler, 1994 ; Tanasichuk, 1997 ; Cardinale et Arrhenius 2000a). Il est corrélé à la densité et probablement à l’abondance des poissons et à leur prise de nourriture (Cardinale et al., 2002). Par ailleurs, les changements de niveaux de salinité semblent affecter la variabilité du facteur de condition du sprat dans la partie Nord de la mer Baltique à la fois indirectement, en modifiant la structure et l’abondance de la communauté zooplanctonique, et/ou directement, via la physiologie et le métabolisme du poisson (Cardinale et al., 2002). Tandis que, la température n’a pas d’influence sur le facteur de condition du sprat. Les valeurs élevées du facteur de condition K observées en été sont dues à la disponibilité de la nourriture résultante d’une production planctonique importante en été (Thiriot, 1976 ; Somoue, 2004) liée à la saison d’upwelling (Makaoui, 2008). En effet, la sardine se nourrit intensivement en été et emmagasine ces réserves énergétiques qui seront allouées progressivement à la maturation des gondes et à la reproduction. Ceci est confirmé par une étude expérimentale réalisée sur la sardine et qui a montré que le développement des ovaires pour la ponte d’hiver et du printemps est fortement affecté par l’accumulation des réserves en été (Tsuruta, 1987). En hiver, l’upwelling est modéré (Makaoui, 2008) et le zooplancton est moins abondant (Thiriot, 1976 ; Somoue, 2004) le poisson se nourrit peu (Furnestin, 1945) et l’émission des gamètes contribue à accentuer la perte du poids (facteur de condition). Cet amaigrissement cesse avec la reprise de l’alimentation et la condition s’améliore au printemps, saison de développement d’upwelling, mais avec un décalage plus ou moins important dans le temps selon les années. Cela suggère que la sardine continue à s’alimenter même durant la période de reproduction. Un phénomène similaire a été décrit chez la sardine des eaux de la Cornouaille anglaise (Hickling, 1945), chez Engraulis mordax (Hunter et Leong, 1981), chez l’anchois de la mer Noire, (Lisovenko et Andrianov, 1996) et chez l’anchois de la baie de Cadiz (Milllan, 1999). Ces espèces ne séparent pas l’alimentation et la reproduction. Les différences du facteur de condition entre les jeunes et les grands géniteurs indiquent une répartition et une utilisation différentes des apports énergétiques pour la croissance et la reproduction entre les deux groupes de taille conformément au compromis entre la croissance somatique et gonadique. En effet, les jeunes investissent d’avantage un surplus d’énergie dans la croissance somatique. A l’opposé, les grands reproducteurs investissent plus d’énergie dans la production des gamètes et moins d’énergie dans 221 l’entretien et la croissance ce qui pourrait expliquer leur condition plus élevée par rapport à celle des jeunes (Millan, 1999). Le pic de reproduction ne coïncide pas avec le pic de la condition K mais au contraire avec des faibles valeurs du facteur de condition K. Il est probable que l'augmentation de la condition est liée à l'accumulation de réserves associée à la productivité élevée liée à la saison d'upwelling. Par conséquent, l'énergie disponible durant la période de haute productivité n'est pas immédiatement utilisée mais stockée sous forme de graisse et transférée, plusieurs mois plus tard, au développement, maturation et à la production des gamètes. Cette hypothèse est appuyée par de nombreuses observations réalisées chez d’autres poissons téléostéens (Hickling, 1945 ; Arrizaga, 1981 ; Hunter et Leong, 1981 ; Henderson et Almtar, 1989 ; Perez et al., 1992 ; Abad et Giraldez, 1993 ; Bandarra et al., 1997 ; Fréon et al., 1997 ; Somarakis et al., 2000 ; Zwolinski et al., 2001 ; Shirai et al., 2002 ; Coobs et al., 2004 ; Sinovčić et al., 2008). La ponte maximale durant l'hiver peut donc bénéficier des réserves d'énergie stockées par les adultes pendant la nourriture d'été. D'où l'inversion de l’évolution saisonnière entre la reproduction et la condition K. Relation taille-poids Les relations taille-poids analysées chez la sardine marocaine montrent que la valeur du coefficient d’allométrie (b) varie selon les années. Pour certaines années, sa valeur étant égale à 3 traduisant ainsi une isométrie de croissance. Pour d’autres années sa valeur étant significativement supérieure à 3, elle indique une allométrie majorante pour laquelle le poids croît proportionnellement plus rapide que la taille. Néanmoins, nous avons constaté pour l’année 1999 dans la zone de Safi, une valeur de b inférieure à 3 : le poids augmente proportionnellement moins vite que la taille (allométrie minorante). Cette relation de type allométrie minorante peut être due au faible nombre d’observation des classes de taille 15,5 et 16 cm (chez les deux sexes) et 20,5 cm (uniquement chez les mâles) et à une gamme de taille disponible plus étroite (ente 15,5 et 20,5 cm). En effet, les paramètres (a et b) de la relation taille-poids sont très sensibles aux nombres d’échantillons mensuels et à la composition en taille de chacun (Fréon, 1988). 222 Par ailleurs, l’évolution dans le temps des paramètres (a et b) de la relation taillepoids dans la région de Laâyoune a montré une tendance à l’augmentation de b au cours des années d’étude. Par contre pour le paramètre (a), nous avons noté une tendance à la diminution. Cette évolution en sens inverse de (a) et (b) a été également signalée par Belvèze (1984) chez la sardine marocaine dans la zone A. Ces deux paramètres ont une action antagoniste dans la détermination du poids moyen pour une taille donnée, c'est-à-dire que l’augmentation de l’un est en partie compensée par la diminution de l’autre (Belvèze, 1984). Cette variabilité interannuelle de la relation taille-poids mise en évidence dans ce travail est probablement liée à celle des conditions trophiques (Furnestin, 1957 ; Somoue, 2004) et hydrologiques du milieu (Makkaoui, 2008). Il existe des différences pondérales entre les sardines mâles et femelles et ceci quelle que soit la zone étudiée. Cette différence est probablement liée au processus de maturation et de libération des produits sexuels. Par contre, chez d’autres populations de sardines, les différences pondérales entre les sexes ne sont pas significatives (Bouchereau, 1981 ; Sinočcić et al., 2003 ; Voulgaridou et Stergiou, 2003 ; Khemiri, 2006). Les variations saisonnières du poids en fonction de la taille reflètent les conditions physiologiques des individus (maturation et ponte) et les conditions écologiques du milieu (trophiques, upwelling,…). L’amaigrissement des sardines dans les eaux marocaines pendant la période maximale de reproduction en hiver est accentué par la diminution de la biomasse de zooplancton pendant cette période de l’année (Somoue, 2004). Au printemps dans les zones de Safi et d’Agadir, le poids des sardines est toujours faible. En effet, l’émission des œufs a accentué la diminution du poids. Par contre, au niveau de la région de Laâyoune, nous avons constaté une augmentation du poids avec l’amélioration des conditions trophiques du milieu au printemps (Furnestin, 1957). En été, la fin de la période de reproduction dans les zones de Safi et Agadir et la période d’activité minimale de reproduction dans la zone de Laâyoune, couplées à des conditions trophiques plus favorables responsables d’une augmentation du poids des sardines. Le poids continue à augmenter chez les géniteurs dans la région d’Agadir et chez les grands reproducteurs dans la zone de Safi, jusqu’à la saison d’automne qui coïncide 223 avec la période d’accroissement pondérale des gonades et la période de développement maximal du zooplancton (Furnestin, 1957 et 1776). Par contre, chez les jeunes sardines dans la zone de Safi, l’augmentation pondérale des gondes en automne n’était pas aussi importante que celle des grands reproducteurs : elle ne dépasse pas 2 % du poids total des individus en décembre. Ces jeunes sardines profitent donc des conditions trophiques favorables d’été pour investir dans la croissance. Structure démographique L’analyse des histogrammes de fréquence de tailles a montré que la structure démographique des captures commerciales marocaines diffère dans le temps et d'une région à l’autre. Le spectre de taille des sardines exploitées est étroit à Safi, moyen dans la région d'Agadir et plus étendue à Laâyoune. Les sardines les plus exploitées étant de moyennes et grandes tailles. Les juvéniles sont absents dans les captures de Safi et faiblement représentés dans celles d’Agadir et Laâyoune. Leur présence ne renseigne pas sur leur abondance dans le milieu. En effet, les sardines de petite taille sont évitées par les pêcheurs car elles sont difficilement commercialisables surtouts quand elles sont destinées aux usines de conserve. Les adultes sont répartis dans toutes les régions, cependant les plus grands se trouvent dans la région de Laâyoune. L'effort de pêche est orienté vers les adultes, ce sont surtout les jeunes adultes du groupe d'âge 2 et 3 ans (d'après clés âge-longueur) qui subissent la mortalité la plus forte par pêche notamment dans la région de Laâyoune. En effet, la répartition géographique des individus peut être liée aux conditions hydrologiques, à la composition et abondance du plancton et au caractère migrateur des espèces considérées (Fréon, 1988). D’autres facteurs peuvent intervenir dans les changements de la structure démographique comme les fluctuations saisonnières de disponibilité et la durée du temps de reproduction sur les côtes marocaines, le mode d’agrégation des sardines et la préssion exercée par l’activité de pêche. 224 Allongement marginal et périodicité de formation des anneaux La rythmicité de la nature des dépôts (hyaline ou opaque) a été validée par le suivi de l’évolution de l’accroissement marginal. Cette étude a confirmé le dépôt d’une seule zone hyaline par an, correspondant à la période de croissance ralentie et sa formation en hiver. Dans les régions tempérées, deux types de facteurs principaux synchroniseraient la formation de la zone hyaline : d’une part, les facteurs externes tels que la température de l’eau, la disponibilité de la nourriture et la migration, d’autre part les facteurs internes comme la reproduction et le rythme internes du métabolisme du calcium et de la synthèse protéique (Castanet et al., 1977 ; Meunier et Pascal, 1980 ; Morales-Nin, 1991 ; Panfili et al., 2002). Chez la sardine marocaine la formation de la zone hyaline coïncide bien avec la période de ponte maximale. Cependant, la reproduction n’est pas le seul facteur responsable de la formation de la zone hyaline puisque cette dernière a été observée chez les individus matures et immatures. Mais d’autres facteurs peuvent intervenir en synergie comme la température de l’eau, la disponibilité de la nourriture et la migration. Ces facteurs sont connus pour leur impact sur la condition du poisson. L’attribution du premier janvier comme date de naissance aux sardines marocaines coïncide bien avec leur saison principale de ponte (Belvèze, 1984 ; Ettahiri, 1995 ; Ettahiri et al., 2003 ; Amenzoui et al., 2006). Croissance en longeueur et pondérale L’âge maximal de la sardine ne dépasse pas quatre ans dans la zone d’Agadir, cinq ans à Safi et six ans à Laâyoune. Les sardines plus âgées se trouveraient plus au large et sont non capturables par les sardiniers marocains qui ont un faible rayon d’action ne dépassant pas 50 m de profondeur. En effet, Scherbitch et al.(1997) in COPACE (1997) ont constaté que dans les côtes atlantiques marocaines, l’âge maximal de la sardine ne dépasse pas 5 à 6 ans et que les captures sont essentiellement constituées de poissons âgés de 2 à 3 225 ans. Tandisque, l’âge minimal est zéro sauf dans la zone de Safi. Il est probable que le recrutement se fait tardivement dans cette zone ou bien les juvéniles se trouvent dans des endroits qui ne sont pas fréquentés par les senneurs. En effet, les études d’ichthyoplancton ont montré que les densités des œufs et larves sont très faibles au niveau de la zone de Safi (Berraho, 2007). Les sardines vivant dans cette zone proviennent probablement des aires de ponte situées plus au sud. En ce qui concerne le sexe, les femelles présentent une longueur et un poids asymptotiques plus élevés que ceux des mâles. Un résultat similaire a été observé chez d’autres populations de sardines dans d’autres zones géographiques (Bouchereau, 1981 ; Khemiri, 2006 ; Silva et al., 2006). Les fluctuations interannuelles de la croissance linéaire et pondérale dans les différentes régions pourraient être en relation avec le schéma de migration des sardines le long de la côte atlantique marocaine et avec les changements des facteurs abiotiques et biotiques du milieu. En effet, Domanevski et al. (1979) in COPACE (1979) ont remarqué une amélioration du taux de croissance dans tous les groupes d’âge au cours des années où l’upwelling est plus intense dans les côtes atlantiques marocaines. Le cannibalisme et la prédation peuvent également intervenir ainsi que la compétition interspécifique entre de nombreuses espèces ayant le même biotope que la sardine (maquereau, anchois sardinelle,…) et qui a pour conséquence une diminution des ressources alimentaires et donc une diminution de recrutement et de la croissance. Aussi, l’activité de la pêche a un impact sur les variations annuelles de la croissance. L’étude comparative de la croissance entre les différentes zones a montré que la croissance linéaire et pondérale est en faveur des sardines de la zone de Laâyoune. Ces dernières auraient probablement pu bénéficier des conditions favorables pour leur croissance (température, ressources trophiques lors de leur recrutement). D’autres processus pourraient intervenir et provoquer des différences de croissance entre les zones telles que : la densité-dépendance, la mortalité par taille (Sinclair et al., 2002) et la caractéristique génétique. 226 Nos observations sont confirmées par l’étude de la structure démographique des sardines peuplant la côte atlantique marocaine et qui a montré que la population saharienne (20-28° N) est caractérisée par les grandes tailles (6 à 27 cm) alors que celle du nord (2835° N) est composée par des tailles allant de 4,5 à 21 cm (Barkova et al., 2001 in COPACE (2001). De même, Domanevski et al. (1979) in COPACE (1979) ont constaté que le taux de croissance des sardines peuplant les eaux côtières du Sahara marocain est plus élevé que celui des sardines rencontrées au nord des côtes marocaines. Ces sardines du sud ont une croissance qui se rapproche de celle du Nord-Atlantique. Aussi, Scherbitch et al. (1997) in COPACE (1997) ont signalé que les sardines du nord (28-35° N) ont un rythme de croissance faible par rapport à celles de sud (20-28° N) et que la zone située entre 27-28° N en hiver-printemps et entre 28-30° N en été-automne constitue la zone de transition entre les deux populations de sardines. La première année de vie de la sardine correspond à une phase de forte croissance particulièrement importante. En effet, il est bien connu que le taux de croissance somatique est plus élevé avant le début de la première maturité sexuelle (Roff, 1983). En retardant la maturité sexuelle et en investissant de l’énergie dans la croissance, les jeunes poissons auraient l’avantage de disposer d’une plus grande taille. Ainsi, ils peuvent baisser la possibilité d’être proie et avoir une fécondité élevée. Par conséquent, les jeunes individus se reproduisent plus tard que les plus âgés qui investissent de l’énergie dans la reproduction. Alors que les jeunes continuent à investir de l’énergie dans la croissance. Les différences des longueurs moyennes par groupe d’âge observées entre nos résultats et ceux de la population méditerranéenne pourraient s’expliquer par les différences environnementales entre la mer Méditerranée et l’océan Atlantique : la température de l’eau, le degré de salinité et l’oligotrophie prononcée de la Méditerranée (Stergiou et al., 1997) et par l’isolement des reproducteurs (Tableau 21). La comparaison des longueurs moyennes par groupe d’âge a montré qu’il pourrait exister au sein de l’Atlantique différentes populations de sardines (Tableau 22). Les différences existant entre ces populations pourraient être expliquées par des modifications de l’environnement, qui se traduiraient par des degrés de salinité, de température et de nourriture différents. Aussi, ces différences pourraient être liées aux adaptations différentes des sardines à leur environnement (Fréon et Stequert, 1979 ; Silva et al., 2006). Toutefois, 227 ces différences pourraient résulter de la relation génotype-phénotype. Les individus à forte croissance ont probablement une structure génotypique particulière (Atarhouch et al., 2006 ; Chlaïda et al., 2008). Les différences observées entre nos résultats et ceux d’autres travaux réalisés au sein de la côte atlantique marocaine pourraient résulter de l’hétérogénéité des méthodes utilisées (lecture directe : otolithes ou écailles, rétro-calcul, analyse de fréquence de taille, cohorte individuelle ou cohorte synthétique) ou de lectures d’âge qui ne sont pas uniformes. Ainsi la comparaison des résultats devient difficile. Ces différences pourraient également résulter des fluctuations interannuelles de la croissance provoquées par les changements dans les conditions environnementales. Tableau 21 : Tailles moyennes par groupe d’âge chez la sardine dans différentes régions de la mer Méditerranée. Zones de la Méditerranée Groupe d’âge Auteurs 1 2 3 4 Iles Baléares 16,31 17,61 18,8 19,4 Alemany (1990) Golfe de Lion 15,4 16,5 17,1 17,8 Alemany et al. (1993) 228 Tableau 22 : Comparaison des croissances de la sardine dans différentes régions de l’océan Atlantique. Régions de l’Atlantique Groupe d’âge Auteurs 1 2 3 4 Galicia 16,38 19,37 20,7 21,47 Porteiro et al. (1985) Zone A 16,42 17,93 19,04 19,98 Fernandez et al. (1978) 16,7 19,5 21,7 22,4 Belvèze (1984) Nord Maroc (28-35°N) 13,6 17,1 19,8 21,9 Scherbitch et al. (1997) Sud Maroc (20-28°N) 15,8 19,9 22,4 25,1 Scherbitch et al. (1997) Safi 17,19 18,57 19,59 20,34 Présente étude Agadir 16,71 17,97 19 19,84 Présente étude Laâyoune 17,66 20,40 22,36 23,77 Présente étude (EL Jadida –Sidi Ifni) Zone B (Sidi Ifni-Boujdor) 229 CHAPITRE V : CONCLUSION GENERALE 230 Cette étude a été entreprise dans le but de vérifier l'hypothèse de l'homogénéité de structure du stock sardinier de l'Atlantique central marocain. Pour pouvoir répondre à cette question, il est nécessaire de déterminer les principaux paramètres biologiques de la population de sardine : reproduction, âge et croissance. Ensuite nous avons essayé de situer la sardine de l'Atlantique marocain par rapport aux sardines de la mer Méditerranée et l'océan Atlantique. La connaissance des paramètres biologiques est indispensable pour une bonne analyse de la dynamique de populations et pour la gestion des stocks. Il semble que le cycle sexuel, la taille et la distribution géographique sont les facteurs essentiels qui contrôlent les variations du sex-ratio chez la sardine. Cependant, les effets de la taille, du cycle sexuel et la distribution géographique sur la proportion des sexes semblent être très variables selon les régions et pour une même région selon les auteurs et les années. Il faut noter que ces fluctuations pourraient avoir des causes variées aussi bien d'ordre éthologique que d'ordre technique comme la méthode d'échantillonnage. Mais en absence de données sur ces facteurs on ne peut pas identifier clairement les causes de ces fluctuations. Les calendriers de maturation des sardines varient dans le temps et d’un système à un autre, ce qui reflète à la fois leurs réactions plastiques et adaptatives à la structure de l’écosystème, aux habitas physiques et à la mortalité (naturelle et due à la pêche). Les sardines de la région de Laâyoune ont retardé leur maturation par rapport à celles d’Agadir afin de maximiser leur capacité et leur durée de vie de reproduction étant donné qu’il y a probablement un compromis entre la reproduction et la croissance somatique. Il est difficile de savoir si des variations génétiques conduisent à des différences dans le calendrier de maturation en utilisant uniquement l’approche traditionnelle d’estimation de la taille et l’âge à la première maturité sexuelle. Cette approche ne permet pas la distinction entre les variations plastiques et génétiques. D’autres méthodes sont nécessaires pour discriminer entre les déterminants génétiques et environnementaux et pour 231 tenir compte des effets de la croissance et de la mortalité sur le calendrier de maturation sexuelle. La sardine est un reproducteur multiple qui pond plusieurs fois au cours d’une même saison de reproduction. Le développement des ovocytes se fait de façon asynchrone c'est-àdire que tous les œufs n’atteignent pas la maturité simultanément. On retrouve des ovocytes de différents stades donc de différentes tailles tout au long de la période de reproduction. La fécondation est externe et sans soins parentaux des œufs. L’activité de reproduction est inégalement répartie le long du littoral atlantique marocain et s’effectue de façon cyclique et non continue. En effet, la saison de reproduction moyenne de la sardine se situe entre janvier et mai dans la zone de Safi et peut se prolonger jusqu’au mois de juillet dans la zone d’Agadir. Alors que, dans la région de Laâyoune, la saison de reproduction moyenne est étalée sur toute l’année. La période d’émission maximale pourrait se déplacer suivant les années entre janvier et mars dans la région de Safi et d’Agadir et entre novembre et mars dans celle de Laâyoune. La ponte de la sardine est précoce dans la région de Laâyoune par rapport à celle des sardines de la zone de Safi et d’Agadir. L’étendue et le calendrier de ponte dépendent des différents groupes de taille/âge qui se succèdent dans les pêcheries marocaines. Il apparaît alors que chaque groupe participe à la reproduction d’une manière différente suivant la période, l'année et la zone considérée. Les individus de différentes classes de taille/âge peuvent présenter des différences aussi bien du calendrier que de la durée de la saison de reproduction. Aussi, une classe d'âge donnée peut présenter plus d'un pic de ponte durant l'année. Les grands géniteurs sont probablement responsables du début et de la fin du cycle de reproduction pour l’ensemble de la population. Les petits poissons pondent généralement après les grands et ont une courte saison de frai. Il existe un gradient latitudinale positif du nord au sud de l’étendue de la saison de reproduction pour les femelles d’âge égal à l’exception des individus qui se reproduisent pour la première fois et qui présentent une période de ponte de durée identique au niveau des zones d’Agadir et de Laâyoune. A partir de l’âge deux ans, tous les individus de la population de sardine de la région de Laâyoune peuvent se reproduire en moyenne durant toute l’année mais d’une façon inégale. Des changements dans la composition 232 démographique du stock expliqueraient donc la plus grande variabilité interannuelle du calendrier et de la durée de la saison de reproduction des populations de sardines. D’autres mécanismes influencent la saisonnalité et la durée de la période de ponte chez la sardine comme par exemple la température, la disponibilité de la nourriture et la photopériode (Cushing, 1975 ; Guisande et al., 2001 ; Zwolinski et al., 2001 ; Carrera et Porteiro, 2003 ; Hiyama et al., 2003 ; Linger et Castro, 2004). Cependant, la preuve n’a pas été faite à savoir s’il n’y avait qu’un seul facteur déclencheur ou bien si c’était la conjonction de plusieurs facteurs environnementaux qui induisent la ponte chez la sardine. Les stocks de sardines situés le long de la façade atlantique marocaine vivent et se reproduisent dans des zones d’upwelling saisonnier ou permanant. L’upwelling est par sa nature un processus dispersif, fluctuant et très variable d’une année, d’une zone et d’une saison à l’autre. Pour la sardine, il semble difficile de satisfaire à la contrainte de rétention qui est un processus important conditionnant l’existence et la maintenance sur le long terme d’une population dans un milieu donné (Sinclair, 1988). Les sardines sont cependant capables de développer d’énormes biomasses. C’est le résultat d’une adaptation des stratégies de reproduction aux caractéristiques environnementales des upwellings afin d’offrir des conditions optimales pour le développement des larves. Dans la zone centrale (28-32° N) de la côte atlantique marocaine, la saison de ponte principale de reproduction est décalée par rapport à la saison d’upwelling. Le cycle de reproduction doit assurer une quantité suffisante des œufs matures ce qui n’est possible que dans le processus régulier d’ovogenèse. L’ovogenèse est un processus continu et très dynamique au sein des ovaires. Elle se manifeste par une série de changements dans les ovocytes au cours de laquelle ces derniers passent par six stades de développement ovocytaire (stades I, II, III, IV, V et VI). L’existence simultanée dans les ovaires des femelles en ponte partielle, d’ovocytes hyalins ou de follicules post-ovulatoires et d’ovocytes de stades III et des ovocytes en vitellogenèse avancée prouve que la ponte s’effectue en émissions (lots) successives. La persistance d’ovocytes de stade III indique que le recrutement des ovocytes en vitellogenèse s'effectue pendant la période de maturation et se poursuit pendant celle de ponte : les 233 distributions des ovocytes pré-vitellogéniques et vitellogéniques sont continues. La fécondité est donc dite indéterminée chez la sardine marocaine. Le lot de frai peut être identifié avant l’hydratation : un hiatus de taille s’établit entre la population hétérogène d’ovocytes de taille plus petite et la population homogène d’ovocytes au développement synchrone (stade de vitellogenèse tertiaire). Les ovaires des femelles en ponte partielle se caractérisent par la présence de follicules post-ovulatoires, signe d’émission récente, ou de nombreux espaces dans les lobules ovariens permettant de distinguer entre les femelles qui ont déjà pondu et des femelles en pré-ponte. La présence simultanée de plusieurs types distribution ovocytaire ; des femelles en vitellogenèse et en ponte partielle, montre qu’il existe entre les individus d’une même population, un décalage dans la période de ponte. Concernant l'atrésie, il existe chez la sardine pendant les trois périodes du cycle sexuel. Chez certaines femelles, elle apparaît au moment de la pré-ponte, elle se trouve chez celles en ponte et se généralise chez celles en fin de ponte ou qui entrent au repos sexuel. L'intensité de l'atrésie dans les ovaires est plus faible au début des pontes qu'en pré-ponte. La dégénérescence peut entraîner, chez les femelles en pré-ponte, la perte entière des ovocytes de stade V appartenant au lot le plus avancé dans son développement. Chez les femelles en fin de ponte, l'atrésie affecte les petits ovocytes vitellogéniques de stades III ou IV ou les deux à la fois. Au repos, les derniers ovocytes de stade III, restant dans les ovaires, dégénèrent. Ces conclusions nous ont conduits à établir une nouvelle échelle macroscopique et un schéma général du cycle sexuel chez la sardine qui permet de séparer les ovaires en préponte des ovaires en post-ponte partielle : Stade I : Immature ; Stade II : Immature ou repos ; Stade III : En voie de développement ; Stade IV : Pré-ponte ; Stade V : Ponte ; 234 Stade VI : Post-ponte partielle et Stade VII : Post-ponte (fin de la dernière ponte et involution de l’ovaire). Au cours du cycle sexuel, plusieurs pontes et post-pontes partielles sont observées avant l’entrée en post-ponte puis au stade de repos avant de recommencer un nouveau cycle sexuel (Figure 84). Chez les sardinelles (Fontana, 1969), ces mêmes stades existent ce qui montre bien que le processus de maturation des ovaires semble identique chez les clupéidés. Cependant, le hareng, Clupea harengus, présente une période de ponte courte pendant laquelle les femelles n’émettent qu’un seul lot d’ovocytes (Wood, 1930 in Fontana (1969) ; Mann et Mills, 1979 ; Emerson et al., 1990). Les modalités de ponte ne sont pas donc en relation avec la phylogénie. Immature Maturité sexuelle Post-ponte Repos Développement Post-ponte partielle Pré-ponte Ponte Figure 84 : Dynamique ovarienne chez la sardine marocaine à ponte multiple. 235 La sardine a une ponte fractionnée et une fécondité dite indéterminée. Sa fécondité individuelle par acte de ponte est très difficile à évaluer et dépend de la dynamique du recrutement ovocytaire en cascade et de la perte possible d’ovocytes par atrésie au cours de la saison de ponte. Nous avons donc seulement estimé la fécondité par lot en dénombrant les ovocytes mûrs présents dans l’ovaire à un moment donné et susceptible d’être émis lors d’une ponte partielle. Cette caractéristique de reproduction rend difficile le calcul du potentiel reproductif de l’espèce. Il est donc nécessaire de connaître le nombre de lots expulsés par acte de ponte (fréquence de reproduction) et de connaître le nombre des œufs qui se trouvent dans chaque lot (fécondité partielle ou bien par lot). Chez les poissons, le processus de sénilité peut engendrer une diminution de la fécondité ou une diminution de nombre de ponte. Or, notre étude a montré une évolution croissante de la fécondité en fonction de la longueur totale, du poids somatique et du poids des ovaires. Donc, l’effet de la sénilité n’apparaît pas chez la sardine qui est une espèce exploitée à longévité courte. Les fluctuations de la fécondité sont certainement une réponse adaptative aux modifications environnementales abiotiques et des relations proies-prédateurs et de la nourriture disponible tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Comme elles peuvent être tout simplement attribuées aux facteurs génétiques. En dépit de ces variations, la fécondité de la sardine est élevée. La sardine tend à augmenter sa fécondité totale par un accroissement de sa taille de première maturité sexuelle et par un allongement de la durée de sa saison de reproduction chaque fois que les conditions climatiques le permettent. Les ressources énergétiques et la disponibilité de la nourriture peuvent influencer à la fois la fréquence de ponte et le lot de fécondité chez les pondeurs multiples. La stratégie adoptée par la sardine dans les écosystèmes d’upwelling marocains consiste à tirer avantage d’une productivité élevée associée à un enrichissement des eaux côtières pour investir dans la croissance et accumuler des réserves énergétiques et à profiter de la période d’upwelling modérée en hiver pour pondre dans les zones côtières. La ponte maximale durant l’hiver peut donc bénéficier de réserves élevées d’énergie des adultes stockées préalablement dans la saison d’été et des processus océanographiques généraux 236 favorisant la rétention des œufs et larves dans les frayères et les nourriceries. Ceci est en accord avec la théorie de triade de Bakum (1996). Cependant, la stratégie de stockage peut être énergétiquement coûteuse (Wootton, 1979) puisque la croissance est affectée par la stratégie d’allocation d’énergie à la maturation et la production des gonades. Ceci explique la diminution progressive du facteur de condition durant la période de reproduction. Par ailleurs, un facteur de condition élevé permet le transfert efficace de l’énergie au développement des gonades et un haut RGS devrait aboutir à plus d’œuf produits par les femelles et/ou plus d’œufs avec une probabilité de survie plus élevée (Trippel, 1998). Les facteurs abiotiques peuvent affecter le facteur de condition directement via le métabolisme du poisson ou indirectement en réglant la structure et l’abondance zooplanctonique. Il apparaît au travers de cette étude que les variations temporelles du poids en fonction de la taille chez la sardine sont en relation avec l’état physiologique des individus et les conditions écologiques du milieu. Les relations taille-poids obtenues dans les différentes régions durant notre période d’étude, indiquent chez la sardine de l’Atlantique marocain soit une allométrie majorante (b étant supérieur à 3) soit une isométrie de croissance (b étant égal à 3). Les paramètres (a et b) de la relation taille-poids ont une action antagoniste dans la détermination du poids pour une taille donnée. Il existe une croissance différentielle en poids entre les sexes et entre les régions. Les sardines ont une croissance rapide et une durée de vie courte. Il n’y a pas de différence de croissance entre les deux sexes dans les régions d'Agadir et Laâyoune. Par contre dans la zone de Safi, une croissance différentielle entre les mâles et femelles a été observée. La sardine réalise l’essentiel de sa croissance au cours de sa première année de vie au cours de laquelle elle peut atteindre 70 % de sa taille maximale dans les zones de Safi et d’Agadir et 59 % dans la région de Laâyoune. La chute la plus importante du taux de croissance observée au cours du passage de première année de vie correspondant à l’acquisition de la première maturité sexuelle qui a lieu au cours de la première année de vie chez cette espèce. A partir de ce moment une partie de l’énergie est investie dans la reproduction au dépend de celle consacrée à la croissance. 237 Les sardines des eaux atlantiques marocaines peuvent être séparées en deux groupes en fonction de leur rythme de croissance en longueur et pondérale. Le premier groupe est constitué par les sardines des régions de Safi et d’Agadir et qui ont une croissance la plus lente. L’autre comprend les sardines provenant de la région de Laâyoune dont la croissance est la plus rapide en raison des conditions trophiques et hydrologiques plus favorables dans cette zone ou de leur caractéristique génétique. De même, les plus fortes performances de croissance pour la sardine ont été observées dans la zone de Laâyoune. Cette étude a également fait ressortir la grande variabilité de la croissance de la sardine, d’une région à l’autre, ou d’une année à l'autre. Ces fluctuations peuvent être naturelles. Ainsi, les sardines vivant dans les zones d’upwelling marocain où la production primaire est intense ont une croissance nettement plus rapide que les sardines vivant en mer Méditerranée où la nourriture est moins abondante. Ces fluctuations peuvent être aussi dues à la pêche. Les poissons d’un stock peu exploité où la biomasse est importante et la compétition alimentaire intraspécifique élevée ont une courbe de croissance moins rapide que ceux d’un stock surexploité où la biomasse est tombée à un niveau très bas. La combinaison des facteurs de mortalité et de productivité alimentaire qui sont rarement stables, entraînant donc au sein d’un même stock des fluctuations de la croissance qui peuvent être suffisamment importantes pour empêcher l’utilisation définitive d’une courbe ou d’une clé âge-longueur (Belvèze et Rami, 1978). Les paramètres biologiques analysés dans cette étude varient dans le temps et entre les régions en raison de leur plasticité aux effets de l'évolution des conditions environnementales et de la pression élevée de la pêche dans l'écosystème atlantique marocain, mettant en cause leur stabilité à long terme en tant qu'indicateur de la structure du stock. En effet, les paramètres de cycle de vie de nombreux stocks de poissons marins varient en réponses aux changements des conditions environnementales. Ces fluctuations peuvent affecter la physiologie des poissons ainsi que l'abondance et la densité de leur source de nourriture (Serchuk et al., 1994). 238 Les différences dans les caractéristiques d'histoire de vie de la sardine entre la zone sud (Laâyoune) et la zone nord (Safi et Agadir) sont soutenues par l'hypothèse de deux stocks qui ont été reconnus sur la base de différences dans les taux de captures, biomasse, frayères, nourriceries et génétiques. L'existence de barrière hydrologique au niveau du cap Ghir peut également intervenir dans l'isolement reproductif des stocks. L'augmentation de la pêche peut avoir une influence sur les tendances temporelles et spatiales des paramètres de cycle de vie. En effet, une pression élevée de pêche peut provoquer la diminution de la biomasse, l'abondance des prédateurs, la diminution de la taille maximale (moins d'individus âgés), diminution de la croissance et du taux de maturité au sein des stocks de poissons (Sinclair et Murawski, 1997). Bien que des changements temporels des paramètres biologiques au sein d'une même zone, les différences entre les zones sont maintenues probablement par la combinaison de processus biotique et abiotique du milieu. Les paramètres de cycle de vie ont tendance à refléter l’environnement occupé par un stock en raison de leur sensibilité aux variables extrinsèques (Beacham, 1982), mais ne fournissent aucune information en soi au sujet de la composition génétique d’un stock (Ihssen et al., 1981). Toutefois, les paramètres du cycle de vie fournissent des points de départ essentiels pour des études plus spécifiques d’identification des stocks en utilisant les technologies les plus avancées. Les paramètres fournissent des moyens efficaces et économiques pour l’identification des stocks, étant donné que ces données sont souvent systématiquement collectées à des fins d’évaluation et de gestion. Bien que, l’utilité de ces paramètres pour l’identification des stocks semble diminuer avec la complexité des stocks et l’histoire d’exploitation, leur applicabilité augmente. L’utilisation de plusieurs paramètres du cycle de vie maximise la probabilité de définir correctement les stocks ainsi que de permettre des écarts apparents impliqués par chaque paramètre. Les données biologiques acquises au cours de cette étude laissent supposer que la sardine a un mode de vie qui se rapproche d'une stratégie démographique du type r comme pour la plupart des petits pélagiques. Les espèces à stratégie r sont caractérisées par une durée de vie courte, une maturité sexuelle précoce, un taux de croissance, une mortalité et une fécondité élevés. Les espèces présentant ce type de stratégie démographique ont un 239 équilibre fragile : une faible variation des conditions environnementales peut entraîner une forte variabilité du recrutement et une réduction du stock. La surveillance de l'abondance des stocks des petits pélagiques serait donc nécessaire pendant toute l'année. En effet, ces espèces étaient fortement sensibles aux variations des conditions du milieu, leur biomasse et en constante évolution, une évolution à laquelle les professionnels doivent adapter leur stratégie de pêche. Les éléments de biologie acquis au cours de ce travail sur la biologie seront utiles pour prendre les mesures les mieux adaptées à une gestion durable de la ressource le long des côtes atlantiques marocaines. De nombreux champs d'investigation restent ouverts pour compléter les connaissances actuelles sur la sardine. Dans l'avenir, des études pluridisciplinaires seront indispensables pour mieux cerner la dynamique des stocks de cette espèce et en assurer une meilleure gestion. Parmi les champs à développer : Estimation de la fréquence de ponte. Evaluation de la biomasse des stocks par la méthode de production journalière d’œufs (DEPM). Détermination des interactions intra et interspécifiques. Lecture journalière des otolithes. 240 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 241 Abad R., A. Giraldez, 1993. Reproduccion, factor de condicion y talla de primer madurez de la Sardina pilchardus (Walb.), del litoral de Malaga, mar de Alboran (1989 a 1992), Bol. Inst. Esp. Oceanogr. 9 (1), 145-155. Aguirre, H. & A. Lombarte, 1999. Ecomorphological comparaisons of sagittae in Mullus barbatus and M. Surmuletus. J. Fish Bio., 55: 105-114. Alheit J., 1989. Comparative spawning biology of anchovies, sardines and sprats. Rapp. P.V. réunion Cons. Int. Explor. Mer, 191 : 7-14. Alheit J., B. Alegre, V. Alarcon, B. Macewicz, 1983. 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(a) Année Ja Fé Ma Av Ma J Jui Aoû Se Oc No Dé Effect.Tota s n v r r i n l t p t v c l * * * * * * * * * * * 434 * * * * * * * 599 1999 2000 * * * * 2001 * * * * * * * * * * * * 612 2002 * * * * * * * * * * * * 513 2003 * * * * * * * * * * * * 628 2004 * * * * * * * * * * * * 614 * * * * * * * * 312 * * * * * * * * 583 2005 2006 * * * * (b) Années Jan Fév Mar Avr Mai Jn Juil Août Sep Oct Nov Déc Effect.Total 1999 * * * * * * * * * * * * * * * * 2000 * * * * 2001 * * * * 2002 * * * * 2003 * * * * * * * * 2004 * * * * * * * * 2005 * * * * * 2006 * * * * * * * * * * * 430 * * 622 * * * 575 * * * * 449 * * * * 617 * * * 565 * * * 422 * * * 705 * * (c) Années Jan Fév Mar Avr Mai Jn Juil Août Sep Oct Nov Déc Effect.Total 1999 * * * * * * * * * * * * 1510 2000 * * * * * * * * * * * * 1919 2001 * * * * * * * * * * * * 1220 2002 * * * * * * * * * * * * 930 2003 * * * * * * * * * * * * 1817 2004 * * * * * * * * * * * * 2271 2005 * * * * * * * * * * * * 1710 2006 * * * * * * * * * * * * 1219 273 Annexe 2 : Liquide de Bouin et de Gilson. Liquide de Bouin 1 l d’alcool éthylique 95° 10 g d’acide picrique cristalisé Cette solution se conserve indéfiniment. Pour 100 ml de Bouin alcoolique en vue d’une fixation 45 ml de solution mère 26 ml de formol 7 ml d’acide acétique glacial 22 ml d’eau distillée Cette solution se conserve deux semaines environ. Liquide de Gilson 880 ml d’eau distillée 100 ml d’alcool éthylique 60° 15 ml d’acide nitrique à 80% 20 g de chlorure mercurique cristallisé Ajouter 18 ml d’acide acétique juste avant l’utilisation du produit. 274 Annexe 3 : Stade de développement macroscopique des ovaires de Sardina pilchardus. Stades de Ovogenèse Caractéristiques des ovaires Immature Ovaire fin, translucide à rosé et ovocytes maturité Stade I invisibles. Stade II Immature en développement Ovaire peu volumineux, coloration rosâtre, ou adultes au repos sexuel vascularisation intense chez les poissons en repos sexuel, moins intense chez les immatures en développement et ovocytes invisibles. Stade III Début de maturation Ovaire de taille moyenne, coloration rose pâle à l’orange clair et quelques ovocytes sont parfois visibles. Ovaire très volumineux, occupant toute la totalité abdominale, très vascularisé, Stade IV Ponte la paroi ovarienne est très fine et transparente les ovocytes hyalins de grosse taille sont parfaitement visibles et sont expulsés à la moindre pression exercée sur l’abdomen. Stade V Post-ponte Ovaire flasque très vascularisé, sa couleur rouge, la paroi ovarienne est devenue très épaisse. 275 Annexe 3 (suite) : Stades de développement macroscopique des testicules de Sardina pilchardus. Stades de Spermatogenèse Caractéristique des testicules Stade I Immature Testicule de petite taille, translucide et très fin. Stade II Immature en développement Testicule blanchâtre plus au moins symétrique. maturité ou adultes au repos sexuel Stade III En voie de maturation Testicule plus large et ferme, couleur blanche et aucun liquide ne coule si on y fait une incision. Stade IV Emission des spermatozoïdes Testicule très gros et mou et le sperme s’écoule par pression sur le ventre du poisson. Stade V Post-émission Testicule volumineux, très flasque, fortement vascularisé et la pression sur le ventre ne libère plus de sperme. 276 Annexe 4 : Otolithes (sagittæ) de Sardina pilchardus observé sous la loupe binoculaire en lumière réfléchie sur fond noir. Individu d’une longueur totale de 20 cm présentant 3 zones hyalines (h). n : nucleus ; h : anneau hyalin : zone de croissance ralentie ; o : anneau opaque : zone de croissance rapide. Otolithe droit Bord Dorsal Otolithe gauche Bord postérieur h h h n o o o Bord ventral Antirostre Sulcus acusticus Bord antérieur Axe de mesure de rayon de l’otolithe 277 Rostre Annexe 5 : Evolution mensuelle du rapport gonado-somatique (RGS) individuel des sardines mâles et femelles capturés dans la région de Safi durant la période allant de mai 1999 à décembre 2006 (toutes années confondues). Safi (1999-2006) 18 16 Mâles 14 RGS (%) 12 10 8 6 4 2 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 7 8 9 10 11 12 Mois Safi (1999-2006) 18 Femelles 16 14 RGS (%) 12 10 8 6 4 2 0 0 1 2 3 4 5 6 Mois 278 Annexe 6 : Evolution mensuelle du rapport gonado-somatique (RGS) individuel des sardines mâles et femelles capturés dans la région de Safi durant la période allant de février 1999 à décembre 2006 (toutes années confondues). Agadir (1999-2006) 18 Mâles 16 14 RGS (%) 12 10 8 6 4 2 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 7 8 9 10 11 12 Mois Agadir (1999-2006) 18 Femelles 16 14 RGS (%) 12 10 8 6 4 2 0 0 1 2 3 4 5 6 Mois 279 Annexe 7 : Evolution mensuelle du rapport gonado-somatique (RGS) individuel des sardines mâles et femelles capturés dans la région de Safi durant la période allant de janvier 1999 à décembre 2006 (toutes années confondues). Laâyoune (1999-2006) 18 Mâles 16 14 RGS (%) 12 10 8 6 4 2 0 0 2 4 6 8 10 12 Mois Laâyoune (1999-2006) 18 Femelles 16 14 RGS (%) 12 10 8 6 4 2 0 0 1 2 3 4 5 6 Mois 280 7 8 9 10 11 12 Annexe 8 : Résultats de test de comparaison du rapport gonado-somatique ente les années chez les sardines femelles dans la zone de Safi par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 13,76 0,000 S F : Fisher P: Probabilité S : Différence significative 281 Annexe 9 : Résultats de test de comparaison du rapport gonado-somatique ente les années chez les sardines mâles dans la zone d’Agadir par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 54,46 0,000 S EcTyp : Ecart type F : Fisher P: Probabilité S : Différence significative 282 Annexe 10 : Résultats de test de comparaison du rapport gonado-somatique ente les années chez les sardines femelles dans la zone d’Agadir par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 37,49 0,000 S EcTyp : Ecart type F : Fisher P: Probabilité S : Différence significative 283 Annexe 11 : Résultats de test de comparaison du rapport gonado-somatique ente les années chez les sardines mâles dans la zone de Laâyoune par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 39,91 0,000 S EcTyp : Ecart type F : Fisher P: Probabilité S : Différence significative 284 Annexe 12 : Résultats de test de comparaison du rapport gonado-somatique ente les années chez les sardines femelles dans la zone de Laâyoune par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 32,36 0,000 S EcTyp : Ecart type F : Fisher P: Probabilité S : Différence significative 285 Annexe 13 : Taux des stades ovocytaires (de I à VI), des follicules post-ovulatoires et des ovocytes atrétiques de stades α ou β chez une femelle-type au cours du cycle sexuel. Mois Types St I St II histologiques Novembre Début de St St III IV 20 61 19 2002 vitellogenèse Début Vitellogenèse 14 38 12 Décembre avancée 41 9 10 38 10 7 St V St fpo At α At β 8 7 5 6 VI 36 2002 Fin Vitellogenèse 8 décembre avancée 42 2002 Janvier Ponte 1999 partielle Juillet Fin de ponte 18 60 Repos sexuel 22 67 21 18 6 1999 Août 1999 286 Annexe 14 : Ovogenèse dans la population de femelles en octobre, novembre et décembre (n : nombre d'individus ; St : différents stades ovocytaires (de I à VI) ; fpo : follicules post-ovulatoires ; atr : ovocytes atrétiques de stades α ou β). Type histologique A : Début de la vitellogenèse Fréq. moy. (%) Octobre 2002 100 n = 10 80 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI fpo atr α atr β Novembre 2002 Fréq. moy. (%) 100 n = 14 80 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI fpo atr α atr β Type histologique B : Vitellogenèse avancée Fréq. moy. (%) Début décembre 2002 100 80 n=7 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI fpo atr α atr β Fin décembre 2002 Fréq. moy. (%) 100 80 n = 10 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI 287 fpo atr α atr β Annexe 15 : Ovogenèse dans la population de femelles en janvier, février, avril et mai (n : nombre d'individus ; St : différents stades ovocytaire (de I à VI) ; fpo : follicules post-ovulatoires ; atr : ovocytes atrétiques de stades α ou β). Type histologique C : Ponte partielle Janvier 2003 Fréq. moy. (%) 100 n = 20 80 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI fpo atr α atr β fréq. moy. (%) Février 2003 100 n = 12 80 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI fpo atr α atr β Avril 2003 Fréq. moy. (%) 100 80 n = 17 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI fpo atr α atr β Mai 2003 Fréq. moy. (%) 100 80 n=7 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI fpo atr α atr β 288 Annexe 16 : Ovogenèse dans la population de femelles en juin, juillet et août (n : nombre d'individus ; St : différents stades ovocytaires (de I à VI) ; fpo : follicules post-ovulatoires ; atr : ovocytes atrétiques de stades α ou β). Type histologique D : Fin de ponte Fin juin 2003 fréq.moy. (%) 100 80 n=5 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI fpo atr α atr β Juillet 2003 Fréq. moy. (%) 100 n = 15 80 60 40 20 0 St I atr α atr β St II St III St IV St V St VI fpo Type histologique E : Repos sexuel Août 2003 Fréq. moy. (%) 100 n=5 80 60 40 20 0 St I St II St III St IV St V St VI fpo atr α atr β Août 2003 Fréq. moy.(%) 100 n=8 80 60 40 20 0 St I St II St III St Va St hy 289 fpo atr α atr β Annexe 17 : Résultats des tests de comparaison (t : test de Student au seuil de 5 %) de la fécondité (a) et de la fécondité relative (b) entre les différentes régions. (a) Région Zone sud Zone de Laâyoune t = 4,85 (b) Région Zone sud Zone de Laâyoune t = 0,58 Valeur critique du test t de Student = 2,02 Annexe 18 : Résultats de test de comparaison des droites de régression de la relation fécondité-longueur totale par le test F de Fisher au seuil de 5 % entre la région de Laâyoune et la région sud. Fp : test de la pente, Ford : test de l’ordonnée à l’origine, * différence significative. Région Zone sud Zone de Laâyoune Fp = 1,005 Ford = 3691,77* Valeur critique du test F de Fisher = 3,96 290 Annexe 19 : Relation Fécondité (F)-longueur totale chez les sardines dans la région de Laâyoune en mars 2007. Zone de Laâyoune (mars 2007) 40000 log F = 2,883 log Lt + 0,56 F (nombre d'ovocytes) 35000 F = 3,6325 Lt 2,883 30000 r² = 0,95 25000 n = 30 20000 15000 10000 16.5 17.5 18.5 19.5 20.5 21.5 22.5 23.5 Longueur totale (cm) Annexe 20 : Résultats des tests de comparaison (t : test de Student au seuil de 5 %) de la fécondité (a) et de la fécondité relative (b) entre les différents mois. * : Différence significative. (a) Zone Zone sud Zone de Laâyoune t = 2,91* (b) Zone Zone sud Zone de Laâyoune t = 7,02* 291 Annexe 21 : Résultats des tests de comparaison (F : test de Fisher au seuil de 5 %) du facteur de condition K (a) et du rapport gonado-somatique (RGS) (b) entre les différents mois. * : Différence significative. (a) Zone Zone sud Zone de Laâyoune F = 1,78* (b) Zone Zone sud Zone de Laâyoune F = 3,20* Valeur critique du test F de Fisher = 1,77 292 Annexe 22 : Résultats de test de comparaison du facteur de condition K ente les années chez les sardines femelles dans la zone de Safi par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 1,73 0,098 NS EcTyp : Ecart type F : Fisher P: Probabilité NS : Différence non significative 293 Annexe 23 : Résultats de test de comparaison du facteur de condition K ente les années chez les sardines mâles dans la zone d’Agadir par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 3,93 0,000 S EcTyp : Ecart type F : Fisher P: Probabilité S : Différence significative 294 Annexe 24 : Résultats de test de comparaison du facteur de condition K ente les années chez les sardines femelles dans la zone d’Agadir par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 23,04 0,000 S EcTyp : Ecart type F : Fisher P: Probabilité S : Différence significative 295 Annexe 25 : Résultats de test de comparaison du facteur de condition K ente les années chez les sardines mâles capturés dans la zone de laâyoune par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 48,79 0,000 S EcTyp : Ecart type F : Fisher P: Probabilité S : Différence significative 296 Annexe 26 : Résultats de test de comparaison du facteur de condition K ente les années chez les sardines femelles capturées dans la zone de laâyoune par une analyse de la variance (ANOVA au seuil de 5%). F P Test 43,17 0,000 S EcTyp : Ecart type F : Fisher P: Probabilité S : Différence significative 297 Annexe 27 : Relation taille-poids des sardines dans les différentes zones étudiées (Pt : poids total, Lt : longueur totale). Safi (1999-2006) 140 Pt = 0,0075Lt3,0529 r² = 0,81 Poids total (g) 120 100 80 60 40 20 0 13.5 15.5 17.5 19.5 21.5 Zone d'agadir(1999-2006) 160 Poids total (g) 140 Pt = 0,0055Lt3,139 r² = 0,95 120 100 80 60 40 20 0 11.5 13.5 15.5 17.5 19.5 21.5 Laâyoune (1999-2006) Poids total (g) 250 Pt = 0,0049Lt3,1868 r² = 0,96 200 150 100 50 0 9 11 13 15 17 19 21 Longueur totale (cm) 298 23 25 27 Annexe 27 (suite) : Résultats des tests de comparaison des relations taille- poids de la sardine entre les régions. t : test t, F : test F de Fisher, Fp : test de la pente, * : différence significative au seuil de 5%. Zone d’Agadir Zone e Laâyoune Test de l’allométrie t = 1,78* t = 12,3* t = 20,02* Zone de Safi - Fp = 11,61* Fp = 7,8* Zone d’Agadir - - Fp = 12,81* Régions Zone de Safi 299 Annexe 28 : Relation taille-poids des sardines mâles et femelles capturées au niveau de la zone de Safi durant la période allant de mai 1999 à décembre 2006. (Pt : poids total, Lt : longueur totale). Safi (1999-2006) 140 Pt = 0,0067Lt 3,08 R² = 0,82 120 Mâles Poids (g) 100 80 60 40 20 0 14.5 15.5 16.5 17.5 18.5 19.5 20.5 21.5 20.5 21.5 Longueur totale (cm) Safi (1999-2006) 140 Pt = 0,009 Lt 2,99 R²= 0,80 Poids total (g) 120 100 Femelles 80 60 40 20 0 14.5 15.5 16.5 17.5 18.5 19.5 Longueur totale (cm) 300 Annexe 29 : Résultat des tests de comparaison des relations taille- poids de la sardine entre les sexes dans différentes régions. t : test t, F : test F de Fisher, Fp : test de la pente, * : différence significative au seuil de 5%, valeur critique de F = 3,84, valeur critique de t = 1,64. Comparaison entre Mâles et femelles de Safi Comparaison Comparaison des Test de des pentes ordonnées à l’origine l’allométrie F = 0,74 F = 10580* M : t = 1,62 F : t = 0,16 Mâles et femelles d’Agadir F = 0,07 F = 53957,9* M : t = 7,19* F : t = 7,04* Mâles et femelles de Laâyoune F = 1,23 F = 73213,7* M : t = 20,20* F : t = 19,32 301 Annexe 30 : Relation taille-poids des sardines mâles et femelles capturées dans la région d’Agadir durant la période allant de février 1999 à décembre 2006. (Pt : poids total, Lt : longueur totale). Agadir (1999-2006) 160 Pt = 0,0055 Lt 3.14 R² = 0,95 140 Mâles Poids total (g) 120 100 80 60 40 20 0 12.5 14.5 16.5 18.5 20.5 22.5 Longueur totale (cm) Agadir (1999-2006) 180 Femelles Pt = 0,0056 Lt 3,13 R² = 0,95 160 Poids total (g) 140 120 100 80 60 40 20 0 12 13 14 15 16 17 18 19 Longueur totale (cm) 302 20 21 22 Annexe 31 : Relation taille-poids des sardines mâles et femelles capturées dans la région de Laâyoune durant la période, de janvier 1999 à décembre 2006. (Pt : poids total, Lt : longueur totale). Laâyoune (1999-2006) 200 160 Poids total (g) Mâles Pt = 0,0048 Lt 3,20 R² = 0,95 180 140 120 100 80 60 40 20 0 10.5 12.5 14.5 16.5 18.5 20.5 22.5 24.5 26.5 Longueur totale (cm) Laâyoune (1999-2006) 250 200 Poids total (g) Femelles Pt = 0,0052 Lt 3,16 R² = 0,96 150 100 50 0 10 12 14 16 18 20 22 Longueur totale (cm) 303 24 26 28 Annexe 32 : Relations taille-poids établies par trimestre (toutes années confondues) dans la zone de Safi pour les sardines mâles (M) et femelles (F). (Pt : poids total, Lt : longueur totale). Zone de Safi Gamme de taille (cm) Relation taille-poids Coefficient de corrélation Trimestre 1 M : 14,5-22 Pt = 0,0095 Lt 2,92 R² = 0,87 F : 14,5-22,5 Pt = 0,0096 Lt 2,93 R² = 0,91 M : 15,5-22 Pt = 0,0012 Lt 2,85 R² = 0,87 F : 15-22,5 Pt = 0,0124 Lt 2,86 R² = 0,82 M : 16,5-22,5 Pt = 0,0287 Lt 2,61 R² = 0,82 F : 16-22,5 Pt = 0,0288 Lt 2,62 R² = 0,82 M : 15,5-21,5 Pt = 0,0077 Lt 3,06 R² = 0,84 3,07 R² = 0,87 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 F : 14,5-22 Pt = 0,0076 Lt Annexe 33 : Résultat des tests de comparaison des relations taille- poids entre les trimestres pour les sardines mâles (a) et femelles (b) dans la région de Safi. F : test F de Fisher, Fp : test de la pente, Ford : test de l’ordonnée à l’origine, * : différence significative au seuil de 5%. (a) Trimestre Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 Trimestre 1 - Fp = 1,52 Fp = 12,54* Fp = 1,5 Ford = 2568* Ford = 3670* Trimestre 2 - - Fp = 5,37* Fp = 9,52* Trimestre 3 - - - Fp = 20,02* Trimestre Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 Trimestre 1 - Fp = 0,57 Fp = 11,34* Fp = 2,75 (b) Ford = 4456* Ford = 6505* Trimestre 2 - - Fp = 6,34* Fp = 5,43* Trimestre 3 - - - Fp = 25,92* 304 Annexe 34 : Relations taille-poids établies par trimestre (toutes années confondues) dans la zone d’Agadir pour les sardines mâles (M) et femelles (F). (Pt : poids total, Lt : longueur totale). Zone d’Agadir Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 Gamme de taille (cm) M : 13-22 F : 13-22,5 M : 12,5-22 F : 12-22 M : 13,5-22 F : 13,5-22,5 M : 13-21 F : 13,5-22,5 Relation taille-poids Coefficient de corrélation Pt = 0,0048 Lt 3,17 Pt = 0,0049 Lt 3,16 Pt = 0,0055 Lt 3,13 Pt = 0,0058 Lt 3,11 Pt = 0,0044 Lt 3,23 Pt = 0,0053 Lt 3,17 Pt = 0,004 Lt 3,28 Pt = 0,0047 Lt 3,22 R² = 0,97 R² = 0,97 R² = 0,95 R² = 0,96 R² = 0,93 R² = 0,94 R² = 0,95 R² = 0,94 Annexe 35 : Résultat des tests de comparaison des relations taille- poids entre les trimestres pour les sardines mâles (a) et femelles (b) dans la région d’Agadir. F : test F de Fisher, Fp : test de la pente, Ford : test de l’ordonnée à l’origine, * : différence significative au seuil de 5%. (a) Trimestre Trimestre 1 Trimestre 1 - Trimestre 2 - Trimestre 2 Fp = 1 Ford = 29838* - Trimestre 4 Fp = 352,6* - Trimestre 3 Fp = 0,87 Ford = 22588* Fp = 2,44 Ford = 10746* - Trimestre 3 - Trimestre Trimestre 1 Trimestre 1 - Trimestre 2 Fp = 1,78 Ford = 31935* Trimestre 3 Fp = 0,01 Ford = 23820* Trimestre 4 Fp = 1,38 Ford = 24366* Trimestre 2 - - Fp = 4,15* Trimestre 3 - - Fp = 1 Ford = 13579* - Fp = 190,67* Fp = 99,71* (b) 305 Fp = 0,52 Ford = 8291* Annexe 36 : Relations taille-poids établies par trimestre (toutes années confondues) dans la zone de Laâyoune pour les sardines mâles (M) et femelles (F). (Pt : poids total, Lt : longueur totale). Zone d’Agadir Gamme de taille Relation taille-poids Coefficient de corrélation M : 12,5-25,5 Pt = 0,0051 Lt 3,15 R² = 0,97 F : 10-28,5 Pt = 0,0056 Lt 3,12 R² = 0,96 M : 10,5-26 Pt = 0,0056 Lt 3,14 R² = 0,94 F : 10-26,5 Pt = 0,0057 Lt 3,13 R² = 0,96 M : 11-26,5 Pt = 0,003 Lt 3,38 R² = 0,96 F : 10,5-26 Pt = 0,0032 Lt 3,35 R² = 0,97 M : 11,5-26 Pt = 0,0059 Lt 3,13 R² = 0,95 3,11 R² = 0,96 (cm) Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 F : 10-27,5 Pt = 0,0062 Lt 306 Annexe 37 : Résultat des tests de comparaison des relations taille- poids entre les trimestres pour les sardines mâles (a) et femelles (b) dans la région de Laâyoune. F : test F de Fisher, Fp : test de la pente, Ford : test de l’ordonnée à l’origine, * : différence significative au seuil de 5%. (a) Trimestre Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 Trimestre 1 - Fp = 0,3 Fp = 85,72* Fp = 1,14 Ford = 65170* Trimestre 2 - - Ford = 70193* Fp = 76,09* Fp = 0,17 Ford = 58731* Trimestre 3 - - - Fp = 101,7* Trimestre Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 Trimestre 1 - Fp = 0,47 Fp = 107,27* Fp = 0,13 (b) Ford = 73572* Trimestre 2 - - Ford = 76564* Fp = 92,27* Fp = 1,14 Ford = 79146 Trimestre 3 - - - 307 Fp = 130,41* Annexe 38 : Tailles moyennes annuelles des sardines dans les captures réalisées dans les régions de Safi, Agadir et Laâyoune durant la période allant de 1999 à 2006. Longueur totale moyenne (cm) Région de Safi 23 21 19 17 15 13 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2004 2005 2006 2004 2005 2006 Longueur totale moy. (cm) Région d'Agadir 23 21 19 17 15 13 1999 2000 2001 2002 2003 Laâyoune Longueur totale moy. (cm) 24 22 y = 0,4166x + 17,212 R2 = 0,8631 20 18 16 14 1999 2000 2001 2002 Année 308 2003 Annexe 39 : Clé âge-longueur des mâles (a) et des femelles (b) et pour l’ensemble des sardines (c) dans la zone de Safi pour l’année 2004. Lt : longueur totale. (a) Lt (cm)/Age (année) 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 1 1 1 2 1 3 7 10 9 4 2 4 4 1 3 16.67 0.62 44 17.99 1.06 3 4 1 1 2 3 2 4 6 1 20 19.13 0.97 1 1 1 2 3 8 19.81 0.75 Total 2 4 8 12 11 8 5 9 12 4 75 (b) Lt (cm)/Age (année) 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 1 1 6 7 2 10 23 28 19 10 4 14 16.71 0.32 94 18.54 0.65 309 3 17 16 22 17 72 19.67 0.66 4 4 5 8 4 5 26 20.52 0.67 Total 1 6 7 10 23 28 36 30 31 25 4 5 206 (c) Lt (cm)/Age (année) 15 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 1 1 16 19 25 1 2 3 1 3 7 20 32 32 21 14 8 62 16.56 0.47 138 18.37 0.84 1 1 2 3 19 20 28 18 92 19.63 0.71 4 1 1 5 7 11 4 5 34 20.35 0.74 Total 1 17 22 33 22 34 36 41 39 43 29 4 5 326 Annexe 40 : Clé âge-longueur des mâles (a) et des femelles (b) et pour l’ensemble des sardines (c) dans la zone de Safi pour l’année 2005. Lt : longueur totale. (a) Lt (cm)/Age (année) 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 1 1 4 5 10 17.70 0.35 2 3 4 5 6 7 4 2 5 4 3 7 3 1 25 19.42 0.85 1 1 2 3 1 2 10 19.90 0.81 22 18.73 0.53 310 Total 1 4 12 12 12 9 10 4 3 67 (b) Lt (cm)/Age (année) 16 16.5 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 1 1 1 1 1 4 17.25 1.19 2 3 4 5 2 1 8 5 6 2 3 5 7 15 15 14 8 4 73 19.84 0.95 1 3 9 15 10 12 50 20.66 0.65 3 2 5 21.20 0.27 22 18.77 0.61 Total 1 1 4 5 14 13 24 24 29 21 18 154 (c) Lt (cm)/Age (année) 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 1 1 2 3 11 6 1 24 17.46 0.57 2 3 4 5 2 6 14 12 10 2 5 10 11 18 22 17 9 4 98 19.73 0.94 1 2 5 12 16 12 12 60 20.53 0.73 3 2 5 21.20 0.24 44 18.75 0.57 311 Total 1 2 3 15 17 26 25 33 34 33 24 18 231 Annexe 41 : Clé âge-longueur des mâles (a) et des femelles (b) et pour l’ensemble des sardines (c) dans la zone de Safi pour l’année 2006. Lt : longueur totale. (a) Lt (cm)/Age (année) 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 1 5 6 8 5 2 3 3 10 8 8 4 24 16.77 0.53 4 10 7 3 4 7 4 33 18.50 0.60 35 19.04 0.92 11 10 11 8 3 3 2 48 19.49 0.84 Total 5 6 8 8 20 26 21 19 15 7 3 2 140 (b) Lt (cm)/Age (année) 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 2 3 16.33 0.29 1 2 1 8 11 7 10 8 45 17.96 0.73 4 5 4 4 7 6 30 18.88 0.88 312 3 8 4 12 15 18 57 19.77 0.69 4 5 10 7 17 12 36 4 86 20.40 0.71 12 4 11 27 20.98 0.47 Total 1 3 8 15 12 22 26 26 38 42 40 19 252 (c) Lt (cm)/Age (année) 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 3 2 1 7 16.21 0.49 1 2 5 13 28 22 17 10 8 3 12 17 12 12 11 6 103 17.46 0.79 10 15 7 16 22 22 70 18.58 0.79 92 19.49 0.86 4 5 11 20 18 25 15 39 6 134 20.07 0.89 12 4 11 27 20.63 0.30 Annexe 42 : Clé âge-longueur des mâles (a) et des femelles (b) et pour l’ensemble des sardines (c) dans la zone d’Agadir pour l’année 2004. Lt : longueur totale. (a) Lt (cm)/Age (année) 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 2 3 1 1 1 2 1 11 14.77 1.08 1 2 2 5 6 6 9 3 3 2 1 39 16.59 1.09 313 2 4 7 13 10 13 12 9 3 Total 4 2 3 2 2 2 68 15 17.68 18.57 0.88 0.90 2 3 3 3 6 12 14 22 17 18 17 12 2 2 133 Total 1 8 15 29 34 44 48 47 45 53 49 43 17 433 (b) Lt (cm)/Age (année) 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 2 1 2 5 4 3 1 1 1 1 5 3 3 4 2 1 1 18 15.89 0.90 22 17.24 1.12 0 2 4 3 2 3 7 5 3 1 2 3 1 1 5 13 12 10 6 5 6 2 1 8 3 2 3 4 59 23 18.26 19.09 0.97 1.09 Total 1 2 2 3 7 10 11 18 17 20 10 8 9 4 122 (c) Lt (cm)/Age (année) 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 29 15.47 1.10 2 3 6 7 11 12 6 7 4 2 1 61 16.84 1.14 2 5 8 18 23 25 22 15 5 6 127 17.95 0.96 3 6 3 11 5 4 5 4 38 18.88 0.95 314 Total 2 4 5 5 9 19 24 33 35 35 37 22 10 11 4 255 Annexe 43 : Clé âge-longueur des mâles (a) et des femelles (b) et pour l’ensemble des sardines (c) dans la zone d’Agadir pour l’année 2005. Lt : longueur totale. (a) Lt (cm)/Age (année) 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 2 7 1 6 5 4 4 2 1 2 1 1 4 4 7 4 3 4 3 4 1 3 8 13 12 10 3 2 52 18.81 0.77 1 2 2 4 1 10 19.60 0.88 3 4 2 1 5 9 6 2 33 15.09 1.10 29 16.58 0.93 0 1 1 3 2 4 5 4 4 4 4 1 25 17.90 0.75 Total 1 2 7 2 7 9 10 11 8 11 21 20 16 12 7 3 147 (b) Lt (cm)/Age (année) 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 32 15.29 1.29 1 2 2 3 5 6 9 2 1 1 1 33 16.91 1.12 2 2 1 1 1 4 3 1 2 4 2 7 13 13 16 9 2 1 3 2 19 60 8 18.34 19.51 20.31 1.29 0.69 0.59 315 Total 1 1 3 2 5 7 6 9 10 11 10 8 11 15 18 21 12 2 152 (c) Lt (cm)/Age (année) 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 2 5 10 5 11 9 8 8 6 65 15.15 1.17 1 2 3 6 7 12 11 12 6 1 1 1 62 16.76 1.04 2 3 4 1 2 6 13 9 3 2 4 1 3 10 20 25 23 19 11 44 112 18.09 19.18 1.05 0.80 316 4 Total 1 2 4 5 4 2 18 19.92 0.69 1 2 5 10 7 14 15 19 21 20 21 29 31 31 30 28 15 2 301 Annexe 44 : Clé âge-longueur des mâles (a) et des femelles (b) et pour l’ensemble des sardines (c) dans la zone d’Agadir pour l’année 2006. Lt : longueur totale. (a) Lt (cm)/Age (année) 0 1 2 3 4 12 2 12.5 1 13 2 13.5 1 14 4 14.5 8 3 15 2 3 15.5 4 10 16 4 15 16.5 4 23 2 17 4 14 4 17.5 10 9 18 10 15 4 18.5 2 6 5 2 19 6 7 2 19.5 2 16 9 20 2 13 18 20.5 8 17 21 10 21.5 5 Total 36 90 46 53 63 Taille moyenne (cm) 14.94 16.589 18.1 19.5 20.26 Ecart-type 1.418 0.9228 0.82 0.721 0.695 317 Total 2 1 2 1 4 11 5 14 19 29 22 19 29 15 15 27 33 25 10 5 288 (b) Lt (cm)/Age (année) 0 1 2 12 2 12.5 1 13 2 13.5 1 14 4 14.5 8 3 15 2 3 15.5 4 10 16 4 15 16.5 4 23 2 17 4 14 4 17.5 10 9 18 10 15 18.5 2 6 19 6 19.5 2 20 2 20.5 21 21.5 Total 36 90 46 Taille moyenne (cm) 14.94 16.589 18.1 Ecart-type 1.42 0.92 0.82 318 3 4 5 7 16 13 8 53 19.5 0.72 4 2 2 9 18 17 10 5 63 20.26 0.69 Total 2 1 2 1 4 11 5 14 19 29 22 19 29 15 15 27 33 25 10 5 288 (c) Lt (cm)/Age (année) 11.5 12 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 2 2 2 3 5 13 15 8 7 7 6 5 75 14.70 1.32 1 2 5 18 23 28 28 30 19 18 4 175 16.44 1.03 2 5 14 14 20 11 9 6 2 81 17.99 0.88 319 3 5 13 22 24 26 16 10 116 19.11 0.80 4 5 9 13 21 39 23 12 7 129 19.90 0.84 Total 2 2 2 3 5 15 20 26 30 35 39 49 38 56 46 46 53 57 33 12 7 576 Annexe 45 : Clé âge-longueur des mâles (a) et des femelles (b) et pour l’ensemble des sardines (c) dans la zone de Laâyoune pour l’année 2004. Lt : longueur totale. Lt (cm)/Age (année) 11.5 12 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 25.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 3 3 4 3 3 11 13 1 5 5 1 53 14.509 1.35 1 1 10 7 13 10 8 12 12 3 5 5 86 17.43 1.33 2 1 4 5 6 15 26 22 15 20 17 28 22 13 3 4 4 9 15 16 25 20 12 4 3 9 7 9 194 105 28 20.2371 22.1905 23.8929 1.46 0.92 0.52 320 5 6 2 1 3 6 25.083 0.49 1 1 2 25.25 0.35 Total 1 3 3 4 3 3 11 14 11 12 19 15 13 18 27 29 27 24 24 26 43 38 38 23 21 7 11 2 4 474 (b) Lt (cm)/Age (année) 12 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 25.5 26 26.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 3 5 9 4 5 11 7 4 4 8 3 63 14.49 1.45 1 3 7 5 20 17 17 8 7 5 2 4 95 17.24 1.17 2 5 7 4 14 21 23 11 19 15 6 11 7 1 1 145 19.90 1.45 321 3 3 2 4 2 1 6 4 5 11 34 17 6 95 22.39 1.39 4 3 10 27 12 2 5 1 3 6 9 6 3 55 24.04 0.52 27 25.00 0.59 6 1 3 2 6 25.75 0.61 Total 3 5 9 4 5 11 10 11 9 28 25 24 12 24 28 29 17 20 21 10 16 18 38 28 36 18 12 9 4 2 486 (c) Lt (cm)/Age (année) 7.5 10.5 11.5 12 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 25.5 26 26.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 1 1 6 8 13 7 8 22 20 5 9 13 4 118 14.41 1.57 1 4 17 12 33 27 25 20 19 8 7 9 181 17.33 1.25 2 1 9 12 10 29 47 45 26 39 32 34 33 20 1 1 339 20.09 1.46 322 3 3 2 4 6 5 15 19 21 36 54 29 6 200 22.29 1.17 4 6 19 34 21 2 5 1 3 8 10 9 3 83 23.99 0.52 33 25.02 0.57 6 2 4 2 8 25.63 0.58 Total 1 1 1 6 8 13 7 8 22 24 22 21 47 40 37 30 51 57 56 41 44 47 53 54 56 61 49 43 29 14 13 4 2 962 Annexe 46 : Clé âge-longueur des mâles (a) et des femelles (b) et pour l’ensemble des sardines (c) dans la zone d’Agadir pour l’année 2005. Lt : longueur totale. (a) Lt (cm)/Age (année) 10 11 12 12.5 13 14 14.5 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 1 1 5 3 3 2 1 1 1 4 2 10 4 4 2 6 3 3 18 13.17 1.49 38 18.36 1.23 2 3 4 9 17 20 35 46 42 41 26 11 3 2 1 2 1 2 6 6 4 11 13 12 8 254 20.16 1.08 323 68 21.85 1.39 4 1 13 4 9 2 29 23.47 0.57 5 3 2 2 7 24.43 0.45 Total 1 1 1 5 3 3 2 1 1 4 2 14 15 22 24 42 51 51 47 30 22 17 25 12 12 4 2 414 (b) Lt (cm)/Age (année) 11 11.5 12 12.5 13 13.5 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 25.5 26.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 2 3 2 2 1 1 5 4 1 4 2 4 3 9 3 2 4 3 6 2 20 13 1.52 42 17.98 1.52 2 10 13 15 20 36 51 63 32 12 8 260 20.45 1.05 324 3 3 1 4 3 2 9 14 19 11 3 69 22.42 1.10 4 5 9 15 10 6 1 46 24.07 0.63 5 3 3 4 1 11 25.18 0.60 Total 2 3 2 2 1 1 5 4 4 2 4 3 9 13 15 19 26 43 57 66 34 21 22 24 20 18 13 9 5 1 448 (c) Lt (cm)/Age (année) 10 11 11.5 12 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 25.5 26.5 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 7 3 4 7 7 1 3 7 4 1 1 46 12.97 1.49 1 4 2 8 5 19 7 6 6 9 9 5 80 18.16 1.40 2 3 4 19 30 35 55 82 93 104 58 23 11 514 20.30 1.07 325 2 1 2 4 3 10 9 6 20 27 31 19 3 137 22.14 1.28 4 1 18 13 24 12 6 1 75 23.83 0.66 5 3 5 5 4 1 18 24.89 0.65 Total 1 7 3 4 7 7 1 3 7 4 5 3 8 5 23 28 37 43 68 94 108 113 64 43 39 49 32 30 17 11 5 1 870 Annexe 47 : Clé âge-longueur des mâles (a) et des femelles (b) et pour l’ensemble des sardines (c) dans la zone d’Agadir pour l’année 2006. Lt : longueur totale. (a) Lt (cm)/Age (année) 12 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 25.5 26 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 2 2 2 4 6 4 8 8 1 37 14.35 1.08 1 1 3 9 13 12 15 10 13 6 3 85 17.41 1.06 2 3 1 1 9 27 36 44 49 27 20 8 4 1 7 5 22 10 17 25 29 11 2 226 20.20 0.94 326 129 22.09 1.03 4 2 5 20 17 3 1 48 23.68 0.49 5 1 1 4 1 7 24.86 0.48 6 1 1 2 25.75 0.35 Total 2 2 2 4 6 4 9 11 10 13 12 16 11 22 33 40 51 54 49 30 25 31 34 31 20 4 5 2 1 534 (b) Lt (cm)/Age (année) 11 12 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 25.5 26 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 2 1 3 3 3 3 4 3 2 25 14.04 1.30 1 3 1 6 8 8 11 1 2 4 44 17.50 1.04 2 1 1 6 6 14 19 23 39 30 25 9 3 1 177 20.37 1.08 327 3 1 1 7 8 20 13 28 14 18 1 1 112 22.24 0.97 4 5 10 23 12 4 1 55 24.03 0.56 5 1 7 2 3 1 14 24.86 0.57 6 Total 1 2 3 25.67 0.58 1 2 1 3 3 3 3 4 6 3 6 9 9 17 7 16 24 24 46 38 45 22 31 20 28 25 20 7 4 3 430 (c) Lt (cm)/Age (année) 8.5 10 10.5 11 11.5 12 12.5 13 13.5 14 14.5 15 15.5 16 16.5 17 17.5 18 18.5 19 19.5 20 20.5 21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 25.5 26 Total Taille moyenne (cm) Ecart-type 0 1 2 1 2 2 4 5 6 11 10 8 12 11 3 78 13.79 1.56 1 1 6 10 19 20 23 21 14 8 7 129 17.44 1.05 2 3 1 2 7 15 41 55 67 88 57 45 17 7 1 2 8 12 30 30 30 53 43 29 3 1 403 20.27 1.01 328 241 22.16 1.01 4 2 10 30 40 15 5 1 103 23.86 0.55 5 6 2 8 6 4 1 21 24.86 0.53 1 1 3 5 25.70 0.45 Total 1 2 1 2 2 4 5 6 11 10 8 13 17 13 19 21 25 28 29 49 64 75 100 87 75 47 62 54 59 45 24 12 6 4 980 Annexe 48 : Résultat des tests de comparaison des paramètres de la croissance en longueur entre les différentes régions. F : test de Fisher, S : significative Zones F Test Safi-Agadir 20,16 S Safi-Laâyoune 24,02 S Agadir-Laâyoune 26,56 S 329