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Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 VIII-1. ELECTROPHYSIOLOGIE VETERINAIRE Serge Georges Rosolen Pour citer ce document Serge Georges Rosolen, «VIII-1 : ELECTROPHYSIOLOGIE VETERINAIRE», Oeil et physiologie de la vision [En ligne], VIII-La vision et son exploration chez l'animal, mis à jour le 18/06/2013, URL : http://lodel.irevues.inist.fr/oeiletphysiologiedelavision/index.php?id=213, doi:10.4267/oeiletphysiologiedelavision.213 Plan Introduction Intérêt de l’ERG en médecine vétérinaire But du chapitre Physiologie animale comparée La rétine Généralités Quelques particularités des rétines animales Les voies visuelles Description anatomofonctionnelle Exploration rétinienne par ERG Les conditions de genèse de l’ERG flash Le choix du stimulateur et de la stimulation Les conditions de stimulation Les conditions de recueil et de traitement du signal Les protocoles Tester la réponse du système photopique Tester la réponse du système scotopique Tester la réponse des deux systèmes Tester selon les espèces Les facteurs affectant l’ERG flash Les composantes de l’ERG et leurs origines Indications de l’ERG flash chez l’animal Exemples de résultats normaux Situations cliniques Le fond d’œil n’est pas visible Les affections rétiniennes hérédodégénératives Les anomalies génétiques des affections rétiniennes Les troubles du comportement Autres tests électrophysiologiques Les autres ERGs Les PEV Contraintes anatomiques 1 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Contraintes techniques Conclusion Texte intégral Remerciements au Professeur Jean Sautet pour sa contribution aux illustrations d'anatomie Introduction L’appréciation de la fonction visuelle chez l’animal se fait sur des critères subjectifs complétés par des tests subjectifs et objectifs. Les critères subjectifs sont variés. On peut observer par exemple l’isolement d’un individu au sein d’un troupeau de bovins ou d’ovins, l’apparition soudaine d’une agressivité à l’encontre d’autres individus, une diminution notable de l’activité de jeu ou de travail comme pour le chien de chasse ou encore une perte de poids chez un individu au sein d’une colonie en élevage comme pour les rats, les souris ou les singes… Ces signes déclenchent la mise en œuvre de tests subjectifs individuels d’évaluation de la fonction visuelle comme la recherche du réflexe de clignement à la menace ou le test de la boule de papier en vision binoculaire. Ces tests subjectifs individuels peuvent être entrepris chez des espèces comme le chien ou le chat mais pas chez les espèces « mal voyantes » comme les rongeurs (rat, souris, …). Dans le cas de ces espèces, importantes pour la recherche biomédicale, il est nécessaire d’évaluer le fonctionnement de leur système visuel par des tests objectifs électrophysiologiques. Certains de ces tests électrophysiologiques sont utilisés en ophtalmologie vétérinaire, c'est-à-dire pour les animaux de compagnie (chien, chat, cochons d’inde, lapins, etc.), de rente (moutons, bovins, etc.) et chez certaines espèces sauvages maintenues en captivité (oiseaux, primates, félins, etc.). Ils permettent une évaluation objective essentiellement la fonction rétinienne de l’animal, à l’aide de l’enregistrement de l’électrorétinogramme (ERG). Intérêt de l’ERG en médecine vétérinaire Les progrès de la médecine et de la chirurgie vétérinaires notamment en d’ophtalmologie (chirurgie de la cataracte par incision étroite, mise en place d’implants intraoculaires, etc) d’une part et la prise en compte, par la société, de l’animal en tant qu’être vivant d’autre part, font que celui-ci est considéré comme un véritable patient, pouvant bénéficier des mêmes approches diagnostiques et des mêmes stratégies thérapeutiques que celles utilisées pour l’espèce humaine. L’ERG est un examen complémentaire s’inscrivant dans cette démarche d’unicité de la médecine [Zinsstag et al., 2005], [Cardiff et al., 2008] pour un bénéfice réciproque des traitements de l’homme et de l’animal considéré comme un patient à part entière [Enserink, 2007], [Rosolen SG, Picaud, 2010]. 2 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 But du chapitre Ce chapitre a pour but de fournir les éléments essentiels à l’enregistrement et à l’interprétation des examens électrorétinographiques effectués chez différentes espèces d’animaux de compagnie atteints de maladies homologues ou non à des affections rencontrées dans l’espèce humaine essentiellement des chiens et des chats. L’enregistrement d’ERG effectués dans des conditions standards de stimulation, de recueil et de traitement du signal est souvent indispensable pour le diagnostic et le pronostic des affections concernées. Au préalable, quelques caractéristiques anatomofonctionnelles visuelles animales sont présentées, ainsi que les conditions spécifiques de mise en œuvre et de réalisation des examens électrorétinographiques. En fin de chapitre, quelques exemples de résultats sont commentés, enregistrés essentiellement chez le chien. Physiologie animale comparée La rétine Généralités Bien que l’éventail des perceptions sensorielles des animaux soit très riche, c’est néanmoins avec notre cerveau d’homme et non de poisson, d’oiseau, de chien ou de cheval que nous analysons la façon dont les animaux se servent des informations reçues et les interprètent. Nous devons donc être très prudents dans l’interprétation des résultats des examens pour l’évaluation de la fonction visuelle des espèces animales comme les vertébrés. L’œil dans l’évolution Au cours de l’évolution, l’œil et la fonction visuelle se sont avant tout adaptés au milieu aquatique, terrestre ou aérien et au mode de vie nocturne ou diurne, de chaque espèce. L’œil de type camérulaire Chez tous les vertébrés, l’œil est de type camérulaire : c’est un objectif (le segment antérieur avec ses lentilles et son diaphragme) et une chambre noire (le segment postérieur) comportant un écran protecteur (absorbant l’excès de photons incidents) et un capteur de photons (la rétine) qui transforme l’information lumineuse (énergie et longueur d’onde) en un signal électrophysiologique (influx nerveux) interprétable par le cerveau. Les figures VIII-1, VIII-2, VIII-3 montrent les différents types d’yeux des vertébrés aboutissants, chez les mammifères, au type camérulaire. Figure VIII-1. L’œil de poisson (a) et (b) est gros et constitué d’une coque sclérale très développée chez les espèces abyssales, permettant une résistance à la pression. Il caractérisé par une cornée aplatie et un volumineux cristallin de forme sphérique non déformable (a). Comme le cristallin n’est pas déformable, la mise au point (accommodation) ne peut se faire que grâce à son déplacement d’avant en arrière à l’aide d’un muscle (b). 3 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Lors de la conquête du milieu aérien par les amphibiens (c) et les reptiles (d), les glandes lacrymales et les paupières apparaissent. Elles permettent une hydratation de la cornée. La cornée se bombe et cette nouvelle conformation (modification du rayon de courbure) permet de s’adapter au changement d’indice de réfraction entre l’extérieur (air) et l’intérieur (aqueux)… L’accommodation se fait par déplacement du cristallin, comme pour les poissons. Figure VIII-2. Chez les mammifères (e), le cristallin peut se déformer grâce à un système complexe de muscles. Le mode de vie conditionne la forme et le volume du cristallin. Chez les mammifères diurnes (f), le cristallin est lenticulaire alors que chez les espèces nocturnes (g) (lémurien, rongeurs), le cristallin est sphérique et très volumineux (g) avec une pupille en mydriase permanente qui laisse entrer une quantité maximale de lumière. Figure VIII-3. Le système le plus élaboré se rencontre chez les oiseaux plongeur/pêcheur comme le cormoran (h). L’œil est très volumineux, il occupe tout l’orbite. Lorsque l’oiseau est en plongée, le muscle de Crampton permet l’aplatissement de la cornée comme pour les poissons. Sous l’action du muscle de Brüch, le cristallin peut se déformer jusqu’à former un lenticône. Le cormoran peut ainsi faire varier la puissance optique de ses yeux d’environ 50 dioptries. Le tableau VIII-1 résume les différents éléments anatomiques de l’œil des différents vertébrés expliquant leur adaptation au milieu et leur mode de vie. L’œil mobile La vision n’est efficace que s’il y a mouvement car les capteurs visuels ne réagissent qu’aux changements de luminosité. Ce mouvement peut être celui de l’objet observé ou celui de l’œil lorsque l’objet est immobile. Dans ce cas, il y a déplacement de l’image sur la rétine par des saccades oculaires. Quelques particularités des rétines animales La rétine inversée des vertébrés Chez tous les vertébrés, la rétine, présente à quelques variations près, le même schéma fonctionnel (figure VIII-4) : a) un étage préréceptoral, b) un étage réceptoral composé d’une très fine mosaïque de deux types de photorécepteurs : cônes et bâtonnets, c) un étage postréceptoral avec cellules horizontales, bipolaires et amacrines et d) un étage de conduction du message à partir des cellules ganglionnaires jusqu’au cortex visuel primaire puis secondaire, très développé chez les mammifères. La densité des deux types de photorécepteurs varie en fonction des espèces. Le tableau VIII-2 présente ces différentes densités selon les différentes espèces et les auteurs [Steinberg et al., 1973], [Wikler et al., 1990], [Zhang, Straznicky, 1991], [Jonas et al., 1992], [Famiglietti, Sharpe, 1995], [Chandler et al., 1999], [Mowat et al., 2008]. Fovéa et area centralis Animaux diurnes La rétine des animaux diurnes (poissons, reptiles, oiseaux, carnivores, herbivores, primates) est équipée de cônes nombreux, denses et diversifiés leur conférant la perception des couleurs et une bonne acuité visuelle [Ebrey, Koutalos, 2001], [Wright, Bowmaker, 2001] : poissons et oiseaux sont trichromates et la plupart des mammifères sont dichromates (sauf l’homme et certains primates) [Packer et al., 1989], [Curcio et al., 1990], [Jacobs, 1993], [Szel et al., 1996], [Ahnelt, Kolb, 2000]. 4 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Une voire deux fovéas Dans le monde diurne, le système rétinien le plus évolué pour discriminer les détails fins d’un objet est constitué par une fovéa ; elle est présente chez les lézards, les primates. On en trouve parfois deux chez certains oiseaux. L’aigle dispose d’un système optique d’agrandissement et de deux fovéas : une fovéa monoculaire, centrale, qui observe et une seconde fovéa binoculaire, temporale, qui permet un guidage très précis de l’approche et de la capture de la proie entre les pattes. Area centralis Une autre particularité de la rétine des vertébrés est l’absence de macula, à l’exception des primates non humains. Il existe cependant une zone appelée area centralis [Peichl, 1992] où la proportion de cônes est plus importante qu’ailleurs mais l’area centralis ne présente pas de repères topographiques permettant de l’identifier par un examen ophtalmoscopique. La figure VIII-5 montre la régionalisation fonctionnelle de la neurorétine chez le chien. Dans la partie ventrale, l’épithélium pigmentaire est pigmenté alors que dans la partie dorsale, l’épithélium pigmentaire est dépigmenté, révélant la structure choroïdienne appelé le Tapetum lucidum. L’area centralis se situe dans la partie dorsolatérale à quelques millimètres au dessus de la papille. Son diamètre est d’environ 0.2 mm chez le chien. Il n’y a pas de fovéa à proprement parler car des bâtonnets y sont toujours présents. En cette zone centrale, les cônes sont plus petits et plus minces qu’en rétine périphérique. La densité des cônes y est d’environ 27 000/mm² ; elle décroît de façon importante en périphérie pour atteindre une valeur d’environ 4 000/mm². La densité des bâtonnets est sensiblement constante de l’ordre de 250 000/mm² sauf autour de l’area centralis, où il existe une zone de densité maximale des bâtonnets au environ de 450 000/mm². Animaux nocturnes Au contraire, la rétine des animaux nocturnes (poissons abyssaux, oiseaux, la plupart des rongeurs de laboratoire) comporte essentiellement des bâtonnets qui favorisent leur sensibilité à la lumière et aux mouvements, en ambiance scotopique [Szel, Rohlich, 1992], [Peichl, 2005], [Mustafi et al., 2009]. Une structure choroïdienne particulière : le Tapetum Lucidum Le fonctionnement de la rétine de tous les vertébrés est à peu près identique mais, d’un point de vue ophtalmoscopique, les aspects des fonds d’yeux et de leur vascularisation présentent de grandes variations. Elles sont en particulier liées à la présence d’une structure choroïdienne spécifique : le Tapetum lucidum. Structure choroïdienne, le Tapetum Lucidum est absent chez les rongeurs, le porc et les primates et revêt de nombreuses variations chez les autres espèces. Différents aspects du Tapetum Lucidum Il représente plus des deux-tiers de la surface rétinienne chez le chat. Chez les carnivores, il est de type cellulaire et sa composition est différente selon l’espèce. Chez le chien, il est très riche en zinc-cystéïne [Lesiuk, Braekevelt, 1983], [Chijiiwa et al., 1990] alors que chez le chat, il est essentiellement composé de riboflavines [Braekevelt, 1990]. Chez les ongulés, il est de type fibreux [Braekevelt, 1986]. 5 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 La figure VIII-6 présente le fond d’œil de différentes espèces animales et ses variations interspécifiques : un fond d’œil de cheval (a), de lapin (b), de mouton (c), de chat (d), de porc (e), d’oiseau (f) et de primate (g), selon l’existence et la composition du Tapetum lucidum. Chez l’oiseau (f), il existe une structure choroïdienne très vascularisée : le pecten. Chez les primates (g), on note aussi la présence d’une macula composée de la fovéa et la fovéola. Il existe des variations intraspécifiques comme chez le chien où les variations de couleur du Tapetum lucidum dépendent de la couleur de la robe ; il est bleu-vert quand le poil est foncé (h) et orangé quand la couleur du poil est clair (i). Dans certains cas le Tapetum lucidum peut être absent ; l’épithélium pigmentaire est pigmenté sur toute sa surface et on parle d’aspect tigroïde (j). Dans d’autres cas, il existe à la fois une absence de Tapetum lucidum et une absence de pigmentation de l’épithélium pigmentaire (k), c’est le cas de certains chiens qui présentent un phénotype sub-albinos comme les chiens de race Sibérien Husky (k). La figure VIII-7 présente des coupes de rétine réalisées dans une zone tapétale et dans une zone non tapétale, sur la même rétine. En regard de la zone avec Tapetum lucidum (TL), l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) est dépigmenté alors qu’en regard de la zone dépourvue de Tapetum lucidum aussi appelée Tapetum nigrum (TN), l’EPR est pigmenté. Le Tapetum lucidum aurait pour rôle d’augmenter le rendement des photons incidents. Différents types de vascularisation Il est intéressant de noter que les variations de la vascularisation du fond d’œil n’ont aucune relation avec le mode de vie de l’animal. La rétine est avasculaire chez le cobaye (animal diurne avec plus de 15% de cônes), alors qu’elle est très vascularisée chez le rat (animal nocturne avec moins de 1% de cônes). Chez les mammifères, à l’exception des primates, il n’y a pas d’artère centrale de la rétine ; la vascularisation rétinienne a pour origine l’artère carotide externe, sauf chez les primates où elle provient de l’artère carotide interne. On peut observer plusieurs types de vascularisation rétinienne chez les mammifères par exemple de type holangiotique chez les carnivores. Rappel. La vascularisation de type holangiotique correspond à un apport sanguin direct de l’ensemble de la rétine. Dans le type mérangiotique, les vaisseaux se localisent à une partie seulement de la rétine et dans le type paurangiotique, la vascularisation rétinienne se localise à la région péripapillaire. La figure VIII-8 montre différents types de vascularisation holangiotique du fond d’œil gauche chez des mammifères : fonds d’yeux °de chiens de race Cocker (a), Boxer (b), Akita Inu (c) et berger allemand (d), °de chats européens (e). On rencontre également ce type de vascularisation chez les artiodactyles comme la chèvre (f), les bovins (g), les porcins (h) et les primates (i). Le type de vascularisation mérangiotique se voit chez les lagomorphes (lapin) (j) et le type paurangiotique chez le cheval (ongulé) (k). Il existe également un fond d’oeil avasculaire chez le cobaye (l). Des espèces pigmentées et des espèces albinos Il existe de nombreuses espèces animales de phénotype albinos et dont l’épithelium pigmentaire est dépigmenté. 6 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 La figure VIII-9 présente des exemples de fonds d’yeux d’animaux albinos chez des espèces nocturnes comme le rat (a), la souris (b) et des espèces vivant en milieu mésopique comme le cobaye (c) ou le lapin (d et e). Cependant on peut aussi rencontrer des fonds d’yeux albinos chez certaines espèces diurnes comme le chat siamois (f et g) ou le chien (h et i). Cette absence de pigment doit être prise en considération lors de l’interprétation des examens électrorétinographiques lors de la comparaison entre des espèces pigmentées et des espèces ou des individus albinos [Wali, Leguire, 1992a], [Behn et al., 2003], [Rosolen et al., 2005b] car les rétines des espèces pigmentées s’adaptent plus vite à l’obscurité que celles des espèces albinos. Les voies visuelles Description anatomofonctionnelle Chez les mammifères domestiques, la conformation anatomique des voies visuelles est celle des primates ; seul le pourcentage de fibres décussant varie en fonction du degré de latéralité des yeux. Nerfs optique L’ensemble des axones des cellules ganglionnaires se regroupe pour constituer le nerf optique. Ces fibres optiques croisent partiellement au niveau du chiasma optique. Fibres directes Les fibres directes sont les fibres temporales (couvrant la partie nasale du champ visuel binoculaire) ; elles sont relativement plus nombreuses dans les espèces où les yeux sont frontaux et le champ binoculaire étendu (50% chez les primates) que dans les espèces dont les champs monoculaires sont très étendus et les yeux latéraux (30-35% chez les carnivores ; 16% chez le cheval et 10% chez le lapin). Fibres croisées Quelques fibres croisées mettent en relation la rétine avec l’hypothalamus et le mésencéphale et forment le faisceau para-optique ou système optique accessoire. Tractus optique et voies rétinotectales Le tractus optique rassemble les fibres des deux hémirétines homolatérales et se divise en deux racines, l’une médiale et l’autre latérale. La racine médiale entièrement croisée est empruntés par les voies optiques rétinotectales à conduction lente et la racine latérale, partiellement croisée est suivie par les voies optiques rétinotectales à conduction plus rapide. Le système optique rétinotectal est le seul système existant chez les vertébrés sans néocortex (poissons, amphibiens, reptiles et oiseaux). Il ne permet à ces espèces que de détecter les mouvements. Chez les mammifères, la racine médiale du tractus optique aboutit aux collicules rostraux (voie rétinotectale) tandis que la racine latérale qui se poursuit vers les corps géniculés latéraux, forme la voie rétinocorticale dont le fonctionnement est similaire chez tous les mammifères (y compris chez l’homme). 7 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Cortex visuel Cependant la topographie du cortex visuel primaire peut varier en fonction de l’espèce et même au sein d’une espèce donnée. C’est le cas de l’espèce canine qui, pour un même génotype, présente plus de 350 phénotypes différents dont le poids varient de quelques centaines de grammes (Chihuahua) à plusieurs dizaines de kilogrammes (Matin de Naples) et dont la morphologie de la boîte crânienne varie du type longiligne (Lévriers, Colleys) au type bréviligne (Boxer, Bulldog)… Exploration rétinienne par ERG L’ERG est l’examen fonctionnel de choix utilisé en médecine vétérinaire. Il est réalisable dans des conditions cliniques. Il fournit des données quantifiables et comparables au cours du temps. De plus, les appareils disponibles sur le marché vétérinaire permettent d’effectuer des enregistrements électrorétinographiques et un traitement du signal dans des conditions de reproductibilité acceptables. Cependant, cet examen de la fonction rétinienne reste un examen complémentaire qui doit être replacé dans le contexte clinique pour lequel il a été demandé. Les conditions de genèse de l’ERG flash L’exploration fonctionnelle par ERG chez les animaux, sujets non verbal et non coopératifs, doit se faire sous anesthésie générale. Les conditions de stimulation et de recueil du signal doivent être effectuées dans des conditions de reproductibilité afin de limiter les facteurs de variabilité et d’obtenir des réponses interprétables. L’éclairement rétinien doit être constant et uniforme pendant toute la durée des différentes séquences de la procédure. La gestion de ces contraintes techniques, la connaissance anatomophysiologique de l’espèce examinée et l’application de protocoles raisonnés sont alors des éléments essentiels pour l’interprétation correcte de l’ERG chez l’animal. Le choix du stimulateur et de la stimulation Le stimulateur Pour des raisons de conformation anatomique de la tête (présence d’un museau allongé) et de contrôle de la ventilation des animaux anesthésiés, par sonde endotrachéale, l’utilisation d’une coupole unique ou « Ganzfeld » est difficile sauf pour des espèces de petite taille. La plupart des systèmes proposés chez l’animal pour réaliser des ERG sont des photostimulateurs doubles équipés de lampes xénon ou de LED achromatiques. Ils sont orientables pour que leur plan de stimulation soit parallèle au plan pupillaire (figure VIII10). 8 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Niveau lumineux de la stimulation Les stimulations utilisées sont achromatiques, d’intensités modulables, croissantes à partir d’une valeur minimale de 0,05 cd.s/m² (ou cd.m-².s) (stimulation de niveau lumineux scotopique) jusqu’à une valeur maximale de 6,4 cd.s/m² (stimulation de niveau lumineux photopique). Il est également possible de délivrer d’abord la stimulation la plus intense puis les suivantes par ordre décroissant. Le pas entre chaque stimulation successive est de 0,3 unité logarithmique. Cela revient à dire, par exemple pour les stimulations croissantes, qu’on double la suivante par rapport à la précédente. En effet si L2 = 2L1 : L2/L1 = 2 et log10 2 = 0,3. On peut exprimer les luminances des stimulations directement en log10 et passer de la précédente à la suivante en ajoutant 0,3 unité log (log102). Voir tableau VIII-3 pour les conversions. Les conditions de stimulation Adaptation rétinienne Selon que l’examen s’applique à des espèces diurnes ou nocturnes, l’adaptation de la rétine à une ambiance stable n’est pas la même. Deux paramètres sont à considérer, d’une part, l’état d’adaptation de la rétine lié aux cycles circadiens et, d’autre part, le fond adaptant de niveau lumineux constant et uniforme qui permet d’obtenir un état d’adaptation rétinien stable sur lequel une stimulation peut être délivrée. Espèces diurnes Pour les espèces diurnes, les sujets sont placés dans une pièce où règne une ambiance de niveau lumineux photopique modéré stable. Ils y resteront au moins deux heures [Marmor MF, Lurie M, 1979], [Marmor, 1991]. Cette ambiance photopique stable est mise à profit pour réaliser l’anesthésie et la préparation du sujet. Ensuite les sujets sont placés devant un fond adaptant de niveau lumineux constant et uniforme pendant au moins 10 minutes [Marmor et al., 2009]. Espèces nocturnes Pour les espèces nocturnes, les sujets sont mis dans une pièce obscure pendant plusieurs heures. L’anesthésie et la préparation du sujet se font à l’obscurité. Stimulations « plein champ » La plupart des appareils qui permettent d’enregistrer des ERG chez l’animal de taille moyenne ou de grande taille, sont constitués de deux photostimulateurs équipés de lampes xénon ou de LED (figure VIII-10). La surface stimulante de ces photostimulateurs doit être suffisamment large pour obtenir des stimulations de type « plein champ ». Pour cela, le photostimulateur doit être placé de telle sorte que l’angle sous lequel la surface stimulante est vue, soit le plus large possible. De plus, l’éclairement rétinien dépendant du carré de la distance qui sépare la rétine stimulée de la surface stimulante, il faut toujours placer le stimulateur à la même distance de la cornée afin de se placer dans des conditions reproductibles de stimulation. La figure VIII-11 montre la taille de la surface stimulante (a), le positionnement de l’œil et celui du photostimulateur (d) afin de réaliser des stimulations dans des conditions « plein champ ». 9 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Rappel. Avec le stimulateur utilisé, la surface stimulante (a) (source LED + diffuseur) a un diamètre de 5,5 cm. Elle doit être placée à une distance inférieure à 1,5 cm afin que l’angle sous lequel est vue la stimulation soit supérieur à 130° : c’est une stimulation « plein champ » (figure III-12). Les conditions de recueil et de traitement du signal La préparation du sujet L’anesthésie Une simple sédation ne suffit pas pour réaliser des ERG chez l’animal car l’utilisation de flashs peut provoquer des mouvements de recul et des clignements de paupières. Quelle que soit l’espèce, les examens se font tous sous anesthésie générale. Une voie d’abord veineuse et une sonde endotrachéale sont utilisées afin d’assurer une anesthésie dans des conditions de sécurité optimale. Plusieurs types d’anesthésie peuvent être utilisés. Il convient donc de connaître précisément les modifications induites par les différentes substances utilisées sur les paramètres de l’ERG (diminution/augmentation des amplitudes, des temps de culmination, disparition de certaines ondes) et d’en tenir compte lors de l’interprétation des ERG [Morgan, Ward, 1970], [van Norren, Padmos, 1975], [van Norren, Padmos, 1977], [Stute A et al., 1978], [Raitta et al., 1982], [Murray, Borda, 1984], [Jarkman et al., 1985], [Wasserschaff, Schmidt, 1986], [Malecki H et al., 1996], [Yanase, Ogawa, 1997], [Sloan, 1998], [Clarke, 1999], [Chaudhary et al., 2003], [Kommonen et al., 2007], [Ropstad et al., 2007], [Norman et al., 2008], [Varela Lopez et al., 2010] (voir cidessous). Température corporelle Pendant toute la durée de l’anesthésie, il convient également de maintenir la température corporelle constante par des systèmes chauffants. Une baisse de température de quelques degrés peut entraîner, par exemple, des diminutions d’amplitudes des ondes-a et b de l’ERG [Mizota, Adachi-Usami, 2002], [Kong, Gouras, 2003]. La fixation du globe Pendant l’anesthésie, le globe oculaire peut effectuer des mouvements de rotation entraînant une modification de l’axe optique. Les conditions de stimulation et d’enregistrement risquent ainsi d’être modifiées en cours d’enregistrement. Il convient donc d’utiliser un système qui permet de fixer le globe pendant toute la durée de l’examen. Un simple blépharostat permet de maintenir les paupières ouvertes mais non pas d’assurer la fixité du globe. La fixation peut être faite au moyen de fils de traction ou bien en utilisant les clips servant à la fois de fixateur et d’électrode active (électrode clip, Siem-Biomédicale, Nîmes, France) Dilatation pupillaire Une dilatation pupillaire pharmacologique (Tropicamide®) permet d’obtenir un diamètre pupillaire constant pendant toute la durée de l’examen. Il est mesuré au début (figure VIII-11-b et c) et à la fin des enregistrements grâce à un compas à strabisme pour s’assurer que le diamètre pupillaire reste de taille constante durant toute la procédure. Cette dilatation pupillaire est gage d’enregistrement des « meilleures » réponses c'est-àdire des réponses les plus amples. 10 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-11 : la taille pupillaire mesurée chez ce chien atteint de cataracte après dilatation est de 11 mm (c). Une fois ce diamètre pupillaire mesuré, le photostimulateur (a) est rapproché (b) à une distance inférieure à 2,25 cm (flèche rouge) (d) puis toujours replacé à la même distance lors d’examens ultérieurs. Les conditions de stimulation plein champ, dilatation pupillaire maximale, constance de la distance œil-surface stimulante sont des gages de reproductibilité des réponses pour tous les examens ultérieurs. Les différents types d’électrodes de recueil du signal Electrodes actives Plusieurs types d’électrodes actives peuvent être utilisés chez l’animal pour le recueil de l’ERG [Steiss JE et al., 1992], [Esakowitz et al., 1993], [Hennessy, Vaegan, 1995], [Bayer et al., 1999], [Rosolen et al., 2002], [Yin, Pardue, 2004], [Mentzer et al., 2005]. Les électrodes cornéennes permettent d’avoir un bon contact mais l’angle de courbure cornéen varie en fonction de l’espèce animale et il est difficile d’utiliser les mêmes électrodes que celles commercialisées pour usage humain. La figure VIII-13 montre des réponses ERG obtenues chez le même animal dans les mêmes conditions de stimulation « plein champ » œil par œil, en utilisant différents types d’électrodes de recueil. Figure VIII-13-a. L’électrode aiguille active est piquée en partie dans la paupière inférieure en voie sous-cutanée. La réponse de l’œil gauche est contaminée par de l’électromyogramme. Bien que l’œil de l’animal soit normal, les réponses enregistrées pour chacun des deux yeux ne sont pas superposables. Figure VIII-13-b. L’électrode aiguille active est placée dans le canthus externe, près du pôle postérieur. Il n’est pas possible d’en contrôler la direction qui diffère nécessairement entre l’œil gauche et l’œil droit. Cette variation de direction de recueil se traduit par des réponses différentes pour chaque œil. Dans ce cas également, les réponses ne sont pas superposables. Figure VIII-13-c. L’électrode est de type cornéenne : c’est une électrode JET, constituée d’un anneau d’or. L’absence de fixation du globe se traduit par une dissymétrie entre les réponses recueillies sur l’œil droit et sur l’œil gauche. Figure VIII-13-d. L’électrode clip est placée en région sous-conjonctivale, à 12h et à moins d’un millimètre du limbe. Le clip assure à la fois le recueil du signal, la fixation du globe et une légère traction vers l’avant qui évite tout prolapsus de la membrane nictitante, très développée chez les animaux. Les réponses obtenues pour chaque œil sont superposables. L’usage de cette électrode est atraumatique ; elle permet de renouveler des enregistrements chez le même animal au cours de sessions différentes et de recueillir des réponses reproductibles. Remarque importante. Pour chaque enregistrement, il est indispensable de préciser la méthode utilisée ainsi que le coefficient de variation des paramètres de l’ERG en fonction de la technique utilisée, pour permettre la comparaison des résultats. Le tableau VIII-4 montre les coefficients de variations des paramètres de l’ERG enregistrés avec différents types d’électrodes, selon différents auteurs. Il apparaît que quels que soient les auteurs et le type d’électrodes, le coefficient de variation des temps de culmination est nettement inférieur à celui des amplitudes, quelle que soit l’onde mesurée. Cependant lorsque le globe est fixé (clip), le coefficient de variation des amplitudes mesurées est inférieure à celui obtenu avec une électrode par simple contact. 11 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Il existe également des électrodes actives constituées d’un stimulateur LED intégré [Kooijman, Damhof, 1980], [Kooijman, Damhof, 1981]. Les résultats présentés dans le tableau VIII-4 par Maehara ont été obtenus avec ce type d’électrode de contact contenant un stimulateur intégré. Electrodes de références Les électrodes de référence doivent être placées en sous-cutanée stricte afin d’éviter l’enregistrement de l’électromyogramme. Ce sont, de préférence, des aiguilles à acupuncture qui évitent tous risques d’hémorragies sous-cutanées. Le traitement du signal Il est identique à celui pratiqué chez l’homme décrit au chapitre V-1. Les protocoles Tester la réponse du système photopique L’étude du système photopique se fait en ambiance photopique avec des stimulations de niveaux lumineux photopiques. On utilise d’abord une stimulation flash de basse fréquence temporelle (1 à 2 Hz) dite « stimulation flash » d’intensité croissante jusqu’à obtenir la valeur maximale de l’amplitude de l’onde-b de la cone-response dite « Photopic Hill ». Cette intensité maximale est ensuite utilisée comme stimulation à la fréquence temporelle de 30 Hz, dite « stimulation flicker » pour obtenir la flicker-response. Ces deux modes de stimulation permettent de recueillir les réponses du système photopique provenant de structures d’origines prépondérantes différentes. Cone-response d’amplitude maximale ou Photopic Hill Dans une ambiance de niveau lumineux photopique suffisante pour que les bâtonnets fonctionnent en mode saturé, l’augmentation (ou la diminution à partir d’une valeur maximale) de l’intensité de la stimulation (par pas de 0,3 unité logarithmique) entraîne une variation conjointe de l’amplitude de l’onde-a et de l’onde-b. Augmentation linéaire de l’onde-a L’amplitude de l’onde-a croît de façon linéaire en fonction du logarithme de l’intensité de la stimulation (figure VIII-14). Augmentation non-linéaire de l’onde-b Par contre, l’amplitude de l’onde-b commence par croître, passe par un maximum puis, alors que l’intensité de la stimulation continue à croître, diminue jusqu’à un plateau (figure VIII-14. Cette amplitude maximale de l’onde-b est dite « Photopic Hill » ou Vmax [Peachey et al., 1992], [Wali, Leguire, 1992b], [Lachapelle et al., 2001], [Rufiange et al., 2003]. ° Origine physiologique probable. Cette variation non linéaire de l’amplitude de l’onde-b de la cone-response de l’ERG flash est probablement le résultat de l’inégale contribution à sa constitution des réponses des cellules bipolaires de cônes ON et OFF. Jusqu’à l’intensité Imax, l’amplitude de l’onde-b résulterait d’une participation des réponses des bipolaires de cônes ON, prépondérante sur celle des bipolaires de cônes OFF (donc davantage de dépolarisation) puis, l’intensité continuant à croître, l’amplitude de l’onde-b résulterait d’une participation plus importante des réponses des bipolaires de cônes OFF (donc davantage d’hyperpolarisation) ayant pour conséquence une décroissance de l’amplitude de l’onde-b [Lachapelle, et al., 2001], [Rufiange, et al., 2003]. 12 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Courbe « Intensité-réponse » Il est possible d’établir une courbe « intensité-réponse » pour chaque espèce testée et chaque sujet testé. Pour se faire, on recueille en ambiance photopique (luminance comprise entre 20 cd/m² et 30 cd/m²), les ERG flash évoqués par 10 à 15 stimulations d’intensités successivement croissantes par pas de 0.3 unité logarithmique entre deux intensités successives et de basse fréquence temporelle. L’intensité peut avoir des valeurs décroissantes à partir d’une valeur maximale comme sur la figure VIII-14 : réponses de (a) à (h), les réponses étant rigoureusement superposables [Wali, Leguire, 1992b]. On porte en abscisse, le logarithme de l’intensité de la stimulation et, en ordonnée, l’amplitude de l’onde-b de la cone-response, puis on détermine l’intensité dite Imax qui correspond au Photopic Hill (ou Vmax). Dans l’exemple donné Imax = 0,21 log cd.s/m². La figure VIII-14 montre comment rechercher le Photopic Hill chez un chien en utilisant une fréquence temporelle de 1.3 Hz. L’intensité la plus forte (a) correspond à 0.81 log cd.s/m², la plus faible (h) est de 1.29 log cd .s/m². Chaque intensité intermédiaire (b-g) correspond à un pas de 0.3 log cd.s/m². Dans ce cas l’intensité pour laquelle on mesure une amplitude de l’onde-b maximale est de 0.21 log cd.s/m². On notera une légère dissymétrie entre œil droit (101 µV) et œil gauche (91 µV), de l’ordre de 10%. C’est une différence interoculaire qui reste dans les limites de la normale chez le chien. ° Intérêt de déterminer et d’utiliser Imax. L’amplitude maximale est une caractéristique du système photopique indépendante de l’intensité du fond adaptant [Lachapelle, et al., 2001]. Figure VIII-15-a montre la cone-response d’un sujet évoquée avec Imax précédemment déterminée (voir figure VIII-14-c). Utiliser l’intensité Imax de chaque individu pour évoquer la réponse du système photopique permet de se situer dans des conditions de stimulations optimales et reproductibles. Cette intensité peut être différente selon les individus testés, mais sa mise en œuvre pour l’enregistrement des réponses du système photopique de chacun, limite significativement la variabilité interindividuelle des amplitudes des ondes-b. Flicker-response avec des stimulations flash de fréquence temporelle 30 Hz La stimulation flash de niveau lumineux photopique et d’intensité correspondant à Imax, est délivrée à la fréquence temporelle de 30 Hz pendant au moins 15 secondes sur le même fond adaptant photopique que celui utilisé précédemment. Elle est dite « stimulation flicker ». On recueille la flicker-response ou réponse flicker qui est le reflet des structures photopiques essentiellement postréceptorales (figure VIII-15-b). Tester la réponse du système scotopique La « stimulation flash » Le test du fonctionnement du système des bâtonnets s’effectue en ambiance scotopique (obscurité). La stimulation est achromatique, de niveau lumineux scotopique de 2,5 à 3 unités logarithmiques inférieures à celui utilisé pour tester le système photopique. Elle est délivrée à une fréquence temporelle de 0,1 Hz, répétée une, trois ou cinq fois à différents temps d’adaptation à l’obscurité : juste à la mise à l’obscurité après une adaptation à un fond adaptant de niveau lumineux photopique, au temps T=0 alors qu’il n’y a pas encore eu le temps nécessaire pour que la rétine puisse s’adapter à l’obscurité, puis au moins après 30 minutes d’adaptation à l’obscurité, lorsque la rétine est totalement adaptée à l’obscurité (figure VIII-16 et figure VIII-17 T=0 mn et T=32 mn). 13 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 L’adapto-ERG [Alfiéri R, Solé P, 1966]. Entre le moment de la mise à l’obscurité (t 0=0) et durant les 30 minutes que dure l’adaptation de la rétine à l’obscurité, il est possible d’enregistrer des ERG flash à intervalles réguliers du temps d’adaptation ; on a choisi t1=2mn, t2=4mn, t3=8mn, t4=16mn, t5=32mn après la mise à l’obscurité. Pour évoquer l’ERG à chaque temps ti dans l’ambiance scotopique, on utilise de 3 à 5 stimulations flash, toujours d’un même niveau lumineux scotopique, délivrées à la fréquence temporelle de 0,1 Hz. L’amplitude de l’onde-b des ERG est ensuite mesurée ; elle peut être portée en fonction du temps d’adaptation : c’est l’« adapto-ERG » ; elle montre que l’amplitude croît de façon régulière de plus de 30%, associée à une augmentation du temps de culmination de l’onde-b de plus de 2 écarts-type. La figure VIII-16 montre les réponses du système scotopique à une stimulation de niveau lumineux scotopique toujours identique, à différents temps d’adaptation à l’obscurité. L’amplitude de l’onde-b croît. L’ «adapto-ERG » correspond à la représentation de l’amplitude de l’onde-b en fonction du temps d’adaptation à l’obscurité. Bases physiologiques Le potentiel de l’épithélium pigmentaire est stable quand l'adaptation de la rétine à une ambiance photopique est d’au moins deux heures [Marmor MF, Lurie M, 1979], ou celle à une ambiance scotopique d’au moins 40 minutes [Giessmann, Lutze, 1971] [Le Grand Y, 1972]. La différence de potentiel entre la cornée et la rétine dépend de la valeur du potentiel de l'épithélium pigmentaire qui est variable selon l’état d’adaptation de la rétine à la lumière ou à l’obscurité. En effet, lors du passage d'un état d'adaptation à l'autre, le potentiel de l'épithélium pigmentaire passe par une variation maximale de la polarisation de sa membrane basale, qui survient entre la 5ième et la 10ième minute après le changement d'état d'adaptation. Chez l’homme, cette variation maximale de polarisation de l’épithélium pigmentaire peut être appréciée par l’enregistrement de l’EOG. Elle correspond à la survenue du Light Peak en ambiance photopique ou du Dark Trough en ambiance scotopique. Lorsque l’ERG est enregistré à intervalles réguliers au cours de l’adaptation à l’obscurité à l'aide d'une stimulation flash de niveau lumineux scotopique (donc n’évoquant que la seule réponse du système scotopique) juste après que la rétine ait été préalablement adaptée à la lumière, l’amplitude de l’onde-b dépend étroitement d’un ensemble de mécanismes intra-épithéliaux à l’origine de l’évolution de son potentiel. Intérêt de l’adapto-ERG Suivre la variation de l’amplitude de l’onde-b de l’ERG du système des bâtonnets au cours de l’adaptation à l’obscurité permet d’apprécier la cinétique de l’adaptation de la rétine liée au fonctionnement conjoint du système des bâtonnets et de l’épithélium pigmentaire, donc d’apprécier, de façon indirecte, le fonctionnement de l'épithélium pigmentaire. Dans l’impossibilité d’enregistrer un EOG chez l’animal, l’adapto-ERG permet d’apprécier de façon indirecte certains aspects du fonctionnement de l’épithélium pigmentaire sous la dépendance du système des bâtonnets. Il exclut cependant le reflet du fonctionnement de la membrane basale [Rigaudière F. et al., 2005]. 14 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Tester la réponse des deux systèmes En fin d’adaptation à l’obscurité, toujours en ambiance scotopique, on peut délivrer une stimulation unique, de niveau lumineux photopique et d’intensité correspondant à la valeur du Imax. Elle évoque la réponse conjointe des deux systèmes des cônes et des bâtonnets : c’est la mixed-response (figure VIII-17). Tester selon les espèces Les espèces diurnes Pour les espèces diurnes, on s’intéresse essentiellement au fonctionnement du système des cônes dans une moindre mesure celui du système des bâtonnets. Les espèces nocturnes Pour les espèces nocturnes dont la rétine est pauvre en cônes, on étudie principalement le fonctionnement du système des bâtonnets. Les facteurs affectant l’ERG flash Le type d’anesthésique Différents types d’anesthésiques sont utilisés selon les espèces, la durée et la profondeur de l’anesthésie obtenue. Les molécules circulantes peuvent interférer avec les différents neurotransmetteurs rétiniens. Dans certains cas, les molécules d’anesthésique injectées peuvent bloquer la transmission du signal intrarétinien. Lors de la stimulation lumineuse, une forte diminution d’amplitude d’une ou de plusieurs réponses selon les séquences mises en œuvre, voire une absence d’ERG, sont directement liées à ce blocage des processus intrarétiniens. Il ne faut pas alors en conclure que la rétine présente une altération intrinsèque puisque la réponse recueillie n’est liée qu’à la modification fonctionnelle conjoncturelle. Chez l’animal, les anesthésiques les plus fréquemment utilisés sont soit injectés par voie veineuse ou intramusculaire, soit inhalés. Les effets observés dépendent de la dose utilisée mais également de la sensibilité de l’espèce animale. Parmi les substances utilisées, chez le rat, le telazol -un anesthésique dissociatif- induit une augmentation d’amplitude surtout de l’onde-b et une augmentation des temps de culmination des réponses par rapport à celles obtenues avec du nembutal [Chaudhary, et al., 2003]. Chez le chien, l’association kétamine-acépromazine induit une augmentation de l’amplitude de l’onde-b au cours de l’adaptation à l’obscurité et une réduction du temps d’obtention de la réponse maximale par rapport à l’utilisation de la kétamine seule [Malecki H, et al., 1996]. Autre substance fréquemment utilisé chez les carnivores (chien et chat), un alpha2agonist (hydrochloride de médétomidine) induit une diminution des amplitudes et une augmentation des temps de culmination des ondes [Norman, et al., 2008]. L’utilisation d’anesthésiques volatils (halothane et sévoflurane) peut induire une diminution de l’amplitude de l’onde-b dans des conditions scotopiques [Yanase, Ogawa, 1997] mais dans ce cas, c’est surtout l’hypercapnie qui est à l’origine de cette diminution d’amplitude [Varela Lopez, et al., 2010]. Il faut donc soigneusement choisir l’anesthésique qui doit être bien adapté à l’animal testé et qui doit présenter le meilleur compromis entre les différentes contraintes physiologiques et techniques. 15 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Le statut physiologique de l’animal L’ovulation peut influencer les paramètres de l’ERG [Polifrone S et al., 2004]. Chez la ratte, ces auteurs ont montré que pendant les périodes de proestrus-oestrus, les amplitudes des ondes recueillies dans des conditions scotopiques et photopiques étaient significativement plus grandes (environ 40%) qu’en période de metestrus-diestrus. Le cycle de la ratte étant de 4 jours, c’est un facteur dont il faut tenir compte lors d’études réglementaires en toxicologie car il peut augmenter la variabilité dans le groupe des animaux femelles. La température Les variations de la température corporelle peuvent modifier les valeurs des paramètres de l’ERG. Un abaissement quelques degrés peut entraîner une diminution des amplitudes des ondes -a et -b [Kong, Gouras, 2003]. C’est donc un facteur qu’il faut prendre en considération et on doit maintenir une température constante par l’utilisation de systèmes chauffants, pendant toute la durée d’un examen réalisé sous anesthésie générale. L’influence du Tapetum lucidum Le Tapetum lucidum n’influence pas directement les caractéristiques des onde-a et -b de l’ERG flash des deux systèmes, mais semble être à l’origine d’une déflection négative qui suit l’onde-b et que l’on observe aussi bien en ambiance photopique qu’en ambiance scotopique [Rosolen et al., 2005a]. Cette déflection négative n’a pas été mise en évidence chez les espèces animales ne possédant pas de Tapetum lucidum [Rosolen et al., 2008]. On n’a pas d’explication physiologique à cet effet. Le vieillissement Le vieillissement est l’action du temps sur les êtres les prédisposant à la mort. L’étude de la biologie du vieillissement montre que des phénomènes moléculaires sont à l’origine de modifications cellulaires puis tissulaires se traduisant par une augmentation de la rigidité du collagène, notamment au niveau des vaisseaux sanguins et par une accumulation de « vieilles » molécules non dégradées. Processus oxydatifs L’oxygène indispensable à la vie, génère, lors de son métabolisme, des radicaux libres qui oxydent les différentes molécules cellulaires comme l’ADN, les lipides et les protéines. Ces mécanismes sont manifestes dans le cerveau qui est un tissu très consommateur en oxygène du fait de son activité neuronale. De plus, l’absence de renouvellement des neurones rend ce tissu très vulnérable à l’action de ces radicaux libres. Cet aspect est renforcé dans l’œil car la rétine est le tissu de l’organisme le plus consommateur en oxygène et en glucose. L’apport en glucose et en oxygène est assuré au niveau de la choroïde, par de très nombreux vaisseaux sanguins fenestrés, permettant d’atteindre, au niveau des photorécepteurs, une concentration d’oxygène proche de la pression partielle d’oxygène du sang. L’œil : miroir du vieillissement L’œil est une « fenêtre d’observation » facilement accessible à la visualisation, à la fois de la microcirculation mais aussi de l’état neurologique cérébral. L’examen ophtalmologique permet de rechercher des marqueurs du vieillissement au niveau de la surface oculaire, de l’angle iridocornéen, du cristallin ou du fond d’œil. Ces observations donnent des informations sur l’état physiologique de l’animal vieillissant 16 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Vieillissement de la surface oculaire Au niveau de la surface oculaire, le vieillissement de la matrice extracellulaire stromale est caractérisé par l’augmentation de l’espacement interfibrillaire et intramoléculaire du collagène laissant des espaces où peuvent s’accumuler les produits de la glycation. Ainsi l’œil est-il un organe particulièrement sensible aux effets du vieillissement. Vieillissement du cristallin et de l’angle irido-cornéen L’accumulation de produits de la glycation cristallin favorise l’apparition d’une cataracte conséquence, on observe une diminution de augmentation de la pression intra-oculaire qui au niveau de l’angle iridocornéen et du et d’un épaississement du trabéculum. En l’évacuation de l’humeur aqueuse et une aboutit, à terme, à un glaucome. Augmentation de l’espérance de vie Enfin, il est intéressant de constater qu’à l’instar de l’homme, l’espérance de vie des animaux de compagnie augmente, dévoilant les mêmes types de pathologies liées au vieillissement. Retentissement sur l’ERG Ces facteurs de vieillissement peuvent retentir sur les caractéristiques de l’ERG enregistré, par simple modification des paramètres de la stimulation qui arrive effectivement sur la rétine. L’animal médicalisé L’animal comme l’homme est de plus en plus médicalisé. La prise de médicaments au long cours peut entraîner des intoxications pouvant affecter le système visuel si la posologie n’est pas respectée. Médicaments à visée cardiovasculaire Les médicaments cardiovasculaires tels que l’amiodarone (Cordarone®), peuvent induire un effet toxique sur le nerf optique. D’autres, comme le diltiazem, peuvent avoir des effets bénéfiques en limitant les phénomènes d’excitotoxicité due à un excès glutamate [Frasson et al., 1999], [Vallazza-Deschamps et al., 2005]. Autres… Certains antibiotiques, antimycosiques, antiseptiques intestinaux (Quinocarbine®), antidépresseurs (iproniazide) peuvent favoriser des accidents ischémiques du nerf optique [Gelatt et al., 2001], [Penha et al., 2010]. Il convient donc, en cas d’atteinte bilatérale de la fonction visuelle, de savoir rechercher une éventuelle origine toxique. La prise d’hormones thyroïdiennes peut retentir sur le fonctionnement rétinien et entraîner une diminution des temps de culmination des ondes aussi bien des systèmes photopique que scotopique [Durieux et al., 2008]. Les composantes de l’ERG et leurs origines Elles ne diffèrent pas de celles décrites pour l’homme et trouvées après expérimentation chez les primates ; elles sont commentées au chapitre V-3 17 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Indications de l’ERG flash chez l’animal L’objet de ce chapitre est de montrer et commenter des enregistrements réalisés en pratique courante vétérinaire, chez des patients atteints de pathologies ophtalmologiques et pour lesquels l’ERG permettra d’établir un diagnostic, de proposer un choix thérapeutique et d’établir un pronostic. Exemples de résultats normaux Figure VIII-15 et figure VIII-17 montrent les résultats d’ERG normaux enregistrés chez un sujet normal (un chien) en pratique clinique courante, selon le protocole décrit cidessus avec test du fonctionnement du système des cônes d’une part, du système des bâtonnets, de l’autre et des deux systèmes conjointement. Ce protocole d’examen ERG est préconisé chez le chien par le REOVVA (Réseau Européen en Ophtalmologie Vétérinaire et Vision Animale : voir http://www.reovva.com). Situations cliniques Le fond d’œil n’est pas visible Toute opacité des milieux oculaires : cornée, cristallin, vitré, ne permet pas de voir le fond d’œil lors de l’examen ophtalmologique. Patient non verbal, l’animal de compagnie, chien ou chat, peut être opéré d’une cataracte ou d’une kératite pigmentaire envahissante afin de recouvrer la vue, à condition que la rétine soit correctement fonctionnelle. L’ERG est donc un examen indispensable à réaliser avant toute intervention chirurgicale. Dans le cas où la fonction rétinienne se révèle correcte, l’ablation chirurgicale de l’opacité invalidante permettra une projection correcte sur la rétine des stimulations visuelles et, le plus souvent, de recouvrer un certain degré de vision. Toutefois, il faut garder à l’esprit que l’ERG reflète le fonctionnement global de la rétine et que, bien qu’il n’y ait pas de macula stricto sensu chez l’animal, un petit nombre de photorécepteurs peuvent fonctionner et permettre à l’animal de se déplacer dans un environnement qu’il connaît bien en compensant son handicap visuel par son flair. Cataracte traumatique unilatérale La figure VIII-18 montre l’ERG d’un chien de race cocker atteint d’une cataracte unilatérale droite apparue quelques mois après un traumatisme crânien, à la suite d’une chute. Figure VIII-18-a et b. Conditions de stimulation : Test du système des cônes : 15 stimulations de niveau lumineux considéré comme photopique (-0.09 log cd.s/m²) délivrées en ambiance photopique à la fréquence temporelle de 1.3 Hz (a) et de 30 Hz (b). Remarque. Cette valeur correspond à 0,8 cd.s/m², ce qui est, d’un point de vue métrologique, un niveau mésopique. Cependant, elle est utilisée par plusieurs auteurs qui la considère comme étant du domaine photopique [Dorfman et al., 2010]… Analyse. A droite : les réponses ne sont pas discernables. A gauche : les réponses sont normales. 18 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-18-c et d. Conditions de stimulation : 3 stimulations de niveau lumineux scotopique (-2.49 log cd.s/m²) sont délivrées en ambiance scotopique à la fréquence temporelle de 0.1 Hz, à t=0 (c) puis après 30 mn d’adaptation (d). Analyse. A droite : les réponses ne sont pas discernables. A gauche : les amplitudes des réponses croissent normalement au cours de l’adaptation à l’obscurité de 69 µV (c) à 115 µV (d). Conclusion. On en conclut que le fonctionnement neurorétinien est anormal à droite et normal à gauche. La cataracte droite apparue après le traumatisme crânien est fort probablement associée à un trouble majeur de l’électrogenèse rétinienne droite, par décollement rétinien, intoxication rétinienne après hémorragie du vitré ou autres... La cure chirurgicale de la cataracte droite ne permettra probablement pas à ce sujet de recouvrer la vue de son œil droit. Il a été décidé de s’abstenir. Cataracte bilatérale Cataracte simple Figure VIII-19. Il s’agit d’un caniche de 6 ans, atteint d’une cataracte bilatérale. Les réponses du système des cônes (a) et (b), du système des bâtonnets (c) et (d) et les réponses mixtes des deux systèmes sont bien discernables et normales. On en conclut que les deux yeux présentent une électrogenèse rétinienne normale et peuvent donc être opérés. Cataracte simple du sujet âgé Figure VIII-20. Il s’agit d’un caniche âgé de 14 ans. Les réponses des deux systèmes sont d’amplitudes diminuées par rapport aux valeurs trouvées chez un animal de même race, mais plus jeune. Par contre, les temps de culmination des différentes ondes sont comparables à ceux du sujet plus jeune. On en conclut que l’électrogenèse rétinienne de chaque œil est sensiblement normale. L’asymétrie d’amplitude entre l’œil droit (réponse plus ample) et l’œil gauche peut être due à l’asymétrie d’intensité de la cataracte. On peut donc intervenir. Cataracte associée à un dysfonctionnement rétinien Figure VIII-21. Il s’agit d’un Yorkshire âgé de 8 ans qui présente une cataracte bilatérale. Pour chacun des deux yeux, les réponses des deux systèmes sont discernables du bruit de fond. Les réponses sont plus amples à droite qu’à gauche, mais restent d’amplitude et de temps de de culmination dans les limites de la normale, sauf pour la séquence (d) (c'est-à-dire après 30 mn d’adaptation à l’obscurité) où l’amplitude de la réponse est inférieure à la normale. Ce résultat suggère la présence, derrière la cataracte, d’un dysfonctionnement rétinien débutant à gauche et portant majoritairement sur le système des bâtonnets. Dans ce cas, le vétérinaire électrophysiologiste fait son rapport. Il suggère logiquement une simple surveillance, mais c’est le propriétaire qui décide en dernier ressort, d’une intervention ou non. Cataracte associée à une probable atrophie rétinienne La figure VIII-22 concerne un chien de race caniche nain, âgé de 7 ans qui présente une cataracte bilatérale à travers laquelle il n’est pas possible de voir le fond d’œil. 19 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Les réponses du système des cônes et du système des bâtonnets ne sont pas discernables, attestant d’un trouble majeur du fonctionnement des deux neurorétines. Compte tenu de l’âge et de la race, ces résultats sont compatibles avec une atrophie rétinienne progressive à un stade déjà avancé. L’intervention chirurgicale d’extraction des cristallins ne permettra pas à ce patient de recouvrer la vue. Il a été décidé de s’abstenir. Les affections rétiniennes hérédodégénératives Au côté de l’homme depuis bien longtemps, le chien partage également avec lui son environnement, ses expositions aux agents chimiques, ses lieux de vie, ses stress et parfois même son alimentation. De plus c’est après l’homme, l’espèce qui bénéficie de la meilleure surveillance médicale. Le chien développe des affections spontanées homologues de celles rencontrées chez l’homme. Les rétinopathies pigmentaires du chien Appelées aussi atrophies rétiniennes progressives, ce sont les dystrophies rétiniennes les plus fréquemment rencontrées [Petersen-Jones, 2005]. Elles sont caractérisées par une hétérogénéité clinique, génétique et moléculaire. Chez le chien, les critères sont similaires à ceux rencontrés dans l’espèce humaine. Les manifestations primaires du déficit visuel sont décrites par le propriétaire de l’animal qui remarque une modification dans le comportement de son chien au cours du jeu. L’examen du fond d’œil révèle des lésions identiques à celles observées chez l’homme. Exemple d’évolution chez un chien Les figures VIII-23 à 25 montrent des différents stades de rétinopathie pigmentaire chez un caniche LOF (Livre des Origines Françaises) dont les premiers symptômes sont apparus à l’âge de cinq ans. Il a été suivi sur une période de 2 ans. Au début de l’affection, le propriétaire de l’animal a noté une diminution de l’activité du jeu de son animal. Figure VIII-23. Lors de l’examen initial, on observe déjà sur le fond d’œil quelques zones d’hyperréflectivité discrètes, bilatérales et souvent symétriques (flèches). Les réponses du système photopique sont normales (a) et (b) ; celles de l’adapto-ERG (c) et (d) montrent bien une augmentation d’amplitude des ondes-b, identiques pour les deux yeux mais on observe une augmentation des temps de culmination plus importantes que ce qui est enregistré chez des animaux normaux de même race et de même âge. L’aspect du fond d’œil et ce résultat fonctionnel font suspecter un début d’atrophie rétinienne affectant primitivement le système scotopique (étiqueté stade 1). Figure VIII-24. Six mois plus tard, le propriétaire de l’animal note une diminution de son activité dans la pénombre ou la nuit. Le fond d’œil montre une papille grise et une légère augmentation de la pigmentation. Par rapport au précédent examen, l’ERG montre une diminution modérée des amplitudes de l’ERG photopique (flash et flicker) et une diminution importante des amplitudes des ondes du système scotopique témoignant de la progression du dysfonctionnement, essentiellement du système scotopique (stade 2). Figure VIII-25. Six mois plus tard, le propriétaire de l’animal note une diminution de son activité également en plein soleil. Le fond d’œil présente une diminution de calibres des vaisseaux rétiniens et une papille grise. 20 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 A l’ERG, il y a une diminution importante des amplitudes des réponses du système photopique et les réponses du système scotopique ne sont pas discernables. Le dysfonctionnement du système scotopique est donc majeur, associé à un dysfonctionnement notable du système photopique (stade 3). Figure VIII-26. Enfin, 18 mois après les premiers symptômes rapportés par le propriétaire, l’animal est devenu aveugle. Au fond d’œil, les vaisseaux sanguins ne sont plus visibles et le diamètre papillaire a diminué. Les réponses des deux systèmes ne sont plus discernables attestant un dysfonctionnement majeur des deux systèmes (stade 4). L’évolution clinique et de l’ERG de ce patient qui présentait des lésions dégénératives bilatérales du fond d’œil, associées à un dysfonctionnement initial du système scotopique puis, secondairement, du système photopique, est caractéristique d’une atrophie rétinienne progressive. Son caractère héréditaire doit être envisagé. Rétinopathie pigmentaire chez le chien Plus d’une centaine de races de chiens sont affectées par des rétinopathies pigmentaires. L’ERG est l’examen de choix pour en faire le diagnostic à un stade précoce. Les dysfonctionnements rétiniens concernent tout d’abord le système scotopique alors que chez l’homme, ils peuvent toucher l’un ou l’autre ou les deux systèmes conjointement [Marmor, 1980], [Berson, 1981]. Chez le chien, l’adapto-ERG [Rosolen, et al., 2008] permet de mettre en évidence un dysfonctionnement précoce du couplage neurorétine-épithélium pigmentaire qui peut précéder les anomalies de réponses du système scotopique, puis du système photopique comme il a été montré sur l’exemple des figures VIII-23 puis VIII-24 . Cécités nocturnes congéniales Chez l’animal, il existe comme chez l’homme des formes de cécités nocturnes congénitales stationnaires [Nunnery et al., 2005], [Bellone et al., 2008]. L’examen de fond d’œil et les examens complémentaires (ERG, angiographie) permettent d’en faire le diagnostic différentiel avec les rétinopathies pigmentaires. Exemple La figure VIII-27. Il s’agit d’un chien de race West Highland White Terrier, âgé de 5 ans, qui présente un trouble de la vision nocturne. Les réponses du système photopique sont discernables. On observe une diminution d’amplitude de l’onde-b (a) et de la flicker-response (b). L’adapto-ERG (c) et (d) montre également une onde-b d’amplitude diminuée, enfin la réponse conjointe des deux systèmes montre une onde-b de type électronégatif. Commentaires L’examen ophtalmologique et les anomalies observés de l’ERG font suspecter qu’on est en présence d’une forme de cécité nocturne congénitale stationnaire bien qu’une telle anomalie n’ait pas été décrite dans cette race (ni dans d’autres races non plus). L’absence d’examen OCT et de test génétique pour cette affection dans l’espèce canine ne permet pas de conclure formellement au diagnostic. Cependant, le résultat de l’ERG est un élément essentiel du dépistage des affections hérédodégénératives tant pour les éleveurs qui souhaitent éradiquer ces affections de leurs reproducteurs, que pour les vétérinaires qui mettront en œuvre la prise en charge du handicap de leurs patients le plus rapidement possible. 21 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Les anomalies génétiques des affections rétiniennes Chez l’homme, les rétinopathies pigmentaires sont des affections hétérogènes où tous les modes de transmission génétique ont été décrits. Chez le chien, la même hétérogénéité génétique a été observée [Beltran, 2009]. Chez l’homme, les gènes impliqués dans les rétinopathies pigmentaires peuvent intervenir dans la cascade de la phototransduction, dans la structure du photorécepteur, dans le cycle de la vitamine A, au niveau rétinien, dans le fonctionnement cellulaire ubiquitaire ou bien interférer avec la neurodégénérescence. Ces gènes sont répertoriés sur le site Retnet (Retinal Information Network) régulièrement mis à jour (http://www.sph.uth.tmc.edu/RetNet/disease.htm). Chez le chien, 12 gènes mutants ont été identifiés comme impliqués dans la survenue d’une rétinopathie pigmentaire : PDE6 [Suber et al., 1993], RPE65 [Aguirre et al., 1998], PDE6 [Petersen-Jones et al., 1999], RPGR [Zhang et al., 2002], RHO [Kijas et al., 2002], CNGB3 [Sidjanin et al., 2002], PRCD [Zangerl et al., 2006], RPGRIP1 [Mellersh et al., 2006], VMD2 [Guziewicz et al., 2007], RD3 [Kukekova et al., 2009], STK38L [Goldstein O et al., 2008] and NPHP4 [Wiik et al., 2008]. Les troubles du comportement La domestication très précoce du chien dès la fin du paléolithique supérieur [Leonard et al., 2002], [Savolainen et al., 2002] est intervenue avant celle des autres espèces d’animaux d’élevage comme les bovins, les ovins ou les porcins. Elle a induit des modifications comportementales du chien qui est capable de voir et de répondre à des signaux humains, même très discrets [McKinley J, Sambrook T, 2000], [Pennisi, 2002]. La capacité du chien à répondre à un signal du regard ou du doigt de l’homme est supérieure à celle d’un chimpanzé placé dans les mêmes conditions [Hare et al., 2002], [Kaminski et al., 2004]. De ce fait, le chien est devenu un « spécialiste de la communication » avec l’homme. Cette qualité rend la relation homme-chien unique et explique pourquoi son propriétaire est le premier à déceler toute modification comportementale liée à une perturbation de sa fonction visuelle. Une anomalie visuelle de l’animal domestique peut être à l’origine de troubles comportementaux. En conséquence, elle peut induire une agressivité nocturne ou diurne qui peut amener le propriétaire à se séparer de son animal. L’ERG permet d’évaluer la fonction rétinienne d’un animal présentant certains troubles du comportement. Exemple Un berger de Beauce âgé de 5 ans, est amené en consultation pour apparition relativement brutale d’une agressivité nocturne. Figure VIII-28. Son fond d’œil est d’aspect normal. L’ERG du système photopique est normal (a) et (b) ; par contre, l’adapto-ERG ne montre pas de réponse discernable. On en conclut à un trouble majeur du fonctionnement du système scotopique suggérant que cet animal pourrait souffrir d’une dystrophie des bâtonnets. Un ERG de contrôle a été préconisé afin de suivre l’évolution fonctionnelle du système photopique. Les résultats sont en attente. 22 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Autres tests électrophysiologiques Les autres ERGs L’ERG multifocal et l’ERG pattern sont des tests utilisés en pratique clinique humaine. Ils demandent, pour le premier, un degré certain d’attention avec abstinence volontaire de clignement pendant les séquences d’acquisition et, pour le second, une bonne réfraction. Ils ne sont pas utilisés en médecine vétérinaire pour des raisons de variabilités des résultats, liées en grande partie aux difficultés techniques d’enregistrement. Les PEV Ce sont les tests objectifs qui permettent l’exploration clinique des voies visuelles (PEV). Leur recueil chez l’animal se limite aux espèces dont la localisation du cortex visuel primaire est bien connue et peu variable. Contraintes anatomiques La localisation du cortex visuel primaire peut varier en fonction de l’espèce et au sein d’une même espèce. De plus, la boite crânienne étant constituée d’os très dense, le recueil du signal au niveau du scalp est très difficile à obtenir sauf si l’électrode est en contact voire pénètre au niveau de l’os crânien. Enfin, l’absence de macula chez l’animal (sauf primates) en limite l’intérêt clinique. Contraintes techniques D’autres difficultés d’ordre techniques s’ajoutent aux contraintes anatomiques. En effet, le signal PEV recueilli, extrait de l’électroencéphalogramme, est de faible amplitude ; il nécessite un grand nombre de sommations pour améliorer le rapport signal/bruit. Or, l’animal n’étant pas un patient coopératif, les examens fonctionnels se font sous anesthésie générale qui peut déprimer l’activité électro-encéphalographique. Pour toutes ces raisons, les PEV sont difficilement réalisables en pratique vétérinaire courante… Conclusion En médecine vétérinaire, l’ERG apporte des renseignements sur le fonctionnement rétinien lorsque le fond d’œil n’est pas visible (kératites pigmentaires, cataractes, hyalites), lors d’atteintes rétiniennes hérédodégénératives (dystrophies, dysplasies des photorécepteurs, etc.) et lors de troubles du comportement impliquant la fonction visuelle. Un certain nombre de contraintes techniques (type d’anesthésie, fixation du globe, connaissance des paramètres physiques de la stimulation, etc.) doivent être maîtrisées afin de pouvoir réaliser des enregistrements dans des conditions reproductibles. Par conséquent, ce n’est pas un examen de routine. C’est un examen complémentaire qui doit être replacé dans son contexte clinique et dont la réalisation pratique et l’interprétation doivent être confiées à des cliniciens formés à l’électrophysiologie. 23 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 L’ERG est également un examen très important en recherche biomédicale car il permet d’acquérir des données nécessaires à une meilleure compréhension des phénomènes physiopathologiques cellulaires et moléculaires qui sont à l’origine des affections communes à l’homme et à l’animal. 24 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figures Figure VIII-1. Différents types d’yeux chez les vertébrés. Figure VIII-2. Différents types d’yeux chez les vertébrés. 25 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-3. Différents types d’yeux chez les vertébrés. Tableau VIII-1. Aspect comparatif des différents éléments anatomiques de l’oeil chez les vertébrés. 26 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-4. Représentation anatomo-fonctionnelle schématique d’une rétine de vertébré. Tableau VIII-2. Densité des photorécepteurs chez les différentes espèces de vertébrés. 27 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-5. Régionalisation fonctionnelle de la neurorétine chez un chien. Figure VIII-6. Variations de l’aspect du fond d’œil chez différents animaux selon la présence ou non d’un Tapetum lucidum. 28 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-7. Pigmentation de l’Epithélium Pigmentaire Rétinien chez un carnivore possédant un Tapetum lucidum. Figure VIII-8. Différents types de vascularisation du fond d’œil de mammifères. 29 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-9. Fonds d’yeux d’animaux albinos. Figure VIII-10. Stimulateur flash adapté à l’anatomie de la tête d’un animal. 30 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Tableau VIII-3. Intensités des stimulations. Expression en cd.s/m² et son équivalent en log10 cd.s/m². Figure VIII-11. Réalisation de stimulations dans des conditions « plein champ » 31 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-12. Caractéristiques oeil/stimulateur pour une stimulation plein champ. Figure VIII-13. Variations des réponses ERG selon le type d’électrode active utilisées pour le recueil du signal. 32 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Tableau VIII-4. Coefficients de variation des paramètres de l’ERG (moyenne et écarttype) en fonction du type d’électrodes utilisées. Figure VIII-14. Réponse du système des cônes avec des stimulations d’intensités décroissantes. Etablissement de la courbe « Intensité-réponse », détermination du Photopic Hill et de Imax. 33 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-15. Réponse du système des cônes : Cone-response et flicker-response d’un sujet normal (un chien). Figure VIII-16. Réponse du système des bâtonnets à différents temps d’adaptation de la rétine à l’obscurité et adapto-ERG. 34 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-17. Réponse du système des bâtonnets aux temps T= 0mn et 32 mn après mise à l’obscurité et réponse des deux systèmes ou mixed-response à T=32 mn. Figure VIII-18. Résultat ERG chez un chien de race Cocker anglais présentant une cataracte de l’œil droit à la suite d’un traumatisme crânien arrivé quelque mois auparavant. 35 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-19. Résultat ERG d’un chien de race caniche âgé de 6 ans présentant une cataracte bilatérale. Figure VIII-20. Résultat ERG d’un chien de race caniche âgé de 14 ans présentant une cataracte bilatérale. 36 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-21. Résultat ERG d’un chien de race Yorkshire terrier âgé de 8 ans présentant une cataracte bilatérale. Figure VIII-22. Résultat ERG d’un caniche âgé de 7 ans présentant une cataracte bilatérale. 37 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-23. Fond d’œil et résultat ERG au stade 1 d’une atrophie rétinienne progressive chez un chien. Figure VIII-24. Fond d’œil et résultat ERG au stade 2, d’une atrophie rétinienne progressive chez le même chien. 38 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-25. Fond d’œil et résultat ERG au stade 3, d’une atrophie rétinienne progressive chez le même chien. Figure VIII-26. Fond d’œil et résultat ERG au stade 4, d’une atrophie rétinienne progressive chez le même chien. 39 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Figure VIII-27 : Fond d’oeil et résultat ERG d’une cécité nocturne chez un chien de race West Higland White terrier, âgé de 5 ans. Figure VIII-28. Fond d’oeil et résultat ERG chez un chien de race beauceron, âgé de 5 ans, présentant un trouble du comportement. 40 Œil et Physiologie de la Vision - VIII-1 Bibliographie Aguirre, G.D., Baldwin, V., Pearce-Kelling, S., Narfstrom, K., Ray, K., & Acland, G.M. (1998). Congenital stationary night blindness in the dog: common mutation in the RPE65 gene indicates founder effect. Mol Vis, 4, 23. [Abstract] Ahnelt, P.K., & Kolb, H. (2000). The mammalian photoreceptor mosaic-adaptive design. Prog Retin Eye Res, 19 (6), 711-777. [Abstract] Alfiéri R, & Solé P (1966). Adapto-électrorétinogramme en lumière monochromatique chez l'homme et analyse formelle des potentiels rétiniens. 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