la maison

Transcription

la maison
magazine n˚ 177 · mars et avril 2013 GRatUit
n°
177
ENTRE
VUES
François
OZON
Dans la maison
François
CLUZET
11.6
Isabelle
BOULAY
Le cinéma vu par…
DANS
LA MAISON
VALEUR
SÛRE
Un film de FRANÇOIS OZON
11.6
28
nouveautés
à l’affiche
À La MeRVeiLLe • Le taBLeaU • aU-deLÀ des pins
Mot de la
rédaction
La
relâche
au Clap
L’enFant en noUs
Du 1er au 10 mars, vous êtes tous conviés à une grande fête! Mais attention, c’est du
sérieux : plus de 60 films de toutes origines entièrement destinés aux enfants et aux
ados. Parents et grands-parents, offrez aux tout-petits l’émerveillement en les accompagnant à cette activité ludique qu’est le cinéma en salle. Lâchez votre fou et venez
voir avec eux ces chefs-d’œuvre d’animation et de fiction : LA LÉGENDE DE SARILA,
COULEUR DE PEAU : MIEL, LE TABLEAU. Qu’ils soient courts ou longs, ils vous dérideront!
La LiVRaison d’oZon
Pour notre plus grand plaisir, François Ozon nous a habitués à sa livraison annuelle.
Le réalisateur de 8 femmes et de Swimming Pool nous offre une troublante incursion
dans l’intimité profonde : la maison. Excitant et déstabilisant. Ce film complexe se voit
avec toute la richesse des analyses multifacettes ou tout simplement comme un triller efficace et jouissif. Et pour augmenter notre plaisir, Marcel Gaumond décortique le film
et Pierre Blais sonde l’âme de ce réalisateur prolifique.
n° 177
RoCHe papieR CiseaUX
En 2012, on a cherché en vain le film québécois rassembleur, détonnant et décapant.
Le cinéma n’étant pas un art exact, cessons
nos analyses et nos recoupements savants, il
n’aura fallu que quelques semaines à 2013
pour nous offrir une œuvre originale, mais
rassembleuse, qu’il faut inscrire à tout prix
à son agenda.
Ça VaUt Le détoUR!
Vous aurez la chance, sans doute prochainement, d’assister à une projection dans notre
nouvelle salle 7. Sincèrement, nous sommes
très fiers de vous offrir de telles conditions
de projection : à preuve, le chef technicien,
qui arrive, pour l’anecdote, tout juste d’une
installation à Bagdad, a laissé échapper le
très convoité WOW! à la fin des ajustements.
Et je cite Richard Dubé : « J’en veux une! »
Bon CinéMa! (M.a.)
L’étonnant CLUZet
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
Grâce à sa polyvalence et sa pertinence, François Cluzet ne cesse de se bonifier. Il revient
dans un scénario tiré d’un fait véridique, le vol d’un fourgon blindé bourré d’euros –
11,6 millions –, où il incarne le voleur iconoclaste dont la singularité du geste déroute
tous les enquêteurs.
clap.ca
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sommaire
n° 177
Chroniques
ENTREVUE • François Ozon
VALEUR
SÛRE
11
11.6
11.6 est inspiré d’une histoire véridique qui a marqué le paysage
médiatique de l’Hexagone au printemps 2009. […] Grâce à son
vol spectaculaire et à la suite de son arrestation, Toni Musulin
est devenu en l’espace de quelques semaines un personnage
fascinant aux yeux des Français. […] Car, et c’est la particularité
de l’histoire, de son butin, Musulin laissera derrière lui 9,1 millions d’euros. Un geste qui reste inexplicable : pourquoi voler une
telle somme si c’est pour abandonner la majorité de celle-ci à la
police. Tout le mystère et la force du film résident dans ce geste.
(P.B.)
Dans ce numéro
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
05
20
31
34
35
38
6
CINÉ-PSY • DANS LA MAISON
8
ENTREVUE • François Cluzet
12
ARTS DE LA SCÈNE
En couverture · DANS LA MAISON
Info-ciné
Films pour enfants
16
LIVRES
Mots croisés
L’Abonne-Clap
Index
24
LE CINÉMA VU PAR... • Isabelle Boulay
Solution mots croisés de la page 34
Horizontalement
1. JOBS 2. SARILA 3. PETERWEIR 4. RH • W • DAY 5. MIA 6. MADAGASCAR 7. ÉMOND • CF
8. PO • TL • LON 9. IS • MY 10. BABE • MÉO • MF 11. LASSIE 12. BIZ • MALICK 13. NELL • PI
Verticalement
28
A. POPEYE B. ROSALIE C. JUTRA • BAZ D. EH • MÉLIÈS E. SAM F. WW • DOR • MIEL G. RAN
H. SID • GDT I. ZARAFA • AP J. SC • MOGLI K. RIO • MCFLY L. CIA M. MAY • ARONOFSKY
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clap.ca
Festival de San Sebastian – Coquillage d’or du meilleur film
Festival international du film de Toronto 2012 – Prix Fipresci
Prix Lumières – Meilleur espoir masculin - Ernst Umhauer
Un film de François ozon
Du même réalisateur : potiche
France
GénéRiQUe : France. 2012. 105 min
(V.O.F.). Drame réalisé par François
Ozon. Scén. : François Ozon et Juan
Mayorga. Mus. orig. : Philippe Rombi.
Int. : Fabrice Luchini, Kristin Scott Thomas, Ernst Umhauer.
Bande-annonce
Hitchcock, De Palma, Pasolini, François Ozon puise
chez les plus grands dans un thriller voyeuriste et
malsain particulièrement perturbant. Un de ses meilleurs films. (M. Blanco, Écran Large)
sYnopsis : Claude, seize ans, élève brillant,
devient le meilleur ami d’un de ses compagnons de classe, s’immisçant de plus en plus
dans la demeure et la vie de famille de ce dernier. Sa démarche servira de sujet principal
à ses rédactions. Son professeur de français
devient aussitôt obsédé par les écrits de son
étudiant, reprenant même goût à l’enseignement à travers ce voyeurisme littéraire
dont il ne peut plus se passer, au grand dam
de sa conjointe. Cependant, cette intrusion,
voire ce jeu narcissique de Claude, pourrait
finir par avoir des effets regrettables; mais
pour qui, pour quoi?
notes : François Ozon est un réalisateur constant. Bon an mal an, au même
rythme que Woody Allen, il nous livre sa
nouveauté filmique. Mais au contraire du
cinéaste new-yorkais, on ne sait jamais trop
à quoi s’attendre de son nouvel opus sinon
à un sujet ou un traitement inusités. Une
comédie musicale comme 8 femmes, un
drame psychologique comme Sous le sable,
ou un thriller à tiroirs comme Swimming
Pool… Cette fois, c’est à un drame presque
hitchcockien qu’il nous convie, adaptant
une pièce de théâtre de l’Espagnol Juan
Mayorga sur la fascination d’un enseignant
pour un élève aussi doué que manipulateur.
clap.ca
»
Fabrice Luchini et Kristin Scott Thomas forment un couple crédible dans leur première
incursion dans l’univers d’Ozon, et ce, avec
énormément d’aisance. Mais la surprise
provient surtout du jeune Ernst Umhauer
qui, dans la peau du jeune Claude, obtient
son premier rôle d’importance au grand
écran. Séducteur juvénile aux airs retors et
à la blonde chevelure, capable de tenir tête à
un Luchini toujours savoureux, Umhauer se
faufile félinement dans un jeu de séduction
des plus pernicieux. Si le film flirte volontairement avec le thriller, il passionne aussi
par son humour grinçant, manié de belle
façon par un cinéaste en grande forme. Le
scénario de DANS LA MAISON se joue
du spectateur, le rendant aussi voyeur que
l’enseignant tout en le laissant juger de la
véracité de ce qui se trouve dans les écrits
de Claude, qui sont fort habilement mis en
scène par Ozon. DANS LA MAISON, c’est
également un peu un clin d’œil du cinéaste
au Théorème de Pasolini – l’arrivée d’un
intrus dans la famille –, déployé ici comme
un jeu aussi sadique que ludique entre
l’élève et son professeur. Le film démontre
une fois de plus tout le talent d’un réalisateur qui évite la routine pour mieux mêler
les pistes dans une aventure drôle et intrigante. (P.B.)
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Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
DANS LA
MAISON
«
entrevue François ozon
François
OZON
Réalisateur du film DANS LA MAISON
François Ozon, un cinéaste
au premier rang
Paris. François Ozon est un réalisateur prolifique et talentueux qui, d’un film à l’autre,
change d’univers cinématographique avec beaucoup d’aisance (Sous le sable, 8 femmes). Son
quatorzième long métrage, DANS LA MAISON,
tourne autour d’une relation tordue entre Germain, un enseignant joué par Fabrice Luchini,
et Claude, l’un de ses élèves qui, par l’exercice de
l’écriture, nous fait pénétrer dans un voyeurisme
aussi drôle que périlleux. Rencontré récemment
à Paris pour la promotion du film, le cinéaste
nous donnait avec un humour bien à lui des
détails sur son scénario et ses choix de comédiens.
Éditions Le Clap : DANS LA MAISON est l’adaptation d’une pièce de théâtre. Comment avez-vous
découvert cette pièce du dramaturge espagnol Juan
Mayorga?
François Ozon : Un ami à moi m’avait invité à voir
la pièce. Souvent, des amis comédiens m’invitent à
voir ce dans quoi ils jouent, et quelquefois, c’est assez
ennuyant, mais j’étais très intrigué par le titre, Le Garçon du dernier rang. Tout de suite, j’ai su que c’était
une œuvre que je pouvais adapter. En fait, adapter une
pièce avec un tel sujet me donnait l’occasion de parler
de mon propre travail de création et d’écriture, un peu
comme je l’avais fait dans Swimming Pool.
E.L.C. : Le film fait état de la relation entre un élève
et son professeur. Vous-même, quel genre de relation
entreteniez-vous avec vos enseignants?
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
F.O. : Ça dépendait de ceux-ci! Vous savez, mes
parents étaient des professeurs, mais moi, j’étais un
très mauvais élève jusqu’à ce que je me découvre une
passion pour le cinéma. Éric Rohmer a été un très bon
prof pour moi, mais évidemment, je n’avais pas avec
lui la même relation que Fabrice Luchini avec Ernst
Umhauer dans le film.
E.L.C. : Parlant des comédiens, vous avez, dit-on,
demandé à Luchini de ne pas trop faire du Luchini…
6
clap.ca
entrevue
parPierreBlais
F.O. : Vous savez, c’est le genre de phrase qui peut beaucoup
l’énerver… Quand vous engagez Fabrice Luchini, c’est parce que
c’est Luchini, et vous avez à le diriger en tant que tel. Le problème
avec Fabrice, c’est quand il n’est pas assez dirigé. Mais dans le film,
le cadre est très serré. Sa marge de manœuvre est mince. Et Fabrice
est quelqu’un de très à l’écoute, de très discipliné, surtout s’il sent
que le réalisateur a une vision. Dans le film, je voulais que la relation ne soit pas à sens unique. Je souhaitais que le prof et l’élève se
nourrissent l’un l’autre, petit à petit, qu’ils entrent ensemble dans
le processus de création. Ce sont deux personnes qui ont besoin
de la fiction. Truffaut disait : « Je préfère le cinéma à la réalité. » Et
je pense que pour un artiste, la question de la réalité face à la fiction est très importante. Dans le film, on ne sait jamais si celle de
Claude est réelle et jusqu’où il ira dans ses écrits.
«
Si Tree of Life était un film biblique, TO THE WONDER est
un film évangélique, centré sur l’amour, “ l’amour qui nous
aime “, qui nous cherche et que nous cherchons, merveille à
la fois cachée et exposée. (M.-N. Tranchant, Le Figaro)
»
E.L.C. : Parlez-nous d’Ernst Umhauer qui personnifie Claude et
de Kristin Scott Thomas qui joue l’épouse de Germain.
E.L.C. : Le film est parfois drôle… Est-ce par crainte de faire basculer l’histoire dans quelque chose de trop sombre?
F.O. : Je n’avais pas cette crainte, car le film ne fait que le suggérer. En fait, vous pouvez vous imaginer le pire, je n’avais pas besoin
de tout montrer. Vous pouvez vous faire votre propre film. Cependant, en jouant sur la fascination d’un enseignant désabusé pour
les textes de son élève, ça me permettait également de porter un
regard sur les différentes classes sociales : la classe moyenne, qui
s’abreuve aux téléréalités, la classe ouvrière (Claude) et la classe
intellectuelle (Germain), avec son ironie. Et ça, c’était aussi très
important pour moi!
DANS LA MAISON est sorti en France en
octobre 2012. Depuis, François Ozon s’affaire
à terminer le montage de son prochain film qui
s’intitule Jeune et jolie. Le long métrage met à
nouveau en vedette Charlotte Rampling, une
habituée. Il raconte l’histoire d’une jeune fille
qui se prostitue pour le plaisir et devrait prendre
l’affiche d’ici la fin de l’année. (P.B.)
Les frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.
clap.ca
À LA MERVEILLE
Un film de terrence Malick · Du même réalisateur : L’arbre de vie
états-Unis
GénéRiQUe : États-Unis. 2012. 112 min (V.O.A.S.-T.F.
de To the Wonder). Drame sentimental écrit et réalisé par
Terrence Malick. Int. : Ben Affleck, Olga Kurylenko, Rachel
McAdams, Javier Bardem.
sYnopsis : Neil, Américain du Midwest, tombe amoureux
de Marina, Française originaire d’Ukraine, lors d’un séjour
enchanteur à la Merveille : l’île du Mont-Saint-Michel. Le
couple s’installe en Oklahoma où l’amour s’étiole. Marina
retourne en France et Neil se console auprès d’une ancienne
amie. Seules les embûches de la vie leur permettront de se
retrouver.
notes : Ce bref résumé ne peut rendre compte de toute la
splendeur visuelle qui imprègne le nouvel opus de ce capteur d’âmes qu’est Terrence Malick. Il signe en effet un film
magnifique et profondément touchant, dans la continuité
de L’Arbre de vie, son précédent chef-d’œuvre. À l’aide de
sa caméra toujours en mouvement et en état d’apesanteur,
Malick sonde la relation profonde qui existe entre les merveilles de la nature et la merveille de ce sentiment si fragile et
si fort à la fois qu’est l’amour entre humains. Les interprètes
s’y abandonnent corps et âme. (A.C.)
7
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
F.O. : Pour incarner Claude, j’ai rencontré plusieurs garçons de
seize ans, mais ils n’étaient pas assez matures. En France, les garçons de seize ans ont l’air de bébés. J’ai décidé de retourner en casting. J’ai finalement vu une photo d’Ernst, j’ai aimé son look et ses
yeux. Il avait 21 ans, mais il avait l’air tellement jeune et projetait
une image très forte : c’est ce dont j’avais besoin pour le personnage qui aurait devant lui Fabrice Luchini. Pour Kristin, je voulais travailler avec elle depuis longtemps. À cause de son humour,
je savais qu’elle s’entendrait bien avec Fabrice. Je souhaitais aussi
qu’elle garde son accent britannique, car on aime les accents en
France. Et contrairement aux actrices françaises, elle est moins
obsédée par la beauté. Pour sa présence à l’écran, je m’inspirais
beaucoup de celle de Diane Keaton dans les films de Woody Allen.
Ciné-psy dans la maison
Commentaire sur le film DANS LA MAISON de François Ozon
NI L’INTELLIGENCE
NI L’ÉRUDITION
maison
ne suffisent à créer les fondements d’une
Les premières images du film DANS MA MAISON de François
Ozon, film qui se vaudra à n’en pas douter de nombreux prix, tant
il brille de partout (par son scénario, ses acteurs, ses dialogues, ses
images, sa musique) m’a tout de go connecté à un article que j’ai
écrit en 1964 dans le journal Opinions, journal des étudiants de
l’Académie de Québec, devenu par la suite le Cégep de Sainte-Foy,
antique voisin du Clap. J’avais intitulé cet article : « L’Académie :
usine de faux intellectuels? »
Dans mon article, je fustigeais les autorités du collège, les sommant
en quelque sorte de descendre de leur tour d’ivoire, où s’élaboraient
les nouvelles politiques concernant le monde de l’éducation, afin
d’accorder plus d’importance aux individus :
« Avant-gardistes dans le domaine de l’éducation, il apparaît toutefois qu’ils [les administrateurs] traînent de l’arrière dans le
domaine de la psychologie. Ils oublient peut-être parfois qu’ils ont
affaire à des êtres humains qui, même si dépourvus d’expérience,
ont un besoin intime de se sentir appuyés et considérés comme des
personnes complètes. »
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
J’avais aussi écrit, à la même époque – hum! il y a un demi-siècle de
cela! – un autre article tout bonnement intitulé « Nous ne sommes
pas des numéros ». Or, au début du film d’Ozon, on voit et on
entend le directeur du Lycée Gustave Flaubert annoncer aux enseignants de l’école que dorénavant, en tant que « lycée pilote » partant
sur de nouvelles bases et explorant de nouvelles orientations sur
le plan pédagogique, il y aurait un retour à la tradition avec l’uniforme pour tous les élèves, uniforme qui deviendrait « un symbole
audacieux mettant tous les apprenants sur un pied d’égalité ». On
verra par la suite défiler sur l’écran les nombreux visages de collégiens et de collégiennes, tous remplacés-remplaçables, tour à tour,
sous le même uniforme.
Le ton est donné : nous allons assister là à une comédie qui ne manquera pas, jusqu’à la fin, de pétiller et de nous surprendre, de bondissement en rebondissement. Et de nous faire rire de toutes ces
couleurs qui se trouvent sur la palette de l’ironie dramatique.
Au début, donc, ce contraste saisissant entre Claude arrivant seul
devant le froid et moderne lycée et puis, ces centaines d’autres
8
étudiants qui bientôt s’ajouteront – la masse, la foule anonyme, le
peuple –, mais dont il se démarquera de plus en plus nettement.
Par son intelligence, par ses connaissances, par son écriture, par
tout cela que Germain Germain (sic!) professeur de littérature,
mais écrivain raté ne manquera pas de relever, au point de faire de
Claude son élève préféré.
Et une fois le film terminé, cette sensation que j’associerais à celle
que Gustave Flaubert dépeint à propos des livres qui ont eu le don
de nous captiver : « On peut juger de la beauté d’un livre, à la vigueur
des coups de poing qu’il vous a donnés et à la longueur de temps qu’on
met ensuite à en revenir. » (Lettre à Louise Colet, 15 juillet 1853)
Pour vous donner une idée des coups de poing que j’ai reçus en
regardant ce film, je me contenterai d’une brève allusion au nombre
de thèmes que j’ai notés au cours de ces 98 minutes : j’en ai noté –
vous ne me croirez pas – près de 80. Mais ne craignez rien, car tout
cela défile avec subtilité et finesse, nous laissant plus médusés qu’assommés! La simple énumération de ces thèmes couvrirait la moitié de
mon texte de chronique. Je me limiterai donc à mentionner ceux-ci :
• Les forces et les faiblesses des nouvelles approches pédagogiques
• Les règles implicites dans l’art d’écrire et le caractère aliénant du
marchandage des œuvres d’art
• Le syndrome chinois, comme expression caricaturale
de la mondialisation
• L’impact d’un Œdipe non résolu sur la dynamique homosexuelle
• L’importance des « histoires » dans la construction de l’identité
• L’éducation sentimentale : ses errances et ses failles
• Les perceptions réductrices ou négatives résultant des parts
inconscientes de soi projetées sur l’autre
N’est-ce pas la diversité des thèmes abordés ou illustrés dans un
film qui peut contribuer à cette constatation plus d’une fois formulée lors des rencontres du Ciné-psy où tout un chacun est invité,
après le commentaire exprimé par le(s) conférencier(s), à faire part
de son point de vue : 100 personnes dans la salle = 100 histoires
différentes perçues dans le même film?
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Ciné-psy
Éditeurs
Michel Aubé, Robin Plamondon
Directeur de la production
Simon Leclerc
Graphistes Martine Lapointe
Dan Blouin
Programmation
Michel Aubé
Réviseure
Marie Chabot
Chroniqueurs
Pierre Blais, Martine Côté, André Caron
Stéphane Defoy, Sami Gnaba
Claire Goutier, Nicolas Lacroix
Mathieu Lemoine, Patrick Lonergan
Pier-Hugues Madore, Serge Pallascio
Horaire des films · 418 653-2470, poste 1
Courriel · [email protected]
Site Internet · www.clap.ca
Publicité
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Représentante corporative
Chantal Tremblay : 418 802-9001
Sans frais : 1 800 361-2470, poste 127
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Plus de 550 points de distribution
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec,
3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012
Le Magazine Le Clap est publié 6 fois par année
par les Éditions Le Clap.
Distribution · Affiche tout
Les éditions Le Clap
2327, boul. du Versant-Nord, bureau 290
Québec (Québec) G1N 4C2
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INDIVIDUATION VS INDIVIDUALISME
Pour ma part, le thème que je serais
enclin à développer en rapport avec la
dynamique qui m’apparaît au cœur de
ce film est celui de l’individuation versus
l’individualisme. Tout dans les propos et
les attitudes tant de Claude que de Germain relève d’une position infantile qui
consiste à se poser en s’opposant, à se
démarquer de la multitude en la jugeant
de haut et en la méprisant, à se singulariser en caricaturant, confortablement
assis dans le fauteuil de l’observateur, les
comportements de l’homme ordinaire ou
vulgaire. Tel est le modus vivendi de l’individualiste qui, en se dissociant des autres,
s’emprisonne à son insu dans la peau
d’un personnage qui n’a de grandeur et
de noblesse que la ridicule et illusoire
image qu’il entretient de lui-même.
« »
L’art ne reproduit pas le visible,
il rend visible
Paul Klee, « Credo du créateur », 1920
INVITATION
Vous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film DANS LA MAISON
avec Christiane Lahaie, professeure de création littéraire et de cinéma
à l’Université de Sherbrooke.
Le mardi 23 avril 2013 de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence
et échange), au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E., Québec.
(http://www.librairiepantoute.com/lestudiop).
Réservations : de préférence par courriel ([email protected]) ou
par téléphone 418 683-0711.
Coût d’entrée : 20 $ (incluant l’admission et le buffet).
La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste.
WWW.CINE-PSY.COM
Ce qui n’a pas à être confondu avec le destin de celui ou de celle qui, plongé corps
et âme dans ce qu’il sent la nécessité de
vivre ne manquera pas, en cours de chemin, de mordre la poussière et de perdre
la face, tout en assumant la responsabilité
tant de ses échecs que de ses réussites.
« La fin de l’histoire » de celui ou de celle
qui aura eu le courage, tout au long de
sa vie, d’actualiser les tâches qui se sont
présentées à lui comme vitales et impérieuses aura de fortes chances de différer
de celle à laquelle semblent voués – hélas!
– Claude et Germain.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
Une publication
DES ÉDITIONS
inc.
parMarcelGaumond
De faire intrusion dans la maison de
l’autre et d’imaginer sa réalité, sans être
vraiment entré en relation avec lui, cela
ne fait pas des « enfants forts ». Cela ne
peut pas aider à créer les fondements
de sa propre maison. Et c’est là que l’on
comprend ce que Paul Klee a voulu dire
dans son « Credo du créateur ».
9
«
Il y a une magie et une gaieté parfaitement assumées qui font de ce film
l’une des jolies surprises du cinéma
français. (A. Ermenault, Excessif)
»
PARISMANHATTAN
Un film de sophie Lellouche
sYnopsis : C’est l’histoire d’Alice, célibataire endurcie, pharmacienne, vive et
rêveuse, proche de sa famille (dysfonctionnelle). Elle a pour ami intime… Woody
Allen. Ou plutôt, le poster de Woody Allen,
lequel lui prodigue moult conseils sur sa
vie. Alors que son père et son beau-frère
s’efforcent encore de lui trouver un mari,
elle rencontre de Victor, un type plutôt terre
à terre qui ne fait pas de concessions. Les
deux âmes auront plus d’une occasion pour
faire connaissance et découvrir des atomes
crochues qui, a priori, ne promettaient rien.
notes : PARIS-MANHATTAN est le genre
de film qui donne envie de tomber amoureux. L’histoire est légère, mais elle parle
de choses sérieuses, et c’est le propre d’une
comédie que d’arriver à dépeindre des
relations humaines profondes, à la frontière du drame, sans sombrer dans le lourd
psycho-social. Ce premier long métrage de
Sophie Lellouche est un petit bonbon à la
sauce Woody. (C.G.)
France
GénéRiQUe : France. 2011. 77 min
(V.O.F.). Comédie réalisée par Sophie Lellouche. Int. : Alice Taglioni, Patrick Bruel,
Marine Delterme.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
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clap.ca
Un film de philippe Godeau · Du même réalisateur : Le dernier pour la route
France
«
GénéRiQUe : France. 2013. 100 min
(V.O.F.). Drame réalisé par Philippe
Godeau. Scén. : Philippe Godeau et Agnès
de Sacy. Int. : François Cluzet, Bouli Lanners, Corinne Masiero.
VALEUR
SÛRE
sYnopsis : Toni Musulin est convoyeur de
fonds à Lyon depuis dix ans. Amateur de
voitures sport, il semble vivre au-dessus de
ses moyens. Peu à peu, il rejette le quotidien
qui est le sien, celui de convoyer de l’argent
pour un maigre salaire en compagnie de
confrères aussi colorés que résignés. Le
5 novembre 2009, au matin, il s’enfuit avec
son fourgon blindé; à l’arrière du véhicule
se trouvent 11,6 millions d’euros en billets neufs non numérotés. Pourchassé par
la police, Musulin devient du même coup
une figure mythique pour les Français, qui
voient en lui un héros qui se moque des
grandes banques, alors responsables de la
crise financière.
notes : 11.6 est inspiré d’une histoire véridique qui a marqué le paysage médiatique
de l’Hexagone au printemps 2009. Ce récit
plus grand que nature a donné lieu à un
essai publié en 2011, Toni 11,6 - Histoire
du convoyeur écrit par la journaliste Alice
Geraud-Arfi, et qui a servi à Philippe Godeau
pour l’élaboration du scénario. Grâce à son
vol spectaculaire et à la suite de son arrestation, Toni Musulin est devenu en l’espace de
quelques semaines un personnage fascinant
aux yeux des Français. Bien que loin d’être
un gangster comme Mesrine, il incarne,
malgré lui, un symbole pour ce peuple qui
clap.ca
»
François Cluzet est une fois de plus remarquable, incarnant avec brio un homme prêt à
tout prendre et à tout laisser tomber. (Le Clap)
a vu dans son action un bras d’honneur à
l’endroit du milieu financier, le pied de nez
ultime aux tenants de la crise économique
et aux forces de l’ordre. Car, et c’est la particularité de l’histoire, de son butin, Musulin laissera derrière lui 9,1 millions d’euros.
Un geste qui reste inexplicable : pourquoi
voler une telle somme si c’est pour abandonner la majorité de celle-ci à la police.
Tout le mystère et la force du film résident
dans ce geste. Même ses proches, magnifiquement incarnés dans des seconds rôles
brillants par Corinne Masiero et Bouli Lanners n’y comprennent pas grand-chose. Si
dès le début du film on met la table pour
l’éventuelle conclusion, l’intérêt n’est pas
diminué pour autant, car toute l’élaboration du vol et l’évolution psychologique de
Musulin font du film un incontournable.
De plus, c’est avec un regard universel que
le réalisateur Philippe Godeau nous invite
à découvrir un métier méconnu, sous-payé
et dangereux, celui de convoyeur. François
Cluzet retrouve ici des repères déjà posés
dans À l’origine de Xavier Giannoli où il
incarnait un fraudeur obsessif. Dans 11.6,
dirigé pour une seconde fois par Godeau,
Cluzet devient un voleur incompris qui, à
la suite d’un coup de tête, s’est attiré l’espace d’un instant la sympathie de millions
de Français. (P.B.)
11
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
11.6
entrevue François Cluzet
François
CLUZET
Comédien dans 11.6
François Cluzet,
convoyeur de films!
Paris. François Cluzet connaît du succès au grand écran depuis plus de 30 ans. On l’a
découvert dans Force majeure de Jolivet, vu dans Le Vent du Wyoming de Forcier
et dans L’Enfer de Chabrol. L’an passé, il s’est retrouvé en haut de l’affiche d’Intouchables, devenu l’une des comédies les plus populaires de l’histoire du cinéma français. On a croisé l’acteur récemment alors qu’il faisait la promotion de deux films : la
comédie d’Yvan Attal Do not Disturb et le drame de Philippe Godeau 11.6. Ce dernier,
fort réussi, raconte l’histoire véridique de Toni Musulin, un convoyeur de fonds qui s’est
sauvé avec 11,6 millions d’euros et qui, durant son procès, s’est gagné la faveur populaire, devenant un symbole de la lutte face au pouvoir patronal et financier.
Éditions Le Clap : Dans 11.6, vous incarnez Toni Musulin : c’est un personnage aussi
fort qu’intrigant, qui se révolte contre le système, contre ses patrons…
François Cluzet : Tout à fait. Il est fascinant! Et vous savez, on
a enlevé la plupart des dialogues dans le script. Moi, je voulais
en faire un personnage taiseux, presque muet. Et en accord avec
Philippe Godeau, c’est ce que nous avons fait. Ce qui est intéressant, c’est le maelstrom qu’il y a dans sa tête. Comment vat-il sortir de l’humiliation du boulot? Et la réponse à cette
humiliation, c’est de faire ce casse. Au-delà de l’argent, ce
qu’il veut, c’est faire virer ses supérieurs, montrer qu’ils
sont mauvais, montrer que les consignes de sécurité ne
sont pas respectées et que le salaire ne correspond pas
aux risques du métier; c’est démesuré. Le type est seul,
il veut se donner la force de passer à l’acte du casse.
E.L.C. : Est-ce que vous connaissiez l’histoire originale?
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
F.C. : Oui, on la connaissait parce que c’est un fait
divers qui a beaucoup remué à Paris. Et les gens ont
tous pensé : « C’est un héros, le type s’est barré, il a
gagné au loto. » Moi, ce qui m’intéressait, c’est de
penser que le type n’avait pris aucun risque pratiquement. Il était au volant de son fourgon, il
n’a fait qu’accélérer avec 11 millions 6. Mais ce
qui est plus intéressant encore, c’est la crise
d’identité du personnage. Ce type immature est radin, mais il se promène en Ferrari. Il aime penser qu’il appartient à ce
monde, il veut faire partie du jet-set.
12
clap.ca
entrevue
parPierreBlais
Pour lui, c’est ça un type bien. Il est immature, mais face à sa
situation, c’est ce qu’il croit.
E.L.C. : C’est un personnage qui semble à l’abandon, non?
F.C. : Il vit son drame en solitaire. Il est, de plus, humilié au
travail, car sous-payé. Ça m’est arrivé aussi à mes débuts au
cinéma. Et plus jeune encore, à huit ans, j’ai eu ma crise d’identité! Je me levais à six heures pour livrer les journaux dans la
neige, je détestais ma vie; très vite, je suis tombé dans la mythomanie. Quand je voyais mes camarades plus fortunés, je les
enviais terriblement. J’ai fait le film parce que j’y trouvais un
écho dans ce que je suis.
E.L.C. : Les gens se sont reconnus en lui?
F.C. : Oui, bien sûr! Mais on voulait aussi montrer sa vie
cachée : ça ne se passe pas très bien avec sa femme, son pote; sa
seule façon d’être héroïque, c’est qu’il se fâche avec ceux qu’il
aime pour qu’ils ne s’inquiètent pas pour lui. Ça, c’était intéressant. Ce supposé héros, il a eu peur. Mais bizarrement, il a
été condamné comme arnaqueur face à son assureur et non
comme voleur. L’idée de la fin de cette histoire, c’est qu’il était
convaincu de s’en sortir. Mais il a pris cinq ans. Vous savez
qu’ici, si vous volez de l’argent et que vous le rendez deux jours
après, vous n’êtes plus accusé de vol, mais d’emprunt.
E.L.C. : Vous venez aussi de jouer dans le film Do not Disturb,
dans lequel votre personnage voue une grande amitié à celui
interprété par Yvan Attal – aussi réalisateur du film. Votre personnage ici, au contraire de celui dans 11.6, ne se gêne pas pour
montrer ses émotions, non?
F.C. : Effectivement, et c’est intéressant pour un comédien,
car c’est montrer sa féminité, en quelque sorte. Robert Mitchum disait : « Une actrice, c’est plus qu’une femme, et un
acteur, c’est moins qu’un homme. » Ça veut dire aussi que les
acteurs doivent être ouverts. L’ouverture est plus féminine, car
l’homme se blinde davantage. Mais nous sommes constitués
d’une part de virilité et de féminité. D’ailleurs, l’écoute est plus
féminine. Un acteur doit accepter sa féminité pour devenir un
bon acteur. Ça nous permet, d’un rôle à l’autre, de mieux saisir
le monde dans sa complexité.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
François Cluzet terminera l’entretien en soulignant tout le plaisir qu’il a eu de travailler au
film En solitaire, en décembre 2012, aux Canaries.
Il a d’ailleurs tourné une scène avec Karine
Vanasse, avec laquelle il partage, aux cotés de
Guillaume Canet, l’affiche de ce long métrage
de Christophe Offenstein qui a été filmé pendant le Vendée Globe, la plus célèbre course de
voiliers monocoques en solitaire et sans escale
autour du monde. Le film sortira en France l’automne prochain. (P.B.)
Les frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.
clap.ca
13
«
Chargé de tristesse et de mélancolie, de beauté
aussi, et ponctué de fulgurances poétiques caractéristiques du cinéaste, LE MÉTÉORE frappe l’âme
et l’esprit, qu’il transperce avant de continuer sa
route. (F. Lévesque, Le Devoir)
»
LE MÉTÉORE
Un film de François delisle
Du même réalisateur : 2 fois une femme
sYnopsis : Pierre, un homme dans la quarantaine, purge une peine de quatorze ans
de prison pour un délit de fuite mortel. Sa
mère le visite chaque semaine tandis que
Suzanne, sa dernière femme, tente de l’oublier et de refaire sa vie.
notes : LE MÉTÉORE est né d’un projet
d’écriture inspiré par des photographies
réalisées par Anouk Lessard. Le récit prend
la forme d’une suite de monologues inté-
Québec
rieurs livrée sur fond d’images poétiques.
Le procédé original, d’abord déstabilisant
puis hypnotique, laisse beaucoup de place
aux images qui viennent appuyer le texte
sans s’attacher strictement à la narration.
Le résultat donne l’impression de toucher
l’âme des personnages, de partager leur
solitude. (M.L.)
GénéRiQUe : Québec. 2012. 85 min
(V.O.F.). Drame écrit et réalisé par
François Delisle. Mus. : The States Project. Int. : François Papineau, Andrée
Lachapelle, Dominique Leduc. Stéphane
Jacques, Pierre-Luc Lafontaine, François
Delisle, Jacqueline Courtemanche, Noémie Godin-Vigneau, Laurent Lucas, Dany
Boudreault.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
14
clap.ca
Festival des films du monde de Montréal – Prix d’interprétation masculine - Boris Szyc
Festival international du film d’Arras 2011 – Prix du public
«
Un polar familial et mémoriel, requérant avec habileté
(à défaut de personnalité) les codes du film noir et
dévidant le fil arachnéen de la réalité de cette sombre
période. (X. Leherpeur, Nouvel Observateur)
LA DETTE
»
Un film de Rafael Lewandowski
pologne · France
GénéRiQUe : Pologne · France. 2010. 108 min (V.O.F.).
Drame réalisé par Rafael Lewandowski. Scén. : Iwo Kardek
et Rafael Lewandowski. Mus. orig. : Jérôme Rebotier. Int. :
Borys Szyc, Marian Dziedziel, Magdalena Czerwinska.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
sYnopsis : Pawel est un jeune père de famille, qui vit entre
la France et la Pologne. Son propre père est considéré
comme un héros pour son implication au sein du syndicat
Solidarnosc, qui a mené à la chute du régime communiste
en Pologne. Mais voilà qu’une rumeur grandit : Zygmunt
Kowal serait en fait un ex-collaborateur du parti. Aux accusations, le père réagit par la fuite et le silence alors que le fils
est dans le déni.
notes : Thriller à la fois familial et politique, LA DETTE
aborde le sujet encore sensible du passé communiste de la
Pologne à travers une relation père-fils basée sur l’admiration. Probablement aidé par son expérience de documentariste, le réalisateur offre une première fiction précise et
rigoureuse. Le film met en lumière la décision de ce pays
de n’avoir jamais procédé à une chasse aux sorcières de ses
anciens communistes. Dans un registre plus intime, le film
propose en même temps une réflexion sur notre besoin de
héros et sur notre peine de les voir perdre leur lustre. (M.C.)
clap.ca
15
arts de la scène
parDavidCantin
CHRISTIAN LAPOINTE, ARTISTE D’EXCEPTION
2013 s’annonce comme une année charnière pour Christian Lapointe.
Il vient tout juste de recevoir le mandat de codirecteur artistique du
Théâtre Blanc, aux côtés du scénographe Jean Hazel. De plus, entre
une participation au Mois Multi (l’audacieuse Outrage au public) et
un spectacle à partir de textes de Marguerite Duras (avec Marie-Thérèse Fortin et Monia Chokri), au Carrefour international ce printemps,
le directeur du Théâtre Péril monte aussi sur scène, sous la direction
de Brigitte Haentjens, afin de reprendre son rôle de jeune tireur fou
dans 20 novembre. Cette pièce n’a laissé personne indifférent, lors de sa
création au Théâtre La Chapelle, à Montréal, en 2011. Inutile de dire
qu’elle traite d’un sujet délicat et d’actualité. Le monologue s’inspire
de la fusillade qui a frappé Emsdetten, en Allemagne, le 20 novembre
2006. Ainsi, le dramaturge suédois Lars Norén puise dans le journal
intime d’un jeune homme de dix-huit ans, Sebastian Bosse, qui s’est
donné la mort après avoir ouvert le feu sur les élèves et les professeurs
de son ancienne école.
Loin de vouloir faire dans le théâtre à message, ce spectacle ose plutôt
l’affrontement direct avec le spectateur. Dans l’esprit de Lapointe et de
Haentjens, ce texte soulève des questions sur le geste théâtral, le mur
entre la scène et la salle, tout en véhiculant « une sorte de désespoir
toxique », pour reprendre les mots du créateur de Québec. Bien sûr, les
deux complices se connaissent depuis un bon moment déjà. Celle qui
anime la compagnie de création montréalaise Sibyllines a été un des
mentors de Lapointe lors de sa formation en mise en scène à l’École
nationale de théâtre du Canada. Ils partagent également le choix d’une
approche qui dérange, provoque et se place, au final, sous le signe
d’une grande intégrité artistique.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
Pour Lapointe, c’est un défi de taille très difficile à soutenir en tant que
comédien. Ici, Lars Norén se permet d’interroger notre responsabilité
collective dans un drame aussi horrible et qui se répète beaucoup trop
souvent. Dur monologue donc que ce 20 novembre, mais assurément
une des pièces à ne pas rater cette saison à Québec.
20 novembre. Texte de Lars Norén. Mise en scène par Brigitte
Haentjens. Avec Christian Lapointe. Sibyllines en codiffusion avec
Recto-Verso, à Méduse du 5 au 9 mars.
L’ÉNERGIE DE KARINE LEDOYEN
Avec Harold Rhéaume, Karine Ledoyen est sans contredit l’une des
figures les plus connues de la danse contemporaine à Québec. Elle a
d’ailleurs été interprète pour Le Fils d’Adrien danse (l’organisme de
création que dirige Rhéaume) jusqu’en 2006. Depuis la création de sa
propre compagnie, Danse K par K (en 2005), elle multiplie les initiatives afin de rendre sa discipline accessible à un plus grand nombre.
Le projet Osez! en est d’ailleurs un exemple concret, puisqu’il circulera dans plusieurs régions du Québec pendant une dizaine d’années
consécutives.
Alors que la pièce Air, en 2011, marque un certain tournant dans sa pratique, son tout nouveau spectacle, Trois paysages, joue sur les contrastes
entre légèreté et pesanteur. Après avoir été présenté en primeur à Montréal, à L’Agora de la danse, en février dernier, ces trois tableaux distincts
projettent une véritable réflexion, à la fois visuelle et sonore, sur le passage du temps. Toujours porté par ce besoin de se remettre en question,
son univers gravite davantage vers l’irréel, le poétique, tout comme une
forme de conscience collective. Dans Trois paysages, elle s’associe aux
interprètes Sara Harton, Fabien Piché, Ève Rousseau-Cyr, de même qu’à
Ariane Voineau, qui se placent « en interaction avec une merveilleuse
machine à vent imaginée par le compositeur Patrick Saint-Denis ».
Pas facile de vivre de la danse à Québec, pourtant Karine Ledoyen
ne lâche aucunement prise depuis le début des années 2000. Pour
reprendre ses mots, « Danse K par K diversifie ses recherches
chorégraphiques en travaillant autour de la rencontre, elle unit dans
des projets rassembleurs et singuliers ses aspirations artistiques à son
désir de participer au développement de son milieu ». Elle se frotte
ainsi à l’interdisciplinarité, intégrant parfois le théâtre, la musique,
tout comme les arts visuels à ses projets. Il y a aussi ce désir de mettre
à contribution des artistes « d’horizons et de territoires variés ». Ce
n’est pas du tout inusité de la voir derrière des initiatives un peu atypiques comme Pour rock avec moi! (notamment avec Jérôme Minière)
ou Gonfler l’histoire (un spectacle de rue pour le 400e anniversaire de
Québec au bassin Louise). Toujours dans l’optique de populariser la
danse contemporaine, elle devient porte-parole des saisons Danse du
Grand Théâtre de Québec (de 2006 à 2010). Disons même que son
dynamisme est désormais contagieux.
Trois paysages. Danse K par K / Karine Ledoyen. La Rotonde,
à la salle Multi de Méduse du 10 au 12 avril.
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clap.ca
BANDE DE CANAILLES
C’est quoi au juste Canailles? En gros, un collectif de huit musiciens montréalais
indiscipliné qui pratique un heureux mélange de blues, de cajun, de folk, de country
et de bluegrass. L’aventure débute au mythique parc Lafontaine où ce curieux
groupe d’autodidactes se rassemblent pour le simple plaisir de jouer ensemble. Un
fan connu de la première heure, Bernard Adamus, les incite à entrer en studio (pour
une démo vite fait), puis à sortir un premier album, avec l’aide de Socalled, sur l’excellente étiquette Grosse Boîte (Fred Fortin, Cœur de pirate, Avec pas d’casque).
Paru l’an dernier, Manger du bois a reçu un accueil critique plus que favorable, mais
c’est véritablement sur scène qu’il faut vivre l’expérience Canailles. Cette « famille
reconstituée de huit insouciants » revient donc au Cercle à Québec, après avoir
obtenu deux prix au gala alternatif de la GAMIQ (dont spectacle de l’année), ainsi
qu’une invitation à prendre part au festival Montréal en lumière. Bien que le groupe
chante dans la langue de Shakespeare à ses débuts (sous le nom de Drunken Sailors),
le français s’impose peu à peu lorsque Daphné Brissette découvre la spontanéité et
le plaisir de la musique cajun. Avec sa voix rauque, ce style s’intègre parfaitement à
l’énergie fêtarde que dégage la troupe. D’ailleurs, une certaine authenticité locale est
devenue la marque de commerce de cet octuor acoustique qui intègre la fougue du
punk et du rock garage à ses prestations.
Canailles et Damn The Luck en spectacle au Cercle.
Le 15 mars.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
S’il y a des parallèles à faire avec les chansons grivoises et réalistes de Bernard
Adamus, c’est avant tout dans l’esprit convivial, la spontanéité, la petite misère
au quotidien et la fête entre amis. Qu’est-ce qui distinguent alors Canailles de son
mentor ou d’une Lisa LeBlanc? Le goût du métissage, les influences de la Louisiane,
de même qu’une attitude, au final, franchement déjanté. Un bande de fun, quoi.
clap.ca
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DOCU
«DOCU
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[…] le film de Guy Édoin pose des questions essentielles
sur la relation entre l’artiste et son sujet. Il s’interroge sur
la manière dont l’art peut servir de thérapie pour des êtres
créatifs qui trouvent difficilement un sens à leur vie. (Le Clap)
»
NICOLE GAGNON
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CORNO, CORPS ET ÂME
Un film de Guy édoin · Du même réalisateur : Marécages
Québec
GénéRiQUe : Québec. 2011. 80 min (V.O.F.). Documentaire réalisé par Guy Édoin.
sYnopsis : Ce documentaire propose une incursion dans
l’univers de Corno, artiste peintre de renommée internationale. Originaire de Chicoutimi, elle est maintenant installée
dans la mythique ville de New York pour y faire carrière.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
notes : Produit par Fabienne Larouche, CORNO, CORPS
ET ÂME est un portrait nécessaire d’une artiste québécoise
qui a consacré sa vie à la peinture. À l’aide de témoignages
de gens de son entourage, le documentaire souligne le
caractère tenace de l’artiste quant à son parcours qui n’a pas
toujours été semé de roses. Son travail fut largement critiqué par une certaine élite artistique qui qualifiait son œuvre
de simpliste et qui ne s’attardait qu’à la qualité plastique de
sa toile offrant, d’après eux, peu de discours rhétorique et de
réflexion profonde. En creusant cet aspect commercial du
style unique de l’artiste, le film de Guy Édoin pose des questions essentielles sur la relation entre l’artiste et son sujet. Il
s’interroge sur la manière dont l’art peut servir de thérapie
pour des êtres créatifs qui trouvent difficilement un sens à
leur vie. (P.L.)
18
clap.ca
D
DOCU
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D
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ta
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Stewartccroit
umenque s’il peut renseigner les
o
gens sur leur impact sur la planète et sur
ce qu’ils risquent de perdre, ils feront
les changements personnels nécessaires
pour sauver l’humanité malgré elle.
»
RÉVOLUTION
(J. Ghomeshi, CBC News)
Un film de Rob stewart
Du même réalisateur : s.o.s. requins
Canada
de la Terre. Du désastre naturel que représentent les sables bitumineux de l’Alberta
jusqu’à la mort lente des récifs de coraux
de Nouvelle-Guinée, en passant par la déforestation de Madagascar, l’activité humaine
incontrôlée va entraîner sa propre annihilation. L’espoir réside dans chaque geste
quotidien posé intelligemment par chacun
d’entre nous dès maintenant. Stewart nous
propose des solutions précises et des images
d’une grande force évocatrice. (A.C.)
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
GénéRiQUe : Canada. 2012. 86 min (V.F.
de Revolution). Documentaire écrit et
réalisé par Rob Stewart.
notes : À l’instar de L’Erreur boréale et de
Trou Story de Richard Desjardins, le documentariste Rob Stewart nous a sensibilisés à
un grave problème écologique dans S.O.S.
requins, son premier film engagé : le massacre des requins à des fins commerciales.
Avec Révolution, il s’attaque au défi écologique ultime : le sort de la planète entière.
Pendant quatre ans, à travers quinze pays,
le cinéaste a essayé de comprendre le mécanisme complexe qui menace l’écosystème
clap.ca
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Légendes
V.F.
Version française
V.O.A.
V.O.S.-T.F.
Version originale anglaise
Version originale avec sous-titres français
V.O.S.-T.A. Version originale avec sous-titres anglais
Classement des films
En attente de classement.
Peut être vu par des personnes de tous âges.
Ne peut être vu que par des personnes âgées
de 13 ans et plus ou accompagnées d’une
personne majeure.
Ne peut être vu que par des personnes âgées
de 16 ans et plus.
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de 18 ans et plus.
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d’enseignement, toutes les
,75établissement
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clap.ca
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Festival de Cannes – Quinzaine des réalisateurs 2012 - Art Cinema Award
«
Festival international du film francophone de Namur – Bayard d’or du meilleur scénario
NO est non seulement très intelligent et complexe, mais c’est un
film qui vient des tripes. (R. Collin,
Daily Telegraph)
»
NO
Un film de pablo Larraín
Du même réalisateur : santiago 73, post mortem
Chili · France · états-Unis
GénéRiQUe : Chili · France · États-Unis. 2012. 118 min (V.O.
espagnole avec sous-titres français). Drame réalisé par Pablo Larraín. Scén. : Pedro Peirano, d’après l’œuvre d’Antonio Skarmeta.
Int. : Gael García Bernal, Alfredo Castro, Antonia Zegers.
sYnopsis : Nous sommes au Chili, en 1988, sous le règne d’Augusto Pinochet qui, faisant face à une pression internationale,
accepte finalement d’organiser un référendum sur la continuité de
sa présidence. Pour concevoir sa campagne, le parti de l’opposition
fait appel à René Saavedra, un jeune publicitaire hors du commun.
Malgré la surveillance oppressante et constante des hommes de
Pinochet, il accepte le contrat et organise avec son équipe un plan
intrépide pour libérer son pays de l’oppression. (P.L.)
Festival du film du Croisic 2012 – Prix Claude Chabrol
«
»
Tout, des textes à la mise en scène, refuse la facilité. Le film,
lui non plus, n’est pas facile. Mais ses ambiguïtés comme ses
difficultés lui sont une vraie richesse. (N. Luciani, Le Monde)
TROIS MONDES
Un film de Catherine Corsini · De la même réalisatrice : partir
France
GénéRiQUe : France. 2012. 101 min (V.O.F.). Drame réalisé
par Catherine Corsini. Scén. : Catherine Corsini et Benoît
Graffin. Int. : Raphaël Personnaz, Clotilde Hesme, Arta
Dobroshi.
«
L’HOMME QUI RIT mélange habilement
diverses influences pour livrer un film à l’univers
visuel fascinant. (D. Virgitti, Écran large)
L’HOMME QUI RIT
Un film de Jean-pierre améris
Du même réalisateur: Les émotifs anonymes
France · République tchèque
GénéRiQUe : France · République tchèque. 2012. 93 min (V.O.F.).
Drame réalisé par Jean-Pierre Améris. Scén. : Jean-Pierre Améris et
Guillaume Laurant. Mus. orig. : Stéphane Moucha. Int. : Marc-André
Grondin, Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner, Christa Theret.
sYnopsis : Gwynplaine est abandonné par un trafiquant d’enfants qui a marqué son visage d’une cicatrice lui donnant une sorte
de sourire permanent. À la recherche d’un gîte, le garçon sauve de
la mort une fillette aveugle qui se prénomme Déa. En pleine tempête hivernale, Ursus, un forain au grand cœur, recueille les deux
orphelins pour les loger dans sa caravane. Il les prend alors sous
son aile et les traite comme s’ils étaient ses propres enfants. (S.D.)
clap.ca
sYnopsis : Al a tout pour lui. Homme d’affaires ambitieux,
il s’apprête à épouser la fille du patron qui lui cèdera la
direction de son entreprise prochainement. Lors d’une célébration où l’alcool coule à flots, Al renverse un homme avec
sa voiture. Pris de panique et poussé par ses deux amis, il
décide de fuir sans avertir les autorités. Juliette a vu la scène
de son balcon. Elle fera tout pour aider Vera, la femme du
défunt, à retrouver le fuyard.
notes : TROIS MONDES, de Catherine Corsini, est un suspense bien ficelé qui donne accès à différents points de vue.
Les trois personnages principaux, provenant de milieux
sociaux et culturels distincts, permettent à la réalisatrice
d’approfondir davantage sa réflexion sur la nature du règlement de compte. Rempli d’équivoques, le spectateur pourra
lui-même établir ses propres limites entre ce qu’il croit être
l’œuvre du bien ou du mal. (P.L)
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Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
»
Livres
parPaulJacques
Cinéma à la page
STEVEN SPIELBERG, par Richard Schickel, Éd. de la Martinière
Cet ouvrage n’est ni une biographie ni une étude spécialisée. Ce que nous
offre Schickel, historien et critique de cinéma, c’est la rétrospective d’une
œuvre unique qui compte 40 ans de travail et, de Duel à Lincoln, 27 films. Les
commentaires, comportant des propos de Spielberg lui-même (fortement
marqué par le divorce de ses parents), sont appuyés par 400 illustrations provenant en partie des archives du cinéaste. Un incontournable pour l’amateur.
L’INTERCULTURALISME, par Gérard Bouchard, Boréal
LES VISAGES DE L’HUMANITÉ, par Jean-Jacques Pelletier, Alire
Il est maintenant reconnu que le multiculturalisme canadien favorise à la fois l’individualisme et les ghettos. Pour intégrer cette
immigration dont le Québec a besoin, il faut, selon Bouchard, un
autre modèle qui permettrait l’affirmation combinée de la majorité culturelle et des intérêts des minorités. Un essai novateur et
équilibré sur un thème trop souvent accaparé par les démagogues.
C’est depuis longtemps une évidence pour son lectorat : Pelletier
excelle à mettre en scène diverses turpitudes contemporaines de la
nature humaine. Le tout commence cette fois par des cadavres qu’on
retrouve privés de leur visage... L’inspecteur Théberge et son ami
l’écrivain Victor Prose, qui ont leurs propres problèmes, en arracheront pour débrouiller une affaire où vraiment rien n’est simple.
L’HISTOIRE DU QUÉBEC POUR LES NULS, par Éric Bédard, First
VARIÉTÉS DELPHI, par Nicolas Chalifour, Héliotrope
« Je me souviens », peut-on lire sur nos plaques d’immatriculation... Pour savoir de quoi au juste, voici un ouvrage documenté,
limpide et au style vivant. En quelques pages, on trouve l’essentiel de ce qu’il faut connaître sur la Nouvelle-France, l’invasion britannique, le Bas-Canada, la Confédération, le projet indépendantiste, etc. Diverses annexes complètent le tout. De la belle ouvrage.
« Bien calé au fond des choses, confortablement terré dans le noir
et la nuit, on peut maintenant, tranquille et attentif, regarder s’agiter le monde. » C’est exactement ce que fait le personnage désenchanté de ce délicieux roman. Serveur dans un manoir de banlieue,
il excelle à dépister les petitesses des autres. Mais pareil jeu ne vat-il jamais susciter de réaction? Un récit aussi caustique que drôle.
LA VÉRITÉ SUR L’AFFAIRE HARRY QUEBERT, par Joël Dicker, Éd. de Fallois
DÉLIVRANCE, par Jussi Adler Olsen, Albin Michel
Primé par l’Académie française, ce roman (bien plus qu’un polar) est
célébré avec raison depuis plusieurs mois par Dame Rumeur. L’affaire démarre au New Hampshire en 1975. Une jeune fille est assassinée. Que s’est-il passé exactement? New York, 2008. Un écrivain
respecté est accusé du meurtre. Un ami, Marcus, auteur en panne
d’inspiration, cherche à prouver son innocence : mission... possible?
Les auteurs de thrillers scandinaves ont actuellement la cote, mais
Adler Olsen, après Miséricorde, Profanation et son dernier-né, est à
placer au sommet. On a le plaisir de refréquenter Carl, vice-commissaire du département V, et ses deux improbables assistants. Le
coup d’envoi : un message en lettres de sang trouvé dans une bouteille en Écosse. Une mauvaise blague? Un appel au secours?...
DIDEROT OU LE BONHEUR DE PENSER, par Jacques Attali, Fayard
LA THÉORIE DE L’INFORMATION, par Aurélien Bellanger, Gallimard
Quand Attali se passionne pour un grand personnage historique,
on a envie de le suivre. Après Gândhî, Marx et Pascal, voici Diderot.
Pourquoi? Réponse de l’auteur : « Quel plaisir de raconter la vie d’un
homme immensément intelligent, puits de science, totalement libre,
follement amoureux, incroyablement créatif. Et si drôle! » Un personnage moins connu que Rousseau ou Voltaire, mais fort inspirant!
Ceux qui adorent les romans à la manière Houellebecq vont apprécier. C’est une sorte d’ovni littéraire, c’est un essai romancé, c’est
déjanté et cérébral, et j’ai adoré m’y abandonner. Voici donc, à travers l’histoire d’un brillant informaticien devenu richissime, l’épopée en trois phases de l’avènement de l’ère des télécommunications
en France. Un saisissant commentaire sur le monde actuel.
BALTIMORE : UNE ANNÉE DANS LES RUES MEURTRIÈRES, par
David Simon, Sonatine
LA REINE CLANDESTINE, par Philippa Gregory, l’Archipel
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
Il y a une vingtaine d’années, Baltimore comptait l’un des taux de criminalité les plus élevés aux États-Unis. Pendant un an, le journaliste David
Simon a accompagné jour et nuit les inspecteurs de la brigade criminelle. Il en a tiré un compte rendu hallucinant qui illustre ce que veulent
dire les mots « jungle urbaine » À noter : la fabuleuse série Sur écoute
(The Wire) en a été tirée. Dans les deux cas, un travail exemplaire.
LES SUITES POUR VIOLONCELLE SEUL, par Eric Sibling, Fides
D’abord un conseil d’ami : si vous n’en avez pas, procurez-vous
une ou deux versions des Six suites pour violoncelle seul de Bach.
Et plongez dans cet ouvrage inclassable qui se dit « En quête d’un
chef-d’œuvre baroque » et qui est à sa manière un chef-d’œuvre.
On y traite avec chaleur de Bach, de sa vie, de son œuvre, de sa place
dans l’histoire, de ses interprètes, etc. Un pur ravissement.
24
L’Angleterre de 1464. Ses guerres. La maison de Lancastre qui s’oppose férocement au roi Édouard IV et à la maison d’York. Des
amours contrecarrés par des projets d’union politique. Des secrets
vitaux qu’on évente, des complots complexes, des alliances et des
trahisons coûteuses. Et, dans ce joli panier de crabes, une femme
luttant comme une lionne pour les siens. Captivant!
LE SAINT-CHRISTOPHE, par Dany Leclair, Québec Amérique
Dès le départ, le narrateur nous avertit : « Je n’ai jamais habité au
Saint-Christophe. Pourtant, j’y ai vécu. Intensément. » Le SaintChristophe? Un appartement qui représente le centre du monde,
mais aussi le lieu du passage à l’état adulte pour un groupe d’amis.
Une évocation des années 90. Les études universitaires, le rock et le
reste. Bref, un sympathique roman d’apprentissage.
clap.ca
«
Festival du film francophone de Tübingen - Stuttgart 2012 – Prix SACEM
pour la meilleure musique originale de film
»
MES HÉROS est enfin une comédie
bien écrite, humaine, tendre et…
solidaire. (P. Vavasseur, Le Parisien)
«
Une palpitante aventure doublée d’une
fable humaniste, que soulignent le raffinement du graphisme et la pertinence de
l’écriture. (M. Debiesse, Les Fiches du Cinéma)
Un film de éric Besnard · Du même réalisateur : 600 kilos d’or pur
France
LE TABLEAU
Un film de Jean-François Laguionie
France · Belgique
GénéRiQUe : France. 2012. 87 min (V.O.F.). Comédie dramatique écrite et réalisée par Éric Besnard. Int. : Josiane
Balasko, Gérard Jugnot, Clovis Cornillac.
GénéRiQUe : France · Belgique. 2011. 76 min (V.O.F.). Film
d’animation réalisé par Jean-François Laguionie. Scén. :
Anik Le Ray. Int. : Jessica Monceau, Adrien Larmande,
Thierry Jahn.
sYnopsis : Maxime, un chef d’entreprise, tente de sauver sa
compagnie d’ambulances en effectuant des heures supplémentaires au grand dam de sa famille. Lorsqu’il apprend que
sa mère est en prison pour s’être querellée avec un policier, il
s’empresse d’aller la faire sortir. Femme de caractère, elle lui
révèle qu’elle s’est de nouveau disputée avec son père, ce qui
oblige Maxime à la ramener chez elle. Il devra donc prendre
congé de ses responsabilités pour un week-end inoubliable
qui lui permettra de se souvenir d’où il vient, et ce, par l’entremise d’un invité peu ordinaire.
sYnopsis : Pour des raisons inconnues, un peintre laisse
un tableau inachevé. Dans ce tableau, les personnages se
divisent en trois catégories : les Toupins qui sont entièrement achevés, les Pafinis auxquels manquent quelques couleurs et, finalement, les Reufs qui ne sont que des esquisses.
Se croyant supérieurs, les Toupins prennent le contrôle du
royaume au grand dam des Pafinis et des Reufs. Ramo, Lola
et Plume, nos trois protagonistes, décident donc de partir
à la recherche du peintre pour qu’il puisse terminer son
œuvre et ainsi ramener l’harmonie au sein du royaume.
notes : Écrit et réalisé par Éric Besnard, MES HÉROS est
un film résolument plus personnel sur le thème de l’unité
familiale. Avec une mise en scène effacée, le cinéaste laisse
toute la place aux interprètes qui se livrent à cœur joie
devant un scénario doté de dialogues vifs et bien sentis.
Josiane Balasko déborde d’énergie en matriarche rebelle
et Pierre Richard, dans un rôle secondaire, est tout simplement délicieux. (P.L.)
notes : Partant d’une prémisse très originale, Jean-François Languionie signe avec LE TABLEAU un film d’animation réjouissant, autant par sa forme que par son contenu,
où la couleur est à l’honneur. Coloré et inventif, le film réussit à intégrer au récit une histoire rassembleuse sur fond de
différences. Les passionnés d’art seront réjouis des multiples
références au monde de la peinture. Parions que les enfants
seront du coup inspirés et ressortiront leurs crayons et leurs
pinceaux! (P.L)
clap.ca
25
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
MES HÉROS
»
«
La majeure partie du tournage s’est déroulé
dans la véritable région de Schenectady dans
l’État de New York. Ce nom amérindien se
traduit par “au-delà les plaines de pins”. Il a
inspiré le titre du film au réalisateur. (Le Clap)
»
AU-DELÀ DES
PINS
Un film de derek Cianfrance
Du même réalisateur : Blue Valentine
GénéRiQUe : États-Unis. 2012. 140 min
(V.F. de The Place Beyond the Pines).
Drame policier réalisé par Derek Cianfrance. Scén. : Derek Cianfrance, Ben
Coccio et Darius Marder. Int. : Ryan Gosling, Bradley Cooper, Eva Mendes, Rose
Byrne, Ray Liotta, Bruce Greenwood.
notes : Derek Cianfrance, réalisateur de
Blue Valentine, retrouve Ryan Gosling pour
«
STOKER
GénéRiQUe : États-Unis. 2012. 100 min
(V.O.A.). Suspense réalisé par Park Chanwook. Scén. : Wentworth Miller. Int. : Mia
Wasikowska, Nicole Kidman, Matthew
Goode.
sYnopsis : India a dix-huit ans et vient de
perdre son père dans un accident de voiture,
la laissant avec une mère instable. Déjà troublée par ce décès, la jeune fille voit son existence bouleversée à nouveau par l’arrivée de
Charlie, un oncle dont elle ignorait jusque-là
l’existence.
notes : STOKER offre une première expérience de scénariste à l’acteur britannique
Wentworth Miller (Prison Break). Convaincu
clap.ca
»
Un mélange splendidement déjanté
d’Hitchcock, de gothique américain et
de contemporain […] (G. Lodge, Variety)
Un film de park Chan-wook
Du même réalisateur : 15 ans volés
états-Unis
concocter un récit en trois volets qui oppose
d’abord un bandit notoire (Gosling) et un
policier débutant (Bradley Cooper), pour
ensuite suivre, quinze ans plus tard, les fils
des deux hommes que le destin réunit. Le
parallèle se complexifie pour atteindre des
dimensions tragiques lorsque les questions
d’éthique se transforment en discours sur
la filiation et les conséquences des actions
paternelles, assumées ou non. Le duel d’acteurs vaut à lui seul le déplacement. (A.C.)
que personne ne le prendrait au sérieux, Miller a soumis son script sous le pseudonyme
de Ted Foulke, soit le nom de son… chien.
D’abord et avant tout, STOKER propose la
première réalisation nord-américaine d’un
iconoclaste, le Sud-Coréen Park Chan-wook,
auteur de la célèbre trilogie sur la vengeance
qui inclut La Vengeance d’une femme et 15 ans
volés. Sa douce folie cinématographique, qui
allie beauté visuelle et brutalité, ne s’est vraiment pas perdue dans la transition. (N.L.)
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Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
états-Unis
sYnopsis : Schenectady, New York. Un
mystérieux et légendaire motocycliste
retrouve une ancienne maîtresse qui lui a
donné un fils dont il ignorait l’existence.
Pour se racheter et combler les besoins de sa
nouvelle famille, il quitte le cirque ambulant
où il se terre pour entreprendre une série de
vols de banque audacieux qui ont tôt fait
d’attirer l’attention d’un policier ambitieux.
entrevue isabelle Boulay
À quatorze ans, Isabelle Boulay écrit dans son agenda scolaire : « Je ne suis pas née pour être l’esclave, mais la souveraine
de mon existence ». Vingt-cinq ans plus tard, toujours fidèle à
elle-même, elle revendique sa liberté créative. « J’ai une âme de
conquérante », avoue-t-elle. Femme de paroles et de chansons,
Isabelle Boulay est aussi femme d’images et de cinéma. Pour
notre invitée, « les plus belles chansons sont de petits films ». À
la veille d’une tournée européenne, Isabelle Boulay a accepté de
faire un arrêt sur image pour partager son amour du cinéma.
Éditions Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique?
Isabelle Boulay : Mon grand-père maternel était propriétaire d’un
cinéma à Murdochville. Les premiers films dont je me souviens
sont Slap Shot (George Roy Hill, 1977) et E.T. (Steven Spielberg,
1982). Sinon, j’ai un souvenir des films français qu’on pouvait voir
à la télévision. Les Charlots, Louis de Funès, mais surtout JeanPaul Belmondo dont j’étais totalement amoureuse. Un jour, j’ai
demandé à mon père de l’inviter pour mon anniversaire. J’étais certaine qu’il viendrait, mais il n’est pas venu. Il y a quelques années, je
l’ai vu à une terrasse dans un quartier de Paris. Je n’ai pas osé aller
lui parler. J’avais les mêmes papillons que lorsque j’étais enfant.
E.L.C. : Et que se passe-t-il par la suite?
I.B. : Le cinéma est une activité que je vis avec ma mère. Elle
m’amène voir des films québécois comme Bonheur d’occasion
(Claude Fournier, 1983) qui m’a profondément marquée.
E.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation
avec le cinéma?
Isabelle
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
BOULAY
« LES PLUS BELLES CHANSONS
SONT DE PETITS FILMS »
I.B. : Bleu de Krzysztof Kieslowski (1993)). J’avais vingt ans et j’en
ai eu pour des semaines à m’en remettre. J’étais impressionnée par
la force d’amour du personnage, un amour qui était porté par la
grâce et qui n’avait rien à voir avec la dépendance. Juliette Binoche
est remarquable. Bleu est un film qui ouvre le cœur.
E.L.C. : Que demandez-vous au cinéma?
I.B. : Tout dépend. Par exemple, j’aime vraiment les comédies.
J’adore rire. Mais par-dessus tout, ce que je demande à un film,
c’est de me laisser bouche bée. Je suis souvent sortie d’un cinéma
sans être capable de parler et ça me faisait du bien. Je demande à un
film de m’élever, de me faire sortir de moi-même et de mes limites.
Lars von Trier est un cinéaste qui m’a fait cet effet avec Breaking
the Waves (1996) et Dancer in the Dark (2000). Atom Egoyan m’a
fendu le cœur avec son film De beaux lendemains (1997).
E.L.C. : Quel genre de spectatrice êtes-vous?
I.B. : Je suis très bon public, mais je déteste les films où on sent la
direction. Quand je vois la mécanique, je décroche.
E.L.C. : Diriez-vous que votre métier qui nécessite quand même un souci
de la mise en scène vous rend encore plus sensible à cette dimension?
I.B. : Tout à fait. Je connais les coulisses. J’ai eu accès à des plateaux
de tournage. Je le sens lorsque cela n’est pas fluide.
E.L.C. : S’il fallait identifier trois films pour avoir accès à une partie de votre continent intérieur, quels seraient-ils?
28
clap.ca
Le cinéma vu par...
ParSergePallascio
I.B. : Breaking the Waves pour sa soif d’absolu et sa liberté. C’est un
film qui nous fait réfléchir sur le vrai sens de l’amour. Je choisirais
Sur la route de Madison (Clint Eastwood, 1995) pour à peu près
les mêmes raisons. Mon troisième film serait Little Miss Sunshine
(Jonathan Dayton et Valerie Faris, 2006). Je me retrouve dans
cette histoire. La joie de vivre de la jeune fille et la force de vivre
du grand-père vont permettre aux autres membres de la famille de
s’extirper de leur mal-être.
E.L.C. : Quel est le film dans lequel vous auriez aimé jouer?
I.B. : J’aurais aimé jouer le rôle d’Édith Piaf interprété par Marion
Cotillard dans le film La Vie en rose (Olivier Dahan, 2007). Piaf est
la plus grande chanteuse au monde. J’ai pour elle une admiration
sans retenue même dans ses côtés sombres.
E.L.C. : Quelle est l’actrice que vous auriez aimé être?
I.B. : Monica Bellucci pour sa beauté fatale et non pas pour les films
dans lesquels elle a joué. Sinon, j’aimerais être Jessica Lange à cause
de son immense talent.
E.L.C. : Quelle est votre perception du cinéma québécois?
I.B. : Notre cinéma a une signature qui témoigne de sa jeunesse avec
des réalisateurs comme Xavier Dolan. Il a la qualité de ce que l’on
est comme nation. Il prend son souffle large et loin.
Comme Édith Piaf, Isabelle Boulay pourrait chanter « Non!
Rien de rien. Non! Je ne regrette rien ». Celle qui, adolescente, rêvait de quitter Matane pour vivre à Québec a intitulé son treizième et dernier opus Les Grands Espaces où l’on
retrouve des titres comme « Partir au loin », « Voyager léger »
et « Mille après mille ». Qu’on prenne note! On n’enferme
pas Isabelle la conquérante dans un genre musical, encore
moins dans une cage dorée. Pour l’instant, Isabelle Boulay garde en tête cette phrase d’Oscar Wilde : « Il est important d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de
vue »… même lorsqu’on parcourt les grands espaces.
LE MUSÉE IMAGINAIRE
D’ISABELLE BOULAY
Un auteur : Le romancier français Laurent Gaudé qui a écrit un
livre magnifique, Le Soleil des Scorta.
Une œuvre littéraire : Le Dur Désir de durer du poète Paul Éluard.
Un musicien : Richard Desjardins.
Une œuvre musicale : Un opéra du compositeur Richard Wagner.
Un artiste visuel : Le peintre Michel Farruggello.
Une œuvre visuelle : Mère à l’enfant de Gustav Klimt.
Un lieu géographique : Un petit village de la Corse dont le nom est Veru.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
E.L.C. : Vous complétez la phrase suivante : « Si le cinéma n’existait pas… »
I.B. : Si le cinéma n’existait pas, j’aurais essayé de l’inventer. Comme
la littérature et la chanson, le cinéma est une forme d’art essentielle
à l’évolution humaine.
clap.ca
29
Festival du film francophone d’Angoulême – Valois de la meilleure actrice - Adila Bendimered
– Valois du meilleur acteur - Khaled Benaissa
«
»
Sous la caméra du réalisateur algérien, la rédemption
semble impossible. (A. Gbadmassi, Afrik.com)
LE REPENTI
Un film de Merzak allouache
Du même réalisateur : La Baie d’alger
algérie · France
GénéRiQUe : Algérie · France. 2012. 87 min (V.O. arabe
avec sous-titres français de El taaib). Drame réalisé par
Merzak Allouache. Scén. : Merzak Allouache. Int. : Nabil
Asli, Adila Bendimered, Khaled Benaissa.
sYnopsis : Rachid, terroriste repenti, quitte les hauts plateaux d’Algérie et sort du maquis pour regagner son village.
Bénéficiant d’une amnistie parce qu’il s’est rendu à la police
et a remis son arme, l’ex-djihadiste s’engage dans un voyage
trouble.
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notes : Merzak Allouache, surtout reconnu dans la francophonie pour ses comédies (Chouchou, Bab el web), aborde
des thématiques on ne peut plus graves avec son dix-septième long métrage où s’enchevêtrent le fondamentalisme
religieux, la violence, la manipulation et le culte du silence.
À travers cette histoire, il dépeint sa société d’origine traumatisée par le terrorisme aveugle des années 1990, décennie
surnommée à juste titre « la décennie noire ». Le réalisateur,
controversé dans son pays natal, n’a d’ailleurs pas reçu le
financement du ministère de la Culture, lui reprochant la
teneur de ses films précédents. Ce qui ne l’a pas empêché de
tourner LE REPENTI, présenté à Cannes, en 2012, dans le
cadre de la Quinzaine des réalisateurs. (P.L.)
30
clap.ca
«
Festival international du film d’animation d’Annecy 2012 – Prix du public
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Anthropologie spirituelle
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Un récit riche en émotion, en humour et en
poésie qui s’adresse
autant aux petits
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COULEUR DE PEAU :
MIEL
Un film de Jung et Laurent Boileau
France · Belgique
GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 75 min (V.O.F.). Film
d’animation réalisé par Jung et Laurent Boileau. Scén. :
Jung. Int. : William Coryn, Christelle Cornil, Jean-Luc Couchard.
sYnopsis : Jung, un petit garçon abandonné par sa mère en
Corée, quitte son pays natal pour la Belgique à l’âge de cinq
ans, là où une famille adoptive l’attend. Avec de nouveaux
frères et sœurs, il devra faire face à une dynamique familiale
mouvementée et composer avec les difficultés qui viennent
avec le fait d’être différent des autres.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
notes : Film autobiographique, le personnage de Jung ne
relève pas uniquement de la fiction. Bédéiste qui a trouvé sa
voie en Belgique, Jung Sik-Jun écrit et dessine COULEUR
DE PEAU : MIEL afin d’explorer le déracinement qu’il a
vécu à la suite de son adoption. Mélangeant habilement
l’animation à de véritables images d’archives, le film étonne
par ses sources éclectiques. D’ailleurs, ces archives accentuent formidablement les propos du récit rendu vivant par
une telle animation réaliste empreinte de poésie. Bien que
personnel, ce film comporte des moments à résonance universelle qui vous rappelleront vos propres expériences. (P.L)
32
clap.ca
«
»
[…] le résultat est une œuvre aussi
troublante que nécessaire [...] (Le Clap)
LES MANÈGES
HUMAINS
Un film de Martin Laroche
Québec
GénéRiQUe : Québec. 2012. 89 min
(V.O.F.). Drame réalisé par Martin
Laroche. Scén. : Martin Laroche. Mus.
orig. : Thomas Hellman. Int. : Marie-Evelyne Lessard, Marc-André Brunet, Normand Daoust.
sYnopsis : Étudiante en cinéma, Sophie
se trouve un travail saisonnier dans un
parc d’attractions. À la demande de son
patron, elle accepte de tourner une vidéo
promotionnelle sur son entreprise. Pleinement impliquée dans le projet, elle se met
à tout filmer : son travail, son quotidien, ses
amis. Très vite, elle comprend que ce projet
dépasse le cadre professionnel, qu’elle est en
train de déterrer un secret de son enfance.
notes : LES MANÈGES HUMAINS
raconte l’histoire de Sophie, excisée à l’âge
de quatre ans, qui aspire aujourd’hui à
une vie sexuelle normale. En s’attaquant
à cette pratique, Martin Laroche situe son
film sur un terrain peu fréquenté par notre
cinéma… Le résultat est une œuvre aussi
troublante que nécessaire, qui témoigne
d’un regard profondément sensible et
attentif sur la condition des femmes. (S.G.)
«
[…] une œuvre moderne et colorée,
sorte de Pulp Fiction québécois, un
kaléidoscope de personnages tous à la
recherche de leur destin. (Le Clap)
»
ROCHE PAPIER
CISEAUX
Québec
GénéRiQUe : Québec. 2012. 117 min
(V.O.F.). Film réalisé par Yan Lanouette
Turgeon. Scén. : André Gulluni et
Yan Lanouette Turgeon. Mus. orig. :
Ramachandra Borcar. Int. : Roy Dupuis,
Remo Girone, Samian, Roger Léger, Frédéric Chau, Fanny Mallette.
clap.ca
sYnopsis : Quittant sa réserve pour un
avenir meilleur, Boucane, un jeune Autochtone, rencontre Normand, un caïd travaillant pour la pègre chinoise. Lorenzo, un
vieil Italien, n’a que très peu de temps pour
exaucer le dernier souhait de sa femme
mourante. Vincent, un médecin radié,
tente de s’affranchir de l’organisation qui
l’emploie. Trois hommes, trois destins qui
se croiseront de façon inattendue un soir
d’éclipse.
notes : ROCHE PAPIER CISEAUX nous
plonge dans le monde caché des triades
chinoises. Yan Lanouette Turgeon (11 règles,
Le Revenant.) nous propose pour son premier long métrage une œuvre moderne et
colorée, sorte de Pulp Fiction québécois,
un kaléidoscope de personnages tous à la
recherche de leur destin. (A.N.)
33
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
Un film de Yan Lanouette turgeon
Mots croisés
n° 003
parPier-HuguesMadore
Horizontalement
1.
2.
3.
4.
Film sur le fondateur de la compagnie Apple
Légende que trois jeunes Inuits tentent de découvrir
Réalisateur d’origine australienne derrière les films Le Show Truman et Le Cercle des poètes disparus
Initiales de l’acteur britannique qui jouait le professeur Albus Dumbledore dans les deux premiers films
d’Harry Potter – Titre du troisième film biographique sur un président américain réalisé par Oliver
Stone – Nom de famille de la chanteuse et actrice vedette de Confidences sur l’oreiller
5. Prénom de l’une des muses de Woody Allen, qui a déjà été mariée à Frank Sinatra.
6. Pays où se retrouvent les animaux de zoo Alex le lion, Marty le zèbre, Gloria l’hippopotame et
Melman la girafe
7. Nom de famille du réalisateur de La Neuvaine – Initiales de l’actrice du film Les Saveurs du palais
8. Nom du personnage du panda dans Kung Fu Panda – Initiales du producteur français de L’Artiste – Nom
d’un personnage du film Pocahontas
9. Initiales de l’actrice britannique incarnant Dolores Ombrage dans les films d’Harry Potter – Initiales de l’acteur qui incarne Jean le Baptiste dans Jésus de Nazareth de Zeffirelli
10. Le cochon qui devient berger – Pierre Lebeau dans Les Boys ou Yves Trudel dans Elvis Gratton.
Initiales de l’acteur qui incarne Nelson Mandela dans Invictus
11. Célèbre chienne vedette de six films et de quatre téléséries depuis 1943
12. L’un des chanteurs du groupe Loco Locass – Nom de famille du réalisateur de L’Arbre de vie
13. Film de 1995 réalisé par Michael Apted avec Jodie Foster et Liam Neeson – Surnom du héros
indien du dernier film de Ang Lee
Verticalement
A.
B.
C.
D.
E.
F.
Personnage de bande dessinée créé en 1929, adapté au cinéma en 1980, par Robert Altman
Personnage féminin de la Saga Twilight, la sœur de Jasper et Edward
Prix du cinéma québécois – Prénom du réalisateur de Moulin Rouge
Initiales de l’auteur du Vieil homme et la mer – Magicien devenu cinéaste à l’époque du muet
Personnage de déficient intellectuel incarné par Sean Penn en 2001
Initiales du réalisateur de Ben-Hur (1959) – Initiales du réalisateur du film Le Bon Côté des choses
– Selon Laurent Boileau et Jung, les Coréens ont la peau de quelle couleur?
G. Film de Kurosawa inspiré du Roi Lear de Shakespeare
H. Nom du personnage du paresseux dans la série de films L’Ère de glace – Initiales du réalisateur du
film Le Labyrinthe de Pan
A
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10
11
12
13
I.
Film d’animation de 2012 inspiré de la première girafe envoyée en France – Initiales de l’acteur
qui campe le rôle de Norman Bates dans Psycho
J. Initiales de l’acteur qui incarne le thérapeute dans L’Espoir est à Hope Springs – Enfant élevé
par des loups.
K. Film d’animation sur Blu, un perroquet rare qui ne sait pas voler – Nom de famille du personnage
de Michael J. Fox dans Retour vers le futur
L. Agence gouvernementale américaine concernée dans les films Argo et Opération avant l’aube
M. Prénom de la tante de Peter Parker – Nom de famille du réalisateur de Black Swan
Solution page 4
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
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Prix sujets à changement sans préavis. *Carte-cadeau valide au comptoir de rafraîchissements du Cinéma Le Clap.
«
Avec son intrigue
au présent sur fond
d’histoire, LE CHANT
DES ONDES poursuit
le rêve inachevé
de ce visionnaire
inclassable qu’était
Maurice Martenot…
»
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LE CHANT DES
ONDES
Un film de Caroline Martel
sYnopsis : Maurice Martenot rêvait de sons
qui jailliraient du silence… Au beau milieu
du chaos de la Grande Guerre, le jeune radiotélégraphiste français tombe sous le charme
de sonorités inouïes produites par les lampes
triodes de son appareil. Il imagine un instrument qui transformera ces particules
électriques en musique, sous l’impulsion
directe des interprètes : les ondes musicales
Martenot. Inspiré par un idéal d’expression
humaine et vivante, son instrument a une
sensibilité si extraordinaire que, près d’un
siècle plus tard, musiciens, artisans et ingénieurs tentent encore d’en percer les secrets.
notes : Avec son intrigue au présent sur
fond d’histoire, LE CHANT DES ONDES
poursuit le rêve inachevé de ce visionnaire
inclassable qu’était Maurice Martenot (18981980). Ce long métrage nous fait découvrir un cercle de passionnés qui, en France
comme au Québec, cherchent dans des studios, caves, laboratoires scientifiques ou ateliers, à interroger le mystère de l’instrument.
HUGUETTE OLIGNY, LE GOÛT DE VIVRE
«
ITHAQUE
»
Ce film est un geste d’amour envers ces êtres de parole. Mais
c’est avant tout le portrait touchant d’une aînée qui nous
transmet un vibrant message d’espoir avant le salut final.
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
sYnopsis : Sentant la mort proche, une
vieille dame qui a longtemps habité le cœur
des Québécois se confie à son beau-fils, le
cinéaste Pascal Gélinas. Issu du lien profond
qui les unit, ce film pénètre dans l’intimité
d’Huguette Oligny, une comédienne qui
aujourd’hui n’a plus d’image à défendre et
qui partage sa réflexion sur la souffrance, la
foi et le bonheur profond qui l’habite. Dans
cette quête intime, on retrouve ses enfants
36
et son amie de toujours, l’écrivaine Marguerite Lescop.
notes : HUGUETTE OLIGNY, LE GOÛT
DE VIVRE sera précédé du film d’animation ITHAQUE, conçu, réalisé et produit
par Francis Gélinas (narration d’Huguette
Oligny) et du documentaire GILLES PELLETIER, UN CŒUR DE MARIN, scénarisé
et réalisé par Pascal Gélinas.
Québec
GénéRiQUe : Québec. 2012. 96 min
(V.O.F.). Documentaire réalisé par Caroline Martel.
GILLES PELLETIER, UN CŒUR DE MARIN
HUGUETTE
OLIGNY,
LE GOÛT DE
VIVRE
Un film de pascal Gélinas
Québec
GénéRiQUe : Québec. 2012. 99 min
(V.O.F.). Documentaire réalisé par Pascal
Gélinas.
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ASTÉRIX ET OBÉLIX : AU SERVICE DE SA MAJESTÉ
TOUJOURS À L'AFFICHE LE 1ER MARS
astérix et obélix : au service de
sa Majesté (V.O.F.)
Un film de Laurent Tirard
Les Criminelles (V.O.F.)
Un film de Jean-Claude Lord
Jack le chasseur de géants (V.F.)
Un film de Bryan Singer
Roche papier Ciseaux (V.O.F.)
Un film de Yan Lanouette Turgeon
OMBLINE
BLANCANIEVES
GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 95 min
(V.O.F.). Drame réalisé par Stéphane Cazes.
Scén. : Stéphane Cazes. Mus. orig. : Cyrille
Aufort. Int. : Mélanie Thierry, Nathalie Becue,
Corinne Masiero.
GénéRiQUe : Espagne. 2012. 104 min
(muet). Drame poétique écrit et réalisé par
Pablo Berger. Int. : Maribel Verdù, Daniel
Giménez Cacho, Ángela Molina, Macarena
García, Pere Ponce, Sofía Oria.
Un film de stéphane Cazes
Un film de pablo Berger
Les dates de sorties sont sujettes à changement
sans préavis. Veuillez vérifier l’horaire au
www.clap.ca ou au 418 653-2470, poste 1.
LES SAVEUR DU PALAIS
PAULETTE
ALYAH
GénéRiQUe : France. 2012. 95 min (V.O.F.).
Comédie réalisée par Christian Vincent.
Scén. : Étienne Comar et Christian Vincent.
Mus. orig. : Gabriel Yared. Int. : Catherine
Frot, Jean d’Ormesson, Hippolyte Girardot.
GénéRiQUe : France. 2013. 87 min (V.O.F.).
Comédie réalisée par Jérôme Enrico. Scén. :
Jérôme Enrico, Laurie Aubanel, Bianca Olsen et
Cyril Rambour. Mus. orig. : Michel Ochowiak.
Int. : Bernadette Lafont, Carmen Maura,
Dominique Lavanant, Françoise Bertin.
GénéRiQUe : France. 2012. 90 min (V.O.F.).
Drame réalisé par Elie Wajeman. Scén. : Elie
Wajeman et Gaëlle Macé. Int. : Pio Marmaï,
Cédric Kahn, Guillaume Gouix, Adèle Haenel, Sara Le Picard.
Un film de Christian Vincent
Du même réalisateur : Quatre étoiles
clap.ca
Un film de Jérôme enrico
Du même réalisateur : L’origine du monde
Un film de elie Wajeman
37
Index des films
Films à l’affiche n° 177
11.6
Un film de Philippe Godeau ............................................à partir du 5 avril ............. p. 11
À la Merveille
Un film de Terrence Malick .............................................à partir du 26 avril .............. p. 7
Alyah
Un film de Elie Wajeman.................................................à partir du 26 avril ........... p. 37
Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté
Un film de Laurent Tirard................................................à partir du 22 février ........ p. 31
Au-delà des pins
Un film de Derek Cianfrance...........................................à partir du 12 avril ........... p. 27
Blancanieves
Un film de Pablo Berger .................................................à partir du 1er mars .......... p. 37
Boule et Bill
Un film de Alexandre Charlot et Franck Magnier .............à partir du 19 avril ........... p. 31
Chant des ondes, Le
Un film de Caroline Martel ..............................................à partir du 15 mars .......... p. 36
Chat du rabbin, Le
Un film de Joann Sfar et Antoine Delesvaux ...................à partir du 1er mars .......... p. 31
Corno, corps et âme
Un film de Guy Édoin ......................................................à partir du 29 mars .......... p. 18
Couleur de peau : miel
Un film de Jung et Laurent Boileau ................................à partir du 5 avril ............. p. 32
Dans la maison
Un film de François Ozon ...............................................à partir du 5 avril ................ p. 5
Dette, La
Un film de Rafael Lewandowski .....................................à partir du 15 mars .......... p. 15
Ernest et Célestine
Un film de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier......à partir du 1er mars .......... p. 31
Homme qui rit, L’
Un film de Jean-Pierre Améris ........................................à partir du 29 mars .......... p. 23
Huguette Oligny, le goût de vivre
Un film de Pascal Gélinas ...............................................à partir du 12 avril ........... p. 36
Légende de Sarila, La
Un film de Nancy Florence Savard ..................................à partir du 1er mars .......... p. 31
Manèges humains, Les
Un film de Martin Laroche ..............................................à partir du 1er mars .......... p. 33
Mes héros
Un film de Éric Besnard ..................................................à partir du 15 mars .......... p. 25
Météore, Le
Un film de François Delisle .............................................à partir du 8 mars ............ p. 14
No
Un film de Pablo Larraín .................................................à partir du 15 mars .......... p. 23
Ombline
Un film de Stéphane Cazes ............................................à partir du 5 avril ............. p. 37
Paris-Manhattan
Un film de Sophie Lellouche ...........................................à partir du 8 mars ............ p. 10
Paulette
Un film de Jérôme Enrico ...............................................à partir du 19 avril ........... p. 37
Repenti, Le
Un film de Merzak Allouache ..........................................à partir du 19 avril ........... p. 30
Magazine Le Clap n° 177 · mars et avril · 2013
Révolution
Un film de Rob Stewart ..................................................à partir du 12 avril ........... p. 19
Roche papier ciseaux
Un film de Yan Lanouette Turgeon ..................................à partir du 1er mars .......... p. 33
Saveurs du palais, Les
Un film de Christian Vincent ...........................................à partir du 1er mars .......... p. 37
Stoker
Un film de Park Chan-wook ............................................à partir du 8 mars ............ p. 27
Tableau, Le
Un film de Jean-François Laguionie ...............................à partir du 1er mars .......... p. 25
Trois mondes
Un film de Catherine Corsini ...........................................à partir du 22 mars .......... p. 23
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