Synthèse des réponses au questionnaire du diocèse de Meaux

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Synthèse des réponses au questionnaire du diocèse de Meaux
DIOCESE DE MEAUX
SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
UN GRAND MERCI A TOUS CEUX QUI ONT APPORTE LEUR CONTRIBUTION,
sur la base d’un questionnaire adapté. Nous avons reçu plus d’une centaine de réponses
individuelles ou d’équipes de paroisses ou de pôles, mouvements, mais aussi équipes plus
ou moins informelles. Voici le questionnaire :
1. Quelles initiatives connaissez-vous ou accompagnez-vous, pour favoriser
l’insertion des familles chrétiennes dans la société ?
2. Au vu de l’expérience et des rencontres, quelles attitudes d’accueil et de
dialogue l’Eglise doit-elle promouvoir à l’égard des personnes blessées dans leur
vie conjugale ou affective ?
3. Quels traits positifs du sacrement de Mariage percevez-vous et servez-vous,
pour témoigner de « l’Evangile de la famille » ?
4. Quelle(s) forme(s) de réconciliation avec l’Eucharistie l’Eglise peut-elle proposer
aux divorcés remariés ou époux de divorcé, après la rupture d’un mariage célébré
religieusement ?
5. Quelles initiatives l’Eglise doit-elle prendre ou poursuivre, pour améliorer
l’accueil de chaque vie humaine dès sa conception ?
Cette synthèse n’est, évidemment, qu’un aperçu de la totalité des réponses,
s’efforçant de faire ressortir les sujets principaux, les pistes de réflexion et les suggestions
d’action.
1. FAMILLES CHRETIENNES DANS LA SOCIETE : Quelles initiatives connaissez-vous ou
accompagnez-vous, pour favoriser l’insertion des familles chrétiennes dans la société ?
Le constat global de l’insertion des familles chrétiennes dans la société souligne en outre la nécessité
d’associations et mouvements pour les soutenir. Une initiative est souhaitée : rassembler une fois par
an les chrétiens engagés dans la société, au cours d’une journée « de l’engagement sociétal », dans
un désir de décloisonner les mouvements. Une autre, qui existe, est relevée : « un café social à
Dammarie-les-Lys, où les personnes défavorisées et les familles monoparentales, et toutes les autres,
peuvent retrouver leur dignité malmenée ».
Un appel : « Il y a un réel besoin que les familles chrétiennes prennent davantage leur part à la
construction d’une société plus ouverte et accueillante. Divers mouvements chrétiens s’y emploient,
mais il y a un déficit d’investissement des familles, des couples et des catholiques dans
l’investissement dans notre société et également dans les communautés chrétiennes. »
2. ACCUEIL ET DIALOGUE AVEC LES COUPLES ET PERSONNES BLESSES : Au vu de l’expérience et
des rencontres, quelles attitudes d’accueil et de dialogue l’Eglise doit-elle promouvoir à
l’égard des personnes blessées dans leur vie conjugale ou affective ?
L’exigence de l’accueil de toute personne par l’Eglise (en particulier par les prêtres) est
réaffirmée fortement : « Qu’ils soient blessés dans leur santé, dans leur profession, ou dans leur vie
conjugale ou affective, l’attention à l’autre, l’écoute, l’aide fraternelle sont de même nature pour un
chrétien ».
Des initiatives de rencontre avec des divorcés, et des divorcés remariés, ont été prises dans
le diocèse. Un groupe de prêtres note : « Dans l’accompagnement humain et spirituel, nous avons
souligné l’importance de la question et du cheminement vers le pardon à vivre, ouvrir un chemin de
guérison et de miséricorde. Nécessité d’aider les personnes blessées à unifier leur vie intérieure ».
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Tout le monde n'est pas capable ou n'a pas forcément envie d'aller vers le sacrement de
réconciliation... par contre, des cellules d'écoute fonctionnent à plein régime.
Suggestions :
2A --- La personne doit désirer faire la démarche d’une rencontre sincère avec l’Eglise. Chaque cas
étant unique, ne pourrait-on pas ouvrir, dans chaque diocèse, des lieux d’accueil, tenus par des
couples sérieux et connaissant bien le Magistère de l’Eglise, ces lieux étant officiellement connus ?
2B --- « Une meilleure catéchèse concernant le sacrement de Réconciliation et plus de possibilités
pour accéder à ce sacrement aideraient à mettre du baume de Dieu sur ces blessures. »
2C --- Les mots de sagesse et bienveillance reviennent souvent ainsi qu’accueil et dialogue : « Les
attitudes d’accueil et de dialogue à promouvoir par l’Eglise au regard des personnes blessées dans
leur vie conjugale ou affective sont, me semble-t-il, déjà liées à la vie intérieure de chaque baptisé :
célibataire, marié, en communauté, en paroisse. Je m’explique : il me semble que plus chacun de nous
répondra aux vœux de son baptême, c’est-à-dire de devenir un saint, plus nous serons ouverts à la
volonté de Dieu, notamment par une vie de prière réelle et authentiquement vécue, la pratique des
sacrements, notamment la confession et la participation à l’Eucharistie, plus nous serons ouverts aux
autres, à nos frères et sœurs en humanité, quels qu’ils soient, baptisés ou non, chrétiens ou non ;
notre Dieu étant un Dieu d’amour, il se réjouit de toute initiative fraternelle portée dans l’amour dont
il est la source. »
2D --- Prendre en compte la santé des couples sans attendre les situations de crise extrême : « Les
couples divorcés ne sont pas seuls à être « blessés ».
Pour bien des couples, apparemment unis, la fidélité est une conquête difficile, à recommencer tous
les jours dans une espérance enracinée dans la foi et la prière certes, mais aussi dans le brouillard
des doutes et des souffrances. Cela ne va pas de soi ! Cela demande beaucoup de générosité, de foi,
de quête de sens, d’authenticité, d’humilité… bref, de « vertu » c'est-à-dire de force surnaturelle.
J’attends de l’Eglise qu’elle nous apporte sa contribution paternelle dans ce domaine.
Comme il existe des « préparations au mariage » il faudrait des « consultations conjugales »
chrétiennes faites par des professionnels. »
« Il faudrait imaginer des rencontres plus « légères » : une soirée d’anniversaire après 6 mois, une
invitation à des occasions particulières, des rencontres de quartier, des grandes fêtes religieuses, des
moments d’Eglise (la kermesse, la galette !), etc.
Pour les couples « en souffrance », c’est presque le vide. Pour ceux qui sont allés jusqu’à la séparation,
l’interdiction de l’accès aux sacrements, en particulier à l’Eucharistie (qui a un aspect « public » vis-àvis de la Communauté) est vécue comme un rejet global, pour eux comme pour leurs enfants. »
2E --- Catéchuménat et situation matrimoniale : « Je suis accompagnatrice de catéchumènes et dans
l’équipe du catéchuménat, nous sommes confrontés à des cas où des personnes désirant recevoir le
baptême ne le peuvent à cause de leur situation matrimoniale. Cette situation est vécue très
douloureusement et dans l’incompréhension, surtout quand la difficulté vient du conjoint. On entend :
« c’est ma démarche personnelle, pourquoi ne puis-je recevoir le sacrement ? », « Jésus m’a appelé,
je viens vers Lui et l’Eglise me demande de rester au seuil. » etc. Les équipes de catéchuménat sont
assez démunies et souvent, pour ne pas dire toujours, on « perd » les personnes. Je pense qu’il y a une
pastorale spécifique à développer : un accueil particulier et clair dès le premier contact, une
proposition pour développer la vie chrétienne et participer à la vie de l’Eglise après la signation. Ces
catéchumènes ne peuvent en effet rester des années dans le groupe du catéchuménat. Ils doivent
pouvoir s’intégrer autrement dans la vie paroissiale. »
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2F --- « Les familles catholiques nous semblent bien insérées dans la société, elles ne vivent pas en
communautés fermées. Les catholiques sont perçus comme assez tolérants, ouverts.
Par contre, les médias présentent presque toujours comme familles chrétiennes des familles aisées,
avec plein d’enfants, blanches, de droite ; des familles avec des éducations rigides, « à l’ancienne ».
C’est un cliché. Comment transformer cette image ? Il faudrait montrer la diversité des chrétiens.
Pour nous, la famille chrétienne est dans l’idéal une famille ouverte, acceptant le débat, acceptant
chacun comme il est, aidant chacun à s’épanouir ; et acceptant les évolutions, en prise avec l’époque
actuelle.
Il faudrait aussi montrer l’engagement des chrétiens dans la société, dans les associations pas
seulement catholiques comme par exemple les associations d’animations de village ou pour les
jeunes… »
2G --- Un groupe de divorcés et divorcés remariés (Bussy-St-Georges) fait part de sa réflexion :
« Nous proposons d'envisager le divorce d’abord comme un échec, avant de parler de faute. Divorcer
c'est parfois s'accorder de moins souffrir, c'est parfois rendre à l'autre une liberté qu'il revendique,
c'est presque pour tous la souffrance de n'avoir pu honorer son engagement. Pour préserver la
dignité humaine, on ne peut pas tout accepter au nom d’un mariage chrétien (violences physiques ou
morales vis-à-vis du conjoint ou des enfants, inceste, etc.) Alors, c'est un autre chemin de souffrance
qui commence et qui peut se transformer, pour certains, grâce à des groupes comme le nôtre, en
chemin de foi et d'espérance. »
2H --- Un des contributeurs parle « des critères de l’Eglise, qui ne sont pas les critères et les
enseignements du Christ. » Et il ajoute : « Ensuite, il me semble que le sacrement du mariage
devrait, dans les homélies, être plus souvent explicité dans ses valeurs et ce qu’il apporte au couple,
ainsi que montrer dans le quotidien une ouverture d’esprit, une tolérance à ceux qui n’ont pas fait le
choix du mariage ou sont séparés, divorcés. »
3. Mise en valeur du sacrement de Mariage. « L’Évangile de la famille » : Quels traits
positifs du sacrement de Mariage percevez-vous et servez-vous, pour témoigner de
« l’Evangile de la famille » ?
3A --- Dans le mariage chrétien, on trouve « l’écoute, la transmission des valeurs chrétiennes,
l’indulgence, le respect, la fidélité, le pardon. L’Eglise, épouse du Christ, nous faisant donc fils
adoptifs du Père, est la représentation la plus plénière, la plus forte, la plus profonde, de la famille,
indissoluble et miséricordieuse.
Plus on est exigeant en amont, lors de la préparation au mariage, moins il y aura de problèmes en
aval. Quitte en amont à ne pas accepter, ou quitte à retarder un mariage non mûri. Ou, simplement
accorder un temps de prière à l’Eglise, et célébrer le sacrement plus tard (vœux définitifs).
3B --- « Le sacrement de mariage est le ciment de la vie conjugale, qui scelle l’engagement pris l’un
envers l’autre. Cet engagement, alimenté par la foi et soutenu par une pratique régulière et sincère,
résiste mieux aux difficultés inévitables rencontrées par un couple. Les notions de pardon et de
réconciliation sont présentes grâce à l’amour reçu de Dieu. »
3C --- « C’est fait pour durer. Dans un monde où tout se jette ou se remplace, la vision chrétienne du
mariage est que cela dure toute la vie, quoi qu’il arrive. Il faut être trois pour se marier. Les époux ne
sont jamais seuls, mais avec Dieu qui les conduit et les aide. C’est ce qu’il y a de mieux pour élever
des enfants. Comme ça dure et comme Dieu nous y aide, ça crée l’environnement idéal pour élever
des enfants. Et tout le monde veut ce qu’il y a de mieux pour ses enfants. »
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3D --- Définir « l’Evangile de la famille » : « Qui sait parmi le peuple des fidèles ce qu’est « l’Evangile
de la famille » ? Notre Eglise de France (à part le cardinal Barbarin) est « coupable » de n’avoir pas
développé les thèmes et matières lancés par saint Jean-Paul II : « évangile du travail », « évangile de
la famille », cette dernière expression ayant été reprise par le cardinal Kasper sur demande du Pape
François, mais qui en a entendu parler ? Il faut la définir avant de poser la question (ou bien changer
de terme) si on veut avoir une réponse appropriée.
Quant à la première partie, je la comprends ainsi : qu’apporte dans le foyer, le sacrement de
mariage ? Il apporte le don total de l’un à l’autre sous le regard de Dieu et de l’Eglise, la force de la
fidélité sur le long terme, le respect de la parole donnée, la consécration à Dieu de la nouvelle famille
et l’assurance permanente de sa miséricorde sur le foyer. »
3E --- « L’expression « l’Evangile de la famille » ne fait référence à rien de précis. Aussi avons-nous
réfléchi aux aspects de la doctrine chrétienne du mariage qui nous paraissent soutenir la famille.
D’abord la fidélité, la stabilité du mariage, le pardon donné et reçu, en référence au sacrement
donné à l’autre par chaque conjoint et béni par l’Eglise. Cette perspective chrétienne, mais d’abord
simplement humaine, ne peut que séduire la société qui constate les dégâts des divorces dans
l’équilibre des enfants et des conjoints. »
3F --- Bonne Nouvelle pour la famille : « Nous avons traduit “l’Evangile de la famille” par « Bonne
Nouvelle pour la famille » et « Bonne Nouvelle de la famille pour la société » … la Bonne Nouvelle
c’est « Dieu nous aime ». Le Christ nous enseigne l’amour du prochain, et le premier lieu où l’on
découvre l’amour c’est dans la famille.
L’engagement prend toute sa valeur dans le sacrement du mariage, beaucoup plus qu’un contrat.
La fécondité au sens large (en particulier dans le sens engagement au service des autres) témoigne
de la force de la famille, de l’importance de la cellule familiale dans la société. L’amour, la liberté, le
pardon vécus au sein de la famille peuvent être vus comme une bonne nouvelle pour la société.
Travailler et apprendre la confiance dans la liberté, dans la parole et dans l’amour qui sont les
marques de notre ressemblance avec Dieu.
Si l’on pose la question du changement que le sacrement de mariage a apporté dans notre vie, nous
dirions que cela en a tracé la ligne directrice. Cela nous a donné le sens aigu du respect de l’autre
pour nous-mêmes et pour les autres.
Lors de la préparation au mariage, nous insistons sur les "piliers", sur l'aide de Dieu, ... mais peut-être
pas assez sur l'Amour de Dieu pour notre couple, et sur le bonheur que nous trouvons dans notre
couple… »
3G --- Prière familiale : « Oui le sacrement de mariage est signe sensible, source de grâces efficaces.
Humainement, de nos jours, rien ne garantit la solidité des familles. Seule est efficace la présence du
Christ, de Marie, de Joseph, à nos côtés.
Prière familiale si possible, évidemment ; elle est difficile à concilier avec les emplois du temps de
chacun et les dispositions du cœur qu’il faut respecter… mais aussi prière du couple et surtout prière
personnelle…
La première expérience de la Paix se fait dans la famille. Quand revient la paix, après l’orage, nous
savons tous à qui nous devons dire « merci » ; depuis leur plus jeune âge les enfants ont appris que
le seul Amour qui soit inaltérable c’est celui du Seigneur pour chacun et pour l’ensemble. »
3H --- Famille missionnaire : « Pour être présent et positif auprès des familles en difficulté, il convient
de montrer, par notre comportement, que la Charité et la fidélité à l’Evangile soutiennent l’entente
familiale. C’est par leur comportement que les familles chrétiennes peuvent témoigner d’une
maturité affective aux yeux des jeunes. En étant charitables, convaincues et accueillantes. Pour être
crédibles auprès des personnes « éloignées », nous devons bannir l’esprit de clan et de supériorité,
et donner une image accueillante de la vie familiale, sans donner des leçons. C’est en étant fidèle à
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l’Evangile, à l’amour du prochain, à la vertu d’humilité et au sens du pardon que nous pouvons
vaincre les fragilités inscrites dans les relations familiales. Par ailleurs les communautés paroissiales
peuvent aider les couples en difficulté, par l’intermédiaire de personnes capables d’écouter avec
discernement. A l’égard des personnes non encore parvenues à la « pleine compréhension du don
d’amour du Christ », il convient de faire preuve de respect et de tolérance pour nouer des relations
de franchise et d’amitié. C’est dans un second temps que l‘annonce des exigences de l’Evangile peut
intervenir. »
4. Formes de réconciliation avec l’Eucharistie pour les divorcés remariés : Quelle(s)
forme(s) de réconciliation avec l’Eucharistie l’Eglise peut-elle proposer aux divorcés
remariés ou époux de divorcé, après la rupture d’un mariage célébré religieusement ?
Cette section du questionnaire met en évidence que la place des divorcés remariés dans
l’Eglise est une question majeure de notre temps. La majorité des prises de parole exprime le
tiraillement entre l’annonce de la Bonne Nouvelle de l’amour miséricordieux de Jésus qui
appelle à « ne pas jeter la pierre » et les principes et règlements de l’Eglise qui semblent figer
les conjoints divorcés dans leur histoire passée, sans leur offrir de perspective d’avenir. C’est
pourquoi beaucoup de catholiques du diocèse suggèrent des propositions de cheminement
progressif vers une nouvelle intégration des couples concernés dans la vie de l’Eglise, et
notamment à la table eucharistique.
4A --- La culpabilité : « On croit toujours, que la maladie, le divorce, l’avortement, c’est pour les
autres… Mais à l’heure actuelle combien de familles sont touchées et meurtries par la famille d’un
des leurs qui éclate, la fin d’une pratique religieuse inculquée pendant des années et qui passe
ensuite au second plan quand ce n’est pas rangé dans le placard !!! Notre rôle n’est-il pas avant tout
d’être à l’écoute, d’essayer de comprendre et de ne pas condamner celui qui est déjà à terre, tout en
continuant à évoquer ses convictions profondes ?
C’est déjà un moment où l’on se culpabilise : qu’ai-je raté dans mon éducation, mon témoignage
d’engagement, mes convictions pourtant affirmées et discutées ?
Alors pourquoi l’Eglise aggrave cette culpabilisation en interdisant tout acte de retour possible (hors
la nullité du mariage) qui pourrait indiquer le chemin de guérison pour son enfant malade, comme on
lui indique un bon médecin !
Que fait l’enfant prodigue ? Il se rend compte de son erreur, et il revient…
Il ne trouve pas porte close chez son père, au contraire celui-ci l’accueille sans jugement, sans
condamnation et lui ouvre les bras… Il le réinsère dans la famille en festoyant.
Les règles de l’Eglise qui semblent intransigeantes à beaucoup, doivent exister, mais toute règle peut
au cas par cas avoir des amendements !
Pourquoi rajouter pour certains de la souffrance à la souffrance ?
Bienheureux les miséricordieux… Et dans ce cas-là il n’y a pas de miséricorde d’Eglise possible ?
Voir certains continuer à vivre de l’Evangile en pratiquant leur Foi et s’asseoir ne pouvant aller
communier, interpelle, interroge… »
4B --- Un catéchuménat pour les divorcés remariés : « J'ai sur ce sujet une opinion TRÈS mûrie,
réfléchie, sur des années de réflexion, car j'ai un, deux amis proches qui souffrent de cela...ne plus
pouvoir communier... . Je fais en effet partie, depuis près de dix ans, du service catéchuménat du pôle
de Provins. Ainsi, je pense que lorsqu'un homme et une femme s'aiment sincèrement,
profondément, qu'ils ont fait preuve de cette sincérité en revenant vers l'Église, nous avons d'une
part le devoir de les accueillir et d'autre part la responsabilité de mettre en place des solutions. Voici
comment je le vois. Je proposerais de créer un service comme celui du catéchuménat... mais spécial
divorcés souhaitant communier. On leur ferait suivre un parcours (qui reste à définir, mais sans
doute centré sur l'Eucharistie) d'au moins un an, au rythme d'une rencontre par mois minimum...et
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comme pour les catéchumènes, ce serait en équipe avec les prêtres que nous verrions qui et quand
ils pourraient (re)faire leur première communion. Je m'exprime ici rapidement et succinctement,
mais l'idée est bien celle-là: un parcours au sein duquel ils s'engagent en couple, tiennent bon au
moins un an, et au long duquel l'accompagnateur peut évaluer la sincérité de la demande, et sans
jugement, recentrer les personnes sur le sens de ce qu'il souhaitent faire... c’est-à-dire communier au
corps du Christ. »
4C --- Un groupe d’accompagnement :
« Etant divorcés remariés civilement depuis 1998, nous avons cheminé avec le groupe Chrétiens
divorcés Chemins d’espérance avec le père Guy de Lachaux et à l’époque Mgr Armand-François le
Bourgeois. Il existe des petits groupes d’accompagnement, nous avons nous-mêmes été à l’origine
d’un groupe à Meudon pour l’accueil des divorcés. Le groupe d’accueil de divorcés, dont nous
sommes à l’origine, Thérèse C. et moi, s’appelait « Samarie » à cause de la parole de Jésus à la
femme qui puisait de l’eau au puits : « si tu savais le don de Dieu ». Ce groupe a fonctionné quelques
années.»
4D --- « Possibilité de recevoir une bénédiction lors de la Communion, adoration du Saint Sacrement
dans chaque paroisse pour permettre de recevoir Jésus « autrement », la communion « spirituelle »
qui permet de mettre des paroles pour exprimer sa faim de l’Eucharistie.
Il faudrait réfléchir à la disposition des chaises/bancs dans les paroisses pour permettre aux
personnes qui ne le peuvent pas (ou ne le souhaitent pas) de ne pas communier en toute discrétion.
Parfois il est très difficile de rester dans sa place sans gêner ceux qui se lèvent pour communier. »
4E --- « L’Eucharistie est notre nourriture spirituelle, comment alors la refuser à des personnes qui en
ont encore plus besoin que les autres, dans ce moment difficile qu’est le divorce ? Par ailleurs,
comment peut-on stigmatiser, encore plus, le conjoint qui n’a pas choisi cette séparation ? La
rupture d’un mariage ne signifie pas pour les personnes une rupture avec leur engagement dans
l’Eglise.
Le mariage est un engagement personnel pris devant Dieu et c’est entre eux que cela doit rester.
En ce qui concerne les personnes divorcées qui se remarient, qu’elles choisissent de nouveau cette
belle aventure qu’est le mariage, après en avoir souffert, est un signe de la présence du Christ dans
leur vie et alors pourquoi « leur jeter la pierre » ?
Pour moi, il n’y a pas de réconciliation à envisager ; il faut les accueillir pleinement, sans mise à
l’écart. »
4F --- Un chemin spirituel : « Je pense qu’il est très important d’avancer sur ce sujet et d’accueillir les
personnes divorcées remariées afin qu’elles puissent d’une part, recevoir le sacrement du pardon et
qu’elles puissent à nouveau communier.
En effet, je trouve parfaitement incroyable que les criminels les plus affreux puissent recevoir ces
sacrements et que les personnes divorcées soient ainsi mises de côté lors de nos célébrations.
(Même si je pense que le fait qu’elles puissent s’avancer pour communier les bras croisés sur la
poitrine est déjà un progrès).De plus, ces séparations sont de grandes souffrances et, c’est plutôt à
nous de mieux les accueillir et les entourer, peut-être en prévoyant plus de journées paroissiales sur
ce sujet ou d’accueil par un prêtre délégué. Qu’elles puissent aussi avoir un groupe de prière par
exemple. Quant aux personnes époux de divorcés, je ne vois pas pourquoi elles sont aussi mises à
l’écart de cette façon.
Ne pourrait-on proposer un temps de «chemin spirituel » particulier après le divorce ou avant un
remariage pendant plusieurs mois, ou 1 ou 2 ans ,au cours desquels ces personnes choisiraient de se
tourner vers Dieu dans leur épreuve et montreraient leur désir de vivre pleinement dans l’église ? Je
pense aussi que, avant la séparation définitive, si ces personnes pouvaient être accueillies dans la
paroisse, si leur désir de vivre dans l’église leur tient à cœur et si elles pouvaient rencontrer à ce
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moment-là des personnes ou un prêtre qui les accompagnent dans leur chemin, ensemble ou
séparément alors, avec l’aide de l’Esprit Saint peut-être que cette séparation pourrait être évitée.
4G --- Un couple du mouvement « Vivre et Aimer » s’exprime ainsi : « Redonner une seconde chance
à un couple qui sincèrement se tourne vers le Seigneur pour revenir dans le cœur de l’Eglise nous
parait une voie intéressante. Mais nous sommes d’accord qu’il faut un chemin de conversion et de
demande de pardon et faire attention au zapping amoureux. »
4H --- Des parents déclarent : « Pour nous l'important est que l'Eglise soit accueillante, chaleureuse.
Nous ne pouvons accepter que l'Eglise condamne, exclue, jette l'anathème. Jésus a toujours eu un
regard aimant, même s'il considère l'adultère comme une faute.
Nous ne savons pas exactement comment l'Eglise doit s'y prendre concrètement vis-à-vis des
divorcés remariés, mais elle doit respecter ce principe directeur capital : elle doit être aimante.
D'autre part, dans les couples divorcés il y a souvent en cause l'infidélité de l'un des époux.
L'autre en est victime. Doit-il l'être une seconde fois en se voyant exclu de l'Eglise? »
4I --- « L'Eglise peut et doit proposer la miséricorde de Dieu au cours de sessions ou de journées de
réflexion pour que les personnes concernées puissent se « re-rencontrer » avec Dieu, se réconcilier
avec Dieu et avec l'Eglise, retrouver la bonté et l'amour du prochain qu'il y a en chacun qui est signe
de Dieu, et se ré-approcher de l'Eucharistie et des sacrements.
Ne codifions pas la foi et l'approche des sacrements comme des pharisiens!
Il y a en chacun de nous une samaritaine qui s'éloigne de Dieu. Que l'Eglise ne nous en éloigne pas
plus. Qu'il y ait pour chacun de nous la possibilité de se ré-assoir près du Christ, avec le Christ. Aux
sages de réfléchir sur un temps de probation du remariage. »
4J --- « On peut être divorcé et être aussi un très bon chrétien. Pourquoi priver de l’Eucharistie ceux
qui vivent avec le Seigneur ? Jésus a pardonné. Ne faisons-nous pas des erreurs tout au long de
notre vie ? L’amour entre homme et femme est naturel et dans l’ordre normal des choses.
Quant aux homosexuels, ils n’ont pas choisi cet état et en ont beaucoup souffert. Sont-ils
responsables de cet état ? Qui les a conçus comme cela ? Leur ouvrons-nous la porte et leur
donnons-nous notre amitié ? Est-ce qu’aimer est condamnable ? Soyons accueillants ! »
4K --- « Dans un contexte de nouvelle évangélisation et au moment où le pape François pense que
« Pour Jésus, ce qui compte avant tout, c’est de rejoindre et de sauver ceux qui sont loin, soigner les
blessures des malades, réintégrer tous les hommes dans la famille de Dieu… » Ces paroles resteront
mortes si rien ne change dans l’Eglise pour les divorcés remariés. Il faut que l’Eglise de France
s’inspire des positions de la Conférence des Evêques d’Allemagne, particulièrement des propositions
des cardinaux Kasper et Marx. « Jésus révolutionne et secoue avec force cette mentalité enfermée
dans la peur et autolimitée par les préjugés » (Pape François, 15-2-2015).
4L --- « Force est de constater combien fréquentes sont les situations de souffrance après une
séparation ou un divorce. Globalement, on ne comprend pas pourquoi ces drames privent les
victimes de l’aide si puissante du sacrement d’Eucharistie avec la communion. La « faute commise»
était-elle donc si énorme que la Miséricorde même de Dieu soit impuissante devant elle ? Cette
situation jette la consternation chez tous les présents. Certes on sait bien qu’il existe heureusement
des pasteurs qui, au cas par cas, autorisent tel ou telle à communier ; c’est une fenêtre ouverte sur
l’infinie miséricorde de Dieu ! Pourquoi dans l’Eglise ne peut-on faire crédit de la confiance, de la
sincérité, de la démarche de chacun ? On a l’impression d’être devant une institution qui juge,
applique des lois et ne voit qu’une solution juridique pour résoudre ces drames en déclarant une
nullité du mariage, au cas par cas. Personne ne se sépare de l’autre pour une simple convenance
personnelle ! Tous, nous avons besoin de pasteurs traduisant la Miséricorde infinie de Dieu et non
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pas de surveillants sanctionnant chaque dérapage, aussi dramatique puisse-t-il être quant à ses
conséquences sur une cellule familiale fragile par nature.
Parmi les présents, il n’y avait personne de compétent en droit canon, nous l’avons regretté ; mais il
semble à tous que cette citadelle juridique incomprise par chacun soit un frein à une révélation du
Dieu de Jésus Christ qui attend de nous que nous traduisions dans nos vies cette miséricorde d’un
Père pour ses enfants. Pourquoi, après un temps de retour à la sérénité, une démarche spécifique de
demande de pardon et de maturation ne pourrait-elle permettre de renouer une relation apaisée,
source d’une vie renouvelée et d’un nouveau départ ? »
4M --- « Un cheminement a été envisagé vis-à-vis de ces couples :
- un temps de probation, incluant un temps de pardon en ayant l'humilité de reconnaître les erreurs
et les fautes qui ont été commises et qui sont à réparer autant que possible pour ce qui est
réparable, avec un comportement juste, vis à vis de ceux que nous avons blessés, (conjoint, enfants
….) à vivre accompagné par une personne spécialisée (prêtre, religieuse ou autre)
- le sacrement de réconciliation, afin de déposer son fardeau et recevoir l'absolution ainsi que
l’autorisation de communier en des occasions particulières : Pâques, Dimanche de la Miséricorde…
ou de manière régulière
- un temps de réintroduction dans la communauté chrétienne, sous une forme à définir
- une reprise de la plénitude de la vie en Eglise.
Cette réflexion a été menée en s'appuyant sur :
- la miséricorde infinie de Dieu
- la formule eucharistique « voici mon corps et mon sang versé pour la multitude en rémission des
péchés, prenez et mangez en tous »
Il pourrait être utile de faire mieux connaître les possibilités de reconnaissance en nullité du
mariage, gérées dans le diocèse et dans la région apostolique. Certains couples se trouvant dans des
situations le permettant, sans le savoir. Tout en reconnaissant que cela est délicat car remettant en
cause des années difficiles …
En ce qui concerne le sacrement de mariage, on a insisté sur :
- une préparation plus adaptée au monde actuel
- faire prendre conscience de la durée plus longue de la vie humaine,
- l'évolution de la relation dans un couple, l'évolution des mœurs
- la fidélité : son évolution dans le monde actuel
Nous n'avons pas senti de la part des couples « ayant survécu ! » la moindre remarque désobligeante
sur la situation actuelle des divorcés remariés, si ce n’est une douleur de constater que le Droit
Canon semble avoir besoin d’une évolution pour ce monde actuel. »
4N --- « Concernée par la question des personnes divorcées-remariées et faisant, avec mon conjoint
l'expérience exigeante mais féconde de la fidélité à l'Eglise, épouse bien aimée du Christ, il me
semble intéressant de vous renvoyer vers l'expérience concrète vécue dans le diocèse de Dijon au
travers des actions conduites par l'association "Miséricorde et Vérité", qui propose, selon ses
propres termes : "un soutien pastoral pour les fidèles divorcés, engagés ou non dans une nouvelle
union". Pas de solution toute faite, pas de réponse à l'emporte pièce, pas de miséricorde sans vérité
mais un véritable chemin de réconciliation progressive, bienveillant, dans la miséricorde ET la vérité.
Notre expérience dans le diocèse de Meaux nous a montré la difficulté qu'il y avait à trouver un
accueil et un accompagnement digne de ce nom qui ne se résume pas à un échange d'opinions. Il
semble y avoir un manque de formation des diacres concernés, sur la question des personnes
divorcées-remariées. Nous en avons fait l'expérience malheureuse, il nous a été dit tout et n'importe
quoi, à nous de choisir...
L'information et la formation des fidèles sont également indispensables. Sans cela circulent dans
l'Eglise des opinions relayant plus souvent l'esprit du monde et des "on dit" médiatiques, qu'une
réflexion vraiment éclairée. »
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DIOCESE DE MEAUX
SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
4O --- « … Il faut distinguer ceux qui se remarient avec une légèreté insouciante et ceux qui vivent
une douloureuse épreuve. L’Eglise doit être accueillante, mais pas à sens unique. Ceux qui sont
accueillis ne doivent-ils pas, eux aussi, accueillir les pratiques et convictions de l’Eglise ?
La démarche doit être motivée, profonde et patiente. Discerner circonstances légères ou
dramatiques. La réconciliation avec l’Eucharistie passe par une sérieuse préparation au sacrement
de Réconciliation, une rencontre humble avec le Christ Miséricordieux, mais qui a soif d’un Amour
repentant et sincère.
C’est à l’évêque d’accorder la possibilité de renouer avec le sacrement de l’Eucharistie, à condition
d’un entretien personnel avec l’intéressé (e). »
4P --- Un couple s’exprime ainsi : «… Il ne s’agit pas d’autoriser ou de ne pas autoriser, mais de partir
de l’essentiel du désir de l’Amour de Dieu, répondre à un appel et non d’appliquer une règle une loi
sans en comprendre le sens profond.
Nous sommes dans un monde de compétition, de consommation, tout s’achète et se convoite.
L’Amour ne se convoite pas, ne s’achète pas, ne se possède pas, ne s’applique pas comme une règle
définie et infaillible. L’Amour infini de Dieu est un chemin de conversion continuel que nous
découvrons comme les pèlerins d’Emmaüs.
Juste mon témoignage, pour compléter la réponse de Patrick : Ce que j’ai reçu du Seigneur au cours
d’une retraite à la Flatière en Août 2004 : « N’aie pas peur, mon petit, viens près de Moi t’asseoir et
partager mon repas ; n’oublie pas, je t’aime telle que tu es ». Depuis, je vais communier, après avoir
connu le jeûne eucharistique. L’Eglise ne pourrait- elle pas donner une deuxième chance aux divorcés
remariés, dans le discernement, la conscience éclairée, et en fonction de nos chemins parcourus avec
le Seigneur ? »
4Q --- Forme de réconciliation pour les divorcés remariés
« L’Eglise n’est plus ajustée au monde d’aujourd’hui. Nous proposons une démarche de miséricorde
avec sacrement de réconciliation pour que ces personnes puissent accéder aux sacrements. Il faut
être des êtres de miséricorde comme Dieu lui-même. Il faut qu’ils aient conscience de leur rupture,
sans pour autant les exclure. »
4R --- L’Eucharistie, signe et réalité du Christ présent :
« On n’a pas à se réconcilier avec l’Eucharistie, qui n’a rompu avec personne !
La parole de Jésus qui fonde l’Eucharistie reste vraie pour tous les participants : « quand vous serez
rassemblés en mon nom, je serai au milieu de vous » : ni condition, ni exclusion. Cette Présence, c’est
Jésus, Corps, Sang, Esprit, reçus tous ensemble. Le Signe qu’Il nous en donne est le Partage du Pain et
du Vin : L’Eucharistie est tout autant partage en Communauté que communion intime à la personne
de Jésus.
On n’a pas à se réconcilier avec un signe, dès lors que l’on est en communion intérieure avec la
Réalité qu’il représente.
Cette communion intime doit aussi se manifester à l’extérieur, car « l’ensemble », la Communauté, la
condition même de cette Présence. Cette « communion communautaire » devient visible, et la
Présence de Jésus devient réelle, si tous ceux qui le désirent peuvent y participer. Jésus n’a mis
aucune condition à remplir pour être là, si ce n’est « être rassemblés en son nom ». Personne ne
peut s’arroger le droit de juger de la réalité du désir de quelqu’un de recevoir le signe de Sa
présence, l’hostie consacrée.
La « communion spirituelle » est bien sûr toujours un complément indispensable : que signifierait
recevoir une hostie consacrée si, dans le même temps et le même mouvement tout notre être ne
s’attachait pas à s’unir le plus possible à Jésus ?? L’Eucharistie n’est pas une magie. La communion
spirituelle n’est pas une alternative de substitution à la réception de l’Hostie consacrée, car elle ne
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SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
comporte pas la dimension de partage en communauté et ne supprimerait pas le sentiment
d’exclusion.
Cette démarche devrait intervenir après y avoir réfléchi, de préférence pas seul (prêtre ou diacre ou
groupe de réflexion…). Imposer des règles extérieures (délai..) nous parait déplacé.
Suggestion : l’Eglise devrait former au « conseil conjugal » des diacres et leurs épouses à
l’accompagnement de ces personnes blessées. Des hommes célibataires ne sont pas les mieux
placés pour aborder ces problèmes. Cette réconciliation avec l’institution implique la possibilité de
participer pleinement aux activités de l’Eglise. (Aujourd’hui les divorcés, les « exclus » ne distribuent
pas la communion, n’osent pas lire en public, etc) ».
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4S --- « Mariés depuis plus de 50 ans, nous souhaitons apporter notre contribution en ce qui
concerne les divorcés remariés et leur situation dans l’Eglise.
D’abord nous constatons que le divorce est toujours vécu comme un échec et que ce soit chez des
jeunes couples ou des couples plus âgés après 30 ou 40 ans de mariage.
Ce qui frappe le plus, c’est que cet échec est source de grandes souffrances :
Souffrance pour les époux eux-mêmes, pour les enfants qui sont littéralement déchirés, les grands
parents qui « colmatent » comme ils peuvent et apportent soutien et stabilité dans un contexte de
bouleversements importants.
Souffrance aussi pour les autres membres de la famille et même pour les amis…
Deuxième constatation : la déstabilisation. Tout s’écroule autour de soi, le vide se fait : ce sur quoi on
avait bâti sa vie se dérobe (cf. nombre de SDF qui disent s’être retrouvés à la rue après un divorce).
Face à ce tsunami, que fait l’Eglise ?
Son rôle ne serait-il pas d’être compatissante ? De soutenir, aider les personnes ?
Le Christ n’a-t-il pas dit qu’il est venu pour sauver et non pour condamner ?
Or aujourd’hui encore, l’Eglise condamne, brandit un dogme sec, froid, mortifère.
L’Eglise ajoute de la souffrance à la souffrance.
Ceux qui se remarient ne seraient-ils que des jouisseurs ? Bien sûr que non ! Pour la plupart, ce sont
des gens qui, en dépit de tout, croient encore à l’amour et aspirent à une vie constructive et apaisée.
Venons-en à l’interdiction de communier vécue comme signe de rejet.
Nous croyons que la communion n’est pas une récompense pour enfants très sages mais qu’elle est
invitation à faire corps avec Jésus Christ en son Eglise et répondre à cette invitation par une
participation réelle. »
4T --- « Combien de temps encore va-t-il falloir répondre aux divorcés remariés qu'ils ont toute leur
place dans l'Eglise, en les privant du sacrement de l'Eucharistie ? J'y vois une forme d'hypocrisie.
Finalement, l'Eglise est-elle ouverte à tous ? N'y a-t-il pas un chemin à trouver pour un retour vers
l'Eucharistie (comme un parcours de "reconstruction") ? »
4U --- «…N’y a-t-il pas une certaine hypocrisie à leur refuser l’Eucharistie sous prétexte qu’ils « vivent
dans le péché », alors que nous sommes tous loin d’être blancs de tout péché lorsque nous
communions ? Doit-on refuser la communion à toute personne qui n’a pas reçu récemment le
sacrement de Pénitence ? Il y aurait alors bien peu de communiants… Je trouve excellente l’idée d’un
« cheminement pénitentiel sous la responsabilité de l’évêque diocésain ». Cela permettrait à des
divorcés remariés qui vivent une véritable vie chrétienne d’avoir une porte de sortie car mettre dans
la balance une situation irréversible de divorce et remariage avec l’accès aux sacrements de
Pénitence et de l’Eucharistie, est tout simplement une impasse. J’espère vivement que le Synode sur
la famille permettrait de faire bouger les lignes. »
4V --- « Il peut être proposé sur un diocèse des week-ends pour les divorcés/remariés pour leur
montrer que l’Eglise les aime. Les parcours divorcés/remariés faits à Paray Le Monial portent
beaucoup de fruits, touchent les personnes et les réconcilient avec l’Eglise. Ces week-ends pourraient
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DIOCESE DE MEAUX
SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
alterner des topos (le pardon, l’eucharistie, lien avec le mariage…) mais aussi des gestes forts comme
le baiser de paix de la part de l’évêque (du prêtre) au nom de l’Eglise, le lavement des pieds. Un
atelier ou topo pour les prêtres sur ce sujet est important aussi… »
4W --- « Proposition : Faire une cérémonie de recollection pour se pardonner mutuellement entre
ex-époux afin de ne garder aucune rancune malgré l'échec du mariage. Si cette cérémonie pouvait
donner l'absolution, dans ce cas-là les divorcés pourraient à nouveau communier.
Cela pourrait être une réponse à des personnes sincères ou qui subissent la séparation. »
4X --- « Selon nous, la nullité du mariage n’est pas, la plupart du temps, une bonne solution, surtout
quand le couple a eu des enfants car le mariage a réellement existé et les enfants ont besoin qu’il
soit reconnu : ils ne sont pas nés « hors mariage ».
Pourquoi ne pas pratiquer comme l’Église orthodoxe qui propose « une deuxième chance » ? En
effet, la durée des mariages a augmenté de façon considérable ; rares étaient autrefois les mariages
qui duraient plus de 30 ou 40 ans. Reprenant le mot « réconciliation », nous pensons que c’est à
l’Église de se réconcilier avec les divorcés-remariés ou un époux de divorcé car c’est elle qui les
rejette ; pas le contraire… »
4Y --- « Dans notre équipe, nous avons la chance d’avoir deux femmes qui ont eu la souffrance de
connaître la rupture de leur couple respectif, le mari étant parti vers une autre en laissant chacun,
trois enfants. Elles ont décidé de rester fidèles à leur engagement dans le mariage, de garder le lien
avec Dieu. Par la souffrance, leur foi a grandi. Elles on trouvé le mouvement de « la Communion
Notre-Dame de l’Alliance » où elles ont rencontré d’autres personnes dans le même cas, des prêtres,
participé à des retraites pour les aider à rester fidèles à la promesse donnée. Vivre avec un autre
homme serait une rupture de leur engagement, un porte-à-faux, une cassure avec Dieu pour elles.
Elles vivraient un adultère alors.
L’Eucharistie est vraiment pour elles un pain de vie, une force pour continuer la route, pour prier
pour leur mari parti. C’est un chemin parfois difficile, avec de la solitude et des difficultés mais aussi
un retour vers la proximité de Dieu qui éclaire leur vie. Quel beau témoignage qui permet, peut-être,
de comprendre un peu l’attitude frileuse de l’Église autour des sujets épineux où les gens frappent et
restent à la porte… »
5. L’accueil de chaque vie humaine dès sa conception :
Quelles initiatives l’Eglise doit-elle prendre ou poursuivre, pour améliorer l’accueil de
chaque vie humaine dès sa conception ?
5A --- « La Conférence des évêques devrait rappeler plus fermement que toute vie est sacrée de la
conception à la mort naturelle ou de maladie ou accidentelle. C’est ce que nous devons croire et
défendre. Il semble que les musulmans reprochent aux chrétiens qu’ils n’affirment pas suffisamment
fort ce qu’est leur croyance… »
5B --- INITIATIVES : Bénédiction des mamans enceintes et de leur bébé à naître.
Accueillir les personnes portant un handicap, en les intégrant dans la vie de la paroisse, en les
entourant d’affection, en supportant parfois un peu de bruit ou de dérangement pendant la Messe.
Quête pour les mamans en situation de difficulté pour la Fête des Mères.
Mise de valeur du rôle du papa (j’aimerais bien entendre un sermon sur ce sujet…)
5C --- LE SOUTIEN DES COUPLES EN ATTENTE D’ENFANT : « L’Eglise a à prendre en compte que des
évènements peuvent intervenir dans la vie d’un couple, d’une femme pouvant entraîner un accueil
difficile, voire impossible pour cette conception. Ces personnes ont besoin alors d’un
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DIOCESE DE MEAUX
SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
accompagnement pour les aider à réfléchir leur choix au mieux, accompagnement qui pourrait se
faire par des couples pouvant comprendre leur questionnement. »
5D --- ECOUTE : « Egalement plus d’accueil pour les femmes en difficulté : qu’elles puissent (ou les
couples) échanger avec des paroissiens ou des prêtres, qu’il y ait des permanences téléphoniques par
exemple : que les personnes puissent appeler et être écoutées. Qu’elles puissent entendre une
réponse chrétienne à leur problème plutôt que celles qu’elles entendent actuellement dans les
hôpitaux : c’est-à-dire l’avortement fortement conseillé.
Mais il faudrait aussi, par la suite, avoir un suivi de ces personnes pour continuer à les soutenir dans
leur choix de garder l’enfant. »
5E --- INFORMER : « Notre paroisse a, sur ses présentoirs, un petit fascicule, édité par « Alliance
Vita » à l’attention des femmes enceintes. Il est très complet : il explique les différentes démarches,
les aides de l’état, les solutions d’hébergement pour les mères en détresse et donne des contacts
pour une écoute.
C’est, il me semble, le minimum que toute paroisse peut et doit proposer dans les locaux d’accueil,
dans le fond de l’église et sur les sites Internet des paroisses ou des pôles…
Au cours des préparations au mariage, sans doute faut-il insister sur l’accueil de toute vie et diffuser
les contacts des associations qui viennent en aide aux parents en difficulté.
Il faudrait également, si cela est possible, développer les centres d’accueil mère/enfant et l’Eglise
pourrait apporter son aide aux associations qui en sont à l’origine en les faisant connaître davantage
et en appelant aux dons. »
5F --- « Je suis contre l’avortement. Etant travailleuse sociale, j’ai vu trop de familles accablées par la
venue d’un prochain enfant et surtout un enfant handicapé décelé dès le troisième mois de
grossesse. Alors que faire ? C’est le Seigneur qui jugera, pas nous !
Sommes-nous prêts à soutenir ces familles pour que le dernier recours ne soit pas envisagé ? Soutenir
non pas quelques semaines mais toute une vie. »
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5G --- Impact négatif de l’encyclique ‘‘Humanae Vitae’’ : « Je fais partie de la génération des jeunes
couples chrétiens pour qui l’encyclique Humamae Vitae a été très décevante par rapport à l’esprit du
concile Vatican II, en ce qui concerne les méthodes dites de régulation des naissances. Ce qui a
choqué, ce n’était pas le lien entre l’acte conjugal et l’ouverture à la vie dans la paternité
responsable, ni le respect de la dignité des personnes dans l’évaluation morale des méthodes, mais
que l’Eglise impose une seule méthode, celle dite de l’observation des rythmes naturels de la
fécondité et bannisse toute méthode artificielle. Elle affirme que chaque acte conjugal doit demeurer
ouvert à la vie. La parole des médecins catholiques n’a pas pu parvenir à temps auprès du pape. Cela
a causé beaucoup de désarroi dans les couples pour qui les aléas des rythmes naturels et la difficile
synchronisation des rythmes dans le couple menaçaient l’harmonie du couple. La réponse des
pasteurs a été de choisir en conscience la meilleure méthode pour le couple et l’ouverture à la vie.
Pardonnez-moi ce retour en arrière. La rédaction de la question témoigne d’un apaisement. Il y a tant
d’initiatives à prendre ou à poursuivre par l’Eglise tout entière :
Accueillir, accompagner, entamer une recherche avec les personnes et les couples et aussi les
scientifiques sur l’attitude fondamentale d’accueil du grand don que représentent les enfants, sur la
solidarité entre les familles, sur l’éthique par rapport aux possibilités de la science : respect des
embryons, manipulations génétiques.
Dialoguer avec les jeunes d’aujourd’hui en liaison avec les parents sur les relations sexuelles ; « faire
l’amour », qu’est-ce que cela veut dire pour eux ? Comment vivre dans un climat de violence entre
garçons et filles ? Comment se protéger de cette violence ?
L’avortement est toujours un drame, quoiqu’en disent les lois : quels lieux d’écoute ou de dialogue
possibles avant ou après ?
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DIOCESE DE MEAUX
SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
Quand survient un diagnostic de handicap lors d’une grossesse (ex. trisomie), comment faire
connaître aux parents qu’ils ne sont pas seuls, que la société pourra être solidaire, qu’on ne leur dira
pas qu’ils n’avaient qu’à choisir l’interruption de grossesse. Pourquoi la recherche publique sur la
trisomie est-elle inexistante ? »
5H --- Utilisation apaisée de la contraception : « Pourquoi ne pas laisser plus de libre-arbitre aux
couples dans l’espacement des naissances ? Les chrétiens du XXIème siècle sont adultes dans leur foi
et responsables. L’amour conjugal n’est pas en danger parce qu’un couple utilise des méthodes
contraceptives. Et s’il faut respecter l’action de la nature, pourquoi autoriser les opérations
chirurgicales ? Lutter contre un cancer ?... »
5I --- « Là aussi, il faut dépasser le stade des « condamnations » et regarder chaque situation en
fonction de notre foi avec une qualité d’écoute attentive à partir de quelques cribles : détresse
humaine, misère économique et morale. Identifier et former à ce dialogue des équipes de laïcs
comprenant médecins et psychologues comme des référents connus auxquels on pourrait
s’adresser. »
5J --- « Vis-à-vis des jeunes, leur faire découvrir la richesse, le vrai sens de la sexualité, qui est un don,
et leur responsabilité envers elle. Leur redire que toute vie est sacrée et qu’ils ont à respecter leur
corps.
Que l’Eglise continue de réfléchir sur les procédés de contraception, pour empêcher l’avortement qui
ne peut pas être un moyen contraceptif.
Pour les femmes en difficulté, les orienter vers des services d’Eglise pour leur apporter un soutien,
une aide maternelle, telle une maison maternelle gérée par les orphelins d’Auteuil. »
5K --- EDUCATION DES CONSCIENCES : « C’est dans les aumôneries lycéennes et étudiantes, au
catéchisme dit autrefois « de persévérance » (c’est-à-dire après la confirmation), lors des
préparations aux mariages qu’il convient d’éduquer à l’éveil et à l’éducation des consciences sur la
responsabilité à donner la vie et à l’accueillir. Nous n’avons en français qu’une seule expression pour
désigner l’acte sexuel : « faire l’amour », alors que les Anglais, beaucoup plus pragmatiques, en ont
deux « to have sex » ou « to make love ». Ce sont bien évidemment deux actes différents dans
l’esprit, mais aux conséquences possibles identiques. Sauf que dans un cas on refusera d’accueillir la
conséquence possible, alors que dans l’autre, on s’en réjouira… »
5L --- Tenir compte davantage des couples stériles en attente d’adoption.
5M --- Initiative pour la vie : « Beaucoup de nos amis catholiques n’ont pas un avis très tranché sur la
question de l’avortement, voire le considèrent comme acceptable.
--> mettre la question de l’accueil de la vie au cœur de la préparation au mariage, peut-être même
demander un engagement sur ce sujet ?
--> mettre en place une catéchèse pour adultes dans les paroisses sur ce sujet. »
5N --- Des centres d’accueil et d’écoute, et de la documentation.
« L’Eglise, en chaque évêque, pourrait présenter des articles, dépliants, etc. faciles à lire et à
comprendre, sur tous ces sujets importants, que l’on ne retrouve souvent que dans des revues
catholiques. Les écrits sont importants pour tant de personnes qui ne franchiront pas la porte d’une
association ou d’un centre spécialisé. »
5O --- « Que répondre qu’on ne sache déjà, qu’on ne fasse déjà ? La seule question, qui est déjà
tranchée par l’Eglise, est qu’il y a vie humaine dès la conception. Mais est-il acceptable de considérer
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DIOCESE DE MEAUX
SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
que les embryons conçus de viols commis comme des actes et des armes de guerre doivent être
conduits coûte que coûte à leur terme ? »
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5P --- « En tant que couple chrétien, mariée depuis 20 ans à un baptisé non croyant mais qui partage
les valeurs chrétiennes à défaut de la foi que nous avons quand même transmise à nos enfants d'un
commun accord, je voudrais faire les encouragements suivants :
ne pas hésiter à encourager la chasteté avant le mariage, je vous assure que c'est une grande grâce
pour la suite; c'est d'ailleurs une tendance qui semble revenir à la mode aux Etats Unis (peu importe
la mode, c'est le fond mais bon cela est sans doute positif.)
ne pas hésiter à rappeler les exigences du mariage chrétien sans fioritures. Dans ma jeunesse,
l'enseignement de l'Eglise était totalement occulté et c'est un peu par hasard que je l'ai découvert
ainsi que sa richesse.
idem pour les méthodes naturelles.
En substance, on se marie parce que l'on s'aime et que l'on partage un projet (susceptible de
modifications!!!) certes mais encore plus parce que l'on décide de s'aimer toujours avec la grâce de
Dieu. Tout le reste en découle...
Je pense que l'on fait trop dans le consensuel pour ne blesser personne, mais on peut dire les choses
avec délicatesse et être ainsi vrais (et respectueux des autres à qui on dit la vérité) sans être blessant.
C'est pourquoi je pense que la préparation au mariage est cruciale et doit être adaptée dans la
mesure du possible à chaque couple, avec la présence d'un prêtre, pas seulement de couples. Nous
avions suivi un week-end "Amour et engagement" qui nous a beaucoup aidés à réfléchir. »
5Q --- « Rappeler ce qui n’a jamais été vraiment dit, à savoir :
La loi Veil a mis fin à la loi de 1920 qui condamnait à mort les femmes qui avaient avorté.
Cette loi était odieuse ! Elle faisait porter sur les seules mères la responsabilité d’une vie qu’elles
avaient reçue d’un homme. Elle dispensait les hommes de leur devoir de géniteurs ! Loi hypocrite,
insupportablement injuste et cruelle !
Il faut insister sur la double responsabilité du père et de la mère dans la procréation ; sur leur rôle
également important mais si différent dans son mode de fonctionnement (Beaucoup d’excellentes
choses sont dites actuellement dans ce domaine pour contester la théorie « gender »)
La femme a-t-elle vraiment le droit de disposer de l’enfant qu’elle porte ? De le supprimer sans autre
forme de procès ?
L’Evangile de la Vie pourrait être une intention de prière régulière pour l’Eglise entière ;
L’Eglise régulièrement nous demande de penser aux « pauvres ». Secours Catholiques, CCFD, Abbé
Pierre et autres font appel aux chrétiens fréquemment.
Pas une prière universelle qui ne fasse état « des plus démunis »,… dont l’Etat pourtant devrait se
charger grâce à nos impôts.
N’est-il pas temps de penser – en Eglise - à ceux que l’on tue légalement ? Misère des individus,
misère collective, grave faute de l’égoïsme et de l’hypocrisie sociale. Fruit détestable de ce que le
pape François appelle « la civilisation du déchet ».
On nous harcèle avec l’accueil des migrants mais on jette à la poubelle ceux dont la vie nous a été
confiée… Ce scandale doit mobiliser l’Eglise.
Le respect de la Vie pourrait donner lieu à des semaines de prière et à des quêtes impérées pour les
associations qui s’occupent des personnes âgées et de l’enfance maltraitée (Bice, OCH, Fondation
Lejeune …) ».
5R --- « En tant qu’institution au sein de la république, l’Eglise doit se faire entendre des politiques
pour tenter de faire changer ou adoucir les lois. Le lobbying, tout comme l’expression politico
médiatique est donc indispensable. »
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DIOCESE DE MEAUX
SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
5S --- « Accueil de la VIE dès sa conception : Poursuivre la pastorale ecclésiale sans se laisser
influencer par les pressions sociétales. Vivre, « à temps et à contretemps », sans se laisser influencer
par les médias et autres pressions sournoises et parfois pernicieuses . . . ! ! !
Inviter davantage de LAÏCS (mariés et célibataires) au SYNODE SUR LA FAMILLE ! »
5T --- « Quelles initiatives pour améliorer l’accueil de la vie humaine ?
Nous pensons qu’il faut prendre le problème en amont et parler de la sexualité dès que l’on peut
avec les jeunes. Il y a un besoin de formation des encadrants de jeunes. Il faut aborder ces
problèmes dans les réunions de préparation au mariage pour que les futurs parents soient informés
sur les modes de contraception. Est-ce que l’Eglise accepte la contraception. On pense que les
problèmes d’IVG viennent de la méconnaissance des jeunes.
Il faudrait que les médias soient inondés d’articles sur la sexualité des jeunes. Nous pensons qu’il
faudrait mettre des numéros d’urgence sur le site du diocèse... »
5U --- « Tout faire pour éviter que l’IVG devienne une méthode anticonceptionnelle « par défaut » et
accepter les méthodes dites « non-naturelles » que l’Eglise refuse aujourd’hui, mais qui sont
efficaces, contrairement aux naturelles qui peuvent, dans leurs échecs, conduire à l’IVG.
Cesser d’identifier plaisir et péché, même de manière sous-entendue !
Faire confiance à la conscience des chrétiens pour trouver la méthode anticonceptionnelle qui leur
convient le mieux et cesser de légiférer de manière obsessionnelle – et inefficace !- en la matière ».
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5V --- « Pour améliorer l'accueil de chaque vie humaine dès sa conception, on peut développer
plusieurs initiatives :
La parole publique des évêques, pour dénoncer courageusement le drame de l'avortement et ses
graves conséquences sur la société ;
La formation des chrétiens qui pourront ensuite s'adresser à des jeunes (prise de conscience du
drame de l'avortement) ;
Chaînes de prière pour soutenir les personnes tentées par l'avortement ;
Création de davantage de structures pour accueillir les femmes qui ont gardé leur enfant ;
Faire davantage connaître les sessions de guérison miséricorde pour les femmes qui ont avorté. »
5W --- « Accompagnement et écoute des jeunes couples qui se sentent assez seuls après leur
mariage, et n’ont pas de lieu où échanger sur leurs préoccupations, difficultés, soucis dans leur vie.
Une éducation au respect de l’autre y compris de l’intégrité du corps de l’autre, incluant une
éducation sexuelle, signe de l’amour véritable entre les personnes dans le couple. En ce sens les
moyens contraceptifs peuvent s’avérer être un besoin pour le couple.
Apprendre à accueillir l’inattendu (grossesse non désirée, enfant avec…) et mettre en œuvre tout ce
qui est nécessaire pour accompagner les couples dans ces épreuves dans la durée. Trop de couples
sont abandonnés, livrés à eux seuls.
Eduquer et accompagner les couples à une parentalité responsable.
Savoir investir les espaces politiques et sociaux avec discernement pour promouvoir le respect de
toute vie et son accompagnement dans le temps, en s'investissant dans la société pour veiller à ce
que les conditions de vie de chacun soient dignes, car sans un environnement favorable l'accueil de
la vie devient compliqué. »
5X --- « L’Eglise doit promouvoir auprès des gouvernements une aide la plus étendue possible pour
rendre la vie « vivable » et faire reconnaître l’éducation d’un enfant handicapé comme un droit
effectif. Créer des groupes chrétiens de parents d’enfants handicapés.
Accepter la contraception, voire, sous certaines conditions, l’avortement.
Les progrès médicaux sont tels aujourd’hui dans le domaine de la biologie qu’il faut s’attendre à des
formes de familles de composition hors norme et dont nous ne connaissons pas encore la
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SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
composition future. C’est l’amour, les beaux-enfants, enfants de l’autre couple, enfants né de façon
surprenante… qui doivent l’emporter sur les caractères institutionnels et sacramentels actuels.
L’Eglise peut indiquer telle ou telle forme ou approche du mariage comme préférable, comme règle
de référence ; de ce point de vue la forme classique m’apparaît la plus sûre, mais l’Eglise ne doit
jamais faire en sorte que des personnes en situation particulière se sentent exclues et s’appliquent le
raisonnement « de toutes façons, mes pratiques sont condamnées par l’Eglise donc je n’y ai plus ma
place ». L’exclusion satisfait le censeur mais ne fait pas avancer. »
5Y --- Le droit à l’avortement est fondamental, car si en le mettant au monde l’enfant est déjà
stigmatisé parce que les parents ne peuvent l’accueillir, et que sa naissance risque de provoquer
l’éclatement du couple ou d’en faire un enfant martyr ou abandonné, alors oui, il vaut mieux avorter.
Cela dit, c’est une affaire de conscience personnelle, il ne faut pas que cela devienne une méthode
de contraception, comme on le voit malheureusement trop souvent.
L’Eglise doit promouvoir la contraception pour éviter l’avortement.
Pourquoi ne posez-vous pas la question de la maltraitance des enfants, c’est beau de les mettre au
monde, encore faut-il les élever en les aimant !
L’Eglise pourrait ouvrir des groupes de soutien à la parentalité, qui existent déjà dans l’Eglise. »
5Z --- Des initiatives comme l’association « Marthe et Marie » à Lyon qui propose d’être en
colocation solidaire avec 3 femmes enceintes ou jeunes mamans et 4 volontaires jeunes.
Ou l’association Simon de Cyrène qui fait cohabiter des personnes handicapées avec des non
handicapées.
5AA --- « …L’encyclique Humanae Vitae contient des passages positifs qui vont dans le sens d’une
valorisation de la grandeur de la famille, mais prétendre que toute forme de contraception et de
régulation des naissances en dehors de la méthode naturelle est une faute et un péché, fut une
catastrophe pour de très nombreux couples chrétiens, qui n’ont pas voulu ou pu suivre l’Eglise dans
cette position rigide et archaïque. Dans bien des circonstances, utiliser une forme responsable de la
contraception ne peut pas être opposé à l’amour conjugal chrétien. »
5AB --- « Enseigner et expliquer pourquoi la vie humaine est importante et doit être protégée
absolument, ... intervenir dans les débats politiques. » Développer la présence auprès des personnes
en difficulté… « Accueillir et accompagner les personnes qui ont fait des choix contraires à la vie ...
chemin de réconciliation. »
5AC --- Pour « un planning familial » dans l’Eglise. « Un lieu d’accueil particulier pour une écoute par
les personnes formées (seules ou en couple) à cet accompagnement sur le plan moral,
psychologique, et juridique, afin d’accueillir chaque vie humaine dès sa conception (avec un prêtre
référent pour soutenir les équipes du secteur). Cela pourrait être conduit par des couples ayant 40,
50 ans de mariage, preuve que la fidélité est possible.
Des équipes accompagnent la préparation de certains sacrements (Baptême, mariage, etc.), peu
accompagnent après le sacrement… »
5AD --- « Voici quelques idées, non hiérarchisées : continuer et développer les Veillées pour la vie !
Que les évêques et les prêtres n'hésitent pas à promouvoir toutes les activités en faveur de la
défense de la vie, à s'investir dans les structures d'aide aux mères célibataires en essayant qu'il y en
ait dans chaque diocèse (et informer au sein de l'Eglise mais aussi plus largement dans la société par
des campagnes d'affichage, de tractage...), ces différentes actions pouvant être réalisées directement
ou par le biais d'organismes actifs dans ces domaines soutenus par l'Eglise (Fondation Lejeune,
Alliance VITA...) ».
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DIOCESE DE MEAUX
SYNTHESE REPONSES en vue du SYNODE sur la FAMILLE 2015
5AE --- « L’enfant est le fruit de l’amour, de deux êtres qui s’aiment vraiment ! Aussi, promouvoir
l’amour, le vrai et le seul qui permet d’atteindre le bonheur.
Que l’Eglise ne s’oppose pas à la vie sexuelle, lorsque cette dernière se vit dans l’amour véritable.
Faire comprendre, autant que faire se peut, à tous, y compris aux responsables politiques, que les
pratiques actuelles d’amour libre et débridées ne vont pas dans le sens de la responsabilité et du
respect de la personne humaine. Etre davantage présents dans les médias, pour véhiculer ce point de
vue (TV, journaux, revues, etc.). La famille n’était-elle pas la meilleure réponse ? »
5AF --- « Lorsque je discute avec des personnes, surtout les jeunes couples, elles trouvent que l'Eglise
est archaïque, et elles ne se sentent pas concernées.
En effet, ces dernières décennies, il y a eu beaucoup d'avancées sociales, mais l'Eglise n'en tient pas
compte. Elle est restée figée comme au temps de Jésus… (Dixit les jeunes)!!!
J'ai beau essayer de leur expliquer que l'Eglise reste garante des Evangiles et qu'elle ne peut suivre
les modes. Elle est engagée auprès de nombreuses personnes différentes dans tous les pays du
monde avec des cultures différentes. Elle devrait mieux reconnaître la place des femmes car elles
sont très nombreuses à transmettre la Foi aujourd'hui et à être actives dans les paroisses. »
5AG --- « Nous comprenons que l'Eglise veuille respecter la vie, de ses débuts jusqu'à sa fin. Nous
sommes d'accord pour condamner l'avortement (encore que dans certains cas - de viol par exemple
– celui-ci puisse être envisageable) et l'euthanasie. Mais là où nous ne suivons plus, c'est lorsque
l'Eglise refuse la contraception sous toutes ses formes (sauf par les moyens "naturels" complètement
obsolètes.) Tous les couples chrétiens que nous connaissons (sans exception) utilisent une forme de
contraception. Comment parvenir à une parenté responsable et ne pas faire d'enfants comme des
lapins ? Cette intervention du Pape nous a beaucoup plu mais elle est incomplète. »
5AH --- « Les positions de l’Eglise ne tiennent pas compte de la vie actuelle des femmes et des
couples. Il est nécessaire d’accueillir, de dialoguer, de former avant de juger. Education au respect de
la vie par l’information, le dialogue. »
5AI --- « Il est vrai qu’à part le Magistère romain l’Eglise (particulièrement l’Eglise en France au
moment du vote de la loi Veil en 1974-1975), est restée discrète sur la question de l’avortement,
comme tétanisée par le milieu ambiant. Ce sont les laïcs qui sont montés au créneau. Bien peu. Mais
courageux. Plusieurs associations œuvrent pour le respect de la vie humaine dès sa conception.
Alors, il faut que l’Eglise les soutienne et parle à temps et à contretemps du respect de la vie de la
conception jusqu’à la mort. Ce qu’elle fait de plus en plus. Tant mieux. Qu’elle continue et qu’elle
s’appuie sur ce qui existe déjà. »
5AJ --- « Sur le principe, nous sommes contre l’avortement. Il est certes impossible que cela soit
utilisé comme une méthode de contraception. Mais chaque cas est à étudier dans son contexte. Et il
faut tenir compte de la réalité des familles. Il y a des cas difficiles, par exemple quand la vie de la
mère est en jeu, quand la grossesse survient après un viol. »
5AK --- « Les mères doivent être écoutées. Que leurs choix soient respectés sans les leur imposer,
(refus d’IVG thérapeutique, réductions d’embryons…) ! Les souffrants et les personnes en fin de vie
ne doivent pas être des pions, des jouets aux mains d’apprentis sorciers qui s’acharnent… La mort
doit être acceptée et être vécue, sans douleurs insupportables et dans la paix. L’Église, encore, a son
mot à dire pour aller vers plus d’amour et d’humanité selon l’ouverture donnée par le Christ. »
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(P. M. Henrie, Avril 2015)
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