Etude de Surveillance de Deuxième Génération du VIH et
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Etude de Surveillance de Deuxième Génération du VIH et
ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Enquête de Surveillance de Deuxième Génération du VIH et autres IST et Comportements à risque à Wallis et Futuna. Partie 1 : Enquête sur les connaissances, les attitudes, les croyances et les pratiques sexuelles des jeunes face au VIH/SIDA– 2006 Partie 2 : Etude de la prévalence clinique des IST lors de la première consultation prénatale – 2005 Rapport du Secrétariat Général la Communauté du Pacifique Sud 2007 1 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA SOMMAIRE Acronymes:.................................................................................................................................... 4 INTRODUCTION 1.0 Organisation des études de surveillance de seconde génération dans les territoires français........................................................................................................................................... 5 Epidémiologie ................................................................................................................................ 7 2.1 Répartition des cas de VIH/SIDA dans le Pacifique........................................................ 7 2.2 Epidémiologie du VIH/SIDA et IST.................................................................................. 7 PARTIE I : ENQUETE SUR LES CONNAISSANCES, LES ATTITUDES, LES CROYANCES ET LES PRATIQUES SEXUELLES DES JEUNES FACE AU VIH/SIDA – 20051.0 Buts et objectifs de l’enquête sur les facteurs de risques comportementaux des jeunes face au VIH/SIDA ....................................................................................................................... 10 2.0 Méthodologie ......................................................................................................................... 10 3.0 Caractéristiques socio-démographiques ............................................................................. 11 3.1 Contexte scolaire................................................................................................................. 11 4.0 Analyse des indicateurs FHI /UNGASS.............................................................................. 12 4.1 Comportements sexuels des jeunes (FHI)....................................................................... 12 4.2 Connaissances des jeunes face au VIH/SIDA (UNGASS) ............................................ 14 4.3 Comparaison avec d'autres pays du Pacifique à travers les mêmes études ................ 16 4.3.1 Taux d’utilisation du préservatif.............................................................................. 16 4.3.2 Taux de dépistage anonyme et gratuit chez les jeunes ........................................... 16 4.3.3 Taux de réponses correctes aux cinq questions concernant les modes de transmission du VIH/SIDA ................................................................................................ 17 5.0 Comportements à risques : drogue -alcool ......................................................................... 18 5.1 Tabac et Drogue ................................................................................................................ 19 5.2 Alcool.................................................................................................................................. 19 5.2.1 Unités standards bues par soirée chez les jeunes au cours du dernier mois ........ 20 6.0 Conclusion de l’enquête sur les connaissances, les attitudes, les croyances et les pratiques sexuelles des jeunes face au VIH/SIDA.................................................................... 24 PARTIE II : ETUDE DE LA PREVALENCE CLINIQUE DES IST LORS DE LA PREMIERE CONSULTATION PRENATALE– 2005 1.0 Contexte sanitaire ................................................................................................................. 28 1.1Gynécologie obstétrique ..................................................................................................... 28 1.2 Etude de prévalence des IST............................................................................................... 28 2.0 Buts et objectifs ..................................................................................................................... 29 3.0 Méthodologie ......................................................................................................................... 29 4.0 Caractéristiques socio- démographiques ............................................................................ 30 2 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA 5.0 Caractéristiques de la grossesse........................................................................................... 31 6.0 Connaissance sur la transmission du VIH/SIDA et des IST ............................................. 32 7.0 Prévalence du VIH et des autres maladies sexuellement transmissibles ......................... 33 7.1 Comparaison avec les autres pays du Pacifique Sud à travers les mêmes études....... 34 8.0 Prévalence des IST (CT, GN syphilis) associées aux caractères démographiques et aux facteurs de risque ........................................................................................................................ 35 8.1 Prévalence des cas d’IST globales (CT, NG, syphilis) associées aux caractères démographiques et aux facteurs de risque ........................................................................... 35 8.1.1 Facteurs socio-économiques..................................................................................... 37 8.1.2 Comportements sexuels ............................................................................................. 37 8.1.3 Prévalence des IST globales stratifiée par âge ........................................................ 37 8.1.4 Prévalence des Chlamydia stratifiée par âge........................................................... 38 9.0 Conclusion de l’étude sur la prévalence des IST lors de la première consultation prénatale ...................................................................................................................................... 38 10.0 Conclusion générale ............................................................................................................ 41 11.0 Suivi et commentaires......................................................................................................... 43 3 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Acronymes: BSS Enquêtes de surveillance comportementale CAD Comité d’aide au développement CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement CTV Conseil et test volontaires CDAG Centre de dépistage anonyme et gratuit FHI Family Health International FNUAP Fonds des Nations Unies pour la Population HSH Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes IEC Information, éducation et communication IST Infection(s) sexuellement transmissible(s) MEASURE Monitoring and Evaluation to Assess and Use Results MDG Millenium Goal development (OMS) objectifs du Millénaire pour le développement MICS Enquêtes en grappes à indicateurs multiples MST Maladie(s) sexuellement transmissible(s) OCDE Organisation pour la Coopération et le Développement économiques OIT Organisation internationale du Travail OMS Organisation mondiale de la Santé ONG Organisation(s) non gouvernementale(s) ONUSIDA Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA PNLS Programme(s) national(aux) de lutte contre le SIDA SGS Eude de surveillance de deuxième génération SIDA Syndrome d’immunodéficience acquise TME Transmission mère-enfant UNGASS Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance VIH Virus de l’immunodéficience humaine 4 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA INTRODUCTION 1.0 Organisation des études de surveillance de seconde génération dans les territoires français Le déroulement de ces études de surveillance fait partie du plan régional de stratégie de lutte contre le VIH/SIDA (2004-2008) dans le Pacifique Sud élaboré à Nandi (Fidji) par un consortium comprenant des représentants des pays du Pacifique, ainsi que des territoires affiliés aux Etats-Unis et à la France, des personnes vivant avec le virus du VIH/SIDA, des organisations non gouvernementales (ONG), des représentants du programme des Nations Unies de lutte contre le VIH/SIDA (ONUSIDA) et d’agences techniques. Ces études de surveillance de deuxième génération consistent en une approche à la fois souple et ciblée, qui permet de surveiller chez des populations présentant des niveaux différents d’exposition et de risque d'infection au VIH. Elles représentent le meilleur outil pour la surveillance car elles combinent à la fois les cas rapportés par la surveillance de routine et ceux rapportés par les enquêtes de populations. Ces populations choisies sont : les jeunes de 15 à 24ans, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH), les marins, les policiers, les travailleurs du sexe et les femmes enceintes consultant pour leur première visite prénatale Les groupes peuvent varier selon les pays et selon l’étendue de l’épidémie de VIH. Pour la première partie de ces études dans les territoires français trois enquêtes portant sur trois populations ont été mises en place: Une enquête sur les facteurs de risques comportementaux face au VIH/SIDA en NouvelleCalédonie (2005), à Wallis et Futuna (2006) et en Polynésie française (2005) • Enquêtes auprès des jeunes de 15-24 ans (16 à 24 ans) avec un questionnaire sur les connaissances, les attitudes, les croyances et les pratiques sexuelles des jeunes face au VIH/SIDA. L’étude de cette population nous indique les tendances à venir, et la manière dont évoluent les mœurs sexuelles des jeunes. Deux enquêtes de prévalence des IST et du VIH/SIDA en Nouvelle-Calédonie (2005-2006), à Wallis et Futuna (2005-2006) et en Polynésie française (en cours) • La prévalence clinique des IST et du VIH parmi les femmes enceintes lors de leur première consultation prénatale. Cette population représente en fait un bon indicateur général de la population féminine. • Enquête sur la séroprévalence des travailleurs du sexe faite seulement en NouvelleCalédonie et malheureusement, le mode de recrutement n’a pas été adéquat et l’échantillon de personnes (41) s'est révélé insuffisant pour qu’une analyse en soit faite. Le protocole de ces études repose sur les principes de Surveillance de Deuxième Génération du VIH et des IST (Infections Sexuellement Transmissibles) élaborés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA). Cette méthodologie a été secondairement adaptée au Pacifique par l’Université de NouvelleGalles du Sud. Le financement des études de deuxième génération dans le Pacifique Sud provient de plusieurs fonds tels que : l’Agence Australienne Internationale pour le Développement (AusAID), 5 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA l’Agence néozélandaise Internationale pour le Développement (NZAID), la Banque asiatique de Développement (ADB) et le GFATM (Global Fund against AIDS, Tuberculosis and Malaria). Les enquêtes de surveillance de deuxième génération menées sur les territoires français sont financées exclusivement par l’Etat français. Le ministère des affaires étrangères français, par l’intermédiaire du Fonds de coopération économique, sociale et culturelle pour le Pacifique, participe au projet franco-australien « lutte contre le VIH/SIDA et les IST dans la région du Pacifique ». Les opérations financières et la responsabilité des fonds ont été confiées à l’ Agence française de développement (AFD) à Nouméa. Pour mener à bien ces études la Communauté du Pacifique Sud (CPS) a collaboré en NouvelleCalédonie avec la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales de la Nouvelle-Calédonie (DASS-NC), à Wallis et Futuna avec l’Agence de Santé, en Polynésie française avec le Département des Programmes de Prévention, le Bureau des pathologies infectieuses à la Direction de la Santé (D.S). Pour des questions d’éthique l’accord de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), sous la rubrique « déclaration en conformité à une norme simplifiée » a été demandé et obtenu. L’évaluation des résultats de ces études permettra de déterminer clairement dans quelles mesures la surveillance du VIH a atteint ses objectifs et ses buts. Elle servira aussi à formuler des suggestions et dresser la liste des modifications à envisager afin d’améliorer d’une part la prévention et l’éducation et d’autre part la qualité de la deuxième vague d’études qui devrait débuter en 2008-2009. 6 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA 2.0 Epidémiologie 2.1 Répartition des cas de VIH/SIDA dans le Pacifique Sud Cette cartographie des cas de VIH/SIDA cumulés jusqu'en 2005 a été réalisée grâce aux données de routines et aux données provenant des SGS effectuées dans les différents pays. 27 182 2005 10 32 8 2 46 260 2 14,164 0 9 6 1 13 3 0 2 14 200 0 272 2.2 Epidémiologie du VIH/SIDA et IST VIH / SIDA Total des cas rapportés: VIH: 1 SIDA: 0 Décès dus au SIDA: 0 IST : Cas rapportés durant les 5 dernières années : Gonorrhée: 0 Chlamydia: 1 Syphilis: 0 7 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Cas rapportés en 2005: VIH: 1 SIDA: 0 Décès dus au SIDA : 0 Gonorrhée: 0 Chlamydia: 1 Syphilis: 0 8 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA PARTIE I Enquête sur les connaissances, les attitudes, les croyances et les pratiques sexuelles des jeunes face au VIH / SIDA – 2006 9 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA 1.0 • • • • Buts et objectifs de l’enquête sur les facteurs de risques comportementaux des jeunes face au VIH/SIDA Etablir un lien entre la prévalence du VIH et les comportements sexuels ou les comportements à risque associés, des jeunes et savoir si la prévalence au VIH peut être attribuée à un changement dans ces comportements. A travers l’analyse déterminer les sous populations les plus vulnérables qui feront l’objet de campagnes de prévention et d’éducation plus ciblées. Evaluer si les moyens mis en œuvre jusqu'à présent concernant les connaissances des jeunes sur les modes de transmission de prévention du VIH/SIDA sont suffisants. Obtenir les données qui permettent de calculer les indicateurs UNGASS, MDG et FHI de référence pour procéder à des comparaisons au cours du temps et entre pays. 2.0 Méthodologie Cette enquête de surveillance deuxième génération s’est déroulée durant 5 semaines d’août à septembre 2006 à Wallis et à Futuna et a concerné 199 jeunes. 40 questionnaires ont été réalisés à Futuna et 159 à Wallis. Elle s'est concentrée plus particulièrement sur les jeunes scolarisés qui représentent une population captive plus facile à questionner en cinq semaines. Ceci a été possible grâce à la bonne volonté du gouvernement face aux enjeux de cette enquête, à la pleine coopération de l'Agence de Santé, du vice rectorat, des proviseurs des lycées et collèges et à la motivation des professeurs. L’enquête s’est déroulée comme suit: - Dans les établissements scolaires la présence de l'enquêteur était indiquée par des affiches et l'information relayée par les professeurs. Les jeunes se présentaient durant leurs pauses ou leurs heures de repos. - Pour le SITAS et l’IUFM, rendez-vous a été pris avec les personnes désirant faire le questionnaire et recevoir une information sur les VIH/SIDA. - Pour atteindre les jeunes qui n'évoluaient pas dans le milieu scolaire, ou les rencontrer dans un cadre autre que celui de l'école, des interviews ont été réalisés dans la salle de sport le mardi et le jeudi soir et à l’internat le mercredi après-midi. - En plus afin d’inclure le plus grand nombre de jeunes, une salle du dispensaire a été ouverte tous les matins durant 2 semaines. Des spots à la radio, annonçant les tenants et les aboutissants de l’enquête ont été diffusés (en wallisien et en français). Personne ne s’est présenté, le lieu ou le mode de recrutement n’était pas adapté (Pudeur des jeunes, tabou des questions de sexualité, problème de confidentialité). Les participants ainsi recrutés ont complété un questionnaire auto administré et confidentiel, en français. S'ils rencontraient des difficultés pour remplir le questionnaire, l'enquêteur les aidait. A la fin du questionnaire une information sur le VIH/SIDA leur était présentée, suivie par un forum de questions. Le questionnaire comprend deux types de questions : 10 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA • • D'ordre social (âge, sexe, situation socio-économique, parcours scolaire, lieu de résidence, consommation d’alcool ou de drogue) D'ordre médical (anamnèse et connaissances des IST et du VIH/SIDA) Tableau 1.1 : Résumé des méthodes de l’étude BSS de Nouvelle-Calédonie Population Echantillon Mode de recrutement Localisation des sites Type de consentement Administration des questionnaires Période de l’enquête Jeunes âgées de 15 à 24 ans, non mariés, scolarisés ou non 199 jeunes (66 garçons, 129 filles et 4 qui n'ont pas jugé bon de l'indiquer) Volontaire A Wallis : au Lycée, SITAS, IUFM, salle de sport A Futuna : au collège de Halo et de Singave, Maison des jeunes de Halo et de Singave Oral/ Ecrit Lecture et explication des questions par l’interviewer, réponse du jeune D’août à septembre 2006 Les données recueillies dans le cadre de ce questionnaire ont été introduites avec un logiciel Microsoft Access, Epi6. L’analyse statistique, réalisée avec EpiInfo 09, comprend une analyse descriptive (comparaison de moyennes et de pourcentages) et des régressions logistiques multiples (association de plusieurs facteurs comme l’âge, le sexe, l’activité professionnelle et la variable à expliquer). Compte tenu de la taille de l’échantillon et des sous échantillons, la puissance des tests statistiques est limitée pour le traitement de certaines données et de certaines sous populations (Par exemple, ici seuls 27.7% des jeunes interrogés ont déjà eu des relations sexuelles c'est-àdire 54 personnes). 3.0 Caractéristiques socio-démographiques 3.1 Contexte scolaire Comme dans le système scolaire français l’école est obligatoire jusqu'à 16 ans et gratuite. Dans cette étude la majorité des jeunes a été recrutée dans le milieu scolaire : au collège dans les sections professionnelles ou au lycée. A Futuna, il n’y a pas de lycée, les jeunes désirant poursuivre leurs études sont obligés d’aller à Wallis et ils logent à l’internat, sauf ceux qui ont de la famille prête à les accueillir. Ces étudiants ne rentrent que pour les vacances chez eux. De même il n’y a pas d’université sur le territoire, les étudiants poursuivent leurs études en Polynésie française (Papeete) ou en Nouvelle-Calédonie (Nouméa). Tableau 2.1 : indicateurs socio-démographiques relevés parmi 199 jeunes à Wallis et Futuna Indicateurs Groupe par âge (ans) 15-19 ans 20-24 ans Non déterminé Education Total 90.5% 5.0% 4.5% ♂ Hommes ♀ Femmes 94.0% 4.5% 1.5% 91.4% 5.6% 3,0% 11 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Jamais scolarisé Ecole primaire Collège Lycée Université Autres Statut de vie Seul (e) Avec des membres de votre famille / votre petit ami (e) Avec des amis Avec collègues de travail / avec étudiants A l’internat Questions refusée 0 0 12.1% 85.4% 1.0% 1.5% 0 0 22.7% 74.3 % 0 3.0% 0 0 7.0% 90.7% 1.6% 0.8% 1.5% 79.4% 1.5% 87.9% 1.6% 76.0% 1.0% 1.5% 13.6% 3.5% 1.5% 3.0% 1.5% 4.5% 0.8% 0.8% 17.8% 3.1% Les caractéristiques de la population étudiée - L’échantillon est composé majoritairement de filles, 66.2%. (Un biais qui peut provenir du fait que l'enquêteur était une femme) - La tranche d’âge la plus importante est celle des 15-19 ans qui représentent 90.5% des jeunes interviewés. Cette étude reflétera donc les connaissances des plus jeunes. - La majorité des jeunes sont scolarisés jusqu’au lycée (85.4%). - Ils ne vivent ni seuls, ni dans la rue, mais en famille (79.4%) ou à l’internat (13.6%) pour les Futuniens qui fréquentent le lycée. Biais de l'étude: certains points doivent être pris en considération pour l'interprétation des résultats - Période de récolte des données était trop courte. - Majorité des jeunes sont encore à l'école, caractéristique d'une population essentiellement scolarisée âgée de 16-19ans. - La moyenne d'âge de 17ans, non représentative d'une population générale 15-24ans, attention lors de comparaisons. - Une plus grande proportion de filles, due au fait que l'enquêteur soit une femme, risque d'influencer les indicateurs. - Seulement 27.1% ont déjà eu des relations sexuelles, ce qui représente un sous population particulière et non la population générale de jeunes de 15-24ans. 4.0 Analyse des indicateurs FHI /UNGASS 4.1 Comportements sexuels des jeunes Seuls 54 jeunes ont déjà eu des rapports sexuels, 3 n'ont pas répondu. Tableau 4.1 : Indicateurs de comportement parmi 199 jeunes, Wallis et Futuna Indicateurs Total ♂ Hommes ♀ Femmes 27.1% (54) 16 53.0 % (35) 15.5 (12-22) 14.7% (19) 16.7 (1421) Comportement sexuel : hommes et femmes Pourcentage de jeunes ayant déjà eu des rapports sexuels Age moyen du premier rapport sexuel (année) 12 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Pourcentage de jeunes ayant eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans (>15 ans) Pourcentage de jeunes ayant eu une activité sexuelle au cours de l’année écoulée Pourcentage de jeunes ayant eu plusieurs ( ≥ 2) partenaires durant l’année écoulée Nombre moyen de partenaires durant l’année écoulée Pourcentage de jeunes ayant utilisé un préservatif au premier rapport (non commercial) Pourcentage de jeunes ayant utilise un préservatif lors du dernier rapport sexuel avec un partenaire (non commercial) Pourcentage de jeunes ayant eu des rapports sexuels commerciaux durant l’année écoulée Pourcentage de jeunes rapportant avoir été forcé(e) à avoir des rapports sexuels alors qu’ils ne le désiraient pas Pourcentage de jeunes qui ont fait un test de dépistage du VIH et qui connaissent le résultat Comportement sexuel : hommes Pourcentage de jeunes hommes rapportant avoir déjà eu des relations sexuelles avec un homme Pourcentage de jeunes hommes ayant eu des rapports sexuels commerciaux durant l’année écoulée Nombre moyen de partenaires commerciaux parmi les jeunes hommes durant l’année écoulée Taux d’utilisation d’un préservatif par les jeunes hommes avec un partenaire commercial durant l’année écoulée 19.5% (8) 22.2% (6) 14.3 % (2) 67.9% (38) 77.1% (27) 52.4% (11) - - - 17.9% (10) 20.0% (7) 14.3% (3) 23.2% (13) 25.7 % (9) 19.0% (4) 0 0 0 28.6% (16) 28.6% (10) 28.3% (6) 5.0% (3.5) 6.1% 3.1% - 5.6 % (2) - 0 - - 0 - - - - 27.1% des jeunes interrogés ont déjà eu des rapports sexuels (53.0% ♂ et 14.7% ♀). Nous avons donc une sous population très petite de 54 personnes, majoritairement masculine, qui peut être définie comme des jeunes « précoces », une population vulnérable face au VIH et aux IST. On sait par d’autres études (notamment celle portant sur la prévalence des IST parmi les femmes enceintes) que l’âge moyen du premier rapport chez les femmes est de 21ans. Ici, comme la majorité de la population a entre 15 et 19 ans, il est normal que la plupart n'ait pas encore eu de relations sexuelles. Analyse de cette sous population: L’âge moyen: des jeunes interrogés est de 17 ans (extrêmes 16-23 ans). L’âge moyen du premier rapport est de 16 ans (15ans ♂ et 16 ans ♀) avec un âge minimum pour les garçons de 12 ans et pour les filles de 14ans. L’activité sexuelle est importante 67 % d’entre eux, surtout les garçons (77.1%), ont eu des relations sexuelles au cours de l’année écoulée. L’utilisation du préservatif est faible 17.9% au cours du premier rapport et 23.2% lors du dernier rapport. On parle ici uniquement de préservatifs masculins 97% des jeunes en ont déjà entendu parler et ils sont 17.9% seulement à l'avoir utilisé. Plusieurs jeunes, surtout des filles, n’en n’avaient jamais vus ni touchés et donc encore moins utilisés. Le préservatif féminin quant à lui, n'est pas disponible sur l'île, 67% en ont déjà entendu parler et un ou deux (européens) l'ont vu aucun ne l'a utilisé. 13 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Nombre de partenaires:On ne connaît pas le nombre de partenaires occasionnels (questions à rajouter). D'après l'enquête aucun partenaire commercial ni pour les hommes ni pour les femmes. Aucune faveur sexuelle échangée contre de l’argent, des biens, des cadeaux. Partenaires masculins: 5.6% des garçons, soit 2 personnes, disent avoir eu des relations sexuelles avec un autre homme au cours de l’année écoulée. Test de dépistage: Le nombre de jeunes ayant fait le test VIH de manière volontaire est faible 4.0%, soit 10 personnes. Pour trois d'entre elles il a été inclus dans des tests de routine. Sur les sept jeunes qui ont fait un test de dépistage volontaire un seul est d’origine wallisienne, les autres sont européens (3), métis (2), africain (1). Il serait intéressant de savoir si ces jeunes ont fait le test de dépistage sur le territoire ou ailleurs car la confidentialité reste un problème dans les petites communautés. Seulement 44.7% des jeunes pensent qu’il est possible de faire un test de manière confidentielle sur le territoire. Rapports forcés: 27.8% des jeunes rapportent avoir été forcés à avoir des relations sexuelles alors qu’ils ne le désiraient pas, aussi bien des filles que des garçons. Ces derniers chiffres ont été rapportés au Bureau de la Femme (SPC) et lors de 10th Conférence sur la Condition de la Femme dans le Pacifique. 4.2 Connaissances des jeunes face au VIH/SIDA\ Tableau 4.2 : Indicateurs de comportement parmi199 jeunes, Wallis et Futuna connaissances face au VIH/SIDA Connaissances face au VIH/SIDA Pourcentage qui ont répondu correctement à la Q603 « Peut-on se protéger du VIH en utilisant correctement un préservatif à chaque rapport sexuel » Pourcentage qui ont répondu correctement à la Q604 « Peut-on attraper le VIH par une piqûre de moustique ? » Pourcentage qui ont répondu correctement à la Q605 « Peut-on se protéger du VIH en ayant un partenaire unique, non infecté et fidèle ? » Pourcentage qui ont répondu correctement à la Q606 « Peut-on se protéger du VIH en s’abstenant de tout rapport sexuel ? » Pourcentage qui ont répondu correctement à la Q607 « pensez-vous qu’une personne ayant l’air en bonne santé puisse être infectée par le VIH ? » Pourcentage qui ont répondu correctement à la Q608 « Pensez-vous qu’une femme enceinte puisse transmettre le VIH à son enfant à naître ? » Pourcentage qui, à la fois ont des connaissances exactes des manières de prévenir la transmission sexuelle du VIH et rejettent les principales idées Total ♂ Hommes ) ♀ Femmes 80.9% 80.3% 82.2% 59.3% 60.6% 58.9% 64.3% 63.6% 64.3% 44.7% 42.4% 45.7% 61.3% 60.6% 62.0% 78.4% 69.7% 82.2% 15.1% 13.6% 16.2% 14 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA fausses concernant la transmission du virus.1 Stigmatisation et discrimination face au VIH/SIDA : Pourcentage qui ont répondu oui à la Q 701 « Accepteriez-vous de partager un repas avec une personne infectée par le virus VIH ? » Pourcentage qui ont répondu oui à la Q 702 « Accepteriez-vous d’acheter de la nourriture chez un tenancier que vous savez infecté par le virus de VIH Pourcentage d’attitudes rapportées acceptables envers les personnes vivant avec le VIH/SIDA (répondu de manière favorable aux deux questions) Total ♂ Hommes ♀ Femmes 47.2% 43.9% 50.4% 40.2% 34.8% 43.3% 31.7% 27.3% 34.1% 1 : Numérateur : Nombre de personnes interrogées (15-24ans) qui ont répondu correctement aux cinq premières questions figurant dans le tableau (Q603- Q604- Q605- Q606- Q607). Indicateur de connaissance des modes de transmission et de prévention. Cet indicateur permettra d’évaluer les progrès réalisés dans le sens de l’acquisition d’une connaissance globale des éléments relatifs à la transmission du VIH. Les objectifs de l’OMS à atteindre d’ici 2015 sont un taux de réponses correctes de 95%. Les connaissances sur les différents modes de transmission varient entre 59.3% et 61.3% suivant les questions Les connaissances sur les différents modes de prévention varient entre 44.7% et 80.9% suivant les questions D'une façon générale, l’étendue de ces connaissances concernant aussi bien les modes de transmission que de prévention est de 15.1%. (Indicateur sur le nombre de réponses correctes et le rejet des idées fausses) Ce manque de connaissances globales peut entraîner des comportements à risque dans une population vulnérable. Ici, les jeunes interrogés sont à plus de 85% au lycée général ou professionnel. Le manque de connaissances ne peut pas être attribué au fait qu'ils ne sont pas ou peu scolarisés. La thématique du VIH est-elle réellement enseignée? Attitude favorable face aux personnes séropositives ou malades du SIDA 31.4 % des jeunes interrogés ont ou auraient une attitude favorable envers les personnes séropositives. 47.2 % se déclarent prêts à accepter de partager un repas avec une personne séropositive et 40.2 % à acheter des marchandises chez un épicier séropositif. Mais la maladie est encore très stigmatisée : ils sont 56.8% à vouloir que cela reste secret si jamais un membre de leur famille étaient infecté. 15 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA 4.3 Comparaison avec d'autres pays du Pacifique à travers les mêmes études 4.3.1 Taux d’utilisation du préservatif ONUSIDA a déterminé des directives pour l’élaboration des indicateurs de base qui serviront de point de repère permettant d’évaluer l’efficacité des mesures mises en place pour lutter contre la propagation du VIH/SIDA. Ici, un indicateur UNGASS, établi lors de la Session Extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, détermine le pourcentage de jeunes âgées de 15 à 24 ans qui utilisent un préservatif lors de rapports sexuels avec un partenaire occasionnel. Cet indicateur a pour objet d’évaluer les progrès réalisés dans la prévention d’une exposition précoce au VIH, lors de rapports sexuels non protégés avec des partenaires sexuels occasionnels. (NB: lors de cette enquête la classe d'âge choisie est celle de 16-24ans et non 15-24ans) Graphique 1 : Comparaison entre pays des différents taux d’utilisation du préservatif Taux utilisation du préservatif chez les jeunes 50 % Utilisation du préservatif 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 SAMOA (n=300) SALOMOM (n=374) VANUATU (n=326) Pays % Utilsation au premeir rapport WALLIS ET FUTUNA (n=199) NOUVELLECALEDONIE (n=292) % Utilsation au dernier rapport non commercial Taux d’utilisation du préservatif chez les jeunes de W&F : pourcentage d’utilisation lors du premier rapport avec un partenaire non commercial (17.9%) et lors dernier rapport (23.2%). Ces chiffres plutôt pessimistes sont dus à plusieurs raisons dont une, la non accessibilité matérielle et culturelle aux préservatifs. 4.3.2 Taux de dépistage anonyme et gratuit chez les jeunes 16 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Le dépistage est important il permet de connaître son état sérologique vis-à-vis du VIH afin de se protéger et de protéger les autres du risque d’infection. Mais également essentiel au processus de décision qui conduit à la recherche de la demande d’un traitement. Le caractère confidentiel qui entoure dépistage est essentiel. Graphique 2 : Comparaison entre pays du pourcentage de jeunes qui ont fait un test du VIH et qui connaissent le résultat % Jeunes qui ont fait un test anonyme et gratuit et qui connaissent le résultat 25 Pourcentage 20 15 10 5 0 SAMOA (n=300) SALOMOM (n=374) VANUATU (n=326) WALLLIS ET FUTUNA (n=199) NOUVELLECALEDONIE (n=279) Pays % jeunes qui ont fait un test anonyme et gratuit et qui connaissent le résultat Il est très difficile de motiver les personnes à faire un test quand la prévalence de la maladie est très faible : Pour la plupart, ils ne connaissent personne atteint par le virus du VIH/SIDA, et comme à Wallis et Futuna la maladie est mal connue, ils ignorent le fait que son issue est fatale et ses modes de transmission. Ils n'ont aucun intérêt à se faire dépister. Comme dans toutes les petites communautés, la confidentialité est limitée, ce qui rend plus difficile la démarche et la réalisation d’un dépistage de façon anonyme. 4.3.3 Taux de réponses correctes aux cinq questions concernant les modes de transmission et prévention du VIH/SIDA 17 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Cet indicateur détermine le pourcentage de jeunes âgés de 15 à 24 ans possédant tout à la fois des connaissances exactes sur les manières de prévenir le risque de transmission sexuelle du VIH et qui rejettent les principales idées fausses concernant la transmission du virus. Les cinq questions étant les suivantes : 1. « Peut-on se protéger du VIH en utilisant correctement un préservatif à chaque rapport sexuel » 2. « Peut-on attraper le VIH par une piqûre de moustique ? » 3. « Peut-on se protéger du VIH en ayant un partenaire unique, non infecté et fidèle ? » 4. « Peut-on se protéger du VIH en s’abstenant de tout rapport sexuel ? » 5. « Pensez-vous qu’une femme enceinte puisse transmettre le VIH à son enfant à naître ? » Graphique 3 : Comparaison entre pays du pourcentage de jeunes qui ont répondu correctement aux cinq questions sur les modes de transmission du VIH/SIDA Réponses correctes aux cinq questions concernant le VIH/SIDA 45 40 35 Pourcentage 30 25 20 15 10 5 0 SAMOA (n=300) SALOMOM (n=374) VANUATU (n=326) WALLLIS ET FUTUNA (n=199) NOUVELLECALEDONIE (n=279) Pays % de reponses correctes aux cinq questions A W&F les connaissances sont insuffisantes. Les jeunes ont un manque crucial d'information concernant le VIH/SIDA et tout ce que l'entoure (sexualité, modes de contraception, grossesse, hygiène intime). Ils sont pourtant tous scolarisés jusqu'en fin de collège, voire fin de lycée. 5.0 Comportements à risques : drogue -alcool Tableau 5.1 : Indicateurs de comportement parmi199 jeunes, Wallis et Futuna consommation de drogue et d’alcool Questions Drogue Pourcentage de jeunes qui ont déjà fumé des Total 58.6% (102) ♂ Hommes ♀ Femme 55.9% (33) 60.4 % (67) 18 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA cigarettes Pourcentage de jeunes qui ont déjà fumé du cannabis / marijuana / shit Pourcentage de jeunes qui ont déjà essayé de prendre de la datura / clochette Pourcentage de jeunes qui ont déjà essayé l’extasie/ acide / speed Pourcentage de jeunes qui ont déjà essayé des drogues injectables (ex : héroïne) Comportement face à l’alcool Au cours du dernier mois avez–vous bu de l’alcool ? Au moins une fois par jour Au moins une fois par semaine Moins d’une fois par semaine Pas au cours du dernier mois Ne bois jamais d’alcool Combien de boissons alcoolisées (unités standard) buvez-vous quand vous sortez Moyenne en unités standard (extrême) 13.2% (23) 15.3% (9) 12.6% (14) 1.1% (2) 3.4% (2) 0% 0.6% (1) 1.7 % (1) 0% - - - 7.5% (15) 20.6% (41) 11.1% (22) 17.6% (35) 39.7% (79) 16.7% (11) 22.7% (15) 13.6% (9) 13.6% (9) 28.8 % (19) 3.1 % (4) 19.4% (25) 10.1% (13) 19.4% (25) 45.0% (58) 5.4 (6.3)* 7.3 (10.2)* 3.6 * calcul effectué en tenant compte des cinq très gros buveurs, tous des hommes. 5.1 Tabac et Drogue Cigarettes: 56.6% des jeunes ont déjà fumé, légèrement plus de garçons que de filles. Par contre on ne sait pas s’ils fument de manière régulière et en quelle quantité. Cannabis: 13.2 %, soit un jeune sur deux, a déjà touché au cannabis, toujours légèrement plus de garçons que de filles. Autres drogues: Toutes les autres drogues dites « dures » sont très peu utilisées <1% des jeunes les ont déjà essayées. Certaines drogues étaient mêmes inconnues de plusieurs jeunes. Par contre certains utilisent d'autres "drogues" toutes aussi dangereuses : colle, acétone, essence, « eau écarlate » (mélange de chlore et d’eau de javel). Le manque d’occupation, d’intérêt et un taux de chômage important peuvent être des facteurs aggravant la consommation de drogue. 5.2 Alcool En France, les messages de prévention diffusés jusqu’ici se fondent sur un « verre standard » contenant environ 10 grammes d’alcool (soit 7cl pour un apéritif à 18°, 10cl pour un vin à 12°, 25cl pour une bière à 5° et 3cl pour un spiritueux à 45°). Dans cette enquête cinq jeunes ont demandé à faire une conversion de bouteille en unités standard. Nous avons retenu l’équivalence suivante : 1 bouteille de whisky 70 cl = 18 unités standards bien que ce soit très sous-estimé. Dans certains documents anglo-saxon on trouve 19 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA l’équivalence suivante : 1 bouteille de whisky = 28 unités, sans préciser la contenance de la bouteille. Deux jeunes, un Wallisien et un Futunien ont dit avoir consommé jusqu'à cinq bouteilles de whisky en une soirée, ce qui est tout à fait possible sachant que dans le Pacifique les soirées commencent très tôt (parfois dès le matin) et se finissent très tard. De plus les Wallisiens /Futuniens ont une certaine corpulence qui leur procure une plus grande résistance à l’alcool. Pour le calcul des consommations moyennes par soirée nous avons plafonné les cinq bouteilles à 50 unités et nous avons calculé les résultats une fois en tenant compte de ces « très gros consommateurs *» et une fois sans les inclure. Fréquence: 7.5 % déclarent boire au moins une fois par jour et 20.6% au moins une fois par semaine, souvent le week-end. Pour les garçons : 16.7% déclarent boire au moins une fois par jour et 22.7% au moins une fois par semaine. 28.8 % ne boivent jamais d'alcool. Pour les filles: 3.1 % au moins une fois par jour, 19.4 % au moins une fois par semaine. 45.0% ne boivent jamais d'alcool. 5.2.1 Unités standards bues par soirée chez les jeunes au cours du dernier mois a) Population générale : Quantité: Le nombre d’unités standards bues au cours d’une soirée est de : 5.4 (6.3*) unités/soirée Pour les garçons: Le nombre d’unités bues en moyenne 7.3 unités (10.2*) / soirée (extrêmes: 1 et 50). Pour les filles: Le nombre d’unités bues en moyenne 3.1 unités / soirée (extrêmes: 1-11) Si on analyse plus en détail les quantités bues par soirée (graphiques ci-dessous), on distingue trois sous populations différentes. La première qui consomme en moyenne 1 à 2 unités/ soirée, la deuxième 10 unités/soirée. Cette dernière sous population est plus importante chez les garçons que chez les filles. Et enfin une troisième population de très "gros" consommateurs entre 30 et 50 unités /soirée uniquement chez les garçons. En général la consommation d'alcool parmi les filles est moins importante en fréquence et en quantité que celle des garçons. 20 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA • Population masculine (16-24ans) 21 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA • Population féminine (16-24ans) b) Population de moins de 18ans : • Graphique Population jeunes <18ans 22 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Fréquence: Parmi les garçons : 14% disent boire tous les soirs et 26.0% au moins une fois par semaine. Parmi les filles : Aucune ne dit boire tous les soirs et 23.5 % au moins une fois par semaine. Quantité: Le nombre d’unités standards bues au cours d’une soirée est de 6.0 unités /soirée Parmi les garçons : Le nombre moyen d’unités bues 6.0 (10.7*)/ soirée (extrême 1 et 25 /50*sans les extrêmes) Parmi les filles : Le nombre moyen d’unités bues 3.5 / soirée (extrême 1 et 11) Il n'y pas grande différence entre les chiffres des jeunes de moins de 18 ans et la population entière car celle–ci est composée majoritairement de jeunes de moins de 18 ans (la moyenne d'âge de la population étudiée étant de 17ans). 23 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA 6.0 Conclusion de l’enquête sur les connaissances, les attitudes, les croyances et les pratiques sexuelles des jeunes face au VIH/SIDA La prévalence du VIH à Wallis et Futuna est encore très faible. Comme on l’a vu, il n’y a pas de problème d’injection de drogue, ni de toxicomanie, le VIH se transmet donc essentiellement par voie sexuelle et peut toucher ainsi toutes les classes de population (hétérosexuelles ou homosexuelles). Mais la plupart des jeunes wallisiens et futuniens sont souvent amenés à voyager, soit pour poursuivre leurs études soit parce que leur famille a émigré dans d’autres îles du Pacifique ou en France où la prévalence du VIH et des IST est plus importante. De par ce fait il est important qu’ils aient une connaissance parfaite des modes de transmission et de prévention liés au VIH/SIDA Connaissances des jeunes face au VIH/SIDA : L’objectif de l'OMS d’ici 2015 est d'obtenir parmi les jeunes une connaissance exacte sur les modes de prévention et de transmission du VIH proche de 95%. A Wallis et Futuna cet indicateur se situe à 15.1%, bien en dessous des autres pays du Pacifique. De plus nous avons à faire ici à une population scolarisée: il faut donc améliorer grandement l’information. Comment ? D’après l’enquête, la faire passer plutôt de manière orale qu’écrite : émission de radio, télévision, débats. En milieu scolaire: - Mettre au programme de la semaine de la santé un programme large touchant au VIH aux IST, à la sexualité, aux méthodes de contraception - Mettre au programme de toutes les classes une information sur le VIH et les IST (dans un cours d'éducation sexuelle) -Une infirmière est enfin arrivée en juillet 2006 à Futuna. Elle devrait contribuer à l’amélioration de l’information médicale. Mais aussi diversifier les sources d'information afin qu'elles soient accessibles à tous en dehors du milieu scolaire (aux plus jeunes ou aux plus vieux). Le taux d’utilisation du préservatif au dernier rapport non commercial est de 23.2%. Encore une fois il s'agit ici d'une sous population très petite, jeune et scolarisée et les résultats sont à prendre comme indicateurs. L’accès aux préservatifs à Wallis et Futuna semble inadéquat: ils sont disponibles gratuitement dans les dispensaires et les lycées (tous?) mais dans des lieux non confidentiels, à des horaires définis. Par exemple au lycée il faut demander à l'infirmière scolaire (donc la trouver). Il serait plus facile de mettre à disposition des préservatifs en self-service à l'entrée de l'infirmerie comme c'est le cas dans les lycées de Nouméa. La distribution gratuite est la meilleure solution, même en dehors des établissements scolaires, par exemple à la salle de sport, dans les bars et discothèques. Les distributeurs sont une contrainte pécuniaire, engendrent un coût supplémentaire et sont souvent vandalisés. Le poids de la culture reste toutefois un obstacle majeur pour l'acceptation du préservatif et ceci est un obstacle à leur introduction dans certains lieux publics (bars, restaurants, discothèques). 24 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Pour un accès universel et un choix diversifié, il serait urgent de mettre des préservatifs en vente dans les supermarchés (par exemple les préservatifs masculins subventionnés fabriqués en Nouvelle-Calédonie). Dépistage du VIH: L'enquête révèle que 4.0 % de jeunes ont déjà fait un test de dépistage et en connaissent le résultat, ce qui représente 10 jeunes dont un seul est d'origine wallisienne. Bien qu'il soit possible d'effectuer un test de dépistage gratuit à l'hôpital de Mata'Utu, il n'y a pas de centres de CDAG sur le territoire. Seulement 44.7% des jeunes pensent que l'on peut faire un test de manière anonyme, ce qui ne les encourage pas à se faire tester. La taille de l'échantillon n'est pas importante mais on voit bien que se faire tester reste une pratique marginale. Pour des questions de confidentialité, ils le feront plus volontiers, lors de voyage en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française ou en France. Mais il reste à déterminer quelles sont les autres barrières (non implication? Méconnaissance? Tabou? Culture?...) qui les retiennent. Consommation de drogues et d’alcool L'usage de drogues dures à Wallis et Futuna est très faible moins de 1% et on ne rencontre pas de risque de transmission du VIH par cette voie. Par contre la consommation de kava est rituelle et la consommation d'alcool est importante chez les jeunes. L'enquête ne révèle pas la fréquence ni le taux d'addiction à ces différents produits. Elle ne dit rien non plus sur la co-consommation de ces produits. Ce qui est alarmant c'est que l'on a à faire à une population jeune, en moyenne 17ans (89.9% entre 16-19ans), et dont 100% ou presque suivent des cours soit au lycée, au collège, à l'université ou au SITAS (remise à niveau des connaissances générales). Connaissant les caractéristiques de cette population on a parmi les hommes 16.7% qui déclarent boire tous les jours et environ 20.0%, hommes et femmes confondus, qui déclarent boire au moins une fois par semaine. De plus les quantités moyennes bues par les hommes sont importantes 7.3 unités standard /soirée (10.2 avec les extrêmes). Quant aux extrêmes ils semblent surréalistes, quand on sait que qu'ils ont tous entre 16 et 19ans. Le calcul de la valeur des cinq bouteilles de whisky arrondi à 50 unités pourrait correspondre à 140 unités. En plus du problème que pose l'alcool en lui-même, une consommation abusive entraîne des comportements à risques qui ont un impact sur la propagation des IST y compris le VIH (oubli du préservatif, non consentement des partenaires, rapports forcés). Que recouvrent en fait les termes prise de risque ? Beaucoup de choses. Quelle que soit la population étudiée, jeunes ou adultes, hétéro ou homosexuels, le " verre de trop " risque d'enclencher un comportement souvent qualifié de " désinhibé ", en ce sens qu'il associe altération du jugement et sentiment d'euphorie. Le sujet est moins capable qu'à jeun d'évaluer les conséquences de sa conduite. D'où le risque d'accepter une rencontre avec une personne qu'on n'aurait pas choisie autrement, de balayer les consignes de prudence souhaitables en pareil cas, comme demander à son (sa) partenaire s'il n'est pas contaminé(e) par le Sida ou de ne pas utiliser de préservatif. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire que les deux partenaires soient sous l'effet de l'alcool pour que l'un de ces risques se manifeste. Le comportement de l'un peut entraîner l'autre de facto dans la même conduite. 25 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA 26 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA PARTIE 2 Etude de la prévalence clinique des IST lors de la première consultation prénatale- 20052006 27 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA 1.0 Contexte sanitaire 1.1 Gynécologie obstétrique La population de femmes âgées de 15 à 50 ans est de 4 281 / 7’603 femmes (2006). Le nombre d’accouchements annuels est de 228 (156 à Wallis et 72 à Futuna) (2005), sauf contretemps ils ont tous lieu à l’hôpital de Mata'Utu (Wallis). A Wallis Les 31 interruptions volontaires de grossesse, la plupart médicamenteuses (Myfégine®), ont été réalisées selon la loi. La « pilule du lendemain » (Norlevo®) est disponible gratuitement sur le territoire auprès de l’infirmière scolaire du lycée, du personnel soignant qualifié dans les dispensaires et à l’hôpital. Des préservatifs sont disponibles gratuitement dans les dispensaires et à l’hôpital. Pas de distribution gratuite dans des lieux « non médicalisés ».Aucun point de vente à Wallis (ni supermarché, ni distributeur, ni pharmacie). A Futuna La tradition veut qu’une femme ne reprenne pas de rapport tant qu’elle allaite sous peine de rendre son enfant malade. C’est une méthode d’espacement des naissances que l’on retrouve dans de nombreuses sociétés. Cette croyance encore très forte à Futuna fait que peu de femmes demandent une contraception en post-partum immédiat. Lorsqu’elles en demandent une c’est le plus souvent un stérilet, beaucoup plus discret, une contraception orale étant plus difficile à cacher quand on vit en communauté. 20 patientes ont demandé et obtenu une interruption volontaire de grossesse, en accord avec la loi. Il y a eu un avortement par les plantes avec suites simples. Comme à Wallis des préservatifs sont disponibles gratuitement dans les dispensaires et à l’hôpital. Pas de distribution gratuite dans des lieux « non médicalisés ».Aucun point de vente (ni supermarché, ni distributeur, ni pharmacie). (Informations tirées du Rapport d’activité du Service Gynéco-obstétrique de Wallis et Futuna 2005) 1.2 Etude de prévalence des IST L’analyse des infections sexuellement transmissibles (IST) permettra d’établir leur prévalence dans la population des femmes enceintes apparemment asymptomatiques et, si nécessaire, de mettre en place des programmes de dépistage et de prévention ciblés. Les IST choisies sont Chlamydia trachomatis (CT), Neisseria gonorrheae (NG), Treponema pallidum (syphilis) et l’hépatite B. Le taux de contagion des IST étant plus élevé que celui du VIH, les effets de leur propagation à l’intérieur d’une population est plus rapidement visible. Le reflet de ces comportements à risque permettra de programmer des campagnes de prévention ciblées. Le diagnostic des IST est donc un marqueur sensible du comportement des populations à risque. Lors de la première consultation prénatale, les dépistages de routine sont sérologiques: recherche de la syphilis et de l’hépatite B. Le dépistage du VIH est conseillé et presque toujours accepté par les patientes. Par contre les autres IST, CT et NG, ne le sont, il n' a donc ni recherche de 28 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA routine ni protocole de traitement établi. A la dernière consultation un frottis recherche les infections à Trichomonas (très fréquentes) et à streptocoques B (très fréquents aussi). 2.0 • • • • • 3.0 Buts et objectifs Obtenir les données primaires qui serviront à mettre en place le suivi et les programmes de prévention des IST : - Déterminer les données primaires concernant la prévalence de Chlamydia trachomatis, de Neisseria gonorrheae et de la syphilis (prévalence positive à Treponema pallidum) Définir les facteurs socio-économiques qui déterminent la présence ou non des IST, pour mieux cibler les campagnes de dépistage et de prévention. Améliorer la prise en charge des IST dans cette population / population générale Utiliser les résultats et les conclusions comme une aide à la décision pour adapter les ressources de santé publique Définir les indicateurs de base (UNGASS, MDG et FHI) permettant de procéder à des comparaisons au cours du temps et entre pays. Méthodologie Tableau 3.1 : méthodologie de l’étude sur la prévalence clinique des IST lors de première consultation prénatale parmi 100 femmes Wallis et Futuna Design de l'étude Taille de l'échantillon Méthode de recrutement Localisation des sites Type de consentement Administration des questionnaires Période de l'enquête Tests de laboratoire effectués Questionnaire confidentiel et anonyme auquel est lié un prélèvement sanguin et un autre urinaire 100 (1 refus) Consécutif, lors de la première consultation prénatale A Futuna : Hôpital de Kaleveleve (34), A Wallis : Hôpital de Mata Utu (67) Verbal Un entretien fait par gynécologue/sage-femme, de 20 à 25 minutes pour compléter un questionnaire (40 Q) Août 05 –juin 06 Institut Pasteur de Nouméa (NC)1 – Laboratoire biologie médicale de Hôpital de Mata Utu (Wallis)2 HIV: Serodia HIV test and Abbott Détermination Rapide HIV ½ test. Confirmation Western Blot1 Syphilis: RPR et TPHA2 Hep B: AgHBs, Ac anti HBs, Ac anti HBc totaux 1 Gonorrhée et Chlamydia: PCR urinaire1 Le déroulement de l’enquête s’est étendu sur une année : d’août 2005 à juin 2006. Le mode de recrutement a été consécutif à savoir toutes les femmes se présentant à leur première consultation prénatale. L’étude se base sur un échantillon de 100 (avec 1 refus) Les sites de recrutement sont repartis sur le territoire comme suit : • A Wallis : l’hôpital de Mata Utu Wallis (67) • A Futuna : l’hôpital de Keleveleve (34) 29 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA L’enquête, confidentielle et anonyme, comprend un questionnaire, un prélèvement veineux de 10ml et un échantillon du 1er jet urinaire sans toilette. Ces deux prélèvements sont réalisés au cours de la même consultation. L’entretien a été mené par le personnel des centres assurant la première consultation prénatale: obstétricien ou sage-femme. • • 4.0 Le questionnaire comprend deux types de questions: à caractère social (telles situation sociale, perception de la grossesse, informations relatives à la vie sexuelle) et des questions d’ordre médical (caractéristiques de la femme, anamnèse des IST, connaissance des modes de TME) L’analyse des prélèvements sérologiques a été faite au laboratoire de Biologie Médicale de l’hôpital de Mata Utu : recherche de sérologie VIH1,2 , Ag HBs et Ac anti-HBs avec titration des Ac pour l’hépatite B, RPR et TPHA avec titration secondaire en cas de prélèvement positif à la dilution de dépistage pour la syphilis. A l’Institut Pasteur de Nouméa pour les prélèvements urinaires : PCR urinaire Chlamydia trachomatis (CT) et Neisseria gonorrheae (NG). Caractéristiques socio- démographiques Tableau 4.1 : caractéristiques sociales des 100 femmes de l’étude Wallis et Futuna Caractéristiques Groupe d’âge (années) 15-19 ans 20-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-45 ans Lieu de naissance Futuna Wallis Autre Lieu de résidence Futuna Wallis Education Jamais scolarisé Ecole primaire Collège Lycée Université Marié Oui Non Divorce Mode de vie actuel Marié / Vivant avec conjoint Nombre (n=100) Pourcentage (%) 5 21 41 16 13 4 5.0 21.0 41.0 16.0 13.0 4.0 31 63 6 31.0 63.0 6.0 33 67 33.0 67.0 0 12 32 45 11 0 12.0 32.0 45.0 11.0 63 37 1 63.0 37.0 1.0 62 100.0 30 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Marié /Vivant avec un autre partenaire sexuel / amant Marié / Ne vivant pas avec un partenaire sexuel /seule / famille Non marié / Vivant avec concubin Non marié /Vivant avec un autre partenaire sexuel / amant Non marié / Ne vivant pas avec un partenaire sexuel / seule / famille Profession du père Pêcheur Policier / Militaire Commerçant Fonctionnaire Employé dans une entreprise Etudiant Agriculteur Artisan Sans emploi Autre Ne sait pas 0 0 0 0 23 13 2 60.5 34.2 5.3 1 0 1 16 27 0 6 18 20 9 2 1.0 0 1.0 16.0 27.0 0 6.0 18.0 20. 9.0 2.0 Les caractéristiques sociales des participantes sont les suivantes : - Caractéristiques ethniques femmes interrogées à Futuna : 97.0% Futuniennes et 3% Wallisiennes. femmes interrogées à Wallis : 88.0% Wallisiennes, 7.5 % Futuniennes, et 4.5 % Métisses. - La moyenne d’âge est de 28 ans (extrême de 15 à 42 ans), dont 22.7% < 25 ans. - Toutes les femmes ont suivi une éducation minimum (école primaire). 45% ont poursuivi des études jusqu’au Lycée. - Plus d’une femme sur deux est mariée (63%) et la totalité des femmes mariées (non divorcées) vivent avec leur conjoint. - Les femmes non mariées vivent en majorité avec leur concubin. - 50.0% d’entre elles ne sont pas en relation avec le monde du travail: elles sont femmes au foyer (31%) ou sans emploi (19.0%). - La profession du père est : employé dans un commerce (27.0 %), agriculteur (18%), fonctionnaire (16%) ; une grande partie des pères est aussi sans emploi (20%). 5.0 Caractéristiques de la grossesse Tableau 5.0 : caractéristiques concernant la grossesse des 100 femmes de l’étude Wallis et Futuna Caractéristiques Grossesse prévue Plus tôt Plus tard Maintenant Ni maintenant ni à un autre moment Je m’en accommode Total % (nombre) 13% (13) 7.0% (7) 47% (47) 15% (15) 16% (16) 31 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Ne sait pas Semaines d’aménorrhée 1ère consultation prénatale 0-21 semaines 22-26 semaines ≥ 27 semaines Nombre de naissances vivantes 0 1 2 3 ≥4 Rapport forcé Oui Non Refus 2% (2) 85% (85) 8% (8) 7% (7) 42% (42) 15% (15) 17% (17) 12% (12) 13% (14) 4% (4) 95% (95) 1% (1) • 83% des participantes n’utilisaient aucun moyen de contraception dans les trois mois précédant la grossesse, les autres utilisaient la pilule (1%), le préservatif (2%), la méthode du retrait (3%), la méthode du calendrier des températures (11%). Le préservatif n’est pas accessible facilement sur le territoire, la pilule est difficile à prendre en communauté (sans compter les oublis et la prise erronée), le stérilet et les implants transdermiques ne sont pas encore très répandus. (pas assez encouragés ?). • 62% d’entre elles essayaient d’être enceintes quand la grossesse a débuté, 16 % n’avaient rien planifié mais l’acceptent et 15% ne désiraient pas cette grossesse dont 7.7% de moins de 25ans. • 42 % des femmes consultaient pour leur première grossesse dont 20 % de moins de 25 ans. Le nombre d’enfants par femmes varie entre 0 et 9 avec une fréquence importante de celles qui ont déjà eu 1 (15 %), 2 (17 %) ou 3 (12%) enfants. Parmi les 100 femmes interrogées, 13 ont déjà fait une (7 /13) ou plusieurs (4/13) fausses-couches et 9 ont déjà eu un (7/9) ou plusieurs (2/ 9) accouchements prématurés. • La première consultation a lieu en moyenne à 15 semaines d’aménorrhée (extrêmes : 6 et 32semaines), ceci indépendamment de leur lieu d’habitation (Wallis ou Futuna) et de leur niveau d’éducation. On dit qu'une femme a eu une grossesse peu ou pas suivie quand elle commence à l'être au cours du 3eme trimestre (à partir de 27 semaines d’aménorrhée) ou si elle a eu moins de 4 visites prénatales, ici 7.0% ont consulté à ≥ 27 semaines (extrêmes jusqu’à 32 semaines), 2% de ces femmes ont moins de 25ans. • 4% (4 cas) des femmes déclarent avoir été forcées à avoir des relations sexuelles alors qu’elles ne le désiraient pas (âge compris entre 22 et 35 ans et 1 refus). Ces cas ont été rapportés au Bureau Technique des Femmes (CPS) et rendus publiques lors de la Conférence Régionale sur la Condition Féminine (05/2007). 6.0 Connaissance sur la transmission du VIH/SIDA et des IST 32 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA < 25 ans ≥25 ans (n= 26 ) (n= 74 ) % (nb cas) % (nb cas) Type d’indicateurs Total (n= 100) % (nb cas) Avez-vous déjà utilisé un préservatif 23.1 (6) 14.9 (11) 17.0 (17) Déjà entendu parler du VIH/SIDA 96.2 (25) 95.9 (71) 96.0 (96) Déjà entendu parler des infections se transmettant par voie sexuelle Connaissance correcte sur la transmission mère/enfant du VIH (%) (TME) Transmission durant la grossesse Transmission durant l’allaitement Connaissance correcte sur les deux questions Confidentialité du test dans votre communauté (oui) 84.6 (22) 58.1 (43) 65.0 (65) 84.6 (22) 61.5 (16) 87.3 (14) 23.1 (6) 74.3 (55) 43.2 (32) 96.9 (31) 23.0 (17) 77.0 (77) 48.0 (48) 45.0 (45) 23.0 (23) • • • • • 7.0 L’âge au premier rapport pour ces femmes est de 20 ans (± 3.4 ans ; extrêmes 14 et 33 ans). 96% des participantes ont déjà entendu parlé du VIH/SIDA et 65% des infections pouvant se transmettre lors de rapports sexuels. 77.0% des femmes interrogées savent que VIH peut être transmis de la mère à l’enfant durant la grossesse, 48.0% savent qu’il y a aussi TME par l’allaitement .Et 45.0% ont une connaissance correcte de ces deux modes de transmission. 23.0% des femmes interrogées pensent qu’il est possible de faire un test du VIH de manière confidentielle dans leur communauté (17% ne savent pas ou ne se prononcent pas). 17% seulement ont déjà utilisé un préservatif au moins une fois dans leur vie. Prévalence du VIH et des IST Tableau 7.1 Prévalence IST parmi 100 femmes à Wallis et Futuna Type d’indicateurs Prévalence VIH (%) Prévalence Syphilis (%) Prévalence Chlamydia (%) Prévalence Gonorrhée (%) Age moyen du premier rapport (ans) Partenaires commerciaux au cours des 12 derniers mois Nombre moyen de partenaires sexuels au cours de la vie Pourcentage de femmes rapportant avoir été forcé(e) à avoir des rapports sexuels alors qu’ils ne le désiraient pas < 25 ans (n= 26) % (nb cas) ≥25 ans (n=74) % (nb cas) Total (n= 100) % (nb cas) 0 0 4.0 (4) 0 18 (15-22) 0 0 1 11.0 (11) 4 21 (14-33) 0 0 1.0 15.0 (15) 4 21 (14-33) 0 1 (1-3) 1 (1-10) 1 (1-10) 3.8% (1) 4.6% (3) 4.0% (4) 95% IC 1.1 – 9.9 8.6 – 23.51.1-9.9 - 33 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA La prévalence du VIH : lors des tests de dépistage de routine en consultation prénatale aucun résultat ne s’est révélé positif. Ceci confirme / reflète une prévalence du VIH extrêmement faible. La prévalence de la syphilis 1.0 % : 1 cas de séroprévalence positive. Mais aucune indication concernant l’incidence de la syphilis. Ceci confirme une persistance de la transmission de la syphilis dans la population, même si elle s’effectue à bas bruit. La prévalence de l’hépatite B 71.0 % : Vaccination néonatale universelle mise en place sur le territoire depuis fin 1989. Les femmes interrogées ici sont très majoritairement nées avant la mise en place de ce système de vaccination. On observe un important portage chronique dans la population. Ce qui confirme, la nécessité de maintenir les programmes de rattrapage, possibles par exemple en cours de grossesse. La prévalence des infections à Chlamydia trachomatis (CT) est de 15.0 %. Il y a plus de cas chez les femmes de plus de 25 ans. Mais par rapport à la population dans chaque groupe on a une prévalence de 15.3% dans le groupe des femmes de moins de 25 ans et 14.8% dans le groupe des femmes de plus de 25ans. Une analyse plus détaillée par classe d'age est effectuée ci-dessous. La prévalence des infections Neisseria gonorrheae (NG) est de 4.0 % tous les cas chez les femmes de plus de 25 ans. Il n’y a pas de cas de co-infection Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrheae Le dépistage de NG et CT ne se fait pas en routine lors de consultation prénatale. Comme l’échantillon étudié est faible et que peu de données comparatives existent sur la prévalence de CT et NG dans la population ces chiffres sont à prendre comme indicateurs. La détermination des facteurs socio-économiques liés à cette prévalence est analysée plus en détail dans les tableaux suivants. 7.1 Comparaison avec les autres pays du Pacifique Sud à travers les mêmes études Graphique1 : Prévalence des IST chez les femmes enceintes de 8 différents pays du Pacifique Sud 34 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Prevalence des IST chez les femmes enceintes 4 1 WALIIS &FUTUNA (n=101) 15 3.3 NC (n=154) 23.7 1.7 2.6 FIDJI (n=303) 0 KIRIBATI (n=199) Pays 7.9 0 SAMOA (n= 299) 29 2.1 13 2.3 26.8 0.5 SALOMON (n=241) 6.4 10 2.5 3.2 TONGA (n=348) 14.5 2.4 0.8 VANUATU (n=228) 0 5 13.2 10 15 20 25 30 35 Prevalence CT (%) 8.0 siphylis (%) NG (%) Prévalence des IST (CT, GN syphilis) associées aux caractères démographiques et aux facteurs de risque 8.1 Prévalence des cas d’IST globales (CT, NG, syphilis) associées aux caractères démographiques et aux facteurs de risque L’échantillon de population étant petit (100) et la prévalence de chacune des IST très faible, une analyse globale regroupant trois IST : Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrheae et syphilis a été réalisée. Il n’y a pas de cas de co-infections dans la population étudiée. Tableau 8.1 Prévalence des cas d’IST en tenant compte des caractéristiques démographiques et des facteurs de risques associés parmi 100 femmes à W&F Données Total IST Nb Age <25 ≥25 Mariage 26 74 4 16 IST % 15.3 21.6 35 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Oui Non Divorcé Education Primaire Secondaire Lycée Université Profession de la mère Affaire / commerce Femme au foyer Femme de ménage Profession libérale Artisan Sans emploi Autre Lieu de résidence Wallis Futuna Age du premier rapport sexuel <18 ≥18 Nombre de partenaire dans la vie 1 ≥2 Refus Nombre de partenaire au cours des 12 derniers mois 1 ≥2 Refus Deux ou plusieurs partenaires durant la même période Oui Non Refus Déjà utilise un préservatif masculin Oui Non Profession du père de l’enfant Pêcheur Fonctionnaire Employé dans une entreprise Artisan Agriculteur Autre Sans emploi Profession inconnue de la mère 63 37 1 13 7 21.3 18.4 12 32 45 11 4 6 8 2 33.3 18.8 17.8 18.2 12 31 7 2 5 19 9 1 6 3 1 1 6 2 8.3 19.4 42.8 50.0 20.0 31.6 22.2 67 34 13 5 19.1 14.7 28 70 5 14 17.9 20.0 58 41 1 9 9 1 15.5 22.0 - 91 8 1 16 3 1 17.6 37.5 - 2 97 1 0 19 1 19.6 - 17 83 2 18 11.8 21.7 1 16 27 18 6 9 20 2 1 2 3 6 2 1 3 2 (100.0) 12.5 11.1 33.3 33.3 11.1 15.0 (100.0) L’échantillon est petit et le nombre de cas diagnostiqués aussi, c’est pourquoi il faut être prudent dans l’analyse des résultats et l’extrapolation à la population entière. Toutefois ceci peut servir d'indicateur ou à confirmer certaines données déjà disponibles. 36 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA La prévalence de toutes les IST confondues (CT, NG, syphilis) est de 21.6% (15.3% dans le groupe des moins de 25 ans) 8.1.1 Facteurs socio-économiques Prévalence des IST et âge et statut marital La majorité des IST se trouvent chez les femmes de plus de 25 ans. Le plus grand nombre de cas chez les femmes mariées. Prévalence et des IST et niveau d'éducation- statut social On remarque que les femmes ayant un niveau scolaire très bas (primaire) engendre le plus grand nombre de cas. Par contre, la profession exercée ne semble pas jouer de rôle, mais encore une fois l'échantillon étant très faible il est difficile de tirer des conclusions Prévalence des IST et milieu professionnel du partenaire Les professions du partenaire des femmes contaminées par une IST sont variées: artisan et agriculteur ont enregistré le plus grand nombre de contamination. A voir si lors d’une deuxième étude un secteur professionnel est mis en exergue. 8.1.2 Comportements sexuels Prévalence et des IST et âge moyen du premier rapport sexuel L’âge moyen du premier rapport sexuel est de 20 ans (± 3.4 : extrêmes 14 et 33 ans). Les femmes ayant contracté des IST ont plus de 25ans. (<25ans : 17.9% et > 25ans : 20.9%). Elles n’ont pas eu de rapports sexuels précoces, généralement après 18ans (≥ 18 ans : 20.0% et <18ans 17.9%). Prévalence et des IST et nombre de partenaires au cours de la vie Chez les femmes ayant une IST, le nombre de partenaires au cours de la vie est plus nombreux (≥2 partenaires 11 cas /20 soit 26.8 %) ainsi qu’au cours de l’année écoulée (≥2 partenaires 3 cas /20 soit 37.5 %). 8.1.3 Ages (années) 16-19 20-24 25-29 30-34 + 35 Prévalence des IST globales stratifiée par âge Nombre de cas 1 3 9 4 3 % dans tranche de % dans la population population de cas (n=15) 20.0 (1/5) 6.7 14.3 (3/21) 20.0 22.0 (9/41) 60.0 25.0 (4/16) 26.6 23.0 (3/13) 20.0 % dans la population totale (n=100) 1 3 8 1 2 37 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA 8.1.4 Prévalence des Chlamydia stratifiée par âge Tableau 8.2 Prévalence des cas de CT stratifie par âge parmi 100 femmes à W&F Ages (années) 16-19 20-24 25-29 30-34 35-40 40-45 Nombre de cas 1 3 8 1 2 0 % dans tranche de % dans la population population de cas (n=15) 20.0 (1/5) 6.7 14.3 (3/21) 20.0 19.5 (8/41) 53.3 6.3 (1/16) 6.7 15.4 (2/13) 13.4 (0/4) - % dans la population totale (n=100) 1 3 8 1 2 - Par rapport au tableau 8.1 la majorité des cas d’IST se trouvent parmi les femmes de plus de 25ans. Généralement les CT, et les IST sont concentrés parmi les femmes de moins de 25ans. Proportionnellement c'est parmi les très jeunes femmes de 16-19 ans qu'on a la prévalence la plus élevée de CT (20%) mais le nombre de cas n'est pas relevant. Avec un échantillon plus important il est probable que l’on confirmerait cette prévalence dans le groupe des femmes de moins de 25ans. (Résultat du test moins fiable chez les personnes de plus de 30ans ?) 9.0 Conclusion de l’étude sur la prévalence des IST lors de la première consultation prénatale Caractéristiques de la grossesse : La moyenne d’âge de l’échantillon est de 28 ans (22.7 % ont moins de 25ans) ne comprenant que des femmes d’origine polynésienne. Plus de la moitié sont mariées et vivent avec leur conjoint. 42% consultent pour leur première grossesse. Cette visite prénatale a lieu en moyenne à 15 semaines d’aménorrhée, pour 7.0%, d’entre elles après 27 semaines. Ceci indique une bonne prise en charge et un bon suivi. (En Nouvelle-Calédonie 11.4%des prises en charge ont lieu après 27 semaines). Parmi les 100 femmes il y a 15 % dont la grossesse était non désirée. Mode de contraception : 83% des participantes n’utilisaient aucun moyen de contraception dans les trois mois précédant la grossesse, les autres utilisaient la pilule (1%) le préservatif (2%), la méthode du retrait (3%), la méthode du calendrier des températures (11%). Seulement 62% désiraient un enfant, elles sont donc 21% à ne pas vouloir d'enfant sans rien faire pour l'éviter. Comment l'améliorer ? Il n'y a pas ou très peu de transmission d'information mère -fille sur ces sujets, il faut donc d'autres intervenants, comme les infirmières scolaires, le personnel médical lors de consultations gynécologiques, ou les éducateurs (peer educators), L’arrivée de l’infirmière scolaire en juillet 2006 à Futuna devrait aussi abonder dans ce sens et encourager les jeunes filles à s’informer et à consulter. 38 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Le préservatif n’est pas accessible facilement sur le territoire, la pilule est difficile à prendre en communauté (sans compter les oublis et les prises erronées), le stérilet et les implants transdermiques ne sont pas encore très répandus et sont à encourager. De plus, il serait intéressant de savoir s’il s’agit d’un problème de méconnaissance ou d’impuissance face au partenaire. Cela nécessite une étude qualitative afin de déterminer ce que les femmes préfèrent, ce qu'elles savent sur les différents modes de contraception, mais aussi une information faite aux hommes sur la sexualité et l'utilisation du préservatif. Confidentialité : Comme dans toutes les petites communautés, la confidentialité est difficile à respecter et souvent se rendre chez le gynécologue, chez l’infirmière scolaire ou à l’hôpital ne peut être tenu secret. Cette confidentialité non respectée pose-t-elle vraiment un frein à la prise de contraception (pilule ou préservatif), la décision de consulter pour une IST ou pour une IVG? Concernant les préservatifs se pose la question du lieu et des modes de distribution adéquats, qui permettraient un accès discret, à toute heure y compris le soir ou la nuit sachant que les distributeurs (même gratuits) risquent d’être l’objet de vandalisme. Prévalence des IST : Les prévalences CT de 15.0% et NG de 4.0%, sont assez élevées (moyenne des Pays du pacifique ayant fait l'objet d'une étude semblable : prévalence CT 17.7% et NG 2.6%). Même si ces chiffres ne sont qu'indicatifs compte tenu de l'échantillon, ils restent tout de même alarmants. De plus comme le dépistage de ce type d'IST n'est pas effectué en routine lors de visite de contrôle ou de consultation de grossesse, il n'est pas diagnostiqué ni traité. Ces chiffres sont donc peut être sous estimés. Une suggestion serait de proposer le test de dépistage des chlamydia et gonorrhée systématiquement lors de visite gynécologique si la femme est active sexuellement et si elle a moins de 25 ans ou l'ajouter aux tests déjà effectués lors de la consultation prénatale. Nous n’en sommes pas au stade d’une épidémie, mais le dépistage des IST est important non seulement pour réduire le risque de transmission du VIH mais aussi le nombre de grossesses extra-utérines ou la stérilité, et par le simple fait de la consultation cela permettrait un échange d’information et le passage de messages de prévention. Le dépistage peut d’autant plus facilement être conseillé que le territoire a les moyens de traiter les cas positifs. Connaissances face au VIH/SIDA et information : Qui? La population qui risque le plus d'être touchée par les IST est celle des femmes de moins de 25ans. Comment? Dans les campagnes de prévention: cibler l’information au lycée. Une éducation abordant des sujets aussi variés que hygiène intime avec information sur la nécessite de contrôles de routine chez le gynécologue, une information sur les modes de transmission des IST, y compris les risques liés au VIH/SIDA et les risques de transmission mère-enfant, les différents modes de contraception disponibles, etc. L’éducation des femmes sur ces sujets permettrait de 39 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA les sensibiliser et ainsi de diminuer la prévalence des IST, le nombre de grossesses non désirées, une plus grande implication de leur part dans le suivi d'une grossesse souhaitée. Par qui ? Les infirmières scolaires et les éducateurs, le gynécologue et les sages-femmes sont des personnes clef dans la transmission d'information et d’éducation auprès des femmes. 40 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA 10.0 Conclusion générale I/ Dans l'étude BSS Les tendances recueillies se révèlent être celles d'une population jeune (15-19ans) massivement encore dans le cursus scolaire. Les comportements sexuels recueillis sont ceux d'une sous population de jeunes ayant des rapports sexuels à un âge précoce et dont la majorité sont des garçons. L'information principale de cette étude est que seuls 15.1% des jeunes ont des connaissances correctes concernant les modes de transmission et de prévention du VIH/SIDA, (le but de l’OMS est d’atteindre 95% de connaissances correctes d’ici 2015), sachant que tous ces jeunes sont scolarisés. L'information sur le VIH en général ainsi que sur la sexualité, les moyens de contraception disponibles, sont chez les jeunes une priorité. L'information provenant de la presse écrite ou de l'audio-visuel est négligeable, voire nulle. L'information divulguée durant les cours d'éducation sexuels ou autres dans le milieu scolaire est insuffisante, pour preuve les résultats enregistrés. Cette information est d'autant plus importante qu'une grande partie des jeunes quittent le territoire pour se rendre en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française ou en France. Ces destinations ont une prévalence plus élevée d'IST et le VIH/SIDA plus présent qu'à Wallis et Futuna. Ceci rend les jeunes plus vulnérables. Quel groupe cibler ? Le groupe le plus vulnérable concerne les jeunes. Un taux élevé d'IST diagnostiqués dans la population de femmes enceintes indique aussi une méconnaissance des modes de prévention du VIH/SIDA. Comment? Faire passer le message de manière orale, comme on l'a vu dans cette étude il est plus facilement assimilable sous cette forme (la culture mélanésienne est une culture orale). Pour les jeunes scolarisés: mettre le thématique de la sexualité, des IST et du VIH à l'ordre du jour de la semaine de la santé, organiser des pièces de théâtre, conférences informatives par des professionnels dans les lycées. Pour les jeunes en dehors du cadre scolaire : organiser des conférences et des séances d'information dans les dispensaires, les maisons des jeunes. L'émission de radio proposée par le comité de lutte contre le sida sur radio Djidoo est très écoutée par les jeunes de Nouvelle-Calédonie. Envisager la même démarche en s'assurant que les jeunes Wallisiens et Futuniens écoutent bien la radio (et en ont la possibilité matérielle). Ceci tout en étant conscient des problèmes de refus liés au fait de parler de sujets "tabou" à la radio. Par qui? Dans un premier temps: former des éducateurs sur les IST et le VIH avec l'aide du comité de lutte contre le SIDA (Dr. Michel Jorda), basé à Nouméa. Le contact a été pris fin 2006 sans suite. 41 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA Cette formation pourrait intéresser aussi bien les infirmières scolaires que les enseignant(e)s spécialisé(e)s. De plus le même comité pourrait former les animateurs radio pour une émission spéciale sur la sexualité. Pour ceux qui ont déjà des connaissances sur le sujet (gynécologues et sages-femmes) qu'ils participent activement à des conférences dans les établissements scolaires ou lors de la semaine de la santé. Améliorer les connaissances des modes de contraception? Le préservatif reste le meilleur moyen de se protéger du VIH et des IST tout en évitant des grossesses non désirées. L'utilisation du préservatif au premier rapport non commercial est de 17.9% et au dernier rapport de 23.2%, ces taux sont très faibles comparés à d’autres pays du Pacifique sud. Il faut donc augmenter l'accessibilité aux préservatifs. -Accessibilité de manière gratuite plutôt que des distributeurs payants souvent vandalisés. -A disposition dans tous les lycées, collèges (self-service et ne pas devoir les demander à l'infirmière scolaire), dans les bars et boites de nuits, dans les dispensaires et hôpitaux. Il serait aussi important d'en vendre dans les grandes surfaces pour avoir le choix mais aussi afin qu'ils deviennent un objet usuel. D'autres moyens de contraception sont aussi disponibles pour les femmes et plus pratiques à utiliser au sein de la communauté: les implants transdermiques et le stérilet. Mais ils impliquent une plus grande responsabilité vis-à-vis des IST et du VIH: le dépistage ou le contrôle gynécologique et la fidélité (ou l'utilisation de préservatifs). Quels qu'ils soient ces moyens de contraceptions restent marginaux à Wallis et Futuna. Même la pilule du lendemain, pourtant à disposition gratuitement au lycée et au collège reste peu ou pas utilisée. Manque d'information? Manque de disponibilité des infirmières? Manque de confidentialité? Jugement moral? Comment améliorer l'accessibilité au dépistage? Il est nécessaire de connaître les motivations de ces jeunes, si l'on connaît les leviers de motivation on peut augmenter nettement l'impact des campagnes d'information. Proposer un test de dépistage systématique lorsque l'on administre la pilule du lendemain ou lorsque l'on diagnostique positivement une IST. Comment motiver les jeunes pour aller faire un test du VIH? Pour les jeunes femmes en leur rappelant le risque de transmission mère enfant, la maternité semble être une valeur essentielle. Pour tous, rappeler le risque réel que représente le VIH, qu'il peut toucher chacun, que le traitement ne guérit pas, qu'il est lourd et difficile à supporter. Il est vrai que la prévalence du VIH est faible et que dans la culture locale le temps n'a pas la même valeur, le même intérêt, ce qui rend difficile la tâche visant sensibiliser les jeunes au danger du VIH/SIDA. Autres comportements à risques 42 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA L'abus d'alcool est décrit ici en fréquence de consommation, 16.7% des garçons déclarent boire de l'alcool au moins une fois par jour, et en quantité qui semble irréaliste allant jusqu'à plusieurs bouteilles de whisky par soirée. Ce qui est plus alarmant c'est qu'ici nous avons une population jeune et scolarisée et que dans la populations générale des 15-24ans, ces chiffres sont peut être encore plus importants. Ces comportements augmentent le risque d’avoir des rapports sexuels non protégés, des violences envers les femmes et des viols (28.6 % des jeunes : hommes et femmes ont subi des relations sexuelles forcées). Des rapports non protégés, désirés ou non, sont aussi liés à la propagation d'IST du VIH, et du nombre de grossesses non désirées. En luttant contre l'abus d'alcool on réduira le risque de rapports non protégés, et les violences quelles qu'elles soient, faites envers les femmes. II/ Dans l'étude STI ANC Les tendances recueillies se révèlent être celles d'une population de femmes âgées en moyenne de 28ans, mariées le plus souvent et vivant avec leur conjoint. 83% d'entre elles n'utilisaient pas de moyen de contraception et seulement 62% désiraient un enfant. Elles sont 15% à n'avoir pas désiré cette grossesse et 16% à ne pas l'avoir planifiée. L'information principale concernant l'étude de la prévalence des IST chez les femmes enceintes, est que celle-ci est élevée (CT 15.0% et GN 4.0%). Ces infections touchent ici généralement les femmes de plus de 25ans, mais un suivi afin de confirmer une présence de CT chez les femmes très jeunes (16-19ans) est nécessaire. La prise en charge de la femme enceinte est bonne dans l’ensemble (seulement 7% des grossesses dont définies comme peu ou pas suivies). Mais il faut axer l’information sur les méthodes de contraception (15.0% de grossesses non désirées qui vont à terme), l’hygiène intime, et la connaissance du corps féminin. Le Dr De Poncheville ancien gynécologue du territoire confirmait dans son rapport d’activité de 2005 qu’il fallait plus de prévention, d’information, tant sur la grossesse (trop de déclarations tardives), que sur le suivi gynécologique (pas assez de visites post-natales) et sur la contraception. Ces propositions recoupent celles proposées ci-dessus dans l'étude BSS. 11.0 Suivi et commentaires Lors d'une étude épidémiologique le plus important travail consiste à bien cibler la population que l'on veut étudier, que l'échantillon choisi soit le plus représentatif de la population générale et que les lieux de recrutement soient adéquats. Lors des prochaines études de surveillance de deuxième génération il est impératif de prendre contact avec les associations locales en place, s'appuyer sur les relais de terrain et choisir des lieux de recrutement représentatifs. Futures études à envisager 1) Etudes quantitatives: Etude BSS sur les jeunes: 43 ENQUETE DE SURVEILLANCE DE DEUXIEME GENERATION DU VIH ET AUTRES IST ET COMPORTEMENTS A RISQUE A WALLIS ET FUTUNA - ne refaire une évaluation que si des filières d'information ont été mises en place. -si oui, y inclure plus de jeunes non scolarisés afin de pouvoir comparer les deux sous populations et identifier l'importance de l'éducation et de l'information concernant le VIH en général acquise à l'école. A savoir si l'école est un bon lieu d'apprentissage ou non concernant ce genre d'information. Etudes STI ANC refaire une deuxième étude pour confirmer les tendances des IST, mais pourvoir associées ces résultats à des études de routines concernant le diagnostic des CT et NG. 2) Etudes qualitatives: Chercher les raisons de la consommation d'alcool chez les jeunes Chercher les leviers qui motivent la volonté de faire un test du VIH 44