Les cochenilles sur la vigne
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Les cochenilles sur la vigne
Les cochenilles sur la vigne Actuellement, les cochenilles ne représentent pas un risque majeur pour le vignoble français, bon nombre d'insectes auxiliaires se chargeant d'en réguler les populations. Néanmoins, l'évolution des pratiques (généralisation des traitements contre le vecteur de la flavescence dorée par exemple) peut compromettre cet équilibre. La vigilance de tous est requise afin de repérer et d'analyser une recrudescence éventuelle de ce ravageur. Périodes à risque : J F M A MJ J A S ON D P. corni Femelle et larves vigne Statut réglementaire : Danger sanitaire de catégorie 3 (organisme de qualité) Que faire en cas de suspicion, à qui le signaler ? Signalement à l'animateur du BSV vigne et à la FREDON de votre région • Distribution géographique Les cochenilles sont présentes sur tous les continents. En France, on recense actuellement 9 espèces de cochenilles sur la vigne appartenant à 3 familles que sont les Coccidae (lécanines et floconneuses), les Pseudococcidae (farineuses) et les Diaspididae. Dans les vignobles du Sud-Ouest, seules les espèces Parthenolecanium corni et Neopulvinaria innumerabilis ont été recensées. P. corni est localement observée dans les vignobles du Médoc et du Libournais. En raison de leur rôle de vecteur du virus de l'enroulement pour certaines espèces, il convient de savoir identifier les 6 espèces les plus courantes du vignoble français (voir tableau ci-contre). • Description et cycle biologique Les cochenilles sont des insectes piqueurs suceurs (ordre des Hémiptères). Elles sont univoltines (1 cycle annuel). Elles hivernent selon les espèces au stade de femelle (N. innumerabilis) ou au stade larvaire L2 (P. corni) ou L3 (P. persicae). La ponte commence en avril et peut se poursuivre jusqu'en août. Elle dure en moyenne 3 mois. La présence de larves sur le feuillage s'étale de mai à septembre/octobre selon les espèces. Ensuite les stades hivernants rejoignent les rameaux et les troncs pour y passer l'hiver. La forme larvaire est le principal stade mobile, facteur de dispersion. Femelle lécanine avec œufs sous le bouclier Lécanine sur baie. N. innumerabilis, cochenille floconneuse avec son ovisac Cycle évolutif moyen de Parthenolecanium corni P. corni larve • Plantes hôtes, symptômes et nuisibilité Les 6 espèces les plus fréquentes de cochenilles s'attaquant à la vigne en France, sont toutes polyphages. Elles se rencontrent aussi sur arbres fruitiers et d'autres espèces végétales. La cochenille floconneuse de l'érable est un ravageur sérieux des cultures fruitières à l'étranger. Dans les années 1950, la cochenille du cornouiller fut à l'origine de dégâts importants sur vigne en zone septentrionale. Les cochenilles causent des dégâts directs à la vigne en cas de pullulation importante entraînant un affaiblissement des ceps du fait des prélèvements de sève exercés par les larves et les adultes. Elles ont un impact indirect sur la production par le développement de fumagine qui peut être préjudiciable à la commercialisation pour le raisin de table. De plus, 5 espèces (sauf P. persicae) peuvent transmettre les virus impliqués dans la maladie de l'enroulement de la vigne. • Confusions possibles N. innumerabilis a longtemps été confondue avec la cochenille floconneuse de la vigne Pulvinaria vitis. Méthodes d'observations REPEREZ LES FOURMIS ! Les larves sont facilement repérables sur la face inférieure des feuilles, près des nervures de mai à fin août. A partir de fin août, la présence de fourmis doit inciter à examiner plus attentivement les souches pour détecter les insectes. En effet, les cochenilles peuvent vivre en symbiose avec les fourmis qui sont friandes du miellat qu'elles sécrètent. En échange, les fourmis protègent les cochenilles de leurs ennemis naturels. La présence de fourmis peut donc s'avérer être un bon indicateur. • Cochenille floconneuse et fourmis Mode de gestion Ce ravageur secondaire ne nécessite généralement pas de gestion spécifique en vigne car il existe tout un cortège d'auxiliaires qui participe à la régulation naturelle des populations, par prédation ou parasitisme. Ainsi, il n'est pas rare d'observer des trous sur les coques des femelles. Ces perforations correspondent à la sortie du parasitoïde adulte, principalement de l'ordre des Hyménoptères. On trouve dans la faune auxiliaire, des prédateurs naturels des cochenilles comme les coccinelles, les chrysopes, certains coléoptères (Anthribidae)... Coléoptère Anthribidae Cochenille lécanine parasitée Lutte biologique : Des essais réalisés par l’IFV entre 2007 et 2012 par lâcher du parasitoïde Ericydnus sipylus (1) ou des prédateurs, les chrysopes (2) Chrysoperla lucasina, Chrysoperla sp., et les coccinelles Cryptolaemus montrouzieri (3) et Exochomus quadripustulatus (4) ont des efficacités acceptables qui perdurent au-delà des années des lâchers. Ces cinq auxiliaires peuvent être considérés comme de réels agents de lutte biologique mais leur opérationnalité est grandement altérée soit par une absence de commercialisation soit par un prix de vente prohibitif à l’exception de Chrysoperla sp. 4 1 2 Exochomus3 Réalisation de la fiche coordonnée par : Sygrid Launesquadripustulatus – DRAAF / SRAL Cryptolaemus montrouzieri phioto Sources : René Sforza*, Gérard Delvare**, Gilles Sentenac***, Philippe Kuntzmann****et David Lanthiome*****,2003-Inventaire et évaluation des (http://shop.biocontrol.ch/fr antagonistes de cochenilles sur la vigne-PHYTOMA • La Défense des Végétaux - N°558 Mars 2003:42-46 / Gilles Sentenac, 2012- LUTTE BIOLOGIQUE _bc/cryptolaemusCONTRE LES COCHENILLES DE LA VIGNE –IFV / René Sforza-2000-Les cochenilles sur la vigne (René Sforza) -RAVAGEURS DE LA VIGNE-ED FERET.130-147 / montrouzieri-2723) R.Bovey,1972-La défense des plantes cultivées-Ed. Payot Lausanne Edition novembre 2015 – crédit photos : Entomo-remedium ; S. Launes – SRAL ; F. Ballouhey – CA 24 ; R. Coutin - OPIE •
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