de SIDA - Un début
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de SIDA - Un début
L'éducation en ma de SIDA - Un début L'éducation est le seul vaccin contre le SIDA. Au fur et à mesure que se répand l'épidémie de syndrome d'immunodéficience acquise, nombreux sont ceux qui passent des paroles aux actes. t faire la ......... ...... il i Enseignements des programmes . utilisant les médias ............ 11 es programmes visant à modifier Presque partout où Iton rencontre le SIDA, on met en oeuvre des programmes d'éducation. La plupart des gouvernements recourent à la radio, à la télévision, à la presse et au livre pour toucher le grand public. Des groupements locaux, souvent issus des efforts entrepris par la communauté pour traiter le problème du SIDA, se servent surtout de la presse et du livre, ainsi que des contacts personnels, pour atteindre les membres de la communauté, notamment ceux dont le comportement fait courir un risque d'infection élevé. Souvent, ces groupements aident aussi les sidéens et leurs familles. Les méthodes qui font appel aux médias et à la communauté ont toutes deux une importance fondamentale. Les programmes ont mis en exergue des messages différents. Par exemple, pour décourager la transmission sexuelle, certaines campagnes nationales d'Europe soulignent I'importance de l'emploi constant des condoms, alors que, en Afrique, beaucoup de campagnes conseillent de n'avoir qu'un seul partenaire sexuel. Avec plus de prudence, certains pays, comme les Etats-Unis, ont commencé par pousser la population à mieux s'informer et n'ont fourni que récemment des conseils précis sur la façon d'éviter l'infection. rotection, mais pas une protecti arfaite ...................... 16 expérience tirée du planning amilial peut aider à lutter contre le IDA ........................ 24 BLE DE IERES nd public.. rographie.. ..... 7 ............... 24 ................27 lié par le Population Inforon Program, Center for Comication Programs, The Johns kins University, 527 St. Paul ace, Baltimore, MD 21202, USA. Que doivent faire ces programmes ? L'éducation en matière de SIDA a un défi énorme à relever : comment changer un comportement - opération de Volume XVII, numéro 3 Série L, numéro 8 * longue haleine que fait intervenir la fourniture d'informations, l'apprentissage de nouvelles qualifications, l'obtention d'un engagement émotif, la création d'un soutien social à l'égard d'un comportement moins dangereux, et la distribution de services et de produits. En outre, en raison de la nature du SIDA, les programmes d'éducation le concernant se heurtent à des obstacles encore plus grands que les autres programmes d'éducation sanitaire. Les schémas de comportement sexuel et d'administration de drogues par voie intraveineuse - par laquelle se transmet le virus du SlDA - ont des racines profondes et ne sont pas faciles à modifier. Les programmes de planning familial, qui savent par expérience comment modifier le comportement sexuel et faire face aux controverses, ont beaucoup de leçons à donner à la prévention du SIDA. Sur le plan pratique, qu'est-ce que les programmes d'éducation en matière de SIDA peuvent espérer accomplir ? Selon le public visé, les objectifs à atteindre peuvent être : e la multiplication des discussions concernant le SlDA entre partenaires sexuels ou au sein des familles, O Ifintensification des ventes et de l'emploi des condoms, O L'encouragement à la monogamie, à l'abstinence sexuelle, ou à la diminution du nombre des partenaires sexuels, O la réduction de la pratique de I'écharge des aiguilles, O le retard des relations sexuelles entre jeunes, O un passage à une sexualité moins dangereuse, y compris des pratiques sexuelles sans pénétration, ainsi que I'emploi du condom, O la diminution des taux d'autres maladies sexuellement transmissibles et, en dernière analyse, O l'abaissement de la prévalence du virus du SIDA. Est-ce que ces programmes donnent des résultats ? Les programmes de SlDA ne font que commencer, et il est trop tôt pour dire comment se déroulent la plupart d'entre eux. Le plus souvent, les programmes d'information du grand public par les médias ont réussi à faire connaître le SlDA à la population. O n ne sait pas très bien, cependant, dans quelle mesure ces programmes exercent une influence sur le comportement. certaines personnes à haut risque adoptent un comportement moins dangereux utilisent davantage de condoms, ont moins de partenaires sexuels et échangent moins fréquemment leurs aiguilles - et ce sont les programmes d'éducation qui pourraient être en partie responsables de ce changement. Comme on n'a pas de temps à perdre, tous les programmes devraient prévoir un bon élément d'évaluation. Le présent numéro de Population Reports a été élaboré par tauric Liskiai, Sc.M., Cathleen A. Church, M.H.S., Phyilis T. Piotrow, Ph.D., et John A. Harris. Ward Rinehart, rédacteur en chef. Mise en page de Linda D. Sadler. Réalisation de Merridy Gottlieb. La rédaction sera heureuse de recevoir des commentaires et des renseignements complémentaires des lecteurs. La rédaction remercie les personnes suivantes qui ont bien voulu examiner en totalité ou en partie le texte du présent numéro: AIan R. Andreasen, Sevgi Aral, Cerald Bailey, Jane Bertrand, Lydia Bond, Lois Bradshaw, lan D. Campbelle, Willard Cates, Ir., James Chin, Ben U. Chirwa, Graham Collier, Lynda Cole, Richard Cone, Nicholas Dodd, John David Dupree, Larry L. Ewing, Henry Gablenick, Gill Gordon, Jeffrey Harris, Peter Hartsock, Robert Hatcher, David L. Heymann, Dale Huntington, Leopold Jansegers, Lenni W. Kangas, Mukesh Kapila, Anthony Klouda, Gary MacDonald, Jonathan Mann, Mary Anne Mercer, Alice Payne Merritt, Anthony Meyer, Sheila Mitchell, Thomas Pekman, Thomas Quinn, Pramilla Senanayake, James Shelton, David C. Sokal, J. Joseph Speidel, Janet S. St. Lawrence, Roger Staub, Dace Stone, Edward E. Wallach, et Kevin Whaley. Population Reports est publié cinq fois par an au 527 St. Paul Place, Baltimore, Maryland 21202, USA, par le Population Information Program de l'Université Johns Hopkins; il bénéficie d'une subvention de l'Agencedes Etats-Unis pour le développement intemational (US AID). Population Reports se donne pour mission de brosser un tableau d'ensemble, exact et fiable, des faits nouveaux importants qui interviennent dans le domaine de la population. Cette publication ne représente pas les vues officielles de l'université Johns Hopkins, ni celles de I'Agence des Etats-Unis pour le déveioppement international (US AID). Population Iniormation Prognm Center for Communication Programs The JohnsHopkins Schod of Hygiene and Public k a l t h Phyilis T. Piotrow, Ph.D., Directrice, Ccnter for Communication Programs et Population Information Program Ward Rinehart, Directeur adjoint et rédacteur en chef, Population Reports Pdlyanna T. Schroeder, Rédactrice des éditions en langues étrangères des Population Reports Anne W. Compton, Directrrce associée et trçponsable de POPLINE, Swvices btbliographiques informatisés Patr~ckL. Coleman, Directeur adjoint ct Directeur de projet, Population Communication Services, élaboration de stratégies et de documentation de planning familial Popuiation Reports (USPS 063-150) 1s published f~ ttrnes a year (Mardi, May, Çepternber, Nowmber, Decernbre) at 527 St, Paul Place, Baltimore, Maryland 21202, USA, by the bpulatim Informabon Progmm of The Johns Hopkins Universrty, Secondtlass postage paid at Wtr more, Mar$and. POPULATION REPORTS 'ampleur de /?&pidémie- - . ii A ,.... Au moins jusqu'à la fin du siècle, le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) fera chaque année de plus en plus de victimes. II y a peut-être aujourd'hui un demi million d'individus qui sont atteints du SlDA ou qui en sont morts (475). 11 y en a beaucoup plus - peut-être jusqu'à I O millions - qui sont infectés par le virus d'immunodéficience humaine (VIH) responsable du SIDA, mais qui n'ont pas encore véritablement la maladie (256). O n ne connaît aucun cas de guérison de I'infection par le VIH. O n voit donc que, même si I'infection cessait aujourd'hui de se répandre, il y aurait de plus en plus de morts pendant des années. Or I'infection par le VIH n'a pas cessé sa marche en avant. Dans la plupart des pays, les taux d'infection sont en augmentation. Au total, on s'attend au moins à cinq millions de nouveaux cas de SlDA au cours des années 1990 (478). Personne ne sait exactement combien d'individus ont eu le SIDA. Entre 1981, date à laquelle on a identifié, et juillet 1989, environ 170.000 cas ont été signalés à IfOrganisation Mondiale de la Santé (OMS) par 149 pays (475). Ce chiffre représente environ le tiers des cas réels. -- Personne ne sait exactement non plus combien d'individus sont infectés par le VIH. O n estime la prévalence de I'infection d'après des examens de sang effectués sur des échantillons non aléatoires de personnes vivant dans des zones limitées. Les chiffres obtenus grâce à ces tests sont difficiles à extrapoler à I'ensemble d'un pays. Le nombre d'infections par le VIH et de cas de SlDA varie beaucoup d'un endroit à l'autre. La prévalence de la mala- POPULATION REPORTS die et les caractéristiques des personnes infectées sont fonction du mode de transmission (il y en a plusieurs) qui domine (voir p. 5-7). A ce jour, 75 % des cas déclarés dans le monde se sont produits dans les zones urbaines d'Amérique du Nord et d'Europe occidentale (484). Cependant, I'accroisssement rapide de la prévalence de I'infection par le VIH dans certaines régions d'Afrique et d'Amérique latine conduit à penser que l'épidémie de SlDA pourrait frapper ces régions encore plus durement. Amérique du Nord et Europe En Amérique du Nord et en Europe occidentale, I'infection par le VIH et le SIDA frappent surtout les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes et les toxicomanes qui s'administrent des drogues par voie intraveineuse. Dans certaines villes des Etats-Unis, jusqu'à la moitié des hommes homosexuels et bisexuels sont infectés (440) (voir Tableau 1, p. 4). Cependant, dans l'ensemble de la population, I'infection est rare - 0'12 % parmi les conscrits aux Etats-Unis, en 1988, par exemple (442). C'est aux Etats-Unis qu'on trouve 60 % des cas de SlDA déclarés dans le monde, avec plus de 105.000 cas déclarés jusqu'au milieu de l'année 1989 (438). Les US Centers for Disease Control estiment que, en 1988, entre 1,O et 1,5 million de résidents des Etats-Unis étaient porteurs du VIH. O n s'attend à environ 50.000 nouveaux cas de SlDA en 1989. En 1992, le nombre des nouveaux cas signalés chaque année passera à 70.000, avec un total cumulatif de plus de 365.000 (168). La répartition des cas de SlDA en Europe occidentale et au Canada ressemble à celle des Etats-Unis, mais les chiffres sont moins élevés. En septembre 1989, on avait 3 Tableau 1 Evolution de la prévalence de l'infection par le virus d'immunodéficience humaine, 1976-1989, certaines études Lieu et date (No de réf) AFRIQUE Cameroun 1988 (488) Population Année Dimension des de l'échan- % d'infectés" tests tillon 1 . .. .Prostituées, patients de 1986 dispensaires de MST, 1987 prisonniers Adultes en bonne santé 1986 dans 4 villes 1987 Côte d'Ivoire . .Adultes en bonne santé 1989 (304) choisis de façon aléatoire dans des faubourgs et des zones urbaines Kenya 1987 . Prostituées soignées dans un dispensaire de (318) recherche de Nairobi Malawi 1988. . . Femmes encientes soignées dans dispen(55) saires prénataux urbaines Malawi 1988. . Femmes encientes soignées dans dispen(293) saires prénataux de 4 villes Sénégal 1988 . . Patients soignés dans un dispensaire de MST (251 de Dakar Tanzanie 1988. . Femmes tramillant dans (271) des restaurants et bars de Dar Es-Salaam Hommes travaillant dans des restaurants et bars de Dar Es-Salaam Ouganda 1988.Patients ambulatoires et (86) adultes en bonne santé dans un dispensaire rural Zaïre 1988. . . . . Echantillons de sang (295) conservés provenant d'adultes en bonne santé de plusieurs villages ruraux Adultes en bonne santé choisis au hasard dans les mêmes villages 1986 1987 1988 1651 10.844 15.508 150 370 O O Colombie . 1989 (31) 1985 1986 1987 804 809 38.077 Haiti 1989.. . . . Femmes encientes dans 1986 (32) un dispensaire prénatal 1987 d'un bidonville périur- 1988 bain 1245 2009 1074 116b 2,6b 116 76 286 200 399 4 59 61 2 9,s 1986 1987 96 290 4,2 6,s 1985-86 1988 141 263 ZIA 3,4 1986 1988 224 222 29 39 1986 1988 50 8 1986 = administration intraveineuse MST Maladies sexuellement transmissibles 4 Argentine . . . . . Donneurs de sang de 1989 (116) Buenos Aires 1981 1984 1985 1985 1987 1976 AMERIQUE UTINE ET CARAIBES O 6 794 1126 1983 1984 1986 Population Année Dimension des de I'échan- % d'intests tillon fectés " 242 88 1985 1987 1986 Femmes célibataires sexuellement actives (y compris prostituées) des mêmes villages Femmes encientes des 1986 mêmes villages a i r e 1988. . . . Employés d'un hôpital 1984 de Kinshasa 1986 i.v. Lieu et date (No de r é 0 Martinique 1988 (57) . . .Donneurs de sang volontaires dans des villes . . .Patients ambulatoires 1986 de dispensaires de MST 1987 1988 1103 1207 1125 Adultes en bonne santé 1986 1987 1988 2503 2778 2864 Mexique 1989 . Homosexuels de Gua(454) dalajara 1986 1987 1988 226 238 325 Inde 1988 . . . . .Hommes soignés dans des dispensaires de (186) MST de New Delhi 1986 1987 1988 3000 7212 5967 <011 02 o19 Thaïlande . . . . .Toxicomanes i.v. en 1989 (418) traitement à Bangkok 2/88 4/89 11/89 1649 1020 1008 15,6 44,6 38,s AMERIQUE DU NORD ET EUROPE Italie 1987. . . . .Toxicomanes i.v. dans (422) programmes de traitement antidrogue de Milan Royaume-Uni.. Homosexuels et 1989 (248) bisexuels dans dispensaire de MST de Londres Etats-Unis 1989 (94) . .Toxicomanes i.v. en traitement à New York. Exclut ceux qui présentaient des symptomes ressemblant à ceux du SIDA Etats-Unis . . . . .Homosexuels et 1989 (166) bisexuels dans essais de vaccin contre l'hépatite €3 à San Francisco. Suit les mêmes 313 hommes pendant 10 ans. "Tous les échantillons de sang positifs au test Elisa et soit au Western Blot soit au test par immunofluorescence. b~ compris VIH-2. POPULATION REPORTS signalé plus de 25.000 cas d e SIDA en Europe et environ 3.000 au Canada (496). La France a le nombre de cas le plus élevé - plus de 7.100 cas, soit plus de 25 % du total européen. La répartition des cas varie beaucoup d'une région d'Europe à l'autre. En Europe du Nord c'est parmi les homosexuels que I'infection est la plus fréquente ; en Europe du Sud, parmi les toxicomanes qui s'administrent la drogue par voie intraveineuse (256). L'Europe de l'Est n'a signalé que peu de cas. Can You Spot Which Person Carries AllDS 3 Afrique Dans de nombreuses régions d'Afrique subsaharienne, la prévalence de I'infection par le VIH est élevée et elle touche de façon égale les hommes et les femmes. O n estime que deux à trois millions d'Africains sont infectés par le VIH, notamment dans les zones urbaines du Burundi, de la République centrafricaine, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Malawi, du Rwanda, de la Tanzanie, de l'Ouganda, du Zaïre et de la Zambie. Dans ces pays, la prévalence nationale se situerait entre 2 et 4,5 % de l'ensemble de la population (477). Des études de certaines populations d'Afrique centrale et orientale ont constaté une prévalence allant jusqu'à 30 % (25,216) (voir Tableau 1). Au milieu de l'année 1989, on avait signalé environ 25.000 cas de SlDA en Afrique subsaharienne, soit environ 16 % du total mondial. O n estime cependant qu'en Afrique 90 % des cas de SlDA ne sont pas déclarés (255). I Amérique latine et Caraïbes Comme en Amérique du Nord et en Europe, les cas d'infection par le VIH et de SlDA en Amérique latine et dans les Caraibes ont été d'abord concentrés chez les hommes qui vivaient dans les villes et avaient des relations sexuelles avec d'autres hommes. Or, dans les Caraïbes et, dans une moindre mesure, en Amérique latine, I'épidémie est en train de changer. Les taux d'infection augmentent plus rapidement parmi les hétérosexuels que parmi les homosexuels (57, 311). Dans les Caraibes, les hétérosexuels représentent aujourd'hui 60 % des 1.200 cas signalés (284). II se peut que I'infection par le VIH se répande parmi les populations hétérosexuelles de la région, surtout par I'intermédaire des hommes bisexuels. A Siio Paulo et à Rio de Janeiro, par exemple, 28 % des bisexuels qui ont fait l'objet d'examens dans le cadre d'une enquête effectuée en 1987 étaient infectés par le VIH (74). Le changement 'est également imputable à l'accroissement des taux d'infection parmi les toxicomanes qui s'administrent les drogues par voie intraveineuse (20, 34, 115, 116). Par exemple, parmi les femmes qui sont venues se faire examiner pour le VIH dans un hôpital de Buenos Aires, 89 % de celles qui étaient infectées ont dit avoir échangé des aiguilles pour s'administrer de la drogue (20). .-- Les taux d'infection sont élevés parmi les prostitués aussi bien hommes que femmes - dans de nombreuses villes d'Amérique latine et des Caraïbes. Des enquêtes récentes indiquent que plus du tiers des prostituées de Port-au-Prince, en Haïti, et des prostitués de Buenos Aires et de Rio de Janeiro sont infectés (73,108,280). POPULATION REPORTS The Answer Is No! The AlUS VIFUS COD lude in B personts blood foc lnany years. People wtio c a r y AlDS mag look and feei hculthy, but tlieg can stili give AlDS to olberst Une affiche faisant partie d'une pochette de santé distribuée dans les écoles d'Ouganda dans le cadre de la campagne de lutte contre le SIDA fait ressortir que le long intervalle entre Vinfection et les symptomes signifie qu'une personne qui porte le VIH ne peut pas étre identifiée par son aspect extérieur. 1 Asie A l'exception de quelques villes, le SlDA est aujourd'hui presque absent de l'Asie. Au milieu de I'année 1989, on avait signalé à peine 369 cas (255). L'OMS estime qu'il y a moins de 100.000 Asiatiques infectés par le VIH. Bangkok fait exception à cette règle : la prévalence du VIH parmi les toxicomanes - dont beaucoup sont des adolescents - est en train d'augmenter rapidement. Fin 1987, environ 1 % des toxicomanes qui fréquentaient des centres de traitement de Bangkok étaient infectés par le VIH. En mars 1988, la proportion était passée à 11 % et, en septembre 1988, à 31 % (54,418). Dans les villes de I'lnde, I'infection par le VIH devient plus fréquente, bien qu'elle soit rare au regard des normes occidentales. Parmi les hommes traités à New Delhi dans des centres de MST, par exemple, 0'24 % étaient infectés fin 1987. Un an plus tard, le chiffre était passé à 0,89 % (voir Tableau 1). Pendant la même période, la prévalence parmi les donneurs de sang qui vivaient dans des villes est passée de 0'02 à 0'29 % (186). Le virus d'immunodéficience humaine (VIH), qui cause le SIDA, est transmis le plus souvent à l'occasion : des relations sexuelles, d'un prêt d'aiguilles pour l'administration intraveineuse de drogues, de la grossesse, de la mère au foetus, et d'une transfusion de sang ou de ses substituts. Dans ces différentes circonstances le virus est transmis par le sperme, les sécrétions cervico-vaginales et le sang. Chez une personne infectée, les cellules renfermant le VIH ne se trouvent en fortes concentrations que dans ces liquides et dans le liquide cérébro-spinal. D'autres liquides, comme les larmes, la salive et la sueur, ne renferment que peu de cellules infectées par le VIH et il ne sont donc que très rarement responsables de la transmission. Le VIH ne se répand pas par des contacts fortuits, comme les poignés de main et les embrassades. II ne se transmet pas non plus par les éternuements ou la toux d'une personne infectée ou en partageant des aliments et des ustensiles de cuisine. RI Transmission sexuelle Les risques d'infection à la suite de relations sexuelles avec une personne infectée augmentent avec : O le nombre des partenaires sexuels, puisque les chances de relations sexuelles avec une personne infectée, et e le nombre d'actes sexuels avec une personne infectée. II peut arriver que les partenaires sexuels de personnes infectées restent à l'abri de I'infection bien qu'ils aient Qu'est-ce que la « sexualité sans risque » ? On entend par sexualité sans risque toute pratique sexuelle qui réduit le risque de transmission du VIH d'une personne a une autre. La meilleure protection consiste à choisir des activités sexuelles qui ne laissent pas le sperme, les sécr6tions vaginales ou le sang (y compris le sang menstruel) pénktrer dans la bouche, l'anus ou le vagin ou toucher la peau lorsqu'elle présente une coupure ou une plaie ouverte. Ces liquides peuvent en effet transporter le VIH. Certains choisissent de ne pas avoir de relations sexuelles. Pour ceux qui veulent poursuivre leurs activités sexuelles, les pratiques moins dangereuses sont : O O O une relation de fidélité mutuelle entre deux partenaires noninfectés; l'emploi d'un condom pour tous les genres de coit - vaginal, anal et buccal; des pratiques sexuelles sans pénétration, par exemple, embrassades, baisers, caresses et masturbation; la réduction du nombre des partenaires sexuels; O O l'abstention quand on a des plaies ouvertes ou une maladie sexuellement transmissible (MST); l'abstention de relations sexuelles avec des partenaires qui ont des plaies ouvertes ou une MST. Certaines pratiques sont évidemment plus sares que d'autres, mais les personnes changeront de comportement si elles ont un choix de méthodes et si elles peuvent adopter la méthode qui leur convient le m' eu des relations non protégées pendant plusieurs années. Cependant, dans d'autres cas, la transmission a eu lieu à la suite d'un ou deux actes sexuels seulement (111,199, 308). Un troisième facteur semble être la contagiosité d'une personne infectée et la susceptibilité d'une personne qui ne l'est pas. Qu'est-ce qui influence la contagiosité et la susceptibilité ? Les éléments les plus importants sont : e une infection simultanée par d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST), notamment l'ulcère génital, O le genre de pratiques sexuelles, et plus précisément celles qui provoquent des plaies aux organes génitaux, et O la concentration dans l'organisme des cellules infectées par le VIH. MST. Les maladies sexuellement transmissibles - et tout particulièrement les ulcères génitaux, comme le chancre mou, la syphilis et l'herpès génital - peuvent faire augmenter jusqu'à sept fois les risques de transmission du VIH par des relations sexuelles (45, 178, 341, 393, 404, 465). 11 arrive que les MST provoquent des plaies génitales, qui peuvent saigner et elles facilitent aussi l'accès du sang, du sperme et des sécrétions cervico-vaginales. Une étude d'hommes qui avaient contracté des MST à Nairobi a constaté que 28 % de ceux qui présentaient des ulcères génitaux étaient infectés par le VIH contre 7 % de ceux qui n'avaient pas d'ulcère (42). Comme les ulcères peuvent apparaître n'importe o ù dans la zone génitale, un condom ne fournit pas toujours une protection. Les MST peuvent aussi accroître le nombre des globules blancs dans l'appareil génital. Comme le VIH infecte ces globules, leur nombre plus élevé accroit le risque de contamination (315). ,. Pratiques sexuelles. Bien que toutes les relations sexuelles puissent transmettre le VIH, certaines pratiques sont plus dangereuses que d'autres. Ce sont les relations sexuelles sans condom (relations non protégées) qui provoquent des plaies ou un saignement qui risquent le plus de transmettre le VIH. Le coit anal passif est le plus dangereux, sans doute parce que, pendant les relations sexuelles, il arrive souvent que la paroi du rectum se déchire légèrement, exposant ainsi les vaisseaux sanguins aux cellules infectées que contient le sperme (111). Des déchirures analogues se produisent - moins souvent - dans le vagin et le col au cours du coït vaginal. Concentration des cellules infectées. La concentration relativement élevée des cellules infectées chez les patients aux derniers stades de I'infection peut augmenter le risque de transmission du VIH (12, 145, 230). Par ailleurs, les concentrations de VIH sont élevées juste après la première infection, avant que le système immune produise des anticorps (9). Autres facteurs. Selon un rapport fourni par un dispensaire de MST de Nairobi, les hommes non circoncis risquent 2,7 fois plus d'être infectés par le VIH que les hommes circoncis (393). Par ailleurs, une étude semble indiquer que les femmes qui emploient des contraceptifs oraux sont plus facilement infectées par le VIH (324, 327). Plusieurs études ultérieures n'ont cependant pas confirmé ce résultat (46, 80, 88, 145,175, 229) (voir Population Reports, Pilules faiblement dosées, A-7, juillet 1990). POPULATION REPORTS -. Injections , Quand on réemploie des aiguilles ou des seringues sans les stériliser convenablement, le sang contaminé peut passer d'une personne à l'autre. Les toxicomanes partagent souvent le matériel à injections. La transmission du VIH par cette voie est fréquente parmi les toxicomes des zones urbaines des Etats-Unis, d'Europe occidentale, d'Argentine, du Brésil et de Thaïlande (92,415,422). Dans les établissements médicaux, les aiguilles, seringues et autres instruments médicaux contaminés n'ont pas été la grande voie de transmission du VIH aux malades ou aux dispensateurs de soins de santé (240). Ces derniers peuvent se protéger, ainsi que leurs patients, en se servant de procédés de stérilisation ordinaires. Grossesse Entre le quart et la moitié des enfants dont la mère est infectée par le VIH sont eux-mêmes infectés (29,76,110, 172,192,378). O n ne sait pas pourquoi les différences de proportion sont si grandes. Un facteur peut être la durée de I'infection de la mère. Les femmes qui ont de hauts niveaux de VIH - d'ordinaire aux étapes initiales ou tardives de I'infection - semblent risquer davantage de transmettre le virus à leurs enfants (12). O n pense que, la plupart du temps, la transmission périnatale du VIH se produit en cours de la grossesse, quand le virus passe à travers le placenta pour aller dans la circulation du foetus. Le VIH peut aussi se transmettrre lors de l'accouchement, quand l'enfant entre en contact avec le sang et les sécrétions cervicales de la mère. Cependant, rien ne prouve qu'une césarienne empêche la transmission du VIH (200, 272). II est possible que les nourrissons soient infectés par le lait de leur mère ; on pense cependant que ce phénomène est rare (66,241). Néanmoins, à Lusaka, en Zambie, on a trouvé une infection par le VIH chez 18 % des nourrissons qui prenaient le sein d'une mère dont on pensait qu'elle avait acquis une infection par le VIH après I'accouchement (173). 11 faudra poursuivre les recherches pour confirmer ce résultat. Quand l'accès aux services de santé est difficile ou quand les maladies diarrhéiques sont fréquentes, le danger que pose pour le jeune enfant I'arrêt de l'allaitement au sein dépasse de beaucoup la possibilité d'une infection par le VIH au cours des tétés (191, 431,485). Transfusions --. Le sang contaminé par le VIH diffuse le virus avec beaucoup d'efficacité. Heureusement, en decourageant les personnes à haut risque de donner leur sang, en recherchant les anticorps du VIH dans le sang, en limitant les transfusions de sang à des situations critiques et en inactivant le VIH dans les produits sanguins, de nombreux pays ont rendu leurs réserves de sang beaucoup moins dangereuses (379). Cependant, comme les anticorps n'apparaissent que de deux semaines à six mois après une infection par le VIH, le dépistage ne décèle pas tout le sang contaminé. Les transfusions qui utilisent du sang examiné POPULATION REPORTS posent donc un très faible risque - qu'on estime à un sur 40.000 aux Etats-Unis, par exemple (440). De nombreux pays d'Afrique et d%mérique latine n'ont cependant pas les moyens d'examiner tous les dons de sang et les transfusions de sang y restent une source d'infection. Comme la transmission du VIH se fait dans le cadre d'un comportement précis, des changements de ce comportement peuvent l'arrêter. A l'heure actuelle, la plupart des efforts de prévention d u SlDA cherchent surtout à modifier un comportement à risque en faisant appel à I'éducation et à la persuasion. II n'existe pas d'option technique. Malgré des recherches intensives, il faudra encore des années avant qu'on possède un vaccin contre le VIH. L'azidothymidine (AZT), qui est le seul traitment efficace de I'infection par le VIH, est souvent dangeureusement toxique, coûte tellement cher que peu de personnes peuvent le suivre et, en tout cas, n'apporte pas la guérison. Une seule voie de transmission - par le sang peut être bloquée par une méthode essentiellement technique : l'examen systématique des dons de sang. II n'est pas facile de modifier sur une grande échelle le comportement d'une population. En présence d'une maladie mortelle qui se diffuse rapidement, il faut mobiliser sans retard des ressources, établir soigneusement des plans et obtenir un consensus politique. Mais le manque de fonds, de moyens humains et de talents de gestion ont posé un problème considérable et des controverses politiques suscitées par les programmes d'éducation ont freiné les interventions. Au stade actuel des choses, la seule méthode d'éducation en matière de SlDA qui ait été largement acceptée consiste à fournir des informations à l'ensemble de la population. Néanmoins, I'ampleur et la vigueur de ces efforts varient beaucoup. Les programmes d'information et d'éducation du grand public par les médias représentent souvent la première étape des efforts nationaux de prévention du SIDA. Dans presque tous les pays o ù l'on a signalé le SIDA, le gouvernement a entrepris quelques efforts pour faire prendre conscience du SlDA à la population. L'ampleur et le calendrier de ces efforts, le choix des médias, et la teneur, le style et le ton des messages ont beaucoup varié. L1expérience montre que des programmes d'éducation par les médias peuvent effectivement faire connaître le SlDA au public. O n sait moins bien dans quelle mesure ils contribuent à faire changer les comportements à haut risque. Au début, beaucoup de programmes s'adressant au grand public ont été entrepris à la hâte. Ils ont donc souvent omis les recherches préliminaires, n'ont pas établi soigneusement leurs plans et n'ont pas prévu d'évaluation. La deuxième génération de programmes à l'intention du grand public a consacré plus de temps à la recherche, à l'organisation des campagnes et aux essais préalables. En a a ger ? ion de la diffusion du SIDA dépend de 1 elle on amène les gens à changer de comporte est toujours une tâche difficile, mais l'est enc ison de la nature de l'infection par le V à modifier est le comportement sexuel; 1 cherchées ont un but préventif; un c conduit parfois, mais pas toujours, n de la maladie; et les effets nuisibles ne deviennent vis ue plusieurs années après l'exposition. s quelques dizaines d'années, on cherche beaucoup à changement de comportement et à e pour les campagnes de promotion sanitai tude note qu'il « existe au moins 16 théori oncernant la nature humaine >> qui condila façon d'envisager la promotion de la santé ( re simplifié se composerait de ci ement personnel et de son contexte social qui intéation pour la santé : I rationnel, fondé sur la connaissance. On a besoin de savoir a) ce qu'est la maladie; b) si elle se transmet lles sont les chances d'être infecté, et d) ce e pour éviter l'infection. L'élément émotif, fondé sur l'intensité des attitudes sentiments. On a besoin de ressentir une vulnérabilit nse et personnelle à la maladie, un engagement émo outre, un grand nombre de programmes, y compris des programmes actuellement en cours de réalisation au Pérou et au Royaume-uni, ainsi que le programme qui va être réalisé aux Philippines, font appel à la collaboration des décideurs, des médias et des spécialistes de la santé. Ils peuvent ainsi obtenir une couverture plus exacte dans la presse et offrir un plus grand nombre de services pour répondre à la demande que suscitent les programmes d e communication. Les informations présentées par les médias sont d'ordinaire pour le grand public son premier contact avec le SIDA. Les modes de présentation ont été extrêmement divers, depuis une couverture massive jusqu'à des nouvelles censurées, et depuis des présentations sensationnelles jusqu'à des renseignements scientifiques (322, 356). Dans certains pays, les spectacles diffusés par les médias ont aussi traité du SlDA - parfois avec exactitude, et parfois non (310). Etant donné l'énorme pouvoir dont disposent les médias pour influencer les attitudes du public, il est essentiel que les organisateurs de programmes concernant le SlDA travaillent en liaison étroite avec les journalistes de la presse, d e la radio et de la télévision. et aussi avec les réalisateurs d e mectacles. S'il est vrai que des contraintes sociales exercer& toujours une influence sur la façon dont les médias traitent les questions qui font intervenir le comportement sexuel, les médias seront néanmoins mieux en mesure de fournir 8 -- u comportement indispensable pour l'éviter, une qui sont déjà touchés et le souci de les personnes qu'on aime contre la maladie. Les s peuvent être négatives, fondées sur la peur ou la positives, fondées sur l'amour ou sur l'espoir ,fondé sur la capacité personnelle ouveau comportement. On doit se sentir pétent et sûr de pouvoir adopter le nouveau comportet, qu'il s'agisse de l'emploi de condoms, du renoncement naires sexuels, de changements des praiques sexuelles ou de l'emploi de la drogue. rsonnel, ou les réseaux sociaux. On es personnes qui apportent un soutien s la famille, le groupe de « pairs », le village, l'assode travailleurs ou dans des réunions spéciales - et dont les cannaissances, les sentiments et les compétences renforcent des changements qui améliorent la santé. structurel, ou le contexte social, écono5) mique, juridique et tshndogique dans Lequelse situe le comportement. On doit avoir accès aux produits et services ms et examens de sang) et vivre ù un comportement plus sûr est le, est accepté et devient même routinier, tanment dangereux est rendu difficile. des renseignements exacts, d e dissiper des malentendus et de faire connaître des pratiques d e prévention s'ils sont mieux aidés par les techniciens d e la santé. Buts et obstacles des programmes utilisant les medias La plupart des programmes d'éducation en matière de SlDA qui visent le grand public ont des objectifs analogues : O fournir des informations essentielles, o encourager la population à reconnaître et à modifier le comportement qui risque de diffuser I'infection, O maintenir un comportement sain, O dissiper les inquiétudes sans fondement concernant la transmission par des contacts fortuits, O empêcher la discrimination contre ceux qui sont infectés par le VIH, et O mobiliser le soutien du public pour les programmes d'éducation et de prévention en matière de SlDA (202, 239,297,337, 395,430). II n'est pas facile d'atteindre ces objectifs. Parmi les difficultés, on peut citer : O l'élaboration d e messages à l'intention d e publics divers, POPULATION REPORTS l'élaboration de messages acceptables malgré I'opposition politique, sociale ou religieuse, et le coût. Diversité. Par définition, le grand public englobe des gens issus de milieux éducatifs, économiques, ethniques et sociaux différents, qui parlent souvent des langues différentes et se trouvent a des niveaux differents de risque d'infection par le VIH. Or, les programmes d'éducation sont les plus efficaces quand ils sont conçus spécifiquement pour des publics bien définis. Dans ces conditions, la difficulté consiste, pour les campagnes qui se donnent un vaste horizon, à élaborer des messages qui soient attrayants pour beaucoup, compris par tous, mais restent personnellement pertinents et persuasifs pour des individus différents. Afin d'obtenir un impact plus profond, quelques programmes nationaux ont pris pour cibles des groupes précis, sans méconnaître pour autant le grand public. Par exemple, en 1988, la troisième phase de la campagne britannique dans les médias a eté conçue pour plaire aux jeunes. Les jeunes ont été beaucoup plus nombreux que pendant la première campagne à se servir du téléphone rouge pour obtenir des informations, et un nombre encore plus grand d'entre eux se sont rappelés la publicité et le slogan de la campagne (427). , a * -, Acceptabilité. Les programmes d'information entrepris par le Gouvernement à l'intention du grand public ont nécessairement un très vaste champ d'action et ils doivent donc être largement acceptables. Dans certains endroits, la crainte d'objections a empêché qu'on discute ouvertement des pratiques sexuelles, qu'on emploie un langage explicite et, en particuler, qu'on fasse de la publicité pour les condoms. Dans la ville de New York, par exemple, où se trouvent plus de 20 % des cas de SIDA des Etats-Unis, les grandes chaînes de télévision refusent de diffuser la publicité pour le condom aux heures de grande écoute (345). Parfois, on peut désamorcer des controverses éventuelles en travaillant directement avec les groupements qui pourraient élever des objections. Au Pérou, le Proyecto SIDA, qui relève du Programme spécial de prévention du SlDA du Ministère de la Santé, a consulté des représentants de I'Eglise catholique avec lesquels il a conclu un accord en fonction d'une formule transactionnelle, selon laquelle on ferait de la publicité pour les condoms en vue de la prévention du SlDA en même temps qu'on encouragerait la fidélité conjugale. Coût. Une campagne d'éducation qui veut toucher la plus grande partie du public est onéreuse par rapport aux autres dépenses de santé publique. En Australie, 97 % de la population a vu les messages concernant le SIDA durant la campagne télévisée de 1987. Bien que de nombreuses stations de télévision ne se soient pas fait payer le temps d'antenne, la campagne a coûté 3,4 millions de dollars (américains) (148). Pendant la deuxième campagne dans les médias, dans le Royaume-Uni, un peu plus de 90 % de tous les adultes ont vu au moins une publicité à la télévision (428,430) mais la campagne a coûté 3 millions de livres (6,l millions de dollars). Pour limiter les coûts, le programme SIDA du Royaume-Uni fait maintenant porter le plus clair de ses efforts sur la publicité dans la presse (212). Même sî l'on ne recourt guère à la télévision, le coût d'impression de grosses quantités de documents et de l'élaboration de messages radio est hors de portée de beaucoup de programmes. POPULATION REPORTS Programmes nationaux Ces programmes emploient divers médias pour atteindre le grand public. Les pays développés se sont beaucoup servis de la télévision, des grands journaux et des revues parce qu'ils touchent le public le plus nombreux. La France, la Pologne, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Allemagne occidentale ont également envoyé par poste des brochures d'information à presque tous les ménages, sinon à tous. Les pays en développement ont eu surtout recours à la radio et à divers documents - brochures, prospectus et affiches. Les messages varient eux aussi. L'encouragement à la monogamie ou, à tout le moins, à la limitation du nombre des partenaires sexuels est universel, mais la place accordée aux condoms varie beaucoup. Certains pays, comme la Suède, la Suisse et les pays-sas, encouragent l'emploi des condoms en ayant recours à la publicité, à des tribunes libres dans les médias et a une intense diffusion dans les bars, les aéroports, les lieux de villégiature et les écoles. ainsi aue dans les centres de santé. Par contre. au moins'six d'Afrique subsaharienne et quatre p'ays d'Asie du sud-est n'ont fait aucune propagande pour les condoms (415). 11 n'est donc pas surprenant que moins du quart des adultes interrogés dans certains de ces pays ne savaient pas que les condoms s'opposaient à la transmission du VIH ; l'emploi du condom y est rare, aussi bien dans un but de planning familial que pour la prévention du SIDA (2, 22, 23, 219, 225, 382, 389). Entre ces deux extrêmes, certains pays, comme les Etats-Unis, admettent avec prudence l'emploi des condoms, mais uniquement en tant que méthode moins efficace que la fidélité et ou l'abstinence. Le ton et la teneur des messages varient. Au début, les messages communiquaient des in formations d'une façon directe et rationnelle ou bien évoquaient de fortes réactions négatives, notamment la peur. Aujourd'hui, les efforts s'élargissent sur le double plan de l'optique dans laquelle se place la campagne et de Itemploi des médias. Les campagnes d'éducation en matière de SlDA évoquent plus souvent des réactions positives, comme la bonne humeur ou un sentiment de bien-être personnel dû à la conviction d'avoir fait de bons choix. En outre, on commence à se servir de méthodes qui allient éducation et divertissement pour rendre les informations plus attrayantes et plus persuasives. Par exemple, en Côte d'Ivoire, au Ghana, en Tanzanie, à Trinité-et-Tobago, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe, des troupes de théâtre populaire traditionnel jouent des pièces concernant le SIDA. A Kinshasa, au Zaïre, des cassettes de 15 minutes de musique populaire et de messages de prevention du SlDA ont été joué dans 30 autobus publics : elles ont atteint en quatre semaines un public estimé à 234.000 voyageurs. Une enquête auprès de 240 voyageurs a révélé que plus de 60 % d'entre eux se souvenaient des messages concernant le SIDA (282). En Afrique du Sud et en Thaïlande, les taxis jouent des enregistrements analogues (383, 455). Aux Philippines, un feuilleton populaire de la télévision a comporté un épisode où un homme d'affaires et sa femme devaient faire face aux conséquences après que le mari eut contracté le SlDA avec une prostituée. Le nombre des visites aux dispensaires de maladies sexuellement transmissibles de Manille a doublé durant la semaine qui a suivi l'émission (84). Les campagnes sont désormais plus nombreuses à insister sur l'emploi du condom et à montrer comment convaincre les partenaires sexuels de se servir de condoms et de faire preuve d'une plus grande prudence dans leurs rapports sexuels. Les ventes subventionnées de condoms, qui se font déjà dans deux douzaines d'autres pays, commencent à être pratiquées dans un certain nombre de pays africains. Si les programmes à I'intention du grand public sont bien conçus et sont réalisés sur une échelle suffisamment grande, ils peuvent toucher la plus grande partie de la population et ils peuvent amener certaines personnes à adopter un comportement moins dangereux. Cependant, pour obtenir l'impact le plus profond, les campagnes utilisant les médias doivent être conjuguées avec des méthodes de communication interpersonnelle et de communication de groupe organisées sur le plan local. Les campagnes qui ont eu lieu en Suisse, en Ouganda, au Zaïre et au Mexique mettent en relief les points forts et les points faibles des campagnes générales. El Suisse La collaboration entre les organisations publiques et privées et une propagande maximum en faveur du condom caractérisent les campagnes d'éducation en matière du SIDA en Suisse. L'Office fédéral de santé publique et l'AIDE Suisse contre le SlDA organisée par des homosexuels, ont travaillé avec des spécialistes du marketing pour mettre sur pied de vastes programmes visant le grand public et s'adressant aussi à des groupes bien délimités (239,407). Le programme a commencé en 1986 par envoyer des brochures à tous les ménages. Des enquêtes ont fait apparaître des niveaux élevés de connaissance du SIDA avant les envois, et une certaine augmentation de ces niveaux par la suite (239). Les organisateurs ont donc décidé de concentrer simplement et ouvertement leurs efforts sur la prévention (224). L'année 1987 a marqué le début de la promotion des condoms. De nombreux moyens ont été mis en oeuvre pour transmettre le message concernant le condom. La radio et la télévision ont fait de la publicité pour le condom et une chanson concernant le condom est devenue un hit. Des affiches, des panneaux publicitaires, des revues, des brochures spéciales, des sacs à provisions, des t-shirts et d'autres produits portent le logo STOPSIDA ou d'autres mentions des condoms (259). La place de choix accordée à la prévention a été payante. A la fin de 1987, les ventes de condoms avaient augmenté de 60 % par rapport aux ventes de 1986 (105, 163, 164). Des enquêtes effectuées avant et après la première campagne auprès d'hommes et de femmes âgés de 17 à 30 ans qui avaient des relations sexuelles accidentelles ont constaté que le pourcentage d'entre eux qui se servaient constamment du condom avait triplé (106). Ouganda Dans beaucoup de pays en développement, l'éducation du public présente des difficultés particulièrement redoutables. On manque souvent de fonds et de person- nel qualifié. Beaucoup sont ceux qui n'ont pas accès à la radio ou à la télévision. Les infrastructures de santé ne sont pas développées. Les réseaux de distribution sont limités. O n parle de nombreuses langues et il y a beaucoup d'analphabètes. Entrepris en 1986, le Programme de lutte contre le SlDA de l'Ouganda a été l'un des premiers programmes nationaux d'Afrique. La fidélité à un seul partenaire est son message principal et le matériel imprimé est le moyen d'information le plus utilisé. Des programmes communautaires organisés par l'intermédiaire des églises et des groupements politiques locaux ont été d'importantes sources d'information dans les zones rurales, s'ajoutant aux débats et aux annonces de service public diffusée en plusieurs langues à la radio et à la télévision (297). Ces efforts ont rencontré un succès mitigé. Une évaluation conjointe OMSIOuganda, en 1988, a constaté que le SIDA était bien connu à Kampala et, dans les zones rurales, par la population bien éduquée, mais que la plupart des habitants des campagnes étaient mal informés. Ils n'avaient pas de radio, et les brochures du gouvernement n'étaient pas imprimées dans les dialectes locaux (197). Dans le district rural de Rakai, o ù le SIDA faisait rage, sur plus de 2.000 adultes interrogés, moins du tiers comprenaient le slogan « Aimer avec prudence » (382). Selon d'autres enquêtes de 1988 portant sur des zones urbaines et rurales, près de 90 % des adultes savaient que la monogamie empêchait la transmission et moins de 5 % se servaient de condoms (128, 225). Pour résoudre ces problèmes, l'équipe de l'OMS a recommandé : O plus d'activités au niveau du district et de la communauté ; O des ensembles de formation portant sur les aptitudes de communication, les soins aux malades et les conseils à donner aux agents de santé et aux autres agents travaillant dans les communautés ; O plus de recherches sur la formation et d'essais préalables de matériaux, ainsi qu'une évaluation plus rigoureuse ; O des matériaux à I'intention de groupes spéciaux, par exemple, les non lecteurs, les familles de personnes atteintes du SlDA et les personnes ayant un comportement à haut risque ; O la distribution de matériel d'information par de nombreux circuits différents ; et O la poursuite des efforts visant à accorder une importance plus grande aux condoms dans les programmes d'information et d'éducation (197). Zaïre Dans les zones urbaines et dans certaines zones rurales du Zaïre, la demande de condoms a fortement augmenté vers le milieu de I'année 1988. Le nombre des condoms distribués par des programmes du secteur public est passé d'environ 200.000 en 1986 et en 1987 à environ 1,5 million en 1988 (157). Un programme de ventes subventionnées, entrepris dans 3 des 24 zones de santé de Kinshasa vers la fin de I'année 1987, a été étendu à toutes les 24 zones et aussi à d'autres villes. Les ventes de condoms, qui portent le nom de Prudence, n'ont cessé de progresser pour atteindre plus de 943.000 unités pendant les trois premiers trimestres de 1988. Les ventes auraient été plus POPULATION REPORTS considérables si on avait disposé de plus de condoms (107). a-. " Qu'est-ce qui explique cette soudaine demande de condoms ? II est probable que la campagne de prévention du SIDA, organisée par le gouvernement, et la couverture continue du SlDA par les médias en sont responsables. En 1987, le gouvernement a entrepris des efforts concertés pour faire l'éducation du public. La télévision et la radio ont diffusé des annonces de service public et des débats animés par des médecins renommés et par des fonctionnaires de la santé publique ;et une chanson sur le SIDA, en français et en Lingala, qui est la principale langue locale, a été enrigistrée par Franco Luambo, le chanteur zaïrois bien connu. Des bandes dessinées ont été consacrées au SIDA. Les iournaux ont ~ u b l i éen lein ne Daee des annonces et dés histoires cincernant ie SIDA. La campagne s'est servie de plusieurs slogans : « N'importe qui peut attraper le SlDA mais tout le monde peut I'éviter »,« Chacun doit prendre soin de soi »,et « Aimez fidèlement, ou tout au moins avec prudence » (23, 107, 210). Cependant, les condoms n'ont pas fait l'objet d'une propagande spéciale. Les médias ont aidé à diffuser les informations à Kinshasa. En 1988, une enquête représentative par sondage portant sur plus de 6.000 personnes a révélé que plus de 95 % des hommes et plus de 80 % des femmes avaient entendu parler du SlDA à la radio (23). Cependant, la pratique n'a pas suivi les connaissances. Malgré un accroissement des ventes de condoms, 25 % seulement des hommes interviewés ont déclaré se servir de condoms avec leurs partenaires du moment, tandis que 28 % des hommes mariés s'en servaient hors mariage. Moins de 2 % des hommes mariés employaient des condoms avec leur femme (23). Néanmoins, l'ampleur de la prise de conscience par le public et la demande nouvelle de condoms sont des résultats remarquables. Mexique La campagne mexicaine d'information sur le SlDA dans les médias a conduit le public à parler du SIDA, de la sexualité et des condomsèt a fait augmenter les pratiques sexuelles moins dangereuses par les personnes à haut risque. conçue par le CONASIDA, quiest le Programme national de prévention du SIDA, la première grande campagne nationale s'est ouverte en 1987 en se servant d'un media national Pour informer le public. Après qu'une enquête nationale eut révélé l'existence de nombreuses idées fausses concernant la transmision, les deuxième et troisième phases de la campagne ont cherché à dissiper les malentendus les plus fréquents et à encourager des pratiques sexuelles moins dangereuses - la monogamie ou, à défaut, l'emploi du condom et la réduction du nombre de partenaires sexuels. , , Les campagnes ont utilisé des annonces à la télévision, à la radio et dans la presse, des débats télévisés et radiodiffusés, des brochures et des affiches et ont créé un Centre national d'information sur le SIDA. Des documents ont été conçus à l'intention de groupes particuliers - par exemple, des brochures expliquaient aux homosexuels comment avoir un Comportement sexuel moins dangereux et d'autres brochures présentaient des informations sur le dépistage des anticorps du VIH chez ceux qui POPULATION REPORTS avaient un comportement à haut risque. Une brochure genérale expliquait d e façon explicite comment se servir des condoms. Les premiers messages. faisaient appel à la peur et à la m o r t ; les méthodes récentes ont recours à I'humeur et à des sentiments positifs (voir photo, à droite). La campagne et la controverse subséquente ont défrayé la chronique - plus de 1.500 articles ont été publiés en un an Cette affiche mexicaine, qui reprédans la presse natio- sente des condoms en marche, La controverse proclame : (( Notre arme contre le a donc eu des réçul- SIDA est la prévention u. La propatats positifs. Sans gande pour le condom faite par le qu'il en coûtât beau- Programme national mexicain de coup au CONASIDA, prévention d u SlDA a suscité des elle a appellé I'atten- COntrOVerSeS q u i O n t amené la tien du public sur la population à parler du SIDA. campagne d e prévention du SlDA et a fait passer le mot « condom » dans le langage " " courant. Qu'a accompli la campagne mexicaine ? Des enquêtes effectuées en septembre 1987, au début de la campagne, puis en mai 1988 montrent que, dans l'ensemble de la population, la connaissance correcte de la plupart des aspects du SlDA a augmenté tandis que diminuaient certaines idées fausses etque changeaient de façon prononcée, en direction d'un comportement moins dangereux, les attitudes des étudiants en faculté, des homosexuels et des prostituées (381). Leçons apprises Qu'est-ce que les programmes d'éducation du public au ,jet du SIDA nous ont appris jusqu,ici ? D~ nombreuses leçons tirées dlautres programmes d'éducation sanitaire se révèlent également valables pour le SIDA. Cependant, il est difficile de tirerdes conc~us~ons définitives des programmes dféducation en matière de SIDA car quelques pays seulement ont entièrement évalué leursprogrammes. quoi en soit, ~ ~ offre néan~ moins quelques leçons pour les programmes de préventiondu SIDA. "1 Impact sur les connaissances Les programmes de communication par les médias peuvent diffuser très efficacement des informations. 1 Dans des pays aussi divers que le Mexique et l'Australie, une population nombreuse a été exposée aux messages sur le SlDA et la plupart des gens ont, au sujet du SIDA, des informations plus exactes qu'avant la réalisation de 11 ~ Joseph H. Maier Le présent numéro de Population Reports est dédié à Joseph H. Maier, ancien rédacteur des éditions en langues étrangères de Population Reports, décédé le 26 juillet 1989 de complications du SIDA. Il était âgé de 39 ans. De 1980 à 1986, Jody Maier a assuré les éditions en langues étrangères des Population Reports; il était responsable de la production et de l'impression en français, espagnol, portugais et arabe. Dans son travail, il associait la recherche de traductions méticuIeuses et d'une grande qualité à une compréhension de l'importance et de la difficulté du travail de traducteur. Avant de diriger la rédaction en langues étrangères, il avait été pendant un an adjoint de recherches, apportant son aide aux recherches et A la rédaction des Population Reports. - En 1986, Jody a aidé à préparer Le SIDA une crise de santé publique w (Population Reports L-6, juillet-août 1986), en qualité d'expert technique et de porte-parole de ceux qui sont atteints d'une infection par le VIH ou du SIDA. (( Il a enduré sa propre maladie avec courage et sérénité. Ce qui le touchait, c'etait les souffrances des autres sidéens. Il s'est consacré à la défense de leur cause. Il a fait partie du Conseil consultatif de SHARE (sigle anglais signifiant Etude pour aider les recherches sur le SIDA), service de Johns Hopkins qui relève de la grande étude comparative multicentrique du SIDA. Il a été consultant du Groupe d'étude du Gouverneur de 1'Etat du Maryland sur le SIDA. Travaillant à titre de bénévole pour la Health Education Resource Organization (HERO), organisation communautaire de Baltimore, il a assuré la rédaction du bulletin de cette organisation et a joué le rôle de « copain SIDA, pour aider les malades atteints de cette maladie. programmes nationaux dans les rnédias (30, 82,180,239, 257,395,427,461). Les idées fausses concernant les risques de transmission accidentelle persistent malgré la diffusion intensive d'informations correctes. Par exemple, plus d e la 2 moitié des adultes des Etats-Unis interrogés en septembre 1988 pensaient que le VIH était probablement ou très probablement transmis par le baiser (125). Des inquiétudes superflues au sujet d e la transmission par des piqûres d e moustique étaient aussi très fréquentes. Pour atténuer les craintes et réduire la discrimination contre les personnes infectées par le VIH, les programmes d'information doivent s'attaquer aux principales idées fausses par des messages convaincants et facilement compris. Une idée fausse particulièrement dangereuse, qu'on a signalée dans quelques pays, est que le SlDA peut se guérir. Par exemple, les deux tiers environ des adultes 3 interrogés au Kenya et le tiers environ d e ceux d e Kinshasa, au Zaïre, ainsi que les habitants des zones rurales de l'Ouganda pensaient que le SlDA était guérissable (23, 225, 286). Plus du tiers des Zaïrois pensaient qu'il existait un vaccin contre le SlDA (23). Les programmes d'éduca12 A une époque où régnaient les préjugés et la peur des malades atteints du SIDA, Jody a été le premier, dans la région de Baltimore, à reconnaître publiquement qu'il avait le SIDA. S'exprimant avec éloquence pour défendre les besoins et les droits des sidéens. il est intervenu à la tribune de conférences organisées dans l'état du Maryland, a témoigné devant des organismes du gouvernement fédéral américain, a prononcé des allocutions au cours de nombreuses réunions et conférences de dispensateurs de soins de santé, et il a pris part à des débats et interviews à la télévision, Il a souvent parlé du visage humain du SIDA. S'adressant aux étudiants de santé publique de Johns Hopkins, en 1987, il leur a rappelé que : Le SIDA commence par une tragédie personnelle, et se teril y en a des milliers et mine par une tragédie personnelle des milliers. Et, dans ce vaste domaine imprécis qui sépare la recherche de la politique, tout et je dis bien, tout doit être révélé sur ces tragédies personnelles. Le mieux que je puisse espérer est que ce sera votre principe directeur en tant qu'agents de santé publique. Je ne suis pas optimiste au sujet de l'avenir, car je crois qu'il nous réserve des tragédies beaucoup plus amères, et votre travail ne fait que commencer (494). - tion doivent souligner que, contrairement à beaucoup d'autres maladies sexuellement transmises, il est impossible de parvenir à guérir du SIDA. Des renseignements exacts réduisent la discrirnination contre les personnes atteintes du SlDA ou à haut risque d'infection par le VlH. Dans les pays développés, 4 de vigoureux programmes d'éducation ont réduit les craintes déraisonnables concernant des contacts accidentels avec des homosexuels et ont fait reculer la discrimination contre les sidéens (181). Peu de gens savent qu'une femme enceinte peut % transmettre le VIH au foetus. Seulement 7 des 5 Zambiens interrogés et, dans le cadre d'autres enquêtes, de 5 à un peu moins de 20 % des Ougandais connais+aient l'existence d e la transmission périnatale (56, 296, 382). Des indications analogues ont été relevées au Botswana (242). Sur 3.500 agents d e santé zairois, moins du tiers avaient conscience de la transmission périnatale (276). Quand beaucoup d e femmes sont infectées ou risquent d e l'être, les programmes d'éducation doivent mettre en relief le fait qu'elles doivent éviter d e devenir enceintes. POPULATION REPORTS --- Dl Impact sur le comportement - Les campagnes dans les médias et les campagnes nationales peuvent amener à rechercher d'autres informations en s'adressant à d'autres sources. Dans certains pays développés, les campagnes dans les médias ont donné des numéros de téléphone rouge. Les appels utilisant ces téléphones ont doublé ou triplé pendant et après ces campagnes (278, 428) et en réponse aux nouvelles parlant d u SlDA (159). La recherche de nouvelles informations est souvent la première étape d'autres changements de comportement. 6 Les programmes utilisant les médias ont encouragé certaines familles, mais pas la plupart d'entre elles, à 7 parler du SIDA. Une enquête récente en Zambie a révélé que 14 % des adultes avaient parlé du SlDA avec leur conjoint et 11 % avec leurs enfants (56). Aux Etats-Unis, après qu'un envoi postal aux ménages a conseillé aux lecteurs de s'entretenir du SlDA avec ceux qui leur étaient chers, 37 % de ceux qui ont lu la brochure en ont parlé avec leur famille et moins d'un tiers ont remis la brochure à leurs enfants adolescents pour qu'ils la lise (81). Bien que le SlDA ait fait augmenter les débats publics portant sur les questions sexuelles, il existe encore de nombreux obstacles au sein des familles. Les programmes doivent trouver les moyens d'aider les gens à communiquer plus ouvertement entre eux. Dans les pays où se sont déroulées des campagnes nationales, le changement du comportement à haut risque a varié selon les populations. Des enquêtes portant sur des populations choisies de façon aléatoire au 8 .. Brésil, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis, ont révélé aue 7 à 20 %'des adultes avaient modifié leur cornPorietnent sexuel - moins de partenaires sexuels, absence de contacts avec des prostitutées, accroissement de l'emploi du condom ou absence totale d'activités sexuelles (30, 89, 122,306). Les pays qui ont effectué des enquêtes avant et après les campagnes, comme le Mexique, le Pérou et la Suède, ont signalé 2 à 8 points de pourcentage de changement de comportement (180,249,380,427). O n ne sait pas très bien quelle est l'exactitude de ces renseignements aue fournissent les intéressés. Des changements plus frappants sont signalés dans certains groupes, par exemple, en Suisse (voir p. IO), au Mexique (voir p. 11) et au Royaume-Uni, o ù I'emploi du condom parmi les jeunes de 18 à 24 ans est passé de 23 % en décembre 1987 à 32 % en décembre 1988 (212). D'autres indicateurs suggèrent des changements de comportement. Aux Pays-Bas, en Suisse, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Ouganda, au Zaïre et dans plusieurs autres pays, il y a eu un accroissement des ventes de condoms ou des demandes de condoms adressées aux organismes donateurs (105, 156, 157, 306, 427). Dans certaines villes des Etats-Unis et d'Europe, les taux des maladies sexuellement transmissibles ont sensiblement diminué chez les homosexuels (154,166,235,317). Leçons pour les Programmes Les essais préalables des matériaux sont absolument essentiels. Ces essais permettent de voir comment des membres du public visé réagissent au ton, à la teneur 9 Comment aider les jeunes à éviter le SIDA .+ L'éducation des jeunes en matière de SIDA prête à controverses. Quand doit-elle commencer ? Jusqu'à quel point doitelle être explicite ? Certains affirment que faire connaître les condoms aux adolescents encourage la promiscuité sexuelle. Or, des études montrent qu'il n'en est rien (244). D'autres disent que les programmes à l'intention de la jeunesse sont essentiels parce que, alors que de nombreux jeunes sont sexuellement actifs, on ne leur parle pas de SIDA chez eux et ils ne reçoivent aucune éducation sexuelle. nombreux pays, et par des débats télévisés au sujet du SIDA dans les parlements de plusieurs pays des Caraïbes (188). Programmes à l'intention des jeunes non scolarisés. Da les pays en développement, de nombre scolarisés. Ils travaillent ou élèvent une famille. Ce qui es tragique, c'est qu'ils sont de plus en plus n abri, à la suite d'une guerre ou à cause de leur pauvreté. Stratégies au Canada, cherchent à atteindre les enfa vivent dans la rue, par des vidéos, des bandes dessinées e des brochures consacrées à la prbvention du SIDA (464). Formation. Comment les jeunes peuvent-ils faire bon usage des informations sur le SIDA ? La formation - par exemple, apprendre aux filles à refuser les relations sexuelles (voir encadré, p. 20), apprendre aux garçons sexuellement actifs à acheter des condoms et à s'en servir, e L'éducation des jeunes en matière de SIDA fait appel à différentes stratégies : Programmes scolaires. Des programmes spécialement conçus, dotés d'un matériel pédagogique, aident aussi bien les professeurs que les éLèves. Une pochette élaborée en Ouganda avec le soutien de l'UNICEF (426) a eu tant de succès qu'on l'a traduite en swahili et qu'on l'a adaptée pour d'autres pays d'Afrique (4 13). Enseignement des jeunes par des jeunes. Si on laisse des jeunes instruire leurs camarades, voire des adultes, on aide ainsi à faire des pratiques sexueIles moins dangereuses la norme de la communauté. Les jeunes ont répandu la bonne parole par l'intermédiaire de clubs anti-SIDA dans des écoles de Zambie (491), par des représentations théâtrales dans de POPULATION REPORTS partenaires - aider les jeunes à pratiquer des comportements qui empêcheront la transmission du VIH. Les programmes à l'intention de jeunes, qui CO formation et un volet d'information, semblent être les plus aptes à modifier les attitudes et, peut-ê (1, 37, 183,220,221). 13 , et à l'aspect des messages et des matériaux proposés. En fait, les éléments seront d'autant mieux compris, plus crédibles et plus efficaces que le public visé aura pu participer à leur élaboration. Comme dans tout programme de communication, les messages concernant le SIDA qui n'ont pas fait l'objet d'essais préalables peuvent être inefficaces ou trompeurs (384). Par exemple, après la campagne de sensibilisation nationale réalisée au Zimbabwe en 1988, les maîtresstagiaires étaient nettement plus nombreux qu'avant la campagne à croire que les Africains atteints du SlDA étaient tous homosexuels. C'est l'emploi de brochures et de films américains et européens qui, sans les avoir soumis à un essai préalable, semble avoir créé cette fausse impression (470). Les messages concernant le SlDA qui suscitent des peurs extrêmes attirent l'attention, mais on 10 ne sait pas très bien dans quelle mesure ils modifient le comportement à haut risque. Des images extrêmement effrayantes peuvent susciter tellement de crainte que le message se perd. Par exemple, la première grande campagne dans les médias en Australie et dans le RoyaumeUni, qui a évoqué la peur par des moyens dramatiques, n'a fait augmenter les demandes de recherche des anticorps du VIH que parmi les hétérosexuels. Les demandes ont en fait diminué parmi les homosexuels, qui risquaient beaucoup plus d'être infectés (278, 288, 428, 429). 11 semble que le thème les avait mis tellement mal à l'aise qu'ils avaient voulu ignorér le message. O n avait donc dépensé beaucoup de temps et d'argent pour tester des sujets à faible risque (397). De plus, les campagnes n'ont pas semblé modifier le comportement. La plupart des hétérosexuels sont venus se faire tester pour se rassurer et savoir qu'ils n'étaient pas infectés. Peu d'entre eux ont demandé des conseils concernant un comportement préventif. Par rapport aux hommes, les femmes connaissent moins le SIDA, apprennent son existence plus tard et ont moins de chances d'en entendre parler par les médias. Selon des enquêtes effectuées au Kenya (286), en Ouganda (128) et au Zaïre (23), les femmes entendent souvent parler du SIDA par d'autres personnes, alors que les hommes tirent leurs informations de la radio et de la presse. Les programmes doivent faire une place de choix aux communications interpersonnelles afin de toucher un plus grand nombre de femmes. Il Les organisateurs doivent veiller à ce que, à la suite des programmes de communication, des services cliniques et des services de consultation soient prêts à fonctionner et qu'on dispose de stocks de condoms. Après la première campagne australienne, en 1987, les demandes de tests pour les anticorps du VIH ont augmenté de 65 % (278). Or, les centres o ù se faisaient les examens du sang n'avaient pas suffisamment de personnel pour répondre à la demande. S'il n'y a pas assez de techniciens de la santé ou de conseillers pour voir les clients ou répondre au téléphone rouge, on perd de précieuses occasions de renforcer les messages des médias, de fournir des informations et donner des conseils. En outre, il est essentiel que les informations et les conseils fournis par les conseillers et par les autres agents de soins de santé concordent avec les messages diffusés par les médias. 12 Programmes à l'intention de Rersonnes à haut risque A l'inverse des programmes d'éducation du grand public, qui s'adressent à des personnes dont les niveaux de risque sont différents, les programmes visant les homosexuels et les bisexuels, les prostitutées et les toxicomanes qui utilisent la voie intraveineuse s'adressent spécifiquement à un public dont le comportement a le plus de chances d'être à haut risque. Ces programmes se heurtent à des difficultés considérables. En premier lieu, il peut être difficile de toucher les personnes à haut risque parce que les activités qui leur font courir ce risque ne sont pas acceptées par la société, et ceux qui les pratiquent ne constituent pas le public classique des médias. En deuxième lieu, il peut être difficile de modifier le comportement parce que les pratiques sexuelles ont des racines profondes, les conditions économiques peuvent n'offrir aux femmes d'autre choix que la prostitution et l'administration de drogue par voie intraveineuse conduit à I'accoutumance et constitue aussi un comportement social. Les programmes d'éducation concernant le SlDA ont réagi au problème que pose la difficulté d'atteindre les personnes à haut risque en appliquant les principes fondamentaux de la communication : il faut identifier les sentiments, les valeurs et les attitudes du public ; travailler directement avec des membres du public visé pour identifier des sources, circuits et messages crédibles ; enfin mettre en relief les interactions individuelles, et les interactions de groupe. O n a observé qu'il était particulièrement important de s'adresser directement à ces publics difficiles à atteindre pour y recruter des membres qui délivrent les messages etiou les produits. Pour surmonter la difficulté qui se présente quand il s'agit d'influencer un comportement difficile à modifier, la plupart des programmes encouragent les personnes à haut risque à modifier leurs pratiques dangereuses au lieu de changer I'orientation fondamentale qui conduit au comportement dangereux. C'est ainsi, par exemple, qu'on encourage les homosexuels à se servir de condoms etlou à adopter des pratiques sexuelles sans pénétration au lieu d'abandonner toute activité homosexuelle. Cette méthode correspond à l'idée que 1) de petits changements de comportement sont plus faciles à réaliser que les changements profonds, 2) l'épidémie de SlDA exige une intervention immédiate sans chercher d'abord à savoir si I'orientation fondamentale doit ou peut être modifiée, et 3) les tentatives visant à changer I'orientation fondamentale éloigneraient les publics visés. II est arrivé toutefois qu'une telle attitude ait suscité une réaction d'antagonisme chez les décideurs et autres dirigeants. Ceux-ci affirment en effet qu'elle excuse et même encourage un comportement illicite, voire immoral. C'est pourquoi dans de nombreux pays les décideurs ont hésité à financer ou même à permettre la réalisation de programmes de prévention qui visaient ces groupes. Or, des méthodes élaborées spécifiquement pour des publics POPULATION REPORTS .. nombreux hommes continuent à avoir un comportement sexuel dangereux, notamment s'ils vivent dans des régions oii le SlDA n'est pas encore fréquent (402). Les personnes à haut risque qui sont les plus difficiles à atteindre sont les hommes jeunes, les membres de minorités raciales (100, 206, 214) et les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes mais ne se disent pas « gays »,homosexuels ou bisexuels - par exemple, certains hommes mariés, prisonniers ou travailleurs migrants. Beaucoup d'entreprises de prévention du SlDA parmi les homosexuelssuivent un principe reconnu d'éducation pour la santé - il faut rendre attrayant un comportement sain. Des affiches, brochures et bandes dessinées du Mexique, des Etats-Unis et d'Allemagne occidentale montrent, avec des représentations amusantes ou explicites, que des relations sexoelles moins dangereuses peuvent être érotiques et agréables. , distincts sont celles qui ont le plus de chances de modifier /e comportement. Programmes a I'intention des hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes Le SlDA a été identifié pour la première fois en 1981 chez des homosexuels des Etats-Unis. Comme les services organisés de soins de santé ont mis du temps pour élaborer des programmes de prévention à I'intention de la communauté homosexuelle, des hommes des grandes villes américaines ont organisé leurs propres programmes. Dans beaucoup de villes des Etats-Unis et d'Europe, les communautés homosexuelles qui existaient avant l'épidémie de SlDA ont facilité une large et rapide diffusion des messages de prévention du SlDA et ont encouragé les hommes à s'aider mutuellement pour modifier leur comportement. Un grand nombre de leçons apprises par les éducateurs en matière de SlDA sont le résultat de ces efforts. - Preuves du changement de comportement. Les preuves concernant les changements de comportement parmi les homosexuels ne sont pas concordantes. Des études prospectives de groupes d'hommes ont constaté une diminution du comportement à risque (3,130,144,194,203,260, 371, 406, 417, 419, 420, 450, 471). Ces changements se sont produits surtout parmi des hommes étudiés à long terme qui avaient reçu des conseils. D'autres sources d'information brossent un tableau moins encourageant. Bien qu'ils connaissent les risques, de POPULATION REPORTS Pourquoi un comportement dangereux reste-t-il fréquent ? En premier lieu, de nombreux hommes n'aiment tout simplement pas se servir de condoms ou craignent que leurs partenaires ne les aiment pas (446). Au Mexique, par exemple, 45 % des homosexuels qui n'employaient pas de condoms déclaraient que, s'ils le faisaient, leurs partenaires sexuels les repousseraient (193). En deuxième lieu, l'alcool et les drogues amènent souvent les hommes à abandonner des pratiques sexuelles moins dangereuses (301, 392, 403, 446). Aux Etats-Unis, une enquête a constaté que 35 % disaient boire ou se droguer avec plus de la moitié de leurs partenaires sexuels (448). Quelles ont été les meilleures façons de faire parvenir les messages de prévention du SlDA aux homosexuels ? On s'est servi de trois méthodes : s encouragement de pratiques sexuelles moins dangereuses en tant qu'options attrayantes des pratiques à haut risque, ventes de condoms aux homosexuels, et apprentissage de l'emploi du condom et de rencontres sexuelles moins dangereuses. Moyens permettant de rendre plus attrayants les rapports sexuels prudents. II faut donner aux homosexuels des assurances que des pratiques sexuelles plus prudentes peuvent être agréables. Par exemple, au Brésil, le Grupo de Apoio a PrevençZo a AlDS (GAPA) a lancé en 1985 une campagne ayant pour thème les rapports sexuels sans danger dont le message disait : « Les rapports sexuels sont agréables. Ne laissez pas le SlDA y mettre un terme ». GAPA a élaboré la première affiche de l'Amérique latine consacrée au SlDA dont il a distribué plus de 15.000 exemplaires. GAPA donne également des informations par l'intermédiaire de trois téléphones rouges, a un programme de « copains » qui aident les malades atteints du SlDA et, dans les centres d'examens du sang, fournit des conseils et des informations concernant la réduction des risques (47). Certains programmes ont cherché à rendre l'usage des condoms plus érotique et plus explicite, tout en indiquant qu'ils ne présentaient aucun danger. Des organisations comme le Ministère de la Santé du Guadalajara, au Mexique, la Health Education Resource Organization (HERO) de Baltimore et la Gay Men's Health Crisis de New York ont réalisé des films, des vidéos et des documents qui allient humour et érotisme pour encourager I'emploi du condom. C'est ainsi qu'à Guadalajara l'emploi du condom a augmenté de 28 à 40 % chez les homosexuels après qu'on ait remis aux hommes des « pochettes condoms )) spécialement conçues qui contenaient deux condoms et une bande dessinée érotique en miniature (196,343,464). Bien qu'ils semblent être efficaces, les documents sur le SlDA à caractère érotique se heurtent souvent à une opposition politique. s et spermicides : Quelle protection ? L'emploi correct et constant des condoms donne une bonne protection contre l'infection par le VIH. Des faits de plus en plus nombreux, fournis par les utilisateurs de condoms et par des laboratoires, montrent que des condoms de bonne ualité interdisent le passage du virus entre les partenaires uels. L'efficacité des spermicides dans la pratique reste tude mais des tests de laboratoire montrent que enres de ces produits inactivent le VIH. Les condoms empêchent la transmission du VIH Des faits de plus en plus nombreux réunis aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique montrent que l'emploi du condom protège contre l'infection par le VIH (111, 123, 174,211,234, 254,287,408,439) et aussi contre d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST) (385). Plus on se sert régulièrement des condoms, plus ils protègent, Une étude effectuée au Kenya a montré qu'aucune prostituée qui se servait de condoms n'était infectée contre 56 % de celles qui en employaient la moitié du temps et 72 % des non utilisatrices (287). Des résultats analogues sont signalés parmi des prostituées du Zaïre (254,211) et des Etats-Unis (439, 123). Ces résultats confirment ce qu'ont montré de nombreux tests de laboratoire : les condoms en latex empêchant la nsmission du VIH, même lorsqu'il existe en concentraen supérieures à celles qu'on trouve ordinairement sperme (26,68,352,353,370,449). Les condoms us poreux en peau naturelle, fabriqués à partir d'intestins x, n'arrètent pas toujours le VIH (250,449). ne protection, mais pas parfaite stinence ou une relation de fidélité mutuelle avec un rtenaire non infecté sont les seules façons sûres d'éviter la mission sexuelle du VIH. Les condoms donnent une protection qui est bonne, sans être pour autant parfaite. Pour ir la plus grande sécurité possible, les condoms doivent tilisés correctement, a l'occasion de chaque coït et du à la fin de chacun d'eux. Il est rare que les condoms se déchirent. La plupart des accients liés au condom - qu'ils conduisent à la grossesse ou à ne infection - sont sans aucun doute le résultat d'une uticorrecte (174,211, 385). La rupture se produit fois sur 100 coïts vaginaux. Elle est peut-être nte dans le cas du coït anal de moins de un à 46, 162, 174,333,351,451,463). Par ailleurs, s risquent davantage de se déchirer quand leurs manquent d'expérience (162) ou se servent de brifiants à base d'huile (27, 339, 456). On peut réduire les ues de rupture en laissant le condom dans sa pochette jusqu'au moment de son emploi, en conservant les condoms ns un endroit aussi frais et aussi sec que possible, en les açant correctement, et en jetant tous les condoms qui ont perdu leur souplesse, qui sont gluants ou endommagés. Une propagande en faveur des condoms et l'amélioration de la conservation, de la distribution et des informations aux usagers encourageront l'utilisation et éviteront les accidents - 16 dus à l'utilisateur et au produit. Ces questions seront examinées en détail dans un prochain numéro des Population Reports consacré aux condoms. Il se peut qu'on disposera, au début des années 90, de nouveaux condoms plus durables et moins chers, en mélange de plastique et de latex (1 13, 133,372). Family Health International est en train de faire des essais de prototypes de condom en thermoplastique de forme et de modèle différents des condoms en latex. Spermicides Des études de spermicides en laboratoire paraissent prometteuses, mais les observations limitées faites jusqu'ici sur des femmes ne prouvent pas leur efficacité contre le VIH. Il est essentiel de poursuivre les recherches, Dans des essais de laboratoire, le nonoxynol-9, qui est le spermicide le plus largement employé, inactive le VIH en six secondes (169, 253, 329). D'autres spermicides le chlorure de benzalkonium, l'octoxynol-9, le menfegol et le chlorhexidène détruisent aussi le VIH rapidement dans des essais de laboratoire (75, 155,292,457). Le nonoxynol-9 inactive également chez les chats un virus ressemblant au SIDA sexuellement transmis (69). Néanmoins, des indications préliminaires fournies par la seule étude sur des femmes sont décevantes. L'infection par le VIH s'est produite tout aussi souvent chez 51 prostituées de Nairobi qui se servaient de l'éponge contraceptive, qui renferme du nonoxynol-9, que parmi 48 prostituées se servant d'ovules sans nonoxynol-9, bien que le premier groupe ait contracté la gonorhée moins souvent (227). Ii se peut que des études sur des prostituées ne disent rien d'utile pour les femmes qui ont moins de partenaires sexuels. Néanmoins, comme on ne connaît pas encore tous les faits, l'Agence des Etats-Unis pour le développement international recommande de ne pas encourager, pour la prévention de la transmission du VIH, l'emploi des seuls spermicides, sans condoms (4 34). En réduisant le risque de certaines MST qui font augmenter la susceptibilité à l'infection par le VIH (13, 117, 118,292, 387), les spermicides aident indirectement à protèger les femmes du SIDA. - - Mais les femmes ont besoin d'autre chose que d'une protection indirecte. On a récemment mis au point plusieurs sortes de condoms féminins, mais ils n'ont pas encore fait l'objet de beaucoup d'essais L'un d'entre eux est un fourreau lâche en polyuréthane comportant un anneau souple à ses deux extrémités. L'anneau intérieur enrobe le col et l'autre le vagin. Comme le latex des condoms masculins, le polyuréthane interdit le passage du VIH et du cytomegalovirus (104). Des essais cliniques sont en cours au Nigéria, en Thaïlande, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (33,237, 238, 363, 366), Un autre type de condom féminin est un vêtement en latex en forme de bikini qu'une femme porte en guise de culotte. Un condom roulé incorporé dans le vêtement se déroule quand le pénis pénètre dans le vagin, Il est prévu de le fabriquer aux Etats-Unis (346). POPULATION REPORTS -- Vente de condoms aux homosexuels. Certaines entreprises vendent actuellement des condoms spécialement conçus pour les homosexuels. En Suisse, une entreprise privée a été constitutée en 1985 pour distribuer le condom Hot Rubber. Des techniques de ventes commerciales ont été employées pour mettre au point ces condoms, réaliser les essais, en faire la publicité, encourager leur emploi et les distribuer. En 1986, on avait vendu environ 185.000 condoms Hot Rubber ; en 1987, les ventes sont passées à 300.000 (6,406). Le Mexique envisage une campagne de ventes analogue (343). Apprentissage. Des programmes qui montrent comment se servir des condoms, comment parler de I'emploi des condoms au partenaire sexuel, comment insister sur son emploi et comment adapter les activités sexuelles de manière à faire place aux condoms, peuvent aider à en faire augmenter l'utilisation. Ces programmes ont recours à des discussions de groupe et à des jeux de rdles pour organiser des répétitions de rencontres possible (448). Programmes à l'intention des prostituées De toute évidence, les prostituées courent un haut risque de SlDA parce qu'elles ont de nombreux partenaires sexuels, peuvent souvent avoir des maladies sexuellement transmissibles (MST) et, dans les pays développés, peuvent employer des drogues administrées par voie intraveineuse. . Le VIH semble se répandre rapidement parmi les prostituées de nombreux pays (voir Tableau 1). La majorité des prostituées sont des femmes, et ce sont elles que visent la plupart des programmes d'éducation sur le SIDA. La prostitution masculine entraîne des risques analogues peut-être encore plus grands si les clients sont homosexuels (273). La o ù la prostitution masculine est fréquente, il est nécessaire d'organiser des programmes à I'intention de ce groupe. De nombreuses prostituées, et notamment les professionnelles des pays développés, emploient des condoms avec leurs clients (195, 228, 396, 439, 458). Cependant, elle ne s'en servent pas avec leurs partenaires réguliers ou non payants (59,62,151,176,179,309,439). La plupart des prostituées des pays développés qui sont infectées par le VIH l'ont été à la suite de l'administration de drogues par voie intraveineuse (309, 421, 425, 440, 458). Dans les pays en développement, o ù il y a peu de prostituées qui s'administrent la drogue par voie intraveineuse, les prostituées s'infectent surtout à la suite de relations hétérosexuelles (309). II n'y a que peu de conclusions qu'on puisse tirer à propos de la conception de programmes visant les prostituées. La plupart des programmes actuels en sont à leur début et n'ont pas encore été évalués. Quelques projets de recherche opérationnelle commencent à peine à donner des indications. --* Les méthodes les plus fréquentes consistent à : distribuer des condoms au moment o ù l'on donne des conseils, faire participer des prostituées aux programmes de prévention en tant que monitrices, donner un apprentissage - des négociations avec les partenaires sexuels et de I'emploi des condoms et contacter les clients des prostituées. POPULATION REPORTS Condoms et conseils. Un projet de recherches opérationnelles portant sur des prostituées de Nairobi, au Kenya, a constaté que I'emploi du condom augmentait nettement parmi les femmes qui recevaient des conseils individuels ou en groupe et à qui on fournissait des condoms (287, 325). Les résultats semblent indiquer que les conseils de groupe peuvent se substituer efficacement aux conseils individuels pour faire augmenter I'emploi des condoms. II se pourrait toutefois que ces résultats ne soient pas valables pour les prostituées d'autres pays, car un grand nombre de prostituées de Nairobi étaient déjà infectées et avaient profondément conscience du problème du SIDA. Les dispensaires de MST sont souvent un lieu idéal de dépistage du SIDA, de conseils et de distributions de condoms. Les programmes d'éducation en matière de SlDA qui y sont realisés en Grèce, au Pérou, aux Philippines et au Sénégal, ont amené les prostitutées à se servir de condoms avec un plus grand nombre de partenaires (127,198,362,391). Le projet mexicain de « pochettes condoms »,analogue au projet concernant les homosexuels, a distribué des bandes dessinées, au lieu de conseils, en même temps que des condoms (voir p. 15). Des discussions d'expression et des entretiens approfondis ont permis de constater que les prostitutées se préoccupaient de savoir comment leurs enfants seraient soignés si elles tombaient malades ou mouraient. La bande dessinée encourage donc les femmes à rester en bonne santé pour le bien de leurs enfants. O n a distribué environ 40.000 pochettes condoms à plus de 15.000 prostitutées au cours d'une campagne de deux semaines (343, 444). L'emploi des condoms indiqué par ces femmes a augmenté de façon spectaculaire. Seulement 39 % se servaient de condoms un mois avant le projet. Six mois plus tard, 66 % déclaraient employer des condoms (445). Participation des prostituées à la prévention du SIDA. O n recrute souvent des prostituées ou d'anciennes prostituées pour les interventions d'éducation en matière de SlDA parce qu'elles peuvent trouver leurs camarades et leur parler plus facilement que ne le feraient des étrangers (65) et cela peut aider à modifier leurs attitudes. O n a donc appris à des prostituées d'Australie, du Burkina Faso, de la Répubique dominicaine, drEthiopie, d u Ghana, de la Jamaïque, des Pays-Bas, de Thailande et des Etats-Unis à parler du SlDA à leur collègues et, dans certains cas, à distribuer des condoms (47, 64, 65, 231, 246, 462, 495). Au Cameroun, après un projet pilote de conseils de « pairs » et de distribution gratuite de condoms, le pourcentage des prostituées se servant de condoms au moins la moitié du temps est passé de 28 % avant le projet à 95 % six mois plus tard, pour retomber à 72 % un an après (274,290). Formation. Les prostituées doivent apprendre à convaincre leurs clients et leurs amis à se servir de condoms et à refuser d'avoir avec eux des rapports sexuels s'ils ne le font pas. Cela n'est pas simple. Beaucoup d e femmes - qu'elles soient ou non des prostituées courent le risaue de se faire maltraiter ou d'être abandonnées si elles insistent sur l'emploi du condom ou refusent d'avoir des rapports sexuels. Dans le monde entier, les prostituées disent que la raison principale pour laquelle elles ne se servent pas de condoms est la résistance ou le refus de leurs clients (62,87,151,289,294,326,469). Les prostituées doivent aussi apprendre à se servir correctement des condoms. O n pourrait supposer que les prostituées savent se servir des condoms ; or, une étude récente effectuée en République dominicaine dissipe cette croyance. O n a voulu savoir, en se servant d'un pénis en plastique, si les prostituées savaient se servir d'un condom. Moins de 20 % ont placé correctement le condom sur le modèle, et 7 % l'ont rompu par maladresse (360). Comment atteindre les clients. O n a un besoin urgent de programmes pour faire connaître le SlDA aux hommes, dissiper leurs idées fausses et les motiver à employer des condoms aussi bien avec des prostituées qu'avec leurs partenaires sexuels habituels. Cependant, les clients sont encore plus difficiles à atteindre que les prostituées. Les dispensaires de MST, les bordels et les lieux de travail sont de bons endroits par o ù commencer. L'éducation par les pairs, les discussions de groupe et les conseils sont des méthodes prometteuses, mais on s'en est peu servi (41,316). Aux Pays-Bas, par exemple, ce sont des clients des prostituées qui ont distribué des condoms à d'autres clients (307). Programmes a I'intention des toxicomanes utilisant la voie intraveineuse Le monde complexe et secret des toxicomanes qui s'administrent la drogue par voie intraveineuse rend difficile l'éducation en matière de SIDA. Le partage des aiguilles est un rite social bien établi (91, 95,119,298,409), même dans les pays où I'emploi d'aiguilles et de seringues est licite et o ù ces instruments sont faciles à se procurer (85, 416). Plus souvent, le transport ou l'achat d'aiguilles et de seringues sans ordonnance est illégal (93), ce qui oblige les toxicomanes à se les prêter. Une formule combinant diverses méthodes et utilisée directement dans les quartiers fréquentés par les toxicomanes est peut-être la plus efficace. Les programmes de traitement et de désintoxication sont indispensables pour arrêter l'utilisation de la drogue. Beaucoup d'entre eux enseignent des méthodes d'injection et des pratiques sexuelles moins dangereuses aux toxicomanes qui ne peuvent pas s'arrêter complètement de se droguer. Cependant, les programmes de traitement ne suffisent pas à maîtriser le SlDA parmi les toxicomanes. D'abord, il n'y a pas suffisamment de programmes de traitement de la toxicomanie (161). En deuxième lieu, les toxicomanes ne veulent pas tous se faire traiter; il arrive aussi que le traitement ne réussisse pas. En troisième lieu, le traitement de soutien par la méthadone, qui est le traitement le plus fréquent de I'héroïnomanie, n'a aucun effet sur la cocainomanie ; certains toxicomanes ont commencé ou intensifié les injections de cocaïne après avoir commencé un traitement à la méthadone (52, 377). L'injection de cocaine entraîne un plus grand risque d'infection par le VIH que I'emploi de l'héroïne parce que les cocaïnomanes ont tendance à se faire des injections plus fréquemment et ils risquent ainsi davantage de s'échanger les aiguilles (398). Les programmes d'action dans les rues atteignent les toxicomanes là où ils vivent. Dans les pays développés, d'anciens toxicomanes à qui l'on a donné une formation, ont souvent obtenu de bons résultats dans leur rôle de conseillers et de moniteurs parce qu'ils connaissent la sous-culture de la drogue (136, 263). La Thailande est en train d'essayer une méthode analogue (198). Les projets d'action dans les rues ont eu un impact plus profond quand ils ont offert de I'eau de Javel pour désinfecter les aiguilles, et ont fourni des condoms après avoir communiqué des informations (414). Certains de ces messages peuvent paraître contradictoires, mais les individus qui ne peuvent pas s'arrêter de prendre de la drogue ont besoin de méthodes plus accessibles pour se protéger et protéger leurs partenaires sexuels. C'est pourquoi les programmes à I'intention des toxicomanes encouragent plusieurs de ces changements, sinon tous. Les programmes d'échange d'aiguilles et de seringues permettent aux toxicomanes d'acheter des aiguilles et des seringues stériles ou d'échanger du vieux matériel contre du matériel neuf. Des programmes d'échange ont été mis en place en Australie, aux Pays-Bas, en Suède, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis (40, 78,137, 245,335, 340, 375, 410, 472). A Amsterdam, o ù un programme d'échange est en place depuis 1984, les clients ont échangé moins souvent les aiguilles et le programme n'a pas encouragé la toxicomanie : 71 % des clients du programme employaient moins de drogue ou moins souvent, contre 49 % des toxicomanes qui n'avaient pas recours à l'échange (39, 40). D'autres programmes d'échange d'aiguilles signalent des résultats analogues (96, 103, 158, 197,424,473). D'ordinaire, ces programmes ont aussi des antennes dans les rues, offrent aux toxicomanes de les diriger vers des centres de traitement à la méthadone ou vers des centres de désintoxication, et distribuent des condoms etlou de I'eau de Javel. Dans certaines régions, l'infection par le VIH s'est répandue parmi les toxicomanes malgré les échanges d'aiguilles (85, 160, 236, 390, 416). O n peut classer approximativement comme suit les programmes d'éducation sur le SlDA à I'intention des toxicomanes : Programmes de traitement et de désintoxication, O Programmes d'échange d'aiguilles et de seringues, Test pour le VIH et conseils, et Organisations de toxicomanes. Une autre façon de cesser de se prêter les aiguilles peut être de n'employer que des aiguilles et des seringues ne pouvant être utilisées qu'une seule fois (18). O n est en train de mettre au point plusieurs instruments de ce genre. Le Program in Appropriate Technology for Health (PATH) a I'intention de procéder en 1989 à des essais sur le terrain de deux seringues ne pouvant être utilisées Les campagnes d'éducation sur le SlDA demandent instamment aux toxicomanes qui utilisent la voie intraveineuse : de s'arrêter de prendre de la drogue. C'est la meilleure solution et la plus sûre ; s'ils ne peuvent pas s'arrêter de prendre de la drogue, de cesser d'utiliser des aiguilles non stérilisées ; si les aiguilles sont prêtées de les nettoyer après chaque usage avec de I'eau de Javel ou avec un autre désinfectant. II faut s'assurer que tout le sang est enlevé ; de se servir de condoms avec tous les partenaires sexuels. POPULATION REPORTS -. ,.- qu'une seule fois. L'une d'entre elles, destinée à des usages médicaux, serait chargée à l'avance. L'autre, qui conviendrait mieux aux programmes d'échange, ne le serait pas. Une troisième seringue est en train d'être étudiée à l'Université Johns Hopkins avec le soutien du PATH (126,285). Ces seringues ne coûteront pas beaucoup plus cher que les seringues actuelles (252). Les services de test pour le VIH et les services de conseils visant spécialement des toxicomanes cherchent également à encourager un comportement moins dangereux (50, 258, 279), mais on ne connaît pas encore très bien leur valeur (voir p. 20). Les organisations de toxicomanes offrent le soutien des pairs en faveur d'un comportement moins dangereux. Les toxicomanes ont cependant des difficultés à s'organiser, car ils se méfient souvent les uns des autres et ne font pas confiance à la société établie (135). Des organisations d e toxicomanes se sont formées à Amsterdam, à New York et à Sydney (138,472). Les organisations d'utilisateurs peuvent fournir des informations, de l'eau d e Javel, des condoms, des aiguilles et seringues stériles, et apporter un soutien aux toxicomanes atteints du SlDA (135,472). lecons apprises '" Malgré le nombre limité d'évaluations effectuées à ce jour, plusieurs enseignements découlent des programmes destinés aux sujets à haut risque. Ces enseignements peuvent également s'appliquer à toute I'education en matière d e SlDA et en fait à toute I'éducation sanitaire ; à savoir : Quand le public visé est nettement différent des organisateurs du programme, il faut redoubler d'efforts pour travailler en liaison étroite avec lui et soumettre les matériaux à des essais préalables. 1 Des « pairs » qui ont reçu une formation peuvent intervenir auprès des personnes difficiles a atteindre et leur fournir des produits. 2 La formation peut intensifier et entretenir un comportement moins dangereux. II est particulièrement à s e servir des condoms et à négo- 3important d'apprendre cier leur emploi. II faut soumettre les projets pilotes à une évaluation plus soigneuse et plus approfondie à à Prévention du SIDA sur le lieu de travail Tous les employeurs seront confrontés tôt ou tard au SIDA sur leur lieu de travail. Environ 90 % des personnes infectées par le VIH ont un emploi (479). Ainsi, dans les pays où la prévalence du SIDA sera la plus élevée, l'impact sur l'économie sera important (10). Le SIDA pourrait être un désastre économique encore plus grand dans certains pays en développement. D'ores et déjà les techniciens lui paient un lourd tribut. Par exemple, une étude faite dans un hôpital du Zaïre a constaté que près de 9 % des médecins, infirmières et autres techniciens qui ont subi un test en 1986 étaient infectés par le VIH (283). En réponse au SIDA, certaines entreprises et certains groupements d'hommes d'affaires organisent des programmes d'éducation. Au Zaïre, où une importante étude est en cours, certaines entreprises insistent pour que les programmes de planning familial organisés sous leur égide comportent un volet d'éducation SIDA. Des enquêtes préliminaires effectuées dans deux entreprises de plus de 14.000 employés ont révélé que moins de L % d'entre eux se servaient de condoms (90). En Ouganda, la Fédération nationale des employeurs ougandais a organisé un programme de prévention du SIDA qui apprend aux travailleurs des entreprises affiliées à diffuser des informations à l'intention de leurs camarades (412). A Rio de Janeiro, l'Association interdisciplinaire brésilienne de lutte contre le SIDA (ABIA) a élaboré une présentation audio-visuelle dont les diapositives se servent de modèles d'argile pour faire l'éducation des ouvriers de la construction. Des centaines d'ouvriers de plus de 75 entreprises ont déjà participé à des ateliers (4, 35, 184, 344). Tout programme de prévention du SIDA doit chercher à modifier les normes de la communauté concernant le comportement dangereux. On ne peut pas 7 arrêter le programme tant que les pratiques sexuelles moins dangereuses et les habitudes plus sûres d'administration des drogues ne sont pas devenues des pratiques routinières et acceptées. de manière 4pouvoir étendre les méthodes les plus efficaces un plus grand nombre de personnes. Des stratégies multiples seront sans doute les meilleures à 5 dans le cas des personnes haut risque. Par exemple, un grand nombre d e centres de traitement de la toxicomanie enseignent aussi des méthodes d'injection moins dangereuses. Cette attitude admet que le premier objectif consiste à arrêter la diffusion du VIH tout en aidant les toxicomanes à cesser d e prendre de la drogue. -. Des efforts incessants sont nécessaires pour encourager le nouveau comportement. à L'utilisation de mes4 sages variés ayant le même thème et le recours autant d e médias que possible peuvent renforcer le nouveau comportement. POPULATION REPORTS Les conseils sont un mode de communication en face à face dans lequel une personne aide une autre personne à prendre des décisions et à y donner suite (139). Si l'on veut que les conseils aident à empêcher la diffusion du SIDA, ils doivent donner des informations et des moyens permettant : de comprendre l'infection par le VIH et le SIDA, d e reconnaître qu'on peut courir un risque d'infection ou d e savoir comment on en est victime. d e comprendre comment éviter de contracter et de diffuser le VIH, Apprendre à dire « non » Les personnes qui risquent de contracter le SIDA ont besoin de comprendre qu'elles peuvent souvent dire « non » à des rapports sexuels dangereux ou non souhaités ou aux drogues. 11n'est pas toujours possible d'éviter des situations à haut risque - par exemple, les femmes mariées ne peuvent pas toujours contrôler le comportement de leur mari ou insister pour qu'il se serve de condoms mais, quand une personne demande qu'une autre personne fasse quelque chose de dangereux, des réponses rapides peuvent parfois éviter des ennuis. En se préparant, on peut s'entraîner à dire « non » avant que ne se produise une situation désagréable (493). Que faire ? - Dire et redire « non a. Ne pas offrir des raisons ou des excuses pour dire (< non P, Prendre l'offensive. l Indiquer comment l'obstination de la pe nue à insister vous fait réagir. Identifier les conséquences dangereuses des actions. Proposer une alternative. Dire, « Au lieu de cela, pourquoi ne pas faire . . . ». Refuser de poursuivre la discussion. Prendre ses distances avec la situation, mais conserver des options. Dire, par exemple, « Si vous changez d'idée, appellez-moi D. e de trouver des soins médicaux ou le soutien effou les produits nécessaires pour empêcher l'infection, d'éviter la transmission du VIH - par exemple, en se servant de condoms et en négociant avec les partenaires sexuels. Les conseils en matière de SIDA doivent être le complément d'autres programmes de prévention. Les contacts inter-personnels qui s'établissent à l'occasion des conseils, ajoutés à la possibilité de poser des questions et d'avoir des rencontres répétées, aident le client à digérer les informations et à faire face aux complications de I'infection par le VIH (265). En parallèle aux informations, les conseils peuvent apporter un soutien émotif, permettre d'exprimer ses sentiments et aider à faire face au problème du rejet. Tout le monde est d'accord pour dire que les conseils doivent être un élément des programmes consacrés au SIDA. Mais quelle forme doivent prendre ces conseils ? Qui doit les donner ? Qui doit les recevoir ? Combien d'argent faut-il leur consacrer ? II est urgent de trouver des réponses à ces questions. Catégories de conseils Le modèle médical classique de consultation - un médecin qui parle à un patient dans un dispensaire ou un hôpital - ne représente qu'une forme parmi beaucoup d'autres que peuvent prendre les conseils. Les conseils peuvent aussi faire intervenir les partenaires sexuels, les familles, les collectivités ou des groupes de « pairs ».Ils peuvent se donner dans un dispensaire, une église, à la maison ou dans un bar. Le conseiller peut être un médecin ou une infirmière, un agent paramédical ou un volontaire qui a reçu une formation. Aux Etats-Unis, en Europe et dans certains pays dAmérique latine, des homosexuels se sont portés volontaires pour se conseiller mutuellement et ont aidé à trouver les moyens d'atteindre leurs semblables. Dans certains endroits, ce sont des personnes dont un parent est mort d u SIDA qui se mettent à jouer le rôle de conseillers. Conseils individuels dans un dispensaire. II se peut que la formule la plus courante soit celle des conseils individuels, donnés face à face dans un dispensaire ou un hôpital. Quand on peut faire un test pour le VIH, les conseils individuels sont généralement données avant et après le test. Ces services coûtent cher (213). En raison du coût, les essais et les conseils concernent la plupart du temps des personnes qui présentent des symptômes d'infection par le VIH ou par d'autres MST, dont les partenaires sexuels sont infectés ou dont le comportement entraîne un haut risque d'infection. Les consultations concernant le VIH ont souvent lieu dans un dispensaire de MST ou dans un autre établissement de santé. En Zambie, en 1988, le dispensaire en question de l'Hôpital d'enseignement de l'Université voyait chaque jour quatre nouveaux cas d'infection par le VIH. Tous les clients qui viennent au dispensaire subissent une recherche des anticorps du VIH, dont on leur communique les résultats. Après le test, la première séance de consultation explique les modes de transmission du VIH, cherche à connaître la façon dont le client comprend le diagnostic et y réagit et, si les clients sont infectés, explique qu'il est important d'éviter de contracter de nouveau des MST et d'éviter une grossesse (171, 314). Les clients infectés reviennent tous les trois mois, ou plus souvent, pour un examen de suivi et une consultation. Les clients qui ne sont pas infectés sont revus à l'occasion d'une consultation tous les six mois. Le personnel contacte les clients par téléphone ou, s'il le faut, leur rend visite à domicile. Les taux de réinfection par les MST ont diminué depuis qu'ont commencé les consultations (171). Est-ce que les tests et les consultations font modifier le comportement? Quelques recherches semblent indiquer qu'il en est souvent ainsi, mais pas toujours. Selon la plupart des études effectuées dans des pays développés, les homosexuels qui ont appris qu'ils étaient infectés ont été plus nombreux à limiter les pratiques dangereuses que les hommes dont les tests étaient négatifs ou que ceux qui n'avaient pas subi de test (60, 114, 129, 132, 266, 452, 467). Cependant, d'autres études d'homosexuels n'ont constaté aucun changement de comportement ou une intensification des pratiques à haut risque parmi ceux dont les tests étaient positifs ou négatifs (101, 120, 204, 300, 371). Parmi les toxicomanes i.v. et les hémophiles, les résultats sont plus uniformes. En règle générale, les toxicomanes dont le test est positif réduisent l'échange d'aiguilles et l'usage de la drogue, mais ne changent pas leurs pratiques sexuelles (77, 91, 279, 368). Quelques études d'hémophiles ont constaté un accroissement de l'emploi des condoms après des résultats positifs de tests et des séances de consultation (312,336,348). POPULATION REPORTS -- "' II est difficile de tirer des conclusions de ces études. Néanmoins, la plupart des organisations de santé publique recommandent d'effectuer des tests et de donner des consultations (186, 425, 441), notamment depuis qu'on sait que le traitement à I'azidothymidine (AZT) ralentit la progression de l'infection chez les sujets asymptômatiques (170, 399). Cependant, elles affirment toutes que les tests doivent être accompagnés de consultations. tion, apporte des conseils et offre aux familles dont des membres sont atteints du SlDA des trousses de soins domestiques qui contiennent des solutions de réhydratation orale, du savon, une crème antiseptique et des gants de caoutchouc (208). Plus de 36 conseillers bénévoles qualifiés rendent ainsi visite chaque jour à des patients et travaillent dans les dispensaires (466). TASO donne également une formation en consultation à des techniciens de la santé, à des chefs religieux et à des volontaires. Conseils par des « pairs B. Cette méthode permet aux patients d'exprimer leurs sentiments et leurs inquiétudes à des personnes qui leur ressemblent. Les points communs qui existent entre le conseiller et le client conduisent ce dernier à mieux écouter ce que suggère le conseiller et à modifier son comportement. C'est pourquoi la formule de conseils par des « pairs » peut être particulièrement efficace parmi les adolescents, les personnes infectées par le VIH, et celles qui, tels les toxicomanes ou les prostituées, se situent en marge de la société. Téléphones rouges. Un téléphone rouge est une source anonyme et confidentielle d'information, de soutien, de transfert à un centre spécialisé et parfois de conseils. Elément important des programmes de prévention du SlDA dans les pays développés, le téléphone rouge commence désormais à fonctionner aussi dans certains pays d'Amérique latine et des Caraïbes (369). Par exemple, à Trinité-etTobago, AIDSLINE, ouverte fin 1988, a reçu plus de 1.300 appels durant les cinq premiers mois (205). Consultation en groupe. Aux Etats-Unis, des évaluations faites avec soin semblent indiquer qu'il faut de 6 à 12 consultations en groupe pour aider des homosexuels à antécédents de comportement à haut risque à modifier leurs pratiques sexuelles (215, 401). Au Brésil (48), au Guatemala (275) et au Mexique (299, 361), des homosexuels et des bisexuels participent à des programmes de groupe. O n n'a pas encore évalué l'impact de ces programmes sur le comportement. Cette méthode pourrait ne pas donner de résultats là o ù l'on ne parle pas ouvertement de sexualité. .-. . -. L'anonymat d u téléphone rouge rend plus facile pour certaines personnes dont le comportement est à haut risque ou n'est pas approuvé par la société, d'obtenir des informations et un soutien. SIDAYUDA, au Pérou, par exemple, a été ouverte à l'intention des homosexuels et des bisexuels (369) (voir photo, ci-dessous). Conseils à base communautaire. Les consultations individuelles donnent à une personne la responsabilité de la prévention du SlDA et du changement de comportement. Par contre, les conseils à base communautaire font intervenir un nombre plus important de parents, d'amis et d'animateurs dans la lutte contre le SIDA. L'Hôpital Chikankata, en Zambie, associe les consultations individuelles données dans des dispensaires à des visites à domicile et à l'éducation communautaire. Avec la permission du client, une équipe composée d'au moins trois agents de santé travaillant à l'hôpital rend visite à sa famille et à d'autres familles de la communauté. Elle effectue ces visites aussi souvent qu'il le faut pour renforcer des pratiques moins dangereuses, apaiser les craintes concernant la transmission par des contacts accidentels, et améliorer la qualité des soins que reçoivent chez eux les patients présentant des symptômes. Les équipes travaillent aussi avec les animateurs des communautés. C'est ainsi, par exemple, qu'une communauté a décidé récemment par un vote d'interdire la coutume qui veut qu'une veuve ait des relations sexuelles avec son beau frère. En outre, le personnel de l'hôpital Chikankata apprend aux agents de promotion sanitaire spécialisés dans le SIDA, qui sont choisis par la communauté, à donner des soins infirmiers de base, à faire oeuvre d'éducation en matiére de SIDA, à donner des conseils et à apporter un soutien spirituel. Les communautés o ù s'est déroulé un vaste programme d'éducation et de conseils peuvent aider plus tard d'autres communautés (43,44). En Ouganda, la AlDS Support Organization [TASO) intervient elle aussi dans les communautés. Fondée en 1987 par des bénévoles dont des parents étaient morts du SIDA, TASO fournit des informations, donne une éducaPOPULATION REPORTS TE INFORMAMOS SOBRE EL SIDA. TE BRINDAMOS AYUDA Y ORIENTACION Le téléphone rouge SIDAYUDA, à Lima, au Pérou, met i'accent sur le caractère confidentiel des entretiens. Les téléphones rouges peuvent donner des conseils aux personnes qui ne veulent pas parler face à face avec un dispensateur de soins de santé. Formation des conseillers Avec la propagation de l'épidémie de VIH, on a de plus en plus besoin de conseillers en matière de SIDA. Pour trouver ces conseillers, les programmes doivent s'adresser aux milieux de santé et de services sociaux ; aux animateurs des communautés, de l'enseignement et des églises ; et aux familles et amis de sidéens. Ceux qui ont déjà reçu une formation ou ont l'expérience des consultations doivent former à leur tour d'autres conseillers. De nombreux pays ont mis en train des programmes de formation de conseillers. L'OMS a organisé des ateliers nationaux et régionaux à l'intention de formateurs de plus de 60 pays et a élaboré un manuel de formation, qui doit paraître en 1989 (49). AIDSCOM a aidé à organiser des ateliers de formation des formateurs en Afrique et dans les Caraïbes (7). Les conseillers en matiere de SlDA doivent connaître : les faits concernant l'infection par le VIH et le SIDA, de façon à pouvoir informer correctement leurs clients ; les méthodes permettant d'amener ceux-ci à adopter un comportement protecteur ; et d'autres sources d'information et de soutien pour les personnes infectées de la communauté. II est tout aussi important de savoir comment écouter les patients et réagir avec sympathie et respect que de pouvoir expliquer l'infection par le VIH, les voies de transmission et les mesures de prévention (99,411). Une grande partie de la formation doit apprendre à communiquer. Les stagiaires doivent participer à des jeux de rôle, à des études de cas, à des remue-méninges et à d'autres activités qui anticipent les situations dans lesquelles ils se trouveront et les aident à comprendre leurs propres attitudes, leurs préjugés et leurs croyances (99, 411). (On trouvera une description de la formation des conseillers dans Population Reports, J-35, La consultation fait toute la différence !janvier, 1989). Une formation de suivi, plusieurs mois plus tard, donne l occasion aux stagiaires de partager leurs expériences et de discuter des problèmes qu'ils ont rencontré au cours de leur travail (165). L'évaluation est particulièrement importante dans les programmes d'éducation en matière de SIDA. Comme ils ont peu d'expérience sur laquelle s'appuyer et comme il y a tant de choses en jeu, les planificateurs doivent apprendre le plus possible de leurs projets et de leurs programmes mutuels. Bien qu'on emploie des vocables différents, on peut classer les évaluations en trois catégories, qui correspondent chacune à des objectifs différents : 1) évaluation opérationnelle ;2) évaluation de I'impact ;et 3) évaluation des résultats. L'évaluation opérationnelle, qu'on appelle aussi évaluation et suivi de la production, fournit des informations au sujet de l'exécution du programme. L'évaluation de I'impact examine comment les programmes se répercutent sur les conriaissances, les attitudes etlou le comportement du public visé. L'évaluation des résultats mesure les effets d'un programme sur la santé. Toutes les évaluations de I'impact et des résultats doivent comporter des mesures prises avant le début du programme, et après qu'il a pu exercer un effet. 01 Méthodes d'évaluation La plupart des programmes de prévention du SlDA se sont servis de l'une ou de plusieurs des méthodes suivantes : 1. Observation. La simple observation est essentielle à l'évaluation opérationnelle et elle peut aussi servir à I'éva- luation de I'impact. Par exemple, des observateurs qualifiés ont compté combien de fois les toxicomanes s'echangeaient les aiguilles dans les « backrooms ».L'observation fait aussi partie de la recherche ethnographique, qui comporte une étude détaillée des connaissances, des attitudes et du comportement de collectivités bien définies et cherche à montrer comment elles exercent une influence sur le risque d'infection par le VIH. La recherche ethnographique aide à concevoir et à exécuter les interventions. 2. Groupes d'expression ou entretiens détaillés. Les groupes de discussion rassemblent de 8 à 10 personnes représentatives du public visé et qui échangent des vues selon un schéma structuré. Un animateur qualifié dirige les débats du groupe, qui sont centrés sur des questions précises, telles que les attitudes à l'égard des condoms ou les convictions en matière de prévention du SIDA : il s'agit de parvenir à comprendre les idées et les sentiments du groupe. Les groupes d'expression sont les plus utiles pour l'élaboration et les essais préalables de messages (443, 481). Ils peuvent aussi aider à évaluer I'impact du programme sur des groupes que les enquêtes ont des difficultés à atteindre. Les groupes d'expression peuvent être organisés rapidement et sans grands frais. 3. Les enquêtes, qui se font par des entretiens avec des membres de divers groupes, sont utiles pour l'évaluation opérationnelle et pour I'évaluation de I'impact. Des enquêtes ont été consacrées à la couverture des messages de prévention du SIDA, au rappel et à la compréhension de ces messages, et aux connaissances, attitudes et pratiques liées au SIDA, y compris le comportement sexuel et l'emploi du condom. Des enquêtes peuvent aussi identifier les idées ou attitudes fausses que devront redresser de futurs programmes. 4. Examen des dossiers de dispensaire ou de programme. Les statistiques du nombre d'appels par le téléphone rouge, des consultations aux dispensaires et des demandes de recherche des anticorps du VIH indiquent I'impact sur les demandes d'informations ou de services. Les tendances des ventes ou de la distribution de condoms peuvent suggérer un changement de comportement. S'ils sont bien conçus, ces indicateurs peuvent même indiquer qui se procure des condoms et où sont les points de distribution les plus populaires. 5. 6. Examen des statistiques des maladies sexuellement transmissibles. Ces statistiques sont des mesures indirectes des taux d'infection par le VIH. Elles peuvent exprimer I'impact du programme sur les activités sexuelles susceptibles de transmettre le VIH. 7. Surveillance des taux d'infection par le VIN. Des enquêtes répétées portant sur de petits groupes qui ont POPULATION REPORTS .-. un comportement à haut risque ou sur un groupe qui se trouve dans un endroit particulier, par exemple les employés d'hôpitaux, retracent l'évolution de I'infection dans le temps et peuvent donc indiquer I'impact d'un programme et ses résultats sur le plan de la santé. '*- Les planificateurs doivent choisir les méthodes d'évaluation qui conviennent le mieux et sont les plus facilement réalisables en fonction des objectifs et de la situation du programme. Souvent la meilleure formule conjugue de grandes recherches quantitatives et des recherches qualitatives plus limitées (481). E4 Obstacles a l'évaluation -- -. Jusqu'ici, peu de campagnes de prévention du SlDA ont fait I'objet d'une évaluation rigoureuse (202, 395, 425). Beaucoup de programmes ont voulu démarrer rapidement et ont souvent négligé de fixer des objectifs mesurables ou de prévoir une évaluation. De toutes façons, il n'est pas facile d'évaluer les programmes de prévention du SIDA. Les principaux obstacles sont les suivants : O Coût. Une évaluation bien faite coûte cher. Le programme national suisse, par exemple, dépense environ 400.000 dollars par an pour I'évaluation - soit environ 20 % de l'ensemble de son budget (405,407). Les programmes peuvent réduire de plusieurs façons les frais d'évaluation - en diminuant les dimensions des échantillons qui font l'objet d'enquêtes, en faisant davantage appel à des recherches qualitatives sur une petite échelle et en recourant à des statistiques de dispensaires ou à d'autres statistiques qui ont déjà été réunies grâce à d'autres fonds. O Sources d'information multiples. O n peut entendre parler du SlDA de plusieurs façons - par les journaux, la télévision et la radio, les agents de santé et des amis. C'est pourquoi il est difficile d'évaluer I'impact à moins de pouvoir se servir d'un schéma expérimental ou quasi-expérimental. O Manque d'indicateurs précis, facilement accessibles et objectifs des changements de comportement. L'incidence de I'infection par le VIH est le meilleur indicateur, mais des recherches fréquentes d'anticorps pour déceler de nouvelles infections sont onéreuses et indiscrètes. C'est pourquoi, il faut généralement limiter les tests soit à de petits groupes de personnes qui pratiquent un comportement à haut risque soit à des échantillons choisis mais pas nécessairement représentatifs, comme les donneurs de sang ou les femmes qui se présentent à des dispensaires prénataux. En outre, la plupart des études doivent se contenter des renseignements fournis par les intéressés eux-mêmes. Or, ces informations peuvent être inexactes, notamment si elles concernent des activités illicites ou désapprouvées par la société. Les ventes de condoms et les taux de MST sont des mesures plus objectives. A l'heure actuelle, il n'existe pas de mesures normalisées pour évaluer les programmes de communication en matière de SIDA, ce qui complique les comparaisons entre les programmes. Des mesures normalisées faciliteraient le partage des résultats des évaluations, au profit de tous les programmes, où qu'ils soient réalisés (121). Les directives que l'OMS doit publier en 1989 marquent une première étape en direction de cette normalisation. POPULATION REPORTS Les dispensateurs de planning familial, qui fournissent des condoms, sont en train d'accroître leur rôle en matière de prévention du SIDA. II faut voir là une évolution logique et importante. Bien que les programmes de planning familial n'aient pas donné des résultats avec tous les groupes qui courent le plus de risques de SIDA, ils ont une longue expérience quand il s'agit de plaider en faveur d'une politique, d'organiser un programme, d'effectuer une formation, de promouvoir des services, de donner des consultations, de faire l'éducation sexuelle et de prendre des dispositions logistiques. Un grand nombre de leçons apprises des programmes de planning familial s'appliquent aussi à la prévention du SIDA. Au début, beaucoup d'associations de planning familial ont hésité à s'occuper de la prévention du SIDA. Aujourd'hui, les programmes de services de planning familial se rendent compte que leurs clients vont poser des questions et qu'ils auront besoin d'informations au sujet du SIDA. Ils luttent donc contre le SlDA d'au moins cinq manières différentes : 1. Contribution à la planification nationale. Dans plu- sieurs pays d'Europe, d'Afrique et d'Asie, ainsi qu'en Nouvelle-Zélande et en Australie, les dispensateurs de planning familial font partie de comités nationaux du SlDA ou ils utilisent d'autres moyens pour aider les pouvoirs publics à organiser les programmes et le matériel d'éducation sur le SIDA. 2. Formation du personnel. Avant que les agents de planning familial puissent aider leurs clients, il faut qu'ils apprennent à répondre aux questions et aux inquiétudes des clients et à réduire le risque de transmission du VIH dans les dispensaires. Dans toutes les régions, les programmes de planning familial commencent à former leur propre personnel, depuis les obstétriciens jusqu'aux agents communautaires (223). 3. Formation des agents et autres techniciens des soins de santé. Les organisations de planning familial forment d'autres techniciens. par exemple, au Brésil, la Associaç50 Brasileira de Entidades de Planejamento Familial (ABEPF), qui est une organisation indépendante de planning familial, a élaboré en 1988 un manuel d'orientation sur le SIDA, assorti de diapositives. L'ABEPF a travaillé en liaison étroite avec le Secrétariat de la santé de I'Etat et avec des groupes du secteur privé s'occupant d'éducation en matière de SIDA, pour que le manuel puisse ètre utilisé par tous les agents de soins de santé (375). Conseils aux clients. Les services de planning familial représentent, pour beaucoup d'hommes et surtout de femmes, sexuellement actifs, la première ligne des soins de santé. Les agents de planning familial doivent être en mesure de répondre aux questions des patients et de les aiguiller vers d'autres sources d'information et de soins. 4. A l'heure actuelle, très peu de dispensaires de planning familial offrent des tests de dépistage du VIH et des con- O Service de prévention du SIDA de I'IPPF Afin d'aider ses associations affiliées à s'occuper de la prévention du SIDA, la Fédération Internationale de Planning Familial (IPPF) a constitué en 1987 un service de prévention du SlDA qui a organisé deux ateliers sur les consultations en matière de SlDA et a préparé deux manuels - K Eviter une Crise :Le SlDA et le travail de planification familiale w (147), à I'intention des administrateurs de programme de planning familial, et « Le SlDA : Parlons-en. Guide pour le travarl communautaire. » (492), pour aider les agents de terrain à conseiller leurs clients. Les deux ouvrages sont parus en langue anglaise et seront disponibles sous peu en langues française, portugaise, espagnole et swahili. En Tanzanie, « Le SIDA : Parlons-en. » est en train de faire l'objet d'essais dans des écoles primaires. En outre, le service est en train de préparer un module d'auto-instruction consacré au SIDA, ainsi que des pochettes qui doivent aider les organisations à élaborer leur propre matériel. L'IPPF dispose de fonds pour aider ses associations membres à réaliser des programmes de prévention du SlDA (189). Soutien du FNUAP en matière de SIDA Se rendant compte combien il est important de faire participer les programmes de planning familial à la prévention du SIDA, le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP) favorise les messages de prévention du SlDA comme partie intégrante des programmes de planification familiale et de communication avec la population qu'il soutient. A l'heure actuelle, le FNUAP soutient la prévention du SlDA dans la plupart de ses programmes de planning familial en Afrique et aussi dans certains programmes d'Asie et des Caraïbes. En outre, le FNUAP soutient dans un certain nombre de pays africains des programmes séparés de communication en matière de SIDA. Enfin, le FNUAP travaille en liaison étroite avec IIOMS/GPA et avec les comités nationaux du SIDA pour relier les activités de prévention du SlDA aux activitiés de planning familial et de santé materno-infantile (102). sultations (147). Les tests coûtent cher et prennent beaucoup de temps. Les dispensaires ont besoin d'examiner de près les paramètres des finances, du personnel et du temps, les politiques nationales concernant les tests et leur caractère éventuellement confidentiel et l'impact des tests sur les autres éléments de leur programme (72). 5. Programmes à I'intention des personnes à haut risque. Des organisations de planning familial ont étendu leur action au-delà de leurs clients ordinaires pour atteindre les personnes qui pratiquent un comportement à haut risque. Au Brésil et au Mexique, les organisations de planning familial travaillent avec des réseaux d'homosexuels. A Chypre et en Tunisie, des agents de planning familial se rendent sur les chantiers de construction pour parler aux travailleurs migrants. En Colombie, des distributeurs communautaires se rendent dans des bars, des hôtels et des prisons pour y faire des présentations et offrir des condoms (223). 24 Les programmes de planning familial fonctionnent depuis près de 30 ans. Ils ont été évalués avec plus de détails et de raffinement que la plupart des autres programmes de santé (134, 386). Comme le planning familial, à l'instar de la prévention du SIDA, fait intervenir des changements du comportement sexuel, un grand nombre de leçons apprises grâce à lui s'appliquent aussi à la prévention du SIDA. Leçons persoaanelles On a plus de chances d'adopter un nouveau compor1tement et de le conserver si on une large possibilité a POPULATION REPORTS de choix et si on peut adopter la méthode qui convient le mieux. - Aucune méthode de contraception ne répond aux besoins médicaux ou aux préférences personnelles de tous les utilisateurs éventuels. Plus la gamme des méthodes offertes est large, plus il est probable que les couples trouveront une méthode qui leur convient et s'en serviront régulièrement (8, 67,140,185). Aide de 19AIDà la lutte contre le SIDA L'Agence des Etats-Unis pour le développement internationa (US AID) intervient selon de nombreuses façons p cher le SIDA : Par des contributions directes à I'OMSIGPA. La con de 1989 s'est élevée à 25,5 millions de dollars. De même, l'éducation en matière de SIDA peut offrir plusieurs choix : condoms, continence, limitation du nombre de partenaires sexuels, monogamie durant toute la vie, ou pratique d'un certain nombre de techniques sexuelles moins dangereuses. Par l'intermédiaire de AIDSCOM et AIDSTECH, programmes mis sur pied en 1987, qui fournissent actuellem des moyens de financement et une assistance technique projets SIDA dans 56 pays en développement (437). Le changement du comportement sexuel fait intervenir un long processus de prise de décision. Les conseils que donnent les dispensateurs de services peuvent être une étape importante qui facilite les décisions personnelles. 2 Les êtres humains procèdent par étapes : on songe souvent au choix à faire et on réunit pendant un certain temps des informations et des avis en s'adressant à diverses sources avant de prendre un engagement total à l'égard du planning familial. Des contacts personnels avec un dispensateur de planning familial sont souvent une étape essentielle du processus (139). - La prévention du SlDA est fonction d'un changement de comportement analogue. Pour adopter un comportement moins dangereux, on a besoin d'informations et dfencouragements continuels provenant de nombreuses sources. Les conseils de prévention sont un élément important de tout service, et les conseillers doivent savoir comment conduire les communications interpersonnelles. L'emploi efficace de méthodes mécaniques de protection exige que les partenaires sexuels se parlent et partagent la responsabilité de leurs décisions et de leur comportement. 3 Les couples qui discutent du planning familial et du nombre d'enfants qu'ils souhaitent avoir ont plus de chances d'employer la contraception et d'atteindre leurs objectifs de planning familial que ceux qui ne le font pas (141, 177, 342, 432, 433). Comme les programmes de planning familial, les programmes de SlDA doivent, sur le plan des conseils et des communications par les médias, encourager les partenaires sexuels à discuter des risques de SIDA^^ des mesures de prévention. Les utilisateurs satisfaits d'une méthode peuvent en être les avocats et les défenseurs persuasifs auprès d'autres personnes qui envisagent d'adopter une méthode analogue ou commencent à s'en servir. 4 -- L'exemple personnel peut être à la fois un puissant encouragement à l'adoption d'une nouvelle pratique et un important renfort à la volonté de continuer. Les adeptes de la vasectomie aux Etats-Unis (281) et les utilisatrices du DIU au Sri Lanka (124) prouvent l'importance des contacts personnels avec des utilisateurs satisfaits si l'on veut encourager le recours au planning familial. De même, dans les programmes de lutte contre le SIDA, les contacts personnels, non seulement avec des (( pairs )) qui ont adopté des pratiques moins dangereuses, mais aussi avec des sidéens, peuvent contribuer à motiver un changement de comportement. POPULATION REPORTS Par l'intermédiaire d'autres organismes du gouve Etats-Unis - les Centers for Disease Control, le National titute of Allergy and Infectious Diseases et la Uniformed vices University of the Health Sciences - pour a assistance technique et donner une formation en r dans des pays en développement. e Par l'intermédiaire du projet HIVJAIDS Prevention in Afri (HAPA), autorisé en 1988, qui apporte actuellement une ai financière aux gouvernements et à des organisations bénév les non gouvernementales et privées de plus de 14 pays. Par le soutien que les missions nationales de l'US AID ap tent aux programmes nationaux de lutte contre le SIDA. En dernière analyse, l'US AID a affecté en 1988 40,7 mill de dollars aux activités de lutte contre le SIDA :22,7 mill pour un soutien technique bilatéral, y compris AIDSCOM et AIDSTECH ; 15 millions pour les activités OMSIGAP et 3 millions pour l'achat et la distribution de condoms. Les chiffres des affectations de 1989 ne sont pas encore définitifs. AIDSCOM travaille avec des organisations nationales et locale pour mettre sur pied et évaluer des projets de communi concernant la prévention du SIDA et les conseils la con AIDSTECH s'intéresse aux tests de dépistage afin d'empêcher les réserves de sang d'être contaminées par le VIH, aux systèmes de surveillance qui suivent la diffusion de l'infection, à 1 formation d'agents de soins de santé et de techniciens de labor toire, à l'éducation de groupes à haut risque de SIDA et à la distribution de condoms à ces groupes ;il a un petit programme dons pour des activités qui concernent les populations à haut risque (436). Le Projet HAPA apporte une assist privilégiée aux interventions à base communautaire, est en de financer neuf projets dans sept pays, avec un soutien tec Johns Hopkins (539). Leçons pour les programmes Une large accessibilité des services et des produits est essentielle pour intensifier l'adoption d'un nouveau comportement, notamment en ce qui concerne les mesures sanitaires préventives. 5 25 Afin de porter l'utilisation au maximum, les programmes de planning familial essaient de rendre les services et les produits, y compris les informations indispensables pour les employer correctement, aussi accessibles que possible - sur le plan du temps, de la distance, du coût, de l'acceptation culturelle et de la commodité personnelle. Dans la pratique,,cela revient à mobiliser toute une série d'agents travaillant dans un grand nombre de lieux différents. Cela signifie également que les services doivent avoir l'appui non seulement des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds internationaux, mais aussi de toutes sortes d'organismes communautaires, éducatifs, sociaux, religieux et d'autres organisations non gouvernementales influentes (58, 109, 140, 232, 233, 247, 423). On a besoin de mobiliser de la même façon les services et leurs dispensateurs pour ralentir la diffusion du VIH. Les personnes qui fournissent des informations et 8initiale, apportent des services ont besoin d'une formation d'un encadrement régulier et de recyclages. Les décideurs ont besoin d'informations exactes et de fréquentes expressions de l'opinion publique pour se rendre compte que le problème relève de leur responsabilité en tant que membres du gouvernement, peut se prêter techniquement à une solution et à une priorité élevée aux yeux de leurs mandants. 6 Pour être efficaces, les programmes doivent de toute évidence avoir des dispensateurs de services qui accomplissent effectivement le travail qui leur a été confié (264) ; or on néglige parfois cet élément. Un encadrement régulier et des stages de recyclage sont indispensables pour s'assurer que ces agents font bien leur travail (140, 232). A propos de questions controversées, comme celles qui font intervenir la sexualité, le planning familial ou le SIDA, les décideurs ont besoin d'un encouragement constant et précis pour soutenir et promouvoir des politiques appropriées. Les partisans du planning familial ont appris à jouer leur rôle d'avocats : étant établi que le planning familial est du ressort du gouvernement, ses programmes sont presentés aux décideurs politiques en termes convaincants, font l'objet de discussions avec des groupes de décideurs cc pairs »,sont fréquemment rappelés à leur attention par des représentants parlementaires de poids ; de mème, les effets de l'inaction ou du manque d'initiative politique sont fortement mis en lumière (269, 319). Les avocats des programmes de prévention du SlDA peuvent agir de même. II faut toucher les décideurs par les médias et les élites influentes en leur présentant des données concernant I'opinion publique, qui est souvent en l'avance sur la politique de I'Etat. Un suivi et des informations en retour sont indispen9 sables à chaque étape. Les programmes ont le plus de chances de succès s'ils commencent modestement, s'ils font porter leurs efforts sur des réseaux ou des sous-groupes où existe une demande potentielle d'aide, et s'ils se fixent des objectifs réalistes. 7 Les programmes réussis de planning familial, comme ceux de Taïwan, de la Corée du Sud et de la Thaïlande, ont commencé par des projets pilotes qui ont fait l'essai de diverses méthodes, pour les adapter et les élargir ensuite (134). Ces programmes faisaient porter le plus clair de leurs efforts sur ceux qu'on estimait les plus susceptibles de souhaiter une planification des naissances : mères de famille nombreuse, couples des villes, et accouchées récentes (134, 353). Ces premiers utilisateurs ont constitué des réseaux de communication qui ont encouragé un emploi plus général (357). De même, les efforts d'éducation en matière de SlDA doivent commencer par les personnes qui se rendent compte qu'elles courent un risque et qui souhaitent I'éviter. Elles peuvent alors servir de modèles et inspirer autrui. En même temps, les programmes peuvent s'élargir en se servant des méthodes qui ont été mises à l'essai. Quels que soient les conseils, les services ou les produits offerts, ceux qui les dispensent, qu'ils soient du métier ou qu'ils soient bénévoles, ont besoin : d'une formation initiale, pour connaître les éléments techniques et apprendre les communications personnelles ; d'un encadrement régulier, pour maintenir la qualité, l'homogénéité, la sensibilité et le moral ; enfin O de recyclages pour se tenir au courant et tirer partie de l'expérience d'autrui ; d'une formation qui donne des connaissances précises et pratiques en fonction du travail à accomplir conduit aux meilleurs résultats. Parce qu'ils peuvent retracer les résultats, les programmes de planning familial dotés de bons mécanismes de suivi des réactions, comme le programme du BKKBN en Indonésie (207), sont en mesure d'identifier les problèmes et de les résoudre (232). Les statistiques de service sont utiles mais elles doivent être complétées par des enquêtes sur les connaissances, les attitudes et les pratiques, des dossiers consacrés à l'acheminement des produits et, en dernière analyse, des estimations démographiques, par exemple des taux de natalité. II peut être difficile de connaître les réactions aux efforts de prévention du SIDA, mais on peut prendre des dispositions pour y parvenir. On peut, par exemple, recourir à des méthodes telles que les enquêtes sentinelles sur la prévalence du VIH ou du SIDA, à des enquêtes sur I'emploi des condoms et à des entretiens et observations dans les lieux où des contacts entre personnes peuvent conduire à un comportement à haut risque. La façon dont les dispensateurs de soins de santé traitent leurs patients exerce un impact important sur l'empressement avec lequel ceux-ci suivent les conseils et reviennent lorsqu'ils ont des problèmes. IO Les clients du planning familial ne l'utiliseront pas ou ne reviendront pas aux établissements qui en fournissent les services s'ils ne sont pas traités avec courtoisie et déférence (19, 38, 63,139,143, 243, 374). C'est pourquoi de bonnes consultations individuelles sont un élément essentiel pour des programmes efficaces de planning familial. De même, les programmes de lutte contre le SIDA sont fonction de consultations données dans une atmosphère de sympathie par les agents de santé qui veulent encourager l'emploi du condom ou d'autres modifications du comportement sexuel. On peut encourager l'adoption et la poursuite d'un nouveau comportement sexuel en accordant une attention particulière aux hommes. II Les hommes jouent un rôle important - souvent, le rôle principal - dans les décisions concernant la sexualité, la POPULATION REPORTS .* contraception et d'autres questions relatives à la procréation. C'est pourquoi, les programmes de planning familial ont trouvé différentes façons d'informer les hommes et de les faire participer aux programmes de consultation et de soins de santé (51,141,190,313,388). Les recherches sur le planning familial ont constaté que les hommes n'ont pas les mêmes raisons que les femmes d'être pour ou contre le planning familial. C'est pourquoi, les programmes ont pris des dispositions pour tenir spécifiquement compte des préoccupations des hommes. Ces recherches ont constaté que beaucoup d'hommes veulent mieux connaître le planning familial, mais ne veulent pas que ce soient leur femme qui les en informe. Les programmes de lutte contre le SlDA doivent entreprendre des recherches comparables au sujet des attitudes des hommes et des femmes et les baser sur les méthodes qu'ils emploient à l'égard des hétérosexuels. Des groupes de u pairs » qui fournissent des informations, des services et un soutien peuvent persuader d'adopter un nouveau comportement et s'y tenir. 12 - Les programmes de planning familial ont employé et parfois même ont créé - toute une série de services fondés sur le principe des « pairs ».La recherche sur les communications en planning familial montre comment l'innovation se diffuse par les réseaux sociaux (357). De petits sous-groupes primaires, formés de parents, d'amis et de voisins, échangent des informations sur le planning familial (134). Des organisations plus importantes, structurées de façon plus officielle et composées de « pairs » peuvent fournir aussi bien des services que des informations. O n peut citer ici en exemple les clubs de mères (218), les groupements d'employeurs et les syndicats (218, 354), enfin les centres de jeunesse (244). Les programmes organisés par des écoles et des églises peuvent souvent allier services médicaux et soutien psychologique (150). Les institutions de ce genre peuvent souvent jouer un rôle capital dans la prévention du SIDA, notamment si elles font intervenir des réseaux de personnes à haut risque. C'est ainsi que les sujets à haut risque et les malades infectés par le VIH peuvent apporter une contribution à la solution du problème du SIDA. Les médias peuvent jouer un rôle de premier plan non seulement en fournissant des informations et 13 Un astérisque (*) indique un ouvrage qui a été particulièrement utile pour la préparation du présent numéro des Population Reports. hole : Un grand n m b r c de &brique de 'a pr6sente bibliographe se r(4èrmt 2 dcs muril, de cuidcnses de pe,entaims et d'arhcher de récentes conferences 8nternatmaln sur k SlDA L a references sait abrégées de la manière survante Conference de Monhed 5e Conférence internahona! sur le SIDA :, k défi scentlhque et social Montréal, Québec, 4-9 jutn 1989. 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Cette recherche d'information peut constituer la première étape d'une évolution progressive du comportement. En outre, le fait que les questions soient évoquées par les médias peut légitimer des débats publics et encourager des discussions privées sur une question délicate, comme le SlDA ou le planning familial. II peut aussi mettre la question à l'ordre du jour des orientations nationales. En outre, les médias touchent de vastes publics au prix d'une dépense par personne des plus modiques. Des spectacles, comme des séances de chansons et des pièces de théâtre, peuvent exercer une influence profonde puisque le public s'identifie souvent aux personnages et à leur comportement. 14 Les médias peuvent, tout en distrayant, présenter des modèles de comportement personnel qu'on peut voir, dont on peut faire soi-même l'expérience et qu'on peut souvent adopter (15). Par exemple, des chanteurs prisés des adolescents peuvent montrer comment dire (( non » aux relations prénuptiales sans vexer l'interlocuteur (217). Des vedettes de feuilletons de radio et de télévision peuvent offrir des modèles de rôles qui renforcent la condition féminine et encouragent le planning familial (15, 364, 394). Des émissions de qualité professionnelle, et notamment des spectacles populaires, peuvent exercer un impact plus profound que des matériaux purement conçus dans un but éducatif parce qu'ils encouragent le public à s'identifier personnellement et émotivement aux les personnages (217,364, 394). Cette nouvelle méthode, utilisée pour la première fois par les Johns Hopkins Population Communication Services, a reçu le nom de « EnterEducate ».O n est en train de l'utiliser pour la prévention du SlDA ; mais on pourrait la renforcer pour donner aux messages de prévention du SlDA le pouvoir émotif qui marque un spectacle de haute qualité. (Edrtron française de ce numéro :mai 1990) 1 ANONYMOUS AlDS educatron and prevention efforts ineffective in adolescents OBICYN News 23114) 1, 2 6 2 7 Jul 15-31. 1988 2 ADAM, Z E , YENEABAT, A , FEKADU, D , et al Knowledge, attitudeandpractice (KAP) dselected populatim groups towards the disease AIDS IAbrtractl In Montreal conference p 850 3 ADRIEN, A , CARSLEY, 1, and IOANNOV, S A campaign 10 promate safe sexual pmctices in the Montreal hwnosexual population Quebec Canada Diseases Weekly Report 130) 9-12 January 24,1987 4 MDS HEALTH PROMOTION EXCHANCE Countrywatch AlDS Health Promotion Exchange, No 4 p 7-10 1988 5 AlDS HEALTH PROMOTION EXCHANCE Country watch Culnea BIÜ~U AIDS Health Prornot~onExchange. No 2 p 7 1988 6 AlDS-HILFE KHWEIZ Les homosexuelsetle SlDA la recherche d'une sdution IHomosexuals and AIDS the search for a solution IlFREl IGnwal, AIDE Sul= Contre k SIDA, 1988 93 p 7 A I D K O M Lattn AmericaICaribbean regional update 1989 4 p (Unoublishedl 8 ~ ~ ~ S W O RMT H Fam . ly plinn ngprqrams lheclienls'perswI.ve Wasningllon. D C Uorld Bank. 1985 W r l d Bank Sl.ifl M'orsinl: Paprrs h o 6761 IPopulation and Drre opmen1 S r . - No 1j 86 P 9 ALBERT. 1, GAINES. H , SONNERBORC, A , et al Isolation of human immunodeficiency v w s (HIW frwn plasma during primary HIV infectlm Journalof Medical Vimiogy 23 67-73 1987 10 AMERICAN FOUNDATION FOR AlDS RESEARCH (AMFAR) AIDS education a business suide New York. AMFAR. American Council of Life Insurance, and Health Insurance &%ciatian of . 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Inventaire et évaluation - . développement Enquêtes s u r la f é c o n d i t é et sur le planning familial : s i t u a t i o n actuelle La jeunesse d e s années 1980 : p r o b l è m e s s o c i a u x et sanitaires -t n d e x 1978-1980 (de l'édition a n g l a i s s e u l e m e n t ) * Epuisé ou p a encore disponible en français ;disponible en anglais. que numéro de Nom