LE SELLIER GARNISSEUR
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LE SELLIER GARNISSEUR
LE SELLIER GARNISSEUR Spécialisé autrefois dans la création et la rénovation des selleries hippomobiles, le sellier garnisseur s’adapta à l’évolution des moyens de transports. UN MÉTIER LA SELLERIE D’UNE PLURIDISCIPLINAIRE VOITURE HIPPOMOBILE Aujourd’hui, le sellier garnisseur peut évoluer dans la sellerie automobile (sièges, capotes, tapis de sol, customisation)... l’aéronautique, les sports nautiques, les bâches de camions, les selles de motocyclettes… Travaillant en général sur mesure, il patronne, trace, coupe, assemble et effectue les finitions de ses créations. Tous ces éléments sont fabriqués et assemblés par les selliers. Sur les véhicules à quatre roues le timon peut également être garni de cuir pour protéger les chevaux. Fabriquant à l’unité ou en petites séries, il confectionne également pour des domaines variés tels que les articles de sports (filets, sacs de boxe, rings de boxe…). Il peut aussi concevoir des auvents, des stores et s’occuper de la création et la maintenance de mobilier. Parallèlement, il maintient tous les articles de ces spécialités en état. Par sa faculté d’adaptation et son savoirfaire assez vaste et varié, il compense le domaine industriel. Sa formation est sanctionnée par un CAP (diplôme de niveau V) et il peut s’il le souhaite pousser plus en avant et passer d’autres examens tels que le brevet. A / Dossier B / Coussin de guides C / Coussins D / Pare crotte E / Pente ou jupe F / Parquet G / Poupées D E F B A C A Le sellier garnisseur utilise des matériaux souples, cuirs, tissus, matériaux synthétiques. Travaillant autrefois avec les mêmes matières que les selliers harnacheurs, il utilise maintenant toutes sortes de mousses à mémoire et densités variables, des produits thermomoulants, des résines, des matériaux composites… G 2 3 Sur une voiture à deux roues les brancards sont garnis de cuir au niveau des bracelets de brancards et des crampons de reculement. La sellerie se compose d’éléments que l’on retrouve souvent sur sur les voitures hippomobiles ou l’automobile ancienne. Le coussin de guides posé sur le coussin avant, ou à côté d’un petit caisson pour rehausser le meneur et lui permettre de mener les jambes tendues. Le garde crotte (quand il n’est pas en bois, se fait en cuir). La pente ou jupe, panneau de cuir ou de toile fixée sur le devant de la banquette au niveau des jambes. Les capotes que l’on retrouve sur de nombreuses voitures, étaient jusqu’au XIXe siècle en cuir appelée vache à capote. Au XXe, elles furent le plus souvent confectionnées en toile de coton ou enduite devenant moins coûteuses, moins lourdes et demandaient moins d’entretien. La tapisserie Les voitures ouvertes et fermées sont tapissées de cuirs ou de tissus, coton, lin, laine, satin ou soie agrémentés de passementeries pour les modèles les plus luxueux. Les cuirs sinon couramment utilisés sont le veau, la bande ½ nourrie, le porc… Le parquet en linoléum fabriqué à base de sciure de bois et d’huile de lin sur une trame en toile de jute, posé sur le plancher de la voiture. Il peut aussi se confectionner en caoutchouc, bordé de cuir, tapis de sol, moquette…. Un coussin est placé à l’avant du siège, et si cette voiture peut recevoir des passagers à l’arrière, on ajoute un coussin en dos à dos, ou deux coussins à l’arrière. Ces coussins sont rembourrés en crin avec une finition de passepoils et capitons. Ils sont amovibles, posés sur des planchers et maintenus par des courroies de cuir. Le dossier qui rehausse le coussin est fait d’une petite planche garnie de crins. Elle est droite ou galbée et pour les voitures d’une certaine importance en capitonnage. Il peut être fixe ou rabattable. Fabrication « La sellerie Percheronne ». 4 5 PRINCIPE DE RESTAURATION Il y a deux manières pour aborder une restauration. Une restauration qui conserve tous les éléments pour garder la voiture en respectant son état d’origine (une voiture de collection ou de musée). La restauration se fera alors avec l’aide maximale des matériaux et techniques employés à l’époque de fabrication du dit véhicule. Une restauration pour remettre à neuf l’objet en essayant d’être le plus proche de l’état d’origine tant dans le choix des matériaux que dans la remise en état. Voiture utilisée en loisirs ou en concours et qui nécessite pour la sécurité que tout fonctionne correctement, soit adapté à la réglementation et aux besoins modernes. Il sera traité dans ce chapitre des indications générales pour confectionner une sellerie avec des principes de bases qui, bien sûr, sont évolutifs suivant la fonction et le style de la voiture Elles permettent de garnir une voiture de modèle classique en respectant une facture et une « façon de faire » ancienne et traditionnelle. Enfin, il faut respecter le style de l’objet à restaurer. Ceci est valable pour toute restauration, selle, voiture automobile, bagagerie et tout objet ancien. LA RÉALISATION LES COUSSINS L’ensemble cuir ou drap plus toile aura finie la même dimension que la pièce du dessus. Ne pas oublier le parage du cuir avant l’assemblage avec la toile. Confection : Prendre la mesure de la planche sur la quelle il sera posé, la longueur et la largeur. Pour un coussin en arrondi prendre l’empreinte de la planche avec un papier. Après avoir choisi le style et la couleur des cuirs ou des étoffes qui conviennent le mieux à la voiture et au goût du client, couper les pièces selon les indications suivantes : Débiter ensuite ce qui constituera les côtés du coussin, dans la même matière que le dessus. Il faudra donc une bande de cuir ou de tissus d’une longueur égale à la périphérie de la planche en rajoutant 20 mm pour les coutures et de 100 mm de large. Les coussins ont en général une épaisseur de 70 mm d’épaisseur donc encore compter 20 mm pour les assemblages. Cette bande est à ajuster selon l’arrondi que l’on donne à chaque angle du coussin. La pièce du dessus aux cotes de la planche plus la couture (10 mm) par côté. La pièce du dessous de même taille mais les cuirs et les draps de qualité étant coûteux, il convient de préparer cette pièce en deux parties. Celle visible à l’avant dans le même cuir ou drap que le dessus du coussin. Soit une bande de 100 mm de large (80 mm de tissus ou cuir et 20 mm pour les coutures) et la même longueur que celle du dessus. AVERTISSEMENT E A D C B Tous les montages de tous les coussins se font à l’envers, une fois les éléments assemblés les coussins seront retournés par les ouvertures destinées aux rembourrages. Enfin si ces coussins sont piqués à la main il est indispensable de se servir de crochets à tendre. A / Côté du siège B / Fond en toile C / Capiton D / Cuir assorti au dessus du siège E / Jonc ou passepoil Fabrication « La sellerie Percheronne ». 6 7 JONC OU POSE DES PASSEPOIL CAPITONS Prendre deux bandes de même longueur pour les passepoils. La largeur est en fonction du diamètre de la corde utilisée (corde à guinder en chanvre) selon que l’on souhaite un passepoil épais ou fin. Préparer les passepoils (joncs), encoller le cuir, poser la corde à guinder au centre, assembler et passer à la lissette ou à la cornette à jonc afin de bien les former. La largeur de coupe est fonction du diamètre de l’âme insérée. Quand la longueur est déterminée après essayage, parer chaque extrémité pour les assembler, soit l’une dans l’autre, soit avec une couture sur l’envers avant l’assemblage. Si l’on utilise un drap plutôt que du cuir, il est souvent utile de couper une première toile de coton (finette, cretonne) et doubler les pièces pour éviter que le crin ne passe à travers. Dans les virages faire des entailles sur les côtés et sur le jonc pour donner de l’ampleur et faciliter la mise en forme. Assembler le passepoil et les côtés sur la pièce du dessus à l’envers et coudre à la manière d’un piqué retourné avec la bande qui formera les côtés. Assembler la pièce du dessous. La portion en cuir sera positionnée à l’avant pour être visible. Laisser côté toile à l’arrière du coussin une partie non cousue pour rembourrer le coussin. Quand celui-ci est prêt à être bourré, le tendre sur une table en passant un fil à chaque coin. Caler une bonne poignée de crin à l’intérieur des quatre coins afin de bien les garnir. On peut aussi prendre quatre aiguilles sur les quelles il a été enfilé un fil solide. On y attache une boule de crin de la taille de la hauteur du coussin. Ensuite, passer l’aiguillée à l’intérieur du coussin aux quatre coins au niveau de la couture jointant le dessous et les côtés du coussin. Les fils qui sortent servant à fixer le siège à l’établi (bien les tendre). Il faut environ 4 kilogrammes de crin animal par mètre carré pour le rembourrage des coussins. Il convient donc pour avoir plusieurs coussins p résentant la même densité, de calculer les surfaces à remplir et de peser le crin pour avoir la bonne quantité à bourrer et la même densité de rembourrage. Il est préférable d’utiliser de véritables boutons à capitonnage, ceux-ci pour s’intégrer au coussin n’ont pas d’anneau comme un bouton classique et de ce fait s’arrachent moins facilement et « s’encastrent » dans le coussin. Repérer les emplacements, en respectant une symétrie et en décalant à chaque rangée pour tomber en quinconce. Marquer de chaque côté du coussin de façon identique. Bouton de couture à « œil » à gauche et véritable capiton à droite. Préparer les boutons qui doivent être couvert du même cuir ou drap que les sièges. De préférence il faut un cuir fin de 2/10 de mm d’épaisseur. Le tissu ne pose généralement pas de problèmes. Après avoir cardé le crin de préférence animal, blond ou gris, on remplit le coussin par petites poignées. Un coussin se bourre en commençant par les bords. Attention à bien remplir les coins et les côtés avant de garnir le milieu, pour que le crin soit uniformément réparti. 8 Pour obtenir un rembourrage régulier il se pousse avec la paume de la main et non le poing fermé. Si l’on utilise du crin végétal, il est absolument nécessaire de doubler avec une toile, au risque d’avoir un rembourrage grossier. Il faut éviter les boules et obtenir un garnissage régulier et ferme. Quand le coussin est suffisamment rembourré recoudre à la main en points cachés la partie qui est restée ouverte en gardant le coussin bien tendu. Détacher de la table et enlever les ficelles. Pour un coussin de 30 cm de large on va faire 3 rangées. Poser les capitons avec une aiguille à capitonner et un bon fil en passant dans la tige du bouton et en traversant bien verticalement le coussin à chaque point marqué. Pour le dessous, on peut mettre juste des petites rondelles de cuir percées de 2 trous faits à l’emporte-pièce no2. Les boutons capitons s’accrochant souvent en-dessous, quand le coussin glisse. Faire un nœud coulant, en serrant bien de façon à ce que le bouton creuse le dessus du coussin, puis 2 ou 3 nœuds pour être sûr qu’il ne se défasse pas (photo coussin sans plis). 9 RÉALISATION CAPITONNAGE EN CUIR COUSSINS À L’ARRIÈRE À l’arrière de la voiture on va trouver soit un coussin de la même longueur en dos à dos souvent moins large que le coussin avant, ou deux coussins de chaque côté. Ceux-ci vont être aussi dessinés selon les planches. Sur les demi- tonneaux on va avoir des formes très arrondies. Pour la confection, quand on a déterminé le gabarit, on procède de la même façon. Il sera ajouté ensuite des courroies en cuir fixées à l’arrière des planches, deux pour l’avant, une à deux pour l’arrière selon les longueurs. Souvent de couleur claire (london), elles passent sur le coussin pour les empêcher de glisser et fixées sur le devant des planches par un petit téton tourné en métal ou laiton. On fera un trou à l’emporte-pièce et une petite fente à l’extrémité de la courroie afin de la fixer, à la manière d’un porte mors à crochet. Si la sellerie est en tissu, les sangles sont en galon assorti ou en cuir et attachées avec des boucles. (Dossier, siège ou panneau rembourrés au crin). Relever sur une feuille à l’échelle 1/1 la pièce à fabriquer. Découper dans de la toile forte ou à matelasser la pièce aux bonnes dimensions et clouer celle-là sur un cadre de bois. Dessiner et tracer les points de capitons (espacés d’environ 15 cm les uns des autres). Tailler le dessus de la garniture en tenant compte de l’ampleur indispensable à la réalisation des capitons (compter 2 cm par pli). Dessiner et former les capitons sur le dessus de la garniture. Mettre en place le dessus du capitonnage sur le dessous et coudre les boutons en ayant soin de bien marquer les plis du capitonnage à la lissette ou au marteau à garnir (mouiller le cuir si besoin). Ensuite, faire faufiler le haut et les côtés. Rembourrer au crin de bas en haut à l’aide d’un rembourroir tout en prenant soin de répartir uniformément le crin, de bien maintenir les plis des losanges déjà dessinés et de mettre la le tout du cadre et « battre » avec le plat d’un maillet pour uniformiser l’ampleur des capitons. Pour finir, clouer la pièce sur le véhicule en commençant par le haut et le milieu, surtailler et poser un galon ou tout autre accessoire en rapport avec le style de l’objet en réfection pour dissimuler le clouage. Fabrication « La sellerie Percheronne ». SIÈGE LE DOSSIER 10 Dossier droit Petite planche de 10 à 15 cm de large à habiller du même cuir ou tissu que les coussins et garnis en crin, soit lisse soit capitonné. Garnir d’une première toile pour former le crin à convenance en général de 10 à 15 centimètres plus long que la planche et de 6 à 7 centimètres plus large que la planche. Commencer à clouer la toile par le dessous du dossier en tendant bien. Garnir d’une couche de crin bien épaisse sur le dossier, rabattre la toile et clouer le dessus en tendant toujours fortement dans la longueur. Rembourrer les bouts et clouer au milieu en répartissant l’ampleur s’ils sont ronds. Enfin, surtailler et éradiquer d’aléatoires plis. Eventuellement, garnir le dos en cuir ou drap, puis, coller, clouer et surtailler. Pose des cuirs et draps Couper une bande de cuir identique au coussin, de la longueur de la planche et du galbe obtenu avec le crin. Bien tendre afin d’effacer les plis dans les arrondis puis surtailler. La finition se fait avec un galon cache-clou fabriqué en cuir à la largeur adéquate ou avec des On trouve souvent aussi du rotin demi-rond peint baguettes ½ rondes joncs en laiton ou nickelées dans les quels sont soudés des pointes. ou garni de drap pour les voitures garnies en drap ou encore des baguettes demie rondes et munies de clous à clouer sur le pourtour du dossier. On peut ajouter des capitons si le dos du dossier est garni. Le dos de la planche peut également être peint ou verni. Si la voiture possède une banquette en dos à dos, le dossier sera en double. Procéder de la même façon pour garnir les deux côtés de la planche. 11 FABRICATION LE COUSSIN LA PENTE DE GUIDES La pente est finie en bordure anglaise avec un galon de cuir sauf sur la partie fixée à la planche. Celle-ci va être finie par un galon cache-clou le même que celui des dossiers ou une baguette ½ ronde en laiton ou nickelée. Ce coussin doit permettre au meneur de conduire son attelage de manière confortable, légèrement surélevé, les jambes tendues pour être calé. Prendre les mesures de la longueur de la planche (siège avant), la hauteur de la planche au parquet et la longueur en bas de la caisse. Eventuellement, prendre la forme de la caisse si elle est galbée. Généralement la mesure du bas est toujours mois longue, ce qui donne une forme en trapèze. Faire un gabarit qui soit ajusté au mieux sans toucher le parquet (5 mm au-dessus pour que l’ensemble soit élégant). • Couper le cuir (le même que les coussins) selon le patron. • Couper une toile forte de coton ou de lin assortie (la même que le dessous des coussins) de la même taille. • Préparer une baguette de métal (en laiton ou en inox) de la longueur du bas, de 25 mm de large et de 2 mm d’épaisseur. Celle-ci sera posée entre la toile et le cuir en bas pour lester la pente. • Couper des lanières de cuir de même largeur et épaisseur que la baguette afin de compléter le même dessin sur les côtés. Coller ces pièces à 7,5 mm du bord. On peut aussi dessiner un motif en relief au centre de la pente (losanges, ogives...). Les couper dans du cuir et les coller entre la toile et le cuir afin de donner du relief. Coudre autour du relief. Il y a aussi plusieurs façons de le confectionner. Il est ici décrit la conception d’un coussin de guides en crin et cuir. Certains sont fabriqués autour d’une « caisse » en bois garnie ensuite que l’on appelle cale de meneur. Celui-ci fait environ la moitié de la banquette avant, mais cette mesure est à ajuster selon la dimension de celle-ci et de la taille de la personne qui va l’utiliser. Chaque pièce de ce coussin est assez particulière. Il sera confectionné en cinq ou six morceaux. Deux formant les côtés. Un pour le dessus qui peut quelquefois être en peau retournée afin de ne pas glisser. Le dessous éventuellement en toile rembordée en cuir sur l’avant. Un avant (éventuel). Les côtés • Une pièce à l’arrière de la hauteur que l’on souhaite en général de quinze à vingt centimètres de haut à l’arrière et de la largeur du coussin. • Deux pièces identiques de chaque côté, droite à la base mais arrondie et donnant la forme du coussin (voir dessin) et ayant la même hauteur que l’arrière. Le dessous Le dessus faisant la même largeur que l’arrière du coussin, mais en apportant du galbe aux pièces de côté. Il est fait d’une pièce de toile et d’une petite bande de cuir (identique aux coussins). De la même largeur que l’arrière du coussin. Reporter les emplacements des capitons de manière identique au dessus. Le montage Débiter le dessous et tracer trois ou quatre rangées de capitons régulièrement espacés tant dans largeur que dans la longueur du dessus. Poser le dessus du coussin sur ce qui sera le dessous et tracer à la même dimension. Si vous le souhaitez, insérer une bande de cuir à l’avant du coussin et procédez de la même manière que sur les sièges. Le dessus se fait en trois pièces. Un pour le centre, et deux pour les côtés avec le galbe nécessaire pour donner sa forme au coussin. Tailler le côté arrière à la hauteur désirée et repérer l’emplacement des capitons. Enfin, découper les côtés de manière arrondie à la même hauteur que l’arrière, puis pointer la position des capitons. Légende ??? Légende ??? 12 13 Il est possible de placer une bande à l’avant. En ce cas la coupe des « panneaux de côtés » s’arrêtera à la hauteur de la bande de devant. Poser les capitons comme suit : 3/4 rangées sur le dessus et le dessous verticalement et 3/4 horizontalement sur les côtés, ce qui lui donnera forme et maintien. Commencer en traversant le cousin dans le sens dessus/dessous par les capitons du milieu ce qui repoussera le crin sur les côtés et l’arrière. Puis, par ceux des côtés qui seront arrimés à ceux des bords du dessus. Il en est de même pour ceux de l’arrière que l’on fixera à ceux du haut du coussin. Attention au respect des alignements et des écartements lors de l’assemblage. Montage Apres avoir préparé les passepoils, assembler la bande de devant aux côtés puis ceux à l’arrière du coussin. Piquer le dessus avec ces quatre pièces en y insérant le passepoil. Coudre le dessous toujours avec un jonc en commençant par l’arrière et en laissant une ouverture suffisante pour retourner et rembourrer le coussin. Ne pas oublier de fixer avant le montage en dessous du coussin 2 pattes en cuir de 3 cm de long cousues à la main (pour la solidité) dans laquelle passera la courroie qui retient le coussin sur la planche, afin de maintenir celui-ci également en place. LE GARDE CROTTE LE TABLIER EN CUIR DU MENEUR Il se pose de chaque côté d’un cadre en fer forgé. Prendre la largeur de la carrosserie avant et du garde-crotte. Mesurer du bas vers les genoux du meneur, puis jusqu’à la taille. Couper les cuirs aux dimensions du cadre, 2 fois (l’intérieur de la voiture et l’extérieur), les tendre, puis l’une à l’autre sur le cadre. Commencer la couture par la partie extérieure de la pièce puis coudre l’intérieur. Ce travail ne peut-être fait qu’a la main afin de coudre au ras du fer forgé pour avoir une belle finition. Quand les coutures sont finies, il faut mouiller le tout, pour que les cuirs se tendent au maximum. Ensuite, araser tout autour en verrant le cuir à l’aide d’un morceau de verre. Puis, abat-carrer l’ensemble, teindre les tranches, former et astiquer. On procèdera de la même manière pour coudre des ailes de voiture en cuir. Faire un gabarit pour les côtés pour que le tablier s’ajuste bien sur les côtés de la voiture. Il est fait en trois pièces : deux côtés identiques à droite et à gauche plus la grand partie au milieu qui remonte sur les jambes jusqu’à la taille. Il peut être en toile à capote ou en cuir. Pour la finition il est plus joli de faire une bordure anglaise ou à cheval avec un galon. Des pattes en cuir sont placées sur le haut du tablier pour le fixer. AVERTISSEMENT Au cours des découpes rajouter un centimètre à chaque côté des éléments pour les coutures. Détail de couture. Ce coussin très particulier doit être bourré de crin très ferme, afin de prendre sa forme. Commencer en rembourrant les quatre coins, puis les côtés. Finir par le milieu et fermer à l’aide d’une couture cachée. 14 15 LES CAPOTES EN CUIR Une capote est constituée de quatre parties. Le devant, le toit, les côtés et l’arrière. Celles-ci peuvent être confectionnées en toile imperméable ou en cuir. En ce cas il convient de se servir de « vache grasse » ou demi-nourrie. Capote : devant, dessus, derrière et cotés. Pour faire une capote, il faut d’abord bien ajuster les arceaux de façon qu’il y ait un équilibre entre eux. Le dernier à l’arrière doit tomber au niveau de la partie arrière de la voiture et le premier à l’aplomb du garde crotte. IMAGE BASSE DÉFINTION ATTENTE IMAGE HD Positionner deux sangles de la longueur du toit de 100 mm de large environ qui seront clouées sur le premier et le dernier cerceau, ainsi que deux autres pour tendre à l’arrière. Il faut respecter les parallèles entre les cerceaux sinon les toiles seraient différemment coupées et la symétrie ne serait alors pas respectée. Capote : haut, derrière et bas. Caisse de la voiture. Quand elles sont tendues, prendre les cotes des côtés. Hauteur du milieu des sangles à la partie de la caisse où sera fixée la capote. Longueur du toit au niveau de la sangle. Dessiner l’avant qui va être plus long en haut qu’en bas. Laisser de la longueur pour l’arrière car on ramène environ 10 cm sur l’arrière, en fait c’est la coupe en haut au niveau de l’arceau qui donne le retour. À l’avant la toile sera clouée. Quand les deux côtés sont préparés, les poser sur la voiture, les tendre jusqu’au niveau des sangles. Eliminer les plis sur le dessus. Quand les côtés sont bien en place marquer à la craie les lignes de couture d’assemblage avec le toit. Capote : cerceaux réglés avec sangle. Le plus simple est de se servir d’un cordeau enduit de craie. En le tendant à chaque extrémité marquer la toile de manière à ce que la trace de craie tombe au milieu des sangles. Prendre les mesures entre les deux lignes pour obtenir la largeur du toit. Capote : coupe d’un côté. 16 17 Débiter le toit en comptant les ourlets et assembler en ayant soin de prendre des repères. Piquer sur l’envers et surpiquer, après avoir rabattu les coutures vers le haut du toit pour que l’eau ne rentre pas dans les coutures. SANGLE SANGLE Mesure entre le milieu des sangles pour la mesure du toit L’arrière est le plus souvent en une seule pièce. Par contre sur ce demi-tonneau avec la porte à l’arrière il est fait en trois parties. Seule celle du milieu est amovible avec des tourniquets. Les côtés sont terminés par un jonc sur la partie basse, et donc fixées à la caisse. Une petite lunette avec son support en laiton et avec un cristal transparent ou en verre sera fixée à l’arrière. Ensuite, il est tendu sur l’avant et sur le haut de l’arceau arrière. Ajouter un passepoil (galon avec corde) sur l’arceau arrière et le descendre à la verticale de chaque côté le long du drap pour former l’arrière. Couper la pièce arrière, la clouer sur l’arceau en haut et la coudre avec les côtés en descendant le long du passepoil. Tendre en bas sur la caisse de la voiture (ou sur l’armature en métal de la capote selon le type de voiture). Pour le cuir, préparer les pièces de la même façon que la capote en toile. Les côtés et le toit sont assemblés sur l’envers, puis les coutures bien rabattues. Elles doivent tomber dans les encoches formées au préalable sur les arceaux, pour ne pas faire de surépaisseur. La partie arrière est assemblée avec les côtés en faufilant à la main à grand point bien serrés. Un galon de cuir très fin sera posé à cheval sur les coutures et cousu à la main pour faire une belle finition. Les arceaux des capotes en cuir sont plus gros et robustes que pour celles en toile. Les sangles sont en toile forte très larges (30 à 40 cm de large) et recouvertes d’un peu de crin. On cloue en plus des petites bandes de toile forte le long des arceaux du milieu sur lesquelles sera tendu le pavillon intérieur. Fabrication « La sellerie Percheronne ». Le pavillon en drap de laine est fait en 3 pièces : Préparer les 2 côtés symétriques qui se rejoignent au milieu d’avant en arrière cousus sur l’envers. ATTENTION ! Penser à dessiner l’oreille qui devra être doublée jusqu’au niveau des compas. 18 Ensuite, le coudre à la main sur les bandes de toiles fixées auparavant sur les arceaux. Il faut un drap de bonne qualité pour aller chercher dans les virages les arceaux et bien le tendre pour former un beau pavillon. 19 On finira à l’avant par une bande de vachette de largeur environ 60mm doublée bien rigide faite en 3 pièces pour poser sur l’arceau, également finie par un galon de cuir très fin posé en bordure cousu finement. Au milieu sera posé un jonc laiton, nickelé ou maillechort. Le même jonc sera posé sur l’arceau arrière et tout autour du bas de la capote selon la finition de la voiture. LES BRANCARD ???? Les brancards sont souvent garnis de cuir pour protéger les harnais. Ces protections sont placées au niveau des crampons de reculement et des arrêtoirs, voire des porte traits. Les cuirs utilisés seront d’une épaisseur de deux à trois millimètres. Ils pourront être en collet, en vache ceux-ci pouvant être lisses ou grainés. Mais ils devront être similaires au harnais en service. Pour commencer, il convient de tailler les extrémités des brancards à l’aide d’une plane de menuisier, pour que les embouts de brancards se mettent en place une fois les garnitures posées. Ensuite, prendre les mesures périphériques avant, milieu et arrière des brancards. Couper les cuirs de manière rectiligne en laissant quelques millimètres supplémentaires pour les enfiler plus aisément ensuite. Coudre le tout sans serrer de manière excessive pour que les tranches des cuirs viennent bord à bord. Au cours des coutures faire attention à ce que les cuirs ne « vrillent pas » et que les piqûres restent bien droites. Tremper les cuirs à satiété, savonner les brancards et enfiler les différents éléments d’avant en arrière. Lisser les coutures tant que le cuir est mouillé, mettre en place les embouts de brancards, les crampons de reculements et les éventuels porte traits. Laisser sécher le tout, les cuirs se rétracteront et viendront épouser les parties garnies. 20 LA CRAPAUDINE OU PORTE FOUET La crapaudine ou porte fouet peut aussi être garnie de cuir assorti à la sellerie de la voiture. Sur les voitures hippomobiles en sus des éléments cités peuvent être également garnis de cuir les poupées barres de volée. En ce cas, il convient de positionner les jointures vers l’avant afin que les couture ne soient pas usées par le frottement des traits. Pour restaurer une voiture plusieurs corps de métiers sont nécessaires : le charron pour les brancards, les roues et les éléments cintrés du châssis. Un menuisier voire un ébéniste. Un ferronnier puis un sellier et un peintre. Cela nécessite une coordination entre les différents corps de métiers afin de mener à bien une restauration. Cette voiture a été restaurée par la Sellerie Percheronne installée dans le Perche à Saint-Agil Cette maison, forte de ses années d’expérience s’est spécialisée dans la réfection de véhicules, dans la conception de harnais et de selles. 21 Le temps passant et avec le développement de l’automobile la sellerie garniture évolua pour répondre aux besoins toujours renouvelés. Cette voiture « Delage» (photo du haut) n’a rien à renier de ses ancêtres et le compas quoique dans un style 1930 ressemble tout à fait à ceux des véhicules hippomobiles. Ces selleries sont tout à fait semblables à une sellerie hippomobile et les techniques de travail sont les mêmes. 22 23 Mail coach restauré dans les années cinquante et se rendant aux « Drags » à Auteuil. 24 25