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Lettre d’information du GUIDE DE LA BOURSE publié par Le bonheur au risque La nouvelle cosmétique N°24 – Mercredi 11 novembre 2009 de l’innovation ? Les nouvelles tendances de la cosmétique Avec la cosmétique, la technique et le marketing ont quitté le terrain du besoin essentiel comme la nourriture, l’habillement, la santé, l’habitat pour entrer dans le besoin ressenti, la mode et la différenciation sociale. Pour autant, ce besoin de paraître n’en est pas moins impératif car il est supposé être l’une des clefs du bonheur ; l’industrie cosmétique y répond par une innovation marketing continue intégrant très rapidement les innovations issues de la chimie. C’est ainsi que les nanotechnologies ont trouvé dans les cosmétiques des applications surprenantes. Le marketing a permis de spécialiser les produits et ainsi d’accompagner les courants de la mode : ethnique, masculin ou antiâge. Ce faisant, dans ce combat quasi-faustien, l’industrie du cosmétique est conduite à prendre des risques importants qui la rapprochent parfois de la dermatologie et de la pharmacie. C’est probablement là que se trouve l’évolution naturelle de l’industrie cosmétique dans les années à venir : toujours plus technique et complexe au point qu’il est probable que certains produits seront progressivement soumis à des procédures qui se rapprocheront progressivement des AMM pour garantir l’absence de nocivité, voire une efficacité thérapeutique. Le bonheur sera à ce prix ! La cosmétique est née avec l’être humain : se parfumer, se maquiller, se protéger ont toujours fait partie des pratiques humaines aussi loin que l’on puisse remonter. Ainsi, les huiles parfumées, les onguents, le maquillage et le dentifrice étaient utilisés par les Egyptiens 3000 ans avant J.-C. Au XIVème siècle, les nobles s’appliquaient crèmes et fonds de teint et se parfumaient. Il faudra atteindre le XXème siècle pour qu’apparaisse la production à grande échelle de cosmétiques, rendue possible par l’utilisation de parfums de synthèse, de dérivés pétroliers et de stabilisateurs d’émulsion notamment. L’industrie cosmétique moderne regroupe un large panel de produits : hygiène quotidienne, produits de soin de la peau et des lèvres, produits capillaires, maquillage, parfums, crèmes solaires, produits pour le rasage et la dépilation pour les principaux. Avec l’enrichissement des sociétés au Nord et les préoccupations croissantes des individus pour le corps, la beauté et la jeunesse, les cosmétiques ont pénétré le champs des produits de consommation courante. La parfumerie, encore souvent associée au domaine du luxe, est la branche la plus populaire du secteur : selon une étude du Ministère de l’Economie français, 90% des femmes déclarent se parfumer quotidiennement. Selon Euromonitor International, les produits de toilette et les soins pour la peau représentent la plus grande part des ventes de l’industrie au niveau mondial avec respectivement 28% et 26% du total. C’est dans les pays développés que l’industrie cosmétique réalise la plus grande part de son chiffre d’affaire : en 2006, l’Union Européenne captait 47% des ventes et les Etats-Unis 28%. Sur ces marchés matures et très concurrentiels, les entreprises doivent redoubler d’énergie pour augmenter leur parts de marché. L’innovation est au cœur de la machine cosmétique : trouver de nouveaux produits, surfer sur les nouvelles tendances, améliorer l’efficacité et la qualité des substances sont devenus des enjeux capitaux pour survivre. Ainsi l’ensemble des entreprises du secteur investissent une part non négligeable de leur chiffre d’affaire en recherche et développement : 3,4% pour L’Oréal en 2006 ; 2,5% pour Shisheido ; 1,9% pour Beiersdorf. Si les pays en développement ne compte encore que pour une faible part du chiffre d’affaire du secteur, ils représentent une manne pour les entreprises qui parviendront à s’y implanter compte tenu de leur dynamisme. L’industrie cosmétique devra pourtant faire face dans un futur proche à la montée d’autres préoccupations liées à la protection de l’environnement, la sécurité des produits et les risques sanitaires. Si les consommateurs sont toujours plus avides d’efficacité, ils sont aussi soucieux de la qualité de leur environnement et leur propre santé. Ainsi, la décision de la Commission Européenne d’interdire les expérimentations des produits sur les animaux risque de poser un certain nombre de difficultés pour les entreprises du secteur. Le débat récent sur l’utilisation des nanotechnologies dans les produits cosmétiques et les risques qui pourraient en résulter pour l’environnement et les individus représente également un enjeu de plus pour le secteur qui devra parvenir à concilier des enjeux parfois contradictoires. Top-10 des entreprises de l’industrie cosmétique (2006) – Source : Commission Européenne Entreprise Ventes 2006 (en Mds€) Parts de marché (en %) L’Oréal Group (FR) 15 10,1% Estée Lauder Cos Inc (USA) 5,3 3,9% Avon Products Inc (USA) 4,8 3,3% Beiersdorf AG (DE) 4,3 3,1% Shisheido Co Ltd (JAP) 4,3 2,6% Procter & Gamble Co (USA) 18,4 12,7% Unilever Group (UK) 10,3 7,1% Colgate-Palmolive Co (USA) 5,8 4% Johnson & Johnson Inc (USA) 4 2,8% Kao Corp (JAP) 3,2 2,5% MemoPage.com S.A. - 80 rue Taitbout - 75009 PARIS - Tél. +33 (0)1 40 22 99 22 - Mail : [email protected] Dir.Publication P. Noailles - Dir. éditorial : Antoine Nodet - Rédaction : Charlotte Lajoux - Abonnement p 5 Quelques chiffres Selon une enquête menée par l’INSEE en 2006, les français dépensent en moyenne 205,45 euros par an et par habitant en produits de beauté et d’hygiène corporelle. Selon la FEBEA (Fédération des entreprises de la Beauté), sont vendus quotidiennement en France en moyenne : 544 000 produits pour la douche (hors shampooings), 525 000 shampooings, 309 000 produits de soins pour le visage, 157 000 flacons de parfums dont 45 000 pour hommes. La folie de la beauté Selon une enquête menée par des chercheurs de l’université de San Francisco, les patients américains doivent attendre trois fois plus longtemps pour l’examen d’un grain de beauté présentant les risques d’être cancérigènes que pour une opération de lifting. Les chercheurs ont téléphoné à 900 dermatologues de 12 villes américaines afin d’obtenir un rendezvous soit pour un examen de grain de beauté soit pour une piqûre antirides : il fallait attendre environ trois semaines et demi pour l’examen d’un grain de beauté contre seulement huit jours pour une injection de Botox ®. REACH REACH est une réglementation européenne entrée en vigueur en 2007 ayant pour objectif la régulation de l’utilisation des produits chimiques. Elle oblige les fabricants, importateurs et utilisateurs de substances chimiques à recenser, déclarer et évaluer les risques posés par les produits chimiques qu’ils utilisent et à fournir des informations de sécurité adéquates aux consommateurs. Parallèlement, l’Union Européenne pourra prendre des mesures supplémentaires en ce qui concerne les substances extrêmement dangereuses. Des soins pour bébé non toxiques Suite à la polémique qui avait éclaté en 2008 sur la toxicité des produits cosmétiques pour bébés, l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a tranché et lève les suspicions sur la nocivité de certains de ces produits. Les produits ne contiennent aucune substances interdites par la législation en vigueur. L’enquête souligne en revanche les progrès qu’il reste à accomplir en terme de qualité de l’évaluation pour la santé humaine : sur les 47 produits étudiés, l’absence d’évaluation a été constatée pour 3 produits et 44 évaluations ont été jugées perfectibles. L’Oréal L’Oréal est la seconde entreprise de cosmétique au niveau international avec 10,1% des parts de marché mondiales en 2006. Elle réalise la moitié de son chiffre d’affaire en Europe et un quart sur le territoire nord américain. L’Asie est également un marché important pour l’entreprise qui y réalise 9,3% de ses ventes en 2006 en croissance de 7,4% par rapport à 2005. Les femmes asiatiques sont très préoccupées par le soin de leur peau, qu’elles considèrent très différente de celle des Européennes. La stratégie pour une entreprise comme L’Oréal passe par la création de produits spécifiques au marché asiatique, notamment les soins pour la peau (éclaircissants, antiâge) qui représentent 45% du marché japonais et 38% du marché chinois. Le succès de L’Oréal s’explique en grande partie par sa grande diversification, sa capacité de reconversion et de pénétration de nouveaux segments du marché. L’acquisition en 2006 de The Body Shop pour 1,14 milliards de dollars a ainsi permis à L’Oréal de pénétrer la branche des cosmétiques naturels. L’Oréal avait déjà été dénoncée à plusieurs reprises pour ses pratiques entrepreneuriales peu éthiques et le rachat de The Body Shop a fait l’objet de nombreuses critiques, les consommateurs y voyant une façon pour l’entreprise de s’acheter l’image de responsabilité sociale de The Body Shop. Le business model de The Body Shop est en effet basé sur les cinq principes suivants : la non expérimentation animale, le commerce équitable, la défense des droits humains, la protection de l’environnement et l’amélioration de l’estime de soi. évalue à 3 milliards d’euros de pertes annuelles le coût de la contrefaçon dans la parfumerie et les cosmétiques. Selon la Commission Européenne, 70% des produits contrefaits arriveraient d’Asie et en particulier de Chine. Sur les 100 millions de produits contrefaits saisis en 2003, 1,1 millions d’entre eux étaient des produits de l’industrie cosmétique et de la parfumerie. Le risque nanotechnologique En 2006, l’association écologiste « Amis de la Terre » a publié un rapport détaillant l’utilisation de matériaux nanotechnologiques dans plus de 116 crèmes solaires, produits cosmétiques et soins corporels commercialisées par les plus grands noms du secteur comme L’Oréal, Revlon et Estée Lauder, alors même que l’effet de certains de ces matériaux sur l’organisme est encore incertain. Le dioxyde de titane, le produit le plus souvent utilisée sous forme nano est connu pour sa capacité à réfléchir, disperser et absorber les rayons ultraviolets et est utilisé dans les produits de protection solaire sous forme de nanomatériaux depuis près de 20 ans. Selon la FEBEA, il a fait l’objet de nombreuses études qui ont démontré l’absence de passage transcutané. Toutefois, le CICR ( Centre International de Recherche sur le Cancer) a classé le dioxyde de titane dans la catégorie des cancérigènes possibles en cas de contact avec des cellules pulmonaires. Selon le CICR (Comité Scientifique des Produits de Consommation), le dioxyde de titane est un élément sûr lorsqu’utilisé dans le cadre des produits cosmétiques. Des produits cosmétiques labellisés équitables Max Havelaar, le bien connu label du commerce équitable se fait une place dans le secteur des produits cosmétiques. Pour être labellisés, les produits doivent contenir au minimum 95% d’ingrédients issus du commerce Le paradis de la contrefaçon équitable et être peu transformés. On peut déjà voir le label sur des produits Une étude de 2000 publiée par le Center de The Body Shop, Lush et Themis for Economics and Business Research entre autres. du Global Anti-Counterfeiting Group www.memopage.com - Pour nos abonnés : Les archives sont disponibles sur le site + accès libre à tout le Guide de la Bourse (100 thèmes – 2.000 pages de documentation) ÉMERGENCES, la lettre des pays, des secteurs et des marchés émergents© - La lettre d’analyse financière de MemoPage.com / n°24 - 11 nov. 2009 Un marché dynamique bien que mature… Dans les pays développés, la cosmétique est une grande industrie, mature et déjà bien implantée. Les pays émergents représentent quant à eux de nouveaux marchés particulièrement dynamiques qui offrent de belles perspectives de croissance pour les entreprises qui sauront s’y implanter. La croissance des grandes entreprises de l’industrie répond donc à un double objectif : pénétrer des nouveaux marchés et créer de nouvelles opportunités sur les marchés matures. Un marché mature au Nord… Au niveau mondial, l’Union Européenne représente le plus grand marché avec 63,5 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2006, loin devant les Etats-Unis (38,2 milliards d’euros), le Japon (23,7 milliards d’euros) et la Chine (8,2 milliards d’euros). Au sein de l’Union Européenne, cinq pays concentrent 70% des parts de marché de l’industrie cosmétique : l’Allemagne arrive à la première place avec 11,7 milliards d’euros, soit 18,5% du total, suivi de la France (10,4 milliards d’euros soit 16,4% des parts de marché), le Royaume Uni (10 milliards d’euros, soit 15,7% du total), l’Italie et l’Espagne (8,8 et 7,4 milliards d’euros, soit 13,9% et 11,7% des parts de marché). La comparaison des dépenses par tête annuelles en 2006 calculées en parité de pouvoir d’achat révèle que les japonais sont les plus gros consommateurs de produits cosmétiques avec 174 euros par an et par personne. Les étasuniens et les européens ont une consommation comparable à 124 et 127 euros respectivement. … et dynamique dans les pays émergents Au sein de l’Union Européenne, les nouveaux Etats membres sont les plus gros consommateurs de produits cosmétiques : Chypre arrive en première place avec 233 euros par personne et par année, suivi de Malte (187 euros) et de la Slovaquie (162 euros). L’Espagne est le seul des « non nouveaux Etats membres » à faire partie du top-5 avec 153 euros par personne et par an. De plus, le marché espagnol des cosmétiques a su tirer profit de la hausse des revenus intervenue avant la crise : entre 2000 et 2006, l’industrie des cosmétiques a enregistré une croissance annuelle moyenne de 6,3%. Les grandes entreprises du secteur ont commencé à s’intéresser depuis quelques années au marché chinois qui, s’il ne représente encore que 8,2 milliards d’euros est aussi un des plus dynamiques avec une croissance moyenne annuelle de 4,6% sur la période 2001-2006. Stratégie de développement : l’exemple de l’industrie cosmétique française Compte tenu des différents stade de développement du marché des cosmétiques en fonction des pays, les stratégies des entreprises du secteur ne sont pas les mêmes selon les zones géographiques. Le marché français, par exemple, un des plus matures, a enregistré entre 2004 et 2005 une croissance décevante par rapport à celle du revenu disponible. Ainsi, selon la Commission Européenne, en 2006 les français ont dépensé moins en produits de soins qu’en 2000. Ceci a poussé les entreprises à adopter une stratégie de développement de nouveaux segments du marché : comme dans le reste de l’Union Européenne, les secteurs les plus dynamiques ont été ceux des soins pour hommes, les cosmétiques bio et les soins antivieillissement. Le marché français s’oriente également vers un segment de nature ethnique qui cherche à développer les produits conçus spécifiquement pour les peaux foncées. La renommée des cosmétiques françaises au niveau international a fait de la France un leader international de l’industrie : selon FEBEA (Fédération des entreprises de la Beauté), les exportations françaises s’élevaient à 9,4 milliards d’euros en 2007 en hausse de 6,8% par rapport à 2006, pour un excédent commercial de 7,5 milliards d’euros. C’est le 4ème secteur exportateur de l’économie française. …qui se doit d’être innovant Si l’industrie cosmétique européenne est la plus importante au niveau mondial, elle n’échappe pourtant pas au poids des législations et régulations dont elle fait l’objet, dont l’interdiction de certaines substances et l’interdiction de l’expérimentation animale sont les plus porteuses de conséquences. De plus, l’ampleur de la concurrence et l’exigence de qualité et d’efficacité des consommateurs obligent les entreprises du secteur à investir en recherche et développement afin d’être les plus innovantes possibles. La législation européenne Au niveau européen, la directive de 1976 sur les cosmétiques introduit un certain nombre d’interdictions s’appliquant à chaque Etat membre. Les plus importantes recouvrent l’interdiction de 1233 substances dans l’industrie cosmétique ainsi que l’interdiction de l’expérimentation animale qui fait l’objet du 7ème amendement de la Directive sur les cosmétiques introduit en septembre 2004. Cette dernière établit une interdiction de l’expérimentation animale des produits cosmétiques finis et des ingrédients cosmétiques, ainsi qu’une interdiction de mise sur le marché de la Communauté européenne de produits et ingrédients cosmétiques qui ont été expérimentés sur les animaux. Du point de vue des entreprises, ce dernier point sera particulièrement coûteux pour le secteur qui devra s’atteler à développer des alternatives à l’expérimentation des produits sur les animaux. De plus, certains experts craignent que ce 7ème amendement ne représente un frein à l’innovation parce qu’il empêcherait la commercialisation de nouvelles substances ou produits qui n’auraient pas fait l’objet de tests suffisants. Enfin, cela représente une distorsion de concurrence à l’égard de pays qui ne font pas l’objet de cette interdiction comme la Chine. L’innovation est aujourd’hui la seule façon pour l’industrie cosmétique de maintenir sa compétitivité internationale, d’améliorer sa performance, de renforcer la sécurité humaine et environnementale de ses produits et d’évoluer en fonction des préférences parfois contradictoires des consommateurs. Le développement des secteurs les plus porteurs de l’industrie, à savoir les soins antivieillissement, la cosmétique masculine, la cosmétique naturelle (bio) et la différenciation ethnique des produits, implique un effort de recherche et développement considérable de la part des entreprises si celles-ci souhaitent maintenir leur position dans un univers hautement concurrentiel. Enfin, l’implantation sur les nouveaux marchés dépendra en grande partie de la capacité des entreprises à fidéliser un consommateur novice. ÉMERGENCES, la lettre des pays, des secteurs et des marchés émergents© - La lettre d’analyse financière de MemoPage.com / n°24 - 11 nov. 2009 Un marché aux tendances contradictoires Evoluer dans un marché mature impose aux acteurs de savoir développer des capacités d’innovation et de reconversion tout en s’appuyant sur les grandes tendances sociales. C’est ce que sont parvenues à faire les entreprises du secteur de la cosmétique, même si cette stratégie impose parfois des choix contradictoires, souvent dictés par le consommateur lui-même qui réclame à la fois retour au naturel et plus grande efficacité. La cosmétique bio La vague du biologique et du naturel investit largement le domaine de la cosmétique depuis quelques années. Et pour cause, l’armada chimique présente dans la grande majorité des produits de beauté (sels d’aluminium, huiles minérales et parabènes pour les plus connus) a poussé le consommateur à réclamer des produits plus naturels, a priori moins dangereux pour l’organisme. La Commission européenne a d’ailleurs établit une liste de produits chimiques considérés comme dangereux, dont l’utilisation en cosmétique est désormais interdite. En 2005, le marché français des cosmétiques bio explose de 40% et depuis, il ne cesse d’enregistrer de belles performances de l’ordre de 10 à 20% par an : la France est aujourd’hui le second marché européen (après l’Allemagne) et le plus dynamique avec 23% de croissance en 2008. Selon Organic Monitor, le chiffre d’affaire européen de la cosmétique bio devrait atteindre 1,7 milliards d’euros en 2009, en hausse de 13% par rapport à 2008, et pourrait enregistrer 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2010. Les cosmétiques bio devraient ainsi tripler leurs parts de marché en Europe dans les années à venir passant de 3% aujourd’hui à 10% à l’horizon 2012 (elles représentent déjà 10% des parts de marché aux Etats-Unis). Face à ce poids grandissant du marché des cosmétiques bio, les marques traditionnelles ont fait le choix de plusieurs stratégies. La première consiste à lancer sa propre gamme bio à l’exemple de Nuxe avec sa nouvelle gamme Beauté. La seconde stratégie vise à repositionner la marque traditionnelle vers plus de naturel et moins de chimique : ainsi les grandes marques lancent-elles de nouveau produits sans parabène à l’image de Caudalie ou sans sels d’aluminium comme Les laboratoires Vichy. Enfin, la dernière stratégie consiste à racheter des marques de cosmétiques bio déjà bien implantées sur le marché : l’Oréal a ainsi racheté Sanoflore, fabriquant historique de produits biologiques et The Body Shop, qui a su se construire une image d’entreprise verte et responsable en ventant notamment la non expérimentation animale de ses produits. L’Oréal a également pris possession de YSL beauté, luimême propriétaire de la marque bio Care de Stella Mc Cartney. Par ailleurs, on a pu remarquer depuis quelques années l’arrivée de stands dédiés à la cosmétique bio chez les grands distributeurs : Juice Beauty et Care de Stella Mc Cartney chez Sephora par exemple. Les nanotechnologies Pour faire face à la demande toujours plus grande pour des produits plus efficaces et plus agréables à l’utilisation, l’industrie cosmétique a dû s’appuyer sur des techniques innovantes toujours plus performantes. En particulier, l’introduction ces dernières années des nanotechnologies dans le domaine de la cosmétique est très controversée. En effet, l’utilisation de nanoformulations permet une plus grande efficacité des produits car les éléments actifs comme les vitamines, sont protégés au seins de systèmes nanométriques (liposomes ou nano-capsules) et ne sont libérés qu’au contact de la peau. Par exemple, les nanoparticules permettent d’obtenir des produits avec une forte teneur en huile en évitant l’inconvénient de la texture grasse, ou encore des crèmes solaires plus efficaces qui ne laissent pas de traces blanches. D’un point de vue sécuritaire, les problèmes de réactivité cellulaire et tissulaire, ainsi que le risque de passage des barrières physiologiques (peau, poumons) fait craindre pour la santé des consommateurs. Bien que ces nouvelles techniques soient déjà utilisées en cosmétique, les travaux sont en cours afin d’évaluer le danger de l’utilisation des nanotechnologies dans les cosmétiques. La cosmétique au masculin Les femmes n’ont plus du tout le monopole des produits de beauté. Avec la banalisation du métrosexuel ces dernières années, le marché de la cosmétique a largement pénétré le milieu masculin qui ne se limite plus désormais à la simple consommation d’aftershave. Crèmes antirides de Nivea for Men, crèmes antiâge de Biotherm Homme, traitements antifatigue de Sephora Men, crèmes hydratantes de Clinique et crèmes dépilatoires de Taky Nair for men sont quelques-uns des nombreux exemples de la masculinisation du secteur de la cosmétique. Le marché de la cosmétique masculine reste encore modeste : en France, il représentait 10,4% du marché total cosmétique en 2005 selon la Fédération des Industries de la Parfumerie. Néanmoins, il progresse 1,5 fois plus rapidement que celui des femmes et connaît un véritable décollage ces dernières années. Les professionnels ne se sont véritablement lancés sur le marché au milieu des années 90, à l’exception de Biotherm Homme qui existe depuis 1985. En 1996, la création de la marque parisienne Nickel spécialiste des soins pour homme et leur gamme « lendemain de fête » décoince les hommes vis-à-vis des soins masculins et ouvre une brèche dans le secteur de la cosmétique jusqu’alors réservé aux femmes. Les années 2000 marquent l’arrivée d’acteurs incontournables de la cosmétique féminine : Clarins créée en 2002 sa gamme Clarins for Men, suivi par L’Oréal en 2004 avec L’Oréal Men Expert. Aujourd’hui, toutes les grandes marques de cosmétiques possèdent leur propre gamme dédiée aux soins masculins. Le vieillissement de la peau Aujourd’hui, les crèmes anti-âge occupent une large place au sein de l’industrie cosmétique. Elles vont de la crème hydratante la plus basique aux crèmes les plus élaborées et représentent pour beaucoup de consommateurs une alternative au moins partielle à la chirurgie invasive. Selon une étude publiée par la Commission européenne en 2006, les traitements cosmétiques non invasifs ont connu une croissance de 43% entre 2003 et 2004. Ce secteur de la cosmétique doit néanmoins faire face à la concurrence croissance des interventions peu invasives telles les injections de Botox ® très prisées en particulier sur le marché étasunien. L’efficacité de la technique et sa rapidité d’exécution séduisent de plus en plus de consommateurs en Asie, en Europe et en Amérique Latine, bien que de nombreux cas d’injections de contrefaçons aient été révélés. Selon les experts, 5% des injections de Botox ® faites sur le territoire des Etats-Unis seraient frauduleuses. ÉMERGENCES, la lettre des pays, des secteurs et des marchés émergents© - La lettre d’analyse financière de MemoPage.com / n°24 - 11 nov. 2009 Six valeurs de référence Y. Gattaz – Ancien Président du CNPF / Président de l’Association Jeunesse & entreprise Voilà un livre capital et opportun,…ton analyse détaillée de l’innovation est tout à fait remarquable, ainsi que les exemples historiques très éloquents ! Jean-Jacques Duby ancien Directeur Général de Supélec et Président du Conseil d’Administration de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan Votre livre est un véritable trésor d'informations et une source de réflexion, que ce soit sur le plan historique, économique, sociologique, épistémologique, technologique, de la gestion, de la politique… et je dois en oublier ! Charles W. Wessner, Ph.D. - Director, Technology, Innovation, and Entrepreneurship The National Academies Thank you for your most interesting and erudite book, which I believe is a major contribution to the modern literature on innovation. Going beyond the linear models and mechanistic thinking that underlies the traditional economics analysis on this topic, this book provides an interdisciplinary, humanistic dimension to the complex economic challenge of creating new wealth through the application of human knowledge. Recevez par mail la Lettre + les nouveautés et les mises à jour du Guide de la Bourse http://www.memopage.com/bourse/emergences.php - Gratuit après inscription ou 35 Euros / an - ARCHIVES disponibles pour les abonnés