éCRAN TOTAL10 - SMALA Cinéma
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éCRAN TOTAL10 - SMALA Cinéma
Belgique - Belgïe PP Bureau de dépôt : 1000 Bruxelles 1 1 - 3209 mensuel édition spéciale éCRAN TOTAL 10 Une autre façon de passer l’été ww w. ar en be rg .b e J uin 14 Septem bre 30 Cinéma Arenberg 21 e édition CINEMAO et ENILOC présentent EN SALLES 8/9 IN DE BIOSCOOP ! JUBILATOIRE " T E L A IC D A R OBS " BIO, LE NOUVEL UN FILM DE / EEN FILM VAN COLINE SERREAU ECRITURE IMAGE RÉALISATION COLINE SERREAU - PRODUCTEURS MATTHIEU WARTER GUILLAUME PARENT - MONTAGE IMAGE CATHERINE RENAULT CLAUDE TRINQUESSE - CONSEILLER ENVIRONNEMENT CYRIL DION - MONTAGE SON MATTHIEU DENIAUX - MIXAGE PHILIPPE GRIVEL MUSIQUE ORIGINALE GARDEN TRIO MADELEINE BESSON - PRODUCTION DÉLÉGUÉE CINEMAO - EN COPRODUCTION AVEC ENILOC STUDIO 37 MONTPARNASSE PRODUCTIONS KINO FACTORY - AVEC LA PARTICIPATION DE ORANGE CINEMA SERIES - EN COLLABORATION AVEC COLIBRIS MOUVEMENT POUR LA TERRE ET L’HUMANISME - DISTRIBUTION FRANCE MEMENTO FILMS DISTRIBUTION EDITIONS MONTPARNASSE - VENTES INTERNATIONALES STUDIO 37 MEMENTO FILMS INTERNATIONAL www.imaginefilm.be Solutions 186x241 EcranTot.indd 1 www.solutionslocales-lefilm.com 18/05/10 10:04 3 n a r éc l a t To “L’histoire est le témoin du temps, la lumière de la vérité, la vie de la mémoire, la maîtresse de la vie.” Cicéron, De Oratore classiques p. 08 inédits p. 30 Peut-être est-ce un hasard si cette année nos choix éditoriaux illustrent que le cinéma est un témoin de son temps, de notre temps qui a furieusement besoin de mémoire. Peut-être est-ce un hasard si la folie, sa liberté et son intégration dans la société se sont imposés à nous comme une illustration presque métaphorique de ce rôle de témoin. Peut-être est-ce un hasard si cette année nos comédies distillent, au-delà de leur maîtrise formelle, une certaine folie douce … comme en roue libre. Peut-être est-ce un hasard si nombre de cinéastes présents à cette édition se sont toujours distingués par un souci de revendiquer leur droit à la liberté, qu’elle soit intellectuelle, artistique ou politique. Peut-être est-ce un hasard si Chris Marker et Nanni Moretti dialoguent avec Jonathan Nossiter et John Cassavetes. Peut-être est-ce un hasard si justement cette année… ou peut-être pas. reprises p. 44 carte blanche à jonathan Nossiter p. 56 cycle chris marker p. 66 cycle John cassavetes p. 72 cycle comédies italiennes p. 80 cycle fous à délier p. 86 cycle documentaires p. 94 prolongations p. 100 “Geschiedenis is getuige van de tijd, het licht der waarheid, het leven der herinnering, de meesteres van het leven.” Cicero, De Oratore horaires p. 103 séances exceptionnelles p. 107 Misschien is het toevallig dat dit jaar onze keuze uitgaat naar cinema die getuigt van zijn eigen tijd, net in een periode die dringend nood heeft aan een geheugen ? Is het toeval dat waanzin, vrijheid en integratie in de samenleving ons bijna op metaforische wijze voorgeschoteld worden ? Dat de komedies van dit jaar elk, naast hun formele vorm, een zekere waanzin toelaten ? Misschien is het toeval dat zoveel van onze gasten dit jaar net die cineasten zijn die altijd gevochten hebben voor een zekere vorm van vrijheid, zij het intellectueel, artistiek of politiek ? Is het toeval dat Chris Marker en Nanni Moretti in dialoog gaan met Jonathan Nossiter en John Cassavetes ? Misschien ligt het aan dit jaar.. of misschien is het gewoon toeval. a-z p. 108 E.G. E.G. Www. Arenberg.be Le site du cinéma Arenberg… désormais indispensable ! Découvrez l’espace web dédié à la programmation et aux activités du Cinéma Arenberg, avec: Les films à l’affiche et à venir : tous les horaires et infos pratiques de l’Ecran Total en un clic. — Le BAM ! alias la Boîte à Messages du cinéma Arenberg. Quelque chose à dire au sujet du Festival Ecran Total, d’un film en particulier ou du cinéma en général ? N’hésitez pas à passer par le BAM ! Ouvert à toutes et tous, le BAM ! est un nouvel espace qui entend rassembler toutes sortes de débats, d’échanges et de réflexions autour du cinéma et de la création contemporaine. — L’Arenberg TV : La nouvelle plateforme ArenbergTV vous permet de voir et revoir à tout moment les vidéos des différentes rencontres qui parsèment le Festival Ecran Total 2010 : 01.07 Le bateau du père - en présence de la réalisatrice 04.07 Plein Sud - en présence du réalisateur 08.07 San Clemente (Cycle FOUS A DELIER) 20.07 Le temps des grâces 11.08 Vous êtes servis + 10 minutes - en présence du réalisateur 02.09 Elle s’appelle Sabine (Cycle FOUS A DELIER) 03.09 Terre d’usage - en présence des réalisateurs …Et n’hésitez pas à vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire, le meilleur moyen de suivre nos activités “en temps réel” ! © photo Claudine Doury / Agence VU’ graphic design Michel Welfringer La SRF, Société des Réalisateurs de Films en paRtenaRiat avec Reprise de la Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2010 au Cinéma Arenberg tous les soirs à 19h15 du 16 au 29 juin certified PDF LE NEWS CULTUREL CINÉMA, MUSIQUE, TÉLÉVISION, DVD, WEB, BD, JEUX VIDÉO, LIVRES, EXPOS BRANCHÉ SUR SON ÉPOQUE, FOCUS VIF COMMENTE, ANTICIPE ET DÉCRYPTE L’ACTUALITÉ CULTURELLE. UN MAGAZINE HYPE ET RYTHMÉ OÙ SE MÊLENT INTERVIEWS DÉCALÉES, DOSSIERS TRANSVERSAUX ET CHRONIQUES DÉCAPANTES. WALLY LAMB UN ÉCRIVAIN SUR LES TRACES DU MASSACRE DE COLUMBINE LUCHA LIBRE LES GROS BRAS DU CATCH MEXICAIN DÉBARQUENT À BRUXELLES. WWW.FOCUSVIF.BE JEFF BRIDGES RENCONTRE AVEC UN MONSTRE SACRÉ J E U V A G U E À L’OCCASION DE LA SORTIE DE FANTASTIC MR. FOX, SA NOUVELLE PÉPITE ANIMÉE, PLONGEZ DANS L’UNIVERS DÉCALÉ DE WES ANDERSON. À V I D É O L ’ Â M E HEAVY RAIN MARQUE UN TOURNANT DANS L’HISTOIRE DU JEU VIDÉO. SCÉNARIO EN BÉTON, PERSONNAGES COMPLEXES, AMBIANCE SOMBRE... ON SE CROIRAIT DANS UN THRILLER DE DAVID FINCHER. BIENVENUE DANS L’ÈRE DU CINÉMA INTERACTIF! L’ÎLE DE RAE EXCLUSIF APRÈS 4 ANNÉES DE SILENCE HANTÉES PAR LE DEUIL, CORINNE BAILEY RAE REMONTE À LA SURFACE AVEC THE SEA, UN ALBUM SOUL AUX PLAGES INTIMES. RECYCLART À BRUXELLES, LONDRES OU ZURICH, LA CULTURE REDONNE VIE AUX CHANCRES URBAINS. Les pirates de Gorillaz ont encore frappé. 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Inconnu au bataillon, Gonjasufi emporte d’emblée la mise avec un premier album ovni, A Sufi and a Killer, trip sonique hallucinogène convoquant hip hop, soul et sonorités indiennes. JEU VIDÉO SAN FRANCISCO A ACCUEILLI LA CRÈME DU JEU VIDÉO INDÉPENDANT. REPORTAGE. MGMT LE GROUPE NEW-YORKAIS FRANCHIT HAUT LA MAIN L’OBSTACLE DU DEUXIÈME ALBUM. ELECTRO KIDS LA NUIT LEUR APPARTIENT. PORTRAIT D’UNE GÉNÉRATION DANSANTE. POULETS A L’ANGLAISE Takeshi Kitano dévoile à Paris son jardin secret, entre peintures naïves et installations loufoques. Comme Lynch, Greenaway ou Kurosawa, le réalisateur japonais a plus d’une corde à son arc. NUITS BOTANIQUE AVALANCHE SONIQUE EN VUE SUR BRUXELLES. Réalisateur, photographe et clippeur, David LaChapelle fait escale à Bruxelles avec ses derniers clichés. Inventeur d'une esthétique ultra pop, il nous a ouvert sa boîte à musique. EN VENTE CHAQUE VENDREDI AVEC OB44466 Inédite chez nous, la trilogie The Red Riding sort en DVD. Un polar made in Britain de la meilleure veine. 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Remerciement : La Cinémathèque Royale de Belgique Graphisme : Nathalie Pollet (Pam&Jenny) Un grand merci à Jean-Charles Tatum pour sa précieuse collaboration 01 s e u q i s s C la 9 Réalisé en 1979 par Helma Sanders-Brahms, ce film provoque, aujourd’hui encore, un choc insensé. Non qu’on y apprenne quoi que ce soit de nouveau sur la Seconde Guerre mondiale, ou sur l’Allemagne. Ce qui saisit, c’est la frontalité et l’audace avec lesquelles la cinéaste aborde, d’une manière éminemment subjective, la période la plus noire de l’histoire de son pays, qui est aussi celle qui l’a vue naître. Allemagne, mère blafarde se déroule en deux parties. Dans la première, la future mère de Helma Sanders-Brahms, à l’écran Eva Mattes, rencontre son mari, qui est très vite envoyé au front. Elle accouche seule, élève seule son bébé, puis se jette sur les routes de l’Allemagne en ruines. Malgré des conditions de vie misérables, elle va connaître, pendant que l’horreur de la Shoah dévaste le hors-champ, l’ivresse de la liberté. Sur fond de paix restaurée, la seconde partie associe l’écrasante culpabilité des survivants du Reich avec la recomposition de la famille et le retour de l’ordre patriarcal. Allemagne, mère blafarde Helma Sanders-Brahms Isabelle Regnier, Le Monde Avant d’être tout ce qu’il est aussi – un film de femme, un film sur l’Histoire, un film allemand –, Allemagne, mère blafarde est un beau film qui renoue avec cette vérité première, un peu oubliée : que le cinéma est avant tout, par vocation, un art de la singularité. C’est d’ailleurs le sujet même d’Helma Sanders, le défi de la singularité à toutes les illusions de la maîtrise et du savoir sur l’Histoire. […] La matière première, si j’ose dire, de la singularité au cinéma, a toujours été le corps de l’acteur. Aussi la pauvreté relative de la production finit-elle par servir le film en contraignant Helma Sanders à centrer rigoureusement le filmage sur ses acteurs, remarquablement choisis. Le véritable travail de la cinéaste a été de filmer quelques états différents de ces corps dans la traversée de l’Histoire. Alain Bergala, Cahiers du cinéma 1939. Hans (Ernst Jacobi, die recent zijn stem leende aan de oude leraar in Das weisse Band van Michael Haneke), de kersverse echtgenoot van Lene (een uitstekende Eva Mattes) vertrekt naar het Duitse front. Lene overleeft de oorlogsjaren, maar krijgt na de capitulatie van Duitsland een verbitterde en brutale echtgenoot terug, waarmee het zeer moeilijk samenleven is. Regisseur Helma SandersBrahms, geboren in 1940, baseert zich voor verschillende van haar films op de ervaringen van haar eigen moeder tijdens en na de oorlog. Zo ook voor Deutschland, Bleiche Mutter (1980), waarvan ze de titel ontleent aan de eerste regel uit Bertold Brecht’s gedicht Deutschland, uit 1933. Niet meteen een thema waar je vrolijk van wordt, maar zeer zeker een beklijvend, persoonlijk eerbetoon aan de kracht van een vrouw. De stem op de voice-over is die van Sanders-Brahms. Deutschland Bleiche Mutter Avec Eva Mattes Ernst Jacobi Elisabeth Stepanek RFA 1980 123’ VO ST.FR Classiques www.centreducinema.be Bon Ecran Total ! en attendant la sortie des films… BEYOND THE STEPPES HITLER À HOLLYWOOD ILLÉGAL MARIEKE, MARIEKE ! NOIR OCÉAN QUARTIER LOINTAIN RONDO LE VERTIGE DES POSSIBLES VIVA RIVA! LE VOYAGE EXTRAORDINAIRE DE SAMY Vanja d’Alcantara // Need Productions Frédéric Sojcher //Saga Film Olivier Masset-Depasse //Versus production Sophie Schoukens //Sophimages Marion Hänsel //Man’s Films Sam Garbarski //Entre Chien et Loup Olivier Van Maelderghem //Saga Film Vivianne Perelmuter //Iota Production Djo Tunda Wa Munga //MG Productions Ben Stassen //nWave Distributiona Le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel, Communauté française de Belgique 44 Boulevard Léopold II, B-1080 Bruxelles, T +32 (0)2 413 22 19 11 Antonio das Mortes évolue sur le terrain partagé de trois champs de forces proches mais non strictement réductibles : l’histoire, le mythe et la politique. La puissance du propos naît de l’entrechoquement de ces trois dynamiques. […] Sans surprise, on est ici aux antipodes d’un cinéma engagé lénifiant ; Antonio das Mortes est un film de corps en mouvement (danses, combats, empoignades, embrassades…), de couleurs et de musiques éclatantes. La scène du combat d’Antonio et Coïrana en est un excellent exemple. Hormis un court métrage documentaire de commande, Antonio das Mortes est le premier film en couleur de Rocha. Et le cinéaste ne se prive pas d’utiliser les possibilités de cette nouvelle palette technique. Les ocres de ses paysages arides sont bariolés de taches de couleurs vives : la tunique rouge du nègre Saint-Georges/Oxossi, le chapeau, le foulard et les lèvres rouges de Coïrana, la robe mauve de Laura, la femme du colonel, ou le foulard rose d’Antonio… Bout d’étoffe dont la tension se retrouve au centre de la scène du duel, cordon ombilical, viscère textile flamboyant reliant les bouches des deux hommes, dansant et se battant – entre chorégraphie et boucherie – au milieu du chant obsédant des beatos – cette “musique du diable” inécoutable par le coronel et qu’il s’évertue donc à faire taire par ses sbires. Mais la musique ne se taira pas parce que le film de Rocha est fondamentalement – et comme peu d’autres films de l’histoire du cinéma – un film musical. Un film vraiment – profondément – musical. Pas des images auxquelles on aurait rajouté de la musique ni l’inverse, mais un film qui sans les musiques (musiques du folklore de Bahia et de Minas, música popular brasileira de Sergio Ricardo, musique contemporaine de Marlos Nobre, blues historiographiques et chansons de gestes nordestines…) qui le structurent, l’innervent et le font avancer, mourrait sur place. Philippe Delvosalle, www.lamediatheque.be O Drogão da Maldade contra O Santo Guerreiro, kortweg Antonio Das Mortes (1969) is het vervolg op Deus e o Diablo no Terra do Sol (1964), waarin we voor het eerst kennismaken met huurmoordenaar Antonio, die door grootgrondbezitters word ingelijfd om lastige onderdanen te elimineren. Al kiest hij dit keer uiteindelijk de kant van de arme landbouwers in hun strijd tegen de meedogenloze landeigenaars. Net als z’n voorganger speelt Antonio Das Mortes (1969) zich af in het dorre noordoosten van Brazilië. Ook omstandigheden en personages zijn gelijkaardig. De verwijzing naar de repressie van het dictatoriale regime mag duidelijk zijn. Het werd Glauber Rocha’s laatste kreet van verontwaardiging, voor hij Brazilië verliet en soelaas zocht in het buitenland. Een verbanning die tien jaar zou duren. Rocha werd voor Antonio Das Mortes bekroond als beste regisseur op het filmfestival van Cannes. Antonio das Mortes Glauber Rocha O Dragão da Maldade contra o Santo Guerreiro Avec Mauricio do Valle Odette Lara Othon Bastos Brésil 1969 95’ VO ST.FR Classiques 12 Cinquième Colonne Alfred Hitchcock Saboteur Avec Priscilla Lane Robert Cummings Otto Kruger États-Unis 1942 105’ VO ST.BIL Cinquième film américain d’Alfred Hitchcock, Saboteur (Cinquième Colonne) est une œuvre foisonnante d’idées et de péripéties. Le film reprend la structure des Trente-Neuf Marches : la fuite à travers le pays d’un faux coupable accompagné d’une blonde d’abord suspicieuse, puis compatissante. Tous les éléments de ce que le maître du suspense aimait appeler un “scénario itinéraire” sont ici réunis. Cette structure hitchcockienne connaîtra dix-sept années plus tard son aboutissement dans La Mort aux trousses, Cary Grant, Eva Marie-Saint et le mont Rushmore se substituant à Robert Cummings, Priscilla Lane et la statue de la Liberté. […] On peut ajouter que Saboteur installe le style américain d’Hitchcock dans ses choix de mise en scène et ses audaces techniques. Seule la distribution se démarque du système hitchcockien. Époque oblige, dans sa fuite en avant, le héros n’aura de cesse de sauver tout ce qui représente l’Amérique face à la menace nazie : sa défense (l’usine d’aviation), son énergie (le barrage), son art (le cirque), son divertissement (le cinéma), sa mobilité (le bateau), son économie (les buildings), son histoire (le ranch) et pour finir son symbole absolu (la statue de la Liberté). […] Saboteur est l’œuvre majeure d’une période du cinéma d’Hitchcock au cours de laquelle les ambitions techniques sont encore prédominantes par rapport à l’expression de sa vision du monde. Cette tendance s’inversera à partir de Notorious, mais on peut tout de même considérer ce film comme la deuxième étape du perfectionnement de son schéma favori, le scénario itinéraire. On peut donc parler de tournant esthétique, car c’est à partir de là qu’il utilisera pleinement les conditions techniques exceptionnelles offertes par Hollywood et fera de l’expérimentation son outil essentiel pour traduire ses idées en plans. Sélim Gharbi, dvdclassik.com Copie neuve Classiques Barry Kane (Robert Cummings) wordt valselijk beschuldigd van sabotage. Om de echte saboteurs(fascisten die het land willen destabiliseren) te ontmaskeren en zijn eigen naam te zuiveren, doorkruist Kahn Amerika van de west- naar de oostkust. De afrekening gebeurt in New-York, bij Lady Liberty. Het is de eerste keer dat Alfred Hitchcock een Amerikaans icoon – het vrijheidsstandbeeld – gebruikt in zijn plot, maar het is zeker niet de eerste maal dat hij een onterecht beschuldigde tot onderwerp neemt. Saboteur (1942) wordt wel eens ‘de Amerikaanse 39 Steps’ genoemd (Alfred Hitchcock draaide The 39 Steps in 1935 in zijn thuisland Engeland). Het is één van Hitchcock’s mindere goden, geprangd tussen Suspicion (1941) en Shadow of a Doubt (1943). Saboteur wordt ook wel eens verward met Sabotage, die Hitch in 1936 maakte. Maar het is geen remake, beide films hebben maar één ding gemeen. Het zijn onvervalste ‘Hitchcocks’. 13 Troisième volet de la trilogie de Michelangelo Antonioni sur la vie moderne au milieu de siècle (après L’Avventura et La Nuit), L’Éclipse est probablement son plus grand film mais aussi, ce qui n’est peut-être pas innocent, celui dont la trame est la plus ténue : à Rome, une traductrice, se remettant d’une liaison malheureuse, se lie brièvement à un courtier en Bourse. Toutefois, ils n’apparaissent à aucun moment de l’éblouissante scène finale, peut-être ce qu’Antonioni a réalisé de plus puissant. L’absence des deux acteurs principaux, qui donnent sans doute ici la performance la plus nuancée et charismatique de leur carrière, joue un rôle clef dans l’effet dévastateur de cette fin. L’Éclipse Michelangelo Antonioni Jonathan Rosenbaum, 1001 Films À deux ans d’intervalle, L’Éclipse prend le relais de La Nuit, à la fin duquel un couple se défaisait. La séparation sert ici de prologue où l’écriture d’Antonioni, plus visuelle que narrative, n’a jamais aussi bien traduit l’indicible d’une vie émotionnelle. Le “flottement” de Vittoria, ses moments solitaires et fortuits de fruste hédonisme, son amitié avec les choses : dirigée par un véritable artiste figuratif, la caméra nous rend tout cela sensible. Tout comme cette même camera prend des airs de documentaire pour filmer l’agitation de la Bourse – “Un bureau, un marché ou un ring de boxe ?”, s’interroge le metteur en scène par la voix de son héroïne. De l’idylle avec Piero, l’agent de change, nous ne verrons pas trop le prévisible épilogue. Tout laconisme consommé, le dernier mot revient à des images comme vidées de commentaire : aux volumes, aux angles, aux contrastes d’une ville inquiétante et déserte. Ainsi se clôt un film construit comme un long poème, où les séquences procèdent l’une de l’autre non par continuité dramatique, mais par correspondance. L’Eclisse Avec Monica Vitti Alain Delon Francisco Rabal Italie / France 1962 125’ VO ST.FR Thierry Trani, Guide Télérama du cinéma Vittoria (Monica Vitti) verlaat haar minnaar (Francisco Rabal) en begint een relatie met Piero (Alain Delon), maar verkiest uiteindelijk de eenzaamheid boven een huwelijk of een manke relatie. L’Eclisse (1962) gaat over het gebrek aan emoties in de relatie tussen mannen en vrouwen in onze moderne tijden. Het is tevens het laatste deel van wat nu wel eens ‘ Michelango Antonioni’s trilogie van de vervreemding’ wordt genoemd. Die begon met L’Avventura en werd vervolgd met La Notte (beiden uit 1960). De film focust op de immer charmante Monica Vitti. Het is door haar ogen dat we de leegheid van gebouwen en landschappen zien. Misschien symbolisch gezien een iets te makkelijke keuze, maar je kan niet anders dan onder de indruk raken van bijvoorbeeld de beurssequentie of de angstaanjagende schoonheid van de finale shots van een stad verstoken van elk levend wezen. Classiques 14 Extérieur, nuit Jacques Bral Avec André Dussollier Gérard Lanvin Christine Boisson France 1980 112’ VO FR Copie neuve Classiques Comme un éclair dans la nuit. Près de trente ans après la révélation Extérieur, nuit, l’effet produit par le film de Jacques Bral se trouve comme décuplé. Plus aveuglant encore, en ceci qu’aujourd’hui plus qu’hier il semble sortir d’un nulle part qui nous serait étrangement familier, sentiment qui au plaisir de la découverte fait se mêler celui de la reconnaissance. En ce temps-là, il était permis de fumer dans les bars et dans les taxis, ce dont les personnages du film ne se privent pas. En ce temps-là, Gérard Lanvin (Léo) déployait une énergie, une envie, un désir d’exister qui se ressourçaient dans la nonchalance à demi feinte d’André Dussollier (Bony), écrivain auquel la présence encombrante de son pote servait de prétexte à ne pas écrire. Entre eux, il y avait Cora, avec eux il y a Christine Boisson. Cora, peut-être le plus beau personnage de femme qui se puisse rêver, chauffeur de taxi qui à l’occasion dévalise ses clients, parfois les rejoint sur la banquette arrière, qui ne veut pas qu’on l’aime, qui s’emporte quand on lui parle d’amour, et qui au petit matin d’une sale journée partira en emportant... non, vous verrez par vousmême. Incandescente Cora, sublime Christine Boisson. Le film saisit d’emblée, rythme affûté, dialogues au rasoir, il ne vous lâche plus, humour coupant, acteurs dont on ignorait alors, forcément, tout en le pressentant pourtant, que jamais ils ne seraient autant à leur avantage, car des rôles comme ceux de Léo, de Bony, de Cora ne se retrouvent pas. Il y a la nuit, le grain de la pellicule, les lumières de la ville, la caméra portée de PierreWilliam Glenn, la musique de Karl-Heinz Schafer, qui à force d’exigence paraît si simple, comme naturelle, et emballante, étourdissante. Il y a dans Extérieur, nuit le meilleur du cinéma des années à venir, Kaurismaki en petit frère surdoué, il y a aussi tout ce qui a fait que bientôt le monde allait basculer du côté du fric, du propre sur soi, du quant-àmoi, sans que pour autant les Léo, les Bony, les Cora cessent d’exister, seulement les cinéastes français ont renoncé à les filmer. Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur Het is niet zozeer het verhaal als wel de toon, tussen zachtaardig en gewelddadig, en de sfeer – het nachtelijke Parijs gehuld in een geelachtig licht (schitterend werk van cameraman Pierre-William Glenn), voorzien van huilende violen en een melancholische bandoneon – die Extérieur, nuit (1980) zo bijzonder maken. En er is de opmerkelijke vertolking van nieuwkomer Christine Boisson. Boisson, een kruising van Louise Brooks en Jeanne Moreau, is de koele minnares die kortstondig opduikt in het nachtelijke leven van twee vrienden, Léo (Gérard Lanvin) en Bony (André Dussolier, die momenteel schittert als Stalin in Une exécution ordinaire van Marc Dugain). Maar vriendschap en seks doorbreken het cynische individualisme van het trio niet en Cora vertrekt opnieuw. Extérieur, nuit is een prachtig vrouwenportret in de beste traditie van A Woman under the Influence (1974, van John Cassavetes) of Wanda (1970, van Barbara Loden). 15 Bien sûr, il est toujours un peu facile de considérer l’opus ultime d’un cinéaste comme son “film-testament”. Mais il faut reconnaître qu’en portant à l’écran The Dead, John Huston ne nous écarte pas vraiment de l’hypothèse mortuaire. The Dead, donc, et non pas Dubliners comme pourrait l’indiquer le titre français, le film s’attachant uniquement à la dernière des nouvelles composant le célèbre recueil signé James Joyce. Adapter Joyce : Huston, ce vieux pirate, était bien l’un des rares à pouvoir tenter le coup, lui qui s’était mesuré à Moby Dick, cassé les dents sur La Bible et sorti victorieux du maelström Au-dessous du volcan – l’exploit étant d’avoir tiré du chef-d’œuvre ébouriffé de Lowry un film rectiligne et limpide, presque une épure. C’est le même Huston tardif, inspiré et resserré qui se penche sur la nouvelle irlandaise. Son intrigue, ténue, permet au cinéaste de creuser une atmosphère avec une infinie minutie – économie des décors et précision d’une mise en scène à la fois revenue de tout et cependant jamais lasse. Creuser une atmosphère : comme on creuse une tombe. Sans jamais se placer au-dessus de personnages dont on devine qu’il partage en partie une forme de nostalgie, Huston se montre pourtant implacable. Le contexte a beau être supposément festif, les attitudes sont aussi amidonnées que les costumes, et les regards hospitaliers en surface se font promptement inquisiteurs. Les “bonnes valeurs” de la vieille Irlande louées autour de l’oie qu’on découpe semblent aussi vivantes que l’infortuné animal. C’est presque une inquiétante – et lugubre – étrangeté qui s’installe au sein d’une soirée des plus convenues, à laquelle nous avons la sensation de participer, bien plutôt que d’être invités à suivre une quelconque intrigue. Rémi Boiteux, culturopoing.com Gens de Dublin John Huston The Dead Avec Anjelica Huston Donal McCann Dan O’Herlihy Royaume-Uni / Eire / États-Unis 1987 83’ VO ST.FR “His soul swooned slowly as he heard the snow falling faintly through the universe and faintly falling, like the descent of their last end, upon all the living and the dead.” John Huston’s testament werd een werk van liefde. Liefde voor zijn familie, zijn Ierse roots en zijn favoriete schrijver, James Joyce. Zoon Tony schreef het scenario voor The Dead (1987), gebaseerd op het gelijknamige verhaal van Joyce, dochter Anjelica is bijzonder ontroerend als Gretta, één van de sleutelpersonages in dit ingetogen, sublieme ensemblestuk. Kerstnacht 1905 in Dublin: familie en vrienden komen samen in het huis van twee ongehuwde zussen. Er wordt gepraat, gedanst, gegeten, gedronken en vooral…gezongen. Eén lied roept bij Gretta herinneringen op aan een lang geleden gestorven geliefde. Een openbaring voor haar echtgenoot Gabriel (Donal McCann), die met een mengeling van jaloezie en melancholie het verschil tussen ‘gewoon bestaan’ en ‘echt leven’ ontdekt. Classiques Si on n’est pas curieux, on est foutu. Georges Charpak Nobel de physique 1992 ANN_CURIEUX_186x241_ENFANT.indd 1 17/05/10 07:19 17 Considéré comme le film le moins réussi d’Ingmar Bergman, L’Œuf du serpent, s’il manque incontestablement de cohérence, n’en est pas moins une œuvre remarquable, et c’est d’ailleurs cette hétérogénéité même qui concourt à son inquiétant attrait. Suivant, dans le Berlin des années vingt, juste avant le putsch raté d’Hitler, la déchéance d’Abel Rosenberg après le suicide de son frère, le cinéaste en effet, semble hésiter entre ses préoccupations habituelles, à savoir l’incommunicabilité foncière entre les sexes et sa tentative de sublimation dans la création artistique (les scènes d’intérieur entre Rosenberg et sa belle-sœur avec qui il cohabite ; les séquences de cabaret), et une autre matière, les passages obligés de la reconstitution historique comme la recherche convenue des causes de l’avènement du nazisme (il s’agit à notre connaissance du seul film de l’auteur situé dans un lieu et un temps précis). Ces deux thématiques s’allient avec difficulté, et c’est justement ce qui crée le malaise du spectateur, car leur seul lien véritable, à savoir le dérèglement psychique du personnage principal, hystérise les conflits du couple (et l’on est alors plus proche du mélodrame que de la tragédie) et dans le même temps, connote excessivement l’environnement architectural ou politique de celui-ci (on est moins dans une adaptation de Kafka par Lang, contrairement à ce qu’on peut lire un peu partout sur ce film, et ce malgré les labyrinthes et les allusions à Mabuse, que dans une série B qu’aurait tournée Losey). Cette outrance est à l’origine même de l’effroi que l’on ressent devant ce film, sorte de version hardcore du Cabaret de Bob Fosse. […] Radical dans son illustration du drame intérieur du cinéaste, L’Œuf du serpent est bien le grand film d’épouvante d’Ingmar Bergman. Ludovic Maubreuil, cinematique.com L’Œuf du serpent Ingmar Bergman Das Schlangenei Avec Liv Ullmann David Carradine Heinz Bennent RFA / États-Unis 1977 119’ VO ST.FR The Serpent’s Egg (1977) volgt een week in het leven van Abel Rosenberg (de vorig jaar overleden David Carradine), een werkeloze Amerikaanse circusartiest in het door armoe geteisterde Berlijn van na WOI. Na de zelfmoord van zijn broer betrekt hij een appartement van de vreemde professor Vergerus (Heinz Bennent), die hem ook een job in zijn kliniek aanbiedt. Daar ontdekt Rosenberg het ijselijke geheim dat zijn broer tot wanhoop dreef. Neem regisseur Ingmar Bergman weg uit het hoge noorden en de algemene misvatting is dat hij zijn filmmagie verloor. Bergman maakte deze film in Engeland, en het werd een groter opgezette productie dan we van hem zijn gewend, maar voor het overige blijft dit een klassieke, degelijke Bergman, die zijn vertrouwde thema’s aankaart. In dit geval: hulpeloze figuren die speelbal worden van de oncontroleerbare kracht van de geschiedenis. Classiques 18 On the Bowery Lionel Rogosin États-Unis 1957 65’ VO ST.FR Dans le sillage de Flaherty et du néoréalisme italien, On the Bowery et Come Back, Africa, les deux premiers films de Lionel Rogosin, sont deux documentaires et beaucoup plus que cela, puisqu’ils sont l’un et l’autre bâtis sur une trame de fiction très simple : un homme arrive en un lieu, et il est confronté à des situations pour lui inconnues. Comment va-t-il se comporter ? Juif new-yorkais héritier d’un grand patron du textile, marqué par la guerre et l’Holocauste, Rogosin avait décidé de faire des films pour lutter contre de possibles retours à la barbarie. Son premier projet fut alors de tourner en Afrique du Sud contre l’apartheid dont on ne parlait pas assez selon lui et c’est pour “apprendre le cinéma” qu’il résolut de filmer d’abord en Amérique même. Ainsi naquit On The Bowery. On y suit un ouvrier itinérant, Ray, un de ces déboussolés des lendemains de la Seconde Guerre mondiale que l’alcool aide à vivre. Ayant terminé un travail sur un chantier de chemin de fer, il débarque un matin sur le Bowery, dans le Lower East Side de New York, cour des miracles hantée de clochards. Il en rencontre quelques-uns, se lie le temps d’une cuite avec eux. Il est grugé, et parfois aidé par les mêmes. Cette découverte, avec lui, d’un enfer de la décrépitude, pourrait être sordide. Elle est une leçon de vie. Pour deux raisons sans doute : ce sous-monde est comme une caricature de l’autre, celui de la libre entreprise, du chacun-pour-soi. Et la deuxième, la plus importante : Rogosin, qui passa des mois dans les bistrots du Bowery avec eux avant de tourner son film, partageant leurs beuveries, à écouter leurs histoires de naufrages, aime ses personnages. Il y a du savoir-vivre chez ces condamnés à mort. Ce film d’amour fait avec eux, pour eux, est impitoyable pour la société qui tolère de telles situations. d’après Émile Breton, L’Humanité Classiques John Cassavetes zei ooit dat Lionel Rogosin ‘wellicht de grootste documentairemaker aller tijden is’. Nochtans is Rogosin geen huishoudnaam. Onder ‘documentaire’ werd in de jaren ’50 immers vooral de prachtige natuurbeelden van Robert J. Flaherty (Nanook of the North, 1922) of de gesofisticeerde kunst van Walter Ruttman (Berlin: die Sinfonie der Grosstadt, 1927) verstaan. On the Bowery (1957), is een portret van het leven aan de zelfkant van toenmalig New York. Tegen een achtergrond van bars met pratende, drinkende en ruziënde mensen maken we kennis met Ray. Hij is net gearriveerd in New York en na een nachtje loosgaan, wordt hij wakker zonder geld en zonder koffer. Net als Flaherty werkt Rogosin tot op zekere hoogte met een script en gebruikt hij niet-professionele acteurs. Maar hij wijkt af van Flaherty in zijn keuze van het onderwerp waardoor ‘realiteit’ een meer hedendaagse invulling kreeg. In dat opzicht effende hij de weg voor de moderne documentaire. 19 Le 14 février 1900, quatre adolescentes et une institutrice disparaissent au cours d’une excursion à Hanging Rock. Trois d’entre elles ne seront jamais retrouvées. Ce film au charme envoûtant tire le meilleur parti des thèmes chers à son réalisateur : l’intrusion de l’étranger dans un système qu’il dérange, et l’opposition de la culture à la barbarie. Celle-ci est magnifiquement symbolisée par une énorme masse volcanique aux pouvoirs mystérieux, dominant de toute éternité la nature sauvage au-dessus de laquelle les jeunes filles veulent s’élever, selon les principes victoriens qu’on leur a inculqués. Mais lorsqu’elles quittent le monde de la répression en cédant aux pulsions de l’instinct et du désir, c’est pour se fondre organiquement à l’endroit où elles ont découvert la volupté. De l’horreur qu’elles ont vécue, nous ne percevons que les retombées. Virtuose de l’ellipse, Weir revient parmi ceux que la mort n’a pas transformés en anges de Botticelli, et nous frustre doublement : par l’énigme et par le refus de nous retourner sur l’attirant lieu du crime. Le spectateur devient ainsi la dernière victime de Hanging Rock, saisi par la sensualité de la photo, l’utilisation des ahurissants décors naturels, le dérapage du romantisme au fantastique, et l’attrait d’un mystère qui le lance fiévreusement dans toutes les directions rationnelles, avant de le rabattre, par la force d’une vague mystique, sur les hypothèses les plus folles. Geneviève Picard, Voir Hanging Rock fait partie de ces films qui, comme Mulholland Drive, suscitent les passions et les spirales interprétatives en raison du noyau impénétrable autour duquel il tourne et bute admirablement. Mais ce n’est pas seulement en tant que support à fantasmes que le film est captivant, c’est aussi et surtout en tant que forme hybride, au carrefour de deux tendances majeures du cinéma contemporain : la modernité antonionienne, pour laquelle il n’y a pas de vérité possible de l’image, et un certain maniérisme ne croyant plus qu’à la réalité de l’image, de sa surface. Amélie Dubois, Les Inrockuptibles Picnic at Hanging Rock (1975) oogt bedrieglijk eenvoudig. Een groep meisjes van een exclusieve school gaat op Valentijnsdag 1900 op picknick in ‘the outback’, het wilde hinterland van Australië. Het leuke uitje is afgelopen als na een klimtocht naar de top van Hanging Rock drie meisjes en een lerares spoorloos verdwijnen. Wie hoopt op een logische afwikkeling, komt bedrogen uit. Regisseur Peter Weir weigert vastberaden alle mysteries op te helderen. Hij blijft trouw aan het fait divers waarop hij zich baseerde. De natuur heeft nooit haar geheim prijsgegeven. Angst voor het onbekende is immers veel doeltreffender dan een rondsluipende gemaskerde gek met een grote bijl. De indrukwekkende soundtrack, bevreemdende elecronische muziek van Bruce Smeaton, doet de nekharen overeind staan. Deze tweede film van Weir betekende de doorbraak van de Australische cinema in Europa en de rest van de wereld. Picnic at Hanging Rock Peter Weir Avec Rachel Roberts Dominic Guard Helen Morse Australie 1975 108’ VO ST.FR Classiques 20 Play Misty For Me Clint Eastwood Avec Clint Eastwood Jessica Walter Donna Mills États-Unis 1971 104’ VO ST.FR Animateur de radio en Californie, Dave reçoit régulièrement la même demande d’une auditrice : diffuser Misty. Il finit par la rencontrer et passe la nuit avec elle. Les fans de jazz vous le diront : Misty est un des sommets de l’art d’Errol Garner, une mélodie sirupeuse qui recèle des trésors, des langueurs qui frisent la dissonance. À l’image de cette histoire où, sous l’apparente paix de la petite ville californienne, couvent des poussées de violence. Clint Eastwood, qui signait là sa première mise en scène – très inspirée –, s’est offert un rôle inhabituel d’homme sexuellement harcelé. Aurélien Ferenczi, Le Guide Télérama du cinéma Ce personnage de Dave offre à Eastwood le moyen de prendre le contre-pied du rôle qu’il vient de tenir dans Les Proies. C’est encore un homme-objet, un mâle qui éveille le désir sexuel de la femme, mais ici, il peut agir et choisir à sa guise. Rien ne l’aliène physiquement. S’il se laisse coloniser, oppresser, dominer et molester par Evelyn, c’est parce qu’il manque de volonté. Play Misty For Me est, dans la moindre de ses fibres, le récit d’un exorcisme. En marge du scénario, c’est aussi celui du comédien Eastwood qui rejette son mythe pour entrer dans un univers qui ressemble à ses aspirations artistiques. Ce qui frappe d’emblée dans sa mise en scène, c’est qu’elle ressemble à sa manière de jouer : une nonchalance, un rythme coulé, “cool”, avec des accélérations soudaines et des éclairs d’hystérie. C’est très différent de la cadence syncopée de Donald Siegel ou de la musicalité graphique de Sergio Leone. Tout s’y fait au tempo d’une respiration humaine, avec des digressions contemplatives sur la beauté des sites et l’intrusion du documentaire : Cannonbal Adderley au festival de jazz de Monterey. Il est encore trop tôt pour cerner un style précis, mais on sent une volonté permanente d’éviter les redondances et les explications par le dialogue. d’après Noël Simsolo, Clint Eastwood Classiques Tachtig wordt Clint Eastwood dit jaar, maar hij blijft aan een verbluffend tempo films van hoge kwaliteit maken, zij het recent vooral als regisseur. Zijn regiedebuut, Play Misty for Me (1971) dateert van bijna veertig jaar geleden. In deze voorloper van Fatal Attraction (1987, van Adrian Lyne) toont Eastwood meteen zijn regisseurskwaliteiten. En dat hij zijn eigen beste regisseur is. Er is nog ruimte voor verbetering - de long shots met toegevoegde dialoog ogen ondertussen nogal passé – maar dat hij een prima verteller is die behoorlijk vaart in zijn films brengt, werd meteen duidelijk. Eastwood is Dave Garver, een radiopresentator die een losse flodder heeft met Evelyn (Jessica Walter), om te laat te merken dat zij een even krankzinnige number one fan is als Annie Wilkes in Misery (1990, Rob Reiner). 1971 is trouwens ook het jaar waarin Eastwood de wereld verblijdt met de one liner spuwende inspecteur ‘Dirty Harry’ Callahan. 21 Querelle de Rainer Werner Fassbinder est une œuvre qui ne ressemble qu’à elle-même avec derrière la caméra un cinéaste majeur allant au bout de ses obsessions en achevant chaque plan comme s’il s’agissait du dernier et, devant, un acteur (Brad Davis). Le cinéaste allemand s’inspire d’un roman de Jean Genet et plaque ses fantasmes sur celui de l’écrivain pour créer une fusion maladive. Fassbinder se met à nu et utilise à son tour l’art du “chant d’amour” pour exorciser ses derniers démons. Mais, attention aux contresens : s’il voue la même fascination pour le héros Querelle en le dépeignant comme une bête cruelle au beau cul mais au regard destructeur, il se moque aussi de la légèreté romantique – parce qu’il ne peut pas s’empêcher d’être méchant – et de la prose pompeuse de l’écrivain poète français. Ici, pas de sentimentalisme gnangnan, juste la crudité des mots et des postures. Une manière d’être lucide avec l’“amour”, un mot qu’il faut bannir du vocabulaire maison. C’est son dernier film, entre pastiche et ironie, cérébralité et instinct. Il est aussi important que Salo ou les 120 journées de Sodome dans la filmographie de Pier Paolo Pasolini. Comme toutes les pièces uniques, il ne s’oublie pas. […] Querelle doit avant tout être vu comme une parabole sur les apparences au sens premier. Apparence physique bien sûr, entre beauté extérieure et mal intérieur, mais aussi apparence du décor totalement factice, entièrement reconstitué en studio. Apparence du leurre et donc du songe. Car Querelle n’est qu’un lent et somptueux songe. […] Il est de ces voyages dont on ne revient pas. Et l’on ne revient pas de Querelle, empire des sens qui suinte le désir et la frustration de partout. Ce grand film fantasque, où chacun se donne corps et âme, a quelque chose de bouleversant. Querelle Rainer Werner Fassbinder Avec Brad Davis Franco Nero Jeanne Moreau RFA-France 1982 108’ VO ST.FR Romain Le Vern, excessif.com Velen voelden zich geroepen om de schandaalroman van Jean Genet, Querelle de Brest, te verfilmen, maar enkel Rainer Werner Fassbinder bleek uitverkoren. Zijn Querelle (1982) werd een zeer persoonlijke adaptatie van het werk van Genet. Brad Davis speelt met een mengeling van bravoure en onschuld de matroos die iedereen verbaast met zijn schoonheid en bijwijlen hardhandig in aanraking komt met de realiteit van de herenliefde. De enige plaats voor een vrouw in de mannenwereld van Genet is Lysiane, vertolkt door een zingende ‘Each Man Kills the Thing He Loves’ Jeanne Moreau. Fassbinder draaide Querelle volledig in de Berlijnse CCC-studio’s. Een terrein dat zich uitermate leende voor Fassbinders antinaturalistische aanpak van Brest. De bordkartonnen havenbuurt wordt uitgelicht in vlammende kleuren die de kunstmatigheid benadrukken van het niemandsland waar zeelieden, schandknapen, havenarbeiders en politiemannen elkaar vinden. Classiques 22 La Rage du tigre Chang Cheh Xin du bi dao Avec David Chiang Ti Lung Ku Feng Hong Kong 1971 102’ VO ST.FR Classiques En 1969, Sam Peckinpah, pape amerloque de l’ultraviolence, décroche le pompon maniériste en coiffant sa Horde sauvage d’un apogée final en montage éclaté et ralentis esthètes. L’afterchoc asiatique d’une telle bravade ne se fait pas attendre : conscient du potentiel qu’un tel découpage du temps, aussi bien dans l’espace que dans le lard, pourrait fournir au cinéma de sabre, les Shaw commandent à Chang Cheh une adaptation d’un conte ancestral racontant les exploits de Lei Li, un guerrier solitaire qui, à la suite d’un pari perdu, a promis de se couper le bras. Pas manchot pour autant, mais devenu entre-temps l’homme à tout faire d’un aubergiste miteux, il reprend la lame pour dépecer une bande armée jusqu’aux dents emmenée par un vieux maître sanguinaire. Obi-Wan Kenobi, où es-tu ? Eh oui, c’est déjà en herbe la tragédie grecque revisitée par Star Wars. Stylistiquement en revanche, ce qui s’invente là, c’est tout simplement le “grand cinéma du corps”, jouissif et félin, celui qu’explorent depuis, avec un acharnement chorégraphique qui force le respect, les Johnny To, John Woo, Tsui Hark. Trente-cinq ans séparent La Rage du tigre des Kill Bill ou de l’aveugle Zaitochi : on ne les sent pas vraiment. Mais ce qui sidère, à revoir aujourd’hui cet opus séminal, c’est la légèreté, l’insolence, avec laquelle il s’empare du genre. En inventant un cinéma de danseur acrobate, en filmant les combats à la toupie, il crée un kung-fu pop, presque funky. La BO mélange toutes sortes d’influences, sans se soucier des lourdeurs historiques : rythmiques blaxploitation, groove seventies cuisiné à la thaï pop. Le poids du costume n’embarrasse pas Chang Cheh. Comme une cerise sur la boule coco, le dossier de presse nous renseigne sur cette cotation technique : le film est tourné en “Shawscope”. Accidentelle poésie, on vous dit. Philippe Azoury, Libération U dacht dat Bruce Lee het hoogtepunt in gevechtskunsten vertegenwoordigde? Arme Bruce maakte helaas maar een handvol films. De ware godfather van de kungfufilm, zeker in de jaren ’70, is regisseur Chang Cheh, met een honderdtal films op zijn palmares. Chang Cheh was een inspiratiebron voor Bruce Lee en voor John Woo, die in het begin van zijn carrière assistent van de meester was. Xin du bi dao (1971) was een sequel, met als hoofdpersonage een eenarmige krijger, die de dood van zijn broer door een kungfumeester met een slecht karakter (dezelfde die hem zijn arm kostte) wil wreken en daarvoor eigenhandig een klein leger verslaat. Chang’s lieveling Jimmy Wang Yu werd ingeruild voor nieuwe vondst David Chiang. Dit spectaculaire historische drama werd gefilmd in de studio’s van Shaw Bros., de grootste producent van Hong Kong films. Chang Cheh was één van hun topregisseurs. 23 Le Salon de musique est le récit d’une “vanité” ; ou plutôt faudrait-il qu’il en trace le tableau, tant les éléments plastiques et symboliques ont d’importance dans ce film. L’argument est d’une extrême simplicité : il s’agit de la passion ruineuse d’un riche propriétaire terrien, de noblesse ancienne, pour les fêtes musicales. Cette passion, sans cesse ravivée par le voisinage d’un parvenu aux façons vulgaires, mais amateur, lui aussi, de musique, conduira le protagoniste à la perte de sa fortune, à la mort de son épouse et de son fils, enfin à la sienne propre. La raison dynamique de cette évolution vers la catastrophe est en fait la rivalité symbolique entre l’aristocrate, Roy, dilettante de droit divin, et son voisin parvenu, fils d’usurier. On peut ainsi considérer le film comme l’exposition du conflit entre l’ancienne classe des propriétaires fonciers, enfermés orgueilleusement dans les rites immuables de leur caste, et la classe montante des nouveaux capitalistes, entrepreneurs et industriels. Cette lecture ne rend cependant pas compte de l’intense poésie du film, construit selon une temporalité cyclique. Le climat torpide et envoûtant du film doit beaucoup à la demeure de Roy, construction étrange évoquant aussi bien un temple grec qu’un palais oriental. On pense irrésistiblement à l’atmosphère funèbre de La Chute de la maison Usher de Poe. Il se peut que le réalisateur ait pensé à ce conte. Mais l’espace du film ne ressemble à aucun autre. On se souviendra longtemps, par exemple, de ce plan stupéfiant où le maître, sortant dans la lumière du matin de son palais croupissant, contemple avec satisfaction, au loin, vers l’horizon absolument plat et blanc, l’unique silhouette de son vieil éléphant. La magie, la poésie la plus singulière sont là, irrécusables, souveraines. d’après Pascal Bonitzer, Supplément à l’Encyclopédie Universalis “De films van Satyajit Ray niet zien, is als leven zonder ooit de zon of de maan te zien”. Een uitspraak van Akira Kurosawa, slechts één beroemde fan van het werk van één van de belangrijkste regisseurs van India. Ray kwam uit een familie van intellectuelen, zijn vader was een bekend auteur/poëet . Hij was zelf een componist, en het is dus niet vreemd dat muziek altijd een belangrijke rol speelt in zijn films. Maar zelden meer als in Jalsaghar (1958), de muziekkamer. Een aristocratische, provinciale landeigenaar (Chhabi Biswas) ziet zich door zijn excessieve levensstijl verplicht zijn verwaarloosde landgoed te verkopen. Met zijn laatste centen organiseert hij een concert van klassieke Indische muziek. Het is mee de verdienste van Biswas dat Jalsaghar een klein meesterwerk werd. Als legende van het theater in Calcutta, belichaamt hij de charme, trots, maar ook dwaze hoogmoed van één van de prominenten uit een teloorgegaan tijdperk. Le Salon de musique Satyajit Ray Jalsaghar Avec Chhabi Biswas Padma Devi Gangapada Basu Inde 1958 100’ VO ST.FR Classiques Votre rendez-vous culturel du mercredi. 25 Film révéré aux États-Unis, The Shop Around the Corner fut longtemps invisible en France avant sa triomphale réédition en 1985. Chef-d’œuvre absolu mais atypique, aux antipodes de la sophistication luxueuse qui caractérisait alors Lubitsch, il s’agit moins d’une rupture de ton que d’un retour aux sources. Le cinéaste revient à la miniature boutiquière de ses débuts. Délicat, modeste, limité tant en ambition qu’en décor, ce film forme avec Le ciel peut attendre et Cluny Brown une trilogie nuancée où la Lubitsch touch dernière manière se pare d’accents élégiaques, de tendres demi-teintes. Magistrale, la mise en scène tend vers l’invisible. Lubitsch passe moins de temps à ironiser derrière les portes ; la précision du cadrage et de la matière temporelle enchantent sans se montrer, et l’emportent sur le goût d’afficher la virtuosité : comme si la mise en scène elle-même était devenue une ellipse lubitschienne. La justesse et la parcimonie des mouvements de caméra mériteraient d’être étudiées dans le détail, tant le réglage en est minutieux, de la première séquence, où la caméra va saisir chacun des employés pour l’accompagner à l’entrée de la boutique, jusqu’à la dernière qui, pour signifier l’intimité naissante du couple, passe très progressivement du plan d’ensemble au champ-contrechamp serré. Le scénario est à la hauteur de cette perfection formelle, ne sacrifiant aucun personnage à la description du groupe, assumant toutes les fluctuations du récit, que celui-ci se nimbe d’émotion ou s’enrichisse de pirouettes comiques. Fable sur le comportement humain, le film s’efforce de comprendre chacun sans épargner personne : flagornerie, servilité, abus de petit patron, opportunisme sont épinglés, mais masquent la peur de la solitude et engendrent paradoxalement la générosité, la tolérance et la reconnaissance. Pessimisme individuel et optimisme social : le film prend le contre-pied de Ninotchka, ou en fournit le complément. N.T. Binh et Christian Viviani, Lubitsch Een jaar nadat hij Ninotchka maakte, met Greta Garbo, regisseerde Ernst Lubitsch The Shop Around the Corner (1940). Deze komedie, die zich afspeelt in Boedapest, is meer ingelopen dan andere films, maar even schalks gesofisticeerd. Maar daarom niet minder charmant. James Stewart en Margaret Sullavan zijn pennenvrienden die, zonder het van elkaar te weten, co-workers worden in het warenhuis van de bazige, maar goedmenende meneer Matuchek (een heerlijke Frank Morgan). Zo goed als Klara en Frank op papier met elkaar opschieten, zo vliegen ze elkaar in de zaak op regelmatige basis in de haren. Dat levert vaak hilarische oneliners op als ‘Ik denk dat mensen die naar snoep luisteren en muziek roken deze muziekdoos geweldig zullen vinden’! Alles verandert als Frank de identiteit van zijn pennenvriendin ontdekt. Vaak geïmiteerd, denk maar aan You’ve Got Mail (1998 van Nora Ephron, met Tom Hanks en Meg Ryan) maar nooit geëvenaard! The Shop Around the Corner Ernst Lubitsch Avec James Stewart Margaret Sullavan Frank Morgan États-Unis 1940 99’ VO ST.BIL Classiques 26 La Solitude du coureur de fond Tony Richardson The Loneliness of the Long Distance Runner Avec Michael Redgrave Tom Courtenay Avis Bunnage Royaume-Uni 1962 104’ VO ST.BIL Classiques La Solitude du coureur de fond illustre à merveille les qualités particulières à Richardson, chaleur humaine, discrétion, sens cutané de la drôlerie la plus insaisissable, mais surtout la spontanéité totale dans le registre du lyrisme. Colin Smith, pour le cambriolage d’une boulangerie, est envoyé menottes aux mains dans un Borstal, sorte de maison de correction dont les brutalités anachroniques sont acceptées en Angleterre comme une part saine de l’administration pénitentiaire. Or Colin a de la chance : le directeur de la prison, un pompeux m’as-tu-vu, a la manie des sports. Il médite d’arracher, à une école publique de l’aristocratie, la coupe de la course sur longue distance. Et Colin, semble-t-il, a si souvent couru, devant la police surtout, qu’il est infatigable. […] La Solitude du coureur de fond accomplit cette gageure de décrire l’un des portraits les plus achevés de cette personnalité psychopathique propre à l’adolescent, tout en incarnant en lui, par une sorte de paraphe, les forces les plus libres d’une société écrasée par le banal. Colin est à l’âge du refus, à l’âge suicidiel où l’on préfère se blesser, s’anéantir plutôt que de céder un pouce de terrain à l’injustice. C’est un héros libertaire, dans son irréalisme : il détruirait le monde, il le détruit dans sa pensée pour pouvoir l’arpenter seul dans sa course. Cette force de refus, cette graine de subversion est plus exemplaire que les tourments passagers d’Arthur Seaton dans Samedi soir, ou ceux de Jimmy Porter dans Les Corps sauvages. Colin Smith est le jeune homme en colère dans son acceptation la plus pure, la plus intransigeante. Le mérite de Richardson est d’avoir conservé à ce film profondément moral une forme capricieuse, enjouée. Rien ici ne semble convenu, ou accompli, aucun morceau de bravoure. Même les scènes du Borstal, qui ont été tournées avec de vrais détenus, n’ont rien d’apparemment contrôlé. Robert Benayoun, Positif De verfilming van The Loneliness of the Long Distance Runner (1962) leek een logische keuze voor ‘angry young man’ Tony Richardson. Al in de intro vertelt langeafstandsloper Colin (Tom Courtenay), dat (ervan weg) lopen de enige manier is waarop zijn familie met problemen omgaat, maar dat lopen in wezen een eenzame bezigheid is waarbij je zelf je eigen weg moet zoeken. De voorlopige laatste halte van Colin’s uitzichtloze bestaan is de strafinrichting (waar hij na een inbraak belandt). Hij werkt zich als atleet in de gratie van de directeur: in ruil voor de ultieme beloning – de vrijheid om op zijn eentje in de omgeving van de instelling te trainen – moet hij een chique school de wisselbeker langeafstandslopen afhandig maken. Tijdens zijn oefenlopen in de vrije natuur overloopt Colin zijn leven tot nu toe. En welke keuze nu te maken: rebels blijven of buigen voor het establishment. 27 Témoins malchanceux du massacre de la Saint-Valentin, les jazzmen Joe et Jerry fuient Chicago avec un orchestre exclusivement féminin en route pour Miami, déguisés respectivement en “Joséphine” et “Daphné”. Tous deux sont attirés par Sugar Kane Kowalczyk, chanteuse vulnérable portée sur la bouteille. Angela Errigo, 1001 Films Le plus grand succès commercial de Billy Wilder, précédant ses échecs des années 1960 et 1970. L’intrigue de Certains l’aiment chaud unit le burlesque le plus échevelé à une cascade de situations assez audacieuses pour l’époque, le tout placé dans le contexte violent d’un film de gangsters de la Prohibition. Ce cocktail original et explosif ravit le public. Pour en valoriser les composantes, Wilder et I.A.L Diamond évitent la complication dans la conduite du récit et dans le détail des scènes. Chacune d’entre elles est traitée sans détour et sans ruse, dans une très grande franchise d’approche et avec cette relative lenteur qu’affectionne Wilder car elle lui permet d’explorer à fond les possibilités comiques de ses personnages. De nombreuses scènes sont ainsi traitées comme un tout et ce qui serait ailleurs un défaut n’en est pas un chez Wilder. Ses comédies peuvent se diviser en deux catégories selon qu’elles comportent ou non un élément mélodramatique. Certains l’aiment chaud appartient évidemment à la deuxième catégorie, mais sous la caricature perce souvent ce qu’on pourrait appeler les “bons sentiments” des personnages. Amitié de Joe pour Jerry dont les témoignages concrets ne manqueront pas. Naïveté et même une sorte d’innocence chez Sugar que pourtant Wilder n’épargne pas (alcoolisme, cupidité, etc.). Marilyn Monroe, dirigée pour la seconde fois par Wilder, trouve ici un de ses rôles les plus attachants. Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma Some Like It Hot Billy Wilder Certains l’aiment chaud Avec Jack Lemmon Tony Curtis Marilyn Monroe États-Unis 1959 120’ VO ST.BIL Copie neuve “Nobody’s perfect”. Ware woorden en meteen de sprankelende eindrepliek uit Some Like It Hot (1959), een komedie die vijftig jaar later nog steeds de perfectie in grappigheid benadert. Twee muzikanten (Jack Lemmon en Tony Curtis) in het Chicago van tijdens de drooglegging, vermommen zich als vrouwen om uit de handen van de maffia te blijven. Uiteraard vallen ze allebei voor de zangeres (Marilyn Monroe in haar enige filmoptreden dat jaar) van de ‘all women’ band waarvan ze deel uitmaken. De inbreng van zowel regisseur Billy Wilder als Marilyn Monroe en Jack Lemmon werd wereldwijd bekroond (misschien had Jack Lemmon mooiere benen als Tony Curtis?). Een quote uit deze ‘crispy battle of the sexes’ lichten is onmogelijk. Vinniger dialogen zijn zelden geschreven. De cast, en dan vooral Lemmon en Curtis amuseren zich geweldig. Tenminste als ze niet gefocust zijn op overeind blijven op hoge hielen. Classiques 28 Stalker Andrei Tarkovski Avec Alexandre Kaïdanovsky Alisa Frejndlikh Anatoli Solonitsine RFA / URSS 1979 163’ VO ST.FR Lieu de tous les fantasmes et de toutes les légendes, tabou absolu dont les autorités interdisent l’accès et dans lequel ils n’osent pas même se risquer, la Zone fascine. Qui a créé cette Zone ? Pour quelle raison ? Inconnue effrayante, beaucoup n’en sont pas revenus. Aucune rationalité ne semble avoir de prise sur elle. Les règles de la physique la plus élémentaire ne s’appliquent pas là où la ligne droite n’est pas le plus court chemin et où l’on ne peut revenir sur ses pas. Mais que viennent y chercher ceux qui bravent le danger ? “Le bonheur”, suppose le Stalker. Car elle laisse passer “ceux qui n’ont plus aucun espoir ; ni les bons ni les mauvais, mais les malheureux”. Lui-même est de ceuxlà, laissé pour compte de la société ne vivant que pour la Zone. “Je me sens partout en prison”, et la Zone est son refuge, son Éden, le seul endroit où il se sente vivre, ce que les hommes n’ont pas souillé, l’endroit le plus calme du monde, l’espace du dernier espoir. […] Tarkovski oppose formellement la vision d’un monde en déliquescence, pollué et stérile, filmé dans un sépia maladif, à une Zone verdoyante et sauvage – où la nature a eu raison des entreprises humaines, où les voitures, les édifices ne sont plus que des ruines envahies par l’herbe virginale –, magnifiée par l’usage d’une couleur pure et apaisante. […] Apprentissage de la foi, plaidoyer pour la renaissance de l’espoir, métaphore de la création artistique, éloge de la nature et de ceux qui souffrent, Stalker est tout cela et bien plus encore. Sa charge humaniste et métaphysique en font une réflexion intemporelle et inépuisable, sa puissance esthétique et sa densité poétique une œuvre rare et déroutante, qui nous fait perdre pied de la réalité pour lui substituer une vérité sublime, fragile et rédemptrice. Sergius Karamzin, dvdclassik.com Classiques Een ‘stalker’ (Aleksandr Kaidanovsky) is de enige die de mentale kwaliteiten heeft om zijn weg te vinden naar het hart van een gevaarlijke, desolate, verboden zone waar zich een geheime ruimte bevindt die ‘al je wensen vervult’. Hij riskeert de toorn van zijn vrouw en een celstraf om een uitgebluste schrijver (Anatoly Solonitsin) en een wetenschapper (Nikolai Grinko) door het zwaar gecontroleerde gebied te gidsen. Om, eenmaal aangekomen bij de kamer, te realiseren dat niemand een idee heeft van wat hij wil. Andrei Tarkovsky’s Stalker (1979) drijft niet zozeer op de dialogen – veelal discussies tussen schrijver en wetenschapper – maar op de indringendheid en schoonheid van Tarkovsky’s beelden. Voor hem betekent de kamer verschillende dingen voor verschillende mensen en de zware weg ernaar toe verbeeldt de angsten die de mens nauwelijks durft confronteren. 29 Un des classiques incontestés de la comédie musicale hollywoodienne. À la demande du producteur Arthur Freed, les scénaristes Comden et Green ont bâti leur histoire à partir de revues écrites par Howard Dietz et Arthur Schwartz durant les trente années précédentes. Fred Astaire s’intéressant au projet, les scénaristes créent un rôle pour lui en rapport avec son âge et certaines de ses manies (ex. son allergie vis-à-vis des partenaires de grande taille). Minnelli, ici, ne cherche nullement à révolutionner la structure ou le contenu de la comédie musicale. Au contraire, Tous en scène représente l’apogée de la forme la plus traditionnelle du genre, celle qui est basée sur la préparation d’un spectacle. Mais il l’enrichit en y introduisant les thèmes du vieillissement, de l’échec et du nécessaire renouvellement, qu’il traite avec une émotion discrète, un humour dynamique et presque cinglant. Se renouveler, ce n’est pas afficher des ambitions extravagantes, saper systématiquement les vieilles traditions (au passage, Minnelli égratigne l’avant-gardisme de Broadway). C’est, par un retour aux sources qui exige humilité et courage, revitaliser de l’intérieur son domaine et son propre talent. C’est aussi, comme l’a dit Mamoulian à propos d’Astaire, “améliorer la perfection”. Tous les numéros dansés du film sont passés dans la légende du genre : le solo d’Astaire au parc d’attractions, ou bien le duo Dancing in the Dark avec Cyd Charisse. Le ballet final de treize minutes, “Girl Hunt”, évocation de l’univers de la série noire, est avec celui de Chantons sous la pluie et d’Un Américain à Paris, le plus célèbre morceau de bravoure de la comédie musicale hollywoodienne. Quant à la chanson That’s Entertainement, écrite spécialement pour le film, elle contient toute la philosophie du genre et mérite d’être mise en exergue à l’ensemble des musicals Metro. d’après Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma Producer Arthur Freed en MGM creëerden met pareltjes als Annie Get your Gun (1950), An American in Paris (1951), Singing in the Rain (1952), The Band Wagon (1953) en vele, vele anderen het gouden tijdperk van de musical in Hollywood. In The Band Wagon is Fred ‘danst een beetje’ Astaire een musicalster op zijn retour die in New York op zoek gaat naar een nieuwe carrière. Die krijgt hij – en veel meer – als hij zich door een stelletje vrienden laat overhalen de ster van hun nieuwe show te worden. Regisseur Vincente Minnelli – trouwens ook ‘verantwoordelijk’ voor An American in Paris – zorgt voor verrukkelijk, kleurrijk en hoogstaand amusement waarin de hoogtepunten moeiteloos aan elkaar worden geregen. Kijk alvast uit naar het elf minuten durende ‘Girl Hunt: A Murder Mystery in Jazz’ en het vuurwerk tussen Astaire en Cyd Charisse in het algemeen. That’s entertainment! Tous en scène Vincente Minnelli The Band Wagon Avec Fred Astaire Cyd Charisse Oscar Levant États-Unis 1953 112’ VO ST.FR Classiques 02 s t i d é n I 31 La caméra de Frederick Wiseman semble posée depuis des lustres dans l’enceinte du Palais Garnier. Elle ne dérange personne, d’ailleurs il serait vain de perturber l’institution, la grande maison de la danse. Le cinéaste américain n’est pas venu pour en savoir plus ou pour imposer un point de vue. Ce n’est pas sa manière de procéder. Inutile donc d’espérer des révélations d’étoiles, des apartés croustillants et rebelles. Pas de “pipolisation”, ni même de relation journalistique. Wiseman n’a rien à dire de plus que ce qui est, que ce qui fabrique la danse. Le seul extérieur qu’il s’autorise, c’est une vue de Paris, des légendaires toits de la maison, d’où l’on aperçoit une autre hiérarchie, cette fois architecturale, qui trace la ville. Sinon, que du dedans, jusqu’à la cantine avec gros plans sur l’assiette, aussi banale que celle d’un autre estaminet de collectivité. Des arrêts aussi dans les escaliers, dans les couloirs de bois. […] Pour le reste, il se concentre sur les danseurs et la direction ou l’administration. Les répétitions ne sont pas ici ce qui précède le moment sublime, elles portent la danse même, pleine d’humeur et de sueur. Une courte séquence et tout est là, posé sans commentaire. Delphine Moussin répète seule sa partie solo du Songe de Médée d’Angelin Preljocaj. On verra des images du spectacle ensuite, comme pour la plupart des répétitions, mais tout est déjà présent, notamment une colère qui la met hors d’elle. Le souci du détail n’est nullement voué à l’ornementation : qu’il s’agisse de Mme la directrice, Brigitte Lefèvre, qui reçoit les confidences de ses ouailles, d’une séance d’organisation du gala pour les American Friends ou des élans de Laurent Hilaire, maître de ballet. Une immersion captivante et rare. Marie-Christine Vernay, Libération Frederick Wiseman is een monument binnen de Amerikaanse documentaire en de documentaire tout court. Die reputatie heeft hij vooral te danken aan zijn scrupuleuze kijk – noem het een geduldige maar gedisciplineerde vlieg-aan-de-muur-aanpak – op de manier waarop instituten eigenlijk werken. In zijn jongste opus La Danse gunt hij ons een blik achter de schermen van het prestigieuze balletgezelschap van de Opera van Parijs, het oudste ter wereld. Het gros van de beelden concentreert zich op de dansers en topchoreografen als Wayne McGregor en Pina Bausch terwijl ze klassieke repertoriumstukken of nieuw werk inoefenen. Maar Wiseman heeft ook oog voor de repetitieve cyclus van administratief werk en stafvergaderingen in het imposante Palais Garnier. Op die manier krijgen we een fascinerend, haast antropologisch document en een glorieuze studie van de balletkunst en sierlijke lichamen in beweging. La Danse – Le Ballet de l’Opéra de Paris Frederick Wiseman France 2009 158’ VO FR Inédits 32 France tour détour deux enfants Jean-Luc Godard & Anne-Marie Miéville France 1979 12 x 26’ VO FR Vers 1973-1974, après avoir sillonné l’Europe à la recherche de télévisions prêtes à produire les films militants de l’après-68, Godard éprouve le besoin de se poser quelque part et choisit de faire escale à Grenoble avant de s’installer dans la petite ville de Rolle, à côté de ses lieux d’enfance, où il vit encore. Dans ces deux lieux de vie et de travail, il achètera les machines et installera l’atelier qui lui permet de fabriquer à domicile, en toute autonomie et indépendance, ces émissions et de les envoyer en cassettes, “par la poste”, à la chaîne qui les a produites. C’est là, entre 1976 et 1978, qu’il tourne avec l’INA les six émissions en deux parties de FTD2E (pour Antenne 2). Comme si Godard avait entrepris une sorte de cure de rééducation pour sortir des années Mao en reprenant contact avec la réalité la plus humble et la plus anonyme. Il s’empare de la vidéo (très lourde !) pour se mettre à l’écoute de ceux qu’il filme après toutes ces années passées à tenir des discours sur et pour les autres. […] Après avoir cru dur comme fer que le cinéma politique pouvait et devait “déplacer les montagnes”, Godard se contente de mobiliser toute son attention et de se donner tout le temps pour observer et écouter deux enfants, un cinéaste amateur, un paysan, un mathématicien… Ce sera sa façon à lui de redescendre de la montagne ou de revenir du désert, comme on voudra, avant de reprendre contact avec le cinéma en 1979 avec Sauve qui peut (la vie). Un cinéma qui ne se fera jamais plus comme avant, mais le plus possible à la maison, en reprenant en mains (au sens propre) tout ce qui peut l’être de la chaîne-cinéma, et toujours avec la vidéo en deuxième équipe. [...] Godard pose tout au long de cette série la question (protestante ?) de la responsabilité individuelle dans le malheur social et politique des hommes. Il y a une vraie cruauté dans ce miroir renvoyé à chacun des spectateurs : qu’as-tu fait, toi, pour changer ta vie ? N’es-tu pas complaisant à l’égard de ta propre aliénation ? Es-tu vraiment disposé à aider à ta propre libération ? N’y a-t-il pas en toi, une part d’État, de patron, d’agent de la répression ? Mais ce qu’il y a de donneur de leçons dans cette série de Godard relève de la mise en crise des sujets idéologiques, du décapage des défenses et des discours tout prêts, et n’est jamais hautain : Godard manifeste au contraire une attention et une générosité émouvantes, une infinie patience pour détecter chez quelqu’un la parcelle de liberté, d’intelligence, qu’il va s’attacher, au prix du malaise et de la provocation, à faire surgir au terme d’une pédagogie qui n’appartient qu’à lui. Mais la plus grande redécouverte de cette série est celle de la puissance du geste cinématographique à l’œuvre, et la capacité de Godard à créer des émotions de pur cinéma avec des moyens minimalistes. […] Le filmage des deux enfants est la plus belle et la plus émouvante des leçons de cinéma en ce qui concerne la primauté de la décision juste, ferme, inspirée, sur la quantité de moyens mis en œuvre. Le minimalisme technique – deux projecteurs, une toute petite équipe avec de grands bonshommes (comme William Lubtchansky et Dominique Chapuis, à l’image) – et le souci de ne pas déranger rendent plus visibles que jamais chez Godard la puissance de décision artistique, la sûreté du trait qui vaut celle d’un coup de crayon de Matisse dessinant en une fraction de seconde un visage aimé ou une fleur. Alain Bergala, Cahiers du cinéma Inédits 33 Een nieuwe film (Socialisme) en een pas verschenen biografie: JL. Godard – de man die de conventies van de cinema op zijn kop heeft gezet – lijkt terug van nooit weggeweest. France / tour / détour / deux / enfants – een tv-serie van 12 afleveringen van telkens 26 minuten – dateert van het einde van de jaren zeventig, maar is nog heel actueel. Voor deze radicaal onconventionele tv-serie lieten Godard en AnneMarie Miéville zich inspireren door Le Tour de la France par deux enfants: een oud schoolboek, opgevat als een reis doorheen de industrie, agricultuur, geografie en geschiedenis van Frankrijk. In hun handen en in hun poging om eens ‘andere televisie’ te maken, leidt dat tot een intellectueel scherp en speels complex geformuleerde sociale annalyse van de samenleving en kritiek op de macht van het beeld in de hedendaagse cultuur en het dagelijkse leven. Eigenlijk volgen Godard & Miéville in deze telkens symmetrisch gestructureerde afleveringen – met titels als Obscur/Chemie, Impression/Dictée en Pouvoir/ Musique – twee kinderen, Camille en Arnaud, in hun dagelijkse routine thuis en op school. Die met typografie doorsneden beelden en vranke interviews met zowel practische als meer filosofische vragen, worden gevolgd door de ironische commentaar van twee volwassen tv-journalisten (een man en een vrouw). Zo deconstrueren Godard en Miéville in dit buitengewoon onderzoek niet alleen het medium televisie. Met veel zin voor metaforen leggen ze provocerend bloot dat de massamedia en instituten als de familie en het onderwijs kinderen ‘programmeren’ om later te functioneren in de keten van onze technologische consumptie- en prestatiemaatschappij. Partie 1 (156’) 1. Obscur/Chimie 2. Lumière/Physique 3. Connu/Géométrie/Géographie 4. Inconnu/Technique 5. Impression/Dictée 6. Expression/Français Partie 2 (156’) 7. Violence/Grammaire 8. Désordre/Calcul 9. Pouvoir/Musique 10. Roman/Economie 11. Réalité/Logique 12. Rêve/Morale Deux incontournables sur J.L. Godard : — Antoine De Baecque, “Godard”, Ed. Grasset, 944 p. — Alain Fleischer, “Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard”, 4 DVD, Editions Montparnasse. > En vente au cinéma Arenberg Inédits 34 La nana Sebastián Silva Avec Catalina Saavedra Claudia Celedon Alejandro Goic Chili 2008 95’ VO ST.FR La nana, en espagnol, c’est la berceuse, la nounou. Un euphémisme pour dire ce qu’est en pratique Raquel dans la grande maison où elle travaille et dort depuis plus de vingt ans : la bonne à tout faire. On est à Santiago du Chili, mais pour la plus-value exotique, on repassera. Le film (multiprimé au festival de Sundance) montre une bourgeoisie mondialisée, à peu près identique à celle de nos quartiers chic. L’altérité, la différence, ça se passe d’abord et avant tout entre les riches et les pauvres, entre les dominants et les dominés. Malgré toute la tendresse compassionnelle que la famille aisée témoigne à sa domestique, Raquel est profondément asservie. Sa condition sociale a fini par s’inscrire dans sa chair (fatigue, malaises, médocs), dans sa façon de penser : elle est devenue son identité même. Sebastián Silva, jeune réalisateur chilien qui, dit-il, a grandi entouré de bonnes, réussit donc, d’abord, ce constat clinique glaçant, perçant : sous l’apparence de la normalité, voire de l’harmonie, une relation maître-esclave. […] Cela se corse encore quand on lui adjoint une aide, avec qui elle doit partager son territoire – la maison, la famille, c’est sa chose. Mais la fracture sociale est si bien intégrée par tout le monde comme une donnée indépassable que les envies de meurtre ne sont plus dirigées contre les bourgeois : la nana n’en veut qu’à ses semblables, ses doubles... Au lieu d’un rebondissement à résonance révolutionnaire, le film s’achemine ainsi vers la simple possibilité d’un moindre mal. Une manière de s’accommoder de l’ordre du monde ? Pas si simple. Car d’un bout à l’autre de cette chronique d’une belle acuité, le cinéaste se tient du côté de son héroïne opprimée. Et l’élan qu’il sait lui communiquer in extremis, c’est déjà une petite déclaration d’indépendance. Louis Guichard, Télérama Inédits Cineasten als Chabrol en Buñuel hebben al scherpe cynische films gedraaid over de figuur van de meid, denk maar aan La Cérémonie en Le Journal d’une femme de chambre. La nana van de Chileense regisseur Sebastián Silva hoort in dezelfde rij thuis, al lijkt het ook op een soort insiders kijk want Silva groeide zelf in Santiago op met een meid die bij hem thuis inwoonde. In de film wordt gefocust op Racquel (de in Sundance bekroonde actrice Catalina Saavedra), een vrouw die al 23 jaar voor de Valdessen werkt en in de illusie leeft dat ze een familielid is. Tot strubbelingen met de oudste dochter er voor zorgen dat er een extra hulp aangenomen wordt. Klassenstrijd in schortuniform? Zoiets, al is een omschrijving als Sabottage in Bitchland ook niet misplaatst want Racquel ontpopt zich in dit komische drama vol psychologische oorlogsvoering ook bitsig tot een kreng die haar territorium met veel nijd verdedigt. 35 Recette du road-movie à la norvégienne : du blanc, et encore du blanc, à perte de vue. Là, tout en haut du pays, Jomar, doux géant dépressif, glisse sur sa fidèle motoneige vers une hypothétique nouvelle vie... Pour sa première fiction, Rune Denstad Langlo s’écarte de son expérience de documentariste : son odyssée contemplative semble flotter, bien au nord de la réalité, avec des personnages, tous un peu à côté de leurs Moon boots... À commencer par le héros, Jomar, ancien champion de ski : on le découvre coincé dans un trou perdu, en bas d’une remontée mécanique qu’il est vaguement censé surveiller. Ce boulot, il s’en fout comme de sa première luge. Plus mou et imbibé qu’une omelette norvégienne, et plus groggy que le Jeff de Jacques Brel, il végète depuis que sa femme est partie. Il lui faudra une révélation (il a un enfant, qui vit là-bas, dans le Nord) et un accident (il met le feu à son chalet de fonction) pour l’arracher à cet avachissement mortifère. Tout ce qui s’annonçait dans ce drôle de préambule se confirme et s’épanouit ensuite : une drôlerie déconcertante, un goût pour l’absurde et l’insolite qui frôle l’onirisme sans jamais s’attarder. Jomar non plus ne traîne pas. Il suit sa piste, malgré les pannes et les blizzards, prétexte à un marabout d’ficelle de saynètes poétiques et cocasses, presque sans paroles, une série de rencontres plus farfelues les unes que les autres. […] Juste avant de retrouver son gamin, notre Ulysse des grands froids fait sa plus belle découverte : tout seul dans son tipi sur un lac gelé, un vieillard attend, une grosse chaîne accrochée à la cheville. Cet épisode, quasi métaphysique, résume à lui seul l’esprit de cette comédie givrée, qui parle avec légèreté d’angoisse et de solitude. Un bel exemple d’humour... blanc ! Cécile Mury, Télérama Een melancholische off-roadmovie uit het besneeuwde Hoge Noorden: dat krijg je in North, het door David Lynchs The Straight Story geïnspireerde fictiedebuut van de Noorse documentaire filmmaker Rune Denstad Langlo. De basisidee van deze louterende en droogkomische odyssee is even simpel als pretentieloos: een depressieve, aan drank en pillen verslaafde ex-skikampioen vertrekt per sneeuwmobiel vanuit Trondheim voor een 1100 km lange tocht per sneeuwmobiel richting Poolcirkel, op zoek naar zijn zoontje en een nieuw leven. Die barre reis door fraai gefotografeerde winterse landschappen waarbij de sfeer van isolement en depressie bijzonder goed is getroffen, wordt koel-laconiek opgevrolijkt door vluchtige ontmoetingen met excentrieke zonderlingen en minimalistische deadpanhumor. Maar hoe absurd en tragisch het wereldbeeld van Langlo ook is, finaal is North een troostend humanistisch sprookje over de schrik voor de leegte Nord Rune Denstad Langlo north Avec Anders Baasmo Christiansen Marte Aunemo Lars Olsen Mads Sjogard Pettersen Norvège 2008 78’ VO ST.FR Inédits 36 Plein Sud Sébastien Lifshitz Avec Yannick Renier Léa Seydoux Nicole Garcia Théo Frilet France 2009 90’ VO FR ST.EN Jamais le Sud n’aura tant saisi sa possibilité d’être l’Ouest. Un personnage (Sam), un véhicule (une vieille Ford pourrie), un mobile (la vengeance), un paysage (une France cousine du Texas) et un point de mire (l’Espagne – le Mexique du Vieux Continent) (…). Dans son livre sur le road-movie, Timothy Corrigan résume ainsi les enjeux identitaires du genre : “La voiture devient une maison authentique, une origine perdue où ce que l’on voit est ce que l’on est.” Et c’est peu dire que le cinéma de Sébastien Lifshitz est marqué de cette thématique de la quête d’une origine perdue et de l’obsession de se recréer un monde à soi. Le récit : Sam (Yannick Renier) est hanté par un souvenir d’enfance, le suicide de son père et ce qui en découla : la folie de sa mère, son placement en famille d’accueil et la perte de tous ses repères. Alors qu’il vient d’avoir 27 ans, sa mère (Nicole Garcia, d’une grande justesse), fraîchement sortie de l’hôpital psychiatrique, l’invite dans une lettre à la retrouver en Espagne après tout ce temps perdu. Mais, toujours hanté par le trauma, c’est armé d’un flingue que Sam va prendre la route, sur laquelle il rencontre Mathieu et sa sœur Léa (Théo Frilet et la démente Léa Seydoux). De là, Plein Sud s’offre une mosaïque de genres : de road-movie, il devient teen puis encore beach-movie, avant de revenir à la vengeance. De ces glissements et partis pris se dégage une candeur très attachante, celle-là même qu’on trouve dans ces personnages parmi lesquels aucun n’est adulte ni ne sait ce qu’il fait ou doit faire. Et cette fascination pour les corps […] donne aussi une manière de relire le film dans toute sa force : le territoire est traversé à contre-courant, du nord vers le sud, et si l’on part du plus froid (la tête) c’est pour aller vers le chaud (le vagin originel). Là où les corps se découvrent et se répondent pour ne plus s’interrompre. Thomas Pietrois-Chabassier, Les Inrockuptibles 04.07.10 - 18h50 en présence du réalisateur Retrouvez la vidéo de la rencontre sur www.arenberg.be Inédits Met de sensuele road movie Plein sud maakt de Franse regisseur Sébastien Lifshitz (Wild Side, La Traversée) zijn versie van de Amerikaanse western. De codes en de iconografie van het genre, van weidse mythologische landschappen tot de zwijgzame protagonist die uit is op wraak, transponeert hij naar een reisverhaal dat zich afspeelt tijdens de zomer op de zonnige wegen tussen Frankrijk en Spanje. Het hoofdpersonage Sam, een mysterieuze en verbitterde drifter die in zijn oude Ford op weg is naar het Zuiden, wordt prachtig vertolkt door de Belgische acteur Yannick Renier. Terwijl hij over de verlaten wegen stuift pikt hij een drietal jonge lifters op. Tussen het kwartet ontspint zich een spel van liefde en afstoten waarbij Lifshitz met veel gevoel voor erotiek en aantrekkelijke mannen- en vrouwenlichamen zijn gekneusde personages observeert. Op de sfeervolle soundtrack vinden we John Parish en Kubrickcomponiste Jocelyn Pook terug. 37 Une femme et un homme, anonymes, sont liés par un atroce fait divers : la fille adolescente de l’une a poignardé à mort celle de l’autre. Sans que l’on sache s’il s’agit d’une torture qu’il lui inflige ou s’il cherche à établir un contact, le père (interprété par Masahiro Kobayashi lui-même) va occuper une chambre dans le foyer où la femme est cuisinière. Passées les premières minutes où les deux personnages témoignent de leur douleur, le film, sans dialogues, est pris dans une logique de répétition extrême. Combien de fois voyons-nous le père entrer dans l’usine, prendre son repas à la cantine du foyer et se reclure dans sa chambre ? Le décompte est impossible et vertigineux. […] La vision de The Rebirth, harassante, pesante, s’avère néanmoins fascinante, rappelant certaines expériences minimalistes comme la Jeanne Dielman de Chantal Akerman. Les actions sont ici indifférenciées et quasiment dénuées de progression, proprement infernales donc. Si l’adolescente emprisonnée reste invisible, le couple maudit est piégé dans une logique carcérale. L’expérience devient presque scientifique : à quel stade de la répétition les deux mécaniques humaines finiront-elles par entrer en contact ? Leurs espaces respectifs (la cuisine et le réfectoire), à première vue sans raccord, s’unifient peu à peu, puis les corps s’atteignent avec une violence gauche. La ville enneigée et peuplée d’ombres où s’épuisent les personnages n’est pas si éloignée du monde spectral d’Hideo Nakata ou de Kiyoshi Kurosawa. […] Si l’homme représente le souvenir torturant du meurtre de sa fille, c’est la mère qui est figurée en fantôme, voûtée, ses cheveux recouvrant ses yeux. Comme une inversion d’Orphée, ce que doivent atteindre l’homme et la femme, pour sortir des limbes, est le regard de l’autre, le face-à-face redouté. The Rebirth Masahiro Kobayashi Ai no yokan Avec Masahiro Kobayashi Makiko Watanabe Japon 2007 102’ VO ST.FR Stéphane du Mesnildot, Cahiers du cinéma In het in Locarno met de Gouden Luipaard bekroonde The Rebirth / Ai No Yokan duiken opnieuw enkele vaste thema’s op van de Japanse regisseur Masahiro Kobayashi (Bashing en The Man Who Walked on Snow): vervreemding, de dood, het verdriet en de alles verpletterende eenzaamheid. Dit strakke minimalistische drama vertelt in een strenge en sobere stijl de toevallige en ongemakkelijke ontmoeting tussen een man en vrouw in crisis die alle twee gekozen hebben voor een vlucht in de afstompende arbeidsroutine. Kobayashi speelt zelf de rol van de man, een vader wiens tienerdochter vermoord werd. De door schuldgevoelens geplaagde vrouw is de moeder van de jonge moordenaar. Toch kiest Kobayashi niet voor een voorspelbaar drama over schuld, boete en vergiffenis. Zonder één noot muziek en met nauwelijks dialogen dwingt hij de kijker juist ongemakkelijk in de positie en de gevoelens van pijn van deze gekwelde mensen. Inédits 38 Le Temps des grâces Dominique Marchais France 2009 123’ VO FR Voici un film qui rend intelligent. Vous y entrez par un petit bout : la crise des petites exploitations agricoles en France. De là, une vaste et passionnante opération de dépliage se produit, qui embrasse dans un même mouvement l’histoire, la géopolitique, la science, l’urbanisme, l’économie, la littérature, la théologie, questionnant de manière neuve, à la fois globale et extrêmement précise, le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Ancien critique de cinéma aux Inrockuptibles, le réalisateur, Dominique Marchais, a sillonné la France pour filmer ses paysages et donner la parole à une large palette d’interlocuteurs : agriculteurs, ingénieurs agronomes, chercheurs, intellectuels... Avec eux, il relie un écheveau de problématiques ayant trait à l’agriculture française contemporaine qui sont habituellement appréhendées comme autant de questions autonomes : uniformité plane des paysages agricoles, uniformisation et perte du goût des aliments, disparition des petites exploitations, développement frénétique des zones pavillonnaires, pollution chimique, élevage hors-sol, exploitation du Sud par le Nord... Le film ne fait pas le procès de la modernité. Il pointe en revanche, avec beaucoup de pédagogie, l’impasse à laquelle elle a conduit. La destruction du sous-sol qui en a résulté se traduit par le fait que l’espérance de vie d’une vigne, qui était jadis de cent ans, s’est réduite à quarante dans le meilleur des cas, souvent vingt-cinq. Rendre la terre fertile à nouveau, retrouver un équilibre écologique doit passer par une volonté politique assez forte pour s’opposer aux lobbies agrochimiques. Comme le résume une microbiologiste : “Le microbe travaille gratuit. Le vivant n’est pas brevetable. Le durable n’est pas rentable. La nature a une gratuité qui est gênante aujourd’hui.” Isabelle Régnier, Le Monde 20.07.10 - 18h50 rencontre avec Marc Dufumier Professeur de développement agricole à AgroParisTech Retrouvez la vidéo de la rencontre sur www.Arenberg.be Inédits Welke invloed heeft de moderne landbouw op het ecosysteem ? Was het vroeger voor de industrialisatie van de landbouw beter? Moeten we terug naar een meer artisanale agricultuur ? Het zijn pertinente vragen die allemaal aan bod komen in Le temps des grâces, een documentaire van Dominique Marchais waarvoor hij la douce France doorkruiste van noord tot zuid. Via interviews met landbouwers, agronomen, biologen en intellectuelen schetst hij in dit zowel wetenschappelijk als pedagogisch stevig onderbouwde document de historische band van de Fransman met het platteland en de landbouw. Om vervolgens tot de dramatische conclusie te komen dan het dringend anders moet willen de aarde en het milieu niet verder verknoeien. Samengevat: een waardig ecologisch pleidooi en een soms onthutsende wake up call. Of de perfecte neef van La vie moderne, Raymond Depardons liefdevolle kijk op het ouderwetse boerenleven dat aan het verdwijnen is. 39 La sortie de ce film est endeuillée par la mort de son auteur. Le photoreporter et documentariste Christian Poveda, 53 ans, a été assassiné le 2 septembre dernier, abattu de quatre balles dans la tête sur une route au nord de San Salvador, à cause de ces images qu’il avait filmées dans l’enfer des gangs de la capitale d’Amérique centrale, et qui dérangeaient. Durant deux ans, dans la misère des bidonvilles, Christian Poveda a filmé cette guerre des gangs qui sème la terreur dans le pays et aux alentours. Poussée par une violence aveugle, cette guerre civile oppose et décime la jeunesse de deux clans ennemis : la Mara Salvatrucha et la Mara 18. Les maras sont des bandes nées dans les années 1930 aux États-Unis, à Los Angeles, où s’étaient réfugiés des ancêtres qui fuyaient les remous politiques, afin de se défendre des mafias mexicaines. Le corps et le visage tatoués à l’effigie du clan qui leur sert de famille, ces mareros se criblent de balles à tout bout de champ, pour le contrôle d’un territoire, d’un trafic de drogue, d’un réseau d’enlèvements contre rançons. Fières de leurs exploits, ces armées invisibles sèment une terreur quotidienne. Images hallucinantes, que ces gamins qui relatent leur exploits, et sortent brutalement leurs fusils en voyant débarquer leurs adversaires dans une voiture. Fusillade. […] Puis des funérailles, les morts portés dans un cercueil vitré, les camarades hurlant vengeance dans une atmosphère de prière : “Réglons ça dans le sang !” [...] Voici des gamins qui frappent aux portes pour mendier quelques sous qui aideront la famille de leur pote trucidé. Voici une femme qui a perdu un œil lors d’un échange de coups de feu, condamnée à plusieurs interventions chirurgicales qui ne lui épargneront pas la prothèse. Christian Poveda, pour ce film clairvoyant et terrifiant, a, lui, perdu la vie. La Vida Loca Christian Poveda Mexique-France-Espagne 2008 90’ VO ST.FR Jean-Luc Douin, Le Monde Retrouvez une interview de Christian Poveda sur www.Arenberg.be De fameuze Mara 18 – en mara komt van marabuntas, een carnivore mier uit Centraal-Amerika die elk leven op haar pad vernietigt – geldt als één van de meest gewelddadige gangs ter wereld. In La vida loca volgt de Frans-Spaanse journalist en documentaire filmmaker Christian Poveda het dagelijkse leven van enkele leden van deze gang uit San Salvador, een spiraal van drugsconsumptie en brutaal geweld. De kapstok voor Poveda was een sociaal reïntegratieproject waarin enkele ex-leden in het hart van het M18-territorium – de gangsymbolen die elk lid ritueel op zich moet laten tatoeëren – een bakkerij proberen op te zetten. Zijn ontdekkingstocht is nooit sensationeel maar wel uitzonderlijk boeiend en verschrikkelijk fascinerend. Ondanks het feit dat Poveda het vertrouwen van de gang had weten te winnen, werd hij vorig jaar in september doodgeschoten in het hart van één van de wijken waarin M18 actief is. Inédits 40 Violent Days Lucile Chaufour Avec Lucile Chaufour Frédéric Beltran François Mayet Franck Musard France 2004 104’ VO FR Violent Days est un film qui joue à contretemps. Ses héros, des garçons et des filles désœuvrés appartenant à différentes tribus de la sphère rockabilly, vivent en circuit fermé dans une époque et un pays quasi imaginaire (l’Amérique fantasmée des fifties : bubblegum et creepers), qui n’est pas le leur. Violent Days pourtant se sert d’eux pour ausculter une France qui n’a plus droit à l’image depuis longtemps : le prolétariat, le monde ouvrier, les mecs qui sont caristes en usine ou qui bossent au garage ou à la boulange. Si leur imaginaire est le décalque de celui de leurs aînés, c’est aussi parce que rien, de leur situation sociale, n’a évolué depuis les années 1950. Il n’y a pas d’horizon. Seule échappatoire : la musique, le rock. Sa douceur (la jolie bonde aux allures de pin-up : “Je rêvais d’un homme comme Gene Vincent, d’un homme doux”). Sa violence. [...] La cinéaste filme un rêve de fille dans un monde de mecs, un rêve en noir et blanc qui trouve son rythme dans des entre-chocs au montage qui la rapprochent du premier Cassavetes. Celui de Shadows, qui brouillait les pistes fiction, documentaire, noir, blanc, jazz, blues en prenant comme modèle formel la puissance de la musique. Lucile Chaufour aime passionnément le rock’n’roll. Ça s’entend et surtout ça se voit : avec un budget certainement riquiqui, elle a refusé l’option naturaliste pour inventer un entre-deux, faisant venir des sons de partout. En somme, elle a monté Violent Days comme Phil Spector produisait des disques : partir d’une base simple, comme nue, et lui offrir une ampleur de chapelle Sixtine. Violent Days, une fois vu, ne s’efface pas. Un peu comme ces tatouages indélébiles sur des avant-bras qui redoutent en silence le jour fatal où il va falloir baisser la garde. Philippe Azoury, Libération Inédits De Teddy’s, vetkuiven en de geest van de Elvis Presley van de fifties zijn weer van de partij in Violent days, een gestileerde docufictie in zwart-wit over de Franse rockabilly-scène. Al zeggen we er meteen met een shake in de heupen bij dat dit geen gewone muziekfilm is. Want Lucile Chaufours inventieve duik in deze subcultuur is ook een politieke film met een sterk uitgesproken sociaal accent. De door de Amerikaanse Droom gefascineerde rock’n’roll-fans die Chaufour volgt – via interviews op de werkvloer en een fictieverhaal over drie kerels en een blonde pin-up die met de wagen op weg zijn naar een concert in Le Havre – komen allemaal uit het arbeidersmilieu. Voor hen is rock dus nog een echte vorm van rebellie en een bepaald idee van vrijheid maar ook een soort vlucht en uitlaatklep voor geweld. Net die rock is cool-attitude wordt doorprikt want dit rockdrama is evengoed een subtiele analyse van een geconditioneerde klasse. 41 Comment ? Vous n’avez pas vu Old Joy, merveille de film américain indépendant, au budget minuscule ? Un, il est disponible en DVD. Deux, sa réalisatrice, Kelly Reichardt, confirme aujourd’hui la particularité de son talent : savoir captiver avec un minimum. Cette prof de cinéma new-yorkaise, soutenue notamment par Todd Haynes, a tourné Wendy & Lucy en dix-huit jours. Une économie qui sied au dénuement de l’héroïne, fille pauvre en route pour l’Alaska (où elle espère trouver du travail) et dont la voiture tombe en panne dans un bled de l’Oregon. Un parking de supérette est l’épicentre du film. La disparition d’un chien bien-aimé, son quasi unique rebondissement. Un vieux vigile, l’interlocuteur principal de la jeune Wendy... Depuis un périmètre aussi réduit, la cinéaste fait pourtant apercevoir avec une netteté sidérante la pétrification de l’Amérique profonde, sa résignation face à une misère de moins en moins marginale. Immobilisée contre son gré, sans aucune ressource, Wendy suscite à peine quelques gestes de solidarité – d’autant plus émouvants. Dans ce monde-là, rien n’est prévu pour le cas où l’on n’a pas d’argent du tout. Au-delà de l’acuité documentaire, il y a le petit miracle de l’incarnation, le pouvoir du cinéma face à la fatalité sociale. Découverte en épouse trompée dans Le Secret de Brokeback Mountain, Michelle Williams, aux traits enfantins et au jeu très intériorisé, préserve la tenue du film – une fille privée de son chien, ça pourrait virer pathétique –, mais lui donne aussi son humanité, et son horizon. Ni ravagé ni conquérant, le visage de Wendy exprime la volonté éperdue de résister à la dureté de la vie et au piège des sentiments. Mais il reflète aussi on ne sait quelles promesses d’avenir, envers et contre tout. Wendy & Lucy Kelly Reichardt Avec Michelle Williams Will Oldham Will Patton John Robinson États-Unis 2008 80’ VO ST.BIL Louis Guichard, Télérama Precies zoals het grote voorbeeld, de neorealistische Italiaanse klassieker Umberto D., is de minimalistische roadmovie Wendy and Lucy een soort rustige reflectie over én commentaar op de groeiende kloof tussen rijk en arm in het huidige Amerika. Wendy, een twentysomething met veel naturel gespeeld door Michelle Williams, heeft het moeilijk om de eindjes aan elkaar te knopen. En net als ze in haar oude wagen op weg is naar Alaska om een nieuw leven te beginnen, komt ze vast te zitten in een gat in Oregon en verdwijnt haar trouwe labrador waardoor ze in al haar sombere hopeloosheid ook geconfronteerd wordt met haar eigen broos bestaan. Gus Van Sant is een fan van het werk van de New Yorkse indiecineaste Kelly Richardt (Old Joy). En we begrijpen waarom. Haar spaarzaam verteld verhaal over het strompelen aan de zelfkant van de VS-samenleving is een delicaat dramatisch miniatuur en een verstild portret dat onderhuids aan je blijft kleven. Inédits 42 Winnipeg mon amour Guy Maddin my winnipeg Avec Ann Savage Louis Negin Darcy Fehr Canada 2007 79’ VO ST.FR Inédits Winnipeg mon amour pourrait bien être la grande œuvre charnière du cinéaste. Une voix off affirme d’emblée que le film, véritable mais paradoxale city symphony, n’existe que pour libérer Maddin du pouvoir de sa ville natale, milieu de nulle part déjà amplement fantasmé d’un bout à l’autre de son œuvre. Jamais le foisonnement maddinien n’a semblé aussi cohérent qu’à travers cette fiction documentaire qui exhibe comme une nécessité l’étendard de l’hybridation. Si le spectateur trouve à se repaître du talent de faussaire de l’éternel adorateur du muet, d’autres types d’images – comme les plans en couleurs évoquant les désastres urbains de la fin du siècle dernier – cohabitent désormais avec ceux qui convoquent Buñuel ou Murnau. Et plusieurs séquences d’animation de silhouettes, juxtaposées aux prises de vues réelles, confirment que le portrait d’une ville est d’abord celui de ses fantômes. Tout aussi spectaculaire est le recours à l’archive qui, loin de forclore le sens du film, semble inviter à la fabrication d’autres documents. Ainsi est sans cesse valorisée l’exploration de nouveaux possibles. En ce sens, le recours fréquent aux transparences caractérise à merveille le travail de Maddin, pour lequel le montage désormais se fait également dans le plan. Le procédé renvoie aussi au nouvel horizon référentiel, étroitement lié à l’expérience familiale du cinéaste, que constituent le film noir et les premières séries télévisées. L’événement afférent est ici le retour à l’écran de l’actrice Ann Savage, autrefois fatale dans Detour d’Edgar G. Ulmer, qui devient sous nos yeux la comédienne choisie pour incarner la mère du cinéaste. Peu importe dès lors que Maddin ne puisse jamais vraiment échapper au charme hypnotique de sa ville : Winnipeg abrite le cinéma et sans doute le monde. Thierry Méranger, Cahiers du cinéma Van Archangel tot The Saddest Music in the World: de cinema van de Canadese regisseur en cultauteur Guy Maddin is er één die zowel formeel als inhoudelijk magisch flirt met het (film)verleden. In My Winnipeg, Maddins eigenzinnige portret van zijn jeugd en vooral zijn geboortestad (‘een stad waarin tien keer meer geslaapwandeld wordt dan in eender welke andere stad’), is dat niet anders. Opnieuw toont hij zich een meester in het recreëren van verschillende filmstijlen, van de Sovjetmontage tot de film noir. Het geeft deze docufantasie in hypnotiserend zwart-wit de allure van een visueel duizelingwekkende liefdesbrief. Maar Maddin mengt ook geïnspireerd mythen, nostalgie, fictie en feiten. Zo laat hij B-filmster Ann Savage, bekend van de noirklassieker Detour, de rol van zijn eigen moeder spelen. Het resultaat is een verpletterend mooie en mysterieuze droomfilm die vaak verteld wordt vanuit het standpunt van een rijdende treinwagon. 43 L’une des tendances les plus identifiables du cinéma israélien contemporain est la “chronique sociale de gauche”, et le premier long métrage d’Eran Merav, 34 ans, frais émoulu de l’école de cinéma de Jérusalem, y souscrit à son tour : une veine plutôt minimaliste, un héritage discrètement revendiqué du néoréalisme italien, une manière directe, sans fioritures, d’aller au cœur des choses forcent ici le respect. L’histoire est celle d’une famille modeste de Haïfa, luttant pour survivre en ordre dispersé. La mère, coiffeuse fantasque séparée d’un mari qu’on suppose sous les verrous, tente de reconstruire quelque chose avec un homme plus âgé, qui a du mal à se faire accepter des enfants. Ce sont deux frères, qui occupent le centre du récit. L’aîné, Meir, 17 ans, est une forte tête qui semble prêt à suivre le chemin du père. Le cadet, Zion, 14 ans, plus malléable, plus délicat, et sans soute plus intelligent, subit la loi de son frère en même temps qu’il voue à sa mère l’amour de l’enfant qu’il est encore. Un drame va brutalement nouer le destin des deux frères. Zion se fait voler sur la plage son unique paire de chaussures et croit la reconnaître aux pieds d’un jeune immigré éthiopien qui fréquente le même collège que lui. Rossé par ce dernier alors qu’il tente de les récupérer, il revient avec son frère, qui se déchaîne sur l’enfant, jusqu’à la survenue du drame. La connivence qui va désormais les unir alors même que leur relation se défait et qu’ils conjuguent leurs efforts pour ruiner les espoirs de leur mère, donne au film sa tonalité. Eran Merav y travaille, dans une palette sombre et désaturée, à une métaphore collective : celle d’une société rongée par une faute originelle, exaltée par une fraternité empoisonnée, souffrant d’une affliction d’autant plus amère qu’elle la sait vouée à ne pas connaître d’échappatoire. Zion et son frère Eran Merav Avec Ronit Elkabetz Reuven Badalov Ofer Hayoun France / Israël 2008 84’ VO ST.BIL d’après Jacques Mandelbaum, Le Monde Veel sociale kronieken met een discreet neorealistisch accent zal je niet terugvinden binnen de nieuwe Israëlische film. Net van die bescheiden stroming maakt Zion and His Brother deel uit, het verrassende en gevoelig geriedebuut van Eran Merav. De spil van deze tragedie over een bescheiden familie met problemen die in een grimmige arbeiderswijk van kuststad Haïfa vecht om te overleven, zijn de 14-jarige Zion en zijn drie jaar oudere broer Meir. Die twee door de hormonendans geplaagde gasten gedragen zich altijd als kat en hond. Hun complexe, door de accidentele dood van een boefje op de proef gestelde band vormt het dramatische hart van deze soms licht sentimentele maar met veel inzicht en pijnlijk juist vertelde vergiftigde broederrelatie. Een kleine maar bijzondere én aanstekelijk vertolkte film over de familiale dorens en de groeipijnen van de adolescentie. Inédits s e s i r p e R 05 45 Un escroc de petite envergure, Philippe Miller (François Cluzet), bourlingue dans le Nord de la France en se faisant passer pour le représentant de sociétés connues. Le hasard le fait tomber sur un chantier d’autoroute abandonné deux ans auparavant, l’arrêt soudain du projet ayant planté là nombre de petites entreprises locales. En se faisant passer pour un cadre de la CGI (filiale de la Société générale), l’impassible Philippe Miller fait reprendre espoir à toute une communauté qui, de l’ouvrier de base aux secrétaires et aux ingénieurs, bénéficie de plus du soutien d’une municipalité prompte à mettre en scène sa contribution, au demeurant réelle, à la création d’emplois. Point très fort du film. Alors qu’eût été assurée la réussite de scènes comiques autour du ridicule des emberlificotés face à l’arnaqueur, c’est tout un peuple incarné qui s’anime sur l’écran cinémascope de Xavier Giannoli : les acteurs sont dirigés dans la vérité de leurs personnages, jamais dans le clin d’œil amusé. À l’origine fonctionne alors sur deux plans. Premier étage, la valeur d’échange, l’économie, le financement, la finance. La mécanique mise en marche par l’escroc va réellement enclencher une mobilisation de tous et la réouverture du chantier. Deuxième étage, la valeur d’usage. L’élan créé crée de l’élan et de la vie, pas nécessairement de la richesse, ou alors “seulement” de la richesse humaine. Achevée, la passerelle d’autoroute ne mène à aucun tronçon, se termine dans le vide. Mais qu’est-ce qui compte vraiment ? Pas l’échange – le plus souvent inégal, il dérive vers un modèle de prédation –, ni même l’usage – héritage utilitariste dont les contenus sont largement à revoir. Héros inexorablement collectif d’un travail qui gagne à se voir déconnecté du capital, il n’y aurait donc plus que l’homme ? Généreux, inutile, grandiose, pathétique. À l’origine Xavier Giannoli Avec François Cluzet Emmanuelle Devos Gérard Depardieu Stéphanie Sokolinski France 2008 131’ VO FR Éric Derobert, Positif Nee, de titel À l’origine is geen verwijzing naar het beroemde doek van Courbet al ligt de basis van het door regisseur en scenarist Xavier Giannoli (Une aventure) vertelde verhaal ook in Frankrijk: een vreemd faits divers over een oplichter die zich autoritair uitgeeft voor een werfleider om in the middle of nowhere van een door werkloosheid geteisterde regio met de hulp van subsidies, leningen en smeergeld een stuk autostrade te bouwen. De rol van de bedrieger wordt heel overtuigend gespeeld door een charismatische François Cluzet, een eenzaat die niemand heeft om op terug te vallen en die roept om aandacht en liefde. À l’origine is bijgevolg niet zomaar een portret van een zwendelaar of non-conformistische opportunist maar een sterke sociaaleconomische en symbolische politieke film over een man die op zoek is naar een identiteit en de menselijk nood om collectief te geloven in en te werken aan een project. Reprises 46 A Serious Man Joel & Ethan Coen Avec Michael Stuhlbarg Sari Lennick Richard Kind États-Unis 2009 105’ VO ST.BIL Les Coen ont autant lu Kafka que regardé Saturday Night Live ou écouté les Stones. Cette rencontre entre le territoire physique et métaphysique des bouseux rednecks et leur regard de fins lettrés fait toute la saveur de leur cinéma décalé et de A Serious Man. Le personnage central, Larry Gopnik, est un professeur de physique soudain assailli par une multitude de problèmes banals. Sa femme veut divorcer. Ses enfants ados ne l’écoutent plus et se disputent sans arrêt. Un de ses étudiants qu’il a mal noté le menace. Une société de vente par téléphone le harcèle. Cet engrenage est autant dramatique qu’hilarant. Comme Barton Fink, Jerry Lundegaard de Fargo ou le Dude Lebowski, Larry Gopnik est un brave type moyen soudain enseveli sous une coulée d’événements qu’il ne parvient plus à maîtriser. A Serious Man ravira le fan des Coen : il y retrouvera tout ce qu’il aime dans leur cinéma. Mais ce film apporte une nouvelle dimension : l’autobiographie. Les Coen ont probablement mis beaucoup d’eux-mêmes dans le fils Gopnik, ce jeune garçon rouquin qui prépare sa bar-mitsva tout en écoutant Jefferson Airplane et en fumant de la beuh en cachette… “67, année problématique”, pourrait chanter Gopnik. Dans une époque de toutes les trouilles, rongée par la montée des communautarismes et le retour de la religion, où des gouvernements en échec tentent de nous embrouiller avec d’oiseux débats hors sujet, A Serious Man fait du bien : il diffuse en mode mineur sa version de l’identité nationale. Et elle est une aventure à la fois individuelle et collective, qui se construit et se transforme au long d’une vie, mute d’une génération à l’autre. Tel est le propos fort et sage émis par les Coen dans leur nouvelle comédie tragique. Géniaux, qu’on vous dit. d’après Serge Kaganski, Les Inrockuptibles Reprises Overloop de films van de Coens, nog altijd de meest getalenteerde filmbroers van Hollywood, en je kan na A Serious Man maar tot één conclusie komen: dit is hun meest persoonlijke film, in de strikte zin van het woord. Hoe absurd of ingehouden grotesk deze parabel over het mysterie van het leven ook is, hij is wel degelijk een soort verslag – met Jefferson Airplane op de soundtrack – van hun herinneringen aan de Joodse cultuur uit het suburbane Minnesota van de sixties waarin ze opgroeiden. De protagonist van hun existentiële satire is Larry Gopnik, een universiteitsprofessor wiskunde die plots de aarde onder zijn voeten voelt verdwijnen wanneer zijn vrouw wil scheiden en zijn kinderen beginnen te rebelleren. Meteen de opstap voor een bevreemdende farce waarin vreemde toevalligheden, buren en rabbijnen een opmerkelijke rol spelen en de Coens zich weer laten kennen als de verfijnde karikaturisten die ze zijn. 47 “C’est un effort de déchiffrer un poème”, dit Fanny Brawne, la jeune héroïne de Bright Star. En l’occurrence, elle a raison. Son amoureux est le poète John Keats, dont les vers, puissamment ressentis, n’en sont pas moins entortillés. Le plus mauvais service qu’on puisse rendre à Bright Star est d’en résumer l’intrigue comme suit : l’histoire vraie de la liaison tragique et non consommée entre l’un des plus grands poètes romantiques britanniques du XIXe siècle et la pure jeune fille qui devint sa muse, au point qu’il lui dédia un poème, Bright Star. De quoi redouter l’académisme du film historique... Ce serait omettre le talent de Jane Campion, experte dans les passions d’époque depuis La Leçon de piano (1993) ou Portrait de femme (1996), à retrouver la vérité frémissante de cet amour-là. À en exprimer la force émotionnelle. Le soin porté au détail, l’intelligence de la mise en scène comme la qualité des acteurs, pourtant débutants, donnent aux premières scènes une intensité peu commune. Rien, pourtant, n’est favorable à cette union. John n’a pas les moyens d’épouser Fanny, et sa pauvreté même rend sa santé chancelante. Il s’éloigne. Jane Campion excelle alors à montrer l’angoisse de celle qui attend désespérément un signe. La force du film est de provoquer chez le spectateur une puissante empathie. S’agit-il pour lui, à la vision de Bright Star, d’éprouver les sentiments contrastés, joie puis désespoir intense, des deux protagonistes ? Ou, plus sûrement encore, de se souvenir à travers eux de son propre vécu, des enthousiasmes affectifs et des chagrins passés, de ces moments précieux d’hypersensibilité qui ont semblé décupler son rapport au monde ? Quel spectateur quittera la salle sans rêver de les revivre à nouveau ? Bright Star est un film qui rend irrésistiblement amoureux de l’amour. Bright Star Jane Campion Avec Abbie Cornish Ben Whishaw Paul Schneider Royaume-Uni 2009 119’ VO ST.BIL Aurélien Ferenczi, Télérama Zeven films heeft de Nieuw-Zeelandse cineaste Jane Campion inmiddels achter haar naam staan en stuk voor stuk zijn het sterke portretten over vrouwelijke sensualiteit en liefdesverlangens. Ook het discreet lyrische Bright Star hoort in dat rijtje thuis al wordt er vertrokken van de drie laatste levensjaren van de jonge, tuberculooszieke dichter John Keats en de moeizame liefdesaffaire die hij vanaf 1818 in het Londense Hampstead had met de mooie, vrijgevochten Fanny Brawne, zijn muze die hem voor enkele van zijn mooiste gedichten inspireerde. Het zijn juist de zintuiglijke gevoelens die uit Keats gedichten spreken die Campion in deze gecultiveerde liefdesballade even fraai als onberispelijk naar het doek heeft weten te vertalen. De sfeer van dit superieur subtiele kostuumdrama in de scènes tussen Ben Whishaw en Abbie Cornish, alle twee voortreffelijk als de kwetsbare kuise geliefden, heeft daardoor iets uitgesproken delicaat tactiel. Reprises 48 Cargo 200 Alexeï Balabanov Avec Agniya Kouznetsova Leonid Bichevin Alexeï Poluyan Leonid Gromov Russie 2007 89’ VO ST.BIL Avec Cargo 200, Alexeï Balabanov revient sur la période qui sépare la fin de l’ère communiste proprement dite (mort de Tchernenko) de l’avènement de la Russie capitaliste d’aujourd’hui. En 1984, juste avant l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev, le cinéaste dépeint la fin d’un régime. C’est tout le ciment social qui part en morceaux avec ses valeurs, et ses repères. Plus de morale, plus d’autorité, plus de contraintes sociales, les instincts les plus primaires refont surface. Sans prendre position dans le débat sur l’éventuelle complaisance du réalisateur envers la violence et la dégénérescence morale, il nous faut bien constater que Balabanov ne détourne en rien son regard et, à l’instar d’un Gaspar Noé dans Seul contre tous, contraint son spectateur horrifié à l’accompagner jusqu’au fond de sa vision d’apocalypse baignée de quelques touches d’ironie funèbre et d’humour noircissime et glacé. Avec la différence que le réalisateur français brossait le portrait d’un individu qui atteignait peu à peu le fond de la misère morale. Chez Balabanov, le naufrage est collectif. Tous les participants, sans exception, sont confrontés à ce néant. À la limite du regardable, le film fascine cependant par son absence totale de concession. Une volonté de ne rien épargner dans l’horreur, une rage destructrice qui balaye sur son passage tout habillage social, laissant à nu une nature humaine qui, chez Balabanov, est tout sauf rousseauiste. Pour qu’au final, il ne reste rien, et que sur ce rien, quelque chose de totalement nouveau puisse renaître. Voyage collectif au bout de la nuit qui n’épargne rien à son spectateur, Cargo 200 est un film coup de poing. d’après Marceau Verhaeghe, Cinergie Reprises L’Âge d’Or-winnaar Cargo 200 is een onthutsende en surrealistische afrekening met de pre-Perestroikaperiode. Deze sombere thriller waarmee regisseur Alexei Balabanov (Of Freaks and Men) het morele verval en het huidige fenomeen van Sovjetnostalgie wil aanklagen, behoort zonder twijfel tot één van de meest opmerkelijke en provocerende films die de afgelopen jaren in Rusland is gedraaid. Zijn donkerzwarte film plaatst een agnostische wetenschapper, een boer die illegale wodka produceert, een monsterlijke politieagent en feestende jongeren tegenover elkaar in Leninisk, een industriële schrootstad. Wat volgt is een cynische en grotesk-sinistere rit in vale kleuren door een zowel politiek, moreel, ecologisch als religieus ontregelde maatschappij waarin Balabanov aanstuurt op een memorabele horrorfinale waarin de betekenis van het woord schokeffect in de cinema opnieuw wordt uitgevonden. 49 L’histoire de Crazy Heart a déjà été racontée cent fois. Peu importe : sa force, comme celle des country songs qu’il célèbre, est de réussir à nous faire croire qu’il s’agit d’une première fois, encore et toujours. L’Amérique, ses vieilles gloires et ses jeunes loups, ses histoires d’amour impossibles et pourtant effectives… Scott Cooper, le jeune auteur du film, ne cherche jamais à éviter les clichés. Au contraire, il leur fonce droit dessus, les embrasse, s’y plaît – mais jamais ne s’y complaît, animé par le seul désir de sculpter un écrin pour ses acteurs. À commencer par Jeff Bridges, qui joue un chanteur de country has-been et alcoolique, écumant sans illusions les petites salles du sud des États-Unis, jusqu’au jour où il tombe amoureux d’une jeune journaliste (Maggie Gyllenhaal) venue l’interviewer… Au cours des années 2000, les épaves ont eu tendance à remplacer les vieux beaux, les Redford, Costner ou Gere, qui se sont fait voler la vedette par les Stallone, Rourke ou Depardieu – Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli étant à la variété ce que Crazy Heart est à la country, c’est-à-dire ce que Michel Delpech est à Johnny Cash. Jeff Bridges parvient, lui, à réconcilier les deux modèles : rocailleux et aérien à la fois. Il faut voir comment, assis sur le capot de son vieux truck, il répond à son rival et ancien élève (Colin Farrell), venu lui proposer de le remettre en selle. Les deux loups se jaugent, se reniflent, et, alors que le conflit d’ego attendu semble sur le point d’advenir, c’est soudain comme si la mise en scène prenait le plus vieux des deux par la main et lui chuchotait, au creux de l’oreille : “It’s gonna be all right.” Et le faisait ensuite glisser doucement sur les arêtes d’un film lumineux qui, à la dramatisation factice et aux effets de manche, préfère l’insolente tranquillité de ceux qui n’ont rien à prouver. Crazy Heart Scott Cooper Avec Jeff Bridges Maggie Gyllenhaal Colin Farrell Robert Duvall États-Unis 2009 112’ VO ST.BIL d’après Jacky Goldberg, Les Inrockuptibles Fans van The Big Lebowski – en dat zijn er nog al wat – zullen het er wellicht niet mee eens zijn maar Crazy Heart wordt door heel wat mensen voorgedragen als de film met de beste vertolking ooit uit de carrière van Jeff ‘Dude’ Bridges. Het Amerikaanse tijdschrift Vanity Fair noemde zijn interpretatie van de door whiskeyproblemen aan lager wal geraakte countrymuzieklegende Bad Blake zelfs zo ongekunsteld – hij kreeg er een Oscar voor - dat je de film er van zou kunnen verdenken dat het een documentaire-achtige registratie is van Bridges geheim leven. Scott Coopers debuut, naar de roman van Thomas Cobb, is misschien een bedrieglijk simpel verlossingsverhaal. Maar de fraaie, warme fotografie van de landschappen van New Mexico en de angstvallig precieze regie van Cooper zetten de band die er langzaam groeit tussen de destructieve en verwarde Blake en zijn redster Maggie Gyllenhaal nog meer teder en zielvol in de verf. Reprises 50 Fantastic Mr. Fox Wes Anderson Avec George Clooney Meryl Streep Bill Murray Owen Wilson États-Unis 2007 86’ VO ST.BIL Reprises La nouveauté du dernier film de Wes Anderson tient à la plasticité de son univers qui tâte maintenant de l’animation en stop-motion. Anti-Mickey Mouse par excellence, Mister Fox a tous les traits de caractère devant le tenir écarté de l’univers enfantin. Fier-à-bras chapardeur et chasseur appâté par les poulaillers, il met fin à sa carrière après un coup qui aurait pu lui coûter la vie ainsi que celle de son épouse enceinte. Mais, la nuit tombée, l’instinct tourbillonne dans l’âme corsetée de Mister Fox qui n’est, de son propre aveu, qu’un animal sauvage. Nature et culture, moi intérieur et moi social : Anderson joue avec maestria d’oppositions clichés, feignant la naïveté, pour glisser vers la profondeur existentielle. C’était là le point fort de l’écrivain Roald Dahl, dont Fantastic Mr. Fox est l’adaptation du livre éponyme. […] Et voyant qu’à l’échelle d’une vie animale l’âge adulte et l’enfance se tiennent au coude à coude, il n’est pas étonnant que Mister Fox se laisse aller à sa vraie nature. Mais le jeu est plus complexe qu’il n’y paraît. Comme souvent lorsqu’il s’agit de personnification, l’animal renvoie à l’homme son portrait travesti et monstrueux en bovidé bête et laid imposant la tyrannie de son espèce au reste du monde. Les hommes renvoient donc aux animaux leur propre animalité, et vice versa, tandis que le casting cinq étoiles du film (George Clooney, Meryl Streep, Bill Murray notamment) dissimule son image derrière des peluches animées. Que faut-il conclure de ce jeu de chausse-trapes ? Que Clooney est un loup pour l’homme ? ou l’homme, un Clooney pour l’animal ? Sans verser outre mesure dans le délire à la Ésope ou la mièvrerie, ce conte moral, brillant et enthousiasmant, rappelle à qui l’aurait oublié que l’humour est une philosophie de vie. Aussi absurde soit-il. d’après Nicolas Bauche, Positif Dat de stopmotiontechniek – denk aan Aardman en Paniek in het dorp – opnieuw in trek is bij filmmakers, daar getuigt ook Wes Anderson van in het volwassen sprookje Fantastic Mr. Fox. Het is zelfs de eerste animatiefilm van Anderson, de dandy achter cartooneske en absurde tragikomedies over disfunctionele families zoals The Life Aquatic with Steve Zissou en The Darjeeling Limited. Het verhaal over een sluwe vos (stem van George Clooney) die drie boeren besteelt en door hen achtervolgd wordt waardoor hij het leven van zijn familie en vrienden in gevaar brengt, is gebaseerd op een klassiek kindersprookje van Roald Dahl. Met dat verschil dat Anderson het verwerkt heeft tot een droogkomische en excentrieke ironische fabel in herfstige kleuren over voor hem dierbare thema’s als familieperikelen en het leven als vrijbuiter in de natuur. De fantasiewereld die hij daarbij met de hulp van stoffen poppen met vacht creëert is gewoon wonderlijk. 51 Depuis quelques années, Tommy Lee Jones n’en finit plus d’étonner. Derrière son visage buriné et son regard d’une noirceur inquiétante, s’agite un comédien de la trempe des plus grands, longtemps sous-estimé pour cause de rôles pas vraiment à la hauteur de son talent. Aujourd’hui, tout change. Et l’acteur donne de bonnes raisons de penser qu’il est une des personnalités les plus passionnantes du cinéma américain. Nouveau coup d’éclat dans la carrière du comédien : Dans la brume électrique. Un film 100 % américain réalisé par un cinéaste 100 % français : Bertrand Tavernier. Rien d’étonnant à cette alliance mondialiste qui, pour une fois, ne rime avec aucun compromis artistique. Adaptation d’un roman de James Lee Burke, le nouveau Tavernier met en scène l’enquête et la quête de Dave Robicheaux (personnage récurrent de Burke), un flic atypique, alcoolo, dépressif, ravagé par de terribles souvenirs et un passé qui ne passe pas. Rayon enquête, il cavale après un serial killer qui s’attaque avec sauvagerie à de très jeunes femmes. Rayon quête, il essaie de recoller les morceaux de son identité fracassée et, par la même occasion, effectue un vertigineux voyage dans l’histoire de son pays. Fantomatique et envoûtant, Dans la brume électrique ne ressemble évidemment en rien aux multiples films de genre formatés qui encombrent les écrans. Voici une fiction qui sait prendre son temps sans jamais barber. Entraîne dans son intrigue sans jamais sacrifier les atmosphères et les états d’âme. Au cœur de ce film poisseux et envoûtant, Tommy Lee Jones, encore plus laconique et économe d’effets que d’ordinaire, batifole dans son élément. Le flic Robicheaux et son interprète ne font vraiment qu’un. C’est ce que l’on appelle, pour de vrai, une incarnation. On n’en voit pas souvent de si convaincantes. Olivier de Bruyn, rue89 Voor In the Electric Mist trok Bertrand Tavernier, de Franse regisseur met de meest encyclopedische filmbagage, voor het eerst de Atlantische Oceaan over voor een studiofilm. Het uitgangspunt van zijn broeierige thriller is een roman van James Lee Burke, de Amerikaanse mysterieauteur wiens werk sterk verankerd is in de sfeer van Louisiana. Datzelfde door de orkaan Katrina getroffen Louisiana met zijn vochtige en duisters bayous speelt dan ook een pertinente rol in deze intrigerende film noir waarin Tavernier de grenzen van het genre aftast. Hoofdpersoon is Robicheaux (Tommy Lee Jones), een eigenwijze speurder die tijdens zijn onderzoek naar de moord op een hoertje op een netwerk van corruptie en oude geheimen stuit. Of hoe een onderwerp als racisme en het verdringen van de geschiedenis in de handen van een meester als Tavernier tot een originele Cajunthriller met een donkere sociopolitieke en magisch-realistische toets leidt. In the electric mist Bertrand Tavernier Avec Tommy Lee Jones John Goodman Peter Sarsgaard États-Unis 2009 117’ VO ST.BIL Reprises La carte Arenberg La Carte Arenberg est le meilleur moyen pour tout voir au Cinéma Arenberg en payant le moins cher possible ! Pour 20 e par an, vous recevez : > 2 places gratuites > Un tarif unique à 5,40 e pour toutes les séances > Notre programme papier chaque mois dans votre boîte aux lettres > Une réduction de 10% sur le prix de nos DVD Les cartes sont en vente à la caisse du cinéma 53 Sur la Lune, tout nous est familier. Les sas mornes et platement éclairés, le robot (Gerty) doté d’une voix de star plus qu’humaine (Kevin Spacey), l’homme (Sam Rockwell) seul sur la planète qui s’accroche à quelques photos d’une femme et d’un bébé… On pense connaître le topo : c’est un film paranoïaque sur les dangers de la technologie, etc. Et puis non. Au cours d’une mission, Sam a un accident. Il se réveille sous les soins de Gerty. Il retourne sur le lieu de son accident et trouve un homme. Cet homme, c’est lui. Un deuxième Sam se réveille sous les yeux d’un premier Sam pour le moins crispé et l’on passe de Kubrick à Polanski. Dans les tunnels blancs de la base, deux hommes qui sont le même homme se tournent autour. Le spectateur ne sait plus qui il regarde ni par qui il regarde. Qui est le protagoniste qu’il suivait, auquel il s’identifiait docilement ? Il y a donc pire que se retrouver naufragé sur la Lune : se retrouver seul avec soi-même. Je et un autre je. Ne plus savoir à qui s’identifier. Cette histoire de sosie nous invite à prendre le film par le bout philosophique (apprendre à se connaître), thérapeutique (apprendre à s’aimer), mais fonctionne surtout au niveau de la sensation pure, d’une désorientation totale mais calmement amenée qui ferait pâlir d’envie les tortionnaires de Guantanamo. [...] Dans sa manière d’utiliser un concept choc tout en restant ancré dans l’ordinaire, Moon rappelle Birth de Jonathan Glazer. Un cinéma où l’étrange est abordé de manière contemplative, laissant la force de l’idée décupler ses effets sans abuser de la caméra, et où ce qui semble dépasser les limites du possible scrute l’humain. Duncan Jones a même été invité à présenter son film à la Nasa. Belle consécration pour un cinéaste féru de science-fiction réaliste, minimaliste et paradoxalement humaniste. Moon Duncan Jones Avec Sam Rockwell Kevin Spacey Matt Berry Royaume-Uni 2009 97’ VO ST.BIL d’après Nicholas Elliott, Cahiers du cinéma Het lijkt wel op een sacrale rite, maar een sf-film is blijkbaar geen serieuze sf-film meer zonder een hommage aan ruimteklassiekers als Kubricks 2001: A Space Odyssey of Tarkovski’s Solaris. Dergelijke eerbetonen zitten ook aardig in Moon verpakt, het vooral in Engeland luid bejubelde debuut van Duncan Jones – de zoon van Ziggy Stardust-ster David Bowie. Een uitstekende Sam Rockwell is een astronaut die al drie jaar helemaal alleen op de kraterige maan zit waar hij van een industrieel mijncomplex het graven naar helium 3-gas leidt. Na een werkongeval wordt hij geconfronteerd met een mysterieuze dubbelganger van zichzelf. Het leidt tot een vrij onvoorspelbare en hypnotiserende mysteriethriller in sneeuwwitte decors over clonen – of is het waanzin in de ruimte? – met een boeiende metafysische context in de vorm van een reflectie over identiteit en de relatie tussen mens en zelfdenkende machines. Reprises 54 Le Père de mes enfants Mia Hansen-Løve Avec Louis-Do de Lencquesaing Chiara Chaselli Alice de Lencquesaing Eric Elmosnino France 2009 110’ VO FR À chaque vie son mystère. Et pourtant celle de Grégoire semblait limpide. Fils de famille d’industriels, ce bel homme, rayonnant, élégant, avait décidé de n’en faire qu’à sa tête. Passionné de cinéma, il était devenu producteur, l’un de ces producteurs indépendants et cinéphiles qui se décarcassent pour permettre aux auteurs de tourner des films, sans autre ambition que de rebondir d’un budget à l’autre, pour continuer à financer des œuvres qu’il est heureux, parfois, de présenter. Sans le citer, Mia Hansen-Løve fait ici le portrait d’Humbert Balsan, dépeint les derniers jours de sa vie, avant son suicide en 2005. Le film ne s’adresse pas pour autant aux seuls professionnels du cinéma. C’est d’abord un film sur la famille. Grégoire en laisse deux, éplorées : le clan radieux formé par sa femme et ses filles, qui se plaignaient de le voir trop souvent le téléphone portable à l’oreille ; la ruche de ses collaboratrices, bourdonnante et inquiète. Conscients l’un et l’autre du caractère héroïque de leur “chef”, ces deux clans vivent dans le bonheur. Ils seront tous deux anéantis par la disparition brutale de Grégoire. […] Mais la réalisatrice sait rester simple, loin du pathos, dans le respect poignant de ce qu’elle évoque : le vide soudain créé par le deuil, la dignité d’un destin privé, la cohabitation chez le même homme du désir et du désespoir, de la force et de la vulnérabilité, de la lumière et de la noirceur. Tout cela est orchestré avec un tact extrême, dans une mise en scène douce et mélodique, pétrie d’une émotion qui surgit de la vérité des êtres. Magnifique directrice d’acteurs, Mia Hansen-Løve évite le piège du film crépusculaire (mort d’un homme, fin d’un mode de production cinématographique). Elle filme Paris comme au temps de la Nouvelle Vague, et n’a pas son pareil pour capter l’énergie des enfants. La grâce, tout simplement. Jean-Luc Douin, Le Monde Reprises Vijf jaar geleden stapte de zwaar depressieve Humbert Balsan uit het leven. Balsan was een Frans filmproducent, afkomstig uit een aristocratische familie en bekend om het financieren van auteursfilm van Claire Denis, Elia Suleiman en Youssef Chahine. De Franse cineaste en ex-criticus Mia Hansen-Løve liet zich voor Le Père de mes enfants inspireren door zijn leven en dood. Toch is dit ontroerende en gevoelige portret geen louter cinefiele hagiografie geworden. Hansen-Løve neemt je met zachte hand mee in de draaikolk van het leven van een filmproducent (een charismatische Louis-Do de Lencquesaing, gemodelleerd naar Balsan). Maar eens als de door schulden getroffen Canval zelfmoord pleegt, wordt de camera met eenzelfde liefdevolle blik gericht op zijn vrouw, kinderen en het filmbedrijf dat hij achtergelaten heeft. Om die manier groeit dit drama uit tot een mooie schets van het filmmilieu en de emoties bij onbegrijpelijk verlies. 55 C’est un peu en revenant que réapparaît le cinéma de Kiyoshi Kurosawa – un revenant en pleine forme, après une petite baisse de régime. La surprise, c’est que son dernier film n’est pas cette fois un film de fantômes (Kaïro) mais s’inscrit dans la banalité contemporaine en racontant le délitement d’une famille ordinaire. Tout part du licenciement du père, séquence d’une brutale épure : un entretien où il comprend vite qu’on veut le placardiser et hop ! plan suivant, il range ses affaires et quitte définitivement la boîte. Mais au lieu de se prolonger comme un “film engagé” à la Ken Loach ou Laurent Cantet, Tokyo Sonata adopte une tonalité beaucoup plus mystérieuse où la volonté de faire passer un “message” est très diffuse, voire incertaine. Ainsi, le licencié cache son sort à ses proches [...] et de quitter tôt le domicile comme s’il continuait normalement de travailler, alors qu’il erre dans la ville, déjeune à la soupe populaire et croise parfois d’autres quidams au chômage. L’énorme non-dit du père amplifie les conflits familiaux latents. La mère au foyer devient neurasthénique, le fils aîné s’engage dans l’armée américaine (là, on est dans la pure fiction) alors que le cadet, en conflit avec son prof, veut se réfugier dans l’étude du piano. Cette absence de parole au sein du foyer est problématique pour les personnages mais tout au bénéfice du film, qui saisit le glissement progressif d’une famille dans la folie par tout un limpide édifice mêlant architecture précise des plans, silences expressifs et travail remarquable des acteurs. En s’appropriant un matériau plus réaliste qu’à l’accoutumée, Kiyoshi Kurosawa préserve toute sa puissance anxiogène, toute son élégance formelle, ajoutant une autre couleur à sa palette : une force émotionnelle aussi nue que contagieuse. La marque des grands. Tokyo Sonata Kiyoshi Kurosawa Tôkyô sonata Avec Teruyuki Kagawa Haruka Igawa Kai Inowaki Koji Yakusho Japon 2008 119’ VO ST.BIL d’après Serge Kaganski, Les Inrockuptibles Herinnert u zich nog de ophefmakende zaak rond Jean-Claude Romand, de Fransman die zich voor doktor uitgaf terwijl hij eigenlijk werkloos was en waarop Laurent Cantet zich liet inspireren voor L’Emploi du temps? Tokyo Sonata is een even indringende Japanse variant op datzelfde landschap van de leugen tegen de achtergrond van de mythologie van het werk. Alleen trekt de tot nu toe in J-horror gespecialiseerde cineast Kiyoshi Kurosawa – geen familie van – in zijn kroniek de impact van het verzwijgen van het plotse verlies van een job en het dubbelleven dat volgt beheerst open naar het hele, een door een economische crisis en kleine drama’s getroffen gezin. Het beklemmende familiedrama dat hij er uit distilleert is dan ook opgevat als een aangrijpende, licht bijtende kritiek op de Japanse maatschappij, een moeras waarin iedereen langzaam wegzinkt omwille van hypocrisie, isolement en prestatiezucht. Reprises e h c n a l b e t r Ca n a h t a n Jo r e t i s s o N 04 Réalisateur, sommelier et écrivain américain, Jonathan Nossiter a notamment réalisé Sunday, Signs and wonders et Mondovino (Sélection officielle de Cannes 2004) Jonathan Nossiter, filmregisseur, sommelier en Amerikaans schrijver, realiseerde onder meer Sunday, Signs and wonders en Mondovino (Officiële selectie op het festival van Cannes, 2004) 57 Sept films de Résistance dans un moment de grande Collaboration Des choix d’amour de Jonathan Nossiter Sommes-nous déjà en train de vivre un totalitarisme mou, une version light des années 1930-1940 ? Peut-être trouvez-vous cette question absurde ou simplement provocatrice. Mais si vous pensez vivre un moment historique complètement libre et tolérant toute expression non conformiste, vous n’aurez alors pas besoin de voir ces sept films provenant de France, Russie, Italie, Cameroun, Sénégal et Japon. Si par contre vous avez de sérieux doutes quant à la liberté actuelle, venez voir ces aventures jubilatoires issues de ces six dernières décennies et pour la plupart censurées, chacune à la sauce de son époque et de son pays d’origine. Ces films osent nous proposer aujourd’hui encore la liberté spirituelle, sexuelle, sociale et, par conséquent, cinématographique. Il est évident qu’il n’y a aucun lien ni esthétique ni idéologique entre le grand maître du plaisir narratif Max Ophuls et son fils Marcel, documentariste acide du grand mensonge français de la seconde guerre mondiale. Et entre Kira Muratova, formellement la plus radicale des cinéastes de l’après-guerre (faisant passer à mon avis, Tarkovski pour un réalisateur hollywoodien) construisant une fable de la chute du monde soviétique digne d’ “Alice au pays des merveilles”, et Pier Paolo Pasolini, dont la méditation sur les limites de la barbarie (et de notre désir parfois de cette dernière) reste toujours aussi cruelle et choquante, il n’y a pas plus de proximité. Sans rapport également, le Easy Rider africain de Djibril Diop Mambety (décidément plus radical, joyeux et libre que le film américain de Dennis Hopper) et le documentaire drôlissime et impitoyable du Camerounais contemporain Jean-Marie Teno sur le délire colonialiste. Enfin, aucun de ces films ne peut être comparé à un des grands classiques de l’histoire du cinéma comique : Tampopo, réalisé par Juzo Itami, un des cinéastes japonais les moins connus à l’étranger (et pourtant si “grand public” dans son radicalisme). Et heureusement tout cela. Car, si l’usage de la liberté d’expression est l’acte de résistance le plus noble à tout moment historique, c’est parce qu’elle est intrinsèquement sans étiquettes ni restrictions. Jonathan Nossiter Retrouvez en podcast l’interview de jonathan nossiter sur www.arenberg.be Beleven we reeds een zachte vorm van totalitarisme, een “light” versie van de jaren 30-40 ? Misschien vindt u deze vraag absurd of simpelweg provocatief ? Indien u gelooft te leven in een uniek historisch moment vol vrijheid en verdraagzaamheid voor elke vorm van non-conformisme, zal u deze zeven films uit Frankrijk, Rusland, Italië, Kameroen, Senegal en Japan liever niet zien. Indien u echter de actuele vrijheid wel in vraag stelt, moet u zeker komen kijken naar dit overzicht van mijlpalen van de afgelopen zes decennia. Elke gebeurtenis werd zorgvuldig gecensureerd in de periode en plaats waar ze plaatsvond. Enkel deze films durven het ons nog te tonen, vrijheid op spiritueel, seksueel, sociaal en cinematografisch vlak. Het is evident dat er geen groter verschil is op esthetisch of ideologisch vlak tussen meester-verteller Max Ophuls en zijn zoon Marcel, documentairemaker voor de leugen van de tweede wereldoorlog. Zo is er ook geen groter verschil tussen Kira Muratova, vormelijk één van de meest radicale naoorlogse cineasten (zelfs meer nog dan Tarkovski) die een fabel bouwt rond de val van de Sovjet Unie, vergelijkbaar met “Alice in wonderland”, en Pier Paolo Pasolini die met een gruwelijke meditatie de grenzen van barbaarsheid onderzoekt (en onze lust daarvoor) blijft obsceen en choquerend. Datzelfde geldt voor de Afrikaanse “Easy Rider” uit Djibril Diop Mambety (beslist veel radicaler, vrolijk en liberaal dan de film van Dennis Hopper) en de documentaire van de medogenloze hedendaagse Kameroense Jean-Marie Teno over de koloniale droom. Ook kan één van deze films behoren tot het rijtje komische filmklassiekers en dat is Tampopo, gerealiseerd door Juzo Itami, één van de in het buitenland minst gekende Japanse cineasten (nochtans zo’n ster). Het vrijheidsdenken is in al deze films gelijk en één van de meest nobele zaken, waarbij de filmmakers zichzelf labels noch beperkingen opleggen. A lire et à voir pour en savoir plus : Jonathan Nossiter, “Le goût et le pouvoir”, Ed. Grasset. Jonathan Nossiter, Mondovino – Coffret 4 DVD, Ed. Arte vidéo. Jonathan Nossiter, 3 films : “Resident Alien, Sunday, Signs and Wonders”, Ed. MK2 > En vente au cinéma Arenberg. Nossiter 58 Afrique, je te plumerai... Jean-Marie Teno Avec Jean-Marie Teno Narcisse Kouokam Marie Claire Dati Cameroun-France-Allemagne 1993 88’ VO ST.FR Nossiter Réalisé il y a dix ans, cet amer réquisitoire n’a pas pris une ride. Bien sûr, l’Histoire reste ce qu’elle a été : centré sur le Cameroun, le film évoque la colonisation, le travail forcé, les tirailleurs et les désillusions de l’indépendance, cette “démocratie truquée” qu’évoquait Célestin Monga dans une lettre au président Paul Biya. Mais ce qui n’a pas vieilli, c’est le génocide culturel orchestré en Afrique et la dépendance vis-à-vis de l’étranger. Teno enquête dans les bibliothèques des centres culturels français à la recherche des auteurs africains, dénonce la dépendance du marché du livre, balade sa caméra sur les “librairies par terre” pour y trouver comme dans sa jeunesse des bandes dessinées comme Akim, encore dévorées par des jeunes qui se forgent ainsi une bien triste image de soi. Le devoir de civiliser prôné par les colons s’adressait à des gens qui ne manquaient ni de créativité ni de culture ! L’alphabet bamoun en témoigne. Où était donc l’obscurantisme qui motive encore aujourd’hui un esprit missionnaire bien intentionné ? Car c’est contre la persistance des représentations et des rapports coloniaux que s’érige ce film, et c’est malheureusement en cela qu’il a encore toute son actualité. Sa nécessité reste inchangée : opposer une réflexion critique aux préjugés qui fondent le racisme et la condescendance, contribuer à l’enseignement de l’Histoire par des images trop rares, participer au débat sur la multiculturalité dans la société française. […] Porté comme dans tous ses documentaires par un commentaire qui se fait davantage méditation personnelle qu’illustration des images, Afrique, je te plumerai... reste un document essentiel mais aussi une vivifiante réflexion sur l’Histoire contemporaine. Olivier Barlet, africultures.com Laten we het even niet hebben over 50 jaar onafhankelijkheid van Congo, maar focussen op een ander Afrikaans land, Kameroen. Jean-Marie Teno is een toonaangevende documentairemaker die al twintig jaar aandacht besteedt aan de koloniale en postkoloniale geschiedenis van Afrika en zijn land. Afrique, je te plumerai (1993) gaat over de politieke realiteit, lees repressie, in zijn thuisland. De documentaire opent met een oproep tot een nationale conferentie aan president Biya, die enkel resulteert in de aanhouding van de briefschrijver en de uitgever. Daarna volgt de bewogen geschiedenis van Kameroen: de komst van de Duitse missionarissen, de Franse bezetting, het gebrek aan eigen literatuur, de onderdrukking van de linkse oppositie… En steeds is de bevolking de klos. Vroeger gepluimd door de kolonialen, nu door de eigen sterke man: ‘Alouette, je te plumerai’. 59 Conçu pour le petit écran, ce film dut sa carrière cinématographique à la pusillanimité de la télévision française qui le censura douze ans, jusqu’à l’automne 1981. Parce qu’il pulvérise le mythe gaullo-communiste d’une France résistant comme un seul homme, on a voulu en faire l’archétype d’un discours de souillure nationale. Il s’agit, en fait, d’une chronique de l’Occupation, vue à travers Clermont-Ferrand et sa région. Les entretiens, menés en compagnie d’André Harris, montés selon une précision d’orfèvre, révèlent l’époque avec un charme romanesque et une précision entomologique. Figures attachantes : Pierre Mendès France relatant une évasion, les frères Grave, paysans auvergnats, le doux résistant Emmanuel d’Astier de La Vigerie, prêchant la tolérance à l’orée de sa mort. Mais aussi le portrait de certains salauds, repentis flamboyants comme le Waffen SS Christian de la Mazière. On enfile la défroque de chaque personnage, on trébuche avec eux sur les obstacles, dans la grisaille et la cacophonie de l’Histoire. Même si Marcel Ophuls éclaircit, avec un talent grinçant, ce qui demeurait enténébré. Antoine Perraud, Guide Télérama du cinéma Ophuls avait choisi une ville de la zone libre afin de mieux comprendre le fonctionnement du gouvernement collaborationniste de Vichy. Ses témoins vont de l’aristocrate au paysan en passant par l’ancien soldat allemand photographié bardé de médailles. Limitant au maximum la narration et les généralisations trompeuses, Le Chagrin et la pitié saisit les contradictions et les ambiguïtés de la période. Les deux sentiments évoqués par le titre émergent au fil des questions insistantes de l’interviewer et des mensonges ou distorsions qui deviennent évidents au travers des différents témoignages et des réactions spontanées face à des demandes délicates et embarrassantes. Le Chagrin et la pitié Marcel Ophuls France-Suisse-RFA 1969 256’ VO FR R. Barton Palmer, 1001 Films Vier en een half uur materiaal dat voornamelijk bestaat uit interviews met inwoners van ClermontFerrand die vertellen over WOII. Het vraagt niet enkel een begaafd interviewer, maar tevens een excellent documentairemaker om het gehalte aan collaboratie in deze Franse stad aan de oppervlakte te krijgen. Dat is wat Marcel Ophuls (zoon van Max) met Le Chagrin et la pitié (1971) doet. Hij praat ook met voormalige verzetstrijders en enkele Nazibezetters. De gesprekken worden afgewisseld met beeldmateriaal van Hitler in Parijs en bekende Fransen voor wie de bezetting ‘business as usual’ lijkt. Danielle Darrieux die een tour naar Duitsland onderneemt, bijvoorbeeld. Gemaakt voor de Franse televisie. Toen die de documentaire weigerde uit te zenden, verhuisde het explosieve materiaal naar de filmzaal. Geprezen en verguisd, maar goed om de controverse rond collaboratie opnieuw op de agenda te plaatsen. Nossiter Dvd Arenberg prolonger l'écran total à la maison avec une sélection originale de dvd en vente au cinéma arenberg éCRAN TOTAL 2010 La sélection du La vida loca Christian Poveda Un documentaire fort sur les gangs de San Salvador qui a coûté la vie à son réalisateur. Fantastic Mister Fox Wes Anderson Dans la lignée de la déjantée Vie aquatique, ce film d’animation bizarrement passé inaperçu reste à voir absolument. Le Zinéglüb des 15/25 ans du Cinéma Arenberg vous a concocté une petite zélection de films pour passer l’été en beauté et vous retrouve en force à la rentrée pour la pourzuite de ses zactivités… Bonnes vacances à tous et surtout bon écran Total ! Plus d’infos sur le Zinéglüb et ses activités ? Foncez sur le site de l’Arenberg ou retrouvez-nous sur facebook. A women under the influence John Cassavetes Le film à voir pour découvrir le grand Cassavetes. Avec l’incroyable Gena Rowlands et mister Columbo alias Peter Falk. Vol au-dessus d’un nid de coucou Milos Forman Classique qui continue à marquer les générations depuis 1975 et qui a révélé Jack Nicholson, époustouflant… Bienvenue au pays des fous ! 61 En décembre 1955, Max Ophuls présentait au public parisien Lola Montès qui n’eut pas l’heur de plaire. Retiré de l’affiche, Lola Montès a été montré ensuite, monté et doublé de différentes façons. Les efforts de la Cinémathèque française ont permis de redonner vie à un film très proche de la version que voulut Ophuls. Ce qui ne suffira pas à dissiper un parfum de malédiction. Bien sûr, les spectateurs d’aujourd’hui seront moins déroutés par la chronologie désarticulée du récit, par la violence chromatique des images. Mais ce qui fit fuir les spectateurs du Marignan, il y a plus d’un demi-siècle, effraie encore aujourd’hui. La déchéance livrée en pâture de la célèbre courtisane du XIXe siècle, le trafic marchand des sentiments et du plaisir restent des objets de scandale qu’Ophuls met en scène avec violence, dans une fièvre qui confine parfois au délire, sans prétendre à la compassion. C’est le plus malheureux et le moins aimable des chefs-d’œuvre. […] Quand il filme le cirque, Max Ophuls fait cavaler des nains peints en rouge, galoper des écuyères légèrement vêtues dans un charivari permanent qui tourne autour d’une figure immobile, celle de Lola, qui tient à peine debout et s’exprime d’une voix inaudible. […] Cet enfer n’est pas celui qui guette les filles perdues. C’est celui où l’amour et l’argent s’échangent indifféremment, où la célébrité est une marchandise. Ophuls avait appris à connaître Hollywood (le cirque de Lola est américain), où il s’était exilé pendant la Seconde Guerre mondiale, et l’on peut discerner dans Lola Montès une parabole du viol de la culture et de l’histoire européenne par le show-business américain. Ce n’est qu’un contre-chant. Lola Montès est avant tout le récit d’une agonie. C’est le dernier film de Max Ophuls, mort deux ans plus tard. Lola Montès Max Ophuls Avec Martine Carol Peter Ustinov Anton Walbrook France-RFA-Luxembourg 1955 116’ VO FR ST.NL Thomas Sotinel, Le Monde Lola Montès (1955) bleek bij de première zoveel heisa te veroorzaken dat de film opnieuw werd gemonteerd. Eerder stukgeknipt, volgens verbolgen regisseur Max Ophuls. Het zou tot 1968, elf jaar na zijn dood, duren voor zijn werk in ere werd hersteld. In 2008 gebeurde dat zelfs in volle glorie met een volledig gerestaureerde versie. Lola Montès, blijkbaar echt bestaan, draaide hopen mannen rond haar mooie vingertje en deed zelfs ongewild aan politiek op hoog niveau toen ze de koning van Beieren versierde. Later op haar leven wordt Lola echter gedegradeerd tot circusattractie die door ringmeester Peter Ustinov als mannenverslindster aan het publiek wordt gesleten. Regisseur Ophuls was geen fan van Martine Carol, die hij ‘niet talentvol’ en ‘leeghoofdig’ noemde, maar moest haar wel als Lola accepteren, omdat hij zonder haar deze peperdure superproductie niet gefinancierd kreeg. Het werd zijn laatste film. Nossiter 62 SalÒ ou les 120 journées de Sodome Pier Paolo Pasolini SalÒ o le 120 giornate di Sodoma Avec Paolo Bonacelli Hélène Surgère Sonia Saviange Giorgio Cataldi Umberto Paolo Quintavalle Dernier film réalisé par Pier Paolo Pasolini, Salò ou les 120 journées de Sodome est sans aucun doute l’un des films les plus polémiques de l’histoire du cinéma, aux côtés de La Grande Bouffe de Marco Ferreri. Adapté des écrits du marquis de Sade, que Pasolini transpose au cœur de la république fasciste de Salò proclamée par Mussolini, cette œuvre politique choque et déconcerte. Pour Pasolini, il est entendu que le sadomasochisme est une catégorie qui fait partie de l’homme. Mais c’est moins cette pulsion qui est l’objet du film que le sexe comme métaphore du rapport entre pouvoir et soumission. Le sadomasochisme de Sade est ici utilisé pour représenter ce que le pouvoir peut faire du corps humain : trafic des corps, réduction du corps à l’état de chose et annulation de la personnalité de l’autre. C’est un film sur le pouvoir mais aussi sur l’anarchie du pouvoir lorsqu’il est totalement arbitraire ou dicté par des nécessités économiques échappant aux choix sociaux. C’est là tout le contraire des valeurs démocratiques défendues par Pasolini cinq ans plus tôt dans Carnets de notes pour une Orestie africaine et des plaisirs sensuels développés dans la trilogie de la vie. Salo est le versant noir ce ces quatre films. Il pourrait être comme les supplices de l’enfer, le panneau de droite du Jardin des délices de Jérôme Bosch. On y note le même pessimisme foncier après l’espoir d’une création harmonieuse et envers les plaisirs abondants et sensuels de la terre. C’est aussi un film sur l’inexistence de l’Histoire, du moins l’histoire telle qu’elle est perçue dans la culture européenne : rationalisme et empirisme d’un côté et marxisme de l’autre. Pasolini constate que l’homme est conformiste. Il se conforme au type de pouvoir qu’il trouve en naissant. C’est la société qui lui fait courber l’échine. Jean-Luc Lacuve, cineclubdecaen.com Italie-France 1975 116’ VO ST.BIL Nossiter Salò o le centoventi giornate di Sodoma (1975), kortweg Salò, is losweg gebaseerd op een boek van Markies de Sade, grootmeester van het perverse. Net als de markies is regisseur Pier Paolo Pasolini geen vriend van de katholieke kerk, maar zijn doelwit is toch vooral de Italiaanse geschiedenis. Salò was korte tijd een republiek en Mussolini’s laatste bolwerk op het einde van WOII. Pasolini’s broer werd er vermoord. In de film hebben vier fascistische libertijnen totale macht over een groep jonge gevangen (men kan niet anders dan aan het recente misbruik in Abu Ghraib denken): ze onderwerpen de mannen en vrouwen aan seksuele martelingen en vernederingen. Voor Pasolini is het ongebreideld machtsmisbruik een metafoor voor het fascisme. Kort nadat de film werd voltooid, werd Pasolini, die nogal met zijn eigen seksualiteit in de knoei lag, vermoord. De film werd aanvankelijk in vele landen verboden wegens te expliciet. 63 D’abord un film dans le film : on y voit une femme d’âge mûr, Natacha, osciller entre la dépression et l’agressivité à la suite de la mort de son mari. La deuxième partie se recentre sur un des spectateurs de la première partie, qui s’est endormi durant la projection. Professeur d’anglais, Nikolaï est en effet atteint d’un “syndrome asthénique”, qui pourrait bien être la conséquence de la grisaille engendrée par une vie passive et dénuée de sens. Suivent une multitude de scènes dont le seul lien semble être précisément la difficulté de vivre. Le film de Kira Mouratova fut bloqué pendant quelques semaines pour obscénité au moment de sa sortie projetée. On lui reprochait d’une part le langage grossier utilisé par certains personnages et d’autre part d’avoir montré des hommes nus. Le Syndrome asthénique Kira Mouratova d’après kinoglaz.fr Comme beaucoup de cinéastes russes (soviétiques) de son époque, Kira Mouratova a joué un rôle non négligeable dans la critique du système soviétique et son effondrement futur. Mais son cinéma, entre carnaval et mélancolie, se distingue par son langage neuf, moderne, poétique. Cinéma dans le cinéma, Le Syndrome asthénique, sur lequel s’est particulièrement acharnée la censure, décrit le désarroi de la société soviétique et l’incommunicabilité quotidienne entre citoyens, dans une sorte de fureur hémorragique : hémorragie d’histoires (on en compte au moins trois), d’images (en noir et blanc et en couleur) et de paroles (dont l’emploi d’un argot russe très vulgaire et violent qui a fait frémir le pouvoir). Sa structure, hachée, chaotique, déchaînée, renvoie l’image d’un pays au bord à la fois de l’asphyxie et du fascisme le plus insidieux. Un film sans pitié (dans le portrait d’une société) et sans concession (sur le plan cinématographique). Dans ce “sans” se tient toute la morale de Kira Mouratova. André Roy, 24 images Sommige filmmakers wijken geen millimeter af van hun artistieke visie, ongeacht of het publiek de boodschap eenvoudig kan begrijpen. De Russische Kira Muratova stoort zich zelfs niet aan de opinie van de censuur. Met Astenicheskiy sindrom (1989) maakte zij een gitzwarte satire met een hoog ‘je m’en fou’ gehalte. Naked (1993, van Mike Leigh) wordt wel eens genoemd als vergelijkingspunt. Haar film, bekroond in Berlijn met de Zilveren Beer, bestaat uit twee segmenten, waarvan eentje in zwartwit. In het eerste deel zien we hoe een vrouwelijke dokter de pedalen verliest na het overlijden van haar man. In het tweede deel wordt een klas, waarvan de leerlingen niet minder geïnteresseerd kunnen zijn, ondervraagt over de film die zij, en wij, net hebben gezien. Daartussen pareltjes van wrange schoonheid: een vrouw, compleet genegeerd door haar zoon, speelt Strangers in the Night op haar trompet. Astenicheskiy sindrom Avec Olga Antonova Natalia Bouzko Sergueï Popov URSS 1989 153’ VO ST.FR Nossiter 64 Tampopo Juzo Itami Avec Nobuko Miyamoto Tsutomu Yamazaki Ken Watanabe Japon 1985 114’ VO ST.FR Un gangster en complet blanc se prépare à voir un film tandis que ses comparses lui offrent un savoureux repas qu’il mangera avec sa maîtresse pendant la projection. Le film commence en montrant deux camionneurs en tenue de cow-boy, Gen et Goro, lisant un livre de cuisine sur les diverses manières de préparer les ramen (nouilles japonaises). Ils s’arrêtent bientôt dans un petit restaurant de ramen et y rencontrent la patronne, une jeune veuve surnommée Tampopo (Pissenlit). Celle-ci demande à Goro de l’aider à sauver son restaurant en lui enseignant à préparer convenablement les ramen. Cette collaboration entraînera de nombreuses péripéties, et l’intervention d’une multitude de personnages, toujours en relation avec la nourriture, allant des dégustations érotiques du gangster en blanc avec sa maîtresse à la commande embarrassée d’hommes d’affaires dans un restaurant français de luxe, en passant par des clochards gourmets campant derrière les cuisines d’un grand hôtel. films-sans-frontieres.fr Le regretté Juzo Itami qualifiait sa deuxième comédie de western ramen (nouilles japonaises). Sans perdre son sens de la satire sociale, Itami y élargit notablement le champ de son premier film, Funérailles, en adoptant une narration libre rappelant les derniers films de Buñuel. Il entraîne le spectateur dans une fête délirante, en se frayant un chemin à travers un entrelacs de digressions qui témoignent d’un humour à la fois désopilant et perturbant. La bouffe, le sexe et la mort sont les sujets de ce film dont tous les personnages ne vivent que pour la nourriture. Comme dans Funérailles, Itami semble vouloir explorer et tourner en ridicule certains paradoxes de la société japonaise, concernant notamment les classes sociales et l’étiquette, et il le fait avec énergie et inventivité. d’après Jonathan Rosenbaum, 1001 Films Nossiter Tampopo (1985) is een hardwerkende weduwe die probeert van haar bescheiden noedelrestaurant een succes te maken. Eén klein probleem: haar noedels lijken nergens op. Intro Gun (charmante Ken Watanabe) die samen met een aantal andere noedelexperten Tampopo (ook de naam van haar restaurant) naar een hoger niveau tilt. Doorsneden met een aantal andere verwijzingen naar het genot van voedsel, maakte regisseur Juzo Itami een, in zijn eigen woorden, ‘noodle western’. Itami is een grondige observator van dagelijkse dingen. Hij is er zich tevens van bewust dat humor taal- en cultuurverschillen niet alleen overstijgt, maar ook een kritische boodschap hapklaar verpakt. Tampopo werd wereldwijd een succes. Zijn echtgenote Nobuko Miyamoto, aanwezig in al zijn films, vertolkt eens te meer op zeer overtuigende wijze de best wel sterke ‘everywoman’ die vaak centraal staat bij Itami. 65 Touki Bouki, premier long métrage de Djibril Diop Mambety, est un hymne à la jeunesse. Débordant d’énergie, c’est un film qui mord dans la vie à belles dents comme ses personnages, rebelles et insatisfaits, à la recherche d’un ailleurs forcément synonyme de vérité et de bonheur. Le film lui-même, sorti en 1973, marque un tournant, voire une rupture, dans le cinéma africain de l’époque. Avec Touki Bouki, Mambety apporte la preuve que les films africains ne doivent pas nécessairement être des “films de calebasses”. C’est ainsi qu’on appelait à l’époque ces films nostalgiques d’un mythique âge d’or de l’Afrique d’avant la colonisation... qui n’avait bien sûr probablement jamais existé. Avec Touki Bouki, Mambety propulse le cinéma africain dans la modernité. Modernité de la mise en scène et du montage. Mambety rompt avec la linéarité traditionnelle du récit pour imprimer à son film un rythme que certains qualifieront de chaotique ou d’irrationnel. Mais nous sommes dans la danse de la vie avec ses contradictions, ses soubresauts et surtout ses rêves. Car nous sommes ici avant tout dans le rêve de l’ailleurs. Et l’ailleurs commence à notre porte. Mory, le jeune berger, commence par n’être plus berger. Du village à la ville, premier ailleurs, première frontière. Synonyme bien sûr de perte de repères. Son troupeau de buffles disparu, comment va-t-il se définir ? De la lenteur à la vitesse, du calme au bruit, de la flûte à la radio, de la routine à la découverte. C’est l’ivresse de cette liberté du nouveau départ. Mais peut-on vraiment choisir ce que l’on va devenir ? Tout le film tient dans cette tension entre l’ici et l’ailleurs, le connu et l’inconnu, les racines et l’arrachement, le rêve et la réalité. Josiane Scoleri, cinemasansfrontieres.free.fr Mory (Magaye Niang), een koeienhoeder die op een motor met de schedel van een koe rijdt, en Anta (Mareme Niang), een universiteitsstudente ontmoeten elkaar in Dakar. Ze zijn het leven in Senegal beu en willen naar Frankrijk. Alle middelen – legaal en minder legaal – zijn goed om het geld voor de boottocht naar Frankrijk te bekostigen. Touki Bouki (1973) van de Senegalese filmmaker Djibril Diop Mambety wordt wel eens de eerste Afrikaanse avant-garde film genoemd. Feit is dat Mambety een geschiedenis in het avant-gardetheater heeft. Touki Bouki was zijn langspeeldebuut en werd, alles in aanmerking genomen, een hit. Het zou twintig jaar duren voor Mambety opnieuw een film maakte, Hyènes (1992), het vervolg op Touki Bouki. Hoewel zijn werk als politiek geïnspireerd wordt gezien, verwierp hij het realisme van de meeste Afrikaanse filmers. Hij verkoos een aanpak die meer aan de verbeelding van de toeschouwer overlaat. Touki Bouki Djibril Diop Mambety le voyage de la hyène Avec Magaye Niang Mareme Niang Aminata Fall Sénégal 1973 89’ VO ST.FR Nossiter r e k r a M s i r C yc le Ch Romancier, essayiste et globe-trotter infatigable, cinéaste et photographe, pionnier du multimédia, vieux complice d’Alain Resnais, grand amoureux des chats ; auteur d’un film mythique, La Jetée, qu’on revoit toujours avec une égale fascination, et d’une formule passée en proverbe (“L’humour est la politesse du désespoir”) ; inventeur de formes inclassables, entre documentaire et film-essai à la première personne, pour mieux interroger le vertige du Temps, l’Histoire et la mémoire ; monteur hors pair passé maître dans l’art des rapprochements inattendus et révélateurs entre les images, dont il n’a cessé de questionner le rôle : tel est Christian François Bouche-Villeneuve, dit Jacopo Berenizi, dit Chris Marker, homme aussi secret qu’insaisissable et grand témoin de notre temps, dont les films, à force d’ausculter le monde, ses violences, ses luttes et ses contradictions, ont fini par dessiner le plus captivant des autoportraits. 05 Romanschrijver, essayist, onvermoeibare globetrotter, cineast en fotograaf, multimedia pionier, oude kompaan van Alain Resnais, kattenliefhebber… Chris Marker is de filmmaker van het meesterlijke La Jetée, een film die we telkens met een even grote fascinatie herbekijken. Hier doen we graag beroep op het spreekwoord “humor is het fatsoen van het leed”. Chris Marker is de uitvinder van niet te klasseren films, iets tussen documentaire en een filmessay vanuit de eerste persoon. Hij is meesterlijk in het leggen van onverwachte beeldverbanden en hij houdt niet op zichzelf in vraag te stellen, of het nu onder zijn aangeboren naam Christian François Bouche-Villeneuve is, onder zijn pseudoniem Jacopo Berenizi, of als Chris Marker. Hoewel de man even mysterieus als onbereikbaar blijft, is hij één van de belangrijkste getuigen van zijn tijd, met zijn films, voortdurend verzet en contradicties slaagt hij erin één van de meest boeiende autoportretten te scheppen. Pour en savoir plus : www.chrismarker.org — Arnaud Lambert, “Also Known as Chris Marker”, Ed. Le point du jour. — André Habib et Viva Paci, “Chris Marker et l’imprimerie du regard”, Ed. L’Harmattan. > En vente au cinéma Arenberg 67 La Jetée est un film cultissime, un roman-photo de science-fiction en noir et blanc qui dure à peine une demi-heure : il a inspiré à Terry Gilliam son Armée des douze singes et à David Bowie le clip de Jump They Say. Ajoutons que La Jetée est également, dans le quartier de Shinjuku, un bar minuscule, créé en l’honneur du film, où Tokyoïtes et touristes viennent s’en jeter un depuis quarante ans. La Jetée raconte l’histoire d’un homme qui est obsédé par une scène de son enfance, un meurtre se déroulant sous ses yeux sur la “jetée” de l’aéroport d’Orly. Par ailleurs, après une guerre nucléaire, cet homme est envoyé depuis le futur dans le passé (soit dans le présent du film) pour tenter de changer le cours du futur. Dans le passé, c’est-à-dire dans le présent, il vit un début d’idylle... Non, pas besoin d’aspirine, le récit du film est beaucoup plus limpide que ma maladroite tentative de résumé : une façon poétique de prendre acte de la mélancolie fondamentale du cinéma, cet art du présent qui est toujours déjà un peu du passé. Le plus important n’est peut-être pas le scénario (encore qu’il y en ait peu d’aussi brillants et inventifs dans le cinéma contemporain) mais la façon dont Marker filme ce récit : une série de photos, parfois légèrement trafiquées, de la musique, une voix off, des silences... C’est pas du cinéma, direz-vous ? Le cinéma, il est justement entre ces images fixes, dans votre cerveau... Marker nous donne quelques éléments, très forts, très captivants, très puissants, et le reste, c’est à nous de le rêver. Essayez, vous verrez, c’est prodigieux. Vous qui n’avez jamais vu La Jetée, uno, je vous envie, deuzio, je vous garantis que vous n’avez jamais rien vu de tel au cinéma. La Jetée Chris Marker Avec Davos Hanich Hélène Chatelain Jacques Ledoux France 1962 28’ VO FR Serge Kaganski, Les Inrockuptibles Chris Marker werd in 1921 in Frankrijk geboren als Christian François Bouche-Villeneuve. De naam Marker zou hij hebben ontleend aan de ‘Magic Marker’ pen. Marker is erg op z’n privacy gesteld: hij geeft geen interviews. Zijn portret is de foto van een kat. Marker gaat dit jaar zijn 6e decennium als filmmaker in. Tijd dus voor een overzicht. Het begon in 1960 met La Jetée, een kortfilm die meteen ook zijn enige echte fictiefilm is (en Terry Gilliam inspireerde voor 12 Monkeys, uit 1995). De film bestaat volledig uit een fotomontage, uitgezonderd één bewegend beeld. Niet echt een artistieke keuze, beweert Marker zelf. Hij kon tijdens de opnamen slechts één namiddag een filmcamera lenen. “Dit is het verhaal van een man getekend door een beeld uit zijn jeugd”. Zo begint de fotoroman. In een post WOIII wereld, vernield en uitzichtloos, gaat hij op zoek naar dat utopisch verleden. Marker 68 Le fond de l’air est rouge Chris Marker France 1977 177’ VO FR Des images de Potemkine, teintées rouge sang, font lien avec des signes de victoire ou de protestation des manifestations contre la guerre du Vietnam, puis sur les marches où plonge le landau d’Eisenstein, il semble qu’on retrouve assise une jeune manifestante de 68. Le fond de l’air est rouge commence par une leçon de montage, qui est à la fois une illustration du titre choisi par Chris Marker en 1977, et un commentaire visuel de son projet : raconter en trois heures dix années d’histoire de la gauche mondiale, de la mort du Che en 1967 à la rupture du Programme commun en 1977, comme le journal intime d’un magnifique échec. C’est la mort et la mélancolie qui dominent ce paysage révolutionnaire de crépuscule, telle une chronique lyrique de la défaite d’une idée et des disparitions successives des grands héros de la révolte. […] Marker définit lui-même son travail comme un “montage des attractions”, étincelles politiques produites par la confrontation des images du passé et du présent, de la fiction et du document, des silences, des sons, des huit voix off et du commentaire, des témoignages et du direct, de la couleur et du noir et blanc, de l’amitié et des adversités. Ce travail considérable empile et soude les images les unes aux autres comme une forme de “montage feuilleté” : avers et revers d’une même réalité, montrés ensemble, qui restituent de la profondeur aux événements, loin du sens univoque que prend toute réalité lorsqu’elle est présentée par exemple par l’information-spectacle télévisuelle. Marker explicite ce projet en disant : “J’ai voulu construire ce dialogue enfin possible entre toutes ces voix que seule l’illusion lyrique de 68 avait fait se rencontrer un court moment. Le montage restitue à l’histoire sa polyphonie. Chaque pas de ce dialogue imaginaire vise à créer une troisième voix produite par la rencontre des deux premières. Après tout, c’est peut-être bien ça la dialectique ?” Antoine de Baecque, rue89 Marker Het werk van Chris Marker omvat ruim dertig titels, waarvan hij het merendeel zelf schreef en verfilmde (zij het onder een andere naam). Het zijn voornamelijk essayistische documentaires waaruit een sterk engagement spreekt. Dat is ook het geval met Le fond de l’air est rouge (1977), Markers treurzang voor Nieuw Links, wiens ondergang wordt gedocumenteerd met beeldmateriaal van belangrijke gebeurtenissen uit de jaren ’60 en ’70: de oorlog in Vietnam, de dood van Che Guevara, mei ’68, opstand in Praag, repressie in Chili... De film opent met beelden van politiek protest die worden afgewisseld met de ‘trappensequentie’ uit Pantserkruiser Potemkin (1925, van Sergei M. Eisenstein). De originele versie duurde ongeveer vier uur, maar werd later door Marker zelf teruggebracht tot drie uur. Voorzien van de stemmen van ‘ hardcore lefties’ als Simonne Signoret, Yves Montand en Jorge Semprun. 69 Une femme lit les lettres envoyées par un cameraman, Sandor Krasna, au cours de ses voyages au Japon, en Guinée-Bissau, au Cap-Vert et en Islande. On comprend vite que la femme, Sandor Krasna et Chris Marker ne font qu’un. Ce voyageur-cinéaste nous fait part de ses multiples impressions : les rites ancestraux du Japon et sa modernité foudroyante, la beauté énigmatique et bouleversante du sourire des femmes de GuinéeBissau, les idéaux révolutionnaires et anticoloniaux qui tournent vinaigre... Avec une vitesse et une densité de pensée proprement sidérantes, Chris Marker galope des petites histoires à la grande, du trivial au sacré, de la métaphysique au prosaïsme, du passé au futur en passant par le présent, du quotidien à l’éternité ; il zappe entre les concepts, les niveaux d’approche, les idées, les digressions, il fait du copier-coller entre carnet de voyage, essai philosophique, théorie et romanesque, poétique psychédélique... Les images de Sans soleil ne sont pas extraordinaires en soi ; ce qui l’est, c’est la dialectique entre ces images et un texte aussi sublime que celui d’un Proust qui aurait vécu à l’âge cybernétique et multimédiatique qui est le nôtre. Chris Marker semble réussir à filmer là les multiples synapses et complexes réseaux d’un cerveau au moment où celui-ci est impressionné par les informations que l’œil lui envoie. C’est assez vertigineux. Sans soleil Chris Marker France 1982 100’ VO FR Au fait, La Jetée et Sans soleil citent tous les deux le même film, un film “vu dix-neuf fois” par Chris Marker, un film qui s’enroule autour des frontières poreuses entre la vie et la mort, le passé et le présent, le désir et la mémoire, un film qui est leur parrain proche/ lointain idéal : son nom est Vertigo. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles “Omdat ik weet dat tijd voortdurend tijd is/En plaats altijd en alleen maar plaats”. Zo opent één van de bekendste films van Chris Marker, Sans soleil (1982). Chris Marker had met dichter T.S Eliot niet alleen een liefde voor katten gemeen. Het citaat van Eliot past ook uitstekend bij het belangrijkste thema van Marker: de rol van de filmmaker als geschiedschrijver en de (on)mogelijkheid om met beelden de wereld te verbeteren of te veranderen. Marker is een veelzijdig artiest. Met Sans soleil verlaat hij de grenzen van de documentaire. Het werd een montage van fictie, documentaire en filosofisch commentaar, een mix die een gevoel van vervreemding en zelfs sciencefiction oproept. Belangrijke thema’s zijn Japan, Afrika, (het wissen van) geheugen en tijdreizen. In het midden zit een sequentie die zich afspeelt in San Francisco en herinnert aan Hitchocks Vertigo (1958). Marker 70 Level Five Chris Marker Avec Catherine Belkhodja France 1997 106’ VO FR Comme souvent avec Chris Marker, on se retrouve plongés dans une zone incertaine où nos repères habituels de spectateurs se troublent. Qu’est-ce donc que Level Five ? Un documentaire historique, un essai sur les nouvelles technologies, un journal intime, une peinture cybernétique, un film de guerre ? Sans doute tout cela à la fois. Dans un bureau sombre et exigu, une femme pianote sur un ordinateur. Elle s’appelle Laura, comme l’héroïne fantomatique d’un célèbre double classique américain (un film et une chanson) ; elle essaie de reconstituer informatiquement la bataille d’Okinawa, boucherie vaguement occultée qui aurait servi de prélude à Hiroshima ; régulièrement, elle lève les yeux de son écran pour regarder la caméra bien en face et s’adresser à un ex-amant nettement hors champ (du cadre mais aussi du présent du film), faisant le bilan mélancolique d’une histoire d’amour morte. Venant d’un au-delà filmique et temporel, le compagnon fantôme (Chris Marker ou son double virtuel) lui répond en voix off, l’aidant notamment à décrypter les événements d’Okinawa et à en faire resurgir la vérité. Un peu à la façon du Hiroshima, mon amour de Resnais, Level Five déroule les trois fils entremêlés d’une pelote : transmission de l’Histoire, réflexion sur l’image et la matière filmique, dialogue intime. Pour Marker, ces trois pistes sont indissociables et agissent les unes sur les autres de façon permanente. Il est réconfortant de voir un homme qui a connu tous les combats (et toutes les défaites) de l’après-guerre ne pas sombrer dans le blues des images. Au contraire, on ressent ici toute l’énergie et le plaisir de Marker à découvrir les nouvelles technologies pour tenter d’en faire un usage intelligent. Les ordinateurs sont autant prétexte à un patchwork d’images abstraites que nouvel outil de recherche historique ou dernier moyen de communication au sein d’un couple – leur interface ultime. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles Marker Vanaf de jaren ’80 – de periode van Sans Soleil (1982) ontwikkelt Chris Marker een milde obsessie voor digitale technologie. Dat merken we ook in Level Five (1997). Laura, een computerprogrammator, moet een computerspel opbouwen rond de slag van Okinawa tijdens WOII. Ze surft op het internet en ondervraagt Japanse experts en getuigen. Zo diep ingaan op deze uitzonderlijke materie doet Laura intens nadenken over haar eigen leven, de mensheid en de invloed daarop van geschiedenis en herinnering. Japan, en reizen in het algemeen, was een ander stokpaardje van Marker. Eerst met zijn Rolleiflex, later met een lichte 16mm camera en tegenwoordig met een videocamera, reist hij de wereld af. Het zijn caleidoscopische documenten, waardoor je, soms door schoonheid en dan weer door gruwel, bij de keel wordt gegrepen. En telkens weer dwingt hij de toeschouwer verantwoording af te leggen over zijn kijkgedrag. 71 “C’est ainsi qu’avance l’histoire, disait Marker dans Sans soleil, en se bouchant la mémoire comme on se bouche les oreilles.” C’est bien encore et toujours ce qui intéresse Marker lorsqu’il filme, dans Chats perchés, les grandes manifestations populaire dans ce Paris du XXIe siècle : mobilisation contre la guerre en Irak, révolte des lycéens, mouvements des altermondialistes ou des intermittents du spectacle, happening d’Act Up en souvenir des victimes du sida, jusqu’aux obsèques de Marie Trintignant. La foule crie, hurle, scande des slogans, marche, s’indigne, défile et l’homme, lui, pris dans ce grand flux ininterrompu, devenu plus confus encore par la déferlante médiatique, perd la mémoire. Mais pendant ce temps, les chats veillent… Ces chats, dessinés sur les murs, flottant au dessus de Paris, qui apparaissent jour après jour et sur les traces desquels part le cinéaste vagabond. On reconnaît dans ce jeu de pistes, sous forme d’enquête, la touche ludique propre à Marker. […] Pour Marker, le réel, sans cette distance face au “chaos” du monde, se trouve englouti par l’impermanence des choses. Le réel s’écrit par la poésie, et la poésie n’existe, ne surgit que par le montage, art suprême chez ce cinéaste. Partir, comme ici, de cette foison de signes que lui renvoie sa ville : images, impressions, sons, discours de politicien, slogans, graffitis, affiches, etc., mais aussi, bien sûr, toutes ces figures de chats qui apparaissent puis disparaissent inopinément, et construire ce qui peut garder trace de l’histoire (petite et grande) en train de se faire. Car pour lui, seul l’art peut “retenir” le temps, et tant que subsisteront ces éclats de mémoire, l’utopie aura encore une place dans ce monde. Chats perchés Chris Marker France 2004 59’ VO FR Marie-Claude Loiselle, 24 images Last but not least: Markers werk in de 21ste eeuw. Chats perchés (2005) is zijn voorlopig laatste film, een reflectie op kunst, cultuur en politiek aan de start van het nieuwe millennium. Een gele kat met een brede grijns verschijnt op de muren van Parijs. De graffiti trekt Markers aandacht (misschien ook omdat hij gek is op katten). Marker gebruikt M. Chat om het veranderende sociale klimaat in Parijs te meten – van de sympathie voor de VS kort na 9/11 tot de anti-Bush sentimenten naar aanleiding van de oorlog in Irak. Uiteindelijk blijken de artiesten achter M. Chat een kunstcollectief te zijn. We zien hen aan het werk terwijl ze een monsteruitvoering van M. Chat op de plaza voor het Centre Pompidou schilderen. Niet voor niets: voor Marker zijn zulke expressies van kunst en verbeelding in de stad van vitaal belang. Wat van toepassing was in 1968 geldt nog steeds: “La poésie est dans la rue”. Marker n h o J s e t e v a s C as C yc le 06 Traquer derrière le masque social la vérité des visages, des corps, des gestes et des sentiments, la soif éperdue d’un bonheur instable et fragile : tel aura été le pari de ce franc-tireur obstiné, qui aura lutté contre vents et marées pour construire une œuvre farouchement personnelle, en rupture de ban aussi bien avec Hollywood qu'avec un cinéma indépendant souvent aussi conventionnel que l’autre. Cinéma charnel, passionné jusqu’au vertige – mais où l’on rit beaucoup aussi, les beuveries dantesques aidant –, constamment sur le fil du rasoir, mais qui ne doit presque rien, malgré les apparences, à l’improvisation, et tout à une spontanéité recréée dans et par le tournage (dix-sept heures de rushes pour aboutir aux deux heures de Faces !), avec la complicité d’un clan de fidèles, techniciens et interprètes – Peter Falk, Ben Gazzara, Seymour Cassel et, bien sûr, Gena Rowlands. Des films qui vous lavent le regard. Het speuren naar de waarheid achter het sociale masker van gezichten, gebaren, gevoelens, hongerig naar ongekunsteld en fragiel geluk: dat zal vermoedelijk het doel geweest zijn voor deze koppige filmmaker die een waarlijk eigen filmisch œuvre wilde opbouwen. Hij brak met Hollywood en startte een onafhankelijke cinema, die daarom niet altijd minder conventioneel moet zijn. Deze duizelingwekkend passionele cinema, waar veel gelachen wordt en de zuippartijen talrijk zijn, is haarscherp, zonder dat er echt veel moeite om gedaan lijkt te zijn gedaan. De improvisaties en het draaien zelf (17 uur aan één stuk voor het twee uur durende Faces !) kwamen tot stand door de medeplichtigheid van een schare vertrouwelingen: acteurs en techniekers – Peter Falk, Ben Gazzara, Seymour Cassel en natuurlijk Gena Rowlands. Deze films verfrissen uw geest. Deux incontournables: “John Cassavetes, Autoportraits”, Ed. Cahiers du Cinéma Thierry Jousse, “John Cassavetes”, Ed. Cahiers du Cinéma > en vente au cinéma arenberg Retrouvez John Cassavetes dans le Dick Cavett Show du 21.09.1970 sur www.arenberg.be 73 Sensible et poignant, le premier film de John Cassavetes, tourné en 16 mm et gonflé par la suite, met en scène deux frères et une sœur vivant ensemble à Manhattan. L’aîné, chanteur dans un night-club de troisième zone, a la peau noire, les deux autres peuvent passer pour des Blancs. C’est le seul Cassavetes tourné sans scénario proprement dit, bien que Ray Carney, spécialiste de son cinéma, ait démontré que le qualificatif d’“improvisation” tient davantage de l’argument de vente que de la réalité. En fait, le cinéaste a écrit Shadows avec Robert Alan Aurthur en partant d’un atelier d’improvisation qu’il avait supervisé. Une version antérieure et plus courte (quarante minutes), et que l’on a longtemps cru perdue, a été présentée en première mondiale au festival de Rotterdam en 2004. Shadows est le seul film de son auteur consacré à de jeunes gens, les acteurs utilisant leurs propres prénoms pour faciliter le sentiment de proximité. On a rarement vu autant de chaleur humaine, de délicatesse, de subtilité et de sentiments à fleur de peau, véhiculés avec un tel naturel par des acteurs américains. Ce film, contemporain des chefsd’œuvre de la Nouvelle Vague, mérite d’être rangé à côté d’eux pour sa fraîcheur et sa liberté de ton. Décrivant un Manhattan à présent disparu, celui de la période beatnik, il fait aussi office de poignante capsule témoin. Tony Ray (fils de Nicholas), Rupert Crosse, Dennis Sallas, Tom Allen, Davis Jones complètent la distribution, avec des apparitions de Seymour Cassel (acteur régulier des films à venir) et de Cassavetes en personne. La magnifique partition jazz de Charles Mingus, avec Shafi Hadi au saxophone alto, joue un rôle essentiel dans le haut degré d’émotion qu’atteint Shadows. Shadows John Cassavetes Avec Ben Carruthers Lelia Goldoni Hugh Hurd États-Unis 1959 87’ VO ST.BIL Copie neuve Jonathan Rosenbaum, 1001 Films John Cassavetes (1929-1989) was één van de meest gedreven en visionaire artiesten in de filmwereld, voor velen de godfather van de Amerikaanse onafhankelijke cinema. Hoewel Shadows (1959), zijn doorbraakfilm en ‘cinema vérité’ debuut, niet de eerste film was die buiten het systeem werd gemaakt, blijft het een ijkpunt voor generaties filmmakers. Shadows is een inkijk in het leven van drie jonge (zwarte) mensen en onderzoekt, voorzien van een intrigerende jazzscore, interraciale vriendschappen en de Beat Era in het New York van de jaren ’50. Het is de enige film van Cassavetes die, maar het is een omstreden opinie, niet op een script zou gebaseerd zijn. Geïnspireerd door de experimentele film, maakte Cassavetes uitbundig gebruik van de toen revolutionaire handcamera. Fris, vitaal en volledig tegen de tijdgeest in, zette deze film de toon voor de verdere carrière van de cineast. Cassavetes 74 Faces John Cassavetes Avec Gena Rowlands John Marley Lynn Carlin États-Unis 1968 130’ VO ST.BIL Quel était le secret de John Cassavetes ? Son rapport aux comédiens était si total, son travail avec eux si intense et si précis qu’il était capable de capturer la réalité vécue mieux que n’importe quel cinéaste américain. Après la tentative Shadows (1959) et les expériences déplaisantes de Cassavetes avec le système hollywoodien, Faces marqua avec beaucoup de confiance en soi la vraie naissance de sa signature. Dans ce film qu’il a tourné chez lui, il restitue des scènes pleines de vie de l’existence de gens qui sont à la fois désespérément pleins de désir et de tendresse, et furieusement aliénés. Des personnages échoués, comme toujours chez Cassavetes, entre les difficiles responsabilités de la routine quotidienne et les griseries insouciantes de la vie nocturne. Cassavetes filme toujours ses comédiens sensationnels (John Marley et Lynn Carlin sont particulièrement mémorables) au milieu d’une séquence, le corps décentré dans le cadre, les mots et les gestes tronqués par le montage. Chaque scène repose sur un “tour” imprévisible et souvent effrayant, un changement soudain dans l’humeur ou l’attitude d’un personnage à l’égard d’un autre. Faces invente une autre manière de faire ressentir le temps au cinéma, où des pauses soudaines font penser (c’est Cassavetes qui parle) “que l’on saute d’un train en marche”. Parfois considéré comme la condamnation d’une classe moyenne, matérialiste et sans âme, Faces est plutôt le récit douloureusement intime et compatissant de la souffrance quotidienne. Cassavetes délimite le terrain qu’il revisitera souvent – crise conjugale, sexe occasionnel, désinvolture hédoniste, liens familiaux… Adrian Martin, 1001 Films Cassavetes John Cassavetes heeft altijd zijn authenticiteit bewaard en nooit veel toegevingen ten opzichte van Hollywood gedaan. Dat resulteerde in energieke, menselijke, memorabele films die onbekende gebieden ontgonnen en acteurs tot hun beste prestaties leidden. Maar waarvoor de cineast vaak zelf de centen moest verzamelen. Ook het relatiedrama Faces (1968) werd door Cassavetes gefinancierd. Het werd op luid applaus ontvangen, speelde een jaar lang in de bioscopen van New York en kreeg zelfs een paar Oscarnominaties. Cassavetes maakte in totaal tien films met zijn echtgenote en muze, Gena Rowlands. Godzijdank, want Rowlands, onder de begeesterende regie van Cassavetes, is één van de beste actrices ooit. Hun samenwerking scheen hun relatie alvast niet te schaden. Die hield 35 jaar stand, tot zijn dood in 1989. Al zei ze ooit over hem: “Hij is een perfectionist. Als artiest hou ik van hem, als echtgenoot haat ik hem”. 75 Production indépendante élaborée loin des studios entre complices de longue date, home movie où le clan Cassavetes poursuit un jeu de la vérité qui tourne par moments au psychodrame, document quasi anthropologique sur une cellule familiale de la lower middle class, description minutieuse, parfois insoutenable, de la fêlure qui mène à l’aliénation une femme soumise à trop d’“influences” (celles de son environnement, mais aussi de son mari et de ses enfants)… Il n’est certes point aisé d’inventorier toutes les richesses d’une œuvre magistrale, la plus fermement contrôlée de son auteur, qui nous fait vivre pendant 155 minutes, davantage qu’un spectacle, une aventure existentielle unique, exténuante, terrifiante et en fin de compte superbement tonique. Unique car il ne s’agit pas de reproduire une réalité préexistante mais de confondre durée filmée et durée vécue en créant devant les caméras une situation où les comédiens (mais ce mot n’a ici guère plus de sens que chez Altman) puissent s’exprimer en toute impunité et donc en toute impudeur. Exténuante car à épouser leurs comportements (imprévisibles) et le rythme de leur parole (intarissable), la fiction dévale de la screwball comedy la plus débridée au mélo le plus sombre, toute la gamme des sentiments dramatiques, au mépris bien sûr des usages arbitraires de la psychologie au cinéma mais en accord avec l’insécurité de personnages qui doivent être constamment en représentation pour se voir reconnus par leur entourage. Terrifiante car une telle mise en scène s’attache aux seuls épiphénomènes, grimaces, larmes, bouffées d’angoisse, crises d’hystérie, comme si la caméra ne pouvait se détacher de ces visages et de ces corps dont elle capte les vibrations avec une sorte de rage désespérée. Tonique malgré tout car du chaos et de l’excès, de la cacophonie et de la dérision, surgit une vérité émotionnelle qui dépasse infiniment le “cas” présenté. d’après Michael Henry, Positif A Woman Under the Influence John Cassavetes Avec Peter Falk Gena Rowlands Fred Draper États-Unis 1974 155’ VO ST.BIL Copie neuve A Woman under the Influence (1974) was oorspronkelijk opgevat als toneelstuk. Maar Gena Rowlands vond het thema te zwaar en vreesde niet avond na avond de veeleisende rol te kunnen spelen. Een bezwaar waar je meteen kan inkomen als je de film ziet. Gena is Mabel Longhetti, een Amerikaanse huisvrouw die ogenschijnlijk veel heeft om dankbaar om te zijn, maar toch in de waanzin wegzinkt. Veel heeft ook te maken met de desastreuze onhandigheid van haar goedbedoelende echtgenoot (Peter Falk). Je kan niet anders dan machteloos, maar ontroerd toekijken hoe deze twee mensen veel van elkaar houden, maar elkaar evengoed beschadigen. Er is al veel geschreven over Cassavetes als improvisator, maar niets is minder waar. Al zijn films zijn tot op de letter uitgeschreven. Maar het zegt veel over de naturel waarmee hij zijn onderwerpen benadert en zijn overtuigingskracht als acteursregisseur. Cassavetes La terrasse Arenberg L' écran Total ... aussi en terrasse ! Pour la 21 e édition de notre incontournable rendez-vous, le Cinéma Arenberg qui se veut toujours plus convivial, ouvre sa TERRASSE. De quoi se rafraîchir et patienter agréablement entre deux projections dans la chaleur lumineuse de la Galerie de la Reine… 77 Ce film-là, on y entre par effraction. Dès le premier plan, dans le sillage d’une caméra qui rôde autour de sa proie, on fait irruption dans la vie de Cosmo Vitelli. Sa vie ? Le Crazy Horse West, la boîte à strip-tease la plus minable de la côte Ouest. Film noir ? Si l’on s’en tient à l’intrigue – un homme cerné par un gang –, assurément. Mais d’un dépouillement absolu : à côté des mafieux de Cassavetes, ceux de Scorsese, même démystifiés, semblent folkloriques. Cosmo lui-même n’est qu’un petit besogneux de la nuit, un petit indépendant qui n’aurait pas la pointure, mais qui chercherait malgré tout, dans cet univers triste et sans glamour, à maintenir une parcelle de rêve. Comme Cosmo, Cassavetes aimait les coups de poker : chacun de ses films en était un. Au bout de la nuit, tout deux savent qu’il n’y a qu’ici que l’amour, et qu’ils n’ont rien d’autre à donner. Même s’ils laissent un meneur de revue, un pauvre clown, Mr Sophistication, le dire à leur place : “I can’t give you anything but love.” Pierre Murat, Télérama À de nombreux égards, ce film pourrait faire office de testament. Ce qui rend le personnage tragi-comique de Cosmo si émouvant, c’est son statut d’alter ego du réalisateur : impresario et figure paternelle d’une troupe minable (voir les acteurs et l’équipe de tournage de Cassavetes) qui doit composer avec sa morale pour garder sa petite famille à flot (voir la carrière d’acteur hollywoodien de Cassavetes). Peter Bogdanovich utilisa Gazzara dans un rôle semblable pour Jack le magnifique mais, aussi bon que soit ce film, il n’a pas la chaleur et la délicatesse de la sombre comédie de Cassavetes. Jonathan Rosenbaum, 1001 Films The Killing of a Chinese Bookie John Cassavetes Meurtre d’un bookmaker chinois Avec Ben Gazzara Timothy Carey Seymour Cassel États-Unis 1976 110’ VO ST.BIL Copie neuve Met The Killing of a Chinese Bookie (1976) waagde John Cassavetes zich aan het misdaadgenre. Niet meteen een instant succes. Noch de eerste versie, noch de tweede – twee jaar later opnieuw gemonteerd en ingekort – werd een commercieel succes. Nochtans is dit toch meer een persoonlijke, doorleefde karakterstudie dan een film noir. Cosmo Vitelli (Ben Gazarra, wel vaker op post in Cassavetes’ films) is de charismatische eigenaar van een striptent in Los Angeles. Door zijn gokdrift raakt hij diep in de schulden. De enige manier om zijn rekening te vereffenen, is een Chinese bookmaker om zeep helpen. Wat het personage van Gazzarra ontroerend maakt, is de relatie met zijn alter ego, de filmmaker (er zijn wel meer verwijzingen naar Cassavetes, zijn manier van werken en zijn entourage), die zijn moraal geweld moet aandoen om zijn ‘familie’ (een allegaartje van showbizzlui) vlottende te houden. Cassavetes 78 Opening Night John Cassavetes Avec Gena Rowlands John Cassavetes Ben gazzara Joan Blondell États-Unis 1977 144’ VO ST.BIL Copie neuve Opening Night est le film le plus ambitieux de John Cassavetes. Sa mise en scène sert une vertigineuse mise en abyme qui viole sans cesse la frontière entre l’acteur, le personnage et le rôle qu’il interprète dans une pièce dont les thèmes sont ceux du film. Cette singulière descente aux enfers est l’éblouissant portrait d’une femme en crise, à l’heure où l’on prend conscience que les camarades ne sont pas des amis, et qu’on est déserté par ce que l’on croyait tenir, qu’il s’agisse de beauté, d’amour ou de génie… Cassavetes s’acharne à multiplier les points de vue pour nous rendre celui de l’actrice dans toute la schizophrénie inhérente à son métier. Le film est construit comme un dérapage audacieux et contrôlé dont chaque image est adaptée au propos, comme l’illustration d’un manifeste revendiquant un esthétisme cubique et déroutant. Son incursion magistrale dans le fantastique, qu’il prend à bras-le-corps et filme à bout portant, offre des séquences choc où un spectre nous apparaît aussi réel que terrifiant. Opening Night est un film marquant, un film à voir. Pour l’émouvante tendresse de la séquence qui précède le générique, pour la férocité de l’affrontement entre une femme et ses démons, pour la drôlerie d’un duel de comédiens réglant leurs comptes sur scène, pour la justesse de ce portrait de famille reconstituée et dysfonctionnelle qu’est une troupe de théâtre liguée contre l’adversité, pour la métamorphose électrisante de Rowlands qui passe de l’enfant chéri à la paria redoutée, et pour cette vie qui bat dans chaque plan dont Cassavetes n’a jamais eu peur de sonder les angoisses ou d’épouser la folie. Geneviève Picard, Voir Cassavetes Myrtle Gordon (Gena Rowlands) is een talentvolle actrice die leeft voor haar kunst. Of zo lijkt het alvast. Nadat een toegewijde fan verongelukt vlak nadat zij haar liefde voor de actrice heeft beleden (een scène die Pedro Almodovar lijkt te inspireren voor Todo sobre mi madre uit 1999. Die film droeg hij op aan prachtige vrouwen als Gena Rowlands, Bette Davis en Romy Schneider), gaat Myrtle’s leven aan het wankelen. Het helpt ook niet dat ze op dat moment repeteert voor een toneelstuk, The Second Woman, dat ze haat. De vrouw die worstelt met het ouder worden, niet meer in staat tot verliefd worden of kinderen baren, is een thema dat haar al dan niet onbewust te dicht op het lijf zit. De frustraties bereiken hun hoogtepunt op Opening Night (1977). Regisseur John Cassavetes, die ook letterlijk samen met zijn eega op de bühne staat, begeleidt Rowlands handvast door deze emotionele rollercoaster. 79 Love Streams, qu’on peut considérer comme le dernier vrai film de Cassavetes, est le troisième volet d’une sorte de trilogie du mal-être féminin commencée avec A Woman Under the Influence et continuée dans Opening Night. Mais la sollicitude du cinéaste pour les personnages féminins en perdition est compensée ici par celle qu’il éprouve aussi pour les hommes plus ou moins paumés. C’est, en ce sens, son film le plus équilibré, si l’on peut user d’un tel terme à propos de ce cinéaste du déséquilibre. Les rapports entre frères et sœurs, esquissés dans Shadows (peut-être parce que Cassavetes, comme il l’a souligné lui-même, n’a pas de sœur), fournissent ici un point focal au film. Néanmoins, l’approche de Cassavetes est plus que jamais oblique et tortueuse. Pendant le premier tiers du film, il passe d’un personnage à l’autre sans établir le moindre rapport entre eux ou leurs situations respectives. […] L’un des miracles de Love Streams est l’osmose qui s’établit entre deux univers à la fois fictionnels et autobiographiques, celui de Cassavetes et celui de Ted Allan, le coscénariste du film. À l’origine lointaine de Love Streams se trouve en effet My Sister’s Keeper (1970), pièce de Ted Allan à deux personnages qui décrivait ses rapports “amoureux mais non incestueux” avec sa sœur, dont le personnage présente des affinités frappantes avec celui joué par Gena Rowlands dans plusieurs films de Cassavetes. Celui-ci découvre la pièce en 1980 et demande à Ted Allan de l’élargir en introduisant tous les personnages qui n’y étaient pas mentionnés. Le résultat fut deux pièces, Love Streams et Third Day Comes, que Cassavetes monta en double programme à Los Angeles, avec Gena Rowlands et Jon Voight. Puis vinrent trois ans de travail sur un scénario d’adaptation, Love Streams, qui connut huit versions successives, et qui développe le personnage du frère. Love Streams John Cassavetes Avec Gena Rowlands John Cassavetes Diahnne Abbott États-Unis 1984 141’ VO ST.BIL Copie neuve Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier, 50 ans de cinéma américain Love Streams (1984) is één van de mooiste voorbeelden van Cassavetes’ fascinatie met menselijke interactie. De film wordt ook wel eens zijn definitieve meesterwerk genoemd. Net als in Shadows (uit 1959) staat de (liefdevolle) verhouding tussen familieleden centraal. Het echtpaar Cassavetes speelt voor de gelegenheid broer en zus. Zij versmoort haar geliefden met haar genegenheid, hij is een schrijver die weigert zich aan iemand te binden. De liefde die voor haar altijd stroomt, is voor hem gestopt. Het is ook in die tegenstelling dat broer en zus elkaar vinden. De film bestaat uit twee delen: er is een lange introductie waarin broer en zus afzonderlijk hun leven leiden, tot hun pad in Los Angeles samenkomt. Dan verandert ook de stijl van de film. Het ‘op de huid’ cameragebruik gaat over in surrealistische taferelen. Al raakt Cassavetes nooit uitgekeken op het mooie, door het leven getekende gezicht van Gena Rowlands. Cassavetes s e i d é m C o enn e s i l a it urd’hui o j u a ’ d t e r e i d’h 07 81 L’une des meilleures surprises de l’année dernière : une petite comédie italienne, dans la tradition des Comencini-Risi-Scola, avec personnages pittoresques, péripéties tendres, répliques souriantes... Le réalisateur, Gianni Di Gregorio, bon à rien professionnel (il a été scénariste de quelques comédies, assistant, régisseur, accessoiriste, figurant, décorateur), est parti d’un événement réel – son propriétaire lui a proposé d’effacer l’ardoise des charges impayées contre un week-end passé à surveiller sa vieille maman – pour imaginer un sexagénaire (bon à rien) qui se retrouve avec quatre vieilles dames en pension pendant le week-end du 15 août. Les bonnes femmes ne s’entendent guère, elles ont des régimes alimentaires différents, des habitudes opposées, des prétentions à la séduction et... le malheureux hôte se transforme en cuisinier, en diplomate, en gentil organisateur, sans avoir le temps de souffler. Le film est d’une tendresse absolument formidable, et les quatre grands-mères, actrices improvisées, sont merveilleuses. Gianni Di Gregorio a retrouvé le secret de la recette : il panache l’ironie et la dolce vita, la lassitude et l’humour, et glisse un certain fatalisme. Comment résister à ces savoureuses grands-mères qui se disputent, jouent aux cartes, bravent les ordres du médecin, et n’oublient pas le rouge à lèvres ? Le réalisateur est également devenu acteur par une sorte d’évidence : “J’ai joué le rôle principal, dit-il, parce que durant la préparation du film, alors que j’expliquais à l’équipe qu’il fallait trouver un homme d’âge mûr, plus ou moins alcoolique, ayant vécu des années avec sa mère, tous les visages se sont tournés vers moi.” François Forestier, Le Nouvel Observateur Gianni Di Gregorio schreef het scenario, regisseerde en schittert in Pranzo di ferragosto (2008), een heerlijke komedie waarin de gemiddelde leeftijd van de personages rond de tachtig jaar ligt. Maar laat dat vooral de pret niet drukken! Vrijgezel Gianni woont met zijn moeder in Rome. Om de kosten van het appartement te drukken, neemt hij voor een paar dagen drie oude dames in huis. Geen van de oude dames is beroepsacteur. Eentje is de tante van Gianni, een andere een familielid. De twee andere dames, geen van allen is jonger dan negentig, vond hij in een bejaardenhuis. “Het was een moeilijke keuze” gaf hij later toe “er waren een honderdtal gegadigden en ze waren allemaal verrukkelijk”. En dat zie je: de dames hebben het overduidelijk naar hun zin in een film die di Gregorio heel nauw aan het hart ligt. Hij woonde zelf met zijn moeder in het appartement uit de film. Le Déjeuner du 15 août Gianni Di Gregorio Pranzo di ferragosto Avec Valeria De Franciscis Marina Cacciotti Maria Calì Italie 2008 75’ VO ST.BIL Italie Mobilisation générale ! Soutenez le Cinéma Arenberg en achetant des actions de la Société des Spectateurs. L'asbl Cinédit remet en vente 700 actions (50 euros l'action) La société des spectateurs a comme buts principaux : • d e soutenir l’ensemble des activités socioculturelles développées par le cinéma Arenberg et d’en assurer les développements • de garantir la pérennité de ses activités et de maintenir son indépendance et sa ligne éditoriale >Pour plus d'informations, consultez notre site: www.arenberg.be à la page Société des Spectateurs Par la présente, je soussigné : Nom Prénom Adresse Téléphone E-Mail Achèteaction(s) de la société anonyme SOCIéTé DES SPECTATEURS DU CINEMA ARENBERG sise au 26 Galerie de la Reine à 1000 Bruxelles à l’asbl CINEDIT, 28 Galerie de la Reine à 1000 Bruxelles au prix de 50 euros l’action ; En conséquence, je m’engage à verser la somme de sur le compte 001-5961753-15 de l’association. Fait le / /2010 à euros 83 Coiffure gommée, démarche hautaine, regard distant, lèvres pincées sur un fumecigarette, le baron Ferdinando Cefalù, Fefé pour les intimes, promène sa morgue dans les rues de Catane et affiche en sa demeure décatie un ennui qu’il voudrait distingué. L’observer déambulant, le regarder s’ennuyer, l’œil allumé seulement par le spectacle de sa jeune cousine (Stefania Sandrelli), est déjà un bonheur. Rien de ce qu’un acteur peut exprimer n’échappe à Marcello Mastroianni, qui lâche ses mots comme à regret et lance ses regards comme par mégarde, fourguant sans paraître y penser les informations nécessaires à la compréhension de son personnage, et davantage encore. Ferdinando est Mastroianni et Marcello est Fefé, l’un n’existerait pas sans l’autre. L’acteur se trouve placé au centre du dispositif, moteur qu’il n’est jamais nécessaire de relancer d’un cinéma qui carbure à la liberté. C’est bien simple, dans cette petite merveille de quarante-neuf ans d’âge qu’est Divorce à l’italienne, histoire d’un homme mal marié qui tente de se débarrasser de sa moitié en la guidant vers l’adultère, tout le monde s’amuse, des vedettes aux accessoiristes, des machinos aux scénaristes, des producteurs au réalisateur, l’incomparable Pietro Germi. Tout le monde s’amuse parce qu’en ce temps-là un film n’était jamais qu’un film, et pas une machine calibrée pour exploser le box-office, ce qu’un film perdrait, un autre le gagnerait, c’était dans la nature du cinéma. Jusque dans la description qu’il donne de l’effet produit sur une petite ville de Sicile par la présentation de La Dolce Vita, après que le curé de la paroisse eut favorisé la promotion du film de Fellini en enjoignant à ses ouailles de s’en tenir éloignées, Divorce à l’italienne respire la liberté. Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur Divorzio All’Italiana (1961), één van de beste komedies uit de jaren ’60, zette eigenhandig een trend: de ‘comedia all’Italiana’. Deze pittige zedenschets steekt de draak met de zelfingenomen Italiaanse man en de bekrompen (katholieke) wetten van het land. De Siciliaanse Baron Fefé (Marcello Mastroianni) is zijn vrouw (Daniela Roca) beu. Hij wil haar graag inruilen voor zijn aantrekkelijke nichtje (Stefania Sandrelli). Maar echtscheiding is verboden in Italië. Dus gaat hij voor een mindere misdaad: moord. Als hij zijn vrouw doodt omwille van de eer, ontsnapt hij wellicht aan zijn straf. Dus gaat Fefé naar een minnaar voor zijn vrouw op zoek. Marcello Mastroianni is onweerstaanbaar als de even pathetische als cynische baron. Hij blijft met zijn uitzinnig personage aan de juiste zijde van karikatuur. Deze sprankelende komedie is trouwens ook een feest van hilarische visuele humor. Divorce à l’italienne Pietro Germi Divorzio all’italiana Avec Marcello Mastroianni Daniela Rocca Stefania Sandrelli Italie 1961 105’ VO ST.FR Italie 84 Ecce Bombo Nanni Moretti Avec Nanni Moretti Lorenza Ralli Fabio Traversa Italie 1978 103’ VO ST.FR Michele vit à Rome avec ses parents et sa sœur. Dépressif et constamment frustré, il se comporte en tyran, aussi bien avec sa famille qu’avec sa petite amie Silvia qui travaille dans un cinéma. Le reste du temps, Michele traîne avec son groupe d’amis. Ensemble, ils écoutent les premières radios libres et se laissent surtout aller à leur désœuvrement et leur mal-être, qu’ils expriment lors de “séances d’auto-conscience”. Les trois premiers longs métrages de Nanni Moretti – Je suis un autarcique (1976), Ecce Bombo (1978) et Sogni d’Oro (1981) – permettent de remonter aux sources du dilemme morettien. Ces trois films sont de magnifiques méditations, très drôles en plus, sur la difficulté pour la jeunesse de prendre part au monde, de trouver la porte d’entrée vers un monde adulte qui puisse paraître un tant soit peu satisfaisant. On y voit naître l’alter ego de Nanni Moretti jusqu’à Palombella Rossa (1989), Michele Apicella, dont l’arrivée sur les écrans coïncide avec un moment charnière de l’histoire et de la culture politiques italiennes, celui d’une sorte de gueule de bois pour une jeunesse désillusionnée, dans un pays sclérosé et une société privée de repères aussi bien éthiques qu’idéologiques. Ce jeune homme irascible et touchant a une question chevillée au corps : comment appartenir au monde sans s’y compromettre ? On pourrait parler de documents sur ces années, bien que la situation politique ne soit évoquée qu’en creux, ou par quelques mots pour formuler son mépris envers la DC ou Enrico Berlinguer qui initia le fameux “compromis historique”. Nanni Moretti se place, comme il le fera dans Le Caïman pour pourfendre le berlusconisme, à un poste bien particulier : la sphère intime comme cadre et observatoire de la révolte et des désillusions. d’après Arnaud Hée, critikat.com Italie Ecce Bombo (1978) stamt uit het vroege werk van (veelal) autobiografisch filmer Nanni Moretti. Hij was pas vijfentwintig toen hij dit portret van een jonge generatie Italianen in crisis maakte. Niemand gelooft nog in de idealen van ’68 en vermits er niets in om ze door te vervangen, leidt iedereen z’n eigen ongeïnspireerd leventje. Ruzie met de ouders, misverstanden met de meisjes, verveling met de vrienden. Niet meteen een thema om vrolijk te worden, behalve als het door Moretti wordt uitgewerkt. Met zijn typische galgenhumor wordt de ondraaglijke lichtheid van het bestaan van Romeinse jongeren licht te verteren en interessante kost. Moretti maakte deze film op 16 mm en voor een minibudget, maar het werd een megasucces. Moretti’s carrière was vertrokken. 85 Le premier grand chef-d’œuvre de la “comédie italienne” des années 1960. C’est une satire de mœurs autant qu’une étude de caractères. Au cinéma, les caractères, quand ils sont dessinés avec cette acuité, ce relief, cette profondeur, deviennent immanquablement des destins. C’est donc la rencontre de deux destins que présente ce film brillant et acide, parfaitement classique, où l’ironie dissimule bien l’ambition et le sérieux, où l’improvisation et la rigueur font bon ménage. Les deux personnages, l’outrecuidant et le timoré, l’extraverti et l’introverti, celui qui est à l’aise partout et celui qui ne l’est nulle part, sont si opposés qu’ils deviennent complémentaires et bientôt inséparables. Mais Roberto commet la faute suprême en se laissant influencer. Toute influence étant maléfique, en pénétrant dans l’univers de Bruno, Roberto perd son identité et – dans un dénouement choquant mais logique – la vie. Les deux personnages sont caractéristiques de leur environnement : une société amorale, superficielle, qui en est au début de sa surconsommation, qui ne tardera pas à être déçue et qui est déjà déséquilibrée. “Dans le film, dit Risi, Gassman est quelqu’un qui détruit parce qu’il n’a pas su construire, c’est un Italien typique, superficiel, fasciste. C’est un impuissant, un velléitaire, son pouvoir tient tout entier dans sa présence physique, une force de choc mais sans qualité profonde ni morale. Il Sorpasso est né d’une histoire vraie ; dans le personnage de Gassman j’ai cousu ensemble deux ou trois personnes que j’ai connues, avec lesquelles j’ai vécu ce genre d’aventures, dans le rôle, pour moi, de Trintignant. Le personnage de Gassman est celui de quelqu’un qui remplit toujours le vide, mais on sent qu’il a peur de vivre ; son allure, toujours vivace, cache la peur de se connaître.” Le Fanfaron Dino Risi Il Sorpasso Avec Vittorio Gassman Jean-Louis Trintignant Catherine Spaak Italie 1962 105’ VO ST.FR Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma Bruno (Vittorio Gassman), bijna veertig en een tweederangs oplichter, is een ‘vitellone’: luid, hyperactief, egoïstisch, onverantwoordelijk en onweerstaanbaar. In de mooie zomer van 1962 ontmoet hij student Roberto (Jean-Louis Trintignant), in alles zijn tegendeel. Bruno sleept Roberto mee in zijn Lancia Aurelia naar het platteland van Toscane. Roberto zal het leven ‘à la Bruno’ leren kennen. En passant, leert Roberto ook de échte Bruno kennen. Il sorpasso (1962) is een heerlijke combinatie van een Italiaanse komedie en een roadmovie. Regisseur Dino Risi, met een diploma psychologie op zak, en het bekwame schrijversduo Ettore Scola en Ruggero Macari, creëerden twee van de meest charmante, menselijke personages uit de filmgeschiedenis. Die door Gassman, die Bruno tot één van zijn lievelingspersonages rekende, en Trintignant met bijzonder veel gusto worden vertolkt. Italie r e i l é d à s u o F C yc le 08 Cinéma et psychiatrie L’obscure énigme de la folie, de la déraison, de l’aliénation mentale, le cinéma n’a cessé de s’y frotter, de toutes les manières possibles, depuis le portrait clinique jusqu’au thriller freudien. L’abondance de fictions centrées sur l’institution psychiatrique et ses patients est là pour le démontrer. Un programme entier de l’Écran total ne suffirait pas à en faire le tour. Plus modestement, voici quelques fictions qui ont marqué leur temps et des documentaires où se révèle la force exemplaire du cinéma : celle de donner à voir, avant tout jugement ou toute explication préconçue, des gestes, des regards, des comportements, des êtres irréductiblement singuliers. Waanzin, verstandsverbijstering en razernij hebben zich al altijd binnen het domein van de cinema genesteld: van het portretteren van de psychiatrisch patiënt tot de Freudiaanse thriller. Er is een overvloed aan films om dat te bewijzen. Een heel luik over het thema in Écran Total volstaat dan ook zeker niet om de hele ronde te doen. Zeer bescheiden hebben we enkele voorbeeldfilms van het genre op het programma gezet, van fictie tot documentaire. Deze films geven zonder veroordelend te zijn een inkijk op gedragingen, blikken van toch wel opvallende en zeer eigenaardige mensen. 2 Rencontres : 8/07 - 19h00 - autour de "SAN CLEMENTE" : la représentation de la folie et son intégration dans la société actuelle Pour en savoir plus : — Henri Grivoix, “Parler avec les fous”, Ed. Empêcheurs de Penser en Rond. — Patrick Coupechoux, “Un monde de fous. Comment notre société maltraite ses malades mentaux”, Ed. Seuil. — Mario Colucci et Pierangelo Di Vittorio, “Franco Basaglia, portrait d’un psychiatre intempestif”, Ed. Erès. > En vente au Cinéma Arenberg. — Un podcast interpellant sur Arteradio.com : Claire Hauter, “Psychoses. L’ordinaire de la folie” (documentaire audio en 5 épisodes) Claire Hauter, “L’ambulance” (documentaire audio en 3 épisodes) Yves-Luc Conreur - Association Recherche-Action sur la Psychiatrie et les Alternatives / L'Autre "lieu" Etienne Joiret - Psychologue au Centre Hospitalier Jean Titeca Benoît Majerus - Historien à l'Université libre de Bruxelles Edith Stillemans (sous réserve) - Médecin-chef du Centre Hospitalier Jean Titeca 2/09 - 18h50 - autour de "ELLE S’APPELLE SABINE" : la prise en charge hospitalière, ses possibles dérives et ses alternatives Marie-Françoise Meurisse - Médecin, philosophe et médiatrice à la Plate-forme de Concertation en Santé Mentale de Bruxelles-Capitale. Pierre Smet - Psychanalyste et membre de l'équipe thérapeuthique au Service de Santé mentale Le Sas Frédérique Van Leuven - Psychiatre, Centre Psychiatrique St Bernard à Manage et Parcours d'Accueil à Ixelles. Modérateur des rencontres : Olivier Sebasoni- Coordinateur de la Commission psychiatrie de La Ligue des droits de l’Homme. 87 La Devinière s’ouvre sur les images d’un film tourné il y a longtemps, en Super-8, une sorte de home movie tourné sans le moindre souci du cadre : des enfants qui courent dans tous les sens, des visages grimaçants, à moitié flous, pris en gros plans qui disparaissent brutalement pour réapparaître en plans moyens, de travers, bousculés par d’autres plans, bref, une caméra en folie qui rappelle les essais du cinéma expérimental des années soixante. Sur ce pré-générique se greffe la voix off de Michel Hocq, animateur et directeur de La Devinière : “Jean-Claude et les autres, c’étaient dix-neuf enfants réputés incurables, refusés par tous. Certains à quinze ans avaient déjà l’expérience d’une vingtaine d’établissements. C’est pour ces gosses – en somme exilés – que nous avons ouvert le 18 février 1976, dans la région de Charleroi, un refuge, un lieu où l’on peut vivre sans grilles, sans chimie, un lieu où l’on peut vivre sa folie, un asile sûr en quelque sorte. Nous l’avons appelé La Devinière. Ces gosses, nous avons fait le pari de ne les rejeter sous aucun prétexte. Plus de vingt ans après ils sont toujours là ensemble et solidaires alors que rien ne les reliaient.” Nous allons assister pendant 90 minutes aux gestes de la vie quotidienne, aux rituels complexes de ces adultes enfermés dans leur univers propre. Ils peignent, dessinent, bricolent, manifestent leur angoisse dans le mutisme ou par des cris. Pas d’interview bateau ni la moindre explication à ce qui peut paraître un non-sens au bon sens. Benoît Dervaux s’est immergé dans le groupe et filme l’intimité des êtres au plus près, leur vie dans ce qu’elle a de plus singulier, sans jamais interrompre le fil du vécu par un discours médical, psychiatrique voire antipsychiatrique. À l’instar de Michel Hocq, le réalisateur se garde bien d’expliquer ou de juger. À l’instar de San Clemente de Raymond Depardon, nulle trace de voyeurisme dans La Devinière. Le film allie le souci de la vérité à la démarche de captation. L’acte de filmer est fondé sur un respect mutuel entre le cinéaste et ses personnages. Jean-Michel Vlaeminckx, www.cinergie.be Het verhaal van La Devinière (1999) begint twintig jaar eerder. Met Super 8 beelden van jongeren die zich uitleven. Niks bijzonder, ware het niet dat deze kinderen, ‘hopeloze gevallen’ waren die door de psychiatrie waren opgegeven en nergens terecht konden. Maar in La Devinière, in 1976 uit de grond gestampt door Michel Hock, mogen de kinderen volkomen zichzelf zijn, er is geen gedrag erg genoeg om uitgesloten te worden. Ze zijn er veilig en mogen er met hun gekte leven. Benoît Dervaux had, als assistent van Manu Bonmariage, kennisgemaakt met een ‘klassieke’ psychiatrische inrichting. “Toen ik in La Devinière kwam, namen de patiënten me bij de hand : ‘Kom eens naar mijn schilderijen kijken’! Het voelde zo bijzonder aan dat ik zeker wist dat ik hierover een film wilde maken”. En zo maken we uitgebreid kennis met de nu volwassen bewoners van deze opmerkelijke instelling. La Devinière Benoît Dervaux Belgique 1999 90’ VO FR ST.NL Fous 88 Elle s’appelle Sabine Sandrine Bonnaire France 2007 85’ VO FR ST.NL Cannes, 2007. Les lumières de la salle où vient d’être projeté le premier film de Sandrine Bonnaire se rallument, dans un tonnerre d’applaudissements. Beaucoup d’yeux sont rouges. Le documentaire que vient de découvrir le public de la Quinzaine n’est pas commun : un portrait par l’actrice de sa sœur autiste, Sabine. À travers un montage de scènes quotidiennes dans un centre et d’images d’archives accumulées depuis plus de vingt ans, Elle s’appelle Sabine évoque le destin tragique d’une personnalité aux dons multiples broyée par un système de prise en charge défaillant. Tragique ? L’actrice pose la question : “Les conséquence de son internement sont-elles réparables ? La dégradation de ses capacités est-elle inhérente à sa maladie ?” Avec une économie de moyens, Sandrine Bonnaire campe un portrait auquel on ne peut que faire face. Question de distance. Celle qu’elle adopte est parfaite : entre insistance et détachement. Ne rien dissimuler, même le plus dérangeant. Ne rien trop souligner non plus, au risque d’imposer sa propre vision des choses. Pour autant, cette justesse, si louable soit-elle, n’est pas ce qui fait du film une œuvre complexe, inassimilable à un reportage d’Envoyé spécial sur l’autisme en France. Ce que l’équilibre subtil du choix des plans et de leur durée révèle, c’est une présence décisionnelle hors champ : un corps qu’on a vu se mouvoir chez Pialat, l’une des actrices les plus incarnées (fossettes et poitrine) du cinéma français, et dans le spectre de laquelle chaque image puise sa charge émotionnelle. À chaque plan de Sabine, il y a à la fois Sabine et Sandrine, deux forces contraires, mais inextricablement liées : sensualité et maladie, vie et mort. Bien qu’invisible, Sandrine Bonnaire est au centre du dispositif filmique, formant avec Sabine un couple de sœurs siamoises fascinant. Émily Barnett, Les Inrockuptibles 02.09.10 - 18h50 débat (détail p.86) retrouvez la video de la rencontre sur www.arenberg.be Fous Sabine is de zus van de Franse actrice Sandrine Bonnaire. Ze is geestesziek, maar dat weerhield haar er als kind en jonge volwassene – vooral door de liefde en inzet van haar familie – niet van volop van het leven te genieten. Ze studeert, breit, speelt piano en is gek op reizen. Tot haar gedrag zo ontspoort, dat ze in een inrichting moet worden opgenomen. Elle s'appelle Sabine (2007) is een dieppersoonlijk portret van Sabine, gemaakt door haar zus Sandrine, die een groot deel van haar leven op film heeft vastgelegd. En zo zien we hoe de jonge, soms wel moeilijk handelbare, maar mooie en levenslustige vrouw uiteindelijk in een triest, in zichzelf gekeerd, kwijlende hoopje ellende verandert. Omdat we in deze maatschappij, waarin alles moet benoemd, behandeld en aangepast worden, te weinig tijd hebben voor en te weinig geduld hebben met ‘anders’ zijn ? 89 Après avoir réalisé une série de photos effectuées en 1977 dans un hôpital psychiatrique qui occupe depuis 1880 San Clemente, une petite île vénitienne, Raymond Depardon décide d’y retourner deux ans plus tard avec une caméra et un magnétophone. Il est au cadre, caméra à l’épaule, et Sophie Ristelhueber, qui signe le film avec lui, tient le Nagra et le micro. Image en noir et blanc, son fruste... On pense tout de suite à La Moindre des choses de Nicolas Philibert. Et pourtant, les deux films ne se ressemblent pas ; autant le film de Philibert, posé et construit, est estival, presque joyeux, autant le film de Depardon, brut de décoffrage, est hivernal, spectral. L’image, constituée en grande partie de plans-séquences, donne l’impression d’émaner d’une caméra de surveillance erratique qui filme tout ce qui se présente, suivant les allées et venues des pensionnaires, faisant des détours brusques en fonction des micro-événements qui surviennent çà et là sur son passage. Un filmage qui souligne la liberté physique dont jouissent les pensionnaires. Une liberté très déstructurée, dirait-on, qui laisse les fous face à leur moi envahissant. Le film nous présente en même temps cette microsociété parallèle, presque autarcique, comme une crèche pour vieux enfants, une grande famille dont le cameraman fait presque partie : on lui offre une cigarette, on fait la bise à la preneuse de son, une mégère les chasse avec un balai… San Clemente Raymond Depardon & Sophie Ristelhueber France 1982 90’ VO ST.FR L’œil de Depardon compose un récit sans commentaire, sans dramaturgie, sans volonté didactique. La simplicité des moyens, l’absence de ligne directrice évidente, la rigueur des plans dans leur durée produisent l’effet inverse d’un simple reportage : le film devient avec le risque d’esthétisme que cela comporte un objet éminemment artistique. © Raymond Depardon - Palmeraie et désert Vincent Ostria, Les Inrockuptibles 08.07.10 - 19h00 débat (détail p.86) retrouvez la video de la rencontre sur www.arenberg.be San Clemente (1982) wordt wel eens een Frans-Italiaanse versie van Titicut Follies (1967, van Frederick Wiseman) genoemd, maar die vergelijking gaat maar op in zoverre dat San Clemente ook een documentaire over een psychiatrische inrichting is – geïsoleerd op een klein eiland voor de kust van Venetië. De camera van de talentvolle Franse fotograaf/journalist/filmer Raymond Depardon (medeoprichter van fotoagentschap Gamma) – die deze documentaire in samenwerking met Sophie Ristelhueber maakte – is meer prominent aanwezig als die van Wiseman. Hoewel hij, net als Wiseman, geen standpunt wil innemen en zijn materiaal voor zich laat spreken. Zijn subjecten, in dit geval dokters, verplegers en patiënten, lijken zich in alle geval meer bewust te zijn van de camera. Mensen praten tegen de camera of geven een kleine voorstelling. Op het einde is er een vrouw die er zelfs met een honkbalknuppel naar slaat! Fous EXKi, la différence ! Vous vous souciez de votre santé, vous en avez assez du “fast food” et du banal sandwich ? Vous recherchez quelque chose de différent ? EXKi est le spécialiste de la restauration rapide de qualité. Sa devise : “Natural, fresh & ready”. EXKi : echt anders ! U denkt aan uw gezondheid, u wilt geen “fastfood” en traditionele broodjes meer. U wilt iets anders. Wel, u hebt volkomen gelijk ! EXKi is een kwalitatief hoogstaand snel-restaurant. Ons motto luidt : “natural, fresh & ready”. Sur présentation de votre abonnement écran total, EXKI vous offre 10% de réduction sur votre addition ! EXKI Place Agora Rue Marché aux Herbes, 93 1000 Bruxelles 91 Le roman [était un livre] mélodramatique et réellement fou racontant l’histoire d’un fou qui s’empare d’une maison de fous ! Dans le roman, même les infirmiers étaient fous et faisaient toutes sortes de choses ! Mon intention était plus raisonnable, je voulais seulement tourner le premier film de psychanalyse. […] Quand nous sommes arrivés aux séquences de rêve, j’ai voulu absolument rompre avec la tradition des rêves de cinéma qui sont habituellement brumeux et confus, avec l’image qui tremble, etc. J’ai demandé à Selznick de s’assurer la collaboration de Salvador Dali. Selznick a accepté mais je suis convaincu qu’il a pensé que je voulais Dali à cause de la publicité que cela nous ferait. La seule raison était ma volonté d’obtenir des rêves très visuels avec des traits aigus et clairs, dans une image plus claire que celle du film justement. Je voulais Dali à cause de l’aspect aigu de son architecture – Chirico est très semblable –, les longues ombres, l’infini des distances, les lignes qui convergent dans la perspective, les visages sans forme. Alfred Hitchcock, Hitchcock Truffaut La peinture des obsessions du malade n’a pas été seulement pour Hitchcock le prétexte de composer quelques images terrifiantes. C’est au principe même de la psychanalyse qu’il s’intéresse. Il y voit l’équivalent médical de cette “confession” qui fournira le thème de Under Capricorn et de I Confess. D’autre part, c’est la femme qui joue le rôle de confesseur, de salvatrice. Nous voilà loin de la légendaire misogynie reprochée à notre auteur. Au contact de la femme, le malade retrouvera l’intégrité de son esprit, ou plus exactement l’unité de sa personne. Au contact de l’homme qu’elle aime, la froide Constance, doctoresse à lunettes, deviendra toute féminité. Spellbound est un grand film d’amour. Spellbound Alfred Hitchcock La Maison du Dr. Edwardes Avec Ingrid Bergman Gregory Peck Michael Chekhov États-Unis 1945 111’ VO ST.FR Éric Rohmer et Claude Chabrol, Hitchcock ‘De jacht op een man verpakt in pseudopsychoanalyse’ noemde Alfred Hitchcock zijn Spellbound (1945). Ingrid Berman is de psychiater die diep in het problematische verleden van Gregory Peck moet graven om hem ervan te overtuigen dat hij geen moordenaar is. De klassieke spanning bij Hitchcock maakt dit keer plaats voor een studie van het onderbewuste. Hitchcock vroeg surrealist Salvador Dali om de droomscène te ontwerpen die Peck en Bergman op weg naar de oplossing van het mysterie zet. De muziek van Miklos Rozsa werd bekroond met een Oscar. Hij gebruikte als eerst de elektronische klanken van de theremin, waarmee hij meteen een trend in thrillerscores zette. Producer David O’Selznick wou eerst Dorothy McGuire en Joseph Cotton voor de hoofdrollen. Michael Chekhov, als de wijze, vaderlijke prof van Bergman, was de neef van theaterauteur Anton Chekhov. Fous 92 Titicut Follies Frederick Wiseman États-Unis 1967 84’ VO ST.FR Un spectacle musical intitulé Titicut Follies est donné par des détenus et une partie du personnel hospitalier, dans la prison de Bridgewater (Massachusetts) réservée aux criminels malades mentaux. La séquence d’ouverture se termine en gros plan sur le visage de l’animateur du spectacle qui se révèle être... le gardien chef. Les images de ce spectacle auquel l’éclairage donne une touche expressionniste vont ponctuer la progression du film qui nous fait découvrir la vie quotidienne de la prison : dans des bâtiments vétustes, la routine de l’inspection des cellules et des fouilles, des visites “médicales”, des “entretiens” avec le psychiatre de service. Misère physique et mentale, désespoir morne, solitude absolue. Quelques détenus noirs. On ne saura rien des délits ou crimes reprochés aux pensionnaires. En choisissant d’être un témoin vigilant mais toujours en retrait, en refusant les interviews, le commentaire en voix off et la musique additionnelle, puis en travaillant des mois au montage “pour comprendre ce qui a été filmé”, Wiseman a mis au point, dès son premier film documentaire, les bases de la méthode qui restera la sienne au fil des ans. Titicut Follies dérange, au point que les autorités du Massachusetts qui avaient donné leur feu vert et reconnu la pertinence du film après un premier visionnement, vont se retourner contre le cinéaste. “Le film a suscité la colère dans le Massachusetts, non pas contre la prison de Bridgewater, mais contre Wiseman ! En ce moment, Titicut Follies est interdit à Boston et dans le reste de l’État.” De procès en procès, le film restera interdit au grand public pendant plus de vingt ans. Aujourd’hui, Titicut Follies est un classique qui n’a pas pris une ride. Philippe Pilard, cinematheque.fr Fous Frederick Wiseman heeft een lange carrière als gewaardeerd documentairemaker achter de rug. Hij is een zeer sociaal geïnspireerd filmer die mensen die niet worden gehoord in de maatschappij, een stem geeft. Zijn onderwerpen zijn vaak instellingen: scholen, gevangenissen, ziekenhuizen… Titicut Follies (1967) is zijn regiedebuut. Wiseman kreeg toestemming om in de Bridgewater State Prison for the Criminally Insane te filmen. De publieke opinie was zo geschokt dat de documentaire tot 1992 niet mocht worden vertoond. Het lijkt soms een geval van ‘the inmates taking over the asylum’, je weet niet wie het meest gestoord is, de patiënten of de dokters en het personeel die hen behandelen. Je kan alleen maar hopen dat zulke mensonterende toestanden inmiddels lang verleden tijd zijn. Als dat zo is, is dat zeker ook de verdienste van Frederick Wiseman. 93 Je reçus, un jour, un paquet posté en Californie. Il contenait un livre dont je n’avais jamais entendu parler, accompagné d’une lettre d’un producteur dont j’ignorais l’existence. J’ouvris le livre, et fus tout de suite captivé. Je ne savais pas qu’il s’agissait non seulement d’un best-seller mais d’un véritable phénomène d’édition, mais je compris immédiatement que j’avais entre les mains le meilleur sujet de film sur lequel je sois tombé depuis mon arrivée en Amérique. Vol au-dessus d’un nid de coucou se passe dans un asile d’aliénés. Ken Kessey s’est inspiré de sa propre expérience, et le résultat est magnifique. L’histoire est racontée par l’un des patients de l’établissement, un vieil Indien appelé le Chef, qui se fait passer pour sourd et muet. Il observe McMurphy, un nouvel arrivant à la personnalité charismatique, quand celui-ci défie la chef infirmière puritaine, Ratched, qui fait régner l’ordre à coup de drogues et d’électrochocs. […] Le livre met en scène, avec force, l’éternel conflit entre l’individu et l’institution. Nous inventons des institutions destinées à rendre le monde plus juste, plus rationnel. La vie en société ne serait pas possible sans les orphelinats, les écoles, les tribunaux, les administrations et les hôpitaux psychiatriques ; mais à peine existent-elles que ces institutions se mettent à nous contrôler, à nous enrégimenter, à diriger nos existences. Elles poussent à la dépendance pour se perpétuer elles-mêmes, et les fortes personnalités sont pour elles une menace. […] J’avais, pour la première fois de ma carrière, des acteurs professionnels dans les rôles principaux et dans les seconds rôles. Mes acteurs ne pouvaient plus se contenter d’être eux-mêmes. Je décidai, en manière de compensation, de mettre dans le film, tout autour de l’action, le plus possible de gens “vrais”, si bien que la plupart des patients, des infirmières et des autres membres du personnel hospitalier que l’on voit à l’écran furent recrutés sur place pour tenir leur propre rôle. Milos Forman (avec Jan Novak), … Et on dit la vérité (mémoires) Als je een Oscar wil winnen, zo gaat het gerucht, moet je een film over zieke of mindervalide mensen maken. One Flew Over het Cuckoo’s Nest (1975), van Milos Forman, lijkt die thesis alvast te bevestigen met vijf ‘belangrijke’ beeldjes, waaronder beste film. Het verhaal is genoegzaam bekend: McMurphy (Jack Nicolson) hoopt zijn celstraf comfortabel uit te zitten door zich gek te laten verklaren. Grote vergissing, want het gaat er in de inrichting waar McMurphy belandt, al bijna even erg aan toe als in Titicut Follies. Patiënten die vaak niet meer mankeren dan dat ze een eigen wil hebben, worden lamgeslagen met geneesmiddelen en elektroshocks. Louise Fletcher, die voor haar vertolking van de gevreesde Nurse Ratched ook een Oscar kreeg, is zo overtuigend weerzinwekkend dat ze wellicht ook naast de set van haar leven niet meer zeker was. Geen wonder dat actrices als Anne Bancroft of Ellen Burstyn bedankten voor de eer. Vol au-dessus d’un nid de coucou Milos Forman One Flew Over the Cuckoo’s Nest Avec Jack Nicholson Louise Fletcher Danny DeVito États-Unis 1975 134’ VO ST.FR Fous e l c y C u c o D s e r i a t n e m 09 En partenariat avec Depuis maintenant 15 ans l’association bruxelloise Le P’tit Ciné porte le cinéma documentaire dans les salles de cinéma, jouant avec un bonheur sans cesse renouvelé son rôle de passeur entre des cinéastes qui pensent leur art pour interroger au mieux les évolutions du monde et un public citoyen. [email protected] http://www.leptitcine.be 95 Esquissant en creux le portrait de son père disparu, portant à bout de caméra un lent travail de deuil, se retournant enfin sur une histoire familiale lourde de secrets, la réalisatrice du Bateau du père n’a, c’est le moins qu’on puisse dire, pas eu froid aux yeux. Sa manière de filmer les membres de sa famille, de les écouter parler et se taire, de respecter toujours leur propre rythme, en dit long à la fois sur son évidente bienveillance et sur sa ténacité à aller jusqu’au bout des choses, des sentiments, des non-dits. Les secrets de famille, aussi durs soient-ils, ne sont révélés que progressivement au spectateur, sans jamais chercher l’effet dramatique. Passant finalement au second plan, ils laissent l’avant de la scène à un subtil travail de reconstruction du tissu familial. À cet égard, Le Bateau du père fait figure de modèle car il est une leçon de parole. Et si cette prise de parole peut paraître exemplaire, c’est parce qu’elle est saisie dans une forme – une mise en image très personnelle, un montage inventif, une bande sonore travaillée – qui la grandit, la rend porteuse d’une humanité qui dépasse, et de beaucoup, les anecdotes. On est loin du déballage obscène que les télévisions nous infligent sous prétexte de témoignage, en réalité à seule fin d’exploiter à des fins mercantiles la naïveté des témoins et le voyeurisme des téléspectateurs. D’ailleurs, il m’étonnerait – je forme le vœu de me tromper – que Le Bateau du père trouve facilement place dans les programmes des chaînes généralistes. Ce film-là est d’une autre trempe. Son propos comme sa mise en scène du réel forcent plus le silence et le retour sur soi que le divertissement ou l’embarras qu’engendre généralement le spectacle de la difficulté à vivre des autres. Le Bateau du père Clémence Hébert Belgique 2009 75’ VO FR Olivier Smolders 01.07.10 - 19h00 en présence de la réalisatrice Retrouvez la vidéo de la rencontre sur www.arenberg.be Hoe pijnlijk de autopsie op film van het eigen familieverleden of de familiale erfenis kan zijn, wordt perfect geïllustreerd in Le Bateau du père. Cineaste Clémence Hébert keert terug naar haar geboortestad Cherbourg voor zowel een soort rouwproces als een portret van haar verdwenen vader, een fotograaf met alcoholproblemen die omkwam bij een brand. Als een archeologe gaat ze er aan het werk, vertrekkend van enkele foto’s, een paar aan haar gerichte brieven vol wanhoop van haar vader en videobanden met familiale taferelen. Het is het sleutelmateriaal waarmee ze naar haar moeder trekt, haar broer, tweelingzus en oma. Om te peilen naar hun herinneringen, gevoelens en de donkere familiegeheimen. En om de stiltes te laten spreken. Dat Hébert er tegelijk in slaagt om elke vorm van exhibitionisme of voyeurisme te mijden, maakt deel uit van het mirakel van deze documentaire verlossingsfilm. Docu 96 La république Marseille Denis Gheerbrant France 2009 VO FR La Totalité du monde (14’) Les Quais (53’) L’Harmonie (53’) Les Femmes de la cité Saint-Louis (53’) Le Centre des Rosiers (64’) Marseille dans ses replis (45’) La République (90’) Marseille sera bientôt la ville la plus documentée de France. Après l’imposante somme de Jean-Louis Comolli, Denis Gheerbrant ajoute un regard plus social dans La République Marseille, ensemble de sept courts, moyens et longs métrages tournés dans et autour de la ville entre 2006 et 2007. Cette série magistrale a un goût persistant de nostalgie et de bilan. Bilan politique à l’Estaque, où des “résistants” du parti communiste tentent de préserver une ancienne salle des fêtes (L’Harmonie) ; bilan social, toujours à l’Estaque, où les dockers ont le blues (Les Quais) ; bilan urbanistique dans un paradis communautaire de petits pavillons (Les Femmes de la Cité Saint-Louis)... À côté de ces épisodes nostalgiques et militants, où les photos souvenir en noir et blanc circulent devant l’objectif, il y a les films centrés sur le présent. Mais un présent plein de bruit et de fureur, vu du côté des cités-ghettos (le formidable Le Centre des Rosiers) ou bien des parias (Marseille dans ses replis, traversée du Nord au Sud). Au total, un tableau synoptique et polymorphe qui évite allègrement les clichés de carte postale (la Canebière, le VieuxPort, la Bonne Mère). Une épopée à la fois passéiste et vivante, statique et mobile, parfois très bavarde, parfois pas, ponctuée par des échappées paysagères dont la beauté réside dans la banalité. Certains préféreront le regard ému sur la mémoire ouvrière et populaire ; d’autres seront plus sensibles à l’exploration et aux déambulations au cours desquelles Gheerbrant, fidèle à son ancienne manière, furète, hèle, rencontre des gens de passage, porteurs de drame ou d’espoir. En tout cas, une œuvre de référence qui redessine la cosmogonie d’une ville célèbre mais occultée par sa mythologie et sa sempiternelle bonhomie. Vincent Ostria, Les Inrockuptibles 1 ère partie (1h53) 15.07 - 21h30 La Totalité du monde Les Quais L’Harmonie 2 e partie (1h57) 17.07 - 21h30 Le Centre des Rosiers Les Femmes de la Cité Saint-Louis 3 e partie (2h08) 19.07 - 21h30 Marseille dans ses replis La République Tarif réduit 3 séances : 3 x 5,40 e au lieu de 3 x 8,00 e Docu Brussel en de sloop? Ook Marseille wordt er door getroffen. In het zowel poëtische als geëngageerde La République Marseille, een serie van zeven films, neemt cameraman en documentair filmmaker Denis Gheerbrant ons mee naar de inwoners van de populaire wijken in het centrum van de grootstad, getroffen als ze zijn door de wilde plannen – in naam van de vooruitgang – van bouwpromotoren en stedenbouwkundigen. Gheerbrant laat zowel dokwerkers, militante arbeiders als huisvrouwen, immigranten en oude junkies aan het woord: eenvoudige en oprechte getuigenissen die een nooit clichématig maar vaak pakkend, amusant en kleurrijk tableau scheppen van kleine lui die hun eigen wereld willen tonen en die opkomen om hun eigen identiteit te verdedigen. Met andere woorden: een documentaire in puzzelvorm waarin passioneel de idee wordt geëxploreerd van wat een gemeenschap nu eigenlijk is. 97 Le film est difficile à résumer ou à réduire. Le titre, peut-être, serait une porte d’entrée, une clé pour comprendre de quoi il s’agit ? Sophie Bruneau – C’est un titre à plusieurs sens, ouvert, ce qui convient à la figure et à l’esprit mosaïque de notre film. Terre d’usage, cela fait appel à l’expérience des choses. C’est l’usage que chacun fait de l’espace dans lequel il vit, travaille, jouit. Ce qu’il y fait et ce qu’il en fait. Il y a l’idée de territoire, et comment on pense le monde de là où on est. Quelle est l’origine de ce projet sur l’Auvergne ? SB – C’est une région avec laquelle on est en lien de façon familiale et personnelle, surtout Marc-Antoine puisque sa famille est auvergnate depuis plusieurs générations, et on y va assez souvent, ce qui fait que c’est un territoire qui nous travaille de plusieurs manières. Et puis il y a eu la rencontre avec Pierre Juquin. Quand il parle, le politique, l’engagement et la poésie souvent se mêlent, tout comme l’Auvergne et l’état du monde. Il est né en Auvergne, a travaillé chez Michelin, il connaît le pays comme sa poche, et quand on se balade avec lui, c’est aussi bien une leçon de géologie que d’histoire. Il formule et articule à sa façon les thématiques qui traversent le film, et il est autant personnage principal que passeur, conteur, intermédiaire... C’est une sorte de portrait à plusieurs couches. Terre d’usage Sophie Bruneau & Marc-Antoine Roudil Belgique/France 2009 112’ VO FR Vous faites confiance au spectateur pour dégager le sens entre les séquences. SB – C’est un film assez exigeant par rapport au spectateur. Il y a comme une succession de détails qui seront recomposés ensuite par l’imaginaire des gens. Et puis l’enjeu c’est qu’ils continuent à travailler le film par la suite, qu’ils y reviennent. Nous croyons beaucoup à la conception d’un spectateur actif. Propos recueillis par Julien Meunier, journal du festival Cinéma du Réel 03.09.10 - 18h50 en présence des réalisateurs Retrouvez la vidéo de la rencontre sur www.arenberg.be Waar staat de Auvergne eigenlijk voor, die regio in het centrum van Frankrijk met Clermont-Ferrand als administratief, economisch (want thuishaven van Michelin) en cultureel centrum? Dat is de vraag die Sophie Bruneau en Marc-Antoine Roudil stellen in hun als een mozaïek opgevatte documentaire Terre d’usage. De centrale figuur is Pierre Juquin, een militante communist en deputé die momenteel meer aanleunt bij de ecologische partij van Daniel Cohn-Bendit. Zijn herinneringen en overtuigingen zijn de rode draad van dit document. Maar Juquin fungeert ook als een soort leidsman. Want hij gidst ons mee naar diverse Auvergnats, van een gepensioneerde Michelinarbeider tot een dokter. Interesante met sfeerbeelden doorspekte getuigenissen – ononderbroken diepte-interviews van een tiental minuten – onderstrepen de ambitie van de makers: een film als sonde waarmee ook gepeild wordt naar de toestand van de Franse maatschappij van vandaag. Docu LE FESTIVAL / HET FESTIVAL / DU 01 JUILLET / AU 27 AOÛT / VAN 01 JULI / TOT 27 AUGUSTUS / ÉGLISE DES MINIMES & CONSERVATOIRE / MINIEMENKERK & CONSERVATORIUM / 12:15’ À/ VINGT-QUATRIÈME ÉDITION / VIERENTWINTIGSTE EDITIE / ÉTÉ / ZOMER / 2010 CONCERT QUOTIDIEN / OM / INFORMATIONS : INFORMATIE : 02/512 30 79 www.midis-minimes.be DAGELIJKS CONCERT / op.3 MM 10 Ecran Total 186X118 Q.indd 1 11/05/10 15:44:45 99 Un lieu, un lieu unique, une école, quelque part en Indonésie, sur l’île de Java. Une école parmi d’autres où des femmes enseignent à d’autres femmes plus jeunes comment servir et obéir à des maîtres. Autrement dit, comment, au plus près de la servitude, devenir des bonnes à tout faire, futures marchandises humaines vouées à l’exportation vers les nantis des émirats du Golfe, de Taiwan ou d’ailleurs. Pour son nouveau documentaire, Vous êtes servis, Jorge León a partagé la vie de ces jeunes femmes pendant les quelque six mois de leur apprentissage en domesticité. Il les a filmées au plus près de leur quotidien, trouvant une justesse de ton et d’approche faite d’empathie et de pudeur. Son travail à la caméra, loin de décrire ce lent mouvement de bascule vers la perte de soi, nous le fait vivre comme de l’intérieur, nous conduisant à ressentir de plus en plus intimement l’univers de ces femmes et l’inacceptable de leur vie. Dans le regard de Jorge León, pas d’apitoiement, pas de jugement, mais une rare lucidité faite de chaleur et de présence et qui se traduit dans sa façon si particulière de saisir la fragilité des gestes, la fatigue des corps pour mieux nous rendre les tremblements d’une âme, les hésitations d’une conscience. Là, devant un four à micro-ondes ou une machine à laver, il laisse un temps s’installer, celui où une femme lit quelques lettres de celles qui travaillent à l’étranger et qui disent, avec des mots simples, l’horreur et l’épuisement, le travail et la honte. Avec une apparente simplicité dans la mise en scène, Jorge León réussit, en faisant corps avec ce qui se passe dans cette école, à nous parler du monde, de notre monde avec une force qui détonne. Grand moment de cinéma, Vous êtes servis est un film abouti, dépouillé de tout artifice, parfaitement maîtrisé et en cela vrai et terriblement essentiel. Vous êtes servis Jorge León Belgique 2009 57’ VO ST.BIL + court métrage : "10 minutes" de Jorge León, 2008, 19', VO NL ST.FR Philippe Simon, Cinergie 11.08.10 - 19h00 en présence du réalisateur Retrouvez la vidéo de la rencontre sur www.arenberg.be Dit dubbelprogramma maakt voor een stuk deel uit van een driedelig project van de Belgische fotograaf en filmmaker Jorge León over mensenhandel en het wereldwijde ‘fenomeen’ van het huishoudpersoneel. In Vous êtes servis laat León zien hoe jonge meisjes uit arme gezinnen op Java gerekruteerd en opgeleid worden om als dienstmeid in Azië en het Midden-Oosten te gaan werken. Maar geleidelijk worden die opleidingsbeelden afgewisseld met ‘onzichtbare’ beelden – via de voice off – van de getuigenissen van Indonesische vrouwen die na hun opleiding als huismeid in Damascus of Taïwan zijn gaan werken. Die draaien allemaal om uitbuiting en mishandeling. León legt zo met veel pudeur een complexe trafiek bloot van moderne slavernij of lijfeigenschap. 10 min. tenslotte is een door Josse De Pauw ingesproken kortfilm, een volledig uit stille shots opgebouwde reconstructie van de gedwongen prostitutie van een Bulgaarse vrouw in Brussel. Docu Pro s n o i t a g n o l 10 101 Todd Solondz est une valeur sûre. Life During Wartime (littéralement “la vie en temps de guerre”) prouve que le cinéma indépendant américain ne se limite pas à des comédies proprettes dont l’impertinence formatée n’est qu’une façon clandestine de célébrer des valeurs conservatrices. Le réalisateur a mis onze ans à monter cette suite de Happiness (1998), où l’on retrouve les mêmes personnages interprétés par des acteurs différents. Le retour dans cette famille qui semble avoir inventé le mot “dysfonctionnel” est de nature à réjouir les familiers du premier volet comme à séduire les nouveaux venus. Todd Solondz a peint en noir ce portrait de groupe autour d’un pré-ado traumatisé depuis que son père a été incarcéré pour pédophilie. Sa mère rêve de refaire sa vie. Et ses deux tantes – l’une perdante chronique collectionneuse de tuiles, l’autre tout aussi mal dans sa peau malgré sa réussite apparente – préparent le gamin à un avenir de complexes et de névroses. La “guerre” dont parle Todd Solondz est celle que chacun mène, aux ÉtatsUnis et ailleurs, pour survivre en milieu hostile. Sa vision sans concession du monde moderne dans lequel se débattent des êtres fragiles témoigne d’une lucidité féroce. Le réalisateur prend ses sujets à la hussarde pour aborder des thèmes comme la religion, la mort ou la pédophilie. Charlotte Rampling ou Paul Reubens se sont mis au diapason de sa musique grinçante. Ce bonheur de causticité et d’insolence dérange parce qu’il renvoie impitoyablement le spectateur à ses propres faiblesses. Solondz rappelle que faire de son mieux n’est pas toujours suffisant pour s’en sortir. C’est en ne fai-sant aucun effort pour se rendre aimable que son cinéma se fait aimer. Caroline Vié, 20 Minutes Twaalf jaar geleden liet indie-auteur Todd Solondz de diepzwarte komedie Happiness op de wereld los. Daarin keek hij liefdevol naar eenzame suburbane zielen waaronder een pedofiele vader met tienerzoon. Life During Wartime is het vervolg, met dezelfde personages maar met een totaal andere cast. De draad met het vorige verhaal wordt opgepikt wanneer kinderverkrachter Bill uit de gevangenis ontslagen wordt. Voor zijn gezin en vooral zijn 11-jarig zoontje die op het punt staat om zijn bar mitzvah te doen, het moment om zich te bezinnen over zoiets als vergeving. Of beter: de dilemma’s er omtrent. Solondz is nog altijd geïnteresseerd in sociale taboe’s en zijn kijk op de wanhoop, eenzaamheid en het verwerken van trauma’s is even pijnlijk emotioneel als droog hilarisch. Maar de algemene toon van deze originele sequel, waarin ook de zeitgeist van Amerika in oorlog doorsluimert, is minder sardonisch en zelfs warmer omwille van de melancholie. Life During Wartime Todd Solondz Avec Shirley Henderson Michael K. Williams Roslyn Ruff Allison Janney États-Unis 2009 96’ VO ST.BIL Prolongation 102 Cold Souls Sophie Barthes Avec Paul Giamatti David Strathairn Dina Korzun Emily Watson États-Unis 2009 101’ VO ST.BIL Dans Cold souls, Paul Giamatti joue… Paul Giamatti, acteur névrosé, bloqué à l’approche de sa prochaine pièce : Oncle Vania, de Tchekhov. Pour se libérer, il requiert les services d’une société pratiquant l’extraction de l’âme et son stockage. Temporaire ou définitif, c’est au client de voir. Inspirée par Carl Jung, Woody Allen et – si ça n’est pas européen –, le surréalisme des Michel Gondry, Charlie Kaufman ou Spike Jonze, Sophie Barthes illustre avec sa comédie philosophico-SF le bizness ultime. “Ça fait dix ans que je vis aux Etats-Unis. Par moments, on se dit effectivement que tout y est à vendre. En même temps, c’est un pays très religieux, d’où des paradoxes extraordinaires. J’ai écrit le film sous l’ère Bush. Je sentais que mon âme était dans un étau. Une sorte de mélancolie, d’atmosphère un peu sombre régnait sur New York. Le pays était en guerre… Et au lendemain du 11 septembre, Bush poussait les Américains à consommer ! C’était tellement choquant d’entendre ça. Cold souls reflète un peu mes sentiments de l’époque.” Didier Stiers, Le Soir On n’arrête pas le progrès. À New York, il existe aujourd’hui des “garde-âmes”, comme il existe des garde-meubles. Pour le prix d’une psychanalyse, un labo high-tech l’extrait, l’entrepose, et vous en propose une autre à la place. Mais voilà que l’entreprise a égaré l’âme d’un acteur qui triomphe dans Oncle Vania avec l’âme d’un poète russe. On imagine sans peine le scénario américain aux effets spéciaux et aux poursuites haletantes du héros à la recherche de son âme mais Sophie Barthes a choisi une comédie existentielle, à la fois drôle et vertigineuse. Et Paul Giamatti y met tout son cœur et toute une âme. Fernand Denis, La Libre Belgique Prolongation Stel dat we in de plaats van een psycholoog te consulteren, Prozac of uppers te slikken, gewoon af en toe even van ziel zouden kunnen veranderen, zou dat het leven niet dragelijker maken? Het is de aardige en intrigerende premisse van Cold Souls, een opmerkelijke metafysische mysteriefabel waarin cineaste Sophie Barthes heel onderhoudend haar liefde voor de Russische literatuur, de psychoanalyse en design uit Kubricks 2001 heeft verwerkt. Die zielen kan je in deze aantrekkelijk gefilmde tragikomedie huren bij een Russisch-Amerikaans high-techbedrijf in New York. Daar gaat ook een overigens prima Paul Giamatti aankloppen wanneer hij tijdens de repetities van Oom Vanya overvallen wordt door angsten en twijfels. Maar tot zijn grote ergernis is zijn ziel niet groter dan een kikkererwt en raakt ze zelfs zoek. Slotsom? Intelligente, licht satirische existentiële fun met zowel een stimulerend donkerkomisch als fantastisch en poëtisch randje. 103 s e r i a r o H POur éviter les files, arrivez un quart d'heure avant la séance ou réservez vos places à l'avance pour tout le festival si vous le désirez. — Om de wachtfiles te vermijden komt u best een kwartiertje voor de voorstelling aan of reserveren u uw plaatsenvooral voor het hele festival als u dat wenst. 30/06Mercredi 14:00 Cold Souls 14:10 Cinquième Colonne 16:30 Crazy Heart 16:40 Life During Wartime 18:50Divorce à l’italienne 19:10The Killing of a Chinese Bookie 21:10 San Clemente 21:30 On the Bowery 16:30 Cold Souls 16:40 Cinquième Colonne 18:50Divorce à l’italienne 19:00 Le Bateau du père 21:10Plein sud Séance Genres d'à côté 21:30 Life During Wartime 16:30Divorce à l’italienne 16:40Extérieur, nuit 18:50Touki Bouki 19:10 On the Bowery 21:30 Cold Souls 21:00The Killing of a Chinese Bookie 16:30Plein sud 16:40 Life During Wartime 18:50Touki Bouki 19:10 Cinquième Colonne 21:10 Crazy Heart 21:30Extérieur, nuit 16:30 Cold Souls 17:00 On the Bowery 18:50Plein sud 19:10 Life During Wartime 21:40Divorce à l’italienne 21:30 Cinquième Colonne 16:30Plein sud 16:40 Life During Wartime 18:50 Cold Souls 19:10Extérieur, nuit 21:10 Crazy Heart 21:30 Cinquième Colonne 16:30 Cold Souls 16:40The Killing of a Chinese Bookie 18:50Divorce à l’italienne 19:10 Cinquième Colonne 21:10 Le Salon de musique 21:30 Life During Wartime 16:30Divorce à l’italienne 16:50 Life During Wartime 18:50 La Nana 19:00Allemagne, mère blafarde 21:10 Crazy Heart 21:30 Le Salon de musique 16:50 Cold Souls 16:40Extérieur, nuit 19:00 San Clemente 19:10 Le Salon de musique 21:40Plein sud 21:30 Life During Wartime 16:30 Crazy Heart 16:40The Killing of a Chinese Bookie 18:50Touki Bouki 19:20 Life During Wartime 21:10 La Nana 21:30 Cinquième Colonne 16:50 Cold Souls 16:40 Life During Wartime 19:00Touki Bouki 19:10Extérieur, nuit 21:10 La Nana 21:30 Le Salon de musique 16:30 San Clemente 16:40 Life During Wartime 18:50Plein sud 19:00The Killing of a Chinese Bookie 21:10 Opening Night 21:30 Le Bateau du père 1/07Jeudi 14:00 Crazy Heart 14:10Extérieur, nuit 2/07Vendredi 14:00Plein sud 14:10 Life During Wartime 3/07Samedi 14:00 Cold Souls 14:10 Le Salon de musique 4/07Dimanche 14:00 San Clemente 14:10The Killing of a Chinese Bookie 5/07 Lundi 14:00Touki Bouki 14:10 Le Bateau du père 6/07Mardi 14:00Plein sud 14:10 On the Bowery 7/07Mercredi 14:00 Cold Souls 14:10The Killing of a Chinese Bookie 8/07Jeudi 14:00 Opening Night 14:10 Cinquième Colonne 9/07Vendredi 14:00Divorce à l’italienne 14:10 Le Salon de musique 10/07Samedi 14:00 Opening Night 14:10Allemagne, mère blafarde 11/07Dimanche 14:00 La Nana 14:10 Cinquième Colonne 104 12/07 Lundi 14:00Divorce à l’italienne 14:10 Le Salon de musique 16:30Plein sud 16:40Allemagne, mère blafarde 18:50 Opening Night 19:10 Life During Wartime 21:40 Cold Souls 21:20The Killing of a Chinese Bookie 16:30 La Nana 16:40 Cinquième Colonne 18:50 Crazy Heart 19:10 Le Salon de musique 21:10Plein sud 21:30Extérieur, nuit 16:50Nord 16:40Bright Star 18:50Moon 19:10 Life During Wartime 21:10 Opening Night 21:30 Saló, ou les 120 journées de Sodome 16:30 Love Streams 16:40 Saló, ou les 120 journées… 19:20 La Nana 19:10 La Devinière 21:20Moon 21:30 La République Marseille (1) 16:50 Le Temps des grâces 16:40Allemagne, mère blafarde 19:20Nord 19:10Bright Star 21:10 Love Streams 21:40 Saló, ou les 120 journées… 16:30Divorce à l’italienne 16:40 Cinquième Colonne 18:50 Love Streams 19:00 Saló, ou les 120 journées… 21:40 La Nana 21:30 La République Marseille (2) 16:30 Opening Night 16:40 La Devinière 19:20Divorce à l’italienne 19:00The Killing of a Chinese Bookie 21:30 Le Temps des grâces 21:20 Life During Wartime 16:50Nord 16:40 Saló, ou les 120 journées… 18:50 Opening Night 19:10 Cinquième Colonne 21:40Moon 21:30 La République Marseille (3) 16:50 La Nana 16:40 Life During Wartime 18:50 Le Temps des grâces 19:00Allemagne, mère blafarde 21:50Nord 21:30 Saló, ou les 120 journées de Sodome 16:30Ecce bombo 16:40 Violent Days 18:40 Stalker 19:00 Vol au-dessus d’un nid… 21:50Nord 21:40 La Devinière 16:50Titicut Follies 16:40 Le Père de mes enfants 18:50Ecce bombo 19:00 Sans soleil + La Jetée 21:10Moon 21:40Querelle Séance Genres d'à côté 16:50Nord 16:40 Le Déjeuner du 15 août 18:40Tous en scène 19:00 Saló, ou les 120 journées… 21:00 Stalker 21:30 Violent Days 17:10Nord 16:40Bright Star 19:00Ecce bombo 19:10Querelle 21:10 Opening Night 21:30 Vol au-dessus d’un nid… 16:30 Le Temps des grâces 16:50 Le Père de mes enfants 19:00Moon 19:10Bright Star 21:10 Love Streams 21:40Querelle 16:10 Stalker 16:40Querelle 19:20Nord 19:10 Violent Days 21:10 Le Temps des grâces 21:30 Saló, ou les 120 journées… 16:30Tous en scène 16:50 Violent Days 18:50 Opening Night 19:00 Le Père de mes enfants 21:40Titicut Follies 21:20 Sans soleil + La Jetée 17:10Winnipeg, mon amour 17:00 Le Déjeuner du 15 août 19:00The Shop Around the Corner 19:10 Violent Days 21:10Ecce bombo 21:30 La Rage du tigre 13/07Mardi 14:00Touki Bouki 14:10 Life During Wartime 14/07Mercredi 14:00 Love Streams 14:10 La Devinière 15/07Jeudi 14:00 Le Temps des grâces 14:10The Killing of a Chinese Bookie 16/07Vendredi 14:00 Opening Night 14:10 Life During Wartime 17/07Samedi 14:00Moon 14:10Bright Star 18/07Dimanche 14:00Moon 14:10Allemagne, mère blafarde 19/07 Lundi 14:00 Love Streams 14:10 Life During Wartime 20/07Mardi 14:00 Love Streams 14:10Bright Star 21/07Mercredi 14:00 Le Temps des grâces 14:10 Le Déjeuner du 15 août 22/07Jeudi 14:00 Opening Night 14:10Bright Star 23/07Vendredi 14:00 Love Streams 14:10 Le Père de mes enfants 24/07Samedi 14:00 Stalker 14:10 Le Déjeuner du 15 août 25/07Dimanche 14:00Tous en scène 14:10 Sans soleil + La Jetée 26/07 Lundi 13:50Tous en scène 14:10 Le Déjeuner du 15 août 27/07Mardi 14:00Ecce bombo 14:10 Vol au-dessus d’un nid… 28/07Mercredi 14:00 Stalker 14:10 Sans soleil + La Jetée 105 29/07Jeudi 14:00 Love Streams 14:10Antonio das mortes 16:50Titicut Follies 16:40Afrique, je te plumerai... 18:50Tous en scène 19:00 Vol au-dessus d’un nid … 21:10 Cargo 200 21:40Querelle 16:30 Stalker 16:40 Violent Days 19:40Winnipeg, mon amour 19:10Antonio das mortes 21:30Titicut Follies 21:20 Le Père de mes enfants 16:30Tous en scène 16:40 Sans soleil + La Jetée 18:50 Love Streams 19:20 Le Déjeuner du 15 août 21:40Winnipeg, mon amour 21:30 La Rage du tigre 16:30The Shop Around the Corner 16:50 Le Père de mes enfants 18:50Ecce bombo 19:10Querelle 21:00 Stalker 21:30Afrique, je te plumerai... 16:30 Cargo 200 16:40Antonio das mortes 18:50Tous en scène 19:00 Sans soleil + La Jetée 21:10The Shop Around the Corner 21:40 Le Déjeuner du 15 août 16:30The Shop Around the Corner 16:40Querelle 18:40 Stalker 19:10 Le Déjeuner du 15 août 21:50Winnipeg, mon amour 21:20 Vol au-dessus d’un nid… 16:30Tampopo 16:50Afrique, je te plumerai... 18:50 Faces 19:10 Spellbound 21:30 La Solitude du coureur de fond 21:40Antonio das mortes 16:30 L’Éclipse 16:40 Le Fanfaron 19:00The Shop Around the Corner 21:10Winnipeg, mon amour 19:10 Le fond de l’air est rouge 16:30 La Solitude du coureur de fond 16:40Antonio das mortes 18:50 Cargo 200 19:00 Vol au-dessus d’un nid… 21:10 Faces 21:40 La Rage du tigre 16:30The Shop Around the Corner 16:40 Vol au-dessus d’un nid… 18:50 L’Éclipse 19:20A Serious Man 21:20 Cargo 200 21:30Afrique, je te plumerai... 18:50Tampopo 19:10 Le Fanfaron 21:10 L’Éclipse 21:30A Serious Man 16:30 Cargo 200 16:40A Serious Man 18:50 La Solitude du coureur de fond 19:10Antonio das mortes 21:10The Shop Around the Corner 21:20 Vol au-dessus d’un nid … 16:30 Faces 16:40 Le Fanfaron 19:10Winnipeg, mon amour 19:00 Vous êtes servis + 10 minutes 21:10Tampopo 21:30 La Rage du tigre 16:40 La Solitude du coureur de fond 16:50 Le Fanfaron 18:50Tampopo 19:00 Vous êtes servis + 10 minutes 21:10 Some Like It Hot Séance Genres d'à côté 21:30 Lola Montès 16:30A Serious Man 16:40 Spellbound 18:50A Woman Under the Influence 19:10 Lola Montès 21:50 La Solitude du coureur de fond 21:30Play Misty For Me 16:30 Faces 16:40In the Electric Mist 19:10A Serious Man 19:20Play Misty For Me 21:20Tampopo 21:30 Le Fanfaron 19:00 La Solitude du coureur de fond 19:10 Spellbound 21:10A Woman Under the Influence 21:30Play Misty For Me 30/07Vendredi 14:00Ecce bombo 14:10Querelle 31/07Samedi 14:00The Shop Around the Corner 14:10 Violent Days 1/08Dimanche 14:00Tous en scène 14:10 Vol au-dessus d’un nid… 2/08 Lundi 14:00Ecce bombo 14:10 Le Père de mes enfants 3/08Mardi 14:00 Cargo 200 14:10Antonio das mortes 4/08Mercredi 14:00 L’Éclipse 14:10 Vol au-dessus d’un nid… 5/08Jeudi 14:00 La Solitude du coureur de fond 14:10A Serious Man 6/08Vendredi 14:00Tampopo 14:10A Serious Man 7/08Samedi 14:00Winnipeg, mon amour 14:10 Spellbound 8/08Dimanche 14:00 Faces 16:40Winnipeg, mon amour 14:10 Le fond de l’air est rouge 9/08 Lundi 14:00 L’Éclipse 14:10 Le Fanfaron 10/08Mardi 14:00The Shop Around the Corner 14:10Antonio das mortes 11/08Mercredi 14:00 Faces 13:50 Le Syndrome Asthénique 12/08Jeudi 14:00 L’Éclipse 14:10 Le Fanfaron 13/08Vendredi 14:00 Some Like It Hot 14:10 Spellbound 14/08Samedi 14:00Tampopo 16:30 Some Like It Hot 14:10 Le fond de l’air est rouge 106 15/08Dimanche 14:00 Some Like It Hot 14:10 Vous êtes servis + 10 minutes 16:30Tampopo 16:20 Lola Montès 18:50 Faces 18:40 Le Syndrome Asthénique 21:30 L’Éclipse 21:40 Spellbound 15:50A Woman Under the Influence 16:40Play Misty For Me 18:50 L’Éclipse 21:20A Serious Man 19:10 Le fond de l’air est rouge 16:40In the Electric Mist 16:50 Vous êtes servis + 10 minutes 19:00 Some Like It Hot 18:40 Le Fanfaron 16:30In the Electric Mist 16:50Picnic at Hanging Rock 19:00 Le Chagrin et la pitié 19:10 Spellbound 21:30 L’Œuf du serpent 16:30 La Solitude du coureur de fond 16:40Wendy and Lucy 18:40A Woman Under the Influence 18:50 Le Syndrome Asthénique 21:40 Shadows 21:50Picnic at Hanging Rock 16:30 Some Like It Hot 16:40 Spellbound 19:00 Shadows 19:10Play Misty For Me 21:10A Woman Under the Influence 21:30Wendy and Lucy 16:50 Shadows 16:40Play Misty For Me 18:50In the Electric Mist 19:10Wendy and Lucy 21:20Tokyo Sonata 21:30Picnic at Hanging Rock 18:50 Some Like It Hot 19:10Picnic at Hanging Rock 21:20Tokyo Sonata 21:30 L’Œuf du serpent 16:20A Woman Under the Influence 16:40 L’Œuf du serpent 19:20 Level Five 19:10Wendy and Lucy 21:30In the Electric Mist 21:00 Le Syndrome Asthénique 16:30Tokyo Sonata 16:40Wendy and Lucy 19:00 La Solitude du coureur de fond 19:10 Lola Montès 21:10 Level Five 21:30 Spellbound 16:50 La Vida loca 16:40À l’origine 18:50 Le Chagrin et la pitié 19:20Picnic at Hanging Rock 21:40 Fantastic Mr. Fox 16:30 Shadows 16:40 L’Œuf du serpent 18:50 La Vida loca 19:10 Fantastic Mr. Fox 21:10 Level Five 21:30À l’origine 16:20A Woman Under the Influence 16:40 Fantastic Mr. Fox 19:20 Shadows 19:00 L’Œuf du serpent 21:10 Some Like It Hot 21:30Wendy and Lucy 16:30The Rebirth 16:50 Lola Montès 18:50 La Vida loca 19:10 Fantastic Mr. Fox 21:10A Woman Under the Influence 21:30 L’Œuf du serpent 18:40A Woman Under the Influence 19:10 Lola Montès 21:40 La Vida loca 21:30The Rebirth 16:30 La Vida loca 16:40 Fantastic Mr. Fox 18:50Tokyo Sonata 19:10 Zion et son frère 21:20 Shadows 21:30Picnic at Hanging Rock 16:30Tokyo Sonata 16:40Wendy and Lucy 19:00 Le Chagrin et la pitié 18:50À l’origine 21:30 Zion et son frère 16/08 Lundi 13:40 La Solitude du coureur de fond 14:10 Lola Montès 17/08Mardi 13:40A Woman Under the Influence 14:10Play Misty For Me 21:30 Faces 21:00 Le Syndrome Asthénique 18/08Mercredi 14:00Tokyo Sonata 13:50 Le Syndrome Asthénique 19/08Jeudi 14:00 Some Like It Hot 14:10 Spellbound 20/08Vendredi 14:00In the Electric Mist 14:10Picnic at Hanging Rock 21/08Samedi 13:50A Woman Under the Influence 14:10 Lola Montès 22/08Dimanche 14:00 Le Chagrin et la pitié 14:10Wendy and Lucy 16:10 Le Syndrome Asthénique 23/08 Lundi 14:00 Shadows 14:10Play Misty For Me 24/08Mardi 14:00In the Electric Mist 14:10 L’Œuf du serpent 25/08Mercredi 13:50A Woman Under the Influence 14:10 Lola Montès 26/08Jeudi 14:00Tokyo Sonata 14:10 Zion et son frère 27/08Vendredi 14:00 La Vida loca 14:10Picnic at Hanging Rock 28/08Samedi 14:00 Some Like It Hot 14:10À l’origine 29/08Dimanche 14:00 Le Chagrin et la pitié 14:10 Fantastic Mr. Fox 16:30À l’origine 30/08 Lundi 14:00 Level Five 14:10 L’Œuf du serpent 31/08Mardi 14:00 Shadows 14:10 Lola Montès 107 1/09Mercredi 14:00Terre d’usage 16:30The Rebirth 18:40 France tour détour… (1) 21:40 Zion et son frère 16:10À l’origine 18:50Elle s’appelle Sabine 21:40Gens de Dublin 16:30 Chats perchés 18:50Terre d’usage 21:40 Zion et son frère 16:50Terre d’usage 19:10 La Vida loca 21:40The Rebirth 16:50 Zion et son frère 18:40 France tour détour… (2) 21:40Terre d’usage 16:30Gens de Dublin 18:40 La Danse… 21:40 Fantastic Mr. Fox 16:50 Zion et son frère 18:50À l’origine 21:20Gens de Dublin 16:20Terre d’usage 18:40 France tour détour… (1) 21:40 Chats perchés 15:40 La Danse… 18:50Elle s’appelle Sabine 21:40Terre d’usage 16:50 Zion et son frère 18:40 France tour détour… (2) 21:40Gens de Dublin 16:50 Zion et son frère 18:50Gens de Dublin 20:40 La Danse… 16:50Gens de Dublin 18:50 Zion et son frère 20:40 La Danse… 16:50Terre d’usage 19:10Gens de Dublin 21:10 Zion et son frère 16:10Terre d’usage 18:30 La Danse… 21:40Gens de Dublin 2/09Jeudi 14:00 La Vida loca 3/09Vendredi 14:00Gens de Dublin 4/09Samedi 14:10 Chats perchés 5/09Dimanche 13:50 La Danse… 6/09 Lundi 14:00Elle s’appelle Sabine 7/09Mardi 14:10 Fantastic Mr. Fox 8/09Mercredi 14:00Gens de Dublin 9/09Jeudi 14:00 Chats perchés 10/09Vendredi 13:40 La Danse… 11/09Samedi 13:50 France tour détour… (1) 12/09Dimanche 13:50 France tour détour … (2) 13/09 Lundi 13:40 La Danse… 14/09Mardi 14:00Elle s’appelle Sabine Séances exceptionnelles DOCUmentaires (le Ptit ciné) 01.07 11.08 03.09 19h00 19h00 18h50 Le bateau du père - en présence de la réalisatrice Vous êtes servis + 10 minutes - en présence du réalisateur Terre d’usage - en présence des réalisateurs 18h50 18h50 Plein Sud - en présence du réalisateur Le temps des grâces - débat INéDITS 04.07 20.07 CYCLE FOUS à DéLIER 08.07 02.09 19h00 18h50 San Clemente - débat Elle s’appelle Sabine - débat Toutes nos rencontres se dérouleront en français. Merci de votre compréhension. Al onze ontmoetingen verlopen in het Frans. Wij danken u voor uw begrip. 108 A…Z À l’origine P.45 25/08 26/08 28/08 29/08 31/08 2/09 7/09 16:40 21:30 14:10 16:30 18:50 16:10 18:50 A Serious Man P.46 Joel & Ethan Coen 1h45 VO ST. BIL Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Jeudi Vendredi Lundi 5/08 6/08 7/08 8/08 9/08 12/08 13/08 16/08 14:10 14:10 19:20 21:30 16:40 16:30 19:10 21:20 John Cassavetes 2h35 VO ST. BIL/COPIE NEUVE 12/08 14/08 16/08 17/08 19/08 20/08 21/08 23/08 25/08 27/08 28/08 29/08 18:50 21:10 15:50 13:40 18:40 21:10 13:50 16:20 13:50 16:20 21:10 18:40 Afrique, je te plumerai... P.58 Jean-Marie Teno 1h28 VO ST.FR Jeudi Dimanche Mercredi Samedi 29/07 1/08 4/08 7/08 Déjeuner du 15 août, le P.81 Chris Marker 0h58 VO FR Gianni Di Gregorio 1h15 VO ST. BIL Mercredi Samedi Lundi Vendredi Dimanche Mardi Vendredi Samedi Mercredi Jeudi 7/07 10/07 12/07 16/07 18/07 20/07 19:00 14:10 16:40 16:40 14:10 19:00 Glauber Rocha 1h35 VO ST.FR Jeudi Vendredi Lundi Mardi Mercredi Vendredi Lundi Mardi 29/07 30/07 2/08 3/08 4/08 6/08 9/08 10/08 14:10 19:10 16:40 14:10 21:40 16:40 19:10 14:10 Bateau du père, le P.95 A Woman Under the Influence P.75 Jeudi Samedi Lundi Mardi Jeudi Vendredi Samedi Lundi Mercredi Vendredi Samedi Dimanche Chats perchés P.71 Helma Sanders-Brahms 2h03 VO ST.FR Antonio das mortes P.11 X avier Giannoli 2h11 VO FR Mercredi Jeudi Samedi Dimanche Mardi Jeudi Mardi Allemagne, mère blafarde P.9 16:40 21:30 16:50 21:30 Clémence Hébert 1h15 VO FR Jeudi Lundi Dimanche 1/07 5/07 11/07 19:00 14:10 21:30 Bright Star P.47 Jane Campion 1h59 VO ST. BIL Mercredi Vendredi Samedi Mardi Jeudi Samedi Dimanche 14/07 16/07 17/07 20/07 22/07 24/07 25/07 16:40 19:10 14:10 14:10 14:10 16:40 19:10 21:10 16:30 14:00 18:50 21:20 16:30 Chagrin et la pitié, le P.59 Marcel Ophuls 4h16 VO FR Mercredi Dimanche Mercredi Dimanche Mardi 18/08 22/08 25/08 29/08 31/08 Cinquième Colonne P.12 Alfred Hitchcock 1h45 VO ST. BIL/COPIE NEUVE Mercredi Jeudi Samedi Dimanche Lundi Mardi Jeudi Vendredi Dimanche Mardi Samedi Lundi 30/06 1/07 3/07 4/07 5/07 6/07 8/07 9/07 11/07 13/07 17/07 19/07 14:10 16:40 19:10 21:30 21:30 19:10 14:10 21:30 14:10 16:40 16:40 19:10 Cold Souls P.102 Sophie Barthes 1h41 VO ST. BIL Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Samedi Lundi 30/06 1/07 2/07 3/07 4/07 5/07 6/07 7/07 8/07 10/07 12/07 14:00 16:30 21:30 14:00 16:30 18:50 16:30 14:00 16:50 16:50 21:40 Scott Cooper 1h52 VO ST. BIL Alexeï Balabanov 1h29 VO ST. BIL 29/07 2/08 3/08 6/08 7/08 9/08 16:30 14:10 21:40 14:00 Crazy Heart P.49 Cargo 200 P.48 Jeudi Lundi Mardi Vendredi Samedi Lundi 3/09 4/09 8/09 9/09 19:00 14:00 18:50 14:00 19:00 Mercredi Jeudi Samedi Lundi Mercredi Vendredi Mardi 30/06 1/07 3/07 5/07 7/07 9/07 13/07 16:30 14:00 21:10 21:10 21:10 16:30 18:50 Danse, la – Le Ballet de l’Opéra de Paris P.31 Frederick Wiseman 2h38 VO FR Dimanche Lundi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi 5/09 6/09 9/09 10/09 11/09 12/09 13/09 14/09 13:50 18:40 15:40 13:40 20:40 20:40 13:40 18:30 Mercredi Vendredi Samedi Lundi Mercredi Samedi Lundi Mardi 21/07 23/07 24/07 26/07 28/07 31/07 2/08 3/08 14:10 16:40 14:10 14:10 17:00 19:20 21:40 19:10 Devinière, la P.87 Benoît Dervaux 1h30 VO FR ST. NL Mercredi Jeudi Dimanche Mercredi 14/07 15/07 18/07 21/07 14:10 19:10 16:40 21:40 Divorce à l’italienne P.83 Pietro Germi 1h45 VO ST.FR Mercredi Jeudi Vendredi Dimanche Mardi Mercredi Vendredi Lundi Samedi Dimanche 30/06 1/07 2/07 4/07 6/07 7/07 9/07 12/07 17/07 18/07 18:50 18:50 16:30 21:40 18:50 16:30 14:00 14:00 16:30 19:20 Ecce bombo P.84 Nanni Moretti 1h43 VO ST.FR Mercredi Jeudi Samedi Mardi Mercredi Vendredi Dimanche Lundi 21/07 22/07 24/07 27/07 28/07 30/07 1/08 2/08 16:30 18:50 19:00 14:00 21:10 14:00 18:50 14:00 Éclipse, l’ P.13 Michelangelo Antonioni 2h05 VO ST.FR Mercredi Jeudi Samedi Dimanche Lundi Jeudi Dimanche Lundi 4/08 5/08 7/08 8/08 9/08 12/08 15/08 16/08 14:00 16:30 18:50 21:10 14:00 14:00 21:30 18:50 109 Elle s’appelle Sabine P.88 Sandrine Bonnaire 1h25 VO FR ST. NL Jeudi Lundi Jeudi Mardi 2/09 6/09 9/09 14/09 18:50 14:00 18:50 14:00 Extérieur, nuit P.14 Jacques Bral 1h52 VO FR/COPIE NEUVE Jeudi Vendredi Samedi Lundi Jeudi Samedi Mardi 1/07 2/07 3/07 5/07 8/07 10/07 13/07 14:10 16:40 21:30 19:10 16:40 19:10 21:30 John Cassavetes 2h10 VO ST. BIL 4/08 6/08 8/08 10/08 11/08 13/08 15/08 17/08 18:50 21:10 14:00 16:30 14:00 16:30 18:50 21:30 Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville 2 x 2h36 VO FR John Cassavetes 1h50 VO ST. BIL/COPIE NEUVE Mercredi (1ère partie) Dimanche (2ème partie) Mercredi (1ère partie) Vendredi (2ème partie) Samedi (1ère partie) Dimanche (2ème partie) 1/09 18:40 5/09 18:40 8/09 18:40 10/09 18:40 11/09 13:50 12/09 13:50 2/09 3/09 6/09 7/09 8/09 10/09 11/09 12/09 13/09 14/09 21:40 14:00 16:30 21:20 14:00 21:40 18:50 16:50 19:10 21:40 Bertrand Tavernier 1h57 VO ST. BIL Dino Risi 1h45 VO ST.FR 5/08 8/08 9/08 10/08 11/08 12/08 13/08 17/08 16:40 19:10 14:10 16:40 16:50 14:10 21:30 18:40 Vendredi Mardi Mercredi Vendredi Samedi Lundi Mardi 13/08 17/08 18/08 20/08 21/08 23/08 24/08 16:40 16:40 16:30 14:00 18:50 21:30 14:00 Jetée, la P.67 Fantastic Mr. Fox Chris Marker 0h29 VO FR P.50 + Wes Anderson 1h26 VO ST. BIL Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Lundi Mardi 25/08 26/08 27/08 28/08 29/08 30/08 6/09 7/09 21:40 19:10 16:40 19:10 14:10 16:40 21:40 14:10 Sans soleil P.69 Chris Marker 1h40 VO FR Jeudi Dimanche Mardi Mercredi Samedi Lundi 30/06 2/07 4/07 6/07 7/07 9/07 11/07 12/07 15/07 18/07 19:10 21:00 14:10 16:40 14:10 16:40 19:00 21:20 14:10 19:00 22/07 25/07 27/07 28/07 31/07 2/08 19:00 14:10 21:20 14:10 16:40 19:00 Lola Montès P.61 Max Ophuls 1h56 VO FR ST. NL Mercredi Jeudi Dimanche Lundi Samedi Mardi Mercredi Samedi Dimanche Mardi 11/08 12/08 15/08 16/08 21/08 24/08 25/08 28/08 29/08 31/08 21:30 19:10 16:20 14:10 14:10 19:10 14:10 16:50 19:10 14:10 Love Streams P.79 Chris Marker 2h57 VOFR Gens de Dublin P.15 Jeudi Vendredi Lundi Mardi Mercredi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Vendredi Dimanche Mardi Mercredi Vendredi Dimanche Lundi Jeudi Dimanche Le fond de l’air est rouge P.68 In the Electric Mist P.51 Fanfaron, le P.85 Jeudi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Mardi Killing of a Chinese Bookie, the P.77 John Huston 1h23 VO ST.FR Faces P.74 Mercredi Vendredi Dimanche Mardi Mercredi Vendredi Dimanche Mardi France tour détour deux enfants P.32 Jeudi Dimanche Samedi Lundi 5/08 8/08 14/08 16/08 19:10 14:10 14:10 19:10 Level Five P.70 Chris Marker 1h46 VOFR Lundi Mardi Jeudi Lundi 23/08 24/08 26/08 30/08 19:20 21:10 21:10 14:00 Life During Wartime P.101 Todd Solondz 1h36 VO ST. BIL Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Vendredi Dimanche Lundi Mardi 30/06 1/07 2/07 3/07 4/07 5/07 6/07 7/07 8/07 9/07 10/07 11/07 12/07 13/07 14/07 16/07 18/07 19/07 20/07 16:40 21:30 14:10 16:40 19:10 16:40 21:30 16:50 21:30 19:20 16:40 16:40 19:10 14:10 19:10 14:10 21:20 14:10 16:40 John Cassavetes 2h21 VO ST. BIL/COPIE NEUVE Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Lundi Mardi Vendredi Dimanche Jeudi Samedi 14/07 15/07 16/07 17/07 19/07 20/07 23/07 25/07 29/07 31/07 14:00 16:30 21:10 18:50 14:00 14:00 14:00 21:10 14:00 18:50 Moon P.53 Duncan Jones 1h37 VO ST. BIL Mercredi Jeudi Samedi Dimanche Lundi Jeudi Dimanche 14/07 15/07 17/07 18/07 19/07 22/07 25/07 18:50 21:20 14:00 14:00 21:40 21:10 19:00 Nana, la P.34 Sebastian Silva 1h35 VO ST.FR Mercredi Vendredi Samedi Dimanche Mardi Jeudi Samedi Mardi 7/07 9/07 10/07 11/07 13/07 15/07 17/07 20/07 18:50 21:10 21:10 14:00 16:30 19:20 21:40 16:50 110 Nord P.35 Picnic at Hanging Rock P.19 Rage du tigre, la P.22 Sans soleil P.69 Rune Denstad Langlo 1h18 VO ST.FR Peter Weir 1h48 VO ST.FR Chang Cheh 1h42 VO ST.FR Chris Marker 1h40 VO FR Mercredi Vendredi Lundi Mardi Mercredi Vendredi Samedi Lundi 14/07 16/07 19/07 20/07 21/07 23/07 24/07 26/07 16:50 19:20 16:50 21:50 21:50 16:50 17:10 19:20 Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Mercredi Vendredi Lundi 18/08 19/08 20/08 21/08 22/08 25/08 27/08 30/08 Œuf du serpent, l’ P.17 Play Misty For Me P.20 Ingmar Bergman 2h00 VO ST.FR Clint Eastwood 1h44 VO ST.FR Mercredi Dimanche Lundi Mardi Jeudi Vendredi Samedi Lundi 18/08 22/08 23/08 24/08 26/08 27/08 28/08 30/08 On the Bowery 21:30 21:30 16:40 14:10 16:40 19:00 21:30 14:10 Plein sud P.18 Lionel Rogosin 1h05 VO ST.FR Mercredi Vendredi Dimanche Mardi 30/06 2/07 4/07 6/07 21:30 19:10 17:00 14:10 John Cassavetes 2h24 VO ST. BIL/COPIE NEUVE 8/07 10/07 11/07 12/07 14/07 16/07 18/07 19/07 22/07 24/07 27/07 14:00 14:00 21:10 18:50 21:10 14:00 16:30 18:50 14:00 21:10 18:50 Père de mes enfants, le P.54 Mia Hansen-Løve 1h50 VO FR Jeudi Vendredi Dimanche Mardi Vendredi Dimanche Lundi 22/07 23/07 25/07 27/07 30/07 1/08 2/08 12/08 13/08 14/08 16/08 17/08 20/08 21/08 23/08 21:30 19:20 21:30 16:40 14:10 19:10 16:40 14:10 16:40 14:10 16:50 19:00 21:20 16:50 14:10 28/07 31/07 6/08 10/08 21:30 21:30 21:40 21:30 Rebirth, the P.37 Masahiro Kobayashi 1h42 VO ST.FR 28/08 29/08 1/09 4/09 16:30 21:30 16:30 21:40 République Marseille, la P.96 Denis Gheerbrant 6h00 VO FR Jeudi (1ère partie) Samedi (2ème partie) Lundi (3ème partie) 15/07 21:30 17/07 21:30 19/07 21:30 P.36 Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Jeudi Dimanche Lundi Mardi 1/07 2/07 3/07 4/07 5/07 6/07 8/07 11/07 12/07 13/07 21:10 14:00 16:30 18:50 16:30 14:00 21:40 18:50 16:30 21:10 Querelle P.21 Rainer Werner Fassbinder 1h48 VO ST.FR Jeudi Samedi Dimanche Lundi Jeudi Vendredi Dimanche Mardi Mercredi Samedi Vendredi Mardi Samedi Dimanche Mercredi Samedi Sébastien Lifshitz 1h30 VO FR ST. ANGL Opening Night P.78 Jeudi Samedi Dimanche Lundi Mercredi Vendredi Dimanche Lundi Jeudi Samedi Mardi Jeudi Vendredi Samedi Lundi Mardi Vendredi Samedi Lundi 16:50 21:50 14:10 21:30 19:10 19:20 14:10 21:30 22/07 24/07 25/07 26/07 29/07 30/07 1/08 3/08 21:40 19:10 21:40 16:40 21:40 14:10 19:10 16:40 Saló, ou les 120 journées de Sodome P.62 Pier Paolo Pasolini 1h57 VO ST. BIL Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Lundi Mardi Vendredi Lundi 14/07 15/07 16/07 17/07 19/07 20/07 23/07 26/07 21:30 16:40 21:40 19:00 16:40 21:30 19:00 21:30 Salon de musique, le P.23 Satyajit Ray 1h40 VO ST.FR Samedi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Lundi Mardi 3/07 6/07 7/07 8/07 9/07 10/07 12/07 13/07 14:10 21:10 21:30 19:10 14:10 21:30 14:10 19:10 San Clemente P.89 Raymond Depardon et Sophie Ristelhueber 1h30 VO ST. FR Mercredi Dimanche Jeudi Dimanche 30/06 4/07 8/07 11/07 21:10 14:00 19:00 16:30 + Jetée, la P.67 Chris Marker 0h29 VO FR Jeudi Dimanche Mardi Mercredi Samedi Lundi 22/07 25/07 27/07 28/07 31/07 2/08 19:00 14:10 21:20 14:10 16:40 19:00 Shadows P.73 John Cassavetes 1h27 VO ST. BIL/COPIE NEUVE Jeudi Vendredi Samedi Lundi Jeudi Vendredi Lundi Mardi 19/08 20/08 21/08 23/08 26/08 27/08 30/08 31/08 21:40 19:00 16:50 14:00 16:30 19:20 21:20 14:00 Shop Around the Corner, the P.25 Ernst Lubitsch 1h39 VO ST. BIL Mercredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Jeudi Samedi Lundi Mardi 28/07 31/07 1/08 2/08 3/08 5/08 7/08 9/08 10/08 19:00 14:00 16:30 21:10 16:30 19:00 16:30 21:10 14:00 Solitude du coureur de fond, la P.26 Tony Richardson 1h44 VO ST. BIL Mercredi Jeudi Vendredi Lundi Mercredi Jeudi Samedi Lundi Jeudi Mardi 4/08 5/08 6/08 9/08 11/08 12/08 14/08 16/08 19/08 24/08 21:30 14:00 16:30 18:50 16:40 21:50 19:00 13:40 16:30 19:00 Some Like It Hot P.27 Tampopo P.64 Billy Wilder 2h01 VO ST. BIL/COPIE NEUVE Juzo Itami 1h54 VO ST.FR Mercredi Vendredi Samedi Dimanche Mardi Jeudi Vendredi Dimanche Vendredi Samedi Mercredi Vendredi Dimanche Mardi Mercredi Vendredi Samedi Dimanche 11/08 13/08 14/08 15/08 17/08 19/08 20/08 22/08 27/08 28/08 21:10 14:00 16:30 14:00 19:00 14:00 16:30 18:50 21:10 14:00 Alfred Hitchcock 1h51 VO ST.FR Stalker 4/08 7/08 12/08 13/08 14/08 15/08 18/08 19/08 20/08 24/08 19:10 14:10 16:40 14:10 19:10 21:40 19:10 14:10 16:40 21:30 P.28 Andrei Tarkovski 2h43 VO ST.FR Mercredi Vendredi Samedi Lundi Mercredi Vendredi Dimanche Mardi 21/07 23/07 24/07 26/07 28/07 30/07 1/08 3/08 18:40 21:00 14:00 16:10 14:00 16:30 21:00 18:40 Syndrome Asthénique, le P.63 Kira Mouratova 2h33 VO ST.FR Mercredi Dimanche Mardi Mercredi Jeudi Dimanche Lundi 11/08 15/08 17/08 18/08 19/08 22/08 23/08 16:30 14:00 18:50 21:10 18:50 21:20 14:00 16:30 Temps des grâces, le P.38 Dominique Marchais 2h03 VO FR Spellbound P.91 Mercredi Samedi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Mercredi Jeudi Vendredi Mardi 4/08 6/08 8/08 10/08 11/08 13/08 14/08 15/08 13:50 18:40 21:00 13:50 18:50 16:10 21:00 Jeudi Vendredi Dimanche Mardi Mercredi Dimanche Lundi 15/07 16/07 18/07 20/07 21/07 25/07 26/07 14:00 16:50 21:30 18:50 14:00 16:30 21:10 Touki Bouki (Le voyage de la Hyène) P.65 Vous êtes servis + 10 minutes P.99 Djibril Diop Mambety 1h29 VO ST.FR Jorge Leon 0h59vo st.bil 0h19 VO nl st.fr Vendredi Samedi Lundi Vendredi Samedi Mardi 2/07 3/07 5/07 9/07 10/07 13/07 18:50 18:50 14:00 18:50 19:00 14:00 Mardi Mercredi Dimanche Mardi 10/08 11/08 15/08 17/08 19:00 19:00 14:10 16:50 Wendy and Lucy P.41 Tous en scène Kelly Reichardt 1h20 VO ST. BIL P.29 Vincente Minnelli 1h52 VO ST.FR Vendredi Dimanche Lundi Mardi Jeudi Samedi Dimanche Lundi 23/07 25/07 26/07 27/07 29/07 31/07 1/08 2/08 18:40 14:00 13:50 16:30 18:50 16:30 14:00 18:50 Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Vendredi Mardi 19/08 20/08 21/08 22/08 23/08 24/08 27/08 31/08 16:40 21:30 19:10 14:10 19:10 16:40 21:30 16:40 Winnipeg, mon amour P.42 Terre d’usage P.97 Vida loca, la Sophie Bruneau & Marc-Antoine Roudil 1h51 VO FR Christian Poveda 1h30 VO ST.FR Mercredi Vendredi Samedi Dimanche Mercredi Jeudi Lundi Mardi 1/09 3/09 4/09 5/09 8/09 9/09 13/09 14/09 14:00 18:50 16:50 21:40 16:20 21:40 16:50 16:10 16:50 21:40 16:50 21:30 Tokyo Sonata P.55 Kiyoshi Kurosawa 2h00 VO ST. BIL Mercredi Samedi Dimanche Mardi Jeudi Lundi Mardi 18/08 21/08 22/08 24/08 26/08 30/08 31/08 16:50 18:50 14:00 18:50 21:40 16:30 14:00 19:10 14:00 21:20 21:20 16:30 14:00 18:50 16:30 Mercredi Vendredi Samedi Mardi Jeudi Samedi Dimanche Mardi 28/07 30/07 31/07 3/08 5/08 7/08 8/08 10/08 17:10 19:40 21:40 21:50 21:10 14:00 16:40 19:10 Zion et son frère P.43 Eran Merav 1h24 VO ST. BIL Lucile Chaufour 1h44 VO FR Frederick Wiseman 1h24 VO ST.FR 22/07 27/07 29/07 30/07 25/08 26/08 27/08 28/08 29/08 30/08 2/09 4/09 Violent Days P.40 Titicut Follies P.92 Jeudi Mardi Jeudi Vendredi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Jeudi Samedi Guy Maddin 1h19 VO ST.FR P.39 Mercredi Vendredi Lundi Mardi Mercredi Vendredi Samedi 21/07 23/07 26/07 27/07 28/07 30/07 31/07 16:40 21:30 19:10 16:50 19:10 16:40 14:10 Vol au-dessus d’un nid de coucou P.93 Milos Forman 2h14 VO ST.FR Mercredi Samedi Mardi Jeudi Dimanche Mardi Mercredi Vendredi Samedi Lundi 21/07 24/07 27/07 29/07 1/08 3/08 4/08 6/08 7/08 9/08 19:00 21:30 14:10 19:00 14:10 21:20 14:10 19:00 16:40 21:20 Jeudi Lundi Mardi Mercredi Vendredi Dimanche Mardi Vendredi Samedi Dimanche Lundi 26/08 30/08 31/08 1/09 3/09 5/09 7/09 10/09 11/09 12/09 13/09 14:10 19:10 21:30 21:40 21:40 16:50 16:50 16:50 16:50 18:50 21:10