fiche pédagogique › brunch 6 avril
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LES BRUNCHS Autour d’œuvres marquantes du répertoire classique ou plus contemporain, nous vous proposons de partager un moment privilégié avec des artistes et chambristes exceptionnels. Ces moments musicaux, imaginés autour et avec la complicité du Trio Opus 71, ensemble associé à la vie du Théâtre 71 et formé de Pierre Fouchenneret, Nicolas Bône et Éric Picard, sont présentés par PierreFrançois Roussillon, directeur de la Scène Nationale, afin d’apporter aux auditeurs quelques clés d’écoute. Avant le concert, vous avez la possibilité de savourer un brunch. FICHE PÉDAGOGIQUE 6 AVRIL, dès midi LUDWIG VAN BEETHOVEN TRIO À CORDES EN RÉ MAJEUR, OP. 9, N°2 | ANTON WEBERN Mouvement pour trio à cordes M.278 (changement de programme) | ALBERT ROUSSEL TRIO À CORDES, OP. 58 Pierre Fouchenneret violon | Nicolas Bône alto | Éric Picard violoncelle Programme résolument éclectique et dédié à quelques pages essentielles du répertoire pour trio à cordes. Un concert singulier et surprenant, mêlant classicisme, impressionnisme et modernité, qui explore l’harmonie des timbres et la recherche poétique des alliages sonores. tarifs › 12€ tarif normal 6 € -18 ans, abonnés du Théâtre 71, adhérents La Fabrica’son, association des Z’amis du Conservatoire et élèves du Conservatoire Intercommunal de Malakoff | 1 ticket-théâtre(s) = 2 entrées ouverture du bar et accueil du public à 12h | début du concert à 13h30h | durée env. 50 min restauration pensez à réserver votre brunch en même temps que votre billet de concert, le réglement (12€/repas) s’effectue le jour du concert à l’accueil M° ligne 13 Malakoff-Plateau de Vanves - PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION ThEAtre71.COM SCÈNE NATIONALE DE MALAKOFF 3 PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00 INTERPRÈTES Nicolas Bône alto Il étudie au CNSMDP puis se perfectionne au contact de grands maîtres à la Banff School of Fine Arts (Canada) et à Crémone (Italie). Il est lauréat des concours internationaux de Florence (1989) et de Melbourne (1991). Alto solo de l’Orchestre National de France depuis 1992, il a occupé le poste d’alto solo du Chamber Orchestra of Europe de 2000 à 2005. Il participe à de nombreux concerts de musique de chambre en Europe dont beaucoup sont radiodiffusés. Pierre Fouchenneret violon Premiers prix de violon et de musique de chambre au Cnsmdp, il est lauréat en 2003 de la fondation d’entreprise Banque populaire. Depuis il participe à de nombreux concerts, Récitals en sonate, formation de musique de chambre ou en Soliste avec orchestre. Il fonde en 2010 le quatuor Raphaël Avec lequel il remporte le deuxième prix du concours International de quatuor à cordes de bordeaux. Éric Picard violoncelle Issu du CNSMDP où il obtient ses premiers prix, Éric Picard enchaîne avec le Premier Prix du Concours international Finale Ligure. Nommé à vingt-trois ans Premier violoncelle solo de l’Orchestre de Paris, il est récompensé par le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour le disque consacré à Xenakis et est actuellement directeur artistique de l’ensemble Diabolicus. BEETHOVEN (1770 - 1827) Ludwig van Beethoven est né à Bonn (Allemagne) le 17 décembre 1770 (seul deux de ses sept frères, Kaspar-Karl et Johann, nés respectivement en 1774 et 1776, survivront). La famille est musicienne depuis au moins deux générations : Ludwig van Beethoven l’ancien (1712-1773), son grand-père paternel, s’était installé à Bonn en 1732, et son père Johann van Beethoven est ténor de la chapelle de l’électeur de Cologne (Köln). Homme alcoolique et violent, il remarque cependant les dons musicaux de son fils Ludwig (d’abord pour le piano). Quant à Maria-Magdalena (1746-1787), la mère, d’origine slave, elle est la fille d’un cuisinier de l’électeur de Trèves. À l’instar de Leopold Mozart, qui, près de quinze ans plus tôt, avait exhibé son fils Wolfgang tel un singe savant, le père de Ludwig désire tirer le maximum de profit de son fils. Il n’y parviendra cependant qu’à l’occasion d’une tournée aux Pays-Bas (1781). Pianiste virtuose mais compositeur encore jeune Beethoven, qui se montre élève appliqué, reçoit très tôt des cours de violon et de piano : dès 1775 par son père, dans l’optique de l’opération «singe savant», puis par le compositeur et chef d’orchestre Christian Gottlob Neefe. Neefe lui trouvera d’ailleurs une place dans l’orchestre de la cour. Le nouvel électeur, Max-Franz, protège le jeune musicien, organiste adjoint depuis 1784, et lui accorde une bourse de cent soixante-dix florins. Ludwig compose alors ses premiers concertos et quatuors à cordes (ses premières pièces, pour piano, datent de 1782-1783 : il s’agit notamment des Neuf variations sur une marche de Dressler et des trois Sonatines dites à l’électeur). En 1787, grâce au comte Ferdinand von Waldstein (il lui dédiera sa Sonate pour piano numéro 21 en 1804) qui le remarque, Beethoven part à Vienne dans le but d’y rencontrer Wolfgang Amadeus Mozart. Hélas, celui-ci venant de perdre son père, la rencontre se déroule dans un climat peu propice. Cependant, Mozart garde une très bonne impression du jeune compositeur : «Ce jeune homme fera parler de lui». De plus, en 1792, Waldstein organise la rencontre entre Joseph Haydn et son protégé. Haydn s’intéresse au musicien (la Cantate sur la mort de Joseph II ou celle sur l’avènement de Léopold II furent déterminantes) et lui propose d’étudier à Vienne sous sa direction. De plus en plus coupé de Bonn (sa mère, à laquelle il était attaché, est morte en juillet 1787 de la tuberculose, et son père, alcoolique chronique, est à la retraite depuis 1789), Beethoven, qui enseignait et jouait dans l’orchestre municipal aux côtés de son ancien maître Neefe, accepte avec enthousiasme et quitte sa ville natale le 2 novembre 1792. Hélas, Mozart, qu’il adulait, est déjà mort depuis près d’un an. Malgré une estime réciproque indubitable, Haydn n’entretient pas avec Beethoven la même relation qu’avec Mozart : le courant passe moins bien avec Beethoven, jeune révolutionnaire indomptable et entêté. Cependant, Beethoven reconnaîtra lui-même l’influence notable de l’Autrichien sur son œuvre. De janvier 1794 au début de 1795 (pendant un séjour de Haydn en Angleterre), il prend des cours auprès de Johann Georg Albrechsberger (contrepoint) et d’Antonio Salieri pour l’art vocal. Il est encore remarqué principalement en tant que pianiste (acclamé par le public mais critiqué par certains conservateurs pour sa fougue), pour ses talents d’interprète et d’improvisateur (1796 : tournée de concerts qui le mena de Vienne à Berlin en passant notamment par Dresde, Leipzig, Nuremberg et Prague), et sa carrière parallèle de compositeur est un peu méconnue. En effet, âgé de vingt-deux ans à son arrivée dans la capitale autrichienne, le compositeur n’a pas encore atteint sa période de maturité artistique, et jusqu’aux débuts des années 1800, il participe régulièrement aux joutes musicales, fort appréciées à l’époque qui le consacrent meilleur pianiste viennois. Compositeur à temps plein Beethoven ressent les premiers symptômes de la surdité dès 1796 : ses oreilles sifflent et bourdonnent perpétuellement. Il envisagera le suicide, persuadé qu’il sera rapidement privé de ses facultés musicales, et rédige une célèbre lettre adressée en 1802 à ses frères, le Testament de Heiligenstadt (6 octobre 1802). Il abandonne sa carrière de virtuose pour se lancer à corps perdu dans la composition (1801 : Sonate pour piano numéro 14 dite Clair de Lune; 1802 : Deuxième Symphonie et Troisième concerto pour piano). À cause de sa surdité, Beethoven se renferme sur lui-même et après 1819 ne communique plus que par lettres. Il acquiert une réputation de misanthrope qu’il combat dans son Testament d’Heiligenstadt. Sa Troisième symphonie (dédiée dans un premier temps à Napoléon Bonaparte, avant que ce dernier ne se fasse sacrer empereur des Français) à l’héroïsme triomphant marque le sortir de la crise de 1802. En juillet 1805, alors que son unique opéra, Fidelio, est un échec, le compositeur fit la rencontre de Luigi Cherubini pour qui il ne cachait pas son admiration. Les années 1806 à 1808 furent les plus fertiles en chefs-d’œuvre de toute sa vie : la seule année 1806 vit la composition du Quatrième Concerto pour piano, des trois grands Quatuors à cordes numéro 7, numéro 8 et numéro 9 dédiés au comte Razumovsky (l’un de ses premiers mécènes), de la Quatrième Symphonie et du célèbre Concerto pour violon. En 1808, Jérôme Bonaparte propose un poste de maître de chapelle à Kassel. Beethoven, qui n’avait pas hésité à quitter le prince Carl Lichnowsky pour une querelle, avait déjà fait montre de sa lutte pour son indépendance mais semble hésiter sur cette proposition qui le mettrait pourtant à l’abri de tout besoin. C’est alors que Vienne se réveille : l’archiduc Rodolphe, le prince Kinsky et le prince Lobkowitz forment une alliance, assurant à Beethoven quatre milles florins par an s’il restait, ce qu’il accepte. Mais le destin prend de nouveau le musicien au dépourvu sous la forme de la guerre francoautrichienne de 1809 et de la crise économique qui s’ensuivit en Autriche, qui empêche les trois mécènes de mettre à exécution leur contrat. De plus, cette guerre fit quitter Vienne à de nombreux amis de Beethoven qui dut surmonter seul, en 1812, de nouveaux problèmes comme la rencontre infructueuse avec Goethe et des événements dramatiques. Cette année est suivie d’une stérilité d’autant plus marquante qu’elle succède à dix années de production intense. Les années suivantes ne sont pas plus brillantes : Beethoven perd son frère Kaspar-Karl en 1815 et doit se battre pour s’assurer la tutelle exclusive de son neveu qu’il a promis d’éduquer. De plus, le compositeur décroît dans l’intérêt des Viennois et est surveillé par la police de Metternich, qui le connaît comme démocrate et révolutionnaire. Tandis que sa situation financière devient de plus en plus préoccupante, Beethoven tombe gravement malade (de 1816 à 1817) et semble de nouveau envisager le suicide. Pourtant, sa force morale et sa volonté reprennent une fois encore leurs droits. Tourné vers l’introspection et la spiritualité, pressentant l’importance de ce qu’il lui restait à écrire pour «les temps à venir», il trouve la force de surmonter ces épreuves pour entamer une dernière période créatrice qui lui donna probablement ses plus grandes révélations, neuf ans avant la création de la Neuvième symphonie. Il connait maintenant un regain de ferveur chrétienne : de 1818 à 1822, il entreprend l’écriture de sa Missa solemnis. En 1823, Beethoven réalise les 33 variations sur la valse de Diabelli. Le 7 mai 1824, sa Neuvième Symphonie, dont la célèbre Ode à la joie, est donnée. C’est un triomphe en Autriche, mais aussi et surtout en Prusse et en Angleterre, où il fut d’ailleurs tenté de se rendre pour sa démocratie ainsi que pour son idole, celui qu’il considérait comme le plus grand compositeur de l’Histoire, Georg Friedrich Haendel. Mais le 30 juillet 1826, le neveu Karl fit une tentative de suicide. L’affaire fit scandale, et Beethoven bouleversé partit se reposer chez son frère Johann à Gneixendorf dans la région de Krems-sur-le-Danube, en compagnie de son neveu convalescent. C’est là qu’il écrivit sa dernière œuvre, un allegro pour remplacer la Grande Fugue comme finale du Quatuor numéro 13. Mort, renommée, œuvre Le 26 mars 1827, après un long délabrement physique, Beethoven s’éteint à Vienne, victime d’une intoxication sévère au plomb : grand amateur de vin du Rhin, il avait en effet l’habitude de boire dans une coupe en cristal de plomb, en plus d’ajouter du sel de plomb dans le vin pour le rendre plus sucré ! Dernier grand représentant du classicisme viennois (après Christoph Willibald Gluck, Haydn et Mozart), Beethoven prépara l’évolution vers le romantisme en musique et influença la musique occidentale pendant une grande partie du XIXe siècle. Inclassable, son art s’exprima dans tous les genres, et bien que sa musique symphonique soit la principale source de sa popularité universelle, c’est dans l’écriture pianistique et dans la musique de chambre que son impact fut le plus considérable. WEBERN (1883 - 1945) Né le 3 décembre 1883 à Vienne, Anton Friedrich Wilhelm von Webern (Anton Werbern abandonnera la particule «von» en 1918) est initié à la musique assez tôt, étudiant le piano, le violoncelle mais aussi la théorie musicale avec Edwin Komauer. Il passe la majeure partie de son enfance à Graz et à Klagenfurt, toujours en Autriche. Il achève ses études de philosophie et de musicologie (cours de Guido Adler) à l’université de Vienne, où il était entré en 1902. À l’époque, comme l’atteste sa thèse (terminée en 1906), écrite avec comme sujet «Choralis Constantinus» du compositeur Henrich Isaac (v. 1450-1517), Webern est attiré par la musique ancienne (Renaissance, etc.), ce qui influencera particulièrement sa technique d’écriture par la suite. Atonale jusqu’à environ 1920, son écriture se «disciplinera» vers 1920 avec le dodécaphonisme, presque en même temps que celle de Arnold Schönberg, dont il fut l’un des premiers élèves, et qui lui enseigna l’art de la composition. En 1908, il écrit son premier opus, Passacaglia. Il rencontre également un autre élève de Schönberg, Alban Berg, avec qui il se liera d’amitié. Après avoir fini ses études (1908), Webern occupe de nombreux postes de chef d’orchestre à Bad Ischl, à Teplice (Teplitz), à Dantzig (Gdansk) ou à Szczecin ainsi qu’à Prague, après quoi il retourne à Vienne où il dirige le «Wiener Arbeiter-Sinfoniekonzerte» de 1922 à 1934. Mais la montée en puissance du régime nazi d’Adolf Hitler (et notamment l’Anschluss, en 1938, qui verra l’Allemagne s’accaparer l’Autriche) le déstabilise puisque sa musique est qualifiée par les autorités de dégénérée, de «bolchévisme culturel». Il doit donc, pour gagner sa vie, travailler chez ses éditeurs, Universal Edition. La guerre achevée, Webern se sentait plus en sécurité à Mittersill (près de Salzbourg), c’est cependant là qu’il fut tué accidentellement par un soldat américain le 15 septembre 1945 : alors qu’une opération menée par l’armée des États-Unis dans la maison familiale se préparait (un membre de la famille était soupçonné de marché noir), Webern sortit fumer un cigare après le couvre-feu et se heurta à un soldat qui fit feu. Webern (qui, au passage, fut probablement influencé par Richard Wagner à ses débuts) laisse derrière lui trente-et-un opus et une vingtaine de pièces non numérotées, aussi bien pour voix seule que pour voix accompagnée, pour orchestre ou pour piano seul... Il appartient au premier cercle de la seconde école de Vienne, explorant l’atonalité, le dodécaphonisme et la musique sérielle, et fut reconnu par la plupart des jeunes compositeurs des années 1950 comme le membre le plus marquant de ce cercle. ROUSSEL (1869 - 1937) Issu d’une famille d’industriels, il a un an à la mort de son père et huit à celle de sa mère. Son grand-père, Charles Roussel-Defontaine, maire de Tourcoing le recueille. À sa mort ce sera son oncle, Félix Réquillart, qui le prendra en charge. À l’âge de 15 ans, il entre au Collège Stanislas à Paris, passe le baccalauréat, prépare l’École Navale, où il est admis en 1887. Il suit ses études sur le Borda, navire-école ancré à Brest. Enseigne de vaisseau, il parcourt les mers et fait de la musique pendant ses loisirs. En 1892, il crée un Andante, Ave Maria pour cordes et orgue à l’église de la Trinité de Cherbourg. Au retour d’une campagne il prend un long congé et s’installe à la fin de l’année 1893 à Roubaix dans sa famille. Il suit des cours d’harmonie avec Julien Koszul, directeur de l’École nationale de musique de Roubaix. Plus tard, à Paris, il travaille le piano, l’orgue, l’harmonie, le contrepoint et la fugue avec Eugène Gigout (1844-1925). Il démissionne de la marine pour se consacrer à la musique et se fixe à Paris en octobre 1894. En 1897 il présente, sous deux noms différents, 2 Madrigaux à 4 voix, au concours de la SACEM qui sont primés ex aequo. Il dirige leur exécution 1898 à la Salle Pleyel. En 1898, il s’inscrit aux cours de composition et d’histoire de la musique de la Schola Cantorum. Il y suit les cours d’orchestration de Vincent d’Indy. De 1902 à 1914, il y assure les cours de contrepoint, et a comme élèves Erik Satie, Edgard Varese (1883-1960), Roland-Manuel (18911966), Paul Le Flem (1881-1984). En 1908 il épouse Blanche Preisach, et en 1909, voyage aux Indes et au Cambodge, qui lui inspirent les Évocations (1910-1911). En 1912-1913, il compose le ballet Le Festin de l’Araignée, une de ses œuvres les plus célèbres, sur un argument de Gilbert de Voisins, d’après Les Souvenirs entomologiques d’Henri Fabre. Le ballet est créé le 13 avril 1913, au Théâtre des Arts de Paris. La même année, il en extrait Les Fragments symphoniques, créés en 1914. En 1914 il s’engage dans l’armée de terre, en 1918 il s’installe à Perros-Guirec, achève Padmâvati commencé avant la guerre. En 1922 il achète une propriété en bord de mer à Varengeville. Composé en 1928, le Psaume LXXX est créé en 1929, année de son soixantième anniversaire. En 1930 il assiste à la création aux États-Unis de sa 3e Symphonie par Koussevitzky. Août 1936, il va se reposer à Royan à la suite d’une crise cardiaque et y meurt un an après. TRIO À CORDES EN RÉ MAJEUR, OP. 9, N°2 LUDWIG VAN BEETHOVEN La composition des trios (n°1, n°2 et n°3) de l’Opus 9 prit plusieurs années, empiétant sur d’autres œuvres antérieures et postérieures. Ils furent apparemment achevés en mars 1798, quand Beethoven en céda les droits d’édition à Johann Traeg (Vienne). Ces trios étaient considérés comme difficiles à jouer. Le genre du trio n’était probablement pas trop en vogue, et très peu d’ensembles de trio à cordes étaient employés, voire disponibles, dans la Vienne de l’époque. Beethoven lui-même, surtout connu comme pianiste, n’était guère en position d’attirer l’attention sur eux — surtout à cause de sa lutte contre sa surdité envahissante. Les parties de premier violon de l’op.9 furent très probablement composées en pensant à Ignaz Schuppanzigh, ce qui, en soi, excluait pratiquement toute exécution amateur ou semiamateur. De même, aucun violoncelliste ayant osé s’essayer aux deux sonates pour violoncelle et piano, op.5 de Beethoven n’aurait été enclin à tenter les nouveaux trios. Même bien après la publication de la partition, quelque cinquante ans plus tard, la technique soliste professionnelle demeura distancée par les défis de la musique de chambre beethovénienne pour le violoncelle. Et une grande partie de la musique notée de Beethoven consterna ses premiers auditeurs. La culture plutôt conservatrice de Vienne, qui prisait la convention bien plus que l’invention, fût-elle remarquable, aura trouvé difficile de prendre en compte, et encore moins d’accepter et d’apprécier, les desseins de Beethoven - surprendre, rompre, bouleverser même. Les trios datent de l’époque où Beethoven travaillait à ses trois Sonates pour piano, op.10. dédiées à la comtesse von Browne (les trios sont dédiés à son mari). Chaque corpus compte trois pièces et il existe d’intéressants parallèles entre les premiers mouvements du Trio n°2 et de la Sonate n°3, tous deux en ré majeur, l’ensemble des trois mouvements de chaque pièce étant articulé autour de cette tonalité. Le Trio n°2 en ré majeur exploite une tonalité considérée comme «naturelle» pour le violon. La partie soliste est en réalité, effroyablement difficile - difficile à jouer avec l’archet, à accorder avec succès, à jouer «instinctivement»; et de nouveau, l’on songe à la Sonate op.10 n°3, pleine de défis techniques pour le pianiste. Force est de nous demander si le compositeur était conscient de tous les problèmes qu’il posait au violoniste, même si nous savons qu’il possédait des rudiments de jeu violonistique. Accessoirement, le ré majeur était, par tradition, une tonalité de célébration, voire une tonalité heureuse, mais ce trio à cordes semble plus sérieux et provocateur, à la manière de la Deuxième symphonie ultérieure. L’œuvre comporte quatre mouvements : -Allegretto - Andante «quasi allegretto» -Menuetto (Allegro) -Rondo-Allegro Durée : 25 minutes Mouvement pour trio à cordes M.278 ANTON WEBERN Écrit en un jour, le 9 août 1925, le Mouvement pour trio consacre le retour de Webern à la musique instrumentale, et présente en vingt-quatre mesures une première approche du dodécaphonisme sériel de Webern au moment où Schœnberg écrit son Quintette à vent op. 26, et où Berg travaille déjà à la Suite lyrique. Bien que l’utilisation de la série soit traitée de façon encore très sommaire - uniquement sous sa forme originale et non transposée -, cette courte pièce envisage essentiellement la répartition des douze sons sous l’angle d’une étude sur le rythme et les registres. Si, par rapport aux œuvres antérieures, le procédé chromatique des Bagatelles est conservé, on peut observer une tendance au fractionnement de la série en plusieurs motifs de même nature que Webern développera considérablement dans les œuvres suivantes. Durée : 2 min TRIO À CORDES, op. 58 ALBERT ROUSSEL Le Trio à cordes op. 58 est une œuvre composée par Albert Roussel en 1937, année de la mort du musicien. Il s’agit d’une commande du Trio Pasquier dont la première a été donnée le 4 avril 1937 par les dédicataires. L’œuvre comporte trois mouvements : - Allegro moderato - Adagio - Allegro con spirito Son premier mouvement est une forme sonate très concise, qui, chose exceptionnelle chez Roussel inverse l’ordre des thèmes dans la réexposition. Si ce premier morceau frappe déjà par la beauté de son contrepoint mélodique, celui-ci atteint à son apogée dans le grand Adagio où l’on peut voir le point culminant de la musique de chambre de Roussel, et peut-être de son œuvre entière, - de pair avec celui de la Quatrième Symphonie dont il égale la hauteur d’inspiration, la gravité concentrée, l’émotion intense, la sérénité durement conquise, établissant tout à la fin la certitude du fa majeur que tant de chromatismes douloureux, d’appogiatures et de retards ne permettaient pas de distinguer clairement auparavant. Le trio se termine sur un bref et joyeux Scherzo (Allergro con spirito) en la majeur, proche parent du Scherzo de la Quatrième Symphonie, avec son thème de refrain mémorable d’une franchise toute populaire. Mais ce morceau semble tourner un peu court, au point qu’on se demande si Roussel n’avait pas prévu une œuvre en quatre mouvements, et si, talonné par la maladie, il n’a pas transformé en Finale ce qui devait être un Scherzo. Durée : 22 minutes environ PROCHAIN ET DERNIER RENDEZ-VOUS MUSIQUE DE CHAMBRE DE LA SAISON DANS LA GRANDE SALLE BRAHMS-SCHUBERT VENDREDI 16 MAI, 20H30 - GRANDE SALLE Les musiciens de nos « Brunchs » habitués à faire résonner un dimanche par mois le foyer de la Scène Nationale ont décidé pour ce concert exceptionnel d’investir le plateau du Théâtre 71 ! Pour cette occasion, les membres du Trio à cordes Opus 71, Pierre Fouchenneret, Nicolas Bône et Éric Picard, s’adjoignent les talents de deux artistes complices et virtuoses, la contrebassiste Sandrine Vautrin et la pianiste de renommée internationale, Marie-Josèphe Jude. Le programme qu’ils nous ont concocté associe deux pages parmi les plus remarquables du romantisme allemand. Le fougueux premier quatuor pour piano et cordes de Brahms au subjuguant final à la tsigane s’accorde au magnifique et délicat quintette « La Truite » de Schubert, proposé de surcroît en écho au Wanderer d’Yves Rousseau. Une distribution prestigieuse, deux chefsd’œuvre du répertoire, pour un rendez-vous musical, véritable « Brunch sur un plateau », à déguster avec appétit. tarifs › 27 € tarif normal 18 € +60 ans, billet découverte, groupe à partir de 8 personnes, carte famille nombreuse, comités d’entreprise, collectivités, abonnés des théâtres partenaires, adhérents cinéma, Fabrica’son, médiathèque Pablo Neruda, ACLAM et Conservatoire intercommunal de Malakoff, associations des Amis de la Maison des Arts de Malakoff et des Z’amis du Conservatoire 13€ –30 ans, demandeurs d’emploi, intermittents du spectacle, personnes handicapées 9 € –12 ans, bénéficiaires du RSA, –30 ans pour l’Association des Z’amis du Conservatoire et les élèves du Conservatoire intercommunal de Malakoff M° ligne 13 Malakoff-Plateau de Vanves - PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION ThEAtre71.COM SCÈNE NATIONALE DE MALAKOFF 3 PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00
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