Pour Parler de Paix n°88 - Commission Justice et Paix
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Pour Parler de Paix n°88 - Commission Justice et Paix
N° 88 3ème TRIMESTRE 2014 Belgique - België P.P. - P.B. B - 22 Editeur responsable : Axelle Fischer • Commission Justice et Paix francophone de Belgique, asbl Rue Maurice Liétart, 31, Bte 6 • B-1150 Bruxelles - Belgique Bureau de dépôt : Bruxelles X P 705031 Édito es dernières semaines marquées par la reprise israélienne des violences dans la bande de Gaza désolent, sans surprendre. Ces attaques s’ajoutent aux innombrables injustices infligées à la population, déjà victime d’un blocus économique asphyxiant. La perspective d’une paix durable s’éloigne toujours plus. La communauté internationale, décevante par sa passivité dans certains conflits récents, se doit de réagir pour faire entendre raison au gouvernement israélien au nom de violations objectives du droit international. Nous regrettons, en tant qu’association promotrice de justice et de paix, que les condamnations ne soient pas suivies d’engagements concrets et que le souci d’un monde pacifié soit davantage soumis aux calculs diplomatiques et géostratégiques. Si les chefs d’État ne prennent pas leurs responsabilités, le sentiment d’impunité continuera de prévaloir, rendant utopique l’avènement d’un véritable État palestinien auquel nous appelons. Les sociétés civiles palestinienne, israélienne et mondiale, unies dans leur indignation, participent à cet idéal et pourraient incarner la voie du changement. Axelle Fischer Secrétaire générale Arnaud Gorgemans Président Revue d’analyse des conflits internationaux et des enjeux de paix L’actualité : regards et positions Se poser d’abord une question, puis agir : Fabrique d’église et maison de quartier Seconde réflexion : page 2 Dossier Décroissance : chaos civilisationnel ou option de paix ? page 7 Portrait / Point de vue Environnement : face à l’impasse, des solutions originales ! Humana Terre, “Travailler la terre : une leçon de résistance” page 10 Introduction Brèves page 11 page 3 Première réflexion : Parc National des Virunga : manne d’or contre gorilles ? page 4 La Commission Justice et Paix régionale de Liège se propose de vous interpeller sur la manière dont justice et foi chrétienne peuvent concrètement s’articuler. Cet article montre comment une citoyenne lambda, Paulette, a commencé à se poser des questions à propos d’une situation que plusieurs pouvaient constater. Cela n’a l’air de rien, mais cela a permis de mettre en route une dynamique relatée ici pour vous donner envie à votre tour de vous poser des questions et de ne pas en rester là. Aujourd’hui : de multiples activités conviviales et des partenariats Le projet “Maison des Berlurons”: les éléments déclencheurs Elle a développé également des partenariats : En 2004, Paulette se pose des questions à propos de locaux non utilisés appartenant à la fabrique d’église Notre-Dame Auxiliatrice, situés à Grâce-Berleur, une entité de la commune de Grâce-Hollogne, en région liégeoise. A cette époque, Paulette est la présidente de cette fabrique d’église. Avant 2004, ces bâtiments non utilisés avaient abrité un patro, une radio locale, puis une maison des jeunes. Mais depuis quelques mois, ces locaux n’ont plus de fonction et sont squattés. Que faire dans cette situation ? Paulette a une inspiration - et elle y voit l’intervention de l’Esprit Saint : si les chrétiens du Berleur ne construisent plus de projet dans ces locaux, ceux-ci pourraient servir à une maison de quartier intergénérationnelle, interculturelle et pluraliste. Et, dit-elle en riant, elle reçoit un autre coup de pouce de l’Esprit Saint : un ancien animateur de la maison des jeunes dépose dans sa boîte aux lettres un appel à projet de la Fondation Roi Baudouin intitulé “Quartier de vie”. De nombreuses collaborations à la base du projet 2 Introduction L’actualité: regards et positions Se poser d’abord une question, puis agir : Fabrique d’église et maison de quartier La candidature à la Fondation Roi Baudouin comporte de nombreuses exigences, ce qui entraîne de multiples contacts dans le quartier, entre 10 et 15 personnes et associations. Finalement, le projet n’est pas retenu par la Fondation Roi Baudouin. Mais la dynamique est lancée ! Quelques personnes créent l’ASBL La Maison des Berlurons. La commune, partenaire du projet, accepte que les frais d’eau, d’électricité et de chauffage apparaissent dans les comptes et budget de la fabrique d’église. Afin que la maison puisse ouvrir chaque jour, des bénévoles de la région se chargent d’un demi-jour de permanence par semaine, dans le local d’accueil et de convivialité. On y offre une tasse de café, des informations de tous bords, des brochures, des horaires de bus, etc. La Maison des Berlurons est une maison de quartier, un lieu de rencontres et d’échanges, entre cultures et entre générations. Elle propose divers ateliers : informatique, bricolage, tricot, art floral, arts plastiques ; des cours de langues : français, italien, turc ; un espace de bien-être, initié par Vie Féminine : soins esthétiques, coiffure, pédicure ; elle vend périodiquement des vêtements de seconde main à un prix modique; divers groupes s’y rassemblent : Vie Féminine, visiteuses de malades et de personnes isolées. ❚a vec la commune, pour obtenir l’aide d’un écrivain public et une écoute du CPAS ; ❚ a vec la Communauté française et l’école de promotion sociale de Grâce-Hollogne qui détache une enseignante, Sabine, pour l’alphabétisation ; ❚a vec les Soeurs voisines, de la Communauté des Filles de la Charité : Soeur Madeleine qui aide à l’alphabétisation et Soeur Juliette qui vient tous les jours ; ❚ avec le groupe de Saint-Vincent de Paul de Grâce-Berleur, qui a distribué des vivres aux personnes nécessiteuses jusqu’en 2012. La Maison des Berlurons a aussi participé à la création du potager collectif La Brouette et le coquelicot, avec RESiprok!, le réseau d’échange de savoirs de Grâce-Hollogne. Aujourd’hui, un G.A.C., groupe d’achats communs, distribue des produits bio. Perspectives et interpellations Paulette aimerait beaucoup que les fabriques d’église et les ASBL patrimoniales liées à l’Eglise se lancent -elles aussi- dans des initiatives destinées à accueillir les gens et à retisser des liens entre eux, en redynamisant leurs locaux, en bâtissant des projets... Par exemple, à GrâceHollogne également, la fabrique d’église Saint-Rémy a créé une association qui gère une salle et une cuisine, louées pour des fêtes familiales, un groupe d’Enéo y a aussi ses rencontres. On pourrait également y développer d’autres projets, qui sait ? Dossier Environnement : face à l’impasse, des solutions originales ! La Commission Justice et Paix de Liège Plus d’informations ? La Maison des Berlurons Rue Paul Janson, 174 4460 Grâce-Hollogne Tél. : 04/233 16 65 Courriel : [email protected] www.berlurons.be ocus dans ce numéro du Pour Parler de Paix sur la problématique de l’environnement. Alors que les négociations internationales visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre continuent à patauger sous la pression des intérêts des puissances et autres lobbies de l’industrie, des citoyens se mobilisent pour infléchir la courbe qui semble nous conduire inéluctablement vers l’impensable. Et si ces initiatives participaient, parmi d’autres, au sauvetage de l’humanité ? Du concept très critiqué de la décroissance à la gestion originale du Parc National des Virunga (RD.Congo), en passant par des jardins partagés visant à dépasser l’exclusion sociale à Bruxelles, tour d’horizon d’un engagement écologique qui a pu s’adapter cahin-caha en intégrant d’autres dimensions de notre société comme la solidarité, le partage et le bien-être pour rassembler un public plus élargi. 3 L’importance de la protection du Parc National des Virunga et d’autres aires naturelles, non seulement pour sa biodiversité mais aussi contre d’éventuels impacts négatifs d’une exploitation, se trouve inscrite dans divers textes de loi, dont la Constitution du pays. Parc National des Virunga : manne d’or contre gorilles ? Le Parc National des Virunga est l’un des joyaux d’Afrique. Première réserve naturelle du continent, il a été créé en RD. Congo en 1925 par décret du Roi Albert Ier, inspiré sans doute par sa visite du Parc Yellowstone aux ÉtatsUnis. Mais l’extraordinaire valeur du Parc des Virunga en tant que patrimoine naturel universel ne suffit toutefois pas à le protéger des multiples prédateurs de ses richesses… Entre conflits armés, braconnage, trafics divers, exploration pétrolière et autres, la tâche de ses protecteurs est ardue… Comment concilier les exigences de cette nature à préserver avec les intérêts de l’État congolais, des populations locales et des autres acteurs (de la région ou pas)? 4 1. Extrait de la description du Parc sur le site de l’UNESCO : http://whc.unesco.org/fr/list/63/ 2. La Liste du patrimoine mondial en péril est conçue pour informer la communauté internationale des conditions menaçant les caractéristiques mêmes qui ont permis l’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial et pour encourager des mesures correctives. Et pourtant le Parc est, depuis 1994, inscrit sur la liste de l’UNESCO des sites en péril 2… C’est qu’autour de ces espaces théoriquement protégés - et reconnus comme devant l’être - se tressent les fils d’intrigues et d’intérêts multiples. Protection environnementale contre enjeu économique © visitvirunga.org La question de la survie du Parc est complexe car s’y mêlent enjeux de conservation du patrimoine et appétits économiques, gestion interne et relations internationales, intérêts privés et publics… Un lieu d’une richesse unique S’étendant sur une superficie de 800 km2, au niveau de la ligne de l’équateur, le Parc se situe dans la partie Est du pays, presqu’entièrement dans la province du NordKivu, le long des bordures frontalières du Rwanda et de l’Ouganda. Par ailleurs, diverses institutions congolaises ont pour mission de défendre les zones protégées. C’est notamment le cas de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), établissement public à caractère technique et scientifique qui gère les “aires protégées en RD. Congo” et le Département de l’Environnement, Conservation de la nature. Le caractère exceptionnel de sa faune, de sa flore et de son relief lui a permis, dès 1979, d’être l’un des premiers Parcs du monde inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO 1. Ses grandes variations d’altitude, de pluviométrie et de nature des sols lui permettent d’abriter la plus grande biodiversité d’Afrique, et l’une des plus importantes au monde. Plantes, mammifères, oiseaux, reptiles, elles sont plusieurs centaines d’espèces à n’exister qu’en son sein. Fait remarquable également, le Parc sert de refuge à 22 espèces de primates, dont trois grands singes - le gorille de montagne, le gorille des plaines de l’Est et le chimpanzé de l’Est. L’enjeu environnemental a été largement souligné dans le point précédent. Si le Parc disparaissait, il entraînerait avec lui des dizaines d’espèces végétales et animales endémiques, ce qui serait, littéralement, une perte pour l’humanité… Oui mais, serait-on tenté de demander, entre la protection de l’UNESCO et le cadre législatif congolais, que risque-t-il ? On ne peut tout d’abord ignorer que les frontières de cet espace unique correspondent à une zone hautement instable politiquement depuis des décennies. On peut difficilement croire au hasard. Cette instabilité est en effet le fruit de divers facteurs, dont une concentration extrême en richesses naturelles qui ne manque pas d’attirer les convoitises de nombreux acteurs et n’est que le reflet de l’incroyable biodiversité dont le Parc bénéficie par ailleurs. Minerais en quantité et diversité, gaz, pétrole, bois, eau, la RD. Congo et particulièrement sa région Est présentent un panel de ressources rare. Les enjeux économiques viennent donc potentiellement contrecarrer la protection environnementale. Au sein des Virunga, c’est un gisement de pétrole qui a déchaîné les passions ces dernières années. Cet exemple permet de saisir la profondeur du problème. En principe, la législation congolaise interdit l’exploitation extractive dans les parcs nationaux. Et le code de conduite de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) à l’égard des multinationales place également des garde-fous très stricts 3. On constate que des concessions d’exploration ont pourtant été attribuées en 2007 à diverses compagnies, dont la française Total, l’italienne Eni et la britannique Soco et ce, pour une superficie couvrant près de 85% du Parc. Sous l’effet d’importantes pressions (WWF, Global Witness, UNESCO, etc.), Eni puis Total 4 se sont retirées de la réserve mais Soco ne l’entendait pas de cette oreille. Après de nombreux mouvements de balancier du gouvernement congolais, octroyant puis retirant les permis litigieux, et une plainte déposée par le WWF devant l’OCDE contre Soco, l’entreprise britannique a finalement annoncé, le 11 juin 2014, se retirer du Parc après clôture de ses activités en cours, et s’est engagée également à rester hors d’autres zones classées patrimoine de l’UNESCO 5. Dossier Première réflexion Une protection efficace ? © www.nyota.net Dossier Première réflexion La question de la survie du Parc est complexe, car s’y mêlent enjeux de conservation du patrimoine et appétits économiques, gestion interne et relations internationales, intérêts privés et publics… Cette saga pétrolière est lourde de questionnements et d’enseignements. Alors que les conséquences de l’exploitation des ressources pétrolières sont pourtant bien connues 6 et que la richesse naturelle du Parc n’est plus à démontrer, il fallut toute la force et l’énergie d’organisations respectées et mondialement reconnues pour contrer la puissance des lobbies économiques pétroliers associés, dans une certaine mesure, à l’État congolais, prêt à modifier sa propre législation en faveur des entreprises. Chaque combat remporté est un pas dans la bonne direction et l’on peut espérer que la mauvaise publicité faite à ces compagnies en décourage d’autres à l’avenir. Mais rien n’est jamais gagné une fois pour toutes et la société civile congolaise milite avec force pour l’adoption d’un code pétrolier qui permettrait d’apporter plus de transparence et la garantie du respect de l’environnement et des populations locales. Il est clair que la faiblesse de l’État congolais et son constant besoin de liquidités n’aident pas à équilibrer un rapport de force largement en faveur des multinationales, dont les stratégies en matière d’appropriation des ressources ne sont plus à démontrer. En 2007, la crise des Virunga atteint son sommet lorsque le chef rebelle Tutsi, Laurent Nkunda, s’installe dans une large zone particulièrement fréquentée par les gorilles de montagne, interdisant à tout garde forestier d’y pénétrer 3. www.oecd.org/fr/daf/inv/mne/MNEguidelines_RBCmatters_FR.pdf 4. w ww.total.com/fr/societe-environnement/environnement/ impacts-environnementaux-locaux/la-biodiversite/en-republiquedemocratique-du-congo-explorer-proximite-dun-environnementnaturel-preserver 5. Le texte officiel se trouve sur www.socointernational.com/ joint-statement 6. Voir par exemple le cas du bassin d’Alberta au Canada, des activités de Chevron Texaco en Equateur, de Perenco à Moanda en RD.Congo, de Shell et autres au Nigéria, etc. Première réflexion 5 POUR ALLER PLUS LOIN : Dossier Deuxième réflexion En 2008, le Belge Emmanuel de Mérode a été choisi pour gérer la conservation du Parc, sous la supervision de l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature). A son arrivée, la situation n’était guère glorieuse… Des années de mauvaise gestion et plusieurs guerres avaient transformé le Parc en base arrière des combats, voire en théâtre d’affrontements, ou en lieu de repli de populations apeurées et de réfugiés de tous bords. Il était peu à peu devenu un repère de contrebande, de braconnage, de pêche illégale et autres activités illicites. Un véritable potentiel Dès 2008, un consortium dirigé par l’ICCN et incluant le gouvernement, la société civile et le secteur privé mena à la création de la Virunga Alliance 9. Le projet, dépassant l’orientation précédente liée à la protection de la nature au sein du Parc, se double d’un véritable enjeu de relance économique dans la région. L’objectif est de renforcer la paix et la stabilité dans la région en appuyant la population locale à travers quatre piliers : promotion d’investissements pour le développement d’une pêche durable, développement d’une énergie hydro-électrique, établissement d’agro-industries (huile de palme, savon, etc.) et promotion du tourisme 10. L’engagement du groupe est qu’au moins 30% des revenus du Parc soient investis dans des projets de développement communautaire, définis par la communauté elle-même. Projet ambitieux mais incontournable pour véritablement inclure le Parc dans la vie de la région et permettre un développement cohérent et intégral. Conclusion Le Parc National des Virunga est reconnu mondialement comme un site unique par la richesse de la vie qu’il abrite mais il est bien plus que cela… Il constitue une ressource vitale pour les populations locales vivant dans et autour du Parc et présente toujours un attrait indéniable pour de nombreuses entreprises. Le projet Virunga Alliance est un exemple intéressant de tentative de conciliation d’intérêts divergents mais pouvant se retrouver autour d’un développement économique durable. Laure Malchair © commons.wikimedia.org Dossier Première réflexion On le voit, la gestion du Parc dans ce contexte économique très sensible n’est pas chose aisée… A cela s’ajoute qu’il serait tout à fait indécent et même inconcevable, dans cette région lacérée par la guerre, de privilégier la protection des gorilles au détriment d’une population locale qui lutte véritablement jour après jour pour sa survie, et impensable de mettre des bâtons dans les roues des autorités sans leur proposer de compensation. L’ICCN décida alors de se tourner vers un étranger pour remettre de l’ordre dans la situation. Après la question de la sécurisation du Parc et du traitement des gardes forestiers, les défis de l’intégration des populations locales aux activités de préservation se sont révélés des axes essentiels de l’approche du nouveau conservateur. En effet, en parallèle aux enjeux économiques que l’exemple de Soco illustre, un autre obstacle à la préservation du Parc peut provenir de l’intérieur même, à savoir des populations qui y vivent et de l’État central. Si certaines personnes sont conscientes de l’intérêt - y compris économique - de la réserve, d’autres ne sont pas prêtes à accepter que leurs activités de survie soient reléguées derrière la protection environnementale du Parc… même lorsque leurs terrains se situent clairement à l’intérieur des frontières protégées de celui-ci 8. La seule piste consiste donc à mettre en place des solutions qui rendent l’existence d’une réserve naturelle attractive aux yeux des populations locales et du gouvernement congolais lui-même. 6 Le projet Virunga Alliance est un exemple intéressant de tentative de conciliation d’intérêts divergents mais pouvant se retrouver autour d’un développement économique durable “Le Parc ne survivra que sur base de résultats concrets sur le terrain” De nombreux mouvements de décroissance ont vu le jour à travers l’Europe et se font régulièrement entendre. Décroissance : chaos civilisationnel ou option de paix ? La décroissance : un concept choc ! Il interroge notre mode de vie actuel basé sur la croissance constante du PIB. Il évoque des scénarios catastrophes de retour en arrière sur nos acquis technologiques et sociaux… Et si la décroissance était plutôt un concept à comprendre avant toute chose, à s’approprier et concrétiser ensuite, pour mieux préserver la planète ? Et si sortir de l’ère du consumérisme, comme le préconise la décroissance, était un moyen de réduire la concurrence autour de l’exploitation des ressources naturelles, source de nombreux conflits ? ❚V irunga Alliance : www.virunga.org ❚ F ilm Virunga, consacré aux efforts des gardes du Parc pour défendre son intégrité, de Orlando von Einsiedel, 2014, UK La décroissance ? Revenir en arrière ? Vous êtes fou ! ❚D ocumentaire Le réveil des Virunga, de Tanguy Dumortier et Philippe Lamair, 2011 Le concept de décroissance peut faire peur. Il met en cause notre confort matériel, une base essentielle de notre qualité de vie actuelle, et donc notre mode de vie. Seraiton forcé par la décroissance à vivre comme à l’âge de pierre ? S’agit-il de fermer toutes les centrales électriques et ensuite, de s’éclairer à la bougie ? La décroissance serait-elle le début de l’effondrement de nos villes dans un chaos digne d’un film de science-fiction ? ❚O util pédagogique du WWF “Virunga en action” avec deux films et des supports pédagogiques ❚ S ite de l’UNESCO présentant le Parc : http://whc.unesco.org/fr/list/63 7. Intervention de Emmanuel de Mérode lors des Assises de la Coopération belge au Développement, mai 2014, Bruxelles. 8. Pour des témoignages, voir l’article de ROSEN, J., The battle for Africa’s Oldest National Park, publié sur le site du National Geographic, le 6 juin 2014 : http://news.nationalgeographic.com/news/specialfeatures/2014/06/140606-gorillas-congo-virunga-national-park/ 9. http://virunga.org/ 10. Intervention de Emmanuel de Merode lors des Assises de la Coopération belge au Développement, mai 2014, Bruxelles. La décroissance a de quoi effrayer si on l’envisage comme l’antithèse des avancées sociales qui ont accompagné la croissance du Produit Intérieur Brut pendant de nombreuses années. Nous avons des raisons historiques d’y tenir, à notre croissance 1 : c’est avec l’industrialisation et le corollaire accès à plus de biens que notre niveau de vie s’est élevé, particulièrement après la seconde guerre mondiale et pendant la parenthèse enchantée des Trente Glorieuses 2. Le mot “décroissance” évoque donc d’emblée aux nonavertis une diminution de tous ces bienfaits, puisqu’il s’agirait de s’affranchir de ce qui les rendaient possibles durant les dernières décennies : production et consommation. Et pourtant… 1. Ce que nous avons retenu de l’après-guerre en Europe, c’est que la croissance du PIB a marqué la reprise de la production, donc l’augmentation de l’offre d’emploi, une hausse des revenus, donc du pouvoir d’achat, c’est-à-dire de la possibilité de consommer, et un accroissement de la recette fiscale de l’Etat. De plus, la croissance couplée à la redistribution des richesses organisée par un Etat social, a assuré une réduction des inégalités et le développement de la classe moyenne. Au total : une augmentation de la qualité de vie. 2. CASSIERS I., WILIQUET C., Redéfinir la prospérité et ses indicateurs, analyse du Centre Avec, 2014. http://www.centreavec.be/site/ red%C3%A9finir-la-prosp%C3%A9rit%C3%A9-et-ses-indicateurs Deuxième réflexion 7 Croissance économique effrénée : une menace pour l’environnement et pour la paix Et pourtant cette croissance n’est pas durable. C’est justement cette croissance illimitée elle-même, la surexploitation des ressources naturelles et la pollution qu’elle entraîne, qui altèrent aujourd’hui notre environnement et qui participent à la déstabilisation de régions entières dans les pays du Sud. D’une part, les rapports scientifiques du GIEC 3 démontrent que le rejet de CO2 dans l’atmosphère, conséquence de l’industrialisation massive qui accompagne cette course à la croissance, est responsable du réchauffement climatique et des catastrophes naturelles et humaines qu’il provoque. D’autre part, cette croissance du PIB constante implique toujours plus d’exploitation des ressources naturelles. Et le programme des Nations Unies pour l’environnement l’affirme : au moins 40 % des conflits qui ont éclaté ces dernières années ont un lien avec les ressources naturelles. Rares ou en diminution de par l’exploitation humaine, ces ressources sont l’objet de féroces concurrences qui mènent de plus en plus à des conflits sociaux ou armés. 8 3. G roupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le GIEC est un organe intergouvernemental qui est ouvert à tous les pays membres de l’ONU et de l’OMM. 4. MALCHAIR L., Guerres et GSM, en ligne : http://www.justicepaix.be/?article851 5. LATOUCHE S., Pour une société de la décroissance, Le Monde diplomatique, 2003. http://www.monde-diplomatique. fr/2003/11/LATOUCHE/10651 6. En Belgique francophone, on relève notamment le Mouvement politique des objecteurs de croissance http://www.objecteursdecroissance.be/ 7. CORNIL J. et LEGROS B., La pertinence de l’escargot. En route vers la décroissance!, éditions Sang de la Terre, Paris, 2013. 8. Interview de Serge LATOUCHE : Librairie Mollat, Serge Latouche Bon pour la casse, les déraisons de l’obsolescence programmée, https://www.youtube.com/watch?v=z8Gfiy9ALew L’exemple de l’exploitation des ressources minières est frappant. 25 minerais différents sont nécessaires à la construction d’un téléphone portable. La demande mondiale de ces minerais est en croissance constante. Les réserves mondiales se trouvent dans les pays du Sud, comme par exemple en RD. Congo. “Si les ressources naturelles ne sont pas ici la cause directe des conflits, elles influencent indubitablement la durée et l’intensité de ceux-ci. Les acteurs armés voient en effet dans l’exploitation des ressources un moyen d’enrichissement rapide et cet apport permet aux groupes en présence de poursuivre les hostilités 4”. Au vu de la situation actuelle, on ne peut douter que continuer à exploiter les ressources naturelles de manière effrénée ne mène à davantage de conflits. Décroissance : sortir du consumérisme et entrer dans une société de collaboration Le mouvement de la décroissance réclame une diminution de la production et de la consommation, avec en parallèle une augmentation de la convivialité, de la solidarité et de la cohésion sociale. Face aux constats alarmants de la détérioration de l’environnement et des conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles, la décroissance semble donc être une piste à considérer avec sérieux. Il ne s’agirait pas d’un “retour en arrière” mais plutôt d’un bond en avant. Cette société de décroissance 5 appliquerait les 7 actions commençant par la lettre “r” proposées par Serge Latouche, un des théoriciens de la décroissance : “Reconceptualiser, Restructurer, Redistribuer, Relocaliser, Réduire, Réutiliser, Recycler”. Il n’y a pas de définition unique de la décroissance. Le concept est alimenté par des experts, des associations 6, des militants isolés... En voici une description : elle est “une démarche collective et individuelle qui vise à une réduction de notre consommation directe et indirecte de matières, d’énergies et d’espaces 7” Serge Latouche, l’un des théoriciens de la décroissance, en dit ceci : “Qu’est-ce que c’est que la décroissance ? C’est finalement un slogan, pour signifier la nécessité de sortir de la société de consommation, parce qu’une croissance infinie est incompatible avec un monde fini 8” Néanmoins, si l’on souhaite s’investir pour la préservation de l’environnement et pour la paix, il est important de passer d’un “slogan” à l’application concrète, afin de vérifier si la décroissance peut réellement être une piste convaincante. Un aspect concret de la décroissance : la lutte contre l’obsolescence programmée Reprenons l’exemple de l’exploitation des minerais. Nous sommes dans une époque de production et de consommation effrénées d’appareils électroniques tels que les smartphones, tablettes et autres. Pourquoi ? Notamment à cause de l’obsolescence programmée, un des moteurs du consumérisme. L’“obsolescence programmée” désigne plusieurs procédés par lesquels les constructeurs rendent les appareils dépassés au bout de quelques années d’utilisation, afin de pousser le consommateur à les remplacer. “C’est ainsi que des tonnes et des tonnes de matériel qui contiennent des ressources rares, qui dans quelques années feront défaut, vont à la casse ! 9”, dit S. Latouche. QU’EST-CE QUE L’OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE ? Il y a plusieurs manières de rendre du matériel obsolète : sortir une nouvelle version de l’appareil avec de nouvelles fonctions ou un nouveau design, ce qui rend l’ancien désuet. La publicité convainc alors le consommateur d’acheter un nouvel appareil alors que le sien fonctionne encore. Le constructeur peut aussi programmer l’appareil pour qu’il dysfonctionne au bout d’une durée planifiée : la pièce à remplacer et la réparation coûteront plus cher que d’en acheter un neuf… A.K. Si la décroissance fait peur et clive les débats, un de ses aspects concrets, la résistance à l’obsolescence programmée, peut rallier beaucoup plus de monde. Prenons le cas des GSM 10. Les Belges changent de GSM tous les 18 mois en moyenne… Alors qu’il est possible de : ❚ Réduire le nombre d’achats de gsm par personne, en se posant la question de savoir si on est obligé de changer ou si c’est la publicité qui nous y incite. ❚R éutiliser ce GSM : le donner à quelqu’un, le revendre. ❚R ecycler : le rapporter au magasin ou l’apporter au parc à conteneurs et se renseigner sur le sort qui lui sera réservé. “Qu’est-ce que c’est que la décroissance ? C’est finalement un slogan, pour signifier la nécessité de sortir de la société de consommation, parce qu’une croissance infinie est incompatible avec un monde fini”. Serge Latouche Si la décroissance fait peur et clive les débats, un de ses aspects concrets, la résistance à l’obsolescence programmée, peut rallier beaucoup plus de monde ❚R econceptualiser les GSM : c’est ce qu’essaye de faire une entreprise néerlandaise en produisant un téléphone sans obsolescence programmée, un produit presque totalement éthique et équitable,… à améliorer encore ! ❚R elocaliser : se réapproprier la réparation de ces machines par exemple. Une initiative intéressante est celle des Repair café 11, gratuits et dont l’objectif est que les utilisateurs-consommateurs-citoyens réparent ensemble leurs appareils. Des PME sont aussi nées pour réparer les smartphones. Dossier Deuxième réflexion Dossier Deuxième réflexion C’est justement cette croissance illimitée elle-même, la surexploitation des ressources naturelles et la pollution qu’elle entraîne, qui altèrent aujourd’hui notre environnement et qui participent à la déstabilisation de régions entières dans les pays du Sud Outre les démarches individuelles, il faut souligner la démarche politique du Sénat de Belgique qui a voté en 2012 une résolution 12 en vue de lutter contre l’obsolescence programmée. Une attitude décroissante, pour un futur viable au Nord et au Sud de la planète Il est possible d’adopter une attitude décroissante sans atteindre notre qualité de vie. Néanmoins, si la qualité reste, notre mode de vie doit changer. Nous devons substituer à la croissance du PIB comme pseudo-assurance de notre confort, des comportements non quantifiables et qui pourtant seront les véritables garants d’un futur viable au Nord et au Sud de la planète: réduire la consommation des ressources, recycler, reconceptualiser… La décroissance et un de ses versants concrets, la lutte contre l’obsolescence programmée, sont une option réaliste et nécessaire, à combiner avec d’autres, pour protéger l’environnement et garantir la paix. Amandine Kech 9. Interview de Serge LATOUCHE : Librairie Mollat, Serge LATOUCHE Bon pour la casse, les déraisons de l’obsolescence programmée, https://www.youtube.com/watch?v=z8Gfiy9ALew 10. Voir l’outil pédagogique “De la Mine au GSM” élaboré par la Commission Justice et Paix : http://www.justicepaix.be/?article788 11. http://www.repaircafe.be/fr/ 12. Document législatif n° 5-1251/4, http://www.senate.be/ www/?MIval=/publications/viewPub.html&COLL=S&LEG=5 &NR=1251&VOLGNR=4&LANG=fr Deuxième réflexion 9 “Pour dépasser l’exclusion sociale, il faut réunir les savoir-faire de chacun dans un projet collectif” explique Mohamed, membre du jardin collectif Humana Terre. A travers cet entretien, nous explorons cette dynamique inscrite dans la création de ce jardin collectif pas comme les autres, à Jette. © Anaïs Carton aisant suite à l’échec de la campagne de régularisation de 2009 en Belgique, le collectif Sans Papiers Belgique, qui revendique le respect des droits humains à l’égard des sans-papiers, souhaite donner le droit aux personnes en situation irrégulière d’être “acteurs” d’une société de laquelle ils sont exclus. Ainsi, parallèlement à la lutte politique, un groupe de personnes en attente de régularisation va se constituer et réfléchir à la façon de créer un projet d’activité sociale alternatif à la lutte politique. Mohamed, qui contribue avec d’autres au jardin collectif Humana Terre, l’affirme : “Il faut être acteur de la société et mener un projet social afin de dépasser l’exclusion sociale”. Un levier pour rectifier une injustice administrative 10 Le collectif a démarré sans matériel, sans financement et essentiellement basé sur la récupération. ”C’est une injustice sociale d’être exclu du bénéfice d’un droit fondamental : celui de mener des activités sociales, culturelles ou politiques. Face à cette situation, c’est une asbl qui a rectifié une injustice administrative en nous aidant à exercer ce droit”. Si le collectif a été rassemblé autour des savoir-faire de chacun, la connaissance de la terre s’est apprise en grande partie sur le terrain, par l’observation et l’expérimentation. Les personnes réunies à Humana Terre se sont tournées vers une approche biologique de l’agriculture. Le groupe a pour cela suivi quelques formations, proposées notamment par l’asbl Le Début des haricots. Mohamed explique : “Il n’y a pas que l’être humain dans la nature. Face à des obstacles naturels, on ne sait que faire. C’est donc une leçon de tolérance et de patience apprise en contact avec la terre”. Le but du jardin collectif n’est pas économique. Dès le début, les divers produits récoltés ont été consommés lors de repas collectifs ou distribués à l’occasion de certains évènements. L’idée motrice est de donner une visibilité aux produits issus du jardin autour d’activités. “Le côté économique n’est présent que pour garantir la continuité du projet. Dès le départ, on a fonctionné comme cela. Chacun a donné du temps, de l’argent pour concrétiser le projet. Chacun y a mis une part de lui-même. C’est ça l’économie de notre projet”, souligne Mohamed. Le collectif a mis en place des activités d’éducation pédagogique avec, entre autres, l’école primaire Pré vert située non loin du terrain. C’est l’occasion d’expliquer certains rudiments de l’agriculture biologique, mais aussi, de manière simplifiée, le projet en lui-même, et les thématiques sur lesquelles il repose. D’autres activités plus ponctuelles ont aussi pris forme : les portes ouvertes et le passage de la “Marche de solidarité avec ET sanspapiers” en 2012, l’organisation de repas à la marocaine, à la belge, à l’africaine, un week-end jus/confiture avec la récolte des arbres fruitiers, un festival en septembre 2013 sur le thème du droit à l’alimentation,... Chacune de ces rencontres constitue de fait un moyen de lutter contre l’exclusion sociale.”Nous considérons Humana Terre comme une école pour apprendre et transmettre ce qu’on a appris”, insiste Mohamed. Un projet porteur de justice sociale Du travail des membres du collectif, de l’aide de bénévoles et de l’asbl Samenlevingsopbouw, des personnes en attente de régularisation se sont octroyé le droit, dans ce jardin collectif, d’en exercer d’autres fondamentaux : le droit à la protection et à l’inclusion sociales. Face aux rouages bloqués de l’administration, Humana Terre a réussi une échappée vers un peu plus de justice sociale. Brèves Dossier Portrait/Point de vue Humana Terre, “Travailler la terre : une leçon de résistance” Nouvelle publication GAZ DE SCHISTE ET MOBILISATIONS CITOYENNES EN EUROPE L ’actualité du gaz de schiste en France et en Pologne ou de l’or en Roumanie et en Grèce est révélatrice de l’importance du débat autour de l’extraction des ressources naturelles sur le vieux continent. À l’heure de la mondialisation où la course est à l’indépendance énergétique, l’exploitation des sous-sols est plus que jamais au cœur des discussions. Cette question controversée ne laisse pas les citoyens européens indifférents ; nombre d’entre eux se mobilisent pour s’opposer aux grands projets d’extraction. tions nous permettront de mieux comprendre comment les enjeux globaux s’incarnent dans le concret de la vie des populations. ❚ Auteur : Guénaëlle de Meeûs ❚ Prix : 5 euros (version pdf téléchargeable gratuitement sur www.justicepaix.be), à commander via [email protected] (+32 2 738 08 01) Cette étude propose de prendre conscience de l’action et des motivations de ces mouvements de contestation. Dans quel contexte s’inscrivent-ils ? Comment prennentils naissance ? Quels sont les composants de leur succès? Ces ques- MEMORIACTION : UN NOUVEL OUTIL PÉDAGOGIQUE POUR LES ENSEIGNANTS ET ANIMATEURS ! C omment reconstruire la confiance et la démocratie après un conflit ayant déchiré une société ? Comment et pourquoi gérer les différents types de “mémoires” ? Quelle différence entre travail de mémoire et histoire ? Autant de questions abordées, au travers du cas de l’Espagne, par l’outil Memoriaction, qui s’adresse à tout animateur et formateur de jeunes à partir de 16 ans. Le travail de mémoire post-conflit est en effet un thème crucial toujours d’actualité et le cas de la dictature (et post-dictature) espagnole particulièrement pertinent pour l’aborder. Fiches théoriques, supports médiatiques et pistes pédagogiques décortiquent les enjeux du “travail de mémoire”, indispensable pour (re-)créer les conditions d’un vivre ensemble. ❚ Information et commandes par email ([email protected]) ou au +32 2 738 08 01 ❚ Prix : 5 euros 11 Après une première année expérimentale, le projet continue de se construire, de se définir. L’initiative a déjà donné quelques réponses renforçant les valeurs qui ont balisé la concrétisation du projet : la solidarité et l’inclusion sociale. Anaïs Carton Première publication sur www.mag-ma.org Pour en savoir plus : http://humanaterre.wordpress.com/ http://spbelgique.wordpress.com/ Brèves Événement DU 24 AU 26 OCTOBRE 2014, NAMUR ACCUEILLERA LA DEUXIÈME ÉDITION DE RIVESPÉRANCE ! R appelons-nous : en 2012, quelques personnes de bonne volonté, motivées par l’idée de rassembler des chrétiens venus de tous horizons, organisaient cet événement de grande envergure : plus de 2000 personnes avaient répondu présent ! Cette année, l’équipe de RivEspérance nous met au défi de mettre l’espérance en dialogue. Axelle Fischer, secrétaire générale Chantal Bion, Eva Calatayud, Géraldine Duquenne, Santiago Fischer, Amandine Kech, Laure Malchair, permanents Volontaires ayant collaboré à ce numéro : Yvonne Clément, Sylvain Lauwers, Laetitia Tran Ngoc. Design : www.acg-bxl.be Dessin : www.sylvainlauwers.be Dons Abonnements ABONNEMENT DE SOUTIEN À “POUR PARLER DE PAIX” DE JUSTICE ET PAIX À PARTIR DE 15 € À VERSER AU COMPTE BE30 0682 3529 1311 Contact Justice et Paix sera présente via l’organisation de deux ateliers interactifs qui porteront sur des enjeux importants pour nos sociétés. Nous vous donnons rendez-vous le samedi 25 octobre après-midi pour débattre avec Laure Malchair autour du livre “Et si l’économie nous parlait du bonheur ? Des indicateurs de prospérité citoyens”. Axelle Fischer vous accueillera quant à elle à un atelier sur l’engagement des chrétiens pour la solidarité internationale. Elle sera accompagnée de Gonzalo Dopchie, directeur de Caritas international Belgique, et d’Angelo Simonazzi, secrétaire général d’Entraide et Fraternité. Pour en savoir plus : http://www.rivesperance.be/ Soutien financier : à partir de 40 €, déductible fiscalement À verser au compte BE30 0682 3529 1311 avec la mention “DON”. Pour tout renseignement à propos d’un don ou d’un legs, merci de bien vouloir prendre contact : Tél. +32 (0) 2 738 08 01 [email protected] N’hésitez pas à nous contacter ! Commission Justice et Paix francophone de Belgique, asbl Rue Maurice Liétart 31/6 B - 1150 Bruxelles - Belgique Tél. +32 (0) 2 738 08 01 - Fax +32 (0) 2 738 08 00 E-mail : [email protected] Facebook : facebook.com/justicepaix Twitter : @fischersantiago www.justicepaix.be Publié avec le soutien de la Direction Générale de la Coopération au Développement et Aide Humanitaire et de la Fédération Wallonie-Bruxelles