Le guide Saveurs et Senteurs
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Le guide Saveurs et Senteurs
Le guide Saveurs et Senteurs Produits et savoir-faire du Géant de Provence P Tous les habitants qui vivent autour du Géant de Provence sont conscients de vivre dans un environnement d’exception. Ce n’est donc pas le fruit du hasard si le Ventoux est reconnu depuis vingt ans par l’UNESCO au titre des Réserves de Biosphère. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de notre terroir un haut lieu participant à la reconnaissance de notre tradition culinaire au patrimoine immatériel de l’humanité. Fruit d’une interaction constante entre l’homme et la nature, le Ventoux est le résultat d’une longue tradition pour laquelle l’agriculteur ou l’artisan ont produit des paysages uniques qu’il nous faut aujourd’hui défendre et, parfois, reconquérir. Ici, entre tradition bien vécue et revendiquée et innovation constante, tous les agriculteurs se sont investis pour pérenniser un art de vivre qui oblige désormais à penser collectivement la destinée de cet espace hors du commun. S M A E M V La démarche collective territoriale de promotion des produits et savoir-faire « Ventoux Saveurs », animée par le Syndicat Mixte d’Aménagement et d’Equipement du Mont Ventoux, est l’expression de cette dynamique qui se manifeste en de nombreux lieux de notre territoire. Le guide que vous avez entre les mains, conçu en collaboration avec chacune des filières est le reflet de notre démarche. De l’origine des produits à la table des chefs Venturois qui les mettent en valeur, en passant par les pratiques des hommes et des femmes d’exception qui les cultivent, vous disposez d’un fidèle condensé de l’esprit des lieux. Bienvenue en Ventoux ! Goûtez ses paysages mais aussi et surtout, goûtez et savourez ses produits ! Sans aucun doute, la meilleure manière de découvrir un terroir d’exception tout en profitant des bienfaits de produits disposant, pour plusieurs d’entre eux, de signes officiels de qualité. Alain GABERT Président du Syndicat Mixte d’Aménagement et d’Equipement du Mont Ventoux, Conseiller régional, maire de Monieux Où trouver les produits… L’espace terroir Ventoux Saveurs Office de Tourisme de Carpentras Fruit d’une gestion tripartite entre la ville de Carpentras, le SMAEMV et l’AOC Ventoux (Maison des vins), l’Espace Terroir vous ouvre ses portes pour une découverte didactique des productions du Ventoux. Sur plus de 100 m2 cet espace multifonctionnel permet de programmer des animations thématiques au fil des saisons. C’est aussi, depuis mai 2012, un espace permanent de vente d’une sélection des produits locaux en particulier des vins de l’appellation AOC Ventoux. Horaires d’ouverture disponibles auprès de l’Office de Tourisme : 04 90 63 00 78 Et sur www.carpentras-ventoux.com 6 Les marchés de producteurs Tous les jours sauf le dimanche (haute saison) à 18h VELLERON – marché paysan Le mardi de 17h à 19h CARPENTRAS - square Champeville Le mercredi de 18h à 20h PERNES LES FONTAINES – place F. Mistral Marché du soir « Bienvenue à la Ferme » Le vendredi matin CARPENTRAS – parvis de l’Office de Tourisme Petit marché des producteurs « Ventoux Saveurs » Retrouvez également les lieux de vente directe, les marchés à la ferme et les fermes auberges du réseau Bienvenue à la Ferme sur : www.bienvenue-a-la-ferme.com Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence du Ventoux? Les marchés hebdomadaires Les marchés du Ventoux sont un délice pour nos sens ! Outre un émerveillement pour les yeux et les papilles, vous y retrouverez souvent une sélection de produits du Ventoux au gré des étals des commerçants non sédentaires. Et aussi… Les caves et espaces de dégustation des vins AOC Ventoux sur le site de l’appellation : www.aoc-ventoux.fr Lundi : BEDOIN – MAZAN – SAINT DIDIER Mardi : CAROMB – MORMOIRON Mercredi : MALAUCENE – SAULT – VELLERON Jeudi : ST CHRISTOL D’ALBION Vendredi : CARPENTRAS Samedi : AUBIGNAN - LE BARROUX LORIOL DU COMTAT – PERNES LES FONTAINES Plus d’info sur : www.marches-provence.com P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce Toutes les coordonnées des producteurs, magasins de terroir, confiseurs et nougatiers, et l’ensemble des artisans du goût signataires de la Charte Ventoux Saveurs sur : www.ventoux-saveurs.fr 7 Le vin Un terroir viticole âgé de plus de 2000 ans buent à l’essor du vignoble. Plus tard, les rois de France invitent les vins du Ventoux à leur table. En 1939, les Côtes du Ventoux créent un syndicat de promotion de leurs vins, classés VDQS en 1953. Ils accèdent à l’AOC en 1973 et simplifient leur nom pour adopter en 2009 l’appellation Ventoux. Des nectars raffinés et équilibrés L’histoire du vin se mêle intimement à celle de cette terre, pétrie de civilisation méditerranéenne. Dès l’arrivée des premiers colons grecs, on boit et on fait commerce du vin en Provence. Au cœur du terroir Ventoux, on en retrouve la trace dans l’atelier d’un potier antique, sous la forme d’une amphore vinaire remontant à l’an 30 av JC. Les Papes d’Avignon, amateurs de bons crus, célèbrent Bacchus à leur façon et contri- 8 Les cépages de l’appellation sont proches de ceux que l’on trouve en vallée du Rhône méridionale. L’ensoleillement exceptionnel et les nuances du terroir y apportent une touche particulière. Raffinés, les Ventoux allient caractère et équilibre. Les rouges, mariages de Grenache, Syrah, Cinsault, Mourvèdre ou Carignan, arborent une robe rubis intense et délivrent au palais des arômes de fruits rouges, d’épices, parfois relevés d’une nuance de truffe ou de Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence résineux. Les rosés, tout en fraîcheur, jouent avec les arômes fruités. Les blancs, alliances de Bourboulenc, de Roussane, de Grenache blanc, de Viognier et de Clairette, combinent des touches de fleurs et d’agrumes. Au pied des massifs calcaires du Ventoux et des Monts de Vaucluse, bien à l’abri du mistral, le vin se nourrit de safres, de cailloux, d’argiles, de sables ocreux, de graviers, de galets et de limons, fruits d’une histoire géologique complexe. Il se gorge de soleil, de brises et de bouffées montagnardes, et s’inspire d’une multitude de microclimats pour les traduire en arômes. Le talent du viticulteur accompagne les saisons du raisin avec les gestes patients d’un artisan, en respectant chaque étape : la taille, de novembre à mars, puis le liage, de février à avril, l’ébourgeonnage en mai, parfois le palissage en juin, le rognage ou cisaillage, de juillet à août. En septembre, c’est l’effervescence des vendanges. Puis à la cave, le travail de vinification commence, l’alchimie du vin est à l’œuvre, alors que dans les vignes on prépare déjà la prochaine vendange. L’ascension d’une appellation Un effort de qualité sans précédent, une image cultivée avec soin ont conduit l’appellation à opérer en peu d’années une mutation remarquable. Elle a retouché légèrement son profil, s’est ouvert des perspectives nouvelles et a conquis ses lettres de noblesse. Avec pour étendard le Géant de Provence, 14 caves coopératives et 138 caves particulières produisent en moyenne 265 000 hectolitres dont 66 % en rouge, 30 % en rosé et 4% en blanc. L’aire d’appellation concerne 51 communes. 6 200 hectares de vignes y sont cultivés. Les nectars produits au pied du Ventoux sont commercialisés dans toute la France, mais aussi à l’export, principalement en Belgique, au Luxembourg, aux EtatsUnis et au Canada. Nombre de viticulteurs du Ventoux passent au bio, les conversions sont en constante augmentation. Ils sont de plus en plus nombreux aussi à prendre en compte dans leurs modes de culture les exigences du développement durable. Une orientation qui coule de source dans ce métier où l’on sait depuis toujours traduire en arômes la beauté d’une terre et la couleur particulière d’une saison. Autour du Géant de Provence, la géométrie des vignes vient souligner la courbe d’un coteau ou dérouler dans les plaines un tapis végétal piqueté en saison de grappes mûres. Elle grimpe Ici, le beau et le parfois à l’assaut des reliefs et contribue au maintien des « restanques » familières des bon ne font qu’un, les campagnes provençales. ‘‘ Les roses fleurissent au coin des vignes. Pre- vignerons l’ont bien mières touchées en cas de maladie, elles sont les sentinelles gracieuses du vignoble. Ici, le compris… beau et le bon ne font qu’un, les vignerons l’ont bien compris. C’est pourquoi ils ouvrent aux visiteurs des sentiers de découverte comme autant de voyages initiatiques à la découverte du vignoble. Si l’on voit le vin en gestation dans le paysage, on boit aussi, avec l’émotion du souvenir, le paysage dans le vin. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 9 Céline Fialon « Nous sommes en lisière de la réserve de biosphère, attentifs à l’environnement. Nous avons repris un domaine qui était en bio, et nous continuons. C’est un domaine très ancien, nos plus vieilles vignes ont 70 ans, avec des ceps épais, noueux, elles ont de tout petits rendements, mais aussi des saveurs plus concentrées. Dans l’appellation Ventoux, les terroirs sont variés, ils donnent des vins très différents, plus ou moins tanniques, corsés, charpentés. Ce que nous cherchons à faire au domaine, c’est un vin plaisir, sur la gourmandise. On va beaucoup travailler sur les saveurs, au nez, en bouche. On veut qu’il ait du croquant, qu’il soit accessible, avec des arômes de petits fruits rouges, de fraise écrasée, de cassis, et de l’élégance. Dans le rosé, on recherche la couleur pâle, la simplicité. Pour nos blancs, nous avons remis en avant le cépage grenache blanc, qui donne un profil très rond au vin, accompagné de clairette blanche, cela lui donne un côté floral et frais.» 10 Le vin est un produit vivant, qui procure des émotions « Le labour est important, il faut aérer la terre, surtout en bio. Puis, vient le moment de la taille. Cela permet de contrôler les rendements et de canaliser la vigne. Certains cépages doivent être palissés, d’autres vont être taillés en gobelets parce qu’on est sur des terrains très ensoleillés, l’ombre du feuillage protège le raisin et lui évite de monter trop vite en degrés. Le débourrage, la véraison, les vendanges sont des temps forts. Le raisin est cueilli à la main et déposé dans de petits seaux avant de rejoindre la cuverie pour l’étape de vinification. Mais le plus grand bonheur du viticulteur, c’est le moment où il fait partager le fruit de son labeur et de sa passion. Le vin est un produit vivant, qui procure des émotions. C’est un peu la carte de visite d’un terroir, le souvenir de notre petit coin de paradis qu’on emporte avec soi.» Produits et savoir-fa ire du Géa nt de Provence Confrérie des Vignerons de l’AOC Ventoux La confrérie renoue avec la tradition qui a persisté du XVème siècle au XIXème siècle dans de nombreuses communes de l’Appellation où de nombreuses confréries de village étaient généralement placées sous la protection de Saint Marc. Le 2 juin 1982, une poignée de personnes réunies par l’amour du vin et du terroir a décidé de faire revivre, sous le drapeau frappé du « Poudadouïre », toutes ces anciennes confréries. Depuis, la confrérie apporte son concours chaleureux aux manifestations susceptibles de faire connaitre et apprécier les vins de l’appellation. La recette du chef vin rouge poires Williams, u a s e é h c o p s e ir Po s : 6 belles e, pour 6 personne e, 400 g de sucr Ventoux roug 75 cl de vin AOC (ou badiane), e, 2 anis étoilés ell nn ca de 1 bâton le fendue 1 gousse de vanil vin, le sucre, et les op en mélangeant le sir un e fair : lle vei • La poires. épices. ce temps, peler les dant 5 mn. Pendant rir ouv rec op, sir le Porter à ébullition pen dans r les poires entières ge poire /sirop. lan mé Baisser le feu, plonge du t tac con directement au d’un papier sulfurisé s ôter du feu, laisser x pendant 12 min pui dou feu ment, à re cui r sse • Lai dir 24 heures idéale lange et laisser refroi les poires dans le mé t. ple refroidissement com , le ou au moins jusqu’à er. Récupérer le jus tir les poires et réserv sor : ain refroidir. dem ser lais • Le len vif, feu sur uire de moitié et filtrer puis le faire réd tie centrale (pépins poire en 2, ôter la par la per cou : age ess . • Dr isienne cuillère à pomme par de jus. trognon) à l’aide d’une de poire et arroser s itié mo les te iet d’une né pag com Disposer sur une ass l’ac être se sert frais, il peut Astuce : ce dessert . boule de glace vanille coffier s Disciples d’Es 24 BERT - Ami de RO AS - 04 90 63 21 ic ér TR éd EN Fr : RP ur CA Chef créate ttier - 84200 Co e ru , 90 e rg Se Restaurant Chez P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 11 La truffe Du champignon sauvage à la trufficulture La truffe était prisée déjà dans l’Antiquité. Le Moyen Age vit en elle, à cause de sa couleur noire, un signe de Satan, mais les Papes d’Avignon, fins gourmets, s’empressèrent de la réhabiliter. Champignon sauvage, elle existait à l’état naturel dans les bois. Les gens de la campagne l’ont ramassée pendant des siècles, en ignorant tout de la secrète association entre la truffe et l’arbre. C’est un paysan vauclusien, Joseph Talon, qui découvrit en 1810 comment, grâce au mycorhize, la truffe va chercher un arbre nourricier. Quelques pionniers plantèrent alors des chênes « mycorhizés », c’est-à-dire mis en contact avec des spores de truffes. La 12 production prit son essor, le Ventoux devint le temple du diamant noir. Pendant quelques décennies, ce fut un âge d’or. Un temps où l’on pouvait cuisiner des ragoûts de truffe avec pas moins de 200 grammes de pépite noire par personne. Puis l’exode rural, les sécheresses et les difficultés de la culture l’ont rendue plus rare. La « rabasse », ses mystères et ses rites La plus noble des truffes est la Tuber melanosporum ou Rabasse, au parfum puissant, à la chair noire finement marbrée de blanc. C’est la principale variété, désignée sous l’appellation botanique de « Truffe du Périgord » même si l’essentiel aujourd’hui est ramassé en Vaucluse, entre Ventoux, Comtat et Luberon. La truffe blanche ou truffe d’été, au parfum plus léger, ressemble à la truffe noire, mais sa chair est beige marbrée de blanc. Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence La truffe n’est pas un produit comme les autres. C’est un mystère qui a ses rites et son vocabulaire. Il faut la chercher en se fiant au flair du chien truffier, plus rarement au cochon ou à la mouche. Pendant tout l’hiver, on va « caver » la « Rabasse » à l’aide d’un pic pour l’extraire délicatement de sa gangue de terre. Elle se dévoile alors, petit joyau de quelque 50 à 60 grammes ou grosse pépite de plusieurs centaines de grammes. La Rabasse est le fruit d’une alchimie subtile entre un sol calcaire bien aéré, avec un PH précis et d’un ensoleillement ponctué de petites pluies. Elle reste largement imprévisible. Carpentras fait les prix du diamant noir L’autre rituel truffier se déroule au marché. Celui de Carpentras, tous les vendredis en saison, détermine les prix. Ils peuvent atteindre 120 euros Le domaine de la truffe, c’est la forêt de chênes. Qu’il soit sauvage ou cultivé, le diamant noir contribue au maintien de cette essence typique de la forêt méditerranéenne, bien adaptée au climat et moins inflammable que le pin. Dans les zones forestières, les truffières cultivées servent bien souvent de coupefeu. Sur des pans entiers de montagne, ces espaces très entretenus et dégagés forment autant de remparts providentiels contre la propagation des incendies. les 100 grammes aux alentours de Noël et retomber à 60 euros en fin de saison. Pas de grands cris, mais des échanges feutrés entre professionnels autour des sacs odorants. Les transactions se font de gré à gré et en liquide. Les acheteurs sont des courtiers, des conserveurs, mais aussi des chefs cuisiniers. Le Vaucluse commercialise 10 à 30 tonnes de truffes selon les années, soit 70% de la production française. Ces quantités sont sans commune mesure avec les récoltes fabuleuses d’autrefois : 380 tonnes vendues en 1868 ! Le précieux champignon noir a bénéficié d’un plan de relance, qui a permis de créer 500 hectares de plantations nouvelles. Par ailleurs, l’ONF met en adjudication chaque année environ 25 000 ha pour permettre aux professionnels de « caver » la truffe sauvage. La truffe ne demande aucun traitement chimique, elle est naturellement respectueuse de l’environnement et du sol dont elle est le fruit. Dans les zones où l’expansion pavillonnaire a tendance à La truffe ne miter le paysage rural, les truffières font rempart à l’urbanisation. Ces forêts de chênes sont suffi- demande aucun samment précieuses pour résister à la pression traitement foncière et préserver de grands espaces végétaux dans les secteurs semi-ruraux où fleurissent les lo- chimique… tissements. Elles offrent aussi des occasions de balades et de démonstrations de cavage en compagnie du trufficulteur et de son chien. Mais surtout, la truffe, en laissant flotter son parfum sur les marchés, les lieux de dégustation et de récolte, apporte une note singulière et puissante dans le paysage olfactif. ‘‘ P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 13 Franck et Eric Jaumard « La patience, la passion, et le plaisir : ce sont les trois mots qui définissent le mieux le travail de la truffe. D’abord, on plante et on attend onze à douze ans avant d’avoir des résultats significatifs. Et encore, on n’est jamais sûr du résultat. Il faut savoir que 15% seulement des plants vont donner des truffes. Alors, quand les premiers commencent à produire, ça fait chaud au cœur. Pendant tout l’hiver, on arpente les truffières avec nos chiens. Ce sont des bâtards. Quand on a un chien qui « truffe bien », on sait que ses petits ont des chances d’avoir de bonnes aptitudes. Le chien aussi, comme nous, a la passion de la truffe. On lui a appris à l’aimer tout petit, puis on l’a cachée, c’est devenu un jeu. La truffe est un produit qu’on peut tirer vers le haut, qu’on marie avec le vin, qu’on intègre dans de bons plats. J’aime faire apprécier cette saveur un peu inattendue. On l’aime forcément quand on a été élevé avec. Si ce n’est pas le cas, elle peut surprendre. C’est pourquoi j’organise des initiations à la dégustation de truffe à la ferme accompagnées d’ate- 14 liers de cavage. Les goûts, les saveurs, on les exerce. On se régale de la vendre fraîche Nous travaillons en famille, mon arrièregrand père était arboriculteur, mon père et moi avons planté des truffières, et mon fils vient de nous rejoindre, il est chef cuisinier. Nous couvrons toute la gamme, de la culture et la cueillette jusqu’à la préparation. Nous sommes négociants et transformateurs. La truffe, on se régale de la vendre fraîche, nature. Mais on en fait aussi des conserves, on la congèle, on fait du beurre truffé, des terrines, des huiles, des jus parfumés… Nous avons transformé l’ancienne grange en lieu convivial pour accueillir les visiteurs autour d’un feu de cheminée, de bons vins, et, naturellement, de truffes. C’est chaleureux, et ça crée une activité touristique hors saison. Je crois à l’avenir de l’agro-tourisme, la truffe se prête bien à ça, il faut savoir imaginer de nouvelles activités autour des produits du terroir. » Produits et savoir-fa ire du Géa nt de Provence La recette du chef Ventoux Truffe Terroir L’association est représentée par un cercle de passionnés du terroir local. Depuis 2008, divers acteurs du milieu agricole, de la restauration, du spectacle valorisent les produits du terroir et notamment la Truffe Noire du Comtat Venaissin. Ils organisent l’Ouverture du Marché aux Truffes de Carpentras (fin novembre, le Festival de le truffe le premier week-end de février et le lancement du marché estival autour de la truffe d’été. vre frais è h c u a s e m u g lé Terrine de ux et truffe du Vento pour 10 personnes : 5 petites coaguresgedettechs,èv4re mates, 2 from auber-gines, 5 to es de truffe, deux, 50 gramm frais coupés en et poivre huile d’olive, sel ines. • Eplucher les auberg compoter avec ttes une sur deux. Les rge cou les huile d’olive. • Eplucher et vre poi , es au four, sel disposer les les tomates 15 minut et e air avec un film aliment le chèvre e, • Filmer une terrine rin ter la s dan es successiv légumes en couches pée en lamelles. frais et la truffe cou ouler et couper nuit au froid. La dém une e rin ter la e • Mettr . des tranches de 2 cm la fleur de sel. de c ave is fra s trè Servir ffier Disciple d’Esco 390 MONIEUX Manu LOPEZ : e Léon Doux - 84 ur te ac Pl éa cr es ef nd Ch va La s Le e ronomiqu Restaurant gast 04 90 64 05 08 P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 15 La fraise L’or rouge du « jardin de la France » inauguré apporte sa manne d’eau providentielle et s’apprête à faire du Comtat le jardin de la France. La capitale comtadine adopte cette nouvelle culture alors que le vignoble est ravagé par le phylloxéra et les vers à soie décimés par la pébrine. L’Antiquité appréciait les vertus de ce fruit sauvage, les jardins médiévaux l’ont domestiqué en cultivant des plants issus de fraises des bois. Au XVIIIème siècle, les premiers plants importés d’Amérique du Sud donnent naissance par croisement à la fraise telle que nous la connaissons. A la fin du XIXème siècle, Carpentras découvre le filon de l’or rouge grâce au conserveur Alphonse Pécoul, qui l’a dégusté à Paris et en ramène les premiers plants. Les premières fraises sont plantées en 1882. C’est un succès fulgurant. Le Canal de Carpentras tout juste 16 Très vite, la fraisiculture locale se taille une réputation. Les fraisières, jeunes Cévenoles, viennent par milliers chaque année aider à la récolte. On expédie les fruits en France et en Europe via la gare de Carpentras, alors en pleine ébullition. Un savoir-faire minutieux Jadis cultivée en plein champ, la fraise de Carpentras, marque déposée depuis 1987, a trouvé ici un terroir idéal, avec des conditions d’ensoleillement et de maturation exceptionnelles. Elle prospère aujourd’hui à l’abri de tunnels de Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence plastique, appelés serres froides, qui lui font un rempart contre les nuisibles, la protègent des aléas climatiques et accentuent l’effet du soleil. Ces abris permettent aussi au producteur de moduler la température, en pratiquant selon les besoins des ouvertures qui laissent l’air circuler, voire en peignant l’extérieur des tunnels pour créer de l’ombre. La culture de la fraise nécessite un savoir-faire minutieux, coûteux car gros consommateur de main d’œuvre, d’autant que les fraisiers sont à replanter chaque année. Les variétés privilégient la qualité gustative, la résistance, et l’étalement de la saison. La Garriguette, précoce et joliment parfumée, est cueillie au printemps. Les variétés remontantes, quant à elles, se ramassent du printemps aux gelées : la Ciflorette, particulièrement douce, la Mara des bois, la Reine des vallées, la Charlotte, la Pa- jaro…La fraise de Carpentras est l’une des premières fraises mises sur le marché chaque année. A elle seule, elle est le signe du printemps. Plus de 50% de la production provençale Environ 4 000 tonnes sont produites aujourd’hui sur le seul bassin de Carpentras, soit plus de 50% de la production provençale. C’est dire si la pépite rouge du Comtat a trouvé ici un terroir propice. 300 exploitations sont actives, la plupart combinant différentes cultures maraîchères. Conditionnée sur place en paniers traditionnels, ou en petites barquettes de plastique, elle est livrée sur l’ensemble du territoire français et audelà. Elle fait le bonheur des familles avec enfants, qui en raffolent, des seniors, qui lui restent fidèles. Elle est attendue et servie sur les tables prestigieuses et figure officiellement au menu de l’Elysée comme du Parlement. En s’imposant comme culture reine dans le bassin de Carpentras, la fraise a profondément remodelé les paysages comtadins. A mesure qu’avançaient les cultures, on a vu s’édifier de petites palissades de roseaux destinées à protéger les champs des rafales de vent, de même que les haies de cyprès, dressées autour des cultures maraîchères comme des remparts naturels contre le mistral. L’orientation des cultures, la géométrie des champs est son œuvre, même si aujourd’hui la principale protection se signale à l’œil par des rangées de tunnels alignés, couvant des rangs de fraisiers impeccablement entretenus, piqués selon la saison de petites fleurs blanches ou de perles rouges. Les fraises sont ‘‘ Les fraises sont étroitement liées à la présence du étroitement liées à Canal de Carpentras. Partout, à proximité des cultures, il déroule son ruban d’eau calme ou fait la présence du Canal entendre le murmure d’un ruisseau, qui n’est autre que l’une de ses multiples ramifications. Il sème de Carpentras… entre ville et campagne des ouvrages d’art, des aqueducs, de petits ponts que le promeneur apprend à repérer en longeant ses berges tranquilles. On doit encore à la fraise l’essor de la gare de Carpentras, lié aux expéditions massives qui s’embarquaient ici pour conquérir la capitale. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 17 Annick Durand Un orage, et tout est pourri ! On arrose au goutte à goutte pour utiliser moins d’eau, et on protège le plant avec un grillage plastique. Quand les fleurs montent, on les coupe au ciseau, pour permettre au rhizome de pousser ses racines dans le sol. Quand on a 60 000 plants comme moi, il faut couper 60 000 fleurs. Et on repasse deux ou trois fois s’il faut. « La culture de la fraise, c’est une année de travail. On fait tout à la main, et à chaque fois, on repart à zéro. Je travaille avec mon époux, je n’ai pas d’employé. On commence à planter fin juillet-début août. On met les plants en terre, l’un après l’autre, à la fourchette. Sous les tunnels il fait 40 degrés ou plus. Si on faisait de la fraise dehors, ce serait hasardeux. 18 A l’automne, les « fils » sortent, on dit que la plante fait des petits. On plante ces « fils » ou stolons avec une petite pierre dessus pour que ça puisse s’enraciner. Ca permet de doubler le nombre de plants. C’est très minutieux. Fin novembre, on les laisse dormir, on aère les tunnels car la fraise a besoin de gelée. Quand les feuilles sont sèches, on les coupe à la faucille, c’est l’effeuillage. On protège les plants avec un tulle blanc appelé « voile de mariée », et on referme les tunnels. Ce qui fait la différence, c’est le terroir » juillet. Il y a des fraises très différentes, certaines sont rondes, d’autres allongées, certaines grosses, très brillantes, et d’autres plus petites, les préférées du consommateur. La Ciflorette va être sucrée, la Cléry aussi. La Garriguette est plus acidulée, et la Pajaro très robuste. Il y a aussi d’anciennes variétés qui ont disparu, comme la MarieFrance, la Madeleine. C’était un régal, mais elles étaient fragiles. Ce qui fait la différence, la qualité d’une fraise, c’est d’abord son terroir. Un sol caillouteux emmagasine la chaleur, ça fait la saveur. Notre quartier, les Plumaneaux, est connu pour ça. A l’ouverture du Canal, les premières fraises ont été cultivées ici. Les fraises cueillies mûres et vendues à proximité sont les meilleures. Moi, je vends beaucoup sur les marchés, du producteur au consommateur. » Confrérie de la Fraise de Carpentras et du Comtat Venaissin La recette du chef aises Le Sabayon de frVentoux ises, s : 500 g de fra au Vin blanc du pour 4 personne , nc bla vin de cl uf, 10 3 jaunes d’œ 80 g de sucre La confrérie organise la promotion de la fraise locale de mars à fin mai. Elle est composée d’agriculteurs comtadins passionnés et obstinés, qui défendent une fraise de qualité exceptionnelle sous une marque déposée. Elle participe à l’organisation des fêtes promouvant la fraise et se déplace pour assurer la promotion de leurs produits au travers de toute la France et à l’étranger. les casserole assez large, • Mélanger dans une nc. bla Vin le re, suc jaunes d’œuf, le lange en fouettant • Cuire à feu vif le mé ion nutes jusqu’à obtent mi 3-4 nt énergiqueme d’une mousse. les disposer dans une • Couper les fraises, . assiette creuse coupées de sabayon. • Napper les fraises . flamber au chalumeau ou r fou au • Gratiner Servir. Les Fêtes de la fraise : - Carpentras la 3ème semaine d’avril - Velleron le 8 mai La Fraiseraie et bistrot à vins E - Restaurant UV JO ic 39 dr 06 Cé : 67 Chef créateur ENTRAS - 04 90 r - 84200 CARP 125, bd A. Rogie Fin mars, ça commence à mûrir. D’une variété à l’autre, on ramasse jusqu’en Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 19 La cerise La cerise s’impose au début du XXe siècle son panache fleuri autour du Ventoux. Le développement des transports aidant, la cerise part à la conquête du marché régional et national. La Burlat, reine des vergers Venue des bords de la mer Noire, importée à Rome au début de notre ère, la cerise arrive chez nous au début du Moyen-Age. La plus prisée est alors la griotte, noire et âpre. Il faut attendre le XIXème siècle pour voir s’implanter la cerise charnue et sucrée telle qu’on l’aime aujourd’hui. On la cultive d’abord dans les jardins, pour une consommation familiale. Sur les coteaux du Ventoux, dans le Val de Nesque et les Monts de Venasque, elle prend son véritable essor au début du XXème siècle. Les gels successifs ont décimé les oliviers. Le cerisier, arbre rustique, plus résistant, répand alors très largement 20 Les variétés sont choisies pour faire le bonheur des gourmets. Colorées, brillantes et sucrées, ce sont des cerises de bouche, consommées fraîches contrairement à d’autres variétés comme le Bigarreau, cerise blanche du pays d’Apt destinée à la transformation. La Burlat, reine des vergers, fait son apparition la première sur les étals, suivie par la Summit, en forme de cœur, la Van, la Belge... Les champs de cerisiers sont installés de préférence sur des terrains ensoleillés et aérés. Ils bénéficient de l’irrigation apportée par le Canal de Carpentras. Dans les années 70, l’arrivée de l’irrigation sous pression a permis de sauver l’essentiel du verger Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence menacé par la sécheresse. Mais la cerise reste un produit fragile. Les récoltes sont à la merci d’un orage, d’un gel ou d’un fort mistral. C’est pourquoi les agriculteurs multiplient les parades, utilisant l’eau, le feu, l’air chaud pour protéger les fruits des aléas climatiques. Sur les étals le lendemain de la cueillette Avec près de 4 000 hectares plantés, et une récolte annuelle de 15 000 à 20 000 tonnes, le Vaucluse reste le premier producteur français de cerises. Si le pays d’Apt cultive la cerise industrielle, les pays du Ventoux, quant à eux, sont devenus le terroir préféré de la cerise de table, avec 1144 hectares soit 56% des surfaces plantées en Vaucluse. Le temps des cerises commence dès la mi-mai et, grâce à la diversité des variétés, se prolonge jusqu’à mi-juillet. Les lots de fruits fraîchement cueillis sont expédiés dans le réseau de distribution et disponibles sur la table du consommateur le lendemain de la cueillette. Créée par un groupement de producteurs, la Cerise des Monts de Venasque, juteuse, charnue et craquante, est la première marque de cerise haut de gamme en France. Cultivée dans 21 communes du Comtat Venaissin et du Mont Ventoux par 110 producteurs, elle se distingue par les soins apportés aux vergers, les techniques de taille et la sélection des fruits. 2 000 tonnes de ce diamant rouge, d’un calibre minimum de 24 mm, sont commercialisées chaque année. Cultivés en champs bien ordonnés avec le Ventoux pour toile de fond, les cerisiers offrent un ravissement pour les yeux en toutes saisons. Les cultivateurs des Monts de Venasque l’ont compris, ils peaufinent un projet de sentier-découverte des cerisiers aux quatre saisons. Mais sans attendre, il faut aller s’éblouir au printemps sous la lumière diaphane des arbres en fleurs, admirer en été le rouge vermillon des fruits parsemant le vert du feuillage, contempler à l’automne la rousseur des vergers, puis revenir en hiver s’émouvoir de leurs branches dénudées, jusqu’au retour des premiers bourgeons. Beauté du paysage et qualité de l’environnement ici vont de pair, car la cerise prospère grâce à l’apport en eau du Canal, qu’elle utilise avec parcimonie. L’irrigation compense les effets de la sécheresse et contribue au maintien de la biodiversité, d’autant que se multiplient les démarches en agriculture raisonnée ou intégrée. Le plaisir des yeux et de la balade fait bon ménage avec la diversification des activités rurales, et l’on voit fleurir près des cerisiers les gîtes, chambres d’hôtes et autres initiatives liées à l’accueil touristique. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce ‘‘ Les cerisiers offrent un ravissement pour les yeux en toutes saisons… 21 Jean-Pierre Ruel avec l’eau du canal, les cerisiers se sont adaptés, l’enracinement est moins profond pour profiter des pluies et du goutte à goutte. Les abeilles sont nos alliées 22 « La taille, l’irrigation et le terroir sont les trois ingrédients pour produire de bonnes cerises. lices pour aller chercher l’air chaud en hauteur. Et d’autres qui font des prières ! Moi, je crois qu’il faut surtout du soin et du bol. Mais on peut aussi perdre la récolte d’une année en une heure. Il faut des terrains bien exposés au soleil. La cerise craint la gelée, l’humidité. On la plante dans des vallons à l’air, on cherche à la protéger du gel. Certains font de l’aspersion. C’est très joli : le cerisier en fleurs se couvre de glace, la glace empêche une trop forte baisse de la température. Il y en a qui ont des hé- Je suis en agriculture intégrée. Je ne laboure plus, les racines n’aiment pas ça. Quand il y a trop d’herbe, je défane et je broie, ça fait un compost. Mon sol a une bonne épaisseur d’humus. Dans les années 70, les cerisiers ont commencé à souffrir de la sécheresse, leurs racines allaient chercher l’eau jusqu’à deux mètres sous le sol. Aujourd’hui, on arrose Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence Au début du printemps, il y a des milliers d’abeilles sauvages dans les arbres. Les abeilles sont nos alliées. Elles vont de fleur en fleur, de variété en variété et mélangent les pollens. Il faut qu’il y ait du mélange pour que ça vive, c’est pour ça que dans un verger, on plante une rangée d’une variété et la suivante d’une autre variété. Le fruit se cueille à la main, on travaille avec le plus grand soin, sans jeter la cerise dans le seau. On la dépose délicatement, on ne ramasse pas tout : on cueille à la couleur, à la grosseur. On cherche celle qui est mûre, grosse et en bon état. Pour avoir du goût, elle doit mûrir sur l’arbre et être ramassée dans sa pleine maturité. Quand je suis sur mon tracteur, j’ai du temps pour réfléchir. J’ai créé avec d’autres producteurs la marque Cerise des Monts de Venasque. » Confrérie de la Cerise des Monts de Venasque En 1978, quelques producteurs de cerises ont senti le besoin de se démarquer sur ce marché en créant une marque déposée, la cerise des « Monts de Venasque ». Ce nom fut lié immédiatement à des critères de qualité qui furent imposés aux producteurs désirant commercialiser sous ce label. C’est en 1998, à l’occasion du 20ème anniversaire de la marque que la Confrérie de la cerise est née. Elle regroupe des producteurs, des passionnés, des gastronomes et devient le fer de lance de la promotion du « diamant rouge ». A retenir : Festival de la Cerise et des produits du Terroir à Venasque. La recette du chef ras aux cerises g ie fo e d e p lo a c Es , : 90 g foie gras pour 1 personne épaisse, in de campagne 1 tranche de pa rises e semoule, 15 ce 1 œuf, 15 g sucr de e up so à s re cuillè dénoyautées, 2 halote , 12 cl lait, 1 éc coulis de cerises fond de cl 15 e, ug ro ciselée, 5 cl porto urre demi-sel canard, 15 g be ttre à sucre et le lait et y me • Mélanger l’œuf, le es. nut mi es de pain quelqu tremper la tranche c une n de chaque côté ave 4m n iro env ler poê La enir une obt à on faç i-sel de noisette de beurre dem coloration brune. ises avec le tiers des cer • Faire suer l’échalote coulis de du ner ion d de canard. Addit ge puis ajouter le fon rou to por le c ave er utées, déglac préalablement dénoya e de foie gras et la ller une belle tranch s. ne reste plus qu’à tai Il cerise ce. ade verte pour sal sau te ite cet pet s cerises dan ssibilité de servir une Po . sse gra • Cuire le reste des re tiè ma très chaude sans cuire dans une poêle et servir chaud ! er ess Dr . ner accompag azan du Château de M - L’Hostellerie L JO PU ck an Fr Chef créateur : - 04 90 69 62 61 - 84380 MAZAN Place Napoléon P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 23 Le melon Le melon de Cavaillon, fruit de la passion Les origines de ce fruit recherché, « chef d’œuvre de l’été » selon Voltaire, demeurent mystérieuses. Venu d’Inde, d’Iran ou d’Afrique, il était apprécié des Grecs de l’Antiquité. Les moines de Cantalupo, près de Rome, le magnifièrent sous la forme d’une variété ronde à chair orange et sucrée, le Cantaloup. Charles VIII le ramena en France à son retour des guerres d’Italie, la Provence l’adopta, ainsi que d’autres régions dont la Charente, d’où l’appellation de melon charentais. Mais c’est en Comtat qu’il devait trouver sa terre d’élection. Ce produit rare et luxueux y prit son essor dans la deuxième moitié du XIXème siè- 24 cle grâce à l’abondance de l’eau fournie par le Canal de Carpentras. Son expédition transita alors par le marché de Cavaillon, capitale maraîchère. La qualité et la quantité de la production, ainsi mise à disposition des fins palais de France et d’ailleurs, donna ses lettres de noblesse au désormais célèbre « Melon de Cavaillon », fruit d’une passion collective. Alexandre Dumas, qui en raffolait, offrit les 300 volumes de son oeuvre complète à la bibliothèque de Cavaillon contre une rente viagère de douze melons par an ! Une culture délicate Rebondi comme un ballon, orangé à l’intérieur, la peau verte virant à l’orange quand il arrive à maturité, le Canteloup ou Charentais est de loin le plus cultivé aux alentours du Ventoux. Très savoureux, on le trouve sous une apparence lisse ou bien veiné de motifs en relief, Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence c’est alors le melon « écrit », aujourd’hui privilégié par les producteurs car moins fragile. D’autres variétés moins répandues mûrissent sous le soleil comtadin : le Galia, melon blanc, ou encore le melon jaune, en forme de ballon de rugby. La méréville ou gigerine, prisée de nos grands-mères qui en faisaient de délicieuses confitures, mûrit en septembre. Elle est destinée à la confiserie. Cultiver le melon suppose de déjouer les multiples difficultés que sont la sécheresse, la fatigue des sols et les maladies. Souvent greffé sur des plants de melon sauvage pour être plus résistant, le melon se cultive sous serre froide ou en plein champ. L’arrosage est la condition de sa survie, de même que la taille du pied, qui permet de le fortifier. Les abeilles sont elles aussi indispensables pour fertiliser les fleurs. Ces soins minutieux dispensés à compter de février ou mars jusqu’en avril débouchent, si ‘‘ tout va bien, sur l’apparition d’un petit fruit vert qui va se gorger d’eau et de sucre sous le soleil. Lourd, la peau légèrement souple, il peut alors être cueilli avec délicatesse, généralement entre la mi-juin et la mi-août. La culture du melon s’épanouit grâce au Canal de Carpentras… Le deuxième département producteur Depuis les années 90, cette culture délicate a perdu du terrain, même si avec 36 000 tonnes par an le Vaucluse reste le deuxième département producteur en France et couvre 13% de la production nationale avec 430 exploitations. Cultivateurs et conditionneurs-expéditeurs travaillent ensemble à l’obtention d’une IGP (Indication Géographique Protégée) pour le « Melon de Cavaillon » dont la zone de culture, très large, englobe tout le Vaucluse, à commencer par le Comtat Venaissin et une partie de la Provence. Le « Melon de Cavaillon » est un charentais jaune. Il est défini par une aire géographique bien délimitée, possédant le climat et le savoir-faire adéquat. La culture du melon s’épanouit grâce au Canal de Carpentras qui apporte en Comtat la manne d’une eau abondante. Depuis la prise d’eau sur la Durance à Mérindol, il partage les 23 premiers km de sa course avec d’autres canaux jusqu’à la Tour de Sabran, puis parcourt la plaine sur 65 km et se jette dans l’Aigue à Travaillan. Ce projet d’irrigation visionnaire fit verdir le Comtat Venaissin. Son ruban d’eaux vertes ombragé de platanes a des airs de petit Canal du Midi où il fait bon marcher. Alimentant une myriade de ruisseaux et de rigoles, c’est une présence fraîche et vivifiante, gage de fertilité, qui fait aussi, de nos jours, verdir les jardins. Le mode de culture raisonnée et maîtrisée en garantit la qualité gustative. Le fruit doit être cueilli mûr, et sa traçabilité garantie. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 25 Laurent Cartoux melon, depuis au moins trois générations. La récolte est pénible mais beaucoup moins qu’avant. On circule entre les rangs avec une canne à la main pour bouger les feuilles ainsi qu’un sécateur pour couper le melon prêt à être consommé. Il est alors posé au milieu de la rangée à même le sol et on passe avec un tracteur auquel est attelée une grosse caisse. On les manipule avec délicatesse, les fruits n’aiment pas les coups. Ils sont alors livrés dans l’aprèsmidi pour être expédiés ou bien vendus localement. Pendant la récolte, on y passe tous les jours et seulement le matin et de bonne heure, il ne faut pas ramasser un melon à la grosse chaleur. Je passe et repasse sur chaque parcelle pendant 20 jours, c’est la durée de vie de la melonnière. 26 Un melon de qualité se ramasse le matin seulement Les fleurs de melon attirent les abeilles Je suis producteur de melons mais aussi de fraises, en général les deux vont de paires, ici dans la plaine. J’ai aussi des vignes mais plutôt sur les coteaux. Je suis maraîcher-viticulteur. Dans ma famille, on a toujours fait du la chaleur, de l’eau et beaucoup d’attention sont les trois ingrédients pour réussir un bon melon. Il s’acclimate à tous les sols, on en trouve aussi bien en plaine qu’en montagne mais il ne lui faut pas trop d’humidité ni trop de froid. Je Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence produis du melon plein champs et sous chenilles. Ces deux modes de culture me permettent d’étaler ma production dans le temps de mi -juin à fin aout. Il faut attendre 80 jours avant que les plants produisent des melons. Une attention particulière est portée à la plante au moment de la floraison pour lui assurer une bonne fécondation. Nous coupons les extrémités de chaque tige, et nous laissons faire les abeilles. Mon oncle nous amène les ruches et comme les fleurs de melons ont un réel pouvoir attractif sur les abeilles, la fécondation se fait dans de très bonnes conditions. Ensuite ces mêmes abeilles sont montées sur le plateau de Sault pour produire le miel de lavande. Un conseil pour choisir un bon melon Un bon melon est un melon dont la robe est jaune et bien tranché par un vert soutenu. Le pédoncule doit aussi se craqueler légèrement, il sent bon et surtout il est bien ferme. Confrérie des Chevaliers de l'Ordre du Melon En 1987, quelques amis ont fondé la Confrérie des Chevaliers de l'Ordre du Melon de Cavaillon. Ardents défenseurs de cette merveilleuse cucurbitacée, symbole de toute une région, leurs efforts ont été rapidement couronnés de succès. A retenir : Fête du melon à Penes-lesFontaines mi-juillet. La recette du chef lon à l’anis e m e d id o fr d u a Ch g d’anis s : 2 melons, 50 pour 8 personne lbes bu 2 , ick br illes de vert moulu, 8 feu 5 cl de jus e, liv d’o e uil d’h de fenouil, 10 cl de citron 8 parts, et l’épépiner, en tailler • Peler à vif un melon , ulu mo nis d’a es les fac saupoudrer sur toutes heures. 2 um nim mi t dan réserver au frais pen er et per en deux, épépin • Avec le second : cou e. llèr cui une c ave les façonner des bou ner. citronner et l’assaison • Râper le fenouil, le de brick s ille feu les c ères ave • Réaliser des aumôni lon. et les quartiers de me et les ouil avec l’huile d’olive fen de ade sal la • Finir billes de melon. e. ille de brick est coloré sortir lorsque la feu , nts illa ust cro les ud • Enfourner à four cha la salade de fenouil. Dresser aussitôt sur ffier - Disciple d’Esco UX ristian BRUNET - 84170 MONTE Ch s : de ur pa te m éa ca cr Chef - Chemin les Es ur te ai tr et es Brunet Frèr 04 90 66 33 90 P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 27 La figue Un terroir d'élection L'origine de ce fruit gorgé de soleil et de légendes se perd dans la nuit des temps. On retrouve sa trace en Mésopotamie environ 5000 ans av. JC, puis dans la cuisine parfumée de la Rome antique. En France, on en consomme déjà en l'an 500 av JC, mais c’est en Provence que la figue est chez elle, jusqu'à faire partie des treize desserts symboliques de Noël. Chacun, jadis, avait un figuier dans son jardin, arbre généreux qui prodiguait ses fruits en abondance. Au pied du Ventoux, la figue a trouvé un terroir d'élection. Dès le XIXème siècle, on la cultive en vergers, particulièrement à Caromb, village qui a donné son 28 nom à une variété recherchée, la "Noire de Caromb", célébrée par la Confrérie qui lui est dédiée sous l’appellation « longue noire de Caromb ». A l'aube du XXème siècle, on l'expédie déjà en quantités. Pas moins de 20 tonnes de figues sont enregistrées en l'an 1900 au poids public de Caromb. De nos jours, avec l'engouement retrouvé de nos contemporains pour le figuier, se développe également la culture en pépinières. Plus de 700 variétés La Dauphine ou Boule d'Or, la Longue d'Août également appelée figue-banane, la Pastilière, particulièrement précoce, la Noire de Barbentane, attachée au terroir provençal et très à l'aise près du Ventoux, la Boujassote noire ou figue de Solliès, qui est la plus répandue en France, la Noire de Bordeaux... sans oublier la "Longue Noire de Caromb" au goût subtil, de forme allongée, foncée et Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence de belle taille. Ce chapelet savoureux n'égrène qu'une petite partie des variétés cultivées de par le monde. Encore faut-il y ajouter d'autres variétés aux noms éloquents comme la Marseillaise au goût un peu acidulé, la Dorée Goutte d'Or, idéale pour faire des figues sèches, la Sucrette, particulièrement douce, qui ne sont pas cultivées en vergers mais font le bonheur des particuliers. Certains figuiers fructifient deux fois par an, ils offrent ainsi une récolte de figuesfleurs à la fin du printemps et une à l'automne. La taille permet d'étaler les branches pour offrir un maximum de soleil au fruit. La cueillette s'effectue à la main, avec précaution, pour ne pas blesser le fruit. Un nectar recherché La figue, denrée rare, au coût de revient relativement élevé, n'est pas de ces productions qui inondent le marché. Re- cherchée par les gourmets, la figue Longue Noire de Caromb supporte bien de voyager ce qui lui permet d’être exportée dans divers pays d’Europe tels la Suisse et l’Angleterre. 3 500 à 4 000 tonnes sont commercialisées en France chaque année, dont 75 à 80% de la variété Solliès. Une trentaine de tonnes de figues proviennent du terroir de Caromb. Une part de la production locale transite par le MIN de Chateaurenard ou est acheminée par des expéditeurs jusqu'à Rungis. Nectar recherché, la figue se retrouve à la table des gourmets qui n'hésitent pas à payer le prix pour retrouver son goût de soleil. De nouvelles formes de valorisation en version de luxe dédicacée, avec le nom et la photo du producteur sur la barquette qu'il a remplie lui-même, prennent leur envol à destination de l'épicerie fine. Le figuier s'enracine d'abord dans nos mémoires. Qui n'a pas, en Provence, le souvenir d'un jardin de grand-mère avec la silhouette d'un figuier familier? On le croise souvent sur les "ribes", campé en sentinelle au bout d'un champ. Cet arbre de soleil et de générosité nous relie à une histoire très ancienne. Il est porteur de mythes, symbole de fécondité, arbre sacré. Dans les paysages du Ventoux, ses vergers se font discrets, fondus parmi la diversité des cultures. Mais parfois, au hasard d'une balade, un spécimen extraordinaire attire l'attention, agrippé à une falaise ou sorti comme par miracle de l’entaille d’un rocher, puisant sa nourriture on ne sait où. ‘‘ C’est un arbre qui sait puiser dans les ressources Il est porteur de cachées et infimes du sous-sol sa force vitale. Particulièrement robuste, quasiment à toute épreuve, mythes, symbole de il a survécu aux années de gel qui ont décimé bien des arbres en Provence, en particulier les oliviers. fécondité, arbre Il se passe aisément de traitements et de fertilisacré… sants. Autant dire que cet arbre assez équilibré pour n'avoir pas vraiment besoin de la main de l'homme et des apports de la chimie, est un compagnon respectueux de son environnement. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 29 Jean-Luc Brusset « J’ai grandi sous les figuiers, j’ai toujours eu la passion de la figue. Moi, j’ai fait carrière dans la sidérurgie, et il y a deux ans je suis revenu à la terre, j’ai repris l’exploitation de mes parents à Caromb et tout naturellement je suis retourné bichonner les figuiers. Je produis des variétés de figues différentes, et je cultive aussi le figuier en pépinière. C’est un arbre merveilleux, il peut être cultivé à 100% de façon naturelle. Je vais passer en bio, mais je n’ai aucun mérite, c’est la qualité de l’arbre qui fait tout. La figue, c’est superbe et délicieux ! Il y en a pour tous les goûts, certaines très sucrées, d’autres acidulées, un vrai régal à manger frais, mais aussi cuisiné, ou séché. J’en fais des confitures, du Chutney, et j’ai même essayé de faire du vin de figues. Sa culture demande peu de travail, à part la taille, mais les feuilles sont très urticantes, si vous les touchez trop cela fait des réactions sur la peau. Le lait de figue est très corrosif, ça brûle sous les ongles. Quand on tra- 30 vaille les pépinières sous serre, il faut se protéger, mettre des manches, des gants, avec la chaleur ce n’est pas facile. Un arbre presque éternel Le figuier peut résister à peu près à tout. C’est un arbre fantastique, très robuste, presque éternel. Il supporte des températures de -12° à -15°, voire –20° pour certaines variétés, à condition que cela ne dure pas trop. Il y a des tas de légendes qui se racontent sur lui dans le monde. On dit qu’il ne faut pas couper un figuier, ni brûler son bois. Et puis, c’est à cause d’un panier de figues que Carthage a été détruite ! Nous sommes nombreux dans le monde à partager cette passion, d’ailleurs nous nous échangeons des boutures, nous faisons circuler les variétés. J’en ai envoyé jusqu’aux Etats-Unis et au Canada. Sur les marchés, on croise souvent des fous de figues. Ce sont toujours des gens sympas. Chez moi, je fais des visites-dégustations au verger. Je plante toutes sortes de variétés pour faire un conservatoire de la figue que les gens pourront venir visiter. » Produits et savoir-fa ire du Géa nt de Provence Confrérie de la Figue Longue Noire de Caromb En l’absence de syndicat de producteurs, elle fédère les professionnels qui y trouvent un espace d’échange, de réflexion et d’action collective. Créée en 2008, la confrérie est composée de producteurs, de pépiniéristes mais aussi de citoyens amoureux du terroir et du fruit. Elle organise et participe à des manifestations de promotion, mais aussi entretient le verger conservatoire et pédagogique de figuiers créé en 2010. Ce sont 40 figuiers qui ont été plantés représentant 35 variétés différentes. Il est possible de visiter la figuerie du Paty en contactant l’Office de tourisme. A retenir : Fête la figue longue noire de Caromb au mois de Juillet La recette du chef vre frais mage de La figue et leg cdehfigèues de pays, 200 g de pastèq20ue0, g1 debûchjeuenedes fro pousses vande, s : 200 pour 4 personne 0 g de miel de La uile d’olive uet de thym, 10 uq citron, 60 g d’h bo de 1 jus is, de fra g 0 ,1 chèvre ve ue grillée au miel de ra tèq tte pas be m, de chips de fondu, fleur de thy nt me ère lég cio (mesclun), 80 g pac En car d’épaisseur, Lavande en rondelles de 3mm ccio : Tailler les figues assiette une s dan er pos Dé • Montage du Carpa mage de chèvre frais. fro e afin le c figu la ave et me vre mê faire de mage de chè t à chaque fois le fro les rondelles en varian r ace. sseur et les dépose d’obtenir une belle ros cubes de 1 cm d’épai des ue tèq ller Tai pas : la r llée gri ore • Pastèque live. Faire col avec un peu d’huile d’o amélisation car la re end att e, dans une poêle chaude lavand et ajouter le miel de élisé. sur toutes les faces upérer le miel caram réc te, iet ass une s un saladier, dan s sse et les retirer sur pou : Déposer les jeunes s sse pou nes r. jeu vre • Les r de thym, saler poi ron, émietter la fleu endre que le fromage d’olive et du jus de cit ile chauffé à 140°C, att l’hu pré r de c fou ave un s er dan cio assaisonn pac tre de l’assiette en car cen de au tte e : Poser l’assie sses et les mettr pou les ger lan mé • Au dernier moment n r. Bie lant et retirer du fou nter un millefeuille. soit légèrement cou terave de façon à mo caramélisé. bet de ps chi les c napper avec le miel et cio alternant ave pac car du our aut ue tèq pas Mettre les cubes de on le Brave rant Hôtel Crill MOUR - Restau ZE e 61 61 pp 65 ili 90 Ph : 04 ur Chef créate LON LE BRAVE IL CR 0 41 84 Place de l’Eglise P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 31 Le raisin L'essor des coteaux du Ventoux Fils de Méditerranée, le raisin faisait les délices de la civilisation antique et s'invitait à la table raffinée de Jules César. Les Provençaux l'ont cultivé longtemps en marge du raisin de cuve, et l'ont fait pousser devant les maisons pour la consommation familiale. A la fin du XIXème siècle, après les ravages du phylloxera qui décime le vignoble, les paysans varient les types de culture. Le raisin est désormais récolté et goûté plus largement pour lui-même. En 1886 un marché au raisin fut créé à Bédoin pour le commerce et les échanges. La culture prend alors son essor sur les co- 32 teaux du Ventoux, où elle s'épanouit de façon spectaculaire sous l'effet conjugué d'un ensoleillement maximum, d'un terroir propice et de l'attention méticuleuse des agriculteurs. Pour compenser les aléas du climat, elle est souvent associée, au sein d'une même exploitation, à celle de la cerise ou de l'olivier, autres cultures sensibles aux rendements fluctuants. Une palette de goûts et une AOC Les variétés de raisin cultivées dans le terroir du Ventoux couvrent toute la palette des nuances et des saveurs, testées et perfectionnées au sein de la station expérimentale de La Tapy. On les déguste du début de l'été jusqu'à la fin octobre. L'Ora et le Prima, les plus précoces, l'Alphonse Lavallée, gros raisin noir à peau épaisse, l'Alva, très productif, le Centenial, toute nouvelle variété Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence sans pépins, mais aussi les variétés plus tardives comme l'Italia aux belles grappes jaunes et le Rubi, raisin rose. Le plus prestigieux reste le Muscat du Ventoux. Il est la première variété de raisin noir à bénéficier d'une Appellation d'Origine Contrôlée depuis 1997 et d'une Appellation d'Origine Protégée au niveau européen depuis 1999. L'AOC Muscat du Ventoux est issue uniquement de la variété Muscat de Hambourg. On le reconnaît à sa couleur bleu noir, à sa pruine, qui opacifie le côté luisant du grain, gage de fraîcheur. Pour en exalter la saveur fruitée, les paysans veillent à le gorger de soleil. La vigne est palissée et conduite soit en plan vertical, avec un nombre maximal de 15 grappes, soit en lyre, avec au plus 18 grappes. Les ceps sont effeuillés avec art pour orienter idéalement les rayons de soleil, et débarrassés des grappes en surnombre. Chaque grappe, coupée et ciselée délicatement à la main, doit être parfaite à l'œil, homogène, et peser au moins 250 grammes. Le premier producteur français Grâce, pour l'essentiel, aux productions du Ventoux, le Vaucluse, connu comme le spécialiste du raisin noir, est devenu le premier département producteur de raisin de table en France, avec une production d'environ 35 000 tonnes soit 50 à 60 % de la production nationale selon les années. Le Muscat AOC du Ventoux, cultivé sur 660 hectares et 48 communes contribue à ce succès. Il est cultivé par 250 producteurs et met en marché entre 1500 et 2200 tonnes de raisin par an. La vigne, symbole d'opulence, appartient à l'art de vivre provençal. Cultivée en palissade ou en lyre, elle berce d'une ombre propice les heures chaudes de l'été. L'hiver venu, elle se dénude pour laisser entrer le soleil dans les maisons. Elément bioclimatique avant la lettre, la vigne porteuse de raisin de table est plus que jamais chez elle à la façade des bâtisses du Ventoux. Elle épouse également les coteaux et sculpte les paysages de ses ceps palissés. Ses alignements soignés, ourlés de grappes à la belle saison, semblent avoir été plantés selon les lois savantes de la perspective pour le plaisir de l'œil. Ils s'empanachent de temps à autre d'un bosquet et jouent à l'horizon avec la silhouette bleutée du Ventoux. ‘‘ La vigne, symbole d'opulence, appartient à l'art de vivre provençal… Le raisin fait corps avec ce pays, à tel point que les habitants ont dressé sur les hauteurs de Blauvac une sculpture en forme de grappe sculptée, dédiée à l'AOC Muscat du Ventoux. Le site offre une vision panoramique sur les beautés de ce terroir, agrémentée d'une table de lecture des paysages. L'harmonie entre le raisin et son environnement se prolonge jusque dans les méthodes de culture. Les producteurs sont nombreux à travailler en agriculture raisonnée, avec le souci de préserver la biodiversité. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 33 Liliane Odde ces petites tiges qui poussent sous la grappe. Cela permet l’aération, pour qu’il résiste mieux à la pourriture. Comme beaucoup de producteurs, on est en agriculture raisonnée. C’est beaucoup de travail, mais à la fin on a un bon raisin. On travaille avec passion pour avoir un bon produit « Je me suis mariée avec un agriculteur, c’est comme ça que j’ai découvert ce métier. Nous faisons de la cerise et du raisin de table. Nous avons du Muscat AOC et de l’Alphonse Lavallée. Le raisin, c’est un travail très minutieux. Début mai, dès que la vigne commence à pousser, on « débourgeonne » pour éviter de laisser pousser trop de raisins sur la souche. S’il y en a trop, ils ne seront pas beaux. Environ dix jours après, quand la 34 vigne a un peu poussé, on fait le palissage. On passe les sarments à travers les fils de fer, sans les croiser entre eux pour éviter d’emmêler les grappes. Quand le raisin est en fleurs, on dépointe les tiges avec une grosse cisaille pour limiter un peu la végétation. L’égrappage est très important. Il peut se faire soit au début de la formation des grappes, soit quand elles sont plus grosses. On en enlève une partie, car s’il y a trop de grappes, le raisin ne mûrit pas. Ensuite, on coupe les entre-coeurs, Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence Pour le cueillir, on prend les grappes entre le pouce et l’index sans toucher le raisin. S’il y a des grains secs ou abîmés, on les enlève, et on dépose les grappes délicatement dans le plateau. Après on ne le manipule plus, parce qu’il est fragile. On le cueille bien noir, bien mûr, et on le livre sans attendre. Notre muscat AOC est très apprécié. Et on le fait connaître ! Quand on a des hôtes dans nos gîtes, on leur offre des fruits en guise de bienvenue. On les emmène voir les cerisiers, les vignes, on leur explique la culture, les variétés, ils sont très intéressés. Notre terroir est bon, avec un ensoleillement magnifique, une bonne orientation. On voit le village, le Ventoux, et c’est très beau. » Syndicat de Défense des Raisins de table du Mont Ventoux Le premier syndicat créé sur le secteur date de 1962. Déjà les producteurs adhérents avaient mis en place un cahier des charges afin de commercialiser un raisin de table de qualité avec des critères de couleur, de goût et taille. Depuis il a évolué, en agissant pour défendre la profession et la qualité du raisin. Le syndicat a obtenu pour le Muscat l’AOC en 1997 et l’AOP de niveau européen en 1999, qui sont des signes officiels de qualité répondant à des critères très stricts. La structure assure l’agrément des colis de raisins et sa traçabilité ainsi que la mise en avant du Muscat AOC du Ventoux dans les salons agroalimentaires. La recette du chef agrets de m t e s a r g ie fo e Verrine d de sa gelée e é m li b u s s é m canard fu n muscat cl de jus de raisi de raisin muscat 6 personnes : 60 pas écraser pour raisin ne du pressage du (attention, lors foie gras plus ou de e lob 1 ), me tu é les pépins : amer fum rd na ca gret de moins 400 g, ma s puis mettre 12h au gra foie de e lob le r • Evéiner, saler, poivre à réfrigérateur. e, four à 100°, sonde frigo, cuire en terrin • Après le temps au coeur à 48°. réfrigérateur 12h. t • Laisser prendre au its dés. Mettre le tou et le foie gras en pet ts • Couper les magre dans une verrine. gélatine à ramollir, préparer 3 feuilles de ayer le • Pendant ce temps, uter la gélatine et dél le jus de muscat, ajo nt me is Pu ère . lég nte er bia uff cha ature am r refroidir à tempér tout à feu doux. Laisse ser reposer au frigo. lais et e rin ver la s mettre la gélée dan Servir bien frais. AUZON 0 VILLES SUR Emmanuel RYS an Jaurès - 8457 Je . Chef créateur : av rs eu P’tits Bonh Restaurant Les 70 87 61 90 04 P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 35 L’huile d’olive La renaissance d’un arbre-symbole Symbole de paix et de longévité, l’olivier est plus vieux que l’homme. C’est un arbre de sagesse, sa présence est inscrite dans tous les mythes fondateurs de Méditerranée. Arrivé à Marseille avec les Grecs et les Romains, il s’est enraciné en Provence. Au début du XIXème siècle, l’arbre magique règne sur les campagnes vauclusiennes où l’on compte jusqu’à 200 moulins à huile. Les gels successifs, et surtout le redoutable hiver 1956, vont décimer des milliers d’arbres. L’oléiculture entre alors en sommeil, même si certains secteurs 36 plus abrités ont échappé à l’hécatombe. La cuisine moderne oublie un temps les saveurs si particulières de l’huile d’olive. L’histoire, finalement, donne raison à Sophocle, admirateur et chantre de « l’arbre éternel qui renaît de luimême ». A partir de 1995, avec l’aide d’un plan de relance européen, on plante à nouveau des oliviers ou bien l’on restaure de vieilles parcelles, notamment sur les coteaux du Ventoux, pour en récolter l’olive et la transformer en huile, à l’heure où l’on redécouvre les vertus millénaires associées du régime crétois. Le temps des olivades L’art de l’oléiculteur c’est d’abord la taille et l’entretien des oliveraies. Puis vient le temps des olivades. Entre Ventoux et Comtat, on récolte surtout l’Aglandau, une olive allongée, pulpeuse et ferme qui donne une huile fruitée et ardente, au goût d’artichaut ou d’amande. Moins Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence souvent la Tanche, fruit plus rond et charnu, excellente olive de table. Dès novembre, et pendant un mois à peu près, le sol des oliveraies se couvre de filets de couleur, et l’on s’emploie à gauler ou peigner les arbres pour en recueillir les fruits qui seront portés au moulin, sans trop attendre pour ne pas altérer la qualité de l’huile. Si le matériel a évolué, la méthode d’extraction de l’huile n’a quasiment pas changé depuis 6 000 ans. Les olives, lavées, sont broyées avec leur noyau, puis malaxées. On obtient une pâte onctueuse que l’on étale sur des scourtins circulaires de coco tressé avant de presser, parfois encore à la meule de pierre. C’est la pression à froid. Dans les moulins « en continu », la pâte n’est plus pressée mais centrifugée. On recueille dans chaque cas un mélange d’huile et d’eau qu’il faut décanter ou centrifuger pour isoler une huile aux sa- veurs plus ou moins prononcées. On distingue le « fruité vert », le « fruité mûr » et le « fruité noir ». Une passion qui gagne du terrain Le Ventoux à lui seul concentre à peu près un tiers du verger vauclusien, dont la production moyenne est de 340 tonnes d’huile d’olive par an, soit 7% de la production française. La production bénéficie depuis 2007 de l’AOC « Huile d’olive de Provence ». Les oliviers ont regagné peu à peu du terrain, leur nombre a dépassé aujourd’hui le cap des 300 000. Le groupement des oléiculteurs de Vaucluse regroupe 430 producteurs. A côté des professionnels, nombre de particuliers se sont pris de passion pour l’olivier et apportent leur récolte aux moulins. Environ 60% de l’huile produite est reprise par les apporteurs pour la consommation familiale ou la vente de proximité. La Provence ne serait pas vraiment elle-même sans le panache vert argent des branches d’oliviers et la présence émouvante de quelques vétérans au tronc noueux ayant surLa Provence ne vécu aux grands gels. C’est d’abord serait pas vraiment par attachement à elle-même sans le sa belle présence dans le paysage panache vert argent que les gens du des branches Ventoux ont redonné vie à cet d’oliviers… arbre immémorial. La renaissance de l’olivier a incité à restaurer les terrasses de culture en pierre sèche, qui sont autant de chefs d’œuvre paysagers issus du savoir-faire rural. Le promeneur y trouve son bonheur, fertile en perspectives de développement touristique. ‘‘ Les moulins aussi cristallisent la curiosité, à la faveur de l’intérêt retrouvé pour les vertus de l’huile d’olive. On y déguste les différentes cuvées d’huile d’olive avec la même attention sourcilleuse que pour les grands crus viticoles. La profession prolonge cet atout en ménageant des sites oléicoles à découvrir et en incitant les visiteurs à se balader, itinéraires à l’appui, sur le chemin des oliviers. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 37 Bruno Theurlacher acheté ici, il y avait dix hectares de vignes à l’abandon. J’ai décidé de m’intéresser aux oliviers. C’était un arbre un peu délaissé, on le mettait là où rien d’autre ne poussait. J’en ai planté 2400. On me disait : tu es fou ! L’olivier, c’est un arbre sauvage. Il ne se laisse pas attacher. Il fait un peu ce qu’il veut. Et il n’y en a pas deux pareils. J’ai tout appris, je me suis formé. C’est très intéressant. D’autant que l’olivier est assez imprévisible. Aujourd’hui encore, on n’est pas sûr de comprendre comment il fonctionne. Par exemple, on ne sait pas vraiment comment les insectes s’attaquent à lui. Ni comment ça pollinise. On dit qu’il faut un temps sec et du vent lors de la floraison pour transporter les pollens. Or il y a deux ans on a eu un temps pourri, et ça a été la plus grande production depuis le gel de 56 ! Percer les mystères de l’olivier « Je ne suis pas né paysan. Mon premier métier c’est le bâtiment, mais tout petit déjà je faisais des essais de culture dans le jardin de mes parents. Ca m’a toujours tenté. Quand j’ai 38 On fait des expériences. La profession tente de mieux percer les mystères de l’olivier, et je me porte volontaire. Je fais pousser de la moutarde pour vérifier si elle a, comme on le dit, des effets Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence contre un champignon nuisible aux arbres. Je suis en conversion bio. Or, le problème du bio, c’est la mouche qui pond dans le fruit, ça laisse entrer l’eau, et ça abîme l’huile présente dans l’olive. Des solutions alternatives aux traitements chimiques sont mises au point, on fait des essais avec de l’argile pulvérisée sur les arbres, on teste les résultats. Je m’intéresse aussi au sol, c’est ce qui permet à l’arbre de vivre. Je me suis mis dans l’herbe avec mon appareil photo et mon encyclopédie, et j’ai vu qu’il y avait du monde là-dedans. Les insectes, ça aère le sol, ça fertilise. Du coup, je laisse une bande d’herbe au milieu des rangées. Même si elles sont sèches, ça fait refuge. Et quand j’arrive pour la couper un peu, c’est tout juste si je ne klaxonne pas ! » Le Groupement des Oléiculteurs de Vaucluse Le Groupement des Oléiculteurs de Vaucluse s’est constitué en 1995 et regroupe plus de 400 producteurs (agriculteurs ou pluriactifs) mais aussi 11 moulins à huile. Il assure un appui technique qui consiste à proposer des formations, des démonstrations. Le groupement est porteur de deux actions de communication grand public : - La Fête de l’Olivier et des Moulins à Huile de Vaucluse, en octobre - La Journée Portes Ouvertes des Moulins, en décembre La recette du chef aux anchois, s te a m to e d e in r Ter avocat et oignons confits, brousse de brebtois s, 1 avocat,100 mates bien mûre de s : 4 belles 0 g de brousse pour 4 personne ts d’anchois, 10 file , aigre ts vin nfi de co cl s 1 on e, g d’oign 1 cl d’huile d’oliv , uil rfe ce de e brebis, pluch poivre sses d’ail balsamique, sel, d’olive, quelques gou ez longtemps incés avec de l’huile re ass ém s • Cuire les oignon cée de thym du Ventoux. Les laisser cui x pincées de sucre, écrasées et une pins soient bien confits, ajouter sur la fin deuever la peau, puis les pour que les oignon suite ébouillanter les tomates pour enlate avec la paume de et laisser refroidir. En t en 2. Ecraser les 2 moitiés de tom ir d’un avocat bien épépiner en les coupanavec un emporte-pièce. Prendre la chaet une cuillère d’huile la main et les couperr en faire une purée, ajouter sel, poivre mûr et la mixer pou de ttre au fond un rond d’olive. s un emporte-pièce, me non e oig ndr des pre : pe e rin sou à ter • Montage de la ts d’anchois tout autour, une cuillère vocat et recouvrir de tomate, puis les file de brousse de brebis, une de crème d’ars avec la paume de e jou confits, une cuillèr de tomate. Presser l’ensemble, tou Disposer la terrine la deuxième rondelle porte-pièce, la terrine portion est prête.ette d’huile d’olive, du lich l’em fraîches, une la main. Retirer uter quelques herbes sur une assiette, ajoautour, du sel et du poivre. e iqu vinaigre balsam d’Escoffier France, disciple tre cuisinier de aî 62 36 94 M 90 T 04 ER X IB Michel PHIL 380 LE BARROU 84 d on ym Chef créateur : Ra L. Gajulea - Cours Restaurant Le P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 39 Les fruits confits et berlingots Les douceurs du « jardin de la France » La révolution de l’irrigation, arrivée avec l’ouverture du canal de Carpentras en 1857, a fait du Comtat Venaissin le « jardin de la France ». Alors que la culture fruitière monte en puissance à la fin du XIXème siècle, l’abondance des fruits donne des idées aux cuisinières et aux confiseurs. Dans les cuisines familiales, une odeur de sucre et de fruits plane sur les chaudrons où se concoctent des variétés infinies de confitures. Les confiseurs, quant à eux, développent la fabrication très délicate du fruit confit. Un savoir-faire qui requiert du temps et de la patience : chaque fruit, cueilli juste avant maturité et choisi avec 40 soin, est blanchi avant d’être plongé dans un sirop de sucre en ébullition. Sept bouillons successifs sont nécessaires pour éliminer peu à peu l’eau du fruit, jusqu’à une concentration de 80% de sucre. Le fruit confit est ensuite égoutté et glacé, ce qui donne à la couleur du fruit des reflets de nacre blanche. Ce délice raffiné, dont raffolait Mme de Sévigné, fait partie des treize desserts de Noël. Une jolie tradition provençale l’accrochait jadis, avant Pâques, aux branchages symboliques que l’on offrait aux enfants pour célébrer la fête des Rameaux. Aujourd’hui, les ateliers de Ruchofruit à Flassan reprennent et magnifient le savoir-faire des confiturières du Ventoux, tandis que deux confiseries carpentrassiennes, Jouvaud et Bono, se consacrent à la lente élaboration du fruit confit artisanal, cerises, tranches de melon, figues et autres Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence mandarines appelées « chinois ». Des fruits précieux aux saveurs délicates, qui se dégustent comme des friandises et décorent le gâteau des rois, brioche en forme de couronne que l’on saupoudre de gros grains de sucre. L’épopée du berlingot Petit tétraèdre aux couleurs translucides striées de blanc devenu l’une des gourmandises françaises les plus connues au monde, le berlingot est au départ un sous-produit du fruit confit. C’est Pascal Long, un confiseur carpentrassien, qui en 1844 eut l’idée de récupérer le sirop issu de la fabrication des fruits confits pour le recuire. Il travailla la pâte sucrée à haute température sur un marbre huilé, y ajouta des arômes et couleurs naturelles, l’orna de fins rubans de sucre blanchi, l’étira et la plia pour obtenir un bel effet de couleurs et de liserés blancs. Coupé au ciseau, le ruban parfumé fut débité en petits morceaux devenus très durs en refroidissant. Plus tard, le même confiseur mécanisa la découpe avec la berlingotière. Sur l’origine du nom « berlingot », la controverse est vivace. Certains le rattachent à Bertrand de Goth, qui fut pape en Avignon. D’autres au berlingozzo, une friandise de foire venue d’Italie, ou bien au jeu des osselets, les « berlingau » en provençal. fraise, cassis… composant des mélanges pimpants aux teintes acidulées. Pendant tout un siècle, Carpentras devint la capitale du berlingot. Les deux principales « maisons », Eysseric et Raquillet-Chabas, firent figure de locomotives. Elles fabriquaient alors 1 à 1,5 tonne par jour du fameux bonbon. Mais une myriade de petits artisans participaient aussi à l’épopée du berlingot. L’arrivée du chewing-gum, des gommes et autres bonbons gélifiés fit péricliter cette industrie florissante. Dans les années 90, une seule confiserie artisanale continua à le fabriquer. Avec le retour aux saveurs d’antan, le berlingot trouve depuis peu une nouvelle jeunesse. Deux ateliers artisanaux, la Confiserie du Mont Ventoux et la Confiserie Clavel, perpétuent aujourd’hui ce savoir-faire ancestral. Le renouveau d’une tradition gourmande A partir de 1851, Gustave Eysseric eut l’idée de le conditionner non plus en cornet, mais dans de ravissantes boîtes en métal qui permettaient de le transporter sans craindre l’humidité. Le berlingot pouvait désormais voyager, il allait conquérir le marché mondial et prendre des couleurs. Les premiers étaient rouges et parfumés à la menthe Mitcham, une menthe poivrée cultivée alors en Comtat. Peu à peu, ils prirent tous les parfums, citron, orange, framboise, P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 41 La lavande Cultivée pour les parfumeurs de Grasse A l’époque romaine, la lavande était utilisée pour parfumer les bains et laver le linge. Au Moyen Age, on la trouvait dans les jardins des monastères aux côtés d’autres plantes médicinales, elle aidait à combattre les maladies infectieuses. Au XVIIIème siècle, Sault possédait déjà, sans l’exploiter vraiment, l’une des plus belles lavanderaies naturelles de France. Dans les années 1920, les parfumeurs de Grasse s’intéressent à cette merveille odorante. On se met alors à la cultiver. Bientôt, elle fleurit sur les terres abandonnées et les anciens champs de seigle. En 1929, 500 hectares sont exploités sur la seule com- 42 mune de Sault, pour une production de 10 000 kilos d’essence. Les senteurs de la petite fleur bleue entrent massivement dans la composition de fragrances raffinées élaborées par les parfumeurs de la Côte d’Azur. Aujourd’hui, la lavande du Ventoux a perdu du terrain. Elle doit faire face à la concurrence de pays comme la Bulgarie, la Russie, la Chine, à celle des produits de synthèse et aux atteintes d’un parasite qui entraîne la dégénérescence des plants. Huiles essentielles, fleurs mondées et bouquets secs Deux variétés existent en pays de Sault : la lavande « vraie » ou fine qui fournit une essence très odorante, la plus chère, utilisée en pharmacie, parfumerie, aromathérapie. Et le lavandin, un hybride naturel d’aspic et de lavande vraie Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence à fort rendement, destiné à l’industrie de la lessive, du savon et aux parfums d’ambiance. Les plants cultivés en rangs et soigneusement entretenus fleurissent en été. Autrefois, les coupeurs, munis d’une faucille et d’une saquette nouée sur la poitrine, ramassaient la lavande à la main. Un coupeur expérimenté pouvait ramasser de 500 à 800 kilos de fleurs en une journée. Aujourd’hui, la récolte est largement mécanisée. La plus grande part de cette moisson parfumée est transformée en huile essentielle dans les distilleries installées au bord de la Nesque, où le savoir-faire est inchangé même si l’alambic du XIXème siècle a cédé la place à des équipements plus perfectionnés. Par ailleurs, une petite partie de la récolte est transformée en fleurs mondées mises en sachets de tissu qui iront parfumer les armoires, ou en bouquets secs décoratifs. Le premier producteur de lavande fine Le Vaucluse, avec 18,7 tonnes d’essence de lavande par an soit 37% de la production française, reste le premier département producteur de lavande fine, et le Ventoux son terroir de prédilection. Le département produit également 134 tonnes de lavandin. Un plan de relance a contribué à enrayer le déclin de la petite fleur bleue. 1230 hectares de lavande fine et 2007 hectares de lavandin sont exploités aujourd’hui par les cultivateurs vauclusiens. Depuis 1981, une AOC « lavande de Haute Provence » permet de repérer l’excellence des productions locales face à la concurrence étrangère. Pour obtenir 1kg d’essence de lavande, il faut distiller 120 à 130 kg de paille. D’où le prix de cet élixir précieux, qui peut atteindre 120 à 130 euros le kilo en AOC. De grands espaces balayés de bleu intense, une symphonie d’odeurs et de chants de cigales : bienvenue au pays des lavandes ! Tout au long de l’année, les agriculteurs, en préparant leur récolte, entretiennent en artistes un paysage qui révèle sa splendeur sous le soleil d’été. On vient de très loin pour s’enivrer de bleu. Les lavandiculteurs, conscients de cette richesse, multiplient les initiatives pour valoriser leur environnement du point de vue touristique avec la création de sentiers de découvertes, des visites de distilleries, l’ouverture de magasins de producteurs in situ, et l’organisation de fêtes. Ils n’oublient jamais, même en fin de récolte, de laisser quelques carrés de bleus non coupés pour ménager le plaisir de l’œil. Cela dit, les routes de la lavande se parcourent toute l’année, avec à De grands espaces chaque saison une atmosphère différente. balayés de bleu intense, une ‘‘ La fleur parfumée est quant à elle natu- symphonie d’odeurs et de rellement en accord avec son environnement, bénéfique pour l’homme et chants de cigales… recherchée pour ses vertus. Nombreux sont les producteurs qui la cultivent en bio, certains depuis longtemps, ce qui permet de mieux répondre, en pharmacie ou en aromathérapie, aux attentes de consommateurs en quête de produits naturels. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 43 Régine Liardet nisée. C'est à la fois plus facile et plus angoissant, la période de coupe est très courte, on est à la merci d'une panne mécanique. Mon mari et moi avons vécu ailleurs, puis nous sommes revenus, nous nous sommes installés et avons choisi de faire du bio. C'était en 75, on nous prenait pour des illuminés. Maintenant, le bio est entré dans les moeurs. Le mode de culture aussi a changé. 44 "Je suis née ici, On essaie de trouver des solutions pour faire face au parasite qui entraîne le dépérissement des plants. On fait des semis, qui semblent donner de meilleurs résultats que la culture en pépinière. Chaque plant de lavande est un individu différent, alors on isole ceux qui résistent mieux, et là on fait des boutures. On tâtonne. On est en altitude, avec des terrains caillouteux, un climat sec, on n'a pas trop d'alternative. mes parents étaient lavandiculteurs. A l'époque, on coupait la lavande à la faucille. Nous, les enfants, on suivait. L'odeur de la lavande a baigné mon enfance. Heureusement pour moi, je l'ai aimée. Maintenant, la récolte est méca- La lavande a beaucoup de qualités, elle est antiseptique, apaisante... Nous la distillons nous-mêmes, et nous valorisons aussi des sous-produits comme l'hydrolat. Notre fils, qui a repris l'exploitation, a ajouté aux cultures de plantes Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence aromatiques et de petit épeautre celle des pois chiches, il y a un marché qui s'ouvre en alimentation bio. Nous vendons nos produits sur place au magasin, nous faisons visiter la distillerie, et nous avons créé deux circuits de découverte du paysage agricole pour nos visiteurs. L'odeur de la lavande, pour moi, c'est l'odeur de l'été, du soleil, une odeur chaude, de lumière. Si vous venez à la floraison des lavandes, il y a toutes sortes de camaïeux de bleus, le petit épeautre est doré, tout est très coloré, le ciel aussi. L'hiver il y a un côté montagne ici, le pays est un peu dur, mais on l'a pour nous. Les lavandes sont au repos, elles se rechargent pour l'année d'après, elles ont besoin de cette saison, un peu comme nous : elles se ressourcent. » Association des Producteurs d’AOC Huile Essentielle de Lavande de Haute-Provence L’APAL regroupe plus de cinquante producteurs cultivant la lavande fine. Outre ses missions de promotion, l’association organise chaque année un concours qui récompense la fine fleur des producteurs. Association des producteurs de lavande fleurs et bouquets 70 lavandiculteurs de Haute-Provence se sont regroupés pour former cette association. Ensemble, ils souhaitent maintenir et valoriser leur production sur de nouvelles perspectives commerciales, sur de nouvelles utilisations de la lavande, comme Pluie de Lavande. A retenir : Fête de la lavande à Sault le 15 août La recette du chef amandes rfum de lavande x u a é c la g t a g u o N as au pa aise de Carpentr Coulis de fr ndes effilées, uf, 150 g d’ama ise, 8 jaunes d’œ fra ande, lav de s de uli el Co mi : s sucre, 75 g de de pour 6 personne g 0 cre 15 su s, de re g s bien mû ème liquide, 20 200 g de fraise de, 300 g de cr an lav de es ain 1 pincée de gr gatine huilée. Confection de la nou uter les amandes le tout sur une plaque le sucre et le miel. Ajo couleur dorée, étaler une nt nne pre Faire fondre ensemble es and ent. Lorsque les am Faire colorer doucem un gros couteau sser finement avec nca Co n, dir. roi Laisser ref au .Porter à l’ébullitio eil le sucre avec 5 cl d’e re cui re Fai is. fra Réalisation de l’appar au ir fouet assez ferme ten jusqu’ Monter la crème au ge onctueux, mélanger teur) obtenir un mélan lange bat mé le un er r ilis eni (ut obt cuire 3 mn. et ée, fou ett en remuant avec un tement la crème fou nes ica jau dél les ner ion sur r dit rse Ad . Ve ine plet. Ajouter la nougat froidir en frigo 6 h à refroidissement com equins individuels. Re ram des s dan tir onctueux. Répar de fraise Préparation du coulis e 20 mn environ les graines de lavand c ave s ise Cuire les fra dir fine. Laisser refroi Passer à la passoire s l’eau chaude le fond du moule dan Dressage er quelques secondes mp tre te, iet ass e Démouler sur une c une fleur de lavand en saison décorer ave Napper avec le coulis, iple d’Escoffier de France Disc Président Pays UR VE CE RE Chef : Michel P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 45 L’élevage ovin Le prestige de l’agneau de pays L’agneau cle, l’élevage ovin prend son essor. L’agneau reste de nos jours la principale production animale et l’une des viandes les plus prisées. On en consomme en Provence deux fois plus que dans le reste du pays. Transhumance et estive locale Une tradition bien ancrée Les moutons, les agneaux et les bergers avec leurs cortèges de sonnailles appartiennent depuis des siècles à la tradition provençale. Autour du Ventoux, entre Comtat, plateau de Sault et Monts de Vaucluse, ils ont toujours bercé la vie locale. Ce sont des personnages incontournables, des héros de premier plan que l’on retrouve parmi les santons de la crèche de Noël. Au Moyen Age déjà, l’agneau était utilisé ici pour sa viande, sa peau, ses tripes, et pour son suif, dont on faisait les bougies. Entre le XIVème siècle et le milieu du XIXème siè- 46 Nomade, l'élevage ovin l'est resté pour une grande part. Quand vient l’été, les troupeaux et leurs bergers, accompagnés des chiens de conduite et de protection, vont chercher ailleurs une herbe plus verte. Il est rare de voir, comme jadis, des milliers de bêtes transhumantes traverser les villages pour rejoindre par la route leurs lieux d’estive. La plupart font le voyage en bétaillère ou en train. Ce sont le plus souvent des brebis du Comtat issues de mères de race Mérinos, bien adaptées à la transhumance. Elles passent la saison chaude dans les Alpes, du côté de la SaProd ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence voie, du Queyras ou dans le Vercors. Les brebis des plateaux appartiennent plutôt à la race Préalpes du Sud, plus nerveuse, moins docile. Elles n’ont pas beaucoup de route à faire pour trouver de quoi brouter. Elles pratiquent l’estive locale. En se déplaçant, les brebis se nourrissent d'herbes fraîches et parfumées, leur chair se gorge tour à tour des parfums de garrigues et d'effluves montagnardes. Les agneaux préalpins naissent plutôt au printemps, tandis que les Mérinos, soumis au rythme de la transhumance, naissent à l’automne, au retour des montagnes. Ils sont élevés en bergerie avec le lait de la mère naturellement parfumé aux arômes de thym et de sarriette, puis avec du foin et des céréales. Cela se traduit dans l'assiette par une texture de chair fine, tendre, et par de subtiles variations de goût. La région PACA est la troisième région ovine de France. En Vaucluse, environ 500 tonnes de viande ovine sont produites chaque année. 93 éleveurs et près de 30 000 brebis se répartissent surtout dans les zones de montagne, entre Ventoux et pays d’Apt. Les estives du Ventoux hébergent un millier de têtes environ. Le prestige de l’agneau de pays reste étroitement lié au terroir. Ainsi, l’agneau de Sault se taille une belle réputation. Le Label Rouge Agneau fermier César garantit la traçabilité et le respect d’un cahier des charges très strict. L’IGP (Indication Géographique Protégée) « Agneau de Sisteron » vient compléter le label rouge. La commercialisation de la laine concerne les Mérinos. Alors qu’on redécouvre les vertus de cette fibre naturelle très fine, elle trouve de nouveaux débouchés dans le bâtiment ou la création textile. Depuis des siècles, le pâturage des brebis entretient et façonne le paysage en maintenant les espaces ouverts. Les ovins sont aussi des jardiniers de la nature, des débroussailleurs bénévoles croqueurs de taillis et de buissons fous, des paysagistes doués pour dégager des perspectives et offrir au regard de belles respirations. Ils font reculer les incendies en dérobant aux flammes leur aliment préféré et favorisent la biodiversité, animale et végétale. L’utilité de cette activité de gestionnaire d’espace est désormais reconnue et intégrée dans les dispositifs de protection de l’enviLe pâturage des ronnement. ‘‘ brebis entretient et Avant même d’être desservi par des routes départementales, le Ventoux était sillonné de « drailles ». façonne le paysage Ces anciens chemins tracés par les bergers servent en maintenant les aujourd’hui de sentiers de randonnée. La présence des troupeaux contribue à maintenir les éléments du espaces ouverts… petit patrimoine rural, bergeries et cabanes en pierre sèche. Ces refuges champêtres jalonnent l’horizon et racontent au promeneur l’histoire pastorale des plateaux. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 47 Jean-Jacques Exbrayat la même qu'avait mon grand-père, la Métis, un croisement du Mérinos d'Espagne avec la race française. C'est une grande marcheuse, elle est très maternelle, elle n'a pas de gros besoins. Je l'élève pour sa viande, qui est bonne parce qu’elle mange de l’herbe parfumée, du foin d’ici, des céréales, elle va pâturer sur des terrains non traités. Elle donne aussi de la laine, la plus fine d'Europe. Je fournis Brun de Vian Tiran, à l'Isle sur Sorgue, ils ont un vrai savoirfaire et fabriquent des lainages haut de gamme. "Je suis né dans les brebis. J'ai toujours eu la passion aux bêtes. Je suis éleveur et surtout berger, comme mon grand-père. C'est un métier qui a traversé les temps. L'homme a été éleveur et transhumant avant d'être agriculteur. Le berger, il n'a pas beaucoup changé. Son chien, son bâton, de bonnes chaussures pour marcher, ça suffit. Je n'ai jamais travaillé pour un patron. Le berger c'est quelqu'un qui marche devant, il mène le troupeau, il est libre. Il doit toujours anticiper. Un troupeau de 2500 à 4000 bêtes, vous 48 ne l'arrêtez pas comme ça. Il faut penser comme une brebis pour prévoir ses réactions. Chaque année, de juin à octobre, on fait la transhumance en Savoie. On est deux à garder, mais il y a toujours des amis qui viennent. Ce qu'on aime, c'est partager notre plaisir d'être là. Le berger est un bouffeur d'espace Un berger heureux ne peut être qu'un berger qui voit son troupeau repu. Il doit aussi soigner. Moi, la race que j'ai, c'est Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence Aujourd'hui, l’élevage ovin a une autre fonction, il maintient les espaces ouverts. Le berger est un "bouffeur d'espace". Avec mille brebis, sur une année, j'entretiens mille hectares. Mon revenu provient pour moitié de cette activité. Dans le passé, on avait déjà cette utilité. Et puis vers les années 60, le berger a perdu son territoire au profit de la forêt. Heureusement, l'homme a peur du feu. On a vu que c'était dangereux, et on a fait revenir les troupeaux. Il ne faut jamais désespérer, il y a toujours un retour des choses. Les bergers le savent, cela fait partie de leur sagesse. La Fédération départementale ovine Depuis 1934, elle se donne les moyens de défendre individuellement ou collectivement les éleveurs ovins du secteur. Elle participe activement à la promotion de la production et du savoir-faire, valeurs perpétuées par des générations d’éleveurs qui ont fait la réputation et la qualité des agneaux du Ventoux et de ses alentours. La fédération organise la plus grande manifestation ovine de la race « Préalpes du Sud » à Saint-Christol. A retenir : Foire aux agnelles à SaintChristol d’Albion le premier dimanche d’août. La recette du chef n croûte Selle d’agneau e s farcie aux herbe eau désossée, s : 1 selle d’agn pour 4 personne 1 cuillère à sé cuits et pres s, 150 g d’épinards illère à soupe de te hachée, 1 cu , soupe de sarriet upe de marjolaine so à é, 1 cuillère de s ain gr 3 thym frais hach é, ch e de romarin ha 1 cuillère à soup poivre en cuillère à café de 1 é, ch ha e genièvr ge ta ille 300 g de feu grain concassé, Saisir les filets en selle par le boucher. • Faire désosser la et filets mignons. ts côté graisse des file faisant bien rôtir le Réserver au frais aisonner. c les épinards et ass • Mixer les herbes ave e. tag ille feu du s le tout dan filet mignon et rouler é viande, ajouter le • Mettre la farce côt . (180°) environ 25 mn • Cuire à four chaud me d’ail. d’agneau ou une crè jus it pet un c Servir ave coffier 11 19 S - Disciple d’Es NE - 04 90 65 Philippe GALA 340 MALAUCE 84 ise gl Chef créateur : l’E de Chevalerie - Pl Restaurant La P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 49 Le fromage chèvre fermier La chèvre a longtemps gambadé Les premières traces des chèvres sur nos terres accidentées de Provence datent du Vème siècle avant JC depuis les Balkans. Des petits troupeaux ont malgré tout marqué l’histoire et le paysage rural à leur façon. On note leur importance pendant les différentes invasions et guerres où le lait de chèvre et la viande des chevreaux restent un élément indispensable pour nourrir les familles. Cet élevage toujours présent, mais très discret, évolue au cours des siècles; plus le terrain est pauvre et accidenté plus les chèvres sont nombreuses. A la révolution, les terres sont redistribuées, c’est l’essor de l’agricul- 50 ture avec son panel de nouvelles réglementations. Il est alors interdit pour les chèvres de gambader dans la nature, elles sont mises au piquet et on les retrouve aussi dans les troupeaux de brebis pour le fromageon de l’éleveur, certes, mais aussi pour nourrir les agneaux jumeaux que leur mère ne pouvait allaiter. En voie de disparition après la seconde guerre mondiale, les chevriers réapparaissent dans le paysage provençal dans les années 70. Une spécialisation du métier Très longtemps, l’autonomie alimentaire s’imposait comme une évidence dans les familles rurales grâce au jardin, à la basse-cour et aux fromages des quelques chèvres. Puis de nouveaux besoins ont émergé : on n’a plus le temps de faire ses fromages et son pain,… L’appel était là : on souhaitait pouvoir acheter son fromage et ainsi des éleProd ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence veurs se sont spécialisés pour devenir fromagers fermiers. C’est pourquoi aujourd’hui, on peut déguster des fromages de chèvre fermiers présents sur tous les marchés du Ventoux, chez les fromagers et épiciers ou directement à la ferme. Le métier de chevrier est celui de fromager mais aussi de producteur de viande. Des fromages affinés et raffinés La fabrication du fromage de chèvre fermier suit tout un protocole dicté à la fois par la nature et les rencontres des différents constituants contenus dans le lait. La fabrication des fromages est entièrement manuelle, le salage aussi, c’est un repiquage des ferments du petit lait de la veille auquel on ajoute de la présure naturelle qui assure le caillage. Ce caillé pourra être déposé dans les moules dits faisselles par copeaux, à la louche ou pré égoutté dans un joli linge blanc. Encore un jour de patience pendant lequel le fromage sera retourné dans son moule, salé et le petit lait continuera à s’échapper. Enfin le lendemain, le fromage sera démoulé et déposé sur des claies. On peut déjà les manger en frais, salés ou sucrés, ou les accompagner par l’affinage jusqu’au stade optimum. Certains seront conduits longtemps vers le sec au goût puissant. D’autres vont être consommés en délicats mi-frais ou encore, en divins de douceur, les crémeux si appréciés dans notre Ventoux. Entre tradition et imagination, le goût du fromager s’exprime alors. Outre la traditionnelle sarriette ou pebre d’ase, si aphrodisiaque qu’elle était interdite dans les couvents, il pourra s’aventurer vers toutes les formes et les parfums selon ses envies. Les chevriers du Ventoux travaillent en relation étroite avec la nature. Leurs troupeaux sont de petite taille : environ 50 chèvres alors que la moyenne nationale est de 250. Les chèvres sont majoritairement des Alpines mais aussi des communes provençales; ce sont celles de Pagnol, de Giono, des Roves et quelques Blanchettes. Elles se nourrissent dans les bois, les broussailles ou dans des parcs ou encore avec du foin et de la luzerne produits localement. Quelques poignées d’orge et de son et voilà des bêtes bien nourries pour faire du lait. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce ‘‘ Quelques poignées d’orge et de son et voilà des bêtes bien nourries pour faire du lait. 51 Julie Cristol privilégie la traite de matin, seulement je perds un peu en quantité de lait produite et donc en fromage de chèvre. Je cours après le temps, en travaillant seule sur l’exploitation, j’assume le soin des chèvres et des chevreaux, la réalisation des fromages et la commercialisation. Mais je suis bien entourée, mon mari ou mes parents me donnent un coup de main quand ils peuvent, et c’est important. La commercialisation est vraiment le poste qui me prend le plus de temps car je suis obligée de faire de la vente directe, installée depuis 2009, il faut que je me fasse connaitre. « L’élevage de chèvres c’est une présence quasiment 24h sur 24h et toute l’année. Un travail contraignant mais tellement passionnant. Les chèvres sont traites en généralement matin et soir, moi je 52 Aussi je suis présente sur les marchés du mois d’avril à décembre, je livre les AMAP, je suis adhérente d’une boutique de vente de produits en direct, je suis adhérente au réseau “Bienvenue à la Ferme”. Ce sont des opportunités et des choix personnels qui m’ont permis de m’installer avec plusieurs races de chèvres. J’ai 30 chèvres et un bouc et 4 races différentes. J’ai de l’Alpine chamoisé, de la Provençale, de la Mancha et de la Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence Poitevine. J’ai voulu privilégier des races qui sont mieux adaptées au parcours. Pour les nourrir, j’utilise aussi du foin et de l’orge d’un paysan de Pernes qui me livre sur place. Un BTS agricole et je me suis lancée dans l’aventure de l’élevage de chèvres J’ai fait ce choix aussi parce que je souhaite créer une activité de fermes éducatives. J’ai une formation de géographe au départ, je voulais être institutrice, puis l’idée d’une ferme éducative m’a complètement séduite. J’ai alors passé un BTS agricole et je me suis lancée dans l’aventure de l’élevage de chèvres. J’ai constitué un troupeau de chèvres de races, de couleurs et de pelage différents, elles sont toutes colorées avec de belles cornes. En maintenant ainsi les cornes, je reste vigilante car elles peuvent se faire mal entre elles. Dans le troupeau, les dominantes se font respecter, ce sont les premières à aller manger, les premières pour la traite. Il sera intéressant d’expliquer aux enfants ou aux familles les différentes étapes d’une année de chevrier. Les chevriers de Vaucluse Syndicat professionnel Il accompagne les éleveurs, favorise leur installation et assure la promotion du métier. Les chevriers du Ventoux s’unissent aussi pour organiser des manifestations et des dégustations de leur fromage. On les retrouve sur les marchés locaux du ventoux, toujours fidèles pour parler de leur travail et de la fabrication de leur beaux et bons « fromageon ». La recette du chef Ventoux x, 1/2 tomme de chèvre frais Cache-Cachncehedfinu du Ventou Ventoux e de jambon cru l, poivre, thym du x, se : 1 tra d'olive du Ventou pour 1 personne cuillerée d’huile 1 g, 8O de x vre avec du Ventou r le fromage de chè • Dans un bol écrase . bes , les her l'huile, le sel, le poivre on, la nelle avec la préparati • Faire une grosse que st c'e ler rou , bon jam e de déposer sur la tranch joué!! en née d'une belle salade La proposer accompag nçons de 2 cm tro en ée aill dét tif entrée ou à l'apéri au bout d'un pic. rouge léger sera Un verre de Ventoux indispensable. d’Escoffier ie des Disciples THÉLÉMY - Am 0 CARPENTRAS AR 20 -B 84 ER GI rie VI ai Claudine , place de la m 23 t ta m Co du La Fromagerie 04 90 60 00 17 P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 53 Le petit épeautre La renaissance d’une céréale ancienne Le petit épeautre ou engrain (Triticum monococcum) est la plus ancienne des céréales qui soit parvenue jusqu’à nous. En Méditerranée, on retrouve les premières traces de sa culture 9000 ans avant Jésus Christ. Largement répandue ensuite, elle était le blé des Gaulois, et le plat de résistance des campagnes, généralement cuisinée en soupe consistante. Si elle est toujours cultivée aujourd’hui, c’est grâce à un petit miracle. En effet, elle faisait partie des aliments consommés pendant la guerre, comme les topinambours ou les rutabagas. A 54 partir des années 50, comme pour tourner la page sur les mauvais souvenirs, on s’était empressé de l’oublier. Il fallait aussi lui donner le temps de mitonner. Or l’après-guerre aspire à la croissance et veut en finir avec la lenteur. Le petit épeautre est donc remisé au rang des souvenirs, jusqu’au jour où, dans une ferme au-dessus de Monieux, on retrouve des graines oubliées dans un bidon. Ces graines permettent de faire revivre la culture. A la fin du XXème siècle, c’est la renaissance du petit épeautre sur le plateau de Sault. Un blé vêtu qu’il faut déshabiller Si les essais de culture en plaine s’avèrent peu convaincants, la céréale ancienne s’adapte bien sur le plateau, où elle peut prendre son temps pour murir sans griller sous la chaleur du plein été. Elle est à l’aise sur un sol sec, caillouProd ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence teux et s’accommode d’une altitude moyenne, entre 400 et 900 mètres. Elle ne craint pas le froid. Les lavandiculteurs l’adoptent, c’est un moyen de diversifier les cultures et de répartir les risques face aux atteintes des parasites qui touchent la petite fleur bleue. Le petit épeautre est, depuis lors, intimement lié au terroir de la Haute-Provence. Il est très différent du grand épeautre cultivé dans l’est et le nord de la France et destiné essentiellement à l’alimentation animale. Céréale robuste, le petit épeautre est un blé vêtu, doté d’une triple enveloppe solide. A l’heure de la moisson, la grande faucille rustique a cédé la place aux moissonneuses avec tracteurs. Il faut ensuite mettre le grain à nu. Le mondage déshabille la graine et enlève 30% au poids initial. Le passage à la meule peut l’affiner encore et en faciliter la cuisson. Une image de marque, de nouveaux débouchés Avec 10 à 15 quintaux de produit fini par hectare, le blé des Gaulois est moins productif que les céréales modernes. Une trentaine d’agriculteurs le cultivent sur 150 à 200 hectares entre Vaucluse, Alpes de Haute-Provence, Drôme et Hautes-Alpes. Le petit épeautre bio de Haute-Provence bénéficie d’une IGP (Identification géographique protégée). Cette céréale tombée dans l’oubli et redécouverte a mis du temps à se créer des débouchés. Elle s’est forgée une image de marque en valorisant sa valeur nutritionnelle, son authenticité, sa faible teneur en gluten et son petit goût de noisette. Elle est commercialisée sous forme de graines, mais aussi de farine, et réinterprétée par les boulangers et les cuisiniers qui en font un élément incontournable de la gastronomie provençale. C’est une céréale à haut rendement énergétique et calorique, avec une très bonne digestibilité. Cette céréale rustique, particulièrement résistante, enveloppée dans sa triple enveloppe qui lui fait comme une armure naturelle contre les insectes et les atteintes de tout ordre, sait se protéger. C’est pourquoi sa culture ne nécessite ni pesticides, ni adjonction de produits chimiques. Sa semence reste inchangée depuis l’antiquité et ignore les manipulations génétiques. Aujourd’hui comme jadis, le blé des Gaulois reste une culture non agresLe jaune doré sive pour son environnement, et bénéfique pour l’homme. Elle fait partie des « sentinelles slowfood » des céréales pour la sauvegarde du patrimoine alimentaire et de la dialogue avec l’azur biodiversité agricole. ‘‘ Sur les plateaux, les champs de petit épeautre voisi- profond du ciel… nent bien souvent avec la lavande et le lavandin. Quand vient l’été, c’est un éblouissement, un chant de couleurs. Le jaune doré des céréales dialogue avec l’azur profond du ciel et le camaïeu bleuté des lavandes. Les agriculteurs sont aussi les peintres du paysage. Ils cultivent ce faisant une autre ressource précieuse, celle du tourisme. Il est utilisé en salade, soupe et risotto et il accompagne légumes et viandes. Sa farine peut servir également à la fabrication de pain, gâteaux ou pâtes et leur donne une couleur dorée caractéristique. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 55 Roland Bonnefoy une rotation des cultures, en alternant avec le sainfoin et les légumineuses pour régénérer le sol. On essaie d’ensemencer sur un terrain propre, débarrassé des cultures précédentes, c’est très important si on veut obtenir un produit homogène. On moissonne à la machine, en été, et là aussi il faut bien rincer la moissonneuse pour ne pas mélanger le petit épeautre avec d’autres graines. « Le petit épeautre, c’est un travail sur toute l’année. Je travaille avec mes deux frères, Bernard et Christian. D’abord on laboure pour préparer le terrain, puis on sème chaque année, en septembre. On fait 56 D’abord, on trie la graine non décortiquée, mécaniquement, par différence de poids. Le petit épeautre possède trois enveloppes qui le protègent. On ne le décortique qu’ensuite, au fur et à mesure des commandes, tout au long de l’année. On obtient alors la graine qu’on peut vendre sous cette forme et qu’il faut cuire pendant une heure. On peut aussi la passer à la meule abrasive, pour enlever un peu de son. La graine cuira plus vite. On transforme le produit jusqu’au bout La récolte est vendue en sachets ou dans de grands sacs, on conditionne nous-mêmes. Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence Depuis peu de temps, on fait aussi notre farine, avec un petit moulin en bois. Et puis, je suis mordu de mécanique, c’est moi qui ai l’œil sur les machines. Ce qui est intéressant, c’est qu’on cultive, on transforme le produit jusqu’au bout et on le commercialise. On vend aux magasins, on a nos réseaux de distributeurs dans toute la France. Au fil de l’année, on alterne le travail du petit épeautre avec nos autres productions, la lavande, le pois chiche... On ne fait jamais la même chose. La pureté du produit fait la qualité. A l’arrivée, si dans un sachet vous avez une graine noire, ou différente, on ne verra que ça. Le consommateur va se poser des questions. C’est la même chose pour la farine, elle doit être fine, homogène. Il a fallu du temps, mais on peut dire aujourd’hui que le petit épeautre s’est fait connaître et apprécier. Les gens ne sont pas déçus. Tous les marchés qu’on a eus, on les a gardés. » La recette du chef La confrérie du petit épeautre de Provence Depuis 2002, elle œuvre pour que la culture du petit épeautre se développe au travers d’une meilleure connaissance et reconnaissance de cette céréale. Oublié, le Petit épeautre retrouve aujourd’hui sa place dans la gastronomie provençale. D’où la petit serment que doivent prononcer fièrement les intronisés : « l’épeautre je l’aime bien , j’en reprendrai bien demain ». A retenir : Fête médiévale du petit épeautre de Monieux, premier dimanche de Septembre. e en corne Cuisse de pintadpetit épeautre de d’abondance au s frais s Sault et épinard , 4 kg d’épi-nard pintade s : 4 cuisses de pour 4 personne gousses d’ail. A 8 , re e petit épeaut urre, huile d’oliv frais, 250 g de ivre, muscade, be po l, se : ce an en tte conv e caro persil. Déco : un (H.O.), crème et vert feu éteint. min puis 10min à cou troussant la chair le et cuire l’épeautre 30de patte. Retirer les os des cuisses en illir bou à ée sal u • Mettre de l’ea e : garder seulement l’os du haut utter, presser. • Cuisses de pintad à la jointure. salée, rafraîchir, égossés et 2 gousses d’ail, faire long de l’os. Couper épinards. Les blanchir à l’eau bouillante pre n d’épinards bie H.O. en • Equeuter, laver les nes, fourrer les cuisses avec les boules feuille d’aluminium beurrée et huilée s une dan ler bal em s • Pour former les cor pui 15min. du gras de cuisse sser à 120°C encore rejoindre les chairs la corne. à couvert. le four à 200°C et bai donnant la forme de n dans une poêle et cuire 15min dans faire étuver simplement à l’eau salée et r le petit • Démarrer la cuissocarotte en pointe comme un crayon et faire suer l’échalote avec de l’H.O, y jete persil haché. • Eplucher, tailler la ent du petit épeautre. Dans une casseroleenir une consistance risotto, rajouter du l’on garnira de • Finir l’assaisonnem mer légèrement, laisser réduire pour obtla cuisse afin d’obtenir une cavité que épeautre égoutté, créretirer les épinards et gousses d’ail de nards. • En fin de cuisson, ssage. er l’ail haché et les épi petit épeautre au dre faire cuire un beurre (noisette), y jet it épeautre crémeux. pet du nir gar ole ds, ser • Dans une cas ottes et les épinar er la « corne », les car • Sur une assiette pos Escoffier 87 64 OL - Disciple d’ AN - 04 90 69 Richard BAGN ron - 84380 MAZ oi m or M Chef créateur : de e lo - 500, La Venu Restaurant L’Ou P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 57 Le porc plein air La création d’une filière Le cochon a toujours été chez lui dans le Ventoux. En un temps où l’autosuffisance était la règle, chaque famille avait le sien. Cet omnivore facile à nourrir trouvait sa pitance dans les forêts de chêne. Les résidus de la consommation familiale venaient compléter les festins de glands. Une fois l’an, dans les fermes, on tuait le cochon. Sa viande, sa graisse, ses boyaux, son sang, tout était employé, transformé en charcuterie, en boudin, en gras de cuisine. Ce personnage familier des campagnes avait fini par disparaître avec la transformation des modes de vie. 58 Au tournant du XXIème siècle, il a fait sa réapparition sous la forme d’un élevage très exigeant, choisi et défini de façon volontaire par les producteurs. Une filière créée de toutes pièces, portée par un partenariat impliquant chaque étape de l’élevage à la commercialisation. Le pari n’était pas facile. Douze ans après, le porc de plein air est intégré dans le paysage agricole et représente une opportunité nouvelle d’activité sur le plateau. Plein air et grands espaces Les porcs du Ventoux sont de solides gaillards à la chair dense, qui respirent l’air de la montagne, vivent en plein air sur de grands espaces, à une altitude de 600 à 1 000 mètres, avec des cabanes en guise d’abris. La zone de production en est bien délimitée, dans un rayon de 100km autour de Sault, dans les Monts de Vaucluse, au sud du VenProd ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence toux. Les animaux doivent être nés, élevés et abattus en France. Les porcelets naissent le plus souvent dans la plaine pour échapper au froid du plateau. Les mères sont de race Large White ou Landrace, les pères sont des Duroc, bien adaptés au plein air grâce à leur constitution vigoureuse, à leur pigmentation foncée peu sensible aux coups de soleil. A l’âge de deux mois, ils rejoignent le plateau. Leur alimentation est constituée au moins à 70% de céréales. Pas d’accélérateurs de croissance au menu, ni de produits d’origine animale, ni d’OGM. Les porcs du Ventoux prennent leur temps pour engraisser : 180 jours. Ils pèsent alors 105 à 110 kilos. Un label de qualité Les éleveurs-engraisseurs du Ventoux produisent 3 600 porcs par an, au rythme de 60 porcs par semaine. Ils étaient trois au départ, ils sont quatre depuis l’installation d’un jeune exploitant en 2009. Ils ont créé un Syndicat de défense et de promotion et travaillent en partenariat avec la société Alazard et Roux, basée à Tarascon. Cette société d’abattage et transformation de viande a associé son nom à des spécialités de terroir comme le taureau de Camargue. C’est elle qui a donné l’impulsion de départ pour la création d’une filière de proximité « Porc du Ventoux ». Ses installations de St Saturnin les Apt emploient vingt personnes qui se chargent de l’abattage, réalisent la découpe de la viande et la fabrication de la charcuterie. La viande est vendue à 85% dans la région, destinée pour un tiers à la restauration, un tiers aux boucheries, et un tiers à la grande distribution, bien identifiée sous le label de qualité créé en 1998 « Porc plein air du Ventoux ». Le plein air confère à cette viande un goût et une saveur incomparables ! Les porcs bénéficient ainsi d’un gras blanc et peu épais qui nourrit idéalement la viande à la cuisson. Une gamme de charcuterie Sur les plateaux du Ventoux, du côté de Sault et d'Aurel, la silhouette rose et rondelette des porcs de plein air fait désormais partie du paysage, au même titre que les moutons. On les voit gambader et venir à la rencontre des promeneurs qui s'attardent près de leur On les voit domaine. A la façon des troupeaux ovins, ils peuvent gambader et venir à disparaître au regard, puis réapparaître. Les grands la rencontre des espaces sont leur domaine, la promeneurs… mobilité va de pair avec un mode d'élevage spécifique. Une présence discrète et intégrée, loin du cliché peu flatteur qui leur donne, aujourd'hui encore, mauvaise réputation. ‘‘ Les éleveurs du Ventoux ont le souci permanent de leur environnement. Ils ont établi un système de rotation permettant de mettre en culture ou en herbe chaque parcelle de terre une année sur trois. Cela permet d'éviter la pollution et les nuisances olfactives en exportant, grâce au cycle végétal, les éléments contenus dans les excréments de porc. D'autre part, sur chaque parcelle, les abris sont déplacés régulièrement de manière à répartir l’impact de l’élevage sur le terrain de façon homogène. typique est élaborée à partir de cette viande goûteuse, dans le respect des recettes traditionnelles de Provence. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce 59 François Constantin tégés par leurs petites cabanes. Nous, les humains, il faut qu'on se batte pour que tout se passe bien. On est toute l'année dehors, avec la neige, la chaleur, le vent. Tous les jours, je fais la visite du matin et la visite du soir, je regarde si tout le monde va bien, s'il n'y a pas de panne d'eau. C'est comme veiller sur une maison et ses habitants, mais en très grand. Ici, j'ai 450 porcs en permanence. Ils gambadent, ils sont sociables, ils s'approchent quand il y a des visiteurs, ils jouent. Ils ne sont pas stressés. Le but de tout ça, c'est de faire du bon. "Le plein air, c'est de l'espace. On fait mille porcs gras par an sur 14 à 16 hectares, soit 110 m2 par porc. Ici, ils sont en liberté, ils font leur vie. S'il fait trop froid, trop chaud, ils sont pro- 60 C'est simple : vous prenez une tranche de porc d’ici et une tranche ordinaire, vous les mettez à cuire, et vous verrez. Au parfum, vous le reconnaissez tout de suite, et aussi à la texture, au goût. Ce qui fait la différence, c'est tout un contexte : à la fois l'air, l'alimentation, les conditions de vie des bêtes, le fait de prendre le temps. On les laisse un peu plus vieillir pour la qualité de la viande, elle est plus persillée, plus rouge, avec un muscle plus ferme. Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence L'obligation de bien faire pour l'autre Ici, dans le temps, tout était bleu. Mon père et moi étions lavandiculteurs. Nous avons été les premiers touchés par le déperissement de la lavande. Il a fallu tout arracher et investir dans autre chose. L'élevage de porc en plein air n'existait pas. Plusieurs agriculteurs s'y sont mis. Alazard et Roux avait un projet de filière, on s'est lancés. On a eu du courage, et beaucoup de soutien autour de nous. Maintenant, on travaille ensemble. Nous sommes partenaires. J'aime bien l'idée de partenariat. Dans ce mot, il y a l'obligation de bien faire pour l'autre. Ce que nous avons fait est une réussite. Il y a une responsabilisation de chacun. Et on est contents de travailler. Quand vous avez des félicitations sur votre produit, ça fait plaisir! » Confrérie du Porc plein air du Mont Ventoux C’est à l’occasion du dixième anniversaire du Syndicat de Défense et de Promotion du Porc Plein Air en 2008 que les producteurs, les transformateurs, les professionnels ont créé la confrérie. Depuis, ce groupe de personnes est rassemblé autour d’un même objectif : promouvoir la filière, organiser et animer des intronisations, participer à des fêtes du terroir. Au travers de ces animations, ils mettent en avant une production locale de porc de qualité identifiée tout au long de la chaîne. www.alazard-roux.fr/filiere-porcsyndicat.htm 04 90 64 08 97 La recette du chef ux au Petit to n e V u d n o h c o Rôti de C res à Sault de cochon du Ventoux ficelée en rôtien, 4tiècureillè tre de5 kg s et en Epeau il ine d’a ch s d’é se uet ucluse) , 6 gous rsonnes : 1, pour 6 pe blanc (IGP Va ulues, un bouq ce finement mo live , 50 cl de vin erbes de Proven soupe d’huile d’o d’h tit épeautre de u pe pe de un g 0 é, n éminc en petits dés , 25 s ée up chemise, 1 oigno co s ée tomates séch n, garni , 100 g de faces. Dès coloratio l et de poivre le rôti sur toutes ses se er de dor e u fair pe y r un r. , pou Sault ile d’olive ore un peu reveni en fonte, chauffer l’hu et le sel. Laisser enc • Dans une cocotte les herbes moulues se, mi che en l l’ai é, ajouter l’oignon éminc et retirer du feu. nc, porter à ébullition • Déglacer au vin bla . séchée et couvrir • Ajouter la tomate t une heure et quart. chauffé à 150° pendan jus. pré r fou au e avec le ttr • Me i et l’arroser de son rôt le fois au froide non salée n, tourner une grande casserole d’e une s dan e • Pendant la cuisso ttr me Le autre et l’égoutter. rincer. l’ail en • Rincer le petit épe eure, l’égoutter et le du jus de cuisson et cuire trois quarts d’h e ud dans un saucier fair cha le , au nis ver gar t ser Ré r. bouque ose rep ser cocotte et le lais tre • Sortir le rôti de sa sucs, y verser l’épeau e pour déglacer les ott coc la de n se. sso mi che jus de cui au dans le reste du • Ajouter un verre d’e s de l’épeautre et du r l’assaisonnement. tifie rec et ent service, accompagnée tem de t pla un s dan r cuit, remuer délica dépose belles tranches, les • Découper le rôti en saucier. coffier et Disciple d’Es tre restaurateur aî M 42 RT 07 BE 75 Eric AU - 04 90 Chef créateur : INT-CHRISTOL ubion - 84390 SA L’Auberge de Lo 61 Le miel La naissance de l’apiculture moderne Le miel fait partie de ces nourritures offertes à l’homme par la nature. Don royal, il garde comme un goût de paradis terrestre. Nos lointains ancêtres allaient le cueillir dans les arbres bien avant de se faire agriculteurs. Plus tard, l’homme a hébergé les abeilles dans des ruches. Mais ce n’est qu’au XIXème siècle qu’est apparue l’apiculture moderne. L’ idée d’associer la culture de la lavande et la production de miel, dans les années 1920, a donné naissance en Vaucluse à une nouvelle forme d’élevage florissant, particulièrement autour du Ventoux. Bergers des abeilles, les apiculteurs veillent sur leurs troupeaux 62 ailés. Ils les installent à la saison froide en des points d’hivernage abrités. Dès le printemps, les ruches sont déployées près des lieux de floraison. Une migration qui suit le calendrier des fleurs. Les abeilles s’en vont butiner d’abord le romarin, le thym, la garrigue. Puis on les emmène en transhumance chercher des fleurs fraîches sur les hauteurs drômoises ou alpines avant de les ramener au pays pour un festin de lavandes. Un art d’attention et d’équilibre L’art de l’apiculteur est tout d’attention et d’équilibre. Une ruche héberge entre 20 000 et 70 000 abeilles, chacune remplissant des tâches qu’elle connaît d’instinct. En 45 jours, le temps d’une vie d’abeille, les ouvrières sont nettoyeuses, nourrices, cirières et ventileuses avant d’accéder au rang de butineuse. Mais l’ordre impeccablement Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence réglé de la ruche peut se trouver menacé. Trop de nourriture, et c’est la fièvre d’essaimage qui emporte au loin la reine fécondée. Un déséquilibre entre colonies fortes et faibles, et c’est le pillage de l’une par l’autre. L’apiculteur doit surveiller l’état des ruches et du couvain, déceler les signes avant-coureurs d’éventuels dérèglements. Un art subtil qui compose avec une part de mystère. Ainsi, quand c’est le moment, les abeilles font maigrir la reine pour qu’elle puisse s’envoler et se faire féconder. Reines et faux bourdons se donnent rendez-vous, par des voies inconnues, en un point précis du temps et de l’espace, pour un ballet de noces aériennes qui assure la reproduction de l’espèce. Tous les parfums du terroir Ils sont 619 apiculteurs à exercer en Vaucluse, dont une grande partie dans le Ventoux. Certains veillent sur 100 à 150 ruches, d’autres sur des centaines de ces abris garnis de cadres que l’on récupère pour prélever le miel déposé au creux des alvéoles. Décanté et filtré, ce nectar cristallise naturellement. Vendus sur les marchés ou dans les réseaux de distribution, les miels du Ventoux caressent les papilles avec un éventail de goûts étonnants. On y retrouve tous les parfums des fleurs du terroir. Ainsi le thym lui donne un goût charpenté, tandis que la lavande lui laisse une saveur fruitée déclinée en deux versions : le miel crémeux, plus blanc, brassé en début de cristallisation, et le non crémeux, plus corsé. Le miel de ronce étonne par sa saveur de fruits rouges, celui d’acacia est prisé pour sa douceur, celui de châtaignier pour sa puissance. Sur les étals, la palette des miels couvre toutes les nuances du jaune pâle, translucide ou doré jusqu’au brun mat. En moyenne 2 000 tonnes par an sont produites en Vaucluse, mais la sécheresse a tendance à faire régresser la production. Deux labels rouges, « miel toutes fleurs de Provence » et « miel de lavande », ainsi qu’une IGP « Miel de Provence », ont permis d’estampiller ces produits d’excellence. Les autres produits de la ruche, gelée royale, pollen et propolis, connus pour leurs vertus curatives, sont également très recherchés. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce Un peu de pollen prélevé pour une fertilité assurée : ainsi s’effectue la rencontre de l’abeille et de la fleur, qui donne naissance au miel tout en faisant vivre les vergers d’abricotiers, d’amandiers, de cerisiers. Au cœur de cet échange s’opère la pollinisation. L’abeille, butinant d’un arbre à l’autre, transporte les pollens, gage de fécondation, sous ses ailes, et opère des mélanges fertiles. Elle est un agent actif de la biodiversité. 63 Le nougat et l’amande L’âge d’or de l’amande du Comtat fut peu à peu délaissé. Au pied du Ventoux, on planta des vignes, plus rentables. Les amandiers faillirent être rayés de la carte, à l’exception de quelques vétérans, vestiges d’un passé glorieux. Trente hectares récemment plantés Enraciné en terre provençale, l’amandier fut longtemps un arbre sauvage, offrant librement ses amandes à la cueillette. Au XIXème siècle, sa mise en culture fut un succès éclatant. Entre 1880 et 1920, la Provence devint la première région productrice d’amandes au monde, la ville d’Aix-en-Provence s’affirmant comme plaque tournante de ce négoce largement tourné vers l’exportation. Pour sa saveur hors du commun, l’amande du Comtat était alors très recherchée. A partir des années 30-40, les Californiens plantèrent des centaines d’hectares et envahirent le marché mondial avec des prix très bas. L’amandier 64 L’histoire se serait arrêtée là sans la persévérance de deux fils du pays marchant sur les traces du personnage de Giono, « L’homme qui plantait des arbres ». Nés dans une famille paysanne, les frères Silvain, Pierre et Philippe, ont décidé de faire renaître les amandiers au pied du Ventoux. Une culture exigeante si on veut la rendre économiquement viable. L’amandier est le premier arbre annonciateur du printemps. Il fleurit généralement en janvier, avec les risques de gel que cela comporte. Alors au pied du Ventoux, à côté de la quarantaine de variétés anciennes référencées, Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence on cherche à développer des variétés tardives, repoussant la floraison jusqu’à mi-mars. 30 hectares d’amandiers ont été plantés depuis une dizaine d’années entre Saint-Didier, Méthamis, Venasque et Le Beaucet. 15 tonnes sont produites chaque année, ce qui est pour l’instant insuffisant pour répondre aux seuls besoins locaux. L’amande du Ventoux, fruit rare, est recherchée pour sa saveur et ses vertus bénéfiques pour la santé. Le verger récent devrait monter en puissance, et le rythme de plantation s’accélérer. Saveurs ancestrales et recettes inédites De l’amande au nougat, il n’y a qu’un pas. Du miel de lavande qu’on laisse délicatement caraméliser, des amandes, grillées ou nature, un ajout de blanc d’œuf monté en neige pour le nougat blanc, le tout coulé entre deux fines bandes de pain d’hostie. Voilà la base de la recette, qui possède de multiples variantes. Le parfum qui flotte sur les chaudrons rappelle celui qui embaumait jadis les cuisines familiales au moment des fêtes de Noël. Le nougat noir et le nougat blanc font partie des treize desserts de la table calendale en Provence. Les nougats du Ventoux perpétuent une tradition ancestrale et se taillent une belle réputation auprès des gourmets. Deux « maisons » à la forte personnalité continuent de le mitonner dans les règles de l’art. La prestigieuse nougaterie Boyer de Sault, en plein pays des lavandes, a acquis de longue date ses lettres de noblesse. On vient de loin chercher « le vrai nougat de Sault ». L’enseigne figure même au Guinness Book pour avoir réalisé une barre de nougat de 180 kilos ! A Saint-Didier, les frères Silvain affirment quant à eux leur double identité de paysans nougatiers, un pied dans la terre et l’autre à l’atelier, cultivant leurs amandes, récoltant le miel de leurs ruches pour fabriquer leur propre nougat en s’inspirant des recettes de leur grand-mère. Le souvenir des saveurs d’enfance fait bon ménage avec l’esprit d’innovation et les recettes inédites. P ro du i t s et s avo i r- fa i re du Géa n t de P ro ven ce Le renouveau de l’amandier sous l’aile du Ventoux consacre une petite victoire de la biodiversité. Il se traduit par une belle présence paysagère. Les frères Silvain ont planté des grands vergers sous le village de Venasque où l’on retrouve, pour le plaisir de l’œil, le panache rose des amandiers en fleurs. Bientôt, ils y emmèneront les visiteurs qu’ils accueillent déjà pour des visites d’atelier et inviteront, comme cela se faisait jadis en Provence, les moutons à jouer les jardiniers sous les branches. Une façon d’ouvrir, avec un tourisme intelligent, de nouvelles pistes de développement, tout en renouant avec un équilibre naturel oublié. 65 Alimentation provençale… Et aussi… et la santé Au travers de recettes de tous les jours, simples et faciles à réaliser, un patrimoine culinaire témoin de la richesse du Vaucluse. Vous trouverez dans cet ouvrage réalisé par la MSA et les centres sociaux, les bases d'une alimentation saine, équilibrée et diversifiée. L’asperge 66 L’abricot Le Safran Production : mars à mi juin Production : juin et juillet Floraison : automne Fête de l’asperge à Mormoiron à la fin avril Fête de l’abricot au Barroux le 14 juillet Fête du safran à Saint Christol d’Albion 2ème quinzaine d’octobre Prod ui ts et savoir-fa ire du Géa nt de Provence À La diversité des produits et des préparations s’ajoutent l’ingéniosité et le savoir-faire provençal qui fait de la cuisine traditionnelle un élément de réponse aux préoccupations diététiques, économiques, culturelles et gustatives des producteurs et des consommateurs. Aux éditions Barthélémy. En vente dans les librairies, maisons de la presse et commerces de fruits et légumes Création graphique : DE-SIGN communication 06 76 29 34 46 - Rédaction : Carina Istre (sauf page 26 et pages 50 à 53) - Photographies : Pierre Marilly (p.2 et3), Christian Igoulen (portraits « Parole de »), Serge Alvarez/AOC Ventoux, Patrice Aghilar/Smaemv, Jean-Luc Brusset, Christophe Constant, Confiserie Clavel, Confrérie de la Fraise, Confrérie de la Cerise, Benoît Dignac/ADT84, Office de tourisme de Cavaillon, Cécile Haut, Lionel Lambertin, Silvain frères, Syndicat Petit Epeautre, Ventoux magazine, Vincent Thomann, Dépositphotos Impression : De Rudder (certifié iso 14000) sur papier FSC - Avril 2012 - Coordination éditoriale : Vincent Thomann et Muriel Roubaud - contact : [email protected]. www.ventoux-saveurs.fr Démarche territoriale collective de promotion des produits et des savoir-faire du Ventoux financée par l'Union Européenne, la Région, le Conseil général, dans le cadre du FEADER (programme Leader Ventoux) coordonnée par le Syndicat Mixte d'Aménagement et d'Équipement du Mont Ventoux S M A E M V 830, av. du Mont Ventoux - 84200 Carpentras - Tél. 04 90 63 22 74 - Fax : 04 90 67 09 07 www.smaemv.fr
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