Il neige à Marrakech - Filme für eine Welt
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Il neige à Marrakech - Filme für eine Welt
Imaginer l’autre Il neige à Marrakech 1 Il neige à Marrakech Court métrage, dès 14 ans Réalisation : Hicham Alhayat Production : Amir Productions/Le Lignon, Bord Cadre films Sàrl/Genève, Suisse 2006 Caméra : Pascal Montjovent Montage : Laurent Nègre, Julien Sulser Musique : Julien Sulser, Abdessamad Miftha Langue : français-arabe Sous-titres : allemand, anglais Durée : 15 minutes Contenu Monsieur Bazzi a 80 ans et vit à Marrakech. Au déclin de sa vie, il rêve de pouvoir faire un jour du ski en Suisse. Son fils Karim habite à Genève et essaie d’obtenir un visa pour son père. Mais malgré les efforts réitérés du fils, on ne leur établit pas de visa pour permettre le voyage en Suisse désiré si ardemment. Karim a peur de communiquer la mauvaise nouvelle à son père, affaibli par la vieillesse. Pour réaliser malgré tout le rêve si cher à Monsieur Bazzi, Karim, sa sœur et des amis complices le transportent dans l’Oukaïmeden, un domaine skiable proche, après lui avoir administré une forte dose de somnifère. Ils lui font croire qu’il se trouve à Splügen, en Suisse, où il va pouvoir passer une journée inoubliable. Monsieur Bazzi est méfiant. Karim casse alors les lunettes de son père, afin de mettre un terme à ses jérémiades incessantes provoquées par « l’absence de chalets, l’absence de pins, l’absence de vaches ». Ils vont manger. Les amis de Karim ont presque réussi, en un temps record, à transformer le décor du restaurant pour en faire un « authentique » chalet. Mais le vieil homme ne veut pas se contenter d’un steak-pommes frites ; il souhaite une fondue au fromage, plat qui lui est servi. Monsieur Bazzi est content. A plus forte raison quand une belle skieuse pose à côté de lui pour une photo souvenir. Mais le vieux n’est qu’à demi-naïf, comme son fils s’en doute. Il profite de chaque mensonge embarrassé de son fils pour exprimer résolument d’autres souhaits. (Texte adapté et raccourci, tiré de : http://www.cinemabuch.ch/selection-cinema/il-neige-a-marrakech-hicham-alhayat.html) Le réalisateur Hicham Alhayat est né en 1974 à Marrakech (Maroc) et a suivi à Genève une formation de comédien et de réalisateur. Parmi les autres courts métrages qu’il a signés, il faut citer « Haunted » (2004) et « Sexe, beur & confiture » (2002). Au printemps 2007, Hicham Alhayat a reçu 20.000 francs de l’Office fédéral de la culture comme contribution au scénario d’un projet de long métrage intitulé « Il neige à Marrakech ». Imaginer l’autre Le film Il neige à Marrakech 2 Hicham Alhayat raconte son histoire avec du rythme, de l’humour et de courtes séquences. Cette comédie tournée sous forme de court métrage est en outre un commentaire ironique à l’endroit d’une production de film indigène chargée outre mesure d’accessoires et de thèmes helvétiques. Mais la dimension politique n’est pas absente non plus de ce film qui ironise sur la « suissitude » puisqu’on refuse de manière répétée un visa de touriste à ce vieil homme amoureux de la Suisse. Ce film montre avec humour que les clichés et les préjugés existent partout et qu’ils se ressemblent. Mais ce court métrage est plutôt une histoire « fictive » qu’un exemple réel : la réalité est généralement plus complexe, tout comme les clichés et les préjugés de la vie courante. De par son ironie, ce court métrage invite à aborder la thématique des clichés et des préjugés sans se crisper, dans une nouvelle perspective : on nous tend un miroir et nous pouvons ainsi tirer de nouveaux enseignements de nos clichés et de nos préjugés envers les autres. (Tiré de : http://www.cinemabuch.ch/selection-cinema/il-neige-a-marrakech-hicham-alhayat.html) Suggestions concernant le langage cinématographique : voir introduction Objectifs d’apprentissage – A partir des clichés concernant la Suisse qui apparaissent dans le film, les participant-e-s1 réfléchissent aux clichés ainsi qu’à leur fonction et à leurs significations sociales et personnelles. – Ils analysent aussi les sentiments suscités chez eux par les clichés et les préjugés à leur endroit et les effets qu’ils ont ou peuvent avoir. – S’agissant de la suggestion 3, les jeunes qui ont conçu et organisé l’exposition réfléchissent aux objets qui reflètent notre image de l’étranger – Ce film peut livrer du Maroc une nouvelle image, peut-être inattendue (neige, pratique du ski, région de sports d’hiver). Les participant-e-s réfléchissent aux images qu’ils ont de ce pays d’Afrique du Nord et analysent leurs clichés à ce propos. Suggestions pédagogiques Suggestion 1 : Les participant-e-s regardent le film. Mr. Bazzi et la Suisse Ils analysent ensuite le film sur la base des questions suivantes : – Qu’est-ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce film ? – Quelles sont les phrases ou les scènes que j’ai gardées en mémoire ? – Comment ai-je perçu la fin et qu’est-ce que j’aurais pu peut-être attendre ou imaginer différemment ? – Quelles sont les « images en tête » qui apparaissent dans ce film, quels clichés sont développés ? La fin du film laisse de la place à l’imagination. Chaque petit groupe imagine une scène finale et s’exerce à la jouer. Pour terminer, les scènes finales de l’histoire de Monsieur Bazzi et de ses enfants Karim et Aïcha (=résultat du travail des petits groupes) sont jouées/présentées aux autres. 1 Participant-e-s = élèves, étudiant-e-s, jeunes, adultes, ... Imaginer l’autre Il neige à Marrakech Suggestion 2 : Les participant-e-s regardent le film et récapitulent brièvement : Le pays de mes rêves – Monsieur Bazzi a 80 ans et aimerait absolument se rendre en Suisse pour y faire du ski. – Il rêve de neige, de chalets, de vaches et de sapins. – Il raffole de la fondue au fromage. – Il a une admiration sans borne pour une skieuse suisse du nom de Marina Heiniz – Il rêve de la Tour Eiffel. – Il se fait des idées et des images bien précises des pays européens. 3 Mais : il n’obtient pas de visa – ses enfants Karim et Aïcha le savent. Les participant-e-s se répartissent par petits groupes de quatre à cinq personnes chacun. Chaque petit groupe dispose d’une grande feuille de papier (papier d’emballage) sur laquelle figurent les éléments suivants : Mon pays préféré = le pays de mes rêves, c’est ... Mon plat préféré, c’est ... Ma langue préférée, c’est ... Mon plus beau voyage, c’était ... Chaque participant-e prend note de sa réponse ; chacun-e explique ensuite aux autres membres du groupe pourquoi il en est ainsi. On cherche s’il y a des parallèles entre les participant-e-s puis ont les relève et en prend note. Chaque petit groupe présente les résultats en plénière. Imaginer l’autre Il neige à Marrakech 4 Ensuite, ils travaillent ensemble sur les questions suivantes : – Qu’est-ce qu’un cliché ? – A quoi reconnaît-on un cliché ? – Quels sont les clichés qui existent à propos de la Suisse ou des Suisses et des Suissesses ? – Dans quel contexte les clichés sont-ils utilisés et par qui ? – Quels sont les clichés que nous connaissons sur les autres pays ou sur les personnes originaires d’autres pays et pourquoi sont-ils utilisés ainsi ? – Comment réagissons-nous face aux clichés ? Quelle est notre expérience en la matière ? – Y a-t-il des arguments et des comportements sur la manière dont on peut désamorcer les clichés ou les rendre inopérants ? Lesquels connaissons-nous, lesquels avons-nous déjà testés ? Il est possible d’entraîner en jouant les arguments et les modes de comportement qui permettent de faire face aux clichés de manière professionnelle et de les « désamorcer ». Suggestion 3 : Entrée en matière Il neige en Afrique Chaque participant-e esquisse sur un papier, à l’aide de crayons de couleur, l’image qu’il se fait du Maroc. Ceux et celles qui n’ont pas envie de dessiner peuvent aussi réaliser un tableau du Maroc sous forme écrite, en rédigeant par exemple un texte documentaire, un reportage de journal, un récit de voyage, etc. Pour soutenir cette activité et lui donner une impulsion, on peut faire passer de la musique marocaine. Ensuite, les résultats sont présentés mutuellement : les dessins sont décrits et commentés, les textes sont lus à haute voix. Si le groupe est trop important, il est possible de présenter un choix de textes/de dessins ; la présentation peut aussi avoir lieu dans le cadre de deux petits groupes. Il est possible de reprendre en posant des questions/en discutant des points de convergence ou de divergence importants. Les participant-e-s regardent le film puis y réfléchissent à partir des questions suivantes : – Dans quels domaines l’image du Maroc – un pays africain – donnée par le film correspond-elle aux images que nous avons du Maroc ; dans quels domaines cette image ne correspond-elle pas ? – Quelle part du contenu du film nous était connue, quelle part était nouvelle pour nous ? – Qui a déjà eu l’occasion d’aller à Marrakech ou au Maroc ; comment les intéressés peuvent-ils décrire ces lieux ? – Qu’attendions-nous du titre « Il neige à Marrakech » ? – Quel est le message transmis par le titre ? – Quel est le message transmis par le film ? – Qu’aurions-nous fait à la place de Karim et Aïcha ? Il est possible ensuite de faire des recherches sur le Maroc (les habitants, leur culture, leurs traditions ...) dans des livres ou sur Internet ; des petits exposés peuvent être préparés en groupes et présentés ensuite en plénière. Imaginer l’autre Il neige à Marrakech 5 Poursuite du travail : Les jeunes préparent une exposition Consigne de travail Pendant trois mois, les jeunes récoltent des photos, des objets, des photos, des textes, des caricatures, des reportages diffusés par les médias, des vidéo-clips etc. en provenance d’Afrique et concernant l’Afrique qu’ils rencontrent au quotidien. Quand ils ont terminé leur « collection », ils examinent les objets en essayant de déterminer dans quelle mesure ces derniers reflètent des clichés ou des préjugés concernant le continent africain ou les Africains. Car notre attitude est marquée par ces clichés – souvent sans que nous en ayons conscience. Ainsi, l’Afrique, un continent voisin, nous semble souvent – dans notre tête – très lointain, et les images que nous nous faisons des habitants de ce continent sont tout aussi éloignées de la réalité. Ensuite, les jeunes conçoivent une exposition en réfléchissant à la façon dont ils souhaitent mettre en valeur ce qu’ils ont récolté et le présenter dans un lieu public. Pendant l’exposition, les jeunes discutent avec le plus grand nombre de personnes possible sur le contenu de l’exposition. Une telle exposition devrait proposer une vue générale de la quantité d’ « images » qui règnent dans notre société (concernant l’Afrique). Si l’on veut pouvoir exposer quelque chose, il faut d’abord commencer par collectionner ; dans ce cas, les collectionneurs sont avant tout des investigateurs. Pour réaliser une exposition, il faut faire un choix, ordonner, avoir un concept ou une idée quant au résultat qu’on veut et peut atteindre. Comment naissent les images ? Que révèlent-elles ? Pourquoi disent-elles peu de chose de l’Afrique mais contiennent beaucoup de renseignements sur nous ? Exposer signifie aussi s’exposer. L’exposition peut susciter la contradiction et le rejet. Le groupe devra donc réfléchir à la manière dont il souhaite défendre sa démarche, expliquer ses intentions et intégrer par la suite ses enseignements. (Texte légèrement adapté et raccourci emprunté à : Riepe R. u. G., Du schwarz – ich weiss. Bilder und Texte gegen des alltäglichen Rassismus, Peter Hammer Verlag gem. m. d. deutschen Welthungerhilfe, Wuppertal 21992, p. 198 s) Il neige à Marrakech 3. Quels clichés entretiennent-elles ? Dans quelle mesure cela correspond-il à nos propres conceptions ? 2. Décris ce que tu vois sur les cinq photos. (Photos 2 – 5) 1. Quel est l’élément déclencheur de cette histoire ? Pourquoi ? (Photo 1) Imaginer l’autre Fiche pratique photo-langage