Le maintien et l`accueil des entreprises en Limousin, facteurs de

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Le maintien et l`accueil des entreprises en Limousin, facteurs de
AVIS n° 2009 – 07
RAPPORT
du
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
sur AUTOSAISINE
« Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin,
facteurs de dynamisation des territoires »
Adopté en
Séance Plénière du 11 juin 2009
Rapporteur
Jean-Louis PERIE
Autosaisine
2009-07
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL DU LIMOUSIN
RAPPORT
Adopté
au nom de la commission n° 4
« Développement économique et emploi » 1
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin,
facteurs de dynamisation des territoires
Rapporteur
Jean-Louis PERIE
par le Conseil Economique et Social Régional du Limousin
lors de sa séance plénière du
Membres composant la commission :
Mmes BALY ; CHEZALVIEL ; CLOUX ; COLOMBO (Secrétaire de la commission) ; GAYRAL ; GENDRAUD ;
MM. BARLERIN ; BERNARD (Président de la commission) ; BURGALIERES ; COINAUD ; CONCHON ; DEMARTY ; ESQUIEU ;
EYROLLE ; FRAYSSE ; FRETET ; GAILLARD ; GAY ; GIACOMINI ; GIRARD ; GOUPY (Vice-président de la commission) ;
LACORRE ; LAVENT ; LEROY ; LIMOUSIN (Président du CESR) ; MALABOU ; MONCHAMBERT ; MUSSET ; PAJOT ; PERIE
(Rapporteur) ; PEZET ; POUGET ; POUYAUD ; REBEYROLLE ; REMY ; SORBIER ; TISON ; TOURAND ; VAREILLE D. ;
VAREILLE J-C. ; VILLEMAZET ; VIOLLET ; VIROLE.
1
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Conseil Economique et Social Régional du Limousin
VOTE
52 votants
42 pour
MM. Girard, Périé (Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie)
M. Conchon (MEDEF)
M. Pajot (Fédération Régionale du Bâtiment)
M. Sauvage (Fédération Régionale des Travaux Publics)
M. Coinaud (CGPME)
M. Villemazet (Comité Régionale des Banques)
M. Rousseau (RFF)
MM. Rebeyrole, Lavent (Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat)
Mme Gendraud (Union Professionnelle Artisanale Régionale)
MM. Goupy, Tison (Chambre Régionale d’Agriculture)
M. Barlerin (Confédération Paysanne du Limousin)
M. Gaillard (Centre régional de la Propriété Forestière et Association du Pôle Interrégional du Bois)
M. Monchambert (Professions libérales)
M. Limousin (Union Nationale des Associations des Professions Libérales)
Mme Roinel et MM. Pouget (CFDT)
MM. Lefrère, Leroy, Esquieu, Janot (FO)
Mme Cloux et M. Bedoni (CFTC)
Mme Dupin de Beyssat (CFE-CGC)
MM. Capy, Pouyaud (UNSA)
M. Savary (Union Régionale des Associations familiales)
M. Pezet (CRAMCO, CAF et RSI du Limousin)
M. Fretet (Fédération nationale des associations de réinsertion sociale)
M. Virole (CREAHIL)
M. Régnier (CODERPA)
MM. Malabou, Lacorre (CRESS)
MM. Vareille JC, Valadas (Enseignement supérieur)
M. Moyen (Organismes de la culture)
M. Leresteux (Union Régionale des Fédérations d’Œuvres Laïques)
Mme Gayral (Centre Technique Régional de la Consommation)
Mme Chezalviel et MM. Bernard (Personnalités qualifiées)
8 contre
Mmes Baly, Colombo, Eyrolle, Salaviale et MM. Crozat, Gorce, Soury, Vareille D. (CGT)
2 abstentions
Mme Vaux (FSU)
M. Musset (CRIJ)
Ce rapport a été adopté à la majorité des suffrages exprimés.
Vote
3
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REMERCIEMENTS
Les présents travaux ont été rendus possibles par la collaboration de différents intervenants qui
ont fait part de leurs expériences devant le Groupe de Travail de la Commission 4 du CESR, à
savoir, par ordre de rencontre :
M. Christian LAVENT Président de la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat et Mme
Anne-Marie BORDES, Chargée de mission ;
M. Fabien GERAUD de la CCI de Tulle-Ussel ;
M. Bernard REBIERE, Directeur de la Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin ;
M. Bernard VALADAS, de l’Université de Limoges ;
M. Daniel NOUAILLE, Vice-président de la Région Limousin en charge de l’économie et du
transfert de technologie, et M. Michel FOURGEAUD, Vice-président de la Région Limousin en
charge du commerce et de l’artisanat ;
M. Pascal COSTE, Conseiller technique en charge du développement durable et de l’économie au
sein du Cabinet du Président de la Région Limousin. ;
M. Vincent JOLYS, Directeur Général Adjoint en charge du pôle du développement économique
et de l’emploi ; M. Daniel LAFONT, Chef du Service animation économique de la Région
Limousin et M. Brahim GUETARNI, Chargé de Mission « Territoires » (Démarches Collectives
Territorialisées, Zones d’Activités …) ;
Mme Rosy FARGES, Secrétaire Générale pour les Affaires Régionales ;
M. Michel DELAU, Directeur de Limousin Expansion ;
M. Alain NORMANDON, Directeur de la CCI de Tulle et Ussel.
Par ailleurs, le présent rapport a bénéficié :
des apports de l’INSEE du Limousin, à savoir Mme Marie-Laure MONTEIL, Directeur des Etudes,
et Mme Catherine LAVAUD, Adjointe au Directeur des Etudes ;
de l’intervention de M. Juan José IBARRETXE, Président du Gouvernement basque espagnol, le
9 janvier 2009 à Saint-Malo et portant sur « les principaux axes de la politique économique et
sociale développée par Euskadi » ;
des échanges des rapporteurs avec M. Pierre DARTOUT, Délégué Interministériel à
l’Aménagement et à la Compétitivité des Territoires ;
des enrichissements des « Assises sur l’avenir de l’emploi industriel en Limousin » qui se sont
tenues le 24 février 2009 à l’Hôtel de la Région Limousin.
Le CESR tient également à remercier pour leur collaboration :
M. LELIEVRE de la CCI du Pays de Brive ;
M. CLAUDON, Directeur Général de la CCI de Limoges et de la Haute-Vienne ;
M. FAILLET, Directeur de la CRCI du Limousin ;
Mme Corinne PECHER de la CRMA du Limousin ;
M. JM DARTOIS, Directeur de la Cellule Economique du Limousin, Direction Régionale de
l’Equipement ;
les services de la DRIRE du Limousin, en particulier M. Pierre BAENA de la Division
Développement Industriel ;
les services de PRISME Limousin, à travers Mme Jeanne JIMENEZ, Chargée
d’études/Statisticienne ;
M. Michel GABORIEAU, Chargé de Mission « Filière Métallurgie » des CCI du Pays de Brive et de
Tulle et Ussel ;
Remerciements
5
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
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les services de la Région Limousin, notamment : Mme Brigitte BOUILLAGUET, Chef du service
Animation agricole et forestière ; M. Jean-Yves JABET, responsable du Système d'Information
Géographique.
Enfin, cette démarche a été menée avec l’appui d’Hélène MORVAN, Chargée d’études au CESR, et
d’Aurore BECHAMEIL.
6
Remerciements
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
SOMMAIRE
VOTE..................................................................................................................................................3
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................5
INTRODUCTION ................................................................................................................................9
1.
LES PARTICULARITES DU LIMOUSIN : DES ATOUTS POUR L’AVENIR ........................... 11
1.1.
1.2.
1.3.
1.4.
1.5.
1.6.
2.
L’EVOLUTION DU CONTEXTE ET SES EFFETS SUR LA REGION OU LA NECESSAIRE
APPREHENSION DU FUTUR ................................................................................................. 41
2.1.
2.2.
2.3.
3.
UN TERRITOIRE HISTORIQUEMENT STRUCTURE ET OUVERT ............................................... 11
DES CARACTERISTIQUES SOCIOLOGIQUES SPECIFIQUES ................................................... 12
1.2.1. Un renouveau démographique......................................................................... 12
1.2.2. Une structure territoriale en évolution .............................................................. 13
UNE IMAGE DE REGION RURALE, RICHE DE SES SAVOIR-FAIRE, OU IL FAIT BON VIVRE .......... 15
1.3.1. Un territoire rural à l’environnement et aux paysages préservés...................... 16
1.3.2. Une terre de tradition et de savoir-faire reconnus ............................................ 16
1.3.3. Une longue et forte tradition associative .......................................................... 18
UNE TERRE D’EXCELLENCE MECONNUE ........................................................................... 19
1.4.1. Un maillage de PME PMI traditionnelles .......................................................... 19
1.4.2. Des entreprises leaders dans des secteurs de pointe...................................... 20
1.4.3. Une économie résidentielle.............................................................................. 32
1.4.4. … mais une région de secteurs de pointe ........................................................ 33
UN POLE DE FORMATION PERFORMANT DOTE DE FILIERES DE DIMENSION NATIONALE.......... 35
UNE SITUATION GEOGRAPHIQUE FAVORABLE .................................................................... 36
1.6.1. Un travail de longue haleine sur les infrastructures terrestres et électroniques 36
UNE COMPETITION FORTE ENTRE LES TERRITOIRES .......................................................... 41
2.1.1. Généralités ...................................................................................................... 41
2.1.2. Des exemples de réussites de marketing territorial et des projets en cours
d’élaboration .................................................................................................... 43
2.1.3. Des potentiels en Limousin.............................................................................. 47
LES EFFETS DE LA CRISE................................................................................................. 48
2.2.1. Rappel du contexte.......................................................................................... 48
2.2.2. Les effets en Limousin ..................................................................................... 50
DES DEFIS A TRANSFORMER EN OPPORTUNITES ............................................................... 51
2.3.1. Le réchauffement climatique et les enjeux environnementaux ......................... 51
2.3.2. L’émergence d’éco-valeurs.............................................................................. 53
2.3.3. Les ruptures technologiques ............................................................................ 54
RECOMMANDATIONS EN VUE DE LA PREPARATION DE L’AVENIR ................................ 57
3.1.
3.2.
3.3.
Sommaire
LA NECESSAIRE STRUCTURATION DU MARKETING TERRITORIAL ......................................... 57
3.1.1. Limousin et marketing territorial ....................................................................... 57
3.1.2. La région, bonne échelle territoriale ................................................................. 58
CONSOLIDER L’EXISTANT, PROMOUVOIR LES SECTEURS PORTEURS, STIMULER LE DYNAMISME
ENTREPREUNARIAL ......................................................................................................... 59
3.2.1. Maintenir et développer l’existant..................................................................... 59
3.2.2. Promouvoir les secteurs porteurs pour faire du Limousin une terre
d’expérimentation en matière d’économie verte et de « silver économy »........ 59
3.2.3. Stimuler le dynamisme entrepreneurial............................................................ 64
DEVELOPPER LES INFRASTRUCTURES POUR IRRIGUER LES TERRITOIRES ET INSCRIRE LE
LIMOUSIN DANS L’ESPACE EUROPEEN .............................................................................. 66
7
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
3.4.
3.5.
STRUCTURER ET SOUTENIR LA RECHERCHE ET L’INNOVATION ET EN FAIRE UN LEVIER DE
CROISSANCE POUR LES PME-PMI REGIONALES ............................................................... 68
LA FISCALITE : UN OUTIL DE DEVELOPPEMENT ET D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ............ 70
CONCLUSION ................................................................................................................................. 71
LISTE DES ABREVIATIONS ........................................................................................................... 73
GLOSSAIRE .................................................................................................................................... 77
Développement durable ............................................................................................... 77
Développement territorial ............................................................................................. 77
Diagnostic territorial...................................................................................................... 77
Entrepreneuriat ............................................................................................................ 77
Green economy ou économie verte .................................................................................... 78
Grenelle de l’environnement......................................................................................... 79
Intelligence territoriale .................................................................................................. 79
Living lab...................................................................................................................... 79
Marketing territorial....................................................................................................... 80
Micro-finance................................................................................................................ 80
Parc Naturel Régional (PNR) ....................................................................................... 80
RHOM (Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces) ........................................... 81
Système d’Information Géographique (SIG) ................................................................. 81
Système Productif Local (SPL)..................................................................................... 81
Subprime...................................................................................................................... 82
Start up ou « jeune pousse »........................................................................................ 82
Technologie de rupture ................................................................................................ 82
WiMAX ........................................................................................................................ 82
TABLE DES ILLUSTRATIONS ........................................................................................................ 83
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................. 85
DECLARATIONS D’ORDRE STRATEGIQUE ................................................................................. 89
ANNEXES ...................................................................................................................................... 103
8
Sommaire
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
INTRODUCTION
Lors de sa réunion du 11 décembre 2007, la Commission « Développement économique et
emploi » du Conseil Economique et Social Régional (CESR) du Limousin, a arrêté son
programme de travail en autosaisine pour la période couvrant la première partie de la mandature
en cours - à savoir 2008-2009-2010 -. Elle a émis le souhait de travailler sur la dynamisation du
territoire - principalement rural en vue d’un meilleur équilibre du Limousin -, thème qui s’inscrit
dans la problématique des schémas stratégiques élaborés par le Conseil Régional du Limousin.
Le CESR a choisi de mener son approche à travers trois points :
« le rôle des associations » qui a fait l’objet d’un rapport adopté en octobre 2008 ;
« les services publics » dont l’étude va débuter ;
« le maintien et l’accueil des entreprises » qui constitue le sujet de la présente étude.
Introduction
9
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.
LES PARTICULARITES DU LIMOUSIN : DES
ATOUTS POUR L’AVENIR
« Nos représentations de la réalité conditionnent nos comportements. »
Edgar MORIN.
Face aux idées véhiculées sur le Limousin, comme sur tout territoire, le CESR a fait le choix de
les confronter à la réalité en vue d’éviter l’écueil de l’élaboration d’un diagnostic traditionnel de la
région, comme il en existe bon nombre, pour dégager les Ressources, Handicaps, Opportunités,
Menaces (RHOM)2.
1.1. UN TERRITOIRE HISTORIQUEMENT STRUCTURE ET
OUVERT
Tandis que le Limousin est communément dit éclaté entre 3 territoires : la Creuse et la Haute
Corrèze attirées par le Massif Central, la basse Corrèze regardant Midi-Pyrénées ou la
Dordogne, la Haute-Vienne la région Poitou-Charentes, l’histoire nous montre au contraire un
territoire structuré depuis plusieurs siècles :
En effet, le territoire limousin actuel est globalement celui des Lémovices d’il y a 2 500 ans3,
même si l’espace occupé par ce peuple gaulois était un peu plus étendu à l’ouest, ce qui
correspond d’ailleurs à l’aire d’influence limousine actuelle. Le territoire était alors structuré par
des grandes routes comme celle reliant Lyon à Saintes et la route des métaux joignant
l’Armorique à la Méditerranée.
Ces limites ont été stabilisées par le christianisme dès le haut Moyen Age, tandis que des axes
routiers nouveaux permettaient le développement de relations avec le littoral charentais et
l’Aquitaine, tout en accentuant le rôle de place centrale tenu par Limoges. Dans un contexte
d’éclatement général de la France au Moyen Age, le Limousin a souffert de l’émiettement féodal.
La grande route méridienne dite« La Turgotière4 » (dont le tracé avoisine celui de l’actuelle
RN 20) constitue à la fin du XVIIIe siècle un élément unificateur du territoire.
Sous la Révolution française, la construction administrative avec les trois départements actuels
s’est faite globalement dans le respect de la logique historique du territoire.
Cf. glossaire
Cf. cartes en annexes p. 111 à 116
4 La Turgotière est une nouvelle voie de circulation établie au XVIIIe siècle par Turgot, grand Intendant du Limousin et futur Ministre des
Finances de Louis XVI, pour faciliter les échanges avec la capitale.
2
3
1.- Les spécificités du Limousin
11
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.2. DES CARACTERISTIQUES SOCIOLOGIQUES
SPECIFIQUES
1.2.1. UN RENOUVEAU DEMOGRAPHIQUE
Après un siècle de perte de population, le Limousin a renoué aujourd’hui avec la croissance
démographique. En effet, entre 1999 et 2006, la population régionale a augmenté de 20 000
habitants pour atteindre près de 731 000 habitants au 1er janvier 2006, soit un niveau proche de
celui de 1990 et de celui d’il y a deux siècles.
Figure 1. Graphique - Evolution de la population du Limousin de 1801 à 2006
2006 : 730 920 habitants
Source : INSEE5, recensements de la population, EAR6 2004 et 2005 (modification 2006)
Cette évolution démographique récente est le fruit d’un excédent migratoire qui s’inscrit dans une
tendance générale en faveur du sud et de l’ouest de la France. Cette tendance touche tout le
territoire limousin: les villes principales deviennent à nouveau attractives, l’espace périurbain
exerce un effet de plus en plus attirant, tandis que le reste de l’espace rural cesse de se vider,
notamment le long des grands axes de communication7.
Ce résultat est le fruit de la politique d’accueil initiée en avant-première par la Région Limousin8 et
destinée à favoriser l’arrivée de nouveaux habitants, particulièrement en milieu rural, par
l’accompagnement des nouveaux arrivants, tant dans leur parcours professionnel que privé. Si la
Région a été pionnière en la matière, aujourd’hui, les politiques d’accueil se sont généralisées
comme en atteste notamment le réseau RUR@CT. Le Limousin doit désormais innover pour se
différencier sur le marché de l’attractivité territoriale.
Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
Enquête Annuelle de Recensement
7 Cf. « FOCAL » INSEE Limousin – n° 51 – « L’espace rural limousin cesse de perdre des habitants » – janvier 2009 – 6 p.
8 Notamment avec le projet “Ville en Campagne”
5
6
12
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Selon l’INSEE9, le regain démographique, combiné à une population plus âgée et plus
généralement aux nouveaux modes de composition des familles10 sont à l’origine de 20 000
nouveaux ménages en région entre 1999 et 2005. Si les tendances actuelles en matière de
migration, de fécondité, de mortalité et de modes de cohabitation se poursuivaient, le nombre de
ménages devrait augmenter de 11% (pour une valeur absolue de 36 000) sur la période 20052030, tendances certes légèrement atténuée par rapport à la période précédente. Simultanément,
la population régionale devrait croître de 2%.
1.2.2. UNE STRUCTURE TERRITORIALE EN EVOLUTION
Au XIXe siècle, l’espace limousin était maillé d’une façon régulière par un réseau de petites villes
bien réparties sur l’ensemble du territoire.
Figure 2. Carte - Le réseau urbain du Limousin du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle
Observations :
La Corrèze, un réseau linéaire (à rapprocher
11
du tracé de l’actuelle A 89)
12
La Creuse, un réseau christallérien
La Haute-Vienne, un réseau mixte (modèle
centraliste).
Source : Bernard VALADAS
Cf. « FOCAL » INSEE Limousin – n° 53 – « Limousin 2030 : des logements pour 36 000 ménages supplémentaires » - avril 2009 –
6 p.
10 Décohabitation intergénérationnelle, vie de couple plus tardive, séparation de couples… : le couple avec enfants est passé de 33%
des ménages en 1990 à environ 25% en 2005, le foyer mono tête de 30% à 36% (desserrement des ménages).
11 Autoroute
12 Le modèle christallérien, dit aussi théorie des lieux centraux, renvoie aux travaux du géographe allemand Walter CHRISTALLER. Il
s'agit d'une théorie spatiale, visant à expliquer la hiérarchie des villes, selon leurs tailles, leurs localisations, leurs fonctions. Cette
théorie s'appuie sur un ouvrage de référence publié par CHRISTALLER en 1933, intitulé « Die zentralen Orte in Süddeutschland » (Les
lieux centraux dans le sud de l'Allemagne).
9
1.- Les spécificités du Limousin
13
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Aujourd’hui, la population et l’activité sont surtout concentrées à l’ouest de la région. Limoges et
Brive sont les seuls pôles structurants ; l’agglomération de Limoges se place au troisième rang
des métropoles du sud-ouest de la France après Bordeaux et Toulouse ; en Creuse, seul le pôle
de Guéret conserve une certaine importance.
Figure 3. Carte – Le réseau urbain du Limousin au début du XXIe siècle…
St-Junien
Bort-les-Orgues
Observations :
Un seul centre en Creuse
En Corrèze un linéaire conservé (mais il se
modifie).
En Haute-Vienne hypercentralisation
« intégration de La Souterraine » ?
Source : Bernard VALADAS
Ce maillage urbain est conforté par la politique des pôles structurants, sorte de « contrats
d’agglomération » adaptée à la dimension des pôles urbains du Limousin, initiée par la Région
dans le but de renforcer le maillage du territoire régional, seules Limoges et Brive étant éligibles
aux contrats d’agglomération.
L’activité se calque sur les grands axes autoroutiers. Limoges étend son aire d’influence directe,
avec périurbanisation, sur près du tiers de la Haute-Vienne.
Figure 4. Carte – Le déséquilibre territorial en Limousin
St-Junien
Bort-les-Orgues
Source : Bernard VALADAS
14
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 5. Carte – Les enjeux du développement en Limousin
Bort-les-Orgues
Source : Bernard VALADAS
Le Limousin forme une entité géographique homogène. Il possède les atouts d’un territoire où
créativité et innovation sont les pièces maîtresses sur lesquelles peut s’appuyer son
développement économique en permettant le maintien de ses entreprises et en favorisant l’accueil
de nouvelles activités.
1.3. UNE IMAGE DE REGION RURALE, RICHE DE SES SAVOIRFAIRE, OU IL FAIT BON VIVRE
De l’enquête TNS Sofres menée pour Limousin Expansion en 200613, il ressort une image du
Limousin en tant que territoire de tradition où il fait bon vivre.
13
Cf. extraits en annexes p. 107 à 109
1.- Les spécificités du Limousin
15
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.3.1. UN TERRITOIRE RURAL A L’ENVIRONNEMENT ET AUX PAYSAGES
PRESERVES
Espace de plateaux et de moyenne montagne, le Limousin est un territoire qui a su préserver un
environnement de qualité à dominance rurale où l’arbre et l’eau tiennent une place importante.
Pour qui vient du nord ou de l’ouest, les paysages du Limousin le différencient fortement des
régions voisines de plaine :
le nord et l’est de la région possèdent encore un bocage régulier ;
les parties hautes sont largement forestières : feuillus et résineux mêlés ;
les plateaux de l’ouest et du sud-ouest sont couverts d’une campagne-parc légèrement arborée,
pleine de charme.
1.3.2. UNE TERRE DE TRADITION ET DE SAVOIR-FAIRE RECONNUS
Le Limousin est une terre dont l’image repose sur des secteurs d’activité traditionnels
d’excellence, que ce soit dans le domaine agricole, par la race bovine limousine, ou des secteurs
alliant art et économie comme la porcelaine et l’émail de Limoges, mais également la tapisserie
d’Aubusson ou encore la mégisserie qui a assuré la renommée de Saint-Junien notamment.
1.3.2.1.
Un secteur agricole d’élevage très présent et une production de
qualité reconnue
Le secteur agricole est très présent dans l’économie régionale avec :
4% du PIB régional, contre moins de 3% en moyenne au niveau national ;
une part de l’emploi régional deux fois plus élevée que la moyenne française.
Comme constaté au niveau national, la taille moyenne des exploitations a augmenté ces
dernières années pour atteindre en 2005 une moyenne de 76 hectares qui augmente à un rythme
annuel de 1.4 ha.
Sur une Surface Agricole Utile de l’ordre de 880 000 ha, l’agriculture limousine est orientée vers
l’élevage (plus de 85% des exploitations limousines), majoritairement à viande et extensif :
l’élevage bovin est largement dominant et constitué en majorité de cheptel de race Limousine
élevé dans un souci de qualité et de traçabilité permettant de bénéficier de plusieurs signes
officiels de qualité. Le pôle de Lanaud, au sud de Limoges, est spécialisé dans l’amélioration
génétique des animaux d’élevage et a contribué à la promotion de la race depuis une
quarantaine d’années ;
le Limousin développe également d’autres filières de qualité, comme le secteur ovin qui bénéficie
de reconnaissances tels l’Agneau du Limousin et le Baronet ; le porc limousin a été un des
premiers labellisés en France et fournit 40% de la production française bénéficiant du label
rouge.
L’agriculture du Limousin est connue aussi pour la pomme AOC14, qui sert d’image générique
pour des campagnes publicitaires nationales récentes. De plus, l’Association Limousin de la
Qualité et de l’Origine, dite « Limousin Promotion », et le « GIE15 Ovins du Limousin » sont
reconnus en tant qu’organismes de défense et de gestion pour :
14
15
Appellation d’Origine Contrôlée
Groupement d’Intérêt Economique
16
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
les Indications Géographiques Protégées (IGP) suivantes :
IGP « Porc du Limousin » ;
IGP « Veau du Limousin » ;
IGP « Bœuf du Limousin » ;
IGP « Agneau du Limousin » ;
et les Labels Rouges suivants :
Label Rouge « Bœuf Limousin » ;
Label Rouge « Limousin Junior » (jeunes bovins) ;
Label Rouge « Veau Fermier du Limousin élevé sous la mère » ;
Label Rouge « Porc du Limousin » ;
Label Rouge « Porc Fermier du Limousin » ;
Label Rouge « Jambon Sec, Saucisse Sèche / Saucisson Sec, Saucisse Fraîche », l’origine
« Porc du Limousin » étant spécifiée pour la saucisserie fraîche. » …
Les cultures céréalières ne représentent que 8.9% de la surface agricole et ont une vocation
orientée majoritairement vers la consommation animale.
Malgré le montant important de capitaux nécessaire à l’installation avec un taux de rentabilité
faible, il faut nuancer l’image du secteur agricole : le mode et la qualité de vie offerts, ainsi que la
lisibilité sur le devenir du produit sont des critères d’attraction.
Les aides à l’investissement et à l’installation jouent un rôle de levier indéniable. Avec
l’agrandissement des structures (surface ou taille économique), dans l’avenir la question de la
mobilisation des capitaux en faveur des productions d’élevage est clairement posée.
Enfin, la diversification qui se développe le plus souvent au travers d’ateliers complémentaires
mais aussi en production spécialisée (horticulture, maraîchage, activité non agricole…) permet
d’appréhender l’avenir avec davantage de sérénité16.
1.3.2.2.
Un rayonnement de productions emblématiques alliant art et
économie
Le Limousin a acquis ses lettres de noblesse dans des secteurs alliant art et économie, que ce
soit la porcelaine de Limoges, l’émail de Limoges, la tapisserie d’Aubusson-Felletin ou le cuir (à
Saint-Junien, première ville productrice de gants en France, plusieurs entreprises travaillent pour
des maisons de luxe telles que Dior, Hermès, … ; la manufacture historique de JM WESTON est
toujours implantée à Limoges).
Ainsi, comme le CESR l’a démontré dans ses travaux intitulés « Limousin, terre de création et
d’innovation : de la création artistique vers l’innovation technologique »17, au fil des siècles, le
Limousin a assimilé des savoir-faire extérieurs et en a assuré des évolutions technologiques dans
l’objectif de conquérir des marchés internationaux. Le Limousin a su s’adapter à l’évolution, au fil
des siècles, de ces marchés internationaux en s’appuyant sur les vitrines internationales, outils de
communication, aux XIXe siècle et début du XXe siècle.
Cette réussite persiste encore dans les esprits aujourd’hui, les personnes extérieures à la région
identifiant toujours cette dernière à ces productions.
16
17
Audition de M. Bernard REBIERE, Directeur de la Chambre Régionale d’Agriculture
Cf. CESR du Limousin - « Limousin, terre de création et d’innovation : de la création artistique vers l’innovation technologique » octobre 2007 – 103 p.
1.- Les spécificités du Limousin
17
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.3.3. UNE LONGUE ET FORTE TRADITION ASSOCIATIVE
Durant la Révolution, « les corps intermédiaires » sont bannis en 1791 par les décrets
d’ALLARDE et la loi LE CHAPELIER, mais les corporations (présentes à Limoges, comme celle
des émailleurs, depuis le Moyen-Age), et les confréries abondantes dans notre région, continuent
clandestinement leurs activités. Elles réapparaissent sous forme de Sociétés de Secours Mutuels
(SSM), associations de prévoyance d’abord tolérées, puis autorisées (décret de Louis-Napoléon
Bonaparte en 1852)… Ces SSM donneront plus tard naissance aux syndicats, légalisés en 1884,
puis aux mutuelles (Charte de la Mutualité en 1898). Ainsi la SSM des peintres sur porcelaine de
Limoges, autorisée officiellement en 1821, est-elle une des plus anciennes de France.
Tout au long du XIXe siècle, de nombreuses personnalités limousines vont militer pour la liberté
associative. Et c’est le terme générique d’association qui désigne à l’époque ce que nous
appelons depuis 1980 « l’économie sociale » que ce soit sous forme d’associations proprement
dites (légalisées en 1901 seulement), de mutuelles, ou encore de coopératives (terme apparu
pour la première fois en France dans la traduction en 1857, par le Limougeaud Alfred
TALANDIER, du livre de HOLYOAKE sur « L’œuvre des Equitables pionniers de Rochdale »,
ouvrage qui servira de modèle pour la création de « l’Union de Limoges » en 1881, coopérative de
consommation, désormais partie intégrante de Coop Atlantique, un des plus gros employeurs de
la Région).
Outre TALANDIER, homme politique proscrit en 1851, en même temps que le Creusois Martin
NADAUD (co-auteur plus tard de quatre propositions de loi pour la liberté associative), et Pierre
LEROUX, fondateur en 1844, d’une imprimerie et d’une exploitation agricole « sociétaires »
(coopératives) à Boussac, on peut citer les saint-simoniens limougeauds Paulin et Edmond
TALABOT, Théodore BAC, et surtout le Professeur d’économie Michel CHEVALIER, un des
principaux conseillers de l’Empereur Napoléon III (comme le fut aussi le beau-père de sa fille
Marie-Michèle, Frédéric LE PLAY, fondateur en 1856 à Ligoure de la Société d’Economie
Sociale).
Disciple préféré de Saint-Simon, co-fondateur de « l’église » saint-simonienne de Ménilmontant, il
semble que ce soit lui qui ait servi de modèle au personnage de Grégoire GERARD, le brillant
polytechnicien limousin héros du roman de BALZAC : « Le curé de campagne ». Négociateur
avec l’Anglais COBDEN du traité franco-anglais de libre-échange, Michel CHEVALIER, dans ses
cours au Collège de France, comme auprès de l’Empereur, ne cesse de plaider, pour la
reconnaissance et la légalisation des associations sous toutes ses formes. Ainsi dans sa 24e
leçon (« Les formes de l’association ») de 2e année d’économie : « L'association ! Rien n'est plus
vaste. C'est un principe fécond qui comporte une diversité d'applications infinie… ». Et plus loin :
« Dans l'agriculture, l'association offre le moyen de combiner les avantages de la petite propriété
avec ceux de la grande culture. » (coopératives agricoles). Et puis : « Dans l'industrie
manufacturière, l'association appliquée aux capitaux permet de substituer à de petites fabriques,
où les frais généraux sont très élevés par rapport à la production, les profits médiocres et les
salaires incertains, de grandes usines qui présentent à l'ouvrier et au maître beaucoup plus de
sécurité, et à la société tout entière l'avantage d'une production plus économique.
Il y a aussi l'association des patrons et des ouvriers telle que la pratiquaient certaines
compagnies de chemins de fer (Versailles rive gauche) ou la compagnie de Saint-Gobain : les
travailleurs touchaient une partie des économies qu'ils faisaient réaliser sur les matières
premières. Sur les chemins de fer de la compagnie d'Orléans, ils participaient aux bénéfices. »
Cette forme d’association évoque ce que seront dès 1848, les AOP (Associations Ouvrières de
Production, qui prendront le nom de Sociétés Coopératives Ouvrières de Production [SCOP] en
1927, et dont une des plus anciennes et des plus importantes du Limousin, n’est autre que la
SOPCZ18 créée en 1905, et présidée actuellement par notre collègue Claude PAJOT). Enfin, il
remarque : « Une institution organique qui est tolérée, protégée même par l'administration publique,
18
Société des Ouvriers Plombiers Couvreurs Zingueurs
18
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
bien qu'elle soit en contradiction évidente avec le décret de la Constituante sur les associations,
est celle des sociétés de secours mutuels ». Ces SSM dont BISMARCK viendra étudier le
fonctionnement en France pour le transposer en Prusse, puis en Allemagne, et qui trouveront une
postérité en 1945, dans notre pays, d’une part dans le code de la sécurité sociale, d’autre part dans
le code de la Mutualité, profondément réformé en 2002…
Après plus de 30 propositions de loi, le 1er juillet 1901, la loi LE CHAPELIER était enfin
définitivement abrogée, et des entreprises sans but lucratif pouvaient se constituer librement sous
forme associative. Au cours du rapport présenté au CESR le 9 octobre 200819, nous avons pu
constater qu’elles sont nombreuses dans notre région, notamment dans les zones en déprise
d’activité, qu’elles œuvrent dans tous les secteurs d’activité et que certaines emploient plus de
300 salariés…
1.4. UNE TERRE D’EXCELLENCE MECONNUE
Le tissu économique limousin est composé d’un réseau dense de PME20-PMI21, à forte proportion
d’artisans, 90% des PME-PMI comptant moins de 10 salariés.
L’économie limousine compte également quelques grands groupes. 17 établissements comptent
plus de 300 salariés, tels que Legrand, leader mondial de l’appareillage électrique basse tension
qui emploie plus de 3 000 salariés dans la région, Madrange, International Paper, Renault Trucks,
Norisko, Photonis, Dagard, Blédina ...
Tous les secteurs d’activité sont représentés en Limousin, dans une proportion comparable à la
moyenne nationale en termes d’emplois, avec une prépondérance du secteur tertiaire.
Un spectre d’activités large est un inconvénient puisqu’il est difficile de se faire connaître, la
plupart des secteurs n’atteignant pas une masse critique pour une réelle lisibilité à l’extérieur,
mais c’est aussi une force puisque, en cas de crise, les entreprises ne sont pas touchées en
même temps.
De plus, le Limousin dispose de filières économiques d’excellence renforcées par des pôles de
compétence forts en terme de recherche : l’électricité-l’électronique, l’agroalimentaire (qui trouve
ses racines dans l’élevage limousin, mais qui concerne également toute l’activité de
transformation) le bois et le papier, la céramique et la porcelaine, la mécanique ou encore
l’environnement.
1.4.1. UN MAILLAGE DE PME PMI TRADITIONNELLES
Comme le rappelle la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat du Limousin, le tissu
économique existant et singulièrement l’artisanat, car il est présent dans tous les types de
territoires (urbains comme ruraux), interfère directement sur les choix d’implantation des
entreprises. En effet, la grande variété des activités qu’il regroupe en fait un fournisseur de toutes
les unités économiques du territoire et donc le principal pourvoyeur de services marchands :
Cf. CESR – « Le rôle des associations en faveur de la dynamisation des territoires » - octobre 2008 – 62 p.
Petite et Moyenne Entreprise
21 Petite et Moyenne Industrie
19
20
1.- Les spécificités du Limousin
19
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
les activités de l’alimentation et des services à la personne fournissent majoritairement les
ménages ;
les activités de service aux entreprises et du bâtiment touchent aussi bien des ménages que des
entreprises ;
les activités de fabrication fournissent majoritairement des entreprises.
Par ailleurs, les entreprises artisanales sont elles-mêmes des clientes d’autres entreprises et
assurent donc la présence des débouchés à certaines activités.
Ces quelques rappels du rôle de l’artisanat dans la vie des territoires soulignent d’autant plus
l’importance que revêt ce secteur important du Limousin car il représente :
13 500 établissements artisanaux dont 45% en zone rurale22 ;
29 500 salariés ;
1 500 immatriculations au registre en 2006, soit 64% de l’ensemble des créations d’entreprises en
Limousin et une progression de 50% par rapport à 2000 ;
un poids économique deux fois plus fort qu’en moyenne nationale :
13% du chiffre d’affaires ICS23 (pour une moyenne nationale de 6%) ;
et 20% de la valeur ajoutées ICS (10% de moyenne en France).
Le rôle et les enjeux tenus par ce segment diffus de l’activité économique ne sont pas
véritablement nouveaux et les Chambres des Métiers et de l’Artisanat du Limousin ont, depuis de
nombreuses années, mis en œuvre des actions qui évoluent en faveur du maintien et de l’accueil
des entreprise artisanales : dispositif ARTER24, stage CIFA (Contrat Installation Formation
Artisanale), …
Les CCI ont développé deux outils opérationnels :
Transcommerce, bourse d’opportunité avec pour cible les TPE25 (commerce, CHR26, services
aux particuliers) (Le réseau de CCI couvre actuellement 10 régions [soit 39 départements] dont
ceux du Limousin) ;
et TREIMAC, bourse d’opportunité avec pour cible les PME PMI (industrie, bâtiment, commerce
de gros, services aux entreprises) (Le réseau de CCI couvre actuellement 26 départements dont
ceux du Limousin).
1.4.2. DES ENTREPRISES LEADERS DANS DES SECTEURS DE POINTE
Si le Limousin est un territoire composé majoritairement de PME PMI, il accueille aussi des
entreprises leaders dans des secteurs de pointe.
Pour appréhender les différents secteurs industriels qui structurent l’économie régionale, le CESR
a pris le parti d’intégrer les éléments de travaux menés par la DRIRE du Limousin en 2006 car ils
sont le fruit d’un traitement uniformisé de données et apportent une approche spatiale des
implantations économiques de ces secteurs. Des éléments récents extraits des travaux de la
Banque de France27 visent à compenser l’ancienneté des chiffres de 2005 dans l’objectif
d’approcher les tendances récentes et à venir de l’économie régionale.
En 2000, il y en avait moins de 12 000 : le nombre d’entreprises artisanales augmente graduellement depuis quelques années, en
fait, la tendance à la diminution s’est inversée à la fin des années 90.
23 L'appellation « champ ICS » désigne l'ensemble des secteurs marchands de l'industrie, de la construction, du commerce et des
services (source : INSEE).
24 ARtisanat Transmission Et Reprise.
25 Très petite entreprise
26 Café Hôtel Restaurant
27 Banque de France – Eurosystème – « Les entreprises en Limousin – bilan 2008 et perspectives 2009 » - mars 2009 – 11 p.
22
20
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Dans un contexte de recul global de l’économie mondiale en 2008, les chiffres
d’affaires de l’industrie limousine ont connu une progression de +1.2%, soit la plus
faible depuis 2003, avec un net repli du taux de croissance des exportations. La
stabilisation de l’emploi industriel de 2007 ne s’est pas confirmée et s’est traduite
par la baisse des emplois intérimaires et le volume des investissements s’est à nouveau
contracté. Le ralentissement global constaté en 2008 devrait s’accentuer en 2009, dans l’industrie,
le Bâtiment et les Travaux Publics ainsi que les transports routiers.
1.4.2.1.
Bâtiment et Travaux Publics
Figure 6. Carte – Les Bâtiment et Travaux Publics en
Limousin en 2005
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur :
1 365 M€
Taux de valeur ajoutée :
41,3%
Etablissements
4 700
Établissements employeurs :
2 267
Établissements
salariés :
>10 341
Nombre de salariés :
14 806
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
La bonne santé du secteur constatée en 2005 dure depuis 2000, surtout pour le Bâtiment. Les
prévisions sont encore optimistes pour 2006. Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics
englobe les activités réalisées en matière de construction, de rénovation et d’entretien des
logements et des bâtiments non résidentiels, ainsi que des réseaux et infrastructures routières.
Le ralentissement ressenti dès 2007 s’est accentué avec une diminution des
chiffres d’affaires de -1.4%, avec un taux de croissance de +1.4% dans le
Bâtiment et un recul de -11.6% dans les TP28. L’emploi a globalement diminué de 0.5% et la rentabilité diminue dans le Bâtiment.
Les chefs d’entreprises tablent sur une évolution de leur production de -6.2%, régression surtout
prévue dans le secteur du Bâtiment. Les investissements vont ralentir en conséquence.
28
Travaux Publics
1.- Les spécificités du Limousin
21
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.4.2.2.
Industries Agroalimentaires
Figure 7. Carte – Les industries agroalimentaires en
Limousin en 2005 : une relative dispersion,
surtout à l’ouest
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur :
1 191 M€
Taux de valeur ajoutée :
19,5%
Établissements employeurs :
783
Établissements industriels :
74
Nombre de salariés :
7 187
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
Bien répartie sur le territoire régional, l’industrie agroalimentaire est l’un des secteurs phares de
l’économie du Limousin.
L’industrie de la viande est le premier employeur de ce secteur, avec une production basée sur
les salaisons et la transformation de la viande bovine fraîche.
Intégrée au pôle de compétitivité Innoviandes (viandes et produits carnés), l’industrie
agroalimentaire du Limousin est dominée par de grands groupes comme Madrange et Charal, qui
totalisent plus de 1 500 salariés sur la région.
D’autres activités composent ce secteur, telle Blédina (groupe Danone, 550 salariés à Brive-laGaillarde, petits pots pour enfants en bas âge), des Coopératives Fruitières dont la plus grande
est située à Saint-Aulaire et rassemble plus de 200 adhérents sur plus de 2 000 hectares.
En sus de ces têtes de proue, le tissu de PME est diversifié, avec pour exemples Francep
International (champignons sauvages surgelés) ou encore Fruinov (fourrages pour pâtisseries ou
yaourts) …
Dans un contexte de morosité globale, ce sont les industries agro-alimentaires qui
tirent mieux leur épingle du jeu : l’augmentation des prix de vente explique au
moins en partie la progression soutenue de leurs chiffres d’affaires de 2007, à
l’exception des industries de la viande ; c’est le seul secteur où les effectifs sont maintenus.
Elles restent cependant le secteur le moins dynamique à l’exportation en 2008 avec un recul de
2.3%.
Les chefs d’entreprises ne prévoient cependant qu’une faible progression de leur facturation pour
2009, de l’ordre de +0.8%.
22
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.4.2.3.
Electricité, électronique : un potentiel de développement important
Figure 8. Carte – Le secteur de l’électronique et de
l’électricité en Limousin en 2005
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur :
862 M€
Taux de valeur ajoutée :
48,9%
Établissements employeurs :
145
Établissements industriels :
27
Nombre de salariés :
6 792
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
L'industrie des composants électriques et électroniques est un enjeu régional clairement défini.
Concentré sur la Corrèze et la Haute-Vienne, le secteur des équipements électriques et
électroniques est en plein essor. Le bassin de Brive-la-Gaillarde emploie plus de 1 800 personnes
pour ce secteur et constitue un pôle européen performant en raison de l’implantation d’entreprises
à fort potentiel en R&D.
Même si ses effectifs salariés sont fréquemment revus à la baisse, l’industrie des composants
électriques et électroniques est encore représentée par de grands groupes comme Photonis
(Brive), Anovo (Brive), Thalès Communication (Brive). Legrand, spécialisé dans l’équipement
électrique basse tension, reste très présent dans la région : Limoges accueille son siège social,
son usine-mère ainsi que tous ses laboratoires de recherche, soit plus de 2 000 salariés.
Sont également présentes dans la région une vingtaine d’entreprises qui utilisent des technologies
de pointe et qui travaillent dans des créneaux à forte valeur ajoutée : Codechamp (Champagnat),
fabricant des codeurs opto-électroniques ; Cimenty’s (Limoges), spécialisé dans l’élaboration d’un
matériau "céramique froide" à base de ciment ; Energie Emix (La Souterraine), fabricant de lingots
de silicium récepteur d’énergie solaire ; Sicame (Arnac Pompadour), fabriquant de matériels pour
le transport et la distribution d’électricité ; Covimag, spécialisé dans la production de tubes à
émissions de puissance pour radio diffusion ; Radiall Systems, orienté sur la technologie de radio
haut débit et la conception de système d’antennes intelligentes…
Par ailleurs, ce secteur compte une dizaine d’unités de formation et de recherche, au sein de
l’Université de Limoges…
Pour s’organiser et ainsi renforcer sa position de leader national, la région limousine s’est dotée
d’un pôle de compétitivité, Elopsys, qui rassemble les acteurs spécialisés dans les hautes
technologies, micro-ondes, photoniques et réseaux sécurisés. En partenariat avec la région
Centre, le Limousin participe également au pôle de compétitivité S2E2 (Sciences et Systèmes de
l’Energie Electrique).
1.- Les spécificités du Limousin
23
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Alors que le secteur des biens intermédiaires a brutalement subi le ralentissement
du dernier trimestre 2008, les composants électroniques ont enregistré une légère
augmentation.
Cependant, avec la fin des livraisons liées aux conséquences de la tempête du
Sud-Ouest, l’activité 2009 s’est ralentie et les perspectives à court terme sont peu favorables.
1.4.2.4.
Métallurgie et mécanique
Figure 9. Carte – Les secteurs de la métallurgie et
de la mécanique en Limousin en 2005
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur :
788 M€
Taux de valeur ajoutée :
34,5%
Établissements employeurs :
410
Établissements industriels :
102
Nombre de salariés :
9 587
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
L’ensemble de l’activité productive dans ce vaste secteur regroupe près de 9 500 salariés dans
410 établissements, ce qui en fait le premier secteur manufacturier. Il comprend de nombreuses
entreprises artisanales, qui emploient 15% des salariés.
Depuis plus de 10 ans, les industriels de ce secteur ont initié une démarche collégiale en faveur
du développement de leur branche d’activité. Ainsi, par l’obtention du label SPL29, Mecanic
Vallee30 a permis la fédération des stratégies des acteurs privés et institutionnels (CCI, Agences
de Développement, ADIMAC31 …) du Lot, de l’Aveyron et de la Corrèze autour d’un projet
pragmatique. La création d’une association deux ans plus tard (2000) a marqué le souhait du
franchissement d’une étape supplémentaire. Moins d'un an après la création de l'association, plus
de 80 adhérents représentant plus de 70% de l'effectif salarié total en faisaient partie, chiffre
atteignant la centaine de membres à ce jour, répartis à parts équitables sur les trois
départements. La Mecanic Vallée revêt un potentiel de 250 entreprises et 14 000 emplois dans les
domaines de l’aéronautique, de l’automobile et de la machine-outil dans les trois départements
berceaux. Des entreprises d’autres départements (Creuse et Haute-Vienne pour le Limousin) y
Système Productif Local
Cf. www.mecanicvallee.com
31 Association pour le Développement Industriel et Economique du Massif central
29
30
24
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
adhèrent. Cette organisation n’est donc pas fermée et est amenée à s’inscrire dans plusieurs
démarches de pôles de compétitivité, que ce soit le Pôle mondial Aerospace (basé à Toulouse),
Elopsys ou ViaMéca ou encore de centres d’excellence comme celui de Forest-Liné qui est
orienté sur le développement des matériaux composites.
Les industries métallurgiques ont enregistré un net recul de leur chiffre d’affaires
durant le dernier trimestre 2008.
Dans l’industrie automobile, tout comme dans les biens d’équipement, la situation
très déprimée en 2008 pèse sur les prévisions. Dès 2007, le CESR avait soulevé les problèmes à
venir dans ses travaux portant sur la sous-traitance automobile et aéronautique en Limousin. Un
recul de -4.8% est annoncé pour 2009 dans l’ensemble biens d’équipements-industries
automobiles. La réduction des stocks et les aides des constructeurs permettent d’envisager une
stabilisation de la production automobile à court terme.
Le repli de l’aéronautique se confirme en 2009, conduisant certains donneurs d’ordres à réintégrer
des travaux de sous-traitance. Cependant, le niveau bas des stocks et les quelques commandes
contractées devrait permettre une stabilisation de l’activité courant des prochaines semaines.
1.4.2.5.
Les industries du bois et du papier-carton à la recherche
d’utilisations et de débouchés potentiels
Fortement implantées en Limousin, les industries liées au bois représentent un potentiel de
développement, d’autant plus que la valorisation du massif forestier limousin arrivé à maturité
devient un impératif économique.
Les 585 000 hectares de forêt en région ont favorisé l’implantation et l’essor des entreprises du
secteur bois/papier/carton. L’industrie du bois et du papier compte environ 5 000 salariés. Depuis
plusieurs années, ces activités ont su s’adapter au besoin du marché, en ayant recours à des
technologies modernes.
L’industrie du bois et du papier est constituée, d’un côté, de fabricants de papier et carton comme
la Société Générale des Papeteries du Limousin (Saint-Junien), Lacaux Frères (Limoges) ou
International Paper (Saillat-sur-Vienne), leader européen du papier à usage de bureau, et de
l’autre, de sociétés dont l’activité concerne :
la construction de panneaux, comme Isoroy (Ussel), fabriquant de panneaux en fibres ou Polyrey
(Ussel), spécialisé dans les panneaux mélaminés ;
la fabrication de meubles (Sauthon à Guéret, Ozoo à la Courtine, Stratobois à Egletons...) ;
le bois construction (Cosylva à Bourganeuf, Gouny à Ussel, Bouny à Beaulieu...).
La filière forêt-bois en Limousin représente au total 2 300 entreprises pour près de 11 000
emplois. Le Limousin est la première région française en pourcentage d’emploi.
Le ralentissement brutal du secteur des biens intermédiaires durant le dernier
trimestre 2008 s’explique par le recul enregistré dans les industries du bois et du
papier de même que dans le secteur de la métallurgie.
1.- Les spécificités du Limousin
25
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.4.2.5.1.
Filière bois
Année
Chiffre
secteur :
d’affaires
du 379 M€
Figure 10. Carte – La filière bois en Limousin en 2005
2005
Taux de valeur ajoutée :
26,1%
2005
Établissements
employeurs :
1 404
2008
Nombre
de
salariés 4 881
(emplois industriels) :
2008
Sources : « L’industrie en Limousin –
2006 »
www.industrielimousin.org
et CCI de Tulle et Ussel 2008
La modernisation des scieries constitue un enjeu pour la valorisation de cette ressource locale.
Certains établissements ont d’ailleurs beaucoup investi afin de faire face à l’internationalisation
des sciages. C'est le cas notamment des sites d’Arbos et de Farges implantés à Egletons en
Corrèze, et Bois et Scieries du Centre à Sauviat-sur-Vige qui ont optimisé leurs débits grâce au
sciage assisté par ordinateur.
La filière bois limousine est l’une des plus modernes de France avec un taux d’exploitation
mécanisé supérieur à 80%.
Confrontés à la compétition internationale, les industriels du bois ont axé leur développement sur
la création de produits et la recherche de nouveaux débouchés. Ce qui explique, entre autres, la
mise en place d’un pôle de compétitivité, à Tulle. Outre la recherche de nouvelles utilisations du
bois, ce pôle doit répondre aux besoins des entreprises tels que la valorisation des déchets,
l’utilisation de nouvelles technologies… Le groupe « Sup de bois » avec sa principale formation
ISMIB (Institut Supérieur de Management des Industries du Bois), forme de futurs cadres à double
compétences dans la filière.
Par ailleurs, la région connaît un développement de sa filière écologique. A titre d’exemple, on
peut noter l’initiative "Eburo", portant sur la création d’une usine de production de granulés
combustibles. Cette unité de production, implantée sur la zone d’activité du Martoulet à SaintGermain-les-Belles (Haute-Vienne), livre désormais sur toute la région.
En mars 2009, l’activité s’est, comme prévu, à nouveau repliée. Cela s’explique
par le fort recul de la demande émanant du secteur du bâtiment. Les prix des
matières premières et des produits finis continuent de baisser, les carnets de
commandes sont faibles et les prévisions peu prometteuses.
26
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.4.2.5.2.
Papier, carton, emballage
Figure 11. Carte – Les secteurs du papier, du carton
et de l’emballage en Limousin en 2005
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur :
350 M€
Taux de valeur ajoutée :
33,1%
Établissements employeurs :
48
Établissements industriels :
32
Nombre de salariés :
3 245
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
L’industrie du papier est l’une des plus anciennes en Limousin. Avec plus de 3 200 salariés, c’est
un pôle important pour la région, dans laquelle se sont installées de grandes entreprises
européennes ou américaines.
La demande du début 2009 reste très déprimée malgré un rebond en février. Les
prix sont orientés à la baisse et les perspectives déprimées.
1.- Les spécificités du Limousin
27
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.4.2.6.
Porcelaine et céramique : luxe et high tech
Figure 12. Carte – Les secteurs de la porcelaine et de
la céramique en Limousin en 2005
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur : 362 M€
Taux de valeur ajoutée :
33,1%
Établissements employeurs : 190
Établissements industriels :
77
Nombre de salariés :
3 237
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
L'industrie des produits minéraux porte essentiellement sur les matériaux céramiques pour
lesquels le Limousin disposait des trois éléments naturels : le sous-sol granitique, l’accessibilité à
l’eau et la présence de forêts. Alors qu’en Europe, au XVIIIe siècle, la porcelaine possède une
renommée extraordinaire par ses qualités, mais aussi par les mystères qui entourent sa
production, c’est grâce à la découverte du kaolin en 1768 à Saint-Yrieix-la-Perche, à la volonté de
l’Intendant Turgot, à la présence d’une faïencerie à Limoges et à l’invention d’un nouveau type de
four, qu’une exploitation a vu le jour dans la ville en 1771. D’autres fabriques s’implanteront par la
suite.
De ces données consolidées, il est important de distinguer le secteur de la céramique, vecteur de
R&D de l’industrie porcelainière, secteur à maturité.
La production d’articles en porcelaine ou céramique représente un peu plus de 3 000 emplois.
Alors que Limoges est mondialement célèbre pour sa porcelaine dans ses formes dites
"traditionnelles" (porcelaine, faïence, poterie…) orientée sur le marché du luxe, une véritable
révolution s’est opérée dans ce secteur par le développement des céramiques nouvelles
(céramiques fines ou céramiques techniques). Ainsi, la capitale limousine est devenue le premier
centre de recherche français en céramiques industrielles.
La création du pôle de compétitivité « pôle européen de la céramique » a fait de l’innovation sur
les produits et les procédés un axe de développement pour le secteur. Ce projet a permis de
conduire la plupart des acteurs de la filière à travailler en concertation, parmi lesquels plusieurs
entreprises (Ancienne Manufacture Royale [Aixe-sur-Vienne], Bernardaud [Limoges], Haviland
[Limoges] Raynaud [Limoges] …) perpétuent l’image de la porcelaine de Limoges.
Ce pôle intéresse 9 grands groupes et une quarantaine de PME, parmi lesquels se retrouvent la
quasi-totalité des producteurs de céramique technique et plus de 60% des porcelainiers. L’objectif
des partenaires du pôle est de miser sur les céramiques high-tech32, en privilégiant 4 axes : la
32
Haute technologie
28
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
production d’énergie (pile à combustible), l’optique (composants électroniques miniaturisés), le
bâtiment (traitement anti-humidité des tuiles) et la santé (prothèses).
Durant le troisième trimestre 2008, le secteur des produits minéraux, tout comme
celui des composants électriques, a enregistré une légère progression du chiffre
d’affaires alors que le secteur des biens de consommation subissait un
ralentissement.
1.4.2.7.
Chaîne graphique
Figure 13. Carte – La chaîne graphique en Limousin
en 2005
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur :
253 M€
Taux de valeur ajoutée :
40,7%
Établissements employeurs :
154
Établissements industriels :
44
Nombre de salariés :
2 789
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
Avec près de 2 800 salariés, les industries de la chaîne graphique sont un pôle économique
important en Limousin. Elles doivent toutefois faire face à une situation hyperconcurrentielle
(NTIC33) dans un contexte global de surcapacité.
La chaîne graphique du Limousin représente 7% de l’activité nationale de ce secteur.
Alors que le chiffre d’affaire des secteurs de production de biens de consommation
de 2008 est resté au même niveau que celui de 2006, si la plupart des branches
augmentent leur chiffre d’affaires, ce n’est pas le cas de l’imprimerie-édition.
Depuis février 2009, ce secteur enregistre un progression faible liée à la reprise de
la demande. Cependant, dans un contexte de forte concurrence, les professionnels s’attendent à
un simple maintien de l’activité.
33
Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
1.- Les spécificités du Limousin
29
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.4.2.8.
Textile, habillement, cuir
Figure 14. Carte – Les secteurs du textile, de
l’habillement et du cuir en Limousin en
2005
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur :
211 M€
Taux de valeur ajoutée :
19,5%
Établissements employeurs :
93
Établissements industriels :
26
Nombre de salariés :
2 275
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
BORT-LES-ORGUES
L'industrie du cuir est présente en Limousin depuis le Moyen Âge, à travers le traitement des
peaux et la ganterie dans une zone d’élevage bovin et ovin. Le développement de cette activité a
été favorisé par la présence d’une eau aux qualités adaptées au travail des tanneurs ou
mégissiers et la proximité de forêts34.
Le secteur textile s’est développé par la proximité de la production de matières premières
(chanvre, laine), les artisans limousins ayant développé une technicité, une finesse et un bon goût
reconnus. Dès le Moyen Âge, la production limousine s’est tournée vers le luxe, la fabrication des
limogiatures très recherchées. C’est d’abord par le secteur textile que la grande industrie s’est
développée à Limoges à la fin du XVIIIe siècle35.
Cette activité emploie en région environ 2 200 salariés dans plus de 90 établissements, soit
environ 1% de l’activité nationale. Le secteur industriel proprement dit regroupe près de 1 900
salariés dans une trentaine d’établissements. Cet effectif est en baisse régulière depuis plusieurs
années, suivant en cela le déclin constaté au niveau national.
L’industrie du cuir (notamment à Bort-les-Orgues et à Saint-Junien), essentiellement sur des
« niches » de produits de luxe (ganterie, mégisserie36, chaussures37, comme en atteste le taux de
valeur ajoutée de la région, supérieur de dix points au taux national38), reste importante malgré
une perte de près de 40% des effectifs en dix ans.
Source : www.limousin.drire.gouv.fr/di/industrie/cuir.html
D’après Antoine PERRIER – « Limoges, Etude d’économie urbaine » - Les Annales de Géographie - Année 1924 - Volume 33 –
n° 184 - pp. 352-364 - www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1924_num_33_184_9486
36 Les gants de Saint-Junien étaient les principaux concurrents de ceux de Millau à l’apogée de ces productions. Les entreprises
travaillent toujours pour le luxe et la haute couture.
37 WESTON, dont le siège historique est à Limoges, y dispose toujours d’une unité de production.
38 Source : www.limousin.drire.gouv.fr/di/industrie/cuir.html
34
35
30
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Courant 2008, les industries textiles qui n’emploient qu’une faible part de
l’effectif industriel en Limousin ont connu un repli assez net de leur chiffre
d’affaires.
En 2009, l’industrie du cuir et de la chaussure a stabilisé son niveau d’activités
après plusieurs mois de repli. L’activité devrait se ressaisir dans les prochains mois de par
l’arrivée de nouvelles productions.
1.4.2.9.
Chimie, plastiques, caoutchouc
Figure 15. Carte – Les secteurs de la chimie, du
plastique et du caoutchouc en Limousin
en 2005
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur :
193 M€
Taux de valeur ajoutée :
30,0%
Établissements employeurs :
60
Établissements industriels :
23
Nombre de salariés :
1 786
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
Deux secteurs bien différents, plastiques et caoutchouc, évoluent de façon positive dans un
secteur industriel où la concurrence est forte. L’industrie chimique est essentiellement représentée
par une entreprise de moins de 300 salariés.
1.- Les spécificités du Limousin
31
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.4.2.10. Pharmacie, cosmétique et biotechnologie
Figure 16. Carte – Les secteurs de la pharmacie, de la
cosmétique et de la biotechnologie en
Limousin en 2005
Année 2005
Chiffre d’affaires du secteur :
43 M€
Taux de valeur ajoutée :
37,9%
Établissements employeurs :
16
Établissements industriels :
7
Nombre de salariés :
533
Source : « L’industrie en Limousin – 2006 »
- www.industrie-limousin.org
Avec environ 800 salariés, c’est le plus petit des secteurs industriels présents en région.
Toutefois, il a connu une forte évolution depuis dix ans. Ce secteur industriel regroupe quatre
domaines d’activité : les biotechnologies, la pharmacie, la fabrication de cosmétiques et la
production de produits d’entretien.
Dans un contexte de progression limitée des industries de biens de
consommation, les activités relatives aux soins de la personne continuent à
progresser et sont le secteur le plus prometteur.
1.4.3. UNE ECONOMIE RESIDENTIELLE
Force est de constater39. :
le maintien du revenu et même progression du revenu moyen par habitant par rapport au niveau
national ;
depuis 2000, un redressement de la situation à travers :
l’augmentation de la population et diminution de la catégorie des 60 ans et + ;
l’évolution plus rapide de l’emploi salarié qu’en France ;
et une augmentation du revenu par ménage supérieure à la progression nationale.
39
Audition de Mme Rosy FARGES, SGAR du Limousin
32
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Cette situation s’explique par l’augmentation des ressources non directement liées à la
production, que ce soit des allocations diverses, le tourisme, les retraites, les revenus des emplois
publics … En effet, les ressources émanant de la variation des emplois publics et de
l’augmentation du nombre de retraités ont compensé la diminution des emplois du secteur privé
Le cas du Limousin illustre parfaitement les travaux de Laurent DAVEZIES40, spécialiste de
l’« Economie Résidentielle », qui a constaté que la géographie de la création des richesses n’est
pas identique à celle de la captation des revenus et s’est interrogé sur les mécanismes expliquant
cela. Ainsi, la richesse d’un territoire qui est traditionnellement mesurée à son PIB (somme des
valeurs ajoutées [rétribution du capital, salaires, prélèvements obligatoires] émanant des activités
installées sur cet espace), peut également l’être par ses revenus (revenus privés internes,
revenus publics, économie résidentielle [retraites, revenus captés à l’extérieur, tourisme] et
prestations sociales).
Bien qu’il existe des territoires « vertueux » aux effets cumulatifs, en général, territoires où l’on
produit et territoires où l’on dépense sont distincts. Le PIB n’est pas le seul indicateur de richesse
d’un territoire, le PIB local n’induisant pas le revenu local.
Ainsi donc, en Limousin, l’économie résidentielle vient au secours de l’économie de production.
1.4.4. … MAIS UNE REGION DE SECTEURS DE POINTE
1.4.4.1.
Statistiques haute technologie
Dans ses travaux, la DRIRE du Limousin note que le pourcentage des emplois dans les industries
manufacturières de moyenne haute et de haute technologie est faible ce qui n’est pas favorable à
l’innovation. Par contre les emplois dans les services de haute technologie et à niveau élevé de
connaissances sont de l’ordre la moyenne européenne. « Ces services sont essentiels pour
l’amélioration de la productivité dans les activités productives. On peut cependant s’interroger sur
cet indicateur. En effet, la part du Limousin en France en activités de services informatiques et de
R&D reste faible et en baisse (0,21%). »
Laurent DAVEZIES est professeur à l’Université Paris-Val de Marne. Il enseigne l’économie et le développement territorial dans les
DESS et DEA de l’Institut d’urbanisme de Paris (Université Paris 12), en licence de géographie à Paris 1 et en quatrième année à
Sciences-Po de Paris.
Ses travaux de recherche portent essentiellement sur les politiques régionales, les politiques urbaines et de développement
économique local et les politiques financières publiques, aussi bien en France, dans les pays industriels que les pays en
développement.
Il travaille comme chercheur ou consultant pour des institutions françaises et étrangères (DATAR, Conseil d’Analyse Economique, DIV,
ministères de l’Urbanisme, des Affaires sociales, de l’Intérieur, du Tourisme, INSEE, collectivités locales françaises [régions, conseils
généraux et communautés d’agglomération] et étrangères [notamment Londres], gouvernements portugais, suédois, danois...) et
aussi pour différentes organisations internationales, notamment la Banque Mondiale, l’Union Européenne ou l’OCDE où il a été
pendant une quinzaine d’années consultant/rapporteur régulier du groupe de travail sur les politiques régionales dans les pays
membres.
40
1.- Les spécificités du Limousin
33
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 17. Tableau – La part des industries et services en haute technologie dans l’emploi dans plusieurs
régions de l’Union Européenne en 2006
Année 2006 et en % de l'emploi total
41
es22 Navarra
es51 Cataluña
fr51 Pays de la Loire
fr53 Poitou-Charentes
fr63 Limousin
fr81 Languedoc-Roussillon
ukn Northern Ireland
at11 Burgenland
Moyenne
Valeur minimale
Valeur maximale
Part des industries
de MH-HT
10,25
8,32
6,54
4,93
3,74
3,49
5,26
5,90
6,00
0,70
17,72
Part des industries
de HT
:
1,02
1,27
:
:
1,10
:
:
1,28
0,14
4,82
Source : DRIRE du Limousin - Eurostat et ASSEDIC
1.4.4.2.
Part des services
HT-KIS
1,31
3,30
2,15
1,67
3,15
4,06
2,11
3,42
2,94
0,89
8,31
42
Des Pôles de compétitivité performants
Les conclusions du rapport d’évaluation des pôles de compétitivité remises au gouvernement par
les cabinets Boston Consulting Group et CM International en juin 2008 ont révélé que sur les 71
pôles agréés, 39 ont atteints les objectifs posés par la démarche, parmi lesquels les deux pôles
portés par le Limousin figurent dans le peloton de tête43.
Ces résultats attestent qu’une dynamique de cluster, portant sur deux niches technologiques de
pointe en Limousin à savoir la céramique et les micro-ondes et réseaux de sécurité, a émergé, à
travers 11 axes ne se limitant pas au seul volet R&D : stratégie économique et scientifique,
évolution du périmètre, animation, implication des PME, projets de R&D, synergies entreprises–
recherche–formation, ancrage territorial, international, ressources humaines et formation, projets
structurants, intégration d’objectifs de développement durable.
Pour exemple, depuis sa naissance, le pôle Elopsys totalise 80 M€ d’investissements en R&D fin
2008, environ 7 500 emplois, et regroupe 55 entreprises, dépassant ainsi ses objectifs. Il a attiré
au moins deux laboratoires de recherche et quelques start up44.
La qualité des résultats de ces deux pôles est d’autant plus porteuse d’avenir que l’évaluation
menée sous l’égide de la DIACT confirme que « la dynamique créée par la politique des pôles de
compétitivité renforce les positions stratégiques de la France en matière de recherche, de
développement et d’innovation, en amenant entreprises, universités et centres de recherche à
nouer des liens forts et à développer des projets communs »45.
Au-delà de ces pôles reconnus, le Limousin est également un noyau de niches technologiques
dans les domaines de la santé, de l’environnement et des éco-activités.
Nota Données Eurostat. Industries de MH-HT (moyenne haute et haute technologie)
Les services HT-KIS (Haute technologie, Knowledge Intensive Services = "à haut niveau de connaissance") regroupent les codes 64
(télécommunications), 72 (informatique) et 73 (R&D) de la NACE rev. 1.1
42 ASSociation pour l'Emploi Dans l'Industrie et le Commerce
43 Source : Limousin Expansion
44 Source : audition de M. Michel DELAU – Directeur de Limousin Expansion
45 Cf. http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/evaluation_des_poles_de_competitivite
41
34
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
A ce sujet, Limousin Expansion travaille actuellement sur un living lab, concept plus large qui place
l’usager au cœur de système d’innovation (passage d’un système d’offre à celui de la demande)
dans le champ de l’autonomie et de la santé.
1.5. UN POLE DE FORMATION PERFORMANT DOTE DE
FILIERES DE DIMENSION NATIONALE
L’activité économique du Limousin bénéficie d’un bon niveau de formation du personnel et d’un
potentiel de formation initiale et continue performant, comme l’a souligné le diagnostic du
SRADDT.
Ainsi, la qualité de l’offre de formation initiale est attestée par la réussite au baccalauréat
notamment (84.4% en 2006, pour 81.9% en France46). Ces résultats s’appuient sur une offre de
formations diversifiées et un maillage conséquent du territoire alimenté par un taux d’encadrement
et un niveau de dépenses d’éducation supérieur à la moyenne française
A cela s’ajoute une offre de formation professionnelle facilement accessible et innovante (autoformation, visioconférence…), en adéquation avec les besoins économiques et s’inscrivant dans
des démarches qualité.
Un autre point positif de l’appareil de formation limousin est la qualité des spécialisations
offertes par l’Université et les écoles d’ingénieurs, dont le tiers de l’effectif étudiant vient de
l’extérieur de la région. Globalement, la qualité du système et la présence de pôles rares et ciblés
(ENSCI47, ENSIL48…) rendent compte d’un solde migratoire positif d’élèves.
Mais la région est aussi marquée par la forte mobilité géographique des jeunes à la fin de leurs
études.
Tous les niveaux de formation sont concernés et, pour les sortants du supérieur, on constate des
taux record de départ. Ce flux est certes à rapprocher de la faiblesse de l'offre d'emploi limousine,
notamment pour les postes de cadres, mais il souligne aussi l’enjeu de l’information et de la
sensibilisation des jeunes sur les débouchés et les initiatives de rentrée dans la vie active.
Le Limousin dispose d’un appareil de formation continue des salariés et demandeurs d’emploi,
particulièrement développé, offrant notamment des mesures en faveur de l'individualisation de la
formation. Des efforts sont également entrepris en termes de sécurisation des parcours, par
exemple avec la mise en œuvre d’actions de rémunération des stagiaires sans ressources en
Limousin.
Au regard des projections de population de l’INSEE, la localisation des équipements peut être
amenées à évoluer dans les prochaines années.
Il en est de même des modes d’enseignement, les TIC risquant de bouleverser le paysage de
l’enseignement. L’Université de Limoges, le CNAM49 et l’AFPA50 se sont déjà lancés dans des
opérations intéressantes.
Cf. http://www.insee.fr/fr/insee_regions/limousin/publi/e_baccalaureat-2006.htm
Ecole Nationale Supérieure de Céramique Industrielle
48 École Nationale Supérieure d'Ingénieurs de Limoges
49 Conservatoire National des Arts et Métiers
50 Association pour la Formation Professionnelle des Adultes
46
47
1.- Les spécificités du Limousin
35
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.6. UNE SITUATION GEOGRAPHIQUE FAVORABLE
Le Limousin porte une image de territoire isolé (cf. étude TNS Sofres en annexe). Cependant, ces
dernières décennies, la conduite de plusieurs projets a visé à son désenclavement, dans le but de
lui permettre de bénéficier pleinement de sa situation géographique :
1.6.1. UN TRAVAIL DE LONGUE HALEINE SUR LES INFRASTRUCTURES
TERRESTRES ET ELECTRONIQUES
1.6.1.1.
Une volonté de maillage du territoire
Comme le rappel le diagnostic du SRADDT, « la mise en service progressive des sections
d’autoroute et de routes à 2x2 voies, accompagnée de l’amélioration du réseau secondaire,
permet désormais de relier quasiment toutes les communes au chef-lieu de leur département en
moins d’une heure de voiture. Quelques zones au relief plus accentué font encore exception,
notamment le plateau de Millevaches où il faut compter environ un quart d’heure de plus. Entre
Limoges, les deux autres chefs-lieux de département, Guéret et Tulle, et Brive, le trajet ne
demande généralement pas plus d’une heure, et une majorité du territoire est à moins de 20
minutes d’une ligne ferroviaire TER régulière. Ce progrès en accessibilité s’est accompagné d’une
amélioration très nette de la sécurité routière : l’année 2006 confirme la tendance observée depuis
4 ans, en Limousin et au plan national, à la baisse du nombre d’accidents et de tués (un peu
moins de 20% en Limousin depuis 2001), avec cependant l’augmentation du nombre de blessés
graves (+50%). »
Parallèlement, la Région Limousin a fait de l’amélioration de la desserte ferroviaire de son
territoire une de ses grandes priorités de cette dernière décennie, tant en matière de transport de
passagers que par la volonté de développement du fret à travers les gares « bois ».
1.6.1.2.
Le Limousin, un territoire dans le réseau de transports terrestres
européen
La réalisation des autoroutes a favorisé l‘ouverture du Limousin sur les régions limitrophes et audelà. Ainsi, la gratuité de l’autoroute A20 entre Vierzon et Cahors en a fait un axe nord-sud
privilégié, itinéraire le plus fréquenté de la région. L’itinéraire est-ouest constitué par la Route
Centre-Europe-Atlantique, ouvre la région sur l’espace atlantique et l’Europe centrale, complété
par l’autoroute concédée A89.
36
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 18. Carte – Limoges, un carrefour dans le réseau routier européen
Source : Bernard VALADAS
En matière ferroviaire, « l’avance dont le territoire bénéficiait dans les années 1970, par le
Capitole, s’est érodée pour faire place à un certain retard51 ». L’ouverture de l’offre de transport
par rame LGV52 Paris-Brive, malgré les controverses suscitées, a rapproché la région de la
capitale régionale et l’a ouverte sur les grands axes nord européens. Cette desserte « revêt un
caractère important, non seulement pour le Limousin, mais également les territoires proches.
C’est le cas de Figeac, davantage tournée vers Brive que Toulouse, tant au niveau des autoroutes
que de la voie ferrée53 ». Par ailleurs, la modernisation de l’axe Bordeaux-Lyon ne peut
qu’apporter un plus à la région.
Aujourd’hui, si l’axe nord-sud, routier comme ferré, est devenu performant, l’axe ferroviaire estouest reste faible.
Audition de M. Pierre DARTOUT, Délégué Interministériel à l'Aménagement et à la Compétitivité des Territoires du 16 juillet 2008.
Ligne à Grande Vitesse
53 M. Pierre DARTOUT, op. cité.
51
52
1.- Les spécificités du Limousin
37
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.6.1.3.
DORSAL ou la volonté d’une toile électronique
Le territoire n’attirant initialement aucun opérateur, la Région Limousin a initié au début des
années 2000 une politique en faveur des TIC fondée sur l’investissement dans un réseau de
boucle électronique. Aujourd’hui, le Syndicat mixte DORSAL54 rassemble les principales
collectivités locales autour d’un projet commun d’infrastructure de haut débit.
Le projet DORSAL est basé sur le déploiement et la mise à disposition des opérateurs d’une
infrastructure neutre et mutualisée par :
un réseau de plus de 1 000 kilomètres de fibre optique ;
le dégroupage de 102 centraux téléphoniques de France Télécom ;
une couverture sans fil reposant sur la technologie WiMax55 ;
une interconnexion sécurisée à très haut débit du Limousin avec tous les grands réseaux de
l’Internet mondial56.
1.6.1.4.
2 aéroports
Faisant suite à un aérodrome implanté à Couzeix puis à Feytiat, le site actuel de LimogesBellegarde a été aménagé en 1972. Bénéficiant de produits diversifiés (lignes nationales, low cost
international, aviation d'affaire et de loisir, vol à voile), sa fréquentation, en forte hausse depuis
quelques années, a obligé la création de nouvelles infrastructures.
Dès l'ouverture des lignes low cost en 2005 le trafic international, inférieur à 50% en 2004, a
dépassé le national, pour atteindre près de 70% en 2007 et 73%57 en 2008.
Cette même année, la fréquentation a avoisiné 391 200 passagers (+3,9% par rapport à 2006).
Mais, avec la suppression de la ligne Limoges-Roissy, le trafic a baissé à 382 000 passagers en
2008 classant l'aéroport à la 23e place nationale. Les six premiers mois de l'année 2008 avaient
pourtant confirmé une hausse avec près de 187 000 passagers, l'aéroport avait réalisé dès ces
six mois son trafic de l'année 2004. Après avoir essayé de nombreuses destinations régulières en
France (Brive, Toulouse, Rennes, Marseille, Clermont-Ferrand, La Rochelle, Bordeaux, Pau,
Agen, ...), celles-ci s'orientent vers le Royaume-Uni. L’équipement de Limoges compte dépasser
les 400 000 passagers en 2009 avec l'augmentation de vols charter et l'ouverture de quatre
nouvelles lignes low cost par Ryanair. Des pourparlers sont toujours en cours pour ouvrir une ligne
régulière sur Dublin et une saisonnière vers la Tunisie.
Tandis que les aéroports du Massif Central58 misent sur le low cost, en février 2009 les aéroports
de Limoges, Poitiers, Bergerac et Angoulême ont signé une convention de partenariat pour mettre
en commun un maximum de services (mutualisation des matériels et personnels en cas de
besoin, achats groupés, offre globale aux Low Cost...).
Faisant l’objet de discussion depuis une vingtaine d’années, la transformation de l’aérodrome
Brive Laroche en aéroport, pour notamment des raisons de sécurité, se fera sur NespoulsCressensac, à 15 minutes de l’agglomération de Brive. Il affiche un objectif de 100 000 à 150 000
passagers annuels au lieu des 30 000 actuels. Ce nouvel équipement, d’un montant de 46
millions d’euros, devrait avoir un impact économique de 61 à 94 M€ à 5 ans et de l’ordre de
Développement de l'Offre Régionale de Services et de l'Aménagement des télécommunications en Limousin
Voir glossaire
56 D’après www.dorsal.fr
57 Le trafic international pour l’aéroport international de Limoges représente 73% (73.35%) du trafic en 2008 décomposé comme suit :
71.68% low-cost ; 0.80 % aviation d’affaires ; 0.87 % Charters.
58 Limoges, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Puy-Loudes, Aurillac, Brive-la-Gaillarde, Rodez – cf. « Objectif Massif Central »- Le
magazine éco du Massif – n° 3 – « Aéroports de Massif Central, la guerre pour les « low cost » » - Rachel LE LABOUSSE & Thomas
MARTIN – p. 55 à 65.
54
55
38
1.- Les spécificités du Limousin
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
125 M€ à 10 ans pour les zones de chalandise couvertes (Corrèze et Limousin, Dordogne et
Aquitaine, Lot et Midi-Pyrénées), selon l’observatoire SIRIUS. Aujourd’hui, au regard des
conclusions divergentes de différentes études concernant la rentabilité de l’équipement, le
Syndicat Mixte doit encore trouver 10 M€ et un exploitant59.
Lors de ses travaux présentés en janvier 200560, constatant l’avancée du dossier, le CESR avait
émis le souhait a minima d’une gestion concertée des deux équipements.
D’après « Objectif Massif Central »- Le magazine éco du Massif – n° 3 – « Aéroports de Massif Central, la guerre pour les « low
cost » », op. Cité
60 Cf. CESR du Limousin – « Le projet de construction et d’exploitation de l’aéroport de BRIVE-SOUILLAC au travers de la politique
aéroportuaire régionale et des infrastructures de communication routières et ferroviaires » - avis sur saisine du Président de Région janvier 2005 – 29 p.
59
1.- Les spécificités du Limousin
39
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
2.
L’EVOLUTION DU CONTEXTE ET SES EFFETS
SUR LA REGION OU LA NECESSAIRE
APPREHENSION DU FUTUR
« Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ! »
Sénèque le Jeune (né Lucius Annaeus Seneca).
2.1. UNE COMPETITION FORTE ENTRE LES TERRITOIRES
2.1.1. GENERALITES
Les critères d’attractivité d’un territoire en matière économique constituent un élément déterminant
dans l’élaboration des politiques de développement économique et social. Comme le rappelle
Sandrine MANUSSET 61, face à l’évolution socio-économique marquée depuis le début des
années 2000 et qui se traduit notamment par la mobilité grandissante des activités et des
populations, la concurrence des territoires, la mondialisation, le développement de nouvelles
attentes des entreprises et des ménages … les territoires cherchent « à renforcer leur capacité à
attirer (mais aussi à retenir) les hommes, les femmes et les entreprises ». L’enjeu est à la fois
économique et démographique pour les zones rurales et périurbaines qui sont amenées à
répondre à une nouvelle relation ville-campagne et à l’apparition des néo-ruraux, nouvelle entité
socioculturelle. Ainsi sont nées des politiques locales d’accueil soutenues au niveau national (loi
SRU62) et européen (Leader+) en vue de renforcer la cohésion territoriale et sociale. Cependant,
comme le souligne Jean-Luc RAYMOND63, la réponse n’est pas formatée selon un modèle
unique, mais doit être appréhendée en fonction de la nature du territoire notamment dans un
ensemble de variables interconnectées.
Il convient donc de distinguer la notion d’attractivité, qui intègre les aspects économiques et
sociaux, du concept de compétitivité qui n’approche que l’aspect économique.
Dans son rapport sur « L’attractivité de l’Ile-de-France » à l’horizon 2025 », le CESR de la Région
Ile-de-France approfondit les champs suivants :
Cabinet Environnement & Société, intervention à Lorient le 8 avril 2008 portant sur « l’attractivité territoriale pour les entreprises et les
ménages » lors de la rencontre organisée dans le cadre du projet « Femmes cadres et développement territorial » initié par Perfegal
et financé par l’Union européenne.
62 Loi Solidarité et Renouvellement Urbain du 13 décembre 2001.
63 Cf. http://blog.jeanlucraymond.net/post/2006/12/17/criteres-dattractivite-dun-territoire-u...
61
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région
41
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 19. Tableau - Les critères d’attractivité des entreprises et de la population
pour les entreprises :
le potentiel de recherche ;
le système de formation ;
les potentiels économiques :
le marché du travail ;
la qualité de vie ;
les réseaux ;
le cadre réglementaire et fiscal ;
le climat social ;
l’efficacité des structures administratives et
politiques.
pour les habitants :
l’urbanisme et l’habitat ;
les réseaux de communication ;
les potentiels culturels, sportifs et de loisirs ;
les autres équipements collectifs ;
la qualité et le coût de la vie ;
le climat et l’environnement sociaux ;
le marché du travail ;
le potentiel économique ;
le système de formation.
Source : « L’attractivité de l’Ile-de-France » à l’horizon 2025 » - CESR de la Région Ile-de-France – mai 2004
Par ailleurs, le cabinet CUSHMAN & WAKEFIELD étudie tous les ans, depuis 1990, les critères
d’attractivité économique des territoires urbains à l’échelle européenne à travers une enquête
annuelle auprès de responsables d’entreprises européennes, chacun donnant son avis sur les 34
principales villes européennes en matière de "Business", et dont les résultats paraissent dans
l’« European Cities Monitor …. ». Cette étude permet notamment de mesurer les facteurs de
localisation des entreprises. Si ceux-ci varient fortement d'un secteur d'activité et d'une fonction à
l'autre, certains apparaissent communs à la plupart des entreprises : la disponibilité d'une main
d'œuvre qualifiée, l'accès facilité aux marchés (clients intermédiaires ou finaux), la qualité des
télécommunications ou encore l'accessibilité internationale, le coût de la main d’œuvre, la
pertinence des politiques publiques, l’immobilier d’entreprise, la qualité de vie pour les salariés, la
qualité de l’environnement…
Dans une étude de KPMG réalisée pour Oséo64, il ressort qu’« en complément du dynamisme
économique d’une zone géographique, trois critères d’attractivité prédominent pour un projet de
développement d’activité : le social, la fiscalité et les infrastructures (avec une insatisfaction en
France sur les deux premiers paramètres) ».
Les différentes études menées ces dernières années et plusieurs théories développées (telle celle
de Richard FLORIDA65) montrent que, de plus en plus, les critères de qualité de la vie sociale sont
devenus au moins aussi importants que les critères traditionnels, de type technologique par
exemple, dans la mesure de l’attractivité d’un territoire.
L’attractivité d’un territoire combine désormais l’ensemble des prestations qu’il offre, qu’elles
soient matérielles (infrastructures, …) et immatérielles (environnement, formation, information,
accès aux réseaux …) comme le souligne Sandrine MANUSSET 66.
Aux critères objectifs que sont les indicateurs fiscaux, juridiques et sociaux, il convient d’ajouter
des critères plus subjectifs que sont le relationnel et l’image véhiculée par le territoire.
64
KPMG - « Innovation plutôt que délocalisation : le choix des PME » - 2006 - 28 p.
Richard FLORIDA est un professeur en urban studies nord-américain. Il s'est fait connaître en développant le concept de "classe
créative", qui désigne une population urbaine, mobile, qualifiée et connectée. Il a développé sa théorie dans l’ouvrage « The Rise of the
Creative Class » (2002). Cette classe se définit principalement par le Talent, la Technologie et la Tolérance. Il a voulu démontrer qu'il
existe une corrélation entre la présence de la "classe créative" dans les grandes villes et un haut niveau de développement
économique. La classe créative est attirée par les certains lieux de vie dont elle renforce encore l'attractivité. Ainsi se crée un cercle
vertueux, le talent attirant le talent, mais aussi les entreprises, le capital et les services. (Extrait de fr.wikipedia).
65
66
Op. cité.
42
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
2.1.2. DES EXEMPLES DE REUSSITES DE MARKETING TERRITORIAL ET DES
PROJETS EN COURS D’ELABORATION
2.1.2.1.
Des ténors internationaux confirmés ou à venir
Pour Simon ANHOLT, l'un des grands spécialistes internationaux de la politique de marketing des
pays, villes et régions, la marque d'une ville repose sur les « 6 P » ou critères fondamentaux que
sont :
the Presence : la présence internationale c'est la place que joue la région métropolitaine dans
l'économie mondiale ;
the Place : les qualités et inconvénients de la qualité de la vie ;
the Pulse : le dynamisme de la vie urbaine ;
the Prerequisite : la qualité des équipements urbains ;
the People : les habitants et notamment leur ouverture au monde ;
the Potential : le potentiel de développement économique de la ville et les possibilités qu'elle offre.
Ainsi, nombre d’initiatives actuelles en matière de marque territoriale s’appuie sur une ville dont la
notoriété est plus grande que celle de sa région telles Only Lyon, Paris région, I’Amsterdam, New
York, …
L'édition 2008 de l'« European Cities Monitor »67 réalisée par CUSHMAN & WAKEFIELD,
confirme un duo de tête sans surprise, à savoir Londres suivi de Paris Ile-de-France. A noter que
la stratégie Only Lyon a porté des fruits, permettant à la ville de retrouver sa position de 1990, en
termes de perception par les responsables d'entreprises européennes. Enfin, la ville de Marseille,
exclue du classement 2008, figure en bonne place dans la liste des villes connues des
entrepreneurs européens et pouvant donc entrer prochainement dans le classement.
2.1.2.2.
Un déficit migratoire de l’Ile-France, opportunité pour d’autres
régions
Le mouvement de migration qui touche l'Ile-de-France68 représente un potentiel important de
captation de ces populations mobiles pour les autres régions.
Ainsi, le Conseil Général de l'Orne (Basse-Normandie) et son Comité d’expansion ont, depuis
quatre ans, mis en place une plate-forme de communication visant à développer et installer
l'image de l'Orne auprès d'une cible d'investisseurs et de porteurs de projets, principalement
situés en Ile-de-France. Constatant l’évolution du profil socio-économique de l'Orne, une nouvelle
communication mieux adaptée, vise les cadres quadragénaires, les salariés des entreprises qui
se relocalisent dans l'Orne, les universitaires et les chefs d'entreprises.
Un site Internet relaie le nouveau positionnement économique du département qui s’appuie sur
quatre arguments, assez classiques, mis en avant : une position de carrefour, une qualité de vie
exceptionnelle, une vie quotidienne préservée et une économie performante.
En réalité, cet interface s’avère être un véritable portail assurant un véritable marketing relationnel
sur Internet par l’établissement d’une relation entre le territoire et l'Internaute qui recherche un lieu
lui permettant de s'épanouir dans ses vies personnelle, professionnelle et familiale et s’ouvre sur
les départements alentours.
67
68
Op. cité
Selon l'INSEE Ile-de-France, entre 1999 et 2004, en moyenne, 70 000 personnes par année, ont quitté la région Ile-de-France pour
habiter dans d'autres régions françaises.
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région
43
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Le Conseil général de l'Aisne mène depuis plusieurs années une campagne de notoriété - l’Aisne
it's open - avec, pour objectif, la séduction d’un public urbain potentiellement intéressé de quitter la
région Ile-de-France pour vivre et travailler dans l'Aisne.
2.1.2.3.
Des démarches partagées
2.1.2.3.1.
La Bretagne, un socle vivant en cours d’élaboration
La Bretagne travaille sur sa marque territoriale par une démarche pilotée par les 3 institutions
régionales partageant un objectif d’attractivité (les habitants pour le Conseil régional, les touristes
pour le Comité Régional du Tourisme et les entreprises pour l’Agence Economique de Bretagne).
Un des enjeux de ce travail consiste à positionner une marque régionale et à gagner en notoriété
grâce à une communication de plus en plus partagée. Cette notion est incluse dès la première
étape de l’étude (réalisation d’un portrait identitaire de la région) qui mobilise un très grand
nombre d’acteurs. 72 signes serviront à établir ce portrait qui servira de base à l’élaboration d’une
« plateforme de marque », véritable socle vivant de la stratégie de marque de la Bretagne, mais
aussi référent collectif pour la réalisation des projets marketing et de communication du territoire.
L’étape suivante visera à la création d’un « code de marque ».
2.1.2.3.2.
Thames Gateway, un projet interrégional
Après Toronto, Amsterdam ou encore Lyon c'est au tour de l'Est de Londres de promouvoir
collectivement Thames Gateway, vaste territoire de 60 kilomètres de long, qui s’étend de l'Est d'Inner
London jusqu'à la mer et s'inscrit dans trois régions anglaises : Londres, le South East et East of
England. Il s’agit d’un territoire prioritaire en matière de régénération urbaine qui rassemble 1,6
millions d'habitants.
L’action de promotion est portée par une agence de développement économique, « Invest Thames
Gateway », créée par les 3 agences régionales (SEEDA69, EEDA70 et LDA71) avec les soutiens
politiques et financiers des acteurs locaux et gouvernements régionaux et s'appuie fortement sur
les compétences et missions des 3 agences fondatrices.
L'objectif principal de cette démarche est d'offrir un point de contact unique pour les investisseurs
intéressés par Thames Gateway. La seconde mission de cette agence est de positionner Thames
Gateway sur l'échiquier européen et mondial des destinations recherchées par les investisseurs
internationaux. Le slogan de cette agence est d'ailleurs : "Thames Gateway. Gateway to London,
gateway to Europe".
Pour ce faire, le site Internet de cette nouvelle agence met en avant 12 lieux particuliers au sein
de cette Thames Gateway, chacun d'entre eux étant positionné sur des thématiques précises et
complémentaires.
2.1.2.3.3.
La Franche-Comté : le concept d’ambassadeur
Par l’action intitulée "Ambassadeurs de Franche-Comté", l'Agence Régionale de Développement
(ARD) de Franche-Comté vise à mobiliser les Francs-Comtois résidant dans la région, ou
expatriés, afin qu'ils deviennent des relais d'information pour promouvoir les atouts et la notoriété
économique de la Franche-Comté. Ils seront également sollicités pour investir ou réinvestir dans
South-East of England Development Agency
East of England Development Agency
71 London Development Agency
69
70
44
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
la région. Particularité de cette initiative, les ambassadeurs peuvent être des personnalités mais
aussi des anonymes.
Un site Internet dédié sert de support principal à cette action innovante, tant pour créer le réseau
des ambassadeurs que pour leur apporter les informations, outils et services nécessaires à leurs
activités. Cette communauté virtuelle s’appuie sur différents outils et services personnalisés
proposés aux ambassadeurs, mais aussi sur des actions d'animation comme des quiz concours.
Des événements visent des rencontres réelles entre ambassadeurs (visites d'entreprises,
découverte de la région, etc.).
Dans une véritable "logique d'orientation client", l'ARD suit au plus près les résultats de cette
initiative, notamment les retours des ambassadeurs afin d'affiner au mieux l'offre de services.
2.1.2.4.
La fidélisation
Au moment où la crise économique s'intensifie en Europe et dans notre pays, les actions de
fidélisation (plaisir du client) de la politique de marketing mix peuvent jouer un rôle clé pour
maintenir les emplois, anticiper les mutations et identifier des opportunités.
Parmi les nombreuses initiatives mises en place dans les agences de développement, Orléans
Val de Loire Développement (OLVD) présente dans sa dernière lettre économique (n°10) une
forme d'action très courante et utile : la création de clubs. OVLD a ainsi créé, progressivement
depuis 2002, 3 clubs d'entreprises afin "d'aller à la rencontre des entreprises locales et être à
l'écoute de leurs problématiques et projets". On y trouve deux clubs sectoriels (centre de relation
clients, logistique) et un club géographique (Parc Technologique Orléans Charbonnière).
Ces clubs, lieux d'échanges informels sur des thématiques communes, sont animés chacun par
une collaboratrice de l'agence et traitent tantôt de problématiques internes (desserte en commun
du parc technologique) ou d'actions de communication (création d'une campagne d'affichage pour
recruter du personnel féminin dans la logistique).
2.1.2.5.
Internet, véhiculeur d’image et/ou outil interactif
Think London, agence de développement du Grand Londres, a créé une chaîne éponyme et
promeut le territoire londonien auprès des entreprises et investisseurs internationaux sur YouTube.
Essentiellement des témoignages d’entreprises internationales implantées depuis peu à Londres
(Tata, Amgen, Samsung, Nokia, China Netcom, …), les vidéos sont disponibles en anglais mais
également en langue chinois pour plusieurs. Plusieurs films présentent les attraits du territoire et
les prestations de l’agence de développement.
D’autres agences sont présentes sur YouTube par la création d'une chaîne dédiée, comme :
l'agence nationale de développement du Tennessee (USA) ;
une agence régionale de développement de Virginie (USA) ;
l'agence française Ouest Atlantique ;
l'agence de Reims (RCD72) ;
l'agence de l'Ontario (Canada).
Les supports électroniques de type YouTube ou Dailymotion, méritent d’être connus et utilisés
comme vecteurs du marketing terrritorial.
72
Reims Champagne Développement
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région
45
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
2.1.2.6.
L’Euskadi : une démarche volontariste
L’Euskadi73, province du Pays basque espagnol, qui présente certains points communs avec le
Limousin est, à ce titre, exemplaire. C’est un des peuples les plus anciens de l’Union européenne,
mais en même temps moderne. Le développement de l’identité du territoire en faveur de son
ouverture, de sa reconnaissance, de sa progression, revêt un caractère d’autant plus important.
L’Euskadi aujourd’hui est un modèle de croissance équilibré et compétitif (basé sur le partage
pour un réel progrès éthique) qui a dépassé la convergence avec l’Union Européenne dans ses
principales variables (revenu, chômage, croissance).Ce territoire a relevé les défis de l’innovation,
moteur du développement durable et de l’égalité, moteur du développement social.
La reconversion engagée dans les années 1980 s’est basée sur le développement de la
compétitivité et la reconversion (avec un filet social) vers la compétitivité. Les pouvoirs politiques
ont parié sur l’économie réelle et raisonné dans un environnement international et non pas en
isolat. La stratégie suivie de « reconversion-innovation » s’est basée sur une politique de « qui
veut peut », par :
le pari accordé sur le tissu productif (leur « savoir faire ») ;
le développement de clusters stratégiques dans les secteurs clés ;
l’impulsion donnée aux infrastructures de communication ;
l’éducation et la formation technique ;
le pari sur la technologie et la qualité.
Pour ce faire, les pouvoirs politiques de la Province se sont appuyés sur des poutres maîtresses,
à savoir :
mettre la politique fiscale au service du développement ;
développer la recherche ;
l’internationalisation, l’ouverture au monde (le global n’annihile pas le local, est pilote du local) ;
les clusters : notion de conjoint encré dans le territoire ;
le développement des infrastructures physiques et intelligentes ;
la formation.
Face à l’objectif du XXIe siècle qu’est le Développement Humain Durable74, c’est-à-dire le progrès
éthique, de nouveaux défis impliquent l’élaboration de nouvelles stratégies, le gouvernement de
l’Euskadi a développé les principes d’une bonne gouvernance75 suivants :
le pilier de la croissance :
1ère grande transformation (à partir des années 1980) : l’efficience positive et les avantages de
coûts – limites de cette stratégie : pas de garanties dans le futur ;
2e grande transformation : nouveau modèle de compétitivité entrepreneuriale + connectivité
virtuelle et physique.
Le pilier social :
défense des droits et libertés ;
cohésion et solidarité sociale ;
Extrait de l’intervention de Juan José IBARRETXE, Président du Gouvernement basque espagnol « Les principaux axes de la
politique économique et sociale développée par Euskadi », le 21 novembre 2008 à Saint-Malo.
74 Définition du développement durable : "Le développement durable est celui qui répond aux besoins des générations présentes
sans compromettre ceux des générations futures" (1987 - MONTREAL - Commission mondiale sur l’environnement et le
développement durable - Rapport BRUNDTLAND – « Notre avenir à tous »).
Définition du développement humain : « L’élargissement des possibilités et des choix offerts aux individus » … « C’est un
processus qui permet d’acheminer le genre humain vers un progrès constant » – (1990 – Programme des Nations Unies pour le
Développement [PNUD]).
Définition du développement humain durable : « C’est la satisfaction des besoins des personnes en termes économiques, sociaux,
culturels et politiques, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins. » Juan José
IBARRETXE, Op. Cité.
75 cf. le « Livre Blanc sur la gouvernance européenne » - juillet 2001
73
46
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
égalité et développement culturel ;
administration au service des personnes.
Le pilier de l’environnement durable :
une stratégie intégrale ;
le pari pris pour des énergies plus propres ;
l’appui aux transports durables.
Appuyés par une stratégie budgétaire :
Face à la crise actuelle qui amène à dire « plus jamais d’autorégulation », car il s’agit d’une crise
d’orgueil, le gouvernement de l’Euskadi propose les réponses suivantes :
1 l’anticipation : le gouvernement se met au service de l’économie productive ;
2 le leadership et la transparence des institutions basques : parler clair pour redonner confiance
et sécurité aux entreprises et aux citoyens (réalisme) ;
3 des actions immédiates :
face à la crise « tous ensemble » est la priorité des institutions basques ;
un accord institutionnel de 12.9 milliards d’euros ;
4 des budgets anticycliques : davantage d’investissements et de dépenses sociales rendus
possibles grâce à une gestion efficace des ressources publiques ;
5 ne pas augmenter la pression fiscale ;
6 l’impulsion de projets stratégiques (non à la résignation, à la tension intellectuelle ; continuer à
prendre des initiatives ;
7 un appui financier :
nouvelles lignes de financement des entreprises ;
institutions basques des finances : nouveau fond de garantie ;
8 l’innovation comme objectif stratégique.
2.1.3. DES POTENTIELS EN LIMOUSIN
A titre d’exemples :
les routes Richard Cœur de Lion (circuit touristique de sites médiévaux qui relie Chassenon
[Charente] à Lubersac [Corrèze], via la Dordogne, et la Haute-Vienne, territoire où est mort
Richard Cœur de Lion lors du siège de Châlus), et Saint Jacques de Compostelle sont
méconnues ;
plusieurs communes bénéficient de la labellisation « Plus Beaux Villages de France » ;
la Vallée de l’Homme, qui comprend notamment les sites de Lascaux et des Eyzies, ne s’arrête
pas aux frontières de la Dordogne, mais se prolonge sur le territoire du pays de Brive notamment,
où plusieurs grottes préhistoriques sont répertoriées…
Malgré les politiques de certification et de labellisation (entreprises du patrimoine vivant,
labellisations hôtelières, villages étapes …), le Limousin reste méconnu.
Une des raisons ressort rapidement : si dans les réflexions, l’intérêt collectif prime ou du moins
apparaît comme primordial, lors de la mise en œuvre d’actions, chacun semble vouloir tirer la
chose à soi :
ainsi, pour exemple, la promotion du porc « cul noir » (petite production) peut-elle être envisagée
au niveau de son territoire d’origine, à savoir Saint-Yrieix-la-Perche ? Ne devrait-elle pas l’être
comme un produit de Limousin, permettant ainsi d’assurer une meilleure lisibilité à l’extérieur ?
les campagnes publicitaires menées par le CRT et les CDT ne paraissent pas non plus
coordonnées : pourquoi organiser isolément sur la ville de Limoges notamment une campagne
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région
47
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
portant sur la Creuse comme « destination Week-end et loisirs en Limousin » comme cela se fait
actuellement76 ? Autre exemple, la communication touristique menée en solo en 2005 et qui
s’appuie sur un « Limousin, parfum d’enfance » va dans le sens d’une image de tradition figée
qui refuse les évolutions récentes et la reconnaissance d’un tissu d’innovation.
La démarche d’élaboration d’une stratégie partagée par les acteurs régionaux à travers le
SRADDT revêt donc d’autant plus d’importance. Ce document n’étant pas prescriptif, sa phase de
mise en œuvre et le contenu des contrats territoriaux (pays, agglomérations, PNR …) vont
traduire la réalité de l’intérêt général porté par les acteurs locaux.
2.2. LES EFFETS DE LA CRISE
2.2.1. RAPPEL DU CONTEXTE
Apparue durant l’été 2007 aux Etats-Unis, le premier signal de la crise financière mondiale a été
lancé par la société « Bearn Stearns », établissement financier américain qui a été confronté à la
forte baisse de valeur de ses fonds, en raison de son impossibilité de recouvrer des crédits
immobiliers à haut risque consentis à des taux élevés auprès d’emprunteurs peu solvable. Cette
situation est plus connue sous le nom de « crise des subprimes77 ». Cependant, c’est la faillite de la
banque d’investissement « Lehman Brothers », le 14 septembre 2008 qui a marqué le tournant
vers une crise plus profonde du système.
Ainsi, la situation est passée, par phases successives, d’une crise limitée à quelques
établissements bancaires, à une crise du système financier mondial (crise de liquidités, marquée
par la faillite d’établissements financiers et le sauvetage massif d’institutions puissantes) à une
crise de confiance généralisée entrainant l’intervention des pouvoirs publics, dont en premier lieu,
le plan Paulson aux Etats-Unis.
En effet, pour répondre à la crise, de nombreux pays ont élaboré des plans visant à répondre à
des situations contrastées : les pays émergents devant maîtriser les prix alimentaires et par
ailleurs forts demandeurs en énergies ; les USA à travers l’adoption du plan Paulson en octobre
2008, complété par le plan de relance de l’administration Obama; les pays de l’espace européen
ont, quant à eux, élaboré leur propre stratégie, la France adoptant en octobre 2008 un plan
national prévoyant des financements à hauteur de 10.5 milliards d'euros en faveur de banques
françaises, complété par un plan de relance de l’économie, d’un montant de 26 milliards d’euros
axé sur l’investissement, et comportant notamment la mise en place accélérée de 1 000
chantiers78. Aujourd’hui, la France reprend son récent travail prospectif et stratégique intitulé
« France 2025 »79 en vue de nous projeter dans un futur proche, celui de la sortie de crise en
2010-201280, par une approche dépassant l’aspect purement économique en introduisant
Cf. campagne du Comité Départemental du Tourisme de la Creuse.
Cf. définition dans le glossaire
78 Voir le Comité Interministériel d’Aménagement et de Compétitivité du Territoire du 2 février 2009.
79 Exercice de prospective lancé en avril 2008 par Eric BESSON, Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la prospective
de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique. Ce travail visait à produire un diagnostic
stratégique pour les quinze ans à venir, qui décrive les différentes évolutions possibles pour la France, et définisse les moyens
d’embrasser les opportunités les meilleures et d’éviter les scénarios les plus sombres.
80 Cf. travaux en cours du Centre d'Analyse Stratégique dont le rendu définitif est prévu à l’horizon de septembre 2009 et le site
www.sortiesdecrise.fr.
76
77
48
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
notamment une approche sociologique par l’évolution des valeurs des Français depuis le début de
la crise.
Malgré ces différentes mesures des pouvoirs publics, depuis la fin de l’année 2008, l’entrée en
période de récession est annoncée au regard de discours ou statistiques parfois divergentes.
Dans ses dernières « Perspectives économiques mondiales »81, le Fonds Monétaire International
(FMI) constate que l’ensemble de la planète est affecté et prévoit à nouveau une détérioration de
la récession pour 2009, estimant que le produit intérieur brut de la planète se contractera de 1.3%
cette année, une première depuis plus d'un demi-siècle, et celui des pays développés de 3.8%.
Figure 20. Carte – Scénario noir du FMI pour 2009 et 2010
Tandis que les marchés financiers croient en une sortie proche de l'économie, à la faveur de
publications d'entreprises et de statistiques macro-économiques moins pires qu'attendu, le FMI
conserve une ligne dure. Cette révision à la baisse des perspectives économiques pour 2009 est
d'ailleurs la troisième de l'année, après celles de janvier et mars. Les échanges internationaux en
prendront ainsi un coup, le FMI estimant qu'ils reculeront de 11% cette année, avant de se
stabiliser (+0.6%) en 2010. Faut-il considérer que cette révision à la baisse des perspectives de
croissance mondiale témoigne d'une aggravation de la crise ? Pierre-Yves DUGUA,
correspondant du Figaro à Washington, analyse la situation : « parmi les pays industrialisés, c'est
le Japon qui devrait souffrir le plus en 2009, avec une contraction de son Produit Intérieur Brut de
6.2%, suivi de la Russie (6%), et encore de la Grande-Bretagne (4.1%). La Chine et l'Inde
connaîtront une croissance positive mais nettement inférieure à celle qu'elles ont connue jusqu'à
maintenant, le premier devant se contenter d'une hausse de son PIB de 6.5% et le second de
4.5%. En zone euro, pas de miracle : le recul atteindra 4.2% cette année et en France, 3% », le
ralentissement en France devant toutefois être moins marqué qu'en Allemagne.
Bien évidemment, ces mauvais chiffres ne seront pas sans conséquences pour l'emploi, selon le
FMI : en Allemagne, le chômage pourrait atteindre les 9% fin 2009, aux Etats-Unis 8.9% et 7.4%
en Grande-Bretagne. Le FMI envisage toujours une reprise « lente en 2010 », mais celle-ci ne
suffira pas à faire baisser dans l'immédiat le taux de chômage, qui devrait connaître des sommets
l'année prochaine (10.8% en Allemagne, 10.31% aux Etats-Unis et 9.2% en Grande-Bretagne).
81
Avril 2009
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région
49
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
« En 2010, le FMI plaide désormais pour une croissance de 1.9%, l'économie du Canada et du
Mexique pouvant connaître un rebond, tandis que celle américaine devrait rester anémique, voire
nulle ».
2.2.2. LES EFFETS EN LIMOUSIN
A l’issue de la démarche engagée ces derniers mois par l’assemblée régionale consultative, force
est de constater qu’ « aujourd’hui, de fait, il est difficile de mesurer réellement l’ampleur de la
crise, en particulier en termes de durée. Les experts économiques et financiers sont partagés sur
les conséquences de cette crise. Certains craignent que l’économie mondiale rentre dans une
période de profonde récession avec des risques de déflation. D’autres estiment, au contraire, que
les effets ne sont que momentanés et qu’il y a même des indicateurs économiques et financiers
qui peuvent laisser croire au retour de l’inflation.
L’activité économique du Limousin, notamment industrielle82, a connu un fort ralentissement à
partir du 4e trimestre 2008 qui semble atteindre, selon la Banque de France, un palier en février
2009. Elle concerne principalement les secteurs des biens d’équipement et des biens
intermédiaires ou encore des travaux publics.
Parallèlement, il a été constaté une hausse importante du chômage de plus de 8% entre les 3e et
4e trimestres 2008 qui touche dorénavant l’ensemble des secteurs d’activité.
En corollaire, la consommation des ménages est en repli avec une baisse, notamment, de
l’immatriculation de voitures neuves au 4e trimestre 2008. On constate, également, un léger
fléchissement de l’évolution des crédits bancaires au niveau des entreprises, qui confirment la
diminution des investissements de l’ordre de 13% sur l’année 2008.
Derrière cette réalité économique et sociale, qui frappe l’ensemble de l’économie mondiale, dont
le Limousin, nous avons constaté au cours de notre étude que nous étions en train d’assister à
une transformation du monde de l’entreprise avec son impact sur l’emploi et l’organisation du
travail.
En effet, on observe aujourd’hui, deux principales tendances au sein des entreprises :
l’internationalisation de la production avec la mise en compétition des sites (et donc des
territoires) pour les investissements, souvent accompagnés de pressions du management pour
réduire les coûts du travail et accroître la flexibilité de l’emploi,
le recentrage sur les métiers de base ; une externalisation d’activités ; la réduction du nombre de
salariés et des objectifs explicites de la gouvernance actionnariale.
Autant d’évolutions qui risquent de provoquer, en définitive, une précarisation des emplois peu
qualifiés ainsi qu’une fragmentation des filières industrielles.
Dans ce contexte général de crise et d’évolution du monde du travail, le Conseil Economique et
Social Régional du Limousin s’est interrogé pour savoir quel avenir y a-t-il pour l’économie
régionale, ses entreprises, ses salariés et son territoire ?
Pour lui, la réponse passe obligatoirement par le soutien à l’emploi et à l’économie régionale. En
ce sens, et en complément des mesures déjà prises au niveau national et régional pour le
territoire Limousin, le Conseil Economique et Social Régional du Limousin établit son
argumentation autour des six propositions suivantes :
le maintien et le développement de l’économie régionale à partir de quatre secteurs d’activités : la
filière forêt-bois ; la santé ; l’automobile et les services publics ;
la constitution de réseaux régionaux d'épargne et d'investissement ;
la mise en place de propositions financières incitatives et adaptées aux entreprises limousines ;
82
Activité largement dépendante en Limousin des capitaux étrangers.
50
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
la conception et l'expérimentation d'indicateurs conjoncturels régionalisés ;
renforcer l’accès à la formation tout au long de la vie afin notamment d’anticiper les évolutions
techniques et économiques ;
ouvrir franchement le débat sur l’opportunité de la relance par la consommation en portant une
attention particulière à la situation des personnes les plus démunies.
Mais la sortie de cette crise ne passera pas que par ces mesures de court et moyen terme. Il
faudra que la Région continue, à proposer des orientations stratégiques, en particulier pour
l’accueil d’entreprises innovantes. En ce sens, la réflexion que conduit actuellement le Conseil
Régional sur le projet de Schéma Régional de la Recherche et de l’Innovation permettra peut-être
d’apporter des réponses pour le développement durable du territoire Limousin, de ses entreprises
et la prospérité de ses habitants ».
2.3. DES DEFIS A TRANSFORMER EN OPPORTUNITES
2.3.1. LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
Si dès la fin des années 1970, la réflexion sur les problèmes environnementaux est devenue une
préoccupation des Etats et non plus l’exclusivité des milieux écologistes, ce n’est que dans les
années 1990 que la réalité du réchauffement climatique et de la responsabilité humaine dans ces
dérèglements ont engendré la naissance d’une politique internationale.
Après le temps de la prise de conscience, l’adoption de la Convention-cadre sur le changement
climatique à Rio en 1992, puis du Protocole de Kyoto en 1997, ont marqué le début d’une
nouvelle phase qui est celle d'une politique concertée entre les Etats. Cette politique ne va pas
sans heurts car elle remet en cause les choix de développement du Nord et du Sud et pose en
particulier la question cruciale de l'énergie.
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région
51
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 21. Carte - Les risques liés au réchauffement climatique
Source : GIEC – « Climate change » - 2001
Si aujourd’hui la responsabilité de l’homme dans cette évolution brutale irréversible mais
tempérable n’est plus remise en question, à l’heure de la préparation de l’après Kyoto et de
l’engagement de nouveaux travaux du GIEC83 portant sur l’aspect humain des conséquences de
ces bouleversements, il est déjà reconnu que la période actuelle de crise est globale – financière,
économique, environnementale, le volet social étant imminent – remettant en cause le mode de
développement expansif du XXe siècle.
Au-delà de l’impérieuse nécessité d’adopter par tous un nouveau comportement s’inscrivant dans
une démarche de développement durable respectueux de la planète et des générations futures,
cette problématique est également un enjeu macroéconomique (développement de nouveaux
modes de production et de consommation, évolution des autoroutes marchandes, …) et
microéconomique.
A l’heure de la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement I, de la préparation du Grenelle II et
de prochains sommets internationaux, la Région Limousin, à travers son SRADDT84, a fait du
réchauffement climatique un enjeu fondamental de son développement se basant sur :
la réduction de la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles et la maîtrise de la demande en
énergie par l’adaptation des bâtiments et des modes de transports ;
la préparation du territoire aux changements climatiques par l’évolution des comportements des
populations et l’anticipation des conséquences sur les milieux naturels et la gestion de la
ressource en eau ;
la transformation de ce défi en levier pour le développement économique par le développement
d’éco-activités, de pratiques agricoles et forestières durables.
83
84
Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat
Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire
52
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
2.3.2. L’EMERGENCE D’ECO-VALEURS
Parallèlement à la diffusion de la notion de développement durable, la société s’en approprie les
fondements à travers l’émergence d’éco-valeurs : éco-conception, éco-design85, éco-construction,
éco-production, éco-consommation, éco-tourisme … qualifiés encore de durables ou de
responsables et désignant la volonté d’inscrire les démarches dans les principes de
développement durable incluant l’impact des comportements ou produits en pensant à leur cycle
de vie.
Constatant que la prise en compte économique et sociale des effets de notre activité sur
l’environnement peut conduire à des gains importants à tous les niveaux de l’entreprise et ce,
sans attendre le renforcement des contraintes légales, les concepts de « Verte attitude » et
d’« Economie positive » sont apparus. L’Économie positive, c’est une autre approche de
l’économie, une approche respectueuse des valeurs humaines et sociétales, une économie en
harmonie avec l’environnement global. En effet, faire de l’Economie positive, c’est harmoniser ses
actes économiques quotidiens à ses valeurs humaines : sociales, environnementales et
culturelles), tant au niveau de la vie privée que professionnelle et on touche tous les segments :
l’argent
la mobilité ;
l’alimentation et productions sous signes de qualité (label rouge, IGP, CCP86, certification bio) ;
l’habitat : bâtiment, décoration, ameublement, énergies renouvelables, eau, appareils et produits
ménagers, bureautique, jardin, mode de vie en société ;
les vêtements et la cosmétique ;
les loisirs et le tourisme ;
les modes de consommation : réutilisation, recyclage, éco-consommation, réseaux d’échanges …
L’Économie positive part avant tout d’une démarche individuelle volontaire, basée sur une prise
de conscience des effets en cascade de nos actes. Elle rejoint des concepts et de secteurs
existants tels que le développement durable, l’économie sociale, le commerce équitable, le
financement éthique, la gouvernance d’entreprise, les technologies "propres", etc.
Ainsi, malgré la conjoncture actuelle, de nouvelles tendances de consommation, structurelles et
conjoncturelles, apparaissent. « … Les cahots économiques incitent les ménages à radicaliser
leurs choix. On observe de plus en plus de mouvements de consommation erratiques et très
contrastés qui laissent les spécialistes perplexes… Un Français sur deux a déjà changé sa
manière de consommer ou va le faire en réaction à la crise. Des mouvements encore amplifiés
par de profondes évolutions socioculturelles… Quand le bénéfice proposé par un produit est mal
perçu, le facteur prix revient au galop. Les marques de distributeurs et le hard-discount en profitent,
le low-cost prospère et la « débrouille » s’organise… Le e-commerce a le vent en poupe… La
notion de qualité évolue. Hier associée au goût, au terroir, elle est aujourd’hui liée au
développement durable, à la santé. D’un souci local, on passe à un enjeu de société… » 87.
En Limousin, plusieurs démarches engagées attestent de l’intérêt de la prise de conscience de
cette philosophie de vie, que ce soit dans les politiques des collectivités locales à travers les
démarches de type Agenda 21 notamment, le deuxième « D » du SRADDT, ou encore le
quatrième choix du SRDE portant sur « un mode de développement économique qui contribue au
progrès social et à la valorisation environnementale ».
Aujourd'hui à la mode comme le développement durable, l'éco-design est une démarche contemporaine cherchant à revenir aux
sources de la création de produit, à savoir la fonction définissant la forme, simplicité et efficacité, dénonçant les abus de la société de
consommation et tentant de redonner du sens à la production industrielle. L'un des penseurs de l'éco-design est Victor PAPANEK
(1927-1999) qui a consacré sa vie à la promotion d'un design utile et responsable. S'intéressant à l'anthropologie, il travailla pendant
plusieurs années avec les Navajos et des Inuits. Ses travaux l’ont mené à la conclusion qu’une conception simplement technique
détruit le contact avec ce qui est nécessaire aux personnes
86 Certificat de Conformité du Produit
87 Cf. « Les Enjeux » – Les Echos – n° 235 - Janvier 2009 – « Ce qui marche malgré la crise » - coordonné par Claude VINCENT.
85
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région
53
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Le Pôle d’innovation de l’artisanat initié en Limousin va également en ce sens. Démarche
originale et innovante au carrefour de la santé, de la réglementation et des métiers, il s’agit d’un
véritable outil de veille technologique, de diffusion de l’information, d’assistance aux entreprises,
et porte sur deux axes : l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite et/ou âgées et la
caractérisation des matériaux isolants naturels.
2.3.3. LES RUPTURES TECHNOLOGIQUES
Le progrès de l'humanité s'est appuyé depuis jadis sur plusieurs ruptures technologiques, que ce
soit, par exemple, le passage de l'âge de la pierre à l'âge du métal, de la force musculaire à la
force motrice ou encore l'invention de l'imprimerie qui a permis de diffuser les connaissances
efficacement et à moindre coût.
Face au défi actuel de préservation de notre planète, on ne peut sans aucun doute sous-estimer
le rôle des réglementations, des normes et des démarches qualité qui agissent sur les pratiques
sociales acceptables et la manière d’agir dans la nature, tout comme on peut penser que la
montée en puissance des éco-pratiques et éco-valeurs participe à changer les visions des
innovations légitimes.
Ainsi, dans son bilan de l’année 2006, Oséo révélait que la part des aides à l’innovation
accordées au secteur de l’environnement atteignait 5% des aides totales soit 11.5 millions
d’euros. Le nombre de projets soutenus progressait de 11% avec 185 entreprises aidées. Marc
DUFAU, en charge de l’environnement à la direction de l’innovation, expliquait que les domaines
de l’eau, des effluents liquides, des déchets solides captaient la moitié de ces aides et expliquait
que, pour lui, l’innovation en matière d’environnement devait porter d’abord sur des stratégies de
rupture technologique.
2.3.3.1.
Energies
Même si la solution durable aux problèmes actuels posés par les énergies fossiles (impacts
environnementaux et rupture des matières premières) et l’augmentation à venir de la demande en
énergie malgré les mesures envisageables, se trouverait dans le développement de technologies
basées sur l’hydrogène, énergie renouvelable non primaire, ce secteur est encore en phase de
recherche (pile à combustible, fusion de l’hydrogène [à travers le programme ITER notamment]).
Dès à présent, des énergies renouvelables primaires sont développées, qu’elles soient :
à faible effet de serre : les biocarburants, le bois-énergie, le biogaz ;
ou sans effet de serre : l’énergie éolienne, l’hydroélectricité, le solaire photovoltaïque, le solaire
thermique, la géothermie.88
Dans ses travaux de 2006, le CESR du Limousin a souligné l’importance du développement du
bouquet des énergies renouvelables dans une utilisation adéquate et de la maîtrise de la
demande en énergie89 dans un environnement, notamment technologique, en pleine évolution.
Ainsi, pour exemple, dans sa « Next Five in Five » des cinq technologies qui devraient changer
radicalement notre vie dans les cinq années à venir et trouver leurs premières applications en
2009, IBM cite l'énergie solaire qui devrait devenir abordable. En effet, les matériaux et les
procédés de fabrication évoluent. Ainsi, la création de « cellules minces », une nouvelle catégorie
de cellules qui pourront être 100 fois plus minces que les cellules fabriquées à partir de silicium.
Cf. CESR du Limousin – « La valorisation des énergies renouvelables en Limousin » - Tomes I & II – octobre 2006 – et rapports de
suivi
89 Cf. CESR du Limousin – « La valorisation des énergies renouvelables en Limousin » - Op. cité
88
54
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Ces nouvelles cellules imprimables et embarquables dans divers types de structures (peintures,
revêtements flexibles, …) devraient de plus permette l’extension de l’énergie solaire dans notre
environnement quotidien.
Lors de ses travaux de 2006, le CESR du Limousin a constaté combien la région était à la pointe
de ces différentes technologies, que ce soit par la production de panneaux solaires
photovoltaïques ou l’expérimentation de la pile à combustible (Gaz de France), pour ne citer que
ces exemples. La recherche et développement est, dans ce secteur, un enjeu de taille.
2.3.3.2.
Transports
Lors de ses travaux portant sur la valorisation des énergies renouvelables en Limousin90, le CESR
avait souligné le fait que le secteur des transports est toujours la première source d’émission de
GES malgré une relative stabilisation des émissions routières. Ainsi, les émissions de GES 2004
par rapport à 1990 ont progressé de +22.7% pour le transport avec pour le transport routier :
57% des émissions émanant des voitures particulières ;
17% des véhicules utilitaires ;
26% des poids lourds.
Au niveau national, le budget 2009 de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport
de France (AFITF), qui finance les investissements de l’Etat dans le domaine des infrastructures
de transport terrestres, maritimes et fluviales, marque à la fois la mise en œuvre du volet
« transports » 2009 du Grenelle Environnement et l’accélération des investissements décidée
dans le cadre du plan de relance de l’économie française. Avec plus de 2.8 Mds€ en crédits de
paiement (soit une hausse de 34% par rapport à 2008), l’Etat engage par ailleurs plus de
4.2 Mds€ de nouveaux projets (+28% par rapport à 2008). Par ailleurs, ce budget traduit la priorité
donnée aux modes de transport alternatifs à la route, qui représenteront cette année 69% des
nouveaux engagements, soit plus de 2.9 Mds€. La récente décision du Chef de l’Etat d’engager
de grands travaux portant sur l’extension de la région parisienne en direction du Havre avec
l’extension des axes fluviaux y afférant, va dans le sens du développement d’un fret durable.
Concernant les déplacements routiers, malgré les travaux menés sur la pile à combustible, les
constructeurs reconnaissent avoir pris du retard en matière de véhicules énergétiquement
« propres ». Plusieurs d’entre-eux voient l’avenir immédiat dans le développement des véhicules
hybrides, conditionné par la mise en œuvre d’une toile de services et de politiques adaptées. La
production de moteurs électriques de plus en plus performants est une priorité immédiate que les
constructeurs européens notamment reconnaissent, au risque de voir le marché conquis par les
industriels des pays asiatiques émergents.
Lors de plusieurs de ses travaux récents, le CESR a rappelé l’existence de gares « bois » en
région et l’importance à accorder au fret. Par ailleurs, plusieurs collectivités se sont déjà engagées
dans des politiques en faveur de véhicules à pollution moindre.
2.3.3.3.
Numérique
Jusqu’à récemment, les réseaux de TIC étaient distincts, qu’il s’agisse de la téléphonie, de la
télévision, du numérique … et seul le téléphone portable permettait une interconnexion sous
certaines conditions. Depuis ces dernières années, les frontières entre ces différents réseaux sont
90
Op. Cité
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la région
55
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
devenues de plus en plus ténues, ouvrant la voie au caractère multidimensionnel des outils en
évolution permanente.
Dans leurs travaux intitulés « Technologies et prospective territoriale »91, Philippe DURANCE,
Daniel KAPLAN, Alain PUISSOCHET et Stéphane VINCENT, soulignent la prise de conscience
immédiate de l’enjeu des TIC sur le développement des territoires par les acteurs publics locaux
qui doivent faire face à un support mouvant, en perpétuelle évolution. Si aujourd’hui, la portée de
l’évolution des TIC est difficilement envisageable, force est de reconnaître que les évolutions, tant
des technologies que des modes de déploiement et des pratiques des réseaux auront un impact
considérable sur les politiques publiques territoriales92 :
la qualité des infrastructures de communication risque d’impacter l’attractivité et la compétitivité
d’un territoire, renforçant ainsi la responsabilité des acteurs publics en la matière ;
face à l’évolution des modalités de déploiement et d’exploitation de ces réseaux, du paysage des
prestataires et de la législation portant sur ce domaine, l’ « aménagement du cyberespace »
devient un véritable métier ;
la multiplication des lieux et moyens de connexion s’accélère face à la « demande de mobilité et
de portabilité » ;
les nouveaux usages ou services favorisés par les réseaux virtuels vont modifier le rapport au
territoire, tant sous l’aspect de la distance que de la mobilité des biens et des personnes : ils
impacteront la carte de la santé publique, des services à domiciles, de la sécurité … ;
l’ouverture offerte sur le monde modifiera le vécu du territoire ;
l’omniprésence et la continuité de la couverture d’un territoire risque de devenir à terme un sujet
politique central (sécurité face au respect de la vie privée et des libertés individuelles, impact des
antennes, …) que les acteurs publics devront appréhender tout en les intégrant dans les
réflexions portant sur l’avenir des territoires.
Ainsi, si le choix fait par les acteurs publics du Limousin dans l’investissement des infrastructures
de TIC à travers DORSAL (qui, rappelons-le, a été cité à titre exemplaire aux niveaux national et
européen) fait face aujourd’hui à certains obstacles (absence de collaborations inter opérateurs,
zones blanches persistantes…), face aux évolutions à venir, cette situation apparaît comme
seulement une étape et non un frein définitif remettant en question l’option prise initialement par
les pouvoirs publics régionaux.
L’enjeu du développement des TIC laisse entrevoir de nouveaux équilibres territoriaux,
notamment sur les territoires ruraux, difficilement appréhendables aujourd’hui, mais qu’il convient
de préparer.
Cf. Philippe DURANCE, Daniel KAPLAN, Alain PUISSOCHET et Stéphane VINCENT - « Technologies et prospective territoriale » FYP Editions – Collection La Fabrique des Possibles – Limoges – novembre 2008 – 79 p.
92 Cf. annexe p. 121-122
91
56
2.- L’évolution du contexte et ses effets sur la Région
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
3.
RECOMMANDATIONS EN VUE DE LA
PREPARATION DE L’AVENIR
« L’avenir ne se prévoit pas, il se prépare »
Maurice BLONDEL (philosophe).
3.1. LA NECESSAIRE STRUCTURATION DU MARKETING
TERRITORIAL
Le mouvement de mondialisation économique a notamment pour conséquence l’offre
d’opportunités de plus en plus larges aux entreprises pour la localisation de leurs activités. Dans
ce contexte, les territoires entrent en compétition et développent des méthodes de prospection et
de promotion qui présentent des points communs importants avec le marketing d'entreprise, mais
également des spécificités fortes liées à la nature de l’offre territoriale complexe et du client à la
recherche d'un lieu de localisation optimal.
Le marketing territorial est un outil à la frontière de la communication et du développement
économique, classable en plusieurs catégories :
le marketing territorial économique (d’implantation et/ou de fidélisation) ;
le marketing territorial identitaire ;
le marketing territorial évènementiel ;
le marketing des destinations touristiques.
3.1.1. LIMOUSIN ET MARKETING TERRITORIAL
Dans le paragraphe 2.1.3 du présent document, le CESR a fait part de la première impression
d’absence de concertation entre acteurs dans les différentes campagnes de communication en
faveur d’éléments du Limousin.
Ensuite, il a consulté les sites web des acteurs de niveau régional susceptibles de porter une
véritable stratégie de communication régionale. Il en ressort les points suivants :
concernant Limousin Expansion (www.limousin-expansion.fr) : la page d’accueil porte
l’actualité en évènements économiques et les filières d’excellence régionales (pôles
compétitivité, living lab …). Outre la présentation des missions de l’Agence Régionale
Développement Economique, une présentation des éléments clés de portrait de région
proposée en lien avec les sites d’acteurs locaux notamment en matière de tourisme.
« www.tourismelimousin.com », portail du tourisme en région, base son image sur la notion de
territoire de parfum d’enfance et de destination naturelle. Un rappel des missions du Comité
Régional du Tourisme, une brève présentation du territoire, complètent un éventail d’offres
d’activités de plein air et culturelles, un panel d’hébergement et de restauration. Il s’agit bien d’un
3.- Recommandations
sur
de
de
est
57
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
portail permettant des recherches multicritères mais souffrant de réel évènement ou site porteur
permettant au non initié d’identifier le Limousin.
La Maison du Limousin à Paris (www.maisondulimousin.com), hormis son « espace affaires »
paraît davantage comme un point de chute ou lieu repère pour tout Limousin montant dans la
capitale.
Sans remettre en question la qualité des supports électroniques mis en œuvre par ces
organismes régionaux, le CESR constate l’absence de référent permettant à toute personne
extérieure d’identifier le Limousin. Il manque une réelle stratégie globale de marketing territorial93.
3.1.2. LA REGION, BONNE ECHELLE TERRITORIALE
Concernant l’intelligence territoriale, condition incontournable à l’élaboration et à la mise en
œuvre d’une stratégie de marketing territorial94, plusieurs établissements et organismes publics du
Limousin ont mis en place ces dernières années des bases de données à caractère spatial. Au
regard du contexte européen relatif à l’information spatiale (Directive européenne INSPIRE95), le
niveau régional (national ou européen) apparaît comme l’échelle pertinente dans le processus
d’acquisition des données référentielles et de mutualisation des échanges. Le CESR approuve la
démarche de mutualisation entreprise en ce sens par les acteurs régionaux, en Limousin comme
dans la majorité des régions françaises.
Comme évoqué précédemment, les actions de communication menées par les acteurs de la
région ne s’inscrivent pas dans un projet d’ensemble.
La structuration d’un marketing territorial est indispensable et paraît comme le socle des
différentes initiatives à mener en matière d’attractivité du territoire et des territoires limousins.
Dans ce domaine également, l’échelle territoriale régionale apparaît comme le niveau adéquat. Ce
travail, qui est de la compétence d’une Agence Régionale de Développement Economique et
donc de « Limousin Expansion », devrait permettre à terme d’attirer des entreprises.
Cf. annexe p. 123
Cf. annexes p. 123
95 La Directive européenne INSPIRE (infrastructure d'information spatiale de l'Union européenne), approuvée par le Conseil des
ministres de l'Union européenne et par le Parlement européen puis publiée au Journal Officiel des Communautés Européennes (JOCE)
le 25 avril 2007, est entrée en vigueur le 15 mai 2007. Elle vise à la mise en commun et à l’amélioration de la qualité des différentes
données géographiques des Etats membres couvrant une gamme très large de données spatiales, depuis les renseignements
cartographiques de base tels que les dénominations géographiques et les unités administratives jusqu'aux informations
environnementales concernant par exemple les sources de pollution, la qualité de l'environnement ou la localisation des sites protégés.
La mutualisation de ces différentes données a pour but de mieux concevoir et mettre en œuvre les politiques communautaires dans les
domaines de l'environnement, des transports, de l'énergie et de l'agriculture. Cette première étape de la publication se poursuit
maintenant par deux autres :
• la transposition dans les droits nationaux du texte de l'Union européenne (initialement prévue d’ici mai 2009, mais devant
intervenir dans les prochains mois) ;
• la définition au niveau européen de règles de mises en œuvre, qui seront ensuite directement applicables dans tous les pays
de l'Union européenne.
La directive s'articule en trois parties complémentaires : les obligations créées, les données concernées, les acteurs impliqués.
93
94
58
3.- Recommandations
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
3.2. CONSOLIDER L’EXISTANT, PROMOUVOIR LES
SECTEURS PORTEURS, STIMULER LE DYNAMISME
ENTREPREUNARIAL
3.2.1. MAINTENIR ET DEVELOPPER L’EXISTANT
Le Limousin développe certains secteurs d’excellence comme la céramique, le design numérique,
la domotique, les micro-ondes, la photonique et les réseaux sécurisés … à travers des pôles
d’envergure nationale ou régionale.
Il importe que la région continue de veiller sur les secteurs qui ont fait son image internationale
(porcelaine traditionnelle, émail, tapisserie …) en favorisant leur intégration dans les marchés et
réseaux professionnels divers existants, dans le cadre de stratégies d’ensemble. De plus, ces
activités économiques véhiculent une notion d’excellence des productions régionales orientées
vers le luxe. Dans le cadre de la préparation d’une politique de marketing territorial, il importera de
travailler sur ces prismes et de les situer dans le contexte concurrentiel afin de bâtir une stratégie
adaptée et porteuse d’avenir.
Par ailleurs, le Limousin bénéficie d’un tissu d’agriculteurs, d’artisanat et plus globalement de
PME PMI, TPE TPI dense et qui assure le maillage du territoire et l’attractivité des différents
territoires. Les témoignages et contributions apportées par les consulaires (CRA, CRMA, CCI …)
attestent de la bonne vivacité de ces activités à travers les bons résultats de la transmission
reprise d’entreprises.
Par contre, il importe d’accompagner l’évolution de ces entreprises à travers une veille sur
l’évolution de leurs marchés. Pour exemple, dans certaines parties de la région, le développement
des résidences secondaires a ouvert un marché de l’entretien des propriétés aux artisans locaux.
Encore faut-il qu’ils soient préparés à s’en saisir et accompagnés dans les mutations de leurs
métiers.
3.2.2. PROMOUVOIR LES SECTEURS PORTEURS POUR FAIRE DU LIMOUSIN UNE
TERRE D’EXPERIMENTATION EN MATIERE D’ECONOMIE VERTE ET DE
« SILVER ECONOMY »
3.2.2.1.
Des potentiels en « green economy » à développer
Le Limousin est une région rurale à l’environnement préservé, considérée souvent comme figée
dans un temps passé : aujourd’hui, face aux défis sociaux et environnementaux, des cartes à
jouer.
3.- Recommandations
59
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
3.2.2.1.1.
L’économie verte ou « green economy », une révolution culturelle en route
« YES WE CAN be the Next New Green Economy »
(Oui nous pouvons être la prochaine nouvelle économie verte)
Barack OBAMA.
L’économie verte ou green economy96, née aux Etats-Unis à la fin des années 1960 et basée sur la
production et la commercialisation de produits bio et éthiques ainsi que des services militants
conciliant affaires et survie de la planète, s’annonce comme le défi économique de ce XXIe siècle.
Ainsi, l’environnement et l’éthique, au lieu de contraintes, deviennent des atouts à la création de
nouvelles productions et services rentables et pérennes ; l’avenir est basé sur l’équilibre entre la
rentabilité économique, le respect de l’environnement et le développement de l’humain, c’est-àdire les trois piliers du développement durable. Ce modèle, loin de celui des années 1980 (le prêt
à tout pour réussir), est fondé sur une réussite globale, reposant sur le juste équilibre entre
rentabilité et responsabilité, entre éthique et affaires, entre vie professionnelle et personnelle.
Face à l’urgence écologique, au dérapage du modèle économique néolibéral développé ces
dernières décennies et qui s’enfonce dans la crise actuelle, de nouveaux pans d’une économie
postindustrielle et alternative restent à créer, replaçant l’homme au cœur des préoccupations
économiques.
Cette mutation culturelle est en marche partout dans le monde, à des degrés d’avancement
différents : les pays d’Europe du Nord s’y sont investis depuis plusieurs années, l’administration
Obama (2009) a pris plusieurs initiatives fortes en ce sens faisant parler d’Etat écologique97, et le
mouvement gagne la France, comme en atteste notamment le Grenelle de l’environnement98 qui
devient un des principaux instruments de la relance, et touche divers domaines : les énergies
renouvelables, les modes de déplacement doux, l’éco-construction, la micro-finance99, le
recyclage des déchets, l’agriculture biologique, le commerce équitable… Dans ce dernier domaine
par exemple, le chiffre d’affaires du secteur est passé en 2007 de 20 à 200 millions d’euros en
France, avec plus de 20 nouvelles sociétés et 1 000 nouveaux produits créés au cours des cinq
dernières années.
3.2.2.1.2.
Des potentiels en Limousin
3.2.2.1.2.1.
Eau
Le contexte de l’évolution environnementale et notamment du réchauffement climatique, la
poursuite de l’urbanisation de la France laissent, entrevoir le renforcement de la pression sur la
ressource dans les prochaines années.
Le Limousin, considéré comme le château d’eau de la France, dispose de potentiels naturels dans
le domaine de l’eau mais ceux-ci ne sont pas inépuisables. Il importe que le Limousin ait une
politique en faveur de l’eau de façon à conserver ses atouts en quantité et qualité. Il doit capter la
valeur ajoutée et ne pas rester simple fournisseur de matière première pour l’aval.
Certes, Montpellier a déjà saisi l’opportunité par le montage d’un projet de pôle de compétitivité
sur l’eau. Cela doit d’autant plus motiver le Limousin à bâtir sa stratégie en la matière dans le
souci de concilier « au mieux le développement socio-économique, dans un contexte de marché
et de concurrence entre territoires nationaux, européens et mondiaux, et le respect des objectifs
environnementaux (Directive Cadre sur l’Eau, Grenelle de l’environnement) et sanitaires100 ». En
effet, cette philosophie devra conduire les réflexions visant à l’exploitation de la ressource
(énergies renouvelables101, …) dans le principe d’une « solidarité amont/aval ». L’Office
Cf. glossaire et article de Tristan LECOMTE : « Les pionniers de la « green economy » » - 14 décembre 2007 – www.liberation.fr
Cf. le dossier des « Echos » du 25 mars 2009 sur « La nouvelle équation de la croissance verte », p. 11 à 17
98 Cf. glossaire
99 Cf. glossaire
100 Cf. CESR du Limousin – « Contribution sur les projets de SDAGE Loire-Bretagne et Adour-Garonne » - mai 2009 – 11 p.
101 Cf. CESR du Limousin – « La valorisation des énergies renouvelables en Limousin » - tomes 1 & 2 et suivis– Opt. Cité.
96
97
60
3.- Recommandations
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
International de l’Eau, basé à Limoges, a été pionnier en matière de documentation et de
formation aux métiers de l’eau.
3.2.2.1.2.2.
Bois
L’utilisation du potentiel en bois ne peut qu’être vivement encouragée par le plan national relatif à
la relance de la filière bois annoncé par le Président de la République Française du 19 mai 2009 à
Urmatt (Bas-Rhin).
Les entreprises de la filière veulent relever les défis qui leur sont proposés :
le Grenelle de l’environnement et le modèle de développement durable dans la construction ;
les orientations définies par les Assises de la Forêt ;
la révision du protocole de Kyoto et les recherches liées à l’effet de serre (stockage du carbone,
etc.) ;
les évolutions réglementaires et normatives au niveau européen ;
le développement d’un marché d’avenir, le bois comme éco-matériau et comme isolant dans la
construction.
Pour ce faire, et accompagnées et soutenues par les chambres de commerce et d’industrie et les
interprofessions, les entreprises de filières bois ont déposé un projet de pôle de compétitivité à
l’échelle du grand massif central.
Ce projet s’articule autour de 4 axes clairs et traduits en projets concrets :
1 - Gérer et renouveler la ressource de façon adaptée pour répondre aux besoins
Programme d’amélioration génétique du douglas ;
Gestion durable et renouvellement des peuplements de chêne dans un contexte de changement
climatique ;
Etude comparative des scénarios de mise en œuvre des crédits carbone dans le secteur
forestier.
2 - Adapter l’outil industriel aux caractéristiques des entreprises
Accompagnement des exploitants forestiers dans la mécanisation ;
Adaptation des process de séchage aux essences locales ;
Adaptation des machines au classement mécanique.
3 - Adapter la ressource et les matériaux aux marchés
Caractérisation des produits issus de la transformation du douglas et du chêne ;
Développement, en aval, de scieries de produits à valeur ajoutée ;
Qualification environnementale des produits de construction
Amélioration des comportements des structures : thermique, état de surface, etc.
4 - Mettre les entreprises en réseau
Utilisation du levier des ressources humaines ;
Structuration de l’exploitation forestière par le développement de l’esprit réseau.
Ce pôle de compétitivité est le fer de lance d’une nouvelle politique industrielle qui s’appuie sur les
entreprises, de nombreux laboratoire et centre de transfert de technologie et des centres de
formation. Il s’inscrit dans un environnement favorable, la filière bois ayant été inscrite comme axe
prioritaire du Comité de Massif central et étant au cœur des préoccupations du Conseil Régional
du Limousin.
Le CESR appuie cette démarche qui répond aux problématiques qu’il avait soulevées lors de ses
travaux sur la thématique du bois102 et qui s’inscrit pleinement dans les enjeux actuels et à venir
sur les trois piliers du Développement durable (économique, environnemental et humain, le 4e
pilier étant la gouvernance, également prise en compte dans ce projet). Il l’approuve d’autant plus
qu’elle permet d’appréhender le sujet dans sa globalité en le redimensionnant, permettant par làmême de donner enfin à ce massif forestier la lisibilité qu’il mérite.
Cf. CESR du Limousin, de Poitou-Charentes et d’Aquitaine – « La tempête : constats et propositions pour l’avenir de la forêt » décembre 2000 – 44 p.
102
3.- Recommandations
61
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
3.2.2.1.2.3.
Agro alimentaire
Au regard de sa vocation agricole, il importe que le Limousin valorise au maximum ses
productions, dans une logique de développement durable, en trouvant de nouveaux débouchés
commerciaux alimentaires (à travers notamment la valorisation en région des productions
carnées) mais également non-alimentaires par l’utilisation dans des secteurs d’activité variés des
nombreux produits issus de la transformation successive de produits agricoles. Parmi ces
domaines d’application, l’agroalimentaire avec les compléments alimentaires, mais également la
chimie fine avec la production de molécules nouvelles à destination de la pharmacie ou de la
cosmétique, la plasturgie avec le développement de matériaux composites. Concernant les
énergies renouvelables103, outre la polémique dont les biocarburants font l’objet, le Limousin ne
dispose pas a priori de potentiels permettant de développer une réelle filière mais uniquement des
productions à usage d’autoconsommation pour l’agriculture. Par contre, les avancées
technologiques en matière de méthanisation devraient ouvrir des potentiels plus larges.
L’intégration du Limousin dans des pôles de compétitivité liés aux productions agricoles doit
permettre aux productions régionales de devenir de réels facteurs de création de valeur ajoutée
en région. Le CESR approuve également les réflexions menées par Limousin Expansion sur la
valorisation de la génomique bovine, ovine et équine à la demande de la Région Limousin et qui
pourrait aboutir à la création d’un génopôle animal.
Cet enjeu s’inscrit notamment dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC), en
processus continu de révision depuis 1992, qui a fait l’objet d’une nouvelle réforme le 20
novembre 2008 qui va dans la direction engagée depuis le début des années 1990 par :
une diminution progressive du soutien direct par les prix ; une compensation des pertes induites
de revenu par des aides directes de plus en plus déconnectées des productions (processus dit
de découplage des aides directes du premier pilier) ;
l’octroi de ces aides directes du premier pilier conditionné au respect de directives et de
règlements, ainsi qu’au maintien des terres dans de bonnes conditions agricoles et
environnementales (processus dit de la conditionnalité) ;
la montée en puissance parallèle des aides environnementales (notamment sous la forme de
Mesures Agri Environnementales ou MAE) et territoriales (principalement sous la forme
d’Indemnités de Compensation des Handicaps Naturels ou ICHN).
Ces aides du deuxième pilier sont financées par un transfert de ressources en provenance du
premier pilier selon le processus dit de la modulation (logique de vases communicants).
Ces décisions prises le 20 novembre 2008 résultent d’un compromis politique qui laisse aux Etats
membres des marges de manœuvre importantes en termes de mise en œuvre nationale (boîte à
outils). Pour la France, les premières décisions, annoncées par le Ministre en charge de
l’agriculture le 23 février 2009 lors de sa déclaration lors de l’ouverture du Salon international de
l’agriculture, ciblent quatre objectifs :
instaurer un nouveau mode de soutien pour l’élevage à l’herbe (dotation annuelle de 970 M€, y
compris la contrepartie nationale) ;
consolider l’économie et l’emploi sur l’ensemble du territoire sous la forme d’un soutien à des
productions fragiles (265 M€, y compris la contrepartie nationale) ;
instaurer des outils de couverture des risques climatiques et sanitaires (140 M€, hors budget du
ministère en charge de l’agriculture et contributions des professionnels) ;
accompagner un mode de développement durable de l’agriculture via un soutien augmenté à des
systèmes de production plus respectueux de l’environnement (129 M€, y compris la contrepartie
nationale).
Ces objectifs sont alimentés par des redéploiements budgétaires via des prélèvements au titre de
l’article 63, de l’article 68 et de la modulation obligatoire (transfert du soutien financier de la
production au soutien financier à la ruralité), volontaire portée de 5% à 10%.
103
62
Cf. CESR du Limousin – « La valorisation des énergies renouvelables en Limousin » - tomes 1 & 2 – Opt. Cité.
3.- Recommandations
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Le CESR va se saisir de cette thématique à travers sa section « affaires européennes ».
3.2.2.2.
Des forces en « silver economy »104 : les opportunités de la
longévité
« Avec la « silver economy », l’Europe peut s’ouvrir à un marché lucratif, en pleine croissance, et créer la
tendance au niveau mondial. »
Ursula VON DER LEYEN,
Ministre fédérale allemande de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse (avril 2007)
3.2.2.2.1.
L’allongement de la durée de vie de la population : un enjeu géopolitique
Dans son ouvrage intitulé « Les territoires face au vieillissement en France et en Europe », GérardFrançois DUMONT105 explique combien les changements démographiques concernant les
personnes âgées sont prévisibles car les générations concernées sont déjà nées (les 60 ans ou
plus de 2030 sont nés avant 1970), et que seuls des changements structurels peuvent remettre en
cause la fiabilité des projections de « gérontocroissance ».
Le livre intéresse la géopolitique à toutes les échelles, aussi bien internationale qu’interne, avec un
chapitre qui traite des effets électoraux du vieillissement.
Cet ouvrage montre également combien certaines régions d’Europe sont menacées de
dépeuplement (baisse de la population) et de dépopulation (accroissement naturel négatif), qui vont
avoir des conséquences considérables pour les territoires concernés.
Par ailleurs, une étude de l’Institut allemand d’études économiques (DIW) montrait ainsi que la
génération des plus de 60 ans disposait en Allemagne d’un pouvoir d’achat de 316 milliards
d’euros – avec lequel elle réalise près d’un tiers de l’ensemble de la consommation privée. Pour
de simples raisons démographiques, cette part atteindra 386 milliards d’euros d’ici à 2050,
représentant donc plus de 41% des dépenses totales. L’évolution de l’économie allemande peut
préfigurer celle de la France, même si des différences notables existent, notamment en termes de
natalité.
3.2.2.2.2.
Faire du Limousin un territoire d’expérimentation en Silver Economy
Le Limousin, qui possède déjà la population la plus âgée de France, comptera à l’horizon 2030,
40% de 60 ans et plus. Le vieillissement sera un enjeu capital et la Région peut transformer ce qui
apparaît comme un handicap en un atout. C’est tout le sens de l’adhésion au réseau SEN@ER106
qui fait du Limousin la première région française à appartenir à ce groupement de provinces
européennes qui promeuvent en réseau le développement de la Silver Economy dans les domaines
du bien vieillir, du tourisme, de la nutrition et des services. Il s’agit ainsi de profiter des
opportunités économiques générées par la population âgée.
La configuration démographique du Limousin fait apparaître un potentiel de développement
économique important, qu’il s’agisse de services à la personne, d’économie résidentielle,
d’adaptation du domicile, de services culturels, de loisirs ou de la santé. Le CESR a souligné, à
l’occasion de son rapport sur « Les enjeux socio-économiques de la maladie d’Alzheimer et
Economie du vieillissement
Par ailleurs natif de La Souterraine (23)
106 Silver Economy Network of European Regions.
104
105
3.- Recommandations
63
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
troubles apparentés en Limousin », le potentiel économique lié à cette pathologie et plus
largement au vieillissement de la population107.
C’est pourquoi, dans le cadre des ses travaux, le CESR appuie les différentes initiatives en cours
ou à venir en faveur :
du développement des créneaux économiques liés à l’adaptation de l’habitat et des lieux de vie
aux contraintes liées au vieillissement ;
de l’appréhension du besoin de main-d’œuvre dans les secteurs médical et médico-social ;
de la nécessaire mise en place de formations initiales et continues des intervenants ;
de l’appui à la recherche technologique : médical, domotique, gérontechnologies, création d’un
cluster « handicap et vieillissement ».
Relâcher l’effort sur l’accueil des seniors toucherait directement et durablement l’économie
régionale, le poursuivre et l’accentuer serait au contraire un gage pour l’avenir.
3.2.3. STIMULER LE DYNAMISME ENTREPRENEURIAL
3.2.3.1.
L’entrepreneuriat, un concept complexe
L’« Entrepreneuriat » est un terme portant à confusion car il englobe de nombreuses notions108.
On peut cependant dire que ce concept se réfère à l’action de constitution d’une nouvelle
organisation, souvent une entreprise, Selon Howard STEVENSON (1989), l'entrepreneuriat
désigne " le processus qui amène des personnes à envisager la propriété d'une entreprise comme
une option ou une solution viable, à arriver avec des projets d'entreprises, à apprendre à devenir
des entrepreneurs et à lancer et à développer une entreprise ".
Pour SCHUMPETER (1950), un entrepreneur est une personne qui veut et qui est capable de
transformer une idée ou une invention en une innovation réussie.
Pour K. KNIGHT (1967) et Peter DRUCKER (1970) l’entrepreneuriat consiste à prendre des
risques. L’entrepreneur est donc une personne qui est prête à mettre en jeu sa carrière et sa
sécurité financière pour mettre en œuvre une idée, à mettre son temps et son capital dans une
entreprise risquée. Une autre définition de l’entrepreneuriat décrit le processus de découverte,
d’évaluation et d’exploitation d’occasions.
Pour VERSTRAETE et FAYOLLE (2005), quatre paradigmes complémentaires permettent
d’appréhender le domaine de recherche en entrepreneuriat :
la création d'une organisation (non réduite à la seule création d'entreprise, les expressions
"émergence organisationnelle" ou "impulsion d'une organisation étant plus appropriées),
la détection-construction- exploitation d'une occasion d'affaires,
la création de valeur,
l'innovation (ce point n’étant pas systématiques, certaines formes d’entrepreneuriat ne revêtant
pas un caractère d’innovation).
L’entrepreneuriat se caractérise par :
la présence d’un leader, l’entrepreneur, qui est la force motrice à l’origine de l’organisation ;
une vision de l’avenir à l’esprit de l’entrepreneur et qui vise à l’amélioration de l’état présent ;
le développement d’une vision ainsi que d’une stratégie afin de la mettre en pratique ;
la mise en œuvre de cet objectif qui peut procurer le sentiment de vivre pleinement ou la
satisfaction de rendre service à la société.
Par exemple dans le domaine de la domotique, le Pôle d’Excellence Rural « Domotique et Santé » doit générer dans les trois ans :
un marché supplémentaire pour les entreprises estimé à 5.8 millions d’euros ; la création et ou l’implantation de 15 entreprises ; la
création de 50 emplois directs.
108 Cf. glossaire
107
64
3.- Recommandations
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Si l’image classique de l'entrepreneur est celle de l’engagement d’un leader dans des activités
lucratives, depuis quelques décennies une nouvelle catégorie d'entrepreneurs a vu le jour et tend
à se développer avec la charte sociétale. Ces derniers mettent en action des initiatives qui
répondent à des besoins qui tombent à mi chemin entre le domaine couvert par le secteur privé et
le secteur public.
3.2.3.2.
Déjà des dispositifs en faveur de l’entrepreneuriat en Limousin
La dynamique entrepreneuriale, certes relativement forte en Limousin109, doit être développée.
Dans le cadre de sa stratégie de développement économique traduite dans le SRDE 20052009110, la Région Limousin fait notamment le choix d’une économie diversifiée et compétitive
s’appuyant entre autres sur un plan en faveur de la création, de la transmission et de la reprise
d’entreprises reposant sur quatre axes :
1 la sensibilisation, avec en priorité :
- le renforcement de la Maison de l’Entrepreneuriat du Campus Limousin, département de
l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de l’Université de Limoges habilitées par
le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche, dont les missions s’articulent
autour de quatre axes : sensibilisation, formation, accompagnement et promotion de la
recherche en entrepreneuriat ;
- et la consolidation de concours de création d’entreprises qui ont pour but de révéler de
futurs responsables capables de créer des activités dans l’environnement des PME-PMI
du Limousin. : « campus entrepreneur » (création virtuelle d’un projet d’entreprise
innovante et test de sa faisabilité en réalisant un plan d’affaires) et « challenge
destination entreprise » (jeu de simulation de création d’entreprise animé et coordonné
par la Fédération Régionale des Challenges), Rencontres de la Création et Reprise
d’Entreprises organisée par Réseau Entreprendre Limousin.
2 des services aux créateurs par des appuis à la découverte de la création d’entreprise, de
l’élaboration d’un projet, des outils d’appui au lancement, au développement à travers un
contrat de croissance et de services complémentaires (coaching renforcé, couveuse,
incubateur [AILE111], clubs d’entreprises …)
3 la prospection des créateurs dans le cadre d’un partenariat Région-Chambres Consulaires ;
4 l’appui à la transmission-reprise d’entreprises par des mesures de conseil, de financement, en
faveur des ressources humaines et de la mise en relation cédants-repreneurs (renforcement
des dispositifs ARTER, TRANSCOMMERCE, TREIMAC …).
Le Limousin se situe au 3e rang des régions françaises (derrière l’Ile-de-France et Midi-Pyrénées) en termes de nombre de Jeunes
Entreprises Innovantes rapporté au PIB (Source : « Diagnostic du cadre de référence sur la recherche, le transfert de technologie
et l’innovation du Limousin »).
110 Cf. Région Limousin – “Schéma Régional de Développement Economique 2005-2009” – Région Limousin – Limoges – 38 p.
111 Association de l’Incubateur Limousin d'Entreprises Depuis le 1er juillet 2008, l'incubateur a intégré l'AVRUL (Agence de Valorisation
pour la Recherche Universitaire du Limousin).
109
3.- Recommandations
65
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
3.2.3.3.
La nécessité d’un grand projet structurant
L’accompagnement et la dynamisation de l’esprit d’entreprenariat en Limousin ne peuvent prendre
toute leur envergure sans la mise en œuvre d’un grand projet structurant qui permettrait de
moderniser l’économie, notamment les services. Si cette action devrait être conçue dans la
démarche de marketing territorial, il est possible dès à présent de proposer que ce projet se fasse
autour de la grande vitesse ferrée (voir ci-dessous) dont il convient dès à présent de préparer les
opportunités à saisir en matière d’aménagement, d’image et d’attractivité du et des territoires.
3.3. DEVELOPPER LES INFRASTRUCTURES POUR IRRIGUER
LES TERRITOIRES ET INSCRIRE LE LIMOUSIN DANS
L’ESPACE EUROPEEN
Malgré le rattrapage de ces dernières années, le Limousin pâtit toujours d’une image de territoire
enclavé. Il dispose pourtant de potentiels importants.
En matière routière, il conviendra de renforcer la position géographique centrale en développant
des axes de dimension européenne. Pour ce faire, il importe de compléter le dispositif routier
existant en direction de l’est, de l’ouest et du sud-ouest.
La bonne complémentarité entre les deux aéroports implantés en région et également ceux du
territoire Massif Central est indispensable. En effet, au regard de l’évolution du trafic aérien, et de
la pression exercée sur les aéroports internationaux (Paris), la conservation des hubs suppose
des taux de remplissage de plus en plus importants.
Dans le domaine du ferroviaire, les retards cumulés dans l’intégration du Limousin dans le
réseau à grande vitesse le pénalisent. Pourtant, l’ouverture régionale ne peut se concevoir sans la
mise en service de lignes ferroviaires rapides, complémentaires de la route. Le Limousin a fait de
l’amélioration de la desserte ferroviaire l’une de ses toutes premières priorités. Le soutien à des
projets tels ALTRO112 ou encore l’accélération du projet de LGV Limoges-Poitiers113 auquel les
collectivités locales apportent leur contribution financière dans les études, comme c’est le cas
dans d’autres régions à l’exemple du projet LGV Bretagne-Pays de la Loire, ne peut qu’être
encouragé. Ce projet revêt un enjeu important pour la région notamment car la ligne constituerait
un véritable projet d'aménagement du territoire, qui mettrait Limoges à 2 heures de Paris, Brive à
3 heures de Paris et Poitiers à moins de 45 minutes de Limoges. Il s’inscrira dans le schéma de la
LGV Sud Europe Atlantique qui reliera Bordeaux à Paris via Poitiers, mettant ainsi la grande
vitesse aux portes du Centre-Ouest.
112
113
66
Association Logistique Transport Ouest
A ce jour, la réalisation du projet est prévue au plus tôt à l’horizon 2016.
3.- Recommandations
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 22. Carte – Transline, un projet à trois branches
Source : « Transport 2020 » n° 18 – www.altro.org
Figure 23. Carte – Transline, relations européennes en 5h environ au départ de Limoges
Source : www.altro.org
3.- Recommandations
67
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 24. Carte – Le projet LGV Poitiers-Limoges au sein du réseau
Source : Réseau Ferré de France – « Le journal de la LGV Poitiers-Limoges » – n° 1 – février 2009
3.4. STRUCTURER ET SOUTENIR LA RECHERCHE ET
L’INNOVATION ET EN FAIRE UN LEVIER DE
CROISSANCE POUR LES PME-PMI REGIONALES
Dans son rapport sur la recherche scientifique et technologique114, le CESR a démontré combien
il était de plus en plus essentiel pour la compétitivité territoriale de bien identifier les fonctions de
recherche et d'Innovation technologique comme facteurs d'attractivité et de développement. La
Recherche et l'Innovation, quels que soient leurs champs scientifiques, doivent être en
permanence connectées au tissu régional de PME, PMI et TPE. Le lien d’une "Recherche de
proximité" et d’une "Recherche d'excellence", nécessaires et forcément complémentaires pour le
développement et l'attractivité du Limousin, est le fondement des centres de ressources
technologiques et autres centres régionaux d'innovation et de transfert de technologie.
Par la suite, dans ses travaux sur la pollinisation de l’innovation économique par la création
artistique115, le CESR avait émis le souhait de la création d’un Schéma Régional en faveur de
l’Innovation.
Le diagnostic visant à l’élaboration du cadre de référence sur la recherche, le transfert de
technologie et l’innovation a démontré entre autres116 :
Cf. CESR du Limousin – « La recherche scientifique et technologique, un enjeu pour la région Limousin » - octobre 2003
Cf. CESR du Limousin – « Limousin, terre de création et d’innovation – de la création artistique vers l’innovation technologique » octobre 2008 – Op. Cité
116 Cf. Rapports de la Région Limousin présenté en séance plénière du 20 mars 2009
114
115
68
3.- Recommandations
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
la forte couverture des thèmes à forts enjeux de connaissance, ceux à fort enjeux de « savoirfaire » l’étant moins ;
une forte couverture du soutien régional pour les secteurs portés par les pôles de compétitivité
que sont la céramique technique et l’électronique, tandis que d’autres filières, pourvoyeuses
d’emplois (bois, mécanique, IAA117, services), pourtant fortes demandeuses d’innovation, le sont
moins. ;
50% des chercheurs en région n’intègrent pas les laboratoires XLim et SPCTS118 et sont souvent
émiettés. Ce sont autant de potentiels non exploités par le spectre général des PME PMI de la
région ;
l’activité de recherche partenariale qui est portée par les laboratoires reconnus et majoritairement
alimentée par les contrats publics satisfait la demande d’entreprises essentiellement extérieures
à la région ;
Aussi, il est envisagé de renforcer la valorisation et le transfert de technologie sur les céramiques
technologiques l’électronique et de bâtir une stratégie sur les quatre autres domaines cités cidessus notamment au regard de cinq grands enjeux de société : environnement, vieillissement,
santé, gestion des risques, compétitivité des territoires, ainsi résumable :
Figure 25. Tableau - Projet de trame de la stratégie du Limousin en faveur de la recherche, du transfert de
technologie et de l’innovation
Environnement
Santé
Vieillissement
Gestion des risques
Les économies
d’énergies
Recherche sur les
nouvelles thérapies
Autonomie et
vieillissement
Sécurité des biens
et des personnes
Gestion et
valorisation des
déchets
Ingénierie
médicale : imagerie
et instrumentation
Nouveaux marchés
Réseaux, Internet
et communications
Gestion et
valorisation des
espaces naturels
Nouveaux produits,
nouveaux
matériaux
Sécurité des
territoires
Les énergies
nouvelles
Les nouveaux
matériaux : plus
propres et/ou de
substitution
Bien-être
Sécurité alimentaire
(génomique)
Compétitivité des
territoires
Développer
l’attractivité du
territoire Limousin
Organiser de
manière efficiente
le système régional
d’innovation
Promouvoir les
savoir-faire
régionaux à
l’international
Source : Rapport de la Région Limousin présenté en séance plénière du 20 mars 2009 et portant sur
l’élaboration du cadre de référence sur la recherche, le transfert de technologie et l’innovation
(rapport intermédiaire).
Le CESR souhaite que ce cadre puisse permettre d’attirer et de valoriser des compétences, non
seulement de chercheurs émiettés sur le territoire, mais également de filières confidentielles à
l’exemple des feuillardiers (filière du châtaignier, dans le cadre de la filière bois), de l’émail …
Le CESR insiste sur la nécessité de l’élaboration de collaborations avec des territoires et des
structures extérieures à la région, à l’exemple des initiatives menées par les émailleurs119.
Industrie Agro Alimentaire
Science des Procédés Céramiques et de Traitements de Surface
119 Les rencontres internationales de l’émail à Morez, lancées en 1993 et organisées par le GIRAEFE (Groupement International de
Réflexion et d’Action pour l’Email et la Formation d’Emailleurs), sont l’occasion offerte à trois villes, Morez, Limoges et Genève, de se
117
118
3.- Recommandations
69
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
3.5. LA FISCALITE : UN OUTIL DE DEVELOPPEMENT ET
D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
Le CESR est conscient que la fiscalité est un outil incontournable en faveur du maintien certes
mais surtout de l’accueil de nouvelles entreprises sur un territoire. Encore faut-il que d’un outil de
collecte financière, les pouvoirs publics locaux en fassent un levier d’attraction, de développement
et d’aménagement du territoire au service d’une stratégie élaborée.
La suppression de la taxe professionnelle à l’horizon 2010 et les réformes en cours (réforme des
collectivités locales, RGPP120) sont l’occasion pour les collectivités locales de repenser les
moyens d’une responsabilité et d’une efficacité optimales.
Il s’agit d’une problématique importante dont le CESR envisage de se saisir depuis longtemps.
rencontrer, mais aussi et surtout aux artistes et aux industriels de l’émail de faire connaître les besoins actuels de la profession, c'est-àdire : comment maintenir et faire évoluer un savoir-faire pour appliquer et décorer l’émail par le travail à la main et/ou par la
sérigraphie ; et de quelles manières la production industrielle peut-elle être un support à la création de décors personnalisés. La volonté
des organisateurs de ces rencontres de mettre en évidence la complémentarité nécessaire des uns et des autres confirme à l’émaillerie
l’originalité d’une production qui devrait pouvoir apporter à tous de nouvelles possibilités de développement tout en conservant ses
caractères propres. En effet, de par ses précieuses qualités (résistance, lavage, permanence), l’émail offre de nombreuses possibilités,
en tant que matériau et qu’élément décoratif, dans des domaines comme le design, la production industrielle et l’architecture. Le
GIRAEFE porte également un Symposium International d’Email sur métaux, afin de susciter des échanges internationaux de grande
qualité à Morez. Ce symposium vise au rapprochement entre les artistes et industriels émailleurs de toutes nationalités, à la valorisation
des savoir- faire et techniques d’émaillage des métaux, et enfin à faciliter l’implication des participants du symposium aux Rencontres
Internationales de l’Email à Morez. Les organisateurs entendent élargir le réseau international des participants et donner une
résonance culturelle et économique plus forte, tant au niveau des professionnels que du grand public.
Pour mémoire, historiquement, la ville de Morez regroupe 3 savoir-faire en lien avec le travail des métaux : la lunetterie, l’horlogerie,
l’émail. L’implantation de l’activité émail dans le canton de Morez remonte au milieu du XVIIIe siècle. Après qu’un émailleur en cadrans
suisses, sollicité par les horlogers de la ville, s’y installe, les artisans locaux, familiarisés au travail des métaux, diversifient cette
nouvelle activité. En 1935, près de 400 personnes travaillent l’émail à Morez. Aujourd’hui, ce territoire porte le Pôle d’Excellence Rurale
(PER) « Emaillerie du Jura, Excellence et Innovation industrielle », labellisé en décembre 2006, complément de l’activité de lunetterie
de luxe.
120 Révision Générale des Politiques Publiques
70
3.- Recommandations
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
CONCLUSION
Le Limousin est un territoire qui présente de nombreux atouts face aux nouveaux défis socioéconomiques dans un monde ouvert et globalisé. Pour le maintien et l'accueil des populations
salariées, le Limousin propose un environnement dont la qualité est attestée par l'Indicateur de
Santé Sociale121 qui place la région largement en tête des régions françaises pour la santé sociale. Il
convient de conserver cet environnement et d'en développer certains aspects : temps de transport,
sécurité, coût de la vie ....
En plus, « le Limousin a su, depuis plusieurs siècles, s'ouvrir à des savoir-faire extérieurs, les capter,
les assimiler, et les développer sur des marchés internationaux »... Il a aussi montré qu’il a « la
capacité de s'adapter aux revers de l'histoire et d'initier ou d'introduire des évolutions techniques qui
ont assuré sa renommée »122.
Pour le maintien et l'accueil des entreprises dans les prochaines années une véritable stratégie de
marketing territorial doit être mise en place. Dès à présent, des opportunités apparaissent.
Les deux pôles de compétitivité existants, ELOPSYS et CERAMIQUE, sont susceptibles de
permettre le développement d'activités de très haute technologie. Dans ce domaine, le Limousin
possède une spécificité liée à la qualité de ses laboratoires de recherche ce qui lui confère une
image de modernité et de haute qualité. Le CESR encourage la Région à défendre fortement la
position de "tête de réseaux" de ces laboratoires. Compte tenu des aptitudes de son milieu, le
Limousin doit aussi encourager le développement de nouvelles filières dont celles du bois et de
l'agroalimentaire. Ces filières auraient également l’avantage d’impliquer de nouveaux
enseignants-chercheurs dans la dynamique territoriale ;
La qualité du cadre de vie et de l'environnement est un socle idéal pour favoriser le
développement d'une "économie verte" inscrite pleinement dans la projection de « la nouvelle
ruralité européenne » ;
Enfin, le Limousin, par sa structure démographique, possède un terrain idéal pour bâtir une
économie liée à l'allongement de la durée de vie. »
Aux Limousins de développer et de promouvoir les atouts et l’image de leur territoire. »
cf. annexe p. 127
cf. CESR du Limousin – « Limousin, terre de création et d’innovation : de la création artistique vers l’innovation technologique » octobre 2007 – p. 41
121
122
Conclusion
71
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
LISTE DES ABREVIATIONS
A
Autoroute
AB
Agriculture Biologique
ADIMAC
Association pour le Développement Industriel et économique du Massif Central
AFITF
Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France
AFPA
Association pour la Formation Professionnelle des Adultes
ALTRO
Association Logistique Transport Ouest
AOC
Appellation d’Origine Contrôlée
AOP
Associations Ouvrières de Production
ARD
Agence Régionale de Développement
ARTER
ARtisanat Transmission Et Reprise
BEPA
Brevet d’Aptitude Professionnelle Agricole
BPREA
Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole
BTS
Brevet de Technicien Supérieur
CAPA
Certificat d’Aptitude Professionnelle en Agriculture
CAE
Coopérative d’Activité et d’Emploi
CCI
Chambre de Commerce et d’Industrie
CCP
Certificat de Conformité du Produit
CDEIF
Club des Développeurs Economiques d'Ile-de-France
CDT
Comité Départemental de Tourisme
CESR
Conseil Economique et Social Régional
CHR
Conseil International d’Etudes Francophones
CIFA
Contrat Installation Formation Artisanale
CMA
Chambre des Métiers et de l’Artisanat
CNAM
Conservatoire National des Arts et Métiers
CNISAM
Centre National d’Innovation Santé, Autonomie et Métiers
COGEMA
Compagnie GEnérale des Matières Nucléaires
CRA
Chambre Régionale d’Agriculture
CRCI
Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie
CRMA
Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat
CRT
Comité Régional de Tourisme
CUMA
Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole
DATAR
Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale
DIACT
Délégation Interministérielle à l'Aménagement et à la Compétitivité du Territoire
Liste des abréviations
73
L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
DORSAL
Développement de l'Offre Régionale de Services et de l'Aménagement des
télécommunications en Limousin
DRIRE
Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement
EAR
Enquête Annuelle de Recensement
EEDA
East of England Development Agency
EMOFF
Enjeux, Menaces, Opportunités, Forces, Faiblesse
ENSCI
Ecole Nationale Supérieure de Céramique Industrielle
ENSIL
Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Limoges
FMI
Fonds Monétaire International
GIE
Groupement d’Intérêt Economique
GIEC
Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat
GIRAEFE
Groupe International de Réflexion et d’Action pour l’Email et la Formation
d’Emailleurs
HCF
Hors Cadre Familial
IAA
Industrie Agro Alimentaire
ICHN
Indemnité de Compensation des Handicaps Naturels
ICS
Industrie, Construction, Commerces et Services
IGP
Indication Géographique Protégée
IMF
Institut de Micro-Finance
INSEE
Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
ISMIB
Institut Supérieur de Management de l’Industrie du Bois
ISS
Indicateur de Santé Sociale
JOCE
Journal Officiel des Communautés Européennes
KPMG
Klynveld Peat Main Goerdeler
LDA
London Development Agency
MAE
Mesures Agri Environnementales
NTIC
Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
M€
Million d’euros
Md€
Milliard d’euros
OCDE
Organisation de Coopération et de Développements Economiques
OGM
Organisme Génétiquement Modifié
OIEau
Office International de l’Eau
ONG
Organisation Non Gouvernementale
OVLD
Orléans Val de Loire Développement
PAC
Politique Agricole Commune
PDG
Président Directeur Général
PIB
Produit Intérieur Brut
PME
Petite et Moyenne Entreprise
74
Bibliographie
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
PMI
Petite et Moyenne Industrie
PNR
Parc Naturel Régional
PNUD
Programme des Nations Unies pour le Développement
R&D
Recherche & Développement
RCD
Reims Champagne Développement
RGPP
Révision Générale des Politiques Publiques
RHOM
Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces
RN
Route Nationale
S²E²
Sciences et Systèmes de l’Energie Electrique
SCOP
Sociétés Coopératives Ouvrières de Production
SEEDA
South East of England Development Agency
SGAR
Secrétaire Général aux Affaires Régionales
SIG
Système d’Information Géographique
SEN@ER
Silver Economy Network of European Regions
SIT
Système d’Information Territoriale
SOPCZ
Société des Ouvriers Plombiers Couvreurs Zingueurs
SPCTS
Science des Procédés Céramiques et de Traitements de Surface
SRADDT
Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire
SRDE
Schéma Régional de Développement Economique
SRI
Schéma Régional de l’Innovation
SRU
Solidarité et Renouvellement Urbain
SSM
Société de Secours Mutuels
SWOT
Strengths/forces ;
Threats/menaces
TP
Travaux Publics
TIC
Technologies de l’Information et de la Communication
TPE
Très Petite Entreprise
USA
United States of America
Liste des abréviations
Weakness/faiblesses ;
Opportunities/opportunités;
75
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
GLOSSAIRE
D
Développement durable
Le développement durable est « Un développement qui répond aux besoins des générations du présent
sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont
inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des
plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos
techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux
besoins actuels et à venir. » (Définition proposée par la Commission mondiale sur l’environnement et le
développement dans le Rapport BRUNDTLAND intitulé « Notre Avenir à Tous » en 1987).
Le développement durable ou développement soutenable (anglicisme tiré de Sustainable development)
est donc une nouvelle conception de l’intérêt public. Il prône un mode de développement appliqué à la
croissance et reconsidéré à l'échelle mondiale afin de le prendre en compte dans sa globalité, tant par
les aspects écologiques que culturels généraux de la planète.
Figure 26. Schéma du développement durable : à la confluence de trois préoccupations, dites « les trois piliers
du développement durable »
Source : VIGNERON - Wikimedia Commons
Développement territorial
« Le développement territorial est une organisation à construire par de l’information en reliant les acteurs
publics et privés, engagés dans une dynamique de projet sur un territoire » (DATAR – 1999).
Diagnostic territorial
« Etat des lieux qui recense, sur un territoire donné, les problèmes, les forces et les faiblesses, les
attentes des personnes, les enjeux économiques, environnementaux, sociaux, … Il fournit des
explications sur les évolutions passées et des appréciations sur l’évolution future » (« La prospective
territoriale » - DATAR).
E
Entrepreneuriat
L’entrepreneuriat est difficilement définissable car il s’agit d’un phénomène complexe dont les
manifestations sont multiples. Souvent étroitement associé à la création d’entreprise, l’entrepreneuriat
revêt une acception plus large, tout en sachant que toute création d’entreprise ne revêt pas
automatiquement la couleur de l'acte entrepreneurial "pur". L'entrepreneuriat est un phénomène
Glossaire
77
L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
combinant un individu (l’entrepreneur) et une organisation. L'un se définit par rapport à l'autre et vice
versa.
L'entrepreneuriat est impulsé par un entrepreneur qui agit pour tenter de concrétiser, au sein de la
structure socio-économique dans laquelle il baigne, la vision qu'il se fait de "son" organisation
entrepreneuriale, sachant que la structure socio-économique est porteuse de registres qui, d'une part, ne
sont pas neutres sur la façon dont s'est construite cette vision (socialisation, représentations sociales,
conventions) et, d'autre part, se confronteront éventuellement aux registres que cherche à imposer
l'entrepreneur. Dans la dialectique individu-organisation, la cognition, l'action et la structure constituent
les trois dimensions interagissant tout au long du phénomène. Selon cette approche, la création à partir
de rien (ex-nihilo) n'existe pas, puisque l'entrepreneur compose toujours avec un existant à savoir
l’environnement dans lequel le phénomène va apparaître. Ainsi, le « capital social » d’une entreprise est
composé d'un aspect financier (patrimoine ou ressources potentiellement accessibles), d'un aspect
cognitif (connaissances de l'entrepreneur) et d'un aspect relationnel (relations personnelles, familiales et
professionnelles). De plus, la façon dont l'entrepreneur s'insère dans le monde marchand et l'impact des
politiques publiques pour faciliter cette insertion constituent un plaidoyer pour la considération de la
dimension structurale du phénomène.
Cela permet aussi de comprendre que le dynamisme entrepreneurial n'est pas le même en tout lieu.
Ainsi, la notion de signal permet de constater que des régions sont plus entrepreneuriales que d'autres
sur la base de la capacité des réseaux à diffuser de l'information ou des signaux permettant de partager
et de diminuer l'incertitude. Ces réseaux jouent un rôle particulièrement important pour favoriser les
"gazelles", qui sont ces jeunes et petites entreprises présentant un potentiel de développement
particulièrement élevé, surtout dans les régions ne disposant pas d'avantages concurrentiels absolus
(comme par exemple la possession d'une matière première rare). Par ailleurs, la disponibilité de
l'information constitue un des facteurs de développement de ce qu'on appelle la nouvelle économie, ou
la net-économie.
Si l'on considère que l'esprit d'entreprise est aussi une question de culture, alors le système éducatif
peut être appelé pour, à côté d'autres facteurs de socialisation comme la famille, favoriser son
expression.
La vague d'externalisation touchant la France devrait être relayée par un entrepreneuriat équivalent, par
exemple par ce qu'on appelle la PMIsation par essaimage. Mais les liens entre externalisation et
entrepreneuriat sont moins directs qu'il n'y paraît.
Ces liens ne renvoient pas seulement à la création d'entreprise, mais aussi à la reprise d'entreprise. Si
toute création d'entreprise ne résulte pas de l'acte entrepreneurial pur, il en est de même pour la reprise
d'entreprise et pour une forme particulière : l'intrapreneuriat qui ne relève pas forcément et toujours de
l'entrepreneuriat, et renvoie au développement de la créativité, de la capacité d'initiative et d'entreprise
des salariés.
Une autre thématique avec laquelle l'entrepreneuriat possède des affinités est celle de l'entreprise
familiale. (source : VERSTRAETE Thierry (sous la direction de) – « Histoire d'entreprendre - les réalités
de l'entrepreneuriat » - Editions Management et Société – septembre 2000)
G
Green economy ou économie verte
Activité portant sur la commercialisation de produits bio et éthiques et de services militant pour concilier
business et survie de la planète. La green economy est l’économie au service de l’écologie, assurant ainsi
les débouchés économiques à long terme, cercle vertueux de la croissance. Une nouvelle révolution
technologique, tournée vers les énergies vertes et plus largement tous les produits et services innovants
qui répondent aux enjeux du développement durable. Une nouvelle manière d’envisager la production,
les échanges commerciaux et la consommation, pour un monde plus respectueux de l’homme et de son
environnement.
Né à San Francisco en 1968, le mouvement de la green economy y a implanté son cœur de réseau.
La proximité avec la Silicon Valley apporte des moyens financiers significatifs et la capacité
d’entreprendre des projets ambitieux, à vocation mondiale, les secteurs de l’économie verte et de la
haute technologie travaillant dans le but de l’amélioration de la condition humaine. Les pionniers du bio
et de l’économie verte, dits bioneers (pionniers du bio et de l’économie verte) appliquent cette philosophie
à l’ensemble de leur mode de vie.
78
Glossaire
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
123
Aux USA , la green economy a ses propres salons professionnels (le Green Festival), ses avocats, ses
penseurs et économistes (Paul HAWKEN, David KORTEN, Fritz SCHUMACHER…), ses journaux
spécialisés, ses fonds d’investissements dédiés et sa communauté d’entrepreneurs qui ont réussi
commercialement. Qu’ils soient chefs d’entreprise, avocats, journalistes spécialisés, dirigeants
associatifs et politiques, ils sont aujourd’hui des milliers à défendre les principes du développement
durable tout en développant et multipliant des activités commerciales très rentables.
D’après Tristan LECOMTE - « Les pionniers de la « green economy » » - 14 décembre 2007 –
www.liberation.fr.
Grenelle de l’environnement
Le Grenelle Environnement (dit "Grenelle de l'environnement" par abus de langage) est un ensemble de
rencontres publiques organisées en France en octobre 2007 à l’initiative du Président de la République,
visant à refonder la politique de l'écologie en France et à inventer collectivement les conditions d'une
croissance nouvelle basée sur les principes du développement durable. Le terme « Grenelle » renvoie
aux « accords de Grenelle » de mai 1968, et désigne par analogie un débat multipartite réunissant des
124
représentants du gouvernement, d'organisations socio professionnelles et d'ONG .
Cette démarche a abouti à a donné lieu à un projet de loi, dit « Grenelle I », adopté à la quasi-unanimité
à l’Assemblée en octobre 2008, examiné à partir de janvier 2009 et validé le 11 février 2009 par le
Sénat, qui devra ensuite examiner le « Grenelle II » avant son futur passage au Parlement.
I
Intelligence territoriale
« On peut considérer l’intelligence territoriale comme un processus informationnel et anthropologique
régulier et continu, initié par des acteurs locaux physiquement présents et/ou distants qui s’approprient
les ressources d’un espace en mobilisant puis en transformant l’énergie du système territorial en
capacité de projet. De ce fait, l’intelligence territoriale peut être assimilée à la territorialité qui résulte du
phénomène d’appropriation des ressources d’un territoire puis au transfert des compétences entre des
catégories d’acteurs locaux de culture différente. L’objectif des cette démarche est de veiller, au sens
propre comme au sens figuré, à doter l’échelon territorial à développer de ce que nous avons dénommé
le capital territorial formel » (BERTACCINI – 2004).
« L’intelligence territoriale est une évolution de la culture du local fondée sur la collecte et la
mutualisation entre tous ses acteurs des signes et informations, à effet de fournir au décideur et au
moment opportun, l’information judicieuse » (Philippe HERBAUX – 2002).
L
Living lab
Expérimentation et création en coopération de nouvelles solutions, produits, services ou modèles
économiques avec les usagers, les chercheurs, les entreprises et le secteur public. Il s’agit d’un
processus innovant basé sur la participation intersectorielle visant la promotion de l’innovation, avec un
impact immédiat car l’environnement est réel.
Lieu de communication et de collaboration entre des acteurs hétérogènes pour échanger, se compléter,
innover, ...
« Le principe du Living Lab est, sur un territoire bien défini, de développer des produits et services
innovants dans les domaines des nouvelles technologies en impliquant les utilisateurs finaux. L’idée est
de rassembler des chefs d’entreprise, des citoyens, des chercheurs et des institutions publiques qui
s’engagent à concevoir et tester un projet (produit ou service), auprès d’un panel d’utilisateurs. Le Living
Lab couvre les diverses phases nécessaires à l’avènement d’un produit innovant sur le marché :
observations et études sociétales (usage, législation, économie, …), valorisation des concepts produits
123
124
United Sates of America
Organisation Non Gouvernementale
Glossaire
79
L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
et, enfin expérimentation en grandeur réelle de prototypes sur une large population ». (Source : Limousin
Expansion)
M
Marketing territorial
« Par déclinaison du marketing d'entreprise, on peut définir le marketing territorial comme l'effort de
valorisation des territoires à des marchés concurrentiels pour influencer, en leur faveur, le comportement
de leurs cibles par une offre dont la valeur perçue est durablement supérieure à celle des concurrents.
Cette activité est généralement pilotée par des agences de développement pour le compte d'autorités
publiques et/ou d'acteurs privés. » Source : fr.wikipedia.org
Micro-finance
On entend par micro-finance l’offre de services financiers (crédit, épargne, assurances, etc.) aux
populations de condition modeste, exclues du système bancaire et financier traditionnel. « Sans revenus
et sans propriété, ces populations ne sont pas en mesure d’offrir des garanties bancaires, et sont donc
en général « oubliées » des institutions financières et des banques. L’accès aux services financiers et le
développement de la micro-entreprise est l’un des grands piliers du développement durable (au côté de
la Démocratie, de l’Education et des infrastructures).
Le microcrédit permet à des femmes et des hommes démunis de démarrer une petite activité génératrice
de revenus : une micro-entreprise. Le prêt est ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise.
La micro-finance, c'est une forme de finance qui s'oppose à la finance traditionnelle à trois niveaux :
1) Il s'agit d'une finance de proximité : les Instituts de Micro-Finance (IMF) se déplacent, vont voir les
micro-entreprises, comment se déroule l'activité.
2) C'est une forme de finance qui ne demande pas de garanties, … « le crédit » étant « accordé en
fonction de la faisabilité et de la rentabilité économique à terme du projet.
3) C'est une forme de finance qui accompagne les micro-entrepreneurs. Les banques accordent des
crédits puis ne se soucient que du remboursement » (d’après Mohamed ASRI, PlaNet Finance).
P
Parc Naturel Régional (PNR)
Les Parcs Naturels Régionaux sont créés pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux
habités. Ils portent sur des territoires à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le
patrimoine culturel sont de grande qualité, dont l’intérêt patrimonial est remarquable pour la région et
comporte suffisamment d’éléments reconnus au niveau national et/ou international, et dont l’équilibre est
fragile. Ils visent à la préservation des richesses naturelles, culturelles et humaines (traditions populaires,
savoir-faire techniques).
Le projet de développement du territoire s’inscrit dans la philosophie d’un développement durable du
territoire et s’appuie sur les 5 missions définies par décret, à savoir :
- la protection et la gestion du patrimoine naturel et culturel, notamment par une gestion adaptée des
milieux naturels et des paysages ;
- l’aménagement du territoire, en contribuant à la définition et l’orientation des projets d’aménagement ;
- le développement économique et social, en animant et coordonnant les actions économiques et
sociales pour assurer une qualité de vie sur le territoire. Pour ce faire, les Parcs soutiennent les
entreprises respectueuses de l’environnement qui valorisent ses ressources naturelles et humaines de
leur territoire ;
- l’accueil, l’éducation et l’information du public ;
- l’expérimentation et la recherche par la contribution à des programmes de recherche et l’initiation de
procédures nouvelles et de méthodes d’actions.
Les 44 PNR de France couvrent 12% du territoire national, 3 690 communes, plus de 7 millions
d’hectares et plus de 3 millions d’habitants.
80
Glossaire
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
R
RHOM (Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces)
Figure 27. Schéma - RHOM (Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces)
exogène
opportunités
menaces
TERRITOIRE
endogène
ressources
handicaps
Modèles généralement utilisés :
SWOT : (Strengths/forces ; Weakness/faiblesses ; Opportunities/opportunités; Threats/menaces) ;
EMOFF (Enjeux, Menaces, Opportunités, Forces, Faiblesse).
S
Système d’Information Géographique (SIG)
« Un système d'information géographique (SIG) est un outil informatique permettant d'organiser et
présenter des données alphanumériques spatialement référencées, ainsi que de produire des plans et
cartes. Ses usages couvrent les activités géomatiques de traitement et diffusion de l'information
géographique. La représentation est généralement en deux dimensions, mais un rendu 3D ou une
animation présentant des variations temporelles sur un territoire sont possibles ». Source :
fr.wikipedia.org
Système Productif Local (SPL)
"Groupement d'entreprises et d'institutions géographiquement proches et qui collaborent dans un même
secteur d'activité."
Les systèmes productifs locaux, les districts industriels et les clusters reposent sur une même réalité, à
savoir un mode d'organisation de PME efficace. Ces concepts, appliqués à des expériences de
développement économique local, recouvrent tous les points de définition suivants (avec parfois des
nuances selon les cas) :
- une concentration de PME-PMI sur un territoire géographiquement limité et défini par elles ;
- spécialisées dans un secteur d'activité, autour d'un métier ou autour d'un produit ;
- concurrentes et complémentaires ;
- pouvant s'appuyer sur une structure d'animation et associant les autres acteurs du territoire.
Pour la DATAR, la notion de SPL recouvre "une organisation productive particulière localisée sur un
territoire correspondant généralement à un bassin d'emploi. Cette organisation fonctionne comme un
réseau d'interdépendances constituées d'unités productives ayant des activités similaires ou
complémentaires qui se divisent le travail (entreprises de production ou de services, centres de
Glossaire
81
L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
recherche, organismes de formation, centres de transfert et de veille technologique, etc.) ». (Source :
"Les systèmes productifs locaux" - DATAR, La Documentation française, Paris 2002)
Subprime
Type particulier de crédit immobilier hypothécaire qui s'est développé aux États-Unis durant la dernière
décennie (il n'existe pas en France). Proposé à des ménages financièrement fragiles, il est associé à un
degré élevé de risque.
Les défauts de paiement sur ce segment du marché du crédit ont provoqué des effets en chaîne,
propageant la crise à l'ensemble du secteur bancaire et des marchés financiers. Source : La
Documentation Française.
Start up ou « jeune pousse »
Entreprise à forte croissance ou fort potentiel de croissance et ayant moins de 2 ans d'ancienneté.
T
Technologie de rupture
« Une technologie de rupture est une innovation technologique qui porte sur un produit ou un service et
qui finit par remplacer une technologie dominante sur un marché. Cette disparition de la technologie
existante se fera bien que la technologie de rupture soit radicalement différente et qu’elle est souvent
moins performante à l’origine selon les critères traditionnels de mesure. Une technologie de rupture
survient et domine un marché déjà existant soit en remplissant une fonction que la technologie
traditionnelle ne pouvait pas remplir pour une application particulière (comme ce fut le cas des petites
disquettes initialement plus chères et de capacité réduite développées pour les ordinateurs portables) ou
bien en augmentant progressivement les parts de marchés au fur et à mesure que les performances
augmentent, jusqu’à remplacer ceux qui étaient établis sur le marché (comme ce fut le cas avec la
photographie numérique).
Par opposition aux technologies de rupture, des technologies de continuité ou d’amélioration continue
procèdent par incréments graduels successifs des performances de la technologie que les tenants du
marché réalisent pour leurs produits.
Le terme de « technologie de rupture » (Disruptive technology en anglais) fut introduit et argumenté par
Clayton M. Christensen dans un livre publié en 1997 « The Innovator's Dilemma ». Dans la suite de cet
ouvrage « The Innovator's solution » Christensen utilise le terme plus générique d’innovation de rupture
parce qu’il reconnaît que peu de technologies sont intrinsèquement de rupture ou de continuité. C’est au
contraire leur usage stratégique qui a un effet de rupture ». Source : fr.wikipedia.org
W
WiMAX
« WiMAX est l'acronyme de « Worldwide Interoperability for Microwave Access » WiMAX est une
initiative et un consortium, le WiMAX Forum, qui s'est montée en 2003 pour permettre la convergence et
l'interopérabilité entre deux standards de réseaux sans fils auparavant indépendants : HiperMAN,
proposé en Europe par l'ETSI (European Telecommunications Standards Institute), et 802.16 proposé
par l'IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers).WiMAX est une réponse pour des
connexions sans-fil à haut débit sur des zones de couverture de plusieurs kilomètres, permettant des
usages en situation fixe ou en mobilité ». Source : www.dorsal.fr
82
Glossaire
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1.
Figure 2.
Figure 3.
Figure 4.
Figure 5.
Figure 6.
Figure 7.
Figure 41.
Figure 42.
Figure 43.
Graphique - Evolution de la population du Limousin de 1801 à 2006...........................................12
e
e
Carte - Le réseau urbain du Limousin du XIX siècle jusqu’au milieu du XX siècle ....................13
e
Carte – Le réseau urbain du Limousin au début du XXI siècle… ................................................14
Carte – Le déséquilibre territorial en Limousin..............................................................................14
Carte – Les enjeux du développement en Limousin .....................................................................15
Carte – Les Bâtiment et Travaux Publics en Limousin en 2005 ...................................................21
Carte – Les industries agroalimentaires en Limousin en 2005 : une relative dispersion,
surtout à l’ouest .............................................................................................................................22
Carte – Le secteur de l’électronique et de l’électricité en Limousin en 2005 ................................23
Carte – Les secteurs de la métallurgie et de la mécanique en Limousin en 2005........................24
Carte – La filière bois en Limousin en 2005 ..................................................................................26
Carte – Les secteurs du papier, du carton et de l’emballage en Limousin en 2005 .....................27
Carte – Les secteurs de la porcelaine et de la céramique en Limousin en 2005 .........................28
Carte – La chaîne graphique en Limousin en 2005 ......................................................................29
Carte – Les secteurs du textile, de l’habillement et du cuir en Limousin en 2005 ........................30
Carte – Les secteurs de la chimie, du plastique et du caoutchouc en Limousin en 2005 ............31
Carte – Les secteurs de la pharmacie, de la cosmétique et de la biotechnologie en
Limousin en 2005 ..........................................................................................................................32
Tableau – La part des industries et services en haute technologie dans l’emploi dans
plusieurs régions de l’Union Européenne en 2006........................................................................34
Carte – Limoges, un carrefour dans le réseau routier européen ..................................................37
Tableau - Les critères d’attractivité des entreprises et de la population .......................................42
Carte – Scénario noir du FMI pour 2009 et 2010 ..........................................................................49
Carte - Les risques liés au réchauffement climatique ...................................................................52
Carte – Transline, un projet à trois branches ................................................................................67
Carte – Transline, relations européennes en 5h environ au départ de Limoges ..........................67
Carte – Le projet LGV Poitiers-Limoges au sein du réseau ..........................................................68
Tableau - Projet de trame de la stratégie du Limousin en faveur de la recherche, du
transfert de technologie et de l’innovation.....................................................................................69
Schéma du développement durable : à la confluence de trois préoccupations, dites « les
trois piliers du développement durable ».......................................................................................77
Schéma - RHOM (Ressources, Handicaps, Opportunités, Menaces) ..........................................81
Carte – L’espace lémovice ..........................................................................................................111
Carte – L’espace médiéval chrétien limousin..............................................................................112
e
Carte – Les grandes seigneuries du Limousin au XV siècle......................................................113
Carte – Les principales circonscriptions judiciaires du Limousin ................................................113
Carte – Carte – Les principales généralités du Limousin............................................................113
Carte – Les départements et districts du Limousin sous la Révolution.......................................114
Carte – Aujourd’hui, 3 départements en Limousin ......................................................................114
Carte – Les deux Evêchés du Limousin......................................................................................114
Carte – Le découpage académique ancien du Limousin ............................................................114
Carte – Lignes de désir vers la périphérie du Massif central (hors Paris)...................................115
Carte – Lignes de désir au sein du Massif central ......................................................................116
Tableau - Statistiques salariés ASSEDIC année 2007 (Provisoire) industries
manufacturières de haute technologie ........................................................................................117
Tableau - Statistiques salariés ASSEDIC année 2007 (Provisoire) industries
manufacturières de moyenne haute technologie ........................................................................118
Schéma – Processus d’intelligence territoriale............................................................................123
Schéma - Les 9 étapes clés pour construire sa démarche de marketing territoriale ..................124
Schéma – Les 13 composantes clés de la méthode CERISE REVAIT® ...................................125
Bibliographie
83
Figure 8.
Figure 9.
Figure 10.
Figure 11.
Figure 12.
Figure 13.
Figure 14.
Figure 15.
Figure 16.
Figure 17.
Figure 18.
Figure 19.
Figure 20.
Figure 21.
Figure 22.
Figure 23.
Figure 24.
Figure 25.
Figure 26.
Figure 27.
Figure 28.
Figure 29.
Figure 30.
Figure 31.
Figure 32.
Figure 33.
Figure 34.
Figure 35.
Figure 36.
Figure 37.
Figure 38.
Figure 39.
Figure 40.
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
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DURANCE Philippe, KAPLAN
Daniel, PUISSOCHET Alain,
VINCENT Stéphane
Collectif
MORA Olivier (sous la direction
de), AUBERT Francis, FREMONT
Armand, GAUVRIT Lisa,
HEURGON Edith, HUBERT
Bernard, RIBA Guy, TORRE
André - avec les contributions de
DEVOS Patrice, DONNARS
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« L’attractivité de l’Ile-de-France à l’horizon 2025 » – CESR – Paris – mai
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Conseil Economique et Social
Régional du Limousin
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Régional du Limousin
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Conseil Economique et Social
« Les enjeux socio-économiques de la maladie d’Alzheimer et troubles
Bibliographie
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L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Régional du Limousin
apparentés » - Limoges – mai 2009 – 164 p.
Conseil Economique et Social
Régional du Limousin
« Contribution sur les projets de SDAGE Loire-Bretagne et AdourGaronne » - Limoges – mai 2009 – 11 p.
Conseil Economique et Social
Régional du Limousin
« Limousin, terre de création et d’innovation : de la création artistique vers
l’innovation technologique » - Limoges – octobre 2007 – 103 p.
Conseil Economique et Social
Régional du Limousin
« Le projet de construction et d’exploitation de l’aéroport BRIVE-SOUIILAC
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Région - Limoges – janvier 2005 – 29 p.
Conseil Economique et Social
Régional du Limousin
« La recherche scientifique et technologique, un enjeu pour la région
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Régional du Limousin, de PoitouCharentes et d’Aquitaine
« La tempête : constats et propositions pour l’avenir de la forêt » - Limoges
– décembre 2000 – 44 p.
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« European Cities Monitor 2008 » – Cushman & Wakefield – octobre 2008
– 41 p.
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« Quelle France rurale pour 2020 ? Contribution à une nouvelle politique de
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septembre 2003 – 64 p.
Délégation à l’Aménagement du
Territoire et à l’Action Régionale
« La prospective territoriale » – Collection Territoires en mouvement
Prospective - La Documentation Française – Paris – 2002 – 110 p.
DELAMARRE Aliette
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« Les systèmes productifs locaux » – Collection Territoires en mouvement
- La Documentation Française – Paris – 2002 – 78 p.
POMMIER Paulette
Direction générale de la
Coopération internationale et du
Développement
« La politique d’aménagement et de développement durable du territoire en
France » – Ministère des Affaires Etrangères & Délégation Interministérielle
de l’Aménagement et de la Compétitivité des Territoires – Paris – 2006 –
97 p.
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Paris – 2006 - 416 p.
EYCHENNE Fabien
« La ville 2.0, complexe… et familière » – Collection La Fabrique des
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GODET Michel et MOUSLI Marc
« Vieillissement, activités et territoires à l’horizon 2030 » - Synthèse –
Conseil d’Analyse Economique et Délégation à l’Aménagement et à la
Compétitivité des Territoires - La Documentation Française - Paris - 2006 –
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GOLLAIN Vincent
« Comment identifier les atouts distinctif de son territoire dans un
perspective de marketing stratégique ? La méthode CERISE REVAIT® » CDIEF, Le Club des Développeurs Economiques d’Ile-de-France – Paris –
novembre 2008 – 15 p.
KAPLAN Daniel & MARZLOFF
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« Pour une mobilité plus libre et plus durable » – Collection La Fabrique
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« Innovation plutôt que délocalisation : le choix des PME » – KPMG - 2006
– 28 p.
OSEO
« La transmission des petites et moyennes entreprises : l’expérience
d’OSEO bdpme » – juin 2005 – 64 p.
REGION LIMOUSIN
« Rapports présentés en Séance Plénière du 20 mars 2009 » - Région
Limousin - Limoges – mars 2009
REGION LIMOUSIN
« Limousin : générations 2027, un avenir d’avance – Projet de charte du
SRADDT » - Région Limousin - Limoges - ND – 31 p.
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Bibliographie
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REGION LIMOUSIN
« Diagnostic prospectif du SRADDT » - Région Limousin - Limoges - ND –
150 p.
REGION LIMOUSIN
« Schéma Régional de Développement Economique 2005-2009 » - Région
Limousin - Limoges - ND – 38 p.
SENAT
« Le nouvel espace français » - Sénat - Rapport n° 468 - Rapport
d’information fait au nom de la Délégation à l’Aménagement et au
Développement Durable du Territoire – Paris - 15 juillet 2008 – 151 p.
BELOT Claude et FRANÇOISPONCET Jean
TNS SOFRES pour Limousin
Expansion
« Test de signature de promotion du Limousin » - juin 2006
VERSTRAETE Thierry (sous la
direction de)
« Histoire d’entreprendre – les réalités de l’entrepreneuriat » - collection
Gestion en liberté - Editions Management et Société – septembre 2000 –
297 p.
Autres publications
Futuribles
Futuribles – Revue d’analyse et de prospective :
n° 2008 / 347
« France : la dynamique des territoires »
Institut National de la Statistique
et des Etudes Economique
« FOCAL » INSEE Limousin :
La Documentation française
n° 51 – « L’espace rural limousin cesse de perdre des
habitants » – janvier 2009 – 6 p.
n° 53 – « Limousin 2030 : des logements pour 36 000 ménages
supplémentaires » - avril 2009 – 6 p.
Problèmes économiques
no 2.930 - 12 septembre 2007 - DOSSIER : « Le changement
climatique, un défi mondial »
« Climat : il est urgent d'agir ! » - Laurence Tubiana et Hubert
Kieken
« Le réchauffement met en péril l'économie mondiale : le rapport
Stern » - Conférence-débat IDDRI-Sciences Po - Sir Nicholas
Stern
« L'agriculture et la forêt, au cœur du changement climatique » CA-Eclairages - Catherine Mollière
« Le nouvel engouement des entreprises pour le "business vert" »
- The Economist
« Réchauffement de la planète : qui perd ? Qui gagne ?” - The
Atlantic Monthly - Gregg Easterbrook
no 2.966 - 4 mars 2009 – DOSSIER : « La révolution de
l'économie verte »
no 2.965 - 21 février 2009 – DOSSIER : « Les défis de la Net
économie »
Les Annales de Géographie
Année 1924 – Volume 33 – n° 184
« Limoges. Etude d’économie urbaine » - Antoine PERRIER – pp. 352-364
Les Echos
« Enjeux »
n° 253 – Janvier 2009 - « Ce qui marche malgré la crise » coordonné par Claude VINCENT – p. 25-36
Objectif Massif Central (Le
magazine éco du Massif)
Bibliographie
n° 3 – octobre 2008
« Aéroports de Massif Central, la guerre pour les « low cost » » -
87
L’accueil et le maintien des entreprises en Limousin en faveur de la dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Rachel LE LABPOUSSE & Thomas MARTIN – p.55 à 65
Politis
Réseau Ferré de France
« Le journal de la LGV Poitiers-Limoges » - n° 1 – février 2009 –
4 p.
Hors-série – octobre-novembre 2008
Sites Internet
88
Agence Pour la Création d’Entreprises
ALTRO (Association Logistique Transport Ouest)
Attractivité des territoires
Challenges
CDIEF (Club des Développeurs Economiques d’Ile-de-France)
Direction Interministérielle de l’Aménagement et de la
Compétitivité des Territoires
DORSAL
DRIRE Limousin
INSEE
L’industrie en Limousin
La Tribune
Le Figaro
La Documentation Française
Le Monde
Les Echos
Libération
Limousin Expansion
Maison du Limousin
Marketing territorial
Mecanic Vallée
Oséo
Persée
Politis
RAYMOND Jean-Luc
Silver Life Institute – Centre de Recherche sur l’Economie du
Vieillissement
Tourisme en Limousin
wikipédia
www.apce.com
www.altro.org
attractivite-des-territoires.over-blog.com
www.challenges.fr
www.cdeif.org.
www.diact.fr
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www.limousin.drire.gouv.fr
www.insee.fr
www.industrie-limousin.org
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www.lefigaro.fr
www.ladocumentationfrancaise.fr
www.lemonde.fr
www.lesechos.fr
www.liberation.fr
www.limousin.expansion.fr
www.maisondulimousin.com
www.marketing-territorial.org
www.mecanicvallee.com
www.oseo.fr
www.persee.fr
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blog.jeanlucraymond.net
www.silverlife-institute.com
www.tourismelimousin.com
fr.wikipedia.org
Bibliographie
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
DECLARATIONS D’ORDRE STRATEGIQUE
Intervention de M. Bernard LACORRE au nom de la Chambre Régionale de l’Economie
Sociale et Solidaire du Limousin .........................................................................................
91
Intervention de M. Henri TISON au nom de la Chambre Régionale d’Agriculture du
Limousin .............................................................................................................................
95
Intervention de M. Denis MALABOU au nom de la Chambre Régionale de l’Economie
Sociale et Solidaire du Limousin ..........................................................................................
97
Intervention de M. Jean MOYEN au nom des Organismes de la culture .............................
99
Intervention de Mme Danièle COLOMBO au nom du Comité Régional CGT Limousin .......
101
Déclarations d’ordre stratégique
89
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Intervention de M. Bernard LACORRE au nom de la Chambre Régionale
de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin
Monsieur le Président ;
Mesdames, Messieurs, mes chers collègues,
Lors de la réunion de la Commission n° 4, le 25 mai dernier, nous avons débattu de l’opportunité de
citer ou non l’entrepreneuriat social, dans le rapport sur l’accueil et le maintien des entreprises en
Limousin. Pris de court, j’ai malgré tout tenté de donner quelques arguments que je vais rapidement
développer, afin de justifier la nécessité de conserver cette mention… Du discours d’Oxford du
général de Gaulle en 1941, jusqu’à un dossier publié dans « Le Monde de l’Economie » daté du 3
juin 2009 en passant d’une part par le au livre blanc intitulé : « Développer l’entrepreneuriat social »
que vient de publier l’AVISE125 (livre téléchargeable sur : http://www.avise.org/upload/2009-0205_Livre_Blanc_BAT_def.pdf), et d’autre part par deux livres verts de la commission européenne,
nombreux sont en effet, les politiques, les sociologues, les économistes, et leurs livres ou leurs
articles, qui ont souhaité, selon le mot de notre ami René Teulade, que l’économique puisse se
conjuguer harmonieusement avec le social ; des patrons de plus en plus nombreux faisant, de leur
côté, le constat que respecter tout à la fois, leurs salariés, leurs usagers ou clients, ainsi que leurs
fournisseurs et l’environnement constituait plutôt un gage de réussite économique.
Dans « DE GAULLE, UNE AMBITION SOCIALE FOUDROYEE », le livre qu’il vient de publier aux
éditions « le Tiers Livre », l’auteur de l’histoire de la SOPCZ126 dont notre collègue Pajot est le PDG,
notre ami Laurent Lasne, nous montre comment, à l'heure où les " patrons voyous " font la une des
journaux et où la rue réclame plus de justice sociale, les valeurs de la participation défendues par le
chef de la France Libre, dès 1941, sont d'une brûlante actualité. « En plein débat autour du pouvoir
dans l'économie et de la répartition des richesses, revisiter l'ambition participative gaulliste c'est
s'offrir une critique pertinente du capitalisme qui n'est plus susceptible de donner à tous ceux qui
produisent, l'impulsion, la volonté, la passion de produire et de créer ».
En quelque sorte donc, un demi-siècle avant le Limousin Jean Gandois, de Gaulle voulait
banaliser le mode de fonctionnement des SCOP, entreprises sociales –types. En effet, en 1992,
dans son rapport préparatoire au 11ème Plan, intitulé « France : le choix de la performance globale »,
l’ancien « patron des patrons » signifiait à son tour qu'il est vain de disposer d'entreprises très
compétitives, si le tissu social qui les entoure se délite — cette situation n'étant pas viable à terme. « La
détérioration de la cohésion sociale, et le délitement du corps social qu'elle entraîne, constituent une
forme d'entropie qui ne peut que nuire à la prospérité (envisagée dans la durée) des entreprises » écrivaitil.
En outre, la Commission Européenne (Publications - DG Entreprises) a consacré tout ou partie de
deux LIVRES VERTS à illustrer l’entreprise sociale. Tout d’abord en 2001 (http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/com/2001/com2001_0366fr01.pdf) avec : « Promouvoir un cadre
européen
pour
la
responsabilité
sociale
des
entreprises »
puis
en
2003
(http://ec.europa.eu/enterprise/entrepreneurship/green_paper/green_paper_final_fr.pdf)
dans
« L’esprit d’Entreprise en Europe » où elle observe que : « Les entreprises de l'économie sociale
associent les parties prenantes à la gestion et à la prestation des services [dans le domaine social,
de la santé et de l'éducation], en privilégiant l'innovation et l'orientation vers le client. Une telle
approche permet de compléter les ressources publiques et d'étendre la gamme des services offerts
aux consommateurs. ».
125
126
Agence de Valorisation des Initiatives Socio-Economiques
Société Ouvrière des Plombiers Couvreurs Zingueurs (créée à Limoges en 1905)
Déclarations d’ordre stratégique
91
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Déjà, en 2001, elle précisait : « Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire
pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir "davantage"
dans le capital humain, l'environnement et les relations avec les parties prenantes. L'expérience
acquise avec l'investissement dans des technologies et pratiques commerciales écologiquement
responsables suggère qu'en allant plus loin que le respect de la législation, les entreprises pouvaient
accroître leur compétitivité. L'application de normes sociales dépassant les obligations juridiques
fondamentales, par exemple dans le domaine de la formation, des conditions de travail ou des
relations entre la direction et le personnel, peut également avoir des retombées directes sur la
productivité. C'est ainsi que s'ouvre une voie permettant de gérer le changement et de concilier le
développement social et une compétitivité accrue ».
Et en 2003, elle ajoutait : « En réponse aux attentes accrues du public en ce qui concerne l'impact de
l'activité entrepreneuriale sur la société et l'environnement, de nombreuses grandes entreprises ont
adopté des stratégies formelles de responsabilité sociale. Il s'agit notamment de l'intégration
volontaire des préoccupations sociales et environnementales dans leurs activités et de leur
interaction avec les parties prenantes, reconnaissant que le comportement responsable de
l'entreprise peut contribuer à sa réussite. Un tel comportement peut inclure, par exemple,
l'engagement de produire d'une manière respectueuse de l'environnement ("éco-efficacité") ou de
respecter les préoccupations du consommateur et d'adopter une attitude conviviale à son égard. »
Il faut noter qu’en Wallonie, l’expression « responsabilité sociétale des entreprises » est préférée à
« responsabilité sociale des entreprises » directement traduit en France de l'anglais : corporate social
responsibility, traduction qui pourrait omettre le pilier environnemental. Aussi, de fait on emploie de
plus en plus souvent dans notre pays le terme « sociétal », l’appellation « entreprise sociétale »
tendant alors à se substituer à celle d’entreprise sociale ou même à celle d’entreprise (la plupart du
temps auto-proclamée) « citoyenne ». Pourtant le Forum économique mondial propose cette
définition : "L'entreprise citoyenne est celle qui contribue à la société dans son ensemble au travers
de ses activités de base, son investissement social et ses programmes philanthropiques, ainsi que
son engagement politique. La manière dont les entreprises gèrent leurs relations économiques et
sociales, le respect de l'environnement, ainsi que la façon dont elles s'engagent avec toutes les
parties intéressées (actionnaires, personnel, clients, partenaires commerciaux, gouvernements et
communautés locales), a une incidence certaine sur leur réussite à long terme".
Et le bilan sociétal, outil initié et développé par le CJDES - Centre des Jeunes Dirigeants et des
Acteurs de l'Economie Sociale - depuis 1996, permet aux entreprises de prendre en compte leurs
valeurs autres que financières : citoyennes, environnementales, humaines, démocratiques, etc.…
La plupart des entreprises d’économie sociale, s’efforcent de pratiquer ces valeurs, parfois, à l’instar
des grandes mutuelles d’assurances, qui ont pignon sur rue en Limousin, et comme le font aussi
d’autres entreprises, en créant leur propre fondation.
Je terminerai ma déclaration, par une illustration, que je suis allé chercher hors du champ de
l’économie sociale qui m’est familier. C’est en effet, dans le groupe multinational Danone, qui
emploie 560 salariés et embauche actuellement chez Blédina, à Brive, que j’ai trouvé le meilleur
exemple de ce qu’était une entreprise sociale. Suite à sa rencontre en novembre 2005, avec
Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et depuis, prix Nobel de la Paix 2006, Franck
Riboud, le PDG de Danone, a, en effet, décidé de créer une entreprise commune : « Grameen
Danone Foods » avec l’objectif de fabriquer un produit à forte valeur ajoutée nutritionnelle,
accessible aux plus pauvres : le yoghourt « Shokti Doi » (« celui qui rend plus fort » en Bengali)
conçu en fonction des besoins nutritionnels des enfants bangladeshis avec l’aide des nutritionnistes
de l’ONG127 « Gain ». Ce laitage, renforcé en nutriments (vitamine A, zinc et iode notamment), pour
pallier les carences alimentaires des populations locales, est vendu 6 centimes d’euros : un prix
étudié pour être accessible aux familles les plus pauvres. Il permet en outre d’améliorer les
conditions de vie de la communauté par la création d’emplois qui élèvent le niveau de vie,
enrichissent le tissu social et le territoire, tout en protégeant l’environnement et en économisant les
127
92
Organisation Non Gouvernementale
Déclarations d’ordre stratégique
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ressources, donc, en assurant une activité durable parce que rentable. (Pour toute précision, on
pourra se reporter au site : http://www.danonecommunities.com/about/).
Nous conclurons en nous interrogeant avec Laurent Lasne : « Dans une économie livrée aux
saigneurs [S A I G N E U R S ] de la finance, n'y a-t-il pas quelque urgence à découvrir la richesse de
la philosophie sociale du général de Gaulle en l'adaptant aux nécessités du temps ? », c’est à dire,
en encourageant les entreprises quelles qu’elles soient : publiques, privées, ou d’économie sociale,
(et notamment celles du Limousin quelle que soit leur taille), à avoir un comportement socialement
plus responsable, comme le préconise par ailleurs la Commission européenne.
Déclarations d’ordre stratégique
93
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Intervention de M. Henri TISON au nom de la Chambre Régionale
d’Agriculture du Limousin
La précision qui donne le détail des engagements des différents signes de qualité explicite
clairement la situation de la production en Limousin.
On peut souligner que l’on est la première région de France à avoir les quatre IGP
Porc ;
Veau
Bœuf ;
Agneau.
On ne peut qu’encourager les consommateurs à utiliser, transformer et à acheter ces produits.
Déclarations d’ordre stratégique
95
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Intervention de M. Denis MALABOU au nom de la Chambre Régionale de
l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin
En tant que rapporteur du premier volet du triptyque consacré au rôle des associations, je me félicite
de la qualité du travail réalisé dans le cadre de ce deuxième volet.
Je forme le vœu que les décideurs publics prennent acte dans l’élaboration des documents
stratégiques et prospectifs des apports du travail conduit par M. PERIE.
Au niveau des décideurs privés, je forme aussi le vœu que tous ceux qui souhaitent s’installer en
Limousin ou qui développent un projet, puissent s’inspirer utilement de ce travail.
Monsieur le Président, je vous propose à cet effet de bien vouloir faire diffuser ce rapport à l’occasion
du salon « Projets en Campagne » qui se tiendra les 26 et 27 juin prochains à Limoges, par tous les
moyens possibles.
Déclarations d’ordre stratégique
97
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Intervention de M. Jean MOYEN au nom des Organismes de la culture
Je voudrais exprimer un regret, celui de ne pas voir la culture présentée comme un atout pour
l’attractivité du territoire.
Certes, le rapport fait référence aux travaux de FLORIDA, mais cela reste bien vague.
Je rappelle qu’accueillir des entreprises c’est accueillir des salariés, des dirigeants. Or, ceux-ci sont
sensibles à la présence d’équipements et d’activités culturelles (cf. le rapport en page 40). Savoir
que la ville qui vous accueille a un opéra ou un théâtre ou encore une salle de concert, cela jouera
dans la décision de venir ou pas. Et ce, même si l’intéressé n’ira ni à l’opéra, ni au théâtre, ni au
concert.
Déclarations d’ordre stratégique
99
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Intervention de Mme Danièle COLOMBO au nom du Comité Régional CGT
Limousin
M. le Président,
Mesdames et Messieurs,
Le thème « le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin » aurait pu être une étude porteuse
d’éléments dynamiques de l’aménagement du territoire. Au lieu de cela, c’est un constat historique
de déménagement du territoire qui est reconstitué en développant le côté inéluctable.
Dans ce document, le maintien et l’accueil des entreprises dans notre région ne sont-ils pas soumis
à l’obligation du maintien des services publics pour répondre à cette mobilisation de moyens
nécessaires à l’égalité du traitement de la population, quel que soit son lieu de vie ?
A partir de ce constat qui semble s’être figé en 2006, le document utilisé de cette étude diffusée sur
le maillage territorial des entreprises, il serait nécessaire de reprendre des données réactualisées,
car il est fortement contestable que l’état des lieux ne tienne pas compte de la réalité existentielle
des entreprises et des secteurs d’activités.
On navigue sans tenir compte de ce qui se trame au quotidien.
La crise n’existerait-elle pas ?
Les centaines de suppressions d’emplois, de licenciements, de dépôts de bilan, de liquidations, sontils virtuels ?
Et bien NON, la réalité de la région Limousin se définit ainsi :
Dans l’agroalimentaire, MADRANGE supprime 400 salariés dans le prochain plan.
Dans la métallurgie, LEGRAND avec plus de 1 000 suppressions d’emplois en 3 ans, des pans
entiers de l’activité sont bradés, fermés. C’est aussi VALEO avec, dans un premier temps, 26
emplois en moins, SONAS où 250 salariés se retrouvent sur le tapis sur 650, RENAULT
TRUCKS éclaté en trois cites engendrant des pertes d’emplois, PHOTONIS qui a supprimé 65
emplois en 2007, SCHNEIDER ELECTRIC qui annonce un plan social.
Dans la filière bois, c’est POLYREY qui ferme les chaînes REYPAN, NICOLLET qui annonce une
suppression de 1 200 emplois en Europe, à Uzerche la fermeture de SMURFIT est programmée.
Dans la porcelaine et la céramique, pôle de compétitivité pourtant, BERNARDAUD ferme l’usine
d’Aixe-sur-Vienne avec 70 licenciements, chez HAVILAND il ne reste plus que 80 salariés,
ROYAL LIMOGES est en dépôt de bilan : que deviendront les 60 salariés ? A ce jour, MEDART
DE NOBLAT procède à 9 licenciements.
Dans la chimie, FERRO ferme avec 200 à 300 emplois, SOCAT DELMOND parti à Terrasson
c’est 100 à 200 emplois, MEILLOR 150 emplois de moins, STRATINOR effectue un plan de
licenciement concernant 50% de l’effectif, BRISTOL MEYER programme sa fermeture pour
2010/2011, autant dire demain !
Dans le textile-habillement-ameublement, COFPA licencie 8 salariés à St-Junien, Henri
Brousseau (les chaussettes) n’a quasiment plus de salariés, POGNON GENEVE -50% des
effectifs, OZOO 35 licenciements, RECTICEL est en grosses difficultés, VET France réduit à
peau de chagrin.
D’ailleurs, les services de l’Etat, qui avaient entrepris un état des lieux depuis février 2009, ont vite
abandonné devant le nombre d’entreprises en difficultés.
Déclarations d’ordre stratégique
101
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Pour les entreprises de métaux et de la plasturgie, ce sont 11 entreprises concernées, représentant
1 544 salariés.
Dans le BTP : 20 entreprises, soit 644 salariés.
Dans le papier-carton-imprimerie : 7 entreprises soit 486 salariés.
Dans le transport : 5 entreprises soit 118 salariés.
Dans des secteurs divers : 8 entreprises soit 1 250 salariés.
Cela représente au total 62 entreprises avec 5 008 salariés sans toutefois être exhaustif et surtout
définitif.
Encore des informations de l’Etat :
Ce sont 204 926 h de chômage partiel, touchant 5 800 salariés d’entreprises en difficultés, rien que
pour la Haute-Vienne.
Ce premier bilan est plutôt alarmant et témoigne de l’aubaine que constitue la crise pour permettre
aux actionnaires d’améliorer leurs dividendes.
Il est urgent que soit mise en œuvre une véritable politique de maintien et d’accueil des entreprises
du Limousin avec des salaires décents pour vivre dignement.
Ce n’est sûrement pas avec le complément du RSA que les salariés vont s’en sortir. Le débat
organisé à l’initiative du Conseil Régional le 24 février dernier, en rapport avec l’emploi et la situation
économique en Limousin, n’a pas encore permis d’ouvrir le débat sur les prérogatives que devraient
avoir les salariés et leurs représentants au regard des plans sociaux des entreprises et des deniers
publics que les collectivités concèdent sans réel contrôle de leur utilisation.
Le droit de véto des Comités d’Entreprises serait un moyen d’imposer un débat contradictoire dans
chaque entreprise sur la réalité des investissements, la nature des emplois et le plan de relance.
C’est trop souvent les actionnaires qui ont le dernier mot et qui partent avec le pactole !
La vitalité des territoires doit aussi reposer sur la responsabilité citoyenne des entreprises au regard
des exigences en matière d’environnement et du maintien des populations actives. Cette autosaisine
vient dans le droit fil de celle des effets de la crise financière en Limousin. On n’a pas voté l’un, on ne
votera pas l’autre. En effet, ce rapport n’apporte pas de nouvelle proposition au regard du sujet
précédent.
102
Déclarations d’ordre stratégique
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ANNEXES
Annexe 1 - Groupe de travail du CESR, relatif à « l’accueil et le maintien des entreprises en
Limousin en faveur de la dynamisation des territoires » ............................................ 105
Annexe 2 - Test de signature de promotion du Limousin (juin 2006) – extraits ............................ 107
Annexe 3 - L’évolution du territoire limousin ................................................................................ 111
Annexe 4 - Hautes technologies – Informations complémentaires sur les statistiques ................. 117
Annexe 5 - Impact des technologies sur l’avenir des territoires.................................................... 121
Annexe 6 - Préceptes pour l’élaboration d’un marketing territorial ............................................... 123
Annexe 7 - Le classement des régions françaises selon le PIB par habitant et selon l’ISS .......... 127
Annexe 8 - Contributions des 3 Chambres consulaires régionales et de la Chambre Régionale
de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin.......................................................... 129
Annexe 8.1 - Contribution de la Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin sur l’avenir
des exploitations agricoles en Limousin............................................................... 129
Annexe 8.2 - Contribution de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat du Limousin. 130
Annexe 8.3 - Contribution des Chambres de Commerce et d’Industrie du Limousin................. 131
Annexe 8.4 - Contribution de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire du
Limousin ............................................................................................................... 134
Annexes
103
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ANNEXE 1 - GROUPE DE TRAVAIL DU CESR, RELATIF A « L’ACCUEIL ET LE MAINTIEN
DES ENTREPRISES EN LIMOUSIN EN FAVEUR DE LA DYNAMISATION DES TERRITOIRES »
NOM
BALY
PRENOM
Catherine
ORGANISATION REPRESENTEE
Comité Régional CGT
BARLERIN
Pierre
Confédération Paysanne
BERNARD
Michel
Personnalité qualifiée - Président de la Commission n° 4 "Développement
économique et emploi"
CHEZALVIEL
Michèle
Personnalité qualifiée
CLOUX
Agnès
Union Régionale CFTC
COINAUD
Pierre
Confédération Générale des PME
COLOMBO
Danièle
Comité Régional CGT
CONCHON
Daniel
MEDEF
ESQUIEU
Marcel
Union régionale Force Ouvrière
FRAYSSE
Raymond
Organismes du tourisme
GAY
Jean-Michel
Union Régionale CFE-CGC
GAYRAL
Denise
Centre Technique Régional de la Consommation
GENDRAUD
Marie-Antoinette Union Professionnelle Artisanale
GIACOMINI
Marc
Chambres de Commerce et d’Industrie
GIRARD
François
Chambres de Commerce et d’Industrie
GOUPY
Bernard
Chambre Régionale d’Agriculture
JARDEL
Jean-Robert
Direction Régionale EDF
LACORRE
Bernard
Chambre Régionale d’Economie Sociale
LAVENT
Christian
Chambre de Métiers et de l’Artisanat
LEFRERE
Gilles
Union Régionale Force Ouvrière
LEROY
Fabrice
Union Régionale Force Ouvrière
LIMOUSIN
Jean -Pierre
Professions Libérales (UNAPL) - Président du CESR
MALABOU
Denis
Chambre Régionale d’Economie Sociale
MONCHAMBERT
Stéphane
Professions Libérales - Président de la Commission n° 5 « Finances et
Planification »
MOYEN
Jean
Organismes de la culture
PERIE
Jean-Louis
Chambres de Commerce et d’Industrie
PEZET
Franck
Régime Social des Indépendants (RSI)
POUYAUD
Michel
UNSA
REMY
Guy
Limousin Nature Environnement
SAUVAGE
Bernard
Fédération Régionale des Travaux Publics
SAVARY
Cyrille
Associations Familiales
SORBIER
Michel
Personnalité qualifiée
TISON
Henri
Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin
VALADAS
Bernard
Etablissements d’Enseignement Supérieur
VAREILLE
Jean-Claude
Etablissements d’Enseignement Supérieur
VILLEMAZET
Serge
Comité Régional des Banques
VIOLLET
Jean-Philippe
Fédération Régionale des Exploitants Agricoles
VIROLE
Claude
Centre Régional d'Etudes et d'Actions pour les Handicaps et Inadaptations en
Limousin
Annexes
105
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
106
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ANNEXE 2 - TEST DE SIGNATURE DE PROMOTION DU LIMOUSIN (JUIN 2006) – EXTRAITS
Annexes
107
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
1.- L’IMAGE ET LES ATTRIBUTS DU LIMOUSIN
Evocations spontanées sur le Limousin
108
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Les traits d’images associés au Limousin
Annexes
109
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ANNEXE 3 - L’EVOLUTION DU TERRITOIRE LIMOUSIN
Des limites anciennes…
Figure 28. Carte – L’espace lémovice
Bourges
Argentomagus
(Argenton)
Chassenon
Augustonemetum
(Clermont-Ferrand)
Lugdunum
(Lyon)
Mediolanum
Santonum
(Saintes))
Périgueux
Axe pré-romain
Bretagne – Poitou - Méditerranée
Source : Bernard VALADAS
Annexes
111
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 29. Carte – L’espace médiéval chrétien limousin
Argenton
Velezay
Bourges
Saintes
Chambon
(sel)
Périgueux
AQUITAINE
Compostelle
CANTAL
AVEYRON
AQUITAINE
(cuivre)
Rocamadour
CATALOGNE
Source : Bernard VALADAS
112
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Le territoire éclaté du Moyen Age à la Révolution
Figure 30. Carte – Les grandes seigneuries du
e
Limousin au XV siècle
Figure 31. Carte – Les principales circonscriptions
judiciaires du Limousin
Source : Bernard VALADAS
Source : Bernard VALADAS
Observation : ne figurent que les seigneuries laïques, pas
les abbayes.
Figure 32. Carte
–
Carte
–
Les
128
généralités
du Limousin
principales
Source : Bernard VALADAS
Les généralités étaient des circonscriptions administratives de la France d’Ancien Régime. Elles furent créées en 1542 avec l’Édit de
Cognac. Il y eut jusqu’à trente-six généralités, les dernières ayant été créées en 1784. (Source : fr.wikipedia.org/wiki/Généralité
(France))
128
Annexes
113
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Le territoire construit administrativement
Figure 33. Carte – Les départements et districts du
Limousin sous la Révolution
Source : Bernard VALADAS
Figure 34. Carte – Aujourd’hui, 3 départements en
Limousin
Source : Bernard VALADAS
Observations :
La Corrèze comporte 4 districts, la Haute-Vienne 6 et
la Creuse 7 : il y avait donc des hommes.
Aujourd’hui, ces chiffres seraient proportionnellement
inversés au regard de la répartition actuelle de la
population régionale.
Figure 35. Carte – Les deux Evêchés du Limousin
Figure 36. Carte – Le découpage académique ancien
du Limousin
Source : Bernard VALADAS
114
Source : Bernard VALADAS
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 37. Carte – Lignes de désir vers la périphérie du Massif central (hors Paris)
Source : « Massif Central - Transports, déplacements et communications » - ADIMAC - 2009
Annexes
115
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 38. Carte – Lignes de désir au sein du Massif central
Source : « Massif Central - Transports, déplacements et communications » - ADIMAC - 2009
116
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ANNEXE 4 - HAUTES TECHNOLOGIES – INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES SUR LES
STATISTIQUES
Sources : DRIRE Limousin – Eurostat - ASSEDIC
Les statistiques d’Eurostat font les distinctions suivantes pour les industries manufacturières :
les industries manufacturières de haute technologie — industrie aérospatiale (NACE 35.3
équivalent code NAF 353 A, B et C) ; produits pharmaceutiques (24.4 équivalent codes NAF 244
A à D), ordinateurs et machines de bureau (30 équivalent codes NAF 300A et 300C), matériel de
radio, télévision et télécommunication (32 équivalent codes NAF 321A, C et D, 322A et B),
instruments scientifiques, médicaux, optiques et horlogerie (33 équivalent code NAF 331 A et B,
332 A et B, 333Z, 334 A et B, 335Z)
les industries manufacturières de moyenne haute technologie — machines électriques (31);
véhicules à moteur (34); produits chimiques — hors produits pharmaceutiques (24 à l’exclusion
de 24.4); autres matériels de transport hors aéronautique et espace (35.2 + 35.4 + 35.5);
appareils non électriques (29).
Figure 39. Tableau - Statistiques salariés ASSEDIC année 2007 (Provisoire) industries manufacturières de
haute technologie
Code NAF
700
244A
244C
244D
300A
321D
Etablisse
Libellé NAF 700
Hommes Femmes Total H/F
ments
Fabrication de produits pharmaceutiques de base
0
0
0
0
Fabrication de médicaments
3
160
172
332
Fabrication d'autres produits pharmaceutiques
0
0
0
0
Fabrication de machines de bureau
0
0
0
0
Fabrication d'ordinateurs et d'autres équipements
2
11
3
14
informatiques
Fabrication de composants passifs et de
condensateurs
1
21
4
25
Fabrication de composants électroniques actifs
4
365
394
759
Assemblage de cartes électroniques pour compte de
2
15
31
46
tiers
322A
322B
Fabrication d'équipements d'émission et de
transmission hertzienne
Fabrication d'appareils de téléphonie
300C
321A
321C
323Z
331A
331B
332A
332B
333Z
Annexes
Fabrication d'appareils de réception, enregistrement
ou reproduction du son et de l'image
Fabrication de matériel d'imagerie médicale et de
radiologie
Fabrication d'appareils médicochirurgicaux
Fabrication d'équipements d'aide à la navigation
Fabrication d'instrumentation scientifique et
technique
Fabrication d'équipements de contrôle des processus
industriels
3
4
233
96
80
14
313
110
0
0
0
0
0
64
1
0
194
2
0
165
3
0
359
5
8
224
228
452
5
97
27
1348
5
1099
32
2447
117
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 40. Tableau - Statistiques salariés ASSEDIC année 2007 (Provisoire) industries manufacturières de
moyenne haute technologie
Code NAF
Libellé NAF 700
700
241C
Fabrication de colorants et de pigments
241E
241J
Etablissements Hommes Femmes Total H/F
1
2
1
3
Fabrication d'autres produits chimiques inorganiques de base
2
25
4
29
Fabrication de produits azotés et d'engrais
1
2
0
2
242Z
Fabrication de produits agrochimiques
2
2
2
4
243Z
Fabrication de peintures et vernis
4
146
54
200
245A
Fabrication de savons, détergents et produits d'entretien
1
39
20
59
245C
Fabrication de parfums et de produits pour la toilette
8
114
208
322
246L
Fabrication de produits chimiques à usage industriel
1
7
5
12
291A
Fabrication de moteurs et turbines
2
17
5
22
291B
291D
Fabrication de pompes
Fabrication de transmissions hydrauliques et pneumatiques
1
7
2
57
0
20
2
77
292A
292C
Fabrication de fours et brûleurs
Fabrication d'ascenseurs, monte-charges et escaliers mécaniques
1
6
46
116
12
17
58
133
292D
292F
Fabrication d'équipements de levage et de manutention
Fabrication d'équipements aérauliques et frigorifiques industriels
2
21
14
150
4
25
18
175
292H
Fabrication d'équipements d'emballage et de conditionnement
1
1
2
3
292J
Fabrication d'appareils de pesage
2
14
3
17
292L
Fabrication de matériel pour les industries chimiques
1
1
1
2
292M
Fabrication d'autres machines d'usage général
6
285
111
396
293A
Fabrication de tracteurs agricoles
1
4
1
5
293C
Réparation de matériel agricole
37
112
30
142
293D
Fabrication de matériel agricole
5
102
9
111
294A
Fabrication de machines-outils à métaux
7
104
15
119
294B
Fabrication de machines-outils à bois
3
54
6
60
295B
Fabrication de matériels de mines pour l'extraction
2
9
2
11
295D
295E
Fabrication de matériels de travaux publics
Fabrication de machines pour l'industrie agroalimentaire
6
9
27
155
6
43
33
198
295G
295J
Fabrication de machines pour les industries textiles
Fabrication de machines pour les industries du papier et du carton
1
1
5
2
1
1
6
3
295N
Fabrication de moules et modèles
8
159
22
181
295R
Fabrication de machines spécialisées diverses
5
133
23
156
296A
2
141
22
163
311A
Fabrication d'armement
Fabrication de moteurs, génératrices et transformateurs électriques
de petite et moyenne puissance
2
79
33
112
311B
Fabrication de moteurs, génératrices et transformateurs électriques
de grande puissance
1
6
0
6
311C
Réparation de matériels électriques
7
59
11
70
312A
Fabrication de matériel de distribution et de commande électrique
pour basse tension
15
2100
1257
3357
312B
Fabrication de matériel de distribution et de commande électrique
pour haute tension
1
4
4
8
313Z
Fabrication de fils et câbles isolés
3
121
19
140
315C
Fabrication d'appareils d'éclairage
5
20
11
31
316D
Fabrication de matériels électriques n.c.a.
3
16
5
21
341Z
Construction de véhicules automobiles
4
581
49
630
118
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
342A
Fabrication de carrosseries automobiles
11
72
12
84
342B
Fabrications de caravanes et véhicules de loisirs
0
0
0
0
343Z
Fabrication d'équipements automobiles
5
607
96
703
354A
Fabrication de motocycles
1
2
2
4
215
5714
2174
7888
Les statistiques d’Eurostat font les distinctions suivantes pour les services :
Les services de haute technologie à forte concentration de connaissances — poste et
télécommunications - (64); informatique et activités connexes (72); recherche et développement
(73) statistiques ci-dessous.
Les services marchands à forte concentration de connaissances (hors intermédiation financière et
services de haute technologie) — transport par eau (61); transport aérien (62); immobilier (70);
location de machines et d’équipements sans opérateur, et d’articles personnels et ménagers (71);
autres activités industrielles et commerciales (74);
Les services financiers à forte concentration de connaissances — intermédiation financière, sauf
assurance et financement des retraites (65); assurance et financement des retraites, sauf
sécurité sociale obligatoire (66); activités auxiliaires d’intermédiation financière (67);
Les autres services à forte concentration de connaissances — éducation (80); santé et action
sociale (85); activités de loisirs, culturelles et sportives (92).
Libellé
Nbre
Effectif
Nbre
1993
Conseil en systèmes
informatiques
Edition de logiciels (non
personnalisés)
Autres activités de réalisation
de logiciels
Effectif
Nbre étab. Effectif
2006
Evolution Part
Progression 1993/2006
Part
2006
1993
10
89
24
187
140,00% 110,11%
317,43%
0,13%
0,26%
6
29
9
81
50,00% 179,31%
6,93%
0,18%
0,07%
10
52
24
143
140,00% 175,00% 2509,58%
0,18%
1,71%
Traitement de données
9
40
21
73
133,33%
82,50%
0,84%
0,17%
0,09%
Activités de banques de
données
9
33
1
3
-88,89%
-90,91%
60,05%
0,04%
0,78%
Entretien et réparation de
machines de bureau et de
matériel informatique
4
9
15
45
275,00% 400,00%
-22,76%
0,28%
0,04%
3
11
0
0
-35,52%
0,00%
3,28%
5
21
16
245
220%
1066%
44,47%
0,48%
0,06%
88
397
5
21
-94,3%
-94,7%
-15,73%
1,24%
19,83%
107,58%
0,21%
0,37%
0,95%
0,97%
Autres activités rattachées à
l'informatique
Recherche-développement
en sciences physiques et
naturelles
Recherche-développement
en sciences humaines et
sociales
Total
144
681
115
798
-20,14%
17,18%
Total des emplois salariés
région ou des étabs
16748
129995
17906
154584
6,91%
18,92%
Part dans le total des emplois
salariés ou des étabs.
0,86%
0,52%
0,64%
0,52%
Annexes
119
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ANNEXE 5 - IMPACT
DES TECHNOLOGIES SUR L’AVENIR DES TERRITOIRES
Ce tableau, non exhaustif, est une base visant à appréhender les variables d’un impact possible des technologies sur un territoire.
Infrastructures et réseaux « omniprésents »
Planification et aménagement du territoire
Un territoire à plusieurs vitesses : des
zones à très hautes performances et d’autres
à bas débit ; des ilots de connectivité internet
sans fil ; des zones à l’offre très diversifiée et
d’autres sans choix possible, etc.
Remise en cause des modèles
d’aménagement numérique (eux-mêmes
hérités des infrastructures classiques),
rééquilibrage entre le modèle top-down du
passé (réseaux en étoile) et les modèles
bottom-up (de la boucle locale aux réseaux
sauvages), multiplicité des acteurs de
l’infrastructure,
depuis
les
opérateurs
jusqu’aux utilisateurs eux-mêmes
Changement de la relation au territoire
et à la distance, ce qui invite les acteurs
publics à repenser totalement l’espace public,
les équipements et les services publics, les
lieux de réunions publiques et de débat
démocratique.
Emergence d’un rôle d’aménagement
du cyberespace : densité, diversité et
interconnexion des différentes formes de
réseaux ; interopérabilité des services,
régulation de l’espace hertzien (y compris très
local), voire aménagement d’espaces virtuels,
par exemple dans les mondes virtuels
Développement économique
Transformation
des
modes
production, et de secteurs entiers :
de
montée en puissance de productions et
des flux immatériels,
entreprises en réseaux, collaborant en
continu avec d’autres entreprises qui peuvent
se situer à l’autre bout du monde
évolution des critères de localisation des
entreprises et des individus
importance croissante des acteurs des
réseaux dans l’économie locale (opérateurs
du haut débit et du mobile, distributeurs.
Infrastructures
Infrastructures physiques nouvelles
jusqu’au premier km pour le très haut débit
(fibre optique)
Besoin
d’articulation
« infrastructures réseaux » :
entre
les
multiplicité des acteurs, des opérateurs,
des technologies, et de leurs niveaux
d’intervention
évolutivité des techniques, intervention
des utilisateurs (ex : partage de connexion via
wifi) émergence de la fonction d’opérateur
d’infrastructures
Informatique « ambiante » et objets
communicants
Technologies de l’identité, de la
sécurité et de la traçabilité
NBIC : les technologies convergentes du XIXe
siècle
Appropriation des TIC par la société et
relation au progrès
Nouveaux
types
d’infrastructures :
réseaux
de
capteurs et d’actionneurs, puces
RFID et /ou dispositif de lecture
public…
Certaines
de
ces
infrastructures seront publiques,
d’autres non, certaines seront
partagées, d’autres non. Les
territoires seront donc à la fois
acteurs et régulateurs, selon les
cas.
Effets mal connus de la
diffusion
des
dispositifs
de
surveillance ou d’identification
forte (ex biométrique) sur les
dynamiques sociales du territoire :
évolution ou déplacement de la
délinquance,
confiance
ou
défiance entre les citoyens vis-àvis des autorités, renforcement ou
réduction de la ségrégation
territoriale
(quartiers
fermés,
murs).
Capacités de surveillance, contrôle
et
modélisation
du
territoire
considérablement accrues, augmentent
à la fois les possibilités d’action, et les
attentes vis-à-vis des aménageurs.
Les réseaux deviennent un
facteur dans le choix d’un lieu de
résidence(le
plus
souvent
en
cherchant une qualité de connexion ;
parfois en cherchant l’absence de
connexion…)
La couverture territoriale et la
« fracture géographique » numérique
deviennent des sujets politiques de
premier plan, de même que
l’accessibilité des réseaux et des
services numériques et mobiles aux
handicapés et aux personnes âgées,
que les conséquences des antennes
sur la santé publique, ou encore que
la neutralité et l’ouverture des
réseaux.
L’existence de réseaux de
capteurs et d’actionneurs n’est pas
une condition de compétitivité du
territoire, mais intervient dans son
bon fonctionnement : sécurité et
sureté, environnement, accidents et
catastrophes, gestion des grands
réseaux physiques, organisation de
la
traçabilité
de
chaines
économiques et agricoles…
Les attentes en matière de
gestion des identités publiques et
de traçabilité contraignent les
collectivités à financer ou exiger
des équipements (état civil,
centres logistiques, industries
agro-alimentaires, etc.)
A plus long terme :
Capacité
d’observation
et
d’intervention beaucoup plus fine sur les
milieux ambiants, naturels, agricoles,
mais aussi industrialisés et urbains.
De nouveaux matériaux modifient la
manière de construire et de concevoir un
bâtiment une route, des transports.
Changement des formes de
sociabilité et de la relation à
distance, avec des conséquences
sur l’organisation des espaces
publics
Enrichissement des SIG à
partir de données géo-localisées,
mettant à disposition des acteurs du
territoire des outils puissants de
planification, détection, pilotage,
etc. En retour, les attentes sociales
en matière de prévention, plutôt que
de réparation montent.
Emergence de nouveaux
produits et services de plus en plus
intelligents,
communicants,
personnalisés..
exigeant
une
technicité croissante dans les
entreprises, ou une coopération
plus poussée entre elles
Création d’emplois à travers
l’apparition de nouveaux métiers,
par exemple pour installer et
exploiter
des
réseaux
communicants
Construction éventuelle de
réseaux de capteurs-actionneurs ou
encore de puces et de lecteurs
RFID, ouverts ou partagés, en
partie sur le modèle des réseaux
haut débit.
Evolution des compétences
requises dans de nombreux secteurs
et métiers : l’accès et la compétence
TIC (bien au delà de la maitrise des
outils : accès et exploitation de
l’information, travail collaboratif, etc..)
devienne
des
facteurs
d’employabilité
Inégalités de développement
des infrastructures d’identification,
d’authenticité, de traçabilité, de
surveillance du territoire, etc.
Contribution à la sécurité
informatique des entreprises et à
la
traçabilité
des
chaines
d’approvisionnement, qui devient
dans certains secteurs (santé,
alimentaire…) une condition de
développement
Assurer la sécurité des
infrastructures
de
réseaux
(télécommunications, mais aussi,
demain des réseaux de capteurs)
dont le rôle est désormais critique
dans les territoires.
Emergence d’entreprises nouvelles
dans les secteurs concernés
Transformation
profonde
de
plusieurs secteurs économiques
émergence de nouveaux produits et
services fondés sur les nouvelles
connaissances
disponibles
et
le
croisement
des
nano-bio-sciences
cognitives et des TIC
à plus long terme, transformation
possible des modes de production (d’un
coté fabrication hyper-décentralisée
dans des « fablabs », de l’autre, des
usines gigantesques, seules en mesure
d’appliquer des technologies aussi
complexes de manière sure).
Très, très haut débit exigeant une
reconstruction
quasi-complète
des
réseaux (hors fibres optiques)
Risques de contestation locale
face à des laboratoires ou des
entreprises impliqués dans des
innovations
perçues
comme
dangereuses.
On attend du territoire qu’il soit
couvert par des réseaux modernesla nature de cette modernité variant
dans
le
temps
avec
le
développement et le déploiement
des technologies
Développement
d’une
sensibilité aux risques des ondes
électromagnétiques,
voire
aux
problèmes posés par l’excès de
communication
(écologie
informationnelle)
Environnement
Transports, énergie
Pression en faveur de l’intervention des
collectivités dans les zones peu denses ou
peu solvables
Importance croissante de l’information
et des réseaux dans le transport et la
logistique (inter modalité, optimisation des
déplacements et des localisations etc.…)
Gestion plus fine des réseaux
de
transports
permettant
de
nouvelles offres de services (bus à
la demande)
Effet des réseaux fixes et mobiles sur le
nombre et la nature des déplacements
physiques de personnes et de marchandises.
Gestion de la circulation
automobile (conduite sécurisée et
automatisée) gestion du parc des
véhicules privés.
Gestion optimisée de la
consommation d’énergie dans les
bâtiments publics et privés
Intensité en télécoms des grandes
applications de mesure environnementale, de
traçabilité, etc.)
Gestion de
l’éclairage public.
Montée des inquiétudes sur les risques
de
« pollution
numérique »
(ondes
électromagnétiques, excès de connectivités,
empreint
écologique
des
matériels
électroniques)
l’arrosage,
de
Surveillance
environnementale (pollution, santé
des arbres ou des forets, etc.) et
détection
des
catastrophes
(inondations, incendie) : capacité
d’actions préventives.
Suivi en temps réel des
véhicules et de l’état des
infrastructures, surveillance et
sécurité dans les transports
publics
Nouvelles
sources
d’énergie
décentralisée (solaire, éolien.. de petite
taille et à bas coût), nouvelles formes de
transport
de
l’énergie
(piles
à
combustibles)
Cartes
sécurisées
Nouveaux
véhicules
multiservices
Traçabilité
à
des fins
environnementales et de santé
publique :
OGM,
chaîne
alimentaire,
substances
dangereuses
Biotechnologie
dans
l’épuration de l’eau, le recyclage
des matériaux.
matériaux
pour
les
Surveillance environnementale et
détection des catastrophes au travers de
réseaux de « poussière intelligente »,
traçabilité généralisée.
Effets négatifs éventuels des
nanoparticules et des OGM sur
l’environnement
Exigence
de
réduction
de
la
consommation d’énergie et des émissions
des TIC elles mêmes
Habitat
La
connectivité
devient
une
composante de l’habitat au même titre que
l’électricité ou la plomberie, de l’immotique à
la domotique, les bâtiments eux-mêmes
communiquent
La compétition s’installe entre espaces
physiques et virtuels : les services à la
personne, le commerce et la distribution
investissent autant ou davantage sur leur
présence en ligne, que sur leur présence
physique.
Des
équipements
publics
s’installent dans les espaces virtuels, des
espaces publics et démocratiques (salle
d’assemblées) sont en ligne.
Annexes
Complémentarité plutôt que
substitution télécoms/mobilité.
Convergence
entre
développement des TIC et objectifs
de développement durable
Protestations contre la pollution
électromagnétique,
les
déchets
électroniques,
les
impacts
environnementaux des OGM et des
nanoparticules
Extension du principe de
précaution et des exigences de
traçabilité
L’habitat (précédé par les
bâtiments professionnels) devient
intelligent. Peuplé de capteurs, il
gère la sécurité sa consommation
d’énergie, le confort de ses
habitants. Poussée par la « haute
qualité environnementale », le haut
débit et la convergence, ainsi que le
vieillissement de la population, la
domotique pénètre nos foyers.
Sécurisation intelligente de
l’habitat individuel et collectif, y
compris social : vidéosurveillance,
capteur d’incendie.
Nouvelles techniques, nouveaux
matériaux de construction légers,
résistants, isolants, autonettoyants..
aboutissant sans doute à une technicité
beaucoup plus grande des entreprises
du secteur.
L’équipement ou le prééquipement en réseaux ou en
fourreaux des habitats collectifs
(voire individuels) devient une
exigence, éventuellement prévue par
la loi.
L’habitat devient beaucoup
plus aisé à reconfigurer. Les TIC
aident également à répondre à la
demande d’économies d’énergie.
121
Recherche
Education, formation
Sécurité publique
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Infrastructures et réseaux « omniprésents »
Informatique « ambiante » et objets
communicants
Technologies de l’identité, de la
sécurité et de la traçabilité
NBIC : les technologies convergentes du XIXe
siècle
Appropriation des TIC par la société et
relation au progrès
Les réseaux et les équipements
d’interconnexion
font
partie
des
infrastructures critiques à protéger et dont le
fonctionnement continu doit être assuré
Télésurveillance
évoluée,
mariant
vidéosurveillance
et
capteurs
de
tous
ordres
(mouvements, bruits)
Développement de la biométrie,
des tests ADN, tentation de la détection
préventive de tendances « déviantes »
Nouveaux risques émergeants
de la dépendance croissante vis à
vis des outils numériques et des
réseaux.
Développement de la vidéosurveillance
et d’autres formes de surveillance des
individus, de l’environnement, des routes, de
la télé-intervention sur tout point du territoire,
en réseau temps réel
Pièces d’identité et autres
cartes équipées de puces RFID
difficiles à sécuriser contre les
lectures distantes
Développement
de
la
vidéosurveillance (en lien avec la
reconnaissance de visages, de
plaques
minéralogiques…) et
débats sociétaux associés.
Rôle critique de la connectivité dans la
qualité de l’éducation et de la formation :
Evolution
profonde
et
pluridisciplinaire des formations
informatiques, électroniques, de
design etc.
moments de formation à distance
apprentissage de la recherche et de
l’exploitation d’informations
travail coopératif…
Santé
Aide sociale
Culture, tourisme
Fonctionnement
interne des
services de la
collectivité
Gouvernance,
démocratie
Faible impact
Dispositifs
nanométriques,
imperceptibles
de
surveillance
invisibles
et
Emergence
de
nouvelles
techniques et de nouveaux outils de
formation exerçant une pression forte
sur les systèmes publics, voire sur
l’homogénéité des programmes et des
critères d’évaluation
Tension entre demande de
surveillance
et
demande
de
protection de la vie privée.
Banalisation
des
usages
numériques, qui rendent nécessaires
la généralisation d’environnements
numériques de travail sur les campus
et
dans
les
établissements
d’environnements
Développement de nouvelles
pratiques
pédagogiques
en
présentiel et à distance.
La pratique personnelle des
TIC par une très large majorité de
jeunes influe sur la relation avec les
enseignants
Rôle critique de la connectivité, la
recherche se faisant en réseau au niveau
mondial avec les laboratoires et les
entreprises
Soutine
d’une
recherche
coordonnée entre des domaines
très différents, y compris l’étude des
services innovants
Partage
distants…
Mise à disposition de la
recherche d’outils d’observation
nouveaux
(capteurs
environnementaux pour des études
non intrusives ou pour la production
d’énormes masses de données sur
les milieux étudiés)
de
grands
équipements
Besoins de connectivité très haut débit
des hôpitaux pour des échanges massifs de
données, d’images etc.
Gouvernance,
démocratie
Implication
forcée
des
acteurs territoriaux et nationaux
dans les débats relatifs à la
protection de la vie privée.
Développement des réseaux de santé et
de la télémédecine, exigeant des connexions
rapides, fiables et sûres.
Traçabilité
des
personnes
(malades d’Alzheimer), des animaux
(bétail, animaux domestiques et
sauvages), des objets (matériel
médical,
matières
dangereuses,
médicaments, etc.).
protection des infrastructures
et des résultats de recherche
La sécurité et la traçabilité
comme domaines d’innovations
Effort massif et mondial sur les
technologies « convergentes, difficile à
suivre à l’échelle d’un seul territoire,
voire d’un seul pays.
Importance croissante des TIC
dans la recherche appliquée
Convergence entre recherches
technologiques et objectifs de
développement durable
Certains sujets de recherche
font l’objet de débats et de
protestations
Traçabilité
à
des
fins
environnementales et de santé
publiques.
Transformation
progressive
et
profonde de l’approche de la santé /
médecine préventive (détection de
prédispositions, traitements préventifs) ;
suivi à domicile, etc. _ avec des
conséquences sur les dépenses de santé
et l’accès aux soins
Inquiétudes
et
incertitudes
concernant les effets des réseaux
sans-fil et, pour l’avenir, des produits
issus
de
la
« convergence »
nanotechnologies-biotechnologiesinformatique-sciences
cognitives
(NBIC)
Possibles risques sanitaires liés à
ces technologies elle-même / ingestion de
nanoparticules, diffusion de virus ou de
bactéries issus des biotechnologies
Développement de formes de
télésanté, notamment en direction des
populations âgées.
Croissance des soins et du suivi à
domicile, nécessitant la connexion de
nombreux appareils avec et sans fil.
Assistance
médicale
électronique à domicile (capteurs,
voire robots, connectés à des centres
de soins).
La connectivité devenant un critère
important d’inclusion sociale et professionnelle,
les espaces publics internet deviennent un
service nécessaire dans une perspective
sociale.
Pas d’impact direct identifié
(voir santé, éducation, sécurité, etc.).
Contrôle des droits d’accès
aux prestations sociales.
Contrôle
renforcé
des
populations considérées comme « à
risques ».
Pas d’impact direct identifié (voir
santé, éducation, sécurité)
Inclusion des outils et des enjeux
numériques dans les politiques
sociales, les fractures numérique et
sociale se recouvrant
Le territoire, selon les cas, « réussit » ou
« rate »sa présence dans le cyberspace.
Utilisation des puces RFID et
des capteurs, ou encore de mobiles
dotés de GPS et d’outils avancés,
dans des applications de « réalité
augmentée » qui ajoutent des
données à la réalité perçue / texte ou
audio d’explication, superposition à
un lieu de légendes, d’images du
passé, de plans, etc.
Faible impact spécifique - voir
colonne « informatique ambiante ».
Importance
croissante
des
formes numériques de la culture et du
divertissement.
m-
Développement
d’« uservices » (ubiquitaires) / services
automatisés dans des domaines tels
que
ramassages
des
ordures
ménagères, l’éclairage, la sécurité,
etc.
Assurer la sécurité de ses
propres systèmes informatiques
dont chaque collectivité dépend de
manière croissante.
Tension entre les effets de la mise en
réseau sur le décloisonnement (interne aux
services, entre services, entre administrations
et collectivités) et les possibilités de contrôle
que ces moyens offrent
Un fort potentiel de productivité
et/ou de services, au prix d’une forte
automatisation et d’une surveillance
de plus en plus omniprésente
Sécurisation des services et
échanges dématérialisés
Voir colonne « Appropriation des TIC par
la société ».
Risques de dérives autoritaires
- ou d’excès de contrôle social
démocratique - du fait de la
performance des technologies de
surveillance.
L’échelle et le contrôle du
déploiement des technologies de
surveillance deviennent un sujet
politique dans les territoires.
La concurrence accrue entre l’économie
des loisirs et du tourisme local avec les
espaces virtuels, oblige les acteurs locaux à se
positionner plus fortement, en annexant les
mondes numériques, en se prolongeant à
travers les mondes virtuels, ou à l’inverse en
proposant des alternatives, des aires de
« déconnexion ».
Développement des
services (mobiles), etc.
e-services,
Demande
croissante
d’ouverture de l’accès aux réseaux
de capteurs, ou aux données qu’ils
produisent.
Pas d’impact direct identifié.
En mettant en ligne informations,
images et commentaires, les habitants
et les touristes eux-mêmes deviennent
des sources majeures d’informations
touristiques.
Extension des impacts identifiés
dans la colonne « informatique ambiante »
Attente d’une beaucoup plus
grande flexibilité et réactivité des
acteurs publics de la part des usagers
connectés.
La recherche, l’expérimentation, le
développement de ces technologies
devient un sujet politique dans les
territoires
Intervention
croissante
des
citoyens, organisés en réseau, dans
les débats locaux. Attente de
transparence, de dialogue en amont
des décisions, d’évaluation.
Emergence d’une demande
d’organisation du débat entre société
et
progrès
scientifique
et
technologique.
Source : Collectif DURANCE Philippe, KAPLAN Daniel, PUISSOCHET Alain, VINCENT Stéphane - « Technologies et
prospective territoriale » – Collection La Fabrique des possibles – Editions FYP - Limoges - 2008 – 79 p.
122
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ANNEXE 6 - PRECEPTES POUR L’ELABORATION D’UN MARKETING TERRITORIAL
La nécessaire intelligence territoriale
L'intelligence territoriale a pour objectif de relier veille et action publique en faveur du
développement économique d'un territoire.
Ainsi, de plus en plus de collectivités territoriales utilisent des outils d'analyse de plus en plus en
plus opérationnels, notamment des outils de type SIG129 ou pour mieux connaître et appréhender
l’évolution de leurs territoires.
Les techniques utilisées peuvent s'inspirer des techniques des entreprises, cependant, la
multiplicité des acteurs représente un risque d’inefficience dans la mise en œuvre des stratégies
d'actions, sauf en cas de convergence publique ou politique suffisante.
Figure 41. Schéma – Processus d’intelligence territoriale
Source : ZeKnowledge.com © 2001-2004
Un Système d’Information Territoriale (SIT) ne constitue pas à lui seule l’intelligence territoriale,
mais en est une des composantes. L’intelligence territoriale, comme toute action d'intelligence
économique, doit partir d'une stratégie précise comprenant : la définition et les limites du champ
d'action, l'objectif de l'opération, la liste des partenaires ou sources qui permettront d'alimenter un
système de veille éventuel, les outils techniques de gestion de cette opération et les moyens
d'actions.
L'intelligence territoriale peut constituer le socle d’un marketing territorial.
129
Système d'Information Géographique
Annexes
123
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Les points clés du marketing territorial
Comme nous l’avons vu plus précédemment, de nombreuses recherches ont été menées sur les
critères d’attractivité des territoires. Parmi tous ces travaux, le CESR a trouvé la méthode CERISE
REVAIT®130 particulièrement intéressante car synthétisant les idées émises depuis plusieurs
années et proposant une démarche globale et structurée en vue de faciliter l'analyse de l’offre
territoriale lors des analyses amont de marketing territorial. Cette méthodologie repose sur les
principes figurant ci-dessous et a pour objectif de favoriser l'identification des filières économiques
pour lesquelles un territoire offre les meilleurs avantages comparatifs face à ses concurrents.
Figure 42. Schéma - Les 9 étapes clés pour construire sa démarche de marketing territoriale
Séquence 1 : établir son diagnostic
- Etape 1 : placer l’information au cœur de la démarche
- Etape 2 : analyser les marchés
- Etape 3 : étudier l’environnement des marchés
- Etape 4 : évaluer la position concurrentielle de l’offre territoriale
Cerise Revait ®
- Etape 5 : synthétiser l’évaluation de l’offre territoriale au regard de la demande
Séquence 2 : définir ses choix stratégiques
- Etape 6 : se donner une ambition
- Etape 7 : construire sa promesse
Séquence 3 : dresser son plan d’actions
- Etape 8 : construire sa partition par le mix marketing
- Etape 9 : planifier pour optimiser
Source : V. GOLLAIN - « Comment identifier les atouts distinctif de son territoire dans un perspective de
marketing stratégique ? La méthode CERISE REVAIT® » - CDEIF - 2008
Cette méthode offre l’avantage de ne pas prendre en compte uniquement le coût des facteurs de
production, à savoir notamment l’angle du lowcost ou bas coût, mais également des composantes
plus qualitatives comme les compétences de la population, les technologies clés développées, et
la capacité organisationnelle à travers la gouvernance, facteurs qui se sont accrus par le
développement de l’économie du savoir et de la connaissance (Stratégie de Lisbonne-Göteborg,
OCDE131 2006) et par la crise internationale qui s’est généralisée depuis l’été 2008. De plus, cette
méthode de travail peut être développée sous l’approche de l’offre d’un territoire ou d’une filière
économique.
130
131
Méthode, élaborée dans le cadre du Club des Développeurs Economiques d'Ile-de-France (CDEIF)
Organisation de Coopération et de Développements Economiques
124
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Figure 43. Schéma – Les 13 composantes clés de la méthode CERISE REVAIT®
C
E
R
I
S
E
Capital Humain
Entreprises et acteurs leaders
Réseaux et points nodaux
Infrastructures / Immobilier
Services
Evénements professionnels
R
E
V
A
I
T
Recherche et Développement / Innovation
Entreprises secondaires
Valeurs et identité du territoire
Actions collectives structurantes
Image extérieure
TIC
®
®essources naturelles et physiques / Villes clés
Source : V. GOLLAIN - « Comment identifier les atouts distinctif de son territoire dans un perspective de
marketing stratégique ? La méthode CERISE REVAIT® » - CDEIF - 2008
Annexes
125
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ANNEXE 7 - LE CLASSEMENT DES REGIONS FRANÇAISES SELON LE PIB PAR HABITANT
ET SELON L’ISS
(Indice de Santé Sociale à 17 variables)
Région
PIB/habitant
ISS
Ile-de-France
1
15
Rhône-Alpes
2
7
Alsace
3
5
Provence – Alpes – Côte-d’Azur (PACA)
4
19
Champagne-Ardenne
5
17
Pays de la Loire
6
3
Aquitaine
7
10
Midi-Pyrénées
8
8
Centre
9
12
Haute-Normandie
10
18
Bretagne
11
2
Bourgogne
12
11
Franche-Comté
13
6
Poitou-Charentes
14
9
Auvergne
15
4
Basse-Normandie
16
13
Lorraine
17
14
Limousin
18
1
Picardie
19
20
Nord - Pas-de-Calais
20
22
Languedoc-Roussillon
21
21
Corse
22
16
Source : Jean-GADREY et Florence JANY-CATRICE - « Politis » - Hors-Série – octobre-novembre 2008 –
www.politis.fr
Annexes
127
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
ANNEXE 8 – CONTRIBUTIONS DES 3 CHAMBRES CONSULAIRES REGIONALES ET DE LA
CHAMBRE REGIONALE DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE DU
LIMOUSIN
8.1-CONTRIBUTION DE LA CHAMBRE REGIONALE D’AGRICULTURE DU LIMOUSIN SUR
L’AVENIR DES EXPLOITATIONS AGRICOLES EN LIMOUSIN
L’avenir des exploitations agricoles en Limousin
Préalable
Pour les éléments contextuels de ce vivier qu’est le secteur agricole en Limousin, nous vous
invitions à redécouvrir l’audition de monsieur Bernard RIBIERE - Directeur de la Chambre
Régionale d’Agriculture du Limousin - du 14 mai 2008 sur « les défis de la transmission
d’entreprises en agriculture ».
Sur l’avenir des exploitations agricoles, leur production et leurs filières nous pouvons dire que la
plupart des indicateurs sont au vert :
un renouvellement important à venir avec 30% des exploitations qui seront transmises d’ici 10
ans : ceci est le gage de la naissance d’une nouvelle dynamique. Certes l’agrandissement
continuera sin rythme annuel actuel de 1.4 ha avec une spécialisation en élevage
des agriculteurs de mieux en mieux formés du niveau V (CAPA BEPA) majoritaire, nous sommes
aujourd’hui sur des installations à 80% avec un niveau IV (BPREA BAC PRO° et III (BTS°)
l’enseignement agricole en limousin est bien étoffé et de qualité notamment sur les filières de
production
Avec un recours au salariat que nous pouvons envisager en progression avec le franchissement
de palier sur la dimension économique des exploitations
Avec des soutiens européens et nationaux réorientés et réaffirmés en faveur du type d’agriculture
que nous conduisons en Limousin : respectueuses de l’environnement et de la biodiversité au
travers des pratiques agricoles et tout particulièrement l’élevage à bas d’herbe et de fourrages et
des démarches assisses sur la qualité. Le récent accord sur le bilan de santé de la PAC est une
juste reconnaissance de nos pratiques
Avec des chefs d’entreprises de plus en plus sensibles à la gestion des risques (climatiques,
sanitaires, biologiques, et économiques) qui même si la spécialisation en élevage perdurera :
diversifient leur source de revenu au travers de la mise en place d’ateliers de diversification
spécialisée en lien avec les organisations économiques et adaptées au territoire (filière ou
local) : engraissement, volailles, porcs, petits fruits, arboriculture ;
diversifient leur circuit de commercialisation en créant des circuits courts en lien avec la
demande locale et développement des activités d’accueil et de service : l’agriculture limousine
participe pleinement à l’offre alimentaire et touristiques de la région ;
intègrent la sécurisation de leur système de production au travers d’approche d’optimisation
voire d’autonomie sur les intrants (engrais et aliments), les économies d’énergies et la
production d’énergies renouvelables mais aussi en se positionnant sur la production en
agriculture biologique notamment avec la mise en application du nouveau cahier des charges
européen ;
rationalisent l’organisation du travail : installation sociétaire, CUMA pour le matériel et les
travaux, salariat et groupement d’employeurs ;
Annexes
129
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
sont de plus en plus à l’écoute et réactifs aux demandes du territoire notamment sur les
activités, les services, les circuits courts, l’AB.
Si l’installation sous forme sociétaire est à 61%, elle ne progressera pas forcement notamment
avec l’arrivée de nouveau porteur de projet, souvent HCF (hors cadre familial), qui s’installe sur de
petites structures de productions et des activités très en lien avec le local au travers des circuits
courts sur des produits frais (maraichage) ou transformés. C’est une tendance qui est en phase
avec l’attente des consommateurs en milieu urbain mais aussi dans les communes rurales. Les
élus locaux devraient d’ailleurs de réagir assez vite, avec la profession agricole, avec la réalisation
de diagnostics territoriaux pour entreprendre des réserves foncières agricoles proches ou dans les
bourgs avant que tout le foncier ne soit consommé par le lotissement.
Ceci permet d’aborder les quelques points sombres au tableau de ces indicateurs :
la pression sur le foncier agricole qui est grandissante et se généralise sur le territoire : jusqu’où
repoussera-t-on les activités agricoles et à quel niveau s’arrêtera l’artificialisation des terres ?
la pression globale sur les conditions de production et l’usage des produits sanitaires en engrais,
qui, si elle continue sur ce rythme et dans ces conditions mettra à mal la qualité et la sécurité
alimentaire, l’économie des exploitations et la compétitivité de nos productions
la tendance lourde à la baisse de la consommation de viande bovine et d’agneau : en cause le
changement d’habitudes de consommation (moins de cuisine à la maison et en restauration
collective) mais aussi les propos et le regard parfois malveillants portés sur la viande rouge
pourtant dite »naturellement » à base d’herbe et de fourrages en Limousin. Certes c’est aux
agriculteurs et à la filière de s’adapter à ce changement des habitudes d’achat et de
consommation mais quand même nous appelons à plus de mesures dans certains propos tenus,
il en va de l’avenir de nos exploitations, de notre économie mais surtout de notre territoire.
Beaucoup d’atouts sont du coté du développement de l’agriculture limousine et il faudra compter
encore plus avec elle développer l’économie de notre région.
Alors plus que jamais « Limousin, qu’y a t il de meilleur ».
8.2-CONTRIBUTION DE LA CHAMBRE REGIONALE DE METIERS ET DE L’ARTISANAT DU
LIMOUSIN
La présence de biens et de services facilement accessibles (proximité, services adaptés à la
demande) constitue un véritable facteur d’attractivité et un avantage concurrentiel à mettre en
avant.
La forte densité de l’Artisanat, élément clé de l’économie de proximité, est pour cette raison un
réel atout pour le Limousin. Cet atout est d’autant plus important que les grandes mutations que
nous allons vivre, notamment sous l’effet des crises écologique et énergétique, vont nous
conduire à changer nos modes de vie et à repenser notre modèle de développement.
Dans un tel contexte, l’économie de proximité peut être un moteur de ces évolutions.
Il est donc nécessaire de soutenir, voire de renforcer les actions en faveur de la Création, de la
Reprise et du Développement des entreprises. Ce qui conduit au maintien voire à la création
d’activités et d’emplois. Le processus est cumulatif et interactif : plus de biens et de services
130
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
accessibles génèrent davantage de population (actifs et inactifs). Il en résulte davantage de
besoins en biens et services.
De la même manière, l’existence d’un environnement favorable en termes de centres de
compétences et de ressources (formation, recherche) mais aussi, de services culturels et sociaux
(théâtres, cinémas, musique, crèches…) conditionne très directement la localisation d’activités et
d’entreprises de pointe.
Les pistes de réflexion de la CRMA
En 2008, 1549 créations et reprises d’entreprises artisanales ont été enregistrées. Dans le cadre
d’Objectif Création et avec le dispositif dédié à la reprise d’entreprises (ARTER) 109 reprises en
2008. Le réseau des CMA / CRMA contribue déjà largement à l’accompagnement des projets.
Il faut poursuivre et si possible intensifier cet accompagnement en particulier en assurant un suivi
dans les premières années d’activité en vue d’une meilleure pérennité.
On pourrait également réfléchir en amont, sur les modalités de détection des candidats et des
projets, en France et à l’international, par des actions de marketing territorial ciblées (ex :
recherche de candidats dans des pays européens où se manifestent des volontés d’émigration :
Pays-Bas, Angleterre…) dans le cadre de salons spécialisés ou auprès d’universités et / ou de
centres de formation dans des domaines spécialisés dans lesquels le Limousin est en capacité
d’offrir des avantages concurrentiels.
La Création / Reprise pourrait également être « travaillée » en recherchant le renforcement du lien
entre entreprises et territoire à partir du repérage d’activités nécessaires et/ou susceptibles
d’accroître l’attractivité et les potentialités d’un territoire donné (repérage d’activités, diagnostics
de faisabilité).
Par rapport à l’existant la meilleure prise en compte des besoins spécifiques des populations
par les artisans peut être recherchée. C’est le sens des actions menées, par ex :
par le CNISAM (Centre National d’Innovation Santé, Autonomie et Métiers) pour favoriser
l’accessibilité.
dans le cadre du Contrat de Progrès Métiers de Bouche sur la recherche de nouveaux produits et
services.
L’appui à l’émergence des projets de développement des entreprises artisanales doit également
être intensifié par la mobilisation de l’offre de services du réseau des CMA / CRMA.
CAPEA (Diagnostic global)
COMAFOA (Gestion des Compétences et des Ressources Humaines et Formation)
Management environnemental (gestion des déchets, économies d’énergie, Eco-construction…).
8.3-CONTRIBUTION DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE LIMOUSIN
Intervention de M. Fabien GERAUD, chargé de mission « transmission PME PMI en Corrèze »
pour les CCI de Tulle et Ussel et du Pays de Brive en coordination avec l’UCCIMAC (le 16 avril
2008).
Annexes
131
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Intervention : « Transmission, cession et reprise d’entreprises : les CCI du Limousin au cœur du
réseau »
L’état des lieux du marché
Des enjeux forts
économiques, sociaux et territoriaux
Une réalité mal identifiée
Un marché difficilement quantifiable
Deux acteurs aux objectifs différents
Cédant
Repreneur
vendre son passé
acheter son futur
C’est le volet psychologique du marché et qui est incontournable dans l’appréhension de la
transmission-reprise.
Un marché segmenté
les TPE et les PME PMI
régulièrement, les repreneurs ont des apports conséquents, avec cependant une distinction :
les repreneurs de TPE sont en général plus jeunes que les repreneurs de PME-PMI.
La reprise de PME-PMI requiert en général plus de technicité et de mise de fond que la
reprise de TPE.
EVOLUTION DES CREATIONS PURES ET DES
REPRISES D’ENTREPRISES EN REGION LIMOUSIN
2000
1800
1600
1400
1200
créations pures
1000
reprises
800
600
400
200
0
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
PART DES REPRISES DANS LE TOTAL DES CREATIONS EN REGION LIMOUSIN
1997
25.3%
132
1998
22.7%
1999
24.5%
2000
22.0%
2001
22.0%
2002
21.5%
2003
19.8%
2004
19.1%
2005
18.9%
2006
18.1%
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Profil des acteurs
Profil des cédants
- un vieillissement accentué
- des motivations diverses
En Corrèze, 48% des
dirigeants industriels sont
âgés de plus de 50 ans et 31%
ont plus de 55 ans.
Profil des repreneurs
- des âges différents selon les secteurs
d’activités ciblés
- une qualification professionnelle plus
importante
Les freins constatés
La préparation à la cession – transmission (volet psychologique ; « l’habillage de la mariée » délai de 3 à 5 ans pour les PME-PMI)
Le rapprochement de l’offre et de la demande
L’évaluation et le financement de la reprise (problème de l’évolution de la véritable valeur de
l’entreprise)
Les lourdeurs administratives et juridiques
L’action des CCI du Limousin
Conditions de réussite : la neutralité et le respect de la confidentialité
Sensibiliser et informer
opérations individuelles de qualification du fichier cédant (phoning)
opérations collectives (ateliers, forums, conférence) pour les cédants et repreneurs
opérations de détection de candidats repreneurs (salon des entrepreneurs, CREALIM132,
salons du recrutement ingénieurs et profils commerciaux APEC133)
- mise à disposition de guides pratiques TPE et PME PMI
-
Rapprocher les deux parties
2 outils opérationnels :
bourse d’opportunité avec pour cible les TPE
(commerce, CHR134, services aux particuliers)
(Le réseau de CCI couvre actuellement 10 régions).
bourse d’opportunité avec pour cible les PME PMI
(industrie, bâtiment, commerce de gros,
services aux entreprises)
(Le réseau de CCI couvre actuellement 26 régions).
Jeudi 15 mai 2008, les 5e rencontres de la création et de la reprise d’entreprises de 8H30 à 20H00 : programme sur
www.crealim.com
133 Association pour l’Emploi des Cadres
134 Café Hôtel Restaurant
132
Annexes
133
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Former
Réunions d’information création/reprise
Sessions MARCOPOLO pour les repreneurs PME PMI
Stages courts « 5 jours pour entreprendre »
Stages longs 240 heures « devenez chef d’entreprise »
Cours de gestion du soir
Formations à la carte
Formation-action en alternance « École des Managers Limousin »
Accompagner
Offre cédants
Etude de faisabilité de la cession
Réalisation d’un dossier de présentation
Approche indicative de la valeur de l’entreprise
Recherche de repreneurs et/ou acquéreurs
Filtrage et suivi des mises en relation
Offre repreneurs
Appui individuel à la définition du projet
Professionnalisation de la démarche de
recherche
Mise en relation avec des dirigeants cédants
Appui au montage du plan d’affaires de reprise
Formations au métier de chef d’entreprise
8.4-CONTRIBUTION DE LA CHAMBRE REGIONALE DE L’ECONOMIE SOCIALE ET
SOLIDAIRE DU LIMOUSIN
Le tissu économique de notre Région est constitué de nombreuses structures entrepreneuriales
de l’économie sociale et solidaire : mutuelles, coopératives, et autres structures d’insertion, qui
totalisent 560 établissements, pour 7000 salariés (source : INSEE CLAP, 2006).
Ces formes d’entreprises présentent un certain nombre de caractéristiques qui ont tendance à
mettre en valeur ce tissu régional :
Elles s’inscrivent dans une forme de gouvernance originale, fondée sur des principes
démocratiques (une personne = une voix), équilibre des pouvoirs entre gestionnaires bénévoles
et salariés,
Elles possèdent des clés de répartition des excédents fixées statutairement (réserves
impartageables, affectio mutualis, ristournes, redistribution…) qui encouragent les salariés à
participer à la gestion de leur outil de travail, et rémunèrent les détenteurs de leurs capitaux
sociaux selon des règles fixées et dans une optique équitable,
Elles placent l’homme au centre du dispositif productif, en visant de par leur objet social des
objectifs d’épanouissement plus que d’enrichissement, d’insertion plus que de rentabilité
immédiate,
Elles sont davantage présentes dans les zones de déprise rurale, notamment parce que le
secteur coopératif agricole y est très présent, défensif et dynamique,
Les structures les plus récentes de ce mouvement, comme les Coopératives d’Activité et
d’Emploi (CAE), sont de véritables pépinières de création d’entreprises et plus spécifiquement
dans des territoires où l’activité est ralentie par l’enclavement et le vieillissement démographique,
134
Annexes
Le maintien et l’accueil des entreprises en Limousin, facteurs de dynamisation des territoires
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
Elles s’inscrivent dans une tradition mutualiste et coopérativiste plus que centenaire en Limousin,
et se déclinent différemment selon les trois départements, tout en leur conférant à chacun le
caractère original et spécifique qu'il revendique,
Même si l’on peut craindre un certain nombre de restructurations, notamment dans le secteur
bancaire de la coopération, du fait des récentes fusions opérées en ce secteur, (fermetures
d’agences dans les zones rurales et urbaines sensibles), il est notoire que ces entreprises sont
difficilement délocalisables, et il est impossible de les acquérir par les moyens financiers d’une
Opération Publique d’Achat (les coopératives et les mutuelles ne sont pas « opéables »).
Ses récentes déclinaisons : Insertion par l’Activité Economique, Réseaux d’Echange, Microcrédit,
Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif, sont le fruit d’une intense et réelle collaboration avec
l’ensemble des collectivités territoriales, chacune dans leurs compétences respectives,
Enfin, les récents développements de la crise économique mondiale plaident pour des formes
d’entreprises plus en conformité avec les valeurs de l’économie sociale et solidaire.
En conséquence, la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire du Limousin,
s’associe à l’action de fond du Conseil Régional qui dans ses différents schémas stratégiques
(notamment, le SRDE) privilégie de telles formes d’entrepreneuriat. Mais elle lui demande d’aller
encore plus loin, dans la défense des marchés et de ces structures à taille humaine, et aussi de
favoriser les expérimentations qui constituent l’avenir de ce secteur. Elle sera notamment très
attentive aux suites données au prochain forum du CESR consacré à l’épargne locale, dans le
domaine notamment de l’épargne solidaire, traçable, par les épargnants limousins et pour les
entreprises et les emplois limousins. Elle préconise en outre la promotion, au regard des
importants besoins pressentis en matière de transmission-reprise d’activité, de formules encore
trop peu souvent utilisées, ou trop tard, que sont les Sociétés Coopératives Ouvrières de
Production, ou les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif, ou encore les Sociétés à Participation
Ouvrière. Elle s'associera sans relâche aux efforts de maintien des structures coopératives et
mutualistes sur son territoire.
Annexes
135
Ce rapport est téléchargeable sur http://www.cr-limousin.fr
Le Conseil Régional / Conseil Economique et Social / parutions / 2009
et également sur http://www.cesdefrance.fr
Conseil Economique et Social Régional du Limousin
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