Les hélophytes
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Les hélophytes
Les hélophytes Les Hélophytes Partie 3 Plantain d’eau Alismataceae Les Alisma possèdent des feuilles à nervation parallèle et des fleurs à 3 pétales. Les carpelles sont disposées en couronne. Alisma plantago-aquatica L. ou plantain d’eau Le plantain d’eau vit isolé ou en peuplement dans les eaux peu profondes. Il peut mesurer de 0,1 à 1 m de haut. Ses feuilles sont grandes (>10 cm), lancéolées à ovales, pointues, pétiolées, le plus souvent aériennes, avec une base tronquée ou légèrement cordiforme. Les fleurs (juin-août) blanches, parfois teintées de pourpre, mesurent de 6 à 10 mm de long. Les styles érigés sont de même taille ou plus longs que les akènes. Les carpelles sont disposés sur un seul rang contrairement à Baldellia ranunculoïdes. Le système racinaire est puissant et solide. Les akènes de 2 à 3 mm ont un long bec et ne mûrissent que sur les plantes émergées. Le plantain d’eau se rencontre fréquemment sur les rives marécageuses et dans les eaux calmes peu profondes. Alisma gramineumLej.ou plantain d’eau à feuilles de graminées Cette espèce assez rare mesure en général de 5 à 60 cm de haut. Ses feuilles sont linéaires-rubanées pour les formes immergées, ou à limbe elliptiqueoblong à étroitement lancéolé pour les formes terrestres. L’akène est pourvu de 2 sillons sur le dos, rarement 1, se touchant au centre du fruit. Le plantain d’eau pousse en eau stagnantes, plus rarement courantes, parfois en zone exondée. Il pousse en milieu mésotrophe à eutrophe, généralement sur sol fin. Les Hélophytes Alisma spp. Alisma lanceolatum With. ou plantain d’eau à feuilles lancéolées Hautes de 20 à 80 cm en moyenne, ses feuilles aériennes sont étroites, oblongues-elliptiques, ou oblongues-lancéolées au limbe atténué et cunéé à la base. Cette espèce se rencontre peu fréquemment dans le sud-ouest. La nervation des feuilles est bien reconnaissable. Chez les Alisma, les carpelles sont disposées en couronne alors que chez Baldellia, elles sont insérées sur plusieurs rangs. 103 Ache Apiaceae Apium nodiflorum (L.) Lag. ou ache faux-cresson ou ache nodiflore Cette plante est relativement fréquente et mesure de 20 à 80 cm de haut, aux tiges finement cannelées et radicantes sur les nœuds inférieurs. Les feuilles possèdent des segments ovales à oblongs, de dimension très variable et généralement larges de plus de 10 mm. Les feuilles inférieures ne possèdent pas plus de 6 paires de segments. Le bord des feuilles est régulièrement denté, aux dents obtuses. Lorsque l’on froisse une feuille, elle dégage une odeur de carotte. Les fleurs sont minuscules, blanches, avec des ombelles opposées aux feuilles et à court pétiole, voire sessiles. Les ombelles sont constituées de 3 à 12 rayons et ne possèdent en général pas de bractée. Les fleurs s’épanouissent en juillet et août. Le fruit est ovale et mesure de 1,5 à 2 mm de long. L’ache faux-cresson se développe dans les eaux peu courantes. A pium nodiflorum pousse dans les fossés et les cours d’eau non acides ou sur sol humide, riche ou calcaire. Remarque : cette espèce est très po lymo rphe. Ne pas confondre l’ache faux-cresson avec la berle dressée. La berle possède des dents aiguës et très inégales, contrairement à l’ache qui possède des dents obtuses régulièrement disposées sur le bord des feuilles. De plus, l’ache possède au maximum 6 paires de segments foliaires, alors que la berle en possède jusqu’à 12. Apium repens Lag. ou ache rampante Cette plante rare est protégée en France et en Europe. A pium repens mesure de 5 à 12 cm de haut. Ses tiges sont rampantes, couchées et radicantes à chaque nœud. Les segments foliaires sont larges de 4 mm environ, ovales, arrondis et inégalement dentés. Les Hélophytes Apium nodiflorum (L.) Lag. Les ombelles sont nettement pédonculées à l’aisselle des feuilles. Elles possèdent de 3 à 6 rayons et de 3 à 7 bractées. La floraison se produit entre juin et septembre. Le fruit est plus large que long et mesure environ 1 mm de long. A pium repens est une plante amphibie des sables humides exondés temporairement. Elle se développe aussi dans les prairies humides, les fossés et bassins peu profonds. Cette espèce est un peu halophile. 105 Flûteau Alismataceae Baldellia repens (Lam.) v. Ooststr. ex Lawalrée ou flûteau rampant Cette petite plante mesure entre 5 et 20 cm de haut. Les tiges de Baldellia repens sont longues, rampantes et radicantes aux noeuds. L’inflorescence du flûteau rampant est constituée soit de fleurs isolées, soit de 2 à 6 fleurs en verticille composées de 3 sépales et 3 pétales. Le diamètre floral est de 15 à 22 mm. La floraison blanche ou rose pâle se produit entre juin et septembre. Les akènes sont au nombre de 15 à 20, papilleux et groupés en têtes de 5 mm de diamètre. Le flûteau pousse sur les berges des étangs, des mares, des fossés et des petits cours d’eau dont le niveau varie. Il se situe dans la zone de balancement des eaux. Baldellia ranunculoïdes (L.) Parl. ou flûteau fausse renoncule Baldellia ranunculoïdes est plus commune que Baldellia repens. Cette espèce mesure de 10 à 40 cm de haut. La floraison s’effectue entre juin et septembre. Les fleurs sont petites (entre 10 et 16 mm), au nombre de 6 à 20 en une ombelle ou en 2 verticilles formant une grappe. Les akènes sont au nombre de 25 à 45, dépourvus de papilles et en tête de 8 mm de diamètre. La tige florifère est généralement dressée. Il pousse sur les berges des étangs et des mares à niveau variable. Le flûteau fausse renoncule se développe généralement sur les substrats sablonneux. 1 cm Les Hélophytes Baldellia repens (Lam.) v. Ooststr. ex. Lawalrée Ne pas confondre avec Alisma gramineum qui est plus grande et dont les fleurs diffèrent. 107 Berle dressée Apiaceae Plante glabre, assez grande, qui mesure 1 m maximum, mais souvent rampante. Les tiges sont creuses marquées de lignes. Les feuilles submergées sont 3 à 4 fois pennées, avec des lobes linéaires. Les feuilles aériennes sont pennées avec 7 à 14 paires de folioles, dentées, de forme lancéolée et les supérieures étant plus petites. Les feuilles caulinaires sont un peu lobulées à la base. Les dents sont aiguës et très inégales. Sous la paire de segments inférieurs existe une paire de segments minuscules, souvent réduite à une simple cloison au travers du pétiole. Détail d’une foliole Les fleurs blanches mesurent de 2 à 4 mm et sont rassemblées en ombelles opposées aux feuilles. Les pétales sont Feuille entière échancrés au sommet. Chaque ombelle mesure entre 3 et 6 cm et possède entre 10 et 20 rayons. Les bractées foliaires sont souvent pennées. La floraison a lieu entre juillet et septembre. Le fruit globuleux, faiblement ridé, avec de longs styles, mesure entre 1,5 et 2 mm. Cette plante est stolonifère. Son enracinement est assez superficiel. Berula erecta pousse dans des eaux fraîches peu profondes et bien éclairées. Elle croît dans les fossés, sur les rives et dans les eaux courantes ou stagnantes. Elle se développe dans les milieux calcaires à faiblement acides, mésotrophes à eutrophes. Les Hélophytes Berula erecta (Huds.) Coville La berle est le plus souvent hélophyte, se développant dans les eaux calmes, mais elle peut aussi croître dans des eaux au courant plus rapide et développer une forme hydrophyte. Berula erecta se développe dans des eaux oligomésotrophes à eutrophes, calcaires ou faiblement acides et à fond riche en particules fines. Ne pas confondre la berle avec l’ache (A pium nodiflorum). La berle a une odeur de persil et possède un anneau blanchâtre autour de la base du pétiole de ses feuilles. Les dents des feuilles de la berle sont effilées en mucron. Apium ne possède au maximum que 6 paires de segments dont les dents sont obtuses. 109 Jonc fleuri ou butome en ombelle Butomaceae Les feuilles du butome sont étroites, rubanées (linéaires), très fermes et souvent coupantes. Elles sont élargies en gaine à la base, puis en forme de gouttière au-dessus, carénées en dessous et plates à l’extrémité. Elles peuvent mesurer jusqu’à 2 m de hauteur. L’inflorescence naît au sommet d’une tige nue dressée cylindrique dépassant 1 m de haut. Les fleurs sont régulières, hermaphrodites et rassemblées en ombelle à rayons nombreux et inégaux. Les fleurs présentent 3 pétales rose pâle à vif, avec des nervures plus foncées, trois sépales verts externes légèrement plus courts que les 3 pétales et 9 étamines. La floraison a lieu entre juin et août. Les fleurs, très décoratives, sont parfois utilisées dans les pièces d’eau des jardins. Elles sont plus colorées que celles des joncs (vertes ou brunes) qui n’appartiennent pas à la même famille malgré le nom commun. La souche horizontale est charnue et robuste. Elle forme des bourgeons qui permettent à la plante de se multiplier végétativement, mode de reproduction le plus fréquent chez le butome en ombelle. Le fruit est composé de 6 follicules rouge pourpré, partiellement soudés, ressemblant à un petit œuf et contenant des semences très légères qui peuvent flotter. Ces graines peuvent germer facilement, même après avoir passé une longue période hors de l’eau. C’est une plante qui pousse dans les mares, les étangs, les lacs, sur les rives et au milieu des roselières, de préférence dans la vase. Le jonc fleuri pousse dans des eaux eutrophes à mésotrophes et sur sol de granulométrie fine. Les Hélophytes Butomus umbellatus L. Ne pas confondre avec un jonc. Les fleurs sont colorées en rose, alors que celles des joncs sont marron ; les feuilles diffèrent également. 111 Populage des marais Ranunculaceae Le populage est une plante vivace à tige charnue et ramifiée s’enracinant aux nœuds, glabre et basse : elle peut mesurer jusqu’à 60 cm de haut. Les feuilles radicales ont un limbe cordiforme (1) et un long pétiole, alors que les feuilles caulinaires sont sessiles et réniformes (2). Les fleurs contiennent un grand nombre d’étamines. Elles sont de couleur jaune d’or très vif, au revers souvent verdâtre et apparaissent de mars à juin. Les fruits sont des grappes de follicules qui restent longtemps sur le réceptacle. C altha palustris préfère les eaux stagnantes ou à très faible courant. Le populage pousse le plus souvent dans les prairies humides à eau stagnante ou sur les rives des fossés et des étangs, où il peut former des peuplements caractéristiques. Remarque : cette espèce est toxique de par sa co ncentratio n en alcalo ïdes ! La forme particulière des feuilles du populage des marais fait que cette plante ne peut être confondue avec aucune autre. 1 5 cm 2 113 2 Les Hélophytes Caltha palustris L. Laîches Cyperaceae Les laîches ou carex forment souvent de grosses touffes appelées touradons sur le bord des fossés, canaux, marais ou étangs. Elles peuvent mesurer entre 0,6 et 1,6 m de hauteur. Une trentaine d’espèces est présente dans le sud-ouest, nous présentons ici les plus courantes dans les zones humides. Ce sont des plantes vivaces ressemblant un peu à des graminées. Leurs feuilles sont toujours vertes, planes, souvent pliées longitudinalement en V ou en W et leurs tiges toujours pleines. Elles sont souvent trigones et ne possèdent pas de nœud à l’insertion des feuilles. Les carex ont une particularité anatomique : ils possèdent un utricule membraneux qui enveloppe complètement l’ovaire. Il est percé à son extrémité d’un orifice d’où sortent style et stigmates. Il est bordé d’une bractée qui complète la fleur. Les inflorescences forment des panicules spiciformes ou des groupes d’épillets. Les fleurs n’ont ni pétale, ni sépale. Les fleurs mâles et femelles sont séparées, mais présentes en général dans la même inflorescence. Lors de la floraison, qui a lieu entre mai et août, les anthères jaunes sont bien visibles. Les laîches ont un rhizome qui peut, soit être court, auquel cas la plante se développe sous forme d’une touffe dense pouvant évoluer vers un touradon (espèces dites cespiteuses), soit s’allonger rapidement en donnant à ses noeuds une forme plus grêle et moins durable (espèces dites rhizomateuses). Les fruits sont des akènes à 2 ou 3 côtés, souvent indispensables pour l’identification des espèces. Les laîches poussent dans les eaux stagnantes, faiblement courantes ou les marais. Ces espèces ont une très grande amplitude écologique. Les Hélophytes Carex pseudo-cyperus L. De loin, les laîches peuvent être confondues avec certains joncs. Elles n’ont cependant pas le même genre d’inflorescence et leurs feuilles diffèrent. Les joncs possèdent des tiges rondes, contrairement aux carex qui ont la tige trigone et les feuilles planes souvent pliées en V ou en W. 115 Carex spp. Carex acutiformis utricule et glume de Carex acutiformis Carex acutiformis Ehrl. ou laîche des marais La tige de la laîche des marais mesure de 0,3 à 1,5 m de hauteur. Elle est robuste, trigone et scabre. La souche est brun-rouge foncé. Les feuilles sont planes ou carénées, larges de 6 à 10 (voire 17) mm, de couleur verte ou glauque. La ligule est aiguë et longue de 5 à 15 mm. Les gaines foliaires inférieures sont fibreuses et réticulées. Les nervures transversales des limbes et des gaines foliaires sont moins distinctes que chez C arex riparia. La bractée foliacée n’est pas engainante. L’inflorescence est présente de mai à juin. Elle est verte ou brune, allongée et fournie. Les épis femelles sont au nombre de 3 à 4, cylindriques, longs, dressés, brun foncé, espacés, larges de 6 à 8 mm et longs de 6 à 8 cm. Les utricules sont longs de 4 à 5 mm, à paroi mince s’affaissant autour de l’akène, trigones en bas, comprimés en haut et à bec échancré. Les écailles femelles sont un peu plus courtes que les utricules acuminées. Les épis mâles sont au nombre de 2 à 3, fusiformes, épais, bruns et à glume obtuse. Il pousse au bord des eaux, dans les marais ou les bois fangeux, dans des eaux stagnantes ou à courant très faible. La laîche des marais se développe dans des milieux plutôt eutrophes, sur sol fin, minéral ou organique. Carex pendula C arex acutiformis se distingue de C arex riparia par ses feuilles plus étroites et la glume mâle obtuse. Carex paniculata L. ou laîche paniculée Ce carex pousse en touradons. Il mesure de 0,5 à 1,5 m de hauteur. Sa tige est trigone et aiguë. Les feuilles sont planes, larges de 5 à 6 mm, carénées et très longues. utricule et glume de Carex pendula L’inflorescence apparaît en mai-juin. Elle est allongée, rousse, en panicule lâche et aux épis ramifiés. Les fleurs mâles sont au sommet. La glume femelle est aiguë et à bords membraneux. L’utricule mesure 3,5 mm. Il est lisse, brun et à bec allongé hispidulé. Les Hélophytes La laîche paniculée pousse dans les marais et dans les eaux stagnantes ou très peu courantes. La laîche paniculée se développe principalement dans les milieux eutrophes, fortement alcalins et sur sol fin organique. Remarque : c’est un agent de l’atterr issement des eaux peu pro fo ndes, o ù elle apparaît so uvent en masse avec C arex r ipar ia et C arex acutifo rmis. utricule et glume de Carex paniculata Carex paniculata Ne pas confondre C arex paniculata avec C arex elata. C arex paniculata possède une souche à écailles brun foncé. Ses feuilles sont larges de 4 à 6 mm et trigones au sommet. La ligule est arrondie et longue de 2 à 5 mm. Chez C arex elata, la souche possède des écailles brun clair, les feuilles sont larges de 3 à 5 mm et aplaties au sommet, la ligule est aiguë et longue de 5 à 10 mm. 117 Carex pendula Huds. ou laîche pendante C arex pendula mesure de 0,5 à 2 m de haut. Sa tige est lisse, trigone, et penchée ; ses feuilles sont larges de 1 à 2 cm, longues et carénées. L’inflorescence se développe de mai à juin. Elle est étagée et penchée. L’épi mâle est long de 10 cm, mince, brun et pédicillé. Les 4 à 5 épis femelles sont très longs (10 à 15 cm), cylindriques, minces et pendants. Ils ont un court pédoncule engainé dans la bractée. La glume femelle est brune et aiguë. L’utricule est petit (3 mm), vert et à peine nervé au bec conique. La laîche pendante se développe dans les eaux calmes. Elle pousse dans les frênaies et autres bois frais ou humides, suintements, bord des ruisseaux et en milieu alcalin ou neutre. Carex pseudocyperus L. ou laîche faux souchet Ce carex cespiteux mesure entre 0,3 et 1 m de hauteur. La tige est ferme, dépassée par les feuilles et scabre. Les feuilles sont larges de 6 à 15 mm et carénées. La floraison a lieu de mai à juin. L’épi mâle est long, mince, cylindrique, brun clair et pédicellé. Les épis femelles sont au nombre de 3 à 4, cylindriques, verts, hérissés et sur de longs pédicules retombants. La bractée supérieure foliacée est très longue. La glume femelle est courte et à arête ciliée. L’utricule mesure 5 mm, vert, nervé et à long bec très bifide. La laîche faux souchet pousse dans les eaux stagnantes. Elle pousse sur le bords des eaux plus ou moins minéralisées, sur sol fin et minéral ou organique. Carex riparia Curtis ou laîche des rives Ce carex mesure entre 0,6 et 1,2 m de hauteur. La souche est brun pâle. La tige mesure de 0,3 à 1,2 m de hauteur. Elle est trigone et scabre. Les feuilles sont larges de 7 à 17 mm, planes et nettement glauques. La ligule est obtuse ou arrondie et longue de 5 à 10 mm. L’inflorescence (mai-juin) est verte ou brune, allongée et fournie. Les épis mâles sont au nombre de 3 à 5, fusiformes, bruns et à glume aiguë. Les épis femelles sont au nombre de 3 à 4, ovoïdes allongés, dressés, bruns et espacés. La glume femelle est brune et aristée. La bractée foliacée n’est pas gainée. L’utricule (6 mm) est globuleux, conique, brillant, brun-vert et un peu nervé. Il se rétrécit en bec bifide évasé. Les Hélophytes Carex riparia Curtis C arex riparia pousse dans les eaux stagnantes ou à très faible courant. Il pousse au bord des eaux, dans les marais et forêts humides. Il se distingue de C arex acutiformis par ses feuilles plus larges, sa glume mâle aiguë et non obtuse, son utricule plus gros, plus allongé, à bec plus long et plus largement évasé, et sa glume femelle à pointe longue. 119 Marisque Cyperaceae L’aspect général de la plante est celui d’un très grand carex. Les tiges de la marisque sont robustes, creuses et arrondies. Elles peuvent atteindre de 0,7 à 2,5 m de hauteur. Leurs feuilles atteignent 2 m et sont typiquement pliées enV. Elles mesurent entre 10 et 15 mm de large, sont glauques, raides, dentées sur le bord et très coupantes. L’inflorescence est une panicule formée d’ombelles successives dont chacune possède de 5 à 10 épillets ovoïdes. Les écailles sont brun clair. La floraison a lieu de juin à août. Les fruits de couleur brune, sont plutôt foncés et luisants. Cette espèce préfère les eaux stagnantes, mésotrophes, faiblement à fortement alcalines, mais peut se développer en eau acide. La marisque est souvent associée à une alimentation des eaux superficielles par les eaux souterraines (résurgences). La marisque vit dans les marécages, le plus souvent sur des tourbes alcalines, souvent en compagnie des roseaux, des saules et des bouleaux et dans les dépressions humides des dunes littorales ou les aulnaies. On la trouve aussi sur les bords des plans d’eau. Elle peut former des peuplements denses. La marisque se reconnaît de loin grâce à son imposante floraison. En dehors de la période de floraison, ne pas la confondre avec la massette ou le roseau dont les feuilles ne sont pas dentées. Les Hélophytes Cladium mariscus (L.) Pohl 121 Souchet Cyperaceae Leurs tiges sont trigones,les feuilles nervées parallèles et les bractées inférieures au moins aussi longues que l’ombelle organisées par 3 formant unY. Les fleurs se situent à l’aisselle d’une écaille et sont regroupées en petits épis qui forment des ombelles au nombre de rayons variable selon les espèces. Le fruit est un akène. Comme les autres espèces de Cypéracées (scirpes, carex), les souchets peuvent se développer en eau immobile peu profonde. Les souchets vivent en bordure des plans d’eau, des rivières, dans les prairies humides et les sols boueux ou les marécages. Cyperus eragrostis Lam. ou Cyperus vegetus Willd Cette espèce d’Amérique tropicale possède une tige triquètre de 0,9 m de hauteur pour des feuilles de 2 à 10 mm de large. L’ombelle (août à octobre) est simple ou composée de 8 à 10 rayons portant chacun une tête de 8 à 13 épillets. Les bractées sont toutes plus longues que l’inflorescence. Les écailles sont jaunâtres. Les fruits sont gris. Cyperus fuscus L. ou souchet brun Il pousse en touffe de 0,3 m de haut, avec des feuilles de 2 à 7 mm de large. De juillet à septembre, les 3 à 8 rayons portent chacun une tête d’épillets, les bractées dépassent l’ombelle et les écailles sont brun foncé à brun roux. Les fruits sont blancs. Il pousse sur les vases nues, surtout dans les étangs mis à sec. Cyperus longus L. ou souchet odorant Le souchet odorant mesure jusqu’à 1,5 m de haut. Sa tige a 3 faces et ses feuilles luisantes et rudes sur les bords mesurent de 2 à 10 mm de large. L’ombelle (août-septrembre) est composée et possède jusqu’à 10 rayons contenant chacun de 4 à 25 épillets. La bractée externe est plus longue que l’inflorescence ; les écailles sont brun foncé ou brun roussâtre. Le fruit est noir brunâtre. Le souchet diffère du carex par son inflorescence et ses bractées. 123 Les Hélophytes Cyperus eragrostis L. Elatine spp. Elatines Elatinaceae Les feuilles des élatines sont simples et opposées. Les fleurs hermaphrodites et régulières présentent des sépales et pétales au nombre de 3 à 4. Elles sont solitaires ou en cymes. Les pétales sont parfois absents en milieu aquatique. Les étamines sont en nombre égal ou double de celui des pétales. Le fruit se présente sous la forme d’une petite capsule à ouverture longitudinale. Elatine hexandra (Lapierre) DC. ou élatine à 6 étamines Cette plante peu commune, annuelle à vie brève, est glabre et délicate. Ses feuilles sont opposées, ovales, étroites et plus larges dans la partie supérieure. Les tiges sont rameuses, prostrées et radicantes aux noeuds. Les fleurs, qui apparaissent entre juin et septembre, sont pétiolées et solitaires à l’aisselle des feuilles. Elles sont minuscules, à 3 sépales et 3 pétales blanc rosâtre plus longs que les sépales. Cette espèce possède 6 étamines. Le fruit est une capsule globuleuse. Elle vit dans les bassins peu profonds, le bord des lacs et les terrains boueux humides. Elatine triandra Schkuhr. ou élatine à 3 étamines Elle possède les mêmes caractéristiques qu’Elatine hexandra au niveau de l’appareil végétatif. Les fleurs sont sessiles, blanches ou rouges et ne possèdent que 3 étamines. Elle vit dans les fossés, mares, étangs, marais et lieux inondés. Les Hélophytes Elatine hydropiper L. ou élatine poivre d’eau Cette plante annuelle est glabre, très rameuse et aux tiges prostrées ou ascendantes. Les feuilles sont opposées, elliptiques et plus larges dans leur moitié supérieure. Les fleurs (juillet-août) sessiles ou subsessiles sont minuscules, blanc rosé, à 8 étamines, 4 sépales et pétales, ces derniers plus courts que les sépales. Elatine hexandra DC La capsule a 4 valves. Elle vit dans les bassins, les étangs et les canaux. Ne pas confondre avec l’élodée qui a toutes les feuilles verticillées par 3. 125 Eleocharis palustris (L.) R. et S. Scirpe des marais Cyperaceae Eleocharis palustris est une plante vivace à rhizome épais. Les tiges espacées sont vert sombre, cylindriques, lisses, non cassantes et peuvent atteindre 60 cm de hauteur. Les tiges non feuillées présentent à la base 2 gaines brunâtres. Les épillets sont solitaires à l’extrémité des tiges. Ils mesurent de 3 à 20 mm, sont ovales oblongs avec des écailles de couleur brune jaunâtre à brune foncée présentant un bord scarieux et une nervure médiane verte. Les 2 écailles inférieures sont courtes, sans fleur et entourant chacune à moitié la base de l’épillet. La floraison a lieu entre mai et août. Les fruits sont jaunes à bruns. Le scirpe des marais se développe dans les eaux stagnantes ou à très faible courant. Eleocharis palustris vit dans les marais, les bords de fossés ou d’étangs, les prairies humides et les eaux peu profondes (il pousse rarement dans plus de 10 à 20 cm d’eau). A Note au lecteur : sur le cliché p126, on notera que la lettre “A” matérialise la présence de la potentille (C omarum palustre) au milieu du scirpe des marais (Eleocharis palustris). 127 Les Hélophytes Eleocharis palustris se différencie des joncs grâce à ses épillets solitaires à l’extrémité de ses tiges glabres. A Equisetum spp. Prêles Equisetaceae Plantes vivaces, qui possèdent des tiges creuses striées et sans feuilles, rudes et articulées. Chaque nœud est recouvert d’une gaine dentelée pouvant porter des rameaux sans feuilles, côtelés, articulés et linéaires disposés en verticilles. Equisetum fluviatile (L.) ou prêle des étangs Il s’agit de la plus aquatique des prêles. Cette plante rare possède des tiges qui mesurent jusqu’à 1,5 m de hauteur et disparaissent durant l’hiver. Peu ou pas rameuses, elles possèdent une lacune centrale très importante. Lisses, de couleur vert jaunâtre, elles sont souvent teintées d’orange. Elles possèdent de 10 à 30 côtes indistinctes. Les gaines sont serrées, vertes, aux dents courtes noires et à bords clairs. Les épis obtus sont à maturité entre mai et août. La prêle des étangs se développe dans les eaux stagnantes ou à courant modéré et jusqu’à 1,5 m de profondeur. Equisetum fluviatile pousse au bord des plans d’eau, dans l’eau des fossés, dans les marais et sur un sol généralement fin, sableux et vaseux Equisetum maximum Auct. ou Equisetum Celmateia Ehrh. ou prêle géante La prêle géante est une plante assez commune. Les axes fertiles portent un épi sporifère. Ils apparaissent au printemps pour une courte durée. Les axes stériles mesurent de 0,5 à 1,5 m, les fertiles sont inférieurs à 0,4 m de hauteur. La gaine mesure plus de 2 cm et contient 15 dents et plus. Equisetum maximum pousse dans les marécages calcaires, au bord des ruisseaux et dans les jardins humides en friche. La maturité a lieu entre mai et septembre. Les Hélophytes Equisetum palustre ou prêle des marais ou herbe aux grenouilles Les tiges grêles peuvent atteindre 60 cm de haut. En général, la tige porte des verticilles de rameaux (sauf dans les sites très dégagés). La lacune centrale est très petite. Les gaines foliaires sont lâches et aux dents noires largement bordées de blanc (celles des rameaux sont vertes et noires au bout). 6 à 8 sillons marquent la tige. L’herbe aux grenouilles pousse en eaux stagnantes ou à courant faible. Equisetum palustre vit dans les marais et les prairies humides, où elle représente un danger pour le bétail en raison de sa teneur en alcaloïde. E. maximum stérile E. maximum fertile Les prêles sont aisément identifiables grâce à leurs tiges articulées. 129 Gaillet des marais Rubiaceae Il s’agit d’une plante vivace glabre, très variable et qui peut mesurer de 0,15 à 1,2 m de hauteur. Ses tiges sont carrées, fragiles ou vigoureuses et aux angles rugueux la plupart du temps blanchâtres. Les feuilles sont elliptiques à oblongues et ne présentent pas de mucron. Elles ne possèdent qu’une nervure et sont verticillées par 4 à 6. Leur bord est rugueux. Les feuilles noircissent en séchant. Les fleurs sont disposées en panicules pyramidales lâches. Elles mesurent entre 2 et 3 mm et sont de couleur blanche avec des anthères rouges qui s’épanouissent entre mai et septembre. Le fruit mesure de 2 à 3 mm, il est lisse et noir à maturité. Le gaillet vit dans les lieux humides ou détrempés et au bord des eaux acides ou alcalines, mais non salées. Il peut lui arriver de pousser dans l’eau. Remarque : il existe deux so us-espèces de G alium palustre : subsp. palustre et subsp. elo ngatum. Si cette espèce risque de passer inaperçue en l’absence de fleurs, une fois fleurie, elle est très caractéristique et ne peut pas être confondue avec une autre. Note au lecteur : sur le cliché (page 130), les fleurs blanches du gaillet des marais (Galium palustre) se distinguent des inflorescences brunes des joncs (dont Juncus conglomeratus) et des feuilles planes et pointues de l’iris (Iris pseudacorus) en second plan. 131 Les Hélophytes Galium palustre L. Glycérie aquatique Poaceae Avec phragmites et phalaris, la glycérie aquatique est l’une des 3 grandes graminées riveraines. C’est une plante vivace dont la souche est rampante. La tige, raide et dressée, peut atteindre 2,5 m de haut et 1 cm de diamètre. Les feuilles sont vert vif, mesurent jusqu’à 20 mm de large pour 25 à 60 cm de long et possèdent une tache brune au point d’insertion. Elles possèdent une gaine cylindrique dans le bas et sont carénées dans le haut. L’apex des feuilles est en forme de coque de bateau. 0,5 cm L’apex de la feuille de glycérie est en forme de coque de bateau. Quant à la ligule, elle est longue de 3 à 6 mm et généralement tronquée apiculée en son milieu. L’inflorescence est une panicule lâche qui se développe de juin à août. Les épillets sont comprimés latéralement et longs de 6 à 10, voire 12 mm. La bractée inférieure de l’épillet est longue de 3 à 4 mm. La glycérie aquatique pousse au bord des eaux douces stagnantes ou faiblement courantes des lacs, étangs, canaux, ruisseaux et dans les terrains marécageux. Elle apprécie les milieux eutrophes éclairés et souvent fortement alcalins. Remarque : il existe aussi une glycér ie classée dans les hydro phytes : G lycer ia fluitans. Les Hélophytes Glyceriamaxima (Harm.) Holmberg Ne pas confondre avec Phragmites ou Phalaris. La glycérie est la seule à posséder des apex de feuille en forme de coque de bateau. 133 Pesse d’eau Hippuridaceae La pesse d’eau possède un long rhizome rampant sur lequel se développent des tiges dressées au-dessus du niveau de l’eau, d’environ 40 cm de haut. Dans des milieux lotiques, les tiges peuvent atteindre 1 m de long. Les feuilles sont organisées en verticilles de 6 à 12 le long de chaque tige articulée. Elles sont entières, pointues et lancéolées étroites. A l’aisselle des feuilles supérieures qui émergent de l’eau, se forment des fleurs unisexuées réduites de couleur verdâtre avec des anthères rougeâtres. Elles ont soit une seule étamine, soit un seul pistil. La floraison a lieu de mai à août. Les fleurs sont minuscules et de couleur verdâtre avec des anthères rougeâtres. Elles fleurissent de juin à juillet. L’akène est lisse et mesure de 2 à 3 mm. La pesse d’eau vit dans les eaux dormantes, sur les rives des cours d’eau ou dans la vase où elle forme des peuplements continus. Dans des milieux plus courants, cette plante prend une forme immergée. C’est une plante qui affectionne tout particulièrement les bords de cours d’eau pauvres en végétation. Elle peut se développer jusqu’à 5 m de profondeur. Hippuris vulgaris aime les eaux fraîches et surtout basiques. En regardant bien les feuilles, on notera que leur implantation sur la tige est bien différente de celle du myriophylle, puisqu’elles sont verticillées de 6 à 12, entières et non pennées. Les Hélophytes Hippuris vulgaris L. 135 Ecuelle d’eau Umbelliferae Plante vivace de rive marécageuse, basse et assez poilue. Ses tiges couchées et rampantes sur le sol, sont radicantes aux nœuds. Les feuilles circulaires, érigées à l’extrémité de longs pétioles, possèdent des dents émoussées. Le pétiole est inséré au milieu du limbe de la feuille. Les fleurs sont minuscules, de couleur verte à rosâtre, disposées en petits verticilles, voire parfois les unes au-dessus des autres et cachées sous les feuilles. L’écuelle d’eau se reproduit généralement par auto-pollinisation. Les fruits sont arrondis et ridés. Ils mesurent 2 mm de long, au bout d’un court pédoncule. L’écuelle d’eau affectionne les lieux humides, les marais, les prés, les bordures de fossés, de ruisseaux ou de bassins et la lisière des forêts sur sol acide. La forme très typique des feuilles d’Hydrocotyle vulgaris en forme d’écuelle empêche toute confusion avec une autre espèce. Les Hélophytes Hydrocotyle vulgaris L. 137 Millepertuis des marais Hypericaceae Cette plante vivace est assez commune en France, basse de 0,1 à 0,3 m et très poilue au niveau des tiges et des feuilles. Les tiges sont cylindriques, couchées à ascendantes et radicantes dans leur partie inférieure. Les feuilles sont opposées, sessiles et engainent à moitié la tige. Elles sont arrondies à ovales de couleur grise, recouvertes de poils doux et munies de glandes sur tout le limbe. Cette espèce peut former des herbiers flottants denses aux tiges florales érigées. Les fleurs jaune pâle mesurent de 12 à 15 mm et s’épanouissent de juin à septembre. Elles sont souvent à moitié ouvertes. Leurs sépales contiennent des glandes marginales rougeâtres. L’ovaire et la capsule possèdent une seule loge. Le millepertuis affectionne les zones humides, les eaux peu profondes, landes, marécages, bord de bassins et d’étangs et les sols acides. Il se développe plutôt en milieu eutrophe. Le millepertuis des marais ne devrait pas être confondu avec un autre genre du fait de sa petite taille et des caractéristiques de ses feuilles. C’est la seule espèce du genre des millepertuis qui soit si velue. Les Hélophytes Hypericum elodes L. 139 Iris jaune Iridaceae L’iris est une plante commune en France dont les feuilles forment des touffes qui peuvent atteindre 1,5 m de haut. Leur nervure médiane est saillante. Elles mesurent jusqu’à 4 cm de large, sont longuement atténuées, aiguës, ensiformes (en forme d’épée) et dépassent la tige. Celle-ci est dressée, légèrement aplatie, ramifiée au sommet et terminée par les fleurs. Les fleurs sont jaunes, grandes, pédonculées et au nombre de 2 à 3 par spathe. Elles fleurissent de mai à août. Le rhizome est très épais, rampant, vigoureux et ramifié. Il permet à la plante de se multiplier végétativement avec facilité. Le fruit est une capsule triangulaire, arrondie, pointue et s’ouvrant par 3 valves. Les graines qu’elle contient sont grandes et brunâtres. L’iris apprécie les eaux calmes ou au courant très faible et plutôt fraîches. Il est présent en bordure des eaux à faible courant, généralement en peuplements de faible étendue et s’installe dans les sols à granulométrie fine. Les fleurs de l’iris ne peuvent être confondues avec aucune autre (héraldique : c’est la fleur de Lys de la royauté française). Quant aux feuilles, elles sont plus larges, plus épaisses et plus courtes que celles des Typha. Les Hélophytes Iris pseudacorus L. 141 Les joncs Juncaceae Glabres, dressées en touffes ou espacés, en milieux humides, leurs feuilles sont longues, étroites et engainantes si elles existent. Contrairement aux Graminées et aux Cypéracées du genre carex, leurs fleurs vertes, brunes ou jaunâtres ont 6 tépales ; elles fleurissent en juin et juillet. Leurs fruits, capsules à 3 valves sont souvent utiles pour l’identification. Le genre Juncus compte 220 espèces ; seules les plus courantes dans le sud-ouest sont présentées ici. Juncus acutiflorus Ehrh ou Juncus sylvaticus Auct. non Huds ou jonc à tépales aigus Plante vivace, dont la tige peut atteindre 1 m de haut, munie à la base de gaines jaunâtres et dont les feuilles de section arrondie mesurent 2 à 4 mm de large et sont noueuses. Cette espèce est dépourvue de cloisons transversales. L’inflorescence est en 2 verticilles minimum formés chacun de 5 à 8 fleurs brun verdâtre. Les tépales sont acuminés. La capsule est atténuée vers le haut en un bec allongé. Les graines sont longues de 0,4 à 0,5 mm et dépourvues d’appendice. Juncus acutiflorus vit dans les marais et prairies mouillées acides. Juncus anceps Laharpe ou jonc à feuilles tranchantes Les tiges mesurent entre 20 et 60 cm de haut. Elles sont raides, dressées, comprimées et à 2 angles aigus (de même pour les feuilles). L’inflorescence est plutôt dense et à pédoncules souvent à peine plus longs que les glomérules floraux.Tous les tépales sont plutôt obtus. Les fleurs sont petites (2 mm) et fleurissent de juin à août. Le rhizome est gros et tortueux. La capsule est ovoïde à mucronée et elle dépasse à peine les tépales. Les Hélophytes Juncus effusus L. Juncus anceps pousse dans les marécages, les étangs et les dépressions humides. 143 Juncus heterophyllus Dufour Juncus bulbosus L. ou Juncus supinus ou jonc bulbeux En touffes ou flottantes, les tiges terrestres font 0,05 à 0,5 m de haut, les aquatiques 1 m avec une base souvent bulbeuse. Les feuilles sont creuses, sétacées, arrondies, aplaties ou sillonnées, noueuses et rougeâtres. Les feuilles inférieures n’atteignent pas l’inflorescence. Les tépales sont longs de 2,5 à 3 mm et un peu plus courts à un peu plus longs que la capsule. L’inflorescence très lâche est rameuse et constituée de glomérules plus ou moins nombreux. Les fleurs sont brunes à vertes et souvent remplacées par des touffes vertes. Les fruits sont bruns, trigones, obtus et de taille supérieure ou égale à celle des tépales. Il vit dans les lacs, étangs, cours d’eau, en milieu acide, jusqu’à 2 m de profondeur. Juncus conglomeratus L. ou jonc aggloméré Juncus conglomeratus ne dépasse pas 1 m de haut. Ses tiges sont nettement striées surtout juste en dessous de l’inflorescence. Les fleurs forment une inflorescence très compacte. Les fruits aussi longs que les tépales ont une capsule peu mucronée. Le jonc aggloméré n’aime pas les sols calcaires. Juncus effusus L. ou jonc épars Les tiges peuvent atteindre 1,5 m de haut. Elles sont vertes, sans feuilles, lisses ou faiblement striées et à moelle continue. La panicule latérale est lâche et sous une grande bractée qui prolonge la tige. Les fleurs brunes ou vertes fleurissent de mai à juillet. Les Hélophytes Juncus bulbosus L. Le jonc bulbeux se développe dans les eaux stagnantes ou à courant modéré. Il peut être entièrement immergé et ne laissant paraître à la surface que ses inflorescences. Les fruits sont bruns, ovoïdes, déprimés au sommet et généralement plus courts que les tépales. Le jonc épars se développe dans les eaux stagnantes ou à très faible courant. Ce jonc peuple les prairies humides et les terrains mal drainés. Mis à part le jonc bulbeux qui se reconnaît à sa base bulbeuse, les joncs agglomérés et épars se reconnaissent principalement à leur inflorescence. Il est donc possible de les confondre en dehors de la période de floraison. 145 Les joncs Juncaceae Juncus heterophyllus Dufour ou jonc hétérophylle Les tiges, radicantes, sont flottantes ou submergées et à souche rampante. Les feuilles supérieures sont molles, cloisonnées, 2 fois plus grosses que la tige et glauques. Les glomérules de 2 à 6 fleurs apparaissent entre mai et septembre. Elles sont sans bractée et possèdent 6 étamines. La capsule de 8 mm dépasse longuement le périanthe. Juncus heterophyllus pousse dans les mares, étangs et fossés acides jusque vers 1 m de profondeur. Juncus inflexus L. ou Juncus glaucus Sibth ou jonc glauque ou jonc courbé Les tiges mesurent jusqu’à 1,2 m de haut, raides, grisâtres, sans feuilles et striées de 12 à 22 sillons longitudinaux. La panicule latérale est sous une longue bractée semblant continuer la tige. Les fleurs sont brunes et apparaissent de mai à juilet. Capsule apiculée. Juncus glaucus vit en prairie humide sur les sols calcaires. Juncus subnodulosus Schrank ou jonc à fleurs obtuses Les tiges font 1 m de haut. Les feuilles arrondies sont larges de 2 à 4 mm. L’inflorescence (5 à 10 fleurs), brun-jaune-roux, a des tépales obtus. Les fruits sont brun pâle, trigones et rétrécis en bec très court. Juncus subnodulosus vit dans les marais riches en bases. Les Hélophytes Juncus inflexus L. Ne pas confondre les joncs avec les carex dont les feuilles sont souvent pliées en forme de V ou de W et dont la base de la tige est de section triangulaire. 147 Lycope d’Europe ou chanvre d’eau Labiatae Le lycope est une plante vivace commune dont la tige dressée peut parfois s’élever à plus d’1 m. Elle est rectangulaire, creuse et glabrescente ou pubescente. Les feuilles sont opposées et brièvement pétiolées. La morphologie de cette espèce est très variable ; sur un même pied, les feuilles à la base de la tige (fig. 1) sont profondément dentées, alors que les dents des feuilles plus au sommet de l’axe caulinaire (fig. 2) sont moins marquées. Les petites fleurs blanches (4 mm) sont au nombre de 10 à 20, sessiles, positionnées en glomérules denses autour de la tige et à l’aisselle des feuilles supérieures. Deux étamines dépassent de la corolle. La floraison a lieu de juillet à septembre. Lycopus europaeus pousse dans les lieux humides, les bois frais, les marécages, le bord des ruisseaux et dans les bassins ou les fossés. Le lycope se différencie des autres hélophytes à ses feuilles qui ne sont pas toutes dentées de la même façon et à ses fleurs en glomérule autour de la tige. 2 1 149 Les Hélophytes Lycopus europaeus L. Lysimaque Primulaceae Les lysimaques sont des herbacées vivaces dressées ou rampantes. Leurs feuilles sont opposées ou verticillées. Les pétales et les sépales des fleurs étoilées sont ordinairement au nombre de 5. Les fleurs sont solitaires ou en grappes complexes (panicules terminales). Les pétales sont soudés à leur base. Le fruit est une capsule à 5 valves. Lysimachia nummularia L. ou nummulaire Plante à tiges grêles, rampantes, aux feuilles glabres, ovales à arrondies avec un court pétiole et ponctuées de glandes. Les fleurs sont jaunes, pédonculées, solitaires (rarement par 2) et mesurent de 8 à 18 mm. Les pétales sont ponctués de fines glandes noires. Les fleurs ont des sépales de 7 à 11 mm. La nummulaire affectionne les lieux humides, surtout calcaires, le bord des ruisseaux et des étangs, les fossés, les aulnaies-peupleraies, les chênaies-charmaies peu denses et les zones ripariales en bordure de cours d’eau. Lysimachia vulgaris L. ou lysimaque commune La lysimaque commune est stolonifère, à tige dressée de 0,5 à 1,6 m de haut, aux poils doux, dont les feuilles sont pétiolées, ovales opposées ou verticillées par 3 à 4 et ponctuées de glandes noirâtres ou orangées. Les fleurs, de 8 à 15 mm, sont jaunes et groupées en panicules pyramidales. Les sépales possèdent des bords ciliés brun-rougeâtre à orange. La floraison s’effectue entre fin juin et août. Les Hélophytes Lysimachia vulgaris L. La lysimaque commune affectionne les lieux humides, les marais, les bords de rivière, de ruisseaux ou de lacs. La lysimaque commune possède des feuilles verticillées ovales, contrairement à la salicaire qui a les feuilles lancéolées généralement opposées. 151 Salicaire commune Lythraceae Cette plante vivace, assez commune, mesure entre 0,3 et 1,5 m de haut. Les tiges sont plus ou moins velues (présence de poils gris) et possèdent au minimum 4 lignes longitudinales saillantes. Les feuilles sessiles sont opposées, les supérieures parfois alternes. Le limbe foliaire est lancéolé et élargi à la base. Des fleurs rouge pourpré, mesurant de 10 à 15 mm, s’épanouissent de juin à août. Elles sont verticillées par plus de 3 en une inflorescence terminale spiciforme qui possède des bractées beaucoup plus petites que les feuilles. Les pétales, généralement au nombre de 6, mesurent de 5 à 10 mm de long. Chaque fleur possèdent 12 étamines. La racine est plutôt grosse, plus ou moins verticale. Le fruit est une capsule à 2 loges ovales qui mesure 3 à 4 mm. La multiplication est assurée par les graines. La salicaire commune se développe au bord des pièces d’eau fraîche dans les prairies humides et dans les aulnaies, sur sol en général non acide. Ne pas confondre cette espèce avec la lysimaque commune (aux fleurs jaunes) dont les feuilles sont ovales et non lancéolées, et qui peuvent être verticillées par 3 ou par 4. Les Hélophytes Lythrum salicaria L. 153 Menthe aquatique Lamiaceae Cette plante vivace variable est plus ou moins élevée, poilue ou presque glabre. La tige est carrée et poilue. Elle peut mesurer jusqu’à 90 cm de hauteur. Les feuilles sont opposées, ovales à lancéolées, pointues, dentées et pétiolées. Elles répandent une forte odeur mentholée lorsqu’on les froisse entre les doigts. Les fleurs rose lilas mesurent de 4 à 6 mm. Elles se présentent en masse serrée à l’extrémité de la tige, avec un ou deux verticilles de fleurs à la base de l’inflorescence. Les étamines sont saillantes. Le calice poilu et typiquement nervé mesure entre 3 et 4 mm. Les fleurs s’épanouissent entre juillet et octobre. La menthe aquatique pousse en bordure des fossés, des canaux ou des rivières et dans les terrains marécageux. Ne pas confondre avec la véronique qui ne sent pas du tout la menthe. Les fleurs de la menthe se regroupent en têtes denses, celles de la véronique sont en grappe. Les Hélophytes Mentha aquatica L. 155 Myosotis des marais Boraginaceae Le myosotis des marais est une plante commune en France. C’est une espèce vivace rhizomateuse assez petite (de 20 à 80 cm) avec des stolons. Les tiges sont plus ou moins érigées et rondes. Des poils sont collés le long de la tige et étalés. Les feuilles sont alternes, oblongues à lancéolées et à bord entier. Les fleurs se développent entre mai et septembre. Elles sont aplaties, bleu ciel, parfois rosâtres ou blanches et mesurent de 4 à 10 mm. Les pétales sont légèrement échancrés. Le calice possède des dents courtes, minces et avec des poils raides. Le fruit de longueur maximale vers le milieu est une petite noix (nucule) de couleur noire. Ce petit hélophyte aime les eaux très calmes. Le myosotis des marais se développe dans les milieux humides : au bord des eaux, des fossés, dans les prairies humides et les bois marécageux. Myosotis peut être confondu avec Veronica en dehors de sa période de floraison. Il s’en différencie par ses feuilles alternes alors que la véronique a des feuilles opposées. Les Hélophytes Myosotis scorpioïdes L. 157 Cresson de fontaine Brassicaceae Cette plante vivace et glabre mesure de 10 à 60 cm de haut. Ses tiges sont épaisses, rampantes et parfois flottantes. Elles sont pennées de couleur vert foncé et brillantes. Les folioles sont arrondies ou elliptiques, généralement non lobées. Les fleurs forment des grappes blanches serrées qui s’épanouissent de mai (voire avril) à octobre. Chaque fleur mesure entre 4 et 6 mm. Les fruits sont des siliques étroites de 13 à 18 mm qui peuvent être droites ou incurvées et possédent chacune 2 rangées de graines dans chaque loge. La tige s’enracine facilement dans les sols humides. Le cresson de fontaine aime les eaux fraîches, pures, claires, non acides, peu profondes et un peu courantes des rivières, ruisseaux ou fossés. Cette plante pousse en milieu mésotrophe principalement. Pour ne pas confondre le cresson de fontaine avec A pium, il faut bien regarder les folioles. Lorsqu’on froisse une feuille de Nasturtium entre ses doigts, elle sent le cresson, alors qu’A pium sent la carotte. Les Hélophytes Nasturtium officinale R. Brown 159 Phalaris arundinacea L. Baldingère ou faux roseau Poaceae La baldingère forme des touffes vertes et robustes. Elle mesure entre 0,5 et 2 m de haut. Ses feuilles, plates et rudes sur les bords, sont larges de 6 à 18 mm. Elles sont longuement atténuées en pointe au sommet et possèdent une ligule membraneuse longue de 5 à 10 mm et obtuse. L’inflorescence terminale est rameuse. Cette espèce se multiplie par les rejets de rhizomes ou se propage grâce aux graines. La baldingère est une espèce relativement héliophile qui pousse au bord des eaux courantes ou stagnantes, à niveau variable et sur la berge. Elle tolère de larges amplitudes trophiques (elle pousse dans les eaux mésotrophes à eutrophes) et ioniques (le pH peut varier de 5,7 à 8). Elle colonise nombre de types de sols, à l’exception de la tourbe. Remarque : cette espèce suppo r te très mal le pâturage. Ligule membraneuse Les Hélophytes En dehors de la période de floraison, ne pas confondre cette espèce avec le roseau Phragmites australis qui possède une rangée de poils à la place de la ligule. 161 Phragmites australis (Cav.) Trin. ex St. Roseau Poaceae Le roseau est une espèce commune très grande, robuste, vivace et formant des massifs très étendus appelés roselières. Les tiges annuelles peuvent dépasser 3,5 m de haut, voire plus. Elles sont persistantes (mortes) en hiver. La préfoliation est enroulée. Les feuilles sont vert grisâtre, plates, raides, à bords lisses et mesurent jusqu’à 5 cm de large. Elles sont très longuement atténuées au sommet. Elles sont caduques. La ligule est constituée par une rangée de poils. L’inflorescence est une panicule de 10 à 30 cm formée de nombreux épillets sans arête, souvent de couleur brune ou violette. La floraison a lieu d’août à novembre. La germination ne se rencontre que rarement en nature, sur des sols très humides mais non (ou très faiblement) inondés et en absence de fort couvert végétal. Le roseau se propage surtout grâce à ses rhizomes robustes blanchâtres, se multipliant par rejets et produit dans certaines conditions des stolons aériens pouvant dépasser une dizaine de mètres. Phragmites australis vit dans les eaux calmes ou dormantes. Le roseau se développe dans une grande gamme de profondeur depuis quelques centimètres jusqu à plusieurs mètres. Les Hélophytes Le roseau se développe dans les marais, les étangs ou les lacs et sur le bord des eaux douces à saumâtres (il tolère 1 à 2% de salinité et occasionnellement des salinités plus importantes). Il peut aussi pousser dans les fossés et envahir toute la largeur en eau, contribuant ainsi au comblement du milieu. Cette espèce tolère une large amplitude ionique, puisqu’on peut la trouver dans des eaux de 4,5 à 7,5 de pH. Le roseau tolère tous les types de sol. Attention à ne pas confondre le roseau avec la baldingère, dont l’inflorescence est bien différente et qui ne possède pas de rangée de poils en guise de ligule, mais une ligule membraneuse. G lyceria maxima possède des apex de feuille en forme de coque de bateau. Ligule poilue 163 Renouées Polygonaceae Polygonum hydropiper L. ou poivre d’eau Elle mesure de 20 à 70 cm de haut. Les feuilles sont pointues et lancéolées étroites à très court pétiole.Cett plante a une forte odeur poivrée.Les ochréas sont très courtement pubescentes, bordées de cils longs de 3 à 7 mm. Les fleurs cléistogames fleurissent de juillet à septembre à l’aisselle des feuilles. Elles sont rassemblées en épis lâches et minces, inclinés à l’extrémité. Elles sont rose ou blanc verdâtre et maculées de jaune. Les tépales sont ponctués de 20 à 50 glandes par fleur (examiner les tépales entourant des akènes déjà formés). Ils sont verdâtres à la base, blancs ou rosés au sommet. Les akènes sont ternes et finement rugueux. Le poivre d’eau vit dans les fossés, prairies, friches, chemins forestiers humides, berges des étangs et des rivières. Polygonum persicaria L. ou pied rouge ou renouée persicaire. Plante commune qui mesure de 0,2 à 1 m. Les feuilles sont lancéolées et pointues à la base. Leur limbe est pourvu d’une tache noirâtre sur la face supérieure. L’ochréa est longue, ciliée et pubescente. La tige est glabre, couchée puis érigée. La floraison apparaît de juin à octobre. Les fleurs sont réunies en vigoureux épis rose pâle à vif. Les pédoncules et les tépales sont dépourvus de glandes. Les akènes sont trigones et longs de 3 mm. Les tépales sont roses et rarement blancs. Les Hélophytes Polygonum persicaria L. Elle pousse dans les fossés, au bord des chemins et sur les berges des cours d’eau. Elle aime les sols lourds et non calcaires. De par la forme de leurs feuilles pointues, lancéolées et la présence d’ochrés, les renouées ne peuvent être confondues avec aucune autre plante. Elles se distinguent entre elles par la présence ou non d’une tache noire sur leur limbe. 165 Rorippe amphibie Brassicaceae Rorippa amphibia peut mesurer jusqu’à 1,2 m de haut. C’est une plante vivace, stolonifère et glabre. Les feuilles inférieures de cette espèce sont variables, dentées ou pennatilobées et possèdent un pétiole court. Les feuilles supérieures, elles, sont lancéolées et sessiles. Elles ont une odeur de cresson. Les fleurs apparaissent entre juin et août. Jaune vif, elles mesurent de 5 à 6 mm et possèdent des pétales deux fois plus longs que les sépales. Après pollinisation par les abeilles ou auto-pollinisation, les silicules se forment au bout de longs pédicelles plus longs qu’elles. Elles sont ovales, minces, étalés et mesurent de 2,5 à 6 mm de long pour 1,7 à 3 mm de large. Le style est long de 1 à 2,5 mm. Cette espèce aime les eaux calmes ou à faible courant. Rorippa amphibia pousse dans les sols riches du bord des étangs, rivières, ruisseaux, fossés et bassins peu profonds. Rorippa amphibia ne peut pas être confondue avec un autre hélophyte, à cause de la présence de ses fleurs jaunes. Ses feuilles sont reconnaissables du fait qu’elles ne sont pas toutes semblables, pouvant être entières, ou profondément et irrégulièrement dentées. Les Hélophytes Rorippa amphibia (L.) Besser 167 Sagittaire ou flèche d’eau Alismataceae Plante vivace mesurant de 0,3 à 1 m de haut et qui possède 3 types de feuilles distincts en phase de développement optimum (cf photos p168). Les feuilles aériennes dressées au-dessus de l’eau sont longuement pétiolées, au limbe sagitté et étroites à larges, avec des lobes basaux pointus. Ces dernières sont très caractéristiques. Lorsqu’elles sont présentes, les feuilles flottantes sont ovales à lancéolées. Quant aux feuilles immergées, elles sont linéaires, rubanées, aux nervures parallèles et à réticulation assez large. Les fleurs blanches mesurent de 20 à 26 mm et présentent une tache pourpre à la base des pétales. Elles sont disposées en grappes ou en panicules verticillées. Les fleurs mâles et femelles sont présentes sur la même plante et sur le même pédoncule dressé. Les étamines sont glabres et aux anthères brun pourpré. La floraison se produit entre juin et août. La reproduction végétative s’effectue par des bulbes sur les stolons. Elle s’enracine dans les sols de granolumétrie fine à moyenne, minéral ou organique. La sagittaire se développe jusqu’à des profondeurs de 2 ou 3 m, généralement en eaux immobiles ou peu courantes, mais peut être rencontrée dans des eaux au courant plus rapide et éventuellement dans des eaux à niveau variable. La sagittaire pousse la plupart du temps dans les alluvions ou l’argile. Elle se développe plutôt dans des milieux marno-calcaires et mésotrophes à eutrophes mais ne supporte que de faibles pollutions. Remarque : les plantes qui po ussent dans des eaux co urantes ne po ssèdent pas fo rcément de feuilles avec un limbe bien dévelo ppé. C es plantes co mplètement immergées ne fo rment que de lo ngues feuilles rubanées et restent stér iles. Les Hélophytes Sagittaria sagittifolia L. La reconnaissance de cette espèce est immédiate lorsque les feuilles sagittées sont présentes. En revanche les feuilles rubanées peuvent être confondues avec les feuilles de la vallisnérie ou de la glycérie. 169 Scirpe lacustre, ou jonc des chaisiers Cyperaceae Des feuilles immergées se développent puis des tiges de 1 à 3 m de haut émergent finalement en fin de développement. La tige vert foncé est dressée à partir du rhizome et jusqu’à presque 3 m de profondeur. Elle est cylindrique, le sommet s’effilant progressivement en pointe. Sa moelle est pleine, blanche et spongieuse. Les feuilles sont pour la plupart réduites à des gaines emboîtées sur les 20 cm inférieurs. Les épillets produits de mai à août sont nombreux, inégalement pédonculés et tous groupés en une sorte d’ombelle au sommet de la tige qui est prolongée par une longue bractée effilée. Les racines latérales, très nombreuses, naissent des noeuds rapprochés du rhizome. Le jonc des chaisiers pousse le plus souvent au large des plans d’eau ou des cours d’eau. Dans les plans d’eau, les peuplements de joncs des chaisiers forment le dernier rideau de végétation hélophyte vers le large, après les rideaux de roseaux et de baldingères. Il pousse également dans les zones calmes sableuses ou graveleuses des rivières. Cette espèce aime les eaux acides à calcaires, profondes et riches en matières minérales dissoutes. Remarque : dans les eaux co urantes, Scirpus lacustr is présente de lo ngues feuilles rubanées linéaires co mplètement submergées. Ne pas confondre les feuilles immergées avec celles de la sagittaire ou du rubanier qui ont toutes deux des feuilles au bout arrondi. L’extrémité des feuilles du scirpe est très effilée. Les Hélophytes Scirpus lacustris L. 171 Scirpe piquant Cyperaceae Le scirpe piquant est une plante assez commune du sud-ouest. Ses tiges solitaires mesurent entre 0,3 et 1 m de haut. Elles sont triquètres à faces concaves. Deux à trois feuilles sont présentes à la base de la tige, assez longues (20 cm), linéaires, engainantes et un peu piquantes. La floraison se produit entre juin et septembre. L’inflorescence est latérale. C’est un glomérule compact composé de 1 à 6 épillets sessiles mesurant entre 5 et 12 mm de long. La bractée trigone est plus longue que l’inflorescence. Les écailles, couleur brun-roux, sont échancrées, mucronées, courtement frangées et avec 2 lobes latéraux aigus. Le scirpe piquant se développe de préférence sur les berges sablonneuses des plans d’eau en zone acide et dans les eaux douces ou saumâtres. De par ses épillets sessiles, sa tige triquètre et sa petite taille, le scirpe piquant ne peut être confondu avec le scirpe lacustre. La confusion avec d’autres scirpes de petite taille peut être levée par l’examen des épillets, nécessitant l’utilisation d’une loupe binoculaire et d’une flore. Les Hélophytes Scirpus pungens Vahl 173 Morelle douce amère Solanaceae Plante vivace grimpante commune en France et qui peut être glabre ou poilue. Les tiges ligneuses à la base peuvent atteindre 2 m de haut. Les feuilles sont sagittées ou cordiformes, pointues, pétiolées et présentant 2 petites folioles au niveau de la base (plus rarement 1 ou 4). Les fleurs s’épanouissent de juin à août. Penchées, elles mesurent de 10 à 15 mm, de couleur violacée ou très rarement blanche, les anthères étant de couleur jaune pâle. Les pétales sont réfléchis et présentent 2 taches verdâtres à la base. Les fleurs sont rassemblées en groupes lâches de 10 à 15. Le fruit est une baie en forme d’oeuf, rouge vif à maturité, plus long que large. La morelle affectionne les lieux humides où elle peut pousser les pieds dans l’eau. Remarque : to utes les par ties de la plante so nt toxiques ! Cette espèce a une forme de feuille et des fleurs renversées très caractéristiques. Feuilles de Solanum Dulcamara Fleurs 175 Les Hélophytes Solanum dulcamara L. Sparganium emersum L. Rubanier Sparganiaceae Sparganium emersum Rehm. ou Sparganium simplex Huds. ou rubanier simple Plante vivace aux tiges de 20 à 80 cm de long, érigées ou flottantes dont la section est triangulaire et la base engainante. Les feuilles sont larges de 4 à 12 mm et à face plane pour les radicantes. L’inflorescence se développe entre juin et septembre. Elle est simple, comprend 3 à 6 têtes femelles de 12 à 15 mm de diamètre, dont l’ovaire est prolongé par un style droit et 3 à 10 têtes mâles. Les têtes inférieures sont souvent pédonculées. Les têtes mâles comme les femelles sont séparées les unes des autres. Les individus aux feuilles immergées restent souvent stériles. Les fruits de 4 à 6 mm de diamètre sont stipités et fusiformes. Le rubanier simple se développe dans les eaux stagnantes ou faiblement courantes, rarement dans des eaux au courant plus rapide. Cette espèce pousse en milieu plutôt eutrophe. Remarque : le rubanier simple est une espèce assez var iable. C et hélo phyte peut, dans l e s milieux pro fo nds, ne présenter que des feuilles immergées venant affleurer la surface. Il est alo r s co nsidéré co mme un hydro phyte. Sparganium erectum L. ouSparganium ramosum Huds. ouruband’eau Plante robuste assez commune, plus grande que Sparganium emersum (jusqu’à 1,5 m). Ses feuilles sont rubanées, souvent érigées mais parfois flottantes, à section triangulaire près de la base et carénées au revers. Elles mesurent de 10 à 15 mm de large. Les inférieures sont triquètres, engainantes et concaves sur 2 faces. Les Hélophytes L’inflorescence est ramifiée, chaque groupe étant sessile. Les fleurs mâles sont distinctes au-dessus des femelles sur les rameaux latéraux. Le fruit est anguleux, de section plus ou moins triangulaire. Marron pâle et brillant avec un apex noir, il mesure de 6 à 16 mm. Le ruban d’eau se développe sur le bord des étangs, mares, cours d’eau et dans des eaux stagnantes ou faiblement courantes. Sparganium erectum L. Cette espèce se développe généralement en milieu eutrophe et parfois un peu saumâtre. Ne pas confondre les rubaniers érigés avec les carex qui ont souvent les feuilles pliées en V ou en W. 177 Typha latifolia Funck Massette Typhaceae Typha angustifolia L. ou massette à feuilles étroites Grande espèce vivace peu commune qui pousse en touffes de 1 à 2 m de haut. Les feuilles, linéaires et aplaties, mesurent de 3 à 6 mm de large. Les axes floraux qui s’épanouissent entre juillet et août sont velus, roux et mesurent environ les 2/3 de la longueur des feuilles. Les fleurs unisexuées sont réunies en une inflorescence terminale cylindrique dense. L’épi femelle est situé sous l’épi mâle dont il est séparé par 3 à 8 cm. Les grains de pollen sont solidaires. Cette espèce pousse en bordure des pièces d’eau fraîche et des marécages, pouvant former de grandes colonies. Typha angustifolia peut supporter des eaux légèrement saumâtres. Typha latifolia Funck ou massette à larges feuilles Grande espèce vivace commune qui pousse en touffe de 1 à 2 m de haut. Les feuilles rubanées mesurent de 8 à 20 mm de large. Les axes floraux sont un peu plus courts que les feuilles. L’épi femelle est brun foncé à noir, glabre et mesure jusqu’à 3 cm de diamètre. L’épi mâle est jaune paille, de même longueur et contigu à l’épi femelle. L’ensemble des 2 inflorescences apparaît entre juillet et août et est inférieur ou égal à 15 cm. Les grains de pollen sont groupés par 4. Elle pousse au bord des lacs, cours d’eau et dans les marais. Typha shuttleworthii Koch et Sonder Cette massette possède les mêmes caractéristiques que Typha latifolia en ce qui concerne son appareil végétatif, mais ses feuilles mesurent de 5 à 9 mm de large. Cette espèce mesure entre 0,6 et 1,5 m de haut. Cette massette affectionne les sols acides. Remarque : plante rare signalée dans la régio n, à rechercher. Les Hélophytes L’épi femelle est gris argenté, brun ponctué de noir à maturité et contigu avec l’épi mâle. L’axe foliaire est glabre. La floraison apparaît de juillet à août. Les typha diffèrent des roseaux par la forme de leurs inflorescences en épis et l’implantation des feuilles au niveau de la base. Inflorescence 179 Véronique Scrophulariaceae Veronica anagallis-aquatica L. ou mouron d’eau Elle mesure de 10 à 60 cm de haut. Les feuilles, au moins les supérieures, sont sessiles,semi-amplexicaules,à limbe peu ou pas charnu,ovale-lancéolé à linéairelancéolé et à pointe aiguë. La tige est généralement dressée et à 4 angles plus ou moins marqués. Elle est creuse et épaisse de 1 à 2 cm à la base. De mai à août, des grappes opposées à l’aisselle des paires de feuilles sommitales apparaissent. La corolle mesure entre 3 et 7 (10) mm de diamètre, bleue ou rose, souvent veinée de violacé ou de rougeâtre et rarement blanchâtre. Elle pousse dans les fossés et au bord des eaux. Remarque : tro is so us-espèces de mo uro n d’eau so nt recensées. Veronica beccabunga L. ou véronique des ruisseaux Ses feuilles sont courtement pétiolées, à limbe un peu charnu, ovale-orbiculaire à ovale-oblong, obtus au sommet et crénelé sur le bord. La tige de 20 à 80 cm est couchée-ascendante et radicante dans le bas, de section cylindrique et presque pleine. Les grappes de fleurs opposées apparaissent entre mai et septembre. La corolle, de 5 à 7 mm de diamètre, est bleu vif et rarement rosée. Elle vit dans les fossés, les suintements, sur le bord des ruisseaux et toujours en zone inondable l’hiver. Ne pas confondre avec le myosotis, qui possède des feuilles alternes. 181 Les Hélophytes Veronica anagallis-aquatica L.
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