Association CHICO MENDES Cantel

Association CHICO MENDES Cantel-France
Actions de développement et de protection dans le domaine environnemental.
Sensibilisation et éducation au respect de l’environnement.
Promotion des valeurs citoyennes et solidaires dans la continuité de l’œuvre de Chico
Mendes.
Soutien à l’association « Proyecto de Reforestación Chico Mendes » basée au
Guatemala dans la ville de Cantel, département de Quetzaltenango.
www.chicomendes.jimdo.com
facebook.chicomendescantelfrance
Lettre de liaison N°4 des adhérents et sympathisants
-Octobre 2015Bonjour à tous, amis, sympathisants, curieux, et tous les autres.
Voici après un peu plus d’un an d’existence, la quatrième « lettre de liaison » de
l’association. (Les précédentes sont ici sur le blog)
L’association Chico Mendes a fêté cet été son premier anniversaire. Le
moins que l’on puisse dire est que cette première année a été très fructueuse,
riche en rencontres, en évènements et en émotions. Bien sûr il reste tant et tant à
faire, les pistes s’ouvrent, se creusent, se diversifient et s’allongent autant que le
plaisir et la motivation s’intensifient.
A l’occasion de cette 4éme lettre de liaison, nous faisons donc une petite
rétrospective de l’année écoulée avant de développer un état des lieux de
nos actions, les perspectives attendues et le travail qui en découle.
L’année 2015 est une année de bouleversement démocratique au
Guatemala. Si l’étape suivante est sans doute l’élection présidentielle qui vient
d’avoir lieu. Il est bon de vous faire connaître les évènements qui ont marqués
cette campagne et qui changeront nous l’espérons le visage de la république et de la
société Guatémaltèque.
Car c’est bien dans ce cadre et pour ces changements qu’agit aussi l’association
Chico Mendes à Cantel au Guatemala.
Une première année intense
L’assemblée constitutive a eu lieu le 5 Août 2014 au mardi de Bellevue. C’était
l’aboutissement de 12 années de gestation et de liens avec le Guatemala et
l’association de Cantel. C’est aussi le début d’une aventure que nous espérons la
plus constructive et joyeuse possible.
Le
4
octobre
2014,
une
journée
d’inauguration
a marqué
de
belle
façon
l’engouement pressenti. 70 personnes ont assisté à
une projection-échange autour d’un diaporama et
d’un film de Philippe Goyvaertz « Quand la terre
brille ». Le film de présentation de l’association
réalisé par Boniface Canelo et financé par
l’association Française, a fait briller les yeux et
déclenché de beaux d’applaudissements.
Les premiers soutiens financiers ont permis de soutenir le
projet au Guatemala à hauteur de 150 € par mois depuis un an.
Cela correspond à environ un demi-salaire minimal. L’objectif étant de
prioriser un salaire afin de sécuriser l’action de l’association
Guatémaltèque avant d’investir ensuite dans des outils de développement.
Un site internet a été mis en place et finalisé au cours de l’hiver. Il est
entièrement bilingue Français-espagnol et nous cherchons toujours des bonnes
volontés pour le traduire en Anglais. Son aspect est assez « scolaire » et il
s’adresse avant tout à des potentiels soutiens techniques et financiers. Il serait sans
doute nécessaire de trouver des webmasters capable de rendre plus attractives notre
présence web.
Une première lettre de liaison a été envoyée fin 2014 puis une seconde en
février 2015. Elles comportent un positionnement politique local, ce qui répond
aux statuts et engagements de l’association et participe à son ancrage local en
France. Notre volonté d’importer le concept de « terre nourricière », de « pacha
Mama », cher aux indiens Mayas, et de le diffuser en France a nous l’espérons, peutêtre rencontré quelques échos !
Le livre « le chemin des neuf mondes », d’Eric Julien a été
offert aux deux groupes du conseil municipal de Theix en
février 2015.
L’association siège au groupe de réflexion sur la
gestion des espaces verts sous l’égide de la municipalité de
Theix. Cette initiative apparait comme un laboratoire sur le
territoire du nouveau Parc Naturel Régional.
Le nouveau conseil départemental semble enfin initier une réflexion (page 5)
sur ses méthodes d’entretien des bords de routes. Il est plausible que par notre
action nous ayons participé à cette inflexion.
Fin janvier nous avons participé au Forum Social Local de séné et avons
pu y faire nombre de rencontres enrichissantes et dynamisantes. Chico Mendes
participe aujourd’hui à ce mouvement qui permet d’échanger avec des
associations et personnes passionnantes.
En mars, une assemblée générale intermédiaire a réunie 25
personnes et nous comptons aujourd’hui une trentaine d’adhérents.
Guy dans l’Ain a donné une conférence pour présenter le projet
devant une cinquantaine de personnes, ce qui a permis d’envoyer 152 €
au Guatemala.
De Janvier à Mars Armando a pu réaliser une série de conférences aux Etats
unis. Nous avons participé à le soutenir financièrement au départ de ce projet.
Ces conférences ont été rémunérées et ont grandement bénéficiées au projet
sur place.
Bravo à l’équipe nord-américaine qui a organisé ce formidable
projet.
Un des axes phare de l’action concrète
en lien avec l’association au Guatemala est la
formation de jeunes aux techniques de grimpé sur cordes,
afin de mettre en place un projet d’accrobranche qui
permettra à terme de rendre l’association plus autonome
financièrement.
La première session de formation a eu lieu en 2013 et
préfigurait la création de l’association Française. Les secondes
et troisièmes sessions de formation ont eu lieu au printemps et en été 2015.
Deux autres adhérents de l’association ont pu découvrir le Guatemala à cette
occasion en participant et en apportant leur savoir-faire : Luc et Maelig.
Le matériel pour pouvoir faire grimper simultanément 4 personnes est
maintenant sur place.
Des référents et formateurs locaux prennent notre relais pour continuer
l’entrainement de façon continue et le groupe d’élèves est passé de 2 à 8 permettant
d’élargir le « réservoir » de compétences et de motivation et de passer de superbes
moments avec des jeunes gens formidables.
L’association Guatemala 96 du mans, nous rejoint en soutenant
financièrement le projet au Guatemala à hauteur de 200 euros. Un
partenariat est initié dont le champ d’action concernera plus
particulièrement les liens entre jeunes générations et leur rapport à l’environnement.
Au Guatemala, l’association Chico Mendes devient ASCOGEPMA Chico
Mendes (associación comunitaria para la gestión y promoción del medio
ambiante « Chico Mendes ») et acquière un statut national en tant que personne
morale.
Chico Mendes Cantel France a participé au forum des associations de
Theix en septembre aux côté d’ « Une petite graine », association voisine
d’éducation à l’environnement que nous serons heureux de voir agir dans la région.
Etat des lieux
Au Guatemala :
Les Plantations continuent ainsi que le travail
avec les écoles. 300 élèves de collège continuent de
participer au projet au travers d’un programme
pédagogique. La sécheresse de printemps n’a pas
permis
de
commencer
les
plantations
aussi tôt que prévu.
Mais en septembre le rythme a
repris et ce sont plus de 10 000
arbres qui vont être plantés cette année encore.
La pépinière a connu un beau succès avec la
germination réussie de plus de 3000 abies Guatemalensis et
autant de petits peupliers. Ces deux espèces sont très difficiles
à faire germer et à amener au stade de la plantation.
L’association commence donc à être experte dans son domaine.
Les graines avaient été récoltées grâce aux jeunes cordistes récemment formés.
Chico Mendes est devenu un acteur local de l’environnement
incontournable qui a acquis toute légitimité. Depuis 15 ans un fantastique
travail a été réalisé auprès des jeunes de Cantel. Armando a acquis une grande
expérience politique locale et une légitimité communautaire.
Il faut garantir la pérennité du projet, précieux patrimoine pour l’avenir, et faire
qu’Armando devienne un point d’appuis pour que d’autres projets prennent forme et
égrènent.
Mais L’association est toujours fragile et manque d’infrastructure,
notamment pour l’accueil des groupes. Sa capacité d’autofinancement reste
fragile et aléatoire. Elle ne permet pas de stabiliser le personnel dans son
investissement et la durée. Les jeunes ont tendance à chercher de meilleurs salaires.
Le
projet
d’accrobranche
rencontre
les
difficultés inhérentes au contexte. Les jeunes ont
des difficultés à s’investir sans retour immédiat, du fait
de la nécessité dans laquelle ils se trouvent. Ainsi les
élèves ont changé et nous n’avons pas encore pu assurer
la continuité de la formation. Cependant pour s’adapter à
cette réalité nous avons cherché à élargir le groupe
d’élèves et à rencontrer des personnes qui pourront
prendre notre relais en matière de formation.
Sur ce point les formations de cet été ont été fructueuses puisque
nous avons rencontré Josias et Pablo qui
prennent le relais sur place en matière de
formation.
Josias a longtemps vécu en France et est
titulaire du diplôme de cordiste du bâtiment.
Pablo est spécialiste de la montagne et de
l’escalade ainsi que de l’encadrement de groupes.
Concernant le matériel nécessaire à ce projet. Nous
avons amené de quoi permettre à 4 personnes de monter
simultanément et du matériel pour réaliser les ateliers avec
les touristes. Nous sommes déjà en capacité de commencer
l’activité. Bien sûr l’équipement mérite encore d’être améliorer, mais le
gros de l’investissement a été réalisé pour une valeur d’environ 5000 €.
La rencontre avec Pablo, débouche sur une collaboration
entre son association d’alpinisme et Chico Mendes pour
œuvrer à la préservation du milieu dans un secteur périurbain propice à l’escalade et
notamment aider à construire l’interaction entre ces jeunes alpinistes et les
communautés alentours en matière de protection de l’environnement.
Constat :
Après 2 années d’efforts nous constatons que nous
manquons de moyens humains et financiers pour
assurer l’avancée du projet au rythme qu’il est nécessaire
d’atteindre afin d’entretenir la dynamique et l’émulation. Notre
réseau de soutien s’enrichit et nous apporte force et courage,
mais nous manquons de diversité en ce qui concerne les
soutiens plus conséquents. Ceci fragilise le projet.
Nous n’avons toujours pas établi un contact régulier
et stable avec le groupe d’amis Nord-Américains. Travailler ensemble de concert
en mettant nos actions en cohérence nous bénéficierait certainement mutuellement.
Nous devons nous y atteler et mettre en place les outils nécessaires.
En France :
Cependant nous nous félicitons de l’arrivée régulière de nouveaux
adhérents et félicitons notamment Ethan 15 ans qui nous rejoint et connait
déjà bien le Guatemala !
Le manque de moyen est bien sûr corrélé au manque de temps de la part de
nos bénévoles bien investis par ailleurs ou dans leurs métiers respectifs.
Un grand merci à eux tous et des remerciements particuliers à Pierrick qui est
notre plus dynamique représentant et nous apporte beaucoup de force, ainsi qu’à
Guy qui œuvre beaucoup dans l’Ain notamment.
Les réalisations concrètes de l’association en France restent donc limitées par le
manque de temps disponible.
Le fait de siéger au sein du groupe de réflexion sur la gestion des
espaces verts à Theix, permet de participer à une réflexion large qui
bénéficiera des moyens d’une commune. Nous remercions la mairie pour la qualité
de l’animation, très satisfaisante dans son ensemble malgré parfois, quelques
différences inévitables.
Nous nous efforçons dans ce cadre de promouvoir les actions et partenariats
les plus opportuns. Un des objectifs stratégique est de promouvoir auprès des
particuliers une vision différente du jardin proche de la permaculture. Nous
inciterons la mairie à se rapprocher d’associations compétentes œuvrant en ce
sens.
Nous attendons beaucoup de cet espace de réflexion et d’échanges qui résonne
dans le cadre des collectivités territoriales comme un laboratoire assez inédit. Nous
espérons que ce type de tables rondes sera reproduit au sein d’autres communes et
d’autres instances et que le respect naturel de « pacha mama » progressant dans les
consciences, nous en verrons prochainement les fruits.
Grâce à Guy, nous sommes programmés à la Semaine
de la
solidarité internationale de l’Ain pour 2 conférenceséchanges le 18 et 19 novembre prochains.
D’une manière générale, les sessions de formations de printemps et d’été ont
déclenché beaucoup d’attentes et nous ont amenés à plus de réalisme en matière de
stratégie. Les moments et les rencontres suscités autour de l’association nous
enrichissent et nous portent. Notre ferveur et notre motivation sont décuplées.
Le projet Chico Mendes de Pachaj est un trésor pour le Guatemala. Il faut le
couver, le faire grandir. La force et les valeurs qu’il met en exergue sont des
valeurs à importer chez nous pour notre plus grand bien. Cela vaut la peine de
s’atteler pleinement à développer nos actions.
Perspectives:
-Les objectifs et la stratégie générale définis il y a un an restent d’actualité. Il
est nécessaire de sécuriser au moins un travailleur en soutenant un salaire.
-Afin d’atteindre plus d’autonomie financière, le projet de corde paraît bien
la meilleure façon d’atteindre une autonomie durable. Avec le
recul de trois sessions de formations, les personnes engagées
et les observateurs semblent croire au bien-fondé de ce projet
d’accrobranche et à son réalisme. Les jeunes engagés sont
maintenant presque une dizaine, malgré les aléas en matière
de présence et de suivit. Ils présentent tous de bonnes
aptitudes et un grand sens des responsabilités.
Nous avons maintenant sur place des
personnes référentes qui peuvent former, encadrer et participer au
projet d’accrobranche.
Il convient de soutenir ce projet et de tenter d’aller au bout de
sa mise en place, même si de nombreux défis devront encore être
relevés.
En décembre un peu de matériel complémentaire devrait être
acheminé par l’intermédiaire d’une personne se rendant là-bas.
L’interaction entre Josias et les techniciens en France doit encore être mise en
place.
La mise en place d’un projet d’accrobranche, s’accompagne
de la mise en place d’une structure organisatrice de
randonnées et d’un lieu d’accueil adapté. La construction de
bungalows autour des 2 premiers construits est toujours
d’actualité.
La collaboration entre le club l’andinisme et Chico Mendes en matière de
protection de l’environnement autour du lieu « la muella », préfigure l’évolution que
pourrait prendre le rôle d’Armando dans la région de Xela: celui de facilitateur et
d’éveilleur de consciences. Nous allons tenter de soutenir cette collaboration.
Armando a du talent et de l’expérience. Il a acquis la légitimité communautaire.
Son sens de la diplomatie et sa persévérance font de lui un atout précieux pour
le Guatemala dans sa quête d’un avenir meilleur d’un point de vue
environnementaliste et démocratique.
Le projet Chico Mendes est la pierre angulaire de la mission
d’Armando, nous devons le pérenniser durablement afin qu’il serve de
de tuteur à de jeunes projets que l’on doit souhaiter les plus nombreux, durables et
conscients possibles. Aujourd’hui après des années de
germination et de croissance lente dans un contexte difficile, la
plantule Chico Mendes est devenu un petit arbre encore fragile,
mais dont les ramures ont déjà traversé continents et océans.
Aidons le à devenir un tronc puissant définitivement enraciné,
dont le feuillage brillera à la ronde et dont les fruits porteront
des paroles de sagesse.
Nous devons combler le manque de moyens au Guatemala et en France et
avancer assez rapidement.
A notre époque, les problèmes de climats sont admis par la grande
majorité. Une des réponses la plus reconnue est de « reforester » et de faire
avancer les consciences par l’éducation à l’environnement.
Le projet Chico Mendes a 20 ans d’expérience, de bénévolat et
sans moyens. Il est enraciné dans les communautés, il est dans ce
contexte et dans cette région, un bijou unique de savoir-faire
technique et humain. Il est le projet type qui doit pouvoir recevoir des
financements. Les groupes d’appuis, Européens et Nord-Américains
sont bien constitués et présentent une caution pour les fonds
occidentaux.
Il est le projet le plus « bankable » qui soit dans la région de Quetzaltenango.
Il nous incombe de trouver les moyens de faire grandir cette association. Nous
devons envisager d’avoir recours à un salarié même à temps partiel
qui s’occuperait de la recherche de fonds. L’approche de la
conférence climat doit nous motiver en ce sens.
Nous allons nous atteler à construire un lien réguliers avec les amis
du projet Chico Mendes en Amérique du Nord. En corrélant nos
efforts nous devrions atteindre une meilleure efficacité.
Nos partenaires nous sont précieux :
-Nous allons continuer à nous former avec « l’asso des cimes 56 » qui continue à
faire rêver petits et grands. Nous espérons réaliser avec eux une prestation dans un
cadre pédagogique lors de la semaine du développement durable.
-Cette prestation pourrait se faire en partenariat avec d’autres
associations locales. Nous continuons de nous nourrir et nous
soutenir avec « Armadillo Nantes ».
La semaine dernière a eu lieu le festival « empreintes » à Nantes
qui a réuni artistes, habitants et sympathisants autour
d’expositions, pièces de théâtre et concerts.
-Le lien est en train de s’établir entre Chico Mendes à Pachaj,
« Armadillo Guatemala » et « proyecto payasos » afin de lier
environnement, culture et santé.
-Nous développerons le partenariat avec « Guatemala 96 ». Lors
de la semaine de la solidarité internationale, à la proposition de nos
amis Cedric et Adriana, une exposition de dessins des enfants du collège de Cantel
sur le thème de l’environnement est prévue
–Notre présence grâce à Guy lors de la semaine de la solidarité internationale,
contribuera à nous apporter soutiens et contacts.
Guy réalisera à Arbent et à Oyonnax dans l’Ain, une conférence sur le projet luimême le mercredi 18 novembre et un film débat sur les mines au Guatemala avec
« quand la terre brille » de Philippe Goyvaertz, le jeudi 19 novembre.
-Nous participerons également au « Forum Social Local » de séné, les 30 et 31
janvier en projetant deux films documentaires suivis d’échanges: « Le business de
l’Or » au Guatemala de Gregory Lassale et « les ânes ont soif » sur l’équateur et
Rafael Correa.
Les nombreuses rencontres effectuées dans ce cadre associatif nous amènent à
vouloir faciliter le voyage de ceux qui souhaitent découvrir le Guatemala et
éventuellement le projet Chico Mendes.
Nous commençons la rédaction d’un petit livret memento offrant des solutions
pratiques pour envisager un voyage. Il sera complémentaire d’autres ouvrages
de « back-packers » et surtout ne remplacera pas les
services hors catégorie de nos amis de « Maya
Explor ». Il ne dispensera pas non plus de la longue
conversation qui vous fera vraiment saliver.
Toutes
les
informations
complémentaires
sont
sur
le
site
chicomendes.jimdo.com et sur notre page facebook (avec plein de photos).
internet
Enfin l’assemblée générale annuelle de l’association aura lieu le Dimanche 15
novembre à Theix. Une projection de photos et quelques spécialités
Guatémaltèques égaieront la journée! Cette
assemblée générale ouverte aux
anciens et nouveaux adhérents, préfigurera nous l’espérons une manifestation de fin
d’année, encore à définir.
Un peu de politique,
« Tout est politique » (mai 68)
"La politique est la science de la liberté." Proudhon.
Il est évidemment incontournable d’évoquer les évènements politiques et
sociaux qui ont marqué la première partie de l’année au Guatemala. Cette
période a déjà été appelée « le printemps guatémaltèque » par les médias et la
population elle-même.
Un formidable scandale de corruption a été dévoilé au début de l’année. Il
impliquait la tête de l’état puisqu’il a conduit à la démission de la vice-présidente
début mai et à la destitution et à l’emprisonnement du chef de l’état lui-même en
septembre.
Depuis le renversement du gouvernement démocrate en 1954 par la CIA,
corruption et autoritarisme ont régnés dans les plus hautes sphères de l’état à tous
les niveaux de décision. La société civile souffre quotidiennement depuis des
décennies de cette gangrène.
Cette fois ci, le peuple est descendu dans la rue et ne s’est pas résigné. Après
des mois de manifestations et de pression populaire, de mobilisation sur les réseaux
sociaux et dans les universités, il a pu faire pression sur la sphère politique et
donner la force et le courage aux juges d’appliquer la justice aux personnages les
plus puissants du pays.
Cela a été pacifique, mais il s’agit bien d’une révolution. Révolution dans
les faits, et révolution dans les mentalités. Il se trouve qu’un processus
électoral vient d’avoir lieu et a désigné de nouveaux élus (maire députés et
président) en cette fin octobre, donnant la possibilité à cette révolution de déboucher
immédiatement sur la composition d’un gouvernement démocratiquement élu.
L’arrivée au pouvoir d’un ancien acteur populaire sonne comme un camouflet
infligé à l’élite traditionnelle. Cependant celui-ci est bien éloigné du Coluche Français
et manie naturellement conservatisme, humour raciste et sexisme macho. Réputé
proche de l’armée, son inexpérience le fait apparaître comme le potentiel pantin
d’intérêts obscurs. Encore et plus que jamais, c’est la société civile qui devra être
vigilante et jalouse de ses droits et de sa liberté.
Nous espérons que les nouveaux élus, donneront sa chance au printemps
Guatémaltèque et ne croiront plus jamais en leur impunité « naturelle ».
Nous espérons que le peuple Guatémaltèque se souviendra de son pouvoir
retrouvé, celui de la rue en plus de celui des urnes.
Ce message du peuple Guatémaltèque peut être porté au monde
entier, aux élus et castes dirigeantes partout par le monde. Elu n’est pas chef,
le pouvoir est au peuple et les systèmes de propagandes sont aujourd’hui contrés
par les réseaux sociaux. La liberté de l’internet participe à garantir notre propre
liberté ainsi que celle de la justice.
Il est d’actualité ici aussi, de veiller à ce que nos représentants
travaillent pour le bien commun et non pas pour des lobbies. Il est
toujours bon, en France aussi, où le niveau de corruption n’est pas si
différent de celui du Guatemala, de porter ce message.
Il est nécessaire dans notre pays où les partis politiques sont
totalement décrédibilisés de réinventer la société en dehors de ceux-ci. En France
une grande partie de l’action publique solidaire et désintéressée passe par le vecteur
associatif. La rue c’est nous !
Dans
ce contexte de responsabilisation sociétale, l’association Chico
Mendes à
Pachaj est investie localement. Armando est notamment maire
adjoint (bénévole) de la communauté (les élections actuelles ne concernent pas les
communautés qui élisent leurs représentants chaque année, chacun étant sollicité
pour prendre « son tour »).
Lors de la campagne électorale récente, la reforestation des crêtes de Cantel a
été un des sujets de campagne pris en compte par certains candidats les plus en
vue.
Cela nous prouve que le travail de conscientisation mené par l’association
depuis 20 ans, porte ses fruits, puisque les politiques reprennent ce thème en
considérant qu’il est aujourd’hui devenu une préoccupation importante de la
population.
Nous espérons que les futures élections
permettront de reconsidérer les autorisations de
concession d’exploration minière, accordées dans un
contexte de corruption et de non droit à des
multinationales. Nous rappelons les résultats de la
consultation populaire de novembre 2014 à ce propos.
97% de la population a voté contre l’octroi de cette
concession.
La situation environnementale au Guatemala reste dramatique et est très
liée au contexte de permissivité dont bénéficient les grandes firmes.
Par exemple, selon les témoignages locaux, sur la côte sud, l’augmentation
spectaculaire des surfaces de culture de la canne à sucre par de grandes firmes qui
achètent des concessions pour 10 ans aux communes, a immédiatement modifié le
climat sur la bande côtière en repoussant les premières pluies vers l’intérieur des
terres. L’irrigation drastique a terminé d’assécher les puits. L’utilisation par avion de
pesticides sans contrôle a empoisonné les nappes déjà affaiblies. Les maladies
graves et empoisonnements sont légions. Les personnes n’ont aucune ressource
pour échapper à ce sort. Certaine communautés (que nous ne citerons pas) ont
essayées de s’organiser mais leur animateurs ont été assassinés. Certains maires qui
refusaient d’accorder les concessions, ont été contraints de démissionner.
Ce sucre se retrouve dans nos estomacs et ce sont souvent nos entreprises qui
cautionnent ce type de « politiques » locales de la terre brulée et du non droit par
l’intermédiaire de leurs filiales ou de leurs fournisseurs.
Lorsque Manuel Valls et Emmanuel Macron ricanent comme des enfants parce
que Ségolène Royal a mis en cause le Nutella, ils devraient réprimer leurs réflexes
d’enfants en étant un peu au courant des réalités d’adultes. (Il s’agit dans ce cas du
drame de l’huile de palme).
Ça fait du bien de le dire…
Soyons solidaires, la terre est de plus en plus ronde !
En France :
Notre positionnement et notre action politique sont un choix
statutaire. Nous considérons qu’il est important d’agir et de
communiquer vers les élus et les politiques, de manière franche et indépendante, en
toute liberté.
Nos positionnements et droits d’expression, n’engagent que nous et
aucunement les diverses associations, collectivités territoriales, particuliers avec qui
nous sommes en relation.
Le
groupe de travail sur la gestion des espaces verts à Theix
continue de travailler pour faire évoluer les pratiques et les mentalités, restaurer la
biodiversité notamment en accompagnant la disparition de l’emploi des pesticides.
Nous y promouvons la place et le rôle des associations et promouvons le
travail de terrains que d’autres associations réalisent sans aucune considération
politique.
Nous espérons que ce type de table ronde sera extrapolable à d’autres
communes et à d’autres collectivités territoriales en parallèle avec les espaces de
réflexions qui devraient être ouverts dans le cadre du Parc Naturel Régional, espaces
que nous souhaitons ouverts à des associations de toutes obédiences et avec toute
liberté de parole.
Nous regrettons la fin de l’aventure d’Olivier aux marais de Lasné et
sommes attristés de voir l’ampleur de la perte que son départ représente pour
la commune de Saint Armel et pour le conseil départemental. Nous souhaitons de
tout cœur qu’il puisse réaliser de nouveaux lieux d’exceptions pour le bien
commun et pour la cause environnementaliste. Nous le soutiendrons bien entendu
dans ses projets.
Nous félicitons au passage le conseil départemental pour avoir, semble-t-il,
enfin engagé un début de réflexion sur l’entretien durable et raisonné des bords de
route (page 5). Nous osons supposer que les personnes en charge auraient
commencé à considérer les haies et talus comme un patrimoine (historique,
écologique, économique, paysager, etc…) précieux et en danger.
Il nous semble que la réflexion et l’évolution des méthodes est encore
balbutiante et qu’il s’agit pour l’instant à ce stade principalement d’un effet
d’annonce. Mais soyons positif, c’est peut-être le début de quelque chose ? Nous
allons continuer à pousser en ce sens !
"Toute politique se fonde sur l'indifférence de la plupart des intéressés, sans
laquelle il n'y a point de politique possible."
Paul Valéry - 1871-1945 - Regards sur le monde actuel
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