Complément au guide des jardins

Transcription

Complément au guide des jardins
Guide des jardins du Centre de la nature de Laval 1 Historique du site
Quand une carrière devient un parc
Le Centre de la nature, situé dans le quartier Saint-Vincent-de-Paul, est le plus important parc
urbain de la Ville de Laval. Cet espace vert à vocation familiale possède un volet horticole qui en
fait un des «grands jardins» du Québec. En 2010, le parc fête le 40e anniversaire de sa fondation
et le 25e anniversaire de la création des premiers jardins thématiques. Mais l’histoire du site est
toutefois plus ancienne; elle a commencé le 21 août 1915.
C’est à cette date que la compagnie Laurin & Leitch de Montréal
achète les lots des agriculteurs Deguire et Corbeil pour ouvrir une
carrière de pierres concassées sur le site. C’est une carrière
moderne dont l’atelier de broyage qui s’élève sur plusieurs
étages est placé sur une structure de béton qui permet le
chargement direct de wagons sur rail. Cette structure, très
impressionnante pour l’époque, dont il ne reste que la base,
appelée familièrement par nos visiteurs le «bloc», est encore
visible au nord-ouest du site. La carrière est en opération
jusqu’en 1932, année de la faillite de l’entreprise. De cette
époque, le site du Centre de la nature hérite de sa topographie
particulière; des parois rocheuses bien apparentes à plusieurs
endroits et d’un lac de rétention d’eau de pluie qui occupe le fond
de la carrière.
Vers le milieu des années 1940, le site, à l’abandon, est acheté par la congrégation des frères
Maristes. Ceux-ci y construisent, dans la partie sud, près de la Rivière-des-Prairies, un juvénat qui
deviendra plus tard une école secondaire. Dans les années 1950 et le début de années 1960, la
partie plus au nord sert de site d’enfouissement de déchets urbains.
Entre 1934 et 1960, avant même sa transformation en grand parc urbain, le site de la carrière était
fréquenté par une partie de la jeunesse du quartier. Ces jeunes étaient attirés par le lac créé par
l’extraction de la pierre et l’envahissement de l’espace libéré par des eaux de source et de
ruissellement limpides. Des photos datant du milieu des années 30 nous les montrent profitant de
3 ce plan d’eau pour goûter
au plaisir de la baignade
pourtant défendue par des
panneaux d’interdiction…
plus d’une fois transgressée.
En 1961, une grande partie
du site est achetée par la
Ville de Saint-Vincent-dePaul (une des municipalités
existantes avant la fusion)
qui y aménage un parc avec une grande piscine et un terrain de baseball. Ce parc est toujours
présent et occupe la section au nord du boulevard de la Concorde.
Avec la fusion des différentes municipalités de l’Ile Jésus, la nouvelle Ville de Laval acquiert
l’emplacement actuel qui couvre alors une cinquantaine d’hectares. Il n’y a pas d’infrastructure et
peu de végétation. En 1970, suite à un projet soumis par monsieur Maurice Blain, le Comité
exécutif de la Ville de Laval
désigne l’emplacement comme
le Centre de la nature de la
Ville de Laval. Celui-ci couvre
une superficie d’un peu moins
de 100 arpents.
Jusqu’au milieu des années
80, la vocation du parc oscille
entre les activités populaires,
culturelles et éducatives. En
1971, une étable y est érigée;
4 celle-ci présente les principaux animaux d’une ferme, au plus grand bonheur des petits et des
grands enfants. Une serre de plantes tropicales est construite l’année suivante. Entre 1975 et
1978, les abords du grand lac sont aménagés et une partie du site voit la mise en place de
maisonnettes pour abriter différentes activités artistiques et culturelles; cet emplacement est
maintenant connu sous le vocable de «Village des Arts». C’est durant cette période que le site
accueille ses premières grandes manifestations populaires, telles la Fête des voisins, les festivités
de la Saint-Jean Baptiste et la Fête du Canada, les 10 jours des 10 ans de la fondation de la Ville
de Laval. Certaines attireront plus de 100 000 personnes. Cette tradition se perpétue encore
aujourd’hui, notamment avec la Fête de la famille.
La création des jardins
Le volet horticole du Centre de la nature s’est développé à partir de 1984, date à laquelle la Ville
de Laval procède à l’aménagement du jardin de la détente, de l’étang et à l’implantation de
l’infrastructure de ce qui allait devenir le
jardin des vivaces. En 1985, les platesbandes du jardin des annuelles sont
creusées à même un sous-bois
d’arbrisseaux préalablement nettoyé. Cette
même année, la surface d’un terrain en
friche est nivelée et de grandes platesbandes sont creusées et remplies d’un
terreau pour y accueillir une collection
d’arbustes ornementaux. C’est le début
d’une belle «aventure» qui se perpétue
chaque année. À partir de 1985, plusieurs
jardins thématiques ornementaux (jardin des sous-bois, jardin
d’essai des annuelles, jardins écologiques, jardin des
échinacées, etc.) se rajoutent pour le plus grand plaisir des
amateurs de beautés végétales.
Ce modèle de réaménagement du territoire est exceptionnel et
mérite qu’on s’y attarde. C’est l’un des rares exemples
complétés de ce type de réaménagement en Amérique du
Nord. Entre la cicatrice de la roche-mère éventrée par des
années d’exploitation de la carrière et les aménagements
actuels, il y un monde… et des années d’efforts et
d’investissement. Avec un bon coup de pouce, la nature a
repris une partie de ses droits et offrent à l’ensemble de la
population lavalloise et à nos visiteurs un oasis de verdure et
de fleurs.
5 Le jardin de la détente
Un nouveau jardin! Détente et féerie florale printanière
Situé à proximité du stationnement P3 et du pavillon administratif Maurice Blain, du nom du
fondateur du Centre de la Nature, le jardin de la
détente se donne un nouveau «visage» pour la
célébration du 40e anniversaire du parc. Cette
section accueille les usagers pour les inciter à
pratiquer des activités, telles que la pétanque et
le palet américain. La présence de nombreux
bancs et de quelques tables de pique-nique
favorisent également le repos; le volet horticole
était peu présent et les amé-nagements
existants servaient principalement à créer une
ambiance de détente.
Depuis 1984, les infrastructures de ce jardin avaient vieilli et les plates-bandes existantes étaient
envahies par les racines d’un grand nombre d’arbres et d’arbustes présents. Les quelques plants
de sorbaria à feuilles de sorbier (Sorbaria sorbifolia) d’origine occupaient les emplacements
dévolus aux plantes herbacées, annuelles
et vivaces qui agrémentaient auparavant ce
jardin. Les essences de régénération
forestière qui peuplaient cet emplacement,
notamment, les aubépines (Crataegus sp.)
et le nerprun cathartique (Rhamnus
catharticus), vieillissaient et dépérissaient.
Les arbres implantés en 1984, lors de
l’aménagement de cet espace,
s’imbriquaient quelquefois avec les
spécimens déjà présents. Bref, une
restauration s’imposait, mais ne toucherait pas les aires de jeux, si populaires auprès de notre
clientèle.
À l’automne 2009, une nouvelle vocation horticole est proposée pour ce site. Les horticulteurs ont
suggéré une féerie florale printanière avec l’implantation d’une collection d’azalées et de
rhododendrons (genre Rhododendron) et de bulbes de narcisses (genre Narcissus). Ainsi, dès le
début de mai, le jardin de la détente deviendrait le lieu de grandes floraisons printanières, d’abord
celles des nombreux cultivars de narcisses et de jonquilles, puis celles, très spectaculaires, des
6 azalées et des rhododendrons. Outre le plaisir des yeux, ces genres botaniques offrent plusieurs
espèces et cultivars dont la floraison dégage un effluve parfumé très marqué par temps calme.
Les travaux de réaménagement ont débuté à l’automne 2009 par le retrait de la majorité des plants
de sorbaria à feuilles de sorbier et la préparation des premières grandes plates-bandes pour
recevoir les nouveaux végétaux. Pour maximiser l’impact visuel de ces nouvelles collections, les
plates-bandes existantes ont été reliées entre elles et recreusées. Au lieu de morceler l’espace
existant avec un grand nombre de petites plates-bandes, nous voulons créer de vastes aires de
plantation pour inciter les visiteurs à circuler lentement à la découverte des nombreux cultivars
implantés.
Outre les travaux sylvicoles de dégagement, le mobilier urbain (bancs et tables de pique-nique) a
été entièrement remplacé au printemps 2010.
La collection d’azalées et de
rhododendrons
Pour marquer le 40e anniversaire du parc
en 2010, quarante cultivars différents de
rhododendrons et d’azalées ont été
implantés.
La culture des rhododendrons et des
azalées connaît une certaine popularité
avec la disponibilité de nouveaux cultivars
adaptés à des zones climatiques plus froides. Parmi ceux-ci, deux groupes devraient retenir
7 l’attention de nos visiteurs, les cultivars
de la série Northern Lights Hybrids, un
groupe de rhododendrons développés
par les chercheurs de l’Université du
Minnesota et ayant comme géniteurs les
Rhododendron x kosterianum, Rhododendron prinophyllum, Rhododendron
atlanticum et Rhododendron canadense.
Les cultivars choisis dans les platesbandes sont :’Golden Lights’, ‘Mandarin Lights’, ‘Northern Hi-Lights’, ‘Orchid Lights’, ‘Pink Lights’,
‘Rosy Lights’, ‘Spicy Lights’ et ‘White Lights’. De culture facile, les boutons floraux de ces hybrides
résistent à des températures de – 370C à – 430C.
Une autre série, développée par Peter J. Mezitt, fondateur de la pépinière Weston au
Massachusetts est particulièrement utile pour nos jardins. Les rhododendrons hybrides de Mezitt
(P.J.M Hybrids) ont comme géniteurs les Rhododendron dauricum var. sempervirens et
Rhododendron carolinianum. Son fils, Edmund, a sélectionné et mis sur le marché un certain
nombre d’obtentions : ‘P.J. Mezitt’, ‘P.J.M. Compacta’, ‘P.J.M. Elite’, ‘P.J.M. Laurie’, ‘Olga Mezitt’,
‘P.J.M. Purple’ et ‘P.JM. White’. Les caractéristiques de ces hybrides sont : une bonne rusticité
(zone 4b), une certaine résistance à une courte période de sécheresse, une meilleure tolérance à
une exposition pleinement ensoleillée et pousse bien sur un substrat de culture au pH moins acide
(pH de 5,5 à 6). Notre collection accueille quelques-uns de ces cultivars.
La culture des rhododendrons
Les azalées et les rhododendrons
demandent un sol frais en permanence,
une situation légèrement ombragée et
un substrat de culture au pH acide,
c’est-à-dire préférablement autour de
4,5 à 5,5. A la plantation, on ajoutera
une forte proportion de mousse de
tourbe au milieu de culture. Comme
ces arbustes possèdent un système
racinaire superficiel, on conseille
d’ajouter une bonne quantité de paillis
autour des plants (mousse de tourbe,
feuilles de chêne ou aiguilles de pin); cela maintient une certaine fraîcheur aux racines tout en aidant à
acidifier le milieu de culture. Pour assurer la survie des plants introduits, un suivi du pH est également
important. Au Centre de la nature, les plates-bandes sont implantées sur une roche-mère calcaire
affleurante, notre sol doit être régulièrement acidifier avec du soufre microfin ou du sulfate de fer.
8 Sous les rhododendrons, de nombreux
cultivars d’heuchère (genre Heuchera),
aux feuillages décoratifs, ont été
implantés. Ce genre, qui compte
quelques espèces et de nombreux
hybrides, est en pleine expansion.
C’est par dizaine que l’on compte les
nouveaux cultivars commercialisés
chaque année. Sans chercher à les
posséder tous, nous espérons en
présenter un grand nombre au fil des
ans.
En se dirigeant vers le jardin des sous-bois, le
visiteur découvrira une grande plate-bande
consacrée aux bruyères (Calluna et Erica). Les
bruyères sont de petits arbustes, à feuillage
persistant, encore peu cultivées dans nos platesbandes. Botaniquement parlant, le genre Calluna
se distingue du genre Erica par ses feuilles
opposées, oblongues-ovales, disposées sur
quatre rangs, alors que les feuilles des Erica sont
verticillées, aciculaires et à bords tournés vers
l’extérieur. Pour les jardiniers amateurs, la
distinction entre les deux se fait plus facilement par la période de floraison. Les espèces les plus
cultivées du genre Erica, soient E. carnea et E. x darleyensis, fleurissent tôt au printemps, d’où
leurs noms populaires de «bruyères d’hiver», tandis que le Calluna vulgaris fleurit en aoûtseptembre. Dans cette plate-bande, nous vous présentons des cultivars rustiques qui seront vous
plaire.
9 Le jardin des sous-bois
En 1996, le jardin du sous-bois voit le jour dans un espace laissé en friche pendant plusieurs
années. Situé entre le jardin de la détente et le jardin Laurent Brisson, il rejoint, dans sa section la
plus ouverte et ensoleillée le jardin des vivaces. Sous la frondaison d’essences de régénérations
forestières, des plates-bandes sont créées; des
plantes tolérant l’ombrage ou la mi ombre sont
implantées. Des plantes indigènes côtoient des
plantes ornementales dans une profusion de
coloris de feuillages et de fleurs. Un espace très
apprécié par les promeneurs durant les chaudes
journées de notre été. Au fil des ans, ce jardin
s’est plusieurs fois agrandi.
À l’origine l’espace occupé par ce jardin formait
un bosquet assez dense d’arbres et d’arbustes
de régénération forestière. Des travaux
d’entretien et de taille nous avaient révélé le
potentiel extraordinaire de ce site. On a d’abord recouvert la partie à aménager d’une épaisse
couche de jeune compost de feuilles et enlevé tous les arbres et arbustes mal formés ou
vieillissant. Ils furent remplacés par des espèces indigènes : l’érable de Pennsylvanie (Acer
pensylvanicum), le micocoulier occidental (Celtis occidentalis), le cornouiller à feuilles alternes
(Cornus alternifolia) et le sureau rouge (Sambucus pubens). Une centaine d’espèces et de
cultivars d’azalées et de rhododendrons ont été introduits dans les différentes sections de ce vaste
aménagement. Outre ce groupe de plantes acidophiles maintenant populaires et qui bénéficient
d’une présence importante
depuis la restauration du jardin
de la détente à l’automne 2009
et au printemps 2010, nous
avons une centaine de plants
d’hortensia à grandes
inflorescences (Hydrangea
macrophylla), le visiteur attentif
y découvra les cultivars
‘Dooley’, ‘Early Sensation’,
‘Romance’, ‘Tokyo Delight’ et
‘Tricolor’.
10 Des bordures en pruche délimitent les
sentiers recouverts de copeaux de bois.
Pour affirmer son aspect naturel et
protéger les collections, une clôture de
perches en cèdre entoure les quatre
grandes sections de ce jardin. Les jeux
d’ombre et de lumière créés par les
rayons du soleil, jaillissant à travers la
ramure dénudée au printemps ou par
les trouées du feuillage des arbres et
des grands arbustes, en été, modifient
sans cesse notre perception de cet
espace. Par de chaudes journées
estivales, l’ombre des arbres garantit une certaine fraîcheur au sous-bois et bon nombre de nos
visiteurs s’y réfugient l’espace de quelques minutes. Sous la frondaison des arbres, en lumière
tamisée ou diffuse, les différentes plantations offrent une dominance de vert ; cette couleur procure
une sensation de calme et de bien-être qui contraste avec la luminosité éblouissante des
compositions florales aux tons vifs situées en plein soleil.
Des plantes indigènes, notamment la
tiarelle cordifoliée (Tiarella cordifolia), des
trilles blancs et rouges (Trillium
grandiflorum et Trillium erectum), des
uvulaires à grandes fleurs (Uvularia
grandiflora), du caulophylle faux-pigamon
(Caulophyllum thalictroides), des actées à
fruits rouges (Actaea rubra), du carex
plantain (Carex plantaginea), de l’aralie à
grappes (Aralia racemosa), de la fougère-àl’autruche (Matteucia struthiopteris), de
l’osmonde cannelle (Osmunda cinnamomea), de la capillaire du Canada (Adiantum pedatum) et de
la smilacine à grappes (Smilacina racemosa), ont été récoltées dans des espaces boisés voués à
la destruction pour être introduites dans le jardin du sous-bois.
Les plantes de notre collection sont majoritairement des espèces croissant en milieu mi-ombragé
ou ombragé : des actées à fruits rouges (Actaea rubra), des barbes-de-boucs (Aruncus dioicus
‘Kneiffii’, plusieurs cultivars d’astilbes (Astilbe spp.), de l’Astilboides tabularis, des radiaires
(Astrantia major ‘Rosensymphonie’ et ‘Rubra’), de la fougère peinte (Athyrium niponicum ‘Pictum’
11 et ‘Ursula’s Red’), du myosotis du
Caucase (Brunnera macrophylla),
des cierges d’argent (Cimicifuga
acerina, Cimicifuga racemosa et
Cimicifuga simplex ‘White Pearl’,
des dicentres (Dicentra formosa
‘Luxuriant’ et Dicentra spectabilis
‘Alba’), des digitales (Digitalis
purpurea et Digitalis x
mertonensis), de la filipendule
(Filipendula rubra ‘Venusta), des
heuchères (Heuchera
‘Bressingham hybrids’ et ‘Palace Purple’), plusieurs cultivars de hostas (Hosta spp.), des lamiers
(Lamium album ‘Friday’, Lamium maculatum ‘Beacon Silver’ et Lamium orvala), de la mertensie de
Virginie (Mertensia virginica), du penstémon digitale (Penstemon digitalis ‘Husker Red’), des phlox
divariqués (Phlox divaricata et les cultivars ‘Blue Perfume’, ‘Fuller’s White’ et ‘Sweet Lilac’), de la
pomme de mai (Podophyllum peltatum), des pulmonaires (Pulmonaria angustifolia ssp. Azurea’,
Pulmonaria saccharata ‘Janet Fisk’, ‘Mrs Moon’ et ‘Sissinghurst White’), du Stylophorum diphyllum,
des tiarelles (Tiarella cordifolia, la sous-espèce collina et le cultivar ‘Skeleton Key’), des renouées
de Virginie (Tovara virginiana et les cultivars ‘Painter’s Palette’ et ‘Variegata’), des tricyrtis (Tricyrtis
hirta ‘Miyazaki’, Tricyrtis
latifolia et Tricyrtis
macrantha) et plusieurs
autres vivaces.
Notre collection
d’astilbes est
particulièrement
intéressante et compte
plus d’une quarantaine
de taxons différents
(espèces et cultivars).
Des cultivars anciens
comme ‘Brida Veil’,
‘Diamant’, ‘Deutschland’,
‘Europa’, ‘Fanal’ et ‘Weisse Gloria’, des plus récents comme ‘Alive and Kicking’, ‘Darwin’s Dream’,
‘Darwin’s Snow Sprite’, ‘Flamingo’, ‘Heart and Soul’, ‘Hennie Graafland’, ‘Pink Lightning’, Sister
Theresa’, ‘Stand and Deliver’ et ‘Vision in Red’, côtoient des valeurs sûres comme l’Astilbe
chinensis ‘Pumila’, A. crispa ‘Perkeo’, A. thunbergii ‘Ostrich Plume’ et les hybrides ‘Burgundy Red’
et ‘Peach Blossom’.
12 Le jardin des vivaces et le petit étang
Aménagé sur les rives d’un étang artificiel, entouré de magnifiques saules pleureurs (Salix
babylonica), au port majestueux, le jardin des plantes vivaces englobe une vaste rocaille, traverse
un îlot et s’étire sur plusieurs longues plates-bandes fleuries, dont certaines sont ombragées par
les branches retombantes de nos
immenses saules.
C’est en 1984 que débute l’implantation des
infrastructures qui allaient devenir le jardin
des vivaces : l’étang est creusé, l’immense
rocaille est construite et des sentiers sont
aménagés. L’année suivante, un immense
patio se rajoute à la rocaille; des pontons
permettent aux visiteurs de circuler audessus de l’étang et de traverser une petite
île. Celle-ci accueille un gazebo pour nos
usagers qui veulent prendre le temps de
«savourer» les tableaux floraux ou, simplement, se reposer.
Depuis les premières plantations, la collection des plantes vivaces n’a cessé de croître. Le nombre
d’espèces et de cultivars dépasse maintenant 150, et le design privilégie toujours des grandes
plates-bandes informelles.
13 À l’entrée sud du jardin des vivaces trône un magnifique bronze de l’artiste Roger Langevin. Il
représente un couple dans sa nudité originelle qui regarde les traces laissées derrière lui. Cette
sculpture, dont le titre est traduite en neuf langues, «Nos traces… un héritage», est une piste de
réflexion sur les impacts exercés par les humains sur la Terre. Ce message environnementaliste
sied bien à la vocation de notre parc urbain qui «répare» les cicatrices d’une ancienne carrière
pour en faire un environnement agréable et diversifié.
Les oiseaux de nos jardins
La présence d’un important couvert arboré, l’aménagement des
jardins et l’abondance de l’eau (grand lac et l’étang) attirent une
faune aviaire diversifiée. Des canards malards barbotent sur nos
plans d’eau dès la fonte des glaces. L’automne, ils partagent
ces lieux avec de nombreuses oies du Canada ou bernaches
qui profitent d’un repos salutaire avant leur migration annuelle.
De grands hérons bleus s’alimentent fréquemment dans notre
petit étang. Les ornithologues amateurs pourront également
observer un grand nombre d’oiseaux sauvages (mésanges, pic
mineur, pic chevelu, tourterelle, oriole du Nord, cardinal et
autres). Le rarissime tangara écarlate a également été vu à
proximité du jardin du sous-bois.
14 Les différentes vivaces
introduites épousent les contours
du petit étang. L’assemblage
d’une multitude de plants,
regroupés par genre ou espèce,
forme d’élégants massifs de
fleurs ou de feuillage visibles de
loin. Dans plusieurs sections, le
promeneur peut admirer des
tapis d’astilbes (Astilbe x
arendsii), aux plumets rouges,
roses ou blancs. Un peu plus
loin, les grandes feuilles arrondies des pétasites du Japon (Petasites japonicus ‘Giganteus’)
jouxtent celles triangulaires des ligulaires (Ligularia przewalskii), les longues feuilles ensiformes
des iris jaune des marais (Iris pseudacorus) et les épis effilés roses des salicaires (Lythrum
salicaria). Les monardes (Monarda didyma) aux glomérules de fleurs rouges et violacées
s’entremêlent dans deux grands massifs à proximité du patio. Dans une autre section, le feuillage
rubané vert tendre des Miscanthus sinensis ‘Feather Silver’ s’associe aux inflorescences
plumeuses des filipendules (Filipendula rubra ‘Venusta’) et aux magnifiques épis de nos épilobes
sauvages (Epilobium angustifolium). Sous les branches des grands saules pleureurs (Salix
babylonica), le promeneur découvrira un grand nombre de Hosta et des fougères décoratives. À
diversrs endroits, des plantations d’hémérocalles (Hemerocallis x hybrida) nous proposent leurs
jolies fleurs aux coloris variés.
En bordure de l’étang, des masses de
Glyceria maxima ‘Variegata’, au feuillage
rayé, d’abord érigé puis retombant,
envahissent l’espace disponible jusqu’au
plan d’eau dont ils partagent les abords
avec des groupements d’iris de Sibérie
(Iris sibirica) et iris du Japon (Iris
kaempferii), aux fleurs bleues ou bleu
violacé. Fin juin, les épis jaunes des
lysimaques ponctuées (Lysimachia
punctata) attirent rapidement l’attention
des visiteurs. Des rudbeckies pourpres (Echinacea purpurea) et des marguerites (Leucanthemum
x superbum) composent un autre tableau floral intéressant. Les canes domestiquées ou sauvages
qui fréquentent notre étang bâtissent parfois leur nid dans les plates-bandes qui l’entourent.
15 L’île accueille des graminées ornementales (Miscanthus sinensis), des rudbeckies pourpres
(Echinacea purpurea), des
astilbes, des marguerites et
des hostas. Suspendus aux
structures et aux rampes de
protection des deux pontons
qui relient l’île au reste du
jardin, des paniers d’annuelles
égaient les promeneurs. Ces
décorations florales, qui sont
renouvelées chaque année
avec des espèces et des
variétés différentes, sont une
attraction particulièrement
appréciée de nos usagers.
Depuis 1994, une petite collection de
graminées ornementales pousse
dans une section de ce jardin. De
formes et de coloris variés, elles sont
de plus en plus recherchées par les
amateurs privilégiant les vivaces à
entretien minimal. Ils y découvriront
des Miscanthus, le Panicum virgatum
‘Hänse’, les Molinia caerulea
,’Skyracer’, l’Helictrotrichon
sempervirens, le Spartina pectinata
‘Variegata’ et les Carex bucchanani,
Carex glauca, ainsi que le Carex
morrowii ‘Variegata’.
En face du ruisseau sec, une plate-bande adossée à la haie de thuyas présente à la mi-juin une
association particulièrement intéressante constituée de lupins aux épis de fleurs rouges (Lupinus x
hybridus), d’iris de Sibérie aux fleurs bleu moyen (Iris sibirica) et de pyrèthres (Pyrethrum
coccineum) avec leurs capitules roses et rouges.
16 La faible profondeur du petit étang a favorisé la mise en place de plusieurs plants de lis d’eau
(Nymphaea). À la mi-juin, lorsque les fleurs colorées éclosent au dessus d’un tapis de feuilles
flottantes et que les soies blanches des graines des peupliers (Populus deltoides) se sont
déposées sur la surface de l’eau, le spectacle prend alors l’allure du jardin des Nymphaea de
Monet, à Giverny, comme en fait foi notre photo.
17 Les jardins de la SHEL et le jardin Laurent Brisson
Créées par des bénévoles de la Société d’horticulture et d’écologie de Laval (SHEL), deux vastes
plates-bandes encadrent les rives d’un ruisseau qui relie le grand lac au petit étang. Le plan initial
de la plus grande des deux plate-bandes a été dessiné par l’horticulteur et hybrideur Tony Hubert.
Au fil des ans, les plates-bandes furent réaménagées par le personnel du Centre de la Nature ou
par des horticulteurs associés à la SHEL.
Les plantations, de type polychromatique, présentent une nette dominance de couleurs chaudes
(jaunes et orange). La rudbeckie jaune (Rudbeckia fulgida sullivantii ‘Goldsturm’), particulièrement
appréciée pour sa très longue
floraison qui débute vers le milieu ou
le fin de juillet pour se poursuivre
jusqu’à la fin septembre ou au début
d’octobre, est très présente. Ses
capitules jaunes sont ici associés
aux longs épis bleu violacé des
véroniques à longues
feuilles(Veronica longifolia) et à
l’orangé de l’hémérocalle fauve
(Hemerocallis fulva) ou au rouge
orangé d’un cultivar d’une
hémérocalle hybride (Hemerocallis x
hybrida).
Bien d’autres vivaces composent cette association. Notons la présence de la la ligulaire de
Przewalsk (Ligularia przewalskii) au feuillage triangulaire profondément découpé et aux grands
épis de petites fleurs jaunes, ainsi que la ligulaire dentée ‘Desdemona’ (Ligularia dentata
‘Desdemona’, au feuillage cordiforme, rouge vin, et aux larges capitules lâches, jaune orangé.
Une autre plate-bande située à proximité accueille des astilbes (Astilbe cvs), des onagres
frutescentes (Oenothera fruticosa ‘Youngii’), de la barbe-de-bouc (Aruncus dioicus) et autres. À
l’occasion du 35e anniversaire de la fondation de la SHEL, en 2007, on y a planté un saule tortueux
(Salix matsudana ‘Tortuosa’).
18 Entre le jardin des sous-bois et le petit étang
Des plantes «sauvages» indigènes ou
naturalisées sont à l’honneur dans quatre
grandes plates-bandes situées à cet endroit.
Les plantes sélectionnées par le concepteur et
principal artisan, monsieur Laurent Brisson,
présentent des caractéristiques intéressantes
sur le plan ornemental. Les premières
cueillettes et l’implantation des plants furent
effectuées par des bénévoles sous la
supervision des messieurs Brisson, Boisselier
et Robertson, membres de la SHEL.
La majorité des plates-bandes sont maintenant ombragées par les branches des arbres poussant
à proximité. Les fleurs des champs et des espaces ouverts sont un peu moins présentes qu’à
l’origine. Parmi les espèces de plantes herbacées, disposées en larges groupements pour mettre
en valeur leurs qualités ornementales, on observe les épilobes à feuilles étroites (Epilobium
angustifolium), dont la variété à fleurs blanches ‘Alba’, les hémérocalles fauves (Hemerocallis
fulva), la lysimaque ponctuée (Lysimachia punctata), le framboisier odorant (Rubus odoratus), le
gingembre sauvage (Asarum canadense), la capillaire du Canada (Adiantum pedatum) et bien
d’autres.
19 Le jardin des arbustes
Le jardin des arbustes fut le second jardin aménagé sur le site après celui des vivaces; il a été
dessiné et implanté durant l’été 1985. Les autorités du Centre de la nature ont choisi de s’associer
à des entreprises horticoles œuvrant sur son territoire pour réaliser un jardin éducatif consacré
aux arbustes ornementaux disponibles dans les jardineries et les pépinières.
D’une superficie approximative de 3 000 m2, ce jardin situé à l’est du petit étang est bordé par un
chemin de service qui servait autrefois de piste cyclable. Il se compose aujourd’hui de 11 grandes
plates-bandes asymétriques réparties sur deux niveaux délimités par un muret de pierres
naturelles.
A l’origine, sept pépinières de Laval ont fourni chacune les végétaux pour l’aménagement d’autant
de plates-bandes, selon un plan directeur élaboré par l’horticulteur responsable. Les noms des
firmes horticoles participantes se trouvent mentionnées sur un panneau installé à l’entrée sud du
jardin.
Ce jardin renferme plus de 750 spécimens d’arbres et d’arbustes répartis en plus de 150 taxons
(espèces et cultivars différents). Des féviers d’Amérique (Gleditsia triacanthos var. inermis
‘Sunburst’), des lilas de Preston (Syringa x prestoniae ‘James MacFarlane’), des épinettes
blanches (Picea glauca), des marronniers d’Inde (Aesculus hippocastanum), des lilas du Japon
20 (Syringa reticulata), des noisetiers de Byzance (Corylus colurna), des tilleuls d’Europe (Tilia
cordata), des arbres aux quarante écus (Gingko biloba), des chênes fastigiés (Quercus robur
‘Fastigiata’), un grand spécimen d’orme de Sibérie (Ulmus chinensis) furent plantés et leurs
frondaisons assurent des îlots de fraîcheur particulièrement recherchés durant les chaudes
journées de l’été. Un chêne rouge indigène (Quercus rubra)
a également été planté en 1997 pour commémorer le décès
d’un collègue; une plaque nous le rappelle également à
notre mémoire.
Planter un arbre pour souligner un évènement
Dans plusieurs sociétés, on souligne une naissance ou un
décès en plantant un arbre. Ce geste est une bonne façon
de marquer l’arrivée ou le départ d’un être cher. Cette
plantation symbolise l’espoir et la reconnaissance. L’arbre
planté capte le gaz carbonique et libère de l’oxygène; il est
donc utile à toute la communauté.
Dans les plates-bandes de ce jardin, les arbustes croissent librement sans thématiques précises,
mais avec le souci d’agencer harmonieusement les divers taxons. Notre collection se veut
représentative du nombre important et de la diversité des arbustes ornementaux sur le marché. Le
jardinier responsable ne recherche pas systématiquement les taxons les plus rares, ni les plus
récents; mais il ne dédaigne pas les proposer aux regards des visiteurs s’il peut se procurer
quelques nouveautés.
Des arbustes de genres peu connus comme les Abelia, Abeliophyllum, Chamaecyparis, Clethra,
Genista et Microbiota côtoient des cultivars et des genres forts utilisés : Berberis, Buddleia,
Hydrangea, Juniperus, Potentilla, Spiraea, Thuja et Weigela.
Au fil des années, certains spécimens trop
volumineux ont fait place à d’autres. Au
printemps, 2009, les jardiniers ont entrepris un
important travail de restauration en enlevant les
spécimens les plus âgés pour les remplacer par
de jeunes plants. La majorité des arbustes
nouvellement introduits sont des nouveaux
cultivars apparus dans les dernières années. Ce
processus se poursuivra au cours des prochaines
21 années pour permettre un renouvellement de notre collection. Celle-ci reste sous la contrainte
d’une superficie somme toute limitée. Dans l’utilisation des arbuste, comme dans la vie, trop est
quelquefois l’ennemi du bien; il faut savoir choisir les arbustes en fonction du potentiel de
développement qu’ils atteindront dans dix ou quinze ans pour éviter un chevauchement des plants,
nuisible à leur croissance et à l’esthétique de l’aménagement.
Quelques plantes à découvrir
Impossible de ne pas remarquer le faux-cyprès de Nootka
(Chamaecyparis nootkatensis ‘Pendula’) à l’entrée sud du jardin. Ce
conifère à feuillage persistant porte de longues ramilles aux branches
espacées plus ou moins courbées-retombantes qui lui donnent un port
très particulier. De croissance lente mais rustique dans le sud-ouest
du Québec (zone 5), ce petit arbre peut atteindre de 3 à 5 m de
hauteur et un étalement d’environ 3 m.
Le genévrier des Rocheuses ‘Blue Heaven’ (Juniperus
scopularum ‘Blue Heaven’) est un conifère érigé, au port
pyramidal élancé, pouvant atteindre de 3 à 5 m de hauteur qui
arbore un feuillage d’un bleu argenté tout à fait remarquable.
Compte tenu de son excellente rusticité (zone 3), il est
parfaitement indiqué dans le sud-ouest du Québec.
Le kolkwitzia aimable (Kolkwitzia amabilis),
connu en anglais sous le nom de beautybush,
est un arbuste aux tiges d’abord érigées puis
retombantes, formant un buisson qui peut
atteindre 2 à 3 m de hauteur et 1,50 à 2,50 m
d’étalement. Au début de juin, le sommet des
rameaux se couvre de petites fleurs, en forme
de clochette, rose tendre dont la gorge est
tachetée de jaune.
22 Au printemps, la floraison de nos magnolias
(Magnolia stellata ‘Royal Star’ et Magnolia x
soulangiana) attire immédiatement les
regards. Les grandes fleurs, en forme de
coupe, blanches ou roses, s’épanouissent
bien avant la feuillaison de ces petits arbres.
Rustiques (zone 5), ceux-ci et les nombreux
cultivars maintenant disponibles dans le
commerce, méritent certainement une
introduction sur la devanture de vos
propriétés.
23 Le jardin des annuelles
Ce jardin longiligne aux plates-bandes
asymétriques a été aménagé à l’été 1985
sur un terrain en friche dont on a conservé
quelques groupements d’arbustes naturalisés. Deux sentiers parallèles traversent le
jardin et se rejoignent à l’extrémité sud. Cela
donne un jardin où l’ensoleillement varie, de
sorte que certaines annuelles poussent
dans des coins mi-ombragés. Le design
informel de ce jardin est à l’opposé de celui
généralement observé pour ce type
d’aménagement dans la majorité des grands
jardins. Cette disposition a été voulue par le concepteur, l’horticulteur Daniel Fortin. Cela fait
ressortir tout le potentiel ornemental de ces plantes trop souvent associées à un certain
formalisme.
Le cycle de croissance et de
reproduction des plantes annuelles
s’établit sur une période d’un an ou
moins. Parmi les plantes présentes,
on distingue les véritables annuelles
des plantes cultivées comme des
annuelles. Les premières émergent
d’une graine, croissent, fleurissent et
fructifient en quelques mois. Les
secondes, telles les géraniums des
jardins (Pelargonium x hortorum) et
les bégonias tubéreux (Begonia x
tuberhybrida) sont des plantes
vivaces ou un «bulbe» non rustiques dans le cas des géraniums et des bégonias. Les pensées à
grandes fleurs (Viola x wittrockiana), également cultivées comme une plante annuelle, sont
rustiques mais éphémères.
Les annuelles offrent des avantages indéniables dans un jardin ou un aménagement :
-
la majorité des espèces proposent une abondante floraison continue;
-
leur précocité à fleurir assure un effet quasi instantané dans une composition florale;
24 -
généralement peu exigeantes en soins, peu envahissantes et nul besoin de les diviser
régulièrement puisqu’elles sont enlevées à l’automne;
la grande diversité dans le choix des espèces et des variétés nous permet de modifier le
coloris et la texture de nos compositions chaque année;
un grand nombre d’entre elles conviennent parfaitement à la culture en contenants où leur
floraison continue assure un effet ornemental garanti.
Au fil des années, les plates-bandes de ce jardin ont reçu un
grand nombre d’espèces et de cultivars différents. Les nouveaux
cultivars plus performants remplacent ceux qui le sont moins ou
des nouveautés chassent les plantes annuelles plus anciennes.
En circulant dans ce jardin, le visiteur pourra comparer la
croissance et la floribondité des nombreuses annuelles
introduites. Selon l’inspiration des horticulteurs responsables et
l’offre, le contenu des plates-bandes et les associations
changent.
Parmi les annuelles de grande taille susceptibles d’attirer notre
attention, les aménagements ont accueilli : les amaranthes à
feuillage coloré (Amaranthus gangeticus ‘Flaming Fountain’ et
‘Tricolor’), l’amaranthe queue-de-renard (Amaranthus caudatus),
les cannas (Canna x hybrida), le cléome (Cleome spinosa), le cosmos (Cosmos bipinnatus), les
tournesols (Helianthus annuus), le nicotine sylvestre (Nicotinia sylvestris), le ricin ((Ricinus
communis) et le tournesol mexicain (Tithonia rotundifolia).
Depuis quelques années, les graminées ornementales jouissent d’une grande popularité qui se
reflète par leur présence régulière dans les différentes associations proposées dans le jardin des
annuelles. Ainsi, les pennisetums queuede-renard (Pennisetum setaceum et son
cultivar ‘Rubrum’ ou l’espèce P. villosum) et
autres millets ornementaux (Pennisetum
glaucum ‘Jester’ et ‘Purple Majesty’) y
furent plantés.
Les plates-bandes accueillent d’autres
annuelles de dimensions plus modestes,
parmi les variétés les plus connues et,
selon les années, le promeneur distinguera
25 des agérates (Ageratum houstonianum), des
mufliers (Anthirrinum majus), des bégonias
des jardins (Begonia semperflorens), des
choux décoratifs (Brassica oleracea), des
pervenches de Madagascar (Catharanthus
roseus), des célosies plumeuses (Celosia
argentea ‘Plumosa’), des œillets de Chine
(Dianthus chinensis), des gazanies (Gazania
splendens), des héliotropes (Heliotropium x
hybridum), des impatientes des jardins
(Impatiens walleriana), des kochies à balai (Kochia scoparia), des lavatères à grandes fleurs
(Lavatera trimestris), des lobélies (Lobelia erinus), des alysses odorantes (Lobularia maritima), du
tabac ornemental (Nicotinia alata), des géraniums des jardins (Pelargonium x hortorum), des
pétunias (Petunia x hybrida), des phlox de Drummond (Phlox drummondii), du pourpier à grandes
fleurs (Portulaca grandiflora), des rudbeckies annuelles (Rudbeckia hirta), des sauges à petites
feuilles (Salvia coccinea), des sauges farineuses (Salvia farinacea), du cinéraire maritime (Senecio
maritima), des œillets d’Inde (Tagetes patula et T. erecta), des capucines (Tropaeolum majus), des
verveines (Verbena x hybrida), des pensées à grandes fleurs (Viola x wittrockiana), des zinnias
(Zinnia angustifolia et Z. elegans) et bien d’autres.
26 Le jardin des échinacées
C’est à la fin de l’été 2008 que les travaux d’aménagement du nouveau jardin de collection du
genre Echinacea ont débuté. Sur une superficie de près 3 000m2, poussent un grand nombre
d’échinacées (Echinacea), également connues sous les noms populaires de marguerites roses ou
de rudbeckies pourpres, et des graminées ornementales. Ces deux groupes de plantes cohabitent
avec des plantes compagnes.
Situé en face de la serre, le cœur du jardin se subdivise en 7 grandes plates-bandes asymétriques,
légèrement bombées pour favoriser l’égouttement de l’eau de surface hors du milieu de
croissance. Des sentiers permettent d’observer les différents tableaux floraux formés par notre
vaste collection d’échinacées qui compte plus de 75 taxons (espèces et cultivars différents). Nous
espérons à la fois charmer le promeneur néophyte ou expert et l’informer sur notre collection.
Dès la mi-juin, les associations florales se succèdent. L’épanouissement de milliers de capitules
colorés des échinacées débute, à la mi ou fin juillet; celle-ci se prolonge jusqu’à mi ou la fin de
septembre. La majorité de plantes vivaces compagnes introduites offrant une brève floraison, la
présence d’un grand nombre de graminées, plantes structurantes par excellence, dont le feuillage
et la floraison assurent un arrière plan de choix pour nos échinacées
27 Le genre Echinacea, originaire des grandes plaines
d’Amérique du Nord, du Texas aux prairies
canadiennes, comprend une dizaine d’espèces, dont
les plus connues sont: Echinacea angustifolia,
Echinacea pallida, Echinacea purpurea et Echinacea
tennesseensis et plus de 125 cultivars en 2010.
L’espèce Echinacea purpurea est une plante vivace
populaire dans les jardins. Il est relativement facile de
la faire pousser à partir de la graine et elle a produit
de très nombreux hybrides. La rudbeckie pourpre
porte de multiples capitules ligulés rose moyen à rose
foncé, et quelquefois blanches pour la variété ‘Alba’
ou certains cultivars ; les inflorescences perdurent
pendant six à huit semaines. Parfaitement rustique
dans le sud-ouest du Québec (zone 3), les tiges
feuillées s’élèvent généralement de 70 et de 90 cm,
un peu moins pour les cultivars compacts. Le cœur
du capitule est formé par un cône sphérique ou
ovoïde de couleur brun orangé. La floraison colorée
et prolongée de cette espèce ou de ses cultivars
enjolive nos plates-bandes. Notons que les capitules des échinacées attirent les papillons.
Depuis une dizaine d’années, l’échinacée pourpre a fait l’objet d’un grand nombre de croisements
et le nombre de cultivars augmente. Quatre à six nouveaux hybrides s’ajoutent à chaque année.
On dénombre une trentaine de cultivars développés à partir d’Echinacea purpurea dont certains
sont largement diffusés
comme ‘Bravado’, ‘Bright
Star’ et ‘Magnus’. On trouve
parmi ces cultivars des fleurs
doubles comme
‘Razzmatazz’, ‘Pink Double
Delight’, ‘Pink Sorbet’,
‘Coconut Lime’ et ‘Milkshake’.
Certains cultivars
s’obtiennent par semis et
sont donc faciles à multiplier.
Dans notre collection les
cultivars ‘Alba’, ‘Bright Star’,
‘Double Decker’, ‘Lustre
Hybrids’, ‘Pink Parasol’,
‘Prairie Splendor’,
‘Primadonna Deep Rose’,
‘Primadonna White’ et le
28 nouveau cultivar ‘Pow-Wow Wild Berry’ sont issus de semences, tout comme les espèces
Echinacea pallida, E. paradoxa et E. tennesseensis.
Il y quelques années, des plants d’échinacée pourpre furent croisés avec l’échinacée jaune
(Echinacea paradoxa) pour donner des hybrides aux capitules aux teintes plus chaudes, orange,
jaune orangé et rouge orangé souvent connus sous le nom de série Big Sky. Ces hybrides portent
les noms variétales suivants : ‘After Midnignt’, ‘Art’s Pride’, ‘’Crazy Pink’, ‘Harvest Moon’, ‘Mango
Meadowbrite’, ‘Pixie Meadowbrite’, ‘Summer Sky’, ‘Sundown’, ‘Sunrise’, ‘Sunset’ et ‘Twilight’.
Le nombre d’hybride ne cesse d’augmenter. La coloration des
capitules change pour donner des coloris jaune pâle, jaune
orangé, orange et rouge. Le cultivar ‘Tiki Torch’, aux capitules
orange clair, est particulièrement apprécié des horticulteurs
responsables et, nul doute, par nombre de nos visiteurs.
L’échinacée ‘Tomato Soup’ présente des capitules d’un rouge à
peine teinté d’orange. Les cultivars ‘Hot Papaya’, ‘Meringue’,
‘Milkshake’ et ‘Pink Poodle’ portent des inflorescences bien
doubles. La vaste collection des échinacées du Centre de la
nature permet de les comparer afin d’y observer les cultivars les
plus florifères et les plus rustiques.
De nombreuses graminées ornementales ont été également
introduites dans ce vaste jardin. Les graminées font partie de
l’une des familles de plantes les plus importantes du globe, tant
par le grand nombre de genre (650) que d’espèces (9 000) dont
certaines sont essentielles à l’alimentation des humains : blé,
29 avoine, orge, avoine, maïs, riz, sorgho,
millet, etc. Les graminées, du moins
certains taxons, ont une valeur
économique indéniable. Outre l’aspect
économique, plusieurs graminées
offrent un intérêt ornemental qui sied
bien à des aménagements paysagers.
La grâce et l’élégance des tiges et des
inflorescences de certaines graminées
en font un groupe des plus intéressants
parmi les vivaces.
L’engouement pour leur culture est
relativement récent au Québec. Ce n’est
que dans les années 80 qu’un certain nombre de graminées furent introduites sur le marché
québécois. L’offre et diversité des graminées ornementales ne cessent de croître; le choix est de
plus en plus varié. Notre sélection se propose de faire mieux connaître les cultivars les plus
attrayants à tous les amateurs de jardins, en souhaitant qu’ils soient attirés par ces plantes
exceptionnelles. Leur diversité se manifeste par des dimensions, des ports, des couleurs de
feuillage et des inflorescences différenciés. Les graminées présentées dans notre collection sont
des plantes vivaces de situation pleinement ensoleillée, au sol bien drainé.
Nous présentons des graminées vivaces généralement longévives, mais il existe également des
graminées annuelles, peu ou pas rustiques, qui meurent à la fin de l’automne. Certaines peuvent
être observées dans le jardin des annuelles contigu à cet aménagement.
À l’opposé de certaines plantes vivaces, la presque totalité des graminées ornementales sont
décoratives dès le déploiement de leur feuillage et le demeureront souvent jusqu’aux premières
chutes de neige. En effet, leur
floraison et leur fructification
bonifient leur aspect esthétique.
Au fil des ans, le choix des
graminées ornementales s’est
considérablement enrichi et les
amateurs peuvent choisir des ports
et des coloris de feuillages très
différenciés parmi les espèces et
les cultivars proposés. Notre
collection vous en propose
plusieurs taxons.
30 Le jardin d’essai
Le jardin d’essai Norseco/Horticlub
souligne la collaboration étroite qui
s’est établie entre cette firme
horticole de Laval, grainetier
reconnu, et le Centre de la nature,
du moins dans son volet jardin et
jardinage. Il est situé entre la serre
d’exposition des plantes tropicales
et la «halte environnementale». Ce
site a été, pendant quelques
années, occupé par un potager de
démonstration entretenu par les
élèves du Centre de formation
horticole de Laval. En 2007, la
superficie fut libérée et un nouveau jardin thématique occupe maintenant cet espace. Une platebande est dévolue à certains cultivars de plantes annuelles sélectionnés par l’organisation AllAmerica Selections. C’est en 1932 que l’américain W. Ray Hasting proposa la création d’un réseau
d’essais de légumes et d’annuelles à travers les États-Unis et le Canada, pour sélectionner les
variétés et les cultivars les plus performants. Ce réseau fût établi en 1933 et, suite aux
observations d’horticulteurs, 30 variétés et cultivars furent primés en 1934. Chaque année, les
firmes spécialisées dans l’obtention de nouvelles variétés de légumes et d’annuelles produites par
semis proposent leurs semences dans le réseau de la All-America Association. Les gagnants
bénéficient du logo «Gagnant All-America Selections». Notre plate-bande propose une sélection
des gagnants des dernières années.
Outre cette sélection, une seconde
plate-bande à proximité offre à nos
visiteurs une sélection de plantes
annuelles d’un genre précis. Celle-ci
varie selon les années en fonction des
disponibilités et de l’intérêt du genre
auprès des horticulteurs du Centre de
la Nature et des responsables de la
firme Norseco/Horticlub. En 2009, le
genre Rudbeckia hirta, une plante
annuelle intéressante et florifère, a
décliné pas moins d’une vingtaine de
31 cultivars de ces capitules très colorés
pour le plus grand plaisir des visiteurs et
des photographes. En 2010, le genre
«invité» est le Zinnia dont on compte
plusieurs espèces et un grand nombre
de cultivars fort prisés pour la confection
de plates-bandes fleuries. Une vingtaine
de taxons (espèces et cultivars) seront
présentés; les amateurs pourront
facilement les comparer entre eux et
choisir ainsi les variétés les plus
performantes.
En devanture de ces plates-bandes, une
autre grande plate-bande adossée au
jardin des arbustes complète ce jardin
d’essai. Elle regroupe une sélection de
plantes annuelles de notre partenaire, la
firme Norseco/Horticlub. Les plants
implantés se distinguent par un intérêt
particulier et une vigueur exceptionnelle relevés par l’agronome Lise Goudreau. Les associations
sont confiées à notre équipe d’horticulteurs et d’horticultrices qui en assurent également l’entretien.
32 La halte environnementale
La halte environnementale et les jardins écologiques occupent un grand espace entre les jardins
d’essai Norseco/Horticlub et le chalet Nord. Cet espace aménagé est animé et soutenu par le
Service de l’environnement de la Ville de Laval. Un cabanon dont la toiture a été modifiée pour
soutenir un toit vert marque l’une
des trois entrées de cet
aménagement. En période
estivale, les visiteurs y
rencontreront régulièrement des
animateurs spécialisés qui les
renseigneront sur le jardinage
écologique, le compostage
domestique, la lutte biologique, les
plantes résistantes à la
sécheresse, les couvre-sols pour
remplacer les aires engazonnées,
les toits verts, le recyclage et bien
d’autres sujets concernant l’écologie urbaine et l’environnement.
Notre visite débute dans une section abritant des composteurs domestiques. Des panneaux
d’interprétation nous renseignent sur les avantages du compost pour nos plates-bandes et les
valeurs fertilisantes du celui-ci. Un peu plus loin, des plantes couvre-sol sont présentées in vivo
pour nous informer des avantages de leur culture en lieu et place du sempiternel gazon, grand
consommateur d’eau potable et de produits phytosanitaires. Les plantes couvre-sol constituent une
alternative intéressante aux impacts environnementaux de l’entretien des surfaces gazonnées.
Des panneaux d’information nous indiquent les conditions de culture des espèces présentées. En
les comparant entre elles, le visiteur peut plus facilement sélectionner les espèces à introduire
chez lui.
Deux jardins écologiques pour une cour
arrière sont aménagés et offrent aux
regards de nos usagers des exemples
précis d’utilisation de végétaux ornementaux moins sujets aux maladies et aux
ravageurs. Pour diminuer les besoins en
eau et l’entretien, des paillis sont abondamment utilisés. Cet espace didactique
offre une multitude de réponses aux
jardiniers sensibles à un environnement
en harmonie avec la Nature.
33 La serre et sa devanture
La serre d’exposition des plantes tropicales est le second bâtiment ouvert sur le site du parc après
la ferme. Construite en 1972 et réaménagée en 1990, la serre abrite une collection de plantes
tropicales, un bassin de carpes japonaises (koï) et de poissons rouges, ainsi que des oiseaux
exotiques.
Depuis la construction d’un complexe de serres de production pour l’enseignement, propriété du
Centre de formation horticole de Laval, la serre d’exposition dispose d’un hall d’accueil qui relie les
bâtiments. L’entrée de la serre d’exposition de plantes tropicales est accessible à partir du chemin
de service et est encadré par des aménagements paysagers. Ouverte au public à l’année, le
climat tropical humide offre à nos visiteurs une ambiance exotique et chaleureuse qui rappelle les
contrées plus chaudes de notre globe. À l’entrée de la serre trône au sommet de sa cage un
magnifique cacatoès, aux plumes d’un blanc pur. Cet oiseau répond au nom de Dolly ; elle adore
la présence du public pourvu que les visiteurs respectent son espace vital.
34 Le cacatoès blanc
Originaire de l’archipel des Moluques, en Indonésie, Le
cacatoès blanc (Cacatua alba) mesure 40 à 50 cm de
longueur. Son plumage est entièrement blanc avec des reflets
jaunes en dessous et il est coiffé d’une huppe érectile qui se
dresse, selon son humeur, en éventail. C’est un oiseau
grégaire qui vit en joyeuses bandes bruyantes dans les parties
basses des forêts équatoriales de montagne. Tout est bon
pour son bec crochu : fruits, jeunes pousses, amandes, noix,
graines de tournesol, et notre Dolly mange même du brocoli
lorsqu’on lui en offre. Dans son milieu naturel, ce magnifique
oiseau est pourchassé par les trafiquants d’oiseaux exotiques.
Le visiteur peut admirer des spécimens imposants de figuier
des maisons (Ficus benjamina), de palmiers d’Arec
(Chrysalidocarpus lutescens), un pin de Norfolk (Araucaria
heterophylla) et un faux-olivier noir (Bucida buceras). Au
pied du faux-olivier noir, on trouve deux grandes cages
abritant une communauté de perruches callopsittes
(Nymphicus hollandicus) et quelques perruches ondulées
(Melopsittacus undulatus). Tous ces oiseaux ont été donnés
par des citoyens désireux de trouver un refuge agréable
pour des compagnons aimés, mais devenus encombrants
dans un appartement ou une maison.
Une chute agrémente l’aménagement de cette serre; outre
sa fonction esthétique, celle-ci sert à oxygéner le grand
bassin occupant le centre du bâtiment qui contient quelques
carpes japonaises, aussi connues sous le nom de koï, et un
grand nombre de poissons rouges, aussi appelés cyprinés dorés. Les poissons de ce bassin
appartiennent à la plus grande famille de poissons d’eau douce au monde : les Cyprinidées. Les
carpes japonaises sont élevées depuis des siècles en Chine et au Japon pour le plaisir des
empereurs et de la noblesse. Ils existent un grand nombre de classes référant à la forme des
35 nageoires et à la coloration de leurs
écailles. Certaines sont apprivoisées et
font partie intégrante de certains jardins
impériaux.
Oiseaux exotiques et carpes japonaises
incitent les petits et les grands enfants à
revenir régulièrement dans la serre
d’exposition.
Quelques plantes à découvrir.
En poursuivant votre visite, de nombreux promeneurs remarquent la
taille surprenante des oiseaux-du-paradis géants (Stretlizia alba) qui
atteignent dans la serre plus de 5 m de hauteur. À l’aisselle des
feuilles imbriquées se développent les fleurs caractéristiques de cette
famille de plantes. Dans la même plate-bande, en devanture,
originaire de l’Amérique Centrale, on découvre un petit arbuste
fruitier, le goyavier (Psidium gujava). Il Mesure de 1,50 à 3 m de
hauteur. Peu exigeant concernant le type de sol et demandant peu de
soins, c’est un arbuste très cultivé dans les contrées tropicales. Le
fruit ovoïde, jaune à maturité, possède une chair rose-orangé dans
laquelle sont noyées de petites graines. La goyave a une saveur
douce et parfumée. On l’utilise pour la fabrication de jus, de
confitures, gelées et conserves.
À la base du goyavier poussent plusieurs plants d’Anthurium
communément appelés langue-de-feu ou flamant rose. Les
hybrides de la collection sont probablement issus de l’espèce
botanique Anthurium andraeanum. Ces plantes sont prisées
pour leur grande valeur ornementale et pour la durée
exceptionnelle de leur inflorescence. Celle-ci se compose
d’une spathe colorée (feuille transformée), cireuse et brillante,
entourant un spadice de 5 cm de même couleur. Sous
l’ambiance tropicale de notre serre, la plante fleurit toute
l’année.
36 Parmi la centaine de plantes tropicales en croissance dans ce
lieu idyllique, notre collection de plantes tropicales économiques
est sans doute la plus commentée. Nous possédons des
bananiers nains, des orangers, un limettier, deux
pamplemoussiers, un figuier, des caféiers, un citronnier, un
manguier, un néflier du Japon, un goyavier, un kumquat et des
calamondiers ou orangers de Panama.
Les bananiers (Musa sapientum), originaires des forêts
tropicales de l’Asie du sud-est, sont actuellement largement
répandus à travers les régions tropicales du globe. Les
Espagnols et les Portugais l’apportèrent en Amérique; d’abord
aux Antilles, à Saint-Domingue, puis dans les Guyanes, en
Colombie et au Brésil. Le Musa sapientum, de son nom
scientifique, est cultivé pour ses fruits ; ceux-ci sont dépourvus
de graines. Ils sont groupés en mains pouvant compter de 8 à
20 bananes. Plusieurs mains réunies sur un même axe forment
ce que l’on appelle un régime.
Le tronc du bananier est formé du pétiole de ses grandes
feuilles. Ce n’est donc pas un arbre, mais une herbe. Son espérance de vie est brève ; le temps de
produire un seul régime de bananes. Ensuite, il meurt… en laissant toutefois une nouvelle pousse
prendre la relève.
La banane était la base alimentaire d’un
grand nombre d’individus des régions
tropicales du globe ; elle demeure
toujours un des fruits les plus consommés
en Occident.
À plusieurs endroits de notre serre
d’exposition poussent des caféiers. Ceuxci atteignent plus de 2 à 2,50 m de
hauteur. L’arbuste fleurit régulièrement
sous notre climat tropical et les visiteurs
peuvent voir ses fruits charnus passer du
vert au rouge lorsqu’ils sont mûrs. C’est à ce stade, qu’ils sont cueillis. Le fruit dépulpé donne
37 deux graines qui sont ensuite séchées, torréfiées et
moulues pour donner la mouture du café que l’on boit. Le
Coffea arabica est originaire d’Abyssinie, dans le nord de
l’Éthiopie. L’utilisation des graines torréfiées débuta il y a
longtemps en Égypte, en Arabie et en Perse et se
transmit à Constantinople vers 1553.
Le calamondin ou oranger de Panama (X Citrofortunella
mitis) est un hybride issu du mandarinier (Citrus
reticulata) et du kumquat (Fortunella margarita). Ce petit
arbre de 3 à 5 m de hauteur donne une multitude de
petits fruits très acidulés surtout recherchés pour l’effet
décoratif. Il fructifie abondamment dans notre serre. On
le conseille comme plante d’appartement où il supporte
assez bien les conditions de culture imposées.
Le limettier (Citrus aurantiifolia) est un autre arbre fruitier exotique qui fructifie régulièrement dans
notre serre. Originaire de l’Asie du sud-est, la lime est maintenant cultivée en Amérique centrale et
dans le pourtour de la Méditerranée. Le
spécimen de notre collection et un limettier
mexicain qui donne un fruit ovale à la peau
d’un vert foncé. Très acide, le jus de lime
parfume un grand nombre de plats et de
boissons. Le fruit, riche en vitamine C, fut
longtemps utilisé sur les navires comme
remède préventif contre le scorbut.
Parmi les quelques orchidées de notre
collection, le genre Phalaenopsis dont nous
avons quelques spécimens, a le mérite d’être
facile de culture. Cette plante épiphyte (plante
poussant sur un hôte sans recours au parasitisme) porte de longues feuilles et des racines
adventives charnues. Elle croît dans un médium de culture fait de mousse de tourbe, écorce de
bois et de vermiculite grossière. Au début de janvier, des hampes florales se dressent, puis
s’arquent ; à l’extrémité une vingtaine de fleurs, quelquefois plus, s’épanouissent pendant 2 à 3
mois. Il existe un grand nombre de cultivars tous aussi intéressants et florifères.
38 La devanture de la serre serra complètement réaménagée après les travaux de rénovations du
revêtement de la serre à l’été 2010. Les horticulteurs proposent une plate-bande composée de
plantes exotiques non rustiques qui seront implantées durant la période estivale et remisée
l’automne venu. Nous retrouverons des lauriers roses (Nerium oleander), des bananiers décoratifs
(Musa ‘Siam Ruby’), des camaras communs (Lantana ‘Luscious Tropical Fruit’, des cannas
hybrides (Canna x hybrida), des hibiscus rose de Chine (Hibiscus rosa-sinensis) et quelques
autres «pensionnaires» de notre serre de plantes tropicales qui seront acclimatés pour servir
d’ornement. Cette plate-bande exotique reprendra donc le thème de notre collection intérieure.
39 Les serres de production du Centre de formation horticole de Laval
Le Centre de formation horticole de Laval est une école publique de la Commission scolaire de
Laval qui offre des D.E.P. en horticulture et jardinerie, réalisation d’aménagements paysagers, en
fleuristerie et en arboriculture et élagage. Cette école est située tout près du Centre de la nature et
les serres de production qui servent également pour les apprentissages en production végétale
(semis, bouturage, entretien, traitements phytosanitaires) sont depuis une dizaine d’années
érigées sur un terrain adjacent à la serre d’exposition des plantes tropicales.
Ce complexe moderne est composé de deux grandes serres de production et d’une aire de service
qui accueille une salle de classe, un garage et des aires d’entreposage. Par suite d’une entente
avec la Ville de Laval, propriétaire du site, les serres de production du Centre de formation
horticole de Laval produisent une grande partie des plantes annuelles qui sont plantées dans les
différentes plates-bandes du Centre de la Nature.
40 Outre cette production qui accapare les professeurs et les étudiants durant le printemps, les serres
accueillent cycliquement la mise en culture de d’hortensias (Hydrangea macrophylla), de
chrysanthèmes d’automne (Chrysanthemum morifolium), de lis de Pâques (Lilium longiflorum) et
de poinsettias (Euphorbia pulcherrima), ainsi qu’une collection permanente de plantes tropicales.
Les serres de production et l’espace environnant se transforment à périodes fixes en une jardinerie
pour les besoins d’apprentissage des étudiants qui fréquentent le programme Horticulture et
jardinerie. À des dates déterminées, Pâques ou la fête des mères, le temps des fêtes ou le
printemps (fin mai), les étudiants apprennent alors les rudiments de la vente au détail et le service
à la clientèle dans une reconstitution réelle d’un centre-jardin. Le public est alors invité à participer
à cette activité particulière.
Informations sur les ventes et les programmes offerts : www.cslaval.qc.ca/centrehorticole/ 41 Outre ses jardins, le Centre de la nature offre une panoplie d’activités en toutes saisons :
•
•
•
•
Sentiers de marche
Visite de la ferme
Carrousel de poneys
Observatoire d’astronomie
L’été, plusieurs idées de sorties vous sont offertes :
•
•
•
•
•
•
Canot, kayak et rabaska sur le grand lac (embarcations offertes à la boutique de location)
Escalade (sur réservation seulement)
Planchedrôme
Pétanque et palet américain
Balade en train
Coin du pâturage avec les chèvres et autres petits animaux
L’hiver, sortez au grand air et profitez des vastes espaces à votre disposition :
•
•
•
•
Patinage sur le grand lac (patins disponibles à la boutique de location)
Ski de fond sur un réseau de 5 km (skis offerts à la boutique de location)
Glissade (tubes à air offerts à la boutique de location)
Ski alpin pour les enfants de 5 à 8 ans
Renseignements généraux
Centre de la nature de Laval
901, avenue du Parc
Saint-Vincent-de-Paul
450 662-4942
www.ville.laval.qc.ca (onglet « Vie communautaire »)
[email protected]
43 Crédits
Texte et montage : l’horticulteur Daniel Fortin, Centre de la nature de Laval;
photos du chapitre sur l’historique du Centre de la nature : archives Ville de Laval et Centre de la
nature;
autres photos : gracieuseté de Daniel Fortin;
Révision linguistique : Anne-Marie Deraspe.
Version (mars 2010) 44