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POÉSIE PLATE-FORME «Courtiser» avec Nathalie Koble et Sabine Macher M ERC REDI 10 J UIN 2015 LE FILAF DÉVOILE LES FILMS DE SA SÉLECTION OFFICIELLE 2015 FESTIVAL UN JUBILÉ EN BEAUTÉ POUR BRUNEAF À BRUXELLES Lire page 03 FOIRE Lire page 05 N UMÉ RO 8 5 0 LE MUSÉE DE PICARDIE SE PRÉPARE À RENAÎTRE AMIENS Lire page 07 VENTES PUBLIQUES L’ACHETEUR DE « L’HOMME AU DOIGT » DE GIACOMETTI RÉVÉLÉ P.4 WWW.LEQUOTIDIENDELART.COM SOIRÉE : VERNISSAGE DE L’EXPOSITION « ANISH KAPOOR VERSAILLES » Lire page 09 2 euros PAGE 02 BRÈVES LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850 FRIEZE MASTERS PRÉCISE SON PROGRAMME > La quatrième édition de la foire Frieze Masters qui se tiendra à Londres du 14 au 18 octobre, a annoncé hier, la participation de 131 galeries d’art ancien et moderne présentant, dans un même espace, antiquités, objets ethnographiques, arts asiatiques, manuscrits médiévaux, photographies, peintures du XIXe siècle… Parmi les nouveaux participants, figurent Richard Nagy (Londres), Carlton Rochell (New York), Dr Jörn Günther Rare Books AG (Bâle), Eykyn Maclean (Londres), Salon 94 (New York), Luhring Augustine (New York) ou encore Galleria Tega (Milan). Côté exposants français, la foire réunira la Galerie 1900-2000, Didier Aaron & Cie, Applicat-Prazan, la Galerie Bernard Dulon, David Ghezelbash Archéologie, la Galerie Meyer Oceanic Art, ou encore la Galerie G. Sarti. Une nouvelle section intitulée « Collection » ouvrira cette année. Sous le commissariat de Sir Norman Rosenthal, curateur anglais indépendant, elle consiste en huit présentations individuelles par des galeristes qui permettraient de « faire germer des idées d’expositions qui pourraient facilement prendre place dans les plus grandes institutions publiques dans le monde ». Dédiée au XXe siècle, la section « Spotlight » se tiendra sous la direction d’une nouvelle commissaire, Clara M Kim, précédemment conservatrice au Walker Art Center de Minneapolis (Minnesota), et directrice de Redcat à Los Angeles. http://frieze.com Frieze Masters 2014, stand d’Otto Naumann. © Frieze / photographie Linda Nyli. /… Galerie G. SARTI Chefs-d’œuvre italiens Xiv et Xve sièCles Exposition du 23 avril au 30 juillet 2015 > -Un vase égyptien de type bag-shaped, datant de la Ire-IIe dynastie (vers 3000-2670 avant J.-C.), a été préempté pour le musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye à Drouot, le 5 juin. Lors d’une vente organisée par la société Thierry de Maigret, cet objet s’est vendu 15 024 euros avec les frais. Vase type bag-shaped, brèche rouge, intact. Égypte, région de la Mer Rouge (Ourgada), Ire-IIe dynastie, vers 3000-2670 avant J.-C., h. 18,5 cm. © Thierry de Maigret. Galerie G. Sarti 137 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris Tel : (33) 1 42 89 33 66 Du lundi au vendredi - 9h30-13h et 14h-18h30 Andrea da Bologna, Vierge d’Humilité (détail), datée 1372. PRÉEMPTION D’UN VASE ÉGYPTIEN À DROUOT BRÈVES PAGE 03 LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850 LE FILAF DÉVOILE LES FILMS DE SA SÉLECTION OFFICIELLE 2015 > Le Festival international du Livre d’Art et du Film (FILAF), qui se déroulera du 23 au 28 juin à Perpignan, a annoncé hier les 9 films de sa sélection officielle. Cette cinquième édition proposera en compétition Thomas Hirschhorn - Gramsci Monument de Angelo Alfredo Lüdin, Paul Sharits de François Miron, Filmer Obstinément Rencontre avec Patricio Guzman de Boris Nicot, Precise Poetry - Lina Bo Bardi’s Architecture de Belinda Rukschcio, National Gallery de Frederick Wiseman, Sokurovin ääni - The voice of Sokurov de Leena Kilpeläinen, ART WAR de Marco Wilms, Obre la marxa de Jordi Morató et Et là-bas souffle le vent de Laetitia Mikles. Programmées du jeudi au samedi au cinéma Le Castillet, les projections se dérouleront en présence des réalisateurs. La remise des prix aura lieu, après délibération du jury présidé par le Catalan Albert Serra, le 27 juin au Théâtre de Perpignan. www.filaf.com Albert Serra, président de la compétition officielle du Filaf 2015. © Filaf. UN COLLOQUE INTERNATIONAL SE PENCHE SUR L’ART TOSCAN > À l’occasion des deux expositions d’été du musée du Louvre-Lens et du musée des beaux-arts de Rouen, respectivement sur les échanges entre Paris et Pise en 1250, et sur la peinture siennoise des XIVe et XVe siècles, les deux institutions organisent conjointement, aujourd’hui à Lens, et demain à Rouen, un colloque international intitulé « Dialogues entre les arts. Un nouvel imaginaire en Toscane. 1250-1480 ». Ces deux journées visent à éclairer les créations et leurs créateurs dans le contexte historique de la commande religieuse, et à analyser ces images nouvelles et leurs techniques de création. Interviendront des universitaires comme Michele Tomasi, de l’université de Lausanne, qui abordera la question de la commercialisation de l’orfèvrerie, ou Daniele Rivoletti, de l’université de Clermont-Ferrand, qui étudiera le culte des saints à Sienne. Seront également invités des conservateurs français et italiens tels Anna Maria Guiducci, de la Pinacothèque de Sienne, qui analysera les techniques des peintres à Sienne, ou encore Mario Scalini, directeur du Pôle muséal de l’Emilie-Romagne, qui se penchera sur la création architecturale en Toscane. Programme complet sur www.louvrelens.fr et www.mbarouen.fr Accès gratuit, réservation au 03 21 18 62 62. Andrea Vanni, La Crucifixion avec la Vierge, saint Jean l’Évangéliste et sainte Marie-Madeleine ; sur les côtés, Deux Prophètes ; dans les trilobes, en haut, Deux Prophètes en buste, c. 1396, tempera sur panneau, 104,8 x 99 cm. © Siena, Pinacoteca Nazionale. PAGE 04 BRÈVES L’ACHETEUR DE « L’HOMME AU DOIGT » DE GIACOMETTI RÉVÉLÉ > Selon le New York Post, l’acheteur de la sculpture la plus chère du monde aux enchères, L’Homme au doigt d’Alberto Giacometti, représentant un homme debout la main pointée sur le côté, une autre levée, aurait été achetée par le milliardaire Steve Cohen lors des dernières grandes ventes de New York, le 11 mai, chez Christie’s. Dans la même vacation où figurait la toile de Picasso Les Femmes d’Alger partie à 179 millions de dollars, record mondial aux enchères, la sculpture de Giacometti a remporté, elle, un prix record pour une sculpture en ventes publiques : 141,3 millions de Alberto Giacometti, L’homme au doigt, 1947, dollars. Ce bronze de 1947 dont il bronze peint par l’artiste, existe six exemplaires, est le dernier h. 177.5 cm. Lot vendu 141 millions de dollars trophée de Steve Cohen, gérant de dans la vente Looking différents fonds d’investissement, Forward to the Past chez Christie’s le 11 mai à New le dernier en date étant Point72 York. © Christie’s. Asset Management. Ces dernières années, l’Américain n’a pas hésité à débourser des sommes colossales pour se constituer une incroyable collection, faisant ainsi l’acquisition de la sculpture Le Chariot du même Giacometti en 2014 chez Sotheby’s à New York (101 millions de dollars) ou du Rêve de Picasso chez Christie’s en 2013 (155 millions de dollars). L’ensemble des œuvres qu’il possède est évalué autour de 1 milliard de dollars. La fortune de ce financier est estimée entre 10 et 11 milliards de dollars. Le Quotidien de l’Art -Agence de presse et d’édition de l’art - - 231, rue Saint Honoré – 75001 Paris - - ÉDITEUR Agence de presse et d’édition de l’art, Sarl au capital social de 17 250 euros. - - 231, rue Saint Honoré – 75001 Paris. - - RCS Paris B 533 871 331 - - CPPAP 0314 W 91298 - ISSN 2275-4407- - www.lequotidiendelart.com - Un site internet hébergé par Serveur Express, 8, rue Charles Pathé à Vincennes (94300), tél. : 01 58 64 26 80 PRINCIPAUX ACTIONNAIRES Patrick Bongers, Nicolas Ferrand, Guillaume Houzé, Jean-Claude Meyer - - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Nicolas Ferrand - DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Philippe Régnier ([email protected]) - RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Roxana Azimi ([email protected]) - MARCHÉ DE L’ART Alexandre Crochet ([email protected]) - - EXPOSITIONS, MUSÉES, PATRIMOINE Sarah Hugounenq (shugounenq@ lequotidiendelart.com) - - MAQUETTE Yvette Znaménak - DIRECTRICE COMMERCIALE Judith Zucca ([email protected]), tél. : 01 82 83 33 14 - ABONNEMENTS [email protected], tél. : 01 82 83 33 13 - IMPRIMEUR Point44, 94500 Champigny sur Marne - CONCEPTION GRAPHIQUE Ariane Mendez - - SITE INTERNET Dévrig Viteau © ADAGP Paris 2013 pour les œuvres des adhérents -VISUELS DE UNE Vue de l’accrochage « Histoires » dans le Grand Salon du musée de Picardie, Amiens. © Musée de Picardie, Amiens. Cl. Alice Sidoli. LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850 LES ENJEUX DE LA CRÉATION EN REVUE > Le Laboratoire d’excellence Création, Arts et Patrimoines lance le premier numéro des Cahiers du CAP aux Publications de la Sorbonne (25 euros). Revue interdisciplinaire, cette nouvelle revue souhaite retransmettre les débats et les travaux du Labex menés sur les enjeux contemporains de la création et du patrimoine. Sa spécificité est de croiser les domaines de l’anthropologie, de l’ethnologie, de l’histoire de l’art, de l’architecture, du cinéma, de la danse, des études théâtrales, de la musicologie, de la sociologie, du design et de l’ingénierie numérique. Sous les plumes d’Aurélie Condevaux, Fanny Drugeon ou Rémi Parcollet, le premier numéro est consacré à la construction des patrimoines. Comment appréhender les approches variées, parfois contradictoires, du patrimoine ? Quelles sont les stratégies d’utilisation et d’institutionnalisation des héritages auxquelles ils sont soumis ? Un deuxième numéro est publié dans la foulée sur les modèles et les modalités de la transmission culturelle du point de vue de l’histoire de l’art, des arts vivants, de l’histoire culturelle, de l’anthropologie, de l’architecture et de l’urbanisme, avec des contributions d’Arnaud Bertinet, Michel Tabet et Sébastien Galliot. http://labexcap.fr/ LA TATE MODERN RECRUTE UN CONSERVATEUR EN ART EXTRA-OCCIDENTAL > Souhaitant élargir les limites géographiques de ses collections et renforcer son fonds d’art moderne et contemporain extraoccidental, la Tate Modern a publié un appel à candidature pour un poste de conservateur spécialiste dans les aires géographiques d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique. Le futur conservateur sera chargé à la fois de superviser les acquisitions de Tate Modern, Londres. © Tate Photography. son département, de mener une politique d’exposition et d’approfondir la recherche sur les collections. L’institution demande expérience et expertise dans le domaine de l’art moderne et contemporain sud-asiatique et/ou moyen-oriental. Les candidatures sont à poster avant le 30 juin en ligne sur www.tate.org.uk FOIRE PAGE 05 LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850 À Bruxelles, un jubilé en beauté pour Bruneaf Dévolue aux arts africain, océanien et indonésien, la foire belge Bruneaf fête ses 25 ans avec un éventail très large de pièces. Dans le sillage d’une exposition exceptionnelle commémorant son histoire, plusieurs marchands ont sorti des pièces importantes._Par Alexandre Crochet Un quart de siècle pour une foire, c’est l’âge de la maturité. À Bruxelles, Bruneaf, qui célèbre cette année 25 ans d’existence, n’a plus à faire ses preuves. Ce parcours convivial au fil des galeries d’arts premiers du Sablon – un événement antérieur au Parcours des Mondes parisien - s’est taillé une solide réputation, proposant à la fois des pièces abordables et plus élitistes aux collectionneurs venus de loin et souvent enclins à de savantes discussions. La manifestation attire aussi les confrères français, pour qui cette autre capitale des créations « extra-occidentales », anciennes colonies oblige, constitue un vivier de choix. Il est loin le temps des débuts, quand la foire, à peine constituée par une poignée de marchands, n’était « qu’une étape sur la route des ventes de Christie’s à Amsterdam », rappelle son actuel président, Didier Claes. Pour ce jubilé, les organisateurs ont fait un effort particulier. D’abord avec un catalogue soigné, « envoyé gratuitement à 6 000 adresses de collectionneurs, conservateurs de musée… », précise Didier Claes. Cette édition rend aussi hommage au tandem marchand-collectionneur, à travers une exposition spéciale d’une centaine d’objets, achetés sur la foire et prêtés pour l’occasion par leurs propriétaires. Baptisée « found@bruneaf », elle présente dans l’espace de l’Ancienne Nonciature, place du Sablon, un ensemble de pièces souvent remarquables, dans le but d’attirer sur la foire encore plus de collectionneurs. Une partie de cette présentation, incluant CETTE ÉDITION un magnifique reliquaire Fang suintant, provient du DanoREND HOMMAGE Congolais Sindika Dokolo, dont la fondation éponyme est AU TANDEM l’invitée d’honneur de cette édition de Bruneaf. Ce jeune MARCHANDhomme d’affaires, présent hier lors de la pré-ouverture, COLLECTIONNEUR, a entrepris de bâtir une énorme collection d’art africain À TRAVERS « classique » - un terme qu’il préfère à celui de « tribal » ou UNE EXPOSITION « d’arts premiers » - et aussi contemporain. Son rêve est de créer SPÉCIALE D’UNE CENTAINE D’OBJETS un lieu spécifique à Luanda (Angola) où la montrer, et de changer le regard des Africains sur leur propre création. Montrant l’exemple, Didier Claes présente plusieurs pièces importantes, dont une statue Songye (Congo) impressionnante, aux yeux blancs et à la patine suintante, mise en vente à 120 000 euros. Outre ce classique pour grand collectionneur, il montre entre autres deux poteries en terre cuite Mambetou du même pays, de forme sphérique et en très bon état, à 30 000 euros les deux. Autre figure du marché bruxellois, Patrick Mestdagh a choisi un mélange audacieux de pièces choisies, dit-il, « pour leur âme ». Ainsi, un énorme batracien japonais en bois sculpté des années 1940, de plusieurs dizaines de kilos, dans la pure tradition de l’okimono, côtoie un olifant en ivoire de Statue Songye, Congo. © Galerie Didier Claes, Bruxelles. /… PAGE 06 FOIRE LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850 très grande taille, du Congo, ou encore un couteau indonésien courbe, à 3 500 euros. Les Parisiens restent largement fidèles à Bruneaf, tels que Lucas Ratton, venu notamment avec une statue Dogon exceptionnellement ancienne, la datation au carbone 14 la situant probablement au XVIIe ou au XVIe siècles. « Ici, le modèle est Bambara, avec un style plus longiligne que d’habitude », confie le marchand. Cette sculpture au visage d’une grande finesse est proposée autour de 90 000 euros, non loin d’un beau tambour à fente Mambetou, à 50 000 euros. Le marchand pour l’essentiel s’est adapté « aux goûts d’une clientèle belge qui reste souvent sur le même genre d’objets et les mêmes provenances [le Congo] ». Son confrère Julien Flak vise à la fois « une caste de collectionneurs plus modestes qu’on ne voit qu’ici, à Bruxelles », avec des pièces à moins de 1 000 euros, et des amateurs aux poches plus profondes, par exemple grâce à un visage esquimau Okvik très ancien, dont la fossilisation a noirci l’ivoire au point qu’on pourrait le prendre pour un masque africain miniature (50 000 euros). « Il y a un équilibre à trouver entre ces deux pôles », note le marchand. La dissociation de Bruneaf d’avec les grandes ventes de Paris de la fin du mois ne joue pas en faveur de la foire en la privant de certains collectionneurs qui ne feront pas deux voyages… La situation n’est pas près de changer. Sotheby’s et Christie’s maintiennent ce calendrier à cause d’Art Basel, organisée la semaine prochaine : « pour les pièces les plus importantes, les maisons de ventes misent beaucoup sur les collectionneurs d’art moderne et contemporain », accaparés par la grand-messe bâloise, conclut Patrick Mestdagh. SUITE DE LA PAGE 05 À BRUX E L L E S, UN JUB I L É EN BE AUT É PO UR BRUNE A F BRUNEAF, jusqu’au 14 juin, sur et autour de la place du Sablon, Bruxelles, Belgique, www.bruneaf.com Statuette Dogon, antérieure au XVIIIe siècle, h. 70 cm. © Galerie Lucas Ratton, Paris. Figure Okvik, Alaska, ivoire de morse fossilisé, h. 7 cm, entre 200 avant J.-C. et 100 après J.-C. © Galerie Flak, Paris. LES PETITES SŒURS DE BRUNEAF SE RENFORCENT LA DISSOCIATION DE BRUNEAF D’AVEC LES GRANDES VENTES DE PARIS DE LA FIN DU MOIS NE JOUE PAS EN FAVEUR DE LA FOIRE Depuis 2014, les trois foires du Sablon ont uni leurs forces, avec communication et page Internet commune (www.3fairs.be). Organisées aux mêmes dates, elles alignent en tout environ 80 exposants internationaux, venus de dix pays différents. Dirigée par l’Italien Carlo Cristi, spécialiste des arts de l’Himalaya, l’Asian Art in Brussels (AAB) compte 17 marchands dont Gisèle Croës (Bruxelles), Michael Woerner (Hongkong, Bangkok) ou Martin Doustar (Bruxelles). Présidé depuis une dizaine d’années par le marchand Jacques Billen (galerie Harmakhis, Bruxelles), Brussels Ancient Art Fair (BAAF) rassemble 13 professionnels, parmi lesquels les galeries Cybèle (Paris) ou The Merrin Gallery (New York) et couvre le vaste champ de l’archéologie. L’exposition « Fight Pray Love », à l’Hôtel Frison, rue Lebeau, accueille une présentation autour des armes de l’Inde du Nord. www.baaf.be www.asianartinbrussels.com MUSÉE Par Sarah Hugounenq PAGE 07 LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850 Le musée de Picardie se prépare à renaître Après dix années d’errements, le musée de Picardie à Amiens va enfin pouvoir lancer sa dernière phase de travaux qui lui permettra non seulement de rouvrir le premier étage et son département de peinture, mais aussi de bénéficier de nouveaux espaces d’accueil. Dans le même temps, le musée inaugure le dernier réaccrochage de son Grand Salon, préfigurant la muséographie attendue pour sa réouverture en 2016. Vue de l’accrochage « Histoires » dans le Grand Salon du musée de Picardie, Amiens. © Musée de Picardie, Amiens. Cl. Alice Sidoli. Le Musée de Picardie est l’un des premiers musées français à avoir été spécifiquement bâtis pour cette fonction. Conçu en 1867 par Henri Parent sur le modèle du Louvre de Napoléon III, ce premier « Palais des Arts » en région est un témoignage précieux de la manière dont on pensait un musée au milieu du XIXe siècle : cimaises polychromes aux armes de Napoléon, volumes monumentaux, escalier d’honneur majestueux décoré par Pierre Puvis de Chavannes, Grand Salon à l’accrochage serré et verrières zénithales. Pour l’essentiel conservé dans son état d’origine, cet ensemble n’est pourtant plus visible dans sa totalité depuis une trentaine d’années. Malgré une restauration du département des sculptures du Moyen-Âge et du XIXe siècle en 1992, qui s’est accompagnée de la pose d’une peinture monochrome bleu pâle sur les cimaises d’origine, et une modernisation des espaces consacrés à l’archéologie au sous-sol entre 2009 et 2011, 25 ans après leur ouverture, APRÈS DIX ANS DE TERGIVERSATIONS 2 000 m² des 5 000 m² POLITIQUES sont toujours fermés au ET PATRIMONIALES public au premier étage. Après dix ans de tergiversations politiques CONCERNANT et patrimoniales concernant la physionomie de la future extension, LA PHYSIONOMIE les travaux doivent enfin commencer au 1er août, pour 18 mois. DE LA FUTURE Étonnamment, ce retard ne s’explique pas par le délai de mise EXTENSION, LES à disposition du budget (estimé à plus de 20 millions d’euros) TRAVAUX DOIVENT par la communauté d’agglomération Amiens Métropole, maître ENFIN COMMENCER d’ouvrage, et par l’État, mais par la discorde entre les partisans AU 1 ER AOÛT d’une muséographie moderne, de type « white cube », et les adeptes d’une restauration des espaces du premier étage conformément à leur aspect d’origine, restituant ses peintures chamarrées. La deuxième /… option l’a finalement emporté. PAGE 08 MUSÉE LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850 Le département de peinture devrait donc retrouver sa fraîcheur d’antan. Les collections du XIXe siècle issues des commandes de l’État envoyées à Amiens lors des différents Salons seront également présentées au public pour la première fois depuis la Grande Guerre. « Nos collections du XIXe siècle ont souffert non seulement des dégâts des deux guerres mondiales - Amiens a été fortement bombardé - mais également du changement de goût à l’après-guerre, qui a fait mettre en réserve ces œuvres académiques », explique Olivia Voisin, conservatrice du musée. C’est ainsi que depuis plusieurs années, le musée s’efforce de redécouvrir cette collection par une vaste campagne de restauration des toiles et de leurs cadres, et un programme de publications. En guise d’avant-goût, le réaménagement du Grand Salon, au rez-de-chaussée, dévoile une partie des trouvailles faites dans les réserves. Sur le thème de la peinture d’histoire, l’accrochage présente 13 tableaux jamais vus du public, mais également nombre de très grands formats qui font la spécificité de ce fonds. Les deux axes de l’accrochage définitif apparaissent dans le dialogue qui est ménagé entre des artistes locaux tel Eugène Le Poittevin, qui mérite une attention particulière, et les peintres académiques des dernières heures du romantisme, à la fin des années 1860, comme Charles-Philippe Larivière. Ces résurrections sont d’autant plus intéressantes que l’histoire de l’art n’a retenu de cette période que les premières révolutions impressionnistes. De cette peinture déshéritée, le musée a déjà déroulé 20 toiles, comme autant de révélations sur les 60 rouleaux que conservent ses réserves. La conservatrice caresse le projet de tout voir restauré. « La liste des interventions nécessaires est longue. Mais a-t-on vocation à tout restaurer ? », s’interroge-t-elle. Le Grand Salon présente de nombreuses restaurations récentes, dont celle prise en charge par le galeriste parisien Philippe Mendès, concernant un tableau de Louis-Édouard Rioult, Épisode du Roland amoureux, peint en 1831. Huit toiles sont également présentées dans leur état misérable, pour susciter la générosité du public. « Nous voulons sensibiliser les visiteurs au HUIT TOILES travail de la conservation. Nous recherchons un mécénat de proximité, SONT ÉGALEMENT même si celui-ci n’a pas été décisif jusqu’alors. Nous avons choisi des PRÉSENTÉES DANS restaurations de plus ou moins grande ampleur, comme le cadre de la LEUR ÉTAT MISÉRABLE, toile d’Albert Maignan qui ne nécessite par exemple que 4 500 euros », POUR SUSCITER LA GÉNÉROSITÉ DU PUBLIC explique Olivia Voisin devant les cartels rouges apposés devant ces toiles. La recherche d’un mécénat local, l’accent mis sur les peintres amiénois et la perspective d’un nouveau pavillon d’accueil plus ouvert sur la ville doivent permettre de recréer le lien distendu par les années de fermeture entre le musée et les habitants d’Amiens. SUITE DE LA PAGE 07 LE MU SÉ E DE PIC A R DI E SE PRÉ PA R E À RE NA Î TR E HISTOIRES. SPLENDEUR ET MISÈRES D’UNE COLLECTION REDÉCOUVERTE, Musée de Picardie, 48 rue de la République, 80000 Amiens, tél. 03 22 97 14 00, www.amiens.fr/musées. Livret de 32 p., éd. Musée de Picardie, textes d’Olivia Voisin, conservatrice chargée du département des beaux-arts au musée d’Amiens (à paraître fin juin). Vue de l’accrochage « Histoires » dans le Grand Salon du musée de Picardie, Amiens. © Musée de Picardie, Amiens. Cl. Alice Sidoli. PAGE 09 SOIRÉE Photographe : Luc Castel LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850 Dîner de vernissage de l’exposition « Anish Kapoor Versailles » le 7 juin Nicolas Meyers, Françoise Bettencourt-Meyers, Kamel Mennour et Jean-Pierre Meyers. © Luc Castel. Anish Kapoor, Catherine Pégard et Alfred Pacquement. © Luc Castel. Lorenz Bäumer et Bill GB Pallot. © Luc Castel. Victoire de Pourtalès, Benjamin Eymère, Thierry Gillier et Cecilia Bonstrom. © Luc Castel. Guillaume Cerutti et Marjorie Lecointre. © Luc Castel. Antoine et Sylvie Winckler. © Luc Castel. Constance Guisset et Laurent Le Bon. © Luc Castel. Karim Zeriahen, François de Ricqlès et le prince et la princesse Stanislas Poniatowski. © Luc Castel. Anish Kapoor et Sidney Toledano. © Luc Castel.