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Rapport annuel 2013
Cire océan Indien
InVS en région
Liste des abréviations
Ab : Antibiotique
AcVC : Accident de la vie courante
AFD : Agence française de développement
Afssa : Agence française de sécurité alimentaire des aliments
ARS : Agence régionale de santé
Arlin : Antenne régionale de lutte contre les infections nosocomiales
BVOI : Bulletin de veille de l’océan Indien
BVS : Bulletin de veille sanitaire
CAPTV : Centre antipoison et de toxicovigilance
CDD : Contrat à durée déterminée
CDI : Contrat à durée indéterminée
CGSS : Caisse générale de sécurité sociale
Cire : Cellule de l’InVS en région
CHU : Centre hospitalier universitaire
CHGM : Centre hospitalier Gabriel Martin
CHM : Centre hospitalier de Mayotte
CLAT Centre de lutte antituberculeuse
COI : Commission de l’océan indien
CNR : Centre national de référence
CVAGS : Cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire
DCAR : Département de coordination des alertes et des régions
DGS : Direction générale de la santé
DOM : Département d’Outremer
DVSS : Direction de la veille et sécurité sanitaire
EMS : Etablissements médico-sociaux
ETP : Equivalent temps plein
EPAC : Enquête permanente des accidents de la vie courante
FETP : Programme de formation à l’épidémiologie de terrain
FVR : Fièvre de la Vallée du Rift
GEA : Gastroentérites aiguës
InVS : Institut de veille sanitaire
IRA : Infection respiratoire aiguë
IST : Infection sexuellement transmissible
LGV : Lymphogranulomatose vénérienne
OI : océan Indien
OMS : Organisation mondiale de la santé
ORS : Observatoire régional de la santé
PCR : Polymerase Chain Réaction
PE : Point épidémiologique
PIES : Plateforme d’information des études en santé
PVUS : Plateforme de veille et d’urgence sanitaires
RESIST : Réseau de Surveillance des Infections Sexuellement Transmissibles
RSIE : Réseau de surveillance et d’investigation des épidémies
RSI : Règlement sanitaire intenational
SDIS : Service départemental d’incendie et de secours
SEGA : Surveillance des épidémies et gestion des alertes
TI : Taux d’incidence
URL : Uniform Resource Locator
USLD : Unités de soins de longue durée
VIH : Virus de l’immunodéficience humaine
VHB : Virus de l’hépatite B
Ce rapport annuel est dédié à Julien Raslan-Loubatie
Source Photo : Revue Respire
1
Sommaire
1. Présentation de la Cire
1.1.
1.2.
1.3.
1.4.
Présentation de la Cire et du contexte régional
Cadre de fonctionnement de la Cire
Missions et activités
Moyens
2. Temps forts de l’année 2013
2.1.
2.2.
2.3.
1er forum international : veille sanitaire et riposte en
territoire insulaire
Identification de cas de typhus murin à la Réunion
Epidémie de leptospirose suite à un triathlon à la Réunion
3. Activité de la Cire pour 2013
3.1.
3.2.
3.3.
3.4.
3.5.
Répartition des moyens selon les activités de la Cire
Veille et alerte
Surveillance épidémiologique
Etudes et expertises
Actions de communication et valorisation scientifique
Remerciements
2
1. Présentation de la Cire
1. 1. Présentation de la Cire océan Indien et du contexte
régional
La cellule de l’InVS en région océan Indien (Cire OI) a été créée en 2002 (Figure1). Son champ d’intervention couvre les îles
de Mayotte et de la Réunion, localisées dans l’océan Indien, à l’est de l’Afrique et situées chacune de part et d’autre de
Madagascar.
Figure 1 : Carte d’identité de la Cire
Date de création : 2002
Effectif : 10 personnes
Responsable : Laurent Filleul
Contact : [email protected]
Carte
Lieux d’implantation de la Cire :
Saint Denis de la Réunion, (antenne à
Mamoudzou)
Départements d’intervention :
Ile de la Réunion, île de Mayotte
Région monodépartementale ultramarine française de l’archipel des Mascareignes, la Réunion est une île volcanique
montagneuse d’une superficie de 2 500 km², située dans l’hémisphère austral par 21°5’ de latitude sud et 55°30’ de
longitude est, dans le sud-ouest de l’océan Indien, à 800 km à l’est de Madagascar et 200 km à l’ouest de l’île Maurice. Elle
connaît un climat tropical humide, sous l’influence de vents d’Est appelés les alizés. L’été austral est la saison des pluies et
des cyclones, tandis que l’hiver est la saison sèche. Cependant, le caractère montagneux de l’île entraîne de forts contrastes
de température comme de pluviométrie. Au 1er janvier 2012, la population de l’île est estimée à 837 868 habitants. L’île se
place au 90ème rang des départements français par la taille et au 30ème rang par la population. La population réunionnaise
continue d’augmenter d’environ 10 000 personnes par an en raison de l’excédent des naissances sur les décès. Elle pourrait
dépasser le million d’habitants à l’horizon 2030.
Située dans le canal du Mozambique, l’île de Mayotte fait partie de l’archipel des Comores, partagé entre la République
Fédérale Islamique des Comores et la France. Depuis avril 2011, elle a le statut de département d’outre-mer et devient le
101ème département français. Elle est composée de deux îles habitées, la Grande Terre (363 km²) et la Petite Terre (11 km²)
ainsi que d’une trentaine d’îlots épars dans un vaste lagon corallien de 1100 km². Elle connaît un climat tropical humide avec
une saison chaude et humide, l’été austral, caractérisée par la mousson du nord-ouest accompagnée de dépressions
3
tropicales et, plus rarement, de cyclones. L’hiver austral correspond à une saison plus tempérée et moins humide. La
population de Mayotte a été multipliée par quatre en moins de 30 ans, pour atteindre 217 091 habitants, estimée par l’Insee
au 1er janvier 2012. Attractive pour les populations des îles environnantes et facilement accessible en bateau depuis l’île
d’Anjouan (Comores), Mayotte connaît une immigration clandestine massive et difficilement contrôlable. La part de la
population étrangère est passée de 34 % en 2002 à 41 % en 2007.
1.1.1. Risques sanitaires
De par leurs situations géographiques et leurs climats, la Réunion et Mayotte sont particulièrement exposées au risque
d’introduction de pathologies infectieuses et notamment d’arboviroses. En effet, les deux îles entretiennent de nombreux
échanges touristiques, familiaux, étudiants ou professionnels avec plusieurs pays de la zone océan Indien où des virus
circulent de manière endémique ou épidémique constituant ainsi des risques sanitaires identifiés.
L’arrivée de voyageurs infectés sur le territoire, couplée à la présence de moustiques vecteurs, peut donc à tout moment
entraîner l’apparition d’une chaîne de transmission voire d’une épidémie si des conditions favorables à la dissémination du
virus sont réunies. Cela a été d’ailleurs démontré à Mayotte comme à la Réunion avec la survenue de plusieurs épidémies
de dengue et de chikungunya. A cela s’ajoute un contexte sanitaire spécifique à chacune des îles par la présence de
pathologies infectieuses ou de maladies chroniques. A titre d’exemple, on peut noter les spécificités suivantes :
Mayotte
- Endémicité de plusieurs pathologies infectieuses : hépatite A, fièvre typhoïde, lèpre ;
- Identification d’une circulation du virus de la fièvre de la Vallée du Rift chez le bétail ;
- Prévalence de la leptospirose très élevée ;
- Incidence de la tuberculose supérieure à celle de la métropole ;
- Identification régulière de cas de diphtérie ;
- Incidence des infections invasives à méningocoques inférieure à celle de la métropole ;
- Prévalences élevées du diabète et de l’obésité.
La Réunion
- Prévalence de la leptospirose élevée ;
- Présence de la lèpre avec quelques cas incidents ;
- Incidence élevée des gastroentérites (bactériennes et virales) ;
- Risque élevé de survenue d’arboviroses ;
- Incidence des infections invasives à méningocoques inférieure à celle de la métropole ;
- Prévalences élevées du diabète et de l’obésité.
A ces spécificités s’ajoutent les pathologies saisonnières auxquelles les deux îles n’échappent pas même si l’intensité de
ces épidémies peut apparaitre parfois moins marquée qu’en métropole. Il s’agit notamment de la grippe, des bronchiolites et
des gastroentérites.
4
1.2. Cadre de fonctionnement de la Cire OI
La Cire OI est une unité régionale de l’Institut de veille sanitaire (InVS), parmi les 17 unités régionales rattachées au
Département de coordination des alertes et des régions (DCAR) de l’Institut. Ses bureaux sont localisés au sein de l’ARS OI
(Agence de santé océan Indien) où elle est rattachée fonctionnellement à la Direction de la veille et sécurité sanitaire
(DVSS).
La Cire assure les missions de l'InVS en région. Elle apporte une expertise scientifique opérationnelle, disponible et réactive,
pour la veille et l’alerte sanitaires. Les résultats des études et investigations réalisées par les Cire font l’objet d’une validation
scientifique par la direction générale de l’InVS avant leur publication.
Son fonctionnement est régi par la convention InVS-ARS du 24 février 2011. La programmation des travaux annuels est
arrêtée par les directeurs généraux de l’ARS et de l’InVS.
1.3. Missions et activités de la Cire
Le partenaire de la Cire dans la Plateforme régionale de veille est la CVAGS (Cellule de veille, d'alerte et de gestion
sanitaire) qui assure la réception centralisée régionale des signaux ainsi que le traitement et la gestion des alertes. La
répartition des rôles entre les CVAGS et les Cire a été précisée dans la note du 20 avril 2010 de la Direction générale de la
santé (DGS) relative à la veille et aux urgences sanitaires dans les ARS (Figure 2). Une procédure interne a permis de
formaliser localement la répartition des missions au sein de la plateforme.
Les principes sont les suivants :
Expertise sur les signaux complexes - Alors que la CVAGS coordonne la réception et la gestion des alertes
courantes selon les procédures en vigueur, la Cire apporte une expertise sur les signaux complexes, en particulier
dans les situations non définies dans des protocoles.
Investigations - Les investigations complexes sont coordonnées par la Cire. Les services de l’ARS ou d’autres
services de l’État (directions départementales interministérielles, académies…) peuvent être associés pour leur
mise en œuvre. Les Cire disposent pour leurs investigations du recours possible au réseau de l’InVS, notamment
aux Centres nationaux de référence (CNR).
Autres missions de l’InVS en région
La Cire assure également des missions de l’InVS en région sur la gestion régionalisée de systèmes de surveillance, le
développement d’outils, la conduite d’études et la participation à des activités scientifiques ou de formations.
5
Figure 2 : Répartition des missions entre l'ARS et l'InVS
(1) Outil de partage des signaux
(2) L’expertise de la Cire peut intervenir à toutes les étapes de traitement des signaux. Elle peut se faire soit par
sollicitation de la CVAGS soit par auto-saisine
(3) Protocole et procédures de fonctionnement de la plateforme
1.4. Moyens
La Cire OI bénéficie de moyens (personnel et fonctionnement) de l’InVS et de l’ARS conformément à la convention de
partenariat. Elle était composée en 2013 de 10 personnes réparties sur 8 postes permanents et 2 postes en
CDD (Tableau 1).
Tableau 1 : Effectifs de la Cire - Année 2013
Fonction
Nom
Responsable
Chargée de projets
Chargée d’études
Chargée d’études
Chargée d’études
Assistante
Chargé de projets
Chargé d’études
Chargé de projets
Chargé d’études
Filleul Laurent
Larrieu Sophie
Balleydier Elsa
Brottet Elise
Caillère Nadège
Mathieu Isabelle
Pagès Frédéric
Raslan-Loubatie Julien
Solet Jean-Louis
Vilain Pascal
Poste
Arrivée/contrat
Base
ETP
InVS cat 1
InVS cat 1
InVS cat 2
InVS cat 2
InVS cat 2
ARS Cat C
ARS Cat A
ARS
ARS Cat A
Sursaud (InVS/ARS)
porteur CHU
01-04-2009 / CDI
01-07-2010 / CDI
01-04-2005 / CDI
01-09-2009 / CDI
13-08-2012 / CDD
27-10-2010 / CDI
21-05-2012 / CDI
01-01-12 au 30-06-2013 / CDD
03-02-2003 / CDI
01-11-2009 / CDI
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
6
2. Temps forts de l’année 2013
2.1. 1er Forum international : veille sanitaire et réponse en
territoire insulaire
La surveillance, l’investigation et la lutte anti-vectorielle
La Commission de l’océan Indien (COI), l’ARS OI et la Cire OI / InVS, avec la contribution financière de l’Agence française
de développement (AFD), ont organisé le 1er Forum International « Veille sanitaire et réponse en territoires insulaires » du
11 au 13 juin 2013 à Saint-Denis.
Dans un contexte international d’accélération de la diffusion des épidémies, et alors que la surveillance animale fait partout
dans le monde l’objet d’une attention accrue, l’objectif du Forum était de permettre l’échange d’expériences, de pratiques et
de résultats dans les domaines de la veille sanitaire, de l’alerte, de l’investigation, de la lutte anti-vectorielle et de la
recherche dans les territoires et pays insulaires tropicaux, notamment ceux des Caraïbes, de l’océan Indien et du
Pacifique. En effet, les territoires insulaires sont aujourd’hui de plus en plus marqués par des risques d’émergence de
maladies infectieuses du fait de l’augmentation des transports de biens et de personnes entre ces territoires, de
l’omniprésence ou de la colonisation des territoires par des vecteurs, de la modification des milieux, de l’urbanisation, voire
même des changements climatiques.
Pour répondre à cet enjeu majeur de santé publique, des systèmes de surveillance sanitaire de plus en plus performants
sont mis en place afin d’identifier précocement toute menace sanitaire et apporter une réponse adaptée la plus efficace
possible. Ces dispositifs de surveillance sont renforcés au sein de réseaux favorisant entre les pays l’échange
d’informations et de données épidémiologiques en temps réel. Dans la zone océan Indien, le réseau SEGA (surveillance
des épidémies et gestion des alertes), porté par la COI, a permis la mise en réseau des services publics de surveillance
des pays membres afin de développer une veille sanitaire active et de renforcer leurs capacités d’action.
Enfin, la lutte anti-vectorielle est un dispositif de riposte essentiel à nos territoires pour pouvoir faire face non seulement au
risque permanent de dengue, de chikungunya ou de paludisme, mais aussi à de nombreuses autres menaces virales
transmises par les insectes vecteurs. Dans ce cadre, de nouvelles technologies, parfois très innovantes, sont actuellement
développées comme alternative à la lutte chimique.
Pour ce 1er Forum international, les organisateurs ont convié des scientifiques du monde entier (Caraïbes, Pacifique, océan
Indien, dont certains territoires particulièrement éloignés et rarement représentés lors de rencontres scientifiques dans
l’océan Indien : Iles Fiji, Iles Salomon, Iles Samoa, Micronésie, Cuba, etc.).
Des experts internationaux sont venus à la Réunion pour cet évènement, qui a réuni près de 300 participants. Les
interventions se sont succédées pendant 3 jours sur différentes thématiques, sous forme de sessions plénières, de
sessions parallèles et de posters scientifiques. Près de 70 communications orales (en langue française et anglaise) et une
soixantaine de posters ont ainsi été présentés. Les sujets retenus, de haut niveau scientifique et très diversifiés, ont suscité
des débats animés et riches en partage et retours d’expériences.
7
2.2. Identification de cas de typhus murin à la Réunion
Le typhus murin est responsable de tableaux cliniques divers allant d’un syndrome grippal bénin à une atteinte neurologique
(dans près de 50% des cas), jusqu’à un tableau de défaillance multi-viscérale entrainant l’hospitalisation en réanimation (10%
des cas) et pouvant être suivi d’un décès (4% des cas en l’absence d’un traitement adapté). Cette infection est fortement sousdiagnostiquée en zone tropicale mais est apparue comme une cause importante de « fièvre d’origine indéterminée ». Le rat est
le principal réservoir de cette bactérie « R. typhi ». Son principal vecteur est Xenopsylla cheopis, la puce du rat mais
Ctenocephalides felis, la puce du chat a été impliquée dans certains pays. A la Réunion, le premier cas autochtone a été
diagnostiqué en avril 2012 dans le sud puis d’autres cas ont ensuite été enregistrés dans le sud et l’ouest au cours de l’année.
Un partenariat avec les infectiologues hospitaliers a été instauré et a permis d’identifier rétrospectivement deux cas survenus
en 2011. Depuis, 13 autres cas autochtones (10 confirmés et 3 probables) sont survenus en 2012 et 2013. En parallèle, un cas
importé en métropole chez un touriste métropolitain ayant séjourné à la Réunion a été documenté.
L’île de la Réunion réunit des conditions propices au typhus murin : population abondante d’animaux réservoirs (rats),
présence des puces vectrices (X. cheopis, Ct. felis), climat tropical et activités humaines favorables (actions itératives de
dératisation menées à différents niveaux individuels, communautaire, agricole). Les formes répertoriées actuellement à l’hôpital
sont essentiellement des formes sévères. Les formes mineures peuvent facilement être confondues avec des fièvres éruptives
banales (rubéole, mégalérythème épidémique, etc.) et les formes sans éruption avec des infections par la dengue, la
leptospirose ou les virus grippaux.
Suite à cette émergence, une étude exploratoire des caractéristiques des cas humains de typhus murin va être mise en place
en 2014 à la Réunion afin d’évaluer le risque sanitaire. Les objectifs principaux de cette étude descriptive sont d’identifier et
caractériser les cas de typhus murin survenus à la Réunion et vus à l’hôpital, et de décrire les tendances de cette maladie dans
le temps et l’espace ; les données préliminaires faisant évoquer une saisonnalité et une possible limitation au Sud et à l’Ouest
de l’île.
2.3. Epidémie de leptospirose suite à un triathlon à la Réunion
Le 22 mars 2013, un médecin généraliste a informé la plateforme de veille et d’urgence sanitaires (PVUS) d’un cas de
leptospirose chez un participant au triathlon de la Rivière des Roches le 3 mars et évoqué la possibilité d’existence d’autres
cas parmi les autres participants. Le 28 mars, la Cire OI a été saisie pour valider le signal et mener les éventuelles
investigations. Au 29 mars avec 3 cas confirmés, un cas possible et un cas suspect, l’existence d’un cas groupé de
leptospirose lié au triathlon était confirmée. Une investigation épidémiologique a été réalisée par la Cire OI auprès des
participants du triathlon. Les objectifs étaient de détecter d’autres cas cliniquement évocateurs ou biologiquement confirmés
qui n’auraient pas été signalés à la PVUS, de décrire l’ensemble des cas sur le plan clinique et épidémiologique et de
rechercher les facteurs de risque d’infection par la leptospirose parmi les participants du triathlon.
La liste des inscrits à l’épreuve a été récupérée auprès du club organisateur. Un contact téléphonique a été pris avec chaque
participant pour s’enquérir de son état de santé au cours du mois de mars. Pour les personnes apparaissant les plus à risque
(triathlètes adultes) un questionnaire spécifique a été administré par téléphone. Au total, 160 personnes (123 hommes et 37
femmes) ont participé aux différentes épreuves du 3 mars. Sur ce total, 102 personnes ont pu être contactées par téléphone et
8
101 ont accepté de participer. Parmi les 41 triathlètes et les 3 nageurs relayeurs adultes, l’état de santé était connu pour 37
triathlètes et 2 nageurs : 9 participants (8 hommes et une femme) ont développé une leptospirose soit un taux d’attaque de
23%.
Les cas sont survenus entre le 10 mars et le 21 mars 2013. Les durées d'incubation sont compatibles pour les 9 cas (Figure 3).
Tous les patients ont récupéré et repris une activité sportive normale. Pour les 6 patients ayant bénéficié d’une enquête dans le
cadre de la surveillance, un cas survenu le 21 mars avait une autre exposition à risque (un entrainement le 14 mars qui pourrait
aussi être à l'origine d'une leptospirose) et un autre cas avait une exposition domiciliaire. Pour les 4 patients restant, aucune
autre exposition à risque n’a été identifiée autre que la participation au triathlon.
Figure 3 : Courbe épidémique de survenue des neufs cas de leptospirose suite au Triathlon de la Rivière des
Roches, mars 2013, Ile de La Réunion.
L’âge moyen des malades était de 33,4 ans vs 38,9 ans pour les non malades. Les taux d’attaque par sexe n’étaient pas
significativement différents. Les malades n’avaient pas plus avalé d’eau lors de l’épreuve de natation que les non malades.
Aucun malade n’avait pris d’antibiotique (Ab) durant les jours ayant suivi le triathlon. Parmi les non malades de leptospirose, 5
avaient suivi un traitement Ab dans les jours suivants le triathlon. Il n’existait pas de différence statistiquement significative pour
la prise d’Ab entre malades et non malades. Néanmoins la prise d’Ab peut avoir joué un rôle de chimioprophylaxie pour ces 5
concurrents dont l’un présentait notamment des plaies avant le triathlon.
Les malades utilisaient moins fréquemment une combinaison intégrale que les non malades : RR = 4,3 [1,3-14,5]. Les malades
présentaient significativement plus de plaies que les non malades lorsqu’ils ont participé à l’épreuve de natation : RR = 4,5
[1,6-13]. Avant le triathlon, 8% des athlètes déclaraient prendre des mesures pour se protéger de la leptospirose, après 48,8%
ont rapportaient qu’ils se protégeraient lors des prochains triathlons. Parmi les triathlètes ayant participé à l’enquête, si on
distingue non licenciés et licenciés auprès d’un club, tous les non licenciés (3) ont été malades contre 5 sur 33 chez les
triathlètes licenciés : RR = 6,6 [2,9-14,8].
La contamination d’un sujet n'ayant participé qu'à l'épreuve de natation, le lien avec la présence de blessures avant ou pendant
l'épreuve de natation, l'absence de lien avec l'ingestion d'eau sont en faveur d'une contamination aux abords de la rivière :
entrée ou sortie d'eau pieds nus. La survenue de fortes pluies dans les jours précédant l’épreuve est un élément important qui
est retrouvé dans la plupart des épidémies de leptospirose survenues au décours de compétitions de sport aquatique. Depuis
cet événement, une communication a été mise en œuvre auprès des fédérations de sport aquatique à la Réunion et des outils
de communication spécifiques pour la prévention de la leptospirose dans le cadre des activités en milieu aquatique on été
développés.
9
3.
Activités de la Cire pour 2013
3.1. Répartition des moyens selon les activités de la Cire
Le temps de travail relevé de façon systématique par l’ensemble des membres de la Cire a été réparti en deux groupes :
•
les activités intrinsèques liées au fonctionnement du service représentent un peu plus d'1/3 du temps, incluant
coordination, administration, gestion, réunions internes, gestion de messagerie, formations individuelles ou
collectives des personnels (incluant la participation à des congrès).
•
les activités liées à des missions de la Cire représentent environ 2/3 du temps avec une répartition présentée dans le
tableau 2.
Tableau 2 : Répartition du temps consacré aux missions de la Cire (hors fonctionnement de service)
Thèmes
Veille et investigation (hors animation de réseau)
Surveillance
Etudes/expertises
Réunions institutionnelles
Total
%
21
50
21
8
100
ETP d’épidémiologistes
1,9
4,5
1,9
0,7
9
Les actions programmées représentent 66% de la part d’activité de la Cire pour l’année 2013. Les actions non programmées
représentent quant à elles 20% (Figure 4).
Les actions de valorisation (communications scientifiques, actions de formation) ont représenté près de 14% de la part
d’activité de la Cire.
Figure 4 : Répartition du temps de travail par type d'activité programmée et non programmée - 2013
70
60
Pourcentage
50
40
30
20
10
0
Actions non
programmées
Actions programmées Actions de valorisation
10
3.2. Veille et alerte
3.2.1. Activités pérennes de veille sanitaire
Une veille sanitaire est assurée à la Cire selon une organisation interne afin de systématiser la réponse aux sollicitations.
Cette veille porte sur les activités assurées quotidiennement :
Réception, validation et traitement des signaux parvenant à la Cire ou issus de l’analyse des systèmes de
surveillance ;
Analyse régulière des données de surveillance à visée d’alerte : décès toutes causes, activité des urgences
hospitalières, réseaux de médecine de ville et de laboratoires ;
Evaluation des signaux sanitaires issus du point focal régional pour les signaux inhabituels pouvant avoir un
impact sanitaire important
Veille documentaire à partir des outils fournis par l’InVS (Bulletin quotidien des alertes, revue bibliographique
ciblée, etc…) ;
Recueil et transmission d’informations provenant des départements scientifiques de l’InVS et des autres Cire ;
Information et suivi des signaux issus du réseau SEGA de la COI
La Cire participe à la structuration et à l’animation de la PVUS en articulation avec les CVAGS de l’ARS OI:
Organisation de réunions quotidiennes pour un échange sur les signaux réceptionnés.
Organisation de réunions hebdomadaires entre les CVAGS de Mayotte et de la Réunion pour un
échange sur les signaux et alertes en cours. Au cours de l’année 2013, 52 réunions ont été organisées.
Organisations de réunions thématiques. Au cours de l’année 2013, 12 réunions ont été organisées.
Elaboration d’outils et procédures
Organisation de formations et de journées d’échange des pratiques professionnelles
Formation sur les toxi-infections alimentaires collectives.
Formation MDO dans les services d’urgences
Contribution à l’édition d’un bulletin hebdomadaire de veille sanitaire à destination du préfet (52 bulletins
en 2013).
3.2.2. Réponse aux signaux et alerte sanitaire
En 2013, la Cire a réceptionné 76 sollicitations qui étaient principalement des demandes d’investigation (cas groupés de
pathologie ou demande de validation de cas de coronavirus par exemple). De nombreux appuis ou conseils ont été
demandés concernant l’interprétation de données hospitalières par exemple, des appuis méthodologiques ou des synthèses
bibliographiques. Les sollicitations venaient en majorité des services de l’ARS (71%) et dans une moindre mesure de
partenaires extérieurs ou du siège de l’InVS (Tableau 3).
Tableau 3 : Bilan de la réponse aux alertes et demandes d’expertise reçues en 2013
Nombre
Fiches Informations transmises au siège de l’InVS
Fiches alerte transmises au siège de l’InVS
Sollicitations de la Cire
Expertise
Investigations
Appui et conseils
Origine
4
1
ARS
3
1
InVS
1
0
12
46
18
10
36
8
0
8
1
Autres*
0
0
2
2
9
*Autres : ORS, hôpitaux, étudiants, experts indépendants
11
• Evolution du nombre annuel de sollicitations reçues à la Cire OI, 2009-2013
Une augmentation des sollicitations de la Cire est observée ces dernières années avec un maximum au cours de
l’année 2013 où 76 sollicitations ont été enregistrées (Figure 5).
Figure 5 : Evolution du nombre de sollicitations entre 2009 et 2013
80
Nombre de sollicitations
70
60
50
40
30
20
10
0
2009
2010
2011
2012
2013
• Répartition des sollicitations non programmées selon le mois de l'année
Le nombre de sollicitations est variable selon le mois de l’année. On observe un nombre important en début d’année et
un faible nombre durant l’hiver austral (juin, juillet et août) qui correspond aux vacances scolaires (Figure 6).
Figure 6 : Répartition des actions non programmées selon le mois de l’année
Nombre de sollicitations
25
20
15
10
5
0
• Répartition des actions non programmées selon le thème d'intervention : infectieux, environnement, autres
La thématique des maladies infectieuse reste majoritaire lors des sollicitations alors que la santé environnementale
arrive en seconde position. Les maladies chroniques ne concernaient quant à elles que 4 sollicitations et la santé au
travail n’a pas été abordée. (Figure 7).
12
Figure 7 : Répartition des actions non programmées selon le thème d'intervention en 2013
Nombre de sollicitations
60
50
40
30
20
10
0
Infectieux
Environnement
Autres
• Répartition des actions non programmées selon le temps passé
Tableau 4 : Nombre de sollicitations selon le temps passé en 2013
Temps passé
< 1 heure
Entre 1 h et 1 journée
>1 journée
Nombre de sollicitations reçues
25
30
21
Total 76
3.2.2.1.
Focus sur les sollicitations les plus significatives en temps passé
Saisine de l’ARS OI sur les risques sanitaires liés à la présence de parasites intestinaux dans des ressources en
eau utilisées pour l’alimentation publique.
La Cire OI a été sollicitée par l’ARS OI afin d’évaluer les risques sanitaires liés à la présence de parasites intestinaux
(oocystes de Cryptosporidium sp et/ou de kystes de Giardia lamblia) retrouvés dans des captages d’eaux utilisés pour
l’alimentation publique. Des analyses d’eau réalisées dans le cadre des procédures de régularisation administrative des
captages d’eau destinés à la consommation humaine ont, en effet, mis en évidence la présence de ces parasites dans
certaines ressources en eaux, et ce, malgré l’absence de turbidité et en dehors des périodes de fortes pluies, habituellement
considérées, à la Réunion, comme particulièrement à risque. Ces captages concernent des eaux d’origine superficielle
alimentant des filières de traitement dépourvues de dispositif de filtration et se limitant le plus souvent à une simple
désinfection qui n’est pas efficace pour inactiver les parasites. Les concentrations en parasites relevées sur les eaux brutes
sont donc susceptibles de se retrouver également au robinet des consommateurs.
Sur la base des résultats des analyses transmis par l’ARS, la Cire a réalisé une évaluation des risques en s’appuyant sur les
conclusions du rapport de l’Afssa (Agence française de sécurité des aliments) de septembre 2002 sur l’évaluation
quantitative du risque sanitaire lié à la présence de Cryptosporidium spp dans l’eau distribuée. La Cire a ensuite apporté un
appui à l’ARS en participant aux réunions organisées systématiquement avec les représentants des communes concernées
13
(maires, élus municipaux, services techniques) et avec les sociétés délégataires du service de distribution d’eau afin de leur
exposer la situation et leur rappeler les mesures de gestion à mettre en œuvre. Lors de ces réunions, la Cire a fait le point
des connaissances sur la pathogénicité des parasites et présenté les résultats de l’évaluation des risques.
Episode de circulation de la dengue à la Réunion, mars-juillet 2013
Au cours des mois de mars à juillet 2013, la Réunion a connu un épisode de circulation du virus de la dengue. Deux
regroupements distincts de cas sont survenus dans le sud de l’île (Figure 8), donnant lieu au total à la détection de 21 cas
autochtones (dont 9 confirmés et 12 probables) (Figure 9).
Figure 8 : Répartition géographique des cas de dengue autochtones (n=21) et importés (n=12) à la Réunion
en 2013
Figure 9 : Répartition hebdomadaire des cas de dengue autochtones (n=21) et importés (n=12) par date de
début des signes, la Réunion, 2013.
6
autochtone conf irmé
importé conf irmé
5
autochtone probable
importé probable
4
3
2
0
2013-01
2013-02
2013-03
2013-04
2013-05
2013-06
2013-07
2013-08
2013-09
2013-10
2013-11
2013-12
2013-13
2013-14
2013-15
2013-16
2013-17
2013-18
2013-19
2013-20
2013-21
2013-22
2013-23
2013-24
2013-25
2013-26
2013-27
2013-28
2013-29
2013-30
2013-31
2013-32
2013-33
2013-34
2013-35
2013-36
2013-37
2013-38
2013-39
2013-40
2013-41
2013-42
2013-43
2013-44
2013-45
1
janvier
|
février |
mars |
avril
|
mai
|
juin
|
juillet
|
août
|
sept
|
oct
| nov
Cet épisode, bien que de durée et d’ampleur limitées, a nécessité des moyens considérables en termes de surveillance et
de lutte anti-vectorielle. En effet, dès la détection des deux premiers cas autochtones au cours du mois de mars, l’ARS a
décidé le passage en niveau d’alerte 2A du plan de lutte contre les arboviroses (« Identification d’un regroupement de cas
autochtones »). Afin de faire face au risque sanitaire encouru par la population, la Cire a mis en place une surveillance
épidémiologique renforcée en contactant l’ensemble des médecins généralistes et laboratoires de biologie médicale de la
zone concernée. Par ailleurs, les médecins hospitaliers ont également été sensibilisés dans le cadre de réunions durant
lesquelles la situation épidémiologique et le risque pour les semaines à venir leur ont été présentés.
14
Le niveau d’alerte 2A a été maintenu durant plusieurs mois puisqu’un second regroupement de cas autochtones a été
identifié en mai. Le maintien d’une surveillance épidémiologique renforcée et de mesures de lutte anti-vectorielle précoces et
conséquentes autour de chaque cas ont probablement contribué à éviter une intensification de la circulation virale. Par
ailleurs, durant tout l’épisode, une communication régulière a été organisée à destination de la population générale et des
professionnels de santé afin que la vigilance soit maintenue par tous. Le passage en niveau de veille 1A (« Absence de cas
ou apparition de cas isolés sans lien avec une épidémie dans la zone d’échange régionale ») du plan arboviroses a été
décidé par l’ARS fin juillet, suite à l’absence de nouveau cas au cours des six semaines précédentes. Début août, un dernier
cas autochtone datant de juillet a été confirmé, sans qu’aucun lien avec les regroupements précédents ne puisse être
retrouvé.
A noter que tout au long de l’année, 12 cas importés ont également été détectés. Ces voyageurs, notamment en provenance
d’Asie du Sud Est, ont pu être identifiés très rapidement à leur arrivée sur le territoire. Les mesures de lutte anti-vectorielle
mises en place ont permis d’éviter l’installation d’une chaîne de transmission du virus puisqu’aucun cas secondaire n’a été
retrouvé malgré une recherche active réalisée de manière systématique autour d’eux.
Par ailleurs, près de 200 signalements de suspicions de cas d’arboviroses ont été traités par la Cire et ont donné lieu à une
intervention du service de lutte anti-vectorielle au cours de l’année, sans pour autant donner lieu à une confirmation de
l’infection par la dengue ou le chikungunya.
3.2.3. Développement des capacités de veille sanitaire
La Cire OI met en place des actions pour développer les capacités de veille sanitaire à Mayotte et à la Réunion.
Animation du réseau régional de veille sanitaire
Rencontres avec les partenaires de veille sanitaire
-
Réunions trimestrielles avec les infectiologues de la Réunion ;
Réunions bi-annuelle avec les réanimateurs de la Réunion ;
Participation régulière aux réunions d’équipe du SAMU ;
Deux réunions par an avec les médecins du réseau sentinelle ;
Réunions trimestrielles avec les partenaires de la veille sanitaire (rectorat, services
vétérinaires, service de santé des armées, médecine du travail, ORS, SDIS, etc.) ;
Rencontres régulières avec les services d’urgences ;
Réunions régulières avec les deux laboratoires du CHU de la Réunion ;
-
Organisation de la rétro-information des partenaires de veille sanitaire : édition et diffusion de Points
Epidémio et de bulletins de veille sanitaire (BVS).
-
Organisation de journées thématiques, en partenariat avec l’ARS
Organisation d’une formation de 2 jours sur l’investigation des Tiac en collaboration
avec la CVAGS de la Réunion.
-
Contribution à l’organisation du 1er forum international : Veille sanitaire et réponse en territoire
insulaire.
Mise en place d’actions visant à améliorer le signalement et la capacité de réponse aux alertes
-
Protocole de fonctionnement de la plateforme
15
Participation au réseau SEGA de la commission de l’océan Indien
Au niveau de la zone océan Indien, la Cire a poursuivi en 2013 son activité de référent en termes d’encadrement, de
formation et d’appui méthodologique au sein du réseau SEGA, nom donné au réseau constitué dans le cadre du projet
RSIE (Réseau de surveillance et d’investigation des épidémies).
Le projet RSIE-COI est le résultat de la volonté politique des Etats Membres de la COI (Madagascar, Maurice,
Seychelles, Réunion (France), Union des Comores) d’améliorer les capacités régionales de prévention et de contrôle
des risques sanitaires et d’adaptation au Règlement sanitaire international (RSI) 2005 signé lors de la 58ème Assemblée
mondiale de la santé.
La finalité du réseau est l’établissement d’une coopération régionale en matière de surveillance sanitaire, en mettant
l'accent sur la formation des ressources humaines, sur le renforcement des moyens de surveillance, d’investigation et de
diagnostic des pays ainsi que sur l’échange des informations entre les professionnels chargés de la veille sanitaire et du
contrôle des maladies.
En 2013, la Cire OI a participé aux téléconférences hebdomadaires du réseau SEGA et contribué à l’échange des
données épidémiologiques provenant des systèmes de surveillance et de veille mis en place à la Réunion et à Mayotte.
Elle a accueilli et encadré deux stagiaires du programme FETP (Programme de formation à l’épidémiologie de terrain)
de la COI pour une durée de trois mois chacun. A la demande de la COI, un représentant de la Cire a participé à
l’investigation d’un épisode de syndromes respiratoires en Grande Comores en novembre 2013. Par ailleurs, la Cire a
diffusé, pour l’information des membres du réseau, des protocoles qu’elle avait élaborés et a participé comme formateur
à plusieurs sessions de formation pour les stagiaires FETP.
La poursuite de ce projet sur la période 2013-2017 a été entérinée et rendue possible grâce à la confiance et au soutien
financier renouvelés de l’AFD. Le futur projet devra s’employer à poursuivre ses objectifs initiaux, à renforcer l’appui aux
systèmes nationaux de surveillance ainsi que la capacité régionale de riposte et amplifier l’articulation santé humaine et
santé animale en application de la vision « One Health ».
16
Veille sanitaire internationale
La veille internationale a pour objectif principal de détecter des événements de santé à potentiel épidémique et
susceptibles d’atteindre les populations des îles du sud-ouest de l’océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice,
Rodrigues, Mayotte, Réunion, Seychelles). Les objectifs secondaires sont de :
- détecter des alertes ou menaces potentielles en termes de santé publique afin d’anticiper les mesures adéquates à
mettre en œuvre (communication, gestion, prévention) ;
- informer régulièrement les partenaires de la veille sanitaire au sein de l’île de la Réunion et de Mayotte notamment lors
des réunions hebdomadaires des plateformes de veille sanitaire ;
- fournir les éléments de rédaction du Bulletin de veille de l’océan Indien (BVOI) pour l’information des partenaires du
réseau SEGA mis en place sous l’égide de la COI.
L’analyse quotidienne des données épidémiologiques mondiales (sites spécialisés, réseau de surveillance, presses
locales et internationales, organisation internationale) permet de repérer les événements sanitaires présentant une
menace immédiate pour les populations du sud ouest de l’océan Indien, de bénéficier de l’expérience d’autres pays
même très éloignés quant à leur gestion de situation sanitaire particulière pouvant potentiellement affecter les pays de la
zone, de participer à la mise en place des mesures de prévention et de gestion en maintenant une veille scientifique sur
les maladies infectieuses émergentes et en diffusant les informations aux partenaires.
Cette veille fait l’objet d’une synthèse hebdomadaire qui est adressée chaque semaine aux CVAGS et est ensuite
discutée lors de cette réunion. Pour chaque événement rapporté, une première partie décrit la situation, le risque et les
mesures de gestion adoptées par les autorités sanitaires. Une deuxième partie résume les caractéristiques de la
pathologie (agent pathogène, épidémiologie, manifestations, etc.). L’objectif est de donner à des agents de formations
initiales diverses et de parcours différents un socle de connaissances commun minimal sur des pathologies ou situations
qu’ils pourraient être amenés à rencontrer dans leur exercice.
17
3.3. Surveillance épidémiologique
3.3.1. Surveillance non spécifique
3.3.1.1.
Programme SurSaUD®
SurSaUD® est un système de surveillance syndromique qui repose sur le suivi de l’activité de l’ensemble des services
d’urgences de la Réunion et de Mayotte, du Samu-centre 15 de la Réunion et des données de mortalité des bureaux
d’Etat-civil (Figure 10). A cela s’ajoute le suivi du nombre de consultations et de visites à domicile hebdomadaires
réalisées par les médecins généralistes et remboursées par la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS).
Plusieurs objectifs sont affichés pour ce système. Il s’agit de générer des alertes sanitaires en identifiant le plus
précocement des phénomènes sanitaires inattendus nécessitant une réponse de santé publique adaptée, de quantifier
des impacts sanitaires, de suivre des phénomènes saisonniers et enfin de constituer un réseau de professionnels de
santé regroupés autour d’un objectif commun : la veille sanitaire.
Figure 10. Architecture du système de surveillance syndromique à la Réunion et à Mayotte
A partir des données collectées, un suivi temporel des activités est réalisé et différents indicateurs de surveillance sont
construits : des indicateurs à visée d’alerte et des indicateurs pour la détection de clusters et le suivi d’épidémies. Des
analyses quotidiennes et hebdomadaires sont menées à l’aide de méthodes statistiques. L’épidémiologiste valide ou non
les signaux statistiques générés par le système en s’appuyant sur un algorithme de décision. Si le signal est validé, une
investigation épidémiologique est mise en place. Les résultats de l’investigation permettent de déclencher une alerte
sanitaire si nécessaire.
18
Depuis sa mise en place, le système de surveillance syndromique permet de suivre quotidiennement un certain nombre
d’indicateurs :
- Nombre de passages aux urgences sans tenir compte d'orientation pathologique ;
- Nombre de passages aux urgences selon des regroupements syndromiques définis par un ou plusieurs diagnostics
codés en CIM-10 (grippe, gastroentérite, asthme, bronchiolite, etc.) ;
- Nombre total d’affaires traitées par les Samu-Centre 15 et nombre d’appels pour grippe ;
- Nombre de sorties primaires et secondaires du Smur ;
- Nombre total de décès par commune ;
- Nombre de consultations chez les médecins généralistes.
Une rétro-information bimensuelle sur l’activité des urgences hospitalières et du Samu-Centre 15 est réalisée et envoyée
aux partenaires du réseau et aux décideurs locaux.
Estimation de l’impact sanitaire du cyclone Dumile
Pour la première fois depuis sa mise en place, le système de surveillance syndromique a été sollicité afin d’estimer
l’impact sanitaire du passage d’un cyclone à proximité de la Réunion (cyclone Dumile en janvier 2013) (Figure 11).
L’analyse des différents indicateurs a permis de montrer un impact sanitaire modéré du cyclone sur la population
réunionnaise. Cet impact s’est caractérisé par une légère recrudescence des passages pour traumatisme dans l’ouest
de l’île et d’une légère augmentation des infections respiratoires. Par ailleurs, une hausse de l’activité médicale pour
gastroentérites a été observée sur les semaines suivant le phénomène.
Figure 11. Cyclone Dumile (Source Mtotec)
Détection d’évènements sanitaires inhabituels
Plusieurs évènements sanitaires inhabituels de faible ampleur ont pu être détectés précocement, comme par exemple,
une recrudescence des passages pour coqueluche (Figure 12) ou un cluster spatiotemporel de gastroentérites sur un
quartier de la commune de Saint-Pierre (Sud de l’île).
19
er
Figure 12. Nombre mensuel de passages pour coqueluche sur les services d’urgences de la Réunion, du 1
janvier au 31 décembre 2013
10
Nombre de passages
9
8
7
6
5
4
3
2
1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Année 2013
En 2013, le système de surveillance a permis de détecter et de suivre les recrudescences saisonnières de rhinopharyngite,
de bronchiolite ou de gastroentérite à Mayotte et à la Réunion.
Le système de surveillance syndromique repose sur plusieurs sources de données qui permettent la surveillance en continu
d’indicateurs couvrant les différentes phases d’une maladie : de la forme bénigne (consultation médicale) aux formes
sévères (hospitalisations) jusqu’au décès.
Ce système a démontré que des données d’activité habituellement utilisées pour de la planification pouvaient être utiles à la
veille sanitaire en apportant des informations importantes pour la santé publique. Aujourd’hui, c’est un véritable réseau
humain constitué de professionnels de santé et d’épidémiologistes qui a été créé à Mayotte et à la Réunion afin de faire
évoluer la veille sanitaire.
3.3.1.2.
Population sentinelle « Koman i Lé »
Il s’agit d’un système de surveillance non spécifique basé sur le recueil de symptômes déclarés par un échantillon de la
population réunionnaise volontaire au moyen d’une application internet dédiée. Les objectifs de ce projet sont de :
-
disposer d’un échantillon de la population réunionnaise bénévole âgée de 18 ans et plus à des fins de surveillance
épidémiologique ;
-
suivre la survenue de différents symptômes déclarés en continu dans cet échantillon de la population ;
-
suivre les tendances d’indicateurs syndromiques construits à partir des symptômes recueillis ;
-
réaliser des enquêtes ponctuelles sur l’état de santé de cet échantillon de la population.
Une application informatique sécurisée, de type Voozanoo, a été développée par Epiconcept, agréé hébergeur de données
de santé. Cette application permettra à tout volontaire de s’inscrire, de renseigner chaque semaine un questionnaire relatif à
son état de santé sur la semaine écoulée, et de répondre aux enquêtes thématiques. Les résultats des analyses réalisées à
partir des données recueillies seront également disponibles sur cette application, sous forme de statistiques personnalisées
et de documents tels que des points épidémiologiques. Un site internet a été créé pour accéder à cette application, son URL
est www.koman-i-le.re (Figure 13). Une phase de test de l’application a débuté en décembre 2013 au sein de l’ARS OI.
En termes de communication, un logo a été élaboré. Il est représenté sous la forme d’un caméléon décliné en différentes
couleurs. Ainsi, ce caméléon changera de couleur selon la situation sanitaire. A partir de ce caméléon, le service
20
communication de l’ARS OI a créé l’identité du projet. La bannière ainsi définie est affichée sur la page internet du projet, et
sera insérée dans tous les documents relatifs au projet. Un flyer est en cours d’élaboration et sera diffusé à la population lors
de la compagne de communication, afin d’inciter les réunionnais à participer à ce système de surveillance.
Les programmes d’analyse ont été développés et testés. L’autorisation de débuter l’étude a été notifiée par la Directrice
Générale de l’InVS le 21 novembre 2013. Le lancement officiel aura probablement lieu au cours du premier trimestre de
2014.
Figure 13 : Page d’accueil du site internet du projet Koman i lé
3.3.1.3.
Suivi de l’activité des médecins libéraux via les remboursements de la
caisse générale de sécurité sociale (CGSS)
A l’issue de la consultation chez le médecin généraliste, une feuille de soin électronique est générée et transmise
automatiquement par liaison informatique sécurisée afin de déclencher le remboursement de l’acte médical. Les données de
remboursement sont ensuite anonymisées puis agrégées par la CGSS pour être transmises à la Cire OI par mail en
semaine N. Le fichier reçu recouvre le nombre de consultations et de visites réalisées en semaine N-1. Ce système
opérationnel depuis 2009, permet de suivre l’activité en médecine libérale et de disposer d’un dénominateur pour l’activité
globale des médecins libéraux sur l’île de la Réunion. Ces données analysées en continu permettent de suivre les
tendances et une analyse par commune permet d’identifier des suractivités potentielles. Enfin, ces données permettent
d’estimer par extrapolation le nombre de visites pour gastroentérite et pour syndrome grippal sur l’ensemble de l’île de la
Réunion à partir de l’activité des médecins du réseau sentinelle.
21
Figure 14. Evolution de l’activité des médecins généralistes à travers les remboursements effectués par la
CGSS à la Réunion
Nombre de consultations
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51
Semaine de 2013
3.3.1.4.
Réseau d’écoles sentinelles à la Réunion
A la suite de la phase pilote mise en place en 2011-2012, il a été décidé de poursuivre le projet d’écoles sentinelles en
l’élargissant à une quarantaine d’écoles volontaires. En 2013, la surveillance de l’absence scolaire s’est basée sur la
participation volontaire de 47 écoles sentinelles (5 maternelles, 20 élémentaires et 22 primaires) réparties dans les
22 circonscriptions de l’île. Un outil de saisie en ligne sur Internet a été développé par le Rectorat où les directeurs d’école
se connectent chaque jour pour saisir leurs données d’absence. Le nombre total d'élèves absents est rapporté quelle que
soit la cause de l’absence (médicale ou non). La très forte participation des directeurs au dispositif s’est confirmée mais des
problèmes de connexion internet ont impacté son bon fonctionnement. Au cours des mois de juin et juillet 2013 (période
d’épidémie de grippe), une augmentation de l’absence scolaire a été constatée, mais due à plusieurs causes, sanitaires et
non sanitaires. Il a donc été difficile d’interpréter cette augmentation des absences par la seule cause de l’épidémie de
grippe. Fin novembre 2013, une réunion du comité de pilotage a eu lieu avec les directeurs d’écoles. Il a été proposé une
nouvelle grille de recueil incluant « majorité d’absence pour raisons médicales ? oui/non/ne sait pas », dans le but
d’augmenter la spécificité du dispositif et de répondre aux objectifs de surveillance.
3.3.2. Surveillances spécifiques
3.3.2.1.
Surveillance de la leptospirose
Chaque année, durant l’été austral, une recrudescence des infections par leptospires est constatée à la Réunion. Les
premiers mois de l’année présentent des conditions de température et de pluviométrie propices à la survie des leptospires
dans l’environnement. Depuis 2004, une surveillance spécifique a été mise en place par la Cire OI, basée sur le signalement
des cas par les médecins et les laboratoires d’analyse et de biologie médicale de l’île de la Réunion, aussi bien du secteur
ambulatoire qu’hospitalier.
22
Au cours de l’année 2013, 63 cas de leptospirose ont été recensés dont 58 confirmés et 5 possibles (Figure 14). Parmi ces
patients, 59 (92%) ont nécessité une hospitalisation et un tiers est passé en service de réanimation. Cette année,
contrairement aux années précédentes, le nombre de décès a été élevé : 4 contre 1 en 2012, 1 en 2011 et 0 en 2010. Cette
situation peut s’expliquer en partie par une prise en charge tardive. L’année 2013 a été marquée par la survenue pour la
première fois à la Réunion de cas groupés liés à une compétition sportive. Suite à un triathlon, neuf cas de leptospirose ont
été diagnostiqués parmi les participants. Le taux d’incidence global pour 2013 était de 7,1 cas pour 100 000 habitants contre
9,1 en 2012 et 4,7 en 2011. La période de transmission a été plus courte que les années précédentes cessant en mai et
également moins intense. Sans l’excès de cas lié au triathlon de la Rivière des Roches, le taux d’incidence global pour 2013
serait de 6 cas pour 100 000 habitants.
L’âge moyen des malades était de 44 ans (étendue : 9-77 ans) et les hommes représentaient 91,5% des malades en 2013.
Ce déséquilibre du sex-ratio a été constamment observé depuis 2002. Les femmes ne représentaient que 5% du total des
cas recensés depuis les premières études à la Réunion. Les enquêtes environnementales ont pu être réalisées en 2013
auprès de 60 patients. Pour 15 d’entre eux, la contamination était directement liée à une activité aquatique en eau douce
(triathlon, pêche, baignade). Les activités de jardinage ou d’élevage de loisir étaient incriminées pour 24 des cas. La
contamination était d’origine professionnelle pour 9 cas (8 agriculteurs ou spécialistes espaces verts et un travailleur du
bâtiment). Pour 12 patients, plusieurs expositions domiciliaires, aquatiques et professionnelles ont été retrouvées.
Figure 14 : Nombre mensuel de cas de leptospirose survenus à la Réunion de 2011 à 2013 avec (a) ou sans
(b) les cas liés à la participation au triathlon de la rivière des roches en mars 2012.
(a)
(b)
23
A Mayotte, 78 nouveaux cas de leptospirose ont été déclarés par le laboratoire du Centre hospitalier de Mayotte (CHM). Ce
nombre reste supérieur à la moyenne des années 2009-2010, au cours desquelles la surveillance a été renforcée, mais
nettement inférieur aux deux années antérieures. La saison en 2013 se caractérise par un nombre de cas plus faible et une
saison plus courte marquée par un faible nombre de cas au mois de mai : 2 contre 45 et 24 respectivement en 2011 et 2012
(Figure 15). Cette situation est possiblement liée à une baisse de la pluviométrie en 2013. Sur les 78 cas, un décès a été
rapporté. Le sex-ratio homme femme était de 2,1. L’âge moyen était de 30 ans (étendue 7 à 80 ans) sans différence selon le
sexe. En 2013, seulement 32 enquêtes ont été réalisées autour des cas. L’âge moyen des cas enquêtés et le sex ratio
n’était pas différent chez les enquêtés et les non enquêtés. Sur les 32 cas, des animaux étaient présents dans
l’environnement direct de 29 malades dont des rats pour 28. La plupart (n=25) habitaient des maisons traditionnelles ou sous
tôle. La majorité des malades (n=30) habitaient en milieu rural ou semi-urbain. Pour 3 cas, la contamination était liée
uniquement à des bains en rivière. Une activité agricole était retrouvée chez les 29 autres cas : professionnels agricoles
(n=12 cas) mais aussi sujets sans profession (n=13 cas) ou activité agricole de compléments chez des administratifs,
étudiants ou autres professions. Néanmoins, la contamination peut être rattachée formellement à l’activité agricole pour
seulement 5 patients, la plupart des autres cas ayant d’autres sources d’exposition notamment les bains en rivière et un
risque professionnel (éboueur/dératisateur) pour 1 patient.
Figure 15 : Nombre mensuel de cas de leptospirose confirmés, Mayotte, 2013
35
2013
30
Nombre de cas
25
20
15
10
5
0
Jan
3.3.2.2.
Fév
Mar
Avr
Mai
Juin
Juil Août Sep
Oct
Nov Déc
Surveillance des pathologies saisonnières à partir du réseau de médecins
sentinelles à la Réunion
Le réseau de médecins sentinelles de la Réunion, mis en place en 1996, fonctionne sur la participation volontaire de 57
médecins généralistes et de 2 pédiatres libéraux répartis dans l'île qui surveillent les syndromes grippaux, les diarrhées
aigües, la varicelle et les syndromes dengue-like en continu (Figure 16). Les médecins sentinelles peuvent cependant être
mobilisés sur d’autres évènements sanitaires particuliers méritant une surveillance épidémiologique renforcée (exemple du
chikungunya en 2005-2006). Les objectifs sont de suivre les tendances temporelles des consultations pour les pathologies
surveillées, d’identifier les périodes épidémiques et d’en quantifier l'impact.
24
Figure 16 : Flyer d’information sur le réseau de médecins sentinelles de la Réunion
Ce réseau permet également par des analyses virologiques, d’identifier et caractériser les virus de la grippe circulant. Outre
l’activité de surveillance habituelle du réseau de médecins sentinelles de la Réunion, plusieurs actions spécifiques ont été
menées en 2013 :
- La participation de la Cire OI au Congrès francophone de médecine générale de l’océan Indien (MGOI) les 26/27 avril,
avec une présentation orale sur l’implication du réseau de médecins sentinelles dans la surveillance des maladies
infectieuses à la Réunion, et un stand permettant de donner de l’information sur les missions de la Cire et les missions des
médecins sentinelles ainsi que de l’information épidémiologique (BVS, Point Epidémio). Grâce à cette rencontre, plusieurs
contacts ont été pris et 3 médecins ont intégré le réseau.
- Suite à la survenue de cas de dengue en 2012 à la Réunion, il a été décidé de maintenir la surveillance des syndromes
dengue-like par les médecins sentinelles dans un contexte de possible survenue d’une épidémie de dengue à la Réunion.
Concernant la surveillance des diarrhées aigües en 2013, aucune épidémie de gastro-entérites n’a été détectée en 2013 par
le réseau de médecins sentinelles. Les consultations pour diarrhées aigües sont restées autour des moyennes saisonnières.
En 2013, La saison grippale a été marquée par une épidémie d’ampleur modérée survenue en juin et juillet due à une cocirculation de 3 virus grippaux : A(H1N1)pdm09, A non H1N1 et B (Figure 17). Cependant, un nombre important de cas
sévères de grippe a été signalé puisque 18 personnes ont été hospitalisées en réanimation dont 7 sont décédées. La plupart
de ces patients n’était pas vaccinée alors qu’ils faisaient partie des populations ciblées par la vaccination.
25
Figure 17 : Estimation du nombre hebdomadaire de syndromes grippaux vus en consultation en médecine de
ville à la Réunion en 2013
20000
16,0%
max grippe 2007-2012, 2009 exclu
estimation nb de cas de syndromes grippaux
14,0%
% SG/cst sentinelle
16000
nb de cas de syndromes grippaux
12,0%
14000
10,0%
12000
10000
8,0%
8000
6,0%
6000
4,0%
4000
% consultation pour syndrome grippal sentinelles
18000
2,0%
2000
0
0,0%
1
3
5
7
9
11
13
15
17
19
21
23
25
27
29
31
33
35
37
39
41
43
45
47
49
51
Semaine
Source : médecins sentinelles et CGSS
3.3.2.3.
Système de surveillance spécifique des arboviroses (chikungunya,
dengue, fièvre de la Vallée du Rift) à Mayotte et à la Réunion
Mayotte et la Réunion sont constamment exposées au risque d’arboviroses, en particulier de dengue et de chikungunya
mais aussi de fièvre de la Vallée du Rift pour Mayotte. Ainsi des systèmes de surveillance (Figure 18) ont donc été mis
en place afin de :
- Détecter précocement toute suspicion d’infection par le virus de la dengue ou du chikungunya afin de déclencher les
actions de réponse des services de Lutte anti-vectorielle (LAV) de l'ARS OI autour de chaque cas ;
- Suivre au jour le jour la situation épidémiologique de ces deux maladies sur l’île afin d’adapter le système de
surveillance et les mesures de gestion devant être prises en termes de lutte anti-vectorielle, d’éducation sanitaire, de
communication, de diagnostic et d’offre de soins ;
- Suivre les tendances à moyen et long termes pour une meilleure connaissance du risque épidémique sur chaque île.
A Mayotte, la fièvre de la vallée du Rift rentre également dans le cadre de ce système de surveillance puisqu'un
diagnostic biologique de cette maladie est prescrit devant tout syndrome « dengue like », au même titre que le diagnostic
de dengue et de chikungunya.
26
Figure 18 : Organisation du système de surveillance de la dengue et du chikungunya à la Réunion et à
Mayotte
LABM hospitaliers et de
ville (Mayotte et la Réunion)
LABM Biomnis et Cerba
Métropole
CNR des arbovirus, Marseille
CNR associé, CHU Nord Réunion
Signalement de tout résultat compatible avec infection récente chikungunya ou dengue
Médecin
prescripteur
Demande
d’infos
CVAGS / Cire OI
- Vérification du signalement
Signalement des suspicions de cas
LAV
ARS OI
- Recueil d’informations
- Elimination des moustiques et gites larvaires
(traitements mécaniques et larvicides)
- Recherche active d’autres cas
Retour d’enquête
Cire OI
Rétroinformation
- Classement final du cas
- Investigations si suspicion de foyer
- Suivi des tendances
En dehors des périodes épidémiques, la surveillance est basée sur la détection exhaustive des suspicions d'infection
récente par le virus de la dengue ou du chikungunya. Chaque signalement donne lieu à une vérification via un contact avec
le médecin traitant et/ou le laboratoire d’analyses. Si une suspicion d’infection récente est validée, le signalement est
transmis aux services de la LAV de l’ARS qui se rendent au domicile du patient afin de recueillir des informations
complémentaires, de mettre en oeuvre un traitement anti-vectoriel adapté, des actions d’éducation sanitaire et de réaliser
une recherche active de personnes symptomatiques dans l‘entourage géographique du patient afin d’identifier d’éventuels
foyers de transmission. Suite à cette visite, un classement final du cas est réalisé par la Cire OI qui mène également des
investigations complémentaires en cas de suspicion d’un foyer de transmission. Lorsqu’une circulation autochtone est
suspectée ou mise en évidence, un dispositif de surveillance renforcée est mis en place notamment via un contact
téléphonique avec tous les médecins et biologistes de la zone concernée pour les inciter au signalement systématique de
toute suspicion. Dans le cas d’une épidémie de grande ampleur généralisée sur l’ensemble du territoire, l’objectif évolue vers
la surveillance des grandes tendances de l’épidémie afin d’orienter les mesures de lutte communautaire. La surveillance
exhaustive est alors abandonnée au profit d’une surveillance populationnelle, basée sur le recueil de l’activité des médecins
sentinelles et sur la surveillance des formes graves et des décès, qui permet d’obtenir une vision globale de l’épidémie sur
l’ensemble de l’île.
Au cours des six premiers mois de l’année 2013, la Réunion a connu un épisode très modéré de circulation du virus de la
dengue. Au total, 21 cas autochtones (dont 9 confirmés et 12 probables) ont été détectés sous la forme de deux
regroupements de cas distincts. Seul le sud de l’île a été affecté par cet épisode de circulation, et aucune forme sévère de la
maladie n’a été à déplorer. Par ailleurs, 7 cas importés de dengue ont également été détectés chez des voyageurs de retour
d’Asie du Sud Est, d’Inde et du Sri Lanka. En revanche, aucun cas de chikugunya (autochtone ou importé) n’a été détecté
au cours de l'année 2013.
27
A Mayotte, la fin de l'année 2013 a été marquée par la survenue de cinq cas importés de dengue. En dehors de cet
événement lié à une circulation active du virus en Grande Comore, la situation épidémiologique des arboviroses a été très
calme et aucune circulation active de dengue ou de chikungunya n'a été identifiée dans l'île.
3.3.2.4.
Surveillance de la lèpre à Mayotte et à la Réunion
En 2000, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a fixé comme objectifs une diminution de la prévalence de la lèpre
(inférieure à 1 cas pour 10 000 habitants) et la mise en place d’un système de surveillance dans les pays endémiques.
L’Afrique est particulièrement touchée par cette pathologie ainsi que plusieurs îles de l’océan Indien où la maladie est
endémique. A Mayotte, des études ont démontré l’endémicité de la lèpre. Une analyse des données recueillies entre 2006 et
2011 a été conduite afin de décrire l’évolution de la maladie à Mayotte. Les données ont été recueillies par le service chargé
du suivi de la lèpre du centre hospitalier de Mayotte auprès des cas confirmés bactériologiquement. Un frottis sur une lésion
à permis l’établissement de l’index bactériologique permettant de définir le statut paucibacillaire ou multibacillaire des
patients. De 2006 à 2011, 307 nouveaux cas de lèpre ont été diagnostiqués à Mayotte. L’incidence moyenne sur la période
est de 2,6 cas pour 10 000 habitants et la prévalence est de 5,0 / 10 000. Pour la première fois en 2009 les formes
multibacillaires deviennent prépondérantes et atteignent 87,2% en 2011. L’incidence enregistrée en 2011 (3,7 / 10 000) est
la plus basse depuis 1994 avec 39 nouveaux cas, dont 8 importés, (1,8 / 10 000 habitants). Parmi eux, 90% présentent une
forme multibacillaire. Pour 18 cas, la forme clinique observée est lépromateuse. Mayotte reste le territoire français le plus
touché par la lèpre. L’augmentation de la part des formes multibacillaires souligne une circulation active du bacille. La
prévalence et l’incidence diminuent depuis 5 ans.
Parallèlement, la survenue de cas à la Réunion a nécessité la mise en place d'une surveillance pour recenser les malades et
estimer la situation épidémiologique de la maladie. Ainsi, depuis 2011, un système de surveillance de la lèpre a été initié à la
Réunion. Basé sur la déclaration des cas par les professionnels de santé (essentiellement infectiologues et dermatologues),
ce système a pour objectifs de suivre la situation épidémiologique de la maladie dans l'île et de permettre la mise en place
de mesures de contrôle autour des cas par les Centre de lutte antituberculeuse (CLAT). Dès sa mise en place, il a permis de
mettre en évidence la persistance d'une circulation du bacille sur le territoire puisqu'un regroupement de cas autochtones a
été détecté dans le sud de l'île. Au cours de l'année 2013, un seul nouveau cas de lèpre a été signalé chez une patiente de
retour de Mayotte. Il s'agit de l'incidence la plus basse depuis la mise en place du système puisque deux cas incidents ont
été signalés en 2011 et quatre en 2012.
En conclusion, la lèpre est endémique à Mayotte et probablement sous estimée à la Réunion. Le taux de formes
multibacillaires augmentant, il est donc important de continuer et de consolider la surveillance de la lèpre et la lutte
antilépreuse à Mayotte et à la Réunion pour pouvoir éliminer cette pathologie.
3.3.2.5.
Surveillance des infections sexuellement transmissibles (IST) à la Réunion
La surveillance des IST à La Réunion repose sur deux systèmes différents selon les pathologies : le système des maladies à
déclaration obligatoires pour les infections par les Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et les infections par le virus de
l’hépatite B (VHB) et un réseau spécifique basée sur la déclaration volontaire par des cliniciens (le réseau RésIST-Réunion :
Réseau de Surveillance des Infections Sexuellement Transmissible à la Réunion) pour la syphilis, les infections à
gonocoques et la lymphogranulomatose vénérienne (LGV rectites à Chlamydiae). En métropole contrairement à la Réunion,
le réseau RésIST est couplé 1- à un recueil d’informations par un réseau de laboratoires volontaires pour les gonococcies
28
(Renago) qui permet de compléter les données d’incidence et de surveiller la susceptibilité aux traitements antibiotiques des
souches de gonocoques 2- à un recueil d’informations par un réseau de laboratoires volontaires pour les infections urogénitales à Chlamydiae (Renachla). A la Réunion, le système actuel de surveillance (RésIST) dans sa conception ne permet
pas de suivre l’évolution des tendances des infections urogénitales à Chlamydiae ni de connaitre la susceptibilité aux
traitements de première ligne de souches de gonocoques circulant sur l’île. Par ailleurs, une évaluation du réseau RésIST a
été réalisée rétrospectivement en comparant les cas déclarés au réseau et les cas enregistrés dans les seuls laboratoires
hospitaliers publics. Pour les gonococcies, de 2010 à 2012, six cas ont été déclarés à la Réunion au réseau contre 123
souches reçues à la même période dans les laboratoires sud et nord du seul CHU. Cette différence s’explique sans doute
par le fait que les déclarants du réseau sont essentiellement des CIDDIST alors que les infections urogénitales à
gonocoques sont pour la plupart vues en médecine de ville. Pour les infections récentes à Treponema pallidum, les quatre
laboratoires hospitaliers ont fourni soit le nombre total de cas de syphilis récentes diagnostiquées en 2012 dans leur
laboratoire. Au final en une année et pour les seuls laboratoires hospitaliers, 157 dossiers ont été retrouvés contre 127
syphilis déclarées en 6 ans au réseau de 2007 à 2012. Cette différence s’explique sans doute par le fait que les déclarants
du réseau sont essentiellement des CIDDIST et que les déclarations de médecin de ville (généraliste ou spécialiste) sont
rares. Le système actuel de surveillance sous-estime donc l’incidence des infections urogénitales à gonocoques et de la
syphilis et ne permet pas de suivre les tendances en population, encore moins de détecter des épidémies ou des clusters de
cas.
Afin de faire évoluer le système, deux réunions ont eu lieu en 2013 avec les cinq groupements de laboratoire privé et les
laboratoires publics hospitaliers. Le travail mené sur les données de différents laboratoires publics et privés a montré la
nécessité d’harmoniser le recueil.
Actuellement, la plupart des laboratoires ou plateformes de l’île sont partenaires de ce projet de surveillance. Les données
seront donc représentatives de la situation dans l’ensemble de l’ile. Les données 2012 et 2013 (Syphilis, Chlamydiae,
Gonocoques) sont en cours de collecte et seront ensuite analysées. Cet état de base sur deux ans permettra d’avoir une
évaluation de la situation de ces IST à la Réunion et de suivre l’évolution des tendances à l’avenir. Elle permettra peut être
d’identifier des populations ou des zones à risque et de dégager des pistes d’étude, de recherche ou d’intervention.
3.3.2.6.
Système de toxicovigilance à la Réunion
La toxicovigilance définie par le décret n° 99-841 du 28 septembre 1995 a pour objet la surveillance des effets toxiques pour
l'homme d'un produit, d'une substance ou d'une pollution aux fins de mener des actions d'alerte, de prévention, de formation
et d'information. En 2004, la Direction générale de la santé (DGS) a confié à InVS la mission d’animer et de coordonner le
réseau de toxicovigilance. Ce réseau s’appuie en particulier sur les centres anti-poisons et de toxicovigilance (CAPTV). Il
n’existe pas de structure de ce type à la Réunion qui dépend du CAPTV de Marseille. Pendant l’épidémie de chikungunya en
2006, la Cire OI a mis en place un dispositif de toxicovigilance visant à surveiller les éventuels effets sanitaires liés à une
exposition aux produits insecticides utilisés pour la lutte anti-vectorielle. En octobre 2007, cette surveillance a été étendue à
l’ensemble des pesticides et aux répulsifs corporels en partenariat avec le CAPTV de Marseille. Depuis janvier 2011, le
dispositif concerne l’ensemble des toxiques et la responsabilité d’animer le réseau local de toxicovigilance a été confiée à un
coordonnateur basé au SAMU-centre 15 de la Réunion. Les modalités organisationnelles ont fait l’objet d’une convention de
partenariat entre le Centre hospitalier universitaire de la Réunion (CHU) et l’InVS. Ces modalités sont en cohérence avec les
orientations définies au niveau national par l’InVS pour assurer de façon optimale la toxicovigilance en métropole et dans les
DOM. Les objectifs sont d’une part de détecter les intoxications humaines et les situations à risque pour la population afin de
29
prendre les mesures de gestion adéquates et d’autre part de décrire les caractéristiques des intoxications humaines et ce
qui les détermine afin d’orienter la prévention à court et long termes.
Le principe général du système repose sur le signalement au réseau de toxicovigilance de tous les signaux d’intoxications
par les différents partenaires (CVAGS de l’ARS OI, centres hospitaliers pour les passages aux urgences, les hospitalisations
et les appels au Samu-centre 15, médecins libéraux, pharmaciens d’officine, médecine du travail, médecins scolaires, etc.).
Les signaux font ensuite l’objet d’une investigation et d’une classification par les 6 référents hospitaliers du réseau qui
exercent au sein des services d’urgence des 4 établissements hospitaliers de la Réunion.
Le coordonnateur du réseau est chargé de l’analyse des données afin d’en faire la synthèse et d’assurer une rétroinformation aux partenaires sous la forme d’un bulletin d’information « POINT’TOX ». Ces points présentent une synthèse
épidémiologique des données de surveillance mais également des retours d’expérience sur des sujets particuliers et des
résultats. Des recommandations de gestion sont éventuellement transmises par le réseau de toxicovigilance à l’ARS OI pour
mise en œuvre. La Cire OI a pour mission l’appui scientifique au dispositif en apportant l’expertise de l’InVS en
épidémiologie et dans le domaine de la surveillance et de l’évaluation.
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2013, le dispositif a permis de recenser 2 708 événements dont 2 002 (74%) ont pu
être investigués. Au total, 634 des cas investigués (32%) ont été classés comme plausibles et 1 302 (65%) ont été exclus.
Les référents n’ont pas pu se prononcer pour 65 cas (3%) (Tableau 5). Le réseau a recensé un certificat de décès dont la
notion de toxique était mentionnée dans la partie I ou II des causes de décès. Vingt deux pourcents des cas plausibles sont
survenus de manière accidentelle, 75% faisaient suite à une tentative de suicide et pour 3% les circonstances d'exposition
n’ont pas pu être précisées. Pour 71% des intoxications, les produits mis en cause ont concerné un ou plusieurs
médicaments, pour 9% des piqûres d’animaux , pour 8% des produits domestiques, pour 6% des plantes, pour 5% des
produits phytosanitaires (30/634) et pour 3% un gaz.
Tableau 5 : Classification des signaux reçus par le réseau de toxicovigilance en 2013 selon leur provenance de
signalements, la Réunion
Tableau 1 : Activité du réseau, 2013, la Réunion.
Plausible Exclu
En cours
Ne se
d’investigat Total
prononce pas
ion
Passages aux
urgences
518
808
39
472
1837
Certificat de
décès
-
-
1
-
1
Signal
1
-
-
-
1
Hospitalisations
115
494
25
235
869
Total
634
1302
65
707
2708
Au cours de l’année 2013, trois bulletins de rétro-information (POINT’TOX) présentant de façon détaillée les résultats de la
surveillance ont été diffusés (Figure 19).
30
Figure 19 : Exemple de Point Tox
3.3.2.7.
Accidents de la vie courante (AcVC) à la Réunion
Les accidents de la vie courante sont un problème majeur de santé publique : ils représentent près de 20 000 décès
chaque année en France (soit 4 % des 530 000 décès toutes causes confondues), dont au moins le tiers serait évitable
avec des mesures de prévention adaptées. Au total, il survient plus de 11 millions d’accidents de la vie courante chaque
année, dont 4,5 millions entraînent un recours aux urgences des hôpitaux. L’Enquête Permanente sur les Accidents de
la vie Courante (EPAC) est un des outils mis en place par l’InVS permettant d’assurer la surveillance épidémiologique de
ces accidents. Ce recueil permanent permet de fournir les descriptifs de tous types d’accidents de la vie courante, avec :
les produits en cause, l’activité, le lieu de survenue et le mécanisme de l’accident.
Onze hôpitaux volontaires constituent le réseau Epac en France, dix hôpitaux en métropole et un hôpital dans les DOM,
le Centre hospitalier Gabriel Martin (CHGM) de Saint Paul à la Réunion. Cet établissement hospitalier a intégré le réseau
en juin 2004. Les objectifs de ce réseau sont de disposer de résultats descriptifs détaillés, fiables et à jour sur les AcVC
afin de permettre une adaptation des mesures de prévention. La Réunion participe au système de surveillance national
et compte tenu de l’éloignement avec la métropole la Cire assure un rôle de support auprès du CHGM. Le recueil de
données épidémiologiques lors du recours aux urgences au CHGM est exhaustif et se fait via un questionnaire
standardisé caractérisant le patient et le type d’accident complété par le médecin consultant au service des urgences.
Des analyses de qualité sont effectuées chaque année afin de rendre compte de l’exhaustivité et de la fiabilité du recueil
dans chaque hôpital.
Entre 2005 et 2011, 63 360 AcVC ont été enregistrés dans la base Epac pour la Réunion. On estime que, sur cette
période, près de 253 000 AcVC ont été pris en charge dans les 4 services d’urgence de l’île soit environ 36 200 par an
ou encore 100 accidents par jour. Les répartitions des lieux d’accidents, des activités, des mécanismes, des lésions, des
parties lésées et des modalités de traitements varient peu en fonction du temps.
En 2013, un travail d’analyse spécifique a porté sur les accidents de sports. Entre 2005 et 2011, 8 567 accidents de sports
ont été enregistrés dans la base Epac de la Réunion soit une moyenne annuelle de 1 224 enregistrements (Figure 20). Sous
31
l’hypothèse que la répartition des recours aux urgences pour AcVC est homogène sur l’île, ce sont plus de 4 700 accidents
de sports AcVC qui sont pris en charge aux urgences chaque année à la Réunion, soit environ 13 accidents par jour. Ceci
correspond, pour une population estimée à 802 000 habitants (au 1er janvier 2008), à un taux d’incidence (TI) brut moyen
annuel de 0,6 % comparativement un TI de 4,3 % pour l’ensemble des accidents de la vie courante. Les hommes sont plus
concernés que les femmes par les accidents de sport, avec un sex-ratio global de 3,3. Plus de la moitié des accidents de
sport sont survenus lors de la pratique de sports d’équipe avec ballon et parmi ceux-ci les deux tiers étaient des accidents
de football. On trouve ensuite les accidents impliquant un véhicule à roues sans moteur (10% des accidents à la Réunion)
avec en première position la pratique du vélo.
Figure 20 : Evolution du nombre des accidents de sport et proportion par rapport à l’ensemble des AcVC,
Epac 2005-2011, la Réunion (n= 8567)
3.3.2.8.
Mise en place d’une surveillance des infections respiratoires aiguës (IRA)
et des gastroentérites aiguës (GEA) dans les établissements médico-sociaux et les
unités de soins de longue durée à la Réunion
L’objectif principal de ce système de surveillance, mis en place en 2013, est de renforcer la surveillance des IRA et des GEA
dans les établissements médico-sociaux (établissements d’hébergement pour personnes âgées, foyers d’accueil
médicalisés, maisons d’accueil spécialisées, centres d’éducation motrice, centres pour les enfants et les adolescents
polyhandicapés) et les unités de soins de longue durée (USLD). Les objectifs spécifiques sont de détecter précocement la
survenue d’épidémies d’IRA et/ou de GEA dans les établissements médico-sociaux (EMS) et les USLD et de mettre en
œuvre précocement les mesures de contrôle.
Pour la mise en place de ce système de surveillance, un groupe de pilotage a été créé, réunissant des membres de la DVSS
de l’ARS OI, de la Cire OI et de l’Antenne régionale de lutte contre les infections nosocomiales (Arlin) Réunion-Mayotte. Des
représentants du pôle offre de soins médico-sociale de l’ARS OI ont également été concertés.
Sur la base de l’instruction n° DGS/RI1/DGCS/2012/433 du 21 décembre 2012 relative aux conduites à tenir devant des IRA
ou des GEA dans les collectivités de personnes âgées, et à l’aide des outils fournis par le GEPP inter-Cire travaillant sur
cette thématique, le groupe de pilotage a proposé un certain nombre d’outils pour la surveillance et le signalement, et pour la
32
gestion du risque infectieux. Deux réunions ont été organisées en octobre 2013, afin de présenter le projet et les outils aux
Directeurs et cadres de santé des établissements médico-sociaux. Le système de surveillance est donc mis en place pour
l’année 2014. Une évaluation devrait être réalisée au terme d’un an de surveillance.
Etudes et expertises
3.4.1.
3.4.1.1.
Etudes
Etiologie des gastroentérites aiguës à la Réunion
La Réunion présente un retard significatif en matière d’infrastructures d’adduction d’eau de consommation humaine qui pose
des problèmes en termes de qualité sanitaire de l’eau distribuée sur certains secteurs et/ou à certaines périodes en
particulier suite aux épisodes de fortes pluies. Par ailleurs, des travaux récents menés par l’ARS OI ont permis de mettre en
évidence la présence de parasites intestinaux (oocystes de Cryptosporidium parvum et/ou de kystes de Giardia lamblia)
dans certaines ressources en eaux superficielles même en l’absence de turbidité et en dehors des périodes de fortes pluies.
A la Réunion, la surveillance des GEA repose sur la transmission hebdomadaire à la Cire OI du nombre de consultations
pour ce motif par les médecins libéraux qui participent au réseau sentinelle. Le dispositif de surveillance de l’activité
quotidienne des quatre services d’urgence de l’île (Oscour®) permet par ailleurs de détecter un nombre de passage aux
urgences élevé pour GEA et de suivre leur évolution. Par contre, il n’existe pas de surveillance biologique globale de nature
à identifier les microorganismes en cause, mis à part la surveillance des rotavirus et des adénovirus réalisée au niveau
hospitalier.
Ce projet d’étude, qui fait suite à une saisine de la DVSS de l’ARS, se place naturellement dans le prolongement de
l’enquête effectuée début 2012 sur les habitudes de consommation d’eau et les risques de GEA à la Réunion et fait le lien
avec le questionnement actuel sur la part des parasites (cryptosporidium et giardia) retrouvés dans les ressources en eau
dans l’étiologie des GEA.
Les objectifs sont de :
- décrire les caractéristiques cliniques et épidémiologiques des cas de gastroentérites aiguës ayant consulté en médecine
libérale (médecin généraliste ou pédiatre) ou hospitalisés dans les services d’urgence, de médecine interne et de pédiatrie à
la Réunion pendant la période de l’étude ;
- identifier les principaux agents biologiques associés à ces cas ;
- explorer les facteurs de risque des cas de GEA (consommation d’eau de distribution publique, certains types et modes de
préparation des aliments, comportements et conditions générales d’hygiène, etc).
Il s’agit d’une étude épidémiologique de type cas-témoins comprenant deux volets :
1) Enquête épidémiologique incluant des données sociodémographiques et environnementales sur questionnaire
standardisé administré par les cliniciens auprès des cas et des témoins.
2) Réalisation de coprocultures avec recherches microbiologiques (bactéries, parasites, virus) sur les cas afin d’identifier les
microorganismes circulant.
33
Dans cette étude 450 cas et 450 témoins seront inclus par des médecins libéraux volontaires répartis sur l’île ainsi que par
les services de médecine interne et de pédiatrie des établissements hospitaliers de la Réunion. Les prélèvements seront
réalisés par les LABM ou les laboratoires hospitaliers sur prescription médicale. Les analyses seront réalisées par le
laboratoire de bactériologie parasitologie virologie du CHU (site Sud).
A la fin de l’année 2013, une fois l’accord CNIL obtenu, des rencontres avec chacun des médecins volontaires (12 services
hospitaliers et 30 médecins libéraux) ont eu lieu afin de présenter la procédure à suivre et de remettre le matériel de l’étude.
Le démarrage de l’étude a eu lieu et les inclusions sont en cours.
3.4.1.2.
Etiologie des syndromes grippaux vus en consultations par les médecins
sentinelles de la Réunion en 2011 et 2012
Dans le cadre de la Plateforme d’information des études en santé (PIES) et en partenariat avec le CHU-Nord, une étude sur
l’étiologie des syndromes grippaux vus en consultations par les médecins sentinelles de la Réunion en 2011 et 2012 a été
menée en 2013. L’objectif était de caractériser les germes respiratoires impliqués dans la cause des syndromes grippaux
vus en consultations chez les médecins sentinelles de la Réunion en 2011 et 2012.
Parmi les prélèvements conservés au laboratoire du CHU-Nord, 250 ont été tirés au sort pour être analysés par une PCR
multiplex permettant d’identifier 22 germes respiratoires.
Sur l’ensemble des analyses réalisées, 53 prélèvements étaient négatifs pour tous les germes respiratoires recherchés
(23,9%) et pour 169 prélèvements (76,1%), au moins un germe a été détecté. Les rhinovirus/entérovirus étaient les germes
respiratoires les plus fréquemment retrouvés dans les prélèvements sur des syndromes grippaux (23,4%), puis les virus
influenza A (21,2%) et les virus influenza B (12,6%). Neuf co-infections de deux virus ont été identifiées, dont 6 co-infections
avec des virus de la grippe. Les analyses ont montré que certains virus sont saisonniers et ne circulent donc que durant une
période de l’année. Ainsi, il a été noté une circulation uniquement en été de human Metapneumovirus, des VRS A et B et du
coronavirus NL63. A l’inverse, les virus Parainfluenza 1,2 et 4 n’ont été identifiés qu’en hiver. Pour les autres germes, une
circulation tout au long de l’année a été identifiée.
Ce travail a mis en évidence l’existence d’une circulation importante de germes respiratoires tout au long de l’année à la
Réunion. Il démontre également que les syndromes grippaux ne sont pas spécifiques de la grippe et qu’il est donc
indispensable de disposer en parallèle de résultats biologiques afin de permettre d’établir des diagnostics différentiels et
donc d’expliquer l’étiologie des symptômes.
3.4.1.3.
Séroprévalence de la leptospirose et de la fièvre de la vallée du Rift à
Mayotte
De par sa situation géographique et la précarité des conditions de vie, la population de Mayotte est exposée à un grand
nombre de maladies infectieuses. Des études rétrospectives et une surveillance prospective chez l’homme et chez l’animal
ont mis en évidence que le virus de la FVR circule sur l’île de Mayotte depuis au moins quelques années, sans permettre
d’évaluer l’intensité de cette circulation et de définir s’il s’agit d’un épisode ponctuel ou l’évolution normale dans une zone
34
d’endémie/enzootie. Suite à un renforcement de la surveillance de la leptospirose à Mayotte en 2008, le nombre de cas
diagnostiqués sur l’île a augmenté progressivement, mais l’incidence réelle de la maladie reste sous-estimée.
En mars 2011, une étude de séroprévalence de la FVR et de la leptospirose chez l’homme a été réalisée à Mayotte afin de
disposer d’estimations populationnelles fiables sur l’importance de ces deux infections sur l’île et d’identifier les facteurs
associés à ces deux maladies. Il s’agissait d’une étude transversale sur un échantillon aléatoire en grappe dans la
population de 5 ans et plus, résidant habituellement à Mayotte, quelle que soit la date d’arrivée sur l’île (méthode EPI de
l’OMS). Les participants ont été interrogés à leur domicile par des enquêteurs, et un prélèvement sanguin a été réalisé. Les
analyses biologiques ont été réalisées par le Centre National de Référence (CNR) des Arbovirus et celui des Leptospires,
Institut Pasteur Paris.
Au total, l’étude de séroprévalence de la FVR et de la leptospirose à Mayotte a concerné 729 foyers, représentant 1 420
individus d’au moins 5 ans. La séroprévalence de la FVR estimée à partir de l’étude est de 3,5%. Les facteurs de risque
associés à une séroprévalence plus élevée de FVR à Mayotte en analyse univariée sont l’âge > 15 ans, le fait d’être né aux
Comores, une durée de vie à Mayotte de moins de 5 ans un niveau scolaire faible (primaire ou moins), le fait d’être
agriculteur ou sans emploi, une activité en lien avec des avortements ou de mise bas d’animaux et la proximité d’un point
d’eau (rivière, caniveaux, marécages, etc.). La séroprévalence la plus élevée a été observée chez les agriculteurs (32%) et
les personnes avec une activité liée aux avortements ou de mise bas d’animaux (30%).
En analyse multivariée, les facteurs de risques retenus sont l’âge, le sexe masculin, la naissance aux Comores, une durée
de vie à Mayotte depuis moins de 5 ans, un niveau scolaire faible, la profession d’agriculteur et le fait de vivre proche d’un
point d’eau. Les résultats de l’étude de séroprévalence confirment que le virus de la FVR a circulé activement sur toute l’île
de Mayotte, plus particulièrement au cours des 5 dernières années, sans être responsable d’épidémies ou de cas cliniques
notables chez l’homme et chez l’animal. L’étude indique également que l’exposition aux piqûres de moustiques semble
également jouer un rôle dans la transmission de la maladie sur l’île et que les personnes à risque par leur activité ne se
protègent pas par les mesures existantes, telles le port de gants et de masques. Un travail de sensibilisation déjà entamé
reste donc à être renforcé.
A Mayotte, 16,5% de la population générale âgée de 5 ans ou plus présente des anticorps contre la leptospirose, indiquant
une contamination importante de l’environnement par des leptospires pathogènes. La répartition des sérogroupes identifiée
dans l’étude correspond à ce qui est observé par la surveillance prospective, avec une prédominance du sérogroupe Mini
(74,5%). Les personnes les plus exposées au risque de la maladie sont des personnes vivant sur l’île depuis un certain
temps. Les facteurs connus comme associés à la transmission de la leptospirose (notamment le sexe, l’âge, la profession
d’agriculteur, le contact avec des animaux) ont été retrouvés, avec en plus un rôle potentiel d’un sol en matières non dures
(terre ou vinyl) qui permettent une survie plus longue des leptospires dans le milieu intra-domiciliaire et un historique de jeux
dans les poubelles. L’étude confirme également le rôle joué par les zébus et certainement le rat comme réservoirs de la
maladie et sources de contamination de l’environnement. Il apparait donc important de renforcer les messages de prévention
et les campagnes de sensibilisation, ciblant plus particulièrement les agriculteurs et éleveurs, ainsi que les jeunes enfants et
adolescents, « jouant » dans les poubelles.
35
3.4.2.
Expertises
3.4.2.1.
Participation aux activités scientifiques de l’InVS
-
Toxicovigilance en région ;
-
Utilisation par l'InVS des données issues du Dossier Pharmaceutique ;
-
Standardisation de la description des épidémies de GEA d'origine hydrique. Choix de la méthode de clustering
des cas ;
-
Analyses et rétro-information dans le cadre du GEPP inter-Cire surveillance des IRA et GEA en Ehpad ;
-
Programme de surveillance « air et santé » ;
-
Régionalisation du réseau unifié (réseau sentinelle / Grog) ;
-
Comité de pilotage Réseau RESIST
-
Copilotage du programme national Sursaud® ;
3.4.2.2.
Participation aux groupes de travail régionaux
-
Comité technique de l'étude sur l'étiologie et les facteurs de risque de gastroentérites aiguës à la Réunion ;
-
Comité de pilotage "surveillance pollens" piloté par l'Observatoire réunionnais de l'air ;
-
Comité de pilotage "parcours de santé du patient diabétique à la Réunion" piloté par l'ARS OI ;
-
Mise en œuvre d'un système d'information géographique à l'ARS OI.
3.4.2.3.
-
Contribution à la communication régionale
Intervention sur la place de l’observation de la santé à Mayotte lors de la 1ère Journée de la prévention à
Mayotte le 9 octobre 2013.
3.4.2.4.
-
Participation à des activités d’enseignement et de formation continue
Establishing Influenza Sentinel Surveillance in the Indian Ocean Islands - 21 au 25 janvier 2013 - Pointe-auxPiments, Ile-Maurice ;
-
Epidémiologie d’intervention. IFSI de Mayotte, Novembre 2013 ;
-
Formation à l’investigation des Toxi-infection alimentaires collectives à destination des agents de l’ARS océan
Indien et des agents des services vétérinaires de la Réunion ;
-
DU Capacité de médecine tropicale - St Denis - La Réunion, mars 2012. Surveillance épidémiologique et
investigation ;
-
Master Santé Publique Internationale, Institut de santé publique, d'Epidémiologie et de Prévention, Bordeaux 2.
Surveillance épidémiologique et alerte : exemple de systèmes mis en place à la Réunion.
3.4.2.5.
Développement et maintien des compétences au sein de la Cire
Participation à des formations collectives ou individuelles
-
Establishing Influenza Sentinel Surveillance in the Indian Ocean Islands - 21 au 25 janvier 2013 Pointe-aux-Piments, Ile-Maurice. Nadège Caillère ;
36
-
Formation GéoHealth, initiation aux systèmes d’information géographique et aux logiciels libres de
télédétection, Université de la réunion, St Pierre, avril 2013. Frédéric Pagès ;
-
ECDC Rapid assessment in complex public health emergencies training course, Veyrier-du-lac,
November 2013. Frédéric Pagès.
-
Formation sur l’épidémiologie moléculaire appliquée à la surveillance et au contrôle des maladies
infectieuses - InVS Saint-Maurice, 20-21-22 mars 2013. Elise Brottet
Participation à des congrès scientifiques
-
International Meeting on Emerging Diseases and Surveillance. Vienna, Austria • February 15–18,
2013. Elsa Balleydier;
-
1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11 juin 2013.
Toute l’équipe de la Cire OI ;
-
12ème conférence de l'International Society for Disease Surveillance (ISDS), 12 - 13 décembre 2013,
Nouvelles-Orléans, Etats-Unis. Pascal Vilain.
-
Congrès francophone de médecine générale de l’océan Indien, Saint Denis, la Réunion, 26 avril
2013. Elsa Balleydier, Elise Brottet, Frédéric Pagès, Laurent Filleul ;
-
Congrès ADELF-SFSP Santé Publique et Prévention, Bordeaux,17-19 octobre 2013. Sophie Larrieu.
3.4. Actions de communication et valorisation scientifique
De nombreuses actions de communication ont été réalisées par la Cire OI en 2013. Les objectifs étant de diffuser les
informations épidémiologiques produites, valoriser le travail effectué et faire reconnaitre par les pairs le travail scientifique
réalisé.
3.5.1. Réponse aux sollicitations presse
En raison de son éloignement avec la Métropole, la Cire OI est très souvent sollicitée par les médias dans le cadre de ses
missions. Ainsi, elle est souvent amenée à répondre à des interviews sur l’actualité sanitaire (épidémie en cours,
présentation des données de surveillance, commentaires sur les Points Epidémio et les BVS). En 2013, la Cire océan Indien
a répondu à une trentaine de sollicitations presse (presse écrite, télévision, radio).
3.5.2. Activités de communication à des colloques et des congrés scientifiques
-
Brottet E, Razafimandimby H, Creppy L, Garnier C, Renault P, Dennemont RM, Mussard R, Maillard F, Filleul L. Investigation d’une toxiinfection alimentaire collective à staphylococcus aureus dans un centre de loisirs à la Réunion, juillet 2012. 1er Forum International Veille
Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013.
-
Brottet E, Joyet J, Maigrat MJ, Dalmas R, Jaffar-Bandjee MC, Filleul L. Implication du réseau de médecins sentinelles dans la surveillance
des maladies infectieuses à la Réunion. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13
juin 2013.
-
Caillère N, Vilain P, Sevin E, Sahridj F, Polycarpe D, Filleul L. Koman I Lé : les Réunionnais deviennent des acteurs de la surveillance
sanitaire.1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013.
37
-
Martin A, Vilain P, Bourdé A, Combes X, Marianne dit Cassou PJ, Jacques-Antoine Y, Mougin Damour K, Filleul L. Usefulness of
syndromic surveillance during ultraendurance running races: example with the “Grand Raid de La Réunion” ultra trail. 12th conference of
International Society of Diseases Surveillance, New Orlans, Lousianne, December 12-13, 2014.
-
Vilain P, Bourdé A, Marianne dit Cassou PJ, Jacques-Antoine Y, Morbidelli P, Filleul L. Syndromic Surveillance Based on Emergency
Visits: A Reactive Tool for Unusual Events Detection. Pascal Online J Public Health Inform. 2013; 5(1): e150. 12ème conférence de
l'International Society for Disease Surveillance (ISDS), 12-13 décembre 2013, Nouvelles-Orléans, Etats-Unis.
-
Vilain P, Maillard O, Raslan-Loubatie J, Ahmed Abdou M, Lernout T, Filleul L. Usefulness of Syndromic Surveillance for Early Outbreak
Detection in Small Islands: The Case of Mayotte. Online J Public Health Inform. 2013; 5(1): e149. 12ème conférence de l'International
Society for Disease Surveillance (ISDS), 12-13 décembre 2013, Nouvelles-Orléans, Etats-Unis.
-
Balleydier E, Pagès F, Socolovschi C, Moiton MP, Foucher A, Poubeau P, Borgherini G, Parola P, Raoult D, Camuset G. Première
identification de typhus murin autochtone sur l’île de La Réunion en 2012. JNI, Clermont-Ferrand. Juin 2013.
-
Brottet E, Joyet J, Maigrat MJ, Dalmas R, Jaffar-Bandjee MC, Filleul L. Implication du réseau de médecins sentinelles dans la surveillance
des maladies infectieuses à la Réunion. Congrès francophone de médecine générale de l’océan Indien, la Réunion, 26 avril 2013.
-
Solet JL. Le Réseau de Surveillance Epidémiologique et Gestion des Alertes de l’océan Indien. Société de pathologie exotique – mardi 19
-
Filleul L, Peton M, Reilhes O, Cardinale E, Gaüzère BA. Le risque de maladies émergentes dans l’océan Indien. Congrès francophone de
mars 2013, Saint Denis de la Réunion.
médecine générale de l’océan Indien, la Réunion, 26 avril 2013.
-
Balleydier E, Aubert L, Achirafi A, Pettinelli E, Maillard O, Filleul L. Hépatite A à Mayotte : épidémie ou endémicité ? Congrès francophone
de médecine générale de l’océan Indien, la Réunion, 26 avril 2013.
-
Caillère C, Brottet E, Raslan-Loubatie J, Maillard O, Filleul L. Epidémies précoces de bronchiolite à La Réunion et à Mayotte en 2012.
Congrès francophone de médecine générale de l’océan Indien, la Réunion, 26 avril 2013.
-
Solet JL, Baroux N, Petit A, Mazeau F, Folliot-Garou F, de Montera AM, Lernout T, Filleul L. Enquête de couverture vaccinale à Mayotte
en 2010. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013.
-
Cassadou S, Larrieu S, Chappert JL, Garnier C, Boa S, Domonte F, Bousser V, Michault A, Quénel P, Filleul L. L’épidémiologie contrastée
de la rougeole dans le monde : nécessité d’une réponse adaptée dans les territoires ultramarins. 1er Forum International Veille Sanitaire et
Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013.
-
Cadivel A, Solet JL, Abinader F, Balu L, Flodrops H, Guihard B, Hamdani N, Vague A, Weber M, Filleul L, Bourdé A. Surveillance des
intoxications humaines à la Réunion. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin
2013.
-
Filleul L, Vilain P, Brottet E, Renaud P, Simoes J, Polycarpe D. De « l’epidémic intelligence » à la surveillance intégrée à la Réunion. 1er
Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013.
-
Vilain P, Bourdé A, Marianne dit Cassou PJ, Mougin Damour K, Jacques-Antoine Y, Filleul L. Le réseau OSCOUR® a-t-il répondu aux
objectifs de la surveillance syndromique ? 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13
juin 2013.
-
Maillard O, Pagès F, Collet L, Troalen D, Benoit-Cattin T, De Montera AM, Lernout T, Filleul L. Le point sur les infections sexuellement
transmissibles à Mayotte. Ile de la Réunion XXIII° réunion de la Société de Pathologie Exotique, St Denis, Réunion, novembre 2013.
-
Lernout T, Bourhy P, Collet L, Raslan-Loubatié J, Achirafi A, Filleul L. Etude de séroprévalence de la leptospirose à Mayotte. 1er Forum
-
Larrieu S, Polycarpe D, Reilhes O, Filleul L. La surveillance au service de la prévention et du contrôle des arboviroses à la Réunion.
International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11 juin 2013.
Congrès ADELF-SFSP Santé Publique et Prévention, Bordeaux,17-19 octobre 2013.
-
Larrieu S, Reilhes O, Balleydier E, Dehecq JS, Polycarpe D, Filleul L. Les arboviroses à la Réunion de 2008 à 2012 : de la surveillance à
la riposte. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, 11-13 juin 2013, la Réunion
-
Larrieu S, Chappert JL, Domonte F, Boa S, Garnier C, Cassadou S. Prévenir la réémergence de la rougeole dans les territoires insulaires
français. Congrès ADELF-SFSP Santé Publique et Prévention, 17-19 octobre 2013, Bordeaux.
-
Larrieu S. Risques d'émergences à la Réunion. Séminaire Hôpital et situation de crise, 19-20 septembre 2013, la Réunion.
38
-
Pagès F, Bibi J, Tortosa P, Michault A, Raslan-Loubatie J, Filleul L. Leptospirosis in the south west Indian ocean islands. 3° Global
Leptospirosis Environnemental Action Network (Glean) technical meeting, Brasilia, Brazil, mars 2013
-
Pagès F, Raslan-loubatie J, Renault P, Magnin P, Dehecq JS, Caillère N, Lernout T,Filleul L Leptospirose à la Réunion et à Mayotte :
apports de la surveillance épidémiologique pour le praticien. 1er Congrès de Médecine Générale de l’Océan Indien, St Denis, Réunion,
avril 2013
-
Pagès F, Magnin P, Renault P, Dehecq JS, Lacoste S, Caillère N. Surveillance épidémiologique de la leptospirose de 2004 à 2012 à la
Réunion. 1er Forum international « veille sanitaire et réponse en territoires insulaires », St Denis, Réunion, 11-13 juin 2013
-
Pagès F, Kurtkowiak B. Situation et contrôle de la leptospirose humaine à la Réunion. Salon Eloise. 1er Salon de prévention des risques
professionnels de l’océan Indien, St Denis, Réunion, novembre 2013.
-
Pagès F, Larrieu S, Simoes J, Rodicq M, Kurtkowiak B, Domonte F, Garnier C, Filleul L. Epidémie de leptospirose lors du triathlon de la
rivière des roches, mars 2013. Ile de la Réunion XXIII° réunion de la Société de Pathologie Exotique, St Denis, Réunion, novembre 2013.
3.5.3. Rétro-information – valorisation scientifique
Tableau 6 : Bilan de production scientifique de la Cire - 2013
Type de publications
Points épidémiologiques
Bulletins de veille sanitaire (BVS)
Rapports
Articles scientifiques
Notes d’investigation
Communications
Communications orales à des congrès scientifiques
Communications affichées à des congrès scientifique
Autres ouvrage
Total
Nombres
48
3
2
15
30
20
7
0
125
Les publications scientifiques de la Cire sont disponibles en ligne sur le site Internet de l’InVS : http://www.invs.sante.fr/ , à
l’exception des publications à diffusion limitée.
L’ensemble des publications de la Cire est recensé systématiquement sur la base de publications de l’InVS qui recense la
production scientifique de l’InVS depuis sa création en 1998
Liste des publications de l’équipe de la Cire océan indien dans des revues à comité de lecture en 2013.
-
Vandroux D, Brottet E, Ursulet L, Angue M, Jabot J, Filleul L, Gauzere BA. New patterns of A(H1N1)pdm09 influenza in the
Southern Hemisphere. Intensive Care Med. 2013 Dec 19.
-
Raslan-Loubatié J, Achirafi A, Oussaïd D, Saïdy H, De Montera AM, Lernout T, Larrieu S, Filleul L. La lèpre, une maladie
endémique à Mayotte : état des lieux en 2006-2011. Bull Epidémiol Hebd. 2013;(41-42):541-6.
-
Lernout T, Cardinale E, Jego M, Desprès P, Collet L, Zumbo B, Tillard E, Girard S, Filleul L. Rift valley fever in humans and
animals in mayotte, an endemic situation? PLoS One. 2013 Sep 30;8(9):e74192.
-
Solet JL, Baroux N, Petit A, Mazeau F, Folliot-Garou F, de Montera AM, Lernout T, Filleul L. Estimation of the immunization
coverage in Mayotte in 2010. The Open Public Health Journal, 2013, 6, 1-5.
-
Cotteaux-Lautard C, Berenger JM, Fusca F, Chardon H, Simon F, Pagès F. A new challenge for hospitals in southeast France:
monitoring local populations of Aedes albopictus to prevent nosocomial transmission of dengue or chikungunya. J Am Mosq Control
Assoc. 2013 Mar;29(1):81-3.
39
-
Solet JL, Baroux N, Petit A, Mazeau F, Folliot-Garou F, de Montera AM, Lernout T, Filleul L. Enquête de couverture vaccinale à
Mayotte (France) en 2010. Bull Epidemiol Hebd. 2013 ;(6) : 49-52.
-
Solet JL, Renault P, Denys JC, Teulé G, Dennemont RM, Domonte F, Garnier C,Aubert L, Filleul L, Polycarpe D. Investigation
et gestion d’un foyer de saturnisme infantile dans un quartier de la commune du Port, île de la Réunion. Revue d’Epidémiologie et de
Santé Publique. Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique, 2013; (61) : 329-337.
-
Peton M, Vilain P, Reilhes O, Cardinale E, Gaüzère BA, Filleul L. [The concept of emerging viral diseases: what risk for Reunion
Island?]. Bull Soc Pathol Exot. 2013 Aug;106(3):170-5.
-
Peyrefitte CN, Grandadam M, Bessaud M, Andry PE, Fouque F, Caro V, Diancourt L, Schuffenecker I, Pagès F, Tolou H, Zeller
H, Depaquit J. Diversity of Phlebotomus perniciosus in Provence, southeastern France: Detection of two putative new phlebovirus
sequences. Vector Borne Zoonotic Dis. 2013 Sep;13(9):630-6.
-
Vu Hai V, Almeras L, Audebert S, Pophillat M, Boulanger N, Parola P, Raoult D, Pagès F. Identification of salivary antigenic
markers discriminating host exposition between two European ticks: Rhipicephalus sanguineus and Dermacentor reticulatus. Comp
Immunol Microbiol Infect Dis. 2013 Jan;36(1):39-53.
-
Caillère N, Vilain P, Brottet E, Kaplon J, Ambert-Balay K, Polycarpe D, Filleul L. A major outbreak of gastroenteritis in Réunion
Island in 2012: first identification of G12 rotavirus on the Island. Euro Surveill. 2013 May 9;18(19):20476.
-
Larrieu S, Cardinale E, Ocquidant P, Roger M, Lepec R, Delatte H, Camuset G, Desprès P, Brottet E, Charlin C, Michault A. A
Fatal Neuroinvasive West Nile Virus Infection in a Traveler Returning from Madagascar: Clinical, Epidemiological and Veterinary
Investigations. Am J Trop Med Hyg. 2013 Jun 10.
-
Vu Hai V, Pagès F, Boulanger N, Audebert S, Parola P, Almeras L.Immunoproteomic identification of antigenic salivary
biomarkers detected by Ixodes ricinus-exposed rabbit sera. Ticks Tick Borne Dis. 2013 Sep;4(5):459-68.
-
Lernout T, Bourhy P, Collet L, Durquéty E, Achirafi A, Filleul L. La leptospirose, une maladie à surveiller à Mayotte (France).
Résultats d’une étude de séroprévalence. Bull Epidémiol Hebd. 2013;(32):402-7.
-
Larrieu S, Cassadou S, Rosine J, Chappert JL, Blateau A, Ledrans M, Quénel P. Lessons raised by the major 2010 dengue
epidemics in the French West Indies. Acta Trop. 2013 Dec 4;131C:37-40.
40
Remerciements
A travers ce bilan d’activité, nous souhaitons remercier l’ensemble des partenaires qui contribuent à différents niveaux à la
veille sanitaire à Mayotte, à la Réunion et plus largement dans les pays de la Commission de l’océan Indien.
L’ARS océan Indien
Les Cellules de veille d’alerte et de gestion sanitaire de l’ARS OI
Les services de la Lutte anti-vectorielle de l’ARS OI à Mayotte et à la Réunion
Les établissements hospitaliers de la Réunion et de la Mayotte
Les services d’urgences de la Réunion et de Mayotte
Le Samu-Centre 15 de la Réunion et le centre 15 de Mayotte
Les médecins sentinelles de la Réunion et de Mayotte
Les pharmaciens de Mayotte et de la Réunion
Les cliniciens hospitaliers et libéraux de la Réunion et de Mayotte
Les biologistes hospitaliers et libéraux de la Réunion et de Mayotte
Les dermatologues hospitaliers et libéraux de la Réunion
Les laboratoires d'anatomopathologie de la Réunion
L'Union Régionale des Professionnels de Santé
Le rectorat et les écoles sentinelles
Les services vétérinaires
Les centres nationaux de références
Les SDIS de la Réunion et de Mayotte
Les préfectures de Mayotte et de la Réunion
L’ensemble des membres du réseau Sega.
41