Le Marche des cereales

Transcription

Le Marche des cereales
Le marché
des céréaLes
deuxième édition
• Les fONDAMeNTAUX
• Le MArché physiqUe
• Le MArché à TerMe
• Le risqUe De priX
Un grand merci aux partenaires qui nous ont aidés à rédiger l’ensemble de ces articles :
le courtier Bloch et rehs, et Newedge, courtier financier en matières premières.
Les fondamentaux
Dans cette première partie, vous saurez tout sur les fondamentaux du marché des céréales et leur incidence sur l’évolution des marchés. Face à la volatilité croissante des
marchés, chacun est tenu de mieux les connaître et de les comprendre, pour mieux les
anticiper, car chaque évènement est précurseur d’évolution des cours.
L’offre et la demande :
Tout marché quel qu’il soit est régi par la loi de l’offre et de
la demande.
De cet équilibre en permanence instable, naît la notion de
prix quand l’offre et la demande se rejoignent.
Ainsi, la rareté de l’offre renchérit la demande et l’absence
de demande appauvrit l’offre.
Un certain nombre de facteurs peut influencer cet équilibre
offre/demande.
Les « fondamentaux »
Les facteurs permettant de définir le niveau de l’offre et de
la demande d’un secteur sont appelés les fondamentaux
de ce secteur. Dans tous les domaines liés aux matières
premières, et donc a fortiori dans les marchés du grain, la
production, la consommation, le niveau d’importation et
d’exportation constituent des fondamentaux.
1) Définition de l’offre
Demande = Consommation : animale, humaine, industrielle + Exportations
Le bilan déterminera le niveau de stock fin.
Si l’offre est supérieure à la demande, le pays sera un potentiel exportateur (Cf. USA, CEI, UE en blé, Australie en blé,
Canada, Brésil en maïs)
Si la demande est supérieure à l’offre, le pays sera importateur (Cf. Inde, Moyen Orient, Nord Afrique, Chine)
3)Les bilans
Concernant les céréales, il existe (entre autre) un bilan mondial (source U.S.D.A, CIC), un bilan européen (source COCERAL et analystes privés), des bilans nationaux (source ONIGC en France). La parution de ces informations est régulière
(mensuelle en général).
Synthèse de rapport U.S.D.A.
Pour estimer sa capacité d’offre globale, chaque pays tient
compte de son stock de départ, de sa production et des
quantités qui seront importées.
Blé (MT)
Offre = Stock début + Production : volume / qualité + Importations
2) Définition de la demande
Pour estimer son niveau de la demande à l’inverse, seront
prises en considération la consommation, les quantités exportables.
R08
2007/2008
R09
2008/2009
R10
2009/2010
Stock départ
124,67
166,19
196,69
Production
683,27
682,11
646,51
Consommation
641,75
651,61
666,47
Stock fin
166,19
196,69
176,73
Source U.S.D.A.
3
evolution de la parité E/$
source : Orama – dossier de communication 2007/2008 – évolution de la parité €/$
4) Les facteurs d’évolution
de nombreux paramètres interfèrent sur les différents fondamentaux.
> La météorologie
La météorologie a un effet direct sur la production.
Tout accident peut réduire la production (cf. sécheresse en
hongrie récolte 2007 – 50% de collecte de maïs, sécheresse
en australie – 60% de production de blé), toute condition
favorable peut au contraire l’augmenter (cf. récolte 2008 en
europe).
Le marché réagit « nerveusement » et donc fortement aux
évolutions brusques de la météorologie tant que la récolte
n’est pas effectuée… c’est le « weather market ».
enfin, certains bilans présentent même mensuellement
l’évolution des cultures (U.s.d.a – cultures Us)
> L’évolution des parités entre les monnaies
La parité (valeur d’une monnaie par rapport à l’autre) entre
les monnaies a un effet direct sur le coût des exportations et
des importations.
dès lors que certains pays sont exportateurs et d’autres importateurs, des échanges vont avoir lieu d’un pays à l’autre
pour que les bilans trouvent leur équilibre. Il est donc primordial de suivre l’évolution des parités d’une monnaie à l’autre
(€/$ dans ce cas présent) lorsque les équilibres des bilans dépendent des importations ou exportations.
evolution de la parité E/$
a titre d’illustration, l’Ue doit absolument en 2008-2009 exporter 15mT de blé récolte 2008 pour alléger son bilan. a
la parité actuelle (1€= 1.35$ environ), le blé exporté coûte
aujourd’hui plus cher (1.35 fois plus) que si l’euro et le dollar
étaient à parité (même valeur).
a l’inverse, dans cet exemple, toute céréale qui serait importée dans l’Ue, serait alors bien moins chère.
4
si le dollar venait encore à se raffermir (ou l’euro à se déprécier), les exportations seraient par voie de fait moins chères
et les importations plus coûteuses.
> L’évolution du prix du pétrole
Le prix du pétrole a un effet direct sur le coût des exportations et des importations.
Un prix du pétrole élevé renchérit les frais de transport.
> Le prix du fret
Le prix du fret a un effet direct sur le coût des exportations
et des importations.
Nous sommes concernés par le transport maritime (importations de maïs, exportations de blé) et le transport fluvial
(rhin pour l’écoulement de nos productions et danube
pour origination concurrente hongroise).
Pétrole, parité entre les monnaies, mais aussi météorologie
jouent un rôle important sur le coût du fret.
La météorologie nous concerne principalement pour le
transport fluvial. si le niveau d’eau d’un fleuve (cf. rhin
ou danube) baisse faute de pluie, c’est l’augmentation du
« pourcentage de basses eaux » du fleuve qui se transformera en « pourcentage surcoût de transport ».
Prévoir l’arrivée de périodes sèches aura toute son importance.
Il ne faut pas négliger aussi le poids de « l’offre et la demande » du fret. Une forte demande (cf. demande en bateau
de la chine, demande bateau sur le danube pour livraison
Nord Ue) crée la pénurie de moyen de transport. Il faudra
payer davantage pour obtenir un moyen de transport. a
l’inverse, une baisse généralisée de la consommation, comme actuellement, augmente l’offre et donc fait baisser les
cours du fret.
evolution du coût du fret maritime Argentine/rotterdam
source : reuters
Dollars/Tonne
11000
10500
10000
9500
9000
8500
8000
7500
7000
6500
6000
5500
5000
4500
4000
3500
3000
2500
2000
Q1
Q2
Q3
2003
Q4
Q1
Q2
Q3
2004
Q4
Q1
Q2
Q3
Q4
Q1
2005
> Les décisions politiques
avec effet direct sur le coût des exportations et des importations, les réductions ou augmentations des droits
de douane, les suppressions ou restaurations des taxes à
l’importation, l’application des subventions à l’exportation
sont tant de moyens pour renchérir/déprécier les produits
à l’importation ou pour déprécier/renchérir les produits à
l’exportation. en fonction de la configuration de l’année,
chaque état peut ainsi trouver des moyens pour équilibrer
son propre bilan.
Q2
Q3
2006
Q4
Q1
Q2
Q3
2007
Q4
Q1
Q2
Q3
Q4
2008
> Le prix lui-même
Le prix de la matière première elle-même a un effet direct
sur tous les fondamentaux.
Toutes choses égales par ailleurs, une augmentation du prix
aura pour conséquence la baisse de la consommation animale et industrielle, la baisse des exportations et la hausse
possible des importations.
> La mise à l’intervention
La mise à l’intervention est un processus européen visant
à assainir les marchés en cas de surproduction et de baisse
des prix. L’Ue devient alors acheteur de ces surplus à un prix
d’intervention. ce prix est un prix minimum égal à 101,77€/t
livré au centre de stockage sur novembre de l’année de récolte.
Les bilans sont allégés (le disponible est moindre).
L’Ue revend alors les tonnages achetés plus tard sur le marché.
L’intervention n’existe plus que pour le blé. elle a été supprimée, tout d’abord pour l’orge, puis pour le maïs en 2006,
alors que 85% des mises à l’intervention (> 3mT) étaient
composées de maïs hongrois qui ne trouvait pas de débouché. Pour la récolte 2008, un quota de 700.000 t a été remis
en place. Passé ce quota, on peut considérer qu’il n’y aurait
alors plus de « filet » à la baisse des prix des céréales concernées.
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Les autres facteurs :
> Les fonds de pensions US ou autres investisseurs
c’est le règne des investisseurs. disposant de fonds, ils entrent et sortent de nos marchés agricoles pour (tenter de)
réaliser des bénéfices. ces mouvements peuvent être brutaux en termes d’évolution de prix.
> La santé des places financières, et l’économie tout entière
c’est un facteur annexe qui joue un rôle évident sur l’évolution des cours de nos matières premières. Il suffit de regarder la situation actuelle pour s’en apercevoir.
ÉvÉnement
Parmi les exemples les plus marquants de ces
dernières années :
voici une sélection d’évènements ayant eu une influence significative sur l’évolution des cours sur le marché du maïs ces
dernières années, permettant d’illustrer la théorie.
En 2010 (non représenté), on signalera l’envolée des cours suite à l’annonce de la sécheresse
historique en Russie (perte de production de
blé de -35MT).
evOLUtIOn dU cOUrS dU mAïS
Récolte 2008 :
Annonce en juin 2008 d’inondations historiques aux USA
pouvant avoir causé la destruction de quelques 200.000
hectares de culture : augmentation des cours de 30€/t et
de la volatilité, signe d’une grande nervosité.
Récolte 2007 :
Baisse de récolte quasi générale en céréales qui provoque
la flambée des cours. Les importations de maïs en provenance du Brésil (14 à 15 mt) freinent l’évolution des cours.
Récolte 2005 :
Inquiétudes sur les conditions climatiques en europe au
moment clé de l’élaboration du rendement du maïs (juillet
2005). L’effet psychologique de la vague de chaleur a fait
gagner 10€/t au maïs, perdu aussi vite dès l’apparition des
pluies salvatrices.
Récolte 2005 :
Besoins de couverture de fin de campagne en août/septembre 2006. Les disponibilités manquent, alors que les
besoins restent présents. Le marché s’inquiète, d’autant
que les quelques vendeurs encore présents font de la rétention.
Récolte 2002 :
Octroi par l’Ue à la Hongrie (qui ne fait pas encore partie de l’Ue) en février 2003 d’un quota d’importation de
500.000 t, sans droit de douane. Le marché perd 12€/t en
l’espace de quelques jours, l’offre étant du coup de suite
plus importante sur le débouché nord communautaire.
d’autres facteurs comme les deux vagues de découverte de foyers de grippe aviaire au printemps 2006 méritent d’être cités,
car ils ont fait chuter le marché à deux reprises de 5€/t en l’espace de quelques heures.
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Conseils EUREPI
Les marchés reposent en grande partie sur des fondamentaux.
Il faut les connaître et mettre tout en œuvre pour anticiper
les facteurs qui les font évoluer, car cela permettra à quiconque d’estimer l’évolution de l’équilibre entre l’offre et la
demande et donc l’évolution du marché.
Chaque vendeur (agriculteur, organisme stockeur,…) devra
donc gérer son risque de prix en fonction des objectifs qu’il
se sera lui-même fixés.
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Le marché physique
Bien connaître les fondamentaux d’un marché et leur permanente évolution est la base pour
tout acteur sur le marché en question. Etre acteur sur un marché signifie alors réaliser tôt
ou tard un « acte d’achat » ou « un acte de vente ». Dans le domaine des céréales, il existe
deux grandes familles de marchés sur lesquelles les différents acteurs peuvent agir : le marché physique (marché de gré-à-gré ou marché non-organisé) et le marché à terme (marché
organisé).
Pour que des affaires se concluent sur le marché physique, les acheteurs et les vendeurs
seront mis en relation et s’accorderont sur un prix, ainsi que sur de nombreux autres paramètres qui seront des éléments constituants d’un contrat (qualité, mode et période de chargement, conditions particulières…). Nous reprendrons tous les points clés à ne pas oublier
lors de la signature d’un contrat. Nous verrons également comment EUREPI tire profit de
certaines situations pour optimiser son prix de vente, et donc indirectement le prix payé
aux agriculteurs. Le commerce du grain répondant à des règles internationales strictes, nous
comprendrons enfin pourquoi le non respect de ces règles peut coûter beaucoup d’argent au
contrevenant.
La chaîne des ventes
Le marché physique
Tout agriculteur sait que, sans aléa climatique et sous réserve d’apporter le soin nécessaire à la culture, quelques
mois après avoir ensemencé une parcelle, il en récoltera un
volume de céréales. en terme de marché, on dit que l’agriculteur est « long * de marchandise». son métier est de
vendre au mieux sa récolte.
conclure une affaire se fait rapidement, mais acheteur et
vendeur vont alors s’engager à respecter scrupuleusement
des règles du jeu strictes, précises, décrites dans le contrat
qu’ils signeront.
au bout de la chaîne, l’industriel agroalimentaire de 1ère
transformation connaît, sauf aléa industriel ou économique, la consommation de son usine. Il peut estimer son besoin annuel. en terme de marché, on dit que l’industriel
est « short * de marchandise». son métier est de garantir
l’approvisionnement de son installation et d’acheter au
mieux le besoin de celle-ci.
Agriculteur
O.s. / eurepi
iAA 1ère T
(Long)
(short)
au centre, l’organisme stockeur ou eUrePI, qui en stockant
la collecte achetée aux agriculteurs, peut ainsi approvisionner les industries agroalimentaires de 1ère transformation
tout au long de l’année.
Agriculteur
vendeur
vendeur
O.s. / eurepi
acheteur
acheteur
iAA 1ère T
1)Les termes d’un contrat
Les termes ci-dessous devront obligatoirement figurer sur
tout contrat négocié entre acheteur et vendeur.
> Acheteur/Vendeur
Leur raison sociale.
> espèce
Les espèces sont clairement explicitées : cf. maïs jaune
et/ou roux, blé de meunerie, blé fourrager, etc. qui sont
des descriptifs reconnus et qui à eux seuls précisent déjà la
qualité.
> qualité spécifique de la marchandise
La marchandise doit être saine, Loyale et Marchande
(s.L.m.). elle doit être exempte de flair, d’insectes vivants et
conforme aux normes légales, réglementaires et administratives en vigueur (cf. OGm, taux de mycotoxines, etc.).
La marchandise doit de plus répondre à des normes spécifiques. deux types de normes qualitatives existent par
9
espèce : les normes communautaires et les normes faisant
référence à un addendum technique*, plus couramment
usitées. chaque espèce a son addendum technique. Ne pas
respecter les normes techniques peut conduire au mieux à
des réfactions financières, au pire à une résiliation de contrat
avec des conséquences financières importantes.
espèce
Blé
h20
15%
maïs
15%
%Grain cassé
4.0%
5.0%
%Impuretés
2.0%
5.0%
%Grain Germé
2.0%
2.0%
Ps
11.0%
hagberg
220
addendum
n°II
en fonction de l’incoterm utilisé, acheteur et vendeur devront avoir à l’esprit quand a lieu le transfert de la prise en
charge de la marchandise avec tous les risques qualitatifs,
quantitatifs et financiers que cela comporte.
Incoterm
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Protéine
dans la configuration de son marché eUrePI utilise principalement les incoterms suivants :
• départ arrimé fluvial, appelé encore FOB fluvial “Free on
board”,
• rendu déchargement acheteur,
• rendu Silo/Magasin,
• départ lieu de stockage.
chargement
Transport
déchargement
départ «lieu de stockage»
FOB fluvial
rendu déchargement acheteur
n°v
• L’addendum n°I s’applique à toute céréale.
rendu silo/magasin
risque du vendeur
risque de l’acheteur
• L’addendum n°III concerne l’orge de brasserie.
• L’addendum n°VI concerne le colza et le tournesol.
• L’addendum n° XII concerne le sorgho en alimentation humaine.
• Le montant des réfactions est établi par addendum en cas de
non respect des critères qualitatifs de base.
> Tonnage
sauf avis contraire décrit dans le contrat, une latitude de
plus ou moins cinq pour cent de la quantité prévue est acceptée.
> incoterm
créés par la chambre de commerce Internationale, les incoterms* règlent les droits et les obligations des acheteurs
et des vendeurs dans le commerce international et régissent :
• la livraison,
• la prise en charge des marchandises,
• le transfert de risque,
mais en aucun cas :
• le transfert de propriété,
• le mode de paiement,
• le droit applicable.
L’incoterm « fOB fluvial » est le plus utilisé par eUrePI (90%
environ) de par la position des silos répartis sur le rhin de
Seltz à Huningue lors de ses ventes aux agro-industriels.
Transfert de risque dans le cas du FOB Fluvial
L’incoterm « rendu Déchargement Acheteur » est le plus
utilisé par l’agriculteur lors d’une livraison à son organisme
stockeur.
> prix
Un prix n’a de vraie valeur que s’il est accompagné de son
incoterm. L’incoterm « FOB » étant le plus utilisé par eUrePI,
la référence de notre marché directeur est naturellement le
« FOB rhin », équivalent à un « prix départ bateau arrimé port
sur le rhin ».
si le prix est stipulé « hors majorations bimensuelles »,
l’acheteur paiera au vendeur, comme son nom l’indique,
une majoration bimensuelle d’une date « base de départ »
(juillet pour les céréales, variable pour les oléagineux) à « la
quinzaine réelle de livraison », dont le montant est fixé par
l’interprofession (0.47€/t pour les céréales – hors intervention, 0.91€/t pour les oléagineux).
Où trouver la valeur du marché à tout instant ? Les courtiers
sont en permanence à l’écoute du marché et tentent de
mettre en contact acheteurs et vendeurs. Ils savent estimer
à tout moment l’offre et la demande sur les marchés qu’ils
contrôlent. L’efficacité d’un courtier est mesurée par la qualité de l’information qu’il fournit à ses contreparties sur le
marché. eUrePI peut alors réagir au plus vite.
si acheteur et vendeur se rencontrent sur l’ensemble des
termes du contrat, alors une affaire se traite à un prix appelé
« prix traité * ». dans le cas contraire, l’affaire ne se traite
pas et le prix du marché n’est alors qu’un « prix nominal * »,
moyenne de prix entre le prix de l’acheteur et le prix du ven-
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deur. a certaines périodes, le marché est animé c’est-à-dire
qu’il est aisé d’en fixer la valeur, à d’autres il ne se passe rien
et l’estimer devient alors plus délicat.
chaque jour qui passe donne une valeur au marché pour
une période d’exécution donnée. La succession des valeurs
dessine le «marché» (cf. courbe FOB Rhin Maïs – Exécution
Janvier/Juin – Récolte 2007 et 2008).
Evolution du FOB Rhin - Maïs - Période Janvier / Juin
2) Les différents marchés physiques
Pour une espèce donnée, il n’existe pas « un » marché physique, mais « des » marchés physiques.
a chaque point de chargement de production (contrat départ) ou de livraison (contrat rendu) correspond une cotation (incoterm + prix + qualité) dite « physique ».
ramener deux marchés différents sur un même point de
consommation, par un différentiel de transport, de frais
d’entrée silos ou autres, permet de déterminer la parité*
(ou encore la base*) entre ces deux marchés.
280
260
240
220
Incoterm
Lieu
de chargement
de Livraison
rotterdam
200
Pays
180
160
hollande
maïs/Blé
caF
JJ-R07
France
maïs/Blé
FOB
rhin
JJ-R08
France
maïs/Blé
FOB
moselle
Bordeaux
140
120
ai
in
ille
t
ao
se
ut
pt
em
br
e
m
ju
ju
in
ille
t
ao
se
ut
pt
em
br
oc e
to
no bre
ve
m
dé bre
ce
m
br
e
ja
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fé
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m
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av
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ju
ju
s
il
ai
m
ie
r
ar
av
r
m
fé
vr
ja
dé
ce
m
br
e
nv
ie
r
100
> période d’exécution
c’est la période de livraison qui devra obligatoirement respecter la période définie dans le contrat. elle devra en outre
avoir lieu selon une procédure clairement établie et reconnue par l’ensemble des acteurs du marché, sous peine de
conséquences financières importantes.
Il convient de distinguer deux périodes importantes dans
l’exécution de la marchandise contractée : le dégagement*, qui correspond à une exécution durant la période
de récolte de tout tonnage ne pouvant être stocké, et l’éloigné*, qui correspond à une exécution après la récolte, de la
marchandise stockée. Le marché de dégagement est le plus
souvent décoté par rapport au marché de l’éloigné. La décote est variable et fonction de l’offre et de la demande. exceptionnellement, le marché sur le rapproché peut même
être supérieur au marché sur l’éloigné.
> Mode et délais de paiement
> Arbitrage
Les règles générales de la contractualisation et de l’exécution d’un contrat sont reprises et approfondies dans un
contrat cadre, dénommé contrat incograin*. Pour chaque
incoterm, il existe un contrat incograin, portant un numéro
différent. en cas de litige, ce sont les règles définies dans
les incograins* qui font foi pour l’arbitrage entre les deux
parties.
Incoterm
Train
route
Départ
FOB
départ
n°18
n°19
rendu
caF
rendu déchargement
rendu silo/magasin
espèce
France
maïs
FOB
France
Blé
rendu
rouen
France
Blé
rendu
chalon/modane
France
maïs
départ train
centre
hongrie
maïs
FOB
Budapest
Usa
maïs
FOB
Golf
Brésil
maïs
FOB
Paranagua
…
…
…
etc.
Liste non exhaustive
exemple
si : caF rotterdam = FOB danube + Transport danube
caF rotterdam = FOB rhin + Transport rhin
et : Parité (danube/rhin) = FOB danube – FOB rhin
alors : Parité (danube/rhin) = Transport rhin – Transport
danube
dire que deux marchés sont à parité*, signifie qu’à un instant défini la parité « constatée » à cet instant est égale à la
parité « théorique ».
La parité entre deux marchés est en permanente évolution, en fonction de l’évolution de l’offre et de la demande
sur les différents marchés, de l’évolution des frais de transports etc.
Fluvial
n°15
n°16
n°20
n°23
11
3) L’utilisation des marchés physiques
par eUrepi
eUrePI charge 100% de sa collecte sur le marché du rhin.
mais cela ne veut pas dire que le marché du rhin soit le seul
marché permettant à eUrePI d’élaborer son prix de vente.
Il se peut par exemple qu’eUrePI veuille marquer un prix
même en l’absence d’acheteur sur son marché directeur. Il
se peut également qu’en cas de sur-engagement constaté
(cf. année de sécheresse) des tonnages soient recouverts
sur d’autres origines, etc.
dans cette optique eUrePI doit agir alors sur d’autres marchés, comme :
> des marchés physiques, autres que le marché directeur
du rhin (FOB moselle, FOB Bordeaux, départ centre, etc.)
> Le marché à terme européen eUrONexT (qui sera étudié
dans la troisième partie).
Ne pas oublier que toute position prise sur un marché autre
que le marché directeur devra être débouclée* avant la fin
de la période d’exécution, sous peine bien sûr de voir exécuter le contrat.
Une vente devra être rachetée, un achat revendu avec à la
clef une perte à encaisser ou un gain à réaliser.
L’exemple ci-dessous permet d’illustrer ce mécanisme qu’il
faut assimiler :
eUrePI souhaite vendre à 102€/t, mais il n’existe aucun
acheteur à ce jour sur son marché directeur. aucune affaire
ne se traite.
12
eUrePI va donc se tourner vers un autre marché. Imaginons
en outre que ce marché soit généralement à parité de 2€/t
avec son marché directeur. eUrePI va donc vendre sur cet
autre marché au prix de 100€/t (102€/t – 2€/t parité) pour
marquer son prix objectif.
marché directeur
Théorique 102€/t
(si parité 2€/t)
marché non directeur
ou terme
vente 100€/t
Un jour ou l’autre, sous peine d’aller à l’exécution, eUrePI va
devoir déboucler sa position*.
au moment où eUrePI pourra vendre sur son marché directeur, eUrePI rachètera simultanément les positions prises
auparavant sur le marché non directeur.
selon la direction du marché, deux cas se présentent :
1. Le marché baisse :
si le marché baisse, eUrePI vendra à 98€/t sur son marché
directeur et devra simultanément déboucler sa position sur
le marché sur lequel il a déjà pris position. a parité de 2€/t,
eUrePI rachètera sa position à 96€/t.
marché directeur (rhin)
si le marché baisse
vente 98€/t
Final 98€/t + 4€/t,
soit 102€/t
marché non directeur
ou terme
achat 96€/t (parité 2€/t)
Gain 4€/t
(vente initiale à 100€/t)
L’affaire se soldera par une vente à 98€/T et un gain de 4€/t,
soit un équivalent de 102€/t, le prix souhaité par eUrepi
sur son marché directeur.
2. Le marché monte :
si le marché monte, eUrePI vendra à 108€/t sur son marché
directeur et devra simultanément déboucler sa position sur
le marché sur lequel il a déjà pris position. a parité de 2€/t,
eUrePI rachètera sa position à 106€/t.
marché directeur (rhin)
marché non directeur
ou terme
si le marché monte
vente 108€/t
Final 108€/t - 6€/t,
soit 102€/t
achat 106€/t (parité 2€/t)
Perte -6€/t
(vente initiale à 100€/t)
marché directeur (rhin)
marché non directeur
ou terme
si le marché baisse
vente 98€/t
Final 98€/t + 1€/t,
soit 99€/t
achat 99€/t (parité -1€/t)
Gain 1€/t
(vente initiale à 100€/t)
2. reprenons à nouveau notre exemple avec un marché
qui monte :
exercez-vous : si le marché monte à 108€/t, alors que vaut
le prix de vente final ? et quelle est la perte ou le gain par
rapport au prix objectif ?
L’affaire se soldera par une vente à 108€/T et une perte de
-6€/t, soit un équivalent de 102€/t, le prix souhaité par
eUrepi sur son marché directeur.
marché directeur (rhin)
marché non directeur
ou terme
si le marché monte
achat ?€/t (parité -1€/t)
sécuriser un prix semble être facile.
Il faut pourtant maîtriser « le risque de parité* » (appelé «
risque de base* »). La parité n’est pas figée et évolue dans
le temps, répondant elle-même à la loi de l’offre et de la demande.
vente 108€/t
Perte ?€/t
risque de parité : imaginons une parité évolutive
dans notre exemple.
si notre parité initiale de 2€/t est égale à -1€/t au moment du rachat des positions (cf. en raison de forte demande sur notre marché directeur), que vaudrait alors le prix
final lors du débouclage de nos positions par rapport à
notre objectif de départ (102€/t initial) ?
1. reprenons à nouveau notre exemple avec un marché
qui baisse :
si le marché baisse à 98€/t sur son marché directeur, la position se débouclera à 99€/t compte tenu de l’évolution de
la parité. Le prix final sera de 99€/t, inférieur de -3€/t au prix
objectif.
Final ?€/t
(vente initiale à 100€/t)
voir solution en bas de page.
4) Les règles du jeu :
le non respect des termes du contrat
Le commerce des céréales est bien réglementé.
Une vente traitée engage à la fois le vendeur et l’acheteur.
Quelle que soit la situation (sécheresse avec perte de disponible, problème de qualité liée à la météorologie ou autre,
etc.) le vendeur, tout comme l’acheteur, s’est engagé à
respecter l’ensemble des termes du contrat.
Le vendeur devra fournir le tonnage et la qualité contractés,
au prix, dans les délais de livraison définis par le contrat et
l’acheteur devra les recevoir selon les termes du contrat.
Tout manquement à ces engagements se traduit par une
« mise en défaut* » de l’une ou l’autre des parties avec des
conséquences financières importantes dans les contextes de fortes évolutions de cours connues ces dernières années.
mise en
défaut du
action du
marché
hausse
Baisse
annulation
contrat
Facturation
différence*
vendeur
acheteur
Facture
différence*
acheteur
vendeur
annulation
contrat
*différence : écart entre le prix du marché et le prix du
contrat
en cas de litige, la chambre arbitrale de Paris est là pour départager les plaignants.
solution de l’exercice ci-dessus :
Perte sur marché non directeur : -9€/t,
prix final : 108€/t – 9€/t : 99€/t),
soit une perte par rapport au prix objectif de -3€/t
13
14
résumé et conseils eUrepi
> c’est vrai pour le maïs. Le marché est très liquide*, il se passe toujours quelque chose.
Le « fOB rhin » : notre marché
de référence…
> Pour le blé, préférer la moselle, au risque de parité ou base* prêt pour fixer les prix. mais l’exécution a lieu sur le
rhin.
> surveiller les marchés concurrents pour anticiper les évolutions.
Un contrat c’est :
> Neuf critères à respecter obligatoirement.
respecter les règles de mise
en marché :
connaître les incoterms :
surveiller les parités
>Tout tonnage contracté devra être livré au prix et selon la qualité sous peine de se voir mis en défaut, quelle que
soit l’évolution du marché, avec des conséquences financières importantes.
> Ne pas engager plus que son disponible avant récolte : surveiller les phases critiques d’élaboration du rendement
(tonnage et qualité) pour estimer le rendement.
> Pour comparer des choses comparables.
> Pour comprendre la presse spécialisée.
> Pour ne pas faire de fausses bonnes affaires.
* Glossaire :
Définition de certains termes que vous pouvez entendre, lire… qu’il faut connaître :
Addendum technique
contrat reprenant les caractéristiques techniques et les réfactions en cas de leur non respect.
Déboucler une position
effectuer l’acte inverse d’une opération initiale sur un marché non directeur (pas de livraison envisagée).
Prévoir d’encaisser une perte, ou de réaliser un gain.
etre à parité
si l’écart à un instant donné entre deux marchés est égal à l’écart théorique, alors les marchés sont à parité.
etre « long »
avoir quelque chose à vendre… mais aussi avoir trop acheté.
etre « short »
avoir quelque chose à acheter… mais aussi avoir trop vendu.
incograin
contrat reprenant les règles générales de commercialisation et d’exécution pour un incoterm donné.
incoterm
règles internationales pour l’interprétation des termes commerciaux.
Majoration bimensuelle
montant forfaitaire payé par l’acheteur, rémunérant le vendeur pour le stockage effectué avant l’exécution de la livraison.
Marché
Dégagement
Période de livraison pendant la récolte.
Marché eloigné
Période de livraison après la récolte.
Marché Liquide
marché où il se passe « quelque chose »…
Mettre en défaut
Un non respect des critères liés à un contrat par l’une des contreparties, entraîne sa mise en défaut par la partie adverse,
avec ses conséquences financières importantes.
parité
ecart entre deux marchés.
prix nominal
Prix non traité, moyenne entre le prix auquel on peut trouver un acheteur et un vendeur.
prix traité
Prix auquel un contrat a été traité.
risque de parité
(risque de base)
risque créé par l’évolution dans le temps de la parité dans des opérations de débouclage de position.
s.L.M
saine, Loyale et marchande : répondant aux normes qualitatives légales, règlementaires et administratives en vigueur.
15
16
Le marché à terme
Tout le monde a bien sûr entendu parler de ce marché, mais combien savent réellement de quoi il s’agit, comment cela fonctionne, quels en sont les avantages et les
inconvénients, et surtout les obligations et les risques de tout intervenant agissant
sur ce marché ?
Pour ce troisième volet du marché des céréales, voici les points importants à retenir
avant d’agir sur ce marché.
Le marché à terme
de marchandises
2) Les différents marchés à terme
1) L’historique
Au cours de son évolution, de la préhistoire à nos jours, l’homme a su mettre en place des façons de commercer adaptées
à son époque, tenant compte en particulier de la période de
livraison.
Type de marché
Période livraison
Préhistoire
TROC
Livraison physique
rapprochée
Antiquité
Marché au
comptant (SPOT)
Livraison physique
rapprochée
17
siècle
Marché à
livraison différée
(FORWARD)
Livraison physique
éloignée
19ème siècle
Marché à terme
Echéance
rapprochée
et éloignée
ème
CONTRAT
Produits
Café Robusta, Cacao,
Sucre Blanc
Café Arabica, Cacao,
Sucre Roux, Coton
Grains et
Cbot
Oléagineux (Chicago Board
of Trade)
Euronext (marché
à terme européen)
Blé, Maïs, Complexe
Soja, Riz
Blé, Colza, Maïs
Métaux
Comex (New York) Or, Argent, Cuivre,
+ LME (Londres)
Aluminium, Platine,
Palladium
Produits
pétroliers
ICE
(intercontinental
exchange)
Crude Oil, Gaz naturel,
Heating oil, RBSOB
gasoline
Échéance
t0
Vente
Marché
Liffe (Londres)
ICE
(intercontinental
exchange)
Le premier marché à terme voit le jour en 1848 aux Etats-Unis
à Chicago (Cbot = Chicago Board Of Trade). Il a été créé par
des agriculteurs soucieux de maîtriser le « risque prix » du
maïs dans le temps.
Achat
Type
Soft
t+n
t
photos : Wikipedia
Période
Il existe de nombreux marchés à terme, en fonction de la
famille de produit considérée et du produit lui-même. Dans
notre activité nous retiendrons le marché à terme américain (Cbot) et le marché à terme européen (Euronext), ce
dernier faisant l’objet de ce dossier.
17
Produits1
Blé
Sous Jacent*
caractéristiques
1) Une autre référence
de marché
Le marché à terme européen est un
autre point de rencontre entre l’offre et la demande. Il cote en toute
transparence le blé, le colza, le maïs
sur plusieurs échéances pour une seule
qualité.
Pour chaque produit, sont ainsi parfaitement déterminés :
• la nature du produit (appelé le sous
jacent*, connecté avec le marché physique)
• la qualité (spécifications techniques)
• la quotité (1 lot = 50 tonnes)
• les échéances cotées
• le lieu de livraison
• les conditions de livraison
On peut vendre sans avoir de la marchandise ou acheter sans prendre
livraison.
Le but n’est pourtant pas d’aller jusqu’à
la livraison ou la prise de livraison de
la marchandise.
2) Comparaison entre
marché à terme
et marché physique
On peut aisément présenter les différences entre le marché à terme et le marché
physique.
On retiendra surtout que le marché à
terme est organisé, transparent (visible
par tous), sécurisé (appel de marge quotidien) et anonyme (contre partie inconnue).
Les prix présentés sont compris majorations incluses.
18
Blé tendre de
meunerie – SLM
Maïs
Maïs français
jaune, roux – SLM
Colza
Colza OO – SLM
PS : 76
PS : 76 Teneur en huile : 40%
Humidité : 15% Humidité : 15-15.5%
Humidité : 9%
Grains Brisés : 4% Grains Brisés : 4-10%
Impuretés : 2%
Grains Germés : 2% Grains Germés : 2-6%
Impuretés : 2%
Impuretés : 1-3%
Nbre d’échéances
5
5
4
Janvier
Mars
Mai
Août
Novembre
Janvier
Mars
Juin
Août
Novembre
Février
Mai
Août
Novembre
Clôture échéance 10 du mois échéance
5 du mois échéance
Dernier jour du mois
précédent
1er jour suivant
clôture
1er jour suivant
clôture
1er jour suivant
clôture
Echéances
Ouverture échéance
Horaire de
négociation
Dépôt de garantie
révisable
Point de livraison
Incograin
10h45 – 18h30
10h45 – 18h30
10h45 – 18h30
1 100 C/lot
1 150 C/lot
1 550 C/lot
Rendu Rouen
n°23
Rendu Façade
FOB Metz
Atlantique (Bayonne, Bordeaux, Blaye,
La Palice, Nantes)
n°23
n°15
Marché à terme
Marché physique
Marché Organisé
Marché totalement Sécurisé
Marché Transparent (visible de tous)
Marché Anonyme
Contrat Standardisé
Prix Majorations Incluses
Marché de gré-à-gré
Risque de Faillites, Impayés et Retard
de Paiement
Marché plus Confidentiel
Contrat Nominatif
Qualité, Quantité, Période de Livraison
variées
Prix en Base (Base Juillet pour le Blé et le
Maïs, et Base par mois d’exécution pour
le Colza)
1-L’orge de brasserie est cotée depuis 2010
Le marché à terme
européen :
caractéristiques
3) L’interprétation des prix :
comparer ce qui est comparable
Voici l’écran d’EUREPI, ce lundi 24 novembre 2008 à 17h21.
Apprenons à lire les prix. Le maïs, le blé, le colza sont cotés.
Entrons dans les détails. Prenons pour cela le cas du maïs. Les
quatre échéances sont cotées : janvier 2009, mars 2009, juin
2009 et août 2009
Concernant le maïs échéance janvier 2009 (EMA JANV
09), on retire les informations suivantes :
> le dernier cours traité est de 119.00 C/t majorations bimensuelles comprises, en hausse de +1.00 C/t par rapport au cours de clôture de la veille
> 89 lots (volume *) ont été traités depuis l’ouverture
> le marché reste acheteur (bid*) pour 10 lots (bid size*)
à 118.00 C/t, vendeur (ask*) pour 30 lots (ask size*) à
119.50 C/t
Concernant le cours de 119.00 C/t, rappelons qu’il
s’agit d’un prix flat*, ou encore majorations bimensuelles comprises, soit 119.00 C/t – 5 x 0.93 C/t soit 114.35 C/t
équivalent base juillet 2008.
Au même instant il ne s’est rien traité en maïs sur le marché
physique, le FOB Rhin nominal est de 117 C/t janvier/juin.
La différence entre la valeur du marché à terme ramené base juillet et le marché physique est de 114.35 C/t
– 117.00 C/t, soit – 2.65 C/t. Cette valeur est appelée « la
base*». La base n’est pas une valeur constante. Elle évolue
dans le temps, mettant en évidence « un risque de base* »
lors des prises de positions, dont nous reparlerons.
Notons également l’importance relative de chaque culture. Concernant le maïs seulement 201 lots (soit 10.050 tonnes) ont été traités sur les différentes échéances tandis qu’au
même instant 9.154 lots de blé (457.700 tonnes) et 1.571 lots
de colza (78.550 tonnes) étaient traités pour la récolte 2008.
Notons enfin que la récolte 2009 blé est déjà cotée, sur
l’échéance blé novembre 2009 (873 lots échangés) ainsi que
la récolte 2009 colza, sur les échéances août et novembre
2009 (179 lots échangés).
Le marché à terme européen :
administration des ordres
1) L’ouverture d’un compte
Pour être prêt à agir sur le marché à terme il faut :
> Ouvrir un Compte « Marché à Terme » auprès d’un Adhérent Compensateur
> Signer une Convention de Négociation avec un Négociateur en Marchandises
Adhérent Compensateur
Dépôt
de Garantie
& Appel de
Marge
«Votre Banque»
• Suivi et Contrôle
du Compte Financier
• Tenue de la Position
« Marchandises »
Négociateur en Marchandises
«Votre Courtier»
• Exécution des Ordres
d’Achat et de Vente
• Communication des
Informations de Marché
19
2) Le passage
des ordres
Après versement d’un dépôt de
garantie, les ordres sont passés
par le donneur d’ordre auprès
du courtier. L’ordre est passé en
bourse. Une fois exécuté le courtier confirme l’ordre au donneur
d’ordre (frais de courtage à régler)
et au compensateur, ce dernier
s’occupera du suivi des positions
et procède aux appels de marge
auprès du donneur d’ordre.
EurEpi
1. passage de l’Ordre
4. réponse Ordre Exécuté
6. Suivi de
la position
2. Ordre
passé en
Bourse
u té
c
xé
e E mé
r
d
r
fi
Or
5. Con
3. Ordre
Exécuté
3) Les appels de marge
Les appels de marges sont quotidiens. Le processus est complexe.
Prenons un exemple : le 21/08, EUREPI achète 10 lots (500
tonnes) de blé à 130 C/t.
La séance clôture le premier jour (21/08) à 129 C/t, la perte
par rapport au prix d’achat est de -1 C/t par rapport au cours
d’achat, soit pour 500t -500 C qui seront également appelés
en plus de la garantie* de 750 C x 10 lots, soit 7.500 C. La
première journée se solde par un appel de 8.000 C.
La séance clôture le deuxième jour (22/08) à 128C/t, la perte
est maintenant de -2 C/t par rapport au cours d’achat, soit
pour 500t -1.000 C qui sont appelés. La balance étant de
8.000 C, celle-ci est ramenée à 7.000 C(equity) suite à cette
perte. Pour combler le dépôt de garantie, 500 C supplémentaires seront appelés.
La séance clôture le troisième jour (25/08) à 129 C/t, la
perte est maintenant de -1 C/t par rapport au cours d’achat,
*
*à revoir si évolution du dépôt de garantie
20
soit pour 500t -500 C qui sont appelés. La balance étant de
8.500 C, celle-ci est ramenée à 8.000 C (equity) suite à cette
perte. Compte tenu du dépôt de garantie de 7.500 C, 500 C
seront rétrocédés.
La séance clôture le quatrième jour (26/08) à 128,50C/t,
la perte est maintenant de -1.50 C/t par rapport au cours
d’achat, soit pour 500t -750 C qui sont appelés. La balance
étant de 8.000 C, celle-ci est ramenée à 7.250 C (equity) suite à cette perte. Compte tenu du dépôt de garantie de 7.500
C, 250C supplémentaires seront appelés.
Le cinquième jour (27/08), EUREPI vend ses 10 lots à 133 C/t.
EUREPI réalise un gain de 3 C/t, soit 1.500 C pour 500t. La balance étant de 8.250 C, celle-ci est ramenée à 9.750C (equity) suite à ce gain, et sera reversée à EUREPI.
Conclusion : Reversé 9.750 C- Appelé 8.250 C = 1.500 C, soit
le gain sur cette opération.
Ce suivi est quotidien. Il nécessite un contrôle journalier et
surtout une trésorerie importante.
Agir sur le marché
à terme européen
2) Couverture
Comme ce mode d’action représente entre 75% et 80% des
opérations, il mérite que l’on s’y attarde.
1) Les types d’action envisageables
et les risques encourus
On peut être amené à agir sur le marché à terme pour trois
raisons : la spéculation pure, l’arbitrage ou la couverture.
Type
d’action
Spéculation
Arbitrage
Couverture
% estimé
du volume
échangé
Explication
10 à 20 %
C’est une opération dite
« financière » sans aucune
livraison et prise de livraison de la marchandise avec
un Gain ou une Perte.
Cette opération est à rapprocher des marchés
boursiers (Marché des actions, Marché des Changes,
etc.)
15 à 20 %
75 à 85 %
C’est une opération dite
« sans risque » visant à
profiter d’un décalage
jugé « anormal » de cours
entre deux marchés pour
un même produit.
Il n’y a ni livraison ni
prise de livraison de la
marchandise, avec Gain ou
Perte
C’est une combinaison
d’opérations (une physique et l’autre sur le Marché
à Terme) visant à gérer le
« risque prix ».
Il y a une livraison ou prise
de livraison de marchandise sur la première
opération et pas sur la
seconde
Le mode de réflexion présenté ci-dessous a déjà fait l’objet
d’une analyse détaillée dans la partie précédente, mais nécessite qu’on y revienne.
Nous prendrons dans un premier temps les hypothèses suivantes :
> Marché physique : 220 C/t
> Marché à terme novembre : 223 C/t, ramené base juillet
> La base initiale (223 C/t – 220 C/t = 3 C/t) reste stable
dans le temps
EUREPI veux assurer ce prix.
Faute d’acheteur sur le marché physique à ce moment,
EUREPI vend sur le marché à terme à 223 C/t ramené base
juillet.
Vente M.A.T
223
Si le
Marché monte
Vente M.A.T
223
Si le
Marché baisse
Marché physique 235
Marché physique 208
M.A.T
M.A.T
238
211
Vente physique
235
Vente physique
208
Achat M.A.T
238
Achat M.A.T
211
Gain/Perte M.A.T -15
Gain/Perte M.A.T
12
Prix vente final
Prix vente final
220
220
1. Le marché monte :
Sous notre hypothèse, lorsqu’EUREPI vendra à 235 C/t sur
le marché physique, il devra simultanément acheter à 238
C/t (base de 3 C/t stable dans le temps) sur le marché à
terme. EUREPI encaissera donc une perte sur le marché
à terme de -15 C/t (prix de vente 223 C/t – prix d’achat
238 C/t). Son prix de vente final s’établira donc PMV = PMV
physique + Perte Marché à terme, soit 220 C/t (235 C/t –
15 C/t)
2. Le marché baisse :
Suivez ce raisonnement en cas de baisse de marché physique à 208 C/t. Le prix de vente final d’EUREPI sera de PMV
physique + Gain Marché à terme, soit 220 C/t (208 C/t +
12 C/t).
3. Conclusion
Faute d’acheteur au moment où EUREPI souhaitait vendre,
EUREPI a couvert son risque de prix en agissant sur le marché à terme.
21
3) Couverture :
le risque de base
25.00
Evolution de la base maïs
(échéance juin 2009) :
du 17/03/08 au 12/11/08
20.00
(Source Bloch & Rehs)
15.00
10.00
5.00
0
Prenons le même exemple que précédemment mais imaginons
une variation de la base dans le temps :
> La base (MAT-M physique) augmente et vaut 10 C/t lors
du débouclage de la position sur le marché à terme.
Vente M.A.T
223
Si le
Marché monte
Vente M.A.T
223
Si le
Marché baisse
Marché physique
235
Marché physique
208
M.A.T (base 10)
245
M.A.T (base 10)
218
Vente physique
235
Vente physique
208
Achat M.A.T
245
Achat M.A.T
218
Gain/Perte M.A.T
-22
Gain/Perte M.A.T
Prix vente final
213
Prix vente final
5
213
1. Le marché monte :
Dans notre hypothèse, lorsqu’EUREPI vendra à 235C/t
sur le marché physique, il devra simultanément acheter
à 245 C/t (base de 10 C/t lors du débouclage) sur le marché à terme. EUREPI encaissera donc une perte sur le
marché à terme de -22 C/t (prix de vente 223 C/t – prix
d’achat 245 C/t). Son prix de vente final s’établira donc
PMV = PMV physique - Perte Marché à terme, soit 213 C/t
(235 C/t – 22 C/t), soit 7 C/t en dessous du prix objectif.
2. Le marché baisse :
Suivez ce raisonnement en cas de baisse de marché physique à 208 C/t. Le prix de vente final d’EUREPI sera de PMV
physique + Gain Marché à terme, soit 213 C/t (208 C/t +
5 C/t).
22
no
v0
8
8
oc
13
12
t0
8
13
se
p
t0
08
ao
ût
8
14
ju
il 0
15
15
ju
in
08
16
m
ai
il 0
16
av
r
s0
ar
m
17
Cette fluctuation de la base peut avoir
des conséquences fâcheuses.
08
-5.00
8
Prenons simplement l’exemple du maïs.
Entre le 17 mars 2008 et le 12 novembre
2008, la courbe ci-contre présente l’évolution de la base pendant cette période.
Elle a varié de +23 C/t à -3 C/t, soit une
amplitude de 26 C/t.
8
Tout paraît simple, mais il est primordial
de ne pas négliger « le risque de base ».
La base n’est pas une donnée figée. Elle
évolue dans le temps en fonction de l’offre et de la demande sur les différents
marchés, parfois de manière très importante.
3. Conclusion
Faute d’acheteur au moment où EUREPI souhaitait vendre,
EUREPI a couvert son risque de prix en agissant sur le marché à terme… au risque de base près. Dans ce cas EUREPI
perd et quelle que soit la situation la perte est égale à la
différence de base (Base initiale – Base débouclage), soit
-7C/t dans notre exemple.
> la base (MAT-M physique) baisse et vaut -10 C/t lors du
débouclage de la position sur le marché à terme.
Si ce mode de calcul n’a plus de secret pour vous, calculez
le prix de vente EUREPI en cas de hausse et de baisse du
marché.
Vente M.A.T
223
Si le
Marché monte
Vente M.A.T
223
Si le
Marché baisse
Marché physique
235
Marché physique
208
M.A.T (base -10)
225
M.A.T (base -10)
198
Vente physique
235
Vente physique
208
Achat M.A.T
225
Achat M.A.T
198
Gain/Perte M.A.T
-2
Gain/Perte M.A.T
25
Prix vente final
233
Prix vente final
233
Résumé et conseils EUREPI
Le marché à
terme…
un autre marché
de référence…
Le marché à
terme et le marché physique…
Eviter la
spéculation…
Attention au
risque de base…
> Une autre possibilité de fixer son prix
de vente… au risque de base près.
> Le marché à terme ne sert que si l’on
établit une relation commerciale avec
le marché physique.
> Coût important (dépôt de garantie,
appel de marge, courtage)
> Comparer ce qui est comparable…
ne pas oublier les majorations bimensuelles, le risque de base et les points
de livraison différents de notre marché
physique.
> Pour le maïs, préférer le marché physique plus liquide pour marquer des
prix.
> Marché haussier, marché baissier, les
opérations sur le marché à terme non
liées directement ou indirectement à
des opérations sur le marché physique
sont des opérations de spéculation.
> Nécessité de suivre sa position tous les
jours…
> Pas d’absence de risque
1. Le marché monte :
Sous notre hypothèse, lorsqu’EUREPI vendra à 235C/t
sur le marché physique, il devra simultanément acheter à 225C/t (base de -10 C/t lors du débouclage) sur le
marché à terme. EUREPI encaissera donc une perte sur
le marché à terme de -2 C/t (prix de vente 223 C/t – prix
d’achat 225 C/t). Son prix de vente final s’établira donc
PMV = PMV physique - Perte Marché à terme, soit 233 C/t
(235 C/t – 2 C/t), soit 13 C/t au dessus du prix objectif.
2. Le marché baisse :
Suivez ce raisonnement en cas de baisse de marché physique à 208 C/t. Le prix de vente final d’EUREPI sera de PMV
physique + Gain Marché à terme, soit 233 C/t (208 C/t +
25 C/t).
3. Conclusion
Faute d’acheteur au moment où EUREPI souhaitait vendre,
EUREPI a encore une fois couvert son risque de prix en
agissant sur le marché à terme… au risque de base près.
Dans ce cas EUREPI gagne et quelle que soit la situation le
gain est égale à la différence de base (Base initiale – Base
débouclage), soit +13C/t dans notre exemple.
* Glossaire :
Définition de certains termes que vous pouvez entendre,
lire… qu’il faut connaître :
Base
Ecart entre le marché à terme et
le marché physique.
Bid / Ask /
Last / Open
Cours acheteur / Cours vendeur / Dernier
traité / Cours à l’ouverture.
Bid size / Ask
size
Nombre de lots à l’achat / à la vente.
Cours de clôture
Cours à la fermeture, soit 18h30.
Majoration
bimensuelle
Montant forfaitaire payé par l’acheteur,
rémunérant le vendeur pour le stockage
effectué avant l’exécution de la livraison.
Prix flat
Prix majorations incluses.
Risque de base
Risque créé par l’évolution dans le temps
de la Base.
SLM
Sain, Loyal et Marchand.
Sous Jacent
La nature du produit.
Volume
Nombre de lots à échanger.
23
24
Le risque de prix
Nous avons analysé et présenté en détails comment il était possible de faire face à la volatilité des marchés en prenant des positions sur un autre marché physique que le marché
directeur (plus difficile pour un agriculteur) ou directement sur le marché à terme, mettant
en évidence de nouveaux risques : le « risque de parité » entre les marchés physiques et le
« risque de base » entre le marché physique directeur et le marché à terme.
Mais quel que soit le marché sur lequel tout vendeur prend des positions (achat/vente), il
fait alors face à chaque instant à un autre risque : le « risque de prix ». Que se passe-t-il si le
marché monte ou si le marché baisse ?
Nous définirons dans ce dernier volet ce que l’on entend par « risque de prix ». Nous analyserons à partir d’exemples concrets comment et sous quelles conditions il est possible de
« couvrir » ce risque. Pour les plus initiés ou ceux qui veulent le devenir, nous donnerons
également un aperçu plus détaillé sur les options disponibles sur le marché, outils de gestion
des « risques de prix ».
La question fondamentale
La question fondamentale à se poser avant d’agir sur un marché est la suivante : Mon prix est-il fixé ?
1) Risque « vendeur »
Répondons simplement à la question fondamentale : le prix
est-il fixé ? Autrement dit, moi vendeur, ai-je vendu ou n’ai-je
pas vendu ? Dans les deux cas, moi vendeur, je suis en « risque de prix ».
Ce sont les risques auxquels est exposé EUREPI lorsqu’il vend
aux I.A.A (Industries Agro Alimentaires), mais aussi les risques auxquels sont exposés les agriculteurs qui vendent à
EUREPI.
Risque Vendeur
Prix fixé
Prix pas fixé
• Si j’ai vendu, le prix est fixé, le risque de prix est à la hausse.
Exemple : je vends à 120 s, le marché monte… j’aurais pu mieux
faire, dû attendre, etc.
• Si je n’ai pas vendu, le prix n’est pas fixé, le risque de prix est
à la baisse.
Exemple : le marché vaut 120 C, si le marché baisse… j’aurai dû
vendre, cela va remonter, etc.
Risque Acheteur
2) Risque « acheteur »
Répondons une fois de plus à la question fondamentale : le
prix est-il fixé ? Autrement dit, moi acheteur, ai-je acheté ou
n’ai-je pas acheté ?
Dans les deux cas, moi acheteur, je suis une nouvelle fois en
« risque de prix »
Ce sont les risques auxquels sont exposés les I.A.A lorsqu’elles achètent à EUREPI, mais aussi les risques auxquels est exposé EUREPI lorsqu’il achète aux agriculteurs.
Prix fixé
Prix pas fixé
• Si j’ai acheté, le prix est fixé, le risque de prix est à la baisse.
Exemple : j’achète à 120 C, si le marché baisse… j’aurais pu mieux
faire, dû attendre, etc.
• Si je n’ai pas acheté, le prix n’est pas fixé,
le risque de prix est à la hausse.
Exemple : le marché vaut 120 C, si le marché
monte…j’aurais dû acheter, cela va rebaisser, etc.
25
3) La chaîne des risques de prix
a) Je vends (je fixe mon prix)
Fort de cette analyse, il est aisé de mettre en place la « chaîne
des risques de prix », schématisée ci-dessous :
Risque Vendeur
Prix fixé
Agriculteur Vendeur
Risque
Vendeur
Acheteur
EUREPI
Risque
Acheteur
Vendeur
Acheteur
Risque
Vendeur
Risque
Acheteur
I.A.A
• Mon prix est fixé (j’ai vendu), mon risque est à la hausse.
• Moi vendeur, si je le souhaite je peux « couvrir ce risque » en
achetant (coût : Xs/t) une « couverture risque à la hausse ».
Prix fixé
Prix pas fixé
• Moyennant Xs/t, je couvre (j’élimine) le risque à la hausse,
ou autrement dit, je peux profiter de toute hausse du marché. Mon gain est illimité.
La couverture des risques
A la lecture du paragraphe précédent il est possible de résumer la situation de la sorte :
> Quoi que je fasse, acheteur ou vendeur, je suis toujours en
« risque de prix ».
> La nature du risque est différente que le prix soit fixé ou
non.
Dans la suite de l’analyse, nous nous mettrons dans une
position vendeur sur le marché.
160,00
Exemple ci-dessus : Un vendeur qui fixe son prix (qui
vend) à 134 C/t et achète XC/t une couverture du
« risque à la hausse », profitera de la hausse moyennant X C/t si le marché monte à 150 C/t. Il améliorera donc son prix de vente initial de 134 C/t.
Si le marché baisse à 105 C/t, son prix de vente final sera de
134 C/t – X C/t.
Évolution du FOB Rhin - Maïs - Période Janvier/Juin
Marché à la hausse
150,00
Gain Vendeur
= illimité
*Moyennant X/t
140,00
GAIN
X/t
130,00
120,00
110,00
Marché à la baisse
Perte Vendeur = X/t (couverture)
Décembre
Janvier
Janvier
Février
Février
Mars
Avril
Avril
Mai
Mai
Juin
Juin
Juillet
Juillet
Août
Août
Septembre
Septembre
Octobre
Octobre
Novembre
Novembre
Décembre
Décembre
Janvier
Février
Février
Mars
Mars
Avril
Avril
Mai
Mai
Juin
Juin
Juillet
Juillet
Août
100,00
Fixation du prix
26
b) Je ne vends pas (je ne fixe pas mon prix)
Exemple ci-contre : Un vendeur qui ne fixe pas son prix (ne
vend pas) à 134 C/t mais achète Y C/t une couverture du « risque à la baisse », vendra finalement 134 C/t –Y C/t si le marché baisse à 105C/t.
Risque Vendeur
Prix pas fixé
• Mon prix n’est pas fixé (je n’ai pas vendu), mon risque est à
la baisse.
• Moi vendeur, si je le souhaite je peux « couvrir ce risque » en
achetant (coût : Y€/t) une « couverture risque à la baisse ».
Si le marché monte à 200 C/t, il n’utilisera pas sa couverture
à la baisse, paiera Y C/t, et pourra le cas échéant vendre à
200 C/t.
• Moyennant Y€/t, je couvre (j’élimine) le risque à la baisse, ou
autrement dit je me protège de toute baisse du marché. Mon
gain est illimité *.
160,00
150,00
Évolution du FOB Rhin - Maïs - Période Janvier/Juin
Marché à la hausse
Perte Vendeur = Y/t (couverture)
140,00
Prix Minimum Garanti
130,00
Y/t
120,00
Marché à la baisse
GAIN
110,00
Gain Vendeur = illimité*
*Moyennant Y/t
Décembre
Janvier
Janvier
Février
Février
Mars
Avril
Avril
Mai
Mai
Juin
Juin
Juillet
Juillet
Août
Août
Septembre
Septembre
Octobre
Octobre
Novembre
Novembre
Décembre
Décembre
Janvier
Février
Février
Mars
Mars
Avril
Avril
Mai
Mai
Juin
Juin
Juillet
Juillet
Août
100,00
Pas de fixation de prix
* : gain illimité jusqu’à une valeur nulle de marché
c) Le prix acompte
En fixant chaque année avant la récolte un prix acompte
par espèce, l’organisme stockeur offre deux couvertures
de « risque de prix » GRATUITES à l’agriculteur qui optera
pour ce mode de commercialisation
Couverture du « risque de hausse » :
> je profite de la hausse en touchant
des compléments de prix en cas de
Prix Acompte
hausse du marché sur la moyenne de
=
vente de l’organisme stockeur..
Deux couvertures
> je ne paye pas XC/t.
de « risque de
prix »
Couverture du « risque de baisse » :
GRATUITES
> je me protège contre la baisse (prix
minimum) en cas de baisse du marché.
> je ne paye pas YC/t.
27
Les outils de gestion du risque de prix : les options
1) Les généralités
Ce sont les produits utilisés pour la gestion du risque de prix
(couvertures).
On distingue les options d’achat (appelées CALL) et les options de vente (appelées PUT).
Celui qui achète a la main et peut décider durant la période de validité s’il exercera ou non son option. Comme
pour un contrat d’assurance, il peut à tout moment utiliser
son assurance en cas de problème.
Une option est caractérisée par plusieurs éléments :
Caractéristiques
Définition
Le type :
CALL (option d’achat) ou PUT (option de vente)
Le « strike » :
C’est le prix d’exercice de l’option, c’est-à-dire
« le prix d’objectif », la garantie de prix
L’échéance :
C’est le délai de validité de l’option, appelé la
maturité
Le coût :
C’est le coût de l’option, appelé la prime. Il est
variable en fonction du prix du marché, du
« strike », et de l’échéance de l’option
(cf. schéma ci-dessous).
-
+
Coût de l’option
Marché bas
« Strike » éloigné du marché
Echéance proche
Il est possible d’acheter ou de vendre des options d’achat
et des options de vente, sur le marché physique (payable
à échéance) ou sur le marché à terme (plus chères et payables de suite).
Marché élevé
« Strike » proche du marché
Echéance lointaine
2) Des exemples simples
pour bien comprendre
Grâce à ces exemples, en lisant et analysant bien chaque
phrase, vous allez vous familiariser avec le raisonnement
lié aux options.
Action à
l’échéance /
Type option
ACHAT
EUREPI
a la main
VENTE
EUREPI n’a
pas la main
28
Exercez-vous : que se passe-t-il si le marché monte et si le
marché baisse en fonction du type de l’option que j’ai soit
vendue et soit achetée à l’échéance ?
Option d’achat
CALL
Option de vente
PUT
EUREPI achète une option d’achat.
Ex : 1.000 t de CALL 135C/t à 15C/t
EUREPI a le droit d’acheter 1.000t à 135C/t, moyennant
15C/t. A l’échéance et en fonction du marché, il décidera
d’acheter ou non les 1000t à 135C/t.
EUREPI achète une option de vente.
Ex : 1.000 t de PUT 135C/t à 15C/t
EUREPI a le droit de vendre 1.000t à 135C, moyennant
15C/t. A l’échéance et en fonction du marché, il décidera de
vendre ou non les 1000t à 135C/t.
Si le marché monte à 170C/t, EUREPI exerce l’option et
achète 1.000t à 135C/t moyennant 15C/t (soit 150C/t net)
Si le marché baisse à 105C/t, EUREPI n’exerce pas l’option
et paye 15C/t.
Si le marché monte à 170C/t,
EUREPI n’exerce pas l’option et paye 15C/t.
Si le marché baisse à 105C/t,
EUREPI exerce l’option et vend 1.000t à 135C/t moyennant 15C/t (soit 120C/t net).
EUREPI vend une option d’achat
Ex : 1.000 t de CALL 135C/t à 15C/t
L’acheteur de l’option a le droit d’acheter à EUREPI
1.000t à 135C, moyennant 15C/t. A l’échéance et en fonction
du marché, EUREPI suivra la décision de son acheteur
d’option.
EUREPI vend une option de vente
Ex : 1.000 t de PUT 135C/t à 15C/t
L’acheteur de l’option a le droit de vendre à EUREPI
1.000t à 135C, moyennant 15C/t. A l’échéance et en fonction du marché, EUREPI suivra la décision de son acheteur
d’option.
Si le marché monte à 170C/t, l’acheteur exerce l’option
et achète 1.000t à EUREPI à 135C/t moyennant 15C/t
(EUREPI vend net à 150C/t)
Si le marché baisse à 105C/t, l’acheteur n’exerce pas
l’option et paye 15C/t (EUREPI ne vend pas à 135C/t mais
touche 15C/t).
Si le marché monte à 170C/t,
L’acheteur n’exerce pas l’option et paye 15C/t. EUREPI
n’achète pas à 135C/t mais touche 15C/t.
Si le marché baisse à 105C/t,
L’acheteur exerce l’option et vend 1.000t à EUREPI à
135C/t moyennant 15C/t (EUREPI achète net à 120C/t).
3) Les options et la couverture de risque
Pour bien comprendre, reprenons ensemble la stratégie de risque de prix pour EUREPI et complétons la par un exemple précis
Le marché :
Que vaut-il aujourd’hui ?
P1
220C/t
P1
220C/t
Question fondamentale :
Mon prix est fixé ?
OUI
(Ce prix convient à EUREPI, EUREPI vend)
Le marché vaut 220C/t, EUREPI vend.
NON
(Ce prix ne convient pas à EUREPI, EUREPI ne vend pas)
Le marché vaut 220C/t, EUREPI ne vend pas
Le « risque de prix » est
…à la hausse
(Si demain le marché vaut 240C/t,
EUREPI enregistre un manque à gagner de 20C/t)
… à la baisse
(Si demain le marché vaut 180C/t, EUREPI enregistre un
manque à gagner de 40C/t)
Action sur le marché :
Le vendeur décide de
couvrir son « risque »
Vente à prix P1 (risque à la hausse) +
Achat CALL (P1 moyennant XC/t)
Pas de vente à P1 (risque à la baisse)
+ Achat PUT (P1 moyennant YC/t)
(droit d’acheter à P1 moyennant X)
(droit de vendre à P1 moyennant Y)
Le marché vaut 220C/t.
EUREPI vend donc à 220C/t et décide de couvrir
le risque à la hausse en achetant une couverture « risque à la hausse » moyennant 20C/t.
Autrement dit : EUREPI vend à 200C/t net
(220C/t - 20C/t) et peut optimiser son prix selon
les variations du marché
Le marché vaut 220C/t.
EUREPI ne vend pas à 220C/t mais décide de couvrir
le risque à la baisse en achetant une « couverture
à la baisse » moyennant 30C/t en se garantissant
220C/t.
Autrement dit : EUREPI a payé 30C/t une couverture
« risque à la baisse » et peut optimiser son prix selon
les variations du marché en se garantissant une
vente nette à 190C/t (220C/t - 30C/t).
Que se passe-t-il pour EUREPI en fonction de l’évolution du marché ? Exercez-vous avant de lire les solutions.
Le marché monte
(P2>P1
à l’échéance)
CALL exercé.
PUT non exercé
(Achat à P1 moyennant X)
(Pas de vente à P1 moyennant Y)
Achat possible à P1 inférieur au prix du marché P2.
Vente possible au prix du marché P2 supérieur à P1
(280C/t>220C/t)
Synthèse du bilan :
Rappel succession d’actions
1) Vente à P1
2) Achat à P1 moyennant X
3) Vente à P2
Synthèse du bilan :
Rappel succession d’actions
1) Pas de Vente à P1
2) Pas de Vente à P1 moyennant Y
3) Vente à P2
> Bilan : Vente à P2-X
>Bilan : Vente à P2-Y
Le marché vaut 280C/t
1) Rappel : EUREPI a vendu à 220C/t
2) EUREPI exerce sa couverture (rachat à 220C/t),
moyennant ses 20C/t.
3) EUREPI vend au prix du marché, soit à 280C/t
> Bilan EUREPI : V 220C/t et A 220C/t – A Couverture
20C/t + V 280C/t, soit vente nette à 260C/t (280C/t
- 20C/t).
Autrement dit : EUREPI, qui avait vendu à 200C/t
net, a bénéficié de la hausse du marché entre
220C/t et 280C/t, soit 60C/t.
Le marché vaut 280C/t
1) Rappel : EUREPI n’a pas vendu à 220C/t. Il s’est pourtant
garanti 220C/t moyennant 30C/t.
CALL non exercé.
PUT exercé.
(Pas d‘achat à P1 moyennant X)
(Vente à P1 moyennant Y)
Achat possible au prix de
marché P2 inférieur à P1.
Revente à P1 supérieur au prix du marché P2.
Le marché baisse
(P2<P1
à l’échéance)
(115C/t<220C/t)
Synthèse du bilan :
Rappel succession d’actions
1) Vente à P1
2) Pas d’achat à P1 moyennant X
> Bilan : Vente à P1-X
Le marché vaut 115C/t
1) Rappel : EUREPI a vendu à 220C/t
2) EUREPI n’exerce pas sa couverture (pas de rachat
à 220C/t), moyennant ses 20C/t.
3) EUREPI ne revend au prix du marché
> Bilan EUREPI : V 220C/t et A Couverture 20C/t,
soit vente nette à 200C/t (220C/t- 20C/t).
Autrement dit : La hausse n’a pas eu lieu (marché à
115C/t), mais EUREPI avait vendu à 220C/t moyennant 20C/t soit au prix net de 200C/t.
2) EUREPI n’exerce sa couverture, mais paye ses 30C/t.
3) EUREPI vend au prix du marché, soit à 280C/t.
> Bilan EUREPI : A Couverture 30C/t + V 280C/t, soit vente
nette à 250C/t (280C/t – 30C/t).
Autrement dit : EUREPI s’est protégé de la baisse moyennant 30C/t en se garantissant une vente nette à 190C/t
(220C/t – 30C/t). À l’échéance, n’ayant pas vendu, il profite
de la hausse en vendant à 280 C/t soit une vente nette de
250C/t (280C/t – 30C/t).
Synthèse du bilan :
Rappel succession d’actions
1) Pas de vente à P1
2) Vente à P1 moyennant Y
3) Pas de vente à P2
> Bilan : Vente à P1-Y
Le marché vaut 115C/t
1) Rappel : EUREPI n’a pas vendu à 220C/t. Il s’est garanti
220C/t moyennant 30C/t.
2) EUREPI exerce sa couverture (vente à 220C/t) moyennant ses 30C/t, soit une vente nette de 190C/t.
3) EUREPI ne revend pas au prix du marché.
> Bilan EUREPI : V 220C/t avec A couverture moyennant
30C/t, soit vente nette à 190C/t (220C/t – 30C/t)
Autrement dit : EUREPI, qui n’avait pas vendu, s’était
protégé contre la baisse du marché en se garantissant
220C/t, moyennant le prix de sa couverture, soit 30C/t.
29
Bâtir sa stratégie
lI est nécessaire à tout vendeur de connaître son prix objectif et de bâtir alors sa propre stratégie de mise en
marché en fonction du risque qu’il souhaitera prendre.
Certains agriculteurs veulent élaborer leur prix de vente
eux même. Ils encourent donc des risques de prix. Ils doivent être au marché tous les jours, s’informer, lire.
Structurellement long, l’agriculteur doit se rapprocher de
l’arbre de décision stratégique ci-dessus pour savoir s’il est
réellement apte à s’engager sur la voie plus risquée du
« cours du jour » avec les conséquences qu’elle comporte.
D’autres préfèrent laisser cette responsabilité à leur organisme stockeur. Ils optent pour le prix acompte avec toute
la sécurité qu’il comporte.
Arbre de décision
Je veux élaborer
mon prix de vente
moi-même ?
NON
OUI
Quotidiennement,
je lis “EUREPI info“,
je m’informe auprès de la presse
spécialisée, je regarde les cours…?
NON
OUI
Quel degré de risque
suis-je prêt à courir ?
ÉLEVÉ
MOYEN
Prix
Cours du jour
Prix
Cours du jour
NUL
Prix
Acompte
Couverture
de risque
Prix fixé ?
OUI
Risques
à la hausse
NON
Risques
à la baisse
Prix fixé ?
OUI
NON
Risques à la
hausse et à la
baisse
COUVERTS
Risques
Risques
à la hausse à la baisse
COUVERT COUVERT
Quel coût ?
GRATUIT
30
XC/T
YC/T
GRATUIT
Résumé et conseils EUREPI (POSITION VENDEUR)
Répondre à tout instant à
la question fondamentale
> Mon prix est fixé : risque à la hausse.
> Mon prix n’est pas fixé : risque à la baisse.
> Suivre l’arbre de décision.
Définir sa stratégie
> Connaître son prix objectif.
> Définir sa stratégie avec la Force de Vente
du Groupe Comptoir Agricole.
> Bien comprendre les options pour bien comprendre sa stratégie.
Se former
> Se rapprocher en permanence si besoin de la Force de Vente du
Groupe Comptoir Agricole.
Ne pas mettre tous les œufs
dans le même panier.
> Diluer le risque de prix.
Ne jamais regarder en arrière
> Pas d’analyse à posteriori des actes manqués.
> Ne jamais oublier le risque de qualité.
* Glossaire :
Définition de certains termes que vous pouvez entendre, lire… qu’il faut connaître :
Couvrir un risque
Limiter un risque.
Strike
Prix d’exercice ou prix garanti.
CALL
Option d’achat.
PUT
Option de vente.
Echéance de l’option
Date limite de levée de l’option.
31
Le marché des céréaLes
Il y a encore quelques années de cela on pouvait qualifier le marché des céréales
de « plat » et de relativement prévisible. Les prix réagissaient surtout aux soubresauts
de la météo. L’accroissement de la demande, le renchérissement des coûts du pétrole
et du fret, la financiarisation des marchés ont ramené leur lot de volatilité.
Les variations de prix se caractérisent dorénavant par leur soudaineté et leur brutalité.
d’environ 15 euros par tonne sur une campagne, l’amplitude peut désormais dépasser
les 100 euros la tonne.
ce risque là peut et doit être géré, que ce soit par les producteurs, les organismes
collecteurs ou les industriels transformateurs de céréales. Nous pensons que ce fascicule
est de nature à guider les céréaliers dans cette perspective.
mise en page
/ Un dossier réalisé par antoine Wuchner / eUrepI
Eugène Schæffer
président du Groupe Comptoir agricole