Lire la revue - Galerie Lucas Ratton

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POÉSIE PLATE-FORME
«Courtiser»
avec Nathalie Koble et Sabine Macher
M ERC REDI 10 J UIN 2015
LE FILAF DÉVOILE
LES FILMS DE SA SÉLECTION
OFFICIELLE 2015
FESTIVAL
UN JUBILÉ EN BEAUTÉ
POUR BRUNEAF
À BRUXELLES
 Lire page 03
FOIRE
 Lire page 05
N UMÉ RO 8 5 0
LE MUSÉE DE PICARDIE
SE PRÉPARE
À RENAÎTRE
AMIENS
 Lire page 07
VENTES
PUBLIQUES
L’ACHETEUR DE
« L’HOMME AU DOIGT »
DE GIACOMETTI
RÉVÉLÉ
P.4
WWW.LEQUOTIDIENDELART.COM
SOIRÉE : VERNISSAGE
DE L’EXPOSITION
« ANISH KAPOOR
VERSAILLES »  Lire page 09
2 euros
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BRÈVES
LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850
FRIEZE MASTERS PRÉCISE
SON PROGRAMME
> La quatrième édition de la foire
Frieze Masters qui se tiendra à Londres
du 14 au 18 octobre, a annoncé hier,
la participation de 131 galeries d’art
ancien et moderne présentant, dans
un même espace, antiquités, objets
ethnographiques, arts asiatiques,
manuscrits médiévaux, photographies,
peintures du XIXe siècle… Parmi
les nouveaux participants, figurent
Richard Nagy (Londres), Carlton
Rochell (New York), Dr Jörn Günther
Rare Books AG (Bâle), Eykyn Maclean
(Londres), Salon 94 (New York),
Luhring Augustine (New York) ou
encore Galleria Tega (Milan). Côté
exposants français, la foire réunira la Galerie 1900-2000,
Didier Aaron & Cie, Applicat-Prazan, la Galerie Bernard
Dulon, David Ghezelbash Archéologie, la Galerie Meyer
Oceanic Art, ou encore la Galerie G. Sarti. Une nouvelle
section intitulée « Collection » ouvrira cette année. Sous
le commissariat de Sir Norman Rosenthal, curateur
anglais indépendant, elle consiste en huit présentations
individuelles par des galeristes qui permettraient de
« faire germer des idées d’expositions qui pourraient
facilement prendre place dans les plus grandes institutions
publiques dans le monde ». Dédiée au XXe siècle, la section
« Spotlight » se tiendra sous la direction d’une nouvelle
commissaire, Clara M Kim, précédemment conservatrice
au Walker Art Center de Minneapolis (Minnesota), et
directrice de Redcat à Los Angeles.
http://frieze.com
Frieze Masters 2014, stand d’Otto Naumann.
© Frieze / photographie Linda Nyli.
/…
Galerie G. SARTI
Chefs-d’œuvre italiens
Xiv et Xve sièCles
Exposition du 23 avril au 30 juillet 2015
> -Un vase égyptien de type bag-shaped, datant de la
Ire-IIe dynastie (vers 3000-2670 avant J.-C.), a été
préempté pour le musée
d’archéologie nationale de
Saint-Germain-en-Laye à
Drouot, le 5 juin. Lors d’une
vente organisée par la société
Thierry de Maigret, cet objet
s’est vendu 15 024 euros avec
les frais.
Vase type bag-shaped, brèche rouge,
intact. Égypte, région de la Mer
Rouge (Ourgada), Ire-IIe dynastie,
vers 3000-2670 avant J.-C.,
h. 18,5 cm. © Thierry de Maigret.
Galerie G. Sarti
137 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris
Tel : (33) 1 42 89 33 66
Du lundi au vendredi - 9h30-13h et 14h-18h30
Andrea da Bologna, Vierge d’Humilité (détail), datée 1372.
PRÉEMPTION D’UN VASE ÉGYPTIEN
À DROUOT
BRÈVES
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LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850
LE FILAF DÉVOILE LES FILMS
DE SA SÉLECTION OFFICIELLE 2015
> Le Festival international du Livre d’Art et du Film
(FILAF), qui se déroulera du 23 au 28 juin à Perpignan,
a annoncé hier les 9 films de sa sélection officielle. Cette
cinquième édition proposera en compétition Thomas
Hirschhorn - Gramsci Monument de Angelo Alfredo Lüdin,
Paul Sharits de François Miron, Filmer Obstinément Rencontre avec Patricio Guzman de Boris Nicot, Precise
Poetry - Lina Bo Bardi’s Architecture de Belinda Rukschcio,
National Gallery de Frederick Wiseman, Sokurovin ääni
- The voice of Sokurov de Leena Kilpeläinen, ART WAR
de Marco Wilms, Obre la marxa de Jordi Morató et Et
là-bas souffle le vent de Laetitia Mikles. Programmées du
jeudi au samedi au cinéma Le Castillet, les projections se
dérouleront en présence des réalisateurs. La remise des
prix aura lieu, après délibération du jury présidé par le
Catalan Albert Serra, le 27 juin au Théâtre de Perpignan.
www.filaf.com
Albert Serra, président de
la compétition officielle
du Filaf 2015. © Filaf.
UN COLLOQUE INTERNATIONAL
SE PENCHE SUR L’ART TOSCAN
> À l’occasion des deux expositions d’été du musée
du Louvre-Lens et du musée des beaux-arts de Rouen,
respectivement sur les échanges entre Paris et Pise en
1250, et sur la peinture siennoise des XIVe et XVe siècles,
les deux institutions organisent conjointement,
aujourd’hui à Lens, et demain à Rouen, un colloque
international intitulé « Dialogues entre les arts. Un
nouvel imaginaire en Toscane. 1250-1480 ». Ces
deux journées visent à éclairer les créations et leurs
créateurs dans le contexte historique de la commande
religieuse, et à analyser ces images nouvelles et leurs
techniques de création. Interviendront des universitaires
comme Michele Tomasi, de l’université de Lausanne,
qui abordera la question de la commercialisation de
l’orfèvrerie, ou Daniele Rivoletti, de l’université de
Clermont-Ferrand, qui étudiera le culte des saints à
Sienne. Seront également invités des conservateurs
français et italiens tels Anna Maria Guiducci, de la
Pinacothèque de Sienne, qui analysera les techniques des
peintres à Sienne, ou encore Mario Scalini, directeur du
Pôle muséal de l’Emilie-Romagne, qui se penchera sur la
création architecturale en Toscane.
Programme complet sur www.louvrelens.fr et www.mbarouen.fr
Accès gratuit, réservation au 03 21 18 62 62.
Andrea Vanni, La Crucifixion avec la Vierge, saint Jean l’Évangéliste et sainte
Marie-Madeleine ; sur les côtés, Deux Prophètes ; dans les trilobes, en haut,
Deux Prophètes en buste, c. 1396, tempera sur panneau, 104,8 x 99 cm.
© Siena, Pinacoteca Nazionale.
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BRÈVES
L’ACHETEUR DE « L’HOMME
AU DOIGT » DE GIACOMETTI
RÉVÉLÉ
> Selon le New York
Post, l’acheteur de la
sculpture la plus chère
du monde aux enchères, L’Homme au
doigt d’Alberto Giacometti, représentant
un homme debout la main pointée
sur le côté, une autre levée, aurait été
achetée par le milliardaire Steve Cohen
lors des dernières grandes ventes de
New York, le 11 mai, chez Christie’s.
Dans la même vacation où figurait
la toile de Picasso Les Femmes d’Alger
partie à 179 millions de dollars, record
mondial aux enchères, la sculpture
de Giacometti a remporté, elle, un
prix record pour une sculpture en
ventes publiques : 141,3 millions de Alberto Giacometti,
L’homme au doigt, 1947,
dollars. Ce bronze de 1947 dont il
bronze peint par l’artiste,
existe six exemplaires, est le dernier h. 177.5 cm. Lot vendu
141 millions de dollars
trophée de Steve Cohen, gérant de
dans la vente Looking
différents fonds d’investissement,
Forward to the Past chez
Christie’s le 11 mai à New
le dernier en date étant Point72
York. © Christie’s.
Asset Management. Ces dernières
années, l’Américain n’a pas hésité
à débourser des sommes colossales pour se constituer
une incroyable collection, faisant ainsi l’acquisition de la
sculpture Le Chariot du même Giacometti en 2014 chez
Sotheby’s à New York (101 millions de dollars) ou du
Rêve de Picasso chez Christie’s en 2013 (155 millions de
dollars). L’ensemble des œuvres qu’il possède est évalué
autour de 1 milliard de dollars. La fortune de ce financier
est estimée entre 10 et 11 milliards de dollars.
Le Quotidien de l’Art
-Agence de presse et d’édition de l’art - - 231, rue Saint Honoré –
75001 Paris - - ÉDITEUR Agence de presse et d’édition de l’art,
Sarl au capital social de 17 250 euros. - - 231, rue Saint Honoré –
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PRINCIPAUX ACTIONNAIRES Patrick Bongers, Nicolas Ferrand, Guillaume Houzé,
Jean-Claude Meyer - - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Nicolas Ferrand - DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Philippe Régnier ([email protected]) - RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Roxana Azimi ([email protected]) - MARCHÉ DE L’ART Alexandre Crochet ([email protected])
- - EXPOSITIONS, MUSÉES, PATRIMOINE Sarah Hugounenq (shugounenq@
lequotidiendelart.com) - - MAQUETTE Yvette Znaménak - DIRECTRICE COMMERCIALE Judith Zucca
([email protected]), tél. : 01 82 83 33 14 - ABONNEMENTS [email protected], tél. : 01 82 83 33 13 - IMPRIMEUR Point44, 94500 Champigny sur Marne - CONCEPTION GRAPHIQUE Ariane Mendez - - SITE INTERNET Dévrig Viteau
© ADAGP Paris 2013 pour les œuvres des adhérents
-VISUELS DE UNE Vue de l’accrochage « Histoires » dans le Grand Salon du
musée de Picardie, Amiens. © Musée de Picardie, Amiens. Cl. Alice Sidoli.
LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850
LES ENJEUX DE LA CRÉATION EN REVUE
> Le Laboratoire d’excellence Création, Arts et
Patrimoines lance le premier numéro des Cahiers
du CAP aux Publications de la Sorbonne (25 euros).
Revue interdisciplinaire, cette nouvelle revue souhaite
retransmettre les débats et les travaux du Labex menés
sur les enjeux contemporains de la création et du
patrimoine. Sa spécificité est de croiser les domaines
de l’anthropologie, de l’ethnologie, de l’histoire de
l’art, de l’architecture, du cinéma, de la danse, des
études théâtrales, de la musicologie, de la sociologie,
du design et de l’ingénierie numérique. Sous les plumes
d’Aurélie Condevaux, Fanny Drugeon ou Rémi Parcollet,
le premier numéro est consacré à la construction des
patrimoines. Comment appréhender les approches
variées, parfois contradictoires, du patrimoine ? Quelles
sont les stratégies d’utilisation et d’institutionnalisation
des héritages auxquelles ils sont soumis ? Un deuxième
numéro est publié dans la foulée sur les modèles et les
modalités de la transmission culturelle du point de vue de
l’histoire de l’art, des arts vivants, de l’histoire culturelle,
de l’anthropologie, de l’architecture et de l’urbanisme,
avec des contributions d’Arnaud Bertinet, Michel Tabet et
Sébastien Galliot.
http://labexcap.fr/
LA TATE MODERN RECRUTE UN
CONSERVATEUR EN ART EXTRA-OCCIDENTAL
> Souhaitant élargir les
limites géographiques
de ses collections et
renforcer son fonds
d’art moderne et
contemporain extraoccidental, la Tate
Modern a publié un
appel à candidature pour
un poste de conservateur
spécialiste dans les aires
géographiques d’Asie,
du Moyen-Orient et
d’Afrique. Le futur
conservateur sera chargé
à la fois de superviser
les acquisitions de
Tate Modern, Londres. © Tate Photography.
son département, de
mener une politique d’exposition et d’approfondir la
recherche sur les collections. L’institution demande
expérience et expertise dans le domaine de l’art moderne
et contemporain sud-asiatique et/ou moyen-oriental. Les
candidatures sont à poster avant le 30 juin en ligne sur
www.tate.org.uk
FOIRE
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LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850
À Bruxelles,
un jubilé en beauté
pour Bruneaf
Dévolue aux arts africain, océanien et indonésien, la foire
belge Bruneaf fête ses 25 ans avec un éventail très large
de pièces. Dans le sillage d’une exposition exceptionnelle
commémorant son histoire, plusieurs marchands ont sorti des
pièces importantes._Par Alexandre Crochet
Un quart de siècle pour une foire, c’est l’âge de la maturité. À
Bruxelles, Bruneaf, qui célèbre cette année 25 ans d’existence, n’a plus
à faire ses preuves. Ce parcours convivial au fil des galeries d’arts
premiers du Sablon – un événement antérieur au Parcours des
Mondes parisien - s’est taillé une solide réputation, proposant à
la fois des pièces abordables et plus élitistes aux collectionneurs
venus de loin et souvent enclins à de savantes discussions. La
manifestation attire aussi les confrères français, pour qui cette
autre capitale des créations « extra-occidentales », anciennes
colonies oblige, constitue un vivier de choix. Il est loin le temps
des débuts, quand la foire, à peine constituée par une poignée de
marchands, n’était « qu’une étape sur la route des ventes de Christie’s
à Amsterdam », rappelle son actuel président, Didier Claes.
Pour ce jubilé, les organisateurs ont fait un effort particulier. D’abord
avec un catalogue soigné, « envoyé gratuitement à 6 000 adresses de
collectionneurs, conservateurs de musée… », précise Didier Claes. Cette
édition rend aussi hommage au tandem marchand-collectionneur, à
travers une exposition spéciale d’une centaine d’objets, achetés sur
la foire et prêtés pour l’occasion par leurs propriétaires. Baptisée
« found@bruneaf », elle présente dans l’espace de l’Ancienne
Nonciature, place du Sablon, un ensemble de pièces souvent
remarquables, dans le but d’attirer sur la foire encore plus de
collectionneurs. Une partie de cette présentation, incluant
CETTE ÉDITION
un magnifique reliquaire Fang suintant, provient du DanoREND HOMMAGE
Congolais Sindika Dokolo, dont la fondation éponyme est
AU TANDEM
l’invitée d’honneur de cette édition de Bruneaf. Ce jeune
MARCHANDhomme d’affaires, présent hier lors de la pré-ouverture,
COLLECTIONNEUR,
a entrepris de bâtir une énorme collection d’art africain
À TRAVERS
« classique » - un terme qu’il préfère à celui de « tribal » ou
UNE EXPOSITION
« d’arts premiers » - et aussi contemporain. Son rêve est de créer
SPÉCIALE D’UNE
CENTAINE D’OBJETS
un lieu spécifique à Luanda (Angola) où la montrer, et de
changer le regard des Africains sur leur propre création.
Montrant l’exemple, Didier Claes présente plusieurs
pièces importantes, dont une statue Songye (Congo)
impressionnante, aux yeux blancs et à la patine suintante,
mise en vente à 120 000 euros. Outre ce classique pour grand
collectionneur, il montre entre autres deux poteries en
terre cuite Mambetou du même pays, de forme sphérique
et en très bon état, à 30 000 euros les deux. Autre figure
du marché bruxellois, Patrick Mestdagh a choisi un mélange
audacieux de pièces choisies, dit-il, « pour leur âme ». Ainsi, un énorme
batracien japonais en bois sculpté des années 1940, de plusieurs dizaines
de kilos, dans la pure tradition de l’okimono, côtoie un olifant en ivoire de
Statue Songye, Congo.
© Galerie Didier
Claes, Bruxelles.
/…
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FOIRE
LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850
très grande taille, du Congo, ou encore un couteau
indonésien courbe, à 3 500 euros.
Les Parisiens restent largement fidèles à Bruneaf, tels que Lucas Ratton, venu
notamment avec une statue Dogon exceptionnellement ancienne, la datation
au carbone 14 la situant probablement au XVIIe ou au XVIe siècles. « Ici, le
modèle est Bambara, avec un style plus longiligne que d’habitude », confie
le marchand. Cette sculpture au visage d’une grande finesse
est proposée autour de 90 000 euros, non loin d’un
beau tambour à fente Mambetou, à 50 000 euros.
Le marchand pour l’essentiel s’est adapté « aux
goûts d’une clientèle belge qui reste souvent sur le
même genre d’objets et les mêmes provenances [le
Congo] ». Son confrère Julien Flak vise à la fois
« une caste de collectionneurs plus modestes qu’on ne
voit qu’ici, à Bruxelles », avec des pièces à moins de
1 000 euros, et des amateurs aux poches plus profondes,
par exemple grâce à un visage esquimau Okvik très ancien, dont
la fossilisation a noirci l’ivoire au point qu’on pourrait le prendre
pour un masque africain miniature (50 000 euros). « Il y a un
équilibre à trouver entre ces deux pôles », note le marchand.
La dissociation de Bruneaf d’avec les grandes ventes de
Paris de la fin du mois ne joue pas en faveur de la
foire en la privant de certains collectionneurs qui
ne feront pas deux voyages… La situation n’est pas
près de changer. Sotheby’s et Christie’s maintiennent
ce calendrier à cause d’Art Basel, organisée la semaine
prochaine : « pour les pièces les plus importantes, les maisons
de ventes misent beaucoup sur les collectionneurs d’art moderne
et contemporain », accaparés par la grand-messe bâloise,
conclut Patrick Mestdagh.
SUITE DE LA PAGE 05
À BRUX E L L E S,
UN JUB I L É
EN BE AUT É PO UR
BRUNE A F
BRUNEAF, jusqu’au 14 juin, sur et autour de la place
du Sablon, Bruxelles, Belgique, www.bruneaf.com
Statuette Dogon,
antérieure au
XVIIIe siècle, h. 70 cm.
© Galerie Lucas Ratton,
Paris.
Figure Okvik, Alaska,
ivoire de morse fossilisé,
h. 7 cm, entre 200 avant
J.-C. et 100 après J.-C.
© Galerie Flak, Paris.
LES PETITES SŒURS DE BRUNEAF SE RENFORCENT
LA DISSOCIATION
DE BRUNEAF D’AVEC
LES GRANDES VENTES
DE PARIS DE LA FIN
DU MOIS NE
JOUE PAS EN FAVEUR
DE LA FOIRE
Depuis 2014, les trois foires du Sablon ont uni leurs forces, avec communication et
page Internet commune (www.3fairs.be). Organisées aux mêmes dates, elles alignent
en tout environ 80 exposants internationaux, venus de dix pays différents. Dirigée
par l’Italien Carlo Cristi, spécialiste des arts de l’Himalaya, l’Asian Art in Brussels
(AAB) compte 17 marchands dont Gisèle Croës (Bruxelles), Michael Woerner
(Hongkong, Bangkok) ou Martin Doustar (Bruxelles). Présidé depuis une dizaine
d’années par le marchand Jacques Billen (galerie Harmakhis, Bruxelles), Brussels
Ancient Art Fair (BAAF) rassemble 13 professionnels, parmi lesquels les galeries
Cybèle (Paris) ou The Merrin Gallery (New York) et couvre le vaste champ de
l’archéologie. L’exposition « Fight Pray Love », à l’Hôtel Frison, rue Lebeau, accueille
une présentation autour des armes de l’Inde du Nord.
www.baaf.be
www.asianartinbrussels.com
MUSÉE
Par Sarah Hugounenq
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LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850
Le musée de Picardie
se prépare à renaître
Après dix années d’errements, le musée de Picardie à Amiens
va enfin pouvoir lancer sa dernière phase de travaux qui lui
permettra non seulement de rouvrir le premier étage et son
département de peinture, mais aussi de bénéficier de nouveaux
espaces d’accueil. Dans le même temps, le musée inaugure
le dernier réaccrochage de son Grand Salon, préfigurant la
muséographie attendue pour sa réouverture en 2016.
Vue de l’accrochage
« Histoires » dans
le Grand Salon du musée
de Picardie, Amiens.
© Musée de Picardie,
Amiens. Cl. Alice Sidoli.
Le Musée de Picardie est l’un
des premiers musées français à avoir
été spécifiquement bâtis pour cette
fonction. Conçu en 1867 par Henri
Parent sur le modèle du Louvre de
Napoléon III, ce premier « Palais des
Arts » en région est un témoignage
précieux de la manière dont on
pensait un musée au milieu du
XIXe siècle : cimaises polychromes
aux armes de Napoléon, volumes
monumentaux, escalier d’honneur
majestueux décoré par Pierre
Puvis de Chavannes, Grand Salon
à l’accrochage serré et verrières
zénithales. Pour l’essentiel
conservé dans son état d’origine,
cet ensemble n’est pourtant plus
visible dans sa totalité depuis
une trentaine d’années. Malgré
une restauration du département
des sculptures du Moyen-Âge et
du XIXe siècle en 1992, qui s’est
accompagnée de la pose d’une
peinture monochrome bleu pâle
sur les cimaises d’origine, et
une modernisation des espaces
consacrés à l’archéologie au sous-sol
entre 2009 et 2011, 25 ans
après leur ouverture,
APRÈS DIX ANS
DE TERGIVERSATIONS
2 000 m² des 5 000 m²
POLITIQUES
sont toujours fermés au
ET
PATRIMONIALES
public au premier étage. Après dix ans de tergiversations politiques
CONCERNANT
et patrimoniales concernant la physionomie de la future extension,
LA
PHYSIONOMIE
les travaux doivent enfin commencer au 1er août, pour 18 mois.
DE LA FUTURE
Étonnamment, ce retard ne s’explique pas par le délai de mise
EXTENSION, LES
à disposition du budget (estimé à plus de 20 millions d’euros)
TRAVAUX DOIVENT
par la communauté d’agglomération Amiens Métropole, maître
ENFIN COMMENCER
d’ouvrage, et par l’État, mais par la discorde entre les partisans
AU 1 ER AOÛT
d’une muséographie moderne, de type « white cube », et les adeptes
d’une restauration des espaces du premier étage conformément
à leur aspect d’origine, restituant ses peintures chamarrées. La deuxième
/…
option l’a finalement emporté.
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08
MUSÉE
LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850
Le département de peinture devrait donc retrouver
sa fraîcheur d’antan. Les collections du XIXe siècle issues des commandes
de l’État envoyées à Amiens lors des différents Salons seront également
présentées au public pour la première fois depuis la Grande Guerre. « Nos
collections du XIXe siècle ont souffert non seulement des dégâts des deux guerres
mondiales - Amiens a été fortement bombardé - mais également du changement
de goût à l’après-guerre, qui a fait mettre en
réserve ces œuvres académiques », explique Olivia
Voisin, conservatrice du musée. C’est ainsi
que depuis plusieurs années, le musée s’efforce
de redécouvrir cette collection par une vaste
campagne de restauration des toiles et de leurs
cadres, et un programme de publications.
En guise d’avant-goût, le réaménagement du
Grand Salon, au rez-de-chaussée, dévoile une
partie des trouvailles faites dans les réserves. Sur
le thème de la peinture d’histoire, l’accrochage
présente 13 tableaux jamais vus du public, mais
également nombre de très grands formats qui
font la spécificité de ce fonds. Les deux axes
de l’accrochage définitif apparaissent dans le
dialogue qui est ménagé entre des artistes locaux
tel Eugène Le Poittevin, qui mérite une attention
particulière, et les peintres académiques des
dernières heures du romantisme, à la fin
des années 1860, comme Charles-Philippe
Larivière. Ces résurrections sont d’autant plus
intéressantes que l’histoire de l’art n’a retenu
de cette période que les premières révolutions
impressionnistes. De cette peinture déshéritée,
le musée a déjà déroulé 20 toiles, comme
autant de révélations sur les 60 rouleaux
que conservent ses réserves. La conservatrice
caresse le projet de tout voir restauré. « La liste des interventions nécessaires est
longue. Mais a-t-on vocation à tout restaurer ? », s’interroge-t-elle. Le Grand
Salon présente de nombreuses restaurations récentes, dont celle prise en
charge par le galeriste parisien Philippe Mendès, concernant un tableau de
Louis-Édouard Rioult, Épisode du Roland amoureux, peint en 1831. Huit toiles
sont également présentées dans leur état misérable, pour susciter
la générosité du public. « Nous voulons sensibiliser les visiteurs au
HUIT TOILES
travail de la conservation. Nous recherchons un mécénat de proximité,
SONT ÉGALEMENT
même si celui-ci n’a pas été décisif jusqu’alors. Nous avons choisi des
PRÉSENTÉES DANS
restaurations de plus ou moins grande ampleur, comme le cadre de la
LEUR ÉTAT MISÉRABLE,
toile d’Albert Maignan qui ne nécessite par exemple que 4 500 euros »,
POUR SUSCITER LA
GÉNÉROSITÉ DU PUBLIC explique Olivia Voisin devant les cartels rouges apposés devant ces
toiles. La recherche d’un mécénat local, l’accent mis sur les peintres
amiénois et la perspective d’un nouveau pavillon d’accueil plus
ouvert sur la ville doivent permettre de recréer le lien distendu par
les années de fermeture entre le musée et les habitants d’Amiens.
SUITE DE LA PAGE 07
LE MU SÉ E
DE PIC A R DI E
SE PRÉ PA R E
À RE NA Î TR E
HISTOIRES. SPLENDEUR ET MISÈRES D’UNE COLLECTION REDÉCOUVERTE,
Musée de Picardie, 48 rue de la République, 80000 Amiens, tél. 03 22 97 14 00,
www.amiens.fr/musées.
Livret de 32 p., éd. Musée de Picardie, textes d’Olivia Voisin, conservatrice chargée du
département des beaux-arts au musée d’Amiens (à paraître fin juin).
Vue de l’accrochage
« Histoires » dans
le Grand Salon du musée
de Picardie, Amiens.
© Musée de Picardie,
Amiens. Cl. Alice Sidoli.
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SOIRÉE
Photographe :
Luc Castel
LE QUOTIDIEN DE L’ART | MERCREDI 10 JUIN 2015 NUMÉRO 850
Dîner de vernissage de
l’exposition « Anish Kapoor
Versailles » le 7 juin
Nicolas Meyers, Françoise
Bettencourt-Meyers, Kamel
Mennour et Jean-Pierre Meyers.
© Luc Castel.
Anish Kapoor, Catherine Pégard et Alfred Pacquement. © Luc Castel.
Lorenz Bäumer et Bill GB Pallot.
© Luc Castel.
Victoire de Pourtalès, Benjamin Eymère,
Thierry Gillier et Cecilia Bonstrom. © Luc Castel.
Guillaume Cerutti et Marjorie
Lecointre. © Luc Castel.
Antoine et Sylvie Winckler.
© Luc Castel.
Constance Guisset et Laurent
Le Bon. © Luc Castel.
Karim Zeriahen, François de Ricqlès et le prince
et la princesse Stanislas Poniatowski. © Luc Castel.
Anish Kapoor et Sidney Toledano.
© Luc Castel.