Réhabilitation des légumineuses en région Centre

Transcription

Réhabilitation des légumineuses en région Centre
MÉMOIRE
Présenté par : Samuel EBRAN
Dans le cadre de la dominante d’approfondissement : Production et Innovation dans les
Systèmes Techniques végétaux
Stage effectué du (jj/mm/aa) : 01/03/2009 au 31/12/2009
À:
Conseil régional du Centre
Direction agriculture et forêt
9 rue Saint Pierre Lentin
45041 Orléans
Sur le thème :
Réhabilitation des légumineuses en région Centre
Pour l’obtention du :
DIPLÔME D’INGÉNIEUR D’AGROPARISTECH
Cursus ingénieur agronome
et du DIPLÔME D’AGRONOMIE APPROFONDIE
Enseignant/e-tuteur responsable de stage : Marianne LE BAIL
Maître de stage : Sylvain REVERCHON
Soutenu le : 04/12/2009
2
Table des matières
1. Introduction ............................................................................................. 5
1.1. Périmètre de l’étude ............................................................................... 5
1.2. Présentation de la démarche.................................................................... 5
1.3. Le Conseil régional du Centre................................................................... 6
2. Biologie et conduite des cultures des principales légumineuses ............. 10
2.1. Généralités sur les légumineuses.............................................................10
2.2. Principe de la fixation symbiotique de l’azote chez les légumineuses ............11
2.3. L’essentiel sur la botanique et la culture des principales légumineuses .........12
3. Analyse globale sur le marché des légumineuses et ses évolutions ........ 15
3.2. Secteurs de la production végétale ..........................................................15
3.2. Utilisations des légumineuses..................................................................23
3.3. Les différents circuits possibles entre la production et les utilisations
finales .......................................................................................................26
4. Les enjeux liés à la réhabilitation des légumineuses en région Centre ... 30
4.1. Développer durablement les systèmes de production agricole de la
région .......................................................................................................30
4.2. Diminuer la dépendance protéique de la région .........................................30
5. Diagnostic régional ................................................................................. 31
5.1. Raisons qui font que les légumineuses sont ou ont été cultivées en
région Centre ..............................................................................................31
5.2. Freins au développement des légumineuses en région Centre .....................35
6. Un contexte favorable............................................................................. 40
6.1. Des innovations variétales récentes .........................................................40
6.2. Le bilan de santé de la PAC.....................................................................40
6.3. Environnement du projet : le développement de la production de
tourteaux de colza .......................................................................................41
7. Pistes retenues pour développer les cultures légumineuses en région
Centre......................................................................................................... 42
7.1. Structuration territoriale de filières agricoles.............................................42
7.2. Appui technique ....................................................................................44
8. Conclusion .............................................................................................. 46
3
4
1. Introduction
Dans le contexte actuel marqué par une prise en compte de plus en plus
importante du développement durable dans notre société, le Conseil régional
du Centre a décidé d’entamer une réflexion sur les cultures légumineuses (pois,
féverole, lupin, luzerne, trèfle, etc).
Produites localement, ces cultures présentent de nombreux intérêts. Elles
permettent aux élevages régionaux d’être moins dépendants en sources
protéiques extérieures (tourteaux de soja américains notamment). A l’échelle
de la rotation culturale ces cultures permettent une utilisation réduite en
intrants (engrais, produits phytosanitaires, carburants). Enfin, d’un point de
vue sociétal, les légumineuses permettent de redorer significativement l’image
de l’agriculture.
Au cours de ces dernières années, les surfaces en protéagineux et en
légumineuses fourragères ont fortement régressé. A titre d’exemple, les
surfaces de pois en région Centre étaient voisines de 100 000 hectares en
1990. Elles sont passées à un peu moins de 20 000 hectares en 2009.
1.1. Périmètre de l’étude
Afin d’enrichir la réflexion engagée, j’ai été amené à approfondir la
question dans le cadre de mon mémoire de fin d’étude. L’objet de mon travail a
été d’étudier l’intérêt d’un plan régional pour la réhabilitation des légumineuses
dans les systèmes de grande culture et dans les systèmes d’élevage.
1.2. Présentation de la démarche
L’objectif de mon travail a été double. D’une part, il s’agissait d’avoir
une analyse la plus précise possible sur les légumineuses et sur les logiques de
développement qui s’y rattachent. D’autre part, j’ai incité une dynamique
régionale pour réhabiliter les légumineuses.
Pour parvenir à cela, j’ai procédé de la façon suivante. Dans un premier temps,
j’ai réalisé l’état de l’art sur cette thématique. J’ai étudié la bibliographie
existante au niveau national, supranational et au niveau régional. Par ailleurs,
je me suis entretenu avec des experts tant au niveau de la production des
légumineuses que des utilisations de celles-ci. A partir de là, j’ai réalisé un
travail d’enquêtes sur le terrain auprès de différents acteurs du monde agricole
présents en région Centre : agriculteurs, organismes de développement,
organisations de producteurs et organismes stockeurs. Au total, j’ai rencontré
une trentaine de personnes au cours des mois de mai et juin 2009. Il a été fait
en sorte que ces personnes représentent la plus grande diversité possible dans
le monde agricole de la région Centre et que l’ensemble de la filière
légumineuse soit représenté. En ce qui concerne le choix des agriculteurs, les
critères ont été les suivants :
- diversité de systèmes de production : avec ou sans légumineuses, avec
ou sans élevage,
- diversité des ateliers d’élevage,
- un maximum de milieux géographiques de la région.
5
Les entretiens étaient de type semi directifs afin de laisser une large part à
l’échange tout en suivant une trame de discussion.
Après avoir synthétisé les résultats de ce travail, j’ai organisé une réunion avec
toutes les parties prenantes ayant un lien direct avec la thématique des
légumineuses en région Centre. Là, j’ai pu partager mon analyse de la situation
et des pistes intéressantes concernant le développement des légumineuses en
région Centre ont vu le jour.
1.3. Le Conseil régional du Centre
1.3.1. Territoire
Le Conseil régional du Centre est une collectivité territoriale située en
plein cœur de la France, au sud de la région Parisienne. Elle est constituée de
six départements : le Loiret, l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher, l’Indre-et-Loire,
l’Indre et le Cher. Avec ses 39 151 km² c’est la quatrième région française pour
la superficie, derrière Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et l’Aquitaine. En revanche,
en terme de population, elle n’est qu’au 13ème rang avec 2,538 millions
d’habitants1.
La Loire constitue une colonne vertébrale d’Est en Ouest. De part et d’autre de
cet axe s’étendent des plaines et des plateaux au relief le plus souvent plat
(Beauce, Sologne, Brenne), parfois ondulé (Boischaut au sud, Perche au nord
ouest). L’agriculture occupe une place très importante dans les paysages de la
région Centre : 59 % du territoire est dédié à cette activité (cf. figure 1).
Figure 1 : L'occupation du territoire en 2007 (source : Agreste)
On compte 17 644 exploitations professionnelles dont les deux tiers sont
spécialisées en production végétale (cf. figure 2). Les systèmes de grande
culture sont largement dominants dans les plaines de la Beauce, de
Champagne berrichonne et le Gâtinais. Pour ce qui est des productions
maraîchères, horticoles et viticoles, on les retrouve majoritairement sur l’axe
ligérien. Les exploitations orientées productions animales sont quant à elles peu
présentes en région Centre mais elles sont garantes d’un tissu socioéconomique vivant dans certaines zones (Boischaut, Brenne, Perche).
1
Estimation de l’INSEE pour le 1er janvier 2008
6
Les régions naturelles du Centre
7
Figure 2 : Orientations technico-économiques des exploitations professionnelles en
région Centre en 2007 (source : Agreste)
1.3.2. Historique des Conseil Régionaux et compétences
Les Régions ont pris corps au sortir de la seconde guerre mondiale,
lorsque est apparu le besoin de disposer d’un cadre géographique dont la
dimension permette de mettre en œuvre une planification et une réelle
politique d’aménagement du territoire et de développement économique.
La Région Centre est l’une des 26 Régions que compte la France (22 en
métropole et 4 en outre-mer). Le découpage du territoire en régions remonte à
1955.
C’est la loi du 5 juillet 1972 qui a fait naître les espaces régionaux.
Constituée d’abord sous forme d’établissement public, la Région est devenue
dix ans plus tard, avec la mise en œuvre des lois de décentralisation du 2 mars
1982, une collectivité territoriale de plein exercice, au même titre que la
commune ou le département.
Les conseillers régionaux sont élus au suffrage universel direct depuis 1986.
La durée du mandat est de six ans. Aujourd’hui, l’assemblée régionale du
Centre compte soixante-dix-sept élus. La majorité actuelle est constituées des
groupes politiques suivants : le Parti Socialiste, le Parti Radical de Gauche, le
Parti Communiste Français et les Verts.
Les compétences de la Région Centre sont nombreuses : les lycées, la
formation, les transports, le développement économique, la culture, le
tourisme, l’environnement, l’aménagement du territoire, etc. L’agriculture est
quant à elle une composante à géométrie variable dans la politique régionale
car elle est transversale au développement économique, à l’environnement et à
l’aménagement du territoire. De plus cette thématique est présente à tous les
étages du mille-feuilles administratif français (Europe, Etat, Régions,
Départements, Pays). Cette situation se traduit par un fort manque d’efficacité
pour l’action publique locale. Pour le citoyen lambda, la politique agricole
régionale manque grandement de visibilité à cause de cela.
8
Une stratégie agricole pour la Région Centre a été adoptée en juin 2006 à
partir d’un travail de concertation avec la Chambre régionale d’agriculture, les
Chambres d’agriculture départementales, les six Conseils Généraux (les
Départements), la Confédération Paysanne et Nature Centre. Six axes
structurants ont été retenus pour l’action publique :
- la création de dynamiques de filières (axe 1)
- la création d’une démarche d’animation transversale des filières agroalimentaires (axe 2)
- l’installation et l’emploi en milieu agricole pour permettre le
renouvellement du tissu agricole (axe 3)
- le renforcement du développement de l’agriculture biologique (axe 4)
- le soutien de la diversification des activités et la plus grande autonomie
d’approvisionnement en intrants (axe 5)
- la promotion des productions régionales (axe 6)
Le thématique de la réhabilitation des légumineuses rentre tout à fait dans la
stratégie globale de développement de l’agriculture de la Région Centre. Elle
porte sur les axes 4 et 1 : autonomie en intrants et logiques de filières.
9
2.
Biologie et conduite
légumineuses
des
cultures
des
principales
2.1. Généralités sur les légumineuses
Appartenant à la classe des dicotylédones, les légumineuses sont une
famille de plantes qui comprennent près de 18000 espèces2. Cette famille se
retrouve dans quasiment tous les biotopes terrestres à l’exception du continent
Antarctique, ce qui explique sa formidable diversité d’espèces. Les principales
légumineuses cultivées (le pois, la féverole, le lupin, le soja, la luzerne, le
trèfle, etc) ont toutes la particularité de fixer l’azote atmosphérique grâce à un
système racinaire original permettant une symbiose entre la plante et des
bactéries du sol. Cette propriété confère deux intérêts de poids à ces plantes
sur le plan environnemental et sur le plan économique. Premièrement, elles
permettent de limiter fortement l’utilisation des engrais azotés de synthèse,
intrants non renouvelables car nécessitant de grandes quantités de gaz naturel
pour leur fabrication. Deuxièmement, les légumineuses sont des plantes riches
en protéines. Ces nutriments sont indispensables à l’alimentation animale et
humaine. Aujourd’hui, les agriculteurs sont demandeurs de solutions
économiquement viables face à l’augmentation de leurs charges. De plus en
plus cherchent à avoir une ferme la plus autonome possible. Dans ce contexte,
il serait donc intéressant que les légumineuses soient encouragées.
Les cultures légumineuses peuvent être divisées en trois catégories : les
protéagineux, les légumes secs et les légumineuses fourragères.
Les protéagineux sont cultivés pour leurs graines, riches en protéines de bonne
valeur alimentaire pour l’élevage et la nutrition humaine. Dans l’agriculture
européenne, le pois, la féverole et le lupin représentent la grande majorité des
protéagineux. Le soja a un statut particulier. Cette plante tropicale est cultivée
pour ses graines qui sont tout d’abord triturées pour la production d’huile. Le
co-produit issu de cette transformation, appelé tourteau, est quant a lui utilisé
pour l’alimentation animale.
Les légumes secs sont des légumineuses dont les graines sont utilisées pour
l’alimentation humaine. Les espèces les plus représentées en Europe sont les
fèves, les haricots, les lentilles et les pois chiches. Ces graines ont pour point
commun d’avoir de bonnes qualités nutritives de part leurs richesses en
protéines (20 – 25%), en glucides (environ 60%), en vitamines et en
minéraux.
Les légumineuses fourragères sont cultivées pour leurs parties végétatives.
Elles sont utilisées dans l’alimentation animale des herbivores essentiellement :
bovins, ovins, caprins et équidés. En effet, seuls les herbivores sont capables
de digérer correctement la cellulose de ces plantes.
La luzerne est la
légumineuse fourragère la plus représentée en France en prairies artificielles
avec en 2007 près de 300 000 hectares3. La luzerne peut être pâturée ou bien
récoltée en vert pour faire de l’ensilage, du foin ou pour être déshydratée. Bien
2
3
Selon l’International Legume Database & Information Service
Source : Agreste
10
que moins présentes, les autres légumineuses fourragères ne sont pas à
négliger, notamment le trèfle violet, le trèfle blanc ou encore le sainfoin. Ces
espèces ont également de bonnes qualités pour les systèmes d’élevage :
appétence, qualités nutritives, rendements. Deux possibilités s’offrent aux
agriculteurs produisant des légumineuses fourragères : cultiver des prairies
avec une seule espèce, on parle dans ce cas de cultures pures, ou bien
combiner des légumineuses avec des graminées, on parle dans ce deuxième
cas de prairies multi espèces. D’après Coop de France Déshydratation, les
associations de la luzerne avec une graminée semblent présenter des
avantages sur l’occupation du sol et sur la qualité du fourrage. Des
expérimentations sont actuellement en cours pour avoir des références précises
à ce sujet.
2.2. Principe de la fixation symbiotique de l’azote chez les
légumineuses
Peu après le début de croissance de la légumineuse, des bactéries du sol
du genre Rhizobium ou Bradyrhizobium envahissent les racines et prolifèrent
dans les cellules corticales de la plante hôte. L’infection de la plante se traduit
par la formation de nouveaux organes sur la racine : les nodules. Là, les
bactéries captent l’air du sol. Elles permettent la transformation de l’azote de
l’air en ammoniac grâce à l’action de l’enzyme nitrogénase. Cet ammoniac est
ensuite transformé par la plante pour la fabrication d’acides aminés, les briques
élémentaires constituant les protéines. En retour, la plante va apporter des
éléments nutritifs indispensables pour un bon développement des bactéries.
La fixation symbiotique de l’azote ne va fonctionner pleinement qu’avec de
faibles concentrations de nitrates dans l’environnement direct de la racine. La
fertilisation azotée sur des légumineuses est donc inutile.
Figure 3 : schéma de la fixation symbiotique de l'azote chez une légumineuse
11
2.3. L’essentiel sur la botanique et la culture des principales
légumineuses
Pois
Féverole
Luzerne
Taxonomie
Classe
Dicotylédone
Dicotylédone
Famille
Fabacées (légumineuses)
Fabacées (légumineuses)
Dicotylédone
Fabacées (légumineuses)
Nom latin
Pisum sativum
Vicia faba
Medicago sativa
Plante grimpante herbacée annuelle
Plante herbacée annuelle
Plante herbacée pérenne
30 à 50 cm
100 à 130 cm
30 à 70 cm
Système radiculaire pivotant
Système radiculaire pivotant puissant
Système radiculaire pivotant puissant
2 types sur les variétés récentes (type
"afila") : feuilles larges et vrilles pour
les types "afila"
Gousses de 4 à 15 cm de long
contenant 2 à 10 graines de 5 à 8 mm
de diamètre
variétés d'hiver : 150 à 200 g
Feuilles larges
Feuilles larges
Morphologie
Hauteur à la récolte
Racines
Feuilles
Fruits
Poids de 1000 grains
(PMG)
Gousses de 15 à 25 cm de long contenant Gousses enroulées en spirales qui
3 à 8 graines réniformes (longueur des
renfernent les graines
graines : 20-25 mm)
400 à 600 g
2,2 g
variétés de printemps : 220 à 300 g
Ecologie
Phytogéographie
Sol
Plante de climat tempéré, frais et
relativement humide
Plante de climat tempéré, frais et
relativement humide
Culture présente dans quelques pays
(Chine, Canada, Australie, France,
Espagne, Allemagne)
Tous types de sol sauf les limons
battants
Sols profonds à privilégier, avec une
bonne capacité de rétention en eau
Culture présente dans quelques pays
(Royaume-Uni, France, Australie, Chine)
Tous types de sol y compris ceux touchés
par Aphanomyces
Sols profonds à privilégier, avec une
bonne capacité de rétention en eau
Sols indemnes d'Aphanomyces (faire un
test)
pH supérieur ou égal à 6
optimum de pH compris entre 6,5 et 7
Plante présente sur tous les continents,
dans une grande variété de biotopes
Tous types de sol y compris ceux
touchés par Aphanomyces
Sols profonds à privilégier, avec une
bonne capacité de rétention en eau
optimum de pH compris entre 6,5 et
7,2 (en dessous de 6,5, besoin d'un
chaulage)
Conduite de culture
en région Centre
Semis
Roulage
Fertilisation
Pois d'hiver : du 01/11 au 20/11
Féverole d'hiver : 20/10 au 20/11
Dose en sols limoneux : 130 à 160
kg/ha
Dose indicative pour un PMG de 550 g : de
110 kg/ha pour 20 grains/m² (limons)
jusqu'à 165 kg/ha pour 30 grains/m² (sols
caillouteux)
Féverole de printemps : 10/02 au 20/03
Semis d'été : entre le 01/07 et le 15/08
Semis de printemps : environs du
20/03
Semis en
pur ou en mélange en fonction des
débouchés et des choix de l'agriculteur
Dose conseillée pour un PMG de 2,2 g :
Pois de printemps : 20/02 au 15/03
Dose en sols limoneux pour un PMG de Dose indicative pour un PMG de 550 g : de 25 kg/ha
250 g : 200 kg/ha
165 kg/ha pour 30 grains/m² (limons)
jusqu'à 220 kg/ha pour 40 grains/m² (sols
caillouteux)
Systématique en sol caillouteux
Roulage indispensable pour favoriser le
contact entre les graines et le sol
Azote : inutile
Azote : inutile
Azote : inutile
Phosphore et potasse : pour un objectif Phosphore et potasse : pour un objectif
de rendement de 55 q/ha sans
de rendement de 50 q/ha sans exportation
exportation des pailles, compter 55 kg des pailles, compter 55 kg de P205 et 75
de P205 et 85 kg de K20
kg de K20
Potasse : dans des systèmes à 4
coupes, besoin d'apporter entre 650 et
800 kg de K2O en 3 ans pour 2 années
de production
Magnésie : en sol pauvre, réaliser un
apport de 30 à 60 kg de MgO au
printemps
Phosphore : pour 2 années de
production, comprise entre 11 et 13 t
de MS/ an, il faut apporter entre 200 et
240 kg de P2O5 avant le labour
Bore : dans les sols battants, froids,
ph>7,5; il est recommandé d'apporter 1
kg/ha de Bore au stade "boutons floraux"
Magnésie : pour 2 années de
production de 13 t de MS/ha, il faut
apporter 40 kg/ha avant le labour
Interventions
Récolte
Rendements
cf. figure 5
cf. figure 6
cf. figure 7
Pois d'hiver : 20/07
Féverole d'hiver : 05/08
3 à 4 fauches
Pois de printemps : 30/07
Féverole de printemps : 10/08
moy 2004-08, région Centre :42 q/ha
(Agreste)
potentiels moyens de 55-60 q/ha en
limons profonds de Beauce (Agralys)
moy 2004-08, région Centre : 30 q/ha
(Agreste)
potentiels de 50-55 q/ha en limon
profonds de Beauce (Agralys)
en pur : 9,5 TMS/ha (Beauce, 2009)
Non connus précisémment aujourd'hui
pour la région Centre. Travaux menés
par l'OIER des Bordes sur la période
2009-2011 sur différents mélanges)
Figure 4 : L’essentiel sur la botanique et la culture des principales légumineuses
(sources : Arvalis pour le pois et la féverole, Coop de France déshydratation pour la
luzerne)
12
Figure 5: Interventions sur la culture du pois (source : Arvalis)
Figure 6 : Interventions sur la culture de la féverole (source : Arvalis)
13
Figure 7 : Interventions sur la luzerne (source : Coop de France déshydratation)
14
3. Analyse globale sur le marché des légumineuses et ses
évolutions
3.2. Secteurs de la production végétale
3.1.1. Evolution de la production des protéagineux
L’embargo américain sur les exportations de soja a marqué le monde
agricole en 1973. A cette époque, l’Union européenne connaissait un déficit de
matières riches en protéines s’élevant à 81 %. La réaction de la France a été
immédiate. Dès 1974, un plan protéines national a été lancé, avec un volet
principal consacré au développement des protéagineux.
Au niveau européen, les premières organisations communes de marché (OCM)
sur les légumineuses se sont mises en place en 1978. Elles concernaient alors
le pois, la féverole et la luzerne déshydratée. Pour le pois et la féverole, un prix
minimum garanti à destination des producteurs était en place entre 1978 et
1992. Ce prix variait selon les cours des céréales et du soja. Ainsi, il permettait
de bien réguler le marché. Un système spécifique de subventions pour le pois
et la féverole à destination de l’alimentation humaine a vu le jour en 1982. Une
nouvelle production, le lupin, a quant à elle été intégrée dans le marché
commun en 1984.
Ce système d’aides à la production, couplé à un fort investissement dans la
recherche et le développement, a permis d’augmenter significativement les
surfaces en protéagineux. De 20 000 hectares en 1973, elles sont passées à un
peu plus de 700 000 hectares au début des années 1990 (cf. figure 17). C’est
la culture du pois qui a connu le plus vif intérêt de la part des producteurs.
Contrairement à la féverole et au lupin, le pois a montré de bons résultats dès
le début dans de très nombreuses régions.
Dans le cadre de contraintes budgétaires, un système de quantité maximale
garantie a été mis en place dans le cadre de l’OCM protéagineux entre 1988 et
1992. Un palier ayant pour référence historique 1987 a été établi à 3,5 millions
de tonnes au niveau européen. Si cette limite était dépassée, le prix garanti
baissait.
L’année 1992 a marqué un tournant dans la libéralisation progressive de
l’agriculture. Le prix minimum garanti a été remplacé par une aide à l’hectare
payée au producteur en fonction des rendements moyens en céréales d’une
région donnée (primes compensatoires)4. Les répercussions sur les surfaces de
protéagineux ont été désastreuses (cf. figure 8). Les différentes réformes qui
ont suivies ont maintenu le cap de la libéralisation. Depuis 2006 en France, les
protéagineux bénéficient d’une aide dite spécifique de 55,57 €/ha. Cette
subvention s’ajoute aux droits à paiements uniques (DPU), subventions issues
du découplage à 75 % de la production. Les 25 % restant sont des aides
couplées à la production et calculées en fonction des rendements moyens en
céréales d’une région donnée. Ces 25 % s’ajoutent également aux DPU et à
l’aide spécifique de 55,57 €. Le bilan de santé de la PAC prévoit une
réorientation des aides agricoles. Il est prévu un découplage total à partir de
2010 pour les surfaces en céréales et oléoprotéagineux. L’aide spécifique de
4
Source : INRA, La filière protéagineuse. Quels défis ?
15
55,57 € pour les protéagineux disparaîtra en 2012. Malgré cela, les
protéagineux vont quand même bénéficier de soutiens grâce à un renforcement
des aides sur le deuxième pilier (développement rural et environnement) ainsi
que des aides nationales.
Les politiques européennes et françaises de soutien aux biocarburants ont
permis d’augmenter très fortement les surfaces en colza (voir annexes). Une
aide aux cultures énergétiques s’élevant à 45 €/ha a d’ailleurs été instaurée
dans ce cadre. Dans la plupart des rotations culturales de la région Centre, le
colza, ainsi que d’autres cultures énergétiques (betterave, tournesol), rentrent
en concurrence avec les légumineuses car ces espèces sont toutes de très
bonnes têtes de rotation ; elles structurent très bien le sol. Aujourd’hui, les
agriculteurs préfèrent bien souvent le colza aux protéagineux car cette culture
est économiquement plus rentable. Cependant, l’introduction d’avantage de
légumineuses dans les assolements est indispensable car les bénéfices sont
plus intéressants au regard de la seule marge brute du colza :
- La diversification des cultures et l’allongement des rotations culturales
permettent de baisser la pression en maladies sur les cultures,
- Les charges en produits phytosanitaires et en engrais sont diminuées
sur l’ensemble du système de production,
- Les agriculteurs passent moins de temps dans leurs champs.
Comme nous venons de le voir, les baisses de surfaces en protéagineux à partir
de 1993 sont en grande partie imputables aux politiques agricoles. Cependant
d’autres facteurs expliquent cette baisse. A partir des années 1990,
Aphanomyces euteiches, un champignon nuisible sur les légumineuses et
extrêmement dommageable sur le pois, s’est étendu dans le nord de la France.
Le pois ne peut aujourd’hui pas être cultivé sur des parcelles contaminées car
les pertes de rendements sont très élevées. Selon un expert d’Arvalis, près de
70 % des terres agricoles d’Eure-et-Loir sont contaminées par ce champignon.
Aujourd’hui sur ces terres, seule la féverole peut être cultivée car elle est
résistante à Aphanomyces. Malheureusement le potentiel de rendement de
cette espèce est très variable et en moyenne inférieur à celui du pois. Il faudra
attendre d’ici 4 à 5 ans pour voir sur le marché des variétés de pois résistantes
à Aphanomyces.
Depuis les années 2000, les rendements des protéagineux ont particulièrement
été pénalisés par des stress climatiques fréquents en fin de cycle :
températures trop élevées et manque d’eau en l’absence d’irrigation. Ces aléas
climatiques répétés sont probablement le fruit du changement climatique. Ils
ont découragé de nombreux producteurs. Depuis peu de temps, des variétés de
type hiver en pois et en féverole ont été élaborées par les sélectionneurs. Ces
variétés, plus précoces que celles de printemps, réduisent fortement les risques
de fin de cycle. Bien que très récentes, elles ont donc la possibilité de trouver
un marché porteur.
16
Figure 8 : Evolution des surfaces des principaux protéagineux (pois, féverole, lupin) en
France entre 1970 et 2008 (source : Eurostat)
17
3.1.2. Evolution de la production des légumineuses fourragères
Face à la baisse des activités d’élevage et face à des systèmes
d’affourragement basés sur le maïs, fortement développés en France au cours
du XXème siècle, les légumineuses fourragères ont continuellement vu leurs
surfaces décroître. Sur le plan régional, la superficie des surfaces toujours en
herbe (essentiellement des mélanges graminées + légumineuses) a diminué de
près de 20 % entre 1989 et 1999, passant de 375 000 ha à 300 000 ha (cf.
figure 9). Entre 1999 et 2007, elle s’est stabilisée autour de 300 000 ha. En ce
qui concerne les prairies artificielles, c’est-à-dire les prairies qui rentrent dans
une logique de rotation de culture (prairies implantées pour au maximum 3
ans), la baisse a été très spectaculaire entre 1989 et 2007 : - 59% pour la
luzerne et – 70 % pour le trèfle (cf. figure 10). Là aussi, un palier existe à
partir des années 2000.
Le plan protéine français puis l’OCM fourrages séchés, mis en place à la fin des
années 1970, sont les deux politiques publiques d’importance qui ont tentées
de limiter l’érosion des surfaces en luzerne et en trèfle à destination de la
déshydratation. Dans les années 1980, les déshydrateurs percevaient une aide
à la transformation s’élevant à 100 euros / tonne de produit fini.
Progressivement, avec les différentes réformes de la PAC, le soutien à la
déshydratation a diminué, avec aujourd’hui une aide s’établissant à 33 € / t.
Aujourd’hui, un peu plus d’un million de tonnes de luzerne déshydratée sont
produits en France sur environ 70 000 hectares selon la SIDESUP5,
essentiellement en Champagne Ardenne. Cela représente 25 % du total des
surfaces en luzerne. En région Centre, seuls 860 ha ont été récoltés en 2008
mais la filière luzerne bio connaît un fort développement (140 ha en 2008, 350
ha prévus en 2010). Face à l’intérêt du secteur de l’alimentation animale pour
ce produit, il est important de pérenniser ce secteur.
5
Coopérative de déshydratation de luzerne située dans le Loiret
18
Evolution des surfaces toujours en herbe entre 1989 et 2007 en région
Centre
390000
370000
Surfaces (ha)
350000
330000
310000
290000
270000
250000
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
Figure 9 : Evolution des surfaces toujours en herbe en région Centre entre 1989 et 2007
(source des données : Agreste)
Hectares
Surfaces de luzernes et de trèfles en prairies artificielles dans la
région Centre entre 1989 et 2007 (données Agreste)
22000
20000
18000
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
1985
luzerne
trèfle
1990
1995
2000
2005
2010
Figure 10 : Evolution des surfaces de luzerne et de trèfle en prairies artificielles en région
Centre entre 1989 et 2007 (source des données : Agreste)
19
3.1.3. Les systèmes de productions de la région Centre qui
intègrent des légumineuses locales
La région Centre se caractérise par une diversité de systèmes de
productions (voir annexe) : grandes cultures en Beauce et en Champagne
berrichonne, polyculture-élevage dans le Boischaut et en Touraine. Tous ces
systèmes sont adaptés à l’intégration de légumineuses dans leurs assolements.
Chacun d’entre eux possède des spécificités qu’il faut analyser séparément
pour bien prendre en compte toute la diversité de l’agriculture régionale.
3.1.3.1. Les systèmes de grande culture
Les systèmes de grande culture représentent 61 % des orientations
techniques des exploitations de la région. Certaines régions agricoles du Centre
en sont des emblèmes : la Beauce et le Gâtinais au nord de la Loire, la
Champagne berrichonne un peu plus au sud. Les céréales sont les cultures les
plus représentées : 60 à 75 % des assolements en moyenne. Les oléagineux
(colza et tournesol), les cultures industrielles (betterave, pomme de terre) et
les légumineuses complètent les assolements. Les rotations culturales sont le
plus souvent courtes. La base des rotations classiques est la suivante :
- Tête de rotation – Blé – Blé
- Tête de rotation – Blé – Blé – Orge
- Tête de rotation – Blé – Orge
Les têtes de rotation sont des cultures qui permettent de bien structurer le sol
grâce à des racines profondes et pivotantes (cf. figure 11). Parmi elles, on peut
citer le colza, le tournesol, le maïs, la betterave, la pomme de terre et les
légumineuses (pois, féverole, luzerne). Les agriculteurs de grande culture de la
région choisissent le plus fréquemment le colza ou le tournesol. En effet, la
demande en huiles végétales liée au développement des biocarburants est de
plus en plus forte (voir annexe). Dans les systèmes de grande culture, les
graines d’oléagineux sont acheminées le plus souvent vers des usines de
trituration qui se trouvent toutes en dehors du territoire régional. La fabrication
d’huile végétale pure n’est encore aujourd’hui qu’anecdotique (cf. chapitre 6.3).
Les potentialités agronomiques sont différentes suivant les milieux : elles vont
être plus grandes en Beauce qu’en Champagne Berrichonne. En Beauce, les
sols sont profonds et l’irrigation est souvent possible. En revanche, en
Champagne Berrichonne, 70 % des sols sont superficiels.
La ferme type de Beauce en non irrigué représente 150 hectares, sur lesquels
travaille une personne à plein temps, aidée de main-d’œuvre temporaire pour
la moisson. Un travail mené par Arvalis a estimé la marge brute d’exploitation
moyenne à 937 €/ha en 2007. Avec une telle marge plusieurs scénarii
d’assolement ont été élaborés (cf. figure 12). Il faut noter que certains
assolements simulés intègrent du pois. Ils procurent une marge globale
équivalente à des assolements classiques sans pois (colza–blé–orge par
exemple). Ce travail d’Arvalis est cependant à relativiser et à recontextualiser.
En effet, 2007 a été une année particulière avec des prix en engrais azotés et
en matières premières agricoles élevés. Ce type de simulation est certes
intéressant, mais il doit être réactualiser chaque année pour permettre de faire
des prévisions d’assolement sur le court terme. Par exemple, ces simulations
d’assolements ont été publiées en février 2006 et elles ont pu permettre à
certains agriculteurs d’ajuster leur assolement pour 2007.
20
Figure 11 : profils racinaires du blé, du maïs et de la luzerne (source : Coop de France
Déshydratation)
Figure 12 : scénarios d'assolements qui procurent une marge identique en Beauce en
2007 (Arvalis)
21
3.1.3.2. Les légumineuses dans les systèmes fourragers
Les prairies sont les systèmes fourragers les plus classiques intégrant
des légumineuses. En région Centre, elles sont peu nombreuses. La surface
totale de prairies (prairies non permanentes et surfaces toujours en herbe) ne
représente que 11,2 % du territoire, alors que pour la France métropolitaine,
elle est de 24,1 %6. Les petites régions agricoles du Centre où l’on peut trouver
le plus de prairies sont le¨Perche au nord, le Boischaut au sud, le Pays Fort et
le Sancerrois à l’est.
Certaines prairies sont composées de cultures légumineuses pures uniquement,
le plus souvent de la luzerne ou du trèfle violet. Elles sont souvent appelées
prairies artificielles car elles ne sont implantées que pour 2 ou 3 ans dans la
majorité des cas. Elles rentrent donc dans des logiques d’assolement. Elles
permettent d’avoir un fourrage très riche en protéines (entre 20 et 25 % de la
matière sèche). En région Centre, 3,1 % des prairies sont de ce type.
Les prairies les plus couramment rencontrées sont les prairies d’associations (1
graminée + 1 légumineuse) et les prairies multi-espèces (plusieurs graminées
+ plusieurs légumineuses). Agronomiquement parlant, l’alimentation azotée
des graminées se fait grâce aux légumineuses. La fertilisation azotée est inutile
sur les prairies d’associations et les prairies multi-espèces.
Selon Pascale Pelletier d’Arvalis, le développement des légumineuses
fourragères viendrait plus facilement par le biais d’implantations de prairies
multi-espèces riches en légumineuses que par des légumineuses pures, trèfle
violet ou luzerne. En effet, les prairies multi-espèces sont plus productives que
les légumineuses pures et leurs marges de progrès est forte en terme de
quantité de matière sèche produite et de qualité des fourrages (teneur en
protéines).
Mis à part les systèmes prairiaux, il existe un autre type de production
fourragère incluant des légumineuses. Il s’agit des cultures d’association
céréale(s) + légumineuse(s). Cela se rencontre parfois en agriculture
biologique et moins fréquemment en agriculture conventionnelle. A titre
d’exemple, on peut citer les associations suivantes :
- pois fourrager + blé
- triticale + avoine + pois fourrager
6
Source Agreste
22
3.2. Utilisations des légumineuses
Depuis des millénaires, les plantes légumineuses sont utilisées par
l’homme pour son alimentation mais également pour celle des animaux qu’il
élève. Après une perte de vitesse au cours du XXème siècle causée par la
concurrence avec des plantes de grandes cultures telles que le blé, l’orge, le
maïs et le riz, qui ont été fortement sélectionnées génétiquement, les
légumineuses suscitent de nouveau l’intérêt de la part de la profession agricole
pour leurs qualités environnementales et pour des questions d’autonomie
protéique.
3.2.1. Utilisations des légumineuses dans les formules
alimentaires pour animaux d’élevage
3.2.1.1. Le pois
Le pois est une culture adaptée à l’alimentation des monogastriques de
part ses qualités nutritionnelles : richesse en amidon de 45 % et en protéines
de 21 % (UNIP, Guide de culture 2007-2008). L’incorporation de pois dans des
rations pour porcs se justifie pleinement de part la contrainte de couverture de
ces animaux en acides aminés notamment en lysine. Des études de l’Institut
Technique du Porc ont montré qu’il n’y a pas de limites d’incorporation du pois
dans l’alimentation du porc charcutier. En revanche pour les porcelets 2ème âge,
la limite est à 30 %. Pour les truies, le pois peut être incorporé jusqu’à 30 %
en gestation et 15 % en lactation.
L’incorporation de pois dans les rations de volailles est tout à fait intéressante
d’un point de vue nutritionnel, à condition de ne pas dépasser 25-30 % en
volaille de chair et 20 % en pondeuse (UNIP, 2003). Dans la pratique le pois
n’est intéressant économiquement que pour des productions de type label ou
de type intermédiaire. Les volailles de la filière Loué par exemple imposent
dans leur cahier des charges un pourcentage de pois fixe en plus des 75 % de
céréales.
Il est possible d’introduire de la farine de pois dans les rations pour ruminants,
jusqu’à 6 kg par vache et par jour. Malheureusement, la qualité nutritive de cet
aliment reste à ce jour trop moyenne chez les ruminants par rapport aux porcs
et aux volailles. En revanche, la paille de pois est un excellent fourrage pour
ces animaux. 2 à 3 tonnes de matière sèche par hectare peuvent être récoltés.
Ces pailles constituent un aliment très appétant et elles ont des valeurs
énergétiques et protéiques supérieures à celles de céréales et voisines de celles
des foins de luzerne récoltés à floraison (UNIP, 1997).
3.2.1.2. La féverole
Avec une composition proche de celle du pois, la féverole est un aliment
adapté à l’alimentation des porcs et des volailles. Aujourd’hui, les taux
d’incorporation sont inférieurs à ceux du pois : 10 à 15 % pour les porcs
charcutiers, 15 % pour les porcelets 2ème âge, 10 % pour les truies et jusqu’à
20 % chez les volailles. Les progrès génétiques récents pourront augmenter
ces taux avec l’arrivée sur le marché de variétés avec moins de facteurs
antinutritionnels (tannins, vicine et convicine).
23
3.2.1.3. Le lupin
Sur le plan nutritionnel, les graines de lupin sont très adaptées aux
rations pour ruminants. Cet aliment est riche en protéines avec un taux de 34,1
% et en matières grasses avec un taux de 8,4 % (UNIP, 2005). L’introduction
dans les rations peut atteindre 6 kg par jour. Pour une valorisation optimale,
l’extrusion des graines est recommandée. Avec ce traitement thermique, les
protéines seront protégées d’une dégradation trop rapide dans le rumen de
l’animal.
3.2.1.4. La luzerne
La luzerne est une culture très intéressante pour l’alimentation de
nombreux animaux, ruminants ou non : bovins, caprins, ovins, chevaux, lapins.
Cela s’explique par ses apports en fibres et en cellulose, ainsi que par son taux
élevé de protéines, de 18 à 25% ! Pour les ruminants, la luzerne peut être
pâturée, apportée sous forme d’ensilage ou encore sous forme d’aliment
déshydraté. La déshydratation de la luzerne a l’avantage d’améliorer la
digestibilité, la qualité nutritive et la durée de conservation de cet aliment. Pour
la production laitière, l’utilisation de luzerne déshydratée améliore la qualité du
lait avec une augmentation du taux de protéines (BILLON, 2009). En ce qui
concerne les volailles, la richesse de la luzerne en pigments naturels (lutéines,
carotène) permet une coloration naturelle des œufs et de la chair. Compte tenu
de la faible valorisation de la cellulose par ces animaux, les niveaux
d’incorporation dans les rations doivent être limités à 5 %. Par ailleurs, la filière
porcine peut également utiliser la luzerne déshydratée notamment pour les
truies gestantes, à cause de son apport en fibres intéressant.
3.2.2. Utilisations des légumineuses en alimentation humaine
La consommation de légumineuses par l’homme connaît de fortes
disparités entre les différentes régions du monde. Dans l’Asie du Sud-Est et au
niveau du pourtour méditerranéen, elle va être relativement importante. Par
exemple, les Indiens consomment beaucoup de pois, les Egyptiens sont
davantage tournés vers la féverole et les Maghrébins vers la fève. Pour ce qui
est de la France et de l’Union européenne, la consommation par l’homme de
légumineuses est plus faible et elle repose aujourd’hui essentiellement sur des
cultures à forte valeur ajoutée : haricots, petits pois (pois immatures), pois
chiches et lentilles. Par ailleurs, il faut noter que les ingrédients alimentaires à
base de légumineuses (amidons et protéines de pois notamment) connaissent
un fort développement depuis quelques années.
Dans le contexte actuel où de nouvelles préoccupations nutritionnelles et
environnementales apparaissent, ce débouché de l’alimentation humaine
pourrait être de plus en plus important dans les années à venir.
3.2.3. Utilisations non alimentaires des légumineuses
Des laboratoires de recherche et des industries commencent à utiliser
certaines légumineuses comme matières premières. Un débouché prometteur
est la fabrication d’ingrédients non-alimentaires à base de pois. Par exemple,
certaines protéines de pois peuvent rentrer dans la composition de colles.
L’amidon du pois pourrait quant à lui être transformé en éthanol à des fins
énergétiques (Crépon, 2006). En ce qui concerne la luzerne, quelques
24
utilisations non alimentaires sont également étudiées. On peut notamment citer
le projet de Bio Rational Technology France, une start-up de Dreux qui travaille
actuellement sur la production de protéines à usage thérapeutique à partir de
luzerne bio.
3.2.4. Conclusion sur les débouchés des légumineuses : des
débouchés diversifiés pour une offre limitante
Les utilisations des légumineuses sont comme nous venons de le voir
très variées. Le débouché en alimentation animal reste aujourd’hui
prépondérant. Pour les légumineuses fourragères, c’est quasiment le seul. Pour
les protéagineux, il est très important également. Néanmoins, soutenus par
une recherche et un développement actifs, les débouchés des protéagineux
pour l’alimentation humaine et pour des ingrédients non-alimentaires se sont
également bien développés en France ces dernières années.
Comme le montre la figure 13 ci-dessous, les utilisations de pois fourrager dans
l’alimentation des animaux d’élevage ont baissé fortement dans les années
2000. En effet, l’offre s’est érodée (cf. figure 8), et comme le pois est une
matière première facilement substituable dans les rations, il a pu être remplacé
par des tourteaux de soja et de colza. Sur la même période, le marché de
l’alimentation humaine et celui des ingrédients non-alimentaires (en bleu sur la
figure 13), se sont bien développés. L’enjeu de ces prochaines années sera de
reconquérir le marché de l’alimentation animal et de continuer à progresser sur
les autres marchés. Dans une logique d’autonomie protéique, cela ne pourra
passer que par une augmentation significative de l’offre.
Figure 13 : Utilisations du pois en France entre 2000 et 2009 (source: UNIP d'après
Douanes, prévisions pour 2008-2009)
Au cours des années 2000, il y a eu deux débouchés principaux pour la
féverole (cf. figure 14) : l’alimentation animale et l’exportation vers l’Egypte en
qualité alimentation humaine. Une augmentation de l’offre en féverole devrait,
d’une part répondre à la demande des fabricants d’aliments et d’autre part, elle
devrait continuer de répondre à la demande du marché égyptien.
25
Figure 14 : Utilisations de la féverole en France entre 2000 et 2009 (source: UNIP
d'après Douanes, prévisions pour 2008-2009)
3.3. Les différents circuits possibles entre la production et les
utilisations finales
L’étude des différents circuits possibles entre les producteurs de
légumineuses et les utilisateurs finaux est une étape préalable indispensable
pour la réalisation d’une politique régionale cohérente et structurante. Ce
chapitre sera donc consacré à l’analyse des trois principaux schémas qui
connectent la production et les utilisations finales : la filière selon les règles du
libre échange, la filière territorialisée et l’autoconsommation.
3.3.1. Filière légumineuse selon les règles du libre échange
Les théories de l’économiste Ricardo puis celles de ses pairs ont au
XIXème siècle posées les bases de l’intérêt du commerce international. Ces
thèses reposent sur les avantages comparatifs qu’une nation peut avoir par
rapport à d’autres pour produire un bien. Aujourd’hui ces théories sont toujours
d’actualité, quelque soit la nature du bien. C’est sur ces principes que reposent
les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Avec les différentes crises actuelles que nous connaissons, ce modèle libreéchangiste met en lumière un certain nombre de limites : augmentation des
inégalités, problème de l’accès à l’alimentation, désastres écologiques. Dans le
cas particulier du commerce international des protéagineux, le bilan de ces
dernières décennies est catastrophique. L’exemple du soja américain est sans
doute le plus marquant. Les négociations dans le cadre de l’OMC et de la PAC
ont conduit à des spécialisations de grandes zones géographiques : l’Union
européenne s’est tournée vers la production massive de céréales et les
Amériques se sont spécialisées vers la production de soja. Aujourd’hui, le soja
est un aliment phare dans de nombreux élevages européens car ses protéines
sont les moins chères sur le marché mondial. Cependant, dans un contexte où
les marchés des matières premières agricoles se renchérissent et deviennent
très volatils, l’accroissement des surfaces en légumineuses en Europe est une
nécessité afin d’assurer un développement durable à l’agriculture, notamment
en renforçant l’autonomie protéique des systèmes d’élevage. A la fin des
années 1990, l’Union européenne présentait un déficit de matières riches en
26
protéines s’élevant à 70%. Ces dernières années, il est passé à environ 77%7.
L’interdiction totale en 2000 de l’utilisation des farines animales pour
l’alimentation des animaux d’élevage explique en grande partie cette
accentuation de la dépendance protéique de l’Union Européenne vis-à-vis de
l’extérieur.
En 2006, l’Union européenne a importé 37,2 millions de tonnes de soja. 56%
proviennent du Brésil, 38% d’Argentine et 6% des Etats-Unis (DROS, 2006). La
situation au Brésil est particulièrement préoccupante puisque l’explosion de la
production de soja dans ce pays provoque des désastres socio-économiques et
environnementaux importants. Les expropriations des petits propriétaires
agricoles provoquent un exode rural et une paupérisation importante de ces
populations. La recherche de nouvelles terres agricoles par les grands
propriétaires conduit à une déforestation massive totalement regrettable d’un
point de vue environnemental. Les monocultures de soja, non recommandables
d’un point de vue agronomique, se font au détriment des cultures vivrières :
cela menace fortement l’accès à l’alimentation de millions de Brésiliens,
notamment celle des petits agriculteurs qui ont été expropriés !
Le déficit en matières riches en protéines s’élevait à 45% en France en 2007
selon l’UNIP. Il faut noter que ce pourcentage est moins élevé que celui
concernant l’ensemble de l’Union européenne et ce grâce à la forte disponibilité
des co-produits issus de cultures énergétiques (tourteaux de colza, drèches de
blé et de betterave). En ce qui concerne les légumineuses, nous l’avons vu
dans le chapitre 3.1, les surfaces sont aujourd’hui trop faibles. Elles ne
permettent pas de couvrir l’ensemble des besoins en protéines végétales. La
figure 15 le montre très bien.
Figure 15 : Bilan des matières riches en protéines en France en 2005-2006 (source :
UNIP, 2007)
7
source : Association européenne de recherche sur les protéagineux
27
3.3.2. Filière légumineuse territorialisée
Dans un processus de développement durable, les structurations de
filières agricoles au sein d’un territoire donné sont indispensables afin de bien
prendre en compte les spécificités locales qui s’y rattachent. L’enjeu principal
de telles démarches est la pérennisation du tissu agricole au niveau de
territoires.
Le Conseil régional du Centre et ses partenaires ont acquis depuis plusieurs
années un savoir-faire sur la structuration de filières agricoles à l’échelle de la
région, avec notamment deux outils particulièrement efficaces : les Contrats
d’Appui aux Projets de Filières (CAP Filières) et les Contrats de Pays. Les CAP
filières permettent aujourd’hui de dynamiser certaines filières considérées
comme étant prioritaires. Aujourd’hui, une dizaine de ces CAP sont en place. Ils
concernent les filières suivantes : les bovins viande, les bovins lait,
l’arboriculture, le cheval, les viandes blanches, les ovins, les caprins,
l’horticulture, la forêt, les légumes, la viticulture et l’apiculture. Bien que
n’ayant pas suffisamment de recul (Le premier CAP a été signé en février 2007)
ces dispositifs semblent rencontrer beaucoup de succès.
Les Contrats de Pays permettent d’aider au développement à l’échelle de Pays,
unités géographiques comprenant 2 à 3 cantons généralement. Les Pays sont
également appelés « Territoires de projets » car ils permettent de mettre en
œuvre des actions les impactant positivement. Une typologie d’actions est
nécessairement décidée au préalable avec la Région afin d’assurer une
cohérence entre les différents dispositifs existant, et ainsi être le plus efficace
possible dans l’aménagement durable des territoires. Il faut noter que les Pays
fonctionnent uniquement à partir de fonds publics provenant de la Région.
Le développement des légumineuses en région Centre pourrait donc s’appuyer,
au moins en partie, sur les CAP Filières et les Contrats de Pays.
D’une manière générale, la territorialisation d’une filière légumineuse doit
passer par la production locale de protéagineux, de luzerne, de trèfle et autres
légumineuses, par une transformation locale et par des utilisations locales. Ce
schéma peut sembler ambitieux, mais il est de toute évidence réaliste et
nécessaire.
3.3.3. L’autonomie protéique stricte des exploitations agricoles :
l’autoconsommation
Le circuit le plus court entre la production et les utilisations est
l’autoconsommation. Ce modèle peut sembler à première vue le meilleur car il
permet l’autonomie la plus complète. Cependant, l’autoconsommation n’est pas
adaptée à tous les systèmes de production agricole. Pour ce qui est de
l’autonomie protéique stricte des exploitations agricoles, seules celles
combinant une production végétale riche en protéines et de l’élevage peuvent y
accéder.
Les élevages de ruminants peuvent avoir une alimentation produite totalement
sur la ferme grâce à des systèmes à base d’herbe. Contrairement à des
systèmes à base de maïs qui nécessitent une source protéique complémentaire,
l’herbe utilisée seule permet de couvrir l’ensemble des besoins nutritifs des
ruminants. Bien choisir les espèces d’herbes dans le but d’avoir un
affouragement autonome conditionne l’efficacité d’une exploitation agricole. Les
cultures de luzerne, de trèfle, de sainfoin ou d’autres légumineuses herbagères
28
permettent d’avoir dans les rations des protéines végétales de qualité et en
quantité importante. D’après Coop de France Déshydratation, la luzerne fournit
2500 kg de protéines par hectare quand le soja n’en fournit que 800.
Les élevages porcins et les élevages de volailles peuvent eux aussi se tourner
vers l’autonomie protéique, notamment en utilisant du pois ou de la féverole
dans les rations. Avant d’être distribuées, ces récoltes doivent être
transformées (granulation, extrudation) puis mélangées avec d’autres matières
premières (blé, tourteau de colza, etc). L’Association Interrégionale des
Fabricants d’Aliments à la Ferme (AIRFAF) s’implique beaucoup pour
l’autoconsommation dans les élevages porcins. Avec l’appui d’instituts
techniques (ITP, ADAESO, UNIP, ARVALIS), elle permet de soutenir le
développement de la fabrication d’aliments à la ferme.
L’autoconsommation peut présenter une limite du fait de la forte variabilité de
la composition des matières premières produites sur la ferme. Les animaux
d’élevages ont besoin de rations équilibrées qui couvrent l’ensemble de leurs
besoins et cela quelle que soit cette variabilité. Afin de la gérer, il est
nécessaire de concevoir des rations en fonction des évolutions de composition
et de disponibilité des matières premières. Depuis quelques années, il existe
des automates capables de réaliser ce travail indispensable pour l’aval de la
filière, de plus en plus demandeuse de produits finis normés.
Selon les statistiques de l’UNIP, les utilisations de protéagineux directement à
la ferme ont tendance à se développer. Pour le pois, le taux de collecte était de
90 % en 1998. Il est passé à 85 % en 2004. La part d’autoconsommation a
donc progressé de 50 % en France sur cette période.
29
4. Les enjeux liés à la réhabilitation des légumineuses en
région Centre
La mise en place en juin 2008 d’un Agenda 21 pour la Région Centre a
formalisé les orientations de la collectivité en faveur du développement
durable. La réhabilitation des cultures légumineuses s’ancre principalement
dans deux thèmes d’action prioritaires de ce document :
- Structurer les filières économiques et anticiper les mutations,
- Préserver la biodiversité et les ressources naturelles.
4.1. Développer durablement les systèmes de production
agricole de la région
Aujourd’hui, les systèmes de production de la région Centre gagneraient
à utiliser de nouveau les légumineuses car ces cultures favorisent le
développement durable de l’agriculture. Sur un plan économique, à l’échelle de
la rotation culturale, la compétitivité liée à ces cultures est assurée, avec
notamment
une
utilisation
réduite
en
intrants
(engrais,
produits
phytosanitaires, carburants). Cela est bien sûr tout à fait bénéfique pour
l’environnement. Les légumineuses améliorent la qualité des sols, elles
réduisent leur érosion et elles favorisent la biodiversité. Enfin, d’un point de
vue sociétal, les légumineuses permettent de redorer significativement l’image
de l’agriculture. Ce dernier point est tout à fait important dans notre région
souvent décriée pour son agriculture pas assez soucieuse de l’environnement.
Un tel travail de réhabilitation des légumineuses contribuerait à rapprocher les
citoyens de la région Centre de leur agriculture.
4.2. Diminuer la dépendance protéique de la région
Les élevages de la région sont aujourd’hui trop dépendants de
l’extérieur, notamment à cause des importations de soja, culture dont les
protéines sont actuellement les moins chères sur le marché mondial. Afin de
sécuriser le marché régional, l’agriculture du Centre doit renforcer la production
locale de protéines. Cela passe d’une part, par le développement des cultures
légumineuses et d’autre part, par une bonne valorisation des tourteaux
d’oléagineux (cf. chapitre 6.3).
Les débouchés des légumineuses sont aujourd’hui relativement importants :
alimentation des différentes filières animales, alimentation humaine, filières
alimentaires non-OGM, ingrédients alimentaires et non-alimentaires, énergie.
Le développement des légumineuses est donc une nécessité afin d’apporter à
ces débouchés des protéines locales et de qualité.
Afin de se démarquer des tourteaux de soja d’importation, les productions de la
région devront mettre en avant des signes de qualité qui précisent l’origine
locale et l’absence d’OGM. De telles démarches permettraient aux produits de
gagner en valeur ajoutée.
30
5. Diagnostic régional
Afin d’enrichir la réflexion engagée par le Conseil régional du Centre, j’ai
réalisé un travail d’enquêtes sur le terrain auprès de différents acteurs :
agriculteurs, organismes de développement, organisations de producteurs et
organismes stockeurs. L’objectif a été d’avoir une analyse la plus précise
possible sur les légumineuses et sur les logiques de développement qui s’y
rattachent.
5.1. Raisons qui font que les légumineuses sont ou ont été
cultivées en région Centre
5.1.1. Raisons agronomiques
Fixation de l’azote atmosphérique
Les légumineuses ont la particularité de fixer l’azote atmosphérique grâce à un
système racinaire original permettant une symbiose entre la plante et des
bactéries du sol (voir chapitre 2.2). Cette propriété confère un intérêt de poids
à ces plantes sur le plan environnemental et sur le plan économique. Elles
permettent de limiter fortement l’utilisation des engrais azotés de synthèse,
intrants non renouvelables car nécessitant de grandes quantités de gaz naturel
pour leur fabrication.
Baisse de la pression en adventices et en maladies à l’échelle de la
rotation
Dans une succession culturale, les
bénéfiques. D’une part, les rotations
réduire les pressions en maladies,
adventices. Grâce à des rotations
désherbants sont fortement réduites.
légumineuses ont de multiples effets
vont s’allonger. Cela va permettre de
en ravageurs et surtout en plantes
avec légumineuses, les charges en
Les agriculteurs recherchent des cultures de printemps car elles coupent les
rotations. Elles permettent de baisser la pression en adventices et en maladies.
En outre, elles permettent un étalement du temps de travail. C’est en partie
pour cette raison que le pois de printemps a connu du succès dans les années
80 et 90. Le pois d’hiver n’est apparu que depuis la fin des années 80. De part
son cycle plus long, il est moins sensible à des stress climatiques tout en
permettant des potentiels de rendements satisfaisants.
Effet précédent
Les légumineuses sont de bons précédents. Le premier effet se traduit par des
économies d’azote sur la culture suivante. Pour un blé de pois par exemple, 40
à 50 unités d’azote sont économisées selon l’UNIP. Cela est tout à fait
considérable sachant que le prix de l’engrais azoté de synthèse est indexé sur
celui du gaz naturel. Un second effet positif constaté est un gain de rendement
sur la culture suivante (voir tableau 1).
31
En région Centre, la culture du blé dur s’est fortement développée ces
dernières années grâce à un débouché porteur en alimentation humaine. Un
céréalier du Boischaut nord, a choisi d’intégrer cette culture dans son
assolement. Afin de répondre au problème du fort besoin de cette culture en
azote, il a décidé de la faire précéder d’un pois. Dans cette succession, l’effet
précédent permet d’apporter une partie de l’azote sous forme naturelle et
gratuite.
Écarts de rendements du blé
par rapport
à un blé de blé en fonction de
différents précédents
Hypothèses de prix du blé et gain net par
rapport au blé de blé
100 €/t
150 €/t
200 €/t
blé de blé
0
0
0
0
blé de pois
+ 8.6 qx
+86 €/ha
+129 €/ha
+172 €/ha
blé de colza
+ 5.2 qx
+52 €/ha
+78 €/ha
+104 €/ha
blé de maïs
+ 4.2 qx
+42 €/ha
+63 €/ha
+84 €/ha
blé de betterave
+ 3 qx
+30 €/ha
+45 €/ha
+60 €/ha
Tableau 1 : Des gains de rendement sur la culture suivante en Eure-et-Loir (source :
UNIP, d’après CER 28)
Intérêt de la féverole dans certaines situations
Contrairement au pois, la féverole est une espèce résistante à Aphanomyces.
Dans un sol contaminé par ce champignon, la féverole est un substitue correct
à condition qu’un débouché existe. Son système racinaire est très puissant ce
qui permet de bien structurer le sol. Pour ce qui est de la récolte, la féverole
pose moins de problème que le pois. En effet, les premières graines sont assez
hautes (20 – 25 cm).
Un céréalier de la Champagne berrichonne, a conçu une rotation type pensée
dans sa globalité. Celle-ci s’étale sur quatre ans et intègre une féverole de
printemps, un colza, un blé tendre et un blé dur, ainsi que trois intercultures
(cf. figure 16 ci-dessous).
32
Figure 16: rotation type d'un céréalier de Champagne berrichonne (en rouge : les
cultures de vente, en vert : les intercultures)
Ce système est en semis direct car l’agriculteur cherche à faire fonctionner
pleinement la biologie de ses sols, et ainsi minimiser ses charges en intrants.
Les trois intercultures vont permettre de couvrir le sol et piéger les nitrates.
Les légumineuses en années 2 et 3 vont en plus augmenter le stock d’azote
dans la biomasse au bénéfice du colza et des 2 blés. Autre point intéressant,
l’agriculteur a pris soin de faire précéder sa féverole par un sorgho car il existe
dans ce cas un effet allélopathique positif.
5.1.2. Autonomie des élevages
Autonomie en élevage porcin
En région Centre, de nombreux producteurs de porcs cherchent à être le plus
autonome possible pour l’alimentation de leurs animaux. C’est pourquoi
beaucoup fabriquent leurs aliments dans leur ferme avec différentes matières
premières (céréales, tourteaux de colza, tourteaux de soja, pois). Les éleveurs
de porcs peuvent intégrer du pois et de la féverole dans les rations, encore
faut-il que ces matières premières soient disponibles et avec des prix
intéressants. Actuellement en région Centre, certains produisent du pois pour
être autoconsommé sur leur exploitation. D’autres font des contrats avec des
cultivateurs locaux. Un intérêt de ce type de pratiques est de limiter les
variations de prix sur une période donnée.
Au cours de mon travail, j’ai enquêté trois éleveurs de porc assez bien
représentatifs de la région et avec des stratégies très différentes :
- Le premier possède un élevage de 70 truies en hors-sol et il achète la
totalité des aliments chez un grossiste.
- Le second, implanté dans la Beauce, a 305 truies. Il n’est autonome
qu’à 30 % pour l’alimentation grâce à sa SAU de 47 hectares (un tiers
de maïs, un tiers de blé, un tiers d’orge). Il doit acheter des
compléments riches en protéines à l’extérieur : tourteaux de soja,
tourteaux de colza et minéraux.
- Le troisième, implanté dans la Champagne berrichonne, possède 200
truies. Il est quasiment autonome pour l’alimentation de ses animaux.
Pour eux, il produit sur son exploitation 30 hectares de colza
(transformés sous forme de tourteaux fermiers), 35 hectares de pois,
110 hectares de blé et 20 hectares d’orge. Il doit cependant acheter un
peu compléments à l’extérieur afin d’avoir des rations bien équilibrées.
33
Autonomie en élevage de ruminants
Les cultures de légumineuses fourragères (luzerne, trèfle, lupin, vesce,
fenugrec, lotier, mélilot, minette, sainfoin), en pure ou en associations, sont
très souvent destinées à l’alimentation des élevages de ruminants. Le pâturage
et la distribution en foin sont les modes d’alimentation les plus courants
aujourd’hui pour les légumineuses fourragères.
Un technicien élevage à la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, m’a expliqué
que des aléas climatiques forts peuvent être des événements déclencheurs en
faveur des légumineuses fourragères. Lors de la canicule de 2003 par exemple,
les dégâts sur maïs ont été considérables alors qu’ils ont été bien moindres sur
des cultures de légumineuses comme la luzerne. Les prairies à base de
légumineuses sont beaucoup plus résistantes à la sécheresse que les prairies
de graminées ou les cultures de maïs. La sécurisation des stocks fourragers est
un élément clé dans les exploitations d’élevage, et dans ce cadre, les prairies
riches en légumineuses ont largement leurs places.
Un éleveur en bovins lait dans la Touraine cultive depuis plusieurs années de la
luzerne et du trèfle violet en cultures pures. Ces plantes sont implantées pour 3
ans et elles rentrent dans des logiques de rotations longues. Les premières
coupes sont enrubannées et les suivantes sont transformées en foin. Avec
comme autres cultures dans son assolement des céréales, du maïs et du lupin,
l’agriculteur a une stratégie qui consiste à sécuriser l’alimentation des bovins
sur toute l’année. L’évolution de cette exploitation se poursuit aujourd’hui avec
une conversion en bio, gage de qualité pour le consommateur.
En région Centre, l’OIER8 des Bordes, un centre de recherche et
d’expérimentation réalise de nombreux travaux sur les systèmes prairiaux et
l’alimentation des bovins allaitants. Des essais sur différents mélanges multiespèces (3 à 8 plantes en mélange) sont réalisés actuellement. Ce type de
mélange intègre systématiquement une ou plusieurs légumineuses afin d’avoir
des fourrages productifs et de qualité (protéines).
5.1.3. Déshydratation de la luzerne
En système de grande culture, la déshydratation est un débouché
intéressant pour la luzerne, mais une des conditions majeures est d’être à
proximité d’une usine. En région Centre, il n’y a aujourd’hui qu’une usine de ce
type (SIDESUP). Seuls des cultivateurs d’Eure-et-Loir et du Loiret ont la
possibilité de faire de la luzerne pour la déshydratation. En 2008, environ 90
adhérents de la SIDESUP en ont cultivé sur 860 hectares, dont 7 en bio sur 140
hectares. Parmi les 3 agriculteurs adhérents à la SIDESUP que j’ai rencontré,
tous ont mis en avant les qualités agronomiques exceptionnelles de la luzerne
dans un assolement beauceron : « La luzerne implantée sur 3 ans nettoie la
parcelle », « La luzerne a besoin de très peu de traitements ».
Malheureusement, en conventionnel, la rentabilité économique de cette culture
est limite. La production de la luzerne déshydratée bio permet en revanche une
bonne marge pour l’agriculteur. Ce marché de la luzerne bio, bien que de petite
taille aujourd’hui, est en fort développement.
8
Organisme Inter Etablissement Réseau Chambre Agriculture
34
5.2. Freins au développement des légumineuses en région
Centre
5.2.1. Freins économiques
Les agriculteurs des zones de grande culture ont systématiquement
considérés que le manque de rentabilité sur les cultures de légumineuses était
le frein numéro un, bien devant des problèmes d’ordre techniques.
Les agriculteurs préfèrent le plus souvent d’autres têtes de rotation comme le
colza, le tournesol, le maïs ou la betterave qui ont des marges plus
intéressantes.
Pois
Luzerne
non
irriguée*
Colza
Maïs
grain
4,2
9,5
3,3
9,4
160**
45
274**
123**
670
430
900
1160
55
0
0
0
0
0
45
0
- charges opérationnelles
(€/ha)
250***
130
350***
400***
= Marge brute (€/ha)
570
300
595
760
Rendement moyen
Centre 2004-08 (t/ha),
source AGRESTE (sauf
luzerne)
x contexte de prix au
07/07/09 (€/t)
= Produit (€/ha)
+ aide protéagineux
(€/ha)
+ aide aux cultures
énergétiques (€/ha)
* chiffres SIDESUP (coopérative de déshydratation dans le Loiret) pour 2009 en luzerne non
irriguée
** source : La France Agricole (prix départ Eure-Eure-et-Loir pour le pois ; prix départ Châteauroux
pour le colza ; prix départ Beauce pour le maïs grain)
*** charges opérationnelles moyennes des agricultures enquêtés
Tableau 2 : Calculs de marges brutes moyennes pour certaines têtes de rotation en
région Centre en conventionnel pour l’année 2009
Le tableau 2 permet de situer la marge du pois et de la luzerne par rapport à
deux autres têtes de rotation, le colza et le maïs grain qui sont deux cultures
très présentes en région Centre (326500 ha pour le colza, 112500 ha pour le
maïs grain en 2007, source Agreste). Régulièrement, les agriculteurs résonnent
culture par culture pour les marges, alors qu’ils ont tout intérêt à raisonner sur
la rotation culturale. Des travaux sont menés par l’UNIP afin de montrer
l’intérêt d’un raisonnement économique qui se base sur une approche système
(cf. figure 17).
35
Figure 17 Evolution des marges brutes par rotation (moyennes Eure-et-Loir + Aisne +
Aube), source UNIP
La rotation en rouge s’étale sur cinq ans et est la seule parmi les quatre à
intégrer un pois (Pois-Blé-Colza-Blé-Orge). En terme de marge moyenne sur
l’ensemble de la rotation, elle est voisine de la rotation Colza-Blé-Orge, très
classique en système de grande culture.
5.2.2. Freins techniques
Les freins techniques qui vont être développés dans ce chapitre ont
souvent été hiérarchisés comme secondaires, en comparaison avec le frein
économique qui lui a été prépondérant dans les discours des agriculteurs
enquêtés. Il faut néanmoins travailler ces freins techniques car dans bien des
situations, ils peuvent être éliminés par diverses alternatives auxquelles les
agriculteurs ne pensent pas forcément.
Problématique Aphanomyces
L’Aphanomyces est un des freins techniques le plus important à ce jour.
Lorsqu’une parcelle est contaminée par ce champignon, la culture du pois est
inenvisageable puisque des pertes de 20 à 50 quintaux/ha sont à prévoir. La
situation est particulièrement préoccupante en Eure-et-Loir puisque, selon
Arvalis, 70 % des parcelles sont aujourd’hui atteintes. Cela est principalement
dû à des temps de retour du pois trop courts (2 – 3 ans), régulièrement
pratiqués entre les années 80 et 2000. Sur une parcelle contaminée, il faut
compter 10 à 20 ans de non culture de pois pour que le champignon
36
disparaisse. Malgré tous ces points négatifs, une note d’optimisme apparaît
aujourd’hui puisque des travaux de sélection devraient permettre la mise en
marché d’ici 4 à 5 ans de variétés de pois résistantes à Aphanomyces.
Manque de jours disponibles pour réaliser les semis
Selon un technicien de la Chambre d’agriculture de l’Indre-et-Loire, il arrive
régulièrement qu’il y ait des difficultés pour les semis, la part d’aléatoire étant
très forte. En région Centre, il peut arriver qu’il y ait trop peu de jours
disponibles pour réaliser cette étape, notamment pour les variétés de type
hiver. Dans tous les cas, il faut que les sols soient bien ressuyés.
Manque de produits phytosanitaires homologués
La protection phytosanitaire est très problématique sur le lupin et dans une
moindre mesure sur la féverole. Pour le lupin, il y a un fort manque de produits
homologués en désherbants. Pour la féverole, les solutions de désherbage en
post-levée sur dicotylédones ne sont pas assez sélectives de cette culture.
Difficultés de récolte du pois
Au cours du travail d’enquête, les difficultés de récolte du pois ont
régulièrement été citées comme étant un autre frein important. Lorsque les
grains sont trop proches du sol, les moissonneuses ramassent beaucoup de
terre et de pierres. Cela pose des problèmes d’usure du matériel et les récoltes
doivent alors être nettoyées. Pour lever ces problèmes, les agriculteurs ont
deux solutions aujourd’hui. Ils peuvent choisir des variétés de pois récentes qui
ont de bonnes tenues de tige. La deuxième option est de se tourner vers la
culture de la féverole qui présente l’avantage d’avoir un port naturellement plus
élevé que le pois avec des graines assez hautes.
Régression des potentiels de rendement
Les potentiels de rendements des protéagineux régressent depuis 2000 environ
avec des rendements très irréguliers d’une année à l’autre dans une même
exploitation. Les causes de ces phénomènes ne sont connues qu’en partie :
- proportion de pois croissante dans des zones à moindre potentielle par
rapport à des zones à fort potentiels,
- stress climatiques notamment en fin de cycle (effet changement
climatique ?),
- temps de retour trop courts,
- problématique Aphanomyces (notamment dans les zones à fort
potentiels : Beauce, etc).
37
Evolution des rendements des principaux protéagineux en région
Centre (données Agreste)
60
rendements (q/ha)
50
40
féverole
pois
30
lupin
Moy. mobile sur 5 ans (pois)
Moy. mobile sur 5 ans (féverole)
20
Moy. mobile sur 5 ans (lupin)
10
0
1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
Figure 18: Evolution des rendements des principaux protéagineux en région Centre
(source : Agreste)
38
5.2.3. Freins au changement
La profession agricole a été pendant longtemps sur un modèle très
utilisateur d’intrants. Conscients de cette réalité, un certain nombre
d’agriculteurs ont repensé en profondeur leur système de production pour le
rendre plus durable. Mais pour la majorité des exploitants, le frein au
changement est souvent trop lourd à surmonter. Le changement est trop
souvent synonyme d’insécurité et d’incertitudes, à tord. Pour un technicien de
la Chambre d’agriculture de l’Indre-et-Loire, le frein évoqué est très souvent
d’ordre économique mais le frein réel est d’ordre psychologique.
Les intérêts agronomiques des légumineuses sont souvent sous-estimés à
l’échelle de la rotation culturale par quasiment toute la profession agricole.
C’est là encore un frein de taille. Comment bien promouvoir une culture si on
ne montre pas l’ensemble de ses atouts ?
5.2.4. Manque de structuration des débouchés
Les organismes stockeurs sont parfois réticents à collecter des
protéagineux faute de volumes suffisants. La féverole par exemple, bien qu’elle
puisse être une très bonne alternative au pois dans certaines situations
(parcelles contaminées par Aphanomyces), n’est quasiment pas cultivée en
région Centre faute de volume suffisant. En 2007, seuls 2000 ha de féverole
ont été cultivés dans la région. Avec le plan de soutien sur les protéagineux
issu du bilan de santé de la PAC, le courant va changer. Pour la campagne
2009-2010, les derniers échos de la part d’ARVALIS et des coopératives font
états de surfaces en forte hausse. Les organismes stockeurs devront donc se
prendre en main afin d’assurer d’une part la collecte des protéagineux, pois et
féverole, sur l’ensemble des territoires de la région et, d’autre part, ils devront
faire en sorte d’avoir des débouchés durables. Pour cela, de nouvelles formes
de contractualisation sont nécessaires entre les organismes stockeurs et les
industries de transformation.
Les éleveurs que j’ai rencontrés ont souvent expliqués que le manque de
débouchés locaux était un frein particulièrement important. Guillaume Bretin,
éleveur de chèvres dans l’Indre, m’a par exemple dit que si une usine de
déshydratation de luzerne s’implantait dans sa zone, de nombreux agriculteurs
ajouteraient une culture de luzerne dans leur assolement.
39
6. Un contexte favorable
6.1. Des innovations variétales récentes
Bien que les surfaces des cultures légumineuses soient à la baisse, de
nombreuses innovations variétales récentes sont apparues ces dernières
années. En ce qui concerne la seule culture du pois, 68 variétés ont été
inscrites au Catalogue officiel entre 2000 et 2008. Pour cette espèce, des
améliorations génétiques ont été obtenues sur la résistance à la verse. Autre
nouveauté, des variétés de type hiver sont apparues sur pois, mais aussi sur
féverole. En région Centre, elles sont souvent bien adaptées et présentent
régulièrement des potentiels de rendement supérieurs aux variétés de
printemps. En ce qui concerne la luzerne, 18 variétés ont été inscrites au
Catalogue officiel entre 2000 et 2008. Les innovations génétiques sur cette
culture portent essentiellement sur des améliorations de potentiels de
rendement et des améliorations du taux de protéines.
6.2. Le bilan de santé de la PAC
Le bilan de santé de la PAC qui a été acté le 1er août 2009 à Bruxelles va
permettre un ajustement des aides communautaires jusqu’en 2013. En ce qui
concerne les protéagineux (pois, féverole et lupin), l’aide spécifique de 55,57
€/ha pour ces cultures est maintenu jusqu’en 2011. En plus de cela s’ajoute
une aide complémentaire pour 2010, 2011 et 2012 pour les protéagineux avec
les montants indicatifs suivants :
- 150 €/ha en 2010 pour une surface cible de 267 000 ha
- 125 €/ha en 2011 pour une surface cible de 320 000 ha
- 100 e/ha en 2012 pour une surface cible de 400 000 ha
Deux mesures vont permettre de façon indirecte de soutenir la production de
protéagineux. Pour 2010, une mesure « diversité des assolements » sera mise
en place. Elle sera ouverte aux agriculteurs qui consacrent au moins 70 % de
leur surface agricole utile aux grandes cultures (COP, lin et chanvre) et qui
implantent au moins 4 cultures différentes, dont une culture d’oléagineux ou de
protéagineux. Le montant de l’aide est fixé à 25 € par hectare de la sole
cultivée. La seconde mesure indirecte est la MAE rotationnelle. Elle s’adressera
aux agriculteurs des zones intermédiaires, c’est-à-dire des départements dont
le rendement de référence est inférieur à 60 quintaux par hectare. Et seuls
seront éligibles les agriculteurs consacrant plus de 60 % des surfaces de leur
exploitation aux grandes cultures. Le montant de l’aide sera de 32 € par
hectare engagé sur une période de 5 ans, à condition que l’agriculteur respecte
des contraintes d’assolement et de rotation.
En ce qui concerne les systèmes prairiaux, l’objectif affiché est de maintenir les
surfaces. Au niveau national, l’herbe qui représente 45% de la surface agricole
nationale est un enjeu de taille pour la pérennité de nombreux élevages. Le
rééquilibrage des aides issu du bilan de santé va permettre la création d’un
DPU « herbe », dont les montants indicatifs sont dans le tableau ci-dessous :
40
Figure 19 : Montants indicatifs des DPU "herbes" (source : MAP)
6.3.
Environnement du projet : le développement
production de tourteaux de colza
de
la
La culture du colza s’est fortement développée en France depuis le
début des années 1990 grâce à l’apparition du marché des biocarburants. La
production de tourteaux de cette culture a logiquement augmenté. Elle est
passée de 440 000 tonnes en 1996 à 1,30 million de tonnes en 2007 selon les
données des Huileries de France. La totalité de ces tourteaux est aujourd’hui
utilisée pour l’alimentation animale, le plus souvent par des fabricants
d’aliments du bétail, et plus rarement directement à la ferme. Ce dernier
débouché représentait environ 150 agriculteurs en région Centre en 2007 et
une quarantaine d’unités de trituration selon Alter’énergies, l’association qui
anime le réseau huiles végétales pures en région Centre.
Avec 1 million de tonnes de colza récoltés en 2008, la région Centre représente
à elle seule 20 % de la production française de cette culture. Cependant, il n’y
a pas d’usine industrielle de trituration sur le territoire et donc la grande
majorité des graines sont exportées vers des régions voisines.
Le développement des huiles végétales pures est une opportunité pour les
agriculteurs qui souhaitent renforcer l’autonomie de leur exploitation. En plus
de produire un biocarburant directement utilisable sur la ferme, les tourteaux
vont permettre d’apporter une source protéique intéressante aux animaux
d’élevage. L’institut de l’élevage à réalisé des essais concluant que les
tourteaux de colza peuvent être incorporés dans les rations pour herbivores,
pour porcins et pour volailles.
Dans le cas de l’utilisation de tourteaux gras, c’est-à-dire issus d’une pression à
froid des graines, le taux de matière grasse est plus élevé par rapport à un
tourteau industriel. Afin de l’utiliser pour l’alimentation animale, il convient au
préalable d’analyser sa composition. En région Centre des références ont été
élaborées par Alter’énergies pour connaître la valeur alimentaire de ces
tourteaux.
Le Conseil régional du Centre soutient financièrement un programme d’actions
piloté par Alter’énergies portant sur le développement des huiles végétales
pures. Un état des lieux, des recherches et des expérimentations sont réalisés
sur les axes suivants :
- les itinéraires culturaux économes en colza et en tournesol,
- l’optimisation du process de production (pressage, filtration, stockage),
- la valorisation des tourteaux en alimentation animale,
- les conditions de l’utilisation de l’huile dans les moteurs.
Ce programme a pour objectif de renforcer l’autonomie des exploitations grâce
aux huiles végétales pures et aux tourteaux gras qui y sont associés. En ce qui
41
concerne les rations pour les herbivores, les tourteaux de colza peuvent
remplacer facilement le tourteau de soja. Pour les rations des porcs, le tourteau
de colza est intéressant mais il ne se suffit pas à lui-même. Il est nécessaire
d’apporter une seconde source protéique comme du pois ou de la féverole afin
d’apporter tous les acides aminés nécessaires à ces animaux.
7.
Pistes retenues pour développer
légumineuses en région Centre
les
cultures
Afin d’être complémentaire avec les mesures nationales qui sont
favorables aux cultures légumineuses, la Région Centre et ses partenaires ont
travaillé conjointement afin d’aller plus loin. Des pistes ont été trouvées pour
réhabiliter ces cultures et à plus long terme les pérenniser dans les systèmes
de production de la région.
7.1. Structuration territoriale de filières agricoles
A travers ses politiques, la Région Centre souligne l’importance d’un
développement cohérent et pérenne des filières agricoles. Dans ce cadre, elle
accompagne des projets dans des filières correctement organisées, grâce à des
dispositifs appelés CAP Filières. Ils concernent essentiellement les filières
d’élevage : viandes blanches (porcins, volailles, lapins), bovins viandes, bovins
lait, caprins, ovins, etc. Ces dispositifs comportent tous un volet sur
l’alimentation animale : aides à l’investissement pour des matériels de
fabrication d’aliments à la ferme, le stockage d’aliments à la ferme, etc. Dans
l’avenir, il serait donc tout à fait judicieux de s’appuyer sur ces CAP afin de
développer la production et les utilisations de légumineuses à l’échelle de la
région.
Des rapprochements entre éleveurs et céréaliers de la région seraient
intéressants. Cela pourrait se faire notamment par le développement de
contrats de matières premières agricoles (pois, féverole, effluents d’élevage,
etc). Par exemple, les éleveurs de porcs recherchent très souvent un maximum
d’autonomie pour l’alimentation de leurs animaux. En région Centre, ils
pratiquent régulièrement l’autoconsommation et/ou le commerce local de
matières premières agricoles.
42
Piste d’action chiffrée :
Création d’une brochure à destination des agriculteurs :
« Contractualiser des protéagineux ou des légumineuses fourragères entre céréaliers et éleveurs de
la région Centre. Intérêts, conseils et démarches possibles »
Ce qu’il doit y avoir dans cette brochure :
mon diagnostic régional synthétisé
intérêts de la contractualisation entre agriculteurs de la région:
o
utilisation de légumineuses locales, et tracées (augmentation de la qualité)
o
sécurisation sur les prix (lissage possible lors de contractualisations sur plusieurs
années)
o
soutien de la production de légumineuses locales
lien internet vers le site de la Région (avec le diagnostic complet)
lien internet vers un forum de petites annonces à créer (voir plus bas)
Création d’un contrat type entre producteurs et utilisateurs de légumineuses
Objectifs :
Développer les contrats locaux de légumineuses
Faciliter les échanges entre éleveurs et cultivateurs de la région
Budget :
brochure : 8 jours à 350 €/j + impression en 3000 exemplaires et diffusion (1000 €) =
5800 €
création d’un contrat type et animation par le réseau Impact : 20 jours à 350 €/j = 7000 €
Financeurs : Région + éventuellement FEADER (mesure 111-B)
Une condition importante pour le développement local des légumineuses est
d’avoir des débouchés présents. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des volumes
de production minimum à l’échelle d’un bassin de production. Afin d’assurer
une augmentation de la diversité des productions végétales dans les
assolements d’un territoire, il est indispensable d’avoir un renforcement de
l’organisation au niveau des débouchés. Un travail spécifique avec les
organismes stockeurs sera à réaliser dans les prochains mois sur les points
suivants :
- la collecte du pois et de la féverole à la vue du plan de relance
protéagineux,
- le développement de passerelles avec les élevages de la région Centre :
création de filières régionales voire interrégionales, développement de la
traçabilité des produits9 (s’inspirer de la démarche d’étiquetage de la
filière Loué par exemple : « Nourri sans utilisation d’OGM », fabrication
d’aliments à partir de matières premières de la région pour les élevages
de la région,
- le développement de nouveaux modes de contractualisation avec des
engagements de prix et de quantités entre producteurs et organismes
stockeurs et entre industriels et organismes stockeurs.
9
93 % des Français estiment qu’il est anormal que les producteurs qui donnent de la nourriture
contenant des OGM à leurs animaux n’aient aucune obligation de le mentionner sur les produits
(selon l’étude d’Efficience 3 présentée lors sur Salon de l’Agriculture en 2009)
43
7.2. Appui technique
Les légumineuses doivent regagner l’intérêt des agriculteurs, des
techniciens, des organismes stockeurs, des semenciers et d’une façon plus
générale de toute la profession agricole. Cela passe par une sensibilisation
accrue de ces personnes avec de la formation, des diffusions de résultats. Un
bon levier en matière d’appui technique réside selon certaines personnes
enquêtées par des communications au champ. Les axes de communication
suivants doivent particulièrement être développés : approches systèmes de
production, économies de désherbants, économies d’azote, efficience de
l’utilisation de l’eau en système irrigué. Aujourd’hui en région Centre, certaines
expérimentations intégrant des légumineuses existent mais elles manquent
souvent de visibilité. Par exemple, il existe déjà en région des essais rotations
longue durée conduits par les Chambres d’agriculture. Il y en a notamment 2
dans le Loiret, quelques autres dans l’Indre. Par ailleurs, certains groupes
d’agriculteurs font également des essais de leur côté (CETA, CIVAM). Ce type
de démarche exemplaire serait très intéressant à utiliser dans le cadre de
démonstrations à la parcelle pour faire évoluer les pratiques en agriculture.
Lors du travail d’enquêtes, l’étude des marges rotationnelles a été citée par
certaines personnes comme étant indispensable (cf. figure 17). Avec cette
approche, l’introduction de légumineuses dans une succession de cultures
montre son intérêt sur le plan économique, surtout des contextes de prix de
l’énergie élevés. La production de références à partir de marges rotationnelles
est donc tout à fait utile pour donner des arguments économiques en faveur
des légumineuses. L’UNIP réalise des travaux actuellement sur ce sujet grâce à
des données de centres de gestion. Des résultats plus précis et plus récents
que ceux présentés en figure 17 vont sortir très prochainement.
Le choix d’une culture et d’une variété doit être réalisé suivant la spécificité du
système de production. Par exemple, dans un sol caillouteux du Gâtinais, la
culture de la féverole est plus intéressante que la culture du pois car les graines
de la féverole sont plus hautes que celles du pois, et donc on évite ainsi
d’abîmer la moissonneuse-batteuse.
44
Piste d’action chiffrée : journées de formation à destination des agriculteurs
Pour les agriculteurs en grandes cultures :
24 formations d’une journée sur la région Centre (4 formations par département)
Nombre minimum de participants : 20 par journée de formation
Chaque journée de formation devra comprendre une partie théorique et une partie visite
d’exploitation.
La partie théorique devra :
souligner les avantages des cultures légumineuses à l’échelle des rotations culturales.
o
Sur le plan agronomique et environnemental (réduction de l’utilisation des
engrais azotés, effets précédents, allongement des rotations et donc baisse de la
pression en adventices)
o
Sur le plan économique. Des éléments chiffrés devront apparaître (par exemple
les marges rotationnelles calculées par l’UNIP)
être adaptée à chacun des secteurs géographiques (conseils adaptés pour le choix des
variétés en fonction des caractéristiques pédoclimatiques de la zone, etc)
Dans chaque département, les exploitations qui seront visitées devront être exemplaires sur le
point de la durabilité. Elles devront comporter des légumineuses dans leur assolement.
Budget : 1 journée d’animation à 550 € x 24 formations = 13 200 €
Financeurs : Région + éventuellement FEADER (mesure 111-B)
Pour les éleveurs de porcs :
3 formations d’une journée dans la région (environ une formation pour 2 départements)
Nombre minimum de participants : 10 par journée de formation
Chaque journée de formation devra comprendre une partie théorique et une partie visite
d’exploitation.
La partie théorique devra avoir un volet sur les productions végétales et un volet sur l’utilisation en
alimentation porcine :
Pour la partie sur les productions végétales, les avantages des cultures légumineuses
seront bien mis en évidence à l’échelle des rotations culturales :
o
Sur le plan agronomique et environnemental (réduction de l’utilisation des
engrais azotés, effets précédents, allongement des rotations et donc baisse de la
pression en adventices)
o
Sur le plan économique. Des éléments chiffrés devront apparaître (par exemple
les marges rotationnelles calculées par le CER de l’Eure et Loir)
Pour la partie sur l’alimentation animale :
o
les derniers chiffres de l’IFIP concernant les taux d’incorporation du pois et de la
féverole devront apparaître
o
l’intérêt d’associer des matières premières locales (tourteaux de colza,
protéagineux, céréales) devra être mis en avant. Les intérêts en matière de
traçabilité et donc de renforcement de la qualité seront exposés.
Les exploitations porcines qui seront visitées devront être exemplaires. Elles devront produire des
légumineuses pour l’alimentation de leurs animaux.
Budget : 1 journée d’animation à 550 € x 3 formations = 1650 €
Financeurs : Région + éventuellement FEADER (mesure 111-B)
Remarque :
Pour les élevages d’herbivores, il existe déjà des actions d’appui technique programmées dans les
CAP Filières (Carrefour caprins, Tech-Ovin, journées techniques à la ferme des Bordes). La
poursuite d’un appui technique concernant les légumineuses pour les herbivores doit se faire dans
ce cadre.
45
8. Conclusion
Cette
thématique
très
transversale
des
légumineuses
est
particulièrement complexe à appréhender. Elle implique de nombreux acteurs
du monde agricole qui sont plus ou moins directement concernés, et qui ont
des intérêts souvent très différents. Néanmoins, lors de mon travail sur le
sujet, j’ai constaté que les deux principaux enjeux sous-jacents aux cultures
légumineuses étaient acceptés par toutes les personnes que j’ai pu rencontrer,
ce qui est tout à fait encourageant pour la suite ! A titre de rappel, ces enjeux
sont les suivants : le renforcement de l’autonomie protéique des élevages, et le
développement durable des systèmes de production dans la région Centre.
Le travail que j’ai mené a permis d’apporter une première expertise sur la place
des légumineuses en région Centre. Mon analyse qui a été présenté aux
partenaires concernés par le sujet a pu être affinée de façon concertée, et dans
les mois qui viennent, le travail que j’ai initié va se poursuivre avec certains
acteurs régionaux pour élaborer des actions concrètes à partir des pistes qui
ont été identifiée.
46
Références bibliographique
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http://www.prolea.com/index.php?id=1461 : UNIP
http://www.prolea.com/index.php?id=1462 : ONIDOL
www.copa-cogeca.be
www.inra.fr
www.cereopa.com
www.arvalisinstitutduvegetal.fr
http://agriculture.gouv.fr/
http://europa.eu/index_fr.htm
http://www.grainlegumes.com : site internet de l’association européenne des
protéagineux (AEP)
www.agreste.agriculture.gouv.fr/
http://www.eugrainlegumes.org/ : GLIP
http://www.gl-ttp.com/ : site internet du projet européen « Grain Legumes
Technology Transfer Platform »
http://www.intercrop.dk/ : site internet du consortium européen sur les
cultures associées.
http://gnis-pedagogie.org/
http://www.luzernes.org/ : site internet de Coop de France Déshydratation
http://www.ildis.org : site internet de l’ « International Legume Database &
Information Service ».
http://www.airfaf.fr/ : site internet
Fabricants d’Aliments à la Ferme
de
l’Association
Interrégionale
des
49
Liste des abréviations
AEP : Association Européenne de recherche sur les Protéagineux
AIRFAF : Association Interrégionale des Fabricants d’Aliments à la Ferme
CEREOPA : Centre d'Etude et de Recherche sur l'Economie et l'Organisation des
Productions Animales
COPA : Comité des Organisations Professionnelles
COGECA : Confédération Générale de la Coopération Agricole
FEFAC : Fédération Européenne des fabricants d'aliments composés
GLIP : Grain Legumes Integrated Project
GL-Pro : European extension network for the development of grain legume
production in the EU EC
GL-TTP : Grain Legumes Technology Transfer Platform
IFIP : Institut du Porc
INRA : Institut National de Recherche Agronomique
ONIDOL : Organisation Nationale Interprofessionnelle des Graines et Fruits
Oléagineux)
PAC : Politique Agricole Commune
PROFILE : Protéagineux, Filière, Impacts, Environnement
PSDR : Pour et Sur le Développement Régional
SNDF : Syndicat National des Déshydrateurs de France
UNAB : Union Nationale des Agrobiologistes Belges
UNIP : Union Nationale Interprofessionnelle des Plantes Riches en Protéines
50
Annexes
-
Principaux partenaires de la Direction de l’agriculture du Conseil régional
du Centre
-
Liste des personnes enquêtées
-
Guide d’entretien pour les agriculteurs
-
Evolution des surfaces en pois en région Centre
-
Evolution des surfaces des principales cultures légumineuses (sauf pois)
dans la région Centre
-
Surfaces cumulées en colza et en tournesol en France entre 1989 et
2010
-
Surfaces de colza et de tournesol en région Centre entre 1989 et 2007
-
Production mondiale de protéagineux
-
Place des protéagineux dans les cultures arables
-
Bilan des matières riches en protéine dans l’Union Européenne
-
Elevages porcins, bovins, caprins et ovins en région Centre
-
La filière légumineuse en région Centre
-
Composition des graines des principaux protéagineux
-
Histoire des légumineuses dans les assolements depuis la période galloromaine jusqu’à nos jours
51
Principaux partenaires de la Direction de l’agriculture du
Conseil régional du Centre
Organismes de
développement
agricole
Chambre régionale
d’agriculture du
Centre
Chambres
départementales
d’agriculture de la
région Centre
Fédération
régionale des
CIVAM
Organisations
territoriales
Exécutif du
Conseil
régional
(président et
viceprésidents)
Autres directions
(aménagement du territoire,
environnement, tourisme,
industrie, recherche,
artisanat, lycées, énergie,
budget, etc)
Direction de l’agriculture
du Conseil régional du
Centre
Stations
d’expérimentation
INRA
Collectivités
territoriales en région
Centre et à l’extérieur
(Régions françaises
coordonnées au sein
de l’ARF, Régions
étrangères partenaires,
Départements)
Pays,
Agglomérations
et Parcs naturels
régionaux
ARDEAR Centre
Recherche /
expérimentation
Etat (CPER
2007-2013)
Energie en
agriculture
Fédération
régionale des
CUMA
Organisations de
producteurs et
interprofessions
(politiques de
filières agricoles)
Alter énergie
ADEME Centre
COVALOR (promotion
des produits
agroalimentaires de la
région Centre)
Centréco (Agence de
développement
économique en
région Centre)
En gras : partenaires les plus importants
52
Liste des personnes enquêtées
NOM
Prénom
Organisme / profession
Commune
Dpt
AILLIOT
BEAUVALLET
BELIERES
BELLUT
BOURREAU
BOUTTET
BRETIN
BRULE
CARROUEE
CHARPENTIER
Bernard
Gérard
Jean-Marie
Janick
Jean-Marie
Delphine
Guillaume
Eric
Benoit
Hubert
Chambre d'agriculture de l'Eure-et-Loir
Agriculteur
SIDESUP
CIVAM de Valençay / agriculteur
FRCIVAM Centre
Arvalis - Institut du végétal
Agriculteur
Agriculteur
UNIP
Agriculteur
28
45
45
36
36
91
36
28
75
36
CHEVALIER
COSTOMIRIS
DECHENE
DUBOIS
DURAND
Bruno
Delphine
Bruno
Gaëtan
André
FERET
GAIMON
GERMAIN
GOUSSAULT
HOCHEDEL
LEJARS
LEROY
MENOUVRIER
MERY
PREVERAL
RENARD
RONCE
TASSIN
TOUSSAINT
VOITURIN
Marine
Alain
Jean
Christian
Olivier
Laurent
Didier
Corinne
Hubert
Hélène
Denis
Damien
Benoit
Pierre
Thierry
Chambre d'agriculture de l'Indre-et-Loire
CIVAM de Valençay
Agriculteur
UNIP
Chambre d'agriculture du Loir-et-Cher
GD CIVAM Indre / Chambre d'agriculture de
l'Indre
Agriculteur
Agriculteur
Chambre d'agriculture du Loir-et-Cher
FDGEDA du Cher
Chambre d'agriculture du Loiiret
Chambre d'agriculture du Loir-et-Cher
Chambre d'agriculture du Loiiret
CIVAM de Valençay
ARIPORC (Association porcine régionale)
Agriculteur
GEETA de Pithiviers
Chambre régionale d'agriculture du Centre
Agralys
Agriculteur
Chartres
Manchecourt
Engenville
Villentrois
Maron
Boigneville
Sembleçay
Illiers-Combray
Paris
Brives
Chambray-lesTours
Valençay
Betz-le-Château
Paris
Blois
Châteauroux
Fléré-la-Rivière
Ladon
Oucques
Saint Doulchard
Orléans
Blois
Orléans
Valençay
Blois
Outarville
Pithiviers-le-Vieil
Orléans
Châteaudun
Aulnay-la-Rivière
36
36
45
41
18
45
41
45
36
41
45
45
45
28
45
53
37
36
37
75
41
Guide d’entretiens pour les agriculteurs
Objectifs du travail d’enquête : diagnostiquer les pratiques actuelles et
anciennes des agriculteurs en matière de légumineuses (pois, féverole, lupin,
luzerne, trèfle,…) ; évaluer les conditions de développement de ces cultures.
- Nom de l’agriculteur :
- Petit pays agricole :
1.
Les productions : voir tableaux
2.
L’appareil de production : voir tableaux
3.
Quelles sont les raisons qui font que vous cultivez/utilisez (ou que vous
avez cultivé/utilisé) ou non des légumineuses ?
Ces raisons peuvent être d’ordre agronomiques, économiques, des
questions d’autonomie, de qualité, de connaissances et de références,…
4.
Après ce premier diagnostic sur votre système, je voudrais recueillir votre
opinion plus générale sur la manière dont les légumineuses ont évolué
5.
Pois
a.
dans la région ?
b.
en France ?
Année
1993
2005
2008
Surface en
France
740 000 ha
320 000 ha
100 000 ha
Quelle est votre analyse sur la baisse des surfaces en pois en France ?
Luzerne
Année
1970
2006
Surface en
France
960 000 ha
300 000 ha
Quelle est votre analyse sur la baisse des surfaces en luzerne en France ?
6.
A partir de cette première vision de ce qui est ou a été, je voudrais
discuter avec vous des conditions de l’extension dans votre système des
cultures légumineuses.
7.
D’une manière plus générale, je voudrais comprendre les freins au
développement des légumineuses de votre point de vue dans la région.
54
Evolution des surfaces en pois en région Centre
(source Agreste)
120000
Surfaces (ha)
100000
80000
60000
40000
20000
0
1985
1990
1995
2000
2005
2010
Surfaces (ha)
Evolution des surfaces des principales cultures
légumineuses (sauf pois) dans la région Centre
24000
22000
20000
18000
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
1985
1990
Luzerne (prairie artificielle)
1995
2000
Trèfle violet (prairie artificielle)
2005
Féveroles (et fèves)
2010
Lupin doux
Source : AGRESTE
55
Surfaces cumulées en colza et en tournesol en France
entre 1989 et 2010 (putatif)
Données Agreste + projection CETIOM pour 2010 (objectif français de
7% de biocarburants)
3000000
hectares
2500000
2000000
1500000
1000000
500000
0
1985
1990
1995
2000
2005
2010
2015
Surfaces de colza et de tournesol en région Centre
entre 1989 et 2007 (données Agreste)
350000
Hectares
300000
250000
200000
Colza
150000
Tournesol
100000
50000
0
1985
1990
1995
2000
2005
2010
56
Production mondiale de protéagineux (soja inclus)
57
Place des protéagineux dans les cultures arables
- Comparaison entre l’Union européenne et quelques grands pays
agricoles -
58
Bilan des matières riches en protéines dans l’Union
européenne
Source : Association européenne Association Européenne de recherche sur les
Protéagineux
59
Elevages porcins en région Centre
Elevages bovins en région Centre
60
Elevages caprins en région Centre
Elevages ovins en région Centre
61
La filière légumineuses en région Centre
62
Composition des graines des principaux protéagineux
(source : Arvalis - UNIP)
Graine du pois
Graine de féverole
matière grasse
2%
matière grasse
2%
minéraux
4%
autres fibres et
sucres solubles
12%
minéraux
3%
autres fibres et
sucres solubles
14%
cellulose
6%
amidon
51%
protéines
24%
cellulose
9%
amidon
44%
protéines
29%
Graine de lupin blanc
amidon
1%
matière grasse
10%
minéraux
4%
protéines
40%
autres fibres et
sucres solubles
31%
cellulose
14%
63
Histoire des légumineuses dans les assolements depuis
la période gallo-romaine jusqu’à nos jours
Les légumineuses ont été très souvent présentes dans les rotations culturales
au cours des siècles passés. A l’époque gallo-romaine, l’agriculture remplissait
bien son rôle de production alimentaire pour les populations. Les agronomes
latins tels que Caton l’ancien, Varron et surtout Columelle, souvent désigné
comme « le prince des agronomes latins », ont grandement contribué à une
agriculture à la fois intensive et respectueuse de la nature. Dans les ouvrages
qu’ils ont écrits10, les mérites des rotations biennales céréale/légumineuse
étaient bien mis en avant. La productivité était au rendez-vous.
Après la chute de l’empire romain, tous les secteurs de l’économie se sont
fortement dégradés11. Cela semble être dû en grande partie au contexte
politique de l’époque. A la fin du Vème siècle, le labeur gallo romain est
quasiment réduit à néant, les techniques des agronomes latins sont perdues et
les nouveaux colons repartent d’un niveau très bas. Peu de documents écrits
concernant l’agriculture du haut Moyen Age nous sont parvenus.
Ce n’est qu’à partir de l’an mil que les techniques agricoles sont inventoriées en
France. Le Clergé a joué un rôle considérable à cette œuvre. Grâce à ce travail,
on apprend que la technique des assolements triennaux est apparue en France
au cours du IXème siècle. Cette pratique a été couramment utilisée jusqu’au
XIXème siècle dans le nord de la France. Elle consistait en la rotation suivante :
blés d'hiver (bons blés ou hivernois) en première sole, blés de printemps (gros
blés ou trémois) qui sont des céréales secondaires ou des légumineuses comme
les lentilles, pois, fèves en deuxième sole puis une jachère. Cette technique
était très souvent associée à de l’élevage : le bétail pouvait paître les chaumes
des récoltes ainsi que les plantes présentes lors de la jachère. Le sol profitait
en retour de la matière organique apportée par les déjections des animaux.
L’assolement triennal, basé sur l’agronomie et respectant la nature, a permis
de nourrir la population pendant des siècles.
A partir du XIXème siècle, la modernisation de l’agriculture s’est traduite par un
développement important de la mécanisation et par l’utilisation de produits
chimiques (engrais et produits phytosanitaires). Ce processus s’est vérifié tout
au long du XXème siècle. Au sortir de la seconde guerre mondiale, l’enjeu
premier de l’agriculture était la productivité. Sous la pression du puissant lobby
de l’industrie chimique, l’intensification s’est faite au détriment de
l’environnement : pollution des nappes phréatiques et des cours d’eau,
pollution et érosion des sols, etc. Dans une logique de spécialisation, un grand
nombre d’exploitations agricoles ont peu à peu délaissé les connaissances et les
techniques se basant sur l’agronomie ; les légumineuses ont été délaissés à
cause de la mondialisation principalement : les importations de soja se font au
détriment de la production locale de matières riches en protéines. Depuis
quelques années, la tendance est à un retour davantage d’écologie en
10
Libri de re rustica, 1533 (recueil des œuvres des agronomes romains)
Source : « Pages d’histoire » de l’agriculture et de son ministère
http://agriculture.gouv.fr/histoire/2_histoire/index_histoire_agriculture.htm
11
64
agriculture. Les démarches d’agriculture raisonnée et même biologique qui se
multiplient le prouvent. La réhabilitation des cultures légumineuses est dans
cette logique totalement nécessaire afin d’avoir des systèmes agricoles à la fois
écologiques et intensifs.
65
66
Summary
In the context of sustainable development, agriculture production systems in
Centre region have to improve significantly their environmental performances,
and in the same time they have to look for an economic efficiency at the farm
scale, and a coherence at the territorial scale. For plant production, a reduction
of the inputs and a bigger diversity in crops are necessary. In an other hand,
breeders are very dependent of material rich in protein importations, because
their is not enough local production. The territorial rehabilitation of legumes –
pea, alfafa, faba bean, clover, etc – could be a major advantage for the
regional agriculture.
In this document, I explain the situation concerning legumes at different spatial
scales. I present a large focus on the production sector and on the uses.
Specificities of Centre region are taken into account with an approach of the
different agriculture production systems of the region : breeding systems, crop
systems.
The objective of my work was to analyse legumes in Center region and to begin
a regional dynamic for the rehabilitation of these crops. To achieve that, I did
an investigation. I interviewed different people: farmers, development
organisms, productors organisations, cooperatives. The aim of this work was to
have a precise analyse on legumes and on the development process associated
with that.
In the actual context linked to the CAP health check, protein crops and grass
productions will be significantly supported in the futur, at least until 2013.
Actions hypothesis elaborated by the Regional Council of Centre and their
partners have the ambition to develop legumes in the agricultural systems of
the region on the short term and on the long term. On a first hand, a section
concerning legumes could be integrated in the plan of the Region which support
breeding, the “CAP Filières”. On an other hand, it could be interesting to favour
technical support for farmer. These supports will must have production systems
approaches to demonstrate the usefulness of legumes.
67
Résumé
Dans une optique de développement durable, les systèmes de
production agricole de la région Centre doivent significativement améliorer
leurs performances environnementales tout en cherchant une efficience
économique à l’échelle de l’exploitation et une cohérence à l’échelle du
territoire. Au niveau des productions végétales, cela passe par une limitation du
recours aux intrants et par une plus grande diversité des assolements. De leur
côté, les éleveurs sont très dépendants des importations de matières riches en
protéines, faute d’offre locale suffisante. La réhabilitation territoriale des
légumineuses − pois, luzerne, féverole, trèfle, etc − représenterait donc un
atout majeur pour l’agriculture régionale.
Dans ce mémoire de fin d’étude, je présente la situation concernant les
légumineuses à différentes échelles spatiales. Je brosse notamment un large
panorama sur le secteur de la production et sur les utilisations. Les spécificités
de la région Centre sont prises en compte avec une approche des différents
systèmes agricoles de la région : systèmes d’élevages, systèmes de
polyculture-élevage, systèmes de grande culture.
L’objectif de mon travail a été d’analyser la filière légumineuse en région
Centre et d’inciter à une dynamique régionale pour la réhabilitation de ces
cultures. Pour cela, j’ai effectué un travail d’enquêtes de terrain auprès de
différents acteurs : agriculteurs, organismes de développement, organisations
de producteurs et organismes stockeurs. Le but de ce travail a été d’avoir une
analyse la plus précise possible sur les légumineuses et sur les logiques de
développement qui s’y rattachent.
Avec le contexte actuel lié au bilan de santé de la PAC, les protéagineux et les
productions herbagères vont être significativement soutenus dans le futur, au
moins jusqu’en 2013. Les pistes d’actions élaborées par le Conseil régional du
Centre et ses partenaires ont l’ambition de développer la présence de ces
cultures dans les systèmes de la région sur le court terme et le long terme.
D’une part, il faudrait intégrer un volet sur les légumineuses dans les dispositifs
de la Région qui soutiennent les filières d’élevage, les CAP Filières. D’autre
part, il serait intéressant de favoriser des démarches d’appui technique à
destinations des agriculteurs. Ces actions devront avoir des approches
systèmes de production afin de démontrer l’utilité des légumineuses.
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