Laser chirurgical

Transcription

Laser chirurgical
ÉCOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT
Année 2010
INTERET D’UN LASER CHIRURGICAL EN
CLIENTELE CANINE
THESE
Pour le
DOCTORAT VETERINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
le……………
par
François, Charles, Guy, Victor REYNIER
Né le 30 Octobre 1983 à Nancy (Meurthe-et-Moselle)
JURY
Président : M.
Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL
Membres
Directeur : Mme. VIATEAU-DUVAL
Maître de conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Assesseur : Mme. CHAHORY
Maître de conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
REMERCIEMENTS
A NOTRE PRESIDENT DE THESE
Au Professeur à la faculté de Médecine de Créteil,
Qui nous fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse.
Hommages respectueux
A NOTRE JURY DE THESE
A Madame Viateau-Duval,
Notre directrice de thèse,
Pour m’avoir soutenu dans ce projet
Pour son soutien et ses nombreux conseils.
A Madame Chahory,
Qui a aimablement accepté de participer à notre jury de thèse
Et pour sa relecture attentive.
Sincères remerciements.
A Mamie Odette,
Partie trop tôt.
Pour ton Amour et ta gentillesse.
Je ne t’oublierai jamais.
A Maman,
Pour ton Amour infini et ton soutien indéfectible.
Merci de me donner autant.
A Papi,
Pour ta patience et les heures passées à me faire réviser mes cours,
C’est grâce à toi que je suis arrivé là.
A Soline,
Pour tout le bonheur et l’Amour que tu m’apportes depuis un an.
A ma famille et mes amis,
Soeurette, Gérard, Mamie, Alvaric, Vince, Jule, Max, Dips, Jack’s, Despe, Kart,
Charly et tant d’autres.
Merci d’avoir toujours été là quand j’en avais besoin.
Pour votre Amour et votre aide en toutes circonstances.
A tous ceux qui m’ont transmis leur savoir et leur amour du métier.
Pour avoir contribué à mon épanouissement personnel et professionnel.
INTERET D’UN LASER CHIRURGICAL EN
CLIENTELE CANINE
REYNIER François
Résumé :
L’acronyme LASER évoque un procédé d’amplification de la lumière par le phénomène d’émission
stimulée décrit par Einstein en 1917. Les caractéristiques bien particulières de ce type de
rayonnement ainsi que ses interactions avec les tissus en ont fait un outil précieux en médecine et en
chirurgie.
Il existe une grande diversité de lasers, avec des effets variés et donc des indications différentes.
Aussi, leur utilisation requiert une connaissance pointue des principes physiques et optiques
régissant leur fonctionnement, d’être conscient de leur dangerosité potentielle et de respecter les
règles de sécurité nécessaires. Désormais accessibles aux vétérinaires, les lasers chirurgicaux
offrent de nouvelles perspectives dans de nombreuses spécialités : Chirurgie des tissus mous,
ophtalmologie, chirurgies mini-invasives et endoscopiques, oncologie … Comme en médecine
humaine il y a quelques années, les lasers cherchent aujourd’hui à trouver une place dans l’arsenal
thérapeutique dédié à nos animaux de compagnie.
Mots clés :
LASER, CO2, DIODE, CHIRURGIE, TISSU MOU, OPHTALMOLOGIE,
ENDOSCOPIE, CANCEROLOGIE, PALATOPLASTIE, CARNIVORE, CHIEN, CHAT
Jury :
Président : Pr.
Directeur : Mme V. Viateau-Duval
Assesseur : Mme S. Chahory
Adresse de l’auteur :
REYNIER François
19, Rue de la Croix-St-Claude
54520 LAXOU
INTEREST OF A SURGICAL LASER IN CANINE
PRACTICE
REYNIER François
Summary:
The acronym LASER refers to a procedure of Light Amplification by Stimulated Emission of
Radiation. This phenomenon was first described by Einstein in 1917. The characteristics of laser
light and its interactions with living tissues make it a useful tool in medicine and surgery.
There is a wide array of laser beams, which differ in their biological effects and therefore in their
indications.
A thorough knowledge of the physical and optical principles involved in laser light emission is
required to obtain good results. Users of laser devices must also follow specific safety rules because
laser light may be damaging to the patient and to the surgeon himself.
Over the past decades, laser devices have become smaller and cheaper, so that they are now
available to veterinary clinics. Laser therapy has found indications in a number of medical and
surgical specialties: such as oncology, ophthalmology, soft tissue surgery, mini-invasive and
endoscopic surgery… New applications of laser therapy in veterinary medicine are being actively
investigated.
Keywords:
LASER,
CO2,
DIODE,
SURGERY,
SOFT
ENDOSCOPY, PALATOPLASTY, CARNIVORE, DOG, CAT
Jury :
President : Pr.
Director : Ms V. Viateau-Duval
Assessor : Ms S. Chahory
Author’s address:
REYNIER François
19, Rue de la Croix-St-Claude
54520 LAXOU
TISSUE,
OPHALMOLOGY,
SOMMAIRE
Introduction
5 Première partie : Le laser : théorie
7 I. Historique
A. Historique des lasers
B. Les lasers médicaux
1. En médecine humaine
2. En médecine et chirurgie vétérinaire
II. Rappels physiques et énergie laser
A. La lumière
1. Définitions
a. La lumière
b. Les photons
2. Interactions Lumière-Matière
a. Emission spontanée
b. Absorption
c. Emission stimulée
B. La lumière laser
1. Caractéristiques de la lumière laser
a. Monochromaticité
b. Quasi-parallélisme
c. Cohérence
d. Durée d’impulsion ultracourte
2. Genèse de la lumière laser
a. Qu’est-ce qu’un laser ?
b. Le milieu actif
c. Le pompage : processus d’inversion de population
C. Caractéristiques du faisceau laser
1. Paramètres d’un rayon laser
a. Puissance émise
b. Irradiance et densité d’énergie
2. Modes de distribution du faisceau
a. Mode continu
b. Mode pulsé et superpulsé
c. Mode « Scanner »
III. Interactions Laser-Tissus
A. Caractéristiques du comportement de la lumière dans les tissus
1. La réflexion
2. La transmission
3. La diffusion
4. L’absorption
B. Effets de la lumière laser sur les tissus
1. Effet photochimique
2. Effet photothermique
3. Effet photomécanique
Deuxième partie : Le laser : aspects pratiques
I. Les différents lasers
A. Les lasers à CO2
B. Les lasers diode semi-conducteurs
C. Les lasers Nd : YAG
7 7 7 7 8 8 8 8 8 9 10 10 10 11 12 12 12 12 12 12 13 13 14 15 16 16 16 16 16 16 17 17 18 18 18 18 19 19 20 21 22 24 25 25 25 25 26 -1-
D. E. F. G. H. I. II. Les lasers Nd :YAG doublés en fréquence
Les lasers Argon
Les lasers à rayonnement visible
Les lasers à rubis
Les lasers Holmium
Les lasers Excimères
26 26 26 27 27 27 Le matériel
A. Moyens de transmission du faisceau laser
1. Le bras articulé avec miroirs
2. La fibre optique
3. Le guide-ondes creux
4. Le tir direct
B. Pièces à main
C. Interface informatique et réglages
27 27 27 29 30 31 31 32 III. Le laser et la sécurité
A. Considérations générales
B. Les dangers liés au laser
1. Les risques optiques
a. Les risques pour les yeux
b. Les risques pour la peau
2. Les risques non optiques
a. Le risque d’incendie
b. Le risque électrique
c. Le risque chimique
d. Le risque biologique
C. Les mesures de sécurité
1. La classification des lasers
2. La DNRO : distance nominale de risque oculaire
3. La protection du patient
4. Prévention des incidents
a. La protection intégrée
b. La protection collective
c. La protection individuelle
D. Les textes de référence
33 33 33 33 34 35 35 36 36 36 37 37 37 38 38 39 39 39 40 41 IV. Aspects économiques
A. Prix des lasers
B. Rentabiliser son laser
41 41 42 Troisième partie : Applications cliniques des lasers
I. Résumé des indications des lasers en médecine humaine
A. Dermatologie
1. Les lasers épilatoires
a. Appareils utilisés
b. Indications esthétiques
c. Indications médicales
2. Les lasers vasculaires
a. Appareils utilisés
b. Indications médicales
c. Indications esthétiques
3. Les lasers en esthétique
4. Les lasers abrasifs
5. Les lasers pigmentaires
6. Thérapie photodynamique
B. Les lasers pour le diagnostic par fluorescence
C. Les lasers en ophtalmologie
1. Actions électro-mécaniques
2. Actions photoablatives
3. Actions thermiques
43 43 43 43 43 43 43 43 43 44 44 44 44 45 45 45 46 46 46 46 -2-
II. 4. Effets photodynamiques
D. Les lasers en bronchologie
E. Les lasers en neurochirurgie
F. Les lasers en cancérologie : la photochimiothérapie
G. Les lasers en chirurgie ORL
H. Indications en chirurgie de la cavité buccale et dentisterie
47 47 47 48 48 49 Le laser à CO2
A. Les avantages du laser à CO2
1. Sélectivité d’action
2. Technique « No Touch »
3. Section et destruction tissulaire sans hémorragie
4. Absence d’œdème post-opératoire
5. Diminution de la douleur post-opératoire
6. Diminution des réactions fibro-cicatricielles
7. Finesse de coupe, précision, rapidité du geste et puissance modulable
8. Vaporisation sélective
B. Choix du laser à CO2 en chirurgie des tissus mous
C. Technique chirurgicale avec un laser C02
D. Les indications du laser CO2
1. Incisions cutanées et musculaires
a. Réalisation des voies d’abord
b. Lambeaux cutanés
c. Granulomes de léchage
d. Chirurgie plastique
e. Les biopsies
2. Le laser en dermatologie
a. Papillomes viraux
b. Epithelioma spinocellulaires
c. Angiomatose cutanée
3. Chirurgie uro-génitale
a. Cystotomie
b. Urétrostomie
4. Oncochirurgie
a. Avantages du laser CO2 en oncochirurgie
b. Fibrosarcome
c. Tumeurs mammaires
d. Adénomes sébacés
5. Chirurgie des paupières et des annexes oculaires
a. Chirurgie d’enfouissement de la glande nictitante
b. Chirurgie de correction des entropions
c. Traitement des chalazions et adénomes du bord palpébral
d. Distichiasis et cils ectopiques
e. Enucléation
6. Chirurgie des oreilles
a. Ablation du pavillon
b. Traitement chirurgical des othématomes
c. TECALBO
7. Chirurgie de l’oropharynx et du nasopharynx
a. Nosectomie
b. Correction de narines sténotiques
c. Palatoplastie
d. Dévocalisation
8. Chirurgie des extrémités
a. Amputations
b. Onychectomie féline
9. Chirurgie péri-anale et rectale
a. Considérations pour la chirurgie laser en région péri-anale
b. Chirurgie d’exérèse des circumanalomes
c. Sacculectomie
d. Chirurgie d’exérèse des masses rectales
50 50 50 51 51 51 51 52 52 52 53 53 55 55 56 56 57 57 57 57 57 58 58 58 58 59 60 60 61 61 61 61 62 62 62 62 62 63 63 63 63 64 64 64 64 66 67 67 67 68 68 68 68 69 -3-
e. Traitement chirurgical des fistules anales
10. Dentisterie et chirurgie de la cavité buccale
a. Principaux lasers utilisés
b. Indications des lasers en dentisterie
c. Indications des lasers en chirurgie de la cavité buccale
11. Chirurgie gastro-intestinale
12. Chirurgie endocrine
69 70 70 70 70 71 71 III. Les indications des lasers diode et Nd :YAG
A. Les avantages du laser diode
B. Les indications du laser diode
1. Ophtalmologie
a. Glaucome
b. Capsulotomie
c. Kystes iriens et tumeurs de l’uvée
d. Rétinopexie
2. Chirurgie mini-invasive et endoscopique
a. Mode d’utilisation
b. Indications et résultats
72 72 73 73 73 74 74 75 75 75 76 IV. Autres indications des lasers et résultats
A. Indications du laser Nd : YAG
1. Prostatectomie partielle sur carcinomes prostatiques
2. Neurochirurgie
B. Ablation percutanée préventive des disques intervertébraux
C. Thérapie photodynamique
D. Lithotritie
E. Traitement des plaies chroniques
F. Pathologie de la cornée
77 77 77 77 78 78 79 80 80 Conclusion
83 Bibliographie
85 -4-
INTRODUCTION
Albert Einstein fut, en 1917, le premier à décrire le concept de « Laser » comme
acronyme de « Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation » soit, en français,
amplification de la lumière par émission stimulée de radiations. Il a fallu ensuite 40 ans pour
que Théodore Maiman créé le premier laser médical. Depuis les années 60, les lasers se sont
largement répandus et ont permis de nombreuses avancées en médecine et en chirurgie,
humaine comme vétérinaire.
Malgré l’incroyable développement des lasers en thérapeutique humaine, ils ont
longtemps été considérés comme des « jouets » par les vétérinaires en raison de leur taille et
de leurs prix exorbitants, qui les rendaient inutilisables en pratique courante. Cependant, dans
la dernière décennie, les avancées technologiques ont permis la naissance de lasers, plus
pratiques, portables et compacts, qui devinrent économiquement abordables pour les hôpitaux
vétérinaires privés ou publics. Le laser, jusqu’alors réservé aux soins humains, est devenu un
outil à part entière de l’arsenal vétérinaire.
L’utilisation des lasers en pratique vétérinaire permet une amélioration des soins et
d’envisager de nouvelles options thérapeutiques pour les pathologies de nos animaux. Mais
cette nouvelle technologie comporte aussi des risques et des dangers pour la santé et la
sécurité des patients, du vétérinaire et de son équipe. Une compréhension, chez les praticiens,
de la lumière laser et de son interaction avec les tissus, permettra d’obtenir des résultats
optimaux en limitant au maximum le facteur risque.
Dans une première partie, nous détaillerons les notions théoriques que les praticiens
devront acquérir pour utiliser un laser. Après des rappels physiques sur la lumière et ses
caractéristiques, nous décrirons ce qu’est la lumière laser et comment celle-ci va agir sur les
tissus vivants.
Nous verrons dans une deuxième partie les aspects pratiques qui intéresseront les
praticiens qui hésitent à faire l’acquisition de cet outil. Nous verrons ce qu’implique l’achat et
l’utilisation au quotidien d’un laser dans une structure vétérinaire, ainsi que les normes de
sécurité inhérente à cette énergie.
Nous nous attacherons, dans une dernière partie, à décrire l’utilisation clinique des 2
principaux lasers accessibles aux praticiens vétérinaires : le laser diode et le laser CO2. Nous
tenterons d’aborder de manière exhaustive les différentes utilisations possibles de ces lasers et
de souligner leurs avantages par rapport aux outils chirurgicaux conventionnels.
-5-
-6-
PREMIERE PARTIE : LE LASER : THEORIE
I.
Historique
A. Historique des lasers
Le principe de l'émission stimulée (ou émission induite) est décrit dès 1917 par Albert
Einstein. En 1950, le physicien français Alfred Kastler (Prix Nobel de Physique en 1966)
propose un procédé de pompage optique, qui est validé expérimentalement par Brossel,
Kastler et Winter deux ans plus tard. Mais ce n'est qu'en 1953 que le premier MASER pour «
Microwave Amplification by Stimulated Emission of Radiation » (Maser au gaz ammoniac)
est conçu par Gordon, Zeiger et Townes. Au cours des six années suivantes, de nombreux
scientifiques tels Bassov, Prokhorov, Schawlow et Townes contribuent à adapter ces théories
aux longueurs d'ondes du visible. Townes, Bassov, et Prokhorov partagent le Prix Nobel de
Physique en 1964 pour leurs travaux fondamentaux dans le domaine de l'électronique
quantique, qui mènent à la construction d'oscillateurs et d'amplificateurs basés sur le principe
du Maser-Laser. En 1960, le physicien américain Théodore Maiman obtient pour la première
fois une émission laser au moyen d'un cristal de rubis. Un an plus tard, Ali Javan met au point
un laser au gaz (Hélium et Néon) puis en 1966, Peter Sorokin construit le premier laser à
liquide. Le laser connaît sa première utilisation en médecine vétérinaire en 1964, lors d’une
nodulectomie sur une corde vocale (Berger et Eeg, 2006).
B. Les lasers médicaux
D’après Delacretaz G., 2008-2009
1. En médecine humaine
Dès 1962, les ophtalmologistes se lancèrent dans la photocoagulation de la rétine par
laser à rubis pulsé, remplaçant ainsi la lampe à Xénon utilisée auparavant. De même, les
dermatologues et les dentistes vont tenter l’expérience, au début sans trop de succès. Il fallut
attendre, en 1972, l’apparition du laser continu à Argon, puis du laser CO2, pour assister à un
réel développement de l’utilisation du laser en médecine.
En ophtalmologie, le laser à Argon remplaça rapidement le laser à rubis. De même, le
laser CO2, utilisé par Jako et Strong, pour le traitement des papillomatoses laryngées, fut
ensuite adapté en chirurgie générale et en gynécologie par Kaplan.
En 1975, un autre grand pas fut accompli, avec l’apparition du laser Néodyme : YAG
(Nd : YAG), celui-ci permettant la transmission du faisceau laser à distance par
l’intermédiaire de fibres optiques. Il pouvait ainsi déplacer le rayon jusqu’à l’intérieur de
l’organisme et de traiter des lésions in situ, à l’aide d’endoscopes, notamment digestifs et
bronchiques.
-7-
Durant ces 30 dernières années, toutes sortes d’autres types de laser sont apparus avec
des succès variables : on citera les lasers Nd :YAG doublés par cristaux de KTP (Potassium
Titanyl Phosphate), Erbium : YAG, Hélium-Néon, à colorants, ou plus récemment, les lasers
à semi-conducteurs (diode) très prometteurs. Il n’en reste pas moins que les plus utilisés
encore actuellement en médecine restent les lasers à l’argon, les lasers Nd :YAG doublés, les
lasers CO2 et les lasers Nd : YAG.
2. En médecine et chirurgie vétérinaire
Malgré l’incroyable développement et les avancées en humaine, le laser en pratique
vétérinaire a longtemps été considéré comme un « jouet chirurgical », à cause de son
encombrement et de son prix exorbitant, qui rendaient irréalisable son utilisation en pratique
courante. Dans la dernière décennie cependant, les avancées technologiques ont permis
l’apparition de lasers compacts, pratiques et portables dont l’acquisition est devenue
économiquement envisageable pour les hôpitaux privés et publics. Le laser a révolutionné la
chirurgie des voies respiratoires supérieures des chevaux dès 1985. Il permet des
améliorations dans le confort des patients et du praticien et aussi d’étendre les possibilités
thérapeutiques proposées aux propriétaires d’animaux. Les lasers ont permis d’accroître la
précision chirurgicale et de diminuer la morbidité en chirurgie vétérinaire. Ils diminuent les
temps chirurgicaux et les coûts par rapport aux techniques sanglantes classiques.
Pour autant, les lasers peuvent-ils enfin trouver une légitimité et des applications en
chirurgie des petits animaux ?
II.
Rappels physiques et énergie laser
A. La lumière
1. Définitions
a. La lumière
La lumière désigne les ondes électromagnétiques visibles par l'œil humain, c'est-à-dire
comprises dans des longueurs d'onde de 380 nm (violet) à 780 nm (rouge) (Figure 1); Newton
présente un cercle des couleurs chromatiques basé sur la décomposition de la lumière blanche
par un prisme.
Outre la lumière visible, on s’intéressera aux longueurs d’onde situées dans les
domaines infrarouge (> 800 nm) et ultraviolet (< 400 nm).
-8-
Fig. 1 : Spectre électromagnétique (d’après Berger et Eeg, 2006)
La lumière est une forme d'énergie issue de deux composantes :
-
une onde électromagnétique ondulatoire
un aspect corpusculaire (les photons)
b. Les photons
En physique des particules, le photon est la particule élémentaire médiatrice de
l’interaction électromagnétique. Autrement dit, lorsque deux particules chargées
électriquement interagissent, cette interaction se traduit d’un point de vue quantique comme
un échange de photons. Dans la conception actuelle de la lumière, les ondes
électromagnétiques, des ondes radio aux rayons gamma en passant par la lumière visible, sont
toutes constituées de photons.
Le concept de photon a été développé par Albert Einstein pour expliquer des
observations expérimentales qui ne pouvaient être comprises dans le cadre d’un modèle
ondulatoire classique de la lumière. Il a ainsi montré que parallèlement à ses propriétés
ondulatoires – interférences et diffraction –, la propagation du champ électromagnétique
présente simultanément des propriétés corpusculaires. Les photons sont des « paquets »
d’énergie élémentaires ou quanta de rayonnement électromagnétique qui sont échangés lors
de l’absorption ou de l’émission de lumière par la matière.
-9-
2. Interactions Lumière-Matière
D’après Delacretaz G., 2008-2009 et Bourg-Heckly G., 2008-2009
a. Emission spontanée
L’émission spontanée (Figure 2) correspond à un changement d’état d’un atome qui
passe d’un niveau N2 d’énergie E2 à un niveau inférieur N1 d’énergie E1 ; et d’après le
principe de conservation de l’énergie, la différence ΔE entre les deux niveaux permet
l’émission d’un photon d’énergie propre égale à ΔE.
Ainsi on a : hc/λ = ΔE = hν avec h : constante de Planck = 6,62.10-34 J.s, c la célérité en m/s, ν
la fréquence en Hertz ou s-1 et λ la longueur d’onde correspondante en mètres.
Le photon hν émis se définit donc par une longueur d’onde, une fréquence et une
couleur. On note que les photons ont d’autant plus d’énergie que leur longueur d’onde λ est
courte.
Fig. 2 : Modélisation de l’émission spontanée
E2
N2
Photon = hν
E1
N1
b. Absorption
L’absorption (Figure 3) existe lorsqu’on soumet les atomes à un photon d’énergie
correspondant à la différence entre deux niveaux d’énergie, c’est-à-dire lorsque hν = ΔE > ou
= E2-E1. Dans ce cas, il existe une possibilité que l’énergie soit absorbée par l’atome et que
les électrons puissent passer d’un niveau N1 d’énergie E1 à un niveau N2 d’énergie E2, telle
que E2 > E1.
- 10 -
Fig. 3 : Modélisation de l’absorption
E2
N2
Photon = hν
E1
N1
c. Emission stimulée
Il s’agit d’un effet inverse à celui de l’absorption. C’est un phénomène naturel mais
exceptionnel qui fut décrit la première fois par Albert Einstein en 1917. Un atome dans l'état
E2 peut se "désexciter" vers le niveau N1 sous l'effet d'une onde électromagnétique, qui sera
alors amplifiée. Comme pour l'absorption, ce processus n'est important que si l’énergie hν est
proche de ΔE. On peut l'interpréter comme l'émission d'un photon d'énergie hν qui vient
s'« ajouter » au rayonnement déjà présent.
En physique atomique, il est possible de favoriser la désexcitation d'un électron en
illuminant l'atome d'une lumière ayant une longueur d'onde correspondant à l'énergie de
transition entre les deux états électroniques. On appelle ce phénomène l'émission stimulée
(Figure 4). Ce processus, qui est la base du fonctionnement des lasers ne peut être compris
que dans le cadre de la théorie quantique des champs qui considère d'un point de vue
quantique à la fois l'électron en orbite autour de l'atome ainsi que le champ électromagnétique
qui interagit avec l'atome.
Fig. 4 : Modélisation de l’émission stimulée
E2
Photon = hν
E1
N2
Photon = hν
Photon = hν
N1
- 11 -
A l’état stable, le nombre d’électrons est toujours inférieur sur N2 par rapport à N1.
Pour amplifier le phénomène d’émission stimulée, on va chercher à obtenir une « Inversion de
population », c’est-à-dire, obtenir un plus grand nombre d’électrons sur N2 que sur N1. Sans
cela le phénomène d’absorption serait toujours prédominant par rapport à celui d’émission
stimulée.
Cette amplification est une condition essentielle au fonctionnement du laser, nous la décrirons
dans la suite.
B. La lumière laser
Les sources lumineuses classiques comme une ampoule électrique ou un rayon de
soleil sont composées de multiples longueurs d’onde, étendues sur les spectres de lumière
visible et invisible. Les photons n’ont ni la même direction, ni la même phase, ni la même
polarisation (Figure 5).
1. Caractéristiques de la lumière laser
a. Monochromaticité
Le laser n’émet que dans une seule longueur d’onde, ou raie d’émission. On parle de
pureté spectrale. En fait, certains lasers peuvent émettre dans plusieurs couleurs séparées les
unes des autres (lasers à colorant par exemple).
b. Quasi-parallélisme
Du fait de la conception technique des lasers, le faisceau est très peu divergent. Ceci
permet de le focaliser de façon très précise pour apporter une grande énergie par unité de
surface.
c. Cohérence
Elle est à la fois temporelle et spatiale, c'est-à-dire qu’elle est organisée et très
directive. La cohérence temporelle est liée au milieu et à la cavité laser. Ceci correspond au
fait que les photons ont même longueur d’onde, même direction, même amplitude et même
phase.
d. Durée d’impulsion ultracourte
Par exemple pour un laser Nd : YAG ophtalmologique, la durée d’impulsion est de 5
nanosecondes, c'est-à-dire que pour une durée de vie de 5 ans d’un tel laser, il délivrera au
total 2 s de lumière. Sa puissance moyenne est de 0,15 Watts mais sa puissance instantanée
est de 3000 Watts !!! C’est parce qu’elle est pulsée que la lumière laser peut être si puissante.
-
La lumière laser est donc :
monochromatique : une longueur d’onde
cohérente : photons en phase, dans le temps et l’espace
monodirectionnelle : faible angle de divergence des photons
puissante : énergie cumulée énorme grâce à des photons synchronisés et une énergie
pulsée.
- 12 -
Fig. 5 : Différences lumière laser / lumière blanche (d’après Berger et Eeg, 2006)
Lumi relaser
Lumi
relaser
Lumière
laser
Coh rente
Cohérente
Lumi
reblanche
Lumière
blanche
Non
rente
Noncoh
cohérente
Spectrecolor
coloré
Spectre
Monochromatique
Collimat
Collimatée
Non
Non Collimat
collimatéee
Intense
Non intense
2. Genèse de la lumière laser
a. Qu’est-ce qu’un laser ?
Un laser est fondamentalement un amplificateur de lumière (fonctionnant grâce à
l'émission stimulée).
1) L'amplificateur est un ensemble d'atomes que l'on « pompe » dans un état excité E2,
au moyen d'une source d'énergie extérieure (autre laser, énergie électrique, téléphérique...).
C’est l’ « inversion de population ».
2) Un élément stimulant ou déclenchant
3) Le rayonnement émis dans cet amplificateur est rebouclé sur son entrée au moyen
de deux miroirs, qui constituent une « cavité » dont la longueur est un multiple de la longueur
d’onde λ du rayonnement. Un des miroirs est totalement réfléchissant pour la longueur d’onde
λ donnée et le second laisse passer une infime partie du rayonnement : le rayon laser de sortie
(Figure 6).
- 13 -
Fig. 6 : Schéma simplifié du fonctionnement d’un laser.
Pompage
Milieu amplificateur
Miroir 100%
réfléchissant
R = 100 %
Rayon laser de sortie
Miroir semi
réfléchissant
R = 90 %
Les trois éléments sont donc : un milieu actif, un système de pompage et une cavité de
résonance.
b. Le milieu actif
Les lasers sont souvent appelés du nom de leur milieu actif, ce dernier pouvant être
solide, liquide ou gazeux. C’est le milieu actif qui impose la longueur d’onde, donc la couleur
du faisceau laser.
Gaz : Ar+ , Kr+, HeNe, CO2, Excimère
Liquide : Colorants
Solide : Nd : YAG, Er : YAG, Rubis, Saphir, Alexandrite, Semi-conducteur
- 14 -
Tableau 1. Différents types de laser en fonction de leur longueur d’onde. D’après Delacretaz
G, 2008-2009
Nom
Excimère
Argon
Vapeur d’or
Hélium-Néon
Rubis
Diode
Alexandrite
Nd : YAG
Couleur
Ultraviolet
Bleu
Vert
Vert
Jaune
Vert
Vert
Jaune
Variable
Jaune-vert
Rouge
Rouge
Rouge
Rouge sombre
Proche infrarouge
Proche infrarouge
Proche infrarouge
Holmium : YAG
Erbium : YAG
CO2
Proche infrarouge
Proche infrarouge
Infrarouge lointain
Vapeur de cuivre
KTP (YAG double fréquence)
Krypton
Laser à colorant
Longueur d’onde (nm)
200-400
488
514
511
578
532
531
568
400-1000
577
632
627
632
694
670-1550
760
1064
1320
2100
2900
10600
c. Le pompage : processus d’inversion de population
Afin que N2>N1, il faut exciter les électrons pour que la couche de niveau électrique
la plus élevée comporte plus d’électrons que la couche énergétique inférieure, ce qui est
contraire à l’équilibre naturel de l’atome mais permet ainsi de posséder une « réserve »
d’énergie qui va permettre l’amplification, c’est-à-dire l’émission d’un nombre de photons
supérieur au nombre d’arrivée.
Plusieurs moyens sont à notre disposition pour inverser ces populations : l’amplification par
pompage optique, thermique ou chimique, par décharge électrique sélective ou par
téléphérique par exemple.
- 15 -
C. Caractéristiques du faisceau laser
D’après Delacretaz G., 2008-2009 et Bourg-Heckly G., 2008-2009
1. Paramètres d’un rayon laser
a. Puissance émise
La puissance indique la quantité d’énergie délivrée par unité de temps au point
d’impact et s’exprime en Watts. L’énergie est mesurée en Joule.
P (t) = dE/dt
1 Watt = 1 Joule/1 seconde
Ainsi si on utilise un faisceau laser de 30W pendant 1 seconde, on délivre 30 Joules
d’énergie. On peut doubler la quantité totale d’énergie reçue soit en doublant la puissance
émise, donc en passant à 60W, soit en doublant le temps d’exposition, donc en maintenant le
faisceau en activité pendant 2 secondes.
b. Irradiance et densité d’énergie
L’irradiance ou densité de puissance est définie par le degré de puissance rapportée à
la surface ; elle s’exprime en Watts/cm2. Plus la surface au point d’impact est petite, plus la
densité de puissance est élevée.
Irradiance = P (Watts) / Surface d’impact (cm2)
La fluence est l’énergie totale reçue par unité de surface, elle intègre la durée du tir
laser.
Fluence =
P (Watts) x t (secondes)
-----------------------------Surface d’impact (cm2)
La fluence sera d’autant plus élevée que le tir est long et que la surface du point
d’impact est petite.
2. Modes de distribution du faisceau
Différents modes de distribution du faisceau laser sont proposés par les lasers actuels.
Ces modes peuvent permettre d’obtenir un effet sur les tissus plus efficace avec une meilleure
vaporisation tout en limitant les effets néfastes sur les tissus.
a. Mode continu
Quand un laser est utilisé en mode continu, l’énergie laser est délivrée sans
interruption.
Le mode peut être haché, c’est un mode continu interrompu.
- 16 -
b. Mode pulsé et superpulsé
Le faisceau laser est alors émis en une série d’impulsions. Les pics des impulsions
peuvent atteindre des puissances de 109 Watts. Les durées des impulsions peuvent être
extrêmement courtes (picosecondes).
Le laser Nd : YAG peut-être pulsé avec des impulsions de l’ordre de la Nanoseconde ou de la
Picoseconde, en ophtalmologie. C’est le mode « Q-Switched » ou mode pulsé déclenché.
L’effet obtenu est alors un effet d’onde de choc mécanique.
Fig. 7 : Modes de distribution du faisceau (d’après Berger et Eeg, 2006)
Mode continu
Mode haché
Mode pulsé ou superpulsé
Mode Q-Switched
ou pulsé déclenché
c. Mode « Scanner »
Le mode « Scan » ou « Scanner » est un ancillaire disponible sur certains lasers CO2.
C’est un système de balayage qui permet, lors de traitement de moyennes ou grandes
surfaces, de répartir de manière homogène l’énergie laser sur le tissu cible. L’usage le plus
répandu est le traitement des angiomes.
- 17 -
III.
Interactions Laser-Tissus
A. Caractéristiques du comportement de la lumière dans les tissus
Le laser est utilisé pour réaliser un transfert d’énergie entre le rayonnement et le tissu
cible. L’effet est fonction de la densité d’énergie, du temps d’application du rayon sur les
tissus, de la longueur d’onde et de son mode, continu ou pulsé. Après irradiation laser, quatre
types de d’interactions peuvent survenir (Figure 8) :
- la réflexion,
- la transmission,
- la diffusion,
- l’absorption.
Fig. 8 : Les quatre interactions de la lumière à la surface d’un tissu (d’après Berger et
Eeg, 2006)
RRéflexion
flexion
Rayons incidents
Diffusion
Absorption
Absorption
Transmission
1. La réflexion
Le laser peut-être réfléchi sur la surface de la cible comme s’il s’agissait d’un miroir.
La réflexion peut être spéculaire ou diffuse (ex : pointeur sur tableau blanc).
2. La transmission
Le rayon peut-être transmis au travers de la matière comme de la lumière à travers le
verre. Cela peut permettre de traiter un tissu situé en profondeur, derrière le tissu traversé.
Ainsi, le laser à Argon est transmis à travers la chambre antérieure de l’œil pour coaguler un
vaisseau situé plus loin, au niveau de la rétine. De même, le laser Nd :YAG au niveau de la
vessie, passant au sein du liquide urinaire pour vaporiser une tumeur de la paroi vésicale lors
d’une cystoscopie.
- 18 -
3. La diffusion
Il s’agit d’une réflexion particulaire. Le photon est dévié dans le milieu sans être
absorbé. Il peut y avoir des diffusions multiples avant absorption. La diffusion est caractérisée
par le coefficient de diffusion μs et par le coefficient d’anisotropie (angle moyen de
diffusion).
4. L’absorption
L’absorption est caractéristique d’un milieu. Elle se caractérise par μa, le coefficient
d’absorption. Pour chaque milieu, le coefficient μa est fonction de la longueur d’onde (Figure
9).
Plus le coefficient d’absorption est grand, plus vite le rayonnement sera absorbé et converti
en chaleur par les tissus et donc moins la profondeur de pénétration sera grande (Figure 10).
Fig. 9 : Spectre d’absorption de l’eau et des principaux pigments (d’après Berger et
Eeg, 2006)
Coefficient
absorption
(par cm)
Longueur
onde
LongueurdÕ
d’onde
(Microns)
(Microns)
- 19 -
Fig. 10 : Profondeur d’absorption des principaux lasers à faible irradiation (d’après
Kamami, 1997)
B. Effets de la lumière laser sur les tissus
Comme vu précédemment les différents lasers produisent des faisceaux de longueur
d’onde et de puissance différentes. La composition des tissus et la longueur d’onde du laser
déterminent les effets tissulaires de l’exposition lumineuse. La lumière laser touchant un tissu
cible peut engendrer différents phénomènes optiques à l’interface laser-tissu : la lumière peut
être réfléchie, absorbée, réfractée, transmise ou diffusée. La lumière laser est transformée en
d’autres formes d’énergie quand elle est absorbée par le tissu cible. Ces interactions lumièretissu peuvent être de différents types. Dans un ordre croissant de magnitude, ces effets
peuvent être photochimiques, photothermiques ou photoplasmolytiques, en fonction que la
lumière absorbée est transformée en énergie chimique, thermique ou mécanique/acoustique
(Figure 11).
- 20 -
Fig. 11 : Effets des lasers en fonction de la puissance et du temps d’exposition
(D’après Mordon S., 2008-2009)
Puissance
W/cm2
1015
Effets
électromécaniques
108
Effets photoablatifs
Effets
photothermiques
102
Effets
photochimiques
Picosecondes
Minutes
Durée
d’exposition
1. Effet photochimique
On sait depuis longtemps que la lumière a des effets métaboliques sur les tissus, telle
la photosynthèse ou la synthèse de vitamine D.
Par ailleurs, certains agents sensibilisants, appelés chromophores, peuvent favoriser les
effets métaboliques de la lumière. Ainsi, par exemple, les tétracyclines sont
photosensibilisants et peuvent augmenter le risque de coups de soleil, lors d’une exposition
solaire prolongée. De la même façon, en cancérologie, certains lasers peuvent activer une
drogue photosensibilisante, telle l’Hématoporphyrine (HpD) qui se fixe de façon spécifique
sur les tissus néoplasiques. On peut ainsi traiter certains types de tumeurs malignes, telles que
les lésions oesophagiennes, vésicales, mammaires ou bronchiques. Mais l’HpD n’est pas
entièrement spécifique des cellules malignes et peut être également toxiques à l’égard de
certains tissus sains, tels la peau, entraînant un risque de brûlures graves après exposition
solaire, durant 4 semaines après traitement.
C’est cet effet photochimique qui est à la base de la thérapie photodynamique que
nous expliquerons dans la troisième partie.
- 21 -
2. Effet photothermique
L’effet photothermique intervient quand la lumière laser est absorbée par les tissus et
convertie en chaleur au sein du tissu cible. Il en résulte une augmentation de température du
tissu cible. Différents effets tissulaires peuvent être observés en fonction de la température
atteinte.
L’absorption de l’énergie laser par le tissu est la somme des absorptions de chaque
composant du tissu cible, affectés du coefficient correspondant à leur importance dans la
composition du tissu. L’eau représente environ 80% de la composition des tissus mous, les
autres constituants sont l’hémoglobine, la mélanine, les protéines, les phospholipides …Un
parfait exemple de l’importance de cette absorption est le laser à CO2 dont la longueur d’onde
est massivement absorbée par l’eau. En chirurgie des tissus mous, le faisceau laser d’un laser
à CO2 est absorbé sur une distance de 0.03 mm. En comparaison, le faisceau d’un laser Nd :
YAG sera absorbé par le même tissu sur une profondeur de 1 à 3 mm. (Figure 12)
Fig. 12 : Profondeur de pénétration de différents lasers dans un tissu pigmenté (d’après
Berger et Eeg, 2006)
Profondeur de
de pénétration
p n tration (mm)
Profondeur
(mm)
- 22 -
Le contrôle de l’effet photothermique sur les tissus cibles et la limitation des blessures
thermiques périphériques sont les enjeux clés d’une bonne évolution clinique suite à un
traitement au laser.
- Lorsque la température est entre 37 et 60°, les tissus commencent à se rétracter et à
changer de conformation. Il y a vasodilatation et atteinte endothéliale. L’hyperthermie
contracte les tissus et les vaisseaux voire détruit les vaisseaux entraînant une hypoxie
tissulaire et une mort cellulaire. Cet effet a été utilisé en chirurgie humaine pour le
traitement de carcinomes vésicaux et prostatiques (Beisland, 1986). Il y a arrêt de
l’activité enzymatique.
- Avec une température entre 60 et 90°, il y a dénaturation des protéines et coagulation des
vaisseaux. Le collagène se contracte, il y a déshydratation cellulaire, les tissus sont
endommagés de manière irréversible. La dénaturation du collagène et du protocollagène
vers 75°C entraîne la formation d’une sorte de « colle » : la fibronectine, par contraction
et fusion des fibres de collagène. C’est l’effet utilisé pour les techniques d’anastomoses
digestives par laser (Cespanyi et al., 1987).
- Entre 90 et 100°, la carbonisation des tissus commence.
- Au-delà de 100°, les tissus sont vaporisés. Ce phénomène est dû à une ébullition quasiinstantanée de l’eau intracellulaire, les tissus sont convertis en vapeur gazeuse et en
fumée. Les autres composants des tissus sont carbonisés. Ces tissus carbonisés ne peuvent
plus être vaporisés car ils ne contiennent plus d’eau. Par contre ils ont la faculté
d’absorber la lumière laser à n’importe quelle longueur d’onde. Continuer à exercer la
lumière laser sur ces résidus a comme unique effet une accumulation de chaleur dans les
tissus périphériques contribuant aux lésions thermiques. Ces résidus carbonisés doivent
donc être enlevés du site opératoire à l’aide d’une compresse humide avant de poursuivre
le traitement laser. Ces résidus, si on ne les retire pas, agissent par la suite comme des
corps étrangers. Ils maintiennent une inflammation et peuvent servir de support à une
prolifération bactérienne. L’association des dommages thermiques collatéraux et des
résidus carbonisés peut entraîner des retards de cicatrisation voire des nécroses tissulaires.
L’incision des tissus est obtenue par volatilisation sur une bande étroite.
Idéalement, le clinicien doit pouvoir s’arrêter quand il le souhaite à un de ces stades pour
obtenir exactement l’effet tissulaire recherché.
En résumé, 2 effets principaux :
- Effet photopyrolytique => coagulation tissulaire
C’est un effet dérivé de l’effet thermique. Cette interaction entre tissu et lumière
entraîne la coagulation des tissus. Cet effet est obtenu lorsque la température du tissu cible
atteint des valeurs comprises entre 60 et 100°C. Cette coagulation au laser est classiquement
celle observée en mode contact avec les lasers diode ou Nd : YAG. La lumière laser est
convertie en chaleur au niveau de la fibre et appliquée directement par contact sur les tissus à
coaguler (à l’image d’un bistouri électrique). Cet effet peut aussi être atteint avec un laser à
CO2 en éloignant les tissus du point de convergence des rayons focalisés.
- 23 -
- Effet photovaporolytique=> vaporisation tissulaire
C’est un autre dérivé de l’effet thermique.
Le but est ici d’atteindre rapidement une température supérieure à 100° de manière à
vaporiser le tissu cible rapidement et ainsi limiter au maximum la diffusion de la chaleur dans
les tissus environnants (moins de 0.1% de l’énergie absorbée). L’eau est ici vaporisée
instantanément. Les lasers les plus utilisés pour obtenir un tel effet sont les lasers à CO2 et les
lasers Er : YAG car leurs longueurs d’onde sont massivement absorbées par l’eau
intracellulaire. Les lasers diode en mode contact peuvent aussi obtenir cet effet sur des tissus
pigmentés mais seulement pour des puissances de tir élevées.
Tableau 2. Effet de la température sur les constituants tissulaires
Température
45°C
50°C
60°C
70°C
80°C
100°C
> 100°C
Effets
Vasodilatation, dommage endothélial
Disparition de l’activité enzymatique
Désorganisation des membranes cellulaires
Dénaturation des protéines
Dénaturation du collagène
Perméabilisation des membranes
Contraction des fibres de collagène
Nécrose de coagulation
Vaporisation de l’eau
Déshydratation totale
Volatilisation des constituants organiques
Hyperthermie
Coagulation tissulaire
Vaporisation tissulaire
3. Effet photomécanique
D’après Delacretaz G., 2008-2009
Cet effet est un effet mécanique/acoustique. Cet effet intervient quand une lumière
laser pulsée est convertie en énergie acoustique. Cette énergie acoustique agit sur les tissus
cibles comme une onde de choc. Un tel effet ne peut être obtenu qu’avec des faisceaux
lumineux de puissance élevée (>1010W/cm2) et de pulsations ultracourtes (Figure 11). Un bon
exemple est la lithotritie qui est réalisée avec un laser Ho : YAG.
- 24 -
DEUXIEME PARTIE : LE LASER : ASPECTS PRATIQUES
I.
Les différents lasers
D’après Delacretaz G., 2008-2009
De nombreux types de lasers médicaux sont disponibles. En général, chaque laser est
acquis pour une utilisation spécifique. Les lasers à CO2, diode, Nd : YAG, à Argon, Holmium
ou à rubis sont les lasers les plus utilisés en médecine et chirurgie vétérinaire.
A. Les lasers à CO2
Longueur d’onde : 10600 nm, infrarouge lointain
Ce laser est idéal pour couper et vaporiser les tissus. En effet, sa longueur d’onde est
massivement absorbée par l’eau. Il peut réaliser des incisions nettes ou des vaporisations pour
des puissances moyennes à fortes ou avoir un effet de coagulation pour des puissances
inférieures. Les vaisseaux sanguins de moins de 0,6 mm sont coagulés et scellés ainsi que les
vaisseaux lymphatiques. Il en résulte une réduction des saignements avec une meilleure
visualisation du site opératoire, une réduction de l’œdème post-opératoire et une diminution
des facteurs de l’inflammation transportés par les vaisseaux lymphatiques. On obtient aussi
une diminution de la douleur post-opératoire car les nocicepteurs de petite taille sont
vaporisés.
Ce laser peut être utilisé en mode continu, pulsé ou superpulsé ainsi qu’en mode
scanner.
La courbe d’apprentissage avec ces lasers est très courte, de l’ordre de 2 à 4 semaines. Ces
lasers sont compatibles avec les bras articulés, les guides creux ou les fibres optiques
« lowOH ».
Avantages : Pas de surprise; avec ce laser « What you see is what you get ». Ce que
l’on voit est ce que l’on a : cela signifie que les dommages collatéraux de nécrose thermique
sont très limités avec ce rayonnement. La prise en main est facile et rapide. C’est l’outil idéal
pour toutes les procédures de tissus mous classiques.
Inconvénients : ne peut pas coaguler les vaisseaux au dessus de 0,6mm de diamètre. Il
est aussi difficilement utilisable pour les procédures endoscopiques.
B. Les lasers diode semi-conducteurs
Ces lasers ont des longueurs d’onde comprises entre 635 et 980 nm. Les lasers diode
utilisés par les vétérinaires sont compris entre 810 et 980 nm. Ces longueurs d’onde sont
absorbées massivement par l’hémoglobine, la mélanine, l’oxyhémoglobine et à un moindre
degré par l’eau. Les nouvelles technologies voient apparaître des lasers diode qui émettent
dans l’infrarouge (2100nm) ou des lasers à longueur d’onde variable. Leur taille compacte et
leur grande efficacité offrent un potentiel économique important à ces lasers. Ces lasers ont
une puissance maximale comprise entre 25 et 50 Watts. L’énergie des lasers diode rentre
profondément dans les tissus et a un effet de coagulation plus important que le laser à CO2,
par contre les lésions thermiques périphériques sont beaucoup plus importantes. Ces lasers
peuvent être utilisés avec une grande variété de fibres optiques et à travers endoscope,
- 25 -
otoscope et bronchoscope… Ils peuvent être utilisés en mode « contact » pour couper ou
coaguler les tissus plus efficacement, et en mode « sans contact » avec un rayon divergent
pour les procédures endoscopiques de coagulation par exemple.
Ils sont petits, peu chers et requièrent peu de maintenance. La courbe d’apprentissage
est plus longue (6 à 12 semaines) car l’effet thermique sur les tissus environnants est plus
important que pour les lasers à CO2.
Avantages : petits, économiques, peu de maintenance et facile d’emploi. Utilisables
pour les procédures d’endoscopie avec beaucoup de fibres optiques différentes. Coagulation
meilleure que le laser CO2.
Inconvénients : zone de nécrose thermique pouvant s’étendre jusqu’à 9 mm de
l’incision pour un manipulateur peu expérimenté. « What you don’t see can hurt you »
C. Les lasers Nd : YAG
Nd : YAG est l’acronyme pour Neodymium : Yttrium Aluminium Garnet. Sa longueur
d’onde est de 1064 nm.
Ce laser diffère grandement du laser CO2 car il est absorbé profondément par les
tissus. Ces lasers peuvent délivrer des rayonnements de puissance très importante (100
Watts). L’énergie est transmise par des fibres optiques à base de silicone qui peuvent
facilement être introduites par le canal opérateur d’endoscope.
Cette lumière n’a pas une absorption spécifique par l’eau ou l’hémoglobine (comme
les lasers CO2 ou diode), les zones de lésions thermiques excèdent 3 mm dans la plupart des
tissus, ce qui peut rapidement être dangereux dans des mains non entraînées. Par contre, ils
peuvent coaguler de larges volumes. Il vaut mieux utiliser ces lasers en mode contact pour les
phases d’incision (plus de précision, plus d’efficacité).
Avantages : pouvoir important de coagulation, puissance importante, utilisable en
endoscopie.
Inconvénients : lésions thermiques importantes. Ces lasers doivent être réservés à des
utilisateurs avertis et expérimentés.
D. Les lasers Nd :YAG doublés en fréquence
KTP est l’acronyme de Potassium Titanyl Phosphate, c’est un cristal qui, intégré dans
la cavité laser, permet de doubler la fréquence du rayonnement.
La longueur d’onde de ce laser est de 532 nm (comparable à laser Argon)
Ses principales utilisations sont des procédures de photochimiothérapie
(photosensibilisant : vert d’indocyanine) (Lucroy, 2002). Il peut aussi servir pour la
désinfection de plaies contaminées.
E. Les lasers Argon
Longueur d’onde : 458 et 524nm
Lumière bleu-vert, principalement absorbée par l’hémoglobine. Ce laser permet des
procédures assez spécifiques sur des lésions vasculaires, notamment en dermatologie pour
l’exérèse de lésions superficielles.
F. Les lasers à rayonnement visible
- 26 -
Il n’y a pour le moment pas de laser dans la lumière visible qui puisse effectuer des
incisions sans lésions thermiques importantes dans les tissus environnants.
G. Les lasers à rubis
Longueur d’onde : 694 nm.
Ces lasers sont utilisés pour effacer des tatouages ou des traces de naissance très
pigmentées. Il n’y a pas pour le moment d’indication franche en médecine vétérinaire.
H. Les lasers Holmium
Longueur d’onde : 2100nm.
Ces lasers sont utilisés de manière sporadique en pratique vétérinaire pour des
procédures arthroscopiques ainsi que pour la lithotritie (Davidson et al., 2004).
Ken Bartels de l’université de l’Oklahoma a tenté un protocole de prévention des
hernies discales : l’ablation discale au laser (Bartels et al., 2003 ; Bartels, 2007 ; Dickey et al.,
1996)
Les zones de nécrose thermique sont très modérées avec ce laser (0,3mm). Il est donc
assez adapté aux travaux d’incisions.
I. Les lasers Excimères
Longueur d’onde 193nm.
Ces lasers ont la propriété d’inciser les tissus avec des marges de lésions thermiques
inférieures à 1 μm. L’incision cicatrise rapidement avec un minimum d’inflammation. Ce type
de longueur d’onde peut aussi rompre les liaisons faibles des molécules sans causer la
vaporisation des tissus, c’est ce qui rend ces lasers si efficaces pour les opérations de
remodelage cornéen. Ces lasers deviennent inefficaces en présence de sang. Le prix, la taille
et les consignes de sécurité sont trop d’inconvénients pour l’utiliser en pratique vétérinaire.
II.
Le matériel
A. Moyens de transmission du faisceau laser
Il y a 3 moyens pour délivrer la lumière laser au site opératoire depuis la chambre
d’émission :
- Les bras articulés,
- Les guide-ondes,
- Les fibres optiques.
Le moyen de transmission dépend de la nature des ondes transmises.
1. Le bras articulé avec miroirs
- 27 -
Il est généralement fabriqué en fibre de carbone, couplé à un tuyau d’aspiration des
fumées. Celui-ci permet la transmission du faisceau laser sans le dénaturer, c’est-à-dire sans
perte de puissance en gardant un faisceau parallèle à travers les différents jeux de miroirs. Il
est utilisé pour les lasers dans l’infrarouge lointain (laser C02, photos 1 et 2) ou dans
l’ultraviolet lointain comme les lasers Excimères ophtalmologiques pour lesquels la
transmission par fibre optique est difficile. Une optique permet en général la focalisation du
faisceau à sa sortie (Figure 13).
Fig. 13 : Principe du bras articulé (d’après Kamami, 1997)
Avantages : perte de puissance minimale, cohérence du rayon conservée, faisceau de
haute énergie
Inconvénients : parfois encombrants, difficiles à manipuler pour le travail dans les
cavités, les miroirs responsables de la transmission lumineuse peuvent se ternir ou perdre leur
alignement. Ce type de matériel nécessite une maintenance importante, coûte cher à réparer et
peut être difficile à remplacer. Bien que plus stables qu’auparavant, ils ne peuvent être utilisés
que dans certains cas et absolument pas en endoscopie souple.
- 28 -
Photos 1 et 2 : Laser CO2 muni d’un bras articulé (Crédits photos : François
REYNIER)
2. La fibre optique
La plupart des fibres optiques sont fabriquées en silice pour des longueurs d’ondes
allant de 400 à 1500 nm (230 à 1500nm pour les UV ; 400 à 2200nm pour les IR). Elles sont
surtout utilisées à la base pour les utilisations autres que médicales car la silice est toxique et
cassante. Elles sont composées d’un cœur qui conduit le faisceau, d’une gaine réfléchissante
qui entoure directement le cœur et d’un revêtement mécanique qui protège la fibre (Figure
14).
Ce système utilise la réflexion et la réfraction entre deux milieux (le cœur et la gaine).
Il faut se rapprocher de l’angle de réflexion totale pour éviter les pertes. Cependant à la sortie
de la fibre, le faisceau a perdu de sa cohérence et la lumière est très divergente. Il faut donc un
autre système optique en sortie pour refocaliser le faisceau.
- 29 -
Fig. 14 : Principe de la fibre optique (d’après Kamami, 1997)
Ces fibres optiques sont utilisées pour des longueurs d’onde qui se situent dans le
proche ultraviolet, le visible et le proche infrarouge comme c’est le cas des lasers diode, Nd :
YAG, Argon ou Holmium. Les fibres optiques sont employées en priorité pour les procédures
endoscopiques ou dans les environnements en milieux aqueux où le laser CO2 ne peut pas
être utilisé en raison de sa grande absorption par l’eau. Le faisceau lumineux en sortie de fibre
est fortement divergent, il est donc préférable de l’utiliser en mode contact ou sans contact
mais proche de sa cible pour éviter les pertes de chaleur.
Avantages : plus flexibles, plus maniables, peuvent être utilisées avec des endoscopes
souples. Ce sont aussi les moyens de transmission les moins chers (parfois usage unique en
humaine). Facilement remplaçables.
Inconvénients : fragiles, cassantes. Le mode de transmission entraîne des pertes de
puissances qui peuvent cependant être compensées en jouant sur la puissance émise.
3. Le guide-ondes creux
Ce sont des tubes rigides ou souples qui permettent de transmettre la lumière par
réflexion à l’intérieur de leur surface réfléchissante. Les tubes rigides permettent de
transmettre la lumière sur une dizaine de centimètre ; c’est le cas pour des procédures
d’arthroscopie ou de coelioscopie au laser CO2. Il existe des tubes souples dont la face interne
est recouverte de vapeurs métalliques qui réfléchissent la lumière du laser CO2.
Avantages : souples, maniables (plus que les fibres optiques). Les guides creux sont
considérés comme des technologies de pointe, très efficaces. Ils sont facilement remplaçables
et interchangeables.
Inconvénients : perte de puissance mais possibilité de compenser en jouant sur la
puissance.
- 30 -
4. Le tir direct
C’est le cas lorsque la tête laser est suffisamment miniaturisée pour être dans la main
de l’utilisateur. C’est le cas de certains lasers CO2.
B. Pièces à main
Il existe 3 types de faisceaux :
-
Les faisceaux divergents : c’est le cas des faisceaux laser en sortie de fibre optique,
-
Les faisceaux focalisés : ces appareils utilisent en général un système convergent en
sortie de fibre qui focalise le rayon laser. Ce faisceau a une puissance optimale au
point de convergence des rayons, c’est-à-dire au niveau de la distance focale de la
lentille convergente par exemple. L’avantage de ce type de faisceau est que l’on peut
avoir différents effets sur les tissus (incision, coagulation, vaporisation) simplement en
modifiant la distance entre la sortie du laser et le tissu, et sans avoir à modifier la
puissance ou la largeur du faisceau.
L’inconvénient de ces systèmes convergents est la présence d’une lentille qui doit être
stérilisée au gaz,
Fig. 15 : Faisceau laser convergent (d’après Kamami, 1997)
= puissance maximale
-
Les faisceaux collimatés : c’est un faisceau qui conserve la même puissance que le
laser soit à 5 cm ou à 1 mètre de sa cible. Ils peuvent donc être utilisés à n’importe
quelle distance sans perte de puissance.
On choisira donc les pièces à main en fonction du type de faisceau que l’on recherche
(Figure 16). Les pièces à mains convergentes sont les plus pratiques pour la chirurgie
classique car on peut avoir rapidement différents effets sur les tissus en faisant varier la
distance lentille-tissu.
- 31 -
Fig. 16 : Différents faisceaux lasers (d’après Kamami, 1997)
Faisceau convergent
Faisceau divergent
Faisceau collimaté
C. Interface informatique et réglages
Exemple d’un laser CO2
Photos 3 et 4 : Interface informatique d’un laser CO2 (Crédits photos : Antoine DunieMérigot)
Puissance
Mode continu
Mode pulsé et superpulsé
- 32 -
Mode scanner
Taille du spot
Tous les réglages se font sur l’écran tactile pour ce laser CO2 distribué par Alcyon
(Photos 3 et 4). Une pédale permet de déclencher le faisceau laser quand tout est réglé et que
tout est prêt pour le tir laser.
En fonction des lasers, il nous sera demandé de choisir le mode (continu, haché, pulsé,
scanner…), la puissance et la taille du spot ou l’irradiance ou l’énergie délivrée par impulsion.
III.
Le laser et la sécurité
A. Considérations générales
Les lasers sont des outils puissants et dangereux et doivent être utilisés avec
précautions et respect. Une mauvaise utilisation pourra entraîner des blessures sévères. Pour
un praticien entraîné, le laser ne sera pas plus nocif qu’une lame de bistouri. Il y a pour cela
des normes à respecter et une démarche sécurité à suivre.
Aucun texte n’établit vraiment de normes applicables à la pratique vétérinaire,
cependant on peut, par extension, se référer aux consignes de sécurité présentes pour les lasers
médicaux humains.
Quelques grandes consignes à suivre :
- Vérifier le système avant chaque utilisation avec si possible une « Check-List » pour
ne rien omettre,
- Désigner dans la clinique un responsable, un technicien laser, qui sera chargé de la
sécurité et de l’entretien du laser au quotidien,
- Le chirurgien et son équipe doivent être conscients des risques encourus pour eux ainsi
que pour les patients.
B. Les dangers liés au laser
1. Les risques optiques
- 33 -
a. Les risques pour les yeux
Un passage accidentel ou intentionnel du rayon laser sur l’œil, que ce soit un rayon
direct ou réfléchi peut créer des dommages sur la cornée, la conjonctive, l’iris, le cristallin ou
la rétine. Ces dommages peuvent aller d’une simple brûlure conjonctivale à des troubles de la
vision et jusqu’à une perte de vision définitive.
Les rayons dont la longueur d’onde est comprise entre 400 et 1400 nm sont ceux qui
ont les effets les plus néfastes car ils abîment directement la rétine. De plus, la cornée et le
cristallin, avec leurs propriétés convergentes multiplient la puissance du rayon lumineux par
un facteur de 5. Les lasers puissants tels les lasers CO2 (longueur d’onde dans l’infrarouge)
entraînent surtout des brûlures et des opacifications cornéennes.
Fig. 17 : Effets néfastes des lasers sur les structures oculaires en fonction de leur
longueur d’onde (D’après Brunetaud J.M., 2008-2009)
400-1400 nm
295-400 nm
1200-1800 nm
UV et IR
Cornée
Cristallin
Rétine
Une exposition chronique peut entraîner une cataracte ou des déformations
cornéennes, de l’iris et du cristallin ainsi que des brûlures rétiniennes (Figure 17).
Une bonne connaissance physique des caractéristiques de la lumière et de ses effets
néfastes pour les yeux, dans le visible comme dans le domaine de l’invisible est nécessaire
pour prévenir au maximum des mauvaises expositions.
Mesures de prévention :
- 34 -
-
Eviter l’exposition directe, surtout pour le patient, en protégeant les yeux avec des
compresses mouillées,
Eviter les rayons réfléchis. En théorie, il serait préférable d’utiliser des outils
microdiffusants (spéculum en médecine humaine dédiés à la chirurgie au laser CO2)
mais, en pratique, très peu d’outils ont été développés,
Porter des lunettes de sécurité (Photo 5), prévues à cet effet, munies de protections
latérales. Ces lunettes dépendent de la longueur d’onde du laser. Certaines lunettes
protègent de plusieurs longueurs d’onde si vous utilisez différents lasers. Les lunettes
de vue ainsi que les lentilles de contact sont évidemment insuffisantes, bien qu’elles
puissent suffire pour certains lasers (CO2 par exemple).
Photo 5 : Lunettes de protection spécifiques (laser C02) (Crédit photo : Antoine
Dunie-Mérigot)
b. Les risques pour la peau
L’irradiation cutanée peut entraîner des brûlures sévères quand des lasers
puissants sont utilisés. Une exposition plus longue à des lasers de faible ou moyenne
puissance entraîne des lésions comparables à des coups de soleil et des réactions
érythémateuses. Les rayons, qu’ils soient ultraviolets ou infrarouges ont des effets
néfastes pour la peau.
-
Mesures de prévention :
Eviter l’exposition de la peau aux rayons directs et réfléchis,
Porter des gants et protéger les zones qui ne font pas partie de l’intervention par des
compresses humides.
2. Les risques non optiques
- 35 -
a. Le risque d’incendie
Les lasers puissants, en particulier ceux qui émettent dans l’infrarouge (CO2, diode,
Nd : YAG) peuvent produire rapidement une combustion des tissus biologiques, des
compresses, champs et textiles chirurgicaux ou des gaz anesthésiques et biologiques.
De plus, la fumée produite peut masquer le site opératoire et augmenter les risques
d’accidents.
-
-
-
Mesure de prévention :
Utiliser des compresses mouillées au maximum,
Garder un site opératoire net et utiliser une bonne aspiration,
Une seule pédale pour le chirurgien. Cette mesure simple limite les risques de
confusion avec les autres pédales (bistouri électrique ou moteur), cause fréquente
d’accidents,
Eviter l’échappement des gaz anesthésiques. L’oxygène est un gaz très inflammable.
On évitera autant que possible de travailler à proximité de la sonde endotrachéale. Si
cela ne peut être évité, on prendra soin de la protéger avec des compresses mouillées
ou de choisir une sonde non inflammable (sonde 100% silicone),
Préférer les champs en tissu. Eviter le matériel en plastique ou en papier,
Eviter de travailler en présence de gaz biologiques (méthane). C’est le cas par exemple
lors des chirurgies rectales et périanales. Si cela ne peut être évité, on prendra soin de
réaliser au préalable une suture en bourse de l’anus avec une compresse mouillée
glissée dans le rectum,
Eviter l’alcool pour la préparation aseptique du site chirurgical. Préférer la
chlorhexidine,
Un extincteur doit être présent dans le bloc opératoire.
b. Le risque électrique
Certains lasers utilisent des sources de courants importantes qui peuvent devenir
dangereuses pour le personnel. Seulement les professionnels qualifiés doivent entretenir ou
réparer un matériel défectueux. Il ne faut jamais bricoler ou ouvrir un laser, même hors
tension. En effet, il peut encore contenir des résidus électriques qui peuvent se décharger au
contact. On rappelle que des courants de 110V ou 220V peuvent représenter une menace
mortelle pour l’homme.
-
Mesures de prévention :
Ne pas « bricoler » avec un laser,
Ne pas utiliser le laser dans un environnement humide.
c. Le risque chimique
- 36 -
Un danger chimique peut apparaître lorsque la lumière laser interagit avec les solvants
organiques : éther, alcool, produits iodés… Les liquides et les gaz de refroidissement du laser
peuvent aussi être directement dangereux. Certains déchets produits lors de l’émission de la
lumière laser peuvent être toxiques, c’est le cas notamment des lasers Excimères. Les vapeurs
des produits utilisés pour la désinfection du site chirurgical sont aussi néfastes pour la santé :
vapeur d’éthanol, vapeur de substances iodées. Ces vapeurs, comme l’oxygène sont
rapidement combustibles.
-
Mesures de prévention :
Le site doit être rincé avec du Chlorure de Sodium (NaCl à 0,9%),
Préférer la chlorhexidine aux dérivés iodés pour l’asepsie du site (vapeurs iodées très
toxiques),
Utiliser une aspiration.
d. Le risque biologique
Ce risque est lié à la fumée produite par la vaporisation des tissus par la lumière laser.
Cette fumée est produite en grande quantité et peu être irritante voire blessante pour les
muqueuses et pour le tractus respiratoire. Les gaz et les particules évaporées peuvent être
toxiques car bien que les températures soient très élevées, du matériel organique viable peut
se retrouver dans les vapeurs. Ce matériel peut être viral, bactérien ou fongique et certaines
substances ont des effets carcinogènes : benzène, formaldéhyde, phénol, toluène …
Les risques sont d’ordre infectieux, allergique et néoplasique. Ils peuvent entraîner à
moyen et long terme des pathologies respiratoires.
Notons que ces dangers sont applicables à tout ce qui produit de la fumée (bistouri
électrique).
-
Mesure de prévention :
Utiliser une aspiration efficace dès la mise en route du laser. L’aspiration est
indispensable pour éviter les inhalations de fumées par le patient lui-même, inhalation
qui peut être très importante lors d’intervention dans la sphère oro-pharyngée,
Utilisation de masques à haute filtration de particules. Ces masques possèdent des
pores inférieurs à 0,1 micromètre capables de filtrer la quasi-totalité des particules
nocives. Les masques chirurgicaux sont insuffisants.
C. Les mesures de sécurité
1. La classification des lasers
- 37 -
Ils sont répartis en 4 classes, en fonction du danger potentiel qu’ils représentent :
-
Classe I : Inoffensifs. (Ex : Lecteur de codes barres),
Classe II : Peuvent être dangereux si orientés directement vers l’œil. (Ex : Pointeurs),
Classe III : Dangereux pour l’œil par rayons directs ou réfléchis. Puissance inférieure
à 0,5 Watts en mode continu,
Classe IV : Cette classe correspond à la grande majorité des lasers médicaux et
chirurgicaux. Leur puissance est supérieure à 0,5 Watts en mode continu. Ces lasers
représentent un danger potentiel pour les yeux et la peau que le rayon soit direct ou
réfléchi. Les lasers des classes III et IV représentent un danger pour le vétérinaire et
son personnel autant que pour le patient. Pour ces lasers, des signaux d’avertissement
sont nécessaires (Figure 18). Le port de lunettes est conseillé et un coupe-circuit
d’urgence est requis.
Fig. 18 : Logo international des lasers (En ligne)
2. La DNRO : distance nominale de risque oculaire
La distance nominale de risque oculaire ou DNRO correspond à la distance par rapport
à la source de lumière où l’EMP est dépassée. L’EMP correspond aux doses maximales de
rayonnement auxquelles on peut être exposé sans dommage immédiat ou à long terme.
L’EMP dépend de la longueur d’onde, de l’exposition énergétique, du temps d’exposition et
de la zone exposée (peau ou œil). Le calcul et la connaissance de ces doses ne sont utiles que
pour le calcul de la DNRO. La connaissance de la DNRO permet de définir dans une pièce la
zone de danger.
3. La protection du patient
- 38 -
Principe : l’animal anesthésié n’a pas de réponse à la douleur et aux odeurs toxiques. Il
est donc nécessaire de lui éviter les dangers.
-
Mesures de prévention :
Protéger les yeux avec des compresses humides,
Protéger l’email dentaire,
Choisir des instruments non réfléchissants,
Toujours couvrir les tissus environnants avec des compresses humides,
Protéger l’animal de l’inhalation involontaire de fumées et de vapeurs toxiques.
L’aspiration est indispensable surtout lorsqu’on travaille dans les cavités buccales,
abdominales et thoraciques.
4. Prévention des incidents
La prévention des accidents pouvant survenir pendant un traitement laser se situe à
plusieurs niveaux :
- la protection intégrée,
- la protection collective,
- la protection individuelle.
a. La protection intégrée
Elle concerne le laser lui-même. Les essais techniques ont pour objet de vérifier la
conformité du laser aux normes en vigueur. Un laser homologué ou marqué CE peut donc être
considéré comme non dangereux, sauf faute délibérée lors de son utilisation. Il conviendra
cependant de rester prudent. Il faut bien suivre le mode d’emploi préconisé par le constructeur
et prendre connaissance de ses conseils pour la maintenance du laser, seul moyen d’assurer la
pérennité de la non dangerosité de l’appareil.
b. La protection collective
Elle est assurée par l’agencement de la salle et l’organisation du travail pendant les
traitements. Voici quelques recommandations.
L’utilisation potentielle d’un laser doit être signalée sur la porte d’entrée de la salle à
l’aide de l’affiche portant le logo international des lasers. Il est habituel de prévoir une
lumière rouge à l’entrée de la pièce quand le laser est utilisé. Lorsque l’on utilise un laser
émettant dans le proche ultraviolet, le visible ou le proche infrarouge, les fenêtres situées dans
la DNRO doivent être soit opaques soit diffusantes. Cette DNRO n’étant pas toujours facile à
calculer et variant en fonction des réglages du laser, il est recommandé d’étendre ces mesures
à toutes les fenêtres de la pièce.
L’agencement de la salle et le choix de l’emplacement du laser doivent permettre
d’éviter que la porte d’entrée soit située dans la DNRO. Ceci peut-être obtenu avec une pièce
en forme de « L » (Figure 19). Il est ainsi possible de mettre les boites à lunettes de protection
à l’entrée de la salle de traitement.
- 39 -
Fig. 19 : Schéma d’une salle de traitement en « L » (d’après Desort, 2005)
Lorsqu’on volatilise des tissus par laser, il faut utiliser un aspirateur de fumée spécial
laser qui aspire la fumée au niveau de son émission. Comme il est difficile d’aspirer la totalité
des fumées, il faut en outre prévoir une ventilation de la pièce.
c. La protection individuelle
Elle vise essentiellement à protéger tous les individus (malades et personnel soignant)
contre les risques optiques et les fumées tissulaires qui n’auraient pas été complètement
éliminées par l’aspirateur de fumées.
Les yeux sont protégés par des lunettes filtrantes adaptées à la longueur d’onde et à la
puissance du laser. La prévention des brûlures cutanées (principalement lors de l’utilisation
d’un laser CO2) passe par l’humidification des champs opératoires ou l’utilisation de champs
non inflammables.
Lors de volatilisation de tissus, on recommande le port de lunettes, masques
chirurgicaux et gants.
En cas d’accident, il est nécessaire de consulter un ophtalmologiste.
- 40 -
D. Les textes de référence
Les incidents potentiels en rapport avec la conception des lasers sont pris en compte au
niveau des normes de conception dont le respect par le constructeur est vérifié lors de la
procédure de marquage CE, indispensable à la mise sur le marché dans la communauté
Européenne. On peut donc estimer qu’un laser neuf n’est pas dangereux lorsqu’il est livré.
Ceci ne veut pas dire qu’il ne sera jamais dangereux quand il va vieillir et il se pose le
problème de la maintenance. La fréquence de cette maintenance préventive n’est pas précisée
dans les normes mais on peut estimer qu’une visite annuelle s’impose afin de vérifier le laser
et ses accessoires.
La connaissance des incidents potentiels en rapport avec l’utilisation et les mesures de
sécurité à mettre en place passe par l’étude des textes traitant de l’utilisation des lasers en
milieu médical. La norme NF EN 60 825.1-« Sécurité du rayonnement des appareils laser –
classification du matériel, prescriptions et guide de l’utilisation » (juillet 94) et son
amendement en 2000 sont les seuls textes ayant la valeur de normes concernant l’utilisation
des lasers mais ils traitent de l’utilisation des lasers en général sans préciser les aspects
particuliers à la médecine.
Il existe un texte de la Commission Electrotechnique Internationale, le IEC TR
60 825.8-« Sécurité des rayonnements optiques et des matériels à laser - lignes directrices
pour la sécurité d’utilisation des appareils à laser médicaux » mais ce texte est purement
informatif et ne doit pas être considéré comme une norme.
Enfin, il existe une norme aux Etats-Unis traitant spécifiquement le problème
médical : l’ANSIZ136.3-1996 « American national standard for safe use of lasers in health
care facilities ». Ce texte n’a bien sur pas de valeur légale en Europe, mais il peut, tout comme
les précédents, être une base de réflexion lorsque l’on souhaite aborder les problèmes de
sécurité.
On peut également trouver des informations sur des sites Web comme celui de
l’American Society for Medicine and Surgery [http://www.aslms.org/] ou du Laboratoire des
Lasers Médicaux [http://www.univ-lille2.f/lasers/]
Il faut également rappeler que le nouveau code du travail (Article L.230) fait
obligation à l’employeur d’évaluer les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs et de
mettre en œuvre les actions de prévention et les méthodes de travail adaptées. Les lasers
médicaux rentrent bien dans ce cas car nul ne peut nier qu’ils exposent les travailleurs à des
risques pour la santé.
IV.
Aspects économiques
A. Prix des lasers
Les structures qui commercialisent des lasers pour les vétérinaires sont par exemple la
firme Optomed, la firme allemande Medizinische Laser Technologie ainsi que les centrales
d’achats comme Alcyon ou Centravet.
Pour un laser CO2, il faut compter entre 15000 et 18000 euros et plutôt aux alentours
de 25000 euros pour un laser diode. Pour ces prix là, les lunettes ainsi que la maintenance
pendant les premières années sont généralement assurées par les vendeurs. Aucun coût
d’entretien particulier n’est à prévoir.
- 41 -
Au-delà des 2 ans de garantie, rien n’oblige à faire contrôler le matériel mais on peut
estimer qu’une visite annuelle permet de prévenir les incidents.
B. Rentabiliser son laser
Lorsqu’une structure investit dans la technologie laser, il est important qu’elle mette
en place en parallèle un programme marketing. Ceci n’a rien de spécifique au laser, il en est
de même lorsqu’on investit dans une colonne de vidéo-endoscopie ou dans du matériel de
laparoscopie. Il est nécessaire, avant même la réception du laser, de savoir les actes que l’on
va pouvoir proposer à nos patients ainsi que les tarifs associés.
Pour cela, on peut classer ces procédures par catégories :
-
Actes de convenance : Stérilisations, exérèse de masses bénignes … Le laser devra ici
être proposé comme une option qui améliorerait le confort de l’animal ou son
esthétisme. Il convient alors d’expliquer les avantages du laser par rapport à la
chirurgie conventionnelle (Moins d’hémorragies, moins d’œdème, moins de douleur)
(Voir partie III) ainsi que sa répercussion sur le coût de l’acte. En termes de tarif,
l’utilisation du laser devrait alors venir s’ajouter au prix de la chirurgie
conventionnelle,
-
Actes de chirurgie générale : Fistules anales, othématome, otectomie, entropion…
Comme pour les actes de convenance, l’utilisation du laser doit être proposée comme
une option pour améliorer le confort de l’animal, le temps de la chirurgie ou
l’esthétique du résultat final (Voir partie III),
-
Actes « spécifiques » au laser : Onychectomie, palatoplastie, chirurgie de la face, de la
cavité buccale ou des extrémités, granulomes de léchage, stomatites félines... Bien que
ces chirurgies puissent être réalisées par des techniques conventionnelles, les
avantages potentiels du laser (Voir Partie III) sont trop importants pour laisser le choix
de la technique au propriétaire de l’animal. Il faut donc, en termes de tarif, fixer le prix
de la chirurgie en prenant en compte l’utilisation systématique du laser.
Le laser doit malgré tout rester à sa place, celle d’un outil, d’une alternative. Une
alternative est un traitement pouvant être proposé dans la même indication mais dont un des
critères diffère par rapport à la technique de référence :
- Confort du patient,
- Confort de l’opérateur,
- Moins de risques / Moins d’effets secondaires,
- Efficacité,
- Coût du traitement.
Au-delà de sa rentabilité économique, le laser permet surtout d’améliorer le confort du
chirurgien, des patients et de proposer des actes variés à sa clientèle. C’est surtout de ce point
de vue, plus que d’un point de vue strictement pécuniaire, qu’il faut considérer l’intérêt du
laser.
- 42 -
TROISIEME PARTIE : APPLICATIONS CLINIQUES DES
LASERS
I.
Résumé des indications des lasers en médecine humaine
Nous décrirons seulement brièvement les principales indications des lasers en
médecine humaine.
Ces indications sont résumées à partir du livre Le laser en pratique médicale
(Kamami, 1997) et des cours pour le Diplôme Inter-Universitaire Européen des lasers
médicaux (Année 2008-2009).
A. Dermatologie
1. Les lasers épilatoires
a. Appareils utilisés
Les principaux lasers utilisés sont les lasers à rubis (694 nm), à Alexandrite (755 nm),
diode (800 nm) et Nd :YAG (1064 nm). Le choix du laser dépend dans ce domaine de la
qualité des poils traités (fins/épais, clairs/foncés) et du type de peau.
b. Indications esthétiques
(Tack B., 2008-2009)
- Toute partie du corps peut être traitée sauf les sourcils,
- Traitement des pili incarnati,
- Pseudo-folliculite de la barbe (phototype VI).
c. Indications médicales
(Tack B., 2008-2009)
- Hirsutisme,
- Hypertrichose,
- Hamartomes pileux.
2. Les lasers vasculaires
a. Appareils utilisés
Les principaux lasers utilisés sont les lasers Nd :YAG doublés en fréquence (ou laser
KTP) (532 nm), les lasers à colorants (585 à 600 nm) et les lasers Nd :YAG. Ces lasers
ont la particularité d’être massivement absorbés par l’hémoglobine dont la fenêtre
d’absorption se situe entre 500 et 600 nm avec des pics à 530 et 577 nm.
- 43 -
b. Indications médicales
(Tack B., 2008-2009)
- Erythrose du visage,
- Erythro-couperose du visage,
- Varicosités,
- Angiomes plans.
c. Indications esthétiques
(Tack B., 2008-2009)
- Rosacée,
- Erythrosis colli,
- Angiomes stellaires,
- Radiodermite,
- Telangiectasies du nez,
- Angiomes veineux des lèvres,
- Angiomes rubis,
- Photo-rajeunissement et remodelage si héliodermie et lentigo du visage et des mains,
- Télangiectasies des membres inférieurs,
- Hémangiomes ulcérés algiques.
3. Les lasers en esthétique
(LEVY J.L., 2008-2009 et MAZER J.M., 2008-2009)
L’utilisation des lasers à des fins esthétiques est très à la mode de nos jours. Les
indications sont le rajeunissement cutané, le traitement des cicatrices atrophiques et
éventuellement le traitement des vergetures non dépigmentées atrophiques.
Les lasers utilisés sont des lasers de type Fraxel SR ou des lasers CO2 fractionnés.
4. Les lasers abrasifs
(Rotteleur G., 2008-2009)
Les lasers utilisés sont les lasers à CO2, continus ou pulsés, et les lasers Er :YAG
(2970 nm) massivement absorbés par l’eau. C’est un outil très efficace et pratique qui se
révèle plus fin que le bistouri électrique. L’effet utilisé est ici un effet thermique non sélectif
puisque le laser entraîne une volatilisation des tissus avec perte de substance et une
coagulation des berges de la plaie. L’anesthésie du site est ici indispensable.
Les indications sont :
- Condylomes,
- Verrues,
- Hamartomes verruqueux,
- Xanthélasma,
- Rhinophyma,
- Angiofibrome,
- Botryomycome.
- Certaines polyépithéliomatoses
- 44 -
5. Les lasers pigmentaires
(Rotteleur G., 2008-2009)
Ces lasers utilisent l’effet mécanique en agissant sur les pigments des tatouages ou la
mélanine. Les lasers utilisés sont des lasers Q-switched tels les lasers à Alexandrite (755 nm),
les lasers à Rubis (694 nm) et les Nd : YAG (1064 ou 532 nm). Les impulsions sont de l’ordre
de la nanoseconde.
Les principales indications sont les détatouages et l’exérèse de lésions mélaniques
bénignes (pour lesquelles une certitude diagnostique est établie avant traitement) :
- Lentigos actiniques,
- Verrues séborrhéiques,
- Taches de café,
- Cernes brunes,
- Naevus d’Ota et d’Ito,
- Hamartomes de Becker.
6. Thérapie photodynamique
(Beani J.C., 2008-2009)
Contrairement à la PDT systémique qui est utilisée en urologie, pneumologie et
gastrologie, la dermatologie a tendance à utiliser des photosensibilisants topiques (ALA :
Acide Amino-Lévulinique). Les lasers utilisés sont les lasers à colorants pulsés (595 nm).
Les recherches sont toujours en cours mais les indications ayant déjà un niveau de
preuve suffisant sont le traitement de la kératose actinique, de la maladie de Bowen cutanée et
des carcinomes basocellulaires superficiels. D’autres études portent sur le traitement des
angiomes plans, des carcinomes spinocellulaires, de l’acné, des lymphomes T cutanés, du
vieillissement cutané, du psoriasis…
B. Les lasers pour le diagnostic par fluorescence
(Bourg-Heckly G., 2008-2009)
Cette technique permet un diagnostic non invasif et sensible de certaines lésions
précancéreuses et cancéreuses précoces (tumeurs oesophagiennes par exemple). Le diagnostic
actuel repose sur l’exploration endoscopique en lumière blanche, les biopsies sur les zones
suspectes et l’examen microscopique par un anatomopathologiste.
Les fluorophores sont des molécules susceptibles, en réponse à une excitation lumineuse de
longueur d’onde appropriée, d’émettre un rayonnement lumineux d’énergie moins grande et
donc de longueur d’onde plus grande.
Le diagnostic par fluorescence repose sur l’affinité de certains fluorophores pour les
tissus tumoraux. La concentration en fluorophores [F] est alors plus importante dans les tissus
tumoraux que dans les tissus sains. Les zones tumorales émettent une intensité de
fluorescence plus élevée et donc le contraste entre tissu sain et tissu tumoral est amélioré.
Les fluorophores utilisés sont pour la plupart des dérivés de la porphine ou ses
précurseurs (acide amino-lévulinique ou ALA). L’hypéricine est un autre fluorophore
actuellement beaucoup étudié.
Cette imagerie endoscopique de fluorescence est actuellement utilisée pour les
bronches (autofluorescence avec fluorophores endogènes), la vessie (ALA, hypéricine,
détection de carcinomes urothéliaux superficiels) et les voies digestives (œsophage et colon).
- 45 -
Dans la continuité, les recherches portent aujourd’hui sur la microscopie confocale
fibrée, qui devrait permettre un diagnostic anatomopathologique au lit du patient.
C. Les lasers en ophtalmologie
(Desmettre T., 2008-2009)
1. Actions électro-mécaniques
Cet effet est obtenu avec des impulsions de l’ordre de la picoseconde ou de la
nanoseconde avec des irradiances de l’ordre de 107 à 1012 W/cm2. Ces irradiances élevées
permettent d’obtenir localement des champs électriques importants comparables aux champs
atomiques ou intramoléculaires. De tels champs permettent de porter la matière à l’état d’un
gaz ionisé, le plasma, qui induit un « claquage électrique » du matériau de la cible. L’onde de
choc associée à la formation, l’expansion du plasma engendre des ondes de pression
extrêmement importantes et par conséquent une rupture mécanique de la structure tissulaire.
Cette action électro-mécanique est obtenue avec des lasers Nd :YAG fonctionnant en mode
déclenché (nanosecondes) ou en mode bloqué (picosecondes).
Les principales indications de cet effet sont la capsulotomie sur des opacifications de
la capsule postérieure du cristallin après chirurgie de cataracte et les iridotomies dans la prise
en charge du glaucome.
2. Actions photoablatives
L’action photoablative, appelée aussi photodécomposition ablative, est basée sur
l’utilisation de photons présentant une énergie supérieure à l’énergie de liaisons de molécules
biologiques. Le processus photoablatif consiste ainsi en une dissociation ou une rupture de la
matière et de l’expulsion des fragments à une vitesse supersonique. Les lasers utilisés
émettent des photons ayant une énergie de l’ordre de 3 à 5 eV ; ils émettent dans l’UV. C’est
le cas des lasers excimères (ArF : Argon, Fluor, 193 nm) ( XeCl : Xénon, Chlore, 308 nm) ou
du laser Nd :YAG quadruplé en fréquence (266 nm). En ophtalmologie, ce lasers sont utilisés
pour la chirurgie réfractive : Kératectomie PhotoRefractive (PRK) ou LASIK (Laser Assisted
In-Situ Keratomileusis) dans la correction des troubles de la vision, notamment la myopie.
3. Actions thermiques
L’action thermique repose sur l’initiation d’une source de chaleur au niveau tissulaire,
conduisant à une élévation de température dont l’amplitude et le temps pendant lequel le
chauffage est maintenu conditionnent la dénaturation tissulaire. Deux techniques utilisent cet
effet thermique des lasers en ophtalmologie : la photocoagulation et la thermothérapie
transpupillaire.
Les principales indications sont :
- 46 -
-
La photocoagulation des néovaisseaux choroïdiens liés à la DMLA (Dégénérescence
Maculaire Liée à l’Age). Les lasers utilisés sont les lasers à Argon ou Nd :YAG
doublés en fréquence.
La photocoagulation panrétinienne des rétinopathies ischémiques (rétinopathie
diabétique, occlusions veineuses, drépanocytose…)
La photocoagulation maculaire « douce » sur les microanévrysmes, les anomalies
vasculaires intra-rétinienne. Cette indication est plus controversée et sera concurrencée
par l’arrivée des médicaments antiangiogéniques.
La thermothérapie transpupillaire est proposée depuis quelques années pour le
traitement des néovaisseaux occultes rétrofovéaux lors de DMLA. L’utilisation de cette
technique nécessite encore d’être validée par des études en cours.
4. Effets photodynamiques
On note simplement que l’effet photochimique des lasers est utilisé en ophtalmologie
dans le traitement de la DMLA.
L’ophtalmologie est la seule discipline qui utilise les quatre effets des lasers.
D. Les lasers en bronchologie
(Colchen A., 2008-2009)
En bronchologie, le laser a trouvé une place originale car il a permis de faire ce qu’on
ne pouvait pas faire en endoscopie : détruire des lésions endoluminales qu’elles soient
bénignes ou malignes. Le laser doit être conduit par une fibre, le plus souvent il s’agit d’un
laser Nd :YAG mais tous les lasers conduits par une fibre peuvent être utilisés (Nd :YAG
doublés, Holmium, Diodes).
- Les tumeurs bénignes : C’est l’indication par excellence de la résection au laser.
Malheureusement elles sont rares (2,7% des lésions). Ce sont les chondromes, les
hamartochondromes, les lipomes, les neurinomes…. Le laser remplace ici totalement
la chirurgie classique,
- Les tumeurs malignes : les cancers trachéo-bronchiques sont les indications les plus
intéressantes car les lasers permettent de franchir des situations asphyxiques
jusqu’alors insolubles. Ces désobstructions par « rabotage » tumoral n’ont qu’un rôle
palliatif, c’est-à-dire ventilatoire soit sur des tumeurs qui viennent d’être découvertes
et qui obstruent les voies respiratoires (trachée et bifurcation en général) soit sur des
cancers terminaux (opérés, inopérables, métastasés),
- Les lésions iatrogènes : granulomes au contact d’une canule de trachéotomie ou d’un
tube d’intubation. Le laser permet une désobstruction rapide et de bons résultats à
court terme.
E. Les lasers en neurochirurgie
- 47 -
(Devaux B., 2008-2009)
Les utilisations des lasers en neurochirurgie sont assez limitées mais il reste des
indications résiduelles telles que la résection des tumeurs de la base du crâne (méningiomes),
la résection des lipomes rachidiens chez l’enfant et des usages en neuroendoscopie
(ventriculocisternotomie, résection des kystes colloïdes du troisième ventricule, fenestration
de parois, de kystes…). Les lasers en neurochirurgie permettent l’hémostase, la section et la
vaporisation des tissus. Les lasers diodes sont les plus utilisés.
La décompression discale percutanée a été beaucoup étudiée mais les résultats sont
difficiles à interpréter car il manque des études randomisées contrôlées. Les applications en
cours d’évaluation sont les potentiels évoqués cutanés laser, la Thermothérapie Interstitielle
Laser (LITT) dans le traitement de métastases cérébrales, la photochimiothérapie et l’imagerie
par fluorescence peropératoire.
F. Les lasers en cancérologie : la photochimiothérapie
(Bourg-Heckly G., 2008-2009)
Les tumeurs présentent une propriété remarquable reconnue depuis plusieurs
décennies : elles concentrent, dans une certaine mesure, des photosensibilisateurs comme
certaines porphyrines. Sous irradiation lumineuse, ces photosensibilisateurs, peu ou non
toxiques à l’obscurité, induisent des processus photochimiques létaux ayant pour conséquence
l’inactivation de la tumeur. Ainsi a pu être définie une thérapie caractérisée par une double
sélectivité : celle liée au choix de la zone illuminée et celle résultant du marquage des tumeurs
par le photosensibilisateur. Même si la spécificité par rapport aux tissus sains environnants
est, dans certains cas, modeste, elle est généralement suffisante pour que les tissus tumoraux
soient essentiellement affectés. Les progrès considérables réalisés dans le domaine des lasers
et des fibres optiques permettent de traiter bon nombre de tumeurs accessibles par endoscopie,
en particulier les tumeurs bronchiques, oesophagiennes et vésicales. La PDT n’est pas limitée
à la cancérologie puisqu’elle est aussi utilisée en ophtalmologie (DMLA) et en dermatologie.
Les mécanismes conduisant à la photoinactivation des tumeurs sont complexes. Ils
impliquent des effets directs sur les cellules cancéreuses et indirects sur les éléments de
structure des tumeurs. Les dommages oxydants liés aux processus de photosensibilisation sont
capables d’induire une mort programmée (apoptose) des cellules ou leur nécrose.
Parallèlement, des dommages importants à la microvascularisation ont été clairement
démontrés sur des modèles expérimentaux avec pour conséquence une anoxie des tumeurs.
La PDT trouve donc en cancérologie une application de choix avec une grande
sélectivité et une innocuité remarquable. Il ne pourra cependant s’agir que d’un traitement
local sur des petites tumeurs, tumeurs débutantes et lésions précancéreuses.
G. Les lasers en chirurgie ORL
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(Bolot G., 2008-2009)
Les lasers utilisés sont les lasers CO2 (10600 nm), les lasers Nd :YAG et Nd :YAG
doublés ainsi que les lasers diode (940-980 nm).
Les indications sont :
-
Microchirurgie laryngée : La dissection grâce au laser est exsangue et précise. Sont
traités polypes, nodules, papillomes, angiomes, leucoplasies des cordes vocales,
aryténoïdectomies, cordectomies, granulomes, kystes laryngés…
Pour les tumeurs malignes, le laser apporte une alternative à la chirurgie conventionnelle
et à la radiothérapie. Il évite l’œdème que l’on a lors de radiothérapie et est moins invasif
que la microchirurgie conventionnelle. Lors de sténose laryngée, la plastie des aryténoïdes
est réalisée au laser,
- Gestion chirurgicale de la pathologie amygdalienne : ouverture des cryptes sous
anesthésie locale. Très bonne indication du laser,
- Ronchopathie : découpe de la luette et du voile du palais,
- Otochirurgie : dissection fine de structures nerveuses (nerf facial, nerf vestibulocochléaire, dissection des osselets lors d’otospongiose, labyrinthectomie…),
traitement de tumeurs difficiles (neurinomes de l’acoustique, tumeur de l’angle pontocérébelleux…), traitement d’otites externes, microperforations tympaniques …,
- Pathologie naso-sinusienne : sinusite chronique, imperforation choanale,
turbinectomie, septoplastie, gestion de certains épistaxis par télangiectasie, granulome,
polypose nasale…La chirurgie des cornets nasaux lors de sinusite chronique pour
rétablir la filière nasale est à ce jour la plus grosse indication des lasers en chirurgie
ORL.
H. Indications en chirurgie de la cavité buccale et dentisterie
(Brunetaud J.M., 2008-2009)
- Traitement des aphtes, des lésions herpétiques,
- Frénectomie et frénotomie,
- Lichen-plan de la face interne des joues,
- Traitement de la maladie parodontale,
- Traitement des racines en endodontie,
- Odontologie : surfaçage radiculaire, gingivectomie, gingivoplastie, implantologie,
désenfouissement de canines incluses, traitement des pigmentations gingivales,
remodelage muqueux préprothétique…
Cette liste est bien sûr non exhaustive mais les indications des lasers en chirurgie humaine
sont si nombreuses et complexes qu’il est difficile de les détailler dans un tel ouvrage. Il
ressort tout de même de la lecture de la littérature humaine que de nombreuses indications des
lasers existent en ophtalmologie (chirurgie cornéenne, rétinienne, irienne, plasties des
paupières), dans la chirurgie ORL (Chirurgie laryngée et trachéale, pathologie amygdalienne,
traitement de l’otospongiose, pathologie naso-sinusienne…), en oncochirurgie
(photochimiothérapie, condylomes acuminés, leucoplasies, excision ou vaporisation de
tumeurs…) et en dermatologie (tatouages, chirurgie esthétique, verrues, naevus, angiomes…).
C’est dans ces domaines également que les lasers trouveront leur plus grand nombre
d’indications en chirurgie vétérinaire.
Supprimé : ¶
- 49 -
II.
Le laser à CO2
Photo 6 : Laser à CO2 muni d’un bras articulé
A. Les avantages du laser à CO2
1. Sélectivité d’action
Le laser CO2, grâce à sa longueur d’onde particulière (10600 nm), est fortement
absorbé par l’eau, donc par tous les tissus biologiques riches en eau, comme les muscles et les
muqueuses, alors que ce ne sera pas le cas des tissus osseux ou des cartilages. Sur la peau,
l’énergie sera donc fortement absorbée en surface, mais ne sera que faiblement réfléchie ou
diffusée, ce qui limite fortement les destructions tissulaires hors du faisceau direct. Le laser
CO2 représente donc un choix évident pour la section des tissus mous contrairement à la
chirurgie osseuse.
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2. Technique « No Touch »
En effet, seul le faisceau laser « touche » la cible alors que le guide est à distance de la
zone à traiter. Cela facilite la manipulation dans des zones d’accès difficile (cavité buccale) et
permet d’éviter la dissémination de particules infectieuses et tumorales par contact. De plus,
l’absence de contact permet une incision cutanée précise sans les déformations que l’on peut
avoir lors d’incisions à la lame froide.
3. Section et destruction tissulaire sans hémorragie
Il permet de sceller instantanément les vaisseaux sanguins et lymphatiques de diamètre
inférieur à 0,5 mm. D’autre part, la distinction entre tissu sain et tissu tumoral est relativement
aisée puisqu’en zone saine, les muscles ou muqueuses présentent une légère rétraction à la
coupe.
L’étude de Mison et al. de 2003 sur la réalisation de lambeaux cutanés au laser CO2
ou par les techniques conventionnelles, montre, entre autres, une réduction significative des
saignements per-opératoire avec l’utilisation du laser.
4. Absence d’œdème post-opératoire
On observe une diminution de l’inflammation par rapport à l’utilisation classique du
bistouri électrique.
L’énergie laser a comme effet de sceller les vaisseaux lymphatiques (Werner et al.,
1995), réduisant ainsi l’œdème post-opératoire par rapport à l’utilisation du bistouri. Ceci
présente un intérêt particulier en ORL puisqu’il permet d’éviter une trachéotomie dans le
traitement de nombreuses pathologies laryngées et améliore le confort à la déglutition
(Thuaksuban N., Nuntanaranont T., 2003).
L’étude de Johnson sur des rats en 1997 démontre que la synthèse d’un médiateur de
l’inflammation, la Cathepsine B, est inférieure à trois jours lors de l’utilisation d’un laser CO2
alors qu’elle dure significativement plus longtemps avec le bistouri électrique ou une incision
à la lame froide.
De plus, les zones de dommage thermique avec un laser CO2 sont inférieures à 0,3mm
pour un utilisateur expérimenté alors qu’elles sont de l’ordre de 3,5 mm pour un bistouri
électrique (Brdecka et al., 2007).
5. Diminution de la douleur post-opératoire
Techniquement, la douleur post-opératoire devrait être moindre. Pourtant, les dernières
études cliniques humaines ne permettent pas de l’affirmer et ne montre pas de différences
significatives dans la graduation de la douleur ou la prise d’antalgiques après différentes
opérations de la sphère ORL sur 40 patients (Thuaksuban N., Nuntanaranont T., 2003).
Cependant, l’étude de Holmberg en 2006, évaluant la morbidité post-opératoire suite à
une intervention d’onychectomie, montre que, bien que les 2 techniques semblent causer un
inconfort de durée semblable, le laser ait causé significativement moins de boiterie que
l’excision à la lame froide au cours des 7 premiers jours.
- 51 -
6. Diminution des réactions fibro-cicatricielles
La rapidité d’exérèse au laser CO2 permet en effet de limiter la diffusion thermique
aux tissus adjacents et donc de rester intacts ; comme on a une faible réaction inflammatoire,
la rétraction tissulaire est moindre (Bellina J.H. et al., 1984). On observe également une
diminution des adhérences fibreuses. Ceci est démontré par Luciano en 1989 lors de
laparoscopie avec ovariectomie et section longitudinale de corne utérine sur une série de
lapins. Il montre que non seulement les adhérences sont moindres aux lieux d’incision, mais
également sur la corne opposée. Enfin, on observe une faible dénaturation des protéines des
tissus adjacents par rapport au bistouri électrique.
7. Finesse de coupe, précision, rapidité du geste et puissance
modulable
Lorsque le laser est utilisé comme un « light scalpel » (faisceau utilisé pour la section,
à la distance focale), il permet une très grande précision de coupe puisque la taille du spot
peut être réglée et peut aller jusqu’à un diamètre de 0,2 mm et que la puissance est adaptable
en fonction de l’utilisation. La variation du mode, continu, discontinu ou superpulsé, présente
de grands avantages. Cette méthode chirurgicale permet donc de diminuer le temps
opératoire, la durée d’hospitalisation et donc les coûts (après amortissement du coût initial du
laser), ainsi que la morbidité.
8. Vaporisation sélective
L’énergie concentrée du faisceau laser permet la destruction cellulaire par éclatement
après échauffement de l’eau intra et extracellulaire, et ce avec une faible diffusion thermique
aux tissus adjacents. Ainsi, on constate que la nécrose tissulaire des marges est limitée (50 à
500 micromètres) ce qui permet entre autre une analyse histologique tout à fait acceptable lors
de la coupe, mais surtout un avantage notable par rapport au bistouri électrique (Silverman et
al., 2007)
Ces différents avantages permettent au chirurgien d’avoir une meilleure vision du site
chirurgical et ainsi une meilleure exposition des tissus, de diminuer le temps
d’intervention et d’anesthésie (moins de temps consacré à la coagulation des vaisseaux
sanguins) et de diminuer les outils nécessaires à une intervention (Peut remplacer
complètement pour certaines chirurgies scalpel, bistouri électrique, ciseaux, fils de
suture…). Tous ces avantages améliorent le travail du chirurgien et il peut en résulter de
meilleurs résultats chirurgicaux.
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B. Choix du laser à CO2 en chirurgie des tissus mous
Avec une longueur d’onde de 10600 nm, l’énergie du laser à CO2 est fortement
absorbée par l’eau, ce qui en fait un outil très efficace pour la chirurgie des tissus mous. Grâce
à sa grande absorption, il y a très peu de dommages collatéraux même pour des chirurgiens
non expérimentés, tout au plus 0,5 à 1 mm du point d’impact du faisceau laser. Il en résulte
une bonne concordance entre ce que l’on voit et le résultat réel de la chirurgie prenant en
compte les éventuels dommages. C’est ce que les anglo-saxons désignent par « What you see
is what you get ». En français, « Ce que l’on voit est ce que l’on obtiendra ». La plupart des
lasers à CO2 sont utilisés dans un mode « sans contact », ce qui signifie que l’extrémité de la
pièce à main utilisée pour transmettre le faisceau laser ne vient jamais au contact des tissus.
Une nouvelle technologie, une lame en diamant qui s’adapte au laser CO2 permet d’inciser et
de coaguler les tissus d’une manière encore plus précise et en limitant encore les dommages
collatéraux.
C. Technique chirurgicale avec un laser C02
Quelques règles chirurgicales sont à respecter lorsqu’on désire obtenir de bons
résultats avec un laser CO2.
Il est important tout d’abord que le faisceau laser soit perpendiculaire à la surface à
inciser ou à traiter. C’est dans cette position que la transmission de l’énergie se fait le mieux
avec le tissu et que l’on maintient la densité énergétique maximale. Une angulation du
faisceau laser par rapport aux tissus provoque une réflexion partielle de l’énergie, une forme
d’impact ellipsoïde et donc potentiellement plus de dommages collatéraux.
L’extrémité de la pièce à main doit se trouver approximativement à quelques
millimètres du tissu ciblé. Les lentilles peuvent être de différentes distances focales et
l’intensité énergétique maximale sera atteinte lorsque le tissu sera situé au niveau de cette
distance focale. Certaines pièces à main possèdent un accessoire de visée, une sorte de
« tuteur » (Photos 7) parallèle au faisceau qui permet de savoir à quelle distance se trouve le
point de convergence des rayons.
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Photo 7 : Pièce à main du laser CO2 munie d’un guide de visée (Crédit photo :
François Reynier)
« Tuteur »
Lors d’une incision, il est important, comme en chirurgie conventionnelle, d’exercer
une tension latérale perpendiculairement à la ligne d’incision pour aider le laser à séparer les
tissus et diminuer la formation de tissus carbonisés. Il ne faut pas tendre excessivement le
tissu non plus sous peine de le déchirer et de perdre ainsi l’effet de coagulation du laser. Il
peut être conseillé, dans les zones où tirer sur le tissu peut déformer complètement le site
chirurgical, de réaliser un marquage au laser de la ligne d’incision. Il n’y aura plus qu’à suivre
cette ligne en incisant complètement dans un second temps. Cela évite la déformation de la
ligne d’incision que l’on a habituellement avec une lame de scalpel.
Lorsque l’on veut réaliser une hémostase ou pour les procédures de « soudure
tissulaire (tissu welding en langage anglo-saxon), il convient de « défocaliser » le faisceau
laser tout simplement dans le cas d’un faisceau focalisé en éloignant la pièce à main du tissu
ciblé ; on obtient ainsi une densité énergétique plus faible en répartissant l’énergie sur une
surface de tissu plus importante. On obtient alors une énergie en dessous du seuil de
vaporisation des tissus qui permet la dénaturation des protéines pour les soudures tissulaires et
la coagulation. Avec un laser CO2, on peut espérer réaliser une hémostase correcte sur des
vaisseaux n’excédant pas 1 mm de diamètre.
La soudure tissulaire ou « tissu welding » est une technique utilisée surtout pour
coaguler des vaisseaux individualisés en soudant les parois du vaisseau entre elles. Certaines
procédures de « soudure » au laser ont été décrites en ophtalmologie et en chirurgie
urogénitale, vasculaire et gastro-intestinale et ont montré qu’elles procuraient une résistance
équivalente aux techniques conventionnelles de suture (Cespanyi et al., 1987) (Farag et al.,
1995). Cette pratique peut donc être utilisée pour coaguler de plus gros vaisseaux mais
nécessite une bonne expérience avec un laser.
Le diamètre de l’embout sélectionné, la puissance (watts) et la distance focale
dépendront pour chaque intervention du tissu ciblé et de l’effet recherché. Nous essayerons
dans la mesure du possible de donner quelques indications sur ces réglages pour les
différentes procédures.
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D. Les indications du laser CO2
Le laser CO2 peut être utilisé dans 3 buts : l’incision, l’excision ou la vaporisation de
tissu.
Nous allons essayer d’en donner des exemples à travers les procédures que nous allons
décrire.
1. Incisions cutanées et musculaires
La peau est une des cibles privilégiées du laser à CO2. La peau est très vascularisée,
contient beaucoup d’eau donc absorbe l’énergie du laser à CO2 avec un minimum de
dommages collatéraux. L’application sans contact de l’énergie laser pour pratiquer une
incision limite la distorsion de la peau que l’on peut avoir avec un bistouri ou un bistouri
électrique et permet une incision plus précise.
L’incision au laser permet aussi de s’affranchir de l’étape d’hémostase qui s’impose
lors de la plupart des incisions cutanées à la lame froide (Voir photo 8). Le site chirurgical
reste « propre » et sec, sans contamination sanguine.
Pour une incision sur une peau infectée (pyodermite, mycose), le laser permet la
destruction des particules infectieuses des marges de la plaie.
Pour les chirurgies oncologiques, on évite le risque de la dissémination de cellules
cancéreuses par une lame de bistouri contaminée.
Photo 8 : Incision cutanée au laser diode en mode contact. Noter l’absence de
saignements (Crédit photo : François Reynier)
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a. Réalisation des voies d’abord
Les incisions cutanées sont généralement réalisées avec des embouts de diamètre
inférieur à 0,8 mm, les plus gros diamètres étant en général réservés pour les procédures de
vaporisation tissulaire. L’embout le plus souvent utilisé est celui de 0,4 mm. Le réglage de la
puissance devra dépendre de l’état d’hydratation et de l’épaisseur de la peau pour obtenir une
profondeur d’incision adaptée (entre 6 et 10 Watts en mode continu selon Berger et Eeg,
2006). Si la peau n’est pas complètement incisée au premier passage, on effectue un second
passage en prenant soin d’enlever auparavant les tissus carbonisés à l’aide d’une compresse
humide. Eviter tout de même les passages multiples qui provoquent des irrégularités dans la
profondeur et la largeur de la ligne d’incision. Pour la dissection des tissus sous-cutanés et
musculaires, les mêmes réglages peuvent être conservés.
b. Lambeaux cutanés
Les lambeaux cutanés requièrent les mêmes réglages et les mêmes précautions que
pour les incisions cutanées. L’avantage du laser ici est de pouvoir « dessiner » sur la peau le
ou les futurs lambeaux, en utilisant le laser à une puissance moindre (spot de 0,4 mm à 3-6
Watts) en mode continu. La dissection du tissu sous-cutané est réalisé avec le laser par des
mouvements de balayage en mettant le lambeau en tension et l’hémostase se fait en éloignant
simplement le laser ou par les techniques de « tissu welding ».
Une étude (Mison et al., 2003) comparant techniques conventionnelles et laser CO2
montre cependant que la résistance à la traction au niveau des sutures de lambeaux est
meilleure pour les lambeaux réalisés par les techniques conventionnelles pendant les deux
premières semaines de cicatrisation. L’analyse histologique de ces mêmes lignes de suture
montre avec le laser CO2 des zones de nécrose partielle des marges de la plaie et une réaction
inflammatoire plus importante. Le résultat cosmétique sur les 15 premiers jours est meilleur
avec les techniques conventionnelles. Par contre, l’utilisation du laser diminue de manière
significative les saignements per-opératoires et les taux de réussite sur la viabilité des
lambeaux et sur l’aspect cosmétique à long terme sont équivalents.
Lors de cette étude, le laser CO2 a été utilisé en mode continu, avec un spot de 0,8 mm
et une puissance de 10 Watts. La réaction inflammatoire liée à l’utilisation du laser étant
principalement due à l’échauffement des tissus environnants, on peut suggérer que l’on aurait
pu limiter cette réaction inflammatoire en utilisant le laser en mode pulsé. C’est d’ailleurs ce
que montre l’étude de Sanders et Reinisch (2000) dans laquelle les temps de cicatrisation sont
équivalents que les incisions soient réalisées à la lame froide ou avec le laser CO2 en mode
pulsé.
Il ressort de cette étude (Mison et al., 2003) que le laser CO2 peut effectivement être
utilisé pour la réalisation de lambeaux cutanés, avec un confort chirurgical amélioré. On
prendra garde cependant, dans les zones de forte mobilité surtout, à mettre en œuvre toutes les
mesures nécessaires pour éviter les complications dans les premières semaines de
cicatrisation. On voit ici l’importance de l’expérience du chirurgien laser. Il est nécessaire de
réaliser les bons réglages pour limiter au maximum l’échauffement des tissus environnants.
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c. Granulomes de léchage
Les granulomes de léchage sont traités par vaporisation superficielle avec un laser
CO2. On réalise, avec un embout le plus large possible (1,4 mm) ou en mode scanner, un
balayage (puissance : 15 à 20 W) de l’ensemble de la surface du granulome jusqu’à visualiser
les structures sous-cutanées. Dans certaines publications, on verra apparaître le terme de
« douche laser ». On réalise une bonne hémostase, on prend soin de retirer au maximum les
tissus carbonisés et on laisse cicatriser par seconde intention. Le taux de récurrence est faible
à 18 mois et la récidive est en général associée à la persistance d’un problème psychogénique
ou à une chirurgie trop conservatrice avec le tissu de granulation. Aucune étude n’a pour
autant été publiée et ces affirmations résultent de l’expérience personnelle des praticiens (Holt
T.L., Mann F.A., 2002). Il est ainsi difficile de comparer avec les résultats des techniques
conventionnelles et des traitements comportementaux.
d. Chirurgie plastique
Il s’agit surtout des procédures d’exérèse de plis de peau que l’on peut réaliser sur le
nez, au niveau de la queue ou du périnée. L’intérêt du laser est ici de limiter les saignements
et surtout il permet une incision précise pour un meilleur effet cosmétique. En effet, là encore
on peut « dessiner » la future ligne d’incision et inciser sans contact (Spot 0,4 mm à 6-10
Watts) et sans distorsion de la peau sous la lame de bistouri. On prendra soin de bien protéger
la cornée et de prendre les précautions nécessaires lors de travail à proximité de l’anus.
e. Les biopsies
Le laser CO2 est plutôt déconseillé pour réaliser des biopsies cutanées (Silverman et
al., 2007). En effet, surtout lorsqu’il s’agit de collecte de petits spécimens, les dommages
thermiques sur les marges de la biopsie rendent les interprétations microscopiques difficiles
voire impossibles. Cependant, avec un laser CO2 bien utilisé les dommages thermiques ne
s’étendent pas à plus de 0,5 mm de la zone d’incision donc des biopsies de plus grande taille
peuvent être réalisées sans problème avec ce laser. L’utilisation du laser peut ainsi être
intéressante pour des biopsies de la cavité buccale (Frame, 2003) ou d’autres zones
vascularisées. Le geste est alors plus rapide car ne nécessitant pas d’hémostase ni de sutures.
2. Le laser en dermatologie
a. Papillomes viraux
Il existe plusieurs types de papillomes viraux et les papillomes exophytiques peuvent
être traités par laser. Il y a 2 formes de papillomes exophytiques : buccaux et cutanés. La
plupart disparaissent seuls en quelques mois mais les propriétaires peuvent désirer résoudre le
problème plus rapidement. L’administration d’interférons associée à un traitement au laser
des lésions semble pourvoir les meilleurs résultats sur les papillomes multiples chez l’homme
(Akyol et al., 2003). Le traitement chirurgical au laser est suffisant sur les lésions simples
mais compte-tenu de la contagiosité de ces lésions, le traitement adjuvant avec l’interféron
permet d’obtenir des meilleures guérisons. Le traitement aux interférons est en général initié 4
semaines avant le traitement chirurgical. Si toutes les lésions n’ont pas disparu au bout de ces
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4 semaines elles sont excisées au laser et les interférons continués pendant 6 à 8 semaines. La
procédure chirurgicale consiste en l’excision des papillomes avant vaporisation des lits
tumoraux (Duclos, 2006).
b. Epithelioma spinocellulaires
Les épithelioma spinocellulaires apparaissent le plus souvent dans des zones exposées
au soleil. Chez le chat, ils se présentent au niveau des pavillons des oreilles, du nez et de la
face. Si les lésions sont détectées précocement, une vaporisation superficielle au laser CO2 de
la surface du nez ou de l’oreille peut suffire. Duclos décrit en 2006 plusieurs cas de guérison
complète sur des stades précoces d’épithélioma spinocellulaires et de kératoses actiniques. Si
la lésion est plus profonde, une pinnectomie ou une excision complète du planum nasal peut
être envisagée.
Le laser est fortement recommandé dans ces localisations où les tissus sont très
fragiles et très vascularisés.
c. Angiomatose cutanée
L’angiomatose cutanée est une affection qui entraîne une prolifération vasculaire des
tissus dermiques et sous-cutanés. Comme pour les « taches de vin » ou les hémangiomes en
médecine humaine, le laser permet de coaguler ces lésions au lieu de les exciser. Dans une
étude de 2001 (Peavy et al., 2001), un laser Nd : YAG et un laser à Argon ont été utilisés pour
induire une nécrose thermique de ces lésions chez 2 chats et un chien. Les résultats sont
encourageants, puisque sur un chat et le chien, le tissu irradié, qui recouvrait de larges zones
de la face, s’est rapidement ré-épithélialisé ne laissant que quelques zones d’alopécie. Sur le
second chat, on a noté une disparition complète des lésions. Bien que le nombre de cas soit
très faible, la coagulation au laser est, comme en humaine, le traitement de choix pour ces
pathologies rares en médecine vétérinaire puisqu’elle permet d’obtenir d’excellents résultats
en évitant des chirurgies très délabrantes.
3. Chirurgie uro-génitale
Les applications des lasers en chirurgie urogénitale vétérinaire incluent la cystotomie,
les urétrostomies, la chirurgie urétérale et les prostatectomies. La diminution de l’utilisation
de l’électrocoagulation, l’amélioration de l’hémostase, la meilleure visibilité et les futures
applications du « tissu welding » donnent au laser CO2 un avantage important sur les
techniques de chirurgie conventionnelle. D’autres lasers sont utilisés dans ce domaine, nous le
verrons plus tard, notamment pour les procédures endoscopiques et la lithotritie.
a. Cystotomie
Après un abord abdominal classique, par laser ou instruments conventionnels, la
vessie est isolée par des compresses à laparotomie et des points d’appuis sont placés pour la
manipuler facilement. Un premier passage est réalisé sur la ligne d’incision à faible puissance
(spot de 0,8 mm ; puissance 10 à 12 W) pour sceller les vaisseaux superficiels de la vessie
puis celle-ci est incisée avec spot de fin diamètre (0,3 mm à 8 Watts). Il n’y a pas besoin dans
ce cas de faire attention à la profondeur d’incision car l’énergie qui traverserait serait
absorbée par l’urine. La procédure est moins sanglante que lors d’incision à la lame froide. Le
laser peut aussi être utilisé pour des excisions ou vaporisations de néoplasies vésicales. Des
- 58 -
recherches sont en cours sur les techniques de « tissu welding » pour obtenir des fermetures
sans fil de suture donc avec moins d’inflammation (Lobik et al., 1999).
Une étude sur 21 chiens (Osuna et al., 1989) a montré qu’une fibrose de la paroi
vésicale et une absence d’urothélium normal persistaient 2 mois après la chirurgie, que ce soit
avec un laser CO2 ou avec un laser Nd :YAG. Les complications des procédures étaient
hématurie, infections et adhérences abdominales. Cette étude de 1989 ne compare pas avec les
techniques de chirurgie conventionnelle et se trouve en désaccord avec les résultats cliniques
obtenus par les chirurgiens laser (Berger et Eeg, 2006 ; Holt et Mann, 2002), à savoir de bons
résultats avec plutôt une diminution de l’hématurie et des infections. De plus, l’étude de
Upton (2006) montre un arrêt quasi-immédiat (72h) de l’hématurie après exérèse de
carcinomes à cellules transitionnels de la vessie dans 100% des 8 cas.
Cette étude récente a montré de bons résultats du laser CO2 pour le traitement de
carcinomes à cellules transitionnels. Ce travail porte sur 8 cas de chiens présentant des CCT
envahissant le trigone vésical. La procédure a consisté, par un abord ventral de la vessie, à
réaliser la vaporisation complète de la tumeur. Le laser a permis de travailler facilement là où
les techniques conventionnelles montraient leurs limites, c’est-à-dire au niveau de l’urètre et
de l’abouchement des uretères, jusqu’à la séreuse vésicale. En effet, l’absence de saignements
permet une meilleure identification des tissus et une vaporisation couche par couche du tissu
tumoral, ce que ne permet pas la dissection aux ciseaux ou au bistouri. La précision du
chirurgien est ici largement améliorée et les tissus sains plus épargnés. Associé à une
chimiothérapie, 100% des chiens ont montré une résolution des signes cliniques 72 heures
après la chirurgie ce qui est mieux que lors de chimiothérapie seule (75%) ou lors de
radiothérapie associée à une chimiothérapie (90%). Les médianes de survie sont équivalentes
à celles de la chimiothérapie seule. En conclusion, le traitement par ablation au laser CO2 de
carcinomes à cellules transitionnelles est recommandé lors de tumeur envahissant le trigone et
dont la résection est impossible par les techniques conventionnelles. La satisfaction des
propriétaires est excellente au vu de la résolution rapide des signes cliniques.
Malheureusement les médianes de survie ne sont pas améliorées (environ 1 an) et le pronostic
reste sombre.
b. Urétrostomie
Le laser CO2 peut être utilisé avantageusement dans les procédures d’urétrostomie
chez le chien ou chez le chat. L’incision de la paroi urétrale est réalisée avec un spot de petit
diamètre (0,3 mm) et une puissance de 4 à 6 Watts pour avoir une incision fine et précise. Un
cathéter urétral est en général placé pour faciliter la visualisation de l’urètre pendant
l’incision, on prendra soin de ne pas faire fondre le cathéter avec le laser, pour cela il suffit de
le faire tourner sur lui-même pour répartir l’énergie sur une surface plus grande. Le laser est
aussi recommandé pour la section des corps érectiles lors d’urétrostomie périnéale chez le
chat. La procédure est ainsi moins sanglante et les sutures peuvent donc être réalisées plus
confortablement selon l’expérience de différents auteurs (Berger et Eeg, 2006) (Holt et Mann,
2002).
- 59 -
4. Oncochirurgie
a. Avantages du laser CO2 en oncochirurgie
Le principal avantage du laser CO2 en oncochirurgie est l’application « sans toucher »
de l’énergie laser qui réduit le risque de dissémination de cellules tumorales dans les tissus
sains. La dissémination en chirurgie conventionnelle peut se faire par l’intermédiaire des
instruments chirurgicaux ou des saignements. Le laser lutte sur les deux plans et créé une
barrière vaporisée entre tissus sains et tissus tumoraux. Le laser est aussi utilisé pour la
cautérisation des tumeurs ulcérées avant leur excision, limitant encore ainsi la dissémination
tumorale. La chirurgie au laser, en procurant un champ chirurgical plus propre permet d’être
plus sûr de ses marges d’exérèse et de diminuer les récurrences tumorales (Lanzafame et al.,
1986 et 1988). En médecine humaine, la faculté de Tel Aviv en Israël (Shvero J. et al., 2003)
a mené une étude sur 32 patients atteints de différentes formes de dysplasies laryngées
(carcinomes précoces des cordes vocales). Le laser CO2 est utilisé en mode pulsé avec une
puissance de 5 à 10 Watts pour un spot de 0,3 mm. Les résultats obtenus sont identiques :
meilleure hémostase, grande précision, diminution du traumatisme, diminution du temps de
récupération post-opératoire, pas de récidive de carcinome. De même, Steiner W. et al. (2001)
ont réalisé une étude sur 129 patients en comparant les différentes techniques possibles pour
le traitement de carcinomes laryngés. L’exérèse laser permet un contrôle dans 87% des cas,
une moindre récurrence locale, un meilleur taux de survie à 5 ans sans récurrence ainsi qu’une
meilleure et plus rapide récupération des fonctions. Le laser présente également ici un
avantage notable au cours de la chirurgie puisque la carbonisation de la tumeur est plus
importante que celle des tissus sains (à cause de la composition des tissus), ce qui permet une
visualisation directe des berges de la tumeur et permet le contrôle de l’exérèse.
De plus, le laser permet de réaliser la vaporisation de certaines tumeurs. L’excision et
l’analyse histologique, doivent bien sûr toujours être préférées ; le chirurgien laser ne doit pas
être tenté de vaporiser des petites lésions de nature inconnue. Mais lorsque l’excision avec des
marges saines ne peut pas être réalisée, le laser CO2 peut alors être utilisé pour assainir le lit
d’excision ou pratiquer une cytoréduction de la tumeur. Cette dernière procédure (« tumor
debulking » pour les anglo-saxons) est fréquemment réalisée pour dégrossir la tumeur en
préparation de radiothérapie ou de chimiothérapie ou pour contrôler de manière palliative la
douleur et les hémorragies (Upton, 2006)
Les exemples de tumeurs cutanées traitées avec succès au laser CO2 sont nombreux
mais restent des cas isolés (Berger et Eeg, 2006 ; Holt et Mann, 2002) : mélanome,
mastocytome, épithélioma spinocellulaire, adénome sébacé, papillome, trichoépitheliome,
pilomatricome… Une étude (Holt et Mann, 2002) rapporte le cas d’un chien traité au laser
pour un pilomatricome au niveau du carpe. Ce cas a de particulier que les marges n’étaient
pas saines à l’analyse histologique mais qu’aucune récidive n’a été notée dans les 18 mois
suivants. On peut imaginer que l’excision au laser ait pu avoir un effet curatif sur les marges
d’exérèse, sans bien sûr pouvoir en avoir de certitude.
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b. Fibrosarcome
L’énergie laser peut être utilisée pour traiter chirurgicalement les fibrosarcomes
(Lanzafame et al., 1986 et 1988). On choisira des spots de diamètre élevé (0,4 ou 0,8 mm) à
une puissance de 10 à 15 Watts car de grandes quantités de tissu sont généralement excisées
et un mode superpulsé pour diminuer l’échauffement et la formation de tissus carbonisés. Ces
tumeurs dont la récidive locale est très fréquente sont une bonne indication d’une excision et
d’un traitement du lit tumoral par laser.
c. Tumeurs mammaires
Dans cette procédure, les principaux avantages du laser sont la diminution des
saignements et de la douleur post-opératoire. Comme pour les fibrosarcomes, les zones à
exciser sont en général étendues et les tensions sur les marges de la plaie peuvent créer des
douleurs importantes que le laser aide à diminuer (Montgomery et al., 1985).
La réduction des saignements et la technique « No touch » permettent une diminution de la
dissémination tumorale (Lanzafame et al., 1986).
Le laser peut aussi permettre de traiter les marges tumorales, le but étant d’obtenir une
excision marginale curative.
d. Adénomes sébacés
Les adénomes sébacés et kystes sébacés sont fréquemment retrouvés sur la peau et
peuvent être multiples. Les masses pédonculées peuvent être excisées à la limite de la peau et
les marges subir une vaporisation superficielle. Pour les masses sessiles, une incision en côte
de melon peut être réalisée ou une vaporisation avec un spot de 0,8 mm à une puissance de 68 Watts. Les plaies de moins de 4 mm de diamètre peuvent cicatriser par seconde intention.
Ces procédures au laser sont extrêmement rapides, non sanglantes et on obtient des marges
très saines. La possibilité de réaliser ces procédures sous anesthésie locale est un argument
fort pour l’utilisation du laser chez des animaux âgés ou pour lesquelles l’anesthésie est
dangereuse. L’expérience a été réalisée sur des animaux coopératifs par Berger et Eeg dans
Veterinary Laser Surgery : A practical guide (2006).
5. Chirurgie des paupières et des annexes oculaires
Le laser a été utilisé en ophtalmologie vétérinaire depuis les années 1980. Les
techniques humaines ont été adaptées pour répondre aux besoins des vétérinaires. Les deux
lasers les plus utilisés en ophtalmologie sont les lasers diode (810 nm) et Nd : YAG (1064
nm). Les longueurs d’onde dans l’infrarouge de ces deux lasers permettent une transmission
sûre à travers la cornée et la sclère et une bonne absorption par les tissus pigmentés de l’œil
(uvée). Ils sont donc parfaits pour les opérations de cyclophotocoagulation, pour les
néoplasies intraoculaires, les capsulotomies et les rétinopexies. De plus, les lasers diode sont
peu encombrants, parfois portables et peu coûteux. Le laser CO2 est moins utilisé. On s’en
sert notamment pour la chirurgie des annexes de l’œil.
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a. Chirurgie d’enfouissement de la glande nictitante
Lors de cette chirurgie, la conjonctive est incisée de manière à créer une « poche »
dans laquelle on viendra enfouir la glande nictitante. L’incision au laser CO2 permet d’éviter
l’important saignement conjonctival que l’on a systématiquement lors de chirurgie
conventionnelle. Pour cela on coagule le vaisseau conjonctival en question avec un spot de
0,3 mm à une puissance de 4 Watts (Berger et Eeg, 2006)
b. Chirurgie de correction des entropions
En plus des techniques usuelles de correction des entropions qui peuvent être réalisées
avec le laser CO2, obtenant ainsi une meilleure hémostase lors des sections (Lieb et al., 2000
) ( Morrow et al., 1992), d’autres procédures sont décrites par Berger et Eeg dans leur livre
Veterinary Laser Surgery : A practical guide (2006). Pour ces techniques, le laser est utilisé
en dessous du seuil de vaporisation des tissus. Le but est d’entraîner une dénaturation des
protéines et une contraction du collagène des tissus. Le passage du faisceau laser n’entraîne
donc pas une section mais une rétraction de la peau des paupières. Pour cela on utilise par
exemple des réglages de 2 à 4 watts pour un spot de 0,4 mm et de 6 à 8 watts pour un embout
de 0,8 mm. Ces procédures peuvent amener de bonnes corrections pour les entropions
modérés des paupières inférieures ou supérieures. Pour les cas plus sévères, on aura recours
aux techniques plus agressives. Le gros avantage de cette technique est de pouvoir travailler
« à effet » et ainsi adapter la correction en temps réel.
c. Traitement des chalazions et adénomes du bord palpébral
Ces petites masses peuvent être vaporisées directement ou être excisées du bord
palpébral (Kaplan, 1996). Ces interventions ne nécessitent en général pas de suture. Le gros
avantage par rapport à la chirurgie conventionnelle est de pouvoir vaporiser juste la masse,
avec une visibilité accrue, sans être agressif pour le reste de la paupière, notamment au niveau
du canthus interne où la quantité de peau est très limitée.
d. Distichiasis et cils ectopiques
L’application de l’énergie laser quelques secondes permet de détruire rapidement le
bulbe et la glande sébacée associée. On prendra bien garde de protéger la cornée avec une
compresse humide. La cicatrisation se fait en 3 à 5 jours et sans douleur pour l’animal. Cette
technique permet un traitement rapide et efficace des distichiasis. Elle ne demande ni une
grande expérience de la technologie laser ni d’autres instruments de chirurgie ni de
microchirurgie.
e. Enucléation
Le laser CO2 peut être avantageusement utilisé pour les énucléations et permet une
hémostase efficace et un travail précis. Le confort du patient en post-opératoire peut aussi être
amélioré (Montgomery et al., 1985).
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6. Chirurgie des oreilles
La vascularisation de l’oreille et des structures qui lui sont associées rend la chirurgie
laser intéressante. La chirurgie conventionnelle connaît souvent sur ces sites des hémorragies
qu’il est difficile de contrôler. Les incisions et vaporisations au laser CO2 occluent et scellent
la vascularisation. De plus, dans cette localisation très innervée, l’utilisation du laser diminue
la douleur postopératoire.
a. Ablation du pavillon
La pinnectomie totale ou partielle est pratiquée lors de traumatisme, de néoplasie ou
d’atteintes environnementales (gelure par exemple) du pavillon de l’oreille. Le laser est réglé
avec une puissance de moyenne à haute (10-15 W pour un spot de 0,8 mm), de manière à
inciser l’ensemble du pavillon (peau + cartilage) en un seul passage. Un guide est conseillé
pour réaliser des coupes esthétiquement correctes. Les sutures ne sont pas toujours
obligatoires car, le cartilage étant fin, l’énergie laser a tendance à souder les marges de la
plaie lors de la coupe (Berger et Eeg, 2006 ; Holt et Mann, 2002 ; Duclos, 2006).
b.
Traitement chirurgical des othématomes
Le laser est apprécié dans la chirurgie des othématomes. Il permet une incision en
générale non sanglante de la partie rostrale du pavillon. Par la suite, on peut choisir d’éliminer
les espaces morts par la technique conventionnelle (sutures sur éponge) ou tenter de plaquer la
peau sur le cartilage par les techniques de « tissu welding ». Cette technique a été décrite dans
une étude sur 10 cas d’othématomes de chiens (Dye et al., 2002). Elle consiste à réaliser,
après la vidange de l’othématome par une incision large sur la partie rostrale du pavillon, de
multiples incisions focales (1 à 2 mm de diamètre) traversant entièrement le pavillon (peau +
cartilage + peau) et ce sur l’ensemble de la surface du pavillon. Comme lors de pinnectomie,
l’énergie laser permet une soudure de la peau des deux faces du pavillon à chaque « trou »
que l’on réalise et une fibrose qui assure l’adhérence par la suite. Les résultats sont excellents
puisque tous les hématomes ont été traités avec succès et sans récurrence à 23 mois. Les
auteurs insistent sur la nécessité de veiller à ce que les incisions traversent l’ensemble du
pavillon et sur l’ensemble de la surface de celui-ci. L’aspect cosmétique était excellent dans
tous les cas. Le traitement au laser des othématomes est donc recommandé car la chirurgie est
rapide (environ 20 minutes), ne nécessite aucune suture, est moins douloureuse pour l’animal
avec un résultat cosmétique excellent.
c. TECALBO
Le laser CO2 dans cette procédure permet un abord non sanglant avec une bonne
visibilité pour une voie d’abord précise. La douleur post-opératoire est aussi diminuée.
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7. Chirurgie de l’oropharynx et du nasopharynx
a. Nosectomie
L’exérèse du planum nasal sur des épithéliomas spinocellulaires félins a été réalisée au
laser CO2 avec d’excellents résultats (Duclos, 2006). Comparativement à la chirurgie
conventionnelle, le laser CO2 permet une résection plus facile et beaucoup moins
hémorragique dans une région extrêmement vascularisée. Le laser est d’abord utilisé pour
« marquer » les limites de la zone à exciser puis l’incision est approfondie en augmentant la
puissance du faisceau pour inciser le cartilage nasal. Une bonne visualisation des méats
nasaux et une bonne apposition des tissus doivent être observées en fin de chirurgie pour
prévenir les risques de granulation, de fibrose cicatricielle et de sténose des narines. Le
résultat esthétique est satisfaisant mais on conseille de montrer des photographies des résultats
attendus avant l’opération car le faciès de l’animal est fortement modifié.
b. Correction de narines sténotiques
La correction des narines sténotiques chez les races brachycéphales mais aussi sur les
chats peut être réalisée au laser CO2 (Holt et Mann, 2002). Il faut utiliser un spot de faible
diamètre (0,3mm) car l’incision doit être fine et précise. Chez les chats, on peut se permettre
de laisser cicatriser par seconde intention. Chez les animaux de plus grande taille, il faut
réaliser une excision en coin de l’aile du nez en allant assez profondément pour exciser aussi
une partie du cartilage alaire. Une apposition par points simples est nécessaire. L’utilisation
du laser permet ici de limiter les saignements très abondants dans cette région. Le temps de
chirurgie est réduit chez les chats quand les sutures ne sont pas nécessaires.
c. Palatoplastie
La palatoplastie lors d’hyperplasie du palais mou dans les syndromes brachycéphales
est une des principales indications à ce jour du laser CO2. L’intervention consiste à raccourcir
et à désépaissir le palais mou pour libérer les voies respiratoires supérieures. Cette opération
est souvent couplée à la correction des narines sténotiques. L’animal est placé en décubitus
ventral, la gueule maintenue grande ouverte.
Plusieurs études ont montré que la procédure de raccourcissement du palais mou était
environ deux fois plus rapide en utilisant un laser C02 par rapport aux instruments
chirurgicaux conventionnels (Clark et Sinibaldi, 1994 ; Davidson et al., 2001).
La procédure est aussi beaucoup moins sanglante puisque le laser scelle les petits
vaisseaux sanguins à mesure qu’il les sectionne et la chirurgie est donc plus aisée pour le
chirurgien.
De plus, on limite l’œdème pharyngé post-opératoire qui peut être à l’origine de
complications respiratoires sévères en post-opératoire immédiat. Dans l’étude de Davidson
(2001) sur 20 chiens brachycéphales, les scores respiratoires post-opératoires sont
significativement meilleurs pour les chiens opérés au laser CO2. Si on se réfère aux
expériences de chirurgies ORL en médecine humaine (Thuaksuban et Nuntanaranont, 2003)
la phase post-opératoire serait moins douloureuse avec moins de difficultés à la déglutition.
Une étude histopathologique (Brdecka et al., 2007) comparant la résection du palais
mou au laser CO2 ou par électrocoagulation bipolaire ne montrait pas de différence à 3 jours
concernant les lésions tissulaires. Cependant, les marges de lésions tissulaires obtenues avec
le laser CO2 dans cette étude (5,3 mm +/- 1 ,5 mm) sont bien supérieures à celles associées
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habituellement au laser C02 (0,34 mm +/- 0,2 mm) (Clark et Sinibaldi, 1994 ; Davidson et al.,
2001 ; Rizzo et al., 2004). Les auteurs de l’étude (Brdecka et al.) expliquent cette différence
par une mauvaise utilisation du laser (mauvais réglages, retrait des tissus carbonisés, angle
d’incidence du faisceau laser…) et la difficulté du travail dans la cavité buccale.
D’autres études comparatives seraient nécessaires pour établir significativement la
supériorité du laser dans cette indication en médecine vétérinaire. Cependant, les résultats
excellents (meilleure hémostase, rapidité, possible réduction de la douleur et de l’œdème postopératoire) obtenus dans les différentes études, font de la palatoplastie une vraie indication
pour le laser CO2.
On prendra soin lors de ces procédures au laser de bien protéger la sonde
endotrachéale du faisceau laser par des compresses humides. De telles compresses devront
aussi, par mesure de sécurité être placé au fond de l’oropharynx pour éviter de léser les
structures oropharyngiennes plus caudales.
Photo 9 : Position de l’animal lors de palatoplastie. La sonde endotrachéale est
protégée par une compresse humide (Crédit photo : François Reynier)
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Photo 10 : Palatoplastie au laser CO2 (Crédit photo : François Reynier)
Le laser semble donc être un instrument avantageux pour le traitement chirurgical du
syndrome obstructif des voies respiratoires supérieures chez les brachycéphales. Celui-ci
permet une intervention précise et rapide, sans les hémorragies qui viennent perturber
l’opérateur lors des chirurgies conventionnelles, avec des résultats post-opératoires, à court
terme comme à long terme, excellents. Une étude récente (Dunie-Mérigot, 2008) compare les
résultats de palatoplasties effectuées sur 60 chiens atteints de syndrome obstructif des voies
respiratoires supérieures à l’aide de bistouris électriques (monopolaire et bipolaire), d’un
laser diode ou d’un laser CO2. L’étude n’a pas encore été publiée mais le laser CO2 apporte à
ce jour les meilleurs résultats en terme de rapidité, de précision et d’hémostase tout en
limitant au maximum l’inflammation du site chirurgical (scores cliniques respiratoires en
post-opératoire et nécessité de trachéotomie).
d. Dévocalisation
Bien qu’interdite en France, la dévocalisation ou ventriculocordectomie par un abord
ventral classique du larynx peut être avantageusement réalisée au laser CO2. Les 2 paires de
cordes vocales sont vaporisées au laser, aucune suture ni électrocoagulation ne sont
nécessaires. L’avantage du laser est ici de diminuer les hémorragies et l’œdème postopératoire et ainsi d’obtenir une récupération plus rapide de l’animal. On évite aussi les
complications respiratoires liées à un potentiel œdème laryngé.
On prendra soin au moment d’entrer dans le larynx et lors de l’excision des cordes vocales
de bien protéger la sonde endotrachéale à l’aide d’une compresse humide.
Aucune complication n’a été observée lors d’une étude sur 10 cas (Anderson et Lippincott,
1991) utilisant le laser CO2 par un abord ventral, et aucun chien à 24 mois post-opératoire
n’était capable d’aboyer.
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8. Chirurgie des extrémités
a. Amputations
Le laser CO2 peut être utilisé pour améliorer le confort du chirurgien et de l’animal
lors des procédures d’amputation. Le laser permet dans ces procédures une incision
cutanée sans distorsion de la peau et donc un résultat esthétique supérieur, une incision
des muscles sans contraction brutale et sans stimulation des fibres nerveuses, des
saignements limités. Bien que ces chirurgies puissent se révéler plus longues avec un laser
qu’avec les techniques conventionnelles, la phase post-opératoire et la récupération de
l’animal sont améliorées.
Pour les amputations de queue, le laser propose les mêmes avantages. Chez les petits
animaux, le laser suffit généralement à coaguler les artères caudales latérales et l’artère
caudale ventrale mais chez les animaux plus grands, il convient de ligaturer,
d’électrocoaguler ces artères ou d’utiliser les techniques de tissu welding. La résection au
laser associée à des sutures intradermiques diminue le prurit qui peut apparaître en postopératoire et limite les automutilations.
Les amputations de doigts sont réalisées au laser CO2 avec un minimum de saignements,
un traumatisme moindre pour les tissus et peu de douleur en post-opératoire.
b. Onychectomie féline
Le laser à CO2 est parfait pour les procédures d’onychectomie féline. Quand elle est
réalisée par les techniques conventionnelles, cette procédure est sanglante et très douloureuse
pour l’animal, c’est d’ailleurs pour ces raisons qu’elle n’est plus réalisée par les vétérinaires
français. De nombreuses complications post-opératoires sont aussi observées : hémorragies,
boiteries, infections. Quand cette procédure est correctement réalisée au laser CO2, elle ne
nécessite ni bandage ni suture ni aucun autre moyen d’hémostase.
Une première incision circonférentielle est réalisée autour de l’épithélium recouvrant
la crête unguéale, celui-ci est repoussé proximalement et une seconde incision est réalisée
dans les tissus sous-cutanés au niveau de la jonction P2-P3. Les différents tendons et
ligaments sont sectionnés à ce niveau et la troisième phalange est désarticulée. L’épithélium
unguéal que l’on aura pris soin de conserver servira de pansement naturel. A la fin de
l’intervention, le chirurgien vérifie l’absence de saignement et retire l’excédent de tissu
carbonisé. En général, peu de saignements sont observés et ils sont dus généralement à une
trop forte traction sur P3 lors de sa dissection. Les tissus sont alors plus déchirés que
vaporisés. Les sutures ne sont pas nécessaires et même plutôt à proscrire compte tenu de
l’inflammation qu’elles provoquent. Les incisions sont petites et protégées par l’épithélium
unguéal. La gestion de la douleur, même si elle est moindre, reste bien sûr essentielle en postopératoire immédiat.
Une étude sur 20 chats (Robinson et al., 2007) comparant l’onychectomie au laser par
rapport aux techniques conventionnelles, a montré que la récupération fonctionnelle était
beaucoup plus rapide dans le groupe de chats opérés au laser. Ce résultat est certainement
corrélé à l’importante diminution de la douleur dans les premières 48 heures après la
chirurgie.
L’étude de Holmberg et Brisson (2006) montre que l’onychectomie au laser cause
significativement moins de boiterie dans les 7 premiers jours et bien qu’elle ne soit pas
significative, la différence des scores douloureux entre les 2 techniques donne l’avantage au
laser CO2.
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9. Chirurgie péri-anale et rectale
Les avantages à utiliser le laser pour la chirurgie péri-anale et rectale incluent la
diminution des saignements, de la douleur, de l’œdème et du risque d’infection. En effet, la
longueur d’onde du laser CO2 permet de couper et de coaguler les vaisseaux d’un diamètre
approchant les 0,5 mm, ce qui est suffisant pour la plupart des vaisseaux de la région. Les
vaisseaux plus importants doivent être ligaturés ou électrocoagulés. De plus, la région périanale étant une région contaminée, la lumière laser, en vaporisant les bactéries, pourrait
diminuer la charge bactérienne de la région et ainsi le risque d’infection post-opératoire. Pour
autant, aucune étude ne l’a encore démontré.
a. Considérations pour la chirurgie laser en région péri-anale
Des précautions sont nécessaires lors de chirurgies au laser pour la réussite de
l’intervention et la prévention des incidents pour le patient et l’équipe soignante.
Pour inciser et exciser les tissus en région péri-anale, on utilise des spots de diamètres
compris entre 0,3 et 0,8 mm à des puissances allant de 6 à 12 Watts en mode continu ou en
mode superpulsé. Pour la vaporisation des tissus, on utilisera des embouts de plus gros
diamètre (0,8 à 1,4 mm) à des puissances allant de 8 à 15 Watts. Comme pour toutes les
chirurgies au laser, on prendra soin de retirer au fur et à mesure de leurs formations les tissus
carbonisés. Ces déchets carbonés augmentent les effets thermiques du laser sur les tissus
collatéraux et peuvent aussi agir comme des corps étrangers au sein de la plaie, retarder la
cicatrisation et provoquer des déhiscences de plaie.
Pour toutes les procédures que nous allons décrire, l’animal est placé en décubitus ventral
au bout d’une table, la queue relevée sur le dos à l’aide par exemple d’une pince à champ. Il
est nécessaire de réaliser une suture en bourse de l’anus après avoir introduit une compresse
humide à l’intérieur. Cette étape permet d’éviter la contamination per-opératoire du site
chirurgical par le contenu du rectum et permet aussi, dans le cadre d’une chirurgie au laser,
d’éviter la sortie de gaz (notamment méthane) qui pourraient s’enflammer au contact de
l’énergie laser.
b. Chirurgie d’exérèse des circumanalomes
Les circumanalomes, qu’il s’agisse d’adénomes, d’adénocarcinomes des glandes périanale ou de carcinomes des sacs anaux peuvent être retirés à l’aide d’un laser CO2 (Shelley,
2002). Le laser sera ici utilisé pour les incisions cutanées, la dissection et l’hémostase du site
d’exérèse. Son utilisation, pour rapport aux instruments conventionnels, permet une
intervention propre et rapide, avec une douleur moindre pour l’animal au réveil.
c. Sacculectomie
Les sacculectomies peuvent être effectuées au laser CO2, que ce soit par une technique
ouverte ou fermée. Le laser CO2 diminue les saignements et améliore le confort du chirurgien
(Shelley, 2002).
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d. Chirurgie d’exérèse des masses rectales
La plupart des tumeurs rectales sont des polypes (adénomes). Elles peuvent être simples
ou multiples, sessiles ou pédiculées et la majorité se trouve à moins de 2 centimètres des
marges de l’anus. Ces tumeurs peuvent évoluer et devenir malignes (carcinome in-situ puis
carcinome) et doivent donc être retirées dès leur détection. L’excision laser permet surtout de
diminuer les hémorragies durant l’incision de la muqueuse rectale (Shelley, 2002). Pour les
tumeurs pédonculées, le rectum est éversé (technique pull-out) à l’aide de plusieurs points
d’appui et la tumeur est excisée à sa base. Si la base est petite, l’excision au laser suffit et
suturer la muqueuse rectale est inutile. La lumière laser suffit à contrôler l’hémorragie et à
fermer la plaie. Les polypes sessiles peuvent être traités par vaporisation. Dans ce cas, la
tumeur est vaporisée jusqu’à atteindre la sous-muqueuse. La muqueuse peut être suturée au
besoin. En cas de tumeur plus invasive, il peut être nécessaire d’envisager une résectionanastomose d’une partie du rectum.
e. Traitement chirurgical des fistules anales
Le laser CO2 est un outil efficace pour le traitement chirurgical des fistules anales. Il est
idéal pour exciser et réaliser une vaporisation des tissus nécrotiques ou ulcérés, tout en
contrôlant les hémorragies. Il détruit aussi les bactéries dans le lit de la plaie, diminuant ainsi
la charge bactérienne et le risque d’infection et de déhiscence de plaie. Le laser aide à
améliorer le confort post-opératoire du patient. Les fistules sont dans un premiers temps
sondées pour estimer leur profondeur. Si leurs trajets passent par les sacs anaux, ceux-ci
seront retirés aussi. Le but de la chirurgie au laser est de retirer tous les tissus nécrotiques et
de traiter au laser les lits des plaies pour favoriser la cicatrisation par seconde intention.
Toutes les zones sont traitées jusqu’à obtenir un tissu sain à chaque fois. Les plaies peuvent
être laissées telles que pour cicatriser par seconde intention ou être refermées par les moyens
de suture conventionnels.
Dans une étude de 1995 (Ellison et al.), un laser Nd : YAG (1064 nm), utilisé en mode
contact, a été utilisé pour réaliser l’excision chirurgicale de fistules anales avec fermeture par
première intention sur 20 chiens. La procédure a consisté en l’excision au laser de l’ensemble
des tissus nécrosés et cicatriciels en conservant au maximum le sphincter anal externe. Une
sacculectomie a été réalisée de manière concomitante dans la plupart des cas et une
caudectomie a été faite sur 4 des chiens. Ce traitement a été efficace dans 95% des cas (19
chiens sur 20) puisque l’on a obtenu une résolution des fistules anales sans récidive avec un
suivi de 23 mois. A l’époque où a été réalisée cette étude, comparativement aux autres
traitements chirurgicaux des fistules anales, les résultats sont plutôt encourageants puisque les
taux de récidive et de mortalité sont bien meilleurs que pour les traitements par excision
conventionnelle, fulguration, amputation de queue, cryochirurgie ou cautérisation chimique.
Le taux d’incontinence fécale post-opératoire est supérieur à celui obtenu par cryochirurgie,
fulguration ou cautérisation chimique mais meilleur que lors d’excision au scalpel et au
bistouri électrique. Ces incontinences ont été contrôlées par un changement de régime
alimentaire. De plus, la chirurgie au laser a immédiatement fait diminuer la douleur dans tous
les cas où celle-ci était présente en pré-opératoire. Ainsi les propriétaires étaient satisfaits du
résultat dans 95% des cas, avec des animaux devenus plus dociles, des soins de nettoyage plus
faciles à réaliser et un regain de poids et d’activité.
Depuis, les traitements médicaux immunosuppresseurs pré-opératoires ont permis des
chirurgies moins invasives et il n’existe plus d’incontinence fécale par cette approche.
Quoi qu’il en soit, le laser, ici Nd :YAG mais par extension le laser à CO2, aussi efficace
sur les tissus mous, se révèle un outil intéressant pour le traitement chirurgical des fistules
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anales, notamment dans les cas de récidive ou les cas sévères où une sténose de l’anus est déjà
présente. Celui-ci permet une excision rapide et non sanglante des trajets fistuleux et on
observe une réduction instantanée de la douleur à la défécation.
10. Dentisterie et chirurgie de la cavité buccale
a. Principaux lasers utilisés
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Laser à CO2 : le laser à CO2, par les propriétés qu’on lui connaît est le laser le plus
utilisé en dentisterie vétérinaire. Il permet de couper, vaporiser, coaguler les tissus
mous de la cavité buccale avec un minimum de dommages collatéraux comparé aux
autres lasers (Argon, Nd : YAG et diode). C’est celui-ci qui sera utilisé pour les
procédures de gingivectomie, gingivoplastie, frénectomie, excision de masses … Par
contre il sera inefficace sur les tissus durs (os, dents),
D’autres lasers peuvent être utilisés en dentisterie, notamment pour des travaux sur les
tissus durs tels l’émail, la dentine ou l’os. C’est le cas des lasers à Erbium (2900 nm)
ou à Holmium (2100 nm). Le laser à Argon (488-514 nm), fortement absorbé par
l’hémoglobine peut inciser, coaguler ou vaporiser la plupart des tissus de la cavité
buccale et peut aussi servir pour le blanchiment des dents (Kamami, 1997). Le laser
Nd :YAG a été utilisé en médecine humaine pour ses grandes capacités de coagulation
sur des hyperplasies gingivales (De Beneditis, 2007).
b. Indications des lasers en dentisterie
-
Stomatites virales :
Les gingivostomatites félines sont souvent liées à des infections virales (FIV, FelV).
Les lasers sont utilisés pour vaporiser les zones d’inflammation et les trajets fistuleux
(Anthony J., 2001). On utilise un spot de 0,8 mm à une puissance d’environ 6-10 watts.
Ce traitement sera bien sûr associé à l’extraction des dents pour lesquelles les lésions de
l’os alvéolaire sont trop importantes. Le laser permet également dans cette indication un
assainissement des tissus en particules virales comme en bactéries. Après 7 à 10 jours, le
tissu gingival retrouve un aspect normal ou cicatriciel, on note une diminution importante
de la douleur et de l’odeur,
-
Raccourcissement gingival pour préparation de couronnes (Bellows, 2002),
Operculectomie (exérèse de tissu gingival surplombant une dent impactée).
c. Indications des lasers en chirurgie de la cavité buccale
-
Maxillectomies et mandibulectomies (Holt et Mann, 2002) :
Ces chirurgies ont tendance, par les techniques chirurgicales conventionnelles, à être très
sanglantes. Cet inconvénient est levé par la chirurgie au laser qui permet d’inciser facilement
les tissus gingivaux. Le laser CO2 est inefficace pour couper les tissus osseux car trop pauvres
en eau et trop minéralisés. L’application de l’énergie laser sur ces tissus résulte en une
carbonisation des tissus et des étincelles. L’os doit donc être incisé de manière
- 70 -
conventionnelle. De la même manière, les gros vaisseaux de la région peuvent nécessiter
d’être coagulés au bistouri électrique.
Le laser offre aussi un autre avantage important lors de l’incision des masses musculaires
jugales. La vaporisation des tissus, contrairement à une incision par bistouri électrique ne
provoque pas les fortes contractions musculaires qui peuvent être gênantes pour le chirurgien.
L’approche est ainsi plus claire, plus facile, les tissus sont moins traumatisés et la
récupération meilleure,
-
Glossectomie :
Les néoplasies de la langue sont rares chez le chien et le chat, la plupart des néoplasies
de la cavité buccale ayant pour origine les gencives. Cependant, le laser à CO2 peut être très
utile lors de glossectomie ou d’exérèse de masses linguales (Bellows, 2002). Il évite la
stimulation des fibres nerveuses et musculaires très gênantes lors d’utilisation du bistouri
électrique sur un organe aussi musculeux. Les sutures ne sont en général pas nécessaires, sauf
pour des plaies de plus de 8 mm de largeur,
-
Cytoréduction de masses buccales
Les tumeurs de la cavité buccale, plus couramment des mélanomes, fibrosarcomes,
épulis, peuvent rapidement devenir des masses volumineuses, hémorragiques et douloureuses,
gênant la prise alimentaire ou la fermeture de la cavité buccale. Quand les chirurgies plus
invasives (mandibulectomie, maxillectomie) ne sont pas envisagées, une cytoréduction
palliative de la tumeur peut devenir une part importante du traitement. Bellows (2002) a ainsi
traité de manière périodique un épithélioma spinocellulaire oral chez un chien sur une période
de 18 mois. Le but de la cytoréduction n’est pas curatif mais plutôt de diminuer la taille de la
tumeur et les saignements, avant d’éventuellement proposer radiothérapie ou chimiothérapie.
Le laser est utilisé avec un embout large et une puissance importante pour pratiquer la
vaporisation de la masse, puis à une puissance plus faible pour assainir et coaguler le lit de la
tumeur.
11. Chirurgie gastro-intestinale
Le laser CO2 peut être utilisé pour les interventions sur le tractus intestinal. En effet,
ce sont des tissus très vascularisés et chargés en eau. Les incisions au laser, que ce soit sur
l’intestin ou sur l’estomac, sont moins sanglantes que les incisions conventionnelles et ne
nécessitent en général pas d’électrocoagulation. Les techniques de « tissu welding » pour des
plaies du tractus digestif ont été étudiées chez des animaux d’expérimentation (Cespanyi et
al., 1987) (Farag et al., 1985) et permettent des sutures de résistance équivalente aux sutures
traditionnelles. Elles pourraient être envisagées en pratique mais nécessitent des techniques
avancées et un équipement pas encore disponibles pour les vétérinaires.
12. Chirurgie endocrine
Le laser CO2 a été utilisé pour les procédures de thyroïdectomie dans le traitement de
l’hyperthyroïdisme félin. Le laser permet une voie d’abord rapide et non sanglante ainsi
qu’une dissection précise du tissu thyroïdien.
- 71 -
III.
Les indications des lasers diode et Nd :YAG
Les lasers diode sont en train de remplacer les lasers Nd : YAG en chirurgie
vétérinaire. En effet, ceux-ci sont plus petits, plus efficaces, moins chers grâce à la
technologie qui produit l’énergie laser : les semi-conducteurs. Bien que leurs applications
soient sensiblement les mêmes, les lasers diode (810 à 980 nm) diffèrent des lasers Nd : YAG
(1064 nm) par leur longueur d’onde. Les lasers diode sont généralement commercialisés avec
des puissances allant de 25 à 60 Watts. Dans cette partie, on peut considérer que les lasers
diode et Nd : YAG auraient pu être utilisés indifféremment.
A. Les avantages du laser diode
Les longueurs d’onde des lasers Nd : YAG et diode pénètrent de manière similaire
dans les tissus car ils sont principalement absorbés par la mélanine, l’hémoglobine et les
pigments sombres. La concentration de ces pigments dans les tissus détermine la profondeur
de pénétration pour une énergie donnée. Les tissus non pigmentés, tels que la cornée ou la
sclère, laissent complètement passer les rayons tandis que les tissus très pigmentés comme
l’iris ou les mélanomes absorbent de grandes quantités d’énergie. L’énergie laser est en
général transmise par des fibres optiques qui permettent d’intervenir en mode contact aussi
bien qu’en mode non contact.
Ces deux qualités du laser diode font de lui un laser idéal pour l’ophtalmologie et pour
les procédures mini-invasives et endoscopiques.
Photo 11 : Laser diode muni de sa fibre optique et de sa pédale d’activation (Crédit
photo : Antoine Dunie-Mérigot)
- 72 -
Photo 12 : Pièce à main du laser diode (Crédit photo : Antoine Dunie-Mérigot)
B. Les indications du laser diode
1. Ophtalmologie
a. Glaucome
La coagulation du corps ciliaire au laser ou cyclophotocoagulation dans le traitement du
glaucome a été réalisée chez le chat, le chien et le cheval. Le principe est de détruire assez de
tissu ciliaire pour diminuer la production d’humeur aqueuse et ainsi diminuer la pression
intraoculaire. Cette technique favorise aussi le drainage uvéoscléral.
Le laser diode ainsi que le laser Nd : YAG peuvent être utilisés par voie transsclérale. Les
deux permettent d’obtenir des bons résultats. La pression intraoculaire reste en général
contrôlée (environ 25 mmHg) pendant 6 mois après quoi elle recommence à augmenter.
Les principales études (Chandler et al., 2003) ( Hardman et Stanley, 2001) ( O’Reilly
et al., 2003) sur le sujet utilisent des lasers diode. L’application de l’énergie laser est réalisée
par voie transsclérale, environ 3-4 mm en arrière du limbe, et sur toute la circonférence du
globe oculaire avec environ 25 points d’impact (en évitant les points à 3h et 9h, artères
ciliaires postérieures ainsi que les nerfs ciliaires). Une fibre de 600 microns est utilisée pour
délivrer à une puissance de 1000 mW pendant 5000 ms une énergie moyenne de 125J par œil.
Les résultats à court terme sont en général bons avec cette procédure puisqu’on retrouve une
tension intraoculaire correcte dans plus de 90% des cas et 50% des yeux potentiellement
visuels conservent de la vision. Les effets de cette procédure, associée bien sûr aux autres
modalités de traitement du glaucome, suffisent généralement à conserver une pression stable
- 73 -
pendant un maximum de 12 mois. Les complications de cyclophotocoagulation avec le laser
diode semblent être moins importantes qu’avec le laser Nd : YAG ou qu’avec les procédures
de cyclocryoablation car l’inflammation est plus modérée (moins d’effet Tyndall, moins
d’hyphéma, moins d’hyperhémie conjonctivale) (Chandler et al., 2003). Une autre
complication est la formation de cataracte secondaire dont le taux semble corrélé à l’énergie
délivrée lors de la procédure.
Les techniques d’iridotomie qui peuvent être réalisées chez l’homme en cas de
glaucome aigu se sont révélées inefficaces dans le traitement à moyen et long terme du
glaucome chez l’animal (Nadelstein et al., 1996).
b. Capsulotomie
Le laser Nd : YAG a été utilisé pour des procédures de capsulotomie postérieure sur des
opacifications de la capsule à la suite d’extraction extracapsulaire de cristallins (Beale et al.,
2006) (Nasisse et al., 1990). Le laser est utilisé avec des impulsions très courtes (mode QSwitched) et provoque ainsi un effet photomécanique sur le tissu cible. Le faisceau laser est
délivré à travers un ophtalmoscope ou un microscope pour être focalisé juste sur la capsule
postérieure. Un orifice de quelques millimètres seulement dans le centre de la capsule suffit
pour améliorer significativement le champ visuel. Le taux de succès est de 75%.
Les complications sont surtout des uvéites antérieures transitoires. L’utilisation du laser
est ici indispensable pour atteindre la capsule postérieure sans léser le cristallin artificiel que
l’on a implanté. Il est important pour cela que le faisceau laser soit focalisé au niveau de la
capsule postérieure. Une étude (Beale et al., 2006) a montré que le seuil minimal pour induire
des dommages sur le cristallin artificiel était supérieur au seuil d’énergie efficace pour réaliser
la capsulotomie. Si la procédure est bien réalisée, on peut donc réaliser la capsulotomie
efficacement sans endommager le cristallin. C’est grâce à ce genre de procédures que les
lasers ont révolutionné l’ophtalmologie humaine.
c. Kystes iriens et tumeurs de l’uvée
Les lasers diode et Nd : YAG sont les outils idéaux pour le traitement des volumineux
kystes iriens et des tumeurs de l’uvée. Les kystes ne sont généralement pas des indications
chirurgicales mais ils peuvent parfois interférer avec la vision et ainsi provoquer des troubles
du comportement. Les lasers sont alors une méthode non invasive et élégante de résoudre ce
problème. La lumière laser est ainsi focalisée à travers un ophtalmoscope indirect sur la paroi
du kyste et celui-ci est chauffé jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une paroi coagulée dans la
chambre antérieure. Cette procédure a été réalisée avec 100% de succès chez des chats, des
chiens, des chevaux (Gemensky-Mentzler et al., 2004). Ces derniers, comme la plupart des
chiens s’ils sont calmes, ne nécessitent pas d’anesthésie. Avant les lasers, la suppression de
ces kystes nécessitait souvent une effraction dans la chambre antérieure avec toutes les
complications qui en résultent.
Avant les lasers, les tumeurs de l’uvée, notamment les mélanomes iriens chez le chien,
n’étaient en général pas retirées et bien que souvent bénignes dans cette espèce, pouvaient
provoquer à long terme des déficits visuels, des glaucomes ou des uvéites. Dans une étude
Cook et Wilkie de 1999, 23 cas de mélanomes iriens canins ont été traités par coagulation
transcornéenne à l’aide d’un laser diode couplé à un ophtalmoscope indirect ou à un
microscope chirurgical. Les résultats obtenus sont bons puisque tous les mélanomes ont
répondu favorablement au traitement après une, deux ou trois applications laser. De plus, les
complications (œdème cornéen, anisocorie, hyperpigmentation de l’iris) sont très modérées.
- 74 -
Aucun glaucome, ni aucune cataracte n’ont été mis en évidence suite à l’intervention.
L’ablation au laser de masses uvéales est donc une procédure mini-invasive, sûre et efficace.
d. Rétinopexie
La chirurgie rétinienne au laser n’a pas pris l’ampleur qu’elle a en médecine humaine.
Cependant, la rétinopexie peut-être une indication pour les lasers en cas de déchirures
rétiniennes modérées, sans décollement de rétine majeur. De telles déchirures peuvent avoir
lieu lors de chirurgie d’extraction du cristallin ou arriver spontanément chez certaines races
(Shi-Tzu, Bichon frisé) ou chez les vieux chiens. L’objectif de la rétinopexie au laser est alors
d’essayer d’éviter une progression de ces déchirures en créant des zones d’adhésion entre la
rétine et la choroïde, à proximité de la déchirure. Le laser diode, couplé à un système
convergent (ophtalmoscope indirect ou microscope), permet pour des réglages donnés de
réaliser ces adhérences par voie trans-pupillaire chez le chien (Pizzirani et al., 2003).La
rétinopexie peut aussi être réalisée grâce à des sondes trans-sclérales qui permettent d’amener
la fibre optique directement en contact avec la rétine.
2. Chirurgie mini-invasive et endoscopique
a. Mode d’utilisation
-
Mode sans contact
Le mode sans contact permet généralement de réaliser la vaporisation ou la coagulation
des tissus. La vaporisation nécessite des puissances élevées pendant de courtes périodes tandis
que la coagulation nécessite plutôt de plus faibles puissances mais appliquées plus
longuement.
La chirurgie sans contact nécessite souvent des puissances plus élevées que la chirurgie
avec contact car l’énergie est transmise à travers un milieu où des pertes ont forcément lieu et
le faisceau divergent en sortie de fibre est moins précis et augmente le risque de diffusion de
la chaleur. Les procédures sans contact débutent souvent avec des puissances de 20 Watts.
Cette puissance minimale peut-être diminuée si on diminue le diamètre de la fibre mais le
temps de la procédure sera alors augmenté. En mode continu avec des puissances importantes,
l’énergie laser peut aussi abîmer la fibre. Ce problème peut être en partie résolu en utilisant
des modes pulsés qui permettent un refroidissement de la fibre,
-
Mode contact
Les procédures en mode contact sont en général des procédures d’incision. Les puissances
utilisées sont en général inférieures à 20 Watts. Lors de saignements on pourra, en mode
contact, comprimer le vaisseau en appliquant de faibles quantités (< 5 Watts) d’énergie afin
de le coaguler. On ne pourra cependant coaguler des vaisseaux de plus de 2 mm de diamètre.
- 75 -
b. Indications et résultats
Différentes études (Nimwegen et al. en 2005 puis 2007) ont montré que la technologie
laser (laser Nd : YAG ici) ne montrait pas d’avantage par rapport aux techniques usuelles,
notamment l’électrocoagulation bipolaire, lors de procédures d’ovariectomies sous
laparoscopie que ce soit chez le chien ou chez le chat. Dans une étude sur les chiens, les
complications (saignements des pédicules ovariens per-opératoires) sont même plus
fréquentes avec le laser qu’avec la coagulation bipolaire. Dans l’ensemble, les durées de
chirurgie sont plus longues avec les lasers. Les résultats à long terme sont équivalents. Il
ressort de ces différentes études que le laser, diode ou Nd : YAG, peut effectivement être
utilisé dans les procédures d’ovariectomie laparoscopiques mais qu’il ne présente aucun
avantage par rapport aux techniques de chirurgie conventionnelles (électrocoagulation
bipolaire).
Une étude (Whitcare et al., 1991) rapporte le traitement endoscopique au laser Nd :
YAG d’un septum vaginal chez une chienne Bull-dog Anglais. La fibre optique du laser a été
introduite dans le canal opérateur d’un endoscope rigide afin de sectionner le septum vaginal
sur toute sa longueur. La technologie laser associée ici aux technologies mini-invasives
permet d’éviter une procédure beaucoup plus lourde, invasive et traumatisante pour l’animal.
La procédure est rapide, non sanglante et efficace. On note ici que seul le laser transmis à
travers une fibre optique peut permettre ce genre d’intervention.
Une autre étude de Berent et al. en 2008 rapporte le traitement sous cystoscopie et au
laser diode d’uretères ectopiques intramuraux chez 4 chiens mâles. L’application de l’énergie
laser à travers une fibre optique a permis ici d’ouvrir sur l’urètre toute la partie intramurale
des uretères ectopiques. Aucun dommage sur l’urètre ou la paroi de la vessie n’a été noté.
Tous les chiens sont continents et sans hématurie à la fin de la procédure. Ici encore la
technologie laser associée aux technologies mini-invasives permet un traitement rapide et
efficace d’un problème certes rare mais dont le traitement sans laser peut s’avérer
extrêmement difficile voire impossible. En effet, dans cette pathologie, rare chez les mâles, la
partie intramurale de l’uretère ectopique se trouve généralement (100% des cas dans cette
étude) dans la portion prostatique de l’urètre. Son abord par laparotomie est donc un réel défi.
Enfin, une troisième étude de 2002 (Elwick et al.) rapporte le traitement d’un polype urétral
par un laser Nd : YAG, sous assistance vidéo-endoscopique chez un chien. Le laser Nd : YAG
a été utilisé en mode contact par l’intermédiaire d’une fibre optique sur la base du polype. La
procédure est rapide et sans complication lors du contrôle endoscopique deux jours après. Le
laser est donc un outil efficace pour l’exérèse sous endoscopie de polypes urétraux.
Il ressort de ces trois études que le laser peut être efficacement utilisé pour le
traitement endoscopique de nombreuses pathologies des voies urogénitales. Les cas sont pour
le moment bien sûr anecdotiques mais il est sans doute intéressant pour les patients
d’envisager l’usage du laser pour éviter des interventions beaucoup plus invasives sur les
voies génitales basses (vagin, urètre, vessie). De la même manière, le laser peut-être utilisé sur
des masses rectales ou oesophagiennes, surtout pédiculées, qui peuvent être difficiles à
atteindre par les voies habituelles (laparotomies ou thoracotomies). On peut aussi envisager
comme en médecine humaine, des indications pour les lasers endoscopiques en pneumologie
(tumeurs trachéales ou de la bifurcation trachéobronchique).
- 76 -
Une étude récente (Olivieri, 2009) rapporte le traitement par aryténoïdectomie partielle
unilatérale gauche au laser diode et sous vidéo-endoscopie de 20 chiens atteints de paralysie
laryngée bilatérale. Après diagnostic endoscopique de la paralysie laryngée, une vaporisation
du cartilage aryténoïde gauche est réalisée à l’aide d’un laser diode (fibre de 600 microns,
puissance 15W, longueur d’onde 980 nm) de manière à élargir la rima glottidis. Le résultat a
été apprécié à 1, 6 et 12 mois. A 1 mois et 6 mois, le résultat est bon que ce soit pour la
clinique (tolérance à l’effort) ou à l’évaluation endoscopique (pas de cicatrice ou de tissu de
granulation hypertrophique ni de sténose de la rima glottidis). 2 chiens ont développé une
bronchopneumonie après 12 mois. L’aryténoïdectomie partielle gauche au laser Diode semble
donc être une méthode prometteuse pour le traitement des paralysies laryngées chez le chien.
En effet, les complications post-opératoiress immédiates et à long terme ne sont pas plus
fréquentes que pour la latéralisation gauche, le résultat fonctionnel est excellent et le temps de
la procédure plutôt court (maximum 60 minutes selon les auteurs).
Cette procédure pourrait être réalisée avec un laser CO2 couplé à un
microlaryngoscope mais le matériel est coûteux et le risque de saignement plus important.
Quoi qu’il en soit ces techniques demande une bonne maîtrise du laser et de l’endoscope.
IV.
Autres indications des lasers et résultats
A. Indications du laser Nd : YAG
1. Prostatectomie partielle sur carcinomes prostatiques
Une étude récente (L’epplattenier et al., 2006) a expérimenté un laser Nd :YAG pour
effectuer des prostatectomies partielles sur 4 chiens normaux et 8 atteints de carcinome
prostatique. Cette procédure de prostatectomie partielle sous-capsulaire visait à retirer un
maximum du parenchyme prostatique en épargnant la capsule dorsale et l’urètre. Pour les
chiens atteints de carcinome un traitement adjuvant à base d’application locale d’interleukines
et d’une administration de meloxicam (Feldène®) était mise en place. Chez les chiens
normaux, aucun dommage de l’urètre ou de la capsule dorsale de la prostate n’a été noté. Pour
les chiens atteints de carcinome, 3 sont morts de complications dans les 15 jours post-op.
Parmi les survivants, la médiane est de l’ordre de 180 jours, ce qui est en adéquation avec les
médianes de survie observée pour les carcinomes prostatiques, et on note une diminution
voire une résolution complète des signes cliniques. Aucune incontinence urinaire n’est mise
en évidence. La prostatectomie partielle au laser Nd : YAG semble donc être un traitement
palliatif intéressant dans les cas de carcinomes prostatiques puisque cette procédure permet
une amélioration voire une résolution des signes cliniques pendant plusieurs mois, sans
incontinence urinaire. Cette intervention doit être accompagnée d’un traitement médical
adjuvant.
2. Neurochirurgie
Une étude (Feder et al. 1993) rapporte la cytoréduction au laser Nd : YAG d’un
méningiome intracrânien chez un chien. L’utilisation du laser Nd : YAG a permis dans cette
étude une cytoréduction rapide, efficace, non sanglante et sans danger d’une tumeur
- 77 -
volumineuse et infiltrante. Le chien était, mis à part un déficit visuel controlatéral persistant,
neurologiquement normal après l’intervention. A l’autopsie 7 mois plus tard, on note une
repousse de la tumeur et aucun dommage dû au laser à l’histopathologie. Cette étude est en
faveur de l’efficacité et de l’innocuité des lasers pour les chirurgies du système nerveux
central. Cette thérapie pourrait être associée à une thérapie photodynamique pour être plus
sélective de la tumeur.
On peut aussi imaginer une utilité du laser pour la dissection des méningiomes,
notamment chez le chat. L’exérèse des tumeurs de la base du crâne, notamment des
méningiomes, est une des principales indications du laser en neurochirurgie humaine.
B. Ablation percutanée préventive des disques intervertébraux
En médecine humaine, le traitement percutané par coagulation ou vaporisation du
noyau pulpeux au laser lors de douleur discale a été décrit et est maintenant utilisé
régulièrement. Les lasers Nd : YAG, KTP Ho : YAG ont été utilisés avec succès dans cette
indication. Le laser Ho : YAG a plusieurs avantages sur ses concurrents : il est fortement
absorbé par l’eau donc provoque moins de dommages thermiques sur les structures
environnantes au disque. C’est un laser pulsé qui permet donc la relaxation musculaire,
facilement compatible avec les fibres optiques… En médecine humaine cette procédure
permet une diminution de la pression intradiscale et donc une diminution de la douleur. Elle
peut aussi permettre de prévenir les risques d’extrusion discale mais n’est pas efficace
lorsqu’un fragment hernié est déjà en place.
Ainsi, deux études (Bartels et al., 2003) ( Dickey et al., 1996) ont été menées pour
déterminer les effets et les complications d’une procédure prophylactique de vaporisation au
laser de disques intervertébraux chez le chien. Pour ces études, un laser Ho : YAG a été utilisé
pour vaporiser les disques intervertébraux entre T10 et L4. Le placement des aiguilles se fait
sous fluoroscopie et une fibre optique est ensuite insérée au niveau des noyaux pulpeux à
travers les aiguilles. Le taux de complications est faible (1 à 2 % : discospondylite,
pneumothorax, déficits neurologiques) et le taux de chiens qui présentent une récurrence de
signes neurologiques (parésie, paralysie) après la procédure est faible (3,4 %). La satisfaction
générale des propriétaires est bonne puisque 75% rapportent que leur chien est mieux après
l’intervention, avec moins d’appréhension et plus d’activité. Il est bien évidemment difficile
de prouver que cette procédure a bien un effet préventif sur la survenue d’hernies discales
mais on peut penser qu’elle peut tout de même être bénéfique car elle soulage les douleurs
lombaires et diminue la quantité de matériel restant à hernier. De plus cette procédure est peu
invasive et montre un faible taux de complications.
C. Thérapie photodynamique
La thérapie photodynamique ou PDT est utilisée en médecine humaine dans le
traitement des tumeurs, notamment oesophagiennes ou endobronchiques. Elle consiste en
l’administration par voie orale, topique ou intraveineuse d’un photosensibilisant qui localise
la tumeur et qui est ensuite activé par la lumière. La PDT est aussi connue sous le nom de
photochimiothérapie ou chimiothérapie par photo-activation et est une forme très sélective de
traitement contre le cancer si on la compare à la radiothérapie ou aux chimiothérapies
systémiques. S’il n’est pas photoactivé, le photosensibilisant est inoffensif pour les tissus et
inversement les petites quantités de lumière utilisées lors de PDT ne sont pas suffisantes
seules pour avoir un effet sur les tissus. La PDT nécessite donc la présence simultanée du
- 78 -
photosensibilisant, de la lumière et d’oxygène. La PDT est considérée à ce jour comme en
voie d’investigations pour ses utilisations vétérinaires.
La photochimiothérapie est surtout indiquée pour les tumeurs localisées qui ne
métastasent pas. Le traitement anti-cancéreux par la PDT le plus étudié en médecine
vétérinaire est celui des epithelioma spinocellulaires (Lucroy, 2002). Les épithélioma
spinocellulaires de la face chez les chats ont été traités par PDT avec comme
photosensibilisant AlPcS4. Un taux de réponse de l’ordre de 70% a été montré avec des
phases de rémission longues de 18 mois. Pour des chats avec des tumeurs de moins de 1,5
centimètre de diamètre, un taux de réponse de 100% a été observé. Un seul traitement par
photochimiothérapie est alors aussi efficace que plusieurs séances de radiothérapie. Dans une
autre étude (McCaw et al., 2000), des épithélioma spinocellulaires oraux chez 11 chiens ont
été traités par thérapie photodynamique. 8 des chiens ont été considérés comme guéris avec
des phases de rémission de plus de 17 mois. Les résultats à long terme de la PDT étaient alors
similaires à ceux des mandibulectomies ou maxillectomies partielles, même lors d’invasion
osseuse par la tumeur.
Les autres tumeurs sensibles à la PDT chez le chien et le chat sont les mastocytomes, les
fibrosarcomes, les hémangiopéricytomes, et les mélanomes. Des investigations sont menées
pour traiter les carcinomes à cellules transitionnelles de la vessie et les tumeurs intranasales.
D’autres indications pourraient entre envisagées, notamment le traitement de pyodermites
profondes ou d’otites externes, la PDT s’étant montrée efficace pour tuer les bactéries
cutanées (Zeina et al., 2001).
La PDT est donc une forme de thérapie émergente en médecine vétérinaire. Il existe
très peu d’indications pour le moment et des études sont encore nécessaires pour établir
l’efficacité, l’innocuité de ces traitements ainsi que des protocoles adaptés. De plus, les lasers
utilisés pour la PDT (lasers à colorant, lasers excimères) sont encore assez inaccessibles pour
les vétérinaires. On peut donc penser que plusieurs années s’écouleront avant l’arrivée de la
PDT en pratique vétérinaire quotidienne.
D. Lithotritie
La lithotritie au laser est une nouvelle technique qui a été utilisée pour éliminer les
lithiases urinaires ou biliaires chez les humains, les chiens, les chevaux, les ruminants et les
cochons. Les avantages incluent une résolution rapide des signes cliniques d’obstruction,
l’absence de chirurgie invasive, une diminution de la douleur. La lithotritie au laser peut-être
une alternative non chirurgicale intéressante pour les chiens chez qui le traitement médical des
urolithiases est insuffisant ou un traitement chirurgical plus invasif non envisagé. Le laser est
ici utilisé en mode pulsé pour fragmenter les lithiases avec un minimum d’effets néfastes pour
les tissus des voies urinaires. L’effet recherché ici est l’effet photomécanique ou
photoacoustique obtenu avec des puissances élevées et des durées d’impulsion ultra-courtes.
La longueur d’onde dans l’infrarouge (2100 nm) du laser Holmium (Ho : YAG) est peu
absorbée par les tissus donc créé un traumatisme minimal pour la muqueuse urétrale. Le laser
est directement appliqué sur la lithiase par l’intermédiaire d’une fibre optique de fin diamètre
passée par le canal opérateur d’un endoscope. La vaporisation et l’explosion de l’eau
contenue dans le calcul entraînent sa fragmentation. La lithotritie au laser est plus facilement
disponible que la lithotritie par ondes de choc extracorporelles et donc plus envisageable pour
la pratique vétérinaire.
- 79 -
Une étude in vivo sur 19 chiens (Davidson, 2004) a montré que le laser Ho :YAG,
utilisé à travers un endoscope via une fibre optique de 320 micromètres, était efficace pour
éliminer les calculs urétraux qu’ils soient composés de cristaux d’oxalate de Calcium, d’urate
ou de phosphate ammoniaco-magnésien. Le laser utilisé à une fréquence de 40 Hertz et à une
puissance de 12 Watts a réussi à dissoudre les calculs en une durée moyenne de 166 secondes
(47 à 494 secondes) d’application. Sur les 9 chiens conservés après la procédure, 100% ont eu
une disparition des signes cliniques (strangurie, pollakiurie, hématurie) dans les 5 jours
suivant l’intervention. Sur les chiens autopsiés juste après l’intervention ou 3 jours après, les
lésions urétrales allaient d’ulcères circonférentiels superficiels à des déchirures linéaires de la
muqueuse urétrale. Chez 8 des 10 chiens autopsiés, il ne restait plus que des petits fragments
de calculs ne représentant aucun risque d’obstruction. Chez les 2 autres chiens, les gros
fragments restants avaient en fait été repoussés dans la vessie lors de la procédure et une
cystotomie aurait permis de les extraire sans risque d’obstruction futur.
L’utilisation du laser semble donc être une alternative viable pour le traitement des
obstructions par des lithiases urétrales non gérables par sondage. L’inconvénient du laser est
qu’il ne permet pas de retirer les calculs intravésicaux. Pour les animaux chez qui des calculs
vésicaux potentiellement obstructifs sont aussi présents, une cystotomie doit être envisagée de
manière conjointe. La lithotritie permet alors d’éviter une urétrotomie ou une urétrostomie. La
lithotritie est donc efficace pour la dissolution de tous types de calculs urétraux, peu invasive
et peu agressive pour les voies urinaires.
E. Traitement des plaies chroniques
Une étude (Lucroy, 1999 ) rapporte la prise en charge d’une plaie chronique (plusieurs
mois) chez un chien par des traitements à la lumière laser de faible intensité. Un laser à
Argon, émettant une lumière rouge d’une longueur d’onde de 630 nm, athermique, a été
appliqué quotidiennement sur l’ensemble de la plaie, sur animal vigile. La plaie a été mesurée
avec précision tous les jours et a montré une guérison totale au bout de 21 jours. L’irradiation
lumineuse permettrait de stimuler la cicatrisation des plaies en induisant une prolifération
cellulaire, la synthèse de collagène, le relargage de facteurs de croissance et la synthèse de
matériel génétique (ADN, ARN). Des études ont aussi montré l’utilité dans les mêmes
indications du laser HeNe (Hélium-Néon) et du laser diode. Cependant, ces cas restent
anecdotiques et des études plus vastes sont nécessaires pour valider ces utilisations des lasers
en médecine vétérinaire comme en thérapeutique humaine.
F. Pathologie de la cornée
Compte tenu du peu d’incidence clinique des myopies et hypermétropies chez le chien,
la chirurgie réfractive ne s’est pas développée en médecine vétérinaire. Une étude (Rosolen,
1995) sur chiens sains a montré que l’on pouvait obtenir une réduction du pouvoir de
réfraction d’environ 10 dioptries en modelant la cornée à l’aide d’un laser Excimère. L’auteur
proposait alors d’utiliser les techniques de corrections de l’hypermétropie en humaine au lieu
d’implanter un cristallin artificiel lors des chirurgies de cataracte chez nos animaux
domestiques. Mais le coût du matériel et les forts taux de complication pour la cicatrisation
cornéenne rendent cette procédure irréalisable en pratique quotidienne. De plus, les
traitements de l’hypermétropie en médecine humaine sont encore plus pointus que ceux de la
myopie, réalisés dans cette étude.
- 80 -
Les lasers Excimères pourraient aussi être utilisés pour toutes les procédures de
kératotomies et de kératectomies (ulcères atones ou superficiels, séquestres cornéens,
dystrophies cornéennes) mais les bons taux de succès avec les techniques conventionnelles et
le prix exorbitant des lasers Excimères ne permettent pas de l’envisager en pratique courante.
Les mélanomes épibulbaires sont par contre avantageusement traités par les lasers (CO2, Nd :
YAG ou diode). Les procédures avec le laser sont rapides, non sanglantes et permettent une
bonne destruction des cellules tumorales. On prendra soin avec les lasers Nd : YAG et diode
de ne pas léser les structures sous-jacentes. Le laser C02 peut théoriquement être utilisé pour
les interventions cornéennes (kératotomie, kératectomie, ulcère chronique, séquestre cornéen)
mais les complications qu’il entraîne (retard de cicatrisation, dommages sur les cellules
endothéliales, déformation de cornée par contraction du collagène) sont trop nombreuses par
rapport à ses avantages (diminution de la douleur).
- 81 -
- 82 -
CONCLUSION
Le premier laser optique, fabriqué par le Docteur T.H. Maiman en 1960, a ouvert une
nouvelle voie dans le traitement de nombreuses pathologies et dans de nombreux domaines :
dermatologie, ophtalmologie, oncologie, chirurgie O.R.L., gynécologie, neurologie …Un
arsenal toujours plus important de lasers médicaux est désormais disponible (CO2, diode, Nd :
YAG, Ho : YAG …). La médecine humaine exploite largement ces avancées technologiques
dans des domaines aussi pointus que le remodelage cornéen ou la thérapie photodynamique.
Dans l’histoire vétérinaire, les lasers ont d’abord été utilisés dans le traitement des
pathologies respiratoires supérieures des chevaux. En médecine et chirurgie des carnivores
domestiques, les Etats-Unis ont une vingtaine d’années d’avance sur la France, puisque la
grande majorité des traitements décrits dans cet ouvrage l’ont été grâce aux publications
d’équipes américaines, dont les plus anciennes datent de la fin des années 80.De nombreuses
indications se prêtent pourtant à l’utilisation des lasers.
Le laser CO2, plus abordable et offrant un maximum de possibilités en pratique
quotidienne, semble être le premier choix pour qui voudrait investir dans cette technologie. Il
a plus que jamais sa place à côté des clamps et bistouris conventionnels, que ce soit pour les
actes simples ou de convenance (Adénomes sébacés, chirurgie des paupières, othématome,
onychectomie) que pour des procédures plus complexes pour lesquelles il devient très
appréciable (la palatoplastie en est la meilleure preuve à ce jour, nosectomie sur épithélioma
spinocellulaire, chirurgie de la cavité buccale).
Le laser diode, plus cher et aux possibilités plus limitées, peut être envisagé comme
second laser ou en première intention dans des structures qui privilégieraient l’ophtalmologie
et les procédures endoscopiques à la chirurgie des tissus mous.
Les autres indications des lasers (Lithotritie, PDT) sont tout aussi intéressantes pour
soigner nos animaux mais les recherches dans ces domaines n’en sont qu’à leurs
balbutiements et le matériel pour les mettre en œuvre beaucoup trop onéreux.
L’investissement dans la technologie laser reste bien sûr important (20000€) et doit
tout de même être réservé à des structures dans lesquelles le flux de patients permet un
amortissement des frais. Le laser doit être considéré comme un outil améliorant le confort
chirurgical et celui du patient, et permettant une alternative à d’autres techniques éprouvées.
Il reste toutefois dur à rentabiliser dans de petites cliniques mais espérons que les
grosses structures ainsi que les écoles vétérinaires investiront dans cette technologie et dans la
recherche pour que la France rattrape enfin son retard sur le grand frère américain.
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9
practical guide)
Fig. 2 : Modélisation de l’émission spontanée
10
Fig. 3 : Modélisation de l’absorption
11
Fig. 4 : Modélisation de l’émission stimulée
11
Fig. 5 : Différences lumière laser / lumière blanche (d’après Berger et Eeg dans Veterinary
13
Laser Surgery : A practical guide)
Fig. 6 : Schéma simplifié du fonctionnement d’un laser.
14
Fig. 7 : Modes de distribution du faisceau (d’après Berger et Eeg dans Veterinary Laser
17
Surgery : A practical guide)
Fig. 8 : Les quatre interactions de la lumière à la surface d’un tissu (d’après Berger et Eeg
dans Veterinary Laser Surgery : A practical guide)
18
Fig. 9 : Spectre d’absorption de l’eau et des principaux pigments (d’après Berger et Eeg dans
Veterinary Laser Surgery : A practical guide)
19
Fig. 10 : Profondeur d’absorption des principaux lasers à faible irradiation (d’après Kamami
dans Le laser en pratique médicale)
20
Fig. 11 : Effets des lasers en fonction de la puissance et du temps d’exposition
21
Fig. 12 : Profondeur de pénétration de différents lasers dans un tissu pigmenté (d’après Berger
et Eeg dans Veterinary Laser Surgery : A practical guide)
22
Fig. 13 : Principe du bras articulé (d’après Kamami dans Le laser en pratique médicale)
28
Fig. 14 : Principe de la fibre optique (d’après Kamami dans Le laser en pratique médicale) 30
Fig. 15 : Faisceau laser convergent (d’après Kamami dans Le laser en pratique médicale)
31
Fig. 16 : Différents faisceaux lasers (d’après Kamami dans Le laser en pratique médicale) 32
Fig. 17 : Effets néfastes des lasers sur les structures oculaires en fonction de leur longueur
d’onde
34
Fig. 18 : Logo international des lasers (En ligne)
38
Fig. 19 : Schéma d’une salle de traitement en « L » (d’après Desort dans Les lasers
médicaux : Principe et utilisation en chirurgie vétérinaire)
40
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Tableaux
Tableau 01. Différents types de laser en fonction de leur longueur d’onde
15
Tableau 02. Effet de la température sur les constituants tissulaires
24
Photographies
Photos 01 et 02 : Laser CO2 muni d’un bras articulé
29
Photos 03 et 04 : Interface informatique d’un laser CO2
32
Photo 05 : Lunettes de protection spécifiques (laser C02)
35
Photo 06 : Laser à CO2 muni d’un bras articulé
50
Photo 07 : Pièce à main du laser CO2 munie d’un guide de visée
54
Photo 08 : Incision cutané au laser diode en mode contact
55
Photo 09 : Position de l’animal lors de palatoplastie. La sonde endotrachéale est protégée par
une compresse humide
65
Photo 10 : Palatoplastie au laser CO2
66
Photo 11 : Laser diode muni de sa fibre optique et de sa pédale d’activation
72
Photo 12 : Pièce à main du laser diode
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