SAMOURAÏ
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SAMOURAÏ
SAMOURAÏ ARMURE DU GUERRIER 08/11/11 – 29/01/12 Mezzanine Est Commissariat : Gabriel Barbier-Mueller Collectionneur et spécialiste des armures samouraï Pour la première fois en Europe, le musée du quai Branly présente un ensemble significatif d’armures de Samouraï de l’exceptionnelle collection Ann et Gabriel Barbier-Mueller et lève le voile sur l’univers des guerriers japonais ainsi que sur leur place dans la société. À travers 140 objets exceptionnels – armures complètes, casques, armes, caparaçons de chevaux – l'exposition présente l’évolution de l’équipement du guerrier du 12e siècle au 19e siècle, époque à laquelle la caste des guerriers au sang noble disparaît pour se fondre dans le Japon moderne. Sommaire * Editorial de Stéphane Martin, président du musée du quai Branly 3 * Avant-propos de Gabriel Barbier-Mueller 4 * Parcours de l’exposition 6 6 * Section 1 : L’Ensemble Mori L'ensemble Mori : un baron et un révérend Le code Bushido : la voie du guerrier 6 7 * Section 2 : Les premières armures (1185 – 1603) Epoques Kamakura (1185 – 1333) et Nanbokucho (1333-1392) L’époque Muromachi (1392 – 1573) L’époque Momoyama (1573-1603) 8 8 9 7 10 * Section 3 : L’époque Edo – Ere des Tokugawa (1603 - 1868) Eléments composant une armure et accessoires Types d’armures La famille samouraï La spiritualité du Japon et du guerrier Les créatures marines La nature en majesté Armures nanban, d’inspiration étrangère Masques Ecoles et artisans 11 12 13 14 15 16 17 18 18 * Section 4 : Les armes Archerie 19 19 * Section 5 : Le cheval du Samouraï 20 * Section 6 : Daimyo 21 * Section 7 : L’univers samouraï au cinéma 22 * Glossaire 22 * Commissariat de l’exposition 23 * Le Japon au musée du quai Branly 23 * Autour de l’exposition 24 * Catalogue de l’exposition 24 * Hors-série de l’exposition 24 * Visites guidées 24 * Activités pour enfants 25 * BEFORE Samouraï 25 * Informations pratiques 27 * Mécène de l’exposition 27 * Partenaires de l’exposition 28 2 * Editorial de Stéphane Martin © musée du quai Branly, photo Cyril Zannettacci Président du musée du quai Branly Au-delà de la noblesse de l’apparat, il y a de l’onirisme, du rythme et du hors mesure dans ces spectaculaires armures de Samouraï où semblent se loger des esprits et des dieux de légende, où se côtoient faune et flore essentiellement aquatiques. Il y transparaît également l’étrangeté d’un art de la guerre qui, au Japon, correspond à une confrontation permanente avec la mort, ce que Mishima appelle « l’éthique du Samouraï ». Comme il est écrit dans le livre I du Hagakure de Jôchô Yamamoto : « Tenu de choisir entre la mort et la vie, choisis sans hésiter la mort. Rien n’est plus simple. Rassemble ton courage et agis ». Doué d’une remarquable acuité, Gabriel Barbier-Mueller s’est concentré sur l’art du Japon et plus spécifiquement sur la panoplie du Samouraï, guerrier dont la majesté passe les frontières du temps. Il vit sa première armure à l’âge de quatorze ans et cette fascination ne s’est jamais altérée. Il a pu déjà réunir, avec son épouse, Ann, plusieurs centaines d’objets autour de ce thème : armures, armes, casques, masques, parures de chevaux… autant de chefs-d’œuvre du 12e au 19e siècle, savamment rassemblés en fonction de leurs formes et de leurs fonctions et montrés pour la première fois dans le cadre d’une exposition. Gabriel a hérité de ses parents, Monique et Jean Paul Barbier-Mueller, le sens du goût et de la beauté partagée. Rares, en effet, sont les collectionneurs qui ont su établir cette relation d’échange et qui, loin de garder jalousement leurs trésors, ont donné a voir des oeuvres exigeantes de tous les continents. C’est le cas de la famille Barbier-Mueller, animée d’une passion sans faille. Quatre générations d’amateurs clairvoyants, trois musées à travers le monde et de nombreux objets encore à Harwood International, cela en dit long, non seulement sur l’insatiable curiosité, mais aussi et surtout sur l’exceptionnelle générosité de cette dynastie de collectionneurs. Je remercie vivement Ann et Gabriel, ainsi que leurs enfants Alexis, Marie-Gabrielle et Oliver Barbier-Mueller d’offrir au musée du quai Branly, en « avant-première », cette impressionnante procession de fantômes inquiétants caparaçonnés pour l’éternité. 3 * Avant-propos de Gabriel Barbier-Mueller « Comment se fait-il que Ann [ma femme] et vous collectionniez des armures japonaises ? », me demandent souvent les gens. En réalité, c'est à Paris que j'ai commencé, tout jeune, mon parcours de collectionneur d'art. J'ai eu la chance de grandir entouré d'œuvres d'art appartenant aux collections constituées par les générations précédentes de la famille Barbier-Mueller et, lorsque j'étais enfant, mes parents m'ont emmené chez un marchand d'art, dans une galerie de la rue de Seine à Paris. Tandis qu'ils examinaient divers objets, je me suis assis près d'une armure de Samouraï. Elle me regardait de haut à travers son féroce menpo (demi-masque), si caractéristique : une vocation allait naître. L'armure était bleu foncé avec d'imposantes rangées de rivets sur le casque. Je n'étais pas effrayé mais plutôt fasciné par sa présence, sa construction, sa complexité et l'éventail des matériaux : peau de daim ornée de motifs, laque, métal ouvragé. Elle m'a immédiatement attiré. Le souvenir de cette armure est resté gravé dans ma mémoire : je la voulais, j'en rêvais. Ce jourlà, j'ai su que je poursuivrais la tradition familiale de collection d'art. Mon grand-père, Josef Mueller, qui avait acquis ses premiers tableaux à l'âge de 21 ans et écrivait « collectionneur » dans la case « profession » des fiches de renseignements, s'est passionné toute sa vie pour l'art et la littérature. L'inébranlable ferveur de mes parents, Jean-Paul et Monique, à collectionner des œuvres d'art m'a également beaucoup inspiré. Ils vivent entourés d'une profusion d'objets d'art et j'ai, dans cet environnement, développé curiosité et compréhension pour des cultures esthétiquement et géographiquement éloignées de nous. J'ai emporté ces souvenirs formateurs avec moi à Dallas, au Texas, où j'ai rencontré ma femme Ann. Fille d'un vrai propriétaire de ranch texan, elle aussi se passionne pour l'art et l'histoire. Ann et moi partagions le même profond désir d'initier nos trois merveilleux enfants, aujourd'hui adultes, à l'art du monde entier. Au début des années 1980, nous avons donc commencé à collectionner diverses formes d'art, des antiquités aux peintures modernes, prolongeant ainsi la tradition familiale. Finalement, je me suis de nouveau retrouvé à Paris avec l'intention de célébrer une transaction réussie et les moyens de réaliser mon souhait de longue date : acquérir une armure de Samouraï. Les mois précédents, j'avais vu trois armures samouraï exposées dans la galerie d'un marchand d'art au Louvre des Antiquaires, juste derrière le Musée du Louvre. J'y suis allé et j'ai fait ma première acquisition. J'ignorais alors que cela évoluerait en une sorte d'obsession, qui s'est d'abord emparée de moi puis de Ann. À présent, ma fille Marie-Gabrielle et notre conservatrice Jessica Beasley veillent au catalogage et à la conservation de plusieurs centaines d'objets d'art samouraï. Au fil des ans, mes enfants et la collection ont grandi ensemble. La plupart des œuvres, acquises en Europe, proviennent d'anciennes collections européennes constituées à la fin du 19e siècle, ou plus tôt grâce aux premiers navigateurs qui se sont rendus au Japon dans le cadre d'expéditions marchandes. Lorsque nous avons manqué de place chez nous, nous avons commencé à exposer des objets samouraï, notamment sous forme de cavalcades (groupes de cavaliers et montures, incluant dans ce cas d'autres types d'armures asiatiques et européennes), dans les halls d'entrée de nos locaux à Dallas. Ils ont été accueillis avec beaucoup d'enthousiasme et cette réaction nous a encouragés, quelques années plus tard, à ouvrir The Ann and Gabriel Barbier-Mueller Museum : The Samurai Collection. Il s'agit, à ma connaissance, du seul musée entièrement consacré aux armures samouraï, comprenant des casques aux formes diverses, des masques, des armures, des armes et des caparaçons équestres (armures des chevaux). La majorité des objets datent du 17e siècle et les plus anciens remontent au 11e siècle. 4 Nous sommes très heureux de faire découvrir aujourd'hui une partie des objets du musée à un public différent et plus large, grâce à la collaboration du musée du quai Branly. SAMOURAÏ, Armure du Guerrier est la première exposition de grande ampleur de la collection hors de notre musée. La présentation au musée du quai Branly de plus de 140 pièces mises en valeur de façon élégante et saisissante saura faire apprécier ces œuvres d'art au public. Nous espérons que l'exposition permettra aux visiteurs d'en apprendre davantage sur l'histoire et le travail artistique ayant abouti à chacune de ces œuvres. Lorsqu'on observe par exemple un impressionnant kawari kabuto, casque exceptionnel en forme de corne de rhinocéros, on peut tout ensemble mesurer l'incroyable créativité de l'artiste qui a conçu cette forme empreinte de dynamisme, et apprendre quelque chose de l'évolution des casques japonais qui a conduit à cette création particulière dont la forme sculpturale est si bien équilibrée. L'exposition a pour intention de présenter des exemples de notre collection qui illustrent et transmettent l'histoire des Samouraïs, en donnant à voir la richesse de leur tradition artistique relative aux pièces d'armures. Tout au long de l'exposition, le public pourra remarquer la grande variété des matériaux utilisés et assemblés pour produire ces objets complexes : or, argent, cuir, laque, métal, papier-mâché, fourrure, pour n'en nommer que quelques-uns. Tout aussi nombreuses sont les sources d'inspiration apparentes manifestant une multitude de motifs, de dessins, de formes élaborées. Les animaux féroces et prédateurs sont particulièrement évocateurs : les Samouraïs reprenaient à leur compte les caractéristiques associées à la puissance de ces créatures en intégrant leurs traits à la forme de leur armure. Ainsi les oiseaux de proie, doués d'extraordinaires aptitudes à la chasse, étaient prisés pour leurs plumes aux motifs audacieux, utilisées pour l'empennage des flèches. Les styles d'influence étrangère, les rappels de paysages japonais et les symboles religieux constituent une autre forme d'inspiration. Ces éléments s'entrelacent dans l'armure et racontent l'histoire du guerrier samouraï, réputé pour mener une vie de discipline fondée sur des valeurs. Paris a toujours été une ville importante pour notre famille de collectionneurs. Originaire de Soleure en Suisse, mon grand-père est parti dans sa jeunesse s'installer à Paris où il a acquis l'un de ses premiers tableaux, Le jardinier Vallier de Cézanne, en 1911. Ma mère a grandi à Paris où elle passe encore beaucoup de temps. Quant à mon père, il a organisé plusieurs expositions de sa collection d'art dans cette ville. Il n'est donc guère surprenant que la première pièce samouraï de notre collection ait été acquise à Paris et que la première exposition soit le fruit d'une longue histoire d'amour entre la famille Barbier-Mueller et la Ville-Lumière. Une grande partie des objets sera présentée au public pour la première fois. Cette rare et merveilleuse opportunité est un moment d'une importance considérable dans l'histoire de la collection. En outre, cette exposition marque le point culminant de l'amitié de longue date qui lie notre famille à Stéphane Martin, le président du musée du quai Branly. Nous remercions Stéphane et son équipe travaillant au musée de nous offrir la possibilité d'exposer ces œuvres d'art fabuleuses dans un bâtiment qui accueille de remarquables objets issus d'autres cultures du monde. J'aimerais pour finir paraphraser mon grand-père Josef Mueller, collectionneur hors-pair, dans l'espoir d'inspirer le collectionneur qui vit en chacun des lecteurs : « J'ai enfin découvert le but de ma vie, l'objet vers lequel toutes mes pensées, mes efforts, mes sentiments seront dirigés. Et cette étoile qui brille devant mes yeux, dans la nuit d'un monde agité et changeant, cette étoile solitaire, lointaine et sereine, est l'Art. ». Contempler ces armures ouvragées me procure un sentiment de paix et de contentement dans un monde toujours en accélération. Ann et moi espérons offrir aux visiteurs de SAMOURAÏ, Armure du guerrier une occasion de ralentir et de prendre le temps de méditer sur la beauté et la signification des armures au sein de la collection. Gabriel Barbier-Mueller Collectionneur et spécialiste des armures samouraï 5 * Parcours de l’exposition Les Samouraïs ont régné au Japon pendant près de mille ans, jouant un rôle prépondérant dans le cours de l'histoire du pays. Leurs armures, véritables chefs-d’œuvre, étaient à la fois protection et source de fierté. Les armures complètes, casques, masques, armes et armures équestres rares ici présentés permettent non seulement de comprendre les origines de l'armure japonaise, mais aussi le monde des Samouraïs et leur mode de vie au sein de la culture japonaise. La puissance de l'armure japonaise réside dans ses détails : en matière de protection, le plus petit élément a sa fonction, et comme œuvre d'art, les formes raffinées et la subtilité de la décoration méritent une attention particulière. De 1185 à 1603, siècles de batailles, les daimyos, grands propriétaires terriens et membres de l'élite militaire, comptaient sur la protection de leur armure pour survivre. A partir de l’époque Edo (1603-1868), elle était révérée comme symbole de richesse et d’autorité. Chronologie du Japon Période Kamakura - 1185 – 1333 Période Nanbokucho - 1333 – 1392 Période Muromachi - 1392 – 1573 Période Momoyama - 1573 – 1603 Période Tokugawa – Edo - 1603 – 1868 Deux chevaux caparaçonnés, montés par deux guerriers revêtus d'armures datant respectivement des périodes Momoyama (1573 – 1603) et Edo (1603 – 1868) accueillent le public dès le hall d’entrée du musée au rez-de-chaussée. * Section 1 : L'ensemble Mori L’omote dogu d'un Samouraï est composé de son armure et de son harnachement. Plus qu'un équipement, l'omote dogu constitue aussi l'apparence publique du Samouraï en tant que guerrier, membre de l'élite et homme d'honneur. L'ensemble présenté ici appartenait à la branche Yoshiki du clan Mori, une famille éminente dont les origines remontent au 12e siècle. Le kiri mon (blason familial sur lequel figure une feuille de paulownia) se trouve sur plusieurs de ses éléments. La présence du tomoe mon secondaire (blason avec spirale) vient confirmer l'identification de la famille. L'ensemble Mori : un baron et un révérend On raconte que cette armure fut offerte par le grand daimyo Toyotomi Hideyoshi (1536-1598) à Kobayakawa Takakage (1532-1596), issu d'une branche de la lignée des Mori Motonori, en récompense de ses efforts lors de la guerre de Corée. Le casque et la cuirasse du 16e siècle furent remontés au milieu du 18e siècle. Cet exceptionnel ensemble Mori, sans doute le seul de ce genre conservé hors du Japon, offre une vision unique et complète de la sophistication des nombreux éléments de l'équipement du Samouraï. Nuinobedo Tosei Gusoku (Armure et équipement militaire) e période Momoyama, fin 16 siècle (cuirasse), milieu période Edo, vers 1750 (autres composants) 6 En juin 1910, le révérend William A. Richards arriva à Tokyo avec The Society for the Propagation of the Gospel, un groupe de missionnaires anglicans. En 1922, quand l'association ne put plus financer le travail de missionnaire de W. A. Richards, celui-ci devint professeur d'anglais dans une école de garçons à Yamaguchi. En 1923, le baron Chuzo Mori, le dernier propriétaire japonais de l’ensemble Mori, décéda. Sa magnifique collection d'objets militaires fut achetée par le Révérend qui la fit transporter en Angleterre en 1928. L’ensemble fut exposé au Birmingham City Museum jusqu'au début de la seconde guerre mondiale, où il fut placé dans les réserves du musée. Le révérend W. A. Richards en reprit possession en 1949. De 1969 à 1979, il fut prêté au Manchester University Museum, puis vendu par la famille Richards au décès du Révérend. Le nouveau propriétaire le conserva jusqu'au milieu des années 1990, date à laquelle il fit son entrée au sein de la collection de Gabriel Barbier-Mueller. Le Code du Bushido : la voie du guerrier Les origines du concept de bushido remontent au 1e siècle ap. J.-C. Pendant 9 siècles, les Samouraïs, aussi connus sous le nom de guerriers Bushi, ont suivi un code d'honneur appelé bushido (bu : martial, shi : le guerrier, do : la voie). Il existe sept vertus fondamentales associées au code : gi (l'honnêteté), yu (le courage), jin (la bienveillance), rei (la droiture), makoto (la sincérité), meiyo (l'honneur), et chugai (la loyauté). Un Samouraï qui honore le code a une attitude noble. Il respecte la vie et est entièrement dévoué au seigneur daimyo qu'il sert. Les principes du bouddhisme zen et du shintoïsme ont influencé l'élaboration du code, dont un des éléments essentiels est de vaincre la peur de la mort ; c'est là que réside la force du Samouraï. Un guerrier pouvait choisir entre la mort par seppuku (suicide par éventration), et le déshonneur. Le seppuku est synonyme d’harakiri. Seppuku, est le terme formel utilisé dans les textes écrits et officiels tandis qu’Harakiri est utilisé dans le langage courant. Le seppuku étant réservé aux hommes, la femme se donne jigaï (mort par section de la carotide) au moyen d'un petit poignard, kwaiken, caché dans la manche de son kimono. Kaji Kabuto (casque de pompier) début période Edo, 17e siècle * Section 2 : Premières armures (1185-1603) Les armures les plus anciennes qui datent de l'époque Yayoi (vers 300 av. J-C. / vers 250 ap. J.-C.), étaient constituées de bandes de fer lacées ou rivées les unes aux autres, ou formées de plusieurs petites plaques. L'armure multi-plaques, sans doute d'origine coréenne, a subi quelques évolutions pour devenir l’armure japonaise la plus courante. Les armures de ce type furent portées jusqu'au 9e siècle. A l'époque Heian (794-1185), un système de conscription militaire fut institué. Quand celui-ci prit fin, l'armée fut remplacée par des troupes de seigneurs provinciaux, ce qui marqua l'émergence de la classe des Samouraïs. L’armure de type oyoroi, plus élégante, apparut à cette époque. 7 Les objets de la première partie de cette section datent des époques Kamakura (1185-1333) et Nanbokucho (1333-1392). Les règles qui encadraient alors le statut du Samouraï avaient été formalisées à la création du shogunat, gouvernement de type militaire. Les armures évoluaient pour s’adapter aux besoins des fantassins, qui assistaient les Samouraïs de haut rang. Au cours des époques Muromachi (1392-1573) et Momoyama (1573-1603), la guerre civile ravageait le pays. Le pouvoir passait des mains d'un daimyo à un autre. C'est à cette époque que les premiers Occidentaux arrivèrent au Japon. La structure de l'armure fut alors modifiée pour protéger les Samouraïs des nouveaux types d’armes introduits par les étrangers. Epoques Kamakura (1185-1333) et Nanbokucho (1333-1392) Le premier gouvernement militaire du Japon fut établi au cours de l'époque Kamakura par le clan Minamoto lors de la guerre de Genpei (1180-1185). L'armure oyoroi connut son apogée à cette époque, lors de laquelle les batailles étaient principalement menées par des archers à cheval. Les armures étaient grandes et imposantes. Les casques, très ronds, étaient constitués de lamelles rivetées les unes aux autres. L'époque Nanbokucho (1333-1392) fut une période marquée par la guerre. Deux cours impériales se partageaient le pouvoir. Deux types de cuirasses similaires virent le jour : l'haramaki et le domaru. Les deux enveloppent le tronc mais, la première se ferme dans le dos, la seconde sur le flanc droit. Toutes deux étaient composées de bandes de cuir et d'écailles de fer laqué indépendantes et entièrement tressées. Daienzan sujibachi kabuto (casque à lamelles à timbre hémisphérique), période Nanbokucho, vers 1380 - L'époque Muromachi (1392-1573) Le Japon fut unifié sous le shogunat des Ashikagas à Kyoto, au début de l’époque Muromachi. Toutefois, la guerre civile éclata peu de temps après et le pays fut plongé dans « l'Âge des Provinces en Guerre » (Sengoku jidai), période qui dura plus d'un siècle (1467-1603). Les fantassins continuèrent à porter l'armure domaru. Le casque de type akodanari de forme bombée et potelée, évoquant un melon, fut conçu à cette époque et couramment utilisé. Sujibachi Kabuto (casque à lamelles), œuvre de Myochin Nobuie (kao), période Muromachi, 1539 En 1543, des marins portugais arrivèrent au sud du Japon, apportant avec eux des fusils à mèche. Les armuriers japonais commencèrent à produire une arme similaire, le teppo. Ils créèrent alors des cuirasses constituées de plaques de métal plus épaisses et d’un seul tenant pour résister à l’épreuve des balles. 8 Armure Domaru Tosei Gusoku Fer, shakudo, laque, cuivre, brocart, or, peau de daim Fin période Muromachi à période Momoyama : vers 1550 (casque), début 17e siècle (armure) Cette cuirasse unique, de style domaru, se distingue par sa composition d’écailles indépendantes ainsi que par son laçage de cuir. Ce type d’assemblage est appelé honkozane. Le casque est composé de vingt-six lamelles et orné de motifs en forme de flèche en shakudo. Le casque et le reste de l'armure portent le blason de la famille Mizuno. L'époque Momoyama (1573-1603) En 1582, le daimyo Toyotomi Hideyoshi assiégea le château de Momoyama (à Kyoto). Il tenta par deux fois d'envahir la Corée en vain. Ces invasions mobilisaient un nombre important de soldats et d’armures. Les armuriers cherchèrent donc des moyens pour simplifier la fabrication de l’armure. Ils remplacèrent les écailles par une structure en métal d’un seul tenant, découpée pour simuler l'aspect des écailles individuelles et supprimèrent ainsi une technique de fabrication longue et onéreuse. Cette période flamboyante dans les arts se traduisit par des armures aux formes variées loin des canons esthétiques habituels. Les casques, appelés kawari kabuto, prirent une multitude de formes hautes. Avec l'arrivée des premiers Occidentaux et des armes à feu, la fabrication des cuirasses en métal se généralisa afin d’assurer une protection contre les balles. L’impact du nanban (influence étrangère) contribua à modifier les formes de l’armure, et ce jusqu’à la fin de l’époque Edo (1603-1868). Les armes à feu jouèrent un rôle déterminant dans la grande bataille de Sekigahara (1600), où la victoire de Tokugawa Ieyasu marqua un tournant crucial dans l'histoire du Japon, menant à son unification. Nuinobedo Tosei Gusoku (armure deux pièces avec plaques se chevauchant légèrement) e fin période Momoyama et période Edo : 2 moitié e e e du 16 siècle (armure), 17 – 18 siècle (masque) 9 Ichimai Kabuto (casque simple plaque) fin période Momoyama, vers 1600, fer Sujibachi Kabuto (casque à lamelles) et Menpo (demi-masque), signé Echizen no kuni Toyohara ju Bamen Sadao (Sadao, de l'école Bamen, habitant Toyohara, province d'Echizen) fin période Muromachi (casque) à période e Momoyama (masque), fin 16 siècle * Section 3 : L'époque Edo – Ere des Tokugawa (1603-1868) En 1603, Tokugawa Ieyasu, premier shogun de la dynastie Tokugawa établit sa cour dans la ville d’Edo (aujourd'hui Tokyo). En 1615, la ville d’Osaka tomba et l'unification du shogunat fut complète. Le Japon resta unifié pendant les règnes successifs de la dynastie Tokugawa, soit près de trois siècles. Pendant cette période de paix relative, l'armure devint progressivement à usage cérémoniel. Sa fabrication fit alors l'objet d'un plus grand raffinement artistique. A cette époque, le système appelé Sakin Kotai fut mis en place : il exigeait que les daimyo aient une résidence à Edo, qu'ils devaient occuper une année sur deux. À leur départ, comme à leur arrivée, de grandes processions cérémonielles avaient lieu, ce qui leur permettait d’exhiber leur armure comme signe extérieur de leur richesse. Mogamido tosei gusoku (armure) Signé : Horai Kunichika (casque), Myochin Muneaki (masque) Epoque Muromachi, vers 1530 e e (casque) ; époque Edo, 16 -18 siècle (armure) Pendant cette période, l'influence du christianisme importé par les missionnaires portugais devint trop pressante pour le gouvernement japonais. En 1635, les frontières du Japon furent fermées et la pratique de cette religion interdite. En l'absence de guerre et de nouvelle influence étrangère, les armuriers s'inspirèrent de styles anciens. L'oyoroi ainsi que l'armure domaru revinrent à la mode. En 1853, le Commodore américain, Matthew Perry, entra dans la baie d'Edo et fit signer un accord historique sur les 10 relations commerciales entre le Japon et les États-Unis. Ceci a, par la suite, conduit à la réouverture des frontières japonaises et permit le développement du japonisme en Occident. En 1868, la restauration de Meiji eut lieu et le Japon fut de nouveau dirigé par un empereur. La loi de 1876 qui interdit la porte du sabre marque la fin de l’époque des Samouraïs. Éléments composant une armure et accessoires Une armure de Samouraï se compose de huit éléments essentiels : • • • • • • • • le casque - kabuto le masque - mengu (protection de visage) la cuirasse – do les protections d'épaules - sode les brassards - kote la jupe – kusazuri la sous-jupe – haidate les jambières - suneate Les armures sont généralement constituées de plaques ou de lamelles reliées entre elles par un laçage coloré et des cordons. Une armure complète porte le nom de gusoku. Suneate (Protège-tibias), Ichiguchi Munemoto, e milieu période Edo, 18 siècle Il était d'usage d'incorporer dans une armure des éléments d'armures plus anciennes. Il est donc assez rare de trouver une armure assemblée avec tous ses éléments d'origine. Jinbaori (manteau) Hitatare (veste) et Hakama (pantalon) e fin période Edo, 19 siècle 11 Types d'armures Il existait de nombreux types d’armures. L’armure à structure simple plus légère, composée de moins de plaques, était utilisée quotidiennement. Elle était plus facile à porter et à maintenir propre, ce qui était important pour la préservation des lacets. Comme pour tout vêtement, les armures officielles étaient plus raffinées, ornées d’une multitude d’éléments décoratifs. Ces principes s’appliquaient également au kabuto (casque). Ils étaient réalisés différemment selon les besoins du propriétaire, le coût de fabrication pouvant varier considérablement. Se différenciant des casques plus anciens composés de plusieurs plaques, des modèles plus récents furent parfois formés à partir d’une seule. D’autres prirent une forme beaucoup plus travaillée, tels que les kabuto kawari (casques à forme recherchée). Armure Mogamido Tosei Gusoku, œuvre de Horai Kunichika (casque) ; Myochin Muneaki (masque), période Muromachi, vers 1530 (casque) e e période Edo, 17 -18 siècle (armure) Matériaux d'armure Différents matériaux sont utilisés dans la fabrication de l'armure japonaise, principalement le fer, la laque, le cuir, le tissu et les métaux précieux et semi-précieux. Une armure représentait l’effort collectif de plusieurs artisans ayant chacun une spécialité. Les forgerons fabriquaient toutes les pièces en métal. Les laqueurs imprégnaient de laque ces pièces aussi bien pour consolider le fer et le cuir que pour les protéger des intempéries. Les maroquiniers créaient des éléments de protection pour les parties vulnérables de l'armure. Les tisserands fabriquaient des vêtements portés près du corps et brodaient des ornements sur les manches et la sous-jupe. Les dinandiers travaillaient le métal, souvent de l’or ou du cuivre, utilisé pour les ornements placés sur n'importe quel élément de l'armure. Des matériaux divers (plumes, cheveux…), étaient souvent ajoutés pour personnaliser l'armure. Armure Yokohagio Tosei Gusoku (détail de manche), œuvre de Joshu no ju Saotome Ienari (province de Hitachi) (casque), Ichiguchi Yoshikata (masque), début à milieu de la période Edo : e 17 siècle (casque e bol), 18 siècle (masque et armure) Armure Nimaitachido Tosei Gusoku (détail de manche), œuvre attribué à : Myochin Yoshimichi (casque bol) ; Myochin Munenori (armure), période Muromachi, vers 1400 (casque bol), milieu période e Edo, 18 siècle (armure) 12 La famille samouraï Les femmes occupaient une place essentielle dans l’organisation et la protection du foyer mais elles pouvaient aussi mener leur peuple en tant qu'impératrices et prendre part aux combats. Certaines d’entre-elles eurent une destinée historique notoire. Quand les Samouraïs étaient absents, les femmes défendaient leurs maisons à l'aide d'arcs, de flèches ou de naginata (lance avec lame sur hampe). Parallèlement, élever les enfants faisait partie intégrante des devoirs féminins. Dans les familles de Samouraïs, les filles recevaient leur enseignement à la maison afin de savoir lire, écrire et devenir des femmes et des mères accomplies. Naginata (sabre long ou "sabre de fauchage"), milieu période Edo, 18e siècle Kaji Shozoku (cape incendie) e milieu période Edo, fin 18 siècle, coton, soie, washi (papier japonais) Warabe Tosei Gusoku (armure pour garçon) Les fils quittaient très tôt la maison familiale afin de poursuivre leur entraînement de guerrier. Vers l'âge de douze ou treize ans, ils prenaient part à une cérémonie de passage à l'âge adulte, Genpuku, à l'occasion de laquelle ils recevaient leur premier sabre et, parfois, une armure. Lors du Tango no Sekku, une autre célébration réservée aux garçons, les familles ornaient les autels du foyer de figurines de guerriers pour rappeler aux garçons l’importance de leur héritage et leur statut dans la culture samouraï. 13 La spiritualité du Japon et du guerrier La religion perpétuait le concept selon lequel l’esprit doit être fort et discipliné. Les éléments d‘armures intégraient souvent des symboles et une iconographie issus des pratiques religieuses. Les philosophies de différentes religions ont été fusionnées et adaptées pour créer une culture religieuse unique et complexe. Jusqu'au 4e siècle ap. J.-C., la religion japonaise était fondée sur des mythes liés à la création et à la nature. C'est sur ces bases que le shintoïsme a évolué en religion indigène, établissant un panthéon dont les dieux incarnaient des forces naturelles. Le bouddhisme, venu de Corée, présentait un système plus centralisé, dont le culte était principalement tourné vers le Bouddha. Le bouddhisme zen, adapté des Chinois au 12e siècle, devint la doctrine religieuse officielle du Samouraï. Au cours du 16e siècle, le christianisme apparut au Japon avec l'arrivée des missionnaires. Celui-ci se mit rapidement à représenter un danger pour le shogunat. Les activités des missionnaires furent interdites au début du 16e siècle, la pratique du christianisme en 1638, suite à la révolte des chrétiens au château de Hara à Shimabara, où plus de 40 000 chrétiens furent massacrés. Cependant, la présence du christianisme ne fut jamais éradiquée, et le nombre de chrétiens japonais augmente depuis la fin de l’époque Edo et la restauration de Meiji en 1868. Tengu Les tengu sont des esprits du folklore traditionnel japonais dont l'origine est liée au shintoïsme et au bouddhisme. Ces créatures sont des êtres mi-homme mi-oiseau. Leur trait le plus caractéristique est le bec qui, dans certaines représentations, se développe comme un nez humain de forme allongée. Les tengu sont considérés comme des créatures espiègles qui se jouent souvent des humains. Toutefois ils agissent aussi, paradoxalement, en tant que force protectrice. Ces esprits de la forêt sont également des maîtres d’escrimes hors-pair, ce qui les relie aux guerriers. Le casque de cette armure représente un tengu portant une calotte qui s’apparente dans sa forme au chapeau porté par les yamabushi, moines-guerriers des montagnes. Selon les traditions, les tengu étaient capables de changer de forme et prenaient parfois l'apparence de ces moines yamabushi, souvent représentés vêtus de leur costume très caractéristique Armure Tengu Tosei Gusoku, signée Kaei kanoetora aki kaigen Ansei Kiyotoshi kitaeru (forgée par Kiyotoshi à l'automne de l'année kanoetora de l'ère Kaei (1854), au moment du passage à l'ère Ansei) sur le dessus du casque, Munekiyo kitaeru (forgé par Munekiyo) et Ryusuiken saku (fabriquée par Ryusuiken) sur le côté du casque, fin période Edo, 1854 14 Bouddhisme Sur le casque présenté ci-dessous, le maedate (ornement frontal) représente la divinité bouddhiste Fudo Myoo. L'un porte une figurine à son effigie, l'autre la traduction de Fudo Myoo en sanskrit. Les Samouraïs s'identifiaient à Fudo Myoo, protecteur des hommes d'épée. Les flammes qui l’entourent symbolisent l’éradication du mal par les flammes. Le somen représente une autre figure boudhiste, Agyo, ou Ah, l'une des deux figures protectrices qui se trouve à l'entrée des temples bouddhistes. Hoshi Sujibachi kabuto (casque à lamelles rivetées), œuvre de Myochin Yoshiiye fin période Muromachi à début période Edo e e fin 16 - début 17 siècle Somen (masque complet), Hoei shichi kanoetora reki hachigatsu kichinichi Buko ni oite, œuvre de Myochin Ki no Munenaga, à l'âge de 28 ans, un jour favorable du huitième mois de Hoei (1710), 1710 Les créatures marines La relation du Japon à la mer et aux créatures marines est l’un des piliers de la culture japonaise. Le mythe fondateur du pays est un conte aquatique. La légende raconte que le dieu Izanagi plongea une lance de corail dans l'océan et qu'une gouttelette tomba de sa pointe quand il l'en ressortit. Ainsi apparût la première terre du Japon. On retrouve ce lien fort du Japon à la mer dans l’art japonais et dans la conception des armures, qui font tous deux une large place aux créatures marines. Les crabes devinrent par exemple symbole des qualités guerrières en référence à la légende d'Heikegani qui raconte que les guerriers du clan Taira furent réincarnés en crabes après leur défaite et leur noyade en 1185. Le poisson quant à lui incarne des valeurs positives. Dans le culte bouddhiste, il est lié au bonheur, à la liberté et à la prospérité. 15 Oitaragainari kawari kabuto (casque en forme de coquillage) Début de l'époque Edo, 17e siècle Fer, lacets, papier-mâché Ce casque est constitué d'une coiffe de fer surmontée d'une structure en papier-mâché qui représente une coquille saint-jacques géante. Toutefois, si l’on observe attentivement ce casque, la forme peut prendre un aspect différent. Ce qui paraissait correspondre à la charnière de la coquille semble représenter des nageoires de poisson et un corps avec une queue frappant l'eau énergiquement La nature en majesté Les Samouraïs se prévalaient de traits habituellement prêtés aux animaux, et tout particulièrement aux prédateurs et aux animaux féroces, soit par l’intégration d’éléments animaliers à leur équipement, soit par le biais de représentations symboliques. Les oiseaux de proies, reconnus pour leur don de chasseur naturel, étaient souvent représentés. Il était également fréquent d'ajouter des ramures, réelles ou symbolisées, afin de renforcer l'aspect imposant d'un casque. Le rhinocéros – qui ne vit pas au Japon mais qui est connu grâce aux livres illustrés – est une source d’inspiration importante dans la fabrication des casques. Kabuto (casque) de type Hineno avec plume de faucon début à milieu période Edo, e e 17 -18 siècle Kawari Kabuto (casque de forme élaborée) fin période Momoyama à première période Edo, au début du 17e siècle 16 Maedate (crête frontale) milieu période Edo, 18e siècle Laque, or, crin de cheval Ce remarquable maedate représente la tête d’un animal mythique. La technique utilisée est celle de la laque sèche, qui consiste en une application de couches successives de laque et permet ainsi d’obtenir des formes élaborées. De part et d’autre du maedate apparaissent des ailes laquées d’or. La tête, qui tient à la fois du poisson et de l’oiseau, est couverte de crin de cheval. Armures nanban, d’inspiration étrangère En 1541, un violent typhon provoqua le naufrage d’un navire portugais sur la côte Est du Japon. Les survivants furent les premiers Occidentaux à fouler le sol japonais. Deux ans plus tard, Fernand Mendez Pinto et des marins portugais accostèrent sur l’île de Tanegashima. Les Japonais les nommèrent nanban, ce qui signifie « les barbares venus du sud » en référence à l’endroit dont ils avaient débarqué sur l’île. Ce sont eux qui introduisirent des armes à feu au Japon. Les objets d'art issus de l'influence de tous les styles étrangers sont appelés nanban. Le casque rond à large bord présenté dans l’exposition, réplique de ceux que portaient les émissaires coréens, en est un exemple. Les Japonais commencèrent également à emprunter certains éléments aux armures européennes, dont la cotte de maille. Ainsi, Tokugawa Ieyasu se fit faire à partir d'un casque, d'un gorgerin et d'un plastron d'une armure occidentale, une armure à la « japonaise ». Nanban Kabuto (casque d'inspiration étrangère) fin période Momoyama à première période Edo, début 17e siècle Jingasa (chapeau militaire), milieu période Edo, 18e siècle 17 Masques Les masques constituaient un élément essentiel de l'armure du Samouraï. Ils fournissaient une protection du visage et de la gorge mais permettaient aussi de faire valoir la créativité des artistes. Le masque portait souvent la signature de celui qui l’a fabriqué. Les masques peuvent être divisés en trois catégories, en fonction de l'étendue de la protection qu'ils offrent : Somen : visage complet Menpo : moitié basse du visage, à partir de l'arête du nez Hoate : qui recouvre le menton et les joues Somen (masque intégral) et Menpo (demi-masque) Un gorgerin, connu sous le nom de yodarekake, peut être ajouté à chaque type de masque. Nanban Menpo (demi-masque d’influence étrangère) Fin de l’époque Momoyama (1573-1603) Fer, crin de cheval, laque La forme de ce masque est à la fois novatrice et unique. Le nez exagérément long fait référence au nez allongé des Occidentaux. La surface, couverte d'incisions linéaires, s'inspire d’une esthétique ornementée, très prisée à l'époque. L'intérieur laqué de noir est une caractéristique propre à l'époque Momoyama. Écoles et artisans L'histoire et la généalogie de la plupart des écoles de production d'armures prennent racine lors de l'époque Muromachi, au milieu du 16e siècle. Pendant l'époque Edo (1603-1868), les membres de l'élite militaire achetaient leurs armures auprès d'une des neuf principales écoles d'armuriers. Comme dans les corporations européennes, les écoles d’armuriers japonaises formaient des générations d'artisans dont le métier se transmettait de père en fils. 18 Les artisans, fiers de leur production, signaient souvent leur travail afin d'en garantir la qualité. Cette signature avait aussi une fonction d’identification. En effet, une même pièce étant créée par plusieurs artisans, la signature de chacun leur permettait de revendiquer leur travail spécifique. Les signatures expliquaient ainsi que le travail du métal avait été réalisé par un artisan, les éléments décoratifs par un autre. Hojuono tama kaen kabuto (casque représentant le joyau enflammé) Signé : Unkai Mitsuhisa kore o tsukuru (fabriqué par Unkai Mitsuhisa) début de l'époque Edo, vers 1630 Fer patiné, laque, lacets Cet exemple connu de l'art d’Unkai Mitsuhisa démontre l'innovation formelle de l’artiste et sa grande maîtrise du travail du fer. La forme de ce casque représente le bijou de feu, symbole de la doctrine bouddhiste. Les suji (arêtes) sont découpées en forme de flammes, assemblées les unes aux autres au sommet du casque, où elles forment une flamme plus large. * Section 4 : Les armes Lors des premières guerres menées par les Japonais, le yumi (arc), était l'arme la plus utilisée, généralement par des archers à cheval. Ils employaient également d'autres armes, dont le tachi (grande lame de sabre) de très grande qualité, et le nagamaki (lance). Pendant l'époque Muromachi (1392-1573), un grand nombre d’ashigaru (soldats d'infanterie), se munissaient d'une lance à courte pointe de fer, appelée yari, en complément de leur arc. Le nihonto (sabre) est fait pour pouvoir être dégainé rapidement lors d'une attaque de combat rapproché. A l'époque Momoyama (1573-1603), la stratégie militaire et l’armement furent modifiés en profondeur par l'apparition des armes à feu. Le mousquet fut introduit. Les armuriers japonais inventèrent leur propre version du fusil à mèche, nommé teppo. Toutefois, les Samouraïs continuèrent à utiliser et à se fier à leurs sabres traditionnels. Bien que l’époque Edo (1603-1868) fut une période de paix, les armes restèrent un élément fort de la culture japonaise comme symbole de richesse et de pouvoir, ou utilisées dans de nombreux arts martiaux. Par la suite, porter le sabre devint un privilège accordé aux Samouraïs et ce jusqu'à la loi de 1876, votée au début de l’ère Meiji (1868-1912), qui en interdit le port et marque la fin de l’époque des Samouraïs. Archerie Le yumi (arc) apparut à l’époque Yayoi (vers le 4e siècle av J.-C. - 3e siècle après J.-C.). Il constituait un symbole de pouvoir. Le premier empereur japonais est toujours représenté avec un arc à la main. Les premiers spécimens étaient très longs et leurs dimensions les rendaient particulièrement adaptés aux combats menés par les archers à cheval. L'arc et les flèches atteignirent l’apogée de 19 leur succès au cours de la guerre du Genpei, au 12e siècle, où ils étaient la principale arme utilisée. L'apparition des armes à feu au 16e siècle entraîna le déclin de l'arc. Toutefois cette arme continua à être vénérée et le tir à l'arc devint une discipline d'art martial. Les yumi étaient faits de bambou, leur corde de boyau. Les flèches ont des tiges en bambou et des pointes en fer souvent gravées avec soin. Carquois, fin période Edo, 19e siècle Yumi dai (porte-arc), milieu période Edo, 18e siècle * Section 5 : Le cheval du Samouraï Les chevaux d'Asie continentale furent importés au Japon au cours de l'époque Kofun (250-538 ap. J.-C.). Des haniwa, figurines de terre cuite représentant des hommes en armes et leurs chevaux, ont été retrouvés dans des tumulus de cette époque. De l'époque Kamakura (1185-1333) à l'époque Muromachi (1392-1573), de nombreux combats eurent lieu entre archers à cheval. Les montures tenaient alors un rôle essentiel dans la stratégie militaire. D’après les peintures anciennes, il semble que les chevaux ne portaient pas d'armure mais simplement des rênes épaisses et des tissus frangés couvrant leur encolure et leur croupe. Il est probable que l’armure de cheval fut utilisée autour de 1600 lors de combats importants. Au début de l'époque Edo (1603-1868), l’équipement et les armures de chevaux devinrent luxueux et sophistiqués afin d’être portés lors des cortèges cérémoniels. Les armures équestres étaient constituées d'écailles de cuir brut laqué. Bamen (masque pour chevaux) fin période Edo, 19e siècle 20 Abumi (étriers) avec singes (détail), milieu période Edo, 18e siècle Bagu (mors pour chevaux) avec Kura (Selle) et Abumi (étriers), début période Edo, 1678 * Section 6 : Daimyo Daimyo : Le Grand Nom Dai : grand, Myo : nom Au cours du 10e siècle, des bandes armées commencèrent à se former dans les provinces alors que le pouvoir central déclinait. La cour se mit alors à s'appuyer sur elles pour assurer sa protection. Les chefs de ces factions agrandirent peu à peu leurs domaines, affermirent leur puissance militaire et acquirent le nom de daimyo. Pendant des siècles, les daimyo furent les seigneurs les plus riches de la société japonaise. Ils commandèrent les armures les plus travaillées et les plus coûteuses. Celles-ci marquaient leur pouvoir. Chaque famille orna ses armures des armoiries mon du clan. Engagés dans une lutte constante pour obtenir plus de terres et briller par les faits d'armes les plus notables, les daimyo se battaient souvent entre eux. Au cours de l'époque Edo, la famille Tokugawa unit les clans et réclama leur allégeance. Les daimyo furent reclassés en fonction de leurs revenus annuels, qui s’étalonnaient de 10 000 à 1 000 000 koku (mesure de riz permettant à une personne de vivre pendant un an, 1 koku est égal à 180 litres). Oboshi Sujibachi Kabuto (casque à lamelles à grands rivets), œuvre de Masuda Myochin Osumi no kami Ki no Munemasa (a exercé de 1688 à 1749) milieu période Edo, vers 1730 21 * Section 7 : L’univers samouraï au cinéma Un espace de projection vidéo, aménagé dans le parcours de l’exposition, permet de voir ou revoir des extraits de films illustrant l’univers des Samouraï : Les 47 ronins de Kenji Mizoguchi, 1941 Les sept Samouraïs d’Akira Kurosawa, 1955 Les contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi, 1953 La forteresse cachée d’Akira Kurosawa, 1958 Le héros sacrilège de Kenji Mizoguchi, 1955 * Glossaire Bushi : guerrier, spécifiquement un guerrier professionnel et non un paysan conscrit, un garde du palais ou un officier impérial ; Samourai Bushido : Voie du Guerrier ; philosophie et ligne de conduite du Samouraï Daimyo : littéralement « grand nom » ; seigneur de guerre régional appartenant a la classe dirigeante militaire du Japon Domaru : littéralement « enveloppement corporel » la cuirasse (do) est faite d’une seule pièce et se lace du côté droit Gusoku : littéralement « équipement » ; armure Kabuto : casque Kawari Kabuto : littéralement « casque modifié » ou « casque en forme » Nanban : littéralement « barbares du Sud » ; terme utilisé pour désigner les Occidentaux qui débarquèrent au Japon, ainsi que les objets japonais réalisés sous une influence ou une inspiration étrangère Samouraï : membre de la classe des guerriers, de l’élite militaire japonaise, bushi Shogun : commandant militaire du Japon nommé par l’empereur Somen : masque intégral (couvre-visage) Tosei Gusoku : littéralement « équipement moderne » ; armure complète ainsi appelée en référence au style oyoroi, nouveauté en vogue au 16e siècle Yumi : grand arc japonais 22 * Commissariat de l’exposition Gabriel Barbier-Mueller Gabriel Barbier-Mueller étudie et collectionne les armures samouraï depuis plus de vingt ans. Il est Président de l’Association des Amis du Musée Barbier-Mueller, membre de l’International Council du Musée d’Art Moderne de New York et aussi Président du Conseil d’Administration du Dallas Museum of Art. La scénographie de l'exposition a été conçue par Alexandra Plat et Christelle Lecoeur, sur une proposition de Jessica Beasley et Marie-Gabrielle Barbier-Mueller. Alexandra Plat crée son agence en 2004. Elle réalise des scénographies et muséographies, notamment pour le réaménagement de l’exposition permanente du Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg en association avec Philippe Simon, architecte. Elle travaille également sur l’aménagement des espaces et la construction des logements, dont une maison individuelle à Limoges, projet nommé au prix de la première œuvre du Moniteur 2008. Architecte, consultante en architecture et scénographie, Christelle Lecœur a collaboré au sein d’institutions telles que le pavillon de l’Arsenal, Archilab, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine en tant que chef de projet d’expositions et au sein d’équipes curatoriales et scénographiques. Depuis 2006 elle enseigne à l’École Nationale d’Architecture de Paris Malaquais. * Le Japon au musée du quai Branly Les collections d’Asie du musée du quai Branly sont de précieux témoignages de la fin du 19e siècle, et surtout du 20e siècle. Elles comptent aujourd’hui environ 3000 objets dont 300 pièces textiles et outillage et sont toutes issues du musée de l’Homme. L’idée-force du programme muséographique est de proposer un nouveau regard sur les arts et les civilisations populaires de cette zone : un regard ethnographique contemporain, qui prolonge celui du musée Guimet et du musée du Louvre, où sont représentées les civilisations anciennes de ce continent. Poupée représentant un serviteur Les collections les plus anciennes, inventoriées à la © musée du quai Branly, photo Sylvain Leurent fin du 19e siècle, comprennent une riche collection de figurines représentant des scènes de la vie quotidienne du Japon d’autrefois rapportées par Hugues Krafft pour l’Exposition Universelle de 1889. Les missions Paul Labbé en 1899 et Georges Montandon en 1919 chez les Aïnou dans l'île de Hokkaïdo et Sakhaline, ont permis la constitution d’un ensemble d’environ 250 pièces comprenant des vêtements en fibres d’orme de très grande qualité, des objets rituels et de la vie quotidienne Dans les collections inventoriées dans la première moitié du 20e siècle, on compte une dizaine d’armures de Samouraï, des pièces d’armement (sabres, poignards, lances), un riche ensemble de poupées pour la Fête des petites filles et la fête des petits garçons et une collection de masque du théâtre Nô. De 1937 à 1939, l’école d’André Leroi-Gourhan rassemble plus de 1000 objets parfaitement représentatifs des arts et techniques traditionnelles de la civilisation japonaise dont 200 ex-voto, des estampes, des inro et des netsuké. Le musée est ainsi riche de séries technologiques portant sur la technique de la laque (objets en bois précieux laqués et décorés à la feuille d’or), la technique de fabrication de poupée, l’art du papier et la teinture textile au pochoir. 23 L’art textile japonais est bien représenté au musée du quai Branly avec environ 60 kimonos collectés dans les années 1930, en partie exposées à l’Exposition Universelle de 1937 (Pavillon du Japon), des costumes complets de pompier, ainsi qu’avec une large collection de 400 pochoirs dont beaucoup proviennent de la collection donnée en 1962 au musée de l’Homme par la maison Rodier. Les ensembles les plus récents, inventoriés à la fin du 20e siècle, s’axent principalement sur les objets contemporains de la vie quotidienne, relatifs aux repas, à la cérémonie du thé et aux jeux d’enfants (jouets, cerfs volants…). Citons enfin les riches ensembles d’estampes et dessins, environ 250 pièces, allant des estampes colorées, très en vogue durant l'époque d'Edo et du début de Meiji représentant des acteurs ou retraçant la vie du peuple ou des paysages, jusqu’à des œuvres modernes rentrées dans les collections dans les années 1990. Pochoir © musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado Du 30 septembre 2008 au 11 janvier 2009, le musée du quai Branly a présenté l’exposition L’ESPRIT MINGEI AU JAPON, De l’artisanat populaire au design. * Autour de l’exposition * Catalogue de l’exposition ARMURE DU GUERRIER - Armures Samouraï de la Collection Ann et Gabriel Barbier-Mueller Coédition The Ann and Gabriel Barbier-Mueller Museum, Dallas, Texas / musée du quai Branly - 360 pages - 48 € * Hors-série de l’exposition A l’occasion de l’exposition, le mensuel Beaux Arts magazine édite un Hors-série de 44 pages, 9 € * Visites guidées Programmées les dimanches 20/11 et 27/11/2011 11/12 et 18/12/2011 8/01, 15/01, 22/01 et 29/01/2012 à 15h15 24 * Activités pour enfants Livret de découverte Pour les enfants de 7 à 12 ans, le livret jeu « Quel Samouraï es-tu ? » propose un parcours semé d’épreuves pour tester les apprentis Samouraïs. Visites contées Samouraï 20/11 et 18/12/2011 et 08/01, 22/01, 29/01/2012 à 11h30 Pour les familles avec enfants Les enfants peuvent découvrir les armures et les histoires qui s’y rattachent au travers des visites contées organisées dans l’espace d’exposition. Atelier Pochoirs japonais Katagami Pour les enfants de 6 à 8 ans, avec ou sans les parents selon les dates. 16/11/2011 à 14h30 (en famille) 03/12, 17/12, 27/12/2011 à 14h30 01/01 et 29/01/2012 à 14h30 (en famille) Durée : 1h30. Tarif : 6 € Après une brève présentation du Japon, de son histoire et du monde des Samouraï, les enfants sont invités à découvrir l’exposition et à retrouver les Mon, les symboles héraldiques figurant sur les armures. De retour à l’atelier les enfants peuvent réaliser leur propre emblème, selon la technique du pochoir en papier japonais, le Katagami. * BEFORE Samouraï 25/11/2011 – accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles Les BEFORE du musée du quai Branly : un rendez-vous original plus particulièrement dédié aux 18-30 ans pour découvrir le musée autrement et bien commencer le week-end ! Les BEFORE sont des soirées festives mêlant visite, performances et activités, à la découverte des nombreuses cultures représentées au musée. Avec le BEFORE Samouraï le musée présente une nouvelle facette de la vibrante scène musicale japonaise. Du bushidô aux estampes de Yoshiwara (l’ancien quartier rouge de Tokyo), les Samouraïs sont, en littérature comme en musique ou au cinéma, une source d’inspiration infinie. Les artistes invités réinterprètent à leur manière ces icônes du Japon éternel pour créer les images d’un nouveau monde flottant. Au programme de 19h à 23h (dernière entrée à 21h) : - Le public peut découvrir de manière privilégiée l’exposition et les secrets des armures de guerriers japonais, accompagnés des conférenciers du musée, et prolonger sa visite à travers l’univers des samouraïs réinterprété par des artistes d’aujourd’hui, grâce à des performances et des activités originales. 25 - Spectacle et performances d’artistes contemporains japonais au Théâtre Claude Lévi-Strauss, précédés d’une démonstration de Katori Shinto Ryu (tradition martiale japonaise) par l’association Futsu Nushi No Kami. accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles Yudaya Jazz ©Eric Bossick Doravideo ©Eric Bossick Doravideo Originaire de Yamaguchi, Doravideo alias Yoshimistu Ichiraku a joué avec Acid Mothers Temple, Chris Cutler, Eugene Chadbourne, Keiji Haino, ainsi que Yoshihide Otomo et Sachiko M au sein du trio I.S.O. Il développe son projet solo Doravideo (« drum+video » et jeu de mots sur Doraemon) avec lequel il remporte un prix Ars Electronica en 2005. Sa batterie reliée à un ordinateur par des capteurs électroniques lui permet de contrôler d'un coup de baguette un flux constant d’images (lecture, avance rapide, pause…) et de mélanger icônes de la culture pop et références télévisées tendance trash. Yudaya Jazz Yudaya Jazz alias Soma Dai est un incontournable de la scène expérimentale à Tokyo. À la fois DJ et VJ, il mélange films et vidéos musicales pour un résultat d’une extrême finesse. Aux commandes de deux platines DVD et d'une caméra lui permettant de capter et remixer des éléments extérieurs en temps réel, il se lance dans une improvisation audiovisuelle aiguillée par son inspiration et les accidents sémantiques qu’il engendre. Premier spectateur de sa dérive sensorielle, Yudaya Jazz se place face à l’écran et cherche d’abord à se surprendre lui-même. Dr Sketchy ©Julie de Moura hamaYôko ©Hiroe Sasaki HamaYôko Originaire de Yokohama, hamaYôko alias Yoko Higashi habite Lyon depuis une dizaine d’années. Un temps modèle photographique pour Romain Slocombe et Martin Holtkamp, elle pratique intensément la danse butô avant de revenir à ses premiers amours : la musique et le chant. Elle développe dans son projet solo hamaYôko un univers pop, électronique et décharné, porté par sa voix profonde qui évoque parfois Nico période The Marble Index. Entre variété expérimentale et noise concrète, hamaYôko nous attire vers un monde vacillant, entre beauté funèbre et rayon sulfureux. Dr. Sketchy’s Anti-Art School Comme leur nom l’indique, les ateliers de dessin éphémères du Dr. Sketchy Anti-Art School vont à l’encontre des méthodes classiques. Ils proposent à tous de venir croquer des modèles (dés)habillés de costumes spectaculaires dans un endroit insolite, accompagnés de musiques de qualité. Pour le BEFORE Samouraï, place aux kimonos et aux katanas… Programmation : Franck Stofer, JAAPAN. 26 * Informations pratiques : www.quaibranly.fr Images pour la presse: http://ymago.quaibranly.fr Accès attribué sur demande. Crédits photo : Page 13 Naginata et Kaji Sh Zoku: © The Ann and Gabriel Barbier-Mueller Museum: The Samurai Collection, Dallas, Texas, Studio Ferrazzini Bouchet Photographies, Genève Pour toutes les autres photos du parcours de l’exposition : © The Ann and Gabriel Barbier-Mueller Museum: The Samurai Collection, Dallas, Texas, photo de Brad Flowers L’ensemble des œuvres présentées sont issues de la collection de The Ann and Gabriel Barbier-Mueller Museum, Dallas, Texas. L’exposition SAMOURAÏ, Armure du guerrier sera présentée au musée de la Civilisation à Québec à partir du 4 avril 2012. Contact presse : Pierre LAPORTE Communication tél : 33 (0)1 45 23 14 14 [email protected] Contacts musée du quai Branly : Nathalie MERCIER Directrice de la communication tél : 33 (0)1 56 61 70 20 [email protected] Magalie VERNET Responsable des relations médias tél : 33 (0)1 56 61 52 87 [email protected] * Mécène de l’exposition L’exposition « SAMOURAÏ, Armure du guerrier » a été réalisée avec le mécénat de Présent en France et à l’international, Crédit Agricole CIB a su trouver un véritable écho au musée du quai Branly, "là où dialoguent les cultures". Fortement attaché à l’Asie et ses racines, Crédit Agricole CIB souhaite encourager le rayonnement d’œuvres étrangères par des actions de mécénat ciblées, relayant ainsi le rôle de financeur de l’économie réelle du Groupe Crédit Agricole. 27 * Partenaires de l’exposition 28