Minis détecteurs d`ions Xiaojiang Xie, Prof. Dr Eric Bakker
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Minis détecteurs d`ions Xiaojiang Xie, Prof. Dr Eric Bakker
q&more Édition Française 02.14 Pour une qualité excellente en laboratoire et dans les processus En point de mire : Bioanalyse Minis détecteurs d‘ions Nanomatériel actif L’or liquide des abeilles Xiaojiang Xie, Prof. Dr Eric Bakker Prof. Dr Jean-Charles Arnault et al. Prof. Dr Stephan Schwarzinger et al. Passeur d’échantillons minispec Automatiser vos applications de RMN Domaine Temporel q&more Editorial Contenu 02.14 02 120 ans, en bonne santé et en pleine forme Prof. Dr Reinhard Renneberg 02 06 06 12 En point de mire : Bioanalyse Senseurs d’ions 06 Détection et manipulation d’ions Xiaojiang Xie, Prof. Dr Eric Bakker Recherche & Développement Recherche sur les principes actifs 12 Commentaire : Résistance aux antibiotiques Prof. Dr Mark Brönstrup Nanodiamants 14 En route vers la nanomédecine Prof. Dr Jean-Charles Arnault, Céline Gesset, Dr Hugues Girard, Dr Jacques de Sanoit Alimentation & Analyse Les nouveaux aliments 24 14 Superfood & polyvalent ? Prof. Mag. Dr Susanne Till Recherche apicole 30 La haute technologie s’invite chez les abeilles Prof. Dr Jürgen Tautz Food Profiling 36 Du miel et quoi d’autre ? Prof. Dr Stephan Schwarzinger, Wolfrat Bachert, Christopher Igel, Felix Brauer, Prof. Dr Paul Rösch 36 Qualité & Sécurité BPL 44 Bien plus qu’un dossier de laboratoire Dr Katja Schellenberg Processus & Procédés Analyse des processus 50 Des composants valorisants 24 30 44 50 Prof. Dr habil. Gerald Muschiolik Le point sur le marché 04 Diamants & More 20 Technologie 22 Mentions légales 43 Monde & Recherche 56 q&more 02.14 1 Editorial 120 ans, en bonne santé et en pleine forme notamment grâce à la bioanalyse ! Prof. Dr Reinhard Renneberg, Hong Kong University of Science and Technology (HKUST), Hongkong, Chine Je viens de fêter mes 63 ans. Quel est mon secret pour vieillir sereinement et rester optimiste face à l’inévitable issue ? Selon la formule consacrée, il s’agit de « mourir jeune mais le plus tard possible... » Sans aucun doute une belle approche... D’un point de vue historique, l’espérance de vie en Europe a évolué. Alors que l’homme de Néandertal vivait en moyenne à peine 20 ans, au 19e siècle, on pouvait espérer vivre plus de 40 ans, au milieu du 20e siècle, 70 ans, et aujourd’hui, en Allemagne, la moyenne d’âge des femmes est de 83 ans et celle des hommes est de 78 ans. Elle grimpe de façon linéaire depuis quatre génération et ce n’est pas fini. Et dans quelle mesure la biotechnologie, notamment la biotechno logie analytique, nous permettrait-elle de vieillir en bonne santé et en pleine forme ? Voici les facteurs qui ont permis jusque-là d’augmenter l’espérance de vie : diminution considérable de la mortalité infantile et mater nelle, une meilleure hygiène, une meilleure alimentation, les vaccins et les antibiotiques. Ces derniers sont le résultat de la première révolu tion biotechnologique, puisqu’ils ont permis d’éradiquer la variole, et la rougeole n’en a plus pour longtemps. Un monde sans maladies infectieuses permettrait sans aucun doute de vivre plus longtemps. Il en serait de même d’un monde sans guerre. À l’heure actuelle, la malaria emporte encore un enfant par minute et la guerre emporte chaque jour de nombreuses victimes dans les pays en conflit. 2 L’augmentation de l’espérance de vie a presque toujours commencé avant l’âge adulte. Les antibiotiques mis à part, il n’existe presque aucune mesure pour prolonger l’espérance de vie d’un adulte. A l’instar de mon ami californien Jim Larrick, les optimistes de la biotechnologie affirment : « En changeant son style de vie, avec le bon régime alimentaire et des produits pharmaceutiques sur mesure, tout un chacun peut espérer vivre en bonne santé jusqu’à 120 ans. » Mais quels sont ces nouveaux produits biotechnologiques qui nous aideront, aujourd’hui et demain, à atteindre les 120 ans ? Anticorps recombinants, cellules souches, produits biopharmaceutiques et bioanalytiques. En bioanalytique, ma spécialité, il s’agit notamment de tests de glycémie, de tests rapides d’immunité et de tests ADN. Je vais vous expliquer tout ça en m’appuyant sur ma propre personne. De 1975 à 1981, j’ai effectué des recherches à l’Institut central de biologie moléculaire de Berlin-Buch (ZIM, Zentralinstitut für Molekularbiologie), au sein du groupe du Professeur Frieder Scheller. Malgré les moyens limités de la RDA, Scheller a pu mettre au point, le meilleur biocapteur à glucose, que l’on peut réutiliser jusqu’à 10 000 fois. Un véritable pionnier... q&more 02.14 Prolonger la durée de vie grâce à la bioanalyse ! Un dépistage précoce grâce aux biocapteurs, un change ment conséquent du mode de vie et un apport éventuel d’insuline humaine génétique permettent déjà d’éviter les conséquences mortelles du diabetes mellitus. Il y a un mois, mon taux de glycémie à jeun a légèrement augmenté. J’ai changé mes habitudes alimentaires et je me suis également mis à faire plus de sport. Prolonger la durée de vie grâce à la bioanalyse ! Un autre exemple : A la HKUST à Hong Kong, nous avons mis au point en 2000 le test le plus rapide pour déceler les infarctus (cf. Renneberg&Glatz, 2013, labor&more 1). Notre propre test immunologique FABP rapide m’a effectivement sauvé la vie en 2008, en m’indiquant immédiatement l’imminence d’un infarctus. Ayant survécu à ce mini-infarctus, on m’a prescrit de la Warfarine (Marcumar), un anticoagulant. Jusque-là, tout va bien... 3e exemple : En 2010, j’ai demandé à la société améri caine « 23andMe » de tester mon ADN. Le résultat, fort intéressant, m’a révélé que j’avais 5 fois plus de gènes que la normale favorisant une dépendance à la nicotine. Mon père fumait 40 cigarettes par jour. Et moi ? Je « crapote » tout au plus un cigarillo... Mon ADN portait également les signes d’un risque d’infarctus. Mais ce qui m’a le plus « scié » dans le résultat de mon test ADN, c’est mon hypersensibilité à un produit pharmaceutique en particulier... La Warfarine ! En 2009, je suis tombée dans le coma suite à une forte hémorragie cérébrale – à cause du la Warfarine ! Les médecins de Shanghai m’ont sauvé la vie. Conclusion : Je n’aurais JAMAIS dû prendre de Warfarine ! Toutes les thérapies qu’on pourrait améliorer grâce à l’analyse ADN... Mais est-ce vraiment dans l’intérêt de l’industrie pharmaceutique ? Je vis aujourd’hui sereinement et ma santé s’améliore de jour en jour, après toutes ces expériences. Vous ne vous étonnerez donc pas si je considère que la bioanalyse est une science formidable et capitale. On devrait tous pouvoir fêter nos 100 ans. Alors voyons maintenant comment nous pouvons saisir cette chance en toute sérénité. Carpe diem, profitez de chaque instant ! ■ [email protected] q&more 02.14 Reinhard Renneberg, né en 1951, a étudié la chimie à l’Université Lomonossov de Moscou. Une fois son diplôme en poche, il rejoint l’Institut central de biologie moléculaire de Berlin-Buch (ZIM) où il obtient son doctorat en 1978. En 1991, il passe un doctorat en technologie de biocapteurs. Il dirige le département Immunocapteurs de l’institut Fraunhofer pour les technologies de chimiocapteurs et biocapteurs (ICB, Instituts für Chemo- und Biosensorik), à Munster en Allemagne. En 1994, il répond à l’appel de la HKUST, Hong Kong University of Science and Technology où il devient professeur titulaire de biotechnologie analytique. Le professeur Renneberg a également fondé une société et est directeur scientifique de R&C Biogenius Ltd. Il est l’auteur des ouvrages « Bioanalytik für Einsteiger » (La bioanalytique pour débutants) et « Biotechnologie für Einsteiger » (La biotechnologie pour débutants), pour lesquels il a reçu le prix littéraire du Fonds de l’industrie chimique en 2008. 3 Le point sur le marché Bayer se tourne désormais exclusivement vers les sciences de la vie Une laborantine prépare le lancement d’un séquenceur. Les séquences génétiques à l’écran, en arrière-plan, offrent des informations précieuses sur l’historique de la tumeur et sur les possibilités de thérapie. Photo : © Bayer AG Bayer va se consacrer entièrement aux activités des sciences de la vie HealthCare et CropScience et faire entrer en bourse MaterialScience comme entreprise indépendante. Bayer se positionne ainsi comme entreprise internationale leader dans le secteur de la santé pour l’homme, l’animal et la végétation. Comme nous l’explique le Président du Conseil d’Administration de Bayer, Marijn Dekkers, le groupe compte créer deux entreprises de pointe internationales : Bayer, entreprise d’innovation de renommée internationale dans le secteur des sciences de la vie, et MaterialScience, entreprise leader dans le secteur des polymères. Les deux entreprises ont toutes les chances de succès dans leur secteur respectif. Source : www.bayer.de Novartis et Bristol-Myers Squibb s’allient pour la recherche contre le cancer Les deux groupes pharmaceutiques Novartis et Bristol-Myers Squibb (BMS) collaborent pour la recherche sur un type particulier de cancer du poumon. Comme l’a signalé l’entreprise suisse, la collaboration a été décidée pour étudier la sécurité, la compatibilité et l’efficacité de trois liaisons moléculaires combinées à l’inhibiteur immunisé d’investigation du point de reprise PD-1 Opdivo® (nivolumab) de BMS dans des études de phase-I/II sur le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC). Fin avril, le Zykadia (ceritinib) a obtenu de la FDA l’homologation pour le traitement du cancer du poumon en stade avancé. D’autres demandes d’homologation ont été déposées au sein de l’Union européenne et d’autres pays pour ce médicament. Les analystes estiment que le chiffre d’affaires potentiel du Zykadia peut monter jusqu’à 1 milliard de dollars US. Source : www.novartis.com Roche Diabetes Care Allemagne et l’Université de St. Gallen coopèrent pour une gestion personnalisée du diabète Roche Diabetes Care, un des principaux fournisseurs de solutions de gestion du diabète, et l’Université de St. Gallen vont coopérer étroitement dans la recherche et le développement de nouvelles solutions de gestion de thérapie et de modèles d’approvisionnement pour les personnes souffrant de diabète. Le Dr Christoph Franz, Président du conseil d’administration de Roche, et le professeur Dr Thomas Bieger, recteur de l’Université de St Gall (HSG) étaient présents lors de la finalisation du contrat de coopération. Cette coopération est née de l’initiative du Dr Oliver Haferbeck, directeur de Roche Diabetes Care Allemagne et d’Isabelle Decker, directrice marketing, ayant permis d’identifier des champs de coopération et des idées de projet avec le directeur du centre de recherche sur le customer insight (FCI-HSG), le professeur Dr Andreas Herrmann. Soruce : www.roche.de Le système manuel de dosage de poudre de Mettler-Toledo reçoit le Red Dot Award du Design de produit Le nouveau système manuel de dosage de Mettler-Toledo a reçu le Red Dot Award récompensant l’excellence de son design, son innovation particulièrement distinguée en matière de forme et de fonction. Remis chaque année par le Centre de design de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie en Allemagne, le Red Dot Award est un label de qualité de renommée internationale récompensant le design. Mettler-Toledo est particulièrement fier d’avoir reçu ce prix très convoité récompensant l’excellente qualité de son système manuel de dosage de poudre Quantos (HPD – Handheld Powder Dispenser). Très pratique, le système manuel de dosage de poudre Quantos offre également une plus grande sécurité en laboratoire et simplifie les applications utilisant des poudres fluides. Oubliez les opérations délicates et les risques de bévues lors du dosage à la spatule. Désormais, il suffit d’appuyer avec votre pouce sur le doseur. Les avantages sont encore plus flagrants avec les faibles poids, les poudres hygroscopiques et statiquement chargées, qui sont normalement très difficiles à manipuler. Source : www.mt.com / www.red-dot.de | Photo : © Mettler-Toledo 4 q&more 02.14 Table ronde franco-allemande dans le cadre du SIAL Paris 2014 C’est dans le cadre du SIAL (Salon International de l’Alimentation) de Paris, que s’est tenue une table ronde de haut niveau entre les représentants allemands et français de l’économie et de la politique, en présence de la BVE, l’organisme fédéral allemand de l’agroalimen taire. Pour les entreprises allemandes du secteur agroalimentaire, la France est le troisième marché d’exportation mais aussi le second pays fournisseur du monde. C’est autour du sujet sur les « chances et les limites de l’économie agroalimentaire en Allemagne et en France face aux marchés de pays tiers » que se tiendront des débats portant notamment sur les effets des traités européens en cours et sur les démarches entreprises pour surmonter les barrières commerciales vétérinaires et Source : www.bve-online.de phytosanitaires dans les états tiers. Des éponges marines pour la médecine Eponge Verongia sur son sol marin Photo : © Andre Ehrlich « Aplysina aerophoba » – ou encore l’éponge Verongia, est à l’origine d’un projet de start-up de deux diplômés de l’Université technologique de l’École des mines de Freiberg. Andre Ehrlich, géologue et minéralogiste, et Marcel Bürger, chimiste, envisagent d’extraire une substance à base de bromotyrosine que l’on trouve dans l’éponge Verongia. On la trouve notamment en mer Méditerranée. Ses précieux extraits ont récemment suscité l’intérêt de la science. La bromotyrosine est un dérivé d’acide aminé. Les substances à base de bromotyrosine ont des propriétés antibactériennes, antiparasitaires et antivirales. Elles sont donc particulièrement utiles pour la lutte contre des maladies telles que le cancer, le psoriasis ou la malaria. C’est sous la direction du professeur Hermann Ehrlich, du groupe de travail sur la biominéralogie et les biomimétiques extrêmes de l’Institut de physique expérimentale, que les chercheurs ont mis au point une méthode innovante permettant d’isoler et d’extraire jusqu’à 100 % des substances à base de bromotyrosine de cette éponge. Contact : [email protected] Source : www.tu-freiberg.de q&more 02.14 ATTO-TEC précurseur du Prix Nobel de chimie Deux clichés STED en couleur d’un glioblastome, la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l’adulte. Contrairement aux clichés classiques, flous (à gauche), le cliché STED (à droite) révèle des structures bien plus précises. Photo : © J. Bückers, D. Wildanger, L. Kastrup, R. Medda; Institut Max-Planck pour la chimie biophysique Une succursale de l’Université de Siegen a mis au point, en collaboration avec le professeur Stefan W. Hell, les colorants pour les processus récompensés. Des chercheurs de l’Université de Siegen ont collaboré sur le dévelop pement des colorants fluorescents nécessaires pour le processus STED (Stimulated Emission Depletion), ayant reçu le prix Nobel de chimie 2014. On compte sur les doigts de la main les entreprises capables de produire de tels colorants fluorescents. L’une d’entre elles est la société ATTO-TEC GmbH, société créée par l’Université de Siegen en Allemagne. Le professeur Karl H. Drexhage, co-fondateur d’ATTO-TEC, collabore avec Stefan Hell depuis le milieu des années 90. Ses recherches sur l’amélioration de la résolution des microscopes optiques son propre processus STED nécessite l’utilisation de colorants fluorescents dotés de caractéristiques bien particulières. Souce : www.uni-siegen.de Brain et Fuchs Europe coopèrent dans le secteur des lubrifiants obtenus à partir de matières premières renouvelables Brain AG et Fuchs Europe Schmierstoffe GmbH rendent publique leur coopération sur la fabrication biotechno logique d’additifs pour lubrifiants à partir de matières premières renouvelables. Conclu il y a un an, ce partena riat fait partie de l’alliance stratégique ZeroCarbFB, subventionnée par le ministère fédéral de l’éducation et de la recherche (BMBF). Les partenaires du projet ont pu réaliser toutes les étapes définies jusqu’alors avec un peu d’avance. La société Brain a pu réaliser la synthèse, à l’échelle du kilogramme, des premiers additifs pour lubrifiants. Le premier additif est en cours d’évaluation technique auprès de la société Fuchs. D’autres synthèses sont prévues ou en cours. Source : www.brain-biotech.de 5 En point de mire : Bioanalyse | Senseurs d’ions Détection et manipulation d’ions De la potentiométrie à l’échelle nanométrique Xiaojiang Xie et Prof. Dr Eric Bakker Département de chimie minérale, analytique et appliquée, Université de Genève, Genève, Suisse 6 q&more 02.14 q&more 02.14 7 En point de mire : Bioanalyse | Senseurs d’ions L’électrode pH est désormais indispensable pour le contrôle de processus chimiques. Les progrès réalisés en chimie des matériaux et en méthodologie fondamentale ouvrent des portes à de nouvelles approches fascinantes. La détection directe d’espèces ioniques en temps réel est capitale pour le contrôle de processus et le contrôle environnemental mais aussi pour les diagnostics cliniques. Le noyau technologique de cette approche est l’électrode pH indispensable, que l’on retrouve aujourd’hui sous de nombreuses formes pour répondre aux besoins de tous les utilisateurs. Avant le pH, l’analyse clinique reposait sur l’application d’électrodes sélective d’ions (ESI), senseurs potentiométrique également, mais se rapportant en général à d’autres matériaux. Les plus grands progrès scientifiques des dernières décennies ont été réalisés sur les membranes hydrophobes contenant des agents complexants lipophiliques (ionophores) pour la détection d’un grand nombre d’espèces, notamment les polyions [1]. Les senseurs sans calibration sont-ils à portée de main ? Malgré le succès sur les matériaux, la potentiométrie (cf. fig. 1) ne convient pas vraiment comme méthode robuste sans calibration. Le potentiel sur l’électrode de référence est sujet à des incertitudes et des erreurs et la Potentiométrie directe Réalisation de détecteurs d’ions miniatures journal a Coulométrie de couche fine Charge Solution interne Concentration Échantillon d'électrode Membrane Distance Durée Fig. 1 Profils de concentration schématique sur une membrane sélective d’ions utilisée en potentiométrie (en haut) et coulométrie de couche fine (en bas) avec les réponses de senseurs sur la droite. 8 De nouvelles approches explorent les possibilités pour augmenter la robustesse des senseurs à ions électro chimiques. Elles proposent d’utiliser différemment les mêmes principes matériaux que les électrodes sélectives d’ions basées sur des ionophores. Elles sont contrôlées par de protocols d’électrochimie dynamique par l’application d’un potentiel ou d’un courant. [3]. L’approche illustrée dans la figure 1 montre une solution d’échantillon ramenée à un format de couche fine ce qui rend le processus de transfert très complet. Cela simplifie le comptage par intégration de courant, du nombre d’ions dans l’échantillon. La technique ainsi obtenue ne nécessite idéalement pas de calibrage et est indépendante de la température. La nature dynamique de ces technique a pour effet le changement d’informations sur l’échantil lon. Au lieu d’activités des ions, on peut observer la concentration d’ions labiles de l’échantillon. Ainsi, les systèmes répondant aux ions d’hydrogène, par exemple, permettent de détecter l’alcalinité ou l’acidité au lieu du pH [4]. Cela ouvre des perspectives vers des techniques de détection directe pour lesquelles il fallait jusqu’à maintenant avoir recours à des aliquotes et des titrages volumétriques. Solution interne CEM Membrane Concentration Échantillon jonction liquide traditionnelle a été difficile à remplacer, même si les liquides ioniques sont depuis peu des matériaux prometteurs aptes à remplacer les électrolytes intermédiaires aqueuses [2]. D’un autre côté, on note un intérêt croissant pour la miniaturisation de senseurs sélectifs d’ions à l’échelle du micromètre, voire du nanomètre. La plus grande motivation réside dans la possibilité de réaliser des mesures dans des espaces infiniment petits tels que l’intérieur d’une cellule, ce qui reste impossible avec les gros senseurs. Des senseurs de l’ordre du micromètre ont été adaptés pour la cytométrie de flux. Des microélectro des sélectives d’ions et des micro/nanosenseurs basés sur des grosses optodes ont pu être appliquées à des cellules pour surveiller la concentration en ions [5, 6]. Par rapport aux senseurs électrochimiques, les senseurs optiques ont un avenir plus prometteur, puisqu’ils sont q&more 02.14 compatibles avec l’équipement d’imagerie de pointe tel que le microscope à fluorescence. Les ESI ont été miniatu risés pour des expériences intracellulaires mais le niveau de bruit, les limites de détection et la robustesse physiques ne sont pas encore satisfaisants et nécessitent une formation de l’opérateur. Les senseurs optiques ont bien sûr aussi des points faibles, tels que leur tendance au photoblanchiment. Là, c’est un avantage pour les ESI. Notre groupe a mis au point une méthodologie simple et pratique pour produire des nanosphères à auto-assem blage permettant de détecter les ions de métaux [7]. Ce processus nécessite la dissolution de tous les compo sants de senseurs avec un copolymère amphiphilique dans du THF que l’on injecte à la solution aqueuse. Du fait de la nature hydrophobe des composants de senseurs, les nanosphères se forment spontanément, avec des tailles d’environ 40 nm. À l’œil nu, on ne voit donc qu’une solution homogène (figure 2). Toujours est-il que ces nanosenseurs optiques fonctionnent sur le principe de l’échange d’ions tout en maintenant une neutralité électrique dans leur noyau hydrophobe. Maîtriser la réponse pH croisée des senseurs d’ions optiques D’un point de vue historique, les optodes à ions ont souffert de la réponse de pH croisée. Certains indicateurs d’ions fluorescents présentent des interférences pH similaires. Pour surmonter cet obstacle, nous avons récemment proposé un mode de détection complet où le senseur utilise l’analyte permettant ainsi une réponse indépendante du pH [8]. Les suspensions d’optodes ultra-miniaturisées sont très intéressantes dans ce domaine puisque la réponse du senseur est bien plus rapide que l’approche traditionnelle. Un mode de détection complet serait très utile lorsque l’expérience en question tolère l’utilisation d’analytes. En avant vers l’avenir : Effacer les limites entre la chimie en solution et la détection Les nanosenseurs à échange d’ion basés sur des iono phores peuvent s’avérer utiles dans différents secteurs, ce qui permettrait de gommer les limites entre la chimie de solution et la détection chimique. Nous étudions les nano-échantillons basés sur des ionophores comme nouveaux réactifs à titrage complexométrique [9]. Des chélateurs organiques solubles dans l’eau tels que l’EDTA ont souvent été appliqués pour la chélométrie, mais la sélectivité et la gamme de travail du pH n’ont pas vraiment évolué depuis 60 ans. Les suspensions de nanoparticules basées sur des ionophores peuvent surmonter les lacunes et peut-être remplacer ces réactifs. La réaction de complexation passe d’une phase aqueuse à une phase nanosphérique organique impliquant des récepteurs extrêmement sensibles aux ions. La figure 3 montre la comparaison entre le titrage Ca2+ avec l’EDTA et des nanosphères sélectives de calcium contenant des ionophores. Nous avons récemment lancé le concept de senseurs d’ions photodynamiques sous forme de films polymé riques [10]. Il suffit d’éclairer ces senseurs à la lumière pour les activer ou les désactiver. Des colorants photosen sibles tels que les spiropyrans sont utilisés à cet effet comme chromoionophores. À la lumière ultraviolette, le spiropyran se transforme en photomérocyanine qui On pourrait ajouter à cette stratégie la suppression du colorant de l’indicateur pH lipophile pour imiter la composition des ESI à l’échelle nanométrique. Nous avons récemment étudié les colorants sensibles à la tension pour représenter la force électromotrice de ces nanosphères sélectives d’ions en convertissant la réponse potentiométrique en mesure fluorescente. Fig. 2 Images de suspensions aqueuses nanosphériques sélectives d’ions contenant différents chromoionophores q&more 02.14 9 En point de mire : Bioanalyse | Senseurs d’ions Xiaojiang Xie, né en 1986, finit actuellement les études de Ph.D. au sein du groupe de recherche du professeur Eric Bakker à l’Université de Genève. Entre son Bachelor de l’Université de Nankin en Chine et le début de ses études à Genève, il a travaillé six mois auprès de WuXi AppTech (Shanghai) et un an et demi au sein du laboratoire national de chimie analytique pour les sciences de la vie de l’Université de Nankin. Ses recherches portent notamment sur les senseurs électrochimiques et optiques pour les ions, la miniaturisation de senseurs, la conversion photoélectrique, les senseurs photoactifs, la conception et la synthèse de nouveaux matériaux fonctionnels et les nouveaux concepts de senseurs pour la mesure du dioxyde de carbone. 10 Eric Bakker, né en 1965, est professeur de chimie à l’Université de Genève. Il a fait ses études à l’ETH (École polythechnique fédérale) de Zurich, en Suisse. Après son Ph.D. il suit des études post-doctorales à l’Université du Michigan, à Ann Arbor, aux États-Unis. Sa carrière indépendante le conduit à l’Université d’Auburn aux États-Unis, puis à l’Université Purdue à West Lafayette, à l’Université Curtin à Perth, Australie, avant qu’il ne prenne son poste actuel en 2010. Ses recherchent portent notamment sur la chimie de la membrane, le transport des ions et les processus d’extraction pour l’innovation dans le secteur de la détection chimique et, plus récemment, sur la conversion photoélectrique. Il a publié plus de 230 articles qui ont été cités plus de 12 000 fois dans le monde entier. En 2014, il reçoit le prix Robert Boyle en science analytique, de la RSC. q&more 02.14 le départ pour de nouvelles plateformes de réactifs libérant et systèmes de distribution. Ces spéculations prometteuses ne doivent pas nous faire oublier les éventuelles complica tions prévisibles associées à des expériences invivo ou dans d’autres média complexes. Fig. 3 Titrage à l’aide de nanoparticules sélectives de calcium et d’EDTA. NS 1 : eau non tamponée ; NS 2: tampon pH 7,0 ; EDTA 1: eau non tamponée ; EDTA 2 : tampon pH 7,0 Le développement de nouvelles approches de détection d’ions par l’électrochimie et la miniaturisation de senseurs sélectifs d’ions sont des sujets palpitants. Mais il reste encore beaucoup de choses à explorer et les travaux à venir devront se concentrer sur la compréhension des nouveaux outils de détection et leurs applications dans les secteurs demandeurs, puis identifier les défis, améliorer les outils matériaux et démontrer des applications clés d’importance analytique. ■ [email protected] dispose d’une bien plus grande affinité pour les protons. Une illumination à la lumière visible rechange la photomérocyanine en spiropyran non basique. Lorsqu’un senseur à ions photodynamiques est miniaturisé à l’échelle nanométrique, il fonctionne comme un senseur activé à la lumière mais aussi comme un outil répondant à la lumière pour les perturbations en concentration d’ions dans l’échantillon [11]. Le déclenchement ou l’arrêt contrôlé par la lumière d’espèces ioniques peut être q&more 02.14 ■ [email protected] Bibliographie [1] Bakker, E. et al. (1997) Chem. Rev. 97, 3083–3132 [2] Zhang, L. et al. (2012) Anal. Chem. 84, 3461–3464 [3] Bakker, E. (2014) Trends Anal. Chem. 53C, 98–105 [4] Ghahraman Afshar, M. et al. (2014) Anal. Chem. 86, 64616470 [5] Dubach, J. M. et al. (2009) PNAS 106, 16145–16150 [6] Thomas, R. C. et al (1975) Nature 258, 754–756 [7] Xie, X. et al. (2013) Anal. Chem. 85, 9932–9938 [8] Xie, X et al. (2014) Anal. Chem. 86, 28532856 [9] Zhai, J. et al. Chem. Comm. submitted [10] Xie, X et al. (2012) J. Am. Chem. Soc. 134, 16929–16932 [11] Xie, X & Bakker, E. (2014) ACS Appl. Mater. Interfaces 6, 2666–2670 Photo : © fotolia.com | SSilver 11 Recherche & Développement | Recherche sur les principes actifs Commentaire Résistance aux antibiotiques Un défi constant pour la recherche de principes actifs Prof. Dr Mark Brönstrup, Abteilung Chemische Biologie, Helmholtz Zentrum für Infektionsforschung (service de biologie chimique du centre Helmholtz pour la recherche sur les infections), Braunschweig, Allemagne Vous aussi, vous trouvez ça pénible et agaçant de devoir ressortir un dossier que vous aviez déjà terminé et archivé parce qu’en fait, il n’est pas terminé et relève finalement de la plus grande urgence ? Dans la recherche sur les principes actifs, les antibiotiques font partie des exemples de tâches qui reviennent à la charge, comme nous le montre le dernier rapport de l’OMS sur la résistance aux antimicrobiens. La découverte des antibiotiques au début du 20e siècle a été une révolution dans l’histoire de la médecine. Tout a commencé par la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming puis des sulfamides par Gerhard Domagk. Jusqu’aux années 1960, de nombreuses classes d’antibiotiques efficaces ont été lancées sur le marché. Nombre d’entre eux sont encore utilisés de nos jours. Cette victoire a fait dire au chirurgien général américain William H. Steward « Il est temps de fermer le livre des maladies infectieuses et d’annoncer que la guerre contre la pestilence a été gagnée. » Une pénurie de nouveaux produits Une conclusion hâtive qui sous-estime la capacité de transformation des agents pathogènes. En outre, des arguments économiques s’opposent à un engagement trop important de l’industrie dans la recherche et le développement d’antibiotiques : Les nouveaux produits 12 innovants étant utilisés à court terme sur une courte durée de quelques semaines (le patient étant ensuite guéri), puis utilisés comme médicament de réserve au lieu d’un traitement de fond, les antibiotiques ne représentent qu’un faible chiffre d’affaires par rapport à des médicaments contre les maladies chroniques. Paradoxalement, la qualité a été fatale à la recherche : La grande prédictivité translationnelle de systèmes in-vitro et les modèles animaux pour antibiotiques impliquent un fort taux d’exclusion en phase préclinique et par conséquent des pipelines quantitatifs très étroits – un inconvénient lorsque la perspective de productivité de la R&D est régie par les chiffres, celle-ci n’ayant pas fait écho aux bons résultats du développement clinique ultérieur. Une attractivité économique moindre et un besoin médical apparemment couvert ont eu pour conséquence, au cours des deux dernières décennies, des réductions massives dans la recherche sur les antibio tiques et donc un ralentissement du développement de nouveaux produits. q&more 02.14 Aller à l’encontre du développement croissant de résistance En revanche, les agents pathogènes ont continué à développer leur résistance. Les bactéries s’adaptent constamment, soit par mutation, soit par adoption de gènes complets. De nombreux antibiotiques perdent de leur efficacité, en particulier face aux germes à problèmes de la famille ESKAPE. C’est pourquoi les scientifiques prédisent un retour à l’ère pré-antibiotique, avec une forte mortalité infectieuse, si ce développement se poursuit. Cette vision cauchemardesque a déclenché des réactions de la part des entités concernées : La FDA, autorité de santé américaine, a mis en place un certain nombre de mesures répertoriées dans le GAIN (Generating Antibiotics Incentives Now) Act, telles qu’une simplification des études d’homologation, une accélération des processus d’homologation (« fast track ») et une prolongation de la durée de validité des brevets. Elle compte ainsi rendre le développement d’antibiotiques plus attractif d’un point de vue économique pour les entreprises biotechnologiques actives de manière anticyclique telles que Cubist mais aussi de grands revenants dans l’indus trie pharmaceutique tels que Novartis, Sanofi ou Roche. Les chercheurs travaillent de moins en moins seuls dans leur laboratoire. La recherche s’organise désormais sous forme de consortiums, à l’instar du New Drugs for Bad Bugs (ND4BB) créé dans le cadre de l’initiative euro péenne IMI (Innovative Medicine Initiative). L’Allemagne voit la mise en place d’une stratégie sur la résistance aux antibiotiques, la DARTS (Deutsche Antibiotika Resistenzstrategie) et la fondation d’un centre allemand de recherche en infectiologie, le DZIF (Deutsches Zentrum für Infektionsforschung). Rassembler le savoir Le DZIF regroupe 32 institutions, dont des universités, des cliniques universitaires, des instituts Leibniz et Max Planck, des centres Helmholtz et des institutions fédérales de recherche. Le centre rassemble des experts de la recherche fondamentale, des experts en épidémiologie et des experts cliniques afin de relever le défi capital de la recherche en infectiologie. Pour venir à bout de ces résistances, ces engagements doivent être déterminés, durables et de longue haleine (les agents pathogènes ont de l’endurance). Du point de vue de la recherche, la question est surtout de savoir quelle approche inno q&more 02.14 Mark Brönstrup, né en 1971, a étudié la chimie à l’Université Philipps de Marburg en Allemagne et à l’Imperial College à Londres. Il obtient un doctorat de chimie organique en 1999 à l’université technique de Berlin. De 2000 à 2013, il travaille au sein du groupe pharmaceutique Sanofi à Francfort. Il est d’abord responsable d’un laboratoire de spectrométrie de masse puis responsable de la section pour la recherche sur les produits naturels, pour les marqueurs biologiques et les diagnostics du diabète, mais aussi des domaines pour les marqueurs biologiques, l’imagerie biologique et les tests biologiques. Depuis décembre 2013, il est à la tête du service de chimie biologique du centre Helmholtz pour la recherche en infectiologie. Il est également professeur à l’Université Leibniz de Hanovre. vante apportera de nouveaux produits (pas seulement des produits existant déjà) : recherche sur les produits naturels modernisée et basée sur le génome, inhibiteurs pathologiques tels que les inhibiteurs du Quorum Sensing ou fixateurs de toxines, agents immunomodulateurs ou antibiotiques à agent pathogène ciblé. ■■ [email protected] 13 Recherche & Développement | Nanodiamants 14 q&more 02.14 En route vers la nanomédecine Avantages des nanodiamants fabriqués par détonation pour les applications médicales Prof. Dr Jean-Charles Arnault, Céline Gesset, Dr Hugues Girard, Dr Jacques de Sanoit, Laboratoire Capteurs Diamant, CEA, Saclay, France q&more 02.14 15 Recherche & Développement | Nanodiamants Les nanoparticules de diamants ou nanodiamants (ND) disposent de nombreux avantages essentiels pour les applications de la biomédecine : cytotoxicité et génotoxicité très faibles [1], chimie superficielle du carbone permettant la fonctionnalisation covalente de molécules cibles ou molécules de marquage (oligonucléotides, protéines, colorants fluorescents, acides nucléiques peptidiques [2], etc.) et charge de surface ajustable pour la diffusion des principes actifs [3]. Les nanodiamants synthétisés par détonation [4] disposent de toutes ces propriétés pour une taille primaire de 5 nm, taille compatible avec l’élimination rénale. Cependant, les propriétés des ND sont très dépendantes de leur chimie de surface. Le Laboratoire Capteurs Diamant (CEALIST) a développé une expertise concernant le contrôle de la chimie de surface des nanodiamants. Des traitements originaux comme l’hydrogénation plasma [5] ou la graphitisation de surface [6, 7] ont été optimisés pour obtenir une chimie de surface homogène conduisant à des propriétés électroniques de surface spécifiques. Ces ND ont ainsi une charge de surface ajustable et une très bonne stabilité colloïdale en milieu biologique. Forte affinité pour les molécules d’eau Les nanodiamants hydrogénés sont obtenus suite à une exposition à un plasma d’hydrogène assisté par microondes. 80 mg de nanodiamants peuvent être traités à la fois (dosés précisément à l’aide du QuantosSystem QB5L de MettlerToledo). L’hydrogène atomique produit par le champ microondes provoque une gravure du carbone nondiamant, une réduction des groupements oxygénés et la formation de liaisons C sp3H. La cinétique de cette technique d’hydrogénisation a été étudiée par une analyse de surface séquentielle. L’utilisation d’un réacteur MPCVD (microwave plasma chemical vapor deposition), développé au laboratoire, nous a permis de créer les conditions idéales pour la production de grandes quan tités de nanodiamants hydrogénés (NDH) (cf. fig. 1) [9]. Les NDH disposent d’un coeur diamant entouré de terminaisons CH stables. Fig. 1 Mise au point d'une expérience pour l'hydrogénation 16 La grande affinité des NDH pour les molécules d’eau a été révélée grâce à des isothermes d’adsorption (BET). Ils disposent d’un plus grand nombre de sites hydrophiles que les NDCOOH [5]. C’est ce qui a permis d’obtenir des suspensions de NDH stables dans de l’eau, montrant un potentiel zêta (ZP) positif, + 45 mV pour un pH= 7.4 (cf. q&more 02.14 De g à dr : Dr Hugues Girard, Prof. Dr Jean-Charles Arnault, Dr Jacques de Sanoit, Céline Gesset Hugues Girard, né en 1979, a reçu son titre de docteur en chimie et sciences de la matière en 2008 à l’Université de Versailles, France. Son doctorat l’a amené à se pencher sur la réactivité électrochimique d’électrodes en diamant. De 2008 à 2009, il a occupé un poste de post-doctorant auprès du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et de l’École Polytechnique, où il a acquis une grande expérience dans le domaine de la chimie superficielle des nanoparticules de diamants. En 2010, il entre au Laboratoire Capteurs Diamant (CEA) en tant que chercheur permanent. Il s’intéresse alors notamment aux applications biologiques et technologiques des nanoparticules de diamants. Son expertise lui permet de développer des méthodes originales pour le traitement plasma de nano diamants pour l’hydrogénation de leur surface et, plus récemment, pour leur marquage radioactif. Jean-Charles Arnault, né en 1966, est directeur de recherche auprès du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Après l’obtention de son doctorat en 1993, il devient maître de conférences à l’Université de Strasbourg, poste qu’il occupe jusqu’en 2007, où il intègre le Laboratoire Capteurs Diamant (CEA). À l’origine, il était spécialisé dans la nucléation et la croissance du diamant, les interactions entre plasma MPCVD et surfaces par des méthodes d’analyse de surface et la microscopie électronique. Depuis 2008, il a développé un nouvel axe de recherche au CEA lié aux modifications de surface de nanoparticules de diamant q&more 02.14 par des traitements plasma ou thermiques. L’objectif est de leur conférer de nouvelles propriétés de surface. Des nanodiamants hydrogénés ont récemment révélé un fort potentiel pour les applications biologiques, notamment par un effet de radiosensibilisation. Jacques de Sanoit, né en 1955, est chercheur au CEA comptabilisant 35 années d’expérience. Après 10 années de recherche et de développement dans le domaine du retraitement des combustibles nucléaires et de la séparation radiochimique des actinides mineurs, il passe 15 ans au Laboratoire National Henri Becquerel (CEA-LIST) où il est responsable de la préparation de sources radioactives pour la métrologie primaire des rayonnements ionisants. Depuis 10 ans, il travaille au Laboratoire Capteurs Diamant (CEA-LIST), où il développe des capteurs électrochimiques. Céline Gesset, née en 1979, diplômée de Télécom SudParis en 2004 avec une spécialisation en optique et capteurs à haute fréquence. Elle intègre le CEA en 2005 où elle met au point des designs de capteurs hautes fréquences innovants pour des applications dans des domaines comme la sécurité. Elle rejoint l’équipe du Laboratoire Capteurs Diamant en 2008 et est notamment chargée d’étudier les nanodiamants pour les capteurs et les applications biologiques. Pour cela, elle se consacre tout particulièrement à l’étude de la modification des surfaces de nanoparticules de diamants suite à différents traitements (chimie, gaz, etc.), leur caractérisation et la mesure de leurs propriétés colloïdales. 17 Recherche & Développement | Nanodiamants fig. 2). L’origine de ce potentiel positif est liée à un dopage par transfert de la nanoparticule de diamant de 5 nm expliqué par le comportement semi-conducteur du diamant. Une réaction photochimique avec des alcènes et le greffage de sels de diazonium ont permis d’étudier la réactivité chimique du ND-H. Son comportement est similaire à celui des couches de diamant hydrogénées [10]. Fig. 2 Suspension colloïdale de nanodiamants hydrogénés dans de l'eau (3 mg/mL) Efficacité contre les cellules tumorales Les terminaisons hydrogénées peuvent conférer aux ND de nouvelles propriétés pouvant aller jusqu’à un effet de radiosensibilisation pour la thérapie anticancéreuse. En effet, nous avons prouvé un effet de radiosensibilisation in-vitro de ND hydrogénés de 5 nm sur des lignées cellulaires résistantes aux rayons gamma (en collabora tion avec Le Laboratoire de Cancérologie Expérimentale, CEA iRCM) [11]. Sous rayonnement X, les ND-H peuvent générer de fortes concentrations d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) pouvant être utilisées contre les cellules tumorales. La génération de ROS pourrait être liée avec les propriétés caractéristiques de la surface hydrogénée, c’est-à-dire avec son affinité électronique négative et sa Laboratoire Capteurs Diamant, CEA-LIST, Saclay, France Les activités de recherche du Laboratoire Capteurs Diamant sont concentrées sur la croissance CVD du diamant et ses applications innovantes. Grâce à ses propriétés exceptionnelles, le diamant peut relever différents défis industriels : capteurs pour environnements complexes, revêtements fonctionnels, interfaces biologiques, etc. Les couches de diamants sont fabriquées pour des revêtements de protection, des applications tribologiques ou biologiques et comme substrats de qualité pour le développement de capteurs et de détecteurs. Nos recherches portent également sur les propriétés chimiques et physiques des couches de diamants et des surfaces des nanodiamants (fonctionnalisation, interaction plasma/surface, interfaces biologiques, etc.). Notre plateforme technologique, notre expérience scientifique et nos nombreuses coopérations nous ont permis de développer des applications dans des domaines très variés : sécurité, santé, nanotechnologie, installations Synchrotron, etc. ■■ http://cnanoidf.org/fr/ recherche/nanochimie-nc/ equipes/equipes-paris-sudorsay-palaiseau/article/ laboratoire-capteursdiamant-cea 18 grande réactivité face aux molécules d’eau [5]. Des travaux de recherche étudient actuellement les effets biologiques [12]. Des nanoparticules sont actuellement utilisées comme radiotraceurs pour quantifier les risques des nanotech nologies pour la santé ou en théranostique [13]. Le remplacement de l’hydrogène par du tritium pendant le plasma permet d’obtenir une chimie superficielle en C-3H afin de conférer aux particules des propriétés de radiotraçage inhérentes, condition indispensable pour les études de biodistribution. Un marquage radioactif du coeur diamant semble être une approche très prometteuse pour le suivi des ND. Un tel marquage radioactif direct par traitement par plasma a été récemment réalisé [14]. La radioactivité globale mesurée par scintillation liquide est composée à 93 % d’atomes 3H liés à la surface des ND, les 7 % restant étant liés au coeur diamant. Une telle dotation 3H garantit des nanodiamants marqués radioactifs extrêmement stables, dont la surface peut être fonctionnalisée. Conclusion Grâce à un potentiel zêta positif, nécessaire pour la diffusion du principe actif, et un cœur diamant ayant un potentiel thérapeutique, les ND-H sont prêts pour une utilisation en nanomédecine. Jusque-là, les nanodiamants étaient jugés efficaces mais considérés comme des plateformes inertes. Nous avons démontré que les ND, notamment les ND-H doivent désormais être considérés comme un nanomatériau actif. ■■ [email protected] Bibliographie [1]Paget, V. et al. (2013), Nanotoxicology, DOI: 10.3109/17435390.2013.855828 [2]Gaillard, C. et al. (2014) RSC Advances 4, 3566–3572 [3]Krueger, A. & Lang, D. (2012) Advanced Functional Materials 22, 890 [4]Dolmatov, V. Y. (2007) Russian Chemical Reviews 76, 339 [5]Petit, T. et al. (2013) Nanoscale 5, 8958–62 [6]Petit, T. et al. (2011) Phys. Rev. B 84, 233407.v [7]Petit, T. et al. (2012) Nanoscale 4 , 6792 [8]Arnault, J. Cet a. (2011) Phys. Chem. Chem. Phys. 13, 11481 [9]Girard, H. A. et al. (2010) Diam. Relat. Mater. 19, 1117 [10] Girard, H. A. et al. (2011), Phys. Chem. Chem. Phys. 13, 11511 [11 P etit, T. et al., Proceedings of the 13th IEEE International Conference on Nanotechnology, Beijing, China, 5.–8. August 2013 [12] Grall, R. et al. (noch einzureichen) [13] Hong, H. et al. (2009) Nano Today 4, 399 [14] Girard, H. A. et al. (2014) Chem. Comm. 50, 2916 Photo : © istockphoto.com | Tempura, Simfo q&more 02.14 Anode + Ingénierie de précision en provenance directe de Suisse. Pour leur garantir stabilité, précision et longévité, les poids de contrôle sont plongés dans un bain électrolytique, où ils sont soumis à un polissage final. Savoir faire + Qualité = CarePacs® Conformes à l’USP Les CarePacs® contiennent tout ce dont vous avez besoin pour garantir la sécurité, la précision et la traçabilité du processus de pesage. Les valeurs nominales et les classes de précision des deux poids de contrôle sont rigoureusement sélectionnées pour correspondre à 5 % et 100 % de la capacité de votre balance – précisément ce qui est recommandé par l’USP <41> en matière de test des balances. Trouvez le CarePac® qui vous convient : www.mt.com/carepac Diamants & More Une découverte sensationnelle au Brésil Un diamant révèle la présence d’un réservoir d’eau au centre de la Terre L’équipe internationale de chercheurs de Graham Pearson de l’Université d’Alberta au Canada a découvert dans un diamant de 0,09 g des traces de ringwoodite, un minéral renfermant de l’eau. Ce fut la première découverte de ringwoodite d’origine terrestre. Jusquelà, la ringwoodite avait déjà été trouvée dans des météorites ou créée artificiellement en laboratoire. Des recherches ont montré que le fragment découvert dans la ville brésilienne de Juina contient environ 1,5 % de son poids d’eau, une quantité non négligeable. Cette découverte vient étayer les théories scientifiques sur la présence d’une grande quantité d’eau à 410 – 660 km sous la surface de la Terre. Selon des estimations, les chercheurs pensent que la zone de transition de la croûte terrestre contiendraient autant d’eau que tous les océans réunis. Graham Pearson montre le minuscule diamant ayant permis de prouver la présence de ringwoodite sur la Terre. Photo : © Richard Siemens/ University of Alberta Source : www.ualberta.ca Publication originale : Nature, 2014, DOI: doi: 10.1038/nature13080 Des diamants dans le firmament Un diamant géant dans l’espace Étoile diamant : 10 milliards de milliards de milliards de carats Les astronomes du centre HarvardSmithsonian d’astro physique ont découvert un diamant cosmique à 50 années lumière de la Terre. Ce bijou de 4 000 km de diamètre pour 10 milliards de milliards de milliards de carats (un 1 suivi de 34 zéros), est une naine blanche cristal lisée, résidu d’une étoile qui s’est éteinte. Les naines blanches sont constituées en majeure partie de carbone, et sont entourées d’une fine couche d’hydrogène et d’hélium gazeux. L’astronome Travis Metcalfe, à la tête de l’équipe de chercheurs, nous explique qu’il nous faudrait une loupe de joailler de la taille de notre soleil pour le mesurer. Il ajoute que le soleil finira aussi, dans un avenir très lointain, par se transformer en diamant géant. Photo : © Centre Harvard Smithsonian d’astrophysique Source : www.cfa.harvard.edu Diamants à nano-particules doubles Un diamant résistant à la chaleur Sa résistance extrême fait du diamant un matériau très apprécié pour les outils de découpe et de meulage. Pourtant, le diamant commence à brûler à 800°C. Il n’est donc pas adapté pour les applications à très forte température. Des chercheurs de l’université chinoise Yanshan de Qinhuangdao sont parvenus à créer un diamant à nanoparticules doubles bien plus dur et bien plus résistant que son modèle naturel. Il peut être utilisé dans des applications bien plus nombreuses. Les cher cheurs de l’équipe de Yongjun Tian ont utilisé pour cela 20 des cristaux maclés. Ils sont alignés les uns aux autres de sorte qu’aucun pli ne se forme entre eux, pour stabiliser la structure générale. Pour le super diamant, les chercheurs sont partis d’un matériau composé de couches imbriquées de réseaux de carbone, les unes sur les autres, un peu comme les couches multiples de l’oignon. Les chercheurs ont constaté que lorsqu’on le chauffe à 2 000 °C avec une pression de 20 GigaPascal, le carbone se transforme en super diamant. Celuici résiste à une température de 1 000°C, une partie du carbone ne se changeant qu’en infime partie en graphite. Publication originale : Nature (12 June 2014), DOI: 10.1038/nature13381 q&more 02.14 Le cœur des nanofils est un filament long et fin d’atomes de carbone, rangés comme dans l’unité de base de la structure du diamant : des anneaux de cyclohexane en zig-zag de six atomes de carbone sont reliés entre eux, chacun des atomes de carbone étant entouré d’atomes pour former un tétraèdre régulier. Photo : © John Badding Lab, Penn State University Le diamant Cullinan Nano-filament Le plus gros diamant jamais trouvé D’infimes diamants sous forme de nano-fils Les neufs plus gros éclats du diamant Cullinan après clivage. Le plus gros diamant jamais trouvé est le « diamant Cullinan ». Il a été découvert en 1905 en Afrique du Sud et pesait, à l’état brut, 3106,75 carats (621,35 g). Il a été découvert dans la mine Premier, à 38 km à l’est de Pretoria, à seulement 9,5 mètres de la surface de la Terre. Il doit son nom au propriétaire de la mine, Thomas Cullinan. En 1908, le tailleur Joseph Asscher fractionne le diamant brut en 105 pierres, dont 9 grosses et 96 petites. Les neufs gros diamants sont baptisés Cullinan I-IX et font tous partie des bijoux de la couronne britan nique abrités dans la Tour de Londres. La plus grosse pierre, Cullinan I, pèse 530,2 carats (106,04 g) et est communément appelée la « Grande étoile d’Afrique ». Pour la première fois, des chercheurs de la Pennsylvania State University sont parvenus à fabriquer des fils nanométriques composés d’atomes de carbone comme dans le diamant. Se sont donc des rangées de diamants miniatures. Ce nouveau matériau prometteur aurait des qualités exceptionnelles en matière de solidité et de raideur dépassant en ces termes les nanotubes de carbone que l’on connait à l’heure actuelle, selon l’équipe du professeur de chimie John V. Badding. Les chercheurs ont obtenu le nanofil en soumettant du benzol à une forte pression. Les molécules de benzol ont éclaté. Lorsque les chercheurs ont diminué la pression, les anneaux brisés de benzol se sont réarrangés pour se lier et former une structure alignée jusque-là encore inconnue. Source : science.psu.edu Publication originale : Nature Materials (2014), DOI: 10.1038/nmat4088 Technologie « Le maintien d’une posture correcte et la mise en place de processus de travail ergonomiques permettent d’éviter l’apparition de problèmes de santé fréquemment rencontrés chez les techniciens de laboratoire. » Barbara Bienlein, médecin spécialiste et gérante de MedicalForce Priorité à la santé Kontaminationsrisiken vermeiden durch berührungslosen Betrieb Stativ mit Schnellentriegelung für einfaches Zerlegen Les balances XS de Mettler-Toledo allient efficacité et ergonomie à la perfection – favorisant ainsi la protection de la santé au travail. D’après Barbara Bienlein, médecin spécialiste et gérante ErgoSens ermöglicht durch Dank spezieller de MedicalForce, Zurich, les tâches prolongées deVerriegelungen schlichte Handbewegung die lässt sich das Stativ in wenigen pesage, qui requièrent une grande précision, peuvent Ausführung bestimmter WaagenSekunden anbringen und abnehentraîner l’apparition de divers problèmes de santé, funktionen,wiez. B.Tarierenoder men – besonders beim Zerlegen tels que des douleurs et une fatigue musculaires au Drucken. für die Reinigung ein echter niveau du cou et des bras, une fatigue des yeux et des Vorteil. maux de tête ou encore des irritations cutanées et des pathologies liées au contact avec des produits chimiques. Grâce au pied du terminal, vous pourrez réaliser de sérieux gains de temps et maintenir une posture correcte durant toutes vos activités prolongées de pesage. 22 q&more 02.14 13 Reducing Ergonomic Risks in Laboratories Fig. 1 L’ergonomie favorise la productivité L’optimisation de la gamme de balances XS a permis d’atteindre un niveau de capacité et de performance répondant aux exigences de nombreuses applications. Pensé dans les moindres détails, le design des balances XS permet à tous les utilisateurs de réaliser leurs tâches de pesage quotidiennes de la façon la plus ergonomique qui soit. Combiné au pied ErgoStand, disponible en option, le terminal, placé à hauteur d’yeux, élimine les tensions au niveau du cou et favorise le maintien d’une posture correcte. L’inclinaison du terminal est réglable. Pour une utilisation encore plus simple, le terminal est équipé d’une surface utilisateur optimisée. La zone d’affichage laisse apparaître de grands chiffres parfaitement lisibles. La fatigue des yeux est ainsi significativement réduite, et les techniciens peuvent se concentrer pleinement sur leurs tâches de pesage. Des performances optimales, même dans les conditions les plus difficiles Les balances de précision à petite plateforme sont désormais équipées du nouveau plateau SmartPan, qui repose sur la technologie éprouvée du plateau SmartGrid. Cela permet de réduire le temps de stabili sation de moitié et de multiplier la reproductibilité par deux – et cela même dans les conditions particulièrement difficiles d’une hotte de laboratoire. Le poids minimum peut également s’en trouver considérablement amélioré. Cela est particulièrement utile lorsqu’on travaille avec des substances chères ou toxiques. De plus, les plateaux de balance SmartPan sont facilement démontables, ce qui facilite grandement leur entretien. ■ www.mt.com/balances q&more 02.14 Testez et optimisez l’ergonomie de votre laboratoire. Laboratory Ergonomic s Checklist Avec ses nouveaux produits, MettlerToledo compte bien veiller sur la santé du personnel de laboratoire. Optimisée et étendue, la gamme de balances XS, qui repose sur une technologie de pesage brevetée, constitue une avancée révolutionnaire dans l’optimisation des performances des balances et se fonde sur un design ergonomique innovant, qui requiert beaucoup moins d’efforts de la part de l’utilisateur. En outre, ces nouvelles balances offrent un maximum de sécurité opérationnelle et garantissent des résultats extrêmement précis. list Laboratory Check Fig. 2 Reducing Ergonomic Risks in Laborato Reducing Ergonomic Risks in Laboratories ries t nomics Checklis Laboratory Ergo ce mize Your Workpla Evaluate and Opti Summary Fig. 4 1. Work proce sses Do you have ition tools t. The with their work environmen which humans interact well-being. Shaping with systems in performance and Ergonomics deals terms of workers' work perforthe workplace in only results in better goal is to improve to the worker not in laboratories t and processes Common problems the work environmen problems as well. caused by overwork-related health limbs and the neck, mance, but in fewer overload. diseases of the upper and mechanical musculoskeletal e working postures are work-related working tasks, unfavorabl are also common. repetitive demands to due visual use with high to working tasks Eye problems linked workplace. to assess your own ergonomic checklist modifications. Use this laboratory indicateFig.a 10need for to any items, it may If you answer “NO”Fig. 9 Reducing Ergonomic Risks in Laboratories Reducing Ergonomic lean work processes and equipm Yes ent in and supplie s so that they are within Position work supplies in their order Remove unnec of use essary supplie s from the Fig. 2 work area Fig. 1 Fig. 1 Fig. 2 Do you often perform deman prolonged ding activiti repetitive tasks es such as or applying with your arms meaningful or hands? force Yes No Risks in Laborat ories Rotate betwee n different workstations or jobs at Fig. 4 Fig. 3 Fig. 12 s Fig. 11 En collaboration avec la spécialiste Barbara Bienlein, MettlerToledo a établi une checklist de 44 ques tions permettant d’évaluer le niveau d’ergonomie des laboratoires. Cette liste détaillée contient également des astuces et techniques extrêmement utiles. Elle est d’ailleurs disponible en libre téléchargement. s and Application Laboratory Workplace n Work organizatio work Standing laboratory work Seated laboratory monitors Working at PCs and and safety cabinets Working at hoods Fig. 1 s Working at microscope 2 3 4 6 8 10 11 Pipetting Fig. 2 Weighing 13 15 Laboratory equipment Fig. 3 2 Laborator METTLER No Tips for Optim ization Repos Fig. 4 Do you perform prolonged repetitive tasks? Do you work in the same position for hours? Yes No • Avoid prolon ged static positions Take short breaks to stretch , move and muscles relieve • Close your eyes or focus on someth ing in the distanc e y Checklist TOLEDO Fig. 4 ■ www.mt.com/labtec-ergonomics Le placement du terminal sur un pied favorise le maintien d’une posture correcte. Gesundheitsschutz mit XS-Waagen Die Konstruktionsmerkmale wurden mit grösster Sorgfalt darauf abgestimmt, die täglichen Aufgaben für die Bediener so ergonomisch wie möglich zu gestalten und häufigen gesundheitlichen Beschwerden vorzubeugen: •Schmerzen in Rücken, Händen, Armen und Nacken •Müdigkeit und Überanstrengung der Augen •Durch Chemikalien ausgelöste Reizungen oder Beschwerden B. Bienlein, MAS Arbeit und Gesundheit Spezialistin für Rehabilitationsmedizin und Geschäftsführerin bei Medicalforce „Eine korrekte Haltung und ergonomische Arbeitsabläufe tragen zur Vermeidung von gesundheitlichen Beschwerden bei, die unter Labormitarbeitern weit verbreitet sind.“ 3 Obtenez des résultats jusqu’à deux fois plus rapides grâce au nouveau plateau de balance SmartPan. 23 Alimentation & Analyse | Les nouveaux aliments Superfood & polyvalent ? Chia – un complément précieux, mais qui ne remplace pas tout Prof. Mag. Dr Susanne Till, département des sciences alimentaires de l’Université de Vienne, Autriche Au 16e siècle, le chia est une des plantes les plus importantes pour les Aztèques. 24 q&more 02.14 q&more 02.14 25 Alimentation & Analyse | Les nouveaux aliments Que la communauté internet veuille perdre du poids ou opte pour une alimentation saine, le chia est devenu le superfood et est de toutes les conversations. Pour certains, c’est même un super-produit polyvalent. Les recettes les plus diverses, de la crème dessert au chia au Chia Fresca, en passant par les muffins et la confiture, circulent sur les forums internet avisés. Le chia assurerait-t-il jeunesse, minceur et beauté éternelles ? Mais qu’est-ce qui se cache derrière ces minuscules graines, qu’est-ce qu’elles renferment et quels sont leurs pouvoirs réels ? sauge espagnole atteint au bout de 6 mois une taille de 2 m. Elle fleurit à noël [51]. Comme elle ne résiste pas aux températures hivernales, il faut la faire pousser en serre. Composants Chia en fleurs Petits fruits d’une grande plante Ce que l’on appelle « graines de chia » est un produit traité composé des fruits de la sauge espagnole (Salvia hispanica L.), une variété annuelle tropicale-subtropicale que l’on trouve au Mexique. Elle n’a pas grand chose à voir avec sa cousine méditerranéenne, la sauge officinale (Salvia officinalis L.), que l’on utilise sous nos latitudes comme herbe aromatique. En général, les graines de chia sont un mélange de fruits gris-noir (95 %) et blancs (5 %). Ils ont une forme elliptique [24] et une taille d’environ 2 mm. Ils sont brillants et leur surface est marbrée. Les cellules spéciales de l’exocarpe libèrent du mucilage au bout de 5 minutes dans l’eau [52]. Plantez les graines en terre, vous verrez apparaître au bout de quelques jours seulement des pousses très riches. Plantée en mai, la 26 Les graines de chia sont riches en acide α-linoléique (C18:3 ω-3), mucilage (neutre) [35], fibres [3, 15, 35] et antioxydants (flavonoïde, quercétine, kaempférol) [25, 35]. Elles contiennent bien plus de protéines, lipides et fibres que les principales céréales. Le schéma d’acides aminés montre une bonne teneur en lysine, méthionine et cystéine. Contrairement aux céréales, elle ne contient aucun acide gras limitant [15]. La teneur en lipides de 30 – 34 % [3, 15] lui confère une teneur énergétique supérieure aux céréales. Comparée aux principaux oléagineux (cf. tab. 1), l’huile de chia montre le plus haut taux d’acide a-linoléique (63 %), dépassant même celui de l’huile de lin (issue de graines de lin 52,8 %) [3, 45]. Nous nous étendrons plus loin sur les trois principaux composants, (acide α-linoléique, fibres, antioxydants). Acide α-linoléique L’acide α-linoléique est un acide gras insaturé avec triple liaison essentiel que nous devons absorber par la nourri ture. De nombreuses études [46, 50] lui confèrent (ainsi qu’à ses dérivés) d’excellentes vertus contre les maladies cardiovasculaires. Fibres et mucilage Les enzymes de digestion de l’homme ne peuvent digérer les fibres qui transitent donc vers le gros intestin où elles fermentent avant d’être assimilées par les bactéries intesti nales, nourrissant ainsi les bonnes bactéries de la flore intestinale. Elles sont donc indispensables à un bon transit intestinal pour assurer des selles régulières et q&more 02.14 pour la bonne santé de l’intestin. Les graines de chia sont très riches en fibres (27 – 41 g/100 g) [15] - bien plus que les céréales (cf. tab. 2). Les fibres du chia sont surtout de nature non solubles (23 – 46 %) et provoquent des gonflements. Le chia ne contient que peu de fibres solubles, dont fait partie le mucilage que l’on obtient en faisant tremper les graines (2,5 – 7,1 %) [15]. Elles pourraient nourrir les bactéries de la flore intestinale et peut-être avoir le même effet que les graines de lin sur le transit intestinal. Il n’existe malheureusement pas encore assez d’études sur ce sujet. Antioxydants Parmi les composants intéressants des graines de chia, on peut noter les antioxydants [15, 25, 35], qui per mettent de conserver plus longtemps l’huile de chia que l’huile de lin (issue de graines de lin). En outre, ils auraient d’excellentes vertus de protection des cellules. Combien par jour ? Jusqu’à 48 g de graines de chia / jour selon les États-Unis, dans leurs directives diététiques (Dietary Guidelines) depuis 2000 [31]. En Europe, le chia est encore un aliment nouveau. Il n’est autorisé qu’en complément au pain à raison de 5 % maximum [37]. Il existe depuis 2013 un complément juridique autorisant jusqu’à 15 % de graines de chia par jour. Pour le pain, les céréales du petit déjeuner, mélanges de fruits, de noix et de graines, ce sont seulement 10 %. Germes Des observations personnelles sur la germination des graines de chia [51] ont permis d’établir une période de germination courte de 3 à 4 jours et une croissance rapide des germes, que l’on peut utiliser au bout de 12 – 14 jours comme pousses. L’Academy of Nutrition and Dietetics américaine [33] en recommande d’ailleurs la consomma q&more 02.14 Tab. 1 modifié selon [3] : Proportion en % des principaux acides gras Oméga dans la teneur totale en graisse des fruits de la Salvia hispanica et de ses jumeaux, et d’un certain nombre d’huiles végétales. Tous les acides gras n’ont pas été retenus. Les sommes ne sont donc pas égales à 100 %. Plante ou huile Acide oléique % (C 18:1 ω-9) Acide linoléique % (C18:2 ω-6) acide a-linoléique% (C18:3 ω-3) Salvia hispanica Fruits et huile 7,8 20,2 63 Salvia columbariae Fruits 8,9 17 6,5 Hyptis suaveolens Fruits 8,6 80,4 0,3 Huile de graines de courge [45] 27,5 49,2 0,4 Huile de lin [45] 19,1 14,3 52,8 Huile de pavot [45] 10,6 72,8 1 Huile d’olive [45] 69,4 8 0,8 Huile de colza [45] 52,2 22,4 9,6 [45] 10,3 75,1 0,4 Huile de tournesol [45] 19,9 63,1 0,5 Huile de pépins de raisins [45] 16,3 65,9 0,4 Huile de noix [45] 18,3 52,4 12,2 Huile de carthame Tab. 2 modifié selon [3] : Valeur nutritive et composition du chia et des céréales. Plante Énergie kcal/100 g Protéines % Lipides % Glucides % Fibres % Centre % Riz 358 6,5 0,5 79 3 0,54 Orge 354 12,5 2,3 73 17 2,29 Avoine 389 17 7 66 11 1,72 Blé 339 14 2,5 71 12 1,78 Maïs 365 9,5 5 74 3 1,20 Chia 550 21 30,5 40 27 4,61 tion. Les pousses de chia ont un goût de noix et sont une excellente source d’acide α-linoléiques [32]. Vous pouvez les ajouter à vos salades, sandwiches et autres prépara tions [33]. Il serait intéressant de réfléchir à une culture commerciale. 27 Alimentation & Analyse | Les nouveaux aliments Utilisation et effets du chia Utilisation Des codex du 16e siècle révèlent que le chia était une des principales plantes cultivées par les aztèques [3, 10, 23]. Ils utilisaient les fruits entiers mais aussi le mucilage, la farine et l’huile de chia. Depuis environ 1600 après J.C., le chia est la base d’une boisson rafraichissante que de nombreux mexicains consomment aujourd’hui encore sous l’appellation « Agua de Chia » ou « Chia Fresca » [3, 10, 23]. On trouve de nombreuses recettes sur internet, où le chia a le vent en poupe. Le chia n’est pas seulement intéressant comme complément alimentaire mais aussi comme aliment et comme additif alimentaire [31]. Après avoir nourri des poules et des porcs aux graines de chia, on a constaté une meilleure qualité des œufs et de la viande et un taux plus élevé en acides a-linoléiques [1, 2, 47]. L’ajout du chia à la pâte permet d’obtenir des gâteaux très moelleux, et très sains d’un point de vue diététique, du fait d’une faible teneur en cholestérol mais d’une plus forte teneur en acides gras ω-3 [9, 48]. Comparaison de taille – Verena Voll, étudiante assistance au département des sciences alimentaires de l’Université de Vienne, à l’arrière-plan, Chia en fleurs, le 03/12/2013 Fruits Graines de chia avec mucilage Effets sur les lipides sériques ■■ Des essais ont révélé sur les animaux nourris au chia (entier, moulu, huile) une baisse des triglycérides sériques et une augmentation du HDL [4, 5] ainsi que des valeurs très élevées d’acide a-linoléique et des métabolites dans les lipides sériques [15]. ■■ Les études sur l’homme n’ont pas été aussi concluantes jusqu’alors et seules 2 études sur 3 ont montré une meilleure composition des lipides sériques [15]. ■■ Une étude actuelle menée sur des femmes en post-ménopause permet de conclure que 25 g de fruits de chia moulus par jour augmentent de manière significative le taux de lipides plasmatiques de l’acide a-linoléique et de l’acide eicosapentaede [25]. Perdre du poids ? Les rats soumis à un régime riche en saccharose et en chia ont moins pris de poids que le groupe de référence, mais les différences n’étaient pas particulièrement significatives [13]. ■■ Une étude menée sur des adultes en surpoids (90 participants, 12 semaines, 50 g de graines de chia par jour) n’a montré aucune perte de poids et aucune amélioration des facteurs de risque d’adiposité [30]. ■■ Contre le cancer et le risque cardiovasculaire Chez des souris atteintes d’un cancer du sein, L’apport d’huile de chia a montré un arrêt de la croissance et de la formation de métastases des cellules tumorales [18]. ■■ Germes 28 q&more 02.14 ■■ Une étude aléatoire menée sur des personnes atteintes de diabète de type 2 (20 participants, 12 semaines, pain au chia) a montré que le chia réduit le risque cardiovasculaire [43]. Conclusion Pour l’être humain, les composants intéressants des graines de chia sont les acides a-linoléiques (C18:3 ω-3), les antioxydants (quercétine, kaempférol) et les mucilages neutres. Ces composants en font un nouvel aliment très prometteur. En outre, cette plante est intéressante comme nouveau type de germe et pour les pains et pâtisseries à teneur réduite en cholestérol. L’utilisation comme aliment pour animaux permet en outre d’enrichir les œufs et la viande de volaille et de porc en acides a-lino léiques. Mêmes si les résultats sur l’homme ne sont pas univoques, ils promettent néanmoins une amélioration du profil des lipides plasmatiques après consommation de chia mais les promesses de pertes de poids ne sont pas confirmées. La biodisponibilité des acides a-linoléiques de graines de chia requiert des études supplémentaires mais il est probable qu’elle permette une meilleure assimilation lorsque le produit est moulu. Globalement, le chia est un complément alimentaire intéressant mais ne remplace aucunement une alimentation équilibrée (beaucoup de fruits et légumes) et un mode de vie raisonnable. ■■ [email protected] Bibliographie disponible auprès de l’auteur Photos : © Susanne Till Susanne Till, née en 1955, est professeur à l’université et travaille depuis plus de 30 ans au sein du département des sciences alimentaires de l’Université de Vienne. Son doctorat en biologie (botanique) l’a conduite à se pencher notamment sur la botanique, la biologie, les épices et les plantes sauvages indigènes dans l’alimentation de l’homme ainsi que la qualité de denrées alimentaires végétales. Elle est également l’auteur de nombreux livres sur les herbes aromatiques sauvages, les champignons, le tofu et les épices et a rédigé de nombreuses publications dans divers magazines. Du chia dans le pain – une recette brevetée Le petit pain « Besser Weckerl » a tout pour plaire. Inventé par Mag. Christian Putscher, nutritionniste autrichien, ce petit pain contient des nutriments biologiquement disponibles bénéfiques à l’organisme. Le pouvoir de ce nutriment unique en son genre lui vient de sa formidable combinaison : ■■ ■■ ■■ q&more 02.14 des protéines biologiquement disponibles par l’ajout de jaune d’œuf et de fromage blanc, des acides gras Omega 3 et des fibres solubles du chia et de l’avoine, réduction de la quantité de sel. « J’ai voulu créer un pain dont les ingrédients naturels seraient disponibles entièrement pour l’organisme. Un pain sans additifs avec un goût subtile pour répondre aux goûts de tous. Il s’agit d’une alternative au petit pain classique. Vous allez l’aimer pour son bon goût et aussi parce qu’il nourrit le corps et l’esprit ! » affirme Christian Putscher. www.christianputscher.at www.besserweckerl.at 29 Aliments & Analyse | Recherche apicole 30 q&more 02.14 La haute technologie s’invite chez les abeilles Observation d’un organisme clé Prof. Dr Jürgen Tautz, équipe HOBOS, Centre biologique, Université de Wurzburg, Allemagne Fig. 4 La puce RFID (radio frequency identification) contient des données importantes sur chaque abeille et permet d’enregistrer automatiquement des modèles comportementaux de l’animal. Photo : © H. R. Heilmann, HOBOS-Team q&more 02.14 31 Aliments & Analyse | Recherche apicole Des ruches saines sont indispensables pour le maintien de la diversité naturelle des plantes à fleurs et pour la production internationale de denrées alimentaires végétales – cela dépend à 35 % de la pollinisation par les insectes, l’abeille mellifère (Apis mellifera) jouant le rôle clé. La santé des abeilles mellifères joue également un grand rôle pour la recherche fondamentale où les questions et solutions cachées laissent espérer de grandes découvertes. Les abeilles sont soumises à un grand nombre d’agents pathogènes et de parasites (virus, bactéries, champignons, protozoaires, acariens) contre lesquels elles ont développé des mécanismes de défense en 30 millions d’années d’évolution. Des influences anthropogènes (issues de l’homme) et environnementales et le stress n’arrangent rien à la santé des abeilles. Il est absolument indispen sable de maintenir en vie cet animal de rente. La situation complexe requiert une recherche fondamentale complète pour assurer la santé de l’abeille, la protéger contre les menaces et l’aider au mieux. Ouvrière Oeuf 1 2 3 4 5 Larve 6 7 8 9 10 11 A l’instar des autres insectes, l’abeille mellifère ne dispose pas d’un système immunitaire adaptatif. Pour compenser cette lacune, elle dispose des outils suivants : (1) une carapace en chitine comme protection passive externe et un épithélium intestinal comme barrière interne, (2) une réponse immunitaire cellulaire et (3) humorale du système immunitaire « inné », (4) la modification du comportement de l’abeille butineuse infectée qui ne retrouve pas le chemin de la ruche, (5) mesures de protection de la couvée et mesures d’hygiène, telles que l’élimination d’individus malades ou morts et (6) détails dans l’installation et la climatisation du nid. 12 13 14 Cocon 15 16 17 18 19 20 Imago 21 Fig. 1 Évolution de l’œuf jusqu’à l’ouvrière adulte dans la ruche, que l’on peut reproduire grâce à l’élevage in-vitro. 24 h 48 h n.i. Tampon E. coli [kDa] n.i. Tampon E. coli 97 68 45 1 29 2 3 Lysozyme 21 12,5 H D A 1 2 3 Hyménoptaecine 6,5 Défensine Abaecine 3,5 4 5 4 5 6 6 Fig. 2 Analyse par électrophorèse en gel de peptides immunitaires (à gauche) dans l’hémolymphe de larves d’abeille après blessure et infection artificielle par bactéries E.coli. Le test Hemmhof (à droite) permet de démontrer que les échantillons correspondants ont effectivement des activités antimicrobiennes. 32 Pour pouvoir étudier les relations hautement complexes, les comprendre et sauver les abeilles, il faut faire appel aux méthodes de laboratoire les plus modernes et utiliser un système d’espionnage haute technologie dans les colonies d’abeilles intactes. La santé équilibrée des abeilles La détermination du poids indique des informations dont on n’estime pas assez l’importance pour la recherche fondamentale chez les abeilles mellifères. Il s’agit tout d’abord d’enregistrer continuellement le poids total d’une ruche (cf. HOBOS). Celui-ci permet de déduire de nombreux éléments importants sur le développement et l’état de la ruche. Ensuite, chaque abeille est pesée aux différents stades d’évolution. Dans le cadre de l’expé q&more 02.14 rience, ces informations permettent de déduire les effets de certaines maladies touchant les abeilles. Vient enfin la pesée d’extraits de tissus particuliers de l’abeille pour des analyses de biologie moléculaire. Au laboratoire Une condition importante pour l’étude de la réponse immunitaire des abeilles est l’établissement d’un élevage in-vitro de larves, du cocon jusqu’à l’abeille adulte (fig. 1). Cet élevage in-vitro offre des conditions idéales constantes et stériles. Les larves élevées artificiellement réagissent à une blessure et à une injection bactérienne (par le biais de tubes capillaires très fins) par une forte réponse immunitaire humorale. Un gel de polyacrylamide dénaturant permet de révéler la resynthèse d’au moins trois AMP de faible poids moléculaire (Hyménoptaecine, Défensine et Abaecine). Le test Hemmhof permet de constater que les échantillons correspondant émettent une activité antimicrobienne comme le montrent les grands foyers Hemmof des échantillons 3 et 6 (fig. 2). Le génome de l’abeille a été décrypté en 2006. Il est désormais donc possible d’étudier de manière systéma tique les processus moléculaires lors de la lutte contre les agents pathogènes sur des individus à tous les stades (larve, cocon, adulte), sur tous les types d’abeille (ouvrières, drones, reines) et dans le super-organisme que représente la colonie d’abeilles. HOBOS permet l’observation en direct de la colonie d’abeilles Grâce à des plateformes Internet innovantes, différentes caméras et différents capteurs permettent d’étudier dans les moindres détails une colonie d’abeilles active et son environnement. HOBOS propose des vidéos transmises par une caméra à l’entrée de la ruche à éclairage infrarouge, une caméra thermique, deux caméras endoscopiques avec microphones filmant les cadres et la grille de la ruche et une caméra à éclairage infrarouge filmant l’environne ment et les conditions météorologiques du jardin. HOBOS propose également des flux de données sur la colonie, la végétation et la météo, sous forme de données en temps réel et enregistrées. Elle permet de connaitre des paramètres sur le poids de la ruche, l’humidité et la température ambiantes dans les onze ruelles, la tempéra ture à l’avant et à l’arrière de la ruche et les entrées et sorties des abeilles (fig. 3). Une puce RFID, qui contient q&more 02.14 Jürgen Tautz, né en 1949, a étudié la biologie, la géogra- phie et la physique à l’Université de Constance où il a fait son doctorat en écologie sensorielle. Après des travaux sur la bioacoustique chez les insectes, les poissons et les grenouilles, il a fondé en 1994 le BEEgroup à l’Université de Wurzburg où il se penche sur la recherche fondamentale sur la biologie de l’abeille mellifère. Outre ses activités scientifiques (environ 140 publications, dont 13 unes, notamment dans « Science und Nature »), Jürgen Tautz réalise des travaux publics à succès pour sensibiliser le grand public aux sciences de la vie. L’EMBO le nomme en 2005, 2007 et 2008 comme l’un des meilleurs communicateurs européens scientifiques. En 2012, Tautz reçoit le prix du communicateur décerné par l’association fondatrice pour la science allemande et le DFG (communauté allemande de Photo : © A. Theismann recherche). 33 Aliments & Analyse | Recherche apicole les données importantes sur chaque abeille, permet d’enregistrer des types de comportements des animaux (fig. 4). Les mesures de l’environnement de la ruche telles que la pression atmosphérique, la température et l’humidité de l’air, le champ électrique atmosphérique, les précipitations, le sens et la vitesse du vent, l’ensoleille ment, l’humidité du sol et des feuilles viennent compléter les données sur la ruche et font de HOBOS un projet environnemental unique en son genre. HOBOS (HOneyBee Online Studies) Capteurs En direct de la ruche Données Entrée de la ruche Cadre (avec le son) Grille Entrée de la ruche (avec le son) (image thermique) A Période de la mesure 110 001 000 111 010 110 110 001 Archive vidéo C HOBOS n’est pas seulement un outil et un laboratoire de recherche sur les abeilles mellifères pour tout un chacun, mais aussi une plateforme interdisciplinaire idéale pour la formation en sciences naturelles pour une utilisation dans les centres de formation des sciences de la vie. ■ [email protected] Bibliographie Tautz, J. & Beier, H. (2013) Ein Superorganismus mit vielen Facetten: Hightech im Bienenvolk. Dans : Renneberg, R., Biotechnologie für Einsteiger, Springer Tautz, J. (2007) Phänomen Honigbiene (Mit Photographien von H. R. Heilmann), SpektrumElsevier, Heidelberg Tautz, J. & Vonend, K. (2012) Licht ins Dunkel. Von Honigbienen lernen – LiveBeobachtungen im Bienenstock, labor&more 7, 36–39 En direct de la ruche B Entrée de la ruche Cadre (avec le son) Grille (avec le son) Entrée de la ruche (image thermique) Fig. 3 L’opération d’espionnage HOBOS sur une ruche intacte. Différentes techniques vidéo et un grand nombre de capteurs offrent des possibilités d’observation et de mesures sur une ruche, sans la déranger. HOBOS est un projet non lucratif proposé gratuitement à tous les utilisateurs. L’équipe HOBOS recherche constamment des aides pour le maintien de l’opération en cours et pour le développement technologique des méthodes high-tech employées. La mise en place d’un réseau pour l’internationalisation de cette plateforme d’apprentissage et de recherche représente un des aspects du concept. ■ www.hobos.de Photo : © M. Schönfelder 34 q&more 02.14 Pas même une brise insoupçonnée ne viendra compromettre votre pesée Même les courants d'air les plus insignifiants peuvent compromettre le réglage de votre balance. La solution ? Le plateau de balance innovant SmartPan des balances de précision XPE résiste à de telles influences. Il génère vos résultats jusqu’à deux fois plus rapidement et améliore doublement la répétabilité, et ce même dans une hotte de laboratoire. Notre tout dernier livre blanc vous présente des données de test empiriques qui révèlent comment les effets d'un courant d'air peuvent être considérablement réduits. Téléchargement gratuit : www.mt.com/smartpan Aliments & Analytique | Food Profiling 36 q&more 02.14 Du miel et quoi d’autre ? Spectroscopie RMN pour un contrôle rapide de l’authenticité du miel et conséquences pour la préparation d’échantillons Prof. Dr Stephan Schwarzinger1,2, Wolfrat Bachert1, Christopher Igel1, Felix Brauer2, Prof. Dr Paul Rösch1 1 entre de recherche pour les macromolécules biologiques C Bio-Makromoleküle, FZ BIOmac), Université de Bayreuth, Allemagne 2 ALNuMed GmbH, Bayreuth, Allemagne q&more 02.14 37 Aliments et analytique | Food Profiling Depuis des millénaires, le « miel » est considéré comme un aliment naturel et sain. Le consommateur a toujours apprécié le miel, encore plus à une époque où les aliments biologiques et un mode de vie sain sont au goût du jour. La demande croissante doit pourtant faire face à une offre limitée, notamment à cause des maladies qui frappent les abeilles. Au niveau international, on trouve de plus en plus de miel coupé avec des sirops de glucose. Cependant, seules des analyses complexes et chronophages permettent de déterminer la fraude. Seul un test fiable et rapide que l’on pourrait utiliser plus souvent permettrait de remédier à ce problème. C’est le cas de la spectroscopie par résonance nucléaire magné tique (Nuclear Magnetic Resonance, NMR), qui permet déjà de vérifier, de manière ciblée ou non, l’authenticité de jus de fruits et de vins. Nous montrons ici que la spectroscopie RMN et une préparation efficace des échantillons constituent une méthode prometteuse pour l’analyse rapide de l’authenticité d’un miel. Selon la directive allemande sur le miel (Honigverordnung), annexe 1, le miel est « ... une substance naturellement sucrée produite par les abeilles mellifères... ». Du fait de son importance dans l’histoire de l’humanité et de sa popularité constante auprès des consommateurs, le miel est soumis à une réglementation très stricte en Allemagne et dans l’Union européenne. L’annexe 2 de la directive allemande sur le miel stipule encore qu’il est interdit d’ajouter des substances au miel et qu’il est interdit d’extraire des substances du miel. 3,00 2,50 2,00 1,50 1,00 [ppm] Fig. 1 La reproductibilité absolue est une condition impérative pour le profilage de denrées alimentaires : Extrait (env. 20 %) de 72 spectres RMN d’un jus de fruits. On retrouve les signaux les plus infimes de manière reproductible. Des différences relatives de concentration de substances, que l’on n’a pas encore besoin d’approfondir, peuvent servir de base comme marqueurs pour le contrôle d’authenticité. 38 Une forte demande pour une offre limitée La demande croissante en miel pose un problème de taille à la production. Notamment lorsque l’on pense à la varroase qui détruit des populations entières d’abeilles, véritable fléau pour les apiculteurs depuis plusieurs décennies [1]. Une demande en croissance constante en aliments implique une intensification de l’utilisation des surfaces agricoles, des monocultures sur de plus grandes surfaces et l’utilisation massive d’insecticides et de pesticides. Il est désormais probable que la combinaison Varroase à d’autres agents pathogènes et aux produits chimiques soit en partie responsable des pertes hivernales, allant jusqu’à 80 %, constatées au cours des années passées dans de nombreuses régions [2]. En conséquence, l’offre de miel de qualité, particulièrement apprécié en Allemagne, ne peut répondre à la demande. Avec une consommation par personne de plus d’un kilogramme de miel par an, les allemands font partie des plus grands consommateurs de miel au monde [3]. Seul un quart de la demande provient de la production nationale, l’Allemagne est donc l’un des plus gros importateurs de miel au monde [4]. Pour que le miel allemand puisse rester à la hauteur de sa réputation, il est soumis à des contrôles très stricts. Il est notamment impératif de déterminer l’origine et la pureté du miel. Depuis quelques temps, ces deux paramètres de qualité font l’objet d’une recrudescence de fraudes. Ainsi, au cours des dernières années, les États-Unis ont connu le scandale du Honey-Gate, l’affaire du blanchiment du miel, où du miel chinois a été détourné à grande échelle. Cela a engendré une dette fiscale de 180 millions de US-Dollar [5]. L’origine géographique du miel se détermine en général par le biais du spectre pollinique. Or on constate de plus en plus souvent que le pollen est filtré du miel. Encore plus grave, on trouve des imitations q&more 02.14 de miel composées à environ 70 % de sucres (glucose et fructose), avec ajout de différents sirops de sucres. Il est pourtant simple de détecter les traces de certains sirops de sucre dans le miel, notamment ceux ayant un fort taux de saccharose. En revanche, les sirops de glucose-fructose (SGF), contenant les principaux composants du miel, sont encore très difficiles à détecter, par exemple par le biais d’une spectroscopie permettant de révéler les rapports isotopiques. Les SGF sont des produits utilisés à grande échelle dans l’industrie alimentaire et industrie des boissons. Ils sont bien moins chers que le miel. Ce genre de falsification est très lucrative. Pour lutter contre cette tendance, il est néces saire de mettre au point de nouvelles procédures de test solides pour que le consommateur soit sûr de l’authenticité du miel qu’il choisit. Une spectroscopie RMN pour un contrôle rapide de l’authenticité Certains marqueurs permettent de déterminer l’authenti cité. Un marqueur est en général une substance dont la présence (ou l’absence) peut être établie exclusivement avec le paramètre à étudier. Ainsi, une quantité plus élevée de certains acides organiques peut indiquer une falsifi cation avec un sucre inverti. Il n’est cependant pas toujours possible de répondre à des questions plus complexes telles que la provenance d’aliments, à l’aide d’une seule et unique substance. Il suffit de prendre l’exemple du Riesling, cultivé à deux endroits différents. Il s’agit de plantes génétiquement identiques. Les composants sous forme de métabolites de la plante devraient donc être identiques. Les différences de climat et de la composition du sol entrent cependant en jeu et engendrent des différences de concentration. Des diffé rences de concentration systématiques des différents métabolites peuvent ainsi servir de marqueur pour déterminer l’origine géographique. Pour ce type d’analyse, on peut utiliser la spectroscopie, notamment la spectroscopie RMN, similaire à l’IRM utilisée en médecine. La spectroscopie RMN permet de mesurer la réaction d’un atome actif magnétique, par ex. 1 H ou bien 13C, dans un champ magnétique externe puissant sous l’effet de pulsations radio. Les signaux émis permettent de déterminer l’environnement chimique de cet atome et de déduire l’identité de la substance étudiée. q&more 02.14 Une spectroscopie RMN à haute résolution permet ainsi d’identifier, et souvent de quantifier plusieurs substances au cours d’une même mesure. La méthode est ainsi prédestinée pour l’analyse efficace de mélanges complexes de substances, telles que les aliments. Contrairement au processus chromatographique, il n’est pas nécessaire de dissocier les composants d’un mélange. Il est possible de mesurer l’échantillon sans préparation chimique, puisque le risque de perdre des substances lors de la dissociation est minimal voire exclu. La spectroscopie RMN présente a Sirop de sucre de canne Sirop de betterave à sucre SGF Miel 5,50 5,00 4,50 4,00 3,50 3,00 [ppm] b Sirop de sucre de canne Sirop de betterave à sucre SGF Miel 2,50 2,00 1,50 1,00 [ppm] Fig. 2 Spectres RMN d’un SGF (orange), d’un sirop de betteraves à sucre (violet), d’un sirop de canne à sucre (rouge) et de 46 miels purs. 2a montre la plage des signaux du sucre (écart chimique de 3,0 – 5,5 ppm ; hormis la plage du signal restant de l’eau autour de 4,8 ppm). On note une différence claire entre le sirop de betteraves à sucre et le sirop de canne à sucre et une similitude entre le SGF et le miel. 2b montre un agrandissement de la plage de 0,8 à 3,0 ppm de décalage chimique, révélant des substances moins concentrées dans le miel et le sirop de betteraves à sucre. Alors que le sirop de betteraves à sucre contient de nombreuses autres substances, le SGF et le sirop de sucre de canne n’en contiennent quasiment pas. 39 Aliments et analytique | Food Profiling Stephan Schwarzinger, né en 1970, a suivi des études d’ingénierie économique de chimie technique à l’Université de Linz, où il a passé son doctorat en 1999. Il a fait ensuite un séjour postdoctoral au Scripps Research Institute de La Jolla en Californie. De 2000 à 2006, il est assistant de la chaire Biopolymères de l’Université de Bayreuth, et reçoit en 2006 son habilitation en chimie biophysique. Depuis 2007 il est professeur à la chaire Biopolymères et a pris en charge le professorat de biochimie à l’Université de Bayreut en 2008. Depuis 2010, il est membre du Centre de recherches BIOmac, où il est professeur auxiliaire depuis 2013. Il est également le directeur de la société ALNuMed Gmbh. Il s’intéresse particulièrement à la recherche sur les méthodes RMN pour la caractérisation de protéines flexibles, l’analyse RMN de denrées alimentaires ou encore la combinaison des méthodes d’analyse. Wolfrat Bachert, né en 1987, a tout d’abord commencé des études de construction mécanique à l’Université technique de Dresde, avant d’entamer des études de biologie en 2009, à l’Université de Bayreuth. En 2013, il écrit son mémoire à la chaire de biochimie sous la direction du professeur Dr Wulf Blankenfeldt, sur la « Charactérisation des méthionine-(R)-sulfoxide-réductases MsrB et fMsrT1/C1 du parasite monocellulaire trypanosome cruzi ». Depuis 2013, il prépare également un master en biochimie et biologie moléculaire à Bayreuth. Christopher Igel , né en 1990, a fait un bachelor en biochimie à l’Université de Bayreuth, de 2009 à 2013. Il a rédigé son mémoire « Analyse du miel au moyen de la RMN » au centre de recherches BIOmac, sous la direction du professeur Dr Schwarzinger. Felix Brauer, né en 1989, fait un Bachelor en biochimie et un Master en biochimie et biochimie moléculaire à l’Université de Bayreuth. Depuis 2013, il est collaborateur scientifique au sein de la société ALNuMed GmbH et doctorant au FZ BIOmac. Il s’intéresse notamment à la recherche dans le domaine de l’analyse des denrées alimentaires par RMN et de l’intégration de méthodes pour la métabonomique (iMetabonomics). Paul Rösch, né en 1952, a étudié la physique à l’Université de Karlsruhe et à l’Université de Heidelberg et a fait son doctorat au MPI de recherche médicale de Heidelberg. Il a ensuite fait un séjour postdoctoral à l’Université de Pennsylvanie, Medical School, aux États-Unis et a été collaborateur scientifique au MPI pour la recherche médicale de Heidelberg. En 1989 il fait son habilitation en biophysique à l’Université de Heidelberg. Depuis 1990, il dirige la chaire Biopolymères et depuis 2007 il est directeur exécutif du Centre de recherches sur les macromolécules végétales (FZ BIOmac) de l’Université de Bayreuth. Il s’intéresse notamment à la recherche dans les domaines suivants : recherche structurelle biomédicale à l’aide de RMN, notamment pour les bases moléculaires d’allergies alimentaires et pour l’étude de la transcription bactérienne pour la mise au point de nouveaux antibiotiques. 40 q&more 02.14 Une mesure réalisée en env. 15 minutes sur un spectro scope RMN permet d’analyser près de 20 000 échantillons par an. La complexité de la préparation d’échantillons en laboratoire augmente de par la grande reproductibilité des mesures, condition indispensable pour le contrôle d’authenticité par classification par le biais de méthodes statistiques. La moindre imprécision lors du traitement de l’échantillon rendrait la mesure imprécise et ferait disparaitre tout signal de substances en faible concentra tion. La contrainte de la précision et de la cohérence de l’échantillon accroit considérablement la complexité de la tâche. Cela est particulièrement valable pour le miel. Pour obtenir des spectres reproductibles dans le cadre de la q&more 02.14 [%(w/w)] 30 25 20 15 10 5 0 [%(w/w)] 5 0 10 15 20 25 30 Teneur effective en SGF dans le miel -5 b 4 3 2 1 0 -1 [%(w/w)] 5 0 10 15 20 25 30 -2 -3 -4 -5 -6 [%(w/w)] Une préparation rapide des échantillons pour des mesures rapides et précises a Taux de SGF détecté dans le miel grâce à la PLS La spectroscopie RMN est actuellement la seule technique permettant de créer des profils quantitatifs de substances d’aliments et de les relier de manière orientée ou non avec des paramètres d’authenticité et de qualité. La première étape consiste à récolter des spectres d’échantillons connus. Un procédé statistique permet de classer les nouveaux échantillons inconnus par comparaison à cette base de données de référence. Ce procédé est utilisé de manière routinière pour le profilage de jus de fruits et de vins. Il permet de saisir automatiquement des paramètres quantitatifs d’authenticité tels que la sorte, l’origine, l’année et le traitement, mais aussi plus de 50 paramètres de qualité en 15 min de mesure [7]. La RMN a récemment permis d’analyser l’authenticité d’aliments solides à partir d’un extrait correspondant de viande [8]. La spectroscopie RMN permet d’analyser le miel qui est pourtant un produit difficile à analyser de par sa composition. Nous avons notamment pu montrer que l’on peut détecter les différents sucres mais aussi le l’hydroxyméthylfurfural 5 (HMF) et la teneur en eau au cours d’une seule et même mesure [9]. plage dynamique disponible, les doses de miel doivent être diluées dans un volume d’eau défini au milligramme près. En principe, on pourrait utiliser une fiole de mesure, mais la consistance pâteuse du miel compliquerait ce choix, encore plus sur de petites quantités. Il est donc indispensable d’automatiser ces processus pour deux raisons : Cela permet d’accélérer les processus et de les rendre reproductibles et plus sûrs, notamment en éliminant la variance personnelle lors du maniement de la pipette et en évitant toute confusion. ALNuMed GmbH utilise le système Quantostm de Mettler-Toledo pour accélérer la pesée et pour la préparation semi-automa Différence entre le taux de SGF détecté avec la PLS et le véritable taux de SGF dans le miel. une propriété unique, la quantification de signaux par le biais d’une plage dynamique de plus de 5 ordres de grandeur avec une grande reproductibilité de la méthode (fig. 1). Il est ainsi possible de retrouver, de manière reproductible, les signaux de substances en faible concentration (de l’ordre du ppm) en présence de liaisons très concentrées (%) au cours d’une mesure de quelques minutes seulement. Teneur effective en SGF dans le miel Fig. 3 Test des analyses PLS pour les falsification au SGF du miel (en % w/w). Au total, quatre tests indépendants ont été réalisés, représentés par différentes couleurs. 3a montre les valeurs véritables par rapport aux valeurs PLS. Les corrélations mises à jour ont un degré de certitude (R2) scompris entre 0,95 et 0,99. Les tendances des différents tests sont représentées par des lignes de couleur, les diagonales par une ligne noire pointillée. 3b montre les écarts (en % w/w) entre les concentrations en SGF trouvées par la PLS et les véritables valeurs. La valeur moyenne des écarts des 24 analyses PLS est de –0,18 % (ligne noire), l’erreur quadratique moyenne de la prévision PLS (RMSEP; lignes pointillées) est de 1,8 %. 41 Aliments et analytique | Food Profiling tique des échantillons. Au lieu de verser dans un récipient volumétrique une quantité de miel au milligramme près, vous versez une quantité cible approximative dans un récipient fermé. Le système Quantos vérifie à l’affichage qu’il y a une tare minimale, pour atteindre le volume nécessaire à l’analyse RMN ultérieure. La tare est automatiquement définie précisément jusqu’à cinq décimales. Les propriétés du miel et le solvant utilisé permettent de calculer et de mesurer automatiquement de manière gravimétrique la quantité de solvant nécessaire à la solution volumétrique. Ce processus permet de réduire de moitié le temps de préparation des échantil lons. Ce processus automatisé est particulièrement avantageux lorsque vous devez préparer de nombreux échantillons. En effet, les échantillons sont identifiés par un code barre. Les paramètres système tels que la date, la température, etc., sont enregistrés automatiquement dans le système informatique du laboratoire, à l’instar des paramètres de pesée. Cela permet de réduire au maximum les sources d’erreurs telles que la confusion d’échantillon ou la mauvaise lecture d’un nombre. L’utilisation d’un système Quantos permet ainsi d’optimiser la spectroscopie RMN et d’augmenter la qualité du processus tout en réduisant les coûts. Tab. 1 Résultats des tests de l’analyse PLS de miels, allongés avec différents sirops. Nous disposions d’un total de 24 échantillons contenant jusqu’à 25 % w/w de sirop. n est le nombre d’échantillons sur lesquels ont été établies des prévisions. 24-n échantillons ont été utilisés pour la génération de modèles PLS (calibrage). Pour les tests 1 à 4, l’erreur quadratique moyenne du calibrage (RMSEC, en % w/w) et l’erreur quadratique moyenne de la prévision (RMSEP, en % w/w) sont indiquées. Pour la validation croisée avec 10 % des données, le RMESP-CV correspondant est indiqué (en % w/w). SGF Betteraves à sucre Canne à sucre Test 1 n=7 RMSEC : 0,41 % RMSEP : 1,59 % n=6 RMSEC : 0,32 % RMSEP : 1,63 % n=6 RMSEC : 0,19 % RMSEP : 3,32 % Test 2 n=7 RMSEC : 0,41 % RMSEP : 2,20 % n=6 RMSEC : 0,38 % RMSEP : 0,63 % n=6 RMSEC : 0,14 % RMSEP : 1,88 % Test 3 n=5 RMSEC : 0,51 % RMSEP : 0,82 % n=6 RMSEC : 0,34 % RMSEP : 0,92 % n=6 RMSEC : 0,09 % RMSEP : 2,54 % Test 4 n=5 RMSEC : 0,35 % RMSEP : 2,08 % n=6 RMSEC : 0,29 % RMSEP : 0,83 % n=6 RMSEC : 0,24 % RMSEP : 4,36 % RMSEP-CV : 2,74 % RMSEP-CV : 1,61 % RMSEP-CV : 4,84 % Validation croisée 10 % 42 Du sirop de sucre dans le miel Dans le cadre d’une étude de faisabilité, nous avons falsifié cinq miels différents (trois miel de forêt, un miel d’acacia et un miel toutes fleurs) en leur ajoutant trois sirops de sucre (un SGF, un sirop de betteraves à sucre et un sirop de canne à sucre) en variant quatre fois la concentration, avec un maximum de 25 % (w/w). Les échantillons ont été préparés automatiquement avec le système de pesée Quantos, dissous dans de l’eau, analysés sur un appareil Bruker 400 MHz, et évalués au moyen de la méthode Partial-Least-Square (PLS) intégrée au paquet logiciel AMIX. La figure 2 représente les spectres RMN des sirops de sucre purs et les spectres de miel pur. On voit très bien que les sirops de sucre ont différentes similitudes avec le miel. Alors que le sirop de sucre de canne, composé quasi exclusivement de saccharose, et le sirop de betterave à sucre, révélant de nombreux autres signaux propres à sa production, se distinguent de manière similaire des spectres du miel, le SGF, fabriqué en quantité industrielle, ne contient presque que du fructose et du glucose et ne se distingue que difficilement du miel. Dans ce cas précis, la méthode PLS est d’un grand secours. Des échantillons connus permettent de créer des modèles de régression mathématique qui permettront à leur tour de prévoir les propriétés d’échantillons inconnus. Pour cette étude, nous avons fabriqué notre propre modèle pour chacun des sirops utilisés. Pour vérifier la qualité des modèles créés, les échantillons existants ont été répartis dans deux groupes avec des degrés de falsification connus (24 par sirop). Le premier groupe, rassemblant entre 70 et 80 % des échantillons a été utilisé pour établir le modèle statistique. Les autres échantillons ont fait l’objet d’une prévision à partir de ces modèles et nous avons étudié les écarts entre les prévisions et les valeurs réelles. Ce test a été réalisé quatre fois pour chaque sirop. La figure 3 montre les résultats des analyses PLS pour le SGF, où cinq à sept échantillons ont été sélectionnés au hasard pour les prévisions par rapport aux modèles PLS établis à partir des 19 ou 17 échantillons restants. Les modèles sont de bonne qualité, puisque même les échantillons avec seulement 5 % de sirop de glucose-fruc tose ajouté ont été correctement reconnus. Le tableau 1 récapitule les résultats pour les quatre tests et une validation croisée avec 10 % des données. Chaque sirop ajouté a été détecté de manière fiable à partir d’une q&more 02.14 teneur de 5 %. Cette étude laisse espérer que cette méthode, appliquée de manière routinière, permettrait de détecter au moins 10 % des falsifications. Les spectres RMN regroupent une quantité considérable d’informations sur les substances et leur concentration relative, ce qui permet de révéler l’ajout de sucres dans le miel. La spectroscopie RMN convient donc parfaitement pour réaliser des tests rapides. Il est important de noter qu’une RMN de la même mesure permet en outre de quantifier les substances pour indiquer la qualité et donc de réduire les coûts. Une automatisation, notamment par l’utilisation du système Quantos, permettrait la reproduc tibilité du processus de préparation des échantillons et de réduire les coûts. Préparation rapide des échantillons de miel pour l‘analyse RMN : Le miel n‘est plus pesé au mg mais la quantité est dosée approximativement. Quantos détermine la tare et dose automatiquement la quantité requise de solution. Le code barres permet d‘identifier l‘échantillon. La méthode est simple, rapide et reproductible. Elle permet de réaliser des économies et d‘augmenter la qualité des analyses. ■ [email protected] Bibliographie [1] http://de.wikipedia.org/wiki/Varroamilbe [2] Genersch, E. et al. (2010) Apidologie 41, 332–352. Sgolastra, F. et al. (2012) Bull. of Insect. 65, 273280 [3] http://www.bmelv.de/SharedDocs/Pressemitteilungen/2012/201ZahlderWoche.html [4] http://www.statista.de [5] http://www.foodsafetynews.com/2013/02/honeygatestingleadstochargesforillegal chinesehoneyimportation/#.UH6lVY4ywc [6] Elflein, L., Raezke, K.P. (2008) Apidologie, 39, 574–587 [7] Spraul, M. et al. (2009) Nutrients 1, 148–155. Godelmann, R. et al. (2013) J. Agric. Food Chem. 61, 56105619 [8] Köberl, L. et al. (2013), Q&more 02.13, 43–47. Schwarzinger, S. et al. (2014) FOODLAB 2/14, 35–38 [9] Rösch, P., Schwarzinger, S. (2012) GIT LaborFachzeitschrift 4/2012, 214215 Photo : © istockphoto.com, gorgev Mentions légales q&more est un journal international des scientifiques qui a pour but de refléter l’excellente recherche et de donner de nouvelles impulsions à la gestion d’échantillons moderne. L’entreprise METTLER TOLEDO soutient la publication de q&more. administration des annonces Svenja Rothenhäuser6 [email protected] Éditeur 1 Jörg Peter Matthes [JPM] Prix Un exemplaire: 10 € zzgl. + frais d’expédition | Abonnement annuel 2 exemplaires | Allemagne: 30 € plus TVA, | à l’étranger Europe: 40 € plus TVA, Impression Frotscher Druck GmbH Riedstraße 8 · 64295 Darmstadt www.frotscher-druck.de 7 Helen Voigt [email protected] Tel. +49 (0) 6151/851969 photo de couverture : © istockphoto.com, kozak_kadr q&more 02.14 5ieme année de parution 2014 Deux éditions par année en allemand, anglais et français La liste des prix publicitaires est en vigueur numéro 3 de l’août 2013 Le journal ainsi que toutes les contributions et illustrations y figurant sont protégés par les droits d’auteur. Toute réimpression même par tielle est soumise à une autorisation écrite ainsi qu’à la condition de l’indication de la source. Les éditions sont autorisées d’utiliser pour d’autres fins la contribution rédaction nelle telle qu’elle ou en version adaptée dans tout autre médium. Les éditions, la rédaction ainsi que l’agence déclinent toute responsabi lité pour des images et manuscrits délivrés et non réclamés. Les contributions pour lesquel les les auteurs sont indiqués n’engagent que la responsabilité de leur auteur respectif. Commande du journal [email protected] Conception, mise en page, production 4t Matthes+Traut Werbeagentur www.4t-da.de Directeur scientifique 2 Prof Dr Jürgen Brickmann [JB] [email protected] 2 Angelique Göll [email protected] Tel. +49 (0) 6151/851991 ente des annonces 4 Natalia Villanueva Gomes , Directeur [email protected] 5 Timo Dokkenwadel [email protected] Éditions succidia AG Verlag & Kommunikation Rösslerstr. 88 · 64293 Darmstadt Tel. +49 (0) 6151/360 56-0 Fax +49 (0) 6151/360 56-11 [email protected] www.succidia.de 1 8 Rédaction 3 Claudia Schiller, Directrice [CS] [email protected] Prof Dr Jürgen Brickmann [JB] Jörg Peter Matthes [JPM] [email protected] 4 Dr Gerhard Schilling [GS] 3 4 www.succidia.de ISSN 2191-4842 5 6 7 8 43 Qualité & Sécurité | BPL 44 q&more 02.14 Bien plus qu’un dossier de laboratoire Les directives BPL et leur nouveau rôle dans la validation de médicaments pour thérapies innovantes (ATMP) Dr Katja Schellenberg, Centre pour la médecine régénérative translationnelle, Leipzig, Allemagne q&more 02.14 45 Qualité & Sécurité | BPL Avant qu’un médicament ne soit validé pour des études cliniques, il subit un processus de développement très strict et surveillé de près par les autorités compétentes. Heureusement ! L’affaire du Thalidomide ainsi que les fraudes découvertes par l’organisme américain de santé, la FDA (Food and Drug Administration) dans les années 70, dans le cadre d’études toxicologiques de médicaments ont été à l’origine de l’instauration d’un cadre juridique garantissant la fiabilité et la reconnaissance des résultats obtenus. Le B-A BA des BPx L’industrie pharmaceutique, mais aussi les entreprises du secteur des sciences de la vie et l’industrie alimentaire, chimique et cosmétique sont soumises aux directives de bonnes pratiques de travail (BP pour « Bonnes pratiques », GP en anglais, « Good Practices »). Les directives des BPx permettent d’assurer une garantie de qualité et de protéger le patient ou le consommateur grâce à une amélioration préventive de la qualité des produits. Les BPx (fig. 1) regroupent notamment la bonne pratique de laboratoire (BPL, en anglais GPL, Good Labor Practice), la bonne pratique clinique (BPC, en anglais GPC, Good Clinical Practice) ainsi que la bonne pratique de fabrica tion (BPF, en anglais GMP, Good Manufacture Practice). Au sein de l’Union européenne, ces systèmes de gestion de qualité garantissent une traçabilité des processus et le respect d’exigences de qualité strictes pour la production de médicaments, du développement à la validation. GAP GMP GDP GCP GCLP GLP GAMP GDP GEP GPP - - - - - - - - - - Good Agricultural Practice Good Manufacturing Practice Good Distribution Practice Good Clinical Practice Good Clinical Laboratory Practice Good Laboratory Practice Good Automated Manufacturing Practice Good Documentation Practice Good Engineering Practice Good Pharmacovigilance Practice Les études pré-cliniques permettent de déterminer la sécurité du principe actif (conformément aux directives de la BPL) avant de tester le médicament sur un patient au cours de l’étude clinique (soumise aux directives de la BPC). La production d’un médicament validé est soumise à la BPF. La bonne pratique de laboratoire (BPL) Outre l’obtention de données de sécurité pour la valida tion d’un principe actif médicamenteux, la bonne pratique de laboratoire s’applique également à des études de sécurité non cliniques de substances contenues dans les produits médicaux vétérinaires, produits cosmétiques, additifs alimentaires à usage humain ou animal, produits phytosanitaires, biocides ou produits chimiques industriels. Les substances, désignées dans la BPL comme éléments d’essai, peuvent être synthétisées chimiquement ou d’origine biologique naturelle. L’objectif des études BPL est d’évaluer la sécurité de l’élément d’essai pour l’homme et l’environnement. Les directives de BPL forment un système d’assurance qualité permettant de retracer pour chaque étape de l’étude de sécurité, les personnes impliquées, l’objet de l’étude, la date, les moyens et les outils de l’étude. La BPL va au-delà des « dossiers de laboratoire » détaillés. Les bases de la BPL consolidées dans la loi allemande sur les produits chimiques, annexe I du § 19a alinéa 1, définissent les conditions pour les personnes et les pièces, l’infrastructure du dispositif de contrôle, des indications sur la planification, l’exécution et la rédaction du rapport de l’étude BPL, les exigences concernant les appareils, les réactifs et les matériaux utilisés ainsi que le stockage et l’archivage des documents d’étude et des éléments contrôlés. Fig. 1 Variantes de BPx 46 q&more 02.14 Les directives BPL à proprement parler sont définies en grande partie par l’EMA (European Medicines Agency) ou par la FDA. En Allemagne, elles sont contrôlées par les autorités régionales. La BPL en pratique Dans la pratique, les directives appliquées représentent un véritable défi pour la rentabilité et l’acceptation d’une infrastructure d’étude BPL. Les exigences en matière de personnel paraissent de prime abord extrêmement strictes. Elles sont cependant nécessaires puisque chaque fonction de la BPL doit toujours pouvoir être remplacée sans aucune restriction et sans aucun chevauchement des fonctions. Il faut de nombreuses personnes formées à la BPL, ainsi que des remplaçants (fig. 2), du directeur d’étude, responsable de la planification, de la mise en place et du rapport de conclusion de l’étude BPL et responsable de l’application des directives des BPL, au personnel d’étude, qui réalise l’étude et est responsable de la qualité et de la fiabilité des données, en passant par l’assurance qualité, veillant au respect des BPL pour la réalisation de l’étude. S’ajoute à cela le principe du contrôle multiple : Au moins deux personnes sont systématiquement affectées à la réalisation et la vali dation de chaque étapes de travail et à la rédaction des documents. Cela nécessite la création de procédures de travail (SOP – Standard Operating Procedures), décrivant précisément le processus de réalisation de l’étude, l’utilisation des appareils et la création même des SOP, pour que, même si la BPL ne l’autorise pas, des personnes externes soient en mesure de suivre les instructions. Vous pouvez ajouter à cela des formulaires et des listes de contrôle, dûment datés et signés certifiant que les étapes de travail ont bien été réalisées conformé ment aux SOP. Enfin, les appareils utilisés lors d’un contrôle BPL doivent être calibrés et qualifiés. Les conditions environnementales des salles de laboratoires, de chambres froides ou d’incubateurs doivent être documentées afin d’exclure tout écart des conditions imposées dans les SOP. Cette étape est indispensable pour garantir la transp arence de l’exécution et la fiabilité des données obtenues. En situation « normale », c’estàdire un jour non certifié au laboratoire, il est fréquent d’enregistrer des écarts de plus de 10 pour cent de la température cible, par ex. dans les différentes cavités d’un thermocycleur (fig. 3), ou dans q&more 02.14 les différents niveaux d’un réfrigérateur. L’impact de ces écarts sur les résultats des études peut être considérable (on parle dans la BPL de données brutes). ATMP – un nouveau défi pour les directives BPL Outre les médicaments classiques, le progrès de la recherche en biomédecine a donné naissance à une nouvelle famille de médicaments, les médicaments pour Directeur de l'infrastructure de contrôle(*) Assurance qualité* Responsable archives(*) Directeur de l'étude* Personnel de l'étude Personnel de l'étude Personnel de l'étude Fig. 2 Organigramme d’un dispositif de contrôle BPL. La BPL impose une organisation claire du personnel, de la direction du centre de contrôle au directeur d’étude en passant par le personnel de contrôle. L’assurance qualité et le responsable des archives sont des instances indépendantes.* Certains postes requièrent l’organisation de remplaçants. Fig. 3 Qualification d’un thermocycleur. Les appareils utilisés conformément à la BPL doivent être calibrés ou qualifiés. 47 Qualité & Sécurité | BPL Katja Schellenberg, née en 1984, obtient son Bachelor of Science en biotechnologie moléculaire à l’Université technique de Dresde, Allemagne, puis passe en 2009 son Master of Science en médecine moléculaire à l’Université de la Charité à Berlin. C’est avec une bourse de la Charité qu’elle passe son doctorat à l’Université libre et à l’hôpital universitaire Charité de Berlin dans le domaine de la chronobiologie moléculaire de l’Institut d’immunologie médicale. Titulaire d’une qualification complémentaire en bonne pratique de laboratoire et d’un diplôme obtenu par correspondance en gestion de qualité, elle est, depuis 2014, directrice d’étude pour les services non cliniques et les contrôles de sécurité au sein du Centre pour la médecine régénérative translationnelle (TRM) de Leipzig en Allemagne. Elle est notamment chargée de la planification et de la réalisation d’études conformément aux directives de la BPL, du suivi et de la coordination de projets pour la réalisation de prestations de services scientifiques. 48 thérapies innovantes, ATMP (de l’anglais Advanced Therapy Medicinal Products). Les ATMP sont divisés en trois groupes de médicaments. Dans le premier groupe on trouve les médicaments de thérapie génique, dont le principe actif contient un acide nucléique recombinant ou peut réguler une séquence d’acides nucléiques. Les deux autres groupes rassemblent des cellules ou des tissus qui ont fait l’objet d’un traite ment substantiel pour leur application clinique ou dont la fonction chez le receveur ne correspond pas à la fonction chez le donneur. Alors que des médicaments de thérapie cellulaire somatique permettent de traiter, prévenir ou diagnostiquer des maladies de par leur effet immunologique ou métabolique, les tissus ayant fait l’objet d’un traitement biotechnologique permettent la régénération, la réparation ou le remplacement d’un tissu humain. q&more 02.14 Fig. 4 Employés du centre d’étude du Centre pour la médecine régénérative translationnelle de Leipzig. La BPL requiert de nombreux effectifs. Dans la directive 1394/2007 UE, le législateur soumet les ATMP aux mêmes règles que les médicaments classiques. Ainsi, les médicaments de thérapie génique, de thérapie cellulaire somatique ou les tissus ayant subi un traite ment biotechnologique sont soumis à des contrôles de sécurité non cliniques lors du processus de validation. Selon la directive 2001/83 UE, ils doivent être conformes aux normes de qualité de la BPL. Les directives BPL doivent être adaptées. Des études conformes à la BPL doivent répondre aux questions de l’identité et de la pureté des cellules, la migration des cellules et la stabilité in-vivo ainsi que le potentiel de formation de tumeurs. Toutes ces questions requièrent une nouvelle génération d’études BPL. de thérapie pour la médecine régénérative avant de les appliquer dans la médecine pratique. Le centre pour la médecine régénérative translationnelle de Leipzig (TRM) connait bien cette problématique. Le TRM est un centre de recherches interdisciplinaires mettant au point de nouveaux procédés de diagnostic et ■■ [email protected] Le dispositif interne d’étude, composant élémentaire de la translation dans la pratique, est en voie de certification BPL. En raison du profil du centre, le centre d’étude a été aménagé au cours des derniers mois pour la réalisation d’études de sécurité d’ATMP pré-cliniques conformes à la BPL. Il propose d’ores et déjà ses services non seulement à des groupes de recherche internes, mais aussi à des partenaires externes (fig. 4). Outre les études in-vitro, le centre d’étude va bientôt réaliser des études in-vivo sur de petits et grands animaux, conformément aux directives BPL. Bibliographie Loi sur les produits chimiques Brochure « Arzneimittel für neuartige Therapien » de l’Institut Paul Ehrlich, juin 2012 Livre blanc « Die ’Gute Labor Praxis. Was steckt dahinter? », Binder GmbH, août 2012 www.trm.uni-leipzig.de Photo: © fotolia.com | Ekaterina Shilova q&more 02.14 49 Processus & Procédés | Analyse des processus 50 q&more 02.14 Des composants valorisants Extraction rapide et douce de substances végétales pour enrichir les huiles végétales Prof. Dr habil. Gerald Muschiolik, Food Innovation Consultant, Potsdam, Allemagne q&more 02.14 51 Processus & Procédés | Analyse des processus L’isolement de substances végétales bioactives, d’huiles essentielles, de colorants et arômes végétaux est un processus complexe et coûteux. Pour différentes applications, il suffit pourtant de concentrer les différents composants, et non pas de les extraire. Pour les substances aromatiques et parfumantes, il est même préférable de ne pas modifier le profil des substances utilisées. Il en est de même pour les effets bénéfiques sur la santé et autres effets. Un défi analytique pour le contrôle du processus L’exemple suivant montre que la concentration ou l’extraction de substances végétales peut être accélérée et simplifiée lorsque l’on comprime des oléagineux au cours du processus pour extraire de l’huile végétale. Il manque cependant encore des méthodes rapides pour la surveil lance et le contrôle du résultat de l’extraction sur place. L’analyse du contenu de l’extrait se révèle être un travail complexe pour certaines substances. Il manque encore les méthodes rapides pour le suivi du processus. Fig. 1a Exemples de produits bruts de départ (poivron, racine de gingembre, herbes, encens) L’isolement de substances végétales bioactives ou d’autres substances végétales valorisantes fait appel à des processus complexes spéciaux, dont notamment l’extraction avec des solvants polaires et non polaires. Des étapes de nettoyage ultérieures ou de concentration permettent de normaliser les substances et de respecter des para mètres de qualité. Pour les composants odorants ou gustatifs isolés (huiles essentielles), il est indispensable de réaliser une extraction très minutieuse afin d’éviter que des influences externes n’altèrent le profil odorant ou gustatif naturel. Cela s’avère également pour les substances ayant un effet biologique particulier. Ce type d’extraits et les huiles essentielles sont faciles à doser. Inconvénients : leur prix élevé et un classement, pour certains d’entre eux, comme produit dangereux. Étant donné que l’on peut remplacer, pour différentes applications, des composants individuels très concentrés (par ex. pour la santé, arômes, parfums, soins) par des extraits dotés d’un profil de substance plus large et moins concentrés, il existe des processus moins coûteux. Il y a notamment l’extraction des substances à partir de plantes séchées au moyen d’huiles vierges. Fig. 1b Graines de tournesol pelées + thym séché 52 q&more 02.14 Matière végétale Oléagineux pelé séchée Compartiment à gaz Tourteau Zone de compression Transport et homogénéisation Huile brute Filtre multicouches Concentré d’huile Fig. 2 Extraction de substances végétales par le processus SPE (Short-Press-Extraction) Extraction SPE pour la fabrication Prouver la présence des substances d’huiles végétales enrichies extraites – Un défi analytique Au cours du processus présenté ici, l’extraction de substances végétales se fait par voie de pressage de plantes séchées et broyées avec des oléagineux pelés, dans une presse à vis sans fin. Les différentes parties de la plante (par ex. feuilles, graines, fruits, écorce, racine, résine) sont mélangées à des oléagineux (par ex. graines de tournesol, graines de sésame) dans une proportion définie (fig. 1a et 1b) et sont passées rapidement à la presse à vis sans fin sous haute pression (fig. 2) [1]. Parallèlement, l’huile pressée – contenant le spectre phospholipide vierge et de polarités différentes – extrait les substances solubles hydrophiles et hydrophobes des plantes. Cela permet d’extraire les substances des plantes et d’enrichir l’huile (cf. tableau 1). Les huiles ainsi obtenues sont filtrées puis stockées dans des bouteilles sombres. L’extraction de substances végétales permet notamment d’enrichir les huiles avec des arômes naturels. Il suffit de les comparer aux arômes d’herbes et de plantes aromatiques naturelles (par ex. anis, cannelle, clous de girofle, basilic, origan, thym, lavande, etc.) pour constater une très grande ressemblance. Cela s’avère également pour la couleur rouge du poivron ou la couleur verte des microalgues. Ces huiles enrichies (concentrés d’huiles) se mélangent bien avec d’autres huiles ou graisses liquides et peuvent être utilisées immédiatement n’entrent pas dans le cadre des directives sur les produits dangereux. q&more 02.14 Des études complètes pour déterminer l’efficacité du processus SPE ont été réalisées avec l’origan et le basilic. Pour cela, nous avons obtenu des concentrés d’huile obtenus à partir d’herbes aromatiques à différents taux d’huiles essentielles et pressées avec différentes propor tions herbes séchées/oléagineux. L’évaluation chimique a été réalisée à l’Université Anhalt de Bernburg, en Allemagne [2]. Cette opération a permis de déterminer quelle proportion de produits bruts fournit la meilleure huile et l’effet de la proportion d’huiles essentielles des Tab. 1 Exemples de produits bruts pour concentrés d’huiles (extrait) Produit brut de départ Concentré d’huile Fruits Poivron doux (rouge) Herbes (feuilles, fleurs) Basilic Ciste Estragon Laurier Marjolaine Origan Écorces Cannelle Fleurs Camomille Macis Clous de girofle Racines Gingembre Curcuma Graines Anis Baobab Cardamome Cumin Poivre Piment Graines de tonka Résines Encens Algues Mircroalges Menthe Romarin Sauge Thym Hysope 53 Processus & procédés | Analyse des processus Tab. 2 Exemples d’utilisation de concentrés d’huiles Composants aromatiques de l'origan Objectif 70,00 Soins et cicatrisation ■ Pharmaceutique 60,00 Pourcentage 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 b-caryphyllène Thymol Carvacrol Estragole Éther de méthyle de thymol Thymoquinone a-terpinéole Terpinène-4-ol Linalol Trans-hydrate de sabinène Bornéole Terpinols cis-oxyde de linalol p-cymène g-terpinène d-3-carène ß-pinène a-terpinène Huile Plante a-phellandrène Sabinène 1-octèn-3 Camphène Tricycles a-pinène 0,00 Composants Fig. 3 Part des différents composants aromatiques dans l’origan séché et dans le concentré d’huile d’origan à partir d’un mélange 3:1 1) 2) Produits bruts ■ Cosmétique Herbes, graines résine d’encens Aromatisation (goût) ■ Alimentation Herbes, graines Grains torréfiés (café) Aromatisation (odeur) ■ Alimentation, cosmétique Herbes, graines Coloration d’émulsions, crèmes ■ Alimentation ■ Cosmétique Poivron doux (rouge), microalgues (vert) Lutte naturelle contre les parasites ■ Culture en serre Cannelle, clous de girofle (aérosols à base d’émulsion) Santé ■ Aliments particuliers ■ Régimes personnes malades Parties de plantes avec des substances bioactives Prolongation de la durée de conservation ■ antimicrobien ■ antioxydant Parties de la plante contenant du thymol et du carvacrol Parties de plantes contenant des polyphénols Tab. 3 Exemples de composés extraits dans les concentrés d’huile et méthode de détermination A cide boswellique 3-O-acétyle-11-céto-ß Méthode modifiée DIN 10228:1995-12 3) IGV GmbH, Nuthetal 4) IBAS, HS Anhalt, Bernburg Produit brut de départ Concentré d’huile Méthode Origan 13,0 g/kg d’huile essentielle Distillation (DIN 10225)2),3) Origan, composants aromatiques 60 % p-cymène, 20 % carcacrol GC associé à FID4) Origan, teneur en flavonoïdes 0,1 – 0,6 g/kg (composant principal ériodicytol) Extraction de solvant accélérée, couplage HPLC/DAD4) Basilic 6,0 g/kg d’huile essentielle Distillation (EN ISO 6571: 2009)2), 4) 5) AureliaSan GmbH, Bisingen Basilic, composant aromatique 6) Professeur pour la chimie alimentaire spéciale/production de produits alimentaires, TU Dresden Résine d’encens ■ Boswellia papyrifera ■ Boswellia serrata 84,3 g/kg AKBA1) 16,3 g/kg AKBA1) Graines d’espresso 1,0 g/kg cafestol Procédé HPLC (DIN 10779)6) Graines de mocca 2,5 g/kg cafestol Procédé HPLC (DIN 10779)6) Poivron doux (rouge) 44 mg/100 g lutéine 142 mg/100 g zéaxanthine HPLC, calibration externe7) 7) 54 Institut für Ernährungswissenschaften, FSU Jena GC associé à FID4) HPLC, évaluation surface du pic Chromatogramme UV5) produits bruts sur la proportion dans le concentré d’huile. La figure 3 montre un exemple de proportion de différents composants aromatiques dans l’origan séché et dans un concentré d’huile d’origan à partir d’un mélange 3:1 (oléagineux pelés/herbe). La détermination de la proportion d’huiles essentielles dans le concentré d’huile correspond à environ 1/3 de la proportion dans l’herbe séchée (dilution 1:3 dans le mélange graines-herbes). pour lesquels il serait possible de contrôler les processus avec des méthodes photométriques, l’analyse ultérieure permettant de prouver le résultat de l’extraction est très coûteux et nécessite une bonne dose de créativité pour simplifier la détection des composants. Le tableau 3 récapitule la méthode de caractérisation des composants enrichis de l’origan dans l’huile de tournesol. Ce tableau comporte d’autres exemples prouvant l’effica cité du processus SPE pour enrichir l’huile végétale avec différents composants. Outre les colorants végétaux, Des méthodes complexes (distillation, GC/ MS et HPLC/ MS) ont permis de prouver l’efficacité du processus SPE pour l’enrichissement d’huiles végétales avec certains composants végétaux. En résumé q&more 02.14 Gerald Muschiolik a étudié la technologie alimentaire à l’Université Humboldt de Berlin. En 1971, il intègre l’Institut central pour la nutrition de PotsdamRehbrücke où il se consacre au développement de produits alimentaires nouveaux. En 1986, l’Académie des sciences le nomme professeur en technologie alimentaire. En 1998, il intègre l’Institut de sciences alimentaires de l’Université Friedrich Schiller où il est professeur de technologie alimentaire jusqu’à sa retraite en 2006. Ses travaux de recherche portent notamment sur la cinétique de la modification de Ces méthodes fournissent des valeurs exactes mais elles sont très chronophages et, par conséquent, très coûteuses. A l’heure actuelle, nous n’avons pas de méthode rapide convenable (par ex. NIR) permettant d’optimiser, à partir de grandeurs de mesures univoques, la proportion graines/plante et le processus SPE sur place. Cela permet de dessiner des défis intéressants requérant une recherche interdisciplinaire. ■■ [email protected] q&more 02.14 composants alimentaires, la caractérisation technofonctionnelle de protéines animales et végétales ou encore l’utilisation d’interactions polysaccharides/protéines pour la structuration d’émulsions. Aujourd’hui, le professeur Muschiolik est conseiller et s’occupe de la fabrication d’émulsions alimentaires et cosmétiques à partir de produits naturels. Ses résultats ont été publiés dans plus de 200 publications scientifiques, 40 demandes de brevets et 2 livres. (www.muschiolik.de) Bibliographie [1]Junghanns W., Grzeschik E. u. Piela R., Verfahren zur Herstellung angereicherter, pflanzlicher Speiseöle. DE 101 01 638 C2, 2001. [2]Wolff A-Chr. u. Schellenberg I., Entwicklung und Optimierung von neuen natürlichen Aromen. Forschungsbericht BMBF 2006; InnoRegio InnoPlanta FKZ 03i0636C. Je remercie cordialement mes co-auteurs : PD Dr habil. Volker Böhm, Institut für Ernährungswissenschaften, FSU Jena | Apotheker Johannes Ertelt, AureliaSan GmbH, Bisingen | Dipl.-Ing. Engelbert Grzeschik, EG Ölmühle & Naturprodukte GmbH, Kroppenstedt | Prof. Dr Ingo Schellenberg, IBAS, HS Anhalt, Bernburg | Prof. Dr Karl Speer, Spezielle Lebensmittel chemie, TU Dresden 55 Monde & Recherche Infestation de champignon sur une feuille d’arabette de Thalius, plante modèle Photo : © Jeffery L. Dangl / UNC Microbiologie Recherche AIDS Les bons membres de réseaux sont des cibles privilégiées Les cellules immunitaires survivent aux infections SIV Les protéines ne remplissent pas leur tâche seules mais elles s’allient pour former des équipes de tailles diverses. Une équipe de chercheurs a étudié un modèle de plante pour comprendre comment les agents pathogènes manipulent ces réseaux de protéines. Les chercheurs du Dr Pascal Falter Braun de la chaire de biologie systémique végétale de l’Université technique de Munich ont démontré que des agents pathogènes, pourtant différents, tels que les champignons ou les bactéries emploient la même tactique : Ils ciblent les attaques sur les protéines disposant de nombreuses fonctions et largement reliées entre elles. Les agents pathogènes tenteraient ainsi de prendre le contrôle de la centrale de la cellule, donc des protéines ayant le plus grand nombre « d’amis » dans le réseau, pour affaiblir considérable ment leur hôte lors de l’attaque. Source : www.tum.de Publication originale : Cell Host & Microbe, 2014, DOI: 10.1016/j.chom.2014.08.004 Écologie comportementale Les bienfaits du miel en tant que médicament Photo : © istockphoto.com, Riorita La disparition des abeilles inquiète le monde entier. La disparition de ruches entières est notamment due à des maladies gastriques. Les abeilles sont néanmoins en mesure de se protéger des infections en utilisant les substances curatives du miel. Contrai rement aux animaux sains, les abeilles malades préfèrent des miels particuliè rement efficaces contre les infections gastriques. L’équipe de scientifiques du Dr Silvio Erler et du professeur Dr Robin Moritz de l’Université de Halle sont arrivés à cette conclusion en collaboration avec les chercheurs de l’Université de ClujNapoca (Roumanie), alors qu’ils tentaient de déterminer si le miel servait aux abeilles de nourriture mais aussi de médicament. Source : pressemitteilungen.pr.unihalle.de Publication originale : Behav. Ecol. Sociobiol., 2014, DOI: 10.1007/s0026501417868 56 Extrait d’un réseau de protéines-protéines de cellules T CD-4 avec une infection SIV chronique Le réseau protéines-protéines intégré montre des nœuds (par ex. cavéoline-1, Cav-1) et les facteurs et processus ayant subi une importante modification. L’expression p53 (TP53) ne subit aucune influence au niveau de la transcription. Le modèle de la régulation (upstream effector / downstream target) indique pourtant que le niveau d’activité de cette protéine de la cellule infectée a été modifié. Ainsi : Cercle rouge, expression de gène considérablement augmentée, cercle vert, expression de gène considérablement réduite cercle incolore, Photo : © HZI/Wirth exprimé de manière non différentielle. Les symptômes du HIV1 et du SIV, les agents patho gènes du sida chez l’homme et le singe, se traduisent notamment par une réduction de certaines cellules immunitaires de l’organisme. Dans certains cas, pourtant, ces cellules ont appris à surmonter l’infec tion aux rétrovirus sans dommages. Des scientifiques du Centre Helmholtz pour la recherche sur les infections (HZI, Zentrums für Infektionsforschung) à Braunschweig et du Centre allemand des primates (DPZ, Deutsches Primatenzentrum) à Göttingen ont étudié les mécanismes relatifs à la survie de certaines cellules immunitaires. Lors d’une infection au virus du sida, le taux de cellules T auxiliaires CD4 dans l’organisme chute considérablement. Les cellules T humaines subissant une infection aiguë meurent normalement juste après l’infection. Lorsque l’on cultive ces lignées cellulaires en laboratoire et qu’on les infecte avec les virus, on obtient une souspopula tion de cellules qui produisent le virus mais qui survivent sans dommage à l’infection. Les deux virus se ressemblant fortement, le virus du singe SIV a été utilisé dans ce cas comme modèle pour le virus HIV. Source : www.helmholtzhzi.de Publication originale : Virology Journal, 2014, DOI: 10.1186/1743422X11152 q&more 02.14 Bye Bye mL, Hello Quantos USP 841 préparation d‘échantillons gravimétrique Une préparation rapide, simple et précise d‘échantillons à base de poudres, liquides, gels et pâtes. Vous pesez l’échantillon et Quantos ajoute la quantité nécessaire de solvant par gravimétrie afin d‘obtenir rapidement la concentration précise désirée. Les solutions de dosage gravimétrique Quantos permettent d‘aborder le maillon faible propre aux techniques d‘analyses. Une approche innovante pour réduire les erreurs et gagner du temps lors de la préparation d‘échantillons. Téléchargez gratuitement le livre blanc : www.mt.com/q-graviprep L’instant où vous faites confiance à ce que vous voyez. Nous travaillons pour cet instant-là. // CONFIANCE MADE BY ZEISS L’appli d’imagerie Labscope vous permettra de transformer votre ZEISS Primo Star à caméra intégrée HD en un système d‘imagerie équipé WiFi. 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