les plus beaux interieurs
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les plus beaux interieurs
TOUTE EN OUVERTURES VERTICALES, UNE MAISON EN BÉTON BLANC DONNE À UN COIN DE LA RÉGION LYONNAISE DES AIRS DE VACANCES. ELLE EST HABITÉE PAR UNE FAMILLE DÉBORDANT D’ÉNERGIE, QUI LUI A COMM UNIQUÉ SA JOIE DE VIVRE. vant la construction de cette belle maison contemporaine, à Écully, les proprié-taires vivaient avec leurs deux enfants dans le centre-ville de Lyon. Sans cesse par monts et par vaux, car multipliant les déplacements professionnels et personnels, cette famille du genre hyper actif a toutefois ressenti le besoin de s’offrir un véritable camp de base, spacieux, lumineux et confortable, avant de repartir au gré de ses aventures. C’est l’architecte DPLG Jean Laurens Berge (Cabinet insolite) qui a été retenu pour concevoir les plans de leur résidence de 300 mètres carrés qui s’ouvre largement sur la verdure. La bâtisse a en effet pris racine sur un terrain en pente, qui débouche sur un petit bois protégé. Le choix de confier la décoration intérieure à Claude Cartier Décoration – un showroom de mobilier réputé à Lyon, qui dispose d’un bureau d’études d’architecture intérieure intégré – est rapidement arrêté. L’équipe avait déjà conçu le décor de leur appartement lyonnais. La demeure n’est pas encore sortie de terre que les premiers scénarios d’aménagement se dessinent. « Notre idée directrice était de transcrire dans le décor le dynamisme et la vitalité solaire de nos clients », souligne Fabien Louvier, architecte d’intérieur qui codirige le bureau d’études. D’où l’emploi de vivifiants tons jaunes, secondés par des touches de A LA VIE EN PENTE DOUCE Cette belle maison contemporaine d’Écully, ville située non loin de Lyon, est largement ouverte sur un vaste terrain en pente qui débouche, tout au bout, sur un parc classé. Ne pas se fier au calme apparent qui semble régner sur les lieux : la résidence est à l’image de ses occupants, pleine de vie et d’énergie. Relecture amusante et très design de la chaise de maître-nageur avec le fauteuil rouge « Big E » de Ron Arad (Moroso). 2 3 Derrière les bains de soleil se trouve la suite parentale. Dans cette demeure de 300 mètres carrés, amie de la géométrie, chacun dispose de son territoire : aux parents, une partie du rez-de-chaussée, et aux enfants, l’étage. 4 L’élégante oblique de l’escalier donne beaucoup de son cachet au séjour. Dans le grand salon, la maîtrise dans l’association des formes et des couleurs des architectes d’intérieur s’illustre. Canapé en cuir blanc et gris « Lowland », tables basses « Phoenix » et « Fergana », et serveur « Bloomy » (au pied des marches), le tout dessiné par Patricia Urquiola pour Moroso. 5 Les propriétaires sont des fans du canapé noir « Loft », d’Adriano Piazzesi pour Arktipo qui orne le salon télé, ci-dessous. Quand ils apprennent que ledit meuble est trop grand pour la pièce, ils prennent une décision surprenante. Plutôt que d’opter pour un autre modèle, ils décident d’agrandir le salon. Un second permis de construire fut donc déposé en mairie pour accueillir le très désiré canapé… Tables basses miroirs signées Jasper Morrison (Glas Italia). Chaise longue LC4 Le Corbusier (Cassina). Au mur, papier peint effet peau, de la collection « Natives » (Élitis). 7 rouge pour électrifier la dominante blanc/noir. De son côté, la maîtresse des lieux exprime d’emblée son envie de retrouver des notes boisées dans différentes pièces de la maisonnée. Et surtout, surtout, insiste-t-elle, il s’agit de bannir les ambiances froides, véritable poison, à ses yeux, de certaines constructions récentes ayant fait le choix du contemporain. « Tout est parti des escaliers », relate Fabien Louvier. Car, pour sa maison idéale, la propriétaire avait notamment en tête l’image d’une volée de marches habillées de chêne. Il en sera ainsi. L’escalier qui mène à l’étage présente des lignes graphiques, très rythmées, et arbore un effet bicolore à la fois coquet et espiègle. Les architectes se chargeront ensuite de filer la métaphore. Dans la grande pièce à vivre, les repas se prennent sur une grande table en bois massif de hemlock (table « Minimo » Design Piero Lissoni pour Porro), assis sur des chaises « Guibi » (Komplot Design - Gubi). Les piétements des tables basses qui ornent le coin salon permettent de citer le matériau à nouveau, en toute subtilité. Bois que l’on retrouve encore dans la cuisine, à doses infinitésimales, via deux petits caissons muraux. Au chapitre de la cuisine justement, 8 La table en chêne du Canada a été retenue pour ses lignes équilibrées et légères : ses proportions généreuses permettant de réunir de belles tablées ne plombent pas le coin salle à manger. Table « Minimo » Design Piero Lissoni (Porro), chaises « Guibi » (Komplot Design) et lustre « Altar » par Kevin Reilly Lighting. Pas d’inox ni de suréquipement dans la cuisine ouverte, qui ne manque pas de sel pour autant. Elle a été dessinée sur mesure par Claude Cartier et agrémentée d’éléments muraux (composition « Modern », Design Piero Lissoni pour Porro). Ci-dessus : le bureau bibliothèque (Porro) incorpore lui aussi des éléments boisés. Fauteuil BIG E Ron Arad (Moroso). Calepinage du sol en béton ciré : « Matières à suivre », d’après un dessin de Claude Cartier Décoration. les occupants la voulaient « invisible », aussi discrète que possible, et dépourvue de meubles hauts. Les décorateurs l’ont donc entrevue comme un prolongement du salon, sur lequel elle est ouverte. Deux blocs blancs minimalistes dessinés sur mesure ont été accessoirisés d’une composition murale à la simplicité biblique (composition « Modern » Design Piero Lissoni pour Porro). Tout est soigneusement dissimulé. Les sols en béton ciré sont l’œuvre de l’entreprise Matières à suivre, « des passionnés de la matière, perfectionnistes, capables de deviser des heures sur le sujet, et de s’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir LE résultat parfait », glisse Fabien Louvier. Dans le séjour, Claude Cartier et son équipe plaident pour l’introduction d’éléments forts, afin de donner du relief au décor et de provoquer le regard. C’est le cas avec le spectaculaire tombé de rideaux, qui ruisselle sur 7 mètres devant la double baie vitrée qui permet de débouler sur la terrasse puis, dans le jardin. « Juste avant d’être posés, les voilages roulés en boule formaient un volume impressionnant », se rappelle Fabien Louvier. Vu la hauteur de plafond, on comprend que le système permettant d’ouvrir et de refermer les rideaux 11 soit automatisé, ce qui ajoute de la force à la mise en scène, les tissus coulissant comme par magie le long de la façade, à la demande. Idem pour la cheminée que l’on découvre dès l’entrée. Sur ses parois, l’enduit à base de chaux griffée a été travaillé dans un esprit « béton filé » et porte la patte de l’atelier croix-roussien « Le monde est beau ». Finalité de ce détail : éviter le lisse, retenir l’attention. Autre composante originale du séjour, le fauteuil en cuir jaune « Fjord » (Patricia Urquiola pour Moroso). Fière et sculpturale, sa silhouette découpée trône dans le grand salon et structure l’espace. Il faut également citer le superbe lustre « Altar », signé Kevin Reilly Lighting, clin d’œil complice d’une maison tout confort à une époque qui ne connaissait pas l’électricité. Par ses formes rectangulaires et allongées, la suspension rappelle astucieusement les huisseries noires de la porte vitrée voisine. L’étage est le fief quasi exclusif d’un frère et d’une sœur. À gauche de la coursive distribuant les chambres, un bureau bibliothèque a été aménagé (system NXT chez Porro). Au sol, le béton présente un calepinage « à la Mondrian » composé de plusieurs nuances, d’après un dessin de Claude Cartier, et ne se contente pas de faire de la figuration (Matières à suivre). Dans la chambre, on reconnaît le papier peint désormais introuvable Fornasetti de Cole & Son (lit Slim Misura EMME et composition murale en tête de lit « Load it » de chez Porro). Dans la grande salle de bains parentale, à droite de la douche centrale, la baignoire intégrée dans le sol est presque cachée. Cette trouvaille laisse tout le loisir à la nature de s’inviter par le triptyque de fenêtres verticales. Et de rêvasser à la prochaine escapade… Texte : Estelle Coppens – Photos : Studio Erick Saillet 12 En haut à gauche : la salle de bains arty de l’aînée, toute en carreaux de métro. Page de droite : comment profiter de la verdure environnante y compris dans la salle de bains ? Grâce à deux ruses de sioux : transparence de la cabine de douche et baignoire encastrée dans le sol. Ainsi, aucune frontière visuelle n’empêche les ouvertures de cadrer les arbres du parc de pied en cap. 13