Jidet repousse les limites du profilage
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Jidet repousse les limites du profilage
Les clés de la performance Jidet repousse les limites du profilage Au fil du temps, le procédé de profilage a considérablement évolué. Si le principe d’obtention des pièces reste la déformation progressive de la matière entre deux trains de galets, de nouvelles fabrications et l’évolution des pratiques de production ont profondément remis en question la technologie et, par voie de conséquence, les machines. La société Jidet est un exemple remarquable de la transition technologique de ce procédé. Profilage et soudage d’un tube. L e marché du profilage comporte deux composantes complémentaires, le profilage classique que l’on peut assimiler à la production de bardage et de toiture de type bac acier et du profilage hautement technique dans lequel on repousse toujours plus loin les limites du procédé. « Sur le premier créneau, la concurrence internationale est telle que même les constructeurs chinois délocalisent leur production au Vietnam », ironise Romain Girard, directeur de l’entreprise. C’est pour cela que la PME a choisi de se faire un nom sur le second marché où les contraintes sont d’ordre techniques et où la compétition fait la part belle à la compétence et au savoir-faire. Standardiser pour plus de souplesse Pour commencer, la souplesse est aujourd’hui une des clés du métier. « Les lignes sont devenues modulaires, plus personne ne veut toucher aux galets pour réaliser un changement de production ». La technique consiste maintenant à changer une cassette qui contient le train de galets correspondant à un produit ou une gamme de produit, et de la remplacer par celui correspondant à la nouvelle référence. Un concept bien sûr adopté par Jidet, qui lui a associé, depuis de nombreuses années, une standardisation de la construction de ces lignes de profilage. En effet, un train de laminage est constitué de cages qui sont autant d’étapes dans la mise en forme de la pièce. Ce sont ces cages porte-galets que le constructeur a standardisé. « Il s’agit pour nous, d’une part de rationaliser les coûts de production et ainsi d’être plus compétitifs, mais d’autre part de doter nos lignes d’une grande modularité. Contrairement à d’autres constructeurs, nous n’utilisons pas un bloc massif comme point de départ de nos lignes, mais nous associons les cages de profilage sur un banc comportant des emplacements eux aussi standards. Il est bien sûr possible d’y placer une cage de profilage, mais également une opération 16 • Le Journal de la Production • N° 115 • Janvier-Février 2013 de préparation de la matière en entrée, ou de dévrillage de pièce en sortie. Aussi complexe que sera la ligne, il sera possible de la reconfigurer à loisir en réutilisant tout ou partie de ses éléments et en y incluant des opérations supplémentaires. » C’est un aspect non négligeable car les pièces pour lesquelles Jidet est amené à construire des lignes se sont complexifiées. « Nos clients nous demandent des solutions permettant d’obtenir des formes de plus en plus complexes ou de réaliser des opérations de plus en plus délicates. Nous avons par exemple mis au point une ligne destinée à la réalisation d’un profil relativement simple, mais qu’il fallait cintrer en fin de profilage. La principale difficulté résidait dans la différence de hauteur présente entre les deux ailes du profilé, générant un vrillage de la pièce suite à un déséquilibre de cintrage. La planéité des ailes est également problématique car il faut gérer les allongements et les compressions de matière. Suite aux premiers essais que nous Outils Composants Procédés Machines avons réalisés, nous avons vite compris qu’il s’agissait d’un véritable challenge à relever, et plusieurs fois, nous avons pensé à nous déclarer vaincus ». Mais une fois de plus, le constructeur est parvenu au résultat demandé et pas pour faire des pièces dans une matière de base, mais dans un acier à haute limite élastique tolérant entre 5 et 6 % d’allongement. Proposer des solutions nouvelles Des défis de ce genre, Jidet en relève régulièrement. Il s’agit en fait pour lui de participer à l’industrialisation des pièces avec ses clients. Il travaille par exemple avec un grand équipementier automobile à une nouvelle approche de fabrication de ses pièces. Ces dernières comportent un premier profil qui prend place à l’intérieur d’un second profilé qui lui sert d’enveloppe. « Nous produisons déjà les préséries de validation de ces pièces sur deux lignes indépendantes », explique Romain Girard. « Ce qui nous sommes en train de mettre au point avec notre client, c’est le processus de production lui-même. Dans sa version finale, les deux profilés seront produits sur une même ligne, le second venant s’incérer dans l’enveloppe au fur et à mesure de sa formation. Les pièces sont ensuite coupées à longueur grâce à une cisaille volante très particulière que nous avons dû inventer pour obtenir une coupe sans déformation et dont nous sommes en train de breveter le principe ». Un véritable bijou mécanique capable de couper 500 pièces par minute ; plus de 8 pièces à la seconde ! Autre domaine où Jidet est très actif, c’est le travail du tube. Là encore, pas dans la production de tubes soudés par haute fréquence pour des applications classiques, mais pour des applications plus exigeantes que ce soit en aspect ou en technique. « Nous réalisons depuis longtemps des lignes de fabrication pour des pièces en tube de diverses sections (rond, carré, rectangulaire…) faisant intervenir le procédé Tig (Tungstène Inerte Gaz) afin de réaliser des soudures invisibles. Un procédé de soudage qui présente de nombreux avantages sur le plan économique, mais certaines limites en terme de vitesse de défilement. » C’est la raison pour laquelle le constructeur Ligne de profilage intégrant des opération de redressage et de poinçonnage. s’est intéressé depuis quelques années à la soudure laser. L’avantage de technologique du laser n’est pas toujours en mesure de justifier le procédé au regard des contraintes économiques de production. « Pour autant, il nous ouvre de nouvelles perspectives, et il existe des cas où il s’impose comme une solution incontournable. C’est cependant une technologie qu’il faut savoir intégrer et nous avons pour cela besoin du soutien du fabricant de la source. C’est la raison de notre partenariat avec Rofin, qui a toujours su nous accompagner dans la prise en main de ces technologies au travers de prêt de matériel et d’assistance à l’intégration ». Jidet-Rofin, un partenariat exemplaire Inventer une ligne pour faire des tubes de faible diamètre, tel était le challenge de ce projet. « L’originalité de cette ligne réside dans les limites que nous avons cherché à atteindre : travailler les feuillards les plus fins, réaliser les diamètres les plus petits en vue de découvrir les limites dimensionnelles du procédé, les tolérances en entrée sur la matière en termes de largeur de bande, planéité, sabre…, ainsi que leur impact sur les tolérances du produit en sortie de profilage », explique Romain Girard. Pour quoi faire ? C’est en fait un client de Jidet qui est à l’origine de la demande. Fabricant d’aiguilles, de seringues, ce dernier part aujourd’hui d’un tube d’environ 6 mm de diamètre qu’il étire, recuit, lave, étire à nouveau, recuit, lave et ainsi de suite, pour atteindre le diamètre souhaité. Un processus long, fastidieux, coûteux et chargé d’opérations indispensables mais n’apportant aucune valeur au produit. Dans ces conditions, partir du plus petit diamètre possible représente un intérêt évident. Et ce n’est en fait qu’un exemple pour lequel des tubes calibrés de faible diamètre sont nécessaires. Pour réaliser ces travaux, Rofin a mis à la disposition de Jidet une source laser fibre de type FL020. La puissance de 2000 watts de l’équipement est largement surdimensionnée pour cette application, mais nous sommes là face à une intégration provisoire permettant de valider le principe. Elle est connectée à une tête de soudage Rofin, pilotée par un système de suivi de joint. Dans le soudage laser, le risque principal de non qualité est lié à un désalignement du faisceau avec les bords de la pièce. L’autre est lié à la présence d’un jour trop important entre les bords à assembler. Cette problématique d’accostage est entièrement maîtrisée par Jidet au travers de la conception et de la mise au point de sa ligne de profilage de tube. Aussi, le rôle du système de suivi de joint est de positionner précisément le faisceau en temps réel et de manière asservie aux variations de position des bords à souder (phénomène de twist). Le dispositif fourni par Rofin est une nouvelle version. Au lieu de regarder l’évolution de la position du joint 3 cm avant le Le Journal de la Production • N° 115 • Janvier-Février 2013 • 17 Machines Outils Composants Procédés à haute fréquence de quelques centièmes autour de sa position nominale. L’utilisateur obtient ainsi l’assurance que le bain de fusion est régulièrement entretenu de part et d’autre de l’axe de soudage. « Au centre de Hambourg, nous disposons, en marge de la production, de plusieurs services qui sont en mesure de développer des solutions dédiées pour différents clients, fabricants de machines », explique Laurent Menuat, Directeur Général délégué de Rofin - Baasel France. « En tant que fabricant de source laser, notre objectif est de développer ces partenariats avec les intégrateurs car ils servent notre technologie et participent à sa diffusion ». Ligne de profilage et soudage de tube mise au point par Jidet en partenariat avec Rofin. bain de fusion et de déduire par calcul la correction à appliquer, le capteur observe la zone contiguë au bain. La solution in- tègre également une fonction d’oscillation transversale de la tête. En effet, en plus de se déplacer pour suivre le joint, la tête bat 18 • Le Journal de la Production • N° 115 • Janvier-Février 2013 Dans le cas présent, c’est indéniable. La démonstration est faite que l’on peut produire un tube de 1.2 mm de diamètre affichant une épaisseur de parois de 0.1mm d’épaisseur à plusieurs dizaines de mètres par minute. Probable que les clients de Jidet et de Rofin, invités par les constructeurs pour découvrir cette ligne, ont dû repartir avec des idées de projets plein la tête.
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