Pour Parler de Paix n°88 - Commission Justice et Paix

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Pour Parler de Paix n°88 - Commission Justice et Paix
N° 88
3ème TRIMESTRE
2014
Belgique - België
P.P. - P.B.
B - 22
Editeur responsable : Axelle Fischer • Commission Justice et Paix francophone de Belgique, asbl
Rue Maurice Liétart, 31, Bte 6 • B-1150 Bruxelles - Belgique
Bureau de dépôt : Bruxelles X
P 705031
Édito
es dernières semaines marquées par la reprise
israélienne des violences dans la bande de Gaza
désolent, sans surprendre. Ces attaques s’ajoutent
aux innombrables injustices infligées à la population,
déjà victime d’un blocus économique asphyxiant.
La perspective d’une paix durable s’éloigne toujours plus.
La communauté internationale, décevante par sa passivité dans certains conflits récents, se doit de réagir
pour faire entendre raison au gouvernement israélien
au nom de violations objectives du droit international.
Nous regrettons, en tant qu’association promotrice
de justice et de paix, que les condamnations ne soient
pas suivies d’engagements concrets et que le souci
d’un monde pacifié soit davantage soumis aux calculs
diplomatiques et géostratégiques. Si les chefs d’État
ne prennent pas leurs responsabilités, le sentiment
d’impunité continuera de prévaloir, rendant utopique
l’avènement d’un véritable État palestinien auquel
nous appelons. Les sociétés civiles palestinienne,
israélienne et mondiale, unies dans leur indignation,
participent à cet idéal et pourraient incarner la voie
du changement.
Axelle Fischer
Secrétaire générale
Arnaud Gorgemans
Président
Revue d’analyse des conflits internationaux et des enjeux de paix
L’actualité : regards et positions
Se poser d’abord une question, puis agir :
Fabrique d’église et maison de quartier
Seconde réflexion :
page 2
Dossier
Décroissance :
chaos civilisationnel ou option de paix ?
page 7
Portrait / Point de vue
Environnement : face à l’impasse,
des solutions originales !
Humana Terre, “Travailler la terre :
une leçon de résistance”
page 10
Introduction
Brèves
page 11
page 3
Première réflexion :
Parc National des Virunga :
manne d’or contre gorilles ?
page 4
La Commission Justice et Paix régionale de Liège se
propose de vous interpeller sur la manière dont justice
et foi chrétienne peuvent concrètement s’articuler. Cet
article montre comment une citoyenne lambda, Paulette,
a commencé à se poser des questions à propos d’une
situation que plusieurs pouvaient constater. Cela n’a
l’air de rien, mais cela a permis de mettre en route une
dynamique relatée ici pour vous donner envie à votre
tour de vous poser des questions et de ne pas en rester là.
Aujourd’hui : de multiples activités
conviviales et des partenariats
Le projet “Maison des Berlurons”:
les éléments déclencheurs
Elle a développé également des partenariats :
En 2004, Paulette se pose des questions à propos de
locaux non utilisés appartenant à la fabrique d’église
Notre-Dame Auxiliatrice, situés à Grâce-Berleur, une
entité de la commune de Grâce-Hollogne, en région
liégeoise. A cette époque, Paulette est la présidente de
cette fabrique d’église. Avant 2004, ces bâtiments non
utilisés avaient abrité un patro, une radio locale, puis
une maison des jeunes. Mais depuis quelques mois, ces
locaux n’ont plus de fonction et sont squattés.
Que faire dans cette situation ? Paulette a une inspiration - et elle y voit l’intervention de l’Esprit Saint : si les
chrétiens du Berleur ne construisent plus de projet dans
ces locaux, ceux-ci pourraient servir à une maison de
quartier intergénérationnelle, interculturelle et pluraliste.
Et, dit-elle en riant, elle reçoit un autre coup de pouce
de l’Esprit Saint : un ancien animateur de la maison des
jeunes dépose dans sa boîte aux lettres un appel à projet
de la Fondation Roi Baudouin intitulé “Quartier de vie”.
De nombreuses collaborations
à la base du projet
2
Introduction
L’actualité: regards et positions
Se poser d’abord une question, puis agir :
Fabrique d’église et maison de quartier
La candidature à la Fondation Roi Baudouin comporte
de nombreuses exigences, ce qui entraîne de multiples
contacts dans le quartier, entre 10 et 15 personnes et
associations.
Finalement, le projet n’est pas retenu par la Fondation
Roi Baudouin. Mais la dynamique est lancée ! Quelques
personnes créent l’ASBL La Maison des Berlurons.
La commune, partenaire du projet, accepte que les frais
d’eau, d’électricité et de chauffage apparaissent dans
les comptes et budget de la fabrique d’église.
Afin que la maison puisse ouvrir chaque jour, des bénévoles
de la région se chargent d’un demi-jour de permanence
par semaine, dans le local d’accueil et de convivialité.
On y offre une tasse de café, des informations de tous
bords, des brochures, des horaires de bus, etc.
La Maison des Berlurons est une maison de quartier, un
lieu de rencontres et d’échanges, entre cultures et entre
générations. Elle propose divers ateliers : informatique,
bricolage, tricot, art floral, arts plastiques ; des cours de
langues : français, italien, turc ; un espace de bien-être, initié
par Vie Féminine : soins esthétiques, coiffure, pédicure ;
elle vend périodiquement des vêtements de seconde main
à un prix modique; divers groupes s’y rassemblent : Vie
Féminine, visiteuses de malades et de personnes isolées.
❚a
vec la commune, pour obtenir l’aide d’un écrivain
public et une écoute du CPAS ;
❚ a vec la Communauté française et l’école de promotion
sociale de Grâce-Hollogne qui détache une enseignante,
Sabine, pour l’alphabétisation ;
❚a
vec les Soeurs voisines, de la Communauté des Filles
de la Charité : Soeur Madeleine qui aide à l’alphabétisation et Soeur Juliette qui vient tous les jours ;
❚ avec le groupe de Saint-Vincent de Paul de Grâce-Berleur,
qui a distribué des vivres aux personnes nécessiteuses
jusqu’en 2012.
La Maison des Berlurons a aussi participé à la création
du potager collectif La Brouette et le coquelicot, avec
RESiprok!, le réseau d’échange de savoirs de Grâce-Hollogne. Aujourd’hui, un G.A.C., groupe d’achats communs,
distribue des produits bio.
Perspectives et interpellations
Paulette aimerait beaucoup que les fabriques d’église et
les ASBL patrimoniales liées à l’Eglise se lancent -elles
aussi- dans des initiatives destinées à accueillir les gens
et à retisser des liens entre eux, en redynamisant leurs
locaux, en bâtissant des projets... Par exemple, à GrâceHollogne également, la fabrique d’église Saint-Rémy a
créé une association qui gère une salle et une cuisine,
louées pour des fêtes familiales, un groupe d’Enéo y a
aussi ses rencontres. On pourrait également y développer
d’autres projets, qui sait ?
Dossier
Environnement : face à l’impasse,
des solutions originales !
La Commission Justice et Paix de Liège
Plus d’informations ?
La Maison des Berlurons
Rue Paul Janson, 174
4460 Grâce-Hollogne
Tél. : 04/233 16 65
Courriel : [email protected]
www.berlurons.be
ocus dans ce numéro du Pour Parler de Paix sur
la problématique de l’environnement. Alors que
les négociations internationales visant à réduire
les émissions de gaz à effet de serre continuent à
patauger sous la pression des intérêts des puissances
et autres lobbies de l’industrie, des citoyens se
mobilisent pour infléchir la courbe qui semble nous
conduire inéluctablement vers l’impensable.
Et si ces initiatives participaient, parmi d’autres, au
sauvetage de l’humanité ? Du concept très critiqué
de la décroissance à la gestion originale du Parc
National des Virunga (RD.Congo), en passant par des
jardins partagés visant à dépasser l’exclusion sociale à
Bruxelles, tour d’horizon d’un engagement écologique
qui a pu s’adapter cahin-caha en intégrant d’autres
dimensions de notre société comme la solidarité, le
partage et le bien-être pour rassembler un public
plus élargi.
3
L’importance de la protection du Parc National des Virunga
et d’autres aires naturelles, non seulement pour sa biodiversité mais aussi contre d’éventuels impacts négatifs
d’une exploitation, se trouve inscrite dans divers textes
de loi, dont la Constitution du pays.
Parc National des Virunga :
manne d’or contre gorilles ?
Le Parc National des Virunga est l’un des joyaux d’Afrique.
Première réserve naturelle du continent, il a été créé en
RD. Congo en 1925 par décret du Roi Albert Ier, inspiré
sans doute par sa visite du Parc Yellowstone aux ÉtatsUnis. Mais l’extraordinaire valeur du Parc des Virunga
en tant que patrimoine naturel universel ne suffit toutefois pas à le protéger des multiples prédateurs de ses
richesses… Entre conflits armés, braconnage, trafics
divers, exploration pétrolière et autres, la tâche de ses
protecteurs est ardue… Comment concilier les exigences
de cette nature à préserver avec les intérêts de l’État
congolais, des populations locales et des autres acteurs
(de la région ou pas)?
4
1. Extrait de la description du Parc sur le site de l’UNESCO :
http://whc.unesco.org/fr/list/63/
2. La Liste du patrimoine mondial en péril est conçue pour informer la communauté internationale des conditions menaçant
les caractéristiques mêmes qui ont permis l’inscription d’un
bien sur la Liste du patrimoine mondial et pour encourager
des mesures correctives.
Et pourtant le Parc est, depuis 1994, inscrit sur la liste
de l’UNESCO des sites en péril 2… C’est qu’autour de ces
espaces théoriquement protégés - et reconnus comme
devant l’être - se tressent les fils d’intrigues et d’intérêts
multiples.
Protection environnementale contre
enjeu économique
© visitvirunga.org
La question de la survie du Parc est complexe car s’y
mêlent enjeux de conservation du patrimoine et appétits
économiques, gestion interne et relations internationales,
intérêts privés et publics…
Un lieu d’une richesse unique
S’étendant sur une superficie de 800 km2, au niveau de
la ligne de l’équateur, le Parc se situe dans la partie Est
du pays, presqu’entièrement dans la province du NordKivu, le long des bordures frontalières du Rwanda et
de l’Ouganda.
Par ailleurs, diverses institutions congolaises ont pour
mission de défendre les zones protégées. C’est notamment le cas de l’Institut Congolais pour la Conservation
de la Nature (ICCN), établissement public à caractère
technique et scientifique qui gère les “aires protégées
en RD. Congo” et le Département de l’Environnement,
Conservation de la nature.
Le caractère exceptionnel de sa faune, de sa flore et de son
relief lui a permis, dès 1979, d’être l’un des premiers Parcs
du monde inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO 1.
Ses grandes variations d’altitude, de pluviométrie et de
nature des sols lui permettent d’abriter la plus grande
biodiversité d’Afrique, et l’une des plus importantes au
monde. Plantes, mammifères, oiseaux, reptiles, elles
sont plusieurs centaines d’espèces à n’exister qu’en son
sein. Fait remarquable également, le Parc sert de refuge
à 22 espèces de primates, dont trois grands singes - le
gorille de montagne, le gorille des plaines de l’Est et le
chimpanzé de l’Est.
L’enjeu environnemental a été largement souligné dans
le point précédent. Si le Parc disparaissait, il entraînerait
avec lui des dizaines d’espèces végétales et animales
endémiques, ce qui serait, littéralement, une perte pour
l’humanité… Oui mais, serait-on tenté de demander,
entre la protection de l’UNESCO et le cadre législatif
congolais, que risque-t-il ?
On ne peut tout d’abord ignorer que les frontières de
cet espace unique correspondent à une zone hautement
instable politiquement depuis des décennies. On peut
difficilement croire au hasard. Cette instabilité est en effet
le fruit de divers facteurs, dont une concentration extrême
en richesses naturelles qui ne manque pas d’attirer les
convoitises de nombreux acteurs et n’est que le reflet
de l’incroyable biodiversité dont le Parc bénéficie par
ailleurs. Minerais en quantité et diversité, gaz, pétrole,
bois, eau, la RD. Congo et particulièrement sa région
Est présentent un panel de ressources rare. Les enjeux
économiques viennent donc potentiellement contrecarrer
la protection environnementale.
Au sein des Virunga, c’est un gisement de pétrole qui a
déchaîné les passions ces dernières années. Cet exemple
permet de saisir la profondeur du problème. En principe,
la législation congolaise interdit l’exploitation extractive
dans les parcs nationaux. Et le code de conduite de
l’Organisation de Coopération et de Développement
Économiques (OCDE) à l’égard des multinationales place
également des garde-fous très stricts 3. On constate
que des concessions d’exploration ont pourtant été
attribuées en 2007 à diverses compagnies, dont la française Total, l’italienne Eni et la britannique Soco et ce,
pour une superficie couvrant près de 85% du Parc. Sous
l’effet d’importantes pressions (WWF, Global Witness,
UNESCO, etc.), Eni puis Total 4 se sont retirées de la réserve
mais Soco ne l’entendait pas de cette oreille. Après de
nombreux mouvements de balancier du gouvernement
congolais, octroyant puis retirant les permis litigieux, et
une plainte déposée par le WWF devant l’OCDE contre
Soco, l’entreprise britannique a finalement annoncé,
le 11 juin 2014, se retirer du Parc après clôture de ses
activités en cours, et s’est engagée également à rester
hors d’autres zones classées patrimoine de l’UNESCO 5.
Dossier Première réflexion
Une protection efficace ?
© www.nyota.net
Dossier Première réflexion
La question de la survie du Parc
est complexe, car s’y mêlent enjeux
de conservation du patrimoine et
appétits économiques, gestion
interne et relations internationales,
intérêts privés et publics…
Cette saga pétrolière est lourde de questionnements
et d’enseignements. Alors que les conséquences de
l’exploitation des ressources pétrolières sont pourtant
bien connues 6 et que la richesse naturelle du Parc n’est
plus à démontrer, il fallut toute la force et l’énergie
d’organisations respectées et mondialement reconnues
pour contrer la puissance des lobbies économiques
pétroliers associés, dans une certaine mesure, à l’État
congolais, prêt à modifier sa propre législation en faveur
des entreprises. Chaque combat remporté est un pas dans
la bonne direction et l’on peut espérer que la mauvaise
publicité faite à ces compagnies en décourage d’autres
à l’avenir. Mais rien n’est jamais gagné une fois pour
toutes et la société civile congolaise milite avec force
pour l’adoption d’un code pétrolier qui permettrait
d’apporter plus de transparence et la garantie du respect
de l’environnement et des populations locales. Il est
clair que la faiblesse de l’État congolais et son constant
besoin de liquidités n’aident pas à équilibrer un rapport
de force largement en faveur des multinationales, dont
les stratégies en matière d’appropriation des ressources
ne sont plus à démontrer.
En 2007, la crise des Virunga atteint
son sommet lorsque le chef rebelle Tutsi,
Laurent Nkunda, s’installe dans une large
zone particulièrement fréquentée
par les gorilles de montagne, interdisant
à tout garde forestier d’y pénétrer
3. www.oecd.org/fr/daf/inv/mne/MNEguidelines_RBCmatters_FR.pdf
4. w
ww.total.com/fr/societe-environnement/environnement/
impacts-environnementaux-locaux/la-biodiversite/en-republiquedemocratique-du-congo-explorer-proximite-dun-environnementnaturel-preserver
5. Le texte officiel se trouve sur www.socointernational.com/
joint-statement
6. Voir par exemple le cas du bassin d’Alberta au Canada, des
activités de Chevron Texaco en Equateur, de Perenco à Moanda
en RD.Congo, de Shell et autres au Nigéria, etc.
Première réflexion
5
POUR ALLER PLUS LOIN :
Dossier Deuxième réflexion
En 2008, le Belge Emmanuel de Mérode a été choisi
pour gérer la conservation du Parc, sous la supervision
de l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la
nature). A son arrivée, la situation n’était guère glorieuse…
Des années de mauvaise gestion et plusieurs guerres
avaient transformé le Parc en base arrière des combats,
voire en théâtre d’affrontements, ou en lieu de repli
de populations apeurées et de réfugiés de tous bords.
Il était peu à peu devenu un repère de contrebande, de
braconnage, de pêche illégale et autres activités illicites.
Un véritable potentiel
Dès 2008, un consortium dirigé par l’ICCN et incluant le
gouvernement, la société civile et le secteur privé mena
à la création de la Virunga Alliance 9. Le projet, dépassant l’orientation précédente liée à la protection de la
nature au sein du Parc, se double d’un véritable enjeu
de relance économique dans la région. L’objectif est de
renforcer la paix et la stabilité dans la région en appuyant
la population locale à travers quatre piliers : promotion
d’investissements pour le développement d’une pêche
durable, développement d’une énergie hydro-électrique,
établissement d’agro-industries (huile de palme, savon,
etc.) et promotion du tourisme 10. L’engagement du groupe
est qu’au moins 30% des revenus du Parc soient investis
dans des projets de développement communautaire,
définis par la communauté elle-même.
Projet ambitieux mais incontournable pour véritablement
inclure le Parc dans la vie de la région et permettre un
développement cohérent et intégral.
Conclusion
Le Parc National des Virunga est reconnu mondialement
comme un site unique par la richesse de la vie qu’il abrite
mais il est bien plus que cela… Il constitue une ressource
vitale pour les populations locales vivant dans et autour
du Parc et présente toujours un attrait indéniable pour
de nombreuses entreprises. Le projet Virunga Alliance
est un exemple intéressant de tentative de conciliation
d’intérêts divergents mais pouvant se retrouver autour
d’un développement économique durable.
Laure Malchair
© commons.wikimedia.org
Dossier Première réflexion
On le voit, la gestion du Parc dans ce contexte économique très sensible n’est pas chose aisée… A cela s’ajoute
qu’il serait tout à fait indécent et même inconcevable,
dans cette région lacérée par la guerre, de privilégier la
protection des gorilles au détriment d’une population
locale qui lutte véritablement jour après jour pour sa
survie, et impensable de mettre des bâtons dans les
roues des autorités sans leur proposer de compensation.
L’ICCN décida alors de se tourner vers un étranger pour
remettre de l’ordre dans la situation. Après la question
de la sécurisation du Parc et du traitement des gardes
forestiers, les défis de l’intégration des populations
locales aux activités de préservation se sont révélés des
axes essentiels de l’approche du nouveau conservateur.
En effet, en parallèle aux enjeux économiques que
l’exemple de Soco illustre, un autre obstacle à la préservation du Parc peut provenir de l’intérieur même, à
savoir des populations qui y vivent et de l’État central.
Si certaines personnes sont conscientes de l’intérêt - y
compris économique - de la réserve, d’autres ne sont
pas prêtes à accepter que leurs activités de survie soient
reléguées derrière la protection environnementale du
Parc… même lorsque leurs terrains se situent clairement
à l’intérieur des frontières protégées de celui-ci 8. La seule
piste consiste donc à mettre en place des solutions qui
rendent l’existence d’une réserve naturelle attractive
aux yeux des populations locales et du gouvernement
congolais lui-même.
6
Le projet Virunga Alliance
est un exemple intéressant
de tentative de conciliation
d’intérêts divergents mais
pouvant se retrouver autour
d’un développement
économique durable
“Le Parc ne survivra que sur base de
résultats concrets sur le terrain”
De nombreux mouvements de décroissance ont vu le jour
à travers l’Europe et se font régulièrement entendre.
Décroissance :
chaos civilisationnel ou option de paix ?
La décroissance : un concept choc ! Il interroge notre
mode de vie actuel basé sur la croissance constante
du PIB. Il évoque des scénarios catastrophes de retour
en arrière sur nos acquis technologiques et sociaux…
Et si la décroissance était plutôt un concept à comprendre avant toute chose, à s’approprier et concrétiser
ensuite, pour mieux préserver la planète ? Et si sortir
de l’ère du consumérisme, comme le préconise la
décroissance, était un moyen de réduire la concurrence
autour de l’exploitation des ressources naturelles,
source de nombreux conflits ?
❚V
irunga Alliance : www.virunga.org
❚ F ilm Virunga, consacré aux efforts des gardes
du Parc pour défendre son intégrité, de
Orlando von Einsiedel, 2014, UK
La décroissance ? Revenir en arrière ?
Vous êtes fou !
❚D
ocumentaire Le réveil des Virunga, de
Tanguy Dumortier et Philippe Lamair, 2011
Le concept de décroissance peut faire peur. Il met en
cause notre confort matériel, une base essentielle de notre
qualité de vie actuelle, et donc notre mode de vie. Seraiton forcé par la décroissance à vivre comme à l’âge de
pierre ? S’agit-il de fermer toutes les centrales électriques
et ensuite, de s’éclairer à la bougie ? La décroissance
serait-elle le début de l’effondrement de nos villes dans
un chaos digne d’un film de science-fiction ?
❚O
util pédagogique du WWF “Virunga en
action” avec deux films et des supports
pédagogiques
❚ S ite de l’UNESCO présentant le Parc :
http://whc.unesco.org/fr/list/63
7. Intervention de Emmanuel de Mérode lors des Assises de la
Coopération belge au Développement, mai 2014, Bruxelles.
8. Pour des témoignages, voir l’article de ROSEN, J., The battle for Africa’s Oldest National Park, publié sur le site du National Geographic,
le 6 juin 2014 : http://news.nationalgeographic.com/news/specialfeatures/2014/06/140606-gorillas-congo-virunga-national-park/
9. http://virunga.org/
10. Intervention de Emmanuel de Merode lors des Assises de la
Coopération belge au Développement, mai 2014, Bruxelles.
La décroissance a de quoi effrayer si on l’envisage comme
l’antithèse des avancées sociales qui ont accompagné la
croissance du Produit Intérieur Brut pendant de nombreuses années. Nous avons des raisons historiques d’y
tenir, à notre croissance 1 : c’est avec l’industrialisation
et le corollaire accès à plus de biens que notre niveau
de vie s’est élevé, particulièrement après la seconde
guerre mondiale et pendant la parenthèse enchantée
des Trente Glorieuses 2.
Le mot “décroissance” évoque donc d’emblée aux nonavertis une diminution de tous ces bienfaits, puisqu’il
s’agirait de s’affranchir de ce qui les rendaient possibles
durant les dernières décennies : production et consommation. Et pourtant…
1. Ce que nous avons retenu de l’après-guerre en Europe, c’est
que la croissance du PIB a marqué la reprise de la production,
donc l’augmentation de l’offre d’emploi, une hausse des revenus, donc du pouvoir d’achat, c’est-à-dire de la possibilité de
consommer, et un accroissement de la recette fiscale de l’Etat.
De plus, la croissance couplée à la redistribution des richesses
organisée par un Etat social, a assuré une réduction des inégalités et le développement de la classe moyenne. Au total : une
augmentation de la qualité de vie.
2. CASSIERS I., WILIQUET C., Redéfinir la prospérité et ses indicateurs,
analyse du Centre Avec, 2014. http://www.centreavec.be/site/
red%C3%A9finir-la-prosp%C3%A9rit%C3%A9-et-ses-indicateurs
Deuxième réflexion
7
Croissance économique effrénée :
une menace pour l’environnement
et pour la paix
Et pourtant cette croissance n’est pas durable. C’est
justement cette croissance illimitée elle-même, la surexploitation des ressources naturelles et la pollution qu’elle
entraîne, qui altèrent aujourd’hui notre environnement
et qui participent à la déstabilisation de régions entières
dans les pays du Sud.
D’une part, les rapports scientifiques du GIEC 3 démontrent
que le rejet de CO2 dans l’atmosphère, conséquence
de l’industrialisation massive qui accompagne cette
course à la croissance, est responsable du réchauffement
climatique et des catastrophes naturelles et humaines
qu’il provoque.
D’autre part, cette croissance du PIB constante implique
toujours plus d’exploitation des ressources naturelles.
Et le programme des Nations Unies pour l’environnement
l’affirme : au moins 40 % des conflits qui ont éclaté ces
dernières années ont un lien avec les ressources naturelles.
Rares ou en diminution de par l’exploitation humaine,
ces ressources sont l’objet de féroces concurrences qui
mènent de plus en plus à des conflits sociaux ou armés.
8
3. G
roupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat (GIEC). Le GIEC est un organe intergouvernemental qui
est ouvert à tous les pays membres de l’ONU et de l’OMM.
4. MALCHAIR L., Guerres et GSM, en ligne : http://www.justicepaix.be/?article851
5. LATOUCHE S., Pour une société de la décroissance, Le Monde
diplomatique, 2003. http://www.monde-diplomatique.
fr/2003/11/LATOUCHE/10651
6. En Belgique francophone, on relève notamment le Mouvement
politique des objecteurs de croissance http://www.objecteursdecroissance.be/
7. CORNIL J. et LEGROS B., La pertinence de l’escargot. En route
vers la décroissance!, éditions Sang de la Terre, Paris, 2013.
8. Interview de Serge LATOUCHE : Librairie Mollat, Serge Latouche Bon pour la casse, les déraisons de l’obsolescence programmée,
https://www.youtube.com/watch?v=z8Gfiy9ALew
L’exemple de l’exploitation des ressources minières est frappant. 25 minerais différents sont nécessaires à la construction d’un téléphone portable. La demande mondiale de
ces minerais est en croissance constante. Les réserves
mondiales se trouvent dans les pays du Sud, comme par
exemple en RD. Congo. “Si les ressources naturelles ne
sont pas ici la cause directe des conflits, elles influencent
indubitablement la durée et l’intensité de ceux-ci.
Les acteurs armés voient en effet dans l’exploitation
des ressources un moyen d’enrichissement rapide et cet
apport permet aux groupes en présence de poursuivre
les hostilités 4”. Au vu de la situation actuelle, on ne peut
douter que continuer à exploiter les ressources naturelles
de manière effrénée ne mène à davantage de conflits.
Décroissance : sortir du consumérisme
et entrer dans une société de
collaboration
Le mouvement de la décroissance réclame une diminution
de la production et de la consommation, avec en parallèle
une augmentation de la convivialité, de la solidarité et
de la cohésion sociale. Face aux constats alarmants de
la détérioration de l’environnement et des conflits liés à
l’exploitation des ressources naturelles, la décroissance
semble donc être une piste à considérer avec sérieux.
Il ne s’agirait pas d’un “retour en arrière” mais plutôt
d’un bond en avant. Cette société de décroissance 5
appliquerait les 7 actions commençant par la lettre “r”
proposées par Serge Latouche, un des théoriciens de la
décroissance : “Reconceptualiser, Restructurer, Redistribuer, Relocaliser, Réduire, Réutiliser, Recycler”.
Il n’y a pas de définition unique de la décroissance.
Le concept est alimenté par des experts, des associations 6,
des militants isolés... En voici une description : elle est
“une démarche collective et individuelle qui vise à une
réduction de notre consommation directe et indirecte
de matières, d’énergies et d’espaces 7”
Serge Latouche, l’un des théoriciens de la décroissance,
en dit ceci : “Qu’est-ce que c’est que la décroissance ?
C’est finalement un slogan, pour signifier la nécessité
de sortir de la société de consommation, parce qu’une
croissance infinie est incompatible avec un monde fini 8”
Néanmoins, si l’on souhaite s’investir pour la préservation
de l’environnement et pour la paix, il est important de
passer d’un “slogan” à l’application concrète, afin de
vérifier si la décroissance peut réellement être une piste
convaincante.
Un aspect concret de la décroissance :
la lutte contre l’obsolescence
programmée
Reprenons l’exemple de l’exploitation des minerais. Nous
sommes dans une époque de production et de consommation effrénées d’appareils électroniques tels que les
smartphones, tablettes et autres. Pourquoi ? Notamment
à cause de l’obsolescence programmée, un des moteurs
du consumérisme. L’“obsolescence programmée” désigne
plusieurs procédés par lesquels les constructeurs rendent
les appareils dépassés au bout de quelques années d’utilisation, afin de pousser le consommateur à les remplacer.
“C’est ainsi que des tonnes et des tonnes de matériel
qui contiennent des ressources rares, qui dans quelques
années feront défaut, vont à la casse ! 9”, dit S. Latouche.
QU’EST-CE QUE L’OBSOLESCENCE
PROGRAMMÉE ?
Il y a plusieurs manières de rendre du matériel
obsolète : sortir une nouvelle version de l’appareil
avec de nouvelles fonctions ou un nouveau design,
ce qui rend l’ancien désuet. La publicité convainc
alors le consommateur d’acheter un nouvel appareil
alors que le sien fonctionne encore. Le constructeur peut aussi programmer l’appareil pour qu’il
dysfonctionne au bout d’une durée planifiée : la
pièce à remplacer et la réparation coûteront plus
cher que d’en acheter un neuf…
A.K.
Si la décroissance fait peur et clive les débats, un de ses
aspects concrets, la résistance à l’obsolescence programmée, peut rallier beaucoup plus de monde.
Prenons le cas des GSM 10. Les Belges changent de GSM
tous les 18 mois en moyenne… Alors qu’il est possible de :
❚ Réduire le nombre d’achats de gsm par personne, en se
posant la question de savoir si on est obligé de changer
ou si c’est la publicité qui nous y incite.
❚R
éutiliser ce GSM : le donner à quelqu’un, le revendre.
❚R
ecycler : le rapporter au magasin ou l’apporter au
parc à conteneurs et se renseigner sur le sort qui lui
sera réservé.
“Qu’est-ce que c’est
que la décroissance ?
C’est finalement un
slogan, pour signifier la
nécessité de sortir de la
société de consommation,
parce qu’une croissance
infinie est incompatible
avec un monde fini”.
Serge Latouche
Si la décroissance
fait peur et clive les
débats, un de ses
aspects concrets,
la résistance à
l’obsolescence
programmée, peut
rallier beaucoup
plus de monde
❚R
econceptualiser les GSM : c’est ce qu’essaye de faire
une entreprise néerlandaise en produisant un téléphone
sans obsolescence programmée, un produit presque
totalement éthique et équitable,… à améliorer encore !
❚R
elocaliser : se réapproprier la réparation de ces
machines par exemple. Une initiative intéressante est
celle des Repair café 11, gratuits et dont l’objectif est
que les utilisateurs-consommateurs-citoyens réparent
ensemble leurs appareils. Des PME sont aussi nées pour
réparer les smartphones.
Dossier Deuxième réflexion
Dossier Deuxième réflexion
C’est justement cette
croissance illimitée
elle-même, la
surexploitation des
ressources naturelles et
la pollution qu’elle entraîne,
qui altèrent aujourd’hui
notre environnement et
qui participent à la
déstabilisation de
régions entières dans
les pays du Sud
Outre les démarches individuelles, il faut souligner la
démarche politique du Sénat de Belgique qui a voté en
2012 une résolution 12 en vue de lutter contre l’obsolescence programmée.
Une attitude décroissante, pour un futur
viable au Nord et au Sud de la planète
Il est possible d’adopter une attitude décroissante sans
atteindre notre qualité de vie. Néanmoins, si la qualité
reste, notre mode de vie doit changer. Nous devons substituer à la croissance du PIB comme pseudo-assurance de
notre confort, des comportements non quantifiables et
qui pourtant seront les véritables garants d’un futur viable
au Nord et au Sud de la planète: réduire la consommation
des ressources, recycler, reconceptualiser…
La décroissance et un de ses versants concrets, la lutte
contre l’obsolescence programmée, sont une option
réaliste et nécessaire, à combiner avec d’autres, pour
protéger l’environnement et garantir la paix.
Amandine Kech
9. Interview de Serge LATOUCHE : Librairie Mollat, Serge LATOUCHE Bon pour la casse, les déraisons de l’obsolescence programmée,
https://www.youtube.com/watch?v=z8Gfiy9ALew
10. Voir l’outil pédagogique “De la Mine au GSM” élaboré par la
Commission Justice et Paix : http://www.justicepaix.be/?article788
11. http://www.repaircafe.be/fr/
12. Document législatif n° 5-1251/4, http://www.senate.be/
www/?MIval=/publications/viewPub.html&COLL=S&LEG=5
&NR=1251&VOLGNR=4&LANG=fr
Deuxième réflexion
9
“Pour dépasser l’exclusion sociale, il faut réunir les savoir-faire de chacun dans un projet collectif” explique
Mohamed, membre du jardin collectif Humana Terre. A travers cet entretien, nous explorons cette dynamique
inscrite dans la création de ce jardin collectif pas comme les autres, à Jette.
© Anaïs Carton
aisant suite à l’échec de la campagne de régularisation de 2009 en Belgique, le collectif Sans
Papiers Belgique, qui revendique le respect des
droits humains à l’égard des sans-papiers, souhaite
donner le droit aux personnes en situation irrégulière
d’être “acteurs” d’une société de laquelle ils sont exclus.
Ainsi, parallèlement à la lutte politique, un groupe de
personnes en attente de régularisation va se constituer
et réfléchir à la façon de créer un projet d’activité sociale
alternatif à la lutte politique. Mohamed, qui contribue
avec d’autres au jardin collectif Humana Terre, l’affirme :
“Il faut être acteur de la société et mener un projet social
afin de dépasser l’exclusion sociale”.
Un levier pour rectifier une
injustice administrative
10
Le collectif a démarré sans matériel, sans financement
et essentiellement basé sur la récupération. ”C’est une
injustice sociale d’être exclu du bénéfice d’un droit fondamental : celui de mener des activités sociales, culturelles
ou politiques. Face à cette situation, c’est une asbl qui
a rectifié une injustice administrative en nous aidant à
exercer ce droit”.
Si le collectif a été rassemblé autour des savoir-faire
de chacun, la connaissance de la terre s’est apprise en
grande partie sur le terrain, par l’observation et l’expérimentation. Les personnes réunies à Humana Terre se sont
tournées vers une approche biologique de l’agriculture. Le
groupe a pour cela suivi quelques formations, proposées
notamment par l’asbl Le Début des haricots. Mohamed
explique : “Il n’y a pas que l’être humain dans la nature.
Face à des obstacles naturels, on ne sait que faire. C’est
donc une leçon de tolérance et de patience apprise en
contact avec la terre”.
Le but du jardin collectif n’est pas économique. Dès le
début, les divers produits récoltés ont été consommés lors
de repas collectifs ou distribués à l’occasion de certains
évènements. L’idée motrice est de donner une visibilité
aux produits issus du jardin autour d’activités. “Le côté
économique n’est présent que pour garantir la continuité
du projet. Dès le départ, on a fonctionné comme cela.
Chacun a donné du temps, de l’argent pour concrétiser
le projet. Chacun y a mis une part de lui-même. C’est ça
l’économie de notre projet”, souligne Mohamed.
Le collectif a mis en place des activités d’éducation
pédagogique avec, entre autres, l’école primaire Pré vert
située non loin du terrain. C’est l’occasion d’expliquer
certains rudiments de l’agriculture biologique, mais
aussi, de manière simplifiée, le projet en lui-même, et
les thématiques sur lesquelles il repose. D’autres activités
plus ponctuelles ont aussi pris forme : les portes ouvertes
et le passage de la “Marche de solidarité avec ET sanspapiers” en 2012, l’organisation de repas à la marocaine,
à la belge, à l’africaine, un week-end jus/confiture avec
la récolte des arbres fruitiers, un festival en septembre
2013 sur le thème du droit à l’alimentation,... Chacune
de ces rencontres constitue de fait un moyen de lutter
contre l’exclusion sociale.”Nous considérons Humana
Terre comme une école pour apprendre et transmettre
ce qu’on a appris”, insiste Mohamed.
Un projet porteur de justice sociale
Du travail des membres du collectif, de l’aide de bénévoles et de l’asbl Samenlevingsopbouw, des personnes
en attente de régularisation se sont octroyé le droit, dans
ce jardin collectif, d’en exercer d’autres fondamentaux :
le droit à la protection et à l’inclusion sociales. Face aux
rouages bloqués de l’administration, Humana Terre a
réussi une échappée vers un peu plus de justice sociale.
Brèves
Dossier Portrait/Point de vue
Humana Terre,
“Travailler la terre : une leçon de résistance”
Nouvelle publication
GAZ DE SCHISTE ET MOBILISATIONS CITOYENNES EN EUROPE
L
’actualité du gaz de schiste en
France et en Pologne ou de l’or en
Roumanie et en Grèce est révélatrice
de l’importance du débat autour de
l’extraction des ressources naturelles
sur le vieux continent. À l’heure de
la mondialisation où la course est à
l’indépendance énergétique, l’exploitation des sous-sols est plus que
jamais au cœur des discussions. Cette
question controversée ne laisse pas
les citoyens européens indifférents ;
nombre d’entre eux se mobilisent
pour s’opposer aux grands projets
d’extraction.
tions nous permettront de mieux
comprendre comment les enjeux
globaux s’incarnent dans le concret
de la vie des populations.
❚ Auteur : Guénaëlle de Meeûs
❚ Prix : 5 euros
(version pdf téléchargeable
gratuitement sur
www.justicepaix.be),
à commander via
[email protected]
(+32 2 738 08 01)
Cette étude propose de prendre
conscience de l’action et des motivations de ces mouvements de
contestation. Dans quel contexte
s’inscrivent-ils ? Comment prennentils naissance ? Quels sont les composants de leur succès? Ces ques-
MEMORIACTION : UN NOUVEL OUTIL PÉDAGOGIQUE
POUR LES ENSEIGNANTS ET ANIMATEURS !
C
omment reconstruire la confiance et la démocratie
après un conflit ayant déchiré une société ? Comment
et pourquoi gérer les différents types de “mémoires” ?
Quelle différence entre travail de mémoire et histoire ?
Autant de questions abordées, au travers du cas de
l’Espagne, par l’outil Memoriaction, qui s’adresse à tout
animateur et formateur de jeunes à partir de 16 ans.
Le travail de mémoire post-conflit est en effet un
thème crucial toujours d’actualité et le cas de la dictature (et post-dictature) espagnole particulièrement
pertinent pour l’aborder.
Fiches théoriques, supports médiatiques et pistes
pédagogiques décortiquent les enjeux du “travail de
mémoire”, indispensable pour (re-)créer les conditions
d’un vivre ensemble.
❚ Information et commandes par email
([email protected]) ou
au +32 2 738 08 01
❚ Prix : 5 euros
11
Après une première année expérimentale, le projet continue
de se construire, de se définir. L’initiative a déjà donné
quelques réponses renforçant les valeurs qui ont balisé la
concrétisation du projet : la solidarité et l’inclusion sociale.
Anaïs Carton
Première publication sur www.mag-ma.org
Pour en savoir plus :
http://humanaterre.wordpress.com/
http://spbelgique.wordpress.com/
Brèves
Événement
DU 24 AU 26 OCTOBRE 2014,
NAMUR ACCUEILLERA LA DEUXIÈME ÉDITION DE RIVESPÉRANCE !
R
appelons-nous : en 2012, quelques personnes de
bonne volonté, motivées par l’idée de rassembler
des chrétiens venus de tous horizons, organisaient
cet événement de grande envergure : plus de 2000
personnes avaient répondu présent !
Cette année, l’équipe de RivEspérance nous met au défi
de mettre l’espérance en dialogue.
Axelle Fischer, secrétaire générale
Chantal Bion, Eva Calatayud, Géraldine Duquenne,
Santiago Fischer, Amandine Kech,
Laure Malchair, permanents
Volontaires ayant collaboré à ce numéro :
Yvonne Clément, Sylvain Lauwers,
Laetitia Tran Ngoc.
Design : www.acg-bxl.be
Dessin : www.sylvainlauwers.be
Dons
Abonnements
ABONNEMENT DE SOUTIEN
À “POUR PARLER DE PAIX”
DE JUSTICE ET PAIX
À PARTIR DE 15 €
À VERSER AU COMPTE
BE30 0682 3529 1311
Contact
Justice et Paix sera présente via l’organisation de deux
ateliers interactifs qui porteront sur des enjeux importants pour nos sociétés. Nous vous donnons rendez-vous
le samedi 25 octobre après-midi pour débattre avec Laure
Malchair autour du livre “Et si l’économie nous parlait
du bonheur ? Des indicateurs de prospérité citoyens”.
Axelle Fischer vous accueillera quant à elle à un atelier
sur l’engagement des chrétiens pour la solidarité
internationale. Elle sera accompagnée de Gonzalo
Dopchie, directeur de Caritas international Belgique,
et d’Angelo Simonazzi, secrétaire général d’Entraide
et Fraternité.
Pour en savoir plus :
http://www.rivesperance.be/
Soutien financier : à partir de 40 €,
déductible fiscalement
À verser au compte BE30 0682 3529 1311
avec la mention “DON”.
Pour tout renseignement
à propos d’un don ou d’un legs,
merci de bien vouloir prendre contact :
Tél. +32 (0) 2 738 08 01
[email protected]
N’hésitez pas à nous contacter !
Commission Justice et Paix
francophone de Belgique, asbl
Rue Maurice Liétart 31/6
B - 1150 Bruxelles - Belgique
Tél. +32 (0) 2 738 08 01 - Fax +32 (0) 2 738 08 00
E-mail : [email protected]
Facebook : facebook.com/justicepaix
Twitter : @fischersantiago
www.justicepaix.be
Publié avec le soutien de la Direction Générale de la Coopération au Développement et
Aide Humanitaire et de la Fédération Wallonie-Bruxelles