Origine du monde et Origine de l`Homme - Notre
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Origine du monde et Origine de l`Homme - Notre
27ème dim TO – B 2015 oct 3 et 4 – Mc 10, 2-16 Dimanche de la Création P. Pierre BRUGIDOU – ND de la Paix ORIGINE DU MONDE ET ORIGINE DE L'HOMME Vous connaissez probablement la peinture de Gustave Courbet montrant un bas ventre, un sexe et des cuisses de femme et qui est intitulé « L'Origine du Monde ». Dans ce tableau, que je n'ai pas osé projeter sur l’écran de notre arche pour ne pas choquer les plus jeunes (*page 4 de ce document), chacun de nous peut interpréter l’origine de sa propre vie car il est vrai que le point que nous avons tous en commun, que nous soyons jeunes ou âgé, adulte ou enfant, que nous soyons homme ou femme, garçon ou fille, c’est que nous sommes tous nés d’une femme. Nous savons qu’il est nécessaire, en dépit des progrès de la science et des nouvelles lois française sur la « parentalité », qu’il y ait deux gamètes, issues du masculin et du féminin, pour donner naissance à toute vie humaine, et là encore quel que soit le sexe de la vie engendrée… Nous l’entendions dimanche dernier lors de la présentation de l’encyclique Loué sois-tu du Pape François, ou si vous avez eu la curiosité de la lire cet été, que nous sommes invités à regarder l’être humain dans une écologie intégrale. Ecologie, cela ne veut pas dire voter vert, cela signifie le sens de la vie. Eco en Grec veut dire maison et logie, logos, veut dire le verbe, le sens. Ce sens de la vie, à bien y regarder, et surtout en le regardant avec des yeux chrétiens, nous sommes appelés à le regarder avec respect, et aujourd’hui plus que jamais à le préserver, à l’entretenir et à le transmettre. Cette vie que nous avons reçue, sans la demander, sans la souhaiter, la vie qui est la nôtre, mais aussi la vie qui nous entoure, la vie des autres personnes, la vie des plantes, des arbres, des animaux, de la Planète (d'où l'importance de l'eau dans notre célébration de ce matin et la présence d'animaux, de minéraux, de végétaux) Dieu l’a mise entre nos mains pour que nous en fassions bon usage et pas n’importe quoi… Et quand on a la chance de voir tout près de soi un nouveau né ou un enfant très jeune, on sait notre émerveillement. On parle volontiers du mystère de la vie et on souligne toujours la fragilité de la vie et en même temps aussi son immense potentialité. Lorsque nous lisons le livre de la Genèse, c’était notre première lecture, nous entendons une version, parce qu’il y en a plusieurs, du récit de la Création. Rappelons que les rédacteurs de la Bible étaient des chercheurs, pas comme des hommes du XX° ou du XXI° siècle, ou comme des scientifiques d’aujourd’hui. Ils étaient des chercheurs de Dieu, des chercheurs de sens. Lorsqu’ils ont écrit que Ishsha, Eve, la vivante, était sortie du côté de lsh, l'homme, par ailleurs appelé Adam, Adam l’humain, celui qui vient de l'humus, de la terre, ils ont voulu nous dire combien, justement, la complémentarité de l’homme et de la femme était absolument primordiale. Et il ne s’agit plus là de savoir qui, de la poule ou de l’œuf, est venu le premier, ou de l’homme et de la femme, il s’agit de signifier que l’homme ET la femme ont été créés par Dieu, qui est à l’origine de la VIE, pour qu’à leur tour ils deviennent des vivants, des procréateurs, qu’ils participent activement à la Création entamée et voulue par Dieu, et ils soient les acteurs de l’engendrement de la vie. Dans le passage de l’Évangile que nous venons de lire, c’est un enfant que Jésus place au centre d’un débat animé, parce que, dit-il, le Royaume des Cieux est accessible à ceux qui ressemblent à des enfants. Un enfant, vous le savez, est fragile, un enfant n’est pas autonome, un enfant est très dépendant des adultes, et notamment de ses parents. Eh bien lorsque Jésus nous demande d’accueillir le Royaume de Dieu, c'est-à-dire la vie qui vient, à la manière d’un enfant, il nous invite à réaliser que nous avons besoin les uns des autres pour vivre, que, comme des petits enfants qui ont besoin qu’on les nourrisse pour vivre parce qu’ils ne sont pas encore capables de manger seuls. Nous qui sommes des habitants d’une ville nous savons combien nous dépendons des agriculteurs, des éleveurs par exemple pour manger. Et même si nous avons 4 poules et un coin de potager, cela ne nous suffit pas pour être autonomes et tant mieux parce que notre monde est un système équilibré (ou qui tente de l’être) où chacun a son rôle à jouer, une mission à tenir. Et il serait impensable, irréalisable, de vivre tout seul dans sa grotte ou dans son coin. Cela irait de toute façon à l’encontre de la Création telle que Dieu l’a voulue. Alors, me direz-vous, il faut reconnaître qu’il est très difficile de vivre avec les autres. Pas seulement parce que son épouse ronfle ou son conjoint sent des pieds. Pas seulement parce nos voisins sont bruyants ou qu’on estime que leurs enfants sont mal élevés (ou moins bien élevés que les nôtres). Pas même parce lorsqu’on circule à pied ou à vélo on est victime de gaz d’échappement de moteurs de camions mal réglés ou témoin ou victime d’automobiliste qui font des queues de poisson parce qu’ils téléphonent au volant... C’est Dieu qui nous a placés dans ce monde, là où nous sommes et qui a voulu nous faire vivre ensemble. Pas facile… Mais voilà notre mission d’hommes et de femmes, et notre mission de chrétiens : faire en sorte que le monde dans lequel nous sommes nés, soit meilleur demain que lorsque nous sommes venus. Alors en ce dimanche de la Création, en cette fête de Saint-François d’Assise qui louait la Création, et qui défendait les personnes fragiles et pauvres, demandons au Seigneur de nous aider à être les acteurs d’un monde qui, j’en suis certain, pourra continuer à tourner rond et pourra permettre à chacun de vivre dans la justice, la paix, l’Amour (fin de la prière pour la Terre du Pape François).