Histoire et Civilisation Portugaise I

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Histoire et Civilisation Portugaise I
Histoire et Civilisation
Portugaise I
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Proclamation de la République portugaise
1
A Portuguesa
20
António de Oliveira Salazar
23
Révolution des Œillets
32
Références
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42
Proclamation de la République portugaise
1
Proclamation de la République portugaise
La Proclamation de la République
portugaise est le résultat du coup d'État
organisé par le Parti républicain portugais.
Plus connue sous le nom de Révolution du 5
octobre 1910, elle met fin à la monarchie
constitutionnelle et installe un régime
républicain au Portugal.
La soumission du pays aux intérêts
coloniaux britanniques[1], les dépenses de la
famille royale[2], la puissance de l'Église,
l'instabilité politique et sociale, le système
d'alternance au pouvoir des deux principaux
partis
politiques
(progressistes
et
régénérateurs), la dictature de João
Franco[3],
l'apparente
incapacité
à
accompagner le progrès - tout cela contribua
à l'inexorable processus d'érosion de la monarchie portugaise[4] dont les partisans républicains surent tirer parti[5]. Le
Parti républicain se présentait ainsi comme le seul parti proposant un programme capable de rendre au pays tout son
prestige et de le conduire sur la voie du progrès[6].
La République fut proclamée à 9 heures du matin, le 4 octobre 1910, depuis le balcon de la mairie de Lisbonne, suite
aux réticences de l'infanterie à combattre les quelque 2 000 soldats et marins révoltés, dans la nuit du 3 au 4 octobre
1910[7].
Teófilo Braga prit la tête d'un gouvernement provisoire jusqu'à l'adoption de la Constitution de 1911, qui marqua le
début de la première République[8]. Parmi les nombreux changements portés par la République, soulignons celui des
symboles nationaux que sont l'hymne et le drapeau, toujours en vigueur depuis.
Antécédents
L'ultimatum britannique et le 31 janvier 1891
La carte rose à l'origine de l'ultimatum
britannique de 1890.
Le 11 janvier 1890, le gouvernement britannique de Lord Salisbury
envoie au gouvernement portugais un ultimatum[9] sous la forme d'un
mémorandum. Il exige le retrait des forces militaires portugaises,
commandées par le major Serpa Pinto, occupant le territoire compris
entre les colonies portugaises d'Angola et du Mozambique (actuels
Zimbabwe et Zambie). Cette zone était alors revendiquée par le
Portugal comme le prouvait la carte rose[10].
La promptitude portugaise à céder aux exigences britanniques est
vécue comme une humiliation nationale par une grande partie de la
[11]
population et des élites . Cet événement déclenche une profonde vague de mécontentement envers le nouveau roi,
Charles Ier de Portugal, la famille royale et les institutions monarchiques, considérés comme responsables de l'entrée
en décadence du pays.
Proclamation de la République portugaise
La situation s'aggrave avec la sévère crise financière intervenue entre 1890 et 1891 : les versements des émigrants du
Brésil chutent de 80 % à la suite de la proclamation de la première république au Brésil[12]. Si le gouvernement
monarchique suit avec inquiétude la situation au Brésil[13], les partisans républicains s'en réjouissent[14],[15]. Ils
sauront capitaliser sur ce mécontentement ; le nombre de leurs partisans ne va pas cesser d'augmenter et leur base
sociale s'élargir jusqu'au renversement du régime[16].
Le 14 janvier, le gouvernement progressiste tombe, le chef du parti régénérateur, António de Serpa Pimentel, est
nommé pour former un nouveau gouvernement[17]. Le parti progressiste, contestant l'accord colonial passé avec les
Britanniques[18], se lance alors dans une attaque contre le roi, allant jusqu'à voter en faveur des candidats
républicains lors de l'élection de mars 1890.
Alimentant une ambiance quasi insurrectionnelle, le jeune António José de Almeida, futur président de la
République, alors étudiant de l'université de Coimbra, publie un article, le 23 mars 1890, intitulé Bragance, le
dernier[19] (en référence à la dynastie royale). Cet article jugé calomnieux envers le roi lui vaudra une peine de
prison.
Le 1er avril 1890, le vieil explorateur Silva Porto, figure historique de l'exploration
africaine, s'immole par le feu, enveloppé dans un drapeau portugais, dans la région
de Kuito en Angola. Son geste vise à dénoncer l'échec des négociations entre les
responsables angolais et les troupes portugaises de Paiva Couceiro. Celles-ci
stationnaient dans la région malgré les promesses de Silva Porto. Paiva Couceiro
attribuera ce suicide à l'ultimatum. L'émoi national profite encore aux
républicains[20]; une foule immense assiste à ses funérailles à Porto[21],[22]. Le 11
avril est mis en vente le Finis Patiae de Guerra Junqueiro, qui ridiculise la figure
du roi[23].
Le 31 janvier 1891, la ville de Porto assiste à un soulèvement militaire contre la
monarchie constitutionnelle [24]. Les insurgés, qui ont pour hymne une chanson à
caractère patriotique composée en réaction à l'ultimatum britannique, A
Portuguesa, s'emparent du Palais du Conseil. À son balcon, le journaliste et
Plaque commémorative du
homme politique républicain, Augusto Manuel Alves de Veiga, proclame
mouvement du 31 janvier 1891 à
l'implantation de la République au Portugal et hisse le drapeau rouge et vert du
Porto.
Centre démocratique fédéral[25]. Mais le mouvement est étouffé peu après par la
Garde Municipale, restée fidèle au gouvernement. On comptera 12 morts et 40 blessés. Les révoltés capturés sont
jugés; 250 sont condamnés à des peines allant de 18 mois à 15 ans de déportation en Afrique[26]. La chanson A
Portuguesa est interdite.
Malgré cet échec, la révolte du 31 janvier 1891 est la première vraie menace vécue par le régime monarchique. Elle
annonce ce qui finira par arriver presque deux décennies plus tard[27].
Le Parti Républicain Portugais
Le mouvement révolutionnaire du 5 octobre 1910 fait suite à l'intense activité doctrinaire et politique menée par le
Parti Républicain portugais (PRP) depuis sa création en 1876. Celui-ci affiche depuis le début sa volonté de
renverser le régime. En faisant de la fin de la monarchie le préalable à la renaissance nationale, le PRP met la
question du régime au-dessus de toutes les autres, concentrant toute son action politique vers cet objectif. Il a le
mérite d'afficher un message clair et de se démarquer ainsi du Parti Socialiste, qui défend l'idée d'une collaboration
avec le régime en échange de mesures en faveur de la classe ouvrière, dont les conditions de travail en usine sont
terribles; d'une manière générale, son discours lui permet de fédérer autour de lui tous les mécontents.
2
Proclamation de la République portugaise
Le parti acquiert une grande cohésion interne, toute divergence idéologique entre ses
membres étant mise de côté. Celles qui existent sont plutôt d'ordre stratégiques
qu'idéologiques. Les principes politiques des républicains portugais ont depuis
longtemps été fixés avec José Félix Henriques Nogueira et ils subissent peu de
changements au fil des ans si ce n'est pour s'adapter aux réalités du pays ; Teófilo Braga
y contribue en tentant de concrétiser les idées de décentralisation et de fédéralisme,
abandonnant le caractère socialiste au profit des aspects démocratiques. Ces
changements visent à éviter les antagonismes entre la petite et la moyenne bourgeoisie
Teófilo Braga
amenée à fournir le gros des militants républicains. Lors des élections du 13 octobre
1878, le PRP parvient à faire élire son premier député pour Porto, José Joaquim
Rodrigues de Freitas. Cependant, l'abandon des intérêts du prolétariat sera à l'origine de nombreuses désillusions
concernant la Première République portugaise.
Les républicains portugais prétendent aussi faire de la chute de la monarchie une mystique messianique, unificatrice,
nationale et au-dessus des classes. Cette panacée censée guérir d'un coup tous les maux de la société portugaise,
ramener la Nation sur les chemins de la gloire, ne fait qu'accentuer deux de ses aspects fondamentaux: le
nationalisme et le colonialisme.
Le résultat de cette combinaison sera l'abandon de l'ibérisme patent dans les premières thèses républicaines de José
Félix Henriques Nogueira, au profit d'une identification de la monarchie et des monarchistes à l'antipatriotisme et
aux concessions faites aux intérêts étrangers.
L'autre composante très forte de l'idéologie républicaine est l'anticléricalisme, théorisé par Teófilo Braga : leurs
discours associent religion avec retard scientifique et opposition au progrès, alors que la république est associée avec
science et progrès. La prise de position anticléricale, provoquant un clivage avec les milieux les plus conservateurs
finira par être une entrave à l'installation de la République.
Comme on peut le voir, les questions idéologiques ne sont pas fondamentales dans la stratégie des républicains :
pour la majorité de leurs sympathisants, qui ne connaissent pas forcément les textes des principaux manifestes, seul
compte le fait d'être contre la monarchie, contre l'Église et contre la corruption politique des partis traditionnels. Ce
manque de préoccupation idéologique ne signifie pas que le parti n'ait pas cherché à divulguer ses principes. En
octobre 1910, il existe 167 associations de caractères variés affiliés au PRP. Mais cette divulgation se fait
principalement à travers leurs journaux (A Voz Pública et O Mundo, à partir de 1900, pour Porto, A Luta à Lisbonne
à partir de 1906) et l'organisation de manifestations populaires, de comices, etc.
La propagande républicaine sait tirer parti de certains événements de l'actualité qui vont avoir beaucoup d'impact
dans la population : les commémorations du troisième centenaire de la mort de Camões, en 1880, ou encore
l'ultimatum anglais de 1890, sont utilisés par les partisans républicains pour mettre en avant leur patriotisme et leur
proximité avec les aspirations populaires.
Le troisième centenaire de la mort de Camões est commémoré de manière grandiose : un immense cortège civique
parcourt les rues de Lisbonne dans l'enthousiasme général; même chose lors du transfert des dépouilles mortuaires de
Camões et de Vasco da Gama vers le Panteão Nacional. Les illuminations et l'ambiance de fête nationale de ces
commémorations contribuent à en faire un moment d'exaltation patriotique. Bien que l'idée de commémorer
l'écrivain Camões soit partie de la Société de Géographie de Lisbonne, c'est une commission de représentants de la
presse de Lisbonne qui se charge de son organisation. Cette commission est composée par le Vicomte de Jorumenha,
Teófilo Braga, Ramalho Ortigão, Batalha Reis, Magalhães Lima et Pinheiro Chagas. Le Parti Républicain, auquel
appartiennent les principales figures de la commission exécutive des commémorations du tricentenaire de Camões,
en retire une grande popularité.
Outre Rodrigues de Freitas, d'autres députés seront élus pour le PRP entre 1884 et 1894: Manuel de Arriaga, José
Elias Garcia, Zófimo Consiglieri Pedroso, José Maria Latino Coelho, Bernardino Pereira Pinheiro, Eduardo de
3
Proclamation de la République portugaise
4
Abreu, Francisco Teixeira de Queirós, José Jacinto Nunes e Francisco Gomes da Silva. Entre 1894 et 1900, il n'y
aura pas de représentant républicain au parlement. Durant cette phase le parti se concentrera sur son organisation
interne. C'est une période de répression contre le PRP, après laquelle il pourra de nouveau participer aux élections
législatives. En 1900, il aura quatre députés élus : Afonso Costa, Alexandre Braga, António José de Almeida e João
de Meneses.
Le régicide de 1908
Le 1er février 1908, rentrant à Lisbonne, après un séjour à Vila Viçosa,
dans l'Alentejo, après une saison de chasse, le roi Charles Ier et le
prince héritier Louis Philippe sont assassinés au milieu de la Place du
Commerce.
L'usure du régime est en grande partie à l'origine de cet attentat, usure
provoquée par l'alternance sans réelle portée de deux partis aux
pouvoirs, le Parti progressiste (Portugal) et le Parti Régénérateur.
Le roi, en tant qu'arbitre du système politique, rôle attribué par la
Constitution portugaise de 1838, venait de désigner João Franco au
poste de Président du Conseil des Ministres. Celui-ci, dissident du Parti
Régénérateur, était parvenu à convaincre le roi de fermer le parlement
afin de prendre une série de mesures visant la moralisation de la vie
politique. Cette décision lui vaut la colère de toute l'opposition, aussi
bien républicaine que monarchique, qui l'accuse de se comporter en
dictateur.
Reconstitution anonyme du régicide de 1908
publié dans le journal Folha Volante.
Les événements se précipitent avec l'affaire des dettes de la famille
royale et la signature du décret du 30 janvier 1908 qui prévoit la déportation vers les colonies, sans jugement, pour
les individus impliqués dans la tentative de complot républicain intervenu deux jours plus tôt (connu comme le Coup
d'État de l'Ascenseur de la Bibliothèque.
La famille royale se trouve au palais ducal de Vila Viçosa, mais les événements conduisent le roi à précipiter son
retour à Lisbonne ; au matin du 1er février, ils prennent le train à Vila Viçosa. La suite royale atteint Barreiro en fin
d'après-midi ; là, elle embarque à bord du vapeur Dom Luis afin de traverser le Tage et débarque sur le Terreiro do
Paço à Lisbonne vers 17 heures. Malgré le climat de grande tension, le roi décide de poursuivre son voyage à bord
d'une voiture décapotée, avec une escorte réduite, afin de jouer la normalité. Tandis qu'ils saluent la foule présente
sur la place, la voiture est atteinte par plusieurs coups de feu. Un tir de carabine traverse le cou du roi, le tuant sur le
coup. Plusieurs coups de feu suivent, alors que le prince qui parvient même à toucher un des tireurs, est atteint à son
tour au visage. La reine, debout, se défend avec le bouquet de fleur qui lui a été offert, flagellant l'un des agresseurs
qui était grimpé sur le repose-pied de la voiture, et criant Infames ! Infames !. L'infant Manuel est atteint également
au bras. Deux des régicides, Manuel Buíça, instituteur, et Alfredo Costa, employé de commerce et éditeur, sont tués
sur place. Les autres s'enfuient. La voiture entre dans l'Arsenal de la Marine, où sera constaté la mort du roi et du
prince héritier.
Après l'attentat, le gouvernement de João Franco est destitué et une enquête rigoureuse est lancée qui, après deux
longues années, pointera du doigt les Carbonaristes. Le processus d'investigation est déjà conclu la veille du 5
octobre 1910. Entretemps, d'autres suspects directement mêlés ont été découverts, dont certains ont trouvé refuge au
Brésil ou en France, alors que deux d'entre eux, pour le moins, ont été assassinés par les carbonaristes eux-mêmes.
Une partie de l'opinion européenne est choquée par cet attentat, Charles Ier étant très estimé par les autres chefs
d'État. Le régicide de 1908 précipitera la fin de la monarchie en plaçant sur le trône le jeune Manuel II et en
précipitant les partis monarchiques les uns contre les autres.
Proclamation de la République portugaise
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L'agonie de la monarchie
De par son jeune âge (18 ans) et des événements tragiques et sanglants qui l'ont porté sur le trône, Manuel II
bénéficie au début d'un grand élan de sympathie. Le jeune roi commence par nommer un gouvernement de
consensus, présidé par Francisco Joaquim Ferreira do Amaral. Ce gouvernement d'apaisement, comme on a pu le
désigner, bien qu'il réussisse à ramener le calme momentanément, sera de courte durée. La situation politique se
dégrade à nouveau rapidement; sept gouvernements vont se succéder en deux ans. Les partis monarchiques
replongent dans leur divisions, tandis que le Parti Républicain continue à gagner du terrain. Lors des élections du 5
avril 1908, les dernières législatives sous la monarchie, sept députés sont élus parmi lesquels Estêvão de
Vasconcelos, Feio Terenas et Manuel de Brito Camacho. Aux élections du 28 août 1910, le parti remporte une
grande victoire, élisant 14 députés dont 10 pour Lisbonne.
Cette visibilité est pourtant jugée insuffisante par les membres les plus radicaux du parti, qui défendent la lutte armée
afin de prendre le pouvoir dans les plus brefs délais. Cette fraction remporte le Congrès du parti à Setúbal en avril
1909. La nouvelle direction (composée de personnalités plus mesurées comme Teófilo Braga, Basílio Teles, Eusébio
Leão, Cupertino Ribeiro ou José Relvas), reçoit du congrès un mandat qui lui impose de faire la révolution. Les plus
radicaux sont chargés de la logistique dans la préparation de cette révolution. Le comité civil est formé par Afonso
Costa, João Chagas et António José de Almeida. À la tête du comité militaire on place l'amiral Cândido dos Reis.
Le gouvernement provisoire de 1910 après la proclamation de la République
António José de Almeida est chargé de
l'organisation des sociétés secrètes telles que
la Charbonnerie (dont l'un des chefs était le
commissaire naval António Maria Machado
Santos), la Franc-maçonnerie, bien qu'étant
indépendante des organes du parti, et la
Junte Libérale dirigée par le Dr Miguel
Bombarda. L'action de propagande de cet
éminent médecin dans les milieux bourgeois
est très importante et attire de nombreux
sympathisants.
Les républicains recrutent de nombreux adeptes parmi les membres des forces armées grâce à leur tendance
révolutionnaire assumée. Même s'il existe déjà un noyau républicain au sein de l'armée, le mouvement manque
d'officiers quand débutent les préparatifs de la révolution en 1909. Ce manque est compensé par l'action conjointe de
la franc-maçonnerie, de l'amiral Cândido dos Reis au sein du Comité Militaire Républicain (qui recrute la majorité
des officiers) et de Machado dos Santos à la Charbonnerie.
La période qui sépare le congrès du début de la révolution est de grande instabilité : menaces de soulèvements,
agitations sociales... Le mouvement est plusieurs fois mis en péril par l'impatience du secteur de la Marine,
commandé par Machado Santos, disposé à prendre tous les risques. Malgré l'agitation républicaine, le gouvernement
ne semble pas prendre la mesure de la menace. La reine Amélie a bien conscience du large soutien dont bénéficient
les républicains : Leurs démonstrations de forces dans les rues de Lisbonne, comme celle du 2 août 1909, réunissant
50 000 personnes dans un ordre impressionnant, font écho aux tumultes organisés à l'Assemblée par certains
députés républicains. C'est dans la nuit du 2 août que j'ai compris que la couronne était menacée: lorsque le roi est
contesté ou rejeté par une partie de l'opinion, avec raisons ou non, il ne peut plus jouer son rôle d'unificateur[28].
Proclamation de la République portugaise
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La révolte
Le 3 octobre 1910, la révolution républicaine annoncée éclate.
Malgré l'absence de nombreux protagonistes républicains, laissant
penser un moment que le mouvement avait échoué, elle finit par
éclater grâce notamment à l'incapacité du gouvernement à
répliquer. En effet, il ne parvient pas à réunir des troupes
suffisantes pour venir à bout des quelque 200 révolutionnaires qui
tiennent la place Rotunda les armes à la main.
Le drapeau portugais après la proclamation de la
République
Les premières actions des révolutionnaires
Durant l'été 1910, Lisbonne fourmille de rumeurs; le Président du Conseil António Teixeira de Sousa est prévenu du
coup de force imminent. Celui-ci n'échappe pas à la règle : il était attendu par le gouvernement qui, le 3 octobre,
donne l'ordre à toutes les troupes de la garnison de se tenir prêtes. Après le dîner offert en l'honneur de Manuel II par
le président brésilien Hermes da Fonseca, en visite d'état au Portugal, le monarque retourne au Palacio das
Necessidades, tandis que son oncle et héritier de la couronne, l'infant Alphonse de Bragance, se rend à la citadelle de
Cascais.
Après l'assassinat de Miguel Bombarda par l'un de ses patients, les chefs républicains se réunissent en urgence dans
la nuit du 3 octobre. Certains officiers s'opposent à l'intervention compte tenu de l'alerte des forces militaires. Mais
l'amiral Cândido dos Reis insiste pour aller de l'avant; il aurait alors proféré cette phrase : « La révolution ne sera pas
ajournée : suivez-moi si vous voulez. Si un seul d'entre nous doit accomplir son devoir que ce soit moi. »
Machado Santos, lui, n'attend pas la réunion pour passer à l'action. Il se rend au quartier-général du régiment
d'infanterie 16, où un caporal révolutionnaire avait provoqué le soulèvement d'une majorité de la garnison : un
commandant et un capitaine ayant tenté de s'opposer sont tués. Après avoir pénétré dans la caserne avec une dizaine
de Charbonniers, le commissaire naval se dirige vers le régiment d'artillerie devant une centaine de militaires. Il y
retrouve le capitaine Afonso Palla et quelques sergents, qui occupent déjà les lieux, après avoir laissé entrer quelques
civils et emprisonné des officiers récalcitrants. À son arrivée, on forme deux colonnes que l'on place sous le
commandement des capitaines Sá Cardoso et Palla. La première marche au devant de régiments d'infanterie, qui
doivent s'être soulevés avant de poursuivre vers Alcântara où ils doivent apporter leur soutien à la caserne des
marins. En chemin, ils tombent sur un détachement de la Garde municipale, ce qui les oblige à se dévier. Après
quelques affrontements avec la police et des civils, ils tombent sur la colonne commandée par Palla et ils avancent
vers la place Rotunda. Ils s'y retranchent vers 5 heures du matin. Ils sont alors entre 200 et 300 soldats de l'artillerie,
50 à 60 soldats de l'infanterie et 200 civils. Les Capitaines Sá Cardoso et Palla, ainsi que le commissaire naval
Machado Santos, font partie des 9 officiers présents.
Pendant ce temps, le lieutenant Ladislau Parreira accompagné de quelques officiers et de civils s'introduisent dans la
caserne du Corps de Marins d'Alcântara à une heure du matin et parviennent à s'armer, à soulever la garnison et à
emprisonner les commandants, dont l'un d'eux est blessé. Ils parviennent ainsi à empêcher la sortie de l'escadron de
cavalerie de la Garde Municipale. Pour ce faire, l'appui en hommes et en armes des 3 navires ancrés dans sur le Tage
est nécessaire. À bord, le lieutenant Mendes Cabeçadas avait pris le commandement de l'équipage soulevé de
l'Adamastor, tandis que la équipage révoltée du São Rafael attendait un officier pour le commander.
Autour de 7 heures du matin, Ladislau Parreira, informé par des civils de la situation, prend la place du
sous-lieutenant Tito de Morais aux commandes du São Rafael, donnant l'ordre aux navires de soutenir la garnison de
Proclamation de la République portugaise
la caserne. En apprenant que l'équipage du D. Carlos I s'est soulevé, alors que les officiers se sont barricadés, le
lieutenant Carlos da Maia suivi de marins et de civils, sortent du São Rafael. Après quelques échanges de tirs, qui
blessent le commandant du navire et un lieutenant, les officiers se rendent et le D. Carlos I tombe aux mains des
républicains.
C'est la dernière unité à se joindre aux insurgés qui rassemblent ainsi une partie du régiment de l'artillerie, du corps
de marins et les trois navires cités. La Marine adhère en masse comme prévu, alors que d'autres casernes considérées
comme sympathisantes ne bougent pas. Les républicains rassemblent ainsi 400 hommes sur la place de la Rotunda,
entre 1000 et 1500 à Alcântara, dont l'équipage des navires, sans compter l'artillerie de la ville et des navires ainsi
que la majeure partie des munitions. Rotunda et Alcântara sont occupées, mais la situation reste fragile et les
principaux dirigeants ne sont pas encore intervenus.
Les débuts ne sont pas en faveur des insurgés. Les trois coups de canon qui devaient donner le signal d'avancer aux
civils et aux militaires ont échoué. Un seul tir a été entendu et l'amiral Cândido dos Reis, qui attend le signal pour
s'emparer des navires est finalement informé par des officiers de l'échec de l'opération. Il se réfugie chez sa sœur. Au
petit matin, on le retrouve mort dans une ruelle d'Arroios. Désespéré, il se tire une balle dans la tête.
Pendant ce temps, à la Rotunda, les insurgés découragés par le calme apparent de Lisbonne décident d'abandonner.
Sá Cardoso, Palla et les autres officiers se retirent. Machado Santos reste et prend le commandement. Cette décision
va être décisive pour le succès de la révolution.
Les forces gouvernementales
La garnison militaire de Lisbonne était constituée par quatre régiments d'infanterie, deux de cavalerie et deux
bataillons de chasseurs; 6982 hommes au total. Mais en réalité, des détachements ont été envoyés en mission de
surveillance et de police dans les usines de Barreiro, à cause des grèves et de l'agitation syndicale qui durent depuis
septembre.
Les forces gouvernementales disposent en fait d'un plan d'action depuis un an déjà, élaboré par ordre du
commandement militaire de Lisbonne, le général Manuel Rafael Gorjão Henriques. Lorsque, dans la soirée du 3, le
Président du Conseil Teixeira de Sousa l'informe de l'imminence d'une révolution, l'alerte est immédiatement donnée
dans les casernes de la ville. Les unités de Santarém et de Tomar sont appelées à la rescousse.
Dès le début de la révolte, le plan est lancé : les régiments d'infanterie, de chasseurs et de cavalerie ainsi que
l'artillerie de Queluz se dirigent vers le Palacio das Necessidades afin de protéger le roi, tandis qu'une unité
d'infanterie et de chasseurs marche sur le Rossio afin de protéger le quartier général.
Lorsque les forces policières de la Garde Municipale sont réparties, comme prévu, à travers la ville, afin de protéger
les points stratégiques : la gare du Rossio, la Fabrique de Gaz, la Maison de la Monnaie, la gare postale du Rossio, la
caserne du Carmo, le dépôt de munitions de Beirolas et la résidence du Président du Conseil au moment où se réunit
le gouvernement. Il existe peu d'informations sur la police des douanes (1397 hommes) si ce n'est que certains se
trouvent au Rossio. La police civile (1200 hommes) reste dans ses quartiers. Cette inaction prive le gouvernement de
2600 hommes.
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Proclamation de la République portugaise
Les combats
Le fait d'avoir aligné, côté monarchique, certaines unités dont les sympathies allaient vers les républicains (à tel point
qu'on craignait qu'ils ne se soulèvent à leur tour), conjugué avec l'abandon, côté révoltés, du plan d'intervention
original, au profit d'un retranchement à Rotunda et Alcântara, fait que la journée du 4 se déroule dans le calme, la
ville bruissant de mille rumeurs de victoires et de défaites.
En apprenant la nouvelle de la concentration des révoltés à Rotunda, le commandement militaire de la ville envoie
un détachement les attaquer. La colonne, sous le commandement du colonel Alfredo Albuquerque, est formée
d'unités normalement affectées à la protection du Palacio das Necessidades. Un des héros des guerres coloniales,
Henrique Mitchell de Paiva Couceiro, fait partie de ce détachement. La colonne avance jusqu'au pied de la Prison, où
elle se prépare au combat. Avant même d'avoir pu se mettre en position, elle est attaquée par des insurgés. L'attaque
est repoussée mais provoque quelques blessés, la perte d'animaux de charge et surtout la fuite de près de la moitié de
l'infanterie. Paiva Couceiro réplique par le canon et l'envoi du reste de l'infanterie pendant trois quarts d'heure,
ordonnant une attaque emmenée par près de 30 soldats, mais repoussée avec certaines pertes. Maintenant le feu, il
ordonne une nouvelle attaque, mais ne réussit qu'à réunir 20 soldats. Pensant le moment venu de prendre d'assaut la
caserne de la 1'Artillerie, Paiva Couceiro demande des renforts. Il obtient pour seule réponse l'ordre de se retirer.
Faisant escale à Lisbonne, le président brésilien, Hermes da Fonseca, assiste à la révolte à bord du cuirassé São
Paulo.
Pendant ce temps, une autre colonne s'est formée afin d'attaquer également les révoltés de Rotunda; l'ordre de se
retirer viendra les arrêter avant. La colonne arrive au Rossio, en fin d'après-midi, sans même avoir combattu.
Personne n'osera blâmer le général António Carvalhal de cet échec ; d'ailleurs celui-ci sera nommé chef de la
Division Militaire par le gouvernement républicain.
Les renforts venant de province, attendus par le gouvernement toute la journée du 4, n'arriveront jamais. Seules les
unités déjà citées, appelées en prévention à l'époque, reçurent l'ordre de marche. Dès le début de la révolte, les
Carbonari ont coupé les fils du télégraphe empêchant les messages de parvenir aux unités de province. En outre, en
possession d'information sur les unités alertées, les révolutionnaires avaient également coupées les voies ferrées,
retardant d'autant leur arrivée. L'arrivée de renforts venant de la rive sud du Tage, plus proche, était improbable, les
navires des révoltés dominant le fleuve.
En fin de journée, la situation était difficile pour les forces monarchiques: les navires des révoltés stationnaient près
du Terreiro do Paço et le croiseur São Rafael avait même fait feu sur les édifices des ministères, sous les yeux ébahis
du corps diplomatique brésilien, à bord du cuirassé São Paulo dans lequel voyage le président Hermes da Fonseca.
Ce bombardement mine le moral des forces du Rossio, qui se croyaient pris entre deux feux, à Rotunda et Alcântara.
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Proclamation de la République portugaise
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Le départ du roi
Après le banquet avec Hermes da Fonseca, Manuel II, retourne au
Palais des Nécessités (Paço das Necessidades), escorté seulement de
quelques officiers. Ils sont en train de jouer au bridge quand les
révolutionnaires commencent à bombarder le palais. Le roi tente de
téléphoner, mais la ligne a déjà été coupée. Il parvient tout de même à
informer de la situation la reine-mère au Palais de Pena. Peu après, des
unités royalistes arrivent et parviennent à repousser les attaques des
révolutionnaires, même si certaines balles atteignent les fenêtres.
Vers 9 heures, le roi reçoit un coup de téléphone du Président du
Conseil, lui conseillant de se réfugier à Mafra ou à Sintra; en effet, les
révoltés menacent de bombarder le palais. Manuel II refuse de partir
mais déclare à son entourage : « Vous pouvez partir si vous le voulez,
je reste. Si la constitution ne m'attribue d'autre rôle que celui de me
laisser tuer, qu'il en soit ainsi. »[29]
Dès l'arrivée de la batterie mobile de Queluz, les pièces d'artillerie sont
disposées dans les jardins du palais de manière à pouvoir bombarder la
garnison des marins en révolte située à moins de 100 mètres du palais.
Pourtant, avant même de commencer, le commandant de la batterie reçoit l'ordre d'annuler le bombardement et de se
joindre aux forces sortant du palais, intégrées à la colonne qui doit attaquer les révoltés de la 1re Artillerie et de
Rotunda. Autour de midi, les croiseurs Adamastor et São Rafael, qui une heure auparavant avaient jeté l'ancre face à
la garnison des marins, commencent à bombarder le Palais des nécessités. Le moral des forces monarchistes
présentes en prend un coup. Le roi se réfugie dans une petite maison dans le parc du palais d'où il parvient à
téléphoner à Teixeira de Sousa. Si les révoltés ont coupé les lignes de téléphone spéciales de l'état ils ont épargné le
réseau général. Il ordonne au Premier ministre d'envoyer au palais la batterie de Queluz pour empêcher le
débarquement des marins, mais celui-ci lui répond que l'action principale se concentre sur Rotunda et que toutes les
troupes y sont nécessaires. Conscient que les troupes disponibles n'étaient pas suffisantes pour encercler les révoltés
à Rotunda, le ministre démontre au roi l'avantage qu'il y aurait à se réfugier à Sintra ou à Mafra de manière à libérer
les forces stationnant au palais pour sa protection et faisant cruellement défaut à Rotunda.
le Roi Manuel II de Portugal
À 2 heures de l'après-midi, les voitures transportant Manuel II et ses assesseurs quittent le palais en direction de
Mafra, où l'école pratique d'infanterie disposerait de forces suffisantes pour protéger le souverain. Aussitôt parvenu à
l'entrée de Benfica le roi libère l'escadron de la garde municipale chargé de l'escorter afin qu'il aille se battre en
renfort contre les révoltés. Le roi parvient sans encombre à Mafra vers 4 heures. Un problème surgit alors: à cause
des vacances, l'école ne compte pas plus de 100 soldats au lieu des 800 attendus; pas assez, selon le colonel Pinto da
Rocha pour défendre le roi[30]. Le conseiller João de Azevedo Coutinho en arrivant à Lisbonne conseille au roi
d'appeler auprès de lui les reines Amélie d'Orléans et Maria Pia de Savoie (respectivement mère et grand-mère du
roi) qui se trouvent dans les palais de Pena et de Sintra, afin de se préparer à partir pour Porto, et d'y organiser la
résistance.
Le départ du roi n'aide pas vraiment les troupes de Lisbonne ; celles-ci, libérées de cette charge, et malgré les ordres
répétés du quartier général de marcher sur le Rossio afin d'empêcher la concentration de l'artillerie des révoltés à
Alcântara, voient la majeure partie des hommes désobéir.
Proclamation de la République portugaise
Le triomphe de la révolution
Le moral est en berne en cette nuit du 4 octobre au sein des troupes
monarchistes en poste sur la place Pierre IV (Rossio) et sous la menace
constante d'un bombardement par les forces navales. La présence sur
place des batteries de Paiva Couceiro, pourtant stratégiquement
positionnées n'y change rien. Au quartier général, on discute de la
meilleure position pour bombarder la Place Marquis de Pombal
(Rotunda). À 3 heures du matin, Paiva Couceiro, escorté d'un escadron
de la garde municipale, installe la batterie mobile dans le jardin de
Castro Guimarães, dans le parc de Torel, décidé à y attendre le lever du
Marche avec le drapeau des Carbonaristes sur la
soleil. Lorsque les forces de Rotunda commencent à faire feu sur
place Marquis de Pombal (Lisbonne) connue sous
le nom de Rotunda, le 5 octobre 1910.
Rossio, révélant ainsi leur position, Paiva Couceiro réplique causant
beaucoup de pertes et semant la confusion parmi les révoltés. Le
bombardement se poursuit donnant l'avantage aux monarchistes. Mais à 8 heures du matin Paiva Couceiro reçoit
l'ordre de cesser le feu ; un armistice d'une heure a été décrété.
Pendant ce temps, à Rossio, le départ de Paiva Couceiro avec la batterie a porté un coup terrible au moral des troupes
monarchistes; la menace du bombardement de la part des forces navales les laisse désemparées. La 5e Infanterie et
quelques éléments du 5e Chasseurs ont déjà garanti qu'ils ne s'opposeraient pas au débarquement de marins. Face à
cette fraternisation avec l'ennemi, les commandants de ces formations se dirigent vers le quartier général où ils
apprennent avec surprise la nouvelle de l'armistice.
Le nouveau représentant allemand, arrivé l'avant-veille, s'installe à l'Hôtel Avenida Palace, lieu de résidence habituel
de nombreux étrangers. La proximité de l'édifice avec la zone de combat ne l'épargne pas. Face au danger, le
diplomate décide d'intervenir. Il se dirige au quartier général et demande au général Gorjão Henriques un cesser le
feu qui lui permette d'évacuer les citoyens étrangers. Sans en communiquer au gouvernement, avec l'espoir peut-être
de gagner du temps pour l'arrivée de renforts de province, le général accepte.
Le diplomate allemand, accompagné d'un ordonnance portant le drapeau blanc, se dirige vers Rotunda afin de
conclure l'armistice avec les révoltés. Mais ceux-ci, voyant le drapeau blanc, imaginent que leurs ennemis son en
train de se rendre. Dans l'enthousiasme, ils quittent leurs lignes et se joignent à la population qui, elle, arrive des rues
adjacentes et se rassemble en masse lançant des vivats à la république.
À Rotunda, Machado Santos commence par refuser l'armistice, puis finit par accepter devant les protestations du
diplomate. Aussitôt, devant ce soutien populaire massif à la révolution qui gagne la rue, il se dirige courageusement
au quartier général, soutenu par une partie de la population (à laquelle se sont joints les officiers ayant abandonné
leur position à Rotunda).
La situation à Rossio, dont les rues sont noires de monde, est très
confuse, mais semble tourner à l'avantage des républicains au vu de
l'enthousiasme populaire. Machado Santos rencontre le général Gorjão
Henriques, qui ne peut que se rendre à l'évidence, et l'invite à se
maintenir à la tête de la division; celui-ci refuse. Machado Santos
confie donc le commandement au général António Carvalhal, connu
pour être un partisan républicain. Peu après, vers 9 heures du matin, la
république est proclamée par José Relvas, au balcon de l'Hôtel de ville
Proclamation de la république par José Relvas
de Lisbonne, après la nomination d'un gouvernement provisoire,
présidé par des membres du Parti Républicain portugais; celui-ci a pour but de gouverner le pays jusqu'au vote d'une
nouvelle Constitution.
10
Proclamation de la République portugaise
La révolution se solde par quelques dizaines de morts. Si le nombre exact n'est pas connu, on sait que, jusqu'au 6
octobre, 37 morts ont fait leur entrée à la morgue. De nombreux blessés sont hospitalisés, dont certains finissent par
mourir. On sait, par exemple, que l'Hôpital São José (Lisbonne) accueillera 78 blessés, dont 18 mourront par la suite.
Le départ de la famille royale vers l'exil
Depuis Mafra, le matin du 5 octobre, le roi cherche un moyen
de rejoindre Porto; l'entreprise semble très difficile à mener par
voie terrestre étant donné l'inexistence d'escorte et les
innombrables foyers de révolutionnaires disséminés à travers le
pays. Vers midi, le maire de Mafra reçoit un ordre du nouveau
gouverneur civil lui demandant de hisser le drapeau
républicain. Peu après, le commandant de l'école pratique
d'infanterie reçoit lui-aussi un télégramme de son nouveau
commandant l'informant de la nouvelle situation politique. La
situation de la famille royale portugaise devient préoccupante.
Ericeira, d'où la famille royale portugaise embarque à bord
Une solution se dessine lorsqu'on apprend l'accostage à
du yacht royal Amélia IV.
Ericeira du yacht « Amélia IV ». À deux heures du matin, le
yacht avait recueilli à la citadelle de Cascais, Dom Alphonse,
oncle et héritier du trône. Apprenant que le roi se trouve à Mafra, il a fait route vers Ericeira, port le plus proche où
pouvoir jeter l'ancre. Ayant confirmation de la proclamation de la république et voyant le danger se rapprocher de sa
prison, Manuel II décide d'embarquer et de faire route sur Porto. La famille royale et quelques accompagnateurs se
rendent à Ericeira d'où ils embarquent sur le yacht royal, au moyen de deux barques de pêche, sous le regard surpris
de la population.
Une fois à bord, le roi écrit au Premier ministre:
« Mon cher Teixeira de Sousa, Forcé par les circonstances, je me vois obligé d'embarquer sur le yacht royal
« Amélia ». Je suis portugais et je le serais toujours. J'ai la conviction d'avoir toujours accompli mon devoir de
roi en toutes circonstances et d'avoir mis tout mon cœur et ma vie au service de mon pays. J'espère qu'il saura
le reconnaître, convaincu que j'aie agi selon mes droits et mon dévouement ! Vive le Portugal ! Faites
connaître, autant que possible, le contenu de cette lettre. »
— Manuel II.
Après s'être assuré que la lettre parviendrait bien à destination, le roi fait savoir qu'il veut partir pour Porto. On réunit
un conseil autour du souverain, avec une partie de sa suite et les officiers. Le commandant João Agnelo Velez
Caldeira Castelo Branco et son adjoint João Jorge Moreira de Sá s'opposent à cette idée, alléguant que si Porto ne les
accueillait pas le navire n'aurait jamais assez de combustible pour atteindre un autre point d'ancrage. Face à
l'insistance de Manuel II, l'adjoint rappelle que toute la famille royale voyagerait à bord et que son premier devoir
était de sauver ces vies. C'est alors Gibraltar qui est choisi comme destination. C'est à ce moment que l'on apprend
que Porto avait finalement adhéré à la cause républicaine. Manuel ordonne que le navire, propriété de l'État
portugais, retourne ensuite à Lisbonne. Le roi destitué, vivrait dorénavant le reste de sa vie en exil.
11
Proclamation de la République portugaise
Les premiers pas de la République
Action du Gouvernement Provisoire
Le 6 octobre 1910, le Diário do Governo (journal officiel)
annonçait: « Au Peuple Portugais — Constitution du
gouvernement provisoire de la République — Aujourd'hui,
5 octobre 1910, à onze heures du matin, a été proclamé la
République du Portugal dans le salon noble de l'Hôtel de
ville de Lisbonne, marquant la fin du mouvement de
Révolution National. Le gouvernement provisoire a
aussitôt été constitué: Présidence, Joaquim Teófilo Braga.
Gouvernement Provisoire de la République Portugaise en 1910
Intérieur, António José de Almeida. Justice, Afonso Costa.
Finances, Basílio Teles. Guerre, António Xavier Correia Barreto. Marine, Amaro Justiniano de Azevedo Gomes.
Étrangers, Bernardino Luís Machado Guimarães. Développement, António Luís Gomes. »[31]
Par décret du 8 octobre le gouvernement provisoire définit la nouvelle nomenclature des ministères, les
modifications les plus importantes étant celles qui concernent le Royaume, le Trésor Public et les Travaux Publics
qui deviennent respectivement l'Intérieur, les Finances et le Développement[32].
Basílio Teles refusant le poste pour lequel il avait été nommé, n'aura même pas l'occasion de l'occuper. Il sera
remplacé, le 12, par José Relvas[33]. Le 22 novembre, Brito Camacho rejoint le gouvernement, suite au départ
d'António Luís Gomes, nommé ambassadeur du Portugal à Rio de Janeiro[34].
« Les ministres du Gouvernement Provisoire, inspirés par un haut sentiment patriotique, ont toujours cherché à
traduire dans leurs décisions les plus hautes et les plus pressantes aspirations du vieux Parti Républicain, afin
de concilier les intérêts permanents de la société avec le nouvel ordre des choses, qui découle inévitablement
du fait révolutionnaire. »
— Teófilo Braga-21-06-1911[35]
Tant que durent ses fonctions, le gouvernement provisoire prend une série de mesures importantes, qui ont un effet
durable. Afin d'apaiser les esprits et d'indemniser les victimes de la monarchie, on concède une large amnistie pour
les crimes contre la sureté de l'État, contre la religion, pour désobéissance, usage d'armes prohibées , etc.[36]
L'Église catholique s'émeut fortement des mesures prises : l'expulsion de la Compagnie de Jésus et des Ordres du
clergé régulier, la fermeture des couvents, l'interdiction de l'enseignement religieux dans les écoles, l'abolition du
serment religieux lors des cérémonies civiles et la laïcisation de l'État du fait de la séparation de l'Église de l'État.
Bientôt le divorce est institutionnalisé[37], le mariage civil légalisé, l'égalité des droits à l'intérieur du mariage entre
un homme et une femme adoptée, ainsi que la régularisation juridique des enfants naturels[38] ; la loi assure la
protection des enfants et des personnes âgées, les lois sur la presse sont reformulées, on met fin aux titres de noblesse
et le droit de grève est reconnu[39].
Le gouvernement provisoire opte également pour l'extinction de la garde municipale de Lisbonne et de Porto,
remplacée par un nouveau corps public de défense de l'ordre, la Garde Nationale Républicaine.
En ce qui concerne les colonies, on crée une législation visant à concéder l'autonomie aux provinces d'outre-mer,
condition nécessaire à leur développement.
Par ailleurs, on modifie aussi les symboles nationaux : le drapeau et l'hymne national portugais. On se dote d'une
nouvelle monnaie, l'Escudo portugais, équivalant à mille reals[40]. On va jusqu'à simplifier l'orthographe de la langue
portugaise. Elle est dûment réglementée grâce à la réforme orthographique de 1911[41].
Le gouvernement provisoire jouit d'une grande liberté d'actions jusqu'à l'ouverture officielle de l'Assemblée
constituante le 19 juin 1911, suite aux élections du 28 mai[42]. Après quoi, le Président du gouvernement provisoire,
12
Proclamation de la République portugaise
Teófilo Braga, transmet à l'assemblée constituante les pouvoirs qui lui avaient été confiés le 5 octobre 1910.
Néanmoins, celle-ci approuvera par acclamation la proposition présentée au Congrès par son président Anselmo
Braamcamp Freire : « L'assemblée constituante confirme, en attendant une prochaine délibération, l'attribution du
pouvoir au gouvernement provisoire de la République ».
Deux mois plus tard, une fois la constitution portugaise de 1911 approuvée et le premier président constitutionnel de
la République portugaise élu – Manuel de Arriaga – le 24 août 1911, le gouvernement provisoire présente sa
démission. Elle sera acceptée le 3 septembre 1911 par le président de la République, mettant ainsi fin à un mandat de
plus de 10 mois[43]. Commence alors la Première République.
De nouveaux symboles nationaux
Avec l'implantation de la République, les symboles nationaux sont modifiés. Par décret du gouvernement provisoire,
daté du 15 octobre 1910, on nomme une commission chargée de les créer[44]. Cette modification, selon l'historien
Nuno Severiano Teixeira, a pour origine les difficultés rencontrées par les républicains pour représenter la
République:
« En monarchie, le roi a un corps physique, il est donc reconnaissable et reconnu par les citoyens. Mais la
République est une idée abstraite[45]. »
Le drapeau
En ce qui concerne le drapeau, deux tendances s'affrontaient : celle
privilégiant de garder les couleurs traditionnelles du drapeau portugais,
le bleu et le blanc, et celle préférant opter pour des couleurs « plus
républicaines » : le vert et le rouge. La proposition de la commission
subira plusieurs altérations avant d'aboutir au choix final, un rectangle
vert au 2/5 côté hampe et rouge au 3/5 côté battant[46],[47]. Le vert est
choisi car il est couleur d'espérance, tandis que le rouge est une couleur
« combative, chaude, virile, par excellence ». Dans l'union des deux
couleurs, on trouve l'écu des armes nationales bordé de blanc, sur une
Drapeau de la République Portugaise.
sphère armillaire manuéline[48]. Le projet de drapeau est approuvé par
le gouvernement provisoire après un vote le 29 novembre 1910. Le 1er
décembre est célébrée la Fête du Drapeau, devant l'hôtel de ville de Lisbonne[49]. L'assemblée constituante
promulgue le choix du drapeau le 19 juin 1911[50].
L'hymne national
Article principal : A Portuguesa.
Voir aussi : le texte original de A Portuguesa dans Wikisource.
Le 19 juin 1911, l'assemblée constituante adopte A Portuguesa (La Portugaise) comme hymne national[51],[52] à la
place de l'Hymne de la Charte, hymne en vigueur depuis 1834. Elle est inscrite en tant que symbole national dans la
constitution portugaise de 1911. A Portuguesa avait été composée en 1890, sur une musique d'Alfredo Keil et des
paroles d'Henrique Lopes de Mendonça, en réaction à l'ultimatum britannique de 1890[53]. Chanson à caractère
patriotique à l'origine, elle sera utilisée, avec des paroles légèrement différentes, comme une marche, par les révoltés
du 31 janvier 1891 [54] lors d'une tentative ratée de coup d'état qui prétendait implanter la république au Portugal.
Après cet épisode, elle sera interdite par la monarchie.
Bien que proclamée hymne national dès 1911, ce n'est que le 4 septembre 1957[55] que sa version officielle fut
adoptée; version qui est aujourd'hui jouée lors des cérémonies nationales, civiles ou militaires, et lors de visites de
chefs d'État étrangers, après l'écoute de l'hymne de la nation représentée[56].
13
Proclamation de la République portugaise
14
Le buste
Le buste officiel de la République fut choisi lors d'un concours
national organisé par la mairie de Lisbonne en 1911[58]. Neuf
sculpteurs y participèrent[59],[60]. C'est Francisco dos Santos[61]
qui remporta le concours. Ce buste se trouve actuellement exposé
à l'Hôtel de ville, tandis que le plâtre original se trouve dans la
Centre Culturel de la Casa Pia de Lisbonne, dont Francisco dos
Santos avait été élève. Cependant un autre buste est parfois choisi
pour figurer la République: celui de José Simões de Almeida, créé
en 1908[62]. L'original se trouve à l'Hôtel de ville de Figueiró dos
Vinhos. C'est Ilda Pulga, une jeune employée des magasins du
Chiado qui servit de modèle[63],[64]. Selon le journaliste António
Valdemar, qui en devenant président de l'Académie nationale des
beaux-arts demande au sculpteur João Duarte de restaurer le buste
original (celui-ci se trouvait en effet dans un placard de
l'institution):
« Simões fut séduit par le visage de la jeune fille et lui
proposa de servir de modèle. Sa mère donna l'autorisation
sous deux conditions: être elle-même présente durant les
séances et que sa fille ne se déshabille pas. »
Deux versions du buste représenté sur des pièces de la
République portugaises: par Francisco dos Santos, en
[57]
haut; par José Simões de Almeida, en bas
.
— António Valdemar.
Le buste montre une République arborant un bonnet phrygien, influence de la Revolution Française. Le buste de
Simões fut aussitôt adopté par la Maçonnerie et utilisé lors des funérailles de Miguel Bombarda et de Cândido dos
Reis. Malgré sa grande popularité, il n'était arrivé qu'à la deuxième place lors du concours officiel.
Séparation de l'Église et de l'État
La loi de séparation de l'Église et de l'État prise par le gouvernement
provisoire de la République fut très controversée[65].
Le laïcisme commença à être discuté au Portugal dès le XIXe siècle à
l'occasion des Conférences du Casino organisées par Antero de
Quental en 1871. Le mouvement républicain associait Église
catholique et monarchie et s'opposait à son influence dans la société
portugaise. C'est pourquoi la laïcisation de la République figurait
comme l'une des premières mesures à prendre dans l'idéologie et dans
le programme politique du Parti républicain portugais et de la
Maçonnerie. Le 1er février 1908, suite au régicide, le gouvernement
publia un décret visant les Jésuites. En s'attaquant ainsi à l'Église, il
espérait pouvoir sauver le régime. En fait, le roi Manuel II ne signera
jamais ce décret.
Afonso Costa, en 1904, un des promoteurs des
lois de séparation de l'Église et de l'État.
Aussitôt après l'implantation de la République, le 8 octobre 1910, le
ministre de la Justice, Afonso Costa, réinstaure les lois du marquis de
Pombal contre les Jésuites et celles de Joaquim António de Aguiar
concernant les ordres religieux[66],[67]. Les biens et les propriétés de
Proclamation de la République portugaise
l'Église sont inventoriés et confisqués par l'État. Le jurement religieux prévu dans les statuts de l'Université de
Coimbra est aboli. Les inscriptions en première année de la faculté de théologie sont annulées, ainsi que les chaires
en droit canonique. L'enseignement de la doctrine chrétienne est supprimé. Les fériés religieux deviennent des jours
ouvrés mais le dimanche est maintenu comme jour de repos pour les travailleurs. En outre, on interdit aux forces
armées de participer aux solennités religieuses.
Des lois sur le divorce et la famille, faisant du mariage un contrat purement civil, sont votées[68],[69]
Certains évêques sont poursuivis, expulsés ou suspendus de leurs activités dans le cadre de cette laïcisation. En
réaction aux différents décrets anti-ecclésiastiques, les évêques portugais émettent un mandement collectif défendant
la doctrine de l'Église. Malgré son interdiction par le gouvernement, quelques prélats, dont l'évêque de Porto,
António José de Sousa Barroso, continuèrent à divulguer le texte. Cela amena le ministre Afonso Costa à le faire
venir à Lisbonne et à le démettre de ses fonctions ecclésiastiques.
Ce mouvement de laïcisation atteignit son apogée avec la loi de séparation de l'Église et de l'État, votée le 20 avril
1911[70] avec le soutien d'une grande partie des classes populaires et intellectuelles. Même si la loi n'est promulguée
par l'assemblée qu'en 1914, elle fut appliquée aussitôt après la publication du décret. L'église portugaise tente
vainement de réagir en parlant « d'injustice, d'oppression, de spoliation et de railleries ». Afonso Costa va jusqu'à
prévoir l'éradication du catholicisme en l'espace de trois générations[71]. L'application de la loi commence le 1er
juillet 1911 avec la création d'une « commission centrale »[72].
Si les robes de moines sont interdites, le ministre de la Justice intérimaire de l'époque, Bernardino Machado, somme
les curés de délivrer leurs sacrements. Certains évêques, dont celui de Guarda, Manuel Vieira de Matos, ou le
patriarche de Lisbonne, António Mendes Bello, continuèrent à être poursuivis.
Reconnaissance internationale
Le nouveau régime républicain eut a cœur de se faire reconnaître par
les autres nations. En 1910, la grande majorité des États d'Europe
restent des monarchies. Seules la France, la Suisse et Saint-Marin sont
des républiques. C'est pourquoi le ministère des Affaires étrangères du
gouvernement provisoire, dirigé par Bernardino Machado, adopta une
ligne de conduite extrêmement prudente[73], l'amenant, au lendemain
du 9 octobre 1910, à faire savoir aux représentants des diplomaties
étrangères que le gouvernement provisoire honorerait tous les
engagements internationaux pris par le régime précédent[74].
Le maréchal Hermes da Fonseca, arrivé au Portugal pour une visite
officielle, alors que le pays était encore une monarchie, assistera
personnellement à tout le processus de transition politique. En
repartant pour le Brésil, il quitte une république[75]. Le Brésil devient
le premier pays à reconnaître de jure le nouveau régime politique
portugais. Le 22 octobre, le gouvernement brésilien fait parvenir des
vœux « de bonheur à la noble nation portugaise et à son gouvernement
Bernardino Machado occupa le poste des Affaires
ainsi que de prospérité à la nouvelle république, au nom du Brésil tout
Étrangères dans le gouvernement provisoire.
entier »[76]. Le jour suivant c'est au tour de l'Argentine, puis du
Nicaragua le 29, l'Uruguay le 31, le Guatemala le 16 novembre, le
Costa Rica le 29, le Pérou le 5 décembre, le Chili le 19 décembre; le Vénézuela le 23 février 1911 ; le Panama le 17
mars[77]. En juin 1911, c'est au tour des États-Unis[78].
Un peu moins d'un mois après la révolution, le 10 novembre 1910, c'est le gouvernement britannique qui reconnaît
de facto la république portugaise, révélant « le vif désir de Sa Majesté britannique de conserver ses relations
15
Proclamation de la République portugaise
amicales » avec le Portugal[79]. Les gouvernements espagnol, français et italiens adoptent la même position. Mais il
faudra attendre l'adoption de la constitution portugaise de 1911 et l'élection du Président de la République
portugaise, pour obtenir une reconnaissance de jure par ces pays.
La République française sera la première à le faire, le 24 août 1911[80], jour de l'élection du premier Président de la
République portugaise. Le Royaume-Uni attendra le 11 septembre pour le faire, suivi de l'Allemagne, de l'Empire
austro-hongrois[81], du Danemark, de l'Espagne, de l'Italie et de la Suède. Suivent la Belgique, la Hollande et la
Norvège le 12 ; la Chine et le Japon le 13 ; la Grèce le 15 ; la Russie le 30[82] ; la Roumanie le 23 octobre ; laTurquie
le 23 novembre ; Monaco le 21 décembre et le Royaume de Siam le 28 février 1912. En vertu des tensions créées
entre la jeune république et l'Église catholique, les relations avec le Saint Siège furent suspendues : ce n'est que le 29
juin 1919 que la curie romaine reconnut la République portugaise.
Sources et bibliographie
• A Maçonaria e a Implantação da República - Documentos Inéditos (Simões Raposo/Carvalhão Duarte) éd.
Grémio Lusitano et Fundação Mário Soares (2009); ISBN 978-972-8885-21-2
• Revolta Militar no Porto em 31 de Janeiro de 1891 - Os Conselhos de Guerra o Respectivas Sentenças Porto
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• http://www.gutenberg.org/etext/26777 article de Jorge de ABREU A Revolução Portugueza - O 5 de Outubro
(Lisboa 1910) éd. Casa Alfredo David (Lisbonne - 1912)
• Augusto Ferreira do AMARAL A Aclamação e D. Manuel II (Lisbonne-1966)
Références
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[2] http:/ / avenidadaliberdade. org/ index. php?content=1175& co_template=10; article "A Ditadura de João Franco e a autoria moral e política
de D. Carlos" publié par avenidadaliberdade.org (30 août 2010)
[3] http:/ / www. vidaslusofonas. pt/ joaofranco. htm; article "João Franco" publié par "Vidas Lusófonas" (30 août 2010)
[4] http:/ / www. cm-palmela. pt/ NR/ rdonlyres/ 2699A4EF-465D-4C5E-B8D7-C4544B81B2B0/ 39794/ Escolas1Republica. pdf; article "1ª
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2010)
[5] http:/ / in-devir. com/ index. php?option=com_content& task=view& id=176& Itemid=37; article "5 de Outubro de 1910: a trajectória do
republicanismo" publié par "In-Devir" (30 août 2010)
[6] À ce propos, voir le livre de Antero de Quental "Prosas sócio-políticas" publié et présenté par Joel Serrão aux éditions "Imprensa
Nacional-Casa da Moeda" (Lisbonne-1982- page 248) cité dans la section "Le Parti Républicain Portugais" de cet article.
[7] http:/ / www. leme. pt/ biografias/ portugal/ presidentes/ castro. html; article "Primeira República - Biografia de João de Canto e Castro"
publié par www.leme.pt (30 août 2010)
[8] http:/ / www. infopedia. pt/ $constituicao-de-1911; article "Constituição de 1911 - Infopédia" publié par www.infopedia.pt (9 septembre
2010)
[9] http:/ / www. soberaniadopovo. pt/ portal/ index. php?news=13083; article"Política: O Ultimato Inglês e o 31 de Janeiro de 1891" publié par
"Soberania do Povo" (30 août 2010)
[10] http:/ / www. republica2010. com/ datas/ datas_ultimatum. php; article "Ultimatum de 1890" publié par "Almanaque da República" (27 août
2010)
[11] http:/ / www. infopedia. pt/ $trinta-e-um-de-janeiro-de-1891; article "Trinta e Um de Janeiro de 1891" publié par "Infopédia"(30 août 2010)
[12] CAVENDISH, Marshall: http:/ / books. google. com/ books?id=KetpijSSLv8C& lpg=PA644&
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[13] Homem, Amadeu Carvalho, Armando Malheiro da Silva, Artur Cesar Isaia: http:/ / books. google. com/ books?id=6T1ymTE2i6wC&
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[14] LIVERMORE, H. V., « Portugal: a traveller's history » (http:/ / books. google. com/ books?id=7Cd0bKhByz8C& lpg=PA33& dq=brazil
republic ultimatum portugal& pg=PA33#v=onepage& q& f=false,), éd.Boydell Press (2004), ISBN 1-84383-063-9
[15] GALLAGHER, Tom: http:/ / books. google. com/ books?id=-xu8AAAAIAAJ& lpg=PA17&
dq=brazil%20republic%20ultimatum%20portugal& pg=PA17#v=onepage& q=brazil%20republic%20ultimatum%20portugal& f=false,
"Portugal: a twentieth-century interpretation", éd.Manchester University Press ND (1983), ISBN 0-7190-0876-X
16
Proclamation de la République portugaise
[16] Paulo Vicente: http:/ / in-devir. com/ index. php?option=com_content& task=view& id=176& Itemid=37, "O 5 de Outubro de 1910: a
trajectória do republicanismo" publié par "In-Devir" (27 août 2010): Le Parti Républicain [...] sut capitaliser en sa faveur sur la crise
économique qui s'abattit sur le pays et sur le discrédit dont souffraient les partis du rotativisme monarchique. Sur un ton violent et populiste,
il redoublait de critiques violentes envers le roi et ses gouvernements, qu'il rendait responsable de la décadence nationale. Au cours de la
décennie qui suit 1880, le poids électoral du Parti Républicain alla croissant en parallèle avec le climat d'exaltation patriotique.
[17] http:/ / www. portugal. gov. pt/ pt/ GC18/ Governo/ ArquivoHistorico/ ChefesGoverno/ Pages/ pms. aspx; article "Chefes do Governo desde
1821" sur "página do Governo da República Portuguesa" (2009), (26 septembre 2010)
[18] Ramos, Rui, «A «Vida Nova»», Círculo de Leitores, História de Portugal volume 6, 292, Juillet 1993. ISBN 972-42-0971-7
[19] http:/ / www. presidencia. pt/ ?idc=13& idi=32; article "Antigos Presidentes: António José de Almeida" publié par "Página Oficial da
Presidência da República Portuguesa" (30 août 2010)
[20] Maria Emília Madeira Santos: http:/ / books. google. com/ books?id=f4d4qtYuYQYC& lpg=PA27&
dq=suic%C3%ADdio%20%22silva%20porto%22& pg=PA27#v=onepage& q=suic%C3%ADdio%20%22silva%20porto%22& f=false,
« Silva Porto e os problemas da África portuguesa no século XIX » ,Série Separatas, Centro de Estudos de Cartografia Antiga, Coimbra, Junta
de Investigações Científicas do Ultramar (1983), p.27, volume 149
[21] http:/ / km-stressnet. blogspot. com/ 2008/ 02/ silva-porto-do-brasil-frica. html; article "Silva Porto: do Brasil a África" (7 mai 2010), 24
février 2008
[22] René Pélissier: "Campanhas coloniais de Portugal, 1844-1941" Estampa (2006), p.27, ISBN 972-33-2305-2
[23] http:/ / analisesocial. ics. ul. pt/ documentos/ 1223027734K4zTZ2wh1Lu94TC4. pdf, article "Política externa e política interna no Portugal
de 1890: o Ultimatum Inglês" par Nuno Severiano Teixeira, publié par "Análise Social - Instituto de Ciências Sociais da Universidade de
Lisboa" (30 août 2010)
[24] http:/ / pt. livra. com/ item/ a-revolta-de-31-de-janeiro-de-1891/ 65552803/ , article "A revolta de 31 de Janeiro de 1891" publié par "Livra
Portugal" (30 août 2010)
[25] Un grand cercle vert au centre sur un fond rouge; ce drapeau est aujourd'hui exposé au Musée National de Soares dos Reis, à Porto.
[26] http:/ / www. faroldanossaterra. net/ 1891-revolta-militar-de-31-de-janeiro-no-porto/ ; article "1891: Revolta militar de 31 de Janeiro, no
Porto" publié par "Farol da Nossa Terra" (30 août 2010)
[27] http:/ / www. aventar. eu/ 2010/ 01/ 31/ centenario-da-republica-31-de-janeiro; article "31 de Janeiro (Centenário da República)" (4
septembre 2010) par Carlos Loures: Le soulèvement militaire du 31 janvier 1891, à Porto, fut la première tentative de renverser le régime
monarchique par la force. Depuis 1880 et les commémorations du tricentenaire de Camões, l'idéal républicain et la capacité d'organisation
de ses militants allaient croissant, jusqu'au sein des Forces Armées, faisant craindre une rébellion. [...] Ayant échoué sur le plan militaire
[...], le mouvement du 31 janvier fut, pour ainsi dire, une victoire historique, en devenant une date fétiche, un symbole, pour les républicains
qui finiraient pas triompher 19 ans plus tard
[28] Bern, Stéphane, 1999, "Moi, Amélie, Dernière reine de Portugal", DENOËL, p. 172.
[29] Rocha Martins, "D. Manuel II, História do seu Reinado e da Implantação da República, Lisboa (1931-1933), page 521
[30] Pedro Soares Martínez, A República Portuguesa e as Relações Internacionais (1910-1926), Lisboa, Verbo, 2001, pp.40-41, id=ISBN
972-22-2034-9
[31] Diário do Governo du 6 octobre 1910, cit. in David Ferreira, "Governo Provisório Republicano" in Dicionário de História de Portugal,
direcção de Joel Serrão. Porto, Livraria Figueirinhas, 1985, vol. III, p. 142.
[32] http:/ / www. iscsp. utl. pt/ ~cepp/ governos_portugueses/ i_republica/ g. _provisorio_1910-1911. htm: article "Governo Provisório: de 5 de
Outubro de 1910 a 3 de Setembro de 1911. 334 dias" dans "Instituto Superior de Ciências Sociais e Políticas - Universidade Técnica de
Lisboa" (31 août 2010)
[33] Teófilo Braga, dans une interview au journal Dia du 2 avril 1913, rapporte: « Cette personne [José Relvas], s'est présentée à nous au conseil
des ministres dès les premiers jours de la révolution pour nous dire: « Puisque Basílio Teles ne prend pas les Finances, je voudrais prendre sa
place. » Je restai coi, à regarder Bernardino [Machado], hébété par tant d'impudeur. [...] Mais l'homme sut vite s'imposer [...], et devint
ministre des Finances » in Carlos Consiglieri (org). Teófilo Braga e os republicanos. Lisboa, Vega, 1987
[34] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=00640; article "Proclamação da República nos Paços do Concelho de Lisboa e anúncio do
Governo Provisório" publié dans "Fundação Mário Soares" (31 août 2010)
[35] Teófilo Braga faisant un discours devant l'Assemblée Constituante, cit. in David Ferreira, "Governo Provisório Republicano" in Dicionário
de História de Portugal, direction de Joel Serrão. Porto, Livraria Figueirinhas, 1985, vol. III, p. 144.
[36] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=035024; article "Amnistia" publié dans "Fundação Mário Soares" (1 septembre 2010)
[37] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=035023; article "Promulgada a Lei do Divórcio" publié dans "Fundação Mário Soares" (1
septembre 2010)
[38] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=035004; article "Leis da Família" publié dans "Fundação Mário Soares" (31 août 2010)
[39] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=035026; article "Direito à greve" publié par "Fundação Mário Soares" (31 août 2010)
[40] António Miguel Trigueiros, "A grande história do escudo português (portugais) éd.Colecções Philae (2003)p.444
[41] http:/ / www. publico. clix. pt/ Sociedade/ uma-revolucao-democratica-ou-a-vitoria-de-extremistas_1420605?all=1; article "Uma revolução
democrática ou a vitória de extremistas?" publié par Público (31 août 2010)
[42] http:/ / www. iscsp. utl. pt/ ~cepp/ eleicoes_portuguesas/ 1911. _ac. htm; article"Eleições de 1911 (28 de Maio)" publié par "Instituto
Superior de Ciências Sociais e Políticas - Universidade Técnica de Lisboa" (31 août 2010)
[43] Joaquim Veríssimo Serrão, op. cit. p.141
17
Proclamation de la République portugaise
18
[44] http:/ / www. presidencia. pt/ ?idc=44; article "Bandeira Nacional" publié par "Página Oficial da Presidência da República Portuguesa" (27
août 2010)
[45] Nuno Severiano Teixeira: http:/ / jornal. publico. pt/ noticia/ 25-08-2010/
um-busto-e-um-hino-consensuais--e-uma-bandeira-polemica-20050890. htm; article "Um busto e um hino consensuais - e uma bandeira
polémica" publié par Público (27 août 2010)
[46] http:/ / www. portugal. gov. pt/ PT/ GC17/ PORTUGAL/ SIMBOLOSNACIONAIS/ EVOLUCAODABANDEIRANACIONAL/ Pages/
BandeiraNacional_Evolucao. aspx ; "Evolução da bandeira nacional" dans "Arquivo Histórico do Governo de Portugal" (1 septembre 2010)
[47] http:/ / www. tuvalkin. web. pt/ terravista/ guincho/ 1421/ bandeira/ pt. htm; António Martins "Bandeira de Portugal" publié par
www.tuvalkin.web.pt (1 septembre 2010)
[48] http:/ / www. portugal. gov. pt/ PT/ GC17/ PORTUGAL/ SIMBOLOSNACIONAIS/ BANDEIRANACIONAL/ Pages/ BandeiraNacional.
aspx : article "Bandeira Nacional" dans "Arquivo Histórico do Governo de Portugal" (1 septembre 2010)
[49] http:/ / www. republica2010. com/ instituicoes/ instituicoes_simbolos. php; article "Símbolos da República" publié par "Almanaque da
República" (27 août 2010)
[50] http:/ / www. portugal. gov. pt/ PT/ GC17/ PORTUGAL/ SIMBOLOSNACIONAIS/ DECRETOQUEAPROVAABANDEIRANACIONAL/
Pages/ Decreto_Bandeira_Nacional. aspx : article "Decreto que aprova a Bandeira Nacional" dans "Arquivo Histórico do Governo de
Portugal" (1 septembre 2010)
[51] http:/ / debates. parlamento. pt/ page. aspx?cid=r1. c1911; article "Diário da Assembleia Nacional Constituinte - 1911" publié par
"Assembleia da República" (31 août 2010)
[52] http:/ / www. presidencia. pt/ archive/ doc/ 19110619. pdf; article "Decreto da Assembleia Nacional Constituinte de 19 de Junho" (19 juin
1911) publié par "Página Oficial da Presidência da República Portuguesa" (26 septembre 2010)
[53] http:/ / www. infopedia. pt/ $a-portuguesa-(hino); article "A Portuguesa (hino)" publié par "Infopédia" (31 août 2010)
[54] http:/ / www. presidencia. pt/ ?idc=43; article "Hino Nacional" (2010) publié par "Página Oficial da Presidência da República Portuguesa"
(26 septembre 2010)
[55] http:/ / jorgesampaio. arquivo. presidencia. pt/ pt/ republica/ simbolos/ pdf/ diariogoverno1957. pdf; article "Resolução do Conselho de
Ministros" (4 septembre 1957) publié par "Diário da República" (31 août 2010)
[56] http:/ / www. portugal. gov. pt/ PT/ GC17/ PORTUGAL/ SIMBOLOSNACIONAIS/
ANTECEDENTESHISTORICOSDOHINONACIONAL/ Pages/ HinoNacional2. aspx; article "Antecedentes históricos do Hino Nacional"
publié par "Arquivo Histórico de Portugal" (27 août 2010)
[57] "Trigueiros" op. cit.pp.93 et 139
[58] http:/ / www2. ctt. pt/ femce/ category_info. jspx?shopCode=LOJV& categoryCode=8104& width=600& height=400; "Bustos da
República" publié par "Correios de Portugal" ( septembre 2010)
[59] http:/ / dn. sapo. pt/ inicio/ artes/ interior. aspx?content_id=1482690; article "A República começou por perder a cabeça a concurso" publié
par "Diário de Notícias" ( septembre 2010)
[60] http:/ / www. publico. clix. pt/ Pol%EDtica/ busto-da-republica-nao-deve-ser-mudado-dizem-escultores_1419783; article "Busto da
República não deve ser mudado, dizem escultores" publié par "Publico"( septembre 2010)
[61] http:/ / www. parlamento. pt/ VisitaVirtual/ Paginas/ PPerdidosBustoRepublica. aspx; article "Busto da República - Francisco dos Santos"
publié par "Assembleia da República" (1 septembre 2010)
[62] http:/ / www. parlamento. pt/ VisitaVirtual/ Paginas/ GalPresidentesBustoRepublica. aspx; article "Busto da República da autoria de Simões
de Almeida (sobrinho)" publié par "Assembleia da República" ( septembre 2010)
[63] http:/ / chaodeareia. agcolares. org/ 2010/ 02/ vale-a-pena-conhecer-a-historia-do-busto-da-republica-ilga-pulga/ ; article "Vale a pena
conhecer... a história do busto da República (Ilga Pulga)" publié par "Chão de Areia" (1 septembre 2010)
[64] http:/ / www. publico. pt/ Pol%C3%ADtica/
descendente-de-musa-inspiradora-do-busto-da-republica-imagina-que-seria-mulher-atrevida_1419728; article "Descendente de "musa"
inspiradora do busto da República imagina que seria "mulher atrevida"" publié par "publico.pt" (1 août 2010)
[65] "lei de Separação do Estado e da Igreja - Infopédia" (2010-09-08): http:/ / www. infopedia. pt/ $lei-de-separacao-do-estado-e-da-igreja
[66] http:/ / www. companhia-jesus. pt/ intro/ hist_port. htm; « História em Portugal » publié par Jesuítas (2 septembre 2010)
[67] http:/ / www. iscsp. utl. pt/ ~cepp/ governos_portugueses/ i_republica/ g. _provisorio_1910-1911. htm; article « Governo Provisório » publié
par www.iscsp.utl.pt (2 septembre 2010)
[68] « Separação da Igreja e do Estado em Portugal (I República) » (2 septembre 2010): http:/ / www. infopedia. pt/
$separacao-da-igreja-e-do-estado-em-portugal publié par Infopédia
[69] http:/ / docs. google. com/ viewer?a=v& q=cache:X6p2baTgF6MJ:
www.cm-palmela.pt/NR/rdonlyres/2699A4EF-465D-4C5E-B8D7-C4544B81B2B0/39794/Escolas1Republica.pdf+i+rep%C3%BAblica+feriados&hl=pt-PT&gl=p
article « A Primeira República (1910-1926) » - Dossier temático dirigido às Escolas, éd.Rede, Municipal de Bibliotecas Públicas do Concelho
de Palmela (2009)p.39
[70] http:/ / www. prof2000. pt/ users/ avcultur/ aveidistrito/ boletim10/ page42. htm#01a; article « Aveiro e o seu Distrito » - nº 10 - décembre
1970 publié par www.prof2000.pt (2 septembre 2010)
[71] http:/ / www. santuario-fatima. pt/ portal/ index. php?id=2554; article « Página Oficial » publié par Santuário de Fátima (2 septembre 2010)
[72] http:/ / www. infopedia. pt/ $lei-de-separacao-do-estado-e-da-igreja; article « Lei de Separação do Estado e da Igreja » publié par Infopédia
(2 septembre 2010)
Proclamation de la République portugaise
[73] http:/ / www. cidadeimaginaria. org/ bib/ Portugal10-40. pdf; João B. Serra "Portugal, 1910-1940-da República ao Estado Novo" (1997),
p.7-8
[74] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=00655; article "Comunicado de Bernardino Machado honrando todos os compromissos
internacionais" publié par "Fundação Mário Soares" (23 septembre 2010)
[75] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=040993; article "Bernardino Machado apresenta cumprimentos de despedida ao Presidente
eleito do Brasil" publié par "Fundação Mário Soares" (23 septembre 2010)
[76] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=00705; article"O Brasil reconhece a República Portuguesa" publié par "Fundação Mário
Soares" (23 septembre 2010)
[77] http:/ / monarquia. webnode. pt/ news/ o-reconhecimento-internacional-da-republica-portuguesa-apos-o-5-de-outubro-de-1910/ ; article "O
Reconhecimento internacional da República Portuguesa" publié par "Monarquia" (23 septembre 2010)
[78] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=040632; article "EUA reconhecem a República" publié par "Fundação Mário Soares" (23
septembre 2010)
[79] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=00730; article "Governo britânico reconhece "de facto" a República portuguesa" publié par
"Fundação Mário Soares" (23 septembre 2010)
[80] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=01285; article "França reconhece "de jure" a República Portuguesa" publié par "Fundação
Mário Soares" (23 septembre 2010)
[81] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=01306; article "A Grã-Bretanha reconhece "de jure" a República Portuguesa" publié par
"Fundação Mário Soares" (23 septembre 2010)
[82] http:/ / www. fmsoares. pt/ aeb/ crono/ id?id=01309; article "Reconhecimento internacional" publié par "Fundação Mário Soares" (23
septembre 2010)
Référence de traduction
• (pt) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en portugais intitulé « Implantação da
República Portuguesa (http://pt.wikipedia.org/wiki/
Implantação_da_República_Portuguesa?oldid=23492259) » ( voir la liste des auteurs (http://pt.wikipedia.org/
wiki/Implantação_da_República_Portuguesa?action=history))
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A Portuguesa
20
A Portuguesa
Pour les articles homonymes, voir Portuguesa.
A Portuguesa (pt)
La Portugaise
Hymne national du
Portugal
Paroles
Henrique Lopes de Mendonça
1890 modifiées en 1957
Musique
Alfredo Keil
1910
Adopté en
1911
Fichiers audio
A Portuguesa (Instrumental)
A Portuguesa (Instrumental avec paroles)
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[1]
A Portuguesa (en portugais La Portugaise) est l'hymne national du Portugal depuis 1911.
C'était à l'origine une chanson patriotique en réponse à l'ultimatum britannique de 1890 qui ordonnait au Portugal de
retirer ses troupes basées en Afrique (principalement sur une bande s'étirant de l'Angola au Mozambique surnommée
Carte rose (mapa cor-de-rosa en portugais)).
A Portuguesa
Histoire
La monarchie portugaise de l'époque céda contre les Anglais. Dès lors, des manifestations patriotiques contre les
Anglais mais aussi contre la monarchie prirent différentes formes. A Portuguesa fut l'une d'entre-elles : composée en
1890 avec des paroles d'Henrique Lopes de Mendonça et une musique d'Alfredo Keil, elle fut rapidement utilisée
comme symbole patriotique mais aussi républicain.
Dès 1891, après un coup d'État manqué par les républicains le 31 janvier, elle fut proposée comme hymne national…
ce qui se réalisa 20 ans plus tard, après que la monarchie ait été détrônée par la république le 5 octobre 1910. En
effet, l'Assemblée nationale portugaise la consacra hymne national le 19 juin 1911 (tout comme le drapeau actuel qui
fut également officialisé ce même jour).
Interdite par le régime monarchique, A Portuguesa, qui a compté quelques modifications musicales et parolières au
cours du temps, a donc remplacé l'Hymno da Carta, alors hymne de la monarchie portugaise :
contra os bretões (contre les anglais) est ainsi devenu contra os canhões (contre les canons).
Heróis do mar[2] a été officiellement désignée comme symbole national par la Constitution portugaise de 1976,
actuellement en vigueur au Portugal après la Révolution des œillets de 1974.
Copie de la partition originale de l'hymne
national du Portugal "A Portuguesa" (1890).
21
A Portuguesa
22
Paroles
Paroles en portugais
Traduction en français
Héros de la mer, noble peuple,
Nation vaillante et immortelle
Relevez aujourd'hui de nouveau
La splendeur du Portugal !
D'entre les brumes de la mémoire,
Ô Patrie, entend la voix
De tes illustres aieux
Qui te mènera à la victoire !
Aux armes, aux armes !
Sur la terre, sur la mer,
Aux armes, aux armes !
Pour la Patrie, lutter !
Contre les canons marcher, marcher !
Déploie l'invincible drapeau,
À la lumière vive de ton ciel !
Défie l'Europe aux yeux de la Terre :
Le Portugal n'a pas péri !
Embrasse heureux ce sol qui est le tien,
Devant l'océan, rugissant d'amour.
Et ton bras vainqueur
Donna de nouveaux mondes au monde !
Aux armes, aux armes !
Sur la terre, sur la mer,
Aux armes, aux armes !
Pour la Patrie, lutter !
Contre les canons marcher, marcher !
Saluez le soleil qui se lève
Sur un avenir radieux ;
Que l'écho d'une offense
Soit le signal pour notre résurrection.
Les rayons de cette forte aurore
Sont comme les baisers d'une mère,
Qui nous gardent, nous préservent,
Contre les injures du sort.
Aux armes, aux armes !
Sur la terre, sur la mer,
Aux armes, aux armes !
Pour la Patrie, lutter !
Contre les canons marcher, marcher !
Seuls le premier couplet et le refrain sont chantés lors d'occasions particulières (Discours du président, rencontre
sportive…).
A Portuguesa
23
Notes et références
[1] http:/ / fr. wikipedia. org/ w/ index. php?title=A_Portuguesa& action=edit& section=0
[2] Les premiers mots de l'hymne national portugais sont utilisés comme surnom de cet hymne.
Liens externes
• (pt) L'hymne national du Portugal sur le site du Gouvernement portugais (http://www.portugal.gov.pt/pt/
a-democracia-portuguesa/simbolos-nacionais/hino-nacional.aspx)
• (pt) Hymne national du Portugal chanté (http://www.youtube.com/watch?v=m9vt29LvGt8)
•
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António de Oliveira Salazar
Pour les articles homonymes, voir Salazar.
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António de Oliveira Salazar
Fonctions
47e président du Conseil portugais puis
1er président du Conseil portugais
(101e chef du gouvernement)
5 juillet 1932 – 25 septembre 1968
36 ans, 2 mois et 20 jours
Prédécesseur
Successeur
Domingos Costa e Oliveira
Marcelo Caetano
Président de la République portugaise
(par intérim)
António de Oliveira Salazar
24
18 avril 1951 – 9 août 1951
3 mois et 22 jours
Prédécesseur
Óscar Carmona
Successeur
Francisco Craveiro Lopes
Ministre des Finances
3 juin 1926 – 19 juin 1926
Président du Conseil Mendes Cabeçadas
Prédécesseur
Armando Manuel Marques Guedes
Successeur
Filomeno da Câmara de Melo Cabral
28 avril 1928 – 28 août 1940
Président du Conseil José Vicente de Freitas
Artur Ivens Ferraz
Domingos Oliveira
Lui-même
Prédécesseur
João José Sinel de Cordes
Successeur
João Pinto da Costa Leite
Ministre de la guerre
11 mai 1936 – 6 septembre 1944
Président du Conseil lui-même
Prédécesseur
Abílio Passos e Sousa
Successeur
Santos Costa
Ministre de la Défense
5 juillet 1932 – 2 août 1950
Président du Conseil lui-même
Prédécesseur
Nouvelle fonction
Successeur
Santos Costa
13 avril 1961 – 4 décembre 1962
Président du Conseil Lui-même
Prédécesseur
Júlio Botelho Moniz
Successeur
Gomes de Araújo
Ministre des Colonies
21 janvier 1930 – 20 juillet 1930
Président du Conseil Lui-même
Prédécesseur
Successeur
José Bacelar Bebiano
Eduardo Augusto Marques
Biographie
Nom de naissance
António de Oliveira Salazar
Date de naissance
28 avril 1889
Lieu de naissance
Vimieiro (Portugal)
Date de décès
27 juillet 1970 (à 81 ans)
Lieu de décès
Lisbonne (Portugal)
António de Oliveira Salazar
25
Nationalité
Parti politique
Conjoint
Profession
Religion
portugaise
Union nationale
Célibataire
Professeur d'économie
Catholicisme
Présidents du Conseil portugais
Présidents de la République portugaise
modifier
[2]
António de Oliveira Salazar, né le 28 avril 1889 à Vimieiro et décédé le 27 juillet 1970 à Lisbonne, est un homme
politique portugais. Professeur d'économie de l'université de Coimbra, il est surtout connu comme Président du
Conseil des Ministres du Portugal de 1932 à 1968, inspirateur et figure centrale du régime autoritaire[3] connu sous le
nom d'Estado Novo.
Jeunesse
Salazar est le quatrième et dernier enfant d'une modeste famille rurale, conservatrice[4] et catholique, originaire de la
Beira Alta. Son père, Antonio de Oliveira, est l'intendant d'un domaine terrien. Sa mère, Maria do Resgate, exploite
la petite auberge familiale. Il a 3 sœurs ainées.
Alors que l'ambition des parents est d'orienter leur fils vers le commerce, le curé de la paroisse préconise les cours du
séminaire religieux de Viseu où il entre en 1900 à l'âge de 11 ans.
En 1905, il complète le cycle préparatoire. Il entreprend alors les études théologiques dominées par les courants
thomistes en vigueur. Il conclut le cours en 1908 en étant major de sa promotion et reçoit les ordres mineurs. Il part
ensuite suivre les cours du Collège Barreiros pendant 3 ans.
Parcours académique et premiers pas en politique
Salazar est un cas unique parmi les « grands dictateurs » du XXe siècle dans la mesure où sa reconnaissance publique
découle de son mérite académique.
À l'automne 1910, l'intégration de Salazar à l'université de Coimbra coïncide avec la chute définitive de la
Monarchie. À cette époque l'université compte moins de 500 étudiants et y étudier revient à accéder à l'élite
restreinte des futurs dirigeants du Portugal. Les étudiants se connaissent tous et maintiennent un réseau amical pour
le reste de la vie. Le temps que Salazar passe à Coimbra sera une escalade jusqu'au sommet de la hiérarchie
académique.
Au départ, Salazar s'inscrit en Lettres puis change rapidement pour le Droit. Il ne tarde pas non plus à adhérer au Centro Académico da Democracia Cristã (CADC) -, un mouvement étudiant fondé dix ans auparavant pour défendre
les principes politiques et sociaux du Pape Léon XIII.
António de Oliveira Salazar
Pour Salazar, le CADC deviendra l'estrade de ses premières déclarations publiques abordant les affaires politiques,
dans le détail. Salazar y rencontre la majeure partie de ses amis de faculté dont le plus intime est Manuel Cerejeira,
un prêtre du Minho, qui, après Coimbra, atteindra rapidement le sommet de la hiérarchie de l'Église portugaise,
devenant, en 1929, Cardinal-Patriarche de Lisbonne. Tout au long de leur carrière respective, les deux hommes
maintiendront une correspondance régulière mais distante.
En 1912, Cerejeira fonde le journal - O Imparcial - qui vise à attaquer l'anticléricalisme régnant à l'université.
Salazar y contribue régulièrement en signant ses articles avec le pseudonyme - Alves da Silva - en y abordant des
questions de réforme éducative et de vie universitaire. Ses premiers articles sont anodins, à la prose lourde et
complexe, caractéristique de l'époque et contrastant avec ses écrits plus tardifs.
En mars 1912, dans un article intitulé - Tristezas não Pagam Dívidas -, un Salazar plus politique met en perspective
les principes de Léon XIII, les idéaux qui animent le CADC et la réalité d'un Portugal gouverné par les républicains :
«Contemplée à la lumière de ces principes élevés, la situation présente de notre pays ne permet pas un souffle
d'espoir ni ne rallume dans nos âmes patriotes les frissons impétueux qui, dans la trajectoire olympique de notre
espèce, traça d'éloquents tableaux d'épopées. (…)Le Portugal est actuellement un cataclysme en marche. Nous
réveillerons-nous ? Nous sauverons-nous ? Voici la grande, l'impressionnante inconnue, dont les responsabilités
incombent - toutes! - à des caciques désorientés, qui veulent dépecer les plus vigoureux piliers de l'âme portugaise et
la pousser ensuite dans le fossé où se décomposent les nations détériorées et moribondes.»
Le 8 décembre 1912, Salazar prend la parole lors de la session d'ouverture des activités du CADC pour l'année
académique courante. Il recourt à son plan rhétorique favori, allant du bas vers le haut, en se concentrant
successivement sur l'individu, puis la famille, pour finir sur le pays. L'Homme est la base de la Société et les
changements sociaux doivent seulement s'accomplir par l'éducation. Mais ces changement ne doivent pas être
conduits au détriment des familles, la première et la plus importante source d'éducation de l'individu.
La famille est, pour Salazar, «la cellule sociale dont la stabilité et la fermeté sont les conditions essentielles du
progrès». Comme démocrates chrétiens, les membres du CACD doivent suivre ces devoirs et non s'esquiver, sans
tomber dans le piège traditionnel qui les attendaient : une vie parasitaire passée à servir l'État, travaillant peu et ne
créant rien. Le travail, dit-il, est plus qu'une simple création de richesse mais une école de vertu.
Partant de ces prémices, Salazar aborde alors le rôle du chrétien dans la politique. Le Portugal, dit-il, pouvait être une
République, mais n'était pas une démocratie. La réaction populaire contre les privilèges était allée trop loin et il
s'était créé de nouveaux privilèges et de nouvelles formes d'exclusions. Dans de telles circonstances, il ne pouvait y
avoir de liberté, d'égalité et de fraternité - des principes générés, défend-il, par les enseignements chrétiens : «Nous,
bien entendu mes chers Messieurs, bien que nous nous appelions démocrates-chrétiens, nous ne reconnaissons pas
pour autant une démocratie qui ne soit pas fondée sur le Christianisme, car hors du Christianisme, nous ne
comprenons pas ce qu'est ou pourrait être la liberté, l'égalité et la fraternité humaine.»
La conclusion est simple : les catholiques ne doivent pas se limiter à désirer être "tolérés" par la classe politique ; ils
devraient plutôt revendiquer une place au centre de la politique et la conquérir par leur travail. C'était aux autres
d'apprendre à être tolérants et comprendre que la religion n'est pas l'ennemie du progrès, mais un ingrédient essentiel
de moralité, d'ordre et civilisation :«Le christianisme sous sa forme parfaite et complète ne s'oppose pas aux libertés
publiques ou aux institutions modernes. Et si entre démocratie et Église, il existe un malentendu très grave, c'est à
nous, démocrates-chrétiens, qu'il revient précisément de le réparer.»
Il obtient sa Licence de Droit en 1914 et devient enseignant à la Faculté alors qu'il prépare un Doctorat en Sciences
économiques sur « Le taux de l'Or : sa nature et ses causes (1891-1915) » (1916). Il devient ensuite titulaire de la
chaire d'économie politique et des finances de l'université de Coimbra.
En 1919, il est accusé de participer à un complot royaliste ; cette accusation l'amène à s'engager en politique contre
la république, ouvertement anticléricale de l'époque[5]. Il écrit des articles remarqués sur la situation financière du
Portugal et entre en politique à l'époque du mouvement révolutionnaire du 19 octobre 1921 et fonde un nouveau
parti, le Centre Catholique, qui rassemble républicains et monarchistes. À l'université, il côtoie Manuel Gonçalves
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António de Oliveira Salazar
Cerejeira, le futur cardinal-patriarche de Lisbonne[6]. Ses opinions et ses liens avec le mouvement de la Jeunesse
catholique lui permettent d'être élu, en 1921, pour un bref mandat de député catholique du Centre académique
démocrate-chrétienne (CADC) au Parlement. Après avoir assisté à sa première session, il décide de ne plus y siéger.
Influencé par les idées de Charles Maurras[réf. nécessaire], il prône déjà un État fort, tout en préconisant une
transformation de l'État « par l'intérieur ». Il devient progressivement le leader de son groupe, obtenant également le
soutien de l'Église portugaise, mais aussi de l'Union du commerce et de l'industrie[7]. Malgré une ascension rapide
dans la hiérarchie de l'université de Coimbra, l'ambition politique de Salazar doit marquer le pas jusqu'en 1926 dans
la mesure où ses prédilections politiques catholiques n'étaient pas dans les bonnes grâces de la Première République
portugaise. Cette année-là, l'Armée fait tomber un régime devenu moribond, cherchant ensuite à constituer une
équipe de spécialistes civils destinée à remettre en état les finances et la vie économique du pays, et aider à
remodeler de nouvelles institutions politiques. Salazar tire profit de la situation. En 1928, à l'âge de trente neuf ans, il
devient le « dictateur des finances » du pays, assumant le Ministère des Finances ; quatre ans plus tard, il est nommé
Président du Conseil des Ministres, charge qu'il occupe pendant les 36 années suivantes.
Arrivée au pouvoir
En 1926, un régime militaire dirigé par Mendes Cabeçadas, puis par le général Gomes da Costa met fin au régime
parlementaire. C'est le début de la Deuxième République portugaise ou « dictature nationale ». Le Portugal vit alors
une crise économique et militaire. Si les militaires mettent fin à la république, ils ne viennent pas à bout de la grave
crise que connaît le pays. En 1928, sur les conseils de Cunha Leal, Mendes Cabeçadas nomme Salazar au poste de
ministre des Finances. Il démissionne au bout de quatre jours n'estimant pas avoir les moyens d'agir comme il le
souhaite. Il réclame les pleins pouvoirs afin d'assainir la situation financière du pays au bord de la banqueroute. Le
gouvernement va être obligé de demander l'aide de la Société des Nations pour s'en sortir. L'orgueil national est
touché. Le nom de Salazar s'impose encore une fois. Le 18 avril 1928, Óscar Carmona le renomme aux Finances[8].
Il est alors en capacité d'imposer ses conditions : aucun escudo ne doit être dépensé sans son accord[9].
En un an, il procède à un redressement financier spectaculaire : rétablissement de l'équilibre budgétaire et
stabilisation de la monnaie[10]. Même si Salazar n'est pas encore chef du gouvernement il sait utiliser les crises
politiques afin de consolider son pouvoir[11]. En 1930, il cumule les portefeuilles des Finances et des Colonies.
Le 25 juin 1932 Salazar est nommé président du Ministère (chef du gouvernement) par le président de la République,
le général Óscar Carmona. Salazar consolide le régime autoritaire en prenant ses distances avec les milieux qui l'ont
soutenu, en créant un mouvement qui deviendra le parti unique (l'Union nationale) et en instaurant une nouvelle
Constitution en 1933 ; celle-ci lui confère les pleins pouvoirs et le contrôle total de l'État en qualité de président du
Conseil. C'est l' Estado Novo (État nouveau)[12].
L’État nouveau, un régime autoritaire
Salazar met en place l'Estado novo (l'État nouveau), un régime autoritaire, conservateur, catholique et nationaliste.
L’État nouveau est anti-communiste mais ne prétend pas développer la puissance de l'État en un régime fasciste.
Dans la doctrine de Salazar, l’État a vocation à protéger et servir d'arbitre à une économie organisée sur le principe
du corporatisme[13]. En outre, reconnu pour son mode de vie simple et ascétique, Salazar n'introduit pas de culte de
la personnalité, contrairement aux autres dictatures contemporaines. Le régime a pour devise officielle : « Dieu,
Patrie, et Famille » qui dans les faits sera plus connue sous la dénomination péjorative du « triple F » pour fado,
Fátima et football[14],[15].[réf. insuffisante]
Dès lors, Salazar maintient son hégémonie personnelle avec le soutien de riches propriétaires, d'industriels, et de
banquiers[réf. nécessaire]. Les syndicats et la presse indépendante sont interdits ainsi que toute opposition politique,
dissidence ou autre institution hostile[réf. souhaitée]. Le parti communiste portugais (PCP) poursuivra son action
clandestine de l'étranger avec son leader Alvaro Cunhal. Salazar appuie son pouvoir sur le parti unique, l'Union
nationale, et favorise l'Église catholique romaine et les corporations pour prendre le contrôle de la société portugaise.
27
António de Oliveira Salazar
En économie, Salazar impose, surtout à partir de 1933, un régime corporatiste, inspiré des encycliques pontificales.
Le corporatisme portugais se distingue du système italien en laissant une véritable autonomie aux corps de métiers et
à l'Église catholique, ce qui lui vaut d'être plébiscité en France par l'extrême droite et la partie de la droite tentée par
la solution corporatiste. C'est particulièrement net pour les questions agricoles. Bien des aspects de la Révolution
nationale du Maréchal Pétain trouveront leur origine dans le salazarisme[citation nécessaire].
En 1933, il met en place une police politique, la PVDE (Polícia de Vigilância e de Defensa do Estado ou Police de
Surveillance et de Défense de l'État), qui devient en 1945 la PIDE (Police Internationale et de Défense de l'État),
puis après sa mort la DGS (Direcção Geral de Segurança ou Direction Générale de Sécurité). Elle est formée avec
l'appui de la police italienne[réf. souhaitée]. Son rôle est de surveiller la population, de chasser les opposants au régime
en métropole et dans les colonies et d'appliquer la censure[réf. nécessaire].
Des prisonniers politiques sont incarcérés dans des centres de rétention où la torture est pratiquée[16], comme la
prison de Caxias, près de Lisbonne, ou celle de Tarrafal, dans les îles du Cap-Vert[17]. L'armée et la police politique
quadrillent le pays[précision nécessaire], en ayant notamment recours à des indicateurs, les bufos, fondus dans la
population.
Durant la Guerre d'Espagne, fidèle à ses convictions anti-communistes, il apporte son soutien à Francisco Franco
dans sa lutte contre les Républicains[réf. souhaitée]. Il ouvre ses ports au transit de matériels d'armement (armes,
avions)[réf. nécessaire] fournis par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste au profit des nationalistes espagnols, et met à
disposition des franquistes des moyens de communication et de propagande. Il permet également qu'une Légion
portugaise de 12 000 hommes participe aux combats contre les républicains. L’aide de Salazar, dans les six premiers
mois du conflit, se révèle décisive[réf. nécessaire] pour la victoire de Franco en 1939. Les relations personnelles entre
les deux hommes ne seront cependant jamais amicales.
La personnalité de Salazar tranche avec celles des autres dictateurs de cette époque. Il mène une vie de moine,
ascétique et modeste, travaillant dans sa petite maison du centre de Lisbonne, protégée par deux sentinelles
seulement.
Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, il parvient à stabiliser les finances grâce à une politique monétaire restrictive au
prix d'un déficit en denrées alimentaires et d'une importante inflation. Il réussit à maintenir une neutralité apparente
(pour préserver l'alliance avec le Royaume-Uni). En effet, Salazar considère que la politique étrangère, lorsqu’elle
intervient sur le continent européen, a rarement pour but de défendre les intérêts vitaux de la nation portugaise[18]. Il
reste méfiant envers l'Allemagne hitlérienne (ainsi qu'envers les puissances de l’Axe), qui dans une carte du
Lebensraum, prévoit l'annexion du Portugal (en raison notamment de l'intérêt du pays et de ses colonies). Il signe
avec Franco un pacte de neutralité dans le conflit : c'est le Pacte Ibérique, signé en 1939. En 1940, il réussira à
persuader Franco de ne pas laisser les troupes allemandes traverser la péninsule ibérique.
Salazar donne des instructions explicites à ses ambassadeurs pour qu'ils limitent l'octroi de visas aux personnes
prétendant fuir la France, lorsque celle-ci est envahie par l'Allemagne. Pendant l'été 1940, Aristides de Sousa
Mendes, consul portugais à Bordeaux, passe outre les consignes de Salazar (la fameuse « circulaire 14 ») et concède
visas, sauvant ainsi de nombreux juifs de la Shoah.
Le nombre de visas délivrés par Sousa Mendes ne peut être estimé avec exactitude, mais selon l'historien Avrham
Milgram, dans une étude publiée par le Shoah Resource Center, International School for Holocaust Studies, en 1999,
les chiffres habituellement annoncés sont beaucoup exagérés[19].
Plus tard la documentation sur Sousa Mendes a été rendu publique et on peut voir que Sousa Mendes ne fut jamais
destitué et il a continué à recevoir son salaire de consul jusqu'à sa mort en 1954[20],[21].
Bien qu'après l'éviction de Mendes, une période de flottement entraîna l'annulation de quelques centaines de visas et
la fermeture de la frontière, dès 1942 les réfugiés entrés illégalement ne furent plus refoulés, et en 1943 on décida de
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António de Oliveira Salazar
29
rapatrier les Juifs portugais vivant en France[22]. Finalement, entre 40 000 et 100 000 juifs se réfugièrent au Portugal
pendant la guerre[23],[24].
Durant la guerre, Salazar maintint également des relations commerciales avec les deux forces, ce qui bénéficia à
l'industrie portugaise. Il fournit quelques métaux rares (tungstène et étain) au régime nazi et laissa quelques centaines
de militants fascistes portugais s'engager dans la División Azul, alors que les militaires portugais combattaient les
Japonais aux côtés des soldats néerlandais au Timor[réf. nécessaire].
Fidèle à l'alliance traditionnelle du Portugal et de la Grande-Bretagne, il permet en août 1943 aux Alliés d'installer
une base militaire aux Açores pour surveiller l'Atlantique et lutter contre les U-Boote. Le 4 mai 1945, lors de
l'annonce de la mort d'Hitler, il est l'un des seuls chefs d'État occidentaux - avec l'Irlandais Éamon de Valera - à
envoyer un télégramme de condoléances à Berlin, et fait mettre les drapeaux en berne : une demi-journée de deuil
national est décrétée, comme pour tout chef d'État entretenant des relations diplomatiques avec le Portugal.
En 1949, le Portugal intègre l'OTAN en raison du fort sentiment anti-communiste de Salazar, et du rôle
géostratégique des colonies portugaises.
Guerre coloniale
Défenseur d'une politique colonialiste, Salazar souhaite maintenir l'unité
territoriale du « Portugal continental, insulaire et ultra-marin », du Minho au
Timor, alors que les nations européennes décolonisent progressivement
l'Afrique. La guerre coloniale, qui dure de 1961 à la Révolution des œillets,
en 1974, coûte la vie à 8 000 soldats portugais. Cependant, soucieux de faire
des colonies de véritables provinces du Portugal, Salazar consacre un budget
important au développement économique de celles-ci.
Il pratique une politique isolationniste sous le slogan « orgueilleusement seuls
». Isolé, le Portugal vit une époque de récession économique[réf. nécessaire] et
culturelle.
Fin
Les élections présidentielles de 1958, auxquelles l’opposition présente comme
candidat le général Humberto Delgado, marquent le début d’une crise
politique interne. Salazar introduit quelques réformes plus symboliques
qu'efficaces. Mais les méthodes de gouvernement ne changent pas. En 1961, un paquebot de croisière, le Santa
Maria, est dérouté par un opposant, Henrique Galvão, qui trouvera refuge au Brésil. En 1965, l’assassinat en Espagne
du général Delgado, devenu le symbole de l’opposition anti-salazariste, et de son secrétaire, marque les esprits.
Marcelo Caetano
Son pouvoir est à son apogée lorsqu'il est écarté en 1968, en raison d'un accident vasculaire cérébral. Mais ayant été
nommé « Président du Conseil à vie », Salazar continue quand même ses habitudes sans en avoir été informé. Il est
remplacé par un ancien responsable de la jeunesse salazariste[réf. nécessaire], Marcelo Caetano.
Salazar meurt le 27 juillet 1970.
Son successeur est Marcelo Caetano, qui restera au pouvoir jusqu'en 1974 dans un pays affaibli. Il sera renversé lors
de la Révolution des œillets.
Le 25 mars 2007, un sondage réalisé au Portugal par la BBC et publié par la RTP mettait Antonio de Oliveira
Salazar comme étant la personnalité la plus importante de l'histoire lusitanienne avec 41 % des voix[25]. Ce sondage
a été confirmé depuis par plusieurs autres études similaires mettant même Salazar devant Vasco de Gama.
António de Oliveira Salazar
Notes et références
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
[9]
http:/ / fr. wikipedia. org/ w/ index. php?title=Ant%C3%B3nio_de_Oliveira_Salazar& action=edit
http:/ / fr. wikipedia. org/ w/ index. php?title=Ant%C3%B3nio_de_Oliveira_Salazar& action=edit& section=0
http:/ / www. histoire. presse. fr/ content/ recherche/ article?id=1010
O salazarismo de Jacques Georgel,
O salazarismo de Jacques Georgel, .
O salazarismo de Jacques Georgel,
O salazarismo de Jacques Georgel, .
O salazarismo de Jacques Georgel,
La confiance qu'il a en lui est illustrée par ses propos: Je sais très bien ce que je veux et où je vais […] que le pays observe, fasse des
remarques, réclame, discute, mais qu'il obéisse quand viendra mon tour de commander dans O salazarismo de Jacques Georgel, .
[10] O salazarismo de Jacques Georgel, .
[11] O salazarismo de Jacques Georgel, .
[12] O salazarismo de Jacques Georgel, .
[13] Cité dans : Salazar, Jacques Ploncard d'Assac, 1976, la table ronde
[14] Michael Harsgor, Naissance d'un nouveau Portugal, Paris : Seuil, 1975, p.44
[15] Michel Demeuldre, Sentiments doux-amers dans les musiques du monde : délectations moroses ands le blues, fado, tango, flamenco,
rebetiko, p'ansori, ghazal (http:/ / books. google. com/ books?id=dDf8YrOq7jkC& printsec=frontcover& hl=fr), Paris : Harmattan, 2004. , p.
316
[16] How the CIA Taught the Portuguese to Torture (http:/ / www. counterpunch. org/ 2004/ 05/ 21/
how-the-cia-taught-the-portuguese-to-torture/ ) Christopher Reed, Counterpunch, mai 2004
[17] Camp de concentration de Tarrafal (http:/ / whc. unesco. org/ en/ tentativelists/ 1907/ ) Unesco, 2004
[18] Jean-François Labourdette, Histoire du Portugal, Paris, Fayard, 2000, 704 p
[19] Milgram, Avraham. "Portugal, the Consuls, and the Jewish Refugees, 1938–1941". Source: Yad Vashem Studies, vol. XXVII, Jerusalem,
1999, pp. 123-56
[20] http:/ / badigital. sgmf. pt/ Arquivo-DGCP--07---005---003/ 1/
[21] Afonso, Rui - Um Homem Bom, Aristides de Sousa Mendes, O "Wallenberg" Portugues, Ed Caminho, pp 257
[22] Comment l’Espagne et le Portugal réagirent-ils face à la Choah ? de Bernd Rother (http:/ / sites. google. com/ site/ lalettresepharade/ home/
la-revue-par-numero/ numero-24-4/ comment-l-espagne-et-le-portugal-reagirent-ils-face-a-la-choah-de-bernd-rother)
[23] Portugal, Salazar, and the Jews (http:/ / www. case. edu/ artsci/ jdst/ reviews/ Portugal. htm)… fuzzy numbers ranging between Yehuda
Bauer’s estimate of 40,000 Jews passing through Portugal in 1940–41 () and the American Jewish Yearbook’s (1944) estimate of 100,000
mostly Jewish refugees.
[24] Les dictateurs du Sophie Chautard (http:/ / books. google. fr/ books?id=Om-x00oWT_0C& lpg=PA65& ots=Zc2F6KHlza& dq=juifs
portugal salazar 100000 réfugiés& pg=PA65#v=onepage& q=juifs portugal salazar 100000 réfugiés& f=false)
[25] Salazar eleito "o maior português de sempre" em programa da RTP (http:/ / www. publico. pt/ Media/
salazar-eleito-o-maior-portugues-de-sempre-em-programa-da-rtp_1289390)
Bibliographie et sources
• Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel (http://viaf.org/viaf/36913367) • International
Standard Name Identifier (http://isni-url.oclc.nl/isni/000000012278342X) • Bibliothèque nationale de France
(http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11887455d) • Système universitaire de documentation (http://www.
idref.fr/026669897) • Bibliothèque du Congrès (http://id.loc.gov/authorities/names/n79114136) •
Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/118750860) • Bibliothèque nationale de la Diète (http://id.ndl.
go.jp/auth/ndlna/00541479) • WorldCat (http://www.worldcat.org/identities/lccn-n-79-114136)
Ouvrages utilisés pour la rédaction de l'article
• (pt) Filipe Ribeiro de Meneses (trad. Teresa Casal), Salazar : Uma Biografia Politítica [« Salazar. A Political
Biography »], Alfragide - Portugal, Publicações Dom Quixote, 2010, 803 p. (ISBN 978-972-20-4005-1, lire en ligne
(http://books.google.fr/books?id=ZwBVrkx0gFEC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=true)) ,
,
[(pt) Présentation de l'ouvrage par l'éditeur (http:/ / www. dquixote. pt/ catalogo/ detalhes_produto. php?id=43438)] [(fr) Présentation de l'ouvrage en revue spécialisée. Revue d'histoire politique, L'Harmattan, 2012, n°17. (http:/ / www. cairn. info/
revue-parlements-2012-1-page-178.htm#s1n4)] , [(pt) Interview de l'auteur dans Público, sup. littéraire, Août 2010 (http://
ipsilon.publico.pt/livros/texto.aspx?id=263917)]
30
António de Oliveira Salazar
• P. Gilles, Le redressement financier au Portugal, éd. Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1938, 222
pages.
• Jacques Ploncard d'Assac, Salazar 1963; 2e augmentée, 1983 [ouvrage favorable à Salazar]
• (pt) Rita Amleida de Carvalho, Correspondência 1928-1968 : António de Oliveira Salazar/Manuel Gonçalves
Cerejeira, Portugal, Instituto de Historia Contemporânea, 2010, 1e éd., 323 p. (ISBN 978-989-644-074-9)
• Jacques Georgel, O salazarismo, publicações Dom Quixote, 1985 (préface de Mario Soares)
• Jean-François Labourdette, Histoire du Portugal, Fayard, 2000, 703 p. (ISBN 9782213640105, lire en ligne (http://
books.google.fr/books?id=L9RbFFbypBIC&pg=PT700&lpg=PT700&dq=Le+salazarisme+:+histoire+et+
bilan,+1926-1974&source=bl&ots=tJDqIBNlC2&sig=UgsXTAdfQsKXmBJI4PIMivnkTgA&hl=fr&sa=X&
ei=HmUWUKK-HNPY0QXb54HoCw&ved=0CFAQ6AEwBA#v=snippet&q=maurras&f=false))
Autres ouvrages sur le sujet
• Pomeyrols, Hauser, L'Action Française et l'Etranger : Usage, réseaux et représentations de la droite nationaliste
française, Paris, L'Harmatan, 2001, 148 p. (ISBN 2-7475-1778-0, lire en ligne (http://books.google.fr/
books?id=DvJD7LqMcgQC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&
q&f=true)), p. 123-131
• Michel Cahen, « Salazarisme, fascisme et colonialisme » (http://pascal.iseg.utl.pt/~cesa/files/DocTrab_47.
PDF), Documentos de Trabalho, no 47
• Yves Léonard, Salazarisme et fascisme, éd. Chandeigne, 1996 (préface de Mario Soares)
• Gérard Filoche, Printemps portugais, éditions Actéon, 1984
• Henri Massis, Salazar face à face, 1961
• Salazar, Principes d'action, préface de Pierre Gaxotte, portrait de Gustave Thibon, Fayard, 1956
• Coelho, Eduardo Coelho; António Macieira (1995). Salazar, o fim e a morte : história de uma mistificação ; inclui
os textos inéditos do Prof. Eduardo Coelho Salazar e o seu médico e Salazar visto pelo seu médico (1. ed. ed.).
Lisboa: Publ. Dom Quixote. ISBN 972-20-1272-X
• Jean-Claude Rolinat, Salazar le regretté… Les Bouquins de Synthèse nationale, 2012, 164 pages.
31
Révolution des Œillets
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Révolution des Œillets
Pour les articles homonymes, voir Œillet (homonymie).
Révolution des Œillets
Célébration du 25 avril à Porto, en 1983[1].
<tr> <th scope="row" style="width:7.5em;">Autre nom <td>Revolução dos Cravos <tr> <th scope="row"
style="width:7.5em;">Date <td>25 avril 1974 <tr> <th scope="row" style="width:7.5em;">Lieu <td>
Portugal
<tr> <th scope="row" style="width:7.5em;">Résultat <td>Renversement de la dictature salazariste
Chronologie
25 avril 1974 Coup d'État militaire
29 avril 1974 Mário Soares rentre au Portugal
2 avril 1976
Adoption de la nouvelle Constitution
La révolution des Œillets (Revolução dos Cravos en portugais), également surnommé le 25 avril (en portugais : 25
de Abril) est le nom donné aux événements d'avril 1974 qui ont entraîné la chute de la dictature salazariste qui
dominait le Portugal depuis 1933.
Ce que l'on nomme « révolution » est d'abord un coup d'État organisé par des militaires, radicalisés suite à l'échec de
la guerre coloniale menée par le Portugal et les sacrifices humains afférent. Ce coup d'État, soutenu par le peuple,
provoque une révolution qui va durer deux ans et changer les structures de la nation, à la fois politiquement,
économiquement, socialement et culturellement[2]. Si le renversement du régime provoque un enthousiasme
unanime, les jours qui suivent vont faire apparaître des divisions profondes sur la voie à suivre.
La révolution des Œillets offre la particularité de voir des militaires abattre un régime sans pour autant instaurer un
régime autoritaire. Ils sont en effet porteurs d'un projet démocratique : mise en place d'un gouvernement civil,
organisation d'élections libres et décolonisation. La fin de ce qui était appelé l'Estado Novo, le régime salazariste, va
permettre au pays de sortir de son isolement.
Cet événement s'inscrit dans le vaste mouvement de démocratisation qui touchera bientôt l'Espagne, la Grèce,
l'Amérique Latine et enfin l'Europe de l'Est.
Révolution des Œillets
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Contexte
Articles connexes : Guerres coloniales portugaises, Guerre d'indépendance angolaise et Guerre d'indépendance du
Mozambique.
Au début des années 1970, le régime autoritaire de l'Estado Novo continuait
de faire peser une chape de plomb sur le pays depuis les années 1930. Le
premier ministre António de Oliveira Salazar, son créateur, avait quitté le
pouvoir pour raisons de santé en 1968 et était mort en 1970. Il avait été
remplacé à la tête du régime par Marcelo Caetano, dont les tentatives de
réforme politique furent annihilées par l'inertie du régime et surtout
l'omnipotence de la police secrète et militaire, la PIDE.
Le premier ministre Marcelo Caetano
renversé par la révolution
Or le régime était vieillissant, paraissant ankylosé dans un monde occidental
en pleine mutation culturelle et intellectuelle. Les colonies africaines – le
Mozambique, l'Angola, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe, le Cap-Vert
– entraînées par le mouvement de la décolonisation, étaient en révolte depuis
le début des années 1960 et forçaient le régime à investir de plus en plus
d'énergie dans une vaine guerre de pacification visant à garder la mainmise du
Portugal sur les restes de son empire colonial. Une telle guerre était dans la
même logique que toutes celles provoquées par les autres puissances
coloniales.
La jeunesse, entraînée par la conscription, et les officiers engagés dans cette guerre étaient confrontés par eux-mêmes
à l'impasse dans laquelle s'engageait le régime. La guerre coloniale devenait le terreau de la révolution par les
dissensions qu'elle créait dans la société civile et militaire.
Antécédents
La contestation politique
Dès 1972, le gouverneur et commandant des Forces Armées en Guinée, António de Spínola tente de convaincre le
président du Conseil, Marcelo Caetano, de trouver une solution politique à cette guerre qu'il considère comme
perdue. La confrontation est de plus en plus difficile, les pertes énormes et le moral des troupes très affecté.
Caetano refuse. Il est désormais clair que le régime préfère une défaite à une quelconque négociation. Il espère en
sortir blanchi et faire porter la responsabilité de la défaite sur l’armée ; armée déjà rendue responsable de la perte des
possessions indiennes (Opération Vijay), et qui n’accepte plus de porter le chapeau des erreurs du régime et de sa
politique coloniale.
Spinola tente une première fois de renverser le Président de la République afin d'infléchir les décisions du
gouvernement. Il échoue mais le tabou est tombé : le débat sur la solution politique à la guerre est lancé. Le mal-être
de l’armée est patent. Par ailleurs, le manque de réaction du régime démontre que d’autres actions sont possibles.
En juin 1973, à l'occasion d'un congrès de soutien au régime, des officiers proches de Spinola contestent
publiquement et pour la première fois la stratégie du régime tout en déclarant vouloir défendre eux aussi l’intérêt de
la nation[3].
Révolution des Œillets
La contestation corporative
Par ailleurs, le régime finit de se mettre à dos le reste de l'armée avec deux décrets-lois (nos 353/73 et 409/73) censés
faciliter le recrutement d'officiers nécessaires sur le front africain en y intégrant des civils ayant déjà fait leur service.
Ces décrets provoquent la colère des officiers de carrière, des capitaines notamment. Ceux-ci décident de s'unir afin
de contester ces mesures. Une première réunion du groupe des capitaines a lieu à Lisbonne le 20 août 1973 puis à
Bissau le lendemain. C'est la réunion à Alcáçovas (pt) le 9 septembre qui donne probablement naissance au
Mouvement des Forces Armées (MFA). Ici, la contestation est plus d'ordre corporatiste que politique.
Malgré le retrait des décrets, les réunions du MFA, de plus en plus politisées, se poursuivent. La guerre est à l'origine
de tous les problèmes et la sortie de la guerre passe forcément par un changement politique. Si certains participants
évoquent déjà l'idée d'un coup d'État, la majorité vote pour une solution légaliste.
Le MFA se dote de structures solides et s'élargit aux autres corps de l'armée fin 1973. Les membres de la
commission coordinatrice sont Dinis de Almeida, Vasco Lourenço (pt), Rodrigo de Castro, Mario Frazao, Mariz
Fernandes, Campos Andrade, Sanches Osorio, Hugo dos Santos, Otelo Saraiva de Carvalho et Correia Bernardo.
Trois propositions (programme des trois D) sont bientôt mises sur la table par le MFA :
• démocratisation : conquête du pouvoir confié à une junte en vue de la démocratisation du pays
• décolonisation : organisation par le gouvernement d’élections libres et d’un référendum sur l’outre-mer sous la
tutelle de l’armée
• développement économique
Convergence des contestations
Le 17 décembre 1973, en dénonçant une tentative de coup d’État droitiste par le général Kaulza de Arriaga, Spinola
semble privilégier une voie plus démocratique et ainsi faire un pas vers le MFA. Il accepte pourtant un poste de
vice-chef des armées créé spécialement pour lui par le gouvernement. En réalité, il multiplie les contacts avec le
MFA mais aussi avec les miliciens, cherchant à unir les contestataires sous son commandement. Il leur demande de
rester dans la légalité en attendant la sortie de son livre qui devrait porter un coup au régime.
Outre la crainte de perdre son autonomie, le MFA se pose des questions sur le projet politique porté par Spinola.
La sortie de son livre Le Portugal et le futur le 22 février 1974 fait l'effet d'une bombe. Même s'il ne parle pas de
renverser le régime, il prône la démocratisation du pays et une progressive autonomie des colonies dans une structure
fédéraliste. Il remet ainsi en question l’un des piliers du régime : l’empire. Ce faisant, il ne fait qu'accélérer sa chute
car le livre décomplexe ceux qui n’osaient s’opposer publiquement à la poursuite de la guerre. Marcelo Caetano
comprend aussi que le coup d’État est inévitable et qu’il ne peut continuer à gouverner sans le soutien des principaux
officiers dont Francisco da Costa Gomes et Spinola qu’il convoque le 22 février 1974. Il leur propose même de
revendiquer le pouvoir auprès du chef de l’État. Spinola laisse passer sa chance estimant qu’il est déjà trop tard pour
le régime de toute façon.
Le MFA se retrouve dans une situation incommode puisqu’il s’agit maintenant de se ranger derrière Spinola ou de
garder son autonomie, en proposant une autre voie, quitte à modérer ses propos[4].
Ses effectifs augmentent. Son organisation s’améliore. Il décide de sonder les positions des principales unités du pays
quant à la solution du coup d’État. Les forces militarisées comme la GNR (gendarmerie), la PSP (police) et la GF
(douane) restent pro-gouvernementales. On tente un rapprochement avec les autres corps des forces armées : le MFA
est majoritairement composé d’officiers de l’armée de terre. Les forces aériennes participent aux réunions du
mouvement mais la marine reste à l’écart méfiante envers le faible engagement politique du MFA : ni les unes ni
l’autre ne participent au 25 avril. Les miliciens rejoignent aussi le mouvement.
La réunion du 5 mars 1974 à Cascais est l’occasion d’un grand rassemblement. Face aux événements, le MFA prend
clairement parti pour le coup d’État et fixe les grands objectifs politiques du mouvement.
34
Révolution des Œillets
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Le régime réagit en changeant d’unité certains officiers dont Vasco Lourenço (pt), qui finissent par être arrêtés. Les
spinolistes tentent d’accélérer la préparation du plan militaire. Casanova Ferreira et Otelo Saraiva de Carvalho
dirigent les débats.
Le 16 mars 1974
En mars 1974, Spínola et Costa Gomes démissionnent de leur poste. Leurs prises de position sur le cours de la
politique coloniale portugaise sont devenues intenables face aux ultras du régime.
Un groupe d’officiers décide alors d'intervenir sans attendre. Là, les opinions divergent : pour certains, on cherche à
prendre le MFA de court, afin de soutenir Spínola, pour d'autres il s'agit de l’évincer. Les Spínolistes, focalisés sur la
question des colonies, divergent clairement du MFA dont les positions sont plus radicales et même teintées de
marxisme. Le 16 mars, les unités de Caldas da Rainha avancent vers Lisbonne. Elles échouent, et 200 militaires sont
arrêtés.
Les événements se précipitent encore. La prudence est de mise. Spínola tente de plus en plus d’influencer le MFA sur
les préparatifs du coup d'État mais aussi sur le programme.
Le 25 avril 1974
Le 25 avril, la diffusion par la radio de Grândola, Vila Morena,
chanson de Zeca Afonso interdite par le régime, annonce le départ des
opérations menées par le MFA pour s'emparer des points stratégiques
du pays et renverser le régime dictatorial. Seize heures plus tard,
celui-ci s'effondre.
Malgré les appels réguliers des « capitaines d'avril » (du MFA) à la
radio incitant la population à rester chez elle, des milliers de Portugais
descendent dans la rue, se mêlant aux militaires insurgés. L'un des
points centraux de ce rassemblement est le marché aux fleurs de
Monument commémorant le 25 avril, Parque
Lisbonne,
alors richement fourni en œillets, dont c'est la saison.
Eduardo VII, Lisbonne
Certains militaires insurgés mettront cette fleur dans le canon de leur
fusil, donnant ainsi un nom et un symbole à cette révolution.
Marcelo Caetano réfugié dans la caserne principale de la gendarmerie de Lisbonne est bientôt encerclé par le MFA.
Voulant à tout prix éviter que le pouvoir ne tombe dans la rue ou aux mains du MFA qu'il considère comme un
mouvement communiste, il accepte de se rendre à condition de remettre le pouvoir au général Spínola, ce qui sera
fait après accord du MFA. Caetano est alors emmené sous escorte et envoyé en exil vers le Brésil.
Seule la police politique PIDE oppose une résistance armée, qui occasionne la mort de quatre personnes, uniques
victimes de cette révolution[5]. Cette résistance est réduite durant la nuit du 25.
Comme prévu le pouvoir est aussitôt confié à une Junte de Salut National (JSN). Elle est composée de militaires
prestigieux : Spínola, Costa Gomes, Jaime Silvério Marques, Galvão de Melo, Pinheiro de Azevedo et Rosa
Coutinho. Vers 1 h 30, elle se présente aux Portugais en lisant une proclamation rédigée par le MFA. Cette
proclamation affirme que le pouvoir sera remis aux civils à l'issue de la tenue d'élections libres, et insiste sur la
volonté d'une politique dite des Trois D : « démocratiser, décoloniser et développer ». Pourtant, très vite, les
divergences entre les différents protagonistes vont se faire jour et provoquer une longue période de troubles au
Portugal plus connue sous le nom de Processus Révolutionnaire en cours (PREC).
Les prisonniers politiques sont également libérés. Les dirigeants des partis politiques en exil peuvent dès lors rentrer
triomphalement au Portugal : le socialiste Mário Soares le 29 avril et le communiste Alvaro Cunhal le 30.
Révolution des Œillets
Chronologie des événements de la journée
• 24 avril
Le journal República attire l'attention de ses lecteurs sur l'émission Limite de cette nuit.
• 22:55
La chanson E depois do Adeus (”Et après les Adieux”) de Paulo de Carvalho, est diffusée par le journaliste João
Paulo Diniz à la Emissores Associados de Lisboa. C'est le signal choisi par le MFA pour indiquer à tous le début des
opérations.
• 00:20
Le signal définitif est lancé par la diffusion des premières strophes de la chanson Grândola, Vila Morena de José
Afonso, par Rádio Renascença dans l'émission Limite. Ce signal confirme que les opérations sont en marche de
manière irréversible dans tout le pays. Les troupes se dirigent vers leurs objectifs. Par la suite, deux poèmes de
Carlos Albino (journaliste au República) sont lus à la radio.
• 00:30
Le MFA occupe l'École Pratique de l'Administration Militaire.
• 01:00
Prise de l'École Pratique de Cavalerie de Santarém, alors que les troupes d'Estremoz, Figueira da Foz, Lamego,
Lisbonne, Mafra, Tomar, Vendas Novas, Viseu, et d'autres points du pays se mettent en route.
• 03:00
Les révoltés commencent à occuper, de manière synchronisée, les points de la capitale considérés comme vitaux
pour le succès de l'opération : l'aéroport de Lisbonne, les locaux de Rádio Clube Português (RCP), de l'Emissora
Nacional (l'émetteur national), de la RTP et de Rádio Marconi. Tout cela se fait sans résistance significative.
Dans le nord, le CICA 1 commandé par le lieutenant-colonel Carlos Azeredo s'empare du quartier général de la
région militaire de Porto. Il est soutenu par les troupes venues de Lamego. Les Forces du BC9 de Viana do Castelo
prennent l'aéroport de Porto.
• 03:30
Les troupes de l'École Pratique de Cavalerie quittent la caserne de Santarem avec Salgueiro Maia à leur tête. Pendant
ce temps des militaires du MFA commencent le siège du quartier général de la région militaire de Lisbonne. Le
gouvernement est alerté.
• 04:00
Étant donné le manque d'information sur la prise de contrôle de l'aéroport de Lisbonne, la transmission du premier
communiqué du MFA par la RCP est retardée.
• 04:15
Le régime réagit ; le ministre de la Défense ordonne aux forces installées à Braga d'avancer sur Porto, avec pour but
de reprendre le QG, mais celles-ci ont déjà adhéré au MFA et ignorent les ordres.
• 04:20
Les forces de l'École Pratique d'Infanterie de Mafra contrôlent l'aéroport de Lisbonne qui est fermé. Le trafic aérien
est détourné vers Madrid et Las Palmas.
• 04:26
Lecture du premier communiqué du MFA par le journaliste Joaquim Furtado au micro de la RCP :
« Ici le poste de commandement du Mouvement des Forces Armées. Les forces armées portugaises demandent à tous
les habitants de Lisbonne de rentrer chez eux et d'y rester avec le maximum de calme. Nous espérons sincèrement
que la gravité des heures que nous vivons ne sera pas tristement marquée par un accident. C'est pourquoi nous en
36
Révolution des Œillets
appelons au bon sens des commandements des forces militarisées, afin d'éviter la moindre confrontation avec les
Forces Armées. Une telle confrontation, outre le fait qu'elle soit inutile, ne pourra que conduire à de sérieux
préjudices individuels qui endeuilleraient et créeraient des divisions entre les Portugais, ce qu'il faut éviter à tout
prix. Nonobstant la préoccupation qui est la nôtre de ne faire couler le sang d'aucun Portugais, nous en appelons à
l'esprit civique et professionnel du corps médical, espérant qu'il se dirigera vers les hôpitaux afin d'apporter son
éventuelle collaboration, que nous souhaitons, sincèrement, inutile. »
Après la lecture de ce communiqué, l'hymne portugais est joué sur les ondes, suivi de marches militaires, parmi
lesquelles la marche A Life on the Ocean Waves de Henry Russell (1812-1900), qui sera adoptée comme hymne par
le MFA.
À 4 h 20 l'aéroport militaire de Figo Maduro (Aérodrome de Transit nº 1), accolé à l'aéroport de Lisbonne, est
occupé par un homme seul, le capitaine pilote-aviateur Costa Martins. Une fois contrôlé l'AT1, grâce à un coup de
bluff consistant à faire croire que la Compagnie de l'École Pratique de l'Infanterie l'encerclait, le capitaine Costa
Martins[6] s'adresse à la tour de contrôle de l'aéroport de Lisbonne avec le même bluff. Il ordonne d'arrêter tout le
trafic aérien civil au-dessus du Portugal.
• 04:45
Lecture du second communiqué du MFA à l'antenne du RCP :
« À tous les éléments des forces militarisées et policières, le commandement des forces armées conseille la plus
grande prudence afin d'éviter toute confrontation dangereuse. Il n'y aucune intention de faire couler le sang
inutilement mais c'est ce qui arrivera en cas de provocation avérée. Nous vous appelons à rentrer immédiatement
dans vos casernes en attendant les ordres qui vous seront donnés par le MFA. Les commandements qui tenteront par
un quelconque moyen de mener leurs subordonnés à la lutte contre les forces armées seront sévèrement punis. »
• 05:00
La PIDE/DGS contacte Marcelo Caetano et lui demande d'aller se protéger au QG de la GNR.
• 05:15
Lecture du troisième communiqué du MFA :
« Afin que la gravité des moments que nous vivons ne soit tristement marquée par un incident, nous en appelons au
bon sens des commandements des forces militarisées qui doivent éviter les confrontations avec les Forces Armées.
Une telle confrontation, inutile au demeurant, ne pourra qu'entraîner de sérieux préjudices qui endeuilleraient et
créeraient des divisions chez les Portugais, ce qu'il faut éviter à tout prix. Nonobstant la préoccupation qui est la
nôtre de ne faire couler le sang d'aucun Portugais, nous en appelons à l'esprit civique et professionnel du corps
médical, espérant qu'il se dirigera vers les hôpitaux afin d'apporter son éventuelle collaboration, que nous souhaitons,
sincèrement, inutile. À tous les éléments des forces militarisées et policières, le commandement du Mouvement des
Forces Armées conseille la plus grande prudence, afin que soit évitée toute altercation dangereuse. Il n'y a aucune
intention de faire couler inutilement le sang, mais c'est ce qui arrivera dans le cas de provocations avérées. C'est
pourquoi nous vous demandons de retourner immédiatement à vos casernes et d'attendre les ordres qui seront
données par le MFA. Les commandements qui tenteraient par un moyen quelconque de pousser leurs subordonnés au
combat contre les Forces Armées seraient sévèrement punis. Nous informons la population qu'afin d'éviter le
moindre incident, qui serait forcément involontaire, elle doit rentrer chez elle et garder son calme. À tous les
éléments des forces militarisées, nommément les forces de la GNR et de la PSP, ainsi que les forces de la Direction
Générale de Sécurité[7] et de la Légion Portugaise qui ont été abusées par leur recruteurs, nous rappelons leur devoir
civique qui consiste à maintenir l'ordre public, ce qui, dans la situation actuelle, ne pourra être effectif qu'en évitant
la moindre opposition avec les Forces Armées. Une telle réaction n'apporterait aucun avantage, et entraînerait un
indésirable bain de sang qui ne contribuerait en rien à l'unité de tous les Portugais. Confiants dans le bon sens et le
civisme de tous les Portugais, et afin d'éviter toute confrontation armée, nous demandons néanmoins aux médecins et
au personnel infirmier de se présenter dans les hôpitaux pour une collaboration que nous souhaitons être inutile. »
37
Révolution des Œillets
• 05:30
Salgueiro Maia entre dans Lisbonne et croise des forces de police sans qu'il y ait de réaction. Ses troupes s'installent
sur le Terreiro do Paço où se trouvent le ministère de l'Armée, le conseil municipal, la banque du Portugal ainsi que
les bureaux de la PSP (police). Salgueiro annonce à un journaliste qu'ils sont là pour renverser le régime.
• 06:45
Quatrième communiqué du MFA :
« Ici le poste de commandement du Mouvement des Forces Armées. À l'attention des éléments des forces militarisées
et policières. Dès lors que les forces armées ont décidé de prendre en charge la situation actuelle, toute opposition
des forces militarisées et policières envers les unités militaires qui occupent Lisbonne sera considérée comme un
délit grave. Le non-respect de cet avertissement pourra entraîner un inutile bain de sang, dont la responsabilité leur
serait entièrement attribuée. Elles devront, par conséquent, rester dans leurs casernes jusqu'à nouvel ordre du
Mouvement des Forces Armées. Les commandements des forces militarisées et policières seront sévèrement punis
dans le cas où ils inciteraient leurs subordonnés à la lutte armée. »
• 07:30
Cinquième communiqué du MFA :
« Ici le poste de commandement du Mouvement des Forces Armées. Comme il a été annoncé précédemment, les
forces armées ont lancé, depuis ce matin, une série d'actions visant à libérer le pays de ce régime qui le dirige
depuis longtemps. Dans leurs communiqués, les forces armées ont appelé à la non intervention des forces policières
afin d'éviter tout bain de sang. Nous en tenant toujours au même désir, nous n'hésiterons pas à répondre, de manière
ferme et implacable, à la moindre opposition manifeste. Conscients d'être l'interprète du véritable sentiment de la
Nation, le MFA poursuivra son action libératrice et demande à la population de garder son calme et de rentrer chez
elle. Vive le Portugal. »
• 08:45
Sixième communiqué du MFA, cette fois au micro de l'émetteur national :
« Les forces armées ont lancé une série d'actions visant à libérer le pays de ce régime qui le dirige depuis longtemps.
Dans leurs communiqués, les forces armées ont appelé à la non intervention des forces policières afin d'éviter tout
bain de sang. Nous en tenant toujours au même désir, nous n'hésiterons pas à répondre, de manière ferme et
implacable, à la moindre opposition manifeste. Conscient d'être l'interprète du véritable sentiment de la Nation, le
MFA poursuivra son action libératrice et demande à la population de garder son calme et de rentrer chez elle. Vive
le Portugal. »
• 16:00
Les forces du CIOE contrôlent les installations de la RTP et de la RCP à Porto.
• 16:30
L'ultimatum lancé à Marcelo Caetano arrive à son terme. Celui-ci fait savoir qu'il est prêt à se rendre à la condition
que ce soit à un officier supérieur.
• 17:45
Spínola arrive sur place.
• 19:30
Marcelo Caetano est emmené dans un véhicule blindé vers le poste de commandement de Pontinha.
• 20:00
La PIDE/DGS tire sur la foule et fait quatre morts. Elle finit par se rendre après l'intervention de Spínola. Début de la
première réunion entre la JSN et le MFA.
• 01:30
38
Révolution des Œillets
39
Présentation des membres de la JSN à la télévision.
Postérité
Article détaillé : Pont du 25 Avril.
En mémoire de la révolution du 25 avril 1974, le grand pont suspendu
qui enjambe le Tage à Lisbonne, jusque là nommé « pont Salazar », a
été rebaptisé « pont du 25 Avril ».
Notes et références
[1] Manifestations et protestations au Portugal (http:/ / manifestacoesprotestosportugal.
blogspot. pt/ )
[2] 25 de abril, mitos de uma revoluçao de Maria Inacia Rezola,
Pont du 25 avril
[3] 25 de abril, mitos de uma revoluçao de Maria Inacia Rezola,
[4] Maria Inacia Rezola, ,
[5] http:/ / www1. ci. uc. pt/ cd25a/ wikka. php?wakka=ano1974
[6] Par la suite, Costa Martins sera diffamé, vilipendé, sa promotion suspendue, il sera écarté des forces aériennes. Après une longue procédure
judiciaire qui l'amena devant le Tribunal suprême de justice, le capitaine Costa Martins est réintégré et promu colonel, poste qu'il occuperait
s'il n'avait pas été écarté.
[7] La Direction Générale de Sécurité (Direção-Geral de Segurança (1969-1974) est la force qui avait succédé, sous le gouvernement Caetano, à
la police politique PIDE de triste réputation. La DGS sera la seule force à avoir ouvert le feu sur les révolutionnaires, faisant quatre morts (à
20 h dans la présente chronologie).
Sources et contributeurs de l’article
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Proclamation de la République portugaise Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=107305147 Contributeurs: Bibitono, Cocoploudaniel, Dhatier, Enguerrand VII, Etemenanki,
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Ursus, Vivarés, Vlaam, Warp3, Zetud, 11 modifications anonymes
A Portuguesa Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=106278232 Contributeurs: Adrien66, Andromeda, BTH, Bob08, Efilguht, Esprit Fugace, Explendido Rocha, Fabio Mendes,
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