Pour Bernard Siméone. Au terme des mots
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Pour Bernard Siméone. Au terme des mots
19/06/09 9:28 Page 1 Pour Bernard Simeone Au terme des mots Pour Bernard Simeone Bernard Simeone est décédé le treize juillet 2001, à quarante-quatre ans. Il était poète, romancier, traducteur et critique. Son œuvre personnelle ne l’empêcha pas d’être passionnément engagé dans la vie littéraire, en France et en Italie. Au terme des mots Couv Simeone ISBN 2-84788-021-6 10 euros E NS ÉDITIONS Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 1 Pour Bernard Simeone Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 2 Pour Bernard Simeone Au terme des mots Gérard Bobillier Claude Burgelin Gianni D’Elia Mario Fusco Philippe Jaccottet Philippe Morier-Genoud Jacqueline Risset Antonino Velez Emmanuel Venet ENS EDITIONS 2003 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 4 L’ouvrage a été coordonné par Catherine Goffaux-Hœpffner, Claude Burgelin, Jean-Claude Zancarini et Denise Pierrot. Le texte de Philippe Morier-Genoud a été publié une première fois dans Topo, le journal des bibliothèques de Lyon, numéro 54. © ENS EDITIONS 2003 École normale supérieure Lettres et sciences humaines 15 Parvis René Descartes BP 7000 69342 Lyon cedex 07 ISBN 2-84788-021-6 Photo Louis Monier Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 6 au terme des mots tu redeviens l’enfant que le voile épouvante ses simples armes de rime et de grâce — là s’ouvre un gîte ou l’obscur… « Échos », Éprouvante claire, Verdier, 1988 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 8 Bernard Simeone est décédé le treize juillet 2001, à quarante-quatre ans. Il était poète, romancier, traducteur et critique. Son œuvre personnelle ne l’empêcha pas d’être passionnément engagé dans la vie littéraire, en France et en Italie. Un hommage public lui a été rendu par ses amis à la bibliothèque de la Part-Dieu le 6 février 2002. Il se composait des témoignages de Philippe Jaccottet, poète et traducteur, Gérard Bobillier, co-fondateur et directeur des éditions Verdier, Antonino Velez, traducteur, interprète, professeur à l’université de Palerme, Mario Fusco, professeur de littérature italienne et traducteur, Gianni D’Elia, écrivain et poète, Emmanuel Venet, psychiatre, Jacqueline Risset, écrivain, professeur de littérature à Rome et traductrice, Claude Burgelin, président de l’Arald, professeur de littérature française, et de textes de Bernard Simeone dits et lus par Philippe Morier-Genoud. Il était organisé par l’Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation, l’Institut culturel italien, l’École normale supérieure Lettres et sciences humaines et la Bibliothèque municipale de Lyon. Tous ont souhaité que la publication de leurs témoignages prolonge cet hommage. D’où ce livre, où est également reproduite la bibliographie exhaustive des œuvres et travaux de Bernard Simeone. 9 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 10 Philippe Jaccottet Élégie interrompue te serrant contre lui, quel ange encore pourrait bien te détruire ? autre est aujourd’hui le terrible, autre l’air d’une blancheur délavée qui voilà des années fut un leurre de musique, une évidence infinie qui viendrait … en somme, elle est venue, par d’autres voies, proche à s’y méprendre de la nuit Ce poème de Mesure du pire fait écho à la première Élégie de Duino où Rilke dit redouter aussi bien l’éloignement que l’éventuelle proximité de l’ange, car « tout ange est terrible ». Mais l’élégie, cette fois, est interrompue, elle est comme brisée ; parce que, pour le poète d’aujourd’hui, le terrible a changé, a empiré, et 11 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 12 que l’évidence qu’on pourrait lui opposer se distingue à peine du noir : ce noir que notre ami n’a connu que de trop près. D’où ces appels au secours qu’il lançait parfois, se sentant fragile et au bord de renoncer, à des aînés, qui, eux, avaient tout de même pu enraciner leur poésie dans une terre moins bouleversée. D’où ces poèmes abrupts, contractés, noués, si beaux dans leur façon d’être noués, comme on dit qu’on parle avec la gorge nouée. Il n’est pas rare, dans l’œuvre de Bernard Simeone, que les poèmes les plus parlants évoquent ainsi des œuvres ou des figures d’autres poètes, et sans qu’on se dise pour autant : « voilà décidément un peu trop de littérature »… Pourquoi ne se dit-on pas cela ? C’est que les livres, tels qu’il les a lus, pour certains commentés, avec quelle attention, pour d’autres, traduits, avec quelle empathie, n’ont jamais été pour lui seulement des mots. Il y cherchait, il y a trouvé quelquefois les meilleurs recours pour ne pas céder au désespoir devant tout ce qui aurait pu l’y pousser, en lui et à côté de lui – en particulier dans le « monde littéraire » ; ils étaient l’aliment d’une passion qui le requérait tout entier, « corps et âme ». Et c’est bien sûr cela qui nous touchait tellement en lui. Si Cavatine me semble son livre le plus accompli, c’est que Bernard Simeone est parvenu à y tresser étroitement ensemble sa douloureuse aventure personnelle, sa connaissance intime, passionnée elle aussi, de l’Italie, sous les espèces de Turin avec l’ombre de Pavese à l’arrière-plan, son angoisse permanente, épuisante, devant des drames comme celui de la drogue ou des réfugiés, et sa connaissance non moins intime et passionnée de la musique, ici les quatuors de Beethoven. Beau manteau de paroles dont chacune lui était nécessaire et vitale, mais qui n’aura pas suffi à le garder longtemps du froid. J’ai commencé à penser à ce que j’allais dire ce soir le 9 janvier, et je me suis aperçu après coup que c’était le jour anniversaire de sa naissance. Je me suis mis à réécouter ces quatuors dont il parle si bien. Alors, il s’est passé une chose étrange : il m’a semblé que la musique que j’écoutais était pareille à une vitre de l’autre côté de laquelle Bernard, dont je lisais ce qu’il en avait écrit, redevenait présent grâce à elle ; sentiment cruellement absurde, bien sûr, mais favorisé peut-être par le fait qu’à ce moment de l’année, la vitre du ciel elle-même devient de plus en plus transparente… À un autre moment, au contraire, c’était pendant l’adagio de l’opus 59, n° 1, je me suis dit qu’il y avait maintenant derrière ces notes, avec l’étrange appel d’oiseau inquiet qui parcourt le ciel, deux morts : la jeune musicienne poursuivie et perdue par celui qui l’avait aimée, et notre ami. J’étais aussi au cœur de la question que Cavatine cerne de façon poignante et profonde : 12 13 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 14 « Quelque chose dans la musique reste à jamais hors du vivant, du caduc, mais n’affronte pas la mort. C’est juste quelque chose d’autre… C’est une densité hors la vie, un sens projeté dans l’inhumain, un temps luimême différé, privé de ce qui le distingue – son cours, sa fatalité –, mais qui devient le plus vrai de tous les temps, un temps qu’on peut habiter. La musique, en dernier recours, est de l’impossible vraisemblable… » Et deux pages plus loin : « Entendre les quatuors, les entendre vraiment, à l’intérieur, en un lieu où la joie et son contraire n’ont plus sens ni consistance. Alors, sa mort n’est plus la même… Si j’appelle différemment son absence, si “mort” n’oppose plus son voile, comme “amour” lorsque ensemble nous écoutions Richter, le pire sera-t-il moins probable ? » Tout le sens de la vie de Bernard est résumé dans ces lignes écrites à propos de, justement, la cavatine du 13e quatuor : « Cette nuit [dans le garage où le narrateur s’est installé pour l’écoute] la cavatine, cavare, creuser, où certains ne voient que musique assourdie, presque sans grâce, semble écrite par l’espace lui-même qui s’incurve. Là l’écoute, qu’à Comacchio je croyais inaudible, peut s’entendre. Là je voudrais être, demeurer. Pas innocent, pas irréel, pas la proie d’une illusion : juste, au juste niveau. Quand la densité n’a pas besoin de preuve. » 14 Qu’il soit parvenu à penser, à écrire cela, cette « mesure du pire » si rayonnante en dépit du pire, est tout de même une espèce de consolation pour nous à qui il ne cessera pas de manquer. Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 16 Gérard Bobillier Sur l’origine, peu de souvenirs. À peine une correspondance avec Philippe Renard et Bernard Simeone. Mais, déjà, davantage de courriers, de téléphones venus de Bernard. Il y avait même une raison à cela : c’était la traduction qu’il préparait de Gel du matin de Caproni… Et puis je me souviens du choc que fut la lecture d’un texte traduit par cette dyade Philippe et Bernard, l’auteur Silvio d’Arzo, le texte Casa d’altri – qui devait donner la tonalité et le nom de leur collection « Terra d’altri ». Je me souviens du travail que ces deux-là menaient et de quelle manière ils le menaient. Je me souviens du retard qu’avait au départ le plus jeune dans la maîtrise de l’italien sur le père du projet : Philippe. Puis leurs deux têtes fleuries de rêves colorés des vers de Luzi, par exemple, qui célébraient avec ou sans cymbales, les noces de la poésie et de l’absolu. Je me souviens que pour peu – mais ce n’est pas rien – un signe de ponctuation par exemple, et c’est la totalité de la conscience du monde que ces deux-là convoquaient absolument et joyeusement. Je sais ce qu’ensemble ils ont donné d’Italie à notre langue, comme 17 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 18 elle s’en est trouvée altérée pour reprendre le nom de la collection (marquée de l’altérité, amplifiée). Aucun d’eux ne doute alors que les chaînes qui ferment l’entrée des grottes où sont les ombres du savoir de cette langue italienne, se transformeront bientôt en fils d’or. Réellement, ils conspiraient, c’est-à-dire qu’ils respiraient ensemble. Et puis – comme souvent – les nuages se sont présentés, faits menaçants sur cet îlot d’Italie d’une rare exigence. La séparation se fit que je ne commenterai pas en tant que telle. Je regretterai pourtant d’avoir accepté trop passivement, dirai-je, cette déchirure. Les vents noirs des mauvaises passes soufflent de plus belle et c’est la tragédie du mont Sainte-Odile. Entre eux il n’y a plus de réparation possible. Si. Mais à peine. Et c’est Bernard qui traduira jour et nuit – et plus qu’impeccablement. Par-delà l’absence définitive, c’est le prix de l’espoir. Prix reçu des mains de Sisyphe lui-même après que, selon les mythographes, Zeus eut condamné celui-ci, prix qui les balancerait tous au roncier, pas Bernard : c’est sa dope. Il accomplit le passage en français des poètes et écrivains italiens parmi les plus importants du vingtième siècle. 18 La Quinzaine l’accueille, ce qui compte dans la république des lettres le sollicite. Diastole et systole accompagnent Bernard qui nous donnera Éprouvante claire, Une inquiétude, Mesure du pire. Le mode poétique dans ces trois recueils fera office de confession, que l’art met à exacte distance. La narration à travers les deux textes majeurs que nous publierons, Acqua fondata et bien sûr Cavatine, lui servira d’analyse. La mathesis de toute la cosmogonie littéraire chante. Rue Saint-Irénée, l’esprit haut tutoie notre camarade ! Et puis des signes viennent, trop indistinguables pour quiconque, sauf Bernard, que la science du corps avait convoqué à ses débuts dans la vie. Le temps confirme et c’est la lutte, inégale comme souvent. Bernard résiste, reprend des arpents à la faucheuse, le bleu colore légèrement le tableau qu’aurait aimé peindre Courbet, mais pour peu. C’est par exemple les heures douces et intelligentes du Banquet du livre à Lagrasse où Bernard est tantôt dissertant aux côtés de Francesco Biamonti, tantôt martyrisant un clavier d’ordinateur à la rédaction du quotidien Corbières Matin ; mais toujours, heureusement fraternel. Il faut en venir au constat : c’est la fin du combat. Pour tromper l’évidence, Bernard traduira encore, les poètes principalement et ainsi nous publierons Cesare Viviani – L’Œuvre laissée seule – un chef-d’œuvre de 19 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 20 clairvoyance. Une sorte de testament pour son traducteur. Bernard a fait son œuvre. Il nous restera à l’inventer, le lire, le relire jusqu’à l’étonnement final. Antonino Velez Je souhaiterais tout d’abord remercier la Bibliothèque municipale de Lyon d’avoir organisé cette rencontre et de m’avoir invité à participer à cet hommage dédié à un écrivain que je considère avant tout comme un grand ami. Bernard Simeone a été et reste l’un des plus grands traducteurs contemporains de l’italien en français. Sa maîtrise de la langue italienne, une langue à lui étrangère au début de sa carrière d’écrivain, en dépit des origines de sa famille paternelle (issue de la province de Frosinone dans la région italienne du Latium), est devenue presque parfaite au fur et à mesure que sa carrière de traducteur s’affirmait. Je suis devenu son traducteur en Italie, par hasard, presque « naturellement », depuis ce jour de 1984 où je me présentai au 15 de la rue Galilée à Villeurbanne, après avoir lu le roman Figures de silence, pour connaître ce jeune écrivain à son premier essai, si envoûté par la culture et l’art italiens. Et au moment où sur le palier je vis surgir cette grande silhouette filiforme de jeune homme, mon – presque – contemporain, je ne pouvais pas imaginer à quel point nos destins allaient désormais être liés. 21 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 22 Il est des gens qui n’aiment pas payer leurs dettes de reconnaissance. Moi, au contraire, je suis fier de pouvoir publiquement remercier Bernard Simeone d’avoir donné l’élan à ma carrière de traducteur. De Bernard Simeone, j’ai traduit des extraits de Figures de silence, son premier roman, des extraits de ses nouvelles, Eaux-Fortes et Acqua fondata, des extraits de ses trois recueils de poésie, Éprouvante claire, Une inquiétude et Mesure du pire, et surtout son dernier récit, Cavatine, paru en Italie juste un mois avant sa mort. Traduire Cavatine et de manière générale traduire cet homme qui a vécu du point de vue artistique à la frontière entre la France et l’Italie, traduire ce passeur qui a vécu entre deux langues (en les maîtrisant remarquablement) n’a pas été facile, non seulement de par son style, dans la poésie, comme dans la prose, très elliptique, mais surtout parce que le travail sur chaque mot était obstiné, acharné. La rigueur qu’il professait dans son métier, il l’appliquait à nos séances de travail. Hantés par sa rigueur et son idéal de perfection, nous collectionnions lors de nos échanges relatifs aux traductions davantage de commentaires et d’explications que de traduction. Mais Cavatine a été tout d’abord le récit de sa souffrance, de la création mêlée à sa maladie qui se manifesta avant même la fin de la rédaction du volume et qui progressa tout au long de la traduction. Ce soir, au lieu de vous livrer des réflexions techniques et « académiques » sur les difficultés de traduction des œuvres de Bernard Simeone, je préfère, comme il est juste à l’occasion d’une soirée dédiée à ce brillant et malheureux homme de lettres, laisser ses propres mots décrire quel était son rapport à l’écriture et à la traduction : « L’écrivain, très paradoxalement, craint tout autant d’être compris que de ne pas l’être (étant entendu que “compris” est ici un terme partiellement inadéquat). “Compris”, l’écrivain verrait fondre, se dissoudre, l’épaisseur du texte, sa force interne de cohésion, qui ne va pas sans rétraction, crispation, et – mot utilisé désormais en toute occasion mais qui semble ici légitime – résistance. Laquelle est aussi l’espoir et le futur du texte, ce qui de lui n’a pas été délivré, ou n’est pas encore lisible, et le sera plus tard, plus lointainement. C’est en différant l’heure d’une suprême lecture, d’une totale écoute, que le texte existe encore, et s’offre aux variations que lui feront subir les subjectivités appliquées, les unes après les autres, à le déchiffrer, à le lire, à le faire leur. L’incomplétude foncière de la lecture est condition de la métamorphose. » Et plus loin dans le même texte il ajoute : « Une première approche du phénomène de la traduction tendrait à donner d’elle une image plus homologuée que celle de l’écriture, plus proche de ce qu’on nomme d’ordinaire transmission, et qui suppose un contenu : traduire, c’est bien sûr se mesurer à un texte 22 23 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 24 préexistant (évidence bonne à rappeler pour en mesurer les implications). C’est donc éloigner le vertige de l’informel, du texte censé surgir ex nihilo. « Mais d’un examen plus approfondi, il résulte aussitôt que traduire c’est affronter, autant que le texte original, et de façon plus taraudante, les spires, abîmes et silences de sa propre langue, en une expérience dont l’intensité et la légitimité ne sont pas moindres que celles de l’écriture première. » Une sorte d’aporie, donc un dilemme et une énigme impossible à résoudre, qui amènerait dans la traduction plus qu’à une dualité, à une sorte de triangulation imaginaire, ou selon les mots de Simeone : « La confrontation du texte premier et du texte traduit suggère, sur un mode qui n’est pas seulement fantasmatique, l’existence potentielle d’un texte troisième, hors de toute langue existante, ou les unissant toutes, et pourtant écrit, qui serait la somme du texte premier et de ses résonances lors du passage dans les autres langues. Ainsi la traduction, par son effet de retour sur l’original, accomplit-elle sur celui-ci plus qu’une lecture critique : il s’agit de variations et d’amplification, voire de transposition instrumentale, apte à mettre en évidence, par le passage à d’autres registres, des potentialités du texte jusqu’alors inaudibles, qui réactualisent le mythe d’une expression pleine, antérieure à la fracture de Babel. Ainsi s’impose, de façon encore plus évidente que dans le cas de l’écriture, le concept de métamor- phose, qui toutefois ne peut être érigé en esthétique de la traduction sous peine d’encourager la confusion entre liberté et licence : en tant que réalité vécue dans le corps du texte, la métamorphose est en revanche garante d’expression, de passage et de survie. » Oui survivre, la grandeur de tout écrivain est aussi de vivre par-delà ou à travers ses œuvres et même, parfois, à travers les traductions de ses œuvres. Survivre… Bernard Simeone restera par ses œuvres d’écrivain comme de traducteur mais aussi, un peu, peut-être, par les traductions de ses œuvres à l’étranger. Par conséquent c’est avec plaisir que je vous annonce, pour terminer ce bref témoignage, la prochaine sortie en Italie, chez la maison d’édition Bollati Boringhieri, des deux volumes qui regroupent les comptes rendus rédigés par Bernard Simeone à propos des œuvres de littérature italienne traduites en France dans les vingt dernières années (Lecteur de frontière et Le Spectre de Machiavel) : leur parution (le titre italien devrait être Lettore di frontiera), est prévue à l’occasion du Salon du livre de Turin en mai 2002, alors qu’il existe un projet, dans la même maison, pour l’année prochaine, de traduction intégrale des nouvelles regroupées dans le recueil Acqua fondata de l’écrivain lyonnais. 24 25 Toutes les citations sont extraites de « En métamorphose, écrire, traduire », La Polygraphe n° 15-16, Chambéry, automne 2000. Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 26 Mario Fusco C’est l’Italie qui nous a fait nous rencontrer, autour de 1985, et c’est encore l’Italie qui, depuis, a été entre nous comme un fil qui n’a cessé de se tendre et de vibrer plus intensément. Je savais que Bernard Simeone travaillait avec Philippe Renard sur des traductions de poésie à quatre mains, et c’est en effet à cause de, ou grâce à Giorgio Caproni et Mario Luzi que nous avons commencé à discuter, au moment où les poèmes de l’un et de l’autre ont paru en France. Ainsi s’est amorcé un long dialogue dont l’Italie était le sujet principal, récurrent (bien qu’il y en ait eu beaucoup d’autres aussi, en particulier la musique, dont je ne parlerai pas ce soir). Entre lettres, coups de téléphone interminables puis messages croisés sur Internet, c’est tout un réseau d’échanges qui nous liait, et qui allait bien audelà d’un simple jeu de questions et de réponses. J’y voyais sans toujours m’en être avisé se constituer peu à peu ce qui m’apparaît maintenant comme une œuvre considérable d’écrivain, poète et romancier certes, mais tout autant traducteur et critique, à laquelle se rattachait de façon indissociable son activité d’éditeur. Peut-être est-ce son travail de traducteur qui était le plus aisément perceptible, compte tenu du grand 27 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 28 nombre de textes qu’il confiait régulièrement à des revues ou à des recueils anthologiques, et qui étaient souvent l’ébauche de volumes plus complets, comme ceux qu’il a consacrés à ceux qu’on a appelés les poètes italiens de la troisième génération, Luzi et Caproni, mais aussi Vittorio Sereni et Luciano Erba. Non moins qu’à de plus jeunes comme Giovanni Raboni et Valerio Magrelli, Franco Buffoni, Cesare Viviani et Gianni D’Elia. Ce travail acharné, patient et rigoureux prenait parfois la forme d’un véritable corps à corps, et je me souviens bien qu’un jour où je lui parlais de sa traduction de Viviani, l’une des dernières qu’il ait publiées, l’une des plus belles aussi, il me confiait qu’elle lui avait coûté autant de peine et d’investissement que celles de Luzi, quinze ans plus tôt. Ce traducteur-poète qu’il était éminemment ne négligeait pas pour autant les proses narratives, il y apportait les mêmes qualités rares, et je n’en veux pour preuve que ces deux brefs chefs-d’œuvre que sont Le Gel du matin de Caproni et, de Silvio d’Arzo, Maison des autres. En fait, Bernard Simeone s’est fréquemment expliqué sur les problèmes que présentait à ses yeux ce travail de traduction, qui n’était pas une simple activité technique de translation de textes d’une langue à une autre, mais se situait au cœur même du rapport, intensément personnel, qu’il entretenait avec l’Italie. Mais, c’est en fait dans ce beau récit entrecoupé de portraits, intitulé Acqua fondata, qu’on trouve la clef de ce qui pour lui était une passion : la reconquête d’une arrièrehistoire, d’un lieu et d’une langue abandonnés de force par les siens à cause de l’émigration, c’est-à-dire de l’exil, menée au prix d’une véritable conversion dont le bilinguisme n’était que l’instrument. C’est-à-dire, en d’autres termes, qu’il s’agissait de la réappropriation des mots, au-delà des images, de la beauté des lieux et des œuvres d’art : « J’écris et traduis pour cela ; une Italie des mots qui contredit la plastique, émousse les profils insoutenables des fresques, une Italie toujours tue sous l’extase feinte ou la hargne, sous le refus harassé d’être elle-même. » Mais cette tâche du traducteur, qu’il définissait ainsi au début d’Acqua fondata, s’est peu à peu doublée chez lui de celle d’un critique, analyste pénétrant et subtil des auteurs qu’il côtoyait depuis des années, puis témoin et juge attentif de ce qui, venant d’Italie, se publiait, notamment pour la Quinzaine littéraire dont il fut le conseiller et le collaborateur inlassable. Bon nombre de ses critiques sont désormais rassemblées dans Lecteur de frontière, puis dans Le Spectre de Machiavel qui vient de sortir des presses ; et je puis attester du soin et même du scrupule qu’il portait à s’informer auprès de ses nombreux correspondants et amis italiens sur tout ce qui pouvait éclairer ses lectures, bien loin de la désinvolture expéditive de maints professionnels du compte rendu. Ce sont les mêmes exigences qu’il 28 29 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 30 a apportées pour co-diriger d’abord, puis mener en solitaire après la disparition de Philippe Renard la collection de traductions « Terra d’altri », qui est certainement la plus remarquable dont nous disposions en France sur la littérature italienne. Il me semble d’ailleurs significatif que de son approche, limitée au départ, pour l’essentiel, à la poésie du vingtième siècle, Bernard Simeone ait progressivement élargi son enquête et sa réflexion à d’autres périodes plus anciennes de la culture italienne, en même temps qu’il refusait de se cantonner à une attention sélective portée au seul domaine des lettres. C’est bien toute l’Italie de son temps, de notre temps, qu’il interrogeait jour après jour, avec ses tensions, ses contradictions et ses crises, et sans hésiter à s’engager, comme il l’a fait de façon exemplaire à propos d’Adriano Sofri. Rien de plus différent donc de l’attitude de ces esthètes amoureux d’une Italie convenue ou, pire encore, fabriquée : celle qui habite l’œuvre de Bernard Simeone lui venait d’une quête qui l’engageait au plus profond et au plus vrai de lui-même. Gianni D’Elia Être traduit par Bernard a été un privilège. Qu’il ne soit plus, Bernard, c’est du désespoir. Le silence de Bernard me pèse. Plus de ses coups de téléphone, qui commençaient régulièrement par « Gianniiii, Bernard, ciao ». Les conversations téléphoniques avec lui, longues et passionnées, étaient toujours en italien, langue qu’il maîtrisait souverainement ; même ad vocem, il était très rapide et très dense. Il m’avait envoyé au moins cent questions concernant sa traduction du Congé de la vieille Olivetti. Pour le choix paru dans la revue Po&sie numéro 91, il a changé ses traductions en plusieurs endroits. Les textes choisis pour la revue La Polygraphe, en cours de publication, j’imagine, réunissent les poèmes de la deuxième section du Congé, de même que le choix de Po&sie touchait la première section, et il a ajouté une synthèse critique de trois pages qui réfléchit sur la différence entre utopie et cynisme, en proposant l’idée d’une « douceur persistante [qui] parle encore du futur ». Je me demande maintenant si cette traduction du Congé, une de ses entreprises inédites et magnifiques, sortira jamais des presses. Bernard m’a dit une fois que ma poésie paraissait « attendre le français ». C’était un 31 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 32 compliment, et c’était également une marque de sa générosité, de son accord musical avec la prosodie italienne. De sa perfection inégalée, de l’oreille et du cœur. Aussi, le sentiment de Pasolini et de Fortini nous unissait. Bernard a été, pour moi, dans les dernières années, non seulement le traducteur mais aussi le critique le plus important et fécond. Bien des suggestions critiques, des questions qu’il m’a posées m’ont été utiles pour le travail poétique qui m’occupe actuellement. Surtout, sa note écrite pour l’anthologie Lingua, la jeune poésie italienne, parue aux éditions Le temps qu’il fait en 1995, me semble fondamentale. Je vais vous en extraire quelques vers traduits et quelques considérations finales, ce sont les vers : « Certes, // ma génération a rêvé : mais elle a rêvé / mal, sans savoir qu’elle rêvait, sans la conscience, la culture / et la poésie qui sont nécessaires au rêve / pour qu’il ne devienne pas cauchemar… » Et voici la phrase extraordinaire sur l’utopie : « C’est l’action et l’énigme de son utopie que D’Elia, dans ces strophes nettes et sourdes, soumet au lent travail du deuil. » Le scrupule et l’intelligence de ses observations stylistiques seront à la disposition des chercheurs. J’ai des paquets entiers remplis de ses notes de traduction, des remarques de Bernard, qui continûment me demandait d’expliquer – et de cette façon il expliquait, socratiquement – le sens et le style, la syntaxe et l’occasion de chaque poème et du poème tout entier. Nous avons tant parlé de poésie, pour parler de l’histoire, de la vie, de l’opposition au nouveau pouvoir en Italie, de liberté pour Adriano Sofri et de vérité pour notre génération. Nous devons maintenant faire cela sans lui, mais avec ses œuvres. Je lui ai consacré ces vers en dédicace, que je vais vous lire à présent : Ce n’est pas le jour que tu m’as donné mais la parole […] intimement traduit par le choc. 32 33 Al mio amico Bernard Simeone Il était encore un garçon de la poésie et de la vie ; Bernard Simeone, son nom, intelligent esprit et courtoisie ; ’53, ’57, moi le plus vieux, il savait lire le vivant dans l’histoire et sous les cieux et l’avenir dans le passé présent… Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 34 Si traduire c’est vivre l’autre, il a vécu beaucoup de vies ; dans la langue-sœur de l’Europe, il a gagné, ô Muse, ton paradis !… Gianni D’Elia, 2001 Emmanuel Venet Enfant, Bernard Simeone écoute beaucoup de musique et apprend seul à reproduire d’oreille, sur un petit synthétiseur, les morceaux qu’il aime. Mais lorsque, vers ses sept ans, ses parents lui proposent des cours de piano et un bon instrument, il refuse catégoriquement. La musique continuera de nourrir sa vie et, plus tard, sa création ; son érudition musicologique deviendra impressionnante, mais à sept ans il a remisé le synthétiseur et ne posera jamais plus les mains sur un clavier. Sans doute sait-il déjà qu’il ne sacrifiera pas sa vie à la pratique d’un instrument, et que son tempérament ne se satisfera pas d’un violon d’Ingres. Première marque de ce qui deviendra un trait marquant de son caractère : la radicalité. Imperméable aux rengaines à la mode et peu sensible aux musiques improvisées, il explore dès l’adolescence toutes les formes de musique écrite, du motet médiéval aux pièces les plus contemporaines. Outre les grands compositeurs baroques et romantiques, ses préférences le portent vers Monteverdi et les Élisabéthains d’une part, Webern, Bartok ou Ravel d’autre part. Autrement dit vers des écritures très structurées – fût-ce dans le refus des formes traditionnelles – et 35 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 36 véhiculant leur charge émotionnelle avec subtilité et distanciation. Cette forme de goût l’éloigne de l’emphase, du sentimentalisme et de la virtuosité gratuite. Notons aussi que, si son érudition le rend familier d’œuvres extrêmement peu connues, il ne méprise pas le grand répertoire et montre une étonnante fraîcheur d’oreille lorsqu’il écoute ou évoque des œuvres trop entendues, voire éculées. Ne connaissant du solfège que ce que l’honnête homme doit en connaître, il écoute – et même surécoute, pour reprendre l’expression de Rémi Roche – avec cette liberté que donne l’ignorance des difficultés d’exécution. Pour autant, il perçoit d’instinct la charpente des œuvres et le travail des interprètes. Sa manière d’écouter rappelle sa manière de lire : tout en s’appuyant sur un travail de contextualisation – historique, esthétique – elle ne se borne jamais à une approche sèchement intellectuelle. Disons que chez Bernard Simeone, l’émotion requiert, pour prendre toute son ampleur, le filtre de la pensée. Dans sa chambre d’étudiant, au-dessus de son bureau, il affiche cette phrase d’Einstein : « La musique donne sa forme au temps comme le vase à l’eau qu’il contient ». Tourmenté dès cette époque par une conscience aiguë du temps qui passe, Bernard Simeone cherche par la musique à dessiner le chemin qui le conduit vers la mort, mais sans complaisance morbide ni illusion déplacée : il sait la musique « absente à tous les futurs ». Inutile d’en attendre une consolation, tout au plus une lucidité plus ou moins crispée, parfois tragiquement douloureuse comme nous le rappelle Pascal Quignard dans La Haine de la musique. Ce livre, paru en 1996, bouleversera durablement Bernard Simeone, mais ne l’empêchera pas, tous comptes faits, de chercher dans la musique une figuration des conflits qui le traversent. Cavatine en témoigne. Lorsqu’il se lance, au milieu des années quatre-vingt, dans l’aventure de la traduction poétique, Bernard Simeone l’aborde en musicien : il lui importe de rendre en français, outre le sens du vers italien, son rythme, ses rimes internes, ses syncopes. Véritable travail d’interprète, exigeant patience, obstination, choix parfois cornéliens. S’ensuivra une création poétique personnelle qui privilégie la musique de la langue, c’est-à-dire le rythme et la matière sonore au détriment des codes de signification. Ces tentatives, parfois audacieuses, trouvent leur illustration la plus nette dans une section d’Une inquiétude intitulée « À une figure lunaire » : il s’agit là de rappeler la forme d’un madrigal de Monteverdi cité en épigraphe. On peut y voir une sorte d’art poétique, une grille de lecture applicable à l’ensemble du recueil, et sans doute au-delà. L’une des pages musicales auxquelles Bernard Simeone fait le plus souvent référence, en privé, est le quatrième concerto pour piano de Beethoven. L’andante représente pour lui un sommet esthétique et 36 37 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 38 une énigme stimulante : brusque rupture d’atmosphère, déliaison du soliste et de l’orchestre qui semblent cheminer de part et d’autre d’un gouffre, sur le point de se perdre. Certes, ils se rejoignent à l’amorce du rondo final et leur fusion ne cessera plus, mais l’auditeur ne peut oublier l’expérience à proprement parler dé-concertante qui, fracturant l’œuvre en son milieu, nous en dévoile un enjeu fondamental. Bernard Simeone se passionne pour cette manière de mettre à la fois en application et en crise le principe organisateur de l’œuvre. Consciemment ou pas, il transpose cette démarche dans son travail littéraire, dévoilant sa hantise de la déliaison dans une écriture puissamment polyphonique. Dans Acqua fondata plus que nulle part ailleurs, la juxtaposition des êtres et l’amnésie des lieux surgissent dans la trame serrée des lignes thématiques qui relient les hommes et les œuvres, les sites et leur histoire. Partout, l’épaisseur harmonique laisse affleurer la menace de voir l’espace rendu à son idiotie, et l’humanité à une terrible liberté. Tout le projet littéraire de Bernard Simeone peut s’entendre comme une démarche musicale, ici chant soutenu par une simple pulsation rythmique, là contrepoint jouant de la mise en tension des voix ou des langues. Mais si Bernard Simeone a tôt refusé toute pratique musicale, et plus tard choisi d’écrire, c’est qu’il ne lui suffisait pas de donner forme au temps : il aspirait à le remonter et à en tirer sens. 38 Comme il l’a souvent répété, comme nous le disent tous ses textes, il n’écrivait pas contre la mort mais dans la recherche d’une origine – impossible, incessante. Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 40 Jacqueline Risset Je me souviens d’un dialogue avec Bernard ici même, à la Bibliothèque, à l’occasion de la sortie d’Acqua fondata, dialogue pour moi encore si proche et si présent qu’il m’est difficile de parler aujourd’hui : j’attends, je crois, qu’il me réponde. Bernard était pour moi, comme pour tous ceux qui ont parlé ce soir, avant tout l’ami, le poète, l’écrivain, quelqu’un dont la vocation était si forte, si constante, si intense, qu’avec lui le contact avait lieu immédiatement, et au niveau le plus central. Je me souviens de notre première rencontre : il me raconta alors, avec une simplicité totale, son changement de vie, la façon dont il l’avait décidé brusquement, après un séjour à Pienza, un été où il habitait par hasard à côté de quelqu’un qu’il ne connaissait pas, qui était un poète, et qui s’appelait Mario Luzi. « J’ai décidé en rentrant, pendant l’automne, de laisser la médecine, de changer de vie, de consacrer ma vie à la poésie. » Je voudrais parler ce soir d’un autre versant, auquel on a fait allusion à plusieurs reprises, qui était très important pour lui, plus secret, moins connu – bien qu’en soi moins secret, plus public – que l’écriture et que la poésie, je veux dire de son engagement politique. En 41 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 42 particulier d’une question qui lui tenait extraordinairement à cœur, comme elle me tient à cœur, et qui est l’affaire Sofri. Bernard avait une sensibilité politique passionnée, une sensibilité au politique, plutôt qu’à la politique. Je me souviens de la façon dont il s’intéressait à ce qui se passait à Lyon il y a quelques années, je me souviens de coups de téléphone désespérés et lucides, où il me décrivait ce qu’il craignait pour sa ville. L’affaire Sofri l’a mobilisé d’une façon qui révélait chez lui, depuis le début, et qui n’a plus cessé de révéler par la suite, outre la générosité de son engagement, une double capacité particulièrement rare : une capacité à la fois d’indignation et d’admiration. Rare, dans la façon dont Bernard pratiquait l’une avec l’autre. L’indignation est facile si l’on s’indigne contre quelque chose qui ne vous convient pas, et même si on le fait d’une façon plus articulée, plus violente, plus raisonnée, mais dans la perspective de qui possède la vérité et fustige ceux qui pensent et agissent différemment. Chez Bernard, l’indignation naissait brusquement, et ne se manifestait jamais au nom d’un système. Il avait une sensibilité si forte à la justice, à l’harmonie de l’existence, à une justice et une justesse de l’existence qu’il percevait par elle tous les écarts, et dans le domaine politique même. Certaines erreurs de type musical, justement, lui apparaissaient si graves qu’elles le bouleversaient. Il composait à partir d’elles un discours qui lui était propre, un discours extraordinairement précieux, clairvoyant, généreux, intraitable. Sa capacité d’admiration consistait tout d’abord dans sa façon de choisir à certains moments – façon surprenante pour quelqu’un qui était si profondément engagé dans sa passion centrale, celle d’écrire – de choisir d’en sortir, et de s’oublier soi-même dans l’admiration pour un être ou pour une cause, une admiration d’ordre politique et humain. Je crois que ces deux éléments, l’indignation et l’admiration, conjugués à la générosité qui était la sienne, et au courage de l’intervention directe, sont les traits qui nous l’ont rendu le plus cher. Et ce sont ces traits qu’il a manifestés à propos de l’affaire Sofri, cette colossale erreur judiciaire qui s’est ouverte en 1988, et s’est continuée par une suite de procès extravagants, de procès sans preuves portant sur un délit de 1972. En janvier 1997, une sentence a été prononcée à Milan contre ces trois hommes, Adriano Sofri, Giorgio Pietrostefani et Ovidio Bompressi : condamnation à vingt-et-un ans de prison. Avec la générosité et la rigueur morale qui étaient les leurs, et alors qu’il leur aurait été facile de s’enfuir, ils se sont tous les trois présentés à la prison. Sofri y est encore, et il y est, selon la sentence, jusqu’en 2017. Ce qui veut dire pratiquement la prison à perpétuité. Bernard a aussitôt réagi à cette condamnation, avec une initiative dont je lui serai éternellement reconnais- 42 43 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 44 sante. J’avais publié dans Le Monde, à la fin de janvier 1997, un article sur cette affaire Sofri que très peu de gens connaissaient en France. Et j’avais ensuite rédigé un appel, appel auquel avaient répondu un grand nombre d’intellectuels français. Mais Le Monde, curieusement et incompréhensiblement pour moi, ne publiait pas cet appel. C’est alors que Bernard l’a fait publier, avec l’appui de Maurice Nadeau, dans la Quinzaine littéraire du 1er mars. Entre-temps, il avait décidé avec Gérard Bobillier, Jean-Claude Zancarini, et un groupe d’écrivains et de traducteurs, de publier chez Verdier le livre de l’historien italien Carlo Ginzburg, Le Juge et l’Historien. Considérations en marge du procès Sofri, qui datait de 1991, c’est-à-dire du temps des premiers procès, mais qui était encore tout à fait actuel, et qui l’est encore aujourd’hui, puisque les procès qui ont suivi n’ont pas cessé de pratiquer les mêmes méthodes. Ce livre démontrait en effet, avec les raisonnements de l’historien qu’est Ginzburg, pourquoi l’affaire Sofri était fondée sur des procès iniques, sans preuves, ce qui les apparentait aux actes de l’Inquisition. Ce livre a été alors présenté au Salon du livre et, depuis, l’engagement de Bernard pour défendre Sofri a été absolu-ment constant. Je voudrais simplement parler ici des quelques articles qu’il a publiés dans la Quinzaine littéraire, qui étaient tous des articles étonnants parce que s’y manifestaient la force et la rigueur de son interprétation. L’affaire Sofri est si complexe que chaque fois qu’on en parle, même en Italie, il faut la réexpliquer, tellement elle touche d’éléments de l’histoire des années de plomb, de l’histoire des années noires de l’Italie. Le déroulement de ce procès est en soi quelque chose d’extravagant. Bernard montrait dans chaque article une clarté de grand journaliste, chacune de ses interventions commençait par raconter et expliquer les différents éléments en jeu. Ensuite, Bernard montrait la spécificité de cette affaire par rapport à d’autres affaires. Là, il entrait dans un plan qui était le sien, lorsqu’il parlait d’un texte ou d’un problème esthétique : c’était une façon de relier sans cesse ce qui était au départ un sujet particulier à une perspective générale. Chez lui, c’était un besoin, une nécessité de sa forme de pensée, et c’était quelque chose de particulièrement riche et clair dans sa façon de s’engager pour la cause de Sofri. C’est-à-dire qu’il construisait chaque fois une méthode de déchiffrement, qui était du même coup une façon d’exhorter à l’action. Dans ces articles, si on les relit aujourd’hui, on comprend aussi sa capacité quasi prophétique de pressentir ce que l’affaire Sofri indiquait d’une évolution possible du pays où elle avait lieu. Il y avait en lui, qui aimait profondément l’Italie, une sorte de crainte profonde pour elle. Il percevait les ombres. Et l’affaire Sofri était une de ces ombres gigantesques. À chaque tournant du procès, Bernard a publié des articles très importants. En 44 45 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 46 avril 1998, en particulier, lorsque la Cour d’appel de Milan a refusé la demande de révision. Or Sofri et ses compagnons étaient entrés en prison pour obtenir la révision du procès et pour parvenir à la vérité, qu’ils ne concevaient pas seulement comme une vérité pour eux, pour leur propre affaire, mais comme la vérité sur cette époque noire de l’Italie. C’était quelque chose qui leur importait de façon totale et qui importait également à Bernard. Cette pulsion vers la vérité qui était chez lui si profonde et qu’il retrouvait chez Adriano Sofri, faisait qu’il ressentait pour la personne de cet intellectuel exceptionnellement rigoureux et exigeant un sentiment de très profonde fraternité et d’admiration qu’il laissait percer dans ses articles, à travers le ton très ferme et mesuré, à travers la façon qu’il avait de maintenir une distance par rapport à lui-même, une pudeur aussi. On saisissait clairement l’estime et l’amitié profondes qu’il avait pour Sofri, mais il évitait tous les éléments qui auraient pu involontairement lui nuire d’une façon ou d’une autre, en manifestant par exemple un engagement trop subjectif et passionnel, ou une volonté d’intervention et d’interprétation susceptible de se superposer à la sienne. Il voulait que les articles qu’il écrivait fussent les plus utiles possible. Cette distance par rapport à lui-même était une des caractéristiques si précieuses de Bernard – beaucoup d’écrivains, lorsqu’ils entrent dans le domaine politique, laissent voir un très fort narcissisme, dont ils n’arrivent pas à se défaire. Bernard, lui, était capable de sortir de lui-même, de se mettre entre parenthèses de façon totale, avec une générosité que j’ai rarement connue. Le tout dernier article, il l’a écrit tout de suite après une décision de justice, la plus terrible, la décision finale, celle de janvier 2000. En 1999, la Cour de cassation avait renvoyé l’affaire devant la Cour d’appel de Venise, et beaucoup pensaient que les magistrats de Venise seraient exempts des préjugés contre Sofri manifestés par les magistrats de Milan et de Brescia. Tous les amis de Sofri étaient venus à Venise, et l’espoir était énorme. Mais, à la fin de janvier 2000, avec une brutalité terrible, tomba tout à coup la confirmation de la condamnation à vingt-et-un ans de prison ! Bernard a publié alors dans la Quinzaine un article qu’il a intitulé « Affaire Sofri, le déni du réel », où il montrait que ce n’était plus simplement la justice qui était bafouée, c’était le réel lui-même, avec ce qu’il appelait une « répétition acharnée ». Dans cet article se lisait clairement la crainte de Bernard pour l’Italie. Il a exprimé de nouveau cette crainte par la suite dans un article paru dans une revue, Eutropia, sortie en 2001 en Italie, article qu’il a développé dans l’introduction au Spectre de Machiavel, où il trace un portrait désespéré de l’Italie à travers sa littérature, et en particulier à travers le diagnostic de deux écrivains qui lui étaient chers, Francesco Biamonti et Vincenzo Consolo, « crépuscule infiniment retardé chez Biamonti, hantise d’un 46 47 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 48 brutal effondrement chez Consolo, c’est la même borne, le même futur barré… » L’an dernier, en mai 2001, a eu lieu à FerneyVoltaire une journée pour Adriano Sofri, organisée en grande partie par Bernard, avec des écrivains, des juristes, des cinéastes. On avait espéré jusqu’au dernier moment sa venue, et son absence nous a tous emplis, silencieusement, d’un sentiment de désespoir, parce que nous savions à quel point il tenait à être là… Mais il était là, parmi nous, dans ce château que Voltaire avait appelé « l’auberge de l’Europe », comme il l’est, ce soir, à travers ses poèmes si beaux, et à travers les paroles de ses amis. Je crois que cet ensemble de témoignages prouve que sa présence et la continuité de son action ne vont pas cesser, et qu’en Italie aussi, si un réveil démocratique a lieu, comme on commence à pouvoir le penser depuis quelques jours, si quelque chose s’anime dans un souffle, je crois que Bernard sera présent là-bas aussi, dans cette vie, dans ce souffle. Articles cités : « L’affaire Sofri », La Quinzaine littéraire, n° 727, 16-30 novembre 1997 ; « Affaire Sofri : l’iniquité persiste », La Quinzaine littéraire, n° 737, 16-30 avril 1998 ; « Affaire Sofri, le déni du réel », La Quinzaine littéraire, n° 779, 16-29 février 2000. 48 Philippe Morier-Genoud, « Dédicace » Souvent nous avons, Bernard Simeone et moimême, lu en public la poésie : la sienne mais aussi celle des autres, et en particulier la poésie italienne qu’inlassablement il a traduite, de Mario Luzi, de Giorgio Caproni, d’Atillio Bertolucci, de Marguarita Guidacci, et celle de tant d’autres encore, qu’ils fussent écrivains ou poètes, tous devenus ses amis. Cette poésie italienne, sans que j’en connaisse la langue, il me l’ouvrit et me l’offrit doublement : d’abord par la traduction et la fréquentation même de ses maîtres, ensuite par un détour culturel et linguistique qui m’invitait à ré-entrer dans l’espace des sons poétiques de ma propre langue, non qu’ils me fussent imperceptibles, mais dans l’immersion desquels je me sentais, sinon étranger, du moins distrait. Notre rencontre remonte à 1983. C’est à Philippe Renard, professeur d’italien et homme de grande culture, qu’en revint l’initiative. C’était l’hiver. Bernard Simeone venait d’emménager un appartement dont la vue se perdait dans les ciels de l’Ouest lyonnais, là où s’affûtera l’œuvre ainsi que sa vision lycanthrope et solitaire. 49 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 50 Je me souviens de ce jour ; de sa description méticuleuse, presque maniaque de l’itinéraire, afin que nous puissions nous rendre chez lui pour travailler et choisir un programme de lectures qui devaient en annoncer bien d’autres, toujours fructueuses par l’ardeur et la fidélité. J’évoque brièvement cette première rencontre d’un jeune poète avec la gent théâtrale. J’avais fait appel en vue de ce projet de « lecture à deux voix », où alterneraient voix masculine et voix féminine, à une grande dame de la scène, Hélène Duc. Elle professait en matière de diction poétique un dogme qui se ramenait à ce constat : « quand ils les interprètent eux-mêmes, les poètes ne savent pas dire leurs poèmes ! » Venue de Paris, l’opinion de cette professionnelle avisée, outre l’effet d’une récréation inattendue et bienfaisante qui illumina et réjouit l’ordinaire austère du jeune lauréat du Prix littéraire de la Ville de Lyon eut, si l’on en juge par les regards médusés mais également approbateurs que nous échangeâmes sur le propos sans appel de l’actrice, la conséquence immédiate d’un accord « en creux ». Accord non pas tant sur l’infirmité proclamée des poètes à dire leurs textes, que sur ce que, sans nous connaître encore, nous sentions être une prudente et nécessaire obligation de réserve dans l’usage et la pratique du dire poétique. La diction de l’acteur, Bernard Simeone la considérait volontiers comme une « forme » possible du traduire. Qu’elle soit métaphore de « la prière ou du vide », la poésie est aussi un « corps », c’est-à-dire présence accordée au temps, et dire la poésie doit prendre le risque d’une re-création en se frayant un passage mimétique dans l’assemblage des mots et l’inouï de leur signification. L’inscription du poème sur le corps de la page ou sa diction dans l’espace éphémère de l’écoute sont comme des doubles fraternels, qui, au mieux de leur essence, se déploient pour accueillir la parole dans la langue et lui donner son apparence phénoménale. Ce témoignage n’aura voulu rendre compte que d’une pratique commune souvent menée à deux – ambedui. Au cœur de cet échange constant que nous eûmes jusqu’à sa mort, en toutes circonstances et quelles que fussent les latitudes ; à l’image de ces courants marins qui vont, fleuves souterrains, à la rencontre l’un de l’autre puis se dispersent, s’épuisent ou se perdent aux abysses – nos voies (voix) dans la densité, le corps ou le fragment du texte, dans le « faire ensemble » ont été – pour l’un, mise en jeu sensible, plutôt scénique, pour l’autre, intuition déliée jusqu’à tous les vertiges, tous les registres de peur, d’inquiétude ou d’intellection anticipée du pire. Cette texture de l’écriture poétique, Mario Luzi l’a justement désignée comme L’Incessante Origine. Pour clore, on me laissera retourner à Bernard Simeone une dédicace qu’il avait pris soin de m’adres- 50 51 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 52 ser de Bruxelles le 7 juin 1993 et qu’il avait inscrite sur la page de garde d’une petite brochure intitulée Écriture et traduction : « au-delà des considérations théoriques, voici un peu de l’histoire qui fut celle d’une amitié ; bien fidèlement ». Claude Burgelin Bernard Simeone était un virtuose de l’intelligence et du verbe. Surdoué de la mémoire, habité par une passion de penser et de savoir dévorante, doté de capacités hors du commun pour enregistrer, formuler, analyser, désigner, discerner, il était à même d’improviser les développements les plus étoffés et les plus subtils avec une rapidité et une maestria sans pareilles. Devant nous se formulaient ces arborescences verbales aux multiples embranchements où se conjoignaient les vivacités de l’oral et l’admirable netteté d’un phrasé cherchant toujours plus la nécessaire, l’inflexible précision. Revenaient obstinément dans son propos les mots exigence, rigueur, verticalité. Les mots du spéléologue ou du montagnard face à la paroi ou aux abîmes. C’est dans cette âpreté, parfois ce pessimisme, qu’il n’a cessé de s’éprouver au prix d’une tension inquiète, tonique, parfois brûlante. Il a pratiqué la connaissance par les gouffres, sans s’y complaire et en se référant toujours à des impératifs de lucidité, d’efficacité – et de souci de l’autre. Dans cette difficulté d’être, il a puisé une énergie d’une rare intensité. La « mesure du pire » (titre d’un de ses recueils), il l’avait dès longtemps prise. De 53 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 54 là venaient sans doute cette ironie et souvent cette drôlerie qui donnaient tant d’alacrité à sa parole. Il savait à la fois faire la part des contingences et aller jusqu’au bout de la radicalité de ce qui était en jeu – éthiquement, métaphysiquement… – dans une pensée ou une conduite. On se souvient que le narrateur de Cavatine s’enferme dans un garage capitonné de liège pour réécouter l’intégrale des quatuors de Beethoven. De temps à autre passe une sorte de loubard qui un jour, effleurant ces parois de liège, murmure, narquois : « Proust ». Bref épisode où Bernard avait peut-être exorcisé une image qui, le concernant, ne peut qu’assaillir. Sa vie fut celle d’un travailleur acharné, se soumettant, à l’instar de l’auteur de la Recherche, à une sorte de réclusion – la chambre, le bureau, le labeur monacal, la fuite des espaces publics. Mais alors qu’il était tout entier requis par l’œuvre en cours – les traductions, les articles, l’écriture – il savait incarner quand il le fallait (et il le fallait souvent), l’art d’être présent sur la scène, d’être un homme de combat et d’affirmation, un homme de débat (il y en eut d’étincelants ici, à la Part-Dieu, ou à la Villa Gillet). Tout en maintenant intacts ses espaces de sécession, la part d’obscurité ou de secret nécessaire pour la concentration de son écriture et de sa pensée. Bernard sortait peu, se montrait peu. Pourtant une quinzaine d’années durant, presque toute la vie littéraire de cette ville a été réfractée par sa plume ou sa voix. Reclus dans son perchoir des hauteurs de SaintIrénée, il en a été le veilleur nocturne, tel un gardien en haut de son phare. Il y recevait des monceaux de textes, lettres, brouillons, messages de détresse ou de perplexité. Poètes, romanciers et autres soliloqueurs de la plume, il les lisait, leur répondait, les aidait à se jauger. « Écouter c’est parler », dit un poème d’Éprouvante claire ; « parler c’est un rapt de lumière / la proie sur l’ombre… » Son écoute était parole ; sa parole en effet captait, raptait, éclairait tout en accroissant les pénombres. C’était un lecteur hors pair, tout à l’ardeur de déchiffrer ou délabyrinther. Ses interventions ou ses notes de lecture au jury des prix Rhône-Alpes étaient intenses, buissonnantes, mêlant de façon singulière l’angle et la volute. La toile de mots qu’il tissait autour des textes qu’il recevait, des paroles qu’il accueillait, leur donnait densité et résonance. Ses articles, toujours si fouillés et aigus, « simeonisaient » ceux auxquels il était attentif, donnant au clair-obscur de leur travail une étonnante qualité d’éclat ou de trouble. À bon nombre d’écrivains ou d’intellectuels notamment de cette ville, il indiquait par son exigence scrupuleuse, les chemins qui leur permettraient d’aller plus haut ou plus profond. Lui qui n’eut guère l’occasion d’enseigner se montrait là un admirable maître. Il y avait ainsi la rencontre d’une évidente et simple amicalité, d’autant plus précieuse qu’elle émanait d’un homme si complexe, et d’une éthique. Il a souvent 54 55 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 56 choisi – c’était un choix politique et moral – de mettre son talent au service des autres, donnant de son temps à l’Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (il en a été sept ans durant le vice-président) – et donc à ses confrères en écriture – comme à toutes les causes où la vie et la liberté de l’esprit, en Italie aussi bien qu’en Rhône-Alpes, lui paraissaient menacées. Ses coups de griffe étaient acérés, son ironie mordante, ses colères ou indignations tranchées. Bernard vivait et travaillait à l’écart. Or il eut le génie de la présence. Il avait l’art de lier et de relier, de faire vivre toutes sortes de réseaux – courrier, téléphone, fax, mail… – pour garder le contact ou en créer de nouveaux. Sitôt sortis de l’atelier Simeone, ses textes brefs ou longs étaient diffusés auprès de dizaines d’amis. Nul hasard si les médias issus de l’énergie électrique exerçaient si impérieusement leur pouvoir sur lui. « Être branché » : la formule avec lui n’avait rien d’un cliché. C’est cette électricité intellectuelle qu’il faisait passer. Rarement créateur aura-t-il fait partager son travail de façon aussi immédiate. Il imposait ou plutôt proposait sa présence par ce qu’il croyait pouvoir offrir de meilleur : ses textes, sa pensée, toutes ses avancées vers l’autre – traductions ou lectures critiques souvent remarquables d’empathie. À l’écart, mais ici, ô combien, à Lyon. Ce passeur de frontières est resté ombiliqué à cette ville. Certes, la plus grande part de l’œuvre de Bernard a été dédiée à l’Italie, alors que Lyon apparaît bien moins dans ses textes. Paradoxe seulement apparent. Plus il s’attachait à cerner la singularité des cités italiennes et de leurs écrivains, mieux il tentait de dire celle de Lyon. Qui a lu Acqua fondata sait bien que le déploiement de cette topographie mentale et imaginaire de l’Italie est une façon d’interroger ses origines, ses premières relations aux sons, aux langues et aux frontières. Derrière la mosaïque des villes et des auteurs, c’est quelque chose de son nom, l’acqua fondata, la fondation de ses substructures personnelles qu’il recherchait. Cela est frappant quand il évoque Turin qui a été son lieu de référence, son espace mythologique – et une métaphore du rapport qu’il eut avec Lyon et peut-être de lui-même. « Quand je suis ici, je suis Turin », dit le narrateur de Cavatine. « Cette ville qui est au fond ma ville – la ville du cœur. » Cette ville de brouillards pénétrants et de chaleurs torpides, de géométrie pointilleuse, de façades raides, de verticalité excessive et de perfection gauche (toutes ces expressions sont des citations), cette ville si fortement structurée qu’elle amène à s’interroger sur les arrière-plans de vertige qu’elle masque ainsi, comment ne pas la voir comme le double ou le miroir à peine brouillé de cette ville de cœur qu’il n’a jamais voulu quitter ? La « leçon de secret », pour reprendre une de ses belles formules, que lui transmet Turin, c’est bien aussi celle de Lyon – et c’est la sienne. 56 57 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 58 « Tu crois donc qu’une ville possède un secret qu’on pourrait découvrir une fois pour toutes ? […] Si tu veux t’identifier à elle, […] tu n’y parviendras pas. » Une voix amie prévient le narrateur de Cavatine. Le lecteur de Bernard ne peut qu’être entraîné avec lui par ce qu’il nomme « la passion de la profondeur » et donc des abysses. Cavatine était le livre des arrière-fonds sans cesse recreusés : arrière-cours et bas fonds de Turin, barricades mystérieuses et excavations des cavatines moins dansantes que forantes, écoute dans les brouillards des sons à l’état archaïque comme dans l’épisode de Comacchio, tréfonds des opacités du désir. La leçon de secret y était à la fois lumineuse et ténébreuse, empoignante, rassemblée et tout en dérives ou en abîmes côtoyés. J’évoque la quête de Bernard autour de Turin et de Lyon. Peut-être est-ce encore à une autre ville qu’on peut penser, Prague, et, bien sûr, à Kafka. Tous deux n’avaient pas seulement en commun d’être des hommes grands, maigres et à la tête penchée. Sans les confondre en rien, notons que l’œuvre de l’un comme celle de l’autre ne cessent d’interroger les limites et les frontières, les proximités trop contraignantes et les distances infranchissables, les agencements et leurs échecs, les territoires qu’il est impossible de faire siens alors même que l’esprit est habité par l’imaginaire de l’arpentage, du terrier, du réseau ou du labyrinthe. Même passion du contact et de l’amitié et même nécessité de l’échappée et de la sécession érémitique. Même nécessité de se situer entre des langues et dans l’impossible qu’ouvrent leurs rencontres. Mêmes angoisses dans la pratique du métier de vivre et mêmes recours à l’humour et la causticité. Même fascination pour l’exercice de l’extrême et pour ses astreintes : on peut, songeant à Bernard, évoquer cet acrobate kafkaïen qui vivait nuit et jour au haut de son trapèze parce que « c’était pour lui la seule façon de se tenir constamment en forme et de posséder toujours son métier dans la perfection ». Lyon, Turin, le monde italien ou germanophone, cette quête de la « terre véritable » de la musique… Plus qu’à certaines traditions françaises, il me semble que c’est à la Mittel-Europa qu’il faudrait rattacher l’œuvre et la pensée de Bernard – avec ce sens de l’inquiétude, cette âpreté métaphysique, cette façon de s’enfoncer dans des sols qui se dérobent, cette manière de faire jaillir des « cris de noir en plein jour », cette obstination à faire entendre que les mots ne sauraient avoir le dernier mot. Par là, je crois qu’il nous a révélé quelque chose du génie tourmenté de cette ville comme peutêtre aucun autre écrivain lyonnais ne l’avait fait auparavant. Aujourd’hui, le téléphone sonne moins souvent chez moi. Je n’entends plus, au bout du fil, ces déploiements du verbe qu’il faisait, ahurissant de célérité, 58 59 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 60 ramifier comme à l’infini. Il analysait les événements du jour (il se tenait informé avec minutie), telle récente publication, le parcours de l’un ou de l’autre. Il déployait, portés par un débit rapidissime, arguments et contre-arguments jusqu’à leur plus lointaine implication et jusqu’à ce que soit franchi l’au-delà des apparences. C’est toujours là qu’il entendait mener. Vers la falaise, l’escalade ou le vertige, près des à-pics. Il est rare – et infiniment précieux – qu’une intelligence amie vous y convoque de façon aussi décisive et insistante. Si cela n’existe qu’au moins la voix si nulle voix jamais qu’au moins l’écoute… Bref poème d’Éprouvante claire. La voix de Bernard en ses livres, son écoute dans ses textes nous restent. « Sens et silence [y] font un même bruit. » Qu’on laisse les derniers mots au poète. Et que sa voix nous redise sa certitude intranquille d’avoir, de n’avoir pas, nommé, ce qui, de la verrière, tombe et s’émiette en gris bleu Photo Josette Vial 60 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 62 Bibliographie Écrits personnels Écrits publiés en volume Figures de silence, roman, Lyon, Jean Honoré éditeur, 1983 Courir à nouveau, récit, La Bégude-de-Mazenc, Curandera, 1984 Eaux-Fortes, nouvelles, Paris, Flammarion, 1985 Éprouvante claire, poèmes 1985-1987, Lagrasse, Verdier, 1988 Une inquiétude, poèmes, Lagrasse, Verdier, 1991 Mesure du pire, poèmes, Lagrasse, Verdier, 1993 Acqua fondata, Lagrasse, Verdier, 1997 Lecteur de frontière, Chroniques italiennes 1988-1997, Grigny, Paroles d’Aube, 1998 Cavatine, récit, Lagrasse, Verdier, 2000 Le Spectre de Machiavel, Chroniques italiennes 1997-2000, Genouilleux, La Passe du vent, 2002 Publications à tirage limité Trois moments et une fugue, prose, Beaujeu, éditions Lionel Bernard, 1990 (avec dessins et une gravure de Bernard Larcher) … d’autre signe que l’attente, poèmes, Beaujeu, Karédys éditions, 1990 (sur un propos graphique de Bernard Larcher) Transalpines, fragments d’un journal italien, Beaujeu, Karédys éditions, 1990 (avec acrylique et estampes de Bernard Larcher) Encre d’une disparue, poèmes, Saint-Pierre-des-Corps, La Cécilia, 1990 63 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 64 Textes publiés dans des volumes collectifs « D’amoureuse lignée », poèmes en prose, Ah que le temps vienne…, Chambéry, Comp’Act, 1986 « Déjà la nuit », nouvelle, Visages de femmes, Bourg-en-Bresse, Entailles, 1987 « Un adieu », nouvelle, Nouvelles francophones d’aujourd’hui, Bassac, Plein Chant, 1987 « Étreinte », poèmes, Entrée de secours, d’un siècle, l’autre, Montmélian, La Fontaine de Siloé, 1991 « L’altra ego », poèmes, Badoit lieur à Pérouges, MAC de Pérouges / Musée de l’imprimerie de Lyon, 1993 « Voici quelques jours …» et « Le Lilas », Cahier pour André Frénaud, Cognac, Le temps qu’il fait, 1993 « Lettre à Philippe Jaccottet », Correspondances par-delà la frontière, Carouge-Genève, Zoé / Paroles d’Aube, 1993 « Sous le signe du ballon rond », Pleine Lucarne, Saussines, Cadex éditions, 1998 « Machiavel parmi les siens », Les Mots du refus en Rhône-Alpes à l’heure du mensonge, Grigny, Paroles d’Aube / Golias, 1998 Textes publiés dans des revues ou dans des périodiques « Dans les marbrières », nouvelle, Résonance, avril 1983 « La Procuration », nouvelle, Le Monde, 15 janvier 1984 « Passages vers le centre », nouvelle, Grandes Largeurs n° 9-10, Lyon et ses écrivains, Le tout sur le tout, 1984 « Visage absent », fragment d’un roman imaginaire, Fomalhaut n° 6, 1984 « Trieste », nouvelle, Entailles n° 17, 1984 « Trois points rouges », nouvelle, Contre Ciel, janvier 1985 « Échec », nouvelle, Nuit blanche n° 24, 1985 « Ville interdite », nouvelle, Nouvelles Nouvelles n° 6, 1987 « Transalpines », fragments d’un journal italien, Noir sur blanc n° 3, 1987 Poèmes, Faire-part n° 8-9 (numéro dédié à Charles Juliet), 1987 64 Poèmes, Faire-part n° 10-11 (numéro dédié à Philippe Jaccottet), 1987 « Poème sur des photos de Daniel Canogar », Les Cahiers du regard n° 1, Haute sensibilité, six photographes espagnols, Herblay, 1987 «Le rapt », Nouvelles Nouvelles, numéro spécial, 1988 Poèmes, Sud n° 77 (dédié à Jean-Claude Renard), 1988 Poèmes, Poésie 89 n° 26, 1989 « Le piège et l’origine », poèmes, Polyphonies n° 10, Le commencement, 1989 «Les Amis », Voix d’encre n° 6, 1992 Poèmes extraits de Mesure du pire, Résonance n° 51, numéro spécial Inédits, 1992 «Sur une photo de Vladimir Holan », poèmes, Écriture n° 40 (dédié à Philippe Jaccottet), 1992 « Sur le Saint-Jérôme de Georges de La Tour », Musées en tête et Le Progrès, 1992 Poèmes extraits de Mesure du pire, Sources n° 11, 1992 Poèmes extraits de Mesure du pire, Cahier de Poésie-Rencontres n° 36-37, 1993 « Respect d’un lieu », Corbières Matin n° 2, 2 août 1995 « Pactes manqués », Voix d’encre n° 15, 1996 « Orgue, ou forêt de mémoire », Corbières Matin n° 30, 12 août 1997 « Il y a une voix… », Verso, Écrits pour la voix, n° 93, mai 1998 « Aube », Le français comme on l’aime, supplément à LyonCapitale, 15 mars 2000 « En métamorphose, écrire, traduire », La Polygraphe n° 15-16, automne 2000 Entretiens Textes en regard (écriture et traduction), entretien avec Michel Vessière (avec un frontispice d’Émile Lanc), Cahier du Théâtre-Poème n° 4, 1993 65 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 66 Préfaces et postfaces nouvelles de jeunes auteurs français, irlandais et italiens, Grigny, Paroles d’Aube, 1996 « Les termes de l’échange », préface à la plaquette Poètes dans la ville-Poeti nella città (40e anniversaire du jumelage ParisRome), Agence culturelle de Paris, 1996 « Dans le temps qui se consume », préface à Attilio Bertolucci, Voyage d’hiver, traduit par Muriel Gallot, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1997 Préface à Valerio Magrelli, Natures et Signatures, Cognac, Le temps qu’il fait, 1998 Préface à Franco Buffoni, Dans la maison rouverte, Cognac, Le temps qu’il fait, 1998 « Giorgio Caproni, voyage au long du mur », préface à Giorgio Caproni, Le Mur de la terre, Paris, éditions Maurice Nadeau, 1985 « Mario Luzi, l’exigence du réel », postface à Mario Luzi, L’Incessante Origine, Paris, Flammarion, 1985 Préface à Giorgio Caproni, Le Comte de Kevenhüller, Paris, éditions Maurice Nadeau, 1986 (en collaboration avec Philippe Renard) « Sandro Penna, le rapt immobile », préface à Sandro Penna, Une ardente solitude, Paris, La Différence (Orphée), 1989 « L’ellipse de la terre et du chant », préface à Alfonso Gatto, Pauvreté comme le soir, Paris, La Différence (Orphée), 1989 « La survivante », préface à Anna Maria Ortese, La Lune sur le mur, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1991 «Loin de toute élégie », préface à Mario Luzi, Dans l’œuvre du monde, Paris, La Différence (Orphée), 1991 «Vacuité, réticence », préface à Vittorio Sereni, Les Instruments humains, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1991 «L’étreinte », préface à Umberto Saba, Du « Canzoniere », Paris, La Différence (Orphée), 1992 Préface à Jean-Pierre Spilmont, … dans le désert du sang, Forcalquier, Éditions de l’envol, 1993 « Interrègnes », préface à Mario Luzi, Livre d’Hypatie, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1994 «Lingua ou les poètes de l’après », préface à Lingua, la jeune poésie italienne, anthologie bilingue, Cognac, Le temps qu’il fait, 1995 « Le pas suspendu de René Münch » Münch, catalogue Artrium, Auditorium de Lyon, 1995 « L’œuvre et l’atelier », préface à Mario Luzi, Voyage terrestre et céleste de Simone Martini, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1995 Préface à Le monde est triste et beau (Racconti ? Quelles nouvelles ?), Poésies extraites d’Éprouvante claire, traduction d’Antonino Velez, présentation de Mario Luzi, L’Anno di poesia 1988-1989, Roberto Mussapi (éd.), Milan, Jaca Book editoriale, 1989 « China d’una scomparsa » et « A una figura lunare », Giovane poesia francese, Antonino Velez (éd.) (avec des poésies d’Yves Bichet, François Boddaert et Michel Orcel), Venise, Edizioni del Leone (I Piombi), 1992 « Una stretta da dopoguerra » et « Baudelairiana », dans « Undici poeti francesi degli anni ’90 », Milo De Angelis et Davide Bracaglia (éd.), traduction d’Antonino Velez, n° 73, Milan, Crocetti editore, 1994 « Une photo de Vladimir Holan », La Constellation de la vigne, anthologie bulgare de poètes et prosateurs français, traduction de Kiril Kadiiski, Sofia, éditions Nov Zlatorog, 1994 « Una stretta da dopoguerra », traduction et commentaires d’Antonino Velez, Via lattea n° 13, Catane, 1994 L’Oscuro del polline, anthologie, Antonino Velez (éd.), avantpropos de Franco Buffoni, préface de Valerio Magrelli, Milan, Crocetti editore, 1995 « Trasimeno » et « Il Caravaggio di Perugia », Un respiro 66 67 Écrits traduits Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 68 continuo : poeti francesi d’oggi, Antonino Velez, Pelagos anno V, n° 5-6, Urbino, edizioni Quattroventi, 1999 « Polittico del canto », «Pasolini », « Ars poetica ? », « L’unico essere umano », « Madonna del parto » et « Che cosa tradurre traducendo ? », Nel pieno giorno dell’oscurità – antologia della poesia francese contemporanea, Fabio Pusterla (éd.), traduction de Franco Buffoni, Milan, Marcos y Marcos, 2000 Cavatina, traduction d’Antonino Velez, Turin, Bollati Boringhieri, 2001 Giorgio Caproni, Le Gel du matin, nouvelles, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1985 Giorgio Caproni, Le Mur de la terre, poèmes, en collaboration avec Philippe Renard et André Frénaud, Paris, éditions Maurice Nadeau, 1985 Mario Luzi, Lieux, proses, en collaboration avec Philippe Renard, Maison du livre de Pérouges, 1985 (avec des linogravures de Venturino Venturi) Mario Luzi, L’Incessante Origine, poèmes, en collaboration avec Philippe Renard, Paris, Flammarion, 1985 Margherita Guidacci, Le Sable et l’Ange et autres poèmes, Sens, Obsidiane, 1986 Franco Fortini, Une fois pour toutes, poésie 1938-1985, en collaboration avec Jean-Charles Vegliante, suivi d’un entretien Franco Fortini / Rémi Roche, Lyon, Fédérop, 1986 Poèmes de Giorgio Caproni, Franco Fortini, Alfonso Gatto, Margherita Guidacci et Sandro Penna, Prisma. 14 poètes italiens contemporains, préface de Philippe Renard, Sens, Obsidiane, 1986 Giorgio Caproni, Le Comte de Kevenhüller, poèmes, en collaboration avec Philippe Renard, Paris, éditions Maurice Nadeau, 1986 Mario Luzi, Trames, proses, en collaboration avec Philippe Renard, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1986 Umberto Saba, Cinq poèmes pour le jeu de football, poèmes, Villeurbanne, Le Pré de l’âge, 1987 Sandro Penna, Croix et Délice, poèmes, préface de Natalia Ginzburg, Périgueux, Phalène (Nord-Sud), 1987 Vittorio Sereni, Étoile variable, poèmes, en collaboration avec Philippe Renard, préface de Franco Fortini, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1987 Mario Luzi, Pour le baptême de nos fragments, poèmes, en collaboration avec Philippe Renard, Paris, Flammarion, 1987 Silvio D’Arzo, Maison des autres, récit, préface d’Attilio Bertolucci, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1988. Édition de poche : Rivages ( Petite Bibliothèque), 1991 Giuseppe Dessì, San Silvano, roman, en collaboration avec Gilberto Rossa, postface d’Anna Dolfi, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1988 Sandro Penna, Une ardente solitude, anthologie poétique, Paris, La Différence (Orphée), 1989 Alfonso Gatto, Pauvreté comme le soir, anthologie poétique, Paris, La Différence (Orphée), 1989 Giorgio Caproni, Larghetto, poème, gravures de Valentina La Rocca, Courbevoie, Le Théâtre typographique, 1989 Anna Maria Ortese, La Lune sur le mur, nouvelles, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1991 Mario Luzi, Dans l’œuvre du monde, anthologie poétique, en collaboration avec Philippe Renard, Paris, La Différence (Orphée), 1991 Vittorio Sereni, Les Instruments humains, précédé de Journal d’Algérie, poèmes, en collaboration avec Philippe Renard, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1991 Umberto Saba, Du « Canzoniere », anthologie poétique, en 68 69 Traductions Traductions publiées en volume Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 70 Silvio D’Arzo, Maison des autres suivi de Un moment comme ça, en collaboration avec Philippe Renard, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1998 Silvio D’Arzo, À l’enseigne du Bon Coursier, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1998 Mario Luzi, Le Présent de Leopardi, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1998 Valerio Magrelli, Natures et Signatures, poèmes, Cognac, Le temps qu’il fait, 1998 Franco Buffoni, Dans la maison rouverte, poèmes, en collaboration avec Monique Baccelli, Cognac, Le temps qu’il fait, 1998 Gesualdo Bufalino, Tommaso et le photographe aveugle, roman, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1999 Cesare Viviani, L’Œuvre laissée seule, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 2001 Luciano Erba, Sur la terre du milieu, Chambéry, Comp’Act (à paraître en janvier 2003) Cesare Ruffato, Cantates évasives et autres poèmes, Chambéry, Comp’Act (à paraître en janvier 2003) Giovanni Raboni, À prix de sang, Belfort, Circé (à paraître fin 2003) Luca Doninelli, D’honorables souvenirs, Lagrasse, Verdier (à paraître en 2003) Gianni D’Elia, Le Congé de la vieille Olivetti, Belfort, Circé (à paraître fin 2003) collaboration avec Philippe Renard, Paris, La Différence (Orphée), 1992 Luciano Erba, L’Hippopotame, poèmes, préface de Philippe Jaccottet, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1992 Alda Merini, Testament, poèmes, Aizy-Jouy, À l’Impatiente, 1992 Francesco Biamonti, Vent largue, roman, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1993 Luca Doninelli, Les Deux Frères, récit, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1993 Mario Luzi, Livre d’Hypatie, théâtre, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1994 Racconti ? Quelles nouvelles ?, nouvelles de jeunes auteurs italiens et français, Editrice Scriptorium, Turin, 1994 Poèmes de Giorgio Caproni, Mario Luzi et Vittorio Sereni, Anthologie bilingue de la poésie italienne, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1994 Lingua, la jeune poésie italienne, anthologie bilingue sous la direction de Bernard Simeone, en collaboration avec Monique Baccelli, Jean-Baptiste Para et Alberte Spinette, Cognac, Le temps qu’il fait, 1995 (poèmes de G. Giudici, A. Merini, G. Raboni, A. Rosselli, M. L. Spaziani et D. Bellezza, F. Buffoni, G. Conte, M. Cucchi, M. De Angelis, G. D’Elia, V. Lamarque, V. Magrelli, R. Mussapi, N. Orengo, R. Pazzi, U. Piersanti, T. Rossi, P. Ruffilli, P. Valduga, C. Viviani) Racconti ? Quelles nouvelles ?, nouvelles de jeunes auteurs italiens et français, Turin / Vénissieux, Editrice Scriptorium / Paroles d’Aube, 1995 Mario Luzi, Voyage terrestre et céleste de Simone Martini, poésie, Lagrasse, Verdier (Terra d’altri), 1995 Le Monde est triste et beau (Racconti ? Quelles nouvelles ? 1996), nouvelles de jeunes auteurs français, irlandais et italiens, Grigny, Paroles d’Aube, 1996 Carlo Ginzburg, Le Juge et l’Historien, considérations en marge du procès Sofri, en collaboration avec un collectif de traducteurs, Lagrasse, Verdier, 1997 Piero Bigongiari, Poèmes extraits de Stato di cose, Po&sie n° 31, 1984 Mario Luzi, « Toscane » et « Voyage d’adieu », Le Monde, 1er janvier 1985 Mario Luzi, Poèmes, Entailles n° 19, 1985 Giorgio Caproni, Poèmes extraits de Congedo del viaggiatore cerimonioso et de Il muro della terra, Entailles n° 22, 1985 70 71 Traductions publiées dans des revues et dans des périodiques Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 72 Margherita Guidacci, Poèmes extraits de La Sabbia e l’Angelo et Il Vuoto e le Forme, Entailles n° 24, 1986 Franco Fortini, Poèmes extraits de Una volta per sempre et Poesia e Errore, Entailles n° 25, 1986 Umberto Saba, Poèmes extraits de Ultime cose, Noir sur blanc n° 1, 1986 Sandro Penna, Poèmes extraits de Stranezze et Il viaggiatore insonne, Noir sur blanc n° 2, 1986 Mario Luzi, Poèmes extraits de Per il battesimo dei nostri frammenti, en collaboration avec Philippe Renard, Europe n° 683, 1986 Umberto Saba, Poèmes extraits de Parole, Mediterranee, Ultime cose et Uccelli, en collaboration avec Philippe Renard, Nouvelle Revue française n° 408, 1987 Pier Paolo Pasolini, Poèmes extraits de Poesia in forma di rosa et trois lettres à Silvana Mauri et Carlo Betocchi, Noir sur blanc n° 4, 1987 Piero Bigongiari, « Jacques Dupin, l’agonisant debout », Revue de Belles-Lettres, numéro spécial en hommage à Jacques Dupin, 1987 Umberto Saba, Poèmes extraits de Ultime Cose, Revue de BellesLettres, n° 5-6, 1987 Mario Luzi, Poèmes extraits de Un brindisi et Al fuoco della controversia, Poésie 87 n° 19, 1987 Giorgio Caproni, Poèmes extraits de Il Franco Cacciatore, Poésie 88 n° 22, 1988 Roberto Mussapi, « Poèmes mystiques », Revue de Belles-Lettres, n° 3-4, 1988 Vittorio Sereni, « La plage », Solstice n° 1, 1988 Umberto Saba, Mario Luzi, Sandro Penna, Alfonso Gatto et Franco Fortini, Poèmes, Revue de Belles-Lettres n° 1-4, 1988 Mario Luzi, Poèmes extraits de La Barca, Avvento notturno, Un brindisi et Primizie del deserto, Nouvelle Revue française n° 449, 1990 Luciano Mariani, « Exercices de tempête », Europe n° 738, 1990 Umberto Saba, Poèmes extraits de Ultime Cose, L’Autre n° 2, 1991 Mario Luzi, « Nomination », Polyphonies n° 16, 1993 Umberto Saba, Deux poèmes («Quando il pensiero » et « Contovello »), Testo a fronte n° 10, Guerini e associati, mars 1994 Elisabetta Rasy, « Que lisons-nous quand nous lisons ? », Cahiers de la Villa Gillet n° 1, 1994 Ceccardo Roccatagliata Ceccardi, Choix de poèmes, Nouvelle Revue française n° 503, 1994 Mario Luzi, « Au miroir de l’Inde », choix de poèmes et préface, In’Hui n° 47, 1996 Franco Fortini, Poèmes, Bulletin de Lettre internationale n° 10, printemps 1998 Valerio Magrelli, Poèmes, Bulletin de Lettre internationale n° 10, printemps 1998 Mario Luzi, « Dans la poésie et la pensée, fonder à nouveau », Europe n° 830-831, juin-juillet 1998 Franco Buffoni, « Sœur carmélite et autres poèmes », La Polygraphe n° 6, février 1999 Franco Fortini, « Analyse du désuet » (sur l’œuvre de Francesco Orlando), Europe n° 849-850, janvier-février 2000 Gianni D’Elia, « Lettera 32 » extrait de Congé de la vieille Olivetti, Po&sie n° 91, avril 2000 Giovanni Raboni, « Un poète et Milan, choix de poèmes », La Polygraphe n° 13-14, mai 2000 Cesare Ruffato, « Poèmes d’un temps sans nom », La Polygraphe n° 15-16, automne 2000 Gianni D’Elia, « La Sonnerie » (suivi d’une présentation bibliographique), La Polygraphe n° 20-21, octobre 2001 Luciano Erba, « Sur la terre du milieu », La Polygraphe n° 24-2526, octobre 2002 72 73 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 74 Textes critiques publiés dans des revues ou dans des périodiques Textes critiques Textes critiques publiés dans des volumes collectifs « Giorgio Caproni, musica e perdita del senso », Giorgio Caproni e la musica, Premio letterario « Lerici, golfo dei poeti », Edizioni Cinque Terre, La Spezia, 1991 « Sur la nouvelle », 131 nouvellistes contemporains par eux-mêmes, Maya / Festival de la Nouvelle de Saint-Quentin, 1993 « Italia soror, une polyphonie », Cahier Jude Stéfan, Cognac, Le temps qu’il fait, 1993 « Événement et mémoire dans les œuvres poétiques de Mario Luzi et Vittorio Sereni », Mémoire et poésie, actes du colloque des 3 et 4 juin 1993, Université Jean-Moulin Lyon III, 1993 Articles consacrés à Pietro Citati, Franco Fortini, Anna Maria Ortese, Pier Paolo Pasolini et Vittorio Sereni, Dictionnaire des auteurs, nouvelle édition, Paris, Robert Laffont / Bompiani (Bouquins), 1994 Articles consacrés à Poèmes choisis de Franco Fortini, La Mer ne baigne pas Naples et L’Iguane d’Anna Maria Ortese, Poésies 1943-1970 et Descriptions de descriptions de Pier Paolo Pasolini, Les Instruments humains de Vittorio Sereni et Goethe de Pietro Citati dans le Dictionnaire des œuvres, nouvelle édition, Paris, Robert Laffont / Bompiani (Bouquins), 1994 «Per Mario Luzi » (traduction d’Antonino Velez) et « Cor magi tibi Sena pandit » (traduction d’Antonino Velez), Per Mario Luzi, Giorgio Tabanelli (éd.), préface de Carlo Bo, Venise, Edizioni del Leone, 1994 « Écrire une collection ? », Les Écrivains italiens et leurs traducteurs français, Caen, Presses universitaires de Caen, 1996 « Ligure di Roma » et « Occasione di una poesia », Per Giorgio Caproni, San Marco dei Giustiniani, Genève, 1997 74 « Mario Luzi, un silence, une voix », Entailles n° 19, 1985 « Giorgio Caproni, en deçà du pari », Entailles n° 22, 1985 « Margherita Guidacci, le sable et l’eau », Entailles n° 25, 1986 « Les solitudes de Franco Fortini », Entailles n° 26, 1986 « Les grands poètes italiens du siècle », Magazine littéraire n° 237, 1987 « Sandro Penna, le rapt immobile », Paragone n° 444, 1987 « Traducendo Fortini », Paragone n° 446, 1987 « Mario Luzi, scribe du magma », Po&sie 87 n° 19, 1987 « La nostra inabilità fatale » (sur la poétique d’André Frénaud), L’Umana Avventura, Jaca Book editoriale, 1989 « Expérience de l’autre dans l’écriture et la traduction », Entrevues n° 16, 1989 « Les Formes du secret », Correspondances freudiennes n° 27-28, 1989 Contribution sans titre à « Hommes de lettres », Bulletin de la Société littéraire des PTT, numéro spécial, 1989 « Giorgio Caproni, Le Franc-Tireur », L’Autre n° 1, 1990 « Pier Paolo Pasolini, Poésies 1943-1970 », L’Autre n° 1, 1990 « Beppe Fenoglio, La Paie du samedi », L’Autre n° 2, 1991 « Enrico Morovich, Miracles quotidiens », L’Autre n° 3, 1991 « D’un carnet de traducteur » et « En relisant un poète discret », Po&sie 92 n° 41 (La Poésie entre les langues), 1992 «Philippe Renard », Actualité Rhône-Alpes du Livre n° 69, 1992 « Philippe Renard », Sud n° 99, 1992 « Textes en regard. 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Francesco Biamonti, Cahiers de la Villa Gillet n° 4, 1996 « Maurice Nadeau ou le paradoxe de l’éditeur » (portrait), Corbières Matin n° 16, 10 août 1996 « Lire le texte » (à propos de Christiane Cohendy, Marc Betton, Philippe Morier-Genoud), Corbières Matin n° 19, 13 août 1996 « Francesco Biamonti » (portrait), Corbières Matin n° 21, 15 août 1996 « Une empreinte toscane de Pierre Michon » (portrait), Corbières Matin n° 23, 17 août 1996 « Dans le blanc du un », à propos de La Lune seule d’Éric Villeneuve, Actualité Rhône-Alpes du Livre n° 116, septembre 1996 « Londres et Caraïbes », à propos de Indigo de Marina Warner, Actualité Rhône-Alpes du livre n° 118, novembre 1996 « Manifeste-roman », à propos de Questions marxistes, Actualité Rhône-Alpes du livre n° 118, novembre 1996 « Admiration inquiète », à propos des Parties de dominos chez Monsieur Lefèvre de Claude Burgelin, Actualité Rhône-Alpes du livre n° 119, décembre 1996 « Céline Schwaller-Balaÿ, traductrice des confins », Actualité Rhône-Alpes du livre n° 120, janvier 1997 « Mistero napoletano » (à propos d’un atelier de traduction au IXe Festival du premier roman de Chambéry), TransLittérature n° 12, hiver 1996-1997 « Un velours rouge qui flotte dans l’âme », à propos de L’Odeur des grands arbres de Bernard Collet, Actualité Rhône-Alpes du livre n° 123, avril 1997 « Voix survivante », à propos de La Traversée des lignes de Béatrice de Jurquet, Mensuel littéraire et poétique n° 251, juin 1997 « Raffaele Nigro ou l’autre Sud » (entretien-portrait), Corbières Matin n° 27, 9 août 1997 « Maurice Nadeau au petit cloître », Corbières Matin n° 29, 11 août 1997 « André Marcowicz / Nicole Zand, traduire Dostoïevski », Corbières Matin n° 32, 14 août 1997 « Qualité des temps, qualité des hommes (genèse d’une traduction) », Corbières Matin n° 34, 16 août 1997 « Laurent Manzoni, les lois de l’hospitalité », Corbières Matin n° 35, 17 août 1997 « Une méthode au bord du gouffre », à propos de Éduquer contre Auschwitz de Jean-François Forges, Actualité Rhône-Alpes du livre n° 126, septembre 1997 « Turin, comme un livre », Actualité Rhône-Alpes du livre n° 126, septembre 1997 « Les Cahiers de la Villa Gillet », Mensuel littéraire et poétique n° 252, septembre 1997 « Abdellatif Laâbi ou le devoir d’exil », à propos de Un continent humain d’Abdellatif Laâbi, Actualité Rhône-Alpes du livre n° 127, octobre 1997 « Lumière de nuit », à propos de Mon grain de sable de Luciano Bolis, Actualité Rhône-Alpes du livre n °128, novembre 1997 « Traducendo Caproni », Trasparenze 2-97 (Per Giorgio Capronitavole rotonde, atti), Edizioni San Marco dei Giustiniani, novembre 1997 « Une persistante idole », à propos de Contre Céline de JeanPierre Martin, Bulletin de Lettre internationale n° 10, printemps 1998 (Arte / Mille et une nuits) 76 77 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 78 « Petite musique de l’infamie », à propos de Contre Céline de Jean-Pierre Martin, Les Temps modernes n° 597, janvier 1998 « Les contradictions du 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août 1998 « En voilà une histoire », sur une lecture de Beckett, Corbières Matin n° 46, 16 août 1998 « Le vide, le soutien, l’appui » à propos de Le Puîné et Joséphine de Guy Walter, Mensuel littéraire et poétique n° 262, 1998 Réponse à Stéphane Zagdanski à propos de Contre Céline de Jean-Pierre Martin, Les Temps modernes n° 600, septembreoctobre 1998 « Question de temps », à propos des « nouvelles tendances » de la littérature française, Actualité Rhône-Alpes du livre n° 138, novembre 1998 « Philippe Jaccottet, dans la lumière du doute », Guide Utopia 1999, éditions Passepart, janvier 1999 « Vers l’incarnation » (Denis Vasse, Le Temps du désir), Études, n° 3902, février 1999 « Au feu de la controverse », TransLittérature n° 16, hiver 1998-1999 « Petite constellation rugueuse » (Yves Bichet, Clémence), Mensuel littéraire et poétique n° 268, mars 1999 « Sur la critique (encore), sur la reconnaissance (idem) et sur l’ambiguïté (toujours) », Actualité Rhône-Alpes du livre n° 143, avril 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Le Cheval de Troie n° 1 : « Gadda »), n° 553, 1-15 mai 1990 «Une prose acérée » (Giovanni Comisso, Au vent de l’Adriatique et Les Agents secrets de Venise), n° 556, 15-30 juin 1990 « À corps perdu » (Elisabetta Rasy, La Fin de la bataille), n° 557, 1-15 juillet 1990 « Pasolini poète » (Pier Paolo Pasolini, Poésies 1943-1970), n° 560, 1-15 septembre 1990 « Des cortèges d’ombre » (Stefano Jacomuzzi, Swing), n° 567, 16-31 décembre 1990 « Éloge de Venise » (Aldo Alberti, La Ligue des dames pour le transfert de la papauté aux Amériques), n° 567, décembre 1990 « Les embellies du mythe » (Roberto Calasso, Les Noces de Cadmos et d’Harmonie), n° 573, 1-15 mars 1991 « L’hiéroglyphique Dossi » (Carlo Dossi, La Désinence en A et Avant-hier), n° 578, 16-31 mai 1991 « Un archipel identitaire » (Emmanuel Venet, Portrait de fleuve), n° 589, 16-30 novembre 1991 « L’excès, l’oubli » (Manlio Sgalambro, Anatol), n° 593, 16-31 janvier 1992 « Larron de mer » (Eugenio Vitarelli, Acqualadrone), 1-15 février 1992 « Un festin de cendres » (Nanni Balestrini, Les Invisibles), n° 598, 1-15 avril 1992 « Des leçons d’oubli » (Lalla Romano, L’Homme qui parlait seul), n° 599, 16-30 avril 1992 « Trappiste de la perfection » (Cristina Campo, Les Impardonnables), n° 601, 16-31 mai 1992 « Le blessé de Prague » (Angelo Maria Ripellino, Chroniques pragoises), n° 601, 16-31 mai 1992 « La justesse du non-espoir » (Giacomo Leopardi, Pensées), n° 604, 1-15 juillet 1992 « Turin et en deçà « (Lalla Romano, La Pénombre et Une jeunesse inventée), n° 610, 15-31 octobre 1992 « Portrait du critique en constellation » (Pietro Citati, Goethe), n° 613, 1-15 décembre 1992 « Sans visage parmi les hommes » (Camillo Sbarbaro, Pianissimo 82 83 Textes critiques parus dans La Quinzaine littéraire Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 84 suivi de Rémanences ; Copeaux suivi de Feux follets), n° 613, 1-15 décembre 1992 « Petite phénoménologie de la traduction poétique », supplément « Traducteurs » au n° 613, 1-15 décembre 1992 « Au plus juste » (Luigi Pintor, Servabo), n° 616, 15-31 janvier 1993 « Un devoir de répétition » (Elisabetta Rasy, L’Autre Maîtresse), n° 619, 1-15 mars 1993 « Foudre et rhétorique » (Giacomo Leopardi, Petites œuvres morales), n° 619, 1-15 mars 1993 « Le Silence de la raison » (Anna Maria Ortese, La Mer ne baigne pas Naples), n° 622, 16-30 avril 1993 « Un bienheureux désastre » (Antonio Delfini, Le Dernier Jour de la jeunesse), n° 623, 1-15 mai 1993 « Savonarole » (Jérôme Savonarole, Écrits politiques), n° 628, 1631 juillet 1993 « La synergie du deuil » (De la fêlure à la fracture, hommage à Philippe Renard), n° 635, 16-30 novembre 1993 « Un legs insoutenable » (Federigo Tozzi, Les Yeux fermés), n° 636, 1-15 décembre 1993 « Le phénix de la consolation » (Michel Orcel, Trois Guerriers plus un), n° 651, 16-31 juillet 1994 « Contention, vertige » (Elisabetta Rasy, Transports), n° 656, 1631 octobre 1994 « Des contes après Auschwitz » (Primo Levi, Histoires naturelles), n° 659, 1-15 décembre 1994 « Petite cosmogonie portative » (Giuseppe Bonaviri, Ô corps soupirant), n° 659, 1-15 décembre 1994 « Protégez nos vérités, hommage à Franco Fortini », n° 661, 1-15 janvier 1995 «Atelier baroque » (Jean-Paul Manganaro, Le Baroque et l’ingénieur, essai sur l’écriture de Carlo Emilio Gadda), n° 662, 1631 janvier 1995 « Partage du secret » (Lalla Romano, Le Silence partagé), n° 666, 16-31 mars 1995 « Dante politique » (Jacqueline Risset, Dante, une vie), n° 669, 1-15 mai 1995 « Tombeau de Feltrinelli » (Nanni Balestrini, L’Éditeur), n° 674, 16-31 juillet 1995 « Tout le monde par terre » (Giuseppe Culicchia, Patatras), n° 674, 16-31 juillet 1995 « Une béance infinie » (Giuseppe Antonio Borgese, Vie de Filippo Rubè), n° 676, 1-15 septembre 1995 « Les bilingues de Babel » (Romano Bilenchi, Anna et Bruno ; Giuseppe Pontiggia, Portrait de l’artiste de taille ; Sandro Veronesi, Chroniques italiennes), n° 678, 1-15 octobre 1995 « Phénix au bûcher » (Pier Paolo Pasolini, Pétrole et Les Anges distraits), n° 680, 1-15 novembre 1995 « Un secret orgueil » (Anna Banti, Lavinia disparue et Histoire d’Arabella), n° 688, 1-15 mars 1996 « Pour Amelia Rosselli », n° 688, 1-15 mars 1996 «Silvinia disparue » (Giuseppe Bonaviri, Silvinia ou le Voyage des égarés), n° 695, 16-30 juin 1996 « Métaphore sicilienne, suite » (Sebastiano Vassalli, Le Cygne), n° 695, 16-30 juin 1996 « Un oratorio de mer » (Francesco Biamonti, Attente sur la mer), n° 701, 1-15 octobre 1996 « Le violeur de lui-même » (Tommaso Landolfi, Des mois), n° 706, 15-31 décembre 1996 « Les deux tours » (Paolo Barbaro, La Maison aux lumières), n° 708, 15-31 janvier 1997 « Proust à la lumière du mythe » (Pietro Citati, La Colombe poignardée), n° 709, 1-15 février 1997 « La condition des temps » (Guichardin, Histoire d’Italie), n° 711, 1-15 mars 1997 « L’étrangère » (Anna Maria Ortese, La Douleur du chardonneret, Le Chapeau à plumes, Là où le temps est un autre), n° 715, 1-15 mai 1997 « À l’enseigne du Caravage » (Carlo Emilio Gadda, Récit italien d’un inconnu du XXe siècle), n° 718, 16-30 juin 1997 84 85 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 86 « Les dix ans de la Villa Gillet », n° 723, 16-30 septembre 1997 «Triste surfing » (Giuseppe Culicchia, Paso doble), n° 723, 1630 septembre 1997 « Extrême rigueur » (Luciano Bolis, Mon grain de sable), n° 727, 16-30 novembre 1997 « Une énigme de rien » (Isabella Bossi Fedrigotti, De bonne famille), n° 727, 16-30 novembre 1997 « L’affaire Sofri », n° 727, 16-30 novembre 1997 «Un dialogue à distance » (Antonio Tabucchi, La Gastrite de Platon), n° 731, 16-31 janvier 1998 « Le triangle de la mort » (Alessandro Gennari, Les Lois du sang), n° 733, 16-28 février 1998 « Tête chercheuse » (Daniele Del Giudice, L’Oreille absolue), n° 734, 1-15 mars 1998 « Anna Maria Ortese », n° 736, 1-15 avril 1998 « Affaire Sofri : l’iniquité persiste », n° 737, 16-30 avril 1998 « Cœur hiératique » (Sergio Ferrero, Le Jeu sur le pont), n° 738, 1-15 mai 1998 « Avec une tête humaine dans l’inhumain » (Lalla Romano, Tout au bout de la mer), n° 740, 1-15 juin 1998 « Liberté sur parole » (Giovanni Orelli, Le Rêve de Walacek), n° 741, 16-30 juin 1998 « Une flamme dans l’irréel » (Elisabetta Rasy, Pausilippe), n° 745, 1-15 septembre 1998 « Dans la gravité des noms » (Erri De Luca, Alzaia et Tu, mio), n° 747, 1-15 octobre 1998 « Un arpenteur obstiné » (Mario Rigoni Stern, L’Année de la victoire et Arbres en liberté), n° 748, 16-31 octobre 1998 « Miroir de Rome » (Pier Paolo Pasolini, Histoires de la cité de Dieu ; René de Ceccatty, Sur Pier Paolo Pasolini), n° 750, 1630 novembre 1998 « Une ville sous séquestre » (Ermanno Rea, Mystère napolitain), n° 755, 1-15 février 1999 « Louée soit la folie vagabonde » (Gianni Celati, L’Almanach du paradis), n° 756, 16-28 février 1999 « Sciascia, enfin !» (Leonardo Sciascia, Œuvres complètes, tome 1), n° 757, 1-15 mars 1999 « Le port de la concorde » (Le Tasse, Discours de l’art poétique et Discours du poème héroïque), n° 758, 16-31 mars 1999 « Les lèvres blanches » (Francesco Masala, Ceux d’Arasolé), n° 761, 1-15 mai 1999 « Le grand nettoyage » (Paolo Barbaro, Une entreprise sans fin), n° 763, 1-15 juin 1999 « Un humaniste à contretemps » (Giani Stuparich, Trieste dans mes souvenirs), n° 764, 16-30 juin 1999 « Premiers vers de Schéhérazade » (Elsa Morante, Alibi), n° 766, 16-31 juillet 1999 « Présence invoquée, présence incarnée » (Roberto Mussapi, Le Voyage de midi), n° 766, 16-31 juillet 1999 « Liturgie de cristal » (Francesco Biamonti, Les Paroles la nuit), n° 768, 1-15 septembre 1999 « Un écrivain de paix » (Mario Rigoni Stern, Les Saisons de Giacomo, Retour sur le Don et Le Livre des animaux), n° 778, 1-15 février 2000 « Adriano Sofri, le déni du réel », n° 779, 16-29 février 2000 « Cœur obscur » (Sergio Ferrero, Dans l’ombre), n° 780, 1-15 mars 2000 « Vérités effectives et choses nouvelles » (Machiavel, De principatibus / Le Prince), n° 780, 1-15 mars 2000 « Anima Mundi » (Roberto Calasso, Ka et Le Fou impur), n° 781, 16-31 mars 2000 « La lettre nue » (Erri De Luca, Première heure), n° 782, avril 2000 « Linceul de brouillard » (Eraldo Baldini, Mal’aria), n° 786, 1-15 juin 2000 « Destinée d’un scrutateur » (Jean-Paul Manganaro, Italo Calvino), n° 786, 1-15 juin 2000 « Attilio Bertolucci », n° 788, 1-15 juillet 2000 «Le spasme du monde » (Vincenzo Consolo, Le Palmier de Palerme), n° 792, 16-30 septembre 2000 « La mémoire et la neige » (Mario Rigoni Stern, Lointains 86 87 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 88 Hivers, En guerre, Sentiers sous la neige), n° 794, 16-31 octobre 2000 « Une splendide errance » (Ludovic Arioste, Roland furieux, édition de Michel Orcel), n° 796, 16-30 novembre 2000 « Giuseppe Gioachino Belli, romain » (Giuseppe Gioachino Belli, Rome, unique objet… ou les sonnets clandestins), n° 797, 1-15 décembre 2000 « Rituel abrupt » (Erri De Luca, Trois Chevaux), n° 801, 1-15 février 2001 « Source d’un désengagement » et « Calvino relu » (Italo Calvino, Ermite à Paris, Nos ancêtres, Cosmicomics), n° 802, 1628 février 2001 « Frammenti sul dormire » (Jacqueline Risset, Puissances du sommeil), février 1998 « Il vuoto, il sostegno, l’appoggio » (Guy Walter, Le Puîné et Joséphine), juillet 1998 « Verso l’incarnazione » (Denis Vasse, Le Temps du désir), décembre 1998 « Nell’occhio del cavallo » (Patrick Drevet, Le Vœu d’écriture), mars 1999 « Lettura esemplare » (Stefano Agosti, Lecture de « Prose pour Des Esseintes »), juin 1999 «Scrittore di mestiere » (Jean-Paul Manganaro, Italo Calvino), janvier 2001 Textes critiques parus dans L’Indice (Turin) Traductions et adaptations de scénarios « Così lontana, così vicina » (dieci anni di letteratura italiana in Francia), octobre 1996 « Una notte diversa dalle altre » (Myriam Anissimov, Primo Levi ou la Tragédie d’un optimiste), février 1997 « Notizie dall’anti-Proust » (Claude Burgelin, Les Parties de dominos chez Monsieur Lefèvre), février 1997 « Piccola musica dell’infamia. Il culto di Céline » (Jean-Pierre Martin, Contre Céline), mai 1997 « Scrittori dell’origine. Pierre Michon, Pierre Bergounioux », mai 1997 «Un atlante in rosso e nero » (Révisionnistes : les chiffonniers de l’histoire), septembre 1997 « In equilibrio tra storia e metafisica » (Jean-François Forges, Éduquer contre Auschwitz), octobre 1997 « Una rivista esemplare, Les Cahiers de la Villa Gillet », décembre 1997 « Guicciardini, genesi di una traduzione » (Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, traduction de Storia d’Italia), janvier 1998 88 Giuseppe Bertolucci, Le Congé du voyageur cérémonieux, d’après Giorgio Caproni, Navert film, Milan, 1991 Guglielmo Zucconi et collaborateurs, Clem, d’après La Smortina de Guglielmo Zucconi, Lupa Lombarda, Milan, 1992 (1re et 2e parties) Adaptations diverses (histoire de l’art, esthétique, etc.) Camillo Semenzato, Splendeur de la Renaissance, Saint-Mandé, Bibliothèque des Arts, 1993 Franco Cologni, Giampiero Negretti et Franco Nencini, Montres et Merveilles de Piaget : 1874-1994, Saint-Mandé, Bibliothèque des Arts, 1994 Eduardo Matos Moctezuma, Trésors de l’art au Mexique, SaintMandé, Bibliothèque des Arts, 1995 Franco Cologni et Éric Nussbaum, Cartier le joaillier du platine, Saint-Mandé, Bibliothèque des Arts, 1995 89 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 90 Écrits sur Bernard Simeone Table Travaux universitaires Antonino Velez, « Per una versione in italiano di Figures de silence di Bernard Simeone, aspetti e problemi », tesi di laurea in traduzione, Università degli Studi di Trieste, anno accademico 1983-1984 Antonino Velez, « Per une versione italiana di Bernard Simeone », tesi di laurea in lingue e letterature straniere, Università degli Studi di Palermo, anno accademico 1987-1988 Antonino Velez, « Andrea Genovese e Bernard Simeone, due scrittori tra letteratura francese e italiana », dottorato di ricerca in francesistica, Università degli Studi di Roma « La Sapienza », triennio 1990-1993 Documents audiovisuels Bernard Simeone, état des lieux, réalisation Patrice Robin, BCP de l’Ardèche, vidéo 6 mn 30 Bernard Simeone, dans la série « Lyon, ses écrivains », avec la participation de Ghislaine Drahy et Philippe Morier-Genoud, réalisation Alain Vollerin, Mémoire des Arts, vidéo 28 mn 30 Numéro de revue « Un alphabet dans la solitude », Aube Magazine n° 43, Vénissieux 1992 (avec des contributions de Franco Fortini, Mario Luzi, Attilio Bertolucci, Valerio Magrelli, Anna Maria Ortese, Antonino Velez, Francesco Biamonti, Philippe Jaccottet, André Frénaud, Jacques Nassif, Éric Villeneuve, Claude Michel Cluny, Pierre Oster-Soussouev, Philippe MorierGenoud). 90 Philippe Jaccottet 11 Gérard Bobillier 17 Antonino Velez 21 Mario Fusco 27 Gianni D’Elia 31 Emmanuel Venet 35 Jacqueline Risset 41 Philippe Morier-Genoud 49 Claude Burgelin 53 Bibliographie de Bernard Simeone 63 Simeone mep 19/06/09 9:39 Page 92 Cet ouvrage a été composé par les soins d’ENS Éditions en caractères Galliard et imprimé en janvier 2003 par l’Imprimerie Lienhart à Aubenas d’Ardèche 19/06/09 9:28 Page 1 Pour Bernard Simeone Au terme des mots Pour Bernard Simeone Bernard Simeone est décédé le treize juillet 2001, à quarante-quatre ans. Il était poète, romancier, traducteur et critique. Son œuvre personnelle ne l’empêcha pas d’être passionnément engagé dans la vie littéraire, en France et en Italie. Au terme des mots Couv Simeone ISBN 2-84788-021-6 10 euros E NS ÉDITIONS