« Ils s`aiment, et demain ? » Essai d`analyse prédictive de l`entente à
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« Ils s`aiment, et demain ? » Essai d`analyse prédictive de l`entente à
Université de la Méditerranée (Aix-Marseille II) « Ils s’aiment, et demain ? » Essai d’analyse prédictive de l’entente à long terme chez 35 couples. Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme Interuniversitaire de Sexologie Clinique Année 2010-2011 Docteur Philippe DUMOND Sous la direction du Docteur Marie-Hélène COLSON Sexologue Directeur d'Enseignement DIU de Sexologie - Faculté de Médecine de Marseille Secrétaire général FFSSS (Fédération Française de Sexologie et Santé Sexuelle) ~1~ REMERCIEMENTS En premier lieu, tous mes remerciements vont à ma directrice de mémoire, le Docteur Marie-Hélène COLSON, pour ses conseils et sa disponibilité, tout au long de ce travail. Sa confiance pour ce projet ambitieux, qui était de réaliser un mémoire sur un essai de prévention chez des couples m’a beaucoup encouragé. Merci à tous les enseignants du DIU de sexologie clinique de Marseille, Nîmes et Montpellier, qui m’ont permis d’accéder à cet enseignement, et qui par leur temps donné et leur énergie, se sont investis dans ma formation clinique. C’est grâce à leur savoir faire, leur dévouement et leur patience, que je pourrai exercer bientôt comme sexologue, avec une orientation plus ciblée vers les couples. Merci à Marilou BRUCHON-SCHWEITZER, qui m’a conseillé pour le Coping, pour ses commentaires critiques et pour son aide à la collecte de données à propos du Coping. Merci à tous ces couples rencontrés, qui ont adhéré à ce projet de mémoire. Par leur spontanéité, leur franchise et leur témoignage, ce mémoire leur est dédié, en espérant leur avoir redonné ou confirmé l’idée que le couple est une merveilleuse aventure, sans cesse en mouvement et qu’il faut régulièrement alimenter par le dialogue, la tendresse, la complicité, l’amour. Merci à mon épouse qui partage ma vie depuis 35 ans, qui m’a soutenu par son amour et son aide précieuse tout au long de ce chemin de bonheur à deux ; merci de me permettre d’aller plus loin dans mon engagement professionnel, afin de pouvoir donner le meilleur de moi- même dans cette nouvelle orientation. ~2~ RESUME – ABSTRACT L’objet général de ce mémoire est d’analyser la qualité de satisfaction conjugale et sexuelle de jeunes couples (de 3 à 15 ans de vie commune) ainsi que leur relation au stress. Ces couples ont rempli les trois tests suivants : l’Echelle Dyadique (SPANIER), le questionnaire d’auto-évaluation des Troubles Sexuels chez les hommes et les femmes (COTTRAUX) ainsi que l’Echelle WCC de COPING, version française (BRUCHON-SCWEITZER). 35 couples ont accepté de participer à ce mémoire. Les tests avaient pour premier objectif de les aider à se poser des questions à propos de leur couple et de leur permettre de se remettre en question sur leurs points faibles, grâce aux réflexions ressorties lors de la complétude de ces tests. Dans un second temps, l’analyse des questionnaires permet de constater que les couples qui vont le mieux, ont à la fois une bonne entente générale mais également sexuelle. Ces deux éléments semblent intimement liés dans tous les résultats observés. Enfin, la réaction au stress de ces couples nous démontre deux points : les couples bien équilibrés gèrent leur stress de façon complémentaire avec un bon soutien mutuel, alors que les couples en difficulté semblent gérer leur stress de la même façon, avec une demande de soutien extérieure faible ou nulle, et quasi inexistante au sein du couple même. Les couples ayant une bonne harmonie dans leur vie quotidienne et sexuelle et un dialogue facile s’autogèrent dans leurs difficultés ; les couples en difficulté ont beaucoup de mal à se remettre en question face à l’adversité. Mots-clés : couple, avenir, Ajustement Dyadique, Coping, sexualité, prédiction, dialogue, satisfaction. ~3~ ABSTRACT The general purpose of this report is to analyze the quality of conjugal and sexual satisfaction of young couples (3 to 15 years together) and their relationship to stress. These couples met the following three tests: the Dyadic Scale (SPANIER), the Self-assessment of sexual disorders in men and women (COTTRAUX) and the Scale of WCC COPING, French (BRUCHON -SCWEITZER). 35 couples agreed to participate in this report. The tests were designed primarily to help them ask questions about their relationship and allow them to question themselves about their weaknesses, due to reflections sparked by the completeness of these tests. In a second step, the analysis of questionnaires shows that couples who are the best, have both a good general agreement but also sexual. These two elements seem inextricably linked in all the observed results. Finally, the stress response of these couples proves two points: the well-balanced couples manage their stress in a complementary manner with a good mutual support, while couples in difficulties seem to manage their stress in the same way, with a support request outdoor, low or zero, and almost nonexistent in the same couple. Couples with a good harmony in their daily lives and sexual dialogue are run on a cooperative basis in their difficulties; couples in difficulty are not able to challenge the face of adversity. Keywords: couple, future, Dyadic Adjustment, Coping, sexual content, prediction, dialogue, satisfaction. ~4~ SOMMAIRE REMERCIEMENTS p2 RESUME – ABSTRACT p3 SOMMAIRE p5 INTRODUCTION p8 METHODOLOGIE p 11 1) Le choix des couples p 11 2) Le choix des questionnaires p 12 3) La distribution des questionnaires p 12 4) Réactance et résistance p 13 5) Entrée des résultats dans l’ordinateur p 15 6) Les différents couples et leurs caractéristiques p 16 LES DIFFERENTS QUESTIONNAIRES 1) L’Echelle d’Ajustement dyadique de SPANIER 2) p 18 a) Description et normes p 18 b) p 19 Les résultats dans notre étude Consensus, affection, satisfaction et cohésion p 19 Analyse des couples par durée de vie commune p 20 Les questionnaires d’auto-évaluation des troubles conjugaux p 22 a) Description et normes p 22 b) Résultats chez les hommes p 25 c) Résultats chez les femmes p 27 d) Remarques et conclusions p 29 ~5~ 3) Le COPING, questionnaire WCC p 30 a) Le COPING p 30 b) Les analyses p 32 c) Les différentes approches p 33 ANALYSE DES RESULTATS p 36 1) Méthodologie pour la présentation des résultats p 36 2) Les différents résultats selon l’Echelle de SPANIER p 40 a) Les dyadiques équilibrés (score supérieur à 124) p 40 b) Les dyadiques équilibrés (score entre 113 et 124) p 42 c) Les dyadiques équilibrés (score entre 99 et 112) p 44 d) Les dyadiques non équilibrés (score supérieur à 108) p 46 e) Les dyadiques non équilibrés (score entre 93 et 124) p 48 f) Les dyadiques équilibrés ou non (score bas) p 50 LES COUPLES, 6 MOIS APRES p 52 Témoignages p 52 CONCLUSION a) Les limites de la recherche p 54 b) Synthèse des résultats principaux p 54 c) Les réflexions personnelles p 56 d) Les perspectives professionnelles p 57 ~6~ BIBLIOGRAPHIE p 59 LIVRES p 61 ANNEXES 1) Echelle de SPANIER p 62 2) Questionnaire d’Auto-évaluation des problèmes sexuels féminins p 64 3) Questionnaire d’Auto-évaluation des problèmes sexuels masculins p 65 4) WCC Version française Test de Coping en 27 ITEMS p 66 5) Questionnaire homme/femme, qualités et défauts (pour information) p 68 TABLEAUX 1) Tableau 1. Les troubles sexuels dans les 6 groupes p 69 2) Tableau 2. Les scores de SPANIER dans les 6 groupes p 69 3) Tableau 3. Les scores sur la sexualité dans les 6 groupes p 70 4) Tableau 4. Les points favorables et défavorables dans les 6 groupes p 70 5) Tableau 5. Les points favorables dans les 6 groupes p 71 6) Tableau 6. Les points défavorables dans les 6 groupes p 71 7) Tableau 7. Dyadiques et sexuels sans points favorables/défavorables p 72 8) Tableau 8. Dyadiques et sexuels avec points favorables /défavorables p 72 9) Tableau 9. Analyse prédictive de durée pour les 35 couples p 73 ~7~ INTRODUCTION Depuis notre plus jeune âge, nous sommes préparés à rechercher la personne idéale. Mais qu’est ce qui fait qu’une personne choisit celle-ci plutôt que celle-là ? Pourquoi certains couples durent des années alors que d’autres relations ne durent pas ? Aimer et être aimé sont les aspirations fondamentales de chacun dès sa naissance; le couple est presque toujours cité comme la valeur la plus importante, avant le succès professionnel et la santé. (1) Le sentiment de tendresse et d’amour est souvent associé à celui du bonheur. L’amour peut se définir comme « un sentiment caractérisé par l’expression d’affection, de sollicitude, de désir, de confiance et de tolérance envers une autre personne, avec de la passion et de l’attirance sexuelle.» (2) D’un point de vue sociologique, il existerait cinq changements sociodémographiques qui ont altéré l’image du couple, et ceci depuis 30 à 40 ans : l’augmentation du taux de divorce, la généralisation des unions libres, le développement des familles recomposées, l’égalité « homme-femme » dans le travail et le développement de la notion d’individualité (le couple est vécu comme un moyen de se développer personnellement, indépendamment de l’autre). (3) Vivre et surtout, vieillir à deux, est clairement le défi du XXI ème siècle. La moitié des mariages aboutissent à un divorce. Nous avons été interpellé en entendant aux dernières Assises de Sexologie à Reims, le docteur Béatrice CUZIN, évoquer une étude allemande, qui démontrait qu’il y avait moins de divorces si les couples étaient suivis très tôt, même avant les conflits(4). Cette étude sur onze ans montre qu’actuellement, chez les couples qui ont reçu une formation et un suivi, il y aurait significativement moins de divorces (27% au lieu de 52%). Pour ces couples restés ensemble, le taux de relations heureuses était de 80% à onze ans de suivi. Il n’était pas question pour nous de faire une étude sur une si longue durée. 1. BODENMANN G, Le dépistage du divorce, 145 pages Editions St Augustin, St Maurice 2002 p 9 2. BODENMANN G (1997) Le divorce peut être évité en améliorant les capacités d’adaptation dans les couples ? Journal du divorce et de remariage, 27 (4.3), 177-194. 3. KELLERHALS J, Couples contemporains : cohésion, régulation et conflits, Seismo, Zürich, 2003. 4. HAHLWEG K, RICHTER D, Prevention of marital instability and distress. Results of an 11- year longitudinal follow-up study. Behav Res Ther. 2010 May; 48(5):377-83. Epub 2010 Jan 4. ~8~ Nous avons demandé à des couples de 3 à 15 ans de vie commune de répondre à trois questionnaires. Trente cinq couples ont accepté de se prêter à cet exercice avec leur cœur, leur sincérité en livrant leur façon de vivre à deux avec l’Echelle Dyadique de SPANIER (Annexe 1). Ces couples nous ont permis aussi d’avoir un regard sur leur vie sexuelle avec le questionnaire d’auto-évaluation de leurs éventuels troubles sexuels (Annexe 2 pour les femmes), (Annexe 3 pour les hommes). Enfin un test de Coping a été proposé pour analyser leurs stratégies d’ajustement face au stress (Annexe 4). Des couples vont très bien, d’autres ont déjà des difficultés : ils le savent déjà ou …pas encore. Notre premier travail était de donner envie à ces couples de se poser des questions et d’échanger ensemble sur leur vie à deux. Avec ces trois tests, ces couples pouvaient évaluer comment ils géraient leur quotidien, leur sexualité et leur stress. Notre objectif est de leur faire prendre conscience que : - Leurs différences peuvent être source de complémentarité, de diversité et également d’enrichissement à deux. - Leurs divergences doivent être prises en compte à l’aide d’un dialogue franc et ouvert ainsi que d’échanges et de concessions. - Leur sexualité peut évoluer avec le temps ; il faut être deux dans cet épanouissement mutuel et ultime du couple. - Enfin leur laisser la porte ouverte à une possibilité d’accompagnement de leur couple ; le soutien est parfois nécessaire, soit par une aide mutuelle, soit en demandant un soutien à la famille, à des amis ou parfois à un professionnel. Il est important pour un couple de se ressourcer, c’est pourquoi il a besoin d’avoir un réseau sur lequel il peut s’appuyer en cas de difficultés. L’entourage du couple peut parfois l’aider à mieux gérer ses conflits. Le manque de communication, la routine qui s’installe, les troubles sexuels, les enfants, l’infidélité sont les motifs de séparation les plus fréquemment rencontrés. Les jeunes couples ont de plus en plus de mal à se projeter à court et moyen termes. Ayant fait de la préparation au mariage pendant quinze ans au sein de l’Eglise catholique et ayant pratiqué le coaching de ces couples à deux ou trois reprises, nous pouvons constater que ~9~ cette peur de l’inconnu du long terme existe également pour ceux qui s’engagent dans le mariage à l’Eglise. En interrogeant les couples qui sont sur le point de divorcer, nous pouvons constater que les raisons de cette séparation existent souvent depuis longtemps, que ce soient les troubles sexuels, le manque de dialogue, les femmes trop « mères », la routine, les « non-dits », le laisser-aller, la perte de confiance en l’autre. Un jour, l’un des deux n’en peut plus ou explose ou franchit le cap de l’infidélité : alors tout s’écroule et c’est la rupture. Notre défi était de faire réaliser à certains couples qu’en acceptant de rentrer dans cette démarche de « travail pour couples », ils pourraient se ressaisir, innover, casser la routine, reprendre le dialogue, la tendresse, la séduction, à condition bien entendu qu’ils se motivent puisqu’ ils s’aiment….. Ce mémoire a donc trois buts : - Donner à ces couples un moyen de « mettre à plat » leur couple actuel et de faire un bilan ; nous observerons ainsi si certains couples sont plutôt bien ou mal « armés » pour leur vie future à deux. - Montrer que le couple ne peut pas vivre sur ses acquis, sur la routine installée, qu’il doit sans cesse innover tant dans sa vie quotidienne que dans sa vie sexuelle. - Analyser le soutien mutuel de ces couples dans les difficultés ou la recherche de soutien extérieur face aux problèmes et aux émotions ressentis. ~ 10 ~ METHODOLOGIE 1) LE CHOIX DES COUPLES Quand nous avons choisi ce sujet, nous nous sommes trouvés face à deux difficultés : le choix des couples et la possibilité de donner ces questionnaires… Etant dans une ville touristique balnéaire, nous avons eu la chance de recevoir en consultation, pendant leurs vacances, de nombreux couples qui venaient au cabinet médical durant l’été pour de banals problèmes de santé. Ils arrivaient d’ailleurs en général en couple : cela nous a simplifié la tâche. Nous avons décidé de proposer à tous les couples venant en consultation au cabinet médical, patients habituels ou de passage, cette série de questionnaires en leur expliquant les conditions de réponse et l’objectif pour eux, à savoir ouvrir un dialogue comme un devoir de vacances de couple ! Nous avons choisi des couples vivant ensemble, maritalement ou non, depuis 3 à 15 ans, qui s’entendaient bien, ou tout du moins, semblaient bien s’entendre. Nous avons exclu volontairement les très jeunes couples, car nous savons que ces couples vivent, lors de leurs deux premières années de vie commune, une pseudo « lune de miel » sans se poser trop de questions. Les couples qui durent depuis au moins 3 ans, ont déjà plus de projets à partager, de points communs et ils ont déjà une idée de ce qui va bien ou moins bien au sein de leur couple. Ils savent accepter, plus ou moins, les imperfections de l’autre, et commencent à savoir vivre avec. Le couple se modèle, grandit, s’épanouit, se construit. Nous avons limité à 15 ans de vie commune car ce sont déjà des couples qui ont vécu de grandes joies ensemble, de plus ou moins lourdes épreuves, créé ou essayé de créer un dialogue entre eux. Ils ont souvent leurs marques, le couple a construit une famille, les enfants ont grandi ; ils ont des chantiers en cours, la maison, l’éducation des enfants, les loisirs en famille, une sexualité plus ou moins épanouie, des parcours professionnels plus organisés, un dialogue normalement plus facile… ou déjà une vie trop rangée, trop routinière, imparfaite, cahoteuse, dérangeante… Après 15 ans, soit le couple s’est construit sur des bases solides dans la majorité des cas, en se remettant en question régulièrement, en évitant la routine, en anticipant et en gérant les épreuves de la vie. Ces couples devraient ainsi continuer sur cette route tracée en étant attentif à respecter leur conjoint. Soit le couple est déjà dans la tourmente, il risque d’essuyer les tempêtes de l’infidélité, des conflits sans fin, ou de la séparation ; certains font aussi le choix de s’accommoder d’une ~ 11 ~ situation où ils vivent en compagnons, partageant le même toit, sans aucune vie de couple, en sauvant les apparences vis-à-vis de leurs enfants et des autres. Dans « La force de l’âge », Simone de Beauvoir(1986), Ed Gallimard, écrit : « Entre deux individus, l’harmonie n’est jamais donnée, elle doit indéfiniment se conquérir ». 2) LE CHOIX DES QUESTIONNAIRES Le choix des questionnaires s’est d’abord porté naturellement vers l’Echelle Dyadique d’Ajustement de SPANIER (Annexe 1), qui permet d’analyser la vie du couple au quotidien (dialogue, communication, etc.). Nous avons ajouté à ce premier questionnaire, les questionnaires d’auto-évaluation des problèmes sexuels masculins et féminins de COTTRAUX (Annexe 2 et 3) pour analyser la vie sexuelle de ces couples. Enfin nous avons choisi également le test WCC de COPING (Annexe 4) pour observer les réactions face à des situations de stress dans ces couples. L’analyse de ces trois questionnaires sera interprétée séparément et nous essayerons ensuite de trouver les liens entre les trois. D’autre part, pour mieux connaitre ces 35 couples, nous avons pu recueillir un maximum de renseignements sur eux comme leur âge, leur situation maritale (mariés, PACS ou concubinage), leur nombre d’années de vie en couple, leur nombre d’enfants, leur religion, leurs parents ainsi que d’autres points que nous analyserons ultérieurement au cours de ce mémoire. Pour animer une discussion, nous avons remis à ces couples une liste de 20 traits de caractère dont 10 qualités et 10 défauts. Chacun devait essayer de se juger personnellement et de donner son avis sur son conjoint. Les couples ont bien apprécié ce petit jeu qui était d’exprimer son ressenti sur ce qu’ils apprécient et ce qu’ils aiment moins en l’autre. Nous avons pu ainsi relever des points importants comme la jalousie, la confiance en l’autre, la fidélité, la violence, l’impact de l’alcool, d’internet dans ces couples. Cet outil non validé, ne nous a apporté que des renseignements complémentaires à propos de ces couples ; il n’est pas à analyser séparément. Néanmoins il a été très bien perçu comme une ouverture au dialogue, d’après les témoignages que nous avons reçus à posteriori. Nous l’avons ajouté en Annexe 5, seulement à titre d’information. 3) DISTRIBUTION DES QUESTIONNAIRES Entre début juin 2010 et fin août 2010, nous avons proposé à tous les couples que nous avons rencontrés dans notre clientèle, correspondant à ce critère « trois à quinze ans ~ 12 ~ de vie commune », de répondre aux questionnaires cités précédemment pour participer à un mémoire pour le diplôme de sexologie. Nous avons sollicité les hommes ou les femmes que nous rencontrions seuls ainsi que les couples que nous recevions ensemble au cabinet médical. Nous avons expliqué, à chaque fois, l’objectif de ce mémoire « aider les couples à renforcer leur dialogue entre eux pour une meilleure harmonie à long terme ». L’acceptation a été assez facile dans l’ensemble. Nous avons en effet souvent présenté ces questionnaires comme un plaisir de se rencontrer à deux au cours de ce temps de vacances, un temps de partage, de dialogue, un plus à vivre à deux. Quand le couple était présent, nous remettions à chaque homme et à chaque femme, les questionnaires dans une enveloppe avec un numéro et un H pour les hommes, et le même numéro avec un F pour la femme. Quand seulement l’homme ou la femme était présent, nous remettions les deux enveloppes en expliquant bien la façon de remplir les questionnaires. Ces questionnaires devaient être remplis séparément, sans la présence du conjoint, de façon à être plus libre de ses réponses. Nous avons demandé à chaque couple de prendre du temps pour répondre. Ils étaient ensuite libres de se montrer mutuellement leurs réponses ou non .Ils pouvaient également en parler, et se dire ainsi tout ce qu’ils souhaitaient dans leur intimité. Cela leur permettait d’aborder tous les points ou seulement certains points des questionnaires. Nous avons espéré que cela puisse déclencher des discussions franches, ouvertes, évoquer des non-dits, des manques, des troubles cachés, des blessures mais aussi des compliments, des marques d’affection et se dire tout simplement qu’ils s’aimaient. Enfin nous avons proposé, aux 35 couples qui ont rendu leurs questionnaires, de leur envoyer par e-mail, un petit questionnaire au cours du mois de Mars 2011 pour savoir si les premiers questionnaires avaient induits quelques pistes de réflexions dans leur couple. Avec cette adresse mail, nous avons promis également de faire parvenir une copie du mémoire par internet à ceux qui le désiraient. Le fait d’un écrit, le fait de savoir ce que d’autres couples ont dit, pourra aussi relancer des discussions positives pour ces couples. 4) REACTANCE ET RESISTANCE Théorie de la réactance psychologique : (5) « L’intensité de la résistance est proportionnelle à l’intensité de la menace et du risque de menace en cascade par perte ou mise à défaut du sentiment de liberté personnelle (autonomie et choix de perception des choses ou d’action). Un thérapeute ou un proche qui tente de résoudre le dilemme en prônant une option risque d’induire un report du sujet vers l’autre option. » 5. Brehm, S. S., Kassin, S. M., & Gibssons, F. X. (Eds.). (1981). Developmental social psychology: Theory and research. New York: Oxford University Press. ~ 13 ~ Réactance : le patient s’oppose ouvertement à ce que propose le thérapeute. Résistance : Le patient est souvent d’accord verbalement avec le thérapeute mais ne s’engage pas dans le processus thérapeutique. Force témoignant de la difficulté de la personne à envisager un changement (souffrance liée aux échecs précédents, manque de confiance…) La résistance est plus difficile à percevoir. a) Réactance Nous avons rencontré très peu de refus dans l’ensemble. Aucun des couples rencontrés au cabinet n’a refusé de prendre les questionnaires, sauf un couple qui n’avait pas le temps de nous les rapporter avant leur départ de vacances et qui ne souhaitait pas l’envoyer par la poste. Par contre, nous avons eu le refus net d’une femme qui nous a déclaré que la sexualité « n’était pas son truc » et qu’elle ne voulait absolument pas répondre « à des questions sur le sexe »….(mariée avec deux enfants). Nous avons eu également le refus d’un homme : celui-ci avait manifestement une double vie et ne voulait surtout pas éveiller les soupçons de sa femme. b) Résistance : En ce qui concerne les couples qui ne nous ont rendu aucun questionnaire, nous avons tenté d’analyser, grâce aux déclarations que nous avons pu recueillir, soit de l’un des deux conjoints, soit par des probables déductions ou suppositions, les possibilités suivantes : la pauvreté de dialogue du couple avec la peur de remuer certains manques, des troubles sexuels existants (manque de désir, éjaculation précoce…) et le refus d’en parler (honte, gêne, ignorance…), sexualité très faible et le refus de connaître l’avis de l’autre, peur de se mettre à nu face à son conjoint (au sens propre comme au sens figuré…). La clientèle de passage a parfois prétexté qu’ils profitaient de leurs vacances et n’avaient guère le temps de répondre aux questionnaires ; les vacances sont également un temps où tout semble aller mieux et se poser des questions peut nuire à des instants de paix et de tranquillité : ce n’est pas le moment de « laver le linge sale »… D’autre part, quelques couples, faisant partie de notre clientèle habituelle, ont semble t-il eu peur du jugement de notre part, peur que nous leur posions des questions. Enfin dans les deux cas (vacanciers ou non), il y avait une peur évidente du manque d’anonymat et surtout une peur d’envisager l’avenir à court, moyen ou long terme, se traduisant ainsi : - moins on se pose de questions, moins on aura de conflits à gérer… On verra plus tard… -on va bien, pourquoi se poser des questions ? A quoi çà sert ? ~ 14 ~ -on ne va pas très bien, si on en parle, çà risque d’exploser. -je suis prêt(e) à parler mais il ou elle est un mur et refuse de parler -de toute façon, c’est toujours le (la) même qui fait des efforts, des concessions - je souhaite progresser au sein de mon couple mais je ne suis pas sûr(e) qu’il ou elle le désire autant - je n’ai pas toujours confiance en lui ou elle -mais aussi tout simplement manque d’envie, de motivation, manque de temps en vacances. Il est vrai que pour les touristes en vacances, certains d’entre eux ne résidaient à SANARY que 3 ou 4 jours et ont peut être omis de le renvoyer par la poste. Nous avions proposé des enveloppes pré-timbrées, que certains ont renvoyées, d’autres non. Au total, nous avons pu récupérer les dossiers de 35 couples sur les 75 distribués. L’objectif premier était de déclencher chez tous les couples, une discussion sur leur vie à deux et leur sexualité : nous osons espérer avoir ainsi donné l’envie à nombre d’entre eux, d’aborder ces questions vitales pour leur couple avec plaisir et un esprit positif ; le but de notre mémoire serait ainsi atteint… Voici pour ce qui est de la méthodologie : plus de 46% des couples nous ont répondu. Etant donné le sujet du mémoire, qui était orienté vers la prédiction des troubles conjugaux dans l’avenir, cela semble un résultat intéressant. 5) ENTREE DES RESULTATS DANS L’ORDINATEUR Pour une bonne analyse des résultats, nous avons rentré en tout premier lieu les données des 35 couples, questionnaire par questionnaire, en y ajoutant les éléments importants que l’interrogatoire de ces couples avait pu donner : l’âge, le nombre d’années de vie commune, mariés ou en union libre, nombre d’enfants et impact de ces derniers sur le couple, la contraception, puis leur niveau d’études, leur profession, leur religion, leur pratique religieuse, leurs parents. Nous avons ensuite noté si ces couples étaient à l’écoute l’un de l’autre, tendres, fidèles, ayant confiance l’un envers l’autre ou bien s’ils étaient violents, jaloux, trop tournés vers la télévision ou internet ou gros consommateur d’alcool. Tous ces éléments peuvent effectivement altérer les relations du couple. Après avoir intégré toutes ces données, nous avons pu commencer à interpréter les nombreuses données en notre possession, notamment l’analyse des questionnaires ~ 15 ~ séparément, puis nous avons essayé d’analyser les trois questionnaires simultanément comme nous le verrons plus tard. 6) LES DIFFERENTS COUPLES ET LEURS CARACTERISTIQUES L’âge moyen des couples est de 34 ans (35 ans pour les hommes, 33ans pour les femmes). 57% sont mariés (20 sur 35) 9% sont Pacsés (3 sur 35) 34% vivent en union libre (12 sur 35) Les couples mariés ou pacsés le sont depuis 7 ans en moyenne (entre1 et 17 ans). Les couples vivent ensemble en moyenne depuis 9 ans (entre 3 et 20 ans). 32% de ces hommes ou femmes ont déjà vécu au moins un an avec un autre partenaire, avant le début de cette vie de couple. Chaque couple a en moyenne 1,56 enfants et 60% d’entre eux désireraient avoir d’autres enfants ensemble. Quatre couples n’ont pas d’enfant (deux n’en désirent pas et deux sont en attente). 14 couples ont 1 enfant, 11 couples en ont 2, 4 couples en ont 3 et 2 couples en ont 4. 25% des couples se laissent beaucoup envahir par leurs enfants. 10% des couples rencontrés déclarent avoir des problèmes pour avoir des enfants ou sont sous traitement. 80% des couples utilisent un moyen de contraception (50% pilule, 30% stérilet) Peu d’hommes se soucient d’ailleurs de la contraception : c’est le problème des femmes….Seulement 10% des hommes parlent du moyen de contraception du couple. 70% des hommes ont fait des études universitaires contre 88% des femmes dans ce panel. 9% des hommes ont un CAP ou un BEP. Les professions représentées sont les suivantes : Enseignement, éducation 25%, ingénieurs et informatique 11%, commercial et logistique 8%, santé 8%, professions libérales 6%, gérant société ou entreprise 6%, employés 6%, fonctionnaires 5%, cadres 5%, divers 20%. Ceci n’est pas une bonne représentation de la population française car les personnes vivant à SANARY et les touristes en vacances sur cette partie de la côte méditerranéenne ont une situation plus aisée, sont plus diplômés, avec des professions plus prisées que la moyenne nationale. ~ 16 ~ 64% déclarent avoir une religion (52% d’hommes et 76% de femmes) : 93% relèvent de la religion catholique, 5% de la religion protestante et 2% de musulmans ; 14% sont pratiquants occasionnellement ou régulièrement dont 9% d’hommes et 18% de femmes. Enfin 68% des parents de ces couples vivent encore ensemble : 45% ont leurs deux couples de parents qui vivent ensemble, 45% n’ont qu’un des deux couples parentaux vivant ensemble et 10% ont leurs parents respectifs divorcés. ~ 17 ~ LES DIFFERENTS QUESTIONNAIRES 1) L’ECHELLE D’AJUSTEMENT DYADIQUE DE SPANIER a) Description et normes Les problèmes de couple constituent une des principales causes de consultation en psychothérapie individuelle. L’Echelle d’Ajustement Dyadique de SPANIER (6) est l’un des outils les plus utilisés pour évaluer l’ajustement marital. Cette échelle est utilisée pour comparer le niveau de satisfaction des conjoints au sein d’un même couple. L’Echelle d’Ajustement Dyadique est la version traduite en français (7) du Dyadic Adjustement Scale (SPANIER 1986). Le test se compose de 32 items permettant d’évaluer quatre dimensions du fonctionnement conjugal : le consensus, l’expression affective, la cohésion et la satisfaction. La somme de tous les items donne un score global d’adaptation pouvant varier de 0 à 151. Ce questionnaire est le plus utilisé pour mesurer la qualité de la relation conjugale. Plus la côte globale est élevée, plus les participants sont considérés comme étant bien ajustés à l’intérieur de leur relation de couple. Le point de rupture fréquemment utilisé pour départager les conjoints bien ajustés de ceux qui ne le sont pas est de 100. En effet, un score de 100 et plus, signifie que l’individu est satisfait de sa relation conjugale, tandis qu’un score de 99 et moins, indique que la personne est insatisfaite de sa relation. Les couples heureux sont plus confiants dans la résolution de leurs problèmes et adoptent des meilleures stratégies d’adaptation pour contrôler leurs comportements que les couples en détresse (8). Le niveau de fidélité de ce questionnaire est de 0,85. Ce score est comparable à ceux de la version anglaise(9), qui varient entre 0,91 et 0,96 et ceux de la version française, qui varient entre 0 ,89 et 0,91 (7). Les résultats de notre étude démontrent que 76% des hommes et 74% des femmes seraient bien adaptés sur le plan conjugal. Certains placent le score minimum à 107 ce qui nous donnent 63 % des hommes et 71 % des femmes bien adaptés(10). On considère ainsi qu’une relation est de qualité lors de l’accord dans de nombreux domaines (ex : utilisation commune de l’argent jusqu’à des questions idéologiques et religieuses) et que la fréquence des conflits va de pair avec une plus faible qualité de la relation. (6) SPANIER GB, Measuring dyadic adjustment: New scales for assessing the quality of marriage and similar dyads. J Marriage Fam 1976; 38: 15–28. (7) BAILLARGEON J, DUBOIS G, & MARINEAU R (1996). Traduction française de l’Echelle d’ajustement dyadique. Revue canadienne des sciences du comportement, 18, 24-34. (8)BOURGEOIS, L., SABOURIN, S., & WRIGHT, J. (1990). Predictive validity of therapeutic alliance in group marital therapy. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 58, 608-613. (9)FILSINGER, E. E., & WILSON, M. R. (1983). Social anxiety and marital adjustment. Family Relations, 32, 513-520 (10)SABOURIN S, VALOIS P, LUSSIER Y. Development and validation of a brief version of the Dyadic Adjustment Scale using a nonparametric item analysis model. Psychol Assess 2005; 17: 15-27. ~ 18 ~ Nous avons constaté que cette échelle permettait l’évaluation de l’ajustement conjugal. On peut alors soit utiliser le score total, soit observer les 4 échelles que ce test analyse : - Les éléments de consensus ( Items 1-3-5-7-8-9-10-11-12-13-14-15) - Les éléments de cohésion du couple (Items 4-18-19-23-24-25-26-27-28-32) - Les éléments de satisfaction (Items 16-17-20-21-22-31) - Les éléments d’affection du couple (Items 2-6-29-30) Chaque question a un score que l’on veut le plus positif possible. Ce score doit être le plus haut même si dans certains cas, nous devons prendre le score inversé car la réponse la plus positive est la plus basse. Le score est de maximum 5 et de minimum 0 pour les Items de 1 à 22, 25 à 28 et l’item 32. Le score a un maximum de 4 pour les questions 23 et 24 et un maximum de 6 pour la question 31. Il est de 0 et 1 pour les Items 29 et 30. Le score de consensus est de maximum 60, le score de cohésion est de maximum 48, le score de satisfaction est de maximum 31 et le score d’affection est de maximum 12. b) Les résultats de notre étude Consensus, affection, satisfaction et cohésion RESULTATS AUTRES ETUDES RESULTATS DE NOTRE ETUDE NOMBRE ANNEES VIE COMMUNE TOUS AGES 3 A 7 ANS 8 A 10 ANS 11 ANS ET PLUS TOUS AGES SCORE TOTAL 112.6 +/- 4 112.5 108.9 116.3 109 SCORE CONSENSUS 47.0 +/- 6 45.9 47.0 48.1 45 SCORE AFFECTION 8.1 +/- 2 7.8 8.2 8.2 8 SCORE SATISFACTION 23.2 +/- 4 23.0 22.4 24.2 23 SCORE COHESION 34.3 +/- 6 35.8 31.3 35.8 33 ~ 19 ~ Pour les scores individuels concernant la cohésion, le consensus, la satisfaction et l’affection, on ne retrouve pas de différences très significatives d’un groupe d’âge à l’autre. Il semble exister un peu plus de cohésion, de consensus et de satisfaction chez les couples plus âgés. La cohésion et la satisfaction sont un peu moindre chez les couples de 8 à 10 ans de vie commune, lesquels sont peut être confrontés à plus de soucis. Le consensus augmente avec l’âge, ce qui parait normal : on accepte plus de choses venant de son conjoint, car on sait pertinemment que l’on ne le changera plus…. Chez les plus jeunes, la cohésion est soit très bonne soit en faiblesse (manque de projets). Analyse des couples par durée de vie commune 3 A 7 ANS 8 A 10 ANS 11 ANS ET PLUS 11 11 NOMBRE DE COUPLES 13 SCORE SPANIER INF A 99 23% 18% 0% SCORE SPANIER 1 OU LES 2 INF A 99 38% 36% 0% SCORE SPANIER SUP A 120 38% 18% 27% SCORE SPANIER SUP A 110 54% 55% 73% Cependant il existe des différences significatives au score de Spanier, si l’on sépare ces couples en 3 groupes : De 3 à 7 ans de vie commune De 8 à 10 ans de vie commune De 11 ans et plus de vie commune ~ 20 ~ Il n’y a pas de différence significative entre les résultats des hommes et des femmes dans notre étude. Quand le score total de Spanier est équilibré entre les hommes et les femmes, les 4 scores cohésion, consensus, satisfaction et affection sont les mêmes. Quand le score total de Spanier est non équilibré entre les hommes et les femmes, les scores satisfaction et affection sont les mêmes, mais la différence se retrouve surtout dans la partie « consensus » et à un moindre degré dans la partie « cohésion ». Quand le score de Spanier est bas, inférieur à 99, on peut noter dans tous les cas, un indice affection et satisfaction bas, voire très bas. En ce qui concerne les jeunes couples, les mauvais scores (38% ont un score inférieur à 100) sont aussi importants que les très bons scores (38% supérieur à 120). Certains couples sont malheureux et cela se ressent dans tous les domaines : seront-ils encore ensemble dans les années futures ? D’autres couples sont très heureux mais ils sont au tout début de leur vie commune : serontils capables d’affronter les premiers conflits, les épreuves de la vie ? Dans les couples de 8 à 10 ans de vie commune, 2 couples ont un score inférieur à 99 pour les deux membres du couple (18%) et 4 couples (36%) ont au moins l’un des deux partenaires en dessous du seuil de rupture. Ces couples sont au moment où ils vivent leurs choix de vie, l’éducation des enfants, les orientations professionnelles, les projets de vie future (maison etc.…). C’est la période où les différences se font sentir et peuvent éventuellement poser problème. Plus les couples sont âgés, plus leur score est élevé (116 en moyenne) et aucun couple dans ce groupe n’a un score au niveau de la rupture. D’ailleurs 73% ont un score supérieur à 110. On pourrait l’expliquer par le fait que ces couples qui ont passé le cap des 10 ans sont plus stables ou alors…. Ils se sont déjà séparés. Nos couples sont dans l’ensemble heureux de vivre (Moyenne 5.03 sur 7) et la majorité des couples feront le maximum pour que leur couple réussisse. L’échelle dyadique de SPANIER nous donne une bonne indication du vécu des couples dans leur quotidien, mais également de la façon dont ils pourront envisager leur avenir. ~ 21 ~ LES QUESTIONNAIRES D’EVALUATION DES TROUBLES CONJUGAUX « Les belles nuits font les beaux jours » Eugène SCRIBE dans « La dame en noir » «Un couple change de langage lorsqu’il passe de la verticale à l’horizontale » Alphonse ALLAIS. a) Description et normes Explorer la sexualité des couples était notre second défi ; nous avons choisi dans cet objectif, le questionnaire d’Auto-évaluation des problèmes sexuels selon COTTRAUX (11), avec la version « féminins » et « masculins ». Ces questionnaires permettent d’évaluer les problèmes de la dysfonction sexuelle féminine et masculine (auto-évaluation) (Annexe 2 et Annexe 3). Même, si ceux ne sont pas des outils validés, ces questionnaires, comprenant 10 questions, explorent non seulement la fréquence des rapports mensuels, la qualité des relations sexuelles et les éventuels troubles de ces couples, à savoir : - Chez les femmes : manque de lubrification, coït douloureux (dyspareunie), coït impossible du fait d’un vaginisme, nombre de rapports avec ou sans orgasme. - Chez les hommes : troubles de l’érection, éjaculation prématurée, éjaculation retardée, nombre de rapports sexuels avec réussite (pénétration et éjaculation). - Chez les couples : l’entente avec le partenaire, la satisfaction personnelle dans les rapports sexuels et la satisfaction du ou de la partenaire, le désir sexuel et l’anxiété vis-à-vis des rapports sexuels. 11. COTTRAUX J. BOUVARD M. LEGERON P. – Méthodes et échelles d’évaluation des comportements, 1985 Etablissements d’applications Psychotechniques, Paris. ~ 22 ~ Pour tenir compte de l’équilibre sexuel de ces couples, nous proposons un score de satisfaction sexuelle. Pour cela nous nous sommes basés sur le nombre de rapports sexuels mais également sur les réponses aux questions 6 à 10 du questionnaire d’Evaluation des problèmes sexuels, pour chaque membre de ces couples. En prenant un maximum de 12 points pour le nombre de rapports sexuels par mois et de 8 points pour chaque question de 6 à 10, le score maximum possible est de 52 ( le score « anxiété des rapports est inversé : moins il y a angoisse des rapports sexuels , plus ce score est élevé). RESULTAT DU SCORE : SATISFACTION SEXUELLE SCORE MOYEN ECART-TYPE HOMMES+ FEMMES 30.16/52 7.96 HOMMES 31.33/52 7.06 FEMMES 29.03/52 8.90 D’après l’enquête sur la sexualité en France, BAJOS N & BOZON M, (12), le nombre de rapports sexuels par mois chez les couples vivant à deux est de 8,5 rapports par mois, avec un nombre de rapports légèrement supérieurs chez les couples jeunes, de l’ordre de 10(tableau 6 page 325). Dans notre groupe, le nombre de rapports est inférieure 6.5. Ce qui laisse penser que les hommes et les femmes interrogés seuls surestiment leur performance ? Dans le tableau 7 page 326 de cette même enquête, la satisfaction des femmes est bien meilleure que celle des hommes 85% contre 65%, alors qu’elle semble identique dans notre groupe. Au tableau 1a page 488, l’on constate que les troubles de l’érection (parfois ou souvent) touchent entre 7et 11% dans les groupes d’âge 25-34ans et 35-39 ans. Dans notre groupe, les troubles de l’érection sont de l’ordre de 9%. Pour les troubles de l’éjaculation précoce, dans l’enquête, 6% en ont souvent et 35 % parfois. Dans notre groupe il n’y en aurait que 15 %. Ce qui laisse supposer que les couples qui n’ont pas répondu aux questionnaires sexuels pourraient avoir des problèmes d’éjaculation précoce. 12. BAJOS N & BOZON M, coordination BELTZER N (2009), Enquête sur la sexualité en France : pratiques, genre et santé. Paris, La Découverte ~ 23 ~ Résultats des Hommes et des femmes pour les tests sur la Sexualité TOTAL HOMMES NOMBRE DE RAPPORTS PAR MOIS 6.87 ENTENTE AVEC LA PARTENAIRE 6.23 SATISFACTION PERSONNELLE DES R .S. TOTAL HOMMES ET FEMMES TOTAL FEMMES 6.10 NOMBRE DE RAPPORTS PAR MOIS 6.18 6.13 ENTENTE AVEC LE PARTENAIRE 6.20 6.13 6.06 SATISFACTION PERSONNELLE DES R .S. SATISFACTION DU PARTENAIRE DES R.S. 5.47 5.61 5.74 SATISFACTION DU PARTENAIRE DES R.S. DESIR SEXUEL 6.32 5.77 5.41 DESIR SEXUEL NON ANXIETE POUR LES RAPPORTS SEXUELS 6.27 6.33 6.39 NON ANXIETE POUR LES RAPPORTS SEXUELS 1.01 (16,6%) RAPPORTS SEXUELS SANS LUBRIFICATION ECHEC DE L’ERECTION 6.48+/-3.68 0.6 (8,7%) EJACULATION PRECOCE 0.97 (14,1%) 0.23 (3,8%) COIT DOULOUREUX EJACULATION RETARDEE 0.37 (5,38%) 0.06 (0,9%) COÏT IMPOSSIBLE VAGINISME TROUBLES DU DESIR 6% 12% IMPORTANTS TROUBLES DU DESIR IMPORTANTS 14% 28% OCCASIONNELS RAPPORTS SEXUELS REUSSIS TROUBLES DU DESIR TROUBLES DU DESIR OCCASIONNELS 5.9 (85,9%) 4.97 (81,5%) ~ 24 ~ RAPPORTS SEXUELS AVEC ORGASME b) Résultats chez les hommes NOMBRE DE RAPPORTS PAR MOIS 12 et + 9 à 10 8 6à7 5 4 3 2 1 NOMBRE HOMMES 8 0 5 3 2 9 2 2 1 SCORE DE 8 7 6 5 4 3 2 1 0 ENTENTE AVEC LA PARTENAIRE 6 8 12 4 2 0 0 0 0 SATISFACTION 4 13 9 3 2 0 1 0 0 5 7 7 6 1 4 1 0 1 9 10 6 5 2 0 0 0 0 NON ANXIETE POUR LES RAPPORTS 16 5 3 1 3 1 1 1 1 POURCENTAGE DES DIFFICULTES SEXUELLES 100% 75% 50% 33% 25% 20% 10% 0% ECHEC 0 0 1 1 0 1 0 29 2 0 3 0 2 3 3 19 0 0 2 1 0 1 2 26 2 0 1 0 0 1 0 28 PERSONNELLE SATISFACTION PARTENAIRE DESIR SEXUEL ERECTION EJACULATION PRECOCE EJACULATION RETARDEE RAPPORTS SEXUELS REUSSIS ~ 25 ~ Toujours dans cette enquête, on peut noter que les troubles du désir sont fréquents dans 1% des cas et parfois dans 14% des cas. Dans notre groupe, nous retrouvons les 14 % parfois, mais 6% souvent (nombre de patients plus faibles). Trois hommes sur 35 n’ont pas répondu à ce questionnaire. On peut noter une absence de désir chez l’une des conjointes (avec un rapport sexuel mensuel), une autre conjointe moyennement satisfaite de la qualité de sa vie sexuelle et il semble exister des troubles sexuels pour le troisième homme. La fréquence des rapports sexuels est de 6,6 par mois. Nous observons des troubles de l’érection chez 3 hommes, dont un assez important. Il existe une éjaculation précoce dans plus de 50% des rapports sexuels chez 5 hommes, dont 2 à chaque rapport et 8 hommes signalent des rapports avec éjaculation précoce de façon plus épisodique. Trois hommes signalent une éjaculation retardée entre une fois sur trois et une fois sur 2 et trois hommes en parlent de façon exceptionnelle. Trois hommes considèrent que leurs rapports sexuels ne sont pas une réussite (pénétration ou/et éjaculation). L’entente avec la partenaire est de 6.23 sur 8, avec 6 hommes qui signalent une entente moyenne de 4 ou 5. La satisfaction chez les hommes dans les rapports sexuels est en moyenne de 6,2 sur 8. 6 hommes déclarent un score de 5 et moins à cet indice de satisfaction avec une corrélation en général d’un score à l’échelle dyadique assez bas). Les hommes jugent la satisfaction de leur partenaire de 5,5 sur 8. 7 hommes jugent la satisfaction de leur partenaire insuffisante (score inférieur à 5). L’homme a un désir sexuel de 6.32 sur 8. 6 hommes sur 32 ont un score pour le désir sexuel de 4 ou 5. On observe que ces hommes appartiennent à des couples dont le test de SPANIER est également bas. Les problèmes de désir sont liés à l’entente sexuelle et à l’entente quotidienne dans la vie du couple pour la plupart des cas. Ces hommes appréhendent les rapports sexuels, soit en raison de leurs troubles sexuels, soit à cause des troubles de leur partenaire. Le désir sexuel est nettement plus fort chez les hommes que chez les femmes 6,32 sur 8 contre 5,41 sur 8. ~ 26 ~ L’anxiété vis-à-vis des rapports sexuels s’observe également chez les 2 hommes ayant des troubles de l’érection et à moindre degré chez les hommes ayant une éjaculation précoce ou ceux qui ont des rapports sexuels peu fréquents (problème de désir chez l’épouse). c) Résultats chez les femmes NOMBRE DE RAPPORTS PAR MOIS 12 et + 9 à 10 8 6à7 5 4 3 2 1 NOMBRE FEMMES 6 2 3 5 3 9 2 2 1 SCORE DE 8 7 6 5 4 3 2 1 0 ENTENTE AVEC LE PARTENAIRE 6 11 6 6 2 0 0 1 1 SATISFACTION 9 8 6 5 1 3 1 0 0 2 12 7 6 2 2 1 0 1 2 8 9 6 3 3 2 0 0 NON ANXIETE POUR LES RAPPORTS 16 4 5 4 1 0 3 0 0 POURCENTAGE DES DIFFICULTES SEXUELLES 100% 75% 50% 33% 25% 20% 10% 0% SANS LUBRIFICATION 1 0 3 2 1 0 1 25 COIT DOULOUREUX 0 0 0 0 3 1 2 27 VAGINISME 0 0 0 1 0 0 0 32 RAPPORTS 2 1 2 3 2 2 1 20 PERSONNELLE SATISFACTION PARTENAIRE DESIR SEXUEL SANS ORGASME ~ 27 ~ D’après l’enquête sur la sexualité en France, le nombre de rapports douloureux chez les femmes seraient de 3% (souvent) à 15% (parfois). Nos femmes sont dans ces normes. Pour les troubles du désir, il y a dans l’enquête 6% des femmes qui n’en ont pas et 26% qui ont parfois des troubles du désir. Dans notre groupe, les pourcentages sont de 12% (absence de désir) et 28% (troubles du désir parfois). Enfin pour les troubles de l’orgasme, dans l’enquête 6% en ont souvent et 25 % parfois. Il y a 30% des femmes avec des difficultés d’orgasme dans nos couples, dont 10% d’anorgasmie. 2 femmes sur 35 n’ont pas répondu au questionnaire. Dans un cas, il existe un gros trouble sexuel chez le conjoint et dans l’autre cas, un jeune couple, il semble y avoir une vie sexuelle très épanouie, d’après le conjoint. La fréquence des rapports va de 1 à 12 rapports par mois avec une moyenne de 6,1 rapports par mois. Il existe parfois des problèmes de coït douloureux, de façon épisodique, chez 6 femmes. 8 femmes ont des soucis de lubrification ponctuellement (sans doute liés à un problème hormonal transitoire) et une femme en a à chaque rapport. Il existe un cas de vaginisme passager, mais l’entente semblait assez mauvaise avec le partenaire. 13 femmes sur 33 signalent des périodes d’anorgasmie : dans 3 cas, on peut même parler d’anorgasmie totale ; dans 5 cas, le problème survient entre une fois sur deux et une fois sur trois ; dans 5 cas, une fois sur quatre ou cinq. Dans ces derniers cas, nous retrouvons le besoin plus important de l’homme et l’accueil de sa partenaire : un petit « coup vite fait » contre un petit câlin avant de s’endormir. (13)(14). L’entente avec le partenaire est de 6.13 sur 8, avec 6 femmes qui signalent une entente moyenne de 4 ou 5 sur 8. La satisfaction chez les femmes dans les rapports sexuels est en moyenne de 6,1 sur 8. 5 femmes déclarent un score de 5 et moins à cet indice de satisfaction avec une corrélation en général avec un score à l’échelle dyadique assez bas). Les femmes jugent la satisfaction de leur partenaire dans les rapports sexuels avec un score de 5,7 sur 8. Cependant 6 femmes jugent la satisfaction de leur partenaire assez insuffisant (score inférieur à 5). 13. GRAY John Les hommes viennent de Mars et les Femmes de Vénus J’ai Lu, Paris , 343 pages 14. GRAY John (2000), Mars et Vénus sous la couette, pour que la passion résiste au temps, Paris, J’ai Lu. ~ 28 ~ Le désir sexuel chez la femme a un score moyen de 5.41 sur 8. 14 femmes sur 33 ont un score pour le désir sexuel inférieur ou égal à 5, dont 2 cas d’absence de désir. On observe que ces femmes appartiennent à des couples dont le test de SPANIER est également bas. Les problèmes de désir sont liés à l’entente sexuelle et à l’entente quotidienne dans la vie du couple pour la plupart des cas. Il existe aussi quelques femmes qui venaient d’accoucher et dont la libido était encore en sommeil. Enfin on retrouve 5 femmes qui appréhendent les rapports sexuels. d) Remarques et conclusions En analysant ces différents hommes et femmes, nous constatons que les troubles sexuels de l’un ou de l’autre (Tableau 1) ont rapidement une incidence sur la fréquence des rapports, l’anxiété avant les rapports et le désir sexuel. Ces couples en difficulté sexuelle ont pour la majorité des problèmes relationnels évidents. Dans les réponses à l’Echelle Dyadique, ces couples ont pour la plupart évoqué une éventuelle séparation ou parfois regretté d’être ensemble. La sexualité reste un véritable lieu de souffrance pour ces couples ~ 29 ~ Le COPING, questionnaire WCC a) Le COPING Comme troisième questionnaire, nous avons choisi en accord avec le Docteur MarieHélène COLSON, l’Echelle WCC, Echelle de COPING, qui donne d’excellents renseignements sur la manière dont les couples résolvent leurs problèmes. Le Coping désigne la manière dont un individu réagit pour faire face à des situations difficiles (15). WCC (Ways of Coping Check-list) (16 et 17). Cette échelle peut aussi nous renseigner sur la dynamique de ces couples face à leurs problèmes. Est- elle prédictive de l’entente à terme ? Elle a été utilisée par SABOURAUD puis par WIDMER ET LEVY, et elle est aujourd’hui préconisée pour ce type d’étude. « La WCC est une échelle utilisée pour évaluer les ajustements au stress, c'est-à-dire l’ensemble des processus qu’un individu interpose entre lui et un événement pour maîtriser, tolérer ou diminuer l’impact de celui-ci sur son bien-être physique ou psychologique. Ces stratégies peuvent aussi bien consister en une activité qu’un processus de pensée. » « La WCC couvre les deux dimensions du Coping : la régulation de la détresse émotionnelle et la gestion du problème lié à cette détresse. Toutefois, une 3ème dimension, la recherche de soutien social, apparaît dans cette échelle. » LAZARUS 1984 (18). « A partir de la description d’une situation bouleversante, les sujets sont amenés à désigner, parmi diverses stratégies présentées, celles qu’ils ont le plus souvent utilisées pour faire face à ce type de situation ». Plusieurs versions françaises existent, l’une comportant 42 Items (19) ou 27 Items (20), celle que j’ai choisie. 15. LAZARUS, R.S.et FOLKMAN, S. (1984).Stress, appraisal, and coping, New-York Ed Springer. 16. FOLKMAN S. et LAZARUS R.S. (1980). An analysis of coping in a middle age community sample, Journal of Health and Social Behavior, 21, 219-239. 17. FOLKMAN S. et LAZARUS R.S. (1988). Manual for the Ways of Coping Questionnaire, Consulting Psychologists Press, Palo Alto: C.A. (U.S.A.). 18. LAZARUS, R.S. et FOLKMAN, S. (1984b). Coping and adaptation, in W.D. Gentry (Ed.), Handbook of behavioral medicine, NewYork: Guilford. 19. VITALIANO P, RUSSO J., CARR J. E., MAIURO R. D. & BECKER J. (1985). The Ways of Coping Checklist: Revision and psychometric properties, Multivariate Behavioral Research, 20, 3-26. 20. COUSSON-GELIE F, BRUCHON-SCHWEITZER M, QUINTARD B, NUISSIER J, & RASCLEN N (1996) Analyse multidimensionnelle d’une échelle de Coping : validation française de la WCC (ways of coping check-list), Psychologie Française, 41, 2, 155-164 ~ 30 ~ Cette étude est validée par de nombreuses études en psychologie de la santé (21) (22). Il existe une stabilité de cette échelle d’un sexe à l’autre et la fidélité du test-retest d’un même événement stressant à 8 jours d’intervalle. Tout d’abord nous avons effectué l’analyse du test de Coping, en suivant la procédure indiquée par M BRUCHON-SCHWEITZER. De ce fait, nous avons procédé au dépouillement de chaque test, de la façon suivante. Nous avons, dans un premier temps, comptabilisé l’ensemble des réponses, en attribuant pour chaque item la valeur qui lui a été attribuée. C’est-à-dire : - La valeur « non » correspond à la valeur numérique 1. - La valeur « plutôt non » correspond à la valeur numérique 2. - La valeur « plutôt oui » correspond à la valeur numérique 3. - La valeur « oui » correspond à la valeur numérique 4. Une fois cette conversion effectuée, nous avons procédé à la catégorisation de chaque item. Autrement dit, nous avons calculé l’ensemble des valeurs numériques, pour chaque facteur que le test permet de révéler, à savoir : Coping centré sur le problème, Coping centré sur l’émotion, recherche de soutien social. Les scores d’échelle ont été obtenus en faisant la somme des scores d’Items correspondant à chaque dimension : COPING problème: Items 1, 4, 7, 10, 13, 16, 19, 22, 25, 27 COPING emotion: Items 2, 5, 8, 11, 14, 17, 20, 23, 26 COPING soutien: Items 3, 6, 9, 12, 15, 18, 21, 24 (Annexe 4) Nous avons également placé dans la partie de l’annexe 4, la catégorisation des 27 items. 21. BRUCHON-SCHWIETZER M. (2002), Psychologie de la santé. Modèles, concepts et méthodes, Paris, Dunod. 22. BRUCHON-SCHWEITZER M., (2001). Le coping et les stratégies d’ajustement face au stress. Recherche en soins infirmiers, N°67, 68-83. ~ 31 ~ b) LES ANALYSES De cette manière, nous avons comptabilisé les scores pour chaque style stratégique, rassemblé l’ensemble des valeurs numériques obtenues pour chaque facteur et procédé à une addition de l’ensemble des ces valeurs. Le score obtenu peut, dès lors, être comparé à la moyenne de la population de référence et en fonction d’où il se situe par rapport à cette moyenne, en dégageant certaines tendances pour chaque style stratégique. Enfin nous avons tenté d’interpréter, au sein de chaque facteur, les stratégies les plus révélatrices du style stratégique adopté par chaque individu. Moyennes de la population de référence Coping centré sur le problème Coping centré sur l'émotion Recherche de soutien social Moyenne Ecart type Moyenne Ecart type Moyenne Ecart type Hommes (N= 221) 28,04 5,71 20,22 5,49 25,5 5,04 Femmes (N= 247 27,79 6,78 21,7 5,6 20,2 4,76 Moyennes de la population dans l’étude Coping centré sur le problème Coping centré sur l'émotion Recherche de soutien social Moyenne Ecart type Moyenne Ecart type Moyenne Ecart type Hommes (N= 32) 27,16 5,71 19,82 5,49 20,32 5,04 Femmes (N= 32) 27,00 6,78 23,06 5,6 23,19 4,76 ~ 32 ~ L’intérêt de ce modèle est qu’il propose un cadre d’analyse qui peut s’adapter à n’importe quel événement stressant qui ponctue une vie. Comme le décrit M BRUCHON- SCHWEITZER, « nous sommes constamment confrontés à des situations et des événements qui suscitent en nous diverses émotions désagréables (colère, peur, anxiété, tristesse…). Ces situations peuvent être banales et quotidiennes (conflits familiaux, surcharge de travail, problème d’argent…) ou ponctuelles et sérieuses (maladie grave, décès d’un proche, accident…). C’est lorsque ces diverses expériences sont perçues par l’individu comme menaçantes pour son intégrité physique et psychique que l’on peut parler de stress. »(23) c) Les différentes approches * COPING centré sur le problème, ou vigilance C’est l’ensemble des efforts entrepris par le sujet pour affronter la situation, pour tenter de résoudre le problème : réévaluation, élaboration de plans d’actions et recherche d’informations, afin de se sentir plus fort, de se battre en analysant les choses une par une, et d’essayer de trouver une solution. C’est un coping actif ou vigilant. Comme l’énonce M BRUCHON- SCHWEITZER, à propos des stratégies centrées sur le problème : « Réduire les exigences de la situation, et, ou, augmenter ses propres ressources pour mieux y faire face, avec comme objectifs de mettre en place des actions concrètes, afin d’avoir une certaine emprise sur la situation, dans le but d’en diminuer les impacts ». Les stratégies centrées sur le problème (vigilantes) sont efficaces, mais cela n’est pas systématique, car elles peuvent avoir un impact sur la qualité de vie ultérieure. Un coping centré sur le problème réduit la tension subie par l’individu en corrélant négativement avec l’anxiété et la dépression. Le coping centré sur le problème est associé en général à un faible stress perçu et à un contrôle important. *COPING centré sur l’émotion Cela consiste en une tentative de contrôle émotionnel de la tension produite par la situation : diversion, auto-accusation, évitement, déni, réévaluation positive, fuite, fatalisme, résignation. Le sujet se sent mal, culpabilise, souhaite changer la situation, espère un miracle, essaye de tout oublier, s’autocritique, tente de prendre de la distance. 23. BRUCHON-SCHWEITZER M. et DANTZER R., Introduction à la psychologie de la santé, Paris, PUF, 1994, 220 p - Chap. II, 43-66. ~ 33 ~ C’est un coping passif. Le coping centré sur l’émotion est associé en général à un stress perçu important et à un faible contrôle. Les stratégies centrées sur l’émotion (ou sur l’évitement) sont les plus dysfonctionnelles, mais peuvent néanmoins avoir un rôle protecteur face à l’adversité. Les anxieux ont tendance à utiliser cette stratégie de coping. Les études confirment la nocivité du coping centré sur l’émotion qui induit l’insatisfaction professionnelle et des états dépressifs. Selon M BRUCHON-SCHWEITZER, « la stratégie centrée sur l’émotion comprend les différentes attitudes de l’individu pour réguler les tensions émotionnelles induites par la situation » avec comme objectifs de se recentrer sur soi- même, afin de comprendre les effets affectifs que la situation engendre en lui. Un coping émotionnel (évitant) peut être utile à court terme : il évite d’être trop stressé et permet un travail psychique, permettant progressivement d’évaluer la situation de façon plus relative et de mettre en place des stratégies d’affrontement. Face à un événement incontrôlable, les efforts répétés du sujet sont inutiles et épuisants ; une stratégie émotionnelle évitante peut donc s’avérer plus adaptée. Elle protège l’estime de soi et permet de ne pas être submergé par le stress. *COPING centré sur le soutien Cela consiste dans le fait qu’un individu accepte la sympathie et la compréhension de quelqu’un, essaye de ne pas s’isoler, sollicite l’aide d’un professionnel. Il accepte ainsi l’aide d’autres personnes qui vont l’écouter, lui donner des informations, il va parler pour en savoir plus en s’appuyant sur un réseau relationnel d’aide et de soutien, en restant vigilant de ne pas s’isoler dans sa détresse. Un soutien social n’est satisfaisant que si le sujet évalue ce qu’il reçoit (ou pense recevoir), comme adapté à ses attentes et à ses besoins. La recherche de soutien social correspond aux efforts du sujet pour obtenir la sympathie et l’aide d’autrui avec deux objectifs : se tourner vers autrui afin qu’il le soutienne et le guider dans son plan d’action (24, 25, 26). Il n’y pas de Coping efficace car cela dépend des caractéristiques des individus et des situations affrontées. 24. BRUCHON-SCHWEITZER M. et DANTZER R., Introduction à la psychologie de la santé, Paris, PUF, 1994, 220 p – Le soutien social dans la relation stress-maladie Chap. V, 126-153. 25. SULLIVAN K, PASCH L, ELDRIDGE K, & BRADBURY T (1998) Le soutien social dans le mariage: traduire la recherche en applications pratiques pour cliniciens. Le journal Counseling et de thérapie pour couples et familles, 6, 263-271. 26. PASCH L & BRADBURY T (1998) Le soutien social, les conflits et le développement de la dysfonction conjugale. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 66, 219-230. ~ 34 ~ Dans les situations contrôlables, on observera l’efficacité du Coping problème/ émotion et dans les situations incontrôlables, l’efficacité du Coping émotion/ problème. Une stratégie de Coping n’est efficace (ou adéquate) que si elle permet à l’individu de maitriser la situation stressante ou de diminuer son impact sur son bien-être physique et psychique. Un Coping actif induira une bonne communication entre les conjoints, qui tentent de ne pas fuir les tensions, qui se soutiennent dans les situations difficiles et contrôlent leurs émotions. Dans un Coping passif, les conjoints ne cherchent pas à éviter le problème, par contre ils ne communiquent guère et ne se soutiennent pas suffisamment. Un mauvais Coping sera marqué par l’agressivité, l’évitement et l’absence de contrôle émotionnel : aucun soutien et aucune émotion n’interviennent entre les conjoints. ~ 35 ~ ANALYSE DES RESULTATS 1) Méthodologie pour la présentation des résultats Nous sommes partis du test Dyadique de SPANIER qui reflète le mieux l’ensemble de la vie d’un couple, avec leur communication, leurs difficultés, leur vie quotidienne, leurs satisfactions et leur vie affective. En prenant le score total pour chaque membre du couple, nous avons ainsi dégagé six tableaux de résultats différents. 1) Les 7 couples dont le score au « test de SPANIER » est de 125 et plus pour les deux membres du couple, avec des scores équilibrés entre l’homme et la femme (moins de 5 points d’écart dans le couple). 2) Les 6 couples dont le score se situe entre 113 et 125 (moins de 6 points séparent l’homme de sa femme) 3) Les 6 couples dont le score se situe entre 99 et 112 (entre 0 et 8 points de différence entre l’homme et la femme). 4) Les 5 couples qui ont un score à l’échelle dyadique supérieur à 108, mais il existe une différence significative dans l’appréciation du couple dans ce groupe avec des écarts de 11 à 23 points. 5) Les 6 couples qui ont un score entre 93 et 124 avec des différences très significatives d’appréciation entre l’homme et la femme allant de 8 à 31 points 6) Enfin le dernier groupe comprend les 5 couples qui ont un score pour les deux membres du couple bien inférieur à la moyenne. Nous avons également tenu compte de l’équilibre sexuel de ces couples. Pour cela nous nous sommes basés sur le nombre de rapports sexuels mais également des réponses aux questions 6 à 10 du Questionnaire d’Evaluation des problèmes sexuels, pour chaque membre de ces couples (entente avec la partenaire, satisfaction dans les rapports sexuels, satisfaction du partenaire, désir sexuel et anxiété vis-à-vis du rapport sexuel).En prenant un maximum de 12 points pour les rapports sexuels par mois et de 8 points pour chaque question de 6 à 10, le score maximum était de 52 ( le score « anxiété des rapports est inversé : moins il y a angoisse des rapports sexuels ,plus ce score est élevé). ~ 36 ~ Nous avons appliqué pour le score de SPANIER, la concordance suivante : Moins de 80 2points De 112 à 119 7 points De 80 à 87 3 points De 120 à 127 8 points De 88 à 95 4 points De 128 à 135 9 points De 96 à 103 5 points Plus de 136 10 points De 104 à 111 6 points Soient 6 points pour la moyenne Pour le score sexuel, nous avons appliqué la concordance suivante, discutable certes, mais qui reflète bien les moyennes de notre groupe avec 5 points pour la moyenne 0à8 0 point 36 à 39 6 points 9 à 14 1 point 40 à 42 7 points 15 à 21 2 points 43 à 45 8 points 22 à 27 3 points 46 à 49 9 points 28 à 32 4 points 50 à 52 10 points 33 à 35 5 points Pour tenir compte des éléments importants que sont les troubles sexuels dans les couples (troubles de l’érection, troubles de l’éjaculation, troubles du désir chez l’homme et troubles du désir, dyspareunie, vaginisme, troubles de l’orgasme chez la femme) nous avons ajouté de 0 à 3 points négatifs, en fonction de l’absence ou la présence de troubles sexuels. Etant donné le retentissement de la qualité de la vie sexuelle sur le couple, nous avons établi ce même score pour les deux membres du couple même si le trouble ne touche que l’un des deux. Ainsi, nous avons pu établir un score total en additionnant le score dyadique et le score sexuel. Le score maximum est de 20 points. A ce score nous avons soustrait de 1 à 3 points, pour chaque membre du couple, quand celui-ci est confronté à des troubles sexuels plus ou moins importants. ~ 37 ~ Dans l’interprétation générale, nous avons rajouté quelques commentaires sur des éléments importants rapportés par ces couples pouvant conforter la qualité de leur union ou au contraire mettre un frein à la résolution des conflits actuels ou futurs. Nous avions ainsi posé aux couples la question sur la confiance en son partenaire. En effet un couple où la confiance en l’autre n’existe plus, a de réelles difficultés. Il en est de même pour la fidélité : même si elle est pardonnée, elle laisse des blessures pour un temps plus ou moins long au sein du couple. Dans l’échelle dyadique, les couples pouvaient exprimer leurs intentions de se séparer ou de divorcer ou d’y avoir déjà pensé dans leur vie. L’alcool est un réel problème chez certains couples : nous en avons donc tenu compte, ainsi que ceux qui déclarent être trop souvent connectés sur internet. L’alcool et internet ne favorisent pas la communication dans le couple. Nous constaterons d’ailleurs que les couples qui vivent en bonne harmonie n’ont ni ordinateur ni trop de verres d’alcool entre eux. Une remarque quant aux enfants, qui sont parfois trop envahissants pour l’intimité du couple ; cela se ressent essentiellement au niveau des femmes, qui sont trop souvent « mères » avant d’être épouses. Nous retrouverons ce phénomène plutôt chez les couples ayant 5 à 10 ans de vie commune. Le modèle parental est parfois un obstacle à l’épanouissement d’un couple ; des parents divorcés peuvent être effectivement un obstacle à l’exemple de stabilité du couple, surtout quand les parents des deux membres du couple sont séparés. Toutes ces remarques sont des facteurs aggravants pour une bonne harmonie dans le couple. D’ailleurs, c’est dans les couples ou les scores sont les plus bas que nous retrouvons le plus de ces 7 points que l’on pourrait qualifier de défavorables : confiance, fidélité, pensée à la séparation, alcool, internet, parents divorcés et enfants envahissants. Par contre il semble cependant que des facteurs plutôt positifs favoriseraient une meilleure entente conjugale. Le mariage, en tant qu’engagement supposé à long terme, est un point d’ancrage qui semble positif dans la durée. Deux auteurs Gallois John et David Gallacher (Cardiff) assurent que le mariage est bon pour la santé physique et mentale, avec en prime une espérance de vie qui se prolonge avec les années d’union (Student BMJ 2011 ; 19 :d404) Le nombre d’enfants rend également les couples plus stables en général. Des couples de 2 enfants et plus sont déjà apparemment plus engagés l’un envers l’autre. La notion de pratique religieuse semble souvent garante d’une certaine longévité dans le couple. De nombreuses études le confirment d’ailleurs : les individus très religieux présentent une meilleure satisfaction conjugale (27). 27. PARGAMENT, K. I., ENSING, D., OLSEN H. REILLY B. FALGOUT K.(1990). God help me: Religious coping efforts as predictors of the outcomes of significant negative life events. ~ 38 ~ La satisfaction religieuse, en concordance avec d’autres études, est meilleure chez les couples se disant plus religieux. Nous avons ainsi 3 points favorables qui seraient protecteurs dans la vie d’un couple, (mariage, nombre d’enfants, religion). Voir Tableaux 2 à 8 Tableaux des points plutôt favorables et des points plutôt défavorables en fonction de l’âge des couples 3 A 7 ANS 8 A 10 ANS 11 ANS ET PLUS MARIE 23% 73% 91% AU MOINS 2 ENFANTS 23% 64% 82% PRATIQUANT 1 OU LES 2 16% 18% 82% ALCOOL UN PROBLEME 54% 27% 0% INTERNET UN HANDICAP 54% 9% 55% PARENTS DIVORCES 1 OU LES 2 70% 55% 36% PROBLEME DE FIDELITE 31% 9% 9% MANQUE DE CONFIANCE EN L AUTRE 46% 27% 18% ENFANTS ENVAHISSANTS 16% 64% 64% DEJA PENSE A LA SEPARATION 39% 36% 27% LES POINTS PLUTOT FAVORABLES LES POINTS PLUTOT DEFAVORABLES Pour le test de Coping, nous nous sommes basés sur le score moyen concernant chaque Coping, plus ou moins un ou deux écart- types. Cela permettra d’analyser de façon plus simple ce test, étant donné le nombre de couples que nous avions à étudier. Pour une interprétation facile, nous avons donné « 0 » quand le score était proche de la moyenne et moins d’un écart-type. Entre un et deux écart-types nous avons marqué « 1 » ou « -1 » en plus ou en moins en fonction des réponses et « 2 » ou « -2 » quand il y avait une différence de 2 écart-types. Il est ainsi plus facile de comparer les réponses de chaque couple dans leur situation face au stress. Voici donc les 6 tableaux avec l’essai d’interprétation de chaque tableau. ~ 39 ~ 2) Les différents résultats selon l’échelle de SPANIER a) Les dyadiques équilibrés (score supérieur à 124) TABLEAU DYADIQUES EQUILIBRES SUPERIEURS A 124 SEXE H F H F H F H F H F H F H F SCORE DYADIQUE SUR 151 138 135 129 131 130 132 130 125 133 133 127 126 135 132 SCORE DYADIQUE 10 9 9 9 9 9 9 8 9 9 8 8 9 9 SCORE SEXUEL 6 7 10 9 9 9 8 7 7 7 9 9 8 7 TROUBLES SEXUELS 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 TOTAL SEXUEL ET DYADIQUE 16 16 19 18 18 18 17 15 16 16 17 17 17 16 LES POINTS DEFAVORABLES 0 1 4 3 1 2 0 0 0 0 0 1 1 1 LES POINTS FAVORABLES 3 3 0 0 0 1 3 3 1 1 3 3 2 2 3 1 1 3 DIFFERENCE POSITIFS/NEGATIFS NOUVEAU SCORE TOTAL 3 2 -4 -3 -1 -2 3 2 1 19 18 15 15 17 16 20 18 16 17 20 1 19 18 17 COPING PROBLEME -1 1 0 0 -2 1 1 -2 ND ND ND 0 0 0 COPING EMOTION -2 0 -1 0 2 -1 0 0 ND ND ND 0 1 -1 COPING SOUTIEN 0 0 0 0 0 0 0 -2 ND ND ND 0 0 0 ANNEES DE VIE ENSEMBLE 5 5 5 5 5 5 16 16 6 6 10 10 17 17 100 15 à 20 50 2à3 12 à 14 0à1 9 à 11 6à8 0 SCORE total SCORE avec points négatifs et positifs 0à5 -1 et -2 score total favorables/défavorables -3 et -4 0% ND ~ 40 ~ 50% 100% - 5 et - 6 Nous pouvons aisément constater que les 7 couples ont non seulement un score dyadique très élevé, mais également une très bonne harmonie sexuelle. Tous ont un score supérieur dyadique et sexuel supérieur à 15 5 couples sur 7 sont mariés. Tous ces couples ont plus de 5 ans de vie commune dont 3 couples ont plus de 10 ans ensemble. Un couple a du mal, semble t-il, à se positionner (problème religieux chez un couple mixte, parents divorcés), mais leur équilibre général existe bien, s’ils parviennent à résoudre ce conflit religieux. Nous noterons que, c’est au sein de ce groupe que l’on trouve 2 couples qui n’ont pas remplis chacun le test de COPING : couples sans stress ou couples qui savent bien gérer le stress. On ne retrouve cette absence de réponse à ce test que dans ce groupe, comme si l’équilibre de ces couples les protégeait du stress. Sur les 5 couples qui ont fait ce test, 4 couples ont des réponses opposées. Lorsque l’un des deux membres est centré sur le problème, l’autre ne l’est pas du tout et inversement quand l’un est très centré sur l’émotion, l’autre ne l’est pas non plus. Les difficultés de l’un semblent se compenser par les réactions de protection de l’autre et inversement. Quant au 5éme couple, les deux membres du couple ne sont centrés ni sur le problème, ni sur l’émotion. A noter que tous ces couples ont un COPING orienté vers le soutien équilibré, sauf une femme, qui refuse le problème ainsi que le soutien. Mais en fait la cause du stress venait de survenir et il s’agissait plus d’une révolte face à la situation que d’une négation du problème. Tous les couples de ce tableau ont au moins 1 enfant (ou2), un couple en a 3. Il n’y a pas de problèmes de fidélité pour ces couples, ni de troubles sexuels. Ces couples se laissent peu ou pas envahir par leurs enfants (5 couples ont des enfants). La pratique religieuse est présente pour 3 couples sur 7. 5 couples sur 7 ont encore leurs deux parents ensemble. Ces couples qui vivent en bonne harmonie n’ont ni ordinateur ni de verres d’alcool entre eux. Cependant le sentiment de jalousie est présent chez 5 couples sur 7 : surprenant…. Tous ces éléments laissent augurer une très bonne longévité de ces couples. ~ 41 ~ b) Les dyadiques équilibrés (score entre 113 et 124) TABLEAU DYADIQUES EQUILIBRES ENTRE 113 ET 124 SEXE H F H F H F H F H F H F SCORE DYADIQUE SUR 151 120 119 117 118 115 124 119 117 121 SCORE DYADIQUE 8 7 7 7 7 8 7 7 7 6 7 9 5 4 3 3 -1 -2 0 115 8 113 114 7 7 7 SCORE SEXUEL 10 ND ND 4 TROUBLES SEXUELS 0 TOTAL SEXUEL ET DYADIQUE LES POINTS DEFAVORABLES LES POINTS FAVORABLES DIFFERENCE POSITIFS/NEGATIFS NOUVEAU SCORE TOTAL 0 0 0 0 0 15 13 14 16 12 12 9 8 -1 0 0 18 ND ND 11 -2 -3 -1 -1 -1 -2 -3 -3 -4 -3 -2 -2 2 2 2 2 1 1 1 1 0 0 0 0 0 -1 1 1 0 -1 -2 -2 -4 -3 -2 -2 15 12 15 17 12 11 7 6 14 ND ND 9 0 2 -2 1 0 2 -1 1 2 ND 0 -1 0 0 0 0 0 -1 -1 0 2 ND 0 0 0 13 2 13 1 8 1 8 0 12 0 12 -1 13 0 13 2 ND 3 3 0 10 0 10 COPING PROBLEME COPING EMOTION COPING SOUTIEN ANNEES DE VIE ENSEMBLE 40 15 à 20 30 2à3 12 à 14 20 0à1 9 à 11 10 6à8 0 SCORE total SCORE AVEC points positifs et négatifs 0à5 -1 et -2 score total favorable/défavorable -3 et -4 0% ND ~ 42 ~ 50% 100% - 5 et - 6 Sur ces 6 couples, 3 de ces couples ont une bonne entente sexuelle, 3 couples sont mariés mais aucun de ces couples ne pratique une religion. Un couple a un problème d’infidélité et 2 couples ont déjà pensé à une séparation ou ont des regrets de s’être mariés. 3 couples sur 6 n’ont pas totalement confiance en l’autre. L’alcool semble être un souci pour 2 couples et pour 5 couples sur 6, les enfants sont parfois envahissants (un couple n’a pas d’enfant). 3 couples sur 6 ont des problèmes sexuels ou une entente sexuelle qui paraît assez moyenne. Sur les 6 couples, 3 couples ont un score total très satisfaisant ; un couple a de réels problèmes sexuels, et cela retentit sur leur harmonie de couple. Pour 2 couples, les résultats sont difficilement interprétables du fait de la non-réponse au test sexuel de l’un des membres du couple. Mais il existe un problème d’infidélité pour un couple et de confiance mutuelle pour l’autre, ce qui nous laisse présupposer un manque de communication et des difficultés sexuelles chez l’un des deux partenaires de chaque couple. Quant au test de Coping, les 2 couples qui ont le meilleur équilibre dyadique et sexuel (score de 13 à 17), l’ont également dans ce test : quand l’un est centré sur le problème, l’autre ne l’est pas ; aucun de ces couples n’est centré sur l’émotion. Cependant, ils ont une demande de soutien importante. Un autre couple a un test de Coping délicat à interpréter car la conjointe n’a pas répondu : son mari est très centré sur le problème, sur l’émotion et a une énorme demande de soutien ; cette attitude est difficile à gérer pour sa conjointe. Les 3 autres couples ont une vie sexuelle moins épanouie, semble t-il, mais déjà 10 à 13 ans de vie commune : les tests de Coping révèlent un déséquilibre problème /émotion chez un couple (elle est trop centrée sur le problème, lui est équilibré) ; il n’y a de demande de soutien ni chez l’un ni chez l’autre et c’est dommage. Le 2éme couple a un coping bien équilibré; l’un est centré sur le problème, l’autre non et un soutien mutuel existe. Le dernier couple garde une certaine harmonie dans ses réactions au stress, car ni l’un ni l’autre ne sont centrés sur le problème ou l’émotion, et on y retrouve un bon soutien mutuel. En résumé, 3 couples sur 6 sont en excellente harmonie, semble t-il. 2 couples, bien qu’ayant des difficultés sexuelles, s’équilibrent pour le moment : il serait souhaitable qu’ils se fassent aider dans le domaine sexuel, car cela peut se révéler difficile dans l’avenir. Enfin nous n’osons pas nous prononcer quant au dernier couple, puisque nous n’avons pas eu de réponses de la femme pour les tests sexuels et de Coping. ~ 43 ~ c) Les dyadiques équilibrés (score entre 99 et 112) TABLEAU DYADIQUES EQUILIBRES ENTRE 99 ET 112 H SCORE DYADIQUE SUR 151 F H F H F H F H F H F 99 106 102 111 112 112 102 109 106 113 111 99 SCORE DYADIQUE 5 6 5 6 7 7 5 6 6 7 6 5 SCORE SEXUEL 5 5 6 4 5 5 5 7 8 6 3 0 TROUBLES SEXUELS 1 1 1 1 3 3 TOTAL SEXUEL ET DYADIQUE 9 10 10 9 12 12 10 13 14 13 6 2 -4 -3 -1 -2 -3 -1 -3 -2 -2 -3 -4 -3 3 3 1 1 1 1 2 2 0 0 2 3 DIFFERENCE POSITIFS/NEGATIFS -1 0 0 -1 -2 0 -1 0 -2 -3 -2 0 NOUVEAU SCORE TOTAL 8 10 10 8 10 12 9 13 12 10 4 2 COPING PROBLEME 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -1 0 -1 COPING EMOTION 1 0 0 0 -1 1 2 0 -2 0 0 1 COPING SOUTIEN 1 0 1 0 0 0 1 -1 -1 -1 0 0 12 12 17 17 9 9 9 9 3 3 LES POINTS DEFAVORABLES LES POINTS FAVORABLES ANNEES DE VIE ENSEMBLE 15 15 60 40 15 à 20 20 12 à 14 2à3 0à1 9 à 11 0 SCORE SCORE avectotal points positifs et négatifs 6 à 8 0à5 -1 et -2 score total favorable et défavorable -3 et -4 0% ND ~ 44 ~ 50% 100% - 5 et - 6 Les réponses aux scores dyadiques se situent autour de la moyenne, parfois avec des scores assez comparables pour les hommes et les femmes. Pour ces 6 couples, l’un d’entre eux vit une très bonne entente sexuelle, deux autres ont une entente moyenne. Les 3 derniers couples ont des difficultés sexuelles, particulièrement marquées pour l’un d’eux. Ces 3 mêmes couples ont déjà pensé à se séparer, mais ils ont plus de 12 ans de mariage. Il y a un manque de confiance évident entre eux, sans apparemment d’infidélité. Les enfants y semblent assez envahissants ainsi qu’internet en l’occurrence. On y trouve donc des scores totaux assez faibles (inférieurs à 10). 2 couples sur les 3 ont une pratique religieuse et leurs parents ne sont pas divorcés. Leur test de COPING est le même, à savoir bien équilibré. Ces 3 couples ne sont pas forcément très épanouis mais semblent tout au moins s’en accommoder (exemple parental à suivre, pratique religieuse, internet). On pourrait leur conseiller de se reprendre au sein de leur couple, de demander de l’aide pour redémarrer, pour éviter de sombrer dans trop d’ennui. Ces couples manquent d’innovation, de surprise, d’émotion. Leur test de COPING montre que, même dans l’adversité, ils ne traduisent aucun problème, aucune émotion et qu’ils ne désirent pas d’aide. Ils ont pu évoquer éventuellement la séparation, mais ils sont néanmoins toujours ensemble puisqu’ils ne se posent pas trop de questions. Le temps joue pour eux. Si nous nous intéressons à nouveau aux 3 premiers couples de ce groupe, les scores totaux sont supérieurs à 10 et les scores sexuels sont comparables aux scores dyadiques. 2 couples sont mariés depuis 9 ans et le plus jeune couple de notre groupe « 3ans de vie commune »n’est pas marié. Ils ont un ou 2 enfants, aucune pratique religieuse et internet ne parasite que le plus jeune couple. La confiance n’est pas complètement établie chez 2 de ces couples mais ils ne regrettent pas d’être ensemble. Les enfants restent néanmoins envahissants. Notre impression générale est assez favorable pour ces 3 couples : en ce qui concerne le test de Coping, on observe un couple dont l’un des conjoints est centré sur l’émotion, l’autre pas du tout. Le 2ème couple est dans le même cas avec l’un des deux qui est très jaloux et une demande de soutien. Le 3ème couple n’est centré ni sur le problème, ni sur l’émotion et ne demande pas de soutien non plus (mutuel ou extérieur). Aucun de ces 6 couples n’est centré sur le problème. Notons cependant que pour les 6 couples, les parents vivent encore ensemble et qu’il n’y a apparemment pas d’infidélité. Même si les scores dyadiques et sexuels sont moyens, l’équilibre général de ces couples reste assez satisfaisant dans l’ensemble, comme si cela leur suffisait. On ne peut que leur conseiller de se prendre en charge pour donner un peu plus de piment à leur union, en demandant notamment de l’aide pour leurs difficultés sexuelles. ~ 45 ~ d) Les dyadiques non équilibrés (score supérieur à 108) TABLEAU DYADIQUES NON EQUILIBRES MAIS SUPERIEURS A 108 H SCORE DYADIQUE SUR 151 SCORE DYADIQUE SCORE SEXUEL F COPING SOUTIEN ANNEES DE VIE ENSEMBLE H F H F 134 123 109 125 111 122 133 10 7 7 9 8 6 8 6 8 9 4 9 10 3 4 5 7 10 10 3 1 1 2 2 1 1 8 15 18 9 8 12 12 18 19 -3 -3 -2 -2 -2 -3 -2 -2 -2 -4 2 2 2 3 2 3 2 2 0 0 -1 -1 0 1 0 0 0 0 -2 -4 ND 7 15 19 9 8 12 12 16 15 ND -1 0 0 0 1 1 -1 0 1 ND 0 0 1 -1 0 0 -1 0 1 ND 0 0 0 0 1 0 0 -1 1 9 15 15 15 15 7 7 3 3 ND 3 ND DIFFERENCE POSITIFS/NEGATIFS COPING EMOTION F 116 LES POINTS FAVORABLES COPING PROBLEME H 115 LES POINTS DEFAVORABLES NOUVEAU SCORE TOTAL F 138 TROUBLES SEXUELS TOTAL SEXUEL ET DYADIQUE H 9 40 15 à 20 20 2à3 12 à 14 0à1 9 à 11 0 SCORE SCORE avectotal points positifs et négatifs 6 à 8 0à5 -1 et -2 score total favorable et défavorable -3 et -4 0% ND ~ 46 ~ 50% 100% - 5 et - 6 5 couples ont des réponses élevées au test de SPANIER, ce qui pourrait laisser présager une bonne entente ; celle-ci semble assombrie car l’un des deux membres du couple est plus heureux que l’autre. Il existe en effet entre 11 et 23 points de différence entre les réponses de l’homme et de la femme. A trois reprises, ce sont les femmes qui ont un score inférieur de 23, 14 et 14) et par deux fois, ce sont les hommes qui ont un score inférieur de 11 et 18). 3 de ces couples ont un score total supérieur ou égal à 12 ; il existe une très bonne entente sexuelle chez un couple mais des troubles sexuels chez 2 d’entre eux (troubles du désir et éjaculation précoce) ; aucun problème de confiance chez ces couples, 2 sur 3 sont mariés, ils ont de 1 à 4 enfants, une pratique religieuse pour seulement l’un d’eux, internet semble un peu parasiter 2 d’entre eux, et l’alcool est un souci pour l’un des couples. Pour le test de Coping de ces 3 couples, l’un d’entre eux a un bon soutien mutuel avec un membre centré sur le problème et l’autre non, pour le 2Eme couple, seulement un est centré sur le problème et l’émotion mais accepte le soutien et enfin le 3ème couple est bien équilibré. Concernant les 2 autres couples sur les 5, les scores totaux sont plutôt bas : ces 2 couples sont mariés avec 2 enfants et plus. On retrouve chez les 2 couples un manque de confiance mutuel, et une notion d’infidélité chez l’un d’eux. On observe des troubles sexuels dans les 2 cas avec un score sexuel assez bas. Un problème d’alcool se greffe également chez l’un d’eux. Dans un cas, l’homme s’estime très bien dans le test dyadique, mais n’a répondu ni au test sexuel, ni au test de COPING. Sa femme à un COPING assez stable, ce qui lui permet d’accepter une vie de couple plutôt passive (cela explique le score de 23 points de moins que son conjoint).Ce couple a des troubles sexuels importants (manque de désir, peu de rapports et certainement des troubles non déclarés chez l’homme). Concernant l’autre couple, le test de COPING n’est pas significatif : l’homme est stable tandis que la femme est très centrée sur le problème. Elle recherche une aide, mais ce couple après 15 ans de mariage, semble vivre dans une routine bien installée. Une infidélité et un manque de confiance laisse présager des moments difficiles pour ce couple et leur test de COPING assez équilibré, pourrait aller dans le sens d’une préparation à cette éventuelle séparation. Quand l’équilibre dyadique et sexuel est au rendez-vous, même si l’appréciation générale donne une différence au score dyadique, on observe un bon score total et finalement une certaine harmonie dans le couple. ~ 47 ~ e) Les dyadiques non équilibrés (score entre 93 et 124) TABLEAU DYADIQUES MAL EQUILIBRES ENTRE 93 ET 124 H F H F H F 116 104 105 117 104 96 SCORE DYADIQUE 7 6 6 7 6 SCORE SEXUEL 5 3 3 5 TROUBLES SEXUELS 2 2 1 1 10 7 8 11 -2 -2 -2 1 1 DIFFERENCE POSITIFS/NEGATIFS -1 NOUVEAU SCORE TOTAL SCORE DYADIQUE SUR 151 TOTAL SEXUEL ET DYADIQUE LES POINTS DEFAVORABLES LES POINTS FAVORABLES COPING PROBLEME COPING EMOTION COPING SOUTIEN ANNEES DE VIE ENSEMBLE H F H F H F 93 110 107 95 93 124 5 4 6 6 4 4 8 5 4 6 5 4 1 5 7 2 2 3 3 9 7 10 11 7 2 9 15 -1 -4 -3 -1 -1 -4 -4 -5 -4 3 3 0 0 2 2 0 0 0 1 -1 1 2 -4 -3 1 1 -4 -4 -5 -3 9 6 9 13 5 4 11 12 3 -2 4 12 0 0 0 0 -2 0 0 0 0 0 0 0 -2 0 -1 -2 -1 0 0 -2 2 1 2 1 -1 0 1 -1 -2 0 -1 0 0 0 0 1 9 9 13 13 9 9 10 10 5 5 7 7 60 40 15 à 20 20 12 à 14 2à3 0à1 9 à 11 0 SCORE SCORE total avec points positifs et négatifs -1 et -2 6à8 0à5 ND score total favorable et défavorable -3 et -4 - 5 et - 6 0% ~ 48 ~ 50% 100% Il existe dans ces cas, des différences d’appréciation très importantes entre l’homme et la femme, avec une satisfaction assez moyenne dans l’ensemble. Les 3 couples les plus âgés sont mariés, 2 couples se détachent des autres avec un score total de 10 et plus (dont un couple pratiquant), 4 couples ont 1ou 2 parents divorcés. Internet ne dérange qu’un couple et l’alcool est une cause de souci pour un autre. L’infidélité apparaît chez l’un d’eux mais le manque de confiance est présent chez 5 couples sur les 6. Les enfants sont très présents dans 2 couples, un couple n’a pas d’enfant et n’en veut pas. 4 couples ont des problèmes sexuels : ils sont d’ailleurs importants à très importants pour 3 d’entre eux. 4 couples ont des scores totaux bas, voire très bas et l’ensemble traduit des couples en réelle difficulté. Parmi les couples qui ont un score un peu plus élevé, l’un d’eux a un manque de désir et une sexualité assez pauvre. Suite à un certain type d’éducation, ce couple persiste quand même dans la durée. La femme est cependant beaucoup plus épanouie que l’homme : suite au COPING, ce dernier montre une demande de soutien qui ne semble pas avoir d’écho de la part de sa femme, qui quant à elle, ne veut aucun soutien et est assez imperméable en émotion (-2). Le second couple a des réponses stables tant au test de Spanier que dans leur sexualité; leur COPING est également similaire. Ce couple n’est pas très épanoui, trop semblable et par conséquent s’ennuie. Pour les 4 couples en difficulté, 3 femmes sont beaucoup moins épanouies que leur mari, avec de 8 à 12 points de moins dans leur score dyadique et un homme qui a 31 points de moins que sa femme. En ce qui concerne cet homme, il y a un net manque de confiance, un enfant qui prend trop de place, un lourd passé parental, une sexualité moyenne sans difficulté apparente ; cependant le COPING nous indique que les deux membres du couples sont tous deux très centrés sur l’émotion, et particulièrement l’homme. Sa femme s’en tire un peu mieux avec une petite demande d’aide : il semble que ce couple et surtout l’homme, doivent être aidés très rapidement. En ce qui concerne les 3 couples restant, on retrouve exactement le même schéma COPING pour un couple : tous deux trop centrés sur l’émotion, ne demandent aucune aide, mais il y a déjà infidélité, désir de se séparer et troubles sexuels importants. Pour les deux autres, on observe une femme assez équilibrée en COPING, mais des hommes qui nient tout problème, sans aucune émotion et refusant toute aide. Tout laisse envisager une rupture imminente, si l’homme ne se remet pas en question en cherchant de l’aide et en acceptant de voir la réalité. Pour les deux couples, il ya déjà des velléités de séparation. Le COPING de ces couples est intéressant : quand les deux sont centrés sur l’émotion, il ya danger et quand l’un des deux nie le problème, refuse le soutien et se met dans une position de « nonémotion », il y a aussi danger pour l’avenir. Notons enfin de la violence chez 3 couples sur 6 et de la jalousie dans les mêmes proportions. ~ 49 ~ f) Les dyadiques équilibrés ou non (score bas) TABLEAU DYADIQUES BAS EQUILIBRES OU NON H SCORE DYADIQUE SUR 151 F TROUBLES SEXUELS TOTAL SEXUEL ET DYADIQUE F H F H F H F 86 105 93 99 97 77 97 88 85 89 3 6 4 5 5 2 5 4 3 4 SCORE DYADIQUE SCORE SEXUEL H ND ND 4 3 2 2 3 3 2 5 ND ND 1 1 2 2 2 2 2 2 ND ND 7 7 5 2 6 5 3 7 LES POINTS DEFAVORABLES -1 -3 -4 -4 -5 -3 -4 -3 -5 -5 LES POINTS FAVORABLES 1 1 1 1 0 0 1 1 0 0 DIFFERENCE POSITIFS/NEGATIFS 0 -2 -3 -3 -5 -3 -3 -2 -5 -5 4 4 0 -1 3 3 -2 2 NOUVEAU SCORE TOTAL ND ND COPING PROBLEME 0 0 -1 -2 ND -1 2 2 -2 -1 COPING EMOTION 0 0 0 1 ND 1 0 1 -1 0 COPING SOUTIEN 0 0 -2 0 ND -1 0 0 -2 1 ANNEES DE VIE ENSEMBLE 9 9 10 4 4 4 4 4 10 4 100 15 à 20 50 2à3 12 à 14 0à1 0 SCORE SCORE avec total points positifs et négatifs 9 à 11 -1 et -2 6à8 0à5 score total favorable et défavorable -3 et -4 0% ND ~ 50 ~ 50% 100% - 5 et - 6 Voici le dernier groupe, celui dont les scores de qualité de vie de couple est le plus faible (score de SPANIER inférieur à 100). Un des couples a refusé de répondre au test de COPING et au test sexuel, ce qui nous laisse augurer des difficultés relationnelles et sexuelles probables avec un score dyadique de 86 pour lui et de 105 pour elle. Ce couple marié depuis 9 ans, reste en difficulté, essentiellement à cause de la différence de 19 points entre elle et lui au score de SPANIER, même si le COPING est neutre. Pour les 4 autres couples du groupe, 3 d’entre eux ont 4 ans de vie commune (un couple marié), l’autre couple à 10 ans de mariage. Les 4 ont songé ou songent à se séparer, 3 sont infidèles et n’éprouvent aucune confiance mutuelle. Tous les 4 ont de réels problèmes sexuels, alcool et internet parasitent bien les relations. Les parents sont divorcés (les deux parents pour 3 sur 4). Ce sont des couples avec aucun ou un enfant, sans aucune croyance religieuse, leur score sexuel est bas, voire très bas. Enfin le test de COPING est parlant : -1er couple : les deux ne voient pas le problème, elle est trop dans l’émotion et lui refuse le soutien -2ème couple : elle refuse le soutien, ne voit pas le problème et est trop dans l’émotion ; lui n’a pas répondu, comme s’il refusait toute proposition. -3ème couple : elle est trop dans l’émotion et ils sont tous deux enfouis dans le problème sans vouloir en sortir. -4ème couple : si elle attend un peu de soutien, tout en refusant le problème, lui n’accepte aucun soutien, nie le problème et ne semble guère affecté émotionnellement. Nous constatons que ces couples sont en grande difficulté : soit complètement obsédés par leur problème, soit au contraire pas du tout, et de plus refusant tout soutien dans le couple et hors du couple. A noter, de la violence chez 3 couples sur 5, et de la jalousie chez 2 couples sur 5. ~ 51 ~ LES COUPLES, 6 MOIS APRES TEMOIGNAGES : Cela nous a permis d’évoquer ensemble des sujets qui pouvaient être perçus différemment. Cela m’a permis de prendre conscience de certaines choses à propos de mon conjoint, de réfléchir sur notre couple et de faire le point ensemble. Nous avons ainsi pu évoquer le sujet tabou de la sexualité, informer le partenaire sur les points, en particulier de non-satisfaction ou d’autres désirs. Une discussion positive s’est instaurée où chacun a pu mettre du sien pour améliorer la situation. Même si cela pouvait déranger l’un des deux dans le couple (difficultés, vexations…), et que la critique peut faire mal, au final c’est un mal pour un bien…. Les soucis de la vie quotidienne ne sont pas perçus de la même manière : le fait d’en parler améliore leur résolution à deux. Même si notre dialogue paraît facile, il ne faut pas oublier d’entretenir notre couple. Ces tests ont montré que l’on se connaissait assez bien, mais d’en parler, cela nous a rassuré et renforcé notre besoin d’être unis. Nos différences permettant de nous compléter, parfois elles nous attirent. Nous devrions prendre plus de temps pour parler quand cela ne va pas entre nous. Nous nous aimons et nous devons nous surprendre. La dernière fois que nous nous sommes retrouvés à nous poser de telles questions, c’était lors de notre préparation au mariage à l’église. Cela nous a remis quelques années en arrière et nous avons réalisé le chemin parcouru. Mon mari n’aime pas ce genre de questionnaires : il l’a fait pour moi et cela a ouvert un dialogue. On ne prend pas assez de temps à deux, on ne parvient pas à se libérer, ne serait ce qu’une soirée ou un week-end. ~ 52 ~ Les sources de discorde peuvent venir des enfants, de l’avenir professionnel, de la famille, des tâches ménagères, de l’abus d’alcool, des amis, du budget ou des incompréhensions dans la communication. C’est difficile de dire à son conjoint, ce qu’on lui reproche. Le besoin de sexualité est plus important pour mon mari. Nos rapports ne sont pas assez fréquents et ils ne durent pas assez longtemps. Lui est trop calme, moi trop stressée ; lui réfléchit posément, moi parfois trop vite. S’accepter tel qu’on est…. J’ai peur des ses réactions, je n’ose pas lui dire tout ce que je pense. Je l’aime, mais si je suis trop exigeante, je pourrai le perdre. Elle se néglige un peu et je ne sais comment lui dire ; elle s’occupe trop des enfants et ne pense pas assez à nous deux. Il ne parle pas, c’est un mur. Comment ouvrir le dialogue? Nous rentrons dans la routine, j’aimerai que nous puissions changer, mais je n’arrive pas à lui faire comprendre. Mon mari ne comprend pas que je ne peux pas faire l’amour à chaque fois qu’il en a envie. Je n’aime pas certaines pratiques sexuelles, il ne comprend pas et dit que je ne suis pas normale. Il est toujours devant son ordinateur ou son match de foot, il ne comprend pas que cela me dérange. Tous ces témoignages me permettent de croire que ce travail était utile. J’adresse encore un grand merci, à tous ces couples, qui ont eu le courage de répondre 6 mois après, pour la richesse de leurs réponses. Les réflexions qu’elles ont suscitées nous confirment qu’en se remettant sans arrêt en question, le couple peut évoluer sans cesse dans le bon sens. ~ 53 ~ CONCLUSIONS « Le couple heureux qui se reconnait dans l’amour, défie l’univers et le temps, il se suffit, il réalise l’absolu ». Le Deuxième Sexe Tome 2 essais Folio, Simone de Beauvoir « Pour que le couple tienne, il faut qu’un dieu soit là » LACAN Jacques Lacan, Séminaire, II, Seuil, 1978, p. 306. « L’homme sans la femme et la femme sans l’homme sont des êtres imparfaits dans l’ordre naturel. Mais plus il y a de contrastes dans leurs caractères, plus il ya d’union dans leurs harmonies ». J. BERNARDIN DE ST PIERRE a) Les limites de la recherche Nous n’avons pris en compte que 35 couples et cela peut paraître insuffisant pour généraliser sur tous les résultats, notamment pour le test de COPING sur la réaction au stress face à l’adversité. Le choix des couples pris en majorité au hasard dans une patientèle de vacanciers, a permis de recueillir un échantillon de couples assez homogène, mais seulement 46% des couples ont répondu. La présentation du questionnaire n’était pas forcément fait de la même façon à chaque fois : en fin de consultation, parfois trop vite présenté, ou à des couples qui n’avaient guère envie de se poser des questions. En vacances, c’est le meilleur moment pour un couple de vivre loin des soucis, de la routine quotidienne, alors s’ouvrir à l’autre peut ne pas être forcément le bon moment pour parler de soi, de l’autre. b) Synthèse des résultats principaux Parmi les 35 couples étudiés, certains sont en réelle difficulté alors que d’autres sont bien en harmonie et peuvent envisager une bonne longévité ensemble. L’Echelle Dyadique de Spanier est un bon test pour se donner une idée de la qualité de vie de ces couples. Les couples épanouis ont les meilleurs scores et inversement les couples en difficulté ont les scores les plus bas. Il existe une majorité de couples ayant des scores assez similaires entre l’homme et la femme dans un même couple, quelque soit le score (65%). Quand il existe une différence significative dans les réponses au score de Spanier entre homme et femme du même couple, ~ 54 ~ il existe des troubles sexuels plus ou moins importants dans près de 80% des cas. La difficulté de l’un retentit sur la qualité du ressenti du couple chez l’autre. Quand le score dyadique est élevé pour les deux membres du couple, ils sont toujours très épanouis sexuellement ; ces couples gèrent leur stress, souvent d’une façon opposée. Leur équilibre à deux permet d’affronter les épreuves, les soucis avec un soutien mutuel et un bon équilibre émotionnel. Quand l’un est trop centré sur le problème, l’autre ne l’est pas du tout : c’est un signe de bonne entente qu’il y ait demande de soutien ou un Coping soutien équilibré. Il en est de même quand un membre du couple est centré sur l’émotion et que le conjoint ne l’est pas du tout. Il semble que chez ces couples, l’harmonie s’accompagne, non seulement d’une sexualité épanouie mais également d’une aide mutuelle dans les difficultés, en abordant le stress de façon différente afin de mieux gérer ensemble ces dernières. Inversement quand le score dyadique est bas pour les deux membres du couple, la sexualité s’en ressent systématiquement. C’est d’ailleurs dans ce groupe que l’on observe le plus de problèmes de manque de désir et d’orgasme, de douleurs pendant les rapports, d’éjaculation précoce et de troubles d’érection. Ces couples ne gèrent pas leurs troubles, leurs difficultés ensemble, comme on le voit dans leur test de Coping. Ils les gèrent le plus souvent de la même façon, sans concertation ou nient tout simplement leurs difficultés. Ils refusent tout soutien provenant de l’extérieur ou de leur propre conjoint. Pour les jeunes couples, on observe souvent des Coping centrés sur l’émotion avec moins de demande de soutien. Dans un même couple, lorsque les tests de Coping sont dans les moyennes à l’équilibre (problème, émotion et soutien), il ne semble pas y avoir trop de problèmes d’entente pour eux. Nous pouvons noter que la jalousie est présente au sein de toutes les séries analysées, mais surtout paradoxalement, beaucoup plus chez les couples qui s’entendent le mieux que chez ceux qui s’entendent le moins bien. Nous observons de la violence uniquement dans les couples qui ont un score dyadique faible et chez ceux qui ont un score dyadique mal équilibré (entre 93 et 124) ; le score total des couples où l’on constate de la violence est toujours très bas. Lorsque nous observons d’importants troubles sexuels, nous retrouvons la plupart du temps la présence d’internet ou de l’alcool en excès : causes ? Conséquences ? ~ 55 ~ c) Les réflexions personnelles Sortir de la routine en se donnant un rendez vous pour parler : une discussion sans reproches, autour de ce que chacun attend du couple, dire à l’autre ce que l’on aime en lui, en elle et oser aussi aborder ce que l’on aime moins en l’autre. Nous pouvons noter que cela n’est pas vraiment une chose facile, pour la plupart des couples. Certains couples, notamment à la suite des réponses au questionnaire proposé 6 mois après, n’ont pas senti le besoin d’en reparler à deux. Leur couple va très bien, ils n’ont pas trouvé de remarques à se faire ; tant mieux pour eux, mais au regard de leurs résultats aux questionnaires, nous sommes en droit de nous poser la question : comment réagiront-ils aux premiers vrais conflits ; ne mettent ils pas de côté leurs problèmes, leurs différences, afin de ne pas en parler ? Ne peut-on pas craindre, qu’à force de reculer, de refuser de voir les problèmes ou d’essayer de les résoudre au jour le jour, il s’installe toute une série de nondits, de barrières qui deviendront infranchissables, comme on le constate hélas trop souvent. Chez les jeunes couples, soit « on va bien », la sexualité est épanouie, donc tout va…Soit le dialogue comme la sexualité sont assez pauvres, alors très vite rien ne va plus… Chez les couples de 7 à 10 ans, c’est le moment des enfants qui accaparent, du travail trop envahissant ; c’est également le moment où l’on gère le quotidien au jour le jour, « le nez dans le guidon », sans trop se poser de questions, car on n’en a guère le temps… Ils ont déjà passé le cap des premières années, des premières difficultés et ils s’installent dans une routine où les enfants peuvent devenir le centre du couple : ils ont oublié la trilogie fondamentale : - En premier, je suis une femme ou un homme - En second, je suis un couple - En troisième je suis mère ou père L’ordre s’inverse parfois pour les deux et cela ne les dérange pas trop. Par contre, si l’un d’entre eux en souffre, la brèche s’ouvre et les difficultés apparaissent. Après 10 ans, soit ils rentrent dans l’harmonie potentiellement durable, sauf incidents imprévus, soit ils vivent la monotonie rangée : on est pas mal ensemble, on ne se pose plus de questions et on avance en espérant que cela va durer sans soucis. ~ 56 ~ Dans le tableau 9 en dernière page, nous pouvons donner l’analyse prédictive de ces 35 couples: 26% devraient rester ensemble sauf dérapages imprévus 28% sont bien armés pour durer ensemble, mais quelques petits soucis peuvent entraver le projet 26%, des doutes planent et ces couples ont vraiment besoin de se ressourcer et de se faire aider rapidement, tant dans leur relation que dans leur sexualité. 20% des cas, malheureusement, sauf remise en question, nous pouvons nous demander s’ils seront encore ensemble dans un avenir très proche. Nous retrouvons sensiblement les statistiques actuelles, à savoir que presque un couple sur deux divorcera. Déjà, dans notre groupe de 35 couples ce même schéma se dessine, d’ou l’intérêt de travailler en amont. Nous devons donc poser aux couples des questions sur leurs difficultés sexuelles et relationnelles afin de les amener à se faire suivre bien avant que les troubles ne deviennent un problème réel dans leur vie. d) Les perspectives professionnelles Dans une clientèle de médecine générale, nous sommes amenés à rencontrer des couples régulièrement. Des questions peuvent se poser à nous, en tant que sexologue. Doit-on aborder l’avenir chez les couples qui disent aller bien ? Peut-on proposer à ces couples de remplir les trois tests présentés dans ce mémoire ? Doit-on envisager un suivi ou une proposition de suivi à ces couples, quand ces tests font ressortir des difficultés naissantes ou établies ? A ces trois questions, nous aurions tendance à répondre par l’affirmative, avec la prudence cependant, car nous ne pouvons pas trop jouer à l’intrus, quand le couple n’est pas forcément prêt à entendre le message. Cependant, il ne faut pas rester insensible aux couples qui vont bien en apparence, en étant attentif à les questionner pour découvrir d’éventuelles failles, ou soucis qui peuvent déteindre sur leur vie quotidienne ou sexuelle. Les deux tests de SPANIER et de COTTRAUX ~ 57 ~ pourront nous aider pour analyser le dialogue et la sexualité de ces couples, ainsi que leur ressenti et leur vécu quotidien. Le test de Coping pourra être proposé, dans les cas ou les couples sont confrontés à des situations difficiles. Nous pouvons, en effet nous poser la question de savoir si ces couples réagiront de la même façon, en cas de conflit important dans le couple. Une demande de soutien est dans ces cas indispensable et nous avons vu que les couples en difficulté n’en recherchent pas vraiment. S’armer donc de patience pour réagir en amont. Il semble donc très important, si possible, de faire de la prévention en tant que sexologue. Il est plus intéressant de renforcer un amour existant que de tenter de résoudre des problèmes trop gravement installés, avec un succès hélas non garanti. ~ 58 ~ BIBLIOGRAPHIE 1. BODENMANN G, Le dépistage du divorce, Maurice 2002 145 P - p 9 145 pages Editions St Augustin, St 2. BODEMANN G (1997) Le divorce peut être évité en améliorant les capacités d’adaptation dans les couples ? Journal du divorce et de remariage, 27 (4.3), 177194. 3. KELLERHALS J, Couples contemporains : cohésion, régulation et conflits, Seismo, Zürich, 2003. 4. HAHLWEG K, RICHTER D, Prevention of marital instability and distress. Results of an 11- year longitudinal follow-up study. Behav Res Ther. 2010 May; 48(5):377-83. Epub 2010 Jan 4. 5. 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KELLERHALS J, LEVY R, WIDMER E, Mesure et démesure du couple, Payot, Paris, 2004. 7. SALOME J, Incommunications et communications dans le couple, Presses universitaires de Lille, 1980. 8. S AVOY JY, Couple et aventure, La Passerelle, Lausanne, 2003. 9. GRAY J (1997), Les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus, Paris, J’ai Lu. 10. GRAY J (2000), Mars et Vénus sous la couette, pour que la passion résiste au temps, Paris, J’ai Lu. 11. POUJOL J& C (1991), Vivre à deux, gérer les conflits dans le couple, Paris, Ed Empreinte. 12. GOTTMAN J, SILVER N (2001), Les couples heureux ont leurs secrets ; les sept lois de la réussite, Paris, Pocket. 13. HEFEZ S avec LAUFER D (2009), La danse du couple, Paris, Hachette. 14. DALLAIRE Y 100 différences homme/femme au lit .Clin d’œil éditions Jouvence 15. DALLAIRE Y Chéri(e) parle moi Clin d’œil éditions Jouvence 16. De LASSUS R L’analyse transactionnelle Editions Marabout 17. COLSON M. H. La sexualité féminine Cavalier Bleu Editions Septembre 2007 ~ 61 ~ ANNEXE 1 Echelle d’ajustement dyadique de SPANIER ~ 62 ~ ~ 63 ~ ANNEXE 2 QUESTIONNAIRE D’AUTO-EVALUATION DES PROBLEMES SEXUELS FEMININS D’après COTTRAUX 1) Fréquence actuelle des rapports sexuels : Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : -----2) Rapports sexuels ou tentatives de rapports sexuels sans lubrification : Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : -----3) Coït douloureux : Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : -----4) Coït impossible du fait d’un vaginisme : Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : -----5) Nombre de rapports sexuels ayant abouti à un orgasme : Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : -----Entourez le chiffre choisi : 6) Entente avec le partenaire 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Mésentente totale Entente parfaite 7) Satisfaction dans les rapports sexuels : 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Nulle Extrême 8) Satisfaction du partenaire (selon vous) dans les rapports sexuels : 0 Nulle 1 2 3 4 5 6 7 8 Extrême 9) Votre désir sexuel : 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Nul Extrême 10) Votre anxiété vis-à-vis du rapport sexuel : 0 Nulle 1 2 3 4 5 6 7 8 Extrême ~ 64 ~ ANNEXE 3 QUESTIONNAIRE D’AUTO-EVALUATION DES PROBLEMES SEXUELS MASCULINS D’après COTTRAUX 1) Fréquence actuelle des rapports sexuels : Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : -----2) Rapports sexuels ou tentatives de rapports sexuels avec échec de l’érection : Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : -----3) Ejaculation prématurée : Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : ----4) Ejaculation retardée: Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : -----5) Tentatives de rapports sexuels avec réussite (pénétration et éjaculation): Nombre par : MOIS : ------SEMAINE : -----Entourez le chiffre choisi : 6) Entente avec le partenaire 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Mésentente totale Entente parfaite 7) Satisfaction dans les rapports sexuels : 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Nulle Extrême 8) Satisfaction de la partenaire (selon vous) dans les rapports sexuels : 0 Nulle 1 2 3 4 5 6 7 8 Extrême 9) Votre désir sexuel : 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Nul Extrême 10) Votre anxiété vis-à-vis du rapport sexuel : 0 1 2 3 4 5 Nulle 6 7 8 Extrême ~ 65 ~ ANNEXE 4 : Version française de la W.C.C. (27 items) Non Plutôt Plutôt non 1. J'ai établi un plan d'action et je l'ai suivi. 2. J'ai souhaité que la situation disparaisse ou finisse. 3. J'ai parlé à quelqu'un de ce que je ressentais. 4. Je me suis battu pour ce que je voulais. 5. J'ai souhaité pouvoir changer ce qui est arrivé. 6. J'ai sollicité l'aide d'un professionnel et j'ai fait ce qu'on m'a conseillé. 7. J'ai changé positivement. 8. Je me suis senti mal de ne pouvoir éviter le problème. 9. J'ai demandé des conseils à une personne digne de respect et je les ai suivis. 10. J'ai pris les choses une par une. 11. J'ai espéré qu'un miracle se produirait. 12. J'ai discuté avec quelqu'un pour en savoir plus au sujet de la situation. 13. Je me suis concentré sur un aspect positif qui pourrait apparaître après. 14. Je me suis culpabilisé. 15. J'ai contenu (gardé pour moi) mes émotions. 16. Je suis sorti plus fort de la situation. 17. J'ai pensé à des choses irréelles ou fantastiques pour me sentir mieux. 18. J'ai parlé avec quelqu'un qui pouvait agir concrètement au sujet du problème. 19. J'ai changé des choses pour que tout puisse bien finir ~ 66 ~ oui Oui 20. J'ai essayé de tout oublier. 21. J'ai essayé de ne pas m'isoler. 22. J'ai essayé de ne pas agir de manière précipitée ou de suivre la première idée. 23. J'ai souhaité pouvoir changer d'attitude. 24. J'ai accepté la sympathie et la compréhension de quelqu'un. 25. J'ai trouvé une ou deux solutions au problème. 26. Je me suis critiqué(e) ou sermonné(e). 27. Je savais ce qu'il fallait faire, aussi j'ai redoublé d'efforts et j'ai fait tout mon possible pour y arriver. Questionnaire coping (W.C.C.) Coping centré sur le problème 1. J’ai établi un plan d’action et je l’ai suivi 4. Je me suis battu pour ce que je voulais 7. J’ai changé positivement 10. J’ai pris les choses une par une 13. Je me suis concentré sur un aspect positif qui pourrait apparaître après 16. Je suis sorti plus fort de la situation 19. J’ai changé des choses pour que tout puisse bien finir 22. J’ai essayé de ne pas agir de manière précipitée ou de suivre la première idée 25. J’ai trouvé une ou deux solutions au problème 27. Je savais ce qu’il fallait faire, aussi j’ai redoublé d’efforts et j’ai fait tout mon possible Pour y arriver. Coping centré sur l’émotion 2. J’ai souhaité que la situation disparaisse ou finisse 5. J’ai souhaité pouvoir changer ce qui est arrivé 8. Je me suis senti mal de ne pouvoir éviter le problème 11. J’ai espéré qu’un miracle se produirait 14. Je me suis culpabilisé 17. J’ai pensé à des choses irréelles pour me sentir mieux 20. J’ai essayé de tout oublier 23. J’ai souhaité pouvoir changer d’attitude 26. Je me suis critiqué ou sermonné Coping centré sur la recherche de soutien social 3. J’ai parlé à quelqu’un de ce que je ressentais 6. J’ai sollicité l’aide d’un professionnel et j’ai fait ce qu’on m’a conseillé 9. J’ai demandé des conseils à une personne digne de respect et je les ai suivis 12. J’ai discuté avec quelqu’un pour en savoir plus au sujet de la situation 15. J’ai contenu (gardé pour moi) mes émotions (-) 18. J’ai parlé avec quelqu’un qui pouvait agir concrètement au sujet du problème 21. J’ai essayé de ne pas m’isoler 24. J’ai accepté la sympathie et la compréhension de quelqu’un ~ 67 ~ ANNEXE 5 Homme et Femme Pour les questions suivantes, veuillez répondre à chacune des propositions avec le chiffre approprié dans les cases de droite et de gauche: 0 pas du tout 1 un peu 2 assez 3 beaucoup 4 énormément Comment jugez- vous votre Partenaire Comment vous jugez vous ? à mon écoute, à son écoute communicant (e) câlin (ne généreux (se) Peut- il avoir confiance en moi ? un confident (e) serviable Savez- vous le (la) surprendre Un bon amant, une bonne amante fidèle Agressif (e)/violent Se laisse envahir par les enfants Enclin à la colère consommation alcool en excès trop dépendant de la TV, d’internet têtu (e) Secret (e) possessif (ve) jaloux (se) ~ 68 ~ LES TABLEAUX 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 GROUPE 1 GROUPE 2 GROUPE3 GROUPE4 GROUPE5 GROUPE 6 0 1 2 3 Tableau 1. Les troubles sexuels dans les 6 groupes 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 GROUPE 1 GROUPE 2 GROUPE3 GROUPE4 GROUPE5 GROUPE 6 9 à 10 7 à 8 5 à 6 3 à 4 0 à 2 Tableau 2. Les scores de SPANIER dans les 6 groupes ~ 69 ~ 60 50 GROUPE 1 40 GROUPE 2 GROUPE3 30 GROUPE4 20 GROUPE5 10 GROUPE 6 0 9 à 10 7 à 8 5 à 6 3 à 4 0 à 2 Tableau 3. Les scores sur la sexualité dans les 6 groupes 60 50 GROUPE 1 40 GROUPE 2 30 GROUPE3 GROUPE4 20 GROUPE5 10 GROUPE 6 0 2 OU 3 0 OU 1 -1 / -2 -3/-4 -5 Tableau 4. Les points favorables et défavorables dans les 6 groupes ~ 70 ~ 60 50 GROUPE 1 40 GROUPE 2 30 GROUPE3 GROUPE4 20 GROUPE5 10 GROUPE 6 0 3 2 1 0 Tableau 5. Les points favorables dans les 6 groupes 6 5 GROUPE 1 4 GROUPE 2 GROUPE3 3 GROUPE4 2 GROUPE5 GROUPE 6 1 0 0 1 2 3 4 5 Tableau 6. Les points défavorables dans les 6 groupes ~ 71 ~ 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 GROUPE 1 GROUPE 2 GROUPE3 GROUPE4 GROUPE5 GROUPE 6 16-20 ,12-15 ,08-11 ,04-07 00-03 Tableau 7. Dyadiques et sexuels sans points favorables/défavorables 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 GROUPE 1 GROUPE 2 GROUPE3 GROUPE4 GROUPE5 GROUPE 6 16-20 ,12-15 ,08-11 ,04-07 00-03 Tableau 8. Dyadiques et sexuels avec points favorables /défavorables ~ 72 ~ Tableau 9. Analyse prédictive de durée pour les 35 couples Très réservé 20% Certainement 26% Des doutes 26% Probablement 28% ~ 73 ~