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Rapport annuel 2013 Cire océan Indien InVS en région Liste des abréviations Ab : Antibiotique AcVC : Accident de la vie courante AFD : Agence française de développement Afssa : Agence française de sécurité alimentaire des aliments ARS : Agence régionale de santé Arlin : Antenne régionale de lutte contre les infections nosocomiales BVOI : Bulletin de veille de l’océan Indien BVS : Bulletin de veille sanitaire CAPTV : Centre antipoison et de toxicovigilance CDD : Contrat à durée déterminée CDI : Contrat à durée indéterminée CGSS : Caisse générale de sécurité sociale Cire : Cellule de l’InVS en région CHU : Centre hospitalier universitaire CHGM : Centre hospitalier Gabriel Martin CHM : Centre hospitalier de Mayotte CLAT Centre de lutte antituberculeuse COI : Commission de l’océan indien CNR : Centre national de référence CVAGS : Cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire DCAR : Département de coordination des alertes et des régions DGS : Direction générale de la santé DOM : Département d’Outremer DVSS : Direction de la veille et sécurité sanitaire EMS : Etablissements médico-sociaux ETP : Equivalent temps plein EPAC : Enquête permanente des accidents de la vie courante FETP : Programme de formation à l’épidémiologie de terrain FVR : Fièvre de la Vallée du Rift GEA : Gastroentérites aiguës InVS : Institut de veille sanitaire IRA : Infection respiratoire aiguë IST : Infection sexuellement transmissible LGV : Lymphogranulomatose vénérienne OI : océan Indien OMS : Organisation mondiale de la santé ORS : Observatoire régional de la santé PCR : Polymerase Chain Réaction PE : Point épidémiologique PIES : Plateforme d’information des études en santé PVUS : Plateforme de veille et d’urgence sanitaires RESIST : Réseau de Surveillance des Infections Sexuellement Transmissibles RSIE : Réseau de surveillance et d’investigation des épidémies RSI : Règlement sanitaire intenational SDIS : Service départemental d’incendie et de secours SEGA : Surveillance des épidémies et gestion des alertes TI : Taux d’incidence URL : Uniform Resource Locator USLD : Unités de soins de longue durée VIH : Virus de l’immunodéficience humaine VHB : Virus de l’hépatite B Ce rapport annuel est dédié à Julien Raslan-Loubatie Source Photo : Revue Respire 1 Sommaire 1. Présentation de la Cire 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. Présentation de la Cire et du contexte régional Cadre de fonctionnement de la Cire Missions et activités Moyens 2. Temps forts de l’année 2013 2.1. 2.2. 2.3. 1er forum international : veille sanitaire et riposte en territoire insulaire Identification de cas de typhus murin à la Réunion Epidémie de leptospirose suite à un triathlon à la Réunion 3. Activité de la Cire pour 2013 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5. Répartition des moyens selon les activités de la Cire Veille et alerte Surveillance épidémiologique Etudes et expertises Actions de communication et valorisation scientifique Remerciements 2 1. Présentation de la Cire 1. 1. Présentation de la Cire océan Indien et du contexte régional La cellule de l’InVS en région océan Indien (Cire OI) a été créée en 2002 (Figure1). Son champ d’intervention couvre les îles de Mayotte et de la Réunion, localisées dans l’océan Indien, à l’est de l’Afrique et situées chacune de part et d’autre de Madagascar. Figure 1 : Carte d’identité de la Cire Date de création : 2002 Effectif : 10 personnes Responsable : Laurent Filleul Contact : [email protected] Carte Lieux d’implantation de la Cire : Saint Denis de la Réunion, (antenne à Mamoudzou) Départements d’intervention : Ile de la Réunion, île de Mayotte Région monodépartementale ultramarine française de l’archipel des Mascareignes, la Réunion est une île volcanique montagneuse d’une superficie de 2 500 km², située dans l’hémisphère austral par 21°5’ de latitude sud et 55°30’ de longitude est, dans le sud-ouest de l’océan Indien, à 800 km à l’est de Madagascar et 200 km à l’ouest de l’île Maurice. Elle connaît un climat tropical humide, sous l’influence de vents d’Est appelés les alizés. L’été austral est la saison des pluies et des cyclones, tandis que l’hiver est la saison sèche. Cependant, le caractère montagneux de l’île entraîne de forts contrastes de température comme de pluviométrie. Au 1er janvier 2012, la population de l’île est estimée à 837 868 habitants. L’île se place au 90ème rang des départements français par la taille et au 30ème rang par la population. La population réunionnaise continue d’augmenter d’environ 10 000 personnes par an en raison de l’excédent des naissances sur les décès. Elle pourrait dépasser le million d’habitants à l’horizon 2030. Située dans le canal du Mozambique, l’île de Mayotte fait partie de l’archipel des Comores, partagé entre la République Fédérale Islamique des Comores et la France. Depuis avril 2011, elle a le statut de département d’outre-mer et devient le 101ème département français. Elle est composée de deux îles habitées, la Grande Terre (363 km²) et la Petite Terre (11 km²) ainsi que d’une trentaine d’îlots épars dans un vaste lagon corallien de 1100 km². Elle connaît un climat tropical humide avec une saison chaude et humide, l’été austral, caractérisée par la mousson du nord-ouest accompagnée de dépressions 3 tropicales et, plus rarement, de cyclones. L’hiver austral correspond à une saison plus tempérée et moins humide. La population de Mayotte a été multipliée par quatre en moins de 30 ans, pour atteindre 217 091 habitants, estimée par l’Insee au 1er janvier 2012. Attractive pour les populations des îles environnantes et facilement accessible en bateau depuis l’île d’Anjouan (Comores), Mayotte connaît une immigration clandestine massive et difficilement contrôlable. La part de la population étrangère est passée de 34 % en 2002 à 41 % en 2007. 1.1.1. Risques sanitaires De par leurs situations géographiques et leurs climats, la Réunion et Mayotte sont particulièrement exposées au risque d’introduction de pathologies infectieuses et notamment d’arboviroses. En effet, les deux îles entretiennent de nombreux échanges touristiques, familiaux, étudiants ou professionnels avec plusieurs pays de la zone océan Indien où des virus circulent de manière endémique ou épidémique constituant ainsi des risques sanitaires identifiés. L’arrivée de voyageurs infectés sur le territoire, couplée à la présence de moustiques vecteurs, peut donc à tout moment entraîner l’apparition d’une chaîne de transmission voire d’une épidémie si des conditions favorables à la dissémination du virus sont réunies. Cela a été d’ailleurs démontré à Mayotte comme à la Réunion avec la survenue de plusieurs épidémies de dengue et de chikungunya. A cela s’ajoute un contexte sanitaire spécifique à chacune des îles par la présence de pathologies infectieuses ou de maladies chroniques. A titre d’exemple, on peut noter les spécificités suivantes : Mayotte - Endémicité de plusieurs pathologies infectieuses : hépatite A, fièvre typhoïde, lèpre ; - Identification d’une circulation du virus de la fièvre de la Vallée du Rift chez le bétail ; - Prévalence de la leptospirose très élevée ; - Incidence de la tuberculose supérieure à celle de la métropole ; - Identification régulière de cas de diphtérie ; - Incidence des infections invasives à méningocoques inférieure à celle de la métropole ; - Prévalences élevées du diabète et de l’obésité. La Réunion - Prévalence de la leptospirose élevée ; - Présence de la lèpre avec quelques cas incidents ; - Incidence élevée des gastroentérites (bactériennes et virales) ; - Risque élevé de survenue d’arboviroses ; - Incidence des infections invasives à méningocoques inférieure à celle de la métropole ; - Prévalences élevées du diabète et de l’obésité. A ces spécificités s’ajoutent les pathologies saisonnières auxquelles les deux îles n’échappent pas même si l’intensité de ces épidémies peut apparaitre parfois moins marquée qu’en métropole. Il s’agit notamment de la grippe, des bronchiolites et des gastroentérites. 4 1.2. Cadre de fonctionnement de la Cire OI La Cire OI est une unité régionale de l’Institut de veille sanitaire (InVS), parmi les 17 unités régionales rattachées au Département de coordination des alertes et des régions (DCAR) de l’Institut. Ses bureaux sont localisés au sein de l’ARS OI (Agence de santé océan Indien) où elle est rattachée fonctionnellement à la Direction de la veille et sécurité sanitaire (DVSS). La Cire assure les missions de l'InVS en région. Elle apporte une expertise scientifique opérationnelle, disponible et réactive, pour la veille et l’alerte sanitaires. Les résultats des études et investigations réalisées par les Cire font l’objet d’une validation scientifique par la direction générale de l’InVS avant leur publication. Son fonctionnement est régi par la convention InVS-ARS du 24 février 2011. La programmation des travaux annuels est arrêtée par les directeurs généraux de l’ARS et de l’InVS. 1.3. Missions et activités de la Cire Le partenaire de la Cire dans la Plateforme régionale de veille est la CVAGS (Cellule de veille, d'alerte et de gestion sanitaire) qui assure la réception centralisée régionale des signaux ainsi que le traitement et la gestion des alertes. La répartition des rôles entre les CVAGS et les Cire a été précisée dans la note du 20 avril 2010 de la Direction générale de la santé (DGS) relative à la veille et aux urgences sanitaires dans les ARS (Figure 2). Une procédure interne a permis de formaliser localement la répartition des missions au sein de la plateforme. Les principes sont les suivants : Expertise sur les signaux complexes - Alors que la CVAGS coordonne la réception et la gestion des alertes courantes selon les procédures en vigueur, la Cire apporte une expertise sur les signaux complexes, en particulier dans les situations non définies dans des protocoles. Investigations - Les investigations complexes sont coordonnées par la Cire. Les services de l’ARS ou d’autres services de l’État (directions départementales interministérielles, académies…) peuvent être associés pour leur mise en œuvre. Les Cire disposent pour leurs investigations du recours possible au réseau de l’InVS, notamment aux Centres nationaux de référence (CNR). Autres missions de l’InVS en région La Cire assure également des missions de l’InVS en région sur la gestion régionalisée de systèmes de surveillance, le développement d’outils, la conduite d’études et la participation à des activités scientifiques ou de formations. 5 Figure 2 : Répartition des missions entre l'ARS et l'InVS (1) Outil de partage des signaux (2) L’expertise de la Cire peut intervenir à toutes les étapes de traitement des signaux. Elle peut se faire soit par sollicitation de la CVAGS soit par auto-saisine (3) Protocole et procédures de fonctionnement de la plateforme 1.4. Moyens La Cire OI bénéficie de moyens (personnel et fonctionnement) de l’InVS et de l’ARS conformément à la convention de partenariat. Elle était composée en 2013 de 10 personnes réparties sur 8 postes permanents et 2 postes en CDD (Tableau 1). Tableau 1 : Effectifs de la Cire - Année 2013 Fonction Nom Responsable Chargée de projets Chargée d’études Chargée d’études Chargée d’études Assistante Chargé de projets Chargé d’études Chargé de projets Chargé d’études Filleul Laurent Larrieu Sophie Balleydier Elsa Brottet Elise Caillère Nadège Mathieu Isabelle Pagès Frédéric Raslan-Loubatie Julien Solet Jean-Louis Vilain Pascal Poste Arrivée/contrat Base ETP InVS cat 1 InVS cat 1 InVS cat 2 InVS cat 2 InVS cat 2 ARS Cat C ARS Cat A ARS ARS Cat A Sursaud (InVS/ARS) porteur CHU 01-04-2009 / CDI 01-07-2010 / CDI 01-04-2005 / CDI 01-09-2009 / CDI 13-08-2012 / CDD 27-10-2010 / CDI 21-05-2012 / CDI 01-01-12 au 30-06-2013 / CDD 03-02-2003 / CDI 01-11-2009 / CDI 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 6 2. Temps forts de l’année 2013 2.1. 1er Forum international : veille sanitaire et réponse en territoire insulaire La surveillance, l’investigation et la lutte anti-vectorielle La Commission de l’océan Indien (COI), l’ARS OI et la Cire OI / InVS, avec la contribution financière de l’Agence française de développement (AFD), ont organisé le 1er Forum International « Veille sanitaire et réponse en territoires insulaires » du 11 au 13 juin 2013 à Saint-Denis. Dans un contexte international d’accélération de la diffusion des épidémies, et alors que la surveillance animale fait partout dans le monde l’objet d’une attention accrue, l’objectif du Forum était de permettre l’échange d’expériences, de pratiques et de résultats dans les domaines de la veille sanitaire, de l’alerte, de l’investigation, de la lutte anti-vectorielle et de la recherche dans les territoires et pays insulaires tropicaux, notamment ceux des Caraïbes, de l’océan Indien et du Pacifique. En effet, les territoires insulaires sont aujourd’hui de plus en plus marqués par des risques d’émergence de maladies infectieuses du fait de l’augmentation des transports de biens et de personnes entre ces territoires, de l’omniprésence ou de la colonisation des territoires par des vecteurs, de la modification des milieux, de l’urbanisation, voire même des changements climatiques. Pour répondre à cet enjeu majeur de santé publique, des systèmes de surveillance sanitaire de plus en plus performants sont mis en place afin d’identifier précocement toute menace sanitaire et apporter une réponse adaptée la plus efficace possible. Ces dispositifs de surveillance sont renforcés au sein de réseaux favorisant entre les pays l’échange d’informations et de données épidémiologiques en temps réel. Dans la zone océan Indien, le réseau SEGA (surveillance des épidémies et gestion des alertes), porté par la COI, a permis la mise en réseau des services publics de surveillance des pays membres afin de développer une veille sanitaire active et de renforcer leurs capacités d’action. Enfin, la lutte anti-vectorielle est un dispositif de riposte essentiel à nos territoires pour pouvoir faire face non seulement au risque permanent de dengue, de chikungunya ou de paludisme, mais aussi à de nombreuses autres menaces virales transmises par les insectes vecteurs. Dans ce cadre, de nouvelles technologies, parfois très innovantes, sont actuellement développées comme alternative à la lutte chimique. Pour ce 1er Forum international, les organisateurs ont convié des scientifiques du monde entier (Caraïbes, Pacifique, océan Indien, dont certains territoires particulièrement éloignés et rarement représentés lors de rencontres scientifiques dans l’océan Indien : Iles Fiji, Iles Salomon, Iles Samoa, Micronésie, Cuba, etc.). Des experts internationaux sont venus à la Réunion pour cet évènement, qui a réuni près de 300 participants. Les interventions se sont succédées pendant 3 jours sur différentes thématiques, sous forme de sessions plénières, de sessions parallèles et de posters scientifiques. Près de 70 communications orales (en langue française et anglaise) et une soixantaine de posters ont ainsi été présentés. Les sujets retenus, de haut niveau scientifique et très diversifiés, ont suscité des débats animés et riches en partage et retours d’expériences. 7 2.2. Identification de cas de typhus murin à la Réunion Le typhus murin est responsable de tableaux cliniques divers allant d’un syndrome grippal bénin à une atteinte neurologique (dans près de 50% des cas), jusqu’à un tableau de défaillance multi-viscérale entrainant l’hospitalisation en réanimation (10% des cas) et pouvant être suivi d’un décès (4% des cas en l’absence d’un traitement adapté). Cette infection est fortement sousdiagnostiquée en zone tropicale mais est apparue comme une cause importante de « fièvre d’origine indéterminée ». Le rat est le principal réservoir de cette bactérie « R. typhi ». Son principal vecteur est Xenopsylla cheopis, la puce du rat mais Ctenocephalides felis, la puce du chat a été impliquée dans certains pays. A la Réunion, le premier cas autochtone a été diagnostiqué en avril 2012 dans le sud puis d’autres cas ont ensuite été enregistrés dans le sud et l’ouest au cours de l’année. Un partenariat avec les infectiologues hospitaliers a été instauré et a permis d’identifier rétrospectivement deux cas survenus en 2011. Depuis, 13 autres cas autochtones (10 confirmés et 3 probables) sont survenus en 2012 et 2013. En parallèle, un cas importé en métropole chez un touriste métropolitain ayant séjourné à la Réunion a été documenté. L’île de la Réunion réunit des conditions propices au typhus murin : population abondante d’animaux réservoirs (rats), présence des puces vectrices (X. cheopis, Ct. felis), climat tropical et activités humaines favorables (actions itératives de dératisation menées à différents niveaux individuels, communautaire, agricole). Les formes répertoriées actuellement à l’hôpital sont essentiellement des formes sévères. Les formes mineures peuvent facilement être confondues avec des fièvres éruptives banales (rubéole, mégalérythème épidémique, etc.) et les formes sans éruption avec des infections par la dengue, la leptospirose ou les virus grippaux. Suite à cette émergence, une étude exploratoire des caractéristiques des cas humains de typhus murin va être mise en place en 2014 à la Réunion afin d’évaluer le risque sanitaire. Les objectifs principaux de cette étude descriptive sont d’identifier et caractériser les cas de typhus murin survenus à la Réunion et vus à l’hôpital, et de décrire les tendances de cette maladie dans le temps et l’espace ; les données préliminaires faisant évoquer une saisonnalité et une possible limitation au Sud et à l’Ouest de l’île. 2.3. Epidémie de leptospirose suite à un triathlon à la Réunion Le 22 mars 2013, un médecin généraliste a informé la plateforme de veille et d’urgence sanitaires (PVUS) d’un cas de leptospirose chez un participant au triathlon de la Rivière des Roches le 3 mars et évoqué la possibilité d’existence d’autres cas parmi les autres participants. Le 28 mars, la Cire OI a été saisie pour valider le signal et mener les éventuelles investigations. Au 29 mars avec 3 cas confirmés, un cas possible et un cas suspect, l’existence d’un cas groupé de leptospirose lié au triathlon était confirmée. Une investigation épidémiologique a été réalisée par la Cire OI auprès des participants du triathlon. Les objectifs étaient de détecter d’autres cas cliniquement évocateurs ou biologiquement confirmés qui n’auraient pas été signalés à la PVUS, de décrire l’ensemble des cas sur le plan clinique et épidémiologique et de rechercher les facteurs de risque d’infection par la leptospirose parmi les participants du triathlon. La liste des inscrits à l’épreuve a été récupérée auprès du club organisateur. Un contact téléphonique a été pris avec chaque participant pour s’enquérir de son état de santé au cours du mois de mars. Pour les personnes apparaissant les plus à risque (triathlètes adultes) un questionnaire spécifique a été administré par téléphone. Au total, 160 personnes (123 hommes et 37 femmes) ont participé aux différentes épreuves du 3 mars. Sur ce total, 102 personnes ont pu être contactées par téléphone et 8 101 ont accepté de participer. Parmi les 41 triathlètes et les 3 nageurs relayeurs adultes, l’état de santé était connu pour 37 triathlètes et 2 nageurs : 9 participants (8 hommes et une femme) ont développé une leptospirose soit un taux d’attaque de 23%. Les cas sont survenus entre le 10 mars et le 21 mars 2013. Les durées d'incubation sont compatibles pour les 9 cas (Figure 3). Tous les patients ont récupéré et repris une activité sportive normale. Pour les 6 patients ayant bénéficié d’une enquête dans le cadre de la surveillance, un cas survenu le 21 mars avait une autre exposition à risque (un entrainement le 14 mars qui pourrait aussi être à l'origine d'une leptospirose) et un autre cas avait une exposition domiciliaire. Pour les 4 patients restant, aucune autre exposition à risque n’a été identifiée autre que la participation au triathlon. Figure 3 : Courbe épidémique de survenue des neufs cas de leptospirose suite au Triathlon de la Rivière des Roches, mars 2013, Ile de La Réunion. L’âge moyen des malades était de 33,4 ans vs 38,9 ans pour les non malades. Les taux d’attaque par sexe n’étaient pas significativement différents. Les malades n’avaient pas plus avalé d’eau lors de l’épreuve de natation que les non malades. Aucun malade n’avait pris d’antibiotique (Ab) durant les jours ayant suivi le triathlon. Parmi les non malades de leptospirose, 5 avaient suivi un traitement Ab dans les jours suivants le triathlon. Il n’existait pas de différence statistiquement significative pour la prise d’Ab entre malades et non malades. Néanmoins la prise d’Ab peut avoir joué un rôle de chimioprophylaxie pour ces 5 concurrents dont l’un présentait notamment des plaies avant le triathlon. Les malades utilisaient moins fréquemment une combinaison intégrale que les non malades : RR = 4,3 [1,3-14,5]. Les malades présentaient significativement plus de plaies que les non malades lorsqu’ils ont participé à l’épreuve de natation : RR = 4,5 [1,6-13]. Avant le triathlon, 8% des athlètes déclaraient prendre des mesures pour se protéger de la leptospirose, après 48,8% ont rapportaient qu’ils se protégeraient lors des prochains triathlons. Parmi les triathlètes ayant participé à l’enquête, si on distingue non licenciés et licenciés auprès d’un club, tous les non licenciés (3) ont été malades contre 5 sur 33 chez les triathlètes licenciés : RR = 6,6 [2,9-14,8]. La contamination d’un sujet n'ayant participé qu'à l'épreuve de natation, le lien avec la présence de blessures avant ou pendant l'épreuve de natation, l'absence de lien avec l'ingestion d'eau sont en faveur d'une contamination aux abords de la rivière : entrée ou sortie d'eau pieds nus. La survenue de fortes pluies dans les jours précédant l’épreuve est un élément important qui est retrouvé dans la plupart des épidémies de leptospirose survenues au décours de compétitions de sport aquatique. Depuis cet événement, une communication a été mise en œuvre auprès des fédérations de sport aquatique à la Réunion et des outils de communication spécifiques pour la prévention de la leptospirose dans le cadre des activités en milieu aquatique on été développés. 9 3. Activités de la Cire pour 2013 3.1. Répartition des moyens selon les activités de la Cire Le temps de travail relevé de façon systématique par l’ensemble des membres de la Cire a été réparti en deux groupes : • les activités intrinsèques liées au fonctionnement du service représentent un peu plus d'1/3 du temps, incluant coordination, administration, gestion, réunions internes, gestion de messagerie, formations individuelles ou collectives des personnels (incluant la participation à des congrès). • les activités liées à des missions de la Cire représentent environ 2/3 du temps avec une répartition présentée dans le tableau 2. Tableau 2 : Répartition du temps consacré aux missions de la Cire (hors fonctionnement de service) Thèmes Veille et investigation (hors animation de réseau) Surveillance Etudes/expertises Réunions institutionnelles Total % 21 50 21 8 100 ETP d’épidémiologistes 1,9 4,5 1,9 0,7 9 Les actions programmées représentent 66% de la part d’activité de la Cire pour l’année 2013. Les actions non programmées représentent quant à elles 20% (Figure 4). Les actions de valorisation (communications scientifiques, actions de formation) ont représenté près de 14% de la part d’activité de la Cire. Figure 4 : Répartition du temps de travail par type d'activité programmée et non programmée - 2013 70 60 Pourcentage 50 40 30 20 10 0 Actions non programmées Actions programmées Actions de valorisation 10 3.2. Veille et alerte 3.2.1. Activités pérennes de veille sanitaire Une veille sanitaire est assurée à la Cire selon une organisation interne afin de systématiser la réponse aux sollicitations. Cette veille porte sur les activités assurées quotidiennement : Réception, validation et traitement des signaux parvenant à la Cire ou issus de l’analyse des systèmes de surveillance ; Analyse régulière des données de surveillance à visée d’alerte : décès toutes causes, activité des urgences hospitalières, réseaux de médecine de ville et de laboratoires ; Evaluation des signaux sanitaires issus du point focal régional pour les signaux inhabituels pouvant avoir un impact sanitaire important Veille documentaire à partir des outils fournis par l’InVS (Bulletin quotidien des alertes, revue bibliographique ciblée, etc…) ; Recueil et transmission d’informations provenant des départements scientifiques de l’InVS et des autres Cire ; Information et suivi des signaux issus du réseau SEGA de la COI La Cire participe à la structuration et à l’animation de la PVUS en articulation avec les CVAGS de l’ARS OI: Organisation de réunions quotidiennes pour un échange sur les signaux réceptionnés. Organisation de réunions hebdomadaires entre les CVAGS de Mayotte et de la Réunion pour un échange sur les signaux et alertes en cours. Au cours de l’année 2013, 52 réunions ont été organisées. Organisations de réunions thématiques. Au cours de l’année 2013, 12 réunions ont été organisées. Elaboration d’outils et procédures Organisation de formations et de journées d’échange des pratiques professionnelles Formation sur les toxi-infections alimentaires collectives. Formation MDO dans les services d’urgences Contribution à l’édition d’un bulletin hebdomadaire de veille sanitaire à destination du préfet (52 bulletins en 2013). 3.2.2. Réponse aux signaux et alerte sanitaire En 2013, la Cire a réceptionné 76 sollicitations qui étaient principalement des demandes d’investigation (cas groupés de pathologie ou demande de validation de cas de coronavirus par exemple). De nombreux appuis ou conseils ont été demandés concernant l’interprétation de données hospitalières par exemple, des appuis méthodologiques ou des synthèses bibliographiques. Les sollicitations venaient en majorité des services de l’ARS (71%) et dans une moindre mesure de partenaires extérieurs ou du siège de l’InVS (Tableau 3). Tableau 3 : Bilan de la réponse aux alertes et demandes d’expertise reçues en 2013 Nombre Fiches Informations transmises au siège de l’InVS Fiches alerte transmises au siège de l’InVS Sollicitations de la Cire Expertise Investigations Appui et conseils Origine 4 1 ARS 3 1 InVS 1 0 12 46 18 10 36 8 0 8 1 Autres* 0 0 2 2 9 *Autres : ORS, hôpitaux, étudiants, experts indépendants 11 • Evolution du nombre annuel de sollicitations reçues à la Cire OI, 2009-2013 Une augmentation des sollicitations de la Cire est observée ces dernières années avec un maximum au cours de l’année 2013 où 76 sollicitations ont été enregistrées (Figure 5). Figure 5 : Evolution du nombre de sollicitations entre 2009 et 2013 80 Nombre de sollicitations 70 60 50 40 30 20 10 0 2009 2010 2011 2012 2013 • Répartition des sollicitations non programmées selon le mois de l'année Le nombre de sollicitations est variable selon le mois de l’année. On observe un nombre important en début d’année et un faible nombre durant l’hiver austral (juin, juillet et août) qui correspond aux vacances scolaires (Figure 6). Figure 6 : Répartition des actions non programmées selon le mois de l’année Nombre de sollicitations 25 20 15 10 5 0 • Répartition des actions non programmées selon le thème d'intervention : infectieux, environnement, autres La thématique des maladies infectieuse reste majoritaire lors des sollicitations alors que la santé environnementale arrive en seconde position. Les maladies chroniques ne concernaient quant à elles que 4 sollicitations et la santé au travail n’a pas été abordée. (Figure 7). 12 Figure 7 : Répartition des actions non programmées selon le thème d'intervention en 2013 Nombre de sollicitations 60 50 40 30 20 10 0 Infectieux Environnement Autres • Répartition des actions non programmées selon le temps passé Tableau 4 : Nombre de sollicitations selon le temps passé en 2013 Temps passé < 1 heure Entre 1 h et 1 journée >1 journée Nombre de sollicitations reçues 25 30 21 Total 76 3.2.2.1. Focus sur les sollicitations les plus significatives en temps passé Saisine de l’ARS OI sur les risques sanitaires liés à la présence de parasites intestinaux dans des ressources en eau utilisées pour l’alimentation publique. La Cire OI a été sollicitée par l’ARS OI afin d’évaluer les risques sanitaires liés à la présence de parasites intestinaux (oocystes de Cryptosporidium sp et/ou de kystes de Giardia lamblia) retrouvés dans des captages d’eaux utilisés pour l’alimentation publique. Des analyses d’eau réalisées dans le cadre des procédures de régularisation administrative des captages d’eau destinés à la consommation humaine ont, en effet, mis en évidence la présence de ces parasites dans certaines ressources en eaux, et ce, malgré l’absence de turbidité et en dehors des périodes de fortes pluies, habituellement considérées, à la Réunion, comme particulièrement à risque. Ces captages concernent des eaux d’origine superficielle alimentant des filières de traitement dépourvues de dispositif de filtration et se limitant le plus souvent à une simple désinfection qui n’est pas efficace pour inactiver les parasites. Les concentrations en parasites relevées sur les eaux brutes sont donc susceptibles de se retrouver également au robinet des consommateurs. Sur la base des résultats des analyses transmis par l’ARS, la Cire a réalisé une évaluation des risques en s’appuyant sur les conclusions du rapport de l’Afssa (Agence française de sécurité des aliments) de septembre 2002 sur l’évaluation quantitative du risque sanitaire lié à la présence de Cryptosporidium spp dans l’eau distribuée. La Cire a ensuite apporté un appui à l’ARS en participant aux réunions organisées systématiquement avec les représentants des communes concernées 13 (maires, élus municipaux, services techniques) et avec les sociétés délégataires du service de distribution d’eau afin de leur exposer la situation et leur rappeler les mesures de gestion à mettre en œuvre. Lors de ces réunions, la Cire a fait le point des connaissances sur la pathogénicité des parasites et présenté les résultats de l’évaluation des risques. Episode de circulation de la dengue à la Réunion, mars-juillet 2013 Au cours des mois de mars à juillet 2013, la Réunion a connu un épisode de circulation du virus de la dengue. Deux regroupements distincts de cas sont survenus dans le sud de l’île (Figure 8), donnant lieu au total à la détection de 21 cas autochtones (dont 9 confirmés et 12 probables) (Figure 9). Figure 8 : Répartition géographique des cas de dengue autochtones (n=21) et importés (n=12) à la Réunion en 2013 Figure 9 : Répartition hebdomadaire des cas de dengue autochtones (n=21) et importés (n=12) par date de début des signes, la Réunion, 2013. 6 autochtone conf irmé importé conf irmé 5 autochtone probable importé probable 4 3 2 0 2013-01 2013-02 2013-03 2013-04 2013-05 2013-06 2013-07 2013-08 2013-09 2013-10 2013-11 2013-12 2013-13 2013-14 2013-15 2013-16 2013-17 2013-18 2013-19 2013-20 2013-21 2013-22 2013-23 2013-24 2013-25 2013-26 2013-27 2013-28 2013-29 2013-30 2013-31 2013-32 2013-33 2013-34 2013-35 2013-36 2013-37 2013-38 2013-39 2013-40 2013-41 2013-42 2013-43 2013-44 2013-45 1 janvier | février | mars | avril | mai | juin | juillet | août | sept | oct | nov Cet épisode, bien que de durée et d’ampleur limitées, a nécessité des moyens considérables en termes de surveillance et de lutte anti-vectorielle. En effet, dès la détection des deux premiers cas autochtones au cours du mois de mars, l’ARS a décidé le passage en niveau d’alerte 2A du plan de lutte contre les arboviroses (« Identification d’un regroupement de cas autochtones »). Afin de faire face au risque sanitaire encouru par la population, la Cire a mis en place une surveillance épidémiologique renforcée en contactant l’ensemble des médecins généralistes et laboratoires de biologie médicale de la zone concernée. Par ailleurs, les médecins hospitaliers ont également été sensibilisés dans le cadre de réunions durant lesquelles la situation épidémiologique et le risque pour les semaines à venir leur ont été présentés. 14 Le niveau d’alerte 2A a été maintenu durant plusieurs mois puisqu’un second regroupement de cas autochtones a été identifié en mai. Le maintien d’une surveillance épidémiologique renforcée et de mesures de lutte anti-vectorielle précoces et conséquentes autour de chaque cas ont probablement contribué à éviter une intensification de la circulation virale. Par ailleurs, durant tout l’épisode, une communication régulière a été organisée à destination de la population générale et des professionnels de santé afin que la vigilance soit maintenue par tous. Le passage en niveau de veille 1A (« Absence de cas ou apparition de cas isolés sans lien avec une épidémie dans la zone d’échange régionale ») du plan arboviroses a été décidé par l’ARS fin juillet, suite à l’absence de nouveau cas au cours des six semaines précédentes. Début août, un dernier cas autochtone datant de juillet a été confirmé, sans qu’aucun lien avec les regroupements précédents ne puisse être retrouvé. A noter que tout au long de l’année, 12 cas importés ont également été détectés. Ces voyageurs, notamment en provenance d’Asie du Sud Est, ont pu être identifiés très rapidement à leur arrivée sur le territoire. Les mesures de lutte anti-vectorielle mises en place ont permis d’éviter l’installation d’une chaîne de transmission du virus puisqu’aucun cas secondaire n’a été retrouvé malgré une recherche active réalisée de manière systématique autour d’eux. Par ailleurs, près de 200 signalements de suspicions de cas d’arboviroses ont été traités par la Cire et ont donné lieu à une intervention du service de lutte anti-vectorielle au cours de l’année, sans pour autant donner lieu à une confirmation de l’infection par la dengue ou le chikungunya. 3.2.3. Développement des capacités de veille sanitaire La Cire OI met en place des actions pour développer les capacités de veille sanitaire à Mayotte et à la Réunion. Animation du réseau régional de veille sanitaire Rencontres avec les partenaires de veille sanitaire - Réunions trimestrielles avec les infectiologues de la Réunion ; Réunions bi-annuelle avec les réanimateurs de la Réunion ; Participation régulière aux réunions d’équipe du SAMU ; Deux réunions par an avec les médecins du réseau sentinelle ; Réunions trimestrielles avec les partenaires de la veille sanitaire (rectorat, services vétérinaires, service de santé des armées, médecine du travail, ORS, SDIS, etc.) ; Rencontres régulières avec les services d’urgences ; Réunions régulières avec les deux laboratoires du CHU de la Réunion ; - Organisation de la rétro-information des partenaires de veille sanitaire : édition et diffusion de Points Epidémio et de bulletins de veille sanitaire (BVS). - Organisation de journées thématiques, en partenariat avec l’ARS Organisation d’une formation de 2 jours sur l’investigation des Tiac en collaboration avec la CVAGS de la Réunion. - Contribution à l’organisation du 1er forum international : Veille sanitaire et réponse en territoire insulaire. Mise en place d’actions visant à améliorer le signalement et la capacité de réponse aux alertes - Protocole de fonctionnement de la plateforme 15 Participation au réseau SEGA de la commission de l’océan Indien Au niveau de la zone océan Indien, la Cire a poursuivi en 2013 son activité de référent en termes d’encadrement, de formation et d’appui méthodologique au sein du réseau SEGA, nom donné au réseau constitué dans le cadre du projet RSIE (Réseau de surveillance et d’investigation des épidémies). Le projet RSIE-COI est le résultat de la volonté politique des Etats Membres de la COI (Madagascar, Maurice, Seychelles, Réunion (France), Union des Comores) d’améliorer les capacités régionales de prévention et de contrôle des risques sanitaires et d’adaptation au Règlement sanitaire international (RSI) 2005 signé lors de la 58ème Assemblée mondiale de la santé. La finalité du réseau est l’établissement d’une coopération régionale en matière de surveillance sanitaire, en mettant l'accent sur la formation des ressources humaines, sur le renforcement des moyens de surveillance, d’investigation et de diagnostic des pays ainsi que sur l’échange des informations entre les professionnels chargés de la veille sanitaire et du contrôle des maladies. En 2013, la Cire OI a participé aux téléconférences hebdomadaires du réseau SEGA et contribué à l’échange des données épidémiologiques provenant des systèmes de surveillance et de veille mis en place à la Réunion et à Mayotte. Elle a accueilli et encadré deux stagiaires du programme FETP (Programme de formation à l’épidémiologie de terrain) de la COI pour une durée de trois mois chacun. A la demande de la COI, un représentant de la Cire a participé à l’investigation d’un épisode de syndromes respiratoires en Grande Comores en novembre 2013. Par ailleurs, la Cire a diffusé, pour l’information des membres du réseau, des protocoles qu’elle avait élaborés et a participé comme formateur à plusieurs sessions de formation pour les stagiaires FETP. La poursuite de ce projet sur la période 2013-2017 a été entérinée et rendue possible grâce à la confiance et au soutien financier renouvelés de l’AFD. Le futur projet devra s’employer à poursuivre ses objectifs initiaux, à renforcer l’appui aux systèmes nationaux de surveillance ainsi que la capacité régionale de riposte et amplifier l’articulation santé humaine et santé animale en application de la vision « One Health ». 16 Veille sanitaire internationale La veille internationale a pour objectif principal de détecter des événements de santé à potentiel épidémique et susceptibles d’atteindre les populations des îles du sud-ouest de l’océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, Rodrigues, Mayotte, Réunion, Seychelles). Les objectifs secondaires sont de : - détecter des alertes ou menaces potentielles en termes de santé publique afin d’anticiper les mesures adéquates à mettre en œuvre (communication, gestion, prévention) ; - informer régulièrement les partenaires de la veille sanitaire au sein de l’île de la Réunion et de Mayotte notamment lors des réunions hebdomadaires des plateformes de veille sanitaire ; - fournir les éléments de rédaction du Bulletin de veille de l’océan Indien (BVOI) pour l’information des partenaires du réseau SEGA mis en place sous l’égide de la COI. L’analyse quotidienne des données épidémiologiques mondiales (sites spécialisés, réseau de surveillance, presses locales et internationales, organisation internationale) permet de repérer les événements sanitaires présentant une menace immédiate pour les populations du sud ouest de l’océan Indien, de bénéficier de l’expérience d’autres pays même très éloignés quant à leur gestion de situation sanitaire particulière pouvant potentiellement affecter les pays de la zone, de participer à la mise en place des mesures de prévention et de gestion en maintenant une veille scientifique sur les maladies infectieuses émergentes et en diffusant les informations aux partenaires. Cette veille fait l’objet d’une synthèse hebdomadaire qui est adressée chaque semaine aux CVAGS et est ensuite discutée lors de cette réunion. Pour chaque événement rapporté, une première partie décrit la situation, le risque et les mesures de gestion adoptées par les autorités sanitaires. Une deuxième partie résume les caractéristiques de la pathologie (agent pathogène, épidémiologie, manifestations, etc.). L’objectif est de donner à des agents de formations initiales diverses et de parcours différents un socle de connaissances commun minimal sur des pathologies ou situations qu’ils pourraient être amenés à rencontrer dans leur exercice. 17 3.3. Surveillance épidémiologique 3.3.1. Surveillance non spécifique 3.3.1.1. Programme SurSaUD® SurSaUD® est un système de surveillance syndromique qui repose sur le suivi de l’activité de l’ensemble des services d’urgences de la Réunion et de Mayotte, du Samu-centre 15 de la Réunion et des données de mortalité des bureaux d’Etat-civil (Figure 10). A cela s’ajoute le suivi du nombre de consultations et de visites à domicile hebdomadaires réalisées par les médecins généralistes et remboursées par la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS). Plusieurs objectifs sont affichés pour ce système. Il s’agit de générer des alertes sanitaires en identifiant le plus précocement des phénomènes sanitaires inattendus nécessitant une réponse de santé publique adaptée, de quantifier des impacts sanitaires, de suivre des phénomènes saisonniers et enfin de constituer un réseau de professionnels de santé regroupés autour d’un objectif commun : la veille sanitaire. Figure 10. Architecture du système de surveillance syndromique à la Réunion et à Mayotte A partir des données collectées, un suivi temporel des activités est réalisé et différents indicateurs de surveillance sont construits : des indicateurs à visée d’alerte et des indicateurs pour la détection de clusters et le suivi d’épidémies. Des analyses quotidiennes et hebdomadaires sont menées à l’aide de méthodes statistiques. L’épidémiologiste valide ou non les signaux statistiques générés par le système en s’appuyant sur un algorithme de décision. Si le signal est validé, une investigation épidémiologique est mise en place. Les résultats de l’investigation permettent de déclencher une alerte sanitaire si nécessaire. 18 Depuis sa mise en place, le système de surveillance syndromique permet de suivre quotidiennement un certain nombre d’indicateurs : - Nombre de passages aux urgences sans tenir compte d'orientation pathologique ; - Nombre de passages aux urgences selon des regroupements syndromiques définis par un ou plusieurs diagnostics codés en CIM-10 (grippe, gastroentérite, asthme, bronchiolite, etc.) ; - Nombre total d’affaires traitées par les Samu-Centre 15 et nombre d’appels pour grippe ; - Nombre de sorties primaires et secondaires du Smur ; - Nombre total de décès par commune ; - Nombre de consultations chez les médecins généralistes. Une rétro-information bimensuelle sur l’activité des urgences hospitalières et du Samu-Centre 15 est réalisée et envoyée aux partenaires du réseau et aux décideurs locaux. Estimation de l’impact sanitaire du cyclone Dumile Pour la première fois depuis sa mise en place, le système de surveillance syndromique a été sollicité afin d’estimer l’impact sanitaire du passage d’un cyclone à proximité de la Réunion (cyclone Dumile en janvier 2013) (Figure 11). L’analyse des différents indicateurs a permis de montrer un impact sanitaire modéré du cyclone sur la population réunionnaise. Cet impact s’est caractérisé par une légère recrudescence des passages pour traumatisme dans l’ouest de l’île et d’une légère augmentation des infections respiratoires. Par ailleurs, une hausse de l’activité médicale pour gastroentérites a été observée sur les semaines suivant le phénomène. Figure 11. Cyclone Dumile (Source Mtotec) Détection d’évènements sanitaires inhabituels Plusieurs évènements sanitaires inhabituels de faible ampleur ont pu être détectés précocement, comme par exemple, une recrudescence des passages pour coqueluche (Figure 12) ou un cluster spatiotemporel de gastroentérites sur un quartier de la commune de Saint-Pierre (Sud de l’île). 19 er Figure 12. Nombre mensuel de passages pour coqueluche sur les services d’urgences de la Réunion, du 1 janvier au 31 décembre 2013 10 Nombre de passages 9 8 7 6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Année 2013 En 2013, le système de surveillance a permis de détecter et de suivre les recrudescences saisonnières de rhinopharyngite, de bronchiolite ou de gastroentérite à Mayotte et à la Réunion. Le système de surveillance syndromique repose sur plusieurs sources de données qui permettent la surveillance en continu d’indicateurs couvrant les différentes phases d’une maladie : de la forme bénigne (consultation médicale) aux formes sévères (hospitalisations) jusqu’au décès. Ce système a démontré que des données d’activité habituellement utilisées pour de la planification pouvaient être utiles à la veille sanitaire en apportant des informations importantes pour la santé publique. Aujourd’hui, c’est un véritable réseau humain constitué de professionnels de santé et d’épidémiologistes qui a été créé à Mayotte et à la Réunion afin de faire évoluer la veille sanitaire. 3.3.1.2. Population sentinelle « Koman i Lé » Il s’agit d’un système de surveillance non spécifique basé sur le recueil de symptômes déclarés par un échantillon de la population réunionnaise volontaire au moyen d’une application internet dédiée. Les objectifs de ce projet sont de : - disposer d’un échantillon de la population réunionnaise bénévole âgée de 18 ans et plus à des fins de surveillance épidémiologique ; - suivre la survenue de différents symptômes déclarés en continu dans cet échantillon de la population ; - suivre les tendances d’indicateurs syndromiques construits à partir des symptômes recueillis ; - réaliser des enquêtes ponctuelles sur l’état de santé de cet échantillon de la population. Une application informatique sécurisée, de type Voozanoo, a été développée par Epiconcept, agréé hébergeur de données de santé. Cette application permettra à tout volontaire de s’inscrire, de renseigner chaque semaine un questionnaire relatif à son état de santé sur la semaine écoulée, et de répondre aux enquêtes thématiques. Les résultats des analyses réalisées à partir des données recueillies seront également disponibles sur cette application, sous forme de statistiques personnalisées et de documents tels que des points épidémiologiques. Un site internet a été créé pour accéder à cette application, son URL est www.koman-i-le.re (Figure 13). Une phase de test de l’application a débuté en décembre 2013 au sein de l’ARS OI. En termes de communication, un logo a été élaboré. Il est représenté sous la forme d’un caméléon décliné en différentes couleurs. Ainsi, ce caméléon changera de couleur selon la situation sanitaire. A partir de ce caméléon, le service 20 communication de l’ARS OI a créé l’identité du projet. La bannière ainsi définie est affichée sur la page internet du projet, et sera insérée dans tous les documents relatifs au projet. Un flyer est en cours d’élaboration et sera diffusé à la population lors de la compagne de communication, afin d’inciter les réunionnais à participer à ce système de surveillance. Les programmes d’analyse ont été développés et testés. L’autorisation de débuter l’étude a été notifiée par la Directrice Générale de l’InVS le 21 novembre 2013. Le lancement officiel aura probablement lieu au cours du premier trimestre de 2014. Figure 13 : Page d’accueil du site internet du projet Koman i lé 3.3.1.3. Suivi de l’activité des médecins libéraux via les remboursements de la caisse générale de sécurité sociale (CGSS) A l’issue de la consultation chez le médecin généraliste, une feuille de soin électronique est générée et transmise automatiquement par liaison informatique sécurisée afin de déclencher le remboursement de l’acte médical. Les données de remboursement sont ensuite anonymisées puis agrégées par la CGSS pour être transmises à la Cire OI par mail en semaine N. Le fichier reçu recouvre le nombre de consultations et de visites réalisées en semaine N-1. Ce système opérationnel depuis 2009, permet de suivre l’activité en médecine libérale et de disposer d’un dénominateur pour l’activité globale des médecins libéraux sur l’île de la Réunion. Ces données analysées en continu permettent de suivre les tendances et une analyse par commune permet d’identifier des suractivités potentielles. Enfin, ces données permettent d’estimer par extrapolation le nombre de visites pour gastroentérite et pour syndrome grippal sur l’ensemble de l’île de la Réunion à partir de l’activité des médecins du réseau sentinelle. 21 Figure 14. Evolution de l’activité des médecins généralistes à travers les remboursements effectués par la CGSS à la Réunion Nombre de consultations 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 Semaine de 2013 3.3.1.4. Réseau d’écoles sentinelles à la Réunion A la suite de la phase pilote mise en place en 2011-2012, il a été décidé de poursuivre le projet d’écoles sentinelles en l’élargissant à une quarantaine d’écoles volontaires. En 2013, la surveillance de l’absence scolaire s’est basée sur la participation volontaire de 47 écoles sentinelles (5 maternelles, 20 élémentaires et 22 primaires) réparties dans les 22 circonscriptions de l’île. Un outil de saisie en ligne sur Internet a été développé par le Rectorat où les directeurs d’école se connectent chaque jour pour saisir leurs données d’absence. Le nombre total d'élèves absents est rapporté quelle que soit la cause de l’absence (médicale ou non). La très forte participation des directeurs au dispositif s’est confirmée mais des problèmes de connexion internet ont impacté son bon fonctionnement. Au cours des mois de juin et juillet 2013 (période d’épidémie de grippe), une augmentation de l’absence scolaire a été constatée, mais due à plusieurs causes, sanitaires et non sanitaires. Il a donc été difficile d’interpréter cette augmentation des absences par la seule cause de l’épidémie de grippe. Fin novembre 2013, une réunion du comité de pilotage a eu lieu avec les directeurs d’écoles. Il a été proposé une nouvelle grille de recueil incluant « majorité d’absence pour raisons médicales ? oui/non/ne sait pas », dans le but d’augmenter la spécificité du dispositif et de répondre aux objectifs de surveillance. 3.3.2. Surveillances spécifiques 3.3.2.1. Surveillance de la leptospirose Chaque année, durant l’été austral, une recrudescence des infections par leptospires est constatée à la Réunion. Les premiers mois de l’année présentent des conditions de température et de pluviométrie propices à la survie des leptospires dans l’environnement. Depuis 2004, une surveillance spécifique a été mise en place par la Cire OI, basée sur le signalement des cas par les médecins et les laboratoires d’analyse et de biologie médicale de l’île de la Réunion, aussi bien du secteur ambulatoire qu’hospitalier. 22 Au cours de l’année 2013, 63 cas de leptospirose ont été recensés dont 58 confirmés et 5 possibles (Figure 14). Parmi ces patients, 59 (92%) ont nécessité une hospitalisation et un tiers est passé en service de réanimation. Cette année, contrairement aux années précédentes, le nombre de décès a été élevé : 4 contre 1 en 2012, 1 en 2011 et 0 en 2010. Cette situation peut s’expliquer en partie par une prise en charge tardive. L’année 2013 a été marquée par la survenue pour la première fois à la Réunion de cas groupés liés à une compétition sportive. Suite à un triathlon, neuf cas de leptospirose ont été diagnostiqués parmi les participants. Le taux d’incidence global pour 2013 était de 7,1 cas pour 100 000 habitants contre 9,1 en 2012 et 4,7 en 2011. La période de transmission a été plus courte que les années précédentes cessant en mai et également moins intense. Sans l’excès de cas lié au triathlon de la Rivière des Roches, le taux d’incidence global pour 2013 serait de 6 cas pour 100 000 habitants. L’âge moyen des malades était de 44 ans (étendue : 9-77 ans) et les hommes représentaient 91,5% des malades en 2013. Ce déséquilibre du sex-ratio a été constamment observé depuis 2002. Les femmes ne représentaient que 5% du total des cas recensés depuis les premières études à la Réunion. Les enquêtes environnementales ont pu être réalisées en 2013 auprès de 60 patients. Pour 15 d’entre eux, la contamination était directement liée à une activité aquatique en eau douce (triathlon, pêche, baignade). Les activités de jardinage ou d’élevage de loisir étaient incriminées pour 24 des cas. La contamination était d’origine professionnelle pour 9 cas (8 agriculteurs ou spécialistes espaces verts et un travailleur du bâtiment). Pour 12 patients, plusieurs expositions domiciliaires, aquatiques et professionnelles ont été retrouvées. Figure 14 : Nombre mensuel de cas de leptospirose survenus à la Réunion de 2011 à 2013 avec (a) ou sans (b) les cas liés à la participation au triathlon de la rivière des roches en mars 2012. (a) (b) 23 A Mayotte, 78 nouveaux cas de leptospirose ont été déclarés par le laboratoire du Centre hospitalier de Mayotte (CHM). Ce nombre reste supérieur à la moyenne des années 2009-2010, au cours desquelles la surveillance a été renforcée, mais nettement inférieur aux deux années antérieures. La saison en 2013 se caractérise par un nombre de cas plus faible et une saison plus courte marquée par un faible nombre de cas au mois de mai : 2 contre 45 et 24 respectivement en 2011 et 2012 (Figure 15). Cette situation est possiblement liée à une baisse de la pluviométrie en 2013. Sur les 78 cas, un décès a été rapporté. Le sex-ratio homme femme était de 2,1. L’âge moyen était de 30 ans (étendue 7 à 80 ans) sans différence selon le sexe. En 2013, seulement 32 enquêtes ont été réalisées autour des cas. L’âge moyen des cas enquêtés et le sex ratio n’était pas différent chez les enquêtés et les non enquêtés. Sur les 32 cas, des animaux étaient présents dans l’environnement direct de 29 malades dont des rats pour 28. La plupart (n=25) habitaient des maisons traditionnelles ou sous tôle. La majorité des malades (n=30) habitaient en milieu rural ou semi-urbain. Pour 3 cas, la contamination était liée uniquement à des bains en rivière. Une activité agricole était retrouvée chez les 29 autres cas : professionnels agricoles (n=12 cas) mais aussi sujets sans profession (n=13 cas) ou activité agricole de compléments chez des administratifs, étudiants ou autres professions. Néanmoins, la contamination peut être rattachée formellement à l’activité agricole pour seulement 5 patients, la plupart des autres cas ayant d’autres sources d’exposition notamment les bains en rivière et un risque professionnel (éboueur/dératisateur) pour 1 patient. Figure 15 : Nombre mensuel de cas de leptospirose confirmés, Mayotte, 2013 35 2013 30 Nombre de cas 25 20 15 10 5 0 Jan 3.3.2.2. Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc Surveillance des pathologies saisonnières à partir du réseau de médecins sentinelles à la Réunion Le réseau de médecins sentinelles de la Réunion, mis en place en 1996, fonctionne sur la participation volontaire de 57 médecins généralistes et de 2 pédiatres libéraux répartis dans l'île qui surveillent les syndromes grippaux, les diarrhées aigües, la varicelle et les syndromes dengue-like en continu (Figure 16). Les médecins sentinelles peuvent cependant être mobilisés sur d’autres évènements sanitaires particuliers méritant une surveillance épidémiologique renforcée (exemple du chikungunya en 2005-2006). Les objectifs sont de suivre les tendances temporelles des consultations pour les pathologies surveillées, d’identifier les périodes épidémiques et d’en quantifier l'impact. 24 Figure 16 : Flyer d’information sur le réseau de médecins sentinelles de la Réunion Ce réseau permet également par des analyses virologiques, d’identifier et caractériser les virus de la grippe circulant. Outre l’activité de surveillance habituelle du réseau de médecins sentinelles de la Réunion, plusieurs actions spécifiques ont été menées en 2013 : - La participation de la Cire OI au Congrès francophone de médecine générale de l’océan Indien (MGOI) les 26/27 avril, avec une présentation orale sur l’implication du réseau de médecins sentinelles dans la surveillance des maladies infectieuses à la Réunion, et un stand permettant de donner de l’information sur les missions de la Cire et les missions des médecins sentinelles ainsi que de l’information épidémiologique (BVS, Point Epidémio). Grâce à cette rencontre, plusieurs contacts ont été pris et 3 médecins ont intégré le réseau. - Suite à la survenue de cas de dengue en 2012 à la Réunion, il a été décidé de maintenir la surveillance des syndromes dengue-like par les médecins sentinelles dans un contexte de possible survenue d’une épidémie de dengue à la Réunion. Concernant la surveillance des diarrhées aigües en 2013, aucune épidémie de gastro-entérites n’a été détectée en 2013 par le réseau de médecins sentinelles. Les consultations pour diarrhées aigües sont restées autour des moyennes saisonnières. En 2013, La saison grippale a été marquée par une épidémie d’ampleur modérée survenue en juin et juillet due à une cocirculation de 3 virus grippaux : A(H1N1)pdm09, A non H1N1 et B (Figure 17). Cependant, un nombre important de cas sévères de grippe a été signalé puisque 18 personnes ont été hospitalisées en réanimation dont 7 sont décédées. La plupart de ces patients n’était pas vaccinée alors qu’ils faisaient partie des populations ciblées par la vaccination. 25 Figure 17 : Estimation du nombre hebdomadaire de syndromes grippaux vus en consultation en médecine de ville à la Réunion en 2013 20000 16,0% max grippe 2007-2012, 2009 exclu estimation nb de cas de syndromes grippaux 14,0% % SG/cst sentinelle 16000 nb de cas de syndromes grippaux 12,0% 14000 10,0% 12000 10000 8,0% 8000 6,0% 6000 4,0% 4000 % consultation pour syndrome grippal sentinelles 18000 2,0% 2000 0 0,0% 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 Semaine Source : médecins sentinelles et CGSS 3.3.2.3. Système de surveillance spécifique des arboviroses (chikungunya, dengue, fièvre de la Vallée du Rift) à Mayotte et à la Réunion Mayotte et la Réunion sont constamment exposées au risque d’arboviroses, en particulier de dengue et de chikungunya mais aussi de fièvre de la Vallée du Rift pour Mayotte. Ainsi des systèmes de surveillance (Figure 18) ont donc été mis en place afin de : - Détecter précocement toute suspicion d’infection par le virus de la dengue ou du chikungunya afin de déclencher les actions de réponse des services de Lutte anti-vectorielle (LAV) de l'ARS OI autour de chaque cas ; - Suivre au jour le jour la situation épidémiologique de ces deux maladies sur l’île afin d’adapter le système de surveillance et les mesures de gestion devant être prises en termes de lutte anti-vectorielle, d’éducation sanitaire, de communication, de diagnostic et d’offre de soins ; - Suivre les tendances à moyen et long termes pour une meilleure connaissance du risque épidémique sur chaque île. A Mayotte, la fièvre de la vallée du Rift rentre également dans le cadre de ce système de surveillance puisqu'un diagnostic biologique de cette maladie est prescrit devant tout syndrome « dengue like », au même titre que le diagnostic de dengue et de chikungunya. 26 Figure 18 : Organisation du système de surveillance de la dengue et du chikungunya à la Réunion et à Mayotte LABM hospitaliers et de ville (Mayotte et la Réunion) LABM Biomnis et Cerba Métropole CNR des arbovirus, Marseille CNR associé, CHU Nord Réunion Signalement de tout résultat compatible avec infection récente chikungunya ou dengue Médecin prescripteur Demande d’infos CVAGS / Cire OI - Vérification du signalement Signalement des suspicions de cas LAV ARS OI - Recueil d’informations - Elimination des moustiques et gites larvaires (traitements mécaniques et larvicides) - Recherche active d’autres cas Retour d’enquête Cire OI Rétroinformation - Classement final du cas - Investigations si suspicion de foyer - Suivi des tendances En dehors des périodes épidémiques, la surveillance est basée sur la détection exhaustive des suspicions d'infection récente par le virus de la dengue ou du chikungunya. Chaque signalement donne lieu à une vérification via un contact avec le médecin traitant et/ou le laboratoire d’analyses. Si une suspicion d’infection récente est validée, le signalement est transmis aux services de la LAV de l’ARS qui se rendent au domicile du patient afin de recueillir des informations complémentaires, de mettre en oeuvre un traitement anti-vectoriel adapté, des actions d’éducation sanitaire et de réaliser une recherche active de personnes symptomatiques dans l‘entourage géographique du patient afin d’identifier d’éventuels foyers de transmission. Suite à cette visite, un classement final du cas est réalisé par la Cire OI qui mène également des investigations complémentaires en cas de suspicion d’un foyer de transmission. Lorsqu’une circulation autochtone est suspectée ou mise en évidence, un dispositif de surveillance renforcée est mis en place notamment via un contact téléphonique avec tous les médecins et biologistes de la zone concernée pour les inciter au signalement systématique de toute suspicion. Dans le cas d’une épidémie de grande ampleur généralisée sur l’ensemble du territoire, l’objectif évolue vers la surveillance des grandes tendances de l’épidémie afin d’orienter les mesures de lutte communautaire. La surveillance exhaustive est alors abandonnée au profit d’une surveillance populationnelle, basée sur le recueil de l’activité des médecins sentinelles et sur la surveillance des formes graves et des décès, qui permet d’obtenir une vision globale de l’épidémie sur l’ensemble de l’île. Au cours des six premiers mois de l’année 2013, la Réunion a connu un épisode très modéré de circulation du virus de la dengue. Au total, 21 cas autochtones (dont 9 confirmés et 12 probables) ont été détectés sous la forme de deux regroupements de cas distincts. Seul le sud de l’île a été affecté par cet épisode de circulation, et aucune forme sévère de la maladie n’a été à déplorer. Par ailleurs, 7 cas importés de dengue ont également été détectés chez des voyageurs de retour d’Asie du Sud Est, d’Inde et du Sri Lanka. En revanche, aucun cas de chikugunya (autochtone ou importé) n’a été détecté au cours de l'année 2013. 27 A Mayotte, la fin de l'année 2013 a été marquée par la survenue de cinq cas importés de dengue. En dehors de cet événement lié à une circulation active du virus en Grande Comore, la situation épidémiologique des arboviroses a été très calme et aucune circulation active de dengue ou de chikungunya n'a été identifiée dans l'île. 3.3.2.4. Surveillance de la lèpre à Mayotte et à la Réunion En 2000, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a fixé comme objectifs une diminution de la prévalence de la lèpre (inférieure à 1 cas pour 10 000 habitants) et la mise en place d’un système de surveillance dans les pays endémiques. L’Afrique est particulièrement touchée par cette pathologie ainsi que plusieurs îles de l’océan Indien où la maladie est endémique. A Mayotte, des études ont démontré l’endémicité de la lèpre. Une analyse des données recueillies entre 2006 et 2011 a été conduite afin de décrire l’évolution de la maladie à Mayotte. Les données ont été recueillies par le service chargé du suivi de la lèpre du centre hospitalier de Mayotte auprès des cas confirmés bactériologiquement. Un frottis sur une lésion à permis l’établissement de l’index bactériologique permettant de définir le statut paucibacillaire ou multibacillaire des patients. De 2006 à 2011, 307 nouveaux cas de lèpre ont été diagnostiqués à Mayotte. L’incidence moyenne sur la période est de 2,6 cas pour 10 000 habitants et la prévalence est de 5,0 / 10 000. Pour la première fois en 2009 les formes multibacillaires deviennent prépondérantes et atteignent 87,2% en 2011. L’incidence enregistrée en 2011 (3,7 / 10 000) est la plus basse depuis 1994 avec 39 nouveaux cas, dont 8 importés, (1,8 / 10 000 habitants). Parmi eux, 90% présentent une forme multibacillaire. Pour 18 cas, la forme clinique observée est lépromateuse. Mayotte reste le territoire français le plus touché par la lèpre. L’augmentation de la part des formes multibacillaires souligne une circulation active du bacille. La prévalence et l’incidence diminuent depuis 5 ans. Parallèlement, la survenue de cas à la Réunion a nécessité la mise en place d'une surveillance pour recenser les malades et estimer la situation épidémiologique de la maladie. Ainsi, depuis 2011, un système de surveillance de la lèpre a été initié à la Réunion. Basé sur la déclaration des cas par les professionnels de santé (essentiellement infectiologues et dermatologues), ce système a pour objectifs de suivre la situation épidémiologique de la maladie dans l'île et de permettre la mise en place de mesures de contrôle autour des cas par les Centre de lutte antituberculeuse (CLAT). Dès sa mise en place, il a permis de mettre en évidence la persistance d'une circulation du bacille sur le territoire puisqu'un regroupement de cas autochtones a été détecté dans le sud de l'île. Au cours de l'année 2013, un seul nouveau cas de lèpre a été signalé chez une patiente de retour de Mayotte. Il s'agit de l'incidence la plus basse depuis la mise en place du système puisque deux cas incidents ont été signalés en 2011 et quatre en 2012. En conclusion, la lèpre est endémique à Mayotte et probablement sous estimée à la Réunion. Le taux de formes multibacillaires augmentant, il est donc important de continuer et de consolider la surveillance de la lèpre et la lutte antilépreuse à Mayotte et à la Réunion pour pouvoir éliminer cette pathologie. 3.3.2.5. Surveillance des infections sexuellement transmissibles (IST) à la Réunion La surveillance des IST à La Réunion repose sur deux systèmes différents selon les pathologies : le système des maladies à déclaration obligatoires pour les infections par les Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et les infections par le virus de l’hépatite B (VHB) et un réseau spécifique basée sur la déclaration volontaire par des cliniciens (le réseau RésIST-Réunion : Réseau de Surveillance des Infections Sexuellement Transmissible à la Réunion) pour la syphilis, les infections à gonocoques et la lymphogranulomatose vénérienne (LGV rectites à Chlamydiae). En métropole contrairement à la Réunion, le réseau RésIST est couplé 1- à un recueil d’informations par un réseau de laboratoires volontaires pour les gonococcies 28 (Renago) qui permet de compléter les données d’incidence et de surveiller la susceptibilité aux traitements antibiotiques des souches de gonocoques 2- à un recueil d’informations par un réseau de laboratoires volontaires pour les infections urogénitales à Chlamydiae (Renachla). A la Réunion, le système actuel de surveillance (RésIST) dans sa conception ne permet pas de suivre l’évolution des tendances des infections urogénitales à Chlamydiae ni de connaitre la susceptibilité aux traitements de première ligne de souches de gonocoques circulant sur l’île. Par ailleurs, une évaluation du réseau RésIST a été réalisée rétrospectivement en comparant les cas déclarés au réseau et les cas enregistrés dans les seuls laboratoires hospitaliers publics. Pour les gonococcies, de 2010 à 2012, six cas ont été déclarés à la Réunion au réseau contre 123 souches reçues à la même période dans les laboratoires sud et nord du seul CHU. Cette différence s’explique sans doute par le fait que les déclarants du réseau sont essentiellement des CIDDIST alors que les infections urogénitales à gonocoques sont pour la plupart vues en médecine de ville. Pour les infections récentes à Treponema pallidum, les quatre laboratoires hospitaliers ont fourni soit le nombre total de cas de syphilis récentes diagnostiquées en 2012 dans leur laboratoire. Au final en une année et pour les seuls laboratoires hospitaliers, 157 dossiers ont été retrouvés contre 127 syphilis déclarées en 6 ans au réseau de 2007 à 2012. Cette différence s’explique sans doute par le fait que les déclarants du réseau sont essentiellement des CIDDIST et que les déclarations de médecin de ville (généraliste ou spécialiste) sont rares. Le système actuel de surveillance sous-estime donc l’incidence des infections urogénitales à gonocoques et de la syphilis et ne permet pas de suivre les tendances en population, encore moins de détecter des épidémies ou des clusters de cas. Afin de faire évoluer le système, deux réunions ont eu lieu en 2013 avec les cinq groupements de laboratoire privé et les laboratoires publics hospitaliers. Le travail mené sur les données de différents laboratoires publics et privés a montré la nécessité d’harmoniser le recueil. Actuellement, la plupart des laboratoires ou plateformes de l’île sont partenaires de ce projet de surveillance. Les données seront donc représentatives de la situation dans l’ensemble de l’ile. Les données 2012 et 2013 (Syphilis, Chlamydiae, Gonocoques) sont en cours de collecte et seront ensuite analysées. Cet état de base sur deux ans permettra d’avoir une évaluation de la situation de ces IST à la Réunion et de suivre l’évolution des tendances à l’avenir. Elle permettra peut être d’identifier des populations ou des zones à risque et de dégager des pistes d’étude, de recherche ou d’intervention. 3.3.2.6. Système de toxicovigilance à la Réunion La toxicovigilance définie par le décret n° 99-841 du 28 septembre 1995 a pour objet la surveillance des effets toxiques pour l'homme d'un produit, d'une substance ou d'une pollution aux fins de mener des actions d'alerte, de prévention, de formation et d'information. En 2004, la Direction générale de la santé (DGS) a confié à InVS la mission d’animer et de coordonner le réseau de toxicovigilance. Ce réseau s’appuie en particulier sur les centres anti-poisons et de toxicovigilance (CAPTV). Il n’existe pas de structure de ce type à la Réunion qui dépend du CAPTV de Marseille. Pendant l’épidémie de chikungunya en 2006, la Cire OI a mis en place un dispositif de toxicovigilance visant à surveiller les éventuels effets sanitaires liés à une exposition aux produits insecticides utilisés pour la lutte anti-vectorielle. En octobre 2007, cette surveillance a été étendue à l’ensemble des pesticides et aux répulsifs corporels en partenariat avec le CAPTV de Marseille. Depuis janvier 2011, le dispositif concerne l’ensemble des toxiques et la responsabilité d’animer le réseau local de toxicovigilance a été confiée à un coordonnateur basé au SAMU-centre 15 de la Réunion. Les modalités organisationnelles ont fait l’objet d’une convention de partenariat entre le Centre hospitalier universitaire de la Réunion (CHU) et l’InVS. Ces modalités sont en cohérence avec les orientations définies au niveau national par l’InVS pour assurer de façon optimale la toxicovigilance en métropole et dans les DOM. Les objectifs sont d’une part de détecter les intoxications humaines et les situations à risque pour la population afin de 29 prendre les mesures de gestion adéquates et d’autre part de décrire les caractéristiques des intoxications humaines et ce qui les détermine afin d’orienter la prévention à court et long termes. Le principe général du système repose sur le signalement au réseau de toxicovigilance de tous les signaux d’intoxications par les différents partenaires (CVAGS de l’ARS OI, centres hospitaliers pour les passages aux urgences, les hospitalisations et les appels au Samu-centre 15, médecins libéraux, pharmaciens d’officine, médecine du travail, médecins scolaires, etc.). Les signaux font ensuite l’objet d’une investigation et d’une classification par les 6 référents hospitaliers du réseau qui exercent au sein des services d’urgence des 4 établissements hospitaliers de la Réunion. Le coordonnateur du réseau est chargé de l’analyse des données afin d’en faire la synthèse et d’assurer une rétroinformation aux partenaires sous la forme d’un bulletin d’information « POINT’TOX ». Ces points présentent une synthèse épidémiologique des données de surveillance mais également des retours d’expérience sur des sujets particuliers et des résultats. Des recommandations de gestion sont éventuellement transmises par le réseau de toxicovigilance à l’ARS OI pour mise en œuvre. La Cire OI a pour mission l’appui scientifique au dispositif en apportant l’expertise de l’InVS en épidémiologie et dans le domaine de la surveillance et de l’évaluation. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2013, le dispositif a permis de recenser 2 708 événements dont 2 002 (74%) ont pu être investigués. Au total, 634 des cas investigués (32%) ont été classés comme plausibles et 1 302 (65%) ont été exclus. Les référents n’ont pas pu se prononcer pour 65 cas (3%) (Tableau 5). Le réseau a recensé un certificat de décès dont la notion de toxique était mentionnée dans la partie I ou II des causes de décès. Vingt deux pourcents des cas plausibles sont survenus de manière accidentelle, 75% faisaient suite à une tentative de suicide et pour 3% les circonstances d'exposition n’ont pas pu être précisées. Pour 71% des intoxications, les produits mis en cause ont concerné un ou plusieurs médicaments, pour 9% des piqûres d’animaux , pour 8% des produits domestiques, pour 6% des plantes, pour 5% des produits phytosanitaires (30/634) et pour 3% un gaz. Tableau 5 : Classification des signaux reçus par le réseau de toxicovigilance en 2013 selon leur provenance de signalements, la Réunion Tableau 1 : Activité du réseau, 2013, la Réunion. Plausible Exclu En cours Ne se d’investigat Total prononce pas ion Passages aux urgences 518 808 39 472 1837 Certificat de décès - - 1 - 1 Signal 1 - - - 1 Hospitalisations 115 494 25 235 869 Total 634 1302 65 707 2708 Au cours de l’année 2013, trois bulletins de rétro-information (POINT’TOX) présentant de façon détaillée les résultats de la surveillance ont été diffusés (Figure 19). 30 Figure 19 : Exemple de Point Tox 3.3.2.7. Accidents de la vie courante (AcVC) à la Réunion Les accidents de la vie courante sont un problème majeur de santé publique : ils représentent près de 20 000 décès chaque année en France (soit 4 % des 530 000 décès toutes causes confondues), dont au moins le tiers serait évitable avec des mesures de prévention adaptées. Au total, il survient plus de 11 millions d’accidents de la vie courante chaque année, dont 4,5 millions entraînent un recours aux urgences des hôpitaux. L’Enquête Permanente sur les Accidents de la vie Courante (EPAC) est un des outils mis en place par l’InVS permettant d’assurer la surveillance épidémiologique de ces accidents. Ce recueil permanent permet de fournir les descriptifs de tous types d’accidents de la vie courante, avec : les produits en cause, l’activité, le lieu de survenue et le mécanisme de l’accident. Onze hôpitaux volontaires constituent le réseau Epac en France, dix hôpitaux en métropole et un hôpital dans les DOM, le Centre hospitalier Gabriel Martin (CHGM) de Saint Paul à la Réunion. Cet établissement hospitalier a intégré le réseau en juin 2004. Les objectifs de ce réseau sont de disposer de résultats descriptifs détaillés, fiables et à jour sur les AcVC afin de permettre une adaptation des mesures de prévention. La Réunion participe au système de surveillance national et compte tenu de l’éloignement avec la métropole la Cire assure un rôle de support auprès du CHGM. Le recueil de données épidémiologiques lors du recours aux urgences au CHGM est exhaustif et se fait via un questionnaire standardisé caractérisant le patient et le type d’accident complété par le médecin consultant au service des urgences. Des analyses de qualité sont effectuées chaque année afin de rendre compte de l’exhaustivité et de la fiabilité du recueil dans chaque hôpital. Entre 2005 et 2011, 63 360 AcVC ont été enregistrés dans la base Epac pour la Réunion. On estime que, sur cette période, près de 253 000 AcVC ont été pris en charge dans les 4 services d’urgence de l’île soit environ 36 200 par an ou encore 100 accidents par jour. Les répartitions des lieux d’accidents, des activités, des mécanismes, des lésions, des parties lésées et des modalités de traitements varient peu en fonction du temps. En 2013, un travail d’analyse spécifique a porté sur les accidents de sports. Entre 2005 et 2011, 8 567 accidents de sports ont été enregistrés dans la base Epac de la Réunion soit une moyenne annuelle de 1 224 enregistrements (Figure 20). Sous 31 l’hypothèse que la répartition des recours aux urgences pour AcVC est homogène sur l’île, ce sont plus de 4 700 accidents de sports AcVC qui sont pris en charge aux urgences chaque année à la Réunion, soit environ 13 accidents par jour. Ceci correspond, pour une population estimée à 802 000 habitants (au 1er janvier 2008), à un taux d’incidence (TI) brut moyen annuel de 0,6 % comparativement un TI de 4,3 % pour l’ensemble des accidents de la vie courante. Les hommes sont plus concernés que les femmes par les accidents de sport, avec un sex-ratio global de 3,3. Plus de la moitié des accidents de sport sont survenus lors de la pratique de sports d’équipe avec ballon et parmi ceux-ci les deux tiers étaient des accidents de football. On trouve ensuite les accidents impliquant un véhicule à roues sans moteur (10% des accidents à la Réunion) avec en première position la pratique du vélo. Figure 20 : Evolution du nombre des accidents de sport et proportion par rapport à l’ensemble des AcVC, Epac 2005-2011, la Réunion (n= 8567) 3.3.2.8. Mise en place d’une surveillance des infections respiratoires aiguës (IRA) et des gastroentérites aiguës (GEA) dans les établissements médico-sociaux et les unités de soins de longue durée à la Réunion L’objectif principal de ce système de surveillance, mis en place en 2013, est de renforcer la surveillance des IRA et des GEA dans les établissements médico-sociaux (établissements d’hébergement pour personnes âgées, foyers d’accueil médicalisés, maisons d’accueil spécialisées, centres d’éducation motrice, centres pour les enfants et les adolescents polyhandicapés) et les unités de soins de longue durée (USLD). Les objectifs spécifiques sont de détecter précocement la survenue d’épidémies d’IRA et/ou de GEA dans les établissements médico-sociaux (EMS) et les USLD et de mettre en œuvre précocement les mesures de contrôle. Pour la mise en place de ce système de surveillance, un groupe de pilotage a été créé, réunissant des membres de la DVSS de l’ARS OI, de la Cire OI et de l’Antenne régionale de lutte contre les infections nosocomiales (Arlin) Réunion-Mayotte. Des représentants du pôle offre de soins médico-sociale de l’ARS OI ont également été concertés. Sur la base de l’instruction n° DGS/RI1/DGCS/2012/433 du 21 décembre 2012 relative aux conduites à tenir devant des IRA ou des GEA dans les collectivités de personnes âgées, et à l’aide des outils fournis par le GEPP inter-Cire travaillant sur cette thématique, le groupe de pilotage a proposé un certain nombre d’outils pour la surveillance et le signalement, et pour la 32 gestion du risque infectieux. Deux réunions ont été organisées en octobre 2013, afin de présenter le projet et les outils aux Directeurs et cadres de santé des établissements médico-sociaux. Le système de surveillance est donc mis en place pour l’année 2014. Une évaluation devrait être réalisée au terme d’un an de surveillance. Etudes et expertises 3.4.1. 3.4.1.1. Etudes Etiologie des gastroentérites aiguës à la Réunion La Réunion présente un retard significatif en matière d’infrastructures d’adduction d’eau de consommation humaine qui pose des problèmes en termes de qualité sanitaire de l’eau distribuée sur certains secteurs et/ou à certaines périodes en particulier suite aux épisodes de fortes pluies. Par ailleurs, des travaux récents menés par l’ARS OI ont permis de mettre en évidence la présence de parasites intestinaux (oocystes de Cryptosporidium parvum et/ou de kystes de Giardia lamblia) dans certaines ressources en eaux superficielles même en l’absence de turbidité et en dehors des périodes de fortes pluies. A la Réunion, la surveillance des GEA repose sur la transmission hebdomadaire à la Cire OI du nombre de consultations pour ce motif par les médecins libéraux qui participent au réseau sentinelle. Le dispositif de surveillance de l’activité quotidienne des quatre services d’urgence de l’île (Oscour®) permet par ailleurs de détecter un nombre de passage aux urgences élevé pour GEA et de suivre leur évolution. Par contre, il n’existe pas de surveillance biologique globale de nature à identifier les microorganismes en cause, mis à part la surveillance des rotavirus et des adénovirus réalisée au niveau hospitalier. Ce projet d’étude, qui fait suite à une saisine de la DVSS de l’ARS, se place naturellement dans le prolongement de l’enquête effectuée début 2012 sur les habitudes de consommation d’eau et les risques de GEA à la Réunion et fait le lien avec le questionnement actuel sur la part des parasites (cryptosporidium et giardia) retrouvés dans les ressources en eau dans l’étiologie des GEA. Les objectifs sont de : - décrire les caractéristiques cliniques et épidémiologiques des cas de gastroentérites aiguës ayant consulté en médecine libérale (médecin généraliste ou pédiatre) ou hospitalisés dans les services d’urgence, de médecine interne et de pédiatrie à la Réunion pendant la période de l’étude ; - identifier les principaux agents biologiques associés à ces cas ; - explorer les facteurs de risque des cas de GEA (consommation d’eau de distribution publique, certains types et modes de préparation des aliments, comportements et conditions générales d’hygiène, etc). Il s’agit d’une étude épidémiologique de type cas-témoins comprenant deux volets : 1) Enquête épidémiologique incluant des données sociodémographiques et environnementales sur questionnaire standardisé administré par les cliniciens auprès des cas et des témoins. 2) Réalisation de coprocultures avec recherches microbiologiques (bactéries, parasites, virus) sur les cas afin d’identifier les microorganismes circulant. 33 Dans cette étude 450 cas et 450 témoins seront inclus par des médecins libéraux volontaires répartis sur l’île ainsi que par les services de médecine interne et de pédiatrie des établissements hospitaliers de la Réunion. Les prélèvements seront réalisés par les LABM ou les laboratoires hospitaliers sur prescription médicale. Les analyses seront réalisées par le laboratoire de bactériologie parasitologie virologie du CHU (site Sud). A la fin de l’année 2013, une fois l’accord CNIL obtenu, des rencontres avec chacun des médecins volontaires (12 services hospitaliers et 30 médecins libéraux) ont eu lieu afin de présenter la procédure à suivre et de remettre le matériel de l’étude. Le démarrage de l’étude a eu lieu et les inclusions sont en cours. 3.4.1.2. Etiologie des syndromes grippaux vus en consultations par les médecins sentinelles de la Réunion en 2011 et 2012 Dans le cadre de la Plateforme d’information des études en santé (PIES) et en partenariat avec le CHU-Nord, une étude sur l’étiologie des syndromes grippaux vus en consultations par les médecins sentinelles de la Réunion en 2011 et 2012 a été menée en 2013. L’objectif était de caractériser les germes respiratoires impliqués dans la cause des syndromes grippaux vus en consultations chez les médecins sentinelles de la Réunion en 2011 et 2012. Parmi les prélèvements conservés au laboratoire du CHU-Nord, 250 ont été tirés au sort pour être analysés par une PCR multiplex permettant d’identifier 22 germes respiratoires. Sur l’ensemble des analyses réalisées, 53 prélèvements étaient négatifs pour tous les germes respiratoires recherchés (23,9%) et pour 169 prélèvements (76,1%), au moins un germe a été détecté. Les rhinovirus/entérovirus étaient les germes respiratoires les plus fréquemment retrouvés dans les prélèvements sur des syndromes grippaux (23,4%), puis les virus influenza A (21,2%) et les virus influenza B (12,6%). Neuf co-infections de deux virus ont été identifiées, dont 6 co-infections avec des virus de la grippe. Les analyses ont montré que certains virus sont saisonniers et ne circulent donc que durant une période de l’année. Ainsi, il a été noté une circulation uniquement en été de human Metapneumovirus, des VRS A et B et du coronavirus NL63. A l’inverse, les virus Parainfluenza 1,2 et 4 n’ont été identifiés qu’en hiver. Pour les autres germes, une circulation tout au long de l’année a été identifiée. Ce travail a mis en évidence l’existence d’une circulation importante de germes respiratoires tout au long de l’année à la Réunion. Il démontre également que les syndromes grippaux ne sont pas spécifiques de la grippe et qu’il est donc indispensable de disposer en parallèle de résultats biologiques afin de permettre d’établir des diagnostics différentiels et donc d’expliquer l’étiologie des symptômes. 3.4.1.3. Séroprévalence de la leptospirose et de la fièvre de la vallée du Rift à Mayotte De par sa situation géographique et la précarité des conditions de vie, la population de Mayotte est exposée à un grand nombre de maladies infectieuses. Des études rétrospectives et une surveillance prospective chez l’homme et chez l’animal ont mis en évidence que le virus de la FVR circule sur l’île de Mayotte depuis au moins quelques années, sans permettre d’évaluer l’intensité de cette circulation et de définir s’il s’agit d’un épisode ponctuel ou l’évolution normale dans une zone 34 d’endémie/enzootie. Suite à un renforcement de la surveillance de la leptospirose à Mayotte en 2008, le nombre de cas diagnostiqués sur l’île a augmenté progressivement, mais l’incidence réelle de la maladie reste sous-estimée. En mars 2011, une étude de séroprévalence de la FVR et de la leptospirose chez l’homme a été réalisée à Mayotte afin de disposer d’estimations populationnelles fiables sur l’importance de ces deux infections sur l’île et d’identifier les facteurs associés à ces deux maladies. Il s’agissait d’une étude transversale sur un échantillon aléatoire en grappe dans la population de 5 ans et plus, résidant habituellement à Mayotte, quelle que soit la date d’arrivée sur l’île (méthode EPI de l’OMS). Les participants ont été interrogés à leur domicile par des enquêteurs, et un prélèvement sanguin a été réalisé. Les analyses biologiques ont été réalisées par le Centre National de Référence (CNR) des Arbovirus et celui des Leptospires, Institut Pasteur Paris. Au total, l’étude de séroprévalence de la FVR et de la leptospirose à Mayotte a concerné 729 foyers, représentant 1 420 individus d’au moins 5 ans. La séroprévalence de la FVR estimée à partir de l’étude est de 3,5%. Les facteurs de risque associés à une séroprévalence plus élevée de FVR à Mayotte en analyse univariée sont l’âge > 15 ans, le fait d’être né aux Comores, une durée de vie à Mayotte de moins de 5 ans un niveau scolaire faible (primaire ou moins), le fait d’être agriculteur ou sans emploi, une activité en lien avec des avortements ou de mise bas d’animaux et la proximité d’un point d’eau (rivière, caniveaux, marécages, etc.). La séroprévalence la plus élevée a été observée chez les agriculteurs (32%) et les personnes avec une activité liée aux avortements ou de mise bas d’animaux (30%). En analyse multivariée, les facteurs de risques retenus sont l’âge, le sexe masculin, la naissance aux Comores, une durée de vie à Mayotte depuis moins de 5 ans, un niveau scolaire faible, la profession d’agriculteur et le fait de vivre proche d’un point d’eau. Les résultats de l’étude de séroprévalence confirment que le virus de la FVR a circulé activement sur toute l’île de Mayotte, plus particulièrement au cours des 5 dernières années, sans être responsable d’épidémies ou de cas cliniques notables chez l’homme et chez l’animal. L’étude indique également que l’exposition aux piqûres de moustiques semble également jouer un rôle dans la transmission de la maladie sur l’île et que les personnes à risque par leur activité ne se protègent pas par les mesures existantes, telles le port de gants et de masques. Un travail de sensibilisation déjà entamé reste donc à être renforcé. A Mayotte, 16,5% de la population générale âgée de 5 ans ou plus présente des anticorps contre la leptospirose, indiquant une contamination importante de l’environnement par des leptospires pathogènes. La répartition des sérogroupes identifiée dans l’étude correspond à ce qui est observé par la surveillance prospective, avec une prédominance du sérogroupe Mini (74,5%). Les personnes les plus exposées au risque de la maladie sont des personnes vivant sur l’île depuis un certain temps. Les facteurs connus comme associés à la transmission de la leptospirose (notamment le sexe, l’âge, la profession d’agriculteur, le contact avec des animaux) ont été retrouvés, avec en plus un rôle potentiel d’un sol en matières non dures (terre ou vinyl) qui permettent une survie plus longue des leptospires dans le milieu intra-domiciliaire et un historique de jeux dans les poubelles. L’étude confirme également le rôle joué par les zébus et certainement le rat comme réservoirs de la maladie et sources de contamination de l’environnement. Il apparait donc important de renforcer les messages de prévention et les campagnes de sensibilisation, ciblant plus particulièrement les agriculteurs et éleveurs, ainsi que les jeunes enfants et adolescents, « jouant » dans les poubelles. 35 3.4.2. Expertises 3.4.2.1. Participation aux activités scientifiques de l’InVS - Toxicovigilance en région ; - Utilisation par l'InVS des données issues du Dossier Pharmaceutique ; - Standardisation de la description des épidémies de GEA d'origine hydrique. Choix de la méthode de clustering des cas ; - Analyses et rétro-information dans le cadre du GEPP inter-Cire surveillance des IRA et GEA en Ehpad ; - Programme de surveillance « air et santé » ; - Régionalisation du réseau unifié (réseau sentinelle / Grog) ; - Comité de pilotage Réseau RESIST - Copilotage du programme national Sursaud® ; 3.4.2.2. Participation aux groupes de travail régionaux - Comité technique de l'étude sur l'étiologie et les facteurs de risque de gastroentérites aiguës à la Réunion ; - Comité de pilotage "surveillance pollens" piloté par l'Observatoire réunionnais de l'air ; - Comité de pilotage "parcours de santé du patient diabétique à la Réunion" piloté par l'ARS OI ; - Mise en œuvre d'un système d'information géographique à l'ARS OI. 3.4.2.3. - Contribution à la communication régionale Intervention sur la place de l’observation de la santé à Mayotte lors de la 1ère Journée de la prévention à Mayotte le 9 octobre 2013. 3.4.2.4. - Participation à des activités d’enseignement et de formation continue Establishing Influenza Sentinel Surveillance in the Indian Ocean Islands - 21 au 25 janvier 2013 - Pointe-auxPiments, Ile-Maurice ; - Epidémiologie d’intervention. IFSI de Mayotte, Novembre 2013 ; - Formation à l’investigation des Toxi-infection alimentaires collectives à destination des agents de l’ARS océan Indien et des agents des services vétérinaires de la Réunion ; - DU Capacité de médecine tropicale - St Denis - La Réunion, mars 2012. Surveillance épidémiologique et investigation ; - Master Santé Publique Internationale, Institut de santé publique, d'Epidémiologie et de Prévention, Bordeaux 2. Surveillance épidémiologique et alerte : exemple de systèmes mis en place à la Réunion. 3.4.2.5. Développement et maintien des compétences au sein de la Cire Participation à des formations collectives ou individuelles - Establishing Influenza Sentinel Surveillance in the Indian Ocean Islands - 21 au 25 janvier 2013 Pointe-aux-Piments, Ile-Maurice. Nadège Caillère ; 36 - Formation GéoHealth, initiation aux systèmes d’information géographique et aux logiciels libres de télédétection, Université de la réunion, St Pierre, avril 2013. Frédéric Pagès ; - ECDC Rapid assessment in complex public health emergencies training course, Veyrier-du-lac, November 2013. Frédéric Pagès. - Formation sur l’épidémiologie moléculaire appliquée à la surveillance et au contrôle des maladies infectieuses - InVS Saint-Maurice, 20-21-22 mars 2013. Elise Brottet Participation à des congrès scientifiques - International Meeting on Emerging Diseases and Surveillance. Vienna, Austria • February 15–18, 2013. Elsa Balleydier; - 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11 juin 2013. Toute l’équipe de la Cire OI ; - 12ème conférence de l'International Society for Disease Surveillance (ISDS), 12 - 13 décembre 2013, Nouvelles-Orléans, Etats-Unis. Pascal Vilain. - Congrès francophone de médecine générale de l’océan Indien, Saint Denis, la Réunion, 26 avril 2013. Elsa Balleydier, Elise Brottet, Frédéric Pagès, Laurent Filleul ; - Congrès ADELF-SFSP Santé Publique et Prévention, Bordeaux,17-19 octobre 2013. Sophie Larrieu. 3.4. Actions de communication et valorisation scientifique De nombreuses actions de communication ont été réalisées par la Cire OI en 2013. Les objectifs étant de diffuser les informations épidémiologiques produites, valoriser le travail effectué et faire reconnaitre par les pairs le travail scientifique réalisé. 3.5.1. Réponse aux sollicitations presse En raison de son éloignement avec la Métropole, la Cire OI est très souvent sollicitée par les médias dans le cadre de ses missions. Ainsi, elle est souvent amenée à répondre à des interviews sur l’actualité sanitaire (épidémie en cours, présentation des données de surveillance, commentaires sur les Points Epidémio et les BVS). En 2013, la Cire océan Indien a répondu à une trentaine de sollicitations presse (presse écrite, télévision, radio). 3.5.2. Activités de communication à des colloques et des congrés scientifiques - Brottet E, Razafimandimby H, Creppy L, Garnier C, Renault P, Dennemont RM, Mussard R, Maillard F, Filleul L. Investigation d’une toxiinfection alimentaire collective à staphylococcus aureus dans un centre de loisirs à la Réunion, juillet 2012. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013. - Brottet E, Joyet J, Maigrat MJ, Dalmas R, Jaffar-Bandjee MC, Filleul L. Implication du réseau de médecins sentinelles dans la surveillance des maladies infectieuses à la Réunion. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013. - Caillère N, Vilain P, Sevin E, Sahridj F, Polycarpe D, Filleul L. Koman I Lé : les Réunionnais deviennent des acteurs de la surveillance sanitaire.1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013. 37 - Martin A, Vilain P, Bourdé A, Combes X, Marianne dit Cassou PJ, Jacques-Antoine Y, Mougin Damour K, Filleul L. Usefulness of syndromic surveillance during ultraendurance running races: example with the “Grand Raid de La Réunion” ultra trail. 12th conference of International Society of Diseases Surveillance, New Orlans, Lousianne, December 12-13, 2014. - Vilain P, Bourdé A, Marianne dit Cassou PJ, Jacques-Antoine Y, Morbidelli P, Filleul L. Syndromic Surveillance Based on Emergency Visits: A Reactive Tool for Unusual Events Detection. Pascal Online J Public Health Inform. 2013; 5(1): e150. 12ème conférence de l'International Society for Disease Surveillance (ISDS), 12-13 décembre 2013, Nouvelles-Orléans, Etats-Unis. - Vilain P, Maillard O, Raslan-Loubatie J, Ahmed Abdou M, Lernout T, Filleul L. Usefulness of Syndromic Surveillance for Early Outbreak Detection in Small Islands: The Case of Mayotte. Online J Public Health Inform. 2013; 5(1): e149. 12ème conférence de l'International Society for Disease Surveillance (ISDS), 12-13 décembre 2013, Nouvelles-Orléans, Etats-Unis. - Balleydier E, Pagès F, Socolovschi C, Moiton MP, Foucher A, Poubeau P, Borgherini G, Parola P, Raoult D, Camuset G. Première identification de typhus murin autochtone sur l’île de La Réunion en 2012. JNI, Clermont-Ferrand. Juin 2013. - Brottet E, Joyet J, Maigrat MJ, Dalmas R, Jaffar-Bandjee MC, Filleul L. Implication du réseau de médecins sentinelles dans la surveillance des maladies infectieuses à la Réunion. Congrès francophone de médecine générale de l’océan Indien, la Réunion, 26 avril 2013. - Solet JL. Le Réseau de Surveillance Epidémiologique et Gestion des Alertes de l’océan Indien. Société de pathologie exotique – mardi 19 - Filleul L, Peton M, Reilhes O, Cardinale E, Gaüzère BA. Le risque de maladies émergentes dans l’océan Indien. Congrès francophone de mars 2013, Saint Denis de la Réunion. médecine générale de l’océan Indien, la Réunion, 26 avril 2013. - Balleydier E, Aubert L, Achirafi A, Pettinelli E, Maillard O, Filleul L. Hépatite A à Mayotte : épidémie ou endémicité ? Congrès francophone de médecine générale de l’océan Indien, la Réunion, 26 avril 2013. - Caillère C, Brottet E, Raslan-Loubatie J, Maillard O, Filleul L. Epidémies précoces de bronchiolite à La Réunion et à Mayotte en 2012. Congrès francophone de médecine générale de l’océan Indien, la Réunion, 26 avril 2013. - Solet JL, Baroux N, Petit A, Mazeau F, Folliot-Garou F, de Montera AM, Lernout T, Filleul L. Enquête de couverture vaccinale à Mayotte en 2010. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013. - Cassadou S, Larrieu S, Chappert JL, Garnier C, Boa S, Domonte F, Bousser V, Michault A, Quénel P, Filleul L. L’épidémiologie contrastée de la rougeole dans le monde : nécessité d’une réponse adaptée dans les territoires ultramarins. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013. - Cadivel A, Solet JL, Abinader F, Balu L, Flodrops H, Guihard B, Hamdani N, Vague A, Weber M, Filleul L, Bourdé A. Surveillance des intoxications humaines à la Réunion. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013. - Filleul L, Vilain P, Brottet E, Renaud P, Simoes J, Polycarpe D. De « l’epidémic intelligence » à la surveillance intégrée à la Réunion. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013. - Vilain P, Bourdé A, Marianne dit Cassou PJ, Mougin Damour K, Jacques-Antoine Y, Filleul L. Le réseau OSCOUR® a-t-il répondu aux objectifs de la surveillance syndromique ? 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11-13 juin 2013. - Maillard O, Pagès F, Collet L, Troalen D, Benoit-Cattin T, De Montera AM, Lernout T, Filleul L. Le point sur les infections sexuellement transmissibles à Mayotte. Ile de la Réunion XXIII° réunion de la Société de Pathologie Exotique, St Denis, Réunion, novembre 2013. - Lernout T, Bourhy P, Collet L, Raslan-Loubatié J, Achirafi A, Filleul L. Etude de séroprévalence de la leptospirose à Mayotte. 1er Forum - Larrieu S, Polycarpe D, Reilhes O, Filleul L. La surveillance au service de la prévention et du contrôle des arboviroses à la Réunion. International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, la Réunion, 11 juin 2013. Congrès ADELF-SFSP Santé Publique et Prévention, Bordeaux,17-19 octobre 2013. - Larrieu S, Reilhes O, Balleydier E, Dehecq JS, Polycarpe D, Filleul L. Les arboviroses à la Réunion de 2008 à 2012 : de la surveillance à la riposte. 1er Forum International Veille Sanitaire et Réponse en Territoires Insulaires, 11-13 juin 2013, la Réunion - Larrieu S, Chappert JL, Domonte F, Boa S, Garnier C, Cassadou S. Prévenir la réémergence de la rougeole dans les territoires insulaires français. Congrès ADELF-SFSP Santé Publique et Prévention, 17-19 octobre 2013, Bordeaux. - Larrieu S. Risques d'émergences à la Réunion. Séminaire Hôpital et situation de crise, 19-20 septembre 2013, la Réunion. 38 - Pagès F, Bibi J, Tortosa P, Michault A, Raslan-Loubatie J, Filleul L. Leptospirosis in the south west Indian ocean islands. 3° Global Leptospirosis Environnemental Action Network (Glean) technical meeting, Brasilia, Brazil, mars 2013 - Pagès F, Raslan-loubatie J, Renault P, Magnin P, Dehecq JS, Caillère N, Lernout T,Filleul L Leptospirose à la Réunion et à Mayotte : apports de la surveillance épidémiologique pour le praticien. 1er Congrès de Médecine Générale de l’Océan Indien, St Denis, Réunion, avril 2013 - Pagès F, Magnin P, Renault P, Dehecq JS, Lacoste S, Caillère N. Surveillance épidémiologique de la leptospirose de 2004 à 2012 à la Réunion. 1er Forum international « veille sanitaire et réponse en territoires insulaires », St Denis, Réunion, 11-13 juin 2013 - Pagès F, Kurtkowiak B. Situation et contrôle de la leptospirose humaine à la Réunion. Salon Eloise. 1er Salon de prévention des risques professionnels de l’océan Indien, St Denis, Réunion, novembre 2013. - Pagès F, Larrieu S, Simoes J, Rodicq M, Kurtkowiak B, Domonte F, Garnier C, Filleul L. Epidémie de leptospirose lors du triathlon de la rivière des roches, mars 2013. Ile de la Réunion XXIII° réunion de la Société de Pathologie Exotique, St Denis, Réunion, novembre 2013. 3.5.3. Rétro-information – valorisation scientifique Tableau 6 : Bilan de production scientifique de la Cire - 2013 Type de publications Points épidémiologiques Bulletins de veille sanitaire (BVS) Rapports Articles scientifiques Notes d’investigation Communications Communications orales à des congrès scientifiques Communications affichées à des congrès scientifique Autres ouvrage Total Nombres 48 3 2 15 30 20 7 0 125 Les publications scientifiques de la Cire sont disponibles en ligne sur le site Internet de l’InVS : http://www.invs.sante.fr/ , à l’exception des publications à diffusion limitée. L’ensemble des publications de la Cire est recensé systématiquement sur la base de publications de l’InVS qui recense la production scientifique de l’InVS depuis sa création en 1998 Liste des publications de l’équipe de la Cire océan indien dans des revues à comité de lecture en 2013. - Vandroux D, Brottet E, Ursulet L, Angue M, Jabot J, Filleul L, Gauzere BA. New patterns of A(H1N1)pdm09 influenza in the Southern Hemisphere. Intensive Care Med. 2013 Dec 19. - Raslan-Loubatié J, Achirafi A, Oussaïd D, Saïdy H, De Montera AM, Lernout T, Larrieu S, Filleul L. La lèpre, une maladie endémique à Mayotte : état des lieux en 2006-2011. Bull Epidémiol Hebd. 2013;(41-42):541-6. - Lernout T, Cardinale E, Jego M, Desprès P, Collet L, Zumbo B, Tillard E, Girard S, Filleul L. Rift valley fever in humans and animals in mayotte, an endemic situation? PLoS One. 2013 Sep 30;8(9):e74192. - Solet JL, Baroux N, Petit A, Mazeau F, Folliot-Garou F, de Montera AM, Lernout T, Filleul L. Estimation of the immunization coverage in Mayotte in 2010. The Open Public Health Journal, 2013, 6, 1-5. - Cotteaux-Lautard C, Berenger JM, Fusca F, Chardon H, Simon F, Pagès F. A new challenge for hospitals in southeast France: monitoring local populations of Aedes albopictus to prevent nosocomial transmission of dengue or chikungunya. J Am Mosq Control Assoc. 2013 Mar;29(1):81-3. 39 - Solet JL, Baroux N, Petit A, Mazeau F, Folliot-Garou F, de Montera AM, Lernout T, Filleul L. Enquête de couverture vaccinale à Mayotte (France) en 2010. Bull Epidemiol Hebd. 2013 ;(6) : 49-52. - Solet JL, Renault P, Denys JC, Teulé G, Dennemont RM, Domonte F, Garnier C,Aubert L, Filleul L, Polycarpe D. Investigation et gestion d’un foyer de saturnisme infantile dans un quartier de la commune du Port, île de la Réunion. Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique. Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique, 2013; (61) : 329-337. - Peton M, Vilain P, Reilhes O, Cardinale E, Gaüzère BA, Filleul L. [The concept of emerging viral diseases: what risk for Reunion Island?]. Bull Soc Pathol Exot. 2013 Aug;106(3):170-5. - Peyrefitte CN, Grandadam M, Bessaud M, Andry PE, Fouque F, Caro V, Diancourt L, Schuffenecker I, Pagès F, Tolou H, Zeller H, Depaquit J. Diversity of Phlebotomus perniciosus in Provence, southeastern France: Detection of two putative new phlebovirus sequences. Vector Borne Zoonotic Dis. 2013 Sep;13(9):630-6. - Vu Hai V, Almeras L, Audebert S, Pophillat M, Boulanger N, Parola P, Raoult D, Pagès F. Identification of salivary antigenic markers discriminating host exposition between two European ticks: Rhipicephalus sanguineus and Dermacentor reticulatus. Comp Immunol Microbiol Infect Dis. 2013 Jan;36(1):39-53. - Caillère N, Vilain P, Brottet E, Kaplon J, Ambert-Balay K, Polycarpe D, Filleul L. A major outbreak of gastroenteritis in Réunion Island in 2012: first identification of G12 rotavirus on the Island. Euro Surveill. 2013 May 9;18(19):20476. - Larrieu S, Cardinale E, Ocquidant P, Roger M, Lepec R, Delatte H, Camuset G, Desprès P, Brottet E, Charlin C, Michault A. A Fatal Neuroinvasive West Nile Virus Infection in a Traveler Returning from Madagascar: Clinical, Epidemiological and Veterinary Investigations. Am J Trop Med Hyg. 2013 Jun 10. - Vu Hai V, Pagès F, Boulanger N, Audebert S, Parola P, Almeras L.Immunoproteomic identification of antigenic salivary biomarkers detected by Ixodes ricinus-exposed rabbit sera. Ticks Tick Borne Dis. 2013 Sep;4(5):459-68. - Lernout T, Bourhy P, Collet L, Durquéty E, Achirafi A, Filleul L. La leptospirose, une maladie à surveiller à Mayotte (France). Résultats d’une étude de séroprévalence. Bull Epidémiol Hebd. 2013;(32):402-7. - Larrieu S, Cassadou S, Rosine J, Chappert JL, Blateau A, Ledrans M, Quénel P. Lessons raised by the major 2010 dengue epidemics in the French West Indies. Acta Trop. 2013 Dec 4;131C:37-40. 40 Remerciements A travers ce bilan d’activité, nous souhaitons remercier l’ensemble des partenaires qui contribuent à différents niveaux à la veille sanitaire à Mayotte, à la Réunion et plus largement dans les pays de la Commission de l’océan Indien. L’ARS océan Indien Les Cellules de veille d’alerte et de gestion sanitaire de l’ARS OI Les services de la Lutte anti-vectorielle de l’ARS OI à Mayotte et à la Réunion Les établissements hospitaliers de la Réunion et de la Mayotte Les services d’urgences de la Réunion et de Mayotte Le Samu-Centre 15 de la Réunion et le centre 15 de Mayotte Les médecins sentinelles de la Réunion et de Mayotte Les pharmaciens de Mayotte et de la Réunion Les cliniciens hospitaliers et libéraux de la Réunion et de Mayotte Les biologistes hospitaliers et libéraux de la Réunion et de Mayotte Les dermatologues hospitaliers et libéraux de la Réunion Les laboratoires d'anatomopathologie de la Réunion L'Union Régionale des Professionnels de Santé Le rectorat et les écoles sentinelles Les services vétérinaires Les centres nationaux de références Les SDIS de la Réunion et de Mayotte Les préfectures de Mayotte et de la Réunion L’ensemble des membres du réseau Sega. 41