Compte rendu du colloque "Cimetières de la région

Transcription

Compte rendu du colloque "Cimetières de la région
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:29
Page 2
Compte-rendu du mardi 19 octobre 2010
COLLOQUE
Cimetières de la région parisienne :
portrait, évolution et place dans la métropole urbaine
ÉDITO
« Le troisième colloque annuel du SIFUREP a été tout entier dédié à la place des cimetières dans l’espace urbain.
L’étude menée conjointement par le SIFUREP et l’APUR (Atelier Parisien d’Urbanisme) sur les cimetières de la
première couronne de Paris nous fournit des informations riches. Je tiens à remercier les services d’état civil,
les services des cimetières et les élus du SIFUREP et de la Commission cimetières qui, par leur mobilisation,
ont contribué au succès de cette étude originale par le sujet et son ampleur. De même, je tiens à féliciter
Messieurs Francis Rol-Tanguy, Frédéric Bertrand et Madame Michèle-Angélique Nicol ainsi que toute l’équipe
de l’APUR qui a récolté des informations précieuses sur 109 cimetières. Parmi eux, 28 ont fait l’objet d’une étude
particulière accompagnée de visites de terrain.
Dominique ADENOT,
Président du SIFUREP,
Maire de Champigny-sur-Marne
Avec cette étude, le SIFUREP a pour objectif de permettre aux communes de confronter leurs préoccupations,
mutualiser leurs expériences et disposer d’indicateurs pérennes sur des équipements publics indispensables.
Il s’agit aussi de favoriser l’amélioration de la qualité du service public.
Le volet financier de l’enquête procure des éléments d’analyse et de comparaison sur la gestion des
cimetières. Il sera utile de mettre en place, sur cette base, une enquête annuelle simplifiée autour de quelques
ratios. En ces temps de contraintes budgétaires pour les collectivités, les communes pourraient ainsi mieux
estimer les dépenses, les investissements et les recettes générés par les cimetières.
L’autre volet de l’enquête donne une photographie des cimetières, en termes d’espace, de fréquentation,
d’équipements, de patrimoine bâti, mais aussi de biodiversité. À partir de ces éléments, il convient de réfléchir
à la place des cimetières dans le tissu urbain et d’intégrer ces réflexions dans l’aménagement des communes,
des intercommunalités, de la métropole. Je remercie Madame Bénédicte Philippot, responsable projet de
la société SGS, Messieurs Gilles Clément, ingénieur horticole et paysagiste et Gian Marco Vidor, historien
spécialiste du patrimoine funéraire pour l’expérience qu’ils nous ont apportée sur ces sujets.
Il nous appartient désormais d’échanger nos bonnes pratiques pour aménager au mieux ces « lieux de
sociabilité, de rencontre », selon l’expression de Bernardo Secchi, architecte et urbaniste italien de l’équipe
de Studio 10, qui nous a fait partager son expérience sur le cimetière de Courtrai en Belgique.
SOMMAIRE
La place des cimetières
dans la métropole urbaine
Environnement :
Les nouveaux enjeux
du paysage funéraire
Opération biodiversité
au cimetière du Père Lachaise
Murs, allées et divisions
06
Labellisation et cimetières
10
Patrimoine funéraire
08
À savoir
11
09
Les propositions d’actions
du SIFUREP
12
À retenir
12
02
04
05
Comment sont gérés
les cimetières ?
Les dépenses
d’investissement et de
fonctionnement des cimetières
09
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:29
Page 3
PIERREFITTE-SUR-SEINE
La place
des cimetières
dans la métropole
parisienne
« Le cimetière
n’est plus
caché, cantonné
près de l’église
comme
autrefois. »
Bernardo Secchi
« Les cimetières
sont des lieux
de sociabilité,
de rencontre »
Bernardo Secchi
LEVALLOIS
03
Les cimetières jouent un rôle essentiel
dans le tissu urbain. Avec l’évolution de
la métropole parisienne, ils ne sont plus
éloignés des centres d’habitation et des
grands équipements, mais se situent désormais au cœur de territoires en mutation dont
ils sont partie prenante.
À eux seuls, les cimetières présents sur les communes
adhérentes du SIFUREP occupent 759 hectares, soit 2 %
de la surface totale, selon l’enquête menée par l’Atelier
Parisien d’Urbanisme, l’APUR. La part des cimetières
membres du Syndicat s’élève à 412 hectares, soit 1,17 % de
la surface communale. Dans certaines villes, la superficie
réservée aux cimetières atteint parfois beaucoup plus. C’est
le cas à Villetaneuse et Pierrefitte avec le cimetière
intercommunal des Joncherolles (6 % de l’espace total).
Le territoire de la région parisienne est singulier, comme l’a
noté Dominique Adenot, « nos concitoyens peuvent vivre
dans une commune et mourir dans la commune voisine.
Être inhumés dans un cimetière communal, un cimetière
intercommunal, ou encore dans un cimetière parisien
extra-muros. Être crématisés à Nanterre, Arcueil, Clamart,
Champigny dans les équipements du SIFUREP, aux Joncherolles, à Valenton, aux Ulis mais aussi au Père Lachaise.
L’urne, les cendres peuvent prendre des destinations
diverses au sein de la métropole ».
La question des cimetières et de leurs équipements dépend
d’un système métropolitain complexe. Les cimetières sont
de véritables entités urbaines durablement inscrites sur
le territoire. C’est d’ailleurs pour mettre en valeur les
cimetières et leur rôle dans la cité que le SIFUREP a décidé
de participer aux 110 initiatives de Paris Métropole, comme
l’a annoncé Dominique Adenot. À partir du recensement
des éléments remarquables tant sur le plan de l’art funéraire
que du paysage des cimetières de la première couronne,
une exposition itinérante dans les différentes collectivités
devrait être réalisée, ainsi qu’un guide pour les visiteurs
et touristes. Cette action pourrait aboutir à l’inscription des
cimetières possédant des éléments remarquables dans la
« route des cimetières européens », initiative mise en place
par l’association des cimetières européens dont la Ville de
Paris est membre et qui a reçu en mai 2010 la mention
« Itinéraire culturel » du Conseil de l’Europe. Une seconde
phase de l’initiative pourrait conduire à une exposition sur
l’art funéraire passé et présent en Europe, associée à un
concours pour le renouveau de ce savoir-faire.
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:29
Page 4
ROMAINVILLE ANCIEN
« Des opérations de délocalisation, de déportation
des morts ne sont plus
envisageables », souligne
Frédéric Bertrand, architecte et urbaniste de l’APUR.
Cette menace a, cependant,
plané sur les cimetières
de Neuilly et de Puteaux,
comme le souligne Gilles
Gilles Clément,
Clément, ingénieur horticole
ingénieur horticole, paysagiste,
paysagiste. Professeur à
jardinier, professeur à l’ENSP
l’École Nationale Supérieure
du Paysage à Versailles,
Gilles Clément a réalisé les Jardins de l’Arche, qui devaient
relier les deux cimetières. Toutefois, l’opération n’a pas
été menée à son terme pour des raisons financières et de
changement de maîtrise d’ouvrage. « Les spéculations
étaient telles que des projets envisageaient d’enlever les
deux cimetières, mais cela s’est avéré impossible. »
Dans un environnement en mutation, les cimetières
s’adaptent aux nouvelles infrastructures, notamment
celles des transports, et en tirent aussi profit. C’est ainsi
qu’une nouvelle entrée va être créée au cimetière intercommunal des Joncherolles avec l’arrivée, fin 2012, de
la ligne de tramway T5 qui reliera Saint-Denis à Sarcelles,
tandis que la rue Marcel-Sembat et le Chemin latéral vont
être requalifiés, dans la perspective des travaux de la SNCF
et du réaménagement de l’ex-RN1. Ces travaux rendront,
en outre, le cimetière plus accessible au public.
Autre caractéristique nouvelle des cimetières urbains :
leur rôle social. Si les visiteurs viennent d’abord pour s’y
recueillir, ils sont de plus en plus nombreux à fréquenter
les lieux pour s’y promener. C’est le cas dans 60 % des
cimetières membres du SIFUREP qui ont répondu
à l’enquête de l’APUR. Ainsi, le cimetière de Noisy-le-Sec,
comme le souligne son conservateur, M. Jacques Ladreyt,
constitue souvent la sortie quotidienne des personnes âgées
qui entretiennent, ainsi, un lien social avec le personnel…
Dans le débat sur l’adaptation des cimetières aux enjeux
du développement durable, il ne faut d’ailleurs pas oublier
cette dimension sociale, souligne Madame Cercellier, responsable d’un cabinet d’expertise spécialisé en la matière.
« Les cimetières sont des lieux de sociabilité, de rencontre »,
insiste à son tour Bernardo Secchi.
Francis Rol-Tanguy,
Directeur de l’APUR
Si les cimetières occupent une place si importante dans
la vie de la cité, c’est aussi parce que notre relation à la
mort a changé. « Nous devons avoir un rapport plus convivial avec elle, nous devons accepter l’idée que nous allons
tous mourir », constate Bernardo Secchi. Ce sentiment se
traduit évidemment dans l’urbanisme.
À la forme compacte, carrée
des cimetières, le théoricien
italien de la ville « poreuse »,
c’est-à-dire désenclavée,
perméable, préfère l’idée
de parcours faisant partie
de la vie et donc de la ville.
« Le cimetière, poursuit
Bernardo Secchi, n’est plus
caché, cantonné près de
l’église comme autrefois. »
Bernardo Secchi,
Il cohabite avec la vie architecte et urbaniste du Cabinet
Studio 10
comme le cimetière de
Grenelle, séparé par un
simple mur du jardin blanc du parc André Citroën, conçu
par Gilles Clément.
Le cimetière occupe même parfois une place bien visible,
comme les cimetières d’Arcueil, de Montreuil ou encore de
Suresnes qui constituent de véritables belvédères ouverts
sur les grands panoramas de la métropole, comme le fait
remarquer Frédéric Bertrand.
« Outre le rôle
social,
de nouveaux
enjeux sont
également à
prendre en
compte comme
le patrimoine
funéraire »
Francis Rol-Tanguy
« Le patrimoine
architectural
reflète la
mémoire
individuelle mais
aussi la mémoire
collective. Nos
cimetières sont
la traduction du
cosmopolitisme
de la métropole.
Sur ces aspects
patrimoniaux,
nous n’avons
peut-être pas le
renouvellement
de ce que
nous ont légué
les siècles
précédents »
Francis Rol-Tanguy
SURESNES VOLTAIRE
Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010
04
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:29
Page 5
Environnement,
les nouveaux
enjeux du paysage
funéraire
Face à la rareté des terrains, les cimetières
constituent des leviers pour renforcer
la nature en ville, participant ainsi au
développement durable et à la préservation
de la biodiversité.
« la question du
phytosanitaire
n’est-elle pas un
épiphénomène,
comparé
aux produits
chimiques
utilisés dans la
thanatopraxie et
qui contaminent
les sols et
les sous-sols ? »
Frédéric Bertrand
La gestion des cimetières relève dans 81 % des cas des
services des Espaces verts, souvent conjointement avec les
services de l’état civil, comme le démontre l’étude menée
par le SIFUREP et l’APUR, auprès de 109 établissements
funéraires. Le rattachement à de tels services s’explique
par le fait que les cimetières, situés dans des zones denses,
peuvent constituer, à l’instar des parcs et jardins, de véritables îlots de verdure et de fraîcheur, utiles à la biodiversité.
C’est le cas, comme le montre la cartographie réalisée
sur les strates du végétal et présentée par l’APUR, des cimetières bien plantés d’Arcueil, de Bobigny, du Mont-Valérien
à Nanterre, Romainville nouveau et des Joncherolles.
Souvent proches des grands corridors écologiques que sont
les fleuves, voies ferrées et les routes notamment, et des
grands espaces libres, comme les bois ou les terrains
de sport, les cimetières participent aux migrations et à la
protection d’espèces faunistiques ou floristiques. Ainsi,
le cimetière du Père Lachaise a fait l’objet en 2010 d’une
action de la Ville de Paris pour mieux faire connaître ses
atouts en matière de biodiversité.
Cependant, la dimension environnementale pourrait être
mieux intégrée à la gestion des cimetières. Ces derniers
sont souvent peu boisés et contrastent alors avec leur
milieu proche, comme le cimetière de Romainville ancien,
ou se fondent avec celui-ci, à Drancy et au Bourget, par
exemple. Et lorsque des responsables veulent revégétaliser
les espaces, ils butent sur le choix des plantations compatibles avec les caveaux, comme cela a été souligné lors
du colloque. « Il n’existe pas d’ouvrages abordant ces
questions, il faut s’entourer des avis d’un technicien pour
choisir parmi la grande diversité des espèces possibles »,
a répondu Gilles Clément, ingénieur horticole et professeur
à l’École Nationale du Paysage à Versailles, à l’intervention
de Christine Théodora Boone, vice-présidente du SIFUREP et
maire adjointe de Levallois en charge de l’état civil et des
cimetières. Lorsqu’il a réaménagé le cimetière de Neuilly,
Gilles Clément s’est limité, par exemple, à très peu d’espèces
dont le merisier, « pour sa floraison blanche, couleur de
l’épanouissement, de toutes les couleurs mélangées pour se
lier à la mort », et le charme « pour sa capacité à être taillé
facilement et à se contenter d’un volume de terre modeste. »
Autre phénomène étudié lors de l’enquête et insuffisamment développé, la récupération des eaux pluviales des sols
imperméables.
Elle n’est effectuée que
dans 9 % des cas alors
qu’elle pourrait servir, avec
efficacité, à l’arrosage des
plantations ou à l’infiltration
des sols moins étanches.
En outre, seuls 10 % des
établissements s’engagent
dans une réduction de
leurs surfaces imperméaMichèle-Angélique Nicol,
bles. Non seulement cette
géographe urbaniste
opération entraîne une
et urbaniste à l’APUR
diminution des eaux déversées en égout et donc
traitées, mais elle favorise la croissance des plantations,
anciennes ou nouvelles. « Si le choix des essences est
primordial, constate Xavier Marie responsable du cabinet
d’étude Sol Paysage qui a participé au réaménagement et
à la conception de nombreux cimetières, la bonne composition des sols permet aussi de répondre aux contraintes des
sépultures et aux objectifs environnementaux. »
D’autre part, l’étude montre que le traitement des déchets
– végétaux, recyclables ou non – n’est signalé que dans
moins de la moitié des cimetières…
Toutes ces actions encore trop peu répandues, constituent
également des leviers pour lutter contre les îlots de chaleur
urbaine. Elles réduisent les températures diurnes et nocturnes,
rappelle, en substance, Michèle-Angélique Nicol, géographe
urbaniste à l’APUR, en augmentant l’humidité de l’air par évaporation et évapotranspiration des plantes – et
en favorisant l’aération – grâce aux vents locaux dus
aux différences de températures.
EPINAY-SUR-SEINE
05
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:30
Page 6
CLAMART
Enfin, il convient de signaler que huit cimetières sur
dix disent appliquer la réglementation sur l’usage des
produits phytosanitaires. Cependant, comme l’indique
Frédéric Bertrand, architecte et urbaniste à l’APUR,
« le suivi est quasiment impossible ». En outre, poursuit-il,
« la question du phytosanitaire n’est-elle pas un épiphénomène, comparée aux produits chimiques utilisés dans la
thanatopraxie et qui contaminent les sols et les sous-sols ? »
Pour revenir à la réglementation sur les produits phytosanitaires, des freins persistent à la mise en œuvre réelle
de cette disposition. « Les communes qui essaient de se
lancer dans le traitement zéro phytosanitaire se heurtent à
des blocages, constate dans la salle Pierre Mathon, ancien
vice-président du SIFUREP, il est important de lancer une
étude pour aider les collectivités qui voudraient aller
plus loin. » De son côté, Gilles Clément souligne les
réticences du grand public. « Les directions des espaces
verts des villes qui ont totalement supprimé les herbicides
et les pesticides se trouvent face à un problème de
pédagogie vis-à-vis des populations… » « On veut tous plus
de biodiversité, rappelle à son tour Frédéric Bertrand,
mais le public ne comprend pas bien la présence des
herbes folles… »
La Ville de Paris s’est également lancée dans cette
démarche difficile de zéro phytosanitaire, selon les termes
de Sylvie Laurent-Bégin, conseillère auprès de Fabienne
Giboudeaux, adjointe au maire en charge des espaces verts
à la mairie de Paris. « Les cimetières parisiens sont très
plantés et assez minéraux, explique-t-elle, des problèmes
cruciaux se posent avec la chute des feuilles… »
Malgré ces insuffisances, certains cimetières, souligne
l’enquête, se sont engagés avec succès dans une démarche
globale de développement durable. « De très beaux exemples ont été vus », constate Frédéric Bertrand. C’est le
cas du cimetière de Courbevoie, sur lequel a travaillé la
société Sol Paysage et dont se sont inspirés les cimetières
d’Issy-les-Moulineaux et de Levallois-Perret. Le SIFUREP
souhaite, désormais, favoriser l’échange des bonnes
pratiques entre ses membres, mais aussi avec la Ville de
Paris. À terme, une charte « pour une gestion durable des
cimetières » pourrait voir le jour. Le but étant de soutenir les
villes adhérentes et les syndicats intercommunaux dans
leurs actions au service du développement durable.
« On veut tous
plus de
biodiversité,
mais le public
ne comprend
pas bien
la présence des
herbes folles… »
Frédéric Bertrand
Opération biodiversité au cimetière du Père Lachaise
LEVALLOIS
À l’occasion de l’année mondiale de la biodiversité, la Ville de Paris a lancé,
en 2010, un plan d’action visant à préserver et à renforcer la richesse
du patrimoine naturel parisien. Le cimetière du Père Lachaise est l’un
des quatre sites pilotes retenus pour cette opération. Avec ses 44 hectares
et ses 5 300 arbres, le site est, en effet, une réserve essentielle
de biodiversité, paradis des oiseaux, mais aussi des lézards et des abeilles.
Des ateliers réunissant professionnels et publics ont été organisés pour
établir un inventaire des espèces et, à partir de là, proposer des actions en
faveur de la biodiversité.
L’ensemble des réflexions a été réuni dans un Livre blanc, consultable sur
le site internet :
http://labs.paris.fr/commun/pdf/Livre_blanc_bivodiv_ok.pdf
Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010
06
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:30
Page 7
Murs, allées
et divisions
« On peut
réfléchir à
la clôture,
autrement
que dans sa
traduction
pauvre et
économe qu’est
la palissade du
béton… »
L’équipe de l’APUR a visité et étudié 28
établissements pour repérer les éléments
fondamentaux permettant de faire évoluer
le paysage des cimetières.
Les trois leviers de la requalification
des cimetières
Le travail de l’Atelier Parisien d’Urbanisme, indique Frédéric
Bertrand, architecte et urbaniste à l’APUR, a consisté à
effectuer, dans un premier temps, un relevé de terrain pour
étudier les structures récurrentes des cimetières et leurs
évolutions possibles. Trois leviers essentiels ont été définis
pour améliorer le paysage des lieux et le bilan environnemental. Il s’agit des murs, des allées et des divisions.
Frédéric Bertrand
En ce qui concerne les
murs, ils forment la partie
la plus visible et caractéristique des cimetières. « Ce
sont des éléments essentiels à la bonne mise en
place du service funéraire
et au recueillement », souligne Frédéric Bertrand.
Il existe une grande hétéroFrédéric Bertrand,
généité dans les formes
architecte et
et les matériaux. Souvent,
urbaniste de l’APUR
les murs sont faits, dans
leur écrasante majorité, de palissades en béton ; à LevalloisPerret, ils sont constitués plutôt (55 %) de pierres. Autre
cas, celui du Mont Valérien à Nanterre où c’est le grillage
qui domine très largement (96 %).
Pour donner aux enceintes un meilleur aspect esthétique
et environnemental, Frédéric Bertrand émet une série de
recommandations. Ainsi, les linéaires de murs les plus
beaux doivent être entretenus et conservés tandis que
les autres devraient être remplacés par des grilles ou des
grillages plantés plutôt que des murs pleins. « On peut
réfléchir à la clôture, indique Frédéric Bertrand, autrement
que dans sa traduction pauvre et économe qu’est la palissade
en béton… »
De manière générale, la plantation d’arbres, d’arbustes
ou de plantes grimpantes agrémente avantageusement les
séparations, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des cimetières.
C’est le cas à Bondy intercommunal, au Mont-Valérien
à Nanterre et aux Joncherolles où les grilles sont doublées
de haies (la réglementation autorise une hauteur minimale
d’1,50 m). Mais ces exemples, comme le constate l’étude
de l’APUR, sont très rares. Il en est de même pour le
percement dans les murs, permettant, comme à Montreuil,
des relations visuelles entre la ville et le cimetière. Ces
réalisations ne sont pas toujours possibles. Dans le jardin
blanc, l’un des éléments du Parc André Citroën, aménagé
par Gilles Clément et l’architecte Patrick Berger, et qui
jouxte le cimetière de Grenelle, ce procédé avait été retenu.
« Nous avions imaginé une petite fente de 11 cm dans le
mur qui faisait séparation pour donner à voir ce qui se
passait de l’autre côté, mais cela nous a été refusé… »
SAINT-DENIS
07
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:30
Page 8
ISSY-LES-MOULINEAUX
À son tour, Bernardo Secchi plaide pour une conception
nouvelle de la séparation des cimetières. « Pourquoi ne
pas inventer d’autres manières de limiter ces espaces ?
Il faut tout faire pour donner aux cimetières un rôle différent
dans le Grand Paris qui manque de lieux de sociabilité,
poursuit l’architecte italien, il faut créer de la porosité,
sortir de l’idée que les cimetières sont toujours entourés
par une enceinte. »
Quant aux allées, elles sont aussi rarement plantées. En
outre, au fil des travaux, le pavé est remplacé par le bitume,
matériau plus confortable, mais plus imperméable et qui
contribue aux îlots de chaleur urbains. « Il faudrait, conseille
Frédéric Bertrand, planter davantage en recherchant
une diversité d’essences et de hauteurs et une économie
d’entretien, préserver la qualité et la diversité des matériaux
de revêtement en réduisant les surfaces imperméables. »
Et de citer les exemples des cimetières de Courbevoie,
d’Issy-les-Moulineaux et de Bobigny pour leur variété
végétale et leur réflexion sur le sol.
Enfin, les divisions peuvent participer à l’amélioration
des paysages et de l’environnement. Cependant, leur
transformation semble difficile, ces espaces dominés par
les concessions privées étant souvent considérés comme
intouchables. « Le travail de terrain, indique Frédéric
Bertrand, nous montre qu’il existe cependant plusieurs
beaux exemples de plantations et de paysages diversifiés. »
Ils atténuent alors l’effet minéral et le caractère sériel de la
production marbrière de ces cinquante dernières années…
Dans certaines divisions, comme les carrés militaires ou les
jardins du souvenir, l’autorité publique peut agir plus facilement et les résultats sont spectaculaires, comme au
cimetière militaire de Suresnes. Les sites cinéraires, en
développement, sont aussi des lieux davantage plantés.
En outre, leur implantation en limite de cimetière, comme le
columbarium de Maisons-Lafitte ou l’ossuaire perpétuel du
cimetière ancien de Champigny-sur-Marne, peut participer
à la constitution et à l’amélioration des clôtures. Toutefois,
ils peuvent être, d’un point de vue paysager et architectural,
mal intégrés avec le reste des cimetières, en raison d’un
manque de conception d’ensemble en amont…
L’étude de l’APUR a mis en évidence la nécessité de
poursuivre la réflexion sur la requalification des cimetières.
Pour cela, l’équipe d’urbanistes a effectué des simulations
de plans d’aménagement des sites, en jouant sur les
transformations des murs, des allées et des sols. Pour
aider les collectivités à se lancer dans ces réflexions,
Étienne Andreux, directeur du SIFUREP, soumet la création
d’une structure d’achat groupé, pour aider les villes et les
syndicats intercommunaux qui désirent transformer leurs
enceintes ou densifier leurs plantations. Cette structure
faciliterait, par exemple, la commande de prestations
de service auprès d’architectes spécialistes ou encore de
paysagistes.
« Il faudrait
planter
davantage
en recherchant
une diversité
d’essences et
de hauteurs et
une économie
d’entretien »
Frédéric Bertrand
BOBIGNY
Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010
08
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:31
Page 9
SAINT-DENIS
Patrimoine
funéraire
« La dimension
émotionnelle
du cimetière
est liée à
la perception
visuelle du lieu. »
Gian Marco Vidor
Au cimetière, mort et mémoire s’entremêlent générant
une culture qui se décline dans un rapport entre le construit
et le végétal, à travers les bâtiments, les structures,
les monuments collectifs et les sépultures privées,
indique Gian Marco Vidor. Cette culture matérielle de la
mort a une valeur qui, à divers degrés, peut être définie
comme patrimoniale. Étymologiquement, ce terme indique
la transmission de père en fils et donc de génération en
génération. La sphère funéraire, y compris contemporaine,
fait partie intégrante de cette transmission qui n’inclut pas
uniquement et nécessairement « le beau » ou « l’exceptionnel ». L’intérêt patrimonial évalué dans cette étude est
déterminé par la présence de plusieurs facteurs caractérisant les architectures, les tombes, les arts appliqués, les
inscriptions… Ainsi, ont été prises en considération la
qualité, la représentativité, la rareté et l’originalité du dessin,
de la composition, des matériaux et des techniques.
Gian Marco Vidor indique qu’il a pu identifier deux grandes
familles patrimoniales : les patrimoines anciens du XIXe siècle
jusqu’aux années 1920, et contemporain de 1920 à nos
jours.
« Restaurer
le dialogue
entre la sphère
funéraire et l’art
contemporain. »
Gian Marco Vidor
On constate une grande présence et une grande richesse
du patrimoine ancien. Plus de 50 % des cimetières étudiés
présentent une quantité « moyenne » ou « élevée » de patrimoine ancien. Dans les cas de Montrouge et Saint-Denis,
la quantité est « très élevée ».
En ce qui concerne le patrimoine contemporain, la situation
est inversée par rapport à celle du patrimoine ancien.
Le patrimoine contemporain de valeur est très rare. 75 %
des cimetières visités présentent un niveau « bas » ou « très
bas » de tombes réalisées après 1920 avec un intérêt
patrimonial. Ce patrimoine est pour la plupart composé de
l’art industriel en granito ou granite, du XXe siècle.
Cependant certains cimetières possèdent tout de même
des exemples exceptionnels d’art contemporain comme
Champigny-sur-Marne, Montrouge ou Saint-Denis.
SURESNES
09
À côté de l’art architectural, on trouve beaucoup d’exemples
de richesse d’arts appliqués comme des photos sur émail,
des clôtures, mobilier en grés, céramiques ou encore des
vitraux. Les arts appliqués sont les plus fragiles et donc les
plus « en péril » face à l’action du temps.
Les axes d’intervention possibles
sur le patrimoine
Suite à ce recensement d’art funéraire, des axes d’interventions possibles ont pu être identifiés.
Le premier axe d’intervention indispensable préconisé par
Gian Marco Vidor est la documentation photographique surtout en cas de vol ou d’interventions particulières (déplacement du monument, sa restauration ou sa reprise…).
Cette documentation photographique est importante pour
garder la trace de l’histoire au niveau social et culturel.
Le second axe est la conservation, la restauration et la
reconversion du patrimoine. Pour ce faire, l’historien conseille
d’établir une liste des interventions les plus urgentes ainsi
que la mise en place d’une politique claire et de procédures
standardisées.
Le troisième axe préconisé est la plantation autour des
monuments. Les plantations peuvent contribuer à valoriser
la qualité patrimoniale des tombes, des divisions mais aussi
du cimetière dans sa globalité.
Le quatrième axe d’intervention avancé par Gian Marco
Vidor est de traiter les
cas urgents de « dignité
visuelle ». Pour l’historien,
« la dimension émotionnelle
du cimetière est liée à
la perception visuelle du
lieu. » Une action publique
d’aménagement contemporain de qualité est essentielle pour redonner une
dignité à des secteurs qui
aujourd’hui en sont parfois
dépourvus.
Gian Marco Vidor,
historien au Max Planck
Institute Berlin, spécialiste
du patrimoine funéraire
Enfin le dernier axe de préconisations concerne l’art et
la contemporanéité. Pour Gian Marco Vidor, il faudrait envisager de « stimuler la réflexion sur la production funéraire »
au travers par exemple de débats, d’expositions ou de
rencontres. La politique d’aménagement doit également être
plus attentive à la qualité esthétique des espaces et à leur
composition si l’on veut « restaurer le dialogue entre la
sphère funéraire et l’art contemporain » qui s’est presque
totalement interrompu depuis des décennies.
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
Comment
sont gérés
les cimetières ?
Vingt-huit cimetières, répartis sur vingt communes ont
participé au volet financier de l’enquête du SIFUREP.
Son objectif était de fournir des informations, encore très
rares, sur les aspects budgétaires et comptables, mais aussi
financiers et sociaux du fonctionnement des établissements.
Le taux des réponses et leur fiabilité varient selon les
parties du questionnaire et les services qui ont fourni
les éléments demandés. Dans deux tiers des communes,
plusieurs services interviennent, en effet, dans la gestion
des cimetières, les finances, l’état civil et les services
techniques étant les plus souvent cités.
En ce qui concerne les
pratiques budgétaires et
comptables, il ressort de
l’enquête que la quasitotalité des communes
utilise la fonction 026 dédiée,
Cimetières et pompes funèbres. « Les dépenses du
personnel sont suivies de
façon distincte dans un
tiers des communes »,
Laurent Georges,
Directeur Adjoint du SIFUREP
précise Laurent Georges,
directeur adjoint du SIFUREP.
Si près des trois quarts des villes – 71 % – se sont dotées
de Plans Pluriannuels d’investissement, seuls 38 % d’entre
eux y intègrent les investissements relatifs aux cimetières…
Les principales opérations en 2007, l’année retenue pour
l’étude car la mieux renseignée, concernent des travaux
d’aménagement ou de réfection, mais les données
communiquées ne permettent pas de dégager une tendance
générale, le montant total des investissements étant très
variable d’une commune à l’autre. Six villes n’ont, en outre,
fourni aucune information sur le sujet.
Au chapitre des dépenses de fonctionnement, toutes les
communes ont identifié les postes principaux, les charges
du personnel arrivant en tête. Elles s’élèvent à 56 %.
Pour dix villes, le pourcentage atteint même 90 %. « Cette
première étude, remarque Laurent Georges, pourrait être
poursuivie par des rencontres sur site avec les services
concernés pour valider les données. » Le SIFUREP dispose,
cependant, d’un point de comparaison, grâce à l’étude
du ministère de l’Économie et des Finances sur les données
financières communales pour 2007.
12:31
Page 10
Pour les villes de 10 000 à 50 000 habitants, les plus
nombreuses sur le territoire du SIFUREP, les dépenses
de fonctionnement engendrées par les cimetières
représentent 0,42 % des dépenses communales
(1 176 euros par habitant en moyenne) soit 4,90 euros par
habitant. « Le pourcentage est faible, constate
Laurent Georges, mais cela représente plusieurs centaines
de milliers d’euros par an… » Les dépenses de personnel
des cimetières représentent, quant à elles, 0,52 % des
dépenses de personnel communales.
S’agissant des recettes, elles proviennent pour une
majorité – 83 % – des concessions. Dans ce
domaine, il convient de signaler que les postes et leurs poids
relatifs sont homogènes, sur les villes ayant répondu
à l’enquête, entre les redevances et taxes funéraires et les
concessions. À ce sujet, l’enquête effectuée en collaboration
avec l’APUR signale que les reprises de concessions sont en
hausse. « En termes de gestion, 72 % des cimetières,
indique Michèle-Angélique Nicole, géographe urbaniste
à l’APUR, prévoient de supprimer les concessions
perpétuelles. »
L’étude, en cours de finalisation, sera présentée en début
d’année 2011 aux communes et syndicats intercommunaux
qui ont répondu à l’enquête. Sur la base de cette étude, il
serait intéressant, conclut Laurent Georges, de mettre en
place une enquête annuelle simplifiée autour de quelques
ratios, afin d’inciter les villes à suivre ces indicateurs.
La forme que pourrait prendre une telle enquête, poursuit
de son côté Étienne Andreux, directeur du SIFUREP, est
soumise à la réflexion des membres du Syndicat.
« En termes
de gestion, 72 %
des cimetières
prévoient
de supprimer
les concessions
perpétuelles. »
Michèle-Angélique Nicol
Les dépenses d’investissements
et de fonctionnement des cimetières
€/hab
€/ha
de cimetière
€/nb
d’emplacements
DÉPENSES DE
FONCTIONNEMENT
4,9
48 612
27,3
CHARGES
DE PERSONNEL
3,2
32 086
18,1
SOLDE DE
FONCTIONNEMENT
-3,4
-35 073
-19,4
DÉPENSES
D’INVESTISSEMENT
(sur 6 ans)
4,7
44 156
24,7
Rapporté à l’année
0,8
7 359
4,1
Les ratios par type de dépenses sont calculés en euros et en fonction du nombre
d’emplacements (en moyenne 1 711 par hectare).
PIERREFITTE-SUR-SEINE
Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010 010
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:31
Page 11
LEVALLOIS
Labellisation
et cimetières
Les collectivités se sont lancées pour certaines dans la
labellisation qualité de leurs services (accueil, restauration
scolaire...), les cimetières qui sont des équipements
accueillant un grand nombre de visiteurs chaque année
pourraient faire l’objet aussi d’une démarche qualité.
« Vous fiabilisez
la qualité
de vos services
et vous faites
reconnaître
votre savoir-faire
dans le cadre
d’une démarche
officielle, validée
par un tiers. »
Bénédicte Philippot
LEVALLOIS
11
Les étapes de la procédure
de labellisation d’un ensemble funéraire sont identiques
à celles de tout autre service public, comme l’indique Bénédicte Philippot,
responsable projet de la
société SGS, spécialisée
dans la certification et
les audits de qualité. La
Bénédicte Philippot,
première consiste à établir
responsable Projet - Société SGS
un référentiel simple.
« Nous avons réfléchi à ce
qu’il pourrait contenir pour répondre aux attentes du public,
en matière d’orientation, d’accueil et d’information et
pour être facilement contrôlable lors d’un audit », explique
Bénédicte Philippot.
Ainsi, aux entrées du cimetière, un panneau doit comporter
les indications essentielles (nom de l’établissement, horaires
d’ouverture, numéro de téléphone et adresse du site
Internet). L’accueil est un élément important du référentiel.
« Il est courtois et professionnel, le bureau est toujours
propre et organisé, les appels téléphoniques sont pris
en charge sous trois sonneries… » Ensuite, le référentiel
détaille les soins que le personnel doit apporter pour
l’entretien du cimetière, de sa végétation et de ses infrastructures d’accueil. Des améliorations peuvent être
apportées à propos de ces derniers sites. Les allées, points
d’eau, bennes et toilettes doivent être bien signalés. Au
chapitre des services proposés par le cimetière, il est fait
état d’un salon expressément aménagé et d’un cahier de
réclamations, avec engagement dans le délai de réponse.
L’enquête menée par l’APUR et présentée au colloque,
a étudié un bon nombre des points soulevés par Bénédicte
Philippot, notamment les équipements et aménités.
Ainsi, l’étude constate un manque d’abris pour les visiteurs
et d’espaces de cérémonies, à l’exception de certains beaux
exemples, comme ceux de Champigny-sur-Marne nouveau
et de Saint-Ouen. Les bancs ne sont pas toujours en
nombre suffisant et bien répartis. Les poubelles sont mal
intégrées (peu de qualité esthétique, disposées trop près
des tombes ou au fond des allées…)
Après l’élaboration du référentiel, celui-ci doit être validé
par l’organisme certificateur. Ensuite, le gestionnaire sensibilise et forme son personnel à la mise en place des clauses
qu’il contient. L’organisme certificateur va ensuite effectuer
une série d’audits avant d’attribuer son label.
Les avantages d’une labellisation, sont nombreux, selon
la responsable projet du cabinet SGS. « Vous fiabilisez
la qualité de vos services et vous faites reconnaître votre
savoir-faire dans le cadre d’une démarche officielle, validée
par un tiers. » La labellisation valorise également le travail
du personnel. « Beaucoup d’employés s’investissent sans
que cela soit reconnu… »
À toutes ces raisons, Étienne Andreux, directeur du
SIFUREP, en ajoute une autre. « Comme les cimetières
connaissent des turn over importants, il est utile d’élaborer,
sous une forme souple et participative, quelques consignes
claires qui puissent être transmises aux personnels
nouveaux. »
Dans ce contexte, le SIFUREP va appuyer les villes et les
syndicats intercommunaux qui souhaiteraient s’engager
dans une telle démarche. Il invite ses membres à poursuivre
la réflexion sur le contenu d’un référentiel commun à tous
les établissements.
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:31
Page 12
À savoir
Le guide des obsèques
mis à jour
Devis des opérations
funéraires
Le dernier Guide des obsèques a été présenté aux membres du SIFUREP, à l’occasion du colloque du 19 octobre.
Il a été complètement restructuré pour tenir compte,
notamment, des évolutions législatives. Il est mis à disposition gratuitement des services d’état civil, qui peuvent le
diffuser dans les services d’accueil. Le guide est disponible
sur le site internet du SIFUREP (www.sifurep.com) et il est
recommandé aux communes de créer un lien avec leurs
sites Internet pour que le plus grand nombre d’habitants
soit informé.
L’article L2223-21-1 du CGCT créé par la loi n°2008-1350
du 19 décembre 2008 relative à la législation funéraire prévoit que « Les devis fournis par les régies et les entreprises
ou associations habilitées doivent être conformes à des
modèles de devis établis par arrêté du ministre chargé des
collectivités territoriales. Ces devis peuvent être consultés
selon des modalités définies, dans chaque commune, par
le maire. »
29,11
26,29
28,70
25,78
28,00
24,23
27,45
23,43
25
20
15
10
5
France
20
09
20
08
0
20
05
Les ossuaires, 73 % des cimetières sont dotés
d’un ossuaire.
30
20
07
Quant aux inhumations de cercueils, elles s’effectuent
plutôt en caveau (63 % en 2008) qu’en pleine terre (37 %).
en France et en Ile-de-France
20
06
69 % des cimetières sont équipés d’un columbarium et
la moitié d’entre eux d’un jardin du souvenir. Cette
progression des crémations explique certainement que
les travaux les plus souvent cités par 42 % des cimetières
sont ceux liés aux espaces cinéraires.
Évolution de la crémation en %
25,00
Même si l’inhumation en cercueil demeure une pratique
largement majoritaire dans les cimetières, la gestion des
cendres (la dispersion de cendres et l’inhumation d’urne)
est passée de 7 % à 13 % entre 2003 et 2008. Durant
la même période, l’inhumation en cercueil est passée de
93 % à 87 %.
23,00
Inhumation d’urnes
et dispersion des cendres
en hausse
À partir du 1er janvier 2011, tous les opérateurs
funéraires exerçant sur le territoire d’une commune
devront fournir un modèle de devis. Ce modèle a été
défini par les pouvoirs publics en concertation avec les
professionnels, en application de la loi relative à la
législation funéraire de décembre 2008. C’est aux
maires qu’il incombe de porter à la connaissance du
public ces devis.
Ile-de-France
LES JONCHEROLLES
Compte-rendu du colloque du mardi 19 octobre 2010
12
EXE_RAPPORT_COLLOQUE-V1.qxd:Mise en page 1
14/04/11
12:29
Page 1
LES PROPOSITIONS
D’ACTIONS DU SIFUREP
VIS-À-VIS DES VILLES ADHÉRENTES ET
SYNDICATS INTERCOMMUNAUX DE CIMETIÈRES :
Appui aux collectivités dans la réflexion sur :
- l’offre funéraire : jardins du souvenir, columbariums, ossuaires,
espaces abrités pour rendre le dernier hommage ;
- la gestion des clôtures, des entrées, des espaces verts ;
- l’amélioration de la voirie interne au cimetière et des murs
d’enceinte ;
- l’élaboration d’un diagnostic et d’un plan d’actions du
développement durable d’un cimetière
VIS-À-VIS DES SYNDICATS INTERCOMMUNAUX :
Proposition de convention de coopération Sifurep / Syndicat
Intercommunal sans soumission à une mise en concurrence
(arrêté du 9 juin 2009 de la Cour de Justice de l’Union
Européenne).
CRÉATION D’UNE STRUCTURE D’ACHAT GROUPÉ
pouvant permettre aux villes et aux syndicats de cimetières
par simple bon de commande, de commander des prestations
(assistance à maîtrise d’ouvrage, recherche sur patrimoine,
architectes spécialisés, paysagistes…) ou des produits.
CONTRIBUER À RENFORCER LA QUALITÉ DANS
LES CIMETIÈRES
- Liaison avec le CNFPT sur la formation des personnels ;
- Appuyer les villes et syndicats intercommunaux de cimetières
qui souhaiteraient s’engager dans une démarche qualité ;
- Réfléchir à l’élaboration d’un référentiel qualité commun aux
différents cimetières.
BONDY
À retenir
Quelques constats tirés de l’étude :
En quelques chiffres :
• Face au besoin de rendre un dernier hommage, seuls
10 % des cimetières ont un espace de cérémonie ;
• Nouvelles modalités de « crémation administrative »
(art. L.2223-4 du CGCT) : 73 % des cimetières ont un
ossuaire ;
• Augmentation de la crémation : l’inhumation d’urnes reste
majoritaire, cependant les dispersions sont en hausse ;
• Obligation des villes de plus de 2000 habitants de
disposer d’au moins un site cinéraire destiné à l’accueil
des cendres des personnes décédées dont le corps
a donné lieu à crémation d’ici le 1er janvier 2013 :
50 % des cimetières ont un jardin du souvenir, 69 %
possèdent un columbarium, 27 % ont des cavurnes.
Du point de vue de l’environnement :
• Malgré quelques beaux exemples de murs en pierres
ou briques, les murs d’enceinte sont souvent plus hauts
que ne l’exige la réglementation, quelquefois en ciment,
avec peu de haies et sans ouverture ;
• Des voiries rarement plantées, encore trop souvent
goudronnées ne permettent pas le ruissellement des eaux.
Du point de vue des lois Grenelle :
• Des efforts restent à faire pour une gestion durable
du cimetière (traitement des déchets végétaux, déchets
non recyclables et récupération des eaux pluviales).
Du point de vue patrimonial :
• Un patrimoine parfois peu connu, mal identifié, peu valorisé.
NANTERRE
ÉQUIPE APUR POUR L’ÉTUDE CIMETIÈRE DU SIFUREP, 2010 : Alain Beauregard responsable sig - Marie-Thérese Besse
géomaticienne (sig) - Frédéric Bertrand architecte-urbaniste - Charlotte Boudet ingénieur - Martine Cléron graphiste Myriel Curioni géomaticienne (sig) - Christine Delahaye géomaticienne (sig) - Edwige Dessenne graphiste - Marie Donius démo
(stagiaire) - Véronique Dorel économiste - Eugénio Dragoni géomaticien (sig) - Bernadette Eychenne géomaticienne (sig) Daniel Geraudie géomaticien (sig) - Julien Gicquel géomètre cartographe - Mélanie Guilbaud urbaniste - Claude Luciani conception
base de données - Michèle-Angélique Nicol géographe-urbaniste - Aurore Pitel urbaniste (stagiaire) - Sandra Roger statisticienne Emmanuelle Roux architecte-urbaniste - Muriel Rouzé documentaliste - Gian Marco Vidor historien - Pauline Virot démographe Sérida Zaïd documentaliste - Yé Zhao architecte
Directeur de publication : Dominique Adenot - Comité de rédaction : Catherine Dumas, Dominique Bursztejn, Émilie Derouen, Anne Rogé - Conception et
réalisation : www.tempsreel.info - Crédits photos : APUR, Jean-Luc Vallet, Didier Fournet - Impression : IBL Imprimeurs, certifié Print Environnement et Imprim’Vert 2008,
garanti la gestion des déchets dangereux en filières agréées. Imprimé sur papier issu de forêts certifiées PEFC à pâte ECF.