La qualification des instruments de la finance islamique par les
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La qualification des instruments de la finance islamique par les
Hideur Nasser Secrétaire Général Banque Al Baraka d’Algérie Plan I- Présentation de la Banque: 1- Actionnaires et fondateurs 2- Dispositions statutaires 3- Produits 4- Supervision chari’a 5- Marché II- Gestion des risques spécifiques: 1- Risques de crédit 2- Risques juridiques 3- Risques Chari’a La Banque Al Baraka d’Algérie a été agrée en 1990 par le Conseil de la monnaie et le crédit pour effectuer toutes opérations de Banque et d’investissement conformes aux principes de la chari’a islamique. La Banque a obtenu son registre de commerce le 20 mai 1991. Elle a démarré ses activités le 01 septembre 1991. La Banque Al Baraka d’Algérie est la première banque à capitaux privés et étrangers (arabes) crée en Algérie à la faveur de l’ouverture du marché bancaire auparavant totalement détenu par les 6 banques publiques historiques. GROUPE AL BARAKA: Consortium saoudien fondé en 1969 par le Cheikh Saleh Kamel Société mère: Al Baraka Investment and devlopment compagnie Organisation: - Secteur affaires: • Dallah industrie • Dallah pour le développement immobilier et touristique • Dallah santé • Dallah agriculture • Dallah communication • Samaha Traiding • Al Djazira Transport • Dallah Group - Secteur médias : Groupe ART - Secteur finances: • 12 Banques • 02 Sociétés d’investissement ( Tawfik et Amin) • Sociétés d’Assurances ( cédées en 2008 au Groupe salama) Les participations étaient détenue par Dallah Al Baraka Holding implantée à Bahrein. En 2002 le groupe a été restructuré. L’activité bancaire a été regroupé dans une Holding spécialisée « Al Baraka Banking Group » avec ouverture du capital à hauteur e 30% pour des investisseurs à travers la bourse. Informations financières: • Total bilan 10,960 mrd $ • Fonds propres 1,550 $ • Capital 1,500 mrd $ Implantation Géographique: • Turquie • Algérie • Jordanie • Indonesie • Pakistan • Afrique du sud • Bahrein • Egypte • Liban • Soudan • Tunisie • Syrie BADR –BANK: Banque publique algérienne créée par décret n°82-106 le 13 mars 1982 Capital : 330 millions d’Euros Agences : 290 regroupées autour de 41 Direction régionales Secteurs d’activités : - Le secteur de l’agriculture en amont et en aval - Le secteur de la Pêche et des Ressources Halieutiques - Le financement des Programmes de développement rural - Les crédits à l’emploi de jeunes entrant dans les secteurs stratégiques de la banque - Les crédits aux particuliers, dans l’optique de création d’activité dans les zones rurales - Les crédits à la construction de logements ruraux, dans le cadre d’une demande solvable et soutenue par le F.O.N.A.L, la C.N.L. - Les crédits aux professions libérales (jeunes diplômés en médecine, et autres, etc.…) en zones rurales Objet social: Opérations de Banque et d’investissement excluant toute rémunération par les intérêts au passif ou à l’actif. Activité sociale et solidaires Gestion des Fonds Zakat Chari’a board: Dans les statuts initiaux, il était prévu la nomination d’un conseiller chari’a. Cette disposition sera modifiée pour prévoir un chari’a board nommé par l’assemblée générale des actionnaires Banque Épargnants Banque Épargnants Détermination du profit distribuable Périodicité mensuelle Calcul total solde moyen des emplois au cours du mois: E Calcul total solde moyen des ressources rémunérables ( dépôts d’épargne et d’investissement) au cours du mois : R Calcul de la réserve obligatoire: V = …% de R Calcul des ressources nettes : RN = R – V Calcul du taux ressources/emplois : T = RN/E Calcul de la prime à verser à la société de garantie des dépôts bancaires M Calcul des produits du mois P Calcul de la Taxe professionnelle = 2% * P Calcul cagnotte brute distribuable CD = (P-TAP) * T Calcul du fonds de régulation des profits clientèle : FR= 5 % * CD Calcul de la cagnotte nette distribuable: CN = CD-FR Détermination de la parte de chaque déposant Part de chaque dépôt= CN * Nombre * Taux de répartition ( TR )/ Nombre total Nombre = Solde journalier de chaque dépôt * nombre de jours Part Banque Part déposant Catégorie de cpte % 35 % 65 Cpte épargne % 33 % 67 3 % 32 % 68 6 % 30 % 70 12 % 28 % 72 18 % 26 % 74 24 % 24 % 76 36 % 22 % 78 48 % 20 % 80 60 Cpte investis sement non affecté (durée par mois) Négociation Client Livraison Banque Fournisseur Négociation Livraison Client Banque cession Fournisseur Banque Client Versement capital sala (C)] Vente d’une mse décrite Mandat de vente (C+M) Versement de la recette ( C+M) Demande de crédit ( istisn’a) réalisation Banque Contrat d’entreprise Sous-traitance Règlements Paiements Client entreprise Choix de l’entrepreneur Banque اClient (P) Versement prix istisn’a Réalisation pour cte bque Mandat de vente (P+M) Versement de la recette ( C+M) Banque Banque Organisation et fonctionnement Groupe Al Baraka Contrôle externe Comité chari’a central Contrôle externe Assemblée générale des actionnaires Commissaires aux comptes Comité chari’a local Contrôle interne Conseil d’Administration Désignation Reporting Coordination Contrôle Comité d’audit Audit interne classique Direction Générale Audit interne chari’a Structure opérationnelle Structure opérationnelle Structure opérationnelle Contrôle externe SHARI’A BOARD UNIFIE DU GROUPE: Composition: - Dr Abdusattar Abou Ghouda - Cheikh Ibrahim Rl Manea - Dr A bdelatif Al Mahmoud - Dr Abdeazie El Fawzan - Dr Ahmed Mohieddine Attributions: - Unification de la Fetwa au sein des unités du Groupe - Instauration d’une culture chari’a Homogène - Contrôle du respect des normes par le siège social - Coordination et orientation des activités des chari’a board locaux - Fetwa sur des questions particulières - Organisation et animation de conférences - Publication d’ouvrages et de travaux de recherche en finance islamique CHARI’A BOARD LOCAL: COMPOSTION: 5 savants de notoriété nationale ( dont 2 sont membres du Conseil islamique supérieur ) Attributions: - Contrôle de conformité sur les activités, contrats et produits de la Banque - Réponse aux questionnement émanant des structures de la Banque - Certification annuelle de la conformité des opérations de la Banque - Statuer sur la neutralisation des revenus jugés non conformes ( Produits à liquider ) - Statuer sur la conformité des dépenses à caractère caritatif imputées sur le compte produit à liquider - Animation de formations et de conférences Modalités de désignation et de rémunération: Les membres du chari’a board sont désignés et révoqués par l’assemblée des actionnaires sur proposition du Conseil d’administration. Il en est de même pour leur rémunération. Contrôle interne Audit Chari’A : Contrôle permanent: Mission confiée à la Direction des Affaires juridiques, en charge du contrôle de la conformité légale, réglementaire et chari’atique ( lutte antiblanchiment non incluse): - Assurer la liaison entre la Direction Générale de la Banque et le shari’a board - Centraliser et soumettre les questions posées par les structure au chari’a board - Diffuser les fetwas et veiller à leur application - Exploiter les rapport d’audit chari’a - Elaboration de guidline chari’a - Participation au développement de nouveaux produits Contrôle a posteriori: Mission attribuée à l’Inspection Générale de la Banque: - S’assurer sur place et sur pièce de la conformité des opérations des structures opérationnelles aux règles de la chari’a telle qu’énoncées dans le guidline - Relever toute infraction commise - Rapporter à la Direction Générale avec copie à la Direction en charge de la conformité. Objet du contrôle La supervision chari’a interne et externe a pour objet de s’assurer de la conformité des opérations bancaire avec les principes de la chari’a et de relever les cas d’inobservance, factuelle, systémique ou délibérée, des conditions de validité, selon les standards de la chari’a, d’un produit, d’un instrument, d’un mode opératoire ou d’une opération. Certaines infractions peuvent être régularisées sans incidence financière pour la Banque. D’autres, peuvent être invalidées définitivement sans possibilité de correction par le chari’a board ou le chari’a advisor interne. Auquel cas, le produit généré par la transaction devra être neutralisé du compte d’exploitation et versé aux œuvres de bienfaisance. Méthodologie de contrôle - Choix judicieux de l’échantillon de contrôle. Critères retenus par l’IG: Montants et opérations à haut risque. - Examen des dossiers d’engagement - Contrôle des factures et actes des transactions - Contrôle des décaissements - Contrôle des livraisons - Identification des bénéficiaires des décaissements - Contrôle des contrats de financement - Contrôle des échéanciers de règlements ( remboursement) - Contrôle de l’objet de la transaction ( types de marchandises) - Contrôle des réclamations des clients - Contrôle du compte de destination des pénalités de retard - Elaboration du rapport primaire à adresser à l’agence pour réponse - Exploitation des éléments de réponse des agences - Elaboration du rapport définitif - Transmission du rapport à la Direction Générale et à la structure en charge de la conformité ( DAJC) - Exploitation du rapport par la DAJC et diffusion de note de rappel à l’ordre, d’orientation à l’intention des agences. - Saisine du comité chari’a pour se prononcer sur la conformité d’opérations douteuses et sur le sort des marges bénéficiaires provenant de ces opérations - Saisine de la Direction du réseau à l’effet de neutraliser les profits illicites Ressources 400000 450000 350000 400000 350000 300000 300000 250000 250000 200000 B.Baraka 200000 B.privés 150000 B.privés B.Baraka 150000 100000 100000 50000 50000 0 2000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 400000 2008 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 60000 350000 50000 14% 300000 40000 250000 200000 30000 150000 B.privés Bprivées B.Baraka Baraka 20000 100000 10000 50000 0 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 86% Crédits 300000 350000 250000 300000 250000 200000 B.privées 150000 Baraka 200000 Baraka B.privées 150000 100000 100000 50000 50000 0 2000 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 300000 60000 250000 50000 200000 40000 150000 30000 100000 20000 50000 10000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 16% B.privées 1 Baraka 2 84% 0 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2008 EVOLUTION DU TOTAL BILAN 80 000 000 000,00 70 000 000 000,00 60 000 000 000,00 50 000 000 000,00 40 000 000 000,00 30 000 000 000,00 20 000 000 000,00 10 000 000 000,00 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 0,00 EVOLUTION DES RESSOURCES 60,000,000,000.00 50,000,000,000.00 40,000,000,000.00 30,000,000,000.00 20,000,000,000.00 10,000,000,000.00 20 08 20 06 20 04 20 02 20 00 19 98 19 96 19 94 0.00 EVOLUTION DES CREDITS 60 000 000 000,00 50 000 000 000,00 40 000 000 000,00 30 000 000 000,00 20 000 000 000,00 10 000 000 000,00 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 0,00 EVOLUTION DES RESULTATS NETS 3 000 000 000,00 2 500 000 000,00 2 000 000 000,00 1 500 000 000,00 1 000 000 000,00 500 000 000,00 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 0,00 -500 000 000,00 CARACTERISTIQUES - Marché actuellement restreint: -2 % du marché global – 17 % du marché privé -Haut potentiel de croissance : - Taux de croissance moyen des ressources supérieur à celui du taux moyen de l’ensemble des ressources bancaires (25% contre 17%) -Taux moyen de croissance des emplois supérieur à celui du marché global ( 28% contre 10,5%) -Prédominance de la Banque de détail sur la banque de l’investissement - Abandon du financement participatif au profit du financement par dette. -Importants excédents de liquidités -Absence d’un cadre légal et réglementaire spécifique -Extension du réseau assez timide -Peu de développement de nouveaux produits -Besoin accru de formation, de compétences et d’expertise Risque de crédit classique Risque encouru en cas de défaillance d'une contrepartie ou des contreparties considérées comme un même bénéficiaire au sens des règles prudentielles de gestion des banques et établissements financiers. Le risque peut porter sur le non remboursement d’un emprunt ou le non paiement d’une dette commerciale ou d’une obligation contractuelle. Le défaut de paiement peut résulter d’une insolvabilité involontaire ou d’un acte délibéré de l’obligé. La contrepartie peut être: Un Etat Un établissement Bancaire ou un groupe constituant un risque unique Une entreprise ou un groupe d’entreprises constituant un risque unique Un particulier Les banques islamiques sont confrontées aux risques de crédit classiques au même titre que les Banques conventionnelles. Contrat de Mourabaha: Risque de non paiement du prix par l’acheteur Contrat de Moussawama: Idem Contrat de salam: Risque de non livraison de la marchandise achetée par la Banque Contrat d’istisn’a: Risque de non règlement du prix par le client moustasni’i Contrat d’Ijara: Risque de non paiement des loyers par le locataire Contrat de Wakala: Risque de non règlement par le mandataire Contrat de Moucharaka: Risque de non remboursement du capital investi par la Banque ou de paiement de sa part de bénéfices Contrat de Moudharaba: Idem. Contrats Mouzara’a- Moussakat- Mougharassa: Idem Risques de crédit spécifiques aux Banques islamiques Risques additionnels pouvant déboucher sur une perte de capital ou de marge bénéficiaire du fait de certaines obligations commerciales incombant à la banque conformément aux préceptes de la chari’a. La Banque n’est pas seulement un créancier dans les opérations de crédit commercial et ne l’est pas du tout dans les opérations de financement participatifs. Les droits de la Banque, en tant que bailleur de fonds, sont subordonnés au respect de ses obligations en tant que vendeur, loueur, entrepreneur, mandant ou investisseur. La contrepartie n’est tenu, dans certains cas, que par une obligation de moyen, au sens professionnel du terme bien entendu. Sa responsabilité ne peut, alors, être engagée qu’en cas d’abus ou de négligence manifestes et avérés. Les banques et Institutions financières islamiques sont confrontées à des risques crédit additionnels spécifiques. Ce sont des risques de marché ou de taux du point de vue classique, mais fortement liés au risques crédit en finance islamique du fait que le contexte légal et réglementaire dans lequel évolue la plupart des Etablissements islamiques qualifie les instruments de financement chari’a compatibles d’opérations de crédit. Ces risques peuvent donc être rattachés aux risques crédit dans la mesure où ils peuvent compromettre la bonne fin des concours consentis par ces Institutions à leurs contreparties Mourabaha/ Moussawama Risque 1 : Non livraison de la marchandise par le fournisseur. Conséquence: Aucune obligation de paiement du client donneur d’ordre. La banque fera son affaire du litige avec le fournisseur. Risque induit: Possible collision entre le donneur d’ordre et le fournisseur. Risque 2 : Renoncement du client à la promesse d’achat. Conséquence: Perte financière non couverte par l’apport initial du donneur d’ordre ( acompte) Risque 3 : Non respect des échéances de règlement par le client donneur d’ordre: Conséquence: Baisse du rendement de l’opération due à la fixité du prix de vente. Les pénalités de retard ne peuvent être intégrées aux produits de la Banque. Salam Risque 1 : Lorsque le salam est adossé à un salam parallèle, le défaut ou le retard de livraison de la marchandise par le vendeur est susceptible d’engager la responsabilité de la banque envers le deuxième acheteur. Conséquence: Remboursement du prix et dédommagement du deuxième acheteur ou obligation d’acheter une marchandise similaire à des conditions plus onéreuses pour honorer le deuxième contrat. Risque 2 : Lorsque le salam est adossé à un contrat de mandat pour l’écoulement de la marchandise, une éventuelle baisse des prix à la livraison ou durant la durée du mandat. Conséquence: Perte de marge ou de capital à supporter totalement par la banque sauf cas de faute majeure de l’agent. Risque 3 : Mauvaise gestion du mandat par l’agent. Conséquence: Perte de marge ou de capital avec difficulté de mettre en jeu la responsabilité du mandataire. Ijara Risque 1: Défaut de livraison du bien ( idem mourabaha) Risque 2 : Responsabilité pour vices cachés. Contrairement à la mourabaha, le bailleur ( Banque) ne peut se dispenser contractuellement de la responsabilité à l’égard des vices susceptibles d’affecter l’usage du bien loué. Conséquence: Faculté de résiliation du contrat par le preneur. Risque 3 : Obligation de maintenance du bien loué en état de fonctionnement normal. En cas de détérioration du bien, les frais de remise en état de service du bien, sont à la charge de la Banque. En cas de perte ou destruction totale, le contrat est résilié de plein droit. La banque en assumera seule les conséquences sauf faute du preneur. Conséquence: Perte de capital ou de rendement. Risque 4 : Défaut ou retard de paiement des loyers. Conséquence: Impossibilité de récupérer le manque à gagner, les loyers ne pouvant être majorés de ce fait. Istisnaa/ Banque san’i ( entrepreneur) Risque 1: Obligation de livraison de l’ouvrage dans les délais Conséquence : En cas de retard ou d’inexécution du contrat de réalisation par l’entreprise chargée des travaux ( Istisn’a parallèle), le responsabilité incombera à la Banque. Perte de marge ou de capital si le maître de l’ouvrage résilie le contrat. Risque 2 : Maîtrise des coûts de réalisation. Conséquence : Les surcouts générés par le contrat parallèle seront aux dépens de la Banque si le contrat d’Istisn’a ne prévoit pas de clause de révision du prix pour cause de circonstances exceptionnelles. Risque 3: Réalisation de l’ouvrage selon les prescriptions techniques du contrat d’Istisn’a. Conséquence: Impossibilité de se dispenser de la responsabilité pour vices cachés, de la responsabilité décennale et de toutes contestations pour malfaçons, défectuosités ou détérioration imputable à un défaut de qualité. Risque 4 : Non respect du calendrier de paiement par le client. Conséquence: Prix fixe et non révisable pour cause de prorogation de délais de paiement Istisn’a/Banque moustasn’i ( Maître d’ouvrage) Risque 1 : Lorsque l’istisn’a est adossé à un contrat de mandat pour la commercialisation de l’ouvrage, une éventuelle baisse des prix à la livraison ou durant la durée du mandat. Conséquence: Perte de marge ou de capital à supporter totalement par la banque sauf cas de faute lourde du mandataire. Risque 2 : Mauvaise gestion du mandat . Conséquence: Perte de marge ou de capital avec difficulté de mettre en jeu la responsabilité du mandataire. Financements participatifs Risque 1: La responsabilité de la contrepartie en cas de perte ou de de rendement en deçà du prévu ne peut être engagée qu’en cas de faute lourde et avérée. Conséquence: Difficulté de prouver la faute du gestionnaire de l’opération et de contrôler la gestion. Litiges pouvant déboucher sur une perte de rendement ou de capital. Quelques instruments shari’a compatibles de gestion des risques crédit spécifiques Adoption d‘une approche innovante d’analyse et de gestion des risques tenant compte des spécificités de la finance islamique. Division des risques par type d’instrument de financement Division des risques par type de marchandises Se doter de systèmes d’analyse performants de l’évolution des prix, de l’offre et de la demande des biens et services Disposer des compétences nécessaires et de systèmes d’informations adéquats pour le suivi des risques spécifiques. Développement d’instrument de gestion et de transfert de risques shari’acompatibles, tels que: • L’assurance takaful • La titrisation des droits de propriété d’actifs tangibles • Le recours au salam et à l’istisn’a parallèles • La prise de sûretés réelles pour circonvenir aux situations de mauvaises gestion, d’abus et de fautes grave des gestionnaires des fonds Moucharaka ou Moudharaba et des mandataires Transfert des risques inhérents à la propriété des actifs à travers: • La vente à terme de la nue propriété sans l’usufruit • La vente à terme de l’actif à la condition d’être l’intermédiaire pour sa revente L’achat d’un actif avec option de résiliation du contrat dans un délai suffisant pour se prémunir contre le risque de renoncement du donneur d’ordre dans la mourabaha/moussawama. Le mandatement, par acte séparé, du preneur, dans l’Ijara, de la maintenance du bien en contrepartie de la remise d’une partie des loyers. Le mandatement du maître de l’ouvrage dans l’Istisn’a pour le suivi de réalisation. En cas de défaillance éventuelle de l’entreprise de travaux, la Banque pourra invoquer la faute du maître de l’ouvrage. Profils des risques juridiques I- Risques internes: Erreurs, lacunes ou imprécisions dans la rédaction ou la formulation des supports contractuels Défaillance des services juridiques de l’Etablissement : Suivi des procédures contentieuses Gestion des sûretés Contrôle des pouvoirs et habilitations de signature sur comptes Suivi des incidents sur fonctionnement de compte ( Saisies, ATD, oppositions, mises sous séquestre, successions…) Infraction aux dispositifs légaux et réglementaires en vigueur: Réglementation des changes Dispositifs anti-blanchiment Interdictions légales ou réglementaires ( crédits à la consommation) Capital minimum II- Risques externes: Vides juridiques, ambigüités ou inadaptations des textes législatifs et réglementaires Déficience du système judiciaire Abus ou excès d’interprétation des instances judiciaires ou des superviseurs Défaillance, des auxiliaires de justices ( huissiers, notaires, avocats, commissaires-priseurs…) Objectifs Définir le niveau de risque juridique acceptable pour l’Etablissement Mettre en place les instruments adéquats d’identification, d’évaluation, de mesure, de suivi et de maîtrise des risques juridiques Concilier le niveau d’appétence au risque juridique avec celui des performances commerciales assignés Evaluer l’impact financier du risque par rapport au coût de mise en place des moyens de prévention y afférent Moyens Elaboration d’une cartographie des risques juridiques internes et externes Diffusion d’une culture de gestion active des risques juridiques Renforcement qualitatif et quantitatif des ressources humaines dédiées Mise à niveau des processus et des procédures Souscription des assurances nécessaires Revalorisation du rôle de la fonction juridique au sein de l’Etablissement Profils de risques juridiques spécifiques à la finance islamique A l’instar du risque crédit, les Etablissements bancaires islamiques sont confrontés aux risques juridiques communs au même titre que les Institutions conventionnelles. Ces Etablissements font face, en outre, à des risques supplémentaires eu égard à leurs spécificités évoquées dans notre précédente communication. Ces risques additionnels concernent essentiellement: La responsabilité contractuelle de l’Etablissement envers ses contreparties La qualification des instruments de la finance islamique par les juridictions, l’administration fiscale et le superviseur La détermination du droit applicable I- La responsabilité contractuelle de l’Etablissement envers ses contreparties Mourabaha: Absence de clause d’exemption de responsabilité pour vices cachés ou défaut de fabrication Absence de clause obligeant le donneur d’ordre à honorer sa promesse d’achat Absence de clause prévoyant les pénalités de retard Salam : Contrat ne désignant pas clairement la nature des marchandises, leur quantités et leur prix Contrat non adossé à un salam parallèle ou à un contrat d’agence Contrat d’agence ne mentionnant pas explicitement les responsabilités contractuelles du mandataire Ijara: Problème de conciliation entre le principe de non transfert des responsabilités incombant à la Banque en tant que propriétaire et la nécessité de la protéger contre d’éventuels abus du preneur à cet égard Gestion du recours contre le fournisseur pour vice caché ou défaut de fabrication Qualification du versement initial du preneur ( apport personnel au lieu de dépôt de garantie avant l’entrée en vigueur du contrat et premier loyer après.) Istisn’a: Problème de la responsabilité entrepreunariale de la Banque Maîtrise des délais et des coûts de réalisation Absence de mention de pénalités de retard en cas de non respect de l’échéancier de règlement par le client Financements participatifs: Problème de la formulation de l’option de rachat de la part de la Banque (remboursement du capital) à la valeur marchande ou à un prix à convenir au moment au rachat. Défaut d’énumération des défaillances considérées contractuellement comme des cas de mauvaise gestion de l’association impliquant la mise en jeu de la responsabilité du client. Autres opérations: Contestation des modalités de rémunération des comptes d’investissement Litiges afférents aux conditions de remboursement ou de rémunération des sukuk Litiges relatifs aux pertes de change II- Qualification des instruments de la finance islamique par les juridictions, l’administration fiscale et le superviseur La plupart des lois bancaires, commerciales et fiscales ainsi que la réglementation y inhérentes ne prévoient pas de dispositions spécifiques aux instruments de la finance islamique. Les Banques islamiques sont soumises aux même régime que les banques conventionnelles. Leurs opérations sont qualifiées juridiquement, comptablement et fiscalement de la même manière que leurs corollaires conventionnelles. Les pratiques bancaires islamiques sont tolérées mais leurs spécificités ne sont pas juridiquement reconnues en tant que telles. Conséquences Risques d’assujettissement à des règles contraires aux principes de la chari’a Exemples: • Obligation de verser une rémunération fixe à certains dépôts ou sukuk • Obligation de garantie des dépôts d’investissement ou sukuk • Requalification des financements courants de type moucharaka ou moudharaba en crédits et application des conditions de rémunération à taux fixe • Accès au refinancement sur marché monétaire ou auprès de l’institut d’émission problématique Risques inverse de d’assujettissement des opérations de type mourabaha, salam ou Istisn’a au régime fiscal des opérations de vente ou de travaux en matière de TVA ou de TAP. Renchérissement de ces produits par rapport à la concurrence conventionnelle. D’où la nécessité d’une neutralité fiscale nonobstant la spécificité de ces opérations. III- détermination du droit applicable La plupart des contrats inhérents aux instruments de finance islamique donnent attribution de compétence à des juridictions de droit commun et désignent le droit positif comme droit applicable en cas de litiges. Certes, les clauses relatives aux règlements des litiges de ces contrats stipulent souvent que la règle de droit applicable ne doit pas être contraire à la chari’a. Mais dans la plupart des cas, une telle condition reste lettre morte. La plupart des juridictions saisies de litiges soit rejettent carrément une telle restriction soit ne peuvent l’appliquer faute de compétence ou de connaissance des règles chari’a à appliquer. Conséquence: Jugements rendus selon les règles de droit commun en opposition frontale avec les principes de la finance islamique. Quelles solutions? Sur le plan de l’évaluation, mesure et couverture du risque: Prise en compte des risques spécifiques dans la détermination du seuil d’appétence admis et allocation des fonds propres adéquats. Sur le plan de l’atténuation du risque: Développement de nouveaux instruments juridiques, de concert avec les shari’a board, en vue d’une meilleure protection des Banques islamiques en cas de litige Poursuite des efforts en vue de l’aménagement un dispositif légal, réglementaire et fiscal reconnaissant la spécificité juridique et économique des instruments de la finance islamique et neutralisant toute surimposition induite. Adoption d’une tarification en rapport avec les niveaux de risques encourus et les exigences de la compétitivité commerciale. II-Qu’est-ce que le risque chari’a? Risque découlant de l’inobservance, factuelle, systémique ou délibérée, des conditions de validité, selon les standards de la chari’a, d’un produit, d’un instrument, d’un mode opératoire ou d’une opération. II- Conséquences Certaines infractions peuvent être régularisées sans incidence financière pour la Banque. D’autres, peuvent être invalidées définitivement sans possibilité de correction par le chari’a board ou le chari’a advisor interne. Auquel cas, le produit généré par la transaction devra être neutralisé du compte d’exploitation et versé aux œuvres de bienfaisance. Risque subsidiaire: Atteinte à la réputation de la Banque ou de l’instrument. III- Quelques exemples Mourabaha o Facture d’achat libellée au nom du client o Contrat mourabaha antérieur à la facture d’achat par la Banque o Prix mourabaha versé directement au client o Contrat commercial conclu entre le client et le fournisseur o Le fournisseur est lui-même acheteur donneur d’ordre ou en est une filiale o Mourabaha sur or, argent ou monnaies o Renouvellement de la mourabaha sur la même marchandise o Emission de sukuk négociables adossés aux créances mourabaha o Prélèvement de commissions d’engagement o Assurance, à la charge du client, de la marchandise lors de la phase de son acquisition par la banque o Inclusion dans le prix de la mourabaha des charges de fonctionnement du client non liées à l’achat de la marchandise( salaires- redevances- impôts) o Ignorance du prix de revient réel de la marchandise (fluctuation de change) o Marge bénéficiaire flexible ( indexée à un indice quelconque) o Majoration de la marge en cas de retard de règlement du client Salam o Contrat sur un bien déterminé o Contrat sur des biens non quantifiés ou non quantifiables o Non indication des délais de livraison o Règlement différé du capital ( prix) du salam o Salam sur de l’or, argent ou monnaie o Description insuffisante des marchandises objet du contrat o La livraison des marchandises irréalisable en circonstances normales o Non Indication du lieu de livraison o Majoration du prix de vente indiqué au mandataire en cas de dépassement du délai assigné o Mise d’obligations incombant à la Banque (propriétaire de la marchandise) à la charge du mandataire ( assurance- dépréciation-détérioration…) sauf cas de faute o Lien de dépendance entre le contrat salam et celui de salam parallèle Ijara o Facture d’achat au nom du client preneur o Contrat entre le preneur et le fournisseur o Prix versé entre les mains du preneur o Non indication des termes de l’ijara ( loyers-durée- périodicité de paiement des loyers- désignation du bien objet de la location…) o Objet ou cause illicite du contrat o Stipulation transférant au preneur, les obligations incombant normalement au propriétaire ( maintenance- assurance- dispense de la responsabilité pour vice cachés…) o Majoration de loyers pour retard de paiement o Indexation des loyers futurs sur un indice indéterminé o Poursuite de la perception de loyers en cas de destruction ou de perte du bien non imputable au preneur o Stipulation de la cession du bien, au preneur, en vertu du même seul d‘Ijara Istisn’a Contrat ayant pour objet le remboursement de dette contractée par le client envers un autre entrepreneur Versement du financement du projet entre les mains du client Conclusion d’un istisn’a parallèle avec le client lui-même ou une entreprise lui appartenant Majoration du prix d’istisn’a en contrepartie de la prorogation du délai de paiement par le client Contrat ayant pour objet la fourniture d’un bien sans transformation Non indication du coût ( prix) d’istisn’a, des caractéristiques du bien à réaliser des délais de réalisation, des modalités de règlement… Stipulation dispensant le San’i des obligations lui incombant en tant qu’entrepreneur ( Vices cachés- garantie décennale- malfaçons…) Lien contractuel entre l’Istisn’a et l’istisn’a parallèle Financements participatifs Clause garantissant le capital au bailleur de fonds Clause prévoyant le partage des pertes sans rapport avec les apports respectifs Clause prévoyant le rachat de la part de la Banque à un prix fixé d’avance Indication d’une rémunération fixe pour la Banque Conditions de partage des résultats non définies Distribution définitive de bénéfices avant de s’être assuré de la préservation du capital Prise de participation dans des société exerçant une activité illicite Prise de participation dans des sociétés exerçant une activité licite mais procédant à des emprunts ou des dépôts moyennant intérêts au-delà d’un seuil de 30% de la valeur marchande des actions détenues ou générant un revenu supérieur à 5% des produits de la société. Intégration de la part des dividendes provenant de la partie illicite de l’activité de la société aux produits de la Banque. Autres opérations Change à terme Commissions d’engagement sur les garanties bancaires Non indication des conditions de partage des bénéfices avec les titulaires des comptes d’investissement Bons de caisse garantis aux souscripteurs Souscription d’obligation Opérations sur produits dérivés Négociation marchande de sukuk non représentatifs d’un droit de propriété sur des actifs réels Conclusion La gestion efficiente des risques crédit en finance islamique requiert l’adoption d’une approche innovante procédant d’une parfaite maîtrise des caractéristiques juridiques et économiques des instruments de la finance islamique ainsi que de leurs implications sur le niveau global des risques encourus. Cette approche devrait combiner les risques communs de contrepartie, les risques de marché inhérents aux différents types d’actifs sous-jacents et les risques de rendement induits par l’étroite corrélation que prescrit la chari’a entre le profit et le partage des risques et des obligations des parties contractantes. Secrétariat Général Direction Générale Banque Al Baraka d’Algérie 32. Rue des frères Djilali Birkhadem- Alger-Algérie 16000 Tel: 00.213.21.54.20.51 à 52 LD: 00.213.21.54.20.53 Fax: 00.213.21.91.64.57 Web: www.albaraka-bank.com Banque Al Baraka d’Algérie 01. Hai Boutheldja Houidef Benaknoun- Alger-Algérie 16000 Tel: 00.213.21.91.64.50 à 55 Fax: 00.213.21.91.64.57 Web: www.albaraka-bank.com