Le Courrier de BALBEC N° 26
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Le Courrier de BALBEC N° 26
N° 26 – Premier trimestre 2007 L’EDITORIAL le F.I.S.A.C. et 1 752 000 euros pour la ville. Cabourg voit s’accélérer l’exécution des chantiers de ses projets arrivés à maturité. Qu’en est-t-il de l’architecture du projet de la halle? La place du marché se situe dans la “zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager” (ZPPAUP). Selon notre lecture, les textes ne font que des références anecdotiques à une époque qui s’étend du milieu du 19ème jusqu’au début du 20ème siècle. Ils n’imposent aucun style précis pour les constructions neuves, laissant la décision aux élus sous l’oeil vigilant de l’architecte des bâtiments de France (ABF). Cependant illustrant le règlement, moult photographies et croquis rappellent les éléments architecturaux présents à Cabourg, normands et autres. Aucun exemple de style Baltard ne semble y figurer. Ainsi, notre nouvel office de tourisme a ouvert ses portes à Noël. Son inauguration, le 20 janvier, a permis à chacun d’apprécier la fonctionnalité des installations intérieures. Sans doute allons-nous nous habituer à son aspect extérieur. Comme Cabourg est marquée par l’éclectisme de son riche passé architectural, cette construction pourrait être vue comme une réminiscence en verre et en tubes des pavillons de musique d’antan! La 2ème phase du réaménagement du “coeur de ville” ne passe pas inaperçue non plus. Devant et derrière la mairie, l’ouverture de larges brèches donnent de l’air et de la perspective au site. Or une petite maquette exposée à la mairie nous révèle une halle de style Baltard. Nous sommes renvoyés au dictionnaire: Victor Baltard, architecte français, né à Paris (18051874). Utilisateur du fer, il a construit à Paris les anciennes halles centrales (1854). Des envolées de toits s’appuient sur des encadrements de ferronneries dentelées, euxmêmes assis sur un soubassement de murs pleins. Vu de haut, le tout fait penser à de vastes tentes. L’aménagement du parking est censé permettre l’organisation d’animations et de spectacles par les associations. A cette fin, les arbres déracinés seront remplacés par des arbres “mobiles”. Les anciens bâtiments ne seront que partiellement reconstruits. Dans le budget, une subvention du Conseil général vient abonder à hauteur de 187 000 euros les 557 000 euros de la commune. Sur l’architecture de marchés avaient surgi dans nos mémoires des halles immortalisées par des peintres normands tels que Boudin, Dubourg ou Saint-Delis, des halles qu’on peut encore redécouvrir en se promenant sur la côte et dans l’arrière-pays. L’architecture de notre halle ne pourrait-elle pas plutôt trouver là son inspiration? Le chantier de la halle du marché est prévu pour septembre. Ce marché est le véritable centre d’attraction et de rencontre pour tous, Cabourgeais et Estivants. Ainsi, sa nouvelle halle est-elle attendue avec intérêt. Le financement complet du projet “coeur de ville” se répartit en 298 000 euros fournis par Marie-Luise Herschtel 1 embelli, il ouvrira toute l’année. En ce même temps la digue est prolongée à l’ouest et à l’est et prend le nom de “Promenade Marcel Proust”. LE 7 JUILLET 2007 Cabourg célébrera le Centenaire de L’INAUGURATION du GRAND HÔTEL Le Grand Hôtel aujourd’hui En 1907, au cours de Quelques repères la Belle Epoque, historiques Charles Bertrand propriétaire des “Grands Etablissements” (grand hôtel, casino, bains) fait disparaître l’ancienne bâtisse dit “Hôtel de la plage” (datant de 1862) pour construire l’actuel hôtel dont l’inauguration a lieu le 7 juillet. De nouveau entièrement renové entre 1994 et 2003 par le groupe Accor et sous le regard compétent et diligent de M. Blénet, son directeur, l’établissement classé Mercure 4 étoiles, conserve dans sa décoration le caractère et le charme de la Belle Epoque. Alors s’élèvent de nouvelles et belles villas, notamment autour du casino de l’époque, et l’air iodé, sain et vivifiant de la “Reine des plages” permet de classer Cabourg en station climatique. C’est notamment le cas de la vaste salle à manger où Marcel Proust dînait tard le soir et qu’il comparait à un “aquarium”. La clientèle élégante de l’époque y était en effet observée avec curiosité par les passants sur la digue comme l’auraient été des poissons exotiques dans leur bocal. C’est ainsi que pour soigner son asthme chronique, Marcel Proust séjournera chaque saison de 1909 à 1914 au Grand Hôtel où il “se sent bien” et dont il aime l’atmosphère. Lieux de mémoire - Extraits de l’oeuvre de Proust présentés sur des chevalets, devant le Grand Hôtel, dans les jardins du Casino, sur la digue. Dans ce palace où en observateur attentif il guette la vie tourmentée de la haute bourgeoisie de son temps, l’écrivain trouve l’inspiration pour ces pages inoubliables de l’oeuvre “A la recherche du temps perdu” dont en particulier les volumes “A l’ombre des jeunes filles en fleurs” et “Sodome et Gomorrhe” évoquent Cabourg sous le nom de Balbec. Sa chambre à coucher, lieu d’où il contemplait les mouvements de la marée, a été reconstituée. - Buste de Charles Bertrand sur son socle dans les jardins du Casino face droite de la villa Argentine. - Stèle dédiée à Bruno Coquatrix dans le jardin de l’espace culturel portant son nom. Références: Dr. J.P.Henriet, “Ville de Cabourg - Histoire” et “Marcel Proust – Histoire de Cabourg”, brochures disponibles à l’Office de tourisme. 1914-1918: le Grand Hôtel devient un hôpital pour les militaires convalescents. Rendez-vous en juillet pour les amoureux de Cabourg. 1919-1926: la salle du restaurant de l’hôtel, aujourd’hui salle Marcel Proust, s’élargit sur la terrasse nord. Anne-Marie Guillo 1940-1944: le Grand Hôtel est occupé par l’armée allemande comme lieu de détente. Le Courrier de Balbec B.P. 69 – 14390 Cabourg Directrice de publication: M.L.Herschtel Comité de rédaction: Membres du conseil d’administration. N°ISSN: 1283-9299 Rédaction du n° 26 terminée le 31/03/2007 1957: la municipalité de Cabourg acquiert le Grand Hôtel et le Casino. Au cours des années 70 et 80, sous l’égide du maire Bruno Coquatrix, les municipalités successives entreprennent la rénovation du Grand Hôtel placé sous régie. Modernisé et 2 UN TEMOIGNAGE Le mérule peut aussi s’infiltrer par la moindre faille d’un mur en pierre, plâtre ou béton, disjoindre les joints et infester un local voisin. Il peut également se glisser le long de tuyaux et de cables électriques. Un article de la presse locale cité dans notre précédent numéro, indiquait: “Des mérules ont ravagé le plancher...”, comme s’il s’agissait de souris, termites ou autres bestioles. Il n’en est rien. Il s’agit du “serpula lacrymans” ou champignon des maisons, le mérule, fléau des bois de charpente, des poutres et des planchers. La bible en parle (Lévitique 14, 33-48) et au Moyen Age, on brûlait les bâtiments atteints, voire des quartiers entiers ce qui montre bien sa dangérosité. Comment être alertés? - Une peinture sur bois ou sur une cloison légère qui s’écaille... - Un gonflement anormal d’un lambris, d’un doublage où l’affaissement localisé d’un plancher... - Une déformation anormale d’un toit. Sur des morceaux de bois, dans des sous-sols confinés, non ventilés, humides, obscures et chauds mais aussi derrière des doublages de murs humides, derrière des lambris, dans des plafonds, sous des parquets, sous des isolations de combles sans parevapeur correct, dans des rez-de-chaussées sans vide sanitaire, sous des revêtements de sol aux peintures imperméables...la liste est longue. – Assurer une bonne ventilation des zones fermées: pas d’air stagnant dans les pièces humides (cuisines, salles d’eau, toilettes)... - Supprimer toutes les causes d’humidité: fuites, infiltrations, condensations... - Eviter dans les zones favorables une température supérieure à 18° C... Surveiller (c’est mon expérience personnelle) les cheminées incluses dans des murs anciens, apportant à la fois humidité et chaleur. Où le rencontrons-nous? Que faire chez vous? Ce champignon a l’aspect d’un feutrage blanchâtre, épais, cotonneux. Lorsqu’il fructifie, les zones du bois attaqué deviennent brun-rouille. Cette substance brunâtre – la pourriture sèche – n’offre plus aucune résistance: on peut traverser avec le doigt plusieurs centimètres de bois. - Supprimer les causes favorisantes: humidité, chaleur, obscurité, stagnation de l’eau... - Eliminer et brûler les éléments atteints... - Traiter par brûlage et produits fongicides les zones voisines. Ces traitements ne peuvent être exécutés que par des entreprises dûment certifiées. Comment traiter ? Nous avions déjà évoqué son action mais voilà comment je l’ai vécu. La partie végétative du champignon est formée par un ensemble de filaments très fins qui parcourent la masse du bois et forment des zones brun-rouille couvertes par des milliards de spores. Cette poudre, transportée par les courants d’air, les manipulations etc., assure la dissémination du champignon. Comment agit-il? Information: Plaquette éditée par le Conseil général du Calvados sur site internet www.cg14.fr; Fédération du bâtiment et des travaux publics du Calvados; Equipe de recherche et d’étude en mycologie (EREM, Université de Caen Basse Normandie); Laboratoire de recherche sur le mérule, sous la direction du Dr. J.P. Rioutt et avec le Cabinet d’expertise Alain Bourreau. Les filaments ou hyphes peuvent aussi se regrouper et former des cordons pouvant atteindre une dizaine de mètres ce qui permet au champignon de transporter de l’eau à distance ainsi que des enzymes qui détruisent la cellulose du bois. C’est une calamité, ouvrez l’oeil, soyez vigilants, il y va de votre patrimoine. Dans une villa, une attaque en sous-sol peut détruire la toiture! Claude Lavaste 3 4 5
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