James Whale
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James Whale
L’Adrc, et Carlotta Films en partenariat avec Positif présentent FRANKENSTEIN LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN L'HOMME INVISIBLE James Whale le maître du cinéma fantastique hollywoodien Claude Rains, L’homme invisible 1931, USA, 71 mn, 35 mm, NB Formats 1.37 mono - visa 20045 Réalisation : James Whale Scénario : Garrett Fort et Francis Edwards Faragoh, d'après l’adaptation de John L. Balderston du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary W. Shelley et de la pièce de Peggy Webling Image : Arthur Edeson Direction artistique : Charles D. Hall Montage : Clarence Kolster Maquillage : Jack P. Pierce Musique : David Broekman Interprétation : Colin Clive (Henry Frankenstein), Mae Clarke (Elizabeth), John Boles (Victor Moritz), Boris Karloff (Le monstre), Edward Van Sloan (Docteur Waldman), Frederik Kerr (Baron Frankenstein), Dwight Frye (Fritz), Lionel Belmore (Herr Vogel, the Burgomaster), Marilyn Harris (La petite Maria) Produit par Carl Laemmle Jr. et E.M. Asher pour Universal 1935, USA, 75 mn, 35 mm, NB Formats 1.37 mono - visa 3097 Réalisation : James Whale Scénario : William Hurlbut, d’après l’adaptation de John L. Balderston du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary W. Shelley Image : John J. Mescall Direction artistique : Charles D. Hall Musique : Franz Waxman Montage : Ted Kent Maquillage : Jack P. Pierce Interprétation : Boris Karloff (Le Monstre), Colin Clive (Henry Frankenstein), Valerie Hobson (Elizabeth Frankenstein), Ernest Thesiger (Docteur Septimus Pretorius), Elsa Lanchester (Mary W. Shelley/ La compagne du monstre), Una O’Connor (Minnie), Gavin Gordon (Lord Byron), Dwight Frye (Karl), John Carradine (Un chasseur) Produit par Carl Laemmle Jr. pour Universal 1933, USA, 68 mn, 35 mm, NB Formats 1.37 mono - visa 20046 Réalisation : James Whale Scénario : R.C. Sherriff, d’après le roman de H.G. Wells Image : Arthur Edeson Montage : Ted Kent Musique : Paul Dupont Maquillage : Jack P. Pierce Effets spéciaux : John P. Fulton Interprétation : Claude Rains (Dr Griffin), Gloria Stuart (Flora Cranley), Henry Travers (Dr Cranley), William Harrigan (Dr. Arthur Kemp), E.E. Clive (Constable Jaffers), Dudley Digges (Chef détective), Harry Stubbs (Inspecteur Bird), Donald Stuart (Inspecteur Lane), Merle Tottenham (Millie) Produit par Carl Laemmle Jr. pour Universal FRANKENSTEIN Un jeune savant du nom de Henry Frankenstein travaille depuis de longues années à réaliser son rêve : créer dans son laboratoire un véritable être humain. Pour cela, il a façonné un corps à partir de différents éléments prélevés sur des cadavres. Puis il a posé un cerveau sous la boîte crânienne, le cerveau d'un criminel. Enfin, il a injecté dans ce corps et ce cerveau une étincelle de vie. De cette expérience unique est née une créature au physique de monstre, dotée d'une force incroyable… “Nous allons vous raconter l’histoire de Frankenstein, homme de science qui a cherché à créer un homme à son image sans l’aide de Dieu. C'est l’un des récits les plus étranges du monde.” Mot d’introduction de Universal en ouverture de Frankenstein La puissance mythique de Frankenstein est indissociable de l'incarnation du monstre par Boris Karloff. C'est Bela Lugosi, inoubliable Dracula, qui devait à l'origine endosser le costume du monstre. Reprenant le rôle à son compte, Karloff imprime sur son personnage une force brute, aidé par les nombreuses couches de maquillage et de costume préparées par le génial Jack Pierce. Avec sa silhouette de marbre, son front plat, ses membres raides et les vis enfoncées dans son cou (qui sont en réalité des électrodes servant à faire passer l'électricité dans le corps afin de l’animer), la figure du monstre devient l’emblème du film et Karloff s'installe à jamais dans la mémoire collective comme l'image type du “monstre” de Frankenstein. LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN The Bride of Frankenstein Le monstre créé de toutes pièces par le savant Henry Frankenstein n’est pas mort à la fin du premier épisode. Il continue à semer la terreur dans la campagne et dans les bois. Pendant ce temps, Henry Frankenstein, dévasté par les tragédies engendrées par sa créature, reçoit la visite du docteur Septimus Pretorius, qui lui montre les tout petits personnages auxquels il a donné vie. Il lui demande son aide pour concevoir une nouvelle créature : une femme, cette fois… “Si vous avez le cœur fragile et que vous ne pouvez supporter des émotions trop intenses ou effroyables, nous vous recommandons de ne PAS voir ce film.” De l’avis de nombreux spécialistes, cette suite réalisée peu après Frankenstein avec la même équipe est supérieure à l'original. Le film s’ouvre sur un prologue mettant en scène l’auteur du roman entouré de ses deux amants ; elle nous annonce que, contrairement aux apparences, la créature n’est pas morte, et s’empresse de continuer son histoire. Plus fidèle à l’esprit gothique de Mary Shelley que le précédent opus, La Fiancée de Frankenstein reprend des événements marquants du roman : la rencontre du monstre avec le vieil aveugle et surtout la “fabrication” d'un partenaire féminin, goule à la chevelure électrifiée. Texte d’accompagnement des publicités lors de la sortie de Frankenstein en 1931 L’HOMME INVISIBLE The Invisible Man Jack Griffin, un scientifique, a trouvé le moyen de devenir invisible. Soucieux de trouver la formule qui lui permettra un retour à la normale avant d'annoncer sa découverte, il s’enroule le visage de bandages et se retire dans l’auberge d'un village isolé. Son aspect étrange ainsi que son comportement attirent la curiosité des gens et l’empêchent de travailler. Agacé, Griffin cherche à effrayer les villageois et se sert de son pouvoir à des fins de plus en plus malintentionnées… Avec Frankenstein et La Momie, L’Homme Invisible est l’un des films de monstres les plus importants produits à Hollywood dans les années 30 et porte en lui l’empreinte inimitable des studios Universal. L’Homme invisible de 1933 constitue la première adaptation du roman d’Herbert George Wells au cinéma et a inspiré de nombreux films fantastiques. Après le succès de Frankenstein, James Whale, refusant d’en tourner immédiatement la suite, préféra se consacrer à cette histoire étrange d’un homme que son pouvoir exceptionnel aliène et exclut de la société plus qu’il ne l’émancipe. Pour mettre en scène l’invisibilité et la “rendre visible”, il fallut inventer des effets spéciaux impressionnants pour l’époque qui ont pris avec le temps une valeur poétique. Claude Rains, ici dans son premier rôle, imprime son accent inimitable sur tout le film à défaut de pouvoir incarner le héros. James Whale James Whale est d’abord connu comme le père de l’iconique “monstre” de Frankenstein, et l’histoire officielle du cinéma a inscrit son nom au panthéon des grands maîtres de l’horreur. qui priait Frankenstein de lui donner une compagne “aussi hideuse” que lui-même. Whale élit en réalité l’étrange beauté d’Elsa Lanchester qui interprète la Mary Shelley du prologue et la fameuse fiancée du monstre. Une création unique qui fait de cette Néfertiti électrique, au cours d'un final anthologique, l’une des pièces majeures de l’histoire du cinéma. Par ailleurs, le personnage du Dr. Pretorius, version perverse de Frankenstein, participe au succès d’un film dédié à un nouveau monde de dieux et de monstres. Entretemps, Whale avait fidèlement adapté un autre classique de la littérature fantastique, L’Homme invisible de H.G. Wells. Réussite indéniable, le film bénéficie d’éblouissants effets spéciaux où il s’agit paradoxalement de montrer l’invisible. Whale brosse de nouveau le portrait d'un scientifique dont le complexe prométhéen vire à la folie furieuse. L’originalité de L’Homme invisible est que l'homme y devient sa propre créature, son identité s’évanouissant dans son invisibilité. Claude Rains (que l'on verra dans Les Enchaînés ou Casablanca) réussit la gageure de n’apparaître que dans le dernier plan du film, tout en le marquant de son empreinte. Quand le mal venait pour Frankenstein d'un excès du visible (ce qu’est l’image saturée du monstre), il vient ici de son extrême défaut. Comme à son habitude, Whale fait preuve d’un humour quasi burlesque, qui sonne comme la politesse du désespoir de son héros. Son apport au genre est d'abord un apport au cinéma : la fluidité de sa mise en scène, ses nombreux mouvements de caméra, son sens plastique du cadre, sa manière expressive de filmer les décors, son inspiration poétique, font de lui un cinéaste majeur. Il a forgé l’identité stylistique du studio, tout comme Terence Fisher le fera à la Hammer dans sa reprise en couleurs des monstres Universal. Frankenstein ou L'Homme invisible connaîtront de nombreuses suites et la Universal lancera d'autres “franchises”, comme le Loup-Garou ou plus tard la Créature du lagon noir. Durant cette période bénie, protégé par Laemmle Jr., Whale se considérait comme un cinéaste indépendant. Au moment où Whale parvient à ses fins avec le mésestimé Show Boat (occulté par le remake qu'en fit George Sidney en 1951), Carl Laemmle doit céder son studio en 1936, et le réalisateur perd la liberté dont il jouissait jusqu'alors. Son art finira par se fatiguer au contact des ingérences du studio. Retenons de lui la rigueur de sa mise en scène, la mise en place d'une vision “romantique” du monstre et ces trois classiques inestimables. Fabien Gaffez, Positif 1 2 3 L’Homme invisible : la recherche de nouvelles techniques d'effets spéciaux. choisi de superposer plusieurs prises. Ces scènes comportaient des personnages normaux, nous avons effectué des prises de vue ordinaires sans que l’homme invisible ne soit présent dans ces plans (1). Il fallait minuter soigneusement l’action comme c’est le cas à chaque fois qu’on élabore une surimpression. Le négatif fut ensuite développé de manière ordinaire. C’est alors qu’intervenaient les prises de vues spéciales. On tournait dans un décor entièrement noir – tapissé aux murs et au sol de velours noir afin de ne réfléchir aucune lumière. L’acteur était habillé de la tête au pied avec des collants et une cagoule noire. Par-dessus tout ça, il portait le costume du personnage. On avait donc l’impression de voir des vêtements se mouvant au sein d’un espace vide (2). Par la surimpression et le jeu des caches, nous obtenions un assemblage qui pouvait servir de copie finale pour le film” (3). John P. Fulton 1889. Naissance le 22 juillet à Dudley au Royaume-Uni, au sein d'une famille ouvrière. 1915. Après des études à Londres et ses débuts de dessinateur, l'armée le mobilise. 1917-1918. Prisonnier de guerre. Après l’armistice, il s’engage dans une carrière d'acteur. 1928-1930. Devient producteur de Journey’s End de R.C. Sheriff. Il en signe la mise en scène et les décors. Appelé par Hollywood pour en réaliser l’adaptation à l’écran. 1931-1936. Engagé par la Universal pour Waterloo Bridge. Âge d'or de sa carrière durant laquelle il signe plusieurs classiques, dont Frankenstein, Une soirée étrange, L’Homme invisible, La Fiancée de Frankenstein, Show Boat. 1937. Début de ses déboires avec le studio qui remonte The Road Back, suite d’A l’ouest rien de nouveau. Relégué à la réalisation de séries B. The Great Garrick pour la Warner. 1938-1940. Port of the Seven Seas pour la MGM, adaptation du Fanny de Pagnol. Renoue avec le succès pour L’Homme au masque de fer. 1941. Retraite anticipée. Se consacre à la peinture. 1957. Retrouvé mort dans la piscine de sa villa. Il s’est suicidé à l’âge de 67 ans. 1998. Gods and Monsters, biopic de Bill Condon, avec Ian McKellen dans le rôle du cinéaste. BIBLIO SELECTIVE Le n° 571 (septembre 2008) de la revue Positif consacre un dossier “Cinéma Retrouvé” aux films de James Whale à l'occasion de leur réédition en salles. A noter également dans les anciens numéros : Frankenstein, La Fiancée de Frankenstein, et L’Homme Invisible Chritian Viviani, Positif n°268 (juin 1983). James Whale : A New World of Gods and Monsters - James Curtis (Faber & Faber, 1998) - cf. Pierre Berthomieu, Positif n°463 (septembre 1999). Créée par le Ministère de la culture en 1983, l’Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC) intervient sur l’ensemble du territoire pour maintenir et développer les salles de cinéma et améliorer leur accès aux films, à tous les films. En ce qui concerne l’action de l’ADRC en faveur du patrimoine cinématographique en salles, ses interventions vont bien audelà de l’édition et circulation de copies neuves, mais comprennent également l’édition de documents d’accompagnement sur les films pour les salles et les publics, le déplacement d’intervenants, et enfin une fonction de centre ressource au bénéfice des professionnels. Photos : Carlotta Films - Réalisation les7experts pour l’ADRC, 2008. Sa contribution au cinéma fantastique, pour irrésistible qu'elle soit, n’en est pas moins restreinte au sein d'une œuvre méconnue. Whale n’a réalisé que trois films fantastiques (mais, il est vrai, trois chefs-d'œuvre matriciels) : Frankenstein, L’Homme invisible et La Fiancée de Frankenstein. A quoi l’on peut ajouter Une soirée étrange. Outre cette tétralogie, Whale, en bon artisan hollywoodien, s'est frotté à tous les genres, du mélodrame à la comédie musicale en passant par le polar et le film de guerre. Il a surtout travaillé pour la Universal, au sein de laquelle il désirait diriger des productions de prestige, à l'instar d'un John M. Stahl. Le hasard en fit l’un des brillants rouages du premier âge d’or du studio, coïncidant avec ses productions de films fantastiques. Sous la houlette de Carl Laemmle Jr. (dont le père dirige le studio qu'il a fondé en 1912), la Universal inaugure en 1930 une série de films d'horreur après le succès du Dracula de Tod Browning, avec Bela Lugosi dans le rôle éponyme. Après la créature de Bram Stoker, Laemmle Jr. met en chantier l’adaptation du livre de Mary Shelley, Frankenstein, qui a déjà connu plusieurs versions théâtrales et trois versions cinématographiques. Le projet est d'abord confié à Robert Florey qui tourne deux bobines d'essais avec la nouvelle star maison, Bela Lugosi, dans le rôle de la créature. L’acteur trouve le maquillage trop lourd, atténuant les qualités de son jeu, qu'il tient en haute estime. Malgré ses trouvailles (l'idée du cerveau de criminel ou le final dans le moulin), Florey est bientôt remplacé par James Whale, auréolé du succès de The Waterloo Bridge (un mélodrame de guerre avec Bette Davis et Mae Clark, qui tient le rôle d'Elizabeth dans Frankenstein). Whale s’empare du projet, engageant les deux principaux artisans du mythe : l’acteur Boris Karloff et le maquilleur Jack Pierce. Bien qu'il ait déjà une très riche filmographie, Karloff trouve ici le rôle de sa vie. Il prêtera ses traits à la créature de Frankenstein à trois reprises, offrant une sublime création actorale. Dans le diptyque de Whale, son jeu d'enfant blessé fait merveille, se frayant un chemin à travers l'amas de chair mortes dont il est issu. Les gestes qu’il invente sont ceux d'organes autonomes, accentuant maladresse et brutalité, soulignant la monstrueuse gaucherie de la silhouette. Il bénéficia (et souffrit !) du maquillage de Jack Pierce (d’après les dessins de Whale), véritable Docteur Moreau de l'île Universal. La Fiancée de Frankenstein est encore plus beau. Le film assouvit le désir de la créature de Shelley le maître du cinéma fantastique hollywoodien bio-filmographiques Boris Karloff “devient” le monstre sous les mains du maquilleur Jack Pierce. “Les scènes où le héros est partiellement vêtu et où les parties nues de son corps demeurent invisibles ont posé de gros problèmes. L’utilisation de fils invisibles était impossible car les vêtements auraient semblé vides et leurs mouvements n’auraient pas paru naturels. Nous avons Repères Distribution : Carlotta Films 8, boulevard Montmartre 75009 Paris tél. 01 42 24 10 86 www.carlottafilms.com Cette plaquette est éditée par l'Agence pour le développement régional du cinéma (01 56 89 20 30 - www.adrc-asso.org), avec le soutien du Centre National de la Cinématographie.
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