Textiles d`habillement, Linge de maison et chaussures
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Textiles d`habillement, Linge de maison et chaussures
COLLECTION REPÈRES ) Synthèse Textiles d’habillement, Linge de maison et chaussures (TLC) Réglementation Organisation Marché Collecte Traitement Perspectives Données 2009 ) COLLECTION REPÈRES Réglementation Réglementation européenne Réglementation française Code de l’environnement article L 541-10-3 Pas de réglementation spécifique sur les TLC Obligation faite aux metteurs en marché de TLC de contribuer financièrement à leur fin de vie Code de l’environnement Articles R 543-214 à R 543-224 Section déchets de TLC destinés aux ménages Arrêté du 17 mars 2009 Agrément d’EcoTLC Arrêté du 10 novembre 2009 Décompte des heures d’insertion La réglementation en vigueur en France S’appuyant sur la mise en œuvre du principe de la REP (Responsabilité élargie du producteur), l’article L 541-10-3 (initié par la loi de finances nº 2006-1666 du 21 décembre 2006, article 69 pour l’année 2007) a fait obligation, à compter du 1er janvier 2007, à « toutes les personnes physiques ou morales qui mettent sur le marché national à titre professionnel des produits textiles d’habillement, des chaussures ou du linge de maison neufs destinés aux ménages de contribuer ou de pourvoir au recyclage et au traitement des déchets issus de ces produits ». Ces metteurs en marché sont ainsi tenus : z soit de contribuer financièrement à un organisme agréé par les pouvoirs publics chargé de passer convention avec les opérateurs de tri et les collectivités territoriales ou leurs groupements en charge de l’élimination des déchets en leur versant un soutien financier pour les opérations de recyclage et de traitement des déchets concernés ; 2 z soit de mettre en place, dans le respect d’un cahier des charges, un système individuel de recyclage et de traitement de ces déchets. Cette loi évoque par ailleurs le fait que l’organisation à mettre en place favorise l’insertion des personnes rencontrant des difficultés au regard de l’emploi. Les articles D 543-214 à D 543-224 du Code de l’environnement précisent notamment : z les modalités d’agrément par les pouvoirs publics des organismes chargés de mener à bien les opérations requises pour favoriser la collecte et la valorisation matière des déchets concernés ; z les principes de calcul et de modulation des barèmes de contribution des metteurs en marché ; z la nature des objectifs réunis dans le cahier des charges d’agrément fixés à ces organismes (collecte et traitement de 50 % des quantités mises en marché, soutien financier au recyclage et à la communication relative à la collecte sélective, travaux de recherche et développement, insertion de personnes en difficulté) ; z les exigences d’information des pouvoirs publics et la nature des résultats à transmettre. Par arrêté du 17 mars 2009, la société EcoTLC a reçu l’agrément du ministère chargé du Développement durable et du ministère de l’Économie jusqu’au 31/12/2013, pour percevoir les contributions au recyclage et au traitement des déchets issus des produits textiles d’habillement, des chaussures et du linge de maison neufs destinés aux ménages et verser des soutiens aux opérateurs de tri pour les opérations de gestion des déchets et aux collectivités territoriales ou leurs groupements pour la communication en application des articles L 541-10-3 et D 543-214 à D 543-224 et du Code de l’environnement. L’arrêté du 10 novembre 2009 fixe les modalités de décompte des heures de travail ou de formation comptabilisées dans l’objectif d’insertion des personnes rencontrant des difficultés au regard de l’emploi. ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire ) COLLECTION REPÈRES Organisation Le dispositif mis en place s’inspire du contenu du rapport élaboré par le groupe de travail associant l’ensemble des acteurs représentatifs de la filière, installé en mars 2006 à la demande du Ministre délégué au Budget et à la réforme de l’État. Les produits visés par la réglementation et concernés par le dispositif EcoTLC sont exclusivement des vêtements, linges de maison et chaussures détenus par les particuliers. Les produits équivalents relevant d’une activité professionnelle ne sont donc pas pris en compte. Cependant, afin que soient précisés les types de produits des ménages relevant du champ d’application de l’article L. 441-10-3 du Code de l’environnement, un avis paru au journal officiel du 21 août 2008 dresse une liste non exhaustive des produits assujettis et des produits exclus. Les pouvoirs publics Les pouvoirs publics, conformément au Code de l’environnement, ont la charge d’agréer un ou plusieurs organismes collectifs ou systèmes individuels de recyclage et de traitement des déchets intervenant sur tout le territoire. A l’heure actuelle, seule la société EcoTLC a déposé une demande et reçu un agrément en vertu duquel elle doit régulièrement rendre compte de son activité aux pouvoirs publics qui assurent le contrôle du dispositif, avec notamment l’appui de l’ADEME et d’une commission consultative d’agrément réunissant les représentants des différents acteurs. Les pouvoirs publics contrôlent par ailleurs auprès des metteurs en marché la mise en œuvre de leur obligation réglementaire. Les contrevenants sont passibles d’une amende prévue pour les contraventions de 3ème classe pour chaque produit non contribuant. Les relations entre les acteurs : dispositif pour les TLC des ménages Pouvoirs publics Metteurs en marché de TLC neufs Contrat d’adhésion Agrément Reporting EcoTLC organisme agréé Convention Convention Opérateurs de tri Référencement (1) Information Sensibilisation Collectivités locales Convention Information Sensibilisation (2) Organismes de collecte L’organisme agréé EcoTLC est une SAS (société par actions simplifiée) où l’intégralité des sommes perçues est utilisée pour les missions fixées dans le cahier des charges de l’agrément et pour assurer ses coûts de fonctionnement. EcoTLC compte 29 associés représentatifs de l’ensemble des principaux secteurs contributeurs. Ses objectifs et son fonctionnement sont encadrés au travers de l’agrément délivré par les pouvoirs publics. En aval de la filière, EcoTLC agit en liaison directe avec les opérateurs de tri et les collectivités territoriales, et en concertation avec les associations de consommateurs et de défense de l’environnement. Citoyen (1) (2) Action d’EcoTLC hors cahier des charges Uniquement en cas de collecte sur la voie publique Les metteurs en marché de TLC Les metteurs en marché de TLC, en adhérant à EcoTLC, répondent à leur obligation réglementaire. Ils versent des contributions en fonction du volume mis en marché français exprimé en nombre de pièces vendues, suivant un barème en 2009 dépendant de la catégorie de taille de ces pièces : z Très petites pièces (TPP) : 0,1 centime d’€ ; z Petites pièces (PP) : 0,4 centime d’€ ; z Moyennes pièces (MP) : 0,6 centime d’€ ; z Grosses pièces (GP) : 4 centimes d’€. 3 ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire ) COLLECTION REPÈRES Organisation (suite) Pour l’année 2009, ont ainsi été déclarées, pour une contribution totale de plus de 11 millions d’euros, 2,324 milliards de pièces. Aux termes d’un contrat d’adhésion passé avec EcoTLC, chaque contributeur s’engage à effectuer, au plus tard le 15 mars de l’année n, la déclaration des quantités de TLC assujettis mis sur le marché en année n-1. EcoTLC a mis en place deux types de contribution : z contribution au réel (sur la base des déclarations effectuées) ; z contribution forfaitaire pour les adhérents ayant réalisé un chiffre d’affaires inférieur à 750 000 € HT ou mis en marché moins de 5 000 pièces. EcoTLC propose également des contrats de groupe, qui peuvent être souscrits par des fédérations professionnelles dont les adhérents sont assujettis à l’article L 541-10-3. Ces contrats couvrent l’ensemble des adhérents, à jour de leur cotisation, des fédérations signataires. Les opérateurs de tri Les opérateurs de tri, exploitants d’installations industrielles de tri de TLC usagés, sont susceptibles de bénéficier de soutiens financiers de la part d’EcoTLC, dans les conditions suivantes : z l’opérateur de tri s’engage à déclarer les quantités de TLC triés provenant de collectes réalisées sur le territoire français par le biais de collecteurs conventionnés par les collectivités territoriales en cas de collecte sur la voie publique ou par les personnes sur le terrain desquelles est faite la collecte dans les autres cas et il assure la traçabilité amont des TLC collectés ; z l’opérateur de tri justifie d’un taux de valorisation matière d’au moins 70 % des quantités triées (réemploi, recyclage) et assure la traçabilité aval des TLC triés et valorisés. (1) Deux types de soutiens sont prévus : z soutien à la « pérennisation », versé en année n, d’un montant de 69 € par tonne triée en année n-1 z soutien au « développement », versé en année n et d’un montant de 50 € par tonne, en fonction de l’augmentation en année n-1 des tonnes triées par un opérateur donné. Pour obtenir la totalité de ce soutien, l’opérateur de tri devra justifier d’un coefficient d’insertion de personnes en difficultés au regard de l’emploi au minimum de 15 % (en nombre d’heures ETP(1)) du nombre d’emplois générés par cette augmentation de tonnage trié et valorisé. Le montant de ce soutien versé au titre de l’information et de la sensibilisation du citoyen est fixé à 0,1 €/ habitant desservi. Les citoyens Les citoyens, par leur geste de tri, conditionnent le fonctionnement et le succès de l’ensemble du dispositif. EcoTLC, en liaison avec les collectivités territoriales et les associations de consommateurs, leur apporte une information adaptée. Pour bénéficier de ces soutiens, l’opérateur doit signer au préalable une convention avec EcoTLC. Il doit ensuite chaque année et au plus tard le 30 juin, déclarer auprès d’EcoTLC les quantités triées en année n-1. L’annexe I au cahier des charges de l’écoorganisme fixe le barème en vigueur des soutiens financiers versés aux opérateurs de tri. Cette annexe est modifiée, si nécessaire, en fonction de l’évolution des coûts de recyclage et de traitement des déchets mentionnés à l’article L 541-10-3 du Code de l’environnement. Les collectivités territoriales Les collectivités territoriales, ayant la responsabilité de l’organisation des collectes sur leur territoire, passent des conventions avec des organismes de collecte et peuvent bénéficier de soutiens financiers destinés à promouvoir la collecte sélective des TLC auprès des habitants, dans les conditions suivantes : z en faire la demande et signer une convention avec EcoTLC ; z être équipées de points d’apport textiles, linges, chaussures à raison d’un au moins pour 2 000 habitants. ETP : Équivalent temps plein 4 ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire ) COLLECTION REPÈRES Marché des TLC des ménages généralités Les professionnels des industries de l’habillement et de la chaussure expriment les quantités mises en marché en nombre de pièces ou en chiffre d’affaires plutôt qu’en poids. Il est donc difficile de chiffrer les tonnages de TLC neufs vendus et consommés avec précision. On estime cependant que la consommation annuelle de textile en Europe représente environ 24 kg par habitant, dont 50 % pour l’habillement. Cette consommation européenne moyenne de 12 kg de vêtements par habitant et par an est à rapprocher des valeurs couramment admises pour les consommations en France (9 kg par hab. et par an, y compris le linge de maison) et d’autres pays européens (15 kg par % total Import en valeur habitant et par an en Suisse par exemple). Si l’on rajoute pour le cas français la consommation de chaussures, estimée à 2 kg par habitant et par an, on peut déduire que le flux de TLC mis en marché annuellement représente environ 700 000 tonnes. C’est la valeur qui a été prise en compte par les pouvoirs publics pour la caractérisation du gisement concerné par la filière, en première approximation. Marché français des TLC : une forte dépendance de l’import Cas des produits textiles Depuis maintenant plusieurs décennies, l’industrie française de l’habillement est confrontée à une vive concurrence internationale (Chine et autres pays asiatiques notamment), qui se traduit par un taux d’importation sensiblement supérieur à 50 % et un fort déficit du commerce extérieur, plus accentué dans le domaine des vêtements masculins (hommes et garçonnets) dont la production a été divisée par 7 entre 1998 et 2004, celle de l’habillement ayant « seulement » été divisée par 3 pendant la même période. A titre d’exemple les importations de produits textiles d’habillement s’élevaient à 14,3 milliards d’euros en 2009 et à 11,5 milliards en 2000, contre respectivement 6,7 milliards et 5,5 milliards d’euros d’exportations. Pour les dix premiers pays fournisseurs, l’évolution des importations est la suivante depuis 2000 : Importation de vêtements en France Source IFM (1)/Douanes 35 % 30 % 25 % 20 % 15 % 10 % 5% 0 Chine 2000 Italie 2005 Bengladesh Tunisie 2008 Turquie 2009 Maroc Inde Allemagne Belgique Portugal (1) IFM : Institut Français de la Mode 5 ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire ) COLLECTION REPÈRES Marché des TLC des ménages (suite) Cette situation de forte dépendance s’explique aisément si l’on fait l’analyse des coûts horaires du travail en 2008 (source cabinet WERNER International 2009) dans les industries textiles (filature, tissage, ennoblissement, finitions) de divers pays. On y apprend par exemple que ce coût horaire est au minimum de 0,5 dollar au Bengladesh et au maximum de 40,5 dollars en Suisse, la France se situant à 31,3 dollars et la Chine à 2 dollars. Les délocalisations massives qui ont résulté de cette situation de fait, accentuée par la parité eurodollars favorisant les exportations en dollars, ont entraîné une concurrence sur les marchés internationaux entre les vêtements neufs à bas prix venant des pays asiatiques et les vêtements d’occasion provenant de la collecte des textiles usagés, qui est un des facteurs majeurs qui ont présidé à la création de la filière TLC. Les importations françaises de chaussures proviennent principalement des pays asiatiques, qui assurent à eux seuls 84 % de la production mondiale, l’Europe n’en assurant que 5 %. Cas des chaussures A noter cependant le cas particulier de l’Italie, leader européen, dont la production de paires de chaussures (haut de gamme notamment) en 2008 est plus de 7 fois supérieure à celle de la France (respectivement 225,2 et 31 millions de paires) et est pour cette même année, notre deuxième fournisseur, juste après la Chine, selon le chiffre d’affaires importé (0,89 milliard d’euros contre 0,97 milliards pour la Chine). L’industrie française de la chaussure est confrontée aux mêmes problèmes et subit les mêmes effets que l’industrie textile sur son activité. Les chiffres publiés par la Fédération française de la chaussure (FFC) sur la période 1998-2008 montrent que sur un marché relativement stable en chiffre d’affaires (3,58 milliards d’euros en 1998, 3,47 milliards en 2008), le déficit de la balance extérieure est passé de 1,5 à 2,5 milliards d’euros. Chiffre d’affaires de l’industrie de la chaussure Milliards d’euros 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 Import Production Export 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 LE MARCHÉ FRANçAIS DES TLC Les vêtements Un chiffre d’affaires relativement stable depuis plusieurs années. En 2003, la consommation de produits d’habillement représentait en France un chiffre d’affaires de 30,5 milliards d’euros (source IFM). Il est d’environ 29,9 milliards en 2009 et de 30,7 milliards en 2008. (1) Les diverses catégories de produits mis en marché Répartition selon les chiffres d’affaires (chiffres 2009, source IFM(1)) Répartition des vêtements consommés par type Femme 15 ans et + 49,9 % Homme 15 ans et + 32,8 % Enfant 2 à 14 ans 12,8 % Layette 0 à 1 an 4,5 % IFM : Institut Français de la Mode 6 ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire Répartition selon la taille des pièces (chiffres 2009 sources IFM(1)) Répartition des quantités de vêtements consommés par taille de pièces Pour un total de 1,9 milliard de pièces vendues (chiffre relativement stable depuis plusieurs années), la répartition est présentée dans le graphe correspondant. 80 % Dans chacune des catégories, ce sont les vêtements pour femmes qui sont largement majoritaires (env. 50 % du nombre total de pièces), suivis par les vêtements pour hommes (env. 30 %), les vêtements pour enfants représentant environ 20 % du total. 50 % Cette répartition par taille de pièces est strictement identique à celle déduite des déclarations faites à EcoTLC en 2009, à condition cependant de réunir les « très petites pièces » déclarées avec les « petites pièces ». Répartition selon les circuits de distribution (Chiffres 2009 source IFM(1)) Cette répartition s’appuie sur le total des sommes dépensées en 2009 pour les achats de vêtements, soit 29,9 milliards d’euros. Le linge de maison (LDM) Dans cette catégorie entrent divers produits textiles d’usage courant de literie (taies, draps, couvertures), de cuisine (nappes, serviettes, torchons) ou de salle de bains (serviettes, gants, draps de bain). En sont exclus les produits textiles d’ameublement (rideaux, coussins, housses) ou de camping (duvets, sacs de couchage). Il existe peu d’information spécifique au linge de maison, qui représente une très faible part du marché concerné par la réglementation. En 2009, il a été mis en marché environ 174 000 pièces sur le marché français, dont la répartition selon la taille est présentée dans le graphe correspondant. 70 % 60 % Petites pièces 74 % 40 % Pièces moyennes 22 % 30 % 20 % Grosses pièces 3% 10 % 0 Répartition de la consommation de vêtement par circuit de distribution Chaînes spécialisées 27 % Indépendants 17 % Alimentaires 14 % GSS (2)Gde diffusion 12 % VAD(3) 7% Magasins de sport 7% Autres 6% Grands magasins 5% Marchés et foires 3% Magasins populaires 2% Répartition LDM par taille de pièces Petites pièces 48 % Pièces moyennes 44 % Grosses pièces 8% IFM : Institut Français de la Mode GSS : Grandes surfaces spécialisées (3) VAD : Vente à distance (1) (2) 7 ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire ) COLLECTION REPÈRES Marché des TLC des ménages (suite) Les chaussures Consommation apparente Les données 2008 publiées par la FFC permettent de chiffrer la consommation apparente de chaussures en France à partir des données suivantes : z production : 30,8 millions de paires ; z importation : 409,4 millions de paires ; z exportation : 64,1 millions de paires. D’où une consommation apparente 2008 d’environ 376 millions de paires (pour 415 millions en 2007). de chaussures est assurée par 111 entreprises représentant un effectif total de 7 750 personnes (source FFC-CNC 2008). Pour 2009, des estimations provisoires de la FFC font état d’une consommation apparente de l’ordre de 366 millions de paires. Usages et matériaux Les chaussures fabriquées en France (30,8 millions de paires) se répartissent, en pourcentages du nombre de paires fabriquées, et par type d’usages et de matériaux constitutifs de la « tige » (partie supérieure de la chaussure), de la façon suivante : La production française Avec un chiffre d’affaires de 960 millions d’euros pour une production de 30,8 millions de paires, la production française Production française de chaussures par usage Ville 33 % Intérieur 27 % Travail et sécurité 23 % Sport et détente 17 % Si l’on considère cette fois la consommation apparente (376 millions de paires, chiffres 2008) la répartition présentée dans le graphe. On estime par ailleurs que pour une moyenne de 800 grammes par paire de chaussures (chaussures de sécurité incluses), la semelle (majoritairement constituée de matériaux synthétiques) représente environ 50 % du poids, le maximum admis étant de 60 % pour des raisons d’ergonomie et de confort. Circuits de distribution Les chaussures achetées en France sont distribuées à travers de nombreux circuits répartis, sur la base des chiffres d’affaires, de la façon suivante (source FFC-2008) : (1) VAD : Vente à distance 8 Matériaux dessus Cuir 53 % Synthétique et caoutchouc 31 % Textile et autres 16 % Répartition 2008 des chaussures consommées par usage et matériau de dessus Dessus synthétique et caoutchouc 36,3 % Dessus tissus et pantoufles 34,0 % Dessus cuir 26,6 % Chaussures de sécurité 3,1 % Autres dessus 0,1 % Distribution des chaussures en France Grandes surfaces spécialisées Magasins de sport Détaillants Chaînes de magasins Grandes surfaces alimentaires VAD(1) Autres Magasins d’habillements Grands magasins 23 % 21 % 19 % 17 % 6% 6% 4% 3% 1% ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire ) COLLECTION REPÈRES Collecte et tri généralités La collecte des TLC LE TRI des TLC Il a longtemps été assez délicat d’être affirmatif et précis sur l’estimation des quantités collectées en France. Les chiffres variaient de façon significative suivant les sources. Cela est principalement dû au fait que les modes et acteurs de collecte sont très diversifiés et que la tenue à jour de statistiques n’était pas habituelle. La mise en place de la filière et de ses moyens d’observation permet d’enregistrer dès à présent des progrès en matière de connaissance des flux, même si de nombreux progrès sont attendus via l’aboutissement de travaux en cours. La collecte des TLC des ménages en vue de leur tri et de leur valorisation (par réemploi et recyclage matière principalement) est une activité vieille de plus d’un siècle, donc très antérieure à la mise en place de la filière réglementaire. Cette collecte est effectuée en France par environ 50 opérateurs actuellement en cours de recensement par EcoTLC, appartenant au monde associatif et caritatif ou au monde industriel. Ces opérateurs industriels sont pour la plupart les filiales amont des entreprises industrielles de tri. Le tri industriel, différent de « l’écrémage » pratiqué dans les « vestiaires » gérés par certaines associations caritatives et consistant à prélever la fraction des TLC de la meilleure qualité, est le fait d’environ 15 organismes (répartis sur environ 30 centres de tri en France) principalement regroupés au sein de FEDEREC. Les opérateurs de tri peuvent être des entreprises du secteur privé traditionnel ou du secteur de l’économie solidaire. Les TLC des ménages peuvent être collectés de diverses façons : z en apport volontaire (46 % des volumes) dans des points d’apport textiles, linges, chaussures installés sur la voie publique en accord avec les collectivités territoriales, sur des parkings de supermarchés ou en déchèteries. Certains de ces points d’apport peuvent être gérés par des opérateurs de tri intégrés en amont sur l’approvisionnement ; z en apport volontaire (36 %) dans les locaux d’associations ; z en porte à porte (18 %) après information préalable des habitants et mise à disposition de sacs plastique récupérés le jour dit. Si l’on ne parle plus du simple tri ou « écrémage », il s’agit d’une activité industrielle visant à classer, pièce par pièce, un lot d’« original » en produits susceptibles d’être valorisés en l’état (vêtements d’occasion ou « fripes ») ou après diverses transformations dans le domaine du recyclage matière ou enfin en déchets ultimes. Il existe plusieurs techniques de tri, toutes fondées sur l’aptitude de personnes (femmes le plus souvent) ayant reçu un long apprentissage de terrain pour reconnaître instantanément à l’œil et au toucher les caractéristiques d’un TLC (degré d’usure, propreté, matériaux constitutifs par exemple) et à le diriger vers la bonne voie de valorisation, en minimisant le taux de produits à éliminer. La réglementation a ainsi retenu dans ses règles d’éligibilité en matière de soutien financier aux opérateurs de tri un minimum de 70 % de valorisation des TLC collectés sur le territoire national. On distingue plusieurs procédés : z Tri sur table : chaque trieur dirige les TLC d’un lot d’original dans les diverses catégories correspondant aux destinations finales, réparties dans des bacs disposés autour de la table ; z Tri sur tapis : l’original défile sur un convoyeur et chaque trieur en extrait une ou plusieurs catégories qui sont dirigées vers des réceptacles dont la manutention peut être plus ou moins automatisée ; z Tri vocal : cette technique est la plus récente : un trieur en tête de tapis annonce à haute voix la catégorie correspondant à chaque pièce prélevée dans l’original, un système mécanique dirigeant ensuite la pièce dans le bac correspondant. Ce tri industriel permet de classer l’original en plusieurs dizaines à plusieurs centaines de catégories, selon la finesse recherchée, conditionnées suivant la destination en balles compactées, en sacs ou en cartons. On peut également signaler des opérations ponctuelles menées par certains distributeurs proposant à leurs clients la reprise de vêtements usagés, ce mode de collecte récent restant pour l’instant marginal. Tout ou partie de cet « original » (terme utilisé par les professionnels pour caractériser les lots de TLC non triés) est dans un deuxième temps dirigé vers un centre de tri. Sur la base des déclarations pour 2009 enregistrées par EcoTLC, environ 125 000 tonnes de TLC ont été collectées en France. Elles se répartissent de la façon suivante : z associations : 40 000 tonnes ; z collecteurs professionnels non trieurs : 34 000 tonnes ; z collecteurs trieurs : 51 000 tonnes. 9 ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire ) COLLECTION REPÈRES Collecte et tri (suite) D’après les déclarations enregistrées par EcoTLC pour l’année 2009 et portant sur les 125 000 tonnes collectées : z 32 000 tonnes ont été exportées, dont 17 000 tonnes à destination de centres de tri conventionnés par EcoTLC (12 centres en Europe : Bénélux, Allemagne, Portugal principalement) ; z 34 000 tonnes ont fait l’objet d’un simple tri qui a généré 14 000 tonnes «d’écrémés» qui ont été dirigées vers un second tri ; z 73 000 tonnes ont été triées par les 28 opérateurs français conventionnés. Globalement, sur la totalité du tonnage ayant fait l’objet d’un tri en France ou à l’étranger (110 000 t), la part valorisée représente 80 % du volume, le solde de 20 % (rebuts de tri) devant être éliminé. Pour l’année 2009, les résultats de tri des opérateurs français peuvent se résumer de la façon suivante : z « Crème » : 4,5 % ; z Autres réemploi : 51,9 % (fripes 2ème et 3ème choix, chaussures et divers) ; z Effilochage : 16,3 % ; z Chiffon d’essuyage : 9,4 % ; z Rebuts de tri : 18 %. Le tri des TLC dans les centres français a donné les résultats suivants sur la période 2007 à 2009 : 60 % 2007 50 % 2008 2009 40 % 30 % 20 % 10 % 0 Fripes 2ème Rebuts Effilochage Essuyage & 3ème choix de tri 10 Crème Chaussures Divers réemploi ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire ) COLLECTION REPÈRES Traitement Valorisation Les divers modes de valorisation des TLC après tri sont les suivants : z La friperie permet le réemploi des vêtements et des chaussures en bon état, principalement à l’exportation (dont 80 % en Afrique et 10 % dans les pays de l’Est). La France absorbe 10 % des fripes, notamment la « crème » (ou « extra »), vendues dans des boutiques spécialisées et sur les marchés. z Le chiffon d’essuyage est un débouché traditionnel pour des textiles présentant des propriétés d’absorption recherchées dans certaines activités industrielles (automobile, imprimerie, mécanique, chimie, etc.) Les tissus, principalement coton, sont classés par couleur, découpés et débarrassés des éléments indésirables tels que boutons ou fermetures, voire lavés avant de pouvoir être utilisés comme chiffons d’essuyage. Certains opérateurs de tri assurent la préparation des chiffons, mais cette activité est le plus souvent confiée à des entreprises spécialisées qui peuvent être amenées à délocaliser les opérations de découpe dans des pays à bas coût de main d’œuvre. Le chiffon d’essuyage est vivement concurrencé depuis de nombreuses années par des produits tels que la ouate de cellulose. z L’effilochage permet de valoriser certaines matières recyclables par la fabrication de produits tels que fils, feutres ou matériaux isolants. Le tri des produits textiles doit donc être orienté en fonction des besoins des effilocheurs (matière, longueur des fibres, couleurs, etc.). L’effilochage consiste dans une première étape à déstructurer les textiles (tissus ou tricots) par passage entre des tambours rotatifs équipés de pointes, ce qui permet de disposer d’un « effiloché » dont les utilisations sont multiples : z Fabrication de feutres : C’est l’activité qui consomme actuellement le plus de déchets. L’effiloché est comprimé et structuré en feutre par aiguilletage, en vue de son utilisation dans l’automobile (garnissage et isolation phonique), la literie (enveloppes des matelas), le génie civil (feutres géotextiles), l’horticulture (paillage, humidification), le bâtiment (isolation thermique et phonique, végétalisation de murs et toitures), etc. z Fabrication de produits d’isolation : Les fibres textiles sont mélangées et liées entre elles par des fibres thermofusibles pour constituer des panneaux ou des rouleaux utilisables pour isoler les toitures, cloisons ou planchers. z Filature cardée : c’est l’utilisation la plus ancienne. Elle concerne de façon prépondérante les chutes de fabrication dites « neuves » mais peut permettre de traiter des lots homogènes de vêtements usagés triés. Elle permet la fabrication de fils pour la confection de vêtements et de couvertures (laine, coton, acrylique, mélange polyester laine) de produits d’entretien (serpillières) ou d’hygiène (coton hydrophile). La filature cardée a quasiment disparue de France (hors Sud Ouest et Lyonnais), au profit de pays du Maghreb (Tunisie, Maroc) et d’Asie. élimination Les produits à éliminer après tri sont constitués par exemple des vêtements ou chaussures souillés ou trop dégradés, des textiles constitués de fibres synthétiques en mélange, ainsi que d’une grande variété d’autres déchets impropres à toute utilisation ultérieure. Ils sont normalement dirigés vers des centres d’enfouissement ou d’incinération, aux frais des opérateurs de tri, où ils rejoignent les TLC se trouvant dans les ordures ménagères résiduelles des particuliers, dans lesquelles la fraction « textiles » représente une proportion d’environ 2,3 %, soit un flux de l’ordre de 470 000 tonnes (source ADEME : caractérisation des ordures ménagères 2007), flux duquel la filière réglementaire devra extraire une quantité croissante de TLC valorisables. Perspectives 2010 Afin d’atteindre les objectifs que les pouvoirs publics ont fixés à la filière pilotée par EcoTLC en matière de développement des collectes et de valorisation des TLC des ménages (valorisation à l’horizon 2015 de 50 % des tonnages mis en marché, soit environ 350 000 tonnes de TLC), les acteurs professionnels concernés devront mettre en œuvre un plan d’actions coordonnées, auquel l’ADEME apportera tout son soutien, dans les domaines suivants : z amélioration de la connaissance, via le groupe de travail observatoire économique mis en place au sein d’EcoTLC notamment, sur les aspects quantitatif, qualitatif, économique et environnemental, des flux et des mécanismes de transformation des divers produits mis en marché, collectés, triés, valorisés en France et à l’étranger, de façon à disposer d’indicateurs fiables permettant de mesurer précisément les évolutions de la filière ; z optimisation technico-économique et développement des moyens de collecte et de tri, et des modes de valorisation actuels des TLC tels que le chiffon d’essuyage ou les produits d’isolation ; z soutien à la recherche et au développement, via le comité scientifique mis en place au sein d’EcoTLC notamment, de nouveaux débouchés susceptibles d’absorber des quantités significatives de TLC dans divers domaines d’application tels que le génie civil, le bâtiment, l’emballage, la chimie ou la plasturgie ; z sensibilisation des acteurs professionnels et des ménages aux moyens de limiter les quantités de TLC à traiter ou d’en faciliter la valorisation. 11 ADEME / SYNTHÈSE TEXTILES, LINGE DE MAISON, CHAUSSURES / DONNÉES 2009 Retour sommaire Pour plus d’information : www.ademe.fr Rubrique « Domaine d’intervention Déchets » Retrouvez l’actualité des filières « L’écho des filières » Pour vous abonner : [email protected] L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) est un établissement public sous la tutelle conjointe du ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. L’Agence met ses capacités d’expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public et les aide à financer des projets dans cinq domaines (la gestion des déchets, la préservation des sols, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l’air et la lutte contre le bruit) et à progresser dans leurs démarches de développement durable. Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie Siège social - 20, avenue du Grésillé – BP 90406 - 49004 Angers Cedex 01 Téléphone : 02 41 20 41 20 – Télécopie : 02 41 87 23 50 - www.ademe.fr 10/10 - 1 500 ex - Gratuit - ISBN 978-2-35838-172-7 la synthèse « Textiles d’habillement, linge de maison et chaussures (TLC) » actualisée chaque année 6986 la fiche d’information « Textiles » Crédit photos : Thinkstock, ADEME, EcoTextile et Le Relais - Papier récupéré et recyclé - Agence conseil en communication L’Effet papillon - 02 41 32 76 38 Téléchargez les données actualisées de la rubrique « à chaque déchet des solutions »
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