SAMOURAÏ

Transcription

SAMOURAÏ
SAMOURAÏ
ARMURE DU GUERRIER
08/11/11 – 29/01/12
Mezzanine Est
Commissariat : Gabriel Barbier-Mueller
Collectionneur et spécialiste des armures samouraï
Pour la première fois en Europe, le musée du quai Branly présente un ensemble significatif
d’armures de Samouraï de l’exceptionnelle collection Ann et Gabriel Barbier-Mueller et lève le
voile sur l’univers des guerriers japonais ainsi que sur leur place dans la société.
À travers 140 objets exceptionnels – armures complètes, casques, armes, caparaçons de
chevaux – l'exposition présente l’évolution de l’équipement du guerrier du 12e siècle au 19e
siècle, époque à laquelle la caste des guerriers au sang noble disparaît pour se fondre dans le
Japon moderne.
Sommaire
* Editorial de Stéphane Martin, président du musée du quai Branly
3
* Avant-propos de Gabriel Barbier-Mueller
4
* Parcours de l’exposition
6
6
* Section 1 : L’Ensemble Mori
L'ensemble Mori : un baron et un révérend
Le code Bushido : la voie du guerrier
6
7
* Section 2 : Les premières armures (1185 – 1603)
Epoques Kamakura (1185 – 1333) et Nanbokucho (1333-1392)
L’époque Muromachi (1392 – 1573)
L’époque Momoyama (1573-1603)
8
8
9
7
10
* Section 3 : L’époque Edo – Ere des Tokugawa (1603 - 1868)
Eléments composant une armure et accessoires
Types d’armures
La famille samouraï
La spiritualité du Japon et du guerrier
Les créatures marines
La nature en majesté
Armures nanban, d’inspiration étrangère
Masques
Ecoles et artisans
11
12
13
14
15
16
17
18
18
* Section 4 : Les armes
Archerie
19
19
* Section 5 : Le cheval du Samouraï
20
* Section 6 : Daimyo
21
* Section 7 : L’univers samouraï au cinéma
22
* Glossaire
22
* Commissariat de l’exposition
23
* Le Japon au musée du quai Branly
23
* Autour de l’exposition
24
* Catalogue de l’exposition
24
* Hors-série de l’exposition
24
* Visites guidées
24
* Activités pour enfants
25
* BEFORE Samouraï
25
* Informations pratiques
27
* Mécène de l’exposition
27
* Partenaires de l’exposition
28
2
* Editorial de Stéphane Martin
© musée du quai Branly, photo Cyril Zannettacci
Président du musée du quai Branly
Au-delà de la noblesse de l’apparat, il y a de l’onirisme, du
rythme et du hors mesure dans ces spectaculaires armures
de Samouraï où semblent se loger des esprits et des dieux de
légende, où se côtoient faune et flore essentiellement
aquatiques.
Il y transparaît également l’étrangeté d’un art de la guerre
qui, au Japon, correspond à une confrontation permanente
avec la mort, ce que Mishima appelle « l’éthique du
Samouraï ». Comme il est écrit dans le livre I du Hagakure de
Jôchô Yamamoto : « Tenu de choisir entre la mort et la vie,
choisis sans hésiter la mort. Rien n’est plus simple. Rassemble
ton courage et agis ».
Doué d’une remarquable acuité, Gabriel Barbier-Mueller
s’est concentré sur l’art du Japon et plus spécifiquement sur
la panoplie du Samouraï, guerrier dont la majesté passe les
frontières du temps.
Il vit sa première armure à l’âge de quatorze ans et cette
fascination ne s’est jamais altérée.
Il a pu déjà réunir, avec son épouse, Ann, plusieurs centaines d’objets autour de ce thème :
armures, armes, casques, masques, parures de chevaux… autant de chefs-d’œuvre du 12e au 19e
siècle, savamment rassemblés en fonction de leurs formes et de leurs fonctions et montrés pour la
première fois dans le cadre d’une exposition.
Gabriel a hérité de ses parents, Monique et Jean Paul Barbier-Mueller, le sens du goût et de la
beauté partagée.
Rares, en effet, sont les collectionneurs qui ont su établir cette relation d’échange et qui, loin de
garder jalousement leurs trésors, ont donné a voir des oeuvres exigeantes de tous les continents.
C’est le cas de la famille Barbier-Mueller, animée d’une passion sans faille.
Quatre générations d’amateurs clairvoyants, trois musées à travers le monde et de nombreux
objets encore à Harwood International, cela en dit long, non seulement sur l’insatiable curiosité,
mais aussi et surtout sur l’exceptionnelle générosité de cette dynastie de collectionneurs.
Je remercie vivement Ann et Gabriel, ainsi que leurs enfants Alexis, Marie-Gabrielle et Oliver
Barbier-Mueller d’offrir au musée du quai Branly, en « avant-première », cette impressionnante
procession de fantômes inquiétants caparaçonnés pour l’éternité.
3
* Avant-propos de Gabriel Barbier-Mueller
« Comment se fait-il que Ann [ma femme] et vous collectionniez
des armures japonaises ? », me demandent souvent les gens. En
réalité, c'est à Paris que j'ai commencé, tout jeune, mon
parcours de collectionneur d'art. J'ai eu la chance de grandir
entouré d'œuvres d'art appartenant aux collections constituées
par les générations précédentes de la famille Barbier-Mueller
et, lorsque j'étais enfant, mes parents m'ont emmené chez un
marchand d'art, dans une galerie de la rue de Seine à Paris.
Tandis qu'ils examinaient divers objets, je me suis assis près
d'une armure de Samouraï. Elle me regardait de haut à travers
son féroce menpo (demi-masque), si caractéristique : une
vocation allait naître. L'armure était bleu foncé avec
d'imposantes rangées de rivets sur le casque. Je n'étais pas
effrayé mais plutôt fasciné par sa présence, sa construction, sa
complexité et l'éventail des matériaux : peau de daim ornée de
motifs, laque, métal ouvragé. Elle m'a immédiatement attiré.
Le souvenir de cette armure est resté gravé dans ma mémoire : je la voulais, j'en rêvais. Ce jourlà, j'ai su que je poursuivrais la tradition familiale de collection d'art.
Mon grand-père, Josef Mueller, qui avait acquis ses premiers tableaux à l'âge de 21 ans et écrivait
« collectionneur » dans la case « profession » des fiches de renseignements, s'est passionné toute sa
vie pour l'art et la littérature. L'inébranlable ferveur de mes parents, Jean-Paul et Monique, à
collectionner des œuvres d'art m'a également beaucoup inspiré. Ils vivent entourés d'une
profusion d'objets d'art et j'ai, dans cet environnement, développé curiosité et compréhension pour
des cultures esthétiquement et géographiquement éloignées de nous.
J'ai emporté ces souvenirs formateurs avec moi à Dallas, au Texas, où j'ai rencontré ma femme
Ann. Fille d'un vrai propriétaire de ranch texan, elle aussi se passionne pour l'art et l'histoire. Ann
et moi partagions le même profond désir d'initier nos trois merveilleux enfants, aujourd'hui adultes,
à l'art du monde entier. Au début des années 1980, nous avons donc commencé à collectionner
diverses formes d'art, des antiquités aux peintures modernes, prolongeant ainsi la tradition
familiale.
Finalement, je me suis de nouveau retrouvé à Paris avec l'intention de célébrer une transaction
réussie et les moyens de réaliser mon souhait de longue date : acquérir une armure de Samouraï.
Les mois précédents, j'avais vu trois armures samouraï exposées dans la galerie d'un marchand
d'art au Louvre des Antiquaires, juste derrière le Musée du Louvre. J'y suis allé et j'ai fait ma
première acquisition. J'ignorais alors que cela évoluerait en une sorte d'obsession, qui s'est
d'abord emparée de moi puis de Ann. À présent, ma fille Marie-Gabrielle et notre conservatrice
Jessica Beasley veillent au catalogage et à la conservation de plusieurs centaines d'objets d'art
samouraï.
Au fil des ans, mes enfants et la collection ont grandi ensemble. La plupart des œuvres, acquises
en Europe, proviennent d'anciennes collections européennes constituées à la fin du 19e siècle,
ou plus tôt grâce aux premiers navigateurs qui se sont rendus au Japon dans le cadre
d'expéditions marchandes. Lorsque nous avons manqué de place chez nous, nous avons
commencé à exposer des objets samouraï, notamment sous forme de cavalcades (groupes de
cavaliers et montures, incluant dans ce cas d'autres types d'armures asiatiques et européennes),
dans les halls d'entrée de nos locaux à Dallas. Ils ont été accueillis avec beaucoup d'enthousiasme
et cette réaction nous a encouragés, quelques années plus tard, à ouvrir The Ann and Gabriel
Barbier-Mueller Museum : The Samurai Collection. Il s'agit, à ma connaissance, du seul musée
entièrement consacré aux armures samouraï, comprenant des casques aux formes diverses, des
masques, des armures, des armes et des caparaçons équestres (armures des chevaux). La
majorité des objets datent du 17e siècle et les plus anciens remontent au 11e siècle.
4
Nous sommes très heureux de faire découvrir aujourd'hui une partie des objets du musée à un
public différent et plus large, grâce à la collaboration du musée du quai Branly. SAMOURAÏ,
Armure du Guerrier est la première exposition de grande ampleur de la collection hors de notre
musée.
La présentation au musée du quai Branly de plus de 140 pièces mises en valeur de façon élégante
et saisissante saura faire apprécier ces œuvres d'art au public. Nous espérons que l'exposition
permettra aux visiteurs d'en apprendre davantage sur l'histoire et le travail artistique ayant abouti à
chacune de ces œuvres. Lorsqu'on observe par exemple un impressionnant kawari kabuto, casque
exceptionnel en forme de corne de rhinocéros, on peut tout ensemble mesurer l'incroyable
créativité de l'artiste qui a conçu cette forme empreinte de dynamisme, et apprendre quelque chose
de l'évolution des casques japonais qui a conduit à cette création particulière dont la forme
sculpturale est si bien équilibrée.
L'exposition a pour intention de présenter des exemples de notre collection qui illustrent et
transmettent l'histoire des Samouraïs, en donnant à voir la richesse de leur tradition artistique
relative aux pièces d'armures.
Tout au long de l'exposition, le public pourra remarquer la grande variété des matériaux utilisés
et assemblés pour produire ces objets complexes : or, argent, cuir, laque, métal, papier-mâché,
fourrure, pour n'en nommer que quelques-uns. Tout aussi nombreuses sont les sources
d'inspiration apparentes manifestant une multitude de motifs, de dessins, de formes élaborées.
Les animaux féroces et prédateurs sont particulièrement évocateurs : les Samouraïs reprenaient à
leur compte les caractéristiques associées à la puissance de ces créatures en intégrant leurs traits à
la forme de leur armure. Ainsi les oiseaux de proie, doués d'extraordinaires aptitudes à la chasse,
étaient prisés pour leurs plumes aux motifs audacieux, utilisées pour l'empennage des flèches. Les
styles d'influence étrangère, les rappels de paysages japonais et les symboles religieux constituent
une autre forme d'inspiration. Ces éléments s'entrelacent dans l'armure et racontent l'histoire du
guerrier samouraï, réputé pour mener une vie de discipline fondée sur des valeurs.
Paris a toujours été une ville importante pour notre famille de collectionneurs. Originaire de
Soleure en Suisse, mon grand-père est parti dans sa jeunesse s'installer à Paris où il a acquis l'un de
ses premiers tableaux, Le jardinier Vallier de Cézanne, en 1911. Ma mère a grandi à Paris où elle
passe encore beaucoup de temps. Quant à mon père, il a organisé plusieurs expositions de sa
collection d'art dans cette ville. Il n'est donc guère surprenant que la première pièce samouraï de
notre collection ait été acquise à Paris et que la première exposition soit le fruit d'une longue
histoire d'amour entre la famille Barbier-Mueller et la Ville-Lumière.
Une grande partie des objets sera présentée au public pour la première fois. Cette rare et
merveilleuse opportunité est un moment d'une importance considérable dans l'histoire de la
collection.
En outre, cette exposition marque le point culminant de l'amitié de longue date qui lie notre famille
à Stéphane Martin, le président du musée du quai Branly. Nous remercions Stéphane et son équipe
travaillant au musée de nous offrir la possibilité d'exposer ces œuvres d'art fabuleuses dans un
bâtiment qui accueille de remarquables objets issus d'autres cultures du monde.
J'aimerais pour finir paraphraser mon grand-père Josef Mueller, collectionneur hors-pair, dans
l'espoir d'inspirer le collectionneur qui vit en chacun des lecteurs : « J'ai enfin découvert le but de
ma vie, l'objet vers lequel toutes mes pensées, mes efforts, mes sentiments seront dirigés. Et cette
étoile qui brille devant mes yeux, dans la nuit d'un monde agité et changeant, cette étoile solitaire,
lointaine et sereine, est l'Art. ». Contempler ces armures ouvragées me procure un sentiment de paix
et de contentement dans un monde toujours en accélération.
Ann et moi espérons offrir aux visiteurs de SAMOURAÏ, Armure du guerrier une occasion de
ralentir et de prendre le temps de méditer sur la beauté et la signification des armures au sein
de la collection.
Gabriel Barbier-Mueller
Collectionneur et spécialiste des armures samouraï
5
* Parcours de l’exposition
Les Samouraïs ont régné au Japon pendant près de mille ans, jouant un rôle prépondérant dans le
cours de l'histoire du pays. Leurs armures, véritables chefs-d’œuvre, étaient à la fois protection et
source de fierté.
Les armures complètes, casques, masques, armes et armures équestres rares ici présentés
permettent non seulement de comprendre les origines de l'armure japonaise, mais aussi le monde
des Samouraïs et leur mode de vie au sein de la culture japonaise.
La puissance de l'armure japonaise réside dans ses détails : en matière de protection, le plus
petit élément a sa fonction, et comme œuvre d'art, les formes raffinées et la subtilité de la
décoration méritent une attention particulière.
De 1185 à 1603, siècles de batailles, les daimyos, grands propriétaires terriens et membres de
l'élite militaire, comptaient sur la protection de leur armure pour survivre. A partir de l’époque
Edo (1603-1868), elle était révérée comme symbole de richesse et d’autorité.
Chronologie du Japon
Période Kamakura - 1185 – 1333
Période Nanbokucho - 1333 – 1392
Période Muromachi - 1392 – 1573
Période Momoyama - 1573 – 1603
Période Tokugawa – Edo - 1603 – 1868
Deux chevaux caparaçonnés, montés par deux guerriers revêtus d'armures datant respectivement
des périodes Momoyama (1573 – 1603) et Edo (1603 – 1868) accueillent le public dès le hall
d’entrée du musée au rez-de-chaussée.
* Section 1 : L'ensemble Mori
L’omote dogu d'un Samouraï est composé de son
armure et de son harnachement. Plus qu'un
équipement,
l'omote
dogu
constitue
aussi
l'apparence publique du Samouraï en tant que
guerrier, membre de l'élite et homme d'honneur.
L'ensemble présenté ici appartenait à la branche
Yoshiki du clan Mori, une famille éminente dont les
origines remontent au 12e siècle. Le kiri mon (blason
familial sur lequel figure une feuille de paulownia) se
trouve sur plusieurs de ses éléments. La présence du
tomoe mon secondaire (blason avec spirale) vient
confirmer l'identification de la famille.
L'ensemble Mori : un baron et un révérend
On raconte que cette armure fut offerte par le grand
daimyo Toyotomi Hideyoshi (1536-1598) à Kobayakawa
Takakage (1532-1596), issu d'une branche de la lignée
des Mori Motonori, en récompense de ses efforts lors
de la guerre de Corée. Le casque et la cuirasse du 16e
siècle furent remontés au milieu du 18e siècle.
Cet exceptionnel ensemble Mori, sans doute le seul
de ce genre conservé hors du Japon, offre une vision
unique et complète de la sophistication des
nombreux éléments de l'équipement du Samouraï.
Nuinobedo Tosei Gusoku (Armure et équipement
militaire)
e
période Momoyama, fin 16 siècle (cuirasse), milieu
période Edo, vers 1750 (autres composants)
6
En juin 1910, le révérend William A. Richards arriva à Tokyo avec The Society for the Propagation of
the Gospel, un groupe de missionnaires anglicans. En 1922, quand l'association ne put plus financer
le travail de missionnaire de W. A. Richards, celui-ci devint professeur d'anglais dans une école de
garçons à Yamaguchi.
En 1923, le baron Chuzo Mori, le dernier propriétaire japonais de l’ensemble Mori, décéda. Sa
magnifique collection d'objets militaires fut achetée par le Révérend qui la fit transporter en
Angleterre en 1928. L’ensemble fut exposé au Birmingham City Museum jusqu'au début de la
seconde guerre mondiale, où il fut placé dans les réserves du musée. Le révérend W. A. Richards en
reprit possession en 1949. De 1969 à 1979, il fut prêté au Manchester University Museum, puis
vendu par la famille Richards au décès du Révérend. Le nouveau propriétaire le conserva jusqu'au
milieu des années 1990, date à laquelle il fit son entrée au sein de la collection de Gabriel
Barbier-Mueller.
Le Code du Bushido : la voie du guerrier
Les origines du concept de bushido remontent au 1e siècle ap. J.-C. Pendant 9 siècles, les
Samouraïs, aussi connus sous le nom de guerriers Bushi, ont suivi un code d'honneur appelé
bushido (bu : martial, shi : le guerrier, do : la voie).
Il existe sept vertus fondamentales associées au code : gi
(l'honnêteté), yu (le courage), jin (la bienveillance), rei (la
droiture), makoto (la sincérité), meiyo (l'honneur), et chugai
(la loyauté).
Un Samouraï qui honore le code a une attitude noble. Il
respecte la vie et est entièrement dévoué au seigneur daimyo
qu'il sert.
Les principes du bouddhisme zen et du shintoïsme ont
influencé l'élaboration du code, dont un des éléments
essentiels est de vaincre la peur de la mort ; c'est là que
réside la force du Samouraï. Un guerrier pouvait choisir entre
la mort par seppuku (suicide par éventration), et le
déshonneur.
Le seppuku est synonyme d’harakiri. Seppuku, est le terme
formel utilisé dans les textes écrits et officiels tandis
qu’Harakiri est utilisé dans le langage courant. Le seppuku
étant réservé aux hommes, la femme se donne jigaï (mort
par section de la carotide) au moyen d'un petit poignard,
kwaiken, caché dans la manche de son kimono.
Kaji Kabuto (casque de pompier)
début période Edo, 17e siècle
* Section 2 : Premières armures (1185-1603)
Les armures les plus anciennes qui datent de l'époque Yayoi (vers 300 av. J-C. / vers 250 ap. J.-C.),
étaient constituées de bandes de fer lacées ou rivées les unes aux autres, ou formées de plusieurs
petites plaques. L'armure multi-plaques, sans doute d'origine coréenne, a subi quelques évolutions
pour devenir l’armure japonaise la plus courante. Les armures de ce type furent portées jusqu'au 9e
siècle.
A l'époque Heian (794-1185), un système de conscription militaire fut institué. Quand celui-ci prit
fin, l'armée fut remplacée par des troupes de seigneurs provinciaux, ce qui marqua l'émergence
de la classe des Samouraïs. L’armure de type oyoroi, plus élégante, apparut à cette époque.
7
Les objets de la première partie de cette section datent des époques Kamakura (1185-1333) et
Nanbokucho (1333-1392). Les règles qui encadraient alors le statut du Samouraï avaient été
formalisées à la création du shogunat, gouvernement de type militaire. Les armures évoluaient pour
s’adapter aux besoins des fantassins, qui assistaient les Samouraïs de haut rang.
Au cours des époques Muromachi (1392-1573) et Momoyama (1573-1603), la guerre civile ravageait
le pays. Le pouvoir passait des mains d'un daimyo à un autre. C'est à cette époque que les
premiers Occidentaux arrivèrent au Japon. La structure de l'armure fut alors modifiée pour
protéger les Samouraïs des nouveaux types d’armes introduits par les étrangers.
Epoques Kamakura (1185-1333) et Nanbokucho (1333-1392)
Le premier gouvernement militaire du Japon
fut établi au cours de l'époque Kamakura par
le clan Minamoto lors de la guerre de Genpei
(1180-1185). L'armure oyoroi connut son
apogée à cette époque, lors de laquelle les
batailles étaient principalement menées par
des archers à cheval. Les armures étaient
grandes et imposantes. Les casques, très
ronds, étaient constitués de lamelles rivetées
les unes aux autres.
L'époque Nanbokucho (1333-1392) fut une
période marquée par la guerre. Deux cours
impériales se partageaient le pouvoir. Deux
types de cuirasses similaires virent le jour :
l'haramaki et le domaru. Les deux
enveloppent le tronc mais, la première se
ferme dans le dos, la seconde sur le flanc
droit. Toutes deux étaient composées de
bandes de cuir et d'écailles de fer laqué
indépendantes et entièrement tressées.
Daienzan sujibachi kabuto (casque à lamelles à timbre
hémisphérique), période Nanbokucho, vers 1380
-
L'époque Muromachi (1392-1573)
Le Japon fut unifié sous le shogunat des
Ashikagas à Kyoto, au début de l’époque
Muromachi. Toutefois, la guerre civile
éclata peu de temps après et le pays fut
plongé dans « l'Âge des Provinces en
Guerre » (Sengoku jidai), période qui dura
plus d'un siècle (1467-1603). Les
fantassins continuèrent à porter l'armure
domaru. Le casque de type akodanari de
forme bombée et potelée, évoquant un
melon, fut conçu à cette époque et
couramment utilisé.
Sujibachi Kabuto (casque à lamelles), œuvre de Myochin
Nobuie (kao), période Muromachi, 1539
En 1543, des marins portugais arrivèrent
au sud du Japon, apportant avec eux des
fusils à mèche. Les armuriers japonais
commencèrent à produire une arme
similaire, le teppo. Ils créèrent alors des
cuirasses constituées de plaques de
métal plus épaisses et d’un seul tenant
pour résister à l’épreuve des balles.
8
Armure Domaru Tosei Gusoku
Fer, shakudo, laque, cuivre, brocart, or,
peau de daim
Fin période Muromachi à période
Momoyama : vers 1550 (casque), début 17e
siècle (armure)
Cette cuirasse unique, de style domaru, se
distingue par sa composition d’écailles
indépendantes ainsi que par son laçage de
cuir. Ce type d’assemblage est appelé
honkozane.
Le casque est composé de vingt-six
lamelles et orné de motifs en forme de
flèche en shakudo. Le casque et le reste de
l'armure portent le blason de la famille
Mizuno.
L'époque Momoyama (1573-1603)
En 1582, le daimyo Toyotomi Hideyoshi assiégea le
château de Momoyama (à Kyoto). Il tenta par deux fois
d'envahir la Corée en vain. Ces invasions mobilisaient
un nombre important de soldats et d’armures. Les
armuriers cherchèrent donc des moyens pour
simplifier la fabrication de l’armure. Ils remplacèrent
les écailles par une structure en métal d’un seul tenant,
découpée pour simuler l'aspect des écailles
individuelles et supprimèrent ainsi une technique de
fabrication longue et onéreuse.
Cette période flamboyante dans les arts se traduisit
par des armures aux formes variées loin des canons
esthétiques habituels. Les casques, appelés kawari
kabuto, prirent une multitude de formes hautes. Avec
l'arrivée des premiers Occidentaux et des armes à
feu, la fabrication des cuirasses en métal se
généralisa afin d’assurer une protection contre les
balles. L’impact du nanban (influence étrangère)
contribua à modifier les formes de l’armure, et ce
jusqu’à la fin de l’époque Edo (1603-1868).
Les armes à feu jouèrent un rôle déterminant dans la
grande bataille de Sekigahara (1600), où la victoire de
Tokugawa Ieyasu marqua un tournant crucial dans
l'histoire du Japon, menant à son unification.
Nuinobedo Tosei Gusoku (armure deux pièces
avec plaques se chevauchant légèrement)
e
fin période Momoyama et période Edo : 2 moitié
e
e
e
du 16 siècle (armure), 17 – 18 siècle (masque)
9
Ichimai Kabuto (casque simple plaque)
fin période Momoyama, vers 1600, fer
Sujibachi Kabuto (casque à lamelles) et Menpo
(demi-masque), signé Echizen no kuni Toyohara
ju Bamen Sadao (Sadao, de l'école Bamen,
habitant Toyohara, province d'Echizen)
fin période Muromachi (casque) à période
e
Momoyama (masque), fin 16 siècle
* Section 3 : L'époque Edo – Ere des Tokugawa (1603-1868)
En 1603, Tokugawa Ieyasu, premier shogun de la dynastie
Tokugawa établit sa cour dans la ville d’Edo (aujourd'hui
Tokyo). En 1615, la ville d’Osaka tomba et l'unification du
shogunat fut complète. Le Japon resta unifié pendant les
règnes successifs de la dynastie Tokugawa, soit près de trois
siècles. Pendant cette période de paix relative, l'armure
devint progressivement à usage cérémoniel. Sa fabrication
fit alors l'objet d'un plus grand raffinement artistique.
A cette époque, le système appelé Sakin Kotai fut mis en place : il
exigeait que les daimyo aient une résidence à Edo, qu'ils
devaient occuper une année sur deux. À leur départ, comme à
leur arrivée, de grandes processions cérémonielles avaient
lieu, ce qui leur permettait d’exhiber leur armure comme
signe extérieur de leur richesse.
Mogamido tosei gusoku (armure)
Signé : Horai Kunichika (casque),
Myochin Muneaki (masque)
Epoque Muromachi, vers 1530
e
e
(casque) ; époque Edo, 16 -18 siècle
(armure)
Pendant cette période, l'influence du christianisme importé
par les missionnaires portugais devint trop pressante pour le
gouvernement japonais. En 1635, les frontières du Japon
furent fermées et la pratique de cette religion interdite.
En l'absence de guerre et de nouvelle influence étrangère,
les armuriers s'inspirèrent de styles anciens. L'oyoroi ainsi
que l'armure domaru revinrent à la mode.
En 1853, le Commodore américain, Matthew Perry, entra
dans la baie d'Edo et fit signer un accord historique sur les
10
relations commerciales entre le Japon et les États-Unis. Ceci a, par la suite, conduit à la réouverture
des frontières japonaises et permit le développement du japonisme en Occident. En 1868, la
restauration de Meiji eut lieu et le Japon fut de nouveau dirigé par un empereur. La loi de 1876
qui interdit la porte du sabre marque la fin de l’époque des Samouraïs.
Éléments composant une armure et accessoires
Une armure de Samouraï se compose de huit éléments
essentiels :
•
•
•
•
•
•
•
•
le casque - kabuto
le masque - mengu (protection de visage)
la cuirasse – do
les protections d'épaules - sode
les brassards - kote
la jupe – kusazuri
la sous-jupe – haidate
les jambières - suneate
Les armures sont généralement constituées de plaques ou de
lamelles reliées entre elles par un laçage coloré et des
cordons. Une armure complète porte le nom de gusoku.
Suneate (Protège-tibias), Ichiguchi Munemoto,
e
milieu période Edo, 18 siècle
Il était d'usage d'incorporer dans une armure des éléments d'armures plus anciennes. Il est donc
assez rare de trouver une armure assemblée avec tous ses éléments d'origine.
Jinbaori (manteau)
Hitatare (veste) et Hakama (pantalon)
e
fin période Edo, 19 siècle
11
Types d'armures
Il existait de nombreux types d’armures. L’armure
à structure simple plus légère, composée de moins
de plaques, était utilisée quotidiennement. Elle était
plus facile à porter et à maintenir propre, ce qui
était important pour la préservation des lacets.
Comme pour tout vêtement, les armures officielles
étaient plus raffinées, ornées d’une multitude
d’éléments décoratifs.
Ces principes s’appliquaient également au kabuto
(casque). Ils étaient réalisés différemment selon les
besoins du propriétaire, le coût de fabrication
pouvant varier considérablement. Se différenciant
des casques plus anciens composés de plusieurs
plaques, des modèles plus récents furent parfois
formés à partir d’une seule. D’autres prirent une
forme beaucoup plus travaillée, tels que les kabuto
kawari (casques à forme recherchée).
Armure Mogamido Tosei Gusoku, œuvre de Horai
Kunichika (casque) ; Myochin Muneaki (masque), période
Muromachi, vers 1530 (casque)
e
e
période Edo, 17 -18 siècle (armure)
Matériaux d'armure
Différents matériaux sont utilisés dans la fabrication de l'armure japonaise, principalement le fer, la
laque, le cuir, le tissu et les métaux précieux et semi-précieux.
Une armure représentait l’effort collectif de plusieurs artisans ayant chacun une spécialité. Les
forgerons fabriquaient toutes les pièces en métal. Les laqueurs imprégnaient de laque ces pièces
aussi bien pour consolider le fer et le cuir que pour les protéger des intempéries. Les maroquiniers
créaient des éléments de protection pour les parties vulnérables de l'armure. Les tisserands
fabriquaient des vêtements portés près du corps et brodaient des ornements sur les manches et la
sous-jupe. Les dinandiers travaillaient le métal, souvent de l’or ou du cuivre, utilisé pour les
ornements placés sur n'importe quel élément de l'armure. Des matériaux divers (plumes,
cheveux…), étaient souvent ajoutés pour personnaliser l'armure.
Armure Yokohagio
Tosei Gusoku (détail
de manche), œuvre
de Joshu no ju
Saotome Ienari
(province de
Hitachi) (casque),
Ichiguchi Yoshikata
(masque),
début à milieu de
la période Edo :
e
17 siècle (casque
e
bol), 18 siècle
(masque et armure)
Armure
Nimaitachido Tosei
Gusoku (détail de
manche), œuvre
attribué à : Myochin
Yoshimichi (casque
bol) ; Myochin
Munenori (armure),
période Muromachi,
vers 1400 (casque
bol), milieu période
e
Edo, 18 siècle
(armure)
12
La famille samouraï
Les femmes occupaient une place essentielle dans l’organisation et la protection du foyer mais
elles pouvaient aussi mener leur peuple en tant qu'impératrices et prendre part aux combats.
Certaines d’entre-elles eurent une destinée historique notoire. Quand les Samouraïs étaient absents,
les femmes défendaient leurs maisons à l'aide d'arcs, de flèches ou de naginata (lance avec lame
sur hampe). Parallèlement, élever les enfants faisait partie intégrante des devoirs féminins. Dans les
familles de Samouraïs, les filles recevaient leur enseignement à la maison afin de savoir lire, écrire
et devenir des femmes et des mères accomplies.
Naginata (sabre long ou "sabre de fauchage"), milieu période Edo, 18e siècle
Kaji Shozoku (cape incendie)
e
milieu période Edo, fin 18 siècle,
coton, soie, washi (papier japonais)
Warabe Tosei Gusoku (armure pour garçon)
Les fils quittaient très tôt la maison familiale afin de poursuivre leur entraînement de guerrier.
Vers l'âge de douze ou treize ans, ils prenaient part à une cérémonie de passage à l'âge adulte,
Genpuku, à l'occasion de laquelle ils recevaient leur premier sabre et, parfois, une armure. Lors
du Tango no Sekku, une autre célébration réservée aux garçons, les familles ornaient les autels du
foyer de figurines de guerriers pour rappeler aux garçons l’importance de leur héritage et leur statut
dans la culture samouraï.
13
La spiritualité du Japon et du guerrier
La religion perpétuait le concept selon lequel l’esprit doit être fort et discipliné. Les éléments
d‘armures intégraient souvent des symboles et une iconographie issus des pratiques
religieuses. Les philosophies de différentes religions ont été fusionnées et adaptées pour créer
une culture religieuse unique et complexe.
Jusqu'au 4e siècle ap. J.-C., la religion japonaise était fondée sur des mythes liés à la création et à la
nature. C'est sur ces bases que le shintoïsme a évolué en religion indigène, établissant un panthéon
dont les dieux incarnaient des forces naturelles.
Le bouddhisme, venu de Corée, présentait un système plus centralisé, dont le culte était
principalement tourné vers le Bouddha. Le bouddhisme zen, adapté des Chinois au 12e siècle, devint
la doctrine religieuse officielle du Samouraï.
Au cours du 16e siècle, le christianisme apparut au Japon avec l'arrivée des missionnaires. Celui-ci
se mit rapidement à représenter un danger pour le shogunat. Les activités des missionnaires furent
interdites au début du 16e siècle, la pratique du christianisme en 1638, suite à la révolte des
chrétiens au château de Hara à Shimabara, où plus de 40 000 chrétiens furent massacrés.
Cependant, la présence du christianisme ne fut jamais éradiquée, et le nombre de chrétiens
japonais augmente depuis la fin de l’époque Edo et la restauration de Meiji en 1868.
Tengu
Les tengu sont des esprits du folklore
traditionnel japonais dont l'origine est liée au
shintoïsme et au bouddhisme. Ces créatures
sont des êtres mi-homme mi-oiseau. Leur trait
le plus caractéristique est le bec qui, dans
certaines représentations, se développe
comme un nez humain de forme allongée. Les
tengu sont considérés comme des créatures
espiègles qui se jouent souvent des humains.
Toutefois ils agissent aussi, paradoxalement,
en tant que force protectrice. Ces esprits de la
forêt sont également des maîtres d’escrimes
hors-pair, ce qui les relie aux guerriers.
Le casque de cette armure représente un
tengu portant une calotte qui s’apparente
dans sa forme au chapeau porté par les
yamabushi, moines-guerriers des montagnes.
Selon les traditions, les tengu étaient capables
de changer de forme et prenaient parfois
l'apparence de ces moines yamabushi,
souvent représentés vêtus de leur costume
très caractéristique
Armure Tengu Tosei Gusoku, signée Kaei
kanoetora aki kaigen Ansei Kiyotoshi kitaeru
(forgée par Kiyotoshi à l'automne de l'année
kanoetora de l'ère Kaei (1854), au moment du
passage à l'ère Ansei) sur le dessus du casque,
Munekiyo kitaeru (forgé par Munekiyo) et
Ryusuiken saku (fabriquée par Ryusuiken) sur le
côté du casque, fin période Edo, 1854
14
Bouddhisme
Sur le casque présenté ci-dessous, le maedate (ornement frontal) représente la divinité bouddhiste
Fudo Myoo. L'un porte une figurine à son effigie, l'autre la traduction de Fudo Myoo en sanskrit.
Les Samouraïs s'identifiaient à Fudo Myoo, protecteur des hommes d'épée. Les flammes qui
l’entourent symbolisent l’éradication du mal par les flammes.
Le somen représente une autre figure boudhiste, Agyo, ou Ah, l'une des deux figures protectrices
qui se trouve à l'entrée des temples bouddhistes.
Hoshi Sujibachi kabuto (casque à lamelles
rivetées), œuvre de Myochin Yoshiiye
fin période Muromachi à début période Edo
e
e
fin 16 - début 17 siècle
Somen (masque complet), Hoei shichi
kanoetora reki hachigatsu kichinichi Buko ni
oite, œuvre de Myochin Ki no Munenaga, à
l'âge de 28 ans, un jour favorable du huitième
mois de Hoei (1710), 1710
Les créatures marines
La relation du Japon à la mer et aux créatures marines est l’un des piliers de la culture
japonaise. Le mythe fondateur du pays est un conte aquatique. La légende raconte que le dieu
Izanagi plongea une lance de corail dans l'océan et qu'une gouttelette tomba de sa pointe quand il
l'en ressortit. Ainsi apparût la première terre du Japon. On retrouve ce lien fort du Japon à la mer
dans l’art japonais et dans la conception des armures, qui font tous deux une large place aux
créatures marines. Les crabes devinrent par exemple symbole des qualités guerrières en référence à
la légende d'Heikegani qui raconte que les guerriers du clan Taira furent réincarnés en crabes après
leur défaite et leur noyade en 1185.
Le poisson quant à lui incarne des valeurs positives. Dans le culte bouddhiste, il est lié au
bonheur, à la liberté et à la prospérité.
15
Oitaragainari kawari kabuto
(casque en forme de coquillage)
Début de l'époque Edo, 17e siècle
Fer, lacets, papier-mâché
Ce casque est constitué d'une coiffe de fer surmontée
d'une structure en papier-mâché qui représente une
coquille saint-jacques géante. Toutefois, si l’on observe
attentivement ce casque, la forme peut prendre un aspect
différent. Ce qui paraissait correspondre à la charnière de
la coquille semble représenter des nageoires de poisson et
un corps avec une queue frappant l'eau énergiquement
La nature en majesté
Les Samouraïs se prévalaient de traits habituellement prêtés aux animaux, et tout
particulièrement aux prédateurs et aux animaux féroces, soit par l’intégration d’éléments
animaliers à leur équipement, soit par le biais de représentations symboliques.
Les oiseaux de proies, reconnus pour leur don de chasseur naturel, étaient souvent représentés. Il
était également fréquent d'ajouter des ramures, réelles ou symbolisées, afin de renforcer l'aspect
imposant d'un casque.
Le rhinocéros – qui ne vit pas au Japon mais qui est connu grâce aux livres illustrés – est une source
d’inspiration importante dans la fabrication des casques.
Kabuto (casque)
de type Hineno avec
plume de faucon
début à milieu
période Edo,
e
e
17 -18 siècle
Kawari Kabuto
(casque de forme
élaborée)
fin période
Momoyama à
première période
Edo, au début du
17e siècle
16
Maedate
(crête frontale)
milieu période Edo, 18e siècle
Laque, or, crin de cheval
Ce remarquable maedate représente la tête d’un animal
mythique. La technique utilisée est celle de la laque sèche,
qui consiste en une application de couches successives de
laque et permet ainsi d’obtenir des formes élaborées. De part
et d’autre du maedate apparaissent des ailes laquées d’or. La
tête, qui tient à la fois du poisson et de l’oiseau, est couverte
de crin de cheval.
Armures nanban, d’inspiration étrangère
En 1541, un violent typhon provoqua le naufrage d’un navire
portugais sur la côte Est du Japon. Les survivants furent les
premiers Occidentaux à fouler le sol japonais. Deux ans
plus tard, Fernand Mendez Pinto et des marins portugais
accostèrent sur l’île de Tanegashima. Les Japonais les
nommèrent nanban, ce qui signifie « les barbares venus du
sud » en référence à l’endroit dont ils avaient débarqué sur
l’île. Ce sont eux qui introduisirent des armes à feu au Japon.
Les objets d'art issus de l'influence de tous les styles
étrangers sont appelés nanban. Le casque rond à large bord
présenté dans l’exposition, réplique de ceux que portaient
les émissaires coréens, en est un exemple. Les Japonais
commencèrent également à emprunter certains éléments
aux armures européennes, dont la cotte de maille. Ainsi,
Tokugawa Ieyasu se fit faire à partir d'un casque, d'un
gorgerin et d'un plastron d'une armure occidentale, une
armure à la « japonaise ».
Nanban Kabuto
(casque d'inspiration étrangère)
fin période Momoyama à première
période Edo, début 17e siècle
Jingasa (chapeau militaire),
milieu période Edo, 18e siècle
17
Masques
Les masques constituaient un
élément essentiel de l'armure du
Samouraï. Ils fournissaient une
protection du visage et de la
gorge mais permettaient aussi de
faire valoir la créativité des
artistes. Le masque portait souvent
la signature de celui qui l’a
fabriqué.
Les masques peuvent être divisés
en trois catégories, en fonction de
l'étendue de la protection qu'ils
offrent :
Somen : visage complet
Menpo : moitié basse du visage, à
partir de l'arête du nez
Hoate : qui recouvre le menton et
les joues
Somen (masque intégral) et Menpo (demi-masque)
Un gorgerin, connu sous le nom de yodarekake, peut être ajouté à chaque type de masque.
Nanban Menpo
(demi-masque d’influence étrangère)
Fin de l’époque Momoyama (1573-1603)
Fer, crin de cheval, laque
La forme de ce masque est à la fois
novatrice et unique. Le nez exagérément
long fait référence au nez allongé des
Occidentaux. La surface, couverte
d'incisions linéaires, s'inspire d’une
esthétique ornementée, très prisée à
l'époque. L'intérieur laqué de noir est
une caractéristique propre à l'époque
Momoyama.
Écoles et artisans
L'histoire et la généalogie de la plupart des écoles de production d'armures prennent racine lors de
l'époque Muromachi, au milieu du 16e siècle. Pendant l'époque Edo (1603-1868), les membres de
l'élite militaire achetaient leurs armures auprès d'une des neuf principales écoles d'armuriers.
Comme dans les corporations européennes, les écoles d’armuriers japonaises formaient des
générations d'artisans dont le métier se transmettait de père en fils.
18
Les artisans, fiers de leur production, signaient souvent leur travail afin d'en garantir la qualité.
Cette signature avait aussi une fonction d’identification. En effet, une même pièce étant créée par
plusieurs artisans, la signature de chacun leur permettait de revendiquer leur travail spécifique. Les
signatures expliquaient ainsi que le travail du métal avait été réalisé par un artisan, les éléments
décoratifs par un autre.
Hojuono tama kaen kabuto
(casque représentant le joyau enflammé)
Signé : Unkai Mitsuhisa kore o tsukuru (fabriqué par
Unkai Mitsuhisa)
début de l'époque Edo, vers 1630
Fer patiné, laque, lacets
Cet exemple connu de l'art d’Unkai Mitsuhisa démontre
l'innovation formelle de l’artiste et sa grande maîtrise du
travail du fer. La forme de ce casque représente le bijou
de feu, symbole de la doctrine bouddhiste. Les suji
(arêtes) sont découpées en forme de flammes,
assemblées les unes aux autres au sommet du casque, où
elles forment une flamme plus large.
* Section 4 : Les armes
Lors des premières guerres menées par les Japonais, le yumi (arc), était l'arme la plus utilisée,
généralement par des archers à cheval. Ils employaient également d'autres armes, dont le tachi
(grande lame de sabre) de très grande qualité, et le nagamaki (lance).
Pendant l'époque Muromachi (1392-1573), un grand nombre d’ashigaru (soldats d'infanterie), se
munissaient d'une lance à courte pointe de fer, appelée yari, en complément de leur arc. Le nihonto
(sabre) est fait pour pouvoir être dégainé rapidement lors d'une attaque de combat rapproché.
A l'époque Momoyama (1573-1603), la stratégie militaire et l’armement furent modifiés en
profondeur par l'apparition des armes à feu. Le mousquet fut introduit. Les armuriers japonais
inventèrent leur propre version du fusil à mèche, nommé teppo. Toutefois, les Samouraïs
continuèrent à utiliser et à se fier à leurs sabres traditionnels.
Bien que l’époque Edo (1603-1868) fut une période de paix, les armes restèrent un élément fort de
la culture japonaise comme symbole de richesse et de pouvoir, ou utilisées dans de nombreux
arts martiaux. Par la suite, porter le sabre devint un privilège accordé aux Samouraïs et ce jusqu'à la
loi de 1876, votée au début de l’ère Meiji (1868-1912), qui en interdit le port et marque la fin de
l’époque des Samouraïs.
Archerie
Le yumi (arc) apparut à l’époque Yayoi (vers le 4e siècle av J.-C. - 3e siècle après J.-C.). Il constituait
un symbole de pouvoir. Le premier empereur japonais est toujours représenté avec un arc à la
main. Les premiers spécimens étaient très longs et leurs dimensions les rendaient particulièrement
adaptés aux combats menés par les archers à cheval. L'arc et les flèches atteignirent l’apogée de
19
leur succès au cours de la guerre du Genpei, au 12e siècle, où ils étaient la principale arme
utilisée. L'apparition des armes à feu au 16e siècle entraîna le déclin de l'arc. Toutefois cette
arme continua à être vénérée et le tir à l'arc devint une discipline d'art martial.
Les yumi étaient faits de bambou, leur corde de boyau. Les flèches ont des tiges en bambou et des
pointes en fer souvent gravées avec soin.
Carquois, fin période Edo, 19e siècle
Yumi dai (porte-arc), milieu période Edo, 18e siècle
* Section 5 : Le cheval du Samouraï
Les chevaux d'Asie continentale furent importés
au Japon au cours de l'époque Kofun (250-538
ap. J.-C.). Des haniwa, figurines de terre cuite
représentant des hommes en armes et leurs
chevaux, ont été retrouvés dans des tumulus de
cette époque. De l'époque Kamakura (1185-1333)
à l'époque Muromachi (1392-1573), de nombreux
combats eurent lieu entre archers à cheval. Les
montures tenaient alors un rôle essentiel dans la
stratégie militaire.
D’après les peintures anciennes, il semble que
les chevaux ne portaient pas d'armure mais
simplement des rênes épaisses et des tissus
frangés couvrant leur encolure et leur croupe. Il
est probable que l’armure de cheval fut utilisée
autour de 1600 lors de combats importants.
Au début de l'époque Edo (1603-1868),
l’équipement et les armures de chevaux
devinrent luxueux et sophistiqués afin d’être
portés lors des cortèges cérémoniels. Les
armures équestres étaient constituées d'écailles
de cuir brut laqué.
Bamen (masque pour chevaux) fin période Edo, 19e siècle
20
Abumi (étriers) avec singes (détail), milieu période Edo, 18e siècle
Bagu (mors pour chevaux) avec
Kura (Selle) et Abumi (étriers),
début période Edo, 1678
* Section 6 : Daimyo
Daimyo : Le Grand Nom
Dai : grand, Myo : nom
Au cours du 10e siècle, des bandes armées commencèrent à se former dans les provinces alors que
le pouvoir central déclinait. La cour se mit alors à s'appuyer sur elles pour assurer sa protection. Les
chefs de ces factions agrandirent peu à peu leurs domaines, affermirent leur puissance militaire et
acquirent le nom de daimyo. Pendant des siècles, les daimyo furent les seigneurs les plus riches
de la société japonaise. Ils commandèrent les armures les plus travaillées et les plus coûteuses.
Celles-ci marquaient leur pouvoir. Chaque famille orna ses armures des armoiries mon du clan.
Engagés dans une lutte constante
pour obtenir plus de terres et
briller par les faits d'armes les
plus notables, les daimyo se
battaient souvent entre eux. Au
cours de l'époque Edo, la famille
Tokugawa unit les clans et
réclama leur allégeance. Les
daimyo furent reclassés en
fonction
de
leurs
revenus
annuels, qui s’étalonnaient de
10 000 à 1 000 000 koku (mesure
de riz permettant à une personne
de vivre pendant un an, 1 koku
est égal à 180 litres).
Oboshi Sujibachi Kabuto (casque à lamelles à grands rivets), œuvre de Masuda
Myochin Osumi no kami Ki no Munemasa (a exercé de 1688 à 1749)
milieu période Edo, vers 1730
21
* Section 7 : L’univers samouraï au cinéma
Un espace de projection vidéo, aménagé dans le parcours de l’exposition, permet de voir ou revoir
des extraits de films illustrant l’univers des Samouraï :
Les 47 ronins
de Kenji Mizoguchi, 1941
Les sept Samouraïs
d’Akira Kurosawa, 1955
Les contes de la lune vague après la pluie
de Kenji Mizoguchi, 1953
La forteresse cachée
d’Akira Kurosawa, 1958
Le héros sacrilège
de Kenji Mizoguchi, 1955
* Glossaire
Bushi : guerrier, spécifiquement un guerrier professionnel et non un paysan conscrit, un garde du
palais ou un officier impérial ; Samourai
Bushido : Voie du Guerrier ; philosophie et ligne de conduite du Samouraï
Daimyo : littéralement « grand nom » ; seigneur de guerre régional appartenant a la classe
dirigeante militaire du Japon
Domaru : littéralement « enveloppement corporel » la cuirasse (do) est faite d’une seule pièce et se
lace du côté droit
Gusoku : littéralement « équipement » ; armure
Kabuto : casque
Kawari Kabuto : littéralement « casque modifié » ou « casque en forme »
Nanban : littéralement « barbares du Sud » ; terme utilisé pour désigner les Occidentaux qui
débarquèrent au Japon, ainsi que les objets japonais réalisés sous une influence ou une inspiration
étrangère
Samouraï : membre de la classe des guerriers, de l’élite militaire japonaise, bushi
Shogun : commandant militaire du Japon nommé par l’empereur
Somen : masque intégral (couvre-visage)
Tosei Gusoku : littéralement « équipement moderne » ; armure complète ainsi appelée en
référence au style oyoroi, nouveauté en vogue au 16e siècle
Yumi : grand arc japonais
22
* Commissariat de l’exposition
Gabriel Barbier-Mueller
Gabriel Barbier-Mueller étudie et collectionne les armures samouraï depuis plus de vingt ans. Il est
Président de l’Association des Amis du Musée Barbier-Mueller, membre de l’International Council du
Musée d’Art Moderne de New York et aussi Président du Conseil d’Administration du Dallas
Museum of Art.
La scénographie de l'exposition a été conçue par Alexandra Plat et Christelle Lecoeur, sur une
proposition de Jessica Beasley et Marie-Gabrielle Barbier-Mueller.
Alexandra Plat crée son agence en 2004. Elle réalise des scénographies et muséographies,
notamment pour le réaménagement de l’exposition permanente du Musée d’Histoire de la Ville de
Luxembourg en association avec Philippe Simon, architecte. Elle travaille également sur
l’aménagement des espaces et la construction des logements, dont une maison individuelle à
Limoges, projet nommé au prix de la première œuvre du Moniteur 2008.
Architecte, consultante en architecture et scénographie, Christelle Lecœur a collaboré au sein
d’institutions telles que le pavillon de l’Arsenal, Archilab, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine
en tant que chef de projet d’expositions et au sein d’équipes curatoriales et scénographiques.
Depuis 2006 elle enseigne à l’École Nationale d’Architecture de Paris Malaquais.
* Le Japon au musée du quai Branly
Les collections d’Asie du musée du quai Branly sont
de précieux témoignages de la fin du 19e siècle, et
surtout du 20e siècle. Elles comptent aujourd’hui
environ 3000 objets dont 300 pièces textiles et
outillage et sont toutes issues du musée de l’Homme.
L’idée-force du programme muséographique est de
proposer un nouveau regard sur les arts et les
civilisations populaires de cette zone : un regard
ethnographique contemporain, qui prolonge celui du
musée Guimet et du musée du Louvre, où sont
représentées les civilisations anciennes de ce
continent.
Poupée représentant un serviteur
Les collections les plus anciennes, inventoriées à la
© musée du quai Branly, photo Sylvain Leurent
fin du 19e siècle, comprennent une riche collection
de figurines représentant des scènes de la vie quotidienne du Japon d’autrefois rapportées par
Hugues Krafft pour l’Exposition Universelle de 1889.
Les missions Paul Labbé en 1899 et Georges Montandon en 1919 chez les Aïnou dans l'île de
Hokkaïdo et Sakhaline, ont permis la constitution d’un ensemble d’environ 250 pièces comprenant
des vêtements en fibres d’orme de très grande qualité, des objets rituels et de la vie quotidienne
Dans les collections inventoriées dans la première moitié du 20e siècle, on compte une dizaine
d’armures de Samouraï, des pièces d’armement (sabres, poignards, lances), un riche ensemble de
poupées pour la Fête des petites filles et la fête des petits garçons et une collection de masque du
théâtre Nô.
De 1937 à 1939, l’école d’André Leroi-Gourhan rassemble plus de 1000 objets parfaitement
représentatifs des arts et techniques traditionnelles de la civilisation japonaise dont 200 ex-voto,
des estampes, des inro et des netsuké. Le musée est ainsi riche de séries technologiques portant sur
la technique de la laque (objets en bois précieux laqués et décorés à la feuille d’or), la technique de
fabrication de poupée, l’art du papier et la teinture textile au pochoir.
23
L’art textile japonais est bien représenté au musée du
quai Branly avec environ 60 kimonos collectés dans les
années 1930, en partie exposées à l’Exposition
Universelle de 1937 (Pavillon du Japon), des costumes
complets de pompier, ainsi qu’avec une large
collection de 400 pochoirs dont beaucoup proviennent
de la collection donnée en 1962 au musée de l’Homme
par la maison Rodier.
Les ensembles les plus récents, inventoriés à la fin du
20e siècle, s’axent principalement sur les objets
contemporains de la vie quotidienne, relatifs aux
repas, à la cérémonie du thé et aux jeux d’enfants
(jouets, cerfs volants…).
Citons enfin les riches ensembles d’estampes et
dessins, environ 250 pièces, allant des estampes
colorées, très en vogue durant l'époque d'Edo et du
début de Meiji représentant des acteurs ou retraçant
la vie du peuple ou des paysages, jusqu’à des œuvres
modernes rentrées dans les collections dans les
années 1990.
Pochoir © musée du quai Branly, photo
Thierry Ollivier, Michel Urtado
Du 30 septembre 2008 au 11 janvier 2009, le musée du quai Branly a présenté l’exposition L’ESPRIT
MINGEI AU JAPON, De l’artisanat populaire au design.
* Autour de l’exposition
* Catalogue de l’exposition
ARMURE DU GUERRIER - Armures Samouraï de la
Collection Ann et Gabriel Barbier-Mueller
Coédition The Ann and Gabriel Barbier-Mueller
Museum, Dallas, Texas / musée du quai Branly - 360
pages - 48 €
* Hors-série de l’exposition
A l’occasion de l’exposition, le mensuel Beaux Arts
magazine édite un Hors-série de 44 pages, 9 €
* Visites guidées
Programmées les dimanches
20/11 et 27/11/2011
11/12 et 18/12/2011
8/01, 15/01, 22/01 et 29/01/2012
à 15h15
24
* Activités pour enfants
Livret de découverte
Pour les enfants de 7 à 12 ans, le livret jeu « Quel Samouraï es-tu ? »
propose un parcours semé d’épreuves pour tester les apprentis
Samouraïs.
Visites contées Samouraï
20/11 et 18/12/2011
et 08/01, 22/01, 29/01/2012
à 11h30
Pour les familles avec enfants
Les enfants peuvent découvrir les armures et les histoires qui s’y
rattachent au travers des visites contées organisées dans l’espace
d’exposition.
Atelier Pochoirs japonais Katagami
Pour les enfants de 6 à 8 ans, avec ou sans les parents selon les dates.
16/11/2011 à 14h30 (en famille)
03/12, 17/12, 27/12/2011 à 14h30
01/01 et 29/01/2012 à 14h30 (en famille)
Durée : 1h30. Tarif : 6 €
Après une brève présentation du Japon, de son histoire et du monde des Samouraï, les enfants sont
invités à découvrir l’exposition et à retrouver les Mon, les symboles héraldiques figurant sur les
armures.
De retour à l’atelier les enfants peuvent réaliser leur propre emblème, selon la technique du pochoir
en papier japonais, le Katagami.
* BEFORE Samouraï
25/11/2011 – accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles
Les BEFORE du musée du quai Branly : un rendez-vous original
plus particulièrement dédié aux 18-30 ans pour découvrir le
musée autrement et bien commencer le week-end ! Les BEFORE
sont des soirées festives mêlant visite, performances et
activités, à la découverte des nombreuses cultures représentées
au musée.
Avec le BEFORE Samouraï le musée présente une nouvelle facette de la vibrante scène musicale
japonaise. Du bushidô aux estampes de Yoshiwara (l’ancien quartier rouge de Tokyo), les Samouraïs
sont, en littérature comme en musique ou au cinéma, une source d’inspiration infinie. Les artistes
invités réinterprètent à leur manière ces icônes du Japon éternel pour créer les images d’un
nouveau monde flottant.
Au programme de 19h à 23h (dernière entrée à 21h) :
- Le public peut découvrir de manière privilégiée l’exposition et les secrets des armures de
guerriers japonais, accompagnés des conférenciers du musée, et prolonger sa visite à travers
l’univers des samouraïs réinterprété par des artistes d’aujourd’hui, grâce à des performances et des
activités originales.
25
- Spectacle et performances d’artistes contemporains japonais au Théâtre Claude Lévi-Strauss,
précédés d’une démonstration de Katori Shinto Ryu (tradition martiale japonaise) par l’association
Futsu Nushi No Kami. accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles
Yudaya Jazz ©Eric Bossick
Doravideo ©Eric Bossick
Doravideo
Originaire de Yamaguchi, Doravideo alias Yoshimistu
Ichiraku a joué avec Acid Mothers Temple, Chris Cutler,
Eugene Chadbourne, Keiji Haino, ainsi que Yoshihide
Otomo et Sachiko M au sein du trio I.S.O. Il développe son
projet solo Doravideo (« drum+video » et jeu de mots sur
Doraemon) avec lequel il remporte un prix Ars Electronica
en 2005. Sa batterie reliée à un ordinateur par des
capteurs électroniques lui permet de contrôler d'un coup
de baguette un flux constant d’images (lecture, avance
rapide, pause…) et de mélanger icônes de la culture pop
et références télévisées tendance trash.
Yudaya Jazz
Yudaya Jazz alias Soma Dai est un incontournable de la
scène expérimentale à Tokyo. À la fois DJ et VJ, il mélange
films et vidéos musicales pour un résultat d’une extrême
finesse. Aux commandes de deux platines DVD et d'une
caméra lui permettant de capter et remixer des éléments
extérieurs en temps réel, il se lance dans une improvisation
audiovisuelle aiguillée par son inspiration et les accidents
sémantiques qu’il engendre. Premier spectateur de sa
dérive sensorielle, Yudaya Jazz se place face à l’écran et
cherche d’abord à se surprendre lui-même.
Dr Sketchy ©Julie de Moura
hamaYôko ©Hiroe Sasaki
HamaYôko
Originaire de Yokohama, hamaYôko alias Yoko Higashi
habite Lyon depuis une dizaine d’années. Un temps
modèle photographique pour Romain Slocombe et Martin
Holtkamp, elle pratique intensément la danse butô avant
de revenir à ses premiers amours : la musique et le chant.
Elle développe dans son projet solo hamaYôko un univers
pop, électronique et décharné, porté par sa voix profonde
qui évoque parfois Nico période The Marble Index. Entre
variété expérimentale et noise concrète, hamaYôko nous
attire vers un monde vacillant, entre beauté funèbre et
rayon sulfureux.
Dr. Sketchy’s Anti-Art School
Comme leur nom l’indique, les ateliers de dessin éphémères du Dr. Sketchy
Anti-Art School vont à l’encontre des méthodes classiques. Ils proposent à
tous de venir croquer des modèles (dés)habillés de costumes spectaculaires
dans un endroit insolite, accompagnés de musiques de qualité. Pour le
BEFORE Samouraï, place aux kimonos et aux katanas…
Programmation : Franck Stofer, JAAPAN.
26
* Informations pratiques : www.quaibranly.fr
Images pour la presse: http://ymago.quaibranly.fr Accès attribué sur demande.
Crédits photo :
Page 13 Naginata et Kaji Sh Zoku: © The Ann and Gabriel Barbier-Mueller Museum: The Samurai
Collection, Dallas, Texas, Studio Ferrazzini Bouchet Photographies, Genève
Pour toutes les autres photos du parcours de l’exposition : © The Ann and Gabriel Barbier-Mueller
Museum: The Samurai Collection, Dallas, Texas, photo de Brad Flowers
L’ensemble des œuvres présentées sont issues de la collection
de The Ann and Gabriel Barbier-Mueller Museum, Dallas,
Texas.
L’exposition SAMOURAÏ, Armure du guerrier sera présentée au musée de la Civilisation à Québec
à partir du 4 avril 2012.
Contact presse :
Pierre LAPORTE Communication
tél : 33 (0)1 45 23 14 14
[email protected]
Contacts musée du quai Branly :
Nathalie MERCIER
Directrice de la communication
tél : 33 (0)1 56 61 70 20
[email protected]
Magalie VERNET
Responsable des relations médias
tél : 33 (0)1 56 61 52 87
[email protected]
* Mécène de l’exposition
L’exposition « SAMOURAÏ,
Armure du guerrier » a été
réalisée avec le mécénat de
Présent en France et à l’international, Crédit Agricole CIB a su trouver un véritable écho au
musée du quai Branly, "là où dialoguent les cultures". Fortement attaché à l’Asie et ses
racines, Crédit Agricole CIB souhaite encourager le rayonnement d’œuvres étrangères par
des actions de mécénat ciblées, relayant ainsi le rôle de financeur de l’économie réelle du
Groupe Crédit Agricole.
27
* Partenaires de l’exposition
28