Synthèse RHD 2015 CCEAP - Plan Régional Circuits Courts et
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Synthèse RHD 2015 CCEAP - Plan Régional Circuits Courts et
Synthèse du diagnostic sur l’analyse de l’approvisionnement de proximité pour la Restauration Hors Domicile (RHD) Cette fiche est réalisée dans le cadre du plan régional CCEAP (Circuits-Courts et Economie Alimentaire de Proximité) afin de présenter un diagnostic de l’approvisionnement de proximité pour la RHD en Poitou-Charentes, sur la base d’un état des lieux recensant les initiatives, les actions porteuses, les acteurs et les structures en place. L’objectif est de connaître le potentiel de développement de la RHD en circuits-courts et/ou en lien avec les contraintes des marchés de proximité. On estime à 92 440 000 le nombre de repas préparés par an en restauration collective en Poitou-Charentes. Une attente partagée de tous : la structuration collective de l’offre et de la demande ! La région Poitou-Charentes est excédentaire dans la production de nombreux produits alimentaires. Nombre de repas recensés en restauration collective par département Etat des lieux de la demande : Le nombre total de repas par jour recensé dans la restauration collective est estimé à 440 200 en Poitou-Charentes. La Charente-Maritime est le 1er département en terme de repas préparés par jour avec 133 866 repas, elle est suivie de près par la Vienne avec 125 876 repas, ensuite vient la Charente avec 98 158 repas et enfin les DeuxSèvres avec 82 332 repas préparés par jour. Vienne 29 % 22 % Deux-Sèvres 19 % Charente 22 % CharenteMaritime 30 % 22 % Le coût moyen des denrées alimentaires pour un repas est de 1,80 €. On peut donc estimer à 792 360 € le coût total des denrées alimentaires pour la préparation des repas en restauration collective en Poitou-Charentes. Concernant le nombre de repas préparés par an, l’ensemble des établissements scolaires (maternels, primaires, secondaires, supérieurs et universitaires) représentent 42 % de la totalité des repas servis. Les établissements de santé (accueil de personnes âgées, cliniques et hôpitaux) représentent 37 %. La répartition des repas par catégories de restaurants en Poitou-Charentes est similaire à la moyenne française. Répartition du nombre de repartition de repas par jour et par catégories de restaurants 11% 2% 29% 11% 1% 8% 30% 3% 3% 1% 1% Accueil personnes âgées Administrations Cliniques et hôpitaux Crèches CROUS Entreprises Etablissements et foyers divers Etablissements militaires Etablissements pénitenciaires Maternel et primaire Secondaire et supérieur 1 Nombre de repas préparés par jour Nombre de repas préparés par jour par catégorie de restaurants et par département 50000 40000 30000 20000 10000 0 Charente Accueil personnes âgées Maternel et primaire Autres Charente-Maritime Deux-Sèvres Clinique et hôpital Secondaire et supérieur Vienne Etablissements et foyers divers CROUS Source : DRAAF Poitou-Charentes D’un département à l’autre, on peut remarquer quelques nuances, l’accueil de personnes âgées, les cliniques et hôpitaux représentent davantage de repas en Charente-Maritime. La part de repas dans les établissements scolaires est largement supérieure dans la Vienne que dans les Deux-Sèvres. De plus, les repas préparés dans les restaurants universitaires sont nettement plus importants dans la Vienne que dans les autres départements, cela s’explique par le fait que Poitiers est la 1ère ville universitaire de France en nombre d’étudiants par rapport aux nombres d’habitants (ils représentent 25 % de la population). La catégorie « autres » représente les administrations, les entreprises, les crèches, les établissements pénitentiaires et militaires. Etat des lieux de l’offre : Répartition des IAA par activité et par EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) : Si l’on s’intéresse aux Industries Agro-Alimentaires (IAA) de Poitou-Charentes pouvant participer à l’approvisionnement de proximité pour la RHD, on peut définir 6 catégories : Fruits et légumes : transformation et conservation de fruits, préparation de jus de fruits et légumes, autres transformations et conservations de légumes. L’activité fruits et légumes n’est pas très développée en Poitou-Charentes (seulement 13 unités). 2 EPCI ont 2 IAA travaillant sur les fruits et légumes (Communauté de Communes de l’Ile de Ré et CC du Pays Loudunais), 9 EPCI ont 1 unité et 54 n’en n’ont pas. Produits de la pêche : pêche en mer, pêche en eau douce, aquaculture en eau douce, transformation et conservation de poisson, crustacés et mollusques. On comptabilise 171 IAA sur les activités de la pêche en Poitou-Charentes, sans surprise, 165 IAA des produits de la pêche sont situées en Charente-Maritime avec 4 CC ayant entre 7 et 88 IAA avec une grande majorité d’entreprises de pêche en mer. Céréales et produits de boulangeries : farine, pain, biscuiterie, pâtisserie. 49 industries sont présentes sur le territoire picto-charentais, les activités céréales et boulangerie, pâtisserie sont plutôt centrées sur le nord de la région avec 7 communautés de communes ayant entre 3 et 5 IAA sur la Vienne et les Deux-Sèvres. 36 EPCI n’ont pas d’IAA dans ce secteur sur leur territoire. Produits laitiers : lait, beurre, fromage et autres produits laitiers. L’activité des produits laitiers est très développée en Deux-Sèvres avec 21 unités sur 47 en Poitou-Charentes, 13 en Vienne et 13 en Charente et Charente-Maritime. Produits carnés : transformation, préparation industrielle et conservation de bovins, ovins, porcs, volailles, ... L’activité en produits carnés est assez bien répartie sur la région Poitou-Charentes avec 80 IAA sur 32 EPCI, cependant la Communauté d’Agglomération du Bocage Bressuirais (79) se démarque dans ce secteur avec 19 IAA recensées alors que l’ensemble des EPCI en compte entre 0 et 6. Autres produits : les condiments, assaisonnements, glaces, sorbets et eaux de table représentent 13 unités de production sur 10 EPCI. Economie de proximité et filières longues : On peut estimer, à partir d’enquêtes réalisées en 2009 par la Chambre Régionale d’Agriculture PoitouCharentes, qu’environ la moitié de la production agro-alimentaire régionale de viandes et de produits laitiers est consommée par les picto-charentais. La quasi-totalité (90 %) de cette alimentation locale est distribuée en circuits longs. Le Poitou-Charentes est déficitaire en veaux, en porcs, en fruits et légumes, comme le montre le tableau ci-après : Rapport production/consommation en Poitou-Charentes (données 2013) Nombre d'habitants Production 1 792 000 Total bovins viande (tonnes) Consommation (kg/hab) (tonnes) Production / Ventes export consommation (% CA - IAA) 67 800 25 44 800 X 1,5 7 700 6 10 752 X 0,7 Femelles allaitantes 27 000 11 19 712 X 1,4 Taurillons 26 800 4 7 526 X 3,6 6 300 4 7 168 X 0,9 Viande ovine 16 200 4 6 630 X 2,4 Viande porcine 47 500 34 61 286 X 0,8 Volailles 90 900 25 44 621 X2 7 300 1 1 075 X7 16 28 672 = 350 627 200 = Femelles laitières Bœufs et veaux Lapins Œufs 28 800 Lait de vache 637 430 Lait de chèvre 208 500 COP 5 860 000 3 5 376 X 39 250 448 000 X 13 Légumes 118 000 125 224 000 Eau de vie AOP (btl) 170 000 0,06 Fruits 105 300 106 65 116 480 10% 15% 30% X 0,5 X 1 600 94% X 0,9 Source : Chambre Régionale d’Agriculture Poitou-Charentes d’après Douanes, INSEE et FranceAgrimer. Les circuits-courts en PoitouCharentes : Nombre d’exploitations en circuitscourts Nombre total d’exploitations Pourcentage exploitations en circuitscourts Les circuits courts sont pratiqués par 12 % des exploitations de Vienne 600 5200 11,50% Poitou-Charentes, soit 3 250 Deux-Sèvres 650 6400 10% exploitations sur les 27.000 que Charente-Maritime 1200 7400 16,20% compte la région en 2010. Les Charente 800 7900 10% producteurs en circuits courts Poitou-Charentes 3250 26900 12% indiquent pour leur grande Métropole 18,50% majorité que la demande est loin Source : Agreste – RA 2010 d’être saturée. Selon le réseau régional des circuits courts de Poitou-Charentes, les perspectives de développement sont à dix ans de + 10 % dans la vente directe (+ 290 M€) et de + 30 % (+ 50 M€) dans la restauration hors foyer, soit un gain de recettes de 340 M€, c’est-à-dire une augmentation supplémentaire des recettes agricoles de la « ferme Poitou-Charentes » de + 1 % par an. Contact : Anaïs BUTET - Chambre Régionale d’Agriculture Poitou-Charentes : [email protected] Décembre 2015 - Crédits photos : Vienne Rurale, Agrobio Poitou-Charentes, Eléonore CHARLES - Réalisation : Valérie LOCHON (CRA PC) Synthèse d’analyse de l’approvisionnement de proximité en RHD en Poitou-Charentes et pistes d’action envisageables : Cette synthèse est l’analyse des éléments recensés auprès d’une diversité d’acteurs de la RHD (producteurs, gestionnaires de cantines, collectivités, distributeurs, abattoirs, coopératives, associations, …). Au total près de 80 personnes ont été enquêtées soit lors d’entretiens visuels ou téléphoniques ou via une enquête en ligne. De plus, cette synthèse a été complétée par les diagnostics réalisés sur des territoires en projet. L’objectif de cette analyse est de poser un diagnostic, portant notamment sur l’offre et les besoins en raisonnant en termes de filières et de territoires. Thématique Producteurs Produits Logistique Organisation et réseaux Filières longues Equilibre financier Restauration collective Installation et infrastructure Implication Logisti que Commercialisation Besoins identifiés Lutte contre le gaspillage et animations pédagogiques Marchés publics Freins Facteurs de réussite Pistes d’action Produits non adaptés pour la RHD (calibrage, conditionnements…). Quantité importante difficile à fournir (viandes : équilibre carcasse). Peu de diversité dans la production de fruits. Produits locaux non adaptés pour les établissements de santé. Toutes les catégories de produits ne sont pas présentes sur chaque EPCI. De nombreuses difficultés pour l’approvisionnement des produits de la mer pour la RHD. Multiplicité des points de livraison, des interlocuteurs et des commandes. Difficulté d’assurer les commandes des fournisseurs (délais trop courts). Grande diversité de produits à l’échelle régionale. Disponibilité du poisson via la Charente-Maritime. De nombreux produits sous signe de qualité. Des chartes de qualité existantes Développement de débouchés fixes pour les producteurs. Traçabilité assurée des produits. Volonté des producteurs de faire connaître leurs produits. Référencer les besoins des cantines pour adapter les produits. Mettre en rapport les produits locaux et les attentes des centres hospitaliers. Regrouper les producteurs pour répondre collectivement. Définir une charte de qualité par territoire. Existence de plateformes et distributeurs de produits locaux sur le territoire picto-charentais. Manque de mise en réseaux des producteurs. Filières non structurées pour répondre à la demande en RHD. Manque de compétences pour répondre aux appels d’offres. Manque de temps. Existence de groupements de producteurs. Implication faible des filières longues dans l’approvisionnement local pour la RHD. Référencement des produits non adaptés pour la RHD. RHD = Petites commandes. Livraison coûteuse. Forte densité des IAA en PoitouCharentes. Certaines IAA prêtes à s’impliquer dans l’approvisionnement pour la RHD. Structurer la commercialisation, les commandes, la facturation et la livraison de manière collective. Solliciter et créer des plateformes. Débloquer des moyens humains. Pérenniser et créer des réseaux de producteurs. Développer les projets de mutualisation de création d’atelier. Créer des outils et des process adaptés. Former les producteurs. Solliciter et créer des plateformes. Mobiliser les filières longues. Identifier leurs capacités de répondre à la RHD. Volonté des producteurs pour travailler en collectif. Trouver la juste équation de la marge à appliquer sur les produits pour financer la structure. Difficultés à financer de manière autonome les structures. Manque d’unité d’abattage, de découpe et de transformation sur chaque EPCI. 1 seule légumerie en PoitouCharentes. Atelier d’abattage, de découpe, de transformation en place chez des producteurs. Légumerie : actuellement à 50 % des capacités. Légumerie : se fournit à 100 % en produits locaux. Etudier les capacités des ateliers existant à travailler pour la RHD. Identifier les besoins complémentaires en ateliers. Rassembler les acteurs pour structurer les filières. Insertion de nouveaux produits = gaspillage. Manque de découverte des saveurs. Réduction des pertes avec les produits locaux. Fournisseurs prêts à faire des animations. Sensibiliser les plus jeunes à la découverte des saveurs et au non gaspillage par des visites d’exploitation, des animations, … Complexité des procédures de marchés publics. Simplicité pour les cantines préparant peu de repas : achat en gré à gré. Nouvelle réglementation assouplie. Des « astuces » existent. Volonté pour les fournisseurs d’avoir des contrats d’engagement. Compétences et expériences à la rédaction des marchés publics existantes en Poitou-Charentes. Utiliser le guide des marchés publics publié par le Ministère de l’Agriculture. Développer des formations à la rédaction des marchés publics pour les gestionnaires de cuisine. Thématique Freins Restauration collective (suite) Produits Organisation Adéquation Offre/Demande Equipements Environnement et contexte actuel Facteurs de réussite Saisonnalité des produits (légumes sur la période estivale). Manque de connaissance de l’offre locale. Achat Prix Volonté politique Demande des consommateurs Problèmes d’organisation des fournisseurs. Manque de réactivité des fournisseurs. Manque de formations du personnel de cantine. Moyens humains limités dans les établissements de santé. Capacité de stockage limitée. Manque d’équipements. Légumerie insuffisante : Petit espace, non adapté pour traiter un grand nombre de produits. Saisonnalité des commandes (pour les établissements scolaires), pas en phase avec la saisonnalité des légumes. Approches d’achats et de ventes différentes. Moyens humains suffisants pour travailler des produits locaux. Personnel motivé. Variabilité importante du nombre de repas à préparer selon les structures. Prix de la viande entre 10 et 30 % plus cher en local que par un grossiste. EPHAD : coût denrées/repas très faible. Livraison coûteuse. Préjugés sur les prix pratiqués par les acheteurs et les fournisseurs locaux. L’approvisionnement local en légumes ne génère pas de surcoût. Un coût denrées par repas relativement élevé. Le critère prix n’est plus le seul critère de sélection des fournisseurs. Soutien financier insuffisant. Soutien aux producteurs insuffisant. Soutien politique variable en fonction des territoires. Absence de portage politique dans les établissements de santé. Réforme territoriale. Contexte politique favorable. Volontarisme affiché de la Région. Actions soutenues dans chaque Conseil Départemental. Des élus moteurs. Retombée sur l’économie locale. Nombreuses actions portées politiquement. Volonté de structurer les territoires. Réforme territoriale. Fortes demandes des consommateurs en produits bio et locaux. Besoin de « bien manger ». Crainte d’une augmentation des prix des repas. Pistes d’action Développer les connaissances des productions locales (annuaire des produits, calendrier de disponibilités, …). Travailler sur une réflexion commune avec l’ensemble des acteurs. Inciter le partage d’expérience. Identifier les besoins pour l’anticipation des commandes. De nombreuses cantines scolaires sont équipées d’un espace légumerie. Des expériences réussies. Des habitudes d’achat groupé. Trouver des débouchés alternatifs (centre de vacances, …). Regrouper les acheteurs et fournisseurs dans des structures opérationnelles. Travailler sur une réflexion commune. Inciter le partage d’expérience. Informer et sensibiliser. Objectiver l’appréciation financière. Trouver la juste équation entre les prix payés aux producteurs et le coût contraint des restaurations collectives, tout en impliquant les frais de logistique. Faire des efforts d’économie de produits (gaspillage alimentaire, réduction à la cuisson,…). Poursuivre la sensibilisation des élus locaux. Recenser l’état d’avancement dans les autres régions historiques et favoriser l’échange d’expériences. Sensibiliser les consommateurs. Faire connaître l’origine des produits. Pistes d’actions pour 2016 : Etudier les besoins en installations et infrastructures pour l’organisation des filières. Elaborer un Projet Alimentaire Territorial sur un espace test. Elaborer un test sur l’une des filières prioritaires. Définir un périmètre d’actions : o o o o o o o Quelle définition du produit local ? Quel pourcentage de produits locaux dans les établissements ? Quelle fréquence d’achat ? Quelle organisation logistique ? Quels coûts ? Quels prix ? …