Légumes : Que mettons-nous dans notre assiette
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Légumes : Que mettons-nous dans notre assiette
ENL GROUP PEOPLE INITIATIVES NEWS Légumes : Que mettons-nous dans notre assiette ? No. 11 APRIL 2014 Sommaire SHOWCASE Cogir : Rebondir malgré les coups durs 7 PERSPECTIVES Légumes : Que mettons-nous dans nos assiettes ? 12-16 SHOWCASE Bagatelle : Le présent de la ville en devenir OUTBOUND 10-11 Eco-venture on St Brandon 26 A publication of ENL Group Contributors ENL House Vivéa Business Park Moka, Mauritius www.enl.mu | [email protected] Anaïs Antoine Gilbert Deville Désiré Eléonore Joëlle Guiot Magali Kinzonzi Executive Editor Shyama Soondur Concept, Layout & Art Direction Lemon Agency 2 ENLIGHTEN No 11 Printing T-Printers April 2014 Republic of Mauritius OUTREACH Renaître après le déluge 18-19 REFLECTION Terre-Rouge-Verdun : Sur les routes de l’histoire... 24-25 FACE TO FACE Pascal Thomasse, Pilote du Dakar : « La Balise Marina a contribué à sauver des enfants » Enlighten rafraîchit son look. Le contenu aussi a eu droit à un lifting ici et là. Mais la mission reste la même. Tournez la page et plongez. E nlighten. Ce mot résume bien la mission de votre journal, qui est d’apporter un éclairage sur les activités d’ENL. Cela fera bientôt trois ans qu’à chaque début de trimestre, nous vous donnons à comprendre le rayonnement de ce groupe, dont les origines peuvent être retracées au début du XIXe siècle. À l’image d’ENL, dont il relate la vie, explique les choix et célèbre les réussites, Enlighten est dynamique tout en étant structuré et en cohérence avec les valeurs du groupe. Les changements introduits dans le présent numéro en témoignent. Nous avons réorganisé certaines rubriques afin de leur permettre de mieux vivre leurs objectifs. Ainsi, ShowCase (pp. 7 à 11) donne un coup de projecteur sur les initiatives et le savoir-faire des filiales. La rubrique ENL Inside (pp. 22 et 23) aborde plus intimement les préoccupations et les réalisations des équipes qui sont aux opérations. Nous vous proposons aussi de nouveaux rendez-vous. Outbound (p. 26) vous tient au courant de nos initiatives dans la région Afrique-océan Indien. La politique d’ENL d’avancer prudemment mais sûrement pour exploiter le potentiel régional commence à porter ses fruits et les colonnes de cette rubrique vous permettront de nous suivre outremer. De la même manière, X-RAY (p. 27) est une chronique qui invite à la réflexion sur des faits et gestes qui nous touchent de près ou de loin - rien de très prenant pour l’esprit, la légèreté étant souvent le ton qui sied le mieux aux propos les plus sérieux. Portés par cet élan de renouveau, nous avons tout de même veillé à préserver les acquis de cette publication. Ainsi, Perspectives (pp. 12 à 16) continue de vous proposer une synthèse d’un sujet d’actualité pertinent pour le groupe et le pays. In-Shape (p. 17) s’évertue toujours de vous transmettre les conseils du Synergy Sport & Wellness Institute pour garder une forme optimale. Reflection (pp. 24 et 25) reste ce pont vers le passé que vous empruntez à loisir pour une lecture rapide des événements qui ont façonné l’histoire d’ENL et du pays. Les colonnes d’Outreach (pp. 18 et 19) continuent de vous entretenir des actions prises en faveur de ceux qui sont proches de nos cœurs et dont le sort nous interpelle. Le nouveau Enlighten vous parle ? Eh bien, dites-nous tout, à votre tour, à [email protected] 20-21 APRIL 2014 3 INSPIRATION We are required to be clever, imaginative, daring in formulating new goals that will keep us on the path of growth. T his is an invitation. This is an invitation to all at ENL to mark a pause in our daily routines in order to reassess our strategy for growth and to come up with a fresh set of coordinates that will, over the coming three years, steer the ENL fleet in seas that can be rough and stormy. This is a call for deliberate, methodical strategic planning. These are indeed significantly volatile times that we are living in, with an ever-changing context incessantly reshaping the marketplace. In the circumstances, the plan we produce may soon prove to be outdated but the process of planning itself is important. If nothing else, it teaches us to prioritise our ambitions. It allows us to federate the ENL team around shared objectives. We are called upon to make strategic decisions several times in the course of a normal working day. Each time we exercise a choice between the different courses of action open to us, we are being strategic for we are influencing the general orientation of our line of business. You’ll probably agree then that these daily decisions should better be taken within the framework of a medium-term strategic plan. Only then will our actions be driven, focused and therefore, most effective. 4 ENLIGHTEN No 11 The shelf life of our current strategic plan is ending in June. Its outcome is an encouragement to renew the effort with even greater enthusiasm – and discernment too. We aimed for five key objectives which it is material to remind ourselves of yet again. We opted for focus in the way we conduct business and cash generation as the principal raison-d’être of our operations. We paired these with a trio of other fundamental goals consisting in harnessing our corporate culture, investing in our human resources and communicating more holistically with all stakeholders. These strategic objectives have successfully guided our steps over the past three years, enabling us to create value for both ENL shareholders and our stakeholders at large. They remain very pertinent to our Group even today and we could easily renew them in the course of the present exercise. It will be time enough, in a matter of a few months, to take stock of our achievements. My purpose here is to invite every single ENL team member to feel involved and be party to the charting out of the next plan. Let us be forward-looking and attempt the exercise with a fresh set of assumptions. And while we do that, let us not lose sight of the fact that strategic planning is not budgeting. It’s making an integrated set of choices that collectively position our company within its industry, creating sustainable competitive advantage and delivering superior financial returns. It is devising an approach to business that is coordinated and well understood by all. I strongly believe we are capable of greater achievements should we dare to reach further than we have so far, both onshore and in the region. Through the present exercise, we are actually shaping the future of ENL and that is not to be taken lightly. We are required to be imaginative; let us dare. Hector Espitalier-Noël CEO, ENL Group 40,8 AT A GLANCE Sport, prestige et luxe au « Jaguar Land Rover Golf Day » Axess, concessionnaire de Jaguar et Land Rover à Maurice, organise une journée de golf le samedi 3 mai 2014 à l’Heritage Golf Club. Événement biennal, le Jaguar Land Rover Golf Day sera l’occasion de recevoir quelque 80 clients et partenaires de ces deux marques emblématiques. Kevin Flynn, Managing Director de Jaguar Land Rover South Africa & Sub-Sahara Africa et Nigel Clarke, Operations Director de Jaguar Land Rover Sub-Sahara Africa, seront également présents à cette compétition alliant sport, prestige et luxe. Le café en mode expansion Le Café de Chamarel, pur produit du terroir mauricien, accroît sa pénétration du marché local. La superficie sous culture de caféiers a quasiment doublé, avec 10 hectares supplémentaires. Une augmentation de la production qui fait partie d’une stratégie pluridimensionnelle mise en œuvre par la Compagnie sucrière de Bel-Ombre, administrateur des cultures et de la marque. L’objectif visé est de quintupler le volume annuel de ventes à 50 tonnes d’ici à cinq ans. Cultivé dans les hauteurs de Chamarel, au sud-ouest de l’île, le café éponyme est l’unique gamme produite à l’échelle commerciale sur le sol mauricien. Innovation par la recherche-développement milliards de roupies. C’est la valeur des actifs d’ENL à fin décembre 2013. Un chiffre appelé à croître d’ici à juin 2014 après une réévaluation des investissements et biens immobiliers du groupe, ainsi que la revalorisation triennale de ses terres agricoles. Velogic expanding its regional presence Velogic, the Rogers logistics business, is combining its 35 years experience as an integrated supply chain solutions provider with the expertise of Amethis Finance to strengthen its position in the Indian Ocean and East Africa market. This strategic partnership sealed in December 2013 involves a capital injection to the tune of Rs 400m by the European investment fund in return for a 33% stake in Velogic. Amethis Finance has attended its first Velogic Board meeting in mid-February and will actively participate in the company’s strategy development and governance. « Je peux dire avec beaucoup de confiance que nos résultats seront nettement meilleurs cette année. Nos entreprises subsidiaires et associées sont en bien meilleure forme, en raison principalement des mesures que nous avons prises récemment pour rectifier le tir. » Eric Espitalier-Noël, CEO d’ENL Commercial, lors d’une rencontre avec des analystes financiers en février 2014. Valeurs sûres Plastinax Austral a fait forte impression au salon international de l’optique et de la lunetterie MIDO, qui s’est tenu début mars 2014 à Milan (Italie), avec la présentation de deux procédés novateurs développés grâce à un investissement significatif dans la recherche-développement. Le moulage par double injection avec insertion de tige métallique (Double-injection with wire-core shooting), ainsi que le moulage par triple injection avec ou sans insertion de tige métallique (Triple-injection with or without wire-core insert) ont fait l’objet d’un dépôt de brevet, principalement pour le marché européen, en août et octobre 2013 respectivement. L’un des brevets a déjà été approuvé et l’autre est en attente de confirmation. Adaptés à la production de masse, ces nouveaux procédés présentent de multiples avantages en termes de conception de produits et en rehaussent l’attrait visuel. Chiffre d’affaires et bénéfices d’exploitation globalement améliorés, endettement maîtrisé, des actifs évalués à la hausse, amorce d’une expansion régionale… Les dirigeants d’ENL ont présenté, début février 2014, les résultats des quatre compagnies du groupe cotées à la Bourse de Maurice pour le premier semestre de l’exercice financier en cours. ENL maintient le cap de son développement et la direction prévoit une performance sur l’année supérieure aux prévisions initiales du plan stratégique triennal du groupe. APRIL 2014 5 AT A GLANCE “Government will commit some Rs500million to the (Mauritius-Africa) fund and will participate as an equity partner in up to 10% of the seed capital invested by an enterprise (…). This initiative will undoubt -edly give further visibility and comfort to African entities on the credibility and viability of projects presented to them by Mauritian companies.” Du Betafence à Melrose Grewals a participé à la sécurisation de la Eastern High Security Prison de Melrose, inaugurée le 20 mars dernier. Agent exclusif de Betafence, numéro un mondial en matière de clôtures haute sécurité, cette filiale d’ENL Commercial a assuré l’approvisionnement de près de 6 000 mètres de panneaux fabriqués sur mesure d’une hauteur de 3 mètres à plus de 5 mètres, ainsi que de 53 portails. La nouvelle prison occupe un périmètre de 42 arpents et peut accueillir jusqu’à 1000 détenus. Elle est dotée de moyens de surveillance des plus modernes, dont des centaines de caméras de vidéosurveillance. Dev Manraj, Financial Secretary, www.investmauritius.mu Résidences pour le marché local Encore plus de loisirs à Bel-Ombre L’offre de loisirs de la région de Bel-Ombre est appelée à s’étendre avec la signature, en novembre 2013, d’un partenariat entre la Compagnie sucrière de Bel Ombre et TerrOcean. Cette filiale mauricienne du groupe Duprat Concept, spécialiste français de l’incentive pour entreprise, apportera son expertise au développement sur le long terme des prestations proposées notamment par la Réserve naturelle de Frederica et le Domaine de Bel-Ombre. Le mois de février a vu la mise sur le marché de Bagatelle Les Résidences – Belle Rive et le démarrage de la construction de la troisième phase du village intégré Les Allées d’Helvétia. Ces deux propositions d’ENL Property ont reçu un accueil favorable. Mises sur le marché il y a un an, 70 % des 58 unités constituant la dernière phase des Allées d’Helvétia ont été vendues à un prix de départ de Rs 5,5 millions. Les premières résidences seront livrées en juillet 2015. D’autre part, une bonne quinzaine des 44 unités de Bagatelle Les Résidences – Belle Rive ont trouvés preneur dans le mois suivant leur commercialisation. Les appartements sont disponibles à partir de Rs 11,6 millions et les quatre Penthouses en valent facilement le double. Les travaux devraient débuter en juin de cette année pour prendre fin l’année prochaine. « Shopping Malls » new look C’est un Riche Terre Mall (anciennement Centre Commercial Riche-Terre) et un Centre Commercial Phoenix encore plus grands que les consommateurs mauriciens ont découvert durant leur shopping des fêtes de fin d’année. Après des mois de travaux d’agrandissement, les deux « Shopping Malls » du fonds immobilier Ascencia proposent, depuis la mi-décembre, un choix plus varié d’enseignes et un cadre embelli, avec une petite pensée pour l’environnement. Géré par le pôle immobilier de Rogers, Foresite Property, Ascencia compte également parmi ses actifs Bagatelle – Mall of Mauritius, le Centre Commercial Les Allées d’Helvétia et Kendra Commercial Centre. 6 ENLIGHTEN No 11 SHOWCASE Cogir Rebondir malgré les coups durs Avec le ralentissement de la demande, le secteur de la construction à Maurice peine à s’affranchir de la crise. Cogir Ltée n’est pas épargnée, mais son rapprochement avec ENL Property en début d’année fait naître de nouveaux espoirs. Benoît Hardy, CEO de l’entreprise, explique. Le secteur de la construction est en berne depuis quelque temps à Maurice. Comment expliquez-vous ce contexte difficile ? Cette situation résulte de la crise économique qui touche la construction de plein fouet et d’un certain ralentissement de l’investissement dans le secteur en général. De plus, celui-ci est particulièrement affecté par un manque cruel de capitaux, car il fait par essence appel à des investissements de long terme. Cela entraîne nécessairement une diminution de la demande pour nos services qui, à son tour, exacerbe la compétition entre prestataires et provoque une baisse des prix et des marges de profit, ainsi qu’un affaiblissement de l’ensemble de la chaîne. Profil d’entreprise Créée en 1985, Cogir Ltée est spécialisée dans la construction et le génie civil. Après avoir opéré sous la houlette d’ENL Commercial depuis 2011, elle est passée à ENL Property au début de 2014. Avec un effectif de 400 employés, elle a apporté son expertise dans plusieurs projets majeurs, des hôtels aux bâtiments industriels, résidences et écoles, en passant par les espaces commerciaux et immeubles de bureaux. Ses réalisations en cours comprennent Les Jardins de Chantenay (maison de repos pour seniors à Moka), les travaux d’infrastructure pour Bagatelle Les Résidences – Belle Rive, Vivéa Business Park Phase II et Villas Valriche, ainsi que la construction de fermes pour Food & Allied, d’un morcellement à L’Avenir, d’espaces de bureaux à Vivéa et des résidences de L’Estuaire à La Balise Marina. Comment votre entreprise arrive-t-elle à se sortir la tête de l’eau ? Cogir tend à rester efficace dans son cœur de métier en misant sur l’efficience et sur ses compétences. Nous avons consolidé nos équipes et sommes en train de nous remettre en question pour nous améliorer. Nous avons entrepris un exercice de rebranding et adoptons une nouvelle identité visuelle. Une campagne de communication viendra renforcer cette démarche. Nous savons aussi que la qualité de nos prestations dépend largement de la qualification de notre main-d’œuvre. Donc, en cette période de décroissance, nous espérons garder autant que possible les salariés qualifiés dans l'attente de jours meilleurs. Nous misons aussi sur la diversification. Depuis janvier 2014, nous avons créé une branche spéciale consacrée à la construction de villas individuelles et nous envisageons un partenariat avec un spécialiste du béton préfabriqué avec qui nous avons déjà une longue relation de travail. LE RAPPROCHEMENT AVEC ENL PROPERTY PROMET-IL ÉGALEMENT DES JOURS MEILLEURS ? L’alliance avec ENL Property est évidemment un levier de croissance pour l’entreprise. Cela promet de nouvelles synergies et devrait mieux nous positionner pour participer aux projets entrepris par le groupe. Nous tenons néanmoins à évoluer indépendamment d’ENL et restons ouverts aux opportunités qui se présenteront ailleurs. Notre appartenance à un groupe solide comme ENL ne peut que nous renforcer dans ce positionnement. Nous avons un carnet de commandes qui inspire confiance. Cependant, nous devons rester vigilants et maintenir la maîtrise de nos coûts d’opération. Notre rapprochement avec ENL Property est également géographique, puisque Cogir quitte Pailles en avril pour emménager dans de nouveaux locaux à Vivéa Business Park. APRIL 2014 7 SHOWCASE Aider la jeune entreprise à bourgeonner « 100 ENGAGEMENTS Parce que l’entreprenariat est gage du dynamisme de notre pays, nous sélectionnerons et accompagnerons de jeunes entrepreneurs mauriciens en mettant à leur disposition nos ressources et notre expérience. » Tel est le 14e des 100 engagements pris par le groupe ENL pour mieux vivre la culture d'entreprise. Beaucoup de petits entrepreneurs ont des projets intéressants à la base, mais peinent à les faire aboutir en raison de leur inexpérience du business, explique Johan Pilot, Development Manager d’ENL Property et ambassadeur chargé de concrétiser cet engagement. C’est là qu’intervient ENL. La démarche est non lucrative et il s’agit, avant tout, de réaliser de bonnes actions, de « faire les choses en vrai ». Le groupe souhaite épauler trois entrepreneurs débutants sur deux ans. Pour ce faire, il donnera principalement de son temps et de ses connaissances, denrées tout aussi précieuses que l’argent de nos jours. Sont éligibles les entreprises affichant des bénéfices annuels nets de moins de Rs 15 millions. Elles avaient jusqu’au 31 mars pour soumettre leur candidature. Ce qu’ENL espère gagner de ce projet ? Simplement la satisfaction d’aider ces petites entreprises à s’épanouir et le plaisir de consolider les relations au sein du groupe dans cet effort commun. Une plaie nommée affichage sauvage L MOKA es publicitaires auront beau l’assimiler à de l’art, mais le panneau d’affichage ne sera jamais aussi beau qu’un arbre ou un paysage créé avec recherche, et encore moins que la nature sauvage. Symbole d’une société de consommation en pleine forme, le billboard n’en demeure pas moins une plaie qui défigure lorsqu’il est surdimensionné, clinquant et criard. On peut comprendre, alors, le désarroi d’ENL Property de voir s’ériger à Moka des panneaux gigantesques qui font fi de ses efforts pour conférer, à grands frais, un cachet « rural chic » à la région. « Nos efforts sont dirigés vers le positionnement de Moka comme un modèle d’urbanisme moderne, esthétique et parfaitement intégré 8 ENLIGHTEN No 11 à son environnement naturel et social. C’est dommage que tous les acteurs économiques et politiques présents dans cette région ne partagent pas toujours notre vision », relève le CEO, Gilbert Espitalier-Noël. Son engagement à préserver l’environnement de Moka l’amène à interpeller les autorités locales et nationales sur des décisions qui sont susceptibles de spolier l’image de marque de la région. Ainsi, il a récemment mené une croisade contre un panneau géant à la limite de la légalité, installé le long de la route principale reliant Réduit à St-Pierre. Peine perdue toutefois. Le panneau qui fâche reste bien campé sur ses jambes métalliques, symbole d’un mal qui dépasse les frontières de Moka. SHOWCASE SUCRE Ce nest pas encore la fin La libéralisation annoncée de la production sucrière en Europe dès 2017 a mis le pays en émoi en ce début d’année. Si certains ont cru que c’en était fini pour cette industrie à Maurice, les sucriers eux-mêmes restent beaucoup plus nuancés. Ci-dessous, quelques clés pour mieux comprendre. L ’Union européenne (UE) est le plus gros producteur mondial de sucre betteravier et aussi le principal importateur de sucre cannier brut. Ce marché est structuré pour absorber un certain volume sucrier venant des anciennes colonies européennes d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), ainsi que des pays les moins avancés (PMA). Dans la pratique, l’UE s’impose des quotas et crée sur son marché un déficit d’environ 4 millions de tonnes, qu’elle comble avec des importations ACP/PMA. Le marché sucrier européen reste très réglementé. Ainsi, un mécanisme de prix de référence existe pour en assurer la stabilité. Les betteraviers sont autorisés à constituer des stockages privés si le prix de marché est inférieur à 85 % de ce prix, fixé à € 404 la tonne. Les premières années suivant l’introduction de ce mécanisme, Maurice a pu écouler son sucre à presque le double du prix de référence en raison de sousproductions mondiales. Mais cela n’a pas duré. Cause de la panique L’UE est engagée depuis des années dans une réforme en profondeur de sa politique agricole commune. Les exportations sucrières ACP en ont déjà été touchées, en particulier par l’abolition du prix garanti. Un deuxième coup de massue était attendu sous forme de libéralisation de la production européenne. La Commission européenne vient d’en préciser l’échéance : les betteraviers et producteurs d’isoglucose (édulcorant de substitution concurrent au sucre) n’auront plus à se soumettre à un quota à partir de 2017. Conséquence possible Avec l’abolition des quotas, les betteraviers pourront augmenter leur production de sucre pour couvrir la demande. Ajouté aux imports venant des ACP et PMA, cela devrait entraîner un surplus sur le marché, qui ferait baisser davantage le prix du sucre. « C’est ce qui nous pousse à être vigilants et à nous préparer à cette éventualité », dit Jean-Raymond Hardy, CEO d’ENL Agri. La situation est difficile et source d’inquiétudes, mais ce n’est pas encore la catastrophe, affirme-t-il. L’enjeu Une analyse plus fine de la situation permet de déceler quelques niches que Maurice pourrait exploiter, à condition d’être compétitive. Les objectifs européens en termes d’énergie renouvelable et la montée en puissance de l’isoglucose devraient amener un nouvel équilibre Récolte 2014 prometteuse sur ce marché. Il n’est pas dit que les betteraviers pourront inonder le marché tout en préservant leur compétitivité. En outre, certains segments de marché devraient rester accessibles, notamment pour des raisons de géographie. Ce sera difficile de concurrencer les betteraviers, ceux ayant survécu à la réforme étant parmi les plus efficients. Maurice devra néanmoins veiller à être suffisamment compétitive pour rester de la partie. Insensible à ces bouleversements d’ordre commercial, la canne continue de pousser, et même de bien pousser, selon Jean-Raymond Hardy. La récolte 2014 s’avère prometteuse, se réjouit-il. « À fin février, nous avions déjà pu constater que la canne se porte bien, même si elle pousse moins vite suivant le passage du petit cyclone. La longueur totale est comparable à la moyenne à long terme. Nous pouvons donc espérer une bonne récolte. » La campagne 2014 démarre début juin. Les perspectives sont moins reluisantes côté prix. Le marché mondial du sucre s’attend à devoir gérer une production excédentaire pour la quatrième année consécutive. La production sucrière 2013 devrait déjà en pâtir. APRIL 2014 9 SHOWCASE Bagatelle Les Résidences Belle Rive Les visionnaires ne s’y sont pas trompés. Trente-huit lots de terrain commercialisés l’année dernière ont déjà trouvé preneurs et sur 40 appartements et 4 penthouses proposés depuis février 2014, une quinzaine d’unités ont trouvé acquéreur. Bagatelle Office Park Un ensemble de bureaux et les infrastructures pour cinq autres réalisés dans cet espace de travail vert (60 % de nature contre 40 % de superficie construite). Au to ro ut e VOILÀ BAGATELLE Cet hôtel d’affaires séduit la clientèle ciblée. Le taux de remplissage aura été très satisfaisant en 2013. Les Villas Bagatelle Les Résidences – Belle Rive M 1v er sP or t Parc de bureaux -L ou is Practice de golf Voilà Bagatelle Bagatelle Commercial Un lieu optimum pour relocaliser son entreprise. Livraison avec infrastructures en juillet 2014. Pont de Bagatelle Bagatelle - Mall of Mauritius Au tor ou te Bagatelle Motor City Un « Man’s World » de 5 000 m² pour les amateurs d’automobile. Ouverture le 28 octobre 2014. 10 ENLIGHTEN No 11 Bagatelle Motor City M1 ver sC ure pip e SHOWCASE BAGATELLE Le présent de la ville en devenir Bagatelle Mall of Mauritius Le Shopping Mall le plus fréquenté de l’île (550 000 visites mensuelles et jusqu’à 800 000 en décembre 2013). Le concept de ville a toujours inspiré les artistes. « Metropolis » ou « Playtime », des cinéastes Fritz Lang et Jacques Tati respectivement, en attestent. Mais comment s’y prend-on pour créer un nouveau tissu urbain ? « Once upon a Town » paysage des plus plaisants avec vue « Un terrain et une intuition. » Voilà, selon Frédéric Tyack, Managing Director de Bagatelle & EnAtt, comment tout commence. Bien sûr, pas n’importe quel terrain, celui de Bagatelle étant particulièrement propice au développement foncier de par ses caractéristiques géographiques. L’intuition, c’est celle que les Mauriciens aspirent à une expérience shopping hautement qualitative. Un partenaire sud-africain, Atterbury, vient apporter son expertise de ce type de développement, tandis qu’ENL met dans la balance sa connaissance du marché local. Le Mall of Mauritius est le succès que l’on sait. L’idée de développer davantage surgit, le mall n’occupant que 20 % du terrain. Une évidence s’impose vite : Bagatelle deviendra ville. Ancrer un concept dans le concret Bagatelle Deco City D’ici à un an et demi, chaque Mauricien pourra laisser libre cours à sa passion pour la décoration. Le passé d’ENL, avant même le premier coup de pioche donné, confère la crédibilité nécessaire au projet. Bagatelle s’inscrit donc, dès le départ, dans la continuité d’un patrimoine et d’une histoire qu’écrit le groupe dans la durée et qu’il veut être fier de transmettre aux générations futures. D’autre part, l’intuition a ses racines dans un terrain déjà bel et bien réel, qui porte en lui un ensemble d’avantages le rendant unique : situation centrale entre Port-Louis et la Cybercité, accessibilité et visibilité, sur la mer et sur les montagnes... Pour que Bagatelle, notamment Les Résidences – Belle Rive, trouve la clientèle qui lui correspond, c’est sciemment que l’équipe marketing met en avant la certitude que tout sera fait pour qu’on s’y sente respirer. La promesse de tout entreprendre pour préserver la rareté de tous ces avantages combinés en un lieu, voilà ce que les visionnaires qui choisissent d’investir à Bagatelle acquièrent. futur omniprésent Une ville en devenir... Si ENL y croit et investit dans ce projet d’envergure, comment convaincre les autres d’en faire autant pour réaliser cette vision ? D’un point de vue pragmatique, comment vendre le futur ? Et même une fois la ville concrètement construite, explique Frédéric Tyack, le futur s’y conjuguera toujours au présent. Car ce à quoi tout propriétaire, locataire, travailleur ou visiteur adhère avant tout, c’est l’engagement qu’ENL met un point d’honneur à tenir : faire de Bagatelle, sur le très long terme, ce que le Mauricien « a envie qu’une ville soit ». Les acteurs de la ville, du businessman en complet-cravate au laveur de voitures en uniforme, sont mus par ce dénominateur pas si commun à Maurice. Jennifer Or, Marketing Manager chez Espral, pose cette exigence réalistement : « Il y aura des problèmes, mais ils seront résolus. » Force est de constater que le projet s’est déjà considérablement développé. Au point que, pour Frédéric Tyack : « Bagatelle est vécue comme une ville aujourd’hui ». Le Bagatellien Quel est donc celui qui vit Bagatelle comme une ville ? C’est le Bagatellien. Mais encore ? Il n’habite pas forcément sur place. Si l’on « work, live and play » dans la ville, c’est qu’on est Bagatellien, confie Jennifer Or, qui souhaite encourager ce sentiment d’appartenance à la ville. Il s’agit du Mauricien qui aspire à ce qu’il y a de meilleur en termes de qualité de vie. Fatigué de passer sa vie dans les embouteillages, appréciant un environnement esthétique et aimant évoluer dans un milieu intelligemment structuré, ce Mauricien voit, en Bagatelle, se matérialiser ses aspirations. Ville à part et à part entière Bagatelle est à part, car pensée. Il y a un Masterplan. Cependant, comment diriger les multiples énergies nécessaires à sa réalisation ? La cohésion, c’est la qualité. APRIL 2014 11 PERSPECTIVES Légumes 12 ENLIGHTEN No 11 PERSPECTIVES Les légumes sont indispensables à notre équilibre alimentaire. L’utilisation d’intrants chimiques tels que les pesticides dans la culture vivrière suscite toutefois de nombreuses interrogations et préoccupations. La Semaine pour les alternatives aux pesticides, lancée en France en 2006 et organisée tous les ans du 20 au 30 mars dans un certain nombre de pays, nous interpelle sur ce que nous mettons dans notre assiette. Pour minimiser, voire éliminer les risques, nous pouvons encore privilégier des produits issus d’une agriculture alternative – « bio » ou « raisonnée », mais tout cela a un coût pour le consommateur. Malgré le débat incessant sur le sujet, le fait demeure qu’il faut bien manger pour vivre. Alors, mangeons intelligemment ! « Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour. » Un slogan désormais archi-connu. Il est un fait que les légumes, tout comme les fruits, sont des composantes importantes de notre alimentation, car ils fournissent à l’organisme des nutriments essentiels. Leur consommation est encouragée non seulement pour éviter les problèmes liés aux carences en vitamines, mais également pour réduire l’incidence de pathologies graves comme le cancer, les maladies cardiovasculaires et l’obésité. Le rapport Diet, Nutrition and the Prevention of Chronic Diseases publié par l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture/Organisation mondiale de la Santé préconise d’ailleurs d’ingérer plus de 400 grammes de fruits et légumes quotidiennement. Une tâche qui peut s’avérer peu aisée pour de nombreux foyers mauriciens si l’on tient compte des différents facteurs en jeu. La nourriture et les boissons non alcoolisées demeurent la catégorie de dépenses la plus importante des familles mauriciennes – environ Rs 6 540 mensuellement, soit 27,3 %, selon une enquête sur les budgets des ménages entreprise en 2012 par Statistics Mauritius. Le fait que les prix des cultures vivrières ont tendance à prendre l’ascenseur à chaque grosse intempérie n’arrange pas les choses non plus. Il est aussi difficile de cultiver localement tous les légumes en toutes saisons compte tenu des contraintes géologiques, topographiques et climatiques de notre île. Comme les autres cultures, ils sont exposés aux attaques de parasites et maladies, d’où l’utilisation d’intrants chimiques tels que les fertilisants, pesticides, fongicides et autres insecticides. À titre indicatif, presque un quart des 442 échantillons de produits agricoles testés en 2011 par l’Agricultural Chemistry Division du ministère de l’Agro-industrie contenaient des résidus de pesticides. Leur présence dans les légumes que nous consommons demeure un sujet de préoccupation, car une exposition à long terme peut avoir des effets nocifs sur la santé humaine. Il existe certes des pratiques alternatives, comme l’agriculture dite « bio » ou « raisonnée », mais le prix de revient est supérieur pour le producteur, notamment parce que celles-ci se cantonnent encore à une échelle de petite envergure. Ce qui les met hors de portée de bien des porte-monnaie – à moins de cultiver soi-même son propre potager. Mal nécessaire, les intrants chimiques feront donc partie de la production maraîchère à Maurice pour un bon moment encore. Faut-il pour autant arrêter de manger des légumes ? Selon un rapport de l’American Academy of Pediatrics publié en 2012, il vaut mieux privilégier une alimentation variée pour les enfants (fruits, légumes, céréales et laitages), avec ou sans résidus de pesticides. La nutritionniste Diane Desmarais abonde dans le même sens. « Il vaut mieux un repas avec des légumes que sans », estime-t-elle (voir interview à la page 16). L’ONG environnementale américaine Environmental Working Group indique, en outre, qu’il n’est pas nécessaire d’acheter uniquement des légumes bio, certains pouvant être consommés sans craindre d’être intoxiqué par les résidus de pesticides – à condition de prendre les précautions nécessaires. En l’état actuel des choses, il convient certainement d’adopter une attitude de vigilance, sans pour autant se nourrir de paranoïa. APRIL 2014 13 PERSPECTIVES Une agriculture de « raison » Chiffres-clés C C’est le volume de la production vivrière locale, qui ne représente toutefois que 25 % des besoins alimentaires du pays. ’est une évidence : nous consommons plus de légumes que nous produisons et certains d’entre eux ne sont pas cultivables à Maurice. La superficie de terres sous culture vivrière s’élevait à 8 124 hectares en 2012 pour une récolte de 121 106 tonnes, avec en tête de peloton la pomme de terre, la tomate/ pomme d’amour et l’oignon. La production locale ne représentant que 25 % des besoins alimentaires du pays, le recours aux importations est donc nécessaire, avec une facture annuelle de quelque Rs 27 milliards. L’emploi d’intrants chimiques dans la production agricole locale (sucre inclus) a, quant à lui, engagé des dépenses d’environ Rs 1,2 milliard pour un total de quelque 54 825 tonnes de fertilisants, insecticides, fongicides et herbicides en 2012. Un tel volume estil excessif ? Stellio Prefumo, Agricultural Manager d’ENL Agri, se souvient des années 1980 comme ayant été la période culminante des dérives dans l’utilisation de pesticides. Dans l’ensemble, dit-il, fruits et légumes sont aujourd’hui plus sains – bien que plus difficiles à produire. Maurice adhère d’ailleurs aux normes du Codex Alimentarus – la référence mondiale pour l’alimentation – portant sur les limites maximales de résidus de pesticides dans les aliments. d’intrants chimiques, pour un montant d’environ Rs 1,2 milliard, ont été utilisées dans la production agricole à Maurice, sucre inclus, en 2012. 14 ENLIGHTEN No 11 Dans l'ensemble, fruits et légumes sont aujourd'hui plus sains. ENL Agri a opté pour la cultivation sous serre de tous ses légumes – à l’exception de la pomme de terre – car cette pratique répond aux normes de l’agriculture « raisonnée », quitte à produire moins en termes de volumes et de variété. Selon Tristan Thoroval, Food Crops Manager, celle-ci est pratiquée par « celui qui est capable de manger ce qu’il produit en toute connaissance de cause ». C’est largement le cas chez ENL Agri, où des séances de dégustation de légumes ont lieu régulièrement. « Nous nous considérons comme les premiers consommateurs », précise Alban de Spéville, Marketing Manager d’Agrex, société chargée, entre autres, de l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie de marketing et de ventes d’ENL Agri. Produire plus sainement des dépenses des ménages mauriciens sont consacrés à la nourriture et aux boissons non alcoolisées. C’est la proportion approximative des échantillons de produits agricoles testés en 2011 par les laboratoires du ministère de l’Agro-industrie qui contenaient des résidus de pesticides. Stellio Prefumo a été acteur de la mise en œuvre de la culture hydroponique sous serre chez ENL Agri. Ce mode de cultivation est particulièrement adapté à notre climat sous-tropical, qui s’avère infernal pour la production maraîchère. Un environnement contrôlé permet de protéger les légumes des intempéries et des insectes, de produire tout au long de l’année et d’avoir un rendement supérieur sur une superficie équivalente. De plus, ce système de culture nécessite dix fois moins d’eau que la production en plein champ. JEAN-RAYMOND HARDY CEO, ENL AGRI L’agriculture raisonnée répond à une charte de bonnes pratiques agricoles tenant compte de principes éthiques, sociétaux et environnementaux. La conformité d’ENL Agri à cette charte repose sur le respect de protocoles stricts, qui s’appliquent aussi aux sous-traitants, souligne le CEO, Jean-Raymond Hardy. Ce mode de production intégrée implique, entre autres, le souci de la sécurité du personnel et sa formation, l’utilisation d’alternatives aux produits chimiques tels que les pièges attractifs colorés pour lutter contre la prolifération des insectes, le choix de variétés résistantes aux maladies pour minimiser l’utilisation de produits chimiques, le respect des délais avant récolte préconisés par les fabricants de produits traitants, ainsi que l’alternance de ces produits afin d’éviter le développement d’une résistance chez les insectes. PERSPECTIVES Qu’est-ce que l’agriculture « bio » ? La certification bio exige notamment qu’un terrain soit vierge de pesticides et d’engrais chimiques depuis au moins trois ans. Cette méthode de production agricole favorisant les cycles naturels est caractérisée par l’absence de l’usage d’engrais chimiques et de pesticides de synthèse, ainsi que d’organismes génétiquement modifiés. Depuis quelques années, un nombre grandissant d’agriculteurs mauriciens recherchent le label Ecocert, un des plus grands organismes internationaux de contrôle et de certification de l’agriculture, ainsi que de l’alimentation biologique. Le Vélo Vert, le bio à la maison Emballer pour rassurer N os habitudes alimentaires ont grandement évolué avec la croissance du pouvoir d’achat, provoquant un effet de ricochet sur la production vivrière locale. Pour répondre à des exigences plus élevées en matière de qualité et de sécurité alimentaire, la production se diversifie – agriculture « raisonnée » sous serre ou « bio », regain d’intérêt pour les potagers « maison »... L’innovation touche aussi la transformation et l’emballage, car outre la traçabilité et une utilisation pratique, l’attrait visuel compte tout autant pour le consommateur. L'on voit désormais surgir diverses marques d'empaquetage. Mais depuis quand les légumes ont-ils besoin d’être emballés avec délicatesse ? La vente en vrac, avec encore un peu de bonne terre dessus, voilà ce à quoi le Mauricien était accoutumé jusqu’à tout récemment. L’on voit désormais surgir diverses marques d’empaquetage, accompagnées d’une promotion et d’un marketing glamour. Un exemple est la marque Field Good, née du ressenti, chez ENL Agri, d’une certaine méfiance du consommateur quant à l’origine et à la qualité des produits maraîchers en général. C’est ce vide angoissant en amont qu’elle vient combler en assurant la traçabilité du produit, estime Alain Souchon, Food Crops Development Manager. « Aujourd’hui, à moins d’envoyer sa laitue achetée en vrac pour analyse dans un laboratoire, il n’est pas possible pour le consommateur de savoir ce quelle contient ou d’où elle vient », poursuit Alban de Spéville, Marketing Manager d’Agrex. Field Good a pour philosophie d’apporter confiance et qualité. De la production à l’emballage, elle veille à la fois sur le produit et sur l’intérêt du consommateur. « S’il faut une très forte dose de pesticides pour sauver une récolte, on préfère la sacrifier tout simplement pour respecter les critères sains qui sont ceux de Field Good. C’est arrivé plus d’une fois », confie-t-il. En souscrivant à de pareils principes, les profits ne sont pas forcément spectaculaires d’emblée, mais Field Good a pensé son axe de développement sur une durée de cinq ans. Preuve que le concept accroche déjà, la performance financière est en nette progression et le seuil de rentabilité devrait être atteint cette année, en espérant réaliser des bénéfices dans les meilleurs délais. Créé il y a un peu plus d’un an, Le Vélo Vert propose à ses adhérents des paniers garnis de produits provenant de fermes agricoles certifiées biologiques. Fonctionnant comme une Association pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP), ses objectifs consistent à soutenir un maraîchage sans produits chimiques, la promotion d’un sol plus riche et une agriculture raisonnée afin d’offrir aux consommateurs des produits de qualité. Selon Géraldine d’Unienville, créatrice du projet, « le concept rencontre pas mal de succès. Les Mauriciens sont de plus en plus en quête de produits frais de qualité ». Bon à savoir Dépendant du produit, cela peut prendre de 3 à 8 jours pour éliminer les intrants chimiques utilisés dans nos légumes. Les pesticides étaient auparavant des produits de contact et laver les fruits et légumes était plus efficace qu’aujourd’hui, même s’il est toujours absolument et vivement recommandé de le faire. La plupart des pesticides utilisés actuellement sont systèmiques, c’est-à-dire que le produit est absorbé dans le fruit ou légume. La période de rémanence qu’il faut respecter, c’est justement le temps qu’il faut à la plante pour se débarrasser des toxines du produit chimique. La production maraîchère MENSUELLE chez ENL 50 000 laitues 12 tonnes de pommes d’amour 4 tonnes de tomates 3 tonnes de poivrons 53 tonnes 20 000 de pommes de terre concombres APRIL 2014 15 PERSPECTIVES « Mieux vaut un repas avec des légumes que sans » Diane Desmarais Nutritionniste au Synergy Sport & Wellness InstItute La plupart d’entre nous savent l’importance d’incorporer des légumes à leurs repas. Cependant l’utilisation d’intrants chimiques dans leur culture fait de plus en plus d’inquiets. Diane Desmarais, nutritionniste au Synergy Sport & Wellness Institute, apporte un éclairage sur la question. Les spécialistes de la nutrition recommandent de consommer cinq fruits et légumes par jour. Le recours aux intrants chimiques ne présente-t-il toutefois pas des risques pour la santé humaine et la biodiversité. Les légumes sont-ils aussi bons qu’on le dit ? Si l’on met de côté les intrants chimiques, on part du principe que l’assiette moderne est souvent composée de légumes, de féculents et de protéines, donc cela reste sain. En réalité, il faut privilégier les légumes colorés, surtout lorsqu’ils sont verts et à feuilles, riches en antioxydants, en vitamines et en minéraux. En règle générale, on mange des légumes pour faciliter le contrôle du poids corporel et améliorer l’apport en micronutriments. En clair, les légumes agissent comme un filtre dans l’équilibre intestinal et font baisser considérablement le taux sanguin de sucre et de cholestérol. Ce sont des aliments indispensables et bénéfiques pour la santé. Au final, avec des intrants chimiques ou pas, il vaut mieux un repas avec des légumes que sans. Comment bien acheter ses légumes afin de bénéficier pleinement de leur apport nutritionnel ? Manger des légumes, c’est bien, à condition de respecter le rythme des saisons ! Bien souvent, on mange des légumes hors saison qui ne sont pas arrivés à maturité. Parfois, ces mêmes légumes viendront de pays lointains où les produits phytosanitaires ne sont pas forcément bien réglementés, contrairement à ce qui se fait en Europe, par exemple. Ces produits sont de plus en plus montrés du doigt sur de nombreux cas de cancer, d’infertilité et autres maladies modernes. N’oublions pas que l’on recense à Maurice beaucoup de cas de cancer de l’estomac. Ces intrants se retrouvent également dans les nappes phréatiques et ont un impact sur toute l’écologie locale. Il faut donc privilégier les légumes de saison, qui ont plus de goût, sont plus riches en antioxydants et sont, de ce fait, moins traités. Et enfin, il est également important de s’assurer de la 16 ENLIGHTEN No 11 provenance, de la fraîcheur et de la qualité des produits à l’achat. Aujourd’hui, quels sont les moyens à la disposition du consommateur pour manger des légumes sans mettre sa santé en danger ? Une préparation adéquate des légumes peut déjà altérer les effets néfastes des intrants chimiques. Pour se débarrasser de leurs résidus, on peut les tremper dans un mélange constitué de vinaigre blanc et de blanc d’œuf. Puis, cuits à la vapeur, les légumes perdent peu à peu leurs résidus chimiques grâce à la sudation, mais le résultat n’est pas total. Les légumes surgelés sont aussi une alternative, car la quantité de vitamines et de minéraux qu’ils contiennent est semblable, voire supérieure à celle des légumes frais. Par contre, là aussi, il faut vérifier leur provenance et leur réglementation, qui varient selon les pays. Quelles autres alternatives suggérez-vous ? À Maurice, il y a de plus en plus de producteurs qui se tournent vers l’agriculture raisonnée. C’est une démarche qui cherche à trouver un équilibre entre les objectifs de productivité de l’agriculture moderne conventionnelle et les contraintes d’une agriculture respectueuse de l’environnement. En résumé, dans l’agriculture raisonnée, les quantités de pesticides sont maîtrisées. Les légumes commercialisés par ENL Agri, par exemple, sont issus de l’agriculture raisonnée. On peut aussi se tourner vers les légumes bio grâce à des associations comme Le Vélo Vert, qui livre à domicile des légumes ou des produits naturels sans pesticides ou engrais chimiques. Aménager son propre potager est également une solution ! Pour profiter des bienfaits des aliments bio, rien ne vaut de mettre soi-même la main à la pâte. Contrairement à ce que l’on pense, jardiner bio est à la portée de tous. Encore une fois, il faut se renseigner sur les méthodes et sur ce que l’on peut planter. IN-SHAPE Avec Synergy Sport & Wellness Institute Trouver chaussures à ses pieds Vingt-huit os, plus de trente articulations et de nombreux ligaments, nerfs et vaisseaux sanguins : la structure complexe du pied et ce qu’il subit au quotidien avec nos déplacements rendent essentiel un bon choix de chaussures. Quelques conseils de Valéry de Falbaire, podologue et podothérapeute, collaborateur du centre Synergy. Talons : Pas plus de 4 cm La hauteur maximale de talon est de 4 cm. Sinon, on prend de réels risques d’affaissement de la voûte plantaire et de douleurs lombaires. Il est aussi fortement conseillé de ne pas porter des talons hauts plus d’une heure dans la journée. Cela peut entraîner une déformation des orteils, ainsi que favoriser l’apparition de callosités au niveau des talons et de l’avant du pied. C’est ce qu’encaisse l'avantpied d’une personne qui court à chaque contact avec le sol. Une personne pesant 60 kg fait donc subir un poids de 420 kg à son pied à chaque foulée. À chaque sport sa chaussure Nécessaire pour la santé, la pratique régulière du sport peut aussi être source de traumatismes et de blessures des pieds sans les précautions requises. Le choix de la chaussure est essentiel : chaque sport a ses spécificités et cause des contraintes différentes sur le pied. Il vaut mieux investir dans des chaussures de qualité et adaptées au sport pratiqué, plutôt que d’acheter des contrefaçons et des modèles passe-partout. Sinon, le prix à payer plus tard pour des soins de santé risque d’être très élevé. Trois conseils pour choisir la bonne paire Confort et bon maintien sont des critères indispensables au choix d’une nouvelle paire de chaussures. Pour cela, trois tests donnent les bons repères : 1. 2. 3. Changer de chaussures quotidiennement Il n’est pas conseillé de porter la même paire de chaussures (ou de chaussettes) deux jours de suite. Le port de chaussures entraîne souvent l’humidité des pieds, source de développement de bactéries et de champignons (mycoses), qui créent des infections et irritations. Afin d’évacuer l’humidité, il faut laisser ses chaussures respirer et donc alterner avec deux ou trois paires. Le test de la flexion : La chaussure doit se plier au niveau du tiers antérieur. Les semelles ne doivent pas être trop épaisses (max 1,5 cm) et la chaussure ne doit pas se plier entre le talon et le milieu de la semelle. Le test de la torsion : On ne doit pas pouvoir tordre la chaussure comme un torchon. Les coutures et jointures ne doivent pas coïncider avec une articulation, afin d’éviter tout traumatisme. Le test du contrefort (la partie de la chaussure qui enveloppe le talon) : Celui-ci doit pouvoir résister à la pression quand on appuie dessus avec les doigts. Il est aussi recommandé d’essayer les chaussures l’après-midi : les pieds auront alors gonflé naturellement et donneront donc un meilleur repère de la pointure à choisir pour une utilisation en situation réelle. Et bien sûr, choisir une pointure qui laisse un peu de liberté aux orteils – souvent écrasés dans les chaussures pour femmes à bout fermé et étroit. Un intérieur en cuir permet aussi une meilleure respiration naturelle. Les matières synthétiques ne « respirent » pas et peuvent contenir des substances causant des irritations et allergies. APRIL 2014 17 OUTREACH Renaître après le déluge Douze familles sinistrées d'Anse-Courtois ont été relogées à Gros-Cailloux. Les inondations causées par les pluies torrentielles du 30 mars 2013 ont laissé des stigmates profondes sur la société mauricienne. Un an après, l’insertion de 12 familles touchées par le déferlement des eaux à Anse-Courtois est toujours en cours dans leur nouveau contexte social à Gros-Cailloux, avec le soutien d’ONG, de nombreux acteurs sociaux et d’ENL Foundation. 18 ENLIGHTEN No 11 G ros-Cailloux, sous un soleil de plomb en février 2014. Vinod Chumun vient de trouver un nouvel emploi et l’annonce avec un grand sourire aux travailleuses sociales Sandrine Mootoosamy et Monique Rose. Fait sans importance ? Loin de là… Ce père de famille, marié à Sandrine, a deux filles de 3 et 5 ans. Ils ont connu le traumatisme des inondations du 30 mars 2013 à Anse-Courtois. Aujourd’hui, cette petite famille, comme 11 autres, se reconstruit après son installation, en mai 2013, dans des logements sociaux financés par la National Empowerment Foundation. « On se sent en sécurité ici », confie Sandrine. Un avis partagé par Vinod. S’ils n’oublient pas le mauvais souvenir du 30 mars 2013 et des jours qui se sont ensuivis, après avoir tout perdu, ils souhaitent désormais se tourner vers l’avenir en se consacrant à l’éducation de leurs enfants. En face des Chumun, Dona et sa fille Mélanie ont connu la même infortune et se reprennent aussi en main. Non loin de là, Jessica Bonarien tente également de retourner à une vie normale dans ce nouvel environnement. Pour cette maman de trois enfants, « le cadre est plus paisible et les conditions de vie sont plus décentes ici ». Partenaire du projet, ENL Foundation était consciente de la précarité dans laquelle vivaient plusieurs familles à Anse-Courtois et travaillait à leur accompagnement. Des démarches avaient été entamées pour qu’elles bénéficient d’un logement décent, indique Mario Radegonde, Head of CSR du groupe. « Le 30 mars 2013 a mis en lumière la situation de la cinquantaine d’habitants d’AnseCourtois et cette nécessité de les en sortir », explique-il. ENCADREMENT ET ACCOMPAGNEMENT Au lendemain des pluies diluviennes, un comité de soutien regroupant ENL Foundation, le père Gérard Mongelard et des acteurs sociaux avait été mis en place pour encadrer les sinistrés. Ils avaient d’abord été accueillis à la salle d’œuvre de l’église St-Vincent-de-Paul, à Pailles, puis dirigés vers un ancien centre d’accueil de toxicomanes, à Beau-Bassin. Le comité de soutien avait alors fait appel à Psy-Co Logics (P.C.L.) Family Care, une ONG qui œuvre pour le bien-être de la famille. « Mettre un logement à leur disposition ne pouvait suffire », souligne Mario Ragegonde. Ayant perdu tout repère, les familles de sinistrés avaient besoin d’un encadrement et d’un accompagnement social. Il leur fallait un soutien psychologique et moral, d’où la présence de psychologues et de P.C.L. Family Care sur le terrain. baitong333 / Shutterstock.com La première étape a consisté à les orienter et à les encadrer dans leurs démarches administratives. Selon Jean-Marie Pazot, responsable de P.C.L. Family Care, les sinistrés étaient déboussolés et fatigués. Il a aussi fallu les préparer à gérer la vie en communauté à Beau-Bassin. Une fois cette étape franchie, un accompagnement psycho-social a été proposé. « En sus du contexte difficile, certaines familles avaient un passé chargé et instable. Le traumatisme était bien présent. Cette écoute a permis de les préparer à gérer une nouvelle situation dans un nouvel environnement », soutient-il. Presque un an après le relogement des familles concernées, ce travail de longue haleine se poursuit. P.C.L. Family Care continue son intervention, des travailleurs sociaux se rendent chez elles plusieurs fois par mois et les participants au projet les aident à s’intégrer dans la communauté afin de retrouver une stabilité. Une nouvelle étape démarre bientôt : ENL Foundation, en collaboration avec P.C.L. Family Care et la Commission pour la Solidarité et la Justice, mettra en place un projet d’accompagnement scolaire pour les enfants de Gros-Cailloux. Plus de 150 mm de pluie et 11 pertes en vies humaines Le 30 mars 2013, des pluies diluviennes, suivies d’une crue éclair (Flash Flood), s’abattent sur les régions de Port-Louis et de Pailles : plus de 150 millimètres de pluie s’y déversent en deux heures. Onze personnes périssent dans la capitale. Les habitants de Canal-Dayot et Anse-Courtois sont particulièrement touchés par la soudaine montée des eaux. Toute l’île est en émoi et un bel élan de solidarité se met en place dès le lendemain. Le 1er avril est aussi décrété jour de deuil national en signe de solidarité avec les victimes. Améliorer les conditions sanitaires de 127 familles de Rivière-Noire L ’accès à des installations sanitaires de base, sujet rarement évoqué car trop souvent tabou, est reconnu comme un droit de l'homme par l'Organisation des Nations unies depuis 2010. Pourtant 2,5 milliards de personnes, soit 36 % de l’humanité, n’y ont toujours pas accès. Des centaines de familles mauriciennes, dont 127 recensées dans la région de Rivière-Noire, font malheureusement partie de cette frange de la population mondiale qui n’a pas accès à des sanitaires modernes et hygiéniques. Une étude a été réalisée à Rivière-Noire en 2012 dans le cadre du Participatory Slum Upgrading Programme développé par ONU-Habitat (sous l’égide du Programme des Nations unies pour le Développement), en collaboration avec le ministère du Logement et des Terres. Elle révèle qu’un nombre important de foyers souffrent d’un manque d’accès à des installations sanitaires de base, avec un réel problème de surpopulation : jusqu’à 18 personnes utilisent parfois une même salle d’eau. Face à cette réalité, la Plate-forme de la société civile de Rivière-Noire a décidé, en collaboration avec ENL Foundation et La Balise Marina, d’enclencher un projet d’amélioration des conditions sanitaires pour 127 familles de la Cité EDC, de Camp Robinet et du village de Petite-RivièreNoire confrontées à ce problème. Après un travail de repérage, de mesure et d’évaluation des cas, il a été proposé de construire un module incluant des toilettes, une salle de bains et un lavabo dans chacune de 38 cours communes occupées par un total de 127 familles. Les travaux, estimés à Rs 1,9 million, ont été lancés en décembre 2013 grâce au financement de partenaires du privé et de la National Empowerment Foundation. À ce jour, 6 modules ont déjà été complétés et la construction d’un nombre équivalent démarre prochainement. « La mise en œuvre de ce projet, qui fait partie d’un programme axé sur le développement communautaire, repose sur deux concepts fondamentaux, à savoir la responsabilisation et l’inclusion sociale. Doter ces familles de sanitaires fait partie de ces actions, a priori triviales, qui ont un impact certain sur leur façon d’appréhender leur confort au quotidien, leur dignité, et leur avenir », explique Mario Radegonde, Head of CSR d'ENL. APRIL 2014 19 FACE TO FACE Dakar : « La Balise Marina a contribué à sauver des enfants » Pascal Thomasse, pilote de rallye-raid français et champion du monde 2009 de ce sport en « deux roues motrices », compte 15 participations au mythique rallye Dakar. Sa présence au départ de l’épreuve a été coparrainée cette année par La Balise Marina, dont il est résident. Rencontre avec un amoureux de l’île Maurice au parcours aussi riche et inattendu que celui de cette course. 20 ENLIGHTEN No 11 Qui est Pascal Thomasse ? Je suis un autodidacte qui a su tracer sa voie : jeune mécanicien chez Citroën, entrepreneur en location de voitures sous franchise Budget et en lavage de véhicules, directeur général de Budget pour la France... À 61 ans aujourd’hui, je suis retraité, mais je conserve une activité professionnelle, notamment comme consultant. Comment êtes-vous arrivé à Maurice et à La Balise Marina ? J’avais visité l’île plusieurs fois et j’y vivais en alternance avec la France. Ma rencontre amoureuse avec une Mauricienne d’origine allemande m’a décidé à vivre ici en permanence. Le climat et la qualité de vie de Maurice me plaisent et le décalage horaire me permet de travailler à distance avec mes sociétés via Internet. Il y a aussi des vols quotidiens vers la France et je me suis découvert un intérêt pour le golf, qui offre de beaux parcours ici. Être ici, c’est partir au bout du monde tout en se sentant chez soi. Après avoir choisi un pays, j’ai choisi d’acheter une villa à La Balise Marina, tout en FACE TO FACE © SPAG De Paris au « Dakar » Lancé en 1978, le rallye-raid Paris-Dakar, entre les capitales française et sénégalaise, est rapidement devenu la référence dans ce domaine. Cette course à étapes attire plusieurs centaines de participants et les abandons pour cause mécanique ou accident se comptent par dizaines chaque année. Elle a aussi été marquée, à plusieurs reprises, par des accidents mortels de pilotes et d’habitants des régions Être à Maurice, c’est partir au bout du monde tout en se sentant chez soi et La Balise Marina est un lieu unique, situé dans une région qui a gardé son âme et le seul IRS au bord de l’eau avec un tel aménagement. vivant en partie dans le nord. La Balise Marina est un lieu unique, situé dans une région qui a gardé son âme et le seul IRS au bord de l’eau avec un tel aménagement. Je le recommanderais vivement à mes compatriotes comme lieu de vie et comme investissement. Vous venez de courir le Dakar sous le parrainage, entre autres, de La Balise Marina. Quel est votre parcours de pilote ? Issu d’un milieu très modeste, je n’ai pu faire du sport automobile dans ma jeunesse. J’ai commencé à piloter à 32 ans, après avoir monté mes sociétés et grâce au financement de partenaires. J’ai gagné des rallyes régionaux, puis le championnat de France dans ma catégorie, avant d’évoluer sur des courses internationales, y compris le championnat du monde des rallyes. Je suis ensuite passé au rallye-raid. C’est un type d’épreuve qui demande beaucoup au pilote et à son coéquipier, ainsi qu’une forte participation de l’équipe, afin d’enchaîner des jours, voire des semaines de course dans des conditions très difficiles et changeantes, avec des parcours de plusieurs centaines de kilomètres chaque jour. Surtout au Dakar, sans doute ? Le Dakar est le plus beau et le plus dur des rallyesraids. C’est une course éprouvante, longue, mais une formidable aventure humaine, sportive et mécanique. Elle vous pousse à donner le maximum de vous-même et de votre véhicule, tout en restant humble face à la nature et à l’incertitude de l’épreuve. On dit souvent que les marins doivent composer avec la mer. C’est pareil pour le Dakar : même si on est le meilleur pilote du monde, il ne faut jamais penser qu’on peut le dominer. On n’y va jamais la première fois pour gagner, même en étant pilote professionnel. Il faut une réelle expérience et on reste à la merci des aléas de la course, des intempéries, des ennuis mécaniques, du terrain qui change tout le temps. Il faut naviguer sans GPS, avec les notes fournies par les organisateurs et sans savoir ce qui vous attend derrière chaque dune, chaque bosse… J’ai fait le Dakar quinze fois depuis le début des années 1980. À l’époque, c’était encore une aventure avant tout, une rencontre avec l’Afrique et on en sortait avec dix kilos de moins. Elle est peu à peu devenue une véritable compétition. Depuis qu’elle a lieu en Amérique du Sud, l’ambiance est différente et le terrain plus variable lors d’une même étape. En Afrique, on peut rouler des centaines de kilomètres sans rencontrer qui que ce soit. En Amérique du Sud, il y a des spectateurs qui sortent de nulle part et une véritable ferveur, surtout en Argentine. traversées. Le fondateur, Thierry Sabine et le chanteur Daniel Balavoine ont également péri dans un accident d’hélicoptère en 1986. Depuis 2009, après des problèmes de sécurité sur le parcours, l’épreuve se court dans la steppe et les déserts d’Amérique latine. Elle a été rebaptisée le « Dakar » – en gardant la force de la marque et la référence de l’épreuve mythique qu’elle est devenue. Cela demande sûrement une grosse préparation… Il faut d’abord avoir une solide expérience de pilotage automobile, un mental d’acier et une bonne équipe autour de soi. Je fais partie de la team MD Rallye Sport depuis 2008 et grâce au Dakar, nous récoltons des fonds pour des enfants en difficulté cardiaque. D’ailleurs, la contribution de La Balise Marina a permis de sauver trois enfants. Il faut une préparation mécanique et physique. La voiture est préparée près d’un an à l’avance. Le buggy que nous avons piloté cette année, par exemple, a été développé et construit pour le Dakar 2013 et nous a menés à une belle 9e place finale. Nous l’avons amélioré pour l’édition 2014 et il a montré ses qualités, mais les incidents de course nous ont forcés à abandonner. Mon coéquipier et moi faisons trois heures de sport quotidiennement pendant les trois mois précédant la course. En compétition, une journée typique est faite d’un réveil aux aurores, de la préparation mécanique, de trois à huit heures de course, puis de la préparation de l’étape du lendemain, avec les notes de navigation et de réglage de la voiture, puis cinq heures de sommeil… En buggy, nous sommes souvent exposés à la poussière, à la boue, à l’eau. Nous avons déjà roulé avec des projections d’eau jusqu’au visage, depuis le fond de l’habitacle. Le mental et l’entente entre pilote et navigateur sont essentiels pour se remotiver après les incidents. La moindre erreur peut mener à l’accident et condamner la voiture et ses occupants. APRIL 2014 21 ENL INSIDE Forger un style de leadership ENL Le groupe ENL affiche clairement la volonté de se départir de la préconception souvent véhiculée du meneur comme étant celui qui décrète, qui donne des ordres, une image frisant le caricatural. Il s’agit ici d’inspirer, de motiver afin d’optimiser l’épanouissement professionnel et la productivité. 22 ENLIGHTEN No 11 L e développement des ressources humaines est, cela va de soi, une priorité pour toute entreprise qui respecte ses employés, mais aussi pour toute entreprise qui se respecte tout court, puisque ce domaine est intimement lié à sa réussite. C’est donc à très juste titre que le groupe ENL accorde une grande importance à l’épanouissement professionnel des membres de son équipe. Une des stratégies en voie d’élaboration consiste à favoriser l’émergence et à promouvoir chez eux les qualités de leadership dont, au départ, tout individu est investi. Alan Cunniah, Head of Human Resources à ENL Corporate Services, livre une équation intéressante à ce sujet : « Employés heureux égale employés performants. » L’axe Talent Management du prochain plan stratégique triennal d’ENL s’attachera spécialement à la notion de leadership au sein du groupe, indique-t-il. Mais pourquoi se pencher sur cette question maintenant ? « Le moment est bien choisi, car le groupe est en pleine expansion et accueille régulièrement de nouvelles recrues », dit Alan Cunniah. « Notre politique en matière de capital humain vise non seulement à attirer les meilleures compétences techniques, mais aussi à améliorer la qualité globale de cette ressource à travers une formation ciblée. Nous nous intéressons de plus près à l’individu et cherchons à réunir les conditions optimales pour son épanouissement professionnel. » L’idée est de forger un style de leadership propre au groupe, qui correspond ENL INSIDE à ses valeurs fondamentales tout en intégrant la fraîcheur et les aspirations des nouveaux venus. Pour développer ce style, ENL collabore avec des experts, dont Marc-Antoine Tschopp, psychologue du travail et coach professionnel certifié. Début février, ce dernier a ainsi présenté un exposé sur le thème du leadership aux dirigeants du groupe, dans le cadre d’une session Learning & Networking. Mais si l’exemple vient d’en haut, le leadership est loin de ne concerner que ceux qui sont à la tête de l’entreprise. Chaque employé, à son niveau, est concerné. Alan Cunniah utilise la métaphore de l’induction pour décrire ce phénomène. « Tout comme l’énergie qui émane d’un champ magnétique peut transformer le fer en aimant, chacun dans l’entreprise peut aspirer à inspirer ses collègues. » S’il va de soi que toute personne qui est en position de diriger est investie de l’autorité qui accompagne les responsabilités, l’imaginaire populaire renvoie parfois une image catégorique du meneur, à la limite de la caricature : il est présenté comme celui qui décrète, qui donne des ordres. Dans la réalité, cependant, cette façon de mener est contre-productive la plupart du temps. Le style de leadership d’ENL est concrètement en train de prendre forme avec la mise en place d’un Competency Framework pour en fixer les critères. Une chose est d’ores et déjà sûre, cependant : le leader ENL ne sera pas « carriériste, prêt à tout pour atteindre son objectif, mais bien celui qui sera à l’écoute et qui saura inspirer et motiver les autres à donner le meilleur d’euxmêmes ». Nouveaux ECLAIREURS pour le chantier culturel d'ENL Il y a six mois, le groupe ENL démarrait un vaste chantier culturel avec de vraies visées de performance. Ce projet d’entreprise, nommé 100 engagements pour demain, encourage une prise de conscience et un changement d’attitudes et de façons de faire au sein de l’équipe ENL. Cette démarche se concrétise par l’élaboration de cent engagements d’actions volontaires dans des domaines relevant de la performance économique, de l’amélioration et de la préservation de l’environnement, de la contribution citoyenne de l’entreprise et de l’épanouissement des collaborateurs internes du groupe. Ces champs d’action sont promus par des « ambassadeurs », qui sont des volontaires choisis pour leur savoir-faire, leur expérience, leur conviction personnelle ou leur enthousiasme. Dans le droit fil des premiers engagements énoncés au moment du lancement du programme, une quinzaine de nouveaux éclaireurs sont venus doubler le nombre d’ambassadeurs. Les 15 engagements et leurs ambassadeurs : onsolidation de la démarche éco-citoyenne d’ENL C à travers la collecte de piles et de batteries usagées au sein des compagnies. Frédérique Descroizilles Personal Assistant, ENL Property romotion de l’alphabétisation fonctionnelle P des employés. Michèle Serret Administrative Assistant, ENL Corporate Services ise en œuvre d’une politique de formation M continue au sein du groupe. Michel Prefumo General Manager, Rennel Gestion responsable de la consommation d’eau d’ENL. Rajen Moonoosamy Development Manager, ENL Property Soutenir l’innovation en vue de rester à l’avant-garde des évolutions technologiques. Pierre-Yves Harel Managing Director, FRCI P romotion d’une meilleure compréhension de la performance d’ENL parmi les employés du groupe. Raphaëlle Lamusse Assistant Communication Officer, ENL Property Pratique d’une agriculture raisonnée. Stellio Prefumo Agricultural Manager, ENL Agri Renforcement de l’esprit d’équipe dans le groupe. Meilleure maîtrise de la consommation d’énergie au sein d’ENL. Alan Cunniah Head of Human Resources, ENL Corporate Services Arnaud Boulle General Manager, Pack Plastics Valorisation et récompense de l’ancienneté des employés. Alan Louise HR Officer, Plastinax Austral tilisation optimale de la climatisation U dans les locaux d’ENL. Participation d’ENL à l’élan national pour la préservation des espèces endémiques. Jean-Raymond Hardy CEO, ENL Agri Développement du groupe dans la région océan Indien-Afrique. Gilbert Espitalier-Noël Thierry Marie Office and Building Administrator, ENL Corporate Services Réduction de la consommation de papier du groupe. Cristina Auckbur Personal Assistant, ENL Lifestyle CEO, ENL Property acilitation de l’insertion professionnelle des F personnes en situation de handicap. Stéphanie Manuel Payroll and Administrative Officer, ENL Agri APRIL 2014 23 REFLECTION Sur les TERRE-ROUGE-VERDUN routes de l’histoire... La nouvelle voie d’accès reliant Terre-Rouge et Verdun, un projet colossal aux retombées économiques et sociales indéniables, est le tout dernier tronçon d’un développement routier entamé il y a plus de 350 ans. 24 ENLIGHTEN No 11 Ah, les routes ! Sans elles, c’est sûr que notre quotidien aurait été bien moins agréable. Que de chemin parcouru depuis l’aménagement de la première voie de communication dans l’île sous le gouverneur Jacob van der Meersch en 1641. Ces cinq kilomètres d’une route somme toute rudimentaire reliaient Vieux-Grand-Port, lieu d’implantation initial des Hollandais, à la localité de Flacq. La motivation première était, bien sûr, économique. Cette nouvelle route avait pour but de permettre l’acheminement de la récolte de bois d’ébène vers la côte. Après leur prise de possession en 1715, les Français étaient tout aussi conscients de l’enjeu d’améliorer les infrastructures routières pour accompagner l’essor de la culture de canne à sucre afin de ranimer l’économie de la colonie. Ils renforcèrent ainsi le réseau existant, particulièrement avec l’arrivée dans l’île du gouverneur Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais en 1735. « Des communications furent ouvertes, des canaux creusés, des ponts, des aqueducs, un port et des quais construits comme par enchantement », écrit d’ailleurs l’historien et biographe Léon Guérin, dans son Histoire maritime de France (1844). Au début des années 1860, le transport et la mobilité des personnes et des biens dans l’île étaient assurés par quelque 2 000 chevaux, 4 000 ânes, ainsi que 4 500 calèches et charrues. L’introduction du chemin de fer en 1865 vint apporter un bémol à ce tableau bucolique. Une parenthèse ferroviaire qui dura jusqu’en 1964, mais qui n’empêcha toutefois pas le réseau routier de continuer à se développer. Les premiers véhicules motorisés à emprunter nos routes encore cahoteuses – une voiture à deux places et un camion pouvant transporter jusqu’à 5 tonnes de charge – furent importés en 1901. Dès lors, le parc automobile ne cessa de grandir, et avec lui le réseau routier. En 1930, on dénombrait quelque 3 000 véhicules dans l’île. Avec une surface totale de seulement 1 865 km², l’allongement du réseau routier devait inévitablement subir un coup de frein à un moment ou un autre. Paradoxalement, alors que le développement économique mettait le pied au plancher, le réseau routier ne connut qu’une maigre croissance de 1 % de 1981 à 2009. L’île comptait alors 2 066 km de routes, dont 48,5 % de routes principales, 28,7 % de routes secondaires et 3,6 % d’autoroutes. Entre-temps, les entrées et sorties de Port-Louis, point de concentration de l’activité économique, étaient devenues de véritables goulots d’étranglement. Le 19 octobre 2007, le conseil des ministres prenait note des développements concernant la construction d’une nouvelle route d’environ 21 km pour relier La nouvelle route Terre-Rouge-Verdun nous invite à jeter un coup d’œil dans le rétroviseur de l’histoire pour constater l’évolution du réseau routier mauricien depuis 1641. Terre-Rouge, Verdun et Trianon afin de décongestionner la capitale. Cette nouvelle voie d’accès entre le nord et le centre de l’île viendrait, du même coup, désenclaver de petits hameaux aux noms savoureusement évocateurs comme Ripailles, Valton, BeauBois et Bois-Pignolet, entre autres, et favoriser leur développement tout en valorisant les propriétés riveraines. Le début des travaux, initialement prévu pour avril 2008, eut finalement lieu le 18 février 2010 pour l’inauguration d’une première phase début décembre 2013. Ce projet routier d’envergure aura mobilisé un investissement colossal de Rs 2,2 milliards. ENL a également apporté son « macadam » à l’édifice en y consacrant une bonne quarantaine d’arpents de terres dans le cadre d’accords de coopération avec une visée à long terme négociés avec le gouvernement. En sus d’améliorer l’accessibilité de Moka, où le groupe La nouvelle route Teere-Rouge-Verdun vient décongestionner la capitale, tout en désenclavant de petits hameaux. a déjà engagé d’importants chantiers de développement urbain intégré, ENL élargit ainsi la superficie de terres développables dont il dispose dans cette région en plein essor. Le tiers du tronçon Terre-RougeVerdun traverse les propriétés du groupe, qui a également été à l’origine de la bretelle reliant l’autoroute M3 à la M1 à hauteur d’Ebène, communément connue comme le Moka By-Pass. L’ouverture prochaine de la deuxième phase de la M3 raccordera celle-ci à la M1 à hauteur de Valentina. Du coup, l’accès à Moka de n’importe quelle partie du pays deviendra extrêmement simple. En attendant la concrétisation d’une ligne de métro léger – complémentaire au réseau routier existant – sur le corridor entre Port-Louis et Curepipe, cette nouvelle route ouvrant sur des paysages verdoyants à perte de vue est devenue l’escapade préférée en week-end de nombreux pique-niqueurs admiratifs... Attractivité améliorée La simplification de l’accès à Moka avec l’aménagement de la route Terre-Rouge-Verdun « est évidemment très favorable à la mise en œuvre de notre plan directeur pour la région », explique Gilbert Espitalier-Noël, CEO d’ENL Property. « Cette accessibilité améliorée sous-tend notre stratégie de positionner Moka comme le cœur de l’île. C’est un atout majeur qui vient se greffer à d’autres qui font la signature d’ENL Property en tant que promoteur immobilier. Nos centres commerciaux, nos développements résidentiels et nos espaces de bureaux – déjà très prisés comme des lieux de vie de grande qualité – gagnent en attractivité », ajoute-t-il. APRIL 2014 25 OUTBOUND Eco-venture on St Brandon The first eco-venture on the remote pristine archipelago of St Brandon is moving forward following the recent signing of a management contract between ENL Property and the Raphaël Fishing Co. Ltd. T © FlyCastaway he Raphaël Fishing Co. Ltd has long been planning to develop an eco-lodge project to accommodate tourists and fishing enthusiasts on the Cargados Carajos Archipelago, commonly known as St Brandon, situated 390km northnorth-east of Mauritius. It is finally getting in motion following Cabinet approval in December 2013. This fishing company holds a permanent lease on 13 of the archipelago’s 28 islets. It will be backed in this endeavour by ENL Property following the signing on 14 February 2014 of a management contract covering both its operational management and future projects. There is still a long way to go Nabridas dives into the regional pool market. N abridas has taken an important step in materialising its strategy to expand its regional footprint with a first shipment of some 20 fibreglass swimming pools to Madagascar towards the end of March 2014. The company has a medium term objective to export about 100 units a year to this market and is relying on efficient use of its existing production capacity to meet the expected increase in volumes. Together with its local partner, Aquamarine (a subsidiary of the Techmarine shipyard), the Mauritian 26 ENLIGHTEN No 11 fibreglass ware specialist is also exploring the possibility of producing swimming pools in Madagascar under the Nabridas licence. “Until now the market was almost exclusively focused on concrete pools,” says the General Manager, Cedric Deweer. “The quality of our fibreglass bodies gives us an edge to tap into the potential of an emerging middle class.” This ENL Commercial subsidiary provides the widest choice of fibreglass swimming pools in the region and already has a seven-year presence in neighbouring Reunion Island through its partner, Sun7. Furthermore, Nabridas has just launched its first pool shop at Black River and is also eyeing the Seychelles market to continue growing in the Indian Ocean region. however before the project breaks ground as all required formalities including the Environmental Impact Assessment are yet to be completed. The St Brandon group of islands is an important sea turtle and bird sanctuary offering some interesting eco-tourism potential. “Our priority is on undertaking very exclusive and upmarket developments in order to have a minimal impact on the environment. In parallel, we will work on preparing a long-term environmental management plan in conjunction with the relevant authorities and with the assistance of a number of internationally recognised NGOs,” says the ENL Property CEO, Gilbert Espitalier-Noël. At a time when the world is rocking and rolling to the beat of the song, Happy I thought let me check out just what happiness is. by shyama soondur If the world was a republic and I were the president, I would confer the ultimate State distinction upon Pharrell Williams. I would elevate him to the rank of Grand Commander of the order of Something few people Know how to achieve (GCSK). And that is, how to make the world rock. Come on folks, people get away with State honours for lesser achievements these days… And here is a gifted artist who is not only good with his words and knows his way with music but who can also harness the full power of social media to create a planet-size buzz of happiness. CONTAGIOUS Last time I checked, 84 countries were officially swinging to the jaunty tunes of Happy, Williams’ chartbuster single. The number keeps increasing every few minutes and to witness this contagious wave of happiness, more than 600 videos, people’s own versions of the song’s official feat, have been posted on the World Wide Web. We at ENL had a go at it too, proudly showing off Moka, an area we are busy shaping into the new happening place to be. And we were far from being the only ones on the island to have got into the groove. Amazing how easy it can be to rise above the dreariness of an existence conditioned by rising costs, violence-dripping headlines and petty politics. Happiness, it seems, is easy to find. You only have to look for it. The Happy phenomenon is far from being merely spontaneous, of course. True, the lyrics are catchy, the music is upbeat and there’s a definite Motown vibe to it that lifts up the spirit and gives a lilt to the steps. But the artist’s carefully crafted social media campaign and his partnership with the UN Foundation for this year’s celebration of the International Day of Happiness were no strangers to the equation. Yes, you got me right. We now have a dedicated day on which to be happy and it’s on 20 March, by UN decree! The pursuit of happiness is a fundamental human goal and the UN takes this day as another opportunity to urge for a more inclusive and equitable economic growth. Is this it then? People will be happier the world over if economic growth is more inclusive? I asked good ole Merriam-Webster about it. Prosperity/good fortune is an outdated definition of happiness, it says. Then again, do we really need a formal definition of happiness? Surely we know it when we feel it ? MEANINGFUL Scientists, however, are only happy once they are able to measure and explain things. Happiness is the experience of joy, contentment, positive well-being combined with a sense that one’s life is good, meaningful and worthwhile, they rule. Does this meaning of happiness resonate with you? If it does, then as William puts it, clap along for you’d have felt the boundlessness of a house without a roof. Clap along for you are right there, onboard the hot air balloon, going out to space… And if you are not happy still, then roll up your sleeves and go give some meaning to your life. APRIL 2014 27 J’ai choisi la proximité. Et vous, qu’attendez-vous ? Déjà en construction Duplex et Appartements 70 % de la Phase 3 déjà vendus. C’est votre dernière chance. Réservez vite ! Le nouveau style de vie Espral Showroom, ENL House, Vivéa Business Park, Moka Tél. : 5 497 9656 / 5 497 9676 / 404 9600 - Email : [email protected] - Site Web : www.espral.com
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