Instruments virtuels, création de sons par Guy Pannetier
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Instruments virtuels, création de sons par Guy Pannetier
RIO 2009-2010 Atelier « son » Animateur : Guy PANNETIER Séance 12 Programme: Instruments virtuels, création de son A. Les instruments virtuels 1. Son des instruments « acoustiques » 2. Synthèse additive 3. Synthèse soustractive 4. Modélisation 5. Table d’onde 6. Remarques sur les procédés 7. Enveloppe « ADSR » B. MIDI C. Karaoké D. Pianos mécaniques Lors de nos précédentes rencontres, nous avons vu comment l’ordinateur pouvait numériser des sons et les stocker sur disque dur. Aujourd’hui nous allons aborder un aspect complètement différent, celui de la création de son. Lorsque nous assistons à un opéra, les sons sont produits par des instruments, à cordes, à vent, à percussion etc… Ces instruments « réels » sont dits « acoustiques » par oppositions aux sons créés artificiellement par des systèmes électroniques. Nous allons découvrir qu’il existe, tapis dans notre ordinateur, un véritable orchestre qui ne demande qu’à jouer pour vous. Vous avez les instruments et surtout des musiciens capables d’en jouer avec la vélocité et les expressions d’un virtuose! 1 RIO 2009-2010 Atelier SON Guy PANNETIER Séance 12: Instruments virtuels A. 1. Instruments acoustiques Le qualificatif « virtuel » est utilisé par opposition aux instruments réels ou acoustiques. Amplitude Pour mieux connaître l’orchestre qui est dans notre machine, intéressonsnous d’abord aux sons produits par les instruments acoustiques. En fait, on s’en doute un peu: lorsque nous avons vu les sons périodiques, M. Fourier nous a beaucoup aidé en affirmant qu’il n’étaient que la somme de signaux sinusoïdaux et de leurs harmoniques! Fréquence Trombone -1 Trombone -2 2 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 1. Instruments acoustiques Trombone -3 Violon Certains spectres n’ont pas été capturés avec un paramétrage idéal: bande d’analyse trop large, fenêtrage perfectible. Le résultat est que le spectre apparait comme une courbe continue, ce qui n’est pas la réalité. Le spectre a, normalement, l’aspect d’un peigne avec des raies discrètes. On pourrait continuer les exemples….. C’est à partir de ces observations : un son musical n’est qu’une sinusoïde, ayant la fréquence de la fondamentale, accompagnée de ses harmoniques dans des proportions propres au timbre de l’instrument, qu’apparaissent les sons de synthèse. Nous allons voir plusieurs techniques de création d’un son d’instrument: 1. Synthèse additive. 2. Synthèse soustractive 3. Modélisation. 4. Table d’onde Ils en existent d’autres plus exotiques…. 3 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 2. Synthèse additive Il s’agit de la plus ancienne technique utilisée. Dans le principe, il y a un oscillateur sinusoïdal par note à la fréquence de la fondamentale. Pour chaque harmonique, on rajoute un autre oscillateur avec la fréquence et le niveau correspondant. Pour retrouver la note avec son timbre, il suffit d’additionner les signaux issus des oscillateurs. Prenons le cas de la clarinette, le spectre de la clarinette acoustique est le suivant: 1°Etape: création de la fondamentale Mise en œuvre d’un oscillateur sinusoïdal, calé sur la fréquence fondamentale de la note considérée et ajustage de son niveau. 4 RIO 2009-2010 Atelier SON Guy PANNETIER Séance 12: Instruments virtuels A. 2. Synthèse additive 2°Etape: Elaboration et Ajout de la première harmonique Création de la première harmonique: Ajustage fréquence et niveau Sommation de la fondamentale avec la première harmonique -------- Synoptique du montage --------Ajustage fréquence Ajustage amplitude Oscillateur Fondamentale Ajustage fréquence Ajustage amplitude Oscillateur 1°Harmonique ∑ Sortie sommateur 3°Etape: Elaboration et Ajout de la seconde harmonique Mise en œuvre, come dans l’étape précédente, d’un oscillateur supplémentaire, calé sur la fréquence de la seconde harmonique et dont le niveau est identique à celui observé sur l’harmonique correspondante de l’instrument acoustique. Cet oscillateur attaque une nouvelle entrée du sommateur qui restitue donc en sortie, la fondamentale et les 2 premières harmoniques. 5 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 2. Synthèse additive On peut rajouter autant d’oscillateurs supplémentaires qu’il y a d’harmoniques sur le signal original, pour obtenir une réplique fidèle. Oscillateur Fondamentale Oscillateur H1 Oscillateur H10 Oscillateur H2 Oscillateur H9 Oscillateur H3 Oscillateur H8 Oscillateur H4 Oscillateur H7 Oscillateur H5 Oscillateur H6 Malheureusement, des considérations budgétaires viennent vite limiter le nombre d’harmoniques restituées, car n’oublions pas que ce montage est pour une seule note de l’instrument! N’oublions pas que la richesse en harmoniques correspond à la richesse du timbre de l’instrument original. Ce système est peu stable, mais présentait l’avantage de pouvoir être réalisé uniquement avec des composants discrets, avant que l’informatique ne fasse son apparition dans le domaine de la musique. 6 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 3. Synthèse soustractive Le principe est complètement différent: Un générateur produit un signal complexe à la fréquence de la fondamentale. Ce signal complexe comporte toutes les harmoniques: paires et impaires. Il est donc plus riche que l’original, le problème devient donc d’éliminer celles qui sont en surnombre et de « calibrer » celles que l’on conserve. Reprenons l’exemple de la clarinette: 1° Etape: Génération du signal complexe 7 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 3. Synthèse soustractive On peut remarquer le gros avantage par rapport à la méthode précédente: il suffit d’ajuster la fréquence du signal complexe sur la fondamentale, immédiatement (merci encore M. Fourier…) toutes les harmoniques sont automatiquement calées sur la fréquences de leurs homologues du signal original. Peu d’exigences sur la forme du signal complexe, cependant: 1. Présence de toutes harmoniques (ou du moins celles que l’on veut restituer) 2. Amplitude des harmoniques: quelconques mais supérieures à celles présentes dans le signal original (puisque le filtrage va les atténuer). 2° Etape: Génération du gabarit de filtrage La réalisation d’un tel filtre à l’aide de composants est une chose délicate , la complexité de sa réalisation va limiter le nombre d’harmoniques possibles. En numérique, seule la puissance de calcul limite la quantité d’harmoniques restituées. 8 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 3. Synthèse soustractive 3° Etape: Application du gabarit de filtrage au signal complexe Chaque fréquence élémentaire voit son amplitude limitée à l’intérieur du gabarit du filtre. Avec un gabarit de filtrage aussi précis, le son restitué est identique à celui de l’instrument original. 9 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 4. Modélisation C’est une technique récente qui n’a pu se développer que grâce aux progrès réalisés en informatique, notamment à la formidable puissance de calcul disponible aujourd’hui. Elle repose, non pas, sur l’analyse du son produit par un instrument, mais sur l’étude de la constitution de l’instrument lui-même. Nous avons tous appris, dans notre jeunesse, la loi sur le pendule, comment (pour les oscillations de faible amplitude) on peut calculer sa période en fonction de sa masse et de sa longueur. Nous avons fait, une « modélisation » simplissime du mouvement du pendule. En physique, avec des formules élaborées, il est possible de mettre en équations à peu près tous les objets qui nous entourent. Des études ont été menées pour mettre en équation tous les éléments de l ’instrument qui influent sur le son qu’il produit: Cordes (matière, lestées ou non), le cadre, la table d’harmonie, le mécanisme de frappe, action des pédales etc…, etc… Voici quelques exemples des pièces modélisées: 10 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 4. Modélisation Sens de sciage du bois 11 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 4. Modélisation On aboutit à des calculs très complexes inimaginables sans ordinateur. Or, aujourd’hui ceux-ci sont tellement puissant qu’ils sont capables de donner les résultats à la cadence nécessaire pour une écoute en temps réel. On trouve aujourd’hui des instruments basés sur ce principe (exemple Roland V Piano Stage Pro) au son stupéfiant de réalisme (d’après les professionnels) mais nos machines étant désormais des monstres de puissance on trouve des logiciels pour PC qui modélisent le son d’un piano (Pianoteq…). Pour les curieux je les invite à écouter des démonstrations du Roland V Piano Stage Pro et du logiciel Pianoteq sur les liens suivants. Pour obtenir un son réaliste, connectez votre PC à votre chaîne et surtout n’écoutez pas sur les « bruiteurs» incorporés dans les portables! http://www.roland.com/demos/en/i0125/index.html http://www.zikinf.com/logiciels/pianoteq-3,s578 12 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 5. Table d’onde C’est la méthode utilisée par votre PC. On ne peut plus près de l’instrument acoustique… puisqu’on utilise les sons d’un instrument acoustique! On enregistre une période de chaque note produite par un instrument réel. Il suffira de la rejouer (de reboucler la donnée sur elle-même) avec la même périodicité pour donner l’impression d’une note soutenue. La qualité obtenue dépendra de la cadence d’échantillonnage utilisée et du nombre de bits pour la numérisation. Dans les premiers temps, avec les composants de l’époque dont les capacités étaient limitées, on réduisait au maximum le nombre d’échantillons prélevés, de même la profondeur de quantification n’excédait pas 8 bits. Aujourd’hui, les capacités des composants ont fait d’immenses progrès et les composants de la chaîne de conversion analogique-numérique donnent couramment des résultats sur 24 bits. Les tables d’onde sont aujourd’hui beaucoup plus riches et détaillées qu’à leur début. Prenons l’exemple d’une note jouée au violon, on peut observer la courbe amplitude-temps sur un oscilloscope: 13 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 5. Table d’onde On voit qu’une période du son produit suffit à le caractériser: Son original Il suffit donc de rentrer dans la table d’onde les valeurs numérisées de la forme suivante: Son mémorisé Si l’on veut reproduire la note, il suffit de reboucler la donnée (dès que l’on arrive à la fin , on recommence au début etc…): Son reproduit 14 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER A. 5. Table d’onde Le procédé est donc très simple: il suffit de posséder une table d’onde par instrument, chacune possédant une période de chaque note jouée par l’instrument. Le résultat dépend de la qualité de la table d’onde. Les cartes sont de nos PC utilisent la méthode des tables d’onde (Wavetable). A. 6. Remarque sur les procédés Tout d’abord, il est clair que lors de nos différentes rencontres, on a essayé de lever le voile sur les principes de bases. Il n’était pas dans mon intention de rentrer dans les détails de chaque sujet. 12 séances pour parler du son c’est bien peu… Pour ceux que le sujet passionne, je les invite vivement à approfondir leurs connaissances sur des sites internet plus complets. Nos rencontres sont un peu à l’image d’un apéritif: le but est de vous mettre en appétit, mais pas de prendre la place du repas! Les procédés de la modélisation et de la table d’onde ne peuvent que reproduire le son d’instrument acoustique existant. Les procédés de synthétisation (additive ou soustractive) s’ils sont capables d’imiter les instruments acoustiques peuvent aller bien au-delà… En effet, avec la technique des synthétiseurs, il est possible de créer des nouveaux sons. Celui qui en est aux commandes peut devenir l’équivalent d’un luthier et inventer un nouvel instrument aux sonorités inédites…. 15 Atelier SON Guy PANNETIER Séance 12: Instruments virtuels A. 7. Enveloppe ADSR Si nous essayons de faire jouer une partition aux instruments virtuels que nous avons vus précédemment, nous serions très déçus: le morceau serait exécuter à la manière d’une boite à musique ou d’un orgue de barbarie. Chaque note n’apparait qu’en « tout ou rien ». Il manque quelque chose d’essentiel: l’âme de la musique! Cela veut dire qu’une note peut être jouée tout en douceur, avec une attaque délicate ou nous faire sursauter par sa soudaineté et sa puissance. Un pianiste a plusieurs moyens pour donner de l’expression au morceau qu’il interprète: la manière dont il frappe la touche, la maintient enfoncée, la relâche et aussi les pédales. Comment faire pour donner une « âme » à notre musique électronique? La réponse est: l’enveloppe ADSR 1. A = Attack (Attaque) 2. D = Decay (Décroissance) 3. S = Sustain (Maintien) 4. R = Release (Relâchement) Celle-ci définit la courbe d’amplitude (enveloppe) de la note qui va être jouée. 2 Amplitude RIO 2009-2010 1 3 4 Temps 16 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER B. MIDI MIDI : Musical Instrument Digital Interface Nous avons vu que notre ordinateur possédait tout un orchestre virtuel dans ses entrailles, pour jouer un morceau de musique, il faut une partition, ce sera le rôle du fichier MIDI. Origine Créée en 1982 par des constructeurs d’instruments de musique électronique, la norme MIDI, grâce à une interface standard rend possible l’interconnexion et la communication des synthétiseurs, samplers, des ordinateurs, des séquenceurs, des boîtes à rythme, des effets etc… entre eux. Cette norme utilise un langage (langage MIDI) permettant d’envoyer d’un instrument vers un autre des messages électroniques à travers un câble MIDI. Le connecteur utilisé pour raccorder des appareils MIDI entre eux est du typer DIN 5 broches. Le MIDI est aussi une norme destinée à coder et à enregistrer le jeu d’un musicien en temps réel, c’est àdire ce qu’il joue est transcrit en langage MIDI, compréhensible par toutes les machines supportant cette norme. La norme MIDI joue un grand rôle dans la production musicale actuelle. Caractéristiques Le protocole MIDI permet de décrire une musique complète en binaire. A chaque message décrivant une action du musicien correspond un code binaire.. Ces codes binaires sont regroupés en 2 catégories: • Les octets de status qui définissent un type de message, • Les octets de données qui définissent les paramètres du message. Les octets de status ont leur premier bit à 1, tandis que les octets de données ont leur premier bit à 0. 17 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER B. MIDI Lorsqu’un musicien joue une note sur son clavier, il transmet un message MIDI. Chaque message qui transite sur les câbles MIDI est formé de plusieurs mots. Chaque mot est formé de 10 bits: 1 bit de start, 8 bits de données, 1 bit de stop qui circulent sur les câbles MIDI à un débit de 31,625 Kbit/sec. 1 = Status 0 = Donnée Exemple: Un musicien enfonce la note C0 sur son clavier. Il s’agit d’un message « note on ». Ce message requiert l’envoie de 3 mots: Mot de status: 1001nnnn. Le 1 indique qu’il s’agit d’un bit de status, Le 001 indique qu’il s’agit d’un message « note on » et nnnn précise le canal MIDI (4bits= 16 possibilités) d’où la limite des 16 canaux MIDI que l’on retrouve dans la norme MIDI. 1° Mot de données: 00011000 Le 0 indique qu’il s’agit d’un mot de données, 0011000 est le code correspondant à la note C0 (7bits= 128 possibilités) 2° Mot de données: 00100000 Le 0 indique qu’il s’agit d’un mot de données, Le 0100000 correspondant à la vélocité 64, (7bits= 128 possibilités) Le synthétiseur jouera la note lorsqu’il aura reçu les message complet un mot de status et 2 mots de données. De même le synthétiseur arrêtera de jouer la note lorsqu’il recevra le message « note off » composé, lui aussi, de 3 mots (envoyé par le musicien lorsqu’il relâche la touche du clavier). Il existe bien sûr d’autres messages MIDI que les messages « note on » et « note off ». 18 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER B. MIDI Les canaux MIDI La norme MIDI permet d’envoyer et de recevoir des messages MIDI sur 16 canaux différents. L’existence des canaux est venu de la nécessité de pouvoir piloter plusieurs générateurs de son (Expandeurs dans le monde des musiciens) ou synthétiseurs à partir d’un clavier unique. Il est donc possible de diriger en même temps sur un même câble des messages différents vers des instruments distincts (chaque instrument ayant un canal MIDI propre). Chaque message sera reçu par tous les appareils MIDI mais ce message ne sera reconnu que par les appareils qui auront été affectés au même numéro de canal. Si vous réglez deux expandeurs sur le même canal de réception vous obtenez un layer (son en couche) c’est-à-dire que les expandeurs jouent à l’unisson. En configurant un clavier de telle sorte que tout ce qui est joué au dessous du Do central (C3) soit émis par exemple sur le canal 1 et au dessus sur le canal 2, vous obtenez un clavier « splité » (partagé) avec un son sur une partie du clavier et un autre son sur l’autre partie du clavier. Les Evénements MIDI Chaque événement MIDI commence par un mot de status qui lui est propre (128 possibilités). Nous venons de voir « note on » et « note off », ils en existent bien d’autres qui permettent par exemple de définir l’enveloppe ADSR dont nous avons parlé précédemment, sélection de banque d’instruments, réverbération, trémolos, chorus etc… Cependant il reste encore beaucoup de codes inutilisés, ce qui laisse des possibilités d’extensions futures. 19 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER B. MIDI La Norme General MIDI (GM) Comme les techniques évoluent et que synthétiseurs sont différents, il était intéressant d’avoir des fonctions MIDI communes pour pouvoir les piloter plus facilement. On a donc créé la norme General MIDI qui a instauré 128 sons de base correspondant au x 128 numéros de changement de programme (dans les événements MIDI) défini par la norme MIDI. Spécifications pour être compatible G.M: Voix: l’instrument doit être capable de jouer 24 voix simultanément ou 16 voix mélodiques et 8 voix de percussion. Canaux: les 16 canaux MIDI doivent être supportés; Chaque canal pouvant jouer plusieurs voix et plusieurs sons différents. Les sons de percussions doivent toujours être sur le canal 10. Instruments: l’instrument doit pouvoir jouer un minimum de 16 instruments de timbres différents simultanément sur les 16 canaux MIDI. Il doit comporter au moins 128 sons mélodiques et 47 sons de percussion conformes à la norme GM. Message: Le support des contrôleurs et des messages MIDI est défini dans la norme GM (volume, pan, pitchbend etc…). Il existe actuellement 2 extensions à la norme GM: GS de Roland et XG de Yamaha. Ces 2 extensions ont la particularité de gérer beaucoup plus de sons et de contrôleurs mais elles sont compatibles avec la norme GM. 20 RIO 2009-2010 Atelier SON Guy PANNETIER Séance 12: Instruments virtuels B. MIDI Les instruments GM) La norme GM regroupe les 128 sons de base dans 16 groupes: Famille N° Famille N° 001-008 Piano 065-072 Reed 009-016 Chromatic percussion 073-080 Pipe 017-024 Organ 081-088 Synth Lead 025-032 Guitar 089-096 Synth Pad 033-040 Bass 097-104 Synth Effects 041-048 Strings 105-112 Ethnic 049-056 Ensemble 113-120 Percussions 057-064 Cuivres 121-128 Sound effects Informations provenant du site de Claude Borne que je vous invite à visiter: http://claude.borne.perso.sfr.fr/indexmidia.html Vous trouverez également des informations intéressantes, non seulement sur la norme MIDI, mais aussi sur les instruments MIDI et l’architecture d’un système MIDI sur le site de M. Oivier GLOTON: http://ogloton.free.fr/midi/general_midi.html 21 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER B. MIDI Il existe également des fichiers MIDI (extension .MID) qui permettent de stocker une séquence encodée. Ces fichiers MIDI joueront le rôle de partitions pour les musiciens contenus dans notre PC. Il vous faut également un chef d’orchestre, capable de lire les fichiers MIDI et de diriger vos musiciens, c’est le rôle du séquenceur. Le séquenceur vous remettra de visualiser sous forme de partition un fichier MIDI, de le modifier, (tempo, hauteur de note) de changer les instruments et d’écrire votre propre partition note par note. Beaucoup de séquenceurs existent sur le marché et en général la qualité a un prix. Toutefois si vous êtes simplement curieux et intéressé et que vous souhaitez entendre les sons que l’on peut sortir d’un PC, je vous encourage à télécharger un séquenceur gratuit: Anvil Studio. Vous trouverez un lien (parmi beaucoup d’autres): http://downloads.phpnuke.org/fr/download-item-view-x-l-y-g-l.htm Pour écrire vos propres partitions, je vous propose, pour débuter de charger un logiciel gratuit: musescore http://musescore.org/ 22 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER B. MIDI Il est possible de trouver sur internet de nombreux fichiers MIDI gratuits. Leur qualité est très variable et va de l’exécrable à l’excellent. L’intérêt n’est pas évident pour un simple auditeur de musique quoique…, cependant, pour ceux d’entre vous qui jouent d’un instrument ils pourront trouver un orchestre disponible à toute heure pour les accompagner; peut être faudra-t-il un passage dans un séquenceur pour modifier certaines pistes…. Pour les amateurs de piano classique (qualité excellente) je recommande: http://www.piano-midi.de/midicoll_fr.htm C. KARAOKE Le Karaoké, que tout le monde connait, consiste à chanter une chanson, dont les paroles défilent sur un écran, alors qu’un orchestre joue l’accompagnement. Il existe des appareils qui permettent de faire du karaoké sur l’original, en supprimant la voix du chanteur. La technique utilisée est qu’en enregistrement stéréophonique, le chanteur est généralement centré sur la scène, ce qui veut dire que sa voix est enregistrée de la même manière sur le canal gauche que le canal droit. L’appareil se contente donc de faire la soustraction des 2 canaux pour faire « disparaître » la voix du chanteur. Le résultat est discutable: en effet s’il arrive que la voix du chanteur soit fortement atténuée, cependant l’orchestration n’est pas faite pour arriver sous forme « différence » à nos oreilles mais plutôt sous la forme « somme » et le son parait bien « creux ». 23 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER C. KARAOKE Une autre façon de faire du karaoké, avec un son de bonne qualité, est tout simplement d’enregistrer l’orchestre, sans le chanteur. Ce qui bien sûr, a un coût. On est en face de la solution payante où votre carte bleue sera encore sollicitée. Le fichier proposé est, en fait, un enregistrement « son » de type mp3. Mais il existe une autre façon de se faire plaisir, en famille ou avec des amis, en chantant des karaoké, gratuite et de meilleure qualité que la méthode évoquée au début: l’orchestre sera celui de votre PC. Il s’agit en fait de fichiers MIDI qui ont été modifiés pour faire défiler un texte avec un marqueur qui progresse avec la mesure qui est jouée. Ces fichiers ont l’extension .KAR. Votre Carte bleue va pouvoir dormir sereinement au fond de votre portefeuille, il existe: • Des logiciels gratuits de lecture, • De très nombreux fichiers .kar gratuits. Les lecteurs de karaoké, un des plus connu était le logiciel Vanbasco, cependant, Karafun donne, semble-t-il, un meilleur son et un écran de visualisation plus « habillé » et dispose d’un éditeur de karaoké. Vous trouverez facilement sur internet toute un quantité de sites où vous pouvez les télécharger. Donc parmi tant d’autres, voici un site où les 2 sont disponibles: http://www.espace-francophone.com/karaoke/ Sur ce site, vous trouverez également une grande quantité de fichiers .kar de chansons Françaises. 24 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER D. Pianos mécaniques Aujourd’hui il est facile à quiconque possédant un ordinateur, d’écouter des partitions de musique avec différents instruments, grâce aux fichiers MIDI. Nos anciens ont fait le même rêve, pouvoir écouter de la musique, même si l’on ne sait pas jouer d’un instrument. Bien que n’ayant pas à leur portée les moyens d’aujourd’hui, on ne peut être qu’émerveillés devant les trésors d’ingéniosité dont ils ont fait preuve et la qualité du résultat auquel ils ont abouti. Bien que qu’ils aient essayés de « robotiser » plusieurs types d’instruments: orgue, batterie, violon etc…, sans nul doute, le plus connu et le plus répandu a été le piano mécanique. 1860 Le piano, instrument acoustique dans sa forme moderne existait avant 1840, alors que Erard et Pleyel n’avait cessé de l’améliorer ( plus de 100 brevets déposés par Erard sur le mécanisme de frappe, dont le double échappement qui permet de rejouer une note même si la touche n’est pas revenue à sa position initiale). Donc l’instrument existant, les premières tentatives d’automatisation ont été faites avec des planches à clous. Piano « Debain » de 1860 et sa planche « programme » Photos tirées du site les 2 Coppet: http://les2decoppet.bleublog.lematin.ch/archive/2006/09/26/le-piano-%C3%A0-clous.htm 25 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER D. Pianos mécaniques 1897 1904 Théodore P. Brown, conçoit en 1907, un automate à rouleau installé à l’intérieur d’un piano. Les premiers automates ne jouaient que 65 notes du clavier, cette limitation disparait en 1904, de même qu’apparaissent des appareils, non pas portables mais plutôt transportables, capables de jouer sur n’importe quel piano. Photos tirées sur le site: http://www.pianola.org/history/history_inventors.cfm 26 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER D. Pianos mécaniques 1904 En 1904, la firme Allemande d’Edwin Welte développe une nouvelle génération de pianos mécaniques capable de retranscrire l’expression de l’interprète, c’est une révolution! Fini le son, façon cylindre à picots ou orgue de barbarie, la musique a maintenant une âme, la machine capte et retransmet le détail de l’interprétation: attaque de la note, maintien, relâchement, effets des pédales… Photo tirée du site: http://www.pianola.com/pphist.htm Très vite apparaissent les appareils permettant d’enregistrer sur un rouleau un virtuose en train de jouer avec toute l’expression de son jeu. De la même manière les machines à jouer sur n’import quel piano, elles aussi retransmettent l’expression et sont capables de jouer à l’identique l’interprétation donnée par le virtuose. Même aujourd’hui ces précieux rouleaux nous plongent dans la réalité de l’interprétation d’un artiste de l’époque. Il est très émouvant d’écouter des rouleaux qui ont été interprétés par Rachmaninov par exemple. Nous allons voir par la suite comment ce miracle est aujourd’hui possible. 27 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER D. Pianos mécaniques Regardez bien la date du concert: 2004! L’apogée du piano mécanique se situe vers les années 1920. Son glas sera sonné, vers 1930, par l’avènement du « pickup » avec un amplificateur donnant des sons réalistes qui va le détrôner, moins encombrant, moins cher (un piano mécanique valait à l’époque l’équivalent d’une maison!). La crise des années noires verra la fermeture de nombreuses (et grandes) usines de fabrication de pianos mécaniques. 28 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER D. Pianos mécaniques Un américain passionné et triste de voir se perdre tout un patrimoine musical, s’est attelé à une tâche colossale: Faire revivre les précieux rouleaux en les transformant dans leur équivalent d’aujourd’hui: des fichiers MIDI Il lui a fallu concevoir un scanner spécial pour lire les rouleaux, puis un logiciel capable de transcoder les informations optiques en séquence d’instructions MIDI. De plus qu’il soit remercié ici, pour avoir mis à disposition gratuitement, sur son site, des milliers d’œuvres qu’il a ainsi converties en fichier.MID. La loi Américaine considère que les œuvres antérieures à 1922 font partie du domaine public. Les rouleaux plus récents apparaissent en grisé. Voici son site où des milliers d’œuvre sont disponibles gratuitement: http://www.trachtman.org/ Voici la page d’accueil, je vous invite à cliquer sur « Roll Scan Files » 29 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER D. Pianos mécaniques Dans la 2° page, je vous invite à cliquer sur « Piano roll MIDI files » Vous voici dans la base de données (remarquablement bien faite): 30 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER D. Pianos mécaniques Il suffit de cliquer sur les titres des colonnes pour obtenir un classement alphabétique selon la colonne choisie. Les listes déroulantes (très bien faites) permettent d’accéder rapidement à une œuvre particulière. Seules sont disponibles les morceaux ayant une icône dans la colonne « MIDI », pour l’écouter ou l’enregistrer, il suffit de cliquer sur l’icône. Vous pourrez trouver d’autres « rollscans », car cette discipline qui consiste à redonner vie aux rouleaux, a fait des émules. Certains sont payants, mais vous pourrez y trouver des œuvres célèbres jouées par des interprètes aujourd’hui disparus. Le piano mécanique revit aujourd’hui: Croyez vous que l’idée et la passion des pianos mécaniques, soit derrière nous et réservées à quelques passéistes? Vous seriez surpris d’apprendre qu’après près d’un siècle d’oubli, le piano mécanique revient avec l’apport de l’informatique. L’idée qui prévaut est que le son d’un piano acoustique a, pour l’instant, quelque chose d’inégalable sur son clone informatique alors que l’invention du support MIDI est un réel apport dans le monde de la musique. Alors pourquoi ne pas marier les deux ? On retrouve les mêmes idées que celles qui avaient germé dans le cerveau de nos grands-pères: • Enregistrer le jeu d’un interprète • Le rejouer sur un instrument acoustique. Au hasard de mes recherches sur internet, j’ai trouvé, aujourd’hui, un appareil moderne qui se place sur un piano et sur ses pédales et qui convertit une interprétation en fichier MIDI: http://emusician.com/mag/emusic_moog_musicpianobar/ 31 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER D. Pianos mécaniques J’ai également trouvé une société qui vous enregistre le son d’un piano acoustique à partir d’un fichier midi: http://pianoweb.free.fr/pianobello-enregistrementadistance.html Une nouvelle activité en plein développement: les pianos silencieux! Il s’agit d’un véritable piano acoustique, dans lequel on ajoute un dispositif, pour convertir le jeu de l’interprète en fichier MIDI. Le paino peut être configuré pour ne produire aucun son (le voisinage a du financer le développement de ce dispositif!) tandis que le toucher reste celui, bien réel, de l’instrument. Le son s’écoute au casque à partir de sons échantillonnés: http://www.bertet-musique.com/02_pianos/03_pianos_hybrides/system_silent/index.html 32 RIO 2009-2010 Atelier SON Séance 12: Instruments virtuels Guy PANNETIER D. Pianos mécaniques Sans vouloir faire de « pub », je vous invite à regarder la démonstration d’un piano YAMAHA série Disklavier. Il possède des capteurs MIDI pour générer des fichiers MIDI de vos interprétations, il a également une fonction de piano silencieux, mais également des actuateurs sous les touches qui lui permettent de jouer « en acoustique » à partir d’un fichier MIDI. Bien sûr, vous pouvez également jouer « en acoustique » tandis que vous êtes accompagnés par un orchestre virtuel MIDI. http://fr.yamaha.com/fr/products/musical_instruments/ keyboards/disklaviers/ds4m4pro_pe/?mode=multimedia Regardez bien la présentation de Peter Baartsmans et vous verrez que le piano mécanique n’est pas mort: tel le Phénix il renait de ses cendres…. Cette séance est la dernière d’une série de rencontres autour du « son ». Merci de votre attention et de votre patience et surtout merci du bonheur que vous m’avez procuré à être au milieu de vous….. 33