envolez-vous - Théâtre du Jorat
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envolez-vous - Théâtre du Jorat
THÉÂTRE DU JORAT une scène à la campagne Mézières / VD DOSSIER DE PRESSE Contacts: Michel Caspary, Directeur [email protected] T 021 903 07 43 Christopher Bugot, Marketing, communication [email protected] T 021 903 07 44 www.theatredujorat.ch SAISON 2015 ENVOLEZ-VOUS THÉÂTRE | CINÉ-CONCERT | DANSE | HUMOUR | CONCERT | COMÉDIE MUSICALE | CHANSON Bilan de la saison 2014 2 La saison 2015 3 La Grange sublime : entre tradition et modernité (de 1908 à 2015) Dossier de presse 2015 42 Page 1 Bilan de la Saison 2014 En chiffres : - 34 représentations (10 complètes) - 1'277 abonnés (contre 1’087 abonnés en 2013). - 26'473 entrées (contre 25’703 entrées en 2013), soit 82,1 % de fréquentation, dont 5,4 % d’invitations (contre 74% de fréquentation en 2013). - 55% des billets individuels vendus sur notre site web theatredujorat.ch. - Plus de 4000 fans sur Facebook La Saison 2014 était composée de 19 productions. Dont 4 créations au Jorat : - le spectacle pluridisciplinaire Synthesis - le concert pluridisciplinaire Pour l’amour d’un Stradivarius (avec la Camerata de Lausanne, le desinnateur sur sable Cédric Cassimo et le comédien Karim Slama) - la nouvelle production de la Route lyrique, de l’Opéra de Lausanne - et le premier one-man-show de Joseph Gorgoni sous son nom, qui évoquait les femmes de sa vie, dont Marie-Thérèse Porchet et Zouc. Exceptionnellement, trois productions chorégraphiques d’importance étaient à l’affiche. Le Ballet Zürich, en collaboration avec le festival STEPS, le Béjart Ballet Lausanne (une première historique) et la Cie Alias, avec le spectaculaire Poids des éponges. Trois grands succès, en particulier avec le BBL, dans des conditions météo parfois épiques (des vents tempétueux le deuxième soir et deux coupures de courant dans la salle le troisième jour, en pleine représentation de Brel et Barbara!). Grands succès également pour Le Malade imaginaire, monté par Jean Liermier (Théâtre de Carouge), Des Souris et des hommes, de John Steinbeck, du Cirque Invisible, de Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thiérrée et de 120’’ présente la Suisse, de Vincent Veillon et Vincent Kucholl (les deux premières dates ont été vendues en deux heures!) Le poème symphonique d’Erik Truffaz (Avant l’aube), le solo incroyable du comédien David Ayala (Macbeth/The notes) et le Deutsches Requiem, sous la direction d’André Ducret, n’ont pas eu autant de spectateurs qu’espérés. Mais l’accueil passionné du public était à la mesure de la qualité de ces trois événements. Enfin, les concerts de chanson (Juliette, Julien Doré, I Muvrini) nous ont permis une fois de plus d’attirer des centaines de nouveaux spectateurs, découvrant ainsi le charme unique de la Grange sublime. Michel Caspary Directeur Théâtre du Jorat Mézières, le 17 novembre 2014 Dossier de presse 2015 Page 2 La saison 2015 en un clin d’œil RÉSUME SAISON 2015 Nombre de spectacles 14 confirmés Genres Théâtre – danse – humour – concerts – chanson – comédie musicale - ciné-concert Nombre de représentations Au minimum 24 représentations Durée de la saison 5 mois Période Mai – octobre Partenariats institutionnels Théâtre de Vidy Lausanne, OSR, EVL Dossier de presse 2015 Page 3 Samedi 2 mai Dimanche 3 mai PLURIDISCIPLINAIRE Une création de la Compagnie EnVol RETOUR VERS L’ENFANCE, VIA LES AIRS Comment garder du mystère, de la chair et de la poésie dans un spectacle bardé de nouvelles technologies ? C’est le défi de la Compagnie EnVol (Vevey). elle raconte ici les mésaventures cocasses d’un promoteur immobilier borné, Philippe, qui entend raser une bibliothèque pour y construire à la place un hypermarché. Trente ans auparavant, cet espace de lecture était pourtant l’un de ses terrains de jeux favori. Mais l’homme a changé, il ne joue plus. Un soir, il entend néanmoins récupérer discrètement un livre qu’il y avait caché pendant son enfance. Il tombe sur Jules, vieux gardien des lieux à la bienveillance maligne, qui lui demande de refaire une partie d’un jeu auquel tous deux s’adonnaient autrefois. Des aventures, tirées d’un livre particulier, dont ils étaient les héros. Philippe n’a pas le choix : les portes de la bibliothèque sont fermées. Les événements vont s’enchaîner et les éléments se déchaîner. Les projections de décors en trois dimensions sont signées Nicolas Imhof, grand spécialiste d’effets spéciaux au cinéma et à Hollywood en particulier ( la série Harry Potter, par exemple ). Les vols d’objets et d’artistes sont assurés par l’équipe de Jean-Claude Blaser, maître en la matière et reconnu dans toute l’Europe. Toute l’équipe artistique est basée sur la Riviera, voire dans la région lémanique. Elle est à la base d’un projet très original, plutôt fou, d’une incroyable complexité technique, mais porté par le seul désir d’enflammer l’imaginaire des personnages et des spectateurs. Un retour fantastique vers l’enfance, via les airs. Décollage immédiat. Dossier de presse 2015 Une création de la Compagnie EnVol, mêlant théâtre, danse, projections vidéo, objets et personnes volantes Production Cie EnVol Coproduction Le Refl et, Théâtre de Vevey Mise en scène Diana Fontannaz Acteurs Karim Bourara Jean-Marc Morel Fiona Hirzel Décors Nicolas Imhof Scène Concept Davide Cornil Vols Jean-Claude Blaser Chorégraphies Fiona Hirzel eclairages Laurent Jaussi, ALUM Suisse Directeur technique Davide Conil Scénario Estelle Crottaz Imhof Musiques et sons Distribution en cours Page 4 La Compagnie EnVol La Cie EnVol est une association d’artistes de la région lémanique qui ont uni leurs compétences pour créer un premier spectacle hors du commun. Elle est présidée par Elena Chabod. Ses différents membres actifs regroupent des personnages renommés dans leurs différents domaines dont, entre autres : VOLS Le spécialiste européen du vol d’artistes et d’objets sur scène. Jean-Claude Blaser, fondateur de Scène concept basé à Blonay, créateur et inventeur de machines de vol, il compte à son actif quarante créations en cinq ans, dont des productions au Stade de France. www.scene-concept.com DECORS Un artiste digital à la carrière internationale Nicolas Imhof, originaire de Vevey, est issu tout droit des studios hollywoodiens avec lesquels il a travaillé pendant sept ans. Il a créé des images pour une trentaine de films dont des blockbusters comme « Harry Potter ». www.nicolasimhof.com ACTEURS Karim Babin, originaire de La Tour-de-Peilz, est un comédien qui travaille sur deux continents, en Europe et au Canada. Outre de nombreux téléfilms et pièces de théâtre, on a pu le voir récemment dans le film américain « Les Schtroumpfs 2 ». http://www.youtube.com/watch?v=8qRcpNgOkvE Jean-Marc Morel, comédien genevois, était le remarquable Professeur Tournesol dans le spectacle « Tintin » qui vient de finir sa tournée européenne. Fiona Hirzel, danseuse et chorégraphe suisse, a suivi une carrière en Europe et en Amérique du Sud. Elle s’est spécialisée dans le vol acrobatique. MISE EN SCENE Diana Fontannaz, originaire d’Attalens, metteur en scène du spectacle, travaille également comme comédienne entre Paris et l’arc lémanique. SCENARIO Estelle Crottaz Imhof, auteur du spectacle, est originaire de Vevey. Elle a créé et dirigé pendant dix ans une entreprise de recrutement d’acteurs et de figurants en Suisse Romande pour des productions cinématographiques internationales. Dossier de presse 2015 Page 5 Note d’intention DE DIANA FONTANNAZ Quand j’ai lu le texte d’Estelle Imhof, la première fois, j’ai immédiatement compris l’opportunité unique qu’il offrait : raconter la reconquête de l’imaginaire dans un spectacle tout public mêlant théâtre, cinéma et vol. Je souhaite que ce spectacle d’un genre nouveau et aux possibilités extraordinaires commence tout en douceur: un acteur et un plateau nu. Une source de lumière très fine. Jules, gardien de la bibliothèque, trie ses livres. Jusque là, rien d’anormal. Une simplicité qui permet au spectateur de s’engager avec nous en se fabricant ses propres images à partir de presque rien. J’aime le théâtre qui offre la possibilité aux spectateurs d’être actifs, réactifs à ce qu’ils voient. Je les souhaite partie intégrante du voyage de Philippe. Il s’agira, au début du spectacle, de distiller les informations par touche afin de susciter interrogations et curiosité chez le spectateur. Doucement, les livres prendront vie, le balai de Jules époussettera de façon autonome. Tout cela, presque de façon anodine. Puis Philippe arrivera et la machine à rêver se mettra en route au fur et à mesure qu’il se laissera gagner par l'imagination, grâce à Jules. Les vols de livres et autres objets ainsi que les vols des personnages seront de plus en plus présents au plateau, mêlés aux animations 3D créées par Nicolas Imhof. Ce tourbillon féerique emportera le spectateur jusqu’au climax du spectacle, l’échec de Philippe qui ne réussit pas à voler et le décor gigantesque qui disparaît sous ses yeux sans que (croit-il) il ne puisse rien y faire. Cette envolée progressive et enivrante dans les mondes fantastiques vers le noeud du spectacle est essentielle. Elle permettra aux spectateurs d’apprécier davantage le tableau final où tout l’imaginaire de Philippe disparaît, effets spéciaux, décors, pour glisser doucement dans une intimité délicate entre Philippe et les spectateurs. La fée s’est éteinte, Philippe ouvre son carnet et lit à voix haute des extraits de son journal intime retrouvé trente ans plus tard. « Papa dit que les fées n’existent pas mais que les factures existent ». C’est en réalisant pourquoi il est devenu l’homme qu’il est aujourd’hui qu’il se met alors enfin à voler, sans même s’en rendre compte. C’est une fin très douce. Une respiration pour le spectateur, laissé à son imagination et sa réflexion. Philippe, qui sera interprété par Karim Babin, représente notre part d'adulte responsable, la figure du père qui doit subvenir aux besoins de sa famille. Tout le monde reconnaîtra une part de son histoire personnelle dans ce personnage. Karim Babin est un acteur aux multiples talents et là l’énergie débordante, il saura rendre touchant et drôle le personnage parfois maladroit de Philippe. Jules, interprété par Jean-Marc Morel, représente l’enfant qui a su garder sa place dans l’adulte. Touchant, agaçant, parfois pathétique, il est celui que nous voudrions être sans pour autant oser l’admettre. Jean-Marc Morel a cette douceur et cette bienveillance maligne qui colle parfaitement au personnage de Jules. Il s’agira dans le travail avec les acteurs, de rester au plus près de la réalité, de s’ancrer dans la terre. La ligne directrice sera dans la sobriété du jeu. Je souhaite un naturalisme épuré, qui contrastera avec le vol et les mondes imaginaires animés en 3D et qui renforcera la notion de réalisme. Un gros travail d’improvisation basé sur le scénario permettra à chacun de trouver sa vérité dans la simplicité. Au-delà des mots, le travail sur l’engagement du corps sera essentiel. J’aimerais que l’on distingue, même si c’est de façon très discrète, le changement d’attitude corporelle de Philippe après cette nuit révélatrice passée dans la bibliothèque. Dossier de presse 2015 Page 6 Nicolas Imhof est un créateur de mondes merveilleux plus époustouflants les uns que les autres. C’est un gamin planqué dans un corps d’adulte et c’est un privilège pour le spectacle de travailler avec lui. Dans nos échanges sur les animations qu’il va créer, une chose primordiale est ressortie, la notion de réalisme dans le fantastique des mondes ainsi que la balance adéquate entre suggérer et montrer. En exemple, La première projection sortie de l’imaginaire de Philippe sera très simple, l’ombre d’un dragon. C’est une fois que son imaginaire se reconstruira que le réalisme pourra apparaître. Jean-Claude Blaser est un artisan, un orfèvre du vol, capable de relever tous les défis. « Tu veux un livre qui éternue ? Pas de problème ». Le travail sur le vol avec lui et ses manipulateurs sera aussi important que le travail avec les acteurs, au moment où nous nous retrouverons tous sur le plateau. Les manipulateurs sont des acteurs au même titre que Karim Babin et Jean-Marc Morel. Même si leur travail ne se fait pas à vue, ils ont la même responsabilité que les acteurs, lorsqu’il s’agit de faire parler un livre, danser un balai ou justement faire voler un personnage. Fiona Hirzel, danseuse de vol et chorégraphe au sein du spectacle, ainsi que Davide Cornil, manipulateur de vol mais aussi interprète de plusieurs personnages secondaires sur le plateau, sont deux présences primordiales. Ils joueront tour à tour, un habitant de la bibliothèque, un singe, un oiseau, une fée, dépendamment des paysages fantastiques animés en 3D qui seront évoqués. Ils accentueront la possibilité de ce mélange magique du cinéma et du théâtre. Dans La rose pourpre du Caire de Woody Allen, le personnage principal du film sort de l’écran et se confronte à la vie réelle. Ici, c’est le cinéma qui vient chercher nos personnages. Laurent Jaussy, notre créateur lumières, sera, comme tous les autres, un élément précieux de La Bibliothèque. C’est par lui que les subtilités du spectacle se révéleront. Encore une fois, il s’agira de travailler dans la sobriété et en toute complicité avec Nicolas pour sublimer les projections. Le son aura aussi une part très importante dans sa présence et dans son absence. Au-delà des bruitages, que je souhaite aussi bien réalistes par moments, que déformés par distorsions à d’autres, la musique du spectacle sera aussi une façon de l’habiller et participera à l’étourdissement enchanté du spectateur. A l’image des films fantastiques, la reproduction d’un orchestre symphonique est définitivement une voie que je veux explorer avec le compositeur qui travaillera avec nous. Les costumes, que je souhaite, encore une fois, les plus réalistes possibles pour Philippe (costume, chemise cravate dans les tons gris-bleu) et Jules (pantalons et long manteau de laine, peut-être un bonnet, dans les couleurs marrons), seront d’une extrême simplicité pour tous les personnages secondaires interprétés par Fiona et Davide. Ils seront vêtus d’une simple combinaison-cagoule noire qui permettra de suggérer ce qu’ils sont, tantôt un oiseau, tantôt un singe, sans pour autant le montrer. De ce fait, chaque spectateur pourra imaginer son oiseau, son singe, selon les mondes en 3D créés par Nicolas. Là aussi, l’engagement du corps sera d’importance. Je souhaite que leurs différents personnages soient suggérés par leur travail corporel principalement. Je souhaite raconter cette histoire comme elle m’est apparue à la première lecture. Actuelle, emprunte de réalisme, drôle surtout: Gigantesque. Dossier de presse 2015 Page 7 Jeudi 7 mai CONCERT sous la direction de Neeme Järvi et dans un programme de choix, dont la Symphonie N° 5 de Beethoven L’OSR EN PLEINE CAMPAGNE On est habitué à écouter l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR) à Genève ou à Lausanne. Beaucoup moins à la campagne. A notre connaissance, ce n’est que la deuxième fois (après 2002) que cet ensemble, fondé par Ernest Ansermet en 1918, se produit dans la Grange sublime. Sa structure tout en bois se prête à merveille à la musique classique. Cela devrait résonner bien au-delà des planches du Théâtre du Jorat: plus de septante musiciens sur scène vont interpréter un programme de choix, dont l’emblématique Symphonie n° 5 de Beethoven, sous la direction du chef estonien Neeme Järvi, à la tête de l’OSR depuis 2012. En ouverture de concert, deux belles pièces de Franz Schubert (Ouverture Rosamunde) et de Wilhelm Stenhammar (Concerto pour piano n° 2), dont le soliste sera le remarquable pianiste suédois Per Tengstrand. En pleine campagne ; c’est aussi le cas pour l’OSR dans un autre registre. Il entend ouvrir ses horizons en Suisse Romande. Sortir des sentiers battus. Jouer dans des lieux différents. Elargir sa notoriété. Se faire entendre et connaître par de nouveaux auditeurs. Une belle mission de transmission que partagent pleinement le Théâtre du Jorat et l’Association vaudoise des Amis de l’OSR. On l’a vu encore en été 2014 avec la venue (historique !) du Béjart Ballet Lausanne dans la Grange sublime. De nombreux spectateurs ont découvert pour la première fois cette troupe qui se produit dans le monde entier. Le vœu premier est qu’il en soit de même en mai prochain avec la venue de l’OSR à Mézières. Dossier de presse 2015 Direction Neeme Järvi Soliste Per Tengstrand, piano Franz Schubert Rosamunde, Ouverture zu die Zauberharfe D 644 ( 10' ) Wilhelm Stenhammar Concerto pour piano N° 2 en ré mineur op. 23 ( 30' ) Entracte ( 20' ) Ludwig van Beethoven Symphonie n° 5 en ut mineur op. 67 ( 31' ) Page 8 Neeme Järvi Directeur musical Saison 2014-2015 A la tête d’une dynastie de musiciens, Neeme Järvi est l’un des chefs d’orchestre les plus réputés de notre époque. Il est directeur musical de l’Orchestre de la Suisse Romande, directeur artistique de l’Orchestre symphonique national d’Estonie, directeur musical émérite du Residentie Orkest de La Haye et de l’Orchestre symphonique de Detroit, chef principal émérite de l’Orchestre symphonique de Göteborg et chef principal du Royal Scottish National Orchestra. Ses projets récents et futurs comprennent des invitations à diriger le Berliner Philharmoniker, l’Orchestre royal du Concertgebouw, le Sinfonieorchester des Bayerischen Rundfunks, le Gewandhausorchester de Leipzig, l’Orchestre philharmonique tchèque, le Wiener Symphoniker ainsi que les plus importants orchestres des Etats-Unis et plusieurs concerts avec l’Orchestre de la NHK et l’Orchestre symphonique de Singapour. Il poursuit également sa collaboration, comprenant concerts et enregistrements, avec l’Orchestre philharmonique de Bergen, l’Orchestre symphonique de Göteborg et le Royal Scottish National Orchestra. Sa discographie comprend l’intégrale des symphonies de Prokofiev, Chostakovitch, R. Strauss, Mahler, Dvorák, Glazounov, Grieg, Sibelius, Nielsen et Brahms ainsi que des enregistrements de compositeurs moins connus comme Wilhelm Stenhammar, Hugo Alfvén, Niels Gade, Franz Berwald, Johann Svendsen, Johan Halvorsen et des Estoniens Rudolf Tobias, Artur Kapp, Eduard Tubin ou Arvo Pärt. Tout au long de sa carrière, il enregistre entre autres pour Chandos, Deutsche Grammophon, BIS ou EMI. Ses récents et prochains enregistrements chez Chandos comprennent l’intégrale des ballets de Tchaïkovski avec l’Orchestre philharmonique de Bergen, des symphonies et œuvres orchestrales du compositeur suisse Joachim Raff, ainsi que des œuvres de Massenet, Chabrier, Saint-Saëns, Atterberg et Xaver Scharwenka. Dossier de presse 2015 Page 9 Neeme Järvi a reçu un doctorat honoris causa de l’Académie de musique de Tallinn, ainsi que l’Ordre du Blason national des mains du président d’Estonie. Choisi pour figurer parmi les Estoniens qui ont marqué le siècle, il a été aussi décoré par le maire de Tallinn. Il a reçu un doctorat honoris causa en lettres humaines des universités de Wayne (Detroit) et du Michigan, ainsi qu’un doctorat honoris causa de l’Université d’Aberdeen et de l’Académie de musique de Suède. Il a été fait commandeur de l’Ordre de l’Etoile du Nord par le roi Carl XVI Gustaf de Suède. Orchestre de la Suisse Romande Fondé en 1918 par Ernest Ansermet, l’Orchestre de la Suisse Romande compte 112 musiciens et assure ses concerts d’abonnement à Genève et Lausanne, ainsi que les représentations lyriques au Grand Théâtre de Genève. Depuis septembre 2012, le Directeur artistique et musical de l’OSR est Neeme Järvi, avec Kazuki Yamada en tant que Principal chef invité. Formation de réputation mondiale, l’Orchestre de la Suisse Romande, contribue activement à l’histoire de la musique avec la découverte ou le soutien de compositeurs contemporains, dont les oeuvres sont créées à Genève (Britten, Debussy, Eötvös, Holliger, Honegger, Jarrell, Martin, Milhaud ou Stravinski). Collaborant étroitement avec la Radio-Télévision Suisse (RTS), l’OSR est très tôt diffusé sur les ondes radiophoniques. Rapidement, le disque accroît cette diffusion grâce à un partenariat avec Decca, qui donne naissance à des enregistrements légendaires, couronnés par d’importantes récompenses. Les tournées internationales de l’OSR le conduisent dans les salles prestigieuses du monde entier et dans de nombreux festivals en Europe. L’Orchestre de la Suisse Romande est soutenu par la Ville de Genève, La République et canton de Genève, le Canton de Vaud, la RTS, les associations d’amis et de nombreux sponsors et mécènes. Dossier de presse 2015 Page 10 Dimanche 10 mai CONCERT Des oeuvres magistrales de Haendel et Bach sous la direction de Michel Corboz À BRAS ET GORGES OUVERTS Ce ne sont pas des adieux. Ce n’est pas un hommage. Ce n’est que du plaisir. Celui d’accueillir à nouveau l’Ensemble Vocal Instrumental Lausanne sous la direction de son fondateur (en 1961), Michel Corboz. Le Théâtre du Jorat semble avoir été créé pour lui, pour eux, chanteurs et musiciens, dont l’excellence rayonne sur tous les continents. Il est quand même assez singulier qu’une ville comme Lausanne (130'000 habitants) regorge d’autant d’artistes et d’ensembles reconnus tout autour de la planète ! Ce n’est pas la moindre des raisons pour lesquelles la Grange sublime a souhaité renouer et renforcer ses liens avec les institutions de la capitale vaudoise depuis 2009. Et de même à l’échelon vaudois et romand. Après La reine des fées, d’Henry Purcell, en 2013, changement de registre pour l’EVL au Jorat. Deux œuvres magistrales d’Haendel et Bach sont à l’affiche. Un répertoire qui a fait la réputation de ce chœur et de son fondateur, qui vient de fêter ses quatre-vingt-un ans. On reste bouche bée devant son enthousiasme, sa passion (de Bach, mais pas seulement), ce souci de perfection, de justesse, de bien mêler à la fois la technique et l’émotion. La Grange sublime reçoit l’EVL à bras et gorges ouverts, le temps de mettre en voix et en notes la palette infinie des sentiments humains. Dossier de presse 2015 Ensemble Vocal Instrumental Lausanne Direction Michel Corboz Avec 30 choristes et 16 musiciens Solistes Cinq ( distribution en cours ) Au programme Johann Sebastian Bach Messe brève N°3 en sol mineur BWV 235 ( 40' ) Georg Friedrich Haendel Dixit Dominus ( 33' ) Page 11 Présentation Fondé en 1961 par Michel Corboz, l’Ensemble Vocal Lausanne est composé d’un noyau de jeunes professionnels auquel viennent s’adjoindre, selon les œuvres, des choristes de haut niveau et des jeunes chanteurs en formation. Il aborde un large répertoire couvrant l’histoire de la musique des débuts du baroque (Monteverdi, Carissimi…) au XXème siècle (Poulenc, Honegger, F. Martin, Schnittke…). Sa direction artistique, assurée à la suite de Michel Corboz durant deux ans par Guillaume Tourniaire, est actuellement en phase de restructuration. Elle devrait être confiée, d’ici quelques mois, à Daniel Reuss, secondé par Nicolas Farine. Régulièrement invité à l’étranger, l’EVL est accueilli par un public enthousiaste. Il se produit à la Folle Journée dans les Pays de la Loire, Nantes, Bilbao et Tokyo, ainsi que dans de nombreux festivals ou Saisons de concerts en Suisse et à l’étranger. Invité par l’Orchestre de la Suisse Romande et l’Orchestre de Chambre de Lausanne, il collabore également avec le Sinfonietta de Lausanne, le Quatuor Sine Nomine, Les Cornets Noirs ou le Sinfonia Varsovia. L’EVL travaille avec son propre orchestre, l’Ensemble Instrumental Lausanne ; constitué selon les nécessités des œuvres, il joue sur instruments anciens ou modernes. Son abondante discographie (Erato, Cascavelle, Aria Music, Avex ou Mirare) lui confère une réputation mondiale. Une trentaine d’enregistrements sont primés, dont le Requiem de Mozart (Choc du Monde de la Musique 1999), le Requiem de Fauré (Choc de l’année 2007 du Monde de la Musique) ou le Requiem de Gounod (Choc Classica 2011). Son prochain opus, un programme de musique française, sortira au printemps 2015. L’EVL bénéficie du soutien de l’Etat de Vaud, de la Ville de Lausanne, de la Loterie Romande, de la Fondation Leenaards, de la Fondation Marcel Regamey, de la Fondation Fern Moffat, de la Fondation Sandoz et de l’Association des Amis de l’EVL. Biographie MICHEL CORBOZ Né à Marsens dans le canton de Fribourg (Suisse), Michel Corboz doit beaucoup à son oncle André Corboz, qui lui enseigne à la fois le chant, le piano, l’harmonie, l’improvisation et l’accompagnement. Il se forme à l’Ecole Normale de Fribourg, puis auprès de Juliette Bise au Conservatoire; il complétera sa formation de chef auprès de Hans Haug à Lausanne et de Paul Van Kempen à Sienne. Il fonde en 1961 l’Ensemble Vocal de Lausanne (EVL). Les distinctions et l’accueil de la presse pour ses enregistrements du Vespro et de l’Orfeo de Monteverdi, en 1965 et 1966, marquent le début de sa carrière internationale. Depuis 1969, il est chef titulaire du Chœur Gulbenkian à Lisbonne, avec lequel il explore le répertoire symphonique. Ces deux formations sont étroitement liées à son parcours; c’est avec elles qu’il effectue la plupart de ses enregistrements (plus d’une centaine), maintes fois couronnés. Dossier de presse 2015 Page 12 Il dirige le répertoire pour chœur, solistes et orchestre. Parmi ses enregistrements figurent les Passions et la Messe en si de Bach, la Messe en ut mineur et le Requiem de Mozart, Elias et Paulus de Mendelssohn, la Messe de Puccini, les Requiem de Brahms, Verdi, Fauré et Duruflé ou la Messe en mi bémol majeur de Schubert, sans oublier Frank Martin et Arthur Honegger. Michel Corboz enseigne également la direction chorale au Conservatoire de Genève de 1976 à 2004. Michel Corboz reçoit le Prix de la Critique en Argentine (1995 et 1996). La République française l’honore du titre de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres. Il est décoré de l’Ordre de l’Infant Don Henrique par le Président de la République portugaise en 1999. Le Prix de la Ville de Lausanne lui est décerné en 2003 et le Prix Leenaards en 2008 à Lausanne. Plusieurs livres documentent son parcours, parmi lesquels une série d’entretiens avec Antoine Bosshard parus en 2001 à la Bibliothèque des Arts et Au nom de la voix, Ensemble Vocal de Lausanne 1961-2011 aux Editions Favre en 2011. Dossier de presse 2015 Page 13 Mercredi 13 mai CHANSON DES CHANSONS À FLEUR DE PEAU Son nouvel album sous le bras, Camélia Jordana part en tournée via des chemins buissonniers. Elle emprunte aussi bien des allées mélancoliques que des artères enjouées, soucieuse de curiosité et de partage. Des errances volontaires pour ne pas laisser son coeur en déshérence. Chercher l’âme frère, l’amant qui ferait la paire, mais aussi d’autres cultures, d’autres différences, d’autres amis à travers le monde. On peut le parcourir physiquement, mais aussi en chansons. Elles sont à fleur de peau dans son nouvel album. Le tourbillon de l’amour fait tourner les âmes comme dans un grand manège tour à tour ronde infernale ou jeu vertigineux. Camélia veut « manger l’aube fine », se balader en terres inconnues, prendre la fuite en pleine conscience, en pleine lumière, en pleine moiteur, mexicaine par exemple. Elle aime l’orage, quand le ciel gronde, quand plus rien n’est sage et que la fronde s’organise dans les esprits. Faut-il les reprendre ou les laisser vagabonder? Qu’est-ce qu’elle a sa gueule? Camélia dit en avoir parfois peur. De cette gueule d’étranger qui ne sait pas où aller. Alors elle part quand même, chercher la beauté sur la Terre. En toute bonne foi, droit dans les yeux, quitte à faire des aveux d’une rare délicatesse quand elle doute. Camélia a 22 ans, une voix sublime, des textes précieux et des musiques entêtantes. Elle fait aussi du cinéma, mais pas le sien, du genre j’ai été révélée par Nouvelle Star et j’en suis une. Au contraire, la pudeur lui donne de belles couleurs. Une générosité en famille, entre amis, une façon d’aborder les récifs comme les plages avec le même désir, la même envie de coups de coeur. Coup de pot, elle a tout ça dans la peau. Dossier de presse 2015 Chant Camélia Jordana Clavier Donia Berriri Basse, contrebasse Sebastien Gastine Claviers Laurent Bardainne Batterie Steve Argüelles Guitare Nicolas Villebrun Avec le soutien des Théâtres Sorano Et Jules Julien de Toulouse Page 14 Camélia Jordana, dans la peau, son dernier album « Dans la peau » tel est le nom du nouvel album de Camélia mais aussi son premier extrait qui nous rappelle avec joie la douceur des longs étés, la fraicheur des doux hivers, la lumière des beaux automnes, elle qui n’a que 21 printemps a déjà su se renouveler. Ceux qui pensaient qu’elle était uniquement promise, et certes ce n’est pas rien, à endosser l’onirique noir laissé par Barbara et bien non, non, non. Camélia, même dans ses allées mélancoliques n’oublie pas qu’il existe d’autres chemins où se croisent les sentiments mêlés d’une jeunesse curieuse aussi pop qu’éthiopique aussi chanson que disco futuriste, la poésie épique d’une nouvelle époque où l’on ne classe plus mais où l’on vit. Camélia a dans la peau cette envie irrépressible de goûter à tout et de le partager. Après le succès de son premier album avec plus de 150 000 albums et une tournée de deux années, Camélia a su- ce qui est rare pour son âge- prendre son temps. Le temps de faire du cinéma avec le nouveau film «Bird People» de Pascale Ferran sélectionné à Cannes ou encore «La stratégie de la poussette» l’an passé, mais aussi du théâtre. Le temps de dessiner l’horizon, le temps de choisir, le temps de jouer et d’écrire. Celle que nous connaissions interprète hors pair est aujourd’hui devenue auteure et compositrice pour notre plus grand plaisir. Entourée de son ami de toujours BabX qui a réalisé entièrement ce nouvel album, entourée de ses musiciens qui l’accompagnent aussi sur scène, Camélia a su trouver sa famille. Car Camélia a cela dans la peau, la famille, les amis, les rires, l’amour, la vie quoi. Cet album est d’une élégance rare et d’une ambition peu commune dans la chanson. Son 1er extrait «Dans la peau» est une ode pop, une invitation au jeu, à la sensualité, au tourbillon de l’amour. De l’amour il y en a dans cet album, d’ailleurs il ne s’agit que de cela sous toutes ses formes, et ses formes sont généreuses que ce soit «Colonel Chagrin» qui semble tout droit sorti d’un club cubain du New York des années 50 que l’on écume à la recherche du tout, «Comment lui dire» est une déclaration où la pudeur nous fait fondre, «A l’aveuglette» duo qui évoque la jalousie et la pollution entourant parfois les amoureux et ce désir d’être parfois seuls au monde, «Jeune homme» se fait attendre au coeur de l’hiver, et que dire du tubesque titre pop mexicano-éthiopiquo «La fuite» qui nous rappelle que les bras de la vie ne sont pas toujours ceux qui nous serrent, il y’a dans l’amour des ailleurs qui conduisent parfois à quitter «Laissemoi » pour se retrouver seul avec «Ma gueule» hommage à toute une génération en questionnement et manque d’amour. Alors certes il pleut sur «Berlin» titre hautement classieux mais Camélia garde en mémoire contrairement au personnage de l’envoûtant «Sarah sait» ou autre dansant «Madi» - son Syracuse à elle à savoir «Miramar», plage sur laquelle son horizon a commencé à prendre forme. Avec autant d’amour il est certain que le ciel de Camélia a de très longs et beaux jours à nous offrir encore, ses nuages sont doux et ses soleils radieux. Dossier de presse 2015 Page 15 Jeudi 21 mai Vendredi 22 mai Dimanche 24 mai THEATRE de Dürrenmatt, mise en scène Omar Porras par le Teatro Malandro LA FABLE CRUELLE ET DELICIEUSE DE LA VANITE Retour aux sources pour Omar Porras, qui fête les 25 ans de sa compagnie, le Teatro Malandro. Le futur directeur du Théâtre KléberMéleau, qui va remplacer l’emblématique Philippe Mentha dans l’ancienne usine à gaz de Renens, reprend sa Visite de la vieille dame. Cette pièce charnière du répertoire théâtral helvétique, signée Friedrich Dürrenmatt, a marqué les esprits. Une fable cruelle et délicieuse sur les thèmes de la vanité, de la vengeance et de l’étroitesse d’esprit qui raconte une Suisse frileuse et veule, où l’argent dégage une sale odeur ; elle n’en garde pas moins une valeur universelle, tant la cupidité et l’opportunisme n’ont pas de frontières. Voici donc Clara Zahanassian qui revient dans son village. elle en était partie sous les quolibets et les insultes ; elle débarque en étant devenue milliardaire. Tous les habitants l’accueillent chaleureusement avec une seule idée en tête qu’elle crache ses millions pour la communauté. Pourquoi pas, mais à une condition : elle veut la tête d’Alfred III, son ancien amant qui l’avait trahie et abandonnée. Acheter la justice ? La tentation est grande, mais la pomme pas évidente à avaler… Cette sarabande masquée est portée par une équipe de comédiens admirables, dans une scénographie baroque. Tout porte au rêve et tout ne sera que cauchemar. L’ironie assassine de l’auteur a trouvé en Omar Porras (qui joue la vieille dame) un serviteur inventif et méticuleux, modulant avec grâce les tensions et les émotions. Dix ans après, il revient à Mézières avec ce spectacle éblouissant, comme le fut également Les Fourberies de Scapin, autre création marquante du Teatro Malandro, et présentée en 2009 dans la Grange sublime. Cette salle est faite pour lui. Dossier de presse 2015 Texte Friedrich Dürrenmatt Traduction Jean- Pierre Porret Mise en scène Omar Porras Assistante à la mise en scène Fabiana Medina Scénographie Fredy Porras et Omar Porras Masques Fredy Porras Lumières Mathias Roche Costumes Irene Schlatter Musique, univers sonore Andrés Garcia, Omar Porras, Sarten Accessoires Laurent Boulanger Directeur technique Gabriel Sklenar Régie son Emmanuel Nappey Avec Yves Adam, Peggy Dias, Fanny Duret, Philippe Gouin, Adrien Gygax, Jeanne Pasquier, Omar Porras ( alias Clara zahanassian ) Production Teatro Malandro Coproduction Théâtre de CarougeAtelier de Genève, Maison de la Culture d’Amiens, CNCDC Châteauvallon Avec le soutien de Ville de Genève, République et canton de Genève, Pro Helvetia Page 16 L’OEUVRE « Je vous donne cent Claire Zahanassian, Acte I milliards, et pour ce prix je m’achète la justice. » Dans la petite ville de Güllen jadis prospère, tout n’est que misère et dénuement. Aucun train ne s’arrête plus dans sa gare délabrée et c’est d’allocations que vivent ses habitants. Aujourd’hui pourtant, ils sont en émoi : la milliardaire Claire Zahanassian doit arriver d’un instant à l’autre et ils comptent bien lui soutirer quelques millions pour relancer les affaires. Elle avait fui la bourgade autrefois sous leurs quolibets, le ventre rebondi et délaissée par Alfred Ill. Rafistolée à coups de prothèses, un septième mari au bras et deux autres en attente, un cercueil, une panthère noire et des colosses à sa suite, elle revient riche et triomphante, prête à sortir Güllen de la misère, mais à une condition : la tête de l’homme qui l’a abandonnée. En trois actes d’une tragi-comédie féroce et jubilatoire, Friedrich Dürrenmatt démasque la versatilité des valeurs et des discours politiques, décapite les conventions et poursuit une réflexion radicale sur la justice. Sous sa plume aux odeurs de souffre, amour, vengeance, cupidité et morale mènent une danse macabre où le grotesque du monde se joue de la vérité. Dürrenmatt révèle avec génie les mécanismes qui conduisent une collectivité à perdre toute notion de bien et de mal au nom du sacro-saint argent. La Visite de la vieille dame + le Teatro Malandro = 3 Pour la troisième fois depuis la fondation du Teatro Malandro, Omar Porras crée ce bijou vitriolé, campant lui-même une vieille dame exubérante, emperruquée et en dentelles. Succès public et critique dès sa première mise en scène, amplifié encore par la deuxième version dix ans plus tard, sa Visite de la vieille dame lui vaut une reconnaissance internationale et une tournée mondiale. Un spectacle musical et festif, où le baroque d’Omar Porras épouse celui de l’auteur suisse-allemand dans un pas de deux grinçant jusqu’à l’apocalypse. Dossier de presse 2015 Page 17 Jeudi 28 mai THEATRE de Robert Thomas, dans une mise en scène de Jean-Gabriel Chobaz UN THRILLER THEATRAL ENCHANTEUR Une pièce pour huit comédiennes (de générations différentes) est une rareté. On dira même une aubaine, d’autant plus quand il s’agit d’une comédie policière bien ficelée, mêlant suspense et humour. Huit femmes a été créée en 1958 à Nice. elle a été portée deux fois à l’écran : en 1960 sous le titre La nuit des suspectes (adaptation de Frédéric Dard et de l’auteur) et en 2002 sous son titre original par François Ozon, avec une distribution prestigieuse. L’expérimenté metteur en scène lausannois Jean-Gabriel Chobaz reprend l’affaire avec son sens affuté de la dynamique théâtrale et une brochette de comédiennes romandes pas moins attractive. L’argument tient du bâton de dynamite qui n’attend plus qu’une allumette… Dans une grande demeure bourgeoise, on se prépare à fêter Noël. Cependant, une découverte macabre bouleverse ce jour de fête. Le maître de maison est retrouvé mort, assassiné dans son lit, un poignard planté dans le dos. Autour de lui, huit femmes (son épouse, ses filles, sa soeur, sa belle-mère ou encore une domestique). Chacune a un secret jalousement gardé, qu'il faut dévoiler, car l'une d'entre elles est coupable. Mais laquelle ? Huit femmes n’est pas Dix petits nègres ou Douze hommes en colère. Mais il y a des ingrédients communs qui nourrissent ce thriller théâtral, où s’incrustent des chansons et des chorégraphies pétillantes. Le suspense n’empêche pas de monter un spectacle festif et gourmand, comme le désire l’artificier Jean-Gabriel Chobaz. Pour autant, la composition de l’explosif dessert au final reste top secret ! Dossier de presse 2015 Mise en scène et scénographie Jean-Gabriel Chobaz Collaboration artistique Stéphane Rentznik Chorégraphies Tania de Paola Adaptation des musiques et coach vocal Timothée Haller Création lumière Gazus Gagnebin Son & sonorisation Joël Christen Costumes Corinne Baeriswyl Maquillages Nathalie Mouchnino Construction décor Patrick Staub Relations publiques Pierrette Peter Administration Hélène Schneider Avec Caroline Althaus, Isabelle Bosson, Josette Chanel, Véronique Doleyres, Michèle Grand, Paola Landolt, Maria Mettral, Caroline Roëlands Coproduction Théâtre Montreux Riviera, Pulloff Théâtres, Cie Théâtre du Projecteur Page 18 Biographie de ROBERT THOMAS Auteur dramatique, comédien, metteur en scène et réalisateur français né à Gap en 1927 et décédé en 1989 à Paris. A quatorze ans, Robert Thomas se découvre une passion pour le théâtre contemporain et moderne mais également en philosophie des lumières. En trois ans, il lira toutes les pièces de théâtre publiées de 1900. En 1947, juste avant de passer son bac, il quitte sa famille avec une idée bien arrêtée : écrire et jouer la comédie à Paris. Il paye ses cours de comédien avec son salaire de télégraphiste et joue comme figurant dans plus de cinquante films. Il écrit la nuit 8 pièces d’affilée qui seront toutes refusées. Pendant plusieurs années sous la direction de Louis Stréliski et Lestély, il joue quelques pièces avec Vudal G à qui il propose ses pièces. Il aura côtoyé Noëlle Adam, Ginette Garcin, Mona Monick. Il se présente à Pierre Dux qui l’engage dans Il faut marier maman avec Denise Grey. Il débute ainsi une carrière dans le théâtre. La ténacité de Robert Thomas sera récompensée avec sa huitième pièce. Retenue par le Bouffes-Parisiennes, Piège pour un homme seul, fait un triomphe le 28 janvier 1960, soir de la générale, et son auteur devient célèbre du jour au lendemain. Alfred Hitchcock souhaitant acheter les droits d’adaptation de la pièce au cinéma, rencontre même son auteur. Dés lors, Robert thomas se trouva une spécialité en mariant l’intrigue policière au théâtre de boulevard. L’année suivante, il reprend sa première pièce en la réécrivant, Huit Femmes qui sera récompensé en 1961 par le prix du Quai des Orfèvres. La pièce sera adaptée au cinéma par François Ozon en 2002, avec le succès que l’on sait. Il travaille aussi comme comédien, metteur en scène, réalisateur. Interview de JEAN-GABRIEL CHOBAZ VDP : Pour quelle raison votre choix s’est-il porté sur Huit Femmes pour votre prochaine mise en scène ? JGC : Je lis beaucoup de théâtre depuis bientôt trente-cinq ans. J’ai donc dans mes tiroirs des pièces que j’ai aimées et dont je me suis dit qu’un jour je les ressortirai. Aujourd’hui c’est Huit Femmes qui ressurgit. La pièce m’était restée en tête aussi grâce au film de François Ozon, sorti en 2002. L’idée a en outre directement suscité l’intérêt de la directrice du théâtre Montreux Riviera, Khany Hamdaoui. Nous avions déjà eu l’idée de la monter au Pulloff il y a plusieurs années, mais ce n’est pas si simple, car il faut trouver les financements, les comédiennes et il faut en avoir l’envie brûlante. Aujourd’hui, c’est chose faite et « que le spectacle commence ! ». Dossier de presse 2015 Page 19 VDP : Comment expliquez-vous votre envie brûlante pour cette pièce-ci spécifiquement ? JGC : Il m’a paru évident que c’était le moment de la mettre en scène car tout s’y prête. L’intérêt de différents directeurs de théâtre prêts à coproduire le spectacle comme le Théâtre Montreux Riviera ou à l’accueillir en tournée comme le Pulloff, mais aussi le Grand Théâtre de Beausobre et le Théâtre CO2 de Bulle. J’attends encore plusieurs réponses de différents lieux comme Le Théâtre de Valère à Sion, Le Théâtre Alchimic à Carouge, le Théâtre Benno Besson à Yverdon, etc. VDP : C’est vraiment une pièce qui attise l’intérêt avant même d’être portée sur scène… JGC : Oui et en plus de cela c’est une pièce qui englobe toute ma recherche, tout ce que j’aime faire au théâtre. Je privilégie le théâtre de texte, mais souvent et dans la plupart de mes pièces, il y a des instants chantés, dansés, chorégraphiés ou encore avec participation de la vidéo. Je manipule toujours les projets afin que les arts se rencontrent et s’entrechoquent. Je suis un créateur et j’aime que toutes ces formes d’art se percutent et se répondent à travers mes mises en scène. Dossier de presse 2015 Page 20 Samedi 30 mai HUMOUR avec des comédiens romands, champions de l’improvisation VINCENT, VINCENT, DIDIER ET LES AUTRES Il y a comme une évidence à recevoir en 2015 au Théâtre du Jorat l’équipe foldingue d’Avracavabrac, dans laquelle figurent Vincent Kucholl et Vincent Veillon, les héros du phénomène 120 secondes présente la Suisse, qui a triomphé trois soirs durant dans la Grange sublime en 2014. Avracavabrac est une troupe d’une dizaine de comédiens romands, champions de l’improvisation théâtrale. Leur tanière est le Bourg, à Lausanne. Mais ils en sortent parfois pour chauffer des salles bien plus grandes. Et de quoi parlera le spectacle ? On n’en sait encore fichtre rien ! Tout dépendra des thèmes proposés par le public ce soir-là. L’improvisation théâtrale est née au Québec. S’inspirant du décorum et des règles du hockey sur glace, elle voit s’affronter deux équipes dans une petite patinoire sous l’oeil affuté d’un arbitre. Au final, c’est le public qui vote. En Suisse Romande, les matches d’impro ont débarqué au milieu des années 80. Il y a même eu une Coupe du monde entre Lausanne et Genève avec des équipes professionnelles de Suisse, France, Belgique et Québec ! De nombreuses écoles et de nombreux comédiens amateurs ont par la suite adopté ces joutes verbales. Avec Christophe Auer, Sébastien Blanc, Lionel Caille, Didier Charlet, Cécile Collet, Pierrick Destraz, Vincent Kucholl, Virginie Lièvre, Laurence Scheurer, Pascal Schopfer, Antonio Troilo et Vincent Veillon ( sept d'entre eux seront présents, dont les deux Vincent , Antonio Troilo et Didier Charlet ) De là vient aussi Avracavabrac, qui a su expérimenter d’autres formats, d’autres façons d’inventer des histoires drôles, touchantes ou... abracadabrantes. On y retrouve donc les deux Vincent de 120 secondes, mais aussi une brochette de comédiens impeccables, comme Antonio Troilo et Didier Charlet, qui joue actuellement son spectacle solo, Hosanna !. On ne pouvait pas rêver de meilleur mot de la fin. Dossier de presse 2015 Page 21 Samedi 6 juin Dimanche 7 juin CONCERT dirigé par David Greilsammer - Deux programmes de feu pour ce nouvel orchestre LES AUDACES D’UN JEUNE ET BRILLANT ORCHESTRE Un soir de janvier 2014 au Bâtiment des Forces Motrices (BFM), à Genève. Près de mille personnes de tous âges viennent écouter le Geneva Camerata, fondée à peine quelques mois plus tôt. Un programme à l’image de son jeune chef, David Greilsammer, brillant et audacieux. Comment rendre encore plus populaire la musique classique ? en la panachant avec d’autres genres artistiques (danse, théâtre, arts visuels ou encore marionnettes), d’autres musiques, d’autres musiciens. Ce soir-là, le concert mélange jazz et classique, avec pour soliste le pianiste jazz Yaron Herman. Tout y est : la finesse, l’humour, la virtuosité, l’émotion. Au final, le public est debout, applaudissant à tout rompre. Un vrai coup de foudre. L’idée est de proposer au Théâtre du Jorat les deux facettes du Geneva Camerata. Une première soirée autour de Mozart et d’Haydn, avec le remarquable violoniste Daniel Hope et David Greilsammer, aussi doué au piano qu’à la direction d’orchestre. Puis une deuxième panachant Vivaldi, Bach et Telemann avec des airs traditionnels des Balkans. Avec en soliste Gilad Harel, clarinettiste lui aussi acclamé dans les salles du monde entier. Ce ne seront pas de simples concerts, mais bien deux grands voyages en musiques. Dossier de presse 2015 CONCERT DU SAMEDI 6 JUIN Un Violon Endiablé Violon Daniel Hope Piano & direction David Greilsammer Geneva Camerata haydn, Symphonie n°39 en sol mineur Hob. I:39 (15') Mozart, Concerto pour piano n°12 en la majeur K.414 ( 23') Schnittke, Moz-Art à la Haydn (12' ) Mozart, Concerto pour violon n°3 en sol majeur K.216 (22') CONCERT DU DIMANCHE 7 JUIN Balkans-Baroque ! Clarinette Gilad Harel Direction David Greilsammer Vivaldi, L’Olimpiade RV725 - ouverture (5') Danse traditionnelle des Balkans – Macédoine (5') Bach, Symphonie en ré mineur WFV 1:3 (10') Danse traditionnelle des Balkans – Bulgarie (5' ) Bach, Concerto pour deux violons en ré mineur BWV 1043 (12') Danse traditionnelles des Balkans – Turquie (5') Telemann, Concerto pour hautbois en mi mineur ( arrangement pour clarinette ) (13') Medley de chansons traditionnelles des Balkans (5' ) Page 22 Jeudi 11 juin Vendredi 12 juin THEATRE Création du Footsbarn Theatre d’après « Vol au-dessus d’un nid de coucou » de Ken Kesey LE DROIT INTOUCHABLE A LA DIFFERENCERETOUR Les plus anciens se souviendront peut-être d’un spectacle épique du Footsbarn Theatre sous chapiteau à Sauvabelin, au début des années 80, dans le cadre du Festival international de théâtre contemporain de Lausanne, lancé par Jacques Gardel. Ou d’un autre, pas moins spectaculaire, à l’enseigne de Mir Caravane, qui regroupait une dizaine de compagnies européennes, à l’affiche un peu plus tard d’une autre édition de ce même festival. Accueillir le Footsbarn au Jorat est un honneur. L’histoire de cette troupe est en même temps celle du théâtre en général. Délaissant Shakespeare pour une fois, elle s’attaque à un texte qui, adapté au cinéma par Milos Forman, reste dans toutes les mémoires, grâce également à la partition hallucinante de Jack Nicholson : Vol au-dessus d’un nid de coucou. Un hôpital psychiatrique, des hommes enfermés, sans doute un peu fêlés, mais rêvant de liberté, et une infirmière chef tyrannique, pour ne pas dire sadique. Le drame se joue non sans humour, dignité et solidarité, comme une quête absolue d’indépendance, du droit à la différence, face au système, aux règles, à la grande machine de la société normative. La folie n’est pas toujours là où on l’imagine. La part onirique du roman convient bien au Footsbarn Theatre, itinérant, inclassable et cosmopolite depuis quarante ans. Il se joue des codes théâtraux, réinvente en permanence, et propose des spectacles où la chair et l’esprit s’entremêlent avec profondeur et facéties. Il peut s’épanouir en salle, sous chapiteau ou dans la rue, jonglant avec les langues, multipliant les parades et les animations. Il est né dans une grange ( barn, en anglais ), celle de M. Foot, dans les Cornouailles. Bienvenue dans la Grange sublime ! Dossier de presse 2015 Avec Paddy Fletcher Vincent Gracieux Ingrid Liavaag Paddy Hayter Bruno Hollemaert Haka Resic Dominique Prie Scénographie et création des marionnettes Frederika Hayter, assistée de Fanny Lavergne Régie générale Sophie Barraud Création des costumes Hanna Sjodin Création sonore Bruno Hocquard Création lumière Jean Grison Création audiovisuelle & projections Sophie Lascelles assistée de Tim Pearce Régisseur Thierry Meslin Décors Brahim Arar Chargée de production Dominique Bouyala - Dumas Page 23 "La réponse n'est jamais la réponse. Ce qui est réellement intéressant, c'est le mystère. Si vous recherchez le mystère au lieu de la réponse, vous serez toujours en recherche. Je n'ai jamais vu personne trouver au final la réponse. Ils pensent que oui, donc ils arrêtent de penser. Mais le job c'est de rechercher le mystère, évoquer le mystère, planter un jardin avec d'étranges graines qui deviendront de mystérieuses fleurs. Le besoin du mystère est plus grand que le besoin de réponse" Ken Kesey Le roman aujourd’hui Cette œuvre culte de Ken Kesey, figure emblématique de la contre culture, est toujours d’actualité. Cette dénonciation de toute forme de dictature, cette ode à la liberté, à l'amitié, ce manifeste pour le droit à la différence nous parlent de façon saisissante encore aujourd'hui. Qui décide des frontières entre la normalité et la folie ? Pourquoi s'ajuster à une réalité intenable De plus nous trouvons un parallèle avec les expériences de l'auteur, qui dans les années 60 avait formé un groupe, les "Merry Pranksters" et pris la route dans un bus bigarré pour tester les limites de l'existentialisme et de la liberté Note d’Intention Sur le mode d’une fable, nous voulons explorer la dimension humaine et universelle. En tirer toute l'humanité et l'humour, la richesse des personnages sans pour autant éviter la profondeur du propos. Et Tant mieux si l'homme comprend qu’il peut se sortir de toute situation opprimante et retrouver sa liberté en puisant dans le creuset de l'amitié, la solidarité, la dignité et l'humour. Mise en valeur de la dimension onirique immense source d'inspiration pour nous, visuellement et poétiquement, deviendront des scènes traitées avec tous nos recours théâtraux. Dossier de presse 2015 Page 24 Jeudi 18 juin Samedi 20 juin Dimanche 21 juin COMEDIE MUSICALE de Christopher Isherwood, par la Cie Opéra Eclaté avec China Moses et Nicole Croisille Mise en scène Oliver Desbordes Direction musicale Dominique Trottein Chorégraphie Glyslein Lefever PREMIÈRE SUISSE Une fois n’est pas coutume, le Théâtre du Jorat offre une comédie musicale à ses spectateurs. Et pas n’importe laquelle. Cabaret, from Broadway, célébrissime depuis le film de Bob Fosse en 1972 avec Liza Minelli dans le rôle principal et tiré du livre de Christopher Isherwood, (Goodbye to Berlin ; Adieux à Berlin), publié en 1939. Une production de la Cie Opéra eclaté ( France ), qui avait déjà envoûté les spectateurs du Jorat il y a dix ans avec L’Opéra de quat’sous (Brecht / Weill ). Une étrange comédie musicale, en fait. On y rit, on y frémit. L’action prend place en Allemagne au début des années trente, en pleine crise économique peu de temps avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Un jeune américain, Clifford Bradshaw, à la recherche d’inspiration pour son prochain roman, se rend au Kit Kat Club, une boîte de nuit, où il rencontre Sally Bowles, dont il tombe amoureux. L’histoire n’a rien du happy end; elle a sa part de fête, de danse, d’éblouissement, d’ivresse, d’aveuglement, mais aussi de menace, de terreur, de solitude. Un condensé de l’humanité, avec ses côtés face et pile. Ce spectacle a été créé à Montpellier en été 2014. On y trouve une distribution d’une qualité incroyable, danseurs, chanteurs et comédiens, dont l’étonnante Nicole Croisille, dans le rôle de la logeuse Frau Schneider, et China Moses (fille de Dee Dee Bridgewater) qui incarne une très émouvante Sally Bowles, elle qui interpréta avec un immense succès la chanson-titre de La princesse et la grenouille de Disney. Dossier de presse 2015 Distribution des rôles principaux ( sous réserve de modifi cations ) Sally Bowles China Moses Frau Schneider Nicole Croisille Le Maître de cérémonie éric Perez Clifford Bradshaw Samuel Theis herr Schultz Patrick Zimmermann Fraulein Kost Pauline Moulène ersnt Ludwig Clément Chébli avec 14 autres comédiens, danseurs, chanteurs et 8 musiciens Chansons en anglais, Textes parlés en français Coproduction Folies Lyriques / Opéra Eclaté Livret Joe Masteroff d'après la pièce de John Van Druten et les nouvelles de Christopher Isherwood Musique John Kander Paroles Fred Ebb Produit et mise en scène pour Broadway par Harold Prince Spectacle présenté en accord avec TamsWitmark Music Library Inc, New-York Page 25 Note d’intention D’OLIVIER DESBORDES Mon propos est de replacer cette « comédie musicale » dans son contexte historique, et de ne pas obéir aux critères contemporains influencés par le rythme télévisuel. Le magnifique film de Bob Fosse a fait oublier l’oeuvre originale créée pour le théâtre, la version scénique est plus resserrée et aborde les sujets de façon plus directe. Ainsi, les personnages de Frau Schneider et de Herr Schultz, oubliés dans le film, prennent une grande importance. Le va-et-vient entre les drames privés, le contexte historique et la joie surfaite du cabaret sont la richesse de cette oeuvre. Dans le Lac d’Argent de Kurt Weill, dans les revues de Spoliansky, dans les livres de Klaus et Erika Mann, dans l’Ange Bleu d’Heinrich Mann et de Von Sternberg, j’ai trouvé les origines de Cabaret, les sources d’inspirations des auteurs de la comédie musicale. Se servant à la base de l’ouvrage de Christopher Isherwood : Adieu à Berlin, ils se sont extrêmement bien documentés sur le Berlin des années 25-33 et ont ainsi voulu traiter le sujet dans son contexte culturel et politique. J’ai demandé à Patrice Gouron et à Jean-Michel Angays d’organiser un univers de coulisses de cabaret comme je les ai connus dans les années 70/80 lorsque je travaillais au Casino de Paris ou au Lido comme simple technicien. Un « condensé du monde », un échantillonnage de l’espèce humaine est représenté... soit dans une solitude au milieu du groupe, soit dans une cohabitation forcée parée d’un cabotinage de circonstance. J’imagine aussi les coulisses d’un cirque où se rencontrent dompteurs, ballerines, jongleurs, clowns, techniciens, garçons de piste... Récemment, j’ai revu la scène magique du music hall dans le « Loulou de Pabst » où se jouent à la fois un spectacle sur scène, une comédie en coulisse et un drame dans les loges... le monde du théâtre est un résumé de l’humanité, avec ses joies et ses compromissions. Le maître de cérémonie de ce cabaret, comme un magicien, nous fait passer sans cesse de l’intime sur une petite scène de théâtre à la grande scène du cabaret s’enivrant de plaisirs aveuglants. C’est pour cela que le décor sera à la fois : la coulisse, la scène, les loges... une ruche avec un petit théâtre en son coeur. Le vieux marchand juif sera inévitablement le clown sur qui l’on envoie des balles de tissu pour focaliser les angoisses générales, tel autre aura son brassard nazi, tel autre son étoile jaune ou son triangle rose... c’est le génie de cette oeuvre très humaine que je vais chercher à révéler avec les artistes que j’ai choisi ou qui m’ont choisi ! Dossier de presse 2015 Page 26 Le lieu du cabaret permet comme dans le cinéma muet expressionniste, de grossir le trait, c’est le sens des costumes que nous préparons avec ses « fantômes » de la mythologie des années 30, le décor « constructiviste » permet de rendre irréaliste et énigmatique les rapports entre ces marionnettes énormes non dépourvues d’émotion, de vie et d’humanité. La musique inoubliable ajoute à cette poésie... « Ni pièce ni chanson ne pouvait arrêter cette marche vers l’inhumanité » Douglas Sirk Comment danser Cabaret ? Glyslein Lefever Elle a vu, « vingt-cinq fois », dit-elle, le film de Bob Fosse. Elle garde un souvenir frémissant de l’adaptation de Jérôme Savary il y a plus de 25 ans. L’Ange bleu est quelque part au fond de sa rétine à côté d’autres images venues des Damnés de Visconti… Ainsi Glyslein Lefever, qui signe la chorégraphie de cette création, feuillette-t-elle son album personnel de Cabaret. Pourtant cette chorégraphe, actrice, danseuse, artiste touche-à-tout entre Comédie Française et Star Academy -elle est l’amie d’Eric Ruf comme de Kamel Ouali- ne veut pas se laisser corseter par ces prestigieuses réminiscences. Elle le dit : « Avec ce Cabaret, on va rêver de plein de choses ». Pas question pour elle de faire passer sa dizaine de danseurs sous le rabot du culturellementcorrect qui, à son goût, aseptise de trop les reprises de Cabaret, comédie musicale devenue si mythique qu’elle est en perpétuelles tournées à travers le monde : « Il y a là un côté Walt Disney qui n’est pas intéressant. En revanche, Olivier Desbordes veut aller en profondeur, explorer la limite de ce qui est montrable. C’est de cette façon que, moi aussi, je vois Cabaret : il faut que ça soit plus noir, plus sale. Parce que cette comédie musicale, c’est d’abord cela : une noirceur permanente sous la musique et les danses ». Aussi cette chorégraphie sera-t-elle plus proche des expressionnistes allemands, avec leurs noirs, leurs arrière-plans d’ombre, que de Broadway. « Je veux retrouver l’atmosphère de ces cabarets qui n’existent presque plus aujourd’hui avec ces artistes qui faisaient quatre numéros dans la soirée en passant d’un établissement à l’autre. Avec cette faune mélangée de clowns, de girls, de prostituées, de dompteurs, de stripteaseuses… C’est ça qui m’intéresse ». C’est dire si les tableaux dansés n’arriveront pas dans la trame du récit comme de simples placages chorégraphiés : « Je veux, dit Glyslein Lefever, faire s’exprimer des personnalités, les installer dans le cabaret et se servir d’elles pour créer de belles images ». Un peu de Damnés, un peu d’Ange Bleu, un peu de Bob Fosse… Mais surtout beaucoup d’Olivier Desbordes et de Glyslein Lefever. Propos recueillis par Jacky Vilacèque Dossier de presse 2015 Page 27 Vendredi 3 juillet Samedi 4 juillet Dimanche 5 juillet CINE-CONCERT Projections sur grand écran,accompagnées du Sinfonietta de Lausanne UN SPECTACLE EN EXCLUSIVITÉ SUISSE Toy Story, Ratatouille, Le monde de Nemo, Monstres et cie, Wall-E, Cars, LàHaut et tant d’autres : les films d’animation des studios Disney-Pixar sont sans pareil pour faire vivre toute une palette d’émotions en abordant des thèmes universels comme l’amitié, la cuisine, le temps qui passe, l’amour, le deuil, la famille ou encore la bravoure ! Et la musique dans tout cela ? Essentielle. Elle fait vibrer le corps et l’esprit grâce à un torrent de notes tantôt joyeuses, tantôt mélancoliques, mêlant airs classiques ou jazzy. Certaines comme Married life de Là-Haut, composée par Michael Giacchino ou The Cleaner de Toy Story, écrite par Randy Newman font déjà partie des grands standards de la musique de film. Grâce à l’apport d’un projecteur numérique dernier cri, les différents extraits des films Disney-Pixar sont projetés sur grand écran. Un cinéconcert aussi bien pour les fans que pour les néophytes. Le spectacle permet de (re)découvrir chaque film, remonté par les studios tout spécialement. Telle la direction d’un opéra, le chef d’orchestre Constantin Rouits doit faire pulser les percussions à chaque bond du rat Rémy de Ratatouille ou encore faire tressaillir les violons au moment de l’envolée des milliers de ballons de Là-Haut. Le Sinfonietta de Lausanne, avec plus de 80 musiciens sur scène (!), portera la musique des films. Il se profile, depuis sa création, en 1981, comme un orchestre tout terrain, qui s’attaque à tous les registres avec la même passion, celle de partager la musique. C’est donc le partenariat idéal pour ce projet coordonné par Overlook Events (Paris), trait d’union entre Burbank, la ville mythique du siège des studios Disney, et Mézières. Dossier de presse 2015 Orchestre Sinfonietta de Lausanne Direction Constantin Rouits Production Overlook Events/Disney Producteur associé Damien Maric Opérateur Jean Philippe Fournier Technique Serge Aquila Supervision Romain Dasnoy Communication visuelle Yoann Berger Relation internationale Cédric Litardi Page 28 Le Sinfonietta de Lausanne Le Sinfonietta est un tremplin de carrière très prisé par les jeunes musiciens sortant des Hautes Ecoles de Musique de Suisse Romande. Son but est de donner aux talents les plus prometteurs une première expérience du travail au sein d’un orchestre, avant que certains n’entrent dans des formations de renom telles que l’Orchestre de Chambre de Lausanne, ou encore l’Orchestre de la Suisse Romande, qui comptent actuellement dans leurs rangs de nombreux musiciens ayant fait leurs armes au Sinfonietta. Les années passent, l’esprit reste. Le Sinfonietta de Lausanne – fondé par Jean-Marc Grob en 1981 – se plait, depuis sa création, à mettre en rapport le jeune âge de ses musiciens et celui de son public. Cet orchestre à part se distingue par l’esprit résolument original et varié de ses programmes et par une manière très chaleureuse et décontractée d’aborder la représentation classique. Ces valeurs intrinsèques sont maintenues et portées par son nouveau directeur artistique, Alexander Mayer, qui y ajoute une touche de modernité, en mettant au programme de nouveaux concepts de concerts, comme par exemple des concerts « multimédia », permettant de découvrir l’orchestre de l’intérieur, ou « à la carte », où le public choisit le programme d’une soirée ! Avec une quarantaine de concerts par an – dont six programmes petits et grands effectifs, musique de chambre et symphonies Sinfonietta de Lausanne a rallié en 33 ans, grâce au soutien de Canton de Vaud, et de la Loterie Romande entre autres, plus de projet artistique de ses débuts. d’abonnement – alternant pour grand orchestre, le la Ville de Lausanne, du 1500 musiciens au grand Le Sinfonietta collabore régulièrement avec les choeurs de la région, mais aussi avec des artistes contemporains comme George Benson, Gilberto Gil ou Woodkid, ainsi qu’avec l’Opéra de Lausanne dans de nombreuses productions, notamment Madama Butterfly, La Grande Duchesse de Gérolstein, Orphée aux Enfers ou encore Les Mousquetaires au Couvent de Louis Varney. Romain Dasnoy, superviseur du spectacle Comment vous-êtes vous retrouvé à la tête de l’organisation de « Pixar en Concert » ? Je suis toujours à la recherche de beaux événements à produire. Depuis pas mal de temps, je participe à la production de gros concerts de musique de films, voire de ciné-concerts comme dernièrement en 2012 avec David Newman, le frère de Thomas Newman (WALL-E), lui aussi compositeur. Dans tous les titres qui apparaissent, « Pixar en Concert » est celui qui nous a le plus plu. Ce n’est pas un ciné-concert comme les autres : les 14 films Pixar sont repensés, remontés visuellement en HD numérique et adaptés musicalement pour un show d’exception. C’est une vraie relecture de ces films géniaux, tel qu’il sera impossible de le vivre chez soi juste en regardant un Blu-Ray ou DVD. Dossier de presse 2015 Page 29 Pixar est connu pour son talent créatif concernant les films. Pensez-vous que de faire un concert sur des musiques de films attirera le même public que le cinéma ? La musique fait partie intégrante des films. Un film, ce n’est pas que le scénario, les personnages ou les décors. La musique est l’âme d’une œuvre cinéma. De plus, « Pixar en Concert » est un ciné-concert. Les gens découvriront les meilleures musiques avec un montage des plus belles scènes des 14 films. C’est à la fois très proche de l’expérience cinéma, et à la fois très novateur, qui mérite son statut de « spectacle » avec 83 musiciens sur scène, ce qui est énorme. Les mélomanes comme les fans des films sauront apprécier le concert ! Pour quel public justement s’adresse le spectacle? Tout le monde ! Fans de Pixar, moins fans, cinéphiles, mélomanes… les films sont réellement excellents, et l’opportunité de revivre leurs grandes émotions, comme l’introduction de LàHaut, le dynamisme héroïque de Les Indestructibles ou le ballet étoilé de WALL-E, avec des dizaines de musiciens live, c’est une expérience que n’importe qui peut vivre et apprécier à sa juste valeur. Aussi, nous lisons régulièrement que les musiques de Pixar sont « pour enfants ». C’est faux : nous attirons l’attention sur la variété et parfois la grande complexité de certaines partitions, qui raviront les grands fans de musique de films. Michael Giacchino ou Patrick Doyle ont vraiment écrit des choses à faire trembler certains musiciens aguerris, on s’en est rendu compte à la réception des partitions. Il s’agit donc définitivement d’un concert qui saura être aimé même de ceux qui, de prime abord, n’ont pas d’attirance particulière pour Pixar. Il faut vraiment le vivre pour le croire ! Comment se passe votre collaboration avec Pixar Animation Studios ? Nous travaillons directement avec la branche musicale de Disney et ses très talentueux producteurs et arrangeurs. Ce sont des gens passionnés qui font tout pour que les films retranscrits en concert de ce type proposent aux spectateurs une expérience proche des sensations au cinéma, mais aussi des choses nouvelles. Le renouvellement des émotions est important et la lecture proposée par le biais du concert doit permettre aux spectateurs un vécu différent sur un même titre. Nous sommes heureux de travailler avec Disney, qui met vraiment du cœur à la qualité de ses événements ! Propos recueillis par Fabien Le Lagadec Dossier de presse 2015 Page 30 Vendredi 4 septembre Samedi 5 septembre THEATRE-DANSE mise en scène d’Alain Platel et Frank van Laecke LA FANFARE COMME MÉTAPHORE SOCIALE Depuis 2009, le Théâtre du Jorat a voulu renouer des liens avec les institutions lausannoises, vaudoises et romandes. Ce fut le cas en particulier avec le Théâtre Vidy-Lausanne : Flowers in the mirror, Slava’s snowshow, la Comédie des erreurs, milonga, autant d’aventures exceptionnelles. Rebelote en 2015 avec la nouvelle création d’Alain Platel, en collaboration avec Frank van Laecke, qui sera montée à Gand au printemps prochain avant de venir à Mézières – et d’ouvrir la saison du Théâtre Vidy-Lausanne. Alain Platel et Frank van Laecke se retrouvent après leur première collaboration, Gardenia, avec des travestis, qui a connu un grand succès en 2010. Ce nouveau spectacle utilise la fanfare en tant que « communauté miniature », un collectif composé d’une diversité d’individus qui tentent d’adopter une certaine cadence musicale et de marcher tous ensemble dans une même direction. Ils s’en tiennent autant que possible – avec des hauts et des bas – à ce qu’ils ont convenu, ce qui en fait une métaphore réussie de notre société dans son ensemble. Alain Platel est un chorégraphe flamand initialement formé comme orthopédagogue auprès d’enfants handicapés et qui s’intéresse, dans ses créations, aux troubles psychiques, aux fragilités humaines, aux marginalités. De la danse-théâtre poétique, singulière et inventive, sous l’égide des ballets C de la B'. Frank van Laecke, lui, a connu une tournée triomphale dans le monde entier en 2006 avec Regarde maman, je danse, un solo autobiographique de la comédienne transsexuelle Vanessa Van Durme. Dossier de presse 2015 Mise en scène Alain Platel, Frank van Laecke Direction musicale Steven Prengels Dramaturgie Koen Haagdorens Générique Avec Wim Opbrouck, Chris Thys, Griet Debacker, Hendrik Lebon, 10 musiciens et une association musicale locale Interprétation paysage sonore KMV De Leiezonen Production Ntgent, les ballets C de la B Distribution Frans Brood Productions Coproduction La Rose des Vents, Villeneuve D’Ascq ; TorinoDanza ; Théâtre National de Chaillot, Paris ; les Théâtres de la ville de Luxembourg ; Ruhrtriennale 2015 ; Festspielhaus St. Pölten ; Ludwigsburger Schlossfestspiele ; Festival Printemps des Comédiens Montpellier ; GREC-Festival de Barcelona Avec l’appui de la Ville de Gand, de la Province de la Flandre-Orientale et des Autorités Flamandes Représentations en collaboration avec le Théâtre de Vidy-Lausanne Page 31 Présentation La première de Gardenia remonte au printemps 2010. Ce spectacle sur un théâtre de musichall obligé de mettre la clé sous le paillasson est la première collaboration entre les metteurs en scène Alain Platel et Frank Van Laecke, mais aussi le compositeur Steven Prengels. Gardenia montrait un groupe de personnes qui, marquées par la vie, trouvaient une dernière fois la consolation dans l’art et se tournaient vers eux-mêmes et le public pour échapper à la solitude. Un sentiment que nous connaissons probablement tous. Gardenia n’avait pas laissé le public indifférent. Aujourd’hui, cinq ans et une tournée internationale de grande envergure plus tard, les trois créateurs de cette production si prenante accouchent d’un nouveau bébé. Cette fois également, ils nous livrent un monde où des gens se rencontrent à travers les arts et où, portés par le groupe, ils peuvent briller. La scène: le local de répétition d’une fanfare... Le microcosme Les associations musicales – fanfares, harmonies et autres orchestres à vent – font partie du paysage social et culturel depuis déjà des décennies. Rien qu’en Flandre, elles sont aujourd’hui près d’un millier. Les sonorités de leurs noms nous sont familières. Qui n’a jamais entendu parler de nos fanfares ou harmonies royales, de nos sociétés instrumentales, de nos ensembles ou de nos cercles musicaux? En 2012, ce foisonnement d’associations a donné l’idée au musée gantois Huis van Alijn de monter une exposition, d’ailleurs très appréciée, donnant à voir photos et pièces de notre patrimoine d’hier et d’aujourd’hui: En avant, marche! Son prétexte était le dixième anniversaire du VLAMO, l’organisation flamande des musiciens amateurs. En collaboration avec le photographe Stephan Vanfleteren et d’autres parties prenantes, les organisateurs ont aussi édité un livre d’illustrations photographiques, sorte de recueil compilant à la fois des portraits neufs de musiciens et de majorettes, mais aussi des images d’archives en noir et blanc. C’est à présent au tour des metteurs en scène Alain Platel et Frank Van Laecke, en collaboration avec le compositeur Steven Prengels, de se laisser inspirer par cette tradition populaire. Notre trio n’avait plus travaillé ensemble depuis Gardenia, une production qui leur avait valu un grand succès en 2010, dans le pays comme à l’étranger, notamment au festival d’Avignon, mais aussi en Grande-Bretagne, où ce spectacle a été nominé en 2012 aux prestigieuses Olivier Awards. Dans ce nouveau spectacle, dont la première est prévue en avril 2015, Alain Platel et Frank Van Laecke nous proposent d’aborder le phénomène des société musicales sous l’angle du « microcosme » : un collectif d’individus aux trajectoires les plus éclectiques qui tente, au rythme bien réglé d’une cadence musicale, de marcher dans une seule et unique direction et de conserver son cap. Ce contrat est respecté aussi bien que possible, parfois au prix de chutes ou d’erreurs, et prend à ce titre valeur de métaphore pour la société dans son entier. Le livre de photographies éponyme de Stephan Vanfleteren n’est pas l’unique source d’inspiration. Quelques oeuvres du septième art sont mises à contribution. C’est notamment le cas de Prova d’orchestra, réalisé en 1978 par le cinéaste italien Federico Fellini: un orchestre classique se révolte contre son chef en présence d’une équipe de télévision, présente sur les lieux – une chapelle du Moyen Âge – pour immortaliser la répétition. Dossier de presse 2015 Page 32 Citons aussi Band’s Visit, mis en scène par Eran Kolirin en 2007, portrait muet et tragicomique d’une fanfare de policiers égyptiens qui s’égare et échoue finalement dans un village en Israël, pays avec lequel l’Égypte est en conflit depuis des années. Et enfin Brassed Off, un film britannique de 1996 sur les conséquences de la politique menée par le gouvernement Thatcher dans le Nord de l’Angleterre, en particulier dans une ville minière où le niveau élevé du chômage entraîne des troubles sociaux et où la fanfare des lieux est la seule soupape par où peut s’exprimer le désarroi des familles ouvrières paupérisées. Une palette musicale très large En avant, marche!, voilà un titre qui évoque à lui tout seul un univers musical où la mesure sera binaire et les rythmes, pointés, où les parades en tonalité majeure succéderont aux cortèges funèbres en tonalité mineure. Ceux qui ont vu récemment tauberbach (mise en scène d’Alain Platel et musique de Steven Prengels) savent que la palette de Steven Prengels est évidemment beaucoup plus variée que cela. Voici ce que racontait Prengels quelques mois avant le début des répétitions d’En avant, marche! : « Peut-être bien qu’il y aura effectivement une marche dans le spectacle, mais nous voulons surtout expérimenter: timbres et paysages sonores différenciés, rendu sonore stratifié, etc. Nous voulons faire un spectacle dans lequel l’action sur scène procède autant que possible de la musique. Le répertoire de la marche est donc trop étroit. Alain Platel se laisse volontiers inspirer par le répertoire classique. Dans ce projet, il s’agit surtout de musique des XIXe et XXe siècle, de Giuseppe Verdi et Richard Strauss à Gustav Holst en passant par Jacques-Nicolas Lemmens ou même la Brabançonne. Ce sont des musiques que nous arrangeons, parfois pour cuivres, parfois pour choeur… En ce qui concerne l’orchestration, en plus de la percussion, je voudrais surtout travailler avec des cuivres: trompette, cor, trombone, tuba. Ce sera un moyen d’échapper aux sonorités triomphantes de la musique révérencieuse à laquelle on associe souvent les orchestres à vent. Avec des instruments comme le tuba et le cor, on peut aller dans le très profond, le très intense, presque comme avec un choeur. » Et voici ce que dit Steven Prengels de ses interprètes musiciens: « En plus des acteurs, nous voulons sur scène un ensemble d’une dizaine de musiciens. Les acteurs feront de la musique et les musiciens feront du théâtre. Nous espérons travailler autant que possible avec des musiciens amateurs. Cela donne une certaine ambiance à la musique, ce que nous trouvons intéressant. Nous allons aussi travailler avec la célèbre fanfare De Leiezonen, qui a participé à Aida* du NTGent (mise en scène de Frank Van Laecke). Elle fournira une série de morceaux préenregistrés: ce matériel, nous le traiterons plus avant dans le soundscape. Enfin, nous essayons de voir s’il serait possible de collaborer avec des harmonies et des fanfares locales, dans les lieux où nous allons donner En avant, marche! Toutes ces composantes forment le matériau de base que nous expérimenterons pendant les répétitions. » Steven Prengels connaît parfaitement le monde des fanfares. Il jouait dans une fanfare dès l’enfance et il en a dirigé une également, plus tard. Le titre En avant, marche! exprime l’idée que la musique est un moteur dans la vie des gens sur scène. Ainsi qu’un point de repère. «La musique comme une métaphore de quelque chose qui dépasse l’existence anecdotique d’une fanfare. Quelque chose de beaucoup plus grand, la société peut-être, ou la vie dans sa totalité» Dossier de presse 2015 Page 33 Dimanche 13 septembre CHOEUR Deux spectacles dirigés par Dominique Tille, l’un avec le Trio Nørn, l’autre avec le Boulouris 3+3 DES NOTES ET DES VOIX COMME AUTANT DE PASSERELLES Le jeune chef de choeur Dominique Tille avait monté en 2010 au Théâtre du Jorat une belle production, Chorale Attitude, regroupant plusieurs ensembles vaudois. Il revient à Mézières en 2015 avec un double projet, l’un (Chants du petit Ciel) lié au Trio vocal Nørn et à l’ensemble vocal féminin Callirhoé, l’autre (Voix des villes) au Boulouris Quintet et à l’ensemble Voix de Lausanne. Les deux spectacles, qui ont des structures indépendantes, mais qui ne sont pas sans affinités communes, seront joués le même soir, l’un après l’autre, sous le titre générique de La fête aux choeurs. Le Trio Nørn, fondé en 2002, déroute et envoûte par sa présence scénique et la qualité de ses voix, ne craignant pas d’inventer une nouvelle langue, le nørnik. L’ensemble Callirhoé, lui, a été fondé en 2005 sous l’impulsion de Dominique Tille. Il est composé de chanteuses professionnelles et semiprofessionnelles. Une constellation de talents pour chanter le ciel, dans une composition calligraphique et sensorielle d'Anne-Sylvie Casagrande. Du théâtre musical, en deuxième partie, avec le choeur Voix de Lausanne. Des chanteurs amateurs expérimentés qui « n’ont peur ni de la Messe en si de Bach ni des arrangements de Lady Gaga ». Ils sont ici entourés par l’inventif Boulouris Quintet, friand de trouver des passerelles entre les arts et les styles de musiques. La ville inspire l’auteur du livret, Marie Perny: «elle est un miroir en somme ; on y voit nos vies, nos émotions, nos destins, notre solitude, notre culture, nos liens. On peut s’y perdre, y sombrer, y renaître. » Dossier de presse 2015 CHANTS DU PETIT CIEL Avec le Trio Nørn : Edmée Fleury, Anne-Sylvie Casagrande et Gisèle Rime et l’Ensemble vocal féminin Callirhoé Compositrice Anne-Sylvie Casagrande Chef de choeur Dominique Tille Guitare Randolph Hunziker Costumes Claude Rueger OEil extérieur Anne-Cécile Moser Son Tibor Naef VOIX DES VILLES Chef de choeur Dominique Tille Compositeur Lee Maddeford Auteur Marie Perny Metteuse en scène Heidi Kipfer Avec le choeur Voix de Lausanne et le Boulouris 3 + 3 : Anne Gillot, Jocelyne Rudasigwa, Ignacio Lamas, Luc Muller, Philippe Ehinger, Rada Hadjikostova Scénographie David Deppierraz Costumes Claude Rueger Créations lumières Jean-Pierre Potvliege Création et régie son Bernard Amaudruz Production Compagnie 5/4 et Théâtre de l'Octogone - Ville de Pully Page 34 CHANTS DU PETIT CIEL LA MUSIQUE Pour Anne-Sylvie Casagrande, la rencontre entre le trio Nørn et l’ensemble Callirhoé tient à la fois de l’évidence et du défi. Evidence, parce que ces constellations ont toutes deux choisi comme noyau magnétique les voix, et, qui plus est, les voix de femmes. Ce qui les rapproche. Mais défi aussi, car les ponts à construire pour les relier nécessitent l’exploration d’une écriture musicale subtile. En effet, il s’agit dans les compositions d’établir des règles de gravitation et d’équilibre qui permettent d’associer les deux entités sans leur faire perdre leurs qualités particulières et leur autonomie de fonctionnement réciproque. UNE DÉMARCHE ORIGINALE : Anne-Sylvie Casagrande se propose de penser les Chants du petit Ciel comme des musiques calligraphiques. Légères ou incisives, dansantes ou lourdes, évanescentes ou puissantes, les compositions suivront la gestuelle d’un coup de pinceau. Mélodies, rythmes et harmonies deviendront alors les signes ou les graphèmes vivants d’un mouvement paraphé sur la toile de l’espace imaginaire. Car de quel ciel s’agit-il, sinon de notre ciel intérieur ? DES CONTRAINTES CHOISIES : La majeure partie des musiques des Chants du petit Ciel sera composée pour un effectif de 27 voix à cappella, regroupées en 6-9 registres étagés (3-6 pour Callirhoé et 3 pour Nørn). Si la création du spectacle concerne la totalité des 24 chanteuses du choeur auxquelles s’ajoutent les 3 voix du trio, la tournée ultérieure du spectacle doit prévoir un effectif plus « léger » de 12 chanteuses auxquelles s’ajoutent les 3 voix de Nørn. UN INSTRUMENT SUPPLÉMENTAIRE : Pour un tiers du programme, la compositrice choisit d’introduire dans l’architecture un instrument mélodique, à savoir une guitare. La partition sera confiée au veveysan Randolph Hunziker (musicien au toucher très particulier avec lequel le trio Nørn travaille depuis 2007) et élaborée en dialogue avec lui sur des bases d’improvisation. Ce choix permettra d’introduire des basses dans les polyphonies déployées dans la tessiture réduite inhérente aux voix de même nature (voix égales). D’autre part, les charnières narratives du spectacle pourront ainsi être marquées de manière claire et reconnaissable. LA THÉMATIQUE Les Chants du petit Ciel s’attachent à décrire en musique des « visions ». Ces visions sont à comprendre comme des moments de suspension hors du temps permettant à l’auditeur d’élargir ses frontières de perception. Dans une sorte d’apesanteur aérienne, l’auditeur sera convié à vivre l’expérience d’une évasion onirique. Comme si son état de conscience pouvait l’espace d’un instant s’élargir aux dimensions de l’infini invisible. Par sa recherche du mouvement, l’architecture calligraphique des pièces musicales doit permettre de créer le véhicule, le navire spatial ou astronef capable de suivre les courants de convection et les turbulences atmosphériques nécessaires à l’envolée. Et à la retombée. Car la perception n’existe toujours que par le contraste. Quant aux visions, elles ne sont pas forcément béatifiques et dessinées à même un ciel bleu limpide; elles peuvent ouvrir à travers les nuages les plus noirs de brusques failles célestes aussi profondes que les gouffres du psychisme humain. Dossier de presse 2015 Page 35 En fait la thématique des Chants du petit Ciel est : qu’est-ce que la musique permet de voir en nous ? Et où commence le jour, et où finit la nuit ? LE STYLE Dans la tradition qu’Anne-Sylvie Casagrande explore depuis plus de 10 ans au sein du trio Nørn, le style musical se situera entre tradition et innovation. On pourrait parler de musique ethno-fabuleuse ou de musique ethno-actuelle. En effet, invité au voyage vers les terres du dedans, l’auditeur oscillera toujours dans une incertitude cultivée. En effet, d’un côté il aura l’impression de se sentir immergé dans une culture très ancienne, croyant entendre le chant du monde d’une vieille peuplade disparue et participant à la transmission vibrante d’un patrimoine oublié. Mais l’instant d’après, les transgressions harmoniques, les polyrythmies féroces, les jeux de tessitures et de timbres signeront une musique définitivement actuelle qui, par ses contrastes et son énergie, ébranleront ce même auditeur et l’emmèneront dans un univers nouveau où règne l’émotion. Stylistiquement les Chants du petit Ciel posent une autre question à travers l’écriture des « visions » : s’agit-il de musique profane ou de musique sacrée ? Or la frontière entre ces deux genres n’est-elle pas poreuse ? Autrement dit, ces deux musiques ne s’abreuvent-elles pas à la même source ? LA LANGUE INVENTÉE Des études de linguistique ont depuis longtemps et tout naturellement poussée Anne-Sylvie Casagrande à considérer les langues comme des alliages non-arbitraires et scandés de sons imbriqués. C’est-à-dire comme des musiques à part entière. Dès lors, n’hésitant pas à faire sa propre cuisine en choisissant et en mariant les phonèmes, elle s’est lancée dans une démarche d’écriture, d’abord au sein du trio Nørn, puis systématiquement dans le cadre de toutes ses autres commandes de compositions. C’est donc fidèle à cette quête qu’elle dotera les Chants du petit Ciel de paroles imaginaires. Cette langue, appelée le nørnik, peut se décrire comme un verbiage rythmé et rimé de mots qui n’existent pas, mais qui seront travaillés de manière à sembler cependant étrangement familiers, comme s’il s’agissait de réminiscences d’un monde intérieur commun. Ainsi le rêve et la mémoire seront une fois de plus choisis comme clefs de connivence avec le public. La langue inventée a d’autres avantages : elle permet d’échapper aux frontières géographiques linguistiques, plaçant d’emblée tous les publics sur un pied d’égalité. Cela s'avère extrêmement pratique dans l'exportation éventuelle du projet hors des frontières suisses! Le sens des mots reste offert en cadeau à l’auditeur. La mise en scène et les expressions scéniques éloquentes des chanteuses guideront toutefois ce dernier dans sa libre traduction. Pour illustrer la thématique volatile des Chants du petit Ciel, elle se propose de façonner une langue d’air et de vent. Dossier de presse 2015 Page 36 VOIX DE VILLE Notes d’intention pour l’écriture du livret : Marie Perny Il y a des rues sur des plans qui sont comme des mots sur la langue, il y a des carrefours où l’on s’arrête longtemps, des squares où l’on s’affaisse, toute une ponctuation de la ville qui laisse respirer ses grandes phrases amorphes comme ses éclats lumineux. Jean-Christophe Bailly, La phrase urbaine, p. 26, Fiction&Cie/Seuil, mars2013 Le thème de la ville La plupart d’entre nous, terriens d’aujourd’hui, vivent en ville. C’est le décor de nos vies. On l’aime ! On va au ciné, en boîte, au musée, au bistrot, on s’arrête sur un banc, on a rendezvous sur la place. On y bosse, on y aime, on y meurt. On la fuit ! Vivement dimanche qu’on fasse un tour à la campagne… On la déteste ! On déteste ses embouteillages, sa pollution, l’entassement dans les transports en commun, l’insécurité… Bref, on y vit. C’est aussi un horizon d’attente, la ville du voyage, de l’ailleurs. Quelles sont belles, à un jet d’avion : Venise, Barcelone, Londres, Berlin! On se perdra loin là-bas dans les grandes mégapoles à l’autre bout du monde : New York, Bombay, Mexico, Moscou. Les grandes capitales nous font changer d’échelle. On y est tout petit, on s’y repère à tâtons, le nez dans le guide, et quand enfin on y comprend quelque chose, on est tout fier, mais c’est déjà le moment de rentrer. La prochaine fois, on ira à Tokyo ! C’est la ville chatoyante du touriste Easy jet. Il y aussi la ville du migrant, qui s’y glisse, sans papiers parfois, espérant y trouver sa place. Cette ville-là est difficile à vivre, à survivre. C’est le plateau où se tournent nos vies : roman d’amour, polar, documentaire, roman d’aventure, cauchemar… La ville c’est un miroir en somme, on y voit nos vies, nos humeurs, nos émotions, nos destins, notre solitude, nos sociétés, notre histoire, notre culture, nos liens. C’est un organisme, il vit, se développe, connait des crises, il se souvient. C’est un espace plus ou moins ouvert, délié, offert. On peut s’y perdre, y sombrer, y renaître. C’est un rythme, le rythme de nos journées, de nos nuits. Chaque ville a son tempo. C’est une ressource infinie de thèmes dont la chanson peut se saisir. La forme du projet Il s’agit d’une tentative de création d’une forme nouvelle approchant la notion de théâtre musical, fondée sur le désir émis par Dominique Tille de donner au choeur qu’il dirige un rôle nouveau, de le mettre en situation nouvelle sur un plateau, un désir suscité par les créations orchestrées par Lee Maddeford dans le projet Voix de garage. Lee Maddeford me propose donc d’articuler le désir de Dominique Tille et le thème que j’ai suggéré : La ville La mise en rapport de ces 2 éléments, produit la création du premier personnage du spectacle : la foule. Cette foule sera traversée par des propos mis en musique, des voix, parfois collectives, parfois individuelles, il s’agira de mettre en chansons les pensées, les rêves, les émotions de cet organisme « foule » dont nous faisons tous partie et que le choeur représentera. Dossier de presse 2015 Page 37 Le début du spectacle : Bruits de foule qui évoquera les mots mêlés, discontinus qui flottent dans l’air au-dessus de nos têtes lorsque nous marchons dans les rues vaquant à nos occupations. Ils seront travaillés rythmiquement, mélodiquement comme si nous pouvions soudain capter les mots cachés, enfermés en chacun, ce flux continu que viennent heurter soudain des bribes de conversation saisies au passage. Ce début est en phase de travail, quelques bribes apparaissent dans le dossier en l’état actuel, mais seront développées. Le final : Capitales song. Agencés rythmiquement, les noms de toutes les capitales du monde défilent dans un final que je souhaite flamboyant pour le choeur, masse humaine évoquant le monde et ses différents états de musique. Entre deux, des situations seront évoquées, des voyages, des personnages. L’un d’eux semble s’imposer, le flâneur, le vagabond, celui qui observe ; il sera attribué au chef du choeur, présent, avec le choeur, mais dans une position d’extériorité par rapport à lui, dans la foule et hors d’elle. Un passage est un aphorisme, une impasse une question, un escalier une réponse, un boulevard, une rengaine, un kiosque un refrain. Jean-Christophe Bailly, La phrase urbaine, p. 26, Fiction&Cie/Seuil, mars2013 Dossier de presse 2015 Page 38 Samedi 3 octobre PLURIDISCIPLINAIRE Une fête polyvalente pour marquer son 150 ème anniversaire de naissance LA RYTHMIQUE D’UNE VIE DANSÉE ET CHANTÉE Le nom d’Emile Jaques-Dalcroze (1865-1950) résonne encore aux oreilles de nombreux Vaudois et Romands. Le mot-clé qui revient le plus souvent : rythmique. On lui doit l’invention d’une fameuse méthode d’enseignement en la matière. Mais sait-on qu’il fut aussi un chansonnier truculent et un compositeur renommé de musique de chambre et symphonique? Originaire de Sainte-Croix, Emile Jaques-Dalcroze avait ainsi de multiples facettes. «Un éblouissant tourbillon de tableaux dansés, de musiques vives ou tendres, et de lumières bigarrées», promet la metteuse en scène Irène Hausammann à l’occasion de son 150ème anniversaire. La présidente de la Fondation Dalcroze, Muriel Jaques- Dalcroze, rappelle que la pédagogie musicale active et pluridisciplinaire de cet artiste « a eu un impact déterminant sur la culture du XXe siècle, notamment à travers l’expérience menée dans la cité jardin d’Hellerau ( Allemagne ), qui devait attirer toute l’Europe culturelle de l’époque. Sa modernité et son développement actuel ne cessent de susciter de nouvelles applications dans les domaines artistiques, socioculturels et scientifiques ». A ce jour, la méthode Jaques-Dalcroze est enseignée dans plus de 20 pays sur quatre continents. La Grange sublime devrait être un écrin idéal pour cette fête, elle qui a déjà accueilli un spectacle d’Emile Jaques-Dalcroze, Le Jeu du feuillu, en 1967, dans une mise en scène de Jacques Béranger, Liliane Favre-Bulle signant les chorégraphies et Robert Mermoud dirigeant le choeur. Que le jeu reprenne donc ! Dossier de presse 2015 Conception, réalisation, et direction artistique Irène Hausammann Musique Emile Jaques-Dalcroze Avec Robert Russell, Johanna Claus, Nathalie Komagata, Melissa Cascarino, Camille Favre-Bulle, Sophie Pasquet, Pascal Schopfer (jeu, chant, danse, claquettes) Les enfants et adultes rythmiciens et choristes des contes d’Emile Le Quatuor Sine Nomine Un ensemble instrumental sous la direction de Marc Leroy-Calatayud Les percussionnistes de la HEMU, Lausanne préparés par Stéphane Borel Scénographie et dessin animé Stéphane Le Nédic Création lumières Jean-Marc Tinguely Costumes Karine Dubois Page 39 EMILE JAQUES-DALCROZE (1865-1950) fut un des grands génies créateurs de son temps. Son activité artistique débuta dans le domaine de la musique par des études de piano et de violon, et une activité de compositeur original et prolifique (musique symphonique, concerto pour violon, opéras, quatuors à cordes, trios…) déjà saluée par la critique à son époque. Mais son talent versatile le poussa aussi à étudier le théâtre à Paris, et il trouva également à exprimer toute l’étendue de son humour et l’acuité de son regard sur ses contemporains à travers ses chansons de cabaret, en particulier lors de l’Exposition Nationale de 1896 à Genève. Le tournant du XXème siècle le vit mettre sur pied plusieurs spectacles géants (Festival Vaudois en 1904, Fête de Juin à Genève en 1914), non seulement en tant que compositeur, mais également à travers sa méthode de gymnastique rythmique, alors en plein développement, laquelle permettait de régler entre autres des mouvements de foule vivants et contrapuntiques… Parmi diverses collaborations dans le milieu du spectacle, sa rencontre avec Adolphe Appia, scénographe passionné par l’oeuvre totale de Wagner, leur permit de développer conjointement, avec les « espaces rythmiques », une recherche sur les profondeurs, les lignes et la lumière, pour valoriser les êtres en mouvement, qui déboucha sur une profonde révolution de l’art de la scénographie et de l’éclairage de scène. Enfin, la méthode de « gymnastique rythmique » qui porte son nom, et qui reste son oeuvre la plus connue, s’inscrivit pleinement dans la révolution du mouvement amorcée au tournant du XXème siècle (dans la lignée d’Isadora Duncan, et de l’aspiration des élites à un retour aux sources grecques du mouvement, de la musique et du théâtre). Les expériences développées à Hellerau près de Dresde ont attiré et inspiré de nombreux artistes influents, tels que Igor Stravinsky, auparavant également Gabriel Fauré, puis Arthur Honegger (musiciens), Georges Pitoëff, Meyerhold, Max Reinhardt (théâtre), Vaslav Nijinsky, Mary Wigman, Rudolf Laban, Alexandre Sakharov (danse), Paul Claudel, G.B. Shaw, U. Sinclair (auteurs) pour ne citer que quelques noms. Elle a surtout permis de répandre une pédagogie complète de la musique et du mouvement s’adressant aux publics les plus divers (enfants, adultes, étudiants en musique, en théâtre ou en danse, personnes âgées, personnes handicapées), et offre aujourd’hui encore un champ immense de recherche sur les mécanismes du cerveau et les connexions nerveuses induites par le mouvement et les exercices de dissociation et d’équilibre formant la base de la méthode. Reconnu et acclamé du Japon à l’Amérique du Sud en passant par la Russie et l’Australie, son travail est plus connu, selon les pays, soit pour son versant d’éducation musicale, soit pour son travail de formation de l’acteur ou du danseur ; Emile Jaques-Dalcroze définissait en effet la rythmique comme une formation devant servir de base à l’exercice d’autres arts, et non comme un art ou une fin en soi. Plus localement, Jaques-Dalcroze reste connu et aimé pour les nombreuses chansons populaires romandes qu’il a écrites et qui ont fait chanter plusieurs générations tout au long du XXème siècle. Dossier de presse 2015 Page 40 2015 NOUS OFFRE L’OCCASION DE FÊTER LE 150ÈME ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE JAQUES-DALCROZE. La section vaudoise de l’Association Suisse des Professeurs de Rythmique Jaques-Dalcroze (SVASPRYJAD) a souhaité saisir cette occasion de saluer le créateur dont ses membres pratiquent la méthode au quotidien. Partant de cette impulsion, et forte de la confiance témoignée par la SVASPRYJAD, une équipe regroupée autour d’Irène Corboz-Hausammann, professeur de rythmique, compositrice, et chorégraphe/metteuse-en-scène, s’est donné pour objectif de faire redécouvrir aux générations du XXIème siècle les différentes et passionnantes facettes du travail d’Emile Jaques-Dalcroze, sa créativité, son humour, son humanité. Pour ce faire, divers événements se préparent afin de jalonner cette année 2015, non seulement afin de montrer divers aspects de sa création, mais également dans l’objectif d’atteindre différents groupes de la population vaudoise. Le spectacle pluridisciplinaire Sous la forme d’une quinzaine de tableaux, le spectacle raconte de façon poétique, malicieuse ou plus grave les épisodes les plus marquants de la vie Jaques-Dalcroze ; le personnage apparaît sous forme de dessin animé noir/blanc en introduction à diverses scènes chorégraphiées sur sa musique instrumentale (pièces symphoniques, trios, quatuors à cordes) ou sur ses chansons (chansons populaires romandes, mais aussi chansons humoristiques ou satiriques tirées de son cabaret). Enfin, le spectacle évolue graduellement vers notre époque contemporaine en faisant revisiter ses « esquisses rythmiques » par un groupe de percussionnistes du Conservatoire fournissant une trame musicale dynamique pour une chorégraphie moderne et pulsée associée à des effets de lumière contemporains. Dossier de presse 2015 Page 41 Théâtre du Jorat: entre accueils et créations, tradition et modernité (1908-2015) Le Théâtre du Jorat occupe une place de choix dans le paysage culturel vaudois et romand. Sa structure tout en bois, qui date de 1908, lui donne un charme unique. Son volume (1000 places) en fait l’une des salles les plus imposantes. Enfin, sa localisation en pleine campagne, à Mézières (1100 habitants), à 15 kilomètres de Lausanne, ne cesse de résonner comme un écho au credo de ses fondateurs, réunis à l’époque autour de l’auteur et metteur en scène René Morax : faire de ce lieu un théâtre populaire, pour tous les publics et toutes les générations. Depuis le 1er janvier 2011, j’ai l’honneur et la responsabilité d’être le nouveau directeur de cette Grange sublime, comme on la surnomme. Pour paraphraser le chansonnier vaudois Jean Villard Gilles, on pourrait dire qu’on a un bien joli théâtre dans ce canton. Mais comment est-il né ? En 1903, le Canton de Vaud célèbre le centenaire de sa naissance. Pour fêter dignement cet anniversaire, Mézières décide de créer une œuvre dramatique directement rattachée à l’histoire du canton et de la région : La Dîme, de René Morax. Cette première expérience d’un théâtre à la campagne eut un très gros succès, les spectateurs accourant en foule d’un peu tout le canton. Soutenu par l’enthousiasme de différents partenaires, René Morax, le décorateur Jean Morax (son frère), Jusseaume (décorateur à l’Opéra de Paris) et le compositeur Gustave Doret élaborent les grandes lignes d’une construction entièrement en bois, loin des dorures et des velours rouges traditionnels. Une aventure qui fait bien sûr penser à celle Maurice Pottecher, qui créa en 1895 le Théâtre du Peuple, à Bussang, dans les Vosges, dans le même esprit et le même cadre, ou presque : une bâtisse tout en bois plantée au cœur d’un petit village, préfiguration de la grande vague de la décentralisation théâtrale française. Le Théâtre du Jorat est donc inauguré en 1908 avec une nouvelle œuvre de René Morax : Henriette. Suivra Aliénor en 1910 (qui deviendra un best-seller du Jorat, puisque repris en 1926, 1965 et 1987 !), Dès lors, le Théâtre du Jorat monte un spectacle tous les deux ans environ, sauf pendant les deux guerres mondiales. C’est ainsi que 15 œuvres seront créées entre 1908 et 1947, en présence régulière des plus hautes autorités du pays. Le Conseil Fédéral in corpore s’est plusieurs fois déplacé. Dossier de presse 2015 Page 42 Nouveau souffle, nouvelle structure Quelques œuvres sont restées célèbres, comme Le Roi David, texte de René Morax, musique d’Arthur Honegger (1921 – et dont une reprise a marqué la Saison 2013), et La Servante d’Evolène, texte de René Morax, musique de Gustave Doret (1937). Dès 1950, de nouveaux auteurs apparaissent : Jean Villard Gilles, Samuel Chevallier, Géo-H. Blanc, Jean-Daniel Bovey, Jean Anouihl, Henri-Charles Tauxe, Emile Gardaz… Parallèlement aux œuvres nouvelles, dont le succès n’est pas toujours assuré, on reprend régulièrement des pièces du répertoire de Mézières, mais une certaine désaffection du public apparaît. Le Théâtre du Jorat a de la peine à trouver un second souffle. En 1986, le TML Opéra de Lausanne, alors sous la direction de Renée Auphan, présente pour la première fois un opéra à Mézières, Le Couronnement de Poppée, un opéra baroque de Claudio Monteverdi, dans une mise en scène de Patrice Caurier et Moshe Leiser. Un triomphe, grâce auquel le Théâtre du Jorat se profile au niveau international. Le TML Opéra de Lausanne présentera ensuite, et très régulièrement, des opéras à Mézières - jusqu’en 1998. En 1987, le comité nomme Jean Chollet à la direction du Théâtre. La page des miliciens, prenant entièrement à leur charge la gestion du théâtre, est tournée. Une saison complète est mise en place chaque année, d’avril à septembre le plus souvent. Des accueils romands, mais aussi parisiens, ainsi que des créations, comme Le Bourgeois gentilhomme, de Molière (1988), César Ritz and Co, de Bernard Bengloan, dans le cadre du 700ème anniversaire de la Confédération (1991), ou encore Zorba le Grec, de Nikos Kazantzaki. En 2008, pour le 100ème anniversaire du Théâtre du Jorat, Jean Chollet écrit et met en scène M. René et le Roi Arthur, qui évoque l’histoire de la Grange sublime. La même année se termine, hélas, par un déficit important, menaçant la survie des activités artistiques du Théâtre du Jorat. L’ancien Conseiller d’Etat vaudois Raymond Junod reprend alors la présidence du Conseil de Fondation. De nouveaux membres y font leur apparition. En parallèle, la Fondation de famille Sandoz apporte un soutien financier déterminant. Vu les circonstances, monter une saison complète en 2009 s’avère impossible. Trois spectacles seulement sont organisés en septembre. La première vraie saison de la nouvelle directrice, Anne-Catherine Sutermeister (nommée à 60%), se tient en 2010. Dossier de presse 2015 Page 43 Traversée du miroir Nouveau changement de directeur, cependant, au début de l’année 2011. L’ampleur du poste nécessite aujourd’hui une présence à 100%, pourcentage inconciliable avec les autres mandats d’Anne-Catherine Sutermeister. Laquelle assure néanmoins une passation de pouvoir tout en douceur. Me voici donc à reprendre le flambeau, comme une traversée du miroir exaltante. L’ancien journaliste à 24 heures (pendant trente ans), et longtemps critique de théâtre, se retrouve à son tour au-devant de la scène. Au Théâtre du Jorat, mon objectif est double, dans un même désir de renforcer la pérennité de ce lieu. Préserver la mémoire des anciens, ceux qui ont eu ce rêve incroyable de bâtir un tel espace culturel dans ce si petit village, et la vivifier au contact d’artistes contemporains, ceux qui ne cessent de tomber en amour pour ce théâtre quand ils y jouent. Entre tradition et modernité : ainsi se joue l’avenir de ce bijou architectural, fragile et imposant, classé monument historique depuis le début des années quatre-vingt. Des travaux de restauration se sont multipliés ces dernières décennies (changement des tuiles, des bancs, de la scène, rénovation d’une partie des loges, construction d’une douche, remplacement à l’identique de la verrière côté jardin, etc). D’autres sont en préparation. Ils sont devenus indispensables soit pour des raisons de sécurité, soit pour préserver un outil en bon état, soit pour améliorer un minimum le confort des artistes et des spectateurs. On ne peut pas faire vivre sept mois par an un aussi grand théâtre sans aménagements, lesquels sont et seront toujours faits en respectant l’esprit, la structure et l’âme du lieu, en plein accord avec le Service des Monuments historiques du canton de Vaud. Impossible de ne pas évoquer le nerf de la guerre : l’argent. Le Théâtre du Jorat n’est pas subventionné à la hauteur de ce que beaucoup de gens croient. Nous nous autofinançons à hauteur de 85% sur un budget d’environ 3 millions de francs. Cela veut dire que nous devons trouver chaque année près de deux millions et demi de francs en termes de sponsoring, mécénat et billetterie. C’est énorme, sachant que dans une circonférence de trente kilomètres, de Montreux à Morges, en passant par Yverdon-les-Bains, voire Fribourg, nous avons en concurrence directe une vingtaine de théâtres, souvent mieux équipés techniquement et dont les subventions leur garantissent une certaine sécurité annuelle. Dossier de presse 2015 Page 44 L’ÉQUIPE DU THÉÂTRE DU JORAT Michel Caspary, directeur Florence Boldrini, administratrice Jérôme Ingravallo, directeur technique Christine Presset Beimowski, responsable de la billetterie Christopher Bugot, en charge du marketing, de la communication, resp. billetterie informatisée Brigitte Tschudin, collaboratrice administration Vreni Haldi, intendance et accueil des artistes Jacqueline Gavillet, responsable de la buvette Fabienne Gander, collaboratrice à la billetterie Régina Zwahlen, comptable Sans oublier les portières, les placeuses, les collaboratrices de la buvette, les techniciens, les pompiers, les samaritains et la police communale de Mézières. PHOTOS Des photos des spectacles et du Théâtre du Jorat sont disponibles sur www.theatredujorat.ch dans la partie presse (en haut de la home page) Rédaction Michel Caspary Conception Christopher Bugot Assistante conception Brigitte Tschudin THEATRE DU JORAT Michel Caspary, direction Tél. 0041.21.903.07.43 Fax.0041.21.903.07.41 E-mail : [email protected] Christopher Bugot, communication Tél. 0041.21.903.07.44 E-mail : [email protected] www.theatredujorat.ch Dossier de presse 2015 Page 45