7 exemples d`agriculture paysanne en Pays de la Loire

Transcription

7 exemples d`agriculture paysanne en Pays de la Loire
7 exemples d’agriculture
paysanne en Pays de la
Loire
L’agriculture paysanne en 10 principes
Répartir les volumes de production afin de permettre au plus
grand nombre d’accéder au métier et d’en vivre : Prendre en compte
que dans un contexte où les besoins sont globalement satisfaits, le
développement de la production des uns se fait au détriment des autres.
Être solidaire des paysans des autres régions d’Europe et du
monde : Refuser une politique agressive à l’exportation et prôner la
souveraineté alimentaire de chaque pays ou groupe de pays.
Respecter la nature
Valoriser les ressources abondantes et économiser les
ressources rares
Rechercher la transparence dans les actes d’achat, de production,
de transformation et de vente des produits agricoles : Informer
chaque consommateur et citoyen des conditions de production et de
valorisation
Assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des
produits
Viser le maximum d’autonomie dans le fonctionnement des
exploitations agricoles : Permettre aux paysans d’être maître de leurs
choix techniques et économiques, dans le respect de l’intérêt collectif.
Rechercher les partenariats avec d’autres acteurs du
monde rural : Contribuer à une vie économique et sociale
satisfaisante dans tous les territoires
Maintenir la diversité des populations animales élevées et
des variétés végétales cultivées.
Raisonner toujours à long terme et de manière globale :
Prendre en compte simultanément et dans la durée l’ensemble des
principes de l’agriculture paysanne
« l’Agriculture
Paysanne doit permettre à un maximum de paysans
répartis sur tout le territoire de vivre décemment de leur métier en
produisant sur des exploitations à taille humaine une alimentation saine
et de qualité, sans remettre en cause les ressources naturelles de demain.
Elle doit participer avec les citoyens à rendre le milieu rural vivant dans
un cadre de vie apprécié par tous ».
p6
Lait
p8
p14
Lait
apiculture
p10
p16
Volailles,
ovins, huile
p12
Lait, vin
Fromages
de chèvre
p18
maraîchage
Nous avons passé au crible de l’analyse 23 exploitations sur la région.
Vous avez entre les mains un opus de ces présentations. Les personnes
qui m’ont accueilli et qui ont partagé leur expérience sont révélateurs
de l’agriculture paysanne : ouverts sur les autres, solidaires et impliqués
dans leur métier, ils souhaitent montrer à travers leur exemple que la
course à l’agrandissement et à l’intensification n’est pas une fatalité et
que d’autres façons de penser et de vivre leur métier sont possibles.
Pourquoi l’agriculture paysanne?
Performance
économique des
systèmes
Les paysans du groupe parviennent
à vivre correctement de leurs produits
sur des systèmes à dimension
humaine. Souhaitant agir pour
maintenir des paysans nombreux, ils
ont fait en sorte de rendre leurs
exploitations transmissibles, grâce à
des immobilisations mesurées: l’actif
immobilisé moyen du groupe est de
99 500 € contre 137 500 € pour la
région.
L’efficacité du système est bon,
puisque les agriculteurs obtiennent
de bon revenus : 19763 € /UTAF en
moyenne (contre 17000 € de
moyenne régionale). Ramenée à la
surface, cette efficacité économique est forte, puisque la moyenne
du groupe est de 777 € / ha contre
492 € / ha pour la région
L’agriculture paysanne propose
une ouverture vers l’extérieur et une
plus grande disponibilité en temps
de travail des paysans pour être
partie prenante de la société. Grâce
à l’efficience de leurs systèmes de
production, la rémunération horaire
moyenne des producteurs du groupe
est de 9 € / heure.
Une forte volonté
d’autonomie alimentaire
Les 23 producteurs enquêtés font
preuve d’une forte volonté
d’autonomie vis-à-vis de leurs
fournisseurs
et
souhaitent
maîtriser, en élevage, l’alimentation de leur troupeau.
Moins dépendantes
des subventions
Les subventions représentent en
moyenne pour le groupe 27 %
de l’EBE contre 44 % de
moyenne à l’échelon régional
(moyenne nationale 36 %).
Des systèmes
écologiquement viables
groupe
Région
N organique
86
87
N chimique
15
70
Total N
101
157
% organique
85%
55%
P205 org
46
48
P205 chimique
2
20
Total P
48
68
% org
96%
71%
UF*
Autonomie alimentaire
totale
Prot
6
Autonome à 90 % ou plus
6
3
Autonome à 80%
2
3
Autonome à 66 %
0
4
+ de 50 % de dépendance alimentaire
4
2
*UF: Unités Fourragères, Prot. : protéines
Face à l’urgence environnementale, mais également par
pragmatisme
économique,
ils
minimisent leurs interventions et
leurs apports d’intrants ( 10 d’entre
eux n’utilisent aucun pesticide ) et
maximisent
le
recours
aux
ressources abondantes (herbe et
matière organique par exemple) ce
qui rend leurs modes de production
moins gourmands en énergie
indirecte. Ils se sont équipés pour
diminuer
leur
consommation
énergétique (prérefroidisseur de
tank à lait, chaudières solaires,
panneaux
photovoltaïques,
chaudières à bois déchiqueté…)
Méral (53)
(Bassin de
l’Oudon)
Stéphane GAULTIER
40 ans. 1,2 UTA
156 000 L de lait
SAU : 30 ha
Raisonner le système de production à partir du bilan
énergétique
« Mon métier correspond à mon engagement. Je milite
pour une façon de produire moins énergétivore. Je
vends mon lait en conventionnel sans mettre aucun
intrant chimique sur mes cultures, et je pense gagner
correctement ma vie. C’est possible. J’ai envie de bien
vivre, de ne pas me surcharger de travail et de respecter
l’environnement. Au quotidien, je mets en pratique
les notions de développement durable.
Installé depuis 1998.
sur la ferme familiale,
180 000 L de quota et
taurillons. Il
abandonne les
taurillons et augmente
la surface en herbe.
Signature d’un CTE
en 2000.
Produire
30 VL
Normandes,
Montbéliardes,
Prim’Holstein
Rendements:
Céréales : 80 qx / ha
Prairies : 8TMS / ha
Maïs ensilage : 13TMS/ ha
156 000 L
(Celia)
Achat de protéines : 3% des besoins
Achat de fourrages : 8% des besoins
Chargement : 1.54 UGB / ha SFP
Productivité : 5200 L / vache
Prix moyen du lait : 301 € / 1000L
Coût en concentrés : 14,76 € / 1000 L
MB de l’atelier : 296 € / 1000 L
Témoigner
Le « scénario NEGAWATT »
de Stéphane Gaultier
Sobriété : l’herbe pâturée est un
aliment simple que l’on trouve en
abondance au printemps et à
l’automne. Les vaches sont taries
l’hiver et ne mangent alors que du
foin.
Efficacité : Pour produire 100 litres
de lait, il me faut 5 L éq fioul / an.
La moyenne est de 13,4 L. Mon
coût alimentaire est de 33 € /
1000L, et de 94 € pour les
exploitations du CER 53.
Energies renouvelables : j’ai
d’abord installé des chauffe-eau
solaires pour la laiterie et le
camping,
Analyser
Stéphane, seul sur une exploitation
de taille réduite parvient à dégager
un bon revenu sur une surface
modeste. Il pourrait selon lui
atteindre l’autonomie alimentaire
stricte et passer en bio avec 5 ha
supplémentaires. Originalité du
système : Stéphane arrête la
machine à traire pendant deux
mois d’hiver, période où le coût
énergétique
induit
par
l’alimentation est le plus élevé »
puis un prérefroidisseur de lait.
J’utilise également de l’huile
issue du pressage à la ferme de
graines de colza et actuellement,
nous installons une chaudière à
bois déchiqueté afin de valoriser
les
haies
bocagères
de
l’exploitation.
« Mon inquiétude?
Les
agricarburants »
La concurrence entre alimentaire
et non alimentaire est forte. Si le
fait de continuer à conduire
implique que des gens ne peuvent
plus faire de cultures vivrières à
l’autre bout du monde, je dis non.
Nous créons de gros déséquilibres,
et il faut y penser. »
Consommation électrique:
éq. 96 L de fioul / ha
Equipements énergétiques :
- Prérefroidisseur de tank à
lait
- Chaudière à bois déchiqueté
Revenu : 20 526 € / UTAF
Actif immobilisé : 85 k€/ UTAF
Tps de travail : 1694h/UTAF/an
Taux d’endettement : 56 %
Aides directes/ EBE : 14 %
Dominique et Josiane
MOUNIER
45 ans. 1,75 UTA
216 000 L – SAU: 35 ha
Pommerieux (53)
Un bon revenu à deux avec 190 000 L et 35 ha
« Si j’ai choisi d’être paysan, c’est pour prendre
les rênes, prendre mes propres décisions, et ne
pas dépendre de quelqu’un d’autre . Notre outil
de production n’appartient pas à la banque.
Nous avons une structure légère qui marche
Nous faisons un gros effort de maîtrise de
charge, ce qui nous permet de dégager un bon
revenu. »
Dominique s’installe en
1988 avec 95 000 L et 20
ha. Le couple acquiert 10
ha et 50 000 L pour
installer Josiane en 95. La
mise aux normes est faite 2
ans plus tard et ils signent
un CAD en 2004.
Produire
Rendements:
Céréales : 50 qx / ha
Prairies : 7 TMS / ha
Maïs ensilage : 10 TMS/ ha
30 VL
190 000 L
Prim’Holstein
(Colaima)
Achat de protéines : 5% des besoins
Achat de fourrages : 3% des besoins
Chargement : 1.4 UGB / ha SFP
Productivité : 6300 L / VL
Prix moyen du lait : 296 € / 1000L
Coût concentrés : 11 € / 1000 L
MB de l’atelier : 317 € / 1000 L
Témoigner
« Ne vous installez pas dans
des cathédrales! »
« Si j’avais un conseil à donner aux
jeunes, ça serait de ne pas forcément
s’installer dans des grosses exploitations clef en main, criblées de
dettes. Personnellement, ce que j’ai
trouvé excitant dans le métier, c’est
de monter progressivement en
puissance. Les parents construisent
des cathédrales à des prix exorbitants soit disant pour assurer la
succession, mais ce sont des
structures
très
difficilement
reprenables et très lourdes financièrement. Si le jeune se plante, ça
sera de sa faute, alors que si il
réussit, le mérite en reviendra à son
père qui avait prévu la succession ! »
« Rester extensif »
« Notre quota est de 216 000 L
mais nous produisons en réalité
entre 170 et 190000L, pour garder
l’extensivité. Nous réduisons les
charges
au
maximum.
Aujourd’hui, les vaches sont
nourries à l’herbe de début mars
jusqu’à
Noël
les
années
moyennes. Outre les économies
dues à la diminution de la
culture du maïs, le faible
chargement
engendre
une
meilleure gestion globale du
troupeau : il y a moins de
maladies, ce qui diminue
les frais vétérinaires.
Analyser
Une exploitation en phase avec les
principes de l’agriculture paysanne :
volume de production et taille
d’exploitation modestes, avec une
forte autonomie en intrants.
L’organisation du travail à deux
permet de dégager du temps libre
tout en assurant un bon revenu. Les
objectifs sont maintenant de
prévoir à moyen terme une
succession sans pression en
maintenant un rythme de croisière.
Consommation
électrique :
éq. 91 L de fioul / ha
Revenu : 20 560 € / UTAF
Actif Immobilisé : 57 k€ /UTAF
Tps de travail : 1632 h/UTAF/an
Taux d’endettement : 9 %
Aides directes/ EBE : 16 %
Daniel et Réjanne
DURAND
51 et 46 ans. 2 UTA
Ovins all., volailles et huile AB
SAU : 40, 2 ha
La Meilleray de
Bretagne (44)
Un projet de proximité pour une autre agriculture
« Nous croyons en ce que nous faisons. L’avenir est
dans l’agriculture paysanne. C’est important qu’il y
aient des paysans qui ouvrent leurs portes pour faire
passer ce message. Nous avons atteint un objectif :
des salaires corrects pour vivre tout en respectant le
voisin : nous n’avons pas besoin qu’il disparaisse ;
nous ne voulons pas nous agrandir! »
Produire
Installés en 1981 en
ovins viande. En
1986, ils commencent la production
de volailles plein air
vendues en direct.
L’exploitation passe
en bio en 96.
10%
marchés
3800 volailles bio
25%
(poulets,pintades
oies, canards et dindes)
livraisons
65%
Vente à la
ferme
Coût alim. : 1,73 € / kg
MB de l’atelier : 4,20 € / kg
166 brebis
169 agneaux bio
(grivettex IdF)
(Terrena)
2500 L d’huile bio
dont 50 % vendue en alimentaire.
Prix de revient : 0,55 € / L
MB : 2 € L tournesol et 2,50 €/ L
colza
1,6 UGB / ha SFP
1 agneau vendu / brebis
Prix moyen : 5,48 € / kg
MB de l’atelier : 93 € / brebis
Témoigner
« Rémunérer le travail plutôt
que le capital »
« Il est important que le produit
rémunère de la main d’œuvre
plutôt que du capital. Plus nous
irons vers des systèmes durables,
écologiques,
plus
nous
emploierons de la main d’œuvre,
ce qui doit être une opportunité
plutôt qu’une contrainte.
Je pense que les jeunes qui
s’installent aujourd’hui doivent
avoir cette démarche économe et
autonome ; il doivent faire en sorte
de ne pas avoir d’immenses
capitaux. »
« Vive la transparence! »
« Nous sommes excédentaires en
bois. Nous pourrions chauffer
deux maisons et demi avec le
bois que nous avons.
Nous souhaiterions mettre en
place une plate forme pour
commercialiser le bois, mais il
faudrait des chaudières dans les
collectivités. C’est en train de se
mettre en place. On travaille
également sur l’éolien et la
récupération du méthane.
Nous
pouvons
devenir
producteurs d’énergie.
Analyser
Les agneaux de bergerie et les
volailles font que la dépendance
alimentaire est relativement forte
et la dépense énergétique assez
importante. Les équipements et la
maîtrise de l’outil de production
permettent
toutefois
à
l’exploitation
d’être
énergétiquement autonome à 70
%. Les associés souhaitent
renforcer encore cette autonomie.
Ils souhaitent également ouvrir
leur exploitation à un jeune en
production
diversifiée
type
maraîchage, pour créer de l’emploi
tout en se libérant du temps.
Equipements énergétiques:
- Chauffe eau solaire
- Presse à huile
- Chaudière à bois déchiqueté
- Capteurs photovoltaïques,
vente de courant à EDF
Consommation électrique :
éq. 1 25L de fioul / ha
Revenu : 17 500€ / UTAF
Actif Immobilisé : 59 k€ / UTAF
Taux d’endettement : 6 %
Tps de travail : 2200h/UTAF/an
Aides directes/ EBE : 33 %
Michèle GRABETTE
Denis GABORIEAU
51 et 55 ans. 3 UTA
Lait bio et vin bio
SAU 70 ha
St Philbert de
Bouaine (85)
Réduire les charges pour augmenter la valeur ajoutée
«Ce qui compte pour nous est de faire ce que
nous aimons et de sentir que nous avons une
place dans la société, tout en répondant aux
attentes des consommateurs en terme de qualité
des produits et de respect de l’environnement.
Le temps libre fait aussi partie de nos objectifs.
Nous prenons six semaines par an et on le dit !
Pour le temps de travail, nous souhaitons que
l’agriculture soit un métier comme un autre.
Denis s’installe en 77
avec ses parents, 200000
L 46 ha (2 ha de vignes)
et 200 brebis. En 92, les
parents de Denis partent
en retraite, remplacés par
Michèle.. En 2000, ils
passent en bio et arrêtent
les brebis. Ils embauchent pour faire face au
passage en bio.
¾ Vente directe
Produire
200 € / Hl
90 hl de vin bio
¼ Négoce
Rendement : 47 hl / ha
MB de l’atelier : 114 € / hl
Rendements:
60€/Hl
30 VL
190 000 L
Prim’Holstein
(Colaima)
Céréales : 50 qx / ha
Prairies : 7 TMS / ha
Maïs ensilage : 10 TMS/ ha
Achat de protéines : 15% des besoins
Achat de fourrages : 15% des besoins
Chargement : 1. 3 UGB / ha SFP
Productivité : 6276 L / VL
Prix moyen du lait : 344 € / 1000L
Coût en concentré : 32 € / 1000 L
Témoigner
« L’agriculture environnementale crée de l’emploi! »
Le passage à l’agriculture
biologique nous a fait embaucher
un salarié non pas à mi temps,
mais en CDI à temps plein.
L’agriculture
environnementale
crée de l’emploi !
Nous tentons de mettre en place
une agriculture respectueuse de
son environnement, à la fois
naturel et social. Nous pensons
bilan énergétique et qualité de
l’eau, de l’air et de la terre.
Sur le plan économique, la clef de
la réussite pour nous est la
reconquête de l’autonomie et de la
valeur ajoutée. »
Analyser
Les associés appartiennent à un
groupe
de
réflexion
économique mettant en avant
l’importance de la maîtrise des
charges. L’excellente gestion
économique permet d’avoir un
salarié et de dégager un bon
revenu.
La
sensibilité
environnementale
est
également forte, ce qui se
traduit par une empreinte
écologique réduite.
« Jeunes en phase d’installation:
prendre le temps de réfléchir »
« Pour un jeune
qui s’installe, il
faut trouver un
bon équilibre
entre les capitaux et le revenu disponible. Il
faut confronter le projet avec
d’autres, faire le tour des cartes
qu’on a en main, des leviers dont
on dispose.
Il faudrait se réserver une année
pratique avant de s’installer, pour
prendre du recul, aller voir
ailleurs et bien réfléchir à ses
propres aspirations.
Equipements énergétiques
- Chauffe eau photovoltaïque
- Chauffage solaire (60 %
d’autonomie)
Consommation électrique :
éq. 103 L de fioul / ha
Revenu : 34 504 € / UTAF
Actif Immobilisé : 95 k€ / UTAF
Tps de travail : 2074h/UTAF/an
Taux d’endettement : 0 %
Aides directes/ EBE : 8 %
Michel et Florence
MEUNIER
50 et 42 ans. 2 UTA
Apiculture et accueil
Pruillé le Chétif
(72)
Innovation permanente à la maison des abeilles
« Ce qui sauvera le paysan de demain, c’est de
transformer et travailler en réseau, le plus localement
possible. Pour mes ateliers de cuisine, je n’utilise que
des produits des paysans locaux. Nous militons en
permanence pour la proximité. Il faut produire,
transformer et vendre au pays. Le contact direct, la
fidélisation des clients nous obligent à faire sans
cesse attention à ce que nous faisons»
Michel s’installe en
99, puis rentre dans le
réseau fermes pédagogiques 72. Devant
le succès de leur
projet,
Florence
s’installe à son tour en
2004 et s’occupe des
accueils de classe
Produire
200 ruches
Cire
(bougies:
5 % CA)
Abeilles noires
(race locale)
Ferme pédagogique
12%*
Goûters à la ferme
3%*
2,5 tonnes
de miel
Miel**
Pain d’épices
20%*
21%*
Chocolats
Cakes
Sablés
15%*
6%*
5%*
Direct magasin
86%
Crème noisette
11%*
* En pourcentage du chiffre d’affaire
** Miels monofloraux: tilleul et châtaignier; miels multifloraux: toutes fleurs, forêt
GIE Chèvrefeuille
14 %
Témoigner
«Voir ce qui se faire ailleurs »
« Je m’inspire de ce qui se fait
ailleurs. De temps en temps, je
pars faire un marché loin de chez
moi pour voir comment ils
fonctionnent. Bien sûr, j’espère
que d’autres feront pareil avec
mon cas ! »
«Nous gérons notre temps sans
stress »
Je sais que jamais je ne parviendrai
au niveau de salaires que j’avais en
tant que salarié, mais ce n’est pas
une priorité, car nous avons une
super qualité de vie. Nous gérons
notre temps sans stress, en prenant
4 semaines de vacances par an. »
« Un seul mot d’ordre :
diversifier »
«La
gamme
de
produits ne cesse de
s’étendre, avec des
cakes, des sablés, une
autre
recette
de
chocolat, une crème de noisettes.
D’autres produits sont à l’étude…
Nous faisons des ateliers de
cuisines qui permettent de
sensibiliser les consommateurs et
leur faire acheter nos produits.
Nous misons beaucoup sur
l’accueil et la pédagogie. Il faut
éduquer les consommateurs si
nous voulons qu’ils continuent à
acheter nos produits par la suite ».
Analyser
Michel n’applique aucun traitement
sur les ruches et l’unique
alimentation des abeilles est leur
propre miel de printemps. Le
système est donc très économe, y
compris en énergie et ce malgré
l’activité d’accueil. La maîtrise des
circuits de commercialisation est
totale grâce à la très grande
inventivité des producteurs pour
diversifier.
Cette
innovation
permanente va être continuée, avec
une augmentation de l’accueil.
Equipements énergétiques :
Panneaux solaires
Revenu : 15 629 € / UTAF
Actif immobilisé : 49 k€/UTAF
Taux d’endettement : 15 %
Tps de travail : 1621h/UTAF/an
Aides directes/ EBE : 0 %
Jean Paul DILE et
Laurence THOMAS
45 ans.2 UTA
Fromage de chèvre bio (38 000 L)
SAU : 40 ha
St Georges
sur Layon
(49)
« Nous sommes des tailleurs de pierre »
« Nous sommes des tailleurs de pierre. Un tailleur
de pierres sculpte en fonction de la pierre qu’il a,
sans essayer de la modeler. Nous avons adapté
tout notre système de production en fonction des
contraintes et atouts de ce que nous possédions. Il
y a complémentarité parfaite entre les besoins
alimentaires, les cultures et les conditions
pédoclimatiques. C’est cela aussi la spécificité bio
pour laquelle nous militons. »
Après une 1ère expérience en
gaec de 5 ans, Jean Paul et
Laurence s’installent en 98,
construisent la chèvrerie et
la laitterie grâce à un PAM
de 150 000 €. En 2000, ils
reprennent la clientèle du
MIN et finissent de
construire leur maison en
2003.
Produire
68 chèvres
(maj. alpines +
Saanen et
Poitevines)
38 000 L bio
30 000 chabis
et 2500 bûches
70%
MIN de
Nantes
Rendements :
-Tournesol et féverole : 25 qx/ ha
- Blé et mél. Céréales : 40 qx / ha
- Herbe : 7 TMS / ha
Biocarburant : 600 L d’huile de
tournesol autoconsommés
20 %
magasins
10%
Ferme +
livraisons
Aucun achat d’aliment
Chargement : 0, 9UGB / ha
Productivité : 550 L / chèvre
Prix : MIN : 1,90 € /chabis et 3,40 € /
bûche. A la ferme : 2,50 € et 4 €
Témoigner
« Une ferme bio qui marche,
c’est une manif tous les jours! »
« En bio, nous avons dix ans
d’avance, entre autres sur des
logiques d’économie d’énergie.
Les résultats sur les cultures sont
bons, même sans traiter. Cela nous
pose question : jusqu’où doit on
aller pour que les agriculteurs
prennent
conscience
?
Le
changement est trop lent par
rapport à l’urgence planète. Dans
dix ans, les collègues seraient bien
capables de nous dire « pourquoi ne
l’avez-vous pas dit plus tôt ? »
Pour moi une ferme bio qui
marche, c’est une manif tous les
jours. »
« Vive la transparence! »
« Il y a toujours des
enfants
ou
des
clients pour assister à la traite.
Les chèvres ne
sont
même
pas
perturbées, tellement
elles ont l’habitude. J’aime bien
que les gens sachent comment on
bosse. On n’est pas de bons
commerciaux, les gens nous
voient comme on est. Nous
n’avons rien à cacher de notre
façon de produire, au contraire. »
Analyser
Jean Paul et Laurence sont des
paysans heureux de leur métier et
convaincus de la production bio.
Leur ferme est à 100 % autonome
en alimentation et en fertilisation,
l’emprunt lourd qui pesait sur leur
comptabilité a été absorbé et le
revenu dégagé est correct. Malgré la
transformation
fromagère,
la
consommation énergétique reste
faible, grâce à des équipements
adaptés. La prochaine étape sera de
récupérer les eaux de pluies et les
eaux usées.
Equipements énergétiques:
- Chauffe eau solaire
- Isolation chèvrerie en
monomur
Consommation électrique :
éq. 108 L de fioul / ha
Revenu : 13 507 € / UTAF
Actif immobilisé : 54 k€ / UTAF
Tps de travail : 2088h/ UTAF/an
Taux d’endettement : 18 %
Aides directes/ EBE : 32 %
Françoise CLEMOT et
Pierre BODET
50 et 54 ans. 3,8 UTA
Maraichage bio
SAU 4.2 ha
St Georges sur
Layon (49)
Quatre emplois sur quatre hectares
« Nous avons une certaine liberté dans ce
métier. Être paysan est stimulant, équilibrant.
Le fait que les végétaux sortent comme ça
d’un coup de terre a un côté magique,
presque mystique. Je prends beaucoup de
plaisir à me laisser surprendre, à me dire que
je ne maîtrise pas tout. »
En 83, Françoise et Pierre
cultivent des légumes bio sur 85
ares, puis les commercialisent en
84. Ils s’installent à plein temps
sur 2,5 ha en 88. Ils embauchent
un 1er salarié en 91, suivi d’un
2ème à mi temps en 2002, devant
l’augmentation de surface et
d’activité.
Produire
Cultures
surf (ares)
qté
prix /kg
CA
Salade
30
12 000 pcs
1€/ pcs
12 000 €
Radis
20
5000 bottes
1 €/ botte
5 000 €
Pomme de terre
40
7T
1,30 €
9100 €
Choux
50
5T
1,60 €
8000 €
Poireaux
20
4T
2,20 €
8800 €
Carottes
20
4T
1,80 €
7200 €
Betterave
20
2T
2,20 €
4400 €
Navet
10
1T
2,20 €
2200 €
Tomates
12
2,5 T
2,20 €
5500 €
Potirons
10
3T
1,70 €
5100 €
Toute la production est vendue sur 3 marchés hebdomadaires :
Angers, Saumur et Doué la fontaine
Témoigner
«Moins on traite, mieux on se
porte »
« Moins on intervient sur les
cultures, mieux on se porte.
Finalement, nous nous rendons
compte que les traitements ne
sont pas si utiles que ça.
L’impact financier n’est pas
positif. Nous préférons donner
un stimulant aux plantes, un peu
comme à une personne, pour
favoriser
leur
système
immunitaire, pour éviter au
maximum de les soigner. »
«Expérimenter »
« Il y a toujours des choses à
découvrir dans ce métier. Moi ce
que j’aime, c’est expérimenter.
On échange avec les collègues,
notamment sur les variétés.
Malheureusement on manque
parfois
de
temps
pour
réellement
appliquer
les
expériences et les innovations.
« Des opportunités pour les
jeunes »
« Il y a des opportunités pour
les jeunes qui veulent s’installer
sur des petites unités demandant
peu d’investissement et un
contact avec l’extérieur. La
demande du public est très forte,
pour l’achat bio, de proximité, à
travers notamment les AMAP.
Pour devenir agriculteur, il faut
être tenace, persévérant et aimer
la nature. Bien sûr, il faut veiller
à dégager un revenu décent. »
Analyser
L’irrigation est gourmande en
énergie et l’activité de vente
directe en temps. Les associés
souhaiteraient stabiliser un mi
temps pour envisager l’avenir
plus sereinement. La ferme de
Françoise et Pierre fait déjà vivre
quasiment une personne par
hectare, sans être intensive. La
structure est très légère, avec de
faibles investissements.
Revenu : 14 510 €/ UTAF
Actif immobilisé : 29 k€ /UTAF
Tps de travail : 1960h/UTAF/an
Taux d’endettement : 71 %
Aides directes/ EBE : 0 %
« Face aux nouveaux besoins de notre société, aux
enjeux du chômage, du réchauffement de la
planète, de l’énergie, du bien être auquel chacun
d’entre nous aspire, il nous faut anticiper une
réorientation des pratiques agricoles.
Les exploitations présentées dans ce référentiel ne
sont pas des modèles, mais s’inscrivent dans une
démarche vers une agriculture économiquement
performante, socialement équitable et environnementalement durable.
La réorientation de leurs pratiques agricoles fait
qu’elles participent à la reconquête de la qualité
de l’eau, de l’air, du sol et des produits de nos
fermes… »
Louis Marie Briffaud (Président de l’ARDEAR)
René Ferré (Porte Parole de la Confédération
Paysanne des Pays de la Loire)
Etude, analyse et conception graphique : Charles Lesage
Association Régionale de Développement de l’Emploi Agricole et Rural
Rue de la Géraudière, 44 939 Nantes cedex 9 – 06 73 63 06 53
Confédération Paysanne des Pays de la Loire