Le maintien et l`accueil des entreprises en Limousin, facteurs de
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Le maintien et l`accueil des entreprises en Limousin, facteurs de
AVIS n° 2009 – 07 RAPPORT du Conseil Economique et Social Régional du Limousin sur AUTOSAISINE « Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires » Adopté en Séance Plénière du 11 juin 2009 Rapporteur Jean-Louis PERIE Autosaisine 2009-07 CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL DU LIMOUSIN RAPPORT Adopté au nom de la commission n° 4 « Développement économique et emploi » 1 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Rapporteur Jean-Louis PERIE par le Conseil Economique et Social Régional du Limousin lors de sa séance plénière du Membres composant la commission : Mmes BALY ; CHEZALVIEL ; CLOUX ; COLOMBO (Secrétaire de la commission) ; GAYRAL ; GENDRAUD ; MM. BARLERIN ; BERNARD (Président de la commission) ; BURGALIERES ; COINAUD ; CONCHON ; DEMARTY ; ESQUIEU ; EYROLLE ; FRAYSSE ; FRETET ; GAILLARD ; GAY ; GIACOMINI ; GIRARD ; GOUPY (Vice-président de la commission) ; LACORRE ; LAVENT ; LEROY ; LIMOUSIN (Président du CESR) ; MALABOU ; MONCHAMBERT ; MUSSET ; PAJOT ; PERIE (Rapporteur) ; PEZET ; POUGET ; POUYAUD ; REBEYROLLE ; REMY ; SORBIER ; TISON ; TOURAND ; VAREILLE D. ; VAREILLE J-C. ; VILLEMAZET ; VIOLLET ; VIROLE. 1 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin VOTE 52 votants 42 pour MM. Girard, Périé (Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie) M. Conchon (MEDEF) M. Pajot (Fédération Régionale du Bâtiment) M. Sauvage (Fédération Régionale des Travaux Publics) M. Coinaud (CGPME) M. Villemazet (Comité Régionale des Banques) M. Rousseau (RFF) MM. Rebeyrole, Lavent (Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat) Mme Gendraud (Union Professionnelle Artisanale Régionale) MM. Goupy, Tison (Chambre Régionale d’Agriculture) M. Barlerin (Confédération Paysanne du Limousin) M. Gaillard (Centre régional de la Propriété Forestière et Association du Pôle Interrégional du Bois) M. Monchambert (Professions libérales) M. Limousin (Union Nationale des Associations des Professions Libérales) Mme Roinel et MM. Pouget (CFDT) MM. Lefrère, Leroy, Esquieu, Janot (FO) Mme Cloux et M. Bedoni (CFTC) Mme Dupin de Beyssat (CFE-CGC) MM. Capy, Pouyaud (UNSA) M. Savary (Union Régionale des Associations familiales) M. Pezet (CRAMCO, CAF et RSI du Limousin) M. Fretet (Fédération nationale des associations de réinsertion sociale) M. Virole (CREAHIL) M. Régnier (CODERPA) MM. Malabou, Lacorre (CRESS) MM. Vareille JC, Valadas (Enseignement supérieur) M. Moyen (Organismes de la culture) M. Leresteux (Union Régionale des Fédérations d’Œuvres Laïques) Mme Gayral (Centre Technique Régional de la Consommation) Mme Chezalviel et MM. Bernard (Personnalités qualifiées) 8 contre Mmes Baly, Colombo, Eyrolle, Salaviale et MM. Crozat, Gorce, Soury, Vareille D. (CGT) 2 abstentions Mme Vaux (FSU) M. Musset (CRIJ) Ce rapport a été adopté à la majorité des suffrages exprimés. Vote 3 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin REMERCIEMENTS Les présents travaux ont été rendus possibles par la collaboration de différents intervenants qui ont fait part de leurs expériences devant le Groupe de Travail de la Commission 4 du CESR, à savoir, par ordre de rencontre : M. Christian LAVENT Président de la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat et Mme Anne-Marie BORDES, Chargée de mission ; M. Fabien GERAUD de la CCI de Tulle-Ussel ; M. Bernard REBIERE, Directeur de la Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin ; M. Bernard VALADAS, de l’Université de Limoges ; M. Daniel NOUAILLE, Vice-président de la Région Limousin en charge de l’économie et du transfert de technologie, et M. Michel FOURGEAUD, Vice-président de la Région Limousin en charge du commerce et de l’artisanat ; M. Pascal COSTE, Conseiller technique en charge du développement durable et de l’économie au sein du Cabinet du Président de la Région Limousin. ; M. Vincent JOLYS, Directeur Général Adjoint en charge du pôle du développement économique et de l’emploi ; M. Daniel LAFONT, Chef du Service animation économique de la Région Limousin et M. Brahim GUETARNI, Chargé de Mission « Territoires » (Démarches Collectives Territorialisées, Zones d’Activités …) ; Mme Rosy FARGES, Secrétaire Générale pour les Affaires Régionales ; M. Michel DELAU, Directeur de Limousin Expansion ; M. Alain NORMANDON, Directeur de la CCI de Tulle et Ussel. Par ailleurs, le présent rapport a bénéficié : des apports de l’INSEE du Limousin, à savoir Mme Marie-Laure MONTEIL, Directeur des Etudes, et Mme Catherine LAVAUD, Adjointe au Directeur des Etudes ; de l’intervention de M. Juan José IBARRETXE, Président du Gouvernement basque espagnol, le 9 janvier 2009 à Saint-Malo et portant sur « les principaux axes de la politique économique et sociale développée par Euskadi » ; des échanges des rapporteurs avec M. Pierre DARTOUT, Délégué Interministériel à l’Aménagement et à la Compétitivité des Territoires ; des enrichissements des « Assises sur l’avenir de l’emploi industriel en Limousin » qui se sont tenues le 24 février 2009 à l’Hôtel de la Région Limousin. Le CESR tient également à remercier pour leur collaboration : M. LELIEVRE de la CCI du Pays de Brive ; M. CLAUDON, Directeur Général de la CCI de Limoges et de la Haute-Vienne ; M. FAILLET, Directeur de la CRCI du Limousin ; Mme Corinne PECHER de la CRMA du Limousin ; M. JM DARTOIS, Directeur de la Cellule Economique du Limousin, Direction Régionale de l’Equipement ; les services de la DRIRE du Limousin, en particulier M. Pierre BAENA de la Division Développement Industriel ; les services de PRISME Limousin, à travers Mme Jeanne JIMENEZ, Chargée d’études/Statisticienne ; M. Michel GABORIEAU, Chargé de Mission « Filière Métallurgie » des CCI du Pays de Brive et de Tulle et Ussel ; Remerciements 5 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin les services de la Région Limousin, notamment : Mme Brigitte BOUILLAGUET, Chef du service Animation agricole et forestière ; M. Jean-Yves JABET, responsable du Système d'Information Géographique. Enfin, cette démarche a été menée avec l’appui d’Hélène MORVAN, Chargée d’études au CESR, et d’Aurore BECHAMEIL. 6 Remerciements Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin SOMMAIRE VOTE..................................................................................................................................................3 REMERCIEMENTS ............................................................................................................................5 INTRODUCTION ................................................................................................................................9 1. LES PARTICULARITES DU LIMOUSIN : DES ATOUTS POUR L’AVENIR ........................... 11 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. 2. L’EVOLUTION DU CONTEXTE ET SES EFFETS SUR LA REGION OU LA NECESSAIRE APPREHENSION DU FUTUR ................................................................................................. 41 2.1. 2.2. 2.3. 3. UN TERRITOIRE HISTORIQUEMENT STRUCTURE ET OUVERT ............................................... 11 DES CARACTERISTIQUES SOCIOLOGIQUES SPECIFIQUES ................................................... 12 1.2.1. Un renouveau démographique......................................................................... 12 1.2.2. Une structure territoriale en évolution .............................................................. 13 UNE IMAGE DE REGION RURALE, RICHE DE SES SAVOIR-FAIRE, OU IL FAIT BON VIVRE .......... 15 1.3.1. Un territoire rural à l’environnement et aux paysages préservés...................... 16 1.3.2. Une terre de tradition et de savoir-faire reconnus ............................................ 16 1.3.3. Une longue et forte tradition associative .......................................................... 18 UNE TERRE D’EXCELLENCE MECONNUE ........................................................................... 19 1.4.1. Un maillage de PME PMI traditionnelles .......................................................... 19 1.4.2. Des entreprises leaders dans des secteurs de pointe...................................... 20 1.4.3. Une économie résidentielle.............................................................................. 32 1.4.4. … mais une région de secteurs de pointe ........................................................ 33 UN POLE DE FORMATION PERFORMANT DOTE DE FILIERES DE DIMENSION NATIONALE.......... 35 UNE SITUATION GEOGRAPHIQUE FAVORABLE .................................................................... 36 1.6.1. Un travail de longue haleine sur les infrastructures terrestres et électroniques 36 UNE COMPETITION FORTE ENTRE LES TERRITOIRES .......................................................... 41 2.1.1. Généralités ...................................................................................................... 41 2.1.2. Des exemples de réussites de marketing territorial et des projets en cours d’élaboration .................................................................................................... 43 2.1.3. Des potentiels en Limousin.............................................................................. 47 LES EFFETS DE LA CRISE................................................................................................. 48 2.2.1. Rappel du contexte.......................................................................................... 48 2.2.2. Les effets en Limousin ..................................................................................... 50 DES DEFIS A TRANSFORMER EN OPPORTUNITES ............................................................... 51 2.3.1. Le réchauffement climatique et les enjeux environnementaux ......................... 51 2.3.2. L’émergence d’éco-valeurs.............................................................................. 53 2.3.3. Les ruptures technologiques ............................................................................ 54 RECOMMANDATIONS EN VUE DE LA PREPARATION DE L’AVENIR ................................ 57 3.1. 3.2. 3.3. Sommaire LA NECESSAIRE STRUCTURATION DU MARKETING TERRITORIAL ......................................... 57 3.1.1. Limousin et marketing territorial ....................................................................... 57 3.1.2. La région, bonne échelle territoriale ................................................................. 58 CONSOLIDER L’EXISTANT, PROMOUVOIR LES SECTEURS PORTEURS, STIMULER LE DYNAMISME ENTREPREUNARIAL ......................................................................................................... 59 3.2.1. Maintenir et développer l’existant..................................................................... 59 3.2.2. Promouvoir les secteurs porteurs pour faire du Limousin une terre d’expérimentation en matière d’économie verte et de « silver économy »........ 59 3.2.3. Stimuler le dynamisme entrepreneurial............................................................ 64 DEVELOPPER LES INFRASTRUCTURES POUR IRRIGUER LES TERRITOIRES ET INSCRIRE LE LIMOUSIN DANS L’ESPACE EUROPEEN .............................................................................. 66 7 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 3.4. 3.5. STRUCTURER ET SOUTENIR LA RECHERCHE ET L’INNOVATION ET EN FAIRE UN LEVIER DE CROISSANCE POUR LES PME-PMI REGIONALES ............................................................... 68 LA FISCALITE : UN OUTIL DE DEVELOPPEMENT ET D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ............ 70 CONCLUSION ................................................................................................................................. 71 LISTE DES ABREVIATIONS ........................................................................................................... 73 GLOSSAIRE .................................................................................................................................... 77 Développement durable ............................................................................................... 77 Développement territorial ............................................................................................. 77 Diagnostic territorial...................................................................................................... 77 Entrepreneuriat ............................................................................................................ 77 Green economy ou économie verte .................................................................................... 78 Grenelle de l’environnement......................................................................................... 79 Intelligence territoriale .................................................................................................. 79 Living lab...................................................................................................................... 79 Marketing territorial....................................................................................................... 80 Micro-finance................................................................................................................ 80 Parc Naturel Régional (PNR) ....................................................................................... 80 RHOM (Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces) ........................................... 81 Système d’Information Géographique (SIG) ................................................................. 81 Système Productif Local (SPL)..................................................................................... 81 Subprime...................................................................................................................... 82 Start up ou « jeune pousse »........................................................................................ 82 Technologie de rupture ................................................................................................ 82 WiMAX ........................................................................................................................ 82 TABLE DES ILLUSTRATIONS ........................................................................................................ 83 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................. 85 DECLARATIONS D’ORDRE STRATEGIQUE ................................................................................. 89 ANNEXES ...................................................................................................................................... 103 8 Sommaire Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin INTRODUCTION Lors de sa réunion du 11 décembre 2007, la Commission « Développement économique et emploi » du Conseil Economique et Social Régional (CESR) du Limousin, a arrêté son programme de travail en autosaisine pour la période couvrant la première partie de la mandature en cours - à savoir 2008-2009-2010 -. Elle a émis le souhait de travailler sur la dynamisation du territoire - principalement rural en vue d’un meilleur équilibre du Limousin -, thème qui s’inscrit dans la problématique des schémas stratégiques élaborés par le Conseil Régional du Limousin. Le CESR a choisi de mener son approche à travers trois points : « le rôle des associations » qui a fait l’objet d’un rapport adopté en octobre 2008 ; « les services publics » dont l’étude va débuter ; « le maintien et l’accueil des entreprises » qui constitue le sujet de la présente étude. Introduction 9 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1. LES PARTICULARITES DU LIMOUSIN : DES ATOUTS POUR L’AVENIR « Nos représentations de la réalité conditionnent nos comportements. » Edgar MORIN. Face aux idées véhiculées sur le Limousin, comme sur tout territoire, le CESR a fait le choix de les confronter à la réalité en vue d’éviter l’écueil de l’élaboration d’un diagnostic traditionnel de la région, comme il en existe bon nombre, pour dégager les Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces (RHOM)2. 1.1. UN TERRITOIRE HISTORIQUEMENT STRUCTURE ET OUVERT Tandis que le Limousin est communément dit éclaté entre 3 territoires : la Creuse et la Haute Corrèze attirées par le Massif Central, la basse Corrèze regardant Midi-Pyrénées ou la Dordogne, la Haute-Vienne la région Poitou-Charentes, l’histoire nous montre au contraire un territoire structuré depuis plusieurs siècles : En effet, le territoire limousin actuel est globalement celui des Lémovices d’il y a 2 500 ans3, même si l’espace occupé par ce peuple gaulois était un peu plus étendu à l’ouest, ce qui correspond d’ailleurs à l’aire d’influence limousine actuelle. Le territoire était alors structuré par des grandes routes comme celle reliant Lyon à Saintes et la route des métaux joignant l’Armorique à la Méditerranée. Ces limites ont été stabilisées par le christianisme dès le haut Moyen Age, tandis que des axes routiers nouveaux permettaient le développement de relations avec le littoral charentais et l’Aquitaine, tout en accentuant le rôle de place centrale tenu par Limoges. Dans un contexte d’éclatement général de la France au Moyen Age, le Limousin a souffert de l’émiettement féodal. La grande route méridienne dite« La Turgotière4 » (dont le tracé avoisine celui de l’actuelle RN 20) constitue à la fin du XVIIIe siècle un élément unificateur du territoire. Sous la Révolution française, la construction administrative avec les trois départements actuels s’est faite globalement dans le respect de la logique historique du territoire. Cf. glossaire Cf. cartes en annexes p. 111 à 116 4 La Turgotière est une nouvelle voie de circulation établie au XVIIIe siècle par Turgot, grand Intendant du Limousin et futur Ministre des Finances de Louis XVI, pour faciliter les échanges avec la capitale. 2 3 1.- Les spécificités du Limousin 11 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.2. DES CARACTERISTIQUES SOCIOLOGIQUES SPECIFIQUES 1.2.1. UN RENOUVEAU DEMOGRAPHIQUE Après un siècle de perte de population, le Limousin a renoué aujourd’hui avec la croissance démographique. En effet, entre 1999 et 2006, la population régionale a augmenté de 20 000 habitants pour atteindre près de 731 000 habitants au 1er janvier 2006, soit un niveau proche de celui de 1990 et de celui d’il y a deux siècles. Figure 1. Graphique - Evolution de la population du Limousin de 1801 à 2006 2006 : 730 920 habitants Source : INSEE5, recensements de la population, EAR6 2004 et 2005 (modification 2006) Cette évolution démographique récente est le fruit d’un excédent migratoire qui s’inscrit dans une tendance générale en faveur du sud et de l’ouest de la France. Cette tendance touche tout le territoire limousin: les villes principales deviennent à nouveau attractives, l’espace périurbain exerce un effet de plus en plus attirant, tandis que le reste de l’espace rural cesse de se vider, notamment le long des grands axes de communication7. Ce résultat est le fruit de la politique d’accueil initiée en avant-première par la Région Limousin8 et destinée à favoriser l’arrivée de nouveaux habitants, particulièrement en milieu rural, par l’accompagnement des nouveaux arrivants, tant dans leur parcours professionnel que privé. Si la Région a été pionnière en la matière, aujourd’hui, les politiques d’accueil se sont généralisées comme en atteste notamment le réseau RUR@CT. Le Limousin doit désormais innover pour se différencier sur le marché de l’attractivité territoriale. Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques Enquête Annuelle de Recensement 7 Cf. « FOCAL » INSEE Limousin – n° 51 – « L’espace rural limousin cesse de perdre des habitants » – janvier 2009 – 6 p. 8 Notamment avec le projet “Ville en Campagne” 5 6 12 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Selon l’INSEE9, le regain démographique, combiné à une population plus âgée et plus généralement aux nouveaux modes de composition des familles10 sont à l’origine de 20 000 nouveaux ménages en région entre 1999 et 2005. Si les tendances actuelles en matière de migration, de fécondité, de mortalité et de modes de cohabitation se poursuivaient, le nombre de ménages devrait augmenter de 11% (pour une valeur absolue de 36 000) sur la période 20052030, tendances certes légèrement atténuée par rapport à la période précédente. Simultanément, la population régionale devrait croître de 2%. 1.2.2. UNE STRUCTURE TERRITORIALE EN EVOLUTION Au XIXe siècle, l’espace limousin était maillé d’une façon régulière par un réseau de petites villes bien réparties sur l’ensemble du territoire. Figure 2. Carte - Le réseau urbain du Limousin du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle Observations : La Corrèze, un réseau linéaire (à rapprocher 11 du tracé de l’actuelle A 89) 12 La Creuse, un réseau christallérien La Haute-Vienne, un réseau mixte (modèle centraliste). Source : Bernard VALADAS Cf. « FOCAL » INSEE Limousin – n° 53 – « Limousin 2030 : des logements pour 36 000 ménages supplémentaires » - avril 2009 – 6 p. 10 Décohabitation intergénérationnelle, vie de couple plus tardive, séparation de couples… : le couple avec enfants est passé de 33% des ménages en 1990 à environ 25% en 2005, le foyer mono tête de 30% à 36% (desserrement des ménages). 11 Autoroute 12 Le modèle christallérien, dit aussi théorie des lieux centraux, renvoie aux travaux du géographe allemand Walter CHRISTALLER. Il s'agit d'une théorie spatiale, visant à expliquer la hiérarchie des villes, selon leurs tailles, leurs localisations, leurs fonctions. Cette théorie s'appuie sur un ouvrage de référence publié par CHRISTALLER en 1933, intitulé « Die zentralen Orte in Süddeutschland » (Les lieux centraux dans le sud de l'Allemagne). 9 1.- Les spécificités du Limousin 13 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Aujourd’hui, la population et l’activité sont surtout concentrées à l’ouest de la région. Limoges et Brive sont les seuls pôles structurants ; l’agglomération de Limoges se place au troisième rang des métropoles du sud-ouest de la France après Bordeaux et Toulouse ; en Creuse, seul le pôle de Guéret conserve une certaine importance. Figure 3. Carte – Le réseau urbain du Limousin au début du XXIe siècle… St-Junien Bort-les-Orgues Observations : Un seul centre en Creuse En Corrèze un linéaire conservé (mais il se modifie). En Haute-Vienne hypercentralisation « intégration de La Souterraine » ? Source : Bernard VALADAS Ce maillage urbain est conforté par la politique des pôles structurants, sorte de « contrats d’agglomération » adaptée à la dimension des pôles urbains du Limousin, initiée par la Région dans le but de renforcer le maillage du territoire régional, seules Limoges et Brive étant éligibles aux contrats d’agglomération. L’activité se calque sur les grands axes autoroutiers. Limoges étend son aire d’influence directe, avec périurbanisation, sur près du tiers de la Haute-Vienne. Figure 4. Carte – Le déséquilibre territorial en Limousin St-Junien Bort-les-Orgues Source : Bernard VALADAS 14 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 5. Carte – Les enjeux du développement en Limousin Bort-les-Orgues Source : Bernard VALADAS Le Limousin forme une entité géographique homogène. Il possède les atouts d’un territoire où créativité et innovation sont les pièces maîtresses sur lesquelles peut s’appuyer son développement économique en permettant le maintien de ses entreprises et en favorisant l’accueil de nouvelles activités. 1.3. UNE IMAGE DE REGION RURALE, RICHE DE SES SAVOIRFAIRE, OU IL FAIT BON VIVRE De l’enquête TNS Sofres menée pour Limousin Expansion en 200613, il ressort une image du Limousin en tant que territoire de tradition où il fait bon vivre. 13 Cf. extraits en annexes p. 107 à 109 1.- Les spécificités du Limousin 15 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.3.1. UN TERRITOIRE RURAL A L’ENVIRONNEMENT ET AUX PAYSAGES PRESERVES Espace de plateaux et de moyenne montagne, le Limousin est un territoire qui a su préserver un environnement de qualité à dominance rurale où l’arbre et l’eau tiennent une place importante. Pour qui vient du nord ou de l’ouest, les paysages du Limousin le différencient fortement des régions voisines de plaine : le nord et l’est de la région possèdent encore un bocage régulier ; les parties hautes sont largement forestières : feuillus et résineux mêlés ; les plateaux de l’ouest et du sud-ouest sont couverts d’une campagne-parc légèrement arborée, pleine de charme. 1.3.2. UNE TERRE DE TRADITION ET DE SAVOIR-FAIRE RECONNUS Le Limousin est une terre dont l’image repose sur des secteurs d’activité traditionnels d’excellence, que ce soit dans le domaine agricole, par la race bovine limousine, ou des secteurs alliant art et économie comme la porcelaine et l’émail de Limoges, mais également la tapisserie d’Aubusson ou encore la mégisserie qui a assuré la renommée de Saint-Junien notamment. 1.3.2.1. Un secteur agricole d’élevage très présent et une production de qualité reconnue Le secteur agricole est très présent dans l’économie régionale avec : 4% du PIB régional, contre moins de 3% en moyenne au niveau national ; une part de l’emploi régional deux fois plus élevée que la moyenne française. Comme constaté au niveau national, la taille moyenne des exploitations a augmenté ces dernières années pour atteindre en 2005 une moyenne de 76 hectares qui augmente à un rythme annuel de 1.4 ha. Sur une Surface Agricole Utile de l’ordre de 880 000 ha, l’agriculture limousine est orientée vers l’élevage (plus de 85% des exploitations limousines), majoritairement à viande et extensif : l’élevage bovin est largement dominant et constitué en majorité de cheptel de race Limousine élevé dans un souci de qualité et de traçabilité permettant de bénéficier de plusieurs signes officiels de qualité. Le pôle de Lanaud, au sud de Limoges, est spécialisé dans l’amélioration génétique des animaux d’élevage et a contribué à la promotion de la race depuis une quarantaine d’années ; le Limousin développe également d’autres filières de qualité, comme le secteur ovin qui bénéficie de reconnaissances tels l’Agneau du Limousin et le Baronet ; le porc limousin a été un des premiers labellisés en France et fournit 40% de la production française bénéficiant du label rouge. L’agriculture du Limousin est connue aussi pour la pomme AOC14, qui sert d’image générique pour des campagnes publicitaires nationales récentes. De plus, l’Association Limousin de la Qualité et de l’Origine, dite « Limousin Promotion », et le « GIE15 Ovins du Limousin » sont reconnus en tant qu’organismes de défense et de gestion pour : 14 15 Appellation d’Origine Contrôlée Groupement d’Intérêt Economique 16 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin les Indications Géographiques Protégées (IGP) suivantes : IGP « Porc du Limousin » ; IGP « Veau du Limousin » ; IGP « Bœuf du Limousin » ; IGP « Agneau du Limousin » ; et les Labels Rouges suivants : Label Rouge « Bœuf Limousin » ; Label Rouge « Limousin Junior » (jeunes bovins) ; Label Rouge « Veau Fermier du Limousin élevé sous la mère » ; Label Rouge « Porc du Limousin » ; Label Rouge « Porc Fermier du Limousin » ; Label Rouge « Jambon Sec, Saucisse Sèche / Saucisson Sec, Saucisse Fraîche », l’origine « Porc du Limousin » étant spécifiée pour la saucisserie fraîche. » … Les cultures céréalières ne représentent que 8.9% de la surface agricole et ont une vocation orientée majoritairement vers la consommation animale. Malgré le montant important de capitaux nécessaire à l’installation avec un taux de rentabilité faible, il faut nuancer l’image du secteur agricole : le mode et la qualité de vie offerts, ainsi que la lisibilité sur le devenir du produit sont des critères d’attraction. Les aides à l’investissement et à l’installation jouent un rôle de levier indéniable. Avec l’agrandissement des structures (surface ou taille économique), dans l’avenir la question de la mobilisation des capitaux en faveur des productions d’élevage est clairement posée. Enfin, la diversification qui se développe le plus souvent au travers d’ateliers complémentaires mais aussi en production spécialisée (horticulture, maraîchage, activité non agricole…) permet d’appréhender l’avenir avec davantage de sérénité16. 1.3.2.2. Un rayonnement de productions emblématiques alliant art et économie Le Limousin a acquis ses lettres de noblesse dans des secteurs alliant art et économie, que ce soit la porcelaine de Limoges, l’émail de Limoges, la tapisserie d’Aubusson-Felletin ou le cuir (à Saint-Junien, première ville productrice de gants en France, plusieurs entreprises travaillent pour des maisons de luxe telles que Dior, Hermès, … ; la manufacture historique de JM WESTON est toujours implantée à Limoges). Ainsi, comme le CESR l’a démontré dans ses travaux intitulés « Limousin, terre de création et d’innovation : de la création artistique vers l’innovation technologique »17, au fil des siècles, le Limousin a assimilé des savoir-faire extérieurs et en a assuré des évolutions technologiques dans l’objectif de conquérir des marchés internationaux. Le Limousin a su s’adapter à l’évolution, au fil des siècles, de ces marchés internationaux en s’appuyant sur les vitrines internationales, outils de communication, aux XIXe siècle et début du XXe siècle. Cette réussite persiste encore dans les esprits aujourd’hui, les personnes extérieures à la région identifiant toujours cette dernière à ces productions. 16 17 Audition de M. Bernard REBIERE, Directeur de la Chambre Régionale d’Agriculture Cf. CESR du Limousin - « Limousin, terre de création et d’innovation : de la création artistique vers l’innovation technologique » octobre 2007 – 103 p. 1.- Les spécificités du Limousin 17 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.3.3. UNE LONGUE ET FORTE TRADITION ASSOCIATIVE Durant la Révolution, « les corps intermédiaires » sont bannis en 1791 par les décrets d’ALLARDE et la loi LE CHAPELIER, mais les corporations (présentes à Limoges, comme celle des émailleurs, depuis le Moyen-Age), et les confréries abondantes dans notre région, continuent clandestinement leurs activités. Elles réapparaissent sous forme de Sociétés de Secours Mutuels (SSM), associations de prévoyance d’abord tolérées, puis autorisées (décret de Louis-Napoléon Bonaparte en 1852)… Ces SSM donneront plus tard naissance aux syndicats, légalisés en 1884, puis aux mutuelles (Charte de la Mutualité en 1898). Ainsi la SSM des peintres sur porcelaine de Limoges, autorisée officiellement en 1821, est-elle une des plus anciennes de France. Tout au long du XIXe siècle, de nombreuses personnalités limousines vont militer pour la liberté associative. Et c’est le terme générique d’association qui désigne à l’époque ce que nous appelons depuis 1980 « l’économie sociale » que ce soit sous forme d’associations proprement dites (légalisées en 1901 seulement), de mutuelles, ou encore de coopératives (terme apparu pour la première fois en France dans la traduction en 1857, par le Limougeaud Alfred TALANDIER, du livre de HOLYOAKE sur « L’œuvre des Equitables pionniers de Rochdale », ouvrage qui servira de modèle pour la création de « l’Union de Limoges » en 1881, coopérative de consommation, désormais partie intégrante de Coop Atlantique, un des plus gros employeurs de la Région). Outre TALANDIER, homme politique proscrit en 1851, en même temps que le Creusois Martin NADAUD (co-auteur plus tard de quatre propositions de loi pour la liberté associative), et Pierre LEROUX, fondateur en 1844, d’une imprimerie et d’une exploitation agricole « sociétaires » (coopératives) à Boussac, on peut citer les saint-simoniens limougeauds Paulin et Edmond TALABOT, Théodore BAC, et surtout le Professeur d’économie Michel CHEVALIER, un des principaux conseillers de l’Empereur Napoléon III (comme le fut aussi le beau-père de sa fille Marie-Michèle, Frédéric LE PLAY, fondateur en 1856 à Ligoure de la Société d’Economie Sociale). Disciple préféré de Saint-Simon, co-fondateur de « l’église » saint-simonienne de Ménilmontant, il semble que ce soit lui qui ait servi de modèle au personnage de Grégoire GERARD, le brillant polytechnicien limousin héros du roman de BALZAC : « Le curé de campagne ». Négociateur avec l’Anglais COBDEN du traité franco-anglais de libre-échange, Michel CHEVALIER, dans ses cours au Collège de France, comme auprès de l’Empereur, ne cesse de plaider, pour la reconnaissance et la légalisation des associations sous toutes ses formes. Ainsi dans sa 24e leçon (« Les formes de l’association ») de 2e année d’économie : « L'association ! Rien n'est plus vaste. C'est un principe fécond qui comporte une diversité d'applications infinie… ». Et plus loin : « Dans l'agriculture, l'association offre le moyen de combiner les avantages de la petite propriété avec ceux de la grande culture. » (coopératives agricoles). Et puis : « Dans l'industrie manufacturière, l'association appliquée aux capitaux permet de substituer à de petites fabriques, où les frais généraux sont très élevés par rapport à la production, les profits médiocres et les salaires incertains, de grandes usines qui présentent à l'ouvrier et au maître beaucoup plus de sécurité, et à la société tout entière l'avantage d'une production plus économique. Il y a aussi l'association des patrons et des ouvriers telle que la pratiquaient certaines compagnies de chemins de fer (Versailles rive gauche) ou la compagnie de Saint-Gobain : les travailleurs touchaient une partie des économies qu'ils faisaient réaliser sur les matières premières. Sur les chemins de fer de la compagnie d'Orléans, ils participaient aux bénéfices. » Cette forme d’association évoque ce que seront dès 1848, les AOP (Associations Ouvrières de Production, qui prendront le nom de Sociétés Coopératives Ouvrières de Production [SCOP] en 1927, et dont une des plus anciennes et des plus importantes du Limousin, n’est autre que la SOPCZ18 créée en 1905, et présidée actuellement par notre collègue Claude PAJOT). Enfin, il remarque : « Une institution organique qui est tolérée, protégée même par l'administration publique, 18 Société des Ouvriers Plombiers Couvreurs Zingueurs 18 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin bien qu'elle soit en contradiction évidente avec le décret de la Constituante sur les associations, est celle des sociétés de secours mutuels ». Ces SSM dont BISMARCK viendra étudier le fonctionnement en France pour le transposer en Prusse, puis en Allemagne, et qui trouveront une postérité en 1945, dans notre pays, d’une part dans le code de la sécurité sociale, d’autre part dans le code de la Mutualité, profondément réformé en 2002… Après plus de 30 propositions de loi, le 1er juillet 1901, la loi LE CHAPELIER était enfin définitivement abrogée, et des entreprises sans but lucratif pouvaient se constituer librement sous forme associative. Au cours du rapport présenté au CESR le 9 octobre 200819, nous avons pu constater qu’elles sont nombreuses dans notre région, notamment dans les zones en déprise d’activité, qu’elles œuvrent dans tous les secteurs d’activité et que certaines emploient plus de 300 salariés… 1.4. UNE TERRE D’EXCELLENCE MECONNUE Le tissu économique limousin est composé d’un réseau dense de PME20-PMI21, à forte proportion d’artisans, 90% des PME-PMI comptant moins de 10 salariés. L’économie limousine compte également quelques grands groupes. 17 établissements comptent plus de 300 salariés, tels que Legrand, leader mondial de l’appareillage électrique basse tension qui emploie plus de 3 000 salariés dans la région, Madrange, International Paper, Renault Trucks, Norisko, Photonis, Dagard, Blédina ... Tous les secteurs d’activité sont représentés en Limousin, dans une proportion comparable à la moyenne nationale en termes d’emplois, avec une prépondérance du secteur tertiaire. Un spectre d’activités large est un inconvénient puisqu’il est difficile de se faire connaître, la plupart des secteurs n’atteignant pas une masse critique pour une réelle lisibilité à l’extérieur, mais c’est aussi une force puisque, en cas de crise, les entreprises ne sont pas touchées en même temps. De plus, le Limousin dispose de filières économiques d’excellence renforcées par des pôles de compétence forts en terme de recherche : l’électricité-l’électronique, l’agroalimentaire (qui trouve ses racines dans l’élevage limousin, mais qui concerne également toute l’activité de transformation) le bois et le papier, la céramique et la porcelaine, la mécanique ou encore l’environnement. 1.4.1. UN MAILLAGE DE PME PMI TRADITIONNELLES Comme le rappelle la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat du Limousin, le tissu économique existant et singulièrement l’artisanat, car il est présent dans tous les types de territoires (urbains comme ruraux), interfère directement sur les choix d’implantation des entreprises. En effet, la grande variété des activités qu’il regroupe en fait un fournisseur de toutes les unités économiques du territoire et donc le principal pourvoyeur de services marchands : Cf. CESR – « Le rôle des associations en faveur de la dynamisation des territoires » - octobre 2008 – 62 p. Petite et Moyenne Entreprise 21 Petite et Moyenne Industrie 19 20 1.- Les spécificités du Limousin 19 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin les activités de l’alimentation et des services à la personne fournissent majoritairement les ménages ; les activités de service aux entreprises et du bâtiment touchent aussi bien des ménages que des entreprises ; les activités de fabrication fournissent majoritairement des entreprises. Par ailleurs, les entreprises artisanales sont elles-mêmes des clientes d’autres entreprises et assurent donc la présence des débouchés à certaines activités. Ces quelques rappels du rôle de l’artisanat dans la vie des territoires soulignent d’autant plus l’importance que revêt ce secteur important du Limousin car il représente : 13 500 établissements artisanaux dont 45% en zone rurale22 ; 29 500 salariés ; 1 500 immatriculations au registre en 2006, soit 64% de l’ensemble des créations d’entreprises en Limousin et une progression de 50% par rapport à 2000 ; un poids économique deux fois plus fort qu’en moyenne nationale : 13% du chiffre d’affaires ICS23 (pour une moyenne nationale de 6%) ; et 20% de la valeur ajoutées ICS (10% de moyenne en France). Le rôle et les enjeux tenus par ce segment diffus de l’activité économique ne sont pas véritablement nouveaux et les Chambres des Métiers et de l’Artisanat du Limousin ont, depuis de nombreuses années, mis en œuvre des actions qui évoluent en faveur du maintien et de l’accueil des entreprise artisanales : dispositif ARTER24, stage CIFA (Contrat Installation Formation Artisanale), … Les CCI ont développé deux outils opérationnels : Transcommerce, bourse d’opportunité avec pour cible les TPE25 (commerce, CHR26, services aux particuliers) (Le réseau de CCI couvre actuellement 10 régions [soit 39 départements] dont ceux du Limousin) ; et TREIMAC, bourse d’opportunité avec pour cible les PME PMI (industrie, bâtiment, commerce de gros, services aux entreprises) (Le réseau de CCI couvre actuellement 26 départements dont ceux du Limousin). 1.4.2. DES ENTREPRISES LEADERS DANS DES SECTEURS DE POINTE Si le Limousin est un territoire composé majoritairement de PME PMI, il accueille aussi des entreprises leaders dans des secteurs de pointe. Pour appréhender les différents secteurs industriels qui structurent l’économie régionale, le CESR a pris le parti d’intégrer les éléments de travaux menés par la DRIRE du Limousin en 2006 car ils sont le fruit d’un traitement uniformisé de données et apportent une approche spatiale des implantations économiques de ces secteurs. Des éléments récents extraits des travaux de la Banque de France27 visent à compenser l’ancienneté des chiffres de 2005 dans l’objectif d’approcher les tendances récentes et à venir de l’économie régionale. En 2000, il y en avait moins de 12 000 : le nombre d’entreprises artisanales augmente graduellement depuis quelques années, en fait, la tendance à la diminution s’est inversée à la fin des années 90. 23 L'appellation « champ ICS » désigne l'ensemble des secteurs marchands de l'industrie, de la construction, du commerce et des services (source : INSEE). 24 ARtisanat Transmission Et Reprise. 25 Très petite entreprise 26 Café Hôtel Restaurant 27 Banque de France – Eurosystème – « Les entreprises en Limousin – bilan 2008 et perspectives 2009 » - mars 2009 – 11 p. 22 20 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Dans un contexte de recul global de l’économie mondiale en 2008, les chiffres d’affaires de l’industrie limousine ont connu une progression de +1.2%, soit la plus faible depuis 2003, avec un net repli du taux de croissance des exportations. La stabilisation de l’emploi industriel de 2007 ne s’est pas confirmée et s’est traduite par la baisse des emplois intérimaires et le volume des investissements s’est à nouveau contracté. Le ralentissement global constaté en 2008 devrait s’accentuer en 2009, dans l’industrie, le Bâtiment et les Travaux Publics ainsi que les transports routiers. 1.4.2.1. Bâtiment et Travaux Publics Figure 6. Carte – Les Bâtiment et Travaux Publics en Limousin en 2005 Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 1 365 M€ Taux de valeur ajoutée : 41,3% Etablissements 4 700 Établissements employeurs : 2 267 Établissements salariés : >10 341 Nombre de salariés : 14 806 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org La bonne santé du secteur constatée en 2005 dure depuis 2000, surtout pour le Bâtiment. Les prévisions sont encore optimistes pour 2006. Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics englobe les activités réalisées en matière de construction, de rénovation et d’entretien des logements et des bâtiments non résidentiels, ainsi que des réseaux et infrastructures routières. Le ralentissement ressenti dès 2007 s’est accentué avec une diminution des chiffres d’affaires de -1.4%, avec un taux de croissance de +1.4% dans le Bâtiment et un recul de -11.6% dans les TP28. L’emploi a globalement diminué de 0.5% et la rentabilité diminue dans le Bâtiment. Les chefs d’entreprises tablent sur une évolution de leur production de -6.2%, régression surtout prévue dans le secteur du Bâtiment. Les investissements vont ralentir en conséquence. 28 Travaux Publics 1.- Les spécificités du Limousin 21 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.4.2.2. Industries Agroalimentaires Figure 7. Carte – Les industries agroalimentaires en Limousin en 2005 : une relative dispersion, surtout à l’ouest Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 1 191 M€ Taux de valeur ajoutée : 19,5% Établissements employeurs : 783 Établissements industriels : 74 Nombre de salariés : 7 187 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org Bien répartie sur le territoire régional, l’industrie agroalimentaire est l’un des secteurs phares de l’économie du Limousin. L’industrie de la viande est le premier employeur de ce secteur, avec une production basée sur les salaisons et la transformation de la viande bovine fraîche. Intégrée au pôle de compétitivité Innoviandes (viandes et produits carnés), l’industrie agroalimentaire du Limousin est dominée par de grands groupes comme Madrange et Charal, qui totalisent plus de 1 500 salariés sur la région. D’autres activités composent ce secteur, telle Blédina (groupe Danone, 550 salariés à Brive-laGaillarde, petits pots pour enfants en bas âge), des Coopératives Fruitières dont la plus grande est située à Saint-Aulaire et rassemble plus de 200 adhérents sur plus de 2 000 hectares. En sus de ces têtes de proue, le tissu de PME est diversifié, avec pour exemples Francep International (champignons sauvages surgelés) ou encore Fruinov (fourrages pour pâtisseries ou yaourts) … Dans un contexte de morosité globale, ce sont les industries agro-alimentaires qui tirent mieux leur épingle du jeu : l’augmentation des prix de vente explique au moins en partie la progression soutenue de leurs chiffres d’affaires de 2007, à l’exception des industries de la viande ; c’est le seul secteur où les effectifs sont maintenus. Elles restent cependant le secteur le moins dynamique à l’exportation en 2008 avec un recul de 2.3%. Les chefs d’entreprises ne prévoient cependant qu’une faible progression de leur facturation pour 2009, de l’ordre de +0.8%. 22 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.4.2.3. Electricité, électronique : un potentiel de développement important Figure 8. Carte – Le secteur de l’électronique et de l’électricité en Limousin en 2005 Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 862 M€ Taux de valeur ajoutée : 48,9% Établissements employeurs : 145 Établissements industriels : 27 Nombre de salariés : 6 792 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org L'industrie des composants électriques et électroniques est un enjeu régional clairement défini. Concentré sur la Corrèze et la Haute-Vienne, le secteur des équipements électriques et électroniques est en plein essor. Le bassin de Brive-la-Gaillarde emploie plus de 1 800 personnes pour ce secteur et constitue un pôle européen performant en raison de l’implantation d’entreprises à fort potentiel en R&D. Même si ses effectifs salariés sont fréquemment revus à la baisse, l’industrie des composants électriques et électroniques est encore représentée par de grands groupes comme Photonis (Brive), Anovo (Brive), Thalès Communication (Brive). Legrand, spécialisé dans l’équipement électrique basse tension, reste très présent dans la région : Limoges accueille son siège social, son usine-mère ainsi que tous ses laboratoires de recherche, soit plus de 2 000 salariés. Sont également présentes dans la région une vingtaine d’entreprises qui utilisent des technologies de pointe et qui travaillent dans des créneaux à forte valeur ajoutée : Codechamp (Champagnat), fabricant des codeurs opto-électroniques ; Cimenty’s (Limoges), spécialisé dans l’élaboration d’un matériau "céramique froide" à base de ciment ; Energie Emix (La Souterraine), fabricant de lingots de silicium récepteur d’énergie solaire ; Sicame (Arnac Pompadour), fabriquant de matériels pour le transport et la distribution d’électricité ; Covimag, spécialisé dans la production de tubes à émissions de puissance pour radio diffusion ; Radiall Systems, orienté sur la technologie de radio haut débit et la conception de système d’antennes intelligentes… Par ailleurs, ce secteur compte une dizaine d’unités de formation et de recherche, au sein de l’Université de Limoges… Pour s’organiser et ainsi renforcer sa position de leader national, la région limousine s’est dotée d’un pôle de compétitivité, Elopsys, qui rassemble les acteurs spécialisés dans les hautes technologies, micro-ondes, photoniques et réseaux sécurisés. En partenariat avec la région Centre, le Limousin participe également au pôle de compétitivité S2E2 (Sciences et Systèmes de l’Energie Electrique). 1.- Les spécificités du Limousin 23 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Alors que le secteur des biens intermédiaires a brutalement subi le ralentissement du dernier trimestre 2008, les composants électroniques ont enregistré une légère augmentation. Cependant, avec la fin des livraisons liées aux conséquences de la tempête du Sud-Ouest, l’activité 2009 s’est ralentie et les perspectives à court terme sont peu favorables. 1.4.2.4. Métallurgie et mécanique Figure 9. Carte – Les secteurs de la métallurgie et de la mécanique en Limousin en 2005 Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 788 M€ Taux de valeur ajoutée : 34,5% Établissements employeurs : 410 Établissements industriels : 102 Nombre de salariés : 9 587 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org L’ensemble de l’activité productive dans ce vaste secteur regroupe près de 9 500 salariés dans 410 établissements, ce qui en fait le premier secteur manufacturier. Il comprend de nombreuses entreprises artisanales, qui emploient 15% des salariés. Depuis plus de 10 ans, les industriels de ce secteur ont initié une démarche collégiale en faveur du développement de leur branche d’activité. Ainsi, par l’obtention du label SPL29, Mecanic Vallee30 a permis la fédération des stratégies des acteurs privés et institutionnels (CCI, Agences de Développement, ADIMAC31 …) du Lot, de l’Aveyron et de la Corrèze autour d’un projet pragmatique. La création d’une association deux ans plus tard (2000) a marqué le souhait du franchissement d’une étape supplémentaire. Moins d'un an après la création de l'association, plus de 80 adhérents représentant plus de 70% de l'effectif salarié total en faisaient partie, chiffre atteignant la centaine de membres à ce jour, répartis à parts équitables sur les trois départements. La Mecanic Vallée revêt un potentiel de 250 entreprises et 14 000 emplois dans les domaines de l’aéronautique, de l’automobile et de la machine-outil dans les trois départements berceaux. Des entreprises d’autres départements (Creuse et Haute-Vienne pour le Limousin) y Système Productif Local Cf. www.mecanicvallee.com 31 Association pour le Développement Industriel et Economique du Massif central 29 30 24 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin adhèrent. Cette organisation n’est donc pas fermée et est amenée à s’inscrire dans plusieurs démarches de pôles de compétitivité, que ce soit le Pôle mondial Aerospace (basé à Toulouse), Elopsys ou ViaMéca ou encore de centres d’excellence comme celui de Forest-Liné qui est orienté sur le développement des matériaux composites. Les industries métallurgiques ont enregistré un net recul de leur chiffre d’affaires durant le dernier trimestre 2008. Dans l’industrie automobile, tout comme dans les biens d’équipement, la situation très déprimée en 2008 pèse sur les prévisions. Dès 2007, le CESR avait soulevé les problèmes à venir dans ses travaux portant sur la sous-traitance automobile et aéronautique en Limousin. Un recul de -4.8% est annoncé pour 2009 dans l’ensemble biens d’équipements-industries automobiles. La réduction des stocks et les aides des constructeurs permettent d’envisager une stabilisation de la production automobile à court terme. Le repli de l’aéronautique se confirme en 2009, conduisant certains donneurs d’ordres à réintégrer des travaux de sous-traitance. Cependant, le niveau bas des stocks et les quelques commandes contractées devrait permettre une stabilisation de l’activité courant des prochaines semaines. 1.4.2.5. Les industries du bois et du papier-carton à la recherche d’utilisations et de débouchés potentiels Fortement implantées en Limousin, les industries liées au bois représentent un potentiel de développement, d’autant plus que la valorisation du massif forestier limousin arrivé à maturité devient un impératif économique. Les 585 000 hectares de forêt en région ont favorisé l’implantation et l’essor des entreprises du secteur bois/papier/carton. L’industrie du bois et du papier compte environ 5 000 salariés. Depuis plusieurs années, ces activités ont su s’adapter au besoin du marché, en ayant recours à des technologies modernes. L’industrie du bois et du papier est constituée, d’un côté, de fabricants de papier et carton comme la Société Générale des Papeteries du Limousin (Saint-Junien), Lacaux Frères (Limoges) ou International Paper (Saillat-sur-Vienne), leader européen du papier à usage de bureau, et de l’autre, de sociétés dont l’activité concerne : la construction de panneaux, comme Isoroy (Ussel), fabriquant de panneaux en fibres ou Polyrey (Ussel), spécialisé dans les panneaux mélaminés ; la fabrication de meubles (Sauthon à Guéret, Ozoo à la Courtine, Stratobois à Egletons...) ; le bois construction (Cosylva à Bourganeuf, Gouny à Ussel, Bouny à Beaulieu...). La filière forêt-bois en Limousin représente au total 2 300 entreprises pour près de 11 000 emplois. Le Limousin est la première région française en pourcentage d’emploi. Le ralentissement brutal du secteur des biens intermédiaires durant le dernier trimestre 2008 s’explique par le recul enregistré dans les industries du bois et du papier de même que dans le secteur de la métallurgie. 1.- Les spécificités du Limousin 25 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.4.2.5.1. Filière bois Année Chiffre secteur : d’affaires du 379 M€ Figure 10. Carte – La filière bois en Limousin en 2005 2005 Taux de valeur ajoutée : 26,1% 2005 Établissements employeurs : 1 404 2008 Nombre de salariés 4 881 (emplois industriels) : 2008 Sources : « L’industrie en Limousin – 2006 » www.industrielimousin.org et CCI de Tulle et Ussel 2008 La modernisation des scieries constitue un enjeu pour la valorisation de cette ressource locale. Certains établissements ont d’ailleurs beaucoup investi afin de faire face à l’internationalisation des sciages. C'est le cas notamment des sites d’Arbos et de Farges implantés à Egletons en Corrèze, et Bois et Scieries du Centre à Sauviat-sur-Vige qui ont optimisé leurs débits grâce au sciage assisté par ordinateur. La filière bois limousine est l’une des plus modernes de France avec un taux d’exploitation mécanisé supérieur à 80%. Confrontés à la compétition internationale, les industriels du bois ont axé leur développement sur la création de produits et la recherche de nouveaux débouchés. Ce qui explique, entre autres, la mise en place d’un pôle de compétitivité, à Tulle. Outre la recherche de nouvelles utilisations du bois, ce pôle doit répondre aux besoins des entreprises tels que la valorisation des déchets, l’utilisation de nouvelles technologies… Le groupe « Sup de bois » avec sa principale formation ISMIB (Institut Supérieur de Management des Industries du Bois), forme de futurs cadres à double compétences dans la filière. Par ailleurs, la région connaît un développement de sa filière écologique. A titre d’exemple, on peut noter l’initiative "Eburo", portant sur la création d’une usine de production de granulés combustibles. Cette unité de production, implantée sur la zone d’activité du Martoulet à SaintGermain-les-Belles (Haute-Vienne), livre désormais sur toute la région. En mars 2009, l’activité s’est, comme prévu, à nouveau repliée. Cela s’explique par le fort recul de la demande émanant du secteur du bâtiment. Les prix des matières premières et des produits finis continuent de baisser, les carnets de commandes sont faibles et les prévisions peu prometteuses. 26 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.4.2.5.2. Papier, carton, emballage Figure 11. Carte – Les secteurs du papier, du carton et de l’emballage en Limousin en 2005 Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 350 M€ Taux de valeur ajoutée : 33,1% Établissements employeurs : 48 Établissements industriels : 32 Nombre de salariés : 3 245 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org L’industrie du papier est l’une des plus anciennes en Limousin. Avec plus de 3 200 salariés, c’est un pôle important pour la région, dans laquelle se sont installées de grandes entreprises européennes ou américaines. La demande du début 2009 reste très déprimée malgré un rebond en février. Les prix sont orientés à la baisse et les perspectives déprimées. 1.- Les spécificités du Limousin 27 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.4.2.6. Porcelaine et céramique : luxe et high tech Figure 12. Carte – Les secteurs de la porcelaine et de la céramique en Limousin en 2005 Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 362 M€ Taux de valeur ajoutée : 33,1% Établissements employeurs : 190 Établissements industriels : 77 Nombre de salariés : 3 237 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org L'industrie des produits minéraux porte essentiellement sur les matériaux céramiques pour lesquels le Limousin disposait des trois éléments naturels : le sous-sol granitique, l’accessibilité à l’eau et la présence de forêts. Alors qu’en Europe, au XVIIIe siècle, la porcelaine possède une renommée extraordinaire par ses qualités, mais aussi par les mystères qui entourent sa production, c’est grâce à la découverte du kaolin en 1768 à Saint-Yrieix-la-Perche, à la volonté de l’Intendant Turgot, à la présence d’une faïencerie à Limoges et à l’invention d’un nouveau type de four, qu’une exploitation a vu le jour dans la ville en 1771. D’autres fabriques s’implanteront par la suite. De ces données consolidées, il est important de distinguer le secteur de la céramique, vecteur de R&D de l’industrie porcelainière, secteur à maturité. La production d’articles en porcelaine ou céramique représente un peu plus de 3 000 emplois. Alors que Limoges est mondialement célèbre pour sa porcelaine dans ses formes dites "traditionnelles" (porcelaine, faïence, poterie…) orientée sur le marché du luxe, une véritable révolution s’est opérée dans ce secteur par le développement des céramiques nouvelles (céramiques fines ou céramiques techniques). Ainsi, la capitale limousine est devenue le premier centre de recherche français en céramiques industrielles. La création du pôle de compétitivité « pôle européen de la céramique » a fait de l’innovation sur les produits et les procédés un axe de développement pour le secteur. Ce projet a permis de conduire la plupart des acteurs de la filière à travailler en concertation, parmi lesquels plusieurs entreprises (Ancienne Manufacture Royale [Aixe-sur-Vienne], Bernardaud [Limoges], Haviland [Limoges] Raynaud [Limoges] …) perpétuent l’image de la porcelaine de Limoges. Ce pôle intéresse 9 grands groupes et une quarantaine de PME, parmi lesquels se retrouvent la quasi-totalité des producteurs de céramique technique et plus de 60% des porcelainiers. L’objectif des partenaires du pôle est de miser sur les céramiques high-tech32, en privilégiant 4 axes : la 32 Haute technologie 28 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin production d’énergie (pile à combustible), l’optique (composants électroniques miniaturisés), le bâtiment (traitement anti-humidité des tuiles) et la santé (prothèses). Durant le troisième trimestre 2008, le secteur des produits minéraux, tout comme celui des composants électriques, a enregistré une légère progression du chiffre d’affaires alors que le secteur des biens de consommation subissait un ralentissement. 1.4.2.7. Chaîne graphique Figure 13. Carte – La chaîne graphique en Limousin en 2005 Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 253 M€ Taux de valeur ajoutée : 40,7% Établissements employeurs : 154 Établissements industriels : 44 Nombre de salariés : 2 789 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org Avec près de 2 800 salariés, les industries de la chaîne graphique sont un pôle économique important en Limousin. Elles doivent toutefois faire face à une situation hyperconcurrentielle (NTIC33) dans un contexte global de surcapacité. La chaîne graphique du Limousin représente 7% de l’activité nationale de ce secteur. Alors que le chiffre d’affaire des secteurs de production de biens de consommation de 2008 est resté au même niveau que celui de 2006, si la plupart des branches augmentent leur chiffre d’affaires, ce n’est pas le cas de l’imprimerie-édition. Depuis février 2009, ce secteur enregistre un progression faible liée à la reprise de la demande. Cependant, dans un contexte de forte concurrence, les professionnels s’attendent à un simple maintien de l’activité. 33 Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication 1.- Les spécificités du Limousin 29 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.4.2.8. Textile, habillement, cuir Figure 14. Carte – Les secteurs du textile, de l’habillement et du cuir en Limousin en 2005 Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 211 M€ Taux de valeur ajoutée : 19,5% Établissements employeurs : 93 Établissements industriels : 26 Nombre de salariés : 2 275 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org BORT-LES-ORGUES L'industrie du cuir est présente en Limousin depuis le Moyen Âge, à travers le traitement des peaux et la ganterie dans une zone d’élevage bovin et ovin. Le développement de cette activité a été favorisé par la présence d’une eau aux qualités adaptées au travail des tanneurs ou mégissiers et la proximité de forêts34. Le secteur textile s’est développé par la proximité de la production de matières premières (chanvre, laine), les artisans limousins ayant développé une technicité, une finesse et un bon goût reconnus. Dès le Moyen Âge, la production limousine s’est tournée vers le luxe, la fabrication des limogiatures très recherchées. C’est d’abord par le secteur textile que la grande industrie s’est développée à Limoges à la fin du XVIIIe siècle35. Cette activité emploie en région environ 2 200 salariés dans plus de 90 établissements, soit environ 1% de l’activité nationale. Le secteur industriel proprement dit regroupe près de 1 900 salariés dans une trentaine d’établissements. Cet effectif est en baisse régulière depuis plusieurs années, suivant en cela le déclin constaté au niveau national. L’industrie du cuir (notamment à Bort-les-Orgues et à Saint-Junien), essentiellement sur des « niches » de produits de luxe (ganterie, mégisserie36, chaussures37, comme en atteste le taux de valeur ajoutée de la région, supérieur de dix points au taux national38), reste importante malgré une perte de près de 40% des effectifs en dix ans. Source : www.limousin.drire.gouv.fr/di/industrie/cuir.html D’après Antoine PERRIER – « Limoges, Etude d’économie urbaine » - Les Annales de Géographie - Année 1924 - Volume 33 – n° 184 - pp. 352-364 - www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1924_num_33_184_9486 36 Les gants de Saint-Junien étaient les principaux concurrents de ceux de Millau à l’apogée de ces productions. Les entreprises travaillent toujours pour le luxe et la haute couture. 37 WESTON, dont le siège historique est à Limoges, y dispose toujours d’une unité de production. 38 Source : www.limousin.drire.gouv.fr/di/industrie/cuir.html 34 35 30 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Courant 2008, les industries textiles qui n’emploient qu’une faible part de l’effectif industriel en Limousin ont connu un repli assez net de leur chiffre d’affaires. En 2009, l’industrie du cuir et de la chaussure a stabilisé son niveau d’activités après plusieurs mois de repli. L’activité devrait se ressaisir dans les prochains mois de par l’arrivée de nouvelles productions. 1.4.2.9. Chimie, plastiques, caoutchouc Figure 15. Carte – Les secteurs de la chimie, du plastique et du caoutchouc en Limousin en 2005 Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 193 M€ Taux de valeur ajoutée : 30,0% Établissements employeurs : 60 Établissements industriels : 23 Nombre de salariés : 1 786 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org Deux secteurs bien différents, plastiques et caoutchouc, évoluent de façon positive dans un secteur industriel où la concurrence est forte. L’industrie chimique est essentiellement représentée par une entreprise de moins de 300 salariés. 1.- Les spécificités du Limousin 31 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.4.2.10. Pharmacie, cosmétique et biotechnologie Figure 16. Carte – Les secteurs de la pharmacie, de la cosmétique et de la biotechnologie en Limousin en 2005 Année 2005 Chiffre d’affaires du secteur : 43 M€ Taux de valeur ajoutée : 37,9% Établissements employeurs : 16 Établissements industriels : 7 Nombre de salariés : 533 Source : « L’industrie en Limousin – 2006 » - www.industrie-limousin.org Avec environ 800 salariés, c’est le plus petit des secteurs industriels présents en région. Toutefois, il a connu une forte évolution depuis dix ans. Ce secteur industriel regroupe quatre domaines d’activité : les biotechnologies, la pharmacie, la fabrication de cosmétiques et la production de produits d’entretien. Dans un contexte de progression limitée des industries de biens de consommation, les activités relatives aux soins de la personne continuent à progresser et sont le secteur le plus prometteur. 1.4.3. UNE ECONOMIE RESIDENTIELLE Force est de constater39. : le maintien du revenu et même progression du revenu moyen par habitant par rapport au niveau national ; depuis 2000, un redressement de la situation à travers : l’augmentation de la population et diminution de la catégorie des 60 ans et + ; l’évolution plus rapide de l’emploi salarié qu’en France ; et une augmentation du revenu par ménage supérieure à la progression nationale. 39 Audition de Mme Rosy FARGES, SGAR du Limousin 32 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Cette situation s’explique par l’augmentation des ressources non directement liées à la production, que ce soit des allocations diverses, le tourisme, les retraites, les revenus des emplois publics … En effet, les ressources émanant de la variation des emplois publics et de l’augmentation du nombre de retraités ont compensé la diminution des emplois du secteur privé Le cas du Limousin illustre parfaitement les travaux de Laurent DAVEZIES40, spécialiste de l’« Economie Résidentielle », qui a constaté que la géographie de la création des richesses n’est pas identique à celle de la captation des revenus et s’est interrogé sur les mécanismes expliquant cela. Ainsi, la richesse d’un territoire qui est traditionnellement mesurée à son PIB (somme des valeurs ajoutées [rétribution du capital, salaires, prélèvements obligatoires] émanant des activités installées sur cet espace), peut également l’être par ses revenus (revenus privés internes, revenus publics, économie résidentielle [retraites, revenus captés à l’extérieur, tourisme] et prestations sociales). Bien qu’il existe des territoires « vertueux » aux effets cumulatifs, en général, territoires où l’on produit et territoires où l’on dépense sont distincts. Le PIB n’est pas le seul indicateur de richesse d’un territoire, le PIB local n’induisant pas le revenu local. Ainsi donc, en Limousin, l’économie résidentielle vient au secours de l’économie de production. 1.4.4. … MAIS UNE REGION DE SECTEURS DE POINTE 1.4.4.1. Statistiques haute technologie Dans ses travaux, la DRIRE du Limousin note que le pourcentage des emplois dans les industries manufacturières de moyenne haute et de haute technologie est faible ce qui n’est pas favorable à l’innovation. Par contre les emplois dans les services de haute technologie et à niveau élevé de connaissances sont de l’ordre la moyenne européenne. « Ces services sont essentiels pour l’amélioration de la productivité dans les activités productives. On peut cependant s’interroger sur cet indicateur. En effet, la part du Limousin en France en activités de services informatiques et de R&D reste faible et en baisse (0,21%). » Laurent DAVEZIES est professeur à l’Université Paris-Val de Marne. Il enseigne l’économie et le développement territorial dans les DESS et DEA de l’Institut d’urbanisme de Paris (Université Paris 12), en licence de géographie à Paris 1 et en quatrième année à Sciences-Po de Paris. Ses travaux de recherche portent essentiellement sur les politiques régionales, les politiques urbaines et de développement économique local et les politiques financières publiques, aussi bien en France, dans les pays industriels que les pays en développement. Il travaille comme chercheur ou consultant pour des institutions françaises et étrangères (DATAR, Conseil d’Analyse Economique, DIV, ministères de l’Urbanisme, des Affaires sociales, de l’Intérieur, du Tourisme, INSEE, collectivités locales françaises [régions, conseils généraux et communautés d’agglomération] et étrangères [notamment Londres], gouvernements portugais, suédois, danois...) et aussi pour différentes organisations internationales, notamment la Banque Mondiale, l’Union Européenne ou l’OCDE où il a été pendant une quinzaine d’années consultant/rapporteur régulier du groupe de travail sur les politiques régionales dans les pays membres. 40 1.- Les spécificités du Limousin 33 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 17. Tableau – La part des industries et services en haute technologie dans l’emploi dans plusieurs régions de l’Union Européenne en 2006 Année 2006 et en % de l'emploi total 41 es22 Navarra es51 Cataluña fr51 Pays de la Loire fr53 Poitou-Charentes fr63 Limousin fr81 Languedoc-Roussillon ukn Northern Ireland at11 Burgenland Moyenne Valeur minimale Valeur maximale Part des industries de MH-HT 10,25 8,32 6,54 4,93 3,74 3,49 5,26 5,90 6,00 0,70 17,72 Part des industries de HT : 1,02 1,27 : : 1,10 : : 1,28 0,14 4,82 Source : DRIRE du Limousin - Eurostat et ASSEDIC 1.4.4.2. Part des services HT-KIS 1,31 3,30 2,15 1,67 3,15 4,06 2,11 3,42 2,94 0,89 8,31 42 Des Pôles de compétitivité performants Les conclusions du rapport d’évaluation des pôles de compétitivité remises au gouvernement par les cabinets Boston Consulting Group et CM International en juin 2008 ont révélé que sur les 71 pôles agréés, 39 ont atteints les objectifs posés par la démarche, parmi lesquels les deux pôles portés par le Limousin figurent dans le peloton de tête43. Ces résultats attestent qu’une dynamique de cluster, portant sur deux niches technologiques de pointe en Limousin à savoir la céramique et les micro-ondes et réseaux de sécurité, a émergé, à travers 11 axes ne se limitant pas au seul volet R&D : stratégie économique et scientifique, évolution du périmètre, animation, implication des PME, projets de R&D, synergies entreprises– recherche–formation, ancrage territorial, international, ressources humaines et formation, projets structurants, intégration d’objectifs de développement durable. Pour exemple, depuis sa naissance, le pôle Elopsys totalise 80 M€ d’investissements en R&D fin 2008, environ 7 500 emplois, et regroupe 55 entreprises, dépassant ainsi ses objectifs. Il a attiré au moins deux laboratoires de recherche et quelques start up44. La qualité des résultats de ces deux pôles est d’autant plus porteuse d’avenir que l’évaluation menée sous l’égide de la DIACT confirme que « la dynamique créée par la politique des pôles de compétitivité renforce les positions stratégiques de la France en matière de recherche, de développement et d’innovation, en amenant entreprises, universités et centres de recherche à nouer des liens forts et à développer des projets communs »45. Au-delà de ces pôles reconnus, le Limousin est également un noyau de niches technologiques dans les domaines de la santé, de l’environnement et des éco-activités. Nota Données Eurostat. Industries de MH-HT (moyenne haute et haute technologie) Les services HT-KIS (Haute technologie, Knowledge Intensive Services = "à haut niveau de connaissance") regroupent les codes 64 (télécommunications), 72 (informatique) et 73 (R&D) de la NACE rev. 1.1 42 ASSociation pour l'Emploi Dans l'Industrie et le Commerce 43 Source : Limousin Expansion 44 Source : audition de M. Michel DELAU – Directeur de Limousin Expansion 45 Cf. http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/evaluation_des_poles_de_competitivite 41 34 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin A ce sujet, Limousin Expansion travaille actuellement sur un living lab, concept plus large qui place l’usager au cœur de système d’innovation (passage d’un système d’offre à celui de la demande) dans le champ de l’autonomie et de la santé. 1.5. UN POLE DE FORMATION PERFORMANT DOTE DE FILIERES DE DIMENSION NATIONALE L’activité économique du Limousin bénéficie d’un bon niveau de formation du personnel et d’un potentiel de formation initiale et continue performant, comme l’a souligné le diagnostic du SRADDT. Ainsi, la qualité de l’offre de formation initiale est attestée par la réussite au baccalauréat notamment (84.4% en 2006, pour 81.9% en France46). Ces résultats s’appuient sur une offre de formations diversifiées et un maillage conséquent du territoire alimenté par un taux d’encadrement et un niveau de dépenses d’éducation supérieur à la moyenne française A cela s’ajoute une offre de formation professionnelle facilement accessible et innovante (autoformation, visioconférence…), en adéquation avec les besoins économiques et s’inscrivant dans des démarches qualité. Un autre point positif de l’appareil de formation limousin est la qualité des spécialisations offertes par l’Université et les écoles d’ingénieurs, dont le tiers de l’effectif étudiant vient de l’extérieur de la région. Globalement, la qualité du système et la présence de pôles rares et ciblés (ENSCI47, ENSIL48…) rendent compte d’un solde migratoire positif d’élèves. Mais la région est aussi marquée par la forte mobilité géographique des jeunes à la fin de leurs études. Tous les niveaux de formation sont concernés et, pour les sortants du supérieur, on constate des taux record de départ. Ce flux est certes à rapprocher de la faiblesse de l'offre d'emploi limousine, notamment pour les postes de cadres, mais il souligne aussi l’enjeu de l’information et de la sensibilisation des jeunes sur les débouchés et les initiatives de rentrée dans la vie active. Le Limousin dispose d’un appareil de formation continue des salariés et demandeurs d’emploi, particulièrement développé, offrant notamment des mesures en faveur de l'individualisation de la formation. Des efforts sont également entrepris en termes de sécurisation des parcours, par exemple avec la mise en œuvre d’actions de rémunération des stagiaires sans ressources en Limousin. Au regard des projections de population de l’INSEE, la localisation des équipements peut être amenées à évoluer dans les prochaines années. Il en est de même des modes d’enseignement, les TIC risquant de bouleverser le paysage de l’enseignement. L’Université de Limoges, le CNAM49 et l’AFPA50 se sont déjà lancés dans des opérations intéressantes. Cf. http://www.insee.fr/fr/insee_regions/limousin/publi/e_baccalaureat-2006.htm Ecole Nationale Supérieure de Céramique Industrielle 48 École Nationale Supérieure d'Ingénieurs de Limoges 49 Conservatoire National des Arts et Métiers 50 Association pour la Formation Professionnelle des Adultes 46 47 1.- Les spécificités du Limousin 35 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.6. UNE SITUATION GEOGRAPHIQUE FAVORABLE Le Limousin porte une image de territoire isolé (cf. étude TNS Sofres en annexe). Cependant, ces dernières décennies, la conduite de plusieurs projets a visé à son désenclavement, dans le but de lui permettre de bénéficier pleinement de sa situation géographique : 1.6.1. UN TRAVAIL DE LONGUE HALEINE SUR LES INFRASTRUCTURES TERRESTRES ET ELECTRONIQUES 1.6.1.1. Une volonté de maillage du territoire Comme le rappel le diagnostic du SRADDT, « la mise en service progressive des sections d’autoroute et de routes à 2x2 voies, accompagnée de l’amélioration du réseau secondaire, permet désormais de relier quasiment toutes les communes au chef-lieu de leur département en moins d’une heure de voiture. Quelques zones au relief plus accentué font encore exception, notamment le plateau de Millevaches où il faut compter environ un quart d’heure de plus. Entre Limoges, les deux autres chefs-lieux de département, Guéret et Tulle, et Brive, le trajet ne demande généralement pas plus d’une heure, et une majorité du territoire est à moins de 20 minutes d’une ligne ferroviaire TER régulière. Ce progrès en accessibilité s’est accompagné d’une amélioration très nette de la sécurité routière : l’année 2006 confirme la tendance observée depuis 4 ans, en Limousin et au plan national, à la baisse du nombre d’accidents et de tués (un peu moins de 20% en Limousin depuis 2001), avec cependant l’augmentation du nombre de blessés graves (+50%). » Parallèlement, la Région Limousin a fait de l’amélioration de la desserte ferroviaire de son territoire une de ses grandes priorités de cette dernière décennie, tant en matière de transport de passagers que par la volonté de développement du fret à travers les gares « bois ». 1.6.1.2. Le Limousin, un territoire dans le réseau de transports terrestres européen La réalisation des autoroutes a favorisé l‘ouverture du Limousin sur les régions limitrophes et audelà. Ainsi, la gratuité de l’autoroute A20 entre Vierzon et Cahors en a fait un axe nord-sud privilégié, itinéraire le plus fréquenté de la région. L’itinéraire est-ouest constitué par la Route Centre-Europe-Atlantique, ouvre la région sur l’espace atlantique et l’Europe centrale, complété par l’autoroute concédée A89. 36 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 18. Carte – Limoges, un carrefour dans le réseau routier européen Source : Bernard VALADAS En matière ferroviaire, « l’avance dont le territoire bénéficiait dans les années 1970, par le Capitole, s’est érodée pour faire place à un certain retard51 ». L’ouverture de l’offre de transport par rame LGV52 Paris-Brive, malgré les controverses suscitées, a rapproché la région de la capitale régionale et l’a ouverte sur les grands axes nord européens. Cette desserte « revêt un caractère important, non seulement pour le Limousin, mais également les territoires proches. C’est le cas de Figeac, davantage tournée vers Brive que Toulouse, tant au niveau des autoroutes que de la voie ferrée53 ». Par ailleurs, la modernisation de l’axe Bordeaux-Lyon ne peut qu’apporter un plus à la région. Aujourd’hui, si l’axe nord-sud, routier comme ferré, est devenu performant, l’axe ferroviaire estouest reste faible. Audition de M. Pierre DARTOUT, Délégué Interministériel à l'Aménagement et à la Compétitivité des Territoires du 16 juillet 2008. Ligne à Grande Vitesse 53 M. Pierre DARTOUT, op. cité. 51 52 1.- Les spécificités du Limousin 37 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.6.1.3. DORSAL ou la volonté d’une toile électronique Le territoire n’attirant initialement aucun opérateur, la Région Limousin a initié au début des années 2000 une politique en faveur des TIC fondée sur l’investissement dans un réseau de boucle électronique. Aujourd’hui, le Syndicat mixte DORSAL54 rassemble les principales collectivités locales autour d’un projet commun d’infrastructure de haut débit. Le projet DORSAL est basé sur le déploiement et la mise à disposition des opérateurs d’une infrastructure neutre et mutualisée par : un réseau de plus de 1 000 kilomètres de fibre optique ; le dégroupage de 102 centraux téléphoniques de France Télécom ; une couverture sans fil reposant sur la technologie WiMax55 ; une interconnexion sécurisée à très haut débit du Limousin avec tous les grands réseaux de l’Internet mondial56. 1.6.1.4. 2 aéroports Faisant suite à un aérodrome implanté à Couzeix puis à Feytiat, le site actuel de LimogesBellegarde a été aménagé en 1972. Bénéficiant de produits diversifiés (lignes nationales, low cost international, aviation d'affaire et de loisir, vol à voile), sa fréquentation, en forte hausse depuis quelques années, a obligé la création de nouvelles infrastructures. Dès l'ouverture des lignes low cost en 2005 le trafic international, inférieur à 50% en 2004, a dépassé le national, pour atteindre près de 70% en 2007 et 73%57 en 2008. Cette même année, la fréquentation a avoisiné 391 200 passagers (+3,9% par rapport à 2006). Mais, avec la suppression de la ligne Limoges-Roissy, le trafic a baissé à 382 000 passagers en 2008 classant l'aéroport à la 23e place nationale. Les six premiers mois de l'année 2008 avaient pourtant confirmé une hausse avec près de 187 000 passagers, l'aéroport avait réalisé dès ces six mois son trafic de l'année 2004. Après avoir essayé de nombreuses destinations régulières en France (Brive, Toulouse, Rennes, Marseille, Clermont-Ferrand, La Rochelle, Bordeaux, Pau, Agen, ...), celles-ci s'orientent vers le Royaume-Uni. L’équipement de Limoges compte dépasser les 400 000 passagers en 2009 avec l'augmentation de vols charter et l'ouverture de quatre nouvelles lignes low cost par Ryanair. Des pourparlers sont toujours en cours pour ouvrir une ligne régulière sur Dublin et une saisonnière vers la Tunisie. Tandis que les aéroports du Massif Central58 misent sur le low cost, en février 2009 les aéroports de Limoges, Poitiers, Bergerac et Angoulême ont signé une convention de partenariat pour mettre en commun un maximum de services (mutualisation des matériels et personnels en cas de besoin, achats groupés, offre globale aux Low Cost...). Faisant l’objet de discussion depuis une vingtaine d’années, la transformation de l’aérodrome Brive Laroche en aéroport, pour notamment des raisons de sécurité, se fera sur NespoulsCressensac, à 15 minutes de l’agglomération de Brive. Il affiche un objectif de 100 000 à 150 000 passagers annuels au lieu des 30 000 actuels. Ce nouvel équipement, d’un montant de 46 millions d’euros, devrait avoir un impact économique de 61 à 94 M€ à 5 ans et de l’ordre de Développement de l'Offre Régionale de Services et de l'Aménagement des télécommunications en Limousin Voir glossaire 56 D’après www.dorsal.fr 57 Le trafic international pour l’aéroport international de Limoges représente 73% (73.35%) du trafic en 2008 décomposé comme suit : 71.68% low-cost ; 0.80 % aviation d’affaires ; 0.87 % Charters. 58 Limoges, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Puy-Loudes, Aurillac, Brive-la-Gaillarde, Rodez – cf. « Objectif Massif Central »- Le magazine éco du Massif – n° 3 – « Aéroports de Massif Central, la guerre pour les « low cost » » - Rachel LE LABOUSSE & Thomas MARTIN – p. 55 à 65. 54 55 38 1.- Les spécificités du Limousin Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 125 M€ à 10 ans pour les zones de chalandise couvertes (Corrèze et Limousin, Dordogne et Aquitaine, Lot et Midi-Pyrénées), selon l’observatoire SIRIUS. Aujourd’hui, au regard des conclusions divergentes de différentes études concernant la rentabilité de l’équipement, le Syndicat Mixte doit encore trouver 10 M€ et un exploitant59. Lors de ses travaux présentés en janvier 200560, constatant l’avancée du dossier, le CESR avait émis le souhait a minima d’une gestion concertée des deux équipements. D’après « Objectif Massif Central »- Le magazine éco du Massif – n° 3 – « Aéroports de Massif Central, la guerre pour les « low cost » », op. Cité 60 Cf. CESR du Limousin – « Le projet de construction et d’exploitation de l’aéroport de BRIVE-SOUILLAC au travers de la politique aéroportuaire régionale et des infrastructures de communication routières et ferroviaires » - avis sur saisine du Président de Région janvier 2005 – 29 p. 59 1.- Les spécificités du Limousin 39 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 2. L’EVOLUTION DU CONTEXTE ET SES EFFETS SUR LA REGION OU LA NECESSAIRE APPREHENSION DU FUTUR « Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ! » Sénèque le Jeune (né Lucius Annaeus Seneca). 2.1. UNE COMPETITION FORTE ENTRE LES TERRITOIRES 2.1.1. GENERALITES Les critères d’attractivité d’un territoire en matière économique constituent un élément déterminant dans l’élaboration des politiques de développement économique et social. Comme le rappelle Sandrine MANUSSET 61, face à l’évolution socio-économique marquée depuis le début des années 2000 et qui se traduit notamment par la mobilité grandissante des activités et des populations, la concurrence des territoires, la mondialisation, le développement de nouvelles attentes des entreprises et des ménages … les territoires cherchent « à renforcer leur capacité à attirer (mais aussi à retenir) les hommes, les femmes et les entreprises ». L’enjeu est à la fois économique et démographique pour les zones rurales et périurbaines qui sont amenées à répondre à une nouvelle relation ville-campagne et à l’apparition des néo-ruraux, nouvelle entité socioculturelle. Ainsi sont nées des politiques locales d’accueil soutenues au niveau national (loi SRU62) et européen (Leader+) en vue de renforcer la cohésion territoriale et sociale. Cependant, comme le souligne Jean-Luc RAYMOND63, la réponse n’est pas formatée selon un modèle unique, mais doit être appréhendée en fonction de la nature du territoire notamment dans un ensemble de variables interconnectées. Il convient donc de distinguer la notion d’attractivité, qui intègre les aspects économiques et sociaux, du concept de compétitivité qui n’approche que l’aspect économique. Dans son rapport sur « L’attractivité de l’Ile-de-France » à l’horizon 2025 », le CESR de la Région Ile-de-France approfondit les champs suivants : Cabinet Environnement & Société, intervention à Lorient le 8 avril 2008 portant sur « l’attractivité territoriale pour les entreprises et les ménages » lors de la rencontre organisée dans le cadre du projet « Femmes cadres et développement territorial » initié par Perfegal et financé par l’Union européenne. 62 Loi Solidarité et Renouvellement Urbain du 13 décembre 2001. 63 Cf. http://blog.jeanlucraymond.net/post/2006/12/17/criteres-dattractivite-dun-territoire-u... 61 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région 41 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 19. Tableau - Les critères d’attractivité des entreprises et de la population pour les entreprises : le potentiel de recherche ; le système de formation ; les potentiels économiques : le marché du travail ; la qualité de vie ; les réseaux ; le cadre réglementaire et fiscal ; le climat social ; l’efficacité des structures administratives et politiques. pour les habitants : l’urbanisme et l’habitat ; les réseaux de communication ; les potentiels culturels, sportifs et de loisirs ; les autres équipements collectifs ; la qualité et le coût de la vie ; le climat et l’environnement sociaux ; le marché du travail ; le potentiel économique ; le système de formation. Source : « L’attractivité de l’Ile-de-France » à l’horizon 2025 » - CESR de la Région Ile-de-France – mai 2004 Par ailleurs, le cabinet CUSHMAN & WAKEFIELD étudie tous les ans, depuis 1990, les critères d’attractivité économique des territoires urbains à l’échelle européenne à travers une enquête annuelle auprès de responsables d’entreprises européennes, chacun donnant son avis sur les 34 principales villes européennes en matière de "Business", et dont les résultats paraissent dans l’« European Cities Monitor …. ». Cette étude permet notamment de mesurer les facteurs de localisation des entreprises. Si ceux-ci varient fortement d'un secteur d'activité et d'une fonction à l'autre, certains apparaissent communs à la plupart des entreprises : la disponibilité d'une main d'œuvre qualifiée, l'accès facilité aux marchés (clients intermédiaires ou finaux), la qualité des télécommunications ou encore l'accessibilité internationale, le coût de la main d’œuvre, la pertinence des politiques publiques, l’immobilier d’entreprise, la qualité de vie pour les salariés, la qualité de l’environnement… Dans une étude de KPMG réalisée pour Oséo64, il ressort qu’« en complément du dynamisme économique d’une zone géographique, trois critères d’attractivité prédominent pour un projet de développement d’activité : le social, la fiscalité et les infrastructures (avec une insatisfaction en France sur les deux premiers paramètres) ». Les différentes études menées ces dernières années et plusieurs théories développées (telle celle de Richard FLORIDA65) montrent que, de plus en plus, les critères de qualité de la vie sociale sont devenus au moins aussi importants que les critères traditionnels, de type technologique par exemple, dans la mesure de l’attractivité d’un territoire. L’attractivité d’un territoire combine désormais l’ensemble des prestations qu’il offre, qu’elles soient matérielles (infrastructures, …) et immatérielles (environnement, formation, information, accès aux réseaux …) comme le souligne Sandrine MANUSSET 66. Aux critères objectifs que sont les indicateurs fiscaux, juridiques et sociaux, il convient d’ajouter des critères plus subjectifs que sont le relationnel et l’image véhiculée par le territoire. 64 KPMG - « Innovation plutôt que délocalisation : le choix des PME » - 2006 - 28 p. Richard FLORIDA est un professeur en urban studies nord-américain. Il s'est fait connaître en développant le concept de "classe créative", qui désigne une population urbaine, mobile, qualifiée et connectée. Il a développé sa théorie dans l’ouvrage « The Rise of the Creative Class » (2002). Cette classe se définit principalement par le Talent, la Technologie et la Tolérance. Il a voulu démontrer qu'il existe une corrélation entre la présence de la "classe créative" dans les grandes villes et un haut niveau de développement économique. La classe créative est attirée par les certains lieux de vie dont elle renforce encore l'attractivité. Ainsi se crée un cercle vertueux, le talent attirant le talent, mais aussi les entreprises, le capital et les services. (Extrait de fr.wikipedia). 65 66 Op. cité. 42 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 2.1.2. DES EXEMPLES DE REUSSITES DE MARKETING TERRITORIAL ET DES PROJETS EN COURS D’ELABORATION 2.1.2.1. Des ténors internationaux confirmés ou à venir Pour Simon ANHOLT, l'un des grands spécialistes internationaux de la politique de marketing des pays, villes et régions, la marque d'une ville repose sur les « 6 P » ou critères fondamentaux que sont : the Presence : la présence internationale c'est la place que joue la région métropolitaine dans l'économie mondiale ; the Place : les qualités et inconvénients de la qualité de la vie ; the Pulse : le dynamisme de la vie urbaine ; the Prerequisite : la qualité des équipements urbains ; the People : les habitants et notamment leur ouverture au monde ; the Potential : le potentiel de développement économique de la ville et les possibilités qu'elle offre. Ainsi, nombre d’initiatives actuelles en matière de marque territoriale s’appuie sur une ville dont la notoriété est plus grande que celle de sa région telles Only Lyon, Paris région, I’Amsterdam, New York, … L'édition 2008 de l'« European Cities Monitor »67 réalisée par CUSHMAN & WAKEFIELD, confirme un duo de tête sans surprise, à savoir Londres suivi de Paris Ile-de-France. A noter que la stratégie Only Lyon a porté des fruits, permettant à la ville de retrouver sa position de 1990, en termes de perception par les responsables d'entreprises européennes. Enfin, la ville de Marseille, exclue du classement 2008, figure en bonne place dans la liste des villes connues des entrepreneurs européens et pouvant donc entrer prochainement dans le classement. 2.1.2.2. Un déficit migratoire de l’Ile-France, opportunité pour d’autres régions Le mouvement de migration qui touche l'Ile-de-France68 représente un potentiel important de captation de ces populations mobiles pour les autres régions. Ainsi, le Conseil Général de l'Orne (Basse-Normandie) et son Comité d’expansion ont, depuis quatre ans, mis en place une plate-forme de communication visant à développer et installer l'image de l'Orne auprès d'une cible d'investisseurs et de porteurs de projets, principalement situés en Ile-de-France. Constatant l’évolution du profil socio-économique de l'Orne, une nouvelle communication mieux adaptée, vise les cadres quadragénaires, les salariés des entreprises qui se relocalisent dans l'Orne, les universitaires et les chefs d'entreprises. Un site Internet relaie le nouveau positionnement économique du département qui s’appuie sur quatre arguments, assez classiques, mis en avant : une position de carrefour, une qualité de vie exceptionnelle, une vie quotidienne préservée et une économie performante. En réalité, cet interface s’avère être un véritable portail assurant un véritable marketing relationnel sur Internet par l’établissement d’une relation entre le territoire et l'Internaute qui recherche un lieu lui permettant de s'épanouir dans ses vies personnelle, professionnelle et familiale et s’ouvre sur les départements alentours. 67 68 Op. cité Selon l'INSEE Ile-de-France, entre 1999 et 2004, en moyenne, 70 000 personnes par année, ont quitté la région Ile-de-France pour habiter dans d'autres régions françaises. 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région 43 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Le Conseil général de l'Aisne mène depuis plusieurs années une campagne de notoriété - l’Aisne it's open - avec, pour objectif, la séduction d’un public urbain potentiellement intéressé de quitter la région Ile-de-France pour vivre et travailler dans l'Aisne. 2.1.2.3. Des démarches partagées 2.1.2.3.1. La Bretagne, un socle vivant en cours d’élaboration La Bretagne travaille sur sa marque territoriale par une démarche pilotée par les 3 institutions régionales partageant un objectif d’attractivité (les habitants pour le Conseil régional, les touristes pour le Comité Régional du Tourisme et les entreprises pour l’Agence Economique de Bretagne). Un des enjeux de ce travail consiste à positionner une marque régionale et à gagner en notoriété grâce à une communication de plus en plus partagée. Cette notion est incluse dès la première étape de l’étude (réalisation d’un portrait identitaire de la région) qui mobilise un très grand nombre d’acteurs. 72 signes serviront à établir ce portrait qui servira de base à l’élaboration d’une « plateforme de marque », véritable socle vivant de la stratégie de marque de la Bretagne, mais aussi référent collectif pour la réalisation des projets marketing et de communication du territoire. L’étape suivante visera à la création d’un « code de marque ». 2.1.2.3.2. Thames Gateway, un projet interrégional Après Toronto, Amsterdam ou encore Lyon c'est au tour de l'Est de Londres de promouvoir collectivement Thames Gateway, vaste territoire de 60 kilomètres de long, qui s’étend de l'Est d'Inner London jusqu'à la mer et s'inscrit dans trois régions anglaises : Londres, le South East et East of England. Il s’agit d’un territoire prioritaire en matière de régénération urbaine qui rassemble 1,6 millions d'habitants. L’action de promotion est portée par une agence de développement économique, « Invest Thames Gateway », créée par les 3 agences régionales (SEEDA69, EEDA70 et LDA71) avec les soutiens politiques et financiers des acteurs locaux et gouvernements régionaux et s'appuie fortement sur les compétences et missions des 3 agences fondatrices. L'objectif principal de cette démarche est d'offrir un point de contact unique pour les investisseurs intéressés par Thames Gateway. La seconde mission de cette agence est de positionner Thames Gateway sur l'échiquier européen et mondial des destinations recherchées par les investisseurs internationaux. Le slogan de cette agence est d'ailleurs : "Thames Gateway. Gateway to London, gateway to Europe". Pour ce faire, le site Internet de cette nouvelle agence met en avant 12 lieux particuliers au sein de cette Thames Gateway, chacun d'entre eux étant positionné sur des thématiques précises et complémentaires. 2.1.2.3.3. La Franche-Comté : le concept d’ambassadeur Par l’action intitulée "Ambassadeurs de Franche-Comté", l'Agence Régionale de Développement (ARD) de Franche-Comté vise à mobiliser les Francs-Comtois résidant dans la région, ou expatriés, afin qu'ils deviennent des relais d'information pour promouvoir les atouts et la notoriété économique de la Franche-Comté. Ils seront également sollicités pour investir ou réinvestir dans South-East of England Development Agency East of England Development Agency 71 London Development Agency 69 70 44 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin la région. Particularité de cette initiative, les ambassadeurs peuvent être des personnalités mais aussi des anonymes. Un site Internet dédié sert de support principal à cette action innovante, tant pour créer le réseau des ambassadeurs que pour leur apporter les informations, outils et services nécessaires à leurs activités. Cette communauté virtuelle s’appuie sur différents outils et services personnalisés proposés aux ambassadeurs, mais aussi sur des actions d'animation comme des quiz concours. Des événements visent des rencontres réelles entre ambassadeurs (visites d'entreprises, découverte de la région, etc.). Dans une véritable "logique d'orientation client", l'ARD suit au plus près les résultats de cette initiative, notamment les retours des ambassadeurs afin d'affiner au mieux l'offre de services. 2.1.2.4. La fidélisation Au moment où la crise économique s'intensifie en Europe et dans notre pays, les actions de fidélisation (plaisir du client) de la politique de marketing mix peuvent jouer un rôle clé pour maintenir les emplois, anticiper les mutations et identifier des opportunités. Parmi les nombreuses initiatives mises en place dans les agences de développement, Orléans Val de Loire Développement (OLVD) présente dans sa dernière lettre économique (n°10) une forme d'action très courante et utile : la création de clubs. OVLD a ainsi créé, progressivement depuis 2002, 3 clubs d'entreprises afin "d'aller à la rencontre des entreprises locales et être à l'écoute de leurs problématiques et projets". On y trouve deux clubs sectoriels (centre de relation clients, logistique) et un club géographique (Parc Technologique Orléans Charbonnière). Ces clubs, lieux d'échanges informels sur des thématiques communes, sont animés chacun par une collaboratrice de l'agence et traitent tantôt de problématiques internes (desserte en commun du parc technologique) ou d'actions de communication (création d'une campagne d'affichage pour recruter du personnel féminin dans la logistique). 2.1.2.5. Internet, véhiculeur d’image et/ou outil interactif Think London, agence de développement du Grand Londres, a créé une chaîne éponyme et promeut le territoire londonien auprès des entreprises et investisseurs internationaux sur YouTube. Essentiellement des témoignages d’entreprises internationales implantées depuis peu à Londres (Tata, Amgen, Samsung, Nokia, China Netcom, …), les vidéos sont disponibles en anglais mais également en langue chinois pour plusieurs. Plusieurs films présentent les attraits du territoire et les prestations de l’agence de développement. D’autres agences sont présentes sur YouTube par la création d'une chaîne dédiée, comme : l'agence nationale de développement du Tennessee (USA) ; une agence régionale de développement de Virginie (USA) ; l'agence française Ouest Atlantique ; l'agence de Reims (RCD72) ; l'agence de l'Ontario (Canada). Les supports électroniques de type YouTube ou Dailymotion, méritent d’être connus et utilisés comme vecteurs du marketing terrritorial. 72 Reims Champagne Développement 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région 45 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 2.1.2.6. L’Euskadi : une démarche volontariste L’Euskadi73, province du Pays basque espagnol, qui présente certains points communs avec le Limousin est, à ce titre, exemplaire. C’est un des peuples les plus anciens de l’Union européenne, mais en même temps moderne. Le développement de l’identité du territoire en faveur de son ouverture, de sa reconnaissance, de sa progression, revêt un caractère d’autant plus important. L’Euskadi aujourd’hui est un modèle de croissance équilibré et compétitif (basé sur le partage pour un réel progrès éthique) qui a dépassé la convergence avec l’Union Européenne dans ses principales variables (revenu, chômage, croissance).Ce territoire a relevé les défis de l’innovation, moteur du développement durable et de l’égalité, moteur du développement social. La reconversion engagée dans les années 1980 s’est basée sur le développement de la compétitivité et la reconversion (avec un filet social) vers la compétitivité. Les pouvoirs politiques ont parié sur l’économie réelle et raisonné dans un environnement international et non pas en isolat. La stratégie suivie de « reconversion-innovation » s’est basée sur une politique de « qui veut peut », par : le pari accordé sur le tissu productif (leur « savoir faire ») ; le développement de clusters stratégiques dans les secteurs clés ; l’impulsion donnée aux infrastructures de communication ; l’éducation et la formation technique ; le pari sur la technologie et la qualité. Pour ce faire, les pouvoirs politiques de la Province se sont appuyés sur des poutres maîtresses, à savoir : mettre la politique fiscale au service du développement ; développer la recherche ; l’internationalisation, l’ouverture au monde (le global n’annihile pas le local, est pilote du local) ; les clusters : notion de conjoint encré dans le territoire ; le développement des infrastructures physiques et intelligentes ; la formation. Face à l’objectif du XXIe siècle qu’est le Développement Humain Durable74, c’est-à-dire le progrès éthique, de nouveaux défis impliquent l’élaboration de nouvelles stratégies, le gouvernement de l’Euskadi a développé les principes d’une bonne gouvernance75 suivants : le pilier de la croissance : 1ère grande transformation (à partir des années 1980) : l’efficience positive et les avantages de coûts – limites de cette stratégie : pas de garanties dans le futur ; 2e grande transformation : nouveau modèle de compétitivité entrepreneuriale + connectivité virtuelle et physique. Le pilier social : défense des droits et libertés ; cohésion et solidarité sociale ; Extrait de l’intervention de Juan José IBARRETXE, Président du Gouvernement basque espagnol « Les principaux axes de la politique économique et sociale développée par Euskadi », le 21 novembre 2008 à Saint-Malo. 74 Définition du développement durable : "Le développement durable est celui qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre ceux des générations futures" (1987 - MONTREAL - Commission mondiale sur l’environnement et le développement durable - Rapport BRUNDTLAND – « Notre avenir à tous »). Définition du développement humain : « L’élargissement des possibilités et des choix offerts aux individus » … « C’est un processus qui permet d’acheminer le genre humain vers un progrès constant » – (1990 – Programme des Nations Unies pour le Développement [PNUD]). Définition du développement humain durable : « C’est la satisfaction des besoins des personnes en termes économiques, sociaux, culturels et politiques, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins. » Juan José IBARRETXE, Op. Cité. 75 cf. le « Livre Blanc sur la gouvernance européenne » - juillet 2001 73 46 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin égalité et développement culturel ; administration au service des personnes. Le pilier de l’environnement durable : une stratégie intégrale ; le pari pris pour des énergies plus propres ; l’appui aux transports durables. Appuyés par une stratégie budgétaire : Face à la crise actuelle qui amène à dire « plus jamais d’autorégulation », car il s’agit d’une crise d’orgueil, le gouvernement de l’Euskadi propose les réponses suivantes : 1 l’anticipation : le gouvernement se met au service de l’économie productive ; 2 le leadership et la transparence des institutions basques : parler clair pour redonner confiance et sécurité aux entreprises et aux citoyens (réalisme) ; 3 des actions immédiates : face à la crise « tous ensemble » est la priorité des institutions basques ; un accord institutionnel de 12.9 milliards d’euros ; 4 des budgets anticycliques : davantage d’investissements et de dépenses sociales rendus possibles grâce à une gestion efficace des ressources publiques ; 5 ne pas augmenter la pression fiscale ; 6 l’impulsion de projets stratégiques (non à la résignation, à la tension intellectuelle ; continuer à prendre des initiatives ; 7 un appui financier : nouvelles lignes de financement des entreprises ; institutions basques des finances : nouveau fond de garantie ; 8 l’innovation comme objectif stratégique. 2.1.3. DES POTENTIELS EN LIMOUSIN A titre d’exemples : les routes Richard Cœur de Lion (circuit touristique de sites médiévaux qui relie Chassenon [Charente] à Lubersac [Corrèze], via la Dordogne, et la Haute-Vienne, territoire où est mort Richard Cœur de Lion lors du siège de Châlus), et Saint Jacques de Compostelle sont méconnues ; plusieurs communes bénéficient de la labellisation « Plus Beaux Villages de France » ; la Vallée de l’Homme, qui comprend notamment les sites de Lascaux et des Eyzies, ne s’arrête pas aux frontières de la Dordogne, mais se prolonge sur le territoire du pays de Brive notamment, où plusieurs grottes préhistoriques sont répertoriées… Malgré les politiques de certification et de labellisation (entreprises du patrimoine vivant, labellisations hôtelières, villages étapes …), le Limousin reste méconnu. Une des raisons ressort rapidement : si dans les réflexions, l’intérêt collectif prime ou du moins apparaît comme primordial, lors de la mise en œuvre d’actions, chacun semble vouloir tirer la chose à soi : ainsi, pour exemple, la promotion du porc « cul noir » (petite production) peut-elle être envisagée au niveau de son territoire d’origine, à savoir Saint-Yrieix-la-Perche ? Ne devrait-elle pas l’être comme un produit de Limousin, permettant ainsi d’assurer une meilleure lisibilité à l’extérieur ? les campagnes publicitaires menées par le CRT et les CDT ne paraissent pas non plus coordonnées : pourquoi organiser isolément sur la ville de Limoges notamment une campagne 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région 47 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin portant sur la Creuse comme « destination Week-end et loisirs en Limousin » comme cela se fait actuellement76 ? Autre exemple, la communication touristique menée en solo en 2005 et qui s’appuie sur un « Limousin, parfum d’enfance » va dans le sens d’une image de tradition figée qui refuse les évolutions récentes et la reconnaissance d’un tissu d’innovation. La démarche d’élaboration d’une stratégie partagée par les acteurs régionaux à travers le SRADDT revêt donc d’autant plus d’importance. Ce document n’étant pas prescriptif, sa phase de mise en œuvre et le contenu des contrats territoriaux (pays, agglomérations, PNR …) vont traduire la réalité de l’intérêt général porté par les acteurs locaux. 2.2. LES EFFETS DE LA CRISE 2.2.1. RAPPEL DU CONTEXTE Apparue durant l’été 2007 aux Etats-Unis, le premier signal de la crise financière mondiale a été lancé par la société « Bearn Stearns », établissement financier américain qui a été confronté à la forte baisse de valeur de ses fonds, en raison de son impossibilité de recouvrer des crédits immobiliers à haut risque consentis à des taux élevés auprès d’emprunteurs peu solvable. Cette situation est plus connue sous le nom de « crise des subprimes77 ». Cependant, c’est la faillite de la banque d’investissement « Lehman Brothers », le 14 septembre 2008 qui a marqué le tournant vers une crise plus profonde du système. Ainsi, la situation est passée, par phases successives, d’une crise limitée à quelques établissements bancaires, à une crise du système financier mondial (crise de liquidités, marquée par la faillite d’établissements financiers et le sauvetage massif d’institutions puissantes) à une crise de confiance généralisée entrainant l’intervention des pouvoirs publics, dont en premier lieu, le plan Paulson aux Etats-Unis. En effet, pour répondre à la crise, de nombreux pays ont élaboré des plans visant à répondre à des situations contrastées : les pays émergents devant maîtriser les prix alimentaires et par ailleurs forts demandeurs en énergies ; les USA à travers l’adoption du plan Paulson en octobre 2008, complété par le plan de relance de l’administration Obama; les pays de l’espace européen ont, quant à eux, élaboré leur propre stratégie, la France adoptant en octobre 2008 un plan national prévoyant des financements à hauteur de 10.5 milliards d'euros en faveur de banques françaises, complété par un plan de relance de l’économie, d’un montant de 26 milliards d’euros axé sur l’investissement, et comportant notamment la mise en place accélérée de 1 000 chantiers78. Aujourd’hui, la France reprend son récent travail prospectif et stratégique intitulé « France 2025 »79 en vue de nous projeter dans un futur proche, celui de la sortie de crise en 2010-201280, par une approche dépassant l’aspect purement économique en introduisant Cf. campagne du Comité Départemental du Tourisme de la Creuse. Cf. définition dans le glossaire 78 Voir le Comité Interministériel d’Aménagement et de Compétitivité du Territoire du 2 février 2009. 79 Exercice de prospective lancé en avril 2008 par Eric BESSON, Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la prospective de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique. Ce travail visait à produire un diagnostic stratégique pour les quinze ans à venir, qui décrive les différentes évolutions possibles pour la France, et définisse les moyens d’embrasser les opportunités les meilleures et d’éviter les scénarios les plus sombres. 80 Cf. travaux en cours du Centre d'Analyse Stratégique dont le rendu définitif est prévu à l’horizon de septembre 2009 et le site www.sortiesdecrise.fr. 76 77 48 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin notamment une approche sociologique par l’évolution des valeurs des Français depuis le début de la crise. Malgré ces différentes mesures des pouvoirs publics, depuis la fin de l’année 2008, l’entrée en période de récession est annoncée au regard de discours ou statistiques parfois divergentes. Dans ses dernières « Perspectives économiques mondiales »81, le Fonds Monétaire International (FMI) constate que l’ensemble de la planète est affecté et prévoit à nouveau une détérioration de la récession pour 2009, estimant que le produit intérieur brut de la planète se contractera de 1.3% cette année, une première depuis plus d'un demi-siècle, et celui des pays développés de 3.8%. Figure 20. Carte – Scénario noir du FMI pour 2009 et 2010 Tandis que les marchés financiers croient en une sortie proche de l'économie, à la faveur de publications d'entreprises et de statistiques macro-économiques moins pires qu'attendu, le FMI conserve une ligne dure. Cette révision à la baisse des perspectives économiques pour 2009 est d'ailleurs la troisième de l'année, après celles de janvier et mars. Les échanges internationaux en prendront ainsi un coup, le FMI estimant qu'ils reculeront de 11% cette année, avant de se stabiliser (+0.6%) en 2010. Faut-il considérer que cette révision à la baisse des perspectives de croissance mondiale témoigne d'une aggravation de la crise ? Pierre-Yves DUGUA, correspondant du Figaro à Washington, analyse la situation : « parmi les pays industrialisés, c'est le Japon qui devrait souffrir le plus en 2009, avec une contraction de son Produit Intérieur Brut de 6.2%, suivi de la Russie (6%), et encore de la Grande-Bretagne (4.1%). La Chine et l'Inde connaîtront une croissance positive mais nettement inférieure à celle qu'elles ont connue jusqu'à maintenant, le premier devant se contenter d'une hausse de son PIB de 6.5% et le second de 4.5%. En zone euro, pas de miracle : le recul atteindra 4.2% cette année et en France, 3% », le ralentissement en France devant toutefois être moins marqué qu'en Allemagne. Bien évidemment, ces mauvais chiffres ne seront pas sans conséquences pour l'emploi, selon le FMI : en Allemagne, le chômage pourrait atteindre les 9% fin 2009, aux Etats-Unis 8.9% et 7.4% en Grande-Bretagne. Le FMI envisage toujours une reprise « lente en 2010 », mais celle-ci ne suffira pas à faire baisser dans l'immédiat le taux de chômage, qui devrait connaître des sommets l'année prochaine (10.8% en Allemagne, 10.31% aux Etats-Unis et 9.2% en Grande-Bretagne). 81 Avril 2009 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région 49 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin « En 2010, le FMI plaide désormais pour une croissance de 1.9%, l'économie du Canada et du Mexique pouvant connaître un rebond, tandis que celle américaine devrait rester anémique, voire nulle ». 2.2.2. LES EFFETS EN LIMOUSIN A l’issue de la démarche engagée ces derniers mois par l’assemblée régionale consultative, force est de constater qu’ « aujourd’hui, de fait, il est difficile de mesurer réellement l’ampleur de la crise, en particulier en termes de durée. Les experts économiques et financiers sont partagés sur les conséquences de cette crise. Certains craignent que l’économie mondiale rentre dans une période de profonde récession avec des risques de déflation. D’autres estiment, au contraire, que les effets ne sont que momentanés et qu’il y a même des indicateurs économiques et financiers qui peuvent laisser croire au retour de l’inflation. L’activité économique du Limousin, notamment industrielle82, a connu un fort ralentissement à partir du 4e trimestre 2008 qui semble atteindre, selon la Banque de France, un palier en février 2009. Elle concerne principalement les secteurs des biens d’équipement et des biens intermédiaires ou encore des travaux publics. Parallèlement, il a été constaté une hausse importante du chômage de plus de 8% entre les 3e et 4e trimestres 2008 qui touche dorénavant l’ensemble des secteurs d’activité. En corollaire, la consommation des ménages est en repli avec une baisse, notamment, de l’immatriculation de voitures neuves au 4e trimestre 2008. On constate, également, un léger fléchissement de l’évolution des crédits bancaires au niveau des entreprises, qui confirment la diminution des investissements de l’ordre de 13% sur l’année 2008. Derrière cette réalité économique et sociale, qui frappe l’ensemble de l’économie mondiale, dont le Limousin, nous avons constaté au cours de notre étude que nous étions en train d’assister à une transformation du monde de l’entreprise avec son impact sur l’emploi et l’organisation du travail. En effet, on observe aujourd’hui, deux principales tendances au sein des entreprises : l’internationalisation de la production avec la mise en compétition des sites (et donc des territoires) pour les investissements, souvent accompagnés de pressions du management pour réduire les coûts du travail et accroître la flexibilité de l’emploi, le recentrage sur les métiers de base ; une externalisation d’activités ; la réduction du nombre de salariés et des objectifs explicites de la gouvernance actionnariale. Autant d’évolutions qui risquent de provoquer, en définitive, une précarisation des emplois peu qualifiés ainsi qu’une fragmentation des filières industrielles. Dans ce contexte général de crise et d’évolution du monde du travail, le Conseil Economique et Social Régional du Limousin s’est interrogé pour savoir quel avenir y a-t-il pour l’économie régionale, ses entreprises, ses salariés et son territoire ? Pour lui, la réponse passe obligatoirement par le soutien à l’emploi et à l’économie régionale. En ce sens, et en complément des mesures déjà prises au niveau national et régional pour le territoire Limousin, le Conseil Economique et Social Régional du Limousin établit son argumentation autour des six propositions suivantes : le maintien et le développement de l’économie régionale à partir de quatre secteurs d’activités : la filière forêt-bois ; la santé ; l’automobile et les services publics ; la constitution de réseaux régionaux d'épargne et d'investissement ; la mise en place de propositions financières incitatives et adaptées aux entreprises limousines ; 82 Activité largement dépendante en Limousin des capitaux étrangers. 50 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin la conception et l'expérimentation d'indicateurs conjoncturels régionalisés ; renforcer l’accès à la formation tout au long de la vie afin notamment d’anticiper les évolutions techniques et économiques ; ouvrir franchement le débat sur l’opportunité de la relance par la consommation en portant une attention particulière à la situation des personnes les plus démunies. Mais la sortie de cette crise ne passera pas que par ces mesures de court et moyen terme. Il faudra que la Région continue, à proposer des orientations stratégiques, en particulier pour l’accueil d’entreprises innovantes. En ce sens, la réflexion que conduit actuellement le Conseil Régional sur le projet de Schéma Régional de la Recherche et de l’Innovation permettra peut-être d’apporter des réponses pour le développement durable du territoire Limousin, de ses entreprises et la prospérité de ses habitants ». 2.3. DES DEFIS A TRANSFORMER EN OPPORTUNITES 2.3.1. LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX Si dès la fin des années 1970, la réflexion sur les problèmes environnementaux est devenue une préoccupation des Etats et non plus l’exclusivité des milieux écologistes, ce n’est que dans les années 1990 que la réalité du réchauffement climatique et de la responsabilité humaine dans ces dérèglements ont engendré la naissance d’une politique internationale. Après le temps de la prise de conscience, l’adoption de la Convention-cadre sur le changement climatique à Rio en 1992, puis du Protocole de Kyoto en 1997, ont marqué le début d’une nouvelle phase qui est celle d'une politique concertée entre les Etats. Cette politique ne va pas sans heurts car elle remet en cause les choix de développement du Nord et du Sud et pose en particulier la question cruciale de l'énergie. 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région 51 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 21. Carte - Les risques liés au réchauffement climatique Source : GIEC – « Climate change » - 2001 Si aujourd’hui la responsabilité de l’homme dans cette évolution brutale irréversible mais tempérable n’est plus remise en question, à l’heure de la préparation de l’après Kyoto et de l’engagement de nouveaux travaux du GIEC83 portant sur l’aspect humain des conséquences de ces bouleversements, il est déjà reconnu que la période actuelle de crise est globale – financière, économique, environnementale, le volet social étant imminent – remettant en cause le mode de développement expansif du XXe siècle. Au-delà de l’impérieuse nécessité d’adopter par tous un nouveau comportement s’inscrivant dans une démarche de développement durable respectueux de la planète et des générations futures, cette problématique est également un enjeu macroéconomique (développement de nouveaux modes de production et de consommation, évolution des autoroutes marchandes, …) et microéconomique. A l’heure de la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement I, de la préparation du Grenelle II et de prochains sommets internationaux, la Région Limousin, à travers son SRADDT84, a fait du réchauffement climatique un enjeu fondamental de son développement se basant sur : la réduction de la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles et la maîtrise de la demande en énergie par l’adaptation des bâtiments et des modes de transports ; la préparation du territoire aux changements climatiques par l’évolution des comportements des populations et l’anticipation des conséquences sur les milieux naturels et la gestion de la ressource en eau ; la transformation de ce défi en levier pour le développement économique par le développement d’éco-activités, de pratiques agricoles et forestières durables. 83 84 Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire 52 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 2.3.2. L’EMERGENCE D’ECO-VALEURS Parallèlement à la diffusion de la notion de développement durable, la société s’en approprie les fondements à travers l’émergence d’éco-valeurs : éco-conception, éco-design85, éco-construction, éco-production, éco-consommation, éco-tourisme … qualifiés encore de durables ou de responsables et désignant la volonté d’inscrire les démarches dans les principes de développement durable incluant l’impact des comportements ou produits en pensant à leur cycle de vie. Constatant que la prise en compte économique et sociale des effets de notre activité sur l’environnement peut conduire à des gains importants à tous les niveaux de l’entreprise et ce, sans attendre le renforcement des contraintes légales, les concepts de « Verte attitude » et d’« Economie positive » sont apparus. L’Économie positive, c’est une autre approche de l’économie, une approche respectueuse des valeurs humaines et sociétales, une économie en harmonie avec l’environnement global. En effet, faire de l’Economie positive, c’est harmoniser ses actes économiques quotidiens à ses valeurs humaines : sociales, environnementales et culturelles), tant au niveau de la vie privée que professionnelle et on touche tous les segments : l’argent la mobilité ; l’alimentation et productions sous signes de qualité (label rouge, IGP, CCP86, certification bio) ; l’habitat : bâtiment, décoration, ameublement, énergies renouvelables, eau, appareils et produits ménagers, bureautique, jardin, mode de vie en société ; les vêtements et la cosmétique ; les loisirs et le tourisme ; les modes de consommation : réutilisation, recyclage, éco-consommation, réseaux d’échanges … L’Économie positive part avant tout d’une démarche individuelle volontaire, basée sur une prise de conscience des effets en cascade de nos actes. Elle rejoint des concepts et de secteurs existants tels que le développement durable, l’économie sociale, le commerce équitable, le financement éthique, la gouvernance d’entreprise, les technologies "propres", etc. Ainsi, malgré la conjoncture actuelle, de nouvelles tendances de consommation, structurelles et conjoncturelles, apparaissent. « … Les cahots économiques incitent les ménages à radicaliser leurs choix. On observe de plus en plus de mouvements de consommation erratiques et très contrastés qui laissent les spécialistes perplexes… Un Français sur deux a déjà changé sa manière de consommer ou va le faire en réaction à la crise. Des mouvements encore amplifiés par de profondes évolutions socioculturelles… Quand le bénéfice proposé par un produit est mal perçu, le facteur prix revient au galop. Les marques de distributeurs et le hard-discount en profitent, le low-cost prospère et la « débrouille » s’organise… Le e-commerce a le vent en poupe… La notion de qualité évolue. Hier associée au goût, au terroir, elle est aujourd’hui liée au développement durable, à la santé. D’un souci local, on passe à un enjeu de société… » 87. En Limousin, plusieurs démarches engagées attestent de l’intérêt de la prise de conscience de cette philosophie de vie, que ce soit dans les politiques des collectivités locales à travers les démarches de type Agenda 21 notamment, le deuxième « D » du SRADDT, ou encore le quatrième choix du SRDE portant sur « un mode de développement économique qui contribue au progrès social et à la valorisation environnementale ». Aujourd'hui à la mode comme le développement durable, l'éco-design est une démarche contemporaine cherchant à revenir aux sources de la création de produit, à savoir la fonction définissant la forme, simplicité et efficacité, dénonçant les abus de la société de consommation et tentant de redonner du sens à la production industrielle. L'un des penseurs de l'éco-design est Victor PAPANEK (1927-1999) qui a consacré sa vie à la promotion d'un design utile et responsable. S'intéressant à l'anthropologie, il travailla pendant plusieurs années avec les Navajos et des Inuits. Ses travaux l’ont mené à la conclusion qu’une conception simplement technique détruit le contact avec ce qui est nécessaire aux personnes 86 Certificat de Conformité du Produit 87 Cf. « Les Enjeux » – Les Echos – n° 235 - Janvier 2009 – « Ce qui marche malgré la crise » - coordonné par Claude VINCENT. 85 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région 53 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Le Pôle d’innovation de l’artisanat initié en Limousin va également en ce sens. Démarche originale et innovante au carrefour de la santé, de la réglementation et des métiers, il s’agit d’un véritable outil de veille technologique, de diffusion de l’information, d’assistance aux entreprises, et porte sur deux axes : l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite et/ou âgées et la caractérisation des matériaux isolants naturels. 2.3.3. LES RUPTURES TECHNOLOGIQUES Le progrès de l'humanité s'est appuyé depuis jadis sur plusieurs ruptures technologiques, que ce soit, par exemple, le passage de l'âge de la pierre à l'âge du métal, de la force musculaire à la force motrice ou encore l'invention de l'imprimerie qui a permis de diffuser les connaissances efficacement et à moindre coût. Face au défi actuel de préservation de notre planète, on ne peut sans aucun doute sous-estimer le rôle des réglementations, des normes et des démarches qualité qui agissent sur les pratiques sociales acceptables et la manière d’agir dans la nature, tout comme on peut penser que la montée en puissance des éco-pratiques et éco-valeurs participe à changer les visions des innovations légitimes. Ainsi, dans son bilan de l’année 2006, Oséo révélait que la part des aides à l’innovation accordées au secteur de l’environnement atteignait 5% des aides totales soit 11.5 millions d’euros. Le nombre de projets soutenus progressait de 11% avec 185 entreprises aidées. Marc DUFAU, en charge de l’environnement à la direction de l’innovation, expliquait que les domaines de l’eau, des effluents liquides, des déchets solides captaient la moitié de ces aides et expliquait que, pour lui, l’innovation en matière d’environnement devait porter d’abord sur des stratégies de rupture technologique. 2.3.3.1. Energies Même si la solution durable aux problèmes actuels posés par les énergies fossiles (impacts environnementaux et rupture des matières premières) et l’augmentation à venir de la demande en énergie malgré les mesures envisageables, se trouverait dans le développement de technologies basées sur l’hydrogène, énergie renouvelable non primaire, ce secteur est encore en phase de recherche (pile à combustible, fusion de l’hydrogène [à travers le programme ITER notamment]). Dès à présent, des énergies renouvelables primaires sont développées, qu’elles soient : à faible effet de serre : les biocarburants, le bois-énergie, le biogaz ; ou sans effet de serre : l’énergie éolienne, l’hydroélectricité, le solaire photovoltaïque, le solaire thermique, la géothermie.88 Dans ses travaux de 2006, le CESR du Limousin a souligné l’importance du développement du bouquet des énergies renouvelables dans une utilisation adéquate et de la maîtrise de la demande en énergie89 dans un environnement, notamment technologique, en pleine évolution. Ainsi, pour exemple, dans sa « Next Five in Five » des cinq technologies qui devraient changer radicalement notre vie dans les cinq années à venir et trouver leurs premières applications en 2009, IBM cite l'énergie solaire qui devrait devenir abordable. En effet, les matériaux et les procédés de fabrication évoluent. Ainsi, la création de « cellules minces », une nouvelle catégorie de cellules qui pourront être 100 fois plus minces que les cellules fabriquées à partir de silicium. Cf. CESR du Limousin – « La valorisation des énergies renouvelables en Limousin » - Tomes I & II – octobre 2006 – et rapports de suivi 89 Cf. CESR du Limousin – « La valorisation des énergies renouvelables en Limousin » - Op. cité 88 54 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Ces nouvelles cellules imprimables et embarquables dans divers types de structures (peintures, revêtements flexibles, …) devraient de plus permette l’extension de l’énergie solaire dans notre environnement quotidien. Lors de ses travaux de 2006, le CESR du Limousin a constaté combien la région était à la pointe de ces différentes technologies, que ce soit par la production de panneaux solaires photovoltaïques ou l’expérimentation de la pile à combustible (Gaz de France), pour ne citer que ces exemples. La recherche et développement est, dans ce secteur, un enjeu de taille. 2.3.3.2. Transports Lors de ses travaux portant sur la valorisation des énergies renouvelables en Limousin90, le CESR avait souligné le fait que le secteur des transports est toujours la première source d’émission de GES malgré une relative stabilisation des émissions routières. Ainsi, les émissions de GES 2004 par rapport à 1990 ont progressé de +22.7% pour le transport avec pour le transport routier : 57% des émissions émanant des voitures particulières ; 17% des véhicules utilitaires ; 26% des poids lourds. Au niveau national, le budget 2009 de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF), qui finance les investissements de l’Etat dans le domaine des infrastructures de transport terrestres, maritimes et fluviales, marque à la fois la mise en œuvre du volet « transports » 2009 du Grenelle Environnement et l’accélération des investissements décidée dans le cadre du plan de relance de l’économie française. Avec plus de 2.8 Mds€ en crédits de paiement (soit une hausse de 34% par rapport à 2008), l’Etat engage par ailleurs plus de 4.2 Mds€ de nouveaux projets (+28% par rapport à 2008). Par ailleurs, ce budget traduit la priorité donnée aux modes de transport alternatifs à la route, qui représenteront cette année 69% des nouveaux engagements, soit plus de 2.9 Mds€. La récente décision du Chef de l’Etat d’engager de grands travaux portant sur l’extension de la région parisienne en direction du Havre avec l’extension des axes fluviaux y afférant, va dans le sens du développement d’un fret durable. Concernant les déplacements routiers, malgré les travaux menés sur la pile à combustible, les constructeurs reconnaissent avoir pris du retard en matière de véhicules énergétiquement « propres ». Plusieurs d’entre-eux voient l’avenir immédiat dans le développement des véhicules hybrides, conditionné par la mise en œuvre d’une toile de services et de politiques adaptées. La production de moteurs électriques de plus en plus performants est une priorité immédiate que les constructeurs européens notamment reconnaissent, au risque de voir le marché conquis par les industriels des pays asiatiques émergents. Lors de plusieurs de ses travaux récents, le CESR a rappelé l’existence de gares « bois » en région et l’importance à accorder au fret. Par ailleurs, plusieurs collectivités se sont déjà engagées dans des politiques en faveur de véhicules à pollution moindre. 2.3.3.3. Numérique Jusqu’à récemment, les réseaux de TIC étaient distincts, qu’il s’agisse de la téléphonie, de la télévision, du numérique … et seul le téléphone portable permettait une interconnexion sous certaines conditions. Depuis ces dernières années, les frontières entre ces différents réseaux sont 90 Op. Cité 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région 55 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin devenues de plus en plus ténues, ouvrant la voie au caractère multidimensionnel des outils en évolution permanente. Dans leurs travaux intitulés « Technologies et prospective territoriale »91, Philippe DURANCE, Daniel KAPLAN, Alain PUISSOCHET et Stéphane VINCENT, soulignent la prise de conscience immédiate de l’enjeu des TIC sur le développement des territoires par les acteurs publics locaux qui doivent faire face à un support mouvant, en perpétuelle évolution. Si aujourd’hui, la portée de l’évolution des TIC est difficilement envisageable, force est de reconnaître que les évolutions, tant des technologies que des modes de déploiement et des pratiques des réseaux auront un impact considérable sur les politiques publiques territoriales92 : la qualité des infrastructures de communication risque d’impacter l’attractivité et la compétitivité d’un territoire, renforçant ainsi la responsabilité des acteurs publics en la matière ; face à l’évolution des modalités de déploiement et d’exploitation de ces réseaux, du paysage des prestataires et de la législation portant sur ce domaine, l’ « aménagement du cyberespace » devient un véritable métier ; la multiplication des lieux et moyens de connexion s’accélère face à la « demande de mobilité et de portabilité » ; les nouveaux usages ou services favorisés par les réseaux virtuels vont modifier le rapport au territoire, tant sous l’aspect de la distance que de la mobilité des biens et des personnes : ils impacteront la carte de la santé publique, des services à domiciles, de la sécurité … ; l’ouverture offerte sur le monde modifiera le vécu du territoire ; l’omniprésence et la continuité de la couverture d’un territoire risque de devenir à terme un sujet politique central (sécurité face au respect de la vie privée et des libertés individuelles, impact des antennes, …) que les acteurs publics devront appréhender tout en les intégrant dans les réflexions portant sur l’avenir des territoires. Ainsi, si le choix fait par les acteurs publics du Limousin dans l’investissement des infrastructures de TIC à travers DORSAL (qui, rappelons-le, a été cité à titre exemplaire aux niveaux national et européen) fait face aujourd’hui à certains obstacles (absence de collaborations inter opérateurs, zones blanches persistantes…), face aux évolutions à venir, cette situation apparaît comme seulement une étape et non un frein définitif remettant en question l’option prise initialement par les pouvoirs publics régionaux. L’enjeu du développement des TIC laisse entrevoir de nouveaux équilibres territoriaux, notamment sur les territoires ruraux, difficilement appréhendables aujourd’hui, mais qu’il convient de préparer. Cf. Philippe DURANCE, Daniel KAPLAN, Alain PUISSOCHET et Stéphane VINCENT - « Technologies et prospective territoriale » FYP Editions – Collection La Fabrique des Possibles – Limoges – novembre 2008 – 79 p. 92 Cf. annexe p. 121-122 91 56 2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 3. RECOMMANDATIONS EN VUE DE LA PREPARATION DE L’AVENIR « L’avenir ne se prévoit pas, il se prépare » Maurice BLONDEL (philosophe). 3.1. LA NECESSAIRE STRUCTURATION DU MARKETING TERRITORIAL Le mouvement de mondialisation économique a notamment pour conséquence l’offre d’opportunités de plus en plus larges aux entreprises pour la localisation de leurs activités. Dans ce contexte, les territoires entrent en compétition et développent des méthodes de prospection et de promotion qui présentent des points communs importants avec le marketing d'entreprise, mais également des spécificités fortes liées à la nature de l’offre territoriale complexe et du client à la recherche d'un lieu de localisation optimal. Le marketing territorial est un outil à la frontière de la communication et du développement économique, classable en plusieurs catégories : le marketing territorial économique (d’implantation et/ou de fidélisation) ; le marketing territorial identitaire ; le marketing territorial évènementiel ; le marketing des destinations touristiques. 3.1.1. LIMOUSIN ET MARKETING TERRITORIAL Dans le paragraphe 2.1.3 du présent document, le CESR a fait part de la première impression d’absence de concertation entre acteurs dans les différentes campagnes de communication en faveur d’éléments du Limousin. Ensuite, il a consulté les sites web des acteurs de niveau régional susceptibles de porter une véritable stratégie de communication régionale. Il en ressort les points suivants : concernant Limousin Expansion (www.limousin-expansion.fr) : la page d’accueil porte l’actualité en évènements économiques et les filières d’excellence régionales (pôles compétitivité, living lab …). Outre la présentation des missions de l’Agence Régionale Développement Economique, une présentation des éléments clés de portrait de région proposée en lien avec les sites d’acteurs locaux notamment en matière de tourisme. « www.tourismelimousin.com », portail du tourisme en région, base son image sur la notion de territoire de parfum d’enfance et de destination naturelle. Un rappel des missions du Comité Régional du Tourisme, une brève présentation du territoire, complètent un éventail d’offres d’activités de plein air et culturelles, un panel d’hébergement et de restauration. Il s’agit bien d’un 3.- Recommandations sur de de est 57 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin portail permettant des recherches multicritères mais souffrant de réel évènement ou site porteur permettant au non initié d’identifier le Limousin. La Maison du Limousin à Paris (www.maisondulimousin.com), hormis son « espace affaires » paraît davantage comme un point de chute ou lieu repère pour tout Limousin montant dans la capitale. Sans remettre en question la qualité des supports électroniques mis en œuvre par ces organismes régionaux, le CESR constate l’absence de référent permettant à toute personne extérieure d’identifier le Limousin. Il manque une réelle stratégie globale de marketing territorial93. 3.1.2. LA REGION, BONNE ECHELLE TERRITORIALE Concernant l’intelligence territoriale, condition incontournable à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie de marketing territorial94, plusieurs établissements et organismes publics du Limousin ont mis en place ces dernières années des bases de données à caractère spatial. Au regard du contexte européen relatif à l’information spatiale (Directive européenne INSPIRE95), le niveau régional (national ou européen) apparaît comme l’échelle pertinente dans le processus d’acquisition des données référentielles et de mutualisation des échanges. Le CESR approuve la démarche de mutualisation entreprise en ce sens par les acteurs régionaux, en Limousin comme dans la majorité des régions françaises. Comme évoqué précédemment, les actions de communication menées par les acteurs de la région ne s’inscrivent pas dans un projet d’ensemble. La structuration d’un marketing territorial est indispensable et paraît comme le socle des différentes initiatives à mener en matière d’attractivité du territoire et des territoires limousins. Dans ce domaine également, l’échelle territoriale régionale apparaît comme le niveau adéquat. Ce travail, qui est de la compétence d’une Agence Régionale de Développement Economique et donc de « Limousin Expansion », devrait permettre à terme d’attirer des entreprises. Cf. annexe p. 123 Cf. annexes p. 123 95 La Directive européenne INSPIRE (infrastructure d'information spatiale de l'Union européenne), approuvée par le Conseil des ministres de l'Union européenne et par le Parlement européen puis publiée au Journal Officiel des Communautés Européennes (JOCE) le 25 avril 2007, est entrée en vigueur le 15 mai 2007. Elle vise à la mise en commun et à l’amélioration de la qualité des différentes données géographiques des Etats membres couvrant une gamme très large de données spatiales, depuis les renseignements cartographiques de base tels que les dénominations géographiques et les unités administratives jusqu'aux informations environnementales concernant par exemple les sources de pollution, la qualité de l'environnement ou la localisation des sites protégés. La mutualisation de ces différentes données a pour but de mieux concevoir et mettre en œuvre les politiques communautaires dans les domaines de l'environnement, des transports, de l'énergie et de l'agriculture. Cette première étape de la publication se poursuit maintenant par deux autres : • la transposition dans les droits nationaux du texte de l'Union européenne (initialement prévue d’ici mai 2009, mais devant intervenir dans les prochains mois) ; • la définition au niveau européen de règles de mises en œuvre, qui seront ensuite directement applicables dans tous les pays de l'Union européenne. La directive s'articule en trois parties complémentaires : les obligations créées, les données concernées, les acteurs impliqués. 93 94 58 3.- Recommandations Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 3.2. CONSOLIDER L’EXISTANT, PROMOUVOIR LES SECTEURS PORTEURS, STIMULER LE DYNAMISME ENTREPREUNARIAL 3.2.1. MAINTENIR ET DEVELOPPER L’EXISTANT Le Limousin développe certains secteurs d’excellence comme la céramique, le design numérique, la domotique, les micro-ondes, la photonique et les réseaux sécurisés … à travers des pôles d’envergure nationale ou régionale. Il importe que la région continue de veiller sur les secteurs qui ont fait son image internationale (porcelaine traditionnelle, émail, tapisserie …) en favorisant leur intégration dans les marchés et réseaux professionnels divers existants, dans le cadre de stratégies d’ensemble. De plus, ces activités économiques véhiculent une notion d’excellence des productions régionales orientées vers le luxe. Dans le cadre de la préparation d’une politique de marketing territorial, il importera de travailler sur ces prismes et de les situer dans le contexte concurrentiel afin de bâtir une stratégie adaptée et porteuse d’avenir. Par ailleurs, le Limousin bénéficie d’un tissu d’agriculteurs, d’artisanat et plus globalement de PME PMI, TPE TPI dense et qui assure le maillage du territoire et l’attractivité des différents territoires. Les témoignages et contributions apportées par les consulaires (CRA, CRMA, CCI …) attestent de la bonne vivacité de ces activités à travers les bons résultats de la transmission reprise d’entreprises. Par contre, il importe d’accompagner l’évolution de ces entreprises à travers une veille sur l’évolution de leurs marchés. Pour exemple, dans certaines parties de la région, le développement des résidences secondaires a ouvert un marché de l’entretien des propriétés aux artisans locaux. Encore faut-il qu’ils soient préparés à s’en saisir et accompagnés dans les mutations de leurs métiers. 3.2.2. PROMOUVOIR LES SECTEURS PORTEURS POUR FAIRE DU LIMOUSIN UNE TERRE D’EXPERIMENTATION EN MATIERE D’ECONOMIE VERTE ET DE « SILVER ECONOMY » 3.2.2.1. Des potentiels en « green economy » à développer Le Limousin est une région rurale à l’environnement préservé, considérée souvent comme figée dans un temps passé : aujourd’hui, face aux défis sociaux et environnementaux, des cartes à jouer. 3.- Recommandations 59 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 3.2.2.1.1. L’économie verte ou « green economy », une révolution culturelle en route « YES WE CAN be the Next New Green Economy » (Oui nous pouvons être la prochaine nouvelle économie verte) Barack OBAMA. L’économie verte ou green economy96, née aux Etats-Unis à la fin des années 1960 et basée sur la production et la commercialisation de produits bio et éthiques ainsi que des services militants conciliant affaires et survie de la planète, s’annonce comme le défi économique de ce XXIe siècle. Ainsi, l’environnement et l’éthique, au lieu de contraintes, deviennent des atouts à la création de nouvelles productions et services rentables et pérennes ; l’avenir est basé sur l’équilibre entre la rentabilité économique, le respect de l’environnement et le développement de l’humain, c’est-àdire les trois piliers du développement durable. Ce modèle, loin de celui des années 1980 (le prêt à tout pour réussir), est fondé sur une réussite globale, reposant sur le juste équilibre entre rentabilité et responsabilité, entre éthique et affaires, entre vie professionnelle et personnelle. Face à l’urgence écologique, au dérapage du modèle économique néolibéral développé ces dernières décennies et qui s’enfonce dans la crise actuelle, de nouveaux pans d’une économie postindustrielle et alternative restent à créer, replaçant l’homme au cœur des préoccupations économiques. Cette mutation culturelle est en marche partout dans le monde, à des degrés d’avancement différents : les pays d’Europe du Nord s’y sont investis depuis plusieurs années, l’administration Obama (2009) a pris plusieurs initiatives fortes en ce sens faisant parler d’Etat écologique97, et le mouvement gagne la France, comme en atteste notamment le Grenelle de l’environnement98 qui devient un des principaux instruments de la relance, et touche divers domaines : les énergies renouvelables, les modes de déplacement doux, l’éco-construction, la micro-finance99, le recyclage des déchets, l’agriculture biologique, le commerce équitable… Dans ce dernier domaine par exemple, le chiffre d’affaires du secteur est passé en 2007 de 20 à 200 millions d’euros en France, avec plus de 20 nouvelles sociétés et 1 000 nouveaux produits créés au cours des cinq dernières années. 3.2.2.1.2. Des potentiels en Limousin 3.2.2.1.2.1. Eau Le contexte de l’évolution environnementale et notamment du réchauffement climatique, la poursuite de l’urbanisation de la France laissent, entrevoir le renforcement de la pression sur la ressource dans les prochaines années. Le Limousin, considéré comme le château d’eau de la France, dispose de potentiels naturels dans le domaine de l’eau mais ceux-ci ne sont pas inépuisables. Il importe que le Limousin ait une politique en faveur de l’eau de façon à conserver ses atouts en quantité et qualité. Il doit capter la valeur ajoutée et ne pas rester simple fournisseur de matière première pour l’aval. Certes, Montpellier a déjà saisi l’opportunité par le montage d’un projet de pôle de compétitivité sur l’eau. Cela doit d’autant plus motiver le Limousin à bâtir sa stratégie en la matière dans le souci de concilier « au mieux le développement socio-économique, dans un contexte de marché et de concurrence entre territoires nationaux, européens et mondiaux, et le respect des objectifs environnementaux (Directive Cadre sur l’Eau, Grenelle de l’environnement) et sanitaires100 ». En effet, cette philosophie devra conduire les réflexions visant à l’exploitation de la ressource (énergies renouvelables101, …) dans le principe d’une « solidarité amont/aval ». L’Office Cf. glossaire et article de Tristan LECOMTE : « Les pionniers de la « green economy » » - 14 décembre 2007 – www.liberation.fr Cf. le dossier des « Echos » du 25 mars 2009 sur « La nouvelle équation de la croissance verte », p. 11 à 17 98 Cf. glossaire 99 Cf. glossaire 100 Cf. CESR du Limousin – « Contribution sur les projets de SDAGE Loire-Bretagne et Adour-Garonne » - mai 2009 – 11 p. 101 Cf. CESR du Limousin – « La valorisation des énergies renouvelables en Limousin » - tomes 1 & 2 et suivis– Opt. Cité. 96 97 60 3.- Recommandations Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin International de l’Eau, basé à Limoges, a été pionnier en matière de documentation et de formation aux métiers de l’eau. 3.2.2.1.2.2. Bois L’utilisation du potentiel en bois ne peut qu’être vivement encouragée par le plan national relatif à la relance de la filière bois annoncé par le Président de la République Française du 19 mai 2009 à Urmatt (Bas-Rhin). Les entreprises de la filière veulent relever les défis qui leur sont proposés : le Grenelle de l’environnement et le modèle de développement durable dans la construction ; les orientations définies par les Assises de la Forêt ; la révision du protocole de Kyoto et les recherches liées à l’effet de serre (stockage du carbone, etc.) ; les évolutions réglementaires et normatives au niveau européen ; le développement d’un marché d’avenir, le bois comme éco-matériau et comme isolant dans la construction. Pour ce faire, et accompagnées et soutenues par les chambres de commerce et d’industrie et les interprofessions, les entreprises de filières bois ont déposé un projet de pôle de compétitivité à l’échelle du grand massif central. Ce projet s’articule autour de 4 axes clairs et traduits en projets concrets : 1 - Gérer et renouveler la ressource de façon adaptée pour répondre aux besoins Programme d’amélioration génétique du douglas ; Gestion durable et renouvellement des peuplements de chêne dans un contexte de changement climatique ; Etude comparative des scénarios de mise en œuvre des crédits carbone dans le secteur forestier. 2 - Adapter l’outil industriel aux caractéristiques des entreprises Accompagnement des exploitants forestiers dans la mécanisation ; Adaptation des process de séchage aux essences locales ; Adaptation des machines au classement mécanique. 3 - Adapter la ressource et les matériaux aux marchés Caractérisation des produits issus de la transformation du douglas et du chêne ; Développement, en aval, de scieries de produits à valeur ajoutée ; Qualification environnementale des produits de construction Amélioration des comportements des structures : thermique, état de surface, etc. 4 - Mettre les entreprises en réseau Utilisation du levier des ressources humaines ; Structuration de l’exploitation forestière par le développement de l’esprit réseau. Ce pôle de compétitivité est le fer de lance d’une nouvelle politique industrielle qui s’appuie sur les entreprises, de nombreux laboratoire et centre de transfert de technologie et des centres de formation. Il s’inscrit dans un environnement favorable, la filière bois ayant été inscrite comme axe prioritaire du Comité de Massif central et étant au cœur des préoccupations du Conseil Régional du Limousin. Le CESR appuie cette démarche qui répond aux problématiques qu’il avait soulevées lors de ses travaux sur la thématique du bois102 et qui s’inscrit pleinement dans les enjeux actuels et à venir sur les trois piliers du Développement durable (économique, environnemental et humain, le 4e pilier étant la gouvernance, également prise en compte dans ce projet). Il l’approuve d’autant plus qu’elle permet d’appréhender le sujet dans sa globalité en le redimensionnant, permettant par làmême de donner enfin à ce massif forestier la lisibilité qu’il mérite. Cf. CESR du Limousin, de Poitou-Charentes et d’Aquitaine – « La tempête : constats et propositions pour l’avenir de la forêt » décembre 2000 – 44 p. 102 3.- Recommandations 61 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 3.2.2.1.2.3. Agro alimentaire Au regard de sa vocation agricole, il importe que le Limousin valorise au maximum ses productions, dans une logique de développement durable, en trouvant de nouveaux débouchés commerciaux alimentaires (à travers notamment la valorisation en région des productions carnées) mais également non-alimentaires par l’utilisation dans des secteurs d’activité variés des nombreux produits issus de la transformation successive de produits agricoles. Parmi ces domaines d’application, l’agroalimentaire avec les compléments alimentaires, mais également la chimie fine avec la production de molécules nouvelles à destination de la pharmacie ou de la cosmétique, la plasturgie avec le développement de matériaux composites. Concernant les énergies renouvelables103, outre la polémique dont les biocarburants font l’objet, le Limousin ne dispose pas a priori de potentiels permettant de développer une réelle filière mais uniquement des productions à usage d’autoconsommation pour l’agriculture. Par contre, les avancées technologiques en matière de méthanisation devraient ouvrir des potentiels plus larges. L’intégration du Limousin dans des pôles de compétitivité liés aux productions agricoles doit permettre aux productions régionales de devenir de réels facteurs de création de valeur ajoutée en région. Le CESR approuve également les réflexions menées par Limousin Expansion sur la valorisation de la génomique bovine, ovine et équine à la demande de la Région Limousin et qui pourrait aboutir à la création d’un génopôle animal. Cet enjeu s’inscrit notamment dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC), en processus continu de révision depuis 1992, qui a fait l’objet d’une nouvelle réforme le 20 novembre 2008 qui va dans la direction engagée depuis le début des années 1990 par : une diminution progressive du soutien direct par les prix ; une compensation des pertes induites de revenu par des aides directes de plus en plus déconnectées des productions (processus dit de découplage des aides directes du premier pilier) ; l’octroi de ces aides directes du premier pilier conditionné au respect de directives et de règlements, ainsi qu’au maintien des terres dans de bonnes conditions agricoles et environnementales (processus dit de la conditionnalité) ; la montée en puissance parallèle des aides environnementales (notamment sous la forme de Mesures Agri Environnementales ou MAE) et territoriales (principalement sous la forme d’Indemnités de Compensation des Handicaps Naturels ou ICHN). Ces aides du deuxième pilier sont financées par un transfert de ressources en provenance du premier pilier selon le processus dit de la modulation (logique de vases communicants). Ces décisions prises le 20 novembre 2008 résultent d’un compromis politique qui laisse aux Etats membres des marges de manœuvre importantes en termes de mise en œuvre nationale (boîte à outils). Pour la France, les premières décisions, annoncées par le Ministre en charge de l’agriculture le 23 février 2009 lors de sa déclaration lors de l’ouverture du Salon international de l’agriculture, ciblent quatre objectifs : instaurer un nouveau mode de soutien pour l’élevage à l’herbe (dotation annuelle de 970 M€, y compris la contrepartie nationale) ; consolider l’économie et l’emploi sur l’ensemble du territoire sous la forme d’un soutien à des productions fragiles (265 M€, y compris la contrepartie nationale) ; instaurer des outils de couverture des risques climatiques et sanitaires (140 M€, hors budget du ministère en charge de l’agriculture et contributions des professionnels) ; accompagner un mode de développement durable de l’agriculture via un soutien augmenté à des systèmes de production plus respectueux de l’environnement (129 M€, y compris la contrepartie nationale). Ces objectifs sont alimentés par des redéploiements budgétaires via des prélèvements au titre de l’article 63, de l’article 68 et de la modulation obligatoire (transfert du soutien financier de la production au soutien financier à la ruralité), volontaire portée de 5% à 10%. 103 62 Cf. CESR du Limousin – « La valorisation des énergies renouvelables en Limousin » - tomes 1 & 2 – Opt. Cité. 3.- Recommandations Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Le CESR va se saisir de cette thématique à travers sa section « affaires européennes ». 3.2.2.2. Des forces en « silver economy »104 : les opportunités de la longévité « Avec la « silver economy », l’Europe peut s’ouvrir à un marché lucratif, en pleine croissance, et créer la tendance au niveau mondial. » Ursula VON DER LEYEN, Ministre fédérale allemande de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse (avril 2007) 3.2.2.2.1. L’allongement de la durée de vie de la population : un enjeu géopolitique Dans son ouvrage intitulé « Les territoires face au vieillissement en France et en Europe », GérardFrançois DUMONT105 explique combien les changements démographiques concernant les personnes âgées sont prévisibles car les générations concernées sont déjà nées (les 60 ans ou plus de 2030 sont nés avant 1970), et que seuls des changements structurels peuvent remettre en cause la fiabilité des projections de « gérontocroissance ». Le livre intéresse la géopolitique à toutes les échelles, aussi bien internationale qu’interne, avec un chapitre qui traite des effets électoraux du vieillissement. Cet ouvrage montre également combien certaines régions d’Europe sont menacées de dépeuplement (baisse de la population) et de dépopulation (accroissement naturel négatif), qui vont avoir des conséquences considérables pour les territoires concernés. Par ailleurs, une étude de l’Institut allemand d’études économiques (DIW) montrait ainsi que la génération des plus de 60 ans disposait en Allemagne d’un pouvoir d’achat de 316 milliards d’euros – avec lequel elle réalise près d’un tiers de l’ensemble de la consommation privée. Pour de simples raisons démographiques, cette part atteindra 386 milliards d’euros d’ici à 2050, représentant donc plus de 41% des dépenses totales. L’évolution de l’économie allemande peut préfigurer celle de la France, même si des différences notables existent, notamment en termes de natalité. 3.2.2.2.2. Faire du Limousin un territoire d’expérimentation en Silver Economy Le Limousin, qui possède déjà la population la plus âgée de France, comptera à l’horizon 2030, 40% de 60 ans et plus. Le vieillissement sera un enjeu capital et la Région peut transformer ce qui apparaît comme un handicap en un atout. C’est tout le sens de l’adhésion au réseau SEN@ER106 qui fait du Limousin la première région française à appartenir à ce groupement de provinces européennes qui promeuvent en réseau le développement de la Silver Economy dans les domaines du bien vieillir, du tourisme, de la nutrition et des services. Il s’agit ainsi de profiter des opportunités économiques générées par la population âgée. La configuration démographique du Limousin fait apparaître un potentiel de développement économique important, qu’il s’agisse de services à la personne, d’économie résidentielle, d’adaptation du domicile, de services culturels, de loisirs ou de la santé. Le CESR a souligné, à l’occasion de son rapport sur « Les enjeux socio-économiques de la maladie d’Alzheimer et Economie du vieillissement Par ailleurs natif de La Souterraine (23) 106 Silver Economy Network of European Regions. 104 105 3.- Recommandations 63 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin troubles apparentés en Limousin », le potentiel économique lié à cette pathologie et plus largement au vieillissement de la population107. C’est pourquoi, dans le cadre des ses travaux, le CESR appuie les différentes initiatives en cours ou à venir en faveur : du développement des créneaux économiques liés à l’adaptation de l’habitat et des lieux de vie aux contraintes liées au vieillissement ; de l’appréhension du besoin de main-d’œuvre dans les secteurs médical et médico-social ; de la nécessaire mise en place de formations initiales et continues des intervenants ; de l’appui à la recherche technologique : médical, domotique, gérontechnologies, création d’un cluster « handicap et vieillissement ». Relâcher l’effort sur l’accueil des seniors toucherait directement et durablement l’économie régionale, le poursuivre et l’accentuer serait au contraire un gage pour l’avenir. 3.2.3. STIMULER LE DYNAMISME ENTREPRENEURIAL 3.2.3.1. L’entrepreneuriat, un concept complexe L’« Entrepreneuriat » est un terme portant à confusion car il englobe de nombreuses notions108. On peut cependant dire que ce concept se réfère à l’action de constitution d’une nouvelle organisation, souvent une entreprise, Selon Howard STEVENSON (1989), l'entrepreneuriat désigne " le processus qui amène des personnes à envisager la propriété d'une entreprise comme une option ou une solution viable, à arriver avec des projets d'entreprises, à apprendre à devenir des entrepreneurs et à lancer et à développer une entreprise ". Pour SCHUMPETER (1950), un entrepreneur est une personne qui veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en une innovation réussie. Pour K. KNIGHT (1967) et Peter DRUCKER (1970) l’entrepreneuriat consiste à prendre des risques. L’entrepreneur est donc une personne qui est prête à mettre en jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée, à mettre son temps et son capital dans une entreprise risquée. Une autre définition de l’entrepreneuriat décrit le processus de découverte, d’évaluation et d’exploitation d’occasions. Pour VERSTRAETE et FAYOLLE (2005), quatre paradigmes complémentaires permettent d’appréhender le domaine de recherche en entrepreneuriat : la création d'une organisation (non réduite à la seule création d'entreprise, les expressions "émergence organisationnelle" ou "impulsion d'une organisation étant plus appropriées), la détection-construction- exploitation d'une occasion d'affaires, la création de valeur, l'innovation (ce point n’étant pas systématiques, certaines formes d’entrepreneuriat ne revêtant pas un caractère d’innovation). L’entrepreneuriat se caractérise par : la présence d’un leader, l’entrepreneur, qui est la force motrice à l’origine de l’organisation ; une vision de l’avenir à l’esprit de l’entrepreneur et qui vise à l’amélioration de l’état présent ; le développement d’une vision ainsi que d’une stratégie afin de la mettre en pratique ; la mise en œuvre de cet objectif qui peut procurer le sentiment de vivre pleinement ou la satisfaction de rendre service à la société. Par exemple dans le domaine de la domotique, le Pôle d’Excellence Rural « Domotique et Santé » doit générer dans les trois ans : un marché supplémentaire pour les entreprises estimé à 5.8 millions d’euros ; la création et ou l’implantation de 15 entreprises ; la création de 50 emplois directs. 108 Cf. glossaire 107 64 3.- Recommandations Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Si l’image classique de l'entrepreneur est celle de l’engagement d’un leader dans des activités lucratives, depuis quelques décennies une nouvelle catégorie d'entrepreneurs a vu le jour et tend à se développer avec la charte sociétale. Ces derniers mettent en action des initiatives qui répondent à des besoins qui tombent à mi chemin entre le domaine couvert par le secteur privé et le secteur public. 3.2.3.2. Déjà des dispositifs en faveur de l’entrepreneuriat en Limousin La dynamique entrepreneuriale, certes relativement forte en Limousin109, doit être développée. Dans le cadre de sa stratégie de développement économique traduite dans le SRDE 20052009110, la Région Limousin fait notamment le choix d’une économie diversifiée et compétitive s’appuyant entre autres sur un plan en faveur de la création, de la transmission et de la reprise d’entreprises reposant sur quatre axes : 1 la sensibilisation, avec en priorité : - le renforcement de la Maison de l’Entrepreneuriat du Campus Limousin, département de l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de l’Université de Limoges habilitées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche, dont les missions s’articulent autour de quatre axes : sensibilisation, formation, accompagnement et promotion de la recherche en entrepreneuriat ; - et la consolidation de concours de création d’entreprises qui ont pour but de révéler de futurs responsables capables de créer des activités dans l’environnement des PME-PMI du Limousin. : « campus entrepreneur » (création virtuelle d’un projet d’entreprise innovante et test de sa faisabilité en réalisant un plan d’affaires) et « challenge destination entreprise » (jeu de simulation de création d’entreprise animé et coordonné par la Fédération Régionale des Challenges), Rencontres de la Création et Reprise d’Entreprises organisée par Réseau Entreprendre Limousin. 2 des services aux créateurs par des appuis à la découverte de la création d’entreprise, de l’élaboration d’un projet, des outils d’appui au lancement, au développement à travers un contrat de croissance et de services complémentaires (coaching renforcé, couveuse, incubateur [AILE111], clubs d’entreprises …) 3 la prospection des créateurs dans le cadre d’un partenariat Région-Chambres Consulaires ; 4 l’appui à la transmission-reprise d’entreprises par des mesures de conseil, de financement, en faveur des ressources humaines et de la mise en relation cédants-repreneurs (renforcement des dispositifs ARTER, TRANSCOMMERCE, TREIMAC …). Le Limousin se situe au 3e rang des régions françaises (derrière l’Ile-de-France et Midi-Pyrénées) en termes de nombre de Jeunes Entreprises Innovantes rapporté au PIB (Source : « Diagnostic du cadre de référence sur la recherche, le transfert de technologie et l’innovation du Limousin »). 110 Cf. Région Limousin – “Schéma Régional de Développement Economique 2005-2009” – Région Limousin – Limoges – 38 p. 111 Association de l’Incubateur Limousin d'Entreprises Depuis le 1er juillet 2008, l'incubateur a intégré l'AVRUL (Agence de Valorisation pour la Recherche Universitaire du Limousin). 109 3.- Recommandations 65 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 3.2.3.3. La nécessité d’un grand projet structurant L’accompagnement et la dynamisation de l’esprit d’entreprenariat en Limousin ne peuvent prendre toute leur envergure sans la mise en œuvre d’un grand projet structurant qui permettrait de moderniser l’économie, notamment les services. Si cette action devrait être conçue dans la démarche de marketing territorial, il est possible dès à présent de proposer que ce projet se fasse autour de la grande vitesse ferrée (voir ci-dessous) dont il convient dès à présent de préparer les opportunités à saisir en matière d’aménagement, d’image et d’attractivité du et des territoires. 3.3. DEVELOPPER LES INFRASTRUCTURES POUR IRRIGUER LES TERRITOIRES ET INSCRIRE LE LIMOUSIN DANS L’ESPACE EUROPEEN Malgré le rattrapage de ces dernières années, le Limousin pâtit toujours d’une image de territoire enclavé. Il dispose pourtant de potentiels importants. En matière routière, il conviendra de renforcer la position géographique centrale en développant des axes de dimension européenne. Pour ce faire, il importe de compléter le dispositif routier existant en direction de l’est, de l’ouest et du sud-ouest. La bonne complémentarité entre les deux aéroports implantés en région et également ceux du territoire Massif Central est indispensable. En effet, au regard de l’évolution du trafic aérien, et de la pression exercée sur les aéroports internationaux (Paris), la conservation des hubs suppose des taux de remplissage de plus en plus importants. Dans le domaine du ferroviaire, les retards cumulés dans l’intégration du Limousin dans le réseau à grande vitesse le pénalisent. Pourtant, l’ouverture régionale ne peut se concevoir sans la mise en service de lignes ferroviaires rapides, complémentaires de la route. Le Limousin a fait de l’amélioration de la desserte ferroviaire l’une de ses toutes premières priorités. Le soutien à des projets tels ALTRO112 ou encore l’accélération du projet de LGV Limoges-Poitiers113 auquel les collectivités locales apportent leur contribution financière dans les études, comme c’est le cas dans d’autres régions à l’exemple du projet LGV Bretagne-Pays de la Loire, ne peut qu’être encouragé. Ce projet revêt un enjeu important pour la région notamment car la ligne constituerait un véritable projet d'aménagement du territoire, qui mettrait Limoges à 2 heures de Paris, Brive à 3 heures de Paris et Poitiers à moins de 45 minutes de Limoges. Il s’inscrira dans le schéma de la LGV Sud Europe Atlantique qui reliera Bordeaux à Paris via Poitiers, mettant ainsi la grande vitesse aux portes du Centre-Ouest. 112 113 66 Association Logistique Transport Ouest A ce jour, la réalisation du projet est prévue au plus tôt à l’horizon 2016. 3.- Recommandations Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 22. Carte – Transline, un projet à trois branches Source : « Transport 2020 » n° 18 – www.altro.org Figure 23. Carte – Transline, relations européennes en 5h environ au départ de Limoges Source : www.altro.org 3.- Recommandations 67 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 24. Carte – Le projet LGV Poitiers-Limoges au sein du réseau Source : Réseau Ferré de France – « Le journal de la LGV Poitiers-Limoges » – n° 1 – février 2009 3.4. STRUCTURER ET SOUTENIR LA RECHERCHE ET L’INNOVATION ET EN FAIRE UN LEVIER DE CROISSANCE POUR LES PME-PMI REGIONALES Dans son rapport sur la recherche scientifique et technologique114, le CESR a démontré combien il était de plus en plus essentiel pour la compétitivité territoriale de bien identifier les fonctions de recherche et d'Innovation technologique comme facteurs d'attractivité et de développement. La Recherche et l'Innovation, quels que soient leurs champs scientifiques, doivent être en permanence connectées au tissu régional de PME, PMI et TPE. Le lien d’une "Recherche de proximité" et d’une "Recherche d'excellence", nécessaires et forcément complémentaires pour le développement et l'attractivité du Limousin, est le fondement des centres de ressources technologiques et autres centres régionaux d'innovation et de transfert de technologie. Par la suite, dans ses travaux sur la pollinisation de l’innovation économique par la création artistique115, le CESR avait émis le souhait de la création d’un Schéma Régional en faveur de l’Innovation. Le diagnostic visant à l’élaboration du cadre de référence sur la recherche, le transfert de technologie et l’innovation a démontré entre autres116 : Cf. CESR du Limousin – « La recherche scientifique et technologique, un enjeu pour la région Limousin » - octobre 2003 Cf. CESR du Limousin – « Limousin, terre de création et d’innovation – de la création artistique vers l’innovation technologique » octobre 2008 – Op. Cité 116 Cf. Rapports de la Région Limousin présenté en séance plénière du 20 mars 2009 114 115 68 3.- Recommandations Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin la forte couverture des thèmes à forts enjeux de connaissance, ceux à fort enjeux de « savoirfaire » l’étant moins ; une forte couverture du soutien régional pour les secteurs portés par les pôles de compétitivité que sont la céramique technique et l’électronique, tandis que d’autres filières, pourvoyeuses d’emplois (bois, mécanique, IAA117, services), pourtant fortes demandeuses d’innovation, le sont moins. ; 50% des chercheurs en région n’intègrent pas les laboratoires XLim et SPCTS118 et sont souvent émiettés. Ce sont autant de potentiels non exploités par le spectre général des PME PMI de la région ; l’activité de recherche partenariale qui est portée par les laboratoires reconnus et majoritairement alimentée par les contrats publics satisfait la demande d’entreprises essentiellement extérieures à la région ; Aussi, il est envisagé de renforcer la valorisation et le transfert de technologie sur les céramiques technologiques l’électronique et de bâtir une stratégie sur les quatre autres domaines cités cidessus notamment au regard de cinq grands enjeux de société : environnement, vieillissement, santé, gestion des risques, compétitivité des territoires, ainsi résumable : Figure 25. Tableau - Projet de trame de la stratégie du Limousin en faveur de la recherche, du transfert de technologie et de l’innovation Environnement Santé Vieillissement Gestion des risques Les économies d’énergies Recherche sur les nouvelles thérapies Autonomie et vieillissement Sécurité des biens et des personnes Gestion et valorisation des déchets Ingénierie médicale : imagerie et instrumentation Nouveaux marchés Réseaux, Internet et communications Gestion et valorisation des espaces naturels Nouveaux produits, nouveaux matériaux Sécurité des territoires Les énergies nouvelles Les nouveaux matériaux : plus propres et/ou de substitution Bien-être Sécurité alimentaire (génomique) Compétitivité des territoires Développer l’attractivité du territoire Limousin Organiser de manière efficiente le système régional d’innovation Promouvoir les savoir-faire régionaux à l’international Source : Rapport de la Région Limousin présenté en séance plénière du 20 mars 2009 et portant sur l’élaboration du cadre de référence sur la recherche, le transfert de technologie et l’innovation (rapport intermédiaire). Le CESR souhaite que ce cadre puisse permettre d’attirer et de valoriser des compétences, non seulement de chercheurs émiettés sur le territoire, mais également de filières confidentielles à l’exemple des feuillardiers (filière du châtaignier, dans le cadre de la filière bois), de l’émail … Le CESR insiste sur la nécessité de l’élaboration de collaborations avec des territoires et des structures extérieures à la région, à l’exemple des initiatives menées par les émailleurs119. Industrie Agro Alimentaire Science des Procédés Céramiques et de Traitements de Surface 119 Les rencontres internationales de l’émail à Morez, lancées en 1993 et organisées par le GIRAEFE (Groupement International de Réflexion et d’Action pour l’Email et la Formation d’Emailleurs), sont l’occasion offerte à trois villes, Morez, Limoges et Genève, de se 117 118 3.- Recommandations 69 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 3.5. LA FISCALITE : UN OUTIL DE DEVELOPPEMENT ET D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE Le CESR est conscient que la fiscalité est un outil incontournable en faveur du maintien certes mais surtout de l’accueil de nouvelles entreprises sur un territoire. Encore faut-il que d’un outil de collecte financière, les pouvoirs publics locaux en fassent un levier d’attraction, de développement et d’aménagement du territoire au service d’une stratégie élaborée. La suppression de la taxe professionnelle à l’horizon 2010 et les réformes en cours (réforme des collectivités locales, RGPP120) sont l’occasion pour les collectivités locales de repenser les moyens d’une responsabilité et d’une efficacité optimales. Il s’agit d’une problématique importante dont le CESR envisage de se saisir depuis longtemps. rencontrer, mais aussi et surtout aux artistes et aux industriels de l’émail de faire connaître les besoins actuels de la profession, c'est-àdire : comment maintenir et faire évoluer un savoir-faire pour appliquer et décorer l’émail par le travail à la main et/ou par la sérigraphie ; et de quelles manières la production industrielle peut-elle être un support à la création de décors personnalisés. La volonté des organisateurs de ces rencontres de mettre en évidence la complémentarité nécessaire des uns et des autres confirme à l’émaillerie l’originalité d’une production qui devrait pouvoir apporter à tous de nouvelles possibilités de développement tout en conservant ses caractères propres. En effet, de par ses précieuses qualités (résistance, lavage, permanence), l’émail offre de nombreuses possibilités, en tant que matériau et qu’élément décoratif, dans des domaines comme le design, la production industrielle et l’architecture. Le GIRAEFE porte également un Symposium International d’Email sur métaux, afin de susciter des échanges internationaux de grande qualité à Morez. Ce symposium vise au rapprochement entre les artistes et industriels émailleurs de toutes nationalités, à la valorisation des savoir- faire et techniques d’émaillage des métaux, et enfin à faciliter l’implication des participants du symposium aux Rencontres Internationales de l’Email à Morez. Les organisateurs entendent élargir le réseau international des participants et donner une résonance culturelle et économique plus forte, tant au niveau des professionnels que du grand public. Pour mémoire, historiquement, la ville de Morez regroupe 3 savoir-faire en lien avec le travail des métaux : la lunetterie, l’horlogerie, l’émail. L’implantation de l’activité émail dans le canton de Morez remonte au milieu du XVIIIe siècle. Après qu’un émailleur en cadrans suisses, sollicité par les horlogers de la ville, s’y installe, les artisans locaux, familiarisés au travail des métaux, diversifient cette nouvelle activité. En 1935, près de 400 personnes travaillent l’émail à Morez. Aujourd’hui, ce territoire porte le Pôle d’Excellence Rurale (PER) « Emaillerie du Jura, Excellence et Innovation industrielle », labellisé en décembre 2006, complément de l’activité de lunetterie de luxe. 120 Révision Générale des Politiques Publiques 70 3.- Recommandations Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin CONCLUSION Le Limousin est un territoire qui présente de nombreux atouts face aux nouveaux défis socioéconomiques dans un monde ouvert et globalisé. Pour le maintien et l'accueil des populations salariées, le Limousin propose un environnement dont la qualité est attestée par l'Indicateur de Santé Sociale121 qui place la région largement en tête des régions françaises pour la santé sociale. Il convient de conserver cet environnement et d'en développer certains aspects : temps de transport, sécurité, coût de la vie .... En plus, « le Limousin a su, depuis plusieurs siècles, s'ouvrir à des savoir-faire extérieurs, les capter, les assimiler, et les développer sur des marchés internationaux »... Il a aussi montré qu’il a « la capacité de s'adapter aux revers de l'histoire et d'initier ou d'introduire des évolutions techniques qui ont assuré sa renommée »122. Pour le maintien et l'accueil des entreprises dans les prochaines années une véritable stratégie de marketing territorial doit être mise en place. Dès à présent, des opportunités apparaissent. Les deux pôles de compétitivité existants, ELOPSYS et CERAMIQUE, sont susceptibles de permettre le développement d'activités de très haute technologie. Dans ce domaine, le Limousin possède une spécificité liée à la qualité de ses laboratoires de recherche ce qui lui confère une image de modernité et de haute qualité. Le CESR encourage la Région à défendre fortement la position de "tête de réseaux" de ces laboratoires. Compte tenu des aptitudes de son milieu, le Limousin doit aussi encourager le développement de nouvelles filières dont celles du bois et de l'agroalimentaire. Ces filières auraient également l’avantage d’impliquer de nouveaux enseignants-chercheurs dans la dynamique territoriale ; La qualité du cadre de vie et de l'environnement est un socle idéal pour favoriser le développement d'une "économie verte" inscrite pleinement dans la projection de « la nouvelle ruralité européenne » ; Enfin, le Limousin, par sa structure démographique, possède un terrain idéal pour bâtir une économie liée à l'allongement de la durée de vie. » Aux Limousins de développer et de promouvoir les atouts et l’image de leur territoire. » cf. annexe p. 127 cf. CESR du Limousin – « Limousin, terre de création et d’innovation : de la création artistique vers l’innovation technologique » octobre 2007 – p. 41 121 122 Conclusion 71 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin LISTE DES ABREVIATIONS A Autoroute AB Agriculture Biologique ADIMAC Association pour le Développement Industriel et économique du Massif Central AFITF Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France AFPA Association pour la Formation Professionnelle des Adultes ALTRO Association Logistique Transport Ouest AOC Appellation d’Origine Contrôlée AOP Associations Ouvrières de Production ARD Agence Régionale de Développement ARTER ARtisanat Transmission Et Reprise BEPA Brevet d’Aptitude Professionnelle Agricole BPREA Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole BTS Brevet de Technicien Supérieur CAPA Certificat d’Aptitude Professionnelle en Agriculture CAE Coopérative d’Activité et d’Emploi CCI Chambre de Commerce et d’Industrie CCP Certificat de Conformité du Produit CDEIF Club des Développeurs Economiques d'Ile-de-France CDT Comité Départemental de Tourisme CESR Conseil Economique et Social Régional CHR Conseil International d’Etudes Francophones CIFA Contrat Installation Formation Artisanale CMA Chambre des Métiers et de l’Artisanat CNAM Conservatoire National des Arts et Métiers CNISAM Centre National d’Innovation Santé, Autonomie et Métiers COGEMA Compagnie GEnérale des Matières Nucléaires CRA Chambre Régionale d’Agriculture CRCI Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie CRMA Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat CRT Comité Régional de Tourisme CUMA Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole DATAR Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale DIACT Délégation Interministérielle à l'Aménagement et à la Compétitivité du Territoire Liste des abréviations 73 L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin DORSAL Développement de l'Offre Régionale de Services et de l'Aménagement des télécommunications en Limousin DRIRE Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement EAR Enquête Annuelle de Recensement EEDA East of England Development Agency EMOFF Enjeux, Menaces, Opportunités, Forces, Faiblesse ENSCI Ecole Nationale Supérieure de Céramique Industrielle ENSIL Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Limoges FMI Fonds Monétaire International GIE Groupement d’Intérêt Economique GIEC Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat GIRAEFE Groupe International de Réflexion et d’Action pour l’Email et la Formation d’Emailleurs HCF Hors Cadre Familial IAA Industrie Agro Alimentaire ICHN Indemnité de Compensation des Handicaps Naturels ICS Industrie, Construction, Commerces et Services IGP Indication Géographique Protégée IMF Institut de Micro-Finance INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques ISMIB Institut Supérieur de Management de l’Industrie du Bois ISS Indicateur de Santé Sociale JOCE Journal Officiel des Communautés Européennes KPMG Klynveld Peat Main Goerdeler LDA London Development Agency MAE Mesures Agri Environnementales NTIC Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication M€ Million d’euros Md€ Milliard d’euros OCDE Organisation de Coopération et de Développements Economiques OGM Organisme Génétiquement Modifié OIEau Office International de l’Eau ONG Organisation Non Gouvernementale OVLD Orléans Val de Loire Développement PAC Politique Agricole Commune PDG Président Directeur Général PIB Produit Intérieur Brut PME Petite et Moyenne Entreprise 74 Bibliographie Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin PMI Petite et Moyenne Industrie PNR Parc Naturel Régional PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement R&D Recherche & Développement RCD Reims Champagne Développement RGPP Révision Générale des Politiques Publiques RHOM Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces RN Route Nationale S²E² Sciences et Systèmes de l’Energie Electrique SCOP Sociétés Coopératives Ouvrières de Production SEEDA South East of England Development Agency SGAR Secrétaire Général aux Affaires Régionales SIG Système d’Information Géographique SEN@ER Silver Economy Network of European Regions SIT Système d’Information Territoriale SOPCZ Société des Ouvriers Plombiers Couvreurs Zingueurs SPCTS Science des Procédés Céramiques et de Traitements de Surface SRADDT Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire SRDE Schéma Régional de Développement Economique SRI Schéma Régional de l’Innovation SRU Solidarité et Renouvellement Urbain SSM Société de Secours Mutuels SWOT Strengths/forces ; Threats/menaces TP Travaux Publics TIC Technologies de l’Information et de la Communication TPE Très Petite Entreprise USA United States of America Liste des abréviations Weakness/faiblesses ; Opportunities/opportunités; 75 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin GLOSSAIRE D Développement durable Le développement durable est « Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. » (Définition proposée par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le Rapport BRUNDTLAND intitulé « Notre Avenir à Tous » en 1987). Le développement durable ou développement soutenable (anglicisme tiré de Sustainable development) est donc une nouvelle conception de l’intérêt public. Il prône un mode de développement appliqué à la croissance et reconsidéré à l'échelle mondiale afin de le prendre en compte dans sa globalité, tant par les aspects écologiques que culturels généraux de la planète. Figure 26. Schéma du développement durable : à la confluence de trois préoccupations, dites « les trois piliers du développement durable » Source : VIGNERON - Wikimedia Commons Développement territorial « Le développement territorial est une organisation à construire par de l’information en reliant les acteurs publics et privés, engagés dans une dynamique de projet sur un territoire » (DATAR – 1999). Diagnostic territorial « Etat des lieux qui recense, sur un territoire donné, les problèmes, les forces et les faiblesses, les attentes des personnes, les enjeux économiques, environnementaux, sociaux, … Il fournit des explications sur les évolutions passées et des appréciations sur l’évolution future » (« La prospective territoriale » - DATAR). E Entrepreneuriat L’entrepreneuriat est difficilement définissable car il s’agit d’un phénomène complexe dont les manifestations sont multiples. Souvent étroitement associé à la création d’entreprise, l’entrepreneuriat revêt une acception plus large, tout en sachant que toute création d’entreprise ne revêt pas automatiquement la couleur de l'acte entrepreneurial "pur". L'entrepreneuriat est un phénomène Glossaire 77 L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin combinant un individu (l’entrepreneur) et une organisation. L'un se définit par rapport à l'autre et vice versa. L'entrepreneuriat est impulsé par un entrepreneur qui agit pour tenter de concrétiser, au sein de la structure socio-économique dans laquelle il baigne, la vision qu'il se fait de "son" organisation entrepreneuriale, sachant que la structure socio-économique est porteuse de registres qui, d'une part, ne sont pas neutres sur la façon dont s'est construite cette vision (socialisation, représentations sociales, conventions) et, d'autre part, se confronteront éventuellement aux registres que cherche à imposer l'entrepreneur. Dans la dialectique individu-organisation, la cognition, l'action et la structure constituent les trois dimensions interagissant tout au long du phénomène. Selon cette approche, la création à partir de rien (ex-nihilo) n'existe pas, puisque l'entrepreneur compose toujours avec un existant à savoir l’environnement dans lequel le phénomène va apparaître. Ainsi, le « capital social » d’une entreprise est composé d'un aspect financier (patrimoine ou ressources potentiellement accessibles), d'un aspect cognitif (connaissances de l'entrepreneur) et d'un aspect relationnel (relations personnelles, familiales et professionnelles). De plus, la façon dont l'entrepreneur s'insère dans le monde marchand et l'impact des politiques publiques pour faciliter cette insertion constituent un plaidoyer pour la considération de la dimension structurale du phénomène. Cela permet aussi de comprendre que le dynamisme entrepreneurial n'est pas le même en tout lieu. Ainsi, la notion de signal permet de constater que des régions sont plus entrepreneuriales que d'autres sur la base de la capacité des réseaux à diffuser de l'information ou des signaux permettant de partager et de diminuer l'incertitude. Ces réseaux jouent un rôle particulièrement important pour favoriser les "gazelles", qui sont ces jeunes et petites entreprises présentant un potentiel de développement particulièrement élevé, surtout dans les régions ne disposant pas d'avantages concurrentiels absolus (comme par exemple la possession d'une matière première rare). Par ailleurs, la disponibilité de l'information constitue un des facteurs de développement de ce qu'on appelle la nouvelle économie, ou la net-économie. Si l'on considère que l'esprit d'entreprise est aussi une question de culture, alors le système éducatif peut être appelé pour, à côté d'autres facteurs de socialisation comme la famille, favoriser son expression. La vague d'externalisation touchant la France devrait être relayée par un entrepreneuriat équivalent, par exemple par ce qu'on appelle la PMIsation par essaimage. Mais les liens entre externalisation et entrepreneuriat sont moins directs qu'il n'y paraît. Ces liens ne renvoient pas seulement à la création d'entreprise, mais aussi à la reprise d'entreprise. Si toute création d'entreprise ne résulte pas de l'acte entrepreneurial pur, il en est de même pour la reprise d'entreprise et pour une forme particulière : l'intrapreneuriat qui ne relève pas forcément et toujours de l'entrepreneuriat, et renvoie au développement de la créativité, de la capacité d'initiative et d'entreprise des salariés. Une autre thématique avec laquelle l'entrepreneuriat possède des affinités est celle de l'entreprise familiale. (source : VERSTRAETE Thierry (sous la direction de) – « Histoire d'entreprendre - les réalités de l'entrepreneuriat » - Editions Management et Société – septembre 2000) G Green economy ou économie verte Activité portant sur la commercialisation de produits bio et éthiques et de services militant pour concilier business et survie de la planète. La green economy est l’économie au service de l’écologie, assurant ainsi les débouchés économiques à long terme, cercle vertueux de la croissance. Une nouvelle révolution technologique, tournée vers les énergies vertes et plus largement tous les produits et services innovants qui répondent aux enjeux du développement durable. Une nouvelle manière d’envisager la production, les échanges commerciaux et la consommation, pour un monde plus respectueux de l’homme et de son environnement. Né à San Francisco en 1968, le mouvement de la green economy y a implanté son cœur de réseau. La proximité avec la Silicon Valley apporte des moyens financiers significatifs et la capacité d’entreprendre des projets ambitieux, à vocation mondiale, les secteurs de l’économie verte et de la haute technologie travaillant dans le but de l’amélioration de la condition humaine. Les pionniers du bio et de l’économie verte, dits bioneers (pionniers du bio et de l’économie verte) appliquent cette philosophie à l’ensemble de leur mode de vie. 78 Glossaire Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 123 Aux USA , la green economy a ses propres salons professionnels (le Green Festival), ses avocats, ses penseurs et économistes (Paul HAWKEN, David KORTEN, Fritz SCHUMACHER…), ses journaux spécialisés, ses fonds d’investissements dédiés et sa communauté d’entrepreneurs qui ont réussi commercialement. Qu’ils soient chefs d’entreprise, avocats, journalistes spécialisés, dirigeants associatifs et politiques, ils sont aujourd’hui des milliers à défendre les principes du développement durable tout en développant et multipliant des activités commerciales très rentables. D’après Tristan LECOMTE - « Les pionniers de la « green economy » » - 14 décembre 2007 – www.liberation.fr. Grenelle de l’environnement Le Grenelle Environnement (dit "Grenelle de l'environnement" par abus de langage) est un ensemble de rencontres publiques organisées en France en octobre 2007 à l’initiative du Président de la République, visant à refonder la politique de l'écologie en France et à inventer collectivement les conditions d'une croissance nouvelle basée sur les principes du développement durable. Le terme « Grenelle » renvoie aux « accords de Grenelle » de mai 1968, et désigne par analogie un débat multipartite réunissant des 124 représentants du gouvernement, d'organisations socio professionnelles et d'ONG . Cette démarche a abouti à a donné lieu à un projet de loi, dit « Grenelle I », adopté à la quasi-unanimité à l’Assemblée en octobre 2008, examiné à partir de janvier 2009 et validé le 11 février 2009 par le Sénat, qui devra ensuite examiner le « Grenelle II » avant son futur passage au Parlement. I Intelligence territoriale « On peut considérer l’intelligence territoriale comme un processus informationnel et anthropologique régulier et continu, initié par des acteurs locaux physiquement présents et/ou distants qui s’approprient les ressources d’un espace en mobilisant puis en transformant l’énergie du système territorial en capacité de projet. De ce fait, l’intelligence territoriale peut être assimilée à la territorialité qui résulte du phénomène d’appropriation des ressources d’un territoire puis au transfert des compétences entre des catégories d’acteurs locaux de culture différente. L’objectif des cette démarche est de veiller, au sens propre comme au sens figuré, à doter l’échelon territorial à développer de ce que nous avons dénommé le capital territorial formel » (BERTACCINI – 2004). « L’intelligence territoriale est une évolution de la culture du local fondée sur la collecte et la mutualisation entre tous ses acteurs des signes et informations, à effet de fournir au décideur et au moment opportun, l’information judicieuse » (Philippe HERBAUX – 2002). L Living lab Expérimentation et création en coopération de nouvelles solutions, produits, services ou modèles économiques avec les usagers, les chercheurs, les entreprises et le secteur public. Il s’agit d’un processus innovant basé sur la participation intersectorielle visant la promotion de l’innovation, avec un impact immédiat car l’environnement est réel. Lieu de communication et de collaboration entre des acteurs hétérogènes pour échanger, se compléter, innover, ... « Le principe du Living Lab est, sur un territoire bien défini, de développer des produits et services innovants dans les domaines des nouvelles technologies en impliquant les utilisateurs finaux. L’idée est de rassembler des chefs d’entreprise, des citoyens, des chercheurs et des institutions publiques qui s’engagent à concevoir et tester un projet (produit ou service), auprès d’un panel d’utilisateurs. Le Living Lab couvre les diverses phases nécessaires à l’avènement d’un produit innovant sur le marché : observations et études sociétales (usage, législation, économie, …), valorisation des concepts produits 123 124 United Sates of America Organisation Non Gouvernementale Glossaire 79 L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin et, enfin expérimentation en grandeur réelle de prototypes sur une large population ». (Source : Limousin Expansion) M Marketing territorial « Par déclinaison du marketing d'entreprise, on peut définir le marketing territorial comme l'effort de valorisation des territoires à des marchés concurrentiels pour influencer, en leur faveur, le comportement de leurs cibles par une offre dont la valeur perçue est durablement supérieure à celle des concurrents. Cette activité est généralement pilotée par des agences de développement pour le compte d'autorités publiques et/ou d'acteurs privés. » Source : fr.wikipedia.org Micro-finance On entend par micro-finance l’offre de services financiers (crédit, épargne, assurances, etc.) aux populations de condition modeste, exclues du système bancaire et financier traditionnel. « Sans revenus et sans propriété, ces populations ne sont pas en mesure d’offrir des garanties bancaires, et sont donc en général « oubliées » des institutions financières et des banques. L’accès aux services financiers et le développement de la micro-entreprise est l’un des grands piliers du développement durable (au côté de la Démocratie, de l’Education et des infrastructures). Le microcrédit permet à des femmes et des hommes démunis de démarrer une petite activité génératrice de revenus : une micro-entreprise. Le prêt est ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise. La micro-finance, c'est une forme de finance qui s'oppose à la finance traditionnelle à trois niveaux : 1) Il s'agit d'une finance de proximité : les Instituts de Micro-Finance (IMF) se déplacent, vont voir les micro-entreprises, comment se déroule l'activité. 2) C'est une forme de finance qui ne demande pas de garanties, … « le crédit » étant « accordé en fonction de la faisabilité et de la rentabilité économique à terme du projet. 3) C'est une forme de finance qui accompagne les micro-entrepreneurs. Les banques accordent des crédits puis ne se soucient que du remboursement » (d’après Mohamed ASRI, PlaNet Finance). P Parc Naturel Régional (PNR) Les Parcs Naturels Régionaux sont créés pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux habités. Ils portent sur des territoires à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité, dont l’intérêt patrimonial est remarquable pour la région et comporte suffisamment d’éléments reconnus au niveau national et/ou international, et dont l’équilibre est fragile. Ils visent à la préservation des richesses naturelles, culturelles et humaines (traditions populaires, savoir-faire techniques). Le projet de développement du territoire s’inscrit dans la philosophie d’un développement durable du territoire et s’appuie sur les 5 missions définies par décret, à savoir : - la protection et la gestion du patrimoine naturel et culturel, notamment par une gestion adaptée des milieux naturels et des paysages ; - l’aménagement du territoire, en contribuant à la définition et l’orientation des projets d’aménagement ; - le développement économique et social, en animant et coordonnant les actions économiques et sociales pour assurer une qualité de vie sur le territoire. Pour ce faire, les Parcs soutiennent les entreprises respectueuses de l’environnement qui valorisent ses ressources naturelles et humaines de leur territoire ; - l’accueil, l’éducation et l’information du public ; - l’expérimentation et la recherche par la contribution à des programmes de recherche et l’initiation de procédures nouvelles et de méthodes d’actions. Les 44 PNR de France couvrent 12% du territoire national, 3 690 communes, plus de 7 millions d’hectares et plus de 3 millions d’habitants. 80 Glossaire Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin R RHOM (Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces) Figure 27. Schéma - RHOM (Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces) exogène opportunités menaces TERRITOIRE endogène ressources handicaps Modèles généralement utilisés : SWOT : (Strengths/forces ; Weakness/faiblesses ; Opportunities/opportunités; Threats/menaces) ; EMOFF (Enjeux, Menaces, Opportunités, Forces, Faiblesse). S Système d’Information Géographique (SIG) « Un système d'information géographique (SIG) est un outil informatique permettant d'organiser et présenter des données alphanumériques spatialement référencées, ainsi que de produire des plans et cartes. Ses usages couvrent les activités géomatiques de traitement et diffusion de l'information géographique. La représentation est généralement en deux dimensions, mais un rendu 3D ou une animation présentant des variations temporelles sur un territoire sont possibles ». Source : fr.wikipedia.org Système Productif Local (SPL) "Groupement d'entreprises et d'institutions géographiquement proches et qui collaborent dans un même secteur d'activité." Les systèmes productifs locaux, les districts industriels et les clusters reposent sur une même réalité, à savoir un mode d'organisation de PME efficace. Ces concepts, appliqués à des expériences de développement économique local, recouvrent tous les points de définition suivants (avec parfois des nuances selon les cas) : - une concentration de PME-PMI sur un territoire géographiquement limité et défini par elles ; - spécialisées dans un secteur d'activité, autour d'un métier ou autour d'un produit ; - concurrentes et complémentaires ; - pouvant s'appuyer sur une structure d'animation et associant les autres acteurs du territoire. Pour la DATAR, la notion de SPL recouvre "une organisation productive particulière localisée sur un territoire correspondant généralement à un bassin d'emploi. Cette organisation fonctionne comme un réseau d'interdépendances constituées d'unités productives ayant des activités similaires ou complémentaires qui se divisent le travail (entreprises de production ou de services, centres de Glossaire 81 L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin recherche, organismes de formation, centres de transfert et de veille technologique, etc.) ». (Source : "Les systèmes productifs locaux" - DATAR, La Documentation française, Paris 2002) Subprime Type particulier de crédit immobilier hypothécaire qui s'est développé aux États-Unis durant la dernière décennie (il n'existe pas en France). Proposé à des ménages financièrement fragiles, il est associé à un degré élevé de risque. Les défauts de paiement sur ce segment du marché du crédit ont provoqué des effets en chaîne, propageant la crise à l'ensemble du secteur bancaire et des marchés financiers. Source : La Documentation Française. Start up ou « jeune pousse » Entreprise à forte croissance ou fort potentiel de croissance et ayant moins de 2 ans d'ancienneté. T Technologie de rupture « Une technologie de rupture est une innovation technologique qui porte sur un produit ou un service et qui finit par remplacer une technologie dominante sur un marché. Cette disparition de la technologie existante se fera bien que la technologie de rupture soit radicalement différente et qu’elle est souvent moins performante à l’origine selon les critères traditionnels de mesure. Une technologie de rupture survient et domine un marché déjà existant soit en remplissant une fonction que la technologie traditionnelle ne pouvait pas remplir pour une application particulière (comme ce fut le cas des petites disquettes initialement plus chères et de capacité réduite développées pour les ordinateurs portables) ou bien en augmentant progressivement les parts de marchés au fur et à mesure que les performances augmentent, jusqu’à remplacer ceux qui étaient établis sur le marché (comme ce fut le cas avec la photographie numérique). Par opposition aux technologies de rupture, des technologies de continuité ou d’amélioration continue procèdent par incréments graduels successifs des performances de la technologie que les tenants du marché réalisent pour leurs produits. Le terme de « technologie de rupture » (Disruptive technology en anglais) fut introduit et argumenté par Clayton M. Christensen dans un livre publié en 1997 « The Innovator's Dilemma ». Dans la suite de cet ouvrage « The Innovator's solution » Christensen utilise le terme plus générique d’innovation de rupture parce qu’il reconnaît que peu de technologies sont intrinsèquement de rupture ou de continuité. C’est au contraire leur usage stratégique qui a un effet de rupture ». Source : fr.wikipedia.org W WiMAX « WiMAX est l'acronyme de « Worldwide Interoperability for Microwave Access » WiMAX est une initiative et un consortium, le WiMAX Forum, qui s'est montée en 2003 pour permettre la convergence et l'interopérabilité entre deux standards de réseaux sans fils auparavant indépendants : HiperMAN, proposé en Europe par l'ETSI (European Telecommunications Standards Institute), et 802.16 proposé par l'IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers).WiMAX est une réponse pour des connexions sans-fil à haut débit sur des zones de couverture de plusieurs kilomètres, permettant des usages en situation fixe ou en mobilité ». Source : www.dorsal.fr 82 Glossaire Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin TABLE DES ILLUSTRATIONS Figure 1. Figure 2. Figure 3. Figure 4. Figure 5. Figure 6. Figure 7. Figure 41. Figure 42. Figure 43. Graphique - Evolution de la population du Limousin de 1801 à 2006...........................................12 e e Carte - Le réseau urbain du Limousin du XIX siècle jusqu’au milieu du XX siècle ....................13 e Carte – Le réseau urbain du Limousin au début du XXI siècle… ................................................14 Carte – Le déséquilibre territorial en Limousin..............................................................................14 Carte – Les enjeux du développement en Limousin .....................................................................15 Carte – Les Bâtiment et Travaux Publics en Limousin en 2005 ...................................................21 Carte – Les industries agroalimentaires en Limousin en 2005 : une relative dispersion, surtout à l’ouest .............................................................................................................................22 Carte – Le secteur de l’électronique et de l’électricité en Limousin en 2005 ................................23 Carte – Les secteurs de la métallurgie et de la mécanique en Limousin en 2005........................24 Carte – La filière bois en Limousin en 2005 ..................................................................................26 Carte – Les secteurs du papier, du carton et de l’emballage en Limousin en 2005 .....................27 Carte – Les secteurs de la porcelaine et de la céramique en Limousin en 2005 .........................28 Carte – La chaîne graphique en Limousin en 2005 ......................................................................29 Carte – Les secteurs du textile, de l’habillement et du cuir en Limousin en 2005 ........................30 Carte – Les secteurs de la chimie, du plastique et du caoutchouc en Limousin en 2005 ............31 Carte – Les secteurs de la pharmacie, de la cosmétique et de la biotechnologie en Limousin en 2005 ..........................................................................................................................32 Tableau – La part des industries et services en haute technologie dans l’emploi dans plusieurs régions de l’Union Européenne en 2006........................................................................34 Carte – Limoges, un carrefour dans le réseau routier européen ..................................................37 Tableau - Les critères d’attractivité des entreprises et de la population .......................................42 Carte – Scénario noir du FMI pour 2009 et 2010 ..........................................................................49 Carte - Les risques liés au réchauffement climatique ...................................................................52 Carte – Transline, un projet à trois branches ................................................................................67 Carte – Transline, relations européennes en 5h environ au départ de Limoges ..........................67 Carte – Le projet LGV Poitiers-Limoges au sein du réseau ..........................................................68 Tableau - Projet de trame de la stratégie du Limousin en faveur de la recherche, du transfert de technologie et de l’innovation.....................................................................................69 Schéma du développement durable : à la confluence de trois préoccupations, dites « les trois piliers du développement durable ».......................................................................................77 Schéma - RHOM (Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces) ..........................................81 Carte – L’espace lémovice ..........................................................................................................111 Carte – L’espace médiéval chrétien limousin..............................................................................112 e Carte – Les grandes seigneuries du Limousin au XV siècle......................................................113 Carte – Les principales circonscriptions judiciaires du Limousin ................................................113 Carte – Carte – Les principales généralités du Limousin............................................................113 Carte – Les départements et districts du Limousin sous la Révolution.......................................114 Carte – Aujourd’hui, 3 départements en Limousin ......................................................................114 Carte – Les deux Evêchés du Limousin......................................................................................114 Carte – Le découpage académique ancien du Limousin ............................................................114 Carte – Lignes de désir vers la périphérie du Massif central (hors Paris)...................................115 Carte – Lignes de désir au sein du Massif central ......................................................................116 Tableau - Statistiques salariés ASSEDIC année 2007 (Provisoire) industries manufacturières de haute technologie ........................................................................................117 Tableau - Statistiques salariés ASSEDIC année 2007 (Provisoire) industries manufacturières de moyenne haute technologie ........................................................................118 Schéma – Processus d’intelligence territoriale............................................................................123 Schéma - Les 9 étapes clés pour construire sa démarche de marketing territoriale ..................124 Schéma – Les 13 composantes clés de la méthode CERISE REVAIT® ...................................125 Bibliographie 83 Figure 8. Figure 9. Figure 10. Figure 11. Figure 12. Figure 13. Figure 14. Figure 15. Figure 16. Figure 17. Figure 18. Figure 19. Figure 20. Figure 21. Figure 22. Figure 23. Figure 24. Figure 25. Figure 26. Figure 27. Figure 28. Figure 29. Figure 30. Figure 31. Figure 32. Figure 33. Figure 34. Figure 35. Figure 36. Figure 37. Figure 38. Figure 39. Figure 40. Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin BIBLIOGRAPHIE Ouvrages Académie de Limoges « Géographie de l’Académie de Limoges » - Limoges – octobre 2005 – 27 p. 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Problèmes économiques no 2.930 - 12 septembre 2007 - DOSSIER : « Le changement climatique, un défi mondial » « Climat : il est urgent d'agir ! » - Laurence Tubiana et Hubert Kieken « Le réchauffement met en péril l'économie mondiale : le rapport Stern » - Conférence-débat IDDRI-Sciences Po - Sir Nicholas Stern « L'agriculture et la forêt, au cœur du changement climatique » CA-Eclairages - Catherine Mollière « Le nouvel engouement des entreprises pour le "business vert" » - The Economist « Réchauffement de la planète : qui perd ? Qui gagne ?” - The Atlantic Monthly - Gregg Easterbrook no 2.966 - 4 mars 2009 – DOSSIER : « La révolution de l'économie verte » no 2.965 - 21 février 2009 – DOSSIER : « Les défis de la Net économie » Les Annales de Géographie Année 1924 – Volume 33 – n° 184 « Limoges. Etude d’économie urbaine » - Antoine PERRIER – pp. 352-364 Les Echos « Enjeux » n° 253 – Janvier 2009 - « Ce qui marche malgré la crise » coordonné par Claude VINCENT – p. 25-36 Objectif Massif Central (Le magazine éco du Massif) Bibliographie n° 3 – octobre 2008 « Aéroports de Massif Central, la guerre pour les « low cost » » - 87 L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Rachel LE LABPOUSSE & Thomas MARTIN – p.55 à 65 Politis Réseau Ferré de France « Le journal de la LGV Poitiers-Limoges » - n° 1 – février 2009 – 4 p. Hors-série – octobre-novembre 2008 Sites Internet 88 Agence Pour la Création d’Entreprises ALTRO (Association Logistique Transport Ouest) Attractivité des territoires Challenges CDIEF (Club des Développeurs Economiques d’Ile-de-France) Direction Interministérielle de l’Aménagement et de la Compétitivité des Territoires DORSAL DRIRE Limousin INSEE L’industrie en Limousin La Tribune Le Figaro La Documentation Française Le Monde Les Echos Libération Limousin Expansion Maison du Limousin Marketing territorial Mecanic Vallée Oséo Persée Politis RAYMOND Jean-Luc Silver Life Institute – Centre de Recherche sur l’Economie du Vieillissement Tourisme en Limousin wikipédia www.apce.com www.altro.org attractivite-des-territoires.over-blog.com www.challenges.fr www.cdeif.org. www.diact.fr www.dorsal.fr www.limousin.drire.gouv.fr www.insee.fr www.industrie-limousin.org www.latribune.fr www.lefigaro.fr www.ladocumentationfrancaise.fr www.lemonde.fr www.lesechos.fr www.liberation.fr www.limousin.expansion.fr www.maisondulimousin.com www.marketing-territorial.org www.mecanicvallee.com www.oseo.fr www.persee.fr www.politis.fr blog.jeanlucraymond.net www.silverlife-institute.com www.tourismelimousin.com fr.wikipedia.org Bibliographie Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin DECLARATIONS D’ORDRE STRATEGIQUE Intervention de M. Bernard LACORRE au nom de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin ......................................................................................... 91 Intervention de M. Henri TISON au nom de la Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin ............................................................................................................................. 95 Intervention de M. Denis MALABOU au nom de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin .......................................................................................... 97 Intervention de M. Jean MOYEN au nom des Organismes de la culture ............................. 99 Intervention de Mme Danièle COLOMBO au nom du Comité Régional CGT Limousin ....... 101 Déclarations d’ordre stratégique 89 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Intervention de M. Bernard LACORRE au nom de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin Monsieur le Président ; Mesdames, Messieurs, mes chers collègues, Lors de la réunion de la Commission n° 4, le 25 mai dernier, nous avons débattu de l’opportunité de citer ou non l’entrepreneuriat social, dans le rapport sur l’accueil et le maintien des entreprises en Limousin. Pris de court, j’ai malgré tout tenté de donner quelques arguments que je vais rapidement développer, afin de justifier la nécessité de conserver cette mention… Du discours d’Oxford du général de Gaulle en 1941, jusqu’à un dossier publié dans « Le Monde de l’Economie » daté du 3 juin 2009 en passant d’une part par le au livre blanc intitulé : « Développer l’entrepreneuriat social » que vient de publier l’AVISE125 (livre téléchargeable sur : http://www.avise.org/upload/2009-0205_Livre_Blanc_BAT_def.pdf), et d’autre part par deux livres verts de la commission européenne, nombreux sont en effet, les politiques, les sociologues, les économistes, et leurs livres ou leurs articles, qui ont souhaité, selon le mot de notre ami René Teulade, que l’économique puisse se conjuguer harmonieusement avec le social ; des patrons de plus en plus nombreux faisant, de leur côté, le constat que respecter tout à la fois, leurs salariés, leurs usagers ou clients, ainsi que leurs fournisseurs et l’environnement constituait plutôt un gage de réussite économique. Dans « DE GAULLE, UNE AMBITION SOCIALE FOUDROYEE », le livre qu’il vient de publier aux éditions « le Tiers Livre », l’auteur de l’histoire de la SOPCZ126 dont notre collègue Pajot est le PDG, notre ami Laurent Lasne, nous montre comment, à l'heure où les " patrons voyous " font la une des journaux et où la rue réclame plus de justice sociale, les valeurs de la participation défendues par le chef de la France Libre, dès 1941, sont d'une brûlante actualité. « En plein débat autour du pouvoir dans l'économie et de la répartition des richesses, revisiter l'ambition participative gaulliste c'est s'offrir une critique pertinente du capitalisme qui n'est plus susceptible de donner à tous ceux qui produisent, l'impulsion, la volonté, la passion de produire et de créer ». En quelque sorte donc, un demi-siècle avant le Limousin Jean Gandois, de Gaulle voulait banaliser le mode de fonctionnement des SCOP, entreprises sociales –types. En effet, en 1992, dans son rapport préparatoire au 11ème Plan, intitulé « France : le choix de la performance globale », l’ancien « patron des patrons » signifiait à son tour qu'il est vain de disposer d'entreprises très compétitives, si le tissu social qui les entoure se délite — cette situation n'étant pas viable à terme. « La détérioration de la cohésion sociale, et le délitement du corps social qu'elle entraîne, constituent une forme d'entropie qui ne peut que nuire à la prospérité (envisagée dans la durée) des entreprises » écrivaitil. En outre, la Commission Européenne (Publications - DG Entreprises) a consacré tout ou partie de deux LIVRES VERTS à illustrer l’entreprise sociale. Tout d’abord en 2001 (http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/com/2001/com2001_0366fr01.pdf) avec : « Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises » puis en 2003 (http://ec.europa.eu/enterprise/entrepreneurship/green_paper/green_paper_final_fr.pdf) dans « L’esprit d’Entreprise en Europe » où elle observe que : « Les entreprises de l'économie sociale associent les parties prenantes à la gestion et à la prestation des services [dans le domaine social, de la santé et de l'éducation], en privilégiant l'innovation et l'orientation vers le client. Une telle approche permet de compléter les ressources publiques et d'étendre la gamme des services offerts aux consommateurs. ». 125 126 Agence de Valorisation des Initiatives Socio-Economiques Société Ouvrière des Plombiers Couvreurs Zingueurs (créée à Limoges en 1905) Déclarations d’ordre stratégique 91 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Déjà, en 2001, elle précisait : « Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir "davantage" dans le capital humain, l'environnement et les relations avec les parties prenantes. L'expérience acquise avec l'investissement dans des technologies et pratiques commerciales écologiquement responsables suggère qu'en allant plus loin que le respect de la législation, les entreprises pouvaient accroître leur compétitivité. L'application de normes sociales dépassant les obligations juridiques fondamentales, par exemple dans le domaine de la formation, des conditions de travail ou des relations entre la direction et le personnel, peut également avoir des retombées directes sur la productivité. C'est ainsi que s'ouvre une voie permettant de gérer le changement et de concilier le développement social et une compétitivité accrue ». Et en 2003, elle ajoutait : « En réponse aux attentes accrues du public en ce qui concerne l'impact de l'activité entrepreneuriale sur la société et l'environnement, de nombreuses grandes entreprises ont adopté des stratégies formelles de responsabilité sociale. Il s'agit notamment de l'intégration volontaire des préoccupations sociales et environnementales dans leurs activités et de leur interaction avec les parties prenantes, reconnaissant que le comportement responsable de l'entreprise peut contribuer à sa réussite. Un tel comportement peut inclure, par exemple, l'engagement de produire d'une manière respectueuse de l'environnement ("éco-efficacité") ou de respecter les préoccupations du consommateur et d'adopter une attitude conviviale à son égard. » Il faut noter qu’en Wallonie, l’expression « responsabilité sociétale des entreprises » est préférée à « responsabilité sociale des entreprises » directement traduit en France de l'anglais : corporate social responsibility, traduction qui pourrait omettre le pilier environnemental. Aussi, de fait on emploie de plus en plus souvent dans notre pays le terme « sociétal », l’appellation « entreprise sociétale » tendant alors à se substituer à celle d’entreprise sociale ou même à celle d’entreprise (la plupart du temps auto-proclamée) « citoyenne ». Pourtant le Forum économique mondial propose cette définition : "L'entreprise citoyenne est celle qui contribue à la société dans son ensemble au travers de ses activités de base, son investissement social et ses programmes philanthropiques, ainsi que son engagement politique. La manière dont les entreprises gèrent leurs relations économiques et sociales, le respect de l'environnement, ainsi que la façon dont elles s'engagent avec toutes les parties intéressées (actionnaires, personnel, clients, partenaires commerciaux, gouvernements et communautés locales), a une incidence certaine sur leur réussite à long terme". Et le bilan sociétal, outil initié et développé par le CJDES - Centre des Jeunes Dirigeants et des Acteurs de l'Economie Sociale - depuis 1996, permet aux entreprises de prendre en compte leurs valeurs autres que financières : citoyennes, environnementales, humaines, démocratiques, etc.… La plupart des entreprises d’économie sociale, s’efforcent de pratiquer ces valeurs, parfois, à l’instar des grandes mutuelles d’assurances, qui ont pignon sur rue en Limousin, et comme le font aussi d’autres entreprises, en créant leur propre fondation. Je terminerai ma déclaration, par une illustration, que je suis allé chercher hors du champ de l’économie sociale qui m’est familier. C’est en effet, dans le groupe multinational Danone, qui emploie 560 salariés et embauche actuellement chez Blédina, à Brive, que j’ai trouvé le meilleur exemple de ce qu’était une entreprise sociale. Suite à sa rencontre en novembre 2005, avec Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et depuis, prix Nobel de la Paix 2006, Franck Riboud, le PDG de Danone, a, en effet, décidé de créer une entreprise commune : « Grameen Danone Foods » avec l’objectif de fabriquer un produit à forte valeur ajoutée nutritionnelle, accessible aux plus pauvres : le yoghourt « Shokti Doi » (« celui qui rend plus fort » en Bengali) conçu en fonction des besoins nutritionnels des enfants bangladeshis avec l’aide des nutritionnistes de l’ONG127 « Gain ». Ce laitage, renforcé en nutriments (vitamine A, zinc et iode notamment), pour pallier les carences alimentaires des populations locales, est vendu 6 centimes d’euros : un prix étudié pour être accessible aux familles les plus pauvres. Il permet en outre d’améliorer les conditions de vie de la communauté par la création d’emplois qui élèvent le niveau de vie, enrichissent le tissu social et le territoire, tout en protégeant l’environnement et en économisant les 127 92 Organisation Non Gouvernementale Déclarations d’ordre stratégique Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ressources, donc, en assurant une activité durable parce que rentable. (Pour toute précision, on pourra se reporter au site : http://www.danonecommunities.com/about/). Nous conclurons en nous interrogeant avec Laurent Lasne : « Dans une économie livrée aux saigneurs [S A I G N E U R S ] de la finance, n'y a-t-il pas quelque urgence à découvrir la richesse de la philosophie sociale du général de Gaulle en l'adaptant aux nécessités du temps ? », c’est à dire, en encourageant les entreprises quelles qu’elles soient : publiques, privées, ou d’économie sociale, (et notamment celles du Limousin quelle que soit leur taille), à avoir un comportement socialement plus responsable, comme le préconise par ailleurs la Commission européenne. Déclarations d’ordre stratégique 93 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Intervention de M. Henri TISON au nom de la Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin La précision qui donne le détail des engagements des différents signes de qualité explicite clairement la situation de la production en Limousin. On peut souligner que l’on est la première région de France à avoir les quatre IGP Porc ; Veau Bœuf ; Agneau. On ne peut qu’encourager les consommateurs à utiliser, transformer et à acheter ces produits. Déclarations d’ordre stratégique 95 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Intervention de M. Denis MALABOU au nom de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin En tant que rapporteur du premier volet du triptyque consacré au rôle des associations, je me félicite de la qualité du travail réalisé dans le cadre de ce deuxième volet. Je forme le vœu que les décideurs publics prennent acte dans l’élaboration des documents stratégiques et prospectifs des apports du travail conduit par M. PERIE. Au niveau des décideurs privés, je forme aussi le vœu que tous ceux qui souhaitent s’installer en Limousin ou qui développent un projet, puissent s’inspirer utilement de ce travail. Monsieur le Président, je vous propose à cet effet de bien vouloir faire diffuser ce rapport à l’occasion du salon « Projets en Campagne » qui se tiendra les 26 et 27 juin prochains à Limoges, par tous les moyens possibles. Déclarations d’ordre stratégique 97 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Intervention de M. Jean MOYEN au nom des Organismes de la culture Je voudrais exprimer un regret, celui de ne pas voir la culture présentée comme un atout pour l’attractivité du territoire. Certes, le rapport fait référence aux travaux de FLORIDA, mais cela reste bien vague. Je rappelle qu’accueillir des entreprises c’est accueillir des salariés, des dirigeants. Or, ceux-ci sont sensibles à la présence d’équipements et d’activités culturelles (cf. le rapport en page 40). Savoir que la ville qui vous accueille a un opéra ou un théâtre ou encore une salle de concert, cela jouera dans la décision de venir ou pas. Et ce, même si l’intéressé n’ira ni à l’opéra, ni au théâtre, ni au concert. Déclarations d’ordre stratégique 99 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Intervention de Mme Danièle COLOMBO au nom du Comité Régional CGT Limousin M. le Président, Mesdames et Messieurs, Le thème « le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin » aurait pu être une étude porteuse d’éléments dynamiques de l’aménagement du territoire. Au lieu de cela, c’est un constat historique de déménagement du territoire qui est reconstitué en développant le côté inéluctable. Dans ce document, le maintien et l’accueil des entreprises dans notre région ne sont-ils pas soumis à l’obligation du maintien des services publics pour répondre à cette mobilisation de moyens nécessaires à l’égalité du traitement de la population, quel que soit son lieu de vie ? A partir de ce constat qui semble s’être figé en 2006, le document utilisé de cette étude diffusée sur le maillage territorial des entreprises, il serait nécessaire de reprendre des données réactualisées, car il est fortement contestable que l’état des lieux ne tienne pas compte de la réalité existentielle des entreprises et des secteurs d’activités. On navigue sans tenir compte de ce qui se trame au quotidien. La crise n’existerait-elle pas ? Les centaines de suppressions d’emplois, de licenciements, de dépôts de bilan, de liquidations, sontils virtuels ? Et bien NON, la réalité de la région Limousin se définit ainsi : Dans l’agroalimentaire, MADRANGE supprime 400 salariés dans le prochain plan. Dans la métallurgie, LEGRAND avec plus de 1 000 suppressions d’emplois en 3 ans, des pans entiers de l’activité sont bradés, fermés. C’est aussi VALEO avec, dans un premier temps, 26 emplois en moins, SONAS où 250 salariés se retrouvent sur le tapis sur 650, RENAULT TRUCKS éclaté en trois cites engendrant des pertes d’emplois, PHOTONIS qui a supprimé 65 emplois en 2007, SCHNEIDER ELECTRIC qui annonce un plan social. Dans la filière bois, c’est POLYREY qui ferme les chaînes REYPAN, NICOLLET qui annonce une suppression de 1 200 emplois en Europe, à Uzerche la fermeture de SMURFIT est programmée. Dans la porcelaine et la céramique, pôle de compétitivité pourtant, BERNARDAUD ferme l’usine d’Aixe-sur-Vienne avec 70 licenciements, chez HAVILAND il ne reste plus que 80 salariés, ROYAL LIMOGES est en dépôt de bilan : que deviendront les 60 salariés ? A ce jour, MEDART DE NOBLAT procède à 9 licenciements. Dans la chimie, FERRO ferme avec 200 à 300 emplois, SOCAT DELMOND parti à Terrasson c’est 100 à 200 emplois, MEILLOR 150 emplois de moins, STRATINOR effectue un plan de licenciement concernant 50% de l’effectif, BRISTOL MEYER programme sa fermeture pour 2010/2011, autant dire demain ! Dans le textile-habillement-ameublement, COFPA licencie 8 salariés à St-Junien, Henri Brousseau (les chaussettes) n’a quasiment plus de salariés, POGNON GENEVE -50% des effectifs, OZOO 35 licenciements, RECTICEL est en grosses difficultés, VET France réduit à peau de chagrin. D’ailleurs, les services de l’Etat, qui avaient entrepris un état des lieux depuis février 2009, ont vite abandonné devant le nombre d’entreprises en difficultés. Déclarations d’ordre stratégique 101 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Pour les entreprises de métaux et de la plasturgie, ce sont 11 entreprises concernées, représentant 1 544 salariés. Dans le BTP : 20 entreprises, soit 644 salariés. Dans le papier-carton-imprimerie : 7 entreprises soit 486 salariés. Dans le transport : 5 entreprises soit 118 salariés. Dans des secteurs divers : 8 entreprises soit 1 250 salariés. Cela représente au total 62 entreprises avec 5 008 salariés sans toutefois être exhaustif et surtout définitif. Encore des informations de l’Etat : Ce sont 204 926 h de chômage partiel, touchant 5 800 salariés d’entreprises en difficultés, rien que pour la Haute-Vienne. Ce premier bilan est plutôt alarmant et témoigne de l’aubaine que constitue la crise pour permettre aux actionnaires d’améliorer leurs dividendes. Il est urgent que soit mise en œuvre une véritable politique de maintien et d’accueil des entreprises du Limousin avec des salaires décents pour vivre dignement. Ce n’est sûrement pas avec le complément du RSA que les salariés vont s’en sortir. Le débat organisé à l’initiative du Conseil Régional le 24 février dernier, en rapport avec l’emploi et la situation économique en Limousin, n’a pas encore permis d’ouvrir le débat sur les prérogatives que devraient avoir les salariés et leurs représentants au regard des plans sociaux des entreprises et des deniers publics que les collectivités concèdent sans réel contrôle de leur utilisation. Le droit de véto des Comités d’Entreprises serait un moyen d’imposer un débat contradictoire dans chaque entreprise sur la réalité des investissements, la nature des emplois et le plan de relance. C’est trop souvent les actionnaires qui ont le dernier mot et qui partent avec le pactole ! La vitalité des territoires doit aussi reposer sur la responsabilité citoyenne des entreprises au regard des exigences en matière d’environnement et du maintien des populations actives. Cette autosaisine vient dans le droit fil de celle des effets de la crise financière en Limousin. On n’a pas voté l’un, on ne votera pas l’autre. En effet, ce rapport n’apporte pas de nouvelle proposition au regard du sujet précédent. 102 Déclarations d’ordre stratégique Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ANNEXES Annexe 1 - Groupe de travail du CESR, relatif à « l’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires » ............................................ 105 Annexe 2 - Test de signature de promotion du Limousin (juin 2006) – extraits ............................ 107 Annexe 3 - L’évolution du territoire limousin ................................................................................ 111 Annexe 4 - Hautes technologies – Informations complémentaires sur les statistiques ................. 117 Annexe 5 - Impact des technologies sur l’avenir des territoires.................................................... 121 Annexe 6 - Préceptes pour l’élaboration d’un marketing territorial ............................................... 123 Annexe 7 - Le classement des régions françaises selon le PIB par habitant et selon l’ISS .......... 127 Annexe 8 - Contributions des 3 Chambres consulaires régionales et de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin.......................................................... 129 Annexe 8.1 - Contribution de la Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin sur l’avenir des exploitations agricoles en Limousin............................................................... 129 Annexe 8.2 - Contribution de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat du Limousin. 130 Annexe 8.3 - Contribution des Chambres de Commerce et d’Industrie du Limousin................. 131 Annexe 8.4 - Contribution de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin ............................................................................................................... 134 Annexes 103 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ANNEXE 1 - GROUPE DE TRAVAIL DU CESR, RELATIF A « L’ACCUEIL ET LE MAINTIEN DES ENTREPRISES EN LIMOUSIN EN FAVEUR DE LA DYNAMISATION DES TERRITOIRES » NOM BALY PRENOM Catherine ORGANISATION REPRESENTEE Comité Régional CGT BARLERIN Pierre Confédération Paysanne BERNARD Michel Personnalité qualifiée - Président de la Commission n° 4 "Développement économique et emploi" CHEZALVIEL Michèle Personnalité qualifiée CLOUX Agnès Union Régionale CFTC COINAUD Pierre Confédération Générale des PME COLOMBO Danièle Comité Régional CGT CONCHON Daniel MEDEF ESQUIEU Marcel Union régionale Force Ouvrière FRAYSSE Raymond Organismes du tourisme GAY Jean-Michel Union Régionale CFE-CGC GAYRAL Denise Centre Technique Régional de la Consommation GENDRAUD Marie-Antoinette Union Professionnelle Artisanale GIACOMINI Marc Chambres de Commerce et d’Industrie GIRARD François Chambres de Commerce et d’Industrie GOUPY Bernard Chambre Régionale d’Agriculture JARDEL Jean-Robert Direction Régionale EDF LACORRE Bernard Chambre Régionale d’Economie Sociale LAVENT Christian Chambre de Métiers et de l’Artisanat LEFRERE Gilles Union Régionale Force Ouvrière LEROY Fabrice Union Régionale Force Ouvrière LIMOUSIN Jean -Pierre Professions Libérales (UNAPL) - Président du CESR MALABOU Denis Chambre Régionale d’Economie Sociale MONCHAMBERT Stéphane Professions Libérales - Président de la Commission n° 5 « Finances et Planification » MOYEN Jean Organismes de la culture PERIE Jean-Louis Chambres de Commerce et d’Industrie PEZET Franck Régime Social des Indépendants (RSI) POUYAUD Michel UNSA REMY Guy Limousin Nature Environnement SAUVAGE Bernard Fédération Régionale des Travaux Publics SAVARY Cyrille Associations Familiales SORBIER Michel Personnalité qualifiée TISON Henri Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin VALADAS Bernard Etablissements d’Enseignement Supérieur VAREILLE Jean-Claude Etablissements d’Enseignement Supérieur VILLEMAZET Serge Comité Régional des Banques VIOLLET Jean-Philippe Fédération Régionale des Exploitants Agricoles VIROLE Claude Centre Régional d'Etudes et d'Actions pour les Handicaps et Inadaptations en Limousin Annexes 105 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 106 Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ANNEXE 2 - TEST DE SIGNATURE DE PROMOTION DU LIMOUSIN (JUIN 2006) – EXTRAITS Annexes 107 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 1.- L’IMAGE ET LES ATTRIBUTS DU LIMOUSIN Evocations spontanées sur le Limousin 108 Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Les traits d’images associés au Limousin Annexes 109 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ANNEXE 3 - L’EVOLUTION DU TERRITOIRE LIMOUSIN Des limites anciennes… Figure 28. Carte – L’espace lémovice Bourges Argentomagus (Argenton) Chassenon Augustonemetum (Clermont-Ferrand) Lugdunum (Lyon) Mediolanum Santonum (Saintes)) Périgueux Axe pré-romain Bretagne – Poitou - Méditerranée Source : Bernard VALADAS Annexes 111 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 29. Carte – L’espace médiéval chrétien limousin Argenton Velezay Bourges Saintes Chambon (sel) Périgueux AQUITAINE Compostelle CANTAL AVEYRON AQUITAINE (cuivre) Rocamadour CATALOGNE Source : Bernard VALADAS 112 Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Le territoire éclaté du Moyen Age à la Révolution Figure 30. Carte – Les grandes seigneuries du e Limousin au XV siècle Figure 31. Carte – Les principales circonscriptions judiciaires du Limousin Source : Bernard VALADAS Source : Bernard VALADAS Observation : ne figurent que les seigneuries laïques, pas les abbayes. Figure 32. Carte – Carte – Les 128 généralités du Limousin principales Source : Bernard VALADAS Les généralités étaient des circonscriptions administratives de la France d’Ancien Régime. Elles furent créées en 1542 avec l’Édit de Cognac. Il y eut jusqu’à trente-six généralités, les dernières ayant été créées en 1784. (Source : fr.wikipedia.org/wiki/Généralité (France)) 128 Annexes 113 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Le territoire construit administrativement Figure 33. Carte – Les départements et districts du Limousin sous la Révolution Source : Bernard VALADAS Figure 34. Carte – Aujourd’hui, 3 départements en Limousin Source : Bernard VALADAS Observations : La Corrèze comporte 4 districts, la Haute-Vienne 6 et la Creuse 7 : il y avait donc des hommes. Aujourd’hui, ces chiffres seraient proportionnellement inversés au regard de la répartition actuelle de la population régionale. Figure 35. Carte – Les deux Evêchés du Limousin Figure 36. Carte – Le découpage académique ancien du Limousin Source : Bernard VALADAS 114 Source : Bernard VALADAS Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 37. Carte – Lignes de désir vers la périphérie du Massif central (hors Paris) Source : « Massif Central - Transports, déplacements et communications » - ADIMAC - 2009 Annexes 115 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 38. Carte – Lignes de désir au sein du Massif central Source : « Massif Central - Transports, déplacements et communications » - ADIMAC - 2009 116 Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ANNEXE 4 - HAUTES TECHNOLOGIES – INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES SUR LES STATISTIQUES Sources : DRIRE Limousin – Eurostat - ASSEDIC Les statistiques d’Eurostat font les distinctions suivantes pour les industries manufacturières : les industries manufacturières de haute technologie — industrie aérospatiale (NACE 35.3 équivalent code NAF 353 A, B et C) ; produits pharmaceutiques (24.4 équivalent codes NAF 244 A à D), ordinateurs et machines de bureau (30 équivalent codes NAF 300A et 300C), matériel de radio, télévision et télécommunication (32 équivalent codes NAF 321A, C et D, 322A et B), instruments scientifiques, médicaux, optiques et horlogerie (33 équivalent code NAF 331 A et B, 332 A et B, 333Z, 334 A et B, 335Z) les industries manufacturières de moyenne haute technologie — machines électriques (31); véhicules à moteur (34); produits chimiques — hors produits pharmaceutiques (24 à l’exclusion de 24.4); autres matériels de transport hors aéronautique et espace (35.2 + 35.4 + 35.5); appareils non électriques (29). Figure 39. Tableau - Statistiques salariés ASSEDIC année 2007 (Provisoire) industries manufacturières de haute technologie Code NAF 700 244A 244C 244D 300A 321D Etablisse Libellé NAF 700 Hommes Femmes Total H/F ments Fabrication de produits pharmaceutiques de base 0 0 0 0 Fabrication de médicaments 3 160 172 332 Fabrication d'autres produits pharmaceutiques 0 0 0 0 Fabrication de machines de bureau 0 0 0 0 Fabrication d'ordinateurs et d'autres équipements 2 11 3 14 informatiques Fabrication de composants passifs et de condensateurs 1 21 4 25 Fabrication de composants électroniques actifs 4 365 394 759 Assemblage de cartes électroniques pour compte de 2 15 31 46 tiers 322A 322B Fabrication d'équipements d'émission et de transmission hertzienne Fabrication d'appareils de téléphonie 300C 321A 321C 323Z 331A 331B 332A 332B 333Z Annexes Fabrication d'appareils de réception, enregistrement ou reproduction du son et de l'image Fabrication de matériel d'imagerie médicale et de radiologie Fabrication d'appareils médicochirurgicaux Fabrication d'équipements d'aide à la navigation Fabrication d'instrumentation scientifique et technique Fabrication d'équipements de contrôle des processus industriels 3 4 233 96 80 14 313 110 0 0 0 0 0 64 1 0 194 2 0 165 3 0 359 5 8 224 228 452 5 97 27 1348 5 1099 32 2447 117 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 40. Tableau - Statistiques salariés ASSEDIC année 2007 (Provisoire) industries manufacturières de moyenne haute technologie Code NAF Libellé NAF 700 700 241C Fabrication de colorants et de pigments 241E 241J Etablissements Hommes Femmes Total H/F 1 2 1 3 Fabrication d'autres produits chimiques inorganiques de base 2 25 4 29 Fabrication de produits azotés et d'engrais 1 2 0 2 242Z Fabrication de produits agrochimiques 2 2 2 4 243Z Fabrication de peintures et vernis 4 146 54 200 245A Fabrication de savons, détergents et produits d'entretien 1 39 20 59 245C Fabrication de parfums et de produits pour la toilette 8 114 208 322 246L Fabrication de produits chimiques à usage industriel 1 7 5 12 291A Fabrication de moteurs et turbines 2 17 5 22 291B 291D Fabrication de pompes Fabrication de transmissions hydrauliques et pneumatiques 1 7 2 57 0 20 2 77 292A 292C Fabrication de fours et brûleurs Fabrication d'ascenseurs, monte-charges et escaliers mécaniques 1 6 46 116 12 17 58 133 292D 292F Fabrication d'équipements de levage et de manutention Fabrication d'équipements aérauliques et frigorifiques industriels 2 21 14 150 4 25 18 175 292H Fabrication d'équipements d'emballage et de conditionnement 1 1 2 3 292J Fabrication d'appareils de pesage 2 14 3 17 292L Fabrication de matériel pour les industries chimiques 1 1 1 2 292M Fabrication d'autres machines d'usage général 6 285 111 396 293A Fabrication de tracteurs agricoles 1 4 1 5 293C Réparation de matériel agricole 37 112 30 142 293D Fabrication de matériel agricole 5 102 9 111 294A Fabrication de machines-outils à métaux 7 104 15 119 294B Fabrication de machines-outils à bois 3 54 6 60 295B Fabrication de matériels de mines pour l'extraction 2 9 2 11 295D 295E Fabrication de matériels de travaux publics Fabrication de machines pour l'industrie agroalimentaire 6 9 27 155 6 43 33 198 295G 295J Fabrication de machines pour les industries textiles Fabrication de machines pour les industries du papier et du carton 1 1 5 2 1 1 6 3 295N Fabrication de moules et modèles 8 159 22 181 295R Fabrication de machines spécialisées diverses 5 133 23 156 296A 2 141 22 163 311A Fabrication d'armement Fabrication de moteurs, génératrices et transformateurs électriques de petite et moyenne puissance 2 79 33 112 311B Fabrication de moteurs, génératrices et transformateurs électriques de grande puissance 1 6 0 6 311C Réparation de matériels électriques 7 59 11 70 312A Fabrication de matériel de distribution et de commande électrique pour basse tension 15 2100 1257 3357 312B Fabrication de matériel de distribution et de commande électrique pour haute tension 1 4 4 8 313Z Fabrication de fils et câbles isolés 3 121 19 140 315C Fabrication d'appareils d'éclairage 5 20 11 31 316D Fabrication de matériels électriques n.c.a. 3 16 5 21 341Z Construction de véhicules automobiles 4 581 49 630 118 Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin 342A Fabrication de carrosseries automobiles 11 72 12 84 342B Fabrications de caravanes et véhicules de loisirs 0 0 0 0 343Z Fabrication d'équipements automobiles 5 607 96 703 354A Fabrication de motocycles 1 2 2 4 215 5714 2174 7888 Les statistiques d’Eurostat font les distinctions suivantes pour les services : Les services de haute technologie à forte concentration de connaissances — poste et télécommunications - (64); informatique et activités connexes (72); recherche et développement (73) statistiques ci-dessous. Les services marchands à forte concentration de connaissances (hors intermédiation financière et services de haute technologie) — transport par eau (61); transport aérien (62); immobilier (70); location de machines et d’équipements sans opérateur, et d’articles personnels et ménagers (71); autres activités industrielles et commerciales (74); Les services financiers à forte concentration de connaissances — intermédiation financière, sauf assurance et financement des retraites (65); assurance et financement des retraites, sauf sécurité sociale obligatoire (66); activités auxiliaires d’intermédiation financière (67); Les autres services à forte concentration de connaissances — éducation (80); santé et action sociale (85); activités de loisirs, culturelles et sportives (92). Libellé Nbre Effectif Nbre 1993 Conseil en systèmes informatiques Edition de logiciels (non personnalisés) Autres activités de réalisation de logiciels Effectif Nbre étab. Effectif 2006 Evolution Part Progression 1993/2006 Part 2006 1993 10 89 24 187 140,00% 110,11% 317,43% 0,13% 0,26% 6 29 9 81 50,00% 179,31% 6,93% 0,18% 0,07% 10 52 24 143 140,00% 175,00% 2509,58% 0,18% 1,71% Traitement de données 9 40 21 73 133,33% 82,50% 0,84% 0,17% 0,09% Activités de banques de données 9 33 1 3 -88,89% -90,91% 60,05% 0,04% 0,78% Entretien et réparation de machines de bureau et de matériel informatique 4 9 15 45 275,00% 400,00% -22,76% 0,28% 0,04% 3 11 0 0 -35,52% 0,00% 3,28% 5 21 16 245 220% 1066% 44,47% 0,48% 0,06% 88 397 5 21 -94,3% -94,7% -15,73% 1,24% 19,83% 107,58% 0,21% 0,37% 0,95% 0,97% Autres activités rattachées à l'informatique Recherche-développement en sciences physiques et naturelles Recherche-développement en sciences humaines et sociales Total 144 681 115 798 -20,14% 17,18% Total des emplois salariés région ou des étabs 16748 129995 17906 154584 6,91% 18,92% Part dans le total des emplois salariés ou des étabs. 0,86% 0,52% 0,64% 0,52% Annexes 119 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ANNEXE 5 - IMPACT DES TECHNOLOGIES SUR L’AVENIR DES TERRITOIRES Ce tableau, non exhaustif, est une base visant à appréhender les variables d’un impact possible des technologies sur un territoire. Infrastructures et réseaux « omniprésents » Planification et aménagement du territoire Un territoire à plusieurs vitesses : des zones à très hautes performances et d’autres à bas débit ; des ilots de connectivité internet sans fil ; des zones à l’offre très diversifiée et d’autres sans choix possible, etc. Remise en cause des modèles d’aménagement numérique (eux-mêmes hérités des infrastructures classiques), rééquilibrage entre le modèle top-down du passé (réseaux en étoile) et les modèles bottom-up (de la boucle locale aux réseaux sauvages), multiplicité des acteurs de l’infrastructure, depuis les opérateurs jusqu’aux utilisateurs eux-mêmes Changement de la relation au territoire et à la distance, ce qui invite les acteurs publics à repenser totalement l’espace public, les équipements et les services publics, les lieux de réunions publiques et de débat démocratique. Emergence d’un rôle d’aménagement du cyberespace : densité, diversité et interconnexion des différentes formes de réseaux ; interopérabilité des services, régulation de l’espace hertzien (y compris très local), voire aménagement d’espaces virtuels, par exemple dans les mondes virtuels Développement économique Transformation des modes production, et de secteurs entiers : de montée en puissance de productions et des flux immatériels, entreprises en réseaux, collaborant en continu avec d’autres entreprises qui peuvent se situer à l’autre bout du monde évolution des critères de localisation des entreprises et des individus importance croissante des acteurs des réseaux dans l’économie locale (opérateurs du haut débit et du mobile, distributeurs. Infrastructures Infrastructures physiques nouvelles jusqu’au premier km pour le très haut débit (fibre optique) Besoin d’articulation « infrastructures réseaux » : entre les multiplicité des acteurs, des opérateurs, des technologies, et de leurs niveaux d’intervention évolutivité des techniques, intervention des utilisateurs (ex : partage de connexion via wifi) émergence de la fonction d’opérateur d’infrastructures Informatique « ambiante » et objets communicants Technologies de l’identité, de la sécurité et de la traçabilité NBIC : les technologies convergentes du XIXe siècle Appropriation des TIC par la société et relation au progrès Nouveaux types d’infrastructures : réseaux de capteurs et d’actionneurs, puces RFID et /ou dispositif de lecture public… Certaines de ces infrastructures seront publiques, d’autres non, certaines seront partagées, d’autres non. Les territoires seront donc à la fois acteurs et régulateurs, selon les cas. Effets mal connus de la diffusion des dispositifs de surveillance ou d’identification forte (ex biométrique) sur les dynamiques sociales du territoire : évolution ou déplacement de la délinquance, confiance ou défiance entre les citoyens vis-àvis des autorités, renforcement ou réduction de la ségrégation territoriale (quartiers fermés, murs). Capacités de surveillance, contrôle et modélisation du territoire considérablement accrues, augmentent à la fois les possibilités d’action, et les attentes vis-à-vis des aménageurs. Les réseaux deviennent un facteur dans le choix d’un lieu de résidence(le plus souvent en cherchant une qualité de connexion ; parfois en cherchant l’absence de connexion…) La couverture territoriale et la « fracture géographique » numérique deviennent des sujets politiques de premier plan, de même que l’accessibilité des réseaux et des services numériques et mobiles aux handicapés et aux personnes âgées, que les conséquences des antennes sur la santé publique, ou encore que la neutralité et l’ouverture des réseaux. L’existence de réseaux de capteurs et d’actionneurs n’est pas une condition de compétitivité du territoire, mais intervient dans son bon fonctionnement : sécurité et sureté, environnement, accidents et catastrophes, gestion des grands réseaux physiques, organisation de la traçabilité de chaines économiques et agricoles… Les attentes en matière de gestion des identités publiques et de traçabilité contraignent les collectivités à financer ou exiger des équipements (état civil, centres logistiques, industries agro-alimentaires, etc.) A plus long terme : Capacité d’observation et d’intervention beaucoup plus fine sur les milieux ambiants, naturels, agricoles, mais aussi industrialisés et urbains. De nouveaux matériaux modifient la manière de construire et de concevoir un bâtiment une route, des transports. Changement des formes de sociabilité et de la relation à distance, avec des conséquences sur l’organisation des espaces publics Enrichissement des SIG à partir de données géo-localisées, mettant à disposition des acteurs du territoire des outils puissants de planification, détection, pilotage, etc. En retour, les attentes sociales en matière de prévention, plutôt que de réparation montent. Emergence de nouveaux produits et services de plus en plus intelligents, communicants, personnalisés.. exigeant une technicité croissante dans les entreprises, ou une coopération plus poussée entre elles Création d’emplois à travers l’apparition de nouveaux métiers, par exemple pour installer et exploiter des réseaux communicants Construction éventuelle de réseaux de capteurs-actionneurs ou encore de puces et de lecteurs RFID, ouverts ou partagés, en partie sur le modèle des réseaux haut débit. Evolution des compétences requises dans de nombreux secteurs et métiers : l’accès et la compétence TIC (bien au delà de la maitrise des outils : accès et exploitation de l’information, travail collaboratif, etc..) devienne des facteurs d’employabilité Inégalités de développement des infrastructures d’identification, d’authenticité, de traçabilité, de surveillance du territoire, etc. Contribution à la sécurité informatique des entreprises et à la traçabilité des chaines d’approvisionnement, qui devient dans certains secteurs (santé, alimentaire…) une condition de développement Assurer la sécurité des infrastructures de réseaux (télécommunications, mais aussi, demain des réseaux de capteurs) dont le rôle est désormais critique dans les territoires. Emergence d’entreprises nouvelles dans les secteurs concernés Transformation profonde de plusieurs secteurs économiques émergence de nouveaux produits et services fondés sur les nouvelles connaissances disponibles et le croisement des nano-bio-sciences cognitives et des TIC à plus long terme, transformation possible des modes de production (d’un coté fabrication hyper-décentralisée dans des « fablabs », de l’autre, des usines gigantesques, seules en mesure d’appliquer des technologies aussi complexes de manière sure). Très, très haut débit exigeant une reconstruction quasi-complète des réseaux (hors fibres optiques) Risques de contestation locale face à des laboratoires ou des entreprises impliqués dans des innovations perçues comme dangereuses. On attend du territoire qu’il soit couvert par des réseaux modernesla nature de cette modernité variant dans le temps avec le développement et le déploiement des technologies Développement d’une sensibilité aux risques des ondes électromagnétiques, voire aux problèmes posés par l’excès de communication (écologie informationnelle) Environnement Transports, énergie Pression en faveur de l’intervention des collectivités dans les zones peu denses ou peu solvables Importance croissante de l’information et des réseaux dans le transport et la logistique (inter modalité, optimisation des déplacements et des localisations etc.…) Gestion plus fine des réseaux de transports permettant de nouvelles offres de services (bus à la demande) Effet des réseaux fixes et mobiles sur le nombre et la nature des déplacements physiques de personnes et de marchandises. Gestion de la circulation automobile (conduite sécurisée et automatisée) gestion du parc des véhicules privés. Gestion optimisée de la consommation d’énergie dans les bâtiments publics et privés Intensité en télécoms des grandes applications de mesure environnementale, de traçabilité, etc.) Gestion de l’éclairage public. Montée des inquiétudes sur les risques de « pollution numérique » (ondes électromagnétiques, excès de connectivités, empreint écologique des matériels électroniques) l’arrosage, de Surveillance environnementale (pollution, santé des arbres ou des forets, etc.) et détection des catastrophes (inondations, incendie) : capacité d’actions préventives. Suivi en temps réel des véhicules et de l’état des infrastructures, surveillance et sécurité dans les transports publics Nouvelles sources d’énergie décentralisée (solaire, éolien.. de petite taille et à bas coût), nouvelles formes de transport de l’énergie (piles à combustibles) Cartes sécurisées Nouveaux véhicules multiservices Traçabilité à des fins environnementales et de santé publique : OGM, chaîne alimentaire, substances dangereuses Biotechnologie dans l’épuration de l’eau, le recyclage des matériaux. matériaux pour les Surveillance environnementale et détection des catastrophes au travers de réseaux de « poussière intelligente », traçabilité généralisée. Effets négatifs éventuels des nanoparticules et des OGM sur l’environnement Exigence de réduction de la consommation d’énergie et des émissions des TIC elles mêmes Habitat La connectivité devient une composante de l’habitat au même titre que l’électricité ou la plomberie, de l’immotique à la domotique, les bâtiments eux-mêmes communiquent La compétition s’installe entre espaces physiques et virtuels : les services à la personne, le commerce et la distribution investissent autant ou davantage sur leur présence en ligne, que sur leur présence physique. Des équipements publics s’installent dans les espaces virtuels, des espaces publics et démocratiques (salle d’assemblées) sont en ligne. Annexes Complémentarité plutôt que substitution télécoms/mobilité. Convergence entre développement des TIC et objectifs de développement durable Protestations contre la pollution électromagnétique, les déchets électroniques, les impacts environnementaux des OGM et des nanoparticules Extension du principe de précaution et des exigences de traçabilité L’habitat (précédé par les bâtiments professionnels) devient intelligent. Peuplé de capteurs, il gère la sécurité sa consommation d’énergie, le confort de ses habitants. Poussée par la « haute qualité environnementale », le haut débit et la convergence, ainsi que le vieillissement de la population, la domotique pénètre nos foyers. Sécurisation intelligente de l’habitat individuel et collectif, y compris social : vidéosurveillance, capteur d’incendie. Nouvelles techniques, nouveaux matériaux de construction légers, résistants, isolants, autonettoyants.. aboutissant sans doute à une technicité beaucoup plus grande des entreprises du secteur. L’équipement ou le prééquipement en réseaux ou en fourreaux des habitats collectifs (voire individuels) devient une exigence, éventuellement prévue par la loi. L’habitat devient beaucoup plus aisé à reconfigurer. Les TIC aident également à répondre à la demande d’économies d’énergie. 121 Recherche Education, formation Sécurité publique Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Infrastructures et réseaux « omniprésents » Informatique « ambiante » et objets communicants Technologies de l’identité, de la sécurité et de la traçabilité NBIC : les technologies convergentes du XIXe siècle Appropriation des TIC par la société et relation au progrès Les réseaux et les équipements d’interconnexion font partie des infrastructures critiques à protéger et dont le fonctionnement continu doit être assuré Télésurveillance évoluée, mariant vidéosurveillance et capteurs de tous ordres (mouvements, bruits) Développement de la biométrie, des tests ADN, tentation de la détection préventive de tendances « déviantes » Nouveaux risques émergeants de la dépendance croissante vis à vis des outils numériques et des réseaux. Développement de la vidéosurveillance et d’autres formes de surveillance des individus, de l’environnement, des routes, de la télé-intervention sur tout point du territoire, en réseau temps réel Pièces d’identité et autres cartes équipées de puces RFID difficiles à sécuriser contre les lectures distantes Développement de la vidéosurveillance (en lien avec la reconnaissance de visages, de plaques minéralogiques…) et débats sociétaux associés. Rôle critique de la connectivité dans la qualité de l’éducation et de la formation : Evolution profonde et pluridisciplinaire des formations informatiques, électroniques, de design etc. moments de formation à distance apprentissage de la recherche et de l’exploitation d’informations travail coopératif… Santé Aide sociale Culture, tourisme Fonctionnement interne des services de la collectivité Gouvernance, démocratie Faible impact Dispositifs nanométriques, imperceptibles de surveillance invisibles et Emergence de nouvelles techniques et de nouveaux outils de formation exerçant une pression forte sur les systèmes publics, voire sur l’homogénéité des programmes et des critères d’évaluation Tension entre demande de surveillance et demande de protection de la vie privée. Banalisation des usages numériques, qui rendent nécessaires la généralisation d’environnements numériques de travail sur les campus et dans les établissements d’environnements Développement de nouvelles pratiques pédagogiques en présentiel et à distance. La pratique personnelle des TIC par une très large majorité de jeunes influe sur la relation avec les enseignants Rôle critique de la connectivité, la recherche se faisant en réseau au niveau mondial avec les laboratoires et les entreprises Soutine d’une recherche coordonnée entre des domaines très différents, y compris l’étude des services innovants Partage distants… Mise à disposition de la recherche d’outils d’observation nouveaux (capteurs environnementaux pour des études non intrusives ou pour la production d’énormes masses de données sur les milieux étudiés) de grands équipements Besoins de connectivité très haut débit des hôpitaux pour des échanges massifs de données, d’images etc. Gouvernance, démocratie Implication forcée des acteurs territoriaux et nationaux dans les débats relatifs à la protection de la vie privée. Développement des réseaux de santé et de la télémédecine, exigeant des connexions rapides, fiables et sûres. Traçabilité des personnes (malades d’Alzheimer), des animaux (bétail, animaux domestiques et sauvages), des objets (matériel médical, matières dangereuses, médicaments, etc.). protection des infrastructures et des résultats de recherche La sécurité et la traçabilité comme domaines d’innovations Effort massif et mondial sur les technologies « convergentes, difficile à suivre à l’échelle d’un seul territoire, voire d’un seul pays. Importance croissante des TIC dans la recherche appliquée Convergence entre recherches technologiques et objectifs de développement durable Certains sujets de recherche font l’objet de débats et de protestations Traçabilité à des fins environnementales et de santé publiques. Transformation progressive et profonde de l’approche de la santé / médecine préventive (détection de prédispositions, traitements préventifs) ; suivi à domicile, etc. _ avec des conséquences sur les dépenses de santé et l’accès aux soins Inquiétudes et incertitudes concernant les effets des réseaux sans-fil et, pour l’avenir, des produits issus de la « convergence » nanotechnologies-biotechnologiesinformatique-sciences cognitives (NBIC) Possibles risques sanitaires liés à ces technologies elle-même / ingestion de nanoparticules, diffusion de virus ou de bactéries issus des biotechnologies Développement de formes de télésanté, notamment en direction des populations âgées. Croissance des soins et du suivi à domicile, nécessitant la connexion de nombreux appareils avec et sans fil. Assistance médicale électronique à domicile (capteurs, voire robots, connectés à des centres de soins). La connectivité devenant un critère important d’inclusion sociale et professionnelle, les espaces publics internet deviennent un service nécessaire dans une perspective sociale. Pas d’impact direct identifié (voir santé, éducation, sécurité, etc.). Contrôle des droits d’accès aux prestations sociales. Contrôle renforcé des populations considérées comme « à risques ». Pas d’impact direct identifié (voir santé, éducation, sécurité) Inclusion des outils et des enjeux numériques dans les politiques sociales, les fractures numérique et sociale se recouvrant Le territoire, selon les cas, « réussit » ou « rate »sa présence dans le cyberspace. Utilisation des puces RFID et des capteurs, ou encore de mobiles dotés de GPS et d’outils avancés, dans des applications de « réalité augmentée » qui ajoutent des données à la réalité perçue / texte ou audio d’explication, superposition à un lieu de légendes, d’images du passé, de plans, etc. Faible impact spécifique - voir colonne « informatique ambiante ». Importance croissante des formes numériques de la culture et du divertissement. m- Développement d’« uservices » (ubiquitaires) / services automatisés dans des domaines tels que ramassages des ordures ménagères, l’éclairage, la sécurité, etc. Assurer la sécurité de ses propres systèmes informatiques dont chaque collectivité dépend de manière croissante. Tension entre les effets de la mise en réseau sur le décloisonnement (interne aux services, entre services, entre administrations et collectivités) et les possibilités de contrôle que ces moyens offrent Un fort potentiel de productivité et/ou de services, au prix d’une forte automatisation et d’une surveillance de plus en plus omniprésente Sécurisation des services et échanges dématérialisés Voir colonne « Appropriation des TIC par la société ». Risques de dérives autoritaires - ou d’excès de contrôle social démocratique - du fait de la performance des technologies de surveillance. L’échelle et le contrôle du déploiement des technologies de surveillance deviennent un sujet politique dans les territoires. La concurrence accrue entre l’économie des loisirs et du tourisme local avec les espaces virtuels, oblige les acteurs locaux à se positionner plus fortement, en annexant les mondes numériques, en se prolongeant à travers les mondes virtuels, ou à l’inverse en proposant des alternatives, des aires de « déconnexion ». Développement des services (mobiles), etc. e-services, Demande croissante d’ouverture de l’accès aux réseaux de capteurs, ou aux données qu’ils produisent. Pas d’impact direct identifié. En mettant en ligne informations, images et commentaires, les habitants et les touristes eux-mêmes deviennent des sources majeures d’informations touristiques. Extension des impacts identifiés dans la colonne « informatique ambiante » Attente d’une beaucoup plus grande flexibilité et réactivité des acteurs publics de la part des usagers connectés. La recherche, l’expérimentation, le développement de ces technologies devient un sujet politique dans les territoires Intervention croissante des citoyens, organisés en réseau, dans les débats locaux. Attente de transparence, de dialogue en amont des décisions, d’évaluation. Emergence d’une demande d’organisation du débat entre société et progrès scientifique et technologique. Source : Collectif DURANCE Philippe, KAPLAN Daniel, PUISSOCHET Alain, VINCENT Stéphane - « Technologies et prospective territoriale » – Collection La Fabrique des possibles – Editions FYP - Limoges - 2008 – 79 p. 122 Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ANNEXE 6 - PRECEPTES POUR L’ELABORATION D’UN MARKETING TERRITORIAL La nécessaire intelligence territoriale L'intelligence territoriale a pour objectif de relier veille et action publique en faveur du développement économique d'un territoire. Ainsi, de plus en plus de collectivités territoriales utilisent des outils d'analyse de plus en plus en plus opérationnels, notamment des outils de type SIG129 ou pour mieux connaître et appréhender l’évolution de leurs territoires. Les techniques utilisées peuvent s'inspirer des techniques des entreprises, cependant, la multiplicité des acteurs représente un risque d’inefficience dans la mise en œuvre des stratégies d'actions, sauf en cas de convergence publique ou politique suffisante. Figure 41. Schéma – Processus d’intelligence territoriale Source : ZeKnowledge.com © 2001-2004 Un Système d’Information Territoriale (SIT) ne constitue pas à lui seule l’intelligence territoriale, mais en est une des composantes. L’intelligence territoriale, comme toute action d'intelligence économique, doit partir d'une stratégie précise comprenant : la définition et les limites du champ d'action, l'objectif de l'opération, la liste des partenaires ou sources qui permettront d'alimenter un système de veille éventuel, les outils techniques de gestion de cette opération et les moyens d'actions. L'intelligence territoriale peut constituer le socle d’un marketing territorial. 129 Système d'Information Géographique Annexes 123 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Les points clés du marketing territorial Comme nous l’avons vu plus précédemment, de nombreuses recherches ont été menées sur les critères d’attractivité des territoires. Parmi tous ces travaux, le CESR a trouvé la méthode CERISE REVAIT®130 particulièrement intéressante car synthétisant les idées émises depuis plusieurs années et proposant une démarche globale et structurée en vue de faciliter l'analyse de l’offre territoriale lors des analyses amont de marketing territorial. Cette méthodologie repose sur les principes figurant ci-dessous et a pour objectif de favoriser l'identification des filières économiques pour lesquelles un territoire offre les meilleurs avantages comparatifs face à ses concurrents. Figure 42. Schéma - Les 9 étapes clés pour construire sa démarche de marketing territoriale Séquence 1 : établir son diagnostic - Etape 1 : placer l’information au cœur de la démarche - Etape 2 : analyser les marchés - Etape 3 : étudier l’environnement des marchés - Etape 4 : évaluer la position concurrentielle de l’offre territoriale Cerise Revait ® - Etape 5 : synthétiser l’évaluation de l’offre territoriale au regard de la demande Séquence 2 : définir ses choix stratégiques - Etape 6 : se donner une ambition - Etape 7 : construire sa promesse Séquence 3 : dresser son plan d’actions - Etape 8 : construire sa partition par le mix marketing - Etape 9 : planifier pour optimiser Source : V. GOLLAIN - « Comment identifier les atouts distinctif de son territoire dans un perspective de marketing stratégique ? La méthode CERISE REVAIT® » - CDEIF - 2008 Cette méthode offre l’avantage de ne pas prendre en compte uniquement le coût des facteurs de production, à savoir notamment l’angle du lowcost ou bas coût, mais également des composantes plus qualitatives comme les compétences de la population, les technologies clés développées, et la capacité organisationnelle à travers la gouvernance, facteurs qui se sont accrus par le développement de l’économie du savoir et de la connaissance (Stratégie de Lisbonne-Göteborg, OCDE131 2006) et par la crise internationale qui s’est généralisée depuis l’été 2008. De plus, cette méthode de travail peut être développée sous l’approche de l’offre d’un territoire ou d’une filière économique. 130 131 Méthode, élaborée dans le cadre du Club des Développeurs Economiques d'Ile-de-France (CDEIF) Organisation de Coopération et de Développements Economiques 124 Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Figure 43. Schéma – Les 13 composantes clés de la méthode CERISE REVAIT® C E R I S E Capital Humain Entreprises et acteurs leaders Réseaux et points nodaux Infrastructures / Immobilier Services Evénements professionnels R E V A I T Recherche et Développement / Innovation Entreprises secondaires Valeurs et identité du territoire Actions collectives structurantes Image extérieure TIC ® ®essources naturelles et physiques / Villes clés Source : V. GOLLAIN - « Comment identifier les atouts distinctif de son territoire dans un perspective de marketing stratégique ? La méthode CERISE REVAIT® » - CDEIF - 2008 Annexes 125 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ANNEXE 7 - LE CLASSEMENT DES REGIONS FRANÇAISES SELON LE PIB PAR HABITANT ET SELON L’ISS (Indice de Santé Sociale à 17 variables) Région PIB/habitant ISS Ile-de-France 1 15 Rhône-Alpes 2 7 Alsace 3 5 Provence – Alpes – Côte-d’Azur (PACA) 4 19 Champagne-Ardenne 5 17 Pays de la Loire 6 3 Aquitaine 7 10 Midi-Pyrénées 8 8 Centre 9 12 Haute-Normandie 10 18 Bretagne 11 2 Bourgogne 12 11 Franche-Comté 13 6 Poitou-Charentes 14 9 Auvergne 15 4 Basse-Normandie 16 13 Lorraine 17 14 Limousin 18 1 Picardie 19 20 Nord - Pas-de-Calais 20 22 Languedoc-Roussillon 21 21 Corse 22 16 Source : Jean-GADREY et Florence JANY-CATRICE - « Politis » - Hors-Série – octobre-novembre 2008 – www.politis.fr Annexes 127 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin ANNEXE 8 – CONTRIBUTIONS DES 3 CHAMBRES CONSULAIRES REGIONALES ET DE LA CHAMBRE REGIONALE DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE DU LIMOUSIN 8.1-CONTRIBUTION DE LA CHAMBRE REGIONALE D’AGRICULTURE DU LIMOUSIN SUR L’AVENIR DES EXPLOITATIONS AGRICOLES EN LIMOUSIN L’avenir des exploitations agricoles en Limousin Préalable Pour les éléments contextuels de ce vivier qu’est le secteur agricole en Limousin, nous vous invitions à redécouvrir l’audition de monsieur Bernard RIBIERE - Directeur de la Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin - du 14 mai 2008 sur « les défis de la transmission d’entreprises en agriculture ». Sur l’avenir des exploitations agricoles, leur production et leurs filières nous pouvons dire que la plupart des indicateurs sont au vert : un renouvellement important à venir avec 30% des exploitations qui seront transmises d’ici 10 ans : ceci est le gage de la naissance d’une nouvelle dynamique. Certes l’agrandissement continuera sin rythme annuel actuel de 1.4 ha avec une spécialisation en élevage des agriculteurs de mieux en mieux formés du niveau V (CAPA BEPA) majoritaire, nous sommes aujourd’hui sur des installations à 80% avec un niveau IV (BPREA BAC PRO° et III (BTS°) l’enseignement agricole en limousin est bien étoffé et de qualité notamment sur les filières de production Avec un recours au salariat que nous pouvons envisager en progression avec le franchissement de palier sur la dimension économique des exploitations Avec des soutiens européens et nationaux réorientés et réaffirmés en faveur du type d’agriculture que nous conduisons en Limousin : respectueuses de l’environnement et de la biodiversité au travers des pratiques agricoles et tout particulièrement l’élevage à bas d’herbe et de fourrages et des démarches assisses sur la qualité. Le récent accord sur le bilan de santé de la PAC est une juste reconnaissance de nos pratiques Avec des chefs d’entreprises de plus en plus sensibles à la gestion des risques (climatiques, sanitaires, biologiques, et économiques) qui même si la spécialisation en élevage perdurera : diversifient leur source de revenu au travers de la mise en place d’ateliers de diversification spécialisée en lien avec les organisations économiques et adaptées au territoire (filière ou local) : engraissement, volailles, porcs, petits fruits, arboriculture ; diversifient leur circuit de commercialisation en créant des circuits courts en lien avec la demande locale et développement des activités d’accueil et de service : l’agriculture limousine participe pleinement à l’offre alimentaire et touristiques de la région ; intègrent la sécurisation de leur système de production au travers d’approche d’optimisation voire d’autonomie sur les intrants (engrais et aliments), les économies d’énergies et la production d’énergies renouvelables mais aussi en se positionnant sur la production en agriculture biologique notamment avec la mise en application du nouveau cahier des charges européen ; rationalisent l’organisation du travail : installation sociétaire, CUMA pour le matériel et les travaux, salariat et groupement d’employeurs ; Annexes 129 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin sont de plus en plus à l’écoute et réactifs aux demandes du territoire notamment sur les activités, les services, les circuits courts, l’AB. Si l’installation sous forme sociétaire est à 61%, elle ne progressera pas forcement notamment avec l’arrivée de nouveau porteur de projet, souvent HCF (hors cadre familial), qui s’installe sur de petites structures de productions et des activités très en lien avec le local au travers des circuits courts sur des produits frais (maraichage) ou transformés. C’est une tendance qui est en phase avec l’attente des consommateurs en milieu urbain mais aussi dans les communes rurales. Les élus locaux devraient d’ailleurs de réagir assez vite, avec la profession agricole, avec la réalisation de diagnostics territoriaux pour entreprendre des réserves foncières agricoles proches ou dans les bourgs avant que tout le foncier ne soit consommé par le lotissement. Ceci permet d’aborder les quelques points sombres au tableau de ces indicateurs : la pression sur le foncier agricole qui est grandissante et se généralise sur le territoire : jusqu’où repoussera-t-on les activités agricoles et à quel niveau s’arrêtera l’artificialisation des terres ? la pression globale sur les conditions de production et l’usage des produits sanitaires en engrais, qui, si elle continue sur ce rythme et dans ces conditions mettra à mal la qualité et la sécurité alimentaire, l’économie des exploitations et la compétitivité de nos productions la tendance lourde à la baisse de la consommation de viande bovine et d’agneau : en cause le changement d’habitudes de consommation (moins de cuisine à la maison et en restauration collective) mais aussi les propos et le regard parfois malveillants portés sur la viande rouge pourtant dite »naturellement » à base d’herbe et de fourrages en Limousin. Certes c’est aux agriculteurs et à la filière de s’adapter à ce changement des habitudes d’achat et de consommation mais quand même nous appelons à plus de mesures dans certains propos tenus, il en va de l’avenir de nos exploitations, de notre économie mais surtout de notre territoire. Beaucoup d’atouts sont du coté du développement de l’agriculture limousine et il faudra compter encore plus avec elle développer l’économie de notre région. Alors plus que jamais « Limousin, qu’y a t il de meilleur ». 8.2-CONTRIBUTION DE LA CHAMBRE REGIONALE DE METIERS ET DE L’ARTISANAT DU LIMOUSIN La présence de biens et de services facilement accessibles (proximité, services adaptés à la demande) constitue un véritable facteur d’attractivité et un avantage concurrentiel à mettre en avant. La forte densité de l’Artisanat, élément clé de l’économie de proximité, est pour cette raison un réel atout pour le Limousin. Cet atout est d’autant plus important que les grandes mutations que nous allons vivre, notamment sous l’effet des crises écologique et énergétique, vont nous conduire à changer nos modes de vie et à repenser notre modèle de développement. Dans un tel contexte, l’économie de proximité peut être un moteur de ces évolutions. Il est donc nécessaire de soutenir, voire de renforcer les actions en faveur de la Création, de la Reprise et du Développement des entreprises. Ce qui conduit au maintien voire à la création d’activités et d’emplois. Le processus est cumulatif et interactif : plus de biens et de services 130 Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin accessibles génèrent davantage de population (actifs et inactifs). Il en résulte davantage de besoins en biens et services. De la même manière, l’existence d’un environnement favorable en termes de centres de compétences et de ressources (formation, recherche) mais aussi, de services culturels et sociaux (théâtres, cinémas, musique, crèches…) conditionne très directement la localisation d’activités et d’entreprises de pointe. Les pistes de réflexion de la CRMA En 2008, 1549 créations et reprises d’entreprises artisanales ont été enregistrées. Dans le cadre d’Objectif Création et avec le dispositif dédié à la reprise d’entreprises (ARTER) 109 reprises en 2008. Le réseau des CMA / CRMA contribue déjà largement à l’accompagnement des projets. Il faut poursuivre et si possible intensifier cet accompagnement en particulier en assurant un suivi dans les premières années d’activité en vue d’une meilleure pérennité. On pourrait également réfléchir en amont, sur les modalités de détection des candidats et des projets, en France et à l’international, par des actions de marketing territorial ciblées (ex : recherche de candidats dans des pays européens où se manifestent des volontés d’émigration : Pays-Bas, Angleterre…) dans le cadre de salons spécialisés ou auprès d’universités et / ou de centres de formation dans des domaines spécialisés dans lesquels le Limousin est en capacité d’offrir des avantages concurrentiels. La Création / Reprise pourrait également être « travaillée » en recherchant le renforcement du lien entre entreprises et territoire à partir du repérage d’activités nécessaires et/ou susceptibles d’accroître l’attractivité et les potentialités d’un territoire donné (repérage d’activités, diagnostics de faisabilité). Par rapport à l’existant la meilleure prise en compte des besoins spécifiques des populations par les artisans peut être recherchée. C’est le sens des actions menées, par ex : par le CNISAM (Centre National d’Innovation Santé, Autonomie et Métiers) pour favoriser l’accessibilité. dans le cadre du Contrat de Progrès Métiers de Bouche sur la recherche de nouveaux produits et services. L’appui à l’émergence des projets de développement des entreprises artisanales doit également être intensifié par la mobilisation de l’offre de services du réseau des CMA / CRMA. CAPEA (Diagnostic global) COMAFOA (Gestion des Compétences et des Ressources Humaines et Formation) Management environnemental (gestion des déchets, économies d’énergie, Eco-construction…). 8.3-CONTRIBUTION DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE LIMOUSIN Intervention de M. Fabien GERAUD, chargé de mission « transmission PME PMI en Corrèze » pour les CCI de Tulle et Ussel et du Pays de Brive en coordination avec l’UCCIMAC (le 16 avril 2008). Annexes 131 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Intervention : « Transmission, cession et reprise d’entreprises : les CCI du Limousin au cœur du réseau » L’état des lieux du marché Des enjeux forts économiques, sociaux et territoriaux Une réalité mal identifiée Un marché difficilement quantifiable Deux acteurs aux objectifs différents Cédant Repreneur vendre son passé acheter son futur C’est le volet psychologique du marché et qui est incontournable dans l’appréhension de la transmission-reprise. Un marché segmenté les TPE et les PME PMI régulièrement, les repreneurs ont des apports conséquents, avec cependant une distinction : les repreneurs de TPE sont en général plus jeunes que les repreneurs de PME-PMI. La reprise de PME-PMI requiert en général plus de technicité et de mise de fond que la reprise de TPE. EVOLUTION DES CREATIONS PURES ET DES REPRISES D’ENTREPRISES EN REGION LIMOUSIN 2000 1800 1600 1400 1200 créations pures 1000 reprises 800 600 400 200 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 PART DES REPRISES DANS LE TOTAL DES CREATIONS EN REGION LIMOUSIN 1997 25.3% 132 1998 22.7% 1999 24.5% 2000 22.0% 2001 22.0% 2002 21.5% 2003 19.8% 2004 19.1% 2005 18.9% 2006 18.1% Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Profil des acteurs Profil des cédants - un vieillissement accentué - des motivations diverses En Corrèze, 48% des dirigeants industriels sont âgés de plus de 50 ans et 31% ont plus de 55 ans. Profil des repreneurs - des âges différents selon les secteurs d’activités ciblés - une qualification professionnelle plus importante Les freins constatés La préparation à la cession – transmission (volet psychologique ; « l’habillage de la mariée » délai de 3 à 5 ans pour les PME-PMI) Le rapprochement de l’offre et de la demande L’évaluation et le financement de la reprise (problème de l’évolution de la véritable valeur de l’entreprise) Les lourdeurs administratives et juridiques L’action des CCI du Limousin Conditions de réussite : la neutralité et le respect de la confidentialité Sensibiliser et informer opérations individuelles de qualification du fichier cédant (phoning) opérations collectives (ateliers, forums, conférence) pour les cédants et repreneurs opérations de détection de candidats repreneurs (salon des entrepreneurs, CREALIM132, salons du recrutement ingénieurs et profils commerciaux APEC133) - mise à disposition de guides pratiques TPE et PME PMI - Rapprocher les deux parties 2 outils opérationnels : bourse d’opportunité avec pour cible les TPE (commerce, CHR134, services aux particuliers) (Le réseau de CCI couvre actuellement 10 régions). bourse d’opportunité avec pour cible les PME PMI (industrie, bâtiment, commerce de gros, services aux entreprises) (Le réseau de CCI couvre actuellement 26 régions). Jeudi 15 mai 2008, les 5e rencontres de la création et de la reprise d’entreprises de 8H30 à 20H00 : programme sur www.crealim.com 133 Association pour l’Emploi des Cadres 134 Café Hôtel Restaurant 132 Annexes 133 Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Former Réunions d’information création/reprise Sessions MARCOPOLO pour les repreneurs PME PMI Stages courts « 5 jours pour entreprendre » Stages longs 240 heures « devenez chef d’entreprise » Cours de gestion du soir Formations à la carte Formation-action en alternance « École des Managers Limousin » Accompagner Offre cédants Etude de faisabilité de la cession Réalisation d’un dossier de présentation Approche indicative de la valeur de l’entreprise Recherche de repreneurs et/ou acquéreurs Filtrage et suivi des mises en relation Offre repreneurs Appui individuel à la définition du projet Professionnalisation de la démarche de recherche Mise en relation avec des dirigeants cédants Appui au montage du plan d’affaires de reprise Formations au métier de chef d’entreprise 8.4-CONTRIBUTION DE LA CHAMBRE REGIONALE DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE DU LIMOUSIN Le tissu économique de notre Région est constitué de nombreuses structures entrepreneuriales de l’économie sociale et solidaire : mutuelles, coopératives, et autres structures d’insertion, qui totalisent 560 établissements, pour 7000 salariés (source : INSEE CLAP, 2006). Ces formes d’entreprises présentent un certain nombre de caractéristiques qui ont tendance à mettre en valeur ce tissu régional : Elles s’inscrivent dans une forme de gouvernance originale, fondée sur des principes démocratiques (une personne = une voix), équilibre des pouvoirs entre gestionnaires bénévoles et salariés, Elles possèdent des clés de répartition des excédents fixées statutairement (réserves impartageables, affectio mutualis, ristournes, redistribution…) qui encouragent les salariés à participer à la gestion de leur outil de travail, et rémunèrent les détenteurs de leurs capitaux sociaux selon des règles fixées et dans une optique équitable, Elles placent l’homme au centre du dispositif productif, en visant de par leur objet social des objectifs d’épanouissement plus que d’enrichissement, d’insertion plus que de rentabilité immédiate, Elles sont davantage présentes dans les zones de déprise rurale, notamment parce que le secteur coopératif agricole y est très présent, défensif et dynamique, Les structures les plus récentes de ce mouvement, comme les Coopératives d’Activité et d’Emploi (CAE), sont de véritables pépinières de création d’entreprises et plus spécifiquement dans des territoires où l’activité est ralentie par l’enclavement et le vieillissement démographique, 134 Annexes Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires Conseil Economique et Social Régional du Limousin Elles s’inscrivent dans une tradition mutualiste et coopérativiste plus que centenaire en Limousin, et se déclinent différemment selon les trois départements, tout en leur conférant à chacun le caractère original et spécifique qu'il revendique, Même si l’on peut craindre un certain nombre de restructurations, notamment dans le secteur bancaire de la coopération, du fait des récentes fusions opérées en ce secteur, (fermetures d’agences dans les zones rurales et urbaines sensibles), il est notoire que ces entreprises sont difficilement délocalisables, et il est impossible de les acquérir par les moyens financiers d’une Opération Publique d’Achat (les coopératives et les mutuelles ne sont pas « opéables »). Ses récentes déclinaisons : Insertion par l’Activité Economique, Réseaux d’Echange, Microcrédit, Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif, sont le fruit d’une intense et réelle collaboration avec l’ensemble des collectivités territoriales, chacune dans leurs compétences respectives, Enfin, les récents développements de la crise économique mondiale plaident pour des formes d’entreprises plus en conformité avec les valeurs de l’économie sociale et solidaire. En conséquence, la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin, s’associe à l’action de fond du Conseil Régional qui dans ses différents schémas stratégiques (notamment, le SRDE) privilégie de telles formes d’entrepreneuriat. Mais elle lui demande d’aller encore plus loin, dans la défense des marchés et de ces structures à taille humaine, et aussi de favoriser les expérimentations qui constituent l’avenir de ce secteur. Elle sera notamment très attentive aux suites données au prochain forum du CESR consacré à l’épargne locale, dans le domaine notamment de l’épargne solidaire, traçable, par les épargnants limousins et pour les entreprises et les emplois limousins. Elle préconise en outre la promotion, au regard des importants besoins pressentis en matière de transmission-reprise d’activité, de formules encore trop peu souvent utilisées, ou trop tard, que sont les Sociétés Coopératives Ouvrières de Production, ou les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif, ou encore les Sociétés à Participation Ouvrière. Elle s'associera sans relâche aux efforts de maintien des structures coopératives et mutualistes sur son territoire. Annexes 135 Ce rapport est téléchargeable sur http://www.cr-limousin.fr Le Conseil Régional / Conseil Economique et Social / parutions / 2009 et également sur http://www.cesdefrance.fr Conseil Economique et Social Régional du Limousin Hôtel de Région 27 boulevard de la Corderie 87031 LIMOGES cedex