Compte rendu du colloque "Cimetières de la région
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Compte rendu du colloque "Cimetières de la région
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:29 Page 2 Compte-rendu du mardi 19 octobre 2010 COLLOQUE Cimetières de la région parisienne : portrait, évolution et place dans la métropole urbaine ÉDITO « Le troisième colloque annuel du SIFUREP a été tout entier dédié à la place des cimetières dans l’espace urbain. L’étude menée conjointement par le SIFUREP et l’APUR (Atelier Parisien d’Urbanisme) sur les cimetières de la première couronne de Paris nous fournit des informations riches. Je tiens à remercier les services d’état civil, les services des cimetières et les élus du SIFUREP et de la Commission cimetières qui, par leur mobilisation, ont contribué au succès de cette étude originale par le sujet et son ampleur. De même, je tiens à féliciter Messieurs Francis Rol-Tanguy, Frédéric Bertrand et Madame Michèle-Angélique Nicol ainsi que toute l’équipe de l’APUR qui a récolté des informations précieuses sur 109 cimetières. Parmi eux, 28 ont fait l’objet d’une étude particulière accompagnée de visites de terrain. Dominique ADENOT, Président du SIFUREP, Maire de Champigny-sur-Marne Avec cette étude, le SIFUREP a pour objectif de permettre aux communes de confronter leurs préoccupations, mutualiser leurs expériences et disposer d’indicateurs pérennes sur des équipements publics indispensables. Il s’agit aussi de favoriser l’amélioration de la qualité du service public. Le volet financier de l’enquête procure des éléments d’analyse et de comparaison sur la gestion des cimetières. Il sera utile de mettre en place, sur cette base, une enquête annuelle simplifiée autour de quelques ratios. En ces temps de contraintes budgétaires pour les collectivités, les communes pourraient ainsi mieux estimer les dépenses, les investissements et les recettes générés par les cimetières. L’autre volet de l’enquête donne une photographie des cimetières, en termes d’espace, de fréquentation, d’équipements, de patrimoine bâti, mais aussi de biodiversité. À partir de ces éléments, il convient de réfléchir à la place des cimetières dans le tissu urbain et d’intégrer ces réflexions dans l’aménagement des communes, des intercommunalités, de la métropole. Je remercie Madame Bénédicte Philippot, responsable projet de la société SGS, Messieurs Gilles Clément, ingénieur horticole et paysagiste et Gian Marco Vidor, historien spécialiste du patrimoine funéraire pour l’expérience qu’ils nous ont apportée sur ces sujets. Il nous appartient désormais d’échanger nos bonnes pratiques pour aménager au mieux ces « lieux de sociabilité, de rencontre », selon l’expression de Bernardo Secchi, architecte et urbaniste italien de l’équipe de Studio 10, qui nous a fait partager son expérience sur le cimetière de Courtrai en Belgique. SOMMAIRE La place des cimetières dans la métropole urbaine Environnement : Les nouveaux enjeux du paysage funéraire Opération biodiversité au cimetière du Père Lachaise Murs, allées et divisions 06 Labellisation et cimetières 10 Patrimoine funéraire 08 À savoir 11 09 Les propositions d’actions du SIFUREP 12 À retenir 12 02 04 05 Comment sont gérés les cimetières ? Les dépenses d’investissement et de fonctionnement des cimetières 09 EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:29 Page 3 PIERREFITTE-SUR-SEINE La place des cimetières dans la métropole parisienne « Le cimetière n’est plus caché, cantonné près de l’église comme autrefois. » Bernardo Secchi « Les cimetières sont des lieux de sociabilité, de rencontre » Bernardo Secchi LEVALLOIS 03 Les cimetières jouent un rôle essentiel dans le tissu urbain. Avec l’évolution de la métropole parisienne, ils ne sont plus éloignés des centres d’habitation et des grands équipements, mais se situent désormais au cœur de territoires en mutation dont ils sont partie prenante. À eux seuls, les cimetières présents sur les communes adhérentes du SIFUREP occupent 759 hectares, soit 2 % de la surface totale, selon l’enquête menée par l’Atelier Parisien d’Urbanisme, l’APUR. La part des cimetières membres du Syndicat s’élève à 412 hectares, soit 1,17 % de la surface communale. Dans certaines villes, la superficie réservée aux cimetières atteint parfois beaucoup plus. C’est le cas à Villetaneuse et Pierrefitte avec le cimetière intercommunal des Joncherolles (6 % de l’espace total). Le territoire de la région parisienne est singulier, comme l’a noté Dominique Adenot, « nos concitoyens peuvent vivre dans une commune et mourir dans la commune voisine. Être inhumés dans un cimetière communal, un cimetière intercommunal, ou encore dans un cimetière parisien extra-muros. Être crématisés à Nanterre, Arcueil, Clamart, Champigny dans les équipements du SIFUREP, aux Joncherolles, à Valenton, aux Ulis mais aussi au Père Lachaise. L’urne, les cendres peuvent prendre des destinations diverses au sein de la métropole ». La question des cimetières et de leurs équipements dépend d’un système métropolitain complexe. Les cimetières sont de véritables entités urbaines durablement inscrites sur le territoire. C’est d’ailleurs pour mettre en valeur les cimetières et leur rôle dans la cité que le SIFUREP a décidé de participer aux 110 initiatives de Paris Métropole, comme l’a annoncé Dominique Adenot. À partir du recensement des éléments remarquables tant sur le plan de l’art funéraire que du paysage des cimetières de la première couronne, une exposition itinérante dans les différentes collectivités devrait être réalisée, ainsi qu’un guide pour les visiteurs et touristes. Cette action pourrait aboutir à l’inscription des cimetières possédant des éléments remarquables dans la « route des cimetières européens », initiative mise en place par l’association des cimetières européens dont la Ville de Paris est membre et qui a reçu en mai 2010 la mention « Itinéraire culturel » du Conseil de l’Europe. Une seconde phase de l’initiative pourrait conduire à une exposition sur l’art funéraire passé et présent en Europe, associée à un concours pour le renouveau de ce savoir-faire. EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:29 Page 4 ROMAINVILLE ANCIEN « Des opérations de délocalisation, de déportation des morts ne sont plus envisageables », souligne Frédéric Bertrand, architecte et urbaniste de l’APUR. Cette menace a, cependant, plané sur les cimetières de Neuilly et de Puteaux, comme le souligne Gilles Gilles Clément, Clément, ingénieur horticole ingénieur horticole, paysagiste, paysagiste. Professeur à jardinier, professeur à l’ENSP l’École Nationale Supérieure du Paysage à Versailles, Gilles Clément a réalisé les Jardins de l’Arche, qui devaient relier les deux cimetières. Toutefois, l’opération n’a pas été menée à son terme pour des raisons financières et de changement de maîtrise d’ouvrage. « Les spéculations étaient telles que des projets envisageaient d’enlever les deux cimetières, mais cela s’est avéré impossible. » Dans un environnement en mutation, les cimetières s’adaptent aux nouvelles infrastructures, notamment celles des transports, et en tirent aussi profit. C’est ainsi qu’une nouvelle entrée va être créée au cimetière intercommunal des Joncherolles avec l’arrivée, fin 2012, de la ligne de tramway T5 qui reliera Saint-Denis à Sarcelles, tandis que la rue Marcel-Sembat et le Chemin latéral vont être requalifiés, dans la perspective des travaux de la SNCF et du réaménagement de l’ex-RN1. Ces travaux rendront, en outre, le cimetière plus accessible au public. Autre caractéristique nouvelle des cimetières urbains : leur rôle social. Si les visiteurs viennent d’abord pour s’y recueillir, ils sont de plus en plus nombreux à fréquenter les lieux pour s’y promener. C’est le cas dans 60 % des cimetières membres du SIFUREP qui ont répondu à l’enquête de l’APUR. Ainsi, le cimetière de Noisy-le-Sec, comme le souligne son conservateur, M. Jacques Ladreyt, constitue souvent la sortie quotidienne des personnes âgées qui entretiennent, ainsi, un lien social avec le personnel… Dans le débat sur l’adaptation des cimetières aux enjeux du développement durable, il ne faut d’ailleurs pas oublier cette dimension sociale, souligne Madame Cercellier, responsable d’un cabinet d’expertise spécialisé en la matière. « Les cimetières sont des lieux de sociabilité, de rencontre », insiste à son tour Bernardo Secchi. Francis Rol-Tanguy, Directeur de l’APUR Si les cimetières occupent une place si importante dans la vie de la cité, c’est aussi parce que notre relation à la mort a changé. « Nous devons avoir un rapport plus convivial avec elle, nous devons accepter l’idée que nous allons tous mourir », constate Bernardo Secchi. Ce sentiment se traduit évidemment dans l’urbanisme. À la forme compacte, carrée des cimetières, le théoricien italien de la ville « poreuse », c’est-à-dire désenclavée, perméable, préfère l’idée de parcours faisant partie de la vie et donc de la ville. « Le cimetière, poursuit Bernardo Secchi, n’est plus caché, cantonné près de l’église comme autrefois. » Bernardo Secchi, Il cohabite avec la vie architecte et urbaniste du Cabinet Studio 10 comme le cimetière de Grenelle, séparé par un simple mur du jardin blanc du parc André Citroën, conçu par Gilles Clément. Le cimetière occupe même parfois une place bien visible, comme les cimetières d’Arcueil, de Montreuil ou encore de Suresnes qui constituent de véritables belvédères ouverts sur les grands panoramas de la métropole, comme le fait remarquer Frédéric Bertrand. « Outre le rôle social, de nouveaux enjeux sont également à prendre en compte comme le patrimoine funéraire » Francis Rol-Tanguy « Le patrimoine architectural reflète la mémoire individuelle mais aussi la mémoire collective. Nos cimetières sont la traduction du cosmopolitisme de la métropole. Sur ces aspects patrimoniaux, nous n’avons peut-être pas le renouvellement de ce que nous ont légué les siècles précédents » Francis Rol-Tanguy SURESNES VOLTAIRE Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010 04 EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:29 Page 5 Environnement, les nouveaux enjeux du paysage funéraire Face à la rareté des terrains, les cimetières constituent des leviers pour renforcer la nature en ville, participant ainsi au développement durable et à la préservation de la biodiversité. « la question du phytosanitaire n’est-elle pas un épiphénomène, comparé aux produits chimiques utilisés dans la thanatopraxie et qui contaminent les sols et les sous-sols ? » Frédéric Bertrand La gestion des cimetières relève dans 81 % des cas des services des Espaces verts, souvent conjointement avec les services de l’état civil, comme le démontre l’étude menée par le SIFUREP et l’APUR, auprès de 109 établissements funéraires. Le rattachement à de tels services s’explique par le fait que les cimetières, situés dans des zones denses, peuvent constituer, à l’instar des parcs et jardins, de véritables îlots de verdure et de fraîcheur, utiles à la biodiversité. C’est le cas, comme le montre la cartographie réalisée sur les strates du végétal et présentée par l’APUR, des cimetières bien plantés d’Arcueil, de Bobigny, du Mont-Valérien à Nanterre, Romainville nouveau et des Joncherolles. Souvent proches des grands corridors écologiques que sont les fleuves, voies ferrées et les routes notamment, et des grands espaces libres, comme les bois ou les terrains de sport, les cimetières participent aux migrations et à la protection d’espèces faunistiques ou floristiques. Ainsi, le cimetière du Père Lachaise a fait l’objet en 2010 d’une action de la Ville de Paris pour mieux faire connaître ses atouts en matière de biodiversité. Cependant, la dimension environnementale pourrait être mieux intégrée à la gestion des cimetières. Ces derniers sont souvent peu boisés et contrastent alors avec leur milieu proche, comme le cimetière de Romainville ancien, ou se fondent avec celui-ci, à Drancy et au Bourget, par exemple. Et lorsque des responsables veulent revégétaliser les espaces, ils butent sur le choix des plantations compatibles avec les caveaux, comme cela a été souligné lors du colloque. « Il n’existe pas d’ouvrages abordant ces questions, il faut s’entourer des avis d’un technicien pour choisir parmi la grande diversité des espèces possibles », a répondu Gilles Clément, ingénieur horticole et professeur à l’École Nationale du Paysage à Versailles, à l’intervention de Christine Théodora Boone, vice-présidente du SIFUREP et maire adjointe de Levallois en charge de l’état civil et des cimetières. Lorsqu’il a réaménagé le cimetière de Neuilly, Gilles Clément s’est limité, par exemple, à très peu d’espèces dont le merisier, « pour sa floraison blanche, couleur de l’épanouissement, de toutes les couleurs mélangées pour se lier à la mort », et le charme « pour sa capacité à être taillé facilement et à se contenter d’un volume de terre modeste. » Autre phénomène étudié lors de l’enquête et insuffisamment développé, la récupération des eaux pluviales des sols imperméables. Elle n’est effectuée que dans 9 % des cas alors qu’elle pourrait servir, avec efficacité, à l’arrosage des plantations ou à l’infiltration des sols moins étanches. En outre, seuls 10 % des établissements s’engagent dans une réduction de leurs surfaces imperméaMichèle-Angélique Nicol, bles. Non seulement cette géographe urbaniste opération entraîne une et urbaniste à l’APUR diminution des eaux déversées en égout et donc traitées, mais elle favorise la croissance des plantations, anciennes ou nouvelles. « Si le choix des essences est primordial, constate Xavier Marie responsable du cabinet d’étude Sol Paysage qui a participé au réaménagement et à la conception de nombreux cimetières, la bonne composition des sols permet aussi de répondre aux contraintes des sépultures et aux objectifs environnementaux. » D’autre part, l’étude montre que le traitement des déchets – végétaux, recyclables ou non – n’est signalé que dans moins de la moitié des cimetières… Toutes ces actions encore trop peu répandues, constituent également des leviers pour lutter contre les îlots de chaleur urbaine. Elles réduisent les températures diurnes et nocturnes, rappelle, en substance, Michèle-Angélique Nicol, géographe urbaniste à l’APUR, en augmentant l’humidité de l’air par évaporation et évapotranspiration des plantes – et en favorisant l’aération – grâce aux vents locaux dus aux différences de températures. EPINAY-SUR-SEINE 05 EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:30 Page 6 CLAMART Enfin, il convient de signaler que huit cimetières sur dix disent appliquer la réglementation sur l’usage des produits phytosanitaires. Cependant, comme l’indique Frédéric Bertrand, architecte et urbaniste à l’APUR, « le suivi est quasiment impossible ». En outre, poursuit-il, « la question du phytosanitaire n’est-elle pas un épiphénomène, comparée aux produits chimiques utilisés dans la thanatopraxie et qui contaminent les sols et les sous-sols ? » Pour revenir à la réglementation sur les produits phytosanitaires, des freins persistent à la mise en œuvre réelle de cette disposition. « Les communes qui essaient de se lancer dans le traitement zéro phytosanitaire se heurtent à des blocages, constate dans la salle Pierre Mathon, ancien vice-président du SIFUREP, il est important de lancer une étude pour aider les collectivités qui voudraient aller plus loin. » De son côté, Gilles Clément souligne les réticences du grand public. « Les directions des espaces verts des villes qui ont totalement supprimé les herbicides et les pesticides se trouvent face à un problème de pédagogie vis-à-vis des populations… » « On veut tous plus de biodiversité, rappelle à son tour Frédéric Bertrand, mais le public ne comprend pas bien la présence des herbes folles… » La Ville de Paris s’est également lancée dans cette démarche difficile de zéro phytosanitaire, selon les termes de Sylvie Laurent-Bégin, conseillère auprès de Fabienne Giboudeaux, adjointe au maire en charge des espaces verts à la mairie de Paris. « Les cimetières parisiens sont très plantés et assez minéraux, explique-t-elle, des problèmes cruciaux se posent avec la chute des feuilles… » Malgré ces insuffisances, certains cimetières, souligne l’enquête, se sont engagés avec succès dans une démarche globale de développement durable. « De très beaux exemples ont été vus », constate Frédéric Bertrand. C’est le cas du cimetière de Courbevoie, sur lequel a travaillé la société Sol Paysage et dont se sont inspirés les cimetières d’Issy-les-Moulineaux et de Levallois-Perret. Le SIFUREP souhaite, désormais, favoriser l’échange des bonnes pratiques entre ses membres, mais aussi avec la Ville de Paris. À terme, une charte « pour une gestion durable des cimetières » pourrait voir le jour. Le but étant de soutenir les villes adhérentes et les syndicats intercommunaux dans leurs actions au service du développement durable. « On veut tous plus de biodiversité, mais le public ne comprend pas bien la présence des herbes folles… » Frédéric Bertrand Opération biodiversité au cimetière du Père Lachaise LEVALLOIS À l’occasion de l’année mondiale de la biodiversité, la Ville de Paris a lancé, en 2010, un plan d’action visant à préserver et à renforcer la richesse du patrimoine naturel parisien. Le cimetière du Père Lachaise est l’un des quatre sites pilotes retenus pour cette opération. Avec ses 44 hectares et ses 5 300 arbres, le site est, en effet, une réserve essentielle de biodiversité, paradis des oiseaux, mais aussi des lézards et des abeilles. Des ateliers réunissant professionnels et publics ont été organisés pour établir un inventaire des espèces et, à partir de là, proposer des actions en faveur de la biodiversité. L’ensemble des réflexions a été réuni dans un Livre blanc, consultable sur le site internet : http://labs.paris.fr/commun/pdf/Livre_blanc_bivodiv_ok.pdf Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010 06 EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:30 Page 7 Murs, allées et divisions « On peut réfléchir à la clôture, autrement que dans sa traduction pauvre et économe qu’est la palissade du béton… » L’équipe de l’APUR a visité et étudié 28 établissements pour repérer les éléments fondamentaux permettant de faire évoluer le paysage des cimetières. Les trois leviers de la requalification des cimetières Le travail de l’Atelier Parisien d’Urbanisme, indique Frédéric Bertrand, architecte et urbaniste à l’APUR, a consisté à effectuer, dans un premier temps, un relevé de terrain pour étudier les structures récurrentes des cimetières et leurs évolutions possibles. Trois leviers essentiels ont été définis pour améliorer le paysage des lieux et le bilan environnemental. Il s’agit des murs, des allées et des divisions. Frédéric Bertrand En ce qui concerne les murs, ils forment la partie la plus visible et caractéristique des cimetières. « Ce sont des éléments essentiels à la bonne mise en place du service funéraire et au recueillement », souligne Frédéric Bertrand. Il existe une grande hétéroFrédéric Bertrand, généité dans les formes architecte et et les matériaux. Souvent, urbaniste de l’APUR les murs sont faits, dans leur écrasante majorité, de palissades en béton ; à LevalloisPerret, ils sont constitués plutôt (55 %) de pierres. Autre cas, celui du Mont Valérien à Nanterre où c’est le grillage qui domine très largement (96 %). Pour donner aux enceintes un meilleur aspect esthétique et environnemental, Frédéric Bertrand émet une série de recommandations. Ainsi, les linéaires de murs les plus beaux doivent être entretenus et conservés tandis que les autres devraient être remplacés par des grilles ou des grillages plantés plutôt que des murs pleins. « On peut réfléchir à la clôture, indique Frédéric Bertrand, autrement que dans sa traduction pauvre et économe qu’est la palissade en béton… » De manière générale, la plantation d’arbres, d’arbustes ou de plantes grimpantes agrémente avantageusement les séparations, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des cimetières. C’est le cas à Bondy intercommunal, au Mont-Valérien à Nanterre et aux Joncherolles où les grilles sont doublées de haies (la réglementation autorise une hauteur minimale d’1,50 m). Mais ces exemples, comme le constate l’étude de l’APUR, sont très rares. Il en est de même pour le percement dans les murs, permettant, comme à Montreuil, des relations visuelles entre la ville et le cimetière. Ces réalisations ne sont pas toujours possibles. Dans le jardin blanc, l’un des éléments du Parc André Citroën, aménagé par Gilles Clément et l’architecte Patrick Berger, et qui jouxte le cimetière de Grenelle, ce procédé avait été retenu. « Nous avions imaginé une petite fente de 11 cm dans le mur qui faisait séparation pour donner à voir ce qui se passait de l’autre côté, mais cela nous a été refusé… » SAINT-DENIS 07 EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:30 Page 8 ISSY-LES-MOULINEAUX À son tour, Bernardo Secchi plaide pour une conception nouvelle de la séparation des cimetières. « Pourquoi ne pas inventer d’autres manières de limiter ces espaces ? Il faut tout faire pour donner aux cimetières un rôle différent dans le Grand Paris qui manque de lieux de sociabilité, poursuit l’architecte italien, il faut créer de la porosité, sortir de l’idée que les cimetières sont toujours entourés par une enceinte. » Quant aux allées, elles sont aussi rarement plantées. En outre, au fil des travaux, le pavé est remplacé par le bitume, matériau plus confortable, mais plus imperméable et qui contribue aux îlots de chaleur urbains. « Il faudrait, conseille Frédéric Bertrand, planter davantage en recherchant une diversité d’essences et de hauteurs et une économie d’entretien, préserver la qualité et la diversité des matériaux de revêtement en réduisant les surfaces imperméables. » Et de citer les exemples des cimetières de Courbevoie, d’Issy-les-Moulineaux et de Bobigny pour leur variété végétale et leur réflexion sur le sol. Enfin, les divisions peuvent participer à l’amélioration des paysages et de l’environnement. Cependant, leur transformation semble difficile, ces espaces dominés par les concessions privées étant souvent considérés comme intouchables. « Le travail de terrain, indique Frédéric Bertrand, nous montre qu’il existe cependant plusieurs beaux exemples de plantations et de paysages diversifiés. » Ils atténuent alors l’effet minéral et le caractère sériel de la production marbrière de ces cinquante dernières années… Dans certaines divisions, comme les carrés militaires ou les jardins du souvenir, l’autorité publique peut agir plus facilement et les résultats sont spectaculaires, comme au cimetière militaire de Suresnes. Les sites cinéraires, en développement, sont aussi des lieux davantage plantés. En outre, leur implantation en limite de cimetière, comme le columbarium de Maisons-Lafitte ou l’ossuaire perpétuel du cimetière ancien de Champigny-sur-Marne, peut participer à la constitution et à l’amélioration des clôtures. Toutefois, ils peuvent être, d’un point de vue paysager et architectural, mal intégrés avec le reste des cimetières, en raison d’un manque de conception d’ensemble en amont… L’étude de l’APUR a mis en évidence la nécessité de poursuivre la réflexion sur la requalification des cimetières. Pour cela, l’équipe d’urbanistes a effectué des simulations de plans d’aménagement des sites, en jouant sur les transformations des murs, des allées et des sols. Pour aider les collectivités à se lancer dans ces réflexions, Étienne Andreux, directeur du SIFUREP, soumet la création d’une structure d’achat groupé, pour aider les villes et les syndicats intercommunaux qui désirent transformer leurs enceintes ou densifier leurs plantations. Cette structure faciliterait, par exemple, la commande de prestations de service auprès d’architectes spécialistes ou encore de paysagistes. « Il faudrait planter davantage en recherchant une diversité d’essences et de hauteurs et une économie d’entretien » Frédéric Bertrand BOBIGNY Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010 08 EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:31 Page 9 SAINT-DENIS Patrimoine funéraire « La dimension émotionnelle du cimetière est liée à la perception visuelle du lieu. » Gian Marco Vidor Au cimetière, mort et mémoire s’entremêlent générant une culture qui se décline dans un rapport entre le construit et le végétal, à travers les bâtiments, les structures, les monuments collectifs et les sépultures privées, indique Gian Marco Vidor. Cette culture matérielle de la mort a une valeur qui, à divers degrés, peut être définie comme patrimoniale. Étymologiquement, ce terme indique la transmission de père en fils et donc de génération en génération. La sphère funéraire, y compris contemporaine, fait partie intégrante de cette transmission qui n’inclut pas uniquement et nécessairement « le beau » ou « l’exceptionnel ». L’intérêt patrimonial évalué dans cette étude est déterminé par la présence de plusieurs facteurs caractérisant les architectures, les tombes, les arts appliqués, les inscriptions… Ainsi, ont été prises en considération la qualité, la représentativité, la rareté et l’originalité du dessin, de la composition, des matériaux et des techniques. Gian Marco Vidor indique qu’il a pu identifier deux grandes familles patrimoniales : les patrimoines anciens du XIXe siècle jusqu’aux années 1920, et contemporain de 1920 à nos jours. « Restaurer le dialogue entre la sphère funéraire et l’art contemporain. » Gian Marco Vidor On constate une grande présence et une grande richesse du patrimoine ancien. Plus de 50 % des cimetières étudiés présentent une quantité « moyenne » ou « élevée » de patrimoine ancien. Dans les cas de Montrouge et Saint-Denis, la quantité est « très élevée ». En ce qui concerne le patrimoine contemporain, la situation est inversée par rapport à celle du patrimoine ancien. Le patrimoine contemporain de valeur est très rare. 75 % des cimetières visités présentent un niveau « bas » ou « très bas » de tombes réalisées après 1920 avec un intérêt patrimonial. Ce patrimoine est pour la plupart composé de l’art industriel en granito ou granite, du XXe siècle. Cependant certains cimetières possèdent tout de même des exemples exceptionnels d’art contemporain comme Champigny-sur-Marne, Montrouge ou Saint-Denis. SURESNES 09 À côté de l’art architectural, on trouve beaucoup d’exemples de richesse d’arts appliqués comme des photos sur émail, des clôtures, mobilier en grés, céramiques ou encore des vitraux. Les arts appliqués sont les plus fragiles et donc les plus « en péril » face à l’action du temps. Les axes d’intervention possibles sur le patrimoine Suite à ce recensement d’art funéraire, des axes d’interventions possibles ont pu être identifiés. Le premier axe d’intervention indispensable préconisé par Gian Marco Vidor est la documentation photographique surtout en cas de vol ou d’interventions particulières (déplacement du monument, sa restauration ou sa reprise…). Cette documentation photographique est importante pour garder la trace de l’histoire au niveau social et culturel. Le second axe est la conservation, la restauration et la reconversion du patrimoine. Pour ce faire, l’historien conseille d’établir une liste des interventions les plus urgentes ainsi que la mise en place d’une politique claire et de procédures standardisées. Le troisième axe préconisé est la plantation autour des monuments. Les plantations peuvent contribuer à valoriser la qualité patrimoniale des tombes, des divisions mais aussi du cimetière dans sa globalité. Le quatrième axe d’intervention avancé par Gian Marco Vidor est de traiter les cas urgents de « dignité visuelle ». Pour l’historien, « la dimension émotionnelle du cimetière est liée à la perception visuelle du lieu. » Une action publique d’aménagement contemporain de qualité est essentielle pour redonner une dignité à des secteurs qui aujourd’hui en sont parfois dépourvus. Gian Marco Vidor, historien au Max Planck Institute Berlin, spécialiste du patrimoine funéraire Enfin le dernier axe de préconisations concerne l’art et la contemporanéité. Pour Gian Marco Vidor, il faudrait envisager de « stimuler la réflexion sur la production funéraire » au travers par exemple de débats, d’expositions ou de rencontres. La politique d’aménagement doit également être plus attentive à la qualité esthétique des espaces et à leur composition si l’on veut « restaurer le dialogue entre la sphère funéraire et l’art contemporain » qui s’est presque totalement interrompu depuis des décennies. EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 Comment sont gérés les cimetières ? Vingt-huit cimetières, répartis sur vingt communes ont participé au volet financier de l’enquête du SIFUREP. Son objectif était de fournir des informations, encore très rares, sur les aspects budgétaires et comptables, mais aussi financiers et sociaux du fonctionnement des établissements. Le taux des réponses et leur fiabilité varient selon les parties du questionnaire et les services qui ont fourni les éléments demandés. Dans deux tiers des communes, plusieurs services interviennent, en effet, dans la gestion des cimetières, les finances, l’état civil et les services techniques étant les plus souvent cités. En ce qui concerne les pratiques budgétaires et comptables, il ressort de l’enquête que la quasitotalité des communes utilise la fonction 026 dédiée, Cimetières et pompes funèbres. « Les dépenses du personnel sont suivies de façon distincte dans un tiers des communes », Laurent Georges, Directeur Adjoint du SIFUREP précise Laurent Georges, directeur adjoint du SIFUREP. Si près des trois quarts des villes – 71 % – se sont dotées de Plans Pluriannuels d’investissement, seuls 38 % d’entre eux y intègrent les investissements relatifs aux cimetières… Les principales opérations en 2007, l’année retenue pour l’étude car la mieux renseignée, concernent des travaux d’aménagement ou de réfection, mais les données communiquées ne permettent pas de dégager une tendance générale, le montant total des investissements étant très variable d’une commune à l’autre. Six villes n’ont, en outre, fourni aucune information sur le sujet. Au chapitre des dépenses de fonctionnement, toutes les communes ont identifié les postes principaux, les charges du personnel arrivant en tête. Elles s’élèvent à 56 %. Pour dix villes, le pourcentage atteint même 90 %. « Cette première étude, remarque Laurent Georges, pourrait être poursuivie par des rencontres sur site avec les services concernés pour valider les données. » Le SIFUREP dispose, cependant, d’un point de comparaison, grâce à l’étude du ministère de l’Économie et des Finances sur les données financières communales pour 2007. 12:31 Page 10 Pour les villes de 10 000 à 50 000 habitants, les plus nombreuses sur le territoire du SIFUREP, les dépenses de fonctionnement engendrées par les cimetières représentent 0,42 % des dépenses communales (1 176 euros par habitant en moyenne) soit 4,90 euros par habitant. « Le pourcentage est faible, constate Laurent Georges, mais cela représente plusieurs centaines de milliers d’euros par an… » Les dépenses de personnel des cimetières représentent, quant à elles, 0,52 % des dépenses de personnel communales. S’agissant des recettes, elles proviennent pour une majorité – 83 % – des concessions. Dans ce domaine, il convient de signaler que les postes et leurs poids relatifs sont homogènes, sur les villes ayant répondu à l’enquête, entre les redevances et taxes funéraires et les concessions. À ce sujet, l’enquête effectuée en collaboration avec l’APUR signale que les reprises de concessions sont en hausse. « En termes de gestion, 72 % des cimetières, indique Michèle-Angélique Nicole, géographe urbaniste à l’APUR, prévoient de supprimer les concessions perpétuelles. » L’étude, en cours de finalisation, sera présentée en début d’année 2011 aux communes et syndicats intercommunaux qui ont répondu à l’enquête. Sur la base de cette étude, il serait intéressant, conclut Laurent Georges, de mettre en place une enquête annuelle simplifiée autour de quelques ratios, afin d’inciter les villes à suivre ces indicateurs. La forme que pourrait prendre une telle enquête, poursuit de son côté Étienne Andreux, directeur du SIFUREP, est soumise à la réflexion des membres du Syndicat. « En termes de gestion, 72 % des cimetières prévoient de supprimer les concessions perpétuelles. » Michèle-Angélique Nicol Les dépenses d’investissements et de fonctionnement des cimetières €/hab €/ha de cimetière €/nb d’emplacements DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT 4,9 48 612 27,3 CHARGES DE PERSONNEL 3,2 32 086 18,1 SOLDE DE FONCTIONNEMENT -3,4 -35 073 -19,4 DÉPENSES D’INVESTISSEMENT (sur 6 ans) 4,7 44 156 24,7 Rapporté à l’année 0,8 7 359 4,1 Les ratios par type de dépenses sont calculés en euros et en fonction du nombre d’emplacements (en moyenne 1 711 par hectare). PIERREFITTE-SUR-SEINE Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010 010 EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:31 Page 11 LEVALLOIS Labellisation et cimetières Les collectivités se sont lancées pour certaines dans la labellisation qualité de leurs services (accueil, restauration scolaire...), les cimetières qui sont des équipements accueillant un grand nombre de visiteurs chaque année pourraient faire l’objet aussi d’une démarche qualité. « Vous fiabilisez la qualité de vos services et vous faites reconnaître votre savoir-faire dans le cadre d’une démarche officielle, validée par un tiers. » Bénédicte Philippot LEVALLOIS 11 Les étapes de la procédure de labellisation d’un ensemble funéraire sont identiques à celles de tout autre service public, comme l’indique Bénédicte Philippot, responsable projet de la société SGS, spécialisée dans la certification et les audits de qualité. La Bénédicte Philippot, première consiste à établir responsable Projet - Société SGS un référentiel simple. « Nous avons réfléchi à ce qu’il pourrait contenir pour répondre aux attentes du public, en matière d’orientation, d’accueil et d’information et pour être facilement contrôlable lors d’un audit », explique Bénédicte Philippot. Ainsi, aux entrées du cimetière, un panneau doit comporter les indications essentielles (nom de l’établissement, horaires d’ouverture, numéro de téléphone et adresse du site Internet). L’accueil est un élément important du référentiel. « Il est courtois et professionnel, le bureau est toujours propre et organisé, les appels téléphoniques sont pris en charge sous trois sonneries… » Ensuite, le référentiel détaille les soins que le personnel doit apporter pour l’entretien du cimetière, de sa végétation et de ses infrastructures d’accueil. Des améliorations peuvent être apportées à propos de ces derniers sites. Les allées, points d’eau, bennes et toilettes doivent être bien signalés. Au chapitre des services proposés par le cimetière, il est fait état d’un salon expressément aménagé et d’un cahier de réclamations, avec engagement dans le délai de réponse. L’enquête menée par l’APUR et présentée au colloque, a étudié un bon nombre des points soulevés par Bénédicte Philippot, notamment les équipements et aménités. Ainsi, l’étude constate un manque d’abris pour les visiteurs et d’espaces de cérémonies, à l’exception de certains beaux exemples, comme ceux de Champigny-sur-Marne nouveau et de Saint-Ouen. Les bancs ne sont pas toujours en nombre suffisant et bien répartis. Les poubelles sont mal intégrées (peu de qualité esthétique, disposées trop près des tombes ou au fond des allées…) Après l’élaboration du référentiel, celui-ci doit être validé par l’organisme certificateur. Ensuite, le gestionnaire sensibilise et forme son personnel à la mise en place des clauses qu’il contient. L’organisme certificateur va ensuite effectuer une série d’audits avant d’attribuer son label. Les avantages d’une labellisation, sont nombreux, selon la responsable projet du cabinet SGS. « Vous fiabilisez la qualité de vos services et vous faites reconnaître votre savoir-faire dans le cadre d’une démarche officielle, validée par un tiers. » La labellisation valorise également le travail du personnel. « Beaucoup d’employés s’investissent sans que cela soit reconnu… » À toutes ces raisons, Étienne Andreux, directeur du SIFUREP, en ajoute une autre. « Comme les cimetières connaissent des turn over importants, il est utile d’élaborer, sous une forme souple et participative, quelques consignes claires qui puissent être transmises aux personnels nouveaux. » Dans ce contexte, le SIFUREP va appuyer les villes et les syndicats intercommunaux qui souhaiteraient s’engager dans une telle démarche. Il invite ses membres à poursuivre la réflexion sur le contenu d’un référentiel commun à tous les établissements. EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:31 Page 12 À savoir Le guide des obsèques mis à jour Devis des opérations funéraires Le dernier Guide des obsèques a été présenté aux membres du SIFUREP, à l’occasion du colloque du 19 octobre. Il a été complètement restructuré pour tenir compte, notamment, des évolutions législatives. Il est mis à disposition gratuitement des services d’état civil, qui peuvent le diffuser dans les services d’accueil. Le guide est disponible sur le site internet du SIFUREP (www.sifurep.com) et il est recommandé aux communes de créer un lien avec leurs sites Internet pour que le plus grand nombre d’habitants soit informé. L’article L2223-21-1 du CGCT créé par la loi n°2008-1350 du 19 décembre 2008 relative à la législation funéraire prévoit que « Les devis fournis par les régies et les entreprises ou associations habilitées doivent être conformes à des modèles de devis établis par arrêté du ministre chargé des collectivités territoriales. Ces devis peuvent être consultés selon des modalités définies, dans chaque commune, par le maire. » 29,11 26,29 28,70 25,78 28,00 24,23 27,45 23,43 25 20 15 10 5 France 20 09 20 08 0 20 05 Les ossuaires, 73 % des cimetières sont dotés d’un ossuaire. 30 20 07 Quant aux inhumations de cercueils, elles s’effectuent plutôt en caveau (63 % en 2008) qu’en pleine terre (37 %). en France et en Ile-de-France 20 06 69 % des cimetières sont équipés d’un columbarium et la moitié d’entre eux d’un jardin du souvenir. Cette progression des crémations explique certainement que les travaux les plus souvent cités par 42 % des cimetières sont ceux liés aux espaces cinéraires. Évolution de la crémation en % 25,00 Même si l’inhumation en cercueil demeure une pratique largement majoritaire dans les cimetières, la gestion des cendres (la dispersion de cendres et l’inhumation d’urne) est passée de 7 % à 13 % entre 2003 et 2008. Durant la même période, l’inhumation en cercueil est passée de 93 % à 87 %. 23,00 Inhumation d’urnes et dispersion des cendres en hausse À partir du 1er janvier 2011, tous les opérateurs funéraires exerçant sur le territoire d’une commune devront fournir un modèle de devis. Ce modèle a été défini par les pouvoirs publics en concertation avec les professionnels, en application de la loi relative à la législation funéraire de décembre 2008. C’est aux maires qu’il incombe de porter à la connaissance du public ces devis. Ile-de-France LES JONCHEROLLES Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010 12 EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1 14/04/11 12:29 Page 1 LES PROPOSITIONS D’ACTIONS DU SIFUREP VIS-À-VIS DES VILLES ADHÉRENTES ET SYNDICATS INTERCOMMUNAUX DE CIMETIÈRES : Appui aux collectivités dans la réflexion sur : - l’offre funéraire : jardins du souvenir, columbariums, ossuaires, espaces abrités pour rendre le dernier hommage ; - la gestion des clôtures, des entrées, des espaces verts ; - l’amélioration de la voirie interne au cimetière et des murs d’enceinte ; - l’élaboration d’un diagnostic et d’un plan d’actions du développement durable d’un cimetière VIS-À-VIS DES SYNDICATS INTERCOMMUNAUX : Proposition de convention de coopération Sifurep / Syndicat Intercommunal sans soumission à une mise en concurrence (arrêté du 9 juin 2009 de la Cour de Justice de l’Union Européenne). CRÉATION D’UNE STRUCTURE D’ACHAT GROUPÉ pouvant permettre aux villes et aux syndicats de cimetières par simple bon de commande, de commander des prestations (assistance à maîtrise d’ouvrage, recherche sur patrimoine, architectes spécialisés, paysagistes…) ou des produits. CONTRIBUER À RENFORCER LA QUALITÉ DANS LES CIMETIÈRES - Liaison avec le CNFPT sur la formation des personnels ; - Appuyer les villes et syndicats intercommunaux de cimetières qui souhaiteraient s’engager dans une démarche qualité ; - Réfléchir à l’élaboration d’un référentiel qualité commun aux différents cimetières. BONDY À retenir Quelques constats tirés de l’étude : En quelques chiffres : • Face au besoin de rendre un dernier hommage, seuls 10 % des cimetières ont un espace de cérémonie ; • Nouvelles modalités de « crémation administrative » (art. L.2223-4 du CGCT) : 73 % des cimetières ont un ossuaire ; • Augmentation de la crémation : l’inhumation d’urnes reste majoritaire, cependant les dispersions sont en hausse ; • Obligation des villes de plus de 2000 habitants de disposer d’au moins un site cinéraire destiné à l’accueil des cendres des personnes décédées dont le corps a donné lieu à crémation d’ici le 1er janvier 2013 : 50 % des cimetières ont un jardin du souvenir, 69 % possèdent un columbarium, 27 % ont des cavurnes. Du point de vue de l’environnement : • Malgré quelques beaux exemples de murs en pierres ou briques, les murs d’enceinte sont souvent plus hauts que ne l’exige la réglementation, quelquefois en ciment, avec peu de haies et sans ouverture ; • Des voiries rarement plantées, encore trop souvent goudronnées ne permettent pas le ruissellement des eaux. Du point de vue des lois Grenelle : • Des efforts restent à faire pour une gestion durable du cimetière (traitement des déchets végétaux, déchets non recyclables et récupération des eaux pluviales). Du point de vue patrimonial : • Un patrimoine parfois peu connu, mal identifié, peu valorisé. NANTERRE ÉQUIPE APUR POUR L’ÉTUDE CIMETIÈRE DU SIFUREP, 2010 : Alain Beauregard responsable sig - Marie-Thérese Besse géomaticienne (sig) - Frédéric Bertrand architecte-urbaniste - Charlotte Boudet ingénieur - Martine Cléron graphiste Myriel Curioni géomaticienne (sig) - Christine Delahaye géomaticienne (sig) - Edwige Dessenne graphiste - Marie Donius démo (stagiaire) - Véronique Dorel économiste - Eugénio Dragoni géomaticien (sig) - Bernadette Eychenne géomaticienne (sig) Daniel Geraudie géomaticien (sig) - Julien Gicquel géomètre cartographe - Mélanie Guilbaud urbaniste - Claude Luciani conception base de données - Michèle-Angélique Nicol géographe-urbaniste - Aurore Pitel urbaniste (stagiaire) - Sandra Roger statisticienne Emmanuelle Roux architecte-urbaniste - Muriel Rouzé documentaliste - Gian Marco Vidor historien - Pauline Virot démographe Sérida Zaïd documentaliste - Yé Zhao architecte Directeur de publication : Dominique Adenot - Comité de rédaction : Catherine Dumas, Dominique Bursztejn, Émilie Derouen, Anne Rogé - Conception et réalisation : www.tempsreel.info - Crédits photos : APUR, Jean-Luc Vallet, Didier Fournet - Impression : IBL Imprimeurs, certifié Print Environnement et Imprim’Vert 2008, garanti la gestion des déchets dangereux en filières agréées. Imprimé sur papier issu de forêts certifiées PEFC à pâte ECF.